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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Transcription
Bienvenue dans Ma Petite Famille, je suis Pauline, maman de trois garçons et créatrice de ce podcast intimiste où les parents se livrent sans filtre. Ici, on parle de maternité, de paternité, de parentalité et surtout on libère la parole sur des sujets encore trop souvent tabous. Depuis trois saisons, j'ai eu l'immense privilège de partager avec vous des témoignages uniques et précieux de parents et d'experts. Je tiens à vous remercier du fond du cœur de votre soutien. Si, comme moi, vous croyez en l'importance de ces conversations, je vous invite à vous abonner, à partager les épisodes avec vos proches et à faire découvrir ma petite famille au plus grand nombre. C'est grâce à vous que cette aventure peut continuer. Vous trouverez tous les vendredis, les 2e et 4e vendredis de chaque mois, un épisode. Merci de votre confiance et je vous souhaite une très bonne écoute pour ce prochain épisode. Bonjour Émilie, j'espère que tu vas bien. Je te remercie grandement d'avoir accepté mon invitation.
Merci Pauline, merci à toi de m'avoir contactée. Je suis très heureuse de participer à ton podcast.
Est-ce que pour les gens qui ne te connaissent pas encore, tu pourrais te présenter, dire qui tu es, d'où tu viens, de qui est composée ta famille et ce que tu fais dans la vie s'il te plaît ?
Alors, je m'appelle Émilie, j'ai 40 ans, je suis fraîchement mariée. à Denis, qui a 48 ans, mais ça fait 13 ans qu'on est ensemble. Nous avons deux enfants, Louis qui a 10 ans et Suzanne qui a 8 ans. Donc on a longtemps vécu dans le Nord, Denis, c'est ainsi, et moi je suis normande. Et j'ai longtemps vécu dans le Nord, tous ensemble, les enfants sont nés dans le Nord. Et professionnellement, moi je suis créatrice de contenu web. Actuellement, on a mon cours de reconversion et mon homme fait du trading. L'objectif, c'est qu'on soit tous les deux indépendants. Lui, il travaillait pour une boîte. Maintenant, il se lance à son compte. L'objectif, c'est d'être 100 indépendant.
Et toi, tu as toujours voulu être maman ?
Alors ça, c'est une vaste question. J'avoue que je ne m'étais pas tellement posée la question, mais en y réfléchissant, oui, j'ai toujours voulu… Quand j'étais petite, j'ai encore des souvenirs de comment j'allais imaginer ma maison. comment j'allais décorer la maison des enfants. J'étais vraiment comme ça, de vouloir un peu reproduire la vie parfaite qu'on imagine. Et il faut savoir que moi, j'ai deux grandes sœurs aussi qui ont 12 et 14 ans de plus que moi. Donc elles, elles ont tout de suite eu cette vie d'adulte. Et moi, j'avais hâte d'avoir aussi cette vie d'adulte. Donc je dirais que oui, quand j'étais petite, j'ai toujours voulu fonder une famille, avoir une maison, etc. Et en fait, cette envie est passée en grandissant et j'ai vécu d'autres choses. Et en fait, après, ce n'est pas devenu une priorité dans ma vie de devenir absolument maman. Je suis tombée enceinte, j'avais 29 ans, parce que j'ai eu Louis à mes 30 ans. Donc, j'ai un peu traîné pour me lancer. Ça n'a pas été une envie vitérale quand j'étais post-ado, quand j'étais jeune. Mon objectif, ce n'était pas d'avoir un enfant à tout prix, en fait, à ce moment-là.
Et quand est-ce que vous vous êtes dit, allez, c'est le moment ?
Alors, en fait, j'ai rencontré Denis assez tard. Et donc, j'avais eu d'autres conjoints avant. Et l'idée d'avoir un enfant n'avait pas été envisagée. Et je ne sais pas, avec Denis, on s'est connectés vraiment tout de suite. Et je pense qu'avançant dans l'âge, en fait, on s'est dit, c'est venu assez naturellement, en fait. On ne s'est même pas... posé la question. Au bout de deux ans, je suis tombée enceinte une première fois. J'ai fait une fausse couche et je suis retombée assez rapidement enceinte après. C'est venu assez naturellement et je pense que lui, il avait huit ans, plus que moi. Moi, j'approchais des trente ans et du coup, je pense que c'est aussi un peu la maturité, l'âge qui fait qu'on se dit, on va aller plus loin dans notre vie et on veut fonder une famille. On est prêts.
Et tout s'est bien passé à l'époque, vous habitiez toujours dans l'air de la France ?
Oui, on habitait à Lille, dans la banlieue lilloise et justement on venait d'acheter un appartement et on s'était vraiment installés à deux. C'était vraiment l'enchaînement classique de la vie, acheter un appartement, faire un bébé. Juste, on ne s'est pas mariés, mais on ne s'est pas axés. Oui, on était toujours dans le Nord.
À quel moment vous avez décidé de partir en voyage ? Juste après l'année ?
C'était un non-sujet en fait, parce que moi j'ai toujours voyagé avant, durant ma jeunesse, j'ai pas mal bougé et j'avais un travail qui était aussi itinérant. Et en plus, mes parents vivant en Normandie, déjà de base, on allait très souvent en Normandie pour les week-ends, quelques jours de vacances, etc. Donc on a toujours pas mal bougé et finalement, quand Louis est né... il a suivi le mouvement parce que déjà quand il est né, je ne sais plus, c'était au bout de 15 jours, 3 semaines, on est allé en Normandie le présenter au reste de la famille. Ça n'a pas été un sujet de se dire, est-ce qu'on part avec lui, pas avec lui ? On était obligés quelque part de se dire, oui, on va faire 5 heures de route, oui, il n'a que 15 jours, mais il faut qu'on aille le présenter au reste de la famille. Donc ça a commencé déjà comme ça, et puis en fait après... Après, ça a été naturel. Si on voulait partir en week-end, on l'emmenait avec nous. On ne s'est jamais dit, est-ce qu'on part avec lui ? Est-ce qu'on ne part pas avec lui ? Si on décidait de partir en week-end, c'était tous les trois. Et si on voulait partir en vacances, évidemment que c'était tous les trois. Ça n'a jamais été une question.
Et logistiquement, vous n'êtes pas dit, c'est compliqué de partir avec un bébé et un nourrisson ?
Non, on ne s'est jamais posé de questions, tout simplement parce que moi, ma famille, elle est en Normandie, on habitait Lille. Donc de toute façon, à un moment donné, on devait prendre la voiture et faire 4 heures, 5 heures de route pour présenter le bébé à ma famille. Donc ça n'a même pas été un sujet, il fallait qu'on y aille. Donc ça, ça a été notre première fois à l'extérieur de la maison. Il était plus petit, il avait 15 jours, 3 semaines peut-être. Ça n'a pas été un sujet. Et puis, en fait, après, on a continué de voyager avec lui parce que ça nous paraissait inconcevable de le laisser. On voulait partir avec lui. On était ensemble maintenant, on était une famille. Donc, tout ce qu'on faisait, c'était ensemble. Donc, non, ça n'a jamais été un sujet, en fait.
Et après, quand est-ce qu'est venue l'envie du deuxième ? Est-ce que vous avez déjà voyagé avec votre premier bébé à l'étranger ou c'est quand vous avez eu votre famille au complet que vous avez commencé à partir ?
En fait, on voyageait déjà pas mal avant. Alors, on n'a pas fait de très, très grandes destinations, mais on voyageait quand même souvent les week-ends, les week-ends prolongés, puis les vacances. Donc, quand Louis est arrivé, on a continué un petit peu sur cette lancée. Donc, on a quand même pas mal voyagé. Nous, on a beaucoup voyagé en Europe principalement. parce que c'est relativement accessible. On peut partir sur des plus petites périodes, des week-ends prolongés, etc. Et puis de Lille, on est très proche des Pays-Bas, l'Angleterre, la Belgique. Il y a quand même pas mal de pays limitrophes qui sont très sympas. Donc beaucoup en Europe. Et donc du coup, on a pas mal voyagé avec Louis en Europe. Et puis je suis tombée enceinte un peu par accident. Louis avait à peine un an. et ce n'était pas tellement prévu qu'elle arrive. Et quand elle est née, on a continué à faire nos projets de voyage. D'ailleurs, on est partie en Écosse, elle avait six mois. Ça n'a jamais été un sujet. Très égoïstement, peut-être, on a continué à programmer nos vacances, nos week-ends. Et puis, la seule chose qui changeait, c'était qu'on était un petit peu plus chargés.
Moi, j'ai trois enfants. C'est vrai que je me dis des fois, quand on part en vacances, pour le moment, on n'a pas fait à parler espagnol. de destination vraiment à l'étranger. Mais c'est vrai que je peux m'en faire tout un monde en me disant que ça va être compliqué, est-ce qu'il y aura les structures, où est-ce qu'on va atterrir, etc. Vous n'êtes jamais posé la question,
vous ? Non, je ne suis pas trop d'un naturel stressé. Après, je me dis que des bébés et des enfants, il y en a partout. Et qu'on doit trouver tout ce qu'il faut sur place. Après, il y a toujours un peu l'angoisse de s'ils tombent malades. Il faut trouver un médecin, pas forcément dans ta langue, etc. Je dirais que c'était plus ça éventuellement qui pourrait éventuellement me stresser. Je trouve que c'est beaucoup plus facile de voyager avec un tout petit que de voyager avec un enfant qui commence à marcher qu'à 3 ans ou tu as besoin d'un petit peu plus de choses, d'attention, faire attention à son rythme. Les bébés, en fait, ils dorment. Donc à partir du moment où tu te dis j'ai une poussette, un porte-bébé, de quoi manger. Et encore dans certains pays, ils t'achètent sur place. Mais nous, dans mes souvenirs, on avait emmené aussi tout à manger. En fait, après, ça roule. Tu n'as même pas besoin vraiment de changer ton... son planning de voyage. Après, quand tu voyages avec des plus grands, autant tu as moins de matériel, autant tu fais un peu moins ce que tu veux parce que les enfants sont demandeurs de parcs de jeux. On ne va pas enchaîner les visites de musées. On va essayer vraiment de préserver aussi un peu l'équilibre visite culturelle pour les parents et visite amusante pour les enfants. Donc, je dirais qu'en fait, quand ils grandissent, c'est vraiment jouer sur le planning. Mais en vrai, quand ils sont tout petits, en fait, ils dorent tout le temps quasiment et ils ont juste besoin d'être contre. nous, avec nous et donc c'est hyper facile. Après je me dis on a des enfants qui sont comme tous les autres enfants avec leur tempérament, il y a des parents qui disent moi ils dorment pas, moi ils dorment bien, enfin je pense que quel que soit l'enfant, je pense qu'ils sont tout à fait aptes à vous suivre dans les voyages en fait. C'est nous, la manière dont on projette le voyage qui va changer la donne en fait. Il faut vraiment se détendre par rapport à ça. Après, encore une fois, nous, on a fait le choix aussi de voyager beaucoup en Europe. Et du coup, en Europe, tu as aussi, en termes de sanitaire, tu peux utiliser ta carte vitale à l'étranger, tu n'as pas de problème d'eau potable. C'est aussi des conditions qui sont très faciles aussi. Nous, on a fait le choix de ne pas partir en Asie aussi pour des questions financières à l'époque, ou n'importe quel autre pays. Et donc, on a fait beaucoup. du coup, l'Europe. Et c'est vrai qu'on ne se pose pas ces questions-là, des questions qu'on se poserait certainement en Asie, dans d'autres pays où les conditions sanitaires ne sont pas forcément toujours réunies.
Qu'est-ce qui a fait que vous avez voulu aussi vous expatrier à un moment ? C'est ce goût de partir avec les enfants dès le plus jeune âge ? Ou ton goût aussi pour toi, l'aventure, parce que tu voyageais beaucoup ?
C'est peut-être un mix de tout ça. En fait, on ne s'était jamais dit... officiellement, on veut vivre à l'étranger. On ne se l'est jamais vraiment dit. Peut-être qu'on l'a pensé à un moment donné de nos vies, mais ça n'a jamais été finalement un projet de vie écrit qu'on a toujours voulu faire. C'est un peu un concours de circonstances, finalement, avec le boulot de mon homme. Il travaillait sur Paris, on vivait sur l'île, donc il faisait les allers-retours. C'était extrêmement fatigant. Et à la naissance de Suzanne, notre équilibre familial a complètement explosé. explosé parce qu'il partait très tôt le matin, revenait très tard le soir. Suzanne était bébé, Louis avait un an et demi. C'était presque le burn-out familial. Moi, je n'en pouvais plus. En plus, j'avais créé ma boîte. Du coup, j'avais arrêté de travailler en entreprise. J'avais créé ma boîte pour être à la fois plus dispo pour les enfants comme lui n'était pas là et à la fois pour me lancer dans un nouveau projet entrepreneurial. Et en fait, cette situation-là ne nous convenait plus. On était franchement presque à deux doigts de se séparer. C'était très, très compliqué. et puis à un moment donné, on se met autour d'une table et on se dit qu'est-ce qu'on fait pour que ça change. Du coup, il m'a dit dans un premier temps, je pense qu'il faut qu'on se rapproche de Paris pour que j'ai moins de transports, que je sois un peu plus à la maison. On était partis sur ça au départ, se rapprocher de Paris. Autant dire que moi, j'étais dépité parce que je n'aime pas Paris. Pour y vivre, je ne voyais pas du tout vivre à Paris. Ce n'était pas du tout dans mon idéal de vie et surtout au moins avec les enfants. Et puis, quelques semaines après, il revient du boulot. Et puis, il me dit, écoute, il y a une opportunité de boulot. Ils sont en train de créer un poste à Madrid sur Matechno. Et ils ont ouvert un poste là-bas. Donc, du coup, soit on part sur Madrid, soit on part sur Paris. Si tu veux qu'on parte sur Madrid, je postule au poste. Et c'est comme ça que c'est venu. D'ailleurs, on avait laissé les enfants. C'est assez rare qu'on le fasse. face, on avait laissé les enfants chez les grands-parents, et on avait pris un week-end à Paris, c'est Roland-Garros dans mes souvenirs, et puis avec des amis, et c'est là qu'on a pris la décision, du coup, de dire, ok, Banco, moi, de toute façon, je n'aime pas Paris, donc Madrid ne peut pas être pire, et au moins, ça va nous permettre de vivre autre chose, donc Banco, vas-y, postule, et puis comme c'était en interne, au final, on a eu la réponse très très vite, et en gros, ils prenaient le boulot début janvier, donc on était... en juin, genre il prenait le 3 janvier, un truc comme ça. Donc on avait six mois pour organiser notre départ. Mais voilà, à la base, ce n'était pas tellement un choix personnel, c'est plutôt les événements qui nous ont amenés à ça. Et puis on s'est dit, il fallait qu'on préserve notre équilibre familial parce qu'on allait finir par se séparer. Clairement, on ne pouvait plus, lui il n'en pouvait plus, moi j'en pouvais plus, c'était compliqué, donc il fallait qu'on fasse quelque chose pour sauver notre famille.
Et donc là, les enfants, ils n'avaient même pas deux ans et même pas un an, en fait ?
Si Louis avait quatre ans et Suzanne deux ans.
Il était déjà scolarisé alors ?
Alors, comme il était en début d'année, en fait, lui venait de rentrer en maternelle. Donc, il a quand même fait sa rentrée en maternelle en septembre et on l'a déscolarisé en décembre. Donc, il n'a fait qu'un trimestre à l'école maternelle française et ma fille était en crèche. C'était simple.
Après, tu l'as re-scolarisé en Espagne ?
Oui. Après, en fait, quand on est arrivé, comme on est arrivé en cours d'année, ce n'était pas si simple. On a trouvé en Espagne des escualas infantiles, c'est des écoles qui font 0-6 ans, et en fait ça fait du coup maternelle, début de primaire, et on les a inscrits dans cette école, donc c'était privé, et on les a inscrits tous les deux, ils avaient une classe tous les deux, ce qui permettait à Louis de faire une transition, de retourner un peu, c'est une crèche plus-plus. Pour les plus grands, évidemment, il y a plus de petites tables, des choses comme ça, mais c'était vraiment la bonne transition pour lui avant de rentrer vraiment aux primaires pures et dures. Donc, cet escouelage infantile, ça a vraiment été une transition douce pour qu'il puisse apprendre la langue, s'acclimater un peu à cette nouvelle vie. C'était vraiment un espace vraiment très cocon et c'était vraiment très, très chouette pour eux, je trouve.
Vous aviez eu des réticences de la part, je ne sais pas, de votre entourage en se disant vous allez vous expatrier très très loin, enfin très très loin, il n'y a plus le moins comme pays, mais vous allez vous expatrier avec des jeunes enfants, tu viens de te lancer ta boîte,
vous êtes fou ? Oui, en fait je crois qu'ils nous connaissent en fait maintenant et d'ailleurs je pense qu'il ne pleut rien de les surprendre quand on leur annonce un nouveau projet. Et oui, c'est… Il y a eu beaucoup d'interrogations autour de notre projet. Les enfants, comment ils vont faire ? Ils ne parlent pas espagnol. Et toi, qu'est-ce que tu vas faire là-bas ? Il y a eu quand même beaucoup d'interrogations. Après, je ne dirais pas tellement de peur, parce que ça reste quand même l'Europe, et on n'était pas très loin non plus. Ce n'était pas non plus fou comme projet. Et à la base, on était censés partir deux ans. C'est ça qui, aujourd'hui, quand on… On a un nouveau projet. Nos amis n'arrêtent pas de nous dire que si c'est comme l'Espagne, c'était censé être pour deux ans, ça a duré six ans. Ils sont un peu blasés, mais ça leur fait sourire quand on annonce une date parce qu'au final, on a du mal à la respecter. Mais on s'est tellement sentis bien qu'en fait, on est restés. Mais oui, tu as toujours un peu de jugement de la part de l'entourage. Et c'est un jugement peut-être aussi bienveillant. C'est un peu... Je sens que ce n'est pas méchant, mais c'est vrai qu'ils projettent un peu leur peur sur nous. Et je dirais même que ce n'est pas tellement qu'avec l'expatriation, c'est aussi avec le voyage. Parce que quand on a commencé à voyager à trois, puis à quatre, plus ou moins loin, ça a toujours été l'interrogation. Mais pourquoi vous partiez avec vos enfants ? Pourquoi vous vous embêtez à faire un road trip ? Surtout, c'était pour l'Albanie à l'époque. Ce n'était pas encore tellement aussi touristique que maintenant. Pourquoi vous allez dans un pays comme ça ? Vous pouvez rester en France. Il y a toujours eu cette interrogation de pourquoi vous voyagez avec vos enfants. Déjà ça, quand tu es un peu voyageur, ça a quand même déjà un petit peu ce retour de pourquoi vous vous embêtez. Et nous, on avait des amis qui avaient aussi des enfants du même âge que nous. Eux, clairement, ils ne partaient jamais avec leurs enfants. Ils partaient toujours en week-end, en amoureux, etc. Ils faisaient toujours garder leurs enfants. les vacances, il les passait à la maison parce qu'il ne voulait pas se prendre la tête à voyager avec eux parce que trop de logistique, trop fatigant, etc. Et il ne voulait pas se casser la tête, tout simplement, alors que nous, ça n'a pas du tout été... Nous, on n'a pas l'impression que voyager avec nos enfants, c'est se casser la tête, tu vois. Donc, c'est déjà l'état d'esprit. Donc, en partant de ce postulat-là, forcément, déjà en tant que voyageur, on sortait des fois un peu des clous, alors qu'on n'avait pas l'impression de faire des choses extraordinaires. Donc, il y avait déjà un peu ce questionnement. Donc, quand on est parti en expatriation, oui, forcément, ça a soulevé quelques peurs en voie, surtout pour les grands-parents aussi. Est-ce qu'ils n'allaient pas voir leurs petits-enfants aussi souvent qu'ils le souhaitent ?
Et quand vous êtes arrivés en Espagne, vous étiez avec des Espagnols ou plutôt avec des expatriés français comme vous ?
Alors ça, ça a été le vrai sujet, puisque comme on n'était censés partir que deux ans, Moi, j'avais dit à Denis, il est hors de question qu'on aille vivre dans le quartier français de Madrid. Je veux vivre l'expérience jusqu'au bout. Donc, étant donné qu'on n'est pas obligé de mettre nos enfants dans une école française, allons dans une région qu'on aime bien. Des écoles, il y en a partout. Voilà, éloignons-nous du quartier français. Si on voulait vivre avec des Français, on n'a qu'à rester en France. J'ai longtemps été entêtée avec ça, vraiment. Je voulais vraiment vivre une expérience en immersion totale. Et la réalité, c'est que ça a été extrêmement difficile, socialement, la solitude, ça n'a vraiment pas été simple. Et j'ai commencé vraiment à me sentir beaucoup plus épanouie et d'avoir une vie sociale quand j'ai commencé finalement à rencontrer des Français. Et là, j'avais revu un peu ma copie en disant, oui, en fait, une expatriation, c'est, on va dire, 50 d'immersion, mais 50 aussi avec la propre communauté, de manière à trouver un équilibre qui convienne. Alors après, les pourcentages peuvent varier en fonction des personnes. Socialement, en tant que maman solo à la maison, je faisais les allers-retours à la crèche, je n'avais que les mamans de l'école en tant que copine. c'était difficile en fait. Déjà, il y a la barrière de la langue, ça met quand même de nombreux mois pour apprendre la langue. Donc, il faut trouver tes marques, comprendre un peu les codes. Tu te sens quand même super seule du matin au soir. Et je me suis entêtée dans ça. Et finalement, après, je me suis dit, j'ai commencé à rencontrer une ou deux filles sur les réseaux sociaux des Françaises ici, à Madrid. Et je me suis dit, elles ont l'air d'être super sympas. Et là, j'ai commencé à les voir en vrai. Et là, j'ai développé. aussi mon réseau social francophone et là ça a tout changé dans mon épanouissement personnel en fait et j'ai réussi à trouver mon équilibre en côtoyant des françaises et en côtoyant des espagnols.
Et c'est là à ce moment là que tu as créé ton compte Instagram et que tu as commencé à partager, lancer le podcast parce que tu as un podcast aussi ?
Alors le blog je l'ai lancé avant, je l'ai lancé il me semble l'année de naissance de Suzanne, j'étais enceinte de Suzanne quand j'ai lancé le blog. Donc, il était déjà lancé et justement, je m'étais dit en arrivant en Espagne que comme j'avais perdu une partie de mes contrats en tant que freelance dans le Nord, j'allais avoir plus de temps pour développer mes projets perso. Donc, c'est là où j'ai commencé à développer un peu plus le blog. Je me suis formée au référencement. Parce qu'avant, j'avais le blog, mais tout était très nouveau pour moi. Donc, il y avait plein de choses que je ne maîtrisais pas, notamment la monétisation, comment je pouvais gagner ma vie avec. Donc, j'ai… J'ai travaillé sur ça mon arrivée en Espagne. J'avais déjà le blog. J'ai travaillé dessus et j'ai vu assez rapidement les résultats. Et puis, en parallèle de ça, j'avais envie de créer quelque chose sur Madrid avec les enfants parce que j'écrivais pas mal sur Madrid sur le blog. Et je me suis dit que ça allait finir par saouler mes lecteurs de parler de Madrid, de faire autour de Madrid. Du coup, ça n'a pas tellement de sens. Donc, j'ai décidé d'ouvrir un blog à part sur Madrid. Et voilà. Et donc, du coup, j'ai… créé ce deuxième blog qui s'appelait Madrid en famille à l'époque et de fil en aiguille, j'ai rencontré une française qui n'habitait pas très loin de chez moi et du coup, je lui ai dit, je n'ai pas tellement de temps de développer à fond ce projet, est-ce que ça te dirait de t'associer avec moi sur le développement de ce blog ? Elle avait des jumeaux de 4 ans et voilà, on a commencé à travailler sur ce site qui finalement, on l'a fait évoluer et on a complètement créé un média pour les francophones qui vivaient à Madrid où on est un peu sorti. la ligne éditoriale des mamans et des enfants. On a vraiment fait quelque chose de beaucoup plus ouvert. Du coup, j'ai travaillé sur ce projet vraiment à fond. En 2019, j'ai créé le podcast parce que j'aimais beaucoup ce format. Nous voyagions principalement en Espagne, on avait un peu ralenti les voyages. Du coup, je m'étais dit que ça peut être sympa aussi d'avoir des retours d'autres parents qui ont choisi de s'expatrier, qui ont choisi d'avoir des vies nomades, etc. Et on ne parle pas assez parce qu'il y a, justement, comme tu disais tout à l'heure, il y a toujours beaucoup de jugements, les gens ne comprennent pas, ces modes de vie qui sont un petit peu atypiques ou des gens qui font des choix un petit peu hors cadre, qui ne sont pas toujours très compris. Et je me dis, si on met en avant ces familles, s'ils parlent du pourquoi, du sens que ça a pour eux de choisir ces modes de vie, peut-être que ça va faire changer les mentalités. Donc voilà, je me suis dit, allez banco, je lance le podcast, j'interview des parents. Je faisais aussi à cette époque-là des podcasts vraiment solo sur moi, mon avis de maman voyageuse, d'expat. Et voilà, c'est parti de ça. Je me suis dit, je me suis enregistrée avec mon dictaphone et j'ai pris un hébergement. C'était parti, je me suis dit, allez. on tente, on verra bien. Et puis quand même, aujourd'hui, on a 150 épisodes, plein de parents qui ont partagé leur expérience de... de vie et je trouve ça super riche de parler de toutes ces familles.
Tiens, tu peux donner le nom de ton podcast comme ça et où est-ce qu'on peut le trouver ? Petite pub pour toi.
Du coup, c'est gentil, merci. Il s'appelle Parents Voyageurs tout simplement et on peut l'écouter sur toutes les plateformes d'écoute de podcast et on peut l'écouter aussi depuis le blog parentsvoyageurs.fr
Et alors, aujourd'hui, tes enfants sont scolarisés où ? Oui, je ne t'ai pas posé la question. Est-ce qu'ils sont scolarisés dans une école internationale ou c'était vraiment une école espagnole, l'école de quartier ?
Oui, c'est ça. On a fait le choix de les inscrire dans une école de quartier espagnole. Il faut savoir que le système éducatif espagnol public est excellent. Ils ont des moyens. Ils ont vraiment un système qui est très calé. Et en fait, ils ont même des écoles publiques bilingues espagnoles-anglais. Il y en avait une très bien à côté de chez nous. On a fait le choix de les inscrire ici. C'était juste après le Covid, ils ont intégré cette école. Nous, on est vraiment très contents du système espagnol. On ne s'est pas posé la question de se dire qu'on les met dans le privé ou dans une école américaine. Ça n'avait pas de sens pour nous. On a été très satisfaits de l'école espagnole. D'ailleurs, c'est pour ça qu'à terme, on aimerait les faire réintégrer, le système espagnol, à notre place. retour en Europe, là. Mais c'est un système qu'on aime beaucoup et c'est un système qui est classique, qui n'est pas alternatif, etc. Mais c'est un système, par contre, je trouve qui est très lourd. Les enfants, ils ont école du lundi au vendredi, le mercredi, toute la journée y compris. Les vacances scolaires sont plus ou moins pareilles qu'en France, mais pas équilibrées sur l'année. Ça veut dire qu'ils font un trimestre de septembre à décembre sans vacances. Après, ils ont trois semaines à Noël, de janvier jusqu'à Pâques. Ils n'ont que quelques jours. C'est très, très lourd quand même pour eux. Mais du coup, ils font aussi beaucoup de choses. Ils vont beaucoup en profondeur dans les programmes. Il y a beaucoup de… Ils travaillent… Je trouve que la manière éducative, elle est bonne. Alors, elle est intense. Elle est saine. Ils avancent quand même bien à leur rythme. Et en profondeur, ils voient des choses… Ils n'ont pas un programme… qui est dans la simplicité, comme des fois, ce que je peux entendre par rapport à l'éducation nationale, on dit toujours, oui, les programmes s'allègent et se simplifient d'année en année. On n'a pas du tout cette impression là, en Espagne, en fait. Ils sont vraiment plutôt tirés vers le haut avec le bilinguisme, les projets, les activités qui viennent s'intégrer en plus. Certains parents, on peut les inscrire à des activités comme robotique, etc. Des choses qui sont un peu plus évoluées pour leur faire déjà apprendre. prendre quelques notions de robotique, etc. Donc, ils sont vraiment en constante évolution, remise en question, et ça, ça nous...
Donc là, tes enfants, ils parlent français,
espagnol et anglais,
quoi.
Ouais. Alors, l'anglais, ils le parlent, ils savent se faire comprendre, mais c'est pas aussi fluide que l'espagnol, quoi. L'espagnol, ils sont complètement fluents, total.
Petite pause dans l'épisode, si ce que vous entendez vous... Et pour suivre l'aventure au quotidien, rejoignez-moi sur Instagram, ma petite famille podcast. Vous y retrouverez les coulisses des podcasts, mais aussi ma vie de maman au quotidien et les interrogations que j'ai. Allez ! C'est reparti, je vous souhaite une bonne écoute. Alors à quel moment, parce que là tu disais que vous n'étiez pas en Espagne, à quel moment vous êtes partie ? Où est-ce que vous êtes partie ? Comment tu as scolarisé tes enfants ? Et quand vous partez en vacances, maintenant vous partez où ?
Alors donc du coup, on a décidé de quitter l'Espagne au bout de six ans pour venir nous installer à l'île Maurice. Alors il y a eu plusieurs éléments dans notre vie professionnelle qui ont fait... fait qu'on a eu envie de tester autre chose, reconversion, faire un vrai, quitter le salariat, en tout cas pour mon mari. Donc il y a pas mal de conditions professionnelles qui ont fait qu'on a voulu se prendre une année de reconversion. Donc on a cherché un pays pour s'installer un an et effectivement l'île Maurice correspondait pas mal à nos recherches, c'est-à-dire qu'il y avait un visa d'un an possible, ça parlait français et anglais. ce qui nous intéressait fortement parce qu'on voulait pour le coup qu'ils apprennent le français parce qu'en Espagne, du coup, ils n'apprenaient pas du tout le français. Et voilà, nous, on leur avait appris à lire en parallèle de l'école, mais voilà, ils n'avaient aucune notion de grammaire, d'orthographe, etc.
Donc, on s'est dit, pourquoi pas leur faire passer un an dans un système français pour qu'ils rattrapent le retard par rapport aux enfants de leur âge. Et puis, anglais, parce que pour nous, l'anglais, c'est indispensable. Donc, ça cocheait bien les cases par rapport à ça. Donc, voilà, on a tout quitté en Espagne. On a vendu tous nos meubles, toutes nos affaires. Notre vie tient dans dix caisses chez des amis à Madrid. Et on est venus ici avec quatre valises. Beaucoup, on s'est installé dans l'ouest de l'île parce que justement, on s'est installé proche de l'école. Ça, c'est toujours un petit peu le problème quand tu t'expatries sans avoir le statut d'expat. Quand tu choisis de vivre à l'étranger, en fait, la scolarisation, c'est un vrai sujet parce qu'il faut avoir du budget. Parce que scolariser ses enfants, ça coûte très cher. Parce que certains pays, comme en Espagne, on peut scolariser ses enfants dans l'école publique, ça ne pose aucun souci. C'est quand même très similaire à... À la France, à Maurice, le système public est très différent, pas tellement accessible pour les étrangers. Et donc, il faut se tourner vers des écoles privées. Et là, tout de suite, ça coûte extrêmement cher. Et comme nous, on ne part pas avec un statut d'expatrié, avec une entreprise, on n'a pas d'entreprise qui nous paye l'école des enfants. Donc, c'est nous-mêmes qui devons payer notre école. Donc ça, déjà, ça permet de… Dans ton choix, dans ton panel d'écoles que tu as sur l'île, déjà, tu enlèves les… Les extrêmement chères, les écoles d'élite, les écoles britanniques, américaines, tout ça. Nous, on n'a absolument pas le budget pour ça. Et après, il reste les écoles un peu plus intermédiaires. Donc, tu as les écoles françaises, mais qui coûtent quand même extrêmement cher. Et souvent, ce sont des très grosses structures. Et nous, on ne voulait vraiment pas intégrer les enfants dans cette structure. Donc, voilà, il restait les écoles françaises. Et puis, finalement, en faisant nos recherches, parce que nous, on ne voulait quand même pas une structure trop grande. Parce que nos enfants, lui il a 10 ans, il n'a jamais mis les pieds dans une école française. Et on s'est dit, c'est chaud quand même pour lui d'intégrer un programme scolaire, je ne sais pas si l'équivalent c'est CM2 peut-être, CM1, sans jamais avoir fait français sa vie. On avait un peu peur que ce soit difficile. Donc on a essayé de chercher une école alternative. Parce qu'en fait on s'est dit, nous en tant que parents, on cherche aussi à faire un peu une année sabbatique de reconversion, se poser, prendre du temps ensemble. Les enfants aussi, ils ont le droit d'avoir cette année un peu tranquille, sans avoir la pression de se remettre dans une école super stricte où ils vont devoir cravacher pour rattraper le retard. Donc on s'est dit, une école alternative où ils vont pouvoir prendre le temps d'évoluer à leur rythme. Et on a trouvé quelques écoles, il n'y en a pas beaucoup. Et donc là, dans l'Ouest, une école qui venait d'ouvrir et qui correspondait parfaitement à ça, qui correspondait à nos attentes et en termes de budget. Et en termes de pédagogie, c'est une école privée mauricienne, français-anglais, mais qui n'est pas certifiée à EFE. Elle n'est pas reconnue par le système français de l'étranger. Mais au final, ce n'est pas ce qui nous importe. On veut qu'ils apprennent le français, qu'ils savent l'écrire. La certification n'est finalement pas importante. Et surtout, c'est une école où ils font beaucoup d'activités extra. scolaires, ils font du théâtre, du yoga, des projets de groupe. Donc voilà, ils font quatre heures de tous les cours basiques, quatre heures de français, quatre heures d'anglais, quatre heures de maths, obligatoires. Et après, tous les cours sont obligatoires, mais en fait, après, ils ont histoire-géo, théâtre et tout, plein d'activités autres. Et du coup, on a bien aimé ce côté où ils vont travailler, mais ils vont aussi apprendre une autre vie de groupe. voire à un autre rythme. Et surtout, ils finissent l'école à 15h tous les jours et ils n'ont pas d'école le mercredi après-midi. Donc, autant dire que quand on leur a dit ça, ils étaient super enchantés.
Et toi, tu les récupères à 4h, à 3h alors ?
Oui, on les dépose à 8h et on les récupère à 3h. Donc, ça fait des petites journées. Ça nous laisse aussi la fin de journée pour profiter ensemble et ne pas être dans le stress de la course. Je vais les chercher, je rentre, c'est les douches, on fait les devoirs, blablabla. Déjà, il n'y a pas de devoirs non plus dans cette école-là. Quand on rentre à 15h, eux, ils sont libres de jouer dehors. Et puis, quand il ne fait pas beau, on fait des jeux ensemble. Et voilà, on est ensemble. On profite vraiment de nos fins de journée. Et ça, ça change tout.
Et combien de temps vous êtes restés là-bas ?
Là, on vient d'arriver à Maurice. On est arrivés en juillet 2024. On est là pour une période de un an. Et on peut reconduire une deuxième année.
Parce qu'il faut un visa ou quelque chose comme ça ?
Oui. Du coup, nous, on a un visa premium. C'est un visa qui a été créé, il me semble, au moment du Covid. C'était un visa qui est gratuit et qui permet de vivre un an sur le territoire. Et il a été créé pour les digital nomades, en fait, de base. Donc, ça nous permet, nous, d'avoir nos entreprises en Europe et de pouvoir vivre sur le territoire mauricien plus de trois mois. Parce qu'en vrai, le visa touristique, c'est toujours trois mois. Et là, du coup, on peut vivre jusqu'à un an sur le territoire et on peut renouveler au bout d'un an pour rester un an supplémentaire.
Et les enfants, comment ils ont réagi quand vous avez quitté l'Espagne ? Ils se sont rapidement acclimatés à leur nouvelle vie, nouveaux copains ? Parce qu'il y a eu changement de langue aussi, au quotidien,
je suppose ? Oui, alors déjà, ça faisait deux ans qu'on préparait le projet depuis l'Espagne. Donc, on a tout de suite parlé de ce projet avec eux, en toute transparence. et on leur a donné nos motivations, on leur a expliqué pourquoi on voulait partir, ce qu'on mettait en place pour partir. Donc ce projet-là, en fait, c'est pas bon. Les enfants, dans six mois, on part à l'île Maurice. Pendant deux ans, en fait, on pouvait manger Maurice. Tout le temps, il n'y avait pas une journée où ça tombait sur la table. Du coup, je pense que ça a permis aux enfants de se projeter. On a regardé beaucoup de documentaires sur l'île. Par exemple, on a visité les appartements des fois avec eux. Et puis on leur a dit, là-bas, on va choisir une école proche de la plage. Comme ça, après, on vient vous chercher à l'école et on ira faire le goûter sur la plage. On a essayé vraiment de les projeter dans cette nouvelle vie qui était complètement différente de celle qu'on avait. Je pense que petit à petit, ils se sont vraiment bien préparés à l'idée du changement. Par contre, ce qui a été terrible, c'est quand même les au revoir. Je pense que ça, ça a été vraiment affreux. Denis ne l'a pas tellement eu, mais moi, je l'ai ressenti comme ça. Quand j'ai vu Louis pleurer, il y avait un anniversaire. Dans les derniers jours de l'école, ils font toujours un anniversaire avec toute la classe pour fêter l'anniversaire des enfants qui sont nés l'été. Donc, toute la classe est invitée et ils font un anniversaire commun. centre et donc là c'était le dernier anniversaire et on partait le lendemain et du coup là les enfants les copains ils pleurent même les parents ils pleuraient et tout c'était c'était affreux c'est ça m'a tordu le coeur et là je suis rentré à la maison et je me suis dit mais quel merindine je suis quoi on a nos projets de vie on dit que nos enfants ils suivent mais eux ils en payent aussi un peu les pots cassés on est en train de voilà ils avaient leurs cocons leurs amis et là on est en train de les déchirer tout ça Ils vont avoir mal au cœur pendant plusieurs jours. Tout ça parce que nous, on a décidé qu'on irait vivre à l'autre bout du monde. Je lui dis, mais c'est... Je dis ça à Denis, c'est affreux ce qu'on leur fait subir, en fait. Parce que là, c'est vraiment dur. Et on leur demande de tout quitter. Alors que c'est pas qu'ils n'ont pas eu leur mot à dire, mais ça reste nos projets à nous d'adultes. Les jours qui ont suivi la séparation, j'ai vraiment eu mal au cœur, vraiment, de leur infliger ça, tu vois. Et je me suis vraiment sentie... mais indigne un peu, tu vois, de dire nos projets avec mon homme, nos projets, ce sont les nôtres et eux, ils suivent. Et un peu le quoi qu'il en coûte, tu vois, ils doivent sous-quitter tout ce qu'ils ont construit de par notre faute. Et ça, ça a été vraiment très dur.
Ils t'en ont voulu ou non ?
Non, ils ne nous l'ont pas voulu. Mais Louis, tu vois, par exemple, le lendemain, on a pris la route. On a fait Madrid, Normandie en voiture. Il n'a pas parlé de tout le trajet. On sentait qu'il avait mal au cœur de quitter ses copains et il avait besoin de temps pour digérer le truc. Mais après, non, il ne nous a rien dit de méchant, il ne nous a pas fait de réflexion, mais je sentais bien qu'il avait besoin de temps pour encaisser. Et je pense qu'on avait finalement tous besoin de temps. On est arrivés chez nos parents, ils ont retrouvé des grands-parents, etc. Donc, ils ont été repris dans un... dans un quotidien, en plus, un peu vacances, parce qu'ils étaient chez mes parents, ils ont fait des choses, donc ils ont été vite immergés dans d'autres choses, donc le cas est passé assez facilement. Puis après, quand on est arrivés sur place, je m'étais dit, bon, ça va être un peu dur, et puis finalement, non, tout de suite, ils se sont très bien adaptés. Il n'y a pas eu de l'esprit me manque mes copains, etc. Ils avaient tourné la page, en fait. Ça y est, j'ai l'impression que les enfants, ils ont cette capacité de switch qui bouge. plus importants que nous. Nous, on est des fois un peu nostalgiques, on a peur, on se pose mille questions. En fait, j'ai l'impression que les enfants, ça y est, ils ont pris possession de leur chambre, ils ont installé leur chambre, ça y est, c'est bon. Nouvelle vie, on commence. On fit le jouet dans le jardin et c'est parti. Alors que nous, je trouve qu'on ne switch pas, on se pose trop de questions tout simplement. Les enfants, ils vivent un peu au jour le jour. La page Espagne est terminée, on ouvre la page Maurice et voilà, on y va. Ils sont surprenants.
La capacité d'adaptation.
Totalement. Et leur arrivée à l'école, c'est pareil, ça a été hyper facile. La rentrée des classes a été une journée... Déjà, ils ne sont rentrés que quelques heures. Et puis, en fait, comme c'est alternatif, c'est une grande maison avec trois grandes pièces qui servent de classe. Ils sont par groupe de niveau. En fait, tout ça s'est passé nickel parce qu'il y a vraiment une émulation de groupe. Ils sont 25 dans l'école, je crois, au total.
Oui, ce n'est pas 25 par classe en France.
Non, c'est ça. Ça, c'est 25 dans toute l'école. Donc, autant dire que très rapidement, ils se sont fait des copains et ça a été très facile. Et puis, ils ont vite compris que ça allait être une école super sympa, super cool et beaucoup moins demandeur d'énergie en termes d'efforts de travail. Ils l'ont vraiment compris rapidement. Pas de devoir. Toutes les 45 minutes, ils ont 15 minutes de pause. Donc, voilà, ils ont compris que ça allait tranquillement.
Est-ce que des fois, ils disent commencer en France l'éducation ou non, ils ne se posent pas du tout la question ? Même, par exemple, s'ils ont des cousins-cousines ?
Oui, Louis nous a souvent dit qu'il aimerait bien… Alors, avant qu'on arrive à Maurice, il nous disait souvent, oui, moi, j'aimerais bien aller à l'école en France parce que tu comprends, c'est ma langue, ça va être plus facile. Et puis, en plus, ils n'ont pas d'école le mercredi après-midi. Ils avaient bien compris que les petits Français… Il ne travaillait pas le mercredi après-midi, même des fois pas du tout le mercredi. Et il avait toujours trouvé ça très injuste en disant Mais pourquoi les copains, ils n'ont pas d'école le mercredi et nous, on travaille toute la journée ? C'est quelque chose qui l'a vraiment beaucoup perturbé. Et oui, pour lui, il avait l'impression que s'il allait dans une école française, ce serait plus facile. Il a toujours eu cette idée en tête. Sauf que là, en ce moment, comme il est dans une école où il apprend le français, il se rend compte que le français, c'est aussi difficile. Et la dernière fois, il me dit Oui, on a… à commencer à faire nos premières dictées, maman, en fait, ce n'était pas terrible, ma note. On lui demande, je lui dis, tu vois, ce n'est pas parce que tu parles le français, que c'est notre langue du quotidien, que le français, c'est facile. Ça demande aussi de l'apprentissage. Et là, je crois qu'il comprend maintenant que les croyances qu'il avait avant sur l'école française, finalement, elles n'étaient pas tellement enfondées. Donc là, on est dans une phase de transition où il se dit, finalement, l'école française, ce n'est pas plus facile que l'école espagnole, en fait. Donc, c'est drôle. Mais après, je crois qu'ils idéalisent aussi beaucoup la France. Ils sont très contents de rentrer en France à chaque fois. Ils adorent la France. Et des fois, ils ne comprennent pas pourquoi nous, on ne veut pas retourner vivre en France, en fait. On est obligés de leur expliquer nos motivations, mais c'est quelque chose, je pense, qui est encore un peu abstrait pour eux. Et je pense qu'ils idéalisent parce que quand ils sont en France, ils sont avec les cousins, cousines, ils passent toujours... que des bons moments en fait. Ils sont en famille avec ma petite mamie, avec les cousins et cousines. On bouge beaucoup parce qu'on va voir un petit peu tout le monde. On en profite pour visiter. Donc, c'est une partie un peu vacances. Donc, je pense qu'ils ont toujours ce côté oui, j'idéalise la France parce que je kiffe ma life quand je suis là-bas parce qu'on profite à fond. Même nous, on profite à fond quand on est là-bas. Alors que le quotidien en France qu'on avait ne ressemblait pas du tout à ça en fait.
Et là, aujourd'hui, vous, vous vous projetez toujours dans une vie d'expatrié. Quand l'année sera écoulée, vous allez redemander un visa pour rester ou vous pensez revenir soit en France, soit en Espagne ou dans un autre pays ?
Nous, déjà, on ne veut pas rentrer en France. C'est une vraie volonté. Et du coup, si on n'avait pas eu les enfants, je pense qu'on se serait ouvert à plein d'autres pays. Mais en tant que parent, il y a plein de... paramètres qui sont pris en compte. Forcément, on ne peut pas faire n'importe quoi. Alors après, il y a des familles qui sont nomades, des gens qui sont expatriés toute leur vie, les enfants changent d'école tous les trois ans. Il y a plein de différentes formes d'expatriés. Nous, on voudrait faire le choix de stabiliser les enfants au niveau de l'adolescence. Après Maurice, on va rester un an de plus, parce que lui, il sera à la limite du collège. Donc on peut rester deux ans de plus, mais l'objectif c'est de pouvoir rentrer en Europe et de nous installer de manière stable pendant l'adolescence. Parce que l'adolescence c'est une étape importante, je pense, chez les enfants et on voudrait vraiment leur donner quand même de la stabilité. On ne voudrait pas reproduire un peu le schéma qu'on avait fait en Espagne. de les sortir de leurs liens sociaux. On voudrait se poser pour cette période-là. Notre objectif, c'est qu'on a choisi le pays Andorre, pour plein de raisons, mais aussi parce qu'ils pourraient réintégrer le système espagnol. L'idée, c'est qu'ils réintègrent un système qu'ils connaissent déjà, espagnol, une langue qu'ils connaissent déjà, et se stabiliser au moins 4-5 ans, voire 6 ans, le temps qu'ils vivent leur pays. période difficile ou pas, mais en tout cas, on ne voudrait pas trop les chambouler à ce moment-là, parce qu'on sait que ça peut être une période difficile et je pense qu'en tant qu'adolescents, ils ont énormément besoin du lien social, amical, autre que les parents. Donc, je pense que se poser, ça peut être pas mal, quitte à repartir après. Et puis de voyager aussi beaucoup à ce moment-là, ne plus être dans la phase vraiment expatriée, mais tout passer dans la phase de... voyageur total. C'est le projet. Des fois, entre ce qu'on veut et ce qui se passe, ce n'est pas toujours la réalité. Mais voilà, ça, c'est le plan de base. On verra, je te redirai dans deux ans, si on a bien suivi le plan ou pas.
Et là, aujourd'hui, quand c'est les vacances, vous partez dans d'autres pays ou vous rentrez en France voir les cousins, grands-parents ?
Alors, quand on était en Espagne, on faisait un mix entre les deux. Ça, c'est toujours un peu la grande question. Quand tu vis à l'étranger, tu passes tes vacances dans ton pays d'origine. Nous, on fait le choix de rentrer un petit peu, mais surtout aussi de voyager. On a continué de voyager en Europe et puis aussi, on a fait le Maroc, etc. Donc, on continuait quand même de voyager un peu et rentrer au moins soit à Noël, soit à l'été. Et voilà, on ne fait pas partie de ceux qui rentrent tout le temps. tant qu'en France, passer toutes leurs vacances, on a besoin aussi de voir autre chose. Donc, on fait un mix des deux. Et puis là, à Maurice, là, pour l'année, on n'a pas tellement prévu de voyager en dehors. On s'est dit qu'on allait visiter à fond Maurice. Il y a Maurice et Rodrigue, qui est une île aussi à côté. Donc, on s'est dit que déjà, en un an, on pourrait explorer ces deux îles-là. Ça serait déjà bien. Et puis, si on reste plus longtemps, peut-être qu'on irait visiter la Réunion, la Gascar, le Sri Lanka. Aussi, l'Afrique du Sud, c'est... proche, c'est à 4h, donc on ne va pas en profiter d'être dans cette partie-là pour visiter ces pays-là. Donc pour l'instant, ça, ça sera vraiment sur la deuxième année. Cette année-là, on reste focus sur Maurice, parce qu'il ne faut pas croire, mais il y a énormément de choses à faire ici et à voir.
Je pense bien. Et par rapport à ça, les enfants, est-ce qu'ils sont étonnés à chaque fois qu'ils changent de pays, de par la culture ? Est-ce qu'ils ont des réflexions ? Est-ce que... Je ne sais pas, même par rapport au niveau de vie des gens, ils se posent des questions ou pour eux, c'est vraiment tout naturel de s'acclimater à un nouvel endroit ?
En fait, les enfants, de par leurs yeux, en tout cas les nôtres, c'est comme ça, c'est que ça ne change absolument rien. C'est très étonnant et on s'était fait la réflexion quand on est parti au Maroc il y a un an et demi, on est parti une semaine au Maroc, dont quatre jours où on a fait un train. trek dans le Sahara. Et on a passé trois jours à Marrakech. On a atterri à Marrakech. Et là, maintenant, les enfants sont grands. Donc, ils avaient 9 et 7 ans. Et on s'est dit, 9 et 7 ans, ils vont arriver dans le souk. On avait pris un riad dans le souk, en plus, de Marrakech. Et on s'est dit, là, ils vont nous poser mille questions. Ils vont dire, Ouah, maman ! Ils vont être surpris à tous les coins de rue. Eh bien, en fait, pas du tout. On est arrivés, le taxi nous a déposés à la porte du souple, enfin, les portes d'entrée dans la Médina, et on a tout fait à pied avec nos sacs à dos jusqu'à notre hôtel. Et donc là, tu vois, Marrakech, c'est beaucoup d'effervescence, c'est beaucoup de bruit, des ânes dans les rues, des odeurs différentes, des gens extrêmement pauvres. Et je me suis dit, on va arriver à l'hôtel, ils vont dire, ouais, maman, mais où est-ce qu'on est, tu vois ? Et non, genre... C'était limite, bon, ma maman, à quelle heure on va manger ? Et je leur dis, mais qu'est-ce que vous en pensez alors du Maroc et tout ça ? Du coup, lui, il me dit, oui, c'est drôle, il y a des ânes dans les rues. Et c'est ça qui est fascinant chez les enfants, c'est qu'en fait, les enfants, ils n'ont pas de... Regarde, maman, les gens, ils sont noirs. Regarde, maman, les gens, ils sont pieds nus. Regarde, maman... Tu vois, c'est normal, en fait, c'est juste des gens, tu vois. Ils vont trouver curieux certaines choses. Pourquoi ils font brûler, par exemple, de l'encens ? Il y a une odeur. Pourquoi ils font brûler ça ? Ou pourquoi les dames, elles se font des tatouages ? Tu parlais du henné, du tatouage sur les bras. Ça va être des questions comme ça, mais ça ne va pas être tu vois maman, pourquoi le monsieur, il a des vêtements abîmés ? Pourquoi il marche pieds tenus ? Pourquoi les gens sont noirs ? Les gens sont métissés d'ailleurs, mais il n'y a pas tellement d'interrogations. Et là, quand on est arrivé à Maurice, dans l'école où ils sont, il y a beaucoup de métissage aussi. Il y a des Européens, il y a des Mauriciens, il y a des Indiens, des Musulmans. Il y a culturellement très divers. Nous, on leur a posé la question à la fin du premier jour, du deuxième jour. Alors, dans votre classe, il y a des Mauriciens, il y a des Indiens ? Les enfants disent Je ne sais pas, on a des copains. Ma fille me dit juste C'est vrai qu'il y a certaines copines, j'ai du mal à retenir leur nom, mais franchement, elles sont toutes super sympas. Avec mon mari, on s'est dit On va arrêter de leur poser ces questions-là. parce que nous, on est en train de les biaiser, tu vois, par nos questions un peu. Est-ce qu'il y a des Indiens ? Est-ce qu'il y a des Mauriciens ? Est-ce qu'il y a des Français ? Tu vois, on pervertit un peu leur regard neutre. Quoi, eux, pour eux, ils s'en foutent. C'est des enfants, en fait. C'est des potentiels copains, des copains de jeu, des gens avec qui ils vont partager des choses. En fait, quelle que soit leur origine, en fait, c'est pas important pour eux. Et c'est pas parce que... Enfin, ils vont... ne pas aller vers ce copain-là parce qu'il est métisse, ou il est noir, ou elle parce qu'elle est blonde. Ça, ce n'est pas un sujet pour eux. Ce n'est pas quelque chose qui les choque Et c'est ça qui est incroyable chez les enfants, c'est qu'en fait, ils ne font pas de distinction. Franchement, on trouve ça fou et on s'est dit, maintenant qu'on ne poserait plus de questions sur le type de copain, les origines, les nationalités, etc., on a dit qu'on n'abordait plus le sujet. On parle de leur copain par leur prénom, et c'est tout. on ne veut pas biaiser le truc, et de les pervertir avec nous, notre regard. En tout cas, nos enfants fonctionnent comme ça, j'imagine que d'autres enfants vont peut-être arriver à Marrakech et vont être énerveillés par toute cette diversité, poser mille questions, ça c'est le cas de nos enfants, ça n'a pas été un sujet. Du coup, moi, ça me fascine parce que je me dis que si on avait un monde avec des gens qui avaient ce regard d'enfant, je pense qu'on aurait beaucoup moins de problèmes.
Il y a une question que tu as un petit peu répondu, mais des fois, quand on voyage avec les enfants ou même sans enfants, on a peur de l'insécurité. Vous vous êtes jamais sentie en insécurité lors de vos voyages ?
Non, on ne s'est jamais sentie en insécurité parce que déjà en Europe, il y a quand même… Tout est très safe quand même. Quand on voyage dans des grandes villes d'Europe, ça va. Même en Albanie, il y a quand même assez peu de touristes. C'était il y a neuf ans et ce n'était pas du tout développé encore comme pays. Donc, je n'ai pas du tout senti de l'insécurité. C'est toujours un peu une crainte peut-être un peu sanitaire. Et effectivement, je ne trouvais pas de petits pots bébés, par exemple. Il y a un gros truc par rapport à ça. Mais en vrai, non, on ne s'est jamais senti ainsi. et encore moins en Espagne, c'est très safe. Partout en Europe, il y a zéro problème de sécurité. Et après, le tout c'est aussi, quand tu voyages avec des enfants, il faut aussi cadrer, c'est pas pareil qu'un voyage en sac à dos où tu pars à l'aventure, tu tentes des quartiers, des rues, etc. Quand tu voyages avec des enfants, tu fais quand même aussi assez attention de ne pas t'aventurer dans des quartiers bizarres. Tu essaies quand même de rester dans des clous. plus ou moins. Tu ne fais pas les foufous non plus. En Europe, à part de tomber sur un quartier défavorisé, malfamé, etc., comme il peut y avoir dans beaucoup de villes, en général, c'est des quartiers qui sont aussi un peu éloignés. Franchement, non. Et puis, je ne sais pas, il y a ce côté aussi, je trouve, quand tu voyages en famille, les gens, ils ne te font pas chier, en fait, tu vois. Tu es en famille, les gens, d'ailleurs, il y a plein de pays où ils adorent les enfants et donc, du coup, les gens viennent souvent vers toi, les petits blondinets. des fois, ils font un petit carré sur la joue. Les gens ont toujours beaucoup d'empathie pour les enfants. Donc, en fait, non, finalement, en tant que famille, des fois, je me sens un peu protégée. Des fois, tu passes devant les files d'attente parce que les gens, ils te voient avec deux petits, enfin, deux jeunes enfants. Ils te font signe de passer devant tout le monde parce que tu as deux jeunes enfants. Toi, tu es un peu gênée de dire pardon, je passe devant vous. Donc, je trouve que quand tu voyages en famille, tu es vraiment un peu cocoonée dans certains pays. Non, en fait, c'était un peu dans une bulle, je trouve. Donc non, l'insécurité, pour répondre à ta question, j'essaie de ne pas dévier. Insécurité, non, parce que non plus, on ne le cherche pas. On essaie aussi de cadrer, on sait ce qu'on va visiter, on prépare notre voyage souvent.
Pour conclure, là, vous pensez que cette vie que vous avez créée en partant, si c'était à refaire, vous le referiez fois 10 000, je suppose. Et avec tous les témoignages de parents expats que tu as eus, c'est quoi le retour ? C'est vraiment une aventure à vivre ? Parce qu'on n'a qu'une vie ? Ou il y en a, c'est que pour un temps donné et ils reviennent en France ?
Au niveau des parents que j'interview, c'est vrai qu'il y a tous les profils. Il y a des gens qui veulent faire un tour du monde et après qui veulent revenir, être sédentaires, ou des gens qui font une expatriation et qui reviennent en France et qui ne veulent plus bouger par la suite. D'autres qui partent pour deux mois, finalement, ils deviennent nomades. Il y a... Il y a vraiment tout type de voyageurs, tout budget. Je veux dire, il n'y a pas une famille similaire. Je n'ai jamais eu un profil similaire de parents que j'ai interviewés. Ils ont toutes leurs particularités. Et je pense que ce sont surtout des familles qui se sont écoutées à un moment donné, qui ont tenté une aventure et qui, certains ont voulu, tu vois, ça a été un changement de vie total et ils ont voulu aller plus loin et tout quitter pour vivre cette vie-là. D'autres, ils ont tenté une expatriation. création et puis finalement ils veulent rentrer parce qu'ils sont passionnés de boulot, ils veulent développer des projets. Il y a vraiment tout type de projet, mais avant tout je pense qu'il y a vraiment ils se sont écoutés, ils ont pensé aussi je pense au bien-être d'eux, de leur famille, de leurs enfants. Et je pense qu'il y a une vraie écoute par rapport à ça. Et c'est très riche. Et d'ailleurs c'est grâce à tous ces parents que j'ai interviewés que nous avons construit notre projet aussi. Nous, on était déjà expatriés quand j'avais lancé le podcast. Mais la deuxième partie de notre expatriation, c'est-à-dire qu'on a tout quitté, Denis a démissionné. Moi, j'avais créé mon média, du coup, je l'ai vendu en partant, donc je repars aussi un peu de zéro. Et en fait, c'est grâce à tous ces parents qui sont passés avant nous et que j'ai interviewés, et on s'est dit, mais tu vois, eux, ils l'ont fait, pourquoi pas nous ? C'est pas plus bête que d'autres. Si on cadre les choses, si on sait où on va, si on se forme, si on met tout en place, nous aussi, on peut vivre notre vie de rêve, celle que nous, on veut. Je pense que peut-être le plus difficile, c'est de ne pas projeter les rêves des autres sur soi, ou se dire par exemple, je ne sais pas, moi je suis beaucoup de famille nomade, se dire waouh, mais c'est génial leur vie, je veux vivre cette vie-là et finalement se rendre compte que c'est juste une projection, et ce n'est pas totalement tes envies, c'est juste... peut-être aussi une mode, mais finalement, ce n'est pas tellement ce que tu veux toi au fond de toi, ou ce n'est pas forcément adapté à tes enfants, ton mode de vie, tout ce que tu veux. Donc, je dirais, le piège, c'est peut-être de vouloir vivre le rêve d'un autre. Je pense qu'il faut vraiment surtout s'écouter et savoir de quoi tu as envie et qu'est-ce que tu fais pour réaliser ce changement de vie. Nous, dans notre cas, oui, on a passé des steps, en fait. On a quitté la... France, en allant en Espagne avec un certain confort, parce que Denis, il avait déjà son travail, il avait un contrat de travail, etc. Donc, on est arrivés déjà avec un salaire, même si on n'avait pas le package expat, c'était un très bon salaire qui nous permettait de vivre très correctement. Donc, on est partis une première fois dans une bulle, et le fait du coup d'être allés un peu plus loin, parce qu'on s'est dit, ben, ouais, en fait, à un moment donné, on avait envie d'autre chose. Et voilà, on se lance, on y va, de toute façon, ben, on est arrivés. n'a rien à perdre, j'ai envie de dire. Si ça ne va pas, on revient en Espagne. Si ça ne va vraiment pas, on peut toujours rentrer en France, trouver un job assez facilement en traversant la rue, il paraît qu'il faut trouver un job. Oui. Non, je dis ça, c'est surtout par rapport à la langue, en fait. Trouver un job en Espagne, en tant que Français, ce n'est pas toujours facile. Quand tu rentres en France et ta langue, tu as ton CV quand même derrière toi, c'est quand même aussi plus facile de trouver un boulot. Ça dépend peut-être des régions, etc. Ce n'est pas le sujet, mais l'idée, c'est de te dire que tu tentes ton projet, ton rêve de tout quitter. Tu risques quoi finalement ? Tu n'as pas grand-chose à perdre, si ce n'est qu'à prendre de cette expérience.
On n'est pas allé juste sur la partie un peu financière, mais tu as un petit peu répondu, en tout cas pour toi, avec ton mari. Et là, maintenant, vous êtes tous les deux, de toute façon, en freelance. C'est comme ça que vous gagnez votre vie en expatriation.
En fait, on a préparé ce voyage, on a économisé pendant deux ans, donc on est partis. avec, on va dire, une enveloppe qui nous permet de vivre un an sur place dans le cas où on ne dégagerait aucun chiffre d'affaires avec nos entreprises. On sait qu'on a cette sécurité d'un an, où après, à nous d'ajuster en fonction de l'évolution de nos projets et de se dire, soit on peut continuer, soit on rentre. Mais on n'est pas parti la fleur au fusil. Comme ça, on a quand même vraiment tout préparé, tout anticipé pour au cas où, parce qu'avec des enfants, tu ne peux pas te permettre non plus. plus de faire n'importe quoi, tu ne peux pas te permettre de te retrouver à la rue du jour au lendemain ou pas avoir de frigo rempli. Nous, on a assuré le coût en économisant pendant deux ans. On a mis tout le côté. Moi, j'ai vendu une partie de ma boîte. J'ai récupéré un peu d'argent. On est parti avec une enveloppe et le projet de développer une activité. Finalement, quand je parle avec beaucoup de parents qui ont voyagé, ils ont tous financé leur... projets aussi très longtemps à l'avance quand même. Soit il y a une vente de maison, soit il y a une reconversion avant et après. Il y a toute cette question financière. C'est vrai, ce travail quand même pas mal en amont. Parce que c'est un sujet qui est quand même assez important quand tu es en famille pour payer l'école des enfants.
Non, mais complètement. On ne part pas sur un coup de tête. C'est vraiment il faut que ce soit un projet familial anticipé, préparé avec tous les aspects, dont l'aspect financier. Et l'aspect aussi dont tu parlais, où est-ce que vous allez atterrir ? Est-ce que c'est dans une communauté d'expats ou non ? Le choix de l'école ? Il n'y a quand même pas mal de paramètres quand on est parent, ça c'est sûr. Après, c'est une richesse immense pour les enfants, même pour les parents, je pense, au niveau ouverture d'esprit, les langues aussi qu'ils apprennent, les différentes cultures. Je pense que c'est génial pour leur vie future.
Oui, c'est ça. Nous, c'est vraiment ça l'objectif, c'est de leur... Les ouvrir au maximum sur le monde qui les entoure, leur donner vraiment un maximum de billes pour qu'ils puissent toujours avoir ce côté d'adaptation à tout niveau. Effectivement, pour nous, les langues, ça reste quand même vraiment la clé pour demain parce qu'on se dit qu'on ne sait pas ce qu'ils feront, nos enfants, plus tard. Mais je pense que quand tu parles trois langues et que tu maîtrises trois langues, déjà, ça t'ouvre quand même des portes, ça te facilite les choses. Et puis aussi, l'ouverture d'esprit, la tolérance. L'adaptation, tout ça, c'est des valeurs qui sont importantes pour nous. Et je me dis qu'en leur donnant ça, je pense qu'ils ont des bonnes bases pour faire un peu tout ce qu'ils veulent par la suite. Et surtout, ce qu'on essaye aussi au travers de ces projets, c'est de leur dire, dans la vie, tout est possible. Tout ce que vous avez envie de faire dans la vie, vous pouvez le réaliser, vous êtes capable de le réaliser. Et si c'est quelque chose qui vous tient à cœur, tout est possible. Et finalement, les enfants... Les enfants fonctionnent beaucoup sur l'exemple. S'ils voient leurs parents tenter des choses, vivre des choses, tout en leur donnant du sens, j'imagine que par la suite, ils se diront Ah oui, les parents, ils ont fait ça pour telle raison, ils ont voulu vivre leurs rêves. Pour moi, l'exemplarité fait tout. En tout cas, c'est notre objectif. On ne cherche pas spécialement d'avoir des enfants plus intelligents que les autres. premier de la classe ou quoi, nous ce qu'on veut c'est que les enfants se sentent bien dans ce monde qu'ils arrivent à s'adapter dans toutes les situations et pouvoir parler avec n'importe qui dans le monde entier en fait, donc c'est notre objectif
C'est un très beau mot de la fin je dirais des enfants ouverts d'esprit
Ouais, ouais, c'est ça je pense que c'est important c'est vrai que le monde il est tellement instable, ça fait quand même assez peur et on se dit comment faire pour préparer ses enfants à ce futur ? C'est une question qui est très difficile en tant que parent. Nous, c'est un peu notre réponse à nous. Je ne sais pas si elle est bien, moins bien, mais au moins, on essaye ça et on verra.
En tout cas, merci beaucoup, Émilie. Alors, si on veut te retrouver en savoir plus sur ta famille, suive ton podcast. C'est sur Instagram. Sur le podcast, c'est sur toutes les plateformes d'écoute Parent Voyageur. Et ton blog, pareil, parvoyageur.com ?
Parvoyageur.fr. Et puis du coup, je ne l'ai pas dit tout à l'heure, mais il y a Floriane qui a intégré le blog il y a trois ans maintenant, qui partage aussi ses aventures et elle est actuellement en tour du monde. Et donc du coup, sur notre Insta, on partage à la fois un peu de Maurice et à la fois un peu de tour du monde. Donc voilà, je ne suis pas seule sur le projet, il y a d'autres... projets et puis il y a plein d'interviews d'autres parents voyageurs. Donc, venez faire un petit tour pour vous inspirer.
Génial. Eh bien, merci encore, Émilie, pour ton temps et merci pour tout ce partage.
Merci pour ton invitation.
Si vous entendez ce message, c'est que vous avez écouté l'épisode jusqu'au bout. Et je vous en remercie grandement. Je vous invite à me laisser un commentaire pour continuer les échanges et à mettre la note de 5 étoiles si l'épisode vous a plu. Cela contribue à augmenter la visibilité du podcast sur les plateformes. Merci beaucoup de votre soutien et à bientôt pour le prochain épisode.
Description
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Transcription
Bienvenue dans Ma Petite Famille, je suis Pauline, maman de trois garçons et créatrice de ce podcast intimiste où les parents se livrent sans filtre. Ici, on parle de maternité, de paternité, de parentalité et surtout on libère la parole sur des sujets encore trop souvent tabous. Depuis trois saisons, j'ai eu l'immense privilège de partager avec vous des témoignages uniques et précieux de parents et d'experts. Je tiens à vous remercier du fond du cœur de votre soutien. Si, comme moi, vous croyez en l'importance de ces conversations, je vous invite à vous abonner, à partager les épisodes avec vos proches et à faire découvrir ma petite famille au plus grand nombre. C'est grâce à vous que cette aventure peut continuer. Vous trouverez tous les vendredis, les 2e et 4e vendredis de chaque mois, un épisode. Merci de votre confiance et je vous souhaite une très bonne écoute pour ce prochain épisode. Bonjour Émilie, j'espère que tu vas bien. Je te remercie grandement d'avoir accepté mon invitation.
Merci Pauline, merci à toi de m'avoir contactée. Je suis très heureuse de participer à ton podcast.
Est-ce que pour les gens qui ne te connaissent pas encore, tu pourrais te présenter, dire qui tu es, d'où tu viens, de qui est composée ta famille et ce que tu fais dans la vie s'il te plaît ?
Alors, je m'appelle Émilie, j'ai 40 ans, je suis fraîchement mariée. à Denis, qui a 48 ans, mais ça fait 13 ans qu'on est ensemble. Nous avons deux enfants, Louis qui a 10 ans et Suzanne qui a 8 ans. Donc on a longtemps vécu dans le Nord, Denis, c'est ainsi, et moi je suis normande. Et j'ai longtemps vécu dans le Nord, tous ensemble, les enfants sont nés dans le Nord. Et professionnellement, moi je suis créatrice de contenu web. Actuellement, on a mon cours de reconversion et mon homme fait du trading. L'objectif, c'est qu'on soit tous les deux indépendants. Lui, il travaillait pour une boîte. Maintenant, il se lance à son compte. L'objectif, c'est d'être 100 indépendant.
Et toi, tu as toujours voulu être maman ?
Alors ça, c'est une vaste question. J'avoue que je ne m'étais pas tellement posée la question, mais en y réfléchissant, oui, j'ai toujours voulu… Quand j'étais petite, j'ai encore des souvenirs de comment j'allais imaginer ma maison. comment j'allais décorer la maison des enfants. J'étais vraiment comme ça, de vouloir un peu reproduire la vie parfaite qu'on imagine. Et il faut savoir que moi, j'ai deux grandes sœurs aussi qui ont 12 et 14 ans de plus que moi. Donc elles, elles ont tout de suite eu cette vie d'adulte. Et moi, j'avais hâte d'avoir aussi cette vie d'adulte. Donc je dirais que oui, quand j'étais petite, j'ai toujours voulu fonder une famille, avoir une maison, etc. Et en fait, cette envie est passée en grandissant et j'ai vécu d'autres choses. Et en fait, après, ce n'est pas devenu une priorité dans ma vie de devenir absolument maman. Je suis tombée enceinte, j'avais 29 ans, parce que j'ai eu Louis à mes 30 ans. Donc, j'ai un peu traîné pour me lancer. Ça n'a pas été une envie vitérale quand j'étais post-ado, quand j'étais jeune. Mon objectif, ce n'était pas d'avoir un enfant à tout prix, en fait, à ce moment-là.
Et quand est-ce que vous vous êtes dit, allez, c'est le moment ?
Alors, en fait, j'ai rencontré Denis assez tard. Et donc, j'avais eu d'autres conjoints avant. Et l'idée d'avoir un enfant n'avait pas été envisagée. Et je ne sais pas, avec Denis, on s'est connectés vraiment tout de suite. Et je pense qu'avançant dans l'âge, en fait, on s'est dit, c'est venu assez naturellement, en fait. On ne s'est même pas... posé la question. Au bout de deux ans, je suis tombée enceinte une première fois. J'ai fait une fausse couche et je suis retombée assez rapidement enceinte après. C'est venu assez naturellement et je pense que lui, il avait huit ans, plus que moi. Moi, j'approchais des trente ans et du coup, je pense que c'est aussi un peu la maturité, l'âge qui fait qu'on se dit, on va aller plus loin dans notre vie et on veut fonder une famille. On est prêts.
Et tout s'est bien passé à l'époque, vous habitiez toujours dans l'air de la France ?
Oui, on habitait à Lille, dans la banlieue lilloise et justement on venait d'acheter un appartement et on s'était vraiment installés à deux. C'était vraiment l'enchaînement classique de la vie, acheter un appartement, faire un bébé. Juste, on ne s'est pas mariés, mais on ne s'est pas axés. Oui, on était toujours dans le Nord.
À quel moment vous avez décidé de partir en voyage ? Juste après l'année ?
C'était un non-sujet en fait, parce que moi j'ai toujours voyagé avant, durant ma jeunesse, j'ai pas mal bougé et j'avais un travail qui était aussi itinérant. Et en plus, mes parents vivant en Normandie, déjà de base, on allait très souvent en Normandie pour les week-ends, quelques jours de vacances, etc. Donc on a toujours pas mal bougé et finalement, quand Louis est né... il a suivi le mouvement parce que déjà quand il est né, je ne sais plus, c'était au bout de 15 jours, 3 semaines, on est allé en Normandie le présenter au reste de la famille. Ça n'a pas été un sujet de se dire, est-ce qu'on part avec lui, pas avec lui ? On était obligés quelque part de se dire, oui, on va faire 5 heures de route, oui, il n'a que 15 jours, mais il faut qu'on aille le présenter au reste de la famille. Donc ça a commencé déjà comme ça, et puis en fait après... Après, ça a été naturel. Si on voulait partir en week-end, on l'emmenait avec nous. On ne s'est jamais dit, est-ce qu'on part avec lui ? Est-ce qu'on ne part pas avec lui ? Si on décidait de partir en week-end, c'était tous les trois. Et si on voulait partir en vacances, évidemment que c'était tous les trois. Ça n'a jamais été une question.
Et logistiquement, vous n'êtes pas dit, c'est compliqué de partir avec un bébé et un nourrisson ?
Non, on ne s'est jamais posé de questions, tout simplement parce que moi, ma famille, elle est en Normandie, on habitait Lille. Donc de toute façon, à un moment donné, on devait prendre la voiture et faire 4 heures, 5 heures de route pour présenter le bébé à ma famille. Donc ça n'a même pas été un sujet, il fallait qu'on y aille. Donc ça, ça a été notre première fois à l'extérieur de la maison. Il était plus petit, il avait 15 jours, 3 semaines peut-être. Ça n'a pas été un sujet. Et puis, en fait, après, on a continué de voyager avec lui parce que ça nous paraissait inconcevable de le laisser. On voulait partir avec lui. On était ensemble maintenant, on était une famille. Donc, tout ce qu'on faisait, c'était ensemble. Donc, non, ça n'a jamais été un sujet, en fait.
Et après, quand est-ce qu'est venue l'envie du deuxième ? Est-ce que vous avez déjà voyagé avec votre premier bébé à l'étranger ou c'est quand vous avez eu votre famille au complet que vous avez commencé à partir ?
En fait, on voyageait déjà pas mal avant. Alors, on n'a pas fait de très, très grandes destinations, mais on voyageait quand même souvent les week-ends, les week-ends prolongés, puis les vacances. Donc, quand Louis est arrivé, on a continué un petit peu sur cette lancée. Donc, on a quand même pas mal voyagé. Nous, on a beaucoup voyagé en Europe principalement. parce que c'est relativement accessible. On peut partir sur des plus petites périodes, des week-ends prolongés, etc. Et puis de Lille, on est très proche des Pays-Bas, l'Angleterre, la Belgique. Il y a quand même pas mal de pays limitrophes qui sont très sympas. Donc beaucoup en Europe. Et donc du coup, on a pas mal voyagé avec Louis en Europe. Et puis je suis tombée enceinte un peu par accident. Louis avait à peine un an. et ce n'était pas tellement prévu qu'elle arrive. Et quand elle est née, on a continué à faire nos projets de voyage. D'ailleurs, on est partie en Écosse, elle avait six mois. Ça n'a jamais été un sujet. Très égoïstement, peut-être, on a continué à programmer nos vacances, nos week-ends. Et puis, la seule chose qui changeait, c'était qu'on était un petit peu plus chargés.
Moi, j'ai trois enfants. C'est vrai que je me dis des fois, quand on part en vacances, pour le moment, on n'a pas fait à parler espagnol. de destination vraiment à l'étranger. Mais c'est vrai que je peux m'en faire tout un monde en me disant que ça va être compliqué, est-ce qu'il y aura les structures, où est-ce qu'on va atterrir, etc. Vous n'êtes jamais posé la question,
vous ? Non, je ne suis pas trop d'un naturel stressé. Après, je me dis que des bébés et des enfants, il y en a partout. Et qu'on doit trouver tout ce qu'il faut sur place. Après, il y a toujours un peu l'angoisse de s'ils tombent malades. Il faut trouver un médecin, pas forcément dans ta langue, etc. Je dirais que c'était plus ça éventuellement qui pourrait éventuellement me stresser. Je trouve que c'est beaucoup plus facile de voyager avec un tout petit que de voyager avec un enfant qui commence à marcher qu'à 3 ans ou tu as besoin d'un petit peu plus de choses, d'attention, faire attention à son rythme. Les bébés, en fait, ils dorment. Donc à partir du moment où tu te dis j'ai une poussette, un porte-bébé, de quoi manger. Et encore dans certains pays, ils t'achètent sur place. Mais nous, dans mes souvenirs, on avait emmené aussi tout à manger. En fait, après, ça roule. Tu n'as même pas besoin vraiment de changer ton... son planning de voyage. Après, quand tu voyages avec des plus grands, autant tu as moins de matériel, autant tu fais un peu moins ce que tu veux parce que les enfants sont demandeurs de parcs de jeux. On ne va pas enchaîner les visites de musées. On va essayer vraiment de préserver aussi un peu l'équilibre visite culturelle pour les parents et visite amusante pour les enfants. Donc, je dirais qu'en fait, quand ils grandissent, c'est vraiment jouer sur le planning. Mais en vrai, quand ils sont tout petits, en fait, ils dorent tout le temps quasiment et ils ont juste besoin d'être contre. nous, avec nous et donc c'est hyper facile. Après je me dis on a des enfants qui sont comme tous les autres enfants avec leur tempérament, il y a des parents qui disent moi ils dorment pas, moi ils dorment bien, enfin je pense que quel que soit l'enfant, je pense qu'ils sont tout à fait aptes à vous suivre dans les voyages en fait. C'est nous, la manière dont on projette le voyage qui va changer la donne en fait. Il faut vraiment se détendre par rapport à ça. Après, encore une fois, nous, on a fait le choix aussi de voyager beaucoup en Europe. Et du coup, en Europe, tu as aussi, en termes de sanitaire, tu peux utiliser ta carte vitale à l'étranger, tu n'as pas de problème d'eau potable. C'est aussi des conditions qui sont très faciles aussi. Nous, on a fait le choix de ne pas partir en Asie aussi pour des questions financières à l'époque, ou n'importe quel autre pays. Et donc, on a fait beaucoup. du coup, l'Europe. Et c'est vrai qu'on ne se pose pas ces questions-là, des questions qu'on se poserait certainement en Asie, dans d'autres pays où les conditions sanitaires ne sont pas forcément toujours réunies.
Qu'est-ce qui a fait que vous avez voulu aussi vous expatrier à un moment ? C'est ce goût de partir avec les enfants dès le plus jeune âge ? Ou ton goût aussi pour toi, l'aventure, parce que tu voyageais beaucoup ?
C'est peut-être un mix de tout ça. En fait, on ne s'était jamais dit... officiellement, on veut vivre à l'étranger. On ne se l'est jamais vraiment dit. Peut-être qu'on l'a pensé à un moment donné de nos vies, mais ça n'a jamais été finalement un projet de vie écrit qu'on a toujours voulu faire. C'est un peu un concours de circonstances, finalement, avec le boulot de mon homme. Il travaillait sur Paris, on vivait sur l'île, donc il faisait les allers-retours. C'était extrêmement fatigant. Et à la naissance de Suzanne, notre équilibre familial a complètement explosé. explosé parce qu'il partait très tôt le matin, revenait très tard le soir. Suzanne était bébé, Louis avait un an et demi. C'était presque le burn-out familial. Moi, je n'en pouvais plus. En plus, j'avais créé ma boîte. Du coup, j'avais arrêté de travailler en entreprise. J'avais créé ma boîte pour être à la fois plus dispo pour les enfants comme lui n'était pas là et à la fois pour me lancer dans un nouveau projet entrepreneurial. Et en fait, cette situation-là ne nous convenait plus. On était franchement presque à deux doigts de se séparer. C'était très, très compliqué. et puis à un moment donné, on se met autour d'une table et on se dit qu'est-ce qu'on fait pour que ça change. Du coup, il m'a dit dans un premier temps, je pense qu'il faut qu'on se rapproche de Paris pour que j'ai moins de transports, que je sois un peu plus à la maison. On était partis sur ça au départ, se rapprocher de Paris. Autant dire que moi, j'étais dépité parce que je n'aime pas Paris. Pour y vivre, je ne voyais pas du tout vivre à Paris. Ce n'était pas du tout dans mon idéal de vie et surtout au moins avec les enfants. Et puis, quelques semaines après, il revient du boulot. Et puis, il me dit, écoute, il y a une opportunité de boulot. Ils sont en train de créer un poste à Madrid sur Matechno. Et ils ont ouvert un poste là-bas. Donc, du coup, soit on part sur Madrid, soit on part sur Paris. Si tu veux qu'on parte sur Madrid, je postule au poste. Et c'est comme ça que c'est venu. D'ailleurs, on avait laissé les enfants. C'est assez rare qu'on le fasse. face, on avait laissé les enfants chez les grands-parents, et on avait pris un week-end à Paris, c'est Roland-Garros dans mes souvenirs, et puis avec des amis, et c'est là qu'on a pris la décision, du coup, de dire, ok, Banco, moi, de toute façon, je n'aime pas Paris, donc Madrid ne peut pas être pire, et au moins, ça va nous permettre de vivre autre chose, donc Banco, vas-y, postule, et puis comme c'était en interne, au final, on a eu la réponse très très vite, et en gros, ils prenaient le boulot début janvier, donc on était... en juin, genre il prenait le 3 janvier, un truc comme ça. Donc on avait six mois pour organiser notre départ. Mais voilà, à la base, ce n'était pas tellement un choix personnel, c'est plutôt les événements qui nous ont amenés à ça. Et puis on s'est dit, il fallait qu'on préserve notre équilibre familial parce qu'on allait finir par se séparer. Clairement, on ne pouvait plus, lui il n'en pouvait plus, moi j'en pouvais plus, c'était compliqué, donc il fallait qu'on fasse quelque chose pour sauver notre famille.
Et donc là, les enfants, ils n'avaient même pas deux ans et même pas un an, en fait ?
Si Louis avait quatre ans et Suzanne deux ans.
Il était déjà scolarisé alors ?
Alors, comme il était en début d'année, en fait, lui venait de rentrer en maternelle. Donc, il a quand même fait sa rentrée en maternelle en septembre et on l'a déscolarisé en décembre. Donc, il n'a fait qu'un trimestre à l'école maternelle française et ma fille était en crèche. C'était simple.
Après, tu l'as re-scolarisé en Espagne ?
Oui. Après, en fait, quand on est arrivé, comme on est arrivé en cours d'année, ce n'était pas si simple. On a trouvé en Espagne des escualas infantiles, c'est des écoles qui font 0-6 ans, et en fait ça fait du coup maternelle, début de primaire, et on les a inscrits dans cette école, donc c'était privé, et on les a inscrits tous les deux, ils avaient une classe tous les deux, ce qui permettait à Louis de faire une transition, de retourner un peu, c'est une crèche plus-plus. Pour les plus grands, évidemment, il y a plus de petites tables, des choses comme ça, mais c'était vraiment la bonne transition pour lui avant de rentrer vraiment aux primaires pures et dures. Donc, cet escouelage infantile, ça a vraiment été une transition douce pour qu'il puisse apprendre la langue, s'acclimater un peu à cette nouvelle vie. C'était vraiment un espace vraiment très cocon et c'était vraiment très, très chouette pour eux, je trouve.
Vous aviez eu des réticences de la part, je ne sais pas, de votre entourage en se disant vous allez vous expatrier très très loin, enfin très très loin, il n'y a plus le moins comme pays, mais vous allez vous expatrier avec des jeunes enfants, tu viens de te lancer ta boîte,
vous êtes fou ? Oui, en fait je crois qu'ils nous connaissent en fait maintenant et d'ailleurs je pense qu'il ne pleut rien de les surprendre quand on leur annonce un nouveau projet. Et oui, c'est… Il y a eu beaucoup d'interrogations autour de notre projet. Les enfants, comment ils vont faire ? Ils ne parlent pas espagnol. Et toi, qu'est-ce que tu vas faire là-bas ? Il y a eu quand même beaucoup d'interrogations. Après, je ne dirais pas tellement de peur, parce que ça reste quand même l'Europe, et on n'était pas très loin non plus. Ce n'était pas non plus fou comme projet. Et à la base, on était censés partir deux ans. C'est ça qui, aujourd'hui, quand on… On a un nouveau projet. Nos amis n'arrêtent pas de nous dire que si c'est comme l'Espagne, c'était censé être pour deux ans, ça a duré six ans. Ils sont un peu blasés, mais ça leur fait sourire quand on annonce une date parce qu'au final, on a du mal à la respecter. Mais on s'est tellement sentis bien qu'en fait, on est restés. Mais oui, tu as toujours un peu de jugement de la part de l'entourage. Et c'est un jugement peut-être aussi bienveillant. C'est un peu... Je sens que ce n'est pas méchant, mais c'est vrai qu'ils projettent un peu leur peur sur nous. Et je dirais même que ce n'est pas tellement qu'avec l'expatriation, c'est aussi avec le voyage. Parce que quand on a commencé à voyager à trois, puis à quatre, plus ou moins loin, ça a toujours été l'interrogation. Mais pourquoi vous partiez avec vos enfants ? Pourquoi vous vous embêtez à faire un road trip ? Surtout, c'était pour l'Albanie à l'époque. Ce n'était pas encore tellement aussi touristique que maintenant. Pourquoi vous allez dans un pays comme ça ? Vous pouvez rester en France. Il y a toujours eu cette interrogation de pourquoi vous voyagez avec vos enfants. Déjà ça, quand tu es un peu voyageur, ça a quand même déjà un petit peu ce retour de pourquoi vous vous embêtez. Et nous, on avait des amis qui avaient aussi des enfants du même âge que nous. Eux, clairement, ils ne partaient jamais avec leurs enfants. Ils partaient toujours en week-end, en amoureux, etc. Ils faisaient toujours garder leurs enfants. les vacances, il les passait à la maison parce qu'il ne voulait pas se prendre la tête à voyager avec eux parce que trop de logistique, trop fatigant, etc. Et il ne voulait pas se casser la tête, tout simplement, alors que nous, ça n'a pas du tout été... Nous, on n'a pas l'impression que voyager avec nos enfants, c'est se casser la tête, tu vois. Donc, c'est déjà l'état d'esprit. Donc, en partant de ce postulat-là, forcément, déjà en tant que voyageur, on sortait des fois un peu des clous, alors qu'on n'avait pas l'impression de faire des choses extraordinaires. Donc, il y avait déjà un peu ce questionnement. Donc, quand on est parti en expatriation, oui, forcément, ça a soulevé quelques peurs en voie, surtout pour les grands-parents aussi. Est-ce qu'ils n'allaient pas voir leurs petits-enfants aussi souvent qu'ils le souhaitent ?
Et quand vous êtes arrivés en Espagne, vous étiez avec des Espagnols ou plutôt avec des expatriés français comme vous ?
Alors ça, ça a été le vrai sujet, puisque comme on n'était censés partir que deux ans, Moi, j'avais dit à Denis, il est hors de question qu'on aille vivre dans le quartier français de Madrid. Je veux vivre l'expérience jusqu'au bout. Donc, étant donné qu'on n'est pas obligé de mettre nos enfants dans une école française, allons dans une région qu'on aime bien. Des écoles, il y en a partout. Voilà, éloignons-nous du quartier français. Si on voulait vivre avec des Français, on n'a qu'à rester en France. J'ai longtemps été entêtée avec ça, vraiment. Je voulais vraiment vivre une expérience en immersion totale. Et la réalité, c'est que ça a été extrêmement difficile, socialement, la solitude, ça n'a vraiment pas été simple. Et j'ai commencé vraiment à me sentir beaucoup plus épanouie et d'avoir une vie sociale quand j'ai commencé finalement à rencontrer des Français. Et là, j'avais revu un peu ma copie en disant, oui, en fait, une expatriation, c'est, on va dire, 50 d'immersion, mais 50 aussi avec la propre communauté, de manière à trouver un équilibre qui convienne. Alors après, les pourcentages peuvent varier en fonction des personnes. Socialement, en tant que maman solo à la maison, je faisais les allers-retours à la crèche, je n'avais que les mamans de l'école en tant que copine. c'était difficile en fait. Déjà, il y a la barrière de la langue, ça met quand même de nombreux mois pour apprendre la langue. Donc, il faut trouver tes marques, comprendre un peu les codes. Tu te sens quand même super seule du matin au soir. Et je me suis entêtée dans ça. Et finalement, après, je me suis dit, j'ai commencé à rencontrer une ou deux filles sur les réseaux sociaux des Françaises ici, à Madrid. Et je me suis dit, elles ont l'air d'être super sympas. Et là, j'ai commencé à les voir en vrai. Et là, j'ai développé. aussi mon réseau social francophone et là ça a tout changé dans mon épanouissement personnel en fait et j'ai réussi à trouver mon équilibre en côtoyant des françaises et en côtoyant des espagnols.
Et c'est là à ce moment là que tu as créé ton compte Instagram et que tu as commencé à partager, lancer le podcast parce que tu as un podcast aussi ?
Alors le blog je l'ai lancé avant, je l'ai lancé il me semble l'année de naissance de Suzanne, j'étais enceinte de Suzanne quand j'ai lancé le blog. Donc, il était déjà lancé et justement, je m'étais dit en arrivant en Espagne que comme j'avais perdu une partie de mes contrats en tant que freelance dans le Nord, j'allais avoir plus de temps pour développer mes projets perso. Donc, c'est là où j'ai commencé à développer un peu plus le blog. Je me suis formée au référencement. Parce qu'avant, j'avais le blog, mais tout était très nouveau pour moi. Donc, il y avait plein de choses que je ne maîtrisais pas, notamment la monétisation, comment je pouvais gagner ma vie avec. Donc, j'ai… J'ai travaillé sur ça mon arrivée en Espagne. J'avais déjà le blog. J'ai travaillé dessus et j'ai vu assez rapidement les résultats. Et puis, en parallèle de ça, j'avais envie de créer quelque chose sur Madrid avec les enfants parce que j'écrivais pas mal sur Madrid sur le blog. Et je me suis dit que ça allait finir par saouler mes lecteurs de parler de Madrid, de faire autour de Madrid. Du coup, ça n'a pas tellement de sens. Donc, j'ai décidé d'ouvrir un blog à part sur Madrid. Et voilà. Et donc, du coup, j'ai… créé ce deuxième blog qui s'appelait Madrid en famille à l'époque et de fil en aiguille, j'ai rencontré une française qui n'habitait pas très loin de chez moi et du coup, je lui ai dit, je n'ai pas tellement de temps de développer à fond ce projet, est-ce que ça te dirait de t'associer avec moi sur le développement de ce blog ? Elle avait des jumeaux de 4 ans et voilà, on a commencé à travailler sur ce site qui finalement, on l'a fait évoluer et on a complètement créé un média pour les francophones qui vivaient à Madrid où on est un peu sorti. la ligne éditoriale des mamans et des enfants. On a vraiment fait quelque chose de beaucoup plus ouvert. Du coup, j'ai travaillé sur ce projet vraiment à fond. En 2019, j'ai créé le podcast parce que j'aimais beaucoup ce format. Nous voyagions principalement en Espagne, on avait un peu ralenti les voyages. Du coup, je m'étais dit que ça peut être sympa aussi d'avoir des retours d'autres parents qui ont choisi de s'expatrier, qui ont choisi d'avoir des vies nomades, etc. Et on ne parle pas assez parce qu'il y a, justement, comme tu disais tout à l'heure, il y a toujours beaucoup de jugements, les gens ne comprennent pas, ces modes de vie qui sont un petit peu atypiques ou des gens qui font des choix un petit peu hors cadre, qui ne sont pas toujours très compris. Et je me dis, si on met en avant ces familles, s'ils parlent du pourquoi, du sens que ça a pour eux de choisir ces modes de vie, peut-être que ça va faire changer les mentalités. Donc voilà, je me suis dit, allez banco, je lance le podcast, j'interview des parents. Je faisais aussi à cette époque-là des podcasts vraiment solo sur moi, mon avis de maman voyageuse, d'expat. Et voilà, c'est parti de ça. Je me suis dit, je me suis enregistrée avec mon dictaphone et j'ai pris un hébergement. C'était parti, je me suis dit, allez. on tente, on verra bien. Et puis quand même, aujourd'hui, on a 150 épisodes, plein de parents qui ont partagé leur expérience de... de vie et je trouve ça super riche de parler de toutes ces familles.
Tiens, tu peux donner le nom de ton podcast comme ça et où est-ce qu'on peut le trouver ? Petite pub pour toi.
Du coup, c'est gentil, merci. Il s'appelle Parents Voyageurs tout simplement et on peut l'écouter sur toutes les plateformes d'écoute de podcast et on peut l'écouter aussi depuis le blog parentsvoyageurs.fr
Et alors, aujourd'hui, tes enfants sont scolarisés où ? Oui, je ne t'ai pas posé la question. Est-ce qu'ils sont scolarisés dans une école internationale ou c'était vraiment une école espagnole, l'école de quartier ?
Oui, c'est ça. On a fait le choix de les inscrire dans une école de quartier espagnole. Il faut savoir que le système éducatif espagnol public est excellent. Ils ont des moyens. Ils ont vraiment un système qui est très calé. Et en fait, ils ont même des écoles publiques bilingues espagnoles-anglais. Il y en avait une très bien à côté de chez nous. On a fait le choix de les inscrire ici. C'était juste après le Covid, ils ont intégré cette école. Nous, on est vraiment très contents du système espagnol. On ne s'est pas posé la question de se dire qu'on les met dans le privé ou dans une école américaine. Ça n'avait pas de sens pour nous. On a été très satisfaits de l'école espagnole. D'ailleurs, c'est pour ça qu'à terme, on aimerait les faire réintégrer, le système espagnol, à notre place. retour en Europe, là. Mais c'est un système qu'on aime beaucoup et c'est un système qui est classique, qui n'est pas alternatif, etc. Mais c'est un système, par contre, je trouve qui est très lourd. Les enfants, ils ont école du lundi au vendredi, le mercredi, toute la journée y compris. Les vacances scolaires sont plus ou moins pareilles qu'en France, mais pas équilibrées sur l'année. Ça veut dire qu'ils font un trimestre de septembre à décembre sans vacances. Après, ils ont trois semaines à Noël, de janvier jusqu'à Pâques. Ils n'ont que quelques jours. C'est très, très lourd quand même pour eux. Mais du coup, ils font aussi beaucoup de choses. Ils vont beaucoup en profondeur dans les programmes. Il y a beaucoup de… Ils travaillent… Je trouve que la manière éducative, elle est bonne. Alors, elle est intense. Elle est saine. Ils avancent quand même bien à leur rythme. Et en profondeur, ils voient des choses… Ils n'ont pas un programme… qui est dans la simplicité, comme des fois, ce que je peux entendre par rapport à l'éducation nationale, on dit toujours, oui, les programmes s'allègent et se simplifient d'année en année. On n'a pas du tout cette impression là, en Espagne, en fait. Ils sont vraiment plutôt tirés vers le haut avec le bilinguisme, les projets, les activités qui viennent s'intégrer en plus. Certains parents, on peut les inscrire à des activités comme robotique, etc. Des choses qui sont un peu plus évoluées pour leur faire déjà apprendre. prendre quelques notions de robotique, etc. Donc, ils sont vraiment en constante évolution, remise en question, et ça, ça nous...
Donc là, tes enfants, ils parlent français,
espagnol et anglais,
quoi.
Ouais. Alors, l'anglais, ils le parlent, ils savent se faire comprendre, mais c'est pas aussi fluide que l'espagnol, quoi. L'espagnol, ils sont complètement fluents, total.
Petite pause dans l'épisode, si ce que vous entendez vous... Et pour suivre l'aventure au quotidien, rejoignez-moi sur Instagram, ma petite famille podcast. Vous y retrouverez les coulisses des podcasts, mais aussi ma vie de maman au quotidien et les interrogations que j'ai. Allez ! C'est reparti, je vous souhaite une bonne écoute. Alors à quel moment, parce que là tu disais que vous n'étiez pas en Espagne, à quel moment vous êtes partie ? Où est-ce que vous êtes partie ? Comment tu as scolarisé tes enfants ? Et quand vous partez en vacances, maintenant vous partez où ?
Alors donc du coup, on a décidé de quitter l'Espagne au bout de six ans pour venir nous installer à l'île Maurice. Alors il y a eu plusieurs éléments dans notre vie professionnelle qui ont fait... fait qu'on a eu envie de tester autre chose, reconversion, faire un vrai, quitter le salariat, en tout cas pour mon mari. Donc il y a pas mal de conditions professionnelles qui ont fait qu'on a voulu se prendre une année de reconversion. Donc on a cherché un pays pour s'installer un an et effectivement l'île Maurice correspondait pas mal à nos recherches, c'est-à-dire qu'il y avait un visa d'un an possible, ça parlait français et anglais. ce qui nous intéressait fortement parce qu'on voulait pour le coup qu'ils apprennent le français parce qu'en Espagne, du coup, ils n'apprenaient pas du tout le français. Et voilà, nous, on leur avait appris à lire en parallèle de l'école, mais voilà, ils n'avaient aucune notion de grammaire, d'orthographe, etc.
Donc, on s'est dit, pourquoi pas leur faire passer un an dans un système français pour qu'ils rattrapent le retard par rapport aux enfants de leur âge. Et puis, anglais, parce que pour nous, l'anglais, c'est indispensable. Donc, ça cocheait bien les cases par rapport à ça. Donc, voilà, on a tout quitté en Espagne. On a vendu tous nos meubles, toutes nos affaires. Notre vie tient dans dix caisses chez des amis à Madrid. Et on est venus ici avec quatre valises. Beaucoup, on s'est installé dans l'ouest de l'île parce que justement, on s'est installé proche de l'école. Ça, c'est toujours un petit peu le problème quand tu t'expatries sans avoir le statut d'expat. Quand tu choisis de vivre à l'étranger, en fait, la scolarisation, c'est un vrai sujet parce qu'il faut avoir du budget. Parce que scolariser ses enfants, ça coûte très cher. Parce que certains pays, comme en Espagne, on peut scolariser ses enfants dans l'école publique, ça ne pose aucun souci. C'est quand même très similaire à... À la France, à Maurice, le système public est très différent, pas tellement accessible pour les étrangers. Et donc, il faut se tourner vers des écoles privées. Et là, tout de suite, ça coûte extrêmement cher. Et comme nous, on ne part pas avec un statut d'expatrié, avec une entreprise, on n'a pas d'entreprise qui nous paye l'école des enfants. Donc, c'est nous-mêmes qui devons payer notre école. Donc ça, déjà, ça permet de… Dans ton choix, dans ton panel d'écoles que tu as sur l'île, déjà, tu enlèves les… Les extrêmement chères, les écoles d'élite, les écoles britanniques, américaines, tout ça. Nous, on n'a absolument pas le budget pour ça. Et après, il reste les écoles un peu plus intermédiaires. Donc, tu as les écoles françaises, mais qui coûtent quand même extrêmement cher. Et souvent, ce sont des très grosses structures. Et nous, on ne voulait vraiment pas intégrer les enfants dans cette structure. Donc, voilà, il restait les écoles françaises. Et puis, finalement, en faisant nos recherches, parce que nous, on ne voulait quand même pas une structure trop grande. Parce que nos enfants, lui il a 10 ans, il n'a jamais mis les pieds dans une école française. Et on s'est dit, c'est chaud quand même pour lui d'intégrer un programme scolaire, je ne sais pas si l'équivalent c'est CM2 peut-être, CM1, sans jamais avoir fait français sa vie. On avait un peu peur que ce soit difficile. Donc on a essayé de chercher une école alternative. Parce qu'en fait on s'est dit, nous en tant que parents, on cherche aussi à faire un peu une année sabbatique de reconversion, se poser, prendre du temps ensemble. Les enfants aussi, ils ont le droit d'avoir cette année un peu tranquille, sans avoir la pression de se remettre dans une école super stricte où ils vont devoir cravacher pour rattraper le retard. Donc on s'est dit, une école alternative où ils vont pouvoir prendre le temps d'évoluer à leur rythme. Et on a trouvé quelques écoles, il n'y en a pas beaucoup. Et donc là, dans l'Ouest, une école qui venait d'ouvrir et qui correspondait parfaitement à ça, qui correspondait à nos attentes et en termes de budget. Et en termes de pédagogie, c'est une école privée mauricienne, français-anglais, mais qui n'est pas certifiée à EFE. Elle n'est pas reconnue par le système français de l'étranger. Mais au final, ce n'est pas ce qui nous importe. On veut qu'ils apprennent le français, qu'ils savent l'écrire. La certification n'est finalement pas importante. Et surtout, c'est une école où ils font beaucoup d'activités extra. scolaires, ils font du théâtre, du yoga, des projets de groupe. Donc voilà, ils font quatre heures de tous les cours basiques, quatre heures de français, quatre heures d'anglais, quatre heures de maths, obligatoires. Et après, tous les cours sont obligatoires, mais en fait, après, ils ont histoire-géo, théâtre et tout, plein d'activités autres. Et du coup, on a bien aimé ce côté où ils vont travailler, mais ils vont aussi apprendre une autre vie de groupe. voire à un autre rythme. Et surtout, ils finissent l'école à 15h tous les jours et ils n'ont pas d'école le mercredi après-midi. Donc, autant dire que quand on leur a dit ça, ils étaient super enchantés.
Et toi, tu les récupères à 4h, à 3h alors ?
Oui, on les dépose à 8h et on les récupère à 3h. Donc, ça fait des petites journées. Ça nous laisse aussi la fin de journée pour profiter ensemble et ne pas être dans le stress de la course. Je vais les chercher, je rentre, c'est les douches, on fait les devoirs, blablabla. Déjà, il n'y a pas de devoirs non plus dans cette école-là. Quand on rentre à 15h, eux, ils sont libres de jouer dehors. Et puis, quand il ne fait pas beau, on fait des jeux ensemble. Et voilà, on est ensemble. On profite vraiment de nos fins de journée. Et ça, ça change tout.
Et combien de temps vous êtes restés là-bas ?
Là, on vient d'arriver à Maurice. On est arrivés en juillet 2024. On est là pour une période de un an. Et on peut reconduire une deuxième année.
Parce qu'il faut un visa ou quelque chose comme ça ?
Oui. Du coup, nous, on a un visa premium. C'est un visa qui a été créé, il me semble, au moment du Covid. C'était un visa qui est gratuit et qui permet de vivre un an sur le territoire. Et il a été créé pour les digital nomades, en fait, de base. Donc, ça nous permet, nous, d'avoir nos entreprises en Europe et de pouvoir vivre sur le territoire mauricien plus de trois mois. Parce qu'en vrai, le visa touristique, c'est toujours trois mois. Et là, du coup, on peut vivre jusqu'à un an sur le territoire et on peut renouveler au bout d'un an pour rester un an supplémentaire.
Et les enfants, comment ils ont réagi quand vous avez quitté l'Espagne ? Ils se sont rapidement acclimatés à leur nouvelle vie, nouveaux copains ? Parce qu'il y a eu changement de langue aussi, au quotidien,
je suppose ? Oui, alors déjà, ça faisait deux ans qu'on préparait le projet depuis l'Espagne. Donc, on a tout de suite parlé de ce projet avec eux, en toute transparence. et on leur a donné nos motivations, on leur a expliqué pourquoi on voulait partir, ce qu'on mettait en place pour partir. Donc ce projet-là, en fait, c'est pas bon. Les enfants, dans six mois, on part à l'île Maurice. Pendant deux ans, en fait, on pouvait manger Maurice. Tout le temps, il n'y avait pas une journée où ça tombait sur la table. Du coup, je pense que ça a permis aux enfants de se projeter. On a regardé beaucoup de documentaires sur l'île. Par exemple, on a visité les appartements des fois avec eux. Et puis on leur a dit, là-bas, on va choisir une école proche de la plage. Comme ça, après, on vient vous chercher à l'école et on ira faire le goûter sur la plage. On a essayé vraiment de les projeter dans cette nouvelle vie qui était complètement différente de celle qu'on avait. Je pense que petit à petit, ils se sont vraiment bien préparés à l'idée du changement. Par contre, ce qui a été terrible, c'est quand même les au revoir. Je pense que ça, ça a été vraiment affreux. Denis ne l'a pas tellement eu, mais moi, je l'ai ressenti comme ça. Quand j'ai vu Louis pleurer, il y avait un anniversaire. Dans les derniers jours de l'école, ils font toujours un anniversaire avec toute la classe pour fêter l'anniversaire des enfants qui sont nés l'été. Donc, toute la classe est invitée et ils font un anniversaire commun. centre et donc là c'était le dernier anniversaire et on partait le lendemain et du coup là les enfants les copains ils pleurent même les parents ils pleuraient et tout c'était c'était affreux c'est ça m'a tordu le coeur et là je suis rentré à la maison et je me suis dit mais quel merindine je suis quoi on a nos projets de vie on dit que nos enfants ils suivent mais eux ils en payent aussi un peu les pots cassés on est en train de voilà ils avaient leurs cocons leurs amis et là on est en train de les déchirer tout ça Ils vont avoir mal au cœur pendant plusieurs jours. Tout ça parce que nous, on a décidé qu'on irait vivre à l'autre bout du monde. Je lui dis, mais c'est... Je dis ça à Denis, c'est affreux ce qu'on leur fait subir, en fait. Parce que là, c'est vraiment dur. Et on leur demande de tout quitter. Alors que c'est pas qu'ils n'ont pas eu leur mot à dire, mais ça reste nos projets à nous d'adultes. Les jours qui ont suivi la séparation, j'ai vraiment eu mal au cœur, vraiment, de leur infliger ça, tu vois. Et je me suis vraiment sentie... mais indigne un peu, tu vois, de dire nos projets avec mon homme, nos projets, ce sont les nôtres et eux, ils suivent. Et un peu le quoi qu'il en coûte, tu vois, ils doivent sous-quitter tout ce qu'ils ont construit de par notre faute. Et ça, ça a été vraiment très dur.
Ils t'en ont voulu ou non ?
Non, ils ne nous l'ont pas voulu. Mais Louis, tu vois, par exemple, le lendemain, on a pris la route. On a fait Madrid, Normandie en voiture. Il n'a pas parlé de tout le trajet. On sentait qu'il avait mal au cœur de quitter ses copains et il avait besoin de temps pour digérer le truc. Mais après, non, il ne nous a rien dit de méchant, il ne nous a pas fait de réflexion, mais je sentais bien qu'il avait besoin de temps pour encaisser. Et je pense qu'on avait finalement tous besoin de temps. On est arrivés chez nos parents, ils ont retrouvé des grands-parents, etc. Donc, ils ont été repris dans un... dans un quotidien, en plus, un peu vacances, parce qu'ils étaient chez mes parents, ils ont fait des choses, donc ils ont été vite immergés dans d'autres choses, donc le cas est passé assez facilement. Puis après, quand on est arrivés sur place, je m'étais dit, bon, ça va être un peu dur, et puis finalement, non, tout de suite, ils se sont très bien adaptés. Il n'y a pas eu de l'esprit me manque mes copains, etc. Ils avaient tourné la page, en fait. Ça y est, j'ai l'impression que les enfants, ils ont cette capacité de switch qui bouge. plus importants que nous. Nous, on est des fois un peu nostalgiques, on a peur, on se pose mille questions. En fait, j'ai l'impression que les enfants, ça y est, ils ont pris possession de leur chambre, ils ont installé leur chambre, ça y est, c'est bon. Nouvelle vie, on commence. On fit le jouet dans le jardin et c'est parti. Alors que nous, je trouve qu'on ne switch pas, on se pose trop de questions tout simplement. Les enfants, ils vivent un peu au jour le jour. La page Espagne est terminée, on ouvre la page Maurice et voilà, on y va. Ils sont surprenants.
La capacité d'adaptation.
Totalement. Et leur arrivée à l'école, c'est pareil, ça a été hyper facile. La rentrée des classes a été une journée... Déjà, ils ne sont rentrés que quelques heures. Et puis, en fait, comme c'est alternatif, c'est une grande maison avec trois grandes pièces qui servent de classe. Ils sont par groupe de niveau. En fait, tout ça s'est passé nickel parce qu'il y a vraiment une émulation de groupe. Ils sont 25 dans l'école, je crois, au total.
Oui, ce n'est pas 25 par classe en France.
Non, c'est ça. Ça, c'est 25 dans toute l'école. Donc, autant dire que très rapidement, ils se sont fait des copains et ça a été très facile. Et puis, ils ont vite compris que ça allait être une école super sympa, super cool et beaucoup moins demandeur d'énergie en termes d'efforts de travail. Ils l'ont vraiment compris rapidement. Pas de devoir. Toutes les 45 minutes, ils ont 15 minutes de pause. Donc, voilà, ils ont compris que ça allait tranquillement.
Est-ce que des fois, ils disent commencer en France l'éducation ou non, ils ne se posent pas du tout la question ? Même, par exemple, s'ils ont des cousins-cousines ?
Oui, Louis nous a souvent dit qu'il aimerait bien… Alors, avant qu'on arrive à Maurice, il nous disait souvent, oui, moi, j'aimerais bien aller à l'école en France parce que tu comprends, c'est ma langue, ça va être plus facile. Et puis, en plus, ils n'ont pas d'école le mercredi après-midi. Ils avaient bien compris que les petits Français… Il ne travaillait pas le mercredi après-midi, même des fois pas du tout le mercredi. Et il avait toujours trouvé ça très injuste en disant Mais pourquoi les copains, ils n'ont pas d'école le mercredi et nous, on travaille toute la journée ? C'est quelque chose qui l'a vraiment beaucoup perturbé. Et oui, pour lui, il avait l'impression que s'il allait dans une école française, ce serait plus facile. Il a toujours eu cette idée en tête. Sauf que là, en ce moment, comme il est dans une école où il apprend le français, il se rend compte que le français, c'est aussi difficile. Et la dernière fois, il me dit Oui, on a… à commencer à faire nos premières dictées, maman, en fait, ce n'était pas terrible, ma note. On lui demande, je lui dis, tu vois, ce n'est pas parce que tu parles le français, que c'est notre langue du quotidien, que le français, c'est facile. Ça demande aussi de l'apprentissage. Et là, je crois qu'il comprend maintenant que les croyances qu'il avait avant sur l'école française, finalement, elles n'étaient pas tellement enfondées. Donc là, on est dans une phase de transition où il se dit, finalement, l'école française, ce n'est pas plus facile que l'école espagnole, en fait. Donc, c'est drôle. Mais après, je crois qu'ils idéalisent aussi beaucoup la France. Ils sont très contents de rentrer en France à chaque fois. Ils adorent la France. Et des fois, ils ne comprennent pas pourquoi nous, on ne veut pas retourner vivre en France, en fait. On est obligés de leur expliquer nos motivations, mais c'est quelque chose, je pense, qui est encore un peu abstrait pour eux. Et je pense qu'ils idéalisent parce que quand ils sont en France, ils sont avec les cousins, cousines, ils passent toujours... que des bons moments en fait. Ils sont en famille avec ma petite mamie, avec les cousins et cousines. On bouge beaucoup parce qu'on va voir un petit peu tout le monde. On en profite pour visiter. Donc, c'est une partie un peu vacances. Donc, je pense qu'ils ont toujours ce côté oui, j'idéalise la France parce que je kiffe ma life quand je suis là-bas parce qu'on profite à fond. Même nous, on profite à fond quand on est là-bas. Alors que le quotidien en France qu'on avait ne ressemblait pas du tout à ça en fait.
Et là, aujourd'hui, vous, vous vous projetez toujours dans une vie d'expatrié. Quand l'année sera écoulée, vous allez redemander un visa pour rester ou vous pensez revenir soit en France, soit en Espagne ou dans un autre pays ?
Nous, déjà, on ne veut pas rentrer en France. C'est une vraie volonté. Et du coup, si on n'avait pas eu les enfants, je pense qu'on se serait ouvert à plein d'autres pays. Mais en tant que parent, il y a plein de... paramètres qui sont pris en compte. Forcément, on ne peut pas faire n'importe quoi. Alors après, il y a des familles qui sont nomades, des gens qui sont expatriés toute leur vie, les enfants changent d'école tous les trois ans. Il y a plein de différentes formes d'expatriés. Nous, on voudrait faire le choix de stabiliser les enfants au niveau de l'adolescence. Après Maurice, on va rester un an de plus, parce que lui, il sera à la limite du collège. Donc on peut rester deux ans de plus, mais l'objectif c'est de pouvoir rentrer en Europe et de nous installer de manière stable pendant l'adolescence. Parce que l'adolescence c'est une étape importante, je pense, chez les enfants et on voudrait vraiment leur donner quand même de la stabilité. On ne voudrait pas reproduire un peu le schéma qu'on avait fait en Espagne. de les sortir de leurs liens sociaux. On voudrait se poser pour cette période-là. Notre objectif, c'est qu'on a choisi le pays Andorre, pour plein de raisons, mais aussi parce qu'ils pourraient réintégrer le système espagnol. L'idée, c'est qu'ils réintègrent un système qu'ils connaissent déjà, espagnol, une langue qu'ils connaissent déjà, et se stabiliser au moins 4-5 ans, voire 6 ans, le temps qu'ils vivent leur pays. période difficile ou pas, mais en tout cas, on ne voudrait pas trop les chambouler à ce moment-là, parce qu'on sait que ça peut être une période difficile et je pense qu'en tant qu'adolescents, ils ont énormément besoin du lien social, amical, autre que les parents. Donc, je pense que se poser, ça peut être pas mal, quitte à repartir après. Et puis de voyager aussi beaucoup à ce moment-là, ne plus être dans la phase vraiment expatriée, mais tout passer dans la phase de... voyageur total. C'est le projet. Des fois, entre ce qu'on veut et ce qui se passe, ce n'est pas toujours la réalité. Mais voilà, ça, c'est le plan de base. On verra, je te redirai dans deux ans, si on a bien suivi le plan ou pas.
Et là, aujourd'hui, quand c'est les vacances, vous partez dans d'autres pays ou vous rentrez en France voir les cousins, grands-parents ?
Alors, quand on était en Espagne, on faisait un mix entre les deux. Ça, c'est toujours un peu la grande question. Quand tu vis à l'étranger, tu passes tes vacances dans ton pays d'origine. Nous, on fait le choix de rentrer un petit peu, mais surtout aussi de voyager. On a continué de voyager en Europe et puis aussi, on a fait le Maroc, etc. Donc, on continuait quand même de voyager un peu et rentrer au moins soit à Noël, soit à l'été. Et voilà, on ne fait pas partie de ceux qui rentrent tout le temps. tant qu'en France, passer toutes leurs vacances, on a besoin aussi de voir autre chose. Donc, on fait un mix des deux. Et puis là, à Maurice, là, pour l'année, on n'a pas tellement prévu de voyager en dehors. On s'est dit qu'on allait visiter à fond Maurice. Il y a Maurice et Rodrigue, qui est une île aussi à côté. Donc, on s'est dit que déjà, en un an, on pourrait explorer ces deux îles-là. Ça serait déjà bien. Et puis, si on reste plus longtemps, peut-être qu'on irait visiter la Réunion, la Gascar, le Sri Lanka. Aussi, l'Afrique du Sud, c'est... proche, c'est à 4h, donc on ne va pas en profiter d'être dans cette partie-là pour visiter ces pays-là. Donc pour l'instant, ça, ça sera vraiment sur la deuxième année. Cette année-là, on reste focus sur Maurice, parce qu'il ne faut pas croire, mais il y a énormément de choses à faire ici et à voir.
Je pense bien. Et par rapport à ça, les enfants, est-ce qu'ils sont étonnés à chaque fois qu'ils changent de pays, de par la culture ? Est-ce qu'ils ont des réflexions ? Est-ce que... Je ne sais pas, même par rapport au niveau de vie des gens, ils se posent des questions ou pour eux, c'est vraiment tout naturel de s'acclimater à un nouvel endroit ?
En fait, les enfants, de par leurs yeux, en tout cas les nôtres, c'est comme ça, c'est que ça ne change absolument rien. C'est très étonnant et on s'était fait la réflexion quand on est parti au Maroc il y a un an et demi, on est parti une semaine au Maroc, dont quatre jours où on a fait un train. trek dans le Sahara. Et on a passé trois jours à Marrakech. On a atterri à Marrakech. Et là, maintenant, les enfants sont grands. Donc, ils avaient 9 et 7 ans. Et on s'est dit, 9 et 7 ans, ils vont arriver dans le souk. On avait pris un riad dans le souk, en plus, de Marrakech. Et on s'est dit, là, ils vont nous poser mille questions. Ils vont dire, Ouah, maman ! Ils vont être surpris à tous les coins de rue. Eh bien, en fait, pas du tout. On est arrivés, le taxi nous a déposés à la porte du souple, enfin, les portes d'entrée dans la Médina, et on a tout fait à pied avec nos sacs à dos jusqu'à notre hôtel. Et donc là, tu vois, Marrakech, c'est beaucoup d'effervescence, c'est beaucoup de bruit, des ânes dans les rues, des odeurs différentes, des gens extrêmement pauvres. Et je me suis dit, on va arriver à l'hôtel, ils vont dire, ouais, maman, mais où est-ce qu'on est, tu vois ? Et non, genre... C'était limite, bon, ma maman, à quelle heure on va manger ? Et je leur dis, mais qu'est-ce que vous en pensez alors du Maroc et tout ça ? Du coup, lui, il me dit, oui, c'est drôle, il y a des ânes dans les rues. Et c'est ça qui est fascinant chez les enfants, c'est qu'en fait, les enfants, ils n'ont pas de... Regarde, maman, les gens, ils sont noirs. Regarde, maman, les gens, ils sont pieds nus. Regarde, maman... Tu vois, c'est normal, en fait, c'est juste des gens, tu vois. Ils vont trouver curieux certaines choses. Pourquoi ils font brûler, par exemple, de l'encens ? Il y a une odeur. Pourquoi ils font brûler ça ? Ou pourquoi les dames, elles se font des tatouages ? Tu parlais du henné, du tatouage sur les bras. Ça va être des questions comme ça, mais ça ne va pas être tu vois maman, pourquoi le monsieur, il a des vêtements abîmés ? Pourquoi il marche pieds tenus ? Pourquoi les gens sont noirs ? Les gens sont métissés d'ailleurs, mais il n'y a pas tellement d'interrogations. Et là, quand on est arrivé à Maurice, dans l'école où ils sont, il y a beaucoup de métissage aussi. Il y a des Européens, il y a des Mauriciens, il y a des Indiens, des Musulmans. Il y a culturellement très divers. Nous, on leur a posé la question à la fin du premier jour, du deuxième jour. Alors, dans votre classe, il y a des Mauriciens, il y a des Indiens ? Les enfants disent Je ne sais pas, on a des copains. Ma fille me dit juste C'est vrai qu'il y a certaines copines, j'ai du mal à retenir leur nom, mais franchement, elles sont toutes super sympas. Avec mon mari, on s'est dit On va arrêter de leur poser ces questions-là. parce que nous, on est en train de les biaiser, tu vois, par nos questions un peu. Est-ce qu'il y a des Indiens ? Est-ce qu'il y a des Mauriciens ? Est-ce qu'il y a des Français ? Tu vois, on pervertit un peu leur regard neutre. Quoi, eux, pour eux, ils s'en foutent. C'est des enfants, en fait. C'est des potentiels copains, des copains de jeu, des gens avec qui ils vont partager des choses. En fait, quelle que soit leur origine, en fait, c'est pas important pour eux. Et c'est pas parce que... Enfin, ils vont... ne pas aller vers ce copain-là parce qu'il est métisse, ou il est noir, ou elle parce qu'elle est blonde. Ça, ce n'est pas un sujet pour eux. Ce n'est pas quelque chose qui les choque Et c'est ça qui est incroyable chez les enfants, c'est qu'en fait, ils ne font pas de distinction. Franchement, on trouve ça fou et on s'est dit, maintenant qu'on ne poserait plus de questions sur le type de copain, les origines, les nationalités, etc., on a dit qu'on n'abordait plus le sujet. On parle de leur copain par leur prénom, et c'est tout. on ne veut pas biaiser le truc, et de les pervertir avec nous, notre regard. En tout cas, nos enfants fonctionnent comme ça, j'imagine que d'autres enfants vont peut-être arriver à Marrakech et vont être énerveillés par toute cette diversité, poser mille questions, ça c'est le cas de nos enfants, ça n'a pas été un sujet. Du coup, moi, ça me fascine parce que je me dis que si on avait un monde avec des gens qui avaient ce regard d'enfant, je pense qu'on aurait beaucoup moins de problèmes.
Il y a une question que tu as un petit peu répondu, mais des fois, quand on voyage avec les enfants ou même sans enfants, on a peur de l'insécurité. Vous vous êtes jamais sentie en insécurité lors de vos voyages ?
Non, on ne s'est jamais sentie en insécurité parce que déjà en Europe, il y a quand même… Tout est très safe quand même. Quand on voyage dans des grandes villes d'Europe, ça va. Même en Albanie, il y a quand même assez peu de touristes. C'était il y a neuf ans et ce n'était pas du tout développé encore comme pays. Donc, je n'ai pas du tout senti de l'insécurité. C'est toujours un peu une crainte peut-être un peu sanitaire. Et effectivement, je ne trouvais pas de petits pots bébés, par exemple. Il y a un gros truc par rapport à ça. Mais en vrai, non, on ne s'est jamais senti ainsi. et encore moins en Espagne, c'est très safe. Partout en Europe, il y a zéro problème de sécurité. Et après, le tout c'est aussi, quand tu voyages avec des enfants, il faut aussi cadrer, c'est pas pareil qu'un voyage en sac à dos où tu pars à l'aventure, tu tentes des quartiers, des rues, etc. Quand tu voyages avec des enfants, tu fais quand même aussi assez attention de ne pas t'aventurer dans des quartiers bizarres. Tu essaies quand même de rester dans des clous. plus ou moins. Tu ne fais pas les foufous non plus. En Europe, à part de tomber sur un quartier défavorisé, malfamé, etc., comme il peut y avoir dans beaucoup de villes, en général, c'est des quartiers qui sont aussi un peu éloignés. Franchement, non. Et puis, je ne sais pas, il y a ce côté aussi, je trouve, quand tu voyages en famille, les gens, ils ne te font pas chier, en fait, tu vois. Tu es en famille, les gens, d'ailleurs, il y a plein de pays où ils adorent les enfants et donc, du coup, les gens viennent souvent vers toi, les petits blondinets. des fois, ils font un petit carré sur la joue. Les gens ont toujours beaucoup d'empathie pour les enfants. Donc, en fait, non, finalement, en tant que famille, des fois, je me sens un peu protégée. Des fois, tu passes devant les files d'attente parce que les gens, ils te voient avec deux petits, enfin, deux jeunes enfants. Ils te font signe de passer devant tout le monde parce que tu as deux jeunes enfants. Toi, tu es un peu gênée de dire pardon, je passe devant vous. Donc, je trouve que quand tu voyages en famille, tu es vraiment un peu cocoonée dans certains pays. Non, en fait, c'était un peu dans une bulle, je trouve. Donc non, l'insécurité, pour répondre à ta question, j'essaie de ne pas dévier. Insécurité, non, parce que non plus, on ne le cherche pas. On essaie aussi de cadrer, on sait ce qu'on va visiter, on prépare notre voyage souvent.
Pour conclure, là, vous pensez que cette vie que vous avez créée en partant, si c'était à refaire, vous le referiez fois 10 000, je suppose. Et avec tous les témoignages de parents expats que tu as eus, c'est quoi le retour ? C'est vraiment une aventure à vivre ? Parce qu'on n'a qu'une vie ? Ou il y en a, c'est que pour un temps donné et ils reviennent en France ?
Au niveau des parents que j'interview, c'est vrai qu'il y a tous les profils. Il y a des gens qui veulent faire un tour du monde et après qui veulent revenir, être sédentaires, ou des gens qui font une expatriation et qui reviennent en France et qui ne veulent plus bouger par la suite. D'autres qui partent pour deux mois, finalement, ils deviennent nomades. Il y a... Il y a vraiment tout type de voyageurs, tout budget. Je veux dire, il n'y a pas une famille similaire. Je n'ai jamais eu un profil similaire de parents que j'ai interviewés. Ils ont toutes leurs particularités. Et je pense que ce sont surtout des familles qui se sont écoutées à un moment donné, qui ont tenté une aventure et qui, certains ont voulu, tu vois, ça a été un changement de vie total et ils ont voulu aller plus loin et tout quitter pour vivre cette vie-là. D'autres, ils ont tenté une expatriation. création et puis finalement ils veulent rentrer parce qu'ils sont passionnés de boulot, ils veulent développer des projets. Il y a vraiment tout type de projet, mais avant tout je pense qu'il y a vraiment ils se sont écoutés, ils ont pensé aussi je pense au bien-être d'eux, de leur famille, de leurs enfants. Et je pense qu'il y a une vraie écoute par rapport à ça. Et c'est très riche. Et d'ailleurs c'est grâce à tous ces parents que j'ai interviewés que nous avons construit notre projet aussi. Nous, on était déjà expatriés quand j'avais lancé le podcast. Mais la deuxième partie de notre expatriation, c'est-à-dire qu'on a tout quitté, Denis a démissionné. Moi, j'avais créé mon média, du coup, je l'ai vendu en partant, donc je repars aussi un peu de zéro. Et en fait, c'est grâce à tous ces parents qui sont passés avant nous et que j'ai interviewés, et on s'est dit, mais tu vois, eux, ils l'ont fait, pourquoi pas nous ? C'est pas plus bête que d'autres. Si on cadre les choses, si on sait où on va, si on se forme, si on met tout en place, nous aussi, on peut vivre notre vie de rêve, celle que nous, on veut. Je pense que peut-être le plus difficile, c'est de ne pas projeter les rêves des autres sur soi, ou se dire par exemple, je ne sais pas, moi je suis beaucoup de famille nomade, se dire waouh, mais c'est génial leur vie, je veux vivre cette vie-là et finalement se rendre compte que c'est juste une projection, et ce n'est pas totalement tes envies, c'est juste... peut-être aussi une mode, mais finalement, ce n'est pas tellement ce que tu veux toi au fond de toi, ou ce n'est pas forcément adapté à tes enfants, ton mode de vie, tout ce que tu veux. Donc, je dirais, le piège, c'est peut-être de vouloir vivre le rêve d'un autre. Je pense qu'il faut vraiment surtout s'écouter et savoir de quoi tu as envie et qu'est-ce que tu fais pour réaliser ce changement de vie. Nous, dans notre cas, oui, on a passé des steps, en fait. On a quitté la... France, en allant en Espagne avec un certain confort, parce que Denis, il avait déjà son travail, il avait un contrat de travail, etc. Donc, on est arrivés déjà avec un salaire, même si on n'avait pas le package expat, c'était un très bon salaire qui nous permettait de vivre très correctement. Donc, on est partis une première fois dans une bulle, et le fait du coup d'être allés un peu plus loin, parce qu'on s'est dit, ben, ouais, en fait, à un moment donné, on avait envie d'autre chose. Et voilà, on se lance, on y va, de toute façon, ben, on est arrivés. n'a rien à perdre, j'ai envie de dire. Si ça ne va pas, on revient en Espagne. Si ça ne va vraiment pas, on peut toujours rentrer en France, trouver un job assez facilement en traversant la rue, il paraît qu'il faut trouver un job. Oui. Non, je dis ça, c'est surtout par rapport à la langue, en fait. Trouver un job en Espagne, en tant que Français, ce n'est pas toujours facile. Quand tu rentres en France et ta langue, tu as ton CV quand même derrière toi, c'est quand même aussi plus facile de trouver un boulot. Ça dépend peut-être des régions, etc. Ce n'est pas le sujet, mais l'idée, c'est de te dire que tu tentes ton projet, ton rêve de tout quitter. Tu risques quoi finalement ? Tu n'as pas grand-chose à perdre, si ce n'est qu'à prendre de cette expérience.
On n'est pas allé juste sur la partie un peu financière, mais tu as un petit peu répondu, en tout cas pour toi, avec ton mari. Et là, maintenant, vous êtes tous les deux, de toute façon, en freelance. C'est comme ça que vous gagnez votre vie en expatriation.
En fait, on a préparé ce voyage, on a économisé pendant deux ans, donc on est partis. avec, on va dire, une enveloppe qui nous permet de vivre un an sur place dans le cas où on ne dégagerait aucun chiffre d'affaires avec nos entreprises. On sait qu'on a cette sécurité d'un an, où après, à nous d'ajuster en fonction de l'évolution de nos projets et de se dire, soit on peut continuer, soit on rentre. Mais on n'est pas parti la fleur au fusil. Comme ça, on a quand même vraiment tout préparé, tout anticipé pour au cas où, parce qu'avec des enfants, tu ne peux pas te permettre non plus. plus de faire n'importe quoi, tu ne peux pas te permettre de te retrouver à la rue du jour au lendemain ou pas avoir de frigo rempli. Nous, on a assuré le coût en économisant pendant deux ans. On a mis tout le côté. Moi, j'ai vendu une partie de ma boîte. J'ai récupéré un peu d'argent. On est parti avec une enveloppe et le projet de développer une activité. Finalement, quand je parle avec beaucoup de parents qui ont voyagé, ils ont tous financé leur... projets aussi très longtemps à l'avance quand même. Soit il y a une vente de maison, soit il y a une reconversion avant et après. Il y a toute cette question financière. C'est vrai, ce travail quand même pas mal en amont. Parce que c'est un sujet qui est quand même assez important quand tu es en famille pour payer l'école des enfants.
Non, mais complètement. On ne part pas sur un coup de tête. C'est vraiment il faut que ce soit un projet familial anticipé, préparé avec tous les aspects, dont l'aspect financier. Et l'aspect aussi dont tu parlais, où est-ce que vous allez atterrir ? Est-ce que c'est dans une communauté d'expats ou non ? Le choix de l'école ? Il n'y a quand même pas mal de paramètres quand on est parent, ça c'est sûr. Après, c'est une richesse immense pour les enfants, même pour les parents, je pense, au niveau ouverture d'esprit, les langues aussi qu'ils apprennent, les différentes cultures. Je pense que c'est génial pour leur vie future.
Oui, c'est ça. Nous, c'est vraiment ça l'objectif, c'est de leur... Les ouvrir au maximum sur le monde qui les entoure, leur donner vraiment un maximum de billes pour qu'ils puissent toujours avoir ce côté d'adaptation à tout niveau. Effectivement, pour nous, les langues, ça reste quand même vraiment la clé pour demain parce qu'on se dit qu'on ne sait pas ce qu'ils feront, nos enfants, plus tard. Mais je pense que quand tu parles trois langues et que tu maîtrises trois langues, déjà, ça t'ouvre quand même des portes, ça te facilite les choses. Et puis aussi, l'ouverture d'esprit, la tolérance. L'adaptation, tout ça, c'est des valeurs qui sont importantes pour nous. Et je me dis qu'en leur donnant ça, je pense qu'ils ont des bonnes bases pour faire un peu tout ce qu'ils veulent par la suite. Et surtout, ce qu'on essaye aussi au travers de ces projets, c'est de leur dire, dans la vie, tout est possible. Tout ce que vous avez envie de faire dans la vie, vous pouvez le réaliser, vous êtes capable de le réaliser. Et si c'est quelque chose qui vous tient à cœur, tout est possible. Et finalement, les enfants... Les enfants fonctionnent beaucoup sur l'exemple. S'ils voient leurs parents tenter des choses, vivre des choses, tout en leur donnant du sens, j'imagine que par la suite, ils se diront Ah oui, les parents, ils ont fait ça pour telle raison, ils ont voulu vivre leurs rêves. Pour moi, l'exemplarité fait tout. En tout cas, c'est notre objectif. On ne cherche pas spécialement d'avoir des enfants plus intelligents que les autres. premier de la classe ou quoi, nous ce qu'on veut c'est que les enfants se sentent bien dans ce monde qu'ils arrivent à s'adapter dans toutes les situations et pouvoir parler avec n'importe qui dans le monde entier en fait, donc c'est notre objectif
C'est un très beau mot de la fin je dirais des enfants ouverts d'esprit
Ouais, ouais, c'est ça je pense que c'est important c'est vrai que le monde il est tellement instable, ça fait quand même assez peur et on se dit comment faire pour préparer ses enfants à ce futur ? C'est une question qui est très difficile en tant que parent. Nous, c'est un peu notre réponse à nous. Je ne sais pas si elle est bien, moins bien, mais au moins, on essaye ça et on verra.
En tout cas, merci beaucoup, Émilie. Alors, si on veut te retrouver en savoir plus sur ta famille, suive ton podcast. C'est sur Instagram. Sur le podcast, c'est sur toutes les plateformes d'écoute Parent Voyageur. Et ton blog, pareil, parvoyageur.com ?
Parvoyageur.fr. Et puis du coup, je ne l'ai pas dit tout à l'heure, mais il y a Floriane qui a intégré le blog il y a trois ans maintenant, qui partage aussi ses aventures et elle est actuellement en tour du monde. Et donc du coup, sur notre Insta, on partage à la fois un peu de Maurice et à la fois un peu de tour du monde. Donc voilà, je ne suis pas seule sur le projet, il y a d'autres... projets et puis il y a plein d'interviews d'autres parents voyageurs. Donc, venez faire un petit tour pour vous inspirer.
Génial. Eh bien, merci encore, Émilie, pour ton temps et merci pour tout ce partage.
Merci pour ton invitation.
Si vous entendez ce message, c'est que vous avez écouté l'épisode jusqu'au bout. Et je vous en remercie grandement. Je vous invite à me laisser un commentaire pour continuer les échanges et à mettre la note de 5 étoiles si l'épisode vous a plu. Cela contribue à augmenter la visibilité du podcast sur les plateformes. Merci beaucoup de votre soutien et à bientôt pour le prochain épisode.
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Description
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Transcription
Bienvenue dans Ma Petite Famille, je suis Pauline, maman de trois garçons et créatrice de ce podcast intimiste où les parents se livrent sans filtre. Ici, on parle de maternité, de paternité, de parentalité et surtout on libère la parole sur des sujets encore trop souvent tabous. Depuis trois saisons, j'ai eu l'immense privilège de partager avec vous des témoignages uniques et précieux de parents et d'experts. Je tiens à vous remercier du fond du cœur de votre soutien. Si, comme moi, vous croyez en l'importance de ces conversations, je vous invite à vous abonner, à partager les épisodes avec vos proches et à faire découvrir ma petite famille au plus grand nombre. C'est grâce à vous que cette aventure peut continuer. Vous trouverez tous les vendredis, les 2e et 4e vendredis de chaque mois, un épisode. Merci de votre confiance et je vous souhaite une très bonne écoute pour ce prochain épisode. Bonjour Émilie, j'espère que tu vas bien. Je te remercie grandement d'avoir accepté mon invitation.
Merci Pauline, merci à toi de m'avoir contactée. Je suis très heureuse de participer à ton podcast.
Est-ce que pour les gens qui ne te connaissent pas encore, tu pourrais te présenter, dire qui tu es, d'où tu viens, de qui est composée ta famille et ce que tu fais dans la vie s'il te plaît ?
Alors, je m'appelle Émilie, j'ai 40 ans, je suis fraîchement mariée. à Denis, qui a 48 ans, mais ça fait 13 ans qu'on est ensemble. Nous avons deux enfants, Louis qui a 10 ans et Suzanne qui a 8 ans. Donc on a longtemps vécu dans le Nord, Denis, c'est ainsi, et moi je suis normande. Et j'ai longtemps vécu dans le Nord, tous ensemble, les enfants sont nés dans le Nord. Et professionnellement, moi je suis créatrice de contenu web. Actuellement, on a mon cours de reconversion et mon homme fait du trading. L'objectif, c'est qu'on soit tous les deux indépendants. Lui, il travaillait pour une boîte. Maintenant, il se lance à son compte. L'objectif, c'est d'être 100 indépendant.
Et toi, tu as toujours voulu être maman ?
Alors ça, c'est une vaste question. J'avoue que je ne m'étais pas tellement posée la question, mais en y réfléchissant, oui, j'ai toujours voulu… Quand j'étais petite, j'ai encore des souvenirs de comment j'allais imaginer ma maison. comment j'allais décorer la maison des enfants. J'étais vraiment comme ça, de vouloir un peu reproduire la vie parfaite qu'on imagine. Et il faut savoir que moi, j'ai deux grandes sœurs aussi qui ont 12 et 14 ans de plus que moi. Donc elles, elles ont tout de suite eu cette vie d'adulte. Et moi, j'avais hâte d'avoir aussi cette vie d'adulte. Donc je dirais que oui, quand j'étais petite, j'ai toujours voulu fonder une famille, avoir une maison, etc. Et en fait, cette envie est passée en grandissant et j'ai vécu d'autres choses. Et en fait, après, ce n'est pas devenu une priorité dans ma vie de devenir absolument maman. Je suis tombée enceinte, j'avais 29 ans, parce que j'ai eu Louis à mes 30 ans. Donc, j'ai un peu traîné pour me lancer. Ça n'a pas été une envie vitérale quand j'étais post-ado, quand j'étais jeune. Mon objectif, ce n'était pas d'avoir un enfant à tout prix, en fait, à ce moment-là.
Et quand est-ce que vous vous êtes dit, allez, c'est le moment ?
Alors, en fait, j'ai rencontré Denis assez tard. Et donc, j'avais eu d'autres conjoints avant. Et l'idée d'avoir un enfant n'avait pas été envisagée. Et je ne sais pas, avec Denis, on s'est connectés vraiment tout de suite. Et je pense qu'avançant dans l'âge, en fait, on s'est dit, c'est venu assez naturellement, en fait. On ne s'est même pas... posé la question. Au bout de deux ans, je suis tombée enceinte une première fois. J'ai fait une fausse couche et je suis retombée assez rapidement enceinte après. C'est venu assez naturellement et je pense que lui, il avait huit ans, plus que moi. Moi, j'approchais des trente ans et du coup, je pense que c'est aussi un peu la maturité, l'âge qui fait qu'on se dit, on va aller plus loin dans notre vie et on veut fonder une famille. On est prêts.
Et tout s'est bien passé à l'époque, vous habitiez toujours dans l'air de la France ?
Oui, on habitait à Lille, dans la banlieue lilloise et justement on venait d'acheter un appartement et on s'était vraiment installés à deux. C'était vraiment l'enchaînement classique de la vie, acheter un appartement, faire un bébé. Juste, on ne s'est pas mariés, mais on ne s'est pas axés. Oui, on était toujours dans le Nord.
À quel moment vous avez décidé de partir en voyage ? Juste après l'année ?
C'était un non-sujet en fait, parce que moi j'ai toujours voyagé avant, durant ma jeunesse, j'ai pas mal bougé et j'avais un travail qui était aussi itinérant. Et en plus, mes parents vivant en Normandie, déjà de base, on allait très souvent en Normandie pour les week-ends, quelques jours de vacances, etc. Donc on a toujours pas mal bougé et finalement, quand Louis est né... il a suivi le mouvement parce que déjà quand il est né, je ne sais plus, c'était au bout de 15 jours, 3 semaines, on est allé en Normandie le présenter au reste de la famille. Ça n'a pas été un sujet de se dire, est-ce qu'on part avec lui, pas avec lui ? On était obligés quelque part de se dire, oui, on va faire 5 heures de route, oui, il n'a que 15 jours, mais il faut qu'on aille le présenter au reste de la famille. Donc ça a commencé déjà comme ça, et puis en fait après... Après, ça a été naturel. Si on voulait partir en week-end, on l'emmenait avec nous. On ne s'est jamais dit, est-ce qu'on part avec lui ? Est-ce qu'on ne part pas avec lui ? Si on décidait de partir en week-end, c'était tous les trois. Et si on voulait partir en vacances, évidemment que c'était tous les trois. Ça n'a jamais été une question.
Et logistiquement, vous n'êtes pas dit, c'est compliqué de partir avec un bébé et un nourrisson ?
Non, on ne s'est jamais posé de questions, tout simplement parce que moi, ma famille, elle est en Normandie, on habitait Lille. Donc de toute façon, à un moment donné, on devait prendre la voiture et faire 4 heures, 5 heures de route pour présenter le bébé à ma famille. Donc ça n'a même pas été un sujet, il fallait qu'on y aille. Donc ça, ça a été notre première fois à l'extérieur de la maison. Il était plus petit, il avait 15 jours, 3 semaines peut-être. Ça n'a pas été un sujet. Et puis, en fait, après, on a continué de voyager avec lui parce que ça nous paraissait inconcevable de le laisser. On voulait partir avec lui. On était ensemble maintenant, on était une famille. Donc, tout ce qu'on faisait, c'était ensemble. Donc, non, ça n'a jamais été un sujet, en fait.
Et après, quand est-ce qu'est venue l'envie du deuxième ? Est-ce que vous avez déjà voyagé avec votre premier bébé à l'étranger ou c'est quand vous avez eu votre famille au complet que vous avez commencé à partir ?
En fait, on voyageait déjà pas mal avant. Alors, on n'a pas fait de très, très grandes destinations, mais on voyageait quand même souvent les week-ends, les week-ends prolongés, puis les vacances. Donc, quand Louis est arrivé, on a continué un petit peu sur cette lancée. Donc, on a quand même pas mal voyagé. Nous, on a beaucoup voyagé en Europe principalement. parce que c'est relativement accessible. On peut partir sur des plus petites périodes, des week-ends prolongés, etc. Et puis de Lille, on est très proche des Pays-Bas, l'Angleterre, la Belgique. Il y a quand même pas mal de pays limitrophes qui sont très sympas. Donc beaucoup en Europe. Et donc du coup, on a pas mal voyagé avec Louis en Europe. Et puis je suis tombée enceinte un peu par accident. Louis avait à peine un an. et ce n'était pas tellement prévu qu'elle arrive. Et quand elle est née, on a continué à faire nos projets de voyage. D'ailleurs, on est partie en Écosse, elle avait six mois. Ça n'a jamais été un sujet. Très égoïstement, peut-être, on a continué à programmer nos vacances, nos week-ends. Et puis, la seule chose qui changeait, c'était qu'on était un petit peu plus chargés.
Moi, j'ai trois enfants. C'est vrai que je me dis des fois, quand on part en vacances, pour le moment, on n'a pas fait à parler espagnol. de destination vraiment à l'étranger. Mais c'est vrai que je peux m'en faire tout un monde en me disant que ça va être compliqué, est-ce qu'il y aura les structures, où est-ce qu'on va atterrir, etc. Vous n'êtes jamais posé la question,
vous ? Non, je ne suis pas trop d'un naturel stressé. Après, je me dis que des bébés et des enfants, il y en a partout. Et qu'on doit trouver tout ce qu'il faut sur place. Après, il y a toujours un peu l'angoisse de s'ils tombent malades. Il faut trouver un médecin, pas forcément dans ta langue, etc. Je dirais que c'était plus ça éventuellement qui pourrait éventuellement me stresser. Je trouve que c'est beaucoup plus facile de voyager avec un tout petit que de voyager avec un enfant qui commence à marcher qu'à 3 ans ou tu as besoin d'un petit peu plus de choses, d'attention, faire attention à son rythme. Les bébés, en fait, ils dorment. Donc à partir du moment où tu te dis j'ai une poussette, un porte-bébé, de quoi manger. Et encore dans certains pays, ils t'achètent sur place. Mais nous, dans mes souvenirs, on avait emmené aussi tout à manger. En fait, après, ça roule. Tu n'as même pas besoin vraiment de changer ton... son planning de voyage. Après, quand tu voyages avec des plus grands, autant tu as moins de matériel, autant tu fais un peu moins ce que tu veux parce que les enfants sont demandeurs de parcs de jeux. On ne va pas enchaîner les visites de musées. On va essayer vraiment de préserver aussi un peu l'équilibre visite culturelle pour les parents et visite amusante pour les enfants. Donc, je dirais qu'en fait, quand ils grandissent, c'est vraiment jouer sur le planning. Mais en vrai, quand ils sont tout petits, en fait, ils dorent tout le temps quasiment et ils ont juste besoin d'être contre. nous, avec nous et donc c'est hyper facile. Après je me dis on a des enfants qui sont comme tous les autres enfants avec leur tempérament, il y a des parents qui disent moi ils dorment pas, moi ils dorment bien, enfin je pense que quel que soit l'enfant, je pense qu'ils sont tout à fait aptes à vous suivre dans les voyages en fait. C'est nous, la manière dont on projette le voyage qui va changer la donne en fait. Il faut vraiment se détendre par rapport à ça. Après, encore une fois, nous, on a fait le choix aussi de voyager beaucoup en Europe. Et du coup, en Europe, tu as aussi, en termes de sanitaire, tu peux utiliser ta carte vitale à l'étranger, tu n'as pas de problème d'eau potable. C'est aussi des conditions qui sont très faciles aussi. Nous, on a fait le choix de ne pas partir en Asie aussi pour des questions financières à l'époque, ou n'importe quel autre pays. Et donc, on a fait beaucoup. du coup, l'Europe. Et c'est vrai qu'on ne se pose pas ces questions-là, des questions qu'on se poserait certainement en Asie, dans d'autres pays où les conditions sanitaires ne sont pas forcément toujours réunies.
Qu'est-ce qui a fait que vous avez voulu aussi vous expatrier à un moment ? C'est ce goût de partir avec les enfants dès le plus jeune âge ? Ou ton goût aussi pour toi, l'aventure, parce que tu voyageais beaucoup ?
C'est peut-être un mix de tout ça. En fait, on ne s'était jamais dit... officiellement, on veut vivre à l'étranger. On ne se l'est jamais vraiment dit. Peut-être qu'on l'a pensé à un moment donné de nos vies, mais ça n'a jamais été finalement un projet de vie écrit qu'on a toujours voulu faire. C'est un peu un concours de circonstances, finalement, avec le boulot de mon homme. Il travaillait sur Paris, on vivait sur l'île, donc il faisait les allers-retours. C'était extrêmement fatigant. Et à la naissance de Suzanne, notre équilibre familial a complètement explosé. explosé parce qu'il partait très tôt le matin, revenait très tard le soir. Suzanne était bébé, Louis avait un an et demi. C'était presque le burn-out familial. Moi, je n'en pouvais plus. En plus, j'avais créé ma boîte. Du coup, j'avais arrêté de travailler en entreprise. J'avais créé ma boîte pour être à la fois plus dispo pour les enfants comme lui n'était pas là et à la fois pour me lancer dans un nouveau projet entrepreneurial. Et en fait, cette situation-là ne nous convenait plus. On était franchement presque à deux doigts de se séparer. C'était très, très compliqué. et puis à un moment donné, on se met autour d'une table et on se dit qu'est-ce qu'on fait pour que ça change. Du coup, il m'a dit dans un premier temps, je pense qu'il faut qu'on se rapproche de Paris pour que j'ai moins de transports, que je sois un peu plus à la maison. On était partis sur ça au départ, se rapprocher de Paris. Autant dire que moi, j'étais dépité parce que je n'aime pas Paris. Pour y vivre, je ne voyais pas du tout vivre à Paris. Ce n'était pas du tout dans mon idéal de vie et surtout au moins avec les enfants. Et puis, quelques semaines après, il revient du boulot. Et puis, il me dit, écoute, il y a une opportunité de boulot. Ils sont en train de créer un poste à Madrid sur Matechno. Et ils ont ouvert un poste là-bas. Donc, du coup, soit on part sur Madrid, soit on part sur Paris. Si tu veux qu'on parte sur Madrid, je postule au poste. Et c'est comme ça que c'est venu. D'ailleurs, on avait laissé les enfants. C'est assez rare qu'on le fasse. face, on avait laissé les enfants chez les grands-parents, et on avait pris un week-end à Paris, c'est Roland-Garros dans mes souvenirs, et puis avec des amis, et c'est là qu'on a pris la décision, du coup, de dire, ok, Banco, moi, de toute façon, je n'aime pas Paris, donc Madrid ne peut pas être pire, et au moins, ça va nous permettre de vivre autre chose, donc Banco, vas-y, postule, et puis comme c'était en interne, au final, on a eu la réponse très très vite, et en gros, ils prenaient le boulot début janvier, donc on était... en juin, genre il prenait le 3 janvier, un truc comme ça. Donc on avait six mois pour organiser notre départ. Mais voilà, à la base, ce n'était pas tellement un choix personnel, c'est plutôt les événements qui nous ont amenés à ça. Et puis on s'est dit, il fallait qu'on préserve notre équilibre familial parce qu'on allait finir par se séparer. Clairement, on ne pouvait plus, lui il n'en pouvait plus, moi j'en pouvais plus, c'était compliqué, donc il fallait qu'on fasse quelque chose pour sauver notre famille.
Et donc là, les enfants, ils n'avaient même pas deux ans et même pas un an, en fait ?
Si Louis avait quatre ans et Suzanne deux ans.
Il était déjà scolarisé alors ?
Alors, comme il était en début d'année, en fait, lui venait de rentrer en maternelle. Donc, il a quand même fait sa rentrée en maternelle en septembre et on l'a déscolarisé en décembre. Donc, il n'a fait qu'un trimestre à l'école maternelle française et ma fille était en crèche. C'était simple.
Après, tu l'as re-scolarisé en Espagne ?
Oui. Après, en fait, quand on est arrivé, comme on est arrivé en cours d'année, ce n'était pas si simple. On a trouvé en Espagne des escualas infantiles, c'est des écoles qui font 0-6 ans, et en fait ça fait du coup maternelle, début de primaire, et on les a inscrits dans cette école, donc c'était privé, et on les a inscrits tous les deux, ils avaient une classe tous les deux, ce qui permettait à Louis de faire une transition, de retourner un peu, c'est une crèche plus-plus. Pour les plus grands, évidemment, il y a plus de petites tables, des choses comme ça, mais c'était vraiment la bonne transition pour lui avant de rentrer vraiment aux primaires pures et dures. Donc, cet escouelage infantile, ça a vraiment été une transition douce pour qu'il puisse apprendre la langue, s'acclimater un peu à cette nouvelle vie. C'était vraiment un espace vraiment très cocon et c'était vraiment très, très chouette pour eux, je trouve.
Vous aviez eu des réticences de la part, je ne sais pas, de votre entourage en se disant vous allez vous expatrier très très loin, enfin très très loin, il n'y a plus le moins comme pays, mais vous allez vous expatrier avec des jeunes enfants, tu viens de te lancer ta boîte,
vous êtes fou ? Oui, en fait je crois qu'ils nous connaissent en fait maintenant et d'ailleurs je pense qu'il ne pleut rien de les surprendre quand on leur annonce un nouveau projet. Et oui, c'est… Il y a eu beaucoup d'interrogations autour de notre projet. Les enfants, comment ils vont faire ? Ils ne parlent pas espagnol. Et toi, qu'est-ce que tu vas faire là-bas ? Il y a eu quand même beaucoup d'interrogations. Après, je ne dirais pas tellement de peur, parce que ça reste quand même l'Europe, et on n'était pas très loin non plus. Ce n'était pas non plus fou comme projet. Et à la base, on était censés partir deux ans. C'est ça qui, aujourd'hui, quand on… On a un nouveau projet. Nos amis n'arrêtent pas de nous dire que si c'est comme l'Espagne, c'était censé être pour deux ans, ça a duré six ans. Ils sont un peu blasés, mais ça leur fait sourire quand on annonce une date parce qu'au final, on a du mal à la respecter. Mais on s'est tellement sentis bien qu'en fait, on est restés. Mais oui, tu as toujours un peu de jugement de la part de l'entourage. Et c'est un jugement peut-être aussi bienveillant. C'est un peu... Je sens que ce n'est pas méchant, mais c'est vrai qu'ils projettent un peu leur peur sur nous. Et je dirais même que ce n'est pas tellement qu'avec l'expatriation, c'est aussi avec le voyage. Parce que quand on a commencé à voyager à trois, puis à quatre, plus ou moins loin, ça a toujours été l'interrogation. Mais pourquoi vous partiez avec vos enfants ? Pourquoi vous vous embêtez à faire un road trip ? Surtout, c'était pour l'Albanie à l'époque. Ce n'était pas encore tellement aussi touristique que maintenant. Pourquoi vous allez dans un pays comme ça ? Vous pouvez rester en France. Il y a toujours eu cette interrogation de pourquoi vous voyagez avec vos enfants. Déjà ça, quand tu es un peu voyageur, ça a quand même déjà un petit peu ce retour de pourquoi vous vous embêtez. Et nous, on avait des amis qui avaient aussi des enfants du même âge que nous. Eux, clairement, ils ne partaient jamais avec leurs enfants. Ils partaient toujours en week-end, en amoureux, etc. Ils faisaient toujours garder leurs enfants. les vacances, il les passait à la maison parce qu'il ne voulait pas se prendre la tête à voyager avec eux parce que trop de logistique, trop fatigant, etc. Et il ne voulait pas se casser la tête, tout simplement, alors que nous, ça n'a pas du tout été... Nous, on n'a pas l'impression que voyager avec nos enfants, c'est se casser la tête, tu vois. Donc, c'est déjà l'état d'esprit. Donc, en partant de ce postulat-là, forcément, déjà en tant que voyageur, on sortait des fois un peu des clous, alors qu'on n'avait pas l'impression de faire des choses extraordinaires. Donc, il y avait déjà un peu ce questionnement. Donc, quand on est parti en expatriation, oui, forcément, ça a soulevé quelques peurs en voie, surtout pour les grands-parents aussi. Est-ce qu'ils n'allaient pas voir leurs petits-enfants aussi souvent qu'ils le souhaitent ?
Et quand vous êtes arrivés en Espagne, vous étiez avec des Espagnols ou plutôt avec des expatriés français comme vous ?
Alors ça, ça a été le vrai sujet, puisque comme on n'était censés partir que deux ans, Moi, j'avais dit à Denis, il est hors de question qu'on aille vivre dans le quartier français de Madrid. Je veux vivre l'expérience jusqu'au bout. Donc, étant donné qu'on n'est pas obligé de mettre nos enfants dans une école française, allons dans une région qu'on aime bien. Des écoles, il y en a partout. Voilà, éloignons-nous du quartier français. Si on voulait vivre avec des Français, on n'a qu'à rester en France. J'ai longtemps été entêtée avec ça, vraiment. Je voulais vraiment vivre une expérience en immersion totale. Et la réalité, c'est que ça a été extrêmement difficile, socialement, la solitude, ça n'a vraiment pas été simple. Et j'ai commencé vraiment à me sentir beaucoup plus épanouie et d'avoir une vie sociale quand j'ai commencé finalement à rencontrer des Français. Et là, j'avais revu un peu ma copie en disant, oui, en fait, une expatriation, c'est, on va dire, 50 d'immersion, mais 50 aussi avec la propre communauté, de manière à trouver un équilibre qui convienne. Alors après, les pourcentages peuvent varier en fonction des personnes. Socialement, en tant que maman solo à la maison, je faisais les allers-retours à la crèche, je n'avais que les mamans de l'école en tant que copine. c'était difficile en fait. Déjà, il y a la barrière de la langue, ça met quand même de nombreux mois pour apprendre la langue. Donc, il faut trouver tes marques, comprendre un peu les codes. Tu te sens quand même super seule du matin au soir. Et je me suis entêtée dans ça. Et finalement, après, je me suis dit, j'ai commencé à rencontrer une ou deux filles sur les réseaux sociaux des Françaises ici, à Madrid. Et je me suis dit, elles ont l'air d'être super sympas. Et là, j'ai commencé à les voir en vrai. Et là, j'ai développé. aussi mon réseau social francophone et là ça a tout changé dans mon épanouissement personnel en fait et j'ai réussi à trouver mon équilibre en côtoyant des françaises et en côtoyant des espagnols.
Et c'est là à ce moment là que tu as créé ton compte Instagram et que tu as commencé à partager, lancer le podcast parce que tu as un podcast aussi ?
Alors le blog je l'ai lancé avant, je l'ai lancé il me semble l'année de naissance de Suzanne, j'étais enceinte de Suzanne quand j'ai lancé le blog. Donc, il était déjà lancé et justement, je m'étais dit en arrivant en Espagne que comme j'avais perdu une partie de mes contrats en tant que freelance dans le Nord, j'allais avoir plus de temps pour développer mes projets perso. Donc, c'est là où j'ai commencé à développer un peu plus le blog. Je me suis formée au référencement. Parce qu'avant, j'avais le blog, mais tout était très nouveau pour moi. Donc, il y avait plein de choses que je ne maîtrisais pas, notamment la monétisation, comment je pouvais gagner ma vie avec. Donc, j'ai… J'ai travaillé sur ça mon arrivée en Espagne. J'avais déjà le blog. J'ai travaillé dessus et j'ai vu assez rapidement les résultats. Et puis, en parallèle de ça, j'avais envie de créer quelque chose sur Madrid avec les enfants parce que j'écrivais pas mal sur Madrid sur le blog. Et je me suis dit que ça allait finir par saouler mes lecteurs de parler de Madrid, de faire autour de Madrid. Du coup, ça n'a pas tellement de sens. Donc, j'ai décidé d'ouvrir un blog à part sur Madrid. Et voilà. Et donc, du coup, j'ai… créé ce deuxième blog qui s'appelait Madrid en famille à l'époque et de fil en aiguille, j'ai rencontré une française qui n'habitait pas très loin de chez moi et du coup, je lui ai dit, je n'ai pas tellement de temps de développer à fond ce projet, est-ce que ça te dirait de t'associer avec moi sur le développement de ce blog ? Elle avait des jumeaux de 4 ans et voilà, on a commencé à travailler sur ce site qui finalement, on l'a fait évoluer et on a complètement créé un média pour les francophones qui vivaient à Madrid où on est un peu sorti. la ligne éditoriale des mamans et des enfants. On a vraiment fait quelque chose de beaucoup plus ouvert. Du coup, j'ai travaillé sur ce projet vraiment à fond. En 2019, j'ai créé le podcast parce que j'aimais beaucoup ce format. Nous voyagions principalement en Espagne, on avait un peu ralenti les voyages. Du coup, je m'étais dit que ça peut être sympa aussi d'avoir des retours d'autres parents qui ont choisi de s'expatrier, qui ont choisi d'avoir des vies nomades, etc. Et on ne parle pas assez parce qu'il y a, justement, comme tu disais tout à l'heure, il y a toujours beaucoup de jugements, les gens ne comprennent pas, ces modes de vie qui sont un petit peu atypiques ou des gens qui font des choix un petit peu hors cadre, qui ne sont pas toujours très compris. Et je me dis, si on met en avant ces familles, s'ils parlent du pourquoi, du sens que ça a pour eux de choisir ces modes de vie, peut-être que ça va faire changer les mentalités. Donc voilà, je me suis dit, allez banco, je lance le podcast, j'interview des parents. Je faisais aussi à cette époque-là des podcasts vraiment solo sur moi, mon avis de maman voyageuse, d'expat. Et voilà, c'est parti de ça. Je me suis dit, je me suis enregistrée avec mon dictaphone et j'ai pris un hébergement. C'était parti, je me suis dit, allez. on tente, on verra bien. Et puis quand même, aujourd'hui, on a 150 épisodes, plein de parents qui ont partagé leur expérience de... de vie et je trouve ça super riche de parler de toutes ces familles.
Tiens, tu peux donner le nom de ton podcast comme ça et où est-ce qu'on peut le trouver ? Petite pub pour toi.
Du coup, c'est gentil, merci. Il s'appelle Parents Voyageurs tout simplement et on peut l'écouter sur toutes les plateformes d'écoute de podcast et on peut l'écouter aussi depuis le blog parentsvoyageurs.fr
Et alors, aujourd'hui, tes enfants sont scolarisés où ? Oui, je ne t'ai pas posé la question. Est-ce qu'ils sont scolarisés dans une école internationale ou c'était vraiment une école espagnole, l'école de quartier ?
Oui, c'est ça. On a fait le choix de les inscrire dans une école de quartier espagnole. Il faut savoir que le système éducatif espagnol public est excellent. Ils ont des moyens. Ils ont vraiment un système qui est très calé. Et en fait, ils ont même des écoles publiques bilingues espagnoles-anglais. Il y en avait une très bien à côté de chez nous. On a fait le choix de les inscrire ici. C'était juste après le Covid, ils ont intégré cette école. Nous, on est vraiment très contents du système espagnol. On ne s'est pas posé la question de se dire qu'on les met dans le privé ou dans une école américaine. Ça n'avait pas de sens pour nous. On a été très satisfaits de l'école espagnole. D'ailleurs, c'est pour ça qu'à terme, on aimerait les faire réintégrer, le système espagnol, à notre place. retour en Europe, là. Mais c'est un système qu'on aime beaucoup et c'est un système qui est classique, qui n'est pas alternatif, etc. Mais c'est un système, par contre, je trouve qui est très lourd. Les enfants, ils ont école du lundi au vendredi, le mercredi, toute la journée y compris. Les vacances scolaires sont plus ou moins pareilles qu'en France, mais pas équilibrées sur l'année. Ça veut dire qu'ils font un trimestre de septembre à décembre sans vacances. Après, ils ont trois semaines à Noël, de janvier jusqu'à Pâques. Ils n'ont que quelques jours. C'est très, très lourd quand même pour eux. Mais du coup, ils font aussi beaucoup de choses. Ils vont beaucoup en profondeur dans les programmes. Il y a beaucoup de… Ils travaillent… Je trouve que la manière éducative, elle est bonne. Alors, elle est intense. Elle est saine. Ils avancent quand même bien à leur rythme. Et en profondeur, ils voient des choses… Ils n'ont pas un programme… qui est dans la simplicité, comme des fois, ce que je peux entendre par rapport à l'éducation nationale, on dit toujours, oui, les programmes s'allègent et se simplifient d'année en année. On n'a pas du tout cette impression là, en Espagne, en fait. Ils sont vraiment plutôt tirés vers le haut avec le bilinguisme, les projets, les activités qui viennent s'intégrer en plus. Certains parents, on peut les inscrire à des activités comme robotique, etc. Des choses qui sont un peu plus évoluées pour leur faire déjà apprendre. prendre quelques notions de robotique, etc. Donc, ils sont vraiment en constante évolution, remise en question, et ça, ça nous...
Donc là, tes enfants, ils parlent français,
espagnol et anglais,
quoi.
Ouais. Alors, l'anglais, ils le parlent, ils savent se faire comprendre, mais c'est pas aussi fluide que l'espagnol, quoi. L'espagnol, ils sont complètement fluents, total.
Petite pause dans l'épisode, si ce que vous entendez vous... Et pour suivre l'aventure au quotidien, rejoignez-moi sur Instagram, ma petite famille podcast. Vous y retrouverez les coulisses des podcasts, mais aussi ma vie de maman au quotidien et les interrogations que j'ai. Allez ! C'est reparti, je vous souhaite une bonne écoute. Alors à quel moment, parce que là tu disais que vous n'étiez pas en Espagne, à quel moment vous êtes partie ? Où est-ce que vous êtes partie ? Comment tu as scolarisé tes enfants ? Et quand vous partez en vacances, maintenant vous partez où ?
Alors donc du coup, on a décidé de quitter l'Espagne au bout de six ans pour venir nous installer à l'île Maurice. Alors il y a eu plusieurs éléments dans notre vie professionnelle qui ont fait... fait qu'on a eu envie de tester autre chose, reconversion, faire un vrai, quitter le salariat, en tout cas pour mon mari. Donc il y a pas mal de conditions professionnelles qui ont fait qu'on a voulu se prendre une année de reconversion. Donc on a cherché un pays pour s'installer un an et effectivement l'île Maurice correspondait pas mal à nos recherches, c'est-à-dire qu'il y avait un visa d'un an possible, ça parlait français et anglais. ce qui nous intéressait fortement parce qu'on voulait pour le coup qu'ils apprennent le français parce qu'en Espagne, du coup, ils n'apprenaient pas du tout le français. Et voilà, nous, on leur avait appris à lire en parallèle de l'école, mais voilà, ils n'avaient aucune notion de grammaire, d'orthographe, etc.
Donc, on s'est dit, pourquoi pas leur faire passer un an dans un système français pour qu'ils rattrapent le retard par rapport aux enfants de leur âge. Et puis, anglais, parce que pour nous, l'anglais, c'est indispensable. Donc, ça cocheait bien les cases par rapport à ça. Donc, voilà, on a tout quitté en Espagne. On a vendu tous nos meubles, toutes nos affaires. Notre vie tient dans dix caisses chez des amis à Madrid. Et on est venus ici avec quatre valises. Beaucoup, on s'est installé dans l'ouest de l'île parce que justement, on s'est installé proche de l'école. Ça, c'est toujours un petit peu le problème quand tu t'expatries sans avoir le statut d'expat. Quand tu choisis de vivre à l'étranger, en fait, la scolarisation, c'est un vrai sujet parce qu'il faut avoir du budget. Parce que scolariser ses enfants, ça coûte très cher. Parce que certains pays, comme en Espagne, on peut scolariser ses enfants dans l'école publique, ça ne pose aucun souci. C'est quand même très similaire à... À la France, à Maurice, le système public est très différent, pas tellement accessible pour les étrangers. Et donc, il faut se tourner vers des écoles privées. Et là, tout de suite, ça coûte extrêmement cher. Et comme nous, on ne part pas avec un statut d'expatrié, avec une entreprise, on n'a pas d'entreprise qui nous paye l'école des enfants. Donc, c'est nous-mêmes qui devons payer notre école. Donc ça, déjà, ça permet de… Dans ton choix, dans ton panel d'écoles que tu as sur l'île, déjà, tu enlèves les… Les extrêmement chères, les écoles d'élite, les écoles britanniques, américaines, tout ça. Nous, on n'a absolument pas le budget pour ça. Et après, il reste les écoles un peu plus intermédiaires. Donc, tu as les écoles françaises, mais qui coûtent quand même extrêmement cher. Et souvent, ce sont des très grosses structures. Et nous, on ne voulait vraiment pas intégrer les enfants dans cette structure. Donc, voilà, il restait les écoles françaises. Et puis, finalement, en faisant nos recherches, parce que nous, on ne voulait quand même pas une structure trop grande. Parce que nos enfants, lui il a 10 ans, il n'a jamais mis les pieds dans une école française. Et on s'est dit, c'est chaud quand même pour lui d'intégrer un programme scolaire, je ne sais pas si l'équivalent c'est CM2 peut-être, CM1, sans jamais avoir fait français sa vie. On avait un peu peur que ce soit difficile. Donc on a essayé de chercher une école alternative. Parce qu'en fait on s'est dit, nous en tant que parents, on cherche aussi à faire un peu une année sabbatique de reconversion, se poser, prendre du temps ensemble. Les enfants aussi, ils ont le droit d'avoir cette année un peu tranquille, sans avoir la pression de se remettre dans une école super stricte où ils vont devoir cravacher pour rattraper le retard. Donc on s'est dit, une école alternative où ils vont pouvoir prendre le temps d'évoluer à leur rythme. Et on a trouvé quelques écoles, il n'y en a pas beaucoup. Et donc là, dans l'Ouest, une école qui venait d'ouvrir et qui correspondait parfaitement à ça, qui correspondait à nos attentes et en termes de budget. Et en termes de pédagogie, c'est une école privée mauricienne, français-anglais, mais qui n'est pas certifiée à EFE. Elle n'est pas reconnue par le système français de l'étranger. Mais au final, ce n'est pas ce qui nous importe. On veut qu'ils apprennent le français, qu'ils savent l'écrire. La certification n'est finalement pas importante. Et surtout, c'est une école où ils font beaucoup d'activités extra. scolaires, ils font du théâtre, du yoga, des projets de groupe. Donc voilà, ils font quatre heures de tous les cours basiques, quatre heures de français, quatre heures d'anglais, quatre heures de maths, obligatoires. Et après, tous les cours sont obligatoires, mais en fait, après, ils ont histoire-géo, théâtre et tout, plein d'activités autres. Et du coup, on a bien aimé ce côté où ils vont travailler, mais ils vont aussi apprendre une autre vie de groupe. voire à un autre rythme. Et surtout, ils finissent l'école à 15h tous les jours et ils n'ont pas d'école le mercredi après-midi. Donc, autant dire que quand on leur a dit ça, ils étaient super enchantés.
Et toi, tu les récupères à 4h, à 3h alors ?
Oui, on les dépose à 8h et on les récupère à 3h. Donc, ça fait des petites journées. Ça nous laisse aussi la fin de journée pour profiter ensemble et ne pas être dans le stress de la course. Je vais les chercher, je rentre, c'est les douches, on fait les devoirs, blablabla. Déjà, il n'y a pas de devoirs non plus dans cette école-là. Quand on rentre à 15h, eux, ils sont libres de jouer dehors. Et puis, quand il ne fait pas beau, on fait des jeux ensemble. Et voilà, on est ensemble. On profite vraiment de nos fins de journée. Et ça, ça change tout.
Et combien de temps vous êtes restés là-bas ?
Là, on vient d'arriver à Maurice. On est arrivés en juillet 2024. On est là pour une période de un an. Et on peut reconduire une deuxième année.
Parce qu'il faut un visa ou quelque chose comme ça ?
Oui. Du coup, nous, on a un visa premium. C'est un visa qui a été créé, il me semble, au moment du Covid. C'était un visa qui est gratuit et qui permet de vivre un an sur le territoire. Et il a été créé pour les digital nomades, en fait, de base. Donc, ça nous permet, nous, d'avoir nos entreprises en Europe et de pouvoir vivre sur le territoire mauricien plus de trois mois. Parce qu'en vrai, le visa touristique, c'est toujours trois mois. Et là, du coup, on peut vivre jusqu'à un an sur le territoire et on peut renouveler au bout d'un an pour rester un an supplémentaire.
Et les enfants, comment ils ont réagi quand vous avez quitté l'Espagne ? Ils se sont rapidement acclimatés à leur nouvelle vie, nouveaux copains ? Parce qu'il y a eu changement de langue aussi, au quotidien,
je suppose ? Oui, alors déjà, ça faisait deux ans qu'on préparait le projet depuis l'Espagne. Donc, on a tout de suite parlé de ce projet avec eux, en toute transparence. et on leur a donné nos motivations, on leur a expliqué pourquoi on voulait partir, ce qu'on mettait en place pour partir. Donc ce projet-là, en fait, c'est pas bon. Les enfants, dans six mois, on part à l'île Maurice. Pendant deux ans, en fait, on pouvait manger Maurice. Tout le temps, il n'y avait pas une journée où ça tombait sur la table. Du coup, je pense que ça a permis aux enfants de se projeter. On a regardé beaucoup de documentaires sur l'île. Par exemple, on a visité les appartements des fois avec eux. Et puis on leur a dit, là-bas, on va choisir une école proche de la plage. Comme ça, après, on vient vous chercher à l'école et on ira faire le goûter sur la plage. On a essayé vraiment de les projeter dans cette nouvelle vie qui était complètement différente de celle qu'on avait. Je pense que petit à petit, ils se sont vraiment bien préparés à l'idée du changement. Par contre, ce qui a été terrible, c'est quand même les au revoir. Je pense que ça, ça a été vraiment affreux. Denis ne l'a pas tellement eu, mais moi, je l'ai ressenti comme ça. Quand j'ai vu Louis pleurer, il y avait un anniversaire. Dans les derniers jours de l'école, ils font toujours un anniversaire avec toute la classe pour fêter l'anniversaire des enfants qui sont nés l'été. Donc, toute la classe est invitée et ils font un anniversaire commun. centre et donc là c'était le dernier anniversaire et on partait le lendemain et du coup là les enfants les copains ils pleurent même les parents ils pleuraient et tout c'était c'était affreux c'est ça m'a tordu le coeur et là je suis rentré à la maison et je me suis dit mais quel merindine je suis quoi on a nos projets de vie on dit que nos enfants ils suivent mais eux ils en payent aussi un peu les pots cassés on est en train de voilà ils avaient leurs cocons leurs amis et là on est en train de les déchirer tout ça Ils vont avoir mal au cœur pendant plusieurs jours. Tout ça parce que nous, on a décidé qu'on irait vivre à l'autre bout du monde. Je lui dis, mais c'est... Je dis ça à Denis, c'est affreux ce qu'on leur fait subir, en fait. Parce que là, c'est vraiment dur. Et on leur demande de tout quitter. Alors que c'est pas qu'ils n'ont pas eu leur mot à dire, mais ça reste nos projets à nous d'adultes. Les jours qui ont suivi la séparation, j'ai vraiment eu mal au cœur, vraiment, de leur infliger ça, tu vois. Et je me suis vraiment sentie... mais indigne un peu, tu vois, de dire nos projets avec mon homme, nos projets, ce sont les nôtres et eux, ils suivent. Et un peu le quoi qu'il en coûte, tu vois, ils doivent sous-quitter tout ce qu'ils ont construit de par notre faute. Et ça, ça a été vraiment très dur.
Ils t'en ont voulu ou non ?
Non, ils ne nous l'ont pas voulu. Mais Louis, tu vois, par exemple, le lendemain, on a pris la route. On a fait Madrid, Normandie en voiture. Il n'a pas parlé de tout le trajet. On sentait qu'il avait mal au cœur de quitter ses copains et il avait besoin de temps pour digérer le truc. Mais après, non, il ne nous a rien dit de méchant, il ne nous a pas fait de réflexion, mais je sentais bien qu'il avait besoin de temps pour encaisser. Et je pense qu'on avait finalement tous besoin de temps. On est arrivés chez nos parents, ils ont retrouvé des grands-parents, etc. Donc, ils ont été repris dans un... dans un quotidien, en plus, un peu vacances, parce qu'ils étaient chez mes parents, ils ont fait des choses, donc ils ont été vite immergés dans d'autres choses, donc le cas est passé assez facilement. Puis après, quand on est arrivés sur place, je m'étais dit, bon, ça va être un peu dur, et puis finalement, non, tout de suite, ils se sont très bien adaptés. Il n'y a pas eu de l'esprit me manque mes copains, etc. Ils avaient tourné la page, en fait. Ça y est, j'ai l'impression que les enfants, ils ont cette capacité de switch qui bouge. plus importants que nous. Nous, on est des fois un peu nostalgiques, on a peur, on se pose mille questions. En fait, j'ai l'impression que les enfants, ça y est, ils ont pris possession de leur chambre, ils ont installé leur chambre, ça y est, c'est bon. Nouvelle vie, on commence. On fit le jouet dans le jardin et c'est parti. Alors que nous, je trouve qu'on ne switch pas, on se pose trop de questions tout simplement. Les enfants, ils vivent un peu au jour le jour. La page Espagne est terminée, on ouvre la page Maurice et voilà, on y va. Ils sont surprenants.
La capacité d'adaptation.
Totalement. Et leur arrivée à l'école, c'est pareil, ça a été hyper facile. La rentrée des classes a été une journée... Déjà, ils ne sont rentrés que quelques heures. Et puis, en fait, comme c'est alternatif, c'est une grande maison avec trois grandes pièces qui servent de classe. Ils sont par groupe de niveau. En fait, tout ça s'est passé nickel parce qu'il y a vraiment une émulation de groupe. Ils sont 25 dans l'école, je crois, au total.
Oui, ce n'est pas 25 par classe en France.
Non, c'est ça. Ça, c'est 25 dans toute l'école. Donc, autant dire que très rapidement, ils se sont fait des copains et ça a été très facile. Et puis, ils ont vite compris que ça allait être une école super sympa, super cool et beaucoup moins demandeur d'énergie en termes d'efforts de travail. Ils l'ont vraiment compris rapidement. Pas de devoir. Toutes les 45 minutes, ils ont 15 minutes de pause. Donc, voilà, ils ont compris que ça allait tranquillement.
Est-ce que des fois, ils disent commencer en France l'éducation ou non, ils ne se posent pas du tout la question ? Même, par exemple, s'ils ont des cousins-cousines ?
Oui, Louis nous a souvent dit qu'il aimerait bien… Alors, avant qu'on arrive à Maurice, il nous disait souvent, oui, moi, j'aimerais bien aller à l'école en France parce que tu comprends, c'est ma langue, ça va être plus facile. Et puis, en plus, ils n'ont pas d'école le mercredi après-midi. Ils avaient bien compris que les petits Français… Il ne travaillait pas le mercredi après-midi, même des fois pas du tout le mercredi. Et il avait toujours trouvé ça très injuste en disant Mais pourquoi les copains, ils n'ont pas d'école le mercredi et nous, on travaille toute la journée ? C'est quelque chose qui l'a vraiment beaucoup perturbé. Et oui, pour lui, il avait l'impression que s'il allait dans une école française, ce serait plus facile. Il a toujours eu cette idée en tête. Sauf que là, en ce moment, comme il est dans une école où il apprend le français, il se rend compte que le français, c'est aussi difficile. Et la dernière fois, il me dit Oui, on a… à commencer à faire nos premières dictées, maman, en fait, ce n'était pas terrible, ma note. On lui demande, je lui dis, tu vois, ce n'est pas parce que tu parles le français, que c'est notre langue du quotidien, que le français, c'est facile. Ça demande aussi de l'apprentissage. Et là, je crois qu'il comprend maintenant que les croyances qu'il avait avant sur l'école française, finalement, elles n'étaient pas tellement enfondées. Donc là, on est dans une phase de transition où il se dit, finalement, l'école française, ce n'est pas plus facile que l'école espagnole, en fait. Donc, c'est drôle. Mais après, je crois qu'ils idéalisent aussi beaucoup la France. Ils sont très contents de rentrer en France à chaque fois. Ils adorent la France. Et des fois, ils ne comprennent pas pourquoi nous, on ne veut pas retourner vivre en France, en fait. On est obligés de leur expliquer nos motivations, mais c'est quelque chose, je pense, qui est encore un peu abstrait pour eux. Et je pense qu'ils idéalisent parce que quand ils sont en France, ils sont avec les cousins, cousines, ils passent toujours... que des bons moments en fait. Ils sont en famille avec ma petite mamie, avec les cousins et cousines. On bouge beaucoup parce qu'on va voir un petit peu tout le monde. On en profite pour visiter. Donc, c'est une partie un peu vacances. Donc, je pense qu'ils ont toujours ce côté oui, j'idéalise la France parce que je kiffe ma life quand je suis là-bas parce qu'on profite à fond. Même nous, on profite à fond quand on est là-bas. Alors que le quotidien en France qu'on avait ne ressemblait pas du tout à ça en fait.
Et là, aujourd'hui, vous, vous vous projetez toujours dans une vie d'expatrié. Quand l'année sera écoulée, vous allez redemander un visa pour rester ou vous pensez revenir soit en France, soit en Espagne ou dans un autre pays ?
Nous, déjà, on ne veut pas rentrer en France. C'est une vraie volonté. Et du coup, si on n'avait pas eu les enfants, je pense qu'on se serait ouvert à plein d'autres pays. Mais en tant que parent, il y a plein de... paramètres qui sont pris en compte. Forcément, on ne peut pas faire n'importe quoi. Alors après, il y a des familles qui sont nomades, des gens qui sont expatriés toute leur vie, les enfants changent d'école tous les trois ans. Il y a plein de différentes formes d'expatriés. Nous, on voudrait faire le choix de stabiliser les enfants au niveau de l'adolescence. Après Maurice, on va rester un an de plus, parce que lui, il sera à la limite du collège. Donc on peut rester deux ans de plus, mais l'objectif c'est de pouvoir rentrer en Europe et de nous installer de manière stable pendant l'adolescence. Parce que l'adolescence c'est une étape importante, je pense, chez les enfants et on voudrait vraiment leur donner quand même de la stabilité. On ne voudrait pas reproduire un peu le schéma qu'on avait fait en Espagne. de les sortir de leurs liens sociaux. On voudrait se poser pour cette période-là. Notre objectif, c'est qu'on a choisi le pays Andorre, pour plein de raisons, mais aussi parce qu'ils pourraient réintégrer le système espagnol. L'idée, c'est qu'ils réintègrent un système qu'ils connaissent déjà, espagnol, une langue qu'ils connaissent déjà, et se stabiliser au moins 4-5 ans, voire 6 ans, le temps qu'ils vivent leur pays. période difficile ou pas, mais en tout cas, on ne voudrait pas trop les chambouler à ce moment-là, parce qu'on sait que ça peut être une période difficile et je pense qu'en tant qu'adolescents, ils ont énormément besoin du lien social, amical, autre que les parents. Donc, je pense que se poser, ça peut être pas mal, quitte à repartir après. Et puis de voyager aussi beaucoup à ce moment-là, ne plus être dans la phase vraiment expatriée, mais tout passer dans la phase de... voyageur total. C'est le projet. Des fois, entre ce qu'on veut et ce qui se passe, ce n'est pas toujours la réalité. Mais voilà, ça, c'est le plan de base. On verra, je te redirai dans deux ans, si on a bien suivi le plan ou pas.
Et là, aujourd'hui, quand c'est les vacances, vous partez dans d'autres pays ou vous rentrez en France voir les cousins, grands-parents ?
Alors, quand on était en Espagne, on faisait un mix entre les deux. Ça, c'est toujours un peu la grande question. Quand tu vis à l'étranger, tu passes tes vacances dans ton pays d'origine. Nous, on fait le choix de rentrer un petit peu, mais surtout aussi de voyager. On a continué de voyager en Europe et puis aussi, on a fait le Maroc, etc. Donc, on continuait quand même de voyager un peu et rentrer au moins soit à Noël, soit à l'été. Et voilà, on ne fait pas partie de ceux qui rentrent tout le temps. tant qu'en France, passer toutes leurs vacances, on a besoin aussi de voir autre chose. Donc, on fait un mix des deux. Et puis là, à Maurice, là, pour l'année, on n'a pas tellement prévu de voyager en dehors. On s'est dit qu'on allait visiter à fond Maurice. Il y a Maurice et Rodrigue, qui est une île aussi à côté. Donc, on s'est dit que déjà, en un an, on pourrait explorer ces deux îles-là. Ça serait déjà bien. Et puis, si on reste plus longtemps, peut-être qu'on irait visiter la Réunion, la Gascar, le Sri Lanka. Aussi, l'Afrique du Sud, c'est... proche, c'est à 4h, donc on ne va pas en profiter d'être dans cette partie-là pour visiter ces pays-là. Donc pour l'instant, ça, ça sera vraiment sur la deuxième année. Cette année-là, on reste focus sur Maurice, parce qu'il ne faut pas croire, mais il y a énormément de choses à faire ici et à voir.
Je pense bien. Et par rapport à ça, les enfants, est-ce qu'ils sont étonnés à chaque fois qu'ils changent de pays, de par la culture ? Est-ce qu'ils ont des réflexions ? Est-ce que... Je ne sais pas, même par rapport au niveau de vie des gens, ils se posent des questions ou pour eux, c'est vraiment tout naturel de s'acclimater à un nouvel endroit ?
En fait, les enfants, de par leurs yeux, en tout cas les nôtres, c'est comme ça, c'est que ça ne change absolument rien. C'est très étonnant et on s'était fait la réflexion quand on est parti au Maroc il y a un an et demi, on est parti une semaine au Maroc, dont quatre jours où on a fait un train. trek dans le Sahara. Et on a passé trois jours à Marrakech. On a atterri à Marrakech. Et là, maintenant, les enfants sont grands. Donc, ils avaient 9 et 7 ans. Et on s'est dit, 9 et 7 ans, ils vont arriver dans le souk. On avait pris un riad dans le souk, en plus, de Marrakech. Et on s'est dit, là, ils vont nous poser mille questions. Ils vont dire, Ouah, maman ! Ils vont être surpris à tous les coins de rue. Eh bien, en fait, pas du tout. On est arrivés, le taxi nous a déposés à la porte du souple, enfin, les portes d'entrée dans la Médina, et on a tout fait à pied avec nos sacs à dos jusqu'à notre hôtel. Et donc là, tu vois, Marrakech, c'est beaucoup d'effervescence, c'est beaucoup de bruit, des ânes dans les rues, des odeurs différentes, des gens extrêmement pauvres. Et je me suis dit, on va arriver à l'hôtel, ils vont dire, ouais, maman, mais où est-ce qu'on est, tu vois ? Et non, genre... C'était limite, bon, ma maman, à quelle heure on va manger ? Et je leur dis, mais qu'est-ce que vous en pensez alors du Maroc et tout ça ? Du coup, lui, il me dit, oui, c'est drôle, il y a des ânes dans les rues. Et c'est ça qui est fascinant chez les enfants, c'est qu'en fait, les enfants, ils n'ont pas de... Regarde, maman, les gens, ils sont noirs. Regarde, maman, les gens, ils sont pieds nus. Regarde, maman... Tu vois, c'est normal, en fait, c'est juste des gens, tu vois. Ils vont trouver curieux certaines choses. Pourquoi ils font brûler, par exemple, de l'encens ? Il y a une odeur. Pourquoi ils font brûler ça ? Ou pourquoi les dames, elles se font des tatouages ? Tu parlais du henné, du tatouage sur les bras. Ça va être des questions comme ça, mais ça ne va pas être tu vois maman, pourquoi le monsieur, il a des vêtements abîmés ? Pourquoi il marche pieds tenus ? Pourquoi les gens sont noirs ? Les gens sont métissés d'ailleurs, mais il n'y a pas tellement d'interrogations. Et là, quand on est arrivé à Maurice, dans l'école où ils sont, il y a beaucoup de métissage aussi. Il y a des Européens, il y a des Mauriciens, il y a des Indiens, des Musulmans. Il y a culturellement très divers. Nous, on leur a posé la question à la fin du premier jour, du deuxième jour. Alors, dans votre classe, il y a des Mauriciens, il y a des Indiens ? Les enfants disent Je ne sais pas, on a des copains. Ma fille me dit juste C'est vrai qu'il y a certaines copines, j'ai du mal à retenir leur nom, mais franchement, elles sont toutes super sympas. Avec mon mari, on s'est dit On va arrêter de leur poser ces questions-là. parce que nous, on est en train de les biaiser, tu vois, par nos questions un peu. Est-ce qu'il y a des Indiens ? Est-ce qu'il y a des Mauriciens ? Est-ce qu'il y a des Français ? Tu vois, on pervertit un peu leur regard neutre. Quoi, eux, pour eux, ils s'en foutent. C'est des enfants, en fait. C'est des potentiels copains, des copains de jeu, des gens avec qui ils vont partager des choses. En fait, quelle que soit leur origine, en fait, c'est pas important pour eux. Et c'est pas parce que... Enfin, ils vont... ne pas aller vers ce copain-là parce qu'il est métisse, ou il est noir, ou elle parce qu'elle est blonde. Ça, ce n'est pas un sujet pour eux. Ce n'est pas quelque chose qui les choque Et c'est ça qui est incroyable chez les enfants, c'est qu'en fait, ils ne font pas de distinction. Franchement, on trouve ça fou et on s'est dit, maintenant qu'on ne poserait plus de questions sur le type de copain, les origines, les nationalités, etc., on a dit qu'on n'abordait plus le sujet. On parle de leur copain par leur prénom, et c'est tout. on ne veut pas biaiser le truc, et de les pervertir avec nous, notre regard. En tout cas, nos enfants fonctionnent comme ça, j'imagine que d'autres enfants vont peut-être arriver à Marrakech et vont être énerveillés par toute cette diversité, poser mille questions, ça c'est le cas de nos enfants, ça n'a pas été un sujet. Du coup, moi, ça me fascine parce que je me dis que si on avait un monde avec des gens qui avaient ce regard d'enfant, je pense qu'on aurait beaucoup moins de problèmes.
Il y a une question que tu as un petit peu répondu, mais des fois, quand on voyage avec les enfants ou même sans enfants, on a peur de l'insécurité. Vous vous êtes jamais sentie en insécurité lors de vos voyages ?
Non, on ne s'est jamais sentie en insécurité parce que déjà en Europe, il y a quand même… Tout est très safe quand même. Quand on voyage dans des grandes villes d'Europe, ça va. Même en Albanie, il y a quand même assez peu de touristes. C'était il y a neuf ans et ce n'était pas du tout développé encore comme pays. Donc, je n'ai pas du tout senti de l'insécurité. C'est toujours un peu une crainte peut-être un peu sanitaire. Et effectivement, je ne trouvais pas de petits pots bébés, par exemple. Il y a un gros truc par rapport à ça. Mais en vrai, non, on ne s'est jamais senti ainsi. et encore moins en Espagne, c'est très safe. Partout en Europe, il y a zéro problème de sécurité. Et après, le tout c'est aussi, quand tu voyages avec des enfants, il faut aussi cadrer, c'est pas pareil qu'un voyage en sac à dos où tu pars à l'aventure, tu tentes des quartiers, des rues, etc. Quand tu voyages avec des enfants, tu fais quand même aussi assez attention de ne pas t'aventurer dans des quartiers bizarres. Tu essaies quand même de rester dans des clous. plus ou moins. Tu ne fais pas les foufous non plus. En Europe, à part de tomber sur un quartier défavorisé, malfamé, etc., comme il peut y avoir dans beaucoup de villes, en général, c'est des quartiers qui sont aussi un peu éloignés. Franchement, non. Et puis, je ne sais pas, il y a ce côté aussi, je trouve, quand tu voyages en famille, les gens, ils ne te font pas chier, en fait, tu vois. Tu es en famille, les gens, d'ailleurs, il y a plein de pays où ils adorent les enfants et donc, du coup, les gens viennent souvent vers toi, les petits blondinets. des fois, ils font un petit carré sur la joue. Les gens ont toujours beaucoup d'empathie pour les enfants. Donc, en fait, non, finalement, en tant que famille, des fois, je me sens un peu protégée. Des fois, tu passes devant les files d'attente parce que les gens, ils te voient avec deux petits, enfin, deux jeunes enfants. Ils te font signe de passer devant tout le monde parce que tu as deux jeunes enfants. Toi, tu es un peu gênée de dire pardon, je passe devant vous. Donc, je trouve que quand tu voyages en famille, tu es vraiment un peu cocoonée dans certains pays. Non, en fait, c'était un peu dans une bulle, je trouve. Donc non, l'insécurité, pour répondre à ta question, j'essaie de ne pas dévier. Insécurité, non, parce que non plus, on ne le cherche pas. On essaie aussi de cadrer, on sait ce qu'on va visiter, on prépare notre voyage souvent.
Pour conclure, là, vous pensez que cette vie que vous avez créée en partant, si c'était à refaire, vous le referiez fois 10 000, je suppose. Et avec tous les témoignages de parents expats que tu as eus, c'est quoi le retour ? C'est vraiment une aventure à vivre ? Parce qu'on n'a qu'une vie ? Ou il y en a, c'est que pour un temps donné et ils reviennent en France ?
Au niveau des parents que j'interview, c'est vrai qu'il y a tous les profils. Il y a des gens qui veulent faire un tour du monde et après qui veulent revenir, être sédentaires, ou des gens qui font une expatriation et qui reviennent en France et qui ne veulent plus bouger par la suite. D'autres qui partent pour deux mois, finalement, ils deviennent nomades. Il y a... Il y a vraiment tout type de voyageurs, tout budget. Je veux dire, il n'y a pas une famille similaire. Je n'ai jamais eu un profil similaire de parents que j'ai interviewés. Ils ont toutes leurs particularités. Et je pense que ce sont surtout des familles qui se sont écoutées à un moment donné, qui ont tenté une aventure et qui, certains ont voulu, tu vois, ça a été un changement de vie total et ils ont voulu aller plus loin et tout quitter pour vivre cette vie-là. D'autres, ils ont tenté une expatriation. création et puis finalement ils veulent rentrer parce qu'ils sont passionnés de boulot, ils veulent développer des projets. Il y a vraiment tout type de projet, mais avant tout je pense qu'il y a vraiment ils se sont écoutés, ils ont pensé aussi je pense au bien-être d'eux, de leur famille, de leurs enfants. Et je pense qu'il y a une vraie écoute par rapport à ça. Et c'est très riche. Et d'ailleurs c'est grâce à tous ces parents que j'ai interviewés que nous avons construit notre projet aussi. Nous, on était déjà expatriés quand j'avais lancé le podcast. Mais la deuxième partie de notre expatriation, c'est-à-dire qu'on a tout quitté, Denis a démissionné. Moi, j'avais créé mon média, du coup, je l'ai vendu en partant, donc je repars aussi un peu de zéro. Et en fait, c'est grâce à tous ces parents qui sont passés avant nous et que j'ai interviewés, et on s'est dit, mais tu vois, eux, ils l'ont fait, pourquoi pas nous ? C'est pas plus bête que d'autres. Si on cadre les choses, si on sait où on va, si on se forme, si on met tout en place, nous aussi, on peut vivre notre vie de rêve, celle que nous, on veut. Je pense que peut-être le plus difficile, c'est de ne pas projeter les rêves des autres sur soi, ou se dire par exemple, je ne sais pas, moi je suis beaucoup de famille nomade, se dire waouh, mais c'est génial leur vie, je veux vivre cette vie-là et finalement se rendre compte que c'est juste une projection, et ce n'est pas totalement tes envies, c'est juste... peut-être aussi une mode, mais finalement, ce n'est pas tellement ce que tu veux toi au fond de toi, ou ce n'est pas forcément adapté à tes enfants, ton mode de vie, tout ce que tu veux. Donc, je dirais, le piège, c'est peut-être de vouloir vivre le rêve d'un autre. Je pense qu'il faut vraiment surtout s'écouter et savoir de quoi tu as envie et qu'est-ce que tu fais pour réaliser ce changement de vie. Nous, dans notre cas, oui, on a passé des steps, en fait. On a quitté la... France, en allant en Espagne avec un certain confort, parce que Denis, il avait déjà son travail, il avait un contrat de travail, etc. Donc, on est arrivés déjà avec un salaire, même si on n'avait pas le package expat, c'était un très bon salaire qui nous permettait de vivre très correctement. Donc, on est partis une première fois dans une bulle, et le fait du coup d'être allés un peu plus loin, parce qu'on s'est dit, ben, ouais, en fait, à un moment donné, on avait envie d'autre chose. Et voilà, on se lance, on y va, de toute façon, ben, on est arrivés. n'a rien à perdre, j'ai envie de dire. Si ça ne va pas, on revient en Espagne. Si ça ne va vraiment pas, on peut toujours rentrer en France, trouver un job assez facilement en traversant la rue, il paraît qu'il faut trouver un job. Oui. Non, je dis ça, c'est surtout par rapport à la langue, en fait. Trouver un job en Espagne, en tant que Français, ce n'est pas toujours facile. Quand tu rentres en France et ta langue, tu as ton CV quand même derrière toi, c'est quand même aussi plus facile de trouver un boulot. Ça dépend peut-être des régions, etc. Ce n'est pas le sujet, mais l'idée, c'est de te dire que tu tentes ton projet, ton rêve de tout quitter. Tu risques quoi finalement ? Tu n'as pas grand-chose à perdre, si ce n'est qu'à prendre de cette expérience.
On n'est pas allé juste sur la partie un peu financière, mais tu as un petit peu répondu, en tout cas pour toi, avec ton mari. Et là, maintenant, vous êtes tous les deux, de toute façon, en freelance. C'est comme ça que vous gagnez votre vie en expatriation.
En fait, on a préparé ce voyage, on a économisé pendant deux ans, donc on est partis. avec, on va dire, une enveloppe qui nous permet de vivre un an sur place dans le cas où on ne dégagerait aucun chiffre d'affaires avec nos entreprises. On sait qu'on a cette sécurité d'un an, où après, à nous d'ajuster en fonction de l'évolution de nos projets et de se dire, soit on peut continuer, soit on rentre. Mais on n'est pas parti la fleur au fusil. Comme ça, on a quand même vraiment tout préparé, tout anticipé pour au cas où, parce qu'avec des enfants, tu ne peux pas te permettre non plus. plus de faire n'importe quoi, tu ne peux pas te permettre de te retrouver à la rue du jour au lendemain ou pas avoir de frigo rempli. Nous, on a assuré le coût en économisant pendant deux ans. On a mis tout le côté. Moi, j'ai vendu une partie de ma boîte. J'ai récupéré un peu d'argent. On est parti avec une enveloppe et le projet de développer une activité. Finalement, quand je parle avec beaucoup de parents qui ont voyagé, ils ont tous financé leur... projets aussi très longtemps à l'avance quand même. Soit il y a une vente de maison, soit il y a une reconversion avant et après. Il y a toute cette question financière. C'est vrai, ce travail quand même pas mal en amont. Parce que c'est un sujet qui est quand même assez important quand tu es en famille pour payer l'école des enfants.
Non, mais complètement. On ne part pas sur un coup de tête. C'est vraiment il faut que ce soit un projet familial anticipé, préparé avec tous les aspects, dont l'aspect financier. Et l'aspect aussi dont tu parlais, où est-ce que vous allez atterrir ? Est-ce que c'est dans une communauté d'expats ou non ? Le choix de l'école ? Il n'y a quand même pas mal de paramètres quand on est parent, ça c'est sûr. Après, c'est une richesse immense pour les enfants, même pour les parents, je pense, au niveau ouverture d'esprit, les langues aussi qu'ils apprennent, les différentes cultures. Je pense que c'est génial pour leur vie future.
Oui, c'est ça. Nous, c'est vraiment ça l'objectif, c'est de leur... Les ouvrir au maximum sur le monde qui les entoure, leur donner vraiment un maximum de billes pour qu'ils puissent toujours avoir ce côté d'adaptation à tout niveau. Effectivement, pour nous, les langues, ça reste quand même vraiment la clé pour demain parce qu'on se dit qu'on ne sait pas ce qu'ils feront, nos enfants, plus tard. Mais je pense que quand tu parles trois langues et que tu maîtrises trois langues, déjà, ça t'ouvre quand même des portes, ça te facilite les choses. Et puis aussi, l'ouverture d'esprit, la tolérance. L'adaptation, tout ça, c'est des valeurs qui sont importantes pour nous. Et je me dis qu'en leur donnant ça, je pense qu'ils ont des bonnes bases pour faire un peu tout ce qu'ils veulent par la suite. Et surtout, ce qu'on essaye aussi au travers de ces projets, c'est de leur dire, dans la vie, tout est possible. Tout ce que vous avez envie de faire dans la vie, vous pouvez le réaliser, vous êtes capable de le réaliser. Et si c'est quelque chose qui vous tient à cœur, tout est possible. Et finalement, les enfants... Les enfants fonctionnent beaucoup sur l'exemple. S'ils voient leurs parents tenter des choses, vivre des choses, tout en leur donnant du sens, j'imagine que par la suite, ils se diront Ah oui, les parents, ils ont fait ça pour telle raison, ils ont voulu vivre leurs rêves. Pour moi, l'exemplarité fait tout. En tout cas, c'est notre objectif. On ne cherche pas spécialement d'avoir des enfants plus intelligents que les autres. premier de la classe ou quoi, nous ce qu'on veut c'est que les enfants se sentent bien dans ce monde qu'ils arrivent à s'adapter dans toutes les situations et pouvoir parler avec n'importe qui dans le monde entier en fait, donc c'est notre objectif
C'est un très beau mot de la fin je dirais des enfants ouverts d'esprit
Ouais, ouais, c'est ça je pense que c'est important c'est vrai que le monde il est tellement instable, ça fait quand même assez peur et on se dit comment faire pour préparer ses enfants à ce futur ? C'est une question qui est très difficile en tant que parent. Nous, c'est un peu notre réponse à nous. Je ne sais pas si elle est bien, moins bien, mais au moins, on essaye ça et on verra.
En tout cas, merci beaucoup, Émilie. Alors, si on veut te retrouver en savoir plus sur ta famille, suive ton podcast. C'est sur Instagram. Sur le podcast, c'est sur toutes les plateformes d'écoute Parent Voyageur. Et ton blog, pareil, parvoyageur.com ?
Parvoyageur.fr. Et puis du coup, je ne l'ai pas dit tout à l'heure, mais il y a Floriane qui a intégré le blog il y a trois ans maintenant, qui partage aussi ses aventures et elle est actuellement en tour du monde. Et donc du coup, sur notre Insta, on partage à la fois un peu de Maurice et à la fois un peu de tour du monde. Donc voilà, je ne suis pas seule sur le projet, il y a d'autres... projets et puis il y a plein d'interviews d'autres parents voyageurs. Donc, venez faire un petit tour pour vous inspirer.
Génial. Eh bien, merci encore, Émilie, pour ton temps et merci pour tout ce partage.
Merci pour ton invitation.
Si vous entendez ce message, c'est que vous avez écouté l'épisode jusqu'au bout. Et je vous en remercie grandement. Je vous invite à me laisser un commentaire pour continuer les échanges et à mettre la note de 5 étoiles si l'épisode vous a plu. Cela contribue à augmenter la visibilité du podcast sur les plateformes. Merci beaucoup de votre soutien et à bientôt pour le prochain épisode.
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Bienvenue dans Ma Petite Famille, je suis Pauline, maman de trois garçons et créatrice de ce podcast intimiste où les parents se livrent sans filtre. Ici, on parle de maternité, de paternité, de parentalité et surtout on libère la parole sur des sujets encore trop souvent tabous. Depuis trois saisons, j'ai eu l'immense privilège de partager avec vous des témoignages uniques et précieux de parents et d'experts. Je tiens à vous remercier du fond du cœur de votre soutien. Si, comme moi, vous croyez en l'importance de ces conversations, je vous invite à vous abonner, à partager les épisodes avec vos proches et à faire découvrir ma petite famille au plus grand nombre. C'est grâce à vous que cette aventure peut continuer. Vous trouverez tous les vendredis, les 2e et 4e vendredis de chaque mois, un épisode. Merci de votre confiance et je vous souhaite une très bonne écoute pour ce prochain épisode. Bonjour Émilie, j'espère que tu vas bien. Je te remercie grandement d'avoir accepté mon invitation.
Merci Pauline, merci à toi de m'avoir contactée. Je suis très heureuse de participer à ton podcast.
Est-ce que pour les gens qui ne te connaissent pas encore, tu pourrais te présenter, dire qui tu es, d'où tu viens, de qui est composée ta famille et ce que tu fais dans la vie s'il te plaît ?
Alors, je m'appelle Émilie, j'ai 40 ans, je suis fraîchement mariée. à Denis, qui a 48 ans, mais ça fait 13 ans qu'on est ensemble. Nous avons deux enfants, Louis qui a 10 ans et Suzanne qui a 8 ans. Donc on a longtemps vécu dans le Nord, Denis, c'est ainsi, et moi je suis normande. Et j'ai longtemps vécu dans le Nord, tous ensemble, les enfants sont nés dans le Nord. Et professionnellement, moi je suis créatrice de contenu web. Actuellement, on a mon cours de reconversion et mon homme fait du trading. L'objectif, c'est qu'on soit tous les deux indépendants. Lui, il travaillait pour une boîte. Maintenant, il se lance à son compte. L'objectif, c'est d'être 100 indépendant.
Et toi, tu as toujours voulu être maman ?
Alors ça, c'est une vaste question. J'avoue que je ne m'étais pas tellement posée la question, mais en y réfléchissant, oui, j'ai toujours voulu… Quand j'étais petite, j'ai encore des souvenirs de comment j'allais imaginer ma maison. comment j'allais décorer la maison des enfants. J'étais vraiment comme ça, de vouloir un peu reproduire la vie parfaite qu'on imagine. Et il faut savoir que moi, j'ai deux grandes sœurs aussi qui ont 12 et 14 ans de plus que moi. Donc elles, elles ont tout de suite eu cette vie d'adulte. Et moi, j'avais hâte d'avoir aussi cette vie d'adulte. Donc je dirais que oui, quand j'étais petite, j'ai toujours voulu fonder une famille, avoir une maison, etc. Et en fait, cette envie est passée en grandissant et j'ai vécu d'autres choses. Et en fait, après, ce n'est pas devenu une priorité dans ma vie de devenir absolument maman. Je suis tombée enceinte, j'avais 29 ans, parce que j'ai eu Louis à mes 30 ans. Donc, j'ai un peu traîné pour me lancer. Ça n'a pas été une envie vitérale quand j'étais post-ado, quand j'étais jeune. Mon objectif, ce n'était pas d'avoir un enfant à tout prix, en fait, à ce moment-là.
Et quand est-ce que vous vous êtes dit, allez, c'est le moment ?
Alors, en fait, j'ai rencontré Denis assez tard. Et donc, j'avais eu d'autres conjoints avant. Et l'idée d'avoir un enfant n'avait pas été envisagée. Et je ne sais pas, avec Denis, on s'est connectés vraiment tout de suite. Et je pense qu'avançant dans l'âge, en fait, on s'est dit, c'est venu assez naturellement, en fait. On ne s'est même pas... posé la question. Au bout de deux ans, je suis tombée enceinte une première fois. J'ai fait une fausse couche et je suis retombée assez rapidement enceinte après. C'est venu assez naturellement et je pense que lui, il avait huit ans, plus que moi. Moi, j'approchais des trente ans et du coup, je pense que c'est aussi un peu la maturité, l'âge qui fait qu'on se dit, on va aller plus loin dans notre vie et on veut fonder une famille. On est prêts.
Et tout s'est bien passé à l'époque, vous habitiez toujours dans l'air de la France ?
Oui, on habitait à Lille, dans la banlieue lilloise et justement on venait d'acheter un appartement et on s'était vraiment installés à deux. C'était vraiment l'enchaînement classique de la vie, acheter un appartement, faire un bébé. Juste, on ne s'est pas mariés, mais on ne s'est pas axés. Oui, on était toujours dans le Nord.
À quel moment vous avez décidé de partir en voyage ? Juste après l'année ?
C'était un non-sujet en fait, parce que moi j'ai toujours voyagé avant, durant ma jeunesse, j'ai pas mal bougé et j'avais un travail qui était aussi itinérant. Et en plus, mes parents vivant en Normandie, déjà de base, on allait très souvent en Normandie pour les week-ends, quelques jours de vacances, etc. Donc on a toujours pas mal bougé et finalement, quand Louis est né... il a suivi le mouvement parce que déjà quand il est né, je ne sais plus, c'était au bout de 15 jours, 3 semaines, on est allé en Normandie le présenter au reste de la famille. Ça n'a pas été un sujet de se dire, est-ce qu'on part avec lui, pas avec lui ? On était obligés quelque part de se dire, oui, on va faire 5 heures de route, oui, il n'a que 15 jours, mais il faut qu'on aille le présenter au reste de la famille. Donc ça a commencé déjà comme ça, et puis en fait après... Après, ça a été naturel. Si on voulait partir en week-end, on l'emmenait avec nous. On ne s'est jamais dit, est-ce qu'on part avec lui ? Est-ce qu'on ne part pas avec lui ? Si on décidait de partir en week-end, c'était tous les trois. Et si on voulait partir en vacances, évidemment que c'était tous les trois. Ça n'a jamais été une question.
Et logistiquement, vous n'êtes pas dit, c'est compliqué de partir avec un bébé et un nourrisson ?
Non, on ne s'est jamais posé de questions, tout simplement parce que moi, ma famille, elle est en Normandie, on habitait Lille. Donc de toute façon, à un moment donné, on devait prendre la voiture et faire 4 heures, 5 heures de route pour présenter le bébé à ma famille. Donc ça n'a même pas été un sujet, il fallait qu'on y aille. Donc ça, ça a été notre première fois à l'extérieur de la maison. Il était plus petit, il avait 15 jours, 3 semaines peut-être. Ça n'a pas été un sujet. Et puis, en fait, après, on a continué de voyager avec lui parce que ça nous paraissait inconcevable de le laisser. On voulait partir avec lui. On était ensemble maintenant, on était une famille. Donc, tout ce qu'on faisait, c'était ensemble. Donc, non, ça n'a jamais été un sujet, en fait.
Et après, quand est-ce qu'est venue l'envie du deuxième ? Est-ce que vous avez déjà voyagé avec votre premier bébé à l'étranger ou c'est quand vous avez eu votre famille au complet que vous avez commencé à partir ?
En fait, on voyageait déjà pas mal avant. Alors, on n'a pas fait de très, très grandes destinations, mais on voyageait quand même souvent les week-ends, les week-ends prolongés, puis les vacances. Donc, quand Louis est arrivé, on a continué un petit peu sur cette lancée. Donc, on a quand même pas mal voyagé. Nous, on a beaucoup voyagé en Europe principalement. parce que c'est relativement accessible. On peut partir sur des plus petites périodes, des week-ends prolongés, etc. Et puis de Lille, on est très proche des Pays-Bas, l'Angleterre, la Belgique. Il y a quand même pas mal de pays limitrophes qui sont très sympas. Donc beaucoup en Europe. Et donc du coup, on a pas mal voyagé avec Louis en Europe. Et puis je suis tombée enceinte un peu par accident. Louis avait à peine un an. et ce n'était pas tellement prévu qu'elle arrive. Et quand elle est née, on a continué à faire nos projets de voyage. D'ailleurs, on est partie en Écosse, elle avait six mois. Ça n'a jamais été un sujet. Très égoïstement, peut-être, on a continué à programmer nos vacances, nos week-ends. Et puis, la seule chose qui changeait, c'était qu'on était un petit peu plus chargés.
Moi, j'ai trois enfants. C'est vrai que je me dis des fois, quand on part en vacances, pour le moment, on n'a pas fait à parler espagnol. de destination vraiment à l'étranger. Mais c'est vrai que je peux m'en faire tout un monde en me disant que ça va être compliqué, est-ce qu'il y aura les structures, où est-ce qu'on va atterrir, etc. Vous n'êtes jamais posé la question,
vous ? Non, je ne suis pas trop d'un naturel stressé. Après, je me dis que des bébés et des enfants, il y en a partout. Et qu'on doit trouver tout ce qu'il faut sur place. Après, il y a toujours un peu l'angoisse de s'ils tombent malades. Il faut trouver un médecin, pas forcément dans ta langue, etc. Je dirais que c'était plus ça éventuellement qui pourrait éventuellement me stresser. Je trouve que c'est beaucoup plus facile de voyager avec un tout petit que de voyager avec un enfant qui commence à marcher qu'à 3 ans ou tu as besoin d'un petit peu plus de choses, d'attention, faire attention à son rythme. Les bébés, en fait, ils dorment. Donc à partir du moment où tu te dis j'ai une poussette, un porte-bébé, de quoi manger. Et encore dans certains pays, ils t'achètent sur place. Mais nous, dans mes souvenirs, on avait emmené aussi tout à manger. En fait, après, ça roule. Tu n'as même pas besoin vraiment de changer ton... son planning de voyage. Après, quand tu voyages avec des plus grands, autant tu as moins de matériel, autant tu fais un peu moins ce que tu veux parce que les enfants sont demandeurs de parcs de jeux. On ne va pas enchaîner les visites de musées. On va essayer vraiment de préserver aussi un peu l'équilibre visite culturelle pour les parents et visite amusante pour les enfants. Donc, je dirais qu'en fait, quand ils grandissent, c'est vraiment jouer sur le planning. Mais en vrai, quand ils sont tout petits, en fait, ils dorent tout le temps quasiment et ils ont juste besoin d'être contre. nous, avec nous et donc c'est hyper facile. Après je me dis on a des enfants qui sont comme tous les autres enfants avec leur tempérament, il y a des parents qui disent moi ils dorment pas, moi ils dorment bien, enfin je pense que quel que soit l'enfant, je pense qu'ils sont tout à fait aptes à vous suivre dans les voyages en fait. C'est nous, la manière dont on projette le voyage qui va changer la donne en fait. Il faut vraiment se détendre par rapport à ça. Après, encore une fois, nous, on a fait le choix aussi de voyager beaucoup en Europe. Et du coup, en Europe, tu as aussi, en termes de sanitaire, tu peux utiliser ta carte vitale à l'étranger, tu n'as pas de problème d'eau potable. C'est aussi des conditions qui sont très faciles aussi. Nous, on a fait le choix de ne pas partir en Asie aussi pour des questions financières à l'époque, ou n'importe quel autre pays. Et donc, on a fait beaucoup. du coup, l'Europe. Et c'est vrai qu'on ne se pose pas ces questions-là, des questions qu'on se poserait certainement en Asie, dans d'autres pays où les conditions sanitaires ne sont pas forcément toujours réunies.
Qu'est-ce qui a fait que vous avez voulu aussi vous expatrier à un moment ? C'est ce goût de partir avec les enfants dès le plus jeune âge ? Ou ton goût aussi pour toi, l'aventure, parce que tu voyageais beaucoup ?
C'est peut-être un mix de tout ça. En fait, on ne s'était jamais dit... officiellement, on veut vivre à l'étranger. On ne se l'est jamais vraiment dit. Peut-être qu'on l'a pensé à un moment donné de nos vies, mais ça n'a jamais été finalement un projet de vie écrit qu'on a toujours voulu faire. C'est un peu un concours de circonstances, finalement, avec le boulot de mon homme. Il travaillait sur Paris, on vivait sur l'île, donc il faisait les allers-retours. C'était extrêmement fatigant. Et à la naissance de Suzanne, notre équilibre familial a complètement explosé. explosé parce qu'il partait très tôt le matin, revenait très tard le soir. Suzanne était bébé, Louis avait un an et demi. C'était presque le burn-out familial. Moi, je n'en pouvais plus. En plus, j'avais créé ma boîte. Du coup, j'avais arrêté de travailler en entreprise. J'avais créé ma boîte pour être à la fois plus dispo pour les enfants comme lui n'était pas là et à la fois pour me lancer dans un nouveau projet entrepreneurial. Et en fait, cette situation-là ne nous convenait plus. On était franchement presque à deux doigts de se séparer. C'était très, très compliqué. et puis à un moment donné, on se met autour d'une table et on se dit qu'est-ce qu'on fait pour que ça change. Du coup, il m'a dit dans un premier temps, je pense qu'il faut qu'on se rapproche de Paris pour que j'ai moins de transports, que je sois un peu plus à la maison. On était partis sur ça au départ, se rapprocher de Paris. Autant dire que moi, j'étais dépité parce que je n'aime pas Paris. Pour y vivre, je ne voyais pas du tout vivre à Paris. Ce n'était pas du tout dans mon idéal de vie et surtout au moins avec les enfants. Et puis, quelques semaines après, il revient du boulot. Et puis, il me dit, écoute, il y a une opportunité de boulot. Ils sont en train de créer un poste à Madrid sur Matechno. Et ils ont ouvert un poste là-bas. Donc, du coup, soit on part sur Madrid, soit on part sur Paris. Si tu veux qu'on parte sur Madrid, je postule au poste. Et c'est comme ça que c'est venu. D'ailleurs, on avait laissé les enfants. C'est assez rare qu'on le fasse. face, on avait laissé les enfants chez les grands-parents, et on avait pris un week-end à Paris, c'est Roland-Garros dans mes souvenirs, et puis avec des amis, et c'est là qu'on a pris la décision, du coup, de dire, ok, Banco, moi, de toute façon, je n'aime pas Paris, donc Madrid ne peut pas être pire, et au moins, ça va nous permettre de vivre autre chose, donc Banco, vas-y, postule, et puis comme c'était en interne, au final, on a eu la réponse très très vite, et en gros, ils prenaient le boulot début janvier, donc on était... en juin, genre il prenait le 3 janvier, un truc comme ça. Donc on avait six mois pour organiser notre départ. Mais voilà, à la base, ce n'était pas tellement un choix personnel, c'est plutôt les événements qui nous ont amenés à ça. Et puis on s'est dit, il fallait qu'on préserve notre équilibre familial parce qu'on allait finir par se séparer. Clairement, on ne pouvait plus, lui il n'en pouvait plus, moi j'en pouvais plus, c'était compliqué, donc il fallait qu'on fasse quelque chose pour sauver notre famille.
Et donc là, les enfants, ils n'avaient même pas deux ans et même pas un an, en fait ?
Si Louis avait quatre ans et Suzanne deux ans.
Il était déjà scolarisé alors ?
Alors, comme il était en début d'année, en fait, lui venait de rentrer en maternelle. Donc, il a quand même fait sa rentrée en maternelle en septembre et on l'a déscolarisé en décembre. Donc, il n'a fait qu'un trimestre à l'école maternelle française et ma fille était en crèche. C'était simple.
Après, tu l'as re-scolarisé en Espagne ?
Oui. Après, en fait, quand on est arrivé, comme on est arrivé en cours d'année, ce n'était pas si simple. On a trouvé en Espagne des escualas infantiles, c'est des écoles qui font 0-6 ans, et en fait ça fait du coup maternelle, début de primaire, et on les a inscrits dans cette école, donc c'était privé, et on les a inscrits tous les deux, ils avaient une classe tous les deux, ce qui permettait à Louis de faire une transition, de retourner un peu, c'est une crèche plus-plus. Pour les plus grands, évidemment, il y a plus de petites tables, des choses comme ça, mais c'était vraiment la bonne transition pour lui avant de rentrer vraiment aux primaires pures et dures. Donc, cet escouelage infantile, ça a vraiment été une transition douce pour qu'il puisse apprendre la langue, s'acclimater un peu à cette nouvelle vie. C'était vraiment un espace vraiment très cocon et c'était vraiment très, très chouette pour eux, je trouve.
Vous aviez eu des réticences de la part, je ne sais pas, de votre entourage en se disant vous allez vous expatrier très très loin, enfin très très loin, il n'y a plus le moins comme pays, mais vous allez vous expatrier avec des jeunes enfants, tu viens de te lancer ta boîte,
vous êtes fou ? Oui, en fait je crois qu'ils nous connaissent en fait maintenant et d'ailleurs je pense qu'il ne pleut rien de les surprendre quand on leur annonce un nouveau projet. Et oui, c'est… Il y a eu beaucoup d'interrogations autour de notre projet. Les enfants, comment ils vont faire ? Ils ne parlent pas espagnol. Et toi, qu'est-ce que tu vas faire là-bas ? Il y a eu quand même beaucoup d'interrogations. Après, je ne dirais pas tellement de peur, parce que ça reste quand même l'Europe, et on n'était pas très loin non plus. Ce n'était pas non plus fou comme projet. Et à la base, on était censés partir deux ans. C'est ça qui, aujourd'hui, quand on… On a un nouveau projet. Nos amis n'arrêtent pas de nous dire que si c'est comme l'Espagne, c'était censé être pour deux ans, ça a duré six ans. Ils sont un peu blasés, mais ça leur fait sourire quand on annonce une date parce qu'au final, on a du mal à la respecter. Mais on s'est tellement sentis bien qu'en fait, on est restés. Mais oui, tu as toujours un peu de jugement de la part de l'entourage. Et c'est un jugement peut-être aussi bienveillant. C'est un peu... Je sens que ce n'est pas méchant, mais c'est vrai qu'ils projettent un peu leur peur sur nous. Et je dirais même que ce n'est pas tellement qu'avec l'expatriation, c'est aussi avec le voyage. Parce que quand on a commencé à voyager à trois, puis à quatre, plus ou moins loin, ça a toujours été l'interrogation. Mais pourquoi vous partiez avec vos enfants ? Pourquoi vous vous embêtez à faire un road trip ? Surtout, c'était pour l'Albanie à l'époque. Ce n'était pas encore tellement aussi touristique que maintenant. Pourquoi vous allez dans un pays comme ça ? Vous pouvez rester en France. Il y a toujours eu cette interrogation de pourquoi vous voyagez avec vos enfants. Déjà ça, quand tu es un peu voyageur, ça a quand même déjà un petit peu ce retour de pourquoi vous vous embêtez. Et nous, on avait des amis qui avaient aussi des enfants du même âge que nous. Eux, clairement, ils ne partaient jamais avec leurs enfants. Ils partaient toujours en week-end, en amoureux, etc. Ils faisaient toujours garder leurs enfants. les vacances, il les passait à la maison parce qu'il ne voulait pas se prendre la tête à voyager avec eux parce que trop de logistique, trop fatigant, etc. Et il ne voulait pas se casser la tête, tout simplement, alors que nous, ça n'a pas du tout été... Nous, on n'a pas l'impression que voyager avec nos enfants, c'est se casser la tête, tu vois. Donc, c'est déjà l'état d'esprit. Donc, en partant de ce postulat-là, forcément, déjà en tant que voyageur, on sortait des fois un peu des clous, alors qu'on n'avait pas l'impression de faire des choses extraordinaires. Donc, il y avait déjà un peu ce questionnement. Donc, quand on est parti en expatriation, oui, forcément, ça a soulevé quelques peurs en voie, surtout pour les grands-parents aussi. Est-ce qu'ils n'allaient pas voir leurs petits-enfants aussi souvent qu'ils le souhaitent ?
Et quand vous êtes arrivés en Espagne, vous étiez avec des Espagnols ou plutôt avec des expatriés français comme vous ?
Alors ça, ça a été le vrai sujet, puisque comme on n'était censés partir que deux ans, Moi, j'avais dit à Denis, il est hors de question qu'on aille vivre dans le quartier français de Madrid. Je veux vivre l'expérience jusqu'au bout. Donc, étant donné qu'on n'est pas obligé de mettre nos enfants dans une école française, allons dans une région qu'on aime bien. Des écoles, il y en a partout. Voilà, éloignons-nous du quartier français. Si on voulait vivre avec des Français, on n'a qu'à rester en France. J'ai longtemps été entêtée avec ça, vraiment. Je voulais vraiment vivre une expérience en immersion totale. Et la réalité, c'est que ça a été extrêmement difficile, socialement, la solitude, ça n'a vraiment pas été simple. Et j'ai commencé vraiment à me sentir beaucoup plus épanouie et d'avoir une vie sociale quand j'ai commencé finalement à rencontrer des Français. Et là, j'avais revu un peu ma copie en disant, oui, en fait, une expatriation, c'est, on va dire, 50 d'immersion, mais 50 aussi avec la propre communauté, de manière à trouver un équilibre qui convienne. Alors après, les pourcentages peuvent varier en fonction des personnes. Socialement, en tant que maman solo à la maison, je faisais les allers-retours à la crèche, je n'avais que les mamans de l'école en tant que copine. c'était difficile en fait. Déjà, il y a la barrière de la langue, ça met quand même de nombreux mois pour apprendre la langue. Donc, il faut trouver tes marques, comprendre un peu les codes. Tu te sens quand même super seule du matin au soir. Et je me suis entêtée dans ça. Et finalement, après, je me suis dit, j'ai commencé à rencontrer une ou deux filles sur les réseaux sociaux des Françaises ici, à Madrid. Et je me suis dit, elles ont l'air d'être super sympas. Et là, j'ai commencé à les voir en vrai. Et là, j'ai développé. aussi mon réseau social francophone et là ça a tout changé dans mon épanouissement personnel en fait et j'ai réussi à trouver mon équilibre en côtoyant des françaises et en côtoyant des espagnols.
Et c'est là à ce moment là que tu as créé ton compte Instagram et que tu as commencé à partager, lancer le podcast parce que tu as un podcast aussi ?
Alors le blog je l'ai lancé avant, je l'ai lancé il me semble l'année de naissance de Suzanne, j'étais enceinte de Suzanne quand j'ai lancé le blog. Donc, il était déjà lancé et justement, je m'étais dit en arrivant en Espagne que comme j'avais perdu une partie de mes contrats en tant que freelance dans le Nord, j'allais avoir plus de temps pour développer mes projets perso. Donc, c'est là où j'ai commencé à développer un peu plus le blog. Je me suis formée au référencement. Parce qu'avant, j'avais le blog, mais tout était très nouveau pour moi. Donc, il y avait plein de choses que je ne maîtrisais pas, notamment la monétisation, comment je pouvais gagner ma vie avec. Donc, j'ai… J'ai travaillé sur ça mon arrivée en Espagne. J'avais déjà le blog. J'ai travaillé dessus et j'ai vu assez rapidement les résultats. Et puis, en parallèle de ça, j'avais envie de créer quelque chose sur Madrid avec les enfants parce que j'écrivais pas mal sur Madrid sur le blog. Et je me suis dit que ça allait finir par saouler mes lecteurs de parler de Madrid, de faire autour de Madrid. Du coup, ça n'a pas tellement de sens. Donc, j'ai décidé d'ouvrir un blog à part sur Madrid. Et voilà. Et donc, du coup, j'ai… créé ce deuxième blog qui s'appelait Madrid en famille à l'époque et de fil en aiguille, j'ai rencontré une française qui n'habitait pas très loin de chez moi et du coup, je lui ai dit, je n'ai pas tellement de temps de développer à fond ce projet, est-ce que ça te dirait de t'associer avec moi sur le développement de ce blog ? Elle avait des jumeaux de 4 ans et voilà, on a commencé à travailler sur ce site qui finalement, on l'a fait évoluer et on a complètement créé un média pour les francophones qui vivaient à Madrid où on est un peu sorti. la ligne éditoriale des mamans et des enfants. On a vraiment fait quelque chose de beaucoup plus ouvert. Du coup, j'ai travaillé sur ce projet vraiment à fond. En 2019, j'ai créé le podcast parce que j'aimais beaucoup ce format. Nous voyagions principalement en Espagne, on avait un peu ralenti les voyages. Du coup, je m'étais dit que ça peut être sympa aussi d'avoir des retours d'autres parents qui ont choisi de s'expatrier, qui ont choisi d'avoir des vies nomades, etc. Et on ne parle pas assez parce qu'il y a, justement, comme tu disais tout à l'heure, il y a toujours beaucoup de jugements, les gens ne comprennent pas, ces modes de vie qui sont un petit peu atypiques ou des gens qui font des choix un petit peu hors cadre, qui ne sont pas toujours très compris. Et je me dis, si on met en avant ces familles, s'ils parlent du pourquoi, du sens que ça a pour eux de choisir ces modes de vie, peut-être que ça va faire changer les mentalités. Donc voilà, je me suis dit, allez banco, je lance le podcast, j'interview des parents. Je faisais aussi à cette époque-là des podcasts vraiment solo sur moi, mon avis de maman voyageuse, d'expat. Et voilà, c'est parti de ça. Je me suis dit, je me suis enregistrée avec mon dictaphone et j'ai pris un hébergement. C'était parti, je me suis dit, allez. on tente, on verra bien. Et puis quand même, aujourd'hui, on a 150 épisodes, plein de parents qui ont partagé leur expérience de... de vie et je trouve ça super riche de parler de toutes ces familles.
Tiens, tu peux donner le nom de ton podcast comme ça et où est-ce qu'on peut le trouver ? Petite pub pour toi.
Du coup, c'est gentil, merci. Il s'appelle Parents Voyageurs tout simplement et on peut l'écouter sur toutes les plateformes d'écoute de podcast et on peut l'écouter aussi depuis le blog parentsvoyageurs.fr
Et alors, aujourd'hui, tes enfants sont scolarisés où ? Oui, je ne t'ai pas posé la question. Est-ce qu'ils sont scolarisés dans une école internationale ou c'était vraiment une école espagnole, l'école de quartier ?
Oui, c'est ça. On a fait le choix de les inscrire dans une école de quartier espagnole. Il faut savoir que le système éducatif espagnol public est excellent. Ils ont des moyens. Ils ont vraiment un système qui est très calé. Et en fait, ils ont même des écoles publiques bilingues espagnoles-anglais. Il y en avait une très bien à côté de chez nous. On a fait le choix de les inscrire ici. C'était juste après le Covid, ils ont intégré cette école. Nous, on est vraiment très contents du système espagnol. On ne s'est pas posé la question de se dire qu'on les met dans le privé ou dans une école américaine. Ça n'avait pas de sens pour nous. On a été très satisfaits de l'école espagnole. D'ailleurs, c'est pour ça qu'à terme, on aimerait les faire réintégrer, le système espagnol, à notre place. retour en Europe, là. Mais c'est un système qu'on aime beaucoup et c'est un système qui est classique, qui n'est pas alternatif, etc. Mais c'est un système, par contre, je trouve qui est très lourd. Les enfants, ils ont école du lundi au vendredi, le mercredi, toute la journée y compris. Les vacances scolaires sont plus ou moins pareilles qu'en France, mais pas équilibrées sur l'année. Ça veut dire qu'ils font un trimestre de septembre à décembre sans vacances. Après, ils ont trois semaines à Noël, de janvier jusqu'à Pâques. Ils n'ont que quelques jours. C'est très, très lourd quand même pour eux. Mais du coup, ils font aussi beaucoup de choses. Ils vont beaucoup en profondeur dans les programmes. Il y a beaucoup de… Ils travaillent… Je trouve que la manière éducative, elle est bonne. Alors, elle est intense. Elle est saine. Ils avancent quand même bien à leur rythme. Et en profondeur, ils voient des choses… Ils n'ont pas un programme… qui est dans la simplicité, comme des fois, ce que je peux entendre par rapport à l'éducation nationale, on dit toujours, oui, les programmes s'allègent et se simplifient d'année en année. On n'a pas du tout cette impression là, en Espagne, en fait. Ils sont vraiment plutôt tirés vers le haut avec le bilinguisme, les projets, les activités qui viennent s'intégrer en plus. Certains parents, on peut les inscrire à des activités comme robotique, etc. Des choses qui sont un peu plus évoluées pour leur faire déjà apprendre. prendre quelques notions de robotique, etc. Donc, ils sont vraiment en constante évolution, remise en question, et ça, ça nous...
Donc là, tes enfants, ils parlent français,
espagnol et anglais,
quoi.
Ouais. Alors, l'anglais, ils le parlent, ils savent se faire comprendre, mais c'est pas aussi fluide que l'espagnol, quoi. L'espagnol, ils sont complètement fluents, total.
Petite pause dans l'épisode, si ce que vous entendez vous... Et pour suivre l'aventure au quotidien, rejoignez-moi sur Instagram, ma petite famille podcast. Vous y retrouverez les coulisses des podcasts, mais aussi ma vie de maman au quotidien et les interrogations que j'ai. Allez ! C'est reparti, je vous souhaite une bonne écoute. Alors à quel moment, parce que là tu disais que vous n'étiez pas en Espagne, à quel moment vous êtes partie ? Où est-ce que vous êtes partie ? Comment tu as scolarisé tes enfants ? Et quand vous partez en vacances, maintenant vous partez où ?
Alors donc du coup, on a décidé de quitter l'Espagne au bout de six ans pour venir nous installer à l'île Maurice. Alors il y a eu plusieurs éléments dans notre vie professionnelle qui ont fait... fait qu'on a eu envie de tester autre chose, reconversion, faire un vrai, quitter le salariat, en tout cas pour mon mari. Donc il y a pas mal de conditions professionnelles qui ont fait qu'on a voulu se prendre une année de reconversion. Donc on a cherché un pays pour s'installer un an et effectivement l'île Maurice correspondait pas mal à nos recherches, c'est-à-dire qu'il y avait un visa d'un an possible, ça parlait français et anglais. ce qui nous intéressait fortement parce qu'on voulait pour le coup qu'ils apprennent le français parce qu'en Espagne, du coup, ils n'apprenaient pas du tout le français. Et voilà, nous, on leur avait appris à lire en parallèle de l'école, mais voilà, ils n'avaient aucune notion de grammaire, d'orthographe, etc.
Donc, on s'est dit, pourquoi pas leur faire passer un an dans un système français pour qu'ils rattrapent le retard par rapport aux enfants de leur âge. Et puis, anglais, parce que pour nous, l'anglais, c'est indispensable. Donc, ça cocheait bien les cases par rapport à ça. Donc, voilà, on a tout quitté en Espagne. On a vendu tous nos meubles, toutes nos affaires. Notre vie tient dans dix caisses chez des amis à Madrid. Et on est venus ici avec quatre valises. Beaucoup, on s'est installé dans l'ouest de l'île parce que justement, on s'est installé proche de l'école. Ça, c'est toujours un petit peu le problème quand tu t'expatries sans avoir le statut d'expat. Quand tu choisis de vivre à l'étranger, en fait, la scolarisation, c'est un vrai sujet parce qu'il faut avoir du budget. Parce que scolariser ses enfants, ça coûte très cher. Parce que certains pays, comme en Espagne, on peut scolariser ses enfants dans l'école publique, ça ne pose aucun souci. C'est quand même très similaire à... À la France, à Maurice, le système public est très différent, pas tellement accessible pour les étrangers. Et donc, il faut se tourner vers des écoles privées. Et là, tout de suite, ça coûte extrêmement cher. Et comme nous, on ne part pas avec un statut d'expatrié, avec une entreprise, on n'a pas d'entreprise qui nous paye l'école des enfants. Donc, c'est nous-mêmes qui devons payer notre école. Donc ça, déjà, ça permet de… Dans ton choix, dans ton panel d'écoles que tu as sur l'île, déjà, tu enlèves les… Les extrêmement chères, les écoles d'élite, les écoles britanniques, américaines, tout ça. Nous, on n'a absolument pas le budget pour ça. Et après, il reste les écoles un peu plus intermédiaires. Donc, tu as les écoles françaises, mais qui coûtent quand même extrêmement cher. Et souvent, ce sont des très grosses structures. Et nous, on ne voulait vraiment pas intégrer les enfants dans cette structure. Donc, voilà, il restait les écoles françaises. Et puis, finalement, en faisant nos recherches, parce que nous, on ne voulait quand même pas une structure trop grande. Parce que nos enfants, lui il a 10 ans, il n'a jamais mis les pieds dans une école française. Et on s'est dit, c'est chaud quand même pour lui d'intégrer un programme scolaire, je ne sais pas si l'équivalent c'est CM2 peut-être, CM1, sans jamais avoir fait français sa vie. On avait un peu peur que ce soit difficile. Donc on a essayé de chercher une école alternative. Parce qu'en fait on s'est dit, nous en tant que parents, on cherche aussi à faire un peu une année sabbatique de reconversion, se poser, prendre du temps ensemble. Les enfants aussi, ils ont le droit d'avoir cette année un peu tranquille, sans avoir la pression de se remettre dans une école super stricte où ils vont devoir cravacher pour rattraper le retard. Donc on s'est dit, une école alternative où ils vont pouvoir prendre le temps d'évoluer à leur rythme. Et on a trouvé quelques écoles, il n'y en a pas beaucoup. Et donc là, dans l'Ouest, une école qui venait d'ouvrir et qui correspondait parfaitement à ça, qui correspondait à nos attentes et en termes de budget. Et en termes de pédagogie, c'est une école privée mauricienne, français-anglais, mais qui n'est pas certifiée à EFE. Elle n'est pas reconnue par le système français de l'étranger. Mais au final, ce n'est pas ce qui nous importe. On veut qu'ils apprennent le français, qu'ils savent l'écrire. La certification n'est finalement pas importante. Et surtout, c'est une école où ils font beaucoup d'activités extra. scolaires, ils font du théâtre, du yoga, des projets de groupe. Donc voilà, ils font quatre heures de tous les cours basiques, quatre heures de français, quatre heures d'anglais, quatre heures de maths, obligatoires. Et après, tous les cours sont obligatoires, mais en fait, après, ils ont histoire-géo, théâtre et tout, plein d'activités autres. Et du coup, on a bien aimé ce côté où ils vont travailler, mais ils vont aussi apprendre une autre vie de groupe. voire à un autre rythme. Et surtout, ils finissent l'école à 15h tous les jours et ils n'ont pas d'école le mercredi après-midi. Donc, autant dire que quand on leur a dit ça, ils étaient super enchantés.
Et toi, tu les récupères à 4h, à 3h alors ?
Oui, on les dépose à 8h et on les récupère à 3h. Donc, ça fait des petites journées. Ça nous laisse aussi la fin de journée pour profiter ensemble et ne pas être dans le stress de la course. Je vais les chercher, je rentre, c'est les douches, on fait les devoirs, blablabla. Déjà, il n'y a pas de devoirs non plus dans cette école-là. Quand on rentre à 15h, eux, ils sont libres de jouer dehors. Et puis, quand il ne fait pas beau, on fait des jeux ensemble. Et voilà, on est ensemble. On profite vraiment de nos fins de journée. Et ça, ça change tout.
Et combien de temps vous êtes restés là-bas ?
Là, on vient d'arriver à Maurice. On est arrivés en juillet 2024. On est là pour une période de un an. Et on peut reconduire une deuxième année.
Parce qu'il faut un visa ou quelque chose comme ça ?
Oui. Du coup, nous, on a un visa premium. C'est un visa qui a été créé, il me semble, au moment du Covid. C'était un visa qui est gratuit et qui permet de vivre un an sur le territoire. Et il a été créé pour les digital nomades, en fait, de base. Donc, ça nous permet, nous, d'avoir nos entreprises en Europe et de pouvoir vivre sur le territoire mauricien plus de trois mois. Parce qu'en vrai, le visa touristique, c'est toujours trois mois. Et là, du coup, on peut vivre jusqu'à un an sur le territoire et on peut renouveler au bout d'un an pour rester un an supplémentaire.
Et les enfants, comment ils ont réagi quand vous avez quitté l'Espagne ? Ils se sont rapidement acclimatés à leur nouvelle vie, nouveaux copains ? Parce qu'il y a eu changement de langue aussi, au quotidien,
je suppose ? Oui, alors déjà, ça faisait deux ans qu'on préparait le projet depuis l'Espagne. Donc, on a tout de suite parlé de ce projet avec eux, en toute transparence. et on leur a donné nos motivations, on leur a expliqué pourquoi on voulait partir, ce qu'on mettait en place pour partir. Donc ce projet-là, en fait, c'est pas bon. Les enfants, dans six mois, on part à l'île Maurice. Pendant deux ans, en fait, on pouvait manger Maurice. Tout le temps, il n'y avait pas une journée où ça tombait sur la table. Du coup, je pense que ça a permis aux enfants de se projeter. On a regardé beaucoup de documentaires sur l'île. Par exemple, on a visité les appartements des fois avec eux. Et puis on leur a dit, là-bas, on va choisir une école proche de la plage. Comme ça, après, on vient vous chercher à l'école et on ira faire le goûter sur la plage. On a essayé vraiment de les projeter dans cette nouvelle vie qui était complètement différente de celle qu'on avait. Je pense que petit à petit, ils se sont vraiment bien préparés à l'idée du changement. Par contre, ce qui a été terrible, c'est quand même les au revoir. Je pense que ça, ça a été vraiment affreux. Denis ne l'a pas tellement eu, mais moi, je l'ai ressenti comme ça. Quand j'ai vu Louis pleurer, il y avait un anniversaire. Dans les derniers jours de l'école, ils font toujours un anniversaire avec toute la classe pour fêter l'anniversaire des enfants qui sont nés l'été. Donc, toute la classe est invitée et ils font un anniversaire commun. centre et donc là c'était le dernier anniversaire et on partait le lendemain et du coup là les enfants les copains ils pleurent même les parents ils pleuraient et tout c'était c'était affreux c'est ça m'a tordu le coeur et là je suis rentré à la maison et je me suis dit mais quel merindine je suis quoi on a nos projets de vie on dit que nos enfants ils suivent mais eux ils en payent aussi un peu les pots cassés on est en train de voilà ils avaient leurs cocons leurs amis et là on est en train de les déchirer tout ça Ils vont avoir mal au cœur pendant plusieurs jours. Tout ça parce que nous, on a décidé qu'on irait vivre à l'autre bout du monde. Je lui dis, mais c'est... Je dis ça à Denis, c'est affreux ce qu'on leur fait subir, en fait. Parce que là, c'est vraiment dur. Et on leur demande de tout quitter. Alors que c'est pas qu'ils n'ont pas eu leur mot à dire, mais ça reste nos projets à nous d'adultes. Les jours qui ont suivi la séparation, j'ai vraiment eu mal au cœur, vraiment, de leur infliger ça, tu vois. Et je me suis vraiment sentie... mais indigne un peu, tu vois, de dire nos projets avec mon homme, nos projets, ce sont les nôtres et eux, ils suivent. Et un peu le quoi qu'il en coûte, tu vois, ils doivent sous-quitter tout ce qu'ils ont construit de par notre faute. Et ça, ça a été vraiment très dur.
Ils t'en ont voulu ou non ?
Non, ils ne nous l'ont pas voulu. Mais Louis, tu vois, par exemple, le lendemain, on a pris la route. On a fait Madrid, Normandie en voiture. Il n'a pas parlé de tout le trajet. On sentait qu'il avait mal au cœur de quitter ses copains et il avait besoin de temps pour digérer le truc. Mais après, non, il ne nous a rien dit de méchant, il ne nous a pas fait de réflexion, mais je sentais bien qu'il avait besoin de temps pour encaisser. Et je pense qu'on avait finalement tous besoin de temps. On est arrivés chez nos parents, ils ont retrouvé des grands-parents, etc. Donc, ils ont été repris dans un... dans un quotidien, en plus, un peu vacances, parce qu'ils étaient chez mes parents, ils ont fait des choses, donc ils ont été vite immergés dans d'autres choses, donc le cas est passé assez facilement. Puis après, quand on est arrivés sur place, je m'étais dit, bon, ça va être un peu dur, et puis finalement, non, tout de suite, ils se sont très bien adaptés. Il n'y a pas eu de l'esprit me manque mes copains, etc. Ils avaient tourné la page, en fait. Ça y est, j'ai l'impression que les enfants, ils ont cette capacité de switch qui bouge. plus importants que nous. Nous, on est des fois un peu nostalgiques, on a peur, on se pose mille questions. En fait, j'ai l'impression que les enfants, ça y est, ils ont pris possession de leur chambre, ils ont installé leur chambre, ça y est, c'est bon. Nouvelle vie, on commence. On fit le jouet dans le jardin et c'est parti. Alors que nous, je trouve qu'on ne switch pas, on se pose trop de questions tout simplement. Les enfants, ils vivent un peu au jour le jour. La page Espagne est terminée, on ouvre la page Maurice et voilà, on y va. Ils sont surprenants.
La capacité d'adaptation.
Totalement. Et leur arrivée à l'école, c'est pareil, ça a été hyper facile. La rentrée des classes a été une journée... Déjà, ils ne sont rentrés que quelques heures. Et puis, en fait, comme c'est alternatif, c'est une grande maison avec trois grandes pièces qui servent de classe. Ils sont par groupe de niveau. En fait, tout ça s'est passé nickel parce qu'il y a vraiment une émulation de groupe. Ils sont 25 dans l'école, je crois, au total.
Oui, ce n'est pas 25 par classe en France.
Non, c'est ça. Ça, c'est 25 dans toute l'école. Donc, autant dire que très rapidement, ils se sont fait des copains et ça a été très facile. Et puis, ils ont vite compris que ça allait être une école super sympa, super cool et beaucoup moins demandeur d'énergie en termes d'efforts de travail. Ils l'ont vraiment compris rapidement. Pas de devoir. Toutes les 45 minutes, ils ont 15 minutes de pause. Donc, voilà, ils ont compris que ça allait tranquillement.
Est-ce que des fois, ils disent commencer en France l'éducation ou non, ils ne se posent pas du tout la question ? Même, par exemple, s'ils ont des cousins-cousines ?
Oui, Louis nous a souvent dit qu'il aimerait bien… Alors, avant qu'on arrive à Maurice, il nous disait souvent, oui, moi, j'aimerais bien aller à l'école en France parce que tu comprends, c'est ma langue, ça va être plus facile. Et puis, en plus, ils n'ont pas d'école le mercredi après-midi. Ils avaient bien compris que les petits Français… Il ne travaillait pas le mercredi après-midi, même des fois pas du tout le mercredi. Et il avait toujours trouvé ça très injuste en disant Mais pourquoi les copains, ils n'ont pas d'école le mercredi et nous, on travaille toute la journée ? C'est quelque chose qui l'a vraiment beaucoup perturbé. Et oui, pour lui, il avait l'impression que s'il allait dans une école française, ce serait plus facile. Il a toujours eu cette idée en tête. Sauf que là, en ce moment, comme il est dans une école où il apprend le français, il se rend compte que le français, c'est aussi difficile. Et la dernière fois, il me dit Oui, on a… à commencer à faire nos premières dictées, maman, en fait, ce n'était pas terrible, ma note. On lui demande, je lui dis, tu vois, ce n'est pas parce que tu parles le français, que c'est notre langue du quotidien, que le français, c'est facile. Ça demande aussi de l'apprentissage. Et là, je crois qu'il comprend maintenant que les croyances qu'il avait avant sur l'école française, finalement, elles n'étaient pas tellement enfondées. Donc là, on est dans une phase de transition où il se dit, finalement, l'école française, ce n'est pas plus facile que l'école espagnole, en fait. Donc, c'est drôle. Mais après, je crois qu'ils idéalisent aussi beaucoup la France. Ils sont très contents de rentrer en France à chaque fois. Ils adorent la France. Et des fois, ils ne comprennent pas pourquoi nous, on ne veut pas retourner vivre en France, en fait. On est obligés de leur expliquer nos motivations, mais c'est quelque chose, je pense, qui est encore un peu abstrait pour eux. Et je pense qu'ils idéalisent parce que quand ils sont en France, ils sont avec les cousins, cousines, ils passent toujours... que des bons moments en fait. Ils sont en famille avec ma petite mamie, avec les cousins et cousines. On bouge beaucoup parce qu'on va voir un petit peu tout le monde. On en profite pour visiter. Donc, c'est une partie un peu vacances. Donc, je pense qu'ils ont toujours ce côté oui, j'idéalise la France parce que je kiffe ma life quand je suis là-bas parce qu'on profite à fond. Même nous, on profite à fond quand on est là-bas. Alors que le quotidien en France qu'on avait ne ressemblait pas du tout à ça en fait.
Et là, aujourd'hui, vous, vous vous projetez toujours dans une vie d'expatrié. Quand l'année sera écoulée, vous allez redemander un visa pour rester ou vous pensez revenir soit en France, soit en Espagne ou dans un autre pays ?
Nous, déjà, on ne veut pas rentrer en France. C'est une vraie volonté. Et du coup, si on n'avait pas eu les enfants, je pense qu'on se serait ouvert à plein d'autres pays. Mais en tant que parent, il y a plein de... paramètres qui sont pris en compte. Forcément, on ne peut pas faire n'importe quoi. Alors après, il y a des familles qui sont nomades, des gens qui sont expatriés toute leur vie, les enfants changent d'école tous les trois ans. Il y a plein de différentes formes d'expatriés. Nous, on voudrait faire le choix de stabiliser les enfants au niveau de l'adolescence. Après Maurice, on va rester un an de plus, parce que lui, il sera à la limite du collège. Donc on peut rester deux ans de plus, mais l'objectif c'est de pouvoir rentrer en Europe et de nous installer de manière stable pendant l'adolescence. Parce que l'adolescence c'est une étape importante, je pense, chez les enfants et on voudrait vraiment leur donner quand même de la stabilité. On ne voudrait pas reproduire un peu le schéma qu'on avait fait en Espagne. de les sortir de leurs liens sociaux. On voudrait se poser pour cette période-là. Notre objectif, c'est qu'on a choisi le pays Andorre, pour plein de raisons, mais aussi parce qu'ils pourraient réintégrer le système espagnol. L'idée, c'est qu'ils réintègrent un système qu'ils connaissent déjà, espagnol, une langue qu'ils connaissent déjà, et se stabiliser au moins 4-5 ans, voire 6 ans, le temps qu'ils vivent leur pays. période difficile ou pas, mais en tout cas, on ne voudrait pas trop les chambouler à ce moment-là, parce qu'on sait que ça peut être une période difficile et je pense qu'en tant qu'adolescents, ils ont énormément besoin du lien social, amical, autre que les parents. Donc, je pense que se poser, ça peut être pas mal, quitte à repartir après. Et puis de voyager aussi beaucoup à ce moment-là, ne plus être dans la phase vraiment expatriée, mais tout passer dans la phase de... voyageur total. C'est le projet. Des fois, entre ce qu'on veut et ce qui se passe, ce n'est pas toujours la réalité. Mais voilà, ça, c'est le plan de base. On verra, je te redirai dans deux ans, si on a bien suivi le plan ou pas.
Et là, aujourd'hui, quand c'est les vacances, vous partez dans d'autres pays ou vous rentrez en France voir les cousins, grands-parents ?
Alors, quand on était en Espagne, on faisait un mix entre les deux. Ça, c'est toujours un peu la grande question. Quand tu vis à l'étranger, tu passes tes vacances dans ton pays d'origine. Nous, on fait le choix de rentrer un petit peu, mais surtout aussi de voyager. On a continué de voyager en Europe et puis aussi, on a fait le Maroc, etc. Donc, on continuait quand même de voyager un peu et rentrer au moins soit à Noël, soit à l'été. Et voilà, on ne fait pas partie de ceux qui rentrent tout le temps. tant qu'en France, passer toutes leurs vacances, on a besoin aussi de voir autre chose. Donc, on fait un mix des deux. Et puis là, à Maurice, là, pour l'année, on n'a pas tellement prévu de voyager en dehors. On s'est dit qu'on allait visiter à fond Maurice. Il y a Maurice et Rodrigue, qui est une île aussi à côté. Donc, on s'est dit que déjà, en un an, on pourrait explorer ces deux îles-là. Ça serait déjà bien. Et puis, si on reste plus longtemps, peut-être qu'on irait visiter la Réunion, la Gascar, le Sri Lanka. Aussi, l'Afrique du Sud, c'est... proche, c'est à 4h, donc on ne va pas en profiter d'être dans cette partie-là pour visiter ces pays-là. Donc pour l'instant, ça, ça sera vraiment sur la deuxième année. Cette année-là, on reste focus sur Maurice, parce qu'il ne faut pas croire, mais il y a énormément de choses à faire ici et à voir.
Je pense bien. Et par rapport à ça, les enfants, est-ce qu'ils sont étonnés à chaque fois qu'ils changent de pays, de par la culture ? Est-ce qu'ils ont des réflexions ? Est-ce que... Je ne sais pas, même par rapport au niveau de vie des gens, ils se posent des questions ou pour eux, c'est vraiment tout naturel de s'acclimater à un nouvel endroit ?
En fait, les enfants, de par leurs yeux, en tout cas les nôtres, c'est comme ça, c'est que ça ne change absolument rien. C'est très étonnant et on s'était fait la réflexion quand on est parti au Maroc il y a un an et demi, on est parti une semaine au Maroc, dont quatre jours où on a fait un train. trek dans le Sahara. Et on a passé trois jours à Marrakech. On a atterri à Marrakech. Et là, maintenant, les enfants sont grands. Donc, ils avaient 9 et 7 ans. Et on s'est dit, 9 et 7 ans, ils vont arriver dans le souk. On avait pris un riad dans le souk, en plus, de Marrakech. Et on s'est dit, là, ils vont nous poser mille questions. Ils vont dire, Ouah, maman ! Ils vont être surpris à tous les coins de rue. Eh bien, en fait, pas du tout. On est arrivés, le taxi nous a déposés à la porte du souple, enfin, les portes d'entrée dans la Médina, et on a tout fait à pied avec nos sacs à dos jusqu'à notre hôtel. Et donc là, tu vois, Marrakech, c'est beaucoup d'effervescence, c'est beaucoup de bruit, des ânes dans les rues, des odeurs différentes, des gens extrêmement pauvres. Et je me suis dit, on va arriver à l'hôtel, ils vont dire, ouais, maman, mais où est-ce qu'on est, tu vois ? Et non, genre... C'était limite, bon, ma maman, à quelle heure on va manger ? Et je leur dis, mais qu'est-ce que vous en pensez alors du Maroc et tout ça ? Du coup, lui, il me dit, oui, c'est drôle, il y a des ânes dans les rues. Et c'est ça qui est fascinant chez les enfants, c'est qu'en fait, les enfants, ils n'ont pas de... Regarde, maman, les gens, ils sont noirs. Regarde, maman, les gens, ils sont pieds nus. Regarde, maman... Tu vois, c'est normal, en fait, c'est juste des gens, tu vois. Ils vont trouver curieux certaines choses. Pourquoi ils font brûler, par exemple, de l'encens ? Il y a une odeur. Pourquoi ils font brûler ça ? Ou pourquoi les dames, elles se font des tatouages ? Tu parlais du henné, du tatouage sur les bras. Ça va être des questions comme ça, mais ça ne va pas être tu vois maman, pourquoi le monsieur, il a des vêtements abîmés ? Pourquoi il marche pieds tenus ? Pourquoi les gens sont noirs ? Les gens sont métissés d'ailleurs, mais il n'y a pas tellement d'interrogations. Et là, quand on est arrivé à Maurice, dans l'école où ils sont, il y a beaucoup de métissage aussi. Il y a des Européens, il y a des Mauriciens, il y a des Indiens, des Musulmans. Il y a culturellement très divers. Nous, on leur a posé la question à la fin du premier jour, du deuxième jour. Alors, dans votre classe, il y a des Mauriciens, il y a des Indiens ? Les enfants disent Je ne sais pas, on a des copains. Ma fille me dit juste C'est vrai qu'il y a certaines copines, j'ai du mal à retenir leur nom, mais franchement, elles sont toutes super sympas. Avec mon mari, on s'est dit On va arrêter de leur poser ces questions-là. parce que nous, on est en train de les biaiser, tu vois, par nos questions un peu. Est-ce qu'il y a des Indiens ? Est-ce qu'il y a des Mauriciens ? Est-ce qu'il y a des Français ? Tu vois, on pervertit un peu leur regard neutre. Quoi, eux, pour eux, ils s'en foutent. C'est des enfants, en fait. C'est des potentiels copains, des copains de jeu, des gens avec qui ils vont partager des choses. En fait, quelle que soit leur origine, en fait, c'est pas important pour eux. Et c'est pas parce que... Enfin, ils vont... ne pas aller vers ce copain-là parce qu'il est métisse, ou il est noir, ou elle parce qu'elle est blonde. Ça, ce n'est pas un sujet pour eux. Ce n'est pas quelque chose qui les choque Et c'est ça qui est incroyable chez les enfants, c'est qu'en fait, ils ne font pas de distinction. Franchement, on trouve ça fou et on s'est dit, maintenant qu'on ne poserait plus de questions sur le type de copain, les origines, les nationalités, etc., on a dit qu'on n'abordait plus le sujet. On parle de leur copain par leur prénom, et c'est tout. on ne veut pas biaiser le truc, et de les pervertir avec nous, notre regard. En tout cas, nos enfants fonctionnent comme ça, j'imagine que d'autres enfants vont peut-être arriver à Marrakech et vont être énerveillés par toute cette diversité, poser mille questions, ça c'est le cas de nos enfants, ça n'a pas été un sujet. Du coup, moi, ça me fascine parce que je me dis que si on avait un monde avec des gens qui avaient ce regard d'enfant, je pense qu'on aurait beaucoup moins de problèmes.
Il y a une question que tu as un petit peu répondu, mais des fois, quand on voyage avec les enfants ou même sans enfants, on a peur de l'insécurité. Vous vous êtes jamais sentie en insécurité lors de vos voyages ?
Non, on ne s'est jamais sentie en insécurité parce que déjà en Europe, il y a quand même… Tout est très safe quand même. Quand on voyage dans des grandes villes d'Europe, ça va. Même en Albanie, il y a quand même assez peu de touristes. C'était il y a neuf ans et ce n'était pas du tout développé encore comme pays. Donc, je n'ai pas du tout senti de l'insécurité. C'est toujours un peu une crainte peut-être un peu sanitaire. Et effectivement, je ne trouvais pas de petits pots bébés, par exemple. Il y a un gros truc par rapport à ça. Mais en vrai, non, on ne s'est jamais senti ainsi. et encore moins en Espagne, c'est très safe. Partout en Europe, il y a zéro problème de sécurité. Et après, le tout c'est aussi, quand tu voyages avec des enfants, il faut aussi cadrer, c'est pas pareil qu'un voyage en sac à dos où tu pars à l'aventure, tu tentes des quartiers, des rues, etc. Quand tu voyages avec des enfants, tu fais quand même aussi assez attention de ne pas t'aventurer dans des quartiers bizarres. Tu essaies quand même de rester dans des clous. plus ou moins. Tu ne fais pas les foufous non plus. En Europe, à part de tomber sur un quartier défavorisé, malfamé, etc., comme il peut y avoir dans beaucoup de villes, en général, c'est des quartiers qui sont aussi un peu éloignés. Franchement, non. Et puis, je ne sais pas, il y a ce côté aussi, je trouve, quand tu voyages en famille, les gens, ils ne te font pas chier, en fait, tu vois. Tu es en famille, les gens, d'ailleurs, il y a plein de pays où ils adorent les enfants et donc, du coup, les gens viennent souvent vers toi, les petits blondinets. des fois, ils font un petit carré sur la joue. Les gens ont toujours beaucoup d'empathie pour les enfants. Donc, en fait, non, finalement, en tant que famille, des fois, je me sens un peu protégée. Des fois, tu passes devant les files d'attente parce que les gens, ils te voient avec deux petits, enfin, deux jeunes enfants. Ils te font signe de passer devant tout le monde parce que tu as deux jeunes enfants. Toi, tu es un peu gênée de dire pardon, je passe devant vous. Donc, je trouve que quand tu voyages en famille, tu es vraiment un peu cocoonée dans certains pays. Non, en fait, c'était un peu dans une bulle, je trouve. Donc non, l'insécurité, pour répondre à ta question, j'essaie de ne pas dévier. Insécurité, non, parce que non plus, on ne le cherche pas. On essaie aussi de cadrer, on sait ce qu'on va visiter, on prépare notre voyage souvent.
Pour conclure, là, vous pensez que cette vie que vous avez créée en partant, si c'était à refaire, vous le referiez fois 10 000, je suppose. Et avec tous les témoignages de parents expats que tu as eus, c'est quoi le retour ? C'est vraiment une aventure à vivre ? Parce qu'on n'a qu'une vie ? Ou il y en a, c'est que pour un temps donné et ils reviennent en France ?
Au niveau des parents que j'interview, c'est vrai qu'il y a tous les profils. Il y a des gens qui veulent faire un tour du monde et après qui veulent revenir, être sédentaires, ou des gens qui font une expatriation et qui reviennent en France et qui ne veulent plus bouger par la suite. D'autres qui partent pour deux mois, finalement, ils deviennent nomades. Il y a... Il y a vraiment tout type de voyageurs, tout budget. Je veux dire, il n'y a pas une famille similaire. Je n'ai jamais eu un profil similaire de parents que j'ai interviewés. Ils ont toutes leurs particularités. Et je pense que ce sont surtout des familles qui se sont écoutées à un moment donné, qui ont tenté une aventure et qui, certains ont voulu, tu vois, ça a été un changement de vie total et ils ont voulu aller plus loin et tout quitter pour vivre cette vie-là. D'autres, ils ont tenté une expatriation. création et puis finalement ils veulent rentrer parce qu'ils sont passionnés de boulot, ils veulent développer des projets. Il y a vraiment tout type de projet, mais avant tout je pense qu'il y a vraiment ils se sont écoutés, ils ont pensé aussi je pense au bien-être d'eux, de leur famille, de leurs enfants. Et je pense qu'il y a une vraie écoute par rapport à ça. Et c'est très riche. Et d'ailleurs c'est grâce à tous ces parents que j'ai interviewés que nous avons construit notre projet aussi. Nous, on était déjà expatriés quand j'avais lancé le podcast. Mais la deuxième partie de notre expatriation, c'est-à-dire qu'on a tout quitté, Denis a démissionné. Moi, j'avais créé mon média, du coup, je l'ai vendu en partant, donc je repars aussi un peu de zéro. Et en fait, c'est grâce à tous ces parents qui sont passés avant nous et que j'ai interviewés, et on s'est dit, mais tu vois, eux, ils l'ont fait, pourquoi pas nous ? C'est pas plus bête que d'autres. Si on cadre les choses, si on sait où on va, si on se forme, si on met tout en place, nous aussi, on peut vivre notre vie de rêve, celle que nous, on veut. Je pense que peut-être le plus difficile, c'est de ne pas projeter les rêves des autres sur soi, ou se dire par exemple, je ne sais pas, moi je suis beaucoup de famille nomade, se dire waouh, mais c'est génial leur vie, je veux vivre cette vie-là et finalement se rendre compte que c'est juste une projection, et ce n'est pas totalement tes envies, c'est juste... peut-être aussi une mode, mais finalement, ce n'est pas tellement ce que tu veux toi au fond de toi, ou ce n'est pas forcément adapté à tes enfants, ton mode de vie, tout ce que tu veux. Donc, je dirais, le piège, c'est peut-être de vouloir vivre le rêve d'un autre. Je pense qu'il faut vraiment surtout s'écouter et savoir de quoi tu as envie et qu'est-ce que tu fais pour réaliser ce changement de vie. Nous, dans notre cas, oui, on a passé des steps, en fait. On a quitté la... France, en allant en Espagne avec un certain confort, parce que Denis, il avait déjà son travail, il avait un contrat de travail, etc. Donc, on est arrivés déjà avec un salaire, même si on n'avait pas le package expat, c'était un très bon salaire qui nous permettait de vivre très correctement. Donc, on est partis une première fois dans une bulle, et le fait du coup d'être allés un peu plus loin, parce qu'on s'est dit, ben, ouais, en fait, à un moment donné, on avait envie d'autre chose. Et voilà, on se lance, on y va, de toute façon, ben, on est arrivés. n'a rien à perdre, j'ai envie de dire. Si ça ne va pas, on revient en Espagne. Si ça ne va vraiment pas, on peut toujours rentrer en France, trouver un job assez facilement en traversant la rue, il paraît qu'il faut trouver un job. Oui. Non, je dis ça, c'est surtout par rapport à la langue, en fait. Trouver un job en Espagne, en tant que Français, ce n'est pas toujours facile. Quand tu rentres en France et ta langue, tu as ton CV quand même derrière toi, c'est quand même aussi plus facile de trouver un boulot. Ça dépend peut-être des régions, etc. Ce n'est pas le sujet, mais l'idée, c'est de te dire que tu tentes ton projet, ton rêve de tout quitter. Tu risques quoi finalement ? Tu n'as pas grand-chose à perdre, si ce n'est qu'à prendre de cette expérience.
On n'est pas allé juste sur la partie un peu financière, mais tu as un petit peu répondu, en tout cas pour toi, avec ton mari. Et là, maintenant, vous êtes tous les deux, de toute façon, en freelance. C'est comme ça que vous gagnez votre vie en expatriation.
En fait, on a préparé ce voyage, on a économisé pendant deux ans, donc on est partis. avec, on va dire, une enveloppe qui nous permet de vivre un an sur place dans le cas où on ne dégagerait aucun chiffre d'affaires avec nos entreprises. On sait qu'on a cette sécurité d'un an, où après, à nous d'ajuster en fonction de l'évolution de nos projets et de se dire, soit on peut continuer, soit on rentre. Mais on n'est pas parti la fleur au fusil. Comme ça, on a quand même vraiment tout préparé, tout anticipé pour au cas où, parce qu'avec des enfants, tu ne peux pas te permettre non plus. plus de faire n'importe quoi, tu ne peux pas te permettre de te retrouver à la rue du jour au lendemain ou pas avoir de frigo rempli. Nous, on a assuré le coût en économisant pendant deux ans. On a mis tout le côté. Moi, j'ai vendu une partie de ma boîte. J'ai récupéré un peu d'argent. On est parti avec une enveloppe et le projet de développer une activité. Finalement, quand je parle avec beaucoup de parents qui ont voyagé, ils ont tous financé leur... projets aussi très longtemps à l'avance quand même. Soit il y a une vente de maison, soit il y a une reconversion avant et après. Il y a toute cette question financière. C'est vrai, ce travail quand même pas mal en amont. Parce que c'est un sujet qui est quand même assez important quand tu es en famille pour payer l'école des enfants.
Non, mais complètement. On ne part pas sur un coup de tête. C'est vraiment il faut que ce soit un projet familial anticipé, préparé avec tous les aspects, dont l'aspect financier. Et l'aspect aussi dont tu parlais, où est-ce que vous allez atterrir ? Est-ce que c'est dans une communauté d'expats ou non ? Le choix de l'école ? Il n'y a quand même pas mal de paramètres quand on est parent, ça c'est sûr. Après, c'est une richesse immense pour les enfants, même pour les parents, je pense, au niveau ouverture d'esprit, les langues aussi qu'ils apprennent, les différentes cultures. Je pense que c'est génial pour leur vie future.
Oui, c'est ça. Nous, c'est vraiment ça l'objectif, c'est de leur... Les ouvrir au maximum sur le monde qui les entoure, leur donner vraiment un maximum de billes pour qu'ils puissent toujours avoir ce côté d'adaptation à tout niveau. Effectivement, pour nous, les langues, ça reste quand même vraiment la clé pour demain parce qu'on se dit qu'on ne sait pas ce qu'ils feront, nos enfants, plus tard. Mais je pense que quand tu parles trois langues et que tu maîtrises trois langues, déjà, ça t'ouvre quand même des portes, ça te facilite les choses. Et puis aussi, l'ouverture d'esprit, la tolérance. L'adaptation, tout ça, c'est des valeurs qui sont importantes pour nous. Et je me dis qu'en leur donnant ça, je pense qu'ils ont des bonnes bases pour faire un peu tout ce qu'ils veulent par la suite. Et surtout, ce qu'on essaye aussi au travers de ces projets, c'est de leur dire, dans la vie, tout est possible. Tout ce que vous avez envie de faire dans la vie, vous pouvez le réaliser, vous êtes capable de le réaliser. Et si c'est quelque chose qui vous tient à cœur, tout est possible. Et finalement, les enfants... Les enfants fonctionnent beaucoup sur l'exemple. S'ils voient leurs parents tenter des choses, vivre des choses, tout en leur donnant du sens, j'imagine que par la suite, ils se diront Ah oui, les parents, ils ont fait ça pour telle raison, ils ont voulu vivre leurs rêves. Pour moi, l'exemplarité fait tout. En tout cas, c'est notre objectif. On ne cherche pas spécialement d'avoir des enfants plus intelligents que les autres. premier de la classe ou quoi, nous ce qu'on veut c'est que les enfants se sentent bien dans ce monde qu'ils arrivent à s'adapter dans toutes les situations et pouvoir parler avec n'importe qui dans le monde entier en fait, donc c'est notre objectif
C'est un très beau mot de la fin je dirais des enfants ouverts d'esprit
Ouais, ouais, c'est ça je pense que c'est important c'est vrai que le monde il est tellement instable, ça fait quand même assez peur et on se dit comment faire pour préparer ses enfants à ce futur ? C'est une question qui est très difficile en tant que parent. Nous, c'est un peu notre réponse à nous. Je ne sais pas si elle est bien, moins bien, mais au moins, on essaye ça et on verra.
En tout cas, merci beaucoup, Émilie. Alors, si on veut te retrouver en savoir plus sur ta famille, suive ton podcast. C'est sur Instagram. Sur le podcast, c'est sur toutes les plateformes d'écoute Parent Voyageur. Et ton blog, pareil, parvoyageur.com ?
Parvoyageur.fr. Et puis du coup, je ne l'ai pas dit tout à l'heure, mais il y a Floriane qui a intégré le blog il y a trois ans maintenant, qui partage aussi ses aventures et elle est actuellement en tour du monde. Et donc du coup, sur notre Insta, on partage à la fois un peu de Maurice et à la fois un peu de tour du monde. Donc voilà, je ne suis pas seule sur le projet, il y a d'autres... projets et puis il y a plein d'interviews d'autres parents voyageurs. Donc, venez faire un petit tour pour vous inspirer.
Génial. Eh bien, merci encore, Émilie, pour ton temps et merci pour tout ce partage.
Merci pour ton invitation.
Si vous entendez ce message, c'est que vous avez écouté l'épisode jusqu'au bout. Et je vous en remercie grandement. Je vous invite à me laisser un commentaire pour continuer les échanges et à mettre la note de 5 étoiles si l'épisode vous a plu. Cela contribue à augmenter la visibilité du podcast sur les plateformes. Merci beaucoup de votre soutien et à bientôt pour le prochain épisode.
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