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#43. Mel: Santé personnelle et désirs de créativité face au cursus médical. cover
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Médecin qui es-tu?

#43. Mel: Santé personnelle et désirs de créativité face au cursus médical.

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51min |19/11/2024
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Médecin qui es-tu?

#43. Mel: Santé personnelle et désirs de créativité face au cursus médical.

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Description

💫Dans cet épisode, Mel nous ouvre son cœur en partageant son parcours fascinant entre danse classique, médecine et mannequinat.

😧 Après avoir dû renoncer à son rêve de devenir danseuse en raison d’un trouble du comportement alimentaire (#TCA), elle se tourne vers la médecine avec une mission : aider les personnes confrontées aux mêmes luttes. 🤝

🗃 Mel raconte comment elle doit gérer un Haut Potentiel Intellectuel (#HPI), un perfectionnisme et un besoin de contrôle qui l’accompagnent chaque jour. Elle révèle que les études de médecine alimentent ce besoin de maîtrise, tant la rigueur méthodologique est majeure au cours du cursus.

Pour atteindre son équilibre personnel, et trouver une place à sa sensibilité et sa créativité, le mannequinat lui offre depuis 2 ans une bulle artistique 🧜‍♀️. Une solution pour faire face à la rigidité académique des ses études.

🌵 Enfin, Mel nous livre son regard sur ce TCA qui "partage" sa vie depuis plus de 10 ans. Avec un recul et une clairvoyance émouvante sur la situation, Mel nous raconte son expérience.

🔮 La suite?
Passionnée par la psychiatrie, Mel envisage d’explorer peut être cette spécialité "humaine" au cours de son internat, tout en restant déterminée à préserver son bien-être!

Mel, on te souhaite le meilleur!
Merci pour ton témoignage!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Il y avait tout ce truc. Donc déjà, c'était me remettre au lycée, normalement, alors que ça faisait depuis la quatrième que je n'étais pas retournée dans une scolarité normale. Parce que pas prête au début. Et puis parce que j'ai vite compris qu'en médecine, il y avait des trucs que j'allais détester et d'autres que j'allais aimer. Ce que j'aime aussi avec un peu cette spécialité, c'est que je trouve que c'est un peu la plus littéraire en médecine. Mais parce que j'ai dû arrêter le sport et l'étude pour des questions de santé, à cause du trouble du comportement alimentaire. J'ai trop besoin de faire... autre chose pour être bien et heureuse et épanouie dans ma tête.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Médecins qui es-tu, le podcast qui vous plonge dans l'univers captivant du monde médical. Chaque épisode vous offre un regard intime sur la vie des médecins, leurs défis dans le monde professionnel et leurs passions en dehors des salles de consultation. Je m'appelle Maxime Garcia, bienvenue et bonne écoute. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Médecins, qui es-tu ? Un épisode aujourd'hui avec Mel. Salut Mel. Salut ! Sur Instagram, tu dis Mel, c'est pas un diminutif Ouais,

  • Speaker #0

    exactement.

  • Speaker #1

    C'est un peu l'histoire de ta vie ? Ouais,

  • Speaker #0

    un peu, non, parce qu'à chaque fois que je rencontre quelqu'un, on me demande Mais tu t'appelles Mel ? Mel comme Mélanie ou comme Mélissa ou quoi ? Et je suis là en mode Non, c'est pas un diminutif. C'est vraiment Mel.

  • Speaker #1

    Très original. Tu es parisienne, pure souche ?

  • Speaker #0

    Non, du tout. Moi, je viens du... Non, en vrai, je suis née à Paris, j'ai grandi un peu à Paris. Et après, avec mes parents, on a déménagé dans le sud, dans un petit village, un Saint-Palais-sur-Mer. Je ne sais pas si tu connais, c'est un peu en dessous de l'île de Ré, l'île de Léron, au bord de la mer. Et du coup, j'ai grandi là.

  • Speaker #1

    Et tu as remigré sur Paris de vers quel âge ?

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Je suis arrivée à Paris pour mes signes, pour l'AP1. Donc j'ai fait l'AP1 à Paris parce que je voulais une fac parisienne. Donc voilà, je suis arrivée à 18 ans. Avec mon petit appart pour la paie.

  • Speaker #1

    Ok, on va discuter de plein de choses. Il y a du HPI, tu vas nous dire ce que c'est. Ouais. De la médecine, des patients extra-hospitaliers à foison. Il y a du mannequinat. Aussi. Et il y a du TCA. Quand on prépare l'épisode, tu m'as dit, oui, TCA, tu en as déjà parlé avec Margot. Sauf que des TCA, il y en a un par patient, entre guillemets. Et qu'il est toujours bon de l'évoquer et d'en faire la prévention, ou en tout cas d'évoquer. Ce trouble alimentaire, donc on va évidemment en discuter si tu le veux bien, comme avec Margot, évidemment si à un moment donné tu n'es plus ok, que ce soit demain ou dans six mois ou dans trois ans, eh bien je retirerai l'épisode si t'es plus ok avec ce qu'on dit. Voilà, donc merci beaucoup de discuter avec moi aujourd'hui. Donc tu grandis un peu à Paris, ensuite la côte atlantique, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Ouais, exactement, la côte atlantique. Et puis, j'ai fait tout mon cursus scolaire à bas, j'ai fait l'école primaire, après j'ai fait le collège. Et après, je suis partie en sport et études, parce que j'ai fait énormément de danse classique quand j'étais enfant. Donc je suis partie en sport et études pour faire de la danse à Cannes, sur la côte d'Azur. Donc là, on change de côte. Donc voilà, sur le coup, en vrai, j'avais 13 ans. Je voulais peut-être faire une carrière dans la danse. Je ne savais pas trop. Je savais que c'était ma passion. C'est ce qui m'animait le plus au quotidien. Mais à ce moment-là, j'étais là en mode, je ne sais pas si je vais être danseuse professionnelle ou si je vais être médecin. Je ne savais pas trop encore. Mais bon, en tout cas, je suis partie à Cannes pendant deux ans.

  • Speaker #1

    C'était vers quel âge ça ?

  • Speaker #0

    Je suis partie, j'avais 13 ans. Et je suis rentrée... En fait, je suis rentrée, pas de mon plein gré. Mais parce que j'ai dû arrêter le sport et l'étude pour des questions de santé, à cause du trouble du comportement alimentaire. Et j'avais plus... Bon bah du coup, qu'il y ait de l'anorexie mentale. Et j'avais plus l'énergie pour assumer autant d'heures de sport, de danse, par semaine.

  • Speaker #1

    Ok, c'est la première fois qu'il apparaît à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Ouais, en gros, il est apparu quand j'avais 12 ans, de façon très... Très insinueuse, hyper progressivement. À ce moment-là, je faisais déjà énormément de danse classique. Et c'est vrai que je me suis mis la pression un peu pour réussir mes auditions, pour rentrer dans les sports études. Et du coup, je m'étais un peu dit à cet âge-là que si j'étais mince, j'aurais plus de chances de rentrer dans un sport études. Bon, il s'avère qu'à l'époque, j'étais déjà très mince. Et que bon, je n'avais rien à perdre. Mais du coup, à 12 ans, j'ai commencé à me restreindre. Et après, le processus du trouble alimentaire s'est enclenché pour terminer dans une vraie anorexie mentale compliquée, avec un IMCA à 11, des hospitalisations qui durent des mois et des mois. Et donc, mes parents m'ont quand même laissé partir en sport-études parce que du coup, ça faisait un an. que j'étais déjà dans le trouble alimentaire. Mais ils m'ont laissé partir en sport-études parce qu'ils savaient que c'était mon rêve et que je pense que si jamais ils brisaient un peu ce rêve d'enfant, ça n'allait pas empirer, enfin ça n'allait faire qu'empirer la nourriture ici.

  • Speaker #1

    D'accord. Après ce sport-études, est-ce que la médecine ou avant même, à quel moment la médecine apparaît dans tes projections et dans tes envies personnelles ?

  • Speaker #0

    J'avoue que je ne m'en souviens plus trop. de ce que je me souviens, c'est que j'ai toujours voulu faire médecine. J'arrive même pas à me dire... Alors après, mon père qui est cardiologue, donc je pense que d'avoir une figure parentale dans la médecine, ça aide. Et puis je me souviens qu'après, en 6e, 5e, j'étais une grosse fan de graisse d'anatomie, donc là j'étais vraiment là en mode je vais devenir chirurgien et tout. Après, j'étais dans ma phase je vais devenir danseuse classique, je vais faire mon art, mon métier. Et en fait... Après ça, quand j'ai arrêté mon sport-études, j'ai enchaîné plein d'hospitalisations qui ont duré très longtemps. Et là, j'ai rencontré plein de médecins. Autant des médecins qui ont été formidables, autant d'autres médecins qui m'ont carrément traumatisée. Et donc, quand j'ai repris les cours en terminale, parce qu'en gros, avec la maladie, l'anorexie mentale, toutes les hospitalisations... J'ai dû arrêter les cours de la quatrième après à la terminale. Donc, je n'ai pas passé le brevet. Je n'ai pas passé de seconde ni de première.

  • Speaker #1

    Mais tu faisais comment pour passer d'une classe à l'autre ?

  • Speaker #0

    En fait, je ne les ai pas passés. C'est ce que je dis en rigolant, mais je n'ai pas le brevet. Je n'ai jamais passé le brevet. Ok. Non, j'ai eu une dérogation du rectorat. Parce qu'en quatrième, j'avais des résultats scolaires excellents. Et que j'avais un profil sportif de haut niveau. Donc, ils ont accepté de me faire une dérogation. Et justement, je ne sais pas en fait. J'ai repris les cours en première, comme ça, en ayant manqué, entre guillemets, trois années.

  • Speaker #1

    C'est brutal quand même, la remise dans une structure, classe, mur, le tableau, tout ça.

  • Speaker #0

    Exactement. Et puis en plus, ce qui était brutal, c'est qu'il y avait tout ce truc. Déjà, c'était me remettre au lycée, normalement, alors que ça faisait depuis la quatrième que je n'étais pas retournée dans une scolarité normale. C'était aussi me reconfronter aux autres. aux autres au quotidien. Alors que moi, depuis 4 ans, je vivais dans les hôpitaux, me rendez-vous avec les psys, les psychologues, pour essayer de m'en sortir avec mon trouble alimentaire. Donc ouais, tout ça, ça a été hyper brutal. Et c'est vrai quand même qu'à ce moment-là, moi, ce qui m'avait motivée, c'était de me dire je vais réussir ma première, je vais réussir ma terminale, parce que je crois que j'ai envie de devenir médecin pour mieux guérir les troubles du comportement alimentaire et ne pas devenir comme tous les médecins qui m'ont traumatisée. Je crois que j'avais un peu cette volonté.

  • Speaker #1

    C'est qui ces médecins ? Non, pas c'est qui. Mais qu'est-ce qu'ils t'ont dit ?

  • Speaker #0

    Ça donne des noms.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'ils t'ont dit ? Est-ce que tu te souviens de ce qui a été impactant pour toi dans leur verbalisation des termes, dans leur attitude ? Parce qu'autant en tirer quelque chose et essayer de gommer ça pour ce qui écoute.

  • Speaker #0

    Alors bon, généralement, les profils types des psychiatres qui m'ont plutôt traumatisée, je dirais que c'était plutôt ceux qui étaient âgés. Voilà, je peux pas faire de... Et qui, je pense, avait un courant de psychothérapie ou psychanalyse qui était très vieux jeu, quoi. Très à la Freudienne, où, en gros, on me disait tout le temps, si t'as une anorexie mentale, c'est parce que tu veux pas grandir, t'acceptes pas ton corps de femme, et t'es trop proche de ta mère. En gros, c'est un peu ça les clichés qu'on me disait tout le temps. Et moi, j'étais là, mais non, les gars, j'ai pas du tout ce problème-là, oui, je suis proche de ma mère, et alors ? Non, moi, je rêverais d'être une femme. En fait, ce que je n'ai pas aimé, c'est qu'on me mettait dans une case en mode, vu que tu as ce trouble-là, c'est forcément parce que tu es comme ça. Et en fait, on essayait trop de me changer, de me dire, mais lâche prise, nanana. Et moi, j'étais là en mode, mais en fait, j'ai toujours maîtrisé, j'ai toujours été dans la maîtrise, le contrôle. En fait, ils ne me comprenaient pas. Et du coup, moi, j'étais adolescente, j'avais 14 ans. Et du coup, j'avais des critiques, vu qu'ils ne me comprenaient pas. Et vu qu'ils n'essaient pas réellement de comprendre qui j'étais. t'allais encore plus enfoncer le clou ouais c'est ça ou alors j'allais leur dire fuck et je leur ai clairement dit fuck et je savais pas que c'était possible mais je me suis à moitié fait virer d'un hôpital psychiatrique parce que soi-disant je ne voulais pas guérir et qu'ils disaient bon bah elle veut pas guérir c'est à rien qu'elle reste là je tiens quand même à dire qu'à ce moment là j'avais un IMCA 11 qui était complètement dénutri et que c'était dangereux de me faire sortir et que ça a été dangereux par la suite ok

  • Speaker #1

    Tu m'as parlé de haut potentiel intellectuel Qu'est-ce que c'est ? A quel moment ça apparaît ? Beaucoup de chroniqueurs qui font des blagues sur ce statut parce que j'ai l'impression que le mot HPI est en train d'être utilisé beaucoup plus que la véritable prévalence de ce truc. Donc on va définir ça et puis tu vas nous raconter à quel moment ça apparaît, à quel moment tu le dépistes, diagnostique, je ne sais pas quel terme employer. Donc raconte-nous.

  • Speaker #0

    Ouais, HPI, bon en vrai déjà comme tu disais, en ce moment c'est hyper à la mode, le HPI, le TDAH, et moi ça m'énerve un peu, parce que j'avoue que c'est pas le cas, tu vois le TDAH ça concerne 5% je crois, réellement en termes scientifiques c'est 5% des enfants et des adolescents en France, et le haut potentiel intellectuel, AKA, surdoué, tout ce que vous voulez, c'est 2,2% de la population. Donc c'est vraiment des trucs qui sont vraiment... calculé et c'est hyper à la mode et moi ça me rend triste parce que beaucoup de personnes qui ont un TDAH ou qui ont un HPI en souffrent réellement tu vois et c'est pas fun comme ça de s'auto diagnostiquer HPI, TDAH surtout que bon bah c'est des tests qu'on passe qui sont vraiment faits par des professionnels et tout enfin voilà moi tu vois je l'ai passé le test non parce que du coup comment je l'ai passé aussi c'est ça la question comment je m'en suis rendu compte qu'est ce qui t'amène à faire ces tests toi ? Du coup, ce qui m'amène, c'est que je me retrouve en terminale, à 18 ans, toujours avec mon trouble du comportement alimentaire. Je n'arrivais pas à guérir. Personne ne comprenait pourquoi je n'arrivais pas à guérir. Mes parents étaient un peu désespérés. Ça faisait longtemps. Je rencontre une psychiatre. C'était un moment donné. J'étais un peu au bout de ma vie parce que rien n'allait. J'avais l'impression que personne ne me comprenait. J'avais l'impression d'être incomprise, de devenir d'une autre planète. Là, il m'avait dit, écoutez, Mel, je pense qu'il est temps que vous alliez passer un test de QI. Là, j'étais là en mode, un test de QI, mais pourquoi faire et tout ? Et il m'avait dit, moi, je pense que vous êtes surdoué. Et sur le coup, moi, j'étais là, mais alors pas du tout. Moi, tu vois, j'avais 18 ans, mais pour moi, dans ma tête, j'avais les clichés du surdoué qui étaient un peu comme Einstein, tu vois, de pouvoir faire des divisions dans la tête ou d'être vraiment le surdoué comme on l'imagine, quoi. Et j'étais là, mais pas du tout. Et puis, il m'avait dit, si, si, je pense et tout, enfin bref. Donc, du coup, je vais voir une neuropsychologue. Et là, du coup, elle m'a fait passer un test de QI. Donc, c'est vraiment un test qui teste la mémoire de travail, il y a un indice de compréhension verbale, de raisonnement spatial, de visualisation. Enfin, ça teste plein de choses, en fait. Et moi, c'est un test, je l'ai passé en deux heures et demie, trois heures. Donc c'est quand même quelque chose qui est conséquent. C'est conséquent, c'est pas comme les petits tests de cuits que tu peux trouver sur Internet. Ouais, parce qu'il y en a. Est-ce que je suis surdouée ? Parce que, fun fact, j'en ai déjà passé un pour rigoler. Il m'avait dit que j'avais un cuit de merde. J'étais là en mode, putain, non. C'est peut-être pas vrai,

  • Speaker #1

    en fait.

  • Speaker #0

    C'est peut-être pas vrai, ouais, c'est ça. Vraiment un truc ridicule. J'étais là en mode merde.

  • Speaker #1

    Quel test croire.

  • Speaker #0

    Quel test croire, c'est ça, ouais. Femme actuelle ou la nouvelle psychologue ? Enfin, tu vois. Et... Et ouais, donc suite à ça, la neuropsychologue m'a bien dit que j'étais surdouée. Et bon, on ne peut pas parler de diagnostic parce que ce n'est pas une maladie. C'est juste un profil neuropsychologique qui est différent. C'est une façon de penser, de traiter l'information qui est différente de la normale.

  • Speaker #1

    Donc on peut dire HPI, synonyme de surdouée ?

  • Speaker #0

    Ouais, exactement, c'est un synonyme. C'est juste que bon, au potentiel intellectuel, c'est peut-être un peu moins... catégorisant que surdoué. Mais c'est exactement la même chose, qui se définit par un QI supérieur à 130. Sachant que le QI est réparti sur une courbe de Gauss, donc c'est supérieur à 130.

  • Speaker #1

    Avant tes 18 ans, on avait déjà dit que tu avais des capacités hors normes, ou des hautes capacités. Ou voilà, le sujet était déjà venu ?

  • Speaker #0

    Le sujet était déjà venu, oui. Tu vois, quand j'étais à l'école primaire et tout, les professeurs avaient suggéré à mes parents que je saute des classes. On avait suggéré même que je saute deux classes. Mais c'est vrai que j'étais une enfant qui était très sensible, très... Et du coup, mes parents trouvaient que j'étais un peu immature émotionnellement parlant, je ne sais pas si on peut vraiment dire ça, pour sauter une classe. Donc, ils n'ont pas osé. Mais non, après, oui, c'est vrai que j'ai toujours été première de la classe. J'ai toujours été très, très... J'étais vraiment l'enfant qui adorait faire ses devoirs. Dans mon temps libre, je lisais des bouquins sur le corps humain, des bouquins de science. J'étais l'enfant très sage, très parfait.

  • Speaker #1

    Ça peut être de la curiosité. Est-ce qu'il y avait d'autres pans de la vie où il y avait des choses pas anormales ? Du même acabit que les autres enfants de mon âge ?

  • Speaker #0

    Je me mettais énormément de pression sur tout. Je sais que ma mère m'avait raconté ça, mais quand elle était enfant, elle me retrouvait parfois... Elle retrouvait des pelotes de cheveux par terre. Et elle se demandait ce que c'était. Et une fois, elle m'avait observée en train de jouer avec mes cubes. Et une fois, j'avais fait tomber la construction que j'étais en train de faire. Et j'étais tellement frustrée que je m'étais arrachée les cheveux. Et depuis toujours, j'ai cette frustration quand je n'excelle pas. Quand je n'arrive pas à faire un truc, ça peut me rendre malade. C'est en lien avec le HPI ? Oui, c'est ça. Le ne pas tolérer l'échec, la grande frustration. C'est un trait qu'on retrouve énormément chez les HPI. Après, je pense aussi que depuis toujours, je suis hyper... Quand j'ai fait du piano, j'ai fait du violon, j'ai fait de la danse classique. J'ai toujours fait énormément de choses. Énormément aussi dans l'art. Parce que c'est vrai que j'ai toujours... Ouais, disons que dans tous les trucs un peu artistiques, j'ai toujours un peu excellé. Parce que je pense que je m'y retrouvais aussi un peu. Mais sinon, tu vois, non, il n'y avait pas non plus, je ne disais pas non plus l'enfant où on va se dire vraiment, il est bizarre, il est intéressé par...

  • Speaker #1

    Ouais, parce que c'est souvent stigmatisé.

  • Speaker #0

    Ouais, exactement.

  • Speaker #1

    Enfin, il y a des vrais troubles psychiatriques qui amènent à certains symptômes. Mais le HPI...

  • Speaker #0

    Non, le HPI, tu vois...

  • Speaker #1

    Il ne sort pas. Ouais,

  • Speaker #0

    en fait, moi je dirais qu'il va y avoir un peu deux profils parce que même en termes de HPI, tu vois, on parle un peu de deux profils. On dit qu'il y a le profil laminaire et l'autre profil, j'ai oublié comment c'est. Mais en gros, t'as un peu les HPI qui sont un peu en mode, qui sont on va dire doués partout et du coup qui sont très bien dans la masse. Et après, t'as les autres HPI qui vont être hyper doués dans un domaine spécifique, par exemple les matières scientifiques. Et après, dans tout ce qui va être littéraire, ils vont être complètement... ça va pas être leur truc et eux c'est ceux qu'on va le plus voir parce que c'est ceux qui vont peut-être avoir le plus de mal à s'intégrer et ouais mais non en vrai je dirais que j'étais l'enfant trop parfait mais tu vois c'est encore une fois c'est pas parfait c'est pas bien d'être un enfant trop parfait c'est à dire que normalement dans le développement normal d'un enfant tu portes un peu de la merde même t'es censé dire non à tes parents t'es censé faire un peu des bêtises t'es censé tester tes trucs tu vois Moi, j'étais l'enfant parfait.

  • Speaker #1

    Impeccable.

  • Speaker #0

    Impeccable, mais trop.

  • Speaker #1

    Ok, donc tu fais ce test. On te dit que tu es HPI, meuf.

  • Speaker #0

    Ouais,

  • Speaker #1

    c'est ça. Et au-dessus.

  • Speaker #0

    Ouais, j'étais là, pardon.

  • Speaker #1

    Ok, et donc là, tu as 18 ans. Ouais. Et tu te dis, on va l'utiliser pour faire médecine. Ça s'enchaîne un peu comme ça ? Ouais,

  • Speaker #0

    c'est ça. À ce moment-là, je voulais déjà faire médecine. Mais à ce moment-là, déjà, je me dis, ok, j'ai une réponse. J'ai une réponse pour mon trouble du comportement alimentaire. de pourquoi j'ai ça, parce qu'en vrai, le HPI, c'est un peu un facteur de risque des troubles du comportement alimentaire, parce qu'on retrouve énormément de points communs dans la façon de penser entre un trouble alimentaire et un haut potentiel intellectuel.

  • Speaker #1

    Un genre de rigidité psychologique ?

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Tu as tout ce qui est rigidité psychologique, tu as tout ce qui est perfectionnement, peur de l'échec, frustration, tout ça. Tout ce qui est maîtrise, tout ça, on va le retrouver. Alors je ne dis pas que tous ceux qui ont un HPI ont un TCA et que tous ceux qui ont un TCA ont un HPI.

  • Speaker #1

    Non, bien sûr. Et je voulais dire que là, on est en train de faire une consultation de pédopsychiatrie. C'est un terme ultra précis, de la sémiologie ultra précise. Vous en avez déjà entendu parler, notamment avec les épisodes. Là, on est en train de discuter. Et ce n'est pas ni un cours de pédopsychiatrie, ni une consultation, ni quoi que ce soit.

  • Speaker #0

    Mais je me suis perdue.

  • Speaker #1

    Moi aussi.

  • Speaker #0

    on disait quoi ? du coup je comprends un peu mon TCA donc là ça m'a fait du bien,

  • Speaker #1

    je suis à ce moment là mon TCA est allé mieux et après de toute façon j'étais en terminale donc j'enchaînais avec la première ligne médecine voilà tu avais déjà une idée en tête d'une spécialité d'une façon de travailler parce que tu parlais de séries mais c'était quoi le projet ?

  • Speaker #0

    le projet en vrai forcément j'avais regardé les grèses d'anatomie le projet en P1 c'était de devenir chirurgien Ouais. Projet un peu tombé à l'eau, maintenant que je sais ce que c'est un peu la chirurgie, tu vois. Mais ouais, non, j'avais pas forcément trop de projets. Voilà, je suis arrivée en première année de médecine en me disant let's go

  • Speaker #1

    Ok. Alors, il y a plusieurs choses qui sont parallèles les unes aux autres, donc on va essayer de… mais t'as ton TCA qui est encore en cours, qui est sous-jacent, qui est bien contrôlé, qui est pas du tout là ?

  • Speaker #0

    Le mec en P1, P2, il était… Il était là, mais ça allait. C'est-à-dire que j'avais un poids normal, mais j'avais encore un fonctionnement mental très restrictif et très dans la maîtrise sur mon alimentation. Mais en tout cas... Comparer à ce que j'avais connu avant, c'était ouf, mais il était encore là.

  • Speaker #1

    Parce que tu parlais de facteurs de risque, c'est vrai que le HPI, ok, mais les études de médecine, Margaux nous en parlait, cette nécessité de réviser tout ça, la rigueur de travail qui fournit la rigueur que tu as déjà psychologique, etc. Il y a moyen que ce soit un cercle vicieux, un peu dangereux. Ouais,

  • Speaker #0

    c'est totalement un cercle vicieux. Là, j'en fais encore un peu les frais. Depuis le début de l'externat, donc depuis le début de la D1, le trouble alimentaire, il est revenu solo. Il est revenu tout qu'à ma porte.

  • Speaker #1

    Avec sa valise.

  • Speaker #0

    Ouais, avec sa valise, elle a fait Hello Non, ouais, ouais, parce que tu vois, la P1 s'est très bien passée, pour le coup. La P2 aussi. Et puis, D1, début de l'externat.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui était protecteur ? P1, P2 ? Je ne sais pas du tout.

  • Speaker #0

    Même moi, je ne sais pas du tout. Je pense que la P1, en fait, j'ai clairement... J'étais dans une bulle J'étais vraiment seule avec moi-même Dans mon petit appartement Je travaillais pas à la BU parce que je voulais pas voir les autres Donc j'étais vraiment seule avec moi-même Et je sais pas D'un côté je m'étais dit je rentre en première e-médecine Si j'ai pas médecine je deviens professeur de danse classique Et je sais que je serai très épanouie aussi Si je fais ça Donc vu que j'avais pas de pression entre guillemets de réussite J'étais là en mode bon bah let's go Et voilà

  • Speaker #1

    Ok donc Donc tu as un peu lâché prise parce que derrière tu avais un plan

  • Speaker #0

    B qui m'aurait très bien rendu heureuse. Puis la deuxième année de médecine, c'est fun. C'est qu'on ne travaille pas, on fait la fête, on redécouvre la vie sociale.

  • Speaker #1

    Et la troisième année, tu rentres dans un mode un peu plus rigide. Tu rentres en médecine, donc là, il y a eu l'aspect artistique auquel tu pouvais raccrocher en première année. C'est ça.

  • Speaker #0

    Et ouais, non, mais c'est ça. Donc, puis là, je rentre. Et puis là, donc, en D1, début de l'externat. Donc, début des collèges et début des stages. Je commence premier stage. Je m'en souviens encore. Ça m'a traumatisée. J'étais en hépatologie. Donc, bon, voilà, le service d'hépatologie, c'est un service. Tu rentres dedans. Ça a une odeur. J'en souviens encore. Ça, c'est un mélange entre de l'acide, de la merde et du vomi. Cette odeur m'a traumatisée. Et en fait, et là, je me rends compte que j'aime pas... C'est bizarre de dire ça, mais j'aime pas toucher les patients. J'ai énormément de mal. En plus, les patients, des pathologistes, c'est des patients qui ont une condition sociale souvent compliquée. Il y a beaucoup de SDF, beaucoup d'alcooliques, et ils ont un corps qui est fatigué par leur mode de vie. Et moi, en fait, toucher ces corps-là, j'arrivais pas. Donc les oscultés, j'arrivais pas. Toucher leur ventre, tout ce qui était percussions abdominales, j'arrivais pas. Et je pense qu'il y avait aussi... vachement le lien avec le trouble du comportement alimentaire. Même moi, j'ai un problème avec mon corps. J'ai du mal à gérer mon propre corps, comment arriver à toucher et à prendre soin du corps des autres. Et donc là, j'étais au bout de ma vie. Début D1, j'étais là en mode, ah mais en fait, j'aime pas du tout la médecine. Je ne veux pas du tout être médecin. Je commence les collèges. Je me rends compte qu'en fait, c'est que des diagrammes. En fait, que c'est vraiment une pensée très, très cartésienne. En mode, ok, taux de plaquettes supérieur à 50, on fait pas ça. ou taux de plaquettes super à 50, on peut faire ça. C'est vraiment une pensée hyper cartésienne, hyper logique. Et là, début D1, je me tape une énorme dépression en me disant, mais en fait, j'aime pas du tout la médecine. Je peux pas faire ça de ma vie. C'est pas du tout un milieu qui est artistique. Où est-ce que j'exprime ma créativité dedans ? Où est-ce que j'exprime ma sensibilité dedans, en fait ? Parce que si mon métier toute ma vie, ça va être de suivre des protocoles et des recommandations de l'HAS, en fait, je ne serai jamais épanouie.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est... c'est précisément le projet du podcast d'évoquer les patients extra-hospitalaires parce que la médecine nous met dans un espèce de monothème et pour ceux qui veulent faire autre chose c'est compliqué mais c'est autorisé et c'est pour ça que je trouve que le projet du podcast aussi c'est de dire les deux projets ou trois projets ou quatre projets sont possibles en même temps et que si t'as une fibre artistique certes en médecine on te laisse pas la place mais euh euh Peut-être que toi, ou en tout cas, on a entendu d'autres personnes le faire, il y a moyen d'intégrer une autre passion à côté de ça. Toi, tu es arrivée d'ailleurs à réintégrer quelque chose dans ce cursus ?

  • Speaker #0

    Ouais, du coup, à partir de l'AD1, là, j'ai commencé à me dire Ok, c'est plus possible, je ne peux plus médecine et tout. Et tu vois, même je me suis un peu énormément coupée de médecine dans le sens où j'ai arrêté de faire des soirs de médecine, j'ai arrêté de m'intégrer à la fac de médecine parce qu'en fait, ça ne me rendait pas heureuse d'être... toujours dans l'environnement médecine.

  • Speaker #1

    T'as tourné le dos à ce domaine.

  • Speaker #0

    J'ai tourné le dos, ça fait horrible, mais un peu, ouais. Du jour au lendemain, j'ai un peu fait hop, et j'ai énormément cultivé toutes mes amitiés en dehors de médecine. C'est-à-dire que j'ai énormément d'amis qui font du droit, qui font de l'art, qui sont dans la communication, enfin, qui font plein de choses en dehors de médecine. Ça, c'est ouf. Parce qu'au moins, tu vois, quand je suis avec elle, ça parle d'autre chose, quoi. Que de médecine, quoi. Sinon, t'as l'impression que tu ne parles que ça, que ça dans la vie,

  • Speaker #1

    quoi.

  • Speaker #0

    Donc voilà. Et puis, du coup, t'en parlais aussi un peu parallèlement, mais le mannequinat qui est arrivé aussi en D1.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Et en fait, tout s'est un peu enchaîné. Et donc, je me suis créé un vrai monde en dehors de ma vie d'étudiante en médecine. OK. Voilà.

  • Speaker #1

    Comment ça se passe ? Quelqu'un te contacte ? C'est toi qui vas...

  • Speaker #0

    C'est ça. Pour le mannequinat ? Ouais. Ouais, ça s'est fait via Instagram, en fait. OK. C'est un scout. Donc, un scout, c'est quoi ? C'est une personne qui... s'occupe de repérer les nouvelles mannequins de demain Donc ça peut se faire dans la rue, dans plein d'endroits, et maintenant beaucoup sur les réseaux sociaux. Et qui me contacte, et tout. Bref, on commence à parler, à échanger, et au final, ils me placent après en agence de mannequins à Paris. En agence de mannequins à Paris. Et voilà.

  • Speaker #1

    Donc ça fait quoi ? Deux, trois ans maintenant que tu fais ça ?

  • Speaker #0

    Ouais, ça fait trois ans. Ah non, ça fait deux ans.

  • Speaker #1

    Tu vas nous raconter la vie d'une... mannequin, mais ça participe à ton équilibre. Tu penses qu'il y a quand même une fibre artistique qui est nourrie grâce à ça ? Oui,

  • Speaker #0

    oui, oui, oui. Oui, non, non. Il y a quand même une fibre artistique dans le sens où... Alors, en vrai, quand on est la mannequin sur un projet, on n'a pas trop notre mot à dire. Ça, c'est ce qui me frustre un peu. Mais dans ce...

  • Speaker #1

    Oui, c'est pas toi qui crée.

  • Speaker #0

    Non, c'est ça.

  • Speaker #1

    T'es l'objet de la création.

  • Speaker #0

    Oui, je porte un peu, tu vois. Je suis un peu le centre. Oui. Mais je rencontre énormément de gens qui sont... hyper inspirants, tu vois. Je veux rencontrer des photographes de ouf, je veux rencontrer des stylistes, des coiffeurs, tu vois, des coiffeurs qui ont une carrière de malade. Enfin, en fait, tu rencontres plein de gens, quoi. Des gens qui font de la scénographie, des trucs. Et tu sais, j'adore parler avec eux. Enfin, c'est ouf. Je crois que c'est ce que je préfère dans ce milieu-là, en fait. C'est rencontrer les artistes, échanger avec eux, parler avec eux. Et ouais, donc ça, ça nourrit clairement mon côté artistique et ça me fait un équilibre, quoi.

  • Speaker #1

    Du coup, Quand le mannequinat commence, tu as un petit peu une envie qui se réinstalle pour la médecine parce que du coup, tu peux retrouver un équilibre comme ça et te dire, la médecine, ça devient du coup une profession. Je place le curseur à tel endroit, à côté médical, et je prends du plaisir à côté. Ça se passe comme ça, finalement, ou pas ?

  • Speaker #0

    Oui, en fait, ce qui se passe, c'est qu'à la fin de l'AD1, je fais un super stage en cardiologie. Et là, j'adore. J'adore mon stage et tout, et là je me dis Ouais, j'adore, ok, c'est bon, je sais pourquoi j'ai fait médecine, tu vois. Mais c'est vrai que mes premiers stages de D1, voilà, donc hépatos, après gériatrie, plus de 85 ans, c'était compliqué, tu vois. J'étais là Ouais, non. Donc ouais, le stage en cardiologie m'a vachement remotivée en me disant Ok, je pense qu'il y aura plein de spécialités que j'aimerais pas, mais il y en aura forcément une ou deux dans lesquelles je me retrouverais, tu vois. Et quand même, un truc dont je me suis dit, c'est que médecine, ce sera mon métier, mais ce sera pas... pas mon identité. Et donc, je sais que j'ai besoin de faire une spécialité où j'ai beaucoup de temps libre à côté pour faire d'autres projets. Donc, typique, un internat de chirurgie, ce n'est pas possible. C'est no way.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu vas... Parce que là, tu as une petite année du concours, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui, je le passe en septembre 2025. Je suis trop hâte.

  • Speaker #1

    Tu vas nous raconter, si tu as précisé les envies, le HPI. Oui. médecine, le mannequinat, est-ce qu'on n'est pas sur des modes d'entrée ou des fournisseurs officiels du TCA ?

  • Speaker #0

    Alors bonne question. En soi, ouais, c'est des facteurs de risque. Après tu vois, le mannequinat ça a commencé après mes troubles alimentaires reviennent, ils ont toujours été là.

  • Speaker #1

    Donc ça t'a pas précipité, tu veux dire, vers la rechute ?

  • Speaker #0

    Non, déjà là, en fait, il n'y a pas eu de lien avec la rechute. Et surtout qu'en plus, j'ai quand même des agences qui sont très bienveillantes. Et tu vois, c'est les premiers, eux, qui m'ont dit, écoute... L'agente, le scout qui m'avait repéré, c'est le premier, lui, qui m'a dit Moi, je trouve que t'as perdu beaucoup de poids, mais il faudrait que tu reprennes un peu de poids. Donc c'est les premiers, eux, qui m'ont dit... Parce qu'autour, les gens ne s'en rendaient pas compte parce qu'ils me voyaient de façon quotidienne. Donc non, non, ils sont hyper bienveillants. Et pour le coup, j'ai aucune... Je n'ai pas de pression sur mon corps de ça. La médecine, c'est totalement aussi un facteur de risque. Parce que, comme disait Margot, mon quotidien, c'est de la rigidité. Rigidité dans les horaires de révision, rigidité pour se mettre une méthode de travail, pour réussir les EDN. Donc en fait, moi, vu que le contrôle, c'est un peu une addiction. Bon bah tu me fous dans un environnement où je dois contrôler mon quotidien, bah je vais finir par contrôler ce que je mange quoi. Donc non, en vrai ça aide pas. Et HPI n'aide pas non plus. Donc ouais, non, en vrai j'avoue que le DCA je suis un peu démoralisée. Enfin pas démoralisée, mais là je suis un peu... Ouais, ça fait 11 ans que je l'ai. Tu vois j'ai vécu presque, moi j'ai vécu la moitié de ma vie avec ça. Je me suis construite avec ça depuis que j'ai 12 ans, tu vois. Là j'en ai 23. J'arrive pas trop à imaginer en fait ma vie sans. Maintenant. C'est un peu triste dit comme ça, mais...

  • Speaker #1

    Il est pris en charge.

  • Speaker #0

    Oui, il est pris en charge. Il est pris en charge par de très bons thérapeutes, mais c'est compliqué. Je pense que je dois trouver un équilibre entre ma vie et mon besoin de contrôle. C'est-à-dire que je n'arriverai jamais à totalement lâcher prise parce que j'ai toujours été dans la maîtrise. Même à trois ans, j'étais dans la maîtrise. Même à quatre ans, j'étais dans la maîtrise. C'est la première chose qu'on me disait quand j'étais enfant, c'était l'âge prise. Même à 5 ans, on me disait l'âge prise. C'est quand même bizarre de dire ça à un enfant de 5 ans. Donc je serai toujours dans le contrôle. Ce qu'il faut juste, c'est que ce ne soit pas non plus un contrôle qui me pourrisse, je pense.

  • Speaker #1

    Démesuré, mais est-ce qu'il y a des contrôles démesurés ou pas ? Tout est dans le problème du TCA ou le problème de tout ça. Le curseur, il ne faut pas qu'il soit dans l'excès, mais à quel moment il est là, l'excès, on ne sait pas.

  • Speaker #0

    Après, ma psy m'a quand même dit, ma psychiatre m'a quand même dit que globalement, elle, tous les étudiants en médecine qu'elle a suivi, tous les troubles alimentaires s'améliorent après l'internat. Enfin, s'améliorent une fois que tu as passé le concours.

  • Speaker #1

    Oui, parce que tu laisses tomber la méthodologie nécessaire, tu laisses tomber toute une organisation quotidienne, de 8h à 22h, minutée. Et derrière, il y a... une énorme liberté qui s'installe, un champ qui se réouvre entièrement.

  • Speaker #0

    Parce qu'en gros, guérir de la nourriture mentale, c'est quoi ? Oui, c'est plein de choses, mais c'est aussi apprendre à lâcher prise. Comment tu veux que je lâche prise dans une année où le but de l'année, ça va être de maîtriser tes cours et ta méthode de travail ? C'est hyper paradoxal.

  • Speaker #1

    T'es sous contrat pour le mannequinat ? Donc je comprends que tu puisses pas trop, même si tu nous dis qu'ils sont tous bienveillants, etc. Mais je comprends aussi que tu dois...

  • Speaker #0

    Pas tous. Pas tous. Non, non, attention, c'est un milieu où... Ça par contre, ça me dérange encore un peu, tu vois. C'est un milieu où il y a encore beaucoup de pression sur le corps de la femme, où ils sont encore très peu ouverts d'esprit sur les différents corps, les différentes morphologies. Et bon, voilà, moi comme je disais, mes agents sont hyper bienveillants avec moi, mais j'ai entendu des histoires où c'est pas le cas.

  • Speaker #1

    Ouais, même. Si tu veux avoir des projets, etc., tu es obligé de... Enfin non, tu n'es pas obligé, mais comment tu jongles entre la nécessité d'avoir des projets, c'est-à-dire correspondre à des volontés de certaines personnes, et ne pas fournir ton TCA, tu vois ? Est-ce que tu as déjà réfléchi à ça ? Est-ce que ton mannequinat est une vraie source de plaisir ? Est-ce qu'il t'a déjà coûté dans cet objectif de... d'image en fait et d'enveloppe corporelle. Désolé de le verbaliser comme ça. Non, pas de souci.

  • Speaker #0

    Alors, disons que, si on peut la faire de façon très simple, dans le mannequinat, tu as un peu deux domaines. Tu vas avoir les mannequins qui sont très ce qu'on appelle fashion. Donc, c'est celles qui vont faire tout ce qui est les défilés. Enfin, tu vois, là, du coup, la pression sur le corps, elle est là. Et après, tu as les mannequins qui vont être plus ce qu'on appelle commercial. et qui vont faire plus tout ce qui est les campagnes, tu sais, pour des marques de beauté, tu vois, les campagnes que tu peux voir pour plein de marques, pour les campagnes de beauté, en mode quand tu vas en pharmacie, tu vois une campagne pour une crème pour le visage, enfin, tu vois, c'est plus tout ce qui va être un peu plus pub. Et ces mannequins-là, en fait, les clients ne veulent pas qu'elles soient très, très minces parce que le but, en fait, de ces mannequins-là, c'est de donner envie d'acheter, en fait, d'acheter le produit.

  • Speaker #1

    De ressembler à la population générale.

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Il faut que ce soit des beautés ou... des beautés saines. Il faut que les gens dans la rue, quand ils voient la pub ou quoi, ils se reconnaissent un peu. Alors que les mannequins fashion, ça va plus être une beauté particulière, une beauté un peu particulière, un peu étrange, que les marques de luxe aiment bien parce que ça donne un peu un côté on n'est pas comme tout le monde Là, je l'ai fait de façon très simple. Et du coup, quand tu fais plus du commercial, en vrai, il n'y a pas cette pression-là. Et justement, ils veulent des filles plutôt qu'ils soient en bonne santé qu'ils rayonnent et tout. Moi, ça m'a jamais... Le mannequinat, ça m'a jamais... Enfin, ça a jamais, on va dire, précipité mon TCA et tout, parce que moi, les problèmes que j'ai avec mon corps, je les ai depuis toujours. Et même sans le mannequinat, je sais que je les aurais. Tu vois ? OK. Donc...

  • Speaker #1

    T'es entourée, côté copain à la fac, est-ce que tu le verbalises avec des potes ? Comment tu le présentes au quotidien, si tu dois le présenter, mais comment tu vis avec ? Est-ce que ça t'accompagne dans tes relations sociales ou est-ce que tu le gardes dans ton appartement ?

  • Speaker #0

    Du coup, tu sais, en D1, quand j'ai coupé avec la fac, j'ai restreint mon cercle d'amis de la faculté. Et j'ai gardé, on va dire, 6, 7 très bons amis, tu vois, avec qui je les vois toutes les semaines. Là, on parle de tout. Enfin, c'est même très bonnes amies et tout. Mais c'est tout. Et elle, bien sûr qu'on peut en parler et tout. Mais après, les autres personnes de la fac, j'avoue que j'ai plus trop de contacts avec elle. Et entre guillemets, j'en parle pas. Et après, grâce aussi au mannequinat, je me suis fait des très bonnes amies. Donc ça, c'est très cool aussi, point positif, tu vois. Et après, moi, j'ai mes amis en dehors de médecine et du mannequinat. je parle de ça ou j'en parle pas. En vrai, je trouve que ça... Comment dire ? Ça n'influence pas mes relations sociales tant que ça, en fait. C'est juste un truc que j'ai en plus à côté de mes études et c'est tout. Bon,

  • Speaker #1

    OK. Le HPI va te faire majorer le concours des UBN ou pas ? Est-ce qu'en disant HPI, ça veut dire que tu vas être une bête de concours ou pas ?

  • Speaker #0

    Alors, je pense que... Ça renvoie un peu à la question de... Est-ce que c'est un avantage d'avoir un HP quand t'es en médecine ou pas ? Oui et non. Je dirais oui parce que c'est sûr que j'ai des facilités. Par exemple, tu vois, même en P1, ma P1, elle était très, très chill, quoi. Je me souviens, je bossais de 9h à 18h tous les jours. Et voilà, quoi. Et j'ai fait un top 50, enfin, tu vois.

  • Speaker #1

    Et donc... Tu vas en mettre certains en PLS.

  • Speaker #0

    Ouais, mais... Non, non, mais j'ai cette facilité d'apprendre, mais, tu vois... Donc il y a ce point positif avec le HP où du coup tu as des grosses facilités pour mémoriser et tout, mais ça t'amène aussi plein de choses. Moi ça m'amène énormément d'anxiété, énormément de stress par rapport au concours, et en fait ça c'est du temps que je perds dans ma journée, dans mon quotidien, à stresser, à angoisser, à me prendre la tête, et c'est une énergie folle que j'ai, en fait, qui je pense au final est une perte de chance. Donc en fait je considère que je n'ai pas forcément plus de chance que quelqu'un qui n'est pas HPI. Parce que oui, ok... j'ai peut-être un peu plus de facilité mais vu que j'ai tout ce qui est problème de santé mentale rigidité, anxiété, stress angoisse de la performance au final les chances redeviennent équitables et en plus vu que j'ai toutes mes activités en dehors de médecine je peux pas passer ma vie à travailler pour moi c'est juste impensable de travailler après le dîner par exemple Je ne peux pas travailler le soir, c'est impensable. J'ai trop besoin de faire autre chose pour être bien et heureuse et épanouie dans ma tête. Que du coup, tu vois, pour moi, au vrai, honnêtement, ceux qui majorent les ECN, on ne va pas se mentir, pour moi, c'est des personnes qui ont, je pense, sûrement un HPI et qui, en plus, ont cette capacité de travail énorme et qui peuvent travailler jusqu'à 23h le soir. C'est eux, clairement. Parce que le HPI, oui, ça peut être un don, mais sans travail... même si t'es HP en médecine faut travailler moi je travaille quand même je travaille beaucoup quand même c'est pas parce que je suis HPI que j'en fous pas une non non mais du coup vu que j'ai besoin quand même d'avoir d'autres activités non je ne m'ajouterai pas les ECL mais tu vois ça c'est aussi pas que c'est problématique mais d'un côté j'ai aussi cette angoisse de me dire j'ai quand même aussi envie d'avoir un classement moi où je vais être où je vais être fière tu vois un peu la peur de l'échec J'ai pas envie d'avoir un classement que je considère pas bien, parce que sinon je vais me dire que je suis vraiment une grosse merde et que j'ai fait un classement de merde. Donc il faut un peu que j'apprenne à... En tout cas, il va falloir que j'apprenne à lâcher prise sur ce que je suis.

  • Speaker #1

    Ouais, parce qu'on ne maîtrise pas tout dans un cours à 9000 personnes. Enfin, moi je te souhaite le meilleur, c'est sûr, mais c'est en effet un exercice de lâcher prise.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, ouais, c'est sûr, c'est sûr, c'est sûr. Lâcher prise, ce qui n'est pas ma spécialité.

  • Speaker #1

    Ok, t'as affiné un petit peu tes volontés de spécialité ?

  • Speaker #0

    En vrai, il y en a trois que j'aime bien. J'aime beaucoup la dermatologie. Parce que justement, je sais pas, j'aime bien la dermatologie. J'allais me justifier pourquoi j'aime bien la dermatologie, mais je sais pas, j'aime bien la dermatologie. Ça coule. J'aime bien l'endocrine aussi. Et j'adore la psy. Et franchement, la psy, j'adore.

  • Speaker #1

    Endocrino, on connaît une de tes CCA, on lui fait un coucou, elle se reconnaît pas.

  • Speaker #0

    C'est ça, ouais. Ouais, non, l'endocrino, c'est trop bien.

  • Speaker #1

    La psychiatrie.

  • Speaker #0

    Et la psychiatrie, j'adore. J'adore, j'adore.

  • Speaker #1

    Sans transfert, aucun.

  • Speaker #0

    Bah forcément, si on peut en se faire. Je pense que forcément, si je suis attirée par cette spécialité, c'est parce que j'ai un vécu aussi en tant que patient. Mais après, ce que j'aime aussi avec un peu cette spécialité, c'est que je trouve que c'est un peu la plus littéraire en médecine.

  • Speaker #1

    Ouais, alors, vas-y, je veux pas te raconter.

  • Speaker #0

    Non, mais je sais ce que tu vas me dire. Non, mais disons que je sais que l'internat de psychiatrie, il resterait médical. et qu'on n'est pas trop formé à la psychothérapie, quand on est interne de psychiatrie, on est vraiment plus formé, on garde quand même un raisonnement clinique, médical et assez cartésien.

  • Speaker #1

    C'est vrai que le diagnostic en psychiatrie, c'est quand même quelque chose de très cartésien. Tu rentres dans une classe et oui, non, il a ça, il a tel symptôme sur tel temps, il en a 4 sur 5 ou 4 sur 6, c'est OK, 3 sur 5, c'est pas OK.

  • Speaker #0

    Oui, après, je pense qu'on est aussi obligé un peu de... d'avoir des critères diagnostiques, sinon tout le monde aurait tout.

  • Speaker #1

    Je veux dire, c'est pas le romantisme incarné.

  • Speaker #0

    Non, c'est sûr. Mais après, on a cette possibilité, une fois qu'on est diplômé en tant que psychiatre, de vraiment se former en psychothérapie et après, de faire de la vraie psychothérapie. Et là, par contre, la psychothérapie, moi, j'ai rencontré plein de psychiatres qui faisaient de la psychothérapie en libéral et qui, du coup, soignaient vraiment les patients par la parole. Avec plein de choses, que ce soit par exemple même de l'art-thérapie, de la musicothérapie. Je trouve que c'est une spécialité où tu peux vachement après être plus dans la liberté. Il y a plein de possibilités, tu vois.

  • Speaker #1

    Ok. Très bien. Et concernant la ville, est-ce que tu vas finir parisienne jusqu'au bout des ongles ou même au cours d'internat ou tu envisages peut-être des périphes ?

  • Speaker #0

    En vrai, le truc avec Paris, c'est qu'il y a tout. Paris, il y a la culture. À Paris, il y a l'art, il y a les expos, il y a la gastronomie, il y a tout à Paris. Et en tant que vraiment personne qui s'ennuie très vite, j'ai peur de m'ennuyer dans une autre ville, d'avoir fait le tour. Alors qu'à Paris, je suis toujours surstimulée et ça, j'adore. J'ai ce besoin d'être toujours hyper stimulée, sinon je déprime.

  • Speaker #1

    Les projets de mannequinats, ils sont strictement parisiens ?

  • Speaker #0

    Oui, ils sont globalement parisiens. Mais tu vois, le mannequinat, ça a une fin pour moi aussi. je sais qu'à partir du moment où je vais être interne j'arrête parce que j'aurai plus le temps et c'est ok parce que ça aurait été une expérience dans ma vie qui m'aurait apporté beaucoup de choses c'est pris ça, c'est ok c'est ok parce que je sais que de toute façon c'est un truc qu'on m'a beaucoup demandé même parfois quand j'étais sur des shootings et tous les gens qui étaient là, ah mais t'es étudiante en médecine aussi je suis là en mode oui oui et ils m'ont dit mais si jamais un jour, imagine ta carrière de mannequinat elle perce... et que tu dois choisir entre les deux, qu'est-ce que tu choisis et tout. Mais moi, la question ne se pose même pas. Je sais que je choisis la médecine, en fait.

  • Speaker #1

    La question se pose un petit peu, là, de ce que tu nous as raconté. Tu avais l'air un peu impactée par ce que tu as vu dès les premières années de médecine.

  • Speaker #0

    Ouais, mais parce que... Parce que pas prête au début. Parce que pas prête au début, et puis parce que j'ai vite compris qu'en médecine, il y avait des trucs que j'allais détester et d'autres que j'allais aimer. Et qu'il y avait des trucs que je n'allais pas du tout aimer. Et bah ok, je ne ferai pas ça, tu vois.

  • Speaker #1

    mais tu vois j'ai quand même fait des stages où j'ai aimé et je me suis dit ok il y a quand même moyen qu'il y ait des trucs qui me pètent t'es en train de parler à un ambivalent qui aime tout moi je trouve ça cool quand même d'arriver à dire ça c'est ok ça je veux pas ça glisse ah non ça m'a aussi vachement frustrée quand

  • Speaker #0

    je suis arrivée en médecine parce que il y avait des co-externes qui étaient vraiment le profil tu vois un peu ces co-externes qui aiment toutes les spécialités qui dans chaque stage sont là en mode wow c'est incroyable wow c'est ouf moi je comprenais pas j'étais là en mode mais moi je déteste déteste le stage. Je déteste cette spécialité. Je me levais le matin, je n'avais aucune envie de foutre un pied en gériatrie, en fait.

  • Speaker #1

    C'est bien, c'est bien. On en discute beaucoup aussi dans le podcast où t'as l'impression des fois d'être entouré de gens qui débordent de passion pour ta profession et qui peuvent parfois te donner un sentiment de putain, je suis pas à ma place. J'ai pas autant la flamme que les autres, mais c'est bien de... tenir des propos comme ça, de montrer que ouais, il y a mille médecines différentes et mille qualités différentes et que des trucs qui me plairent et d'autres...

  • Speaker #0

    Et c'est ça, tu vois, je pense, dans lequel j'ai mûri au sein de l'externat et même en parlant avec plein de médecins, c'était, il y a 10 000 spécialités, enfin 10 000, non, il y en a 44, mais bon, tu vois, il y a...

  • Speaker #1

    Et il y a 256 items. Non, il y en a combien d'ailleurs ?

  • Speaker #0

    Je sais pas, je sais pas, j'avoue que...

  • Speaker #1

    Vous avez tous listé, mais je sais plus combien d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Ah ouais, non, je sais pas, j'avoue que il faudrait peut-être que je le fasse, mais...

  • Speaker #1

    44 spécialités ?

  • Speaker #0

    je crois qu'il y en a 44 je crois qu'il y en a 44 bon bref il y en a beaucoup et même parmi ces spécialités il y a 10 000 façons d'exercer et même je le dis mais je sais même pas si je serai médecin toute ma vie Mais juste, au moins, je termine mes études de médecine. Parce que j'aime aller au bout des choses. Et après, j'exerce la médecine. Et puis, si j'ai envie d'exercer à mi-temps et à côté de faire autre chose, je ne sais pas moi, d'ouvrir une galerie d'art, de reprendre le piano. Je pense que je serais très capable de faire ça. Je vais le faire, en fait.

  • Speaker #1

    Le fait que la profession soit un peu rémunératrice peut faire du mi-temps, mi-temps, de conserver cette passion et d'en introduire une autre. et c'est pour ça que faire rémunératrice à chaque fois qu'on parle de ce terme en tout cas en médecine tu peux faire les quotités horaires que tu veux avec des rémunérations qui te permettent d'avoir une vie ok à côté donc c'est pour ça que à chaque fois je dis non mais je vais continuer médecine et

  • Speaker #0

    oui je vais arrêter le mannequinat et c'est pas grave c'est pas grave en mode ça aurait été une expérience que j'ai eu dans ma vie et après j'ai envie de te dire ce sera quoi la prochaine je suis déjà en train de réfléchir à me dire qu'est-ce que tu peux faire de fun pendant l'internat ciao et ça me fait peur parce que j'ai l'impression que je ne vais pas pouvoir faire grand chose en termes de temps libre ?

  • Speaker #1

    ça dépend de la spécialité là aussi c'est très important pour connaître quelques internes de psychiatrie c'est un internat qui respecte énormément le repos hebdomadaire de l'interne le temps de travail de l'interne est très respecté je pense que c'est la spécialité où les internes... peuvent nourrir d'autres patients à côté.

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr. J'avais été en contact en D1 quand j'étais au bout de ma vie et que je voulais arrêter la médecine. J'avais pris contact avec une interne de psychiatrie pour qu'elle me parle un peu de l'ASP. Je me disais que même si la psy, je n'aimais plus, il fallait que j'arrête la médecine. Je me suis dit que c'était la dernière chance. Je vais la contacter pour voir si la psy, ça a l'air bien. Et elle m'a trop vendu du rêve. C'était trop bien. Elle m'a dit franchement, moi, j'étais comme toi aussi. J'aimais rien. Et la psy, c'est trop bien. Elle dit franchement, tous les jours, je sors à 18h. Le lundi, mardi, je vais à mes cours de théâtre. Après, j'ai mon cours de violoncelle le vendredi. Enfin, tu vois, elle était vraiment... Oui, elle était psychiatre. Elle avait sa vie en dehors. Et ouais.

  • Speaker #1

    Non, ça, c'est le grand objectif, pardon, quand on devient interne. C'est de remettre le curseur là où on le veut. L'externat nous le place un peu par force dans un accès un peu imposé. Mais après l'internat, les ailes se déploient un peu plus. Oui,

  • Speaker #0

    c'est sûr. Après, ce dont j'ai un peu plus peur avec la psy, c'est bête ce que je vais dire, mais je pense que c'est une spécialité qui reste encore mal vue, je trouve, par les confrères. Et ça, ça m'énerve un peu. Même quand j'arrive en stage et qu'on me demande ce que je veux faire, même les chefs et tout, je dis que... Je dis que j'aime bien la dermatologie, j'aime bien le doc et que j'aime beaucoup la psychiatrie.

  • Speaker #1

    On te dit de faire dermatologie ?

  • Speaker #0

    Oui, mais on me dit ah, psy ! Les psychiatres, ce ne sont pas des vrais médecins.

  • Speaker #1

    Est-ce que ça compte pour toi,

  • Speaker #0

    cette taille externe ? Oui, c'est vrai que le jugement de l'autre, c'est quelque chose qui peut beaucoup m'atteindre. Mais j'essaie de travailler sur ça, tu vois, de me détacher du regard de l'autre. Et que c'est pas parce que, tu vois, il y a aussi un peu ce cliché de, ah bah si il ou elle a pris psy, c'est parce qu'il était dans les derniers hausses de scène, tu vois. Alors que non, pas forcément.

  • Speaker #1

    Pas forcément, non.

  • Speaker #0

    Pas forcément, tu vois. Mais il y a un peu ces clichés-là qui m'énervent. Mais bon, ça, ils vont vite partir. De toute façon, je me dis, au bout d'un moment, ce qui compte, c'est un peu être heureux plus tard. Donc, l'avis des autres sur l'aspect que je choisis, l'avis des autres sur... comment j'organise ma vie, on s'en fout en plus.

  • Speaker #1

    Ouais, mais à la fois, on sait que ça a son poids et son importance. Mel, merci beaucoup, c'était incroyable. Quel petit message t'as à nous laisser pour un petit mot de la fin ?

  • Speaker #0

    Un petit mot de la fin ?

  • Speaker #1

    Je sais pas.

  • Speaker #0

    Je suis en train de réfléchir.

  • Speaker #1

    Une petite conclusion de ces études, de cette première partie de ta vie déjà si riche ?

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    T'as le temps, je ferai du montage si tu veux.

  • Speaker #0

    15 minutes plus tard. Alors le petit mot. Non, moi je dirais que faut pas oublier que médecine c'est un métier. Et que c'est pas l'identité. C'est pas notre identité. Et que c'est ok aussi de pas vouloir faire que ça. Parce que parfois, tu sais, ça peut être pas mal vu, mais...

  • Speaker #1

    Si t'es pas dans la passion intense et l'investissement à 100%, t'es mal vu.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ça. Ouais, c'est ça. Et c'est OK. Moi, médecine, ce sera mon métier. Et je sais que plus tard, je vais être chill. Si je suis médecin à mi-temps, ça me va très bien. Enfin, tu vois. Et que si on abuse... Si tu as besoin de développer autre chose à côté, fais-le. Franchement, sinon, voilà. Mon mot de la fin est trop nul.

  • Speaker #1

    Non, il est très bien. Peut-être finalement ce que les tripes vous disent de faire, et ce que vous avez au fond de vous, il faut y aller, et on balaye d'un revers de manche les candidatons.

  • Speaker #0

    Les candidatons, les préjugés qui sont très prédominants dans ces études-là, il faut juste les balayer et se dire que ce qui compte, c'est son propre bonheur. Et si ce n'est pas ce qui vous rend heureux, ça ne sert à rien de le faire. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci, merci. Merci à toi. Tu peux être le meilleur concernant surtout ta santé. Merci. Et puis le meilleur pour les études, pour le concours qui arrive. Une belle dernière année, ravachée ou non, on ne va pas commencer à te mettre une pression, tu mets le rythme que tu veux.

  • Speaker #0

    La pression, je me la mets déjà toute semaine.

  • Speaker #1

    Je suppose. Donc tu mets le rythme que tu veux, la tranquillité d'esprit que tu veux. Et puis, merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    A bientôt tout le monde pour de nouveaux épisodes. Merci beaucoup. Voilà, c'était un épisode de Médecins qui est dessus. Merci d'avoir écouté. Je vous invite à vous abonner en cliquant sur la petite clochette. Comme ça, vous serez avertis de la sortie de nouveaux épisodes. A bientôt.

Description

💫Dans cet épisode, Mel nous ouvre son cœur en partageant son parcours fascinant entre danse classique, médecine et mannequinat.

😧 Après avoir dû renoncer à son rêve de devenir danseuse en raison d’un trouble du comportement alimentaire (#TCA), elle se tourne vers la médecine avec une mission : aider les personnes confrontées aux mêmes luttes. 🤝

🗃 Mel raconte comment elle doit gérer un Haut Potentiel Intellectuel (#HPI), un perfectionnisme et un besoin de contrôle qui l’accompagnent chaque jour. Elle révèle que les études de médecine alimentent ce besoin de maîtrise, tant la rigueur méthodologique est majeure au cours du cursus.

Pour atteindre son équilibre personnel, et trouver une place à sa sensibilité et sa créativité, le mannequinat lui offre depuis 2 ans une bulle artistique 🧜‍♀️. Une solution pour faire face à la rigidité académique des ses études.

🌵 Enfin, Mel nous livre son regard sur ce TCA qui "partage" sa vie depuis plus de 10 ans. Avec un recul et une clairvoyance émouvante sur la situation, Mel nous raconte son expérience.

🔮 La suite?
Passionnée par la psychiatrie, Mel envisage d’explorer peut être cette spécialité "humaine" au cours de son internat, tout en restant déterminée à préserver son bien-être!

Mel, on te souhaite le meilleur!
Merci pour ton témoignage!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Il y avait tout ce truc. Donc déjà, c'était me remettre au lycée, normalement, alors que ça faisait depuis la quatrième que je n'étais pas retournée dans une scolarité normale. Parce que pas prête au début. Et puis parce que j'ai vite compris qu'en médecine, il y avait des trucs que j'allais détester et d'autres que j'allais aimer. Ce que j'aime aussi avec un peu cette spécialité, c'est que je trouve que c'est un peu la plus littéraire en médecine. Mais parce que j'ai dû arrêter le sport et l'étude pour des questions de santé, à cause du trouble du comportement alimentaire. J'ai trop besoin de faire... autre chose pour être bien et heureuse et épanouie dans ma tête.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Médecins qui es-tu, le podcast qui vous plonge dans l'univers captivant du monde médical. Chaque épisode vous offre un regard intime sur la vie des médecins, leurs défis dans le monde professionnel et leurs passions en dehors des salles de consultation. Je m'appelle Maxime Garcia, bienvenue et bonne écoute. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Médecins, qui es-tu ? Un épisode aujourd'hui avec Mel. Salut Mel. Salut ! Sur Instagram, tu dis Mel, c'est pas un diminutif Ouais,

  • Speaker #0

    exactement.

  • Speaker #1

    C'est un peu l'histoire de ta vie ? Ouais,

  • Speaker #0

    un peu, non, parce qu'à chaque fois que je rencontre quelqu'un, on me demande Mais tu t'appelles Mel ? Mel comme Mélanie ou comme Mélissa ou quoi ? Et je suis là en mode Non, c'est pas un diminutif. C'est vraiment Mel.

  • Speaker #1

    Très original. Tu es parisienne, pure souche ?

  • Speaker #0

    Non, du tout. Moi, je viens du... Non, en vrai, je suis née à Paris, j'ai grandi un peu à Paris. Et après, avec mes parents, on a déménagé dans le sud, dans un petit village, un Saint-Palais-sur-Mer. Je ne sais pas si tu connais, c'est un peu en dessous de l'île de Ré, l'île de Léron, au bord de la mer. Et du coup, j'ai grandi là.

  • Speaker #1

    Et tu as remigré sur Paris de vers quel âge ?

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Je suis arrivée à Paris pour mes signes, pour l'AP1. Donc j'ai fait l'AP1 à Paris parce que je voulais une fac parisienne. Donc voilà, je suis arrivée à 18 ans. Avec mon petit appart pour la paie.

  • Speaker #1

    Ok, on va discuter de plein de choses. Il y a du HPI, tu vas nous dire ce que c'est. Ouais. De la médecine, des patients extra-hospitaliers à foison. Il y a du mannequinat. Aussi. Et il y a du TCA. Quand on prépare l'épisode, tu m'as dit, oui, TCA, tu en as déjà parlé avec Margot. Sauf que des TCA, il y en a un par patient, entre guillemets. Et qu'il est toujours bon de l'évoquer et d'en faire la prévention, ou en tout cas d'évoquer. Ce trouble alimentaire, donc on va évidemment en discuter si tu le veux bien, comme avec Margot, évidemment si à un moment donné tu n'es plus ok, que ce soit demain ou dans six mois ou dans trois ans, eh bien je retirerai l'épisode si t'es plus ok avec ce qu'on dit. Voilà, donc merci beaucoup de discuter avec moi aujourd'hui. Donc tu grandis un peu à Paris, ensuite la côte atlantique, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Ouais, exactement, la côte atlantique. Et puis, j'ai fait tout mon cursus scolaire à bas, j'ai fait l'école primaire, après j'ai fait le collège. Et après, je suis partie en sport et études, parce que j'ai fait énormément de danse classique quand j'étais enfant. Donc je suis partie en sport et études pour faire de la danse à Cannes, sur la côte d'Azur. Donc là, on change de côte. Donc voilà, sur le coup, en vrai, j'avais 13 ans. Je voulais peut-être faire une carrière dans la danse. Je ne savais pas trop. Je savais que c'était ma passion. C'est ce qui m'animait le plus au quotidien. Mais à ce moment-là, j'étais là en mode, je ne sais pas si je vais être danseuse professionnelle ou si je vais être médecin. Je ne savais pas trop encore. Mais bon, en tout cas, je suis partie à Cannes pendant deux ans.

  • Speaker #1

    C'était vers quel âge ça ?

  • Speaker #0

    Je suis partie, j'avais 13 ans. Et je suis rentrée... En fait, je suis rentrée, pas de mon plein gré. Mais parce que j'ai dû arrêter le sport et l'étude pour des questions de santé, à cause du trouble du comportement alimentaire. Et j'avais plus... Bon bah du coup, qu'il y ait de l'anorexie mentale. Et j'avais plus l'énergie pour assumer autant d'heures de sport, de danse, par semaine.

  • Speaker #1

    Ok, c'est la première fois qu'il apparaît à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Ouais, en gros, il est apparu quand j'avais 12 ans, de façon très... Très insinueuse, hyper progressivement. À ce moment-là, je faisais déjà énormément de danse classique. Et c'est vrai que je me suis mis la pression un peu pour réussir mes auditions, pour rentrer dans les sports études. Et du coup, je m'étais un peu dit à cet âge-là que si j'étais mince, j'aurais plus de chances de rentrer dans un sport études. Bon, il s'avère qu'à l'époque, j'étais déjà très mince. Et que bon, je n'avais rien à perdre. Mais du coup, à 12 ans, j'ai commencé à me restreindre. Et après, le processus du trouble alimentaire s'est enclenché pour terminer dans une vraie anorexie mentale compliquée, avec un IMCA à 11, des hospitalisations qui durent des mois et des mois. Et donc, mes parents m'ont quand même laissé partir en sport-études parce que du coup, ça faisait un an. que j'étais déjà dans le trouble alimentaire. Mais ils m'ont laissé partir en sport-études parce qu'ils savaient que c'était mon rêve et que je pense que si jamais ils brisaient un peu ce rêve d'enfant, ça n'allait pas empirer, enfin ça n'allait faire qu'empirer la nourriture ici.

  • Speaker #1

    D'accord. Après ce sport-études, est-ce que la médecine ou avant même, à quel moment la médecine apparaît dans tes projections et dans tes envies personnelles ?

  • Speaker #0

    J'avoue que je ne m'en souviens plus trop. de ce que je me souviens, c'est que j'ai toujours voulu faire médecine. J'arrive même pas à me dire... Alors après, mon père qui est cardiologue, donc je pense que d'avoir une figure parentale dans la médecine, ça aide. Et puis je me souviens qu'après, en 6e, 5e, j'étais une grosse fan de graisse d'anatomie, donc là j'étais vraiment là en mode je vais devenir chirurgien et tout. Après, j'étais dans ma phase je vais devenir danseuse classique, je vais faire mon art, mon métier. Et en fait... Après ça, quand j'ai arrêté mon sport-études, j'ai enchaîné plein d'hospitalisations qui ont duré très longtemps. Et là, j'ai rencontré plein de médecins. Autant des médecins qui ont été formidables, autant d'autres médecins qui m'ont carrément traumatisée. Et donc, quand j'ai repris les cours en terminale, parce qu'en gros, avec la maladie, l'anorexie mentale, toutes les hospitalisations... J'ai dû arrêter les cours de la quatrième après à la terminale. Donc, je n'ai pas passé le brevet. Je n'ai pas passé de seconde ni de première.

  • Speaker #1

    Mais tu faisais comment pour passer d'une classe à l'autre ?

  • Speaker #0

    En fait, je ne les ai pas passés. C'est ce que je dis en rigolant, mais je n'ai pas le brevet. Je n'ai jamais passé le brevet. Ok. Non, j'ai eu une dérogation du rectorat. Parce qu'en quatrième, j'avais des résultats scolaires excellents. Et que j'avais un profil sportif de haut niveau. Donc, ils ont accepté de me faire une dérogation. Et justement, je ne sais pas en fait. J'ai repris les cours en première, comme ça, en ayant manqué, entre guillemets, trois années.

  • Speaker #1

    C'est brutal quand même, la remise dans une structure, classe, mur, le tableau, tout ça.

  • Speaker #0

    Exactement. Et puis en plus, ce qui était brutal, c'est qu'il y avait tout ce truc. Déjà, c'était me remettre au lycée, normalement, alors que ça faisait depuis la quatrième que je n'étais pas retournée dans une scolarité normale. C'était aussi me reconfronter aux autres. aux autres au quotidien. Alors que moi, depuis 4 ans, je vivais dans les hôpitaux, me rendez-vous avec les psys, les psychologues, pour essayer de m'en sortir avec mon trouble alimentaire. Donc ouais, tout ça, ça a été hyper brutal. Et c'est vrai quand même qu'à ce moment-là, moi, ce qui m'avait motivée, c'était de me dire je vais réussir ma première, je vais réussir ma terminale, parce que je crois que j'ai envie de devenir médecin pour mieux guérir les troubles du comportement alimentaire et ne pas devenir comme tous les médecins qui m'ont traumatisée. Je crois que j'avais un peu cette volonté.

  • Speaker #1

    C'est qui ces médecins ? Non, pas c'est qui. Mais qu'est-ce qu'ils t'ont dit ?

  • Speaker #0

    Ça donne des noms.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'ils t'ont dit ? Est-ce que tu te souviens de ce qui a été impactant pour toi dans leur verbalisation des termes, dans leur attitude ? Parce qu'autant en tirer quelque chose et essayer de gommer ça pour ce qui écoute.

  • Speaker #0

    Alors bon, généralement, les profils types des psychiatres qui m'ont plutôt traumatisée, je dirais que c'était plutôt ceux qui étaient âgés. Voilà, je peux pas faire de... Et qui, je pense, avait un courant de psychothérapie ou psychanalyse qui était très vieux jeu, quoi. Très à la Freudienne, où, en gros, on me disait tout le temps, si t'as une anorexie mentale, c'est parce que tu veux pas grandir, t'acceptes pas ton corps de femme, et t'es trop proche de ta mère. En gros, c'est un peu ça les clichés qu'on me disait tout le temps. Et moi, j'étais là, mais non, les gars, j'ai pas du tout ce problème-là, oui, je suis proche de ma mère, et alors ? Non, moi, je rêverais d'être une femme. En fait, ce que je n'ai pas aimé, c'est qu'on me mettait dans une case en mode, vu que tu as ce trouble-là, c'est forcément parce que tu es comme ça. Et en fait, on essayait trop de me changer, de me dire, mais lâche prise, nanana. Et moi, j'étais là en mode, mais en fait, j'ai toujours maîtrisé, j'ai toujours été dans la maîtrise, le contrôle. En fait, ils ne me comprenaient pas. Et du coup, moi, j'étais adolescente, j'avais 14 ans. Et du coup, j'avais des critiques, vu qu'ils ne me comprenaient pas. Et vu qu'ils n'essaient pas réellement de comprendre qui j'étais. t'allais encore plus enfoncer le clou ouais c'est ça ou alors j'allais leur dire fuck et je leur ai clairement dit fuck et je savais pas que c'était possible mais je me suis à moitié fait virer d'un hôpital psychiatrique parce que soi-disant je ne voulais pas guérir et qu'ils disaient bon bah elle veut pas guérir c'est à rien qu'elle reste là je tiens quand même à dire qu'à ce moment là j'avais un IMCA 11 qui était complètement dénutri et que c'était dangereux de me faire sortir et que ça a été dangereux par la suite ok

  • Speaker #1

    Tu m'as parlé de haut potentiel intellectuel Qu'est-ce que c'est ? A quel moment ça apparaît ? Beaucoup de chroniqueurs qui font des blagues sur ce statut parce que j'ai l'impression que le mot HPI est en train d'être utilisé beaucoup plus que la véritable prévalence de ce truc. Donc on va définir ça et puis tu vas nous raconter à quel moment ça apparaît, à quel moment tu le dépistes, diagnostique, je ne sais pas quel terme employer. Donc raconte-nous.

  • Speaker #0

    Ouais, HPI, bon en vrai déjà comme tu disais, en ce moment c'est hyper à la mode, le HPI, le TDAH, et moi ça m'énerve un peu, parce que j'avoue que c'est pas le cas, tu vois le TDAH ça concerne 5% je crois, réellement en termes scientifiques c'est 5% des enfants et des adolescents en France, et le haut potentiel intellectuel, AKA, surdoué, tout ce que vous voulez, c'est 2,2% de la population. Donc c'est vraiment des trucs qui sont vraiment... calculé et c'est hyper à la mode et moi ça me rend triste parce que beaucoup de personnes qui ont un TDAH ou qui ont un HPI en souffrent réellement tu vois et c'est pas fun comme ça de s'auto diagnostiquer HPI, TDAH surtout que bon bah c'est des tests qu'on passe qui sont vraiment faits par des professionnels et tout enfin voilà moi tu vois je l'ai passé le test non parce que du coup comment je l'ai passé aussi c'est ça la question comment je m'en suis rendu compte qu'est ce qui t'amène à faire ces tests toi ? Du coup, ce qui m'amène, c'est que je me retrouve en terminale, à 18 ans, toujours avec mon trouble du comportement alimentaire. Je n'arrivais pas à guérir. Personne ne comprenait pourquoi je n'arrivais pas à guérir. Mes parents étaient un peu désespérés. Ça faisait longtemps. Je rencontre une psychiatre. C'était un moment donné. J'étais un peu au bout de ma vie parce que rien n'allait. J'avais l'impression que personne ne me comprenait. J'avais l'impression d'être incomprise, de devenir d'une autre planète. Là, il m'avait dit, écoutez, Mel, je pense qu'il est temps que vous alliez passer un test de QI. Là, j'étais là en mode, un test de QI, mais pourquoi faire et tout ? Et il m'avait dit, moi, je pense que vous êtes surdoué. Et sur le coup, moi, j'étais là, mais alors pas du tout. Moi, tu vois, j'avais 18 ans, mais pour moi, dans ma tête, j'avais les clichés du surdoué qui étaient un peu comme Einstein, tu vois, de pouvoir faire des divisions dans la tête ou d'être vraiment le surdoué comme on l'imagine, quoi. Et j'étais là, mais pas du tout. Et puis, il m'avait dit, si, si, je pense et tout, enfin bref. Donc, du coup, je vais voir une neuropsychologue. Et là, du coup, elle m'a fait passer un test de QI. Donc, c'est vraiment un test qui teste la mémoire de travail, il y a un indice de compréhension verbale, de raisonnement spatial, de visualisation. Enfin, ça teste plein de choses, en fait. Et moi, c'est un test, je l'ai passé en deux heures et demie, trois heures. Donc c'est quand même quelque chose qui est conséquent. C'est conséquent, c'est pas comme les petits tests de cuits que tu peux trouver sur Internet. Ouais, parce qu'il y en a. Est-ce que je suis surdouée ? Parce que, fun fact, j'en ai déjà passé un pour rigoler. Il m'avait dit que j'avais un cuit de merde. J'étais là en mode, putain, non. C'est peut-être pas vrai,

  • Speaker #1

    en fait.

  • Speaker #0

    C'est peut-être pas vrai, ouais, c'est ça. Vraiment un truc ridicule. J'étais là en mode merde.

  • Speaker #1

    Quel test croire.

  • Speaker #0

    Quel test croire, c'est ça, ouais. Femme actuelle ou la nouvelle psychologue ? Enfin, tu vois. Et... Et ouais, donc suite à ça, la neuropsychologue m'a bien dit que j'étais surdouée. Et bon, on ne peut pas parler de diagnostic parce que ce n'est pas une maladie. C'est juste un profil neuropsychologique qui est différent. C'est une façon de penser, de traiter l'information qui est différente de la normale.

  • Speaker #1

    Donc on peut dire HPI, synonyme de surdouée ?

  • Speaker #0

    Ouais, exactement, c'est un synonyme. C'est juste que bon, au potentiel intellectuel, c'est peut-être un peu moins... catégorisant que surdoué. Mais c'est exactement la même chose, qui se définit par un QI supérieur à 130. Sachant que le QI est réparti sur une courbe de Gauss, donc c'est supérieur à 130.

  • Speaker #1

    Avant tes 18 ans, on avait déjà dit que tu avais des capacités hors normes, ou des hautes capacités. Ou voilà, le sujet était déjà venu ?

  • Speaker #0

    Le sujet était déjà venu, oui. Tu vois, quand j'étais à l'école primaire et tout, les professeurs avaient suggéré à mes parents que je saute des classes. On avait suggéré même que je saute deux classes. Mais c'est vrai que j'étais une enfant qui était très sensible, très... Et du coup, mes parents trouvaient que j'étais un peu immature émotionnellement parlant, je ne sais pas si on peut vraiment dire ça, pour sauter une classe. Donc, ils n'ont pas osé. Mais non, après, oui, c'est vrai que j'ai toujours été première de la classe. J'ai toujours été très, très... J'étais vraiment l'enfant qui adorait faire ses devoirs. Dans mon temps libre, je lisais des bouquins sur le corps humain, des bouquins de science. J'étais l'enfant très sage, très parfait.

  • Speaker #1

    Ça peut être de la curiosité. Est-ce qu'il y avait d'autres pans de la vie où il y avait des choses pas anormales ? Du même acabit que les autres enfants de mon âge ?

  • Speaker #0

    Je me mettais énormément de pression sur tout. Je sais que ma mère m'avait raconté ça, mais quand elle était enfant, elle me retrouvait parfois... Elle retrouvait des pelotes de cheveux par terre. Et elle se demandait ce que c'était. Et une fois, elle m'avait observée en train de jouer avec mes cubes. Et une fois, j'avais fait tomber la construction que j'étais en train de faire. Et j'étais tellement frustrée que je m'étais arrachée les cheveux. Et depuis toujours, j'ai cette frustration quand je n'excelle pas. Quand je n'arrive pas à faire un truc, ça peut me rendre malade. C'est en lien avec le HPI ? Oui, c'est ça. Le ne pas tolérer l'échec, la grande frustration. C'est un trait qu'on retrouve énormément chez les HPI. Après, je pense aussi que depuis toujours, je suis hyper... Quand j'ai fait du piano, j'ai fait du violon, j'ai fait de la danse classique. J'ai toujours fait énormément de choses. Énormément aussi dans l'art. Parce que c'est vrai que j'ai toujours... Ouais, disons que dans tous les trucs un peu artistiques, j'ai toujours un peu excellé. Parce que je pense que je m'y retrouvais aussi un peu. Mais sinon, tu vois, non, il n'y avait pas non plus, je ne disais pas non plus l'enfant où on va se dire vraiment, il est bizarre, il est intéressé par...

  • Speaker #1

    Ouais, parce que c'est souvent stigmatisé.

  • Speaker #0

    Ouais, exactement.

  • Speaker #1

    Enfin, il y a des vrais troubles psychiatriques qui amènent à certains symptômes. Mais le HPI...

  • Speaker #0

    Non, le HPI, tu vois...

  • Speaker #1

    Il ne sort pas. Ouais,

  • Speaker #0

    en fait, moi je dirais qu'il va y avoir un peu deux profils parce que même en termes de HPI, tu vois, on parle un peu de deux profils. On dit qu'il y a le profil laminaire et l'autre profil, j'ai oublié comment c'est. Mais en gros, t'as un peu les HPI qui sont un peu en mode, qui sont on va dire doués partout et du coup qui sont très bien dans la masse. Et après, t'as les autres HPI qui vont être hyper doués dans un domaine spécifique, par exemple les matières scientifiques. Et après, dans tout ce qui va être littéraire, ils vont être complètement... ça va pas être leur truc et eux c'est ceux qu'on va le plus voir parce que c'est ceux qui vont peut-être avoir le plus de mal à s'intégrer et ouais mais non en vrai je dirais que j'étais l'enfant trop parfait mais tu vois c'est encore une fois c'est pas parfait c'est pas bien d'être un enfant trop parfait c'est à dire que normalement dans le développement normal d'un enfant tu portes un peu de la merde même t'es censé dire non à tes parents t'es censé faire un peu des bêtises t'es censé tester tes trucs tu vois Moi, j'étais l'enfant parfait.

  • Speaker #1

    Impeccable.

  • Speaker #0

    Impeccable, mais trop.

  • Speaker #1

    Ok, donc tu fais ce test. On te dit que tu es HPI, meuf.

  • Speaker #0

    Ouais,

  • Speaker #1

    c'est ça. Et au-dessus.

  • Speaker #0

    Ouais, j'étais là, pardon.

  • Speaker #1

    Ok, et donc là, tu as 18 ans. Ouais. Et tu te dis, on va l'utiliser pour faire médecine. Ça s'enchaîne un peu comme ça ? Ouais,

  • Speaker #0

    c'est ça. À ce moment-là, je voulais déjà faire médecine. Mais à ce moment-là, déjà, je me dis, ok, j'ai une réponse. J'ai une réponse pour mon trouble du comportement alimentaire. de pourquoi j'ai ça, parce qu'en vrai, le HPI, c'est un peu un facteur de risque des troubles du comportement alimentaire, parce qu'on retrouve énormément de points communs dans la façon de penser entre un trouble alimentaire et un haut potentiel intellectuel.

  • Speaker #1

    Un genre de rigidité psychologique ?

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Tu as tout ce qui est rigidité psychologique, tu as tout ce qui est perfectionnement, peur de l'échec, frustration, tout ça. Tout ce qui est maîtrise, tout ça, on va le retrouver. Alors je ne dis pas que tous ceux qui ont un HPI ont un TCA et que tous ceux qui ont un TCA ont un HPI.

  • Speaker #1

    Non, bien sûr. Et je voulais dire que là, on est en train de faire une consultation de pédopsychiatrie. C'est un terme ultra précis, de la sémiologie ultra précise. Vous en avez déjà entendu parler, notamment avec les épisodes. Là, on est en train de discuter. Et ce n'est pas ni un cours de pédopsychiatrie, ni une consultation, ni quoi que ce soit.

  • Speaker #0

    Mais je me suis perdue.

  • Speaker #1

    Moi aussi.

  • Speaker #0

    on disait quoi ? du coup je comprends un peu mon TCA donc là ça m'a fait du bien,

  • Speaker #1

    je suis à ce moment là mon TCA est allé mieux et après de toute façon j'étais en terminale donc j'enchaînais avec la première ligne médecine voilà tu avais déjà une idée en tête d'une spécialité d'une façon de travailler parce que tu parlais de séries mais c'était quoi le projet ?

  • Speaker #0

    le projet en vrai forcément j'avais regardé les grèses d'anatomie le projet en P1 c'était de devenir chirurgien Ouais. Projet un peu tombé à l'eau, maintenant que je sais ce que c'est un peu la chirurgie, tu vois. Mais ouais, non, j'avais pas forcément trop de projets. Voilà, je suis arrivée en première année de médecine en me disant let's go

  • Speaker #1

    Ok. Alors, il y a plusieurs choses qui sont parallèles les unes aux autres, donc on va essayer de… mais t'as ton TCA qui est encore en cours, qui est sous-jacent, qui est bien contrôlé, qui est pas du tout là ?

  • Speaker #0

    Le mec en P1, P2, il était… Il était là, mais ça allait. C'est-à-dire que j'avais un poids normal, mais j'avais encore un fonctionnement mental très restrictif et très dans la maîtrise sur mon alimentation. Mais en tout cas... Comparer à ce que j'avais connu avant, c'était ouf, mais il était encore là.

  • Speaker #1

    Parce que tu parlais de facteurs de risque, c'est vrai que le HPI, ok, mais les études de médecine, Margaux nous en parlait, cette nécessité de réviser tout ça, la rigueur de travail qui fournit la rigueur que tu as déjà psychologique, etc. Il y a moyen que ce soit un cercle vicieux, un peu dangereux. Ouais,

  • Speaker #0

    c'est totalement un cercle vicieux. Là, j'en fais encore un peu les frais. Depuis le début de l'externat, donc depuis le début de la D1, le trouble alimentaire, il est revenu solo. Il est revenu tout qu'à ma porte.

  • Speaker #1

    Avec sa valise.

  • Speaker #0

    Ouais, avec sa valise, elle a fait Hello Non, ouais, ouais, parce que tu vois, la P1 s'est très bien passée, pour le coup. La P2 aussi. Et puis, D1, début de l'externat.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui était protecteur ? P1, P2 ? Je ne sais pas du tout.

  • Speaker #0

    Même moi, je ne sais pas du tout. Je pense que la P1, en fait, j'ai clairement... J'étais dans une bulle J'étais vraiment seule avec moi-même Dans mon petit appartement Je travaillais pas à la BU parce que je voulais pas voir les autres Donc j'étais vraiment seule avec moi-même Et je sais pas D'un côté je m'étais dit je rentre en première e-médecine Si j'ai pas médecine je deviens professeur de danse classique Et je sais que je serai très épanouie aussi Si je fais ça Donc vu que j'avais pas de pression entre guillemets de réussite J'étais là en mode bon bah let's go Et voilà

  • Speaker #1

    Ok donc Donc tu as un peu lâché prise parce que derrière tu avais un plan

  • Speaker #0

    B qui m'aurait très bien rendu heureuse. Puis la deuxième année de médecine, c'est fun. C'est qu'on ne travaille pas, on fait la fête, on redécouvre la vie sociale.

  • Speaker #1

    Et la troisième année, tu rentres dans un mode un peu plus rigide. Tu rentres en médecine, donc là, il y a eu l'aspect artistique auquel tu pouvais raccrocher en première année. C'est ça.

  • Speaker #0

    Et ouais, non, mais c'est ça. Donc, puis là, je rentre. Et puis là, donc, en D1, début de l'externat. Donc, début des collèges et début des stages. Je commence premier stage. Je m'en souviens encore. Ça m'a traumatisée. J'étais en hépatologie. Donc, bon, voilà, le service d'hépatologie, c'est un service. Tu rentres dedans. Ça a une odeur. J'en souviens encore. Ça, c'est un mélange entre de l'acide, de la merde et du vomi. Cette odeur m'a traumatisée. Et en fait, et là, je me rends compte que j'aime pas... C'est bizarre de dire ça, mais j'aime pas toucher les patients. J'ai énormément de mal. En plus, les patients, des pathologistes, c'est des patients qui ont une condition sociale souvent compliquée. Il y a beaucoup de SDF, beaucoup d'alcooliques, et ils ont un corps qui est fatigué par leur mode de vie. Et moi, en fait, toucher ces corps-là, j'arrivais pas. Donc les oscultés, j'arrivais pas. Toucher leur ventre, tout ce qui était percussions abdominales, j'arrivais pas. Et je pense qu'il y avait aussi... vachement le lien avec le trouble du comportement alimentaire. Même moi, j'ai un problème avec mon corps. J'ai du mal à gérer mon propre corps, comment arriver à toucher et à prendre soin du corps des autres. Et donc là, j'étais au bout de ma vie. Début D1, j'étais là en mode, ah mais en fait, j'aime pas du tout la médecine. Je ne veux pas du tout être médecin. Je commence les collèges. Je me rends compte qu'en fait, c'est que des diagrammes. En fait, que c'est vraiment une pensée très, très cartésienne. En mode, ok, taux de plaquettes supérieur à 50, on fait pas ça. ou taux de plaquettes super à 50, on peut faire ça. C'est vraiment une pensée hyper cartésienne, hyper logique. Et là, début D1, je me tape une énorme dépression en me disant, mais en fait, j'aime pas du tout la médecine. Je peux pas faire ça de ma vie. C'est pas du tout un milieu qui est artistique. Où est-ce que j'exprime ma créativité dedans ? Où est-ce que j'exprime ma sensibilité dedans, en fait ? Parce que si mon métier toute ma vie, ça va être de suivre des protocoles et des recommandations de l'HAS, en fait, je ne serai jamais épanouie.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est... c'est précisément le projet du podcast d'évoquer les patients extra-hospitalaires parce que la médecine nous met dans un espèce de monothème et pour ceux qui veulent faire autre chose c'est compliqué mais c'est autorisé et c'est pour ça que je trouve que le projet du podcast aussi c'est de dire les deux projets ou trois projets ou quatre projets sont possibles en même temps et que si t'as une fibre artistique certes en médecine on te laisse pas la place mais euh euh Peut-être que toi, ou en tout cas, on a entendu d'autres personnes le faire, il y a moyen d'intégrer une autre passion à côté de ça. Toi, tu es arrivée d'ailleurs à réintégrer quelque chose dans ce cursus ?

  • Speaker #0

    Ouais, du coup, à partir de l'AD1, là, j'ai commencé à me dire Ok, c'est plus possible, je ne peux plus médecine et tout. Et tu vois, même je me suis un peu énormément coupée de médecine dans le sens où j'ai arrêté de faire des soirs de médecine, j'ai arrêté de m'intégrer à la fac de médecine parce qu'en fait, ça ne me rendait pas heureuse d'être... toujours dans l'environnement médecine.

  • Speaker #1

    T'as tourné le dos à ce domaine.

  • Speaker #0

    J'ai tourné le dos, ça fait horrible, mais un peu, ouais. Du jour au lendemain, j'ai un peu fait hop, et j'ai énormément cultivé toutes mes amitiés en dehors de médecine. C'est-à-dire que j'ai énormément d'amis qui font du droit, qui font de l'art, qui sont dans la communication, enfin, qui font plein de choses en dehors de médecine. Ça, c'est ouf. Parce qu'au moins, tu vois, quand je suis avec elle, ça parle d'autre chose, quoi. Que de médecine, quoi. Sinon, t'as l'impression que tu ne parles que ça, que ça dans la vie,

  • Speaker #1

    quoi.

  • Speaker #0

    Donc voilà. Et puis, du coup, t'en parlais aussi un peu parallèlement, mais le mannequinat qui est arrivé aussi en D1.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Et en fait, tout s'est un peu enchaîné. Et donc, je me suis créé un vrai monde en dehors de ma vie d'étudiante en médecine. OK. Voilà.

  • Speaker #1

    Comment ça se passe ? Quelqu'un te contacte ? C'est toi qui vas...

  • Speaker #0

    C'est ça. Pour le mannequinat ? Ouais. Ouais, ça s'est fait via Instagram, en fait. OK. C'est un scout. Donc, un scout, c'est quoi ? C'est une personne qui... s'occupe de repérer les nouvelles mannequins de demain Donc ça peut se faire dans la rue, dans plein d'endroits, et maintenant beaucoup sur les réseaux sociaux. Et qui me contacte, et tout. Bref, on commence à parler, à échanger, et au final, ils me placent après en agence de mannequins à Paris. En agence de mannequins à Paris. Et voilà.

  • Speaker #1

    Donc ça fait quoi ? Deux, trois ans maintenant que tu fais ça ?

  • Speaker #0

    Ouais, ça fait trois ans. Ah non, ça fait deux ans.

  • Speaker #1

    Tu vas nous raconter la vie d'une... mannequin, mais ça participe à ton équilibre. Tu penses qu'il y a quand même une fibre artistique qui est nourrie grâce à ça ? Oui,

  • Speaker #0

    oui, oui, oui. Oui, non, non. Il y a quand même une fibre artistique dans le sens où... Alors, en vrai, quand on est la mannequin sur un projet, on n'a pas trop notre mot à dire. Ça, c'est ce qui me frustre un peu. Mais dans ce...

  • Speaker #1

    Oui, c'est pas toi qui crée.

  • Speaker #0

    Non, c'est ça.

  • Speaker #1

    T'es l'objet de la création.

  • Speaker #0

    Oui, je porte un peu, tu vois. Je suis un peu le centre. Oui. Mais je rencontre énormément de gens qui sont... hyper inspirants, tu vois. Je veux rencontrer des photographes de ouf, je veux rencontrer des stylistes, des coiffeurs, tu vois, des coiffeurs qui ont une carrière de malade. Enfin, en fait, tu rencontres plein de gens, quoi. Des gens qui font de la scénographie, des trucs. Et tu sais, j'adore parler avec eux. Enfin, c'est ouf. Je crois que c'est ce que je préfère dans ce milieu-là, en fait. C'est rencontrer les artistes, échanger avec eux, parler avec eux. Et ouais, donc ça, ça nourrit clairement mon côté artistique et ça me fait un équilibre, quoi.

  • Speaker #1

    Du coup, Quand le mannequinat commence, tu as un petit peu une envie qui se réinstalle pour la médecine parce que du coup, tu peux retrouver un équilibre comme ça et te dire, la médecine, ça devient du coup une profession. Je place le curseur à tel endroit, à côté médical, et je prends du plaisir à côté. Ça se passe comme ça, finalement, ou pas ?

  • Speaker #0

    Oui, en fait, ce qui se passe, c'est qu'à la fin de l'AD1, je fais un super stage en cardiologie. Et là, j'adore. J'adore mon stage et tout, et là je me dis Ouais, j'adore, ok, c'est bon, je sais pourquoi j'ai fait médecine, tu vois. Mais c'est vrai que mes premiers stages de D1, voilà, donc hépatos, après gériatrie, plus de 85 ans, c'était compliqué, tu vois. J'étais là Ouais, non. Donc ouais, le stage en cardiologie m'a vachement remotivée en me disant Ok, je pense qu'il y aura plein de spécialités que j'aimerais pas, mais il y en aura forcément une ou deux dans lesquelles je me retrouverais, tu vois. Et quand même, un truc dont je me suis dit, c'est que médecine, ce sera mon métier, mais ce sera pas... pas mon identité. Et donc, je sais que j'ai besoin de faire une spécialité où j'ai beaucoup de temps libre à côté pour faire d'autres projets. Donc, typique, un internat de chirurgie, ce n'est pas possible. C'est no way.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu vas... Parce que là, tu as une petite année du concours, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui, je le passe en septembre 2025. Je suis trop hâte.

  • Speaker #1

    Tu vas nous raconter, si tu as précisé les envies, le HPI. Oui. médecine, le mannequinat, est-ce qu'on n'est pas sur des modes d'entrée ou des fournisseurs officiels du TCA ?

  • Speaker #0

    Alors bonne question. En soi, ouais, c'est des facteurs de risque. Après tu vois, le mannequinat ça a commencé après mes troubles alimentaires reviennent, ils ont toujours été là.

  • Speaker #1

    Donc ça t'a pas précipité, tu veux dire, vers la rechute ?

  • Speaker #0

    Non, déjà là, en fait, il n'y a pas eu de lien avec la rechute. Et surtout qu'en plus, j'ai quand même des agences qui sont très bienveillantes. Et tu vois, c'est les premiers, eux, qui m'ont dit, écoute... L'agente, le scout qui m'avait repéré, c'est le premier, lui, qui m'a dit Moi, je trouve que t'as perdu beaucoup de poids, mais il faudrait que tu reprennes un peu de poids. Donc c'est les premiers, eux, qui m'ont dit... Parce qu'autour, les gens ne s'en rendaient pas compte parce qu'ils me voyaient de façon quotidienne. Donc non, non, ils sont hyper bienveillants. Et pour le coup, j'ai aucune... Je n'ai pas de pression sur mon corps de ça. La médecine, c'est totalement aussi un facteur de risque. Parce que, comme disait Margot, mon quotidien, c'est de la rigidité. Rigidité dans les horaires de révision, rigidité pour se mettre une méthode de travail, pour réussir les EDN. Donc en fait, moi, vu que le contrôle, c'est un peu une addiction. Bon bah tu me fous dans un environnement où je dois contrôler mon quotidien, bah je vais finir par contrôler ce que je mange quoi. Donc non, en vrai ça aide pas. Et HPI n'aide pas non plus. Donc ouais, non, en vrai j'avoue que le DCA je suis un peu démoralisée. Enfin pas démoralisée, mais là je suis un peu... Ouais, ça fait 11 ans que je l'ai. Tu vois j'ai vécu presque, moi j'ai vécu la moitié de ma vie avec ça. Je me suis construite avec ça depuis que j'ai 12 ans, tu vois. Là j'en ai 23. J'arrive pas trop à imaginer en fait ma vie sans. Maintenant. C'est un peu triste dit comme ça, mais...

  • Speaker #1

    Il est pris en charge.

  • Speaker #0

    Oui, il est pris en charge. Il est pris en charge par de très bons thérapeutes, mais c'est compliqué. Je pense que je dois trouver un équilibre entre ma vie et mon besoin de contrôle. C'est-à-dire que je n'arriverai jamais à totalement lâcher prise parce que j'ai toujours été dans la maîtrise. Même à trois ans, j'étais dans la maîtrise. Même à quatre ans, j'étais dans la maîtrise. C'est la première chose qu'on me disait quand j'étais enfant, c'était l'âge prise. Même à 5 ans, on me disait l'âge prise. C'est quand même bizarre de dire ça à un enfant de 5 ans. Donc je serai toujours dans le contrôle. Ce qu'il faut juste, c'est que ce ne soit pas non plus un contrôle qui me pourrisse, je pense.

  • Speaker #1

    Démesuré, mais est-ce qu'il y a des contrôles démesurés ou pas ? Tout est dans le problème du TCA ou le problème de tout ça. Le curseur, il ne faut pas qu'il soit dans l'excès, mais à quel moment il est là, l'excès, on ne sait pas.

  • Speaker #0

    Après, ma psy m'a quand même dit, ma psychiatre m'a quand même dit que globalement, elle, tous les étudiants en médecine qu'elle a suivi, tous les troubles alimentaires s'améliorent après l'internat. Enfin, s'améliorent une fois que tu as passé le concours.

  • Speaker #1

    Oui, parce que tu laisses tomber la méthodologie nécessaire, tu laisses tomber toute une organisation quotidienne, de 8h à 22h, minutée. Et derrière, il y a... une énorme liberté qui s'installe, un champ qui se réouvre entièrement.

  • Speaker #0

    Parce qu'en gros, guérir de la nourriture mentale, c'est quoi ? Oui, c'est plein de choses, mais c'est aussi apprendre à lâcher prise. Comment tu veux que je lâche prise dans une année où le but de l'année, ça va être de maîtriser tes cours et ta méthode de travail ? C'est hyper paradoxal.

  • Speaker #1

    T'es sous contrat pour le mannequinat ? Donc je comprends que tu puisses pas trop, même si tu nous dis qu'ils sont tous bienveillants, etc. Mais je comprends aussi que tu dois...

  • Speaker #0

    Pas tous. Pas tous. Non, non, attention, c'est un milieu où... Ça par contre, ça me dérange encore un peu, tu vois. C'est un milieu où il y a encore beaucoup de pression sur le corps de la femme, où ils sont encore très peu ouverts d'esprit sur les différents corps, les différentes morphologies. Et bon, voilà, moi comme je disais, mes agents sont hyper bienveillants avec moi, mais j'ai entendu des histoires où c'est pas le cas.

  • Speaker #1

    Ouais, même. Si tu veux avoir des projets, etc., tu es obligé de... Enfin non, tu n'es pas obligé, mais comment tu jongles entre la nécessité d'avoir des projets, c'est-à-dire correspondre à des volontés de certaines personnes, et ne pas fournir ton TCA, tu vois ? Est-ce que tu as déjà réfléchi à ça ? Est-ce que ton mannequinat est une vraie source de plaisir ? Est-ce qu'il t'a déjà coûté dans cet objectif de... d'image en fait et d'enveloppe corporelle. Désolé de le verbaliser comme ça. Non, pas de souci.

  • Speaker #0

    Alors, disons que, si on peut la faire de façon très simple, dans le mannequinat, tu as un peu deux domaines. Tu vas avoir les mannequins qui sont très ce qu'on appelle fashion. Donc, c'est celles qui vont faire tout ce qui est les défilés. Enfin, tu vois, là, du coup, la pression sur le corps, elle est là. Et après, tu as les mannequins qui vont être plus ce qu'on appelle commercial. et qui vont faire plus tout ce qui est les campagnes, tu sais, pour des marques de beauté, tu vois, les campagnes que tu peux voir pour plein de marques, pour les campagnes de beauté, en mode quand tu vas en pharmacie, tu vois une campagne pour une crème pour le visage, enfin, tu vois, c'est plus tout ce qui va être un peu plus pub. Et ces mannequins-là, en fait, les clients ne veulent pas qu'elles soient très, très minces parce que le but, en fait, de ces mannequins-là, c'est de donner envie d'acheter, en fait, d'acheter le produit.

  • Speaker #1

    De ressembler à la population générale.

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Il faut que ce soit des beautés ou... des beautés saines. Il faut que les gens dans la rue, quand ils voient la pub ou quoi, ils se reconnaissent un peu. Alors que les mannequins fashion, ça va plus être une beauté particulière, une beauté un peu particulière, un peu étrange, que les marques de luxe aiment bien parce que ça donne un peu un côté on n'est pas comme tout le monde Là, je l'ai fait de façon très simple. Et du coup, quand tu fais plus du commercial, en vrai, il n'y a pas cette pression-là. Et justement, ils veulent des filles plutôt qu'ils soient en bonne santé qu'ils rayonnent et tout. Moi, ça m'a jamais... Le mannequinat, ça m'a jamais... Enfin, ça a jamais, on va dire, précipité mon TCA et tout, parce que moi, les problèmes que j'ai avec mon corps, je les ai depuis toujours. Et même sans le mannequinat, je sais que je les aurais. Tu vois ? OK. Donc...

  • Speaker #1

    T'es entourée, côté copain à la fac, est-ce que tu le verbalises avec des potes ? Comment tu le présentes au quotidien, si tu dois le présenter, mais comment tu vis avec ? Est-ce que ça t'accompagne dans tes relations sociales ou est-ce que tu le gardes dans ton appartement ?

  • Speaker #0

    Du coup, tu sais, en D1, quand j'ai coupé avec la fac, j'ai restreint mon cercle d'amis de la faculté. Et j'ai gardé, on va dire, 6, 7 très bons amis, tu vois, avec qui je les vois toutes les semaines. Là, on parle de tout. Enfin, c'est même très bonnes amies et tout. Mais c'est tout. Et elle, bien sûr qu'on peut en parler et tout. Mais après, les autres personnes de la fac, j'avoue que j'ai plus trop de contacts avec elle. Et entre guillemets, j'en parle pas. Et après, grâce aussi au mannequinat, je me suis fait des très bonnes amies. Donc ça, c'est très cool aussi, point positif, tu vois. Et après, moi, j'ai mes amis en dehors de médecine et du mannequinat. je parle de ça ou j'en parle pas. En vrai, je trouve que ça... Comment dire ? Ça n'influence pas mes relations sociales tant que ça, en fait. C'est juste un truc que j'ai en plus à côté de mes études et c'est tout. Bon,

  • Speaker #1

    OK. Le HPI va te faire majorer le concours des UBN ou pas ? Est-ce qu'en disant HPI, ça veut dire que tu vas être une bête de concours ou pas ?

  • Speaker #0

    Alors, je pense que... Ça renvoie un peu à la question de... Est-ce que c'est un avantage d'avoir un HP quand t'es en médecine ou pas ? Oui et non. Je dirais oui parce que c'est sûr que j'ai des facilités. Par exemple, tu vois, même en P1, ma P1, elle était très, très chill, quoi. Je me souviens, je bossais de 9h à 18h tous les jours. Et voilà, quoi. Et j'ai fait un top 50, enfin, tu vois.

  • Speaker #1

    Et donc... Tu vas en mettre certains en PLS.

  • Speaker #0

    Ouais, mais... Non, non, mais j'ai cette facilité d'apprendre, mais, tu vois... Donc il y a ce point positif avec le HP où du coup tu as des grosses facilités pour mémoriser et tout, mais ça t'amène aussi plein de choses. Moi ça m'amène énormément d'anxiété, énormément de stress par rapport au concours, et en fait ça c'est du temps que je perds dans ma journée, dans mon quotidien, à stresser, à angoisser, à me prendre la tête, et c'est une énergie folle que j'ai, en fait, qui je pense au final est une perte de chance. Donc en fait je considère que je n'ai pas forcément plus de chance que quelqu'un qui n'est pas HPI. Parce que oui, ok... j'ai peut-être un peu plus de facilité mais vu que j'ai tout ce qui est problème de santé mentale rigidité, anxiété, stress angoisse de la performance au final les chances redeviennent équitables et en plus vu que j'ai toutes mes activités en dehors de médecine je peux pas passer ma vie à travailler pour moi c'est juste impensable de travailler après le dîner par exemple Je ne peux pas travailler le soir, c'est impensable. J'ai trop besoin de faire autre chose pour être bien et heureuse et épanouie dans ma tête. Que du coup, tu vois, pour moi, au vrai, honnêtement, ceux qui majorent les ECN, on ne va pas se mentir, pour moi, c'est des personnes qui ont, je pense, sûrement un HPI et qui, en plus, ont cette capacité de travail énorme et qui peuvent travailler jusqu'à 23h le soir. C'est eux, clairement. Parce que le HPI, oui, ça peut être un don, mais sans travail... même si t'es HP en médecine faut travailler moi je travaille quand même je travaille beaucoup quand même c'est pas parce que je suis HPI que j'en fous pas une non non mais du coup vu que j'ai besoin quand même d'avoir d'autres activités non je ne m'ajouterai pas les ECL mais tu vois ça c'est aussi pas que c'est problématique mais d'un côté j'ai aussi cette angoisse de me dire j'ai quand même aussi envie d'avoir un classement moi où je vais être où je vais être fière tu vois un peu la peur de l'échec J'ai pas envie d'avoir un classement que je considère pas bien, parce que sinon je vais me dire que je suis vraiment une grosse merde et que j'ai fait un classement de merde. Donc il faut un peu que j'apprenne à... En tout cas, il va falloir que j'apprenne à lâcher prise sur ce que je suis.

  • Speaker #1

    Ouais, parce qu'on ne maîtrise pas tout dans un cours à 9000 personnes. Enfin, moi je te souhaite le meilleur, c'est sûr, mais c'est en effet un exercice de lâcher prise.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, ouais, c'est sûr, c'est sûr, c'est sûr. Lâcher prise, ce qui n'est pas ma spécialité.

  • Speaker #1

    Ok, t'as affiné un petit peu tes volontés de spécialité ?

  • Speaker #0

    En vrai, il y en a trois que j'aime bien. J'aime beaucoup la dermatologie. Parce que justement, je sais pas, j'aime bien la dermatologie. J'allais me justifier pourquoi j'aime bien la dermatologie, mais je sais pas, j'aime bien la dermatologie. Ça coule. J'aime bien l'endocrine aussi. Et j'adore la psy. Et franchement, la psy, j'adore.

  • Speaker #1

    Endocrino, on connaît une de tes CCA, on lui fait un coucou, elle se reconnaît pas.

  • Speaker #0

    C'est ça, ouais. Ouais, non, l'endocrino, c'est trop bien.

  • Speaker #1

    La psychiatrie.

  • Speaker #0

    Et la psychiatrie, j'adore. J'adore, j'adore.

  • Speaker #1

    Sans transfert, aucun.

  • Speaker #0

    Bah forcément, si on peut en se faire. Je pense que forcément, si je suis attirée par cette spécialité, c'est parce que j'ai un vécu aussi en tant que patient. Mais après, ce que j'aime aussi avec un peu cette spécialité, c'est que je trouve que c'est un peu la plus littéraire en médecine.

  • Speaker #1

    Ouais, alors, vas-y, je veux pas te raconter.

  • Speaker #0

    Non, mais je sais ce que tu vas me dire. Non, mais disons que je sais que l'internat de psychiatrie, il resterait médical. et qu'on n'est pas trop formé à la psychothérapie, quand on est interne de psychiatrie, on est vraiment plus formé, on garde quand même un raisonnement clinique, médical et assez cartésien.

  • Speaker #1

    C'est vrai que le diagnostic en psychiatrie, c'est quand même quelque chose de très cartésien. Tu rentres dans une classe et oui, non, il a ça, il a tel symptôme sur tel temps, il en a 4 sur 5 ou 4 sur 6, c'est OK, 3 sur 5, c'est pas OK.

  • Speaker #0

    Oui, après, je pense qu'on est aussi obligé un peu de... d'avoir des critères diagnostiques, sinon tout le monde aurait tout.

  • Speaker #1

    Je veux dire, c'est pas le romantisme incarné.

  • Speaker #0

    Non, c'est sûr. Mais après, on a cette possibilité, une fois qu'on est diplômé en tant que psychiatre, de vraiment se former en psychothérapie et après, de faire de la vraie psychothérapie. Et là, par contre, la psychothérapie, moi, j'ai rencontré plein de psychiatres qui faisaient de la psychothérapie en libéral et qui, du coup, soignaient vraiment les patients par la parole. Avec plein de choses, que ce soit par exemple même de l'art-thérapie, de la musicothérapie. Je trouve que c'est une spécialité où tu peux vachement après être plus dans la liberté. Il y a plein de possibilités, tu vois.

  • Speaker #1

    Ok. Très bien. Et concernant la ville, est-ce que tu vas finir parisienne jusqu'au bout des ongles ou même au cours d'internat ou tu envisages peut-être des périphes ?

  • Speaker #0

    En vrai, le truc avec Paris, c'est qu'il y a tout. Paris, il y a la culture. À Paris, il y a l'art, il y a les expos, il y a la gastronomie, il y a tout à Paris. Et en tant que vraiment personne qui s'ennuie très vite, j'ai peur de m'ennuyer dans une autre ville, d'avoir fait le tour. Alors qu'à Paris, je suis toujours surstimulée et ça, j'adore. J'ai ce besoin d'être toujours hyper stimulée, sinon je déprime.

  • Speaker #1

    Les projets de mannequinats, ils sont strictement parisiens ?

  • Speaker #0

    Oui, ils sont globalement parisiens. Mais tu vois, le mannequinat, ça a une fin pour moi aussi. je sais qu'à partir du moment où je vais être interne j'arrête parce que j'aurai plus le temps et c'est ok parce que ça aurait été une expérience dans ma vie qui m'aurait apporté beaucoup de choses c'est pris ça, c'est ok c'est ok parce que je sais que de toute façon c'est un truc qu'on m'a beaucoup demandé même parfois quand j'étais sur des shootings et tous les gens qui étaient là, ah mais t'es étudiante en médecine aussi je suis là en mode oui oui et ils m'ont dit mais si jamais un jour, imagine ta carrière de mannequinat elle perce... et que tu dois choisir entre les deux, qu'est-ce que tu choisis et tout. Mais moi, la question ne se pose même pas. Je sais que je choisis la médecine, en fait.

  • Speaker #1

    La question se pose un petit peu, là, de ce que tu nous as raconté. Tu avais l'air un peu impactée par ce que tu as vu dès les premières années de médecine.

  • Speaker #0

    Ouais, mais parce que... Parce que pas prête au début. Parce que pas prête au début, et puis parce que j'ai vite compris qu'en médecine, il y avait des trucs que j'allais détester et d'autres que j'allais aimer. Et qu'il y avait des trucs que je n'allais pas du tout aimer. Et bah ok, je ne ferai pas ça, tu vois.

  • Speaker #1

    mais tu vois j'ai quand même fait des stages où j'ai aimé et je me suis dit ok il y a quand même moyen qu'il y ait des trucs qui me pètent t'es en train de parler à un ambivalent qui aime tout moi je trouve ça cool quand même d'arriver à dire ça c'est ok ça je veux pas ça glisse ah non ça m'a aussi vachement frustrée quand

  • Speaker #0

    je suis arrivée en médecine parce que il y avait des co-externes qui étaient vraiment le profil tu vois un peu ces co-externes qui aiment toutes les spécialités qui dans chaque stage sont là en mode wow c'est incroyable wow c'est ouf moi je comprenais pas j'étais là en mode mais moi je déteste déteste le stage. Je déteste cette spécialité. Je me levais le matin, je n'avais aucune envie de foutre un pied en gériatrie, en fait.

  • Speaker #1

    C'est bien, c'est bien. On en discute beaucoup aussi dans le podcast où t'as l'impression des fois d'être entouré de gens qui débordent de passion pour ta profession et qui peuvent parfois te donner un sentiment de putain, je suis pas à ma place. J'ai pas autant la flamme que les autres, mais c'est bien de... tenir des propos comme ça, de montrer que ouais, il y a mille médecines différentes et mille qualités différentes et que des trucs qui me plairent et d'autres...

  • Speaker #0

    Et c'est ça, tu vois, je pense, dans lequel j'ai mûri au sein de l'externat et même en parlant avec plein de médecins, c'était, il y a 10 000 spécialités, enfin 10 000, non, il y en a 44, mais bon, tu vois, il y a...

  • Speaker #1

    Et il y a 256 items. Non, il y en a combien d'ailleurs ?

  • Speaker #0

    Je sais pas, je sais pas, j'avoue que...

  • Speaker #1

    Vous avez tous listé, mais je sais plus combien d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Ah ouais, non, je sais pas, j'avoue que il faudrait peut-être que je le fasse, mais...

  • Speaker #1

    44 spécialités ?

  • Speaker #0

    je crois qu'il y en a 44 je crois qu'il y en a 44 bon bref il y en a beaucoup et même parmi ces spécialités il y a 10 000 façons d'exercer et même je le dis mais je sais même pas si je serai médecin toute ma vie Mais juste, au moins, je termine mes études de médecine. Parce que j'aime aller au bout des choses. Et après, j'exerce la médecine. Et puis, si j'ai envie d'exercer à mi-temps et à côté de faire autre chose, je ne sais pas moi, d'ouvrir une galerie d'art, de reprendre le piano. Je pense que je serais très capable de faire ça. Je vais le faire, en fait.

  • Speaker #1

    Le fait que la profession soit un peu rémunératrice peut faire du mi-temps, mi-temps, de conserver cette passion et d'en introduire une autre. et c'est pour ça que faire rémunératrice à chaque fois qu'on parle de ce terme en tout cas en médecine tu peux faire les quotités horaires que tu veux avec des rémunérations qui te permettent d'avoir une vie ok à côté donc c'est pour ça que à chaque fois je dis non mais je vais continuer médecine et

  • Speaker #0

    oui je vais arrêter le mannequinat et c'est pas grave c'est pas grave en mode ça aurait été une expérience que j'ai eu dans ma vie et après j'ai envie de te dire ce sera quoi la prochaine je suis déjà en train de réfléchir à me dire qu'est-ce que tu peux faire de fun pendant l'internat ciao et ça me fait peur parce que j'ai l'impression que je ne vais pas pouvoir faire grand chose en termes de temps libre ?

  • Speaker #1

    ça dépend de la spécialité là aussi c'est très important pour connaître quelques internes de psychiatrie c'est un internat qui respecte énormément le repos hebdomadaire de l'interne le temps de travail de l'interne est très respecté je pense que c'est la spécialité où les internes... peuvent nourrir d'autres patients à côté.

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr. J'avais été en contact en D1 quand j'étais au bout de ma vie et que je voulais arrêter la médecine. J'avais pris contact avec une interne de psychiatrie pour qu'elle me parle un peu de l'ASP. Je me disais que même si la psy, je n'aimais plus, il fallait que j'arrête la médecine. Je me suis dit que c'était la dernière chance. Je vais la contacter pour voir si la psy, ça a l'air bien. Et elle m'a trop vendu du rêve. C'était trop bien. Elle m'a dit franchement, moi, j'étais comme toi aussi. J'aimais rien. Et la psy, c'est trop bien. Elle dit franchement, tous les jours, je sors à 18h. Le lundi, mardi, je vais à mes cours de théâtre. Après, j'ai mon cours de violoncelle le vendredi. Enfin, tu vois, elle était vraiment... Oui, elle était psychiatre. Elle avait sa vie en dehors. Et ouais.

  • Speaker #1

    Non, ça, c'est le grand objectif, pardon, quand on devient interne. C'est de remettre le curseur là où on le veut. L'externat nous le place un peu par force dans un accès un peu imposé. Mais après l'internat, les ailes se déploient un peu plus. Oui,

  • Speaker #0

    c'est sûr. Après, ce dont j'ai un peu plus peur avec la psy, c'est bête ce que je vais dire, mais je pense que c'est une spécialité qui reste encore mal vue, je trouve, par les confrères. Et ça, ça m'énerve un peu. Même quand j'arrive en stage et qu'on me demande ce que je veux faire, même les chefs et tout, je dis que... Je dis que j'aime bien la dermatologie, j'aime bien le doc et que j'aime beaucoup la psychiatrie.

  • Speaker #1

    On te dit de faire dermatologie ?

  • Speaker #0

    Oui, mais on me dit ah, psy ! Les psychiatres, ce ne sont pas des vrais médecins.

  • Speaker #1

    Est-ce que ça compte pour toi,

  • Speaker #0

    cette taille externe ? Oui, c'est vrai que le jugement de l'autre, c'est quelque chose qui peut beaucoup m'atteindre. Mais j'essaie de travailler sur ça, tu vois, de me détacher du regard de l'autre. Et que c'est pas parce que, tu vois, il y a aussi un peu ce cliché de, ah bah si il ou elle a pris psy, c'est parce qu'il était dans les derniers hausses de scène, tu vois. Alors que non, pas forcément.

  • Speaker #1

    Pas forcément, non.

  • Speaker #0

    Pas forcément, tu vois. Mais il y a un peu ces clichés-là qui m'énervent. Mais bon, ça, ils vont vite partir. De toute façon, je me dis, au bout d'un moment, ce qui compte, c'est un peu être heureux plus tard. Donc, l'avis des autres sur l'aspect que je choisis, l'avis des autres sur... comment j'organise ma vie, on s'en fout en plus.

  • Speaker #1

    Ouais, mais à la fois, on sait que ça a son poids et son importance. Mel, merci beaucoup, c'était incroyable. Quel petit message t'as à nous laisser pour un petit mot de la fin ?

  • Speaker #0

    Un petit mot de la fin ?

  • Speaker #1

    Je sais pas.

  • Speaker #0

    Je suis en train de réfléchir.

  • Speaker #1

    Une petite conclusion de ces études, de cette première partie de ta vie déjà si riche ?

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    T'as le temps, je ferai du montage si tu veux.

  • Speaker #0

    15 minutes plus tard. Alors le petit mot. Non, moi je dirais que faut pas oublier que médecine c'est un métier. Et que c'est pas l'identité. C'est pas notre identité. Et que c'est ok aussi de pas vouloir faire que ça. Parce que parfois, tu sais, ça peut être pas mal vu, mais...

  • Speaker #1

    Si t'es pas dans la passion intense et l'investissement à 100%, t'es mal vu.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ça. Ouais, c'est ça. Et c'est OK. Moi, médecine, ce sera mon métier. Et je sais que plus tard, je vais être chill. Si je suis médecin à mi-temps, ça me va très bien. Enfin, tu vois. Et que si on abuse... Si tu as besoin de développer autre chose à côté, fais-le. Franchement, sinon, voilà. Mon mot de la fin est trop nul.

  • Speaker #1

    Non, il est très bien. Peut-être finalement ce que les tripes vous disent de faire, et ce que vous avez au fond de vous, il faut y aller, et on balaye d'un revers de manche les candidatons.

  • Speaker #0

    Les candidatons, les préjugés qui sont très prédominants dans ces études-là, il faut juste les balayer et se dire que ce qui compte, c'est son propre bonheur. Et si ce n'est pas ce qui vous rend heureux, ça ne sert à rien de le faire. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci, merci. Merci à toi. Tu peux être le meilleur concernant surtout ta santé. Merci. Et puis le meilleur pour les études, pour le concours qui arrive. Une belle dernière année, ravachée ou non, on ne va pas commencer à te mettre une pression, tu mets le rythme que tu veux.

  • Speaker #0

    La pression, je me la mets déjà toute semaine.

  • Speaker #1

    Je suppose. Donc tu mets le rythme que tu veux, la tranquillité d'esprit que tu veux. Et puis, merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    A bientôt tout le monde pour de nouveaux épisodes. Merci beaucoup. Voilà, c'était un épisode de Médecins qui est dessus. Merci d'avoir écouté. Je vous invite à vous abonner en cliquant sur la petite clochette. Comme ça, vous serez avertis de la sortie de nouveaux épisodes. A bientôt.

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Description

💫Dans cet épisode, Mel nous ouvre son cœur en partageant son parcours fascinant entre danse classique, médecine et mannequinat.

😧 Après avoir dû renoncer à son rêve de devenir danseuse en raison d’un trouble du comportement alimentaire (#TCA), elle se tourne vers la médecine avec une mission : aider les personnes confrontées aux mêmes luttes. 🤝

🗃 Mel raconte comment elle doit gérer un Haut Potentiel Intellectuel (#HPI), un perfectionnisme et un besoin de contrôle qui l’accompagnent chaque jour. Elle révèle que les études de médecine alimentent ce besoin de maîtrise, tant la rigueur méthodologique est majeure au cours du cursus.

Pour atteindre son équilibre personnel, et trouver une place à sa sensibilité et sa créativité, le mannequinat lui offre depuis 2 ans une bulle artistique 🧜‍♀️. Une solution pour faire face à la rigidité académique des ses études.

🌵 Enfin, Mel nous livre son regard sur ce TCA qui "partage" sa vie depuis plus de 10 ans. Avec un recul et une clairvoyance émouvante sur la situation, Mel nous raconte son expérience.

🔮 La suite?
Passionnée par la psychiatrie, Mel envisage d’explorer peut être cette spécialité "humaine" au cours de son internat, tout en restant déterminée à préserver son bien-être!

Mel, on te souhaite le meilleur!
Merci pour ton témoignage!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Il y avait tout ce truc. Donc déjà, c'était me remettre au lycée, normalement, alors que ça faisait depuis la quatrième que je n'étais pas retournée dans une scolarité normale. Parce que pas prête au début. Et puis parce que j'ai vite compris qu'en médecine, il y avait des trucs que j'allais détester et d'autres que j'allais aimer. Ce que j'aime aussi avec un peu cette spécialité, c'est que je trouve que c'est un peu la plus littéraire en médecine. Mais parce que j'ai dû arrêter le sport et l'étude pour des questions de santé, à cause du trouble du comportement alimentaire. J'ai trop besoin de faire... autre chose pour être bien et heureuse et épanouie dans ma tête.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Médecins qui es-tu, le podcast qui vous plonge dans l'univers captivant du monde médical. Chaque épisode vous offre un regard intime sur la vie des médecins, leurs défis dans le monde professionnel et leurs passions en dehors des salles de consultation. Je m'appelle Maxime Garcia, bienvenue et bonne écoute. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Médecins, qui es-tu ? Un épisode aujourd'hui avec Mel. Salut Mel. Salut ! Sur Instagram, tu dis Mel, c'est pas un diminutif Ouais,

  • Speaker #0

    exactement.

  • Speaker #1

    C'est un peu l'histoire de ta vie ? Ouais,

  • Speaker #0

    un peu, non, parce qu'à chaque fois que je rencontre quelqu'un, on me demande Mais tu t'appelles Mel ? Mel comme Mélanie ou comme Mélissa ou quoi ? Et je suis là en mode Non, c'est pas un diminutif. C'est vraiment Mel.

  • Speaker #1

    Très original. Tu es parisienne, pure souche ?

  • Speaker #0

    Non, du tout. Moi, je viens du... Non, en vrai, je suis née à Paris, j'ai grandi un peu à Paris. Et après, avec mes parents, on a déménagé dans le sud, dans un petit village, un Saint-Palais-sur-Mer. Je ne sais pas si tu connais, c'est un peu en dessous de l'île de Ré, l'île de Léron, au bord de la mer. Et du coup, j'ai grandi là.

  • Speaker #1

    Et tu as remigré sur Paris de vers quel âge ?

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Je suis arrivée à Paris pour mes signes, pour l'AP1. Donc j'ai fait l'AP1 à Paris parce que je voulais une fac parisienne. Donc voilà, je suis arrivée à 18 ans. Avec mon petit appart pour la paie.

  • Speaker #1

    Ok, on va discuter de plein de choses. Il y a du HPI, tu vas nous dire ce que c'est. Ouais. De la médecine, des patients extra-hospitaliers à foison. Il y a du mannequinat. Aussi. Et il y a du TCA. Quand on prépare l'épisode, tu m'as dit, oui, TCA, tu en as déjà parlé avec Margot. Sauf que des TCA, il y en a un par patient, entre guillemets. Et qu'il est toujours bon de l'évoquer et d'en faire la prévention, ou en tout cas d'évoquer. Ce trouble alimentaire, donc on va évidemment en discuter si tu le veux bien, comme avec Margot, évidemment si à un moment donné tu n'es plus ok, que ce soit demain ou dans six mois ou dans trois ans, eh bien je retirerai l'épisode si t'es plus ok avec ce qu'on dit. Voilà, donc merci beaucoup de discuter avec moi aujourd'hui. Donc tu grandis un peu à Paris, ensuite la côte atlantique, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Ouais, exactement, la côte atlantique. Et puis, j'ai fait tout mon cursus scolaire à bas, j'ai fait l'école primaire, après j'ai fait le collège. Et après, je suis partie en sport et études, parce que j'ai fait énormément de danse classique quand j'étais enfant. Donc je suis partie en sport et études pour faire de la danse à Cannes, sur la côte d'Azur. Donc là, on change de côte. Donc voilà, sur le coup, en vrai, j'avais 13 ans. Je voulais peut-être faire une carrière dans la danse. Je ne savais pas trop. Je savais que c'était ma passion. C'est ce qui m'animait le plus au quotidien. Mais à ce moment-là, j'étais là en mode, je ne sais pas si je vais être danseuse professionnelle ou si je vais être médecin. Je ne savais pas trop encore. Mais bon, en tout cas, je suis partie à Cannes pendant deux ans.

  • Speaker #1

    C'était vers quel âge ça ?

  • Speaker #0

    Je suis partie, j'avais 13 ans. Et je suis rentrée... En fait, je suis rentrée, pas de mon plein gré. Mais parce que j'ai dû arrêter le sport et l'étude pour des questions de santé, à cause du trouble du comportement alimentaire. Et j'avais plus... Bon bah du coup, qu'il y ait de l'anorexie mentale. Et j'avais plus l'énergie pour assumer autant d'heures de sport, de danse, par semaine.

  • Speaker #1

    Ok, c'est la première fois qu'il apparaît à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Ouais, en gros, il est apparu quand j'avais 12 ans, de façon très... Très insinueuse, hyper progressivement. À ce moment-là, je faisais déjà énormément de danse classique. Et c'est vrai que je me suis mis la pression un peu pour réussir mes auditions, pour rentrer dans les sports études. Et du coup, je m'étais un peu dit à cet âge-là que si j'étais mince, j'aurais plus de chances de rentrer dans un sport études. Bon, il s'avère qu'à l'époque, j'étais déjà très mince. Et que bon, je n'avais rien à perdre. Mais du coup, à 12 ans, j'ai commencé à me restreindre. Et après, le processus du trouble alimentaire s'est enclenché pour terminer dans une vraie anorexie mentale compliquée, avec un IMCA à 11, des hospitalisations qui durent des mois et des mois. Et donc, mes parents m'ont quand même laissé partir en sport-études parce que du coup, ça faisait un an. que j'étais déjà dans le trouble alimentaire. Mais ils m'ont laissé partir en sport-études parce qu'ils savaient que c'était mon rêve et que je pense que si jamais ils brisaient un peu ce rêve d'enfant, ça n'allait pas empirer, enfin ça n'allait faire qu'empirer la nourriture ici.

  • Speaker #1

    D'accord. Après ce sport-études, est-ce que la médecine ou avant même, à quel moment la médecine apparaît dans tes projections et dans tes envies personnelles ?

  • Speaker #0

    J'avoue que je ne m'en souviens plus trop. de ce que je me souviens, c'est que j'ai toujours voulu faire médecine. J'arrive même pas à me dire... Alors après, mon père qui est cardiologue, donc je pense que d'avoir une figure parentale dans la médecine, ça aide. Et puis je me souviens qu'après, en 6e, 5e, j'étais une grosse fan de graisse d'anatomie, donc là j'étais vraiment là en mode je vais devenir chirurgien et tout. Après, j'étais dans ma phase je vais devenir danseuse classique, je vais faire mon art, mon métier. Et en fait... Après ça, quand j'ai arrêté mon sport-études, j'ai enchaîné plein d'hospitalisations qui ont duré très longtemps. Et là, j'ai rencontré plein de médecins. Autant des médecins qui ont été formidables, autant d'autres médecins qui m'ont carrément traumatisée. Et donc, quand j'ai repris les cours en terminale, parce qu'en gros, avec la maladie, l'anorexie mentale, toutes les hospitalisations... J'ai dû arrêter les cours de la quatrième après à la terminale. Donc, je n'ai pas passé le brevet. Je n'ai pas passé de seconde ni de première.

  • Speaker #1

    Mais tu faisais comment pour passer d'une classe à l'autre ?

  • Speaker #0

    En fait, je ne les ai pas passés. C'est ce que je dis en rigolant, mais je n'ai pas le brevet. Je n'ai jamais passé le brevet. Ok. Non, j'ai eu une dérogation du rectorat. Parce qu'en quatrième, j'avais des résultats scolaires excellents. Et que j'avais un profil sportif de haut niveau. Donc, ils ont accepté de me faire une dérogation. Et justement, je ne sais pas en fait. J'ai repris les cours en première, comme ça, en ayant manqué, entre guillemets, trois années.

  • Speaker #1

    C'est brutal quand même, la remise dans une structure, classe, mur, le tableau, tout ça.

  • Speaker #0

    Exactement. Et puis en plus, ce qui était brutal, c'est qu'il y avait tout ce truc. Déjà, c'était me remettre au lycée, normalement, alors que ça faisait depuis la quatrième que je n'étais pas retournée dans une scolarité normale. C'était aussi me reconfronter aux autres. aux autres au quotidien. Alors que moi, depuis 4 ans, je vivais dans les hôpitaux, me rendez-vous avec les psys, les psychologues, pour essayer de m'en sortir avec mon trouble alimentaire. Donc ouais, tout ça, ça a été hyper brutal. Et c'est vrai quand même qu'à ce moment-là, moi, ce qui m'avait motivée, c'était de me dire je vais réussir ma première, je vais réussir ma terminale, parce que je crois que j'ai envie de devenir médecin pour mieux guérir les troubles du comportement alimentaire et ne pas devenir comme tous les médecins qui m'ont traumatisée. Je crois que j'avais un peu cette volonté.

  • Speaker #1

    C'est qui ces médecins ? Non, pas c'est qui. Mais qu'est-ce qu'ils t'ont dit ?

  • Speaker #0

    Ça donne des noms.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'ils t'ont dit ? Est-ce que tu te souviens de ce qui a été impactant pour toi dans leur verbalisation des termes, dans leur attitude ? Parce qu'autant en tirer quelque chose et essayer de gommer ça pour ce qui écoute.

  • Speaker #0

    Alors bon, généralement, les profils types des psychiatres qui m'ont plutôt traumatisée, je dirais que c'était plutôt ceux qui étaient âgés. Voilà, je peux pas faire de... Et qui, je pense, avait un courant de psychothérapie ou psychanalyse qui était très vieux jeu, quoi. Très à la Freudienne, où, en gros, on me disait tout le temps, si t'as une anorexie mentale, c'est parce que tu veux pas grandir, t'acceptes pas ton corps de femme, et t'es trop proche de ta mère. En gros, c'est un peu ça les clichés qu'on me disait tout le temps. Et moi, j'étais là, mais non, les gars, j'ai pas du tout ce problème-là, oui, je suis proche de ma mère, et alors ? Non, moi, je rêverais d'être une femme. En fait, ce que je n'ai pas aimé, c'est qu'on me mettait dans une case en mode, vu que tu as ce trouble-là, c'est forcément parce que tu es comme ça. Et en fait, on essayait trop de me changer, de me dire, mais lâche prise, nanana. Et moi, j'étais là en mode, mais en fait, j'ai toujours maîtrisé, j'ai toujours été dans la maîtrise, le contrôle. En fait, ils ne me comprenaient pas. Et du coup, moi, j'étais adolescente, j'avais 14 ans. Et du coup, j'avais des critiques, vu qu'ils ne me comprenaient pas. Et vu qu'ils n'essaient pas réellement de comprendre qui j'étais. t'allais encore plus enfoncer le clou ouais c'est ça ou alors j'allais leur dire fuck et je leur ai clairement dit fuck et je savais pas que c'était possible mais je me suis à moitié fait virer d'un hôpital psychiatrique parce que soi-disant je ne voulais pas guérir et qu'ils disaient bon bah elle veut pas guérir c'est à rien qu'elle reste là je tiens quand même à dire qu'à ce moment là j'avais un IMCA 11 qui était complètement dénutri et que c'était dangereux de me faire sortir et que ça a été dangereux par la suite ok

  • Speaker #1

    Tu m'as parlé de haut potentiel intellectuel Qu'est-ce que c'est ? A quel moment ça apparaît ? Beaucoup de chroniqueurs qui font des blagues sur ce statut parce que j'ai l'impression que le mot HPI est en train d'être utilisé beaucoup plus que la véritable prévalence de ce truc. Donc on va définir ça et puis tu vas nous raconter à quel moment ça apparaît, à quel moment tu le dépistes, diagnostique, je ne sais pas quel terme employer. Donc raconte-nous.

  • Speaker #0

    Ouais, HPI, bon en vrai déjà comme tu disais, en ce moment c'est hyper à la mode, le HPI, le TDAH, et moi ça m'énerve un peu, parce que j'avoue que c'est pas le cas, tu vois le TDAH ça concerne 5% je crois, réellement en termes scientifiques c'est 5% des enfants et des adolescents en France, et le haut potentiel intellectuel, AKA, surdoué, tout ce que vous voulez, c'est 2,2% de la population. Donc c'est vraiment des trucs qui sont vraiment... calculé et c'est hyper à la mode et moi ça me rend triste parce que beaucoup de personnes qui ont un TDAH ou qui ont un HPI en souffrent réellement tu vois et c'est pas fun comme ça de s'auto diagnostiquer HPI, TDAH surtout que bon bah c'est des tests qu'on passe qui sont vraiment faits par des professionnels et tout enfin voilà moi tu vois je l'ai passé le test non parce que du coup comment je l'ai passé aussi c'est ça la question comment je m'en suis rendu compte qu'est ce qui t'amène à faire ces tests toi ? Du coup, ce qui m'amène, c'est que je me retrouve en terminale, à 18 ans, toujours avec mon trouble du comportement alimentaire. Je n'arrivais pas à guérir. Personne ne comprenait pourquoi je n'arrivais pas à guérir. Mes parents étaient un peu désespérés. Ça faisait longtemps. Je rencontre une psychiatre. C'était un moment donné. J'étais un peu au bout de ma vie parce que rien n'allait. J'avais l'impression que personne ne me comprenait. J'avais l'impression d'être incomprise, de devenir d'une autre planète. Là, il m'avait dit, écoutez, Mel, je pense qu'il est temps que vous alliez passer un test de QI. Là, j'étais là en mode, un test de QI, mais pourquoi faire et tout ? Et il m'avait dit, moi, je pense que vous êtes surdoué. Et sur le coup, moi, j'étais là, mais alors pas du tout. Moi, tu vois, j'avais 18 ans, mais pour moi, dans ma tête, j'avais les clichés du surdoué qui étaient un peu comme Einstein, tu vois, de pouvoir faire des divisions dans la tête ou d'être vraiment le surdoué comme on l'imagine, quoi. Et j'étais là, mais pas du tout. Et puis, il m'avait dit, si, si, je pense et tout, enfin bref. Donc, du coup, je vais voir une neuropsychologue. Et là, du coup, elle m'a fait passer un test de QI. Donc, c'est vraiment un test qui teste la mémoire de travail, il y a un indice de compréhension verbale, de raisonnement spatial, de visualisation. Enfin, ça teste plein de choses, en fait. Et moi, c'est un test, je l'ai passé en deux heures et demie, trois heures. Donc c'est quand même quelque chose qui est conséquent. C'est conséquent, c'est pas comme les petits tests de cuits que tu peux trouver sur Internet. Ouais, parce qu'il y en a. Est-ce que je suis surdouée ? Parce que, fun fact, j'en ai déjà passé un pour rigoler. Il m'avait dit que j'avais un cuit de merde. J'étais là en mode, putain, non. C'est peut-être pas vrai,

  • Speaker #1

    en fait.

  • Speaker #0

    C'est peut-être pas vrai, ouais, c'est ça. Vraiment un truc ridicule. J'étais là en mode merde.

  • Speaker #1

    Quel test croire.

  • Speaker #0

    Quel test croire, c'est ça, ouais. Femme actuelle ou la nouvelle psychologue ? Enfin, tu vois. Et... Et ouais, donc suite à ça, la neuropsychologue m'a bien dit que j'étais surdouée. Et bon, on ne peut pas parler de diagnostic parce que ce n'est pas une maladie. C'est juste un profil neuropsychologique qui est différent. C'est une façon de penser, de traiter l'information qui est différente de la normale.

  • Speaker #1

    Donc on peut dire HPI, synonyme de surdouée ?

  • Speaker #0

    Ouais, exactement, c'est un synonyme. C'est juste que bon, au potentiel intellectuel, c'est peut-être un peu moins... catégorisant que surdoué. Mais c'est exactement la même chose, qui se définit par un QI supérieur à 130. Sachant que le QI est réparti sur une courbe de Gauss, donc c'est supérieur à 130.

  • Speaker #1

    Avant tes 18 ans, on avait déjà dit que tu avais des capacités hors normes, ou des hautes capacités. Ou voilà, le sujet était déjà venu ?

  • Speaker #0

    Le sujet était déjà venu, oui. Tu vois, quand j'étais à l'école primaire et tout, les professeurs avaient suggéré à mes parents que je saute des classes. On avait suggéré même que je saute deux classes. Mais c'est vrai que j'étais une enfant qui était très sensible, très... Et du coup, mes parents trouvaient que j'étais un peu immature émotionnellement parlant, je ne sais pas si on peut vraiment dire ça, pour sauter une classe. Donc, ils n'ont pas osé. Mais non, après, oui, c'est vrai que j'ai toujours été première de la classe. J'ai toujours été très, très... J'étais vraiment l'enfant qui adorait faire ses devoirs. Dans mon temps libre, je lisais des bouquins sur le corps humain, des bouquins de science. J'étais l'enfant très sage, très parfait.

  • Speaker #1

    Ça peut être de la curiosité. Est-ce qu'il y avait d'autres pans de la vie où il y avait des choses pas anormales ? Du même acabit que les autres enfants de mon âge ?

  • Speaker #0

    Je me mettais énormément de pression sur tout. Je sais que ma mère m'avait raconté ça, mais quand elle était enfant, elle me retrouvait parfois... Elle retrouvait des pelotes de cheveux par terre. Et elle se demandait ce que c'était. Et une fois, elle m'avait observée en train de jouer avec mes cubes. Et une fois, j'avais fait tomber la construction que j'étais en train de faire. Et j'étais tellement frustrée que je m'étais arrachée les cheveux. Et depuis toujours, j'ai cette frustration quand je n'excelle pas. Quand je n'arrive pas à faire un truc, ça peut me rendre malade. C'est en lien avec le HPI ? Oui, c'est ça. Le ne pas tolérer l'échec, la grande frustration. C'est un trait qu'on retrouve énormément chez les HPI. Après, je pense aussi que depuis toujours, je suis hyper... Quand j'ai fait du piano, j'ai fait du violon, j'ai fait de la danse classique. J'ai toujours fait énormément de choses. Énormément aussi dans l'art. Parce que c'est vrai que j'ai toujours... Ouais, disons que dans tous les trucs un peu artistiques, j'ai toujours un peu excellé. Parce que je pense que je m'y retrouvais aussi un peu. Mais sinon, tu vois, non, il n'y avait pas non plus, je ne disais pas non plus l'enfant où on va se dire vraiment, il est bizarre, il est intéressé par...

  • Speaker #1

    Ouais, parce que c'est souvent stigmatisé.

  • Speaker #0

    Ouais, exactement.

  • Speaker #1

    Enfin, il y a des vrais troubles psychiatriques qui amènent à certains symptômes. Mais le HPI...

  • Speaker #0

    Non, le HPI, tu vois...

  • Speaker #1

    Il ne sort pas. Ouais,

  • Speaker #0

    en fait, moi je dirais qu'il va y avoir un peu deux profils parce que même en termes de HPI, tu vois, on parle un peu de deux profils. On dit qu'il y a le profil laminaire et l'autre profil, j'ai oublié comment c'est. Mais en gros, t'as un peu les HPI qui sont un peu en mode, qui sont on va dire doués partout et du coup qui sont très bien dans la masse. Et après, t'as les autres HPI qui vont être hyper doués dans un domaine spécifique, par exemple les matières scientifiques. Et après, dans tout ce qui va être littéraire, ils vont être complètement... ça va pas être leur truc et eux c'est ceux qu'on va le plus voir parce que c'est ceux qui vont peut-être avoir le plus de mal à s'intégrer et ouais mais non en vrai je dirais que j'étais l'enfant trop parfait mais tu vois c'est encore une fois c'est pas parfait c'est pas bien d'être un enfant trop parfait c'est à dire que normalement dans le développement normal d'un enfant tu portes un peu de la merde même t'es censé dire non à tes parents t'es censé faire un peu des bêtises t'es censé tester tes trucs tu vois Moi, j'étais l'enfant parfait.

  • Speaker #1

    Impeccable.

  • Speaker #0

    Impeccable, mais trop.

  • Speaker #1

    Ok, donc tu fais ce test. On te dit que tu es HPI, meuf.

  • Speaker #0

    Ouais,

  • Speaker #1

    c'est ça. Et au-dessus.

  • Speaker #0

    Ouais, j'étais là, pardon.

  • Speaker #1

    Ok, et donc là, tu as 18 ans. Ouais. Et tu te dis, on va l'utiliser pour faire médecine. Ça s'enchaîne un peu comme ça ? Ouais,

  • Speaker #0

    c'est ça. À ce moment-là, je voulais déjà faire médecine. Mais à ce moment-là, déjà, je me dis, ok, j'ai une réponse. J'ai une réponse pour mon trouble du comportement alimentaire. de pourquoi j'ai ça, parce qu'en vrai, le HPI, c'est un peu un facteur de risque des troubles du comportement alimentaire, parce qu'on retrouve énormément de points communs dans la façon de penser entre un trouble alimentaire et un haut potentiel intellectuel.

  • Speaker #1

    Un genre de rigidité psychologique ?

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Tu as tout ce qui est rigidité psychologique, tu as tout ce qui est perfectionnement, peur de l'échec, frustration, tout ça. Tout ce qui est maîtrise, tout ça, on va le retrouver. Alors je ne dis pas que tous ceux qui ont un HPI ont un TCA et que tous ceux qui ont un TCA ont un HPI.

  • Speaker #1

    Non, bien sûr. Et je voulais dire que là, on est en train de faire une consultation de pédopsychiatrie. C'est un terme ultra précis, de la sémiologie ultra précise. Vous en avez déjà entendu parler, notamment avec les épisodes. Là, on est en train de discuter. Et ce n'est pas ni un cours de pédopsychiatrie, ni une consultation, ni quoi que ce soit.

  • Speaker #0

    Mais je me suis perdue.

  • Speaker #1

    Moi aussi.

  • Speaker #0

    on disait quoi ? du coup je comprends un peu mon TCA donc là ça m'a fait du bien,

  • Speaker #1

    je suis à ce moment là mon TCA est allé mieux et après de toute façon j'étais en terminale donc j'enchaînais avec la première ligne médecine voilà tu avais déjà une idée en tête d'une spécialité d'une façon de travailler parce que tu parlais de séries mais c'était quoi le projet ?

  • Speaker #0

    le projet en vrai forcément j'avais regardé les grèses d'anatomie le projet en P1 c'était de devenir chirurgien Ouais. Projet un peu tombé à l'eau, maintenant que je sais ce que c'est un peu la chirurgie, tu vois. Mais ouais, non, j'avais pas forcément trop de projets. Voilà, je suis arrivée en première année de médecine en me disant let's go

  • Speaker #1

    Ok. Alors, il y a plusieurs choses qui sont parallèles les unes aux autres, donc on va essayer de… mais t'as ton TCA qui est encore en cours, qui est sous-jacent, qui est bien contrôlé, qui est pas du tout là ?

  • Speaker #0

    Le mec en P1, P2, il était… Il était là, mais ça allait. C'est-à-dire que j'avais un poids normal, mais j'avais encore un fonctionnement mental très restrictif et très dans la maîtrise sur mon alimentation. Mais en tout cas... Comparer à ce que j'avais connu avant, c'était ouf, mais il était encore là.

  • Speaker #1

    Parce que tu parlais de facteurs de risque, c'est vrai que le HPI, ok, mais les études de médecine, Margaux nous en parlait, cette nécessité de réviser tout ça, la rigueur de travail qui fournit la rigueur que tu as déjà psychologique, etc. Il y a moyen que ce soit un cercle vicieux, un peu dangereux. Ouais,

  • Speaker #0

    c'est totalement un cercle vicieux. Là, j'en fais encore un peu les frais. Depuis le début de l'externat, donc depuis le début de la D1, le trouble alimentaire, il est revenu solo. Il est revenu tout qu'à ma porte.

  • Speaker #1

    Avec sa valise.

  • Speaker #0

    Ouais, avec sa valise, elle a fait Hello Non, ouais, ouais, parce que tu vois, la P1 s'est très bien passée, pour le coup. La P2 aussi. Et puis, D1, début de l'externat.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui était protecteur ? P1, P2 ? Je ne sais pas du tout.

  • Speaker #0

    Même moi, je ne sais pas du tout. Je pense que la P1, en fait, j'ai clairement... J'étais dans une bulle J'étais vraiment seule avec moi-même Dans mon petit appartement Je travaillais pas à la BU parce que je voulais pas voir les autres Donc j'étais vraiment seule avec moi-même Et je sais pas D'un côté je m'étais dit je rentre en première e-médecine Si j'ai pas médecine je deviens professeur de danse classique Et je sais que je serai très épanouie aussi Si je fais ça Donc vu que j'avais pas de pression entre guillemets de réussite J'étais là en mode bon bah let's go Et voilà

  • Speaker #1

    Ok donc Donc tu as un peu lâché prise parce que derrière tu avais un plan

  • Speaker #0

    B qui m'aurait très bien rendu heureuse. Puis la deuxième année de médecine, c'est fun. C'est qu'on ne travaille pas, on fait la fête, on redécouvre la vie sociale.

  • Speaker #1

    Et la troisième année, tu rentres dans un mode un peu plus rigide. Tu rentres en médecine, donc là, il y a eu l'aspect artistique auquel tu pouvais raccrocher en première année. C'est ça.

  • Speaker #0

    Et ouais, non, mais c'est ça. Donc, puis là, je rentre. Et puis là, donc, en D1, début de l'externat. Donc, début des collèges et début des stages. Je commence premier stage. Je m'en souviens encore. Ça m'a traumatisée. J'étais en hépatologie. Donc, bon, voilà, le service d'hépatologie, c'est un service. Tu rentres dedans. Ça a une odeur. J'en souviens encore. Ça, c'est un mélange entre de l'acide, de la merde et du vomi. Cette odeur m'a traumatisée. Et en fait, et là, je me rends compte que j'aime pas... C'est bizarre de dire ça, mais j'aime pas toucher les patients. J'ai énormément de mal. En plus, les patients, des pathologistes, c'est des patients qui ont une condition sociale souvent compliquée. Il y a beaucoup de SDF, beaucoup d'alcooliques, et ils ont un corps qui est fatigué par leur mode de vie. Et moi, en fait, toucher ces corps-là, j'arrivais pas. Donc les oscultés, j'arrivais pas. Toucher leur ventre, tout ce qui était percussions abdominales, j'arrivais pas. Et je pense qu'il y avait aussi... vachement le lien avec le trouble du comportement alimentaire. Même moi, j'ai un problème avec mon corps. J'ai du mal à gérer mon propre corps, comment arriver à toucher et à prendre soin du corps des autres. Et donc là, j'étais au bout de ma vie. Début D1, j'étais là en mode, ah mais en fait, j'aime pas du tout la médecine. Je ne veux pas du tout être médecin. Je commence les collèges. Je me rends compte qu'en fait, c'est que des diagrammes. En fait, que c'est vraiment une pensée très, très cartésienne. En mode, ok, taux de plaquettes supérieur à 50, on fait pas ça. ou taux de plaquettes super à 50, on peut faire ça. C'est vraiment une pensée hyper cartésienne, hyper logique. Et là, début D1, je me tape une énorme dépression en me disant, mais en fait, j'aime pas du tout la médecine. Je peux pas faire ça de ma vie. C'est pas du tout un milieu qui est artistique. Où est-ce que j'exprime ma créativité dedans ? Où est-ce que j'exprime ma sensibilité dedans, en fait ? Parce que si mon métier toute ma vie, ça va être de suivre des protocoles et des recommandations de l'HAS, en fait, je ne serai jamais épanouie.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est... c'est précisément le projet du podcast d'évoquer les patients extra-hospitalaires parce que la médecine nous met dans un espèce de monothème et pour ceux qui veulent faire autre chose c'est compliqué mais c'est autorisé et c'est pour ça que je trouve que le projet du podcast aussi c'est de dire les deux projets ou trois projets ou quatre projets sont possibles en même temps et que si t'as une fibre artistique certes en médecine on te laisse pas la place mais euh euh Peut-être que toi, ou en tout cas, on a entendu d'autres personnes le faire, il y a moyen d'intégrer une autre passion à côté de ça. Toi, tu es arrivée d'ailleurs à réintégrer quelque chose dans ce cursus ?

  • Speaker #0

    Ouais, du coup, à partir de l'AD1, là, j'ai commencé à me dire Ok, c'est plus possible, je ne peux plus médecine et tout. Et tu vois, même je me suis un peu énormément coupée de médecine dans le sens où j'ai arrêté de faire des soirs de médecine, j'ai arrêté de m'intégrer à la fac de médecine parce qu'en fait, ça ne me rendait pas heureuse d'être... toujours dans l'environnement médecine.

  • Speaker #1

    T'as tourné le dos à ce domaine.

  • Speaker #0

    J'ai tourné le dos, ça fait horrible, mais un peu, ouais. Du jour au lendemain, j'ai un peu fait hop, et j'ai énormément cultivé toutes mes amitiés en dehors de médecine. C'est-à-dire que j'ai énormément d'amis qui font du droit, qui font de l'art, qui sont dans la communication, enfin, qui font plein de choses en dehors de médecine. Ça, c'est ouf. Parce qu'au moins, tu vois, quand je suis avec elle, ça parle d'autre chose, quoi. Que de médecine, quoi. Sinon, t'as l'impression que tu ne parles que ça, que ça dans la vie,

  • Speaker #1

    quoi.

  • Speaker #0

    Donc voilà. Et puis, du coup, t'en parlais aussi un peu parallèlement, mais le mannequinat qui est arrivé aussi en D1.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Et en fait, tout s'est un peu enchaîné. Et donc, je me suis créé un vrai monde en dehors de ma vie d'étudiante en médecine. OK. Voilà.

  • Speaker #1

    Comment ça se passe ? Quelqu'un te contacte ? C'est toi qui vas...

  • Speaker #0

    C'est ça. Pour le mannequinat ? Ouais. Ouais, ça s'est fait via Instagram, en fait. OK. C'est un scout. Donc, un scout, c'est quoi ? C'est une personne qui... s'occupe de repérer les nouvelles mannequins de demain Donc ça peut se faire dans la rue, dans plein d'endroits, et maintenant beaucoup sur les réseaux sociaux. Et qui me contacte, et tout. Bref, on commence à parler, à échanger, et au final, ils me placent après en agence de mannequins à Paris. En agence de mannequins à Paris. Et voilà.

  • Speaker #1

    Donc ça fait quoi ? Deux, trois ans maintenant que tu fais ça ?

  • Speaker #0

    Ouais, ça fait trois ans. Ah non, ça fait deux ans.

  • Speaker #1

    Tu vas nous raconter la vie d'une... mannequin, mais ça participe à ton équilibre. Tu penses qu'il y a quand même une fibre artistique qui est nourrie grâce à ça ? Oui,

  • Speaker #0

    oui, oui, oui. Oui, non, non. Il y a quand même une fibre artistique dans le sens où... Alors, en vrai, quand on est la mannequin sur un projet, on n'a pas trop notre mot à dire. Ça, c'est ce qui me frustre un peu. Mais dans ce...

  • Speaker #1

    Oui, c'est pas toi qui crée.

  • Speaker #0

    Non, c'est ça.

  • Speaker #1

    T'es l'objet de la création.

  • Speaker #0

    Oui, je porte un peu, tu vois. Je suis un peu le centre. Oui. Mais je rencontre énormément de gens qui sont... hyper inspirants, tu vois. Je veux rencontrer des photographes de ouf, je veux rencontrer des stylistes, des coiffeurs, tu vois, des coiffeurs qui ont une carrière de malade. Enfin, en fait, tu rencontres plein de gens, quoi. Des gens qui font de la scénographie, des trucs. Et tu sais, j'adore parler avec eux. Enfin, c'est ouf. Je crois que c'est ce que je préfère dans ce milieu-là, en fait. C'est rencontrer les artistes, échanger avec eux, parler avec eux. Et ouais, donc ça, ça nourrit clairement mon côté artistique et ça me fait un équilibre, quoi.

  • Speaker #1

    Du coup, Quand le mannequinat commence, tu as un petit peu une envie qui se réinstalle pour la médecine parce que du coup, tu peux retrouver un équilibre comme ça et te dire, la médecine, ça devient du coup une profession. Je place le curseur à tel endroit, à côté médical, et je prends du plaisir à côté. Ça se passe comme ça, finalement, ou pas ?

  • Speaker #0

    Oui, en fait, ce qui se passe, c'est qu'à la fin de l'AD1, je fais un super stage en cardiologie. Et là, j'adore. J'adore mon stage et tout, et là je me dis Ouais, j'adore, ok, c'est bon, je sais pourquoi j'ai fait médecine, tu vois. Mais c'est vrai que mes premiers stages de D1, voilà, donc hépatos, après gériatrie, plus de 85 ans, c'était compliqué, tu vois. J'étais là Ouais, non. Donc ouais, le stage en cardiologie m'a vachement remotivée en me disant Ok, je pense qu'il y aura plein de spécialités que j'aimerais pas, mais il y en aura forcément une ou deux dans lesquelles je me retrouverais, tu vois. Et quand même, un truc dont je me suis dit, c'est que médecine, ce sera mon métier, mais ce sera pas... pas mon identité. Et donc, je sais que j'ai besoin de faire une spécialité où j'ai beaucoup de temps libre à côté pour faire d'autres projets. Donc, typique, un internat de chirurgie, ce n'est pas possible. C'est no way.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu vas... Parce que là, tu as une petite année du concours, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui, je le passe en septembre 2025. Je suis trop hâte.

  • Speaker #1

    Tu vas nous raconter, si tu as précisé les envies, le HPI. Oui. médecine, le mannequinat, est-ce qu'on n'est pas sur des modes d'entrée ou des fournisseurs officiels du TCA ?

  • Speaker #0

    Alors bonne question. En soi, ouais, c'est des facteurs de risque. Après tu vois, le mannequinat ça a commencé après mes troubles alimentaires reviennent, ils ont toujours été là.

  • Speaker #1

    Donc ça t'a pas précipité, tu veux dire, vers la rechute ?

  • Speaker #0

    Non, déjà là, en fait, il n'y a pas eu de lien avec la rechute. Et surtout qu'en plus, j'ai quand même des agences qui sont très bienveillantes. Et tu vois, c'est les premiers, eux, qui m'ont dit, écoute... L'agente, le scout qui m'avait repéré, c'est le premier, lui, qui m'a dit Moi, je trouve que t'as perdu beaucoup de poids, mais il faudrait que tu reprennes un peu de poids. Donc c'est les premiers, eux, qui m'ont dit... Parce qu'autour, les gens ne s'en rendaient pas compte parce qu'ils me voyaient de façon quotidienne. Donc non, non, ils sont hyper bienveillants. Et pour le coup, j'ai aucune... Je n'ai pas de pression sur mon corps de ça. La médecine, c'est totalement aussi un facteur de risque. Parce que, comme disait Margot, mon quotidien, c'est de la rigidité. Rigidité dans les horaires de révision, rigidité pour se mettre une méthode de travail, pour réussir les EDN. Donc en fait, moi, vu que le contrôle, c'est un peu une addiction. Bon bah tu me fous dans un environnement où je dois contrôler mon quotidien, bah je vais finir par contrôler ce que je mange quoi. Donc non, en vrai ça aide pas. Et HPI n'aide pas non plus. Donc ouais, non, en vrai j'avoue que le DCA je suis un peu démoralisée. Enfin pas démoralisée, mais là je suis un peu... Ouais, ça fait 11 ans que je l'ai. Tu vois j'ai vécu presque, moi j'ai vécu la moitié de ma vie avec ça. Je me suis construite avec ça depuis que j'ai 12 ans, tu vois. Là j'en ai 23. J'arrive pas trop à imaginer en fait ma vie sans. Maintenant. C'est un peu triste dit comme ça, mais...

  • Speaker #1

    Il est pris en charge.

  • Speaker #0

    Oui, il est pris en charge. Il est pris en charge par de très bons thérapeutes, mais c'est compliqué. Je pense que je dois trouver un équilibre entre ma vie et mon besoin de contrôle. C'est-à-dire que je n'arriverai jamais à totalement lâcher prise parce que j'ai toujours été dans la maîtrise. Même à trois ans, j'étais dans la maîtrise. Même à quatre ans, j'étais dans la maîtrise. C'est la première chose qu'on me disait quand j'étais enfant, c'était l'âge prise. Même à 5 ans, on me disait l'âge prise. C'est quand même bizarre de dire ça à un enfant de 5 ans. Donc je serai toujours dans le contrôle. Ce qu'il faut juste, c'est que ce ne soit pas non plus un contrôle qui me pourrisse, je pense.

  • Speaker #1

    Démesuré, mais est-ce qu'il y a des contrôles démesurés ou pas ? Tout est dans le problème du TCA ou le problème de tout ça. Le curseur, il ne faut pas qu'il soit dans l'excès, mais à quel moment il est là, l'excès, on ne sait pas.

  • Speaker #0

    Après, ma psy m'a quand même dit, ma psychiatre m'a quand même dit que globalement, elle, tous les étudiants en médecine qu'elle a suivi, tous les troubles alimentaires s'améliorent après l'internat. Enfin, s'améliorent une fois que tu as passé le concours.

  • Speaker #1

    Oui, parce que tu laisses tomber la méthodologie nécessaire, tu laisses tomber toute une organisation quotidienne, de 8h à 22h, minutée. Et derrière, il y a... une énorme liberté qui s'installe, un champ qui se réouvre entièrement.

  • Speaker #0

    Parce qu'en gros, guérir de la nourriture mentale, c'est quoi ? Oui, c'est plein de choses, mais c'est aussi apprendre à lâcher prise. Comment tu veux que je lâche prise dans une année où le but de l'année, ça va être de maîtriser tes cours et ta méthode de travail ? C'est hyper paradoxal.

  • Speaker #1

    T'es sous contrat pour le mannequinat ? Donc je comprends que tu puisses pas trop, même si tu nous dis qu'ils sont tous bienveillants, etc. Mais je comprends aussi que tu dois...

  • Speaker #0

    Pas tous. Pas tous. Non, non, attention, c'est un milieu où... Ça par contre, ça me dérange encore un peu, tu vois. C'est un milieu où il y a encore beaucoup de pression sur le corps de la femme, où ils sont encore très peu ouverts d'esprit sur les différents corps, les différentes morphologies. Et bon, voilà, moi comme je disais, mes agents sont hyper bienveillants avec moi, mais j'ai entendu des histoires où c'est pas le cas.

  • Speaker #1

    Ouais, même. Si tu veux avoir des projets, etc., tu es obligé de... Enfin non, tu n'es pas obligé, mais comment tu jongles entre la nécessité d'avoir des projets, c'est-à-dire correspondre à des volontés de certaines personnes, et ne pas fournir ton TCA, tu vois ? Est-ce que tu as déjà réfléchi à ça ? Est-ce que ton mannequinat est une vraie source de plaisir ? Est-ce qu'il t'a déjà coûté dans cet objectif de... d'image en fait et d'enveloppe corporelle. Désolé de le verbaliser comme ça. Non, pas de souci.

  • Speaker #0

    Alors, disons que, si on peut la faire de façon très simple, dans le mannequinat, tu as un peu deux domaines. Tu vas avoir les mannequins qui sont très ce qu'on appelle fashion. Donc, c'est celles qui vont faire tout ce qui est les défilés. Enfin, tu vois, là, du coup, la pression sur le corps, elle est là. Et après, tu as les mannequins qui vont être plus ce qu'on appelle commercial. et qui vont faire plus tout ce qui est les campagnes, tu sais, pour des marques de beauté, tu vois, les campagnes que tu peux voir pour plein de marques, pour les campagnes de beauté, en mode quand tu vas en pharmacie, tu vois une campagne pour une crème pour le visage, enfin, tu vois, c'est plus tout ce qui va être un peu plus pub. Et ces mannequins-là, en fait, les clients ne veulent pas qu'elles soient très, très minces parce que le but, en fait, de ces mannequins-là, c'est de donner envie d'acheter, en fait, d'acheter le produit.

  • Speaker #1

    De ressembler à la population générale.

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Il faut que ce soit des beautés ou... des beautés saines. Il faut que les gens dans la rue, quand ils voient la pub ou quoi, ils se reconnaissent un peu. Alors que les mannequins fashion, ça va plus être une beauté particulière, une beauté un peu particulière, un peu étrange, que les marques de luxe aiment bien parce que ça donne un peu un côté on n'est pas comme tout le monde Là, je l'ai fait de façon très simple. Et du coup, quand tu fais plus du commercial, en vrai, il n'y a pas cette pression-là. Et justement, ils veulent des filles plutôt qu'ils soient en bonne santé qu'ils rayonnent et tout. Moi, ça m'a jamais... Le mannequinat, ça m'a jamais... Enfin, ça a jamais, on va dire, précipité mon TCA et tout, parce que moi, les problèmes que j'ai avec mon corps, je les ai depuis toujours. Et même sans le mannequinat, je sais que je les aurais. Tu vois ? OK. Donc...

  • Speaker #1

    T'es entourée, côté copain à la fac, est-ce que tu le verbalises avec des potes ? Comment tu le présentes au quotidien, si tu dois le présenter, mais comment tu vis avec ? Est-ce que ça t'accompagne dans tes relations sociales ou est-ce que tu le gardes dans ton appartement ?

  • Speaker #0

    Du coup, tu sais, en D1, quand j'ai coupé avec la fac, j'ai restreint mon cercle d'amis de la faculté. Et j'ai gardé, on va dire, 6, 7 très bons amis, tu vois, avec qui je les vois toutes les semaines. Là, on parle de tout. Enfin, c'est même très bonnes amies et tout. Mais c'est tout. Et elle, bien sûr qu'on peut en parler et tout. Mais après, les autres personnes de la fac, j'avoue que j'ai plus trop de contacts avec elle. Et entre guillemets, j'en parle pas. Et après, grâce aussi au mannequinat, je me suis fait des très bonnes amies. Donc ça, c'est très cool aussi, point positif, tu vois. Et après, moi, j'ai mes amis en dehors de médecine et du mannequinat. je parle de ça ou j'en parle pas. En vrai, je trouve que ça... Comment dire ? Ça n'influence pas mes relations sociales tant que ça, en fait. C'est juste un truc que j'ai en plus à côté de mes études et c'est tout. Bon,

  • Speaker #1

    OK. Le HPI va te faire majorer le concours des UBN ou pas ? Est-ce qu'en disant HPI, ça veut dire que tu vas être une bête de concours ou pas ?

  • Speaker #0

    Alors, je pense que... Ça renvoie un peu à la question de... Est-ce que c'est un avantage d'avoir un HP quand t'es en médecine ou pas ? Oui et non. Je dirais oui parce que c'est sûr que j'ai des facilités. Par exemple, tu vois, même en P1, ma P1, elle était très, très chill, quoi. Je me souviens, je bossais de 9h à 18h tous les jours. Et voilà, quoi. Et j'ai fait un top 50, enfin, tu vois.

  • Speaker #1

    Et donc... Tu vas en mettre certains en PLS.

  • Speaker #0

    Ouais, mais... Non, non, mais j'ai cette facilité d'apprendre, mais, tu vois... Donc il y a ce point positif avec le HP où du coup tu as des grosses facilités pour mémoriser et tout, mais ça t'amène aussi plein de choses. Moi ça m'amène énormément d'anxiété, énormément de stress par rapport au concours, et en fait ça c'est du temps que je perds dans ma journée, dans mon quotidien, à stresser, à angoisser, à me prendre la tête, et c'est une énergie folle que j'ai, en fait, qui je pense au final est une perte de chance. Donc en fait je considère que je n'ai pas forcément plus de chance que quelqu'un qui n'est pas HPI. Parce que oui, ok... j'ai peut-être un peu plus de facilité mais vu que j'ai tout ce qui est problème de santé mentale rigidité, anxiété, stress angoisse de la performance au final les chances redeviennent équitables et en plus vu que j'ai toutes mes activités en dehors de médecine je peux pas passer ma vie à travailler pour moi c'est juste impensable de travailler après le dîner par exemple Je ne peux pas travailler le soir, c'est impensable. J'ai trop besoin de faire autre chose pour être bien et heureuse et épanouie dans ma tête. Que du coup, tu vois, pour moi, au vrai, honnêtement, ceux qui majorent les ECN, on ne va pas se mentir, pour moi, c'est des personnes qui ont, je pense, sûrement un HPI et qui, en plus, ont cette capacité de travail énorme et qui peuvent travailler jusqu'à 23h le soir. C'est eux, clairement. Parce que le HPI, oui, ça peut être un don, mais sans travail... même si t'es HP en médecine faut travailler moi je travaille quand même je travaille beaucoup quand même c'est pas parce que je suis HPI que j'en fous pas une non non mais du coup vu que j'ai besoin quand même d'avoir d'autres activités non je ne m'ajouterai pas les ECL mais tu vois ça c'est aussi pas que c'est problématique mais d'un côté j'ai aussi cette angoisse de me dire j'ai quand même aussi envie d'avoir un classement moi où je vais être où je vais être fière tu vois un peu la peur de l'échec J'ai pas envie d'avoir un classement que je considère pas bien, parce que sinon je vais me dire que je suis vraiment une grosse merde et que j'ai fait un classement de merde. Donc il faut un peu que j'apprenne à... En tout cas, il va falloir que j'apprenne à lâcher prise sur ce que je suis.

  • Speaker #1

    Ouais, parce qu'on ne maîtrise pas tout dans un cours à 9000 personnes. Enfin, moi je te souhaite le meilleur, c'est sûr, mais c'est en effet un exercice de lâcher prise.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, ouais, c'est sûr, c'est sûr, c'est sûr. Lâcher prise, ce qui n'est pas ma spécialité.

  • Speaker #1

    Ok, t'as affiné un petit peu tes volontés de spécialité ?

  • Speaker #0

    En vrai, il y en a trois que j'aime bien. J'aime beaucoup la dermatologie. Parce que justement, je sais pas, j'aime bien la dermatologie. J'allais me justifier pourquoi j'aime bien la dermatologie, mais je sais pas, j'aime bien la dermatologie. Ça coule. J'aime bien l'endocrine aussi. Et j'adore la psy. Et franchement, la psy, j'adore.

  • Speaker #1

    Endocrino, on connaît une de tes CCA, on lui fait un coucou, elle se reconnaît pas.

  • Speaker #0

    C'est ça, ouais. Ouais, non, l'endocrino, c'est trop bien.

  • Speaker #1

    La psychiatrie.

  • Speaker #0

    Et la psychiatrie, j'adore. J'adore, j'adore.

  • Speaker #1

    Sans transfert, aucun.

  • Speaker #0

    Bah forcément, si on peut en se faire. Je pense que forcément, si je suis attirée par cette spécialité, c'est parce que j'ai un vécu aussi en tant que patient. Mais après, ce que j'aime aussi avec un peu cette spécialité, c'est que je trouve que c'est un peu la plus littéraire en médecine.

  • Speaker #1

    Ouais, alors, vas-y, je veux pas te raconter.

  • Speaker #0

    Non, mais je sais ce que tu vas me dire. Non, mais disons que je sais que l'internat de psychiatrie, il resterait médical. et qu'on n'est pas trop formé à la psychothérapie, quand on est interne de psychiatrie, on est vraiment plus formé, on garde quand même un raisonnement clinique, médical et assez cartésien.

  • Speaker #1

    C'est vrai que le diagnostic en psychiatrie, c'est quand même quelque chose de très cartésien. Tu rentres dans une classe et oui, non, il a ça, il a tel symptôme sur tel temps, il en a 4 sur 5 ou 4 sur 6, c'est OK, 3 sur 5, c'est pas OK.

  • Speaker #0

    Oui, après, je pense qu'on est aussi obligé un peu de... d'avoir des critères diagnostiques, sinon tout le monde aurait tout.

  • Speaker #1

    Je veux dire, c'est pas le romantisme incarné.

  • Speaker #0

    Non, c'est sûr. Mais après, on a cette possibilité, une fois qu'on est diplômé en tant que psychiatre, de vraiment se former en psychothérapie et après, de faire de la vraie psychothérapie. Et là, par contre, la psychothérapie, moi, j'ai rencontré plein de psychiatres qui faisaient de la psychothérapie en libéral et qui, du coup, soignaient vraiment les patients par la parole. Avec plein de choses, que ce soit par exemple même de l'art-thérapie, de la musicothérapie. Je trouve que c'est une spécialité où tu peux vachement après être plus dans la liberté. Il y a plein de possibilités, tu vois.

  • Speaker #1

    Ok. Très bien. Et concernant la ville, est-ce que tu vas finir parisienne jusqu'au bout des ongles ou même au cours d'internat ou tu envisages peut-être des périphes ?

  • Speaker #0

    En vrai, le truc avec Paris, c'est qu'il y a tout. Paris, il y a la culture. À Paris, il y a l'art, il y a les expos, il y a la gastronomie, il y a tout à Paris. Et en tant que vraiment personne qui s'ennuie très vite, j'ai peur de m'ennuyer dans une autre ville, d'avoir fait le tour. Alors qu'à Paris, je suis toujours surstimulée et ça, j'adore. J'ai ce besoin d'être toujours hyper stimulée, sinon je déprime.

  • Speaker #1

    Les projets de mannequinats, ils sont strictement parisiens ?

  • Speaker #0

    Oui, ils sont globalement parisiens. Mais tu vois, le mannequinat, ça a une fin pour moi aussi. je sais qu'à partir du moment où je vais être interne j'arrête parce que j'aurai plus le temps et c'est ok parce que ça aurait été une expérience dans ma vie qui m'aurait apporté beaucoup de choses c'est pris ça, c'est ok c'est ok parce que je sais que de toute façon c'est un truc qu'on m'a beaucoup demandé même parfois quand j'étais sur des shootings et tous les gens qui étaient là, ah mais t'es étudiante en médecine aussi je suis là en mode oui oui et ils m'ont dit mais si jamais un jour, imagine ta carrière de mannequinat elle perce... et que tu dois choisir entre les deux, qu'est-ce que tu choisis et tout. Mais moi, la question ne se pose même pas. Je sais que je choisis la médecine, en fait.

  • Speaker #1

    La question se pose un petit peu, là, de ce que tu nous as raconté. Tu avais l'air un peu impactée par ce que tu as vu dès les premières années de médecine.

  • Speaker #0

    Ouais, mais parce que... Parce que pas prête au début. Parce que pas prête au début, et puis parce que j'ai vite compris qu'en médecine, il y avait des trucs que j'allais détester et d'autres que j'allais aimer. Et qu'il y avait des trucs que je n'allais pas du tout aimer. Et bah ok, je ne ferai pas ça, tu vois.

  • Speaker #1

    mais tu vois j'ai quand même fait des stages où j'ai aimé et je me suis dit ok il y a quand même moyen qu'il y ait des trucs qui me pètent t'es en train de parler à un ambivalent qui aime tout moi je trouve ça cool quand même d'arriver à dire ça c'est ok ça je veux pas ça glisse ah non ça m'a aussi vachement frustrée quand

  • Speaker #0

    je suis arrivée en médecine parce que il y avait des co-externes qui étaient vraiment le profil tu vois un peu ces co-externes qui aiment toutes les spécialités qui dans chaque stage sont là en mode wow c'est incroyable wow c'est ouf moi je comprenais pas j'étais là en mode mais moi je déteste déteste le stage. Je déteste cette spécialité. Je me levais le matin, je n'avais aucune envie de foutre un pied en gériatrie, en fait.

  • Speaker #1

    C'est bien, c'est bien. On en discute beaucoup aussi dans le podcast où t'as l'impression des fois d'être entouré de gens qui débordent de passion pour ta profession et qui peuvent parfois te donner un sentiment de putain, je suis pas à ma place. J'ai pas autant la flamme que les autres, mais c'est bien de... tenir des propos comme ça, de montrer que ouais, il y a mille médecines différentes et mille qualités différentes et que des trucs qui me plairent et d'autres...

  • Speaker #0

    Et c'est ça, tu vois, je pense, dans lequel j'ai mûri au sein de l'externat et même en parlant avec plein de médecins, c'était, il y a 10 000 spécialités, enfin 10 000, non, il y en a 44, mais bon, tu vois, il y a...

  • Speaker #1

    Et il y a 256 items. Non, il y en a combien d'ailleurs ?

  • Speaker #0

    Je sais pas, je sais pas, j'avoue que...

  • Speaker #1

    Vous avez tous listé, mais je sais plus combien d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Ah ouais, non, je sais pas, j'avoue que il faudrait peut-être que je le fasse, mais...

  • Speaker #1

    44 spécialités ?

  • Speaker #0

    je crois qu'il y en a 44 je crois qu'il y en a 44 bon bref il y en a beaucoup et même parmi ces spécialités il y a 10 000 façons d'exercer et même je le dis mais je sais même pas si je serai médecin toute ma vie Mais juste, au moins, je termine mes études de médecine. Parce que j'aime aller au bout des choses. Et après, j'exerce la médecine. Et puis, si j'ai envie d'exercer à mi-temps et à côté de faire autre chose, je ne sais pas moi, d'ouvrir une galerie d'art, de reprendre le piano. Je pense que je serais très capable de faire ça. Je vais le faire, en fait.

  • Speaker #1

    Le fait que la profession soit un peu rémunératrice peut faire du mi-temps, mi-temps, de conserver cette passion et d'en introduire une autre. et c'est pour ça que faire rémunératrice à chaque fois qu'on parle de ce terme en tout cas en médecine tu peux faire les quotités horaires que tu veux avec des rémunérations qui te permettent d'avoir une vie ok à côté donc c'est pour ça que à chaque fois je dis non mais je vais continuer médecine et

  • Speaker #0

    oui je vais arrêter le mannequinat et c'est pas grave c'est pas grave en mode ça aurait été une expérience que j'ai eu dans ma vie et après j'ai envie de te dire ce sera quoi la prochaine je suis déjà en train de réfléchir à me dire qu'est-ce que tu peux faire de fun pendant l'internat ciao et ça me fait peur parce que j'ai l'impression que je ne vais pas pouvoir faire grand chose en termes de temps libre ?

  • Speaker #1

    ça dépend de la spécialité là aussi c'est très important pour connaître quelques internes de psychiatrie c'est un internat qui respecte énormément le repos hebdomadaire de l'interne le temps de travail de l'interne est très respecté je pense que c'est la spécialité où les internes... peuvent nourrir d'autres patients à côté.

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr. J'avais été en contact en D1 quand j'étais au bout de ma vie et que je voulais arrêter la médecine. J'avais pris contact avec une interne de psychiatrie pour qu'elle me parle un peu de l'ASP. Je me disais que même si la psy, je n'aimais plus, il fallait que j'arrête la médecine. Je me suis dit que c'était la dernière chance. Je vais la contacter pour voir si la psy, ça a l'air bien. Et elle m'a trop vendu du rêve. C'était trop bien. Elle m'a dit franchement, moi, j'étais comme toi aussi. J'aimais rien. Et la psy, c'est trop bien. Elle dit franchement, tous les jours, je sors à 18h. Le lundi, mardi, je vais à mes cours de théâtre. Après, j'ai mon cours de violoncelle le vendredi. Enfin, tu vois, elle était vraiment... Oui, elle était psychiatre. Elle avait sa vie en dehors. Et ouais.

  • Speaker #1

    Non, ça, c'est le grand objectif, pardon, quand on devient interne. C'est de remettre le curseur là où on le veut. L'externat nous le place un peu par force dans un accès un peu imposé. Mais après l'internat, les ailes se déploient un peu plus. Oui,

  • Speaker #0

    c'est sûr. Après, ce dont j'ai un peu plus peur avec la psy, c'est bête ce que je vais dire, mais je pense que c'est une spécialité qui reste encore mal vue, je trouve, par les confrères. Et ça, ça m'énerve un peu. Même quand j'arrive en stage et qu'on me demande ce que je veux faire, même les chefs et tout, je dis que... Je dis que j'aime bien la dermatologie, j'aime bien le doc et que j'aime beaucoup la psychiatrie.

  • Speaker #1

    On te dit de faire dermatologie ?

  • Speaker #0

    Oui, mais on me dit ah, psy ! Les psychiatres, ce ne sont pas des vrais médecins.

  • Speaker #1

    Est-ce que ça compte pour toi,

  • Speaker #0

    cette taille externe ? Oui, c'est vrai que le jugement de l'autre, c'est quelque chose qui peut beaucoup m'atteindre. Mais j'essaie de travailler sur ça, tu vois, de me détacher du regard de l'autre. Et que c'est pas parce que, tu vois, il y a aussi un peu ce cliché de, ah bah si il ou elle a pris psy, c'est parce qu'il était dans les derniers hausses de scène, tu vois. Alors que non, pas forcément.

  • Speaker #1

    Pas forcément, non.

  • Speaker #0

    Pas forcément, tu vois. Mais il y a un peu ces clichés-là qui m'énervent. Mais bon, ça, ils vont vite partir. De toute façon, je me dis, au bout d'un moment, ce qui compte, c'est un peu être heureux plus tard. Donc, l'avis des autres sur l'aspect que je choisis, l'avis des autres sur... comment j'organise ma vie, on s'en fout en plus.

  • Speaker #1

    Ouais, mais à la fois, on sait que ça a son poids et son importance. Mel, merci beaucoup, c'était incroyable. Quel petit message t'as à nous laisser pour un petit mot de la fin ?

  • Speaker #0

    Un petit mot de la fin ?

  • Speaker #1

    Je sais pas.

  • Speaker #0

    Je suis en train de réfléchir.

  • Speaker #1

    Une petite conclusion de ces études, de cette première partie de ta vie déjà si riche ?

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    T'as le temps, je ferai du montage si tu veux.

  • Speaker #0

    15 minutes plus tard. Alors le petit mot. Non, moi je dirais que faut pas oublier que médecine c'est un métier. Et que c'est pas l'identité. C'est pas notre identité. Et que c'est ok aussi de pas vouloir faire que ça. Parce que parfois, tu sais, ça peut être pas mal vu, mais...

  • Speaker #1

    Si t'es pas dans la passion intense et l'investissement à 100%, t'es mal vu.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ça. Ouais, c'est ça. Et c'est OK. Moi, médecine, ce sera mon métier. Et je sais que plus tard, je vais être chill. Si je suis médecin à mi-temps, ça me va très bien. Enfin, tu vois. Et que si on abuse... Si tu as besoin de développer autre chose à côté, fais-le. Franchement, sinon, voilà. Mon mot de la fin est trop nul.

  • Speaker #1

    Non, il est très bien. Peut-être finalement ce que les tripes vous disent de faire, et ce que vous avez au fond de vous, il faut y aller, et on balaye d'un revers de manche les candidatons.

  • Speaker #0

    Les candidatons, les préjugés qui sont très prédominants dans ces études-là, il faut juste les balayer et se dire que ce qui compte, c'est son propre bonheur. Et si ce n'est pas ce qui vous rend heureux, ça ne sert à rien de le faire. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci, merci. Merci à toi. Tu peux être le meilleur concernant surtout ta santé. Merci. Et puis le meilleur pour les études, pour le concours qui arrive. Une belle dernière année, ravachée ou non, on ne va pas commencer à te mettre une pression, tu mets le rythme que tu veux.

  • Speaker #0

    La pression, je me la mets déjà toute semaine.

  • Speaker #1

    Je suppose. Donc tu mets le rythme que tu veux, la tranquillité d'esprit que tu veux. Et puis, merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    A bientôt tout le monde pour de nouveaux épisodes. Merci beaucoup. Voilà, c'était un épisode de Médecins qui est dessus. Merci d'avoir écouté. Je vous invite à vous abonner en cliquant sur la petite clochette. Comme ça, vous serez avertis de la sortie de nouveaux épisodes. A bientôt.

Description

💫Dans cet épisode, Mel nous ouvre son cœur en partageant son parcours fascinant entre danse classique, médecine et mannequinat.

😧 Après avoir dû renoncer à son rêve de devenir danseuse en raison d’un trouble du comportement alimentaire (#TCA), elle se tourne vers la médecine avec une mission : aider les personnes confrontées aux mêmes luttes. 🤝

🗃 Mel raconte comment elle doit gérer un Haut Potentiel Intellectuel (#HPI), un perfectionnisme et un besoin de contrôle qui l’accompagnent chaque jour. Elle révèle que les études de médecine alimentent ce besoin de maîtrise, tant la rigueur méthodologique est majeure au cours du cursus.

Pour atteindre son équilibre personnel, et trouver une place à sa sensibilité et sa créativité, le mannequinat lui offre depuis 2 ans une bulle artistique 🧜‍♀️. Une solution pour faire face à la rigidité académique des ses études.

🌵 Enfin, Mel nous livre son regard sur ce TCA qui "partage" sa vie depuis plus de 10 ans. Avec un recul et une clairvoyance émouvante sur la situation, Mel nous raconte son expérience.

🔮 La suite?
Passionnée par la psychiatrie, Mel envisage d’explorer peut être cette spécialité "humaine" au cours de son internat, tout en restant déterminée à préserver son bien-être!

Mel, on te souhaite le meilleur!
Merci pour ton témoignage!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Il y avait tout ce truc. Donc déjà, c'était me remettre au lycée, normalement, alors que ça faisait depuis la quatrième que je n'étais pas retournée dans une scolarité normale. Parce que pas prête au début. Et puis parce que j'ai vite compris qu'en médecine, il y avait des trucs que j'allais détester et d'autres que j'allais aimer. Ce que j'aime aussi avec un peu cette spécialité, c'est que je trouve que c'est un peu la plus littéraire en médecine. Mais parce que j'ai dû arrêter le sport et l'étude pour des questions de santé, à cause du trouble du comportement alimentaire. J'ai trop besoin de faire... autre chose pour être bien et heureuse et épanouie dans ma tête.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Médecins qui es-tu, le podcast qui vous plonge dans l'univers captivant du monde médical. Chaque épisode vous offre un regard intime sur la vie des médecins, leurs défis dans le monde professionnel et leurs passions en dehors des salles de consultation. Je m'appelle Maxime Garcia, bienvenue et bonne écoute. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Médecins, qui es-tu ? Un épisode aujourd'hui avec Mel. Salut Mel. Salut ! Sur Instagram, tu dis Mel, c'est pas un diminutif Ouais,

  • Speaker #0

    exactement.

  • Speaker #1

    C'est un peu l'histoire de ta vie ? Ouais,

  • Speaker #0

    un peu, non, parce qu'à chaque fois que je rencontre quelqu'un, on me demande Mais tu t'appelles Mel ? Mel comme Mélanie ou comme Mélissa ou quoi ? Et je suis là en mode Non, c'est pas un diminutif. C'est vraiment Mel.

  • Speaker #1

    Très original. Tu es parisienne, pure souche ?

  • Speaker #0

    Non, du tout. Moi, je viens du... Non, en vrai, je suis née à Paris, j'ai grandi un peu à Paris. Et après, avec mes parents, on a déménagé dans le sud, dans un petit village, un Saint-Palais-sur-Mer. Je ne sais pas si tu connais, c'est un peu en dessous de l'île de Ré, l'île de Léron, au bord de la mer. Et du coup, j'ai grandi là.

  • Speaker #1

    Et tu as remigré sur Paris de vers quel âge ?

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Je suis arrivée à Paris pour mes signes, pour l'AP1. Donc j'ai fait l'AP1 à Paris parce que je voulais une fac parisienne. Donc voilà, je suis arrivée à 18 ans. Avec mon petit appart pour la paie.

  • Speaker #1

    Ok, on va discuter de plein de choses. Il y a du HPI, tu vas nous dire ce que c'est. Ouais. De la médecine, des patients extra-hospitaliers à foison. Il y a du mannequinat. Aussi. Et il y a du TCA. Quand on prépare l'épisode, tu m'as dit, oui, TCA, tu en as déjà parlé avec Margot. Sauf que des TCA, il y en a un par patient, entre guillemets. Et qu'il est toujours bon de l'évoquer et d'en faire la prévention, ou en tout cas d'évoquer. Ce trouble alimentaire, donc on va évidemment en discuter si tu le veux bien, comme avec Margot, évidemment si à un moment donné tu n'es plus ok, que ce soit demain ou dans six mois ou dans trois ans, eh bien je retirerai l'épisode si t'es plus ok avec ce qu'on dit. Voilà, donc merci beaucoup de discuter avec moi aujourd'hui. Donc tu grandis un peu à Paris, ensuite la côte atlantique, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Ouais, exactement, la côte atlantique. Et puis, j'ai fait tout mon cursus scolaire à bas, j'ai fait l'école primaire, après j'ai fait le collège. Et après, je suis partie en sport et études, parce que j'ai fait énormément de danse classique quand j'étais enfant. Donc je suis partie en sport et études pour faire de la danse à Cannes, sur la côte d'Azur. Donc là, on change de côte. Donc voilà, sur le coup, en vrai, j'avais 13 ans. Je voulais peut-être faire une carrière dans la danse. Je ne savais pas trop. Je savais que c'était ma passion. C'est ce qui m'animait le plus au quotidien. Mais à ce moment-là, j'étais là en mode, je ne sais pas si je vais être danseuse professionnelle ou si je vais être médecin. Je ne savais pas trop encore. Mais bon, en tout cas, je suis partie à Cannes pendant deux ans.

  • Speaker #1

    C'était vers quel âge ça ?

  • Speaker #0

    Je suis partie, j'avais 13 ans. Et je suis rentrée... En fait, je suis rentrée, pas de mon plein gré. Mais parce que j'ai dû arrêter le sport et l'étude pour des questions de santé, à cause du trouble du comportement alimentaire. Et j'avais plus... Bon bah du coup, qu'il y ait de l'anorexie mentale. Et j'avais plus l'énergie pour assumer autant d'heures de sport, de danse, par semaine.

  • Speaker #1

    Ok, c'est la première fois qu'il apparaît à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Ouais, en gros, il est apparu quand j'avais 12 ans, de façon très... Très insinueuse, hyper progressivement. À ce moment-là, je faisais déjà énormément de danse classique. Et c'est vrai que je me suis mis la pression un peu pour réussir mes auditions, pour rentrer dans les sports études. Et du coup, je m'étais un peu dit à cet âge-là que si j'étais mince, j'aurais plus de chances de rentrer dans un sport études. Bon, il s'avère qu'à l'époque, j'étais déjà très mince. Et que bon, je n'avais rien à perdre. Mais du coup, à 12 ans, j'ai commencé à me restreindre. Et après, le processus du trouble alimentaire s'est enclenché pour terminer dans une vraie anorexie mentale compliquée, avec un IMCA à 11, des hospitalisations qui durent des mois et des mois. Et donc, mes parents m'ont quand même laissé partir en sport-études parce que du coup, ça faisait un an. que j'étais déjà dans le trouble alimentaire. Mais ils m'ont laissé partir en sport-études parce qu'ils savaient que c'était mon rêve et que je pense que si jamais ils brisaient un peu ce rêve d'enfant, ça n'allait pas empirer, enfin ça n'allait faire qu'empirer la nourriture ici.

  • Speaker #1

    D'accord. Après ce sport-études, est-ce que la médecine ou avant même, à quel moment la médecine apparaît dans tes projections et dans tes envies personnelles ?

  • Speaker #0

    J'avoue que je ne m'en souviens plus trop. de ce que je me souviens, c'est que j'ai toujours voulu faire médecine. J'arrive même pas à me dire... Alors après, mon père qui est cardiologue, donc je pense que d'avoir une figure parentale dans la médecine, ça aide. Et puis je me souviens qu'après, en 6e, 5e, j'étais une grosse fan de graisse d'anatomie, donc là j'étais vraiment là en mode je vais devenir chirurgien et tout. Après, j'étais dans ma phase je vais devenir danseuse classique, je vais faire mon art, mon métier. Et en fait... Après ça, quand j'ai arrêté mon sport-études, j'ai enchaîné plein d'hospitalisations qui ont duré très longtemps. Et là, j'ai rencontré plein de médecins. Autant des médecins qui ont été formidables, autant d'autres médecins qui m'ont carrément traumatisée. Et donc, quand j'ai repris les cours en terminale, parce qu'en gros, avec la maladie, l'anorexie mentale, toutes les hospitalisations... J'ai dû arrêter les cours de la quatrième après à la terminale. Donc, je n'ai pas passé le brevet. Je n'ai pas passé de seconde ni de première.

  • Speaker #1

    Mais tu faisais comment pour passer d'une classe à l'autre ?

  • Speaker #0

    En fait, je ne les ai pas passés. C'est ce que je dis en rigolant, mais je n'ai pas le brevet. Je n'ai jamais passé le brevet. Ok. Non, j'ai eu une dérogation du rectorat. Parce qu'en quatrième, j'avais des résultats scolaires excellents. Et que j'avais un profil sportif de haut niveau. Donc, ils ont accepté de me faire une dérogation. Et justement, je ne sais pas en fait. J'ai repris les cours en première, comme ça, en ayant manqué, entre guillemets, trois années.

  • Speaker #1

    C'est brutal quand même, la remise dans une structure, classe, mur, le tableau, tout ça.

  • Speaker #0

    Exactement. Et puis en plus, ce qui était brutal, c'est qu'il y avait tout ce truc. Déjà, c'était me remettre au lycée, normalement, alors que ça faisait depuis la quatrième que je n'étais pas retournée dans une scolarité normale. C'était aussi me reconfronter aux autres. aux autres au quotidien. Alors que moi, depuis 4 ans, je vivais dans les hôpitaux, me rendez-vous avec les psys, les psychologues, pour essayer de m'en sortir avec mon trouble alimentaire. Donc ouais, tout ça, ça a été hyper brutal. Et c'est vrai quand même qu'à ce moment-là, moi, ce qui m'avait motivée, c'était de me dire je vais réussir ma première, je vais réussir ma terminale, parce que je crois que j'ai envie de devenir médecin pour mieux guérir les troubles du comportement alimentaire et ne pas devenir comme tous les médecins qui m'ont traumatisée. Je crois que j'avais un peu cette volonté.

  • Speaker #1

    C'est qui ces médecins ? Non, pas c'est qui. Mais qu'est-ce qu'ils t'ont dit ?

  • Speaker #0

    Ça donne des noms.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'ils t'ont dit ? Est-ce que tu te souviens de ce qui a été impactant pour toi dans leur verbalisation des termes, dans leur attitude ? Parce qu'autant en tirer quelque chose et essayer de gommer ça pour ce qui écoute.

  • Speaker #0

    Alors bon, généralement, les profils types des psychiatres qui m'ont plutôt traumatisée, je dirais que c'était plutôt ceux qui étaient âgés. Voilà, je peux pas faire de... Et qui, je pense, avait un courant de psychothérapie ou psychanalyse qui était très vieux jeu, quoi. Très à la Freudienne, où, en gros, on me disait tout le temps, si t'as une anorexie mentale, c'est parce que tu veux pas grandir, t'acceptes pas ton corps de femme, et t'es trop proche de ta mère. En gros, c'est un peu ça les clichés qu'on me disait tout le temps. Et moi, j'étais là, mais non, les gars, j'ai pas du tout ce problème-là, oui, je suis proche de ma mère, et alors ? Non, moi, je rêverais d'être une femme. En fait, ce que je n'ai pas aimé, c'est qu'on me mettait dans une case en mode, vu que tu as ce trouble-là, c'est forcément parce que tu es comme ça. Et en fait, on essayait trop de me changer, de me dire, mais lâche prise, nanana. Et moi, j'étais là en mode, mais en fait, j'ai toujours maîtrisé, j'ai toujours été dans la maîtrise, le contrôle. En fait, ils ne me comprenaient pas. Et du coup, moi, j'étais adolescente, j'avais 14 ans. Et du coup, j'avais des critiques, vu qu'ils ne me comprenaient pas. Et vu qu'ils n'essaient pas réellement de comprendre qui j'étais. t'allais encore plus enfoncer le clou ouais c'est ça ou alors j'allais leur dire fuck et je leur ai clairement dit fuck et je savais pas que c'était possible mais je me suis à moitié fait virer d'un hôpital psychiatrique parce que soi-disant je ne voulais pas guérir et qu'ils disaient bon bah elle veut pas guérir c'est à rien qu'elle reste là je tiens quand même à dire qu'à ce moment là j'avais un IMCA 11 qui était complètement dénutri et que c'était dangereux de me faire sortir et que ça a été dangereux par la suite ok

  • Speaker #1

    Tu m'as parlé de haut potentiel intellectuel Qu'est-ce que c'est ? A quel moment ça apparaît ? Beaucoup de chroniqueurs qui font des blagues sur ce statut parce que j'ai l'impression que le mot HPI est en train d'être utilisé beaucoup plus que la véritable prévalence de ce truc. Donc on va définir ça et puis tu vas nous raconter à quel moment ça apparaît, à quel moment tu le dépistes, diagnostique, je ne sais pas quel terme employer. Donc raconte-nous.

  • Speaker #0

    Ouais, HPI, bon en vrai déjà comme tu disais, en ce moment c'est hyper à la mode, le HPI, le TDAH, et moi ça m'énerve un peu, parce que j'avoue que c'est pas le cas, tu vois le TDAH ça concerne 5% je crois, réellement en termes scientifiques c'est 5% des enfants et des adolescents en France, et le haut potentiel intellectuel, AKA, surdoué, tout ce que vous voulez, c'est 2,2% de la population. Donc c'est vraiment des trucs qui sont vraiment... calculé et c'est hyper à la mode et moi ça me rend triste parce que beaucoup de personnes qui ont un TDAH ou qui ont un HPI en souffrent réellement tu vois et c'est pas fun comme ça de s'auto diagnostiquer HPI, TDAH surtout que bon bah c'est des tests qu'on passe qui sont vraiment faits par des professionnels et tout enfin voilà moi tu vois je l'ai passé le test non parce que du coup comment je l'ai passé aussi c'est ça la question comment je m'en suis rendu compte qu'est ce qui t'amène à faire ces tests toi ? Du coup, ce qui m'amène, c'est que je me retrouve en terminale, à 18 ans, toujours avec mon trouble du comportement alimentaire. Je n'arrivais pas à guérir. Personne ne comprenait pourquoi je n'arrivais pas à guérir. Mes parents étaient un peu désespérés. Ça faisait longtemps. Je rencontre une psychiatre. C'était un moment donné. J'étais un peu au bout de ma vie parce que rien n'allait. J'avais l'impression que personne ne me comprenait. J'avais l'impression d'être incomprise, de devenir d'une autre planète. Là, il m'avait dit, écoutez, Mel, je pense qu'il est temps que vous alliez passer un test de QI. Là, j'étais là en mode, un test de QI, mais pourquoi faire et tout ? Et il m'avait dit, moi, je pense que vous êtes surdoué. Et sur le coup, moi, j'étais là, mais alors pas du tout. Moi, tu vois, j'avais 18 ans, mais pour moi, dans ma tête, j'avais les clichés du surdoué qui étaient un peu comme Einstein, tu vois, de pouvoir faire des divisions dans la tête ou d'être vraiment le surdoué comme on l'imagine, quoi. Et j'étais là, mais pas du tout. Et puis, il m'avait dit, si, si, je pense et tout, enfin bref. Donc, du coup, je vais voir une neuropsychologue. Et là, du coup, elle m'a fait passer un test de QI. Donc, c'est vraiment un test qui teste la mémoire de travail, il y a un indice de compréhension verbale, de raisonnement spatial, de visualisation. Enfin, ça teste plein de choses, en fait. Et moi, c'est un test, je l'ai passé en deux heures et demie, trois heures. Donc c'est quand même quelque chose qui est conséquent. C'est conséquent, c'est pas comme les petits tests de cuits que tu peux trouver sur Internet. Ouais, parce qu'il y en a. Est-ce que je suis surdouée ? Parce que, fun fact, j'en ai déjà passé un pour rigoler. Il m'avait dit que j'avais un cuit de merde. J'étais là en mode, putain, non. C'est peut-être pas vrai,

  • Speaker #1

    en fait.

  • Speaker #0

    C'est peut-être pas vrai, ouais, c'est ça. Vraiment un truc ridicule. J'étais là en mode merde.

  • Speaker #1

    Quel test croire.

  • Speaker #0

    Quel test croire, c'est ça, ouais. Femme actuelle ou la nouvelle psychologue ? Enfin, tu vois. Et... Et ouais, donc suite à ça, la neuropsychologue m'a bien dit que j'étais surdouée. Et bon, on ne peut pas parler de diagnostic parce que ce n'est pas une maladie. C'est juste un profil neuropsychologique qui est différent. C'est une façon de penser, de traiter l'information qui est différente de la normale.

  • Speaker #1

    Donc on peut dire HPI, synonyme de surdouée ?

  • Speaker #0

    Ouais, exactement, c'est un synonyme. C'est juste que bon, au potentiel intellectuel, c'est peut-être un peu moins... catégorisant que surdoué. Mais c'est exactement la même chose, qui se définit par un QI supérieur à 130. Sachant que le QI est réparti sur une courbe de Gauss, donc c'est supérieur à 130.

  • Speaker #1

    Avant tes 18 ans, on avait déjà dit que tu avais des capacités hors normes, ou des hautes capacités. Ou voilà, le sujet était déjà venu ?

  • Speaker #0

    Le sujet était déjà venu, oui. Tu vois, quand j'étais à l'école primaire et tout, les professeurs avaient suggéré à mes parents que je saute des classes. On avait suggéré même que je saute deux classes. Mais c'est vrai que j'étais une enfant qui était très sensible, très... Et du coup, mes parents trouvaient que j'étais un peu immature émotionnellement parlant, je ne sais pas si on peut vraiment dire ça, pour sauter une classe. Donc, ils n'ont pas osé. Mais non, après, oui, c'est vrai que j'ai toujours été première de la classe. J'ai toujours été très, très... J'étais vraiment l'enfant qui adorait faire ses devoirs. Dans mon temps libre, je lisais des bouquins sur le corps humain, des bouquins de science. J'étais l'enfant très sage, très parfait.

  • Speaker #1

    Ça peut être de la curiosité. Est-ce qu'il y avait d'autres pans de la vie où il y avait des choses pas anormales ? Du même acabit que les autres enfants de mon âge ?

  • Speaker #0

    Je me mettais énormément de pression sur tout. Je sais que ma mère m'avait raconté ça, mais quand elle était enfant, elle me retrouvait parfois... Elle retrouvait des pelotes de cheveux par terre. Et elle se demandait ce que c'était. Et une fois, elle m'avait observée en train de jouer avec mes cubes. Et une fois, j'avais fait tomber la construction que j'étais en train de faire. Et j'étais tellement frustrée que je m'étais arrachée les cheveux. Et depuis toujours, j'ai cette frustration quand je n'excelle pas. Quand je n'arrive pas à faire un truc, ça peut me rendre malade. C'est en lien avec le HPI ? Oui, c'est ça. Le ne pas tolérer l'échec, la grande frustration. C'est un trait qu'on retrouve énormément chez les HPI. Après, je pense aussi que depuis toujours, je suis hyper... Quand j'ai fait du piano, j'ai fait du violon, j'ai fait de la danse classique. J'ai toujours fait énormément de choses. Énormément aussi dans l'art. Parce que c'est vrai que j'ai toujours... Ouais, disons que dans tous les trucs un peu artistiques, j'ai toujours un peu excellé. Parce que je pense que je m'y retrouvais aussi un peu. Mais sinon, tu vois, non, il n'y avait pas non plus, je ne disais pas non plus l'enfant où on va se dire vraiment, il est bizarre, il est intéressé par...

  • Speaker #1

    Ouais, parce que c'est souvent stigmatisé.

  • Speaker #0

    Ouais, exactement.

  • Speaker #1

    Enfin, il y a des vrais troubles psychiatriques qui amènent à certains symptômes. Mais le HPI...

  • Speaker #0

    Non, le HPI, tu vois...

  • Speaker #1

    Il ne sort pas. Ouais,

  • Speaker #0

    en fait, moi je dirais qu'il va y avoir un peu deux profils parce que même en termes de HPI, tu vois, on parle un peu de deux profils. On dit qu'il y a le profil laminaire et l'autre profil, j'ai oublié comment c'est. Mais en gros, t'as un peu les HPI qui sont un peu en mode, qui sont on va dire doués partout et du coup qui sont très bien dans la masse. Et après, t'as les autres HPI qui vont être hyper doués dans un domaine spécifique, par exemple les matières scientifiques. Et après, dans tout ce qui va être littéraire, ils vont être complètement... ça va pas être leur truc et eux c'est ceux qu'on va le plus voir parce que c'est ceux qui vont peut-être avoir le plus de mal à s'intégrer et ouais mais non en vrai je dirais que j'étais l'enfant trop parfait mais tu vois c'est encore une fois c'est pas parfait c'est pas bien d'être un enfant trop parfait c'est à dire que normalement dans le développement normal d'un enfant tu portes un peu de la merde même t'es censé dire non à tes parents t'es censé faire un peu des bêtises t'es censé tester tes trucs tu vois Moi, j'étais l'enfant parfait.

  • Speaker #1

    Impeccable.

  • Speaker #0

    Impeccable, mais trop.

  • Speaker #1

    Ok, donc tu fais ce test. On te dit que tu es HPI, meuf.

  • Speaker #0

    Ouais,

  • Speaker #1

    c'est ça. Et au-dessus.

  • Speaker #0

    Ouais, j'étais là, pardon.

  • Speaker #1

    Ok, et donc là, tu as 18 ans. Ouais. Et tu te dis, on va l'utiliser pour faire médecine. Ça s'enchaîne un peu comme ça ? Ouais,

  • Speaker #0

    c'est ça. À ce moment-là, je voulais déjà faire médecine. Mais à ce moment-là, déjà, je me dis, ok, j'ai une réponse. J'ai une réponse pour mon trouble du comportement alimentaire. de pourquoi j'ai ça, parce qu'en vrai, le HPI, c'est un peu un facteur de risque des troubles du comportement alimentaire, parce qu'on retrouve énormément de points communs dans la façon de penser entre un trouble alimentaire et un haut potentiel intellectuel.

  • Speaker #1

    Un genre de rigidité psychologique ?

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Tu as tout ce qui est rigidité psychologique, tu as tout ce qui est perfectionnement, peur de l'échec, frustration, tout ça. Tout ce qui est maîtrise, tout ça, on va le retrouver. Alors je ne dis pas que tous ceux qui ont un HPI ont un TCA et que tous ceux qui ont un TCA ont un HPI.

  • Speaker #1

    Non, bien sûr. Et je voulais dire que là, on est en train de faire une consultation de pédopsychiatrie. C'est un terme ultra précis, de la sémiologie ultra précise. Vous en avez déjà entendu parler, notamment avec les épisodes. Là, on est en train de discuter. Et ce n'est pas ni un cours de pédopsychiatrie, ni une consultation, ni quoi que ce soit.

  • Speaker #0

    Mais je me suis perdue.

  • Speaker #1

    Moi aussi.

  • Speaker #0

    on disait quoi ? du coup je comprends un peu mon TCA donc là ça m'a fait du bien,

  • Speaker #1

    je suis à ce moment là mon TCA est allé mieux et après de toute façon j'étais en terminale donc j'enchaînais avec la première ligne médecine voilà tu avais déjà une idée en tête d'une spécialité d'une façon de travailler parce que tu parlais de séries mais c'était quoi le projet ?

  • Speaker #0

    le projet en vrai forcément j'avais regardé les grèses d'anatomie le projet en P1 c'était de devenir chirurgien Ouais. Projet un peu tombé à l'eau, maintenant que je sais ce que c'est un peu la chirurgie, tu vois. Mais ouais, non, j'avais pas forcément trop de projets. Voilà, je suis arrivée en première année de médecine en me disant let's go

  • Speaker #1

    Ok. Alors, il y a plusieurs choses qui sont parallèles les unes aux autres, donc on va essayer de… mais t'as ton TCA qui est encore en cours, qui est sous-jacent, qui est bien contrôlé, qui est pas du tout là ?

  • Speaker #0

    Le mec en P1, P2, il était… Il était là, mais ça allait. C'est-à-dire que j'avais un poids normal, mais j'avais encore un fonctionnement mental très restrictif et très dans la maîtrise sur mon alimentation. Mais en tout cas... Comparer à ce que j'avais connu avant, c'était ouf, mais il était encore là.

  • Speaker #1

    Parce que tu parlais de facteurs de risque, c'est vrai que le HPI, ok, mais les études de médecine, Margaux nous en parlait, cette nécessité de réviser tout ça, la rigueur de travail qui fournit la rigueur que tu as déjà psychologique, etc. Il y a moyen que ce soit un cercle vicieux, un peu dangereux. Ouais,

  • Speaker #0

    c'est totalement un cercle vicieux. Là, j'en fais encore un peu les frais. Depuis le début de l'externat, donc depuis le début de la D1, le trouble alimentaire, il est revenu solo. Il est revenu tout qu'à ma porte.

  • Speaker #1

    Avec sa valise.

  • Speaker #0

    Ouais, avec sa valise, elle a fait Hello Non, ouais, ouais, parce que tu vois, la P1 s'est très bien passée, pour le coup. La P2 aussi. Et puis, D1, début de l'externat.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui était protecteur ? P1, P2 ? Je ne sais pas du tout.

  • Speaker #0

    Même moi, je ne sais pas du tout. Je pense que la P1, en fait, j'ai clairement... J'étais dans une bulle J'étais vraiment seule avec moi-même Dans mon petit appartement Je travaillais pas à la BU parce que je voulais pas voir les autres Donc j'étais vraiment seule avec moi-même Et je sais pas D'un côté je m'étais dit je rentre en première e-médecine Si j'ai pas médecine je deviens professeur de danse classique Et je sais que je serai très épanouie aussi Si je fais ça Donc vu que j'avais pas de pression entre guillemets de réussite J'étais là en mode bon bah let's go Et voilà

  • Speaker #1

    Ok donc Donc tu as un peu lâché prise parce que derrière tu avais un plan

  • Speaker #0

    B qui m'aurait très bien rendu heureuse. Puis la deuxième année de médecine, c'est fun. C'est qu'on ne travaille pas, on fait la fête, on redécouvre la vie sociale.

  • Speaker #1

    Et la troisième année, tu rentres dans un mode un peu plus rigide. Tu rentres en médecine, donc là, il y a eu l'aspect artistique auquel tu pouvais raccrocher en première année. C'est ça.

  • Speaker #0

    Et ouais, non, mais c'est ça. Donc, puis là, je rentre. Et puis là, donc, en D1, début de l'externat. Donc, début des collèges et début des stages. Je commence premier stage. Je m'en souviens encore. Ça m'a traumatisée. J'étais en hépatologie. Donc, bon, voilà, le service d'hépatologie, c'est un service. Tu rentres dedans. Ça a une odeur. J'en souviens encore. Ça, c'est un mélange entre de l'acide, de la merde et du vomi. Cette odeur m'a traumatisée. Et en fait, et là, je me rends compte que j'aime pas... C'est bizarre de dire ça, mais j'aime pas toucher les patients. J'ai énormément de mal. En plus, les patients, des pathologistes, c'est des patients qui ont une condition sociale souvent compliquée. Il y a beaucoup de SDF, beaucoup d'alcooliques, et ils ont un corps qui est fatigué par leur mode de vie. Et moi, en fait, toucher ces corps-là, j'arrivais pas. Donc les oscultés, j'arrivais pas. Toucher leur ventre, tout ce qui était percussions abdominales, j'arrivais pas. Et je pense qu'il y avait aussi... vachement le lien avec le trouble du comportement alimentaire. Même moi, j'ai un problème avec mon corps. J'ai du mal à gérer mon propre corps, comment arriver à toucher et à prendre soin du corps des autres. Et donc là, j'étais au bout de ma vie. Début D1, j'étais là en mode, ah mais en fait, j'aime pas du tout la médecine. Je ne veux pas du tout être médecin. Je commence les collèges. Je me rends compte qu'en fait, c'est que des diagrammes. En fait, que c'est vraiment une pensée très, très cartésienne. En mode, ok, taux de plaquettes supérieur à 50, on fait pas ça. ou taux de plaquettes super à 50, on peut faire ça. C'est vraiment une pensée hyper cartésienne, hyper logique. Et là, début D1, je me tape une énorme dépression en me disant, mais en fait, j'aime pas du tout la médecine. Je peux pas faire ça de ma vie. C'est pas du tout un milieu qui est artistique. Où est-ce que j'exprime ma créativité dedans ? Où est-ce que j'exprime ma sensibilité dedans, en fait ? Parce que si mon métier toute ma vie, ça va être de suivre des protocoles et des recommandations de l'HAS, en fait, je ne serai jamais épanouie.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est... c'est précisément le projet du podcast d'évoquer les patients extra-hospitalaires parce que la médecine nous met dans un espèce de monothème et pour ceux qui veulent faire autre chose c'est compliqué mais c'est autorisé et c'est pour ça que je trouve que le projet du podcast aussi c'est de dire les deux projets ou trois projets ou quatre projets sont possibles en même temps et que si t'as une fibre artistique certes en médecine on te laisse pas la place mais euh euh Peut-être que toi, ou en tout cas, on a entendu d'autres personnes le faire, il y a moyen d'intégrer une autre passion à côté de ça. Toi, tu es arrivée d'ailleurs à réintégrer quelque chose dans ce cursus ?

  • Speaker #0

    Ouais, du coup, à partir de l'AD1, là, j'ai commencé à me dire Ok, c'est plus possible, je ne peux plus médecine et tout. Et tu vois, même je me suis un peu énormément coupée de médecine dans le sens où j'ai arrêté de faire des soirs de médecine, j'ai arrêté de m'intégrer à la fac de médecine parce qu'en fait, ça ne me rendait pas heureuse d'être... toujours dans l'environnement médecine.

  • Speaker #1

    T'as tourné le dos à ce domaine.

  • Speaker #0

    J'ai tourné le dos, ça fait horrible, mais un peu, ouais. Du jour au lendemain, j'ai un peu fait hop, et j'ai énormément cultivé toutes mes amitiés en dehors de médecine. C'est-à-dire que j'ai énormément d'amis qui font du droit, qui font de l'art, qui sont dans la communication, enfin, qui font plein de choses en dehors de médecine. Ça, c'est ouf. Parce qu'au moins, tu vois, quand je suis avec elle, ça parle d'autre chose, quoi. Que de médecine, quoi. Sinon, t'as l'impression que tu ne parles que ça, que ça dans la vie,

  • Speaker #1

    quoi.

  • Speaker #0

    Donc voilà. Et puis, du coup, t'en parlais aussi un peu parallèlement, mais le mannequinat qui est arrivé aussi en D1.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Et en fait, tout s'est un peu enchaîné. Et donc, je me suis créé un vrai monde en dehors de ma vie d'étudiante en médecine. OK. Voilà.

  • Speaker #1

    Comment ça se passe ? Quelqu'un te contacte ? C'est toi qui vas...

  • Speaker #0

    C'est ça. Pour le mannequinat ? Ouais. Ouais, ça s'est fait via Instagram, en fait. OK. C'est un scout. Donc, un scout, c'est quoi ? C'est une personne qui... s'occupe de repérer les nouvelles mannequins de demain Donc ça peut se faire dans la rue, dans plein d'endroits, et maintenant beaucoup sur les réseaux sociaux. Et qui me contacte, et tout. Bref, on commence à parler, à échanger, et au final, ils me placent après en agence de mannequins à Paris. En agence de mannequins à Paris. Et voilà.

  • Speaker #1

    Donc ça fait quoi ? Deux, trois ans maintenant que tu fais ça ?

  • Speaker #0

    Ouais, ça fait trois ans. Ah non, ça fait deux ans.

  • Speaker #1

    Tu vas nous raconter la vie d'une... mannequin, mais ça participe à ton équilibre. Tu penses qu'il y a quand même une fibre artistique qui est nourrie grâce à ça ? Oui,

  • Speaker #0

    oui, oui, oui. Oui, non, non. Il y a quand même une fibre artistique dans le sens où... Alors, en vrai, quand on est la mannequin sur un projet, on n'a pas trop notre mot à dire. Ça, c'est ce qui me frustre un peu. Mais dans ce...

  • Speaker #1

    Oui, c'est pas toi qui crée.

  • Speaker #0

    Non, c'est ça.

  • Speaker #1

    T'es l'objet de la création.

  • Speaker #0

    Oui, je porte un peu, tu vois. Je suis un peu le centre. Oui. Mais je rencontre énormément de gens qui sont... hyper inspirants, tu vois. Je veux rencontrer des photographes de ouf, je veux rencontrer des stylistes, des coiffeurs, tu vois, des coiffeurs qui ont une carrière de malade. Enfin, en fait, tu rencontres plein de gens, quoi. Des gens qui font de la scénographie, des trucs. Et tu sais, j'adore parler avec eux. Enfin, c'est ouf. Je crois que c'est ce que je préfère dans ce milieu-là, en fait. C'est rencontrer les artistes, échanger avec eux, parler avec eux. Et ouais, donc ça, ça nourrit clairement mon côté artistique et ça me fait un équilibre, quoi.

  • Speaker #1

    Du coup, Quand le mannequinat commence, tu as un petit peu une envie qui se réinstalle pour la médecine parce que du coup, tu peux retrouver un équilibre comme ça et te dire, la médecine, ça devient du coup une profession. Je place le curseur à tel endroit, à côté médical, et je prends du plaisir à côté. Ça se passe comme ça, finalement, ou pas ?

  • Speaker #0

    Oui, en fait, ce qui se passe, c'est qu'à la fin de l'AD1, je fais un super stage en cardiologie. Et là, j'adore. J'adore mon stage et tout, et là je me dis Ouais, j'adore, ok, c'est bon, je sais pourquoi j'ai fait médecine, tu vois. Mais c'est vrai que mes premiers stages de D1, voilà, donc hépatos, après gériatrie, plus de 85 ans, c'était compliqué, tu vois. J'étais là Ouais, non. Donc ouais, le stage en cardiologie m'a vachement remotivée en me disant Ok, je pense qu'il y aura plein de spécialités que j'aimerais pas, mais il y en aura forcément une ou deux dans lesquelles je me retrouverais, tu vois. Et quand même, un truc dont je me suis dit, c'est que médecine, ce sera mon métier, mais ce sera pas... pas mon identité. Et donc, je sais que j'ai besoin de faire une spécialité où j'ai beaucoup de temps libre à côté pour faire d'autres projets. Donc, typique, un internat de chirurgie, ce n'est pas possible. C'est no way.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu vas... Parce que là, tu as une petite année du concours, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui, je le passe en septembre 2025. Je suis trop hâte.

  • Speaker #1

    Tu vas nous raconter, si tu as précisé les envies, le HPI. Oui. médecine, le mannequinat, est-ce qu'on n'est pas sur des modes d'entrée ou des fournisseurs officiels du TCA ?

  • Speaker #0

    Alors bonne question. En soi, ouais, c'est des facteurs de risque. Après tu vois, le mannequinat ça a commencé après mes troubles alimentaires reviennent, ils ont toujours été là.

  • Speaker #1

    Donc ça t'a pas précipité, tu veux dire, vers la rechute ?

  • Speaker #0

    Non, déjà là, en fait, il n'y a pas eu de lien avec la rechute. Et surtout qu'en plus, j'ai quand même des agences qui sont très bienveillantes. Et tu vois, c'est les premiers, eux, qui m'ont dit, écoute... L'agente, le scout qui m'avait repéré, c'est le premier, lui, qui m'a dit Moi, je trouve que t'as perdu beaucoup de poids, mais il faudrait que tu reprennes un peu de poids. Donc c'est les premiers, eux, qui m'ont dit... Parce qu'autour, les gens ne s'en rendaient pas compte parce qu'ils me voyaient de façon quotidienne. Donc non, non, ils sont hyper bienveillants. Et pour le coup, j'ai aucune... Je n'ai pas de pression sur mon corps de ça. La médecine, c'est totalement aussi un facteur de risque. Parce que, comme disait Margot, mon quotidien, c'est de la rigidité. Rigidité dans les horaires de révision, rigidité pour se mettre une méthode de travail, pour réussir les EDN. Donc en fait, moi, vu que le contrôle, c'est un peu une addiction. Bon bah tu me fous dans un environnement où je dois contrôler mon quotidien, bah je vais finir par contrôler ce que je mange quoi. Donc non, en vrai ça aide pas. Et HPI n'aide pas non plus. Donc ouais, non, en vrai j'avoue que le DCA je suis un peu démoralisée. Enfin pas démoralisée, mais là je suis un peu... Ouais, ça fait 11 ans que je l'ai. Tu vois j'ai vécu presque, moi j'ai vécu la moitié de ma vie avec ça. Je me suis construite avec ça depuis que j'ai 12 ans, tu vois. Là j'en ai 23. J'arrive pas trop à imaginer en fait ma vie sans. Maintenant. C'est un peu triste dit comme ça, mais...

  • Speaker #1

    Il est pris en charge.

  • Speaker #0

    Oui, il est pris en charge. Il est pris en charge par de très bons thérapeutes, mais c'est compliqué. Je pense que je dois trouver un équilibre entre ma vie et mon besoin de contrôle. C'est-à-dire que je n'arriverai jamais à totalement lâcher prise parce que j'ai toujours été dans la maîtrise. Même à trois ans, j'étais dans la maîtrise. Même à quatre ans, j'étais dans la maîtrise. C'est la première chose qu'on me disait quand j'étais enfant, c'était l'âge prise. Même à 5 ans, on me disait l'âge prise. C'est quand même bizarre de dire ça à un enfant de 5 ans. Donc je serai toujours dans le contrôle. Ce qu'il faut juste, c'est que ce ne soit pas non plus un contrôle qui me pourrisse, je pense.

  • Speaker #1

    Démesuré, mais est-ce qu'il y a des contrôles démesurés ou pas ? Tout est dans le problème du TCA ou le problème de tout ça. Le curseur, il ne faut pas qu'il soit dans l'excès, mais à quel moment il est là, l'excès, on ne sait pas.

  • Speaker #0

    Après, ma psy m'a quand même dit, ma psychiatre m'a quand même dit que globalement, elle, tous les étudiants en médecine qu'elle a suivi, tous les troubles alimentaires s'améliorent après l'internat. Enfin, s'améliorent une fois que tu as passé le concours.

  • Speaker #1

    Oui, parce que tu laisses tomber la méthodologie nécessaire, tu laisses tomber toute une organisation quotidienne, de 8h à 22h, minutée. Et derrière, il y a... une énorme liberté qui s'installe, un champ qui se réouvre entièrement.

  • Speaker #0

    Parce qu'en gros, guérir de la nourriture mentale, c'est quoi ? Oui, c'est plein de choses, mais c'est aussi apprendre à lâcher prise. Comment tu veux que je lâche prise dans une année où le but de l'année, ça va être de maîtriser tes cours et ta méthode de travail ? C'est hyper paradoxal.

  • Speaker #1

    T'es sous contrat pour le mannequinat ? Donc je comprends que tu puisses pas trop, même si tu nous dis qu'ils sont tous bienveillants, etc. Mais je comprends aussi que tu dois...

  • Speaker #0

    Pas tous. Pas tous. Non, non, attention, c'est un milieu où... Ça par contre, ça me dérange encore un peu, tu vois. C'est un milieu où il y a encore beaucoup de pression sur le corps de la femme, où ils sont encore très peu ouverts d'esprit sur les différents corps, les différentes morphologies. Et bon, voilà, moi comme je disais, mes agents sont hyper bienveillants avec moi, mais j'ai entendu des histoires où c'est pas le cas.

  • Speaker #1

    Ouais, même. Si tu veux avoir des projets, etc., tu es obligé de... Enfin non, tu n'es pas obligé, mais comment tu jongles entre la nécessité d'avoir des projets, c'est-à-dire correspondre à des volontés de certaines personnes, et ne pas fournir ton TCA, tu vois ? Est-ce que tu as déjà réfléchi à ça ? Est-ce que ton mannequinat est une vraie source de plaisir ? Est-ce qu'il t'a déjà coûté dans cet objectif de... d'image en fait et d'enveloppe corporelle. Désolé de le verbaliser comme ça. Non, pas de souci.

  • Speaker #0

    Alors, disons que, si on peut la faire de façon très simple, dans le mannequinat, tu as un peu deux domaines. Tu vas avoir les mannequins qui sont très ce qu'on appelle fashion. Donc, c'est celles qui vont faire tout ce qui est les défilés. Enfin, tu vois, là, du coup, la pression sur le corps, elle est là. Et après, tu as les mannequins qui vont être plus ce qu'on appelle commercial. et qui vont faire plus tout ce qui est les campagnes, tu sais, pour des marques de beauté, tu vois, les campagnes que tu peux voir pour plein de marques, pour les campagnes de beauté, en mode quand tu vas en pharmacie, tu vois une campagne pour une crème pour le visage, enfin, tu vois, c'est plus tout ce qui va être un peu plus pub. Et ces mannequins-là, en fait, les clients ne veulent pas qu'elles soient très, très minces parce que le but, en fait, de ces mannequins-là, c'est de donner envie d'acheter, en fait, d'acheter le produit.

  • Speaker #1

    De ressembler à la population générale.

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Il faut que ce soit des beautés ou... des beautés saines. Il faut que les gens dans la rue, quand ils voient la pub ou quoi, ils se reconnaissent un peu. Alors que les mannequins fashion, ça va plus être une beauté particulière, une beauté un peu particulière, un peu étrange, que les marques de luxe aiment bien parce que ça donne un peu un côté on n'est pas comme tout le monde Là, je l'ai fait de façon très simple. Et du coup, quand tu fais plus du commercial, en vrai, il n'y a pas cette pression-là. Et justement, ils veulent des filles plutôt qu'ils soient en bonne santé qu'ils rayonnent et tout. Moi, ça m'a jamais... Le mannequinat, ça m'a jamais... Enfin, ça a jamais, on va dire, précipité mon TCA et tout, parce que moi, les problèmes que j'ai avec mon corps, je les ai depuis toujours. Et même sans le mannequinat, je sais que je les aurais. Tu vois ? OK. Donc...

  • Speaker #1

    T'es entourée, côté copain à la fac, est-ce que tu le verbalises avec des potes ? Comment tu le présentes au quotidien, si tu dois le présenter, mais comment tu vis avec ? Est-ce que ça t'accompagne dans tes relations sociales ou est-ce que tu le gardes dans ton appartement ?

  • Speaker #0

    Du coup, tu sais, en D1, quand j'ai coupé avec la fac, j'ai restreint mon cercle d'amis de la faculté. Et j'ai gardé, on va dire, 6, 7 très bons amis, tu vois, avec qui je les vois toutes les semaines. Là, on parle de tout. Enfin, c'est même très bonnes amies et tout. Mais c'est tout. Et elle, bien sûr qu'on peut en parler et tout. Mais après, les autres personnes de la fac, j'avoue que j'ai plus trop de contacts avec elle. Et entre guillemets, j'en parle pas. Et après, grâce aussi au mannequinat, je me suis fait des très bonnes amies. Donc ça, c'est très cool aussi, point positif, tu vois. Et après, moi, j'ai mes amis en dehors de médecine et du mannequinat. je parle de ça ou j'en parle pas. En vrai, je trouve que ça... Comment dire ? Ça n'influence pas mes relations sociales tant que ça, en fait. C'est juste un truc que j'ai en plus à côté de mes études et c'est tout. Bon,

  • Speaker #1

    OK. Le HPI va te faire majorer le concours des UBN ou pas ? Est-ce qu'en disant HPI, ça veut dire que tu vas être une bête de concours ou pas ?

  • Speaker #0

    Alors, je pense que... Ça renvoie un peu à la question de... Est-ce que c'est un avantage d'avoir un HP quand t'es en médecine ou pas ? Oui et non. Je dirais oui parce que c'est sûr que j'ai des facilités. Par exemple, tu vois, même en P1, ma P1, elle était très, très chill, quoi. Je me souviens, je bossais de 9h à 18h tous les jours. Et voilà, quoi. Et j'ai fait un top 50, enfin, tu vois.

  • Speaker #1

    Et donc... Tu vas en mettre certains en PLS.

  • Speaker #0

    Ouais, mais... Non, non, mais j'ai cette facilité d'apprendre, mais, tu vois... Donc il y a ce point positif avec le HP où du coup tu as des grosses facilités pour mémoriser et tout, mais ça t'amène aussi plein de choses. Moi ça m'amène énormément d'anxiété, énormément de stress par rapport au concours, et en fait ça c'est du temps que je perds dans ma journée, dans mon quotidien, à stresser, à angoisser, à me prendre la tête, et c'est une énergie folle que j'ai, en fait, qui je pense au final est une perte de chance. Donc en fait je considère que je n'ai pas forcément plus de chance que quelqu'un qui n'est pas HPI. Parce que oui, ok... j'ai peut-être un peu plus de facilité mais vu que j'ai tout ce qui est problème de santé mentale rigidité, anxiété, stress angoisse de la performance au final les chances redeviennent équitables et en plus vu que j'ai toutes mes activités en dehors de médecine je peux pas passer ma vie à travailler pour moi c'est juste impensable de travailler après le dîner par exemple Je ne peux pas travailler le soir, c'est impensable. J'ai trop besoin de faire autre chose pour être bien et heureuse et épanouie dans ma tête. Que du coup, tu vois, pour moi, au vrai, honnêtement, ceux qui majorent les ECN, on ne va pas se mentir, pour moi, c'est des personnes qui ont, je pense, sûrement un HPI et qui, en plus, ont cette capacité de travail énorme et qui peuvent travailler jusqu'à 23h le soir. C'est eux, clairement. Parce que le HPI, oui, ça peut être un don, mais sans travail... même si t'es HP en médecine faut travailler moi je travaille quand même je travaille beaucoup quand même c'est pas parce que je suis HPI que j'en fous pas une non non mais du coup vu que j'ai besoin quand même d'avoir d'autres activités non je ne m'ajouterai pas les ECL mais tu vois ça c'est aussi pas que c'est problématique mais d'un côté j'ai aussi cette angoisse de me dire j'ai quand même aussi envie d'avoir un classement moi où je vais être où je vais être fière tu vois un peu la peur de l'échec J'ai pas envie d'avoir un classement que je considère pas bien, parce que sinon je vais me dire que je suis vraiment une grosse merde et que j'ai fait un classement de merde. Donc il faut un peu que j'apprenne à... En tout cas, il va falloir que j'apprenne à lâcher prise sur ce que je suis.

  • Speaker #1

    Ouais, parce qu'on ne maîtrise pas tout dans un cours à 9000 personnes. Enfin, moi je te souhaite le meilleur, c'est sûr, mais c'est en effet un exercice de lâcher prise.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, ouais, c'est sûr, c'est sûr, c'est sûr. Lâcher prise, ce qui n'est pas ma spécialité.

  • Speaker #1

    Ok, t'as affiné un petit peu tes volontés de spécialité ?

  • Speaker #0

    En vrai, il y en a trois que j'aime bien. J'aime beaucoup la dermatologie. Parce que justement, je sais pas, j'aime bien la dermatologie. J'allais me justifier pourquoi j'aime bien la dermatologie, mais je sais pas, j'aime bien la dermatologie. Ça coule. J'aime bien l'endocrine aussi. Et j'adore la psy. Et franchement, la psy, j'adore.

  • Speaker #1

    Endocrino, on connaît une de tes CCA, on lui fait un coucou, elle se reconnaît pas.

  • Speaker #0

    C'est ça, ouais. Ouais, non, l'endocrino, c'est trop bien.

  • Speaker #1

    La psychiatrie.

  • Speaker #0

    Et la psychiatrie, j'adore. J'adore, j'adore.

  • Speaker #1

    Sans transfert, aucun.

  • Speaker #0

    Bah forcément, si on peut en se faire. Je pense que forcément, si je suis attirée par cette spécialité, c'est parce que j'ai un vécu aussi en tant que patient. Mais après, ce que j'aime aussi avec un peu cette spécialité, c'est que je trouve que c'est un peu la plus littéraire en médecine.

  • Speaker #1

    Ouais, alors, vas-y, je veux pas te raconter.

  • Speaker #0

    Non, mais je sais ce que tu vas me dire. Non, mais disons que je sais que l'internat de psychiatrie, il resterait médical. et qu'on n'est pas trop formé à la psychothérapie, quand on est interne de psychiatrie, on est vraiment plus formé, on garde quand même un raisonnement clinique, médical et assez cartésien.

  • Speaker #1

    C'est vrai que le diagnostic en psychiatrie, c'est quand même quelque chose de très cartésien. Tu rentres dans une classe et oui, non, il a ça, il a tel symptôme sur tel temps, il en a 4 sur 5 ou 4 sur 6, c'est OK, 3 sur 5, c'est pas OK.

  • Speaker #0

    Oui, après, je pense qu'on est aussi obligé un peu de... d'avoir des critères diagnostiques, sinon tout le monde aurait tout.

  • Speaker #1

    Je veux dire, c'est pas le romantisme incarné.

  • Speaker #0

    Non, c'est sûr. Mais après, on a cette possibilité, une fois qu'on est diplômé en tant que psychiatre, de vraiment se former en psychothérapie et après, de faire de la vraie psychothérapie. Et là, par contre, la psychothérapie, moi, j'ai rencontré plein de psychiatres qui faisaient de la psychothérapie en libéral et qui, du coup, soignaient vraiment les patients par la parole. Avec plein de choses, que ce soit par exemple même de l'art-thérapie, de la musicothérapie. Je trouve que c'est une spécialité où tu peux vachement après être plus dans la liberté. Il y a plein de possibilités, tu vois.

  • Speaker #1

    Ok. Très bien. Et concernant la ville, est-ce que tu vas finir parisienne jusqu'au bout des ongles ou même au cours d'internat ou tu envisages peut-être des périphes ?

  • Speaker #0

    En vrai, le truc avec Paris, c'est qu'il y a tout. Paris, il y a la culture. À Paris, il y a l'art, il y a les expos, il y a la gastronomie, il y a tout à Paris. Et en tant que vraiment personne qui s'ennuie très vite, j'ai peur de m'ennuyer dans une autre ville, d'avoir fait le tour. Alors qu'à Paris, je suis toujours surstimulée et ça, j'adore. J'ai ce besoin d'être toujours hyper stimulée, sinon je déprime.

  • Speaker #1

    Les projets de mannequinats, ils sont strictement parisiens ?

  • Speaker #0

    Oui, ils sont globalement parisiens. Mais tu vois, le mannequinat, ça a une fin pour moi aussi. je sais qu'à partir du moment où je vais être interne j'arrête parce que j'aurai plus le temps et c'est ok parce que ça aurait été une expérience dans ma vie qui m'aurait apporté beaucoup de choses c'est pris ça, c'est ok c'est ok parce que je sais que de toute façon c'est un truc qu'on m'a beaucoup demandé même parfois quand j'étais sur des shootings et tous les gens qui étaient là, ah mais t'es étudiante en médecine aussi je suis là en mode oui oui et ils m'ont dit mais si jamais un jour, imagine ta carrière de mannequinat elle perce... et que tu dois choisir entre les deux, qu'est-ce que tu choisis et tout. Mais moi, la question ne se pose même pas. Je sais que je choisis la médecine, en fait.

  • Speaker #1

    La question se pose un petit peu, là, de ce que tu nous as raconté. Tu avais l'air un peu impactée par ce que tu as vu dès les premières années de médecine.

  • Speaker #0

    Ouais, mais parce que... Parce que pas prête au début. Parce que pas prête au début, et puis parce que j'ai vite compris qu'en médecine, il y avait des trucs que j'allais détester et d'autres que j'allais aimer. Et qu'il y avait des trucs que je n'allais pas du tout aimer. Et bah ok, je ne ferai pas ça, tu vois.

  • Speaker #1

    mais tu vois j'ai quand même fait des stages où j'ai aimé et je me suis dit ok il y a quand même moyen qu'il y ait des trucs qui me pètent t'es en train de parler à un ambivalent qui aime tout moi je trouve ça cool quand même d'arriver à dire ça c'est ok ça je veux pas ça glisse ah non ça m'a aussi vachement frustrée quand

  • Speaker #0

    je suis arrivée en médecine parce que il y avait des co-externes qui étaient vraiment le profil tu vois un peu ces co-externes qui aiment toutes les spécialités qui dans chaque stage sont là en mode wow c'est incroyable wow c'est ouf moi je comprenais pas j'étais là en mode mais moi je déteste déteste le stage. Je déteste cette spécialité. Je me levais le matin, je n'avais aucune envie de foutre un pied en gériatrie, en fait.

  • Speaker #1

    C'est bien, c'est bien. On en discute beaucoup aussi dans le podcast où t'as l'impression des fois d'être entouré de gens qui débordent de passion pour ta profession et qui peuvent parfois te donner un sentiment de putain, je suis pas à ma place. J'ai pas autant la flamme que les autres, mais c'est bien de... tenir des propos comme ça, de montrer que ouais, il y a mille médecines différentes et mille qualités différentes et que des trucs qui me plairent et d'autres...

  • Speaker #0

    Et c'est ça, tu vois, je pense, dans lequel j'ai mûri au sein de l'externat et même en parlant avec plein de médecins, c'était, il y a 10 000 spécialités, enfin 10 000, non, il y en a 44, mais bon, tu vois, il y a...

  • Speaker #1

    Et il y a 256 items. Non, il y en a combien d'ailleurs ?

  • Speaker #0

    Je sais pas, je sais pas, j'avoue que...

  • Speaker #1

    Vous avez tous listé, mais je sais plus combien d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Ah ouais, non, je sais pas, j'avoue que il faudrait peut-être que je le fasse, mais...

  • Speaker #1

    44 spécialités ?

  • Speaker #0

    je crois qu'il y en a 44 je crois qu'il y en a 44 bon bref il y en a beaucoup et même parmi ces spécialités il y a 10 000 façons d'exercer et même je le dis mais je sais même pas si je serai médecin toute ma vie Mais juste, au moins, je termine mes études de médecine. Parce que j'aime aller au bout des choses. Et après, j'exerce la médecine. Et puis, si j'ai envie d'exercer à mi-temps et à côté de faire autre chose, je ne sais pas moi, d'ouvrir une galerie d'art, de reprendre le piano. Je pense que je serais très capable de faire ça. Je vais le faire, en fait.

  • Speaker #1

    Le fait que la profession soit un peu rémunératrice peut faire du mi-temps, mi-temps, de conserver cette passion et d'en introduire une autre. et c'est pour ça que faire rémunératrice à chaque fois qu'on parle de ce terme en tout cas en médecine tu peux faire les quotités horaires que tu veux avec des rémunérations qui te permettent d'avoir une vie ok à côté donc c'est pour ça que à chaque fois je dis non mais je vais continuer médecine et

  • Speaker #0

    oui je vais arrêter le mannequinat et c'est pas grave c'est pas grave en mode ça aurait été une expérience que j'ai eu dans ma vie et après j'ai envie de te dire ce sera quoi la prochaine je suis déjà en train de réfléchir à me dire qu'est-ce que tu peux faire de fun pendant l'internat ciao et ça me fait peur parce que j'ai l'impression que je ne vais pas pouvoir faire grand chose en termes de temps libre ?

  • Speaker #1

    ça dépend de la spécialité là aussi c'est très important pour connaître quelques internes de psychiatrie c'est un internat qui respecte énormément le repos hebdomadaire de l'interne le temps de travail de l'interne est très respecté je pense que c'est la spécialité où les internes... peuvent nourrir d'autres patients à côté.

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr. J'avais été en contact en D1 quand j'étais au bout de ma vie et que je voulais arrêter la médecine. J'avais pris contact avec une interne de psychiatrie pour qu'elle me parle un peu de l'ASP. Je me disais que même si la psy, je n'aimais plus, il fallait que j'arrête la médecine. Je me suis dit que c'était la dernière chance. Je vais la contacter pour voir si la psy, ça a l'air bien. Et elle m'a trop vendu du rêve. C'était trop bien. Elle m'a dit franchement, moi, j'étais comme toi aussi. J'aimais rien. Et la psy, c'est trop bien. Elle dit franchement, tous les jours, je sors à 18h. Le lundi, mardi, je vais à mes cours de théâtre. Après, j'ai mon cours de violoncelle le vendredi. Enfin, tu vois, elle était vraiment... Oui, elle était psychiatre. Elle avait sa vie en dehors. Et ouais.

  • Speaker #1

    Non, ça, c'est le grand objectif, pardon, quand on devient interne. C'est de remettre le curseur là où on le veut. L'externat nous le place un peu par force dans un accès un peu imposé. Mais après l'internat, les ailes se déploient un peu plus. Oui,

  • Speaker #0

    c'est sûr. Après, ce dont j'ai un peu plus peur avec la psy, c'est bête ce que je vais dire, mais je pense que c'est une spécialité qui reste encore mal vue, je trouve, par les confrères. Et ça, ça m'énerve un peu. Même quand j'arrive en stage et qu'on me demande ce que je veux faire, même les chefs et tout, je dis que... Je dis que j'aime bien la dermatologie, j'aime bien le doc et que j'aime beaucoup la psychiatrie.

  • Speaker #1

    On te dit de faire dermatologie ?

  • Speaker #0

    Oui, mais on me dit ah, psy ! Les psychiatres, ce ne sont pas des vrais médecins.

  • Speaker #1

    Est-ce que ça compte pour toi,

  • Speaker #0

    cette taille externe ? Oui, c'est vrai que le jugement de l'autre, c'est quelque chose qui peut beaucoup m'atteindre. Mais j'essaie de travailler sur ça, tu vois, de me détacher du regard de l'autre. Et que c'est pas parce que, tu vois, il y a aussi un peu ce cliché de, ah bah si il ou elle a pris psy, c'est parce qu'il était dans les derniers hausses de scène, tu vois. Alors que non, pas forcément.

  • Speaker #1

    Pas forcément, non.

  • Speaker #0

    Pas forcément, tu vois. Mais il y a un peu ces clichés-là qui m'énervent. Mais bon, ça, ils vont vite partir. De toute façon, je me dis, au bout d'un moment, ce qui compte, c'est un peu être heureux plus tard. Donc, l'avis des autres sur l'aspect que je choisis, l'avis des autres sur... comment j'organise ma vie, on s'en fout en plus.

  • Speaker #1

    Ouais, mais à la fois, on sait que ça a son poids et son importance. Mel, merci beaucoup, c'était incroyable. Quel petit message t'as à nous laisser pour un petit mot de la fin ?

  • Speaker #0

    Un petit mot de la fin ?

  • Speaker #1

    Je sais pas.

  • Speaker #0

    Je suis en train de réfléchir.

  • Speaker #1

    Une petite conclusion de ces études, de cette première partie de ta vie déjà si riche ?

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    T'as le temps, je ferai du montage si tu veux.

  • Speaker #0

    15 minutes plus tard. Alors le petit mot. Non, moi je dirais que faut pas oublier que médecine c'est un métier. Et que c'est pas l'identité. C'est pas notre identité. Et que c'est ok aussi de pas vouloir faire que ça. Parce que parfois, tu sais, ça peut être pas mal vu, mais...

  • Speaker #1

    Si t'es pas dans la passion intense et l'investissement à 100%, t'es mal vu.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ça. Ouais, c'est ça. Et c'est OK. Moi, médecine, ce sera mon métier. Et je sais que plus tard, je vais être chill. Si je suis médecin à mi-temps, ça me va très bien. Enfin, tu vois. Et que si on abuse... Si tu as besoin de développer autre chose à côté, fais-le. Franchement, sinon, voilà. Mon mot de la fin est trop nul.

  • Speaker #1

    Non, il est très bien. Peut-être finalement ce que les tripes vous disent de faire, et ce que vous avez au fond de vous, il faut y aller, et on balaye d'un revers de manche les candidatons.

  • Speaker #0

    Les candidatons, les préjugés qui sont très prédominants dans ces études-là, il faut juste les balayer et se dire que ce qui compte, c'est son propre bonheur. Et si ce n'est pas ce qui vous rend heureux, ça ne sert à rien de le faire. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci, merci. Merci à toi. Tu peux être le meilleur concernant surtout ta santé. Merci. Et puis le meilleur pour les études, pour le concours qui arrive. Une belle dernière année, ravachée ou non, on ne va pas commencer à te mettre une pression, tu mets le rythme que tu veux.

  • Speaker #0

    La pression, je me la mets déjà toute semaine.

  • Speaker #1

    Je suppose. Donc tu mets le rythme que tu veux, la tranquillité d'esprit que tu veux. Et puis, merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    A bientôt tout le monde pour de nouveaux épisodes. Merci beaucoup. Voilà, c'était un épisode de Médecins qui est dessus. Merci d'avoir écouté. Je vous invite à vous abonner en cliquant sur la petite clochette. Comme ça, vous serez avertis de la sortie de nouveaux épisodes. A bientôt.

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