- Speaker #0
Donner la voix aux femmes, c'est aussi leur rendre leur pouvoir. Je suis Marie-Laure Hisette, coach et conférencière, et je vous emmène à la découverte de femmes leaders qui osent bousculer les codes. Savez-vous que 90% des personnes qui suivent régulièrement ce podcast ne sont pas encore abonnées ? Si ces conversations vous inspirent, merci de me rendre un petit service et de cliquer sur s'abonner. Plus vous serez nombreuses, plus nous donnerons ensemble de la puissance à la voix de ces femmes guilloses. Mon invitée aujourd'hui, c'est Aurore Petitjean-Dulong. Elle a quitté le salariat pour créer SmartPay, une entreprise 100% féminine où la confiance et l'équilibre de vie priment sur les codes traditionnels du management. Ensemble, on va parler de leadership aligné, de parentalité et d'entrepreneuriat comme un véritable acte de liberté. Bienvenue au ROR sur le podcast Liberté d'être femme.
- Speaker #1
Bonjour Marie-Laure, donc moi je me présente, je suis Aurore Petitjean- Dulong. Donc j'ai créé mon entreprise il y a dix ans, c'est bientôt l'anniversaire justement au mois d'octobre. Donc c'est effectivement alors presque 100% féminin, on a un garçon aujourd'hui, mais c'est vrai que chez Aspartame... c'est le féminin qui l'emporte. Et donc, c'est une société qui est prestataire de services et qui s'adresse plutôt aux petites entreprises, mais aussi aux cabinets d'expertise comptable qui souhaitent sous-traiter la paie de leurs clients chez nous. Et en fait, on fait tout ce qui concerne le salarié de son entrée jusqu'à sa sortie de l'entreprise.
- Speaker #0
Ok, et donc... Avant d'arriver à cette étape de création de SmartPay, tu as passé 15 ans toi-même en tant que salarié en entreprise. Ça a été quoi pour toi le déclic pour te dire j'arrête de subir les codes dominants et puis je crée ma propre manière de diriger ?
- Speaker #1
Alors, il y en a eu plusieurs, on va dire. Alors, j'ai toujours été un peu... « manager » , c'est-à-dire que même quand j'étais petite, c'est moi qui inventais les jeux, on disait on fait ci, on fait ça, etc. Donc c'est vrai que faire sans rien dire, ça a toujours été un peu compliqué pour moi. Toutefois, j'ai été en échec scolaire, donc je ne me voyais pas trop être chef d'entreprise. Je ne me suis jamais projetée comme ça. Donc moi, quand j'ai démarré un cabinet d'experts comptables, tout de suite j'ai fait de la paie du social RH, mais je n'ai jamais envisagé de pouvoir créer ma propre structure. Sur ma première expérience, au bout de quatre ans, J'ai décidé de partir. Le cabinet qui m'embauchait a décidé de sous-traiter la partie paye. Et là, j'ai rencontré une dame qui n'était pas expert comptable et qui avait une société de paye et RH. Et en fait, ça, ça a été le premier déclic en me disant, donc, on peut ne pas être expert comptable et avoir sa propre entreprise de paye, RH, administration du personnel. Et ensuite, dans la continuité... Il y a d'autres éléments où, effectivement, j'ai vu par rapport à certains clients, leur manière de faire qui était un peu border et sans grande compétence, j'ai envie de dire, sur la gestion administrative. Je me disais, bon, si eux y arrivent, je ne vois pas pourquoi moi, je ne pourrais pas y arriver. Et vraiment, les deux points essentiels, c'est en tant que salarié, puis chef de service pour des cabinets d'expertise comptable, la relation client. C'est-à-dire le service qu'on apportait au client, mais aussi le management auprès de l'équipe ne me correspondait pas. Au niveau du management, ça manquait beaucoup d'humanité et de reconnaissance vis-à-vis de, alors d'abord au démarrage moi, mais ensuite après avec mes équipes. Et par rapport à la relation client, pour moi c'est un vrai partenariat de confiance avec le client qu'on construit. On ne dit pas oui tout le temps au client. Le client, il a besoin de... temps pour qu'on lui explique les choses, pour qu'il les comprenne et qu'il les assimile. Et c'est comme ça qu'on construit une relation de confiance. Alors que c'est vrai qu'en cabinet, on était plus sur le client a raison, il veut faire ça, on ne prend pas le temps de lui expliquer les choses, on fait ce qu'il nous dit de faire. Moi, ça ne me convenait pas en fait. Donc voilà, il y a ces points-là au niveau du management et de la relation client où vraiment... à un moment donné j'ai un peu étouffé là-dedans, je me suis dit il faut maintenant créer ta propre structure. C'est le moment.
- Speaker #0
Et c'est quoi plus précisément au niveau du management qui ne te convenait pas ?
- Speaker #1
Alors la paye, comme beaucoup de métiers, c'est un métier qui est assez ingrat parce qu'on ne s'imagine pas le niveau de connaissances qu'il faut avoir et les différentes qualités qu'il faut avoir. Parce que déjà au niveau des connaissances, nous on est réglementé par le Code du travail français, par les jurisprudences françaises, mais aussi par rapport aux conventions collectives. Il faut qu'on fasse attention aux contrats de travail, aux accords d'entreprise. Alors vraiment, déjà, ça fait beaucoup de choses. On a le droit européen aussi sur lequel il faut qu'on soit vigilant et attentif. Il faut faire preuve de psychologie aussi parce qu'on est dans l'humain. Donc, on est réglementé par tout ce que je viens de citer. Toutefois, il y a de l'humain, c'est-à-dire chaque chef d'entreprise manage à sa façon. La relation avec le salarié n'est pas la même avec un salarié qui a entré six mois et qui est là depuis 20 ans. Donc, il faut quand même faire preuve de psychologie. Il faut faire preuve aussi de pédagogie parce qu'il y a des règles qui sont très compliquées à appliquer. Et donc, il faut savoir les expliquer aux clients. Et puis, il faut savoir les rédiger par mail derrière. Donc, ce n'est pas forcément évident. on a aussi le boulot d'étranglement en fin de mois qui fait qu'on a beaucoup de travail, beaucoup de pression en fin de mois parce qu'il faut sortir les payes en même temps tout ça fait que c'est un travail qui est hyper exigeant Et les personnes qui travaillent là-dedans sont toujours très impliquées parce que derrière, il y a de l'humain. Donc, qui dit beaucoup d'investissement, moi, je trouve que ça donne beaucoup de reconnaissance. Enfin, je vais dire à un moment donné, simplement dire merci quand une personne est restée parce qu'il y avait une nécessité, etc. Je ne parle même pas d'heure sup. C'est-à-dire que c'est vrai que parfois, on a l'impression de faire un peu du bénévolat. C'est le sentiment que j'avais. On le fait parce qu'on a une conscience professionnelle, mais c'est vrai que quand on n'a même pas le merci, c'est quand même un peu difficile. C'est-à-dire qu'à un moment donné, ça ne suffit plus. Donc, c'est vrai qu'avoir cette reconnaissance-là, donner la reconnaissance en termes de management à l'équipe, déjà, reconnaître leurs compétences, reconnaître la difficulté du métier et être reconnaissant de l'investissement qu'ils font dans leur travail de manière générale. Oui,
- Speaker #0
donc là, même au-delà de... Au-delà du pur management, c'est carrément un problème d'humanité que tu décris.
- Speaker #1
Complètement. Mais on le rencontre tous les jours, j'ai envie de dire, quand on va faire ses courses. De manière générale, on perd un peu d'humanité. Et c'est vrai que pour moi, c'est quelque chose qui est très important parce qu'on dit tout seul, on va plus vite ensemble, on va plus loin. Et c'est une vérité absolue. C'est-à-dire que voilà. On est capable du meilleur, mais c'est quelque chose qu'il faut insuffler. C'est ce que je dis aussi à mon équipe souvent en disant, c'est le chef d'entreprise qui donne le la. S'il y a une ambiance délétère, c'est qu'à un moment donné, le chef d'entreprise a donné, a insufflé un petit peu ce côté délétère. S'il y a une bonne ambiance, un esprit d'équipe et une équipe solidaire, c'est aussi parce que le chef d'entreprise a su insuffler ça. et Et être vigilant sur cette bienveillance et ce bon état d'esprit.
- Speaker #0
Tu parles de bienveillance et justement, tu m'avais dit qu'on t'avait parfois reproché trop de gentillesse. Et comment est-ce que toi, tu as transformé ce regard en force ?
- Speaker #1
Alors, moi, on m'a souvent dit que ce n'est pas comme ça qu'on fait. Que ce soit pour la gestion de mon entreprise ou mon management. Parce qu'effectivement, je suis beaucoup dans l'humain. Ce n'est pas comme ça qu'on fait. Moi, je me suis posé beaucoup de questions, mais en fait, je ne sais pas faire autrement. Et puis, je me dis à essayer de faire comme les autres. À un moment donné, on se perd. Il n'y a plus de logique et c'est là que c'est le bazar. Donc, c'est vrai que moi, par rapport à la création de l'entreprise, je suis très contente. J'ai de nombreux clients, on produit beaucoup de paye, etc. Mais c'est vrai que je me dis que je n'ai pas fait quelque chose d'extraordinaire. On ne sauve pas des vies non plus. Par contre, dans le côté humain, Ça, c'est quelque chose qui m'enrichit beaucoup. C'est-à-dire que je me dis, j'ai le pouvoir de rendre le quotidien de mon équipe moins compliqué. J'ai le pouvoir qu'elles puissent concilier leur vie personnelle et leur vie professionnelle. Et en fait, quand j'arrive à ça, je ne dis pas que c'est parfait, mais en tout cas, j'essaye. Là, j'ai une satisfaction. C'est-à-dire, là, je me dis, ça, c'est cool. C'est vraiment bien. C'est quelque chose que moi, j'aurais aimé avoir, pas porter cette culpabilité, cette charge mentale d'être partout, etc. Et d'avoir ce pouvoir-là, c'est quelque chose qui est satisfaisant pour moi et qui est pour le coup une réussite. Et ce que je leur dis aussi souvent, c'est que comme moi, c'est très féminin à SmartPay, j'ai des congés maternités, fatalement. Et là où je me dis, bon, j'ai réussi, c'est que quand j'ai des congés maternités, je suis la première à le savoir avant l'équipe. C'est-à-dire qu'à chaque fois qu'il y en a une qui est tombée enceinte, elle vient me le dire à moi en premier. Et en fait, c'est le secret jusqu'à ce temps qu'elle se sente que ce soit le bon moment pour l'annoncer à l'équipe. Et là, je me dis, sur le plan de l'humanité, quand le chef d'entreprise est au courant en premier, c'est quand même que j'ai réussi quelque chose.
- Speaker #0
Oui, effectivement. On est d'accord, c'est qu'il y a justement une notion de confiance et ça rejoint le sujet que je voulais aborder après. Donc, toi, je suis à bâti ton entreprise, du coup, justement sur la confiance, sur la souplesse aussi. Comment ça se traduit concrètement dans ton management quotidien ?
- Speaker #1
Alors, c'est l'écoute, déjà, se rendre disponible, mais c'est surtout ne pas juger. c'est-à-dire que Moi, quand elles font des erreurs, elles viennent me le dire parce que je ne leur dirai jamais pourquoi tu t'es trompé. Je poserai la question, voilà, comment on en est arrivé là ? Qu'est-ce qui a amené à cette erreur ? Et pour moi, je considère qu'on est tous responsables. Ce n'est jamais une personne à l'instant T qui est responsable d'une erreur ou quoi que ce soit. Donc, c'est vrai, voilà, c'est la confiance de manière générale, une ouverture un petit peu de... d'être ouvertes à ce qu'elles peuvent dire, leur point de vue. Moi, par exemple, dans mes choix de gestion d'entreprise, je donne des directions, mais elles savent très bien que si la direction est mauvaise et qu'au quotidien, ça ne fonctionne pas, elles ont la capacité de venir me le dire en disant qu'on n'est pas sûr, puis à un moment donné, de dire que ça ne va pas du tout. Et du coup, on rebat les cartes et on part sur autre chose. C'est-à-dire, ok, ça ne marche pas, pourquoi ça ne marche pas ? On en rediscute. Vous proposez quoi ? On fait vraiment de les impliquer dans les choix. Après, il faut quelqu'un qui décide à la fin et qui donne une direction. Mais en tout cas, cette possibilité-là de se mettre au même niveau, c'est-à-dire, moi, elles ne travaillent pas pour moi parce que je leur donne un job. Elles travaillent avec moi parce qu'elles ont envie de bosser avec moi. Clairement, elles sont libres. Elles sont libres de partir. Et le jour où ça ne leur convient plus, c'est la vie, c'est la vie professionnelle. C'est vraiment d'être pas sur une verticalité, mais sur une horizontalité. On travaille ensemble, main dans la main. Chacun a les compétences. Moi, je leur dis sur certaines choses, je ne me positionne pas parce que techniquement, je me suis un peu éloignée de certains sujets. Donc, je les laisse faire, je les laisse trancher. C'est vraiment être dans l'écoute, l'humanité. et d'être égal à égal en considérant les forces et les faiblesses de chacun. C'est-à-dire qu'il y en a qui sont plus compétents pour certaines choses, qui ont des faiblesses sur d'autres en disant, écoute, ne le fais pas, on va le faire pour toi, parce que ça, on sait que ce n'est pas ton truc. Et par contre, dire, tiens, ça, ce sujet, c'est typiquement pour toi, vas-y, on se fait plaisir. C'est traiter les individualités.
- Speaker #0
Et comment tu gères, tu l'as évoqué tout à l'heure, les différences d'autonomie, enfin comment tu gères l'autonomie avec les différences qu'il peut y avoir entre des personnes qui effectivement font ça depuis 20 ans et puis d'autres qui sont peut-être plus nouvellement arrivées sur ce métier-là ? Comment est-ce que tu gères l'autonomie des différentes personnes ?
- Speaker #1
En fait, malgré les expériences, alors moi, les postes, c'est des gestionnaires payés. Chaque gestionnaire payé est différent. De par ses expériences, mais par rapport à sa personnalité aussi. C'est-à-dire, sur un métier qui paraît être identique, j'en ai qui vont être très formels dans les mails, très structurés, etc. Et j'en ai d'autres qui vont passer beaucoup de temps au téléphone avec les clients parce qu'elles fonctionnent comme ça. Mais par contre, les mails vont être... beaucoup plus bref et succinct. Donc, moi, je travaille vraiment dans l'humain et par individualité. Et donc, je regarde les forces et les faiblesses de chacun. Par rapport à l'autonomie, par rapport à mes clients aussi, comme je prospecte, je passe du temps à discuter avec eux en amont parce que nous, ce n'est pas des one-shots. C'est-à-dire que quand on signe... Le client signe pour plusieurs années, donc ils ont besoin de nous connaître, mais moi j'ai besoin aussi de les connaître. Et en fait, c'est vrai que par rapport aux personnalités de clients, je vais les affecter plus à l'une ou à l'autre pour que ça fonctionne mieux. Voilà, si j'en ai un qui a besoin d'échanger, de discuter, je vais l'affecter à celle qui passe plus de temps au téléphone parce que je sais qu'elle sera plus attentive à ça. Quand un client qui est très technique a besoin d'être rassuré quotidiennement, d'avoir les textes de loi, etc., je vais lui mettre sur quelqu'un de plus pointilleux, ce genre de choses. Donc du coup, l'autonomie se crée parce que je vais chercher les forces de chacune et je vais essayer de mettre les bons clients au bon endroit pour qu'il y ait une harmonie, que ce soit pour le client ou pour les collaboratrices. parfois ça ne fonctionne pas, je me trompe, mais à ce moment-là, on échange et on rebat les cartes.
- Speaker #0
Et tu l'as dit à plusieurs reprises, tu as une équipe qui est quasiment exclusivement féminine, même s'il y a un homme. Est-ce que c'est parce que c'est un métier qui est très féminin ? Est-ce que c'est un hasard ou bien est-ce que c'est un choix de ta part ?
- Speaker #1
Alors, non, c'est un métier qui est quasi exclusivement féminin. C'est-à-dire que 9 gestionnaires paye sur 10 sont des femmes. Donc, moi, il n'y a pas du tout de... Enfin... par rapport au CV, je cherche une compétence. Je ne cherche pas un homme, une femme ou quoi que ce soit. Donc, voilà. Alors, là aussi, il y a beaucoup de stéréotypes quand je dis, parce que bon, là, j'ai un homme qui est dans l'équipe, mais ça fait trois ans qu'il est là. Donc, pendant un certain temps, on n'a été que des femmes. On me dit, oh, manager, c'est horrible. Enfin, voilà. Non, en fait, manager qu'une équipe d'hommes, c'est des sujets. manager qu'une équipe de femmes, c'est d'autres sujets. Et manager une équipe mixte, c'est encore d'autres sujets. Mais bon, on est dans l'humain. Et voilà, une équipe d'hommes ne joue pas au coq toute la journée. Une équipe de femmes ne se crève pas le chignon à longueur de journée. Donc voilà, tout va bien. Moi, dans l'équipe de femmes, je n'ai jamais eu de problème particulier, à part de l'humain qu'on peut trouver ici et là.
- Speaker #0
Tu l'as dit, la paie, c'est un métier qui est difficile, qui est souvent perçu comme un gras. Comment est-ce que tu as réussi à en faire un espace pour que les collaboratrices et collaborateurs puissent y trouver du confort et du sens aussi ?
- Speaker #1
Le confort, il arrive par l'écoute de leurs problématiques au quotidien. Le confort, il arrive aussi par les outils. qu'on leur met en place au quotidien pour qu'elles puissent répondre aux questions, se rassurer aussi, parce qu'on a des questions, on a les réponses, mais c'est bien aussi d'aller vérifier. Le confort, c'est aussi de, quand un client dépasse les limites par le mal, n'est pas respectueux, c'est moi de prendre mon téléphone pour expliquer au client qu'on collabore, on est ensemble, mais je ne suis pas prête à ce que mes collaboratrices se fassent insulter, qu'on leur crie dessus. Je peux comprendre l'énervement, je peux tout comprendre, mais il y a des limites. Sur cette confiance-là, le fait est que moi, je puisse comprendre leurs problématiques, les accompagner dans les problématiques, leur donner les bons outils. Et aussi, voilà, par rapport à la relation client, être pas tout le client ou tous les collaboratrices trouver un juste milieu entre les deux. Parce que c'est vrai que si j'étais tout à les défendre tout le temps aussi, bon, c'est humain, certains pourraient en abuser. Mais voilà, j'essaie toujours d'être juste, que ce soit pour mes clients ou pour mon équipe. Et ça nous amène loin d'être juste, on ne se perd pas, en fait. Voilà, c'est... C'est juste être pro, on l'appelle comme on veut. Mais en tout cas, on ne se perd pas en chemin quand on suit cette ligne.
- Speaker #0
Tu disais tout à l'heure qu'il y a des personnes qui ont déjà fait des remarques sur ta façon de travailler, de manager. On ne fait pas comme ça, ce n'est pas comme ça qu'on fait, etc. Comment est-ce que tes clientes et tes clients perçoivent cette approche ? Qu'est-ce que tu reçois comme retour sur ce modèle un peu différent ?
- Speaker #1
De mes clients, je n'ai pas nécessairement de retour à ce niveau-là. Là où mes clients sont surpris, c'est quand il y a eu des problèmes sur leur dossier et qu'au hasard, quelques mois après, ils me disent « Oui, mais votre collaboratrice ne vous l'a pas dit, mais il y a deux ou trois mois, il y a eu tel problème. » Et à chaque fois, je suis au courant. et à chaque fois Je le sais, on a traité le sujet ensemble. Et je pense que là, il voit le travail d'équipe et la relation que j'ai avec les filles. C'est-à-dire que je n'apprends jamais des choses au hasard. Elles viennent me dire les choses. Après, les remarques, là où je les ai plus prises, déjà au démarrage de la création, on m'a dit que je n'y arriverais pas, que j'allais m'endetter que ça ne marcherait pas, etc. Après, une fois que ça a démarré, que ça marchait, on m'a expliqué à plein de reprises que ce n'était pas comme ça qu'on faisait, qu'il fallait que je fasse ceci, machin, etc. En fait, que je copie les autres. C'était un petit peu cette ligne-là. Et puis après, j'ai eu quand même quelques clients, notamment des experts contacts qui m'ont dit, mais pas que qui m'ont dit que ce n'est pas comme ça qu'on gère une boîte. Bon, don't act. Mais la réponse, c'est que moi, je la gère comme ça. Et a priori, ça ne marche pas trop mal. Mais j'ai eu aussi de la part de collaborateurs, notamment hommes, là pour le coup. Je me suis pris aussi des réflexions en disant que ce n'est pas comme ça qu'on gère une boîte.
- Speaker #0
Un peu de mansplaining.
- Speaker #1
Mais ce n'est pas grave. Disons qu'on a l'habitude, on gère le quotidien. Moi, je sais que sur les réflexions en équipe, ça s'est fait en plus en réunion. Je ne me suis pas énervée, on a réglé ça après. Mais par contre, c'est vrai que l'équipe féminine est sortie de ses gants en disant on ne sait pas comment tu as fait pour rester calme. Parce qu'elle trouvait ça complètement déplacé, outrancier, enfin voilà, pas du tout adapté à la situation. Mais bon, on a l'habitude.
- Speaker #0
Oui, oui, oui. Allons maintenant un peu sur le sujet de la parentalité que j'ai évoqué tout à l'heure. Donc toi, tu as fait le choix d'entreprendre aussi pour protéger ton équilibre familial. Oui. Comment est-ce que ça influence ton organisation et puis tes priorités de chef d'entreprise et de maman à côté ?
- Speaker #1
Alors... Moi, ma boîte, je l'ai créée aussi parce que je voulais un équilibre vie perso, vie pro. Ça, je crois qu'il y a beaucoup d'entrepreneurs qui se lancent parce que la gestion du quotidien est difficile. L'avantage que j'ai dans mon métier, c'est que je n'ai pas pignon sur rue, je ne suis pas fleuriste, je ne suis pas obligée d'être ouverte 5 jours sur 7 ou 6 jours sur 7, voire plus. Je peux faire mon travail à n'importe quelle heure. C'est vrai que moi, par rapport à la gestion de ma famille et de mes enfants, j'avais envie d'avoir du temps pour eux. J'avais envie de pouvoir m'inscrire quand il y avait une sortie scolaire et de pouvoir être présente aussi pour les devoirs, pour l'accompagnement, puisque moi j'ai deux enfants dyslexiques et avec des troubles de l'attention. C'était une nécessité que je sois là. Et effectivement, je peux m'arrêter à 17h30, m'occuper de mes enfants, faire le nécessaire et puis reprendre à 22h le soir jusqu'à minuit, une heure, sans que ça ne gêne personne et sans que ce soit impactant dans la gestion de mon entreprise. Et d'ailleurs, ça se voit puisque ça fait 10 ans que je fais ça et je suis partie de zéro. Maintenant, j'ai 10 salariés, j'ai plus de 600 clients. Donc, ce n'est pas comme ça qu'on fait, mais il n'empêche que ça fonctionne quand même. On peut avoir cette activité.
- Speaker #0
C'est clair. C'est la meilleure réponse. Tu as évoqué les troubles de tes enfants et tu t'es formée, toi, en autodidacte pour pouvoir les accompagner dans ces troubles spécifiques. Qu'est-ce que c'était ? Oui, vas-y. Non,
- Speaker #1
vas-y. Alors, déjà, comment dire ? Moi, je me doutais que j'étais... Je suis comme eux, en fait, de Toinières, nos enfants, c'est nos miroirs. Donc, je me doutais, parce que j'étais en échec scolaire, moi, plus jeune, je me doutais qu'il y avait un souci, entre guillemets. À 25 ans, j'ai commencé à mettre le mot sur la dyslexie. J'ai découvert, je dis, ça me parle beaucoup. Et puis, finalement, quand mon grand est arrivé sur la dyslexie, je me suis auto-formée, c'est-à-dire qu'on cherche des solutions pour... que ça se passe le mieux possible. Donc là, pour le coup, je ne suis pas lectrice, je ne lis pas, mais là, on lit des bouquins, on ne cherche pas. On va sur les forums, les blogs. Il y a beaucoup d'entraide aussi, parce qu'il y a des pages Facebook qui existent pas mal, sur les enfants 10, TDAH, les outils, etc. Et donc, effectivement, j'ai énormément lu à ce sujet. J'ai essayé aussi... plein de méthodes parce que ce qui est valable une année ne l'est pas nécessairement l'année d'après. Donc, c'est des remises en question constantes et perpétuelles et de l'énergie à mettre pour quelque part qu'ils continuent à avancer et surtout qu'ils ne perdent pas confiance en eux. C'est surtout ça le plus important.
- Speaker #0
Et est-ce que tout ce que tu as vécu, du coup... via cet accompagnement des enfants, ça a, d'une certaine manière, changé ta façon de travailler, peut-être ta façon de manager ?
- Speaker #1
Alors, la manière de manager, de travailler, oui, parce qu'effectivement, ça me prend énormément de temps. Clairement, avoir deux enfants dyslexiques, les soirées sont bien chargées, on ne va pas se mentir. Après, sur ma manière de travailler, c'est-à-dire ma relation aux autres, je vois les talents maintenant. et je vois, parce que j'ai compris... Et typiquement avec moi, j'ai compris qu'on pouvait être nul à l'école et réussir quand même après derrière. On pouvait faire des fautes d'orthographe et quand même avoir d'autres talents ailleurs. Et donc, une fois que je l'ai accepté pour moi, entre guillemets, je l'ai conçu pour les autres. Et donc, sur quelque chose que j'aurais pu voir comme un défaut, par exemple, j'ai une collaboratrice qui rédige très, très mal. qui est 10, elle aussi, je pense aussi qu'elle a des troubles de l'attention avec hyperactivité. Autant, il y a quelques années, il y a très nombreuses années, j'aurais vu ça comme un défaut et un manque de compétence. Aujourd'hui, pas du tout, parce qu'elle a d'autres super compétences à côté, elle a un super relationnel avec les clients, par exemple, vraiment, elle passe vraiment super bien, et elle a une approche qui est complètement différente des autres. Par exemple, je prends en réunion, on va parler d'un sujet, elle va poser deux trois questions moi au démarrage elle m'a surpris je me suis dit elle a rien compris là on est en train de parler d'un truc elle a rien compris mais elle me pose deux trois questions j'essaie de lui répondre je me dis mais bon elle est pas dans le mille mais bon je réponds un peu par courtoisie et puis finalement voilà au bout d'un quart d'heure elle nous sort un truc on comprend pas tous du premier coup elle nous l'expliquent et en fait on se dit ah mais oui mais c'est beaucoup mieux mais on va gagner un temps de dingue en fait mais elle a raison et et en fait voilà c'est quelque chose avant où je m'aurais été dit, non, elle n'est pas dans le game, elle n'a pas la compétence, etc. Et du fait de mieux comprendre comment fonctionnent ces neuroatypiques, j'attends la bonne surprise et effectivement, elle arrive. Et le fait qu'elle n'ait pas cette compétence-là rédactionnelle, par exemple, ou qu'elle fasse des fautes, j'en parle ouvertement avec elle et je lui dis que c'est quelque chose qui ne me dérange pas. c'est Là, ça passe, là, ça ne passe pas. Viens, je t'aide, viens, fais-toi aider. Mais du coup, je le gère et je le manage de manière différente, en fait, parce que comme n'importe qui, comme un neurotypique, elle a ses forces, elle a ses faiblesses. Et en fait, on compose avec et puis on s'adapte en fonction de ça. Mais en tout cas, d'avoir compris comment il fonctionnait. Ce ne sont pas des profils où je vais avoir des appréhensions et des angoisses par rapport à ces profils-là. Au contraire.
- Speaker #0
Oui, c'est très intéressant. Effectivement, du coup, ça te donne une ouverture et un regard un petit peu différents qui te permet de mieux apprécier les compétences de chacune. Exactement. Et puis de composer avec les imperfections, puisque de toute façon, tu as raison, on en a tous, c'est tout. Oui,
- Speaker #1
exactement.
- Speaker #0
Je ne me souviens plus, tout ce savoir que tu as accumulé sur ces sujets-là, je ne me rappelle plus, est-ce que c'est quelque chose que tu as choisi de partager ? Je parle sur la dyslexie, TDAH. Est-ce que toi, tu fais des conférences sur ces sujets ou pas ? Je ne me souviens plus. Tu sais que j'en ai déjà parlé avec quelqu'un.
- Speaker #1
Non, moi, je n'ai pas fait. J'ai témoigné une fois sur mon propre cas d'enfant, mon parcours scolaire et mes échecs scolaires. j'ai jamais fait alors c'est quelque chose qui me tente je t'avouerai c'est vraiment quelque chose sur lequel là j'ai proposé dernièrement dans l'établissement de mes enfants qui est collège-lycée, de faire une réunion d'information auprès des profs gratuite, vraiment pour les informer. Alors pas pour dire un dyslexique, il a un problème avec la lecture, pas pour ça, mais juste pour leur donner les outils en fait pour gérer le quotidien. Parce qu'effectivement, aujourd'hui, ils mettent en place des PAP, donc projet d'accueil personnalisé pour chaque enfant. Mais comme tout ce qui est dans l'administration française, c'est très compliqué. Il y a énormément de cases. alors déjà les profs ont des euh ont des classes surchargées. Donc, si en plus, pour chaque enfant, il y a une individualité avec une croix, machin, honnêtement, ils ont du mal à le mettre en place, mais c'est normal. Je veux dire, ils ne peuvent pas l'appliquer, ce n'est pas possible. Donc, du coup, c'est vrai que moi, au travers des lectures, et puis moi, de mon expérience de maman, de faire les devoirs le soir, etc., puis on a une petite communauté parce que nos enfants qui sont en difficulté, les mamans devant l'école, on se retrouve, on discute parce que... la bonne information, toi tu as trouvé quoi comme orthophoniste ? Ah oui mais là j'ai une attente de 6 mois, j'ai appelé 10 fois, elle ne répond pas. Ah oui mais appelle elle, elle va t'en renvoyer sur une autre. On s'échange un petit peu les bons plans et du coup on voit le quotidien, les pratiques, les difficultés de chacun parce que moi j'en ai deux qui ont le même profil, dyslexique, trouble de l'attention, pour autant ils ne fonctionnent pas du tout de la même manière, ils n'ont pas du tout les mêmes difficultés. et donc du coup en observant tout ça que j'observe depuis très longtemps maintenant parce que mon fils va avoir 16 ans je suis arrivée à faire des généralités sur les besoins qu'il peut avoir au sein d'une classe pour pas que ça soit trop chronophage pour l'enseignant mais que ça couvre un maximum d'enfants qu'ils soient dyscalculiques, dysgraphiques, dyslexiques ou quoi que ce soit quoi. Mais voilà, je n'ai pas eu de réponse de la part de l'établissement, mais je pense que c'est une question de responsabilité. C'est-à-dire, moi, je n'ai pas d'étiquette, je n'ai pas de diplôme, je ne suis pas formatrice, je ne suis rien. Et c'est vrai que rentrer dans les établissements quand on n'est, entre guillemets, pas référencé, c'est un peu difficile.
- Speaker #0
Oui, mais tu peux y accéder en tant que parent concerné.
- Speaker #1
Oui, mais du coup, il y a moins de légitimité. Donc, c'est vrai que c'est quelque chose sur lequel je réfléchis, de me dire, est-ce que je n'irais pas chercher une petite formation ? Alors, j'apprendrai forcément, on apprend toujours. Mais pour me permettre d'avoir ce petit pass d'entrée, pour pouvoir amener des outils aux profs, tout simplement pour faciliter leur quotidien. Et satisfaire les parents pour qu'ils n'aient pas 50 mails dans leur boîte mail de revendication. Moi aussi, je les ai fait ces mails-là. Mais bon, on essaye tous, chacun fois midi à sa porte. Et qu'à un moment donné, quand ça ne passe pas, il y a un besoin, on échange. Mais je comprends que pour les anciens, ce n'est pas facile.
- Speaker #0
C'est certain. Et donc, entre la direction d'une entreprise, la parentalité de l'autre côté. Comment est-ce que tu arrives à trouver du temps, de l'espace pour toi sans te perdre dans toutes ces charges ?
- Speaker #1
Je n'en ai pas beaucoup, j'avouerai. Je ne suis bien entourée par des amis. Je suis du sud et je viens en région parisienne. C'est vrai que j'ai un bon groupe d'amis. C'est un peu mes bulles et mes parenthèses. j'en suis allée avec une amie où elle me disait t'es toujours disponible et je lui disais mais égoïstement je le fais aussi pour moi c'est à dire que quand elle va me dire viens on va manger etc je dis toujours oui Parce qu'en fait, je sais que je n'ai pas le temps. Si je suis rationnelle, je n'ai pas le temps, je ne peux pas le faire. Mais à un moment donné, il faut absolument que je m'autorise ces moments-là, parce que sinon, c'est l'implosion. Donc, c'est vrai que quand on me propose, je ne dis jamais non. Je suis toujours partante pour quelque chose. Après, des fois, je me dis, bon, là, non, ce n'est pas raisonnable, je refuse. Mais c'est en plus du coup par coup, d'aller ici et là. Mais j'avoue que je suis quand même un peu dans un tourbillon depuis un certain nombre d'années où il n'y a pas beaucoup d'espace pour moi. Mais j'ai envie de dire que c'est un peu le cas de toutes les mamans qui ont des neuro-atypiques à la maison. Moi, la difficulté supplémentaire, c'est que je suis chef d'entreprise à côté avec une équipe. Toutefois, du fait de mettre l'humanité là-dedans, elles ne sont vraiment pas embêtantes. Et elle m'apporte aussi un peu cette bulle et cette parenthèse, plus que la charge en dehors de ça. Donc voilà, ça circule plutôt bien au niveau des énergies.
- Speaker #0
Tu parles beaucoup de mamans, mais les papas, ils sont impliqués là-dedans aussi ?
- Speaker #1
Alors, pas tous. Des mamans que je croise, il y en a qui ne le sont absolument pas. Moi, j'ai la chance que oui, mon mari est impliqué. autant que faire se peut. Et heureusement, parce que, comme tout de Toignard, moi, la création de mon entreprise, si mon mari n'avait pas été là et n'avait pas adhéré au projet et aux contraintes que ça peut amener, clairement, je n'y serais jamais arrivée. Je veux dire, quand j'ai eu mon premier salarié, mes premiers bureaux, que je finissais à 3h du matin, lui gérait les soirées. Il faut avoir un mari qui accepte que sa femme rentre à 3h du matin. À un moment donné, il faut quand même dire les choses. Et puis, sur le soutien qui peut m'amener au quotidien. Mais c'est le cas aussi des hommes qui font des carrières. C'est-à-dire que si madame n'était pas impliquée avec les enfants, ces hommes-là qui font des grandes carrières n'auraient pas ces carrières-là, ou en tout cas n'auraient pas d'enfants, parce que ce n'est pas compatible. De manière générale, c'est une affaire familiale. Nous, on est très soudés sur le plan des enfants, sur l'accompagnement. Il y a des périodes où il en a fait beaucoup plus que moi vis-à-vis des devoirs de l'accompagnement. Il y a d'autres moments où ça a été moi. C'est une vraie course de relais. De toute manière, si on ne fait pas ça, on se perd, que ce soit lui, moi, les enfants, etc. C'est comme le travail. C'est-à-dire que... pour avoir deux personnes qui s'épanouissent, c'est aussi un relais. C'est-à-dire qu'à des moments, il était prioritaire. Il y a d'autres moments où je le suis devenu. Et puis, voilà, on avance comme ça. On discute, on échange et on réajuste de manière perpétuelle.
- Speaker #0
Et qu'est-ce que... On l'a dit, entreprendre, pour toi, c'est un acte de liberté. Qu'est-ce que tu voudrais dire à celles, ou ceux, bien sûr ? qui hésitent parce qu'ils craignent justement de ne pas rentrer dans le moule ?
- Speaker #1
Alors moi, j'ai envie de dire que si on ne rentre pas dans le moule, c'est plutôt bon signe. Parce que quand on crée, on nous pose souvent la question « qu'est-ce qui te différencie des autres ? » Donc voilà, si on ne rentre pas dans le moule, ça veut dire qu'on a une différence, on a des choses à apporter. Moi, je prends par exemple dans mon secteur, c'est ultra concurrentiel, mais pour autant, ça ne m'a jamais fait peur. Parce que je dis qu'il y a du boulot pour tout le monde et en dehors d'une compétence, on va chercher de l'humain. En fait, je sais très bien qu'ils viennent parce qu'on a eu un bon échange, etc. Donc, les conseils, c'est de ne pas laisser les autres nous faire douter. Parce que finalement, les autres, quand ils parlent, c'est qu'ils parlent d'eux, de leurs doutes, de leurs peurs. Donc, vraiment de ne pas laisser les autres douter. Que si on se moque, moi on s'est moqué. de moi au démarrage en disant elle crée sa boîte, elle croit qu'elle va être machin, etc. Et puis vous voyez, j'en ai rencontré un dans mon village hier qui me dit alors, ton truc, parce que ça faisait longtemps qu'on ne s'était pas vu, ça en est où ? J'ai dit salarié. Ah bon ? On se moquait. Alors lui, non, mais on a pu se moquer au démarrage en disant oui, elle croit que, mais comme plein, elle va se planter, elle va couler. Non, il faut croire en ses rêves. Si on a cette cette petite flamme là qui dit je veux le faire, il faut le faire, il ne faut pas douter, il ne faut pas l'écouter quelque part, il faut suivre son instinct. C'est-à-dire un par rapport à nos envies, notre manière de faire, la volonté, il faut vraiment être un peu instinctif, un peu primitif par rapport à ça et faire un peu les choses comme on le sent. Et je pense que c'est la meilleure méthode dans n'importe quoi qu'on entreprend.
- Speaker #0
Quelle vision est-ce que tu portes pour SmartPay sur les années à venir ?
- Speaker #1
Là, je suis plutôt bien, clairement. J'ai des challenges parce que le monde bouge. J'ai mon éditeur de logiciels de paie qui me fait un fois 340% sur ses prix, donc vrai challenge, c'est compliqué. Bon, on est dans l'économie, moi, les gouvernements, mais ça, ça a toujours été successif, impactent de manière importante mon travail, puisque c'est le code du travail, donc les salariés, l'économie, etc. Donc, bon, voilà, le quotidien fait qu'obligatoirement, je suis obligée de me remettre en question de manière quotidienne. Maintenant, je ne me mets pas de challenge particulier, c'est vraiment de rester dans l'humain. de veiller au bien-être de l'équipe, de mes clients, de faire le job. C'est-à-dire que moi, à mes clients, je leur ai dit, on a une compétence, on sait faire, etc. De veiller à ce que les promesses dites soient tenues et dans de bonnes conditions pour tout le monde, que ce soit pour mes clients ou pour mon équipe. Donc voilà, ça, c'est important. Et après, pour l'avenir, en fonction des collaborateurs qui peuvent arriver, Moi, je ne ferme pas de porte parce que je n'ai peut-être pas d'idée ou de projet. Et puis, je vais avoir une nouvelle personne qui va arriver et qui va me dire, moi, j'ai envie de faire ça. Et puis, pourquoi pas essayer sur notre axe de formation, une école. Enfin, je ne sais pas. Je ne ferme aucune porte. C'est vraiment, je veux un petit peu ce que la vie m'apporte et m'amène.
- Speaker #0
Écoute, Aurore, on te souhaite le meilleur. pour le développement de ton entreprise, pour que surtout tu puisses garder ce côté humain qui fait défaut à tellement d'entreprises qui pourtant pensent qu'elles savent faire. Oui. Voilà. Et donc, j'espère que tu pourras poursuivre ta démarche et toucher le maximum de personnes pour participer à répandre cette façon de faire et de travailler.
- Speaker #1
Oui, je te remercie.
- Speaker #0
Et merci du coup pour ton temps. Et puis, pour ce que tu nous as apporté comme explication sur ton mode de fonctionnement, je trouve que c'est très, très enrichissant. Merci, Aura.
- Speaker #1
Merci à toi.