- Elisabeth Soulié
Cette génération, elle vit un temps très court, elle vit ce qu'on appelle le kairos, c'est-à-dire un temps opportun, qualitatif, subjectif, intuitif, instinctif. Et donc, elle va avoir un rapport à l'argent qui rentre dans cette dynamique-là, en fait.
- Mieux
Bonjour Elisabeth Soulié. Bonjour. Vous êtes anthropologue, essayiste, autrice de la génération Z au rayon X. Vous êtes également conférencière et coach. Vous avez fondé All In Coaching qui accompagne le mouvement des nouvelles générations. Et avec vous, on a eu envie de s'intéresser au rapport de la génération Z à l'argent. On parle beaucoup de la génération Z, mais rarement sous le prisme de l'argent. Quelle est la place de l'argent dans la vie de la génération Z ?
- Elisabeth Soulié
Alors c'est un vaste sujet et complexe parce que la génération Z, elle n'est pas sans paradoxe. Néanmoins, ce qu'on peut dire sur son rapport à l'argent, c'est que l'argent est un vecteur, si vous voulez, d'épanouissement personnel. Cette génération, elle vit "in time", elle vit dans l'instant présent de son existence. C'est une génération qui n'a pas connu un monde en dehors du monde numérique et donc elle a été, si vous voulez, ses représentations et ses imaginaires ont été façonnés dans, par et avec cette culture digitale. Or la culture digitale a mis de côté ou a annulé la notion même de durée. Donc c'est le tout tout de suite, cette génération Z, elle n'a pas la possibilité d'un report de jouissance cher à Freud qui avait porté les générations précédentes, mais elle va vouloir vivre dans l'instant présent, dans ce qu'elle vit là maintenant. Et donc elle va vouloir vivre des expériences diverses et variées, qu'elle va vivre d'ailleurs à intensité variable, mais sans se projeter sur le long terme. En fait elle n'est pas dans une tension passé-présent-avenir qui lui permettrait peut-être... par rapport à l'argent, d'épargner pour pouvoir éventuellement mettre de côté et puis s'inscrire dans un temps long. Cette génération, elle vit un temps très court. Elle vit ce qu'on appelle le kairos, c'est-à-dire un temps opportun, qualitatif, subjectif, intuitif, instinctif. Et donc, elle va avoir un rapport à l'argent qui rentre dans cette dynamique-là, en fait.
- Mieux
Est-ce que ce que vous nous dites là, c'est valable, en France forcément, en Europe, dans le monde, est-ce que c'est global ? Ou est-ce qu'on voit des nuances ?
- Elisabeth Soulié
Il y a forcément plein de nuances, il y en a même au sein, en France. Moi je viens de terminer un très long terrain en Seine-Saint-Denis, il est évident que des jeunes de Seine-Saint-Denis qui sont en filière professionnelle, qui font de l'apprentissage et qui vont être des techniciens de maintenance, vont avoir une approche qui va être différente en termes de, justement, liée à un salaire, liée à de l'argent. à des jeunes peut-être que je pourrais trouver dans d'autres terrains ethnographiques à Paris, dans des tiers-lieux ou dans des start-up, qui vont avoir une démarche un peu différente. Néanmoins, ce que j'observe, et je pense que ça vaut pour l'ensemble plus globalement, parce que c'est quand même une génération, c'est la première génération qui est complètement mondiale et qui a ceci de commun, qui est la culture numérique, cette fameuse culture digitale et les valeurs qui en découlent. Ces valeurs de mobilité, de nomadité, de fluidité, des valeurs... de communauté, de solidarité, de partage, des valeurs aussi centrées sur l'épanouissement personnel, le bien-être, la notion de sens aussi. Donc on va avoir quand même, qui sous-tend cette génération mondialisée, ces valeurs-là quand même. C'est une génération qui est très vitaliste en fait. Elle veut expérimenter, vibrer, vibrionner, avoir du plaisir, se sentir vivante. Et maintenant, dans l'ici et maintenant. Donc ça, je pense qu'il y a quelque chose. qui sous-tend cette génération numérique en fait. C'est ce qui fait un peu la différence, enfin qui n'est pas un peu, c'est une rupture anthropologique même, l'approche numérique de cette génération Z. On parle de la troisième rupture anthropologique depuis l'histoire de l'humanité. Si on prend, si vous voulez, on met en articulation le médium qui permet la transmission de savoir, des connaissances et des valeurs qui en découlent et les représentations du monde. Et une première rupture au moment de l'oralité à l'écrit, une deuxième avec l'écrit et l'imprimerie et cette troisième au moment du passage justement au numérique. Donc, cette génération qui est née, qui est façonnée dans cette culture digitale, permet, ou en tout cas, rend perceptible cette rupture anthropologique.
- Mieux
Au moment de choisir un emploi, quelle place tient l'argent ?
- Elisabeth Soulié
Alors l'argent a quand même de l'importance pour cette génération, puisqu'il est vecteur justement d'épanouissement personnel, il lui permet de vivre des expériences. Mais il n'est pas le plus important, en fait il n'est pas central, c'est-à-dire que tous les jeunes que j'accompagne, ou tous ceux que j'analyse et que j'interview dans le cadre de mes terrains ethnographiques, me disent que ce qui est le plus important, et ça, ça vaut pour vraiment tous les types de terrains que j'ai pu faire, et aussi dans le monde rural, Ce qui est le plus important, c'est surtout... il y a plusieurs éléments il y a déjà le fait que l'entreprise si vous voulez, va lui donner les conditions de son épanouissement personnel justement, comment je me sens c'est comme ça qu'elle va traduire cet épanouissement personnel comment je me sens là ici maintenant comment je me sens par rapport à moi-même par rapport à ma santé mentale par rapport à ce que je ressens par rapport aux émotions qui me traversent comment je me sens au sein d'un collectif au sein d'une équipe comment je me sens avec mon manager Et donc, elle a cet indicateur interne et subjectif, qui n'est plus du tout externe et objectif, qui est son indicateur de bien-être. Donc ça, c'est ce qu'elle va d'abord chercher.
- Mieux
Et ça, ça tient à quoi ? L'ambiance ?
- Elisabeth Soulié
Alors, c'est une certaine ambiance. Une ambiance, ce n'est pas avoir un baby-foot. L'ambiance, c'est la qualité relationnelle qu'elle va trouver au sein de ses écosystèmes. C'est-à-dire, quelle est la qualité de la relation que j'ai avec mon manager, avec mon patron, avec mon N + 1 ? Et est-ce que c'est qualitatif ? Est-ce que ça me... permet justement de m'épanouir dans cette relation, d'avoir le sentiment de grandir, d'avoir le sentiment de pouvoir me sentir bien. Ce n'est pas elle qui a inventé le mal-être au travail, elle refuse le mal-être au travail justement, d'où cet indicateur de bien-être. Mais c'est aussi une ambiance avec son équipe. Est-ce qu'il y a de la collaboration ? Est-ce qu'il y a de la coopération ? Est-ce qu'il y a du partage ? Est-ce qu'il y a de l'entraide ? On est sortis un peu de la notion de la "rat race", c'est-à-dire de cette... de cette compétition à l'excès, de pour avancer il faut écraser l'autre, d'ailleurs veut-elle avancer cette génération Z, on n'en est pas très sûr, c'est vraiment, c'est faire ensemble, travailler ensemble, vivre ensemble. Il y a un grand pari du relationnel et du collectif avec cette génération Z qui s'explique aussi par cette culture numérique digitale que sont les réseaux sociaux et dans lequel elle a baigné depuis qu'elle est jeune et qui fait que cet ensemble se recrée du nous. on a une forme de sortie d'individualisme, de ce jeu individuel avec cette génération Z, pour aller vers du commun, habiter la maison commune. Elle vit en tribu, cette génération Z. Donc elle va chercher cette ambiance tribale dans laquelle elle va pouvoir s'épanouir, dans laquelle elle va pouvoir aussi lui permettre de grandir. Parce que cette génération, c'est très important. Elle attend de l'entreprise, non pas simplement qu'elle développe ses compétences professionnelles, mais qu'elle lui permette de grandir personnellement dans toutes les composantes de ce qui la compose, j'allais dire émotionnellement, socialement, personnellement, etc. Donc ça, c'est aussi une de ses demandes et qui est un des facteurs qui l'a fait rentrer dans l'entreprise.
- Mieux
Donc comment je me sens, comment j'évolue, comment je grandis ?
- Elisabeth Soulié
Oui. En plus, elle a la diversité aussi des tâches qu'on peut lui proposer. C'est-à-dire, c'est une génération qui s'ennuie très vite. C'est le fameux bore-out de la génération Z. Elle a l'habitude, on a 8 secondes dans les médias pour capter son attention, elle a l'habitude, on dit qu'elle fait du zapping. Moi, je parle peut-être plus de fluidité ou d'agilité. c'est une génération extrêmement fluide, elle ne fait plus du "ou", elle fait du "et", et donc elle multiplie, si vous voulez, les expériences, les tâches, les métiers. Elle me dit, mais moi je ne veux pas être assignée à résidence dans un seul métier, dans une seule tâche ou dans une seule fonction. Je veux faire plusieurs métiers, plusieurs tâches, plusieurs fonctions au corps même de ma journée de travail d'une certaine manière. Donc il y a ça aussi, c'est comment la stimuler par des missions, par des actions diverses et variées. Et que ça tourne, qu'il y ait une fluidité aussi des horaires, des lieux, etc. En fait, il faut la penser dans cette dynamique de fluidité, d'agilité. Il y a Zygmunt Bauman, qui est un sociologue allemand, qui parlait de société liquide. Ben oui, elle est liquide, cette génération Z. Elle n'est plus enfermée dans des cases comme on a pu le faire jusqu'à présent. Et puis, c'est une génération qui a envie de contribuer, c'est-à-dire, elle veut amener sa pierre à l'édifice. Elle veut qu'on l'écoute. Elle veut non seulement qu'on l'écoute, mais qu'on lui permette de faire, de participer à l'œuvre commune. Et ça aussi, c'est très important, parce que... et ça s'explique toujours encore par cette culture digitale dans laquelle elle vit, dans laquelle qui l'a façonné, c'est que sur les réseaux sociaux, par exemple, elle est actrice, elle crée du contenu, elle partage, elle n'est pas simplement spectatrice.
- Mieux
Elle crée du contenu et puis elle le commente à l'envie.
- Elisabeth Soulié
Exactement, exactement. Elle est vraiment acteur, ce qu'on appelle acteur du numérique. C'est très différent. Donc c'est une dynamique sociale, une dynamique d'innovation, une dynamique sociale de laquelle elle s'entreprise. Et qu'elle attend dans l'entreprise. Moi, elle me dit, mais moi, je ne comprends pas que je ne participe pas aux décisions de stratégie de l'entreprise, même jusque-là. J'ai fait un terrain dans une start-up et j'avais des jeunes qui me disaient, mais en fait, qui étaient là, c'était des alternants que j'interviewais. Ils me disaient, mais en fait, c'est génial parce que je ne suis qu'un alternant, mais on me demande mon avis. Et si j'ai une idée, eh bien, on me dit... Ton idée est bonne, de quoi tu as besoin pour la mener à bien, et puis c'est du test and learn. Donc ça, je pense que c'est important de la rendre actrice.
- Mieux
Donc, clairement, l'argent, pas un facteur déterminant pour prendre un emploi qui soit le premier, le deuxième, le troisième.
- Elisabeth Soulié
Oui, ce n'est pas l'essentiel en tout cas.
- Mieux
Alors, comment elle vit les salaires ? Comment elle vit la question des salaires, de son salaire ? je suis une jeune de la Gen Z, comment je vis mon salaire et comment je vis les salaires des autres ?
- Elisabeth Soulié
À la fois, elle peut être très exigeante sur ses salaires. Et à la fois, ce n'est pas central. C'est ça qui est assez curieux. Donc, je pense que le vrai sujet, c'est plutôt la transparence par rapport à son salaire. Elle veut que, évidemment, tout travail soit payé à une certaine hauteur, mais savoir à quoi correspond son salaire. Qu'est-ce qu'on va lui demander exactement ? Quelles vont être les tâches ? Voilà, qu'il y ait une forme de transparence. C'est pareil pour les autres, c'est-à-dire qu'elle s'attend... Est-ce que dans l'entreprise, les salaires soient transparents, qu'on connaisse la grille des salaires, qu'elle puisse se positionner aussi par rapport à ça ? Et elle est aussi dans une forme d'équité par rapport au salaire, c'est-à-dire qu'elle a du mal à comprendre. Moi, très souvent, je vois par exemple, je vois par rapport au terrain que je viens de faire en Seine-Saint-Denis, je ne vois pas pourquoi mon boss, il gagne plus alors qu'il fait pareil que moi. donc il y a vraiment une question par rapport à ça et se dire Qu'est-ce qui fait que quelqu'un gagne plus et comment ça se justifie ? Je pense que la transparence est très importante.
- Mieux
Sur la durée, si on aborde le sujet de la fidélisation, est-ce que l'argent peut être un levier ? ou pas du tout ?
- Elisabeth Soulié
C'en est un parmi tant d'autres en fait, mais je pense que ce n'est pas le premier des leviers. Je pense que le plus important, c'est le pacte relationnel qu'on va mettre en place avec cette génération Z. C'est le lien qui est producteur de sens pour cette génération Z. La qualité du lien qu'elle va pouvoir mettre en place avec son écosystème, les différents membres qui évoluent, ça c'est quelque chose qui est très important. Il y a peut-être aussi une autre chose. Je pense qu'on ne comprend pas très bien la notion de sens de la génération Z. On parle beaucoup de la quête de sens de la génération Z. La notion de quête ne me semble pas du tout un vocabulaire adapté à la génération Z parce qu'il faudrait qu'elle se projette dans un temps long, ce qu'elle n'a pas puisqu'elle vit l'instant présent. dans cette philosophie du moment présent. Mais elle me dit, le sens, c'est une expérience de sens que je fais quotidiennement, à chaque instant, tout le temps. Le sens, c'est tout le temps. C'est-à-dire, c'est comment je me sens, ce fameux... Elle vit avec ses émotions. On a le grand retour des affects avec cette génération Z. Elle vit par instinct, elle ne vit pas dans la contrainte. Elle ne vit pas au niveau rationnel, c'est-à-dire exclusivement. Dans la rationalité, elle me dit que la rationalité est oblitérée de la notion de sens de l'existence. Donc quand elle dit d'ailleurs, j'en ai marre qu'on me prenne la tête, je ne veux pas me prendre la tête, et elle parle de sa santé mentale, c'est ça, c'est-à-dire qu'elle descend au niveau de ses émotions, et ses émotions, c'est donc du sens. Donc ça, c'est déjà une chose qui est importante, cette notion de bien-être, pour la garder, pour la manager, pour l'attirer. Et puis il y a la notion de sens qui est en quoi cet épanouissement personnel... va venir questionner la notion d'utilité. Ça, c'est aussi très important. En quoi ça a un impact sur moi, sur les autres, sur le monde, ce que je suis en train de faire ? C'est-à-dire que le job où je fais quelque chose, je ne sais même pas à quoi ça va servir, et à qui ça va servir ? Il y a l'hyper-personnalisation de l'impact, c'est-à-dire, est-ce que ce que je suis en train de faire, ça va avoir un impact positif sur moi, sur mon bien-être, sur mon épanouissement personnel, est-ce que ça va avoir un impact positif sur mon collectif dans lequel je suis en train d'interagir ? Et est-ce que ça va avoir un impact sur l'utilisateur final, sur celui qui va bénéficier de ce que je suis en train de faire ? Et comment je vais l'hyper-personnaliser ? C'est-à-dire, est-ce que ça va avoir un impact positif sur Madeleine ou sur Frédéric, en fait, d'une certaine manière ? Donc c'est très personnalisé et très pragmatique, cette génération Z, d'une certaine manière. Elle n'est pas du tout dans les utopies. Oh là là, elle me dit, mais les utopies, c'est beaucoup trop lourd à porter. Ce qu'elle veut, c'est avoir un impact ici, maintenant, en quoi c'est utile, dans mon environnement, dans ma proximité. On a vraiment cette notion de proximité. C'est un peu « pense avec le monde et agis en ton lieu » , cette génération Z. C'est une phrase d'un poète que j'aime beaucoup qui s'appelle Édouard Glissant et Martiniquais. Et je trouve que ça répond bien à cette notion pour cette génération Z, c'est ça. Donc quand on parle de sens de la génération Z, je pense à la notion d'utilité. C'est très important et d'impact évidemment qui va avec.
- Mieux
Si j'en reviens à la fidélisation dont est l'objet de ma question, à laquelle vous avez très bien répondu, vous me parliez, lorsqu'on a échangé la première fois, de fidélité successive. C'est-à-dire que vous me disiez, la génération Z, elle voit à trois jours, elle est fidèle à son employeur, à son poste, si elle voit une opportunité. Elle s'en va.
- Elisabeth Soulié
Tout à fait. J'appelle ça des fidélités successives. Pourquoi ? Parce qu'elle reste fidèle tant qu'elle est bien. Mais c'est vrai que si on la remet dans son contexte et dans ses représentations, comme elle vit le kairos, elle n'est plus dans le temps chronos, ce temps linéaire, mais qu'elle vit le kairos, quand une opportunité passe, c'est vrai qu'elle la saisit. Et ça fait partie de son agilité. Et d'ailleurs, c'est ce qui lui permet de vivre aujourd'hui dans des écosystèmes qui sont changeants. On est vraiment dans des changements permanents et ça survit d'une certaine manière dans des schémas comme ça extrêmement complexes. Ça va être d'être agile, de pouvoir changer. Ces jeunes, ils me disent, moi, je commence des études et je ne sais même pas si le métier pour lequel je suis formée va exister encore quand je vais sortir de mes études. Donc, on sait que la majorité, la moitié des métiers de 2030 n'existent pas encore. Donc, ça va très vite. C'est pour ça qu'on a aussi une accélération générationnelle parce que tout va très vite. Et donc ces changements permanents dans lesquels elle baigne, eh bien cette agilité, c'est une condition de pouvoir rester, j'allais dire la tête hors de l'eau, en tout cas de pouvoir s'adapter en permanence à ces changements. Donc elle restera fidèle tant qu'il y a le pacte relationnel, tant qu'elle se sent bien, mais s'il y a une opportunité qui passe, elle saura la saisir, ou en tout cas elle voudra la saisir. On a un turnover, c'est vrai, rapide de la génération Z. On a un turnover aujourd'hui, je crois que c'est à deux ans, mais je pense qu'il baisse en plus de jour en jour. D'un autre côté, ce qui est intéressant pour les entreprises, c'est de garder le lien, c'est de se dire... Mais ce n'est pas facile pour les entreprises, parce que c'est vrai qu'il y a ce temps de formation aussi de cette génération Z qui n'est pas toujours formée par rapport aux attentes même de l'entreprise. On a parfois des décalages. Donc ce temps de formation, et à peine le jeune formé, paf, il nous claque entre les doigts, il part, etc. Donc on parle d'infidélité, on lui en veut, etc. On ne pourra pas la retenir, on ne pourra pas l'assigner à résidence. C'est une génération, on a bien vu, qui est fluide, et qui est dans ce mouvement permanent. Elle est dans cette philosophie de l'instant, c'est vraiment chemin faisant. Elle va faire ses choix. Très souvent, ces jeunes me disent, mais je ne fais pas des choix à long terme, parce que c'est me mettre dans un corner, c'est me fermer à des possibilités. Le numérique a généré, si vous voulez, cette culture digitale, l'éthique de la possibilité. Tout est possible, en fait. Rien n'est quasiment impossible. Et donc, elle reste ouverte à ça. Et elle n'a pas du tout envie d'être enfermée sur quelque chose qui ne lui permettrait pas. Alors ça ne lui permettrait pas de pouvoir réagir. Elle va saisir les opportunités et échanger, c'est vrai. Donc, garder le lien pour une entreprise pour pouvoir lui dire, écoute, va faire tes expériences ailleurs et reviens-moi.
- Mieux
Merci beaucoup, Elisabeth Soulié.
- Elisabeth Soulié
Merci beaucoup.
- Mieux
Merci à vous de nous avoir suivis. On se retrouve très bientôt pour un nouvel épisode de Mieux, le podcast sur le monde du travail et l'expérience collaborateur.