Entrepreneuriat : comment bâtir son écosystème quand on se lance ? cover
Entrepreneuriat : comment bâtir son écosystème quand on se lance ? cover
MIEUX, le podcast qui interroge le monde du travail

Entrepreneuriat : comment bâtir son écosystème quand on se lance ?

Entrepreneuriat : comment bâtir son écosystème quand on se lance ?

13min |13/06/2025|

44

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13min |13/06/2025|

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Description

Et si la réussite entrepreneuriale ne dépendait pas seulement de votre idée… mais de votre environnement ?
Dans cet épisode, Stéphane Ruellan nous plonge dans l’univers des écosystèmes entrepreneuriaux : ces réseaux vivants où lieux, personnes et ressources interagissent pour faire grandir les projets.
Fondateur de Provaltis et acteur engagé des tiers-lieux, il partage sa vision du collectif, de la mutualisation et du lien social comme leviers de réussite.
Il nous explique comment créer son propre écosystème, même en étant indépendant, et pourquoi il est essentiel de donner autant que l’on reçoit.
Un échange inspirant pour repenser l’entrepreneuriat comme une aventure profondément humaine.
À écouter sans modération si vous cherchez à ne plus entreprendre seul.e.

Mieux est proposé par Pluxee France


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Stéphane Ruellan

    Il faut bien comprendre qu'un entrepreneur n'évolue pas dans un seul écosystème, mais qu'en fait c'est toute une série d'écosystèmes qui sont imbriqués.

  • Mieux

    Bonjour Stéphane Ruellan.

  • Stéphane Ruellan

    Bonjour Nadège.

  • Mieux

    Vous êtes fondateur et animateur de plusieurs tiers-lieux. Vous êtes également cofondateur et président de l'association Entrepreneurs en Évolution, une association dédiée à promouvoir l'esprit d'entreprise. Et en plus de ça, vous êtes fondateur et directeur de ProValtis, un écosystème dédié à la réussite des entrepreneurs qui allie flexibilité, accompagnement et communauté. C'est bien ça ?

  • Stéphane Ruellan

    C'est tout à fait ça.

  • Mieux

    Pour commencer Stéphane, est-ce que vous pourriez définir pour nous ce qu'est un écosystème entrepreneurial ?

  • Stéphane Ruellan

    Oui tout à fait, un écosystème entrepreneurial c'est un peu, en prenant l'analogie d'un écosystème naturel, c'est la réunion entre un milieu et les populations qui utilisent et qui font profiter ce milieu. Et donc sur l'écosystème entrepreneurial... Ce sont par exemple des lieux, des conditions, des équipements immatériels.

  • Mieux

    Ça va être le tiers-lieu, typiquement ?

  • Stéphane Ruellan

    Typiquement un tiers-lieu, un incubateur, un centre d'entreprise, etc. qui va être un lieu physique qui va permettre de réunir des gens. Et les gens, c'est cette population, c'est ce réseau, c'est la deuxième partie, la partie immatérielle, les personnes, le réseau qui va permettre d'apporter de la richesse à cet écosystème.

  • Mieux

    Est-ce qu'on peut créer son écosystème sans appartenir à un tiers-lieu ? en étant... simplement proactif en allant à des soirées d'entrepreneurs, en étant très actif sur LinkedIn, etc. Est-ce qu'on peut trouver les mêmes partenaires, les mêmes accompagnements en faisant ça ?

  • Stéphane Ruellan

    Oui, bien sûr. En fait, le tiers-lieu n'est qu'un moyen supplémentaire de pouvoir arriver et quelque chose qui permet de faciliter. C'est un mode de fonctionnement aussi qui va à certaines personnes et pas à d'autres. Mais on peut envisager tout à fait de travailler chez soi ou d'être très nomade sur un territoire, de ne pas être attaché à un lieu particulier et de se construire son réseau. Nous, on a mis en place, en fait, notre écosystème ProValtis repose sur trois tiers lieux physiques différents, mais on a aussi créé une communauté virtuelle qui s'appelle La Commu, où on a aujourd'hui 200 entrepreneurs qui ne sont pas forcément amenés à se rencontrer physiquement, mais qui ont un espace virtuel, un espèce de réseau social. qui leur est dédié, où ils vont pouvoir créer toutes ces opportunités, créer tous ces liens entre eux et pouvoir progresser ensemble.

  • Mieux

    Quels sont les principaux bénéfices qu'un entrepreneur ou une entrepreneuse peut retirer lorsqu'il ou elle se bâtit un écosystème solide ?

  • Stéphane Ruellan

    Les bénéfices sont multiples et je pense qu'il faut se rattacher aux besoins classiques d'un entrepreneur. Je pense qu'il y a à peu près quatre types de bénéfices que peut apporter un écosystème. Le premier, c'est le besoin matériel. C'est le plus évident. Il peut être d'apporter un bureau, une chaise, une connexion Internet, une imprimante, etc. Et là, l'intérêt de l'écosystème et notamment des tiers lieux, c'est la mutualisation de tout ça. C'est notamment ces endroits-là qui permettent d'offrir à des entrepreneurs, à des petits entrepreneurs qui ont peu de moyens, des facilités matérielles qui sont mutualisées et qui sont mis à disposition à faible coût. Et ce qui fait en fait que ces petits entrepreneurs peuvent disposer... quasiment des mêmes moyens finalement qu'une grosse entreprise ou qu'un grand groupe qui peut se payer lui-même ses propres moyens. Donc ça, c'est le premier niveau très matériel. Le deuxième niveau, c'est tout ce qui va lui permettre, en fait, c'est le business. Ce qui intéresse un entrepreneur, c'est le business. Donc les clients, les partenaires. Les clients, les partenaires, les prestataires, parce qu'on ne fait rien tout seul et qu'on a toujours besoin d'avoir un prestataire pour pouvoir aider à produire nos services. nos produits. Donc c'est vraiment de la mise en relation entre acteurs qui va permettre à l'entrepreneur de satisfaire sa promesse auprès de ses clients. Donc c'est cette première mise en relation. Le troisième, et il est souvent négligé mais il est hyper important, et ça j'y tiens vraiment, c'est le lien social. en fait. Le lien social parce que en fait, un bon entrepreneur est un entrepreneur qui est bien dans sa tête. Donc on peut être très porfumant pendant un certain temps, générer du chiffre d'affaires, etc. Mais parce qu'on est tout seul, on se flétrit et on ne se nourrit pas, etc.

  • Mieux

    On manque potentiellement au bout d'un moment de souffle, d'idées peut-être ?

  • Stéphane Ruellan

    Oui, c'est ça. Mais avant même les idées, le souffle et la montée en compétence, il y a vraiment purement le lien social et la convivialité. C'est tout simple, mais Nadège, je pense que vous pensez que votre café, il est meilleur si vous le prenez avec un ami, un collègue de bureau, etc. que si vous le prenez tout seul dans votre coin. C'est exactement ça. Je vous donne juste une petite anecdote. Moi, quand j'ai commencé l'entrepreneuriat, j'ai commencé tout seul dans une chambre entre ma cuisine et mes toilettes. Et il se trouve en plus que dans mon business, le seul commercial que j'avais à faire, c'était de répondre à des appels d'offres publics. Donc en fait, je n'avais pas de démarchage commercial, etc. Et bien, vous allez rire, mais en fait, moi, le jour où j'avais une lettre à aller poster à la poste, j'étais super content parce que ça me permettait de rencontrer du monde. Donc, quand on en est arrivé là...

  • Mieux

    Et de dire bonjour à quelqu'un.

  • Stéphane Ruellan

    Et de dire bonjour à quelqu'un. Et c'est aussi simple que ça. Et ça n'aurait pas pu durer, ça a duré un an. Et vite fait, alors que j'aurais pu continuer à travailler tout seul, vite fait, je suis parti dans un centre d'entreprise pour ne plus être tout seul et simplement avoir des voisins de bureau, en fait. Donc ça, c'est vraiment le troisième aspect. Et puis, il y a un autre aspect qui est hyper important, du coup, c'est qu'est-ce qu'on fait de ces contacts ? Et c'est ce que vous disiez, en fait, pour moi, c'est l'intelligence collective. C'est en fait, tout seul on peut avoir ses idées, mais quand on ne les confronte pas, on ne sait pas trop ce qu'elles valent. Et puis surtout, quand on est tout seul, on ne bénéficie pas des idées des autres. Et dans un écosystème qui est bien fait, on échange. Et du coup, les échanges peuvent se faire de manière très informelle. Encore une fois, devant la machine à café, lors d'un repas, lors d'une séance de sport, s'il y a une salle de sport comme c'est le cas chez nous, ça peut être très informel. où ça peut être construit, animé, et c'est là aussi où est la valeur des tiers-lieux, des espaces de coworking, c'est qu'en fait, vous pouvez concevoir des animations, comme des ateliers de co-développement, des masterminds, où là, vous allez permettre aux gens de se réunir, de travailler ensemble, d'échanger des idées, et là, l'intérêt de l'écosystème, et notamment des tiers-lieux, c'est la mutualisation de tout ça.

  • Mieux

    Concrètement, quelles sont les premières démarches à effectuer ? Quelles structures on contacte ? Comment on fait ?

  • Stéphane Ruellan

    Alors, votre question est intéressante, mais je n'ai pas une réponse unique. Je ne pense pas avoir une réponse unique. En fait, chacun des individus est différent. Il va agir en fonction de sa sensibilité et aussi de ce qu'il a à disposition sur son territoire. On l'a vu, les conditions ne sont pas les mêmes. Si vous êtes entrepreneur dans la Silicon Valley, ce ne sera pas la même chose que si vous êtes entrepreneur chez nous, sur notre territoire à Viry-Châtillon. Ce ne sont pas les mêmes conditions. Sans jugement de valeur, sans... Il n'y a pas de hiérarchie, mais les conditions ne sont pas les mêmes, donc les démarches à faire ne sont pas les mêmes. Pour moi, ce qui est commun, et la première chose, et la première des qualités d'un entrepreneur, c'est... de pouvoir s'ouvrir aux autres et de se créer des opportunités. Donc c'est d'aller frapper à toutes les portes. Il y a les portes des institutionnels, on les a évoquées tout à l'heure. On a BPI France, on a les CCI, les CMA, tout plein de structures qui peuvent aider. Donc il faut à tout prix aller les voir. Les incubateurs, les accélérateurs. Les incubateurs, les accélérateurs, qui sont souvent liés à des lieux physiques, mais il y a aussi les réseaux immatériels. On a plein de réseaux d'entreprises. Sur nos territoires, on a plein de choses qui sont très bien faites. Par exemple, au niveau de l'État, on a la French Tech, un réseau pour mettre ensemble toutes les entreprises qui sont à haute portée technologique, mais on a aussi des réseaux thématiques. Encore la semaine dernière, on a organisé un événement avec l'association Bouge ta boîte, qui est une association nationale sur l'entrepreneuriat féminin. Donc en fonction de ses sensibilités, on peut aller là. Si on est une femme entrepreneur, ça paraît tout à fait logique d'aller voir ce qu'il propose et de pouvoir s'appuyer sur ce type de choses. En fait, il faut être curieux, frapper à toutes les portes et voir ce que chacun a apporté. En fait, il faut faire son marché.

  • Mieux

    Et ce qui nous convient.

  • Stéphane Ruellan

    Il faut faire son marché et voir ce qui nous convient. C'est ça. Et il n'y a pas de solution miracle. Il n'y a pas de recette miracle. Chacun doit essayer de voir un petit peu toutes les opportunités qui se trouvent sur son territoire. Et puis, aller puiser dedans et faire son marché.

  • Mieux

    Une fois qu'on a fait son marché, qu'on a trouvé ce qui nous convient, comment on fait pour... Développer encore plus et pérenniser son écosystème, celui qu'on s'est construit.

  • Stéphane Ruellan

    Alors, il faut l'entretenir, c'est comme tout. C'est du relationnel et donc il faut l'entretenir. Ce qu'il faut bien comprendre, en fait, la richesse d'un écosystème, c'est vraiment la symbiose. C'est-à-dire que dans un écosystème, je ne peux pas me contenter de venir, d'être un client, de prendre et de repartir. L'écosystème ne va tenir, en fait, que s'il y a une vision collective. Et que chaque individu qui fait partie de l'écosystème va y apporter ce qu'il peut y apporter et prendre ce qu'il a besoin de prendre. Il faut que ça fonctionne dans les deux sens. Et bien sûr, pour avoir un écosystème et un réseau le plus efficace possible, il faut accepter de donner. ce qu'on a à donner pour augmenter la richesse et la valeur égétée de cet écosystème. C'est vraiment donnant-donnant. Moi, j'ai vu des réseaux qui se sont flétris, parce qu'en fait, les personnes qui faisaient partie de ces réseaux, en fait, ne venaient que pour prendre. Et en fait, c'est de l'investissement. On est dans une idéologie d'entrepreneuriat. Pour pouvoir bénéficier de l'apport des autres, il faut pouvoir nous donner...

  • Mieux

    On donne quoi concrètement ? On donne des conseils ?

  • Stéphane Ruellan

    C'est ça en fait, on peut donner tout en fonction de ses besoins et de ses compétences. Donc ça peut être simplement du conseil, de la bonne pratique. Tiens, je te vois galérer toi, tu fais encore tes factures sur Excel, mais tu n'as pas de CRM, tu n'as pas mis en place un logiciel, regarde moi ce que j'utilise. Moi je le vois au quotidien ce type de choses. C'est de la bonne pratique, du conseil. Ça peut être de participer, comme je vous le disais, à des ateliers de co-développement. où on va avoir une thématique, comment faire venir plus de clients, comment mieux parler de mépris, plein de choses comme ça. Et forcément...

  • Mieux

    Faire bénéficier de son réseau aux autres peut-être ?

  • Stéphane Ruellan

    Et de faire bénéficier de son réseau, de ses expériences. En tant qu'entrepreneur, on s'est tous pris des claques, on a tous eu des échecs. Et c'est bien d'en parler aux autres, parce qu'en fait, ça leur permet des fois de les éviter aussi, ces échecs. Donc le retour d'expérience est super important. Donc le partage, avant tout le partage. Le partage et surtout être conscient de la dimension collective.

  • Mieux

    Et alors finalement, comment on mesure l'efficacité de son écosystème entrepreneurial ? Est-ce qu'il y a des KPI à suivre par exemple ?

  • Stéphane Ruellan

    Alors oui, on peut mettre en place et suivre des KPI, ce n'est pas forcément obligé. Après, c'est une question de feeling aussi. Mais juste une précision, en fait, qui est importante à dire, c'est que l'efficacité d'un écosystème ne lui est pas intrinsèque. C'est-à-dire qu'un écosystème va être hyper efficace pour vous et il ne le sera pas pour moi. Parce qu'en fait, c'est vraiment, c'est ce que je disais tout à l'heure, c'est vraiment la réunion, c'est une symbiose entre un individu et un milieu. Et du coup, le milieu qui sera bon pour vous ne sera pas forcément bon pour moi.

  • Mieux

    Alors comment on mesure ça ?

  • Stéphane Ruellan

    Alors, on le mesure tout simplement en se posant la question de savoir si, en fait, l'environnement dans lequel on est, donc cet écosystème, le réseau qu'on a construit autour de nous, etc., nous apporte les solutions à nos problèmes. En fait, c'est tout simplement ça. Donc, en fait, il faut se ramener à ses propres objectifs d'entrepreneur. Objectif qui peut être de développer son CA, d'être plus efficace, de gagner plus de temps. d'être mieux dans sa vie, de mieux combiner sa vie perso avec sa vie pro, et de voir si l'environnement dans lequel elle évolue, les personnes qui sont autour de nous, le réseau qu'on a construit autour de nous, nous apportent des solutions par rapport aux problématiques qui se posent à nous quotidiennement. Donc, est-ce qu'on peut les mesurer, effectivement ? On peut mettre en place... Mais en fait, ce sont les KPI de tout entrepreneur, en fait. Et c'est simplement de voir... A priori, moi, je dirais que de toute façon, si un entrepreneur n'atteint pas ses objectifs de manière globale, c'est qu'il n'est pas dans le bon écosystème. Tout simplement. Tout simplement.

  • Mieux

    Merci beaucoup, Stéphane Ruellan.

  • Stéphane Ruellan

    Merci, Nadege.

  • Mieux

    Merci beaucoup de nous avoir suivis. On se retrouve très bientôt pour un nouvel épisode de Mieux, le podcast sur le monde du travail et l'expérience collaborateur.

Description

Et si la réussite entrepreneuriale ne dépendait pas seulement de votre idée… mais de votre environnement ?
Dans cet épisode, Stéphane Ruellan nous plonge dans l’univers des écosystèmes entrepreneuriaux : ces réseaux vivants où lieux, personnes et ressources interagissent pour faire grandir les projets.
Fondateur de Provaltis et acteur engagé des tiers-lieux, il partage sa vision du collectif, de la mutualisation et du lien social comme leviers de réussite.
Il nous explique comment créer son propre écosystème, même en étant indépendant, et pourquoi il est essentiel de donner autant que l’on reçoit.
Un échange inspirant pour repenser l’entrepreneuriat comme une aventure profondément humaine.
À écouter sans modération si vous cherchez à ne plus entreprendre seul.e.

Mieux est proposé par Pluxee France


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Stéphane Ruellan

    Il faut bien comprendre qu'un entrepreneur n'évolue pas dans un seul écosystème, mais qu'en fait c'est toute une série d'écosystèmes qui sont imbriqués.

  • Mieux

    Bonjour Stéphane Ruellan.

  • Stéphane Ruellan

    Bonjour Nadège.

  • Mieux

    Vous êtes fondateur et animateur de plusieurs tiers-lieux. Vous êtes également cofondateur et président de l'association Entrepreneurs en Évolution, une association dédiée à promouvoir l'esprit d'entreprise. Et en plus de ça, vous êtes fondateur et directeur de ProValtis, un écosystème dédié à la réussite des entrepreneurs qui allie flexibilité, accompagnement et communauté. C'est bien ça ?

  • Stéphane Ruellan

    C'est tout à fait ça.

  • Mieux

    Pour commencer Stéphane, est-ce que vous pourriez définir pour nous ce qu'est un écosystème entrepreneurial ?

  • Stéphane Ruellan

    Oui tout à fait, un écosystème entrepreneurial c'est un peu, en prenant l'analogie d'un écosystème naturel, c'est la réunion entre un milieu et les populations qui utilisent et qui font profiter ce milieu. Et donc sur l'écosystème entrepreneurial... Ce sont par exemple des lieux, des conditions, des équipements immatériels.

  • Mieux

    Ça va être le tiers-lieu, typiquement ?

  • Stéphane Ruellan

    Typiquement un tiers-lieu, un incubateur, un centre d'entreprise, etc. qui va être un lieu physique qui va permettre de réunir des gens. Et les gens, c'est cette population, c'est ce réseau, c'est la deuxième partie, la partie immatérielle, les personnes, le réseau qui va permettre d'apporter de la richesse à cet écosystème.

  • Mieux

    Est-ce qu'on peut créer son écosystème sans appartenir à un tiers-lieu ? en étant... simplement proactif en allant à des soirées d'entrepreneurs, en étant très actif sur LinkedIn, etc. Est-ce qu'on peut trouver les mêmes partenaires, les mêmes accompagnements en faisant ça ?

  • Stéphane Ruellan

    Oui, bien sûr. En fait, le tiers-lieu n'est qu'un moyen supplémentaire de pouvoir arriver et quelque chose qui permet de faciliter. C'est un mode de fonctionnement aussi qui va à certaines personnes et pas à d'autres. Mais on peut envisager tout à fait de travailler chez soi ou d'être très nomade sur un territoire, de ne pas être attaché à un lieu particulier et de se construire son réseau. Nous, on a mis en place, en fait, notre écosystème ProValtis repose sur trois tiers lieux physiques différents, mais on a aussi créé une communauté virtuelle qui s'appelle La Commu, où on a aujourd'hui 200 entrepreneurs qui ne sont pas forcément amenés à se rencontrer physiquement, mais qui ont un espace virtuel, un espèce de réseau social. qui leur est dédié, où ils vont pouvoir créer toutes ces opportunités, créer tous ces liens entre eux et pouvoir progresser ensemble.

  • Mieux

    Quels sont les principaux bénéfices qu'un entrepreneur ou une entrepreneuse peut retirer lorsqu'il ou elle se bâtit un écosystème solide ?

  • Stéphane Ruellan

    Les bénéfices sont multiples et je pense qu'il faut se rattacher aux besoins classiques d'un entrepreneur. Je pense qu'il y a à peu près quatre types de bénéfices que peut apporter un écosystème. Le premier, c'est le besoin matériel. C'est le plus évident. Il peut être d'apporter un bureau, une chaise, une connexion Internet, une imprimante, etc. Et là, l'intérêt de l'écosystème et notamment des tiers lieux, c'est la mutualisation de tout ça. C'est notamment ces endroits-là qui permettent d'offrir à des entrepreneurs, à des petits entrepreneurs qui ont peu de moyens, des facilités matérielles qui sont mutualisées et qui sont mis à disposition à faible coût. Et ce qui fait en fait que ces petits entrepreneurs peuvent disposer... quasiment des mêmes moyens finalement qu'une grosse entreprise ou qu'un grand groupe qui peut se payer lui-même ses propres moyens. Donc ça, c'est le premier niveau très matériel. Le deuxième niveau, c'est tout ce qui va lui permettre, en fait, c'est le business. Ce qui intéresse un entrepreneur, c'est le business. Donc les clients, les partenaires. Les clients, les partenaires, les prestataires, parce qu'on ne fait rien tout seul et qu'on a toujours besoin d'avoir un prestataire pour pouvoir aider à produire nos services. nos produits. Donc c'est vraiment de la mise en relation entre acteurs qui va permettre à l'entrepreneur de satisfaire sa promesse auprès de ses clients. Donc c'est cette première mise en relation. Le troisième, et il est souvent négligé mais il est hyper important, et ça j'y tiens vraiment, c'est le lien social. en fait. Le lien social parce que en fait, un bon entrepreneur est un entrepreneur qui est bien dans sa tête. Donc on peut être très porfumant pendant un certain temps, générer du chiffre d'affaires, etc. Mais parce qu'on est tout seul, on se flétrit et on ne se nourrit pas, etc.

  • Mieux

    On manque potentiellement au bout d'un moment de souffle, d'idées peut-être ?

  • Stéphane Ruellan

    Oui, c'est ça. Mais avant même les idées, le souffle et la montée en compétence, il y a vraiment purement le lien social et la convivialité. C'est tout simple, mais Nadège, je pense que vous pensez que votre café, il est meilleur si vous le prenez avec un ami, un collègue de bureau, etc. que si vous le prenez tout seul dans votre coin. C'est exactement ça. Je vous donne juste une petite anecdote. Moi, quand j'ai commencé l'entrepreneuriat, j'ai commencé tout seul dans une chambre entre ma cuisine et mes toilettes. Et il se trouve en plus que dans mon business, le seul commercial que j'avais à faire, c'était de répondre à des appels d'offres publics. Donc en fait, je n'avais pas de démarchage commercial, etc. Et bien, vous allez rire, mais en fait, moi, le jour où j'avais une lettre à aller poster à la poste, j'étais super content parce que ça me permettait de rencontrer du monde. Donc, quand on en est arrivé là...

  • Mieux

    Et de dire bonjour à quelqu'un.

  • Stéphane Ruellan

    Et de dire bonjour à quelqu'un. Et c'est aussi simple que ça. Et ça n'aurait pas pu durer, ça a duré un an. Et vite fait, alors que j'aurais pu continuer à travailler tout seul, vite fait, je suis parti dans un centre d'entreprise pour ne plus être tout seul et simplement avoir des voisins de bureau, en fait. Donc ça, c'est vraiment le troisième aspect. Et puis, il y a un autre aspect qui est hyper important, du coup, c'est qu'est-ce qu'on fait de ces contacts ? Et c'est ce que vous disiez, en fait, pour moi, c'est l'intelligence collective. C'est en fait, tout seul on peut avoir ses idées, mais quand on ne les confronte pas, on ne sait pas trop ce qu'elles valent. Et puis surtout, quand on est tout seul, on ne bénéficie pas des idées des autres. Et dans un écosystème qui est bien fait, on échange. Et du coup, les échanges peuvent se faire de manière très informelle. Encore une fois, devant la machine à café, lors d'un repas, lors d'une séance de sport, s'il y a une salle de sport comme c'est le cas chez nous, ça peut être très informel. où ça peut être construit, animé, et c'est là aussi où est la valeur des tiers-lieux, des espaces de coworking, c'est qu'en fait, vous pouvez concevoir des animations, comme des ateliers de co-développement, des masterminds, où là, vous allez permettre aux gens de se réunir, de travailler ensemble, d'échanger des idées, et là, l'intérêt de l'écosystème, et notamment des tiers-lieux, c'est la mutualisation de tout ça.

  • Mieux

    Concrètement, quelles sont les premières démarches à effectuer ? Quelles structures on contacte ? Comment on fait ?

  • Stéphane Ruellan

    Alors, votre question est intéressante, mais je n'ai pas une réponse unique. Je ne pense pas avoir une réponse unique. En fait, chacun des individus est différent. Il va agir en fonction de sa sensibilité et aussi de ce qu'il a à disposition sur son territoire. On l'a vu, les conditions ne sont pas les mêmes. Si vous êtes entrepreneur dans la Silicon Valley, ce ne sera pas la même chose que si vous êtes entrepreneur chez nous, sur notre territoire à Viry-Châtillon. Ce ne sont pas les mêmes conditions. Sans jugement de valeur, sans... Il n'y a pas de hiérarchie, mais les conditions ne sont pas les mêmes, donc les démarches à faire ne sont pas les mêmes. Pour moi, ce qui est commun, et la première chose, et la première des qualités d'un entrepreneur, c'est... de pouvoir s'ouvrir aux autres et de se créer des opportunités. Donc c'est d'aller frapper à toutes les portes. Il y a les portes des institutionnels, on les a évoquées tout à l'heure. On a BPI France, on a les CCI, les CMA, tout plein de structures qui peuvent aider. Donc il faut à tout prix aller les voir. Les incubateurs, les accélérateurs. Les incubateurs, les accélérateurs, qui sont souvent liés à des lieux physiques, mais il y a aussi les réseaux immatériels. On a plein de réseaux d'entreprises. Sur nos territoires, on a plein de choses qui sont très bien faites. Par exemple, au niveau de l'État, on a la French Tech, un réseau pour mettre ensemble toutes les entreprises qui sont à haute portée technologique, mais on a aussi des réseaux thématiques. Encore la semaine dernière, on a organisé un événement avec l'association Bouge ta boîte, qui est une association nationale sur l'entrepreneuriat féminin. Donc en fonction de ses sensibilités, on peut aller là. Si on est une femme entrepreneur, ça paraît tout à fait logique d'aller voir ce qu'il propose et de pouvoir s'appuyer sur ce type de choses. En fait, il faut être curieux, frapper à toutes les portes et voir ce que chacun a apporté. En fait, il faut faire son marché.

  • Mieux

    Et ce qui nous convient.

  • Stéphane Ruellan

    Il faut faire son marché et voir ce qui nous convient. C'est ça. Et il n'y a pas de solution miracle. Il n'y a pas de recette miracle. Chacun doit essayer de voir un petit peu toutes les opportunités qui se trouvent sur son territoire. Et puis, aller puiser dedans et faire son marché.

  • Mieux

    Une fois qu'on a fait son marché, qu'on a trouvé ce qui nous convient, comment on fait pour... Développer encore plus et pérenniser son écosystème, celui qu'on s'est construit.

  • Stéphane Ruellan

    Alors, il faut l'entretenir, c'est comme tout. C'est du relationnel et donc il faut l'entretenir. Ce qu'il faut bien comprendre, en fait, la richesse d'un écosystème, c'est vraiment la symbiose. C'est-à-dire que dans un écosystème, je ne peux pas me contenter de venir, d'être un client, de prendre et de repartir. L'écosystème ne va tenir, en fait, que s'il y a une vision collective. Et que chaque individu qui fait partie de l'écosystème va y apporter ce qu'il peut y apporter et prendre ce qu'il a besoin de prendre. Il faut que ça fonctionne dans les deux sens. Et bien sûr, pour avoir un écosystème et un réseau le plus efficace possible, il faut accepter de donner. ce qu'on a à donner pour augmenter la richesse et la valeur égétée de cet écosystème. C'est vraiment donnant-donnant. Moi, j'ai vu des réseaux qui se sont flétris, parce qu'en fait, les personnes qui faisaient partie de ces réseaux, en fait, ne venaient que pour prendre. Et en fait, c'est de l'investissement. On est dans une idéologie d'entrepreneuriat. Pour pouvoir bénéficier de l'apport des autres, il faut pouvoir nous donner...

  • Mieux

    On donne quoi concrètement ? On donne des conseils ?

  • Stéphane Ruellan

    C'est ça en fait, on peut donner tout en fonction de ses besoins et de ses compétences. Donc ça peut être simplement du conseil, de la bonne pratique. Tiens, je te vois galérer toi, tu fais encore tes factures sur Excel, mais tu n'as pas de CRM, tu n'as pas mis en place un logiciel, regarde moi ce que j'utilise. Moi je le vois au quotidien ce type de choses. C'est de la bonne pratique, du conseil. Ça peut être de participer, comme je vous le disais, à des ateliers de co-développement. où on va avoir une thématique, comment faire venir plus de clients, comment mieux parler de mépris, plein de choses comme ça. Et forcément...

  • Mieux

    Faire bénéficier de son réseau aux autres peut-être ?

  • Stéphane Ruellan

    Et de faire bénéficier de son réseau, de ses expériences. En tant qu'entrepreneur, on s'est tous pris des claques, on a tous eu des échecs. Et c'est bien d'en parler aux autres, parce qu'en fait, ça leur permet des fois de les éviter aussi, ces échecs. Donc le retour d'expérience est super important. Donc le partage, avant tout le partage. Le partage et surtout être conscient de la dimension collective.

  • Mieux

    Et alors finalement, comment on mesure l'efficacité de son écosystème entrepreneurial ? Est-ce qu'il y a des KPI à suivre par exemple ?

  • Stéphane Ruellan

    Alors oui, on peut mettre en place et suivre des KPI, ce n'est pas forcément obligé. Après, c'est une question de feeling aussi. Mais juste une précision, en fait, qui est importante à dire, c'est que l'efficacité d'un écosystème ne lui est pas intrinsèque. C'est-à-dire qu'un écosystème va être hyper efficace pour vous et il ne le sera pas pour moi. Parce qu'en fait, c'est vraiment, c'est ce que je disais tout à l'heure, c'est vraiment la réunion, c'est une symbiose entre un individu et un milieu. Et du coup, le milieu qui sera bon pour vous ne sera pas forcément bon pour moi.

  • Mieux

    Alors comment on mesure ça ?

  • Stéphane Ruellan

    Alors, on le mesure tout simplement en se posant la question de savoir si, en fait, l'environnement dans lequel on est, donc cet écosystème, le réseau qu'on a construit autour de nous, etc., nous apporte les solutions à nos problèmes. En fait, c'est tout simplement ça. Donc, en fait, il faut se ramener à ses propres objectifs d'entrepreneur. Objectif qui peut être de développer son CA, d'être plus efficace, de gagner plus de temps. d'être mieux dans sa vie, de mieux combiner sa vie perso avec sa vie pro, et de voir si l'environnement dans lequel elle évolue, les personnes qui sont autour de nous, le réseau qu'on a construit autour de nous, nous apportent des solutions par rapport aux problématiques qui se posent à nous quotidiennement. Donc, est-ce qu'on peut les mesurer, effectivement ? On peut mettre en place... Mais en fait, ce sont les KPI de tout entrepreneur, en fait. Et c'est simplement de voir... A priori, moi, je dirais que de toute façon, si un entrepreneur n'atteint pas ses objectifs de manière globale, c'est qu'il n'est pas dans le bon écosystème. Tout simplement. Tout simplement.

  • Mieux

    Merci beaucoup, Stéphane Ruellan.

  • Stéphane Ruellan

    Merci, Nadege.

  • Mieux

    Merci beaucoup de nous avoir suivis. On se retrouve très bientôt pour un nouvel épisode de Mieux, le podcast sur le monde du travail et l'expérience collaborateur.

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Description

Et si la réussite entrepreneuriale ne dépendait pas seulement de votre idée… mais de votre environnement ?
Dans cet épisode, Stéphane Ruellan nous plonge dans l’univers des écosystèmes entrepreneuriaux : ces réseaux vivants où lieux, personnes et ressources interagissent pour faire grandir les projets.
Fondateur de Provaltis et acteur engagé des tiers-lieux, il partage sa vision du collectif, de la mutualisation et du lien social comme leviers de réussite.
Il nous explique comment créer son propre écosystème, même en étant indépendant, et pourquoi il est essentiel de donner autant que l’on reçoit.
Un échange inspirant pour repenser l’entrepreneuriat comme une aventure profondément humaine.
À écouter sans modération si vous cherchez à ne plus entreprendre seul.e.

Mieux est proposé par Pluxee France


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Stéphane Ruellan

    Il faut bien comprendre qu'un entrepreneur n'évolue pas dans un seul écosystème, mais qu'en fait c'est toute une série d'écosystèmes qui sont imbriqués.

  • Mieux

    Bonjour Stéphane Ruellan.

  • Stéphane Ruellan

    Bonjour Nadège.

  • Mieux

    Vous êtes fondateur et animateur de plusieurs tiers-lieux. Vous êtes également cofondateur et président de l'association Entrepreneurs en Évolution, une association dédiée à promouvoir l'esprit d'entreprise. Et en plus de ça, vous êtes fondateur et directeur de ProValtis, un écosystème dédié à la réussite des entrepreneurs qui allie flexibilité, accompagnement et communauté. C'est bien ça ?

  • Stéphane Ruellan

    C'est tout à fait ça.

  • Mieux

    Pour commencer Stéphane, est-ce que vous pourriez définir pour nous ce qu'est un écosystème entrepreneurial ?

  • Stéphane Ruellan

    Oui tout à fait, un écosystème entrepreneurial c'est un peu, en prenant l'analogie d'un écosystème naturel, c'est la réunion entre un milieu et les populations qui utilisent et qui font profiter ce milieu. Et donc sur l'écosystème entrepreneurial... Ce sont par exemple des lieux, des conditions, des équipements immatériels.

  • Mieux

    Ça va être le tiers-lieu, typiquement ?

  • Stéphane Ruellan

    Typiquement un tiers-lieu, un incubateur, un centre d'entreprise, etc. qui va être un lieu physique qui va permettre de réunir des gens. Et les gens, c'est cette population, c'est ce réseau, c'est la deuxième partie, la partie immatérielle, les personnes, le réseau qui va permettre d'apporter de la richesse à cet écosystème.

  • Mieux

    Est-ce qu'on peut créer son écosystème sans appartenir à un tiers-lieu ? en étant... simplement proactif en allant à des soirées d'entrepreneurs, en étant très actif sur LinkedIn, etc. Est-ce qu'on peut trouver les mêmes partenaires, les mêmes accompagnements en faisant ça ?

  • Stéphane Ruellan

    Oui, bien sûr. En fait, le tiers-lieu n'est qu'un moyen supplémentaire de pouvoir arriver et quelque chose qui permet de faciliter. C'est un mode de fonctionnement aussi qui va à certaines personnes et pas à d'autres. Mais on peut envisager tout à fait de travailler chez soi ou d'être très nomade sur un territoire, de ne pas être attaché à un lieu particulier et de se construire son réseau. Nous, on a mis en place, en fait, notre écosystème ProValtis repose sur trois tiers lieux physiques différents, mais on a aussi créé une communauté virtuelle qui s'appelle La Commu, où on a aujourd'hui 200 entrepreneurs qui ne sont pas forcément amenés à se rencontrer physiquement, mais qui ont un espace virtuel, un espèce de réseau social. qui leur est dédié, où ils vont pouvoir créer toutes ces opportunités, créer tous ces liens entre eux et pouvoir progresser ensemble.

  • Mieux

    Quels sont les principaux bénéfices qu'un entrepreneur ou une entrepreneuse peut retirer lorsqu'il ou elle se bâtit un écosystème solide ?

  • Stéphane Ruellan

    Les bénéfices sont multiples et je pense qu'il faut se rattacher aux besoins classiques d'un entrepreneur. Je pense qu'il y a à peu près quatre types de bénéfices que peut apporter un écosystème. Le premier, c'est le besoin matériel. C'est le plus évident. Il peut être d'apporter un bureau, une chaise, une connexion Internet, une imprimante, etc. Et là, l'intérêt de l'écosystème et notamment des tiers lieux, c'est la mutualisation de tout ça. C'est notamment ces endroits-là qui permettent d'offrir à des entrepreneurs, à des petits entrepreneurs qui ont peu de moyens, des facilités matérielles qui sont mutualisées et qui sont mis à disposition à faible coût. Et ce qui fait en fait que ces petits entrepreneurs peuvent disposer... quasiment des mêmes moyens finalement qu'une grosse entreprise ou qu'un grand groupe qui peut se payer lui-même ses propres moyens. Donc ça, c'est le premier niveau très matériel. Le deuxième niveau, c'est tout ce qui va lui permettre, en fait, c'est le business. Ce qui intéresse un entrepreneur, c'est le business. Donc les clients, les partenaires. Les clients, les partenaires, les prestataires, parce qu'on ne fait rien tout seul et qu'on a toujours besoin d'avoir un prestataire pour pouvoir aider à produire nos services. nos produits. Donc c'est vraiment de la mise en relation entre acteurs qui va permettre à l'entrepreneur de satisfaire sa promesse auprès de ses clients. Donc c'est cette première mise en relation. Le troisième, et il est souvent négligé mais il est hyper important, et ça j'y tiens vraiment, c'est le lien social. en fait. Le lien social parce que en fait, un bon entrepreneur est un entrepreneur qui est bien dans sa tête. Donc on peut être très porfumant pendant un certain temps, générer du chiffre d'affaires, etc. Mais parce qu'on est tout seul, on se flétrit et on ne se nourrit pas, etc.

  • Mieux

    On manque potentiellement au bout d'un moment de souffle, d'idées peut-être ?

  • Stéphane Ruellan

    Oui, c'est ça. Mais avant même les idées, le souffle et la montée en compétence, il y a vraiment purement le lien social et la convivialité. C'est tout simple, mais Nadège, je pense que vous pensez que votre café, il est meilleur si vous le prenez avec un ami, un collègue de bureau, etc. que si vous le prenez tout seul dans votre coin. C'est exactement ça. Je vous donne juste une petite anecdote. Moi, quand j'ai commencé l'entrepreneuriat, j'ai commencé tout seul dans une chambre entre ma cuisine et mes toilettes. Et il se trouve en plus que dans mon business, le seul commercial que j'avais à faire, c'était de répondre à des appels d'offres publics. Donc en fait, je n'avais pas de démarchage commercial, etc. Et bien, vous allez rire, mais en fait, moi, le jour où j'avais une lettre à aller poster à la poste, j'étais super content parce que ça me permettait de rencontrer du monde. Donc, quand on en est arrivé là...

  • Mieux

    Et de dire bonjour à quelqu'un.

  • Stéphane Ruellan

    Et de dire bonjour à quelqu'un. Et c'est aussi simple que ça. Et ça n'aurait pas pu durer, ça a duré un an. Et vite fait, alors que j'aurais pu continuer à travailler tout seul, vite fait, je suis parti dans un centre d'entreprise pour ne plus être tout seul et simplement avoir des voisins de bureau, en fait. Donc ça, c'est vraiment le troisième aspect. Et puis, il y a un autre aspect qui est hyper important, du coup, c'est qu'est-ce qu'on fait de ces contacts ? Et c'est ce que vous disiez, en fait, pour moi, c'est l'intelligence collective. C'est en fait, tout seul on peut avoir ses idées, mais quand on ne les confronte pas, on ne sait pas trop ce qu'elles valent. Et puis surtout, quand on est tout seul, on ne bénéficie pas des idées des autres. Et dans un écosystème qui est bien fait, on échange. Et du coup, les échanges peuvent se faire de manière très informelle. Encore une fois, devant la machine à café, lors d'un repas, lors d'une séance de sport, s'il y a une salle de sport comme c'est le cas chez nous, ça peut être très informel. où ça peut être construit, animé, et c'est là aussi où est la valeur des tiers-lieux, des espaces de coworking, c'est qu'en fait, vous pouvez concevoir des animations, comme des ateliers de co-développement, des masterminds, où là, vous allez permettre aux gens de se réunir, de travailler ensemble, d'échanger des idées, et là, l'intérêt de l'écosystème, et notamment des tiers-lieux, c'est la mutualisation de tout ça.

  • Mieux

    Concrètement, quelles sont les premières démarches à effectuer ? Quelles structures on contacte ? Comment on fait ?

  • Stéphane Ruellan

    Alors, votre question est intéressante, mais je n'ai pas une réponse unique. Je ne pense pas avoir une réponse unique. En fait, chacun des individus est différent. Il va agir en fonction de sa sensibilité et aussi de ce qu'il a à disposition sur son territoire. On l'a vu, les conditions ne sont pas les mêmes. Si vous êtes entrepreneur dans la Silicon Valley, ce ne sera pas la même chose que si vous êtes entrepreneur chez nous, sur notre territoire à Viry-Châtillon. Ce ne sont pas les mêmes conditions. Sans jugement de valeur, sans... Il n'y a pas de hiérarchie, mais les conditions ne sont pas les mêmes, donc les démarches à faire ne sont pas les mêmes. Pour moi, ce qui est commun, et la première chose, et la première des qualités d'un entrepreneur, c'est... de pouvoir s'ouvrir aux autres et de se créer des opportunités. Donc c'est d'aller frapper à toutes les portes. Il y a les portes des institutionnels, on les a évoquées tout à l'heure. On a BPI France, on a les CCI, les CMA, tout plein de structures qui peuvent aider. Donc il faut à tout prix aller les voir. Les incubateurs, les accélérateurs. Les incubateurs, les accélérateurs, qui sont souvent liés à des lieux physiques, mais il y a aussi les réseaux immatériels. On a plein de réseaux d'entreprises. Sur nos territoires, on a plein de choses qui sont très bien faites. Par exemple, au niveau de l'État, on a la French Tech, un réseau pour mettre ensemble toutes les entreprises qui sont à haute portée technologique, mais on a aussi des réseaux thématiques. Encore la semaine dernière, on a organisé un événement avec l'association Bouge ta boîte, qui est une association nationale sur l'entrepreneuriat féminin. Donc en fonction de ses sensibilités, on peut aller là. Si on est une femme entrepreneur, ça paraît tout à fait logique d'aller voir ce qu'il propose et de pouvoir s'appuyer sur ce type de choses. En fait, il faut être curieux, frapper à toutes les portes et voir ce que chacun a apporté. En fait, il faut faire son marché.

  • Mieux

    Et ce qui nous convient.

  • Stéphane Ruellan

    Il faut faire son marché et voir ce qui nous convient. C'est ça. Et il n'y a pas de solution miracle. Il n'y a pas de recette miracle. Chacun doit essayer de voir un petit peu toutes les opportunités qui se trouvent sur son territoire. Et puis, aller puiser dedans et faire son marché.

  • Mieux

    Une fois qu'on a fait son marché, qu'on a trouvé ce qui nous convient, comment on fait pour... Développer encore plus et pérenniser son écosystème, celui qu'on s'est construit.

  • Stéphane Ruellan

    Alors, il faut l'entretenir, c'est comme tout. C'est du relationnel et donc il faut l'entretenir. Ce qu'il faut bien comprendre, en fait, la richesse d'un écosystème, c'est vraiment la symbiose. C'est-à-dire que dans un écosystème, je ne peux pas me contenter de venir, d'être un client, de prendre et de repartir. L'écosystème ne va tenir, en fait, que s'il y a une vision collective. Et que chaque individu qui fait partie de l'écosystème va y apporter ce qu'il peut y apporter et prendre ce qu'il a besoin de prendre. Il faut que ça fonctionne dans les deux sens. Et bien sûr, pour avoir un écosystème et un réseau le plus efficace possible, il faut accepter de donner. ce qu'on a à donner pour augmenter la richesse et la valeur égétée de cet écosystème. C'est vraiment donnant-donnant. Moi, j'ai vu des réseaux qui se sont flétris, parce qu'en fait, les personnes qui faisaient partie de ces réseaux, en fait, ne venaient que pour prendre. Et en fait, c'est de l'investissement. On est dans une idéologie d'entrepreneuriat. Pour pouvoir bénéficier de l'apport des autres, il faut pouvoir nous donner...

  • Mieux

    On donne quoi concrètement ? On donne des conseils ?

  • Stéphane Ruellan

    C'est ça en fait, on peut donner tout en fonction de ses besoins et de ses compétences. Donc ça peut être simplement du conseil, de la bonne pratique. Tiens, je te vois galérer toi, tu fais encore tes factures sur Excel, mais tu n'as pas de CRM, tu n'as pas mis en place un logiciel, regarde moi ce que j'utilise. Moi je le vois au quotidien ce type de choses. C'est de la bonne pratique, du conseil. Ça peut être de participer, comme je vous le disais, à des ateliers de co-développement. où on va avoir une thématique, comment faire venir plus de clients, comment mieux parler de mépris, plein de choses comme ça. Et forcément...

  • Mieux

    Faire bénéficier de son réseau aux autres peut-être ?

  • Stéphane Ruellan

    Et de faire bénéficier de son réseau, de ses expériences. En tant qu'entrepreneur, on s'est tous pris des claques, on a tous eu des échecs. Et c'est bien d'en parler aux autres, parce qu'en fait, ça leur permet des fois de les éviter aussi, ces échecs. Donc le retour d'expérience est super important. Donc le partage, avant tout le partage. Le partage et surtout être conscient de la dimension collective.

  • Mieux

    Et alors finalement, comment on mesure l'efficacité de son écosystème entrepreneurial ? Est-ce qu'il y a des KPI à suivre par exemple ?

  • Stéphane Ruellan

    Alors oui, on peut mettre en place et suivre des KPI, ce n'est pas forcément obligé. Après, c'est une question de feeling aussi. Mais juste une précision, en fait, qui est importante à dire, c'est que l'efficacité d'un écosystème ne lui est pas intrinsèque. C'est-à-dire qu'un écosystème va être hyper efficace pour vous et il ne le sera pas pour moi. Parce qu'en fait, c'est vraiment, c'est ce que je disais tout à l'heure, c'est vraiment la réunion, c'est une symbiose entre un individu et un milieu. Et du coup, le milieu qui sera bon pour vous ne sera pas forcément bon pour moi.

  • Mieux

    Alors comment on mesure ça ?

  • Stéphane Ruellan

    Alors, on le mesure tout simplement en se posant la question de savoir si, en fait, l'environnement dans lequel on est, donc cet écosystème, le réseau qu'on a construit autour de nous, etc., nous apporte les solutions à nos problèmes. En fait, c'est tout simplement ça. Donc, en fait, il faut se ramener à ses propres objectifs d'entrepreneur. Objectif qui peut être de développer son CA, d'être plus efficace, de gagner plus de temps. d'être mieux dans sa vie, de mieux combiner sa vie perso avec sa vie pro, et de voir si l'environnement dans lequel elle évolue, les personnes qui sont autour de nous, le réseau qu'on a construit autour de nous, nous apportent des solutions par rapport aux problématiques qui se posent à nous quotidiennement. Donc, est-ce qu'on peut les mesurer, effectivement ? On peut mettre en place... Mais en fait, ce sont les KPI de tout entrepreneur, en fait. Et c'est simplement de voir... A priori, moi, je dirais que de toute façon, si un entrepreneur n'atteint pas ses objectifs de manière globale, c'est qu'il n'est pas dans le bon écosystème. Tout simplement. Tout simplement.

  • Mieux

    Merci beaucoup, Stéphane Ruellan.

  • Stéphane Ruellan

    Merci, Nadege.

  • Mieux

    Merci beaucoup de nous avoir suivis. On se retrouve très bientôt pour un nouvel épisode de Mieux, le podcast sur le monde du travail et l'expérience collaborateur.

Description

Et si la réussite entrepreneuriale ne dépendait pas seulement de votre idée… mais de votre environnement ?
Dans cet épisode, Stéphane Ruellan nous plonge dans l’univers des écosystèmes entrepreneuriaux : ces réseaux vivants où lieux, personnes et ressources interagissent pour faire grandir les projets.
Fondateur de Provaltis et acteur engagé des tiers-lieux, il partage sa vision du collectif, de la mutualisation et du lien social comme leviers de réussite.
Il nous explique comment créer son propre écosystème, même en étant indépendant, et pourquoi il est essentiel de donner autant que l’on reçoit.
Un échange inspirant pour repenser l’entrepreneuriat comme une aventure profondément humaine.
À écouter sans modération si vous cherchez à ne plus entreprendre seul.e.

Mieux est proposé par Pluxee France


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Stéphane Ruellan

    Il faut bien comprendre qu'un entrepreneur n'évolue pas dans un seul écosystème, mais qu'en fait c'est toute une série d'écosystèmes qui sont imbriqués.

  • Mieux

    Bonjour Stéphane Ruellan.

  • Stéphane Ruellan

    Bonjour Nadège.

  • Mieux

    Vous êtes fondateur et animateur de plusieurs tiers-lieux. Vous êtes également cofondateur et président de l'association Entrepreneurs en Évolution, une association dédiée à promouvoir l'esprit d'entreprise. Et en plus de ça, vous êtes fondateur et directeur de ProValtis, un écosystème dédié à la réussite des entrepreneurs qui allie flexibilité, accompagnement et communauté. C'est bien ça ?

  • Stéphane Ruellan

    C'est tout à fait ça.

  • Mieux

    Pour commencer Stéphane, est-ce que vous pourriez définir pour nous ce qu'est un écosystème entrepreneurial ?

  • Stéphane Ruellan

    Oui tout à fait, un écosystème entrepreneurial c'est un peu, en prenant l'analogie d'un écosystème naturel, c'est la réunion entre un milieu et les populations qui utilisent et qui font profiter ce milieu. Et donc sur l'écosystème entrepreneurial... Ce sont par exemple des lieux, des conditions, des équipements immatériels.

  • Mieux

    Ça va être le tiers-lieu, typiquement ?

  • Stéphane Ruellan

    Typiquement un tiers-lieu, un incubateur, un centre d'entreprise, etc. qui va être un lieu physique qui va permettre de réunir des gens. Et les gens, c'est cette population, c'est ce réseau, c'est la deuxième partie, la partie immatérielle, les personnes, le réseau qui va permettre d'apporter de la richesse à cet écosystème.

  • Mieux

    Est-ce qu'on peut créer son écosystème sans appartenir à un tiers-lieu ? en étant... simplement proactif en allant à des soirées d'entrepreneurs, en étant très actif sur LinkedIn, etc. Est-ce qu'on peut trouver les mêmes partenaires, les mêmes accompagnements en faisant ça ?

  • Stéphane Ruellan

    Oui, bien sûr. En fait, le tiers-lieu n'est qu'un moyen supplémentaire de pouvoir arriver et quelque chose qui permet de faciliter. C'est un mode de fonctionnement aussi qui va à certaines personnes et pas à d'autres. Mais on peut envisager tout à fait de travailler chez soi ou d'être très nomade sur un territoire, de ne pas être attaché à un lieu particulier et de se construire son réseau. Nous, on a mis en place, en fait, notre écosystème ProValtis repose sur trois tiers lieux physiques différents, mais on a aussi créé une communauté virtuelle qui s'appelle La Commu, où on a aujourd'hui 200 entrepreneurs qui ne sont pas forcément amenés à se rencontrer physiquement, mais qui ont un espace virtuel, un espèce de réseau social. qui leur est dédié, où ils vont pouvoir créer toutes ces opportunités, créer tous ces liens entre eux et pouvoir progresser ensemble.

  • Mieux

    Quels sont les principaux bénéfices qu'un entrepreneur ou une entrepreneuse peut retirer lorsqu'il ou elle se bâtit un écosystème solide ?

  • Stéphane Ruellan

    Les bénéfices sont multiples et je pense qu'il faut se rattacher aux besoins classiques d'un entrepreneur. Je pense qu'il y a à peu près quatre types de bénéfices que peut apporter un écosystème. Le premier, c'est le besoin matériel. C'est le plus évident. Il peut être d'apporter un bureau, une chaise, une connexion Internet, une imprimante, etc. Et là, l'intérêt de l'écosystème et notamment des tiers lieux, c'est la mutualisation de tout ça. C'est notamment ces endroits-là qui permettent d'offrir à des entrepreneurs, à des petits entrepreneurs qui ont peu de moyens, des facilités matérielles qui sont mutualisées et qui sont mis à disposition à faible coût. Et ce qui fait en fait que ces petits entrepreneurs peuvent disposer... quasiment des mêmes moyens finalement qu'une grosse entreprise ou qu'un grand groupe qui peut se payer lui-même ses propres moyens. Donc ça, c'est le premier niveau très matériel. Le deuxième niveau, c'est tout ce qui va lui permettre, en fait, c'est le business. Ce qui intéresse un entrepreneur, c'est le business. Donc les clients, les partenaires. Les clients, les partenaires, les prestataires, parce qu'on ne fait rien tout seul et qu'on a toujours besoin d'avoir un prestataire pour pouvoir aider à produire nos services. nos produits. Donc c'est vraiment de la mise en relation entre acteurs qui va permettre à l'entrepreneur de satisfaire sa promesse auprès de ses clients. Donc c'est cette première mise en relation. Le troisième, et il est souvent négligé mais il est hyper important, et ça j'y tiens vraiment, c'est le lien social. en fait. Le lien social parce que en fait, un bon entrepreneur est un entrepreneur qui est bien dans sa tête. Donc on peut être très porfumant pendant un certain temps, générer du chiffre d'affaires, etc. Mais parce qu'on est tout seul, on se flétrit et on ne se nourrit pas, etc.

  • Mieux

    On manque potentiellement au bout d'un moment de souffle, d'idées peut-être ?

  • Stéphane Ruellan

    Oui, c'est ça. Mais avant même les idées, le souffle et la montée en compétence, il y a vraiment purement le lien social et la convivialité. C'est tout simple, mais Nadège, je pense que vous pensez que votre café, il est meilleur si vous le prenez avec un ami, un collègue de bureau, etc. que si vous le prenez tout seul dans votre coin. C'est exactement ça. Je vous donne juste une petite anecdote. Moi, quand j'ai commencé l'entrepreneuriat, j'ai commencé tout seul dans une chambre entre ma cuisine et mes toilettes. Et il se trouve en plus que dans mon business, le seul commercial que j'avais à faire, c'était de répondre à des appels d'offres publics. Donc en fait, je n'avais pas de démarchage commercial, etc. Et bien, vous allez rire, mais en fait, moi, le jour où j'avais une lettre à aller poster à la poste, j'étais super content parce que ça me permettait de rencontrer du monde. Donc, quand on en est arrivé là...

  • Mieux

    Et de dire bonjour à quelqu'un.

  • Stéphane Ruellan

    Et de dire bonjour à quelqu'un. Et c'est aussi simple que ça. Et ça n'aurait pas pu durer, ça a duré un an. Et vite fait, alors que j'aurais pu continuer à travailler tout seul, vite fait, je suis parti dans un centre d'entreprise pour ne plus être tout seul et simplement avoir des voisins de bureau, en fait. Donc ça, c'est vraiment le troisième aspect. Et puis, il y a un autre aspect qui est hyper important, du coup, c'est qu'est-ce qu'on fait de ces contacts ? Et c'est ce que vous disiez, en fait, pour moi, c'est l'intelligence collective. C'est en fait, tout seul on peut avoir ses idées, mais quand on ne les confronte pas, on ne sait pas trop ce qu'elles valent. Et puis surtout, quand on est tout seul, on ne bénéficie pas des idées des autres. Et dans un écosystème qui est bien fait, on échange. Et du coup, les échanges peuvent se faire de manière très informelle. Encore une fois, devant la machine à café, lors d'un repas, lors d'une séance de sport, s'il y a une salle de sport comme c'est le cas chez nous, ça peut être très informel. où ça peut être construit, animé, et c'est là aussi où est la valeur des tiers-lieux, des espaces de coworking, c'est qu'en fait, vous pouvez concevoir des animations, comme des ateliers de co-développement, des masterminds, où là, vous allez permettre aux gens de se réunir, de travailler ensemble, d'échanger des idées, et là, l'intérêt de l'écosystème, et notamment des tiers-lieux, c'est la mutualisation de tout ça.

  • Mieux

    Concrètement, quelles sont les premières démarches à effectuer ? Quelles structures on contacte ? Comment on fait ?

  • Stéphane Ruellan

    Alors, votre question est intéressante, mais je n'ai pas une réponse unique. Je ne pense pas avoir une réponse unique. En fait, chacun des individus est différent. Il va agir en fonction de sa sensibilité et aussi de ce qu'il a à disposition sur son territoire. On l'a vu, les conditions ne sont pas les mêmes. Si vous êtes entrepreneur dans la Silicon Valley, ce ne sera pas la même chose que si vous êtes entrepreneur chez nous, sur notre territoire à Viry-Châtillon. Ce ne sont pas les mêmes conditions. Sans jugement de valeur, sans... Il n'y a pas de hiérarchie, mais les conditions ne sont pas les mêmes, donc les démarches à faire ne sont pas les mêmes. Pour moi, ce qui est commun, et la première chose, et la première des qualités d'un entrepreneur, c'est... de pouvoir s'ouvrir aux autres et de se créer des opportunités. Donc c'est d'aller frapper à toutes les portes. Il y a les portes des institutionnels, on les a évoquées tout à l'heure. On a BPI France, on a les CCI, les CMA, tout plein de structures qui peuvent aider. Donc il faut à tout prix aller les voir. Les incubateurs, les accélérateurs. Les incubateurs, les accélérateurs, qui sont souvent liés à des lieux physiques, mais il y a aussi les réseaux immatériels. On a plein de réseaux d'entreprises. Sur nos territoires, on a plein de choses qui sont très bien faites. Par exemple, au niveau de l'État, on a la French Tech, un réseau pour mettre ensemble toutes les entreprises qui sont à haute portée technologique, mais on a aussi des réseaux thématiques. Encore la semaine dernière, on a organisé un événement avec l'association Bouge ta boîte, qui est une association nationale sur l'entrepreneuriat féminin. Donc en fonction de ses sensibilités, on peut aller là. Si on est une femme entrepreneur, ça paraît tout à fait logique d'aller voir ce qu'il propose et de pouvoir s'appuyer sur ce type de choses. En fait, il faut être curieux, frapper à toutes les portes et voir ce que chacun a apporté. En fait, il faut faire son marché.

  • Mieux

    Et ce qui nous convient.

  • Stéphane Ruellan

    Il faut faire son marché et voir ce qui nous convient. C'est ça. Et il n'y a pas de solution miracle. Il n'y a pas de recette miracle. Chacun doit essayer de voir un petit peu toutes les opportunités qui se trouvent sur son territoire. Et puis, aller puiser dedans et faire son marché.

  • Mieux

    Une fois qu'on a fait son marché, qu'on a trouvé ce qui nous convient, comment on fait pour... Développer encore plus et pérenniser son écosystème, celui qu'on s'est construit.

  • Stéphane Ruellan

    Alors, il faut l'entretenir, c'est comme tout. C'est du relationnel et donc il faut l'entretenir. Ce qu'il faut bien comprendre, en fait, la richesse d'un écosystème, c'est vraiment la symbiose. C'est-à-dire que dans un écosystème, je ne peux pas me contenter de venir, d'être un client, de prendre et de repartir. L'écosystème ne va tenir, en fait, que s'il y a une vision collective. Et que chaque individu qui fait partie de l'écosystème va y apporter ce qu'il peut y apporter et prendre ce qu'il a besoin de prendre. Il faut que ça fonctionne dans les deux sens. Et bien sûr, pour avoir un écosystème et un réseau le plus efficace possible, il faut accepter de donner. ce qu'on a à donner pour augmenter la richesse et la valeur égétée de cet écosystème. C'est vraiment donnant-donnant. Moi, j'ai vu des réseaux qui se sont flétris, parce qu'en fait, les personnes qui faisaient partie de ces réseaux, en fait, ne venaient que pour prendre. Et en fait, c'est de l'investissement. On est dans une idéologie d'entrepreneuriat. Pour pouvoir bénéficier de l'apport des autres, il faut pouvoir nous donner...

  • Mieux

    On donne quoi concrètement ? On donne des conseils ?

  • Stéphane Ruellan

    C'est ça en fait, on peut donner tout en fonction de ses besoins et de ses compétences. Donc ça peut être simplement du conseil, de la bonne pratique. Tiens, je te vois galérer toi, tu fais encore tes factures sur Excel, mais tu n'as pas de CRM, tu n'as pas mis en place un logiciel, regarde moi ce que j'utilise. Moi je le vois au quotidien ce type de choses. C'est de la bonne pratique, du conseil. Ça peut être de participer, comme je vous le disais, à des ateliers de co-développement. où on va avoir une thématique, comment faire venir plus de clients, comment mieux parler de mépris, plein de choses comme ça. Et forcément...

  • Mieux

    Faire bénéficier de son réseau aux autres peut-être ?

  • Stéphane Ruellan

    Et de faire bénéficier de son réseau, de ses expériences. En tant qu'entrepreneur, on s'est tous pris des claques, on a tous eu des échecs. Et c'est bien d'en parler aux autres, parce qu'en fait, ça leur permet des fois de les éviter aussi, ces échecs. Donc le retour d'expérience est super important. Donc le partage, avant tout le partage. Le partage et surtout être conscient de la dimension collective.

  • Mieux

    Et alors finalement, comment on mesure l'efficacité de son écosystème entrepreneurial ? Est-ce qu'il y a des KPI à suivre par exemple ?

  • Stéphane Ruellan

    Alors oui, on peut mettre en place et suivre des KPI, ce n'est pas forcément obligé. Après, c'est une question de feeling aussi. Mais juste une précision, en fait, qui est importante à dire, c'est que l'efficacité d'un écosystème ne lui est pas intrinsèque. C'est-à-dire qu'un écosystème va être hyper efficace pour vous et il ne le sera pas pour moi. Parce qu'en fait, c'est vraiment, c'est ce que je disais tout à l'heure, c'est vraiment la réunion, c'est une symbiose entre un individu et un milieu. Et du coup, le milieu qui sera bon pour vous ne sera pas forcément bon pour moi.

  • Mieux

    Alors comment on mesure ça ?

  • Stéphane Ruellan

    Alors, on le mesure tout simplement en se posant la question de savoir si, en fait, l'environnement dans lequel on est, donc cet écosystème, le réseau qu'on a construit autour de nous, etc., nous apporte les solutions à nos problèmes. En fait, c'est tout simplement ça. Donc, en fait, il faut se ramener à ses propres objectifs d'entrepreneur. Objectif qui peut être de développer son CA, d'être plus efficace, de gagner plus de temps. d'être mieux dans sa vie, de mieux combiner sa vie perso avec sa vie pro, et de voir si l'environnement dans lequel elle évolue, les personnes qui sont autour de nous, le réseau qu'on a construit autour de nous, nous apportent des solutions par rapport aux problématiques qui se posent à nous quotidiennement. Donc, est-ce qu'on peut les mesurer, effectivement ? On peut mettre en place... Mais en fait, ce sont les KPI de tout entrepreneur, en fait. Et c'est simplement de voir... A priori, moi, je dirais que de toute façon, si un entrepreneur n'atteint pas ses objectifs de manière globale, c'est qu'il n'est pas dans le bon écosystème. Tout simplement. Tout simplement.

  • Mieux

    Merci beaucoup, Stéphane Ruellan.

  • Stéphane Ruellan

    Merci, Nadege.

  • Mieux

    Merci beaucoup de nous avoir suivis. On se retrouve très bientôt pour un nouvel épisode de Mieux, le podcast sur le monde du travail et l'expérience collaborateur.

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