- Speaker #0
Bienvenue dans ma petite famille. Je suis Pauline, maman de trois garçons et créatrice de ce podcast intimiste où les parents se livrent sans filtre.
- Speaker #1
Ici,
- Speaker #0
on parle de maternité, de paternité, de parentalité et surtout on libère la parole sur des sujets encore trop souvent tabous. Depuis trois saisons, j'ai eu l'immense privilège de partager avec vous des témoignages uniques et précieux de parents et d'experts. Je tiens à vous remercier du fond du cœur de votre soutien.
- Speaker #1
Si,
- Speaker #0
comme moi, vous croyez en l'importance de ces conversations, je vous invite à vous abonner, à partager les épisodes avec vos proches et à faire découvrir ma petite famille au plus grand nombre. C'est grâce à vous que cette aventure peut continuer. Vous trouverez tous les vendredis, les deuxièmes et quatrièmes vendredis de chaque mois, un épisode. Merci de votre confiance. Et je vous souhaite une très bonne écoute pour ce prochain épisode. Bonjour Cindy, merci beaucoup d'avoir accepté mon invitation.
- Speaker #1
Bonjour Pauline, merci beaucoup de m'avoir invitée, c'est trop chouette.
- Speaker #0
Est-ce que tu pourrais te présenter, dire qui tu es, d'où tu viens, de qui est composée ta famille et ce que tu fais dans la vie, s'il te plaît ?
- Speaker #1
Je m'appelle Cindy, je suis éducatrice de jeunes enfants depuis 10 ans maintenant et doula depuis 2 ans et demi. J'accompagne les parents et futurs parents par des soins, des événements et des accompagnements. J'ai 33 ans, je suis maman de deux enfants, Liam qui a 7 ans et demi, bientôt 8, et Célia qui a 3 ans et demi maintenant. Et je suis en couple depuis 15 ans et mariée depuis bientôt 10 ans. Avec tous les challenges que ça comporte.
- Speaker #0
Je vais bien le croire. Est-ce que tu as toujours voulu être maman ? Toujours.
- Speaker #1
Depuis toute petite ? Depuis toute petite. C'était viscéral. Et avant même d'être maman, réellement, j'ai toujours eu l'impression d'être déjà maman. Parce que je me suis beaucoup occupée de ma nièce quand elle était petite. Et je me suis aussi occupée de ma mère. J'ai eu l'impression d'avoir toujours été mère, en fait.
- Speaker #0
Et quand tu dis que tu t'occupais de ta mère, c'est dans quel sens ?
- Speaker #1
Je m'occupais d'elle, je prenais soin de la maison. Je prenais soin d'elle aussi. Parce qu'elle n'était pas en capacité de s'occuper totalement de moi. Et ni de s'occuper d'elle, d'ailleurs. Que je m'occupais d'elle, ouais.
- Speaker #0
C'était enfant aidant, mais très jeune.
- Speaker #1
Ça veut dire que... Donc,
- Speaker #0
ça a grandi plus vite que la moyenne ?
- Speaker #1
Oui. Elle était malade ? Elle a eu une grosse dépression. C'est une maladie qui dure toujours. Elle a été très régulièrement en arrêt maladie et pas disponible psychiquement. Donc, j'ai fait comme j'ai pu, en tout cas, pour tenir la baraque.
- Speaker #0
Parce que t'as une fratrice, donc t'as un petit frère ?
- Speaker #1
Un grand frère.
- Speaker #0
Un grand frère. Et lui était déjà parti peut-être ?
- Speaker #1
Oui, lui était déjà parti. Il est parti quand j'avais 10 ans. On a vécu en fait quelques années ensemble, mais pas très longtemps finalement.
- Speaker #0
Et lui ne revenait pas souvent vous voir ?
- Speaker #1
Il revenait, mais lui, il a été papa très jeune, à l'âge de 19 ans. Ah oui ? Oui. Il était occupé. Voilà, il était occupé quoi.
- Speaker #0
Ah oui, c'est pour ça que tu dis ta nièce. Ouais. Je ne savais pas que c'était aussi jeune.
- Speaker #1
Et puis rentrer dans les études, du coup, je me suis occupée de ma nièce.
- Speaker #0
Génial.
- Speaker #1
J'ai une super relation maintenant. Super relation avec ma nièce et avec ma belle-sœur aussi. Relation très très proche.
- Speaker #0
Donc tu as quand même travaillé pour finir tes études, en parallèle de soutenir ta mère. Ton père était absent ?
- Speaker #1
Mon père était absent, ouais. Ils ont divorcé, j'avais 4 ans. Enfin, un petit peu plus, mais ils se sont séparés, j'avais 4 ans. Et après,
- Speaker #0
alors, tu as rencontré ton mari, ton futur mari.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Je l'ai rencontré, j'avais 15 ans. Après, c'est devenu mon meilleur ami. Et puis, à l'âge de nos 18 ans, on s'est mis ensemble, officiellement. Et à nos 15 ans, moi, j'ai su qu'il se passerait quelque chose avec lui et que ce serait du sérieux. Donc, on a reporté un petit peu, on va dire.
- Speaker #0
Il voulait vivre autre chose, c'est ça ?
- Speaker #1
Non, même pas. Plutôt moi. Mais en fait, on ne s'est jamais vraiment dit les choses à 15 ans. Mais je ne sais pas. Je savais qu'il se passerait quelque chose entre nous, en tout cas. Et que ce serait du sérieux. Et donc, j'ai profité après. Voilà, le temps que le sérieux arrive. C'est ça. Et on a bien profité.
- Speaker #0
Et au bout de combien de temps de vie de couple ? Parce que tu es partie de la maison à 18 ans ?
- Speaker #1
Non, j'étais encore avec ma mère. Je suis partie, j'avais 21 ans. pour habiter directement avec eux.
- Speaker #0
Et au bout de combien de temps vous vous êtes dit on va créer une famille ?
- Speaker #1
On le savait déjà avant même d'habiter ensemble, mais effectivement quand on habitait ensemble, c'est venu quand même assez rapidement. On a été parents du coup assez jeunes finalement, parce qu'on a été parents à 25 ans. Donc ça nous paraissait pas si jeunes en fait avant, mais avec le recul on s'est vraiment dit que ah si ouais quand même en fait on était jeunes.
- Speaker #0
Oui parce que tes copines n'étaient pas tombées enceintes ?
- Speaker #1
J'avais deux copines avec moi. On a été enceintes vraiment les unes après les autres, sur en tout cas une bande de potes. Sur l'autre, il y en a encore qui sont célibataires, qui n'ont pas d'enfants.
- Speaker #0
Et est-ce que c'était un schéma familial ? Ta mère, tu as eu jeune aussi ?
- Speaker #1
Non.
- Speaker #0
C'est ton frère aussi, tu vois ?
- Speaker #1
Non, du tout. Elle m'a eu à 39.
- Speaker #0
Ah oui, complètement différent.
- Speaker #1
Complètement différent, oui. Et du coup, mon frère, elle l'a eu à 32.
- Speaker #0
Et après, comment ça s'est passé, cette grossesse ? Comment tu as vécu ta première grossesse ?
- Speaker #1
Hyper sereinement. Première grossesse vraiment idyllique. En plus, j'étais déjà dans la petite enfance, donc j'avais déjà beaucoup de connaissances sur le développement du jeune enfant. Donc très, très sereine. Bien accompagnée de la part de la sage-femme que j'avais. Peu de connaissances quand même autour de la physiologie, de l'accouchement. Pas de mots sur le postpartum, parce qu'en 2017... Le mot n'existait pas encore. Donc tout ça, c'était très... C'est pas que c'était flou, mais j'avais pas forcément de connaissances dessus. Par contre, je savais par ma formation d'éduc que la parentalité, c'était beau, mais pas que. Parce que j'avais accompagné déjà plusieurs familles. Et donc je savais que l'arrivée d'un enfant, avec la fatigue, avec la charge mentale qu'il y avait, avec toutes les émotions qu'il y avait aussi, et le réveil de certaines blessures de sa propre histoire. C'était quand même un sacré challenge. J'avais connaissance de ça. Et donc, j'avais briefé Marie en disant, là, ça va être costaud quand même, c'est l'arrivée d'un enfant. Même si j'étais sereine, je savais qu'il y avait quand même des choses auxquelles il fallait faire attention sur l'après. Et lui, un peu cool, quoi. Ouais, on va voir, on va découvrir. J'ai dit oui, mais il faudra qu'on fasse attention. Notre couple, c'est important. C'est aussi la base de notre ciment. On est amoureux. J'ai envie qu'on continue comme ça pendant des années encore. J'ai envie qu'on fasse attention parce que je sais à quel point ça chamboule. Je l'avais vu notamment quand j'étais en crèche. J'ai travaillé six ans. Et en fait, j'ai vu aussi beaucoup de séparations de couples. Et en fait, je savais du coup que c'était quand même très challengeant pour un couple accueillir un bébé. Donc, je l'avais briefé.
- Speaker #0
C'est bien parce que, oui, il y a 7-8 ans, on en parlait beaucoup moins. Oui, oui.
- Speaker #1
Mais moi, j'avais les observations devant les yeux en crèche. Je savais. Je savais aussi parce que dans ma famille, déjà, mes parents s'étaient séparés et tout ça. Il n'y avait pas que ça. Il n'y avait pas que l'arrivée d'un bébé. Je l'ai compris après, mais…
- Speaker #0
Est-ce qu'on peut en parler ? Toi, tu as eu une enfance pas facile, il faut dire. Tu voulais avoir vraiment toutes les clés pour réussir.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
à ne pas reproduire le schéma, on va dire.
- Speaker #1
Exactement. C'est exactement ça. Je pense que même j'ai fait ma formation d'éduc pour avoir toutes les connaissances nécessaires. Je l'ai conscientisé après, mais je suis quasiment sûre. Alors, j'ai une passion pour les enfants, une passion pour la relation aussi, parents-enfants. Ça, je l'ai toujours eu. J'ai toujours été très observatrice des relations parents-enfants et très à l'écoute des parents, même depuis toute petite. Donc, j'avais ça. Je suis quasiment sûre. que j'ai fait la formation d'éduc pour moi, pour me réparer aussi en quelque sorte, mettre du sens aussi dans mon histoire et devenir là aussi la mère que je suis aujourd'hui.
- Speaker #0
Si tu peux en dire quelques mots, qu'est-ce que t'as eu de maltraitant pendant ton enfance ?
- Speaker #1
Alors moi j'ai grandi dans une famille toxique avec de la maltraitance physique de la part de mon père et de l'indisponibilité psychique de la part de ma mère. Donc je parlais de la dépression effectivement qui a été quand même, qui l'a encore je pense, j'ai plus de compte. contact avec ma mère aujourd'hui, mais la dépression, c'est toute une vie. Il y a des pics, mais...
- Speaker #0
Il faut te faire suivre en plus.
- Speaker #1
Il faut te faire accompagner. C'est ça. Et puis, la maltraitance physique.
- Speaker #0
Il te tapait régulièrement ?
- Speaker #1
Oui. Il a aussi tenté de nous tuer. Ah oui ?
- Speaker #0
Dans un excès de colère ?
- Speaker #1
Une crise de trop. Menace au couteau. C'était le dernier soir où on était tous ensemble dans le même foyer. Et après,
- Speaker #0
ta mère...
- Speaker #1
Et ma mère, après, elle est partie. Le lendemain, on est allés à l'école et en fait, c'est la police qui est venue nous chercher à l'école. Et on est allés en foyer, femmes-enfants battus, pendant quelques mois, un ou deux mois.
- Speaker #0
Comment ça s'est passé ? Comment tu l'as vécu ? Parce que... Je ne sais pas, vers 4 ans, en plus, voir des policiers, ça doit être super impressionnant.
- Speaker #1
En fait, j'ai très peu de souvenirs. Mon cerveau a... Blackout. Voilà, blackout, à protéger aussi. Après, il y a des choses qui reviennent, mais les policiers qui viennent me chercher, je n'ai pas de souvenirs de ça. Par contre, de la crise, oui. Pas des souvenirs très précis, mais plutôt des sensations, des bruits, le lieu où j'étais à ce moment-là.
- Speaker #0
Il y a des voisins qui sont venus vous aider ?
- Speaker #1
Le voisin est descendu et mon père a retourné le couteau contre lui. Donc mon père s'est ouvert le bras avec le couteau.
- Speaker #0
Et vous avez vu tout ça ?
- Speaker #1
Je crois. On était enfermés dans la salle de bain parce que mon frère avait fermé la salle de bain. Nous, on n'a pas vu ça, mais effectivement, tous les bruits qui vont avec, les excès de colère et tout ça. Mais si le voisin n'était pas arrivé, je ne sais pas du tout ce qui se serait passé.
- Speaker #0
Et ta mère, à l'époque, était déjà... Malade ? Non. Non.
- Speaker #1
Enfin, pas à ma connaissance, non. OK. Mais je pense que c'est aussi toute la violence qu'elle a vécue qui fait que ça a été très dur après, par la suite. Elle s'est retrouvée maman solo.
- Speaker #0
Et dans le foyer, tu as des souvenirs ? C'était pas trop dur d'être déracinée de chez toi ?
- Speaker #1
Non. Les souvenirs que j'ai, c'est la moquette. Ah bon ? Voilà. Je pense que je devais beaucoup regarder la moquette. Je ne sais pas, mais sur les visites médiatisées, en tout cas. Sur le... Je me souviens d'une petite chambre, mais vraiment, c'est hyper flou. Mais je me souviens de la moquette de la salle de visite médiatisée. Peut-être que tu ne parlais pas,
- Speaker #0
alors.
- Speaker #1
Je ne sais pas du tout. Mais cette moquette, il me semble qu'elle était rouge. Et visite médiatisée,
- Speaker #0
c'est-à-dire que c'est ton père qui venait te voir ?
- Speaker #1
Oui, il y avait un éducateur avec nous et mon père venait me voir. Et ma mère était présente au début,
- Speaker #0
je crois. En ce moment, on parle beaucoup des violences faites aux enfants. Et notamment la pétition des 500 femmes qui souhaitent éloigner leurs enfants des violences, notamment d'ancestes. C'est un peu différent quand même, mais c'est quand même une violence. Et qui remettent en cause aussi ce type de visite qui peut retraumatiser l'enfant. Toi, tu penses que c'était...
- Speaker #1
Je ne sais pas. Moi, je pense que c'était important qu'elles aient lieu de maintenir le lien. Après, moi, contrairement à mon frère... Je n'ai pas d'attachement. En tout cas, je le dis maintenant. Quand j'étais petite, c'était autrement. Mais je n'ai pas créé de lien d'attachement avec mon père. Il n'y a pas d'affect. Il y a eu de l'espoir. Il y a eu beaucoup d'espoir à dos qu'on créait vraiment une relation et tout ça. Mais en fait, rien que le fait de dire papa, je le sentais dans ma gorge. Ça n'avait pas de sens. Je sentais comme une boule. Parce qu'en fait, papa, il n'y en a que le nom. Papa, ce n'est pas ça pour moi.
- Speaker #0
C'est ton géniteur et ce n'était pas quelqu'un qui t'accompagnait dans la bonneveillance qui le faisait grandir.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Aujourd'hui, quand je vois le père de mes enfants, je me dis, bah oui, papa, c'est... Ça, c'est être papa. C'est un autre sens.
- Speaker #0
Et ton frère, lui, donc, l'a vécu différemment. Après, il était plus âgé aussi.
- Speaker #1
Ouais, il était plus âgé. Et puis, bah, voilà, il a connu aussi beaucoup plus de... Si je peux dire ça comme ça, il a connu beaucoup plus de violence aussi physique. Ah,
- Speaker #0
lui aussi ? Ouais, ouais. Ah oui, vous deux.
- Speaker #1
Ouais, nous deux, oui. Ouais, ouais, c'est bon, c'est... Donc,
- Speaker #0
on comprend mieux pourquoi tu voulais pas reproduire le schéma.
- Speaker #1
Voilà, c'est ça. Et puis on entend quand même beaucoup de discours sur la répétition des schémas familiaux, tout ça. Moi, c'était hors de question que ça se passe comme ça, en fait. C'était... Non.
- Speaker #0
Donc, ton petit liam arrive. Là, tu as travaillé sur toi pour pas du tout reproduire le schéma. Ton mari, tu l'avais briefé.
- Speaker #1
Voilà, c'est ça.
- Speaker #0
Comment ça se passe le début de ton postpartum ?
- Speaker #1
Début du postpartum, hyper doux, vraiment fin. Et après, je pense aussi être très innocent, très enjoué de tout ça, mais très, très doux. Et ma priorité, c'est lui. C'est nous, c'est notre famille qu'on est en train de construire. Ça, c'est ma priorité. Et mon énergie, je la mets vraiment là.
- Speaker #0
Donc, pas avec des paroles parasites d'entourage ?
- Speaker #1
Ouais. Et puis, moi, je suis en mode lionne. Si on me dit ce qu'il faut que je fasse, ça va pas. et puis j'avais briefé aussi un peu mon entourage avant sur c'est notre éducation je sais aussi de quoi je parle parce que voilà j'ai une formation derrière trois ans d'études sur le développement du jeune enfant même si ça fait pas tout quand on est maman on n'est pas non plus éduque mais j'avais briefé tout le monde et tout le monde connaissait aussi mon caractère je lâche rien et quand je protège les biens je protège les biens en mode lionne pour le coup on m'a pas trop trop dérangé Le seul éventuellement qui m'a apporté des conseils qui n'étaient pas le bienvenu du tout, c'était le copain de ma mère. Mais il s'est vite arrêté quand il a compris que j'étais OK avec ce que je faisais. Et que c'était bon pour moi. C'était ton enfant. et ta mère là-dessus était très contente d'avoir un petit-fils oui après la petite-fille très très très très contente et à l'époque tu gardais encore des liens avec elle à l'époque j'étais en lien avec elle et avec mon frère aussi parce que plus maintenant plus maintenant on le saura petit
- Speaker #0
spoil après combien de temps après vous avez dit bon on va faire deuxième petit bébé
- Speaker #1
tout est plaisir mais bon ouais en fait on a toujours su qu'on aurait un deuxième enfin en tout cas on voulait un deuxième moi et mon mari entre les deux il y a quand même eu changement de travail pour mon mari je dis le postpartum il a été doux dans l'immédiat ça a été doux après sur la reprise du travail avec mon mari tout ça il jouait des très très intenses pour lui des grandes amplitudes d'horaire au moins après j'ai géré beaucoup ça c'était moins ok pour moi Ça a été une bataille avec mon mari de mettre la famille au centre. Même si pour lui, il l'avait au centre, mais différemment. On n'avait pas le même axe, le même angle et le même regard. Et ça, ce n'était pas évident parce que ça nous a aussi un peu éloignés.
- Speaker #0
C'est bien d'en parler parce que c'est vrai que des fois, par exemple pour lui, c'était plus peut-être travailler pour apporter la famille. À la famille. Et nous, c'était... Je me mets un peu comme toi, on va dire. Moi, en tout cas. d'être plus la famille immédiate.
- Speaker #1
La présence, les confessions. Et l'attachement, moi, je le voyais beaucoup comme ça. J'ai été à 80%, mais pas par choix. Et ce qui a été difficile, je parle dans mon postpartum, du coup, pour Liam, c'est que, dès le début de ma grossesse, j'ai compris le monde du travail dans lequel on était, où les femmes étaient accueillies, où les mamans étaient accueillies. En fait, ça, par contre, ça m'a... Une grande injustice. Pour moi, ça a été très, très vénère. Ce n'était pas possible. Et j'arrivais quand même dans le milieu de la petite enfance. Je me suis dit, il y a un truc qui n'est pas net. Et en fait, le premier truc, c'est que j'ai signé mon contrat. Du coup, je suis arrivée, j'étais enceinte. Je l'ai dit tout de suite. Ils ont essayé de me modifier mon contrat, de le diminuer. Et donc, je n'ai pas lâché.
- Speaker #0
Et ça leur a apporté quoi en plus ?
- Speaker #1
Diminuer mon contrat, ça voulait dire payer moins longtemps et ne pas payer mon congé maternité. Ça impliquait ça. Et en fait, ça pour moi, c'était pas juste en fait. Je suis montée au créneau très rapidement parce que je ne suis pas quelqu'un qui me laisse faire du tout. Quand je sais que c'est pas juste, j'y vais même si c'est un nouveau travail, c'est des nouvelles personnes en face de moi. En fait, je m'en fiche. Je me dis, c'est moi, mais demain c'est quelqu'un d'autre. Après demain, c'est encore quelqu'un d'autre. Et en fait, ça c'est non. Donc je n'ai pas lâché l'affaire. Donc ils m'ont laissé mon contrat initial. Mais pendant mon congé maternité, ils ont réduit mon poste. Donc, ce n'était pas mon poste parce que je n'étais pas titulaire. J'étais remplaçante à ce moment-là, mais ils ont réduit mon poste. Donc, un temps plein, un 80%. Un 80% que je n'ai pas, moi, choisi. Alors, effectivement, après, j'ai trouvé ça génial avec mon fils d'avoir le 80%, mais il m'a été imposé. Et là, je me suis dit, mais en fait, c'est quoi les liens dans lesquels on est dans cette société, dans le monde du travail, avec les mamans ? Enfin, non, c'est n'importe quoi, en fait. Et maintenant, j'entends plein des discours comme ça. C'est aberrant. Et puis, tout au long du monde du travail, quand même, je suis dans la petite enfance, j'ai l'impression quand même qu'on me fait culpabiliser quand mon enfant est malade. Pas directement, mais on sent que c'est compliqué pour les équipes d'avoir un membre du personnel en moins. On sent bien que c'est complexe, mais en fait, moi, ma priorité, c'est mon fils. Moi, un enfant qui est malade à la crèche, j'expliquais aux parents qu'on ne pouvait pas l'accueillir. Donc, moi, mon enfant, s'il est malade, il est bien auprès de son... de son parent, soit de moi, soit de mon mari. Mais la réalité professionnelle, c'est que mon mari n'avait pas de jour enfant malade. Et ça, c'est une réalité aussi pour beaucoup, beaucoup de parents. Donc le monde du travail, aujourd'hui, n'est pas du tout pensé autour des enfants et des parents. Et en fait, ça ne les aide pas du tout. Ça nous met dans un étau, en fait. Ça se resserre tout le temps. Donc ce n'est pas facile. Et pour revenir à ta question de base, du coup, il y a eu le Covid. Carmi est aussi l'essentiel, en tout cas, moi. je l'ai vécu comme ça, qui a mis l'essentiel vraiment au cœur de nos vies et on a été, moi et mon mari à 50-50 donc là en termes d'égalité on pouvait pas faire mieux en termes d'égalité de jeu, de soin auprès de mon fils de présence mon fils nous appelait Mapa c'est un exemple Mapa lui c'était Mapa et son papa c'était Mapa moi c'était comme ça que je voyais la parentalité la parentalité du 50-50, quand il n'y a pas le travail, quand il n'y a pas l'entourage, quand il n'y a pas le tout à côté. C'est vraiment cette vision-là, je me suis dit, c'est ça, le bon de la parentalité comme ça, sans charge mentale, avec de l'angoisse.
- Speaker #0
Vous pouvez faire beaucoup moins de choses. Clairement, c'est clair que...
- Speaker #1
Pas à droite, à gauche, pour le coup, pas les amis. Donc ça, c'était quand même pas simple, mais en même temps, on se retrouvait... Enfin, jamais on ne reconnaîtra deux mois avec notre fils ou avec notre fille, deux mois avec eux non-stop. Aller voir évoluer, avoir aussi la nature évoluer, ça on n'aura jamais. Alors moi, je l'ai vécu comme ça, mais j'étais dans des conditions idéales. J'étais dans une maison, j'avais un jardin immense. On a pu se balader dans le jardin, clairement, respirer. On était en pleine nature. On avait des super conditions.
- Speaker #0
Et après, vous êtes... retourner à la réalité. Est-ce que ça a gardé les habitudes du confinement ?
- Speaker #1
Ah, au tout début. Et l'envie du coup du deuxième enfant est arrivée vraiment au moment du Covid. Alors on l'avait en tête avant, mais on s'est vraiment dit, ok.
- Speaker #0
C'est là où tout le monde se disait, oh là là, il ne faut plus faire d'enfants, ça va être trop grave,
- Speaker #1
on va tous mourir.
- Speaker #0
Et bien il y avait Cindy,
- Speaker #1
je vais repeupler. Je ne sais pas. Non, je rigole. je me disais que c'était transitoire que tout ça allait passer qu'un jour ce serait loin d'un souvenir et puis t'as raison regarde et puis en fait je me suis dit aussi que là on avait compris beaucoup de choses de cette période que les choses allaient être différentes après que ce soit dans le monde médical dans le monde social dans mon couple dans le monde du travail je me suis dit qu'en fait tout allait changer après ça c'était un leurre effectivement après il y a eu le retour à la réalité et toute l'intensité du travail aussi l'intensité de l'entourage en fait il n'y a pas grand chose en soi qui a changé je trouve dans le travail moi j'ai le sentiment que c'est beaucoup de don de soi et les parents qu'on met dans un étoil et aux gens en fait on demande aux gens de travailler toujours plus plus plus et leur bien-être ça passe loin loin derrière alors il doit y avoir des boîtes où c'est pris en compte
- Speaker #0
compte. Et puis après, il y a beaucoup d'effets d'annonce aussi, sous couvert de RSE.
- Speaker #1
C'est vrai que c'est vraiment pas évident, je trouve.
- Speaker #0
Et alors,
- Speaker #1
votre petite ? Et du coup, notre petite qui est arrivée très, très rapidement, du coup. On a acheté nous à Chavagne du coup, juste après. Et puis, en fait, je suis tombée enceinte début août.
- Speaker #0
Trop bien. Comment t'as pris cette grossesse ?
- Speaker #1
Elle est arrivée tellement vite que j'ai même pas eu le temps de dire ouf. Ah ouais ?
- Speaker #0
Tu t'y attendais pas ?
- Speaker #1
Pas aussi vite. Mais ça correspond bien à Célia. Des terres foncées et tout ça, ça correspond bien. Parce que moi, je passais en plus des examens pour être titulaire de mon poste. Donc être stagérisée dans la fonction publique. Donc je passais mon concours de la fonction publique à ce moment-là. Donc j'étais un peu genre, ah, qu'est-ce qui se passe dans ma vie là ? Ça arrivait très, très vite. Mais très, très heureuse. Très très gros.
- Speaker #0
Ça s'est bien passé ?
- Speaker #1
Ouais. Au boulot, ça a été un peu compliqué parce qu'il y a eu des grosses périodes de stress. Grossesse quand même moins sereine que première grosse. Et puis aussi, je pense, parce que plus d'inquiétude, plus d'angoisse aussi parce que j'étais déjà maman. Je ne sais pas pourquoi je stressais sur le fait qu'il m'arrive quelque chose et que du coup, mon fils perde sa mère.
- Speaker #0
Mais lors de l'accouchement ou de manière générale ?
- Speaker #1
De manière générale. En tout cas, d'avoir conscience que notre vie, elle est changée. Peut-être aussi accueillir un enfant porteur de handicap potentiellement et que ça bouleverse aussi notre vie. Je ne sais pas pourquoi ces questions-là sont arrivées, mais elles sont arrivées là. Alors que tu ne l'avais pas à la grossesse, pas du tout.
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
mais première grossesse, pas du tout. Mais deuxième grossesse, ce genre de petites pensées, en tout cas, m'ont traversée en me disant En fait, je suis déjà maman, je ne remboule pas notre quotidien, qu'est-ce qu'on est en train de faire ? En même temps, c'est génial, mais plein d'ambivalence.
- Speaker #0
Et là, à l'époque, est-ce que tu connaissais le métier de doula ? Tu t'étais fait accompagner par des gens ?
- Speaker #1
Non, je ne connaissais pas le métier de doula. Mais déjà, après ma première grossesse et après le retour à la maternité, je m'étais dit, en fait, il y a un vide intersidéral, les gars. Ce n'est pas possible de revenir à la maternité et qu'il n'y ait rien, pas d'accompagnement après. Et moi, j'accueillais les familles à la reprise du travail, sur les périodes d'adaptation. Deux mois et demi, trois mois, six mois, selon la période à laquelle les parents reprenaient. Et en fait, la première question que je leur posais, c'est comment vous allez ? Et en fait, souvent, à cette question-là, j'avais beaucoup, beaucoup de pleurs parce que personne ne leur avait demandé, en fait. Je me disais, mais c'est quand même fou, quoi. Et donc, longtemps, j'ai réfléchi à... Il faudrait un accompagnement au retour après la maternité. Après, je me suis dit, en fait, l'accompagnement devrait commencer pendant la grossesse pour inclure le père, dès le début. Parce que, oui, ils sont présents souvent aux échographies et tout ça, mais on ne leur parle pas. pas souvent, en fait. On ne les interroge pas. Ils ne sont pas forcément inclus là-dedans. Et donc, bref, j'y ai pensé. En plus, j'ai fait du placement à domicile dans ma formation d'éduc pendant un an. J'étais en stage au centre de l'enfance sur du placement à domicile. Donc les enfants étaient placés chez eux, au domicile de leurs parents majoritairement. Et là, c'est l'éduc qui venait une à deux fois par semaine au domicile. Alors là, sous mesure judiciaire, donc c'est tout autre quand même. Mais je me suis dit en fait, au domicile, on peut travailler tellement de choses sur plein de plans. Que ce soit émotionnel, administratif, du relais, du soutien. Il y a plein plein de choses à faire en fait. Et donc bref, j'avais ça en tête. Donc deuxième grossesse, deuxième accouchement. deuxième postpartum. Donc l'accouchement s'est très bien placé. J'avais fait deux projets de naissance, un pour mon premier et là pour ma deuxième, j'avais fait un projet de naissance aussi, donc qui a été respecté. Donc globalement assez similaire. Donc c'est moi qui l'avais rédigé et mon mari l'a consulté, il le connaissait. Bon, à refaire, je ferai différemment. On l'écrirait ensemble à deux. C'est comme ça que j'accompagne en tout cas maintenant. C'est l'écrire ensemble parce que le papa est garant de ce projet-là en fait. Donc plus que de le consulter, il faut qu'il l'ait en tête, il faut qu'il le vive, il faut qu'il le sente. Moi, mon mari, je me suis dit qu'il manquait aussi de tips pour m'accompagner le jour J. Ce n'était pas à moi de le guider sur le jour J. Il n'a pas été accompagné par la sage-femme, par exemple, ou par quelqu'un d'autre, pour qu'il ait plein de tips le jour J pour être là. Ils prennent conscience souvent de leur responsabilité à ce moment-là. Oui,
- Speaker #0
exactement.
- Speaker #1
Nous, on a le temps, un processus, on a le temps, on peut aussi... en prendre conscience après. Souvent, les papas, ils prennent conscience au moment où bébé est là. Et c'est pas toujours... Effectivement, c'est beaucoup d'émotions. Donc, ils ont besoin d'être accompagnés, ces émotions-là. Verbaliser, en tout cas.
- Speaker #0
Et le deuxième postpartum, alors ?
- Speaker #1
Deuxième postpartum, au moins doux. Une reprise de rythme très, très rapide. Et puis, le deuxième, il y en avait un. Donc, voilà, il a fallu très rapidement prendre le rythme. Et ça, j'ai pas trouvé ça cool du tout. Je sais pas, franchement... lever un petit bébé pour amener le grand-mère à l'école. Là, je me suis dit qu'on aurait dû réfléchir et penser les choses à deux avant de se retrouver. Parce que quand on a la tête dans le guidon, on fait les choses machinalement. Et en fait, je me suis dit pourquoi on n'a pas réfléchi à ça ? J'avais un peu réfléchi parce que j'avais demandé à ma mère de venir deux, trois jours au moment où mon mari reprenait le travail et pour ne pas que j'aie à amener mon fils et ma fille.
- Speaker #0
soit elle restait avec ma fille et j'emmenais mon fils soit en fait elle emmenait mon fils et donc à l'époque ta maman est toujours présente à vos côtés et elle voit tes deux enfants oui tout à fait,
- Speaker #1
elle les présente les deux premiers mois parce qu'après il y a eu un gros conflit qui a fait que j'ai fait bon allez c'est bon j'arrête, j'ai plus envie de mettre d'énergie dans cette relation là, j'ai plus envie de mettre non plus d'émotion aussi... Là-dedans, alors de l'émotion, il y en a toujours. Même si on ne veut plus en remettre. Oui, voilà. Même si on ne veut plus en remettre, c'est toujours là quand même.
- Speaker #0
Et donc, tu as réussi à te sortir de... Ça devait être toxique,
- Speaker #1
ce conflit.
- Speaker #0
Oui. Et de cette relation toxique.
- Speaker #1
Oui, tout à fait. Oui, oui, je peux le dire maintenant. Oui, j'en suis sortie. Mais ce n'est pas évident. Après, déjà, pendant les premières années de vie de Liam, clairement, il y a eu des choses aussi avec ma famille qui ont été complexes. Beaucoup de problèmes, il y a des travaux. Ça, c'est la face émergée de l'iceberg. Mais la réalité, c'est qu'il y avait beaucoup de choses, de problématiques dans nos relations. Oui,
- Speaker #0
c'était pas très sain. Ouais,
- Speaker #1
voilà. Et on a fait une médiation familiale. Il y a eu déjà beaucoup de choses mises en place les premières années.
- Speaker #0
C'était jeune adulte ? Ouais. Je savais pas que ça pouvait être fait... Moi, j'avais l'impression que c'était vraiment que l'enfance. Tu vois, après 18 ans, bah...
- Speaker #1
Non, il peut y avoir des médiations familiales adultes. Et demandées par l'enfant. Enfin,
- Speaker #0
l'enfant.
- Speaker #1
Bah, l'adulte. Ouais, ouais, complètement. Ah ouais, d'accord. Là, c'est mon frère qui avait proposé ça, parce que la communication était rompue avec ma mère et son conjoint. Et donc, on a fait une médiation familiale qui a plutôt porté ses fruits à court terme. Il y avait des choses à travailler encore. parce que chacun se remettait à la même place à chaque fois. Il y avait une répétition de schéma familial sur certaines choses. Donc, en fait, il y a des choses que je n'acceptais pas du tout. Puis moi, j'ai appris très vite à poser mes limites, à savoir dire non, à me protéger. Ça, par contre, je l'ai appris très vite.
- Speaker #0
Oui, mais tu as peut-être eu trop cette carapace par rapport à tes émotions et même à ta mère.
- Speaker #1
Oui, le fait de vouloir la protéger, en fait, je me mettais toujours à cette place-là. qui n'était pas ma place en fait. La place, c'était ma mère qui me protège. Oui, voilà, c'est ça. Donc voilà, il y a eu déjà pas mal de travail là-dessus. Et donc là, quand Célia... Célia avait deux mois, je crois. Il y a eu un conflit, un quiproquo. Un gros quiproquo, mais qui a fait qu'il y a eu une explosion. Et puis un non-respect aussi de moi. Je ne me suis pas sentie respectée.
- Speaker #0
J'étais en plein postpartum immédiat. J'allaitais ma fille. On me demandait des trucs complètement aberrants. C'était énorme. Ce n'était pas possible. Et là, je me suis dit, à quel moment ça s'arrête ? À quel moment quelqu'un va se soucier aussi et me protéger ? Et encore une fois, j'ai senti que c'était à moi de le faire pour moi-même. Et on a fait un conflit vraiment qui était complètement ridicule. Mais qui a mis toutes les cartes sur table. Ce n'est peut-être pas la première fois, mais... Moi, la deuxième ou la troisième fois où je disais un gros merde à mon frère et où rarement, je pense, on lui a dit merde, il n'a pas compris non plus ce qui se passait, du coup. Et en fait, tout a été mis carte sur table. Et tout ce qui avait été accumulé, tout ça a été sorti. Mais sorti puissance mille.
- Speaker #1
Oui, puis en plus...
- Speaker #0
De tous les côtés. Oui,
- Speaker #1
oui. Comme tu disais, tu venais d'accoucher. Je pense que tout ton vécu de l'avant devait quand même ressortir. Et puis, la protection de sa famille.
- Speaker #0
Ouais. Et puis le fait que je me suis clairement dit, moi, je ne veux pas que mes enfants grandissent dans une famille comme ça. Avec un stress, quelque chose qui n'est pas palpable, qui est de l'ordre de l'invisible, où on sent qu'à tout moment, il y a quelqu'un qui peut péter un câble dans cette famille, ce n'est pas sécure en fait. Moi, ça ne me sécurise pas en tant que mère pour mes enfants, ça ne me sécurise pas en tant qu'adulte, ça ne me sécurise pas en tant que... Mon enfant intérieur n'était pas sécurisé du tout en fait. Se retrouver en week-end ou des soirées en famille, pour moi, ça devrait être léger. En tout cas, c'est la vision que j'en ai. Ça devrait être fluide, léger. Bon, là, clairement, j'avais l'impression d'être un peu sur le qui-vive de Ah ! Quand est-ce que ça va péter ?
- Speaker #1
Et ton mari, là-dessus, il te soutenait ? Tu avais quand même des personnes ressources ?
- Speaker #0
Il était soutenant à sa manière. Donc, toujours, on n'a pas toujours le même regard, on n'a pas toujours la même approche et tout ça. mais il était soutenant. Après, je pense que moi, j'attendais plus d'écoute, plus de valorisation, de reconnaissance aussi de ce que je vivais. Mais après, on vit aussi chacun avec son bagage émotionnel, son éducation. Et voilà, moi, je suis allée aussi chercher des ressources ailleurs parce que je sentais que j'avais besoin aussi de plus, en fait. Et je pense qu'il mesurait pas non plus l'impact que ça avait sur moi. Enfin, je me suis toujours sentie, enfin pas toujours, mais presque toujours sentie comme orpheline non déclarée, en fait. Ah ouais ? c'est fort quand même et en fait depuis que je l'ai posé ce mot là il y a un an et demi deux ans je l'ai sorti un cercle de femmes et le fait de l'avoir sorti à voix haute parce que c'est quelque chose que je pense depuis longtemps à l'intérieur de moi mais le fait de l'avoir sorti à voix haute je me suis dit bah oui c'est ça et en fait ouais c'est fort mais en fait je me sens sans parents en fait depuis toujours quasiment et t'avais des grands-parents peut-être qui étaient soutenants ?
- Speaker #1
Tu étais paternelle ou maternelle ?
- Speaker #0
Maternelle, parce que du coup, la famille de mon père est australien. La famille maternelle, ma grand-mère a été... Je vais pleurer, du coup. C'est ma mère, en fait. C'est elle qui m'a donné de l'amour, c'est elle qui m'a autorisé à être une enfant, c'est elle avec qui je discutais pendant des heures dans son jardin. J'allais toutes les vacances chez elle. Elle est mon grand-père.
- Speaker #1
Vous étiez partie en foyer ?
- Speaker #0
Je ne sais même pas si elle est au courant.
- Speaker #1
Ah ok, elle ne savait pas tout ce que vous venez de dire.
- Speaker #0
En tout cas, pendant un temps, elle n'était pas au courant. Ce ne sont pas des sujets qui ont été abordés tous ensemble. Donc je ne sais pas vraiment. C'est vrai que dans notre famille,
- Speaker #1
on cache beaucoup de choses. Donc après, c'est ok.
- Speaker #0
Protéger, moi je ne crois pas à tout ça. Pour moi, c'est n'importe quoi. Il vaut mieux parler de manière authentique et d'adapter nos mots aux enfants plutôt que de faire des non-dits, de ne pas parler. Parce qu'on se sent qu'il y a quelque chose. Exactement. et dans ma famille il y a plein de choses que moi j'ai senti et j'ai toujours mis les pieds dans le plat après je sais qu'elle savait pour la violence de mon père elle voulait même pas entendre parler de mon père donc par contre je sentais qu'il fallait pas en parler donc je ne sais pas effectivement si elle était au courant qu'on avait été à l'asphalte en fait je savais pas si elle était au courant et ça là dessus par contre j'ai jamais essayé de creuser quoi que ce soit je savais qu'elle connaissait la situation mais elle voulait pas entendre parler de mon père à l'époque juste une relation authentique bienveillante ouais j'avoue que ouais En tout cas, avec ma grand-mère, elle m'a raconté plein d'histoires d'elle, de sa vie. C'est une grande féministe. C'est une très grande dame. J'ai appris beaucoup de choses d'elle. Moi, j'adorais être avec elle dans le jardin, faire des choses. En fait, en étant là avec elle, en l'écoutant, c'était le meilleur souvenir. Le meilleur souvenir, c'est dans son jardin, avec tout son amour pour ses plantes, pour moi. En fait, c'est de... Un peu de vécu deux histoires différentes. Des fois, j'ai l'impression d'avoir vécu deux enfances différentes. Une où j'ai grandi dans mon quartier, à Villejean, où ce n'était pas toujours Jojo. Et une avec ma grand-mère, où là... Là, j'étais une enfant. J'étais autorisée à être une enfant. Alors que de l'autre côté, j'étais plutôt une adulte.
- Speaker #1
Responsable.
- Speaker #0
Responsable, qui doit être plus mature que ce qu'elle est.
- Speaker #1
Et elle a connu tes enfants ? Oui. Ça a clashé après ?
- Speaker #0
Oui, alors ça a été très, très complexe. Sachant que c'était en période de Covid, ma tante ne voulait pas qu'on soit aux côtés de ma grand-mère pour ne pas lui donner... lui transmettre le Covid. Pendant un an, je ne l'ai pas vue. Donc elle n'a pas vu... Elle a dû voir Célia, elle avait un an et demi. Et quand j'ai dû voir, elle est aveugle maintenant, donc en fait elle ne voit plus. Mais toucher sa main, en tout cas, rencontrer, écouter le son de sa voix ou ses pleurs, c'était... Ouais, elle avait un an et demi. Ma grand-mère, ça a été tout de suite la protection de sa fille. Ma grand-mère, elle fonctionne comme ça. Elle protège ses enfants avant tout. Et donc ça a été un peu difficile pour moi, parce que pendant un an, du coup, je ne l'ai pas vue. mais aussi parce qu'elle ne voulait pas vraiment entendre parler de cette histoire-là. Ça lui faisait mal, clairement.
- Speaker #1
Oui, je pense que son propre enfant, savoir qu'il souffre, etc., ça doit promulguer aussi quelque chose.
- Speaker #0
C'est ça. Et puis, elle a eu une version de l'histoire. Oui, il y a toujours une version. Et moi, je n'ai pas voulu rentrer dans qui a fait quoi.
- Speaker #2
Petite pause dans l'épisode. Si ce que vous entendez vous plaît, n'oubliez pas de vous abonner à la chaîne pour ne rien manquer des prochains épisodes. Ça prend juste un instant. et ça m'aide énormément à faire grandir ce podcast. Il en est de même pour les avis. N'hésitez pas à mettre 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute privilégiée. Et pour suivre l'aventure au quotidien, rejoignez-moi sur Instagram, ma petite famille podcast. Vous y retrouverez les coulisses des podcasts, mais aussi ma vie de maman au quotidien et les interrogations que j'ai. Allez, c'est reparti, je vous souhaite une bonne écoute.
- Speaker #1
Et aujourd'hui alors ? Comment t'es arrivée au métier de doula ? Comment tu t'es réparée ? Comment va la petite famille de quatre ?
- Speaker #0
J'ai entendu parler du métier de doula quand j'ai commencé à faire des recherches quand j'étais en plein postpartum, immédiat, quand je me suis dit qu'il faut créer un accompagnement. Et j'ai cherché, j'ai vu qu'il existait des doulas. Quand j'ai entendu Leslie Lucien parler du métier de doula, je me suis dit que c'est comme ça que j'accompagne les familles par le biais de la crèche. Donc, je suis en fait doula. Et donc là, je me suis dit, c'est évident pour moi. Deux mois après avoir entendu parler du métier de doula, je me suis inscrite à la formation de doula. Et puis, c'était parti.
- Speaker #1
Et aujourd'hui, tu es doula à plein temps ?
- Speaker #0
Oui, c'est ça. Mais tu as d'autres activités. Oui, mais c'est difficile parce que je n'aime pas être enfermée dans une case. Je n'ai jamais aimé ça. Et le métier de doula, il peut être très vite enfermant. dans le sens où certains ont une vision de la doula du pro-physio, pro-allaitement. Pour moi, ce n'est pas du tout ça, être une doula. On peut avoir aussi des formations complémentaires sur l'allaitement, sur la physiologie, sur le portage. Mais je n'aime pas qu'on soit cantonné à ça. Et moi, je travaille actuellement vraiment avec mes deux casquettes, éduc et doula. Pour moi, dans la manière dont j'accompagne, c'est indissociable. Donc voilà, moi, j'ai les deux. Oui,
- Speaker #1
et puis toi, tu es vraiment dans l'accompagnement du couple dans sa globalité. Et puis avec tes cercles de paroles de femmes, que ce soit en postpartum, in immédiat ou même pendant la grossesse, c'est vrai que tu accompagnes aussi beaucoup sur la parole.
- Speaker #0
Beaucoup, effectivement, sur la libération de la parole, sur le soutien aussi qu'on peut s'apporter quand on est en groupe, déculpabiliser aussi les membres. Parce que les réseaux, ça peut être très dangereux parce qu'on a une vision de la mère parfaite et qu'on a envie d'atteindre et qui peut être très dangereuse pour moi. Donc oui, très important pour moi de créer des espaces où les femmes se rassemblent, puissent parler librement, sans jugement, de manière authentique. Parce que oui, la maternité, c'est beau, mais c'est aussi très intense. Pour moi, il y a besoin de ces espaces comme des mini-analyses de pratique, mais surtout pour déposer émotionnellement tout ce qui se vit. Et puis pouvoir se soutenir ensemble. Et oui, sur les accompagnements, je me suis spécialisée dans l'accompagnement de couple parce que ça challenge beaucoup le couple. Il y a quand même deux couples sur trois challengés par... Chamboulés, challengés par l'arrivée d'un enfant. Alors, ce n'est pas l'enfant lui-même. C'est vraiment tout ce qu'il y a autour. Et en fait, moi, l'accompagnement de couple, ça me tient vraiment à cœur parce que j'ai aussi vécu le baby clash. Je sais ce que c'est. Je pense que le baby clash, on peut vraiment en faire une aventure humaine aussi à deux. et en fait se connaître davantage. soi-même et connaître l'autre aussi davantage. Apprendre sur soi, apprendre sur le couple, pour moi, on peut vraiment en faire une aventure humaine. Plutôt que d'aller se renfermer et être en confrontation. Oui, il y a du conflit, mais s'il y a du conflit, c'est peut-être que les limites sont atteintes d'un côté de l'autre ou pas écoutées ou pas reconnues et tout ça. Et en fait, c'est hyper intéressant d'aller soit pendant la grossesse, soit le postpartum,
- Speaker #1
soit après. Il y a un épisode que j'ai enregistré avec Kwasi, qui fait le podcast au cœur du couple. Et en effet, toutes ces questions, ça remonte de plus en plus. Et les pères, ou les futurs pères, sont de plus en plus à l'écoute aussi. D'avoir des informations sur ces sujets, parce que ça peut toucher tout le monde, même si on s'aime éperdument. L'arrivée d'un enfant, comme tu disais, ça peut chambouler au niveau de la charge mentale, des émotions. Et puis, de ce qu'on a vécu, on en parlait avec ta propre histoire, ça remet tout en question.
- Speaker #0
Puis il y a la parentalité, puis il y a tout ce qu'il y a autour, en fait. Et on a de moins en moins de temps en couple de partage de moments de qualité. Et en fait, quand on rentre du travail, clairement, moi, la première, je n'ai pas envie de blablater pendant des heures, en fait. J'ai juste envie d'être pédale dans mon canapé, à regarder Netflix. Et voilà. Mais j'ai aussi... envie d'avoir des moments où on parle émotion, on parle de ce que chacun vit, parce qu'on a notre monde, notre microcosmos de notre famille, mais on a aussi le microcosmos du travail, on a aussi le microcosmos de l'amitié, de la famille, et tout ça. Et tout ça, ça vient se mélanger, en fait. Ce qui est le plus dur, moi, je trouve, dans la parentalité, c'est qu'on peut s'éloigner, en fait, émotionnellement. Et c'est ça qui est le plus difficile, en fait. S'éloigner émotionnellement, loin. l'un de l'autre. Moi, c'est ce qui me faisait le plus peur dans mon couple. Et je me disais, mais non, on va tout faire pour... On sera les... Je ne sais pas combien de pourcents qui sera épargnés de ça. Mais non, en fait, clairement, personne n'est épargné. On est tous dans une intensité de vie énorme et en fait, bah oui, on n'a pas tous envie de parler pendant des heures le soir.
- Speaker #1
Et puis, on n'est pas réceptifs au même moment.
- Speaker #0
Mais comme tu dis,
- Speaker #1
avoir des moments de qualité, même si c'est un par semaine ou deux, c'est super important. Oui,
- Speaker #0
complètement. J'ai la sensation que les femmes parlent le plus facilement de leurs émotions, même si ce n'est pas toujours évident. Et que parler de sa vulnérabilité, ce n'est quand même pas simple. Surtout dans une société où on prône la parentalité positive et la mère parfaite. même si ça a tendance quand même à décliner c'est pas évident quand même pour les femmes d'en parler mais un peu plus que pour les hommes j'ai le sentiment en tout cas et qu'en fait ils ont aussi besoin de cet espace là mais tant qu'ils n'y ont pas goûté ils savent pas ce que ça leur apporte en fait et ça je l'ai vu moi sur des accompagnements j'ai eu quelques papas qui étaient un peu réfractaires aux accompagnements parce qu'ils savent pas trop ce qui se passe ils savent pas trop ce qu'on va faire moi j'utilise beaucoup le jeu, beaucoup de choses ludiques pour qu'on s'amuse aussi c'est un moment de qualité mais on est pas que là pour pourquoi parler et se regarder dans le blanc des yeux et voilà, que ce soit un peu topol quand même, parce qu'on a aussi besoin de ça. On peut se dire des choses sérieuses en n'étant pas sérieux. Et voilà, on peut véhiculer plein de choses, partager plein de choses justement par le biais de jeux ludiques. Et pour moi, à partir du moment où ils ont cet espace-là, il se passe plein de choses.
- Speaker #1
C'est top de faire ça, soit eux tout seuls, soit en couple. Avant ou même juste après avoir des enfants.
- Speaker #0
Ça permet de continuer à mieux se connaître, à mieux se comprendre.
- Speaker #1
Parce qu'on s'évolue.
- Speaker #0
La maternité ou la paternité, ça peut aussi isoler, mais isoler émotionnellement. Et en fait, c'est aussi l'idée de... Ok, peut-être la maman a son espace, le papa a son espace, mais en fait, on vient faire une mise à jour ensemble. Comment toi t'évolues, comment moi j'évolue, et bien on avance ensemble. Et ouais, on se fait une mise à jour de qui on est, parce qu'on se découvre en tant que parents. On ne connaît pas la mère. qu'on va être, le père qu'on va être. On ne connaît pas en face qui va être le père de notre enfant, en fait. On ne sait pas. On le découvre au fur et à mesure.
- Speaker #1
À toi et ton mari, vous avez eu ces temps d'échange ?
- Speaker #0
Oui, il y a le principe et puis il y a la réalité. Alors, on a eu des temps d'échange. J'ai eu une envie profonde d'accompagner mon propre couple, entre guillemets. En tout cas, je crois, après avoir entendu beaucoup de femmes et de maman sur ces sujets-là, qu'on ait beaucoup à se mettre à cette place-là, en fait. D'accompagner notre propre couple. Mais en fait, c'est pas nous, c'est pas notre place. Et c'est pas notre place pour nous-mêmes, mais c'est pas notre place pour le conjoint non plus, clairement.
- Speaker #1
Oui, qui se sent peut-être agressé. Ouais,
- Speaker #0
ouais. Et puis, il a pas forcément envie non plus, des fois, de... C'est pas toujours le bon moment. Il a pas forcément envie de nous confier des choses là-dessus. Nous, on va peut-être être un peu... frontales, ça n'est pas toujours adapté. Donc, avoir, pour moi, une tierce personne qui vient prendre soin du couple et individuellement, pour moi, c'est le mieux pour les parents. Et nous, en fait, là, on est accompagnés depuis quelques mois pour notre couple et moi, j'ai vu la différence. Alors, c'était une demande forcément de ma part depuis très longtemps. J'ai travaillé au corps pendant longtemps et qu'il a fini par accepter parce qu'il a senti qu'il y avait un besoin qui était là aussi. Il a fallu sortir les rames, quand même. et ça lui fait du bien ça lui a fait du bien ouais on y va moins souvent il est un petit peu lâché et espacé mais je pense que de toute façon c'était pareil il y a un moment t'es ouais mais moi j'ai envie de garder ça sur le long terme en fait moi j'ai envie d'être accompagnée quand ça va bien et quand ça va moins bien parce que quand on est accompagnée dans les moments où ça va bien bah
- Speaker #1
c'est plus facile dans les moments où ça va moins bien mais lui je pense qu'il se sent que ça va bien donc c'est c'est fini oui je
- Speaker #0
Et puis lui, il réalise pas forcément les moments... Il a du mal à voir les moments où ça va piquer. Moi, je les vois, les moments où ça va piquer. Je vois sur le long terme certaines périodes, et c'est souvent lié à une période d'intensité de travail, d'ailleurs. Le travail à... À notre société. Ouais. Parce qu'il est quasiment mis dans notre société au même niveau que la famille, en fait. Ah bah oui, oui, complètement. Donc, c'est un impact direct, quoi. Et ça a un impact effectivement sur le nombre de dépressions postpartum, de burn-out, d'épuisement aussi parental. Ben oui, c'est un impact direct.
- Speaker #1
Et aujourd'hui, toi, tu voudrais, enfin vous, vous voudriez agrandir la famille ou vous êtes bien tous les deux ? Qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter ?
- Speaker #0
On en parlait encore hier.
- Speaker #1
Ah ouais ? Bon,
- Speaker #0
ben alors je suis pas trop...
- Speaker #1
T'es pas vieille encore.
- Speaker #0
Ce que j'ai dit hier, c'est que mois passé 36, ce sera terminé, je ferme boutique. J'ai toujours voulu être maman jeune, avoir aussi une bonne condition physique pour continuer à faire plein de choses avec mes enfants et tout ça. J'ai une maman qui était plutôt, toujours la plus âgée entre guillemets, dans mes amis en tout cas. Oui, pour l'époque. Elle était beaucoup plus âgée que tout le monde. Oui. Ce serait peut-être plus la norme. Il y a de ça, et puis, clairement, la récupération du sommeil et tout ça. Il y a des fois, j'ai très envie d'un troisième, et des fois, pas du tout. Et lui, c'est pareil, en fait. Des fois, il a très envie d'un troisième, et des fois, pas du tout. Et en fait, je trouve que, là encore, on parle du travail, mais je pense que c'est très, très lié au travail. La vérité, c'est que si on avait des meilleures conditions et un meilleur aménagement du temps de travail, la question ne se poserait pas. Ce serait un oui. Là, ça joue quand même beaucoup. Et vu que beaucoup de choses reposent également sur moi, en termes de charge mentale, charge émotionnelle, responsabilité éducative, même s'il y a beaucoup de choses qui ont changé dans notre couple, il y a plus d'équité. Je ne sais pas si moi, j'ai réellement envie.
- Speaker #1
D'avoir l'énergie.
- Speaker #0
Oui, c'est ça.
- Speaker #1
Une envie. Je pense qu'il faut avoir l'envie.
- Speaker #0
Oui. L'envie d'un troisième est là, mais l'énergie, je n'ai pas envie non plus de rebatailler sur certaines choses. Donc, je ne sais pas. Sujet pas du tout clos. Oui. Mais... Elle était jeune. Elle devait être que pour elle.
- Speaker #1
Une famille... Déjà, vous avez une belle famille.
- Speaker #0
Oui. Bon, oui. Voilà, on est bien tous les quatre aussi. Alors, c'est sûr, Liam et Célia auraient très envie... Ah ouais ? D'avoir un petit frère. C'est marrant. Ils sont très branchés bébés. Alors, ils savent aussi que tous les mois, j'accueille des bébés au petit-déjeuner mama. Ils sont toujours très fans de voir les jouets des bébés, de voir les photos des bébés et tout ça. Mais accueillir bébé, c'est pas que accueillir bébé, il y a tout le reste qui est à côté et qui, forcément, met plus de freins pour l'envie d'un troisième. La société serait autre, peut-être.
- Speaker #1
Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter pour la suite ?
- Speaker #0
De kiffer toujours autant la vie.
- Speaker #1
Parce que malgré les épreuves, t'es toujours souriante, toujours à l'écoute.
- Speaker #0
Alors, je dis toujours que mon sourire, c'est ma plus grande force et ma plus belle cicatrice. Je pense que c'est vraiment ça. Mais je kiffe la vie. En fait, je vis chaque jour comme si c'était le dernier.
- Speaker #1
T'as une force de résilience.
- Speaker #0
Ouais, souvent on me dit ça. Mais ouais, je vis toujours chaque jour comme si c'était le dernier.
- Speaker #1
C'est une belle...
- Speaker #0
Je sais pas.
- Speaker #1
C'est le carpe diem.
- Speaker #0
Ouais.
- Speaker #1
C'est une belle vision, même pour tes enfants, je pense, au moins.
- Speaker #0
Bah, quand je suis avec eux, je suis 100% avec eux. Peut-être pas dans le comme ça,
- Speaker #1
mais...
- Speaker #0
Non, c'est un peu insécure quand même. Mais en fait, je profite. Je ne sais pas de quoi l'avenir est fait, ni pour moi, ni pour eux, ni pour mon mari, ni pour mon entourage. Et en fait, je suis toujours dans le moment présent, intensément. Je kiffe ça, je kiffe ma vie. Alors, il y a des hauts, il y a des bas.
- Speaker #1
Bien sûr. Oui, tu t'es construit ta vie.
- Speaker #0
t'as réparé ce qui devait être et t'as enlevé tout ce qui ne devait plus être ouais et puis quand je me regarde en fait en arrière je me dis mais waouh mais quel chemin quoi quel chemin parcouru et il aurait pu m'arriver mille trucs bon la vie n'est pas finie on sait pas de quoi demain est fait mais en fait je suis arrivé là où je voulais être ouais et puis là t'es sereine ouais donc j'ai plus qu'à kiffer et puis effectivement bah je fais j'ai créé ma propre famille aussi autour mes potes c'est ma famille et encore tu vois il y a trois jours on était ensemble et on riait et on pleurait ensemble parce que les épreuves de la vie font qu'aussi on pleure tous ensemble ça pour moi c'est une famille on rit, on pleure ensemble, on se marre on vit nos galères parce que bah oui même si je kiffe la vie j'ai aussi des galères ça fait partie du goût t'es pas l'instagrameuse non et puis alors je peux te dire que quand je dis merde je dis merde non mon mari pourrait être témoin je sais poser mes limites mais je sais poser mes limites pour ma propre santé physique et psychique c'est à cause de ce que t'as vécu exactement en fait sans toute mon histoire je serais sûrement pas la mère que je suis aujourd'hui pour mes enfants et je serais sûrement pas la femme que je suis ça construit avec des fondations plus ou moins solides c'est ça et puis mon couple il serait pas celui qu'il est aujourd'hui sinon On n'avait pas vécu toutes ces épreuves-là avec mon mari.
- Speaker #1
C'est beau, 15 ans, 18 ans et puis maintenant.
- Speaker #0
On a grandi ensemble. Vraiment, pour le coup.
- Speaker #1
Des fois, on peut se perdre.
- Speaker #0
On s'est perdu à certains moments. Vous vous êtes retrouvés à chaque fois. On s'est toujours retrouvés. On a toujours la complicité. Pas autant qu'avant. Sur des petits moments. Voilà. Mais quand on appuie les enfants et qu'on se retrouve, moi, c'était une de mes grosses inquiétudes, c'est qu'on n'ait plus cette complicité, qu'on n'ait plus cet amour. Alors au début, on ne parlait que des enfants, on ne se voyait que tous les deux, clairement. Mais la complicité et tout ça, on a laissé aussi le temps.
- Speaker #1
Et puis je pense que quand les enfants grandissent, ça change aussi, parce que là, on a des enfants qui sont petits, mais peut-être qu'au plus ils grandissent, on en parle avec des anecdotes, en riant, c'est moins dans le...
- Speaker #0
Complètement.
- Speaker #1
La charge entre guillemets mentale de est-ce qu'il y a des couches, etc.
- Speaker #0
Quoique ce matin, il m'a saoulée pour la litière du chat parce qu'il n'avait pas pensé à acheter de quoi faire la litière du chat. J'ai dû gérer les problèmes qui allaient avec. Il lui grine partout. Là, par contre, j'aurais bien arraché les yeux. Mais deux heures après, j'étais là en train de lui dire je l'aime d'amour. Voilà, c'est ça. On peut y aller et détester en une même journée. Surtout quand on n'est pas en joie. Oui, je pense aussi. En couple et tout, ça peut aller très, très vite.
- Speaker #1
En tout cas, merci pour l'échange. C'était très bien. On a abordé pas mal de sujets quand même. Merci de t'être confiée autant sur ta jeunesse et tout ce que tu as vécu aussi au sein de ta famille. Ça ne devait pas être évident. Merci pour tout ça.
- Speaker #0
Merci à toi d'avoir pris le temps de m'écouter et de m'avoir invitée. C'était très chouette.
- Speaker #2
Si vous entendez ce message, c'est que vous avez écouté l'épisode jusqu'au bout. Et je vous en remercie grandement. Je vous invite à me laisser un commentaire pour continuer les échanges et à mettre la note de 5 étoiles si l'épisode vous a plu. Cela contribue à augmenter la visibilité du podcast sur les plateformes. Merci beaucoup de votre soutien et à bientôt pour le prochain épisode.