Speaker #0C'est l'été, c'est le moment de ralentir, mais aussi d'en profiter pour faire un peu d'introspection. Je suis Marie-Laure Hisette, coach, conférencière et surtout une femme qui croit profondément qu'on peut diriger autrement. Cet été, on met les pieds dans le plat à travers des épisodes enregistrés en solo. Comment adopter la posture qui invite à l'ouverture et au questionnement ? Comment donner du sens à chaque action ? Comment laisser une vraie place aux émotions ? Prête à secouer un peu tes croyances ? Installe ta serviette, attrape ta boisson fraîche et plonge avec moi dans ce voyage où le sens, l'émotion et l'audace deviennent tes meilleurs alliés. C'est parti ! On commence cette série d'épisodes solo en s'attaquant aux idées reçues sur le leadership. J'aimerais commencer cet épisode par une petite expérience. Je vais vous demander de repenser à votre dernière interaction. professionnel, votre dernier échange professionnel. Alors ça peut être avec votre chef, ça peut être avec un collègue ou une collègue, ça peut être avec une personne qui est sous votre autorité. Et puis si vous n'en avez pas de collègue, ça peut très bien être avec un partenaire ou avec un client. Donc j'aimerais que vous vous replongiez dans cette conversation, visualisez la personne face à vous. Et puis, interrogez-vous, lorsque vous échangez avec cette personne, est-ce que vous étiez vraiment complètement vous-même, complètement authentique, complètement libre de vous autoriser à être vous-même, ou bien est-ce que vous portiez un masque ? Un masque qui vient des injonctions de la société, peut-être de votre environnement de travail, de votre histoire personnelle. Un masque qui fait que vous n'osiez peut-être pas dire certaines choses Ou vous vous sentiez obligé de dire certaines choses Ou encore vous n'osiez pas faire certaines choses Ou vous vous sentiez obligé de faire certaines choses Posez-vous cette question réellement, en toute honnêteté, à l'intérieur de vous-même Sans chercher à vous culpabiliser d'une quelconque manière C'est pas l'objectif de cette question C'est plutôt un objectif de prise de conscience Merci. Pourquoi est-ce que je vous pose cette question ? Parce que derrière les titres, derrière les responsabilités que l'on peut avoir au niveau professionnel, derrière les objectifs qui sont fixés, il y a toujours une personne, une vraie personne, un individu unique avec une posture. Et cette posture, elle peut être vraie, ou bien cela peut être un masque. façonnés par les injonctions de notre éducation, comme je vous le disais avant, de la société, de notre milieu professionnel. Et je peux parier que la plupart d'entre vous parlent avec un masque à ses collègues, à ses collaborateurs, que vous en soyez conscients ou non. Parce que c'est tout simplement humain de travailler, de fonctionner avec des masques. Mais ce que je crois profondément, c'est qu'un leadership durable, un véritable leadership, commence par un retour à soi. Donc à qui l'on est vraiment. Et c'est ce dont je vais vous parler dans cet épisode. Ce que j'ai envie de vous transmettre aujourd'hui, ce sont des choses que j'ai apprises et que j'ai comprises, mais à force de travail sur moi, de formation, notamment au coaching, mais je me suis aussi formée de manière très intensive sur le leadership. Donc d'accompagnement aussi, pour me détacher de bon nombre de mes propres croyances erronées. Parce que oui, des croyances, évidemment, on en a tous et on en a toutes. C'est normal. Le leadership, comme je le disais, c'est avant tout une question de posture, de connexion intime à soi. C'est quelque chose qui part de soi profondément, de qui vous êtes vraiment. C'est à partir de cet espace-là, de vérité intérieure en quelque sorte, que vous pouvez vous ancrer et ensuite inspirer d'autres personnes, donner envie à d'autres de vous suivre. C'est ainsi que vous pouvez les aider à prendre confiance dans leurs propres capacités et à marcher ensemble vers votre vision. Unis à la leur. Est-ce que vous savez qu'il n'y a que deux sentiments principaux ? C'est l'amour et la peur. Le reste, ce sont des déclinaisons, des variantes de ces sentiments principaux. Je voudrais m'attarder un instant sur la peur. Le leadership traditionnel, tel qu'on nous l'a enseigné, part d'un espace de peur. Et bien souvent, on part de cet espace-là pour prendre nos décisions. Le leadership qu'on nous a enseigné est comme ça. Je pars de mes propres peurs. Et je cherche à faire peur aux autres pour qu'ils me suivent. C'est contraint, c'est forcé. Et ce dont j'ai envie de vous parler aujourd'hui, c'est de ma propre vision du leadership que j'ai à cœur de transmettre au plus grand nombre et que j'ai appelé le leadership nouvelle génération. Il a pour but de permettre aux entreprises d'innover, de rassembler et ainsi in fine de durer. Et on va se pencher plus particulièrement sur un des aspects de la posture du leader, les certitudes et le rapport avec l'innovation. J'ai échangé avec pas mal de dirigeants ces derniers mois et puis d'ailleurs même ces dernières années et ce qui m'a frappé, c'est que beaucoup pensent déjà tout savoir, notamment sur l'humain. Mais... Est-ce qu'on peut vraiment tout savoir alors que nous sommes tous et toutes en perpétuel apprentissage ? La recherche sur les domaines de l'être humain, de la psychologie, du fonctionnement du cerveau est loin d'être terminée. On est loin d'avoir tout compris aussi les aspects du fonctionnement sociétal. Alors, pourquoi est-ce que certaines personnes pensent qu'elles ont déjà toutes les connaissances qu'il faut, elles savent déjà tout ce dont elles ont besoin ? Eh bien, c'est une posture de défense, une posture de fuite. Ne pas se remettre en question, fermer les yeux, rester dans ses certitudes, dans sa zone de confort. Ça, c'est beaucoup plus facile parce que changer, évoluer, se remettre en question, ça fait peur et puis ça fait mal aussi. Ça réveille des blessures. Alors, on préfère fuir parce qu'on ne veut pas avoir peur ou on ne veut pas avoir mal. Mais pendant qu'on est dans cette attitude de fuite, on ne se rend pas compte. qu'on donne davantage de force à la peur. Parce que toute émotion qu'on refoule s'installe et reste là. Et elle va impulser tous nos choix, toutes nos décisions. Alors quand c'est la peur que vous refoulez, c'est en fait la peur qui va impulser vos choix. Et il y a de fortes chances pour que ce ne soit pas le meilleur ni pour votre entreprise, ni pour votre équipe, ni pour vous-même tout simplement. Un leader nouvelle génération ne s'appuie plus sur le modèle « je sais tout » mais sur une posture permanente d'ouverture et de questionnement. Il accepte qu'il ne sait pas tout, il accepte d'avoir peur ou d'avoir mal, mais d'y aller quand même. Alors avant de penser outils, avant de penser stratégie, pensez posture. Si vous écoutez cet épisode de podcast, j'imagine que vous avez certainement une posture globale de curiosité. Mais peut-être pas tout le temps, peut-être pas sur tout. Alors interrogez-vous chaque jour sur ce nouveau projet. sur cette nouvelle idée qui m'est soumise. Est-ce que je suis dans une posture de curiosité ? Est-ce que je suis prête ou prêt à remettre potentiellement en question mes convictions ? Ou bien est-ce que j'ai déjà des idées arrêtées au fond de moi ? Peut-être que, par exemple, c'est un collègue ou une collègue qui vient de vous soumettre une idée et puis que cette idée, enfin ce collègue ou cette collègue, vous ne l'aimez pas trop. Alors vous n'avez pas forcément réellement envie de prendre en compte son idée. Vous avez un a priori dessus. Si c'est le cas, si vous vous rendez compte que vous avez peut-être déjà des idées arrêtées sur les idées qu'on vous soumet, ou sur les opportunités qui se présentent à vous, demandez-vous pourquoi. Est-ce que ça vient d'une peur ? Et une fois que vous en aurez pris conscience, que vous aurez accepté que la peur est là, alors vous pourrez prendre une décision plus éclairée. Parce que l'innovation, c'est abandonner la certitude pour adopter... La curiosité. Donc le leadership, c'est ça. Revenir à soi, s'observer, se questionner. Non pas pour se culpabiliser ou s'autoflageler, mais déjà pour se comprendre, se connaître, comprendre son propre fonctionnement. C'est ce qui permet ensuite de démarrer la création d'un véritable lien avec ses collègues, avec ses collaborateurs. C'est par la création d'un lien véritable, authentique, sincère, qu'on devient un leader. Ce n'est pas en cherchant à manipuler les autres, pour prendre le pouvoir sur eux.