- Speaker #0
Bienvenue dans Liberté d'être femme, leadership, sororité et pouvoir intérieur, le podcast qui donne la parole aux femmes leaders pour explorer leurs défis, leurs réussites, mais aussi leur vision du leadership féminin. Je suis Marie-Laure Isette, docteure en physique, coach certifié, et j'accompagne des entreprises à révéler et à renforcer le leadership authentique de leur talent féminin. Si vous êtes curieux ou curieuse d'en savoir plus, rendez-vous sur mon profil LinkedIn pour découvrir comment j'apporte ma contribution sur ces sujets. Et maintenant... Place à l'épisode. Bienvenue sur le podcast Anne-Cécile. Merci d'être venue nous parler de ton parcours, de tes expériences et de ta vision.
- Speaker #1
Merci Marie-Laure, c'est un plaisir d'être ici avec toi.
- Speaker #0
Est-ce que tu peux bien commencer par te présenter ?
- Speaker #1
Oui, bien sûr. Alors, je m'appelle Anne-Cécile Henkes, j'ai 41 ans. Côté professionnel, je suis actuellement directrice du développement d'un groupe qui s'appelle Mind, Mind comme mutation industrielle. Et donc, c'est une entreprise qui propose des prestations d'intelligence économique à travers différents cadeaux, dont un média B2B, dont des organisations d'événements et dont aussi une partie qui s'appelle Mind Research, de recherche d'informations et d'études à la demande. Et c'est la partie que je dirige. en tout cas historiquement c'est Mind parce que j'ai pris ensuite d'autres fonctions on pourrait y revenir
- Speaker #0
Oui effectivement ça fait partie des questions que j'avais envie de te poser tout à l'heure mais avant qu'on aille plus en détail sur ton activité actuelle est-ce que tu peux raconter ton parcours ton parcours déjà initial de formation, comment est-ce que tu t'es formée à ces sujets bien spécifiques quand même ?
- Speaker #1
Alors c'est un peu, je ne sais pas si c'est par accident, parce que finalement c'est plutôt heureux comme trajectoire, en tout cas en ce qui me concerne. Moi j'ai fait assez classiquement une école de commerce, alors ça a été pour moi un parcours un peu compliqué, parce que je faisais évidemment le top des écoles à l'époque, et puis je me suis fait recaler au concours, donc j'ai eu une école beaucoup plus petite, donc ça, ça a été ma première... Je dirais mon premier hashtag, en tout cas ce que je considérais à l'époque comme étant quelque chose de compliqué à vivre. Finalement, ça a avéré être plutôt un bon levier, je dirais. Donc, école de commerce, j'ai fait l'ISC. C'était très sympa. J'ai appris plein de choses. J'ai aussi pas mal appris à faire la fête. J'ai été en échange à Londres pendant six mois. Et ça, franchement, c'est un... un super moment et puis j'ai terminé mon cursus par un stage qui était censé m'amener vers la voie que je voulais suivre qui était travailler dans le monde de l'édition. J'étais pareil attirée par les livres, j'ai grandi sans télé donc pour moi c'était vraiment le média qui me permettait de m'évader, d'apprendre des choses, qui arrivait à satisfaire ma curiosité. Donc je me suis dédiée à ça, expérience très malheureuse. Le milieu était un peu particulier, mais aussi une manager assez horrible à l'époque, qui m'a d'ailleurs fait me promettre que si un jour j'étais manager, je ne serais jamais comme elle. Finalement, ça a été aussi une bonne chose de la rencontrer, de la voir sans confin. Ce qui fait que, expérience pas très heureuse, j'étais un peu perdue à la sortie de ce stage. Et puis, c'était mon mémoire de fin d'études, avec un maître de stage qui était top. J'ai totalement perdu la trace. Je le fais sur l'Europe, une européenne, et lui commence à me parler de lobbying, d'intelligence économique, etc. Bien sûr, je ne savais absolument pas ce que ça voulait dire. Il faut dire que c'était il y a quasiment plus de 20 ans. Donc, on en parlait encore moins que maintenant de l'intelligence économique. Et donc, il me parle de cette discipline, il me parle d'une école, de plusieurs écoles qui sont formées à ça. J'étais un peu perdue, je me suis dit, je vais me prendre une rallonge d'un an, je vais reprendre mes études, je vais poursuivre mes études et je vais voir ce que ça donne. Sachant que le cursus en plus proposé par l'école que j'ai faite, qui est l'école de l'intelligence économique, était professionnalisant dans le sens qu'il y avait la moitié de l'année où tu apprenais le métier et l'autre moitié où tu étais sur des missions auprès de vrais, comme consultant junior, auprès de vrais clients. Tu étais rémunéré, etc. Donc ça mettait vraiment un pied dans le monde du cours. conseil dans le monde de l'intelligence économique. Donc voilà, je me suis lancée là-dedans. Super expérience de rencontrer plein de gens géniaux que je vois encore aujourd'hui. Ça m'a créé mon réseau aussi. actuelle et puis j'ai fait cette attitude. J'ai été embossée ensuite directement à la sortie de l'école par le PDG d'une entreprise qui existe encore qui s'appelle SVP, une très vieille entreprise française qui a plus de 90 ans, qui est l'ancêtre du renseignement économique et du renseignement posé par téléphone à l'époque et évidemment maintenant ça a changé. Bon bref, j'ai été amenée à interviewer le PDC de cette entreprise à l'époque, qui a beaucoup aimé la manière dont je travaillais, je réfléchissais, et qui m'a proposé d'aller sur un job. Donc voilà. Comme je suis très très fidèle professionnellement, je l'ai fait dix ans là-bas, et j'ai changé évidemment pas mal de postes jusqu'à devenir une des associées du groupe. Et puis ensuite, j'en suis partie, j'ai été débauchée en fait. par l'actuel CEO du groupe Mind qui m'a dit, ce que tu as fait chez SVP, j'aimerais bien que tu le produises au sein du groupe pour lancer une BU qui s'occupe de tout ce qui est prestations d'intelligence économique sur mesure. Une BU ? Que j'ai fait, voilà. Comment ?
- Speaker #0
Qu'est-ce que c'est une BU, tu as dit ?
- Speaker #1
Une business unit, pardon. Oui. Ah oui, je jargonne. Alors, je jargonne et j'anglicise pas mal. Donc, n'hésite pas à me reprendre. Je vais faire un effort, mais c'est vrai que ça part.
- Speaker #0
Oui, il n'y a pas de souci, mais effectivement, j'ai entendu ça dans des podcasts que j'écoute, l'intervieweur qui faisait attention justement à relever que je comprenne ou que je ne comprenne pas. Effectivement, c'est bien pour... Je n'ai pas de souci avec ça, il faut juste que je pense à te le dire quand ce n'est pas clair. Oui,
- Speaker #1
je pensais expliquer aussi.
- Speaker #0
Donc, à t'écouter, ça a l'air hyper fluide comme parcours. On s'est raconté évidemment avec le recul, mais comment toi tu l'as vécu ? Tu as eu l'impression que c'était facile ? Alors à part ce stage dont tu parlais, finalement tu as quand même obligé un sacré revirement de carrière, puisque tu es envisagé à travailler en maison d'édition, donc j'imagine que ça a dû être une déception importante pour toi. Mais comment tu as vécu ? Est-ce que tu l'as vécu de manière aussi fluide que ce que tu me racontes là aujourd'hui ?
- Speaker #1
Alors bien évidemment non. sinon ce serait trop facile. Je pense que la fluidité avec laquelle je raconte ces choses, c'est aussi parce que, comme tu dis, j'ai pris du recul et que j'ai changé aussi de vision sur mon rapport avec le travail. Je peux le dire maintenant, je pense que j'étais très ambitieuse au démarrage. Je voulais vraiment être quelqu'un de reconnu, qu'on parle de moi. Mes leviers, ma motivation venaient quand même beaucoup de la reconnaissance des autres, et notamment de perdre, et... plus âgées, ou de mentor. J'avais besoin de ce regard-là sur moi. Maintenant, je suis complètement sortie de ça. Donc, ça glisse d'autant plus facilement. Après, la première grosse claque que je me suis prise, c'est, comme je te disais, sortie d'études. Ce n'est pas l'école que je veux. C'est un peu humiliant. Je suis très attachée au regard des autres. Je me prends un premier revers. qui m'a obligée finalement à me transformer et à me dire, c'est peut-être pas au niveau scolaire que je vais me révéler, c'est peut-être ensuite dans le monde du travail. Et puis je me suis sentie en effet très vite, alors mis à part cette expérience dans l'édition qui était un peu dure, mais je me sens quand même très vite très à l'aise, un peu parfois contre le courant, à dire à être moins... dans le consensus, à dire des choses qui n'allaient pas, etc. Mais toujours avec beaucoup de douceur. Moi, je ne suis jamais, je m'énerve très rarement dans le monde professionnel, dans la vie privée, après c'est autre chose. Mais j'ai une personnalité qui est très constructive. En tout cas, c'est un peu le personnage que j'ai dans le boulot. Je sais qu'on n'est pas tout à fait pareil dans la vie perso et la vie pro, mais en tout cas, c'est... Ouais. Dans cette approche très constructive, j'ai essayé de faire en sorte que tout le monde se sente bien, s'en softe, etc. Et ça, ça m'a ouvert pas mal de portes. Bien sûr, ça n'a pas été une trajectoire... Enfin voilà, c'est pas tout lisse. J'ai eu des fois où je me suis pris des murs, des fois où ça avançait pas trop vite, des fois où j'étais déçue, des fois où j'en ai bavé aussi. Mais quand je me suis devenue manager... ça a été vraiment compliqué pour moi, mais voilà, ce sont des choses que je regrette absolument pas d'avoir vécu, et au contraire qui font qu'aujourd'hui je pense que je suis à l'aise et je suis épanouie dans mon travail et dans ma fonction.
- Speaker #0
Tu m'as mentionné avant quelque chose sur ce que je voulais revenir, tu disais que tu dépendais beaucoup du regard des autres, et que c'est quelque chose qui a évolué pour toi aujourd'hui. Comment est-ce que tu as fait évoluer ça ?
- Speaker #1
Déjà, il y a quelques années qui sont passées. Je pense qu'ils m'ont permis d'acquérir pas mal de plus de maturité là-dessus. C'est beaucoup passé par mes expériences aussi de la vie, finalement. Qu'est-ce que je pourrais te prendre comme exemple du regard que ma famille pouvait avoir pour moi ? Je me suis rendue compte que j'avais... J'ai souvent envie d'être vue comme quasi parfaite, sans faille, avec le sourire, etc. Finalement, ce n'était pas forcément la chose à faire. Je me suis faite côté aussi, professionnellement et personnellement, pour réussir à avoir tout ça. J'ai testé pas mal de choses, l'hypnose dirigée, des séances de psy aussi. J'ai fouillé pas mal d'axes, Familio, Sentimuto, enfin voilà, Miko, et j'ai trouvé des réponses. Parfois non, mais j'ai aussi appris beaucoup à lâcher prise. Ça, ça a été hyper, ça c'est hyper important, je pense, de le mentionner parce que ça a défini beaucoup la personne que je suis aujourd'hui. Et je perds le fil, excuse-moi. C'est super doux. Comment c'est fait pour arriver à acquérir tout ça ? Et puis, j'ai rencontré aussi des gens qui m'ont aidée, je pense, à grandir. C'est mis le chemin qui s'est destiné un peu à mes pieds, et mis aussi moi ce que j'ai été certée, justement pour prendre le chemin que je voulais. Oui,
- Speaker #0
parce qu'encore une fois, tu nous le décris. Une manière qui avait l'air simple, mais voilà, t'écouter, ça n'a pas été... Enfin, ça a été un parcours où tu as dû faire ton propre chemin, tes propres solutions pour arriver à quelque chose qui, aujourd'hui, te satisfait, j'imagine.
- Speaker #1
Oui, c'est toujours en progression, je parie. Au point, je pense que le but, ce n'est pas d'arriver, mais en tout cas, c'est proactif. Oui,
- Speaker #0
un work in progress, comme j'aime dire.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Il n'y a jamais de fin. Lorsque tu es arrivée chez SVP, ton premier poste, c'était quoi comme poste que tu as eu en premier lieu ?
- Speaker #1
Alors ça, ça a été épique parce que quand je t'ai dit, parce que je te raccourcis aussi les poses, mais c'est en zoom. En fait, ce qui se passe, c'est que je passe mon mémoire. Le PDV me dit, c'est génial ce que vous avez fait. J'adore ce que vous faites, je vous emballe. Et puis ensuite, ce n'est pas si simple que ça. Tu dois redescendre au niveau des différents services, etc. Je rencontre ce qui va être mon N plus 1, qui n'est pas trop au courant en fait, que je pense que ça arrivait. Encore plus pour la N plus 2, qui n'est pas du tout obligée, etc. Donc, j'étais un peu paracutée là. Finalement, ça ne payait pas super. Puis, les circonstances, tu as un peu de chance aussi. Le fait que je n'ai pas... Je l'ai fini par arriver au sein du groupe. C'était une création de poste. Et en fait, l'idée, c'était de professionnaliser l'approche, tu vois, de recherche, de traitement d'informations. À l'époque, on ne parlait pas du tout d'intelligence économique au sein du groupe. On parlait d'information décisionnelle. Au final, ça revient à peu près à la même chose, si tu veux. Mais voilà, le terme n'avait pas été adopté. On était sur des process qui étaient quand même très, très encore liés au fonctionnement historique. historique qui était de la réponse par téléphone. Moi, mon métier aujourd'hui, tel que je l'exerce, je ne peux clairement pas le faire par téléphone. Il me faut des supports écrits, etc. Donc, voilà, il y avait une petite incompréhension quand je suis arrivée. Mais finalement, je me suis coulée dans un moule au départ en me disant, voilà, je vais faire comme ce que tout le monde fait ici. Et puis, au fur et à mesure, et là, ça a été un chemin avec pas mal d'embûches, se mettre pas mal d'embûches. Je l'ai essayé de convaincre. pour le fait qu'il fallait se rapprocher de ce que moi j'appelle une prestation d'intelligence économique, donc quelque chose qui ressemble plus à de l'étude, de l'analyse, de la veille, etc.
- Speaker #0
C'est peut-être le moment d'expliquer de manière un peu plus détaillée, parce que je pense que tout le monde ne sait pas ce que c'est. Qu'est-ce que tu appelles l'intelligence économique ?
- Speaker #1
Oui. Alors en fait, intelligence, c'est pas parce que je suis ou on est plus intelligents que les autres, ça vient du terme anglo-saxon intelligence, et intelligence c'est du renseignement. En fait, moi ce que je fais, c'est du renseignement économique. En gros, les clients qui viennent me voir, ils viennent me voir parce que je suis capable de chercher, trouver, recouper, vérifier une information. qui va ensuite leur permettre de prendre les bonnes décisions, soit sur des plans stratégiques, soit sur des décisions peut-être un petit peu moins importantes. Mais en tout cas, c'est vraiment le fait, en cas tel que moi je l'exerce, il y a d'autres volets dans l'intelligence économique, mais moi, ma première, c'est l'information. Il faut que je la fasse parler, il faut qu'elle soit factuelle, il faut qu'elle permette à mon interlocuteur de dire Je prends cette décision, je le fais en connaissance de cause. Je sais qu'autour de moi, les choses se passent comme ça. Je sais que mes concurrents sont là-dessus, là-dessus, là-dessus. Je sais que la réglementation, c'est ça. Et là, je peux y aller avec beaucoup plus de certitude et beaucoup moins de risque que si je n'avais pas regardé en dehors.
- Speaker #0
Alors, tu sais, je me permets un petit aparté, que mon entreprise s'appelle HCI Intelligence. Pour le intelligence, parce que non pas pour la mienne, mais pour ce que tu évoques. Parce qu'au tout début, quand je l'ai créé, je voulais faire de l'intelligence économique. Quelque chose que j'ai étudié aussi à un moment, que j'ai fait à un moment, je ne vais pas revenir dessus de manière détaillée, mais voilà, j'avais créé mon entreprise pour ça, je voulais faire de la veille stratégique. Finalement, ce n'est pas ce que j'ai fait, mais l'entreprise a gardé ce nom-là.
- Speaker #1
Ah bah top, c'est pour ça que tu me disais quand on s'est parlé, que tu étais familière de ce qui est rare, vraiment là c'est quelque chose. qu'il faut souligner, c'est vraiment une discipline qui n'est pas partagée par beaucoup de monde dans le milieu professionnel. C'est souvent quand les gens connaissent, le premier réflexe, c'est l'espionnage. Non, en fait, moi, je n'ai pas envie de finir en garde à vue à cause de mon boulot. Ce que je fais, c'est illégal. J'en connais qui prennent des risques, ça existe. Oui. Enfin, voilà. La base, c'est que tu as trois couleurs d'information, de la blanche à la noire, et quand tu fais de l'information noire, c'est que tu l'as obtenue illégalement. Je critique absolument pas ceux qui font ça, parce que, voilà, pourquoi tu as des situations qui le nécessitent ? Mais bon, la prise de risque, pour moi, c'est pas ce qui m'attire dans ce milieu.
- Speaker #0
Je comprends,
- Speaker #1
oui.
- Speaker #0
Et voilà, donc merci d'avoir expliqué ce qu'était ta vision de l'intelligence économique. Et puis alors on revient chez SVP puisque c'était ça, je t'explique que tu as été un peu parajoutée là, en quoi consistaient tes premières missions là-bas ?
- Speaker #1
Moi je faisais en gros un peu de la veille documentaire, SVP c'est un très très grand centre de recours, à l'époque, on parle de ça il y a 15 ans, tu avais évidemment les moteurs de recherche, déjà mais tu n'avais pas d'IA, tu avais très peu de journaux qui étaient de médias qui étaient numérisés, ça a commencé mais nous en fait on faisait tout ce travail, il y avait une grosse équipe de documentalistes qui faisait ce travail d'archivage, de numérisation etc. Ce qui faisait que on avait un moteur de recherche en interne qui était d'une puissance phénoménale parce que ça regroupait évidemment le web avec tout ce qu'il y avait de disponible. via les moteurs de recherche. Et puis, tu avais aussi, finalement, nos sources à nous dans lesquelles on pouvait aller te faire tous les abonnements presse et autres. Et ça, quand tu es dans une entreprise, au marketing, et tu te demandes si c'est bien de se lancer sur tel ou tel marché ou ce que font tes concurrents sur tel ou tel produit, d'avoir une petite revue de presse avec, tu vois, un résumé des points clés de ce qui est important pour le marché, c'est hyper précieux. posait ça pas mal à la scène au départ. Je me familiarisais aussi un petit peu plus avec le monde de l'entreprise. Bon, ce n'était pas transcendant, mais si tu veux, ça m'a permis de me poser là et d'imaginer ce que pourrait devenir ensuite un service un petit peu plus, je dirais avec plus de valeur ajoutée, avec plus d'analyse sous forme d'études, par exemple, ou de livrables qui s'apparentent plus à ce que tu trouves finalement dans le monde du conseil.
- Speaker #0
Comment tu as évolué au sein de cette entreprise ? Quelles ont été tes missions successives,
- Speaker #1
tes rôles ? Je vais démarrer, je crois que j'ai été deux ans analyste pendant ces deux années-là. J'avais déjà en tête que je voulais évoluer vers ce que je viens de décrire. J'avais une N plus 2 qui était assez stricte, qui était très exigeante. qui m'intimidaient beaucoup et j'ai fait pas mal de réunions de travail avec elles. En tout cas, je les ai beaucoup sollicitées. Ça m'a demandé énormément de courage à l'époque pour lui dire Voilà ce que je veux faire au sein de ton service. Tu es avec 40 personnes. Voilà les moyens qu'il faut que tu me donnes. Voilà comment ça va s'appeler. Je l'ai imaginé un produit, j'ai imaginé un service. Au début, beaucoup, beaucoup de freins, aux changements, au fait qu'à peine 30 ans, je sois déjà en train d'essayer de monter mon petit business à l'intérieur de son service. Voilà. C'est toujours un petit peu, je pense... En tout cas, ça a été compliqué à mettre en place et à défendre. Je me souviens d'une réunion où vraiment j'avais été hyper frustrée parce qu'on ne m'avait pas laissé exposer vraiment ce que je voulais dire. Je suis ressortie de là, je me suis tapée une angine. deux semaines, je n'ai plus bu de mon lit. C'est souvent... Ah ouais, là, j'ai complètement perdu la voix. Et c'est resté bloqué vraiment dans la gorge. Et voilà. Bref, tout ça pour dire que j'ai pas mal bataillé pour monter ce poste, cette offre de service. Et puis, j'ai été soutenue finalement par qui m'avait recrutée. Par le dirigeant qui a vu, je pense, le potentiel et qui s'est dit, tiens, je veux la compagnie. pas mal mentorisé à l'époque et ça m'allait très bien parce que comme je te disais, moi je cherchais vraiment une figure pour m'amener vers le haut, pour voir dans les yeux de quelqu'un que ce que je faisais était bien, etc. Donc voilà, il m'a beaucoup aidée, il m'a beaucoup coachée, on a fait des séances de travail, c'était dur, il était très exigeant aussi, mais ça m'a bien plu. Et ce qui a fait que je suis devenue, finalement, j'ai été nommée manager à l'issue de ce petit parcours du combattant. Et j'ai pris d'un coup, je crois, une dizaine de personnes à manager, qui n'étaient pas forcément des gens qui faisaient exactement la même chose que moi. On travaillait tous sur l'information, mais il y en avait qui étaient spécialisés dans des secteurs, qui faisaient beaucoup de réglementaires, etc. Et au niveau de l'âge, ça allait de... des fois un peu plus jeune que moi, une vingtaine d'années, jusqu'à quasiment 65 ans. 65 ans quand j'ai eu la guerre, mais des fois plus de 60 ans. Et ça, ça a été costaud. Ça a été bien costaud, il y a eu plusieurs réactions, il y a eu ceux qui n'ont pas compris qu'une jeunette de 27, 28 ans arrive à leur dire quoi faire. En tout cas, c'est comme ça qu'ils me voyaient. J'ai eu des gens qui ont refusé de me parler. Et puis là, l'entreprise m'a pas mal accompagnée. J'ai eu une formation management, j'ai eu du coaching aussi, personnalisé, où vraiment, je racontais un cas et la coach m'apprenait à prendre du recul, à comprendre ce qui se passe, à réagir correctement. Je suis assez instinctive, moi, dans ma manière de manager, c'est-à-dire que je réalise, quand je ne sais pas comment faire, je me dis comment tu ferais dans la vraie vie, entre guillemets. Et puis voilà, je reproduis qui suit. J'ai eu à vivre des choses difficiles en tant que manager. Pas difficiles pour moi, mais difficiles pour les personnes de mon équipe, des deuils, des choses comme ça. Et à chaque fois, je m'en suis partie comme ça. Et voilà. Donc, ça a été une courbe d'apprentissage compliquée, mais nécessaire. Je pense que j'ai mis huit mois à me sentir bien dans la fonction, à ne plus en faire des cauchemars la nuit. Ça a été assez lourd, cette prise de poste. J'ai tenu bon mais avec le recul je me dis que j'ai pris quand même serre à cette époque.
- Speaker #0
Et le fait que tu évoquais avant le fait d'avoir été mentorée par le dirigeant de l'entreprise, ça t'a été vu comment ? Il y avait une hiérarchie quand même au-dessus de toi. Comment ça s'est passé avec cette hiérarchie ?
- Speaker #1
C'était compliqué aussi cette histoire parce que c'était de la jalousie. des remarques que je me suis prises du style, enfin voilà, vraiment des trucs même peut-être un peu méchantes, tu vois. Moi je m'en sors dans ces cas-là beaucoup avec l'humour et l'auto-dérision de se optimiser, bah tiens, t'es là pour des raisons parce que t'as des passe-droits et t'as fait des choses qui te permettent d'être là. Oui,
- Speaker #0
je m'attendais à ce que j'en revienne dans ton entité de façon, du moment que t'es une femme, et... interagir avec un autre homme de toute façon obligatoirement c'est parce que tu es jolie parce que tu as coupé parce que ça peut pas être compétent exactement j'ai fait courir la rubeur que en fait le PDG était mon père comme ça ça a calmé tout le monde on
- Speaker #1
s'est rendu compte que c'était pas vrai enfin voilà mais le fait que je réagisse comme ça et que je dédramatise le truc et tu vois je me marque au bout de pas dessus et que je refasse un sujet de blague plutôt qu'autre chose Bon, finalement, tout le monde a zappé. Ça s'est très bien passé. Ça s'est très bien passé avec mon équipe. Je pense que c'était le plus dur qu'on tente pour Mane. Plus eux qui disaient, mais c'est cette promfette qui arrive, que je ne connais pas, qu'on me colle dans les pattes et qui, en plus, veut me changer l'organisation de ce que j'ai prévu, etc. Mais finalement, on s'est apprivoisé aussi et ça marche beaucoup comme ça. Je préfère me dire que cette personne-là, pour l'instant, ça ne matche pas super bien, mais on va faire en sorte que, ou en tout cas, je vais essayer de comprendre comment elle fonctionne, en espérant qu'elle fasse pareil de son côté. Et finalement, on arrive à trouver une entente. On n'est pas censé être super potes, ce n'est pas le but, mais soyons cordiaux, essayons de faire... de moments qu'on passe ensemble, des moments pas trop désagréables et tout ira bien.
- Speaker #0
Tu ne l'as pas dit encore de manière super explicite, mais le milieu de l'intelligence économique, ce n'est pas un environnement très féminin, c'est un environnement plutôt masculin. Comment ça se passe du coup dans ce type d'environnement ? On l'a un tout petit peu évoqué avant avec ton expérience de mentoring, mais au quotidien, c'est comment ? de travailler dans un milieu d'hommes, un milieu d'hommes intellectuels,
- Speaker #1
non ? Ouais.
- Speaker #0
Pas travailler dans l'ordre,
- Speaker #1
tu vois ? Ouais, mais moi j'étais bien formée parce que ma mère a eu une carrière dans les télécoms à l'époque où il n'y avait que des mecs. Donc elle a élevé ses trois filles en disant, voilà, vous allez peut-être être confrontés à ça en nous expliquant des anecdotes, en nous racontant comment elle, elle réagissait. Et finalement, je pense que ça, inconsciemment, ça m'a pas mal préparée. Alors, est-ce que j'ai choisi aussi ce milieu-là ? Parce que par mimétisme, je ne sais pas. Mais en tout cas, ça m'a pas mal préparée. Je n'ai jamais, enfin, j'ai rarement été prise de coups. Il y a eu deux, trois, il y a peut-être deux, trois anecdotes. Tu vois, je sens que l'homme que j'ai en face de moi, tu sais, me parle. On penche un petit peu la tête sur le côté, comme si j'étais une petite chose. et qu'il allait m'expliquer la vie. Bon, ça, j'ai vite compris qu'avec de l'humour, en coupant un peu la personne, enfin le mec en face de toi, dans sa franchement, pardon, et en lui faisant comprendre que tu avais très bien compris toi-même où il voulait aller, que finalement, tu t'en débarrassais facilement. Donc très vite, c'est plus devenu un sujet. Ça m'a mis beaucoup en colère à un moment donné. Au début, ça m'a fait un peu flipper. Après, ça m'a mis en colère. Et puis maintenant, j'en ai pris un affaire, l'âge passant. Et les comportements aussi s'engendrent un petit peu. Je ne suis plus exposée à ce type de comportement. Mais je comprends que ça puisse déstabiliser.
- Speaker #0
Oui, parce qu'effectivement, c'est quand même assez fréquent. Parce que maintenant, les femmes vont un peu partout. Mais néanmoins, certains métiers restent quand même encore très masculins. Donc, on peut retrouver ces situations-là. Comme j'imagine que certains environnements très féminins sont difficiles pour les hommes aussi. J'imagine aussi, mais bon, c'est nous deux qui ne nous consomment pas. On va les faire. Donc, tu as continué ton évolution au sein de SVP jusqu'à arriver jusqu'où ?
- Speaker #1
Je pense que je peux en reparler parce que... parce qu'il y a un peu prescrit le fond maintenant et que tout le monde est parti, mais en fait je suis arrivée directrice adjointe du service dans lequel je travaillais. On était une cinquantaine de personnes. Et finalement, ce qui s'est passé à l'époque, c'est qu'on était trois ou quatre managers, je ne sais plus, dans ce service. Moi, j'avais une trentaine d'années et qui avaient avec moi au même niveau. trois autres managers qui étaient tous des hommes pour le coup et qui étaient tous plus âgés que moi, entre 10 et 20 ans de plus, tu vois. Et ce qui s'est passé à l'époque et qui m'avait mis un petit coup au moral, c'est que la personne qui a été choisie pour être directeur du service au moment où Maëlle Plus Deux prenait d'autres fonctions, ça a été donc le plus âgé. Et donc, bon, après, le fait que ce soit un homme, la probabilité, en effet, était un peu en faveur du fait que ce soit un homme. Mais. À l'époque, s'il y avait des rumeurs ou des on-dit, des choses qui disaient que finalement, ils auraient bien aimé plus haut que ce soit moi, mais j'étais trop jeune pour devenir directrice.
- Speaker #0
Donc voilà, là j'ai pris un peu conscience du fait que finalement malgré le fait que c'était une organisation qui m'avait bien accompagnée, il y avait peut-être à un moment donné un plafond que je ne pouvais pas percer, au-delà duquel je ne pouvais pas aller. Et c'est là où finalement j'ai pris mon poste de directrice adjointe, je suis venue associée aussi, ce qui fait que j'avais davantage de responsabilités au niveau d'un code-vire, etc. et même d'un comex. Mais en revanche, que ça a mis un petit coup et j'ai commencé un peu à m'ennuyer aussi à ce niveau-là. J'avais gardé mon franc-parler, l'envie de faire bouger les choses, mais je pense que je me serais davantage révélée s'ils m'avaient fait confiance à ce moment-là. Après, l'histoire ne dira pas s'ils ont eu raison ou pas, mais en tout cas, c'est ce qui a fait que je suis partie au bout d'un moment.
- Speaker #1
Et donc, tout à l'heure, tu disais qu'on était venu te chercher pour travailler. Donc après, c'est... Oui. donc après tu es passé chez Mind c'est un hasard ou toi tu avais manifesté d'une manière ou d'une autre l'envie de partir comment ça s'est passé concrètement j'étais pas mal active sur LinkedIn à ce moment là et c'était
- Speaker #0
le LinkedIn il y a 7 ans il y avait moins d'activités qu'aujourd'hui et c'était pas trop une plateforme non plus de trouver ton emploi enfin de refaire ton emploi et bon bref je postais beaucoup et je pense que mon profil ressortait pas mal et c'est un cabinet de face de tête qui m'a repéré dans le cadre de la recherche de la personne pour développer le service sur mesure de manie et voilà très vite j'ai rencontré pas mal de monde le cabinet ensuite qui arrive on a pas mal discuté on s'est rendu compte qu'on avait la même vision des choses et là où j'avais trouvé tu vois chez svp un une sorte de mentor, là j'ai pu trouver un partenaire, tu vois, sans l'aspect finalement je vais t'apprendre quelque chose, je vais t'apprendre quelque chose, mais on a la même vision,
- Speaker #1
on va développer ensemble. Ok, et donc est-ce que là tu as pu avoir ce rôle que tu voulais avoir chez SVP mais que tu n'avais pas pu avoir ? C'est comme ça que tu as été embauchée à ce niveau de poste là ?
- Speaker #0
Oui, alors après avec la différence que chez SVP tu as plusieurs centaines, milliers de personnes et que Paymind, on est 35. Moi, quand c'est arrivé, c'était plutôt un projet entrepreneurial dans le sens où l'activité n'existait pas et il a fallu que je la développe. Et ça, c'était hyper intéressant.
- Speaker #1
Cette troisième activité de Mind, j'ai noté études et recherche à la demande et spécialisé dans l'innovation et la transformation numérique. C'est ce que tu as écrit sur ton projet. C'est ça.
- Speaker #0
C'est exactement ça.
- Speaker #1
Tu peux expliquer ce que c'est et en quoi c'est différent de ce que Mind faisait jusque-là ?
- Speaker #0
Comme je le disais, Mind, c'est mutation industrielle. L'idée de départ de Pierre-Yves, c'était de dire qu'en se bossant dans le conseil, on travaillait beaucoup sur des sujets. C'était il y a 15 ans, sur des sujets en lien avec le numérique. Ce n'est pas le numérique d'aujourd'hui. À l'époque, il y avait beaucoup de coms. autour il y avait des effets d'annonces qu'on pourrait rapprocher un peu de ce qui se passe autour de l'IA aujourd'hui, si tout le monde lançait sa solution digitale ou essayait de faire des choses et finalement pour se retrouver en termes d'infos, savoir ce qui était vrai, pas vrai, ce qui tenait de la com, de l'effet d'annonces, du gourou investisseur versus le vrai investisseur qui a bien en tête le business plan, c'était compliqué. Et donc, il s'est dit, je vais sortir finalement ce qu'il me manque, c'est-à-dire une lettre PDF, une sorte de confidentiel, où finalement, quitte à décrypter et à comprendre ce que c'est transformateur. Il l'a sorti sur l'univers des médias et de la com en ligne. Et puis après, il l'a développé au fur et à mesure pour d'autres verticales. Alors, une verticale dans le monde de la presse, c'est un thème, un secteur. Donc, il s'est lancé dans la banque, l'assurance, la santé, tout ça. qui est ressources humaines, relations sociales et puis aussi le retail. Et à chaque fois, il a développé ça autour d'un média. Qui dit média, dit métier de journaliste. On pourra y revenir aussi, parce que c'est là où j'ai découvert ce métier-là, qui n'est pas si différent du mien, mais qui n'a pas tout à fait la même vocation. Et donc, il a monté ces différents médias. Ensuite, il y a eu les clients, naturellement, qui ont dit Bon, c'est bien de lire derrière notre ordi, notre téléphone, tous les jours, ce que tu produis. Et ce serait bien qu'on puisse aussi échanger entre nous. Donc, il a monté une activité de l'événement, du truc qu'on appelle des clubs. Et puis après, il y a des clientes qui sont venues me voir en me disant Écoute, là, j'ai lu tel article ou tel dossier d'analyse sur ce sujet, sauf que moi, j'aimerais bien avoir les mêmes infos, mais dans tel pays. Ou alors, il y a tel acteur que tu ne mentionnes pas. Est-ce que je peux en savoir plus ? Et c'est là où l'idée de se dire Je vais proposer dans le prolongement du média et des clubs, des moments d'échange, un service sur mesure où tu pourras finalement demander à recevoir une étude, un panorama, un benchmark. Enfin, voilà. sur la thématique de ton choix. Et ça, ça a donné Mind Research, et c'est ce que je suis venue développer chez Red.
- Speaker #1
Ok. Et quels ont été les principaux défis de l'accélération de cette activité-là ? Les principales réussites aussi ?
- Speaker #0
Alors, il y a eu un défi auquel je ne m'attendais pas du tout, c'était que j'allais entrer finalement dans un média. Qui dit média dit journaliste, et qui dit journaliste... d'une... Déjà, une méconnaissance de mon... Je ne sais pas si tous les journalistes le sont, je pense, de moins en moins, mais ils ne connaissaient pas du tout mon activité. Ils ne savaient pas ce que je faisais. Et ils pensaient que j'allais me servir finalement de leurs sources et des infos qu'eux étaient capables de débusquer pour ensuite les commercialiser au plus haut. Donc, il y a eu un petit peu de méfiance au début. Et puis, finalement, on s'est rendu compte que... ce qui était chouette c'est qu'on travaillait la même matière première, qui était l'information, mais qu'on n'avait pas les mêmes techniques, et donc on s'est échangé les techniques, alors moi je ne peux pas utiliser les leurs à 100%, parce qu'évidemment en tant que journaliste, ils ont accès à des informations qui se retrouvent ensuite dans des contenus qui sont destinés à être distribués, à un public moins large, et c'est là où se fait la différence avec le métier, moi quand je travaille, je travaille pour une entreprise. ou un groupe d'entreprise, mais j'ai un donneur d'ordre qui m'a briefé en partageant des informations confidentielles et moi en retour, tout ce que je trouve comme information, c'est uniquement destiné à ce donneur d'ordre, à ce client. Je le diffuse pas ensuite auprès du marché. Ce qui te positionne différemment par rapport au marché, par rapport à tes clients, c'est pour ça que je parlais de vocation. Moi dans mon métier, j'ai pas vocation à communiquer entre... en tout cas informer près d'une large audience, mais à chaque fois, je me destine à un client en particulier. Donc ça, c'était vraiment le premier défi, cohabiter finalement avec ce monde-là, ce monde que je ne connaissais pas, les codes que je ne connaissais pas, et inversement, donc il a fallu s'apprivoiser là-dessus. Et puis ensuite, il faut monter un business, alors pas de zéro complètement, mais il faut quand même réfléchir à tout ton produit, à ton marketing, à la manière dont tu... tu peux voir communiquer à la manière... Donc là, j'ai ressorti mes vieux cours de l'école de commerce, mes 4P, etc., tu vois, un peu à l'ancienne. Et puis, je me suis attelée au truc. J'ai passé trois mois vraiment à interroger des clients potentiels, le marché, plein de monde à réfléchir sur l'offre.
- Speaker #1
Donc finalement, le fait d'avoir cette double compétence, puisque c'était le cas, double compétence issue de l'école de commerce et puis sur le côté intelligence économique, t'as vraiment servi... dans ce côté création de business unit alors c'est Mind et puis avant ça déjà c'est
- Speaker #0
SVP mais en fait ça t'a déjà dû te servir un peu j'imagine oui en fait j'ai jamais fait de marketing je connais les grandes notions du marketing, du commerce etc mais ce que tu apprends en école de commerce c'est c'est quand même les premières notions et puis c'est pas très appliqué ni applicable mais j'avais quand même des réflexes Après, je me suis formée, j'ai été pas mal accompagnée, mentorée, j'ai assisté à des webinaires, des séminaires, des formations, tout un tas de choses. Et puis aussi, j'ai interrogé pas mal de gens autour de moi en me disant là, j'ai besoin de faire ça, est-ce que tu peux me permettre de le faire ? Donc, pas mal de débrouilles. Oui, ça a été hyper enrichissant, mais tu as raison, plus j'y pense et plus finalement j'ai ces deux jambes sur lesquelles je marche un petit peu depuis le début et je suis toujours constamment entre les deux.
- Speaker #1
On sait que tu expliquais que tu avais été mentorée par des collègues, des personnes de l'entreprise, mais tu as mentionné plusieurs fois le fait que tu avais été coachée, que que tu avais été accompagnée, que tu t'avais formée. Comment est-ce que tu as trouvé ces personnes sur ton chemin ? Comment tu les as trouvées ?
- Speaker #0
Alors les formations avec Code Pro, ça a été vraiment mis à disposition de l'entreprise, enfin par l'entreprise, pardon. Donc ça, c'était un parcours que j'étais obligée de suivre, mais finalement, ça a été une très bonne chose. Ça m'a permis de sortir notamment des huit mois un peu compliqués de prise de poste de manager. Et après, c'est beaucoup d'échanges avec mon entourage, pro ou perso. une amie, un pote qui me raconte qu'il va voir un tel et que ça l'a aidé à comprendre ci ou ça, famille, enfin voilà c'est vraiment autour de toi. Je pense que quand tu es prêt finalement, alors moi ça fonctionne par cycle, je sais pas, on continue en train de me faire croiser, mais quand tu es prêt à un moment, à passer une étape dans ta vie, à comprendre quelque chose, ça peut être une toute petite chose ou quelque chose de plus profond. Je pense que, en tout cas, c'est ce que je veux dire, c'est que quand tu es prêt, tu écoutes un peu les choses différemment et tu vas rebondir en disant, tiens, peut-être que tu vois quelqu'un que tu peux en parler, si tu penses que je peux rencontrer cette personne, etc. Donc, voilà, j'ai un peu ouvert mes oreilles à ces moments-là et c'est bien tombé.
- Speaker #1
Tu enseignes aussi dans le domaine de l'intelligence économique. Où est-ce que tu enseignes ? Est-ce que c'est à l'école qui t'a fait ? Oui,
- Speaker #0
c'est l'école qui m'a formée. C'est aussi une autre école qui s'appelle l'EBD, l'École des bibliothécaires documentalistes. Il y a aussi une école dans le métier de l'information qui est un peu plus éloignée de l'intelligence économique. Mais bon, finalement, on travaille toujours le même matériau. Et oui, j'enseigne sinon le plus gros parcours, le plus gros cursus que je donne, c'est à l'École européenne d'intelligence économique. Donc là où je me suis formée. C'est vraiment une activité que j'apprécie beaucoup, mais de plus en plus. Je me rends compte que souvent, on me dit, si tu devais faire autre chose, qu'est-ce que tu ferais ? Clairement, moi, je ferais de la formation. J'adore transmettre. Je n'ai pas une manière très conventionnelle de transmettre. Je suis très nature. Je suis l'intervenante qui peut dire des gros mots, qui peut dire, attends, vous n'êtes pas d'accord avec moi, parlons-en. Je fais ça vraiment, j'essaie d'être le moins descendante possible. Je pense que ça ne me fonctionne pas trop mal. Ça aussi, ça s'apprend et ce n'est pas simple du tout. C'est bien le premier cours que j'ai donné. Je me suis demandé comment physiquement j'allais rentrer chez moi tellement j'étais crevée. Tu apprends une énergie qui est dingue, que tu apprends à transformer en quelque chose de positif. Finalement, ça te fait ton cycle où tu te nourris de l'énergie que tu donnes aux autres. Mais au foire, le début, c'est complexe.
- Speaker #1
Oui. Et comment est-ce que tu perçois la prochaine génération de professionnels dans le secteur de l'intelligence économique ?
- Speaker #0
Alors, de manière générale, je suis très empathique. Et là, pendant que tu me le dis, je vois les petites têtes des 40 étudiants que j'accompagne cette année. Finalement, ils nous ressemblent peut-être un peu. Ils sont pleins d'espoir. Ils savent qu'ils s'attaquent à un métier passionnant, mais qu'il n'y a pas tant de postes que ça. Il y a encore, même si on a beaucoup évangélisé, je ne sais pas si moi, j'ai contribué, mais en tout cas, c'est un métier qui n'est pas évident parce qu'il n'y a pas beaucoup de postes. parce que c'est toujours les mêmes personnes que tu vois parce que voilà il faut faire ça faire sa place donc donc ouais moi je les trouvais hyper attendu 100 et voit pas trop de différence avec mon époque peut-être que je me trompe mais mais une question que je n'ai pas posé son
- Speaker #1
a parlé des hommes ont parlé d'environnement masculin mais bon on va évoquer parfois d'autres femmes et Est-ce que tu as observé de la sororité dans le milieu professionnel, c'est-à-dire de la solidarité entre femmes, ou au contraire plutôt des femmes qui se tapent dessus ?
- Speaker #0
Bonne question. De l'entraide entre femmes, oui. Après, moi j'ai... Enfin finalement... Je pense pouvoir dire que j'ai toujours trouvé un partenaire, un binôme, ou des personnes avec qui je tenais bien en duo. Mais ça a été, si je regarde un peu ce qui est dans le passé, ça a toujours été indifféremment des hommes ou des femmes. En fonction de qui avait son enseignement, les deux. Et j'ai trouvé aussi de l'entraide auprès de binômes masculins. Donc je ne sais pas dire finalement si ça ressort davantage, si c'est plus proéminent. quand je suis en minot avec une femme ou avec un homme. Je ne saurais pas. En tout cas, ça ne m'a pas marquée. Ça ne t'a pas marquée.
- Speaker #1
On arrive à la conclusion. Quel message souhaiterais-tu transmettre aux auditrices du podcast ou aux auditeurs aussi, mais bon, on reste quand même plutôt pour un public féminin, qui aspire à des rôles de leadership ? Oui.
- Speaker #0
C'est une bonne question. Moi, j'ai toujours eu un sujet qui m'a... Je ne sais pas que je ne le comprends pas et peut-être que je vais paraître un peu immodeste en disant ça, mais moi, c'est le sujet de la rémunération. Je pense, en tout cas, alors peut-être que j'ai des facilités, j'en sais rien. Et je te dis ça encore, je n'aime pas parler trop d'argent. Je ne suis pas très bonne. Alors, plus de ça, je suis plus commerciale, mais je ne suis pas la... plus négociatrice des personnes, c'est un truc que je fais, mais je ne suis pas passionnée par la négociation. En revanche, le sentiment de l'imposteur, l'illégitimité à demander, à aller réclamer un poste, à aller réclamer de l'argent, etc., pour moi, ça ne doit pas exister, quand tu es une femme. Pas plus que quand tu es un mec. Et en fait, ce que je me dis, c'est que les hommes, ils osent beaucoup plus que nous aller réclamer des trucs. Et nous, je... trouve qu'on pète justement parce qu'on n'y va pas assez. Moi, le conseil que j'ai à donner à ceux qui se lancent, qui disent, soit qu'ils sont sur des rails, soit même qui doutent un petit peu, c'est qu'il faut y aller en fait. Il faut y aller parce qu'au pire, tu te retrouves dans la même situation que celle où tu es parti, c'est-à-dire que tu n'as pas bougé, mais au moins tu n'as pas de mauvais et au mieux... on sait en face de toi ce qu'il en est, ce que tu veux, à quel condition tu roules, et ça te permet aussi de, voilà, ça te permet aussi peut-être d'évoluer. Donc moi, il y a ce truc de, enfin, il faut osons, quoi. Enfin, osons, c'est peut-être un peu facile à dire maintenant que, tu vois, j'ai roulé ma bosse pendant quasiment 20 ans, mais moi, on m'a donné, tu vois, à l'époque, mon entourage m'a dit vas-y. Si tu penses que c'est injuste que tu sois payé ça, dis-le. Si tu penses qu'il faut que tu évolues, dis-le. J'ai été pas mal soutenue, tu vois, par des potes, des mecs de l'époque. Et ça, ça m'a aidée un point. Que maintenant, tu vois, si je dois prendre une jeune femme par la main, c'est vraiment la côté pour lui dire, t'as une idée, mais vas-y, en fait, défends-la, t'es pas plus nulle que le mec qui est assis à côté de toi. T'es peut-être même meilleure. Et puis même, tu vois... Dans tous les cas, mais dis-le quoi. Vas-y.
- Speaker #1
Ouais,
- Speaker #0
vas-y. Enfin voilà, au pire, je te rattrape si jamais tu tombes, mais reste là quoi.
- Speaker #1
Ouais, mais de toute façon, je pose ce genre de questions à toutes les femmes qui sont passées vers là. Je crois que si je ne me trompe pas, il me semble que tu es la huitième. Et tout le monde dit à la fin, il me dit la même chose en fait. Il faut oser y aller. Il faut oser y aller. Mais c'est vrai que ce n'est pas parce qu'on le dit qu'après... Les personnes le font, mais bon, j'ose espérer qu'à force de le répéter, il y a de plus en plus de femmes qui vont oser. Et peut-être qu'il y en a qui vont écouter l'épisode et puis qui vont se dire, Ok, bon ben, j'ai ça en tête, demain je me lève et j'y vais. J'espère que ça va fonctionner.
- Speaker #0
Toutes les jeunes femmes que je croise sur ma groupe, j'essaie de moins leur inspirer ça, de voir.
- Speaker #1
Dernière question, est-ce que tu as des livres à recommander ou des personnes, des mentors ? une influence déterminante pour toi ou en tout cas que tu estimes vraiment important à mettre en avant ?
- Speaker #0
Je suis assez, je papillonne beaucoup moi, donc j'ai du mal à m'arrêter sur une personne ou un mentor, j'ai des lubies et puis après je zappe.
- Speaker #1
Tu te ressembles beaucoup je vois. J'ai vraiment.
- Speaker #0
ça aussi il y a cette tension ça aussi ouais ouais oui donc résultat tu vois il n'y a pas quelqu'un de connu que je suis comme ça en tout cas là tu vois spontanément tu poses la tête deux secondes ça vient pas ça veut dire je pense à personne comme ça spontané euh En fait, ça dépend vraiment de... Il y a tellement de choses. Et puis, ça dépend aussi de tes sujets de prédilection, de passion. Enfin, ce que j'ai appris, tu vois, c'est que je ne suis pas boulimique. Je suis plutôt quelqu'un qui peut essayer de m'économiser. Si je devais lire, tu vois, si je devais passer mon temps à lire des choses, en plus de tout ce que je dois lire déjà dans le livre, en fait, je ne lis que ça. Donc, finalement, je vais plutôt m'inspirer... Quand est-ce que je vais trouver l'inspiration ? En faisant de la méditation, en écoutant, je prends beaucoup le train, en écoutant mes 15 minutes de méditation, et justement en essayant de penser à rien. C'est le but. C'est d'arrêter un peu la grande moulinette. Après, il y a des personnes, je pense à un mec comme Pascal Delbecq à l'époque qui avait écrit sur l'intelligence économique. J'aimais beaucoup ce qu'il écrivait et la manière dont il écrivait. mais ça fait une éternité que je ne l'ai pas lu. Et sinon, je snack. Je pense que je suis en mode snacking. Et tout d'un coup, je vais me passionner pour un truc. Je vais m'abonner à un truc que je trouve génial, qui a un arbre avec mon métier, enfin, ce qui fait un peu, mais qui s'appelle la revue dessinée, qui est de l'enquête, mais retranscrite sous forme de BD. Ça parait tous les 3-4 mois, je crois. Et ça, je vais trouver ça génial. Je vais me plonger à fond dedans. Je vais avoir envie de dessiner moi aussi des BD. Après, je vais passer à autre chose. Oui,
- Speaker #1
je comprends bien ça. D'ailleurs, je suis toujours embêtée aussi quand on me pose la question. Moi, par contre, je lis énormément de livres. Mais au moment où il faut sortir un titre ou un auteur, je ne sais plus. Il y en a tellement. Je ne sais pas si c'est dans les mains.
- Speaker #0
Je vais regarder autour de moi dans la pièce si il y a un moment où je pouvais te donner. Mais non, ce n'est pas grave. Ce n'est pas dans la bonne pièce.
- Speaker #1
Oui. C'est pas grave. Parfois, il y a des pépites qui sortent. Voilà,
- Speaker #0
c'est ton fond.
- Speaker #1
Merci beaucoup pour ce beau moment partagé, Anne-Cécile.
- Speaker #0
Avec grand plaisir, Marie-Laure. Et puis, à très bientôt.
- Speaker #1
À bientôt.