- Speaker #0
Donner la voix aux femmes, c'est aussi leur rendre leur pouvoir. Je suis Marie-Laure Hisette, coach et conférencière, et je vous emmène à la découverte de femmes leaders qui osent bousculer les codes. Savez-vous que 90% des personnes qui suivent régulièrement ce podcast ne sont pas encore abonnées Si ces conversations vous inspirent, merci de me rendre un petit service et de cliquer sur s'abonner. Plus vous serez nombreuses, plus nous donnerons ensemble de la puissance à la voix de ces femmes guilloses. Bienvenue Djamila sur le podcast Liberté d'être femme.
- Speaker #1
Bonjour.
- Speaker #0
Écoute, tu as un parcours qui est hyper impressionnant et varié, donc on va regarder ensemble, partager ça avec les personnes qui nous écoutent. Et puis avec toi, on parlera quand même de manière plus approfondie des égalités ou des inégalités. homme-femme, salariale, ce genre de choses.
- Speaker #1
Ok, parfait, pas de soucis.
- Speaker #0
Alors, tu as été formatrice, tu as été chef de projet, tu as été coach aussi. Oui. Aujourd'hui, tu es chef de cabinet chez Tilder.
- Speaker #1
Tout à fait, je suis chef de cabinet des associés. Donc, c'est en fait tout ce que j'aime faire. Ça va rassembler finalement toute l'expérience que j'ai eue. Je sortais d'un poste de déléguée générale à l'IA Paris-Sorbonne. où j'ai animé un réseau de 29 000 alumnis, donc anciens diplômés de l'école, ce qui implique des événements, des organisations, des rencontres, etc. Et c'est vrai que du coup, le poste de chef de cabinet ici chez Tilder va centraliser finalement toutes mes compétences. J'aime beaucoup le réseau. J'aime discuter avec les gens, ça fait partie de mon ADN. J'ai été aussi prévivante d'une association qui s'appelle Entraide et eux, qui lutte contre les violences faites aux femmes, et notamment faisait de la prévention dans les écoles. Aujourd'hui, j'ai accès à la vis-à-vis de la fondation qui s'appelle Ange. Et là, on va aller plutôt sur la sécurisation après. des logements, la sécurisation des personnes. Et c'est vrai que c'est un projet qui avance bien. On a cherché des mécènes, on a cherché des gens compétents sur le sujet. Et l'idée de cette fondation, c'était vraiment centraliser le après et comment on fait pour se restructurer et recommencer finalement. une nouvelle vie, si on peut recommencer une nouvelle vie, après des violences intra-médiales, des violences sexuelles, des violences sexistes. Donc voilà, ça c'est le mandat d'art, l'égalité c'est le mandat d'art.
- Speaker #0
De toute façon, on ne t'en fait pas, on va y revenir. Peut-être que tu peux expliquer ce que fait Tildor Parce que du coup, je pense que tout le monde ne connaît pas forcément.
- Speaker #1
Tildor, c'est une agence de communication. stratégique, c'est un travail éthique en entreprise, c'est un cabinet de communication.
- Speaker #0
Ok, et il y a un rapport avec tes activités, on va dire tes favorites autour de ce que tu as évoqué avant ou ça va en tout cas
- Speaker #1
Si, une des associées est Marlène Schiappa.
- Speaker #0
Ok, d'accord.
- Speaker #1
Voilà. Donc du coup sur le sujet de l'égalité, je suis dans les barrages. D'ailleurs je suis membre du board active, l'ONG qu'elle a créé pour mettre en lumière les femmes qui peuvent tout à fait prendre en main, demain, les rênes du CAC 40. On nous a suffisamment dit que non, non, il n'y a pas de femmes, c'est un monde d'hommes. Donc aujourd'hui il y en a trois. On a fait une liste de 40 et on espère bien que parmi ces 40, le plus possible intègre le CAC 40.
- Speaker #0
Oui, j'ai vu passer cette liste, effectivement, j'en ai entendu parler.
- Speaker #1
C'est ça. Oui.
- Speaker #0
Et alors, c'est quoi les moyens employés pour essayer justement de favoriser
- Speaker #1
On nous dit que, en fait, quand tu regardes le CAC 40, il est très blanc masculin. blanc masculin d'un certain âge et il y a très peu de femmes. Il y avait deux femmes au CAC 40 et en gros ça n'a pas changé depuis 20 ans. Et souvent, ce qu'on entend, c'est qu'on aurait bien aimé prendre une femme, mais il n'y en a pas. Donc on a voulu prendre Marlène, on a voulu prendre cette femme à contre-pied, et elle a créé Active. Et du coup, ils sont allés chercher des femmes, donc une liste de femmes qui pouvaient demain prendre les rênes du CAC 40. Et il y en a beaucoup, beaucoup. Et dans un premier temps, on a sélectionné 40. Ces 40 ont été reçus, c'était au mois de novembre, on a été reçus à l'Élysée, c'était sous le coup de patronage d'Emmanuel Macron. Et donc, comme quoi, si on veut prendre la place, on la prend.
- Speaker #0
C'est possible. Donc, si elles ne l'ont pas, c'est qu'il y a des gens qui ne veulent pas.
- Speaker #1
Voilà, on est bien d'accord.
- Speaker #0
Ok. Est-ce qu'il y a un moment décisif, un déclencheur pour toi qui t'a amenée à avoir envie de te positionner sur ces histoires d'égalité
- Speaker #1
Oui. Clairement, je suis issue d'une famille musulmane où la fille n'a pas grand place. Et quand je me suis rendue compte de ça... et que je ne pouvais pas faire ce que je voulais, aspirer à ce que je voulais, faire des soirées comme mes copines, apprendre à faire du vélo, apprendre à ménager. J'ai un petit démonstrateur qui m'a dit mais non, en fait, tu peux tout faire ma fille Et j'ai eu la chance aussi d'être en France, une année à l'école de la République, j'ai eu des profs extraordinaires, dont une, Mademoiselle Jalès, bonjour qui a vraiment été pour moi une source d'inspiration et c'est elle qui m'a dit du haut j'étais en CE2 qui m'a dit du haut de 8-9 ans que j'étais capable de tout faire et c'est resté dans ma tête puis ensuite j'ai rencontré un professeur d'histoire donc j'adore l'histoire et en fait au fil des années je... J'ai pris ma place et j'ai refusé notamment un mariage arrangé, j'ai refusé plein de choses. Et je me suis construite en me disant que ma liberté était plus importante que ce dont on avait décidé pour moi. Donc, à Treteperso, ensuite, plus tard, je me suis mariée avec un monsieur à Ausha, qui n'est pas musulman. J'ai eu deux enfants que je n'ai ni baptisés, ni circoncis. Ils choisiront leur voie plus tard. Et donc, je me bats très souvent pour l'égalité, pour faire comprendre notamment aux jeunes filles qu'elles sont maîtres de leur destin. Et qu'on peut... qu'on peut avoir peur, que ça peut être compliqué. Je ne dis pas que ça a été facile pour moi, du haut de mes 22 ans quand je suis partie, et encore plus quand je suis tombée enceinte, parce que je n'avais plus ma maman pour me dire le processus de la grossesse, etc. Donc, c'est difficile, mais c'est faisable. Et quand je regarde en arrière, je me dis que la vie que j'ai, je l'ai construite. justement parce que j'avais faim d'égalité et de liberté je pense que l'égalité elle mène à la liberté alors t'es complètement dans le sujet du podcast la liberté d'être femme voilà
- Speaker #0
j'ai pas le même parcours que toi évidemment mais par contre le mot liberté sonne réellement fort pour moi je vais aussi créer ma liberté en manière différente de la tienne ça a du sens pour moi Alors justement, à partir de ce que tu dis et de toute cette expérience, qu'est-ce que tu dirais aujourd'hui à des jeunes filles, à des jeunes femmes Qu'est-ce que tu leur dirais pour les inciter, les encourager ou les aider à construire une carrière Mais ça va au-delà de la carrière, je dirais une vie professionnelle et personnelle, alignée avec leurs propres valeurs, leurs propres ambitions, et pas forcément celles qu'on avait voulu leur imposer.
- Speaker #1
Là, on va parler de l'émancipation des femmes. En fait, l'émancipation des femmes, c'est un sujet qui est compliqué, mais pour les femmes elles-mêmes, parce que tu as des barrières, tu as des stéréotypes, tu as la pression familiale, tu as la pression professionnelle, tu as la lutte pour l'égalité des sexes et pour... pour l'égalité en général, elle passe, on revient dessus, elle passe par la liberté. Mais la liberté, il faut pouvoir la choisir, il faut pouvoir la chercher. Et puis ça dépend aussi d'où tu viens, de ton CSP, de ta culture. Je ne vais pas faire de généralité, mais une jeune femme qui naît dans une famille qui, dans le CSP, est élevé ou moyen plus, aura plus de chance que celle qui a grandi dans un quartier populaire. Quoique, c'est faux, parce que j'ai grandi dans un quartier populaire de Lyon. Mais c'est plus difficile. Il faut se battre. Moi, je pense, en toute honnêteté, que... on le décide ça peut être difficile on n'a peut-être pas les moyens on n'a peut-être pas la force de le faire tout de suite mais je pense que ça se construit et que ça se décide et il faut savoir aussi s'entourer c'est pas facile non plus de personnes moi je crois beaucoup en l'éducation je crois beaucoup en l'école de la République je crois beaucoup aux valeurs qui sont portées liberté, égalité, fraternité pour moi c'est pas juste C'est pas juste une devise. Pour moi, c'est quelque chose qui me donne très très fort en moi, parce que j'ai eu cette liberté, parce que finalement l'égalité je vais aller la chercher et ma liberté je vais aller la chercher aussi. Donc il faut pouvoir dire non aussi. Ça, ça compte. C'est difficile, mais il faut pouvoir dire non. Voilà, il faut essayer de... progresser et je souvent, je mets en parallèle avec ce qui se passe à travers le monde, c'est-à-dire ces femmes dans différents pays qui aujourd'hui n'ont même plus le droit de chanter. Donc nous, on a la chance de vivre dans un pays où on a des libertés. On peut aller chercher des droits. Il y a des droits fondamentaux. En France, on peut se faire aider. Je pense qu'il ne faut pas hésiter à... S'il vous plaît, j'ai besoin d'aide. Parce que, encore une fois, ce n'est pas facile d'être une femme avec toutes les violences, le harcèlement, tout ce qui fait le bonheur d'être une femme aujourd'hui. Mais moi, je dis qu'il faut oser, il faut enfoncer les portes. il faut aller chercher de l'aide là où il y en a et il faut croire en soi ça aussi c'est super important c'est pas facile quand on est isolé ou quand on est dans un système un peu communautaire mais il faut oser aller chercher des choses aller demander aller arracher j'ai envie de dire cette émancipation arracher c'est une belle façon de le dire
- Speaker #0
Ça peut être ça parfois, oui. Dis-moi, tu travailles depuis longtemps sur les politiques d'égalité professionnelle. C'est quoi, selon toi, les blocages les plus persistants qui freinent encore l'accès des femmes aux responsabilités
- Speaker #1
Les hommes, ils ne veulent pas laisser leur place. Il ne devrait pas y avoir de blocage. Incompétence égale, job égal, salaire égal. La seule raison que... qu'ils s'accrochent à leur petit pouvoir. Alors moi, je suis féministe. On peut ne pas aimer ce mot, mais je suis une féministe qui aime les hommes. C'est-à-dire que je pars du principe que je ne veux que l'équité, je ne veux pas prendre ta place. Moi, je veux que tu me traites à égal, je veux salaire égal, etc. Mais je pense qu'il y a une partie de la société, une grosse partie de la société masculine, qui ont peur de voir arriver les femmes. Et gars, on est 50% de l'humanité. Oui. Donc de toute façon, on est là et on prendra de toute façon la place. C'est comme l'histoire du CAC 40. Aujourd'hui, ils ne sont plus 37, mais même 37. Et des femmes compétentes, il y en a. Bien sûr. Des femmes de très grande valeur. Il y a des femmes qui savent, qui peuvent gérer des entreprises comme M. Parfum-Pion. Donc, je pense que le premier frein, c'est celui-là. Le second, c'est le syndrome de l'imposteur. On doute toujours. On doute toujours. Ça se travaille aussi. Moi, par exemple, je suis une grande timide. Et quand je le dis, tout le monde se marre. Mais c'est vrai, je suis une grande timide. C'est-à-dire que j'ai un temps. J'ai un temps avant, par exemple, d'aller dans une soirée, alors que je vais passer la soirée à discuter avec tout le monde, mais j'ai ce petit temps qui me dit, il faut que tu y ailles parce qu'il faut que tu vois ta les ailes. je fais fondamentalement une grande télé. Mais je travaille. Et donc, j'y vais, et j'ai un carnet d'adresses qui est super rempli, parce que du coup, je vais vers les gens. Et ça, c'est... Le Saint-Denis-le-Bosseur est d'autant plus chez moi, je l'ai d'autant plus travaillé, parce que je suis la petite fille qui est née dans le banlieue de Lyon avec des parents en alphabète. J'ai écrit les feuilles d'impôts, j'étais écrivain public dans mon quartier à l'âge de 18 ans. Je n'avais pas ma place, je ne pensais pas avoir ma place dans un monde où il y a un ministre, un acteur, un philosophe, une personne. Je pensais que je n'avais pas ma place. Mais c'est faux en fait, je l'ai fait. Et le syndrome de l'imposteur, c'est vraiment un... un sujet sur lequel il faut travailler, et notamment quand on est femme. Parce que les gars, ils n'ont pas du tout le syndrome de l'imposteur. Oui, beaucoup moins.
- Speaker #0
10% des femmes qui sont touchées par le syndrome de l'imposteur. C'est énorme. Dis-moi si tu avais une baguette magique, là, tout de suite, et puis que tu pouvais imposer trois mesures immédiates et efficaces pour faire avancer l'égalité femmes-hommes en entreprise, qu'est-ce que tu ferais
- Speaker #1
Qu'est-ce que je ferais C'est une très bonne question. Qu'est-ce que je ferais Imposer la parité dans toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Imposer le salaire égal, quelle que soit la taille de l'entreprise.
- Speaker #0
Est-ce que ça ne l'est pas déjà
- Speaker #1
Non. On va faire ce qu'ils veulent. En entreprise, qu'est-ce que je pourrais faire Peut-être, c'est toujours pareil, se dire qu'il faut des outils supplémentaires. Mais on ne passera que par ça. D'ailleurs, c'est comme pour les quotas sur la loi Copé-Ziverman. Au début, quand elle a été créée, quand elle a été proposée, en tout cas, il y a eu un tollé. monumental par exemple des syndicats ou d'entreprises, qu'est-ce que vous nous foutez là, qu'est-ce que vous faites là, et aujourd'hui c'est un truc normal. Peut-être des outils pour apprendre aux femmes de prendre leur place, alors je ne sais pas sous quelle forme, je ne sais pas comment on peut amener ça, mais dans les entreprises il y a aussi le… le frein, en tout cas pour les femmes, de la charge mentale. Donc nous, on s'occupe des enfants. En général, la crèche, l'école, etc., on ne nous rate pas si on est en retard de 5 minutes parce que notre gamin était malade. On pourrait aussi interdire, on pourrait imposer aux entreprises d'interdire des réunions à partir de 19h pour un truc qui dure peut-être à wind parce que... Parce qu'on a la seconde vie qui arrive, on est des millions de femmes à le faire. Mais c'est vrai que si on avait un peu plus de facilité, peut-être qu'on gravirait aussi les échelons plus rapidement. Parce qu'on n'aurait pas en tête le côté pratique de la maternité. Spoiler, on ne les a pas faits toutes seules.
- Speaker #0
Tu ne les as pas forcés ces pauvres hommes Déjà,
- Speaker #1
déjà. Après, on a bien avancé. Il y a le congé-pattes. C'est pas mal. Moi, je connais plein de papas qui ont pris le congé-pattes. Donc, c'est vrai que ça n'a pas servi. Ça donne un petit coup de main. Mais c'est encore beaucoup le mindset des femmes.
- Speaker #0
C'est clair.
- Speaker #1
Voilà. Ils n'ont pas à se dire, ramasse, je pose les gamins. Je ne veux pas dire les réalités parce que ce n'est pas moi qui le fait. Mais il y a une réunion à 8h et voilà une réunion à 8h parce que du coup il ne gère pas du tout le truc. Il y a un séminaire, bah oui bah écoute tu peux garder le séminaire. Une femme c'est beaucoup plus d'organisation.
- Speaker #0
Ouais et puis j'avais lu un post hyper intéressant qui fait pas mal de prise de conscience pour moi aussi et pour beaucoup d'autres gens visiblement, c'est qu'en fait il y a beaucoup de papas qui vont emmener les enfants à l'école le matin. C'est bien répandu. Et puis, ils gèrent les enfants le matin, souvent aidés par la maman d'ailleurs quand même. Et puis, par contre, le soir, c'est la maman qui gère. Et elle va se faire tout le tunnel du soir. Parce que ce n'est pas juste aller déposer les enfants à l'école le matin, ça prend un petit quart d'heure. C'est se gérer. Les enfants à récupérer plus tôt. Donc, tu n'es pas disponible au travail pour les réunions, machin, tu es vocable. C'est se taper les enfants qui sont plus fatigués, puis toi aussi parce que c'est la fin de journée. Les devoirs, la douche, le repas, et puis après le papa qui arrive comme une fleur pour leur dire bonne nuit éventuellement. Et en fait, c'est vrai que je me suis rendu compte que j'étais passée là-dedans aussi et je ne l'avais même pas vue. En fait, le papa qui emmène les enfants à l'école le matin va passer pour le bon père qui s'occupe bien de ses enfants, tandis que la mère qui part plus tôt pour aller chercher les gosses, elle, elle n'est pas disponible pour son travail.
- Speaker #1
Voilà. C'est vrai, mais ça c'est la charge mentale. J'ai quand même l'impression, alors je vais peut-être jouer la vieille dame, mais j'ai quand même l'impression que les choses évoluent dans le bon sens, en tout cas sur ce terrain-là. Moi-même, j'ai eu un mari qui s'est occupé beaucoup des enfants, même si j'ai pris un congé maternité, c'est moi qui suis arrêtée. Je me suis arrêtée, etc. Donc, elle touche quand même. C'est comme un épisode. Normal. Mais moi, j'avais considéré que j'avais envie, la première année de leur vie, j'avais envie d'être là et d'être présente, etc. Mais j'ai l'impression que de ce côté-là, ça évolue un petit peu. Peut-être qu'on a gagné des points, des droits. Il y a peut-être une prise de conscience aussi que les enfants, ça s'élève à eux. Oui,
- Speaker #0
je pense. C'est clair qu'entre le moment où moi, j'étais enfant, où il n'y avait que des mamans à l'école quasiment,
- Speaker #1
et puis aujourd'hui,
- Speaker #0
les papas, ils sont quand même très présents. Mais aussi, je les vois le soir. Après, on a les périscolaires, on a d'autres outils aussi qui n'existaient pas. qui n'était pas aussi répandue il y a 30 ans.
- Speaker #1
C'est ça,
- Speaker #0
c'est ça. Je sais que l'heure tourne et que tu es pressée, mais tu peux peut-être nous parler un petit peu quand même de la partie que tu évoquais là, Ange, du côté sexiste, etc. Est-ce que tu peux peut-être, donc tu as commencé à l'évoquer tout à l'heure rapidement, mais peut-être que tu peux détailler un petit peu plus les engagements et les actions concrètes que vous menez
- Speaker #1
Alors... Déjà il y a quelques années j'ai participé au Grenelle des violences pour l'éducation. Et donc c'était en 2019, le 3 septembre 2019. Retenez bien le 39-19, elle l'avait fait avec ça. Et c'est vrai qu'à cette époque-là, 14% de la population française ne savait pas ce qu'était le 39-19. Aujourd'hui, c'est rentré dans les... Enfin, on sait ce que c'est que le 39-19. Donc, si vous avez des problématiques de violences, n'hésitez pas à appeler le 39-19. Il y a la plateforme Arrêtons les violences aussi, où on est en contact directement avec les forces de l'ordre. Il y a eu de grandes avancées sur ces sujets-là, mais il y a toujours autant de féminicides. Oui. Donc, c'est vrai que... Qu'est-ce qu'on fait Moi, le modèle espagnol m'inspire. modèle espagnol avec on y arrive avec des tribunaux spécialisés modèle espagnol avec l'éloignement systématique de la personne c'est pas la femme qui part c'est l'agresseur qui part je pense qu'il y a beaucoup de choses à faire sur la prévention il faut savoir qu'une femme avant de porter plainte elle fait 7 allers-retours au commissariat avant de se décider. Il y a eu un très bel effort de formation des forces de l'ordre. Parce qu'avant, on pouvait rentrer dans un commissariat, se retrouver avec le mec qui s'est fait piquer son téléphone, une dispute de voisinage parce que l'interphone était cassée. Et là, une femme qui a vécu des violences et qui attend et qui n'est pas reçue correctement, ça va rajouter à... dans sa douleur et à son désarroi. Donc aujourd'hui, c'est fléchi dans les commissaires. Il y a plein de choses qui ont été faites. Et moi, j'avais envie, là, avec cette fondation, et c'est pour ça que j'ai accepté de la rejoindre, ils travaillent sur la sécurisation des logements. Donc de trouver un logement pérenne, donc pas un logement d'urgence, donc avoir un parc immobilier de logements pérennes avec... avec des mécénats, avec des partenaires, des outils aussi de surveillance. Je ne l'ai pas aujourd'hui, mais je me suis fait agresser il y a pas trop longtemps. Et j'ai un petit bouton d'alerte qui s'appelle, enfin ma pub qui s'appelle Mon Chérif. Et en fait, du coup, ça géolocalise. Mais il y a plein d'outils. Il y a Sorority. Aujourd'hui, il y a des choses qui font qu'on… Mais c'est quand même dommage d'avoir accès à ça. Moi, je suis une femme, j'ai envie d'être dehors, de marcher sans qu'il m'arrive ça que ce soit. La normalité devrait être celle-là. Malheureusement, on n'y arrivait pas. On n'y arrive pas. Il y a une phrase que j'aime beaucoup, c'était... Comment elle s'appelle Emma Watson, elle avait dit que si les hommes n'ont plus besoin d'être agressifs pour se faire accepter, les femmes ne se sentiront plus obligées d'être soumises. Et si les hommes n'ont plus besoin de dominer, les femmes n'auront alors peut-être pas à être dominées. Et en fait, on est vraiment sur l'égalité femmes-hommes et à un moment, c'est le ying et le yang. Comment aujourd'hui des hommes, mais attention, il y a des hommes aussi qui ont le thème de l'urgence. Moins, beaucoup moins, mais ça existe. Comment on gère ce fléau Moi, je reviens sur l'éducation. Je pense que les générations d'aujourd'hui, l'après-mitout, moi j'ai deux garçons qui sont quasiment adultes, pas du tout le même rapport. aux femmes que les hommes que nous, nous avons connus. Il y a des choses qui ont quand même avancé. La violence ne s'arrête pas, puisqu'on en est, je crois, à 75. Je ne sais plus, j'ai vu le chiffre, je n'ai plus le chiffre en tête, mais de toute façon, une femme de plus, une femme de trop. Mais voilà, est-ce que l'éducation peut nous aider Est-ce que la prévention peut nous aider Pour en revenir à la Fondation Ange, il y a des modules de formation pour de la réinsertion par l'emploi. Parce que quand on est victime de violences conjugales ou victime de violences intrafamiliales, on perd tout. Il faut pouvoir se reconstruire. Il y a les violences économiques. À titre perso, j'ai divorcé. Je me rends compte que quand même, niveau économie, c'est pas simple. Alors c'est pas une violence, mais si on prend la chose de manière très factuelle, une femme qui est en situation d'emprise, en situation de violence, pour peu qu'il l'empêche de travailler, et qui du jour au lendemain doit porter plainte, va hésiter, apportez pas, va hésiter à partir. Parce qu'elle est enfant ou pas, et elle fait quoi C'est quoi la solution aujourd'hui Il n'y en a pas. Moi, je rêve d'un truc que Clermont dit, que vous êtes en situation de violence, il faut partir. La question ne se pose pas. Il faut partir. Ok, très bien, je pars. Et je vais où Je fais comment Et est-ce que je vais être aidée Est-ce que je vais être suivie Aujourd'hui, je suis...
- Speaker #0
pas certaine que ça existe. Alors effectivement, il y a plein de choses qui vont, il y a les logements d'urgence, il va y avoir aujourd'hui, il y a des comptes bancaires qui peuvent être mis à disposition de manière très très rapide, ça c'était aussi une proposition lors du Grenelle d'évidence conjugal, il y a plein de choses. peuvent être mises en place. Il faudrait un parcours, il faudrait essayer. Et c'est en ça que la Fondation, moi j'ai accepté d'aller à la Fondation parce que j'y vois vraiment une manière d'aider la personne à ce truc. Parce que je pense que quand on est en situation de violence, déjà il faut réaliser. il faut se rendre compte parce qu'il y a plusieurs étapes et encore plus quand on expose en prix de se dire ok, moi je dis souvent c'est facile de dire il faut partir mais tu ne vis pas la situation et souvent elles restent elles ne savent pas comment s'en sortir après est très très important oui,
- Speaker #1
je te rejoins avoir des situations comme ça. Moi aussi je suis divorcée, j'ai un groupe de copines divorcées, et de toute façon, toutes ont des difficultés financières, même en étant salariées, et toutes avaient des compagnons conjoints, qui n'avaient pas forcément le même niveau de revenu, plus en général, voire beaucoup plus, qui rognent le plus qu'ils peuvent sur la pension alimentaire, etc. Et puis effectivement, avec certaines qui peuvent vivre des violences, et à qui on demande à elles de partir. que l'individu en question, lui, a le droit de rester.
- Speaker #0
Voilà, donc il faudrait réussir à relever ce défi et de continuer à se battre sans mettre à dos tous les hommes, parce qu'il y a des mecs qui sont très bien. Le président de la prévidence de la Fondation, c'est un homme. Moi, je connais plein d'hommes qui, pour le sujet, sont... ils sont touchés et en plus ils travaillent sur le sujet. Je pense que là, il faut toutes les forces possibles pour se battre sur ce sujet-là, mais pas que, sur l'égalité, sur l'égalité professionnelle. En fait, tout ça, mis bout à bout, amènera peut-être à une société où... L'équité aura vraiment sa place. Mais c'est vrai que moi, des fois, je m'inquiète. Des fois, je m'inquiète en me disant qu'il y a des voix, il y a des gens qui parlent, qui essayent de faire avancer les choses. Mais aussi, on est dans un monde où on se replie sur ça. sur sa communauté, sur sa religion, sur son petit précaré. Là on nous parle d'une potentielle guerre. Parfois je suis relativement inquiète, mais comme je suis de nature optimiste, je vais me dire qu'on y arrivera. et que c'est un combat de tous les jours. Et ce genre de podcast, ce genre de discussion amène à réflexion et donc du coup on propage aussi l'idée que l'égalité n'est pas un vif.
- Speaker #1
Merci, ce sera le mot de la fin du coup. Merci Jamila, c'est le but de ça. d'entendre d'autres sons de cloche.
- Speaker #0
C'est ça. Et merci de m'avoir reçu. Je suis désolée pour le temps court.