- Speaker #0
Bienvenue dans Liberté d'être femme, je suis Marie-Laure Hisette, coach, conférencière et consultante sur les questions de leadership et de culture d'entreprise. Ici, on se retrouve entre femmes, enfin la plupart du temps, pour parler vrai, des parcours inspirants, des moments de doute, des expériences personnelles qui façonnent notre manière de prendre notre place tout en en restant pleinement authentique. À travers ces conversations, c'est un espace que j'ai envie de t'offrir où tu peux te reconnaître, te nourrir et te sentir moins seule sur le chemin. Si cet épisode te touche, pense à le partager à une personne qui en a besoin. Et laisse un commentaire avec 5 étoiles sur ta plateforme d'écoute préférée. C'est pas grand chose, mais c'est précieux pour faire grandir le podcast. Installe-toi, on commence ! Bonjour Christelle, bienvenue sur le podcast Liberté d'être femme.
- Speaker #1
Bonjour Marie-Laure.
- Speaker #0
Eh bien écoute, aujourd'hui avec toi on va aborder, alors bien sûr toujours des questions autour du leadership et de la place des femmes, mais on va aborder aussi un sujet que j'ai encore jamais abordé avec personne sur le podcast, c'est le sujet de l'intelligence artificielle. Alors mes questions vont pas être des questions techniques, mais néanmoins ça sera évidemment toujours présent dans les échanges. Et donc je me réjouis de découvrir ton point de vue et ton expérience sur ces sujets-là. Avec plaisir. Et j'attaque du coup directement avec une première question. Donc voilà, tu es spécialiste de la transformation digitale et de l'intelligence artificielle. Mais avant justement qu'on aille un petit peu plus sur des questions autour de ces thématiques-là, j'aimerais bien qu'on parle un petit peu de toi, de ton parcours et de la manière dont tu vis ton rôle de leader dans cet univers en mouvement. Et tu m'as dit, lorsqu'on a préparé cet épisode, que tu as souvent été la seule femme dans la salle. Comment est-ce que tu as trouvé ta voix, et alors voix au sens VOIX, dans cet environnement ?
- Speaker #1
Alors c'est vrai que je le constate au quotidien, malheureusement les femmes sont assez peu représentées dans des fonctions managériales et dirigeantes, et d'autant plus au niveau de la tech, mais heureusement pour nous ça évolue. Comment j'ai trouvé ma voix ? Alors je l'ai trouvée au fur et à mesure. C'est vrai qu'avec l'expérience professionnelle, on a de plus en plus confiance en soi. Et ça, ça aide énormément. Quand on est dans une salle en réunion et qu'on est la seule femme, ça peut être un peu intimidant. Mais la confiance en soi et puis l'expérience fait que finalement on apprend à parler plus fort. Alors ça ne veut pas dire forcément hausser la voix, mais c'est surtout amener beaucoup plus de conviction dans son discours. et de pouvoir les apporter au travers de preuves, au travers de résultats. Et puis c'est surtout aussi, c'est toujours être aligné par rapport à ce que l'on dit. Et ça c'est vraiment important et c'est comme ça aussi au fur et à mesure que le regard a changé et que j'ai pu, en tout cas, me faire entendre.
- Speaker #0
Tu utilises un terme aligné, alignement, ça me parle beaucoup. Du coup, je rebondis dessus, je te pose quand même une question là-dessus. Qu'est-ce que, toi, tu appelles justement ce sentir aligné ou l'alignement ? Ça veut dire quoi pour toi ?
- Speaker #1
Alors, pour moi, c'est déjà intrinsèquement ce qui fait que notre personnalité, ce que l'on est aujourd'hui. Et dans toutes les fonctions que j'ai pu occuper, c'est toujours d'être en accord. Avec véritablement ce que je suis et de ne pas essayer d'adopter un rôle qui ne me correspond pas. Donc c'est vraiment ce qui m'anime, mes valeurs, ce que j'aime, la transmission également. Et ça se traduit dans mes fonctions, que ce soit mes fonctions managériales, mais également dans le cadre des échanges que je peux avoir par ailleurs avec les équipes, avec les clients. Donc voilà, et pour moi c'est vraiment important.
- Speaker #0
Merci pour ces précisions. Et dis-moi, si tu devais te décrire en trois mots en tant que leader aujourd'hui, lesquels tu choisirais ? Et puis, est-ce que ça a évolué avec le temps ?
- Speaker #1
C'est difficile comme réponse parce que c'est de faire un peu une introspection sur soi-même. Oui. Je préfère que ce soit les autres qui parlent de moi au final parce qu'on a toujours une vision qui peut être biaisée de soi. Surtout que je ne suis pas nécessairement quelqu'un qui aime la mise en avant de soi, en tout cas. Je dirais, moi, ce qui me caractérise et ce qui m'a permis de passer des étapes, c'est déjà cette capacité à analyser, à analyser une problématique, à analyser mon échange. L'écosystème, donc ça c'est vraiment pour moi déjà le premier mot. Le deuxième qui va avec l'alignement, ce que j'ai évoqué, c'est l'authenticité, c'est rester soi-même. Et puis mon moteur, c'est l'engagement qui se traduit par de la curiosité, par de l'écoute, par l'envie d'apprendre au contact des autres. Donc c'est ça vraiment qui fait que je pense que je suis là où j'en suis aujourd'hui.
- Speaker #0
Et c'est quelque chose que tu dirais qui a évolué dans le temps ? Par exemple, au début, quand tu as commencé à avoir des fonctions de management, est-ce que ces choses-là étaient déjà aussi importantes pour toi ou est-ce que c'est quelque chose qui s'est installé et que tu as petit à petit découvert avec le temps ?
- Speaker #1
Je pense que je les avais, je les ignorais. Et par contre, elles se sont de plus en plus affirmées. parce que justement on a l'expérience qui nous aide, la confiance en soi, on a les résultats, etc. et qui fait qu'on va de plus en plus loin et notamment par rapport à l'engagement, j'ai beaucoup plus confiance en moi désormais aussi avec l'expérience, avec les équipes que j'ai pu encadrer parce que j'ai pu mesurer le chemin que j'avais pu parcourir et qui s'appuie par des résultats. Donc voilà, c'est pour ça que le fil conducteur c'est aussi la confiance en soi au final.
- Speaker #0
Oui, tout à fait. Ton parcours montre une progression constante vers des postes stratégiques. C'est quoi selon toi la compétence qui a vraiment fait la différence à chaque étape ?
- Speaker #1
Qui explique un peu la progression ? Je pense que c'est la reconnaissance de mes compétences. par les autres. Je n'ai jamais été une personne qui était carriériste en soi, qui a voulu absolument avoir des responsabilités managériales. Elles se sont faites naturellement parce que j'ai été reconnue par rapport à mes compétences et que, aussi, j'ai su m'entourer de personnes qui ont révélé mes compétences et qui m'ont aidée aussi à évoluer. parce que Savoir s'entourer, c'est un des éléments aussi tout important pour devenir un manager et surtout un leader, parce que je fais vraiment la différence entre manager et leader.
- Speaker #0
Tiens, puisque tu fais la différence entre les deux, explique-nous pour toi, c'est quoi la différence ?
- Speaker #1
On a trop souvent tendance, je trouve, à confondre manager et leader. un manager et j'en... J'en ai vu, c'est un titre, on a des fonctions managériales au sein d'une entreprise. Mais pour autant, un manager n'est pas nécessairement un leader né. Un manager pour moi, c'est une personne qui a déjà un qui fait partie de l'équipe. Je suis plutôt dans une position de manager collaboratif, c'est-à-dire je suis un élément de l'équipe et au service aussi d'une vision commune que l'on partage. Et l'objectif, pour moi en tant que manager, c'est d'avoir ce leadership, d'amener tout le monde vers la vision que l'on a décidée ensemble. Or bien souvent, dans le management, ce que l'on voit aujourd'hui, mais je pense que c'est aussi beaucoup culturel, c'est qu'on est beaucoup dans du management top-down. C'est-à-dire, je suis manager, j'ai une responsabilité, je relève les compteurs, je mets une certaine distance au niveau des équipes. Je ne partage pas forcément les difficultés. Et pour moi, un bon manager, de toute manière, c'est une personne qui révèle son équipe et qui la fait progresser. Et que la meilleure réussite d'un manager, c'est avant tout la réussite de chaque individu de son équipe. Donc pour moi, le leadership est encore plus important que le management.
- Speaker #0
D'accord, ok. Et toi, tu te mets plutôt dans quelle catégorie ? Dans la question principale, je veux dire.
- Speaker #1
Alors, je te dirais que je préférerais que mes équipes me disent que j'ai un leadership naturel plutôt qu'un management, voilà. Parce que c'est ce qui me définit, moi en tout cas, au quotidien, quand je travaille avec mes équipes. Maintenant, le management, pour moi, n'est pas une fin en soi.
- Speaker #0
Oui. Tu veux dire que c'est plus une fonction qui peut apparaître ou disparaître ? Exactement.
- Speaker #1
Oui, tout à fait.
- Speaker #0
Et qu'est-ce qui... Qui, justement, dans ta façon de diriger, a été le plus difficile à apprendre ?
- Speaker #1
Qu'est-ce qui a été le plus difficile à apprendre ? Prendre des décisions pour lesquelles elles ne vont pas être immédiatement comprises par l'équipe. Parce qu'on a accès à un certain nombre d'informations et on est aussi ce filtre, un petit peu ce paratonnerre parfois, et qu'il est parfois difficile de prendre des décisions vis-à-vis de son équipe à court terme, même si on pense qu'à moyen et long terme, c'est la meilleure des décisions à prendre.
- Speaker #0
Tu as un exemple peut-être concret à partager, que tu aurais le droit de partager ?
- Speaker #1
Non, là, je préfère, j'en ai quelques-unes en tête, mais bon, voilà, je préfère rester assez large, en tout cas, dans notre échange.
- Speaker #0
Il n'y a pas de souci. Tu as connu, à travers tes expériences professionnelles, des grandes structures, l'aventure startup aussi. Qu'est-ce que tu as découvert de toi-même lorsque tu as fait la transition ? Parce que la start-up, on est d'accord que c'est ta dernière expérience. Donc lorsque tu as fait la transition pour la rejoindre, qu'est-ce que ça t'a appris sur toi-même ?
- Speaker #1
Ça a accéléré ma fibre intrapreneuriale. Pourquoi ? Parce que quand on est dans des structures qui sont installées, il y a une organisation, il y a des process qui sont mis en place, et donc on évolue par rapport à l'autonomie qui nous est donnée dans cette organisation. Quand on est en start-up, on a tout à mettre en place. On part d'une page blanche. Donc ce ne sont que les personnes qui vont composer la startup, qui vont faire le devenir de l'entreprise. Et donc là, j'ai pu découvrir finalement tout ce que j'avais pu emmagasiner depuis plusieurs années, que je faisais naturellement, sans me poser plus de questions, parce que j'étais dans des organisations installées. Et là, c'est de se dire, je n'ai plus ces organisations installées. Est-ce que je vais être en capacité ? de pouvoir le faire. Et c'est là où c'est un vrai révélateur aussi de personnalité, que ce soit pour moi, mais également toutes les personnes qui m'ont rejoint. Et puis, il y a aussi ce côté, dans la start-up, on se pose beaucoup de questions, il y a de l'incertitude, il faut vite réagir, il faut être créatif, etc. Tout est accéléré, tout est exacerbé, ce qui est moins le cas dans d'autres structures.
- Speaker #0
Oui, effectivement, la start-up, ça va très très vite, ce qui permet aussi d'avoir des résultats sur les mêmes thématiques, bien plus rapides qu'on a pour en avoir dans des plus grandes structures, parfois. Si tu repenses à une situation où tu as dû imposer ta vision dans un environnement très masculin, comment est-ce que tu t'y es prise ?
- Speaker #1
Déjà par la préparation de la thématique. Alors pourquoi ? Parce que je sais qu'on va m'attendre au tournant et qu'il va falloir que j'ai un discours qui soit appuyé. Et pour qu'il soit appuyé, il soit basé sur une réalité qui peut être vérifiable. Et puis bien sûr qu'il y ait au-delà du constat de pouvoir amener une vision, une projection et les étapes aussi pour les attendre. Donc, c'est vraiment en cela qu'au fur et à mesure de mes expériences, j'ai pu être écoutée, mais véritablement écoutée.
- Speaker #0
D'accord, parce que tu t'étais préparée, parce que, d'une certaine manière, tu pouvais aussi démontrer ta compétence ?
- Speaker #1
Oui, exactement.
- Speaker #0
Oui, à t'écouter, la question de la compétence revient souvent, c'est quelque chose d'important pour toi ?
- Speaker #1
Je pense, je pense, c'est ce qui a fait aussi que j'ai pu progresser au niveau de l'entreprise, puisqu'on me reconnaît pour cela, pour mon implication, la franchise et la curiosité. et surtout d'amener de la qualité dans tout ce que je fais et d'y aller coûte que coûte.
- Speaker #0
Je rebondis sur ce mot de curiosité. On arrive du coup vers un sujet qui a dû titiller beaucoup ta curiosité. On va parler un petit peu plus d'innovation, de technologie. Justement, dans la transformation digitale et dans l'intelligence artificielle, qu'est-ce qui te fascine le plus ?
- Speaker #1
Alors moi, ce qui me fascine, c'est surtout de pouvoir faire le lien entre des problématiques métiers et de pouvoir jouer avec toute la palette technologique qui puisse exister et c'est d'être ce trait d'union. à pouvoir composer avec tout ça et surtout de pouvoir interpréter. Et j'adore cette dualité qui est de se dire, j'ai une problématique métier, comment est-ce que je peux diminuer des points d'attrition, comment je peux faciliter la vie au quotidien des entreprises et de pouvoir m'appuyer sur toute ma connaissance digitale et d'aller piquer à droite et à gauche. les bonnes solutions pour résoudre la problématique et d'obtenir la fin de la satisfaction. Et ça, pour moi, c'est le meilleur gain.
- Speaker #0
On présente souvent l'IA comme un outil d'efficacité, mais toi, tu y vois un levier d'intelligence collective. Qu'est-ce que ça change dans ta manière de la concevoir et de la déployer ?
- Speaker #1
Alors déjà, ne serait-ce qu'au-delà de déployer, concevoir, c'est déjà d'avoir une vision. Parce que l'IA, c'est vrai qu'on en parle depuis des années. Je connaissais déjà l'IA avant, avant que ça fasse le buzz, parce que c'est quand même une vieille technologie, même si on essaye de croire qu'elle est récente. Mais c'est surtout que ce que je constate, c'est qu'il y a une accélération de la communication au niveau de l'IA, mais souvent sur le prisme uniquement technologique. De cette course à toujours mieux. que tel IA, que l'autre, et comment je peux, etc. Mais on oublie que c'est une technologie, ce n'est qu'un moyen informatique puissant, mais un moyen informatique. Sauf qu'un moyen reste un moyen, mais comme tout projet de transformation digitale, dans le sens où, à la base, il y a une problématique métier au sein des entreprises. Et donc ça, moi, ça se traduit dans le cadre de la vision. Donc j'essaye de remettre un petit peu ce baromètre. Au niveau de l'IA, qu'est-ce qu'il y a ? L'IA, aujourd'hui, il faut avant tout que ce soit un projet d'entreprise et global, qu'il y ait vraiment une volonté au niveau de l'entreprise, que ce ne soit pas juste quelques personnes au sein de l'entreprise qui veulent mettre l'IA parce que tout le monde veut l'IA dans son entreprise. Sauf que si on met l'IA, c'est que véritablement on a identifié qu'il y avait des problématiques qui étaient extrêmement importantes, structurantes pour l'entreprise. et de voir véritablement s'il y a un meilleur chemin pour répondre à ce besoin-là. Mais ce n'est pas une fin en soi, l'IA. Et donc c'est vraiment pour ça que je parle d'intelligence collective, parce que ça regroupe finalement plusieurs directions au sein d'une entreprise. Pas uniquement l'informatique, et en premier lieu, surtout pas l'informatique. En premier lieu, c'est avant tout des personnes qui travaillent au quotidien et qui vivent les process de une certaine manière, etc. et qui vont exprimer leur gêne au quotidien. Et ensuite, une traduction d'un point de vue informatique et si l'IA est efficiente pour résoudre ce besoin-là.
- Speaker #0
Oui, finalement, à t'écouter, ça me fait penser à plein d'autres thématiques en entreprise. qui n'ont rien à voir avec l'IA, mais c'est toujours la même chose, il y a une injonction quelque part, il faut. Alors oui, il faut utiliser l'IA parce que sinon on va être dépassé, de même qu'on va dire il faut remettre l'humain au cœur des préoccupations, mais après on va le faire d'une manière pour moi qui ne sonne pas juste, en se concentrant sur l'outil par exemple avec l'IA, mais en oubliant tout ce que ça peut avoir comme intérêt. ou pas. Et c'est pareil pour l'humain, en fait. Comme c'est souvent sur une base d'injonction, souvent vis-à-vis d'ailleurs d'une image extérieure, ça ne se traduit pas réellement par une véritable avancée. C'est pour ça que je le perçois.
- Speaker #1
Oui, c'est d'ailleurs pour ça que les constats sont qu'il y a un certain nombre de projets d'IA, une grande majorité, qui ne vont pas jusqu'au bout. Parce qu'il n'y a pas une fédération en amont. Un sponsor puissant côté métier aussi, qui pose les vraies problématiques, ce qui est important pour l'entreprise, ce qui est stratégique.
- Speaker #0
Complètement. Et tu parles d'une IA inclusive et pragmatique. Qu'est-ce que ça veut dire pour toi concrètement ?
- Speaker #1
Inclusive déjà, c'est que l'IA, comme je le disais, ce n'est qu'une technologie parmi tant d'autres. Et qu'elle doit être au service de l'humain. Donc pour moi déjà, c'est ça, ça commence par là. Et puis aussi, c'est de ne pas faire une surenchère de l'IA. Parce qu'on voudrait lui donner des... Des coups de baguette magiques et cette fameuse IA comme quoi ça va être la révolution, elle sait tout faire, etc. Il y a de la surpromesse aussi dans ce qu'on voit en termes de communication. Donc il faut rester raisonnable et raisonner aussi par rapport à l'IA. Et puis également, c'est d'avoir une responsabilisation par rapport à l'IA puisqu'il y a des enjeux importants quand on commence à intégrer de l'IA au sein des entreprises, ne serait-ce que la sécurisation au niveau des données. Et c'est d'autant plus un sujet quand on est au niveau des entreprises, puisque la donnée c'est de la propriété intellectuelle au niveau des entreprises. Et puis il y a une responsabilisation sur l'utilisation de l'IA. Aujourd'hui on voit aussi beaucoup de shadow IA au sein des entreprises. Pourquoi ? Parce que beaucoup d'entre nous, on a découvert l'IA par des applications grand public. Et que finalement, on a tendance à utiliser ces usages grand public pour des usages d'entreprise. Or, ce sont des usages qui sont complètement différents, et niveau de sécurité aussi associé sont différents.
- Speaker #0
Dans ton quotidien professionnel, comment tu fais pour garder une place à l'humain dans un univers qui est quand même obsédé par la performance ?
- Speaker #1
Déjà, c'est de faire confiance à ses équipes, ce n'est pas toujours évident. Quand on est manager, c'est surtout de savoir du coup s'entourer et puis aussi c'est de se dire on n'a pas forcément aussi toutes les compétences, de pouvoir s'appuyer sur vraiment les personnes et de partager ensemble un dispositif avec des KPI mesurables etc. où chacun peut également mesurer l'état d'avancement aussi de son travail et la progression que l'on a ensemble. Donc pour moi c'est vraiment important aussi qu'au niveau de l'équipe, il s'approprie complètement aussi l'activité de l'équipe. Et que ce ne soit pas moi uniquement qui relève les compteurs, etc.
- Speaker #0
Et malgré ce fonctionnement KPI, chiffré, etc., tu arrives à garder une dimension humaine ?
- Speaker #1
Oui, j'essaie. J'essaie vraiment toujours de garder de la proximité avec les équipes. Parce que pour moi, la communication, elle est essentielle. Si on ne maintient pas une communication au niveau des équipes, il y a un point de rupture. Et donc, ce qui fait qu'il y a beaucoup de non-dits, etc., qu'on n'est plus en capacité de pouvoir décrypter. Et ça, je trouve que c'est bien dommage. Parce que finalement, après, on est face à des situations potentiellement que l'on découvre. Alors qu'on aurait pu les détecter bien avant en instaurant une communication et pouvoir remédier, mettre en place des actions.
- Speaker #0
Je reviens un peu sur le côté femme. Alors j'en ai déjà parlé tout à l'heure, mais je vais essayer de compléter un petit peu. Et là, c'est plus spécifiquement dans la tech, mes questions. J'imagine que la tech et l'IA en particulier, ce sont des domaines assez masculins quand même.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Est-ce que le fait d'être une femme, ça change quelque chose dans les discussions, dans les décisions ?
- Speaker #1
Alors, je ne sais pas au niveau des discussions, mais je dirais que les femmes, on a peut-être une approche un peu différente que les hommes. Que ce soit au niveau de l'IA ou d'autres sujets technologiques, où on y amène aussi peut-être une approche avec plus de sensibilité, beaucoup plus d'émotion, également qu'au niveau des hommes. Donc je dirais que c'est peut-être plus à ce niveau-là.
- Speaker #0
D'accord. Petit intermède dans cet épisode pour vous dire qu'on reprend l'enregistrement avec Christelle, histoire d'être complètement transparente avec vous. La nympho Christelle était malade, avait du mal à parler, puis on a préféré couper l'enregistrement pour qu'elle puisse se reposer et reprendre quelques jours plus tard. Effectivement, au niveau santé, ça va mieux. Il y a d'autres choses, mais elle vous en parlera. A la fin de l'épisode, il y aura un petit hommage pour quelqu'un qui est cher à Christelle. On va reprendre là où on en était. Ma chère Christelle, est-ce que tu as déjà eu le sentiment qu'en tant que femme, tu devais prouver plus que les autres ?
- Speaker #1
Alors oui, il y a plusieurs reprises et puis c'est même encore le cas aujourd'hui, puisque j'évolue dans un monde lighty qui est un monde particulièrement masculin. Et surtout, c'était de me dire, j'ai des doutes, est-ce que je suis bien à ma place ? Et du coup, c'est de pouvoir transformer justement ces inquiétudes, ces doutes en un moteur et de me dire, mais finalement, je ne dois pas attendre une validation ou une approbation des autres pour agir. Et c'est comme ça que j'ai pu prendre confiance de plus en plus à moi. Et puis, c'est de se dire, plus on a confiance, plus on a aussi les résultats de son travail et qui fait que Après, on a moins l'impression d'avoir besoin de se justifier.
- Speaker #0
Tu dirais que c'est quoi les leviers qui aujourd'hui te paraissent les plus puissants pour faire bouger les lignes ? Alors, je vais préciser un peu ce que je veux dire par faire bouger les lignes et je vais te laisser après aussi l'interpréter à ta façon. On est quand même sur le sujet des femmes dans la tech, donc peut-être faire bouger les lignes du côté sur l'aspect femme, féminin. Mais je te laisse aussi m'y répondre si tu le souhaites sur les aspects technologiques eux-mêmes, si tu as envie d'aller sur cette partie-là aussi.
- Speaker #1
Oui, je pense que l'on a besoin aujourd'hui, pour les femmes dans la tech, c'est d'avoir des représentations véritablement féminines, d'avoir des modèles, des personnes, des femmes qui puissent davantage s'exprimer justement sur leurs activités dans le monde de la tech et qui fait que face à cette visibilité, il y aura un élan qui sera beaucoup plus important aussi de... de prise de conscience des femmes qu'elles sont tout à fait leur place au même titre que les hommes dans ce secteur d'activité. Or aujourd'hui, ce qu'on constate, c'est finalement que les femmes s'expriment assez peu et c'est bien dommage parce que je pense qu'elles amènent une complémentarité aussi dans la tech, avec ce qui nous caractérise en tant que femmes. Et donc la visibilité, le témoignage tel qu'on le fait aujourd'hui, et puis bien sûr la formation également. Je pense qu'il est important de rassurer les femmes, de leur dire qu'elles ont les mêmes compétences et qu'elles ont les mêmes chances d'égalité également pour évoluer dans ce secteur d'activité.
- Speaker #0
Bien dit, j'ai envie de dire. Bien dit et bien sûr que je te rejoins tout à fait. C'est aussi l'objectif de ce podcast, donner la parole à des femmes. Alors pas forcément dans la tech uniquement, mais de manière générale à des femmes en tout cas. qui n'ont pas forcément l'habitude de s'exprimer beaucoup pour certaines d'entre elles.
- Speaker #1
Oui, et puis je pense, si je voulais compléter aussi ce que j'évoquais, c'est qu'on parle en effet de modèles de prise de parole des femmes, mais je pense qu'il est tout aussi important également que les hommes s'expriment sur la place de la femme également dans la tech.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Et ça, on le voit encore moins.
- Speaker #0
Oui, c'est vrai.
- Speaker #1
Ça progresse, mais il y a un travail.
- Speaker #0
Oui, tu as raison. Et de toute façon, ça ne peut être qu'un travail collectif complémentaire, puisque mes femmes sont complémentaires. Comment dire ? Effectivement, donner plus de place aux femmes parce que cette place, elle est sous-évaluée. Elle est certes effectivement insuffisante, mais effectivement, je suis d'accord avec toi, il faut que les hommes puissent s'exprimer aussi sur leur propre vécu, sur leurs propres attentes, sur la façon dont ils voient les choses pour qu'on puisse travailler ensemble et construire quelque chose. Rien avec les femmes d'un côté et les hommes de l'autre.
- Speaker #1
Oui, exactement.
- Speaker #0
Tu m'avais parlé d'un réseau JFD lorsqu'on avait échangé la première fois. Tu peux m'en parler ? Je ne sais pas si tu en fais partie ou pas, je n'avais pas noté cette information. Oui, parfait. Je veux bien que tu en parles, tu expliques ce que c'est et comment ça a un impact selon toi sur la carrière des femmes.
- Speaker #1
Oui, alors c'est vrai qu'il y a de plus en plus de réseaux féminins professionnels dans le monde de l'entrepreneuriat, donc justement qui aident les femmes à s'accomplir aussi dans des fonctions managériales et puis également dans la tech. Et j'ai rejoint le réseau féminin JFD, qui veut dire John Ford & Dersis, qui est un réseau professionnel pour des femmes qui sont engagées dans la tech. donc dans la tech mais également plus particulièrement au niveau de l'intelligence artificielle donc qui C'est un moment de communion, d'échange entre pères féminines sur différentes thématiques, sur l'évolution du marché, sur la place de la femme, et puis également des témoignages de femmes entrepreneuses dans la tech. C'est intéressant parce que c'est vraiment très ouvert, donc c'est ouvert bien sûr aux hommes, j'en parle particulièrement. mais c'est un moment de pause rien qu'à nous pour échanger très ouvertement avec des représentations de femmes par exemple qui sont issues de grands groupes du CAC 40 à différentes fonctions donc je parlais de visibilité et justement c'est un moment où on peut voir ces modèles.
- Speaker #0
Effectivement et comment est-ce qu'on y rentre dans ce réseau ?
- Speaker #1
Alors, déjà, soit par connaissance au niveau des personnes, ou il suffit simplement aussi d'adhérer à ce réseau. Donc, en fonction du profil de l'adhérent, vous avez une tarification qui est adaptée. Donc, j'engage vraiment les personnes à prendre connaissance de ce réseau-là. Voilà, et qui plus est, et Et très proche en termes de communication également dans la place de la femme et au sens aussi politique des choses. Donc c'est vraiment un engagement, l'engagement de JFD est vraiment porté au plus haut niveau de l'État aujourd'hui.
- Speaker #0
D'accord, ok. Intéressant, je mettrai les infos pour que les personnes qui écoutent puissent aller les regarder. Il y a un site internet j'imagine ?
- Speaker #1
Oui, tout à fait.
- Speaker #0
Je mettrai le lien dans les notes de l'épisode. pour que les personnes puissent aller chercher des informations plus précises si elles le souhaitent. Qu'est-ce que je voulais te demander ? Ah oui, je voulais te poser la question de la représentation géographique de ce réseau en France, c'est comment ?
- Speaker #1
Alors, il est vraiment toute métropole. Donc là, c'est... c'est vraiment possible d'y participer. Donc il y a aussi bien des événements distanciels, mais également des événements en physique. Donc c'est vraiment sur la base du volontariat. Donc il y a un calendrier, on reçoit très régulièrement des invitations et selon un certain nombre de thématiques. Donc j'ai pu faire de très belles rencontres d'ailleurs à l'occasion de ce réseau et puis de se rendre compte que finalement... Les situations que l'on peut vivre en tant que femme dans la tech, finalement, ce sont des situations que l'on retrouve en discutant avec le réseau.
- Speaker #0
Oui, ok. Très intéressant. Merci pour ce partage. Je pense que ça peut beaucoup intéresser certaines des femmes qui nous écoutent, ou des hommes aussi d'ailleurs, si on ne sait pas trop qui c'est qui écoute. Qu'est-ce que tu aurais, toi, envie de dire à une jeune femme qui débute dans la tech et qui douterait peut-être de sa légitimité ?
- Speaker #1
Je dirais qu'elle n'a pas de doute à avoir. Si elle est là, c'est qu'il y a une raison. C'est qu'en tant que telle, elle a déjà les compétences. Simplement, ce qui lui manque au démarrage, c'est l'assurance. C'est avoir la certitude d'être au bon endroit. Donc, c'est de jamais s'excuser. De pouvoir s'entourer aussi des bonnes personnes, de personnes bienveillantes. Également on parlait de modèles mais ça peut être des mentors, ça peut être vraiment des personnes qui vont pouvoir justement les aider à gagner en confiance et à effacer au fur et à mesure peut-être des croyances qui sont un peu limitantes. Donc c'est de toujours croire en soi et malgré les difficultés qu'elles pourront être amenées à rencontrer, de se dire que ce n'est qu'une étape qui les permettront de grandir par la suite. Mais qu'elles ont déjà tout en elles.
- Speaker #0
Oui. Tu as vécu la fermeture d'une start-up. Comment on vit ce genre d'épreuve quand on a porté le projet à bout de bras ?
- Speaker #1
Alors... Pour rien vous cacher, c'est difficile. C'est comme toute épreuve de la vie, ça peut être vécu initialement comme une phase d'échec, et c'est vrai qu'en France, on a souvent tendance à dire quand une expérience entrepreneuriale se termine, on ne le vit pas forcément bien. Mais maintenant, c'est aussi d'avoir cette capacité à prendre du recul, c'est de se dire, finalement, ça a été une fantastique opportunité. de pouvoir mettre à profit tout ce qu'on a pu emmagasiner dans son expérience professionnelle et puis finalement de regarder en arrière en se disant « mais voilà tout ce qu'on a réussi à faire » . Et c'est ça, je pense aussi qu'il faut en retenir, ce n'est pas forcément uniquement la finalité, mais c'est également toutes les petites victoires qu'on a pu accumuler à l'occasion de cette expérience professionnelle. Ça nous apprend aussi, ça nous révèle, puisque dans ces cas-là, il faut aussi avoir une capacité à rebondir, et puis aussi avoir beaucoup d'humilité, également. C'est de se dire, finalement, on n'est peut-être pas omniscient, on n'a peut-être pas tout le temps des super pouvoirs, etc. Mais pour autant, on a appris, et je pense que c'est peut-être ce qu'il y a de plus important, c'est d'apprendre.
- Speaker #0
Oui, j'ai l'impression d'ailleurs qu'on est un petit peu là pour ça, pour apprendre des choses tout au long de notre vie. Et qu'est-ce que ça t'a appris sur ton rapport à la résilience et puis aussi au leadership ?
- Speaker #1
C'est aussi de se dire mais finalement on ne sait pas tout. L'important c'est le collectif, c'est vraiment de bien s'entourer, d'avoir une équipe qui soit dynamique, qui soit engagée et qui avance dans le même sens. De savoir accepter l'échec aussi. Et puis de se dire à partir de ces échecs, d'en tirer des enseignements et puis de transformer ça en une énergie positive pour partir à nouveau sur des challenges. Donc c'est vraiment la résilience.
- Speaker #0
Oui, je crois que c'est le mot-clé. Quand on évolue, comme tu l'as fait pendant ce temps où tu as travaillé dans cette start-up, dans un contexte qui est quand même sous pression, incertitude, deadline, comment est-ce que tu fais ou as fait pour garder ton cap intérieur à toi ?
- Speaker #1
Alors, je dirais, moi, mon... Mon cap, mon baromètre, ce sont nécessairement les émotions. Donc voilà, de toute manière, c'est ce qui a toujours guidé mes choix et puis mes envies dans le cadre de ma carrière. Donc ça, c'est important. Et puis c'est de se dire, certes, on est start-up, il y a la pression, comme tu l'évoquais, la levée de fonds, etc. Mais il y a également à côté plein de choses formidables, qui est de se dire, j'ai cette page blanche. Finalement, il ne reste qu'à l'écrire cette page avec les personnes avec qui j'aime travailler. Et donc c'était ça aussi, ces émotions. C'est l'envie d'avancer ensemble, l'envie de créer, l'envie d'exister, l'envie de réaliser ce qu'on ne pouvait peut-être pas faire forcément dans des précédentes expériences professionnelles. Donc moi, c'est toujours ça, les émotions. Ce que j'ai à l'intérieur de moi qui fait que j'ai envie d'avancer. Et donc ça, il faut aussi savoir accepter ces émotions, les reconnaître, et puis les partager aussi quand c'est nécessaire, ne pas garder ça pour soi aussi.
- Speaker #0
Je trouve ça très beau de t'entendre dire ça pour une femme dans la tech, parce que s'il y a bien un endroit où on imagine que les émotions n'ont pas leur place, c'est bien celui-là. Évidemment, moi je milite pour... pour que les émotions aient leur place en entreprise, tout à fait comme plein d'autres choses. Donc pour toi, les émotions, c'est une force ?
- Speaker #1
Oui, et on a trop tendance, dans le milieu professionnel, à voir ça comme une faiblesse, alors que je pense qu'au contraire, on devrait lui donner une couleur positive à ses émotions, parce que déjà, ça fait partie de tout être humain. Et puis également, un être humain n'est pas toujours stable émotionnellement. Et que le partage, c'est déjà une force. Partager ses émotions, c'est déjà une force. Et puis c'est là aussi où finalement, on peut amener une intelligence collective au niveau des équipes, parce que ça amène aussi de la transparence quand on parle de ses émotions.
- Speaker #0
Oui, et alors figure-toi que je viens de faire pas mal de recherches sur ce sujet-là, parce que je suis en train d'écrire un manifeste, et dans ce manifeste, je prône des organisations. human-centric, des organisations centrées sur l'humain. Et donc j'évoque la question des émotions qui est importante pour moi. Et puis en allant faire des recherches bibliographiques pour pouvoir appuyer mes propos, j'ai vu quelque chose que j'avais dû voir il y a longtemps mais que j'avais oublié. En fait... Sans émotion, on ne peut pas prendre de décision. Il y a des recherches qui ont été faites, qui ont porté sur des personnes qui n'ont plus de capacité émotionnelle, pour des raisons de... maladie ou d'accident. Et donc, en fait, ces personnes sont incapables de prendre une décision. Elles sont dans une... En fait, elles vont...
- Speaker #1
En paralysie.
- Speaker #0
En fait, elles vont sans arrêt utiliser leur logique. Elles vont repasser tout en revue de manière très logique. Donc, cet aspect-là est encore présent. Mais il y a une incapacité à passer à l'action et à prendre une décision. Et après, il y a d'autres études qui ont renforcé ça. Donc, malheureusement, je n'ai pas retenu... les noms des différents chercheurs qui ont travaillé là-dessus, mais ils ont démontré que la décision ne peut se prendre qu'en présence d'émotions. Donc les personnes qui sont coupées de leurs émotions, pas parce qu'elles sont malades, mais parce que c'est comme ça qu'elles sont, elles ont aussi une difficulté à prendre des décisions. Donc voilà comment ramener l'émotion dans les organisations, ça, ça place, c'est même indispensable. J'ai envie d'aller sur un sujet plus autour de la transmission maintenant. En général, j'aime bien amener la conclusion de l'épisode sur des questions de transmission. Déjà, premièrement, pour toi, quand on dit « diriger autrement » , peut-être que c'est le modèle actuellement en place, qu'est-ce que ça veut dire ?
- Speaker #1
Alors déjà, diriger, je trouve que c'est un mot qui est assez fort. Moi, je dirais, je traduis plutôt mon management comme étant un accompagnement ou un révélateur, en tout cas, de potentiel. Et c'est ce que j'aime. Tu parlais de human-centric. Moi c'est vrai que le management, je le vois qu'au travers de mon équipe, la performance que je peux avoir ou les résultats que je peux avoir, je les dois surtout à chaque personne qui compose mes équipes. Et c'est la réussite de chacun qui fait que je vais réussir. Donc c'est vraiment comme ça que je considère aussi diriger autrement. Donc pour moi, c'est véritablement amener toutes les personnes qui travaillent avec moi dans une direction qui est partagée communément, qui est comprise aussi, où chacun sait qu'il a un rôle à jouer et qu'il est une partie de la réponse. donc je ne suis que vraiment la personne qui finalement va pouvoir dessiner ce chemin, mais que le chemin final, il est construit ensemble.
- Speaker #0
J'aime bien cette notion de révélatrice que tu évoques, plus pour révéler les autres que pour, effectivement, diriger. Après, diriger au sens de direction, ça peut avoir un certain intérêt aussi.
- Speaker #1
Très top-down, c'est pour ça que je suis très sensible aux directions. Mais moi, j'aime particulièrement les personnes qui ont des parcours non rectilignes, parce que je trouve qu'ils sont remplis rempli d'une richesse importante qui ne soupçonne pas nécessairement. Et ça, c'est ce que j'aime ressentir chez les gens. Et puis de me dire, j'ai senti ce potentiel-là. Et ma satisfaction en tant que manager, c'est de me dire, ce potentiel, je l'ai révélé. Ils prennent leur vol.
- Speaker #0
C'est joliment dit, ils prennent leur vol. Et quelle vision du futur du leadership te donne à toi de l'espoir aujourd'hui ?
- Speaker #1
Déjà, c'est qu'on... On voit par rapport à des modèles de management historiques, etc., qu'il y a des nouveaux modèles qui se construisent, qui sont beaucoup plus horizontaux, où justement la place du collectif est beaucoup plus importante, où il y a une autonomie, la diversité, où justement on laisse plus de place à la personnalité, aux soft skills aussi de chacune des personnes. Par contre, c'est en effet une évolution. Ce n'est pas encore la majorité. Mais c'est de se dire que chacun à notre niveau, en tout cas, on peut faire évoluer ça dans ce sens.
- Speaker #0
Et je finis avec une question autour des lectures que tu as pu faire ou des ressources qui ont pu t'inspirer dans ta manière de penser le leadership ou l'innovation aussi d'ailleurs. Est-ce que tu as envie de partager quelque chose à ce sujet ?
- Speaker #1
Alors, pour tout dire, je ne suis pas une lectrice des livres sur le management, sur le leadership, etc. ... Moi je fais beaucoup confiance à l'expérience, au ressenti, à chaque individu. Donc ça c'est plutôt sur cet aspect management. Ensuite au niveau de la tech, pour moi le meilleur des livres c'est d'avoir un esprit qui reste ouvert, continuellement auprès des experts, de poser des questions, de reformuler, de creuser. Et c'est comme ça qu'on se fait aussi son propre avis et moi c'est comme ça que j'ai construit ma culture. informatique puisque je le rappelle initialement je suis j'ai absolument pas suivi des études informatiques je suis une scientifique à la base voilà donc mais c'est vraiment au contact des autres donc vraiment d'avoir cette ouverture d'esprit et puis après si je devais dire ce qui découvre l'intelligence artificielle il ya des des livres de un petit peu de vulgarisation où je dirais plutôt de premier pas dans la compréhension de l'intelligence artificielle qui sont assez intéressants, que j'adore d'en écouter. Pourquoi ? Parce que c'est une personne qui est reconnue dans le monde de l'intelligence artificielle et pour autant qui n'a absolument pas la langue de bois, qui occupe des fonctions très importantes. dans le domaine de l'IA qui est Luc Julia, qui a fait des masterclass aussi auprès des étudiants. Et j'aime beaucoup parce que finalement, même si c'est une personne sachante et reconnue dans l'intelligence artificielle, néanmoins, il n'hésite pas à avoir aussi un esprit critique par rapport aussi à ces technologies-là. Et puis également, le monde tel qu'il évolue aujourd'hui avec ces technologies, ces dernières années, avec le buzz que l'on connaît.
- Speaker #0
Merci Christelle. Cette conversation, elle nous montre qu'on peut faire de la technologie un terrain d'humanité et puis du leadership une aventure qui est profondément vivante. Merci pour ta contribution.
- Speaker #1
Merci beaucoup. Et puis, si tu me permets, Marie-Laure, je voudrais juste terminer cette prise de parole. Je suis très, très fière d'avoir participé à ce blog et je voudrais rendre hommage à une personne qui m'est chère. qui nous a quitté il y a peu de temps, il y a moins d'une semaine. Une femme entrepreneur dans la tech, qui pour moi représente la résilience et le courage. Elle s'appelle Natacha Zé. Je n'invite personne, mais également à prendre connaissance de ce qu'elle a pu mettre en place. Parce que pour moi, c'est une source d'inspiration. J'ai travaillé à ses côtés pendant deux ans. Je l'ai connue il y a dix ans. Je n'ai pas hésité à faire appel à elle quand j'ai eu besoin d'être épaulée dans des domaines de spécialité qui n'étaient pas le mien. Et au-delà de ses compétences, c'est une personne qui était d'une telle richesse et justement une capacité de bienveillante vers les gens. Et qui pourrait être une vraie leader. Voilà. Merci.
- Speaker #0
Merci Christelle pour cet hommage. Tu me diras ce que je peux mettre dans les notes pour les personnes qui souhaiteraient aller voir ce qu'elle a fait. On est de tout cœur avec toi Christelle.
- Speaker #1
Merci beaucoup. Merci Marie-Laure d'avoir mis en place ce blog. Parce que justement quand je parlais de visibilité des femmes dans la tech, tu en fais partie.
- Speaker #0
Merci Christelle, avec plaisir.