- Speaker #0
Bonjour et bienvenue sur le podcast Liberté d'être femme, leadership, sororité et pouvoir intérieur. Je suis Marie-Laure Isette, fondatrice de l'entreprise H&J Intelligence. J'y travaille avec des femmes leaders que j'accompagne à travers du coaching, des conférences et des événements autour du leadership féminin. Dans ce podcast, je rencontre des femmes absolument extraordinaires, comme vous j'en suis sûre, qui sont managers, dirigeantes et qui nous partagent leurs réflexions, leurs doutes et leur victoire sur leur chemin vers un leadership plus humain et plus épanouissant. Ensemble, on va explorer et creuser ce que cela signifie vraiment de réussir tout en restant fidèle à nous-mêmes, comment est-ce qu'on peut réconcilier ambition et bien-être, et surtout comment, et cela me tient particulièrement à cœur, on peut contribuer à une sororité qui nous élève toutes. Je vous invite à nous rejoindre dans cette aventure, à puiser dans ces témoignages inspirants, ce dont vous avez besoin pour tracer votre propre chemin. et incarner pleinement votre authenticité.
- Speaker #1
Le sujet du leadership, c'est au cœur de mes accompagnements, à la fois de mon propre côté, pour ma posture à moi d'accompagnante, et c'est quelque chose que je transmets auprès des personnes que j'accompagne. Donc je les aide à travailler sur leur posture de leader. Et comme c'est quelque chose qui n'est pas évident, je trouve à définir... à expliquer et à travailler. Ce n'est pas décrit dans les livres, en tout cas pas de la manière dont moi je le comprends et je le perçois. Alors je vous ai concocté une mini-formation qui est complètement offerte, qui porte sur le leadership, qui est destiné aux femmes et aux hommes leaders et qui s'appelle Devenez un ou une leader inspirant, inspirante et authentique J'aborde ce sujet de Builderships aux différents angles, pas forcément habituels, à savoir la reconnexion au corps et aux émotions, la vulnérabilité, mais aussi les mécanismes de défense que je vous apprends à repérer, à observer chez vous. Donc si cette mini-formation vous intéresse, il suffit de cliquer sur le lien que je mets dans la description de l'épisode et vous aurez simplement à rentrer votre adresse email pour recevoir immédiatement le lien avec les quatre vidéos. que je vous invite donc à découvrir. Bonjour Nathalie, bienvenue sur le podcast. Je suis très très contente de t'accueillir ici cet après-midi dans mon salon virtuel.
- Speaker #2
Merci, bonjour
- Speaker #1
Marie-Laure. Et puis je propose que tu te présentes pour commencer, histoire qu'on sache qui tu es.
- Speaker #2
D'accord, très bien. Je suis contente aussi de pouvoir échanger avec toi cet après-midi. Alors qui je suis ? Je suis une femme de 56 ans, entrepreneuse depuis 14 ans. J'ai un BTS de compta et depuis peu, j'ai un master en dirigeant des entreprises. Ça fait 14 ans que je gère une agence de service à la personne. Et puis depuis 8 ans, j'en ai une deuxième. Je m'ennuyais avec la première, alors tant qu'à faire, j'en ai fait une deuxième. C'était tout simplement pourquoi la deuxième ? Parce que ça répondait à un besoin sur un secteur géographique que je connais particulièrement bien. Et je me suis dit, bon, allez, on sait faire sur celui-ci, on va faire sur un deuxième. Donc, service à la personne. On intervient au domicile des gens qui ont besoin de services, de prestations pour améliorer leur quotidien. Tout simplement.
- Speaker #1
Ok, donc tu as parlé de ton parcours de formation à l'origine. Et puis, avant de devenir gérante de ces agences, qu'est-ce que tu as fait entre les deux ?
- Speaker #2
J'ai commencé ma carrière en tant qu'assistante comptable dans une petite agence qui vendait des vêtements sur Strasbourg. Ensuite, au bout d'un an, je me suis très vite ennuyée, je suis partie. Et puis, j'ai passé quelques années dans différentes sociétés. Jusqu'à arriver dans une société Xerox, un vendeur de copieurs, dans laquelle j'ai vraiment eu une révélation. Parce que mes collaborateurs de l'époque venaient souvent me parler. J'avais un poste entre les salariés et la direction en tant que comptable, puis ensuite responsable administrative. Et là, j'ai appris beaucoup. J'ai appris beaucoup du dirigeant qui était très très fort en… en commerce, j'ai humainement beaucoup appris parce que les gens venaient souvent me parler de leurs problématiques que j'essayais de résoudre ou une problématique même, surtout peut-être même professionnelle entre la direction et les employés. Et ensuite, j'ai viré vers un secteur un peu plus social, une société qui accueillait pendant les saisons chaudes, parce qu'on parle de jardiniers, des personnes en insertion, des gens très loin de l'emploi, qui, pendant six ou huit mois, étaient en insertion. On leur apprenait à se lever le matin pour aller travailler, d'être assidus, d'apprendre. d'avoir confiance en soi, d'avoir confiance en leurs responsables. Et petit à petit, grâce à cette société dans laquelle je suis restée deux ans, j'ai eu ce goût du social. Je ne m'y sentais plus bien. Je pense que j'avais fait mon temps et la preuve en est, c'est que suite à une petite annonce à laquelle j'ai répondu, j'ai bifurqué vers les services à la personne. Je n'étais pas du tout prête à créer une agence, mais l'opportunité était là. arrivé à moi et je me suis dit mais tu es plus bien là où tu es, j'étais en burn out en fait dans cette boîte. L'opportunité est là pour pouvoir créer quelque chose, tu aimes faire ça, tu sais faire. Enfin, je me suis lancé un super défi et je me suis lancée là-dedans sans vraiment savoir où je mettais vraiment les pieds. En même temps, il y a 14 ans, les services à la personne n'étaient pas aussi déployés que maintenant. Donc j'avais vraiment tout à faire mais ça j'ai compris qu'après. Je me suis focalisée dans mon job et j'avais tout à faire. Je n'avais pas de salarié, je n'avais pas de client. Il fallait tout monter et je m'y suis mis vraiment à fond. D'autant plus que je n'allais pas bien dans cette autre boîte, donc je l'ai quittée. Le patron de cette autre boîte, pour vous dire, il m'a dit bon vent quand je suis partie. Autant quand je suis arrivée dans cette boîte, il était bien en peine administratif et j'avais tout remonté. Il m'a dit bon vent. Il n'a jamais eu le courage de m'envoyer une lettre de licenciement avec le texte qui allait bien dessus, parce que j'avais demandé à partir, parce que lui me licencie. Il m'a envoyé une soie blanche en recommandé.
- Speaker #1
C'est un acte original.
- Speaker #2
Oui, très fort le monsieur. Et il disait à ses collègues, de toute façon, son truc, elle ne va jamais le réussir. Donc voilà.
- Speaker #1
Donc, tu es partie avec de beaux encouragements, ce que je vois.
- Speaker #2
C'est ça. Mais voilà, ça, ça m'encourage d'autant plus à pouvoir me renforcer dans ma décision. Je dis là, tu crois vraiment que je ne vais pas y arriver ? Eh bien, attends.
- Speaker #1
OK, donc il y avait un challenge supplémentaire pour toi.
- Speaker #2
C'est ça. C'était les petits challenges. Voilà, c'était juste la petite anecdote. Mais pour en revenir à ce challenge, je me suis moi-même lancée. Je me suis mise à la recherche de salariés, à la recherche de clients. J'ai fait beaucoup, beaucoup de prospection. Et à partir de là, ça a pris et j'étais super enthousiaste. Et le fait de signer des contrats, le fait d'embaucher des gens, de les mettre en relation, ça m'encouragait à aller vers l'avant. Plus je m'en souviens, plus ça me donnait du peps.
- Speaker #1
D'accord, ok. Et quand je t'entends parler, là, depuis le début de ta présentation, j'ai l'impression que le côté humain ressort beaucoup dans tout ce que tu dis, que ça a beaucoup de sens pour toi. comment ça se passe quand du jour au lendemain on se retrouve à devoir gérer une structure je sais pas société peut-être pas le terme exact parce que ce sont des agences mais en tout cas toi tu dis que tu es entrepreneuse donc à gérer une entreprise à devoir recruter tu l'avais déjà fait ça va oui oui oui j'avais quand même
- Speaker #2
un peu bourlingué avant, en tant que comptable, tu fais un peu de RH, tu fais un petit peu, enfin, je faisais un petit peu tout dans les petites structures et c'était ma volonté de rentrer dans des structures de taille humaine qui m'a permis, en fait, de pouvoir toucher un petit peu à tous les services et ne pas rentrer dans une grande structure où tu es vraiment mis dans des cases avec une tâche précise et on n'en sort pas. Moi, j'aime bien la variété et c'est ce qui m'a donné l'expérience que j'ai et qui m'a donné la plus grande J'ai eu la faculté de pouvoir gérer ma boîte comptable, gérance, RH. La dernière boîte que j'ai faite, j'ai beaucoup appris en commercial. J'ai mis tout ça en action. Et petit à petit, j'ai monté mon portefeuille de salariés. Donc, un, deux, trois, quatre, voilà. On en est à 95 à l'heure actuelle, salariés. Et puis, les clients, au fur et à mesure, j'ai prospecté, je me suis formée de plus en plus de manière personnelle. à l'approche des difficultés que chaque personne pouvait rencontrer au sein de son foyer. Et c'est comme ça que j'ai pu avancer et monter les deux agences que j'ai à l'heure actuelle.
- Speaker #1
Donc, ce sont des agences AZAE. Il y a une structure mère au-dessus. Comment est-ce que c'est organisé ?
- Speaker #2
Alors, je suis associée avec le siège, donc la société mère, on va dire. Et au sein du groupe, il y a deux structures juridiques. Vous avez les structures juridiques comme la mienne. J'ai un RC propre à ma structure. J'ai un mandat de gérance et j'ai total pouvoir sur la manière dont je veux gérer ma boîte, dans la légalité, bien évidemment. Parallèlement à ça, vous avez d'autres agences AZAE qui sont gérées par un directeur ou une directrice qui sont eux-mêmes gérées par un directeur de région.
- Speaker #1
D'accord, donc ils n'ont pas la même indépendance que toi.
- Speaker #2
C'est ça. Moi, j'ai vraiment totale autonomie pour pouvoir gérer mon équipe, dans la mesure où, évidemment, ça fonctionne bien. Du coup, le siège me laisse tranquille. Et le siège me vient en support dans tout ce qui est logistique, en compta, en juridique, en paye, en informatique. Jamais j'aurais pu mener de front tout ça si je n'avais pas eu cette assistance technique et logistique à côté.
- Speaker #1
C'était effectivement ma question suivante que tu devances, dont tu me parles d'une aide. Mais est-ce qu'il y avait aussi une aide pour le côté création, puisque création d'entreprise, c'était quelque chose de nouveau pour toi ? Est-ce qu'il y avait un support dans cette partie-là aussi ?
- Speaker #2
Alors, juridiquement parlant ?
- Speaker #1
Moi, je pense plutôt pas tellement… De manière générale ?
- Speaker #2
Oui,
- Speaker #1
de manière… De manière générale et stratégique ?
- Speaker #2
Non, pas spécialement. Pas spécialement ? Non, pas spécialement. Non, non. Je me suis structurée toute seule, je me suis organisée toute seule. Si je pouvais, si j'avais besoin plutôt, j'allais voir les… collègues d'autres agences, puisque nous sommes sectorisés et dans notre département, il y en a quelques-unes des agences. Mais non, j'ai beaucoup travaillé seule. J'ai essayé des choses qui fonctionnaient, d'autres qui ne fonctionnaient pas, donc on revient, etc. Mais non, je pense que je n'avais pas eu besoin vraiment spécialement de... d'aide extérieure en termes d'organisation pour pouvoir monter la boîte. Quand je dis monter la boîte, ce n'est pas le côté juridique. Ça, c'est effectivement pas dans mes cordes, mais en termes d'organisation, j'avais suffisamment d'expérience antérieure pour pouvoir le faire. Et je travaille beaucoup au feeling aussi.
- Speaker #1
Feeling, ambition ?
- Speaker #2
Exactement.
- Speaker #1
Un petit côté filant qui commence à ressortir ?
- Speaker #2
Oui, oui. Il est complètement fermé, il ne décroche pas un sourire. Mon défi, c'est quoi ? C'est de le faire sourire, en fait. Essayer d'apporter un peu de légèreté dans sa vie, puisque c'est mon job d'apporter de la légèreté dans la vie des gens. Et ça, c'était mon défi.
- Speaker #1
C'était ton défi. Comment se déroule une journée typique dans ton rôle de gérante aujourd'hui, du coup, de deux structures différentes ?
- Speaker #2
Alors, je voyage beaucoup. Je suis rarement deux jours de suite dans la même structure. Quand j'arrive, c'est toujours avec un grand sourire et un grand bonjour pour tester un petit peu le peps des équipes. Et puis, si j'ai un bonjour qui est vraiment désastreux en retour, je vais voir la collaboratrice et je lui demande qu'est-ce qui ne va pas ou qu'est-ce qui va pour avoir un retour plus ou moins agréable. Et puis, voilà. Je désamorce si je suis en capacité de le faire. En tous les cas, je lui apporte de l'attention. Parce que pour moi, c'est très important de considérer mes collaborateurs ou mes collaboratrices et d'avoir un retour si jamais quelque chose ne va pas. Et ensuite, je leur accorde du temps. Du temps, on fait un débrief sur ce qui s'est passé, sur ce qu'ils envisagent de faire dans les jours à venir. Et puis régulièrement, on a des petites réunions qui permettent de faire le point sur la situation. et des points plus précis quand il y a une problématique. En tous les cas, tous les matins, c'est la météo de chacun.
- Speaker #1
La météo.
- Speaker #2
Voilà.
- Speaker #1
Ça fait partie des valeurs que tu cherches à transmettre à tes employés ?
- Speaker #2
Oui, complètement. La considération des uns et des autres. Mes collaborateurs, en fait, forment une équipe. Pour moi, l'équipe a un poids beaucoup plus lourd que la notion de groupe. Une équipe échange, collabore. C'est du travail soutenu, enfin les uns soutiennent les autres quand il y a une situation plus ou moins délicate. Et les relations font qu'il y a beaucoup d'échanges entre les différents services.
- Speaker #1
Pas trop cloisonnés, alors ?
- Speaker #2
Non, surtout pas. Et quand bien même, le midi, on va manger ensemble et puis on va pouvoir aussi discuter, soit privé, soit professionnel. Le fait de se retrouver ensemble quand je suis dans l'agence, c'est important aussi. On est des petites, des mini-familles, on peut dire ça comme ça.
- Speaker #1
Et c'est quoi les défis auxquels tu fais face maintenant, que ça fait 14 ans que tu t'es lancée dans cette aventure, que c'est bien installé, que tu as deux agences ? Qu'est-ce que... Tu parlais de t'ennuyer. Tu me l'as dit deux fois. Je m'ennuyais, j'échangeais, je m'ennuyais, j'écris une deuxième agence. Aujourd'hui, est-ce qu'il y a encore de l'ennui ? Et puis, quels sont les défis auxquels tu fais face ?
- Speaker #2
Je ne m'ennuie jamais.
- Speaker #1
Tu ne m'ennuies jamais.
- Speaker #2
Surtout, ne pas s'ennuyer. Non, je ne m'ennuie pas. J'aime la nouveauté et l'innovation. Et je me rends compte que c'est très important pour des équipes d'apporter de la nouveauté justement pour que mes équipes elles-mêmes ne s'ennuient pas et ne rentrent pas dans un... quotidien où on perd la réalité du terrain et la réalité de la vie. Et moi, mon défi en tant que dirigeante à l'heure actuelle, c'est de veiller à cela et de l'apporter, par exemple, une nouvelle prestation. Donc, il va falloir la diffuser, la présenter aux bénéficiaires, l'organiser ou organiser une sortie spécifique pour nos personnes âgées. les sortir elles-mêmes de leur domicile et de les faire se rencontrer entre elles. Donc, ça donne un petit peps comme ça, de temps en temps, autant aux bénéficiaires qu'aux collaborateurs, parce qu'il faut organiser ces petites sorties. Il faut prévoir et organiser et la mise en place des nouvelles activités qu'on peut leur proposer. Ça, c'est hyper important.
- Speaker #1
C'est possible aujourd'hui d'innover dans le domaine des services à la personne ? Il y a de quoi faire ?
- Speaker #2
en proposant des nouveaux services. Oui, je vais leur proposer pour 2025, pour te dire ce qu'il y a au menu de 2025, il y a des cours de pilates qu'on va leur proposer en agence. On va les chercher chez eux, on va les ramener en agence, on aura un prof de pilates qui va les faire un petit peu bouger ou une chanteuse qui va pouvoir soit les amener à chanter ou à créer des poèmes. ou elle va tout simplement lire des comptes. L'idée, c'est de rassembler les gens pour les sortir de leur isolement.
- Speaker #1
Donc, j'ai l'impression qu'il y a un... Ça,
- Speaker #2
c'est tout à fait...
- Speaker #1
Oui, presque associatif, là, finalement, dans ce que tu me décris. Ça ressemble à ce qui pourrait être fait...
- Speaker #2
Oui,
- Speaker #1
oui. On sort du contexte... Parce que les services à la personne classiques que vous proposez, c'est quoi ? C'est de l'aide au ménage ? Qu'est-ce que vous avez comme service ?
- Speaker #2
Alors, ça démarre par l'aide au ménage, puis on passe à en... par les courses, préparation de repas. Et ça va jusqu'à la toilette d'une personne qui est alitée, son transfert, ses promenades, les douches, les toilettes, des choses comme ça.
- Speaker #1
OK.
- Speaker #2
Et c'est accompagné chez le coiffeur, chez le médecin. Voilà. C'est de la garde d'enfants, que ce soit un nourrisson ou un enfant de 10-12 ans qui a besoin d'aide au devoir, ça en fait également.
- Speaker #1
OK. Ce n'est pas spécifique aux personnes âgées. Vous avez différents...
- Speaker #2
On fait plus du début de la vie jusqu'à la fin de la vie. Et là, notre objectif 2025, c'est de lutter contre l'isolement de la personne âgée. Alors, tu parlais d'associatifs. Oui, sauf que dans les associations, les gens y vont s'ils ont la possibilité d'y aller, la possibilité de se déplacer. Nous, notre ambition, c'est de pouvoir aller chercher ces gens isolés, isolés parce qu'ils n'ont pas les moyens de se déplacer. Ils sont en fauteuil roulant ou n'osent pas sortir. C'est plus bon âge. Je suis trop vieux pour ça. Non, non, on va aller les chercher. Et on va leur montrer qu'ils sont encore capables de pouvoir assister à différentes animations et ne pas rester tout seul chez eux.
- Speaker #1
C'est quelque chose, donc tu dis, qui est vraiment nouveau pour vous, qui est nouveau dans le secteur. Ça ne se pratique pas ailleurs ?
- Speaker #2
Non, c'est quand même assez nouveau. Comme on dit, c'est mettre en avant le lien social. C'était quelque chose qui vient de nous être proposé. Maintenant, créer du lien social, à nous, dirigeants de SAP, de savoir ce qu'on va y mettre dans le lien social.
- Speaker #1
Oui, effectivement. Je trouve que ça me fait penser à toute cette période Covid où on a souffert. On a souffert au niveau du lien social. Qu'est-ce que ça a eu comme impact sur vous ? Comment ça s'est passé ? Et comment vous en êtes sortis ?
- Speaker #2
Alors l'impact était violent, puisque spontané, immédiat. La première des choses, c'était de rassurer l'ensemble des salariés et de leur dire ce qu'on allait faire. Rester dans l'incertitude était insupportable pour tous. Donc on les a rassurés par rapport à ça. On a stoppé tout ce qui était ménage, puisque ça, c'était franchement pas d'urgence vitale. Et on s'est organisé pour continuer à maintenir la prestation auprès des personnes dépendantes. Parce qu'elles-mêmes étaient coupées de leur propre famille. Donc la grosse difficulté à l'époque, qui nous paraît tellement banale à l'heure actuelle, c'était de trouver des masques et des gants pour protéger nos personnes. Là, j'ai couru dans tous les sens pour en trouver. C'était la guerre aux gants et aux masques. Une fois cette problématique résolue, on a réussi, avec beaucoup de communication, à faire comprendre aux gens qu'on pouvait de nouveau rentrer chez eux. et reprendre notre rythme de vie petit à petit après le confinement. Mais en tous les cas, on a vraiment continué à assurer les prestations aux personnes qui en avaient le plus besoin.
- Speaker #1
Il y avait de l'inquiétude chez ces personnes ?
- Speaker #2
Oui, d'autant plus que certains étaient en boucle sur des chaînes d'information et ça les confortait bien dans une peur incroyable. Donc, il fallait désamorcer ça. Et les seules relations que les gens avaient, c'était soit le téléphone, soit les visites de nos auxiliaires de vie. Donc vraiment, on pouvait leur tirer notre chapeau parce qu'elles ont continué à assumer, elles ont compris quel était leur métier et que leur métier avait une importance extrême. Et ça les valorisait parce qu'en fait, tu me parlais de défis tout à l'heure, je pense que mon premier défi, c'est de faire connaître notre métier de service à la personne. Il est méconnu, il est dévalorisé par certaines personnes parce qu'elles ne le connaissent pas. Mais si je peux faire témoigner des auxiliaires de vie et qu'elles parlent de leur métier, ça donne envie de pratiquer ce métier parce qu'elles le font avec beaucoup d'humour. Pour pouvoir pratiquer un métier pareil, il faut savoir donner de soi, il faut avoir de l'empathie, il faut surtout aimer l'humain.
- Speaker #1
Oui, on y revient à cette notion du bain, effectivement.
- Speaker #2
Oui.
- Speaker #1
Qu'est-ce que ça a eu comme impact ensuite sur l'après-Covid, sur ce que vous avez vécu ?
- Speaker #2
En fait, j'avais une équipe de collaboratrices autour de moi, compétentes et soudées. Donc, ma manière d'aborder ma stratégie de management a porté ses fruits, parce que tout le monde était au rendez-vous. Et le matin, on était tous en télétravail, bien évidemment. on se donnait rendez-vous et on était toutes connectées en visio. Et tout le monde était au rendez-vous. Et on se préoccupait de la santé morale des unes et des autres parce qu'on a eu une pression extrêmement forte. Je n'ai jamais passé autant de temps au téléphone. Je passais entre 8 et 10 heures de temps par jour au téléphone à cette période-là.
- Speaker #1
Donc,
- Speaker #2
pour nous, c'était une période hyper intense.
- Speaker #1
Oui. Et tu dis que la laboratrice, ce sont essentiellement des femmes autour de toi ?
- Speaker #2
J'ai un homme.
- Speaker #1
Un homme, ok.
- Speaker #2
J'ai un homme qui depuis a bien évolué, parce que j'aime faire évoluer les gens. J'ai une équipe relativement jeune autour de moi. Et le seul homme que nous avons est rentré en 2019 en apprentissage et est là depuis 2022-2023 responsable de secteur.
- Speaker #1
D'accord, ok. Et alors, ça se passe comment de travailler dans un milieu, pour le coup, très très féminin ? En tout cas au niveau des salariés.
- Speaker #2
Les actifs, oui. J'aime l'authenticité. Et les gens doivent être comme ils sont. Doivent aimer travailler en équipe. Doivent rentrer dans le moule, même si je n'aime pas rentrer dans des cases, mais rentrer dans le moule de notre philosophie de travail en équipe. C'est-à-dire que s'il y a quelque chose qui ne va pas, on se le dit. avec la forme. Quand tout va bien, ça va bien aussi. Il n'y a pas d'ambiguïté. Et à partir de là, ça fonctionne. Quelqu'un qui ne rentre pas dans cette philosophie d'authenticité se sent mal à l'aise. On vient de le vivre. Il se sent mal à l'aise et ne reste pas.
- Speaker #1
Tu veux dire quelqu'un qui porterait un masque, qui ne serait pas… Oui, ça ne passe pas.
- Speaker #2
Ça ne passe pas. On est cash, on est authentique. En tous les cas, je m'en suis rendu compte. Et quand il y a quelque chose qui ne fonctionne pas, ça ressort. Et on est lucide. Et puis, on fait avec de telle sorte que ça rentre dans les clous.
- Speaker #1
C'est quelque chose auquel tu arrives à prêter attention, enfin, quand tu arrives à t'en rendre compte, quand tu recrutes.
- Speaker #2
Oui. Oui. Alors, des fois, on se fait blouser, quand même. Il y en a qui sont très champions dans l'histoire. Mais au bout de quelque temps, on s'en rend compte et on voit que ça ne va pas fonctionner. Comme dit, je travaille beaucoup sur mon intuition, sur mon ressenti. Et j'ai ma responsable RH qui est jeune, puisqu'elle pourrait être ma fille. Et je la forme vraiment à... avoir ce ressenti-là. Ça ne veut pas dire qu'on se fait avoir, mais c'est quelque chose quand on le ressent et qu'on ressent les choses toutes les deux de la même manière, on se dit qu'on n'y va pas.
- Speaker #1
Donc toi, tu n'as pas peur de dire haut et fort que tu utilises ton intuition. Comment ça se passe ? Est-ce que c'est quelque chose que tu vois aussi autour de toi dans d'autres personnes qui peut-être ont des... des personnes qui occupent un poste similaire au tien, est-ce que tu as l'impression que ces personnes font aussi appel à leur intuition ou c'est quelque chose qui t'est propre ?
- Speaker #2
Non, j'ai rencontré des gens qui travaillent aussi à l'intuition. Il y a des gens qui travaillent avec sans forcément s'en rendre compte. Je ressens que… Oui, mais c'est de l'intuition ce que tu ressens. Quand il est aussi spontané, c'est de l'intuition. Et oui. Oui, oui, certaines personnes qui font le même métier que moi dans d'autres agences peuvent aussi travailler avec le ressenti. Pour moi, c'est quelque chose d'assez fort et d'important.
- Speaker #1
J'aimerais bien aller sur la question du leadership. On a navigué autour pour l'instant, sans utiliser ce terme-là. Je ne sais pas comment toi tu vois le leadership, comment tu le définis, parce que tu veux tenter une définition.
- Speaker #2
La définition du leadership, je posais la question, est-ce qu'on l'est, est-ce qu'on le devient, est-ce que ça s'apprend ? Moi, je pense qu'on a un peu des deux. On a ça en soi, en tous les cas. Moi, très jeune, j'ai senti que j'étais capable de manager des gens et les gens étaient capables de venir se confier à moi. Mais au-delà de ça, un leadership pour moi, c'est gagner la confiance de ses collaborateurs ou ses collaboratrices. Et ça se gagne en leur montrant qu'on est capable d'eux, ça sert, de gagner la confiance des gens par notre qualité de travail, par notre relationnel, notre écoute, et par le fait qu'on peut donner notre confiance dans les gens. Ma manière de voir le management, c'est former les gens et leur donner une certaine latitude d'autonomie. pour qu'elles puissent avoir toutes les manettes en main pour pouvoir travailler dans de bonnes conditions. Donner toute la latitude d'intervenir sans interférer à partir du moment où c'est bien fait. Mais en tous les cas, je leur donne tout ce qu'il faut pour pouvoir être autonome dans leur job.
- Speaker #1
Qu'est-ce que tu aurais envie de transmettre aux jeunes femmes aujourd'hui comme message concernant ça ? concernant le leadership des jeunes femmes qui peut-être sont jeunes managers ou alors aimeraient le devenir et puis n'osent pas. Qu'est-ce que tu aurais envie de leur dire ?
- Speaker #2
De croire en leur potentiel. Si elles le sentent, il faut le faire. Il faut aller jusqu'au bout. Il faut développer ce côté de communication, savoir communiquer. Parce que tout est dans la parole, en fait. On peut dire la même chose de manière tellement différente, mais quand on y met la forme… pour atteindre son objectif, ça fonctionne. Et croire en soi et ne pas se laisser déstabiliser par des gens qui, eux-mêmes, ont peur. Ne pas écouter leur peur. Ne pas écouter les nôtres aussi parce qu'on n'est pas invasifs. Ne pas écouter ses peurs et avancer avec prudence, malgré tout. C'est pas jeter dans la gueule d'Oléo. Garder l'esprit ouvert, ouvert à la nouveauté, ouvert à ce qui se fait, à ce qu'on pourrait faire et ne pas hésiter à créer.
- Speaker #1
Et puis, est-ce que toi, tu as des envies d'évoluer ? Tu dis 56 ans, tu as peut-être encore envie de tenter quelque chose de nouveau ? Tu as des idées en tête ?
- Speaker #2
Oui, oui, oui. C'est d'innover, effectivement, de mettre en place ces nouvelles... ces nouvelles prestations, d'ouvrir une annexe à une des agences à une trentaine de kilomètres. de là où nous sommes.
- Speaker #0
et justement pour répondre à une problématique humaine d'un secteur géographique sur lequel j'habite. Et ensuite, tout en faisant ça, je délègue de plus en plus, je forme mes premières collaboratrices à prendre la suite, petit à petit. Pour moi, c'est hyper important de transmettre le savoir. Et je me destine à faire autre chose, toujours avec l'humain.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Voilà. J'ai démarré il y a deux ans une formation somato-émotionnelle que je veux finir. J'ai dû l'interrompre pour pouvoir passer mon master là. Et je compte bien reprendre cette formation qui est une approche différente de l'humain. que c'est résoudre la problématique physique qu'ils ont en mettant en évidence leurs émotions bloquantes.
- Speaker #1
D'accord, donc là, on se rejoint. Moi qui suis coach holistique, je travaille avec le corps et les émotions.
- Speaker #0
Ah bah oui, complètement.
- Speaker #1
Effectivement, je vois. Donc, ce serait pour on va dire, toi être dans l'accompagnement, c'est ça ? Ou alors, ce serait autre chose ?
- Speaker #0
C'est plutôt de la thérapie, c'est plutôt libérer le corps des douleurs qu'il ressent suite à une émotion qui n'a pas été évacuée, qui n'a pas été comprise ou même qui n'est même pas connue.
- Speaker #1
D'accord, je vois bien. Donc effectivement, côté thérapeute, c'est ça ?
- Speaker #0
Complètement.
- Speaker #1
Ok, voilà une nouvelle belle perspective d'évolution. Écoute, je te remercie Nathalie d'être venue partager ta vision du management, de l'entrepreneuriat et du leadership sur le podcast. Ça m'a fait plaisir de te l'avoir proposé. Et je ne doute pas que ça va inspirer de nombreuses femmes et puis certainement des hommes aussi. C'est le but.
- Speaker #0
Très bien.
- Speaker #1
À bientôt Nathalie.
- Speaker #0
À bientôt Marie-Laure.