- Speaker #0
Donner la voix aux femmes, c'est aussi leur rendre leur pouvoir. Je suis Marie-Laure Isette, coach et conférencière, et je vous emmène à la découverte de femmes leaders qui osent bousculer les codes. Savez-vous que 90% des personnes qui suivent régulièrement ce podcast ne sont pas encore abonnées ? Si ces conversations vous inspirent, merci de me rendre un petit service et de cliquer sur s'abonner. Plus vous serez nombreuses, plus nous donnerons ensemble de la puissance à la voix de ces femmes guilloses. Bienvenue Stéphanie sur le podcast Liberté d'être femme.
- Speaker #1
Merci Marie-Laure pour l'invitation, je suis ravie d'être là.
- Speaker #0
Moi je suis ravie d'échanger avec toi sur un échange qui s'annonce assez pointu, compte tenu de ta propre expertise sur les sujets du leadership. Tu vas nous expliquer qui tu es Stéphanie.
- Speaker #1
Oui, tout à fait. Moi, je suis conférencière, coach et formatrice en leadership et surtout ce qui est intelligence relationnelle, parce que pour moi, le leadership, c'est beaucoup ça. Et je suis engagée depuis plus de neuf ans aux côtés des dirigeants, des managers, des entrepreneurs pour conjuguer la performance et l'humanité. Pour moi, il y a vraiment les deux biais toujours qu'on oppose régulièrement, mais je trouve que plus on les met ensemble et plus c'est au cœur. Et moi, je suis entrepreneur dans la main. J'ai toujours été à mon compte, ça fait 17 ans. Dans ma première vie, j'étais ostéo. Et ce que je remets aujourd'hui au centre, c'est vraiment la puissance du corps dans mes accompagnements. Parce que le corps, c'est vraiment un levier pour le cerveau et donc du coup pour la performance, même si souvent c'est le grand oublié dans les échanges que je peux avoir avec les dirigeants et chefs d'entreprise que j'ai accompagnés. Mais pour moi, c'est ça qui fait la différence. Et quand j'interviens sur des conférences ou dans les accompagnements, l'objectif, c'est de faire bouger les lignes et d'éveiller cette conscience. du corps dans l'impact sur les décisions et sur la performance, que ce soit individuelle ou collective. Pour moi, c'est ça qui nourrit des transformations qui vont être durables.
- Speaker #0
Merci pour ta présentation. Ça s'annonce hyper intéressant. On est évidemment complètement et totalement alignés toutes les deux. Je suis contente de pouvoir rentrer dans le cœur de ces sujets avec toi. Oui, alors on va aller creuser après la question du corps que tu viens d'évoquer. J'ai plusieurs questions là-dessus. On parlera des émotions.
- Speaker #1
Et puis après,
- Speaker #0
il y a d'autres choses. Il y aura évidemment des questions autour des femmes, puisque ça reste un podcast quand même. Donc il y aura bien sûr des questions là-dessus. J'aimerais bien que tu reviennes sur ce que tu viens de dire. Tu as expliqué que tu es entrepreneur depuis 17 ans, d'abord en tant qu'ostéopathe, et puis après tu pourras expliquer. maintenant peut-être que tu peux quand même expliquer en quelques mots, ce sera plus clair les différentes étapes par lesquelles tu es passée je me permets juste de donner les points de repère que moi j'ai en tête je sais donc ostéopathie,
- Speaker #1
j'ai en tête 2016-2017 pour le début des conférences et 2020 pour la formation coaching maintenant je te laisse compléter je vais écrire le lien qui est cher à mon coeur en fait moi du coup donc Depuis que je suis toute petite, j'avais envie d'être dans l'accompagnement. Je pense que j'avais une belle casquette de sauveuse sur laquelle j'ai beaucoup travaillé. Mais c'était de me dire, comment je vais aider les gens à se sentir bien ? Comment je vais me sentir utile ? Comment je vais contribuer ? Très vite, je savais que toute la partie médicale et accompagnement était importante pour moi. Donc, j'ai fait deux années de médecine. J'ai foiré. J'avais un copain à l'époque qui me prenait beaucoup de temps. Et ça m'a fait louper de quelques places. Et j'ai dû rebondir. Et c'est comme ça que j'ai découvert l'ostéo. Ce que j'ai beaucoup aimé dans l'ostéopathie, c'est vraiment la vision holistique, c'est vraiment très global. C'est-à-dire qu'on peut se dire que c'est juste des douleurs lombaires ou des douleurs cervicales, là où le corps va parler de nos états émotionnels, des décisions qu'on n'arrive pas à prendre, des non-dits, des traumas. Et pas que des traumas mécaniques, mais aussi de comment la vie nous impacte. Et donc j'ai aimé cette vision globale. Et comme j'ai une grande valeur liberté, j'ai choisi l'ostéo versus la kiné parce que les médecins vont être prescripteurs. L'ostéo, c'est vraiment toi qui analyses, toi qui décides. C'était quand je l'ai fait six ans d'études, aujourd'hui c'est cinq ans. Donc c'était vraiment de l'anatomie, de la physiologie, vraiment comprendre comment les choses fonctionnaient pour aider. Et l'objectif de l'ostéo, c'est d'être point d'appui, c'est-à-dire de faire en sorte... de ramener de la vie, de ramener du mouvement, parce que c'est vraiment ça, on part du principe que la vie c'est le mouvement, le corps a besoin de bouger, c'est comme ça que les lignes bougent, et je trouve qu'il y a un gros parallèle pour moi avec le coaching. sur ce point-là. Et en fait, comme je te disais, comme j'avais cette casquette de sauveuse, j'ai passé beaucoup de temps à porter, à faire, au lieu d'autonomiser. Et quand je suis devenue maman, je me suis beaucoup posé la question, parce que moi j'ai deux filles, donc c'est pour ça que toute la question du féminisme, de la place des femmes, a un gros enjeu pour moi, parce que j'ai toujours été cette élève sérieuse et discrète, qui ne prend pas la parole, qui n'ose pas dire, qui était... dans le perfectionnisme, etc. Tu as le syndrome de la bonne élève, tu es en plein dedans. Et en fait, je me suis dit, je ne veux pas du tout que mes filles vivent la même chose. J'ai envie qu'elles aient confiance en elles, qu'elles soient capables de faire des choix, de s'émanciper de toutes les injonctions qu'on reçoit de la société. Et donc, en fait, je suis tombée dans tout ce qui était éducation positive. Donc là, je suis devenue formatrice, conférencière sur toute cette partie-là, tous les soft skills autour des enfants. Et là, c'est un monde qui s'est ouvert à moi. Tu vois, je pensais que les soft skills, c'était réservé au RH, à l'entreprise, et pas du tout. J'ai compris qu'en fait, c'était toute la partie, justement, confiance en soi, mais aussi communication, gestion émotionnelle. Et ça m'a ouvert vraiment un champ immense. Et je me suis du coup retrouvée frustrée dans cet accompagnement ostéo, parce que les gens venaient pour être pris en charge. Pour moi, l'objectif, c'était de développer de l'autonomie. Et donc, du coup, c'est comme ça que je me suis formée après au coaching, en me disant, OK, j'ai envie d'aller propulser un message plus loin en entreprise. Et je me suis dit, bon, voilà. En France, on aime bien les diplômes. Donc, après quatre ans de conférence, je me suis dit, je vais aller me former pour avoir un diplôme supplémentaire. Et je me suis formée au coaching. J'ai adoré le coaching. Donc, aujourd'hui, je fais encore du coaching, même si je fais de plus en plus de conférences et de formations. Mais c'était un peu ça, tu vois, tout le chemin de monde. C'est-à-dire, comment je rends l'autre autonome ? Comment je lui permets d'avoir les clés pour être épanouie ? Et au-delà de l'épanouissement personnel, il y a aussi l'épanouissement professionnel. Et oui, on peut bifurquer dans la performance. Mais moi, je me suis brûlé les ailes en faisant un burn-out en 2020. Donc, je sais aussi que la performance peut être contre-intuitive quand elle est associée au stress. Et c'est là que j'ai compris justement tout l'enjeu du corps, du cerveau, des capacités cognitives, et que tout a fini par créer un lien global sur l'ensemble de mon parcours, en fait. Ok,
- Speaker #0
merci pour ce fil rouge. Ça permet effectivement de comprendre ta logique à toi, enfin, la logique de ton évolution, de ta compréhension. Je rebondis rapidement sur le mot performance que tu as utilisé. Et c'est vrai qu'il est délicat à manipuler parce que la performance, c'est aussi un mécanisme de défense qui permet de fuir les émotions depuis certaines situations. Donc, je l'utilise aussi parce que c'est un terme qui est utilisé en entreprise, qui est compris, qui est attendu parce que dirigeant, ça veut... Ça veut des résultats. Et puis, de toute façon, une entreprise, effectivement, a besoin de rentrer de l'argent. C'est parfaitement compréhensible. Mais j'aime bien utiliser souvent le terme d'excellence plutôt que performance pour essayer de les distinguer. Mais ce n'est pas forcément évident à expliquer.
- Speaker #1
Je suis d'accord avec toi. Tu vois, le mot performance, oui, on court tous après. Maintenant, ce que moi, j'ai compris, c'est qu'il y a une différence entre la performance Merci. et le fait de passer en force. Ce qui m'intéresse aujourd'hui, c'est vraiment de dire comment je vais développer une présence et un leadership plutôt que de rester dans la survie. Parce que je trouve qu'on est quand même beaucoup aujourd'hui, et je m'inclus dans l'eau, sinon je n'aurais pas fait un burn-out, à tenir sur les nerfs. Et ça, ça diminue nos performances. C'est-à-dire que l'objectif, c'est plutôt comment je me prends en compte globalement. corps, tête, cœur, pour ceux qui ont envie de rajouter ça aussi, pour justement, dans le respect de moi, je suis justement dans cette notion de pleine puissance, de présence qui embarque. Parce que pour moi, tu vas passer en force et tu peux te faire mal, ça va tenir un temps, mais ça ne va pas tenir sur le long terme. Donc il y a vraiment, oui, la performance, mais pas au détriment de soi.
- Speaker #0
Oui, je pense qu'on y reviendra souvent, au retour à soi, à la connexion à soi. À quel moment, toi, tu as compris que justement, le corps pouvait être un levier pour transformer le leadership ?
- Speaker #1
Je dirais que c'est mon expérience personnelle. Moi, j'ai fait un burn-out. Ça a été hyper violent. Je l'ai vu venir. Je pense que tout le monde l'a vu venir. J'étais en train de monter justement ma deuxième boîte. J'ai 60 heures par semaine. Et un jour, je rentre chez moi et en fait, je m'écroule dans le canapé, crevée. Et je vois ma fille qui arrive et qui me dit, « Maman, je la vois inquiète. » Elle me dit, « Mais maman, j'ai peur. Je comprends pas trop, tu vois. » Puis je lui demande, je lui dis, « Mais de quoi ? » Elle me dit, « Normalement, tu souris. Et c'est toi qui nous fais sourire. » Et là, ce n'est plus le cas du tout. Et ce moment où elle m'a dit ça, je me suis dit, en fait, elle était en train de dénoncer une vérité que je ne voulais pas voir, c'est que j'allais, j'allais pas bien. C'est qu'en fait, justement, je passais en force et je me suis crue, puisqu'on a quand même, on promeut, si tu veux, je trouve, beaucoup le mental. J'ai cru que ma tête pouvait tout décider et en fait, la vérité, c'est que le corps, il a lâché. Et quand le corps, il lâche, ta tête, t'as beau lui dire, fais ci, fais ça, etc., ça ne fonctionne pas. Et c'est là où j'ai vraiment raccroché les wagons avec la partie ostéo, parce que ce qu'on apprend en ostéopathie, c'est quand même que... 80% des informations, elles viennent du corps. C'est-à-dire qu'en fait, tu as le nerf vague qui part vraiment du crâne et qui descend dans l'ensemble du corps. Oui, la tête va envoyer des informations au corps, mais pour 20%. Par contre, tu as 80% des informations qui viennent du corps et qui remontent à la tête. Donc, si ton corps ne va pas bien, ça va impacter tes décisions. Et c'est parce que je l'ai vécu personnellement que du coup, j'ai pris la mesure de l'importance que ça avait. Et aujourd'hui, tu vois, quand j'accompagne... des dirigeants, des entrepreneurs, des managers, qui sont sous l'eau et qui sont bouffés par le stress, parce que tout va vite, parce que tout est en mouvement permanent, parce qu'il y a des changements de stratégie, etc. En fait, ce que je comprends, c'est que quand leur corps est en tension, du coup, ils ont pu cette capacité de recul, de clarté, et on tombe dans la fatigue décisionnelle, et c'est le moment où on fait des mauvais choix, où on perd cette lucidité. Parce que ton corps, il va être câblé pour prendre des décisions. d'abord en économie d'énergie et ensuite de le relier effectivement à l'émotionnel et ensuite seulement à la logique. Donc tu vois, si tu ne prends pas en compte les étapes de décision, du coup tu ne prendras jamais les bonnes ou du coup ce sera plutôt des décisions qui seront court terme et qui ne te permettront pas finalement d'aller chercher cette vision long terme et cette ambition que tu peux avoir encore plus grande.
- Speaker #0
D'ailleurs, quand la structure évolue, on parle du coup de l'entreprise, la posture doit suivre. Et dans les faits, c'est souvent l'inverse. On va restructurer en pensant que ça va aligner les humains. Pourquoi ça ne marche pas comme ça, selon toi ?
- Speaker #1
Parce qu'en fait, je pense que, comme je te disais, le cerveau adore l'économie d'énergie. Donc en fait, lui, son objectif c'est de résister au changement. Et quand tu restructures, justement, tu vas déstabiliser tout toute la partie sécurité. Alors, la partie de sécurité de la personne, si tu es par exemple un solopreneur, tu te déstabilises, donc tu as toutes les résistances qui viennent et qui vont te mettre des bâtons dans les roues. Et tu as aussi, quand tu as une équipe, tu vois toute la structuration interne qui va déstabiliser. En fait, plus personne trouve sa place et dans le flou, tu vas entraîner toutes ces résistances internes. C'est pour ça que pour moi, c'est important à la fois de structurer et de se dire on va poser un cadre qui va être clair, qui va être du coup sécurisant. et c'est dans cet espace de sécurité et de stabilité qu'on peut coopérer, innover, aller chercher des nouveaux challenges, parce que sinon quand tu restes dans un espace de stress ou de survie, là t'es pas en mode leadership, affirmer, assumer. Donc voilà, c'est comment je crée de la sécurité dans cette structure et effectivement comment du coup parce que j'ai créé cet espace de sécurité ma posture effectivement évolue et je peux insuffler une autre dynamique. Mais tu vois, c'est assez pour moi concomitant, la structure et la présence qui va du coup embarquer par cette nouvelle posture.
- Speaker #0
Comment est-ce que tu travailles avec le corps, avec des dirigeants ? Alors, je précise, j'ai deux questions là-dedans. La première, c'est un peu concrètement quel type d'outils tu utilises. Et la deuxième, c'est... Je la répéterai s'il faut, ne t'inquiète pas. Comment est-ce que ça se passe ? Est-ce que ça génère des résistances ? Parce que j'imagine que du coup, les dirigeants sont beaucoup dans la tête, sont peut-être pas toujours très enclins ou ne comprennent pas forcément pourquoi il faudrait prendre le corps en compte. Je te laisse répondre.
- Speaker #1
Il y a plein de façons de l'aborder. Ce que j'aime dans le coaching, c'est que l'objectif, c'est de les amener à réfléchir et à penser différemment. Donc en fait, toutes mes questions vont être tournées justement pour qu'ils se rendent compte des incohérences. Et ce n'est pas moi qui vais leur dire, il faut que tu fasses ci, il faut que tu fasses ça. C'est de se dire, ok, si tu fais ça, quel est le résultat ? Ok, on va envisager de faire différemment. Est-ce que tu es ok de tester ? Et si ça change, quel a été le bénéfice pour toi ? Donc je dirais que déjà, il y a cette part de réflexion. Nommer aussi quelles sont les résistances et les peurs associées. Et c'est là où on vient après sur l'outil principal, qui va être justement cette écoute de l'émotion et d'aller la nommer. Parce que pour moi, tu vois, s'il y a des résistances, typiquement si je me dis j'ai peur d'y aller ok donc du coup l'émotion clé à ce moment là c'est la peur mais du coup concrètement cette peur c'est un indicateur d'un besoin à assouvir donc derrière cette émotion quel est le besoin qui a besoin justement d'être entendue. Donc on va chercher ça, donc on ramène de la conscience dans c'est pas juste une émotion et je me dis ok c'est bon, je fais fi, je passe en force, etc. Derrière ces émotions, quel est le besoin ? Par exemple, je sais pas, ça peut être un besoin de sécurité ou un besoin d'information. Et tous les besoins doivent être assouvis. Pas de façon instantanée obligatoirement, mais en tout cas, ils doivent être assouvis. Donc c'est comment finalement je reviens à moi, tu vois, comment je m'écoute, comment je comprends que ces émotions sont juste un signal. sur un besoin à assouvir et comment je prends en compte ce besoin. Est-ce que c'est un besoin de ralentir, de sécurité, d'information ? Une fois que je l'ai identifié, comment je vais le nourrir ? Et parce que je m'écoute et parce que je nourris mon besoin, je ramène de la stabilité et de la sécurité. Et du coup, de l'ancrage, et là, ta posture change. Tu n'es plus dans cette notion, comme je te disais, de survie ou de leadership forcé, tu es dans cette notion de présence et c'est ça qui va te permettre de prendre des bonnes décisions. Donc je dirais que l'outil principal, c'est identifier quelle est l'émotion, quel besoin est rattaché à cette émotion, comment je le prends en compte, ça c'est l'outil principal. Et après, bien sûr, comme j'ai cet outil corporel, je vais proposer des exercices différents qui peuvent expérimenter. Alors effectivement, on connaît tous la cohérence cardiaque, mais parfois il y a des personnes qui me disent « en fait, moi j'ai besoin de faire juste une pause 5 minutes, mais je ne veux pas d'injonction, de respiration, d'autre. » C'est comment je ralentis. comment j'apprends et j'accepte de prendre de la hauteur et prendre du recul. Moi, je sais que, par exemple, j'adore marcher, et quand je sens que je commence à avoir le cerveau qui s'agite, et que du coup, je suis plus en mode survie qu'en mode leadership enclenché, je dis « Ok, je pose tout, et je fais une pause momentanée de 5-10 minutes, je vais faire le tour du pâté de maison, et juste, je reviens à moi. » Pour reconnecter à cette clarté. Je dirais que c'est ça, tu vois, les outils essentiels, parce que dans la pyramide de Maslow, que j'imagine que tu connais. Tu sais, on vise tous l'accomplissement, le haut. Mais si tu n'as pas les strates d'en dessous, et notamment la base qui est toute la partie physiologie, est-ce que j'ai bien mangé, est-ce que j'ai bien dormi, est-ce que j'ai respiré, est-ce que je me sens en sécurité aussi ? Si tu n'as pas ça, tu ne pourras jamais construire quelque chose de durable et de stable. Donc, on revient aussi à ça.
- Speaker #0
Oui, ce que tu décris, d'ailleurs, ça me fait penser un épisode que j'avais enregistré avec Caroline Badiou qui est... qui est aussi coach, qui est spécialisée plutôt dans la question du stress. Elle avait donné effectivement ses stratégies à elle pour gérer son stress. J'y pense parce que tu disais que toi, tu allais marcher. Elle avait parlé de... Qu'est-ce que c'était l'immersion dans des bains froids, je crois, un truc comme ça.
- Speaker #1
Oui, tout à fait. Ça, je connais bien aussi. C'est la méthode Wim Hof.
- Speaker #0
Oui, qui se pratique évidemment accompagnée. et pas n'importe comment, mais ça me fait penser à cet épisode-là, que tu es un des premiers.
- Speaker #1
En fait, ce qui est intéressant, c'est de casser la boucle aussi de pensées parasites, parce que nos pensées vont créer des émotions qui vont créer aussi des boucles autoréalisatrices. C'est-à-dire que si, par exemple, je me dis « je suis nulle, je suis nulle, je suis nulle, je suis nulle, je suis nulle » , et que je reste dans ma tête, je vais générer une émotion, par exemple, de peur, de colère, de frustration, et ça, ça va me mettre en mouvement de la « mauvaise façon » . Donc, pour moi, quand tu es dans ce brouillard mental ou dans le hamster qui tourne dans sa arme, c'est comment je casse ça et pour moi, c'est en revenant dans le corps. C'est vraiment de se dire « Ok, je sors de toutes ces pensées, de toute cette accélération, etc. parce que je ne suis plus connectée à ma logique, je suis trop dans l'émotionnel. » Et du coup, je reviens dans le corps vraiment pour dire « Où est-ce que je suis ? Qu'est-ce que je sens autour de moi ? » Il y en a plein des méthodes, il faut juste trouver celle qui nous correspond. Mais justement, pour chanter un peu ce mental et se dire « Voilà, je... » je reprends du pouvoir sur la situation en me réancrant dans ma stabilité.
- Speaker #0
Tu évoques les émotions, ce qui fait que je vais aller sur quelques questions à ce sujet. J'avais noté que tu avais dit l'émotion précède la décision.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Mais en fait, dans beaucoup d'entreprises, c'est encore très culturel, l'émotion est vécue comme une faiblesse, comme un parasite. Comment est-ce que toi, tu fais ? pour passer ce message auprès des comex, auprès des dirigeants ?
- Speaker #1
Justement, je le fais beaucoup en conférence, justement pour lever un peu les idées reçues. Et puis, je reviens à l'anatomie. C'est-à-dire que l'anatomie, c'est vraiment ça. C'est de se dire qu'en fait, tu as 80% d'informations qui viennent du corps. Et tes émotions, c'est des ressentis corporels. Que tu sois conscient ou pas, tout part de là. Et en fait, c'est comment je ramène de la conscience, tu vois, dans ces petits trucs. C'est-à-dire, par exemple, tiens, j'ai une réunion, je sens que j'ai une boule au ventre, tu vois, ou ça me serre la gorge, j'ai un truc que... Et en fait, c'est commencer à réécouter le corps pour comprendre. qu'il y a des messages, et que ces messages, quand tu les écoutes, ça ne veut pas dire que tu vas t'apitoyer, ça veut dire au contraire que tu as trouvé des solutions. Là où, quand tu restes dans le déni de l'émotion, de l'information, des discussions, des discours que tu n'as pas, du coup tu perds en pouvoir personnel et en pouvoir d'action. Donc c'est plutôt se dire, en fait, voilà, vos émotions elles ne sont ni bonnes ni mauvaises, c'est juste un vecteur d'information, et quand on a l'information, je dis souvent, le savoir c'est le pouvoir. Donc si tu as l'information, Tu peux décider en étant en posture haute, en posture confiante, parce que tu es revenu justement à cette information et tu trouves la solution associée. Donc tu vois, c'est plutôt comme ça que je le prends. Le savoir, c'est le pouvoir. Et connaître ton ressenti et ton corps, c'est ce qui va te permettre de guider. Parce que sinon, la peur va influencer tes décisions. Tu pourras décider hyper vite, mais en fait, ça va être emprunt d'un manque de logique. Et aujourd'hui, ce qui est intéressant, c'est qu'avec les neurosciences, tu comprends comment le cerveau fonctionne et qu'effectivement, la première réponse, ce sera de te dire je vais te protéger, donc je vais te protéger du changement. Donc si tu demandes à une entreprise d'innover alors que ton cerveau est câblé pour rester dans ce qu'il connaît, c'est très compliqué. Donc c'est comprendre, tu vois aussi, voilà, la biologie comment c'est, comment justement comment ça fonctionne. Tes émotions vont changer ta neurochimie et ça va impacter tes capacités cognitives. Donc si tu te laisses ce temps de latence et que tu l'intègres, tu vas reconnecter à ta capacité de logique. Mais sinon, tu resteras dans l'émotionnel. Et là, tu vas plutôt trouver une solution qui va être confortable à court terme, mais qui ne servira pas forcément à ta vision long terme.
- Speaker #0
C'est exactement ce que je disais dans ma conférence de samedi. C'est effectivement le fait que la peur influence beaucoup les décisions des dirigeants, parce que c'est le leadership qu'on nous a enseigné. Le leadership traditionnel est basé sur la peur.
- Speaker #1
les peurs du dirigeant et puis la dirigeante bien sûr et puis le fait de faire peur aux personnes qui sont sous mon autorité pour pouvoir obtenir qu'elles fassent ce que j'attendais c'est pour ça qu'on éduquait aussi les enfants exactement tout à fait et c'est pour ça que tu vois quand je te disais je me suis formée tu vois sur toute la partie éducation positive en fait pour moi il y a des gros liens entre l'éducation et le management c'est la même chose c'est quand tu es en interaction est-ce que tu rentres dans des jeux de pouvoir ou est-ce qu'au contraire tu... Tu te connais et tu sais quelles sont tes forces, tu sais aussi quels sont tes points de vigilance, mais tu n'as pas besoin de prendre de pouvoir sur l'autre parce que comme tu te connais, toi, tu as de l'estime, tu as de la confiance et tu vas pouvoir rentrer en interaction sur un pied d'égalité. Là où, en fait, finalement, si tu es dans les peurs, les doutes, tu as besoin d'en faire trop, d'écraser l'autre pour te sentir exister et donc on rentre dans des jeux de pouvoir, dans le triangle de Karpman, etc. Donc en fait, c'est ça, pour moi, c'est la connaissance de soi qui va nourrir cette confiance et qui va... parce qu'on a confiance, te permettent justement de rentrer en lien de façon saine. Et ce que je dis souvent, c'est que pour moi, diriger, c'est d'abord se diriger soi-même. Donc c'est revenir à soi pour après pouvoir être bien dans le lien à l'autre et pouvoir justement mettre l'autre dans ce sentiment de confiance, parce que c'est dans la confiance qu'on va être capable, comme je te disais, d'innover, de créer, de challenger les idées. Et pas de se sentir menacée et de rester dans un truc étriqué qui ne fait pas grandir ni l'entreprise, ni les personnes qui sont dedans.
- Speaker #0
Complètement. Est-ce que tu as un exemple de personne avec laquelle tu as travaillé ? Pas besoin de la nommer, évidemment. Que tu as vu justement se reconnecter à ses émotions et opérer des changements dans son leadership ?
- Speaker #1
Oui. Là, en l'occurrence, c'est une chef d'entreprise. elle avait 6 salariés et elle était beaucoup, moi je travaillais avec le disque entre autres et elle était beaucoup, pour ceux qui connaissent dans le jaune rouge donc très tout feu tout flamme action réaction tout le temps aller vite, à penser vite à insuffler beaucoup d'énergie et en fait par moment du coup il y avait de la dispersion beaucoup de projets, beaucoup de trucs et du coup beaucoup de fatigue Merci. et comme elle allait vite et que ses équipes allaient moins vite, tu vois, elle restait beaucoup dans l'opérationnel. En mode, j'ai besoin que ce soit fait vite, vite, vite, tu vois, qu'on avance vite, vite, vite. Donc, c'était cet opérationnel qui, selon elle, permettait d'avancer vite. Non seulement ça déresponsabilisait ses équipes, qui se disent, bon, de toute façon, si elle finit par le faire, je ne vais pas le faire. Donc, du coup, tu vois, elle continuait à monter de plus en plus en charge. Et plus elle restait dans l'opérationnel, plus ça augmentait son stress. Plus, du coup, elle était effectivement, tu vois, fatiguée et elle n'était plus dans le pilotage. Elle n'était que dans la réaction. Passer son temps, tu vois, à éteindre des feux. et ce qu'on a travaillé c'était euh comprendre justement quels étaient ces modes de fonctionnement, en quoi ils étaient positifs et en quoi il y avait une piste de vigilance. Et on a travaillé sur toute cette partie, justement, délégation, sa place à elle, la place de l'autre, qu'est-ce qu'elle cherchait à prouver aussi, et comment on pouvait amener de la reconnaissance autrement que par l'action permanente. Et en fait, on a beaucoup travaillé sur la temporalité, de se dire, OK, donc, il y a le côté délégation, il y a le côté comment je vois que j'avance, et pas qu'en étant dans le fer, mais aussi dans cette prise de recul et le pilotage. plutôt que vraiment l'opérationnel pur. Donc il a fallu la dissocier de sa boîte, la dissocier de ses résultats, pour qu'elle puisse faire ce pas de côté, se mettre moins de pression, mettre moins de pression à ses équipes, les rendre plus autonomes. Et elle est repartie de là. Elle est toujours jaune-rouge, donc elle est toujours tout feu, tout flamme, mais elle a compris que l'objectif, ce n'était pas de brûler son énergie rapidement, c'était aussi de laisser la place à l'autre pour qu'elle, son énergie, elle puisse la mettre justement dans cette notion de pilotage. d'entreprise, d'équipe, de management, plutôt que dans des tâches qui n'ont pas de valeur à ajouter pour elle. Donc le shift, il a été vraiment là. Et ça lui a permis d'ailleurs dans son entreprise de monter une deuxième partie qu'elle avait en tête, mais où elle n'avait pas du tout de bande passante pour le faire. Et donc du coup, de continuer à faire grandir son chiffre d'affaires, son équipe et son entreprise.
- Speaker #0
Merci pour ce partage, ça rend comme ça les choses un petit peu plus concrètes pour les personnes qui écoutent. Alors pour celles ou ceux qui ne connaîtraient pas la méthode DISC, c'est une méthode de classification des personnalités, une grande tendance on va dire des personnalités avec quatre couleurs, bleu, jaune, rouge et vert.
- Speaker #1
Voilà, ça analyse les modes de fonctionnement, est-ce que je suis en interrelation ou résultat, est-ce que je suis en mode action-réaction ou plutôt sur un rythme posé, je réfléchis avant. et à partir de ça justement on va identifier quel style d'entrepreneur, quel style de dirigeant on est. Et du coup, ça permet justement, encore une fois, de se connaître et donc du coup, de mieux interagir avec les autres ensuite.
- Speaker #0
Oui, puis c'est une méthode qui a l'avantage d'être relativement simple parce qu'il y a toutes sortes de tests psychologiques et certains qui sont très compliqués et élaborés, et pas forcément faciles à appréhender comme ça dans du coaching et puis pour pouvoir travailler au quotidien. Je sais que je l'avais découvert au tout début quand j'ai créé mon entreprise il y a neuf ans. On en avait parlé, mais sur une formation à la vente pour pouvoir identifier rapidement qui on avait en face lorsqu'on prospectait. Donc, ça sert vraiment dans plein, plein de domaines différents.
- Speaker #1
En fait, ce que j'aime bien, c'est qu'effectivement, souvent on le fait parce qu'on a envie de se connaître. Mais tu vois, quand je parle d'intelligence relationnelle, c'est ça. C'est en fait, je me connais, je reconnais l'autre. Tu vois, alors soit en termes de couleur, après sur un autre test. Et en fait, du coup, pour moi, l'intelligence relationnelle, c'est de parler comme l'autre va comprendre, tu vois, sans pervertir qui je suis, parce que l'objectif, c'est quand même de rester dans cette authenticité, mais tu vois, tu ne vas pas parler de la même façon en fonction de ce que tu as, un rouge, un jaune, un vert ou un bleu en face de toi. Toi, typiquement, si je dois prendre deux exemples diamétralement opposés, c'est le jaune et le bleu. Tu vois, le bleu, il va être très analytique, sur un rythme lent, très centré sur les objectifs. Donc là, il lui faut de la data, des chiffres complets, tu vois, pas d'affect, là où le jaune... tout feu, tout flamme. Alors lui, tu lui donnes des superlatifs. Non, mais c'est grandiose, ça va être génial. Oh là là, cette idée est merveilleuse. Et du coup, on va la faire vite. On va faire ça tous ensemble parce qu'il aime le social. Là, au-delà, il se dira, bon, ok, du coup, en fait, dans l'ordre des choses, on va faire A, B, C, D, parce que du coup, ça nous amène 30% de résultats en plus. Et donc, du coup, ça va nous permettre d'arriver en X jours à ce qu'on souhaite, tu vois. Donc, pour comprendre ça, je trouve que c'est mettre les collaborateurs ou nos clients Tu vois, dans le bon état d'esprit, c'est-à-dire qu'on leur parle dans le langage. C'est comme quand tu parles une langue étrangère. Si aujourd'hui, toi, tu étais anglaise et que je continue à te parler en français, tu ne piperais rien, tu vois, à ce que je te dis. Donc, c'est est-ce que je suis capable de m'adapter à l'autre pour rentrer en relation et qu'on se comprenne ? Et ça, je trouve que ça amène de la puissance, tu vois.
- Speaker #0
Oui, effectivement, se comprendre et puis éviter de s'agacer parce que c'est vrai qu'un bleu qui parle à un rouge et qui va commencer à lui expliquer. Par le menu, tous les détails, le rouge qui est plus impulsif, plus impatient, risque effectivement d'être agacé et de lui demander d'aller au fait. Ce qui va, à l'inverse, perturber le bleu qui était dans sa démonstration. Et voilà, donc c'est vrai que comprendre un petit peu mieux qui on a en face permet déjà d'être un peu plus indulgent, peut-être. Oui. Et puis, effectivement, d'adapter dans la mesure de son possible, bien sûr, sa communication.
- Speaker #1
Tout à fait.
- Speaker #0
On a évoqué plusieurs fois ensemble, tu as évoqué plusieurs fois tes conférences. Qu'est-ce qui t'a poussé à monter sur scène à l'origine, qui t'a donné vraiment envie d'aller prendre la parole devant des gens ?
- Speaker #1
La première chose qui m'a donné envie de monter sur scène, c'était vraiment l'envie de transmettre tout ce que j'avais appris, lu. Moi, ça fait 20 ans ou 25 ans que je passe ma vie à me former. J'ai découvert des choses. extraordinaire et je me dis ce n'est pas possible que ça reste que dans ma tête ou dans quelques livres. Donc j'ai vraiment cette volonté d'impact de me dire mais attendez, la pensée doit être diffusée. Les informations doivent être diffusées, le savoir doit circuler. Je pense que la première volonté c'était ça alors que je te dis quand j'étais en primaire, même au collège ou au lycée j'étais incapable de prendre la parole. Aller au tableau j'étais mortifiée. Je me suis dit en fait non, c'est trop important ... ce que j'ai appris, ce que j'ai compris, pour le garder juste pour moi. Donc, c'était vraiment cette volonté de transmission. Et c'est comme ça que j'ai commencé, tu vois, les conférences en 2016. Et pour répondre à ta précédente question, oui, aujourd'hui, je vais l'amener de façon stratégique, et c'est pour ça que je le remets en centre, tu vois, en 2025. Mais en vrai, quand je me suis formée au coaching en 2020, mon vrai objectif, c'était d'aller encore plus loin dans les conférences, parce que pour moi, il y a vraiment un avant et un après. Moi, en termes d'énergie, déjà. ça me met directement en énergie haute. C'est là où je me sens le plus à l'aise, où je me sens le plus à ma place. Et quand je me suis fermée au coaching, au lieu de me dire, tiens, c'est cool, j'ai un diplôme en plus pour aller me vendre, du coup, j'ai basculé sur le mode coaching, que j'aime beaucoup, mais qui n'est pas du tout la même énergie. Tu vois, en conférence, je vais insuffler, je vais donner ma version des choses. Là où en coaching, tu es en posture basse et tu amènes l'autre à réfléchir et trouver ses solutions. La conférence... tu transmets et t'amènes à réfléchir. Mais t'es quand même pas dans une posture basse. Tu vois ? Et en fait, ma prise de conscience, là, tu vois, du début d'année, c'était de se dire, en fait, ça me manque trop les conférences. Je fais beaucoup de coaching. Et en fait, j'ai envie de les remettre au centre. Oui, de façon stratégique, ok. Mais surtout parce qu'en fait, je sais que c'est là où je suis excellente et où c'est quand je suis dans ma zone de génie, bah comme tout le monde, tu vois, la connaissance de soi, c'est ça. Bah du coup, j'ai encore plus de résultats et d'impact. donc c'était important au-delà de l'argent, au-delà de la stratégie, de dire en fait, c'était ça mon goal. C'était de faire principalement des conférences. Donc du coup, je les remets au centre là.
- Speaker #0
Et alors du coup, je reviens à ce que je voulais te demander. Donc tu fais plusieurs... Tu t'adaptes pour les conférences, peut-être un sujet qu'on te demande, un environnement, une durée. Et est-ce que tu as aussi une conférence spécifique, signature, que tu refais à différents endroits ?
- Speaker #1
Oui, tout à fait. Alors, moi, je n'ai pas de difficultés. J'ai tellement de choses à dire dans ma tête et que j'aime partager qu'effectivement, je fais des choses sur mesure. Dans le fond, il y a toujours cette notion de leadership, d'émotion, de connaissance de soi et de corps que je remets vraiment au centre. Après, en fonction de l'angle nécessaire, c'est travailler différemment. Donc, tu vois, j'ai parlé aussi bien de l'audace, de l'esprit critique. de l'inclusion, que là, dans la dernière, que j'ai vraiment travaillé en mode conférence signature, c'est vraiment cette conférence où ce que j'explique, c'est que sous stress, ce n'est pas le cerveau qui décide, mais c'est le système nerveux et le corps. Et tu vois, celle-ci, là, c'est justement de se dire que, finalement, le problème aujourd'hui, comme je te disais, c'est qu'il y a trop de dirigeants et managers qui tiennent sur les nerfs, et que ça, ça diminue les performances individuelles et collectives, et les capacités cognitives. Donc, comment on va créer un écosystème qui va permettre justement de ramener cette performance si chère à l'entreprise sans qu'on se fasse violence en tant qu'individu. Et ça, c'est la dernière que j'ai vraiment potassée à fond parce que pour moi, il y a une vraie différence. Tu peux passer en force ou rester dans l'intellect pendant un temps, mais tu vois, là, c'est aussi une réparation. parce que pendant longtemps je n'osais pas parler de la partie ostéo parce que je me disais ça paraît bizarre dans le parcours alors qu'en fait il y a une telle puissance dans le corps que cette conférence c'est aussi ma cicatrisation ou l'acceptation de l'ensemble de mon parcours et de la logique tout ce que j'ai fait avant ne me dessert pas au contraire il ramène de la puissance à ce que je souhaite donc comment effectivement chacun va prendre sa place comment chacun va développer son potentiel et donc, effectivement, va développer le potentiel de l'entreprise, mais ça passe par, effectivement, son énergie de vie, le fait d'être bien avec soi avant tout.
- Speaker #0
Ça me parle beaucoup, ce que tu dis, le fait d'accepter son parcours. Moi aussi, on a pas mal de points communs, de toute façon. Mais voilà, c'est aussi un travail qui revient souvent. Souvent, on a tendance à rejeter, effectivement, déjà certaines parties de son parcours.
- Speaker #1
Et puis, bien sûr,
- Speaker #0
avec certaines parties de soi aussi,
- Speaker #1
des choses qu'on ne veut plus vivre,
- Speaker #0
mais qui font quand même partie de nous et qui définissent notre unicité. Donc, c'est tout un travail d'apprendre à les accepter. Ça ne veut pas dire continuer à faire ce qu'on ne veut plus faire, mais ça veut dire accepter que ça fait partie de nous et que ça influence ce que l'on est aujourd'hui aussi.
- Speaker #1
Tout à fait. Oui, exactement. Les bonnes choses comme les moins bonnes. En fait, on a tous des biais, on a tous une réalité. Maintenant, c'est comment je mets de la cohérence dans tout ça ? Et comment, dans cette cohérence, je suis en paix avec moi et, encore une fois, parce que je suis moi bien. du coup, je vais être dans une interaction qui va être saine avec l'autre. Donc, c'est vraiment cette paix, cet ancrage, cette sécurité qui, pour moi, va permettre de décupler notre potentiel parce qu'on se connaît, mais qui va permettre aussi de créer un potentiel collectif parce que chacun prend sa place en reconnaissant son unicité et n'a pas besoin d'aller marcher sur les plates-bandes des autres. Et là, en fait, le groupe s'élève. Je trouve que quand une personne s'élève, du coup, l'ensemble en profite. Et du coup, l'entreprise, pour moi, c'est ça. C'est de se dire, en fait, je suis dans mon potentiel, je suis à ma place. Et donc, du coup, je respecte la place de l'autre. Et en fait, on va s'aider et on va grandir ensemble, en fait.
- Speaker #0
Et pour ce qui est de l'art de la conférence, tu t'es formée, tu t'es fait coacher sur ces sujets-là ?
- Speaker #1
Eh bien, là, je viens de terminer une formation, mais tu vois, je n'en avais pas fait avant 2016 du tout. J'étais très autodidacte, du coup, pendant neuf ans. Et là, je l'ai fait justement dans cette volonté de dire, voilà, tiens, cette conférence signature, qui était un mot que je ne connaissais même pas avant, tu vois, je vais la faire. Et là, je me suis fait accompagner. Et ça a été chouette, ça a été sur huit semaines. Et ça a permis de clarifier, voilà, justement, quelles sont mes convictions profondes, qu'est-ce qui, dans mon parcours, m'a amenée à cette prise de conscience-là et comment je le transmets. Parce que je trouve que tu as beaucoup de conférences aujourd'hui euh qui peut être assez chiante parce que c'est une compilation de concepts. Comme moi, je parle beaucoup du stress, des émotions, pour moi, ça n'a pas de sens de rester que dans l'analytique, puisque je pars du principe, comme je te disais, que l'émotion va précéder la décision. Là, c'était justement une formation où, au centre, c'était quand même beaucoup de storytelling, de comment je raconte une histoire pour que ça amène à la prise de conscience. Et que du coup, bien sûr, après, tu as un petit récapitulatif de concept, mais que les gens s'identifient beaucoup plus, tu vois. Et ça, je trouve que ça fait la puissance d'une conférence versus que des concepts et de dire, voilà, c'est A, B, C, D. Tu vois, si tu veux ça, tu t'achètes un bouquin, tu vois. Oui,
- Speaker #0
d'accord.
- Speaker #1
Et donc, du coup, voilà, j'ai trouvé que ça, c'était très intéressant et très challengeant aussi de savoir raconter une histoire sans tomber dans le pathos, tu vois, à tirer l'arigot. Mais voilà, comment je synthétise ? Et comment aussi j'en mets moins. Tu vois, moi, j'ai tendance à toujours me dire il faut beaucoup, beaucoup, beaucoup. Et là, c'est de la simplification pour que le message ait du poids.
- Speaker #0
C'est un drame de la bonne élève, hein, qui revient...
- Speaker #1
On ne se refait pas, on avance, mais...
- Speaker #0
J'ai aussi cette prise de conscience à un moment que je voulais remettre trop, donc j'ai beaucoup simplifié. Moi, à part, j'aime bien les prises de conscience aussi en conférence. Et je le fais pas mal sous l'angle du coaching, finalement. En demandant aux personnes de se poser des questions ou en faisant une petite expérience. J'aime bien ça.
- Speaker #1
Oui, mais de toute façon, après, c'est aussi l'interaction qui va être intéressante. Tu vois, c'est pas juste dire, voilà ce que je sais. Oui, bien sûr, voilà ce que j'ai compris, ce que j'ai appris, parce que t'as quand même une notion de transmission, mais qui part pour moi de l'expérience qu'on a. Mais après, oui, c'est se dire... qu'est-ce que tu veux en faire ? Ce n'est pas juste de dire je te raconte ma vie puis tu repars avec rien. Donc, pour qu'ils repartent avec quelque chose, il faut effectivement qu'il y ait cette partie émotion qui passe, mais aussi passage à l'action. Donc, moi, je vais toujours aller challenger effectivement leurs idées, leurs croyances, mais aussi de se dire en fait, si vous vous êtes juste dit c'était un moment, c'était cool, on a passé une heure, j'ai appris des choses, mais grosso modo, je ne change rien, c'est dommage parce que l'objectif, c'est de commencer à amorcer malgré la résistance ce changement, ce tout petit pas. Il y a une prise de conscience, et pour qu'elle s'ancre, je vais faire une mini-action. Je vais toujours challenger, quelle va être la mini-action que vous allez décider de faire à partir de ce soir, demain ?
- Speaker #0
Oui, tout à fait. Très bonne remarque. On va changer de thématique, on va parler de saut. Alors, tu m'as dit que tu sautais en parachute.
- Speaker #1
Ah oui, tout à fait. Je n'ai pas sauté en parachute, je vais sauter en parachute.
- Speaker #0
Raconte-nous, qu'est-ce qui t'a amenée à te lancer dans cette future expérience ?
- Speaker #1
Écoute, le saut en parachute, en fait, c'est marrant, ça fait 8 ans que j'ai envie de le faire. Comme un... Je pense que pendant longtemps, j'ai tenu bon. Tu sais, je me suis agrippée. Alors, on parlait de lâcher prise, machin. J'arriverais jamais, tu vois, à lâcher prise sur les choses de la vie. J'avais besoin de beaucoup de sécurité. J'étais beaucoup dans le contrôle, tu vois. Et justement, en travaillant sur le corps, le système nerveux, les croyances, les émotions, j'ai lâché. Et puis, en fait, ça s'est jamais trop présenté en huit ans. Et là, j'ai un copain qui saute énormément en ce moment. Et je me suis dit, voilà, c'est un signe, c'est le moment que j'y aille, et que je vois dans ce saut, que je n'ai pas encore fait, mais que je fais pile poil dans une semaine, un aveu de confiance. De se dire, en fait, c'est bon, tu vois, j'ai confiance dans la personne avec qui je saute, j'ai confiance dans l'avion, j'ai confiance dans le fait que le parachute va sourire, que la vie va m'amener, tu vois, les bonnes choses. Et bien sûr, ça ne veut pas dire qu'il faut se dire, ah, je vais monter, puis ça va bien se passer. Non, on va quand même checker les choses avant. Mais tu vois, voilà, pour moi, c'est une démarche de... Je fais confiance, tu vois. J'y vais et je me repose sur l'autre aussi. Parce que je ne vais pas sauter seule, forcément, je saute en tandem. Donc, c'est ça, c'est... Voilà, j'ai posé les bases et maintenant, j'y vais, je lâche prise. Et en fait, ça va suivre son cours. Et ça, pour moi, c'est un grand pas. Donc, on verra. Effectivement,
- Speaker #0
que je ne ferai pas parce que j'ai le vertige. Donc, c'est hors de question, mais je comprends. Je comprends ce que tu peux faire comme parallèle aussi avec ta vie perso ou pro. Et justement, ça t'est arrivé dans ton parcours professionnel, au sens figuré de sauter sans parachute ? Ou avec, d'ailleurs.
- Speaker #1
Ouais, moi, je m'ennuie très vite. Donc, en fait, j'ai fait énormément de choses en 17 ans à mon compte. Et moi, je suis très aussi jaune-rouge. Donc, j'ai ce côté tout feu, tout flamme, tu vois. et... Et je sais aussi que j'ai besoin d'un bras droit avec moi, qui me permet de me canaliser et qui va faire les couleurs que je ne sais pas faire. Donc oui, j'ai pris beaucoup de prises de risques. J'ai pris beaucoup de décisions. Il y en a qui étaient bien, il y en a qui n'étaient pas bien. Il y a des choses... Je ne dirais pas que je regrette parce qu'en fait, ça fait partie de mon parcours. Mais oui, j'ai un côté tête fonceuse ou tête brûlée, tu vois. Et je me suis jetée dans des projets corps et âme. Sans écouter, on n'en a pas parlé, mon intuition.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Mais tu vois, et ça aussi, c'est un truc que je remets de plus en plus au centre, c'est de se dire est-ce que le leadership et l'intuition ça va ensemble ? Pour moi, c'est un grand oui. Maintenant, est-ce qu'on est capable d'écouter son intuition ? Ça, c'est un autre débat. Et moi, je sais que par exemple, j'ai une très bonne intuition que je n'ai pas écoutée. J'ai 42 ans aujourd'hui, je pense que je ne l'ai pas écoutée pendant 40 ans ou 41 ans. Et là, ça commence tout juste et je me dis Merci. Je me dis, mais il y a plein de fois, je me suis pris le mur, mais en fait, je savais que j'allais me le prendre. Et puis, tu commences à être dans l'analyse du mental, tu dis, non, mais attends, peut-être que si je fais ci, si je fais ça, non, mais c'est peut-être, attends. Et en fait, non. Aujourd'hui, tu vois, quand je reviens justement à cette histoire de corps, c'est-à-dire, en fait, je le sens ou je ne le sens pas. Si je le sens, j'y vais. Si je ne le sens pas, peu importe la raison pour laquelle je ne le sens pas, je ne vais pas mettre de l'intellect, tu vois, c'est que de toute façon je vais créer parce que je le sens pas cette boucle qui va faire que ça va foirer Donc, en fait, c'est juste à chaque fois me dire, voilà, j'y vais parce que je le sens, j'y vais pas. Typiquement, si je me retrouve dans l'avion et que je me dis, oula, je le sens pas, parce que j'ai vu des red flags, etc., je sauterai pas. Tu vois, j'aurai pas de sujet à changer de truc, mais c'est ça. Tu vois, pour moi, l'intuition, ça fait vraiment partie du leadership. Et l'intuition, c'est un message du corps sans affect. C'est vraiment juste de l'information brute, mais qui vient, tu ne sais pas d'où, de tes tripes. et qui est pour moi à prendre en compte pour justement pouvoir décider et avancer sur les projets sans se prendre des murs parce qu'on a voulu passer en force ou sans écouter cette petite voix qui nous disait que ce n'était pas le bon projet, la bonne personne, le bon timing.
- Speaker #0
C'est intéressant que tu abordes toi-même l'intuition. C'est vrai que je ne l'avais pas prévu dans mes questions, mais on en a parlé, figure-toi, à la dernière interview, celle que j'avais faite avec Fabien Berda. Il a parlé de l'intuition. C'est un homme, même si le podcast s'appelle Liberté d'être femme. Et il est venu parler de différents sujets, mais c'est vrai qu'on a pas mal parlé d'intuition. Et qu'est-ce qui, pour ta part, je précise que c'est extrêmement important pour moi aussi, et je m'y suis aussi reconnectée il n'y a pas si longtemps que ça, peut-être deux, trois ans. Mais donc revenons à toi, qu'est-ce qui a fait qu'au bout de 40 ans, 41 ans, comme tu dis, tu t'es autorisée ? Enfin déjà, un, tu as été capable de te connecter à ton intuition et puis tu t'es autorisé à l'écouter.
- Speaker #1
Eh bien, je dirais que j'avais trouvé un exercice, je ne sais même plus d'où ça vient. En fait, c'est ça ma prise de conscience. Parce que d'abord, j'avais des questions de dire, quelle est la différence entre une intuition et une peur ? Ma première question, c'était de se dire, oui, je sens des choses, mais est-ce que je les sens vraiment ? Ou est-ce qu'en fait, c'est ma peur, ma joie, ma colère qui parle ? Et c'est pour ça que pour moi, l'intuition, c'est décorrélée de la charge émotionnelle. C'est juste un truc, tu ne sais pas pourquoi tu le fais, mais ça ne va pas te mettre en colère, ça ne va pas te faire peur. C'est juste de l'information brute. Mais il y a un côté neutre pour moi dans l'intuition. Donc déjà, comprendre la différence entre l'émotion qui va t'entraîner des pensées, etc., ou l'intuition, ça m'a permis de dire, ok, je vais écouter, je vais voir ce qui se passe. Et après, j'ai aussi fait le constat de toutes les fois, je suis revenue sur mes expériences passées, et me dire là, quand j'ai commencé tel projet ou quand j'ai rencontré telle personne, qu'est-ce que je me suis dit ? Mon premier feeling. Et est-ce que ce que je me suis dit... C'est corrélé à la fin du projet, la fin d'une relation. En fait, je me suis rendu compte que oui, tout ce que j'ai pensé au départ, en bon ou en négatif, en fait, a amené, et c'était d'ailleurs beaucoup plus facile de l'amener dans le côté négatif, tu vois, de se dire, si par exemple, j'ai lancé une collaboration avec telle personne, mais dès le départ, je me suis dit, non, je ne sais pas, on ne va pas penser pareil, ou il y a un truc, je ne sais pas, sur l'argent ou sur l'organisation, la gestion du temps, et je me dis, non, mais quand même, Stéphanie, sois patiente. ou soit plus tolérante, toutes ces petites injonctions qu'on va se dire, il faut que, je dois, etc. Et bien, quand je ne les ai pas écoutées et qu'après, je fais la rétrospective du projet, je me dis, putain, ça a foiré. Je me dis, en fait, je le savais que ça allait foirer, tu vois. Et donc, du coup, me rendre compte que tous les trucs qui ont foiré, en fait, au départ, je le savais, ça m'a permis de me dire, oui, en fait, mon intuition, elle est juste. Parce que, en fait, l'intuition, c'est aussi valable dans des vacances, tu vois, quand tu prends la décision par exemple de se dire tiens je veux partir je sais pas à Lanzarote Et bien, si en fait, tu prends cette décision comme ça, tu ne sais pas pourquoi ça t'est venu. Et en fait, si ça se passe bien, tu n'as pas de charge émotionnelle. Enfin, tu es content, mais tu vois, donc je trouve que le faire sur les traumas, les échecs, tu vois, les couacs de parcours, ça m'a permis de me dire, oui, en fait, je le savais. Et donc, du coup, je vais pouvoir faire confiance avant de me lancer dans un nouveau projet à ce que je ressens, parce que je le sais, en fait, dès le départ. Donc, ça a été ça, mon cheminement, de partir des couacs et de dire, oui, en fait, je savais. et du coup, maintenant j'écoute et si j'ai le... Quand on dit « quand il y a un doute, il n'y a pas de doute » , du coup, c'est ça maintenant mon truc.
- Speaker #0
Effectivement, une phrase intéressante qu'on devrait méditer un peu plus souvent.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Comme l'heure tourne, on pourrait continuer sur l'intuition, c'est intéressant, mais j'aimerais bien quand même te poser des questions sur le côté femme-féminin qu'on a évoqué tout à l'heure.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Et j'aimerais bien faire le lien d'ailleurs entre femme et corps, puisque on a beaucoup beaucoup parlé du corps pendant cette interview. Est-ce que le corps des femmes, selon toi, est entendu au même niveau que celui des hommes ? dans les espaces de pouvoir ? Ou est-ce que le corps de la femme, ça reste encore quelque chose qui est très tabou,
- Speaker #1
qui est trop quelque chose,
- Speaker #0
ou pas assez quelque chose ?
- Speaker #1
Pour être sûre de bien comprendre ta question, c'est le corps en tant qu'image, ou c'est le fait d'être une femme ou un homme, et ce que ça implique dans les schémas, les postes auxquels on accède, ou autre ?
- Speaker #0
Alors... Déjà la première, ça m'intéresse en tant qu'image effectivement, comment toi tu vois, comment il est perçu. Et ce qui m'intéressera après, ce sera... Je te laisse répondre à ça et je reposerai ma question après. Ok, la deuxième.
- Speaker #1
Je pense que pendant longtemps, les femmes qui réussissaient... Moi, ma mère a eu des gros gros postes, mais elle n'a pas réussi en tant que femme, elle a pris les codes des hommes. Tu vois ? pendant le temps je me suis dit c'est pour quoi ma maman elle est pas plus coquette alors non pas qu'il faille être coquette pour réussir mais en fait je me disais c'est marrant elle a pris, elle avait des gros postes et en fait pour être entendue elle n'est pas été entendue en tant que femme elle a été entendue en tant que femme qui entre guillemets s'habillait comme un homme elle aimerait pas que je dise ça mais tu vois et pendant longtemps ça a été ça ça a été de se dire si je veux être entendue je vais pas me mettre en jupe en fait je vais m'habiller en costume comme les hommes Je ne vais pas faire ressortir ma féminité parce que du coup, féminité, émotions, faiblesse, etc. Je vais me mettre à pleurer. Ils ne vont pas croire que j'ai le courage d'eux, etc. Je dirais que pendant la génération au-dessus de nous, c'était beaucoup ça. Aujourd'hui, j'ai quand même le sentiment que les lignes bougent et que les femmes peuvent être puissantes ou fortes. tout en respectant, tu vois, leur part de féminité. Je trouve qu'il y en a beaucoup moins qui vont passer en force et se dire « En fait, je suis un homme comme les autres, juste j'ai des seins, tu vois. » C'est de se dire « En fait, voilà, je suis une femme, j'ai des attraits et je suis aussi intelligente et je prends ma place, même si encore... » Et c'est pour ça que c'est important pour moi toute cette partie leadership féminin, notamment, parce que je trouve qu'on manque de rôle modèle. Et comme je suis maman de deux filles, je me dis « Il faut que je puisse... Il faut pas, j'ai envie. » qu'il y ait des femmes qui soient plus sur le devant de la scène. J'ai envie, moi, de prendre ma place pour leur montrer un autre chemin. Se dire, je n'ai pas besoin de m'habiller comme un bonhomme, je n'ai pas besoin de m'écraser, je n'ai pas besoin de rester à la maison. Et j'ai la capacité d'être libre, de choisir ma vie. Donc je dirais qu'au départ, on s'habillait pas mal comme les hommes. Aujourd'hui, ça change et on manque encore de rôle modèle pour être vraiment pleinement dans notre... place dans toutes les couleurs qui vont dans la féminité.
- Speaker #0
Justement, les rôles modèles, on essaye d'en être nous.
- Speaker #1
Exactement, tout à fait.
- Speaker #0
Du coup, ma deuxième question qui concernait aussi les femmes et le corps, mais qui est différente, c'est est-ce que tu observes que dans leur rapport à leur propre corps, les individus, est-ce que tu vois des différences entre les femmes et les hommes ?
- Speaker #1
Je pense que d'abord les femmes se posent beaucoup plus de questions sur leur corps, c'est quand même été un instrument pendant longtemps de torture, ou en tout cas d'injonction, là où on a toujours lâché la grappe aux hommes, on n'a qu'à voir, là tu vois on est le 30 juin, tous les trucs c'est les régimes avant l'été etc. Donc ça c'est un vrai sujet. Mais du coup oui je pense que les femmes sont plus... torturés encore aujourd'hui par les injonctions qu'on reçoit. Il n'y a pas une gamine qui n'est torturée en se disant « mon corps est horrible » . Non, c'est tous ces messages qu'on reçoit de la société. C'est pour ça que c'est important de continuer à faire bouger les lignes et de communiquer différemment pour qu'il n'y ait plus toutes ces injonctions-là. Et après, je pense que nous, nos corps changent beaucoup plus que celui des hommes. Nos corps et nos cycles. C'est-à-dire que nous, on a quand même une sécrétion d'hormones tous les mois. on se renouvelle. Tous les mois, on passe par des chamboulements là où, par contre, les hommes vont avoir un cycle. Tous les trois jours, ça se renouvelle, en termes de spermatozoïdes, etc. C'est qu'en fait, eux, ils sont toujours sur ce truc. C'est un flot continu. Ils vivent la puberté, mais plus lentement. Nous, on a la puberté, on a les grossesses, on a la ménopause. Et chaque mois, on doit se réinventer. Énergie haute, ovulation, énergie basse, énergie haute, ovulation. Et en fait, on est toujours dans ce... Donc nous, on se réinvente et comme notre énergie oscille, avec les hormones qu'on nous balance dans notre corps, c'est facile d'être en colère. En tout cas, moi, j'ai été pas mal en colère de me dire « Mais c'est pas vrai, je voudrais avoir toujours la même énergie. » Ce que j'ai compris après, c'est que finalement, non, au lieu d'être comme un homme, entre guillemets, avec une énergie stable, j'ai beaucoup plus d'énergie pendant un temps et à un moment, j'en ai moins parce que je vais me régénérer et après, je vais repasser en énergie haute. Donc, Jacques, nous, on a plutôt ce truc-là qui oscille, là où eux, ils sont lisses. et donc du coup ça n'amène pas les mêmes questionnements, les mêmes humeurs, les mêmes émotions qui nous traversent et donc du coup ça explique la différence de comportement aussi.
- Speaker #0
Et est-ce que tu as déjà eu l'impression que cette approche, je ne sais pas si tu te qualifierais de féministe, mais que en tout... Ouais, d'accord. Alors est-ce que tu as déjà eu l'impression que cette approche, elle pouvait déranger peut-être dans les entreprises dans lesquelles tu as travaillé ou dans les personnes que tu as... côtoyer professionnellement ?
- Speaker #1
J'ai mis longtemps à le revendiquer, même à l'assumer, parce que j'avais l'impression pendant longtemps que le féminisme, c'était être un homme comme les autres. Et moi, ça ne m'intéresse pas du tout. Et c'est ce que j'ai essayé de faire pendant longtemps, ceci de me dire « Bah non, je vais être forte comme les hommes, je vais te faire comme... » Bah non, en fait, on est juste différents. Et c'est pour ça qu'aujourd'hui, tu vois, en entreprise, mes débats vont être bien sûr sur la différence homme-femme, mais plutôt sur ce côté inclusif. Encore une fois, tu vois, quand je te disais c'est parce que chacun va prendre sa place et va se connaître. et qui va gagner en confiance, qu'il n'aura pas besoin d'écraser l'autre. Que ce soit une personne avec un handicap, que ce soit une personne d'un autre sexe, d'une autre ethnie, peu importe, tu vois, c'est de se dire la richesse, pour moi, est dans la diversité et c'est ça que j'ai envie de faire passer comme message. Il n'y a pas les femmes sont meilleures que les hommes ou les hommes sont meilleurs que les femmes, c'est chacun à sa part, chacun peut contribuer. Comment on est dans cette intelligence que chacun peut contribuer ? Et qu'en fait, on... On ne va pas se marcher les uns sur les autres. On peut être tous ensemble et s'élever ensemble.
- Speaker #0
Le féminisme, c'est ça pour moi. C'est une inclusion de tout le monde, hommes, femmes, tout autre, et non pas les femmes qui doivent dominer les hommes. Voilà,
- Speaker #1
chacun leur jour. Oui, parfait.
- Speaker #0
Est-ce que, pour conclure, je vais avoir encore deux questions. Est-ce que tu aurais un ou plusieurs livres ? Je pense que tu lis, tu aimes lire. Oui,
- Speaker #1
j'ai lu énormément.
- Speaker #0
Est-ce que tu as une ou plusieurs lectures que tu aimerais recommander ? Personne.
- Speaker #1
Alors, il y en a une qui me vient spontanément. C'est Le pouvoir de la vulnérabilité. de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de de Justement, de se dire, je n'ai pas besoin d'être forte ou d'être fort. J'accepte, justement. Et tu vois, il y a ce côté authenticité, qui peut être un mot assez galvaudé, là, je trouve, ces derniers temps. Mais en fait, ça mène de la douceur, tu vois. Ça, c'est le premier qui me viendrait. Et ensuite, il y en a tellement... Ah tiens, c'est marrant, j'arrive pas à en trouver un deuxième. Celui-là, il m'est venu directement. Si, c'est The One Thing. Qui, pour moi, est un retour à l'essentiel. C'est-à-dire, on arrête d'en faire des tonnes et on va choisir l'action qui a du poids. Et ça, en termes de stress, tu vois, pour le corps, c'est le moins mais mieux. C'est plutôt d'être dans la réaction ou la suraction. Je reviens dans le pilotage et je peux avoir de la clarté parce que j'ai pris ce temps de recul. Plutôt que de foncer tête baissée, je dirais que celui-ci, il est important pour moi parce que c'est aussi quelque chose que j'ai besoin de réancrer régulièrement. Donc voilà, c'est de là.
- Speaker #0
Du coup, je mettrai les titres dans la description de l'épisode. Brené Brown j'ai pas lu le pouvoir de la vulnérabilité mais j'en ai lu d'autres je le mettrai aussi j'ai plus le titre en tête mais c'est sur les mêmes thématiques de toute façon donc j'aime beaucoup ce qu'elle propose si
- Speaker #1
on alors si on veut te suivre je mets le lien vers ton compte LinkedIn tout à fait oui c'est là que j'ai le plus d'informations je publie normalement 5 fois par semaine hors vacances d'été je vais me faire un petit break de 15 jours quand même Merci. Mais oui, c'est là qu'il y a la majorité des infos.
- Speaker #0
Parfait, donc je mettrai ça aussi. Et je termine avec ma dernière question. Quelle femme est-ce que tu aimerais entendre passer au micro de Liberté d'être femme ?
- Speaker #1
Si tu as un nom. Eh bien, je pense à une copine. Je pense à une copine entrepreneur que j'admire beaucoup. Elle s'appelle Aurore Petitjean Dulon. Elle a une boîte dans la paye et est très, très féministe. Et j'adore ses idées, j'adore échanger avec elle. Et ça, je pense que ça pourrait faire un bel échange. Tu vois, elle a une équipe principalement de nanas. Donc, ouais. Ok,
- Speaker #0
bah écoute, je vais la contacter de top.
- Speaker #1
Pas de problème.
- Speaker #0
Merci beaucoup Stéphanie.
- Speaker #1
Ça a été un plaisir. Merci. Merci alors. Ouais, à très vite.