undefined cover
undefined cover
Comment Fanny Passama est passée de la finance chez LVMH à une carrière artistique après la maternité ? cover
Comment Fanny Passama est passée de la finance chez LVMH à une carrière artistique après la maternité ? cover
Matésens - le podcast des femmes qui réinventent leur carrière

Comment Fanny Passama est passée de la finance chez LVMH à une carrière artistique après la maternité ?

Comment Fanny Passama est passée de la finance chez LVMH à une carrière artistique après la maternité ?

31min |12/03/2025
Play
undefined cover
undefined cover
Comment Fanny Passama est passée de la finance chez LVMH à une carrière artistique après la maternité ? cover
Comment Fanny Passama est passée de la finance chez LVMH à une carrière artistique après la maternité ? cover
Matésens - le podcast des femmes qui réinventent leur carrière

Comment Fanny Passama est passée de la finance chez LVMH à une carrière artistique après la maternité ?

Comment Fanny Passama est passée de la finance chez LVMH à une carrière artistique après la maternité ?

31min |12/03/2025
Play

Description

As-tu déjà ressenti ce besoin irrésistible de changer de carrière après être devenue maman ? Dans cet épisode captivant de Matésens - le podcast des femmes qui réinventent leur carrière, Margaux Saubry-Bobet reçoit Fanny Passama, une femme inspirante qui a osé franchir le pas de la reconversion professionnelle après la maternité. Ancienne contrôleur de gestion chez LVMH, Fanny nous raconte son parcours unique et les réflexions profondes qu'elle a eues sur la maternité et le désir de changement qui l'a poussée à redéfinir sa carrière.


Après la naissance de sa première fille, Fanny ressent un besoin urgent de donner un nouveau sens à sa vie professionnelle. Elle partage avec nous son expérience de bilan de compétences, un processus qui l'a conduite à découvrir sa véritable passion : la création artistique. Ce moment de révélation l'a incitée à quitter le monde de la finance pour se lancer dans une carrière freelance en direction artistique. Fanny aborde avec sincérité les défis qu'elle a rencontrés lors de sa reconversion, comme gérer la comparaison avec ses pairs, les ajustements financiers nécessaires et l'équilibre délicat entre vie professionnelle et familiale.


Dans cet échange riche en conseils pratiques et en encouragements, Fanny encourage toutes les femmes à écouter leurs envies, à ne pas craindre le changement et à prendre des petites étapes vers leurs objectifs. Elle nous rappelle que chaque parcours est unique et que la reconversion professionnelle peut être une aventure passionnante et épanouissante. En écoutant cet épisode de Matésens, tu découvriras des stratégies concrètes pour envisager une transformation similaire dans ta propre carrière.


Que tu sois en pleine réflexion sur ta carrière ou simplement curieuse d'entendre des histoires inspirantes de femmes qui ont osé changer de voie, cet épisode est fait pour toi. Rejoins-nous pour un moment d'échange authentique et motivant, et laisse-toi inspirer par le parcours de Fanny Passama. N'hésite pas à partager cet épisode avec d'autres femmes qui pourraient bénéficier de ces conseils précieux. Ensemble, redéfinissons nos carrières et célébrons le pouvoir du changement !


Si cet épisode vous a inspirée ou donné des clefs pour avancer dans votre carrière, n’hésitez pas à vous abonner et à laisser un avis 5 étoiles.

Et si vous avez envie d’échanger, de partager votre parcours ou d’être accompagnée dans votre vie professionnelle, je serais ravie de vous lire.  


Pour prendre rendez-vous avec moi pour un coaching gratuit de 30 minutes, contactez moi par email : margaux@matésens.com ou sur instagram @matesens_coaching


Et je vous dis à bientôt pour un prochain épisode ! 🎙️✨

Margaux


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Matésens, le podcast des femmes qui réinventent leur carrière après la maternité. Je m'appelle Margaux Saubry-Bobet et je suis coach professionnelle certifiée. Chaque semaine, je vous invite à découvrir des parcours inspirants de femmes qui ont osé transformer leur vie professionnelle. Au programme, des conseils concrets et des outils pratiques pour avancer avec confiance et ambition vers la carrière qui vous correspond et qui vous rend fière. Alors, si vous êtes prête à écrire le prochain chapitre de votre vie professionnelle, Je vous invite à vous abonner dès maintenant. Allez, c'est parti ! Hello à toutes ! Aujourd'hui, vous allez découvrir le parcours étonnant de Fanny Passama. Fanny a d'abord occupé des postes en finance aux quatre coins du monde, puis en France à la direction financière du groupe de luxe LVMH. C'est à l'arrivée de sa première fille qu'elle ressent le besoin de prendre du recul sur sa carrière. Trois semaines après son accouchement, elle démarre un bilan de compétences pour y voir plus clair sur sa prochaine étape professionnelle. C'est alors qu'elle découvre sa vocation pour un métier créatif. Après plusieurs mois d'hésitation, elle finit par sauter le pas et intègre Penninghain, où elle apprend notamment le métier de direction artistique. Elle lance alors progressivement son activité freelance en parallèle de l'arrivée de son deuxième bébé il y a quelques semaines. Hello Fanny !

  • Speaker #1

    Salut Margot ! Ça va ? Ouais, super, merci beaucoup d'avoir fait appel à moi pour ce podcast, je suis très contente.

  • Speaker #0

    Je t'en prie, c'est vraiment un plaisir de te recevoir. Ce que je te propose pour te présenter, est-ce que tu pourrais nous dire d'où tu viens et qu'est-ce que tu rêvais de devenir quand tu étais enfant ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr ! Écoute, moi j'ai grandi à Paris, j'étais dans une fratrie de quatre sœurs, j'ai une maman qui est artiste peinte, qui a fait des études là-dedans, et un papa qui était plutôt directeur commercial. D'accord. Voilà, donc c'est vrai que, en tout cas du côté de ma maman, j'avais pas mal de gens dans ma famille qui baignaient dans le milieu artistique. des architectes, des graphistes. Voilà, donc moi, j'adorais ça. Moi, j'adorais dessiner. J'étais très bonne en arts plastiques, etc. Et puis, voilà, je dessinais tout le temps. Et puis, quand j'étais petite, je rêvais d'être styliste. Donc, j'avais notamment avec ma meilleure amie, Camille, à l'époque, créé une marque qui s'appelait Kenny. qui était la douce contraction de nos deux prénoms, Camille. Ah, j'adore ! Et donc...

  • Speaker #0

    De vêtements, déjà, à l'époque ?

  • Speaker #1

    Voilà, donc on cousait de douteux vêtements, un peu asymétriques, très mode des années 90. Mais j'adorais, voilà, dessiner des silhouettes, des vêtements, et en tout cas, à l'époque, j'avais pas mal envie de faire ça. Et je dessinais aussi beaucoup des petites BD, je racontais un peu des histoires, donc... Donc voilà, ça, c'était un peu les envies étant enfant.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui t'a amenée à la finance, alors, après tout ça ?

  • Speaker #1

    Effectivement, j'étais allée y venir. Donc, comme tu l'as dit, j'ai plutôt opté pour des études de commerce. En fait, ce qui s'est passé, c'est que ma maman, qui était plutôt artiste peintre, donc elle était vraiment, c'est l'artiste comme on l'imagine, dans son atelier, vivant un peu seule. Et elle, elle vivait de sa passion, elle adorait son métier, mais elle nous disait souvent, c'est quand même un métier difficile, en termes de sécurité, bon, c'est pas dingue. Donc, ça allait, parce qu'il y avait mon père, mais voilà. En fait, je pense que, mine de rien, même si c'était un univers qui m'attirait pas mal, j'ai quand même pas mal entendu ça. Et bon, ça a fini par infuser, et je me souviens qu'au moment où il fallait commencer à faire un peu des choix. au lycée sur les spécialités et puis ensuite après le lycée. J'ai plutôt opté pour la sécurité. Comme je n'étais pas trop mauvaise en cours, que j'avais des bonnes notes, je me suis dit allons-y, faisons une école de commerce, c'est plus safe. En tout cas, à l'époque, c'était mon choix et c'était la façon dont j'avais réfléchi.

  • Speaker #0

    Ok, justement, qu'est-ce qui t'a amené à vouloir changer de voie puisque tu as travaillé pendant plus d'une dizaine d'années dans le domaine de la finance et tu as fait un virage, on peut dire à 360 degrés, vers une carrière artistique. Est-ce qu'il y a eu un élément déclencheur qui a fait que tu as changé de voie ?

  • Speaker #1

    Oui, alors je dirais oui, mais il y avait déjà surtout un truc de fond qui refusait depuis pas mal d'années, qui était en fait à chaque fois qu'il fallait que je change de boulot ou que je postulais pour un nouveau taf, je me remettais déjà un peu en question et j'avais toujours envie d'aller voir des formations à droite à gauche. J'avais déjà cette envie de changement qui était là et puis finalement je n'osais pas. me disaient que c'est toujours surtout une histoire de... On a l'impression que c'est trop tard, que financièrement, on ne va pas pouvoir mener à bien nos projets qu'on a un peu lancés. Mais je pense que j'avais ce truc de fond qui infusait parce que j'avais déjà regardé, je ne sais pas, des MBA à l'IFM. J'étais un peu fascinée par les gens qui montaient des boîtes. Au début, c'était plus des gens qui lançaient des marques de mode ou des choses comme ça. Et puis, je pense qu'il y avait vraiment ce truc-là de fou. Ensuite, vraiment, il y a eu plusieurs déclencheurs, mais je dirais qu'honnêtement, le congé maternité, c'est-à-dire la première pause dans ma vie professionnelle, a été pour moi hyper importante. Je pense que sans cette pause, je ne serais pas arrivée à cette décision de changement.

  • Speaker #0

    Donc, pourquoi ? Ça a fait pencher la balance, en fait. Jusque-là, c'était... plus intéressant pour toi, plus avantageux, plus sécurisant d'être dans la voie tout tracée, on va dire, la sécurité dont tu parlais. Et le fait d'avoir cette pause, peut-être que la balance a commencé à peser plus fortement vers cette curiosité que tu avais pour autre chose.

  • Speaker #1

    Oui, je pense que c'est un mix de pas mal de choses. Mais le premier truc, c'est que j'ai vraiment l'impression qu'en faisant une pause, on descend un peu du train. Quand on a des boulots prenants dans des grands groupes comme ça, tu sais, on bosse... c'est un tard et puis c'est une espèce de machine qui s'arrête jamais. Et moi, je sais que je n'arrivais pas à prendre le temps dans ma vie pour réfléchir, rencontrer des gens et tout ça. Donc, le fait d'avoir eu une pause un peu forcée, notamment les six semaines avant que le bébé arrive, je trouve que déjà, c'est hyper fort. Est-ce que je suis bien dans le fait de ne pas travailler ? Et est-ce que ça me manque ? Il y a déjà vraiment le côté juste descendre du train. Ensuite, je trouve qu'il y a l'arrivée d'un enfant. Je ne vais pas dire qu'on passe un peu le flambeau, mais il y a quand même un espèce de truc où on se dit, je deviens parent. Et moi, il y a un truc qui m'a pas mal marquée, c'est que j'étais à la maternité et mon mec était allé déclarer notre fille, faire l'acte de naissance là. et il est revenu en me disant j'ai mis ça et puis j'ai mis Fanny contrôleur de gestion ce qui était absolument mon métier et ça n'a rien à voir avec le fait que je n'assumais pas mon métier mais je me suis vraiment dit en fait ça ne me correspond pas je le sais depuis un moment mais là le fait que ma fille va dire tiens maman fait ce métier là mais en fait ça ne me ressemble pas il y a eu un peu un truc de waouh ça t'a sauté aux yeux en fait un peu sauté aux yeux à ce moment là en tout cas ... Ça a fait partie de tous les petits déclics. Donc voilà, je dirais qu'il y a eu ça, très important. Et ensuite, c'est à ce moment-là, justement, juste avant de partir en congé maternité, où je me suis dit que... Enfin, je me voyais déjà difficilement reprendre à mon poste. C'est le moment où on me demandait de prendre un peu du galon, des équipes, plus de management. Et en fait, je n'en avais aucune envie. Donc... profite de cette pause si tu y arrives, pour faire un bilan de compétences. Donc ça, ça a été un autre élément très fort pour moi. Donc à l'époque, il y avait un bilan de compétences qui s'appelait Switch Collective, qui a la particularité de se faire en groupe à raison de trois heures et demie de visio par semaine et des exercices un peu tous les jours à faire sur soi ou simplement Ils nous alimentent en vidéo, des TED Talks, des trucs assez parlants, en tout cas pour moi, qui ont été très parlants. Dans ce bilan de compétences, il y a eu notamment quelques exercices un peu précis qui, à nouveau, étaient assez puissants, en tout cas dans mon cas. Je pense notamment à... au fait qu'il nous demandait dès le début de lister un peu nos moments de flot dans la vie. Quels étaient les moments où on était vraiment en... Ouais, ils appellent ça les moments de flot, donc où tu penses à rien, où t'es à fond, t'es à 2000% et tu kiffes, quoi. Et assez vite, moi, je me suis rendue compte que c'est à chaque fois que je faisais des trucs créatifs, donc ça peut être dessiner, mais je m'étais aussi éclatée à préparer mon mariage, que ce soit dans le dessin de ma robe, créer un site internet. Enfin voilà, à chaque fois, ça impliquait plutôt de la création, ça pouvait être aussi faire un... Un discours de mariage parce qu'il faut un peu créer, puis un univers à inventer. En tout cas, moi, ça revenait beaucoup. Un deuxième exercice qui a été assez parlant. Excuse-moi.

  • Speaker #0

    Tu avais réussi à mettre le doigt sur le fait que le fil directeur entre tous ces éléments de flot, c'était le fait de créer quelque chose.

  • Speaker #1

    Parce que tu vois,

  • Speaker #0

    tu partages les exemples. Ça peut être un autre lien.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #0

    C'était le fait de créer des éléments.

  • Speaker #1

    Exactement. C'était le fait de créer et puis de partager un peu des émotions. En tout cas, partager des messages. Voilà, c'était toujours lié à ça. Et ensuite, le dernier, qui est un exercice qui est un peu flippant au départ quand on a un peu peur justement d'aller voir, de se lancer dans ces bilans de compétences parce qu'on ne sait pas très bien ce qu'on va y trouver. C'est un exercice où on est censé demander à notre entourage de répondre à certaines questions sur nous. Ça doit te parler.

  • Speaker #0

    Ça revient. Toutes les personnes qui me partagent leurs expériences de bilingüe me parlent de cet exercice.

  • Speaker #1

    C'est fou. Mais en tout cas, je me souviens que j'étais très mal à l'aise d'envoyer ça aux gens. Je me disais, qu'est-ce qu'ils vont raconter ? Et en fait, il y avait notamment une question, c'était quand est-ce que tu fais appel à Fanny ? Sur quel sujet tu lui demanderais des conseils ? Et à chaque fois, c'était... Si j'ai besoin d'un conseil de déco, de style, de goût, je ferai appel à elle. Et ça, c'est revenu dans la majorité de mes questionnaires. Donc, ça aussi, ça a été très, bon, quand même, rends-toi à l'évidence. C'est un truc que t'aimes et en fait, a priori, t'es peut-être un tout petit peu meilleur que les autres là-dessus. Donc, pourquoi pas, quoi. Voilà.

  • Speaker #0

    De clarifier des choses et aussi de te donner confiance.

  • Speaker #1

    Je crois qu'il y a un gros sujet de confiance dans les choix de reconversion. Et au départ, il y a toujours cet énorme truc d'illégitimité, de se sentir très, très imposteur. Et donc, en fait, ça, c'était les premières petites pierres qui ont permis de me donner un petit peu confiance et de me dire, en fait, pourquoi pas. Pourquoi pas,

  • Speaker #0

    c'est un bon point de départ.

  • Speaker #1

    Voilà, exactement. Et enfin, je dirais que c'est un peu essayer de défaire toutes les croyances sur « ah non mais si je fais ça, mais c'est la catastrophe, je ne vais plus avoir de boulot, je n'ai plus de carrière, je ne vais plus avoir d'argent » . Voilà, et ça petit à petit, pareil, il y a des exercices où finalement on essaie de projeter les worst case scénarios. Bon ben si je me lance là-dedans, au pire, qu'est-ce qui peut se passer ? ok, dans ce cas, si vraiment le pire se passe, qu'est-ce que je peux faire pour pallier à ça ? Et en fait, on se rend compte que la probabilité de finir SDF dans la rue, elle est quand même assez faible. Et c'est con, mais ça permet un petit peu de relativiser. Et voilà. Et je finirais juste par dire que il y a eu aussi un peu une prise de conscience que j'avais bossé un peu plus de 10 ans et qu'il m'en restait quand même 30. Donc en fait, même si... Dans ma tête, j'avais déjà l'impression que c'était trop tard. En fait, quitte à bosser encore 30 ans, j'avais envie que ce soit dans un métier qui m'éclate.

  • Speaker #0

    C'est ça, oui. À la fois, tu peux te dire, bon, ça va, j'ai le temps. Et en même temps, le temps peut être très long aussi. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça, exactement. Et plus tu attends et plus le saut est vertigineux.

  • Speaker #0

    C'est d'accord là-dessus. Plus tu attends, plus ça peut être difficile de sauter. C'est clair. C'est super intéressant. Et quelles sont les difficultés que tu rencontres sur ce chemin de reconversion professionnelle ?

  • Speaker #1

    Alors, des difficultés, il y en a. Je pense que la première, que j'essaye de ne pas avoir, mais je l'ai quand même, c'est la comparaison avec les autres. Parce qu'en fait, quand on se lance, on redémarre un peu, pas toujours à zéro, mais dans mon cas, c'est quand même un beau redémarrage à zéro. Donc, c'est vrai que quand tu as ta pote à côté qui fait le même taf depuis 12-13 ans, qui a un super poste, qui gagne super bien sa vie, bon, toi, il faut rester concentré en disant, OK, mais moi, mon chemin, ce n'est pas le même. Voilà, mais il y a un peu, il y a quand même toujours ce sujet de comparaison.

  • Speaker #0

    C'est hyper important et ça, vraiment, je pense qu'énormément de personnes le vivent. J'imagine que ça demande énormément d'humilité à un moment. Et comment tu dépasses ça ? Est-ce qu'à un moment, tu te dis, j'arrête de regarder et tu te reconcentres sur là où tu en es, tes étapes ? Qu'est-ce que tu fais pour dépasser ça ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense qu'honnêtement, j'y fais moins attention. Je ne vais pas chercher ça parce que comment perdre du temps et se figer alors que... Je me reconcentre, je me dis que c'est un vrai choix. Pour une fois, j'ai vraiment fait un choix dans ma vie. Je suis contente de là où j'en suis. J'essaie de voir un peu plus loin. Je sais que dans 10-15 ans, je pourrais me retourner et être contente de mon chemin. Mais j'essaie de ne pas trop m'y attarder parce que ça peut être un peu paralysant.

  • Speaker #0

    C'est que tu t'arrêtes d'être au mouvement quand tu fais ça. J'aime bien cette phrase qu'un jour on m'a transmise. La comparaison, c'est du poison.

  • Speaker #1

    efficace ok donc il y a ça honnêtement il y a aussi évidemment une difficulté qui est qu'il y a un moment où faire une reconversion c'est aussi ralentir dans sa vie pro et donc faire des concessions financières de ça j'en ai pas trop parlé mais moi c'est une école qui coûte assez cher, une école privée qui finalement ... Maintenant, les écoles, en tout cas publiques, ne sont pas tellement ouvertes aux vieux comme nous. Mon choix était un peu limité. Il se trouve que c'est celle-là que j'avais envie de faire. Mais bref, c'est une école qui coûte assez cher. Il y a quand même un espèce de plan financier à faire.

  • Speaker #0

    Pour une financière, c'était...

  • Speaker #1

    Oui, oui. Pas parfait. Non, il y a ça à faire. Et puis, c'est sûr qu'au quotidien, j'ai... J'ai un peu baissé mon niveau de vie par rapport à ce que j'avais avant, mais je le fais sans regret parce que je suis concentrée, que je sais que c'est temporaire et que je sais où je vais. En tout cas, je suis droite dans mes bottes dans ce que j'ai envie de faire. Mais voilà, c'est sûr qu'il faut être prête. Après, ça dépend des cas, parce qu'encore une fois, moi, je suis un cas un peu extrême, mais il faut quand même être prêt à faire quelques concessions dans un schéma de reconversion. Et après, en difficulté, il y a aussi, surtout à nos âges, le fait de concilier un peu toutes ces vies, la vie pro, la vie de maman. Enfin voilà, moi, j'ai cumulé des études où il y avait beaucoup, beaucoup de travail le soir. Donc, je m'offrais le 18-20 avec ma fille. Et après, à 20h, je me remettais au boulot jusqu'à minuit tous les soirs, voire plus. Enfin, c'est prenant. Donc, là aussi, il y a des concessions à faire. Moi, je pense que je suis un peu moins dans la phase où je passe beaucoup de temps avec mes amis, ce qui était hyper important pour moi avant, ce qu'il est toujours. Mais honnêtement, ce n'est pas possible de tout faire. Donc, voilà, c'est sûr que faire un choix, ça veut aussi dire renoncer à des choses.

  • Speaker #0

    C'est un investissement et financier et en temps. C'est une phase de vie où tu décides d'investir. Et j'imagine pour chaque jour te rappeler pourquoi tu le fais,

  • Speaker #1

    tu as besoin d'être prêt à la fin. Parce que tu les as les moments de doute où tu te dis mais qu'est-ce que j'ai fait ? C'était tellement plus simple avant. Il y a l'idée. Je pars dans mon bateau, Aline en me retourne. Et puis tu te reconcentres, tu te dis non, je n'ai pas fait tout ça pour rien. Donc voilà, je dirais que les principales difficultés, c'est ça. C'est concilier les vies, difficultés financières et puis les décalages, que ce soit avec les gens de son âge qui avancent, qui en tout cas sur le papier sont plus avancés. Et à l'inverse, il y a des moments où je me retrouve en décalage avec les étudiants qui pour la plupart ont 20 ans et qui n'ont pas de vie que moi. Alors c'est aussi une richesse. Oui. Mais il faut arriver à avoir ce prisme-là, de se dire que tu as une chance inouïe de rentrer un peu dans cette génération, de les côtoyer, ils sont hyper sympas, tu découvres plein de trucs. Mais au quotidien, ce n'est pas une copine à qui tu peux dire « ma fille n'a pas dormi de la nuit, c'est l'enfer » .

  • Speaker #0

    C'est une ouverture d'esprit à avoir qui est incroyable. Et donc, tu es une des seules mamans de cette promo, c'est ça ?

  • Speaker #1

    ouais écoute j'en ai découverte j'étais assez contente qu'à la fin de la première année qu'on était 300 en première année et plus que 180 l'année d'après mais j'ai découvert qu'on était 3 mamans sur 300 donc mine de rien pas dans la même classe malheureusement mais mine de rien ça faisait un petit soutien psychologique ok merci Fanny

  • Speaker #0

    Lorsqu'on échange ensemble, tu évoques avec moi les difficultés que rencontrent beaucoup de femmes quand elles reprennent le travail après le congé maternité. Est-ce que tu pourrais m'en dire un peu plus sur ta propre expérience ?

  • Speaker #1

    Écoute, j'ai trouvé difficile de... Alors comment dire ? En fait, j'avais l'impression, à partir du moment où j'ai repris le boulot, de ne rien faire à fond, d'être toujours en mi-fil, mi-raisin. Donc de pas vraiment être à fond avec ma fille, j'avais quand même l'impression de la délaisser. Et en même temps, au bureau, j'arrivais pas à être autant à fond. C'était un job où on bossait beaucoup et on faisait appel à nous. Enfin bref, il y avait des gros horaires et pas mal de stress. Et j'avais l'impression que du coup, j'arrivais pas à... J'étais plus à la hauteur non plus là-dessus. Donc je trouve que ce sentiment un peu de tiraillement, je pense qu'éprouve beaucoup de femmes. en revenant au bureau, il est assez difficile. Moi, j'avais décidé que j'imposais un peu mon rythme au début, c'est-à-dire que, en tout cas, les deux premiers mois à la crèche, on m'avait dit, mais c'est affreux de laisser un enfant jusqu'à 18-19 heures, il faut vraiment venir le chercher à 16h30. Bon, alors j'avais un peu suivi le truc, donc j'avais un peu imposé de partir très, très tôt. J'allais chercher ma fille, puis après, je me reconnectais. Mais en fait, t'es toujours en train de courir, t'es jamais vraiment... Le sentiment était encore plus fort quand j'étais en train de travailler chez moi avec elle à côté. voilà donc ça c'est une première difficulté, ensuite dans mon cas perso, dans mon équipe je bossais en binôme avec un garçon on était chacun sur des zones différentes mais surtout les sujets un peu transverses on faisait appel à nous devant mon congé maternité de manière vraiment équivalente et très honnêtement j'ai senti quand je suis rentrée, que forcément, on faisait un peu moins appel à moi sur tous les sujets urgents, parce que potentiellement, j'allais devoir partir plus tôt le soir. Et ça, ça m'a fait quelque chose, même si j'avais envie d'embrasser mon rôle de maman aussi beaucoup. Ça m'a gênée de sentir que ça... Ouais, forcément, il y avait un gap, en tout cas, qui se créait. J'avais aucune animosité avec ce mec-là, évidemment. Mais en tout cas, j'ai senti un avant-après là-dessus où on me confiait moins de tâches. Alors, est-ce que ça partait d'une... Quelque chose de bienveillant en disant, bon, allez, maman, on va l'aménager un peu. Ou est-ce que c'était juste, bon, de toute façon, là, elle a la tête ailleurs, je ne sais pas. Mais en tout cas, moi, ça m'avait un peu pesée.

  • Speaker #0

    Et comment tu te sentais, justement, par rapport à cette situation ?

  • Speaker #1

    Je me sentais... un poil mise à l'écart et je me sentais pas à la hauteur dans les deux rôles je me sentais en dessous j'étais constamment tiraillée c'était vraiment ça le terme donc voilà cette impression de rien faire à fond c'est vraiment ça et après je pense que c'est à ce moment là où je me suis dit quitte à bosser aussi Il faut qu'on soit vraiment animé par ce qu'on fait. Parce que sinon, je vais chez moi, je m'occupe de ma fille. Mais là, en tout cas, effectivement, comme tu l'as dit tout à l'heure, la balance, elle était plus équilibrée pour moi.

  • Speaker #0

    Oui, et puis il y a aussi beaucoup de choses qui se mélangent, tout au même moment.

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Et dans cette étape de ta vie, qu'est-ce que tu apprends à ton sujet ?

  • Speaker #1

    Je pense que ce que j'apprends, c'est un peu plus à m'écouter. à moi faire comme tout le monde et à me dire j'ai envie de quoi au plus profond de moi écoute toi ça avance, ça défile t'as envie aussi que tes enfants te voient serein dans ton chemin je pense que c'est vraiment plus apprendre à se connaître et à s'écouter surtout quitte à faire un peu des pas de côté moi

  • Speaker #0

    ça a été vraiment ça tu peux plus vraiment coller à un schéma parce qu'en fait là tout est bouleversé donc il faut bien que tu inventes toi-même tes propres règles et ce que je trouve intéressant quand tu dis s'écouter, parce que parfois on pense que s'écouter ça veut dire faire une pause, se reposer mais s'écouter c'est aussi écouter des envies aussi d'action de nouveaux projets, de faire autrement et c'est pas forcément s'arrêter ou ralentir voilà c'est Ça peut être très bien avancer vers une nouvelle étape. Est-ce que tu pourrais nous dire aujourd'hui en quoi consiste ton métier et comment faire si on a envie de collaborer avec toi ?

  • Speaker #1

    du coup moi j'ai fini ma deuxième année à Penningen j'en fais une troisième à partir de septembre la direction artistique c'est un domaine assez large parce que tu peux être un peu polyvalent mais après il y en a beaucoup qui se spécialisent donc ça peut être dans le graphisme dans la photo, dans le motion design dans l'édition donc c'est demain ... Vous créez une boîte, vous avez envie de créer un univers visuel, une identité visuelle. Ça peut commencer par un logo, mais ça peut être toute la charte graphique qui va avec. Vraiment, c'est l'univers graphique qui va avec votre marque. Après, on va décliner sur différents supports, donc des affiches, des flyers, un site internet, des cartes de vœux. J'ai fait un stage récemment dans une agence de création graphique. Donc, ça peut aller aussi. On a, par exemple, créé la façade d'un restaurant à Paris. Voilà, c'est tout ce qui est l'univers visuel d'une marque. Donc, ça peut être la création d'une marque, mais ça peut être aussi, on a envie de donner un petit coup de neuf. Mon logo, il est un peu vieillot. Je sens que tout ça n'est pas très appétissant pour les clients. Et si on donnait un petit coup de neuf ? Ça peut être ça, et puis ça peut être pour des missions beaucoup plus précises. Là, j'ai besoin d'une affiche pour tel truc, j'ai besoin de quelqu'un pour m'aider à faire une édition dans un petit magazine, dans un petit leaflet, peu importe. Donc ça, c'est pour la partie graphisme surtout. Après, il est possible que je me spécialise un peu plus à l'issue de la fin de mes études.

  • Speaker #0

    C'est génial, je me suivrai de ça de près. Et une dernière question que j'avais envie de te poser, quels conseils tu pourrais donner aux femmes qui ont envie d'évoluer, mais qui peut-être ont peur d'entrer dans cette phase d'introspection ? Et tout à l'heure, tu disais, je me suis lancée dans le bilan de compétences, mais je ne savais pas trop ce qui allait m'arriver. C'est quelque chose que j'entends parfois. On a un petit peu peur de ce qui va bouger, ce qui va changer. Donc voilà, qu'est-ce que tu pourrais leur donner comme conseil ?

  • Speaker #1

    Je commencerais par redire ce que j'ai dit tout à l'heure, mais ça c'est seulement pour celles qui ont l'opportunité, c'est peut-être juste si elles ont l'opportunité de faire une petite pause, et souffler, et parfois se retrouver un peu face au vide, ça permet de vraiment réfléchir, parce que sinon on sait comment ça marche, un quotidien bien occupé, ça avance, ça avance, ça avance, et puis voilà, on se réveille. On se réveille et parfois, il n'est jamais trop tard. Mais voilà, donc moi, je dirais que s'il y a une opportunité de s'arrêter une semaine, deux semaines, trois semaines, j'en sais rien. Je trouve que ça aide toujours, en tout cas dans mon cas. Après, je donnerais comme conseil peut-être de se faire aider parce que je trouve que moi, c'est ça qui me paralysait un peu. C'était que je me sentais très, très seule dans mes réflexions et mes questionnements.

  • Speaker #0

    de passer le cap, de m'inscrire à un bilan de compétences, qui plus est, maintenant, la plupart sont finançables par le CPF et tout ça. Donc, financièrement, ce n'est pas trop engageant. Enfin, en tout cas, ça peut ne pas l'être. Et en fait, je trouve qu'il y a vraiment des outils concrets qui aident à se poser les bonnes questions. Et encore une fois, je ne serais pas arrivée à ces conclusions sans avoir fait tous ces exercices et cette réflexion. Et je pense qu'il y a un dernier truc qui est vraiment important, c'est de ne pas voir la montagne devant soi, mais d'y aller par petits pas. Parce que si on a un peu un rêve caché de bifurquer vers telle ou telle filière... Après, moi, je suis un cas quand même extrême. J'ai vraiment fait un virage à 360, mais on n'a pas besoin de faire ça pour être plus épanoui, évidemment.

  • Speaker #1

    Ton petit pas, est-ce que tu aurais un exemple ?

  • Speaker #0

    Moi, ça a été... Je pense que mon petit pas, finalement, il s'est fait même avant le bilan de compétences. Ça a été... En fait, j'adore dessiner quand même et je n'en fais pas assez. Je me suis inscrite à des cours le soir. Donc, ça a été ça. Ça a été deux ans avant, tous les mardis soirs, j'allais dessiner pendant deux heures. Je me doutais que je n'allais pas nécessairement faire un métier juste où je dessine, mais en fait, une chose en entraînant une autre, après, on se dit, tiens, ça, ça me plaît vraiment. Et puis voilà, on s'ouvre à un univers où alors ça va être un déj avec, tiens, ma cousine que je ne vois pas souvent, qui est graphiste. Je vais lui poser un peu des questions sur son métier. Et puis en fait, ça plus ça plus ça, ça fait qu'on peut construire quelque chose sans avoir le vertige de je vais devoir tout quitter. Comment je vais faire ? Et blablabla. Voilà, donc je dirais la méthode des petits pas.

  • Speaker #1

    exactement et est-ce que tu dirais que le dessin ces deux heures par semaine ça t'a permis de renouer aussi avec le plaisir de cette activité de le vivre toi exactement,

  • Speaker #0

    en fait je me rends compte que je parlais beaucoup, je disais beaucoup j'aimerais bien faire ça, j'ai un peu des rêves de ça mais je ne faisais rien et finalement c'est vrai qu'à partir du moment où tu commences à faire même si c'est rien même si c'est pas grand chose et que ça reste pour ton plaisir personnel ... C'est là que tu prends un peu plus confiance et que tu arrives à avancer. Mais c'est difficile de passer de j'ai envie de faire à je fais. Mais c'est le plus important. Donc voilà pour les conseils en toute humilité, bien sûr. Trop bien.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Fanny. C'était vraiment un plaisir. C'était passionnant d'en savoir plus sur ce... Ce changement de vie professionnelle à 360, et je pense que ça peut ouvrir des portes, donner des idées à plein de femmes qui se posent des questions après leur congé mat. Donc vraiment, un grand merci.

  • Speaker #0

    Écoute, merci à toi, Margaux. Et tant mieux si ces témoignages peuvent aider certaines à se lancer. Mais en tout cas, merci à toi.

  • Speaker #2

    Si cet épisode vous a inspiré ou donné des clés pour avancer dans votre carrière, n'hésitez pas à vous abonner et à laisser un avis 5 étoiles. Et si vous avez envie d'échanger, de partager votre parcours ou d'être accompagné dans votre vie professionnelle, je serai ravie de vous lire. Pour cela, contactez-moi sur Instagram ou via mon site mathesense.com Et je vous dis à bientôt pour un prochain épisode.

Chapters

  • Introduction au parcours de Fanny Passama

    00:01

  • Les débuts de Fanny dans la finance

    00:46

  • Le déclic après la maternité

    00:58

  • Le bilan de compétences et la découverte de la créativité

    01:24

  • Les déclencheurs du changement de carrière

    04:52

  • Les difficultés de la reconversion professionnelle

    06:02

  • Les défis d'une mère qui reprend le travail

    14:13

  • L'impact de la maternité sur la carrière

    20:10

  • Le métier de direction artistique et conseils pour les femmes

    24:48

  • Conclusion et appel à l'action

    31:09

Description

As-tu déjà ressenti ce besoin irrésistible de changer de carrière après être devenue maman ? Dans cet épisode captivant de Matésens - le podcast des femmes qui réinventent leur carrière, Margaux Saubry-Bobet reçoit Fanny Passama, une femme inspirante qui a osé franchir le pas de la reconversion professionnelle après la maternité. Ancienne contrôleur de gestion chez LVMH, Fanny nous raconte son parcours unique et les réflexions profondes qu'elle a eues sur la maternité et le désir de changement qui l'a poussée à redéfinir sa carrière.


Après la naissance de sa première fille, Fanny ressent un besoin urgent de donner un nouveau sens à sa vie professionnelle. Elle partage avec nous son expérience de bilan de compétences, un processus qui l'a conduite à découvrir sa véritable passion : la création artistique. Ce moment de révélation l'a incitée à quitter le monde de la finance pour se lancer dans une carrière freelance en direction artistique. Fanny aborde avec sincérité les défis qu'elle a rencontrés lors de sa reconversion, comme gérer la comparaison avec ses pairs, les ajustements financiers nécessaires et l'équilibre délicat entre vie professionnelle et familiale.


Dans cet échange riche en conseils pratiques et en encouragements, Fanny encourage toutes les femmes à écouter leurs envies, à ne pas craindre le changement et à prendre des petites étapes vers leurs objectifs. Elle nous rappelle que chaque parcours est unique et que la reconversion professionnelle peut être une aventure passionnante et épanouissante. En écoutant cet épisode de Matésens, tu découvriras des stratégies concrètes pour envisager une transformation similaire dans ta propre carrière.


Que tu sois en pleine réflexion sur ta carrière ou simplement curieuse d'entendre des histoires inspirantes de femmes qui ont osé changer de voie, cet épisode est fait pour toi. Rejoins-nous pour un moment d'échange authentique et motivant, et laisse-toi inspirer par le parcours de Fanny Passama. N'hésite pas à partager cet épisode avec d'autres femmes qui pourraient bénéficier de ces conseils précieux. Ensemble, redéfinissons nos carrières et célébrons le pouvoir du changement !


Si cet épisode vous a inspirée ou donné des clefs pour avancer dans votre carrière, n’hésitez pas à vous abonner et à laisser un avis 5 étoiles.

Et si vous avez envie d’échanger, de partager votre parcours ou d’être accompagnée dans votre vie professionnelle, je serais ravie de vous lire.  


Pour prendre rendez-vous avec moi pour un coaching gratuit de 30 minutes, contactez moi par email : margaux@matésens.com ou sur instagram @matesens_coaching


Et je vous dis à bientôt pour un prochain épisode ! 🎙️✨

Margaux


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Matésens, le podcast des femmes qui réinventent leur carrière après la maternité. Je m'appelle Margaux Saubry-Bobet et je suis coach professionnelle certifiée. Chaque semaine, je vous invite à découvrir des parcours inspirants de femmes qui ont osé transformer leur vie professionnelle. Au programme, des conseils concrets et des outils pratiques pour avancer avec confiance et ambition vers la carrière qui vous correspond et qui vous rend fière. Alors, si vous êtes prête à écrire le prochain chapitre de votre vie professionnelle, Je vous invite à vous abonner dès maintenant. Allez, c'est parti ! Hello à toutes ! Aujourd'hui, vous allez découvrir le parcours étonnant de Fanny Passama. Fanny a d'abord occupé des postes en finance aux quatre coins du monde, puis en France à la direction financière du groupe de luxe LVMH. C'est à l'arrivée de sa première fille qu'elle ressent le besoin de prendre du recul sur sa carrière. Trois semaines après son accouchement, elle démarre un bilan de compétences pour y voir plus clair sur sa prochaine étape professionnelle. C'est alors qu'elle découvre sa vocation pour un métier créatif. Après plusieurs mois d'hésitation, elle finit par sauter le pas et intègre Penninghain, où elle apprend notamment le métier de direction artistique. Elle lance alors progressivement son activité freelance en parallèle de l'arrivée de son deuxième bébé il y a quelques semaines. Hello Fanny !

  • Speaker #1

    Salut Margot ! Ça va ? Ouais, super, merci beaucoup d'avoir fait appel à moi pour ce podcast, je suis très contente.

  • Speaker #0

    Je t'en prie, c'est vraiment un plaisir de te recevoir. Ce que je te propose pour te présenter, est-ce que tu pourrais nous dire d'où tu viens et qu'est-ce que tu rêvais de devenir quand tu étais enfant ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr ! Écoute, moi j'ai grandi à Paris, j'étais dans une fratrie de quatre sœurs, j'ai une maman qui est artiste peinte, qui a fait des études là-dedans, et un papa qui était plutôt directeur commercial. D'accord. Voilà, donc c'est vrai que, en tout cas du côté de ma maman, j'avais pas mal de gens dans ma famille qui baignaient dans le milieu artistique. des architectes, des graphistes. Voilà, donc moi, j'adorais ça. Moi, j'adorais dessiner. J'étais très bonne en arts plastiques, etc. Et puis, voilà, je dessinais tout le temps. Et puis, quand j'étais petite, je rêvais d'être styliste. Donc, j'avais notamment avec ma meilleure amie, Camille, à l'époque, créé une marque qui s'appelait Kenny. qui était la douce contraction de nos deux prénoms, Camille. Ah, j'adore ! Et donc...

  • Speaker #0

    De vêtements, déjà, à l'époque ?

  • Speaker #1

    Voilà, donc on cousait de douteux vêtements, un peu asymétriques, très mode des années 90. Mais j'adorais, voilà, dessiner des silhouettes, des vêtements, et en tout cas, à l'époque, j'avais pas mal envie de faire ça. Et je dessinais aussi beaucoup des petites BD, je racontais un peu des histoires, donc... Donc voilà, ça, c'était un peu les envies étant enfant.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui t'a amenée à la finance, alors, après tout ça ?

  • Speaker #1

    Effectivement, j'étais allée y venir. Donc, comme tu l'as dit, j'ai plutôt opté pour des études de commerce. En fait, ce qui s'est passé, c'est que ma maman, qui était plutôt artiste peintre, donc elle était vraiment, c'est l'artiste comme on l'imagine, dans son atelier, vivant un peu seule. Et elle, elle vivait de sa passion, elle adorait son métier, mais elle nous disait souvent, c'est quand même un métier difficile, en termes de sécurité, bon, c'est pas dingue. Donc, ça allait, parce qu'il y avait mon père, mais voilà. En fait, je pense que, mine de rien, même si c'était un univers qui m'attirait pas mal, j'ai quand même pas mal entendu ça. Et bon, ça a fini par infuser, et je me souviens qu'au moment où il fallait commencer à faire un peu des choix. au lycée sur les spécialités et puis ensuite après le lycée. J'ai plutôt opté pour la sécurité. Comme je n'étais pas trop mauvaise en cours, que j'avais des bonnes notes, je me suis dit allons-y, faisons une école de commerce, c'est plus safe. En tout cas, à l'époque, c'était mon choix et c'était la façon dont j'avais réfléchi.

  • Speaker #0

    Ok, justement, qu'est-ce qui t'a amené à vouloir changer de voie puisque tu as travaillé pendant plus d'une dizaine d'années dans le domaine de la finance et tu as fait un virage, on peut dire à 360 degrés, vers une carrière artistique. Est-ce qu'il y a eu un élément déclencheur qui a fait que tu as changé de voie ?

  • Speaker #1

    Oui, alors je dirais oui, mais il y avait déjà surtout un truc de fond qui refusait depuis pas mal d'années, qui était en fait à chaque fois qu'il fallait que je change de boulot ou que je postulais pour un nouveau taf, je me remettais déjà un peu en question et j'avais toujours envie d'aller voir des formations à droite à gauche. J'avais déjà cette envie de changement qui était là et puis finalement je n'osais pas. me disaient que c'est toujours surtout une histoire de... On a l'impression que c'est trop tard, que financièrement, on ne va pas pouvoir mener à bien nos projets qu'on a un peu lancés. Mais je pense que j'avais ce truc de fond qui infusait parce que j'avais déjà regardé, je ne sais pas, des MBA à l'IFM. J'étais un peu fascinée par les gens qui montaient des boîtes. Au début, c'était plus des gens qui lançaient des marques de mode ou des choses comme ça. Et puis, je pense qu'il y avait vraiment ce truc-là de fou. Ensuite, vraiment, il y a eu plusieurs déclencheurs, mais je dirais qu'honnêtement, le congé maternité, c'est-à-dire la première pause dans ma vie professionnelle, a été pour moi hyper importante. Je pense que sans cette pause, je ne serais pas arrivée à cette décision de changement.

  • Speaker #0

    Donc, pourquoi ? Ça a fait pencher la balance, en fait. Jusque-là, c'était... plus intéressant pour toi, plus avantageux, plus sécurisant d'être dans la voie tout tracée, on va dire, la sécurité dont tu parlais. Et le fait d'avoir cette pause, peut-être que la balance a commencé à peser plus fortement vers cette curiosité que tu avais pour autre chose.

  • Speaker #1

    Oui, je pense que c'est un mix de pas mal de choses. Mais le premier truc, c'est que j'ai vraiment l'impression qu'en faisant une pause, on descend un peu du train. Quand on a des boulots prenants dans des grands groupes comme ça, tu sais, on bosse... c'est un tard et puis c'est une espèce de machine qui s'arrête jamais. Et moi, je sais que je n'arrivais pas à prendre le temps dans ma vie pour réfléchir, rencontrer des gens et tout ça. Donc, le fait d'avoir eu une pause un peu forcée, notamment les six semaines avant que le bébé arrive, je trouve que déjà, c'est hyper fort. Est-ce que je suis bien dans le fait de ne pas travailler ? Et est-ce que ça me manque ? Il y a déjà vraiment le côté juste descendre du train. Ensuite, je trouve qu'il y a l'arrivée d'un enfant. Je ne vais pas dire qu'on passe un peu le flambeau, mais il y a quand même un espèce de truc où on se dit, je deviens parent. Et moi, il y a un truc qui m'a pas mal marquée, c'est que j'étais à la maternité et mon mec était allé déclarer notre fille, faire l'acte de naissance là. et il est revenu en me disant j'ai mis ça et puis j'ai mis Fanny contrôleur de gestion ce qui était absolument mon métier et ça n'a rien à voir avec le fait que je n'assumais pas mon métier mais je me suis vraiment dit en fait ça ne me correspond pas je le sais depuis un moment mais là le fait que ma fille va dire tiens maman fait ce métier là mais en fait ça ne me ressemble pas il y a eu un peu un truc de waouh ça t'a sauté aux yeux en fait un peu sauté aux yeux à ce moment là en tout cas ... Ça a fait partie de tous les petits déclics. Donc voilà, je dirais qu'il y a eu ça, très important. Et ensuite, c'est à ce moment-là, justement, juste avant de partir en congé maternité, où je me suis dit que... Enfin, je me voyais déjà difficilement reprendre à mon poste. C'est le moment où on me demandait de prendre un peu du galon, des équipes, plus de management. Et en fait, je n'en avais aucune envie. Donc... profite de cette pause si tu y arrives, pour faire un bilan de compétences. Donc ça, ça a été un autre élément très fort pour moi. Donc à l'époque, il y avait un bilan de compétences qui s'appelait Switch Collective, qui a la particularité de se faire en groupe à raison de trois heures et demie de visio par semaine et des exercices un peu tous les jours à faire sur soi ou simplement Ils nous alimentent en vidéo, des TED Talks, des trucs assez parlants, en tout cas pour moi, qui ont été très parlants. Dans ce bilan de compétences, il y a eu notamment quelques exercices un peu précis qui, à nouveau, étaient assez puissants, en tout cas dans mon cas. Je pense notamment à... au fait qu'il nous demandait dès le début de lister un peu nos moments de flot dans la vie. Quels étaient les moments où on était vraiment en... Ouais, ils appellent ça les moments de flot, donc où tu penses à rien, où t'es à fond, t'es à 2000% et tu kiffes, quoi. Et assez vite, moi, je me suis rendue compte que c'est à chaque fois que je faisais des trucs créatifs, donc ça peut être dessiner, mais je m'étais aussi éclatée à préparer mon mariage, que ce soit dans le dessin de ma robe, créer un site internet. Enfin voilà, à chaque fois, ça impliquait plutôt de la création, ça pouvait être aussi faire un... Un discours de mariage parce qu'il faut un peu créer, puis un univers à inventer. En tout cas, moi, ça revenait beaucoup. Un deuxième exercice qui a été assez parlant. Excuse-moi.

  • Speaker #0

    Tu avais réussi à mettre le doigt sur le fait que le fil directeur entre tous ces éléments de flot, c'était le fait de créer quelque chose.

  • Speaker #1

    Parce que tu vois,

  • Speaker #0

    tu partages les exemples. Ça peut être un autre lien.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #0

    C'était le fait de créer des éléments.

  • Speaker #1

    Exactement. C'était le fait de créer et puis de partager un peu des émotions. En tout cas, partager des messages. Voilà, c'était toujours lié à ça. Et ensuite, le dernier, qui est un exercice qui est un peu flippant au départ quand on a un peu peur justement d'aller voir, de se lancer dans ces bilans de compétences parce qu'on ne sait pas très bien ce qu'on va y trouver. C'est un exercice où on est censé demander à notre entourage de répondre à certaines questions sur nous. Ça doit te parler.

  • Speaker #0

    Ça revient. Toutes les personnes qui me partagent leurs expériences de bilingüe me parlent de cet exercice.

  • Speaker #1

    C'est fou. Mais en tout cas, je me souviens que j'étais très mal à l'aise d'envoyer ça aux gens. Je me disais, qu'est-ce qu'ils vont raconter ? Et en fait, il y avait notamment une question, c'était quand est-ce que tu fais appel à Fanny ? Sur quel sujet tu lui demanderais des conseils ? Et à chaque fois, c'était... Si j'ai besoin d'un conseil de déco, de style, de goût, je ferai appel à elle. Et ça, c'est revenu dans la majorité de mes questionnaires. Donc, ça aussi, ça a été très, bon, quand même, rends-toi à l'évidence. C'est un truc que t'aimes et en fait, a priori, t'es peut-être un tout petit peu meilleur que les autres là-dessus. Donc, pourquoi pas, quoi. Voilà.

  • Speaker #0

    De clarifier des choses et aussi de te donner confiance.

  • Speaker #1

    Je crois qu'il y a un gros sujet de confiance dans les choix de reconversion. Et au départ, il y a toujours cet énorme truc d'illégitimité, de se sentir très, très imposteur. Et donc, en fait, ça, c'était les premières petites pierres qui ont permis de me donner un petit peu confiance et de me dire, en fait, pourquoi pas. Pourquoi pas,

  • Speaker #0

    c'est un bon point de départ.

  • Speaker #1

    Voilà, exactement. Et enfin, je dirais que c'est un peu essayer de défaire toutes les croyances sur « ah non mais si je fais ça, mais c'est la catastrophe, je ne vais plus avoir de boulot, je n'ai plus de carrière, je ne vais plus avoir d'argent » . Voilà, et ça petit à petit, pareil, il y a des exercices où finalement on essaie de projeter les worst case scénarios. Bon ben si je me lance là-dedans, au pire, qu'est-ce qui peut se passer ? ok, dans ce cas, si vraiment le pire se passe, qu'est-ce que je peux faire pour pallier à ça ? Et en fait, on se rend compte que la probabilité de finir SDF dans la rue, elle est quand même assez faible. Et c'est con, mais ça permet un petit peu de relativiser. Et voilà. Et je finirais juste par dire que il y a eu aussi un peu une prise de conscience que j'avais bossé un peu plus de 10 ans et qu'il m'en restait quand même 30. Donc en fait, même si... Dans ma tête, j'avais déjà l'impression que c'était trop tard. En fait, quitte à bosser encore 30 ans, j'avais envie que ce soit dans un métier qui m'éclate.

  • Speaker #0

    C'est ça, oui. À la fois, tu peux te dire, bon, ça va, j'ai le temps. Et en même temps, le temps peut être très long aussi. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça, exactement. Et plus tu attends et plus le saut est vertigineux.

  • Speaker #0

    C'est d'accord là-dessus. Plus tu attends, plus ça peut être difficile de sauter. C'est clair. C'est super intéressant. Et quelles sont les difficultés que tu rencontres sur ce chemin de reconversion professionnelle ?

  • Speaker #1

    Alors, des difficultés, il y en a. Je pense que la première, que j'essaye de ne pas avoir, mais je l'ai quand même, c'est la comparaison avec les autres. Parce qu'en fait, quand on se lance, on redémarre un peu, pas toujours à zéro, mais dans mon cas, c'est quand même un beau redémarrage à zéro. Donc, c'est vrai que quand tu as ta pote à côté qui fait le même taf depuis 12-13 ans, qui a un super poste, qui gagne super bien sa vie, bon, toi, il faut rester concentré en disant, OK, mais moi, mon chemin, ce n'est pas le même. Voilà, mais il y a un peu, il y a quand même toujours ce sujet de comparaison.

  • Speaker #0

    C'est hyper important et ça, vraiment, je pense qu'énormément de personnes le vivent. J'imagine que ça demande énormément d'humilité à un moment. Et comment tu dépasses ça ? Est-ce qu'à un moment, tu te dis, j'arrête de regarder et tu te reconcentres sur là où tu en es, tes étapes ? Qu'est-ce que tu fais pour dépasser ça ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense qu'honnêtement, j'y fais moins attention. Je ne vais pas chercher ça parce que comment perdre du temps et se figer alors que... Je me reconcentre, je me dis que c'est un vrai choix. Pour une fois, j'ai vraiment fait un choix dans ma vie. Je suis contente de là où j'en suis. J'essaie de voir un peu plus loin. Je sais que dans 10-15 ans, je pourrais me retourner et être contente de mon chemin. Mais j'essaie de ne pas trop m'y attarder parce que ça peut être un peu paralysant.

  • Speaker #0

    C'est que tu t'arrêtes d'être au mouvement quand tu fais ça. J'aime bien cette phrase qu'un jour on m'a transmise. La comparaison, c'est du poison.

  • Speaker #1

    efficace ok donc il y a ça honnêtement il y a aussi évidemment une difficulté qui est qu'il y a un moment où faire une reconversion c'est aussi ralentir dans sa vie pro et donc faire des concessions financières de ça j'en ai pas trop parlé mais moi c'est une école qui coûte assez cher, une école privée qui finalement ... Maintenant, les écoles, en tout cas publiques, ne sont pas tellement ouvertes aux vieux comme nous. Mon choix était un peu limité. Il se trouve que c'est celle-là que j'avais envie de faire. Mais bref, c'est une école qui coûte assez cher. Il y a quand même un espèce de plan financier à faire.

  • Speaker #0

    Pour une financière, c'était...

  • Speaker #1

    Oui, oui. Pas parfait. Non, il y a ça à faire. Et puis, c'est sûr qu'au quotidien, j'ai... J'ai un peu baissé mon niveau de vie par rapport à ce que j'avais avant, mais je le fais sans regret parce que je suis concentrée, que je sais que c'est temporaire et que je sais où je vais. En tout cas, je suis droite dans mes bottes dans ce que j'ai envie de faire. Mais voilà, c'est sûr qu'il faut être prête. Après, ça dépend des cas, parce qu'encore une fois, moi, je suis un cas un peu extrême, mais il faut quand même être prêt à faire quelques concessions dans un schéma de reconversion. Et après, en difficulté, il y a aussi, surtout à nos âges, le fait de concilier un peu toutes ces vies, la vie pro, la vie de maman. Enfin voilà, moi, j'ai cumulé des études où il y avait beaucoup, beaucoup de travail le soir. Donc, je m'offrais le 18-20 avec ma fille. Et après, à 20h, je me remettais au boulot jusqu'à minuit tous les soirs, voire plus. Enfin, c'est prenant. Donc, là aussi, il y a des concessions à faire. Moi, je pense que je suis un peu moins dans la phase où je passe beaucoup de temps avec mes amis, ce qui était hyper important pour moi avant, ce qu'il est toujours. Mais honnêtement, ce n'est pas possible de tout faire. Donc, voilà, c'est sûr que faire un choix, ça veut aussi dire renoncer à des choses.

  • Speaker #0

    C'est un investissement et financier et en temps. C'est une phase de vie où tu décides d'investir. Et j'imagine pour chaque jour te rappeler pourquoi tu le fais,

  • Speaker #1

    tu as besoin d'être prêt à la fin. Parce que tu les as les moments de doute où tu te dis mais qu'est-ce que j'ai fait ? C'était tellement plus simple avant. Il y a l'idée. Je pars dans mon bateau, Aline en me retourne. Et puis tu te reconcentres, tu te dis non, je n'ai pas fait tout ça pour rien. Donc voilà, je dirais que les principales difficultés, c'est ça. C'est concilier les vies, difficultés financières et puis les décalages, que ce soit avec les gens de son âge qui avancent, qui en tout cas sur le papier sont plus avancés. Et à l'inverse, il y a des moments où je me retrouve en décalage avec les étudiants qui pour la plupart ont 20 ans et qui n'ont pas de vie que moi. Alors c'est aussi une richesse. Oui. Mais il faut arriver à avoir ce prisme-là, de se dire que tu as une chance inouïe de rentrer un peu dans cette génération, de les côtoyer, ils sont hyper sympas, tu découvres plein de trucs. Mais au quotidien, ce n'est pas une copine à qui tu peux dire « ma fille n'a pas dormi de la nuit, c'est l'enfer » .

  • Speaker #0

    C'est une ouverture d'esprit à avoir qui est incroyable. Et donc, tu es une des seules mamans de cette promo, c'est ça ?

  • Speaker #1

    ouais écoute j'en ai découverte j'étais assez contente qu'à la fin de la première année qu'on était 300 en première année et plus que 180 l'année d'après mais j'ai découvert qu'on était 3 mamans sur 300 donc mine de rien pas dans la même classe malheureusement mais mine de rien ça faisait un petit soutien psychologique ok merci Fanny

  • Speaker #0

    Lorsqu'on échange ensemble, tu évoques avec moi les difficultés que rencontrent beaucoup de femmes quand elles reprennent le travail après le congé maternité. Est-ce que tu pourrais m'en dire un peu plus sur ta propre expérience ?

  • Speaker #1

    Écoute, j'ai trouvé difficile de... Alors comment dire ? En fait, j'avais l'impression, à partir du moment où j'ai repris le boulot, de ne rien faire à fond, d'être toujours en mi-fil, mi-raisin. Donc de pas vraiment être à fond avec ma fille, j'avais quand même l'impression de la délaisser. Et en même temps, au bureau, j'arrivais pas à être autant à fond. C'était un job où on bossait beaucoup et on faisait appel à nous. Enfin bref, il y avait des gros horaires et pas mal de stress. Et j'avais l'impression que du coup, j'arrivais pas à... J'étais plus à la hauteur non plus là-dessus. Donc je trouve que ce sentiment un peu de tiraillement, je pense qu'éprouve beaucoup de femmes. en revenant au bureau, il est assez difficile. Moi, j'avais décidé que j'imposais un peu mon rythme au début, c'est-à-dire que, en tout cas, les deux premiers mois à la crèche, on m'avait dit, mais c'est affreux de laisser un enfant jusqu'à 18-19 heures, il faut vraiment venir le chercher à 16h30. Bon, alors j'avais un peu suivi le truc, donc j'avais un peu imposé de partir très, très tôt. J'allais chercher ma fille, puis après, je me reconnectais. Mais en fait, t'es toujours en train de courir, t'es jamais vraiment... Le sentiment était encore plus fort quand j'étais en train de travailler chez moi avec elle à côté. voilà donc ça c'est une première difficulté, ensuite dans mon cas perso, dans mon équipe je bossais en binôme avec un garçon on était chacun sur des zones différentes mais surtout les sujets un peu transverses on faisait appel à nous devant mon congé maternité de manière vraiment équivalente et très honnêtement j'ai senti quand je suis rentrée, que forcément, on faisait un peu moins appel à moi sur tous les sujets urgents, parce que potentiellement, j'allais devoir partir plus tôt le soir. Et ça, ça m'a fait quelque chose, même si j'avais envie d'embrasser mon rôle de maman aussi beaucoup. Ça m'a gênée de sentir que ça... Ouais, forcément, il y avait un gap, en tout cas, qui se créait. J'avais aucune animosité avec ce mec-là, évidemment. Mais en tout cas, j'ai senti un avant-après là-dessus où on me confiait moins de tâches. Alors, est-ce que ça partait d'une... Quelque chose de bienveillant en disant, bon, allez, maman, on va l'aménager un peu. Ou est-ce que c'était juste, bon, de toute façon, là, elle a la tête ailleurs, je ne sais pas. Mais en tout cas, moi, ça m'avait un peu pesée.

  • Speaker #0

    Et comment tu te sentais, justement, par rapport à cette situation ?

  • Speaker #1

    Je me sentais... un poil mise à l'écart et je me sentais pas à la hauteur dans les deux rôles je me sentais en dessous j'étais constamment tiraillée c'était vraiment ça le terme donc voilà cette impression de rien faire à fond c'est vraiment ça et après je pense que c'est à ce moment là où je me suis dit quitte à bosser aussi Il faut qu'on soit vraiment animé par ce qu'on fait. Parce que sinon, je vais chez moi, je m'occupe de ma fille. Mais là, en tout cas, effectivement, comme tu l'as dit tout à l'heure, la balance, elle était plus équilibrée pour moi.

  • Speaker #0

    Oui, et puis il y a aussi beaucoup de choses qui se mélangent, tout au même moment.

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Et dans cette étape de ta vie, qu'est-ce que tu apprends à ton sujet ?

  • Speaker #1

    Je pense que ce que j'apprends, c'est un peu plus à m'écouter. à moi faire comme tout le monde et à me dire j'ai envie de quoi au plus profond de moi écoute toi ça avance, ça défile t'as envie aussi que tes enfants te voient serein dans ton chemin je pense que c'est vraiment plus apprendre à se connaître et à s'écouter surtout quitte à faire un peu des pas de côté moi

  • Speaker #0

    ça a été vraiment ça tu peux plus vraiment coller à un schéma parce qu'en fait là tout est bouleversé donc il faut bien que tu inventes toi-même tes propres règles et ce que je trouve intéressant quand tu dis s'écouter, parce que parfois on pense que s'écouter ça veut dire faire une pause, se reposer mais s'écouter c'est aussi écouter des envies aussi d'action de nouveaux projets, de faire autrement et c'est pas forcément s'arrêter ou ralentir voilà c'est Ça peut être très bien avancer vers une nouvelle étape. Est-ce que tu pourrais nous dire aujourd'hui en quoi consiste ton métier et comment faire si on a envie de collaborer avec toi ?

  • Speaker #1

    du coup moi j'ai fini ma deuxième année à Penningen j'en fais une troisième à partir de septembre la direction artistique c'est un domaine assez large parce que tu peux être un peu polyvalent mais après il y en a beaucoup qui se spécialisent donc ça peut être dans le graphisme dans la photo, dans le motion design dans l'édition donc c'est demain ... Vous créez une boîte, vous avez envie de créer un univers visuel, une identité visuelle. Ça peut commencer par un logo, mais ça peut être toute la charte graphique qui va avec. Vraiment, c'est l'univers graphique qui va avec votre marque. Après, on va décliner sur différents supports, donc des affiches, des flyers, un site internet, des cartes de vœux. J'ai fait un stage récemment dans une agence de création graphique. Donc, ça peut aller aussi. On a, par exemple, créé la façade d'un restaurant à Paris. Voilà, c'est tout ce qui est l'univers visuel d'une marque. Donc, ça peut être la création d'une marque, mais ça peut être aussi, on a envie de donner un petit coup de neuf. Mon logo, il est un peu vieillot. Je sens que tout ça n'est pas très appétissant pour les clients. Et si on donnait un petit coup de neuf ? Ça peut être ça, et puis ça peut être pour des missions beaucoup plus précises. Là, j'ai besoin d'une affiche pour tel truc, j'ai besoin de quelqu'un pour m'aider à faire une édition dans un petit magazine, dans un petit leaflet, peu importe. Donc ça, c'est pour la partie graphisme surtout. Après, il est possible que je me spécialise un peu plus à l'issue de la fin de mes études.

  • Speaker #0

    C'est génial, je me suivrai de ça de près. Et une dernière question que j'avais envie de te poser, quels conseils tu pourrais donner aux femmes qui ont envie d'évoluer, mais qui peut-être ont peur d'entrer dans cette phase d'introspection ? Et tout à l'heure, tu disais, je me suis lancée dans le bilan de compétences, mais je ne savais pas trop ce qui allait m'arriver. C'est quelque chose que j'entends parfois. On a un petit peu peur de ce qui va bouger, ce qui va changer. Donc voilà, qu'est-ce que tu pourrais leur donner comme conseil ?

  • Speaker #1

    Je commencerais par redire ce que j'ai dit tout à l'heure, mais ça c'est seulement pour celles qui ont l'opportunité, c'est peut-être juste si elles ont l'opportunité de faire une petite pause, et souffler, et parfois se retrouver un peu face au vide, ça permet de vraiment réfléchir, parce que sinon on sait comment ça marche, un quotidien bien occupé, ça avance, ça avance, ça avance, et puis voilà, on se réveille. On se réveille et parfois, il n'est jamais trop tard. Mais voilà, donc moi, je dirais que s'il y a une opportunité de s'arrêter une semaine, deux semaines, trois semaines, j'en sais rien. Je trouve que ça aide toujours, en tout cas dans mon cas. Après, je donnerais comme conseil peut-être de se faire aider parce que je trouve que moi, c'est ça qui me paralysait un peu. C'était que je me sentais très, très seule dans mes réflexions et mes questionnements.

  • Speaker #0

    de passer le cap, de m'inscrire à un bilan de compétences, qui plus est, maintenant, la plupart sont finançables par le CPF et tout ça. Donc, financièrement, ce n'est pas trop engageant. Enfin, en tout cas, ça peut ne pas l'être. Et en fait, je trouve qu'il y a vraiment des outils concrets qui aident à se poser les bonnes questions. Et encore une fois, je ne serais pas arrivée à ces conclusions sans avoir fait tous ces exercices et cette réflexion. Et je pense qu'il y a un dernier truc qui est vraiment important, c'est de ne pas voir la montagne devant soi, mais d'y aller par petits pas. Parce que si on a un peu un rêve caché de bifurquer vers telle ou telle filière... Après, moi, je suis un cas quand même extrême. J'ai vraiment fait un virage à 360, mais on n'a pas besoin de faire ça pour être plus épanoui, évidemment.

  • Speaker #1

    Ton petit pas, est-ce que tu aurais un exemple ?

  • Speaker #0

    Moi, ça a été... Je pense que mon petit pas, finalement, il s'est fait même avant le bilan de compétences. Ça a été... En fait, j'adore dessiner quand même et je n'en fais pas assez. Je me suis inscrite à des cours le soir. Donc, ça a été ça. Ça a été deux ans avant, tous les mardis soirs, j'allais dessiner pendant deux heures. Je me doutais que je n'allais pas nécessairement faire un métier juste où je dessine, mais en fait, une chose en entraînant une autre, après, on se dit, tiens, ça, ça me plaît vraiment. Et puis voilà, on s'ouvre à un univers où alors ça va être un déj avec, tiens, ma cousine que je ne vois pas souvent, qui est graphiste. Je vais lui poser un peu des questions sur son métier. Et puis en fait, ça plus ça plus ça, ça fait qu'on peut construire quelque chose sans avoir le vertige de je vais devoir tout quitter. Comment je vais faire ? Et blablabla. Voilà, donc je dirais la méthode des petits pas.

  • Speaker #1

    exactement et est-ce que tu dirais que le dessin ces deux heures par semaine ça t'a permis de renouer aussi avec le plaisir de cette activité de le vivre toi exactement,

  • Speaker #0

    en fait je me rends compte que je parlais beaucoup, je disais beaucoup j'aimerais bien faire ça, j'ai un peu des rêves de ça mais je ne faisais rien et finalement c'est vrai qu'à partir du moment où tu commences à faire même si c'est rien même si c'est pas grand chose et que ça reste pour ton plaisir personnel ... C'est là que tu prends un peu plus confiance et que tu arrives à avancer. Mais c'est difficile de passer de j'ai envie de faire à je fais. Mais c'est le plus important. Donc voilà pour les conseils en toute humilité, bien sûr. Trop bien.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Fanny. C'était vraiment un plaisir. C'était passionnant d'en savoir plus sur ce... Ce changement de vie professionnelle à 360, et je pense que ça peut ouvrir des portes, donner des idées à plein de femmes qui se posent des questions après leur congé mat. Donc vraiment, un grand merci.

  • Speaker #0

    Écoute, merci à toi, Margaux. Et tant mieux si ces témoignages peuvent aider certaines à se lancer. Mais en tout cas, merci à toi.

  • Speaker #2

    Si cet épisode vous a inspiré ou donné des clés pour avancer dans votre carrière, n'hésitez pas à vous abonner et à laisser un avis 5 étoiles. Et si vous avez envie d'échanger, de partager votre parcours ou d'être accompagné dans votre vie professionnelle, je serai ravie de vous lire. Pour cela, contactez-moi sur Instagram ou via mon site mathesense.com Et je vous dis à bientôt pour un prochain épisode.

Chapters

  • Introduction au parcours de Fanny Passama

    00:01

  • Les débuts de Fanny dans la finance

    00:46

  • Le déclic après la maternité

    00:58

  • Le bilan de compétences et la découverte de la créativité

    01:24

  • Les déclencheurs du changement de carrière

    04:52

  • Les difficultés de la reconversion professionnelle

    06:02

  • Les défis d'une mère qui reprend le travail

    14:13

  • L'impact de la maternité sur la carrière

    20:10

  • Le métier de direction artistique et conseils pour les femmes

    24:48

  • Conclusion et appel à l'action

    31:09

Share

Embed

You may also like

Description

As-tu déjà ressenti ce besoin irrésistible de changer de carrière après être devenue maman ? Dans cet épisode captivant de Matésens - le podcast des femmes qui réinventent leur carrière, Margaux Saubry-Bobet reçoit Fanny Passama, une femme inspirante qui a osé franchir le pas de la reconversion professionnelle après la maternité. Ancienne contrôleur de gestion chez LVMH, Fanny nous raconte son parcours unique et les réflexions profondes qu'elle a eues sur la maternité et le désir de changement qui l'a poussée à redéfinir sa carrière.


Après la naissance de sa première fille, Fanny ressent un besoin urgent de donner un nouveau sens à sa vie professionnelle. Elle partage avec nous son expérience de bilan de compétences, un processus qui l'a conduite à découvrir sa véritable passion : la création artistique. Ce moment de révélation l'a incitée à quitter le monde de la finance pour se lancer dans une carrière freelance en direction artistique. Fanny aborde avec sincérité les défis qu'elle a rencontrés lors de sa reconversion, comme gérer la comparaison avec ses pairs, les ajustements financiers nécessaires et l'équilibre délicat entre vie professionnelle et familiale.


Dans cet échange riche en conseils pratiques et en encouragements, Fanny encourage toutes les femmes à écouter leurs envies, à ne pas craindre le changement et à prendre des petites étapes vers leurs objectifs. Elle nous rappelle que chaque parcours est unique et que la reconversion professionnelle peut être une aventure passionnante et épanouissante. En écoutant cet épisode de Matésens, tu découvriras des stratégies concrètes pour envisager une transformation similaire dans ta propre carrière.


Que tu sois en pleine réflexion sur ta carrière ou simplement curieuse d'entendre des histoires inspirantes de femmes qui ont osé changer de voie, cet épisode est fait pour toi. Rejoins-nous pour un moment d'échange authentique et motivant, et laisse-toi inspirer par le parcours de Fanny Passama. N'hésite pas à partager cet épisode avec d'autres femmes qui pourraient bénéficier de ces conseils précieux. Ensemble, redéfinissons nos carrières et célébrons le pouvoir du changement !


Si cet épisode vous a inspirée ou donné des clefs pour avancer dans votre carrière, n’hésitez pas à vous abonner et à laisser un avis 5 étoiles.

Et si vous avez envie d’échanger, de partager votre parcours ou d’être accompagnée dans votre vie professionnelle, je serais ravie de vous lire.  


Pour prendre rendez-vous avec moi pour un coaching gratuit de 30 minutes, contactez moi par email : margaux@matésens.com ou sur instagram @matesens_coaching


Et je vous dis à bientôt pour un prochain épisode ! 🎙️✨

Margaux


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Matésens, le podcast des femmes qui réinventent leur carrière après la maternité. Je m'appelle Margaux Saubry-Bobet et je suis coach professionnelle certifiée. Chaque semaine, je vous invite à découvrir des parcours inspirants de femmes qui ont osé transformer leur vie professionnelle. Au programme, des conseils concrets et des outils pratiques pour avancer avec confiance et ambition vers la carrière qui vous correspond et qui vous rend fière. Alors, si vous êtes prête à écrire le prochain chapitre de votre vie professionnelle, Je vous invite à vous abonner dès maintenant. Allez, c'est parti ! Hello à toutes ! Aujourd'hui, vous allez découvrir le parcours étonnant de Fanny Passama. Fanny a d'abord occupé des postes en finance aux quatre coins du monde, puis en France à la direction financière du groupe de luxe LVMH. C'est à l'arrivée de sa première fille qu'elle ressent le besoin de prendre du recul sur sa carrière. Trois semaines après son accouchement, elle démarre un bilan de compétences pour y voir plus clair sur sa prochaine étape professionnelle. C'est alors qu'elle découvre sa vocation pour un métier créatif. Après plusieurs mois d'hésitation, elle finit par sauter le pas et intègre Penninghain, où elle apprend notamment le métier de direction artistique. Elle lance alors progressivement son activité freelance en parallèle de l'arrivée de son deuxième bébé il y a quelques semaines. Hello Fanny !

  • Speaker #1

    Salut Margot ! Ça va ? Ouais, super, merci beaucoup d'avoir fait appel à moi pour ce podcast, je suis très contente.

  • Speaker #0

    Je t'en prie, c'est vraiment un plaisir de te recevoir. Ce que je te propose pour te présenter, est-ce que tu pourrais nous dire d'où tu viens et qu'est-ce que tu rêvais de devenir quand tu étais enfant ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr ! Écoute, moi j'ai grandi à Paris, j'étais dans une fratrie de quatre sœurs, j'ai une maman qui est artiste peinte, qui a fait des études là-dedans, et un papa qui était plutôt directeur commercial. D'accord. Voilà, donc c'est vrai que, en tout cas du côté de ma maman, j'avais pas mal de gens dans ma famille qui baignaient dans le milieu artistique. des architectes, des graphistes. Voilà, donc moi, j'adorais ça. Moi, j'adorais dessiner. J'étais très bonne en arts plastiques, etc. Et puis, voilà, je dessinais tout le temps. Et puis, quand j'étais petite, je rêvais d'être styliste. Donc, j'avais notamment avec ma meilleure amie, Camille, à l'époque, créé une marque qui s'appelait Kenny. qui était la douce contraction de nos deux prénoms, Camille. Ah, j'adore ! Et donc...

  • Speaker #0

    De vêtements, déjà, à l'époque ?

  • Speaker #1

    Voilà, donc on cousait de douteux vêtements, un peu asymétriques, très mode des années 90. Mais j'adorais, voilà, dessiner des silhouettes, des vêtements, et en tout cas, à l'époque, j'avais pas mal envie de faire ça. Et je dessinais aussi beaucoup des petites BD, je racontais un peu des histoires, donc... Donc voilà, ça, c'était un peu les envies étant enfant.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui t'a amenée à la finance, alors, après tout ça ?

  • Speaker #1

    Effectivement, j'étais allée y venir. Donc, comme tu l'as dit, j'ai plutôt opté pour des études de commerce. En fait, ce qui s'est passé, c'est que ma maman, qui était plutôt artiste peintre, donc elle était vraiment, c'est l'artiste comme on l'imagine, dans son atelier, vivant un peu seule. Et elle, elle vivait de sa passion, elle adorait son métier, mais elle nous disait souvent, c'est quand même un métier difficile, en termes de sécurité, bon, c'est pas dingue. Donc, ça allait, parce qu'il y avait mon père, mais voilà. En fait, je pense que, mine de rien, même si c'était un univers qui m'attirait pas mal, j'ai quand même pas mal entendu ça. Et bon, ça a fini par infuser, et je me souviens qu'au moment où il fallait commencer à faire un peu des choix. au lycée sur les spécialités et puis ensuite après le lycée. J'ai plutôt opté pour la sécurité. Comme je n'étais pas trop mauvaise en cours, que j'avais des bonnes notes, je me suis dit allons-y, faisons une école de commerce, c'est plus safe. En tout cas, à l'époque, c'était mon choix et c'était la façon dont j'avais réfléchi.

  • Speaker #0

    Ok, justement, qu'est-ce qui t'a amené à vouloir changer de voie puisque tu as travaillé pendant plus d'une dizaine d'années dans le domaine de la finance et tu as fait un virage, on peut dire à 360 degrés, vers une carrière artistique. Est-ce qu'il y a eu un élément déclencheur qui a fait que tu as changé de voie ?

  • Speaker #1

    Oui, alors je dirais oui, mais il y avait déjà surtout un truc de fond qui refusait depuis pas mal d'années, qui était en fait à chaque fois qu'il fallait que je change de boulot ou que je postulais pour un nouveau taf, je me remettais déjà un peu en question et j'avais toujours envie d'aller voir des formations à droite à gauche. J'avais déjà cette envie de changement qui était là et puis finalement je n'osais pas. me disaient que c'est toujours surtout une histoire de... On a l'impression que c'est trop tard, que financièrement, on ne va pas pouvoir mener à bien nos projets qu'on a un peu lancés. Mais je pense que j'avais ce truc de fond qui infusait parce que j'avais déjà regardé, je ne sais pas, des MBA à l'IFM. J'étais un peu fascinée par les gens qui montaient des boîtes. Au début, c'était plus des gens qui lançaient des marques de mode ou des choses comme ça. Et puis, je pense qu'il y avait vraiment ce truc-là de fou. Ensuite, vraiment, il y a eu plusieurs déclencheurs, mais je dirais qu'honnêtement, le congé maternité, c'est-à-dire la première pause dans ma vie professionnelle, a été pour moi hyper importante. Je pense que sans cette pause, je ne serais pas arrivée à cette décision de changement.

  • Speaker #0

    Donc, pourquoi ? Ça a fait pencher la balance, en fait. Jusque-là, c'était... plus intéressant pour toi, plus avantageux, plus sécurisant d'être dans la voie tout tracée, on va dire, la sécurité dont tu parlais. Et le fait d'avoir cette pause, peut-être que la balance a commencé à peser plus fortement vers cette curiosité que tu avais pour autre chose.

  • Speaker #1

    Oui, je pense que c'est un mix de pas mal de choses. Mais le premier truc, c'est que j'ai vraiment l'impression qu'en faisant une pause, on descend un peu du train. Quand on a des boulots prenants dans des grands groupes comme ça, tu sais, on bosse... c'est un tard et puis c'est une espèce de machine qui s'arrête jamais. Et moi, je sais que je n'arrivais pas à prendre le temps dans ma vie pour réfléchir, rencontrer des gens et tout ça. Donc, le fait d'avoir eu une pause un peu forcée, notamment les six semaines avant que le bébé arrive, je trouve que déjà, c'est hyper fort. Est-ce que je suis bien dans le fait de ne pas travailler ? Et est-ce que ça me manque ? Il y a déjà vraiment le côté juste descendre du train. Ensuite, je trouve qu'il y a l'arrivée d'un enfant. Je ne vais pas dire qu'on passe un peu le flambeau, mais il y a quand même un espèce de truc où on se dit, je deviens parent. Et moi, il y a un truc qui m'a pas mal marquée, c'est que j'étais à la maternité et mon mec était allé déclarer notre fille, faire l'acte de naissance là. et il est revenu en me disant j'ai mis ça et puis j'ai mis Fanny contrôleur de gestion ce qui était absolument mon métier et ça n'a rien à voir avec le fait que je n'assumais pas mon métier mais je me suis vraiment dit en fait ça ne me correspond pas je le sais depuis un moment mais là le fait que ma fille va dire tiens maman fait ce métier là mais en fait ça ne me ressemble pas il y a eu un peu un truc de waouh ça t'a sauté aux yeux en fait un peu sauté aux yeux à ce moment là en tout cas ... Ça a fait partie de tous les petits déclics. Donc voilà, je dirais qu'il y a eu ça, très important. Et ensuite, c'est à ce moment-là, justement, juste avant de partir en congé maternité, où je me suis dit que... Enfin, je me voyais déjà difficilement reprendre à mon poste. C'est le moment où on me demandait de prendre un peu du galon, des équipes, plus de management. Et en fait, je n'en avais aucune envie. Donc... profite de cette pause si tu y arrives, pour faire un bilan de compétences. Donc ça, ça a été un autre élément très fort pour moi. Donc à l'époque, il y avait un bilan de compétences qui s'appelait Switch Collective, qui a la particularité de se faire en groupe à raison de trois heures et demie de visio par semaine et des exercices un peu tous les jours à faire sur soi ou simplement Ils nous alimentent en vidéo, des TED Talks, des trucs assez parlants, en tout cas pour moi, qui ont été très parlants. Dans ce bilan de compétences, il y a eu notamment quelques exercices un peu précis qui, à nouveau, étaient assez puissants, en tout cas dans mon cas. Je pense notamment à... au fait qu'il nous demandait dès le début de lister un peu nos moments de flot dans la vie. Quels étaient les moments où on était vraiment en... Ouais, ils appellent ça les moments de flot, donc où tu penses à rien, où t'es à fond, t'es à 2000% et tu kiffes, quoi. Et assez vite, moi, je me suis rendue compte que c'est à chaque fois que je faisais des trucs créatifs, donc ça peut être dessiner, mais je m'étais aussi éclatée à préparer mon mariage, que ce soit dans le dessin de ma robe, créer un site internet. Enfin voilà, à chaque fois, ça impliquait plutôt de la création, ça pouvait être aussi faire un... Un discours de mariage parce qu'il faut un peu créer, puis un univers à inventer. En tout cas, moi, ça revenait beaucoup. Un deuxième exercice qui a été assez parlant. Excuse-moi.

  • Speaker #0

    Tu avais réussi à mettre le doigt sur le fait que le fil directeur entre tous ces éléments de flot, c'était le fait de créer quelque chose.

  • Speaker #1

    Parce que tu vois,

  • Speaker #0

    tu partages les exemples. Ça peut être un autre lien.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #0

    C'était le fait de créer des éléments.

  • Speaker #1

    Exactement. C'était le fait de créer et puis de partager un peu des émotions. En tout cas, partager des messages. Voilà, c'était toujours lié à ça. Et ensuite, le dernier, qui est un exercice qui est un peu flippant au départ quand on a un peu peur justement d'aller voir, de se lancer dans ces bilans de compétences parce qu'on ne sait pas très bien ce qu'on va y trouver. C'est un exercice où on est censé demander à notre entourage de répondre à certaines questions sur nous. Ça doit te parler.

  • Speaker #0

    Ça revient. Toutes les personnes qui me partagent leurs expériences de bilingüe me parlent de cet exercice.

  • Speaker #1

    C'est fou. Mais en tout cas, je me souviens que j'étais très mal à l'aise d'envoyer ça aux gens. Je me disais, qu'est-ce qu'ils vont raconter ? Et en fait, il y avait notamment une question, c'était quand est-ce que tu fais appel à Fanny ? Sur quel sujet tu lui demanderais des conseils ? Et à chaque fois, c'était... Si j'ai besoin d'un conseil de déco, de style, de goût, je ferai appel à elle. Et ça, c'est revenu dans la majorité de mes questionnaires. Donc, ça aussi, ça a été très, bon, quand même, rends-toi à l'évidence. C'est un truc que t'aimes et en fait, a priori, t'es peut-être un tout petit peu meilleur que les autres là-dessus. Donc, pourquoi pas, quoi. Voilà.

  • Speaker #0

    De clarifier des choses et aussi de te donner confiance.

  • Speaker #1

    Je crois qu'il y a un gros sujet de confiance dans les choix de reconversion. Et au départ, il y a toujours cet énorme truc d'illégitimité, de se sentir très, très imposteur. Et donc, en fait, ça, c'était les premières petites pierres qui ont permis de me donner un petit peu confiance et de me dire, en fait, pourquoi pas. Pourquoi pas,

  • Speaker #0

    c'est un bon point de départ.

  • Speaker #1

    Voilà, exactement. Et enfin, je dirais que c'est un peu essayer de défaire toutes les croyances sur « ah non mais si je fais ça, mais c'est la catastrophe, je ne vais plus avoir de boulot, je n'ai plus de carrière, je ne vais plus avoir d'argent » . Voilà, et ça petit à petit, pareil, il y a des exercices où finalement on essaie de projeter les worst case scénarios. Bon ben si je me lance là-dedans, au pire, qu'est-ce qui peut se passer ? ok, dans ce cas, si vraiment le pire se passe, qu'est-ce que je peux faire pour pallier à ça ? Et en fait, on se rend compte que la probabilité de finir SDF dans la rue, elle est quand même assez faible. Et c'est con, mais ça permet un petit peu de relativiser. Et voilà. Et je finirais juste par dire que il y a eu aussi un peu une prise de conscience que j'avais bossé un peu plus de 10 ans et qu'il m'en restait quand même 30. Donc en fait, même si... Dans ma tête, j'avais déjà l'impression que c'était trop tard. En fait, quitte à bosser encore 30 ans, j'avais envie que ce soit dans un métier qui m'éclate.

  • Speaker #0

    C'est ça, oui. À la fois, tu peux te dire, bon, ça va, j'ai le temps. Et en même temps, le temps peut être très long aussi. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça, exactement. Et plus tu attends et plus le saut est vertigineux.

  • Speaker #0

    C'est d'accord là-dessus. Plus tu attends, plus ça peut être difficile de sauter. C'est clair. C'est super intéressant. Et quelles sont les difficultés que tu rencontres sur ce chemin de reconversion professionnelle ?

  • Speaker #1

    Alors, des difficultés, il y en a. Je pense que la première, que j'essaye de ne pas avoir, mais je l'ai quand même, c'est la comparaison avec les autres. Parce qu'en fait, quand on se lance, on redémarre un peu, pas toujours à zéro, mais dans mon cas, c'est quand même un beau redémarrage à zéro. Donc, c'est vrai que quand tu as ta pote à côté qui fait le même taf depuis 12-13 ans, qui a un super poste, qui gagne super bien sa vie, bon, toi, il faut rester concentré en disant, OK, mais moi, mon chemin, ce n'est pas le même. Voilà, mais il y a un peu, il y a quand même toujours ce sujet de comparaison.

  • Speaker #0

    C'est hyper important et ça, vraiment, je pense qu'énormément de personnes le vivent. J'imagine que ça demande énormément d'humilité à un moment. Et comment tu dépasses ça ? Est-ce qu'à un moment, tu te dis, j'arrête de regarder et tu te reconcentres sur là où tu en es, tes étapes ? Qu'est-ce que tu fais pour dépasser ça ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense qu'honnêtement, j'y fais moins attention. Je ne vais pas chercher ça parce que comment perdre du temps et se figer alors que... Je me reconcentre, je me dis que c'est un vrai choix. Pour une fois, j'ai vraiment fait un choix dans ma vie. Je suis contente de là où j'en suis. J'essaie de voir un peu plus loin. Je sais que dans 10-15 ans, je pourrais me retourner et être contente de mon chemin. Mais j'essaie de ne pas trop m'y attarder parce que ça peut être un peu paralysant.

  • Speaker #0

    C'est que tu t'arrêtes d'être au mouvement quand tu fais ça. J'aime bien cette phrase qu'un jour on m'a transmise. La comparaison, c'est du poison.

  • Speaker #1

    efficace ok donc il y a ça honnêtement il y a aussi évidemment une difficulté qui est qu'il y a un moment où faire une reconversion c'est aussi ralentir dans sa vie pro et donc faire des concessions financières de ça j'en ai pas trop parlé mais moi c'est une école qui coûte assez cher, une école privée qui finalement ... Maintenant, les écoles, en tout cas publiques, ne sont pas tellement ouvertes aux vieux comme nous. Mon choix était un peu limité. Il se trouve que c'est celle-là que j'avais envie de faire. Mais bref, c'est une école qui coûte assez cher. Il y a quand même un espèce de plan financier à faire.

  • Speaker #0

    Pour une financière, c'était...

  • Speaker #1

    Oui, oui. Pas parfait. Non, il y a ça à faire. Et puis, c'est sûr qu'au quotidien, j'ai... J'ai un peu baissé mon niveau de vie par rapport à ce que j'avais avant, mais je le fais sans regret parce que je suis concentrée, que je sais que c'est temporaire et que je sais où je vais. En tout cas, je suis droite dans mes bottes dans ce que j'ai envie de faire. Mais voilà, c'est sûr qu'il faut être prête. Après, ça dépend des cas, parce qu'encore une fois, moi, je suis un cas un peu extrême, mais il faut quand même être prêt à faire quelques concessions dans un schéma de reconversion. Et après, en difficulté, il y a aussi, surtout à nos âges, le fait de concilier un peu toutes ces vies, la vie pro, la vie de maman. Enfin voilà, moi, j'ai cumulé des études où il y avait beaucoup, beaucoup de travail le soir. Donc, je m'offrais le 18-20 avec ma fille. Et après, à 20h, je me remettais au boulot jusqu'à minuit tous les soirs, voire plus. Enfin, c'est prenant. Donc, là aussi, il y a des concessions à faire. Moi, je pense que je suis un peu moins dans la phase où je passe beaucoup de temps avec mes amis, ce qui était hyper important pour moi avant, ce qu'il est toujours. Mais honnêtement, ce n'est pas possible de tout faire. Donc, voilà, c'est sûr que faire un choix, ça veut aussi dire renoncer à des choses.

  • Speaker #0

    C'est un investissement et financier et en temps. C'est une phase de vie où tu décides d'investir. Et j'imagine pour chaque jour te rappeler pourquoi tu le fais,

  • Speaker #1

    tu as besoin d'être prêt à la fin. Parce que tu les as les moments de doute où tu te dis mais qu'est-ce que j'ai fait ? C'était tellement plus simple avant. Il y a l'idée. Je pars dans mon bateau, Aline en me retourne. Et puis tu te reconcentres, tu te dis non, je n'ai pas fait tout ça pour rien. Donc voilà, je dirais que les principales difficultés, c'est ça. C'est concilier les vies, difficultés financières et puis les décalages, que ce soit avec les gens de son âge qui avancent, qui en tout cas sur le papier sont plus avancés. Et à l'inverse, il y a des moments où je me retrouve en décalage avec les étudiants qui pour la plupart ont 20 ans et qui n'ont pas de vie que moi. Alors c'est aussi une richesse. Oui. Mais il faut arriver à avoir ce prisme-là, de se dire que tu as une chance inouïe de rentrer un peu dans cette génération, de les côtoyer, ils sont hyper sympas, tu découvres plein de trucs. Mais au quotidien, ce n'est pas une copine à qui tu peux dire « ma fille n'a pas dormi de la nuit, c'est l'enfer » .

  • Speaker #0

    C'est une ouverture d'esprit à avoir qui est incroyable. Et donc, tu es une des seules mamans de cette promo, c'est ça ?

  • Speaker #1

    ouais écoute j'en ai découverte j'étais assez contente qu'à la fin de la première année qu'on était 300 en première année et plus que 180 l'année d'après mais j'ai découvert qu'on était 3 mamans sur 300 donc mine de rien pas dans la même classe malheureusement mais mine de rien ça faisait un petit soutien psychologique ok merci Fanny

  • Speaker #0

    Lorsqu'on échange ensemble, tu évoques avec moi les difficultés que rencontrent beaucoup de femmes quand elles reprennent le travail après le congé maternité. Est-ce que tu pourrais m'en dire un peu plus sur ta propre expérience ?

  • Speaker #1

    Écoute, j'ai trouvé difficile de... Alors comment dire ? En fait, j'avais l'impression, à partir du moment où j'ai repris le boulot, de ne rien faire à fond, d'être toujours en mi-fil, mi-raisin. Donc de pas vraiment être à fond avec ma fille, j'avais quand même l'impression de la délaisser. Et en même temps, au bureau, j'arrivais pas à être autant à fond. C'était un job où on bossait beaucoup et on faisait appel à nous. Enfin bref, il y avait des gros horaires et pas mal de stress. Et j'avais l'impression que du coup, j'arrivais pas à... J'étais plus à la hauteur non plus là-dessus. Donc je trouve que ce sentiment un peu de tiraillement, je pense qu'éprouve beaucoup de femmes. en revenant au bureau, il est assez difficile. Moi, j'avais décidé que j'imposais un peu mon rythme au début, c'est-à-dire que, en tout cas, les deux premiers mois à la crèche, on m'avait dit, mais c'est affreux de laisser un enfant jusqu'à 18-19 heures, il faut vraiment venir le chercher à 16h30. Bon, alors j'avais un peu suivi le truc, donc j'avais un peu imposé de partir très, très tôt. J'allais chercher ma fille, puis après, je me reconnectais. Mais en fait, t'es toujours en train de courir, t'es jamais vraiment... Le sentiment était encore plus fort quand j'étais en train de travailler chez moi avec elle à côté. voilà donc ça c'est une première difficulté, ensuite dans mon cas perso, dans mon équipe je bossais en binôme avec un garçon on était chacun sur des zones différentes mais surtout les sujets un peu transverses on faisait appel à nous devant mon congé maternité de manière vraiment équivalente et très honnêtement j'ai senti quand je suis rentrée, que forcément, on faisait un peu moins appel à moi sur tous les sujets urgents, parce que potentiellement, j'allais devoir partir plus tôt le soir. Et ça, ça m'a fait quelque chose, même si j'avais envie d'embrasser mon rôle de maman aussi beaucoup. Ça m'a gênée de sentir que ça... Ouais, forcément, il y avait un gap, en tout cas, qui se créait. J'avais aucune animosité avec ce mec-là, évidemment. Mais en tout cas, j'ai senti un avant-après là-dessus où on me confiait moins de tâches. Alors, est-ce que ça partait d'une... Quelque chose de bienveillant en disant, bon, allez, maman, on va l'aménager un peu. Ou est-ce que c'était juste, bon, de toute façon, là, elle a la tête ailleurs, je ne sais pas. Mais en tout cas, moi, ça m'avait un peu pesée.

  • Speaker #0

    Et comment tu te sentais, justement, par rapport à cette situation ?

  • Speaker #1

    Je me sentais... un poil mise à l'écart et je me sentais pas à la hauteur dans les deux rôles je me sentais en dessous j'étais constamment tiraillée c'était vraiment ça le terme donc voilà cette impression de rien faire à fond c'est vraiment ça et après je pense que c'est à ce moment là où je me suis dit quitte à bosser aussi Il faut qu'on soit vraiment animé par ce qu'on fait. Parce que sinon, je vais chez moi, je m'occupe de ma fille. Mais là, en tout cas, effectivement, comme tu l'as dit tout à l'heure, la balance, elle était plus équilibrée pour moi.

  • Speaker #0

    Oui, et puis il y a aussi beaucoup de choses qui se mélangent, tout au même moment.

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Et dans cette étape de ta vie, qu'est-ce que tu apprends à ton sujet ?

  • Speaker #1

    Je pense que ce que j'apprends, c'est un peu plus à m'écouter. à moi faire comme tout le monde et à me dire j'ai envie de quoi au plus profond de moi écoute toi ça avance, ça défile t'as envie aussi que tes enfants te voient serein dans ton chemin je pense que c'est vraiment plus apprendre à se connaître et à s'écouter surtout quitte à faire un peu des pas de côté moi

  • Speaker #0

    ça a été vraiment ça tu peux plus vraiment coller à un schéma parce qu'en fait là tout est bouleversé donc il faut bien que tu inventes toi-même tes propres règles et ce que je trouve intéressant quand tu dis s'écouter, parce que parfois on pense que s'écouter ça veut dire faire une pause, se reposer mais s'écouter c'est aussi écouter des envies aussi d'action de nouveaux projets, de faire autrement et c'est pas forcément s'arrêter ou ralentir voilà c'est Ça peut être très bien avancer vers une nouvelle étape. Est-ce que tu pourrais nous dire aujourd'hui en quoi consiste ton métier et comment faire si on a envie de collaborer avec toi ?

  • Speaker #1

    du coup moi j'ai fini ma deuxième année à Penningen j'en fais une troisième à partir de septembre la direction artistique c'est un domaine assez large parce que tu peux être un peu polyvalent mais après il y en a beaucoup qui se spécialisent donc ça peut être dans le graphisme dans la photo, dans le motion design dans l'édition donc c'est demain ... Vous créez une boîte, vous avez envie de créer un univers visuel, une identité visuelle. Ça peut commencer par un logo, mais ça peut être toute la charte graphique qui va avec. Vraiment, c'est l'univers graphique qui va avec votre marque. Après, on va décliner sur différents supports, donc des affiches, des flyers, un site internet, des cartes de vœux. J'ai fait un stage récemment dans une agence de création graphique. Donc, ça peut aller aussi. On a, par exemple, créé la façade d'un restaurant à Paris. Voilà, c'est tout ce qui est l'univers visuel d'une marque. Donc, ça peut être la création d'une marque, mais ça peut être aussi, on a envie de donner un petit coup de neuf. Mon logo, il est un peu vieillot. Je sens que tout ça n'est pas très appétissant pour les clients. Et si on donnait un petit coup de neuf ? Ça peut être ça, et puis ça peut être pour des missions beaucoup plus précises. Là, j'ai besoin d'une affiche pour tel truc, j'ai besoin de quelqu'un pour m'aider à faire une édition dans un petit magazine, dans un petit leaflet, peu importe. Donc ça, c'est pour la partie graphisme surtout. Après, il est possible que je me spécialise un peu plus à l'issue de la fin de mes études.

  • Speaker #0

    C'est génial, je me suivrai de ça de près. Et une dernière question que j'avais envie de te poser, quels conseils tu pourrais donner aux femmes qui ont envie d'évoluer, mais qui peut-être ont peur d'entrer dans cette phase d'introspection ? Et tout à l'heure, tu disais, je me suis lancée dans le bilan de compétences, mais je ne savais pas trop ce qui allait m'arriver. C'est quelque chose que j'entends parfois. On a un petit peu peur de ce qui va bouger, ce qui va changer. Donc voilà, qu'est-ce que tu pourrais leur donner comme conseil ?

  • Speaker #1

    Je commencerais par redire ce que j'ai dit tout à l'heure, mais ça c'est seulement pour celles qui ont l'opportunité, c'est peut-être juste si elles ont l'opportunité de faire une petite pause, et souffler, et parfois se retrouver un peu face au vide, ça permet de vraiment réfléchir, parce que sinon on sait comment ça marche, un quotidien bien occupé, ça avance, ça avance, ça avance, et puis voilà, on se réveille. On se réveille et parfois, il n'est jamais trop tard. Mais voilà, donc moi, je dirais que s'il y a une opportunité de s'arrêter une semaine, deux semaines, trois semaines, j'en sais rien. Je trouve que ça aide toujours, en tout cas dans mon cas. Après, je donnerais comme conseil peut-être de se faire aider parce que je trouve que moi, c'est ça qui me paralysait un peu. C'était que je me sentais très, très seule dans mes réflexions et mes questionnements.

  • Speaker #0

    de passer le cap, de m'inscrire à un bilan de compétences, qui plus est, maintenant, la plupart sont finançables par le CPF et tout ça. Donc, financièrement, ce n'est pas trop engageant. Enfin, en tout cas, ça peut ne pas l'être. Et en fait, je trouve qu'il y a vraiment des outils concrets qui aident à se poser les bonnes questions. Et encore une fois, je ne serais pas arrivée à ces conclusions sans avoir fait tous ces exercices et cette réflexion. Et je pense qu'il y a un dernier truc qui est vraiment important, c'est de ne pas voir la montagne devant soi, mais d'y aller par petits pas. Parce que si on a un peu un rêve caché de bifurquer vers telle ou telle filière... Après, moi, je suis un cas quand même extrême. J'ai vraiment fait un virage à 360, mais on n'a pas besoin de faire ça pour être plus épanoui, évidemment.

  • Speaker #1

    Ton petit pas, est-ce que tu aurais un exemple ?

  • Speaker #0

    Moi, ça a été... Je pense que mon petit pas, finalement, il s'est fait même avant le bilan de compétences. Ça a été... En fait, j'adore dessiner quand même et je n'en fais pas assez. Je me suis inscrite à des cours le soir. Donc, ça a été ça. Ça a été deux ans avant, tous les mardis soirs, j'allais dessiner pendant deux heures. Je me doutais que je n'allais pas nécessairement faire un métier juste où je dessine, mais en fait, une chose en entraînant une autre, après, on se dit, tiens, ça, ça me plaît vraiment. Et puis voilà, on s'ouvre à un univers où alors ça va être un déj avec, tiens, ma cousine que je ne vois pas souvent, qui est graphiste. Je vais lui poser un peu des questions sur son métier. Et puis en fait, ça plus ça plus ça, ça fait qu'on peut construire quelque chose sans avoir le vertige de je vais devoir tout quitter. Comment je vais faire ? Et blablabla. Voilà, donc je dirais la méthode des petits pas.

  • Speaker #1

    exactement et est-ce que tu dirais que le dessin ces deux heures par semaine ça t'a permis de renouer aussi avec le plaisir de cette activité de le vivre toi exactement,

  • Speaker #0

    en fait je me rends compte que je parlais beaucoup, je disais beaucoup j'aimerais bien faire ça, j'ai un peu des rêves de ça mais je ne faisais rien et finalement c'est vrai qu'à partir du moment où tu commences à faire même si c'est rien même si c'est pas grand chose et que ça reste pour ton plaisir personnel ... C'est là que tu prends un peu plus confiance et que tu arrives à avancer. Mais c'est difficile de passer de j'ai envie de faire à je fais. Mais c'est le plus important. Donc voilà pour les conseils en toute humilité, bien sûr. Trop bien.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Fanny. C'était vraiment un plaisir. C'était passionnant d'en savoir plus sur ce... Ce changement de vie professionnelle à 360, et je pense que ça peut ouvrir des portes, donner des idées à plein de femmes qui se posent des questions après leur congé mat. Donc vraiment, un grand merci.

  • Speaker #0

    Écoute, merci à toi, Margaux. Et tant mieux si ces témoignages peuvent aider certaines à se lancer. Mais en tout cas, merci à toi.

  • Speaker #2

    Si cet épisode vous a inspiré ou donné des clés pour avancer dans votre carrière, n'hésitez pas à vous abonner et à laisser un avis 5 étoiles. Et si vous avez envie d'échanger, de partager votre parcours ou d'être accompagné dans votre vie professionnelle, je serai ravie de vous lire. Pour cela, contactez-moi sur Instagram ou via mon site mathesense.com Et je vous dis à bientôt pour un prochain épisode.

Chapters

  • Introduction au parcours de Fanny Passama

    00:01

  • Les débuts de Fanny dans la finance

    00:46

  • Le déclic après la maternité

    00:58

  • Le bilan de compétences et la découverte de la créativité

    01:24

  • Les déclencheurs du changement de carrière

    04:52

  • Les difficultés de la reconversion professionnelle

    06:02

  • Les défis d'une mère qui reprend le travail

    14:13

  • L'impact de la maternité sur la carrière

    20:10

  • Le métier de direction artistique et conseils pour les femmes

    24:48

  • Conclusion et appel à l'action

    31:09

Description

As-tu déjà ressenti ce besoin irrésistible de changer de carrière après être devenue maman ? Dans cet épisode captivant de Matésens - le podcast des femmes qui réinventent leur carrière, Margaux Saubry-Bobet reçoit Fanny Passama, une femme inspirante qui a osé franchir le pas de la reconversion professionnelle après la maternité. Ancienne contrôleur de gestion chez LVMH, Fanny nous raconte son parcours unique et les réflexions profondes qu'elle a eues sur la maternité et le désir de changement qui l'a poussée à redéfinir sa carrière.


Après la naissance de sa première fille, Fanny ressent un besoin urgent de donner un nouveau sens à sa vie professionnelle. Elle partage avec nous son expérience de bilan de compétences, un processus qui l'a conduite à découvrir sa véritable passion : la création artistique. Ce moment de révélation l'a incitée à quitter le monde de la finance pour se lancer dans une carrière freelance en direction artistique. Fanny aborde avec sincérité les défis qu'elle a rencontrés lors de sa reconversion, comme gérer la comparaison avec ses pairs, les ajustements financiers nécessaires et l'équilibre délicat entre vie professionnelle et familiale.


Dans cet échange riche en conseils pratiques et en encouragements, Fanny encourage toutes les femmes à écouter leurs envies, à ne pas craindre le changement et à prendre des petites étapes vers leurs objectifs. Elle nous rappelle que chaque parcours est unique et que la reconversion professionnelle peut être une aventure passionnante et épanouissante. En écoutant cet épisode de Matésens, tu découvriras des stratégies concrètes pour envisager une transformation similaire dans ta propre carrière.


Que tu sois en pleine réflexion sur ta carrière ou simplement curieuse d'entendre des histoires inspirantes de femmes qui ont osé changer de voie, cet épisode est fait pour toi. Rejoins-nous pour un moment d'échange authentique et motivant, et laisse-toi inspirer par le parcours de Fanny Passama. N'hésite pas à partager cet épisode avec d'autres femmes qui pourraient bénéficier de ces conseils précieux. Ensemble, redéfinissons nos carrières et célébrons le pouvoir du changement !


Si cet épisode vous a inspirée ou donné des clefs pour avancer dans votre carrière, n’hésitez pas à vous abonner et à laisser un avis 5 étoiles.

Et si vous avez envie d’échanger, de partager votre parcours ou d’être accompagnée dans votre vie professionnelle, je serais ravie de vous lire.  


Pour prendre rendez-vous avec moi pour un coaching gratuit de 30 minutes, contactez moi par email : margaux@matésens.com ou sur instagram @matesens_coaching


Et je vous dis à bientôt pour un prochain épisode ! 🎙️✨

Margaux


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Matésens, le podcast des femmes qui réinventent leur carrière après la maternité. Je m'appelle Margaux Saubry-Bobet et je suis coach professionnelle certifiée. Chaque semaine, je vous invite à découvrir des parcours inspirants de femmes qui ont osé transformer leur vie professionnelle. Au programme, des conseils concrets et des outils pratiques pour avancer avec confiance et ambition vers la carrière qui vous correspond et qui vous rend fière. Alors, si vous êtes prête à écrire le prochain chapitre de votre vie professionnelle, Je vous invite à vous abonner dès maintenant. Allez, c'est parti ! Hello à toutes ! Aujourd'hui, vous allez découvrir le parcours étonnant de Fanny Passama. Fanny a d'abord occupé des postes en finance aux quatre coins du monde, puis en France à la direction financière du groupe de luxe LVMH. C'est à l'arrivée de sa première fille qu'elle ressent le besoin de prendre du recul sur sa carrière. Trois semaines après son accouchement, elle démarre un bilan de compétences pour y voir plus clair sur sa prochaine étape professionnelle. C'est alors qu'elle découvre sa vocation pour un métier créatif. Après plusieurs mois d'hésitation, elle finit par sauter le pas et intègre Penninghain, où elle apprend notamment le métier de direction artistique. Elle lance alors progressivement son activité freelance en parallèle de l'arrivée de son deuxième bébé il y a quelques semaines. Hello Fanny !

  • Speaker #1

    Salut Margot ! Ça va ? Ouais, super, merci beaucoup d'avoir fait appel à moi pour ce podcast, je suis très contente.

  • Speaker #0

    Je t'en prie, c'est vraiment un plaisir de te recevoir. Ce que je te propose pour te présenter, est-ce que tu pourrais nous dire d'où tu viens et qu'est-ce que tu rêvais de devenir quand tu étais enfant ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr ! Écoute, moi j'ai grandi à Paris, j'étais dans une fratrie de quatre sœurs, j'ai une maman qui est artiste peinte, qui a fait des études là-dedans, et un papa qui était plutôt directeur commercial. D'accord. Voilà, donc c'est vrai que, en tout cas du côté de ma maman, j'avais pas mal de gens dans ma famille qui baignaient dans le milieu artistique. des architectes, des graphistes. Voilà, donc moi, j'adorais ça. Moi, j'adorais dessiner. J'étais très bonne en arts plastiques, etc. Et puis, voilà, je dessinais tout le temps. Et puis, quand j'étais petite, je rêvais d'être styliste. Donc, j'avais notamment avec ma meilleure amie, Camille, à l'époque, créé une marque qui s'appelait Kenny. qui était la douce contraction de nos deux prénoms, Camille. Ah, j'adore ! Et donc...

  • Speaker #0

    De vêtements, déjà, à l'époque ?

  • Speaker #1

    Voilà, donc on cousait de douteux vêtements, un peu asymétriques, très mode des années 90. Mais j'adorais, voilà, dessiner des silhouettes, des vêtements, et en tout cas, à l'époque, j'avais pas mal envie de faire ça. Et je dessinais aussi beaucoup des petites BD, je racontais un peu des histoires, donc... Donc voilà, ça, c'était un peu les envies étant enfant.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui t'a amenée à la finance, alors, après tout ça ?

  • Speaker #1

    Effectivement, j'étais allée y venir. Donc, comme tu l'as dit, j'ai plutôt opté pour des études de commerce. En fait, ce qui s'est passé, c'est que ma maman, qui était plutôt artiste peintre, donc elle était vraiment, c'est l'artiste comme on l'imagine, dans son atelier, vivant un peu seule. Et elle, elle vivait de sa passion, elle adorait son métier, mais elle nous disait souvent, c'est quand même un métier difficile, en termes de sécurité, bon, c'est pas dingue. Donc, ça allait, parce qu'il y avait mon père, mais voilà. En fait, je pense que, mine de rien, même si c'était un univers qui m'attirait pas mal, j'ai quand même pas mal entendu ça. Et bon, ça a fini par infuser, et je me souviens qu'au moment où il fallait commencer à faire un peu des choix. au lycée sur les spécialités et puis ensuite après le lycée. J'ai plutôt opté pour la sécurité. Comme je n'étais pas trop mauvaise en cours, que j'avais des bonnes notes, je me suis dit allons-y, faisons une école de commerce, c'est plus safe. En tout cas, à l'époque, c'était mon choix et c'était la façon dont j'avais réfléchi.

  • Speaker #0

    Ok, justement, qu'est-ce qui t'a amené à vouloir changer de voie puisque tu as travaillé pendant plus d'une dizaine d'années dans le domaine de la finance et tu as fait un virage, on peut dire à 360 degrés, vers une carrière artistique. Est-ce qu'il y a eu un élément déclencheur qui a fait que tu as changé de voie ?

  • Speaker #1

    Oui, alors je dirais oui, mais il y avait déjà surtout un truc de fond qui refusait depuis pas mal d'années, qui était en fait à chaque fois qu'il fallait que je change de boulot ou que je postulais pour un nouveau taf, je me remettais déjà un peu en question et j'avais toujours envie d'aller voir des formations à droite à gauche. J'avais déjà cette envie de changement qui était là et puis finalement je n'osais pas. me disaient que c'est toujours surtout une histoire de... On a l'impression que c'est trop tard, que financièrement, on ne va pas pouvoir mener à bien nos projets qu'on a un peu lancés. Mais je pense que j'avais ce truc de fond qui infusait parce que j'avais déjà regardé, je ne sais pas, des MBA à l'IFM. J'étais un peu fascinée par les gens qui montaient des boîtes. Au début, c'était plus des gens qui lançaient des marques de mode ou des choses comme ça. Et puis, je pense qu'il y avait vraiment ce truc-là de fou. Ensuite, vraiment, il y a eu plusieurs déclencheurs, mais je dirais qu'honnêtement, le congé maternité, c'est-à-dire la première pause dans ma vie professionnelle, a été pour moi hyper importante. Je pense que sans cette pause, je ne serais pas arrivée à cette décision de changement.

  • Speaker #0

    Donc, pourquoi ? Ça a fait pencher la balance, en fait. Jusque-là, c'était... plus intéressant pour toi, plus avantageux, plus sécurisant d'être dans la voie tout tracée, on va dire, la sécurité dont tu parlais. Et le fait d'avoir cette pause, peut-être que la balance a commencé à peser plus fortement vers cette curiosité que tu avais pour autre chose.

  • Speaker #1

    Oui, je pense que c'est un mix de pas mal de choses. Mais le premier truc, c'est que j'ai vraiment l'impression qu'en faisant une pause, on descend un peu du train. Quand on a des boulots prenants dans des grands groupes comme ça, tu sais, on bosse... c'est un tard et puis c'est une espèce de machine qui s'arrête jamais. Et moi, je sais que je n'arrivais pas à prendre le temps dans ma vie pour réfléchir, rencontrer des gens et tout ça. Donc, le fait d'avoir eu une pause un peu forcée, notamment les six semaines avant que le bébé arrive, je trouve que déjà, c'est hyper fort. Est-ce que je suis bien dans le fait de ne pas travailler ? Et est-ce que ça me manque ? Il y a déjà vraiment le côté juste descendre du train. Ensuite, je trouve qu'il y a l'arrivée d'un enfant. Je ne vais pas dire qu'on passe un peu le flambeau, mais il y a quand même un espèce de truc où on se dit, je deviens parent. Et moi, il y a un truc qui m'a pas mal marquée, c'est que j'étais à la maternité et mon mec était allé déclarer notre fille, faire l'acte de naissance là. et il est revenu en me disant j'ai mis ça et puis j'ai mis Fanny contrôleur de gestion ce qui était absolument mon métier et ça n'a rien à voir avec le fait que je n'assumais pas mon métier mais je me suis vraiment dit en fait ça ne me correspond pas je le sais depuis un moment mais là le fait que ma fille va dire tiens maman fait ce métier là mais en fait ça ne me ressemble pas il y a eu un peu un truc de waouh ça t'a sauté aux yeux en fait un peu sauté aux yeux à ce moment là en tout cas ... Ça a fait partie de tous les petits déclics. Donc voilà, je dirais qu'il y a eu ça, très important. Et ensuite, c'est à ce moment-là, justement, juste avant de partir en congé maternité, où je me suis dit que... Enfin, je me voyais déjà difficilement reprendre à mon poste. C'est le moment où on me demandait de prendre un peu du galon, des équipes, plus de management. Et en fait, je n'en avais aucune envie. Donc... profite de cette pause si tu y arrives, pour faire un bilan de compétences. Donc ça, ça a été un autre élément très fort pour moi. Donc à l'époque, il y avait un bilan de compétences qui s'appelait Switch Collective, qui a la particularité de se faire en groupe à raison de trois heures et demie de visio par semaine et des exercices un peu tous les jours à faire sur soi ou simplement Ils nous alimentent en vidéo, des TED Talks, des trucs assez parlants, en tout cas pour moi, qui ont été très parlants. Dans ce bilan de compétences, il y a eu notamment quelques exercices un peu précis qui, à nouveau, étaient assez puissants, en tout cas dans mon cas. Je pense notamment à... au fait qu'il nous demandait dès le début de lister un peu nos moments de flot dans la vie. Quels étaient les moments où on était vraiment en... Ouais, ils appellent ça les moments de flot, donc où tu penses à rien, où t'es à fond, t'es à 2000% et tu kiffes, quoi. Et assez vite, moi, je me suis rendue compte que c'est à chaque fois que je faisais des trucs créatifs, donc ça peut être dessiner, mais je m'étais aussi éclatée à préparer mon mariage, que ce soit dans le dessin de ma robe, créer un site internet. Enfin voilà, à chaque fois, ça impliquait plutôt de la création, ça pouvait être aussi faire un... Un discours de mariage parce qu'il faut un peu créer, puis un univers à inventer. En tout cas, moi, ça revenait beaucoup. Un deuxième exercice qui a été assez parlant. Excuse-moi.

  • Speaker #0

    Tu avais réussi à mettre le doigt sur le fait que le fil directeur entre tous ces éléments de flot, c'était le fait de créer quelque chose.

  • Speaker #1

    Parce que tu vois,

  • Speaker #0

    tu partages les exemples. Ça peut être un autre lien.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #0

    C'était le fait de créer des éléments.

  • Speaker #1

    Exactement. C'était le fait de créer et puis de partager un peu des émotions. En tout cas, partager des messages. Voilà, c'était toujours lié à ça. Et ensuite, le dernier, qui est un exercice qui est un peu flippant au départ quand on a un peu peur justement d'aller voir, de se lancer dans ces bilans de compétences parce qu'on ne sait pas très bien ce qu'on va y trouver. C'est un exercice où on est censé demander à notre entourage de répondre à certaines questions sur nous. Ça doit te parler.

  • Speaker #0

    Ça revient. Toutes les personnes qui me partagent leurs expériences de bilingüe me parlent de cet exercice.

  • Speaker #1

    C'est fou. Mais en tout cas, je me souviens que j'étais très mal à l'aise d'envoyer ça aux gens. Je me disais, qu'est-ce qu'ils vont raconter ? Et en fait, il y avait notamment une question, c'était quand est-ce que tu fais appel à Fanny ? Sur quel sujet tu lui demanderais des conseils ? Et à chaque fois, c'était... Si j'ai besoin d'un conseil de déco, de style, de goût, je ferai appel à elle. Et ça, c'est revenu dans la majorité de mes questionnaires. Donc, ça aussi, ça a été très, bon, quand même, rends-toi à l'évidence. C'est un truc que t'aimes et en fait, a priori, t'es peut-être un tout petit peu meilleur que les autres là-dessus. Donc, pourquoi pas, quoi. Voilà.

  • Speaker #0

    De clarifier des choses et aussi de te donner confiance.

  • Speaker #1

    Je crois qu'il y a un gros sujet de confiance dans les choix de reconversion. Et au départ, il y a toujours cet énorme truc d'illégitimité, de se sentir très, très imposteur. Et donc, en fait, ça, c'était les premières petites pierres qui ont permis de me donner un petit peu confiance et de me dire, en fait, pourquoi pas. Pourquoi pas,

  • Speaker #0

    c'est un bon point de départ.

  • Speaker #1

    Voilà, exactement. Et enfin, je dirais que c'est un peu essayer de défaire toutes les croyances sur « ah non mais si je fais ça, mais c'est la catastrophe, je ne vais plus avoir de boulot, je n'ai plus de carrière, je ne vais plus avoir d'argent » . Voilà, et ça petit à petit, pareil, il y a des exercices où finalement on essaie de projeter les worst case scénarios. Bon ben si je me lance là-dedans, au pire, qu'est-ce qui peut se passer ? ok, dans ce cas, si vraiment le pire se passe, qu'est-ce que je peux faire pour pallier à ça ? Et en fait, on se rend compte que la probabilité de finir SDF dans la rue, elle est quand même assez faible. Et c'est con, mais ça permet un petit peu de relativiser. Et voilà. Et je finirais juste par dire que il y a eu aussi un peu une prise de conscience que j'avais bossé un peu plus de 10 ans et qu'il m'en restait quand même 30. Donc en fait, même si... Dans ma tête, j'avais déjà l'impression que c'était trop tard. En fait, quitte à bosser encore 30 ans, j'avais envie que ce soit dans un métier qui m'éclate.

  • Speaker #0

    C'est ça, oui. À la fois, tu peux te dire, bon, ça va, j'ai le temps. Et en même temps, le temps peut être très long aussi. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça, exactement. Et plus tu attends et plus le saut est vertigineux.

  • Speaker #0

    C'est d'accord là-dessus. Plus tu attends, plus ça peut être difficile de sauter. C'est clair. C'est super intéressant. Et quelles sont les difficultés que tu rencontres sur ce chemin de reconversion professionnelle ?

  • Speaker #1

    Alors, des difficultés, il y en a. Je pense que la première, que j'essaye de ne pas avoir, mais je l'ai quand même, c'est la comparaison avec les autres. Parce qu'en fait, quand on se lance, on redémarre un peu, pas toujours à zéro, mais dans mon cas, c'est quand même un beau redémarrage à zéro. Donc, c'est vrai que quand tu as ta pote à côté qui fait le même taf depuis 12-13 ans, qui a un super poste, qui gagne super bien sa vie, bon, toi, il faut rester concentré en disant, OK, mais moi, mon chemin, ce n'est pas le même. Voilà, mais il y a un peu, il y a quand même toujours ce sujet de comparaison.

  • Speaker #0

    C'est hyper important et ça, vraiment, je pense qu'énormément de personnes le vivent. J'imagine que ça demande énormément d'humilité à un moment. Et comment tu dépasses ça ? Est-ce qu'à un moment, tu te dis, j'arrête de regarder et tu te reconcentres sur là où tu en es, tes étapes ? Qu'est-ce que tu fais pour dépasser ça ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense qu'honnêtement, j'y fais moins attention. Je ne vais pas chercher ça parce que comment perdre du temps et se figer alors que... Je me reconcentre, je me dis que c'est un vrai choix. Pour une fois, j'ai vraiment fait un choix dans ma vie. Je suis contente de là où j'en suis. J'essaie de voir un peu plus loin. Je sais que dans 10-15 ans, je pourrais me retourner et être contente de mon chemin. Mais j'essaie de ne pas trop m'y attarder parce que ça peut être un peu paralysant.

  • Speaker #0

    C'est que tu t'arrêtes d'être au mouvement quand tu fais ça. J'aime bien cette phrase qu'un jour on m'a transmise. La comparaison, c'est du poison.

  • Speaker #1

    efficace ok donc il y a ça honnêtement il y a aussi évidemment une difficulté qui est qu'il y a un moment où faire une reconversion c'est aussi ralentir dans sa vie pro et donc faire des concessions financières de ça j'en ai pas trop parlé mais moi c'est une école qui coûte assez cher, une école privée qui finalement ... Maintenant, les écoles, en tout cas publiques, ne sont pas tellement ouvertes aux vieux comme nous. Mon choix était un peu limité. Il se trouve que c'est celle-là que j'avais envie de faire. Mais bref, c'est une école qui coûte assez cher. Il y a quand même un espèce de plan financier à faire.

  • Speaker #0

    Pour une financière, c'était...

  • Speaker #1

    Oui, oui. Pas parfait. Non, il y a ça à faire. Et puis, c'est sûr qu'au quotidien, j'ai... J'ai un peu baissé mon niveau de vie par rapport à ce que j'avais avant, mais je le fais sans regret parce que je suis concentrée, que je sais que c'est temporaire et que je sais où je vais. En tout cas, je suis droite dans mes bottes dans ce que j'ai envie de faire. Mais voilà, c'est sûr qu'il faut être prête. Après, ça dépend des cas, parce qu'encore une fois, moi, je suis un cas un peu extrême, mais il faut quand même être prêt à faire quelques concessions dans un schéma de reconversion. Et après, en difficulté, il y a aussi, surtout à nos âges, le fait de concilier un peu toutes ces vies, la vie pro, la vie de maman. Enfin voilà, moi, j'ai cumulé des études où il y avait beaucoup, beaucoup de travail le soir. Donc, je m'offrais le 18-20 avec ma fille. Et après, à 20h, je me remettais au boulot jusqu'à minuit tous les soirs, voire plus. Enfin, c'est prenant. Donc, là aussi, il y a des concessions à faire. Moi, je pense que je suis un peu moins dans la phase où je passe beaucoup de temps avec mes amis, ce qui était hyper important pour moi avant, ce qu'il est toujours. Mais honnêtement, ce n'est pas possible de tout faire. Donc, voilà, c'est sûr que faire un choix, ça veut aussi dire renoncer à des choses.

  • Speaker #0

    C'est un investissement et financier et en temps. C'est une phase de vie où tu décides d'investir. Et j'imagine pour chaque jour te rappeler pourquoi tu le fais,

  • Speaker #1

    tu as besoin d'être prêt à la fin. Parce que tu les as les moments de doute où tu te dis mais qu'est-ce que j'ai fait ? C'était tellement plus simple avant. Il y a l'idée. Je pars dans mon bateau, Aline en me retourne. Et puis tu te reconcentres, tu te dis non, je n'ai pas fait tout ça pour rien. Donc voilà, je dirais que les principales difficultés, c'est ça. C'est concilier les vies, difficultés financières et puis les décalages, que ce soit avec les gens de son âge qui avancent, qui en tout cas sur le papier sont plus avancés. Et à l'inverse, il y a des moments où je me retrouve en décalage avec les étudiants qui pour la plupart ont 20 ans et qui n'ont pas de vie que moi. Alors c'est aussi une richesse. Oui. Mais il faut arriver à avoir ce prisme-là, de se dire que tu as une chance inouïe de rentrer un peu dans cette génération, de les côtoyer, ils sont hyper sympas, tu découvres plein de trucs. Mais au quotidien, ce n'est pas une copine à qui tu peux dire « ma fille n'a pas dormi de la nuit, c'est l'enfer » .

  • Speaker #0

    C'est une ouverture d'esprit à avoir qui est incroyable. Et donc, tu es une des seules mamans de cette promo, c'est ça ?

  • Speaker #1

    ouais écoute j'en ai découverte j'étais assez contente qu'à la fin de la première année qu'on était 300 en première année et plus que 180 l'année d'après mais j'ai découvert qu'on était 3 mamans sur 300 donc mine de rien pas dans la même classe malheureusement mais mine de rien ça faisait un petit soutien psychologique ok merci Fanny

  • Speaker #0

    Lorsqu'on échange ensemble, tu évoques avec moi les difficultés que rencontrent beaucoup de femmes quand elles reprennent le travail après le congé maternité. Est-ce que tu pourrais m'en dire un peu plus sur ta propre expérience ?

  • Speaker #1

    Écoute, j'ai trouvé difficile de... Alors comment dire ? En fait, j'avais l'impression, à partir du moment où j'ai repris le boulot, de ne rien faire à fond, d'être toujours en mi-fil, mi-raisin. Donc de pas vraiment être à fond avec ma fille, j'avais quand même l'impression de la délaisser. Et en même temps, au bureau, j'arrivais pas à être autant à fond. C'était un job où on bossait beaucoup et on faisait appel à nous. Enfin bref, il y avait des gros horaires et pas mal de stress. Et j'avais l'impression que du coup, j'arrivais pas à... J'étais plus à la hauteur non plus là-dessus. Donc je trouve que ce sentiment un peu de tiraillement, je pense qu'éprouve beaucoup de femmes. en revenant au bureau, il est assez difficile. Moi, j'avais décidé que j'imposais un peu mon rythme au début, c'est-à-dire que, en tout cas, les deux premiers mois à la crèche, on m'avait dit, mais c'est affreux de laisser un enfant jusqu'à 18-19 heures, il faut vraiment venir le chercher à 16h30. Bon, alors j'avais un peu suivi le truc, donc j'avais un peu imposé de partir très, très tôt. J'allais chercher ma fille, puis après, je me reconnectais. Mais en fait, t'es toujours en train de courir, t'es jamais vraiment... Le sentiment était encore plus fort quand j'étais en train de travailler chez moi avec elle à côté. voilà donc ça c'est une première difficulté, ensuite dans mon cas perso, dans mon équipe je bossais en binôme avec un garçon on était chacun sur des zones différentes mais surtout les sujets un peu transverses on faisait appel à nous devant mon congé maternité de manière vraiment équivalente et très honnêtement j'ai senti quand je suis rentrée, que forcément, on faisait un peu moins appel à moi sur tous les sujets urgents, parce que potentiellement, j'allais devoir partir plus tôt le soir. Et ça, ça m'a fait quelque chose, même si j'avais envie d'embrasser mon rôle de maman aussi beaucoup. Ça m'a gênée de sentir que ça... Ouais, forcément, il y avait un gap, en tout cas, qui se créait. J'avais aucune animosité avec ce mec-là, évidemment. Mais en tout cas, j'ai senti un avant-après là-dessus où on me confiait moins de tâches. Alors, est-ce que ça partait d'une... Quelque chose de bienveillant en disant, bon, allez, maman, on va l'aménager un peu. Ou est-ce que c'était juste, bon, de toute façon, là, elle a la tête ailleurs, je ne sais pas. Mais en tout cas, moi, ça m'avait un peu pesée.

  • Speaker #0

    Et comment tu te sentais, justement, par rapport à cette situation ?

  • Speaker #1

    Je me sentais... un poil mise à l'écart et je me sentais pas à la hauteur dans les deux rôles je me sentais en dessous j'étais constamment tiraillée c'était vraiment ça le terme donc voilà cette impression de rien faire à fond c'est vraiment ça et après je pense que c'est à ce moment là où je me suis dit quitte à bosser aussi Il faut qu'on soit vraiment animé par ce qu'on fait. Parce que sinon, je vais chez moi, je m'occupe de ma fille. Mais là, en tout cas, effectivement, comme tu l'as dit tout à l'heure, la balance, elle était plus équilibrée pour moi.

  • Speaker #0

    Oui, et puis il y a aussi beaucoup de choses qui se mélangent, tout au même moment.

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Et dans cette étape de ta vie, qu'est-ce que tu apprends à ton sujet ?

  • Speaker #1

    Je pense que ce que j'apprends, c'est un peu plus à m'écouter. à moi faire comme tout le monde et à me dire j'ai envie de quoi au plus profond de moi écoute toi ça avance, ça défile t'as envie aussi que tes enfants te voient serein dans ton chemin je pense que c'est vraiment plus apprendre à se connaître et à s'écouter surtout quitte à faire un peu des pas de côté moi

  • Speaker #0

    ça a été vraiment ça tu peux plus vraiment coller à un schéma parce qu'en fait là tout est bouleversé donc il faut bien que tu inventes toi-même tes propres règles et ce que je trouve intéressant quand tu dis s'écouter, parce que parfois on pense que s'écouter ça veut dire faire une pause, se reposer mais s'écouter c'est aussi écouter des envies aussi d'action de nouveaux projets, de faire autrement et c'est pas forcément s'arrêter ou ralentir voilà c'est Ça peut être très bien avancer vers une nouvelle étape. Est-ce que tu pourrais nous dire aujourd'hui en quoi consiste ton métier et comment faire si on a envie de collaborer avec toi ?

  • Speaker #1

    du coup moi j'ai fini ma deuxième année à Penningen j'en fais une troisième à partir de septembre la direction artistique c'est un domaine assez large parce que tu peux être un peu polyvalent mais après il y en a beaucoup qui se spécialisent donc ça peut être dans le graphisme dans la photo, dans le motion design dans l'édition donc c'est demain ... Vous créez une boîte, vous avez envie de créer un univers visuel, une identité visuelle. Ça peut commencer par un logo, mais ça peut être toute la charte graphique qui va avec. Vraiment, c'est l'univers graphique qui va avec votre marque. Après, on va décliner sur différents supports, donc des affiches, des flyers, un site internet, des cartes de vœux. J'ai fait un stage récemment dans une agence de création graphique. Donc, ça peut aller aussi. On a, par exemple, créé la façade d'un restaurant à Paris. Voilà, c'est tout ce qui est l'univers visuel d'une marque. Donc, ça peut être la création d'une marque, mais ça peut être aussi, on a envie de donner un petit coup de neuf. Mon logo, il est un peu vieillot. Je sens que tout ça n'est pas très appétissant pour les clients. Et si on donnait un petit coup de neuf ? Ça peut être ça, et puis ça peut être pour des missions beaucoup plus précises. Là, j'ai besoin d'une affiche pour tel truc, j'ai besoin de quelqu'un pour m'aider à faire une édition dans un petit magazine, dans un petit leaflet, peu importe. Donc ça, c'est pour la partie graphisme surtout. Après, il est possible que je me spécialise un peu plus à l'issue de la fin de mes études.

  • Speaker #0

    C'est génial, je me suivrai de ça de près. Et une dernière question que j'avais envie de te poser, quels conseils tu pourrais donner aux femmes qui ont envie d'évoluer, mais qui peut-être ont peur d'entrer dans cette phase d'introspection ? Et tout à l'heure, tu disais, je me suis lancée dans le bilan de compétences, mais je ne savais pas trop ce qui allait m'arriver. C'est quelque chose que j'entends parfois. On a un petit peu peur de ce qui va bouger, ce qui va changer. Donc voilà, qu'est-ce que tu pourrais leur donner comme conseil ?

  • Speaker #1

    Je commencerais par redire ce que j'ai dit tout à l'heure, mais ça c'est seulement pour celles qui ont l'opportunité, c'est peut-être juste si elles ont l'opportunité de faire une petite pause, et souffler, et parfois se retrouver un peu face au vide, ça permet de vraiment réfléchir, parce que sinon on sait comment ça marche, un quotidien bien occupé, ça avance, ça avance, ça avance, et puis voilà, on se réveille. On se réveille et parfois, il n'est jamais trop tard. Mais voilà, donc moi, je dirais que s'il y a une opportunité de s'arrêter une semaine, deux semaines, trois semaines, j'en sais rien. Je trouve que ça aide toujours, en tout cas dans mon cas. Après, je donnerais comme conseil peut-être de se faire aider parce que je trouve que moi, c'est ça qui me paralysait un peu. C'était que je me sentais très, très seule dans mes réflexions et mes questionnements.

  • Speaker #0

    de passer le cap, de m'inscrire à un bilan de compétences, qui plus est, maintenant, la plupart sont finançables par le CPF et tout ça. Donc, financièrement, ce n'est pas trop engageant. Enfin, en tout cas, ça peut ne pas l'être. Et en fait, je trouve qu'il y a vraiment des outils concrets qui aident à se poser les bonnes questions. Et encore une fois, je ne serais pas arrivée à ces conclusions sans avoir fait tous ces exercices et cette réflexion. Et je pense qu'il y a un dernier truc qui est vraiment important, c'est de ne pas voir la montagne devant soi, mais d'y aller par petits pas. Parce que si on a un peu un rêve caché de bifurquer vers telle ou telle filière... Après, moi, je suis un cas quand même extrême. J'ai vraiment fait un virage à 360, mais on n'a pas besoin de faire ça pour être plus épanoui, évidemment.

  • Speaker #1

    Ton petit pas, est-ce que tu aurais un exemple ?

  • Speaker #0

    Moi, ça a été... Je pense que mon petit pas, finalement, il s'est fait même avant le bilan de compétences. Ça a été... En fait, j'adore dessiner quand même et je n'en fais pas assez. Je me suis inscrite à des cours le soir. Donc, ça a été ça. Ça a été deux ans avant, tous les mardis soirs, j'allais dessiner pendant deux heures. Je me doutais que je n'allais pas nécessairement faire un métier juste où je dessine, mais en fait, une chose en entraînant une autre, après, on se dit, tiens, ça, ça me plaît vraiment. Et puis voilà, on s'ouvre à un univers où alors ça va être un déj avec, tiens, ma cousine que je ne vois pas souvent, qui est graphiste. Je vais lui poser un peu des questions sur son métier. Et puis en fait, ça plus ça plus ça, ça fait qu'on peut construire quelque chose sans avoir le vertige de je vais devoir tout quitter. Comment je vais faire ? Et blablabla. Voilà, donc je dirais la méthode des petits pas.

  • Speaker #1

    exactement et est-ce que tu dirais que le dessin ces deux heures par semaine ça t'a permis de renouer aussi avec le plaisir de cette activité de le vivre toi exactement,

  • Speaker #0

    en fait je me rends compte que je parlais beaucoup, je disais beaucoup j'aimerais bien faire ça, j'ai un peu des rêves de ça mais je ne faisais rien et finalement c'est vrai qu'à partir du moment où tu commences à faire même si c'est rien même si c'est pas grand chose et que ça reste pour ton plaisir personnel ... C'est là que tu prends un peu plus confiance et que tu arrives à avancer. Mais c'est difficile de passer de j'ai envie de faire à je fais. Mais c'est le plus important. Donc voilà pour les conseils en toute humilité, bien sûr. Trop bien.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Fanny. C'était vraiment un plaisir. C'était passionnant d'en savoir plus sur ce... Ce changement de vie professionnelle à 360, et je pense que ça peut ouvrir des portes, donner des idées à plein de femmes qui se posent des questions après leur congé mat. Donc vraiment, un grand merci.

  • Speaker #0

    Écoute, merci à toi, Margaux. Et tant mieux si ces témoignages peuvent aider certaines à se lancer. Mais en tout cas, merci à toi.

  • Speaker #2

    Si cet épisode vous a inspiré ou donné des clés pour avancer dans votre carrière, n'hésitez pas à vous abonner et à laisser un avis 5 étoiles. Et si vous avez envie d'échanger, de partager votre parcours ou d'être accompagné dans votre vie professionnelle, je serai ravie de vous lire. Pour cela, contactez-moi sur Instagram ou via mon site mathesense.com Et je vous dis à bientôt pour un prochain épisode.

Chapters

  • Introduction au parcours de Fanny Passama

    00:01

  • Les débuts de Fanny dans la finance

    00:46

  • Le déclic après la maternité

    00:58

  • Le bilan de compétences et la découverte de la créativité

    01:24

  • Les déclencheurs du changement de carrière

    04:52

  • Les difficultés de la reconversion professionnelle

    06:02

  • Les défis d'une mère qui reprend le travail

    14:13

  • L'impact de la maternité sur la carrière

    20:10

  • Le métier de direction artistique et conseils pour les femmes

    24:48

  • Conclusion et appel à l'action

    31:09

Share

Embed

You may also like