- Speaker #0
Bienvenue dans Ma Petite Famille, je suis Pauline, maman de trois garçons et créatrice de ce podcast intimiste où les parents se livrent sans filtre. Ici, on parle de maternité, de paternité, de parentalité et surtout on libère la parole sur des sujets encore trop souvent tabous. Depuis trois saisons, j'ai eu l'immense privilège de partager avec vous des témoignages uniques et précieux de parents et d'experts. Je tiens à vous remercier du fond du cœur de votre soutien. Si, comme moi, vous croyez en l'importance de ces conversations, je vous invite à vous abonner, à partager les épisodes avec vos proches et à faire découvrir ma petite famille au plus grand nombre. C'est grâce à vous que cette aventure peut continuer. Vous trouverez tous les vendredis, les 2e et 4e vendredis de chaque mois, un épisode. Merci de votre confiance et je vous souhaite une très bonne écoute pour ce prochain épisode.
- Speaker #1
Bonjour Marine, merci beaucoup d'avoir accepté mon invitation.
- Speaker #2
Merci à toi.
- Speaker #1
Alors, est-ce que tu pourrais te présenter, dire qui tu es, d'où tu viens, de qui est composée ta famille et ce que tu fais dans la vie s'il te plaît ?
- Speaker #2
Du coup, je m'appelle Marine, j'ai 30 ans depuis le mois d'août. Ça y est, j'ai passé le cap. Donc, je suis photographe de maternité, donc beaucoup orientée sur la grossesse, l'allaitement, aussi les familles, voilà. Je suis maman d'un petit Léandre qui a 7 mois aujourd'hui. Et je suis mariée depuis 4 ans à Cyril, grosso modo. Vous habitez où ? On habite à Quimper, en Finistère. On a rénové notre maison, ça fait un an et demi, et je suis tombée enceinte à peine 3 mois après la rénovation.
- Speaker #1
T'as toujours voulu être maman ?
- Speaker #2
Pas du tout. Comment c'est venu ? En fait, c'est une grossesse surprise. C'était pas du tout prévu Alors on parlait d'avoir un enfant On a toujours dit qu'on voulait qu'un seul enfant Qu'on pourrait vivre notre vie en fait sans enfant C'était pas une obligation pour nous On était heureux comme ça On est de base très aventuriers On adore voyager On a un peu la bougeotte Donc voilà on a beaucoup projet Et en fait on était très fort à deux On était heureux en fait C'était pas une obligation Et du coup Ce bébé est venu par accident, même si maintenant je ne vois plus les choses comme ça. Mais voilà, il est arrivé, ce n'était pas prévu. Donc c'est vrai que la découverte a été une grande surprise et beaucoup d'angoisse pour moi.
- Speaker #1
Parce que tu étais sous contraception ?
- Speaker #2
Non, pas du tout. J'ai arrêté la pilule, ça fait des années. Je ne voulais plus la prendre, je ne voulais plus prendre d'hormones. J'avais envie de revenir à un cycle naturel. On utilisait en fait la symptothermie qui marchait très bien.
- Speaker #1
Attends,
- Speaker #0
tu peux expliquer ?
- Speaker #2
C'est en fait tout simplement la contraception naturelle. Donc pour cela, il y a trois choses à prendre en compte. Donc la glaire cervicale, il y a la température du corps et puis il y a le toucher du col de l'utérus. À partir de ça, en fait, on peut savoir les moments où on est fertile ou pas. Ça marche en tout cas très bien sur moi, sauf... sauf l'année dernière du coup où on n'a pas du tout fait attention dans un moment un peu on va dire d'amour on n'a pas fait attention et j'étais fertile à ce moment là j'étais en plein dans ma période de fertilité en fait et comment tu as appris que tu étais enceinte ?
- Speaker #1
tu l'as senti tout de suite ?
- Speaker #2
oui je l'ai senti tout de suite j'avais beaucoup de douleurs au sein j'avais les seins gonflés en fait je sais pas j'ai senti quelque chose dans mon corps Et j'avais des petites douleurs en bas du ventre. Alors, dans ma tête, je me disais, bon, ça doit être mon syndrome prémenstruel. Ou alors, je suis encore stressée. Moi, je suis quelqu'un de très angoissée, très stressée. Je me pose énormément de questions, surtout, et rien. Et du coup, j'avais beaucoup de retard de règles à chaque fois. Je me disais, ça se trouve, c'est encore ça. Et du coup, au bout de 15 jours de retard de règles, j'ai décidé de faire un test de grossesse. en me disant, bon, ça va me déclencher mes règles, du coup, si je vois que tu n'es pas enceinte. Et là, non, j'étais enceinte. Mais j'avais très peur de faire ce test.
- Speaker #1
Parce que tu t'en doutais pour ça ?
- Speaker #2
Oui, je pense que je m'en doutais. Donc, en fait, quand j'ai fait le test de grossesse, j'ai fait appel à une amie qui est venue chez moi et j'avais tellement peur de faire le test toute seule. C'est moi qui lui ai donné, en fait, mon test, du coup, donc j'avais uriné sur le test. et je lui ai donné et je suis sortie carrément de la pièce j'avais Tellement de peur. C'est donc celle qui m'a appris que j'étais enceinte.
- Speaker #1
C'était quoi ta réaction ?
- Speaker #2
J'étais complètement déstabilisée. Beaucoup d'angoisse d'un coup. J'avais besoin qu'elle reste avec moi jusqu'à ce que mon mari rentre. Je ne voulais pas me retrouver toute seule avec cette grande nouvelle. C'était trop. Donc le soir, mon mari est rentré. Je lui ai annoncé tout de suite. Ce n'était pas joyeux. Lui était content. Lui était très très heureux. Moi, j'avais peur. j'avais beaucoup d'angoisse le lendemain quand je me suis retrouvée toute seule que lui est retourné au travail ça a été très très dur j'arrêtais pas de pleurer beaucoup de stress c'était très très dur pourtant toi tu fais des photos couple maternité ça
- Speaker #1
t'a jamais donné envie ? non tu t'es pas projetée dans les couples que tu as rencontré ?
- Speaker #2
j'essayais de temps en temps mais je sais pas j'arrivais pas en fait j'avais tellement peur de partager mon corps, de ma vie d'après avec ce bébé. J'avais beaucoup d'angoisse. J'avais beaucoup d'angoisse aussi sur l'accouchement. Je suis tellement quelqu'un d'angoissée que c'est vraiment compliqué. Et c'est vrai que la maternité apporte vraiment son lot d'angoisse, en fait. Voilà, ça a été difficile.
- Speaker #1
Et ton mari, il t'a accompagnée ? Est-ce qu'à un moment, tu t'es dit... Je vais peut-être avorter, je ne sais pas. Vous vous êtes posé la question ?
- Speaker #2
Alors lui, non, pas du tout, même s'il respectait mon choix. Moi, un petit peu au début, oui. Et puis après, je me suis dit, si ce bébé est arrivé... En fait, il arrive en une fois, en fait. Et je me suis dit, si ce bébé est arrivé comme ça en une fois, c'est qu'il doit être là, je vais devoir m'y faire. Et voilà, il faut que je l'accepte. Donc, quand j'ai pris rendez-vous chez la sage-femme, mon tout premier rendez-vous, j'ai eu beaucoup de peur. Et en fait, j'avais très peur aussi d'avoir des jumeaux. Moi, c'était ma phobie. Pourquoi ?
- Speaker #1
Il y en a dans ta famille ?
- Speaker #2
Oui, des deux côtés. Donc, j'avais très, très peur d'avoir des jumeaux. Donc, le premier truc que j'ai dit à la salle femme, c'est Est-ce qu'on peut faire une échographie ? Vérifier qu'il n'y a pas deux bébés, enfin deux embryons. Donc, on a fait une échographie tout de suite, précoce. Du coup, quand on m'a dit C'est bon, il n'y en a qu'un je me suis dit Bon, déjà, c'est déjà ça. Et du coup, j'ai fait le choix de le garder. Et puis, petit à petit, je pense que j'ai accepté cette nouvelle. Et petit à petit, j'ai apprécié ma grossesse.
- Speaker #1
Tu avais des copines qui avaient déjà eu des enfants ?
- Speaker #2
Oui, j'avais quasiment que des copines qui avaient des enfants, d'ailleurs.
- Speaker #1
D'accord. Et elles t'ont accompagnée aussi ? Ou tu as réussi à leur exprimer tes angoisses, tes peurs ?
- Speaker #2
Oui, beaucoup. J'ai été beaucoup soutenue. même par ma maman j'ai été beaucoup soutenue pendant ma grossesse et notamment aussi par l'équipe médicale en fait par Massage Femme, elle a été vraiment tellement bienveillante à mon écoute ça a été génial parce que du coup aussi j'avais aussi une peur parce que moi en fait j'ai subi une agression sexuelle quand j'étais plus jeune et je pense que ça, ça a joué aussi sur l'après parce que pendant ma grossesse du coup j'avais un Un vaginisme en fait. Donc en fait, les toucher du col pour vérifier à chaque fois, c'était très très difficile. C'était très difficile pour moi de me laisser aller pendant cet examen en fait. Donc heureusement que je suis tombée sur une sage-femme adorable, hyper douce.
- Speaker #1
Et t'as eu un accompagnement psychologique ?
- Speaker #2
J'ai eu un accompagnement par une psychologue de la maternité directement, tous les mois, une fois par mois. pendant ma grossesse et je faisais également de l'hypnose.
- Speaker #1
Et ça, c'était plus pour ton état général ou déstressé par rapport aussi à ce qui allait se passer à l'accouchement si tu faisais du vaginisme ?
- Speaker #2
Je pense que c'était un petit peu des deux. C'est vraiment un accompagnement global pour aussi, oui, me déstresser pour l'accouchement, mais pas que. Et après, en fait, pendant cette grossesse, j'ai totalement lâché prise et je me sentais très bien pendant la grossesse. Oui, oui, ça a été vraiment, vraiment chouette. J'ai adoré sentir mon bébé bouger. J'ai adoré le sentir grandir. Je me sentais forte pendant cette grossesse. On est parti également en road trip avec mon mari en Bavière, en Allemagne. J'ai fait beaucoup de randonnées. J'étais plutôt en forme. Je me sentais vraiment puissante en fait. Donc petit à petit, ça a été du positif. Donc c'est vrai que je ne m'attendais pas du tout à un postpartum comme ça. que la grossesse finalement s'est super bien passée, j'ai eu aucune complication.
- Speaker #1
Et comment s'est passé l'accouchement ? Comment tu l'as vécu ? Et comment ça s'est passé ? Bien ?
- Speaker #2
Alors oui, l'accouchement globalement s'est bien passé. Le truc c'est qu'il a été très très très long. Grosso modo, j'ai fissuré la poche des os un mardi soir et Léandre est arrivé le vendredi à 3h42. Donc ça a été long. Je pense que j'étais dans un état d'épuisement total. et du coup, quand j'ai pissuré la poche des os, on a deux heures pour aller à la maternité, selon les recommandations. En fait, il ne se passait rien, je n'avais aucune contraction. J'ai passé la première nuit à la maternité en me demandant est-ce que ça va arriver. Donc en fait, je n'ai pas dormi quasiment, j'étais en train d'attendre en fait. Et le lendemain, j'avais le pré-travail qui se mettait en route tout doucement. Donc je marchais autour de la maternité. sans arrêt. Le soir, ça a commencé un peu à se mettre en place. Les vraies contractions sont arrivées et en fait, j'avais les contractions que dans les reins. Donc c'était très très douloureux. Mon projet à la base, c'était un projet plutôt physio. Donc j'ai bénéficié de la salle nature de la maternité de Quimper. Donc là, ce moment, c'était vraiment chouette. On était tous les deux, on était dans notre cocon. J'ai pu prendre un bain. C'était vraiment... J'en garde un super souvenir, en fait. J'ai même fait de l'hypnose, de l'auto-hypnose. J'ai réussi à me mettre un peu dans un état de bien-être, malgré la douleur. Et à partir de 5 cm, ça a commencé vraiment à être intenable, en fait. Je ne tenais plus debout. Ça a été vraiment très, très dur. Donc, j'ai demandé la péridurale, qui n'a pas marché. Je m'étais vraiment dit... Ça y est, je vais être enfin soulagée. Et non, elle ne marchait pas sur moi. En fait, j'avais les jambes... Je ne sentais plus mes jambes. Et le reste, je sentais tout. Je sentais les contractions. C'était assez étrange. Du coup, j'ai poussé pendant une heure. On a essayé la ventouse. Et en fait, Léandre avait tellement de cheveux que ça ne marchait pas. Ça ne restait pas sur lui. Donc, j'ai dû le sortir toute seule. J'avais... terriblement peur de la césarienne. Ça, c'était vraiment quelque chose qui me terrifiait. J'étais complètement terrifiée de la césarienne. Donc, j'ai tout donné, quoi. J'ai tout donné pour me sortir moi-même. Et j'étais épuisée, vraiment.
- Speaker #1
Donc, il est arrivé en bonne santé ?
- Speaker #2
Il est arrivé en super santé. Après, le placenta est sorti de lui-même. J'ai senti. J'ai tout senti. Et voilà. Donc, après, on a fait tout de suite du pot à pot. J'avais demandé de couper le cordon un peu tardivement. enfin pas tout de suite. Et puis, on a fait la première tétée tout de suite. Et puis voilà. Donc, c'était fouette. J'étais très, très fatiguée, mais c'était beau ce moment.
- Speaker #1
Vous êtes restée longtemps à la maternité. Tu as eu encore un suivi avec ta sage-femme par la suite, je suppose ?
- Speaker #2
Oui. Alors, du coup, on est resté deux jours de plus que l'équipe médicale souhaitait. En fait, je pense qu'à la maternité, j'ai commencé à avoir beaucoup d'angoisse. Moi, je voulais absolument allaitée. L'allaitement, au début, c'est pas évident à mettre en place. Je stressais tout le temps, je pleurais énormément. Alors j'avais conscience qu'on parle beaucoup du baby blues, donc au début je me disais bon, c'est normal, tu es fatiguée, tu viens de faire naître ton bébé, c'est normal, ces émotions. Et puis j'arrivais pas à dormir en fait.
- Speaker #1
En hyper vigilance peut-être ?
- Speaker #2
Et puis bon, Léandre était tout le temps au sein, je voulais dormir. Avec lui sur moi, sauf qu'à la maternité, ils ne sont pas trop pour. Donc, c'était encore plus fatigant. Et voilà. Et je pense que j'avais qu'une hâte, c'était d'entrer à la maison. Mais je voulais bénéficier en fait des conseils sur l'allaitement. Parce qu'avec un père, ils sont vraiment bien formés sur l'allaitement. Et ils m'ont beaucoup aidé à mettre en place mon allaitement. En fait, Léandre avait beaucoup de mal à prendre le sein. Et du coup, j'avais beaucoup, beaucoup de mal à trouver la bonne position. pour bien le mettre. Et voilà, ça me mettait beaucoup de pression. J'avais peur d'échouer, de ne pas réussir à nourrir mon enfant. Et voilà, ça a été compliqué.
- Speaker #1
Et tu as réussi ?
- Speaker #2
J'ai réussi et j'allais toujours.
- Speaker #1
Ah, génial ! Sept mois, c'est trop bien !
- Speaker #2
Oui, je suis contente.
- Speaker #1
Et comment se passent alors les premières semaines avec ton bébé ? Est-ce que là, toutes tes angoisses que tu avais sont peut-être réapparues, mais d'une autre façon ?
- Speaker #2
Oui. Le retour à la maison a clairement signé le début de ma dépression postpartum. Au début, on dormait tous les trois avec Léandre. et le papa, et moi je m'étais imaginée qu'un bébé puisse dormir dans son cododo. On se rend compte que non. C'est impossible de poser Léandre dans son lit, de dormir, et j'ai commencé à ne plus réussir à dormir, puisque Léandre dormait sur moi. Donc j'avais acheté un bandeau peau à peau, pour le caler contre moi, et je dormais du coup sans couette, sans rien, et je l'avais. contre moi, mais je n'arrivais pas vraiment à dormir. Je somnolais un petit peu, partis par là. Je pense que je dormais une heure ou deux par nuit. J'étais vraiment dans un état de fatigue énorme. Je n'arrivais même plus à me lever, à tenir debout, à marcher. J'étais complètement épuisée. C'est vraiment une fatigue que je n'ai jamais ressentie. C'était vraiment énorme. Je pense que ça, ça a beaucoup joué aussi sur ma dépression postpartum. Mais pas que. J'avais beaucoup d'angoisse qui montait. En fait, je ne supportais pas les pleurs de Léandre. Dès que Léandre pleurait, tout de suite, j'étais angoissée. Je partais en crise d'angoisse. C'était catastrophique. Je n'arrivais pas à l'habiller, lui changer la couche. Parce que c'est des moments où les nouveau-nés pleurent. Ils ont froid. Pour moi, c'était très compliqué. C'était le papa qui s'en chargeait au début.
- Speaker #1
Ça te serrait le cœur ?
- Speaker #2
Je ne supportais pas. En fait, ce n'est même pas que ça me serrait le cœur, c'est que je partais dans une colère, vraiment des crises d'angoisse. Je n'avais qu'une envie, c'était qu'il se taise. C'est vrai que c'est horrible à dire, mais c'était ça. Je ne supportais pas. Et donc après, le papa a dû reprendre le travail à la suite de son... son mois de congé paternité. Et là, je pense que ça a été la dégringolade. Je pense que c'est à partir de ce moment-là où mon état a vraiment chuté. En fait, je ne supportais pas rester toute seule avec Léon. Je ne supportais pas m'en occuper, je n'arrivais pas. Je faisais que pleurer du matin jusqu'au soir. Ça a été vraiment atroce. Et du coup, le papa a dû se faire arrêter pour être avec nous, parce que vraiment, moi, j'étais incapable de m'occuper de mon bébé. Je regrettais d'être maman, je regrettais de l'avoir gardée. J'avais qu'une envie, c'était de le donner à une famille qui puisse bien s'en occuper. C'est vrai que quand je me dis tout ça, c'est assez incroyable d'avoir été dans un état comme ça. Donc le papa est resté avec nous un mois de plus.
- Speaker #1
Est-ce que pendant ce mois-là, tu as quand même la sage-femme qui est venue, qui a commencé à poser un diagnostic ?
- Speaker #2
Alors en fait, à la fin du premier mois, j'ai dit à mon mari, je pense que je suis en train de faire une dépression postpartum. C'est le début. Donc lui a essayé de me rassurer en me disant que c'est normal, c'est un grand chamboulement. Et en fait, on est partis à l'hôpital psychiatrique un jour où j'ai dit que je voulais mettre fin à mes jours. J'étais dans un état, je pense, tellement catastrophique. Pour moi, il n'y avait plus d'issue, en fait. En fait, pour moi, j'avais gâché ma vie. Et du coup, mon mari était au travail et je l'ai appelé et je lui ai dit, je vais me tuer, quoi. Donc, il a appelé notre sage-femme en catastrophe, qui nous a dit d'aller tout de suite aux urgences psychiatriques. Donc, mon mari est rentré en catastrophe. Il m'a emmenée, du coup, aux urgences. Et voilà, donc on nous a dit, effectivement, que j'étais bien en dépression postpartum et qu'on allait commencer tout de suite un... traitement pour me calmer en fait. Et ils voulaient me garder, mais j'ai pas voulu. J'ai pas voulu, je me sentais pas de rester à l'hôpital en fait. J'avais envie d'être chez moi, j'avais envie d'être près de mon mari quand même. Donc à ce moment-là, j'ai commencé le traitement d'anxiolithique et d'antidépresseur. On m'a mis les anxiolytiques parce que justement je parlais de suicide. Aujourd'hui les anxiolytiques je reprends plus et je commence la diminution des antidépresseurs en ce moment. Donc, voilà, c'est vraiment chaud. C'est bien.
- Speaker #1
Oui, oui. Oui, oui, mais c'est bien parce que ton bébé, il a sept mois. Donc, sept mois après, c'est aussi rapide. Il y a des femmes, ça dure plus longtemps.
- Speaker #2
Oui. En fait, c'est ce que je dis souvent. Je pense que ça a été rapide, mais je suis tombée très profond. Une chute extrême. J'étais vraiment au fond du gouffre. Je me revois, quoi. Je pleurais tout le Je faisais énormément de crises d'angoisse et pendant les crises d'angoisse, je parlais de vraiment mourir. Petit à petit, je m'imaginais des scénarios suicides et c'est là où... où vraiment ça a été le pire. Je m'imaginais me tuer avec tous les objets qui passaient devant moi. Je m'imaginais me pendre, je m'imaginais me mettre un coup de couteau. C'était vraiment compliqué. Et du coup, j'ai été suivie par une psychiatre. Ici, à Quimper, on a une unité parents-bébés qui permet de prendre en charge du coup. Du coup, les mamans atteintes de dépression postpartum ou d'autres problèmes psychiques. Et du coup, j'avais une équipe mobile qui passait une fois par semaine à mon domicile pour voir comment j'allais, comment aller les rendre. Et j'avais un rendez-vous tous les 15 jours avec la psychiatre. Et j'avais également la PMI qui passait à mon domicile. Donc ça, c'était vraiment... Une aide précieuse, ça m'a permis quand même d'échanger, de ne pas me sentir seule. Parce qu'il y a ça aussi, il y a ce sentiment de solitude. On a l'impression de vivre ça toute seule, d'être vraiment toute seule. Ça, c'est dur. Pourtant, j'ai été entourée. J'avais ma mère qui venait souvent à la maison. Mais il y a ce sentiment qui est très fort, en fait.
- Speaker #1
Et ta maman, te voir comme ça, elle n'avait pas vécu de dépression postpartum, je suppose ?
- Speaker #2
Non, d'ailleurs, avant que j'en fasse une, c'était quelque chose qu'elle ne comprenait pas pour elle. Quand on fait naître son bébé, c'est tout de suite le grand amour. C'est beaucoup de préjugés comme ça. Et au final, quand elle m'a vue dans cet état-là, ça lui a fait très peur. Ça lui a fait très très peur. Quand j'ai commencé à parler de mettre fin à mes jours, elle a eu très très peur. Donc elle a été extrêmement là pour moi et finalement, elle m'a... pas jugé. Elle a juste été là. C'est chouette.
- Speaker #1
Et Léandre, dans tout ça, lui, il se portait bien ? Est-ce qu'il pleurait beaucoup ? C'était un bébé calme ?
- Speaker #2
Léandre était plutôt calme. Après, oui, il pleurait. Léandre a fait beaucoup de pleurs de décharge. Parfois, je me demande si ce n'est pas à cause de moi, si mon mal-être l'a forcément affecté, en fait. Donc, il nous a fait énormément de pleurs de décharge le soir. Et ça, ça a été... Très, très dur à gérer pour moi. Je ne supportais pas, en fait. Et du coup, je laissais le papa gérer les pleurs de décharge parce que pour moi, c'était une boule de stress. C'était catastrophique. Et j'avais qu'une envie, c'était parfois de prendre mon sac et de partir de la maison et de ne plus jamais revenir. C'était compliqué.
- Speaker #1
À partir de quel moment tu as réussi à le poser sur son lit qu'au dodo à côté de vous ? Je ne suis pas sûre, toi.
- Speaker #2
Alors, il faut savoir que Léandre, ça fait peu de temps qu'il dort dans son lit. En fait, au début, Léandre ne voulait dormir que sur moi ou dans son transat. Donc, ça a été très compliqué. Je culpabilisais aussi beaucoup là-dessus, parce que je sais à quel point ce n'est pas terrible de les faire dormir dans le transat. Mais il n'y avait que ça qui marchait. Et du coup, il a dormi. bien deux, trois mois dans son transat. Bon,
- Speaker #1
il n'y a pas une tête plate, et puis toi, t'as réussi à t'apaiser aussi. Il y a un moment où, de toute façon, il faut être bien soi pour que son bébé soit bien aussi.
- Speaker #2
C'est ça. Et puis, en fait, ce que je faisais, c'est que je laissais Léandre quasiment toute la nuit au papa, et moi, je m'isolais, j'allais dormir ailleurs. On a dormi ensemble, je pense, le premier mois, et après, en fait, j'arrivais tellement, tellement pas à dormir. J'étais tellement angoissée de dormir à côté de mon fils que du coup, j'allais vraiment dans une autre pièce. Donc, j'ai dormi toute seule un moment.
- Speaker #1
Et tu as réussi quand même à allaiter.
- Speaker #2
Il venait te chercher juste pour… Oui, c'est ça. Il venait me réveiller au début pour allaiter. Et puis, par la suite, on a introduit un biberon la nuit. pour m'alléger parce que sinon j'aurais arrêté. Je ne supportais plus dormir si peu. Donc on a introduit un biberon la nuit et ça m'a permis de continuer mon allaitement et de tenir.
- Speaker #0
Petite pause dans l'épisode. Si ce que vous entendez vous plaît, n'oubliez pas de vous abonner à la chaîne pour ne rien manquer des prochains épisodes. Ça prend juste un instant et ça m'aide énormément à faire grandir ce podcast. Il en est de même pour les avis. N'hésitez pas à mettre 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute privilégiée. Et pour suivre l'aventure au quotidien, rejoignez-moi sur Instagram, ma petite famille podcast. Vous y retrouverez les coulisses des podcasts, mais aussi ma vie de maman au quotidien et les interrogations que j'ai. Allez, c'est reparti, je vous souhaite une bonne écoute.
- Speaker #1
Aujourd'hui, comment tu te sens ? Léandre, est-ce que tu l'as mis en garde et est-ce que tu as repris ton activité de photographe ou pas encore ?
- Speaker #2
Alors oui, j'ai repris mon activité même à deux mois postpartum. J'étais encore en pleine dépression postpartum.
- Speaker #1
Tu avais besoin de ça ?
- Speaker #2
En fait, je n'avais pas le choix. Je n'avais pas de rémunération du coup. Non, je ne me sentais pas du tout prête encore à reprendre. D'ailleurs, la reprise a été très très dure. J'avais beaucoup d'angoisse aussi de reprendre. Ça a été extrêmement dur. Mais je n'avais pas le choix. Et petit à petit, les médicaments aussi ont fait effet. Parce que les antidépresseurs du coup. Du coup, ça met à peu près trois semaines, un mois à agir. C'est assez long. Et il faut savoir que pendant ces trois semaines, souvent, on a une chute encore plus profonde que ce qu'on est déjà, en fait, pour remonter par la suite. Donc, ça a été extrêmement dur le premier mois du traitement. Et oui, j'ai repris à ce moment-là. Mais je pense que ça m'a fait du bien aussi, finalement, avec le recul. Je pense que ça m'a fait du bien de reprendre, de ne pas être juste... Avec mon rôle de maman, ça m'a fait du bien de parler avec du monde, de voir aussi que je n'étais pas seule à être aussi fatiguée, à traverser un postpartum difficile. Ça m'a fait du bien. Et aujourd'hui, oui, ça va beaucoup mieux.
- Speaker #1
Tu as moins d'angoisse ?
- Speaker #2
Je n'en ai plus du tout. Je n'ai plus du tout d'angoisse. Je suis très, très proche de mon fils aujourd'hui. On est très fusionnels. C'est assez étrange en fait. Je pense qu'il y a une question aussi d'hormones, de traumatisme aussi du passé qui joue dans la maternité.
- Speaker #1
Tu crois que c'est ce qui t'est arrivé un peu plus jeune qui a aussi impacté fortement ?
- Speaker #2
Oui, oui, je pense. Oui, oui, carrément. Moi, j'ai eu une enfance très, très difficile avec un père plutôt violent, que ce soit verbalement. physiquement. On ne prenait pas en compte mes émotions, on ne prenait pas en compte tout simplement. Donc je pense que j'ai eu beaucoup de traumas que j'ai essayé d'ailleurs de guérir avant ma grossesse. Mais je pense que voilà, c'est des choses tellement ancrées que ça ne se guérira jamais. Ça peut s'apaiser, mais ça ne se guérira jamais. Et forcément, la maternité, ça retourne, ça chamboule, ça fait tout tourbillonner. Et voilà, ça a été ça, quoi. Je pense que c'est bien de travailler sur soi avant d'avoir un enfant, si on a des choses qui restent à l'intérieur de nous.
- Speaker #1
Oui, parce que tu as eu ton histoire familiale, plus l'agression. Et niveau vaginisme, on n'a pas expliqué ce que c'est. Est-ce que tu pourrais expliquer en deux mots de quoi il s'agit ? Est-ce qu'aujourd'hui, ça va mieux de ce côté-là ?
- Speaker #2
Oui, ça va beaucoup mieux. Depuis que j'ai accouché, mon vaginisme a disparu. Je pense que c'était une sorte de... protection aussi par rapport à mon bébé. Le vaginisme, du coup, c'est la contraction involontaire des muscles du vagin, du périnée. Et ce qui fait que, par exemple, pour les toucher du col de l'utérus pendant la grossesse, c'était extrêmement douloureux, ça a été très difficile et je n'ai pas pu avoir de rapport, ou presque pas. Donc ça a été un peu délicat. Mais aujourd'hui, ça y est, ça va mieux.
- Speaker #0
Et aujourd'hui,
- Speaker #1
tu vois, si tu es en train de diminuer les antidépresseurs, tu vois encore la psychiatre ?
- Speaker #2
Oui, je la vois encore. D'ailleurs, pas mal, parce que la diminution est quand même très encadrée. On diminue vraiment très progressivement pour ne pas qu'il y ait de rechute.
- Speaker #0
Et après,
- Speaker #1
tu sais combien de temps tu vas être suivi, même si après, tu n'as plus d'antidépresseurs ?
- Speaker #2
Pour l'instant, je ne sais pas. Je pense que déjà, à mon avis, l'arrêt total se fera aux alentours de Noël, je pense. C'est assez long. Mais bon, après, tant mieux. Parce que je sais que si on arrête d'un coup, ça peut être catastrophique. On peut vraiment faire de grosses rechutes. Donc, c'est important d'aller de manière progressive.
- Speaker #1
Qu'est-ce que tu pourrais donner, peut-être pas comme conseil, mais de retour d'expérience à des mamans ? qui pensent qu'elles sont en dépression ou qui ont des envies suicidaires.
- Speaker #0
Parce qu'on sait que la maternité, c'est une des premières causes de suicide chez la femme.
- Speaker #1
Il y a une femme qui se suicide toutes les trois semaines en postpartum. Donc c'est quand même beaucoup. Déjà, de se dire que ça va passer, que l'État, en fait, on ne reste pas comme ça. Suivi, c'est très important d'avoir un bon psychiatre ou psychologue, d'avoir quelqu'un, un professionnel à qui parler. Dans les villes, généralement, il y a la PMI. C'est pas mal aussi. Ça permet quand même d'avoir quelqu'un qui passe, qui peut nous écouter, d'avoir des conseils. Et voilà, je pense que le plus important, c'est vraiment d'être entourée, mais avec bienveillance, quoi. D'être comprise, de ne pas rester seule. Il ne faut vraiment pas rester seule. C'est hyper important.
- Speaker #0
Et c'est peut-être ce premier pas qui est le plus dur, non ? De demander de l'aide.
- Speaker #1
Ouais, de se dire, OK, je suis en dépression. Moi, ce qui a été dur, ça a été l'introduction des médicaments. Moi, je suis quelqu'un... J'essaye de vivre de manière assez naturelle. J'essaye de ne pas trop prendre de médicaments. Généralement, j'en prends pas. Donc, ça a été très, très dur de me dire Ok, là, je vais prendre des antidépresseurs. C'est pas non plus du Doliprane. C'est quand même un médicament assez fort. Ça a été dur à accepter. Mais je pense que j'avais... tellement pas le choix à ce moment-là. J'étais tellement dans un état catastrophique qu'il faut accepter des fois d'avoir une aide. Alors, le médicament ne fait pas tout, c'est une aide. Je pense que ce qui m'a aidée, ça a été aussi mon conjoint. Il a été très, très présent, très compréhensif. Je pense que ça a été très dur aussi pour lui parce qu'il a découvert aussi la paternité et en même temps, il a dû porter sa femme. Ce n'est pas évident. Ça a été très, très lourd aussi pour lui à porter. Il allait au travail, il avait le cœur serré. Il se disait, qu'est-ce qui va se passer ? Est-ce qu'elle ne va pas mettre fin à ses jours ? Est-ce qu'elle ne va pas faire du mal à Léandre ? J'avais aussi des phobies d'impulsion. J'ai oublié d'en parler, mais j'avais aussi beaucoup de phobies d'impulsion. Généralement, ça va avec la dépression postpartum, mais pas toujours. Donc, les phobies d'impulsion, c'est imaginer faire du mal à son bébé, clairement. Donc, j'imaginais parfois... parfois le jeter par la fenêtre, le noyer. Donc voilà, c'est très dur aussi de parler de ça, mais ça existe.
- Speaker #0
C'est aussi pour ça que ton témoignage est très important et qu'il faut briser les tabous parce que ça arrive quand même plus souvent qu'on le pense. Et puis plus on en parlera, plus les femmes se sentiront moins, et les mamans se sentiront moins seules. Et pour trouver des aides, comme tu parlais de trouver la PMI qui peut te... rediriger ou ta sage-femme, ou même la mater qui peut te rediriger vers un psychologue.
- Speaker #1
Oui, généralement, il y a une psychologue à la maternité. Je pense que ça dépend des maternités, mais je pense qu'il y a quand même une écoute en maternité, donc c'est important aussi de se diriger vers ce genre de personnel.
- Speaker #0
Et puis ça donne, tu vois, des témoignages comme le tien. Voilà, ça donne espoir. Tu te dis que... malgré tout parce que ça a été une chute très brutale comme tu l'expliquais. Vu que ta grossesse s'est très bien passée, le fait d'être enceinte t'a bouleversée, mais après ça s'était bien passé. Et c'est vrai qu'après, des fois, on ne s'attend pas du tout à avoir un postpartum aussi compliqué, aussi dur, et à vouloir même en finir. Ce que je retiendrai aussi de ton témoignage, et je trouve que c'est très important, et plus je fais de podcast avec des mamans, des parents, plus je m'aperçois de l'importance aussi de travailler sur soi avant d'avoir les enfants.
- Speaker #1
Oui, ça, c'est très, très important.
- Speaker #0
Et je pense qu'avant, on ne se posait pas cette question et plus je discute avec des personnes, plus je vois que c'est important de mettre aussi tout ce qu'on a vécu soi et d'être en paix avec ça pour accompagner au mieux après ses enfants.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Parce qu'en fait, quand on devient maman, on a un peu cet enfant intérieur qui ressort. On se revoit un peu enfant, on revit un petit peu notre enfance et donc nos traumas. C'est important d'en guérir avant, même s'il y a des choses qu'on ne pourra jamais guérir. Mais il y a des choses qu'on peut apaiser et comprendre. Moi, j'ai fait quelques séances de MDR et je recommande beaucoup. Ça permet justement de travailler sur son passé, son enfance, et de comprendre pourquoi ça s'est passé, comment ça aurait pu se passer autrement, et pourquoi ce n'était pas normal. De remettre un peu à niveau ce souvenir traumatisant et de l'apaiser en fait. Et du coup, ça permet aussi d'avoir une maternité derrière plus apaisée. Donc, c'est hyper important, oui.
- Speaker #0
Et la question qui est peut-être très, très précoce, toi qui ne voulais pas d'enfant, tu ne te vois pas avec une fratrie ?
- Speaker #1
Non, pas du tout. Non, ça a été tellement dur que je ne me revois pas du tout refaire un enfant. Mais malgré tout, j'aime mon fils plus que tout et je suis très heureuse qu'il soit là aujourd'hui. Je fais énormément de choses avec lui. Déjà, je continue de l'allaiter. Je ne sais pas quand. est-ce que je vais arrêter ? Mais aujourd'hui, c'est un bonheur de l'allaiter. Alors qu'au début, c'était tellement dur. J'avais envie d'arrêter tout le temps, tout le temps.
- Speaker #0
Et par rapport à ça, l'allaitement, tu peux prendre avec les médicaments ?
- Speaker #1
Oui, alors justement, il y a des mamans avec qui j'ai discuté, qui étaient en dépression postpartum et qui m'ont dit Ah, mais moi, je ne veux pas voir un psychiatre parce que sinon, les médicaments vont faire que je vais devoir arrêter l'allaitement. Alors non, il existe... des médicaments qui sont compatibles avec l'allaitement et qui ne passent quasiment pas dans le lait maternel. Pour ça, il y a le CRUS, je crois. Je ne sais plus le site. Moi, je prends de la sertraline et c'est compatible avec l'allaitement. C'est important de savoir qu'il existe des solutions tout en allaitant. Moi, je ne voulais vraiment pas arrêter d'allaiter. Pour moi, l'allaitement, c'était le seul lien qui m'unissait à mon enfant. Je me disais qu'il n'y a que ça qui nous rapproche au début. Et du coup, je m'accrochais à ça, je m'accrochais à mon allaitement pour essayer de vivre cette maternité. Donc, si on n'a pas envie d'arrêter, c'est tout à fait envisageable. À un moment,
- Speaker #0
tu parlais de ton rapport au... corps, le pourquoi tu ne souhaitais pas d'enfant. Aujourd'hui, quelques mois après, c'est encore un sujet ou c'est un non-sujet ?
- Speaker #1
Je n'ai pas pris beaucoup de poids pendant ma grossesse. J'ai tout pris dans le ventre. Et quand j'ai accouché, une semaine après, j'avais le ventre tout plat. J'avais énormément perdu, je ne mangeais quasiment pas. Et en fait, j'ai pris beaucoup de poids en postpartum que je suis en train de perdre. Donc, je fais un peu le... le yo-yo dernièrement, mais je pense qu'avec la dépression, j'étais dans la nourriture. J'avais que ça comme plaisir. J'avais que ça qui me procurait du bien-être et je mangeais énormément de cochonneries. Je mangeais des gâteaux. Pourtant, je suis quelqu'un qui fait très attention à ce que je mange. On est végétarien, donc du coup, ça a été assez... Assez étrange pour moi de tomber comme ça dans la nourriture et dans la malbouffe. Mais du coup, je pense que c'était la seule chose qui me procurait du plaisir. Donc, j'ai pris pas mal de poids en passe-partum. Et là, je suis en train de reprendre le sport et de perdre tout ça.
- Speaker #0
Après, si ça te faisait du bien. Et puis après, comme tu l'as dit tout à l'heure, il faut se dire que c'est une période.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. C'est une période entre parenthèses de sa vie. Et ça, c'était assez dur aussi pour moi de l'accepter parce que j'avais envie de reprendre toutes mes activités comme avant. Je suis quelqu'un qui est très créative. J'adore faire plein de choses. Je suis assez dynamique quand même. Et mettre sa vie entre parenthèses, ça a été très, très dur. Je pense que ça, ça a joué aussi sur ma dépression postpartum. C'est un sacré chamboulement et il y a une question hormonale aussi. Je pense que là-dedans, on parle de la chute d'hormones et ce n'est pas rien. Ce n'est vraiment pas facile. Même s'il y a des femmes qui le vivent très bien.
- Speaker #0
Oui, mais il y en a quelques-unes qui le vivent plus comme toi et il faut qu'on en parle pour qu'elles soient moins isolées. Tu en avais entendu parler, toi, avant la dépression postpartum ?
- Speaker #1
Oui, tout à fait. J'avais peur d'en faire une. Pendant ma grossesse, je n'arrêtais pas de dire à mon entourage J'espère que je ne vais pas faire une dépression postpartum, j'espère que ça ira, que ça ne va pas être trop dur. Et j'avais même briefé mon conjoint là-dessus en lui disant Les symptômes, tu n'hésiteras pas si jamais ça m'arrive. J'avais préparé un peu tout le monde en me disant Si ça arrive, au moins les personnes seront prévenues. Mais je ne pensais pas non plus en faire une et surtout pas aussi intense. C'est vrai que je me suis rendue compte qu'on était tellement nombreuses que j'avais besoin d'en parler autour de moi.
- Speaker #0
Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter, vous souhaiter pour les prochains mois, prochaines années ?
- Speaker #1
Du bonheur. Non, mais de ne pas rechuter, que mon petit garçon grandisse bien. En tout cas, c'est le cas. Et puis, de continuer nos projets et peut-être de revoyager avec notre petit Blou, du coup. Donc, il est mieux de voyager beaucoup. Peut-être lui faire découvrir quelques pays, quelques endroits.
- Speaker #0
C'est bien, tu te projettes, c'est génial. maintenant oui si les personnes veulent te contacter pour parler avec toi parce qu'elles vivent ce que tu as vécu ou elles ont peur de vivre ce que tu as vécu où est-ce qu'elles peuvent te retrouver sur les réseaux ?
- Speaker #1
sur la maison des Hortensias c'est mon compte Instagram et d'ailleurs j'en ai pas mal parlé sur mon compte de cette dépression donc voilà moi je suis très ouverte à échanger là-dessus. Pour moi, c'est très, très important. Et d'ailleurs, pour les mamans qui sont dans un état comme j'ai été, il y a l'association Maman Blues qui est super.
- Speaker #0
J'ai eu la présidente dans mon podcast la saison dernière. Pour moi, c'est très important d'en parler. Je mettrai dans les notes de l'épisode le lien du podcast et de l'association. Et en effet, il y en a dans tous les départements. Vous avez des cellules d'écoute dans tous les départements. avec des mamans qui ont vécu des dépressions postpartum et des réunions et aussi tout un panel de professionnels qui connaissent la dépression postpartum et qui peuvent accompagner les mamans.
- Speaker #1
Ça, c'est super important. Je trouve que leurs posts Instagram sont vraiment très bien. Il y a beaucoup de choses que j'ai lues quand j'étais au plus mal. Et ça m'a permis de me dire aussi que je n'étais pas seule et d'avoir des mots sur mes mots. Et ça, c'était super chouette.
- Speaker #0
Merci beaucoup, Marine, de ton témoignage avec toute cette grande sincérité. Donc, on te retrouve sur ton compte Instagram qui est très beau. Au demeurant, on voit que tu es photographe et la rénovation est magnifique.
- Speaker #1
Merci beaucoup.
- Speaker #0
Eh bien, merci encore et à très vite.
- Speaker #1
Merci, à très vite.
- Speaker #2
Si vous entendez ce message, c'est que vous avez écouté l'épisode jusqu'au bout. Et je vous en remercie grandement. Je vous invite à me laisser un commentaire pour continuer les échanges et à mettre la note de 5 étoiles si l'épisode vous a plu. Cela contribue à augmenter la visibilité du podcast sur les plateformes. Merci beaucoup de votre soutien et à bientôt pour le prochain épisode.