- Speaker #0
Bienvenue dans Liberté d'être femme, leadership, sororité et pouvoir intérieur, le podcast qui donne la parole aux femmes leaders pour explorer leurs défis, leurs réussites, mais aussi leur vision du leadership féminin. Je suis Marie-Laure Hisette, docteure en physique, coach certifié, et j'accompagne des entreprises à révéler et à renforcer le leadership authentique de leur talent féminin. Si vous êtes curieux ou curieuse d'en savoir plus, rendez-vous sur mon profil LinkedIn pour découvrir comment j'apporte ma contribution sur ces sujets. Et maintenant... Place à l'épisode ! Dorith, je suis vraiment très heureuse et super touchée, vraiment profondément, et c'est très sincère que tu sois là avec moi aujourd'hui.
- Speaker #1
Merci, c'est très gentil, merci de m'avoir invitée.
- Speaker #0
Avec plaisir, ça me fait vraiment chaud au cœur. Et j'ai plein de questions, comme je te le disais, j'en ai énormément. Après, on va se laisser guider aussi par ce qui vient, mais mon objectif vraiment avec toi, c'est de découvrir et de faire découvrir aux personnes qui vont écouter qui tu es, toi, vraiment. au-delà de ton histoire, sur laquelle on reviendra aussi au fur et à mesure des questions. Mais voilà, j'ai vraiment envie d'aller creuser et de découvrir qui tu es en profondeur.
- Speaker #1
Écoute, je me réjouis. On va passer un super moment ensemble, ça va être cool.
- Speaker #0
Voilà, puis écoute, je suis coach, donc je pose des questions. Je ne vais pas te coacher non plus en live, le but, ce n'est pas ça. Mais tu verras que mes questions sont peut-être différentes de celles qu'une journaliste poserait.
- Speaker #1
J'aime bien, ça veut dire que tu as une approche un peu psychologue, un peu développement personnel. Ça, c'est des axes que je kiffe en plus, donc ça va être stylé.
- Speaker #0
Ok, super. J'aimerais bien commencer par une petite mise en perspective avant qu'on commence à rentrer dans le feu de mes questions. Si je te demandais, c'est quoi le mot ou l'idée qui résume ton parcours à ce stade de ta vie ? Qu'est-ce qui te viendrait en tête ?
- Speaker #1
Un peu imprévue parce que tout ce qui m'arrive aujourd'hui, c'est un peu du hasard. Donc, je dirais imprévue, franchement. Un mot et une idée, c'est réussir à saisir les opportunités quand elles se présentent. Ouais. Je dirais ça.
- Speaker #0
Ok, intéressant. C'est intéressant cette histoire d'opportunité. J'ai vu un post l'autre jour, je ne sais même plus qui le disait, mais qui parlait des voitures rouges. qui disait qu'on ne fait pas forcément attention, on ne voit pas les voitures rouges, mais si on commence à en parler, là, tout à l'heure, quand tu vas sortir pour aller à Paris, peut-être que tu vas remarquer, tu repenseras à moi et tu vas me maudire, tu vas regarder et tu vas voir qu'il y a beaucoup plus de voitures rouges que ce qu'on pensait.
- Speaker #1
Je ferai attention, vas-y.
- Speaker #0
Et écoute, l'autre jour, après avoir lu poste, j'ai fait attention à la même chose, et je me suis rendue compte qu'il y avait, quand je l'ai envoyé, peut-être une sur cinq, et je n'imaginais pas qu'il y en avait autant. Pourquoi je parle des voitures rouges ? C'est parce qu'en fait, c'est le même principe avec les opportunités qu'on ne voit pas. C'était le sujet du poste. La personne disait qu'en fait, des opportunités, on en a plein autour de nous, mais comme les voitures rouges, on ne les voit pas. Et si on se met à être attentif ou attentive, on va commencer à les voir. Peut-être que toi, tu les vois particulièrement, ces opportunités, maintenant ?
- Speaker #1
Oui, franchement, aujourd'hui, je me rends compte de la chance que j'ai de tout ce qui m'arrive. Mais c'est vrai qu'à l'époque, C'était plutôt du désespoir qui m'a attiré vers des opportunités parce que je cherchais un boulot. Et du coup, c'est pour ça que je parle beaucoup d'imprévus et de hasard. Et ça m'a amené sur LinkedIn. Donc, j'ai su voir qu'il y avait une chance à prendre. Et j'ai su avoir cette intelligence-là aussi. Je pense qu'il y a des occasions peut-être qui se présentent. pas toujours plusieurs fois dans la vie et il faut être vraiment au bon endroit au bon moment et j'ai eu cette chance là peut-être que si aujourd'hui j'avais été dans le même contexte bah ça n'aurait pas fonctionné parce que les planètes sont pas alignées pareil et sur linkedin c'est de la vaisselle pardon et ouais non je suis enfin je pense qu'aujourd'hui franchement si Il s'agissait de rechercher un CDI sur LinkedIn et tout, comme l'histoire que j'ai vécue, dont si tu veux, on parlera avec plaisir. Je ne pense pas que ça fonctionnerait autant que ça a fonctionné à l'époque, parce qu'aujourd'hui, il y a plus de créateurs de contenu. Parce que, je ne sais pas, peut-être aussi, j'avais une liberté de ton à l'époque aussi, honnêtement, que je n'ai plus aujourd'hui. Aujourd'hui, je fais plus attention à comment je parle, pour peut-être moins blesser certaines personnes, etc. Avant, j'étais plus dans le truc de moins nuancer mes propos, tout ça. Donc, c'est pour ça, je pense que parfois, on a tendance à procrastiner, à se dire Ouais, mais ce n'est pas grave. Si je n'arrive pas à saisir l'opportunité maintenant, je le ferai plus tard. Eh bien, pas forcément. Peut-être que c'est le moment quand c'est le moment, parce que les planètes, elles sont vraiment alignées pour. Mais peut-être que si tu t'y prends plus tard, ça ne sera vraiment pas le même contexte. Donc, je pense que parfois, il faut aussi un peu se faire confiance, un peu se faire violence et y aller. Oui,
- Speaker #0
je rebondis sur un truc. que tu as dit aujourd'hui, mes propos sont peut-être un peu plus nuancés, est-ce qu'on a l'impression qu'aujourd'hui tu es moins dans l'authenticité ?
- Speaker #1
Bah non, mais en fait, là, tu sais, moi, j'ai un Google Keep où j'ai plein de postes que j'ai écrits d'avance, que généralement, d'ailleurs, je n'utilise jamais parce qu'à chaque fois que je les relis, je les trouve nuls. Donc du coup, à chaque fois, quand je publie sur LinkedIn, je publie des postes que j'ai écrits en last minute. Et dans ce Google Keep, il y a aussi des anciens postes que j'ai publiés il y a un an, il y a deux ans, il y a trois ans sur LinkedIn. Et des fois, j'en relis et je me dis, mais t'es... incroyablement ouf d'avoir publié ça et jamais de ma vie je me verrais republier ça je me trouve dur dans mes mots je me trouve ça fonctionnait très bien pourtant mais je sais pas ça me ressemble ça ressemble plus à l'énergie à l'image que j'ai envie de transmettre aujourd'hui je pense pas que je sois moins authentique je pense que je me suis assagie et que je suis plus en paix avec moi même que j'ai peut-être moins de colère aussi parce que je me rendais pas forcément compte mais Je ne sais pas, je trouve que j'étais très très tranchée dans mes mots quand j'ai commencé sur LinkedIn. Et c'est vrai que ça pouvait peut-être blesser certaines personnes. Et c'est vrai que c'est des choses que je ne considérais pas forcément. J'étais vraiment dans le truc marketing de me dire, de toute façon, tu ne peux pas nuancer un poste. Et si les gens ont envie de se faire une idée de toi sur ce poste, tant pis et tout. Et c'est vrai que maintenant, j'évite quand même de me dire que ça... peut générer un malentendu auprès des gens, surtout qu'en plus, ce n'est peut-être pas l'idée que j'ai envie de faire passer. Après, c'est vrai que la vie de créateur de contenu, ce n'est pas très dur. Ce n'est pas très dur, le lapsus, c'est marrant. Ce n'est pas très facile. Ce n'est pas très facile parce que tu as toujours l'équilibre à trouver entre le message que tu veux transmettre, la façon dont tu vas le transmettre. Est-ce que c'est suffisamment radical pour ne pas que ce soit chiant, mais en même temps ? Si tu veux pas blesser des gens, il faut pas que ça soit non plus trop radical. Donc c'est vrai que cet équilibre, j'essaye de plus aller vers ça aujourd'hui. Mais c'est vrai qu'avant, non. Avant, j'y allais et je m'en foutais, en fait. Mais je pense que j'ai juste grandi et c'est cool.
- Speaker #0
Ouais, ouais, c'est bien d'évoluer. C'est le but. Tu me parlais de développement personnel. On vit des transformations et c'est bien. Mais alors, tu as parlé de colère. Et j'avais prévu de t'en parler justement. Alors c'était pour la fin, mais ce n'est pas grave, je vais le dire maintenant du coup. Je voulais te lire un passage très court d'un livre de Gloria Steinem. Son livre, c'est Actions scandaleuses et rébellions quotidiennes Et en fait, c'est un recensement de différents textes qu'elle a écrits dans les années 60, 70 et un peu après aussi. Et elle a un texte qui s'appelle Sororité Et dedans, elle dit En ce qui me concerne, je peux maintenant commencer à accueillir la colère. et à l'utiliser de façon constructive, là où autrefois je l'aurais refoulée, où je l'aurais laissée s'envenimer et se transformer en culpabilité, ou couvée en vue d'une explosion destructrice. Avant que je te demande ton avis là-dessus, je vais te dire comment moi je l'ai vécu. Il y a quelques temps, je me suis rendue compte que j'avais quand même énormément de colère en moi. Alors il y a de la colère qui m'appartient, qui est liée à mon propre histoire. beaucoup de prise de conscience, mais il y a aussi de la colère qui vient quand je lis, par exemple, des livres féministes, et que je vois des histoires, des statistiques, des vécus de personnes, ça me met dans une colère, parfois terrible, et j'ai l'impression qu'on est nombreuses, et peut-être nombreuses, peu importe, à passer par ce stade-là, et à un moment, j'ai pris conscience, comme elle le dit, que cette colère, en fait, elle pouvait avoir un... Il fallait que je l'accueille déjà pour commencer, plutôt qu'en tant que coach qui travaille sur les émotions. Et puis ensuite, que ça me reconnectait à mon pouvoir intérieur et que ça me donnait aussi de l'énergie créatrice. Je voulais avoir ton ressenti à toi, puisque justement tu as évoqué la colère, tu es passée visiblement par ce stade-là aussi.
- Speaker #1
En fait, moi je suis quelqu'un de très dual et avec beaucoup d'ambivalence, c'est-à-dire que je ne suis jamais en colère. Quand je disais que j'étais en colère sur LinkedIn il y a quelques années, c'était dans le ton. C'est-à-dire que j'étais un peu volontairement dans la provoque. Mais c'était un peu... Je ne sais pas comment dire. Je pouvais effectivement être indignée des sujets de société et le transmettre. Mais je n'étais pas à ruminer quelque chose. Et ce n'était pas une colère qui était là au quotidien. Je n'ai jamais été comme ça. Et je vais te donner un... Un exemple qui prouve la dualité, c'est que j'étais mariée pendant 8 ans, et la personne avec qui j'étais mariée m'a dit mais ça fait 8 ans qu'on est ensemble, je ne t'ai jamais vue en colère Autre exemple qui prouve la dualité, c'est que je suis allée voir une psy, et j'ai fait un test que tu connais peut-être, qui s'appelle le test de Jung. Et du coup, ça te dit ton pourcentage d'enfants intérieurs. Si ton enfant peureux, il est faible, élevé. Si ton enfant sain, il est faible, élevé. Enfant protecteur, faible, élevé, etc. Et il y a l'enfant furieux. L'enfant furieux était extrêmement élevé. Ma psy qui me connaissait depuis un moment m'a dit En fait, vous, vous n'êtes jamais en colère, mais vous avez toujours une colère immense à l'intérieur de vous. Et c'est vrai que moi, j'ai une gestion un peu compliquée de mes émotions, c'est que je ne suis jamais en colère. Je suis hyper pragmatique. En fait, j'étais journaliste avant d'être journaliste. C'est-à-dire que j'ai une approche très factuelle des choses. Pour moi, il y a des émotions qui ne méritent pas d'être attardées si ce n'est pas constructif, et si ce n'est pas... Ouais, si ce n'est pas constructif, s'il n'y a pas une solution, une amélioration qui est possible. Et tu vois, par exemple, tous les drames qui se passent tous les jours, forcément, évidemment, que ce soit l'affaire Pellico, que ce soit plein de choses... même politique, etc. Bien évidemment que j'ai conscience que c'est pas normal et qu'il faut lutter contre ça. Mais pour moi, la colère n'est pas la solution pour. Et en fait, j'ai tendance vraiment à être toujours, tu vois, dans... Est-ce que ça mérite, dans le sens où est-ce que ça va faire avancer le truc ? Bah du coup, si c'est pas le cas, je vais essayer d'apporter ma contribution autrement. Peut-être faire un poste, peut-être... J'en sais rien. Moi, si j'ai des contacts qui sont pour, je vais essayer de contacter les gens pour. Par exemple, j'ai une copine, il n'y a pas longtemps, elle m'a présenté une jeune fille qui s'appelle Shakiba, qui vient d'Afghanistan, qui a vécu vraiment des choses très, très, très compliquées. Et je ne vais pas passer une heure à me lamenter sur son sort. Je vais essayer d'être dans la construction. Je vais essayer de la connecter avec des gens que je connais, qui peuvent l'accompagner, qui peuvent l'aider. Mais je n'ai pas cette phase d'indignation, de colère, etc. Donc, je ne dis pas que c'est bien. Je ne dis pas que c'est sain d'être comme ça. Mais c'est vrai que moi, j'ai un détachement émotionnel qui est immense. Après, je pense que c'est beaucoup dû aussi à mon vécu. Mais je suis quelqu'un d'ultra pragmatique. Il y a trois personnes ces six derniers mois qui m'ont dit que j'étais une stoïcienne. Ça me fait rire. Mais je pense qu'effectivement, c'est ce qui me correspond le mieux.
- Speaker #0
On ne va pas faire un cours de façon coaching maintenant, mais effectivement, ce que tu me décris, de toute façon, c'est un comportement humain, puisque chacun a une enfance, et de toute façon, même si elle a l'air, entre guillemets, parfaitement normale, on a de toute façon des blessures. Elles arrivent de toute manière, même si nos parents ont cherché à faire de leur mieux. Alors quand ce n'est pas le cas, c'est encore pire. Et donc, on se construit pendant l'enfance pour faire face à ça, parce qu'en tant qu'enfant, on n'est pas armé. pouvoir gérer ça. Donc on fait ce qu'on peut et très souvent, c'est se couper de ses émotions. Voilà, c'est comme ça qu'on développe des mécanismes. Ce que tu me décris par exemple, il y a de la rationalisation dedans, il y a du jugement aussi qui porte sur les émotions, etc. Ce n'est pas mal ou bien, ça fait partie de ta construction à toi qui t'a aidé à t'en sortir quand on avait besoin et qui fait que tu es là en face de moi aujourd'hui. Donc voilà, il ne s'agit pas d'aller cracher sur cette façon de faire. Par contre, effectivement, ça ne veut pas dire que ce ne sont pas des choses qu'on peut travailler, qu'on ne peut pas parfois faire des choix différents, mais c'est ta construction à toi.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Après, c'est qualité et c'est défaut. C'est-à-dire que grâce à ça, aujourd'hui, je ne subis pas le stress dans mon taf. Je suis tout le temps dans le détachement émotionnel, je suis un peu dans ma bulle. Mais après, c'est vrai que quand je suis avec des gens qui sont hyper indignés de certaines situations, Bah, ça les met même en colère que je sois comme ça, parce qu'ils sont là en mode mais t'as pas de cœur, t'as pas d'empathie, ça te fait rien En fait, c'est pas ça, c'est qu'on est tous différents, et moi j'ai une façon différente de traiter les informations. En fait, je traite des datas, je traite pas des émotions. Après, je sais très bien que c'est dû aussi beaucoup à mon passé, mais après, moi je suis compliquée comme meuf, je sais que je suis très dans les extrêmes. C'est-à-dire que j'ai eu un passage dans ma vie quand j'étais bien plus jeune, où au contraire, j'étais tout le temps en colère de tout. Donc je pense qu'avec moi, c'est un peu tout ou rien. Soit je suis tout le temps très en colère de tout, soit je me guéris complètement. J'ai du mal à trouver l'équilibre en général. C'est comme dans les sentiments, soit je m'en fous complètement des gens ou quoi, soit vraiment j'adore. C'est compliqué d'avoir le juste milieu. Après ça, je pense que c'est beaucoup de personnes.
- Speaker #0
Ouais, et puis de toute façon, ce qu'on apprend, c'est à accueillir comment on est, pas chercher à se juger, parce que de toute façon, ça fait partie de toi. Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas un travail d'évolution que tu peux faire avec le temps, il y a des choses que tu peux faire évoluer. Mais qui tu es vraiment, ça fait partie de toi. Et même si parfois il y a des choses qu'on n'aime pas de soi, elles sont quand même là.
- Speaker #1
Moi, franchement, ça va. J'ai l'impression d'avoir atteint un peu un prime au niveau émotions qui, moi, me convient très bien, franchement. Donc après, il s'agit de s'entourer aussi des gens à qui ça convient, forcément.
- Speaker #0
Oui, la question de l'environnement, effectivement, et du choix de l'environnement, elle est essentielle. Je crois que toi, comme moi, on a fait des choix pour faire évoluer nos environnements respectifs.
- Speaker #1
Après, c'est surtout l'entourage du quotidien où c'est hyper important, en fait. C'est les gens avec qui tu bosses. Et puis, il y a des relations qui peuvent se transformer aussi parce que les gens évoluent. Bon, il y en a, c'est des causes perdues.
- Speaker #0
Oui, il y en a.
- Speaker #1
Il y en a, ils peuvent vraiment évoluer. Et puis, si deux personnes évoluent, je pense qu'elles peuvent arriver à se comprendre à des moments où peut-être elles n'avaient pas évolué ou elles ne parlaient pas forcément le même langage.
- Speaker #0
Oui, je crois que c'est très juste, effectivement. On peut être surpris aussi. Et pas avoir vu qu'une personne avait évolué, puis à un moment, on prend une conscience. C'est juste.
- Speaker #1
Oui, et puis le temps, ça aide vachement aussi.
- Speaker #0
Oui, le temps aide, effectivement. T'as pas mal d'activités différentes aujourd'hui. J'aimerais bien commencer par parler de ton nouveau média.
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Check le média.
- Speaker #1
Ouais, c'est ça.
- Speaker #0
Expliquer, c'est quoi l'histoire qui t'a amené à créer ça ?
- Speaker #1
En fait, c'était vraiment du hasard parce que moi j'ai eu un peu un petit craquage nerveux, un gros craquage nerveux en avril où je me suis barrée. Pendant un mois, j'ai quitté la France et je pensais que c'était à cause de ma vie émotionnelle. Mais en fait, c'était à cause de mon taf et je ne m'en rendais pas compte parce que je gagnais très bien ma vie à ce moment-là. Donc, quand tu gagnes bien ta vie, tu ne peux pas croire que c'est à cause de ton taf que ça ne va pas très bien. Et au final, quand je suis rentrée en France, il y a des choses qui allaient mieux, mais j'avais toujours un espèce de truc incomplet. Et vers juillet, il y a un producteur avec qui j'ai beaucoup bossé, qui s'appelle Alexandre Jourdraine, qui m'a proposé de créer un média. Donc, au début, on l'a créé ensemble. Et en fait, je ne l'aurais pas fait sans lui, franchement, parce que c'était clé en main. Et c'était... Moi, je suis quelqu'un, franchement, je sais qu'il y a plein de gens qui me glorifient sur le côté entrepreneuriat. Je suis quelqu'un d'hyper fainéant. Je suis quelqu'un qui n'aime pas bosser. Enfin, vraiment, il faut arrêter de dire la vérité sur cette histoire. Et je vais au plus simple tout le temps. Donc, avec Alex, c'était clé en main. Il a son studio dans le 16e. Il est réalisateur. Il a tout le matos. Moi, j'ai juste à venir et à faire ce que j'aime, c'est-à-dire m'asseoir et interviewer des gens. Mais j'avais la partie aussi, qui est finalement la plus dure, qui est d'attirer les talents et d'aller chercher les célébrités. Ça, c'est pas facile du tout. Mais ça m'allait, parce que j'avais pas la partie technique. Et au final... On s'est rendu compte assez vite avec Alex qu'on n'avait pas du tout les mêmes envies au niveau de lignes édito. Lui, il voulait un média qui soit très fun, très léger, et moi je voulais un média qui soit ça, mais qui soit aussi très engagé. Et du coup, je lui ai dit, en fait, pour qu'on continue à être copains, je pense que le mieux, c'est que chacun crée son média. Ça ne sert à rien de persuader l'un et l'autre de faire ce qu'on veut faire. En fait, au bout d'un moment, ça va nuire à nos relations. Donc du coup il a créé son média de son côté, moi j'ai créé le mien. Donc maintenant je suis toute seule sur le projet, donc j'ai la totale liberté de faire ce que je veux sur ça, que ce soit en termes de sujet, de personnalité, etc. Avec aussi les complications qui vont avec, parce que forcément j'ai une nouvelle logistique à trouver, en termes de lieu, etc. En termes d'équipe de tournage, de cadreur, monteur, etc. Mais ça va, franchement, ce média m'a vraiment sauvée parce que quand je l'ai créé, du coup, dès le début, même quand on était avec Alex, je me suis tout de suite rendu compte qu'en fait, le challenge, le côté stimulant, c'est ce qui me manquait. Parce que moi, franchement, mon taf, il n'est pas plein de mon taf principal, c'est d'écrire les publications LinkedIn des chefs d'entreprise. Ça gagne bien. Je gagne bien parce que le métier en général, ça dépend des gens et il ne faut pas généraliser. Mais moi, en tout cas, je gagne bien. Ça ne me prend pas non plus des masses de temps parce que maintenant, j'ai de l'expérience. Et c'est quand même valorisant d'aider des chefs d'entreprise à communiquer des choses qu'ils veulent sur les réseaux. Mais il me manquait l'humain. Et ça a été la révélation pour moi de trouver cette part d'humain avec le média, de juste écouter des gens comme Jennifer Hayash de Superbus. Plein de gens, Lisa Azuelos qui a réalisé LOL, c'est des gens qui sont très chargés en énergie, qui ont beaucoup de choses à transmettre, qui sont hyper inspirants. Et juste de les écouter et de me dire que tout ça, ça va être transmis à des gens, c'était incroyable. J'ai tout de suite compris que c'était ça que je voulais faire. Et maintenant, tout ça ligne pour moi et je trouve vachement de sens dans ce que je fais et je vais beaucoup mieux. C'est pour ça que je pense que les gens ont trop tendance à sous-estimer la place du travail dans la vie et à quel point... Des fois t'es pas heureux et tu te dis oui mais le travail c'est juste le travail. Non le travail c'est pas juste le travail. Le travail c'est toute ta vie, c'est ton quotidien du matin au soir tous les jours. Donc si t'as pas de sens dans ce que tu fais, si t'as pas un travail qui te donne envie de te lever le matin, t'as aucune raison de te lever le matin. C'est ça la réalité. En tout cas c'est ma réalité, c'est ma vérité, c'est comme ça que moi je l'ai vécu.
- Speaker #0
Oui, tu avances sur des sujets où effectivement je vais venir te chercher après, mais j'y reviendrai après sur le question du sens, parce qu'effectivement pour moi c'est essentiel, je te rejoins tout à fait. Mais avant qu'on vienne là-dessus, j'aimerais bien que tu me parles de tes sujets de prédilection. Qu'est-ce que tu aimes aborder comme sujet, alors que ce soit peut-être à travers le check le média, mais peut-être aussi d'une autre manière sur LinkedIn ?
- Speaker #1
En fait, il y a un truc drôle, c'est que depuis que j'ai 16 ans, je ne parle que des mêmes sujets, partout. Et c'est resté sur Check le Média. C'est-à-dire qu'à 16 ans, j'ai créé trois Skyblogs. Et il y avait un Skyblog artistique où je mettais les BD que je dessinais, un Skyblog où je mettais des trucs un peu plus philosophiques, un peu plus psychologiques sur la vie, et un où je racontais des chroniques humoristiques, donc plus fun. Et en fait, tout ça, je l'ai gardé sur LinkedIn, mais tout. Bon, le côté créatif, je l'avais surtout à mes débuts. Là, je l'ai un peu laissé de côté. Mais le côté un peu psychologue, de fou. Je suis tout le temps sur LinkedIn en train d'analyser la vie. Et puis le côté drôle aussi. C'est une partie qui me ressemble. Et je l'ai gardé dans le média. Moi, mon média, franchement, on rigole de ouf avec les invités. On ne se prend pas la tête. J'ai un ton qui est le même que j'interview Marlène Schiappa ou que j'interview... J'en sais rien, moi, n'importe quel chanteur ou acteur, etc. Et donc déjà, ça, c'est là. Après, le côté psychologue, il est là pour aller creuser plein de sujets qui, moi, me sont chers et qui m'ont toujours été chers, en fait. Je te jure, les skyblogs n'existent plus, mais tu vas sur mon skyblog philo, psycho. Franchement, fondamentalement, c'est beaucoup les mêmes sujets que j'aborde aujourd'hui sur LinkedIn et dans le média. C'est santé mentale. C'est le sens de la vie, c'est aussi le travail. L'entrepreneuriat à 16 ans, clairement non. Je crois que je ne savais même pas que ça existait. Aujourd'hui, il y a le volet entrepreneuriat parce que je le suis. Mais moi, les sujets qui me touchent, c'est juste les sujets humains. C'est des humains qui sont engagés, c'est essayer de faire en sorte de rendre le monde meilleur, mais d'être toujours dans la recherche de solutions. C'est-à-dire que... Moi, ça ne m'intéresse pas d'inviter des gens qui sont peut-être dans des grandes douleurs, mais sans leur proposer une solution. C'est-à-dire que, tu vois, je te donne un exemple. J'ai un format dans mon média qui s'appelle, je ne vais pas encore donner de nom à cette émission, c'est dans la rubrique Focus Travail. C'est des gens qui ont été harcelés ou qui sont harcelés dans leur travail, dans leur stage, dans leur alternance. Et en fait, ces gens-là, je pourrais juste les recevoir. Et en fait, qui m'expliquent l'enfer qu'ils ont vécu. Et je serai là à leur dire c'est terrible, c'est terrible, c'est terrible Mais pour moi, ça ne leur apporte rien à eux, ça n'apporte rien aux gens qui écoutent. Donc ce format, je le fais avec une avocate qui est là pour écouter tout ce qui se passe et qui réagit. Et aussi une militante en bien-être au travail. Le premier épisode, l'avocate, c'était Élise Fabing, qui est vraiment la star des avocats en droit du travail à Paris. Et Lorraine Lévy, qui est une amie qui cartonne de fou sur les réseaux, qui est militante en bien-être au travail. Et en fait, pour moi, ça, ça a du sens. C'est toujours d'essayer d'être constructif, de donner de la valeur aux gens. Donc moi, c'est ça, tu vois, les sujets que j'aime, c'est santé mentale, en donnant de la valeur aux gens. C'est toujours un truc à take away, tu vois, pour après gamberger, ou alors des vraies solutions, du vrai actionnable, pour après être dans l'exécution. Et du coup, aujourd'hui, l'entrepreneuriat, forcément, moi, c'est des sujets qui me parlent. Surtout la place des femmes dans l'entrepreneuriat, dans la tech, essayer toujours d'être dans l'évolution et dans la construction. Et l'impact social de fou, mais dans tous les sujets que ça englobe, que ça soit LGBT+. Là, récemment, tu vois, ce matin, on m'a proposé d'interviewer quelqu'un qui est président d'une association, entre autres... pour accompagner les personnes en fin de vie, ça peut être ça, ça peut être plein d'engagements différents, des associations qui luttent contre les violences faites aux femmes, ou alors j'essaye aussi de les avoir, l'association Les Petits Princes, qui réalise les rêves des enfants aussi, qui sont en fin de vie, malheureusement ça existe. Voilà. plein de choses pour faire en sorte que le monde soit un peu meilleur et en même temps éduquer les gens et leur donner de la pédagogie. Toujours avoir un volet constructif dans l'histoire. Et éducatif aussi.
- Speaker #0
Je te rejoins, c'est ce que j'aime bien dans ces formats d'interviews et ça peut être aussi avec plusieurs personnes effectivement, si tu le proposes. Et c'est pour ça que je ne t'ai pas lancé directement sur ton histoire. Outre le fait que tu as fait plus d'une centaine d'épisodes de podcast au moment où tu étais interviewée. De toute façon, tu l'as dit, on va quand même y venir un petit peu. Mais en fait, moi, ce qui m'intéresse, c'est d'apporter quelque chose aux personnes qui vont écouter. Alors bien sûr une histoire c'est inspirant, surtout une histoire de contes de fées comme la tienne dans le sens où ça commence mal et puis ça évolue bien. Je trouve que c'est inspirant, mais j'essaye d'y inclure des éléments où on apprend quelque chose quand on écoute, où on peut évoluer. Et après c'est vrai que faire venir en plus des experts sur tel ou tel sujet, c'est encore mieux. Parce que voilà, si c'est juste de l'écoute, tu fais une session avec quelqu'un, en individuel et tu vas pouvoir l'écouter si elle a besoin juste de parler. Mais là, on n'est pas juste pour effectivement parler de son histoire et dire à quel point ça c'est pas normal ou ça c'est triste ou ça c'est bien. C'est d'essayer d'aider des personnes à se transformer. Peut-être juste à oser, parfois. Parfois, c'est juste un déclic pour oser. Mais c'est aussi leur donner des idées. Moi, le nombre d'idées qui nous sont venues en écoutant des gens parler, c'est phénoménal.
- Speaker #1
Ah oui, mais complètement. En fait, moi, je crois profondément à la force de l'échange. Et bon, moi, je suis de Lyon, donc je suis très entêtée et je suis très souvent convaincue d'avoir la vérité universelle, on va dire ce qui est. Mais j'aime m'entourer de gens parfois qui ne pensent pas comme moi, tu vois, mais qui ne sont pas dans la confrontation. Parce que pour moi, peu importe le sujet qu'on prend, si on est dans la confrontation, si on est dans l'agressivité, le message n'y passe pas. Mais en tout cas, je crois profondément au dialogue et à l'importance de passer des messages pour... sensibiliser, éduquer, informer et aussi arriver à nous se transformer en tant qu'être, en tant que personne et avoir peut-être un spectre différent et du coup nous questionner et aussi gagner en humilité. Et ça pour moi c'est hyper important vraiment.
- Speaker #0
Oui tout à fait, je suis d'accord avec toi. Et donc ce média que tu as créé toute seule, où est-ce qu'on peut l'écouter ? Quelle forme il prend finalement ?
- Speaker #1
Sur YouTube, tu as tous les épisodes longs qui font entre 30 minutes et 1 heure, je crois, pour les plus longs à peu près. Du coup, il y a tous les extraits aussi qui sont sur Insta. Donc tout, en tapant Check le Média partout, on trouve. C'est Check, C-H-E-C-K, le Média. Sur Insta, ça cartonne. Je suis trop contente. Je l'ai créé le 19 septembre, Check le Média. Et du coup... on est à plus de 1 million de vues par mois. Donc, c'est trop cool sur Insta, sur les Reels. Et sur TikTok, j'essaie aussi de checker le média, mais je n'exploite pas trop TikTok, ça marche moins bien. Insta est beaucoup plus coopératif dans le développement du média. Et je suis contente surtout du développement dans les conditions où j'ai choisi de les faire. C'est-à-dire que moi, je suis une journaliste un peu spéciale. Dans le sens où je ne fais pas signer d'autorisation de droit à l'image à mes invités. Je suis très attachée au consentement. Je pars du principe que mes invités ne m'appartiennent pas et qu'ils peuvent retirer leur consentement à apparaître dans mon média quand ils veulent. Que pour moi, à partir du moment où tu as un conflit avec un invité, c'est que ça s'est mal passé et du coup, il n'y a pas de raison d'aller contre la volonté des gens pour ses propres intérêts parce que ce n'est pas vertueux. Donc moi, aujourd'hui, j'ai des bonnes relations avec toutes les personnes que j'ai choisi de publier dans mon média. Je suis très fière de mon casting. C'est aussi la raison pour laquelle tous mes invités publiés ont accepté de faire un cross-post. Sauf Peter Peter, que j'aime énormément, qui était mon tout premier invité, qui est un chanteur canadien. C'est juste pas dans sa ligne éditoriale de faire des cross-posts. Mais tout le monde a passé un bon moment. Et franchement, je suis très contente de ça. C'est de la confiance que mes invités me donnent. Et parce que je choisis ce que je fais de leur image. C'est-à-dire que moi j'ai des gens qui m'ont dit, et c'est dans les versions longues parce qu'ils n'ont pas de mal à ce que ça soit diffusé, sinon ils me le disent et je l'enlève. J'ai des gens qui m'ont dit des choses très dures sur leur vie.
- Speaker #0
et des choses qui auraient pu être très mal interprétées si j'avais choisi de prendre un extrait de 30 secondes, une minute, sorti hors contexte. Et je sais qu'il y a certains journalistes, surtout en démarrage, qui auraient vraiment eu peu de scrupules à prendre ces extraits-là pour justement grandir très vite. Et moi, je ne choisis que des extraits qui sont valorisants pour mes invités et des extraits qui ont été validés par eux. C'est-à-dire que je leur envoie toujours avant de publier chaque extrait. Et ça m'est déjà arrivé que j'ai mes invités qui me disent Ah bah non, aucun problème pour la version longue, mais là, sortie du contexte, c'est juste que tu peux enlever ce passage de l'extrait, sinon l'extrait en lui-même est super, pas de souci, je le fais. Et c'est ça qui fait que je suis aussi fière de la façon dont ils se développent. C'est pas 3 millions de vues en faisant n'importe quoi, n'importe comment, avec n'importe qui. C'est vraiment 3 millions de vues en respectant les gens. Et ça, franchement, je suis contente et je suis fière.
- Speaker #1
Oui, tu as des valeurs et tu cherches à les injecter dans ton média.
- Speaker #0
Après, ça pour moi, c'est juste de l'intelligence. Pour moi, tu es un imbécile si tu as une pensée court terme, parce que les gens après, ils te font une image de merde. Tu n'as plus personne qui vient te voir, ou alors tu n'as que des gens que personne ne veut inviter et qui ne sont pas intéressants. Donc, si tu veux perdurer dans le milieu, il faut que tu respectes les gens. Le bouche à oreille, il va hyper vite, tout le monde se connaît.
- Speaker #1
C'est clair, c'est clair. Et puis, quand on démarre, il y a de la concurrence. Il faut vraiment, pour moi, les valeurs d'authenticité, de respect sont nécessaires pour pouvoir se distinguer dans la masse des médias qui justement ne le sont pas.
- Speaker #0
Ouais, de fou. En tout cas, moi, c'est mes valeurs à moi. Ça, c'est pas négociable. De toute façon, ça ne peut qu'être apprécié par les gens. Après, si moi, ça doit me freiner dans ma croissance, c'est pas grave. Franchement, ça mettra plus de temps. Mais il se trouve que c'est pas le cas. Ça fonctionne comme ça, donc tant mieux.
- Speaker #1
Donc voilà, check le média de toute façon, je mettrai les liens dans la description de la vidéo et de l'épisode. Je voulais revenir, j'avais une question parce que tu as parlé tout à l'heure un peu rapidement du fait que tu écrivais les posts de LinkedIn pour les dirigeants, donc ghostwriters, je sais pas si on dit comme ça en traduisant en anglais.
- Speaker #0
Ouais, c'est ça.
- Speaker #1
On va le faire, de toute façon. Ça fait quoi d'écrire pour quelqu'un d'autre ?
- Speaker #0
Franchement, au début, c'était impressionnant parce que... En tout cas, moi, je me mettais beaucoup de pression. Je me disais, oh là là, mais tu as quand même la réputation d'un chef d'entreprise dans tes mains. Tu as la réputation de sa boîte. Il faut que tu fasses attention, etc. Et au final, je me rends compte qu'il faut que je me fasse confiance dans mes capacités de psychologue. En fait... Être ghostwriter, ça demande beaucoup plus des capacités de psychologue que des capacités d'écriture. Et moi, je les ai depuis toute petite, limite. Je suis la psy de tous mes potes. J'ai écrit je ne sais combien de textos de rupture à la place de mes copines. Et j'arrive à comprendre ce que les gens pensent, veulent transmettre, veulent passer comme message. Et ça, c'est une grande capacité que j'ai toujours eue, mais vraiment toujours. Et du coup, pour moi, c'est assez facile, en fait. Avec le temps, la pression a disparu. Je connais mon travail, j'ai vu les résultats que j'ai réussi à atteindre. Et surtout, il n'y a pas mort d'homme. Si jamais, admettons, à un moment, je me trompe dans l'intention de mon client, dans le poste que je rédige, il me le dit et je rectifie. Mais c'est vrai qu'au début, j'avais beaucoup peur de décevoir mes clients. J'avais aussi beaucoup de choses à leur prouver, à me prouver à moi-même, ce qui est normal quand tu débutes, mais c'était beaucoup d'égo. Une fois que tu te détaches un peu de ça, ça va. Mais non, franchement, moi, aujourd'hui, c'est quelque chose qui me prend très peu de temps. Quand j'ai commencé, je pouvais mettre une heure à écrire un poste. Maintenant, je ne m'en cache pas, je ne vais pas survendre quelque chose que je fais. Je mets entre 5 et 10 minutes à écrire un poste parce que c'est très rapide. Au même titre que... Quand j'ai commencé le journalisme, c'était pour BFM au début, je pouvais mettre 5 heures à écrire une chronique. Maintenant, mes interviews, maintenant je suis plus chroniqueuse, maintenant j'anime. Et maintenant je ne suis plus en télé aussi, c'est différent. Mais maintenant, une interview, c'est tellement rapide et je peux te l'écrire dans n'importe quelle condition. Je vais t'écrire la moitié dans mon lit la veille, l'autre moitié je te l'écris dans le RER. Non mais vraiment, parce que je sais exactement où chercher l'information, je sais quelle information... J'ai besoin, je sais ce que je veux transmettre, je sais où chercher. Du coup, c'est facile. Aujourd'hui, pour moi, j'ai des automatismes et je gagne un temps incroyable et beaucoup d'énergie aussi.
- Speaker #1
Je me considère comme intuitive, d'ailleurs je me définis comme coach intuitive. Et parfois, c'était le cas pour toi, tout d'un coup, je suis dans mon lit, et en train d'essayer de dormir, ou en pleine nuit je me réveille, et c'est là qu'il y a des questions qui arrivent, donc je me dépêche de les écrire. Ou comme je te l'ai raconté quand je t'ai contactée, c'est dans ma voiture que j'ai énormément d'idées. Et c'est dans ma voiture que j'ai eu l'idée de te demander si tu voulais... Et que j'avais tout le texte que je t'ai écrit qui se déroulait dans ma tête et il a fallu que je me dépêche de rentrer pour l'écrire. Donc,
- Speaker #0
ça part. Ouais, c'est des fuites durantes. Ouais, après, quand tu es quelqu'un qui fonctionne à l'instant, et aux énergies, c'est beaucoup comme ça, je pense.
- Speaker #1
C'est ça. Et c'est pratique parce que ça fait gagner du temps, mais ça n'arrive pas toujours au bon moment.
- Speaker #0
Ouais, et puis parfois, vraiment, c'est un peu même des pensées intrusives. Faut que tu sois tout de suite dispo pour prendre des notes, etc. Et tu te dis, si tu rates le coche de l'ère créative, est-ce qu'elle va revenir ? Oui,
- Speaker #1
parfois oui, parfois non.
- Speaker #0
C'est chiant. Parfois c'est chiant.
- Speaker #1
Parfois c'est chiant. Mais alors, comment ça s'est passé, cette histoire d'être ghostwriters ? Comment était la genèse de cette histoire ?
- Speaker #0
C'est que du hasard en fait, ça part de là. C'est que moi je cherchais un CDI, ça ne marchait pas sur les sites de recherche d'emploi. Du coup, je n'avais pas essayé LinkedIn. J'arrive dessus, au moins réseau patriarcal de droite, un peu la flemme. Et je me suis dit, vas-y, sois authentique, sois toi-même, ne triche pas. C'est ce que j'ai fait. J'ai fait un poste au bout d'un mois où j'ai parlé des tatouages en milieu professionnel. J'ai dit qu'on s'en fout qu'un candidat ait des tatouages, des cheveux colorés, des piercings. Ce qui compte, c'est les compétences, le savoir-être et le potentiel d'un candidat et pas l'apparence. Poste à 2 millions de vues, 23 000 likes et j'ai reçu plus de 200 propositions d'emploi. Et c'est là que tout change, parce que je suis contactée par BFM Business pour être chroniqueuse à la télé, je suis contactée par une agence d'influenceurs LinkedIn. par la branche pro du groupe Albain Michel, qui s'appelle Viber, pour écrire un livre sur LinkedIn.
- Speaker #1
On va y venir, regarde.
- Speaker #0
T'as mon livre ? Incroyable !
- Speaker #1
Ça va,
- Speaker #0
t'aimes bien pour l'instant ?
- Speaker #1
Ouais, ouais, bah écoute, c'est mes questions d'après, donc on va rentrer sur l'histoire et puis après on pourra aller dessus.
- Speaker #0
Et du coup, au bout de trois mois, je passe de zéro à 30 000 abonnés et je me dis, vas-y, arrête le salariat, deviens entrepreneuse. Et je réfléchis à ce que je sais faire, ce que je veux faire. Je vois qu'il y a un métier qui est tendance, c'est le ghostwriting. Je me dis que ça me correspond, que j'ai la bonne audience pour ça, parce que j'apprends à ce moment-là que 95% de mon audience, c'est des chefs d'entreprise, des DRH. Je sais que c'est eux qui ont l'argent. Je me dis qu'il y a un truc à faire et que c'est la cible, que j'ai des choses à leur apporter. Donc, je décide d'écrire leur post LinkedIn. Et au bout d'un mois, ça cartonne déjà. À mon premier mois d'entrepreneuriat, je fais 14 000 de CA. Et ça a tout de suite marché parce qu'en fait, mon public, mon audience était déjà là. Et moi, j'ai choisi le bon produit, un produit où j'avais des compétences reconnues. Parce que quand les gens voient que toutes les semaines, quasiment... tu fais des postes à un million de vues pour toi, ils se disent que tu peux le faire pour eux. Donc la preuve sociale était déjà là. Eux, ils ont besoin de valoriser l'image de leur entreprise. Et puis moi, j'avais un côté attachant aussi auprès de mon public, parce qu'à ce moment-là, je partageais beaucoup mon histoire, parce que personne ne la connaissait. Donc forcément, tout le monde me découvrait à ce moment-là. Il y avait le côté nouveauté, il y avait beaucoup de choses aussi qui ont fait que ça a fonctionné tout de suite, très vite. Et ça a continué comme ça jusqu'à aujourd'hui. Sauf qu'aujourd'hui, c'est moi qui décide de... Je continue toujours à le faire. Mais là où le ghostwriting, c'était peut-être 100%. Ça n'a jamais été 100% de mon activité, parce que j'ai toujours fait de la formation d'Indien, j'ai toujours fait à droite à gauche des conférences, etc. Mais on va dire là où le ghostwriting, c'était 90% de mon activité, aujourd'hui, je fais en sorte que ça soit plutôt 30% et que mon média, ça soit du 70%. Oui. Mais ça, c'est aussi parce que je suis libre financièrement. J'ai acheté ma baraque, je n'ai pas de crédit, je n'ai pas de loyer, je fais ce que je veux.
- Speaker #1
Le média, il te rapporte de l'argent ?
- Speaker #0
Oui, parce que j'ai la chance que BPI France me fasse confiance. Je les aime d'amour, vraiment, ils sont trop cools. Ils sponsorisent la rubrique entrepreneuriat de mon média. Donc, ça me rapporte de l'argent. Pas autant que le ghostwriting, forcément, mais ça me rapporte de l'argent. Et l'idée dans le nouveau business model, c'est que... c'est de faire sponsoriser chaque rubrique. Donc là, du coup, il en reste trois à sponsoriser, la rubrique santé mentale, la rubrique impact et la rubrique travail. Je suis en discussion pour toutes ces rubriques avec des entreprises, des grosses entreprises. Mais voilà, là, je m'y prends, c'est fin d'année, tout le monde est un peu en vaxe et tout. Donc pour l'instant, ça se stagne un petit peu. Mais ce n'est pas grave, franchement. Le média existe depuis trois mois, j'ai déjà BPI qui me fait confiance, c'est super. Et puis encore une fois, je ne suis pas dans l'urgence. Donc c'est ce qui fait qu'en fait, je peux m'amuser et pas me dire Ouais, putain, fais chier, j'ai pas d'argent qui rentre, je m'en fous Et ça, c'est un luxe énorme. Et c'est pour ça que moi, mon objectif de vie, c'était le plus vite possible d'être déchargée d'une pression financière, de ne pas avoir de crédit, de ne pas avoir de loyer. Tout le monde m'a dit de faire un crédit et de garder ma liquidité pour moi. Heureusement, je n'ai écouté personne. Et j'ai acheté content parce qu'aujourd'hui, moi, vraiment, j'aime mes clients, mais que je n'ai pas de clients ou plein de clients, en fait, je m'en tape. J'ai toujours eu cette liberté aussi de choisir mes clients. J'en ai beaucoup, beaucoup, beaucoup refusé depuis le départ. Mais aujourd'hui, encore plus. Alors aujourd'hui, vraiment, je m'en fous. Je ne fais vraiment que ce que j'aime. Et ça, franchement, c'est le but d'une vie.
- Speaker #1
Oui, je t'avais entendu déjà parler plusieurs fois que c'était important pour toi d'avoir ton propre logement, en rapport j'imagine avec ton histoire personnelle, comment de la raconter du coup ? Alors tu viens, tu as été mise dehors à la porte de par ta mère c'est ça ?
- Speaker #0
Oui c'est ça.
- Speaker #1
Et quand tu avais 18 ans ?
- Speaker #0
En fait, ça arrivait trois fois. Donc c'est vrai que moi, au début, j'ai beaucoup parlé de 18 ans parce que c'était la première. Mais en réalité, il y a eu 18 ans et il y a eu les deux autres fois. C'était quand j'avais 19 et 19 ans et demi. Mais en vrai, la seule fois à garder, c'est 19 ans et demi parce que c'est celle où j'ai choisi de ne pas revenir.
- Speaker #1
Parce qu'à chaque fois, tu revenais.
- Speaker #0
À chaque fois, je revenais parce qu'à chaque fois, je galérais, je ne m'en sortais pas. Je faisais des mauvaises rencontres, je faisais des colloques foireuses, etc. Et du coup, chose très humiliante, j'étais obligée de revenir chez ma mère. Et elle était très heureuse de voir que je ne pouvais pas m'en sortir sans elle.
- Speaker #1
Des fonctions toxiques.
- Speaker #0
Oui, pas mal quand même. Du coup, à 19 ans et demi, je choisis de ne pas revenir. Et je fais des super rencontres qui m'ont beaucoup aidée. J'ai fait une association pour jeunes sans-abri à Nice, qui m'a placée en hôtel meublé, puis en foyer de jeunes travailleurs. Donc ça, il y a eu une femme incroyable qui s'appelle Karen Klopman, qui m'a aidée. qui bossaient à l'époque dans cet assaut. Myriam Bernoussi, aussi de la mission locale de Nice, qui y bosse toujours. Et du coup, effectivement, je pense que tu peux parler avec n'importe quelle personne ex-sans-abri, ou en tout cas qui a été mise dehors par sa famille, ou qui en tout cas a connu la précarité. Une fois que tu as connu cette grande précarité-là, surtout ce grand sentiment d'insécurité, Ta seule peur, c'est que ça arrive à nouveau. Et du coup, c'est totalement irrationnel. Totalement. Mais même tout, en fait. C'est pas que le logement. C'est même le rapport à l'argent. C'est Jamel Debbouze. Je sais plus qui m'en a parlé. Jamel Debbouze, il a dit une interview. Il y a pas longtemps, où il a dit... Moi, dans ma tête, je serais toujours pauvre. Il y a pas longtemps, on m'a parlé de ça. Il a dit, ouais, je serais toujours pauvre. Je gagne hyper bien ma vie. Ça fait au moins 20 ans que je gagne hyper bien ma vie. Mais... Je suis un ex-pauvre, j'ai toujours connu la misère totale dans ma vie. Pour moi, ça va m'arriver demain. Et si... Putain, tu sais quoi, on parle de ma mère. Elle ne m'a pas appelée, ça fait deux ans. Tu sais quoi, elle m'appelle, c'est grave drôle. MDR, petite aparté en direct, live. Oui. Mais ça, il faut en parler aussi. En fait, je suis vraiment... Revenons sur... Revenons sur l'origine du détachement émotionnel. Non, mais parce que ça, c'est un vrai sujet. En fait, ma mère, tous les ans à peu près, tous les deux ans, elle m'appelle et le matin, généralement c'est le matin, et elle me dit... T'es l'amour de ma vie, t'es la meilleure personne sur Terre, t'es la plus belle, t'es la plus intelligente, je suis trop fière de toi. Et le soir, j'ai toujours un message. Oui, t'aurais dû mourir, j'aurais dû t'avorter, t'aurais jamais dû naître, t'es un monstre, vous avez gâché ma vie avec ta sœur. Donc en fait, tu veux faire comment ? T'es obligée de te détacher émotionnellement. Donc en fait, moi littéralement aujourd'hui, que ma mère m'appelle pour me dire je t'aime ou t'aurais dû mourir, bah je te jure que ça me fait plus rien. Et je pense que c'est pour ça que j'ai ce détachement-là, c'est que... Ta mère, c'est la seule personne dont tu ne dois jamais douter de son amour et de ses mots, et dont tu dois donner une confiance inconditionnelle. Donc quand on vient à remettre en question ta propre mère, ce qu'elle te dit, comment veux-tu avoir un rapport connecté à tes émotions ? Et puis si tu ne décides pas de reconnecter ça quand tu veux, ce n'est pas un interrupteur. Donc voilà, je pense que ça vient beaucoup de ça. De toute façon, je pense que tous les psy sur Terre te diront que tout vient de la mère ou tout vient du père.
- Speaker #1
Oui, en général, effectivement, il y a certainement d'autres choses aussi. Mais de toute façon, oui, la construction de notre psyché, elle vient de l'enfance. Ça peut ne pas être la mère et le père si ce n'est pas eux qui t'ont éduqué. Mais il y a de toute façon des figures d'autorité dans ton enfance qui vont avoir ce Ausha.
- Speaker #0
Mais tu sais que même si tu ne les as pas connues, J'ai appris il n'y a pas longtemps que ça a un rôle. En fait, une de mes séries préférées qu'en ce moment, je suis en train de la big-watcher à nouveau de fou, c'est Profilage. Et du coup, tu as une criminologue dans les premières saisons qui s'appelle Chloé Saint-Laurent, qui est incroyable. Mais même celle des autres saisons, Adèle Delettre, elle est incroyable. Mais du coup, dans un certain nombre d'épisodes, Chloé analysait le psychisme d'un criminel. Et elle disait... Il a grandi sans père, ce qui explique ce sentiment de toute puissance, ce sentiment d'invincibilité pour du coup surcompenser le fait de ne pas avoir grandi avec une présence paternelle. Il a ce côté fort, ce côté invulnérable. Et c'est vrai que franchement, moi, je le ressens pour moi. Et c'est une dinguerie. J'apprends. tellement sur moi avec cette série. Moi, tu sais que franchement, si je n'avais pas fait ce que je fais aujourd'hui, je pense que j'aurais vraiment voulu être criminologue. Fouiller dans la tête des gens, comprendre leur psychisme, je trouve ça fascinant, ça me passionne. Cette série, je te jure, je peux la regarder jusqu'à ma mort, je te jure, c'est un truc de ouf. Et en fait, vraiment, moi, j'ai ce truc où je n'ai pas honte de dire que pour moi, peu importe ce qui m'arrive dans la vie, je sais que je vais toujours m'en sortir, mais je le sais. Peu importe ce qui m'arrive, j'ai un truc, je sais pas, je sais que j'ai très confiance en moi et en mes capacités professionnelles, c'est une chose, mais je sais pas, pour moi je suis quelqu'un de fort, je suis quelqu'un qui a des capacités de résilience, on me le dit, même sans qu'on me le dise, je le sais, je lâche rien, je suis dans l'ultra détermination, et je me fatigue jamais. Il y a des moments où je peux être un peu en mode putain fais chier, c'est long, ça aboutit pas, machin. Mais je suis un putain de pitbull. Et effectivement, c'est quelque chose que j'ai toujours eu du mal à comprendre. Mais apparemment, c'est lié avec le fait d'avoir grandi sans père. C'est cool.
- Speaker #1
C'est intéressant parce que ça paraît relativement contre-intuitif. Mais de toute façon, après, ce qu'on dit aussi, c'est que... On y croit, on n'y croit pas, mais il y a le côté intergénérationnel... Non, pardon, transgénérationnel. C'est-à-dire l'influence des générations au-dessus de nous, et forcément, de toute façon, on ne les a pas toutes connues. Et pourtant, a priori, leur histoire a un impact sur nous aujourd'hui. Il y a quand même des choses au-delà de ce qu'on a réellement vécu dans notre vie, qu'on ne comprend pas forcément très bien, que je trouve moi aussi super intéressants et passionnants.
- Speaker #0
Ah ouais, la psychologie, même la communication non-verbale, j'adore. Ah putain, c'est un truc de fou. Même jusqu'à l'astrologie. en fait tout ce qui d'une façon ou d'une autre peut m'amener à comprendre les gens mais au-delà des apparences en fait ce qui tâche,
- Speaker #1
ah j'adore c'est pour ça que je t'ai dit au début on va essayer de découvrir qui t'es vraiment parce que voilà on peut se réfugier derrière les histoires, les histoires elles nous enseignent des choses mais il y a d'autres choses qui se révèlent de bien des manières effectivement bon du coup je reviens sur ton livre sans transition oui j'ai acheté j'ai acheté Alors, je n'ai pas fini de lire, je suis en cours de lecture, mais j'avais envie de lire un petit passage, comme ça on peut voir le ton que tu emploies, parce que tu as parlé de ça au début de la vidéo. Allez, je trouve ça drôle. Allez, c'est sur la bannière. Ta bannière est un élément fondamental, attention c'est écrit en grosse capitale, de ton profil LinkedIn. C'est comme les lacets à tes chaussures, le tic de tac, enfin t'as compris quoi. C'est le premier élément qu'une personne voit quand elle va sur ton profil. C'est vraiment là où tu dois te concentrer tous tes efforts. En un coup d'œil, le visiteur doit avoir compris ce que tu proposes. Ta bannière LinkedIn doit vraiment être pensée comme une page de vente. Voilà, moi j'ai bien aimé en fait, parce qu'il y a un truc dont j'ai horreur, c'est les manuels type scolaire.
- Speaker #0
Ah ça me fait chier, j'ai dit à la maison d'édition si vous voulez que je fasse ça, je ne le fais pas. Ah j'ai dit, il fallait obligatoirement d'une part qu'il soit illustré par Billy, ce qui a été fait, pour le côté fun et aussi parce qu'il a beaucoup de talent, et aussi je voulais qu'il soit drôle. Je disais, tu sais que je n'ai aucun livre de formation chez moi, je déteste ça.
- Speaker #1
Écoute, je suis docteur en physique, donc j'ai fait 8 ans d'études, alors émanuelle, scientifique, j'en ai bouffé. Donc maintenant, moi non plus, il n'y en a plus chez moi, je déteste ça. J'aime bien souvent la façon d'écrire à l'américaine où il y a ce côté storytelling, on raconte une histoire et c'est fluide, c'est agréable à lire tout en donnant des enseignements. Il y a aussi les tips de Dodo les bons tuyaux dans ton livre.
- Speaker #0
Ouais, je me suis lâchée.
- Speaker #1
Ouais, mais bon moi j'aime bien.
- Speaker #0
Ouais, mais moi aussi, ce qui est drôle entre parenthèses. C'est qu'il y a des gens qui sont jamais d'un profil que j'aurais pensé toucher, qui m'écrivent tous les jours pour me dire qu'ils ont kiffé le livre. Genre des cadres sup et tout. Alors que je me disais, ouais, ces gens-là, ils sont peut-être un truc, mais un peu trop coincés. Pas du tout, tu vois, donc c'est marrant.
- Speaker #1
Et ça s'est passé comment pour toi, l'écriture du livre ? Facile, pas facile ? Comment ça s'est passé ? Moi,
- Speaker #0
c'était une catastrophe. Mais moi, je sais pas travailler. Ouais, mais c'est gentil. Moi, je sais pas travailler, en fait. correctement, c'est-à-dire que je suis quelqu'un, j'ai trop confiance en moi, justement, c'est un vrai problème, et je pense toujours que je peux m'en sortir dans toutes les situations, ce qui fait que je ne bosse que dans l'urgence, et c'est terrible. Alors, aujourd'hui, je le vis plutôt bien, parce que, déjà, je n'écris plus de livres, la maison d'édition, ils m'ont proposé d'en écrire un autre, et j'ai refusé, parce que franchement, en ce moment, je suis sur trop de projets, et... Et puis bon, le sujet, en l'occurrence, le sujet c'était un petit peu parallèle à l'indie, nos copywriting, tout ça. Donc j'estime que j'ai déjà donné beaucoup de choses à transmettre dans ce livre, donc même j'ai pas envie d'être forcément redondante, écrire pour écrire, quel est le sens. Et puis mine de rien, c'est quelque chose que tu peux difficilement improviser, mais quand même je l'ai fait. C'est-à-dire que ce livre... J'ai eu... La maison d'édition m'a dit Tu penses l'écrire en combien de temps ? J'ai dit Bon, je pense 4 mois, c'est bien. On me dit Ok. Sauf que moi, un mois avant, je me réveille. Du coup, en fait, je leur envoyais des pages jusque-là, un peu à droite, à gauche, mais ça avançait, ça avançait, ça avançait. Et au final, franchement, je l'ai écrit en 15 jours. Je l'ai écrit en 15 jours, mais alors je me suis ruinée la vie. Je dormais plus. C'était terrible. Et puis même Billy, le pauvre, je l'ai mis dans Heureusement qu'il était très productif, qu'il était ultra rapide et qu'on se comprend parfaitement et qu'il savait exactement ce que je voulais transmettre. Parce qu'en plus, moi, je ne suis pas claire. Moi, je parle aux gens. Dans ma tête, ils comprennent ce qu'il y a dans ma tête. Je pense honnêtement que ça n'aurait même pas pu aboutir, en tout cas aussi vite, si ce n'était pas avec lui que je bossais sur le bouquin. Tu le connaissais déjà ? Hein ?
- Speaker #1
Tu le connaissais déjà avant ?
- Speaker #0
Ben en fait, oui, un petit peu. On était mariés 8 ans.
- Speaker #1
D'accord,
- Speaker #0
ok. Donc oui. Ok. Mais du coup, ouais, je l'ai écrit en 15 jours. Je me suis cramé la gueule, quoi. Mais je l'ai fait et je l'ai bien fait parce qu'il est parti en réimpression. Voilà. Et j'ai donné, j'ai transmis aussi tout ce que je voulais transmettre dedans et tout. Mais l'écriture, c'était compliqué pour moi. parce que je ne le catégorisais pas en urgence. À chaque fois, je me disais, oui, mais ça va, c'est LinkedIn, tu connais le sujet, ça va aller vite, ça va aller vite. Sauf qu'au final, évidemment, ce qui est normal, tu as des retours de l'éditeur parce qu'il y a certaines tournures ou même certaines structures qui ne correspondent pas juste à la structure d'un livre. Parce que quand tu écris un livre, tu as une structure à respecter, un équilibre des chapitres, etc. Donc, c'est vrai que moi, j'étais très centrée sur moi, à me dire, moi, c'est bon, meuf, tu sais ce que tu veux transmettre, c'est bon, tu peux faire last minute, bah non, t'as des paramètres autour qui font qu'il faut s'y prendre un petit peu plus à l'avance. Et c'est vrai que, tu vois, par exemple, moi, je suis beaucoup sollicitée pour écrire des livres pour les autres. Je refuse systématiquement, mais j'ai été sollicitée, mais je pense, au moins 20 fois ces trois dernières années pour écrire des livres. pour des grosses maisons d'édition, pour des entrepreneurs, etc. Par même des attachés de presse. Je refuse parce qu'en fait, moi, je n'aime pas travailler. Non, mais il y a un moment, tu vois, vraiment, il faut dire les choses, je n'aime pas travailler. Donc déjà que je n'aime pas travailler pour moi. Je ne vais pas travailler pour les autres.
- Speaker #1
En fait, il faut que tu aies l'impression que ce n'est pas un travail.
- Speaker #0
Écrire un livre sur LinkedIn, qui est un sujet que je connais par cœur, écrire un livre pour les autres, il faut que je fasse tout le travail de les connaître, de savoir comment ils veulent transmettre. C'est titanesque. Je ne me lance pas là-dedans, c'est hors de question. C'est beaucoup de travail d'écrire un livre. Moi, j'ai réussi à le faire en 15 jours parce que je connais mon sujet. parce que j'écris vite, parce que je ne mangeais plus, je ne dormais plus. Mais autrement, même quatre mois, ce n'est pas assez. C'est minimum six mois pour écrire un livre dans des bonnes conditions. Oui,
- Speaker #1
oui. Écoute, merci pour ton partage totalement transparent. Je trouve que ça va décomplexer beaucoup de gens, à commencer par moi, qui est pour objectif depuis l'âge de neuf ans d'écrire un livre. Je ne l'ai jamais fait parce que je commence et je suis incapable de finir.
- Speaker #0
Je ne le fais pas.
- Speaker #1
Oh écoute, tous les sujets par lesquels j'étais passionnée à travers les années. Le dernier en date, c'est sur le leadership.
- Speaker #0
C'est génial, ok.
- Speaker #1
Très bien, donc c'est mon projet pour 2025, mais ça a été mon projet pour 2024, ça a été mon projet depuis 30 ans passés.
- Speaker #0
Oui, après moi je crois que tout est une question de moment et de rythme pour chacun. C'est qu'à un moment, tu auras un déclic suffisamment fort où tu vas dire, ça y est maintenant, c'est cette année que je veux que ça aboutisse.
- Speaker #1
Je pense qu'il faudrait que quelqu'un vienne me demander de l'écrire en quatre mois.
- Speaker #0
Oui, c'est aussi l'histoire. Ça aiderait. Forcément, quand tu es dans le projet un peu malgré toi, tu n'as plus le choix et c'est là où ça avance.
- Speaker #1
Je crois que c'est ce qui me manque, en fait. C'est la pression. Il n'y a que moi qui l'ai pris.
- Speaker #0
C'est terrible d'être comme ça, vraiment.
- Speaker #1
Mais bon après, tu vois il y a des trucs que j'adore faire, tu me demandes d'écrire des posts, moi aussi j'aime ça, même tourner des vidéos, je vais le faire maintenant sans trop de difficultés, les podcasts, j'adore ça, pas que en interview pour parler. Mais alors effectivement écrire un truc plus long, comme tu dis, ça demande du travail. En plus moi ce que je vais écrire ça nécessite quand même d'avoir lu pas mal de bouquins, alors ça... Lire les bouquins, il n'y a pas de problème. J'en ai 50 millions, donc ce n'est pas un souci. Mais lire les bouquins d'une manière dont tu vas pouvoir l'utiliser après pour argumenter dans un livre, c'est encore une autre paire de mots, je crois. Il faut avoir une organisation, prendre des notes. Et c'est là qu'au moment où je lâche le truc.
- Speaker #0
Oui, c'est beaucoup de structure. En fait, si tu n'es pas organisée, si tu n'as pas un sommaire déjà qui est hyper clair pour toi, il n'y a rien qui se passe. Oui. Ouais et puis c'est compliqué aussi un livre parce que faut que tu donnes une part de toi-même et en même temps faut que tu donnes une valeur qui est un peu, je dirais pas insolite parce que tout a déjà plus ou moins été créé mais qui quand même apprend vraiment des choses différenciantes et actionnables aux gens quoi. Il y a un vrai challenge.
- Speaker #1
Il y a un vrai challenge.
- Speaker #0
Surtout pour moi. Moi il y a plein de gens qui m'aiment pas, ils m'attendent au tournant. Tu peux même pas imaginer la quantité de messages que j'ai reçus quand le livre est sorti. Vous savez, à la base, je déteste vos postes, je ne vous aime pas. Et à la base, je te jure, mais tu sais que c'est mes messages préférés, ça. C'est mes messages préférés. Tu sais que j'ai même fait un call d'un prospect comme ça. Le mec, il m'a dit, j'ai acheté votre livre, je détestais vos postes, je ne vous aimais pas. À la base, mon intention a été mal intentionnée parce que je voulais justement comprendre pour l'effervescence autour de vous. Mais j'étais sûre qu'en fait, ça serait en gros de la merde, votre livre. Mais je voulais en avoir l'assurance. Et il m'a dit, en fait, j'ai pris une grosse claque parce que j'ai appris tellement de choses. Et en fait, aujourd'hui, je comprends que vous avez une vraie expertise et je vous respecte. Et du coup, au final, il voulait bosser avec moi. Au final, ça ne s'est pas fait. Mais du coup, tu vois, j'ai conscience de ça. Moi, je ne peux pas produire n'importe quoi. Je sais qu'il y a trop de gens, ils n'attendent que ça pour me défoncer derrière.
- Speaker #1
Oui, c'est une de mes questions. Je ne sais plus où je l'ai marquée, mais sur les haters, comme on les appelle. J'imagine qu'effectivement, tu viens de nous le dire, donc il y en a plein. Comment est-ce que toi, parce que je t'ai entendu dans des vidéos ou des interviews de toi, tu parlais de phobie sociale. Ouais. Comment est-ce que tu vis ça aujourd'hui ? De recevoir des messages comme ça alors que pour toi c'était dur de te mettre en avant.
- Speaker #0
Ben en fait, là moi je suis complètement guérie, c'est fini. C'est-à-dire que la phobie sociale c'était à cause de mon harcèlement scolaire. Et grâce à BFM Business, et puis après, ça m'a pris au moins un an et demi de comprendre que j'étais à l'aise de parler en public. Déjà, je me suis détachée de l'image des gens. En fait, moi, même quand je marchais dans la rue avant, je ne sais pas, je ne me sentais pas bien, je ne me sentais pas confortable, je me sentais mal à l'aise, je ne sais pas, je crois que je n'étais pas... Je ne sais pas, je faisais vraiment trop, trop, trop attention à ce que les gens pouvaient penser de moi et l'image que je pouvais renvoyer. Et en fait... Tout est lié. De me guérir de ma peur du public et de la foule, ça m'a guéri de... comment dire, de ce que les gens pouvaient penser de moi. C'est ce qui fait qu'aujourd'hui, mais vraiment, et vraiment, je le dis à chaque interview, et c'est vraiment pas pour survendre le truc, parce que quand ça va pas, je le dis, et quand il y a des trucs que je galère à transformer, je le dis aussi, j'en ai rien à foutre. Mais alors vraiment, j'en ai rien à foutre des messages haineux, j'en ai rien à foutre des commentaires haineux, ça me touche pas du tout. Mais vraiment, mais pas le moins du monde. Parce qu'en fait, aujourd'hui, moi, j'ai grave construit. Franchement, moi, je suis fière, j'ai construit un empire, ça fait même pas un... trois ans que je suis entrepreneur, mon appart je l'ai payé comptant alors que quand j'ai commencé l'entrepreneuriat j'avais rien, j'étais à découvert. Moi je sais ce que j'ai construit ici après il y a des pauvres gens ils ont rien à foutre de leur vie, ils ont rien à part perdre leur temps à écrire à une meuf qu'ils aiment pas, ils perdent leur temps, leur énergie. Franchement j'ai même de la peine pour eux et en plus c'est des gens, ils croient me connaître en fait, ils croient connaître l'image qu'ils se font de moi.
- Speaker #1
Mais quelle est la projection ?
- Speaker #0
Et s'ils sont suffisamment bas d'esprit pour penser qu'un post lindien, où ils n'auront même pas lu l'entièreté, mais ils l'auront lu en diagonale, première phrase, phrase d'accroche, milieu de post, phrase de fin, ils auront vu un truc, ils n'ont pas kiffé, ils m'auront résumé à ça. En fait, grand bien leur face. Moi, je n'ai pas cette petite aise d'esprit-là. Donc, en fait, je suis désolée, avec beaucoup de condescendance, on ne joue pas dans la même cour. Restez dans votre médiocrité. Vous ne m'intéressez absolument pas. Non, mais c'est vrai, faites des choses constructives. Essayez de trouver un but à votre vie. Moi, quand il y a des gens que je n'aime pas, je ne vais jamais commenter leur post. Je les enlève de mon réseau. Exactement. Moi, j'ai trop à faire dans ma vie. Je n'ai pas le temps, en fait. Donc, ça ne me fait rien. Ça ne me fait rien, je te jure. Mais vraiment, ça ne me fait rien du tout.
- Speaker #1
Il y en a qui ont ce temps qu'ils prennent.
- Speaker #0
Oui, mais c'est parce qu'ils n'ont que ça à foutre. J'ai des mails tous les jours. J'ai plein de tournages organisés. Tu crois que j'ai le temps d'aller à lui ? Regarde ce qu'il dit sur LinkedIn. Je m'en bats les couilles, frère, vraiment. Et pourtant, je sais, il n'y a pas… plein de gens que j'aime pas sur LinkedIn. La liste, elle est interminable. Je les ai tous sortis de mon réseau. Tous. Juste, je les vois plus. Je les vois plus. Mais tu sais, il y en a. Je suis dans leur réseau premier. C'est-à-dire qu'à un moment, ils m'ont demandé en ami sur LinkedIn. Et je les vois, ils commentent quasiment tous mes posts pour me critiquer. Et ils m'ont jamais supprimé. C'est quel genre de maladie mentale ? Non, je sais pas.
- Speaker #1
Moi,
- Speaker #0
je suis vraiment... Moi, je reçois...
- Speaker #1
un plaisir quand j'enlève quelqu'un qui est en relation avec moi et que cette personne me déplaît pour une raison ou une autre, sachant que je suis jamais allée commenter un post pour dire à quelqu'un que je l'aimais pas, mais il y a des gens que j'apprécie pas et moi ça me fait du bien, j'ai l'impression d'assainir mon réseau quand j'enlève les gens qui pour moi sont un peu malsains d'une manière ou d'une autre.
- Speaker #0
Ah oui, mais en fait, tu vois, je pense qu'il y a des gens, ils ont trop besoin de prouver et moi j'ai été comme ça, c'est à dire que tu vois, avant Et attends, j'ai passé des moments comme ça. C'est-à-dire que moi, tu remontes peut-être dix ans en arrière, j'ai passé des journées entières à m'embrouiller avec des gens que je ne connaissais pas sur Facebook, sous les posts de Nice Matin, parce qu'à l'époque, je vivais à Nice. Tu avais toujours des casse-sauces pour mettre des commentaires graves et tout. J'ai passé des journées. Et en fait, toi, tu vas leur répondre. Ils vont te répondre. Ils vont toujours te répondre un message plus long que le tien, plus documenté que le tien. Ça sera toujours toi le fou ou la folle de l'histoire. Ils arriveront toujours à te faire comprendre que c'est toi le problème. Et c'est vraiment une forme de perversion narcissique très forte. Ils ont une faille narcissique terrible, ces gens. Et moi, au début, j'étais beaucoup dans la justification. Mais quand je te dis au début, c'était il y a dix ans. Je perdais du temps à rentrer dans leur jeu. Mais en fait, tu les nourris, tu les régales. Mais il ne faut jamais...
- Speaker #1
Tu ne peux pas les changer de toute façon. Non,
- Speaker #0
non, non. En fait, tu ne peux pas alimenter la machine. Et aujourd'hui, j'ai tellement plus rien à prouver. Aujourd'hui, je suis devenue tellement synthétique. J'ai des gens, ils m'envoient des mails qui font 20 lignes. Je vais répondre deux lignes. Et c'est pareil, tu vois, les commentaires sur LinkedIn. Des fois, j'en ai, ils me mettent des commentaires pour un peu chercher la polémique, je ne sais pas quoi. Les commentaires, ils font 50 lignes. Je vais répondre deux lignes. Je n'ai rien à prouver à personne. Mais je pense que quand tu es là et que tu fais des pavés de fou, c'est que tu as à prouver que tu n'es vraiment pas en paix avec toi-même. Sinon, tu ne te justifies pas.
- Speaker #1
Ouais, la justification, on en a parlé tout à l'heure, ça fait partie.
- Speaker #0
Ouais, tu sais que je suis dans ultra synthétique, vraiment, je vois mes réponses aux mails à tout le monde, ça fait deux lignes, c'est terrible.
- Speaker #1
Tu sais, moi j'ai une tendance à aller droit au but, alors j'essaye quand même de mettre un peu de liant dans mes mails, parce que je parle de gens que je connais pas, je parle pas de quelqu'un que tu connais bien et qui tu bosses, t'as pas besoin de lui écrire un pavé, mais bon, quand je contacte quelqu'un pour la première fois, etc., moi j'ai tendance à dire directement ce que j'ai envie de dire, donc je fais un peu gaffe.
- Speaker #0
Ouais, mais tu sais que j'ai même remarqué que les gens, ils n'ont pas trop le temps. C'est-à-dire qu'au début, je sollicitais les personnalités publiques pour mon média et justement, j'envoyais un gros pavé, genre voilà, le média parle de ça, moi, je suis ambassadrice de telle association, nanana, les gens, ils n'ont pas le temps. Donc maintenant, j'envoie un message ultra synthétique d'invitation aux interviews parce que je me dis, ouais, les gens, de toute façon, ils ne vont pas lire. Moi, maintenant, franchement... Même moi, je ne lis même plus trop les mails qu'on m'envoie en entier. Je lis le diagonal, les informations qui m'intéressent. Il faut aller grave à l'essentiel aujourd'hui, plus personne à le temps, vraiment.
- Speaker #1
Oui, c'est vrai. J'ai une ou deux statistiques à partager avec toi. Je voulais avoir ton avis parce que tu as pas mal parlé de santé mentale. C'est un des sujets qui t'intéressait beaucoup. Il y a une étude de Deloitte qui date de 2024, c'est vraiment des chiffres récents, donc c'est une étude de Deloitte, Women at Work, qui dit que 50% des femmes déclarent une augmentation de leur niveau de stress par rapport à l'année précédente, donc par rapport à 2023. C'est quoi ton ressenti par rapport à ça ? Est-ce que ça rejoint ce que toi tu observes de ton côté ?
- Speaker #0
Mais tu sais, c'est drôle ce que tu dis, parce qu'hier, j'ai vu un reel de Lucie Mariotti, que j'aime beaucoup, qui est love coach. Je ne sais pas si ça te parle.
- Speaker #1
Je ne la connais pas, non.
- Speaker #0
Sur Insta, elle a mis un reel où elle a partagé un extrait d'un film, je ne sais plus c'est quoi, je crois que c'est le Paris ou j'en sais rien, bref. Et c'était un extrait justement qui parlait de la charge mentale des femmes. Et c'est vrai que c'est un vrai sujet et on n'en parle pas assez. Pour moi, ce stress, en fait, il est systémique et il part de plein de choses. Bon, déjà, on va dire ce qui est. Je pense qu'aujourd'hui, la plupart des relations, enfin, beaucoup, beaucoup de relations, en tout cas, c'est des relations hétéronormées. J'aime à penser qu'il y a beaucoup de femmes aussi qui essayent de déconstruire ce schéma, beaucoup d'hommes aussi qui essayent de déconstruire ce schéma, un petit peu de s'appuyer sans cesse sur la femme. Mais malheureusement, dans les faits, je pense que beaucoup de femmes dans les relations hétéronormées sont en réalité les mères de leur mari et doivent tout gérer. Je te vois réagir.
- Speaker #1
Je ne m'en cache pas.
- Speaker #0
Je pense que c'est un vrai problème et une vraie source de stress, voire la source principale de stress, quand ton mec s'appuie sur toi pour gérer les gosses, gérer la baraque, gérer les thunes, gérer tout, gérer le ménage, la bouffe, Sauf que toi, à côté, t'es une femme, donc tu dois aussi gérer, t'es un être humain, tu dois gérer la charge mentale qui va avec ton travail, qui se passe pas toujours bien, que tu sois entrepreneur, que tu taffes dans le salariat, t'as un management parfois qui peut être compliqué, qui est très souvent compliqué. Je rebondis avec un autre chiffre, 44% des salariés qui sont en situation de détresse psychologique. Donc parmi eux, évidemment, il y a des femmes, c'est un chiffre opinionné. Donc tu dois gérer, imagine, tu dois gérer tes gosses, être la daronne de ton mec. Tu dois gérer ton taf qui ne se passe pas forcément très bien. Tu dois gérer même juste la vie. En tant que meuf, on a une faible estime de nous-mêmes, souvent. Une femme sur deux, elle a le syndrome de l'imposteur. Ça, c'est un chiffre de BPI France. Et il y a plein d'autres sources que BPI qui partagent des chiffres effarants là-dessus. Il y a un chiffre aussi à l'échelle mondiale, je ne sais plus c'est quoi la source, par contre, qui disait que 70% des femmes dans le monde ont le syndrome de l'imposteur. Donc, en plus, tu es là, tu te prends la tête. Mon poids, mon apparence. Je ne suis pas légitime. Donc, le stress, en fait, il est partout. Et on ne nous facilite pas la tâche. Plus le fait que quand tu es une meuf, tu es beaucoup plus sujet à des sujets, justement, discriminants. C'est-à-dire que la grossophobie, c'est un sujet qui concerne encore plus les femmes. La discrimination sur le poids, en général, on ne te pardonne rien quand tu es une femme. Le stress, il est partout. Tu es une cible mouvante en perpétuelle activité. Donc, bien sûr, ce n'est absolument pas un chiffre qui m'étonne, mais je pense que tout le monde est responsable. Déjà, c'est beaucoup la relation de couple dans les relations hétéronormées. C'est aussi le patriarcat, clairement. C'est la société qui met dans la tête aussi que les femmes, justement, on ne leur pardonne rien. Elles ont beaucoup plus à prouver. On va beaucoup moins facilement t'accepter une formation quand t'es une femme, on va beaucoup moins t'accepter une promotion quand t'es une femme. Il y a tout de suite un truc de méfiance, il y a tout de suite un truc où tu dois plus prouver. Il y a un truc de confiance qui est beaucoup plus absolu et immédiat quand t'es un homme, c'est une réalité. Donc bien sûr, c'est fatigant de devoir te battre plus quand t'es une meuf, évidemment. Tout est stressant.
- Speaker #1
Tout est stressant, oui. Et donc, c'était pas mal de chiffres, je vois bien que ça c'est un sujet hyper important. C'est quoi le message que toi, enfin l'un des messages principaux que tu as envie de transmettre là aujourd'hui à travers tout ce que tu fais ? Qu'est-ce qui t'anime particulièrement ? On t'a parlé de la santé mentale, je ne sais pas si c'est ça qui est le plus fort pour toi.
- Speaker #0
Franchement, moi ce qui m'anime, c'est juste aider une seule personne. Franchement, si une seule personne à qui je transmets mes messages, que ça soit... santé mentale, que ça soit des choses liées à l'impact social, plein de choses en fait, ou même au mal-être au travail parce que je parle beaucoup beaucoup de ça sur LinkedIn. Si juste ça peut l'aider à se questionner et à prendre conscience de sa valeur et à faire des choix qui vont dans ce sens là, franchement je suis contente. Moi je suis un peu l'ennemi des employeurs crapuleux, je reçois beaucoup de messages sur LinkedIn de gens qui me disent Dorit ça fait deux ans que je te lis, à force de te lire j'ai enfin le courage grâce à toi de démissionner de mon job toxique. je vais me lancer dans l'entrepreneuriat, ou alors aujourd'hui, je vais beaucoup moins accepter des choses, des red flags en entretien, etc. Et je vois qu'en fait, c'est utile et que ça aide les gens. Et du coup, c'est hyper important que les gens sachent se protéger et sachent aussi qu'ils n'ont pas à tout subir. Donc moi, j'ai un côté très syndicaliste, ce que j'assume et dont je suis très fière, où en fait, je veux amener les gens à... à s'indigner, mais pas du côté colère pas productive, du côté waouh, je vis ça, c'est pas normal, ok, je trouve une solution, soit je me barre, soit je fais différemment Mais en tout cas, j'aime bien l'idée d'aider les gens à se transformer d'une façon ou d'une autre.
- Speaker #1
C'est ça qui donne du sens à ta vie aujourd'hui ?
- Speaker #0
Ouais, franchement, moi, ce qui donne du sens à ma vie, c'est ça, c'est la transmission. Et moi, j'ai un problème énorme aussi, c'est que je m'ennuie très, très, très, très vite, je me lasse très vite. Et en fait, franchement, honnêtement, je ne suis pas là pour mentir, j'ai une haute opinion de moi-même, je le sais. Donc, je sais que pour arriver à me challenger et à être stimulée dans mon quotidien, c'est très difficile. C'est difficile. Donc, moi, ce qui donne un sens à ma vie, vraiment, c'est de rencontrer toujours des gens plus passionnants et plus inspirants. qui ont accompli des très grandes choses, et avec qui je peux discuter, et je me nourris d'eux, en fait. Parce que j'ai besoin de grandir. En fait, c'est compliqué quand t'es quelqu'un comme moi, qui est très perspicace, je comprends très très vite les choses, c'est dur d'aller me chercher pour arriver à un step de stimulation supérieure, en fait. C'est pour ça que ce média m'a vraiment sauvée, d'arriver, tu vois, à me stimuler. Donc, ouais, moi, tu m'enlèves la stimulation, tu m'enlèves des rencontres incroyables comme celles que je fais grâce aux médias, des gens qui ont fait des trucs de ouf et tout. Bah, franchement, je pense que je peux être dans un profond mal-être.
- Speaker #1
Ouais, je comprends. On peut en mode HPI.
- Speaker #0
Bah, je sais pas, tu sais, on m'a tout dit, mais après, je me suis jamais fait diagnostiquer. Après, je respecte les gens qui ont besoin de se faire diagnostiquer pour avoir des réponses et se sentir plus confortable avec eux-mêmes et peut-être aussi trouver des traitements et des solutions. même si à vrai dire c'est un sujet que je ne maîtrise pas du tout et je ne sais même pas si vraiment il y a des traitements ou quoi que ce soit. Mais en fait, moi, je n'ai pas besoin de mettre des mots sur ce que je suis, je suis moi. Alors peut-être que, effectivement, je suis zèbre, on m'a dit zèbre, on m'a dit HPE, on m'a tout dit, mais je n'ai absolument pas le besoin de mettre... Je déteste les étiquettes, en fait. Et c'est vrai que moi, je vois ça comme des étiquettes. Après, encore une fois, je respecte complètement ceux qui ont besoin d'eux, mais moi, ce n'est pas mon cas.
- Speaker #1
Oui, tu n'es pas la première que j'interviewe ici qui me dit je n'aime pas les étiquettes Il y en a une qui m'a dit les étiquettes, c'est bien parce qu'on peut les décoller après
- Speaker #0
Oui, c'est clair. Mais oui, je n'ai pas besoin de me mettre dans une catégorie. Moi, j'aime bien dire que je suis shaper, ça me va bien.
- Speaker #1
Merci Dorit pour tout ça. C'est quoi ton mot de la fin ?
- Speaker #0
écoute mon mot de la fin j'aimerais dire à toutes les personnes qui nous écoutent vu qu'au moment où on enregistre on est le 27 décembre donc je sais pas quand l'épisode sortira mais probablement en tout cas en 2025 c'est une certitude la semaine d'un jour de colère l'année démarre donc je vous souhaite vraiment d'aller vers toutes vos envies d'être entouré des personnes que vous aimez, d'avoir que des bonnes énergies autour de vous, parce que l'entourage, c'est primordial pour avoir vraiment des énergies positives. On s'imprègne. Et je vous souhaite d'avoir le déclic cette année, d'oser croire en vous pour débloquer tout le potentiel que vous avez. Voilà. Et de trouver ce qui donne du sens à votre vie.
- Speaker #1
Génial. Merci Dorit pour ta venue sur le podcast et ton franc-parler. J'ai adoré ce moment.
- Speaker #0
Merci beaucoup à toi. J'ai passé un super moment. Merci. C'était très différenciant. J'apprécie beaucoup les questions développement personnel, santé mentale. Je trouve ça hyper stimulant pour le coup. C'est des axes très intéressants et je pense que c'est des axes aussi qui intéressent beaucoup les gens.