undefined cover
undefined cover
Bertrand, sensibiliser aux violences faites aux enfants avec France Bébé Secoué - épisode Podcasthon cover
Bertrand, sensibiliser aux violences faites aux enfants avec France Bébé Secoué - épisode Podcasthon cover
Ma petite famille - le podcast intimiste sur la vie de parents pour informer, décomplexer et partager

Bertrand, sensibiliser aux violences faites aux enfants avec France Bébé Secoué - épisode Podcasthon

Bertrand, sensibiliser aux violences faites aux enfants avec France Bébé Secoué - épisode Podcasthon

1h05 |21/03/2025
Play
undefined cover
undefined cover
Bertrand, sensibiliser aux violences faites aux enfants avec France Bébé Secoué - épisode Podcasthon cover
Bertrand, sensibiliser aux violences faites aux enfants avec France Bébé Secoué - épisode Podcasthon cover
Ma petite famille - le podcast intimiste sur la vie de parents pour informer, décomplexer et partager

Bertrand, sensibiliser aux violences faites aux enfants avec France Bébé Secoué - épisode Podcasthon

Bertrand, sensibiliser aux violences faites aux enfants avec France Bébé Secoué - épisode Podcasthon

1h05 |21/03/2025
Play

Description

Dans cet épisode, réalisé dans le cadre du Podcasthon, j’ai eu l’honneur d’interviewer Bertrand Gimonet, président de l’association France Bébé Secoué, qui milite pour informer, prévenir et apporter un soutien aux familles confrontées à la maltraitance infantile.

Bertrand partage son expérience de père de quatre enfants, marquée par la perte tragique de son fils Tom, victime du syndrome du bébé secoué. Il évoque son désir initial d’une famille nombreuse, les responsabilités liées à la parentalité, puis le choc et les épreuves qui ont suivi cette maltraitance. Il revient également sur la procédure judiciaire et les répercussions psychologiques pour sa famille, soulignant l’importance d’une meilleure sensibilisation du public et d’une prévention renforcée.


France Bébé Secoué est une association à but non lucratif régie par la loi 1901, reconnue d’Intérêt Général. Elle regroupe des familles de victimes ainsi que des professionnels du monde médical, de la petite enfance ou juristes, tous résolus à agir ensemble contre la maltraitance du bébé secoué. Ses missions sont de :

  • Développer des outils et déployer des actions de sensibilisation auprès du grand public, tout particulièrement à destination des parents, jeunes parents et futurs parents.

  • Accompagner, soutenir, orienter et défendre les intérêts des victimes et de leurs familles.

  • Collaborer avec les pouvoirs publics pour la mise en place de plans de prévention nationale et avec les élus afin de faire évoluer la législation et mieux protéger les nourrissons.

  • Former les professionnels de santé et de la petite enfance en leur apportant les meilleures pratiques pour mieux prévenir et diagnostiquer cette maltraitance

Pour suivre et soutenir les actions de l’association, vous pouvez consulter :

Le témoignage sincère de Bertrand met en lumière la nécessité d’un accompagnement adapté pour traverser le deuil et se reconstruire après de telles épreuves, tout en offrant un message d’espoir et de solidarité à toutes les familles concernées. Un immense merci à Bertrand pour son partage et son engagement.


🎧 Bonne écoute !


💬 N'hésitez pas à partager cet épisode et à venir en discuter sur les réseaux sociaux 🙂🙏

⭐ Si cet épisode vous a plu, pensez à en parler autour de vous et à le partager ! Pour soutenir Ma petite famille , vous pouvez aussi lui attribuer cinq étoiles ⭐⭐⭐⭐⭐ sur iTunes, Apple Podcast, Spotify ou votre plateforme d'écoute préférée. Chaque avis compte pour faire connaître le podcast au plus grand nombre ! Sur Instagram : @ma_petite_famille_podcast


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Ma Petite Famille, je suis Pauline, maman de trois garçons et créatrice de ce podcast intimiste où les parents se livrent sans filtre. Ici, on parle de maternité, de paternité, de parentalité et surtout on libère la parole sur des sujets encore trop souvent tabous. Depuis trois saisons, j'ai eu l'immense privilège de partager avec vous des témoignages uniques et précieux de parents et d'experts. Je tiens à vous remercier du fond du cœur de votre soutien. Si, comme moi, vous croyez en l'importance de ces conversations, je vous invite à vous abonner, à partager les épisodes avec vos proches et à faire découvrir ma petite famille au plus grand nombre. C'est grâce à vous que cette aventure peut continuer. Vous trouverez tous les vendredis, les 2e et 4e vendredis de chaque mois, un épisode. Merci de votre confiance et je vous souhaite une très bonne écoute pour ce prochain épisode. Bonjour Bertrand, merci beaucoup d'avoir accepté mon invitation. Est-ce que tu peux te présenter, dire qui tu es, d'où tu viens, de qui est composée ta famille et ce que tu fais dans la vie s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Bonjour Pauline, je suis Bertrand Gémonnet, je viens de l'Est de la France, dans le Doubs. Je suis papa de quatre enfants, dont un enfant est décédé en 2014. Je travaille dans l'automobile pour faire local et je suis également président de l'association France Bébé Sous.

  • Speaker #0

    Et donc, dans ce podcast, on va écouter ton témoignage de papa et ce qui t'a amené aussi à devenir président de cette association. Tu as toujours voulu être papa et avoir une famille nombreuse ?

  • Speaker #1

    J'ai toujours souhaité avoir des enfants, oui. Avoir trois ou quatre enfants. Et j'y dirais même, idéalement, des jumeaux. Trois ou quatre, c'était le chiffre même qu'on sait. De facto, c'était assez simple à discussion avec ma compagne. Pas un, pas deux, mais trois. trois ou quatre et puis des jumeaux. Je trouve que la complicité entre les jumeaux est tellement belle. Bon, je n'avais pas le capital génétique ou pas de chance pour en avoir, donc ça aurait été un génial. Après, quand j'écoute tous les collègues, les amis qui ont des jumeaux, c'est l'enfer. Donc je me dis, bon, après coup, c'est peut-être de la chance.

  • Speaker #0

    Et alors, le premier bébé est arrivé assez vite après la rencontre avec ta femme ?

  • Speaker #1

    Non, non, on a eu quelques années pour se découvrir et se supporter et être sûr de... que c'était le bon moment avant d'avoir le premier enfant.

  • Speaker #0

    Et votre premier est arrivé à quel moment ? Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Le premier est arrivé en 2012. C'était une décision commune, normalement. Il n'y a pas de... On était prêts. Enfin, toutes les planètes étaient alignées, au final, pour l'arrivée d'un enfant. Je veux dire, que ce soit dans la tête de chacun, dans la volonté d'en avoir. C'était l'aboutissement d'une relation. d'un souhait, d'une volonté. Et puis, on s'est lancé dans l'aventure.

  • Speaker #0

    Les premières années se sont bien passées ?

  • Speaker #1

    Globalement, oui, ça s'est bien passé avec les microbes. On est tout de suite les premiers jours de la sortie même de l'hôpital, quasiment, c'est le quatrième ou cinquième jour, parce qu'il a resté un peu plus longtemps que prévu. On est loin. Premier arrivé de microbes, aux premières inquiétudes, aux premiers pipettes de Doliprane, etc. Ça c'est... Après c'est le premier, c'est toujours plein d'inquiétudes, plein d'inconnus, plein d'incompréhensions, plein de questionnements, plein de stress, plein d'un peu de tout, d'émotions, d'organisation, de bazar dans l'appartement où on vivait dans l'appartement à cette époque-là, de recherches et puis d'amour qu'on avait à lui donner.

  • Speaker #0

    Et quand est venue l'envie d'agrandir la famille ? C'est venu rapidement ? Après le premier, vous n'êtes pas dit, non, en fait, on va s'arrêter là ?

  • Speaker #1

    Non, non, non, non. On ne voulait pas d'un enfant mutique, ça c'était sûr. Les deux, on voulait plusieurs enfants. Dès le début, quand je disais, c'était trois ou quatre. La volonté de faire un deuxième enfant est venue assez rapidement. Enfin, rapidement. Il est né en 2014, donc deux ans après, voilà. Donc, après, je pense qu'il faut digérer le premier. Il faut avoir une situation professionnelle stable, avoir un état d'esprit apaisé, être prêt. Et puis, voilà, ça s'est lancé. On s'est posé des questions, c'est sûr. Mais ça s'est lancé normalement. On ne se l'est pas imposé. Il n'y a pas une volonté de s'imposer. Je dis, il faut faire un deuxième enfant. Comme je peux voir des amis qui se sont fait deux enfants rapprochés rapidement. Comme ça, ils sont tranquilles. On n'a pas été dans cet état d'esprit-là. Si on fait nos deux enfants, il y aura encore une présence, il y a une volonté aussi matérielle. Est-ce que deux enfants dans un appartement qu'on avait, c'est suffisant ? Ou est-ce qu'il faut acheter un appartement plus grand, une maison ? Donc il y a aussi cet aspect-là, puisqu'on a décidé aussi d'acheter une maison pour accueillir toute la famille. Tout est un global, et dans ce global, rien n'est parfait, tout n'est pas réuni à 100%, mais on était prêts. Je pense que c'est plutôt ça, se dire c'est bon. On y va.

  • Speaker #0

    Et alors, la venue de ce petit deuxième ?

  • Speaker #1

    Ça s'est bien passé. Il est venu un mois plus tôt, même un peu plus d'un mois plus tôt que prévu. Donc ça, c'était bien. Il était pressé de nous voir.

  • Speaker #0

    Il n'est pas resté à la maternité pour…

  • Speaker #1

    Non, non. Il a fait le cursus normal de la maternité, donc deux, trois jours. Le premier, ça a duré plus longtemps parce qu'il y a eu des complications anxieuses, inquiétantes. Donc en fait, on est rentré de mémoire le troisième jour, avec un suivi post-accouchement par une sage-femme à la maison, chose classique qu'on retrouve. Globalement, c'est bien, en plus, il est arrivé dans notre nouvelle maison, puisqu'on avait acheté une maison, donc on avait déménagé en mai, il est arrivé en juin. Un peu de pression pour le papa pour faire les chambres, parce qu'il y avait tout à faire. Il y a toujours encore à faire dans la maison, mais il y a tout à faire dans la maison. Donc on s'est... vite bagarré pour qu'ils aient chacun une chambre propre et tout ça. Donc, ça a été beaucoup aussi d'occupation pour nous. Mais ça s'est globalement bien passé puisqu'on était rodés avec le premier, on va dire. Après, la gestion de deux enfants, c'est aussi compliqué.

  • Speaker #0

    En plus, ils n'avaient pas beaucoup d'écarts. Si je compare avec les miens, ils ont deux ans et demi, les deux premiers aussi d'écart. Ils ne sont pas autonomes.

  • Speaker #1

    Ah non, non, ils ne sont pas autonomes, mais on n'est plus dans la même. biberons toutes les quatre heures deux ans on commence déjà on marche, on mange pas tout seul mais partout c'est différent donc c'était la bonne période après qu'il soit arrivé tôt ça nous a pas gêné, on avait déjà tout anticipé à sauf la chambre qu'on a monté je crois le week-end d'avant ou le week-end où il est arrivé Comme il arrivait plus d'un mois plus tôt, il n'y avait que la chambre qui n'était pas montée, mais ça a été monté en un temps record et tout prêt. On avait tous les meubles, mais comme on était en train de refaire la maison, on s'est dit, plus d'un mois avant son arrivée, tout le reste était déjà prêt.

  • Speaker #0

    Et comment ça se passe les premiers pas à quatre ?

  • Speaker #1

    Ça a été type top. En fait, il arrivait en juin. On n'a pas prévu des vacances au bout du monde, mais resté à la maison. Puisqu'on a bricolé pendant tout cet été, moi j'avais pris 5 semaines de congés, avec les congés paternités pour faire les chambres. On a vraiment profité de la semaine, de tout le mois d'août, juillet, pour faire la maison à fond. On était vraiment entre bricolage, jardinage, occupation des enfants. C'est ça. Après, à cet âge, il y avait quelques semaines, ça a été... quelques mois, donc c'était biberon, dodo, il jouait un petit peu sur son transat mais c'est assez limité. Après il y a la relation entre l'aîné et les deux enfants, les deux garçons. L'acceptation du grand aussi, voilà, et tout a une complicité qui naît au fur et à mesure, dès que le bébé arrive, que cette complicité est initiée, donc c'est au fur et à mesure, on s'occupait et puis voilà, et puis nous aussi, gérer la fatigue, gérer les aléas, mais globalement... C'était une très bonne période ces premiers mois.

  • Speaker #0

    Et après, il y a eu la reprise du travail pour vous deux ?

  • Speaker #1

    Voilà, donc on a changé de nourrice, puisque notre grand était gardé par une assistante maternelle. L'assistante maternelle n'avait pas eu l'extension d'agrément pour garder nos deux enfants en plus des enfants qu'elle gardait. En fait, dès le début janvier 2014, avant la naissance, on a su ça, on a cherché une nouvelle assistante maternelle. du temps de trouver la bonne personne. Et donc, on a décidé d'attendre septembre pour mettre les deux ensemble, pas mettre le grand tout de suite chez elle, arrêter le premier contrat, etc. Donc, on a mis, dès le début septembre, nos deux enfants chez cette saison maternelle.

  • Speaker #0

    Et comment ça se passe ? Vous étiez serein ?

  • Speaker #1

    Idéalement, on n'avait pas de choses à reprocher à cette personne. C'était propre, rangé. C'était le meilleur choix qu'on avait pu faire parce qu'on en a visité. On a dû passer une centaine de coups de fil, parce qu'on avait des horaires aussi un peu particuliers, on travaillait beaucoup. Plus les visites, on a trouvé des choses inadmissibles, en tout cas qui ne correspondaient pas à nos standards déjà de propreté et de respect. Des trucs monstrueux qu'on a pu voir. Et donc on a fait ce choix-là, et puis après on a mis... Nos enfants ont une période d'adaptation classique, avec des tranches horaires spécifiques, pendant 15 jours ça se passe bien. Et mi-septembre, on les a mis à plein temps chez elles, suivant le contrat, 4 jours par semaine.

  • Speaker #0

    Et après, qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Speaker #1

    Malheureusement, le pire est arrivé pour nous, puisqu'en fait, il s'avérait que cette personne était maltraitante avec notre deuxième enfant, Tom, qu'elle a maltraitée plusieurs fois. En fait, elle a secoué trois fois. La troisième fois, il a fait un arrêt cardio-respiratoire le 29 septembre 2014 chez elle. Et c'est là que tout s'est enchaîné pour nous. Au départ, on ne pensait pas à une maltraitance. Et les fois d'avant, on n'a jamais vu de signe de maltraitance. En tout cas, on ne les a pas reconnus. Et en fait, c'est quand il a fait son arrêt cardio-respiratoire chez elle, il y a eu un pompier, Samu, qui a aussi, sous Ausha et médicaments, a refait repartir le cœur, qui a été emmené au CHU de Besançon. le lundi 29 septembre. Il était à 17h, il était emmené en hélicoptère au CHU. On est arrivé vers les 17h, ils ont lancé les examens, examens encore le mardi, et c'est le mardi soir à 21h30 que j'ai appris que mon fils avait été maltraité, qu'il avait été secoué plusieurs fois. Donc là, ça a été incompréhensible et compliqué.

  • Speaker #0

    Quand tu l'avais récupéré, jamais tu n'avais vu qu'il y avait eu des...

  • Speaker #1

    Si, enfin non. Je n'avais pas connaissance des signes du syndrome du bleu secoué. En fait, il a été secoué trois fois. En fait, il a été secoué la première fois que je suis venu le chercher, donc le vendredi 19 septembre. On l'a mis à plein temps le 15. Il était gardé le lundi, mardi, mercredi, jeudi. Il n'était pas gardé. Le vendredi, il était gardé. Donc, il a été secoué ce vendredi-là. Le 15 septembre, il vomissait. Il était blanc pâle. On ne s'est jamais dit qu'il était secoué. Il n'y avait pas de bleu, pas de choses extérieures. À cette époque-là, je ne connaissais pas tout. tout le détail, tout ce qui se cachait derrière cette maltraitance. Et puis, on a vu notre médecin traitant le lendemain matin, puisque quand il a vomi, il était plus de 19h sur moi, etc. On s'est dit, c'est un virus, une gastro, il n'y avait pas de fièvre. On a vu notre médecin traitant le lendemain matin à 8h, qui a conclu à nourrir nos pharyngites. Le week-end s'est passé moyennement, il est malade, il avait du mal à boire ses biberons. On l'a remis chez elle le lundi, et nos pharyngites ont s'inquiété. Il y avait de l'oliprane, et puis il n'y avait pas de fièvre. Enfin, il n'y avait pas de... Et puis le mercredi qui venait, j'étais pas là et il était dans une situation critique. C'était en fait le deuxième secouement. Ma compagne était en lien téléphonique avec elle pour s'assurer que notre enfant mangeait bien. Alors les dires de la santé maternelle étaient « tout se passe bien, il n'y a pas de soucis » . Puis il ne buvait rien, 60-90 ml par ce que boit un nouveau-né quelques jours après. Elle a demandé à ses parents d'aller le récupérer, de l'amener aux urgences pédiatriques. Et en fait, son état était catastrophique. Moi, je suis rentré en catastrophe de Paris. Du mercredi au samedi, on est resté aux urgences pédiatriques. Ils ont fait un mauvais diagnostic. Ils ont conclu une allergie à la protéine de lait de vache. En fait, ils n'ont pas fait les examens nécessaires. C'était assez basique. Assez basique. Ils ont été à côté de la plaque. En fait, le mercredi et jeudi, ils étaient dans un état critique. Ils ne mangeaient pas. Ils n'oubliaient pas. Il n'y a rien. Moi, je me nourrissais à la seringue, millilitre par millilitre, avec du sérum. Il était apathique. Il était blanc. Aucun contact de l'enfant. À cette époque-là, on ne pensait pas qu'il y avait un souci. On est à l'hôpital, aux urgences, tous les médecins, tous les professeurs de santé adéquats pour qu'ils en cherchent correctement. On est dans cette chantée, dans les Ausha que tu avais, qui étaient alignées, on avait quelques mètres carrés, un lit barreau, un siège, un lavabo, puis c'était tout. Et puis le vendredi, 14h00, j'étais avec lui, il se remet à sourire, il se remet à me regarder, donc ça va mieux. Les médecins voient qu'ils vont mieux, qu'ils mangent mieux, ils veulent nous faire sortir. Moi, j'ai refusé. J'ai dit, je préfère rester une nuit de plus et une journée de plus pour assurer que tout va bien. C'est bon. On est resté le samedi. On est ressorti avec l'ordonnance pour acheter du lait spécifique. On a laissé en prenant de l'élevage. Ça s'achète à la pharmacie à 60 euros la mini boîte. Des chauffe-vibrons parce que c'est un lait qu'il faut chauffer, parce que c'est un goût qui est infâme pour les bébés. Il faut le chauffer pour que ça soit meilleur. Et puis, on est parti à ça. On a trouvé en fin de diagnostic pourquoi elle n'était pas bien. Toujours en lien avec le centre maternel pour dire que c'est de l'allergie à la protéine de lait de vache. C'est des choses qui arrivent. Depuis le vendredi, il buvait correctement ses quantités, il allait bien. On a retrouvé notre fils comme avant. Et comme on est d'accord, on redépose ce lundi 29 septembre chez elle. Et c'est là qu'il est ressecoué une troisième fois. Et cette fois-ci... Il fait un arrêt cardio-respiratoire chez elle.

  • Speaker #0

    C'est un bébé qui pleurait beaucoup ?

  • Speaker #1

    Chez nous, il ne pleurait pas. C'est un bébé qui ne pleurait pas du tout. Très peu, quand il a faim. Ce ne sont pas des pleurs incessantes de plusieurs heures par jour, deux heures, trois heures par jour, du tout, du tout, du tout. Mais il pleurait chez elle. Il ne se sentait pas en sécurité chez elle. On a des SMS qui le prouvent. Je pense qu'il ne se sentait pas bien à l'aise. Je pense qu'il sentait qu'il avait été secoué, qu'il était avec une personne dangereuse. Donc il pleurait. Sûrement un appel à l'aide. Et elle, pour le faire terme, a secoué. Et elle savait ce qu'elle faisait. Elle savait ce que faisait, ce qui était mal. Ça, c'est le PV de police qu'on a pu déterminer plus longtemps après aussi. Et c'est ce qu'elle a pu dire au tribunal.

  • Speaker #0

    Donc elle a dû voir qu'elle avait vraiment fait quelque chose de très grave. Elle a appelé d'elle-même les secours ?

  • Speaker #1

    Non, du tout. Non, du tout. C'est assez hallucinant. Les deux secoués deux fois avant, on ne prévenait personne. Même moi, quand je l'ai récupéré la première fois, quand je l'ai vu, parce qu'il faisait beau, magnifique, ils étaient dehors. J'ai vu mon fils parler, etc. On disait que tout s'est bien passé, dans le carnet de liaisons qu'on avait. Il avait bien bu, joué, il n'y avait aucun écrit, aucun dire comme quoi s'il y avait quelque chose qui ne se passait pas bien, comme quoi il avait secoué. Et là, on ne va pas dire, j'ai maltraité, j'ai tué ton gamin, tout s'est passé sous silence, mais moi, on m'a dit, tout s'est bien passé, etc. Quand on a un arrêt cardiaque d'un enfant, il s'est passé quelque chose. Donc là, ce n'est plus pareil, il faut se justifier. Et pourtant, on n'a toujours rien dit et jamais su expliquer ce qui s'est passé. Donc aucun signe pour nous de voir quoi que ce soit. Aucun signe.

  • Speaker #0

    Ton grand n'était pas du tout maltraité, lui ? Il n'y avait pas de signe sur ton grand ?

  • Speaker #1

    On n'a pas eu de signe extérieur physique sur Nandouran.

  • Speaker #0

    Et il ne disait pas qu'il ne voulait pas aller voir l'assistante maternelle ?

  • Speaker #1

    Non, il avait deux ans et trois mois. Après, d'autres faits nous ont montré que Tom n'était pas le seul enfant qui avait été maltraité. Donc malheureusement, il n'y a pas eu de conséquences judiciaires en dehors de Tom. Les deux autres fois, elle n'a jamais appelé et prévenu quoi que ce soit. Et ce lundi-là, en fait, elle a appelé ma compagne, disant que Tom avait du mal à respirer. Elle n'avait pas appelé le 15. Et ma compagne qui dit « Appelez le SAMU » , ça n'avait pas le numéro qu'il fallait appeler. Ma compagne qui habite à quelques minutes en voiture de son travail, en fait, est allée là. C'est elle qui a fait les premiers secours, enfin le massage cardiaque sur Tom, en attendant les pompiers. Elle m'a appelé aussi pour me dire que je devais venir tout de suite, puisque Tom était en arrêt cardio-respiratoire. Je vais à 4 minutes en voiture, c'est pareil, enfin 5 minutes. Je me suis dépêché, je suis arrivé au même temps que le SAMU. On s'est garé en même temps. J'ai vu mon fils Tom nu sur sa table basse, sur une table basse, en couche, avec un pompier déjà en train de faire un massage cardiaque. J'ai retrouvé ma compagne dans la vie de travail. Et puis voilà, après le SAMU a pris tout en charge. La priorité, c'est de faire partir le cœur, donc ça a duré... au moins 10 minutes. J'ai du mal avec la notion de temps puisque j'ai pas regardé ma montre, je pense qu'on était plus accroché à ce qui se passait, à comprendre ce qui se passait, à voir tout ce qui se passait au niveau de l'équipe unicale. On m'occupait de ma compagne puisqu'elle avait fait un malaise. Et puis voilà, dépissant. Et puis une fois que le col arrière parti, c'est la même prise en charge parce qu'après c'est le prendre en charge pour se conspire après au CHU. Donc là il y a une équipe du CHU de Besançon qui est venue en hélicoptère pour le prendre en charge. Paul est parti avec cette équipe médicale au CHU. Et nous, on est allés le retrouver en voiture directement.

  • Speaker #0

    Et dans quel esprit tu étais en prenant la voiture ? Ça devait être horrible.

  • Speaker #1

    On était dans l'incompréhension. À aucun moment, on pensait qu'il avait été maltraité. Aucun. Ma compagne, qui est dans le domaine médical, dit que c'est un problème cardiaque, un souci. On a quand même trois cas de difficultés médicales. Ça commence à faire. Après, il faut penser que c'est comme un film. On voit le film qui se passe. Ce n'est pas comme à la télé. On peut mettre sur pause, arrêter, accélérer, avancer, reculer, etc. On voit vraiment le film qui passe. Et on est vraiment spectateur. Mais à aucun moment, on ne peut agir. À aucun moment, on peut remplacer un médecin pour mettre un médicament. Rien. Ce ne sont pas mes compétences. À aucun moment, on subit, en fait. On est vraiment acteur. C'est comme au cinéma. On est sur un siège et on regarde ce qui se passe. Et ça, c'est compliqué. Et je pense que c'est le pire pour un parent qui va se faire hospitaliser son enfant, quelle que soit la cause, on n'a plus aucun levier pour agir. Après, discuter avec les médecins, mettre la pression sur les médecins, poser plein de questions aussi, mais après, c'est tout. Donc ça, c'est un peu compliqué. Donc on part dans des situations un peu catastrophiques. Moi, j'appelle mes parents pour qu'ils viennent à la maison, parce que j'ai mon grand à m'occuper aussi. Et puis besoin de soutien, parce qu'à un moment donné, quand notre fils est dans le coma, parce qu'une fois qu'on a fait, il était secoué. Le récarre respiratoire est dans le commun. Il souffre, il reçoit des médicaments, il est sédaté fortement pour ne pas qu'il souffre, mais aujourd'hui il est... Il est dans le commun, donc il est dans une situation critique. Son état est vraiment engagé. Donc là, on fait appel à notre famille, notre grand-mère. Il faut le récupérer chez l'assistante maternelle, parce que nous, il dormait, il faisait la sieste. Et vu le bazar qu'il y a eu, il ne s'est pas réveillé. C'est hallucinant. Ça tourne mieux, parce que je ne sais pas comment ça serait géré ça. Donc il faut aller s'en occuper, le récupérer chez elle, et puis après, le garder. on n'allait pas le laisser chez elle. Donc ça, c'était une situation. Et puis après, être aux côtés, aux cheveux levés de Tom. Donc le lundi, c'est ma compagne qui est restée. Puis après, la nuit, moi je suis arrivé le mardi à la première heure, je suis resté le mardi, le mardi et mercredi, puis on s'est relayé, etc. Puis après, dès qu'on a eu le diagnostic, et puis il y a eu un signalement au procureur de l'équipe médicale.

  • Speaker #0

    Donc là, ils ont trouvé vraiment la cause.

  • Speaker #1

    Le mardi soir, c'est ce que j'expliquais, le mardi soir, un étudiant d'entrée, c'est l'endropédiaste, une infirmière, me prennent un par pour m'expliquer. Et c'est là qu'ils me disent, ouais, votre enfant a été maltraité, a été secoué plusieurs fois. Pendant deux heures, il y a eu un jeu de questions-réponses. Le maman, elle a fait un signalement au procureur, ce qui est tout à fait normal. Vous,

  • Speaker #0

    vous n'êtes pas remis en cause en tant que parent ?

  • Speaker #1

    Je ne suis pas dans sa tête. Je pense que, bien sûr, parce que les parents, ce sont les premiers qui sont accusés. Après, il y a eu plein de faits qui nous ont aidés à ne pas être accusés. Un, pendant que j'étais en train d'être questionné par cette neuropédiatre, il était 22h30, je crois, l'assistante maternelle m'appelle. En fait, elle a appelé, elle a envoyé des SMS à tout le monde pour savoir ce qui se passait. Et elle m'a appelé pendant que je lui ai dit « regardez, elle m'appelle » . C'est là qu'elle me dit « ne répondez plus à rien, plus aucun téléphone, etc. » Je pense que déjà dans sa tête, elle a compris qu'il y avait peut-être 51% de chances qu'on n'y soit pour rien. Après, c'est que ces Norvéliates connaissent très bien le salon de Nubesukwe. Et on avait déposé nos enfants à 8h, il a fait son arrêt cardiaque à 14h30. Là, je fais mon arrêt cardiaque, c'est instantané, c'est une commotion cérébrale. C'est-à-dire que je secoue, les conséquences sont immédiates. Ce n'est pas trois jours après que je vais faire un arrêt cardiaque. Il était blanc-livre tout de suite. Il est apathique, il était... C'est comme on reçoit un hypercute d'un boxeur, on est KO tout de suite. Donc ça, ils connaissaient ça, donc nous, on a déposé 8h. Tout ce couvent, donc les éléments qu'on a donné le lundi 19, le mercredi d'après, etc. Moi, le mercredi, je n'étais pas là pendant deux jours, j'étais à des déplacements, donc je n'étais pas rien à Tétard. On a mis tout ça avec ses connaissances en lien, donc on s'est rendu compte qu'on était pour rien. C'était avantageux pour nous, si je puis dire. Après, les policiers font leur enquête et on les a vus après, ils se sont posé des questions sur nous. Mais après, l'hôpital a communiqué beaucoup avec le commissariat, les policiers, la brigade des mineurs à l'époque, moi aussi. Et puis donc, nous, on a porté plainte, ma compagne a porté plainte le lendemain matin, parce que moi, j'étais à l'hôpital le mercredi matin, elle était entendue, moi, j'étais entendue le jeudi. Ça,

  • Speaker #0

    ça devait être aussi une super épreuve,

  • Speaker #1

    quoi. J'avais rien à me reprocher, après... Bien sûr,

  • Speaker #0

    mais je pense que psychologiquement, ça doit être dur, quand même. Ou tu es dans un tunnel, et en fait, tu suis...

  • Speaker #1

    On suit, mais après, on est... OK, donc on a digéré le fait qu'elle a maltraité notre fils, donc on... Quelqu'un a maltraité, parce qu'on ne savait pas à l'époque que c'était elle, et quelqu'un chez elle qui s'est passé. Donc on est plus dans... on se met dans un... On sait ce qui s'est passé. Moi je m'étais mis dans un état d'esprit combattant. Je veux savoir ce qui se passe, je veux comprendre ce qui se passe, et puis pousser, pousser pour avoir des réponses. Donc ça, après quand on voit les policiers, on explique tout, de A à Z, on donne tout. Donc ça a duré quatre heures, c'est un échange. Il n'y a pas eu de... c'était agréable, enfin entre guillemets agréable. On donne tout, on explique, voilà. Et puis voilà, après ils font leur job, rapidement elle est mise en garde à vue, elle refuse de parler, de dire quoi que ce soit, elle garde le silence complet, et puis l'enquête continue pendant toute l'hospitalisation. Nous on n'est jamais réentendus par les policiers dans les premiers instants. On revoit les policiers un vendredi de mémoire pour nous annoncer qu'un sort de garde à vue, qu'elle n'est pas mise en examen. Elle n'est pas mise en détention malgré la demande des policiers. C'est le juge de liberté qui a décidé de ne pas la mettre en détention.

  • Speaker #0

    Et elle a le droit de continuer à exercer pendant ?

  • Speaker #1

    Alors ça, c'est une bonne question. Donc ça, c'est nous qui avons fait la démarche, via une relation maternelle, une personne exceptionnelle qui nous a vraiment soutenus, pour dire ce qui s'était passé. Parce que c'est entre policiers et PMI, et ça ne se parle pas. En tout cas à l'époque. Je pense que maintenant, ça a un peu changé. Et c'est nous qui avons prévenu comme quoi il y avait un effet de maltraitance. Donc son agrément a été suspendu. Ça, ça arrivait plus ou moins assez vite, je pense, dès qu'elle a été mise en garde à vue. Dès que nous, on a alerté, j'ai plus en tête les dates qu'on a... Tout ça s'est passé, mais son agrément a été suspendu et l'agrément a été suspendu pour quatre mois. Donc on prouve et après ça repasse en commission pour confirmer l'arrêt définitif ou là à nouveau l'agrément. C'est comme ça que ça s'est passé. Et puis on a arrêté le contrat avec elle aussi, pour éviter de payer des indemnités qui courent après.

  • Speaker #0

    C'est fou la paperasse, puis avec le stress que tu devais avoir de ton enfant qui était encore hospitalisé et tout.

  • Speaker #1

    Oui, ça nous a coûté... 1 300 euros, c'est 1 253 ou 1 353 euros qu'elle a encaissé tout de suite. C'est hallucinant. On savait ce qu'elle faisait. Je pense que ce n'est pas un accident. C'est bien volontaire de ce qu'elle a fait. Elle l'a fait plusieurs fois. Et quand elle a enfin décidé de parler, elle a bien dit qu'elle savait ce qu'elle faisait, qu'elle ne recommencerait plus, mais ce n'est pas la peine d'appeler les médecins. Je pense qu'au mot près, c'est quasiment ce qui est écrit dans le public de police.

  • Speaker #0

    Et à quel moment elle lâche ?

  • Speaker #1

    que c'est elle ? Ça a duré plus d'un an. Ça a duré plus d'un an. Donc en fait, Tom est encore à l'hôpital, plus de garde à vue, pas de détention, pas de mise en examen. Il y a une expertise qui est demandée et on nous promet une expertise sous deux mois. Donc on a dû attendre début février pour avoir les résultats d'expertise. Tu vois le délai. Je peux dire ça, c'était extrêmement compliqué à lire. Extrêmement compliqué d'être dans l'attente et même psychologiquement, c'est... très très très compliqué. Il est resté, donc il est resté. Ils ont fait des examens, ils ont suivi en fait différents IRM, ils ont fait un examen pour voir les dégâts, et puis l'évolution. Et le 10 octobre, l'ensemble de l'équipe médicale nous prend, le professeur, responsable des services, des médecins, infirmières, etc., pour faire un diagnostic complet. Voilà, au bout de 10 jours, le cerveau de Tom est mort. Moi, j'ai demandé de voir le dossier médical complet. Donc, ils m'ont partagé les IRM. J'ai pu voir le cerveau de Tom s'atrophier, j'ai pu voir les saignements, j'ai pu voir, pas simple à lire, mais assez compréhensible, on voit les évolués d'IRM et un cerveau d'un enfant normal, et puis ce qui se passe, on voit bien qu'il y a des soucis. Et puis la conclusion est amenée de façon évidente, la nécessité de débrancher Tom. Donc on a réfléchi. On n'a pas joué au dé, cette affaire-là, ni à pile ou face. On était d'accord, accompagné de moi pour, aujourd'hui, le débrancher, parce qu'il souffrait, il était fortement sédaté. Sous certains examens, il devait enlever la sédation, et c'est en se rendant compte qu'il souffrait. Puis aucune chance de retrouver un enfant même handicapé, même avec un haut décapé élevé. Donc on a décidé de le débrancher, on a laissé le samedi à la famille pour le voir. Ceux qui étaient loin, si vous voulez... venir le voir, et puis on a décidé de le débrancher le dimanche à 14h. Et donc il est décédé deux heures et demie après. On l'a accompagné ce dimanche-là, le 12 octobre, il est décédé le 12 octobre. Tu parlais tout à l'heure, qu'est-ce qu'on pense quand on va à l'hôpital ? Je pense, et ça je m'en souviendrai, c'est que l'hôpital n'est pas tout proche de chez nous, il n'y en a plus d'une heure de route, et donc cette silence pesante qu'il y a eu pendant ce trajet ce dimanche pour arriver à l'hôpital. Pendant que je roulais, c'est moi qui roulais, on n'était que deux dans la voiture, c'était est-ce que je fais la bonne chose ? On se pose des questions, on se remémore tous les éléments, etc. Et je pense que ça a été très long. Le temps, ce n'est pas ralenti, mais ça a été très long pour moi. Et pesant, chaque seconde a été pesante. C'est ça, chaque seconde a été pesante. Je conduisais, je faisais attention, mais instinctivement, je conduisais, je connaissais la route. Et puis, je pense qu'il n'y a pas eu beaucoup d'échanges. pendant ces discussions, pendant ces temps-là, ça a été assez pesant, assez difficile en soi, personnellement. Parce que c'est aussi une acceptation de dire « je débranche mon fils, je le tue » . On a passé, de juin à septembre, des mois, des super semaines, des super mois avec notre enfant. Moi, j'avais une relation avec lui qui était exceptionnelle, que je n'ai jamais eue avec les autres enfants que j'ai eus après. C'est vraiment spécifique, donc ça, c'est compliqué. Et puis, on est dans une situation aussi d'enquête judiciaire, qui est compliquée à vivre. Tout ça cumule, on a un poids là-dessus. Et on se dit, est-ce que je fais la bonne chose ? Moi, je suis un scientifique. Et oui, on fait la bonne chose parce qu'il souffre, parce qu'on n'a pas le choix. Parce qu'il faut le débrancher. Il ne remarchera jamais, il ne reparlera jamais, il ne vivra jamais. Donc c'est compliqué. Et voilà, on est allé à l'hôpital.

  • Speaker #0

    On a confirmé notre volonté de le débrancher, puis on a tout débranché dès 14h, et puis il est décédé à 15h, 15h30 après.

  • Speaker #1

    Vous avez eu un soutien psychologique de la part de l'hôpital ?

  • Speaker #0

    On a une équipe globalement assez bienveillante. Je pense que quand je discute avec d'autres victimes qui vivent pire que ça, après on a rencontré une psychologue pour nous et aussi pour notre grand. On s'est posé la question aussi. Parce que lui, il a vécu ça de façon extrêmement violente, l'absence de son frère. À deux ans et quelques mois, il comprenait qu'il y avait un problème. Il le voyait tout triste. C'était compliqué. Il n'était plus gardé par la même personne. Il voyait ses grands-parents. C'était le bazar. Donc, nous, on nous demandait qu'est-ce qu'il faut faire, pas faire, comment réagir. Ça, c'était une problématique. Après, on n'a pas eu de suivi de séance de psy. On a eu des contacts pour des psys. proche de chez nous, qu'on a rencontré une fois, mais elle était plus... Quand on a raconté nos histoires, elle pleurait. Elle était plus... Aussi traumatisée que nous, donc il n'y avait pas le feeling qu'il fallait. Et puis on n'était pas... Nous non plus, enfin, pourquoi moi personnellement, on n'était pas dans cet état d'esprit et je n'avais pas besoin. Ce n'était pas le moment. Donc c'était limité. On suivit... Après, il y a d'autres victimes qui, eux, qui en ont besoin à cette époque-là. Moi, ce n'était pas le cas.

  • Speaker #1

    Et donc, à février, vous avez l'expertise.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce que ça conclut ? Alors l'expertise a conclu, bien conclu, qu'elle a confirmé que ce qu'on devinait, c'est que le tome a été secoué. Trois fois, et aux dates qu'on pensait, c'est-à-dire le vendredi 19, le mercredi d'après et le jour de son arrêt cardiaque. L'enquête policière a confirmé qu'elle était seule, seule adulte pendant ces moments-là. Et donc suite à ça, elle a été replacée en garde à vue, réinterrogée malgré l'expertise. toujours refusé de dire quoi que ce soit, elle a gardé le silence. C'est pas dit, moi j'ai rien fait, j'ai rien fait, non. Garder le silence, malgré l'expertise. Mais elle a été mise en examen. Et pas détenue, gardée libre. Puisque pendant l'hospitalisation de Tom, son mari s'est suicidé. Donc c'était si un fait, oui, on s'est dit, il s'est suicidé, pourquoi ? On ne l'a jamais su. Est-ce que c'est un vrai suicide ou pas ? Il n'y a jamais eu de mot, il n'y a pas eu de mot, etc. Ça a pas aidé dans l'affaire aussi. Ça a été assez compliqué aussi. Il s'est suicidé trois jours au anniversaire d'un de ses enfants. C'est assez étonnant. En fait, il y avait des enfants qui n'avaient plus de mère. Je pense que ça a joué dans la balance pour ne pas l'incarcérer. Donc, elle était libre de se déplacer. C'est ce qu'elle faisait, puisque se déplacer devant chez nous, il n'y a aucun souci. Elle vivait la belle vie.

  • Speaker #1

    Elle a cherché quand même après ? Tu n'avais pas répondu aux appels et aux textos, mais après, elle a cherché à comprendre ce qui arrivait à Tom ?

  • Speaker #0

    Non, du tout. Si, parce que je pense qu'elle se saussait un petit peu. Je pense qu'elle savait plus ou moins. Si, ça lui était signifié que Tom était décédé, ça c'est sûr. Est-ce qu'elle savait ce qui se passait à l'hôpital ? Je ne pense pas. En tout cas, nous, on arrêtait toute communication. Les médecins ne communiquaient rien avec elle, avec toutes les personnes extérieures de notre famille, même pas de notre famille. que les parents, moi et ma compagne. On avait établi un code aussi pour éviter qu'il y ait des personnes qui essayent de téléphoner et comprendre ce qui se passe, parce que ça aussi, on voulait se protéger. Puisqu'il arrive un tome de regard que nous, je ne sais pas dire si elle avait été au courant des examens, je ne pense pas, je ne pense pas. Ça, je n'en sais rien du tout. Après, du décès, oui, puisque ce qui lui est reproché change. Là, on n'est pas plus de mal après de violences volontaires habituelles et à entraîner la mort.

  • Speaker #1

    Et à un moment ou à un autre, elle a été inquiétée et mise en prison ou non ?

  • Speaker #0

    Non, elle n'a jamais été mise en prison jusqu'au procès. Ça, c'est aussi une aberration, puisqu'elle était libre de bouger de ce qu'elle faisait.

  • Speaker #1

    Mais elle gardait encore des enfants ? Non, quand même pas.

  • Speaker #0

    Officiellement, non, on ne gardait pas les enfants. Officiellement, déjà plus en tant qu'assistante maternelle agréée, en tout cas, ce n'est pas possible, donc on n'a pas connaissance. Est-ce qu'on gardait au black, si on peut dire ? ne peut pas dire sûre à 100%. Donc voilà, pendant plus d'un an et demi, on n'a jamais répondu à quoi que ce soit. Une contre-expertise qui a été demandée, évidemment, qui a confirmé encore plus précisément et encore plus flagrant les mêmes conclusions de la première. Elle a commencé à donner des aveux par touche, mais très tardivement, c'est plus d'un an et demi après, si je me souviens bien, et des fausses excuses. La première chose qu'on a pu voir, c'est qu'elle aurait dit qu'elle achetait fortement d'hommes sur le lit. La journée la plus critique, c'est l'arrêt cardiaque, l'arrêt cardiorrespiratoire. On ne se lève pas du lit d'un matin et on fait un arrêt cardiaque, c'est bien de passer quelque chose, il y a une excuse derrière cet arrêt cardiorrespiratoire. Donc il y a eu cette première issue, je l'ai jetée sur l'audit, non. Et après, il y a bon, je l'ai bien secouée. Et en fait, c'était comme ça. Puis après, plus tard, on a avoué le premier secouement. Je suis venu le chercher le vendredi. Le deuxième secouement, on a toujours refusé de l'avouer. Et puis voilà, puis après, elle a commencé à donner des explications. C'est là qu'on a su qu'elle savait ce qu'elle faisait quand on l'a secouée, etc. Donc ça, ça a été ça pendant la procédure. Et puis après, il n'y a pas eu d'autres expertises. en dehors de psychologique et psychiatrique, ça c'est obligatoire. Et puis après, la procédure a été faite, et puis il y a eu le procès mi-octobre 2018, quatre ans après, deux jours de procès, qui l'ont condamné à sept ans de prison ferme et cinq ans d'interdiction d'exercer.

  • Speaker #1

    Que cinq ans ? Je trouve ça hallucinant.

  • Speaker #0

    Oui, c'est une aberration aussi, je comprends aussi, c'est une aberration du système. Et donc voilà, puisqu'on a un procès, c'est une pièce de théâtre, on refait tout, on refait tout. On le voit bien dans la presse aujourd'hui, c'est hallucinant. C'est une pièce de théâtre, c'est un peu la roulette russe. C'est un jury populaire qui est en face. Donc la culpabilité, elle était là, puisqu'aujourd'hui, elle avait déjà avoué et puis elle a réavoué pendant le procès de secouement sur les droits. Elle a confirmé le geste qu'elle a fait, puisqu'on a fait diffuser une vidéo pour montrer le geste. Confirmé plusieurs fois que c'est ça qu'elle a fait. Puis on a pris plein de témoignages. d'experts qui sont intervenus, etc. Nous avons témoigné aussi. Et puis après, le verdict est tombé. Il est tombé, elle n'a pas fait appel. C'était bien, puisque quand les peines sont à faire à 10 ans, c'est plus facilement aménageable. Et puis, nous, on a mis la pression sur l'avocat général pour obtenir la peine, qu'a refusée, puisqu'elle considère que c'était une bonne peine. Et puis voilà. Après, concernant son emprisonnement et le nombre d'années qu'elle a en prison, ça, j'en sais rien. On n'a pas eu d'annonce, de coup de fil ou de courrier de juge des libertés. Normalement, on est au courant, donc on ne sait pas si elle est libre ou pas. On vient à notre avocat, on a essayé de savoir, on n'a pas eu gain de cause pour savoir. Donc ça, c'est un peu dommage, puisque il faut penser, pendant quatre ans, nous, on aurait aimé qu'elle ne puisse plus habiter à quelques minutes. Sa sœur aussi habite à quelques minutes en voiture de chez nous, qu'elle ne puisse plus jamais naviguer autour de nous. Parce que pendant les quatre ans du procès, nous, on s'est restreints à ne plus aller dans certains endroits. On ne pouvait pas la rencontrer. Elle, ça ne l'empêchait pas de venir passer devant chez nous. On l'a rencontrée. Ma compagne était au restaurant avec deux de nos enfants. C'est assis à table à côté. Ma compagne m'appelle en catastrophe. Elle me dit « Ah, c'est assis à côté avec une copine et ses enfants. Qu'est-ce que je fais ? » Je lui dis « Écoute, tu poses la fourchette, tu demandes l'addition, tu payes. » Et si toi, tu dis quelque chose, on peut se retourner contre nous. Donc c'est tout, la justice est faite comme ça, elle n'est jamais faite pour les victimes, la justice, ça c'est clair, selon les couches qu'on récupère, c'est une aberration.

  • Speaker #1

    Et toi, le syndrome du bébé secoué, tu connaissais avant ? Parce que c'est vrai qu'en 2014, je pense qu'on n'en parlait pas du tout.

  • Speaker #0

    Non, du tout, jamais entendu parler. Alors déjà, moi, les cours de préparation à l'accouchement, je n'avais pas le droit d'assister, à l'époque. Le cours de notre grand, qui est né en 2012, je n'avais pas le droit. J'ai dit à mon compagne, tu me diras ce que je dois faire quand tu dois accoucher. Et c'est vrai, c'est véridique.

  • Speaker #1

    Non, mais je te crois, parce que de toute façon, on libère la parole là que depuis 5-6 ans, max.

  • Speaker #0

    Voilà, donc on n'a jamais entendu parler du syndrome du mieux secoué, comme des autres sujets. Après, on a un certain nombre de cultures, on m'aurait montré le geste, mais je me disais non, on ne fait pas ça. C'est tellement violent que tu ne fais pas ça en enfant. Après, les subtilités sur le syndrome du mieux secoué, le jeu, etc., il y a plein de choses. Parce qu'on s'est posé la question quand on était petit, qu'est-ce qu'on a fait de mal ? Est-ce qu'on a un chemin caillouteux chez nous ? privés, la poussette peut créer des dégâts sur le cerveau si on est sur un chemin coyoteux ou des pavés ? Non. Est-ce que si je pose mon bébé, parce qu'on tient la tête d'un bébé, un nouveau-né, on pose et puis il reste un centimètre, on lâche le bébé, la tête du bébé tombe d'un centimètre, est-ce que ça crée des dégâts ? Non. Est-ce que faire dada avec son enfant crée le bébé secoué ? Non. Il y a toujours plein de questions qu'on peut se poser. Nous, on s'est posé des questions. Est-ce qu'on a fait de mal ? On n'a jamais rien fait de mal, puisque c'est quelqu'un d'autre qui a maltraité notre enfant.

  • Speaker #1

    Mais en fait, c'est bien que tu dis ça. parce que, par exemple, j'avais compris qu'il ne fallait pas non plus lancer avant deux ans l'enfant en l'air et le rattraper. C'est très haut et on voit des parents qui font ça.

  • Speaker #0

    Ça, c'est ce qu'on a sur notre site internet de l'association France Bébé Secoué. C'est qu'aujourd'hui, le jeu, bien sûr, il faut qu'il soit adapté à l'âge de l'enfant. On ne va pas faire les montagnes russes avec un prématuré. C'est comme dans la voiture, un bébé, on met un siège auto adapté à son âge, on ne met pas que la ceinture. Le jeu ne provoque pas aujourd'hui les lésions du... du syndrome du bébé secours. Ça c'est clairement établi, clairement prouvé, etc. Le faire dada, faire l'avion ou jeter en l'air ne vont pas créer les lesions. En fait, quand on jette en l'air, l'enfant, l'adulte, il l'accompagne avec ses bras, et en fait la tête, ça ne se balaute pas, elle reste toujours alignée sur la colonne barrière de ses bras, et en fait ce qui est violent aujourd'hui quand on parle de bébé secoué, de syndrome du bébé secoué, en fait c'est la rotation de la tête par rapport au tronc qui fait ça, violemment, extrêmement violent, mais qui va aller à fond en arrière, à fond en avant, ça va taper le menton va taper sur la torse, et ça ce mouvement aujourd'hui tellement violent qu'il va faire en fait sorte que le cerveau immature du bébé dans la boîte crânienne va bouger. va choquer les aules aquariennes, donc va créer des edèmes. Et puis ça va avoir des veines, des vaisseaux sanguins, des veines plombes, qui vont se déchirer, se casser. Et c'est ça qui va créer un hématome soudurane, qui va comprimer le cerveau. Et puis l'aube oculaire aussi, il va secouer. Et dans le jeu, aujourd'hui, aucun. Le jeu ne provoque pas le cas où il va se secouer. En tout cas, je tiens mon air, ça s'imprime.

  • Speaker #1

    Quatre ans après, il y a eu le procès. Elle est emprisonnée. À quel moment, alors j'ai plusieurs questions, mais à quel moment vous vous dites on va essayer d'avancer et de reconstruire notre famille avec un troisième enfant ? Et la question aussi, c'est quand est-ce que tu as décidé de créer l'association ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est beaucoup de bonnes questions. Alors, on fait un set, c'est assez simple. Tom est décédé, donc ça, c'était un effondrement. On aime la vie, c'est ce que j'ai toujours, on aime la vie, on voulait d'autres enfants. Et rapidement, on s'est dit, si on s'arrête de vivre, C'est une deuxième victoire pour elle, pour celle qui a tué notre fils, cette Béatrice. Et donc aujourd'hui, la seule victoire qu'elle a fait, c'est qu'elle a tué notre fils. Mais on ne voulait pas la tuer, notre vie, on voulait vivre en paix. Donc on a voulu avoir d'autres enfants, donc on n'a pas eu un enfant juste après Tom. Ça a mis du temps aussi, déjà, et donc on a eu un autre enfant trois ans après. Un autre enfant, une petite fille encore après. Donc ça, c'est venu au fur et à mesure. C'est venu aussi dans la guérison, dans l'acceptation du deuil, l'avancement, et je peux te dire que ça a été... Moi, je parle que de mon deuil, ça a été compliqué. Pendant quatre ans, je n'étais pas dans le deuil, j'étais dans la colère, me bagarrer, comprendre ce qui se passait, etc. Et dans le dossier judiciaire, parce que c'est moi qui ai traité tout ça, puisque le premier avocat a été d'une médiocrité monstrueuse, on a changé d'avocat, c'est un processus. Et donc, on a aujourd'hui fait son chemin qui a fait qu'on a aujourd'hui eu d'autres enfants. On a repris le chemin de la vie.

  • Speaker #1

    Ça devait être dur aussi pour ton premier d'expliquer, parce qu'il a grandi aussi avec ça. Et après, pour les autres, vous avez toujours dit qu'ils avaient un grand frère.

  • Speaker #0

    Alors, c'est une très, très, très bonne question. Mais en fait, la fratrie née avant et née après vive aujourd'hui. cet événement, on a vécu cet événement. Notre grand, très compliqué. Au départ, on ne parlait pas de Tom quand il était là. Après, on a changé totalement suite au conseil de professeur de santé, parce qu'en fait, l'enfant se rend compte si on cache des choses, il va s'imaginer des choses. Donc, on a joué franc jeu, on parlait de Tom quand il était à côté, tout le temps, on ne se cachait pas. Et donc, ça, c'est déjà un point très important aussi pour lui dans sa carrière. Mais dans tous les cas, il a subi la perte de son frère, il a très vite compris ce que voulait dire la mort. les conséquences. Il a su, avec des psys, on a amené la chose comme quoi son frère a été maltraité. Alors, on n'a pas dit toutes les causes, etc. On a dit qu'il a été maltraité. Au début, on a dit qu'il était gravement malade, etc. Puis après, il a posé des questions. Parce qu'à 5 ans, on commence à découvrir la mort et ces questions sont les mêmes vues un peu avant 5 ans. Et puis, il y a un moment donné, on s'est retrouvé, nous, limités dans ce qu'on peut dire, ce qu'il faut dire. Donc, on s'est retrouvés avec des psys, on s'est questionnés, etc. Puis après, on a dit des choses et puis après, il a compris. parce qu'il était secoué, à ce moment-là, quelqu'un avait fait du mal à l'homme, etc. Puis il a pu y grandisser, puis en fait, on se rendait compte qu'il avait un regard d'adulte sur la vie. Et aujourd'hui, même encore aujourd'hui, il vit avec ce manque, il vit avec ses conséquences, et il est impacté aujourd'hui par la paix de son frère, et ce le sera toute sa vie. Après, on essaie, nous, d'être très attentifs par rapport à ça, et de l'accompagner quand il y a besoin. Quand on sent qu'il y a besoin, qu'on lui demande aussi. Pour les enfants qui sont nés après, c'est... totalement différent. Déjà aussi au niveau justice, il y a reconnu victime notre grand, c'est clair, parce que la justice quand un enfant est tué et puis celui d'avant est aussi victime, par les coucher, mais les enfants d'après pas du tout, ils sont pas reconnus victimes, ça c'est un gros manque qu'on a, et pourtant ils vivent aujourd'hui avec ce manque, ils vont vivre, ils voient la photo de leur frère, bébé, et ils ont mis du temps à comprendre que c'est leur grand frère. Mais non, c'est pas leur grand frère parce qu'il est un bébé, il est plus petit que moi. Là, c'est un chemin qui nous coupe. différent, qui est aussi compliqué pour nous parents d'expliquer, de faire comprendre, donc ça prend du temps, il faut trouver les bons mots, etc. Et puis, entre un garçon et une fille, c'est de penser pas de la même façon, donc c'est du travail, et puis nous, c'est... Il faut se remettre dans la situation et souvent c'est compliqué aussi pour nous.

  • Speaker #1

    Oui, oui, une grosse émotion.

  • Speaker #0

    Le premier point à expliquer la chose, c'est le parent, sa personnalité, cette capacité, cette volonté, cette douleur qu'on peut avoir encore en soi, de dire « Attends, il faut que j'explique. » On n'explique pas ça entre une page de pub et un anniversaire animé. On s'assoit sur le canapé, sur le lit, on prend du temps. Donc ça, c'est assez... compliqué à vivre, mais une étape importante. Ça fait partie du deuil aussi que chacun fait du deuil aussi des enfants pour comprendre que c'est son grand frère Donc ça on a fait ça et à chaque enfant et à chaque stade différent et notre petite fille a compris bien les choses avant et puis elle parlait déjà un an et demi comme un adulte. Déjà ça aidait et ça rendait difficile les choses aussi et puis c'est au fur et à mesure. Et puis la relation aussi de la fratrie en eux-mêmes par rapport à l'enfant. Je donne un exemple, un des enfants dit « Ah, il était moche, Tom » . Et puis l'autre grand-dira « Non, tu ne peux pas dire ça, il est super beau, etc. » Donc voilà, il y a toute cette relation-là qu'ils peuvent avoir aussi. Donc c'est compliqué, rien n'est simple. C'est aussi pour ça que j'ai écrit mon premier livre jeunesse, « Entre Tom, bébé, secoué » , qui n'a rien sur ce sujet-là, qui aborde ce sujet, c'était pour aider les victimes, les psychologues, etc. Et ce livre a permis d'aider. une fois qu'il était imprimé, je l'ai montré à mon grand, qui m'a dit, tiens, c'est ça, je pense que tu vas parler de ça après, etc. Et en fait, tout le cheminement était logique. Pendant un an, j'avais travaillé sur ce livre, il s'était réussi parce qu'il réagissait correctement. Voilà, donc ça, c'est des choses qu'on vit au jour le jour, parce qu'on ne l'utilise pas, on ne se dit pas, tiens, vendredi, on va parler du décès de Tom. On surveille les réactions et on a eu des réactions de notre grand, de nos enfants, qui nous disent, attention, soyez dans l'arme. Il faut qu'on en parle. C'est important, on ne doit pas laisser ça couler parce que nous, on ne se sent pas à même. Après, dans un couple, il y a toujours un qui est plus à même de dire les choses. Et donc, c'est du relais aussi. C'est une situation, à un moment donné, il va nous parler de ça. Et c'est l'adulte qui est l'un qui dit, il m'a parlé de ça, j'ai dit ça. Si tu reposes la question, sache ce que j'ai dit. Voilà comment je l'accompagne. Après, il y a des séances de psy qui peuvent être faites aussi pour les enfants, pour que les élèves puissent les comprendre. C'est aussi un deuxième relais. Aussi pour nous, il n'y a pas de recette miracle. On le vit comme on le vit. C'est des conseils. Ça, ça a marché. Peut-être que ça peut marcher pour les autres.

  • Speaker #1

    Ça a forgé ton couple aussi ? Enfin, soudé encore plus ?

  • Speaker #0

    Cette épreuve-là peut être destructeur ou au contraire positif. Ça ne nous a pas détruits. Ça nous a permis d'avoir deux autres enfants. Moi, personnellement, la perte de mon fils, oui, m'a énormément changé et a changé, renforcé sur un caractère de ma part que je ne pensais pas. Ça, c'est clair. Sur la partie du couple, je ne sais pas. Je pense qu'on a vécu des choses différentes. Déjà, dans la situation factuelle, moi, j'ai vécu l'annonce, elle a fait un massage cardiaque. On a vécu des choses différentes. On a vécu des choses ensemble aussi. Notre personnalité, ils sont différents, donc on réagit différemment. Elle a fait son deuil plus tôt que moi. c'est différent. Moi je suis engagé énormément dans la prévention par elle. Une fois que le procès était fini, elle a mis ça de côté, même si on peut les changer. Il y a diverses choses et variées qui se font. Après oui, personnellement, ça m'a énormément changé. Ce qui m'a énormément changé, c'est cette capacité à faire face aux difficultés, cette résilience. Je pense qu'elle était déjà là la résilience, mais ça a été décuplé. En pratique, ressentir les émotions, c'était déjà un message. Je pense que ça a pris des caractères, ça les a. ça les a renforcés, ça les a décuplés. Après, je voulais vivre des choses différemment, prendre le pur de recul, des choses plus importantes les unes des autres. C'est clair. Après, la justice, c'est ce que je ne peux pas supporter. Et voir un enfant qui pleure de mal, c'est extrêmement douloureux. Je veux dire, j'ai une expérience. Je me déplaçais beaucoup à Paris. J'attendais mon métro. Je pense qu'il y avait une petite fille qui avait peut-être 6 ans, 7 ans, 5 ans. qui pleurait de douleur. Elle a dû se cogner ou je ne sais pas quoi. Mais de douleur, ça venait du fond du cœur. C'est comme si j'avais une poignarde dans le cœur. Ça m'a extrêmement fait mal. C'était des pleurs de douleur, de mal. Ça, c'est compliqué. Et ça, c'est compliqué. Même mes enfants, de se sentir qu'ils ont mal, c'est très compliqué à vivre. Pas un pleur parce que je pleure. Oui,

  • Speaker #1

    pas un pleur de câble.

  • Speaker #0

    Voilà, je mets beaucoup de guillemets dans ça. C'est très, très, très difficile à vivre enceinte, par exemple. Ou quand un enfant qui est malade ou qu'on a un problème de santé, pour les fratries comme pour les parents, c'est extrêmement compliqué à vivre. Comme le premier voyage scolaire de notre grand.

  • Speaker #1

    Parce qu'il était loin de toi ?

  • Speaker #0

    Parce que la première fois qu'il n'est pas, il ne dort pas chez nous, dans un cercle familial qu'on connaît. C'est comme la première fois que notre enfant ne va pas dormir chez nous, qu'il va dormir chez les grands-parents. C'est toujours compliqué. Là, c'est décuplé. Tout est décuplé quand il y a un souci médical, quand il y a un souci de santé, quand il y a un souci à gérer le bien-être de l'enfant.

  • Speaker #1

    Et comment vous avez fait pour refaire confiance, notamment pour la GAP, parce que vous avez tous les deux retravaillé ? la garde des enfants par la suite. Ça, ça doit être quelque chose quand même où on se pose des milliards de questions. Est-ce que vous vous êtes dit, on va les mettre en crèche pour qu'il y ait plusieurs personnes ?

  • Speaker #0

    On ne fait pas confiance, déjà, c'est clair. Donc, faire confiance à une autre assiette maternelle, ce n'était plus possible. L'hôpital nous a aidé à avoir une place en crèche à côté de la ville où on habite. Et on est tombé sur une directrice de crèche exceptionnelle. On a visité la crèche, on a expliqué, et on a eu une place pour garder nos enfants. Après, c'est très compliqué. C'est moi qui me suis occupé de l'emmener tous les matins récupérer notre grand. Ça a été extrêmement difficile pour moi et pour mon fils, puisque mon fils s'est accroché à moi comme un koala, mais accroché, extrêmement accroché. Il ne voulait pas. C'était très compliqué. Même la première journée était compliquée, même la première semaine. C'était très compliqué. Il a mis du temps aujourd'hui à s'adapter par rapport à cette situation, parce qu'elle était imposée. On était obligés aujourd'hui de... La première semaine, on le gardait, puis après, il fallait retrouver des rituels. Ça a eu un impact énorme sur sa santé aussi, la perte de son frère, l'hospitalisation de son frère, et sur son comportement. Ça s'est fait tout de suite. On a décidé de revenir à des rituels, d'utiliser les choses, d'avoir une garde, d'avoir des choses qui soient bien un peu cadencées, qu'il a besoin. Et puis, un peu l'écarter un petit peu de cette situation tendue, émotive, triste, compliquée, qu'on vivait. Donc voilà, on a pu avoir une place en crèche, on a mis la deuxième semaine d'hospitalisation Tom Délac en crèche, pour, voilà, faire un peu, même si c'était dur, pour qu'ils puissent retrouver un rythme de vie. Donc ça, c'est compliqué. Et c'est beaucoup de questions, ce qui se passait. Après, on avait une équipe aussi qui savait ce qui se passait, qui était très à l'écoute, etc. Donc on a eu, comme la directrice était exceptionnelle, ça a aidé. Après, tous nos enfants qui sont venus après, ils ont été en crèche. on est tombé sur des professionnels exceptionnels qui nous ont vraiment soutenu, aidé. Vraiment soutenu. C'est un point positif. C'est un embarras en moins qu'on aurait pu avoir. Après, oui, on s'est posé la question, il faut arrêter de travailler ou pas ? Enfin, plein de choses. Donc, on a eu cette possibilité-là. Mais si elle n'aurait pas été présente, ça aurait été plus compliqué.

  • Speaker #1

    À quel moment tu t'es dit que tu voulais t'engager et sensibiliser autour du bébé secoué ?

  • Speaker #0

    Je pense très rapidement en fait. J'ai tout de suite voulu comprendre ce qui se passait. Je pense que dès que les premières expertises sont arrivées, j'ai commencé à m'intéresser fortement. J'ai rejoint une association, etc. Puis j'ai commencé à faire des démarches pour en parler. Je travaille avec d'autres associations. Et puis est venue la création de l'association France Bébé Secoué, pour soutenir plus les victimes, pour aller plus dans la prévention. Parce que malgré... des associations sur la maltraitance qui existent, il y a encore beaucoup de victimes qui ne s'y retrouvent pas, qui sont sur le bord du carreau, ou des associations qui font de la prévention mais qui ne s'occupent pas des victimes. Et donc il y avait cette nécessité d'aider aussi, de faire de la prévention comme je souhaitais, tant qu'à j'ai des démarches que je souhaitais, etc. Et puis beaucoup de victimes ont aussi poussé à faire cette association, donc c'est tout un cheminement. J'ai aussi cette capacité de faire bouger les choses. Rien n'est impossible. Et aujourd'hui, c'est cette capacité-là à faire bouger les choses. Ça, c'est aussi renforcer, être des sept hommes. Je fais une démarche vers une personne, je n'y arrive pas, je vais passer par le petit trou de souris, par un coin détourné, et je vais y arriver. Et ça, 9 fois sur 10, c'est ce qui se passe. Et ça, la difficulté ne m'a jamais fait peur. J'avance, j'avance. C'est compliqué, c'est difficile, mais j'avance. Il faut aujourd'hui avancer, il faut pousser ce sujet au niveau public, parce que c'est un tabou de plaire. Aujourd'hui, déjà, la maltraitance globale est taboue, mais sur les bébés, c'est encore pire. C'est encore pire. Comment est-ce possible qu'on puisse faire mal à un bébé ? Et aujourd'hui, déjà, violence sur un bébé, on n'en traite plus d'aveu, quelle qu'elle soit. Encore, quatre bébés secoués, c'est encore moindre. Et donc, aujourd'hui, un bébé, ça ne parle pas, on ne sait pas ce qui se passe. Et donc, c'est encore pire. Et on sait qu'on a beaucoup de quatre bébés qui ont été secoués, qui sont... Aujourd'hui, on ne le sait pas, on le découvre après au fur et à mesure que l'enfant grandit. Alors les statistiques, on n'a pas d'études nationales aujourd'hui sur le syndrome du bébé secoué, c'est un gros manque. On estime à 400 à 500 cas de bébé secoué diagnostiqués en France. On sait que c'est l'eau de l'iceberg aujourd'hui, mais on sait qu'il y a beaucoup... En fait, on ne voit que les cas en urgence. On sait qu'on a des cas de bébés qui sont secoués, qui passent à travers. Ils sont secoués une fois, deux fois, et puis ils ne sont plus jamais secoués par la personne qui s'en occupait. Et puis, on va savoir, on va rendre compte des difficultés à l'apprentissage, en maternelle, des difficultés, etc. Et puis, on va essayer de chercher. Alors, c'est trop tard. On ne pourra pas dire qu'il était secoué tel jour, telle heure, par qui, etc. Mais on verra aujourd'hui les conséquences. On verra les lésions qu'il peut y avoir. plus ou moins sur le cerveau, ça dépend. Quand on pose des questions, plutôt l'enfant est pris en charge, plutôt on fait les examens, plutôt on fait les examens médicaux, etc. Plus on va pouvoir dater, plus on va pouvoir comprendre. Quatre ans après, ce n'est pas possible. Dix ans après, ce n'est pas possible. On va avoir des difficultés auditives, des difficultés visuelles, des difficultés motrices, des difficultés de comportement, d'apprentissage, de sociabilisation, d'énervement, des difficultés... sur les fonctions cognitives, exécutives, etc. Après, refaire un retour en arrière pour dire « Ah, ben, il était secoué tel jour, etc. » Non, ce n'est pas possible. Aujourd'hui, l'état de la science ne permettra pas de nous dire « Tiens, c'est bizarre. » C'est bizarre, il y a un comportement, on entend beaucoup d'hyperactivité, etc., mais un comportement inhabituel, pas normal, avec des anciennes fractures. Ça, on peut plus ou moins le voir. Aussi, même, après des mois et des années après. Voilà. C'est compliqué. On l'a créé officiellement en 2023, même si le projet date de plus d'un an avant. J'ai 10 ans de prévention dans le bébé secoué, de contact, ce qui a permis de barrer sur les chapeaux de roue.

  • Speaker #1

    La mission de l'association, c'est donc faire de la prévention auprès des professionnels de santé, des personnes des crèches, des asmètes.

  • Speaker #0

    Notre mission est multiple, on se tourne autour de quatre piliers. Déjà, c'est informer. Informer les parents, le tout public. Cible qui est la plus difficile à gérer, c'est informer. Former les professeurs de santé et de la petite enfance. Professeurs de santé, puisqu'il faut savoir, un, diagnostiquer du premier coup la maltraitance, le bébé secouer, et les aider à faire de la prévention. Chose qui est très compliquée, ils n'ont pas les outils pour ça. Pourquoi former la petite enfance ? Puisqu'ils sont en garde aussi de nos enfants. Ils ont aussi un conseil aux parents, ils ont aussi cette capacité à savoir détecter aussi des cas de maltraitance. Accompagner les victimes, aujourd'hui, que ce soit sur l'aspect médical, aujourd'hui, défendre leurs droits, leurs intérêts, et puis les soutenir. On a un groupe de soutien aujourd'hui qui existe sur Facebook, qui permet, peu pour les victimes, mais vraiment dédié aux victimes, de les soutenir. Et puis après, c'est prévenir, il faut sensibiliser les pouvoirs publics, puisque aujourd'hui, ils sont eux, aujourd'hui, ils sont... des décisions au niveau national, aujourd'hui on ne mettra jamais fin au salon bébé secours. Voilà les quatre piliers. Donc en fait on va promouvoir toutes les actions de prévention, on va créer des outils que ce soit pour les professeurs de santé, que ce soit pour les professeurs de la petite enfance, des outils pour les parents etc. avec des hôpitaux, des structures autres, l'ARS etc. pour aujourd'hui engager, aujourd'hui diminuer ce nombre de cas de bébé secours. Donc ça peut être pour des parents, ça peut être une communication pour maternité, professeur de santé, ça peut être des outils pour détecter des risques de maltraitance, etc. Donc aujourd'hui, il n'y a pas de recette magique, c'est de la multiplicité, des bonnes actions vont faire diminuer la prévention. Et pour ça, il faut en informer, il faut qu'on ait les connaissances, et puis après, il faut qu'on donne les outils aux professionnels, et on pousse nos élus à s'emparer du sujet qui est un petit peu compliqué en ce moment.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui, vous avez besoin de quoi ? De dons ? De...

  • Speaker #0

    bénévole ? L'association, déjà, on est reconnu d'intérêt général. C'est un premier tampon de gage, aujourd'hui, du sérieux de l'association. Ça, c'est un premier point. Donc après, nous, on vit de dons, bien sûr, privés ou d'entreprises ou de mécénats. Ça, c'est déjà un premier point. Donc, bien sûr, une association vit pour de l'argent. Si on veut déployer une vidéo de présentation dans une maternité, un outil papier, flyer, support, affiche, autre chose, etc. Si on veut faire des campagnes de... prévention localisée, il faut de l'argent. Si on veut faire des conférences, des événements en descente, il y a de l'argent, tout ça, c'est ça. Rien n'est gratuit malheureusement en France. Après, on a aussi eu besoin de compétences, de bénévoles, quels qu'ils soient. La personne qui souhaite aujourd'hui nous aider, mais quels qu'ils soient, je pense que tous nos bénévoles, tous nos adhérents ont. de leur manière, ils arrivent à s'engager et on va leur ajouter. On a des idées, on dit « moi ça, ça m'intéresse, j'aurais bien fait ça » . Suivant son temps, suivant sa disponibilité, suivant ses possibilités, etc. Aujourd'hui, oui, on cherche des personnes qui sont soucieuses de travailler pour la cause. C'est ça qui est primordial. Et donc, on recherche toutes ces bonnes volontés.

  • Speaker #1

    Comment on vous contacte, soit pour faire le don, soit pour devenir bénévole ?

  • Speaker #0

    On peut nous contacter par mail, contact.francebbsecoué.fr directement, ou via notre page contact sur notre site internet www.francebbsecoué.fr. Pour faire des dons, on travaille avec la plateforme Hello Asso, qui permet de faire des dons, dons qui sont défiscalisés, puisqu'on est reconnu d'intérêt général, donc ça aussi c'est un point important, c'est qu'aujourd'hui, 66% des dons qu'une personne fait sera défiscalisé. Il y a un plafond à hauteur de 20 000 euros, bien sûr, mais aussi les entreprises. Aussi les entreprises, ça peut être défiscalisé. Ou après, si la personne ne souhaite pas passer par l'Elo-Rasso, ils nous contactent, ils veulent nous vous donner un chèque, c'est possible. Parce que l'Elo-Rasso prend un pourcentage, évidemment, pas sur le don qu'il a fait. Si on fait 100 euros de don, les 100 euros qu'il y a dedans iront à l'association, mais après, un petit pourcentage, donc ça paiera 6,1%, ça paiera 101 euros. pour donner un euro à la plateforme. Et si on fait directement un chèque, ça va directement. Et

  • Speaker #1

    France bébé secoué, on est d'accord que ça rayonne sur toute la France ?

  • Speaker #0

    Tout à fait. Comme son nom l'indique, ça rayonne sur toute la France. L'ensemble du territoire, on a des bénévoles, pas dans toutes les villes, bien sûr, mais dans la France aujourd'hui, tout à fait. Et c'est nos actions, vraiment, c'est sur l'ensemble du territoire français, métropole ou d'outre-mer aussi.

  • Speaker #1

    Et ma dernière question, c'est s'il y a des parents qui se posent des questions par rapport à leur enfant, comme toi tu as pu t'en poser quand vous êtes les premières fois, on va dire. Est-ce qu'ils peuvent vous contacter pour avoir, je ne sais pas, des contacts de professionnels qui pourraient être à leur aide ?

  • Speaker #0

    Alors nous, voilà, il n'existe pas de nous contacter. On pourra les relayer si on connaît des professionnels qui sont dans leur département localisé. Ça, c'est possible. Ou sinon, on peut les orienter vers des structures. qui peuvent les aider. Tout dépendra des questions, bien sûr. Il peut y avoir ça. Je pense qu'on a des ressources, ça même de l'association, qui peuvent aider. On n'aura pas réponse à tout, évidemment. Je pense que dans 80%, au moins des cas, on pourra les aider.

  • Speaker #1

    En tout cas, je te remercie d'avoir partagé ton témoignage, ton récit, parce que c'est quand même assez poignant. Et puis, c'est un long combat, parce que... Tu as créé l'association dix ans après, ce qui est le drame. Et puis, on voit que judiciairement aussi, le temps de la justice est long, puis que ça impacte toute la famille. Même les enfants, comme tu disais, qui sont nés après le drame. Et puis ton grand qui vit avec ça aussi, parce que ça doit être peut-être pas une culpabilité, mais il était aussi avec elle, avec cette assistante maternelle, au moment du drame. Merci. Merci aussi d'avoir créé cette association, parce que, comme tu vois, c'est une association qui est reconnue d'utilité publique.

  • Speaker #0

    Reconnue d'intérêt général.

  • Speaker #1

    D'intérêt général. Donc, c'est quand même quelque chose de fort. Et puis, comme tu disais, les chiffres sont quand même à l'armement 400 à 500 enfants diagnostiqués. Il y en a qui ne le sont pas, comme tu disais. C'est énorme. Et puis, heureusement que tu prends la parole sur ce sujet. et qu'il faut qu'on sensibilise le maximum de gens, parce que c'est vite fait de secouer son enfant.

  • Speaker #0

    Il ne suffit qu'une fois, il suffit d'un secouement pour tuer ou handicaper la vie. Donc aujourd'hui, c'est pour ça qu'il est important d'en informer, informer la prévention. Donc on ne parle pas nécessairement que du bébé secoué, on va parler des difficultés qu'un parent peut rencontrer. Rappeler qu'un bébé, c'est clair, c'est magnifique, mais c'est des difficultés émotionnelles, c'est des difficultés de sommeil, c'est des difficultés d'organisation. Ça peut créer des tensions dans un couple, dans une vie de famille, proche ou même Ausha, etc. Donc c'est compliqué, c'est un chamboulement, c'est un enfant. Même si on a un nouvel enfant après le troisième enfant, si on a un troisième enfant, c'est aussi compliqué, ça peut amener d'autres difficultés. Donc c'est important déjà de savoir appeler. Et puis, un bébé qui pleure, ça peut créer de la tension, de la colère qu'on peut avoir, de la compréhension, de la culpabilité, des difficultés. Donc amener un petit peu la pédagogie. C'est tout, on est toujours dans le message bienveillant qu'on fait de la prévention. On essaie vraiment de déculpabiliser les parents, parce que ce n'est pas en culpabilisant les parents qu'on va faire passer de la prévention, la personne va se fermer. Et c'est vraiment, on est dans cet esprit-là, aujourd'hui, de soutien, d'aide, pour que la personne, quand elle est en difficulté, puisse retenir le message de prévention qu'il faut vraiment garder en tête. C'est, si j'en peux plus, je pose mon bébé sur le dos dans son lit, je quitte la pièce pour retrouver mon calme, pour passer le relais, et éviter de le secouer, parce que si je le secoue, je vais le tuer, ou je vais l'handicaper, et c'est trop tard.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Bertrand. Merci encore de ton témoignage.

  • Speaker #0

    Merci, Pauline.

  • Speaker #2

    Si vous entendez ce message, c'est que vous avez écouté l'épisode jusqu'au bout. Et je vous en remercie grandement. Je vous invite à me laisser un commentaire pour continuer les échanges et à mettre la note de 5 étoiles si l'épisode vous a plu. Cela contribue à augmenter la visibilité du podcast sur les plateformes. Merci beaucoup de votre soutien et à bientôt pour le prochain épisode.

Description

Dans cet épisode, réalisé dans le cadre du Podcasthon, j’ai eu l’honneur d’interviewer Bertrand Gimonet, président de l’association France Bébé Secoué, qui milite pour informer, prévenir et apporter un soutien aux familles confrontées à la maltraitance infantile.

Bertrand partage son expérience de père de quatre enfants, marquée par la perte tragique de son fils Tom, victime du syndrome du bébé secoué. Il évoque son désir initial d’une famille nombreuse, les responsabilités liées à la parentalité, puis le choc et les épreuves qui ont suivi cette maltraitance. Il revient également sur la procédure judiciaire et les répercussions psychologiques pour sa famille, soulignant l’importance d’une meilleure sensibilisation du public et d’une prévention renforcée.


France Bébé Secoué est une association à but non lucratif régie par la loi 1901, reconnue d’Intérêt Général. Elle regroupe des familles de victimes ainsi que des professionnels du monde médical, de la petite enfance ou juristes, tous résolus à agir ensemble contre la maltraitance du bébé secoué. Ses missions sont de :

  • Développer des outils et déployer des actions de sensibilisation auprès du grand public, tout particulièrement à destination des parents, jeunes parents et futurs parents.

  • Accompagner, soutenir, orienter et défendre les intérêts des victimes et de leurs familles.

  • Collaborer avec les pouvoirs publics pour la mise en place de plans de prévention nationale et avec les élus afin de faire évoluer la législation et mieux protéger les nourrissons.

  • Former les professionnels de santé et de la petite enfance en leur apportant les meilleures pratiques pour mieux prévenir et diagnostiquer cette maltraitance

Pour suivre et soutenir les actions de l’association, vous pouvez consulter :

Le témoignage sincère de Bertrand met en lumière la nécessité d’un accompagnement adapté pour traverser le deuil et se reconstruire après de telles épreuves, tout en offrant un message d’espoir et de solidarité à toutes les familles concernées. Un immense merci à Bertrand pour son partage et son engagement.


🎧 Bonne écoute !


💬 N'hésitez pas à partager cet épisode et à venir en discuter sur les réseaux sociaux 🙂🙏

⭐ Si cet épisode vous a plu, pensez à en parler autour de vous et à le partager ! Pour soutenir Ma petite famille , vous pouvez aussi lui attribuer cinq étoiles ⭐⭐⭐⭐⭐ sur iTunes, Apple Podcast, Spotify ou votre plateforme d'écoute préférée. Chaque avis compte pour faire connaître le podcast au plus grand nombre ! Sur Instagram : @ma_petite_famille_podcast


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Ma Petite Famille, je suis Pauline, maman de trois garçons et créatrice de ce podcast intimiste où les parents se livrent sans filtre. Ici, on parle de maternité, de paternité, de parentalité et surtout on libère la parole sur des sujets encore trop souvent tabous. Depuis trois saisons, j'ai eu l'immense privilège de partager avec vous des témoignages uniques et précieux de parents et d'experts. Je tiens à vous remercier du fond du cœur de votre soutien. Si, comme moi, vous croyez en l'importance de ces conversations, je vous invite à vous abonner, à partager les épisodes avec vos proches et à faire découvrir ma petite famille au plus grand nombre. C'est grâce à vous que cette aventure peut continuer. Vous trouverez tous les vendredis, les 2e et 4e vendredis de chaque mois, un épisode. Merci de votre confiance et je vous souhaite une très bonne écoute pour ce prochain épisode. Bonjour Bertrand, merci beaucoup d'avoir accepté mon invitation. Est-ce que tu peux te présenter, dire qui tu es, d'où tu viens, de qui est composée ta famille et ce que tu fais dans la vie s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Bonjour Pauline, je suis Bertrand Gémonnet, je viens de l'Est de la France, dans le Doubs. Je suis papa de quatre enfants, dont un enfant est décédé en 2014. Je travaille dans l'automobile pour faire local et je suis également président de l'association France Bébé Sous.

  • Speaker #0

    Et donc, dans ce podcast, on va écouter ton témoignage de papa et ce qui t'a amené aussi à devenir président de cette association. Tu as toujours voulu être papa et avoir une famille nombreuse ?

  • Speaker #1

    J'ai toujours souhaité avoir des enfants, oui. Avoir trois ou quatre enfants. Et j'y dirais même, idéalement, des jumeaux. Trois ou quatre, c'était le chiffre même qu'on sait. De facto, c'était assez simple à discussion avec ma compagne. Pas un, pas deux, mais trois. trois ou quatre et puis des jumeaux. Je trouve que la complicité entre les jumeaux est tellement belle. Bon, je n'avais pas le capital génétique ou pas de chance pour en avoir, donc ça aurait été un génial. Après, quand j'écoute tous les collègues, les amis qui ont des jumeaux, c'est l'enfer. Donc je me dis, bon, après coup, c'est peut-être de la chance.

  • Speaker #0

    Et alors, le premier bébé est arrivé assez vite après la rencontre avec ta femme ?

  • Speaker #1

    Non, non, on a eu quelques années pour se découvrir et se supporter et être sûr de... que c'était le bon moment avant d'avoir le premier enfant.

  • Speaker #0

    Et votre premier est arrivé à quel moment ? Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Le premier est arrivé en 2012. C'était une décision commune, normalement. Il n'y a pas de... On était prêts. Enfin, toutes les planètes étaient alignées, au final, pour l'arrivée d'un enfant. Je veux dire, que ce soit dans la tête de chacun, dans la volonté d'en avoir. C'était l'aboutissement d'une relation. d'un souhait, d'une volonté. Et puis, on s'est lancé dans l'aventure.

  • Speaker #0

    Les premières années se sont bien passées ?

  • Speaker #1

    Globalement, oui, ça s'est bien passé avec les microbes. On est tout de suite les premiers jours de la sortie même de l'hôpital, quasiment, c'est le quatrième ou cinquième jour, parce qu'il a resté un peu plus longtemps que prévu. On est loin. Premier arrivé de microbes, aux premières inquiétudes, aux premiers pipettes de Doliprane, etc. Ça c'est... Après c'est le premier, c'est toujours plein d'inquiétudes, plein d'inconnus, plein d'incompréhensions, plein de questionnements, plein de stress, plein d'un peu de tout, d'émotions, d'organisation, de bazar dans l'appartement où on vivait dans l'appartement à cette époque-là, de recherches et puis d'amour qu'on avait à lui donner.

  • Speaker #0

    Et quand est venue l'envie d'agrandir la famille ? C'est venu rapidement ? Après le premier, vous n'êtes pas dit, non, en fait, on va s'arrêter là ?

  • Speaker #1

    Non, non, non, non. On ne voulait pas d'un enfant mutique, ça c'était sûr. Les deux, on voulait plusieurs enfants. Dès le début, quand je disais, c'était trois ou quatre. La volonté de faire un deuxième enfant est venue assez rapidement. Enfin, rapidement. Il est né en 2014, donc deux ans après, voilà. Donc, après, je pense qu'il faut digérer le premier. Il faut avoir une situation professionnelle stable, avoir un état d'esprit apaisé, être prêt. Et puis, voilà, ça s'est lancé. On s'est posé des questions, c'est sûr. Mais ça s'est lancé normalement. On ne se l'est pas imposé. Il n'y a pas une volonté de s'imposer. Je dis, il faut faire un deuxième enfant. Comme je peux voir des amis qui se sont fait deux enfants rapprochés rapidement. Comme ça, ils sont tranquilles. On n'a pas été dans cet état d'esprit-là. Si on fait nos deux enfants, il y aura encore une présence, il y a une volonté aussi matérielle. Est-ce que deux enfants dans un appartement qu'on avait, c'est suffisant ? Ou est-ce qu'il faut acheter un appartement plus grand, une maison ? Donc il y a aussi cet aspect-là, puisqu'on a décidé aussi d'acheter une maison pour accueillir toute la famille. Tout est un global, et dans ce global, rien n'est parfait, tout n'est pas réuni à 100%, mais on était prêts. Je pense que c'est plutôt ça, se dire c'est bon. On y va.

  • Speaker #0

    Et alors, la venue de ce petit deuxième ?

  • Speaker #1

    Ça s'est bien passé. Il est venu un mois plus tôt, même un peu plus d'un mois plus tôt que prévu. Donc ça, c'était bien. Il était pressé de nous voir.

  • Speaker #0

    Il n'est pas resté à la maternité pour…

  • Speaker #1

    Non, non. Il a fait le cursus normal de la maternité, donc deux, trois jours. Le premier, ça a duré plus longtemps parce qu'il y a eu des complications anxieuses, inquiétantes. Donc en fait, on est rentré de mémoire le troisième jour, avec un suivi post-accouchement par une sage-femme à la maison, chose classique qu'on retrouve. Globalement, c'est bien, en plus, il est arrivé dans notre nouvelle maison, puisqu'on avait acheté une maison, donc on avait déménagé en mai, il est arrivé en juin. Un peu de pression pour le papa pour faire les chambres, parce qu'il y avait tout à faire. Il y a toujours encore à faire dans la maison, mais il y a tout à faire dans la maison. Donc on s'est... vite bagarré pour qu'ils aient chacun une chambre propre et tout ça. Donc, ça a été beaucoup aussi d'occupation pour nous. Mais ça s'est globalement bien passé puisqu'on était rodés avec le premier, on va dire. Après, la gestion de deux enfants, c'est aussi compliqué.

  • Speaker #0

    En plus, ils n'avaient pas beaucoup d'écarts. Si je compare avec les miens, ils ont deux ans et demi, les deux premiers aussi d'écart. Ils ne sont pas autonomes.

  • Speaker #1

    Ah non, non, ils ne sont pas autonomes, mais on n'est plus dans la même. biberons toutes les quatre heures deux ans on commence déjà on marche, on mange pas tout seul mais partout c'est différent donc c'était la bonne période après qu'il soit arrivé tôt ça nous a pas gêné, on avait déjà tout anticipé à sauf la chambre qu'on a monté je crois le week-end d'avant ou le week-end où il est arrivé Comme il arrivait plus d'un mois plus tôt, il n'y avait que la chambre qui n'était pas montée, mais ça a été monté en un temps record et tout prêt. On avait tous les meubles, mais comme on était en train de refaire la maison, on s'est dit, plus d'un mois avant son arrivée, tout le reste était déjà prêt.

  • Speaker #0

    Et comment ça se passe les premiers pas à quatre ?

  • Speaker #1

    Ça a été type top. En fait, il arrivait en juin. On n'a pas prévu des vacances au bout du monde, mais resté à la maison. Puisqu'on a bricolé pendant tout cet été, moi j'avais pris 5 semaines de congés, avec les congés paternités pour faire les chambres. On a vraiment profité de la semaine, de tout le mois d'août, juillet, pour faire la maison à fond. On était vraiment entre bricolage, jardinage, occupation des enfants. C'est ça. Après, à cet âge, il y avait quelques semaines, ça a été... quelques mois, donc c'était biberon, dodo, il jouait un petit peu sur son transat mais c'est assez limité. Après il y a la relation entre l'aîné et les deux enfants, les deux garçons. L'acceptation du grand aussi, voilà, et tout a une complicité qui naît au fur et à mesure, dès que le bébé arrive, que cette complicité est initiée, donc c'est au fur et à mesure, on s'occupait et puis voilà, et puis nous aussi, gérer la fatigue, gérer les aléas, mais globalement... C'était une très bonne période ces premiers mois.

  • Speaker #0

    Et après, il y a eu la reprise du travail pour vous deux ?

  • Speaker #1

    Voilà, donc on a changé de nourrice, puisque notre grand était gardé par une assistante maternelle. L'assistante maternelle n'avait pas eu l'extension d'agrément pour garder nos deux enfants en plus des enfants qu'elle gardait. En fait, dès le début janvier 2014, avant la naissance, on a su ça, on a cherché une nouvelle assistante maternelle. du temps de trouver la bonne personne. Et donc, on a décidé d'attendre septembre pour mettre les deux ensemble, pas mettre le grand tout de suite chez elle, arrêter le premier contrat, etc. Donc, on a mis, dès le début septembre, nos deux enfants chez cette saison maternelle.

  • Speaker #0

    Et comment ça se passe ? Vous étiez serein ?

  • Speaker #1

    Idéalement, on n'avait pas de choses à reprocher à cette personne. C'était propre, rangé. C'était le meilleur choix qu'on avait pu faire parce qu'on en a visité. On a dû passer une centaine de coups de fil, parce qu'on avait des horaires aussi un peu particuliers, on travaillait beaucoup. Plus les visites, on a trouvé des choses inadmissibles, en tout cas qui ne correspondaient pas à nos standards déjà de propreté et de respect. Des trucs monstrueux qu'on a pu voir. Et donc on a fait ce choix-là, et puis après on a mis... Nos enfants ont une période d'adaptation classique, avec des tranches horaires spécifiques, pendant 15 jours ça se passe bien. Et mi-septembre, on les a mis à plein temps chez elles, suivant le contrat, 4 jours par semaine.

  • Speaker #0

    Et après, qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Speaker #1

    Malheureusement, le pire est arrivé pour nous, puisqu'en fait, il s'avérait que cette personne était maltraitante avec notre deuxième enfant, Tom, qu'elle a maltraitée plusieurs fois. En fait, elle a secoué trois fois. La troisième fois, il a fait un arrêt cardio-respiratoire le 29 septembre 2014 chez elle. Et c'est là que tout s'est enchaîné pour nous. Au départ, on ne pensait pas à une maltraitance. Et les fois d'avant, on n'a jamais vu de signe de maltraitance. En tout cas, on ne les a pas reconnus. Et en fait, c'est quand il a fait son arrêt cardio-respiratoire chez elle, il y a eu un pompier, Samu, qui a aussi, sous Ausha et médicaments, a refait repartir le cœur, qui a été emmené au CHU de Besançon. le lundi 29 septembre. Il était à 17h, il était emmené en hélicoptère au CHU. On est arrivé vers les 17h, ils ont lancé les examens, examens encore le mardi, et c'est le mardi soir à 21h30 que j'ai appris que mon fils avait été maltraité, qu'il avait été secoué plusieurs fois. Donc là, ça a été incompréhensible et compliqué.

  • Speaker #0

    Quand tu l'avais récupéré, jamais tu n'avais vu qu'il y avait eu des...

  • Speaker #1

    Si, enfin non. Je n'avais pas connaissance des signes du syndrome du bleu secoué. En fait, il a été secoué trois fois. En fait, il a été secoué la première fois que je suis venu le chercher, donc le vendredi 19 septembre. On l'a mis à plein temps le 15. Il était gardé le lundi, mardi, mercredi, jeudi. Il n'était pas gardé. Le vendredi, il était gardé. Donc, il a été secoué ce vendredi-là. Le 15 septembre, il vomissait. Il était blanc pâle. On ne s'est jamais dit qu'il était secoué. Il n'y avait pas de bleu, pas de choses extérieures. À cette époque-là, je ne connaissais pas tout. tout le détail, tout ce qui se cachait derrière cette maltraitance. Et puis, on a vu notre médecin traitant le lendemain matin, puisque quand il a vomi, il était plus de 19h sur moi, etc. On s'est dit, c'est un virus, une gastro, il n'y avait pas de fièvre. On a vu notre médecin traitant le lendemain matin à 8h, qui a conclu à nourrir nos pharyngites. Le week-end s'est passé moyennement, il est malade, il avait du mal à boire ses biberons. On l'a remis chez elle le lundi, et nos pharyngites ont s'inquiété. Il y avait de l'oliprane, et puis il n'y avait pas de fièvre. Enfin, il n'y avait pas de... Et puis le mercredi qui venait, j'étais pas là et il était dans une situation critique. C'était en fait le deuxième secouement. Ma compagne était en lien téléphonique avec elle pour s'assurer que notre enfant mangeait bien. Alors les dires de la santé maternelle étaient « tout se passe bien, il n'y a pas de soucis » . Puis il ne buvait rien, 60-90 ml par ce que boit un nouveau-né quelques jours après. Elle a demandé à ses parents d'aller le récupérer, de l'amener aux urgences pédiatriques. Et en fait, son état était catastrophique. Moi, je suis rentré en catastrophe de Paris. Du mercredi au samedi, on est resté aux urgences pédiatriques. Ils ont fait un mauvais diagnostic. Ils ont conclu une allergie à la protéine de lait de vache. En fait, ils n'ont pas fait les examens nécessaires. C'était assez basique. Assez basique. Ils ont été à côté de la plaque. En fait, le mercredi et jeudi, ils étaient dans un état critique. Ils ne mangeaient pas. Ils n'oubliaient pas. Il n'y a rien. Moi, je me nourrissais à la seringue, millilitre par millilitre, avec du sérum. Il était apathique. Il était blanc. Aucun contact de l'enfant. À cette époque-là, on ne pensait pas qu'il y avait un souci. On est à l'hôpital, aux urgences, tous les médecins, tous les professeurs de santé adéquats pour qu'ils en cherchent correctement. On est dans cette chantée, dans les Ausha que tu avais, qui étaient alignées, on avait quelques mètres carrés, un lit barreau, un siège, un lavabo, puis c'était tout. Et puis le vendredi, 14h00, j'étais avec lui, il se remet à sourire, il se remet à me regarder, donc ça va mieux. Les médecins voient qu'ils vont mieux, qu'ils mangent mieux, ils veulent nous faire sortir. Moi, j'ai refusé. J'ai dit, je préfère rester une nuit de plus et une journée de plus pour assurer que tout va bien. C'est bon. On est resté le samedi. On est ressorti avec l'ordonnance pour acheter du lait spécifique. On a laissé en prenant de l'élevage. Ça s'achète à la pharmacie à 60 euros la mini boîte. Des chauffe-vibrons parce que c'est un lait qu'il faut chauffer, parce que c'est un goût qui est infâme pour les bébés. Il faut le chauffer pour que ça soit meilleur. Et puis, on est parti à ça. On a trouvé en fin de diagnostic pourquoi elle n'était pas bien. Toujours en lien avec le centre maternel pour dire que c'est de l'allergie à la protéine de lait de vache. C'est des choses qui arrivent. Depuis le vendredi, il buvait correctement ses quantités, il allait bien. On a retrouvé notre fils comme avant. Et comme on est d'accord, on redépose ce lundi 29 septembre chez elle. Et c'est là qu'il est ressecoué une troisième fois. Et cette fois-ci... Il fait un arrêt cardio-respiratoire chez elle.

  • Speaker #0

    C'est un bébé qui pleurait beaucoup ?

  • Speaker #1

    Chez nous, il ne pleurait pas. C'est un bébé qui ne pleurait pas du tout. Très peu, quand il a faim. Ce ne sont pas des pleurs incessantes de plusieurs heures par jour, deux heures, trois heures par jour, du tout, du tout, du tout. Mais il pleurait chez elle. Il ne se sentait pas en sécurité chez elle. On a des SMS qui le prouvent. Je pense qu'il ne se sentait pas bien à l'aise. Je pense qu'il sentait qu'il avait été secoué, qu'il était avec une personne dangereuse. Donc il pleurait. Sûrement un appel à l'aide. Et elle, pour le faire terme, a secoué. Et elle savait ce qu'elle faisait. Elle savait ce que faisait, ce qui était mal. Ça, c'est le PV de police qu'on a pu déterminer plus longtemps après aussi. Et c'est ce qu'elle a pu dire au tribunal.

  • Speaker #0

    Donc elle a dû voir qu'elle avait vraiment fait quelque chose de très grave. Elle a appelé d'elle-même les secours ?

  • Speaker #1

    Non, du tout. Non, du tout. C'est assez hallucinant. Les deux secoués deux fois avant, on ne prévenait personne. Même moi, quand je l'ai récupéré la première fois, quand je l'ai vu, parce qu'il faisait beau, magnifique, ils étaient dehors. J'ai vu mon fils parler, etc. On disait que tout s'est bien passé, dans le carnet de liaisons qu'on avait. Il avait bien bu, joué, il n'y avait aucun écrit, aucun dire comme quoi s'il y avait quelque chose qui ne se passait pas bien, comme quoi il avait secoué. Et là, on ne va pas dire, j'ai maltraité, j'ai tué ton gamin, tout s'est passé sous silence, mais moi, on m'a dit, tout s'est bien passé, etc. Quand on a un arrêt cardiaque d'un enfant, il s'est passé quelque chose. Donc là, ce n'est plus pareil, il faut se justifier. Et pourtant, on n'a toujours rien dit et jamais su expliquer ce qui s'est passé. Donc aucun signe pour nous de voir quoi que ce soit. Aucun signe.

  • Speaker #0

    Ton grand n'était pas du tout maltraité, lui ? Il n'y avait pas de signe sur ton grand ?

  • Speaker #1

    On n'a pas eu de signe extérieur physique sur Nandouran.

  • Speaker #0

    Et il ne disait pas qu'il ne voulait pas aller voir l'assistante maternelle ?

  • Speaker #1

    Non, il avait deux ans et trois mois. Après, d'autres faits nous ont montré que Tom n'était pas le seul enfant qui avait été maltraité. Donc malheureusement, il n'y a pas eu de conséquences judiciaires en dehors de Tom. Les deux autres fois, elle n'a jamais appelé et prévenu quoi que ce soit. Et ce lundi-là, en fait, elle a appelé ma compagne, disant que Tom avait du mal à respirer. Elle n'avait pas appelé le 15. Et ma compagne qui dit « Appelez le SAMU » , ça n'avait pas le numéro qu'il fallait appeler. Ma compagne qui habite à quelques minutes en voiture de son travail, en fait, est allée là. C'est elle qui a fait les premiers secours, enfin le massage cardiaque sur Tom, en attendant les pompiers. Elle m'a appelé aussi pour me dire que je devais venir tout de suite, puisque Tom était en arrêt cardio-respiratoire. Je vais à 4 minutes en voiture, c'est pareil, enfin 5 minutes. Je me suis dépêché, je suis arrivé au même temps que le SAMU. On s'est garé en même temps. J'ai vu mon fils Tom nu sur sa table basse, sur une table basse, en couche, avec un pompier déjà en train de faire un massage cardiaque. J'ai retrouvé ma compagne dans la vie de travail. Et puis voilà, après le SAMU a pris tout en charge. La priorité, c'est de faire partir le cœur, donc ça a duré... au moins 10 minutes. J'ai du mal avec la notion de temps puisque j'ai pas regardé ma montre, je pense qu'on était plus accroché à ce qui se passait, à comprendre ce qui se passait, à voir tout ce qui se passait au niveau de l'équipe unicale. On m'occupait de ma compagne puisqu'elle avait fait un malaise. Et puis voilà, dépissant. Et puis une fois que le col arrière parti, c'est la même prise en charge parce qu'après c'est le prendre en charge pour se conspire après au CHU. Donc là il y a une équipe du CHU de Besançon qui est venue en hélicoptère pour le prendre en charge. Paul est parti avec cette équipe médicale au CHU. Et nous, on est allés le retrouver en voiture directement.

  • Speaker #0

    Et dans quel esprit tu étais en prenant la voiture ? Ça devait être horrible.

  • Speaker #1

    On était dans l'incompréhension. À aucun moment, on pensait qu'il avait été maltraité. Aucun. Ma compagne, qui est dans le domaine médical, dit que c'est un problème cardiaque, un souci. On a quand même trois cas de difficultés médicales. Ça commence à faire. Après, il faut penser que c'est comme un film. On voit le film qui se passe. Ce n'est pas comme à la télé. On peut mettre sur pause, arrêter, accélérer, avancer, reculer, etc. On voit vraiment le film qui passe. Et on est vraiment spectateur. Mais à aucun moment, on ne peut agir. À aucun moment, on peut remplacer un médecin pour mettre un médicament. Rien. Ce ne sont pas mes compétences. À aucun moment, on subit, en fait. On est vraiment acteur. C'est comme au cinéma. On est sur un siège et on regarde ce qui se passe. Et ça, c'est compliqué. Et je pense que c'est le pire pour un parent qui va se faire hospitaliser son enfant, quelle que soit la cause, on n'a plus aucun levier pour agir. Après, discuter avec les médecins, mettre la pression sur les médecins, poser plein de questions aussi, mais après, c'est tout. Donc ça, c'est un peu compliqué. Donc on part dans des situations un peu catastrophiques. Moi, j'appelle mes parents pour qu'ils viennent à la maison, parce que j'ai mon grand à m'occuper aussi. Et puis besoin de soutien, parce qu'à un moment donné, quand notre fils est dans le coma, parce qu'une fois qu'on a fait, il était secoué. Le récarre respiratoire est dans le commun. Il souffre, il reçoit des médicaments, il est sédaté fortement pour ne pas qu'il souffre, mais aujourd'hui il est... Il est dans le commun, donc il est dans une situation critique. Son état est vraiment engagé. Donc là, on fait appel à notre famille, notre grand-mère. Il faut le récupérer chez l'assistante maternelle, parce que nous, il dormait, il faisait la sieste. Et vu le bazar qu'il y a eu, il ne s'est pas réveillé. C'est hallucinant. Ça tourne mieux, parce que je ne sais pas comment ça serait géré ça. Donc il faut aller s'en occuper, le récupérer chez elle, et puis après, le garder. on n'allait pas le laisser chez elle. Donc ça, c'était une situation. Et puis après, être aux côtés, aux cheveux levés de Tom. Donc le lundi, c'est ma compagne qui est restée. Puis après, la nuit, moi je suis arrivé le mardi à la première heure, je suis resté le mardi, le mardi et mercredi, puis on s'est relayé, etc. Puis après, dès qu'on a eu le diagnostic, et puis il y a eu un signalement au procureur de l'équipe médicale.

  • Speaker #0

    Donc là, ils ont trouvé vraiment la cause.

  • Speaker #1

    Le mardi soir, c'est ce que j'expliquais, le mardi soir, un étudiant d'entrée, c'est l'endropédiaste, une infirmière, me prennent un par pour m'expliquer. Et c'est là qu'ils me disent, ouais, votre enfant a été maltraité, a été secoué plusieurs fois. Pendant deux heures, il y a eu un jeu de questions-réponses. Le maman, elle a fait un signalement au procureur, ce qui est tout à fait normal. Vous,

  • Speaker #0

    vous n'êtes pas remis en cause en tant que parent ?

  • Speaker #1

    Je ne suis pas dans sa tête. Je pense que, bien sûr, parce que les parents, ce sont les premiers qui sont accusés. Après, il y a eu plein de faits qui nous ont aidés à ne pas être accusés. Un, pendant que j'étais en train d'être questionné par cette neuropédiatre, il était 22h30, je crois, l'assistante maternelle m'appelle. En fait, elle a appelé, elle a envoyé des SMS à tout le monde pour savoir ce qui se passait. Et elle m'a appelé pendant que je lui ai dit « regardez, elle m'appelle » . C'est là qu'elle me dit « ne répondez plus à rien, plus aucun téléphone, etc. » Je pense que déjà dans sa tête, elle a compris qu'il y avait peut-être 51% de chances qu'on n'y soit pour rien. Après, c'est que ces Norvéliates connaissent très bien le salon de Nubesukwe. Et on avait déposé nos enfants à 8h, il a fait son arrêt cardiaque à 14h30. Là, je fais mon arrêt cardiaque, c'est instantané, c'est une commotion cérébrale. C'est-à-dire que je secoue, les conséquences sont immédiates. Ce n'est pas trois jours après que je vais faire un arrêt cardiaque. Il était blanc-livre tout de suite. Il est apathique, il était... C'est comme on reçoit un hypercute d'un boxeur, on est KO tout de suite. Donc ça, ils connaissaient ça, donc nous, on a déposé 8h. Tout ce couvent, donc les éléments qu'on a donné le lundi 19, le mercredi d'après, etc. Moi, le mercredi, je n'étais pas là pendant deux jours, j'étais à des déplacements, donc je n'étais pas rien à Tétard. On a mis tout ça avec ses connaissances en lien, donc on s'est rendu compte qu'on était pour rien. C'était avantageux pour nous, si je puis dire. Après, les policiers font leur enquête et on les a vus après, ils se sont posé des questions sur nous. Mais après, l'hôpital a communiqué beaucoup avec le commissariat, les policiers, la brigade des mineurs à l'époque, moi aussi. Et puis donc, nous, on a porté plainte, ma compagne a porté plainte le lendemain matin, parce que moi, j'étais à l'hôpital le mercredi matin, elle était entendue, moi, j'étais entendue le jeudi. Ça,

  • Speaker #0

    ça devait être aussi une super épreuve,

  • Speaker #1

    quoi. J'avais rien à me reprocher, après... Bien sûr,

  • Speaker #0

    mais je pense que psychologiquement, ça doit être dur, quand même. Ou tu es dans un tunnel, et en fait, tu suis...

  • Speaker #1

    On suit, mais après, on est... OK, donc on a digéré le fait qu'elle a maltraité notre fils, donc on... Quelqu'un a maltraité, parce qu'on ne savait pas à l'époque que c'était elle, et quelqu'un chez elle qui s'est passé. Donc on est plus dans... on se met dans un... On sait ce qui s'est passé. Moi je m'étais mis dans un état d'esprit combattant. Je veux savoir ce qui se passe, je veux comprendre ce qui se passe, et puis pousser, pousser pour avoir des réponses. Donc ça, après quand on voit les policiers, on explique tout, de A à Z, on donne tout. Donc ça a duré quatre heures, c'est un échange. Il n'y a pas eu de... c'était agréable, enfin entre guillemets agréable. On donne tout, on explique, voilà. Et puis voilà, après ils font leur job, rapidement elle est mise en garde à vue, elle refuse de parler, de dire quoi que ce soit, elle garde le silence complet, et puis l'enquête continue pendant toute l'hospitalisation. Nous on n'est jamais réentendus par les policiers dans les premiers instants. On revoit les policiers un vendredi de mémoire pour nous annoncer qu'un sort de garde à vue, qu'elle n'est pas mise en examen. Elle n'est pas mise en détention malgré la demande des policiers. C'est le juge de liberté qui a décidé de ne pas la mettre en détention.

  • Speaker #0

    Et elle a le droit de continuer à exercer pendant ?

  • Speaker #1

    Alors ça, c'est une bonne question. Donc ça, c'est nous qui avons fait la démarche, via une relation maternelle, une personne exceptionnelle qui nous a vraiment soutenus, pour dire ce qui s'était passé. Parce que c'est entre policiers et PMI, et ça ne se parle pas. En tout cas à l'époque. Je pense que maintenant, ça a un peu changé. Et c'est nous qui avons prévenu comme quoi il y avait un effet de maltraitance. Donc son agrément a été suspendu. Ça, ça arrivait plus ou moins assez vite, je pense, dès qu'elle a été mise en garde à vue. Dès que nous, on a alerté, j'ai plus en tête les dates qu'on a... Tout ça s'est passé, mais son agrément a été suspendu et l'agrément a été suspendu pour quatre mois. Donc on prouve et après ça repasse en commission pour confirmer l'arrêt définitif ou là à nouveau l'agrément. C'est comme ça que ça s'est passé. Et puis on a arrêté le contrat avec elle aussi, pour éviter de payer des indemnités qui courent après.

  • Speaker #0

    C'est fou la paperasse, puis avec le stress que tu devais avoir de ton enfant qui était encore hospitalisé et tout.

  • Speaker #1

    Oui, ça nous a coûté... 1 300 euros, c'est 1 253 ou 1 353 euros qu'elle a encaissé tout de suite. C'est hallucinant. On savait ce qu'elle faisait. Je pense que ce n'est pas un accident. C'est bien volontaire de ce qu'elle a fait. Elle l'a fait plusieurs fois. Et quand elle a enfin décidé de parler, elle a bien dit qu'elle savait ce qu'elle faisait, qu'elle ne recommencerait plus, mais ce n'est pas la peine d'appeler les médecins. Je pense qu'au mot près, c'est quasiment ce qui est écrit dans le public de police.

  • Speaker #0

    Et à quel moment elle lâche ?

  • Speaker #1

    que c'est elle ? Ça a duré plus d'un an. Ça a duré plus d'un an. Donc en fait, Tom est encore à l'hôpital, plus de garde à vue, pas de détention, pas de mise en examen. Il y a une expertise qui est demandée et on nous promet une expertise sous deux mois. Donc on a dû attendre début février pour avoir les résultats d'expertise. Tu vois le délai. Je peux dire ça, c'était extrêmement compliqué à lire. Extrêmement compliqué d'être dans l'attente et même psychologiquement, c'est... très très très compliqué. Il est resté, donc il est resté. Ils ont fait des examens, ils ont suivi en fait différents IRM, ils ont fait un examen pour voir les dégâts, et puis l'évolution. Et le 10 octobre, l'ensemble de l'équipe médicale nous prend, le professeur, responsable des services, des médecins, infirmières, etc., pour faire un diagnostic complet. Voilà, au bout de 10 jours, le cerveau de Tom est mort. Moi, j'ai demandé de voir le dossier médical complet. Donc, ils m'ont partagé les IRM. J'ai pu voir le cerveau de Tom s'atrophier, j'ai pu voir les saignements, j'ai pu voir, pas simple à lire, mais assez compréhensible, on voit les évolués d'IRM et un cerveau d'un enfant normal, et puis ce qui se passe, on voit bien qu'il y a des soucis. Et puis la conclusion est amenée de façon évidente, la nécessité de débrancher Tom. Donc on a réfléchi. On n'a pas joué au dé, cette affaire-là, ni à pile ou face. On était d'accord, accompagné de moi pour, aujourd'hui, le débrancher, parce qu'il souffrait, il était fortement sédaté. Sous certains examens, il devait enlever la sédation, et c'est en se rendant compte qu'il souffrait. Puis aucune chance de retrouver un enfant même handicapé, même avec un haut décapé élevé. Donc on a décidé de le débrancher, on a laissé le samedi à la famille pour le voir. Ceux qui étaient loin, si vous voulez... venir le voir, et puis on a décidé de le débrancher le dimanche à 14h. Et donc il est décédé deux heures et demie après. On l'a accompagné ce dimanche-là, le 12 octobre, il est décédé le 12 octobre. Tu parlais tout à l'heure, qu'est-ce qu'on pense quand on va à l'hôpital ? Je pense, et ça je m'en souviendrai, c'est que l'hôpital n'est pas tout proche de chez nous, il n'y en a plus d'une heure de route, et donc cette silence pesante qu'il y a eu pendant ce trajet ce dimanche pour arriver à l'hôpital. Pendant que je roulais, c'est moi qui roulais, on n'était que deux dans la voiture, c'était est-ce que je fais la bonne chose ? On se pose des questions, on se remémore tous les éléments, etc. Et je pense que ça a été très long. Le temps, ce n'est pas ralenti, mais ça a été très long pour moi. Et pesant, chaque seconde a été pesante. C'est ça, chaque seconde a été pesante. Je conduisais, je faisais attention, mais instinctivement, je conduisais, je connaissais la route. Et puis, je pense qu'il n'y a pas eu beaucoup d'échanges. pendant ces discussions, pendant ces temps-là, ça a été assez pesant, assez difficile en soi, personnellement. Parce que c'est aussi une acceptation de dire « je débranche mon fils, je le tue » . On a passé, de juin à septembre, des mois, des super semaines, des super mois avec notre enfant. Moi, j'avais une relation avec lui qui était exceptionnelle, que je n'ai jamais eue avec les autres enfants que j'ai eus après. C'est vraiment spécifique, donc ça, c'est compliqué. Et puis, on est dans une situation aussi d'enquête judiciaire, qui est compliquée à vivre. Tout ça cumule, on a un poids là-dessus. Et on se dit, est-ce que je fais la bonne chose ? Moi, je suis un scientifique. Et oui, on fait la bonne chose parce qu'il souffre, parce qu'on n'a pas le choix. Parce qu'il faut le débrancher. Il ne remarchera jamais, il ne reparlera jamais, il ne vivra jamais. Donc c'est compliqué. Et voilà, on est allé à l'hôpital.

  • Speaker #0

    On a confirmé notre volonté de le débrancher, puis on a tout débranché dès 14h, et puis il est décédé à 15h, 15h30 après.

  • Speaker #1

    Vous avez eu un soutien psychologique de la part de l'hôpital ?

  • Speaker #0

    On a une équipe globalement assez bienveillante. Je pense que quand je discute avec d'autres victimes qui vivent pire que ça, après on a rencontré une psychologue pour nous et aussi pour notre grand. On s'est posé la question aussi. Parce que lui, il a vécu ça de façon extrêmement violente, l'absence de son frère. À deux ans et quelques mois, il comprenait qu'il y avait un problème. Il le voyait tout triste. C'était compliqué. Il n'était plus gardé par la même personne. Il voyait ses grands-parents. C'était le bazar. Donc, nous, on nous demandait qu'est-ce qu'il faut faire, pas faire, comment réagir. Ça, c'était une problématique. Après, on n'a pas eu de suivi de séance de psy. On a eu des contacts pour des psys. proche de chez nous, qu'on a rencontré une fois, mais elle était plus... Quand on a raconté nos histoires, elle pleurait. Elle était plus... Aussi traumatisée que nous, donc il n'y avait pas le feeling qu'il fallait. Et puis on n'était pas... Nous non plus, enfin, pourquoi moi personnellement, on n'était pas dans cet état d'esprit et je n'avais pas besoin. Ce n'était pas le moment. Donc c'était limité. On suivit... Après, il y a d'autres victimes qui, eux, qui en ont besoin à cette époque-là. Moi, ce n'était pas le cas.

  • Speaker #1

    Et donc, à février, vous avez l'expertise.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce que ça conclut ? Alors l'expertise a conclu, bien conclu, qu'elle a confirmé que ce qu'on devinait, c'est que le tome a été secoué. Trois fois, et aux dates qu'on pensait, c'est-à-dire le vendredi 19, le mercredi d'après et le jour de son arrêt cardiaque. L'enquête policière a confirmé qu'elle était seule, seule adulte pendant ces moments-là. Et donc suite à ça, elle a été replacée en garde à vue, réinterrogée malgré l'expertise. toujours refusé de dire quoi que ce soit, elle a gardé le silence. C'est pas dit, moi j'ai rien fait, j'ai rien fait, non. Garder le silence, malgré l'expertise. Mais elle a été mise en examen. Et pas détenue, gardée libre. Puisque pendant l'hospitalisation de Tom, son mari s'est suicidé. Donc c'était si un fait, oui, on s'est dit, il s'est suicidé, pourquoi ? On ne l'a jamais su. Est-ce que c'est un vrai suicide ou pas ? Il n'y a jamais eu de mot, il n'y a pas eu de mot, etc. Ça a pas aidé dans l'affaire aussi. Ça a été assez compliqué aussi. Il s'est suicidé trois jours au anniversaire d'un de ses enfants. C'est assez étonnant. En fait, il y avait des enfants qui n'avaient plus de mère. Je pense que ça a joué dans la balance pour ne pas l'incarcérer. Donc, elle était libre de se déplacer. C'est ce qu'elle faisait, puisque se déplacer devant chez nous, il n'y a aucun souci. Elle vivait la belle vie.

  • Speaker #1

    Elle a cherché quand même après ? Tu n'avais pas répondu aux appels et aux textos, mais après, elle a cherché à comprendre ce qui arrivait à Tom ?

  • Speaker #0

    Non, du tout. Si, parce que je pense qu'elle se saussait un petit peu. Je pense qu'elle savait plus ou moins. Si, ça lui était signifié que Tom était décédé, ça c'est sûr. Est-ce qu'elle savait ce qui se passait à l'hôpital ? Je ne pense pas. En tout cas, nous, on arrêtait toute communication. Les médecins ne communiquaient rien avec elle, avec toutes les personnes extérieures de notre famille, même pas de notre famille. que les parents, moi et ma compagne. On avait établi un code aussi pour éviter qu'il y ait des personnes qui essayent de téléphoner et comprendre ce qui se passe, parce que ça aussi, on voulait se protéger. Puisqu'il arrive un tome de regard que nous, je ne sais pas dire si elle avait été au courant des examens, je ne pense pas, je ne pense pas. Ça, je n'en sais rien du tout. Après, du décès, oui, puisque ce qui lui est reproché change. Là, on n'est pas plus de mal après de violences volontaires habituelles et à entraîner la mort.

  • Speaker #1

    Et à un moment ou à un autre, elle a été inquiétée et mise en prison ou non ?

  • Speaker #0

    Non, elle n'a jamais été mise en prison jusqu'au procès. Ça, c'est aussi une aberration, puisqu'elle était libre de bouger de ce qu'elle faisait.

  • Speaker #1

    Mais elle gardait encore des enfants ? Non, quand même pas.

  • Speaker #0

    Officiellement, non, on ne gardait pas les enfants. Officiellement, déjà plus en tant qu'assistante maternelle agréée, en tout cas, ce n'est pas possible, donc on n'a pas connaissance. Est-ce qu'on gardait au black, si on peut dire ? ne peut pas dire sûre à 100%. Donc voilà, pendant plus d'un an et demi, on n'a jamais répondu à quoi que ce soit. Une contre-expertise qui a été demandée, évidemment, qui a confirmé encore plus précisément et encore plus flagrant les mêmes conclusions de la première. Elle a commencé à donner des aveux par touche, mais très tardivement, c'est plus d'un an et demi après, si je me souviens bien, et des fausses excuses. La première chose qu'on a pu voir, c'est qu'elle aurait dit qu'elle achetait fortement d'hommes sur le lit. La journée la plus critique, c'est l'arrêt cardiaque, l'arrêt cardiorrespiratoire. On ne se lève pas du lit d'un matin et on fait un arrêt cardiaque, c'est bien de passer quelque chose, il y a une excuse derrière cet arrêt cardiorrespiratoire. Donc il y a eu cette première issue, je l'ai jetée sur l'audit, non. Et après, il y a bon, je l'ai bien secouée. Et en fait, c'était comme ça. Puis après, plus tard, on a avoué le premier secouement. Je suis venu le chercher le vendredi. Le deuxième secouement, on a toujours refusé de l'avouer. Et puis voilà, puis après, elle a commencé à donner des explications. C'est là qu'on a su qu'elle savait ce qu'elle faisait quand on l'a secouée, etc. Donc ça, ça a été ça pendant la procédure. Et puis après, il n'y a pas eu d'autres expertises. en dehors de psychologique et psychiatrique, ça c'est obligatoire. Et puis après, la procédure a été faite, et puis il y a eu le procès mi-octobre 2018, quatre ans après, deux jours de procès, qui l'ont condamné à sept ans de prison ferme et cinq ans d'interdiction d'exercer.

  • Speaker #1

    Que cinq ans ? Je trouve ça hallucinant.

  • Speaker #0

    Oui, c'est une aberration aussi, je comprends aussi, c'est une aberration du système. Et donc voilà, puisqu'on a un procès, c'est une pièce de théâtre, on refait tout, on refait tout. On le voit bien dans la presse aujourd'hui, c'est hallucinant. C'est une pièce de théâtre, c'est un peu la roulette russe. C'est un jury populaire qui est en face. Donc la culpabilité, elle était là, puisqu'aujourd'hui, elle avait déjà avoué et puis elle a réavoué pendant le procès de secouement sur les droits. Elle a confirmé le geste qu'elle a fait, puisqu'on a fait diffuser une vidéo pour montrer le geste. Confirmé plusieurs fois que c'est ça qu'elle a fait. Puis on a pris plein de témoignages. d'experts qui sont intervenus, etc. Nous avons témoigné aussi. Et puis après, le verdict est tombé. Il est tombé, elle n'a pas fait appel. C'était bien, puisque quand les peines sont à faire à 10 ans, c'est plus facilement aménageable. Et puis, nous, on a mis la pression sur l'avocat général pour obtenir la peine, qu'a refusée, puisqu'elle considère que c'était une bonne peine. Et puis voilà. Après, concernant son emprisonnement et le nombre d'années qu'elle a en prison, ça, j'en sais rien. On n'a pas eu d'annonce, de coup de fil ou de courrier de juge des libertés. Normalement, on est au courant, donc on ne sait pas si elle est libre ou pas. On vient à notre avocat, on a essayé de savoir, on n'a pas eu gain de cause pour savoir. Donc ça, c'est un peu dommage, puisque il faut penser, pendant quatre ans, nous, on aurait aimé qu'elle ne puisse plus habiter à quelques minutes. Sa sœur aussi habite à quelques minutes en voiture de chez nous, qu'elle ne puisse plus jamais naviguer autour de nous. Parce que pendant les quatre ans du procès, nous, on s'est restreints à ne plus aller dans certains endroits. On ne pouvait pas la rencontrer. Elle, ça ne l'empêchait pas de venir passer devant chez nous. On l'a rencontrée. Ma compagne était au restaurant avec deux de nos enfants. C'est assis à table à côté. Ma compagne m'appelle en catastrophe. Elle me dit « Ah, c'est assis à côté avec une copine et ses enfants. Qu'est-ce que je fais ? » Je lui dis « Écoute, tu poses la fourchette, tu demandes l'addition, tu payes. » Et si toi, tu dis quelque chose, on peut se retourner contre nous. Donc c'est tout, la justice est faite comme ça, elle n'est jamais faite pour les victimes, la justice, ça c'est clair, selon les couches qu'on récupère, c'est une aberration.

  • Speaker #1

    Et toi, le syndrome du bébé secoué, tu connaissais avant ? Parce que c'est vrai qu'en 2014, je pense qu'on n'en parlait pas du tout.

  • Speaker #0

    Non, du tout, jamais entendu parler. Alors déjà, moi, les cours de préparation à l'accouchement, je n'avais pas le droit d'assister, à l'époque. Le cours de notre grand, qui est né en 2012, je n'avais pas le droit. J'ai dit à mon compagne, tu me diras ce que je dois faire quand tu dois accoucher. Et c'est vrai, c'est véridique.

  • Speaker #1

    Non, mais je te crois, parce que de toute façon, on libère la parole là que depuis 5-6 ans, max.

  • Speaker #0

    Voilà, donc on n'a jamais entendu parler du syndrome du mieux secoué, comme des autres sujets. Après, on a un certain nombre de cultures, on m'aurait montré le geste, mais je me disais non, on ne fait pas ça. C'est tellement violent que tu ne fais pas ça en enfant. Après, les subtilités sur le syndrome du mieux secoué, le jeu, etc., il y a plein de choses. Parce qu'on s'est posé la question quand on était petit, qu'est-ce qu'on a fait de mal ? Est-ce qu'on a un chemin caillouteux chez nous ? privés, la poussette peut créer des dégâts sur le cerveau si on est sur un chemin coyoteux ou des pavés ? Non. Est-ce que si je pose mon bébé, parce qu'on tient la tête d'un bébé, un nouveau-né, on pose et puis il reste un centimètre, on lâche le bébé, la tête du bébé tombe d'un centimètre, est-ce que ça crée des dégâts ? Non. Est-ce que faire dada avec son enfant crée le bébé secoué ? Non. Il y a toujours plein de questions qu'on peut se poser. Nous, on s'est posé des questions. Est-ce qu'on a fait de mal ? On n'a jamais rien fait de mal, puisque c'est quelqu'un d'autre qui a maltraité notre enfant.

  • Speaker #1

    Mais en fait, c'est bien que tu dis ça. parce que, par exemple, j'avais compris qu'il ne fallait pas non plus lancer avant deux ans l'enfant en l'air et le rattraper. C'est très haut et on voit des parents qui font ça.

  • Speaker #0

    Ça, c'est ce qu'on a sur notre site internet de l'association France Bébé Secoué. C'est qu'aujourd'hui, le jeu, bien sûr, il faut qu'il soit adapté à l'âge de l'enfant. On ne va pas faire les montagnes russes avec un prématuré. C'est comme dans la voiture, un bébé, on met un siège auto adapté à son âge, on ne met pas que la ceinture. Le jeu ne provoque pas aujourd'hui les lésions du... du syndrome du bébé secours. Ça c'est clairement établi, clairement prouvé, etc. Le faire dada, faire l'avion ou jeter en l'air ne vont pas créer les lesions. En fait, quand on jette en l'air, l'enfant, l'adulte, il l'accompagne avec ses bras, et en fait la tête, ça ne se balaute pas, elle reste toujours alignée sur la colonne barrière de ses bras, et en fait ce qui est violent aujourd'hui quand on parle de bébé secoué, de syndrome du bébé secoué, en fait c'est la rotation de la tête par rapport au tronc qui fait ça, violemment, extrêmement violent, mais qui va aller à fond en arrière, à fond en avant, ça va taper le menton va taper sur la torse, et ça ce mouvement aujourd'hui tellement violent qu'il va faire en fait sorte que le cerveau immature du bébé dans la boîte crânienne va bouger. va choquer les aules aquariennes, donc va créer des edèmes. Et puis ça va avoir des veines, des vaisseaux sanguins, des veines plombes, qui vont se déchirer, se casser. Et c'est ça qui va créer un hématome soudurane, qui va comprimer le cerveau. Et puis l'aube oculaire aussi, il va secouer. Et dans le jeu, aujourd'hui, aucun. Le jeu ne provoque pas le cas où il va se secouer. En tout cas, je tiens mon air, ça s'imprime.

  • Speaker #1

    Quatre ans après, il y a eu le procès. Elle est emprisonnée. À quel moment, alors j'ai plusieurs questions, mais à quel moment vous vous dites on va essayer d'avancer et de reconstruire notre famille avec un troisième enfant ? Et la question aussi, c'est quand est-ce que tu as décidé de créer l'association ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est beaucoup de bonnes questions. Alors, on fait un set, c'est assez simple. Tom est décédé, donc ça, c'était un effondrement. On aime la vie, c'est ce que j'ai toujours, on aime la vie, on voulait d'autres enfants. Et rapidement, on s'est dit, si on s'arrête de vivre, C'est une deuxième victoire pour elle, pour celle qui a tué notre fils, cette Béatrice. Et donc aujourd'hui, la seule victoire qu'elle a fait, c'est qu'elle a tué notre fils. Mais on ne voulait pas la tuer, notre vie, on voulait vivre en paix. Donc on a voulu avoir d'autres enfants, donc on n'a pas eu un enfant juste après Tom. Ça a mis du temps aussi, déjà, et donc on a eu un autre enfant trois ans après. Un autre enfant, une petite fille encore après. Donc ça, c'est venu au fur et à mesure. C'est venu aussi dans la guérison, dans l'acceptation du deuil, l'avancement, et je peux te dire que ça a été... Moi, je parle que de mon deuil, ça a été compliqué. Pendant quatre ans, je n'étais pas dans le deuil, j'étais dans la colère, me bagarrer, comprendre ce qui se passait, etc. Et dans le dossier judiciaire, parce que c'est moi qui ai traité tout ça, puisque le premier avocat a été d'une médiocrité monstrueuse, on a changé d'avocat, c'est un processus. Et donc, on a aujourd'hui fait son chemin qui a fait qu'on a aujourd'hui eu d'autres enfants. On a repris le chemin de la vie.

  • Speaker #1

    Ça devait être dur aussi pour ton premier d'expliquer, parce qu'il a grandi aussi avec ça. Et après, pour les autres, vous avez toujours dit qu'ils avaient un grand frère.

  • Speaker #0

    Alors, c'est une très, très, très bonne question. Mais en fait, la fratrie née avant et née après vive aujourd'hui. cet événement, on a vécu cet événement. Notre grand, très compliqué. Au départ, on ne parlait pas de Tom quand il était là. Après, on a changé totalement suite au conseil de professeur de santé, parce qu'en fait, l'enfant se rend compte si on cache des choses, il va s'imaginer des choses. Donc, on a joué franc jeu, on parlait de Tom quand il était à côté, tout le temps, on ne se cachait pas. Et donc, ça, c'est déjà un point très important aussi pour lui dans sa carrière. Mais dans tous les cas, il a subi la perte de son frère, il a très vite compris ce que voulait dire la mort. les conséquences. Il a su, avec des psys, on a amené la chose comme quoi son frère a été maltraité. Alors, on n'a pas dit toutes les causes, etc. On a dit qu'il a été maltraité. Au début, on a dit qu'il était gravement malade, etc. Puis après, il a posé des questions. Parce qu'à 5 ans, on commence à découvrir la mort et ces questions sont les mêmes vues un peu avant 5 ans. Et puis, il y a un moment donné, on s'est retrouvé, nous, limités dans ce qu'on peut dire, ce qu'il faut dire. Donc, on s'est retrouvés avec des psys, on s'est questionnés, etc. Puis après, on a dit des choses et puis après, il a compris. parce qu'il était secoué, à ce moment-là, quelqu'un avait fait du mal à l'homme, etc. Puis il a pu y grandisser, puis en fait, on se rendait compte qu'il avait un regard d'adulte sur la vie. Et aujourd'hui, même encore aujourd'hui, il vit avec ce manque, il vit avec ses conséquences, et il est impacté aujourd'hui par la paix de son frère, et ce le sera toute sa vie. Après, on essaie, nous, d'être très attentifs par rapport à ça, et de l'accompagner quand il y a besoin. Quand on sent qu'il y a besoin, qu'on lui demande aussi. Pour les enfants qui sont nés après, c'est... totalement différent. Déjà aussi au niveau justice, il y a reconnu victime notre grand, c'est clair, parce que la justice quand un enfant est tué et puis celui d'avant est aussi victime, par les coucher, mais les enfants d'après pas du tout, ils sont pas reconnus victimes, ça c'est un gros manque qu'on a, et pourtant ils vivent aujourd'hui avec ce manque, ils vont vivre, ils voient la photo de leur frère, bébé, et ils ont mis du temps à comprendre que c'est leur grand frère. Mais non, c'est pas leur grand frère parce qu'il est un bébé, il est plus petit que moi. Là, c'est un chemin qui nous coupe. différent, qui est aussi compliqué pour nous parents d'expliquer, de faire comprendre, donc ça prend du temps, il faut trouver les bons mots, etc. Et puis, entre un garçon et une fille, c'est de penser pas de la même façon, donc c'est du travail, et puis nous, c'est... Il faut se remettre dans la situation et souvent c'est compliqué aussi pour nous.

  • Speaker #1

    Oui, oui, une grosse émotion.

  • Speaker #0

    Le premier point à expliquer la chose, c'est le parent, sa personnalité, cette capacité, cette volonté, cette douleur qu'on peut avoir encore en soi, de dire « Attends, il faut que j'explique. » On n'explique pas ça entre une page de pub et un anniversaire animé. On s'assoit sur le canapé, sur le lit, on prend du temps. Donc ça, c'est assez... compliqué à vivre, mais une étape importante. Ça fait partie du deuil aussi que chacun fait du deuil aussi des enfants pour comprendre que c'est son grand frère Donc ça on a fait ça et à chaque enfant et à chaque stade différent et notre petite fille a compris bien les choses avant et puis elle parlait déjà un an et demi comme un adulte. Déjà ça aidait et ça rendait difficile les choses aussi et puis c'est au fur et à mesure. Et puis la relation aussi de la fratrie en eux-mêmes par rapport à l'enfant. Je donne un exemple, un des enfants dit « Ah, il était moche, Tom » . Et puis l'autre grand-dira « Non, tu ne peux pas dire ça, il est super beau, etc. » Donc voilà, il y a toute cette relation-là qu'ils peuvent avoir aussi. Donc c'est compliqué, rien n'est simple. C'est aussi pour ça que j'ai écrit mon premier livre jeunesse, « Entre Tom, bébé, secoué » , qui n'a rien sur ce sujet-là, qui aborde ce sujet, c'était pour aider les victimes, les psychologues, etc. Et ce livre a permis d'aider. une fois qu'il était imprimé, je l'ai montré à mon grand, qui m'a dit, tiens, c'est ça, je pense que tu vas parler de ça après, etc. Et en fait, tout le cheminement était logique. Pendant un an, j'avais travaillé sur ce livre, il s'était réussi parce qu'il réagissait correctement. Voilà, donc ça, c'est des choses qu'on vit au jour le jour, parce qu'on ne l'utilise pas, on ne se dit pas, tiens, vendredi, on va parler du décès de Tom. On surveille les réactions et on a eu des réactions de notre grand, de nos enfants, qui nous disent, attention, soyez dans l'arme. Il faut qu'on en parle. C'est important, on ne doit pas laisser ça couler parce que nous, on ne se sent pas à même. Après, dans un couple, il y a toujours un qui est plus à même de dire les choses. Et donc, c'est du relais aussi. C'est une situation, à un moment donné, il va nous parler de ça. Et c'est l'adulte qui est l'un qui dit, il m'a parlé de ça, j'ai dit ça. Si tu reposes la question, sache ce que j'ai dit. Voilà comment je l'accompagne. Après, il y a des séances de psy qui peuvent être faites aussi pour les enfants, pour que les élèves puissent les comprendre. C'est aussi un deuxième relais. Aussi pour nous, il n'y a pas de recette miracle. On le vit comme on le vit. C'est des conseils. Ça, ça a marché. Peut-être que ça peut marcher pour les autres.

  • Speaker #1

    Ça a forgé ton couple aussi ? Enfin, soudé encore plus ?

  • Speaker #0

    Cette épreuve-là peut être destructeur ou au contraire positif. Ça ne nous a pas détruits. Ça nous a permis d'avoir deux autres enfants. Moi, personnellement, la perte de mon fils, oui, m'a énormément changé et a changé, renforcé sur un caractère de ma part que je ne pensais pas. Ça, c'est clair. Sur la partie du couple, je ne sais pas. Je pense qu'on a vécu des choses différentes. Déjà, dans la situation factuelle, moi, j'ai vécu l'annonce, elle a fait un massage cardiaque. On a vécu des choses différentes. On a vécu des choses ensemble aussi. Notre personnalité, ils sont différents, donc on réagit différemment. Elle a fait son deuil plus tôt que moi. c'est différent. Moi je suis engagé énormément dans la prévention par elle. Une fois que le procès était fini, elle a mis ça de côté, même si on peut les changer. Il y a diverses choses et variées qui se font. Après oui, personnellement, ça m'a énormément changé. Ce qui m'a énormément changé, c'est cette capacité à faire face aux difficultés, cette résilience. Je pense qu'elle était déjà là la résilience, mais ça a été décuplé. En pratique, ressentir les émotions, c'était déjà un message. Je pense que ça a pris des caractères, ça les a. ça les a renforcés, ça les a décuplés. Après, je voulais vivre des choses différemment, prendre le pur de recul, des choses plus importantes les unes des autres. C'est clair. Après, la justice, c'est ce que je ne peux pas supporter. Et voir un enfant qui pleure de mal, c'est extrêmement douloureux. Je veux dire, j'ai une expérience. Je me déplaçais beaucoup à Paris. J'attendais mon métro. Je pense qu'il y avait une petite fille qui avait peut-être 6 ans, 7 ans, 5 ans. qui pleurait de douleur. Elle a dû se cogner ou je ne sais pas quoi. Mais de douleur, ça venait du fond du cœur. C'est comme si j'avais une poignarde dans le cœur. Ça m'a extrêmement fait mal. C'était des pleurs de douleur, de mal. Ça, c'est compliqué. Et ça, c'est compliqué. Même mes enfants, de se sentir qu'ils ont mal, c'est très compliqué à vivre. Pas un pleur parce que je pleure. Oui,

  • Speaker #1

    pas un pleur de câble.

  • Speaker #0

    Voilà, je mets beaucoup de guillemets dans ça. C'est très, très, très difficile à vivre enceinte, par exemple. Ou quand un enfant qui est malade ou qu'on a un problème de santé, pour les fratries comme pour les parents, c'est extrêmement compliqué à vivre. Comme le premier voyage scolaire de notre grand.

  • Speaker #1

    Parce qu'il était loin de toi ?

  • Speaker #0

    Parce que la première fois qu'il n'est pas, il ne dort pas chez nous, dans un cercle familial qu'on connaît. C'est comme la première fois que notre enfant ne va pas dormir chez nous, qu'il va dormir chez les grands-parents. C'est toujours compliqué. Là, c'est décuplé. Tout est décuplé quand il y a un souci médical, quand il y a un souci de santé, quand il y a un souci à gérer le bien-être de l'enfant.

  • Speaker #1

    Et comment vous avez fait pour refaire confiance, notamment pour la GAP, parce que vous avez tous les deux retravaillé ? la garde des enfants par la suite. Ça, ça doit être quelque chose quand même où on se pose des milliards de questions. Est-ce que vous vous êtes dit, on va les mettre en crèche pour qu'il y ait plusieurs personnes ?

  • Speaker #0

    On ne fait pas confiance, déjà, c'est clair. Donc, faire confiance à une autre assiette maternelle, ce n'était plus possible. L'hôpital nous a aidé à avoir une place en crèche à côté de la ville où on habite. Et on est tombé sur une directrice de crèche exceptionnelle. On a visité la crèche, on a expliqué, et on a eu une place pour garder nos enfants. Après, c'est très compliqué. C'est moi qui me suis occupé de l'emmener tous les matins récupérer notre grand. Ça a été extrêmement difficile pour moi et pour mon fils, puisque mon fils s'est accroché à moi comme un koala, mais accroché, extrêmement accroché. Il ne voulait pas. C'était très compliqué. Même la première journée était compliquée, même la première semaine. C'était très compliqué. Il a mis du temps aujourd'hui à s'adapter par rapport à cette situation, parce qu'elle était imposée. On était obligés aujourd'hui de... La première semaine, on le gardait, puis après, il fallait retrouver des rituels. Ça a eu un impact énorme sur sa santé aussi, la perte de son frère, l'hospitalisation de son frère, et sur son comportement. Ça s'est fait tout de suite. On a décidé de revenir à des rituels, d'utiliser les choses, d'avoir une garde, d'avoir des choses qui soient bien un peu cadencées, qu'il a besoin. Et puis, un peu l'écarter un petit peu de cette situation tendue, émotive, triste, compliquée, qu'on vivait. Donc voilà, on a pu avoir une place en crèche, on a mis la deuxième semaine d'hospitalisation Tom Délac en crèche, pour, voilà, faire un peu, même si c'était dur, pour qu'ils puissent retrouver un rythme de vie. Donc ça, c'est compliqué. Et c'est beaucoup de questions, ce qui se passait. Après, on avait une équipe aussi qui savait ce qui se passait, qui était très à l'écoute, etc. Donc on a eu, comme la directrice était exceptionnelle, ça a aidé. Après, tous nos enfants qui sont venus après, ils ont été en crèche. on est tombé sur des professionnels exceptionnels qui nous ont vraiment soutenu, aidé. Vraiment soutenu. C'est un point positif. C'est un embarras en moins qu'on aurait pu avoir. Après, oui, on s'est posé la question, il faut arrêter de travailler ou pas ? Enfin, plein de choses. Donc, on a eu cette possibilité-là. Mais si elle n'aurait pas été présente, ça aurait été plus compliqué.

  • Speaker #1

    À quel moment tu t'es dit que tu voulais t'engager et sensibiliser autour du bébé secoué ?

  • Speaker #0

    Je pense très rapidement en fait. J'ai tout de suite voulu comprendre ce qui se passait. Je pense que dès que les premières expertises sont arrivées, j'ai commencé à m'intéresser fortement. J'ai rejoint une association, etc. Puis j'ai commencé à faire des démarches pour en parler. Je travaille avec d'autres associations. Et puis est venue la création de l'association France Bébé Secoué, pour soutenir plus les victimes, pour aller plus dans la prévention. Parce que malgré... des associations sur la maltraitance qui existent, il y a encore beaucoup de victimes qui ne s'y retrouvent pas, qui sont sur le bord du carreau, ou des associations qui font de la prévention mais qui ne s'occupent pas des victimes. Et donc il y avait cette nécessité d'aider aussi, de faire de la prévention comme je souhaitais, tant qu'à j'ai des démarches que je souhaitais, etc. Et puis beaucoup de victimes ont aussi poussé à faire cette association, donc c'est tout un cheminement. J'ai aussi cette capacité de faire bouger les choses. Rien n'est impossible. Et aujourd'hui, c'est cette capacité-là à faire bouger les choses. Ça, c'est aussi renforcer, être des sept hommes. Je fais une démarche vers une personne, je n'y arrive pas, je vais passer par le petit trou de souris, par un coin détourné, et je vais y arriver. Et ça, 9 fois sur 10, c'est ce qui se passe. Et ça, la difficulté ne m'a jamais fait peur. J'avance, j'avance. C'est compliqué, c'est difficile, mais j'avance. Il faut aujourd'hui avancer, il faut pousser ce sujet au niveau public, parce que c'est un tabou de plaire. Aujourd'hui, déjà, la maltraitance globale est taboue, mais sur les bébés, c'est encore pire. C'est encore pire. Comment est-ce possible qu'on puisse faire mal à un bébé ? Et aujourd'hui, déjà, violence sur un bébé, on n'en traite plus d'aveu, quelle qu'elle soit. Encore, quatre bébés secoués, c'est encore moindre. Et donc, aujourd'hui, un bébé, ça ne parle pas, on ne sait pas ce qui se passe. Et donc, c'est encore pire. Et on sait qu'on a beaucoup de quatre bébés qui ont été secoués, qui sont... Aujourd'hui, on ne le sait pas, on le découvre après au fur et à mesure que l'enfant grandit. Alors les statistiques, on n'a pas d'études nationales aujourd'hui sur le syndrome du bébé secoué, c'est un gros manque. On estime à 400 à 500 cas de bébé secoué diagnostiqués en France. On sait que c'est l'eau de l'iceberg aujourd'hui, mais on sait qu'il y a beaucoup... En fait, on ne voit que les cas en urgence. On sait qu'on a des cas de bébés qui sont secoués, qui passent à travers. Ils sont secoués une fois, deux fois, et puis ils ne sont plus jamais secoués par la personne qui s'en occupait. Et puis, on va savoir, on va rendre compte des difficultés à l'apprentissage, en maternelle, des difficultés, etc. Et puis, on va essayer de chercher. Alors, c'est trop tard. On ne pourra pas dire qu'il était secoué tel jour, telle heure, par qui, etc. Mais on verra aujourd'hui les conséquences. On verra les lésions qu'il peut y avoir. plus ou moins sur le cerveau, ça dépend. Quand on pose des questions, plutôt l'enfant est pris en charge, plutôt on fait les examens, plutôt on fait les examens médicaux, etc. Plus on va pouvoir dater, plus on va pouvoir comprendre. Quatre ans après, ce n'est pas possible. Dix ans après, ce n'est pas possible. On va avoir des difficultés auditives, des difficultés visuelles, des difficultés motrices, des difficultés de comportement, d'apprentissage, de sociabilisation, d'énervement, des difficultés... sur les fonctions cognitives, exécutives, etc. Après, refaire un retour en arrière pour dire « Ah, ben, il était secoué tel jour, etc. » Non, ce n'est pas possible. Aujourd'hui, l'état de la science ne permettra pas de nous dire « Tiens, c'est bizarre. » C'est bizarre, il y a un comportement, on entend beaucoup d'hyperactivité, etc., mais un comportement inhabituel, pas normal, avec des anciennes fractures. Ça, on peut plus ou moins le voir. Aussi, même, après des mois et des années après. Voilà. C'est compliqué. On l'a créé officiellement en 2023, même si le projet date de plus d'un an avant. J'ai 10 ans de prévention dans le bébé secoué, de contact, ce qui a permis de barrer sur les chapeaux de roue.

  • Speaker #1

    La mission de l'association, c'est donc faire de la prévention auprès des professionnels de santé, des personnes des crèches, des asmètes.

  • Speaker #0

    Notre mission est multiple, on se tourne autour de quatre piliers. Déjà, c'est informer. Informer les parents, le tout public. Cible qui est la plus difficile à gérer, c'est informer. Former les professeurs de santé et de la petite enfance. Professeurs de santé, puisqu'il faut savoir, un, diagnostiquer du premier coup la maltraitance, le bébé secouer, et les aider à faire de la prévention. Chose qui est très compliquée, ils n'ont pas les outils pour ça. Pourquoi former la petite enfance ? Puisqu'ils sont en garde aussi de nos enfants. Ils ont aussi un conseil aux parents, ils ont aussi cette capacité à savoir détecter aussi des cas de maltraitance. Accompagner les victimes, aujourd'hui, que ce soit sur l'aspect médical, aujourd'hui, défendre leurs droits, leurs intérêts, et puis les soutenir. On a un groupe de soutien aujourd'hui qui existe sur Facebook, qui permet, peu pour les victimes, mais vraiment dédié aux victimes, de les soutenir. Et puis après, c'est prévenir, il faut sensibiliser les pouvoirs publics, puisque aujourd'hui, ils sont eux, aujourd'hui, ils sont... des décisions au niveau national, aujourd'hui on ne mettra jamais fin au salon bébé secours. Voilà les quatre piliers. Donc en fait on va promouvoir toutes les actions de prévention, on va créer des outils que ce soit pour les professeurs de santé, que ce soit pour les professeurs de la petite enfance, des outils pour les parents etc. avec des hôpitaux, des structures autres, l'ARS etc. pour aujourd'hui engager, aujourd'hui diminuer ce nombre de cas de bébé secours. Donc ça peut être pour des parents, ça peut être une communication pour maternité, professeur de santé, ça peut être des outils pour détecter des risques de maltraitance, etc. Donc aujourd'hui, il n'y a pas de recette magique, c'est de la multiplicité, des bonnes actions vont faire diminuer la prévention. Et pour ça, il faut en informer, il faut qu'on ait les connaissances, et puis après, il faut qu'on donne les outils aux professionnels, et on pousse nos élus à s'emparer du sujet qui est un petit peu compliqué en ce moment.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui, vous avez besoin de quoi ? De dons ? De...

  • Speaker #0

    bénévole ? L'association, déjà, on est reconnu d'intérêt général. C'est un premier tampon de gage, aujourd'hui, du sérieux de l'association. Ça, c'est un premier point. Donc après, nous, on vit de dons, bien sûr, privés ou d'entreprises ou de mécénats. Ça, c'est déjà un premier point. Donc, bien sûr, une association vit pour de l'argent. Si on veut déployer une vidéo de présentation dans une maternité, un outil papier, flyer, support, affiche, autre chose, etc. Si on veut faire des campagnes de... prévention localisée, il faut de l'argent. Si on veut faire des conférences, des événements en descente, il y a de l'argent, tout ça, c'est ça. Rien n'est gratuit malheureusement en France. Après, on a aussi eu besoin de compétences, de bénévoles, quels qu'ils soient. La personne qui souhaite aujourd'hui nous aider, mais quels qu'ils soient, je pense que tous nos bénévoles, tous nos adhérents ont. de leur manière, ils arrivent à s'engager et on va leur ajouter. On a des idées, on dit « moi ça, ça m'intéresse, j'aurais bien fait ça » . Suivant son temps, suivant sa disponibilité, suivant ses possibilités, etc. Aujourd'hui, oui, on cherche des personnes qui sont soucieuses de travailler pour la cause. C'est ça qui est primordial. Et donc, on recherche toutes ces bonnes volontés.

  • Speaker #1

    Comment on vous contacte, soit pour faire le don, soit pour devenir bénévole ?

  • Speaker #0

    On peut nous contacter par mail, contact.francebbsecoué.fr directement, ou via notre page contact sur notre site internet www.francebbsecoué.fr. Pour faire des dons, on travaille avec la plateforme Hello Asso, qui permet de faire des dons, dons qui sont défiscalisés, puisqu'on est reconnu d'intérêt général, donc ça aussi c'est un point important, c'est qu'aujourd'hui, 66% des dons qu'une personne fait sera défiscalisé. Il y a un plafond à hauteur de 20 000 euros, bien sûr, mais aussi les entreprises. Aussi les entreprises, ça peut être défiscalisé. Ou après, si la personne ne souhaite pas passer par l'Elo-Rasso, ils nous contactent, ils veulent nous vous donner un chèque, c'est possible. Parce que l'Elo-Rasso prend un pourcentage, évidemment, pas sur le don qu'il a fait. Si on fait 100 euros de don, les 100 euros qu'il y a dedans iront à l'association, mais après, un petit pourcentage, donc ça paiera 6,1%, ça paiera 101 euros. pour donner un euro à la plateforme. Et si on fait directement un chèque, ça va directement. Et

  • Speaker #1

    France bébé secoué, on est d'accord que ça rayonne sur toute la France ?

  • Speaker #0

    Tout à fait. Comme son nom l'indique, ça rayonne sur toute la France. L'ensemble du territoire, on a des bénévoles, pas dans toutes les villes, bien sûr, mais dans la France aujourd'hui, tout à fait. Et c'est nos actions, vraiment, c'est sur l'ensemble du territoire français, métropole ou d'outre-mer aussi.

  • Speaker #1

    Et ma dernière question, c'est s'il y a des parents qui se posent des questions par rapport à leur enfant, comme toi tu as pu t'en poser quand vous êtes les premières fois, on va dire. Est-ce qu'ils peuvent vous contacter pour avoir, je ne sais pas, des contacts de professionnels qui pourraient être à leur aide ?

  • Speaker #0

    Alors nous, voilà, il n'existe pas de nous contacter. On pourra les relayer si on connaît des professionnels qui sont dans leur département localisé. Ça, c'est possible. Ou sinon, on peut les orienter vers des structures. qui peuvent les aider. Tout dépendra des questions, bien sûr. Il peut y avoir ça. Je pense qu'on a des ressources, ça même de l'association, qui peuvent aider. On n'aura pas réponse à tout, évidemment. Je pense que dans 80%, au moins des cas, on pourra les aider.

  • Speaker #1

    En tout cas, je te remercie d'avoir partagé ton témoignage, ton récit, parce que c'est quand même assez poignant. Et puis, c'est un long combat, parce que... Tu as créé l'association dix ans après, ce qui est le drame. Et puis, on voit que judiciairement aussi, le temps de la justice est long, puis que ça impacte toute la famille. Même les enfants, comme tu disais, qui sont nés après le drame. Et puis ton grand qui vit avec ça aussi, parce que ça doit être peut-être pas une culpabilité, mais il était aussi avec elle, avec cette assistante maternelle, au moment du drame. Merci. Merci aussi d'avoir créé cette association, parce que, comme tu vois, c'est une association qui est reconnue d'utilité publique.

  • Speaker #0

    Reconnue d'intérêt général.

  • Speaker #1

    D'intérêt général. Donc, c'est quand même quelque chose de fort. Et puis, comme tu disais, les chiffres sont quand même à l'armement 400 à 500 enfants diagnostiqués. Il y en a qui ne le sont pas, comme tu disais. C'est énorme. Et puis, heureusement que tu prends la parole sur ce sujet. et qu'il faut qu'on sensibilise le maximum de gens, parce que c'est vite fait de secouer son enfant.

  • Speaker #0

    Il ne suffit qu'une fois, il suffit d'un secouement pour tuer ou handicaper la vie. Donc aujourd'hui, c'est pour ça qu'il est important d'en informer, informer la prévention. Donc on ne parle pas nécessairement que du bébé secoué, on va parler des difficultés qu'un parent peut rencontrer. Rappeler qu'un bébé, c'est clair, c'est magnifique, mais c'est des difficultés émotionnelles, c'est des difficultés de sommeil, c'est des difficultés d'organisation. Ça peut créer des tensions dans un couple, dans une vie de famille, proche ou même Ausha, etc. Donc c'est compliqué, c'est un chamboulement, c'est un enfant. Même si on a un nouvel enfant après le troisième enfant, si on a un troisième enfant, c'est aussi compliqué, ça peut amener d'autres difficultés. Donc c'est important déjà de savoir appeler. Et puis, un bébé qui pleure, ça peut créer de la tension, de la colère qu'on peut avoir, de la compréhension, de la culpabilité, des difficultés. Donc amener un petit peu la pédagogie. C'est tout, on est toujours dans le message bienveillant qu'on fait de la prévention. On essaie vraiment de déculpabiliser les parents, parce que ce n'est pas en culpabilisant les parents qu'on va faire passer de la prévention, la personne va se fermer. Et c'est vraiment, on est dans cet esprit-là, aujourd'hui, de soutien, d'aide, pour que la personne, quand elle est en difficulté, puisse retenir le message de prévention qu'il faut vraiment garder en tête. C'est, si j'en peux plus, je pose mon bébé sur le dos dans son lit, je quitte la pièce pour retrouver mon calme, pour passer le relais, et éviter de le secouer, parce que si je le secoue, je vais le tuer, ou je vais l'handicaper, et c'est trop tard.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Bertrand. Merci encore de ton témoignage.

  • Speaker #0

    Merci, Pauline.

  • Speaker #2

    Si vous entendez ce message, c'est que vous avez écouté l'épisode jusqu'au bout. Et je vous en remercie grandement. Je vous invite à me laisser un commentaire pour continuer les échanges et à mettre la note de 5 étoiles si l'épisode vous a plu. Cela contribue à augmenter la visibilité du podcast sur les plateformes. Merci beaucoup de votre soutien et à bientôt pour le prochain épisode.

Share

Embed

You may also like

Description

Dans cet épisode, réalisé dans le cadre du Podcasthon, j’ai eu l’honneur d’interviewer Bertrand Gimonet, président de l’association France Bébé Secoué, qui milite pour informer, prévenir et apporter un soutien aux familles confrontées à la maltraitance infantile.

Bertrand partage son expérience de père de quatre enfants, marquée par la perte tragique de son fils Tom, victime du syndrome du bébé secoué. Il évoque son désir initial d’une famille nombreuse, les responsabilités liées à la parentalité, puis le choc et les épreuves qui ont suivi cette maltraitance. Il revient également sur la procédure judiciaire et les répercussions psychologiques pour sa famille, soulignant l’importance d’une meilleure sensibilisation du public et d’une prévention renforcée.


France Bébé Secoué est une association à but non lucratif régie par la loi 1901, reconnue d’Intérêt Général. Elle regroupe des familles de victimes ainsi que des professionnels du monde médical, de la petite enfance ou juristes, tous résolus à agir ensemble contre la maltraitance du bébé secoué. Ses missions sont de :

  • Développer des outils et déployer des actions de sensibilisation auprès du grand public, tout particulièrement à destination des parents, jeunes parents et futurs parents.

  • Accompagner, soutenir, orienter et défendre les intérêts des victimes et de leurs familles.

  • Collaborer avec les pouvoirs publics pour la mise en place de plans de prévention nationale et avec les élus afin de faire évoluer la législation et mieux protéger les nourrissons.

  • Former les professionnels de santé et de la petite enfance en leur apportant les meilleures pratiques pour mieux prévenir et diagnostiquer cette maltraitance

Pour suivre et soutenir les actions de l’association, vous pouvez consulter :

Le témoignage sincère de Bertrand met en lumière la nécessité d’un accompagnement adapté pour traverser le deuil et se reconstruire après de telles épreuves, tout en offrant un message d’espoir et de solidarité à toutes les familles concernées. Un immense merci à Bertrand pour son partage et son engagement.


🎧 Bonne écoute !


💬 N'hésitez pas à partager cet épisode et à venir en discuter sur les réseaux sociaux 🙂🙏

⭐ Si cet épisode vous a plu, pensez à en parler autour de vous et à le partager ! Pour soutenir Ma petite famille , vous pouvez aussi lui attribuer cinq étoiles ⭐⭐⭐⭐⭐ sur iTunes, Apple Podcast, Spotify ou votre plateforme d'écoute préférée. Chaque avis compte pour faire connaître le podcast au plus grand nombre ! Sur Instagram : @ma_petite_famille_podcast


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Ma Petite Famille, je suis Pauline, maman de trois garçons et créatrice de ce podcast intimiste où les parents se livrent sans filtre. Ici, on parle de maternité, de paternité, de parentalité et surtout on libère la parole sur des sujets encore trop souvent tabous. Depuis trois saisons, j'ai eu l'immense privilège de partager avec vous des témoignages uniques et précieux de parents et d'experts. Je tiens à vous remercier du fond du cœur de votre soutien. Si, comme moi, vous croyez en l'importance de ces conversations, je vous invite à vous abonner, à partager les épisodes avec vos proches et à faire découvrir ma petite famille au plus grand nombre. C'est grâce à vous que cette aventure peut continuer. Vous trouverez tous les vendredis, les 2e et 4e vendredis de chaque mois, un épisode. Merci de votre confiance et je vous souhaite une très bonne écoute pour ce prochain épisode. Bonjour Bertrand, merci beaucoup d'avoir accepté mon invitation. Est-ce que tu peux te présenter, dire qui tu es, d'où tu viens, de qui est composée ta famille et ce que tu fais dans la vie s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Bonjour Pauline, je suis Bertrand Gémonnet, je viens de l'Est de la France, dans le Doubs. Je suis papa de quatre enfants, dont un enfant est décédé en 2014. Je travaille dans l'automobile pour faire local et je suis également président de l'association France Bébé Sous.

  • Speaker #0

    Et donc, dans ce podcast, on va écouter ton témoignage de papa et ce qui t'a amené aussi à devenir président de cette association. Tu as toujours voulu être papa et avoir une famille nombreuse ?

  • Speaker #1

    J'ai toujours souhaité avoir des enfants, oui. Avoir trois ou quatre enfants. Et j'y dirais même, idéalement, des jumeaux. Trois ou quatre, c'était le chiffre même qu'on sait. De facto, c'était assez simple à discussion avec ma compagne. Pas un, pas deux, mais trois. trois ou quatre et puis des jumeaux. Je trouve que la complicité entre les jumeaux est tellement belle. Bon, je n'avais pas le capital génétique ou pas de chance pour en avoir, donc ça aurait été un génial. Après, quand j'écoute tous les collègues, les amis qui ont des jumeaux, c'est l'enfer. Donc je me dis, bon, après coup, c'est peut-être de la chance.

  • Speaker #0

    Et alors, le premier bébé est arrivé assez vite après la rencontre avec ta femme ?

  • Speaker #1

    Non, non, on a eu quelques années pour se découvrir et se supporter et être sûr de... que c'était le bon moment avant d'avoir le premier enfant.

  • Speaker #0

    Et votre premier est arrivé à quel moment ? Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Le premier est arrivé en 2012. C'était une décision commune, normalement. Il n'y a pas de... On était prêts. Enfin, toutes les planètes étaient alignées, au final, pour l'arrivée d'un enfant. Je veux dire, que ce soit dans la tête de chacun, dans la volonté d'en avoir. C'était l'aboutissement d'une relation. d'un souhait, d'une volonté. Et puis, on s'est lancé dans l'aventure.

  • Speaker #0

    Les premières années se sont bien passées ?

  • Speaker #1

    Globalement, oui, ça s'est bien passé avec les microbes. On est tout de suite les premiers jours de la sortie même de l'hôpital, quasiment, c'est le quatrième ou cinquième jour, parce qu'il a resté un peu plus longtemps que prévu. On est loin. Premier arrivé de microbes, aux premières inquiétudes, aux premiers pipettes de Doliprane, etc. Ça c'est... Après c'est le premier, c'est toujours plein d'inquiétudes, plein d'inconnus, plein d'incompréhensions, plein de questionnements, plein de stress, plein d'un peu de tout, d'émotions, d'organisation, de bazar dans l'appartement où on vivait dans l'appartement à cette époque-là, de recherches et puis d'amour qu'on avait à lui donner.

  • Speaker #0

    Et quand est venue l'envie d'agrandir la famille ? C'est venu rapidement ? Après le premier, vous n'êtes pas dit, non, en fait, on va s'arrêter là ?

  • Speaker #1

    Non, non, non, non. On ne voulait pas d'un enfant mutique, ça c'était sûr. Les deux, on voulait plusieurs enfants. Dès le début, quand je disais, c'était trois ou quatre. La volonté de faire un deuxième enfant est venue assez rapidement. Enfin, rapidement. Il est né en 2014, donc deux ans après, voilà. Donc, après, je pense qu'il faut digérer le premier. Il faut avoir une situation professionnelle stable, avoir un état d'esprit apaisé, être prêt. Et puis, voilà, ça s'est lancé. On s'est posé des questions, c'est sûr. Mais ça s'est lancé normalement. On ne se l'est pas imposé. Il n'y a pas une volonté de s'imposer. Je dis, il faut faire un deuxième enfant. Comme je peux voir des amis qui se sont fait deux enfants rapprochés rapidement. Comme ça, ils sont tranquilles. On n'a pas été dans cet état d'esprit-là. Si on fait nos deux enfants, il y aura encore une présence, il y a une volonté aussi matérielle. Est-ce que deux enfants dans un appartement qu'on avait, c'est suffisant ? Ou est-ce qu'il faut acheter un appartement plus grand, une maison ? Donc il y a aussi cet aspect-là, puisqu'on a décidé aussi d'acheter une maison pour accueillir toute la famille. Tout est un global, et dans ce global, rien n'est parfait, tout n'est pas réuni à 100%, mais on était prêts. Je pense que c'est plutôt ça, se dire c'est bon. On y va.

  • Speaker #0

    Et alors, la venue de ce petit deuxième ?

  • Speaker #1

    Ça s'est bien passé. Il est venu un mois plus tôt, même un peu plus d'un mois plus tôt que prévu. Donc ça, c'était bien. Il était pressé de nous voir.

  • Speaker #0

    Il n'est pas resté à la maternité pour…

  • Speaker #1

    Non, non. Il a fait le cursus normal de la maternité, donc deux, trois jours. Le premier, ça a duré plus longtemps parce qu'il y a eu des complications anxieuses, inquiétantes. Donc en fait, on est rentré de mémoire le troisième jour, avec un suivi post-accouchement par une sage-femme à la maison, chose classique qu'on retrouve. Globalement, c'est bien, en plus, il est arrivé dans notre nouvelle maison, puisqu'on avait acheté une maison, donc on avait déménagé en mai, il est arrivé en juin. Un peu de pression pour le papa pour faire les chambres, parce qu'il y avait tout à faire. Il y a toujours encore à faire dans la maison, mais il y a tout à faire dans la maison. Donc on s'est... vite bagarré pour qu'ils aient chacun une chambre propre et tout ça. Donc, ça a été beaucoup aussi d'occupation pour nous. Mais ça s'est globalement bien passé puisqu'on était rodés avec le premier, on va dire. Après, la gestion de deux enfants, c'est aussi compliqué.

  • Speaker #0

    En plus, ils n'avaient pas beaucoup d'écarts. Si je compare avec les miens, ils ont deux ans et demi, les deux premiers aussi d'écart. Ils ne sont pas autonomes.

  • Speaker #1

    Ah non, non, ils ne sont pas autonomes, mais on n'est plus dans la même. biberons toutes les quatre heures deux ans on commence déjà on marche, on mange pas tout seul mais partout c'est différent donc c'était la bonne période après qu'il soit arrivé tôt ça nous a pas gêné, on avait déjà tout anticipé à sauf la chambre qu'on a monté je crois le week-end d'avant ou le week-end où il est arrivé Comme il arrivait plus d'un mois plus tôt, il n'y avait que la chambre qui n'était pas montée, mais ça a été monté en un temps record et tout prêt. On avait tous les meubles, mais comme on était en train de refaire la maison, on s'est dit, plus d'un mois avant son arrivée, tout le reste était déjà prêt.

  • Speaker #0

    Et comment ça se passe les premiers pas à quatre ?

  • Speaker #1

    Ça a été type top. En fait, il arrivait en juin. On n'a pas prévu des vacances au bout du monde, mais resté à la maison. Puisqu'on a bricolé pendant tout cet été, moi j'avais pris 5 semaines de congés, avec les congés paternités pour faire les chambres. On a vraiment profité de la semaine, de tout le mois d'août, juillet, pour faire la maison à fond. On était vraiment entre bricolage, jardinage, occupation des enfants. C'est ça. Après, à cet âge, il y avait quelques semaines, ça a été... quelques mois, donc c'était biberon, dodo, il jouait un petit peu sur son transat mais c'est assez limité. Après il y a la relation entre l'aîné et les deux enfants, les deux garçons. L'acceptation du grand aussi, voilà, et tout a une complicité qui naît au fur et à mesure, dès que le bébé arrive, que cette complicité est initiée, donc c'est au fur et à mesure, on s'occupait et puis voilà, et puis nous aussi, gérer la fatigue, gérer les aléas, mais globalement... C'était une très bonne période ces premiers mois.

  • Speaker #0

    Et après, il y a eu la reprise du travail pour vous deux ?

  • Speaker #1

    Voilà, donc on a changé de nourrice, puisque notre grand était gardé par une assistante maternelle. L'assistante maternelle n'avait pas eu l'extension d'agrément pour garder nos deux enfants en plus des enfants qu'elle gardait. En fait, dès le début janvier 2014, avant la naissance, on a su ça, on a cherché une nouvelle assistante maternelle. du temps de trouver la bonne personne. Et donc, on a décidé d'attendre septembre pour mettre les deux ensemble, pas mettre le grand tout de suite chez elle, arrêter le premier contrat, etc. Donc, on a mis, dès le début septembre, nos deux enfants chez cette saison maternelle.

  • Speaker #0

    Et comment ça se passe ? Vous étiez serein ?

  • Speaker #1

    Idéalement, on n'avait pas de choses à reprocher à cette personne. C'était propre, rangé. C'était le meilleur choix qu'on avait pu faire parce qu'on en a visité. On a dû passer une centaine de coups de fil, parce qu'on avait des horaires aussi un peu particuliers, on travaillait beaucoup. Plus les visites, on a trouvé des choses inadmissibles, en tout cas qui ne correspondaient pas à nos standards déjà de propreté et de respect. Des trucs monstrueux qu'on a pu voir. Et donc on a fait ce choix-là, et puis après on a mis... Nos enfants ont une période d'adaptation classique, avec des tranches horaires spécifiques, pendant 15 jours ça se passe bien. Et mi-septembre, on les a mis à plein temps chez elles, suivant le contrat, 4 jours par semaine.

  • Speaker #0

    Et après, qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Speaker #1

    Malheureusement, le pire est arrivé pour nous, puisqu'en fait, il s'avérait que cette personne était maltraitante avec notre deuxième enfant, Tom, qu'elle a maltraitée plusieurs fois. En fait, elle a secoué trois fois. La troisième fois, il a fait un arrêt cardio-respiratoire le 29 septembre 2014 chez elle. Et c'est là que tout s'est enchaîné pour nous. Au départ, on ne pensait pas à une maltraitance. Et les fois d'avant, on n'a jamais vu de signe de maltraitance. En tout cas, on ne les a pas reconnus. Et en fait, c'est quand il a fait son arrêt cardio-respiratoire chez elle, il y a eu un pompier, Samu, qui a aussi, sous Ausha et médicaments, a refait repartir le cœur, qui a été emmené au CHU de Besançon. le lundi 29 septembre. Il était à 17h, il était emmené en hélicoptère au CHU. On est arrivé vers les 17h, ils ont lancé les examens, examens encore le mardi, et c'est le mardi soir à 21h30 que j'ai appris que mon fils avait été maltraité, qu'il avait été secoué plusieurs fois. Donc là, ça a été incompréhensible et compliqué.

  • Speaker #0

    Quand tu l'avais récupéré, jamais tu n'avais vu qu'il y avait eu des...

  • Speaker #1

    Si, enfin non. Je n'avais pas connaissance des signes du syndrome du bleu secoué. En fait, il a été secoué trois fois. En fait, il a été secoué la première fois que je suis venu le chercher, donc le vendredi 19 septembre. On l'a mis à plein temps le 15. Il était gardé le lundi, mardi, mercredi, jeudi. Il n'était pas gardé. Le vendredi, il était gardé. Donc, il a été secoué ce vendredi-là. Le 15 septembre, il vomissait. Il était blanc pâle. On ne s'est jamais dit qu'il était secoué. Il n'y avait pas de bleu, pas de choses extérieures. À cette époque-là, je ne connaissais pas tout. tout le détail, tout ce qui se cachait derrière cette maltraitance. Et puis, on a vu notre médecin traitant le lendemain matin, puisque quand il a vomi, il était plus de 19h sur moi, etc. On s'est dit, c'est un virus, une gastro, il n'y avait pas de fièvre. On a vu notre médecin traitant le lendemain matin à 8h, qui a conclu à nourrir nos pharyngites. Le week-end s'est passé moyennement, il est malade, il avait du mal à boire ses biberons. On l'a remis chez elle le lundi, et nos pharyngites ont s'inquiété. Il y avait de l'oliprane, et puis il n'y avait pas de fièvre. Enfin, il n'y avait pas de... Et puis le mercredi qui venait, j'étais pas là et il était dans une situation critique. C'était en fait le deuxième secouement. Ma compagne était en lien téléphonique avec elle pour s'assurer que notre enfant mangeait bien. Alors les dires de la santé maternelle étaient « tout se passe bien, il n'y a pas de soucis » . Puis il ne buvait rien, 60-90 ml par ce que boit un nouveau-né quelques jours après. Elle a demandé à ses parents d'aller le récupérer, de l'amener aux urgences pédiatriques. Et en fait, son état était catastrophique. Moi, je suis rentré en catastrophe de Paris. Du mercredi au samedi, on est resté aux urgences pédiatriques. Ils ont fait un mauvais diagnostic. Ils ont conclu une allergie à la protéine de lait de vache. En fait, ils n'ont pas fait les examens nécessaires. C'était assez basique. Assez basique. Ils ont été à côté de la plaque. En fait, le mercredi et jeudi, ils étaient dans un état critique. Ils ne mangeaient pas. Ils n'oubliaient pas. Il n'y a rien. Moi, je me nourrissais à la seringue, millilitre par millilitre, avec du sérum. Il était apathique. Il était blanc. Aucun contact de l'enfant. À cette époque-là, on ne pensait pas qu'il y avait un souci. On est à l'hôpital, aux urgences, tous les médecins, tous les professeurs de santé adéquats pour qu'ils en cherchent correctement. On est dans cette chantée, dans les Ausha que tu avais, qui étaient alignées, on avait quelques mètres carrés, un lit barreau, un siège, un lavabo, puis c'était tout. Et puis le vendredi, 14h00, j'étais avec lui, il se remet à sourire, il se remet à me regarder, donc ça va mieux. Les médecins voient qu'ils vont mieux, qu'ils mangent mieux, ils veulent nous faire sortir. Moi, j'ai refusé. J'ai dit, je préfère rester une nuit de plus et une journée de plus pour assurer que tout va bien. C'est bon. On est resté le samedi. On est ressorti avec l'ordonnance pour acheter du lait spécifique. On a laissé en prenant de l'élevage. Ça s'achète à la pharmacie à 60 euros la mini boîte. Des chauffe-vibrons parce que c'est un lait qu'il faut chauffer, parce que c'est un goût qui est infâme pour les bébés. Il faut le chauffer pour que ça soit meilleur. Et puis, on est parti à ça. On a trouvé en fin de diagnostic pourquoi elle n'était pas bien. Toujours en lien avec le centre maternel pour dire que c'est de l'allergie à la protéine de lait de vache. C'est des choses qui arrivent. Depuis le vendredi, il buvait correctement ses quantités, il allait bien. On a retrouvé notre fils comme avant. Et comme on est d'accord, on redépose ce lundi 29 septembre chez elle. Et c'est là qu'il est ressecoué une troisième fois. Et cette fois-ci... Il fait un arrêt cardio-respiratoire chez elle.

  • Speaker #0

    C'est un bébé qui pleurait beaucoup ?

  • Speaker #1

    Chez nous, il ne pleurait pas. C'est un bébé qui ne pleurait pas du tout. Très peu, quand il a faim. Ce ne sont pas des pleurs incessantes de plusieurs heures par jour, deux heures, trois heures par jour, du tout, du tout, du tout. Mais il pleurait chez elle. Il ne se sentait pas en sécurité chez elle. On a des SMS qui le prouvent. Je pense qu'il ne se sentait pas bien à l'aise. Je pense qu'il sentait qu'il avait été secoué, qu'il était avec une personne dangereuse. Donc il pleurait. Sûrement un appel à l'aide. Et elle, pour le faire terme, a secoué. Et elle savait ce qu'elle faisait. Elle savait ce que faisait, ce qui était mal. Ça, c'est le PV de police qu'on a pu déterminer plus longtemps après aussi. Et c'est ce qu'elle a pu dire au tribunal.

  • Speaker #0

    Donc elle a dû voir qu'elle avait vraiment fait quelque chose de très grave. Elle a appelé d'elle-même les secours ?

  • Speaker #1

    Non, du tout. Non, du tout. C'est assez hallucinant. Les deux secoués deux fois avant, on ne prévenait personne. Même moi, quand je l'ai récupéré la première fois, quand je l'ai vu, parce qu'il faisait beau, magnifique, ils étaient dehors. J'ai vu mon fils parler, etc. On disait que tout s'est bien passé, dans le carnet de liaisons qu'on avait. Il avait bien bu, joué, il n'y avait aucun écrit, aucun dire comme quoi s'il y avait quelque chose qui ne se passait pas bien, comme quoi il avait secoué. Et là, on ne va pas dire, j'ai maltraité, j'ai tué ton gamin, tout s'est passé sous silence, mais moi, on m'a dit, tout s'est bien passé, etc. Quand on a un arrêt cardiaque d'un enfant, il s'est passé quelque chose. Donc là, ce n'est plus pareil, il faut se justifier. Et pourtant, on n'a toujours rien dit et jamais su expliquer ce qui s'est passé. Donc aucun signe pour nous de voir quoi que ce soit. Aucun signe.

  • Speaker #0

    Ton grand n'était pas du tout maltraité, lui ? Il n'y avait pas de signe sur ton grand ?

  • Speaker #1

    On n'a pas eu de signe extérieur physique sur Nandouran.

  • Speaker #0

    Et il ne disait pas qu'il ne voulait pas aller voir l'assistante maternelle ?

  • Speaker #1

    Non, il avait deux ans et trois mois. Après, d'autres faits nous ont montré que Tom n'était pas le seul enfant qui avait été maltraité. Donc malheureusement, il n'y a pas eu de conséquences judiciaires en dehors de Tom. Les deux autres fois, elle n'a jamais appelé et prévenu quoi que ce soit. Et ce lundi-là, en fait, elle a appelé ma compagne, disant que Tom avait du mal à respirer. Elle n'avait pas appelé le 15. Et ma compagne qui dit « Appelez le SAMU » , ça n'avait pas le numéro qu'il fallait appeler. Ma compagne qui habite à quelques minutes en voiture de son travail, en fait, est allée là. C'est elle qui a fait les premiers secours, enfin le massage cardiaque sur Tom, en attendant les pompiers. Elle m'a appelé aussi pour me dire que je devais venir tout de suite, puisque Tom était en arrêt cardio-respiratoire. Je vais à 4 minutes en voiture, c'est pareil, enfin 5 minutes. Je me suis dépêché, je suis arrivé au même temps que le SAMU. On s'est garé en même temps. J'ai vu mon fils Tom nu sur sa table basse, sur une table basse, en couche, avec un pompier déjà en train de faire un massage cardiaque. J'ai retrouvé ma compagne dans la vie de travail. Et puis voilà, après le SAMU a pris tout en charge. La priorité, c'est de faire partir le cœur, donc ça a duré... au moins 10 minutes. J'ai du mal avec la notion de temps puisque j'ai pas regardé ma montre, je pense qu'on était plus accroché à ce qui se passait, à comprendre ce qui se passait, à voir tout ce qui se passait au niveau de l'équipe unicale. On m'occupait de ma compagne puisqu'elle avait fait un malaise. Et puis voilà, dépissant. Et puis une fois que le col arrière parti, c'est la même prise en charge parce qu'après c'est le prendre en charge pour se conspire après au CHU. Donc là il y a une équipe du CHU de Besançon qui est venue en hélicoptère pour le prendre en charge. Paul est parti avec cette équipe médicale au CHU. Et nous, on est allés le retrouver en voiture directement.

  • Speaker #0

    Et dans quel esprit tu étais en prenant la voiture ? Ça devait être horrible.

  • Speaker #1

    On était dans l'incompréhension. À aucun moment, on pensait qu'il avait été maltraité. Aucun. Ma compagne, qui est dans le domaine médical, dit que c'est un problème cardiaque, un souci. On a quand même trois cas de difficultés médicales. Ça commence à faire. Après, il faut penser que c'est comme un film. On voit le film qui se passe. Ce n'est pas comme à la télé. On peut mettre sur pause, arrêter, accélérer, avancer, reculer, etc. On voit vraiment le film qui passe. Et on est vraiment spectateur. Mais à aucun moment, on ne peut agir. À aucun moment, on peut remplacer un médecin pour mettre un médicament. Rien. Ce ne sont pas mes compétences. À aucun moment, on subit, en fait. On est vraiment acteur. C'est comme au cinéma. On est sur un siège et on regarde ce qui se passe. Et ça, c'est compliqué. Et je pense que c'est le pire pour un parent qui va se faire hospitaliser son enfant, quelle que soit la cause, on n'a plus aucun levier pour agir. Après, discuter avec les médecins, mettre la pression sur les médecins, poser plein de questions aussi, mais après, c'est tout. Donc ça, c'est un peu compliqué. Donc on part dans des situations un peu catastrophiques. Moi, j'appelle mes parents pour qu'ils viennent à la maison, parce que j'ai mon grand à m'occuper aussi. Et puis besoin de soutien, parce qu'à un moment donné, quand notre fils est dans le coma, parce qu'une fois qu'on a fait, il était secoué. Le récarre respiratoire est dans le commun. Il souffre, il reçoit des médicaments, il est sédaté fortement pour ne pas qu'il souffre, mais aujourd'hui il est... Il est dans le commun, donc il est dans une situation critique. Son état est vraiment engagé. Donc là, on fait appel à notre famille, notre grand-mère. Il faut le récupérer chez l'assistante maternelle, parce que nous, il dormait, il faisait la sieste. Et vu le bazar qu'il y a eu, il ne s'est pas réveillé. C'est hallucinant. Ça tourne mieux, parce que je ne sais pas comment ça serait géré ça. Donc il faut aller s'en occuper, le récupérer chez elle, et puis après, le garder. on n'allait pas le laisser chez elle. Donc ça, c'était une situation. Et puis après, être aux côtés, aux cheveux levés de Tom. Donc le lundi, c'est ma compagne qui est restée. Puis après, la nuit, moi je suis arrivé le mardi à la première heure, je suis resté le mardi, le mardi et mercredi, puis on s'est relayé, etc. Puis après, dès qu'on a eu le diagnostic, et puis il y a eu un signalement au procureur de l'équipe médicale.

  • Speaker #0

    Donc là, ils ont trouvé vraiment la cause.

  • Speaker #1

    Le mardi soir, c'est ce que j'expliquais, le mardi soir, un étudiant d'entrée, c'est l'endropédiaste, une infirmière, me prennent un par pour m'expliquer. Et c'est là qu'ils me disent, ouais, votre enfant a été maltraité, a été secoué plusieurs fois. Pendant deux heures, il y a eu un jeu de questions-réponses. Le maman, elle a fait un signalement au procureur, ce qui est tout à fait normal. Vous,

  • Speaker #0

    vous n'êtes pas remis en cause en tant que parent ?

  • Speaker #1

    Je ne suis pas dans sa tête. Je pense que, bien sûr, parce que les parents, ce sont les premiers qui sont accusés. Après, il y a eu plein de faits qui nous ont aidés à ne pas être accusés. Un, pendant que j'étais en train d'être questionné par cette neuropédiatre, il était 22h30, je crois, l'assistante maternelle m'appelle. En fait, elle a appelé, elle a envoyé des SMS à tout le monde pour savoir ce qui se passait. Et elle m'a appelé pendant que je lui ai dit « regardez, elle m'appelle » . C'est là qu'elle me dit « ne répondez plus à rien, plus aucun téléphone, etc. » Je pense que déjà dans sa tête, elle a compris qu'il y avait peut-être 51% de chances qu'on n'y soit pour rien. Après, c'est que ces Norvéliates connaissent très bien le salon de Nubesukwe. Et on avait déposé nos enfants à 8h, il a fait son arrêt cardiaque à 14h30. Là, je fais mon arrêt cardiaque, c'est instantané, c'est une commotion cérébrale. C'est-à-dire que je secoue, les conséquences sont immédiates. Ce n'est pas trois jours après que je vais faire un arrêt cardiaque. Il était blanc-livre tout de suite. Il est apathique, il était... C'est comme on reçoit un hypercute d'un boxeur, on est KO tout de suite. Donc ça, ils connaissaient ça, donc nous, on a déposé 8h. Tout ce couvent, donc les éléments qu'on a donné le lundi 19, le mercredi d'après, etc. Moi, le mercredi, je n'étais pas là pendant deux jours, j'étais à des déplacements, donc je n'étais pas rien à Tétard. On a mis tout ça avec ses connaissances en lien, donc on s'est rendu compte qu'on était pour rien. C'était avantageux pour nous, si je puis dire. Après, les policiers font leur enquête et on les a vus après, ils se sont posé des questions sur nous. Mais après, l'hôpital a communiqué beaucoup avec le commissariat, les policiers, la brigade des mineurs à l'époque, moi aussi. Et puis donc, nous, on a porté plainte, ma compagne a porté plainte le lendemain matin, parce que moi, j'étais à l'hôpital le mercredi matin, elle était entendue, moi, j'étais entendue le jeudi. Ça,

  • Speaker #0

    ça devait être aussi une super épreuve,

  • Speaker #1

    quoi. J'avais rien à me reprocher, après... Bien sûr,

  • Speaker #0

    mais je pense que psychologiquement, ça doit être dur, quand même. Ou tu es dans un tunnel, et en fait, tu suis...

  • Speaker #1

    On suit, mais après, on est... OK, donc on a digéré le fait qu'elle a maltraité notre fils, donc on... Quelqu'un a maltraité, parce qu'on ne savait pas à l'époque que c'était elle, et quelqu'un chez elle qui s'est passé. Donc on est plus dans... on se met dans un... On sait ce qui s'est passé. Moi je m'étais mis dans un état d'esprit combattant. Je veux savoir ce qui se passe, je veux comprendre ce qui se passe, et puis pousser, pousser pour avoir des réponses. Donc ça, après quand on voit les policiers, on explique tout, de A à Z, on donne tout. Donc ça a duré quatre heures, c'est un échange. Il n'y a pas eu de... c'était agréable, enfin entre guillemets agréable. On donne tout, on explique, voilà. Et puis voilà, après ils font leur job, rapidement elle est mise en garde à vue, elle refuse de parler, de dire quoi que ce soit, elle garde le silence complet, et puis l'enquête continue pendant toute l'hospitalisation. Nous on n'est jamais réentendus par les policiers dans les premiers instants. On revoit les policiers un vendredi de mémoire pour nous annoncer qu'un sort de garde à vue, qu'elle n'est pas mise en examen. Elle n'est pas mise en détention malgré la demande des policiers. C'est le juge de liberté qui a décidé de ne pas la mettre en détention.

  • Speaker #0

    Et elle a le droit de continuer à exercer pendant ?

  • Speaker #1

    Alors ça, c'est une bonne question. Donc ça, c'est nous qui avons fait la démarche, via une relation maternelle, une personne exceptionnelle qui nous a vraiment soutenus, pour dire ce qui s'était passé. Parce que c'est entre policiers et PMI, et ça ne se parle pas. En tout cas à l'époque. Je pense que maintenant, ça a un peu changé. Et c'est nous qui avons prévenu comme quoi il y avait un effet de maltraitance. Donc son agrément a été suspendu. Ça, ça arrivait plus ou moins assez vite, je pense, dès qu'elle a été mise en garde à vue. Dès que nous, on a alerté, j'ai plus en tête les dates qu'on a... Tout ça s'est passé, mais son agrément a été suspendu et l'agrément a été suspendu pour quatre mois. Donc on prouve et après ça repasse en commission pour confirmer l'arrêt définitif ou là à nouveau l'agrément. C'est comme ça que ça s'est passé. Et puis on a arrêté le contrat avec elle aussi, pour éviter de payer des indemnités qui courent après.

  • Speaker #0

    C'est fou la paperasse, puis avec le stress que tu devais avoir de ton enfant qui était encore hospitalisé et tout.

  • Speaker #1

    Oui, ça nous a coûté... 1 300 euros, c'est 1 253 ou 1 353 euros qu'elle a encaissé tout de suite. C'est hallucinant. On savait ce qu'elle faisait. Je pense que ce n'est pas un accident. C'est bien volontaire de ce qu'elle a fait. Elle l'a fait plusieurs fois. Et quand elle a enfin décidé de parler, elle a bien dit qu'elle savait ce qu'elle faisait, qu'elle ne recommencerait plus, mais ce n'est pas la peine d'appeler les médecins. Je pense qu'au mot près, c'est quasiment ce qui est écrit dans le public de police.

  • Speaker #0

    Et à quel moment elle lâche ?

  • Speaker #1

    que c'est elle ? Ça a duré plus d'un an. Ça a duré plus d'un an. Donc en fait, Tom est encore à l'hôpital, plus de garde à vue, pas de détention, pas de mise en examen. Il y a une expertise qui est demandée et on nous promet une expertise sous deux mois. Donc on a dû attendre début février pour avoir les résultats d'expertise. Tu vois le délai. Je peux dire ça, c'était extrêmement compliqué à lire. Extrêmement compliqué d'être dans l'attente et même psychologiquement, c'est... très très très compliqué. Il est resté, donc il est resté. Ils ont fait des examens, ils ont suivi en fait différents IRM, ils ont fait un examen pour voir les dégâts, et puis l'évolution. Et le 10 octobre, l'ensemble de l'équipe médicale nous prend, le professeur, responsable des services, des médecins, infirmières, etc., pour faire un diagnostic complet. Voilà, au bout de 10 jours, le cerveau de Tom est mort. Moi, j'ai demandé de voir le dossier médical complet. Donc, ils m'ont partagé les IRM. J'ai pu voir le cerveau de Tom s'atrophier, j'ai pu voir les saignements, j'ai pu voir, pas simple à lire, mais assez compréhensible, on voit les évolués d'IRM et un cerveau d'un enfant normal, et puis ce qui se passe, on voit bien qu'il y a des soucis. Et puis la conclusion est amenée de façon évidente, la nécessité de débrancher Tom. Donc on a réfléchi. On n'a pas joué au dé, cette affaire-là, ni à pile ou face. On était d'accord, accompagné de moi pour, aujourd'hui, le débrancher, parce qu'il souffrait, il était fortement sédaté. Sous certains examens, il devait enlever la sédation, et c'est en se rendant compte qu'il souffrait. Puis aucune chance de retrouver un enfant même handicapé, même avec un haut décapé élevé. Donc on a décidé de le débrancher, on a laissé le samedi à la famille pour le voir. Ceux qui étaient loin, si vous voulez... venir le voir, et puis on a décidé de le débrancher le dimanche à 14h. Et donc il est décédé deux heures et demie après. On l'a accompagné ce dimanche-là, le 12 octobre, il est décédé le 12 octobre. Tu parlais tout à l'heure, qu'est-ce qu'on pense quand on va à l'hôpital ? Je pense, et ça je m'en souviendrai, c'est que l'hôpital n'est pas tout proche de chez nous, il n'y en a plus d'une heure de route, et donc cette silence pesante qu'il y a eu pendant ce trajet ce dimanche pour arriver à l'hôpital. Pendant que je roulais, c'est moi qui roulais, on n'était que deux dans la voiture, c'était est-ce que je fais la bonne chose ? On se pose des questions, on se remémore tous les éléments, etc. Et je pense que ça a été très long. Le temps, ce n'est pas ralenti, mais ça a été très long pour moi. Et pesant, chaque seconde a été pesante. C'est ça, chaque seconde a été pesante. Je conduisais, je faisais attention, mais instinctivement, je conduisais, je connaissais la route. Et puis, je pense qu'il n'y a pas eu beaucoup d'échanges. pendant ces discussions, pendant ces temps-là, ça a été assez pesant, assez difficile en soi, personnellement. Parce que c'est aussi une acceptation de dire « je débranche mon fils, je le tue » . On a passé, de juin à septembre, des mois, des super semaines, des super mois avec notre enfant. Moi, j'avais une relation avec lui qui était exceptionnelle, que je n'ai jamais eue avec les autres enfants que j'ai eus après. C'est vraiment spécifique, donc ça, c'est compliqué. Et puis, on est dans une situation aussi d'enquête judiciaire, qui est compliquée à vivre. Tout ça cumule, on a un poids là-dessus. Et on se dit, est-ce que je fais la bonne chose ? Moi, je suis un scientifique. Et oui, on fait la bonne chose parce qu'il souffre, parce qu'on n'a pas le choix. Parce qu'il faut le débrancher. Il ne remarchera jamais, il ne reparlera jamais, il ne vivra jamais. Donc c'est compliqué. Et voilà, on est allé à l'hôpital.

  • Speaker #0

    On a confirmé notre volonté de le débrancher, puis on a tout débranché dès 14h, et puis il est décédé à 15h, 15h30 après.

  • Speaker #1

    Vous avez eu un soutien psychologique de la part de l'hôpital ?

  • Speaker #0

    On a une équipe globalement assez bienveillante. Je pense que quand je discute avec d'autres victimes qui vivent pire que ça, après on a rencontré une psychologue pour nous et aussi pour notre grand. On s'est posé la question aussi. Parce que lui, il a vécu ça de façon extrêmement violente, l'absence de son frère. À deux ans et quelques mois, il comprenait qu'il y avait un problème. Il le voyait tout triste. C'était compliqué. Il n'était plus gardé par la même personne. Il voyait ses grands-parents. C'était le bazar. Donc, nous, on nous demandait qu'est-ce qu'il faut faire, pas faire, comment réagir. Ça, c'était une problématique. Après, on n'a pas eu de suivi de séance de psy. On a eu des contacts pour des psys. proche de chez nous, qu'on a rencontré une fois, mais elle était plus... Quand on a raconté nos histoires, elle pleurait. Elle était plus... Aussi traumatisée que nous, donc il n'y avait pas le feeling qu'il fallait. Et puis on n'était pas... Nous non plus, enfin, pourquoi moi personnellement, on n'était pas dans cet état d'esprit et je n'avais pas besoin. Ce n'était pas le moment. Donc c'était limité. On suivit... Après, il y a d'autres victimes qui, eux, qui en ont besoin à cette époque-là. Moi, ce n'était pas le cas.

  • Speaker #1

    Et donc, à février, vous avez l'expertise.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce que ça conclut ? Alors l'expertise a conclu, bien conclu, qu'elle a confirmé que ce qu'on devinait, c'est que le tome a été secoué. Trois fois, et aux dates qu'on pensait, c'est-à-dire le vendredi 19, le mercredi d'après et le jour de son arrêt cardiaque. L'enquête policière a confirmé qu'elle était seule, seule adulte pendant ces moments-là. Et donc suite à ça, elle a été replacée en garde à vue, réinterrogée malgré l'expertise. toujours refusé de dire quoi que ce soit, elle a gardé le silence. C'est pas dit, moi j'ai rien fait, j'ai rien fait, non. Garder le silence, malgré l'expertise. Mais elle a été mise en examen. Et pas détenue, gardée libre. Puisque pendant l'hospitalisation de Tom, son mari s'est suicidé. Donc c'était si un fait, oui, on s'est dit, il s'est suicidé, pourquoi ? On ne l'a jamais su. Est-ce que c'est un vrai suicide ou pas ? Il n'y a jamais eu de mot, il n'y a pas eu de mot, etc. Ça a pas aidé dans l'affaire aussi. Ça a été assez compliqué aussi. Il s'est suicidé trois jours au anniversaire d'un de ses enfants. C'est assez étonnant. En fait, il y avait des enfants qui n'avaient plus de mère. Je pense que ça a joué dans la balance pour ne pas l'incarcérer. Donc, elle était libre de se déplacer. C'est ce qu'elle faisait, puisque se déplacer devant chez nous, il n'y a aucun souci. Elle vivait la belle vie.

  • Speaker #1

    Elle a cherché quand même après ? Tu n'avais pas répondu aux appels et aux textos, mais après, elle a cherché à comprendre ce qui arrivait à Tom ?

  • Speaker #0

    Non, du tout. Si, parce que je pense qu'elle se saussait un petit peu. Je pense qu'elle savait plus ou moins. Si, ça lui était signifié que Tom était décédé, ça c'est sûr. Est-ce qu'elle savait ce qui se passait à l'hôpital ? Je ne pense pas. En tout cas, nous, on arrêtait toute communication. Les médecins ne communiquaient rien avec elle, avec toutes les personnes extérieures de notre famille, même pas de notre famille. que les parents, moi et ma compagne. On avait établi un code aussi pour éviter qu'il y ait des personnes qui essayent de téléphoner et comprendre ce qui se passe, parce que ça aussi, on voulait se protéger. Puisqu'il arrive un tome de regard que nous, je ne sais pas dire si elle avait été au courant des examens, je ne pense pas, je ne pense pas. Ça, je n'en sais rien du tout. Après, du décès, oui, puisque ce qui lui est reproché change. Là, on n'est pas plus de mal après de violences volontaires habituelles et à entraîner la mort.

  • Speaker #1

    Et à un moment ou à un autre, elle a été inquiétée et mise en prison ou non ?

  • Speaker #0

    Non, elle n'a jamais été mise en prison jusqu'au procès. Ça, c'est aussi une aberration, puisqu'elle était libre de bouger de ce qu'elle faisait.

  • Speaker #1

    Mais elle gardait encore des enfants ? Non, quand même pas.

  • Speaker #0

    Officiellement, non, on ne gardait pas les enfants. Officiellement, déjà plus en tant qu'assistante maternelle agréée, en tout cas, ce n'est pas possible, donc on n'a pas connaissance. Est-ce qu'on gardait au black, si on peut dire ? ne peut pas dire sûre à 100%. Donc voilà, pendant plus d'un an et demi, on n'a jamais répondu à quoi que ce soit. Une contre-expertise qui a été demandée, évidemment, qui a confirmé encore plus précisément et encore plus flagrant les mêmes conclusions de la première. Elle a commencé à donner des aveux par touche, mais très tardivement, c'est plus d'un an et demi après, si je me souviens bien, et des fausses excuses. La première chose qu'on a pu voir, c'est qu'elle aurait dit qu'elle achetait fortement d'hommes sur le lit. La journée la plus critique, c'est l'arrêt cardiaque, l'arrêt cardiorrespiratoire. On ne se lève pas du lit d'un matin et on fait un arrêt cardiaque, c'est bien de passer quelque chose, il y a une excuse derrière cet arrêt cardiorrespiratoire. Donc il y a eu cette première issue, je l'ai jetée sur l'audit, non. Et après, il y a bon, je l'ai bien secouée. Et en fait, c'était comme ça. Puis après, plus tard, on a avoué le premier secouement. Je suis venu le chercher le vendredi. Le deuxième secouement, on a toujours refusé de l'avouer. Et puis voilà, puis après, elle a commencé à donner des explications. C'est là qu'on a su qu'elle savait ce qu'elle faisait quand on l'a secouée, etc. Donc ça, ça a été ça pendant la procédure. Et puis après, il n'y a pas eu d'autres expertises. en dehors de psychologique et psychiatrique, ça c'est obligatoire. Et puis après, la procédure a été faite, et puis il y a eu le procès mi-octobre 2018, quatre ans après, deux jours de procès, qui l'ont condamné à sept ans de prison ferme et cinq ans d'interdiction d'exercer.

  • Speaker #1

    Que cinq ans ? Je trouve ça hallucinant.

  • Speaker #0

    Oui, c'est une aberration aussi, je comprends aussi, c'est une aberration du système. Et donc voilà, puisqu'on a un procès, c'est une pièce de théâtre, on refait tout, on refait tout. On le voit bien dans la presse aujourd'hui, c'est hallucinant. C'est une pièce de théâtre, c'est un peu la roulette russe. C'est un jury populaire qui est en face. Donc la culpabilité, elle était là, puisqu'aujourd'hui, elle avait déjà avoué et puis elle a réavoué pendant le procès de secouement sur les droits. Elle a confirmé le geste qu'elle a fait, puisqu'on a fait diffuser une vidéo pour montrer le geste. Confirmé plusieurs fois que c'est ça qu'elle a fait. Puis on a pris plein de témoignages. d'experts qui sont intervenus, etc. Nous avons témoigné aussi. Et puis après, le verdict est tombé. Il est tombé, elle n'a pas fait appel. C'était bien, puisque quand les peines sont à faire à 10 ans, c'est plus facilement aménageable. Et puis, nous, on a mis la pression sur l'avocat général pour obtenir la peine, qu'a refusée, puisqu'elle considère que c'était une bonne peine. Et puis voilà. Après, concernant son emprisonnement et le nombre d'années qu'elle a en prison, ça, j'en sais rien. On n'a pas eu d'annonce, de coup de fil ou de courrier de juge des libertés. Normalement, on est au courant, donc on ne sait pas si elle est libre ou pas. On vient à notre avocat, on a essayé de savoir, on n'a pas eu gain de cause pour savoir. Donc ça, c'est un peu dommage, puisque il faut penser, pendant quatre ans, nous, on aurait aimé qu'elle ne puisse plus habiter à quelques minutes. Sa sœur aussi habite à quelques minutes en voiture de chez nous, qu'elle ne puisse plus jamais naviguer autour de nous. Parce que pendant les quatre ans du procès, nous, on s'est restreints à ne plus aller dans certains endroits. On ne pouvait pas la rencontrer. Elle, ça ne l'empêchait pas de venir passer devant chez nous. On l'a rencontrée. Ma compagne était au restaurant avec deux de nos enfants. C'est assis à table à côté. Ma compagne m'appelle en catastrophe. Elle me dit « Ah, c'est assis à côté avec une copine et ses enfants. Qu'est-ce que je fais ? » Je lui dis « Écoute, tu poses la fourchette, tu demandes l'addition, tu payes. » Et si toi, tu dis quelque chose, on peut se retourner contre nous. Donc c'est tout, la justice est faite comme ça, elle n'est jamais faite pour les victimes, la justice, ça c'est clair, selon les couches qu'on récupère, c'est une aberration.

  • Speaker #1

    Et toi, le syndrome du bébé secoué, tu connaissais avant ? Parce que c'est vrai qu'en 2014, je pense qu'on n'en parlait pas du tout.

  • Speaker #0

    Non, du tout, jamais entendu parler. Alors déjà, moi, les cours de préparation à l'accouchement, je n'avais pas le droit d'assister, à l'époque. Le cours de notre grand, qui est né en 2012, je n'avais pas le droit. J'ai dit à mon compagne, tu me diras ce que je dois faire quand tu dois accoucher. Et c'est vrai, c'est véridique.

  • Speaker #1

    Non, mais je te crois, parce que de toute façon, on libère la parole là que depuis 5-6 ans, max.

  • Speaker #0

    Voilà, donc on n'a jamais entendu parler du syndrome du mieux secoué, comme des autres sujets. Après, on a un certain nombre de cultures, on m'aurait montré le geste, mais je me disais non, on ne fait pas ça. C'est tellement violent que tu ne fais pas ça en enfant. Après, les subtilités sur le syndrome du mieux secoué, le jeu, etc., il y a plein de choses. Parce qu'on s'est posé la question quand on était petit, qu'est-ce qu'on a fait de mal ? Est-ce qu'on a un chemin caillouteux chez nous ? privés, la poussette peut créer des dégâts sur le cerveau si on est sur un chemin coyoteux ou des pavés ? Non. Est-ce que si je pose mon bébé, parce qu'on tient la tête d'un bébé, un nouveau-né, on pose et puis il reste un centimètre, on lâche le bébé, la tête du bébé tombe d'un centimètre, est-ce que ça crée des dégâts ? Non. Est-ce que faire dada avec son enfant crée le bébé secoué ? Non. Il y a toujours plein de questions qu'on peut se poser. Nous, on s'est posé des questions. Est-ce qu'on a fait de mal ? On n'a jamais rien fait de mal, puisque c'est quelqu'un d'autre qui a maltraité notre enfant.

  • Speaker #1

    Mais en fait, c'est bien que tu dis ça. parce que, par exemple, j'avais compris qu'il ne fallait pas non plus lancer avant deux ans l'enfant en l'air et le rattraper. C'est très haut et on voit des parents qui font ça.

  • Speaker #0

    Ça, c'est ce qu'on a sur notre site internet de l'association France Bébé Secoué. C'est qu'aujourd'hui, le jeu, bien sûr, il faut qu'il soit adapté à l'âge de l'enfant. On ne va pas faire les montagnes russes avec un prématuré. C'est comme dans la voiture, un bébé, on met un siège auto adapté à son âge, on ne met pas que la ceinture. Le jeu ne provoque pas aujourd'hui les lésions du... du syndrome du bébé secours. Ça c'est clairement établi, clairement prouvé, etc. Le faire dada, faire l'avion ou jeter en l'air ne vont pas créer les lesions. En fait, quand on jette en l'air, l'enfant, l'adulte, il l'accompagne avec ses bras, et en fait la tête, ça ne se balaute pas, elle reste toujours alignée sur la colonne barrière de ses bras, et en fait ce qui est violent aujourd'hui quand on parle de bébé secoué, de syndrome du bébé secoué, en fait c'est la rotation de la tête par rapport au tronc qui fait ça, violemment, extrêmement violent, mais qui va aller à fond en arrière, à fond en avant, ça va taper le menton va taper sur la torse, et ça ce mouvement aujourd'hui tellement violent qu'il va faire en fait sorte que le cerveau immature du bébé dans la boîte crânienne va bouger. va choquer les aules aquariennes, donc va créer des edèmes. Et puis ça va avoir des veines, des vaisseaux sanguins, des veines plombes, qui vont se déchirer, se casser. Et c'est ça qui va créer un hématome soudurane, qui va comprimer le cerveau. Et puis l'aube oculaire aussi, il va secouer. Et dans le jeu, aujourd'hui, aucun. Le jeu ne provoque pas le cas où il va se secouer. En tout cas, je tiens mon air, ça s'imprime.

  • Speaker #1

    Quatre ans après, il y a eu le procès. Elle est emprisonnée. À quel moment, alors j'ai plusieurs questions, mais à quel moment vous vous dites on va essayer d'avancer et de reconstruire notre famille avec un troisième enfant ? Et la question aussi, c'est quand est-ce que tu as décidé de créer l'association ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est beaucoup de bonnes questions. Alors, on fait un set, c'est assez simple. Tom est décédé, donc ça, c'était un effondrement. On aime la vie, c'est ce que j'ai toujours, on aime la vie, on voulait d'autres enfants. Et rapidement, on s'est dit, si on s'arrête de vivre, C'est une deuxième victoire pour elle, pour celle qui a tué notre fils, cette Béatrice. Et donc aujourd'hui, la seule victoire qu'elle a fait, c'est qu'elle a tué notre fils. Mais on ne voulait pas la tuer, notre vie, on voulait vivre en paix. Donc on a voulu avoir d'autres enfants, donc on n'a pas eu un enfant juste après Tom. Ça a mis du temps aussi, déjà, et donc on a eu un autre enfant trois ans après. Un autre enfant, une petite fille encore après. Donc ça, c'est venu au fur et à mesure. C'est venu aussi dans la guérison, dans l'acceptation du deuil, l'avancement, et je peux te dire que ça a été... Moi, je parle que de mon deuil, ça a été compliqué. Pendant quatre ans, je n'étais pas dans le deuil, j'étais dans la colère, me bagarrer, comprendre ce qui se passait, etc. Et dans le dossier judiciaire, parce que c'est moi qui ai traité tout ça, puisque le premier avocat a été d'une médiocrité monstrueuse, on a changé d'avocat, c'est un processus. Et donc, on a aujourd'hui fait son chemin qui a fait qu'on a aujourd'hui eu d'autres enfants. On a repris le chemin de la vie.

  • Speaker #1

    Ça devait être dur aussi pour ton premier d'expliquer, parce qu'il a grandi aussi avec ça. Et après, pour les autres, vous avez toujours dit qu'ils avaient un grand frère.

  • Speaker #0

    Alors, c'est une très, très, très bonne question. Mais en fait, la fratrie née avant et née après vive aujourd'hui. cet événement, on a vécu cet événement. Notre grand, très compliqué. Au départ, on ne parlait pas de Tom quand il était là. Après, on a changé totalement suite au conseil de professeur de santé, parce qu'en fait, l'enfant se rend compte si on cache des choses, il va s'imaginer des choses. Donc, on a joué franc jeu, on parlait de Tom quand il était à côté, tout le temps, on ne se cachait pas. Et donc, ça, c'est déjà un point très important aussi pour lui dans sa carrière. Mais dans tous les cas, il a subi la perte de son frère, il a très vite compris ce que voulait dire la mort. les conséquences. Il a su, avec des psys, on a amené la chose comme quoi son frère a été maltraité. Alors, on n'a pas dit toutes les causes, etc. On a dit qu'il a été maltraité. Au début, on a dit qu'il était gravement malade, etc. Puis après, il a posé des questions. Parce qu'à 5 ans, on commence à découvrir la mort et ces questions sont les mêmes vues un peu avant 5 ans. Et puis, il y a un moment donné, on s'est retrouvé, nous, limités dans ce qu'on peut dire, ce qu'il faut dire. Donc, on s'est retrouvés avec des psys, on s'est questionnés, etc. Puis après, on a dit des choses et puis après, il a compris. parce qu'il était secoué, à ce moment-là, quelqu'un avait fait du mal à l'homme, etc. Puis il a pu y grandisser, puis en fait, on se rendait compte qu'il avait un regard d'adulte sur la vie. Et aujourd'hui, même encore aujourd'hui, il vit avec ce manque, il vit avec ses conséquences, et il est impacté aujourd'hui par la paix de son frère, et ce le sera toute sa vie. Après, on essaie, nous, d'être très attentifs par rapport à ça, et de l'accompagner quand il y a besoin. Quand on sent qu'il y a besoin, qu'on lui demande aussi. Pour les enfants qui sont nés après, c'est... totalement différent. Déjà aussi au niveau justice, il y a reconnu victime notre grand, c'est clair, parce que la justice quand un enfant est tué et puis celui d'avant est aussi victime, par les coucher, mais les enfants d'après pas du tout, ils sont pas reconnus victimes, ça c'est un gros manque qu'on a, et pourtant ils vivent aujourd'hui avec ce manque, ils vont vivre, ils voient la photo de leur frère, bébé, et ils ont mis du temps à comprendre que c'est leur grand frère. Mais non, c'est pas leur grand frère parce qu'il est un bébé, il est plus petit que moi. Là, c'est un chemin qui nous coupe. différent, qui est aussi compliqué pour nous parents d'expliquer, de faire comprendre, donc ça prend du temps, il faut trouver les bons mots, etc. Et puis, entre un garçon et une fille, c'est de penser pas de la même façon, donc c'est du travail, et puis nous, c'est... Il faut se remettre dans la situation et souvent c'est compliqué aussi pour nous.

  • Speaker #1

    Oui, oui, une grosse émotion.

  • Speaker #0

    Le premier point à expliquer la chose, c'est le parent, sa personnalité, cette capacité, cette volonté, cette douleur qu'on peut avoir encore en soi, de dire « Attends, il faut que j'explique. » On n'explique pas ça entre une page de pub et un anniversaire animé. On s'assoit sur le canapé, sur le lit, on prend du temps. Donc ça, c'est assez... compliqué à vivre, mais une étape importante. Ça fait partie du deuil aussi que chacun fait du deuil aussi des enfants pour comprendre que c'est son grand frère Donc ça on a fait ça et à chaque enfant et à chaque stade différent et notre petite fille a compris bien les choses avant et puis elle parlait déjà un an et demi comme un adulte. Déjà ça aidait et ça rendait difficile les choses aussi et puis c'est au fur et à mesure. Et puis la relation aussi de la fratrie en eux-mêmes par rapport à l'enfant. Je donne un exemple, un des enfants dit « Ah, il était moche, Tom » . Et puis l'autre grand-dira « Non, tu ne peux pas dire ça, il est super beau, etc. » Donc voilà, il y a toute cette relation-là qu'ils peuvent avoir aussi. Donc c'est compliqué, rien n'est simple. C'est aussi pour ça que j'ai écrit mon premier livre jeunesse, « Entre Tom, bébé, secoué » , qui n'a rien sur ce sujet-là, qui aborde ce sujet, c'était pour aider les victimes, les psychologues, etc. Et ce livre a permis d'aider. une fois qu'il était imprimé, je l'ai montré à mon grand, qui m'a dit, tiens, c'est ça, je pense que tu vas parler de ça après, etc. Et en fait, tout le cheminement était logique. Pendant un an, j'avais travaillé sur ce livre, il s'était réussi parce qu'il réagissait correctement. Voilà, donc ça, c'est des choses qu'on vit au jour le jour, parce qu'on ne l'utilise pas, on ne se dit pas, tiens, vendredi, on va parler du décès de Tom. On surveille les réactions et on a eu des réactions de notre grand, de nos enfants, qui nous disent, attention, soyez dans l'arme. Il faut qu'on en parle. C'est important, on ne doit pas laisser ça couler parce que nous, on ne se sent pas à même. Après, dans un couple, il y a toujours un qui est plus à même de dire les choses. Et donc, c'est du relais aussi. C'est une situation, à un moment donné, il va nous parler de ça. Et c'est l'adulte qui est l'un qui dit, il m'a parlé de ça, j'ai dit ça. Si tu reposes la question, sache ce que j'ai dit. Voilà comment je l'accompagne. Après, il y a des séances de psy qui peuvent être faites aussi pour les enfants, pour que les élèves puissent les comprendre. C'est aussi un deuxième relais. Aussi pour nous, il n'y a pas de recette miracle. On le vit comme on le vit. C'est des conseils. Ça, ça a marché. Peut-être que ça peut marcher pour les autres.

  • Speaker #1

    Ça a forgé ton couple aussi ? Enfin, soudé encore plus ?

  • Speaker #0

    Cette épreuve-là peut être destructeur ou au contraire positif. Ça ne nous a pas détruits. Ça nous a permis d'avoir deux autres enfants. Moi, personnellement, la perte de mon fils, oui, m'a énormément changé et a changé, renforcé sur un caractère de ma part que je ne pensais pas. Ça, c'est clair. Sur la partie du couple, je ne sais pas. Je pense qu'on a vécu des choses différentes. Déjà, dans la situation factuelle, moi, j'ai vécu l'annonce, elle a fait un massage cardiaque. On a vécu des choses différentes. On a vécu des choses ensemble aussi. Notre personnalité, ils sont différents, donc on réagit différemment. Elle a fait son deuil plus tôt que moi. c'est différent. Moi je suis engagé énormément dans la prévention par elle. Une fois que le procès était fini, elle a mis ça de côté, même si on peut les changer. Il y a diverses choses et variées qui se font. Après oui, personnellement, ça m'a énormément changé. Ce qui m'a énormément changé, c'est cette capacité à faire face aux difficultés, cette résilience. Je pense qu'elle était déjà là la résilience, mais ça a été décuplé. En pratique, ressentir les émotions, c'était déjà un message. Je pense que ça a pris des caractères, ça les a. ça les a renforcés, ça les a décuplés. Après, je voulais vivre des choses différemment, prendre le pur de recul, des choses plus importantes les unes des autres. C'est clair. Après, la justice, c'est ce que je ne peux pas supporter. Et voir un enfant qui pleure de mal, c'est extrêmement douloureux. Je veux dire, j'ai une expérience. Je me déplaçais beaucoup à Paris. J'attendais mon métro. Je pense qu'il y avait une petite fille qui avait peut-être 6 ans, 7 ans, 5 ans. qui pleurait de douleur. Elle a dû se cogner ou je ne sais pas quoi. Mais de douleur, ça venait du fond du cœur. C'est comme si j'avais une poignarde dans le cœur. Ça m'a extrêmement fait mal. C'était des pleurs de douleur, de mal. Ça, c'est compliqué. Et ça, c'est compliqué. Même mes enfants, de se sentir qu'ils ont mal, c'est très compliqué à vivre. Pas un pleur parce que je pleure. Oui,

  • Speaker #1

    pas un pleur de câble.

  • Speaker #0

    Voilà, je mets beaucoup de guillemets dans ça. C'est très, très, très difficile à vivre enceinte, par exemple. Ou quand un enfant qui est malade ou qu'on a un problème de santé, pour les fratries comme pour les parents, c'est extrêmement compliqué à vivre. Comme le premier voyage scolaire de notre grand.

  • Speaker #1

    Parce qu'il était loin de toi ?

  • Speaker #0

    Parce que la première fois qu'il n'est pas, il ne dort pas chez nous, dans un cercle familial qu'on connaît. C'est comme la première fois que notre enfant ne va pas dormir chez nous, qu'il va dormir chez les grands-parents. C'est toujours compliqué. Là, c'est décuplé. Tout est décuplé quand il y a un souci médical, quand il y a un souci de santé, quand il y a un souci à gérer le bien-être de l'enfant.

  • Speaker #1

    Et comment vous avez fait pour refaire confiance, notamment pour la GAP, parce que vous avez tous les deux retravaillé ? la garde des enfants par la suite. Ça, ça doit être quelque chose quand même où on se pose des milliards de questions. Est-ce que vous vous êtes dit, on va les mettre en crèche pour qu'il y ait plusieurs personnes ?

  • Speaker #0

    On ne fait pas confiance, déjà, c'est clair. Donc, faire confiance à une autre assiette maternelle, ce n'était plus possible. L'hôpital nous a aidé à avoir une place en crèche à côté de la ville où on habite. Et on est tombé sur une directrice de crèche exceptionnelle. On a visité la crèche, on a expliqué, et on a eu une place pour garder nos enfants. Après, c'est très compliqué. C'est moi qui me suis occupé de l'emmener tous les matins récupérer notre grand. Ça a été extrêmement difficile pour moi et pour mon fils, puisque mon fils s'est accroché à moi comme un koala, mais accroché, extrêmement accroché. Il ne voulait pas. C'était très compliqué. Même la première journée était compliquée, même la première semaine. C'était très compliqué. Il a mis du temps aujourd'hui à s'adapter par rapport à cette situation, parce qu'elle était imposée. On était obligés aujourd'hui de... La première semaine, on le gardait, puis après, il fallait retrouver des rituels. Ça a eu un impact énorme sur sa santé aussi, la perte de son frère, l'hospitalisation de son frère, et sur son comportement. Ça s'est fait tout de suite. On a décidé de revenir à des rituels, d'utiliser les choses, d'avoir une garde, d'avoir des choses qui soient bien un peu cadencées, qu'il a besoin. Et puis, un peu l'écarter un petit peu de cette situation tendue, émotive, triste, compliquée, qu'on vivait. Donc voilà, on a pu avoir une place en crèche, on a mis la deuxième semaine d'hospitalisation Tom Délac en crèche, pour, voilà, faire un peu, même si c'était dur, pour qu'ils puissent retrouver un rythme de vie. Donc ça, c'est compliqué. Et c'est beaucoup de questions, ce qui se passait. Après, on avait une équipe aussi qui savait ce qui se passait, qui était très à l'écoute, etc. Donc on a eu, comme la directrice était exceptionnelle, ça a aidé. Après, tous nos enfants qui sont venus après, ils ont été en crèche. on est tombé sur des professionnels exceptionnels qui nous ont vraiment soutenu, aidé. Vraiment soutenu. C'est un point positif. C'est un embarras en moins qu'on aurait pu avoir. Après, oui, on s'est posé la question, il faut arrêter de travailler ou pas ? Enfin, plein de choses. Donc, on a eu cette possibilité-là. Mais si elle n'aurait pas été présente, ça aurait été plus compliqué.

  • Speaker #1

    À quel moment tu t'es dit que tu voulais t'engager et sensibiliser autour du bébé secoué ?

  • Speaker #0

    Je pense très rapidement en fait. J'ai tout de suite voulu comprendre ce qui se passait. Je pense que dès que les premières expertises sont arrivées, j'ai commencé à m'intéresser fortement. J'ai rejoint une association, etc. Puis j'ai commencé à faire des démarches pour en parler. Je travaille avec d'autres associations. Et puis est venue la création de l'association France Bébé Secoué, pour soutenir plus les victimes, pour aller plus dans la prévention. Parce que malgré... des associations sur la maltraitance qui existent, il y a encore beaucoup de victimes qui ne s'y retrouvent pas, qui sont sur le bord du carreau, ou des associations qui font de la prévention mais qui ne s'occupent pas des victimes. Et donc il y avait cette nécessité d'aider aussi, de faire de la prévention comme je souhaitais, tant qu'à j'ai des démarches que je souhaitais, etc. Et puis beaucoup de victimes ont aussi poussé à faire cette association, donc c'est tout un cheminement. J'ai aussi cette capacité de faire bouger les choses. Rien n'est impossible. Et aujourd'hui, c'est cette capacité-là à faire bouger les choses. Ça, c'est aussi renforcer, être des sept hommes. Je fais une démarche vers une personne, je n'y arrive pas, je vais passer par le petit trou de souris, par un coin détourné, et je vais y arriver. Et ça, 9 fois sur 10, c'est ce qui se passe. Et ça, la difficulté ne m'a jamais fait peur. J'avance, j'avance. C'est compliqué, c'est difficile, mais j'avance. Il faut aujourd'hui avancer, il faut pousser ce sujet au niveau public, parce que c'est un tabou de plaire. Aujourd'hui, déjà, la maltraitance globale est taboue, mais sur les bébés, c'est encore pire. C'est encore pire. Comment est-ce possible qu'on puisse faire mal à un bébé ? Et aujourd'hui, déjà, violence sur un bébé, on n'en traite plus d'aveu, quelle qu'elle soit. Encore, quatre bébés secoués, c'est encore moindre. Et donc, aujourd'hui, un bébé, ça ne parle pas, on ne sait pas ce qui se passe. Et donc, c'est encore pire. Et on sait qu'on a beaucoup de quatre bébés qui ont été secoués, qui sont... Aujourd'hui, on ne le sait pas, on le découvre après au fur et à mesure que l'enfant grandit. Alors les statistiques, on n'a pas d'études nationales aujourd'hui sur le syndrome du bébé secoué, c'est un gros manque. On estime à 400 à 500 cas de bébé secoué diagnostiqués en France. On sait que c'est l'eau de l'iceberg aujourd'hui, mais on sait qu'il y a beaucoup... En fait, on ne voit que les cas en urgence. On sait qu'on a des cas de bébés qui sont secoués, qui passent à travers. Ils sont secoués une fois, deux fois, et puis ils ne sont plus jamais secoués par la personne qui s'en occupait. Et puis, on va savoir, on va rendre compte des difficultés à l'apprentissage, en maternelle, des difficultés, etc. Et puis, on va essayer de chercher. Alors, c'est trop tard. On ne pourra pas dire qu'il était secoué tel jour, telle heure, par qui, etc. Mais on verra aujourd'hui les conséquences. On verra les lésions qu'il peut y avoir. plus ou moins sur le cerveau, ça dépend. Quand on pose des questions, plutôt l'enfant est pris en charge, plutôt on fait les examens, plutôt on fait les examens médicaux, etc. Plus on va pouvoir dater, plus on va pouvoir comprendre. Quatre ans après, ce n'est pas possible. Dix ans après, ce n'est pas possible. On va avoir des difficultés auditives, des difficultés visuelles, des difficultés motrices, des difficultés de comportement, d'apprentissage, de sociabilisation, d'énervement, des difficultés... sur les fonctions cognitives, exécutives, etc. Après, refaire un retour en arrière pour dire « Ah, ben, il était secoué tel jour, etc. » Non, ce n'est pas possible. Aujourd'hui, l'état de la science ne permettra pas de nous dire « Tiens, c'est bizarre. » C'est bizarre, il y a un comportement, on entend beaucoup d'hyperactivité, etc., mais un comportement inhabituel, pas normal, avec des anciennes fractures. Ça, on peut plus ou moins le voir. Aussi, même, après des mois et des années après. Voilà. C'est compliqué. On l'a créé officiellement en 2023, même si le projet date de plus d'un an avant. J'ai 10 ans de prévention dans le bébé secoué, de contact, ce qui a permis de barrer sur les chapeaux de roue.

  • Speaker #1

    La mission de l'association, c'est donc faire de la prévention auprès des professionnels de santé, des personnes des crèches, des asmètes.

  • Speaker #0

    Notre mission est multiple, on se tourne autour de quatre piliers. Déjà, c'est informer. Informer les parents, le tout public. Cible qui est la plus difficile à gérer, c'est informer. Former les professeurs de santé et de la petite enfance. Professeurs de santé, puisqu'il faut savoir, un, diagnostiquer du premier coup la maltraitance, le bébé secouer, et les aider à faire de la prévention. Chose qui est très compliquée, ils n'ont pas les outils pour ça. Pourquoi former la petite enfance ? Puisqu'ils sont en garde aussi de nos enfants. Ils ont aussi un conseil aux parents, ils ont aussi cette capacité à savoir détecter aussi des cas de maltraitance. Accompagner les victimes, aujourd'hui, que ce soit sur l'aspect médical, aujourd'hui, défendre leurs droits, leurs intérêts, et puis les soutenir. On a un groupe de soutien aujourd'hui qui existe sur Facebook, qui permet, peu pour les victimes, mais vraiment dédié aux victimes, de les soutenir. Et puis après, c'est prévenir, il faut sensibiliser les pouvoirs publics, puisque aujourd'hui, ils sont eux, aujourd'hui, ils sont... des décisions au niveau national, aujourd'hui on ne mettra jamais fin au salon bébé secours. Voilà les quatre piliers. Donc en fait on va promouvoir toutes les actions de prévention, on va créer des outils que ce soit pour les professeurs de santé, que ce soit pour les professeurs de la petite enfance, des outils pour les parents etc. avec des hôpitaux, des structures autres, l'ARS etc. pour aujourd'hui engager, aujourd'hui diminuer ce nombre de cas de bébé secours. Donc ça peut être pour des parents, ça peut être une communication pour maternité, professeur de santé, ça peut être des outils pour détecter des risques de maltraitance, etc. Donc aujourd'hui, il n'y a pas de recette magique, c'est de la multiplicité, des bonnes actions vont faire diminuer la prévention. Et pour ça, il faut en informer, il faut qu'on ait les connaissances, et puis après, il faut qu'on donne les outils aux professionnels, et on pousse nos élus à s'emparer du sujet qui est un petit peu compliqué en ce moment.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui, vous avez besoin de quoi ? De dons ? De...

  • Speaker #0

    bénévole ? L'association, déjà, on est reconnu d'intérêt général. C'est un premier tampon de gage, aujourd'hui, du sérieux de l'association. Ça, c'est un premier point. Donc après, nous, on vit de dons, bien sûr, privés ou d'entreprises ou de mécénats. Ça, c'est déjà un premier point. Donc, bien sûr, une association vit pour de l'argent. Si on veut déployer une vidéo de présentation dans une maternité, un outil papier, flyer, support, affiche, autre chose, etc. Si on veut faire des campagnes de... prévention localisée, il faut de l'argent. Si on veut faire des conférences, des événements en descente, il y a de l'argent, tout ça, c'est ça. Rien n'est gratuit malheureusement en France. Après, on a aussi eu besoin de compétences, de bénévoles, quels qu'ils soient. La personne qui souhaite aujourd'hui nous aider, mais quels qu'ils soient, je pense que tous nos bénévoles, tous nos adhérents ont. de leur manière, ils arrivent à s'engager et on va leur ajouter. On a des idées, on dit « moi ça, ça m'intéresse, j'aurais bien fait ça » . Suivant son temps, suivant sa disponibilité, suivant ses possibilités, etc. Aujourd'hui, oui, on cherche des personnes qui sont soucieuses de travailler pour la cause. C'est ça qui est primordial. Et donc, on recherche toutes ces bonnes volontés.

  • Speaker #1

    Comment on vous contacte, soit pour faire le don, soit pour devenir bénévole ?

  • Speaker #0

    On peut nous contacter par mail, contact.francebbsecoué.fr directement, ou via notre page contact sur notre site internet www.francebbsecoué.fr. Pour faire des dons, on travaille avec la plateforme Hello Asso, qui permet de faire des dons, dons qui sont défiscalisés, puisqu'on est reconnu d'intérêt général, donc ça aussi c'est un point important, c'est qu'aujourd'hui, 66% des dons qu'une personne fait sera défiscalisé. Il y a un plafond à hauteur de 20 000 euros, bien sûr, mais aussi les entreprises. Aussi les entreprises, ça peut être défiscalisé. Ou après, si la personne ne souhaite pas passer par l'Elo-Rasso, ils nous contactent, ils veulent nous vous donner un chèque, c'est possible. Parce que l'Elo-Rasso prend un pourcentage, évidemment, pas sur le don qu'il a fait. Si on fait 100 euros de don, les 100 euros qu'il y a dedans iront à l'association, mais après, un petit pourcentage, donc ça paiera 6,1%, ça paiera 101 euros. pour donner un euro à la plateforme. Et si on fait directement un chèque, ça va directement. Et

  • Speaker #1

    France bébé secoué, on est d'accord que ça rayonne sur toute la France ?

  • Speaker #0

    Tout à fait. Comme son nom l'indique, ça rayonne sur toute la France. L'ensemble du territoire, on a des bénévoles, pas dans toutes les villes, bien sûr, mais dans la France aujourd'hui, tout à fait. Et c'est nos actions, vraiment, c'est sur l'ensemble du territoire français, métropole ou d'outre-mer aussi.

  • Speaker #1

    Et ma dernière question, c'est s'il y a des parents qui se posent des questions par rapport à leur enfant, comme toi tu as pu t'en poser quand vous êtes les premières fois, on va dire. Est-ce qu'ils peuvent vous contacter pour avoir, je ne sais pas, des contacts de professionnels qui pourraient être à leur aide ?

  • Speaker #0

    Alors nous, voilà, il n'existe pas de nous contacter. On pourra les relayer si on connaît des professionnels qui sont dans leur département localisé. Ça, c'est possible. Ou sinon, on peut les orienter vers des structures. qui peuvent les aider. Tout dépendra des questions, bien sûr. Il peut y avoir ça. Je pense qu'on a des ressources, ça même de l'association, qui peuvent aider. On n'aura pas réponse à tout, évidemment. Je pense que dans 80%, au moins des cas, on pourra les aider.

  • Speaker #1

    En tout cas, je te remercie d'avoir partagé ton témoignage, ton récit, parce que c'est quand même assez poignant. Et puis, c'est un long combat, parce que... Tu as créé l'association dix ans après, ce qui est le drame. Et puis, on voit que judiciairement aussi, le temps de la justice est long, puis que ça impacte toute la famille. Même les enfants, comme tu disais, qui sont nés après le drame. Et puis ton grand qui vit avec ça aussi, parce que ça doit être peut-être pas une culpabilité, mais il était aussi avec elle, avec cette assistante maternelle, au moment du drame. Merci. Merci aussi d'avoir créé cette association, parce que, comme tu vois, c'est une association qui est reconnue d'utilité publique.

  • Speaker #0

    Reconnue d'intérêt général.

  • Speaker #1

    D'intérêt général. Donc, c'est quand même quelque chose de fort. Et puis, comme tu disais, les chiffres sont quand même à l'armement 400 à 500 enfants diagnostiqués. Il y en a qui ne le sont pas, comme tu disais. C'est énorme. Et puis, heureusement que tu prends la parole sur ce sujet. et qu'il faut qu'on sensibilise le maximum de gens, parce que c'est vite fait de secouer son enfant.

  • Speaker #0

    Il ne suffit qu'une fois, il suffit d'un secouement pour tuer ou handicaper la vie. Donc aujourd'hui, c'est pour ça qu'il est important d'en informer, informer la prévention. Donc on ne parle pas nécessairement que du bébé secoué, on va parler des difficultés qu'un parent peut rencontrer. Rappeler qu'un bébé, c'est clair, c'est magnifique, mais c'est des difficultés émotionnelles, c'est des difficultés de sommeil, c'est des difficultés d'organisation. Ça peut créer des tensions dans un couple, dans une vie de famille, proche ou même Ausha, etc. Donc c'est compliqué, c'est un chamboulement, c'est un enfant. Même si on a un nouvel enfant après le troisième enfant, si on a un troisième enfant, c'est aussi compliqué, ça peut amener d'autres difficultés. Donc c'est important déjà de savoir appeler. Et puis, un bébé qui pleure, ça peut créer de la tension, de la colère qu'on peut avoir, de la compréhension, de la culpabilité, des difficultés. Donc amener un petit peu la pédagogie. C'est tout, on est toujours dans le message bienveillant qu'on fait de la prévention. On essaie vraiment de déculpabiliser les parents, parce que ce n'est pas en culpabilisant les parents qu'on va faire passer de la prévention, la personne va se fermer. Et c'est vraiment, on est dans cet esprit-là, aujourd'hui, de soutien, d'aide, pour que la personne, quand elle est en difficulté, puisse retenir le message de prévention qu'il faut vraiment garder en tête. C'est, si j'en peux plus, je pose mon bébé sur le dos dans son lit, je quitte la pièce pour retrouver mon calme, pour passer le relais, et éviter de le secouer, parce que si je le secoue, je vais le tuer, ou je vais l'handicaper, et c'est trop tard.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Bertrand. Merci encore de ton témoignage.

  • Speaker #0

    Merci, Pauline.

  • Speaker #2

    Si vous entendez ce message, c'est que vous avez écouté l'épisode jusqu'au bout. Et je vous en remercie grandement. Je vous invite à me laisser un commentaire pour continuer les échanges et à mettre la note de 5 étoiles si l'épisode vous a plu. Cela contribue à augmenter la visibilité du podcast sur les plateformes. Merci beaucoup de votre soutien et à bientôt pour le prochain épisode.

Description

Dans cet épisode, réalisé dans le cadre du Podcasthon, j’ai eu l’honneur d’interviewer Bertrand Gimonet, président de l’association France Bébé Secoué, qui milite pour informer, prévenir et apporter un soutien aux familles confrontées à la maltraitance infantile.

Bertrand partage son expérience de père de quatre enfants, marquée par la perte tragique de son fils Tom, victime du syndrome du bébé secoué. Il évoque son désir initial d’une famille nombreuse, les responsabilités liées à la parentalité, puis le choc et les épreuves qui ont suivi cette maltraitance. Il revient également sur la procédure judiciaire et les répercussions psychologiques pour sa famille, soulignant l’importance d’une meilleure sensibilisation du public et d’une prévention renforcée.


France Bébé Secoué est une association à but non lucratif régie par la loi 1901, reconnue d’Intérêt Général. Elle regroupe des familles de victimes ainsi que des professionnels du monde médical, de la petite enfance ou juristes, tous résolus à agir ensemble contre la maltraitance du bébé secoué. Ses missions sont de :

  • Développer des outils et déployer des actions de sensibilisation auprès du grand public, tout particulièrement à destination des parents, jeunes parents et futurs parents.

  • Accompagner, soutenir, orienter et défendre les intérêts des victimes et de leurs familles.

  • Collaborer avec les pouvoirs publics pour la mise en place de plans de prévention nationale et avec les élus afin de faire évoluer la législation et mieux protéger les nourrissons.

  • Former les professionnels de santé et de la petite enfance en leur apportant les meilleures pratiques pour mieux prévenir et diagnostiquer cette maltraitance

Pour suivre et soutenir les actions de l’association, vous pouvez consulter :

Le témoignage sincère de Bertrand met en lumière la nécessité d’un accompagnement adapté pour traverser le deuil et se reconstruire après de telles épreuves, tout en offrant un message d’espoir et de solidarité à toutes les familles concernées. Un immense merci à Bertrand pour son partage et son engagement.


🎧 Bonne écoute !


💬 N'hésitez pas à partager cet épisode et à venir en discuter sur les réseaux sociaux 🙂🙏

⭐ Si cet épisode vous a plu, pensez à en parler autour de vous et à le partager ! Pour soutenir Ma petite famille , vous pouvez aussi lui attribuer cinq étoiles ⭐⭐⭐⭐⭐ sur iTunes, Apple Podcast, Spotify ou votre plateforme d'écoute préférée. Chaque avis compte pour faire connaître le podcast au plus grand nombre ! Sur Instagram : @ma_petite_famille_podcast


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Ma Petite Famille, je suis Pauline, maman de trois garçons et créatrice de ce podcast intimiste où les parents se livrent sans filtre. Ici, on parle de maternité, de paternité, de parentalité et surtout on libère la parole sur des sujets encore trop souvent tabous. Depuis trois saisons, j'ai eu l'immense privilège de partager avec vous des témoignages uniques et précieux de parents et d'experts. Je tiens à vous remercier du fond du cœur de votre soutien. Si, comme moi, vous croyez en l'importance de ces conversations, je vous invite à vous abonner, à partager les épisodes avec vos proches et à faire découvrir ma petite famille au plus grand nombre. C'est grâce à vous que cette aventure peut continuer. Vous trouverez tous les vendredis, les 2e et 4e vendredis de chaque mois, un épisode. Merci de votre confiance et je vous souhaite une très bonne écoute pour ce prochain épisode. Bonjour Bertrand, merci beaucoup d'avoir accepté mon invitation. Est-ce que tu peux te présenter, dire qui tu es, d'où tu viens, de qui est composée ta famille et ce que tu fais dans la vie s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Bonjour Pauline, je suis Bertrand Gémonnet, je viens de l'Est de la France, dans le Doubs. Je suis papa de quatre enfants, dont un enfant est décédé en 2014. Je travaille dans l'automobile pour faire local et je suis également président de l'association France Bébé Sous.

  • Speaker #0

    Et donc, dans ce podcast, on va écouter ton témoignage de papa et ce qui t'a amené aussi à devenir président de cette association. Tu as toujours voulu être papa et avoir une famille nombreuse ?

  • Speaker #1

    J'ai toujours souhaité avoir des enfants, oui. Avoir trois ou quatre enfants. Et j'y dirais même, idéalement, des jumeaux. Trois ou quatre, c'était le chiffre même qu'on sait. De facto, c'était assez simple à discussion avec ma compagne. Pas un, pas deux, mais trois. trois ou quatre et puis des jumeaux. Je trouve que la complicité entre les jumeaux est tellement belle. Bon, je n'avais pas le capital génétique ou pas de chance pour en avoir, donc ça aurait été un génial. Après, quand j'écoute tous les collègues, les amis qui ont des jumeaux, c'est l'enfer. Donc je me dis, bon, après coup, c'est peut-être de la chance.

  • Speaker #0

    Et alors, le premier bébé est arrivé assez vite après la rencontre avec ta femme ?

  • Speaker #1

    Non, non, on a eu quelques années pour se découvrir et se supporter et être sûr de... que c'était le bon moment avant d'avoir le premier enfant.

  • Speaker #0

    Et votre premier est arrivé à quel moment ? Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Le premier est arrivé en 2012. C'était une décision commune, normalement. Il n'y a pas de... On était prêts. Enfin, toutes les planètes étaient alignées, au final, pour l'arrivée d'un enfant. Je veux dire, que ce soit dans la tête de chacun, dans la volonté d'en avoir. C'était l'aboutissement d'une relation. d'un souhait, d'une volonté. Et puis, on s'est lancé dans l'aventure.

  • Speaker #0

    Les premières années se sont bien passées ?

  • Speaker #1

    Globalement, oui, ça s'est bien passé avec les microbes. On est tout de suite les premiers jours de la sortie même de l'hôpital, quasiment, c'est le quatrième ou cinquième jour, parce qu'il a resté un peu plus longtemps que prévu. On est loin. Premier arrivé de microbes, aux premières inquiétudes, aux premiers pipettes de Doliprane, etc. Ça c'est... Après c'est le premier, c'est toujours plein d'inquiétudes, plein d'inconnus, plein d'incompréhensions, plein de questionnements, plein de stress, plein d'un peu de tout, d'émotions, d'organisation, de bazar dans l'appartement où on vivait dans l'appartement à cette époque-là, de recherches et puis d'amour qu'on avait à lui donner.

  • Speaker #0

    Et quand est venue l'envie d'agrandir la famille ? C'est venu rapidement ? Après le premier, vous n'êtes pas dit, non, en fait, on va s'arrêter là ?

  • Speaker #1

    Non, non, non, non. On ne voulait pas d'un enfant mutique, ça c'était sûr. Les deux, on voulait plusieurs enfants. Dès le début, quand je disais, c'était trois ou quatre. La volonté de faire un deuxième enfant est venue assez rapidement. Enfin, rapidement. Il est né en 2014, donc deux ans après, voilà. Donc, après, je pense qu'il faut digérer le premier. Il faut avoir une situation professionnelle stable, avoir un état d'esprit apaisé, être prêt. Et puis, voilà, ça s'est lancé. On s'est posé des questions, c'est sûr. Mais ça s'est lancé normalement. On ne se l'est pas imposé. Il n'y a pas une volonté de s'imposer. Je dis, il faut faire un deuxième enfant. Comme je peux voir des amis qui se sont fait deux enfants rapprochés rapidement. Comme ça, ils sont tranquilles. On n'a pas été dans cet état d'esprit-là. Si on fait nos deux enfants, il y aura encore une présence, il y a une volonté aussi matérielle. Est-ce que deux enfants dans un appartement qu'on avait, c'est suffisant ? Ou est-ce qu'il faut acheter un appartement plus grand, une maison ? Donc il y a aussi cet aspect-là, puisqu'on a décidé aussi d'acheter une maison pour accueillir toute la famille. Tout est un global, et dans ce global, rien n'est parfait, tout n'est pas réuni à 100%, mais on était prêts. Je pense que c'est plutôt ça, se dire c'est bon. On y va.

  • Speaker #0

    Et alors, la venue de ce petit deuxième ?

  • Speaker #1

    Ça s'est bien passé. Il est venu un mois plus tôt, même un peu plus d'un mois plus tôt que prévu. Donc ça, c'était bien. Il était pressé de nous voir.

  • Speaker #0

    Il n'est pas resté à la maternité pour…

  • Speaker #1

    Non, non. Il a fait le cursus normal de la maternité, donc deux, trois jours. Le premier, ça a duré plus longtemps parce qu'il y a eu des complications anxieuses, inquiétantes. Donc en fait, on est rentré de mémoire le troisième jour, avec un suivi post-accouchement par une sage-femme à la maison, chose classique qu'on retrouve. Globalement, c'est bien, en plus, il est arrivé dans notre nouvelle maison, puisqu'on avait acheté une maison, donc on avait déménagé en mai, il est arrivé en juin. Un peu de pression pour le papa pour faire les chambres, parce qu'il y avait tout à faire. Il y a toujours encore à faire dans la maison, mais il y a tout à faire dans la maison. Donc on s'est... vite bagarré pour qu'ils aient chacun une chambre propre et tout ça. Donc, ça a été beaucoup aussi d'occupation pour nous. Mais ça s'est globalement bien passé puisqu'on était rodés avec le premier, on va dire. Après, la gestion de deux enfants, c'est aussi compliqué.

  • Speaker #0

    En plus, ils n'avaient pas beaucoup d'écarts. Si je compare avec les miens, ils ont deux ans et demi, les deux premiers aussi d'écart. Ils ne sont pas autonomes.

  • Speaker #1

    Ah non, non, ils ne sont pas autonomes, mais on n'est plus dans la même. biberons toutes les quatre heures deux ans on commence déjà on marche, on mange pas tout seul mais partout c'est différent donc c'était la bonne période après qu'il soit arrivé tôt ça nous a pas gêné, on avait déjà tout anticipé à sauf la chambre qu'on a monté je crois le week-end d'avant ou le week-end où il est arrivé Comme il arrivait plus d'un mois plus tôt, il n'y avait que la chambre qui n'était pas montée, mais ça a été monté en un temps record et tout prêt. On avait tous les meubles, mais comme on était en train de refaire la maison, on s'est dit, plus d'un mois avant son arrivée, tout le reste était déjà prêt.

  • Speaker #0

    Et comment ça se passe les premiers pas à quatre ?

  • Speaker #1

    Ça a été type top. En fait, il arrivait en juin. On n'a pas prévu des vacances au bout du monde, mais resté à la maison. Puisqu'on a bricolé pendant tout cet été, moi j'avais pris 5 semaines de congés, avec les congés paternités pour faire les chambres. On a vraiment profité de la semaine, de tout le mois d'août, juillet, pour faire la maison à fond. On était vraiment entre bricolage, jardinage, occupation des enfants. C'est ça. Après, à cet âge, il y avait quelques semaines, ça a été... quelques mois, donc c'était biberon, dodo, il jouait un petit peu sur son transat mais c'est assez limité. Après il y a la relation entre l'aîné et les deux enfants, les deux garçons. L'acceptation du grand aussi, voilà, et tout a une complicité qui naît au fur et à mesure, dès que le bébé arrive, que cette complicité est initiée, donc c'est au fur et à mesure, on s'occupait et puis voilà, et puis nous aussi, gérer la fatigue, gérer les aléas, mais globalement... C'était une très bonne période ces premiers mois.

  • Speaker #0

    Et après, il y a eu la reprise du travail pour vous deux ?

  • Speaker #1

    Voilà, donc on a changé de nourrice, puisque notre grand était gardé par une assistante maternelle. L'assistante maternelle n'avait pas eu l'extension d'agrément pour garder nos deux enfants en plus des enfants qu'elle gardait. En fait, dès le début janvier 2014, avant la naissance, on a su ça, on a cherché une nouvelle assistante maternelle. du temps de trouver la bonne personne. Et donc, on a décidé d'attendre septembre pour mettre les deux ensemble, pas mettre le grand tout de suite chez elle, arrêter le premier contrat, etc. Donc, on a mis, dès le début septembre, nos deux enfants chez cette saison maternelle.

  • Speaker #0

    Et comment ça se passe ? Vous étiez serein ?

  • Speaker #1

    Idéalement, on n'avait pas de choses à reprocher à cette personne. C'était propre, rangé. C'était le meilleur choix qu'on avait pu faire parce qu'on en a visité. On a dû passer une centaine de coups de fil, parce qu'on avait des horaires aussi un peu particuliers, on travaillait beaucoup. Plus les visites, on a trouvé des choses inadmissibles, en tout cas qui ne correspondaient pas à nos standards déjà de propreté et de respect. Des trucs monstrueux qu'on a pu voir. Et donc on a fait ce choix-là, et puis après on a mis... Nos enfants ont une période d'adaptation classique, avec des tranches horaires spécifiques, pendant 15 jours ça se passe bien. Et mi-septembre, on les a mis à plein temps chez elles, suivant le contrat, 4 jours par semaine.

  • Speaker #0

    Et après, qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Speaker #1

    Malheureusement, le pire est arrivé pour nous, puisqu'en fait, il s'avérait que cette personne était maltraitante avec notre deuxième enfant, Tom, qu'elle a maltraitée plusieurs fois. En fait, elle a secoué trois fois. La troisième fois, il a fait un arrêt cardio-respiratoire le 29 septembre 2014 chez elle. Et c'est là que tout s'est enchaîné pour nous. Au départ, on ne pensait pas à une maltraitance. Et les fois d'avant, on n'a jamais vu de signe de maltraitance. En tout cas, on ne les a pas reconnus. Et en fait, c'est quand il a fait son arrêt cardio-respiratoire chez elle, il y a eu un pompier, Samu, qui a aussi, sous Ausha et médicaments, a refait repartir le cœur, qui a été emmené au CHU de Besançon. le lundi 29 septembre. Il était à 17h, il était emmené en hélicoptère au CHU. On est arrivé vers les 17h, ils ont lancé les examens, examens encore le mardi, et c'est le mardi soir à 21h30 que j'ai appris que mon fils avait été maltraité, qu'il avait été secoué plusieurs fois. Donc là, ça a été incompréhensible et compliqué.

  • Speaker #0

    Quand tu l'avais récupéré, jamais tu n'avais vu qu'il y avait eu des...

  • Speaker #1

    Si, enfin non. Je n'avais pas connaissance des signes du syndrome du bleu secoué. En fait, il a été secoué trois fois. En fait, il a été secoué la première fois que je suis venu le chercher, donc le vendredi 19 septembre. On l'a mis à plein temps le 15. Il était gardé le lundi, mardi, mercredi, jeudi. Il n'était pas gardé. Le vendredi, il était gardé. Donc, il a été secoué ce vendredi-là. Le 15 septembre, il vomissait. Il était blanc pâle. On ne s'est jamais dit qu'il était secoué. Il n'y avait pas de bleu, pas de choses extérieures. À cette époque-là, je ne connaissais pas tout. tout le détail, tout ce qui se cachait derrière cette maltraitance. Et puis, on a vu notre médecin traitant le lendemain matin, puisque quand il a vomi, il était plus de 19h sur moi, etc. On s'est dit, c'est un virus, une gastro, il n'y avait pas de fièvre. On a vu notre médecin traitant le lendemain matin à 8h, qui a conclu à nourrir nos pharyngites. Le week-end s'est passé moyennement, il est malade, il avait du mal à boire ses biberons. On l'a remis chez elle le lundi, et nos pharyngites ont s'inquiété. Il y avait de l'oliprane, et puis il n'y avait pas de fièvre. Enfin, il n'y avait pas de... Et puis le mercredi qui venait, j'étais pas là et il était dans une situation critique. C'était en fait le deuxième secouement. Ma compagne était en lien téléphonique avec elle pour s'assurer que notre enfant mangeait bien. Alors les dires de la santé maternelle étaient « tout se passe bien, il n'y a pas de soucis » . Puis il ne buvait rien, 60-90 ml par ce que boit un nouveau-né quelques jours après. Elle a demandé à ses parents d'aller le récupérer, de l'amener aux urgences pédiatriques. Et en fait, son état était catastrophique. Moi, je suis rentré en catastrophe de Paris. Du mercredi au samedi, on est resté aux urgences pédiatriques. Ils ont fait un mauvais diagnostic. Ils ont conclu une allergie à la protéine de lait de vache. En fait, ils n'ont pas fait les examens nécessaires. C'était assez basique. Assez basique. Ils ont été à côté de la plaque. En fait, le mercredi et jeudi, ils étaient dans un état critique. Ils ne mangeaient pas. Ils n'oubliaient pas. Il n'y a rien. Moi, je me nourrissais à la seringue, millilitre par millilitre, avec du sérum. Il était apathique. Il était blanc. Aucun contact de l'enfant. À cette époque-là, on ne pensait pas qu'il y avait un souci. On est à l'hôpital, aux urgences, tous les médecins, tous les professeurs de santé adéquats pour qu'ils en cherchent correctement. On est dans cette chantée, dans les Ausha que tu avais, qui étaient alignées, on avait quelques mètres carrés, un lit barreau, un siège, un lavabo, puis c'était tout. Et puis le vendredi, 14h00, j'étais avec lui, il se remet à sourire, il se remet à me regarder, donc ça va mieux. Les médecins voient qu'ils vont mieux, qu'ils mangent mieux, ils veulent nous faire sortir. Moi, j'ai refusé. J'ai dit, je préfère rester une nuit de plus et une journée de plus pour assurer que tout va bien. C'est bon. On est resté le samedi. On est ressorti avec l'ordonnance pour acheter du lait spécifique. On a laissé en prenant de l'élevage. Ça s'achète à la pharmacie à 60 euros la mini boîte. Des chauffe-vibrons parce que c'est un lait qu'il faut chauffer, parce que c'est un goût qui est infâme pour les bébés. Il faut le chauffer pour que ça soit meilleur. Et puis, on est parti à ça. On a trouvé en fin de diagnostic pourquoi elle n'était pas bien. Toujours en lien avec le centre maternel pour dire que c'est de l'allergie à la protéine de lait de vache. C'est des choses qui arrivent. Depuis le vendredi, il buvait correctement ses quantités, il allait bien. On a retrouvé notre fils comme avant. Et comme on est d'accord, on redépose ce lundi 29 septembre chez elle. Et c'est là qu'il est ressecoué une troisième fois. Et cette fois-ci... Il fait un arrêt cardio-respiratoire chez elle.

  • Speaker #0

    C'est un bébé qui pleurait beaucoup ?

  • Speaker #1

    Chez nous, il ne pleurait pas. C'est un bébé qui ne pleurait pas du tout. Très peu, quand il a faim. Ce ne sont pas des pleurs incessantes de plusieurs heures par jour, deux heures, trois heures par jour, du tout, du tout, du tout. Mais il pleurait chez elle. Il ne se sentait pas en sécurité chez elle. On a des SMS qui le prouvent. Je pense qu'il ne se sentait pas bien à l'aise. Je pense qu'il sentait qu'il avait été secoué, qu'il était avec une personne dangereuse. Donc il pleurait. Sûrement un appel à l'aide. Et elle, pour le faire terme, a secoué. Et elle savait ce qu'elle faisait. Elle savait ce que faisait, ce qui était mal. Ça, c'est le PV de police qu'on a pu déterminer plus longtemps après aussi. Et c'est ce qu'elle a pu dire au tribunal.

  • Speaker #0

    Donc elle a dû voir qu'elle avait vraiment fait quelque chose de très grave. Elle a appelé d'elle-même les secours ?

  • Speaker #1

    Non, du tout. Non, du tout. C'est assez hallucinant. Les deux secoués deux fois avant, on ne prévenait personne. Même moi, quand je l'ai récupéré la première fois, quand je l'ai vu, parce qu'il faisait beau, magnifique, ils étaient dehors. J'ai vu mon fils parler, etc. On disait que tout s'est bien passé, dans le carnet de liaisons qu'on avait. Il avait bien bu, joué, il n'y avait aucun écrit, aucun dire comme quoi s'il y avait quelque chose qui ne se passait pas bien, comme quoi il avait secoué. Et là, on ne va pas dire, j'ai maltraité, j'ai tué ton gamin, tout s'est passé sous silence, mais moi, on m'a dit, tout s'est bien passé, etc. Quand on a un arrêt cardiaque d'un enfant, il s'est passé quelque chose. Donc là, ce n'est plus pareil, il faut se justifier. Et pourtant, on n'a toujours rien dit et jamais su expliquer ce qui s'est passé. Donc aucun signe pour nous de voir quoi que ce soit. Aucun signe.

  • Speaker #0

    Ton grand n'était pas du tout maltraité, lui ? Il n'y avait pas de signe sur ton grand ?

  • Speaker #1

    On n'a pas eu de signe extérieur physique sur Nandouran.

  • Speaker #0

    Et il ne disait pas qu'il ne voulait pas aller voir l'assistante maternelle ?

  • Speaker #1

    Non, il avait deux ans et trois mois. Après, d'autres faits nous ont montré que Tom n'était pas le seul enfant qui avait été maltraité. Donc malheureusement, il n'y a pas eu de conséquences judiciaires en dehors de Tom. Les deux autres fois, elle n'a jamais appelé et prévenu quoi que ce soit. Et ce lundi-là, en fait, elle a appelé ma compagne, disant que Tom avait du mal à respirer. Elle n'avait pas appelé le 15. Et ma compagne qui dit « Appelez le SAMU » , ça n'avait pas le numéro qu'il fallait appeler. Ma compagne qui habite à quelques minutes en voiture de son travail, en fait, est allée là. C'est elle qui a fait les premiers secours, enfin le massage cardiaque sur Tom, en attendant les pompiers. Elle m'a appelé aussi pour me dire que je devais venir tout de suite, puisque Tom était en arrêt cardio-respiratoire. Je vais à 4 minutes en voiture, c'est pareil, enfin 5 minutes. Je me suis dépêché, je suis arrivé au même temps que le SAMU. On s'est garé en même temps. J'ai vu mon fils Tom nu sur sa table basse, sur une table basse, en couche, avec un pompier déjà en train de faire un massage cardiaque. J'ai retrouvé ma compagne dans la vie de travail. Et puis voilà, après le SAMU a pris tout en charge. La priorité, c'est de faire partir le cœur, donc ça a duré... au moins 10 minutes. J'ai du mal avec la notion de temps puisque j'ai pas regardé ma montre, je pense qu'on était plus accroché à ce qui se passait, à comprendre ce qui se passait, à voir tout ce qui se passait au niveau de l'équipe unicale. On m'occupait de ma compagne puisqu'elle avait fait un malaise. Et puis voilà, dépissant. Et puis une fois que le col arrière parti, c'est la même prise en charge parce qu'après c'est le prendre en charge pour se conspire après au CHU. Donc là il y a une équipe du CHU de Besançon qui est venue en hélicoptère pour le prendre en charge. Paul est parti avec cette équipe médicale au CHU. Et nous, on est allés le retrouver en voiture directement.

  • Speaker #0

    Et dans quel esprit tu étais en prenant la voiture ? Ça devait être horrible.

  • Speaker #1

    On était dans l'incompréhension. À aucun moment, on pensait qu'il avait été maltraité. Aucun. Ma compagne, qui est dans le domaine médical, dit que c'est un problème cardiaque, un souci. On a quand même trois cas de difficultés médicales. Ça commence à faire. Après, il faut penser que c'est comme un film. On voit le film qui se passe. Ce n'est pas comme à la télé. On peut mettre sur pause, arrêter, accélérer, avancer, reculer, etc. On voit vraiment le film qui passe. Et on est vraiment spectateur. Mais à aucun moment, on ne peut agir. À aucun moment, on peut remplacer un médecin pour mettre un médicament. Rien. Ce ne sont pas mes compétences. À aucun moment, on subit, en fait. On est vraiment acteur. C'est comme au cinéma. On est sur un siège et on regarde ce qui se passe. Et ça, c'est compliqué. Et je pense que c'est le pire pour un parent qui va se faire hospitaliser son enfant, quelle que soit la cause, on n'a plus aucun levier pour agir. Après, discuter avec les médecins, mettre la pression sur les médecins, poser plein de questions aussi, mais après, c'est tout. Donc ça, c'est un peu compliqué. Donc on part dans des situations un peu catastrophiques. Moi, j'appelle mes parents pour qu'ils viennent à la maison, parce que j'ai mon grand à m'occuper aussi. Et puis besoin de soutien, parce qu'à un moment donné, quand notre fils est dans le coma, parce qu'une fois qu'on a fait, il était secoué. Le récarre respiratoire est dans le commun. Il souffre, il reçoit des médicaments, il est sédaté fortement pour ne pas qu'il souffre, mais aujourd'hui il est... Il est dans le commun, donc il est dans une situation critique. Son état est vraiment engagé. Donc là, on fait appel à notre famille, notre grand-mère. Il faut le récupérer chez l'assistante maternelle, parce que nous, il dormait, il faisait la sieste. Et vu le bazar qu'il y a eu, il ne s'est pas réveillé. C'est hallucinant. Ça tourne mieux, parce que je ne sais pas comment ça serait géré ça. Donc il faut aller s'en occuper, le récupérer chez elle, et puis après, le garder. on n'allait pas le laisser chez elle. Donc ça, c'était une situation. Et puis après, être aux côtés, aux cheveux levés de Tom. Donc le lundi, c'est ma compagne qui est restée. Puis après, la nuit, moi je suis arrivé le mardi à la première heure, je suis resté le mardi, le mardi et mercredi, puis on s'est relayé, etc. Puis après, dès qu'on a eu le diagnostic, et puis il y a eu un signalement au procureur de l'équipe médicale.

  • Speaker #0

    Donc là, ils ont trouvé vraiment la cause.

  • Speaker #1

    Le mardi soir, c'est ce que j'expliquais, le mardi soir, un étudiant d'entrée, c'est l'endropédiaste, une infirmière, me prennent un par pour m'expliquer. Et c'est là qu'ils me disent, ouais, votre enfant a été maltraité, a été secoué plusieurs fois. Pendant deux heures, il y a eu un jeu de questions-réponses. Le maman, elle a fait un signalement au procureur, ce qui est tout à fait normal. Vous,

  • Speaker #0

    vous n'êtes pas remis en cause en tant que parent ?

  • Speaker #1

    Je ne suis pas dans sa tête. Je pense que, bien sûr, parce que les parents, ce sont les premiers qui sont accusés. Après, il y a eu plein de faits qui nous ont aidés à ne pas être accusés. Un, pendant que j'étais en train d'être questionné par cette neuropédiatre, il était 22h30, je crois, l'assistante maternelle m'appelle. En fait, elle a appelé, elle a envoyé des SMS à tout le monde pour savoir ce qui se passait. Et elle m'a appelé pendant que je lui ai dit « regardez, elle m'appelle » . C'est là qu'elle me dit « ne répondez plus à rien, plus aucun téléphone, etc. » Je pense que déjà dans sa tête, elle a compris qu'il y avait peut-être 51% de chances qu'on n'y soit pour rien. Après, c'est que ces Norvéliates connaissent très bien le salon de Nubesukwe. Et on avait déposé nos enfants à 8h, il a fait son arrêt cardiaque à 14h30. Là, je fais mon arrêt cardiaque, c'est instantané, c'est une commotion cérébrale. C'est-à-dire que je secoue, les conséquences sont immédiates. Ce n'est pas trois jours après que je vais faire un arrêt cardiaque. Il était blanc-livre tout de suite. Il est apathique, il était... C'est comme on reçoit un hypercute d'un boxeur, on est KO tout de suite. Donc ça, ils connaissaient ça, donc nous, on a déposé 8h. Tout ce couvent, donc les éléments qu'on a donné le lundi 19, le mercredi d'après, etc. Moi, le mercredi, je n'étais pas là pendant deux jours, j'étais à des déplacements, donc je n'étais pas rien à Tétard. On a mis tout ça avec ses connaissances en lien, donc on s'est rendu compte qu'on était pour rien. C'était avantageux pour nous, si je puis dire. Après, les policiers font leur enquête et on les a vus après, ils se sont posé des questions sur nous. Mais après, l'hôpital a communiqué beaucoup avec le commissariat, les policiers, la brigade des mineurs à l'époque, moi aussi. Et puis donc, nous, on a porté plainte, ma compagne a porté plainte le lendemain matin, parce que moi, j'étais à l'hôpital le mercredi matin, elle était entendue, moi, j'étais entendue le jeudi. Ça,

  • Speaker #0

    ça devait être aussi une super épreuve,

  • Speaker #1

    quoi. J'avais rien à me reprocher, après... Bien sûr,

  • Speaker #0

    mais je pense que psychologiquement, ça doit être dur, quand même. Ou tu es dans un tunnel, et en fait, tu suis...

  • Speaker #1

    On suit, mais après, on est... OK, donc on a digéré le fait qu'elle a maltraité notre fils, donc on... Quelqu'un a maltraité, parce qu'on ne savait pas à l'époque que c'était elle, et quelqu'un chez elle qui s'est passé. Donc on est plus dans... on se met dans un... On sait ce qui s'est passé. Moi je m'étais mis dans un état d'esprit combattant. Je veux savoir ce qui se passe, je veux comprendre ce qui se passe, et puis pousser, pousser pour avoir des réponses. Donc ça, après quand on voit les policiers, on explique tout, de A à Z, on donne tout. Donc ça a duré quatre heures, c'est un échange. Il n'y a pas eu de... c'était agréable, enfin entre guillemets agréable. On donne tout, on explique, voilà. Et puis voilà, après ils font leur job, rapidement elle est mise en garde à vue, elle refuse de parler, de dire quoi que ce soit, elle garde le silence complet, et puis l'enquête continue pendant toute l'hospitalisation. Nous on n'est jamais réentendus par les policiers dans les premiers instants. On revoit les policiers un vendredi de mémoire pour nous annoncer qu'un sort de garde à vue, qu'elle n'est pas mise en examen. Elle n'est pas mise en détention malgré la demande des policiers. C'est le juge de liberté qui a décidé de ne pas la mettre en détention.

  • Speaker #0

    Et elle a le droit de continuer à exercer pendant ?

  • Speaker #1

    Alors ça, c'est une bonne question. Donc ça, c'est nous qui avons fait la démarche, via une relation maternelle, une personne exceptionnelle qui nous a vraiment soutenus, pour dire ce qui s'était passé. Parce que c'est entre policiers et PMI, et ça ne se parle pas. En tout cas à l'époque. Je pense que maintenant, ça a un peu changé. Et c'est nous qui avons prévenu comme quoi il y avait un effet de maltraitance. Donc son agrément a été suspendu. Ça, ça arrivait plus ou moins assez vite, je pense, dès qu'elle a été mise en garde à vue. Dès que nous, on a alerté, j'ai plus en tête les dates qu'on a... Tout ça s'est passé, mais son agrément a été suspendu et l'agrément a été suspendu pour quatre mois. Donc on prouve et après ça repasse en commission pour confirmer l'arrêt définitif ou là à nouveau l'agrément. C'est comme ça que ça s'est passé. Et puis on a arrêté le contrat avec elle aussi, pour éviter de payer des indemnités qui courent après.

  • Speaker #0

    C'est fou la paperasse, puis avec le stress que tu devais avoir de ton enfant qui était encore hospitalisé et tout.

  • Speaker #1

    Oui, ça nous a coûté... 1 300 euros, c'est 1 253 ou 1 353 euros qu'elle a encaissé tout de suite. C'est hallucinant. On savait ce qu'elle faisait. Je pense que ce n'est pas un accident. C'est bien volontaire de ce qu'elle a fait. Elle l'a fait plusieurs fois. Et quand elle a enfin décidé de parler, elle a bien dit qu'elle savait ce qu'elle faisait, qu'elle ne recommencerait plus, mais ce n'est pas la peine d'appeler les médecins. Je pense qu'au mot près, c'est quasiment ce qui est écrit dans le public de police.

  • Speaker #0

    Et à quel moment elle lâche ?

  • Speaker #1

    que c'est elle ? Ça a duré plus d'un an. Ça a duré plus d'un an. Donc en fait, Tom est encore à l'hôpital, plus de garde à vue, pas de détention, pas de mise en examen. Il y a une expertise qui est demandée et on nous promet une expertise sous deux mois. Donc on a dû attendre début février pour avoir les résultats d'expertise. Tu vois le délai. Je peux dire ça, c'était extrêmement compliqué à lire. Extrêmement compliqué d'être dans l'attente et même psychologiquement, c'est... très très très compliqué. Il est resté, donc il est resté. Ils ont fait des examens, ils ont suivi en fait différents IRM, ils ont fait un examen pour voir les dégâts, et puis l'évolution. Et le 10 octobre, l'ensemble de l'équipe médicale nous prend, le professeur, responsable des services, des médecins, infirmières, etc., pour faire un diagnostic complet. Voilà, au bout de 10 jours, le cerveau de Tom est mort. Moi, j'ai demandé de voir le dossier médical complet. Donc, ils m'ont partagé les IRM. J'ai pu voir le cerveau de Tom s'atrophier, j'ai pu voir les saignements, j'ai pu voir, pas simple à lire, mais assez compréhensible, on voit les évolués d'IRM et un cerveau d'un enfant normal, et puis ce qui se passe, on voit bien qu'il y a des soucis. Et puis la conclusion est amenée de façon évidente, la nécessité de débrancher Tom. Donc on a réfléchi. On n'a pas joué au dé, cette affaire-là, ni à pile ou face. On était d'accord, accompagné de moi pour, aujourd'hui, le débrancher, parce qu'il souffrait, il était fortement sédaté. Sous certains examens, il devait enlever la sédation, et c'est en se rendant compte qu'il souffrait. Puis aucune chance de retrouver un enfant même handicapé, même avec un haut décapé élevé. Donc on a décidé de le débrancher, on a laissé le samedi à la famille pour le voir. Ceux qui étaient loin, si vous voulez... venir le voir, et puis on a décidé de le débrancher le dimanche à 14h. Et donc il est décédé deux heures et demie après. On l'a accompagné ce dimanche-là, le 12 octobre, il est décédé le 12 octobre. Tu parlais tout à l'heure, qu'est-ce qu'on pense quand on va à l'hôpital ? Je pense, et ça je m'en souviendrai, c'est que l'hôpital n'est pas tout proche de chez nous, il n'y en a plus d'une heure de route, et donc cette silence pesante qu'il y a eu pendant ce trajet ce dimanche pour arriver à l'hôpital. Pendant que je roulais, c'est moi qui roulais, on n'était que deux dans la voiture, c'était est-ce que je fais la bonne chose ? On se pose des questions, on se remémore tous les éléments, etc. Et je pense que ça a été très long. Le temps, ce n'est pas ralenti, mais ça a été très long pour moi. Et pesant, chaque seconde a été pesante. C'est ça, chaque seconde a été pesante. Je conduisais, je faisais attention, mais instinctivement, je conduisais, je connaissais la route. Et puis, je pense qu'il n'y a pas eu beaucoup d'échanges. pendant ces discussions, pendant ces temps-là, ça a été assez pesant, assez difficile en soi, personnellement. Parce que c'est aussi une acceptation de dire « je débranche mon fils, je le tue » . On a passé, de juin à septembre, des mois, des super semaines, des super mois avec notre enfant. Moi, j'avais une relation avec lui qui était exceptionnelle, que je n'ai jamais eue avec les autres enfants que j'ai eus après. C'est vraiment spécifique, donc ça, c'est compliqué. Et puis, on est dans une situation aussi d'enquête judiciaire, qui est compliquée à vivre. Tout ça cumule, on a un poids là-dessus. Et on se dit, est-ce que je fais la bonne chose ? Moi, je suis un scientifique. Et oui, on fait la bonne chose parce qu'il souffre, parce qu'on n'a pas le choix. Parce qu'il faut le débrancher. Il ne remarchera jamais, il ne reparlera jamais, il ne vivra jamais. Donc c'est compliqué. Et voilà, on est allé à l'hôpital.

  • Speaker #0

    On a confirmé notre volonté de le débrancher, puis on a tout débranché dès 14h, et puis il est décédé à 15h, 15h30 après.

  • Speaker #1

    Vous avez eu un soutien psychologique de la part de l'hôpital ?

  • Speaker #0

    On a une équipe globalement assez bienveillante. Je pense que quand je discute avec d'autres victimes qui vivent pire que ça, après on a rencontré une psychologue pour nous et aussi pour notre grand. On s'est posé la question aussi. Parce que lui, il a vécu ça de façon extrêmement violente, l'absence de son frère. À deux ans et quelques mois, il comprenait qu'il y avait un problème. Il le voyait tout triste. C'était compliqué. Il n'était plus gardé par la même personne. Il voyait ses grands-parents. C'était le bazar. Donc, nous, on nous demandait qu'est-ce qu'il faut faire, pas faire, comment réagir. Ça, c'était une problématique. Après, on n'a pas eu de suivi de séance de psy. On a eu des contacts pour des psys. proche de chez nous, qu'on a rencontré une fois, mais elle était plus... Quand on a raconté nos histoires, elle pleurait. Elle était plus... Aussi traumatisée que nous, donc il n'y avait pas le feeling qu'il fallait. Et puis on n'était pas... Nous non plus, enfin, pourquoi moi personnellement, on n'était pas dans cet état d'esprit et je n'avais pas besoin. Ce n'était pas le moment. Donc c'était limité. On suivit... Après, il y a d'autres victimes qui, eux, qui en ont besoin à cette époque-là. Moi, ce n'était pas le cas.

  • Speaker #1

    Et donc, à février, vous avez l'expertise.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce que ça conclut ? Alors l'expertise a conclu, bien conclu, qu'elle a confirmé que ce qu'on devinait, c'est que le tome a été secoué. Trois fois, et aux dates qu'on pensait, c'est-à-dire le vendredi 19, le mercredi d'après et le jour de son arrêt cardiaque. L'enquête policière a confirmé qu'elle était seule, seule adulte pendant ces moments-là. Et donc suite à ça, elle a été replacée en garde à vue, réinterrogée malgré l'expertise. toujours refusé de dire quoi que ce soit, elle a gardé le silence. C'est pas dit, moi j'ai rien fait, j'ai rien fait, non. Garder le silence, malgré l'expertise. Mais elle a été mise en examen. Et pas détenue, gardée libre. Puisque pendant l'hospitalisation de Tom, son mari s'est suicidé. Donc c'était si un fait, oui, on s'est dit, il s'est suicidé, pourquoi ? On ne l'a jamais su. Est-ce que c'est un vrai suicide ou pas ? Il n'y a jamais eu de mot, il n'y a pas eu de mot, etc. Ça a pas aidé dans l'affaire aussi. Ça a été assez compliqué aussi. Il s'est suicidé trois jours au anniversaire d'un de ses enfants. C'est assez étonnant. En fait, il y avait des enfants qui n'avaient plus de mère. Je pense que ça a joué dans la balance pour ne pas l'incarcérer. Donc, elle était libre de se déplacer. C'est ce qu'elle faisait, puisque se déplacer devant chez nous, il n'y a aucun souci. Elle vivait la belle vie.

  • Speaker #1

    Elle a cherché quand même après ? Tu n'avais pas répondu aux appels et aux textos, mais après, elle a cherché à comprendre ce qui arrivait à Tom ?

  • Speaker #0

    Non, du tout. Si, parce que je pense qu'elle se saussait un petit peu. Je pense qu'elle savait plus ou moins. Si, ça lui était signifié que Tom était décédé, ça c'est sûr. Est-ce qu'elle savait ce qui se passait à l'hôpital ? Je ne pense pas. En tout cas, nous, on arrêtait toute communication. Les médecins ne communiquaient rien avec elle, avec toutes les personnes extérieures de notre famille, même pas de notre famille. que les parents, moi et ma compagne. On avait établi un code aussi pour éviter qu'il y ait des personnes qui essayent de téléphoner et comprendre ce qui se passe, parce que ça aussi, on voulait se protéger. Puisqu'il arrive un tome de regard que nous, je ne sais pas dire si elle avait été au courant des examens, je ne pense pas, je ne pense pas. Ça, je n'en sais rien du tout. Après, du décès, oui, puisque ce qui lui est reproché change. Là, on n'est pas plus de mal après de violences volontaires habituelles et à entraîner la mort.

  • Speaker #1

    Et à un moment ou à un autre, elle a été inquiétée et mise en prison ou non ?

  • Speaker #0

    Non, elle n'a jamais été mise en prison jusqu'au procès. Ça, c'est aussi une aberration, puisqu'elle était libre de bouger de ce qu'elle faisait.

  • Speaker #1

    Mais elle gardait encore des enfants ? Non, quand même pas.

  • Speaker #0

    Officiellement, non, on ne gardait pas les enfants. Officiellement, déjà plus en tant qu'assistante maternelle agréée, en tout cas, ce n'est pas possible, donc on n'a pas connaissance. Est-ce qu'on gardait au black, si on peut dire ? ne peut pas dire sûre à 100%. Donc voilà, pendant plus d'un an et demi, on n'a jamais répondu à quoi que ce soit. Une contre-expertise qui a été demandée, évidemment, qui a confirmé encore plus précisément et encore plus flagrant les mêmes conclusions de la première. Elle a commencé à donner des aveux par touche, mais très tardivement, c'est plus d'un an et demi après, si je me souviens bien, et des fausses excuses. La première chose qu'on a pu voir, c'est qu'elle aurait dit qu'elle achetait fortement d'hommes sur le lit. La journée la plus critique, c'est l'arrêt cardiaque, l'arrêt cardiorrespiratoire. On ne se lève pas du lit d'un matin et on fait un arrêt cardiaque, c'est bien de passer quelque chose, il y a une excuse derrière cet arrêt cardiorrespiratoire. Donc il y a eu cette première issue, je l'ai jetée sur l'audit, non. Et après, il y a bon, je l'ai bien secouée. Et en fait, c'était comme ça. Puis après, plus tard, on a avoué le premier secouement. Je suis venu le chercher le vendredi. Le deuxième secouement, on a toujours refusé de l'avouer. Et puis voilà, puis après, elle a commencé à donner des explications. C'est là qu'on a su qu'elle savait ce qu'elle faisait quand on l'a secouée, etc. Donc ça, ça a été ça pendant la procédure. Et puis après, il n'y a pas eu d'autres expertises. en dehors de psychologique et psychiatrique, ça c'est obligatoire. Et puis après, la procédure a été faite, et puis il y a eu le procès mi-octobre 2018, quatre ans après, deux jours de procès, qui l'ont condamné à sept ans de prison ferme et cinq ans d'interdiction d'exercer.

  • Speaker #1

    Que cinq ans ? Je trouve ça hallucinant.

  • Speaker #0

    Oui, c'est une aberration aussi, je comprends aussi, c'est une aberration du système. Et donc voilà, puisqu'on a un procès, c'est une pièce de théâtre, on refait tout, on refait tout. On le voit bien dans la presse aujourd'hui, c'est hallucinant. C'est une pièce de théâtre, c'est un peu la roulette russe. C'est un jury populaire qui est en face. Donc la culpabilité, elle était là, puisqu'aujourd'hui, elle avait déjà avoué et puis elle a réavoué pendant le procès de secouement sur les droits. Elle a confirmé le geste qu'elle a fait, puisqu'on a fait diffuser une vidéo pour montrer le geste. Confirmé plusieurs fois que c'est ça qu'elle a fait. Puis on a pris plein de témoignages. d'experts qui sont intervenus, etc. Nous avons témoigné aussi. Et puis après, le verdict est tombé. Il est tombé, elle n'a pas fait appel. C'était bien, puisque quand les peines sont à faire à 10 ans, c'est plus facilement aménageable. Et puis, nous, on a mis la pression sur l'avocat général pour obtenir la peine, qu'a refusée, puisqu'elle considère que c'était une bonne peine. Et puis voilà. Après, concernant son emprisonnement et le nombre d'années qu'elle a en prison, ça, j'en sais rien. On n'a pas eu d'annonce, de coup de fil ou de courrier de juge des libertés. Normalement, on est au courant, donc on ne sait pas si elle est libre ou pas. On vient à notre avocat, on a essayé de savoir, on n'a pas eu gain de cause pour savoir. Donc ça, c'est un peu dommage, puisque il faut penser, pendant quatre ans, nous, on aurait aimé qu'elle ne puisse plus habiter à quelques minutes. Sa sœur aussi habite à quelques minutes en voiture de chez nous, qu'elle ne puisse plus jamais naviguer autour de nous. Parce que pendant les quatre ans du procès, nous, on s'est restreints à ne plus aller dans certains endroits. On ne pouvait pas la rencontrer. Elle, ça ne l'empêchait pas de venir passer devant chez nous. On l'a rencontrée. Ma compagne était au restaurant avec deux de nos enfants. C'est assis à table à côté. Ma compagne m'appelle en catastrophe. Elle me dit « Ah, c'est assis à côté avec une copine et ses enfants. Qu'est-ce que je fais ? » Je lui dis « Écoute, tu poses la fourchette, tu demandes l'addition, tu payes. » Et si toi, tu dis quelque chose, on peut se retourner contre nous. Donc c'est tout, la justice est faite comme ça, elle n'est jamais faite pour les victimes, la justice, ça c'est clair, selon les couches qu'on récupère, c'est une aberration.

  • Speaker #1

    Et toi, le syndrome du bébé secoué, tu connaissais avant ? Parce que c'est vrai qu'en 2014, je pense qu'on n'en parlait pas du tout.

  • Speaker #0

    Non, du tout, jamais entendu parler. Alors déjà, moi, les cours de préparation à l'accouchement, je n'avais pas le droit d'assister, à l'époque. Le cours de notre grand, qui est né en 2012, je n'avais pas le droit. J'ai dit à mon compagne, tu me diras ce que je dois faire quand tu dois accoucher. Et c'est vrai, c'est véridique.

  • Speaker #1

    Non, mais je te crois, parce que de toute façon, on libère la parole là que depuis 5-6 ans, max.

  • Speaker #0

    Voilà, donc on n'a jamais entendu parler du syndrome du mieux secoué, comme des autres sujets. Après, on a un certain nombre de cultures, on m'aurait montré le geste, mais je me disais non, on ne fait pas ça. C'est tellement violent que tu ne fais pas ça en enfant. Après, les subtilités sur le syndrome du mieux secoué, le jeu, etc., il y a plein de choses. Parce qu'on s'est posé la question quand on était petit, qu'est-ce qu'on a fait de mal ? Est-ce qu'on a un chemin caillouteux chez nous ? privés, la poussette peut créer des dégâts sur le cerveau si on est sur un chemin coyoteux ou des pavés ? Non. Est-ce que si je pose mon bébé, parce qu'on tient la tête d'un bébé, un nouveau-né, on pose et puis il reste un centimètre, on lâche le bébé, la tête du bébé tombe d'un centimètre, est-ce que ça crée des dégâts ? Non. Est-ce que faire dada avec son enfant crée le bébé secoué ? Non. Il y a toujours plein de questions qu'on peut se poser. Nous, on s'est posé des questions. Est-ce qu'on a fait de mal ? On n'a jamais rien fait de mal, puisque c'est quelqu'un d'autre qui a maltraité notre enfant.

  • Speaker #1

    Mais en fait, c'est bien que tu dis ça. parce que, par exemple, j'avais compris qu'il ne fallait pas non plus lancer avant deux ans l'enfant en l'air et le rattraper. C'est très haut et on voit des parents qui font ça.

  • Speaker #0

    Ça, c'est ce qu'on a sur notre site internet de l'association France Bébé Secoué. C'est qu'aujourd'hui, le jeu, bien sûr, il faut qu'il soit adapté à l'âge de l'enfant. On ne va pas faire les montagnes russes avec un prématuré. C'est comme dans la voiture, un bébé, on met un siège auto adapté à son âge, on ne met pas que la ceinture. Le jeu ne provoque pas aujourd'hui les lésions du... du syndrome du bébé secours. Ça c'est clairement établi, clairement prouvé, etc. Le faire dada, faire l'avion ou jeter en l'air ne vont pas créer les lesions. En fait, quand on jette en l'air, l'enfant, l'adulte, il l'accompagne avec ses bras, et en fait la tête, ça ne se balaute pas, elle reste toujours alignée sur la colonne barrière de ses bras, et en fait ce qui est violent aujourd'hui quand on parle de bébé secoué, de syndrome du bébé secoué, en fait c'est la rotation de la tête par rapport au tronc qui fait ça, violemment, extrêmement violent, mais qui va aller à fond en arrière, à fond en avant, ça va taper le menton va taper sur la torse, et ça ce mouvement aujourd'hui tellement violent qu'il va faire en fait sorte que le cerveau immature du bébé dans la boîte crânienne va bouger. va choquer les aules aquariennes, donc va créer des edèmes. Et puis ça va avoir des veines, des vaisseaux sanguins, des veines plombes, qui vont se déchirer, se casser. Et c'est ça qui va créer un hématome soudurane, qui va comprimer le cerveau. Et puis l'aube oculaire aussi, il va secouer. Et dans le jeu, aujourd'hui, aucun. Le jeu ne provoque pas le cas où il va se secouer. En tout cas, je tiens mon air, ça s'imprime.

  • Speaker #1

    Quatre ans après, il y a eu le procès. Elle est emprisonnée. À quel moment, alors j'ai plusieurs questions, mais à quel moment vous vous dites on va essayer d'avancer et de reconstruire notre famille avec un troisième enfant ? Et la question aussi, c'est quand est-ce que tu as décidé de créer l'association ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est beaucoup de bonnes questions. Alors, on fait un set, c'est assez simple. Tom est décédé, donc ça, c'était un effondrement. On aime la vie, c'est ce que j'ai toujours, on aime la vie, on voulait d'autres enfants. Et rapidement, on s'est dit, si on s'arrête de vivre, C'est une deuxième victoire pour elle, pour celle qui a tué notre fils, cette Béatrice. Et donc aujourd'hui, la seule victoire qu'elle a fait, c'est qu'elle a tué notre fils. Mais on ne voulait pas la tuer, notre vie, on voulait vivre en paix. Donc on a voulu avoir d'autres enfants, donc on n'a pas eu un enfant juste après Tom. Ça a mis du temps aussi, déjà, et donc on a eu un autre enfant trois ans après. Un autre enfant, une petite fille encore après. Donc ça, c'est venu au fur et à mesure. C'est venu aussi dans la guérison, dans l'acceptation du deuil, l'avancement, et je peux te dire que ça a été... Moi, je parle que de mon deuil, ça a été compliqué. Pendant quatre ans, je n'étais pas dans le deuil, j'étais dans la colère, me bagarrer, comprendre ce qui se passait, etc. Et dans le dossier judiciaire, parce que c'est moi qui ai traité tout ça, puisque le premier avocat a été d'une médiocrité monstrueuse, on a changé d'avocat, c'est un processus. Et donc, on a aujourd'hui fait son chemin qui a fait qu'on a aujourd'hui eu d'autres enfants. On a repris le chemin de la vie.

  • Speaker #1

    Ça devait être dur aussi pour ton premier d'expliquer, parce qu'il a grandi aussi avec ça. Et après, pour les autres, vous avez toujours dit qu'ils avaient un grand frère.

  • Speaker #0

    Alors, c'est une très, très, très bonne question. Mais en fait, la fratrie née avant et née après vive aujourd'hui. cet événement, on a vécu cet événement. Notre grand, très compliqué. Au départ, on ne parlait pas de Tom quand il était là. Après, on a changé totalement suite au conseil de professeur de santé, parce qu'en fait, l'enfant se rend compte si on cache des choses, il va s'imaginer des choses. Donc, on a joué franc jeu, on parlait de Tom quand il était à côté, tout le temps, on ne se cachait pas. Et donc, ça, c'est déjà un point très important aussi pour lui dans sa carrière. Mais dans tous les cas, il a subi la perte de son frère, il a très vite compris ce que voulait dire la mort. les conséquences. Il a su, avec des psys, on a amené la chose comme quoi son frère a été maltraité. Alors, on n'a pas dit toutes les causes, etc. On a dit qu'il a été maltraité. Au début, on a dit qu'il était gravement malade, etc. Puis après, il a posé des questions. Parce qu'à 5 ans, on commence à découvrir la mort et ces questions sont les mêmes vues un peu avant 5 ans. Et puis, il y a un moment donné, on s'est retrouvé, nous, limités dans ce qu'on peut dire, ce qu'il faut dire. Donc, on s'est retrouvés avec des psys, on s'est questionnés, etc. Puis après, on a dit des choses et puis après, il a compris. parce qu'il était secoué, à ce moment-là, quelqu'un avait fait du mal à l'homme, etc. Puis il a pu y grandisser, puis en fait, on se rendait compte qu'il avait un regard d'adulte sur la vie. Et aujourd'hui, même encore aujourd'hui, il vit avec ce manque, il vit avec ses conséquences, et il est impacté aujourd'hui par la paix de son frère, et ce le sera toute sa vie. Après, on essaie, nous, d'être très attentifs par rapport à ça, et de l'accompagner quand il y a besoin. Quand on sent qu'il y a besoin, qu'on lui demande aussi. Pour les enfants qui sont nés après, c'est... totalement différent. Déjà aussi au niveau justice, il y a reconnu victime notre grand, c'est clair, parce que la justice quand un enfant est tué et puis celui d'avant est aussi victime, par les coucher, mais les enfants d'après pas du tout, ils sont pas reconnus victimes, ça c'est un gros manque qu'on a, et pourtant ils vivent aujourd'hui avec ce manque, ils vont vivre, ils voient la photo de leur frère, bébé, et ils ont mis du temps à comprendre que c'est leur grand frère. Mais non, c'est pas leur grand frère parce qu'il est un bébé, il est plus petit que moi. Là, c'est un chemin qui nous coupe. différent, qui est aussi compliqué pour nous parents d'expliquer, de faire comprendre, donc ça prend du temps, il faut trouver les bons mots, etc. Et puis, entre un garçon et une fille, c'est de penser pas de la même façon, donc c'est du travail, et puis nous, c'est... Il faut se remettre dans la situation et souvent c'est compliqué aussi pour nous.

  • Speaker #1

    Oui, oui, une grosse émotion.

  • Speaker #0

    Le premier point à expliquer la chose, c'est le parent, sa personnalité, cette capacité, cette volonté, cette douleur qu'on peut avoir encore en soi, de dire « Attends, il faut que j'explique. » On n'explique pas ça entre une page de pub et un anniversaire animé. On s'assoit sur le canapé, sur le lit, on prend du temps. Donc ça, c'est assez... compliqué à vivre, mais une étape importante. Ça fait partie du deuil aussi que chacun fait du deuil aussi des enfants pour comprendre que c'est son grand frère Donc ça on a fait ça et à chaque enfant et à chaque stade différent et notre petite fille a compris bien les choses avant et puis elle parlait déjà un an et demi comme un adulte. Déjà ça aidait et ça rendait difficile les choses aussi et puis c'est au fur et à mesure. Et puis la relation aussi de la fratrie en eux-mêmes par rapport à l'enfant. Je donne un exemple, un des enfants dit « Ah, il était moche, Tom » . Et puis l'autre grand-dira « Non, tu ne peux pas dire ça, il est super beau, etc. » Donc voilà, il y a toute cette relation-là qu'ils peuvent avoir aussi. Donc c'est compliqué, rien n'est simple. C'est aussi pour ça que j'ai écrit mon premier livre jeunesse, « Entre Tom, bébé, secoué » , qui n'a rien sur ce sujet-là, qui aborde ce sujet, c'était pour aider les victimes, les psychologues, etc. Et ce livre a permis d'aider. une fois qu'il était imprimé, je l'ai montré à mon grand, qui m'a dit, tiens, c'est ça, je pense que tu vas parler de ça après, etc. Et en fait, tout le cheminement était logique. Pendant un an, j'avais travaillé sur ce livre, il s'était réussi parce qu'il réagissait correctement. Voilà, donc ça, c'est des choses qu'on vit au jour le jour, parce qu'on ne l'utilise pas, on ne se dit pas, tiens, vendredi, on va parler du décès de Tom. On surveille les réactions et on a eu des réactions de notre grand, de nos enfants, qui nous disent, attention, soyez dans l'arme. Il faut qu'on en parle. C'est important, on ne doit pas laisser ça couler parce que nous, on ne se sent pas à même. Après, dans un couple, il y a toujours un qui est plus à même de dire les choses. Et donc, c'est du relais aussi. C'est une situation, à un moment donné, il va nous parler de ça. Et c'est l'adulte qui est l'un qui dit, il m'a parlé de ça, j'ai dit ça. Si tu reposes la question, sache ce que j'ai dit. Voilà comment je l'accompagne. Après, il y a des séances de psy qui peuvent être faites aussi pour les enfants, pour que les élèves puissent les comprendre. C'est aussi un deuxième relais. Aussi pour nous, il n'y a pas de recette miracle. On le vit comme on le vit. C'est des conseils. Ça, ça a marché. Peut-être que ça peut marcher pour les autres.

  • Speaker #1

    Ça a forgé ton couple aussi ? Enfin, soudé encore plus ?

  • Speaker #0

    Cette épreuve-là peut être destructeur ou au contraire positif. Ça ne nous a pas détruits. Ça nous a permis d'avoir deux autres enfants. Moi, personnellement, la perte de mon fils, oui, m'a énormément changé et a changé, renforcé sur un caractère de ma part que je ne pensais pas. Ça, c'est clair. Sur la partie du couple, je ne sais pas. Je pense qu'on a vécu des choses différentes. Déjà, dans la situation factuelle, moi, j'ai vécu l'annonce, elle a fait un massage cardiaque. On a vécu des choses différentes. On a vécu des choses ensemble aussi. Notre personnalité, ils sont différents, donc on réagit différemment. Elle a fait son deuil plus tôt que moi. c'est différent. Moi je suis engagé énormément dans la prévention par elle. Une fois que le procès était fini, elle a mis ça de côté, même si on peut les changer. Il y a diverses choses et variées qui se font. Après oui, personnellement, ça m'a énormément changé. Ce qui m'a énormément changé, c'est cette capacité à faire face aux difficultés, cette résilience. Je pense qu'elle était déjà là la résilience, mais ça a été décuplé. En pratique, ressentir les émotions, c'était déjà un message. Je pense que ça a pris des caractères, ça les a. ça les a renforcés, ça les a décuplés. Après, je voulais vivre des choses différemment, prendre le pur de recul, des choses plus importantes les unes des autres. C'est clair. Après, la justice, c'est ce que je ne peux pas supporter. Et voir un enfant qui pleure de mal, c'est extrêmement douloureux. Je veux dire, j'ai une expérience. Je me déplaçais beaucoup à Paris. J'attendais mon métro. Je pense qu'il y avait une petite fille qui avait peut-être 6 ans, 7 ans, 5 ans. qui pleurait de douleur. Elle a dû se cogner ou je ne sais pas quoi. Mais de douleur, ça venait du fond du cœur. C'est comme si j'avais une poignarde dans le cœur. Ça m'a extrêmement fait mal. C'était des pleurs de douleur, de mal. Ça, c'est compliqué. Et ça, c'est compliqué. Même mes enfants, de se sentir qu'ils ont mal, c'est très compliqué à vivre. Pas un pleur parce que je pleure. Oui,

  • Speaker #1

    pas un pleur de câble.

  • Speaker #0

    Voilà, je mets beaucoup de guillemets dans ça. C'est très, très, très difficile à vivre enceinte, par exemple. Ou quand un enfant qui est malade ou qu'on a un problème de santé, pour les fratries comme pour les parents, c'est extrêmement compliqué à vivre. Comme le premier voyage scolaire de notre grand.

  • Speaker #1

    Parce qu'il était loin de toi ?

  • Speaker #0

    Parce que la première fois qu'il n'est pas, il ne dort pas chez nous, dans un cercle familial qu'on connaît. C'est comme la première fois que notre enfant ne va pas dormir chez nous, qu'il va dormir chez les grands-parents. C'est toujours compliqué. Là, c'est décuplé. Tout est décuplé quand il y a un souci médical, quand il y a un souci de santé, quand il y a un souci à gérer le bien-être de l'enfant.

  • Speaker #1

    Et comment vous avez fait pour refaire confiance, notamment pour la GAP, parce que vous avez tous les deux retravaillé ? la garde des enfants par la suite. Ça, ça doit être quelque chose quand même où on se pose des milliards de questions. Est-ce que vous vous êtes dit, on va les mettre en crèche pour qu'il y ait plusieurs personnes ?

  • Speaker #0

    On ne fait pas confiance, déjà, c'est clair. Donc, faire confiance à une autre assiette maternelle, ce n'était plus possible. L'hôpital nous a aidé à avoir une place en crèche à côté de la ville où on habite. Et on est tombé sur une directrice de crèche exceptionnelle. On a visité la crèche, on a expliqué, et on a eu une place pour garder nos enfants. Après, c'est très compliqué. C'est moi qui me suis occupé de l'emmener tous les matins récupérer notre grand. Ça a été extrêmement difficile pour moi et pour mon fils, puisque mon fils s'est accroché à moi comme un koala, mais accroché, extrêmement accroché. Il ne voulait pas. C'était très compliqué. Même la première journée était compliquée, même la première semaine. C'était très compliqué. Il a mis du temps aujourd'hui à s'adapter par rapport à cette situation, parce qu'elle était imposée. On était obligés aujourd'hui de... La première semaine, on le gardait, puis après, il fallait retrouver des rituels. Ça a eu un impact énorme sur sa santé aussi, la perte de son frère, l'hospitalisation de son frère, et sur son comportement. Ça s'est fait tout de suite. On a décidé de revenir à des rituels, d'utiliser les choses, d'avoir une garde, d'avoir des choses qui soient bien un peu cadencées, qu'il a besoin. Et puis, un peu l'écarter un petit peu de cette situation tendue, émotive, triste, compliquée, qu'on vivait. Donc voilà, on a pu avoir une place en crèche, on a mis la deuxième semaine d'hospitalisation Tom Délac en crèche, pour, voilà, faire un peu, même si c'était dur, pour qu'ils puissent retrouver un rythme de vie. Donc ça, c'est compliqué. Et c'est beaucoup de questions, ce qui se passait. Après, on avait une équipe aussi qui savait ce qui se passait, qui était très à l'écoute, etc. Donc on a eu, comme la directrice était exceptionnelle, ça a aidé. Après, tous nos enfants qui sont venus après, ils ont été en crèche. on est tombé sur des professionnels exceptionnels qui nous ont vraiment soutenu, aidé. Vraiment soutenu. C'est un point positif. C'est un embarras en moins qu'on aurait pu avoir. Après, oui, on s'est posé la question, il faut arrêter de travailler ou pas ? Enfin, plein de choses. Donc, on a eu cette possibilité-là. Mais si elle n'aurait pas été présente, ça aurait été plus compliqué.

  • Speaker #1

    À quel moment tu t'es dit que tu voulais t'engager et sensibiliser autour du bébé secoué ?

  • Speaker #0

    Je pense très rapidement en fait. J'ai tout de suite voulu comprendre ce qui se passait. Je pense que dès que les premières expertises sont arrivées, j'ai commencé à m'intéresser fortement. J'ai rejoint une association, etc. Puis j'ai commencé à faire des démarches pour en parler. Je travaille avec d'autres associations. Et puis est venue la création de l'association France Bébé Secoué, pour soutenir plus les victimes, pour aller plus dans la prévention. Parce que malgré... des associations sur la maltraitance qui existent, il y a encore beaucoup de victimes qui ne s'y retrouvent pas, qui sont sur le bord du carreau, ou des associations qui font de la prévention mais qui ne s'occupent pas des victimes. Et donc il y avait cette nécessité d'aider aussi, de faire de la prévention comme je souhaitais, tant qu'à j'ai des démarches que je souhaitais, etc. Et puis beaucoup de victimes ont aussi poussé à faire cette association, donc c'est tout un cheminement. J'ai aussi cette capacité de faire bouger les choses. Rien n'est impossible. Et aujourd'hui, c'est cette capacité-là à faire bouger les choses. Ça, c'est aussi renforcer, être des sept hommes. Je fais une démarche vers une personne, je n'y arrive pas, je vais passer par le petit trou de souris, par un coin détourné, et je vais y arriver. Et ça, 9 fois sur 10, c'est ce qui se passe. Et ça, la difficulté ne m'a jamais fait peur. J'avance, j'avance. C'est compliqué, c'est difficile, mais j'avance. Il faut aujourd'hui avancer, il faut pousser ce sujet au niveau public, parce que c'est un tabou de plaire. Aujourd'hui, déjà, la maltraitance globale est taboue, mais sur les bébés, c'est encore pire. C'est encore pire. Comment est-ce possible qu'on puisse faire mal à un bébé ? Et aujourd'hui, déjà, violence sur un bébé, on n'en traite plus d'aveu, quelle qu'elle soit. Encore, quatre bébés secoués, c'est encore moindre. Et donc, aujourd'hui, un bébé, ça ne parle pas, on ne sait pas ce qui se passe. Et donc, c'est encore pire. Et on sait qu'on a beaucoup de quatre bébés qui ont été secoués, qui sont... Aujourd'hui, on ne le sait pas, on le découvre après au fur et à mesure que l'enfant grandit. Alors les statistiques, on n'a pas d'études nationales aujourd'hui sur le syndrome du bébé secoué, c'est un gros manque. On estime à 400 à 500 cas de bébé secoué diagnostiqués en France. On sait que c'est l'eau de l'iceberg aujourd'hui, mais on sait qu'il y a beaucoup... En fait, on ne voit que les cas en urgence. On sait qu'on a des cas de bébés qui sont secoués, qui passent à travers. Ils sont secoués une fois, deux fois, et puis ils ne sont plus jamais secoués par la personne qui s'en occupait. Et puis, on va savoir, on va rendre compte des difficultés à l'apprentissage, en maternelle, des difficultés, etc. Et puis, on va essayer de chercher. Alors, c'est trop tard. On ne pourra pas dire qu'il était secoué tel jour, telle heure, par qui, etc. Mais on verra aujourd'hui les conséquences. On verra les lésions qu'il peut y avoir. plus ou moins sur le cerveau, ça dépend. Quand on pose des questions, plutôt l'enfant est pris en charge, plutôt on fait les examens, plutôt on fait les examens médicaux, etc. Plus on va pouvoir dater, plus on va pouvoir comprendre. Quatre ans après, ce n'est pas possible. Dix ans après, ce n'est pas possible. On va avoir des difficultés auditives, des difficultés visuelles, des difficultés motrices, des difficultés de comportement, d'apprentissage, de sociabilisation, d'énervement, des difficultés... sur les fonctions cognitives, exécutives, etc. Après, refaire un retour en arrière pour dire « Ah, ben, il était secoué tel jour, etc. » Non, ce n'est pas possible. Aujourd'hui, l'état de la science ne permettra pas de nous dire « Tiens, c'est bizarre. » C'est bizarre, il y a un comportement, on entend beaucoup d'hyperactivité, etc., mais un comportement inhabituel, pas normal, avec des anciennes fractures. Ça, on peut plus ou moins le voir. Aussi, même, après des mois et des années après. Voilà. C'est compliqué. On l'a créé officiellement en 2023, même si le projet date de plus d'un an avant. J'ai 10 ans de prévention dans le bébé secoué, de contact, ce qui a permis de barrer sur les chapeaux de roue.

  • Speaker #1

    La mission de l'association, c'est donc faire de la prévention auprès des professionnels de santé, des personnes des crèches, des asmètes.

  • Speaker #0

    Notre mission est multiple, on se tourne autour de quatre piliers. Déjà, c'est informer. Informer les parents, le tout public. Cible qui est la plus difficile à gérer, c'est informer. Former les professeurs de santé et de la petite enfance. Professeurs de santé, puisqu'il faut savoir, un, diagnostiquer du premier coup la maltraitance, le bébé secouer, et les aider à faire de la prévention. Chose qui est très compliquée, ils n'ont pas les outils pour ça. Pourquoi former la petite enfance ? Puisqu'ils sont en garde aussi de nos enfants. Ils ont aussi un conseil aux parents, ils ont aussi cette capacité à savoir détecter aussi des cas de maltraitance. Accompagner les victimes, aujourd'hui, que ce soit sur l'aspect médical, aujourd'hui, défendre leurs droits, leurs intérêts, et puis les soutenir. On a un groupe de soutien aujourd'hui qui existe sur Facebook, qui permet, peu pour les victimes, mais vraiment dédié aux victimes, de les soutenir. Et puis après, c'est prévenir, il faut sensibiliser les pouvoirs publics, puisque aujourd'hui, ils sont eux, aujourd'hui, ils sont... des décisions au niveau national, aujourd'hui on ne mettra jamais fin au salon bébé secours. Voilà les quatre piliers. Donc en fait on va promouvoir toutes les actions de prévention, on va créer des outils que ce soit pour les professeurs de santé, que ce soit pour les professeurs de la petite enfance, des outils pour les parents etc. avec des hôpitaux, des structures autres, l'ARS etc. pour aujourd'hui engager, aujourd'hui diminuer ce nombre de cas de bébé secours. Donc ça peut être pour des parents, ça peut être une communication pour maternité, professeur de santé, ça peut être des outils pour détecter des risques de maltraitance, etc. Donc aujourd'hui, il n'y a pas de recette magique, c'est de la multiplicité, des bonnes actions vont faire diminuer la prévention. Et pour ça, il faut en informer, il faut qu'on ait les connaissances, et puis après, il faut qu'on donne les outils aux professionnels, et on pousse nos élus à s'emparer du sujet qui est un petit peu compliqué en ce moment.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui, vous avez besoin de quoi ? De dons ? De...

  • Speaker #0

    bénévole ? L'association, déjà, on est reconnu d'intérêt général. C'est un premier tampon de gage, aujourd'hui, du sérieux de l'association. Ça, c'est un premier point. Donc après, nous, on vit de dons, bien sûr, privés ou d'entreprises ou de mécénats. Ça, c'est déjà un premier point. Donc, bien sûr, une association vit pour de l'argent. Si on veut déployer une vidéo de présentation dans une maternité, un outil papier, flyer, support, affiche, autre chose, etc. Si on veut faire des campagnes de... prévention localisée, il faut de l'argent. Si on veut faire des conférences, des événements en descente, il y a de l'argent, tout ça, c'est ça. Rien n'est gratuit malheureusement en France. Après, on a aussi eu besoin de compétences, de bénévoles, quels qu'ils soient. La personne qui souhaite aujourd'hui nous aider, mais quels qu'ils soient, je pense que tous nos bénévoles, tous nos adhérents ont. de leur manière, ils arrivent à s'engager et on va leur ajouter. On a des idées, on dit « moi ça, ça m'intéresse, j'aurais bien fait ça » . Suivant son temps, suivant sa disponibilité, suivant ses possibilités, etc. Aujourd'hui, oui, on cherche des personnes qui sont soucieuses de travailler pour la cause. C'est ça qui est primordial. Et donc, on recherche toutes ces bonnes volontés.

  • Speaker #1

    Comment on vous contacte, soit pour faire le don, soit pour devenir bénévole ?

  • Speaker #0

    On peut nous contacter par mail, contact.francebbsecoué.fr directement, ou via notre page contact sur notre site internet www.francebbsecoué.fr. Pour faire des dons, on travaille avec la plateforme Hello Asso, qui permet de faire des dons, dons qui sont défiscalisés, puisqu'on est reconnu d'intérêt général, donc ça aussi c'est un point important, c'est qu'aujourd'hui, 66% des dons qu'une personne fait sera défiscalisé. Il y a un plafond à hauteur de 20 000 euros, bien sûr, mais aussi les entreprises. Aussi les entreprises, ça peut être défiscalisé. Ou après, si la personne ne souhaite pas passer par l'Elo-Rasso, ils nous contactent, ils veulent nous vous donner un chèque, c'est possible. Parce que l'Elo-Rasso prend un pourcentage, évidemment, pas sur le don qu'il a fait. Si on fait 100 euros de don, les 100 euros qu'il y a dedans iront à l'association, mais après, un petit pourcentage, donc ça paiera 6,1%, ça paiera 101 euros. pour donner un euro à la plateforme. Et si on fait directement un chèque, ça va directement. Et

  • Speaker #1

    France bébé secoué, on est d'accord que ça rayonne sur toute la France ?

  • Speaker #0

    Tout à fait. Comme son nom l'indique, ça rayonne sur toute la France. L'ensemble du territoire, on a des bénévoles, pas dans toutes les villes, bien sûr, mais dans la France aujourd'hui, tout à fait. Et c'est nos actions, vraiment, c'est sur l'ensemble du territoire français, métropole ou d'outre-mer aussi.

  • Speaker #1

    Et ma dernière question, c'est s'il y a des parents qui se posent des questions par rapport à leur enfant, comme toi tu as pu t'en poser quand vous êtes les premières fois, on va dire. Est-ce qu'ils peuvent vous contacter pour avoir, je ne sais pas, des contacts de professionnels qui pourraient être à leur aide ?

  • Speaker #0

    Alors nous, voilà, il n'existe pas de nous contacter. On pourra les relayer si on connaît des professionnels qui sont dans leur département localisé. Ça, c'est possible. Ou sinon, on peut les orienter vers des structures. qui peuvent les aider. Tout dépendra des questions, bien sûr. Il peut y avoir ça. Je pense qu'on a des ressources, ça même de l'association, qui peuvent aider. On n'aura pas réponse à tout, évidemment. Je pense que dans 80%, au moins des cas, on pourra les aider.

  • Speaker #1

    En tout cas, je te remercie d'avoir partagé ton témoignage, ton récit, parce que c'est quand même assez poignant. Et puis, c'est un long combat, parce que... Tu as créé l'association dix ans après, ce qui est le drame. Et puis, on voit que judiciairement aussi, le temps de la justice est long, puis que ça impacte toute la famille. Même les enfants, comme tu disais, qui sont nés après le drame. Et puis ton grand qui vit avec ça aussi, parce que ça doit être peut-être pas une culpabilité, mais il était aussi avec elle, avec cette assistante maternelle, au moment du drame. Merci. Merci aussi d'avoir créé cette association, parce que, comme tu vois, c'est une association qui est reconnue d'utilité publique.

  • Speaker #0

    Reconnue d'intérêt général.

  • Speaker #1

    D'intérêt général. Donc, c'est quand même quelque chose de fort. Et puis, comme tu disais, les chiffres sont quand même à l'armement 400 à 500 enfants diagnostiqués. Il y en a qui ne le sont pas, comme tu disais. C'est énorme. Et puis, heureusement que tu prends la parole sur ce sujet. et qu'il faut qu'on sensibilise le maximum de gens, parce que c'est vite fait de secouer son enfant.

  • Speaker #0

    Il ne suffit qu'une fois, il suffit d'un secouement pour tuer ou handicaper la vie. Donc aujourd'hui, c'est pour ça qu'il est important d'en informer, informer la prévention. Donc on ne parle pas nécessairement que du bébé secoué, on va parler des difficultés qu'un parent peut rencontrer. Rappeler qu'un bébé, c'est clair, c'est magnifique, mais c'est des difficultés émotionnelles, c'est des difficultés de sommeil, c'est des difficultés d'organisation. Ça peut créer des tensions dans un couple, dans une vie de famille, proche ou même Ausha, etc. Donc c'est compliqué, c'est un chamboulement, c'est un enfant. Même si on a un nouvel enfant après le troisième enfant, si on a un troisième enfant, c'est aussi compliqué, ça peut amener d'autres difficultés. Donc c'est important déjà de savoir appeler. Et puis, un bébé qui pleure, ça peut créer de la tension, de la colère qu'on peut avoir, de la compréhension, de la culpabilité, des difficultés. Donc amener un petit peu la pédagogie. C'est tout, on est toujours dans le message bienveillant qu'on fait de la prévention. On essaie vraiment de déculpabiliser les parents, parce que ce n'est pas en culpabilisant les parents qu'on va faire passer de la prévention, la personne va se fermer. Et c'est vraiment, on est dans cet esprit-là, aujourd'hui, de soutien, d'aide, pour que la personne, quand elle est en difficulté, puisse retenir le message de prévention qu'il faut vraiment garder en tête. C'est, si j'en peux plus, je pose mon bébé sur le dos dans son lit, je quitte la pièce pour retrouver mon calme, pour passer le relais, et éviter de le secouer, parce que si je le secoue, je vais le tuer, ou je vais l'handicaper, et c'est trop tard.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Bertrand. Merci encore de ton témoignage.

  • Speaker #0

    Merci, Pauline.

  • Speaker #2

    Si vous entendez ce message, c'est que vous avez écouté l'épisode jusqu'au bout. Et je vous en remercie grandement. Je vous invite à me laisser un commentaire pour continuer les échanges et à mettre la note de 5 étoiles si l'épisode vous a plu. Cela contribue à augmenter la visibilité du podcast sur les plateformes. Merci beaucoup de votre soutien et à bientôt pour le prochain épisode.

Share

Embed

You may also like