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Minuit à Bali - Changement de vie par le développement personnel naturel

11-La philosophie d’un moine bouddhiste et le pouvoir des émotions

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25min |09/07/2024
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Description

Inspiration qui rejoint cette envie de développement personnel, je partage avec vous ma rencontre avec un moine Bouddhiste, sa philosophie de vie, ses propres réflexions sur le vie, déchanter sa vie, ses réponses qui apportent à la fois un sentiment de réconfort, de simplicité et nous rappelle l’importance de vivre le moment présent.

🧐 Dans des moments de doute, de changement de vie, de remises en question, d’introspection, la remise en question de son estime de soi, il peut nous arriver parfois d’avoir besoin d’un regard extérieur, de sortir de notre zone de confort. Nous pouvons nous sentir décaler ou ressentir une sorte de décalage entre nos envies de changer de vie, de vivre autrement, nos aspirations profondes et le monde qui nous entoure.

👉🏻 Ces moments de flottement sont légitimes et sont le reflet d'un inconfort qui nous amène à reconsidérer ce que nous vivons, à ressentir le besoin de changer de vie , à remettre en question nos choix de vie ou notre rapport à avec notre inconscient quant celui ci nous apporte un malaise.

👉🏻 Ces remises en question qui nous amène vers un changement de vie, le besoin de lâcher prise, nous proposent de revoir à la fois nos relations mais aussi nos choix de vie, invitent à ne plus subir mais à changer sa vie, en revoyant ses priorités, ses envies profondes, d'évoluer naturellement vers ce qui nous ressemble vraiment sans négocier notre liberté de pensée.

👉🏻 Son changement de vie passe par l'acceptation de revisiter nos comportements pour vivre autrement en étant compris, sans préjuger de la réactions des autres et ayant des réflexions sur le vie qui raisonnes avec nos propres choix de vie.

Si vous aimez l’esprit de Minuit à Bali, que vous avez envie de le suivre, d’évoluer naturellement, si vous souhaitez le faire vivre, lui donner une raison d’être, c’est très simple : Abonnez-vous, laisser un commentaire, mettez des étoiles et partagez-le.🙏

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Transcription

  • Speaker #0

    Il est minuit à Bali, l'heure de notre rendez-vous avec l'évolution naturelle. Un moment rien que pour vous, une pause, pour découvrir d'autres philosophies de vie, des modes de pensée différents. Minuit à Bali vous offre la possibilité d'explorer ce que nous sommes vraiment, de mieux comprendre ce qui nous anime, ce qui nous fait vibrer, aimer et avancer. Ce qui peut nous permettre d'être plus en équilibre, plus heureux. Je m'appelle David Mott, je suis accompagnateur en évolution naturelle, Master Coach certifié, mais je me définis plutôt comme un explorateur du vivant. Ce qui m'intéresse tout particulièrement, c'est le changement. Celui que nous préparons ou celui qui nous surprend. Ensemble, nous allons dépasser nos limites, réinventer notre vie ou la vivre autrement. Parce qu'il n'est jamais trop tard pour devenir la personne que vous avez toujours voulu être. Et c'est maintenant, quand il est minuit. Dans ce nouvel épisode, j'avais envie de vous raconter ma rencontre improbable avec un moine bouddhiste et ce qu'il a pu m'apporter à un tournoi de ma vie où je me posais vraiment un milliard de questions. Pour arriver à cette rencontre, il va falloir que je... Je vous parle déjà du contexte dans lequel j'étais au moment où j'ai rencontré ce moine bouddhiste. Et donc revenir sur mon passé. Et donc il y a quelques années, ça commence à faire même un petit peu long, bien avant de m'installer à Bali, j'ai créé mon agence en communication par l'événement sur Paris. Je travaillais essentiellement sur la partie conceptuelle. J'étais directeur de création et Marc, mon associé, s'occupait lui de la partie plutôt budget. commercial, communication. Et donc je concevais des spectacles ou des tournées promotionnelles qui avaient la particularité de raconter une histoire. J'aimais bien ça, c'était ma petite toux. Donc quel que soit le client, la société, je proposais un thème puis derrière je faisais souvent des tableaux artistiques qui portaient à la fois des messages forts comme ceux de l'entreprise bien sûr et puis des valeurs intemporelles telles que le partage, l'importance de l'équilibre, la force de la parole. Ce qui m'intéressait, c'est de travailler avec des artistes de talent et de créer des univers où ils allaient pouvoir apparaître, mais sans utiliser leur propre numéro, déjà aguerris, déjà faits, déjà préparés. Moi, je partais d'une bande-son avec mes choix musicaux, et puis ensuite, je racontais une histoire en tenant compte des performances artistiques, et ensuite, je les mettais en scène. Cela devait donc des spectacles éphémères et surtout uniques. J'ai ainsi créé des spectacles où se retrouvaient des artistes de rue, des membres du Cirque du Soleil ou du Cirque Bouglione, des cascadeurs travaillant dans le milieu du cinéma, des chanteurs, des musiciens de l'Opéra Bastille, tous s'adapter à la mise en scène, à la musique et à la spécificité architecturale du lieu, comme la Tour Eiffel, le Musée d'Orsay, puis aussi la salle des Colonnes à Toulouse, une salle particulièrement difficile à travailler mais très intéressante. Voilà, puis parallèlement, j'enseignais dans de grandes écoles de communication, comme l'ISCOM ou les FAP, et je pouvais ainsi transmettre mon expérience et former quelque part la relève. Plus tard, je me suis associé pour former une agence de com plus globale, avec à la fois de l'événement, mais aussi de la communication de marque. Je travaillais beaucoup entre les prises de briefs, les réunions, la gestion de l'agence, l'organisation des événements. J'avais la chance... d'avoir avec moi une équipe vraiment inspirante, jeune, créative. Je citerai quand même les noms, même si vous ne les connaissez pas. Je pense à Damaris, à Thomas, à Nardine, bien sûr. Et donc, en partageant mon bureau avec une chef de projet, Damaris, qui est devenue mon amie et qui, elle aussi, m'a beaucoup apporté. Parce que l'équipe est importante. On ne fait jamais les choses seul, bien évidemment, ça vous le savez. Bref. Tout allait bien, mais un jour j'étais derrière mon ordinateur et je me suis demandé ce que je ferais dans dix ans. Et là je me suis vu encore derrière mon ordinateur. Et je me suis aperçu que ça ne me convenait plus. C'était trop prévisible que moi qui ai travaillé dans l'éphémère, la ligne ou le chemin était déjà tracé. Et donc voilà, quelques mois plus tard, j'ai donc vendu mes parts à mes associés et je suis parti de l'agence. L'histoire pourrait s'arrêter là, mais il y a eu ensuite la vie, sans les rendez-vous, les réunions, les postes café, les briefings. Et quand il m'arrivait de repasser à l'agence, on me râlait comme celui qui avait eu le courage de partir et qui en même temps ne faisait plus partie de la famille, du clan. Pour ce qui est du courage, je n'avais vraiment pas l'impression de l'avoir. C'était plutôt la peur de rester qui m'avait fait partir. On dit toujours qu'il n'y a pas de courage sans peur. Et il était difficile de revenir dans une agence que j'avais développée tout en étant devenu un étranger, presque un perturbateur qui dérangeait l'équipe pendant qu'elle travaillait. On prend un café avec toi, mais après, il ne faut pas travailler. On a un super projet, super intéressant. Oui, parce qu'on travaille ici, nous. Et on a des projets super intéressants, nous. J'attendais pas une ola à chaque fois que je passais à l'agence, bien sûr. Mais je sais pas, je crois que j'avais envie d'avoir l'impression que rien n'avait changé, que j'étais toujours là. Ou mieux que sans moi, tout s'était cassé la gueule, en fait. Que j'étais un peu indispensable, que mon regretté. Mais j'avais juste droit à une sorte d'admiration pour ma liberté, teinté de mépris pour celui qui avait quitté le navire. Vous l'avez compris, je n'avais pas vraiment anticipé le après Et dans cet état d'esprit, je suis parti à Bali. J'ai compris plus tard que si on ne règle pas son passé, il nous revient un jour ou l'autre dans la poire. Donc du coup, partir n'était pas une solution. Mais je partais là pour deux mois, je crois, ou trois mois. Et oui, parce qu'un jour ou l'autre, il faut être face à ses contradictions, à ses choix, à ses blessures, ou à celles qu'on a infligées à d'autres. Et même en partant très loin, à Bali, on trimballe avec nous, en tout cas je trimballais avec moi, le poids. de mes regrets et de mes questions. Donc, me voici à Bali avec l'inconsciente certitude que tout allait bien se passer. Et après quelques jours dans le sud, j'ai ressenti le besoin d'aller à Ubud, c'est au centre de l'île. J'avais envie de plus d'introspection et moins de tourisme, parce que j'étais plutôt dans le sud, près de Sanur, si vous connaissez. J'ai choisi un hôtel au centre de la jungle, et pour le retour à soi, j'ai été servi. Après quelques jours sur place, et quand je dis quelques jours, ça a dû être deux jours, J'ai ressenti un immense malaise, pour ne pas dire une dépression m'envahir. Je me suis laissé aller à la mélancolie et tout est devenu négatif. Eh oui, à Bali, tout est devenu négatif. Je me suis enlisé dans un apitoiement larmoyant sur l'état de ma vie. Tout est devenu moche. Les gens, les paysages, la nourriture était fade. Donc à un moment donné, j'ai décidé de prendre mon scooter et de partir, ou plutôt de fuir, sans but précis, sans avoir décidé de ma destination. Et à l'époque, je connaissais principalement le sud, Ahmed et Oboud. Donc pas très mal le reste de l'île. Donc je n'avais pas non plus... J'ai pris la route sans carte, sans GPS, en suivant simplement les rubans de bitume avec un nuage noir au-dessus de ma tête qui m'accompagnait. Arrivé dans les montagnes de Munduk, sur des petits chemins, j'étais dans la situation de David Vincent. Je cherchais un raccourci que jamais je n'ai trouvé. Je suis arrivé à une intersection, je me rappelle très bien, je lui ai lu ça aussi, et je lui ai demandé ma route sans même pouvoir donner ma destination. Je lui ai demandé à une femme âgée, d'un certain âge, qui m'a indiqué une direction, comme si elle me connaissait et comme si elle m'attendait. Elle m'a montré du doigt la route, c'était vers la gauche, je lui ai dit Ah, il faut aller là-bas Bon, je ne me suis pas... un peu pesantie sur la situation plus que ça, et j'ai continué en restant toujours quand même dans le même état d'esprit toxique, où rien ne trouvait grâce à mes yeux, les grandes rivières, la jungle, les villages balinés, servaient juste de décor à mon mal-être. Et c'est ainsi que je suis arrivé au monastère Brahma Vihara Arama, connu également sous le nom de Vihara Buddha Banjar. Je ne connaissais pas ce monastère, je ne savais même pas où je me trouvais, je n'étais jamais allé dans le nord de Bali. Il faisait très très chaud et j'ai essayé de m'arrêter pour acheter une bouteille d'eau, tout simplement. Tout était extrêmement calme, je ressentais une sorte d'arrêt dans le temps et c'est vrai une curiosité vis-à-vis de ce temple. Je me suis donc avancé vers ce temple et j'ai découvert que c'était un sanctuaire bouddhiste et qu'il abritait une communauté de moines. Et je me suis retrouvé, sans même y penser, sur la partie haute du site qui abritait la reproduction du temple de Borobudur qu'on retrouve à Jujakarta. Mais ça, je l'ai appris plus tard. A l'époque, je pratiquais, et je continue toujours d'ailleurs, je pratiquais la méditation. Et tout naturellement, j'ai ressenti le besoin de m'aligner à l'atmosphère du lieu. paisible, sans aspérité émotionnelle ou temporelle, sans bruit, juste des oiseaux et du vent qui passent dans les branches des manguiers et des frangipaniers. A l'époque, ce lieu était méconnu des touristes et il n'avait pas vocation à en accueillir, même si ceux qui venaient étaient traités avec simplicité, pour ne pas dire une certaine indifférence d'ailleurs. Donc il y avait peu de monde sur place, voire personne quand j'ai commencé cette pause méditative. Et je me suis donc laissé aller à regarder les jardins qui m'entouraient, et c'est là que j'ai découvert pour la première fois un homme, sans âge, d'origine asiatique, le crâne rasé. Portant un kéza, c'était un vêtement bouddhiste qui à l'origine était confectionné avec des bouts de tissu rapiécés et puis teints dans une couleur uniforme, souvent en orange, mais là il était en gris et en noir. Je l'ai longuement observé. Il marchait lentement en regardant autour de lui. Il prenait une fleur dans sa main comme pour lui parler, observait un oiseau, touchait du bout des doigts une mangue, comme s'il était surpris que le fruit soit là. Peu à peu, ses pas l'ont emmené vers moi. Mais au lieu de me contourner, il s'est assis en tailleur juste à côté de moi, sans parler. Il m'a regardé, après quelques minutes, il m'a souri, mais il est resté silencieux. Là, je dois avouer que j'étais à la fois gêné de cette proximité et j'avais l'impression que nous étions... Tout là où nous devions être. Vous voyez ce que je voulais dire ? Poser là où on doit être. Voilà, c'était déjà arrivé. Mais malgré tout, toujours agacé par la vie, j'ai eu envie de me lever et de partir. Je n'avais pas envie de parler à quelqu'un, et encore moins à M. Miyagi, qui allait m'assommer avec sa philosophie. En fait, j'ai essayé de ne pas me lever. J'étais là en premier et j'avais bien l'intention de revendiquer mon territoire par un mutisme réprobateur. C'était mon silence. Ma. Connexion avec la nature. Et vous savez quoi ? On est resté ainsi au moins une heure. En tout cas, ça m'a semblé interminable. J'avais l'impression de jouer au premier qui baisse le regard à perdu. Alors que nous étions côte à côte et que nous nous regardions même pas. Je commençais sérieusement à avoir mal aux fesses. Je ne savais pas comment sortir de cette situation. Et je ne savais pas pourquoi j'avais l'impression de devoir faire ou dire quelque chose d'intelligent. De combler ce silence, quelque chose de profond. Comme si ce moment avait été important alors que nous étions contentés de rester l'un à côté de l'autre sans rien dire. Tout ce que j'ai réussi à sortir, c'est un bon je vais y aller en anglais. Ce accord quelques secondes après, il a pris son temps quand même. Le moine me répondit en français tu n'as rien à partager ou à me demander ? Tout mon agacement d'avoir perdu au jeu de celui qui parle le premier, je lui répondis, si justement, pourquoi vous êtes assis juste à côté de moi alors que le jardin est immense et il y a de la place partout ? Tu étais sur mon chemin, il doit y avoir une raison. Et vous ne dites jamais bonjour, on demande, vous n'aimez même pas, avant de vous asseoir, vous ne dites pas quelque chose, non ? Il me semble que tu n'avais pas envie de parler, j'ai respecté ton silence. Nous avons partagé le même silence d'ailleurs. Je n'ai pas su vraiment quoi répondre. Je n'en avais pas envie d'ailleurs. Je crois que j'étais saoulé en fait. Le soir tombé, il m'a proposé de rester au monastère, de dormir dans une sorte de cellule très simple, sans fenêtre. Et c'est ainsi que je suis resté quand même une dizaine de jours, sans savoir où je me trouvais exactement, à partager des moments avec un parfait inconnu qui semblait en savoir plus sur moi que j'en savais sur moi-même. Un jour, puis un deuxième, puis un troisième, voilà, je suis resté à peu près une dizaine de jours. Je n'avais pas choisi de faire une retraite spirituelle, j'ai juste senti que je devais être là. C'est difficile à expliquer. En finalité, il était sur mon chemin et il devait y avoir une raison pour cela. En tout cas, c'est ce qu'il m'a expliqué. Cette pause méditative ne fut pas organisée, ce qui était quelque peu perturbant, car chaque jour, il n'y avait pas un planning, il n'y avait pas une raison d'être, je n'avais pas d'objectif particulier. Mais cette retraite m'a permis, dans un premier temps, de me reconnecter avec moi-même, en échangeant avec mon guide. En réalité, c'était un petit peu son rôle. Et j'ai pu trouver des réponses à mon état émotionnel. Alors je rajouterai aussi, bien sûr, pas de téléphone, pas de portable, pas d'ordinateur, rien, pas de connexion, pas d'Internet, pas de réseau, voilà. Je vais juste faire une pause dans mon récit pour répondre à une question que vous vous posez peut-être. Mais par quel heureux hasard ce moine bouddhiste rencontré à l'autre bout du monde parlait-il français ? Et comment savait-il que toi-même, jeune et talentueux créateur de podcast, tu étais français ? Bonne question que je vous remercie de m'avoir posée. Eh bien, après avoir vu le jour au Japon et avoir passé une partie de son enfance en Chine, il avait fait ses études en France, dans la faculté de théologie de l'université de Strasbourg, si je ne me trompe pas. En tout cas, je sais que c'était à Strasbourg. Puis il est parti au Népal pour faire une retraite dans un temple situé dans l'Himalaya, où il est resté près de Rishikesh, je crois, où il est resté plusieurs années, pour ensuite voyager dans le monde entier. Bali étant une des étapes sur le chemin de sa vie. Je n'ai jamais... connu son véritable nom car je lui ai demandé, mais il m'a dit de l'appeler Pakalang. Pakalang, voilà. Car a priori, je ne serais pas vraiment capable de prononcer correctement son nom. Qui n'était d'ailleurs pas son nom, c'était une étiquette pour lui et ça n'avait pas d'importance. Pour ce qui est de ma nationalité... Ah oui, il reste la deuxième question. Il a simplement reconnu à mon accent, sympa, mon accent en anglais, non pardon, à mon horrible accent, ce à quoi je lui ai fait remarquer que le sien n'était pas terrible en français, et m'a répondu alors, nous devions sans doute nous rencontrer pour que je puisse le corriger. Ce que je n'ai jamais, bien sûr, fait, évidemment. Ce que je partage avec vous, ce ne sont pas les mots exacts, mais l'esprit est bien là, il était à la fois très sage, particulièrement énigmatique dans ses questions et ses réponses, et un tantinet espiègle. Nous étions pour lui deux hommes qui devaient se rencontrer pour ensuite partir chacun de son côté. Il n'y avait pas de notion de disciple, même si moi je ressentais ça, et de disciple et de maître, comme dans les films, même si je sentais que j'apprenais beaucoup de lui. que lui de moi a priori, mais là aussi je me trompais sans doute, je ne savais pas, je ne savais pas. Nous revenons à la perception que nous avons tous de nous, et le besoin d'avoir des réponses immédiates, et si je lui avais posé la question, il m'aurait sans doute dit le contraire, dit-il, le maître, qu'est-ce que ça veut dire, quelle est la signification, pourquoi tu ressens ça, bref. Les discussions furent souvent longues et spontanées, elles avaient pour but de me permettre de mieux comprendre ma place dans le monde, et de m'interroger à la fois sur ma relation avec les autres, et sur ma propre sensibilité. sur mes croyances. Rappelez-vous, je suis parti du centre de Bali, d'Auboud, avec un milliard de questions, avec une dépression. J'en avais marre, je n'avais pas de réponse. Je savais que j'étais fatigué et triste. Bien sûr, ça reste personnel, mais je vais tout de même partager avec vous une situation en particulier qui m'a permis d'avancer et de créer mon propre chemin. C'est le sujet de ce podcast, en fidélité. La petite leçon d'un moine bouddhiste face à un occidental impatient. Tous les jours, nous prenions le repas ensemble, enfin les repas ensemble d'ailleurs, petit déjeuner, au lever du soleil, le déjeuner et au coucher du soleil, un dîner très léger. Pendant plusieurs jours, mon repas fut composé de riz blanc et d'eau. A chaque repas, riz blanc et eau. Pendant que lui, le moine, lui mangeait du riz agrémenté de bouillon, des petits légumes et puis se servait du thé. Et au bout de quelques jours, il m'a fallu quand même quelques jours, c'était toujours cette notion de, quelque part, de supériorité. C'était mon maître, je l'avais imaginé maître et je n'avais pas osé lui dire. J'ai quand même demandé pourquoi je devais me contenter de riz blanc alors que lui, il avait du bouillon et des légumes. Je dis Pourquoi moi, j'ai que du riz blanc ? Pourquoi toi, tu as du riz, enfin je disais vous en l'occurrence, vous avez du riz agrémenté de bouillon, des petits morceaux de je ne sais pas quoi et des légumes. Il me répondit Alors, il y a quelque chose qui te dérange dans le repas que nous t'offrons ? Parce que je ne payais pas. Et j'ai répondu, bah ouais, j'en ai un peu marre de manger du riz blanc à chaque repas. Et puis en plus, tel que vous me le présentez, j'ai l'impression que je devrais être en plus être reconnaissant parce que c'est un cadeau. Il me dit, alors tu ressens quoi ? Bah de la frustration, de l'injustice. Ouais, ok, de la frustration, de l'injustice. Alors, qu'est-ce que tu pourrais faire pour que ça change ? Je vois pas trop, je peux acheter des légumes et du bouillon, c'est une question d'argent. Ouais. Tu pourrais acheter. Mais pourquoi tu ne demandes pas simplement ? Que je demande quoi ? Ce que tu veux. Je voudrais changer de menu et manger du riz avec du bouillon et des légumes comme vous. À ce moment-là, le moine prit son bol, son propre bol, et le posa devant moi, et prit en retour mon bol de riz blanc pour commencer à le manger. Donc je me retrouvais avec son bol, légumes, bouillon, et lui avec mon bol de riz blanc. Là, il me regarde et me dit Tu te sens mieux maintenant ? Comme je suis toujours un garçon un peu compliqué, évidemment, j'ai dit Bah vraiment, j'ai l'impression de vous avoir volé votre nourriture. Ok. Ouais. Là où tu ressens une injustice, il n'y a que partage. Car si je t'ai donné mon repas, c'est que j'en avais envie. Et croire que tu as une responsabilité dans mon choix est arrogant. Je fais mes propres choix. Donc tu préférais l'acheter. Bah ouais, je crois que ce serait plus juste, oui. Ah oui. Parce que tout s'achète, que tout peut être résolu avec de l'argent. Tu penses peut-être que l'argent est la réponse à toute chose. Pourtant, quand tu es en face à quelque chose que tu ne peux pas acheter, car c'est déjà gratuit, tu te trouves démuni, tu perds ton pouvoir. Oui, alors oui, peut-être que je perds mon pouvoir, enfin non, quand même. Si tu attends que l'on te donne, tu n'auras jamais rien. Si tu veux quelque chose, va le chercher toi-même. Arrête de supposer et pose les bonnes questions. Si tu souhaites un changement, commence par initier le mouvement. Commence déjà par poser les bonnes questions au lieu de suivre le troupeau ou de subir une situation. Ne nous suppose pas quand tu ne sais pas. Et tu auras sans doute une réponse qui te permettra soit d'accepter ton sort, soit d'en changer. Comprends ceci, si tu n'as rien, tu n'as rien à perdre. Si tu ne désires rien, tu n'as besoin de rien. Et si tu n'aimes pas, tu ne souffres pas. Si tu ne veux pas avoir mal... Ou souffrir ? Alors il ne faut pas jouer au jeu de la vie. C'est un jeu truqué. Car c'est un jeu où tu perds systématiquement. Il faudra oublier le plaisir de gagner parfois, mais tu obtiendras l'absence de la douleur, de la séparation et de la perte. Alors là, ok, donc vous me proposez de vivre comme un ermite, et comme ça je serai heureux. Attends, c'est peut-être un peu extrême pour quelqu'un comme toi, être ermite, comme tu dis. Ça peut faire partie de ton chemin, bien sûr. tu le souhaites, mais tu peux aussi alléger ta vie, en ayant un rapport différent avec ce que tu possèdes, avec ce que tu désires. Revoir tes priorités, en fonction de tes pensées profondes, pas à travers des suppositions, tes préjugés, tes convictions, mais plutôt à travers ce qui résonne en toi, ce qui fait sens. Écoute, tu viens de passer quelques jours à te demander pourquoi tu ne mangeais que du riz blanc, en comparant ta nourriture avec la mienne. Tu t'es senti frustré, incompris. Tu as supposé des choses, tu as jugé que tu n'étais pas respecté. Tu as pensé... à changer la situation de l'argent, mais en finalité, si tu ne mangeais que du riz blanc, c'est juste car tu pensais que tu ne méritais pas mieux, que tu préférais imaginer le pire plutôt que d'imaginer un moyen de changer la situation pour qu'elle soit plus confortable. Tu es donc... Seul responsable de ce que tu vis, c'est à toi de faire des choix. Tu peux passer ta vie à te plaindre que les autres ne sont pas gentils avec toi, que le monde est cruel, ou commencer par changer pour que ce qui t'entoure change avec toi. Oui, bien sûr, je comprends, mais parfois on n'a pas le choix. On doit accepter de souffrir pour survivre. Non, C'est toi qui a décidé de survivre et pas de vivre. C'est toi qui a choisi ce mot et donc d'accepter les conditions qui vont avec. Il est plus facile de se plaindre que de se réjouir. Nous avons tous le pouvoir d'être heureux, de changer. Mais peu de personnes en sont réellement conscientes ou capables. Dès notre naissance, nous sommes programmés pour accepter le riz blanc et nous sentir reconnaissants d'en avoir. Si d'autres mangent mieux que nous, cela nous enduit, bien sûr. Cela alimente notre frustration. Elle doit exister, car si elle disparaît, cela signifie que nous mangeons tous à notre faim, avec des repas variés, et que nous sommes rassasiés, et que nous n'avons plus d'envie ni de frustration. Et c'est alors qu'il y aura un problème. Bon, je vois pas le problème, non ? Si nous n'avons plus d'envie, alors nous n'avons plus besoin de subir ou d'accepter les brimades pour réaliser nos envies, de travailler pour avoir plus d'argent. Nous devenons libres et donc incontrôlables. Et être incontrôlable, c'est ne plus être productif, rentable, malléable, influençable, puisque nous n'avons besoin de rien. Tout ceci est une question de conditionnement. Si tu acceptes de manger du riz blanc toute ta vie parce qu'on te l'a servi, si tu ne lèves pas la tête de ton bol et que tu es OK avec ça, alors tu sais quoi ? C'est ton choix. Mais si maintenant tu sens que tu as envie d'autre chose, tu as le pouvoir de changer de menu en te posant les bonnes questions, en arrêtant de te victimiser, en arrêtant de juger ou de préjuger et en agissant pour que le changement devienne réalité, pas juste un rêve, et en choisissant des compagnons de route qui ont appris comment manger autre chose que du riz blanc. C'est sous cette dernière parole qu'il a reposé le bol de riz blanc devant moi et a repris le sien qu'à ma main en ajoutant Mais ça, personne ne pourra le faire à ta place Et je me suis retrouvé de nouveau avec mon bol de riz blanc. Je n'ai jamais revu cet homme. Je ne sais même pas ce qu'il est devenu. Mais je dois avouer que maintenant, vous savez quoi, je ne regarde plus vraiment le riz blanc de la même façon. changer notre façon de vivre, lui donner une autre dimension, une autre saveur, commence souvent par les petits pas qui, l'un derrière l'autre, peuvent nous amener à reconsidérer la perception de ce qui nous entoure, d'identifier notre propre bol de riz blanc, de dire non, non, ça suffit, ou au contraire, dire oui à un nouveau projet, un changement qui nous fait vibrer. Mais ça... personne ne pourra le faire à notre place. Voilà, ça m'a fait plaisir de vous raconter ce moment important de ma vie, en espérant que ça vous aura peut-être permis d'avancer sur votre propre chemin. N'oubliez pas de partager ce podcast, de laisser 5 étoiles sur Spotify, 5 étoiles sur Apple Podcast, de faire un commentaire, dites-moi ce que vous ressentez, voilà, en partageant cette expérience, laissez un message, un commentaire, et puis en attendant, eh bien... Moi, je vous propose de nous retrouver très bientôt, quand il sera minuit, à Bali.

Chapters

  • Introduction à l'évolution naturelle et à la quête de sens

    00:13

  • Mon passé et ma vie à Paris avant Bali

    01:11

  • Le moment décisif et la décision de partir à Bali

    04:07

  • La recherche d'introspection à Ubud

    06:20

  • La rencontre avec le malaise et la mélancolie

    06:45

  • Découverte du monastère et rencontre avec le moine

    08:20

  • Les enseignements du moine et le partage des repas

    12:35

  • Leçon sur la responsabilité et le changement personnel

    16:23

  • Conclusion : transformer sa vie et son rapport au bonheur

    24:11

Description

Inspiration qui rejoint cette envie de développement personnel, je partage avec vous ma rencontre avec un moine Bouddhiste, sa philosophie de vie, ses propres réflexions sur le vie, déchanter sa vie, ses réponses qui apportent à la fois un sentiment de réconfort, de simplicité et nous rappelle l’importance de vivre le moment présent.

🧐 Dans des moments de doute, de changement de vie, de remises en question, d’introspection, la remise en question de son estime de soi, il peut nous arriver parfois d’avoir besoin d’un regard extérieur, de sortir de notre zone de confort. Nous pouvons nous sentir décaler ou ressentir une sorte de décalage entre nos envies de changer de vie, de vivre autrement, nos aspirations profondes et le monde qui nous entoure.

👉🏻 Ces moments de flottement sont légitimes et sont le reflet d'un inconfort qui nous amène à reconsidérer ce que nous vivons, à ressentir le besoin de changer de vie , à remettre en question nos choix de vie ou notre rapport à avec notre inconscient quant celui ci nous apporte un malaise.

👉🏻 Ces remises en question qui nous amène vers un changement de vie, le besoin de lâcher prise, nous proposent de revoir à la fois nos relations mais aussi nos choix de vie, invitent à ne plus subir mais à changer sa vie, en revoyant ses priorités, ses envies profondes, d'évoluer naturellement vers ce qui nous ressemble vraiment sans négocier notre liberté de pensée.

👉🏻 Son changement de vie passe par l'acceptation de revisiter nos comportements pour vivre autrement en étant compris, sans préjuger de la réactions des autres et ayant des réflexions sur le vie qui raisonnes avec nos propres choix de vie.

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Transcription

  • Speaker #0

    Il est minuit à Bali, l'heure de notre rendez-vous avec l'évolution naturelle. Un moment rien que pour vous, une pause, pour découvrir d'autres philosophies de vie, des modes de pensée différents. Minuit à Bali vous offre la possibilité d'explorer ce que nous sommes vraiment, de mieux comprendre ce qui nous anime, ce qui nous fait vibrer, aimer et avancer. Ce qui peut nous permettre d'être plus en équilibre, plus heureux. Je m'appelle David Mott, je suis accompagnateur en évolution naturelle, Master Coach certifié, mais je me définis plutôt comme un explorateur du vivant. Ce qui m'intéresse tout particulièrement, c'est le changement. Celui que nous préparons ou celui qui nous surprend. Ensemble, nous allons dépasser nos limites, réinventer notre vie ou la vivre autrement. Parce qu'il n'est jamais trop tard pour devenir la personne que vous avez toujours voulu être. Et c'est maintenant, quand il est minuit. Dans ce nouvel épisode, j'avais envie de vous raconter ma rencontre improbable avec un moine bouddhiste et ce qu'il a pu m'apporter à un tournoi de ma vie où je me posais vraiment un milliard de questions. Pour arriver à cette rencontre, il va falloir que je... Je vous parle déjà du contexte dans lequel j'étais au moment où j'ai rencontré ce moine bouddhiste. Et donc revenir sur mon passé. Et donc il y a quelques années, ça commence à faire même un petit peu long, bien avant de m'installer à Bali, j'ai créé mon agence en communication par l'événement sur Paris. Je travaillais essentiellement sur la partie conceptuelle. J'étais directeur de création et Marc, mon associé, s'occupait lui de la partie plutôt budget. commercial, communication. Et donc je concevais des spectacles ou des tournées promotionnelles qui avaient la particularité de raconter une histoire. J'aimais bien ça, c'était ma petite toux. Donc quel que soit le client, la société, je proposais un thème puis derrière je faisais souvent des tableaux artistiques qui portaient à la fois des messages forts comme ceux de l'entreprise bien sûr et puis des valeurs intemporelles telles que le partage, l'importance de l'équilibre, la force de la parole. Ce qui m'intéressait, c'est de travailler avec des artistes de talent et de créer des univers où ils allaient pouvoir apparaître, mais sans utiliser leur propre numéro, déjà aguerris, déjà faits, déjà préparés. Moi, je partais d'une bande-son avec mes choix musicaux, et puis ensuite, je racontais une histoire en tenant compte des performances artistiques, et ensuite, je les mettais en scène. Cela devait donc des spectacles éphémères et surtout uniques. J'ai ainsi créé des spectacles où se retrouvaient des artistes de rue, des membres du Cirque du Soleil ou du Cirque Bouglione, des cascadeurs travaillant dans le milieu du cinéma, des chanteurs, des musiciens de l'Opéra Bastille, tous s'adapter à la mise en scène, à la musique et à la spécificité architecturale du lieu, comme la Tour Eiffel, le Musée d'Orsay, puis aussi la salle des Colonnes à Toulouse, une salle particulièrement difficile à travailler mais très intéressante. Voilà, puis parallèlement, j'enseignais dans de grandes écoles de communication, comme l'ISCOM ou les FAP, et je pouvais ainsi transmettre mon expérience et former quelque part la relève. Plus tard, je me suis associé pour former une agence de com plus globale, avec à la fois de l'événement, mais aussi de la communication de marque. Je travaillais beaucoup entre les prises de briefs, les réunions, la gestion de l'agence, l'organisation des événements. J'avais la chance... d'avoir avec moi une équipe vraiment inspirante, jeune, créative. Je citerai quand même les noms, même si vous ne les connaissez pas. Je pense à Damaris, à Thomas, à Nardine, bien sûr. Et donc, en partageant mon bureau avec une chef de projet, Damaris, qui est devenue mon amie et qui, elle aussi, m'a beaucoup apporté. Parce que l'équipe est importante. On ne fait jamais les choses seul, bien évidemment, ça vous le savez. Bref. Tout allait bien, mais un jour j'étais derrière mon ordinateur et je me suis demandé ce que je ferais dans dix ans. Et là je me suis vu encore derrière mon ordinateur. Et je me suis aperçu que ça ne me convenait plus. C'était trop prévisible que moi qui ai travaillé dans l'éphémère, la ligne ou le chemin était déjà tracé. Et donc voilà, quelques mois plus tard, j'ai donc vendu mes parts à mes associés et je suis parti de l'agence. L'histoire pourrait s'arrêter là, mais il y a eu ensuite la vie, sans les rendez-vous, les réunions, les postes café, les briefings. Et quand il m'arrivait de repasser à l'agence, on me râlait comme celui qui avait eu le courage de partir et qui en même temps ne faisait plus partie de la famille, du clan. Pour ce qui est du courage, je n'avais vraiment pas l'impression de l'avoir. C'était plutôt la peur de rester qui m'avait fait partir. On dit toujours qu'il n'y a pas de courage sans peur. Et il était difficile de revenir dans une agence que j'avais développée tout en étant devenu un étranger, presque un perturbateur qui dérangeait l'équipe pendant qu'elle travaillait. On prend un café avec toi, mais après, il ne faut pas travailler. On a un super projet, super intéressant. Oui, parce qu'on travaille ici, nous. Et on a des projets super intéressants, nous. J'attendais pas une ola à chaque fois que je passais à l'agence, bien sûr. Mais je sais pas, je crois que j'avais envie d'avoir l'impression que rien n'avait changé, que j'étais toujours là. Ou mieux que sans moi, tout s'était cassé la gueule, en fait. Que j'étais un peu indispensable, que mon regretté. Mais j'avais juste droit à une sorte d'admiration pour ma liberté, teinté de mépris pour celui qui avait quitté le navire. Vous l'avez compris, je n'avais pas vraiment anticipé le après Et dans cet état d'esprit, je suis parti à Bali. J'ai compris plus tard que si on ne règle pas son passé, il nous revient un jour ou l'autre dans la poire. Donc du coup, partir n'était pas une solution. Mais je partais là pour deux mois, je crois, ou trois mois. Et oui, parce qu'un jour ou l'autre, il faut être face à ses contradictions, à ses choix, à ses blessures, ou à celles qu'on a infligées à d'autres. Et même en partant très loin, à Bali, on trimballe avec nous, en tout cas je trimballais avec moi, le poids. de mes regrets et de mes questions. Donc, me voici à Bali avec l'inconsciente certitude que tout allait bien se passer. Et après quelques jours dans le sud, j'ai ressenti le besoin d'aller à Ubud, c'est au centre de l'île. J'avais envie de plus d'introspection et moins de tourisme, parce que j'étais plutôt dans le sud, près de Sanur, si vous connaissez. J'ai choisi un hôtel au centre de la jungle, et pour le retour à soi, j'ai été servi. Après quelques jours sur place, et quand je dis quelques jours, ça a dû être deux jours, J'ai ressenti un immense malaise, pour ne pas dire une dépression m'envahir. Je me suis laissé aller à la mélancolie et tout est devenu négatif. Eh oui, à Bali, tout est devenu négatif. Je me suis enlisé dans un apitoiement larmoyant sur l'état de ma vie. Tout est devenu moche. Les gens, les paysages, la nourriture était fade. Donc à un moment donné, j'ai décidé de prendre mon scooter et de partir, ou plutôt de fuir, sans but précis, sans avoir décidé de ma destination. Et à l'époque, je connaissais principalement le sud, Ahmed et Oboud. Donc pas très mal le reste de l'île. Donc je n'avais pas non plus... J'ai pris la route sans carte, sans GPS, en suivant simplement les rubans de bitume avec un nuage noir au-dessus de ma tête qui m'accompagnait. Arrivé dans les montagnes de Munduk, sur des petits chemins, j'étais dans la situation de David Vincent. Je cherchais un raccourci que jamais je n'ai trouvé. Je suis arrivé à une intersection, je me rappelle très bien, je lui ai lu ça aussi, et je lui ai demandé ma route sans même pouvoir donner ma destination. Je lui ai demandé à une femme âgée, d'un certain âge, qui m'a indiqué une direction, comme si elle me connaissait et comme si elle m'attendait. Elle m'a montré du doigt la route, c'était vers la gauche, je lui ai dit Ah, il faut aller là-bas Bon, je ne me suis pas... un peu pesantie sur la situation plus que ça, et j'ai continué en restant toujours quand même dans le même état d'esprit toxique, où rien ne trouvait grâce à mes yeux, les grandes rivières, la jungle, les villages balinés, servaient juste de décor à mon mal-être. Et c'est ainsi que je suis arrivé au monastère Brahma Vihara Arama, connu également sous le nom de Vihara Buddha Banjar. Je ne connaissais pas ce monastère, je ne savais même pas où je me trouvais, je n'étais jamais allé dans le nord de Bali. Il faisait très très chaud et j'ai essayé de m'arrêter pour acheter une bouteille d'eau, tout simplement. Tout était extrêmement calme, je ressentais une sorte d'arrêt dans le temps et c'est vrai une curiosité vis-à-vis de ce temple. Je me suis donc avancé vers ce temple et j'ai découvert que c'était un sanctuaire bouddhiste et qu'il abritait une communauté de moines. Et je me suis retrouvé, sans même y penser, sur la partie haute du site qui abritait la reproduction du temple de Borobudur qu'on retrouve à Jujakarta. Mais ça, je l'ai appris plus tard. A l'époque, je pratiquais, et je continue toujours d'ailleurs, je pratiquais la méditation. Et tout naturellement, j'ai ressenti le besoin de m'aligner à l'atmosphère du lieu. paisible, sans aspérité émotionnelle ou temporelle, sans bruit, juste des oiseaux et du vent qui passent dans les branches des manguiers et des frangipaniers. A l'époque, ce lieu était méconnu des touristes et il n'avait pas vocation à en accueillir, même si ceux qui venaient étaient traités avec simplicité, pour ne pas dire une certaine indifférence d'ailleurs. Donc il y avait peu de monde sur place, voire personne quand j'ai commencé cette pause méditative. Et je me suis donc laissé aller à regarder les jardins qui m'entouraient, et c'est là que j'ai découvert pour la première fois un homme, sans âge, d'origine asiatique, le crâne rasé. Portant un kéza, c'était un vêtement bouddhiste qui à l'origine était confectionné avec des bouts de tissu rapiécés et puis teints dans une couleur uniforme, souvent en orange, mais là il était en gris et en noir. Je l'ai longuement observé. Il marchait lentement en regardant autour de lui. Il prenait une fleur dans sa main comme pour lui parler, observait un oiseau, touchait du bout des doigts une mangue, comme s'il était surpris que le fruit soit là. Peu à peu, ses pas l'ont emmené vers moi. Mais au lieu de me contourner, il s'est assis en tailleur juste à côté de moi, sans parler. Il m'a regardé, après quelques minutes, il m'a souri, mais il est resté silencieux. Là, je dois avouer que j'étais à la fois gêné de cette proximité et j'avais l'impression que nous étions... Tout là où nous devions être. Vous voyez ce que je voulais dire ? Poser là où on doit être. Voilà, c'était déjà arrivé. Mais malgré tout, toujours agacé par la vie, j'ai eu envie de me lever et de partir. Je n'avais pas envie de parler à quelqu'un, et encore moins à M. Miyagi, qui allait m'assommer avec sa philosophie. En fait, j'ai essayé de ne pas me lever. J'étais là en premier et j'avais bien l'intention de revendiquer mon territoire par un mutisme réprobateur. C'était mon silence. Ma. Connexion avec la nature. Et vous savez quoi ? On est resté ainsi au moins une heure. En tout cas, ça m'a semblé interminable. J'avais l'impression de jouer au premier qui baisse le regard à perdu. Alors que nous étions côte à côte et que nous nous regardions même pas. Je commençais sérieusement à avoir mal aux fesses. Je ne savais pas comment sortir de cette situation. Et je ne savais pas pourquoi j'avais l'impression de devoir faire ou dire quelque chose d'intelligent. De combler ce silence, quelque chose de profond. Comme si ce moment avait été important alors que nous étions contentés de rester l'un à côté de l'autre sans rien dire. Tout ce que j'ai réussi à sortir, c'est un bon je vais y aller en anglais. Ce accord quelques secondes après, il a pris son temps quand même. Le moine me répondit en français tu n'as rien à partager ou à me demander ? Tout mon agacement d'avoir perdu au jeu de celui qui parle le premier, je lui répondis, si justement, pourquoi vous êtes assis juste à côté de moi alors que le jardin est immense et il y a de la place partout ? Tu étais sur mon chemin, il doit y avoir une raison. Et vous ne dites jamais bonjour, on demande, vous n'aimez même pas, avant de vous asseoir, vous ne dites pas quelque chose, non ? Il me semble que tu n'avais pas envie de parler, j'ai respecté ton silence. Nous avons partagé le même silence d'ailleurs. Je n'ai pas su vraiment quoi répondre. Je n'en avais pas envie d'ailleurs. Je crois que j'étais saoulé en fait. Le soir tombé, il m'a proposé de rester au monastère, de dormir dans une sorte de cellule très simple, sans fenêtre. Et c'est ainsi que je suis resté quand même une dizaine de jours, sans savoir où je me trouvais exactement, à partager des moments avec un parfait inconnu qui semblait en savoir plus sur moi que j'en savais sur moi-même. Un jour, puis un deuxième, puis un troisième, voilà, je suis resté à peu près une dizaine de jours. Je n'avais pas choisi de faire une retraite spirituelle, j'ai juste senti que je devais être là. C'est difficile à expliquer. En finalité, il était sur mon chemin et il devait y avoir une raison pour cela. En tout cas, c'est ce qu'il m'a expliqué. Cette pause méditative ne fut pas organisée, ce qui était quelque peu perturbant, car chaque jour, il n'y avait pas un planning, il n'y avait pas une raison d'être, je n'avais pas d'objectif particulier. Mais cette retraite m'a permis, dans un premier temps, de me reconnecter avec moi-même, en échangeant avec mon guide. En réalité, c'était un petit peu son rôle. Et j'ai pu trouver des réponses à mon état émotionnel. Alors je rajouterai aussi, bien sûr, pas de téléphone, pas de portable, pas d'ordinateur, rien, pas de connexion, pas d'Internet, pas de réseau, voilà. Je vais juste faire une pause dans mon récit pour répondre à une question que vous vous posez peut-être. Mais par quel heureux hasard ce moine bouddhiste rencontré à l'autre bout du monde parlait-il français ? Et comment savait-il que toi-même, jeune et talentueux créateur de podcast, tu étais français ? Bonne question que je vous remercie de m'avoir posée. Eh bien, après avoir vu le jour au Japon et avoir passé une partie de son enfance en Chine, il avait fait ses études en France, dans la faculté de théologie de l'université de Strasbourg, si je ne me trompe pas. En tout cas, je sais que c'était à Strasbourg. Puis il est parti au Népal pour faire une retraite dans un temple situé dans l'Himalaya, où il est resté près de Rishikesh, je crois, où il est resté plusieurs années, pour ensuite voyager dans le monde entier. Bali étant une des étapes sur le chemin de sa vie. Je n'ai jamais... connu son véritable nom car je lui ai demandé, mais il m'a dit de l'appeler Pakalang. Pakalang, voilà. Car a priori, je ne serais pas vraiment capable de prononcer correctement son nom. Qui n'était d'ailleurs pas son nom, c'était une étiquette pour lui et ça n'avait pas d'importance. Pour ce qui est de ma nationalité... Ah oui, il reste la deuxième question. Il a simplement reconnu à mon accent, sympa, mon accent en anglais, non pardon, à mon horrible accent, ce à quoi je lui ai fait remarquer que le sien n'était pas terrible en français, et m'a répondu alors, nous devions sans doute nous rencontrer pour que je puisse le corriger. Ce que je n'ai jamais, bien sûr, fait, évidemment. Ce que je partage avec vous, ce ne sont pas les mots exacts, mais l'esprit est bien là, il était à la fois très sage, particulièrement énigmatique dans ses questions et ses réponses, et un tantinet espiègle. Nous étions pour lui deux hommes qui devaient se rencontrer pour ensuite partir chacun de son côté. Il n'y avait pas de notion de disciple, même si moi je ressentais ça, et de disciple et de maître, comme dans les films, même si je sentais que j'apprenais beaucoup de lui. que lui de moi a priori, mais là aussi je me trompais sans doute, je ne savais pas, je ne savais pas. Nous revenons à la perception que nous avons tous de nous, et le besoin d'avoir des réponses immédiates, et si je lui avais posé la question, il m'aurait sans doute dit le contraire, dit-il, le maître, qu'est-ce que ça veut dire, quelle est la signification, pourquoi tu ressens ça, bref. Les discussions furent souvent longues et spontanées, elles avaient pour but de me permettre de mieux comprendre ma place dans le monde, et de m'interroger à la fois sur ma relation avec les autres, et sur ma propre sensibilité. sur mes croyances. Rappelez-vous, je suis parti du centre de Bali, d'Auboud, avec un milliard de questions, avec une dépression. J'en avais marre, je n'avais pas de réponse. Je savais que j'étais fatigué et triste. Bien sûr, ça reste personnel, mais je vais tout de même partager avec vous une situation en particulier qui m'a permis d'avancer et de créer mon propre chemin. C'est le sujet de ce podcast, en fidélité. La petite leçon d'un moine bouddhiste face à un occidental impatient. Tous les jours, nous prenions le repas ensemble, enfin les repas ensemble d'ailleurs, petit déjeuner, au lever du soleil, le déjeuner et au coucher du soleil, un dîner très léger. Pendant plusieurs jours, mon repas fut composé de riz blanc et d'eau. A chaque repas, riz blanc et eau. Pendant que lui, le moine, lui mangeait du riz agrémenté de bouillon, des petits légumes et puis se servait du thé. Et au bout de quelques jours, il m'a fallu quand même quelques jours, c'était toujours cette notion de, quelque part, de supériorité. C'était mon maître, je l'avais imaginé maître et je n'avais pas osé lui dire. J'ai quand même demandé pourquoi je devais me contenter de riz blanc alors que lui, il avait du bouillon et des légumes. Je dis Pourquoi moi, j'ai que du riz blanc ? Pourquoi toi, tu as du riz, enfin je disais vous en l'occurrence, vous avez du riz agrémenté de bouillon, des petits morceaux de je ne sais pas quoi et des légumes. Il me répondit Alors, il y a quelque chose qui te dérange dans le repas que nous t'offrons ? Parce que je ne payais pas. Et j'ai répondu, bah ouais, j'en ai un peu marre de manger du riz blanc à chaque repas. Et puis en plus, tel que vous me le présentez, j'ai l'impression que je devrais être en plus être reconnaissant parce que c'est un cadeau. Il me dit, alors tu ressens quoi ? Bah de la frustration, de l'injustice. Ouais, ok, de la frustration, de l'injustice. Alors, qu'est-ce que tu pourrais faire pour que ça change ? Je vois pas trop, je peux acheter des légumes et du bouillon, c'est une question d'argent. Ouais. Tu pourrais acheter. Mais pourquoi tu ne demandes pas simplement ? Que je demande quoi ? Ce que tu veux. Je voudrais changer de menu et manger du riz avec du bouillon et des légumes comme vous. À ce moment-là, le moine prit son bol, son propre bol, et le posa devant moi, et prit en retour mon bol de riz blanc pour commencer à le manger. Donc je me retrouvais avec son bol, légumes, bouillon, et lui avec mon bol de riz blanc. Là, il me regarde et me dit Tu te sens mieux maintenant ? Comme je suis toujours un garçon un peu compliqué, évidemment, j'ai dit Bah vraiment, j'ai l'impression de vous avoir volé votre nourriture. Ok. Ouais. Là où tu ressens une injustice, il n'y a que partage. Car si je t'ai donné mon repas, c'est que j'en avais envie. Et croire que tu as une responsabilité dans mon choix est arrogant. Je fais mes propres choix. Donc tu préférais l'acheter. Bah ouais, je crois que ce serait plus juste, oui. Ah oui. Parce que tout s'achète, que tout peut être résolu avec de l'argent. Tu penses peut-être que l'argent est la réponse à toute chose. Pourtant, quand tu es en face à quelque chose que tu ne peux pas acheter, car c'est déjà gratuit, tu te trouves démuni, tu perds ton pouvoir. Oui, alors oui, peut-être que je perds mon pouvoir, enfin non, quand même. Si tu attends que l'on te donne, tu n'auras jamais rien. Si tu veux quelque chose, va le chercher toi-même. Arrête de supposer et pose les bonnes questions. Si tu souhaites un changement, commence par initier le mouvement. Commence déjà par poser les bonnes questions au lieu de suivre le troupeau ou de subir une situation. Ne nous suppose pas quand tu ne sais pas. Et tu auras sans doute une réponse qui te permettra soit d'accepter ton sort, soit d'en changer. Comprends ceci, si tu n'as rien, tu n'as rien à perdre. Si tu ne désires rien, tu n'as besoin de rien. Et si tu n'aimes pas, tu ne souffres pas. Si tu ne veux pas avoir mal... Ou souffrir ? Alors il ne faut pas jouer au jeu de la vie. C'est un jeu truqué. Car c'est un jeu où tu perds systématiquement. Il faudra oublier le plaisir de gagner parfois, mais tu obtiendras l'absence de la douleur, de la séparation et de la perte. Alors là, ok, donc vous me proposez de vivre comme un ermite, et comme ça je serai heureux. Attends, c'est peut-être un peu extrême pour quelqu'un comme toi, être ermite, comme tu dis. Ça peut faire partie de ton chemin, bien sûr. tu le souhaites, mais tu peux aussi alléger ta vie, en ayant un rapport différent avec ce que tu possèdes, avec ce que tu désires. Revoir tes priorités, en fonction de tes pensées profondes, pas à travers des suppositions, tes préjugés, tes convictions, mais plutôt à travers ce qui résonne en toi, ce qui fait sens. Écoute, tu viens de passer quelques jours à te demander pourquoi tu ne mangeais que du riz blanc, en comparant ta nourriture avec la mienne. Tu t'es senti frustré, incompris. Tu as supposé des choses, tu as jugé que tu n'étais pas respecté. Tu as pensé... à changer la situation de l'argent, mais en finalité, si tu ne mangeais que du riz blanc, c'est juste car tu pensais que tu ne méritais pas mieux, que tu préférais imaginer le pire plutôt que d'imaginer un moyen de changer la situation pour qu'elle soit plus confortable. Tu es donc... Seul responsable de ce que tu vis, c'est à toi de faire des choix. Tu peux passer ta vie à te plaindre que les autres ne sont pas gentils avec toi, que le monde est cruel, ou commencer par changer pour que ce qui t'entoure change avec toi. Oui, bien sûr, je comprends, mais parfois on n'a pas le choix. On doit accepter de souffrir pour survivre. Non, C'est toi qui a décidé de survivre et pas de vivre. C'est toi qui a choisi ce mot et donc d'accepter les conditions qui vont avec. Il est plus facile de se plaindre que de se réjouir. Nous avons tous le pouvoir d'être heureux, de changer. Mais peu de personnes en sont réellement conscientes ou capables. Dès notre naissance, nous sommes programmés pour accepter le riz blanc et nous sentir reconnaissants d'en avoir. Si d'autres mangent mieux que nous, cela nous enduit, bien sûr. Cela alimente notre frustration. Elle doit exister, car si elle disparaît, cela signifie que nous mangeons tous à notre faim, avec des repas variés, et que nous sommes rassasiés, et que nous n'avons plus d'envie ni de frustration. Et c'est alors qu'il y aura un problème. Bon, je vois pas le problème, non ? Si nous n'avons plus d'envie, alors nous n'avons plus besoin de subir ou d'accepter les brimades pour réaliser nos envies, de travailler pour avoir plus d'argent. Nous devenons libres et donc incontrôlables. Et être incontrôlable, c'est ne plus être productif, rentable, malléable, influençable, puisque nous n'avons besoin de rien. Tout ceci est une question de conditionnement. Si tu acceptes de manger du riz blanc toute ta vie parce qu'on te l'a servi, si tu ne lèves pas la tête de ton bol et que tu es OK avec ça, alors tu sais quoi ? C'est ton choix. Mais si maintenant tu sens que tu as envie d'autre chose, tu as le pouvoir de changer de menu en te posant les bonnes questions, en arrêtant de te victimiser, en arrêtant de juger ou de préjuger et en agissant pour que le changement devienne réalité, pas juste un rêve, et en choisissant des compagnons de route qui ont appris comment manger autre chose que du riz blanc. C'est sous cette dernière parole qu'il a reposé le bol de riz blanc devant moi et a repris le sien qu'à ma main en ajoutant Mais ça, personne ne pourra le faire à ta place Et je me suis retrouvé de nouveau avec mon bol de riz blanc. Je n'ai jamais revu cet homme. Je ne sais même pas ce qu'il est devenu. Mais je dois avouer que maintenant, vous savez quoi, je ne regarde plus vraiment le riz blanc de la même façon. changer notre façon de vivre, lui donner une autre dimension, une autre saveur, commence souvent par les petits pas qui, l'un derrière l'autre, peuvent nous amener à reconsidérer la perception de ce qui nous entoure, d'identifier notre propre bol de riz blanc, de dire non, non, ça suffit, ou au contraire, dire oui à un nouveau projet, un changement qui nous fait vibrer. Mais ça... personne ne pourra le faire à notre place. Voilà, ça m'a fait plaisir de vous raconter ce moment important de ma vie, en espérant que ça vous aura peut-être permis d'avancer sur votre propre chemin. N'oubliez pas de partager ce podcast, de laisser 5 étoiles sur Spotify, 5 étoiles sur Apple Podcast, de faire un commentaire, dites-moi ce que vous ressentez, voilà, en partageant cette expérience, laissez un message, un commentaire, et puis en attendant, eh bien... Moi, je vous propose de nous retrouver très bientôt, quand il sera minuit, à Bali.

Chapters

  • Introduction à l'évolution naturelle et à la quête de sens

    00:13

  • Mon passé et ma vie à Paris avant Bali

    01:11

  • Le moment décisif et la décision de partir à Bali

    04:07

  • La recherche d'introspection à Ubud

    06:20

  • La rencontre avec le malaise et la mélancolie

    06:45

  • Découverte du monastère et rencontre avec le moine

    08:20

  • Les enseignements du moine et le partage des repas

    12:35

  • Leçon sur la responsabilité et le changement personnel

    16:23

  • Conclusion : transformer sa vie et son rapport au bonheur

    24:11

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Description

Inspiration qui rejoint cette envie de développement personnel, je partage avec vous ma rencontre avec un moine Bouddhiste, sa philosophie de vie, ses propres réflexions sur le vie, déchanter sa vie, ses réponses qui apportent à la fois un sentiment de réconfort, de simplicité et nous rappelle l’importance de vivre le moment présent.

🧐 Dans des moments de doute, de changement de vie, de remises en question, d’introspection, la remise en question de son estime de soi, il peut nous arriver parfois d’avoir besoin d’un regard extérieur, de sortir de notre zone de confort. Nous pouvons nous sentir décaler ou ressentir une sorte de décalage entre nos envies de changer de vie, de vivre autrement, nos aspirations profondes et le monde qui nous entoure.

👉🏻 Ces moments de flottement sont légitimes et sont le reflet d'un inconfort qui nous amène à reconsidérer ce que nous vivons, à ressentir le besoin de changer de vie , à remettre en question nos choix de vie ou notre rapport à avec notre inconscient quant celui ci nous apporte un malaise.

👉🏻 Ces remises en question qui nous amène vers un changement de vie, le besoin de lâcher prise, nous proposent de revoir à la fois nos relations mais aussi nos choix de vie, invitent à ne plus subir mais à changer sa vie, en revoyant ses priorités, ses envies profondes, d'évoluer naturellement vers ce qui nous ressemble vraiment sans négocier notre liberté de pensée.

👉🏻 Son changement de vie passe par l'acceptation de revisiter nos comportements pour vivre autrement en étant compris, sans préjuger de la réactions des autres et ayant des réflexions sur le vie qui raisonnes avec nos propres choix de vie.

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  • Speaker #0

    Il est minuit à Bali, l'heure de notre rendez-vous avec l'évolution naturelle. Un moment rien que pour vous, une pause, pour découvrir d'autres philosophies de vie, des modes de pensée différents. Minuit à Bali vous offre la possibilité d'explorer ce que nous sommes vraiment, de mieux comprendre ce qui nous anime, ce qui nous fait vibrer, aimer et avancer. Ce qui peut nous permettre d'être plus en équilibre, plus heureux. Je m'appelle David Mott, je suis accompagnateur en évolution naturelle, Master Coach certifié, mais je me définis plutôt comme un explorateur du vivant. Ce qui m'intéresse tout particulièrement, c'est le changement. Celui que nous préparons ou celui qui nous surprend. Ensemble, nous allons dépasser nos limites, réinventer notre vie ou la vivre autrement. Parce qu'il n'est jamais trop tard pour devenir la personne que vous avez toujours voulu être. Et c'est maintenant, quand il est minuit. Dans ce nouvel épisode, j'avais envie de vous raconter ma rencontre improbable avec un moine bouddhiste et ce qu'il a pu m'apporter à un tournoi de ma vie où je me posais vraiment un milliard de questions. Pour arriver à cette rencontre, il va falloir que je... Je vous parle déjà du contexte dans lequel j'étais au moment où j'ai rencontré ce moine bouddhiste. Et donc revenir sur mon passé. Et donc il y a quelques années, ça commence à faire même un petit peu long, bien avant de m'installer à Bali, j'ai créé mon agence en communication par l'événement sur Paris. Je travaillais essentiellement sur la partie conceptuelle. J'étais directeur de création et Marc, mon associé, s'occupait lui de la partie plutôt budget. commercial, communication. Et donc je concevais des spectacles ou des tournées promotionnelles qui avaient la particularité de raconter une histoire. J'aimais bien ça, c'était ma petite toux. Donc quel que soit le client, la société, je proposais un thème puis derrière je faisais souvent des tableaux artistiques qui portaient à la fois des messages forts comme ceux de l'entreprise bien sûr et puis des valeurs intemporelles telles que le partage, l'importance de l'équilibre, la force de la parole. Ce qui m'intéressait, c'est de travailler avec des artistes de talent et de créer des univers où ils allaient pouvoir apparaître, mais sans utiliser leur propre numéro, déjà aguerris, déjà faits, déjà préparés. Moi, je partais d'une bande-son avec mes choix musicaux, et puis ensuite, je racontais une histoire en tenant compte des performances artistiques, et ensuite, je les mettais en scène. Cela devait donc des spectacles éphémères et surtout uniques. J'ai ainsi créé des spectacles où se retrouvaient des artistes de rue, des membres du Cirque du Soleil ou du Cirque Bouglione, des cascadeurs travaillant dans le milieu du cinéma, des chanteurs, des musiciens de l'Opéra Bastille, tous s'adapter à la mise en scène, à la musique et à la spécificité architecturale du lieu, comme la Tour Eiffel, le Musée d'Orsay, puis aussi la salle des Colonnes à Toulouse, une salle particulièrement difficile à travailler mais très intéressante. Voilà, puis parallèlement, j'enseignais dans de grandes écoles de communication, comme l'ISCOM ou les FAP, et je pouvais ainsi transmettre mon expérience et former quelque part la relève. Plus tard, je me suis associé pour former une agence de com plus globale, avec à la fois de l'événement, mais aussi de la communication de marque. Je travaillais beaucoup entre les prises de briefs, les réunions, la gestion de l'agence, l'organisation des événements. J'avais la chance... d'avoir avec moi une équipe vraiment inspirante, jeune, créative. Je citerai quand même les noms, même si vous ne les connaissez pas. Je pense à Damaris, à Thomas, à Nardine, bien sûr. Et donc, en partageant mon bureau avec une chef de projet, Damaris, qui est devenue mon amie et qui, elle aussi, m'a beaucoup apporté. Parce que l'équipe est importante. On ne fait jamais les choses seul, bien évidemment, ça vous le savez. Bref. Tout allait bien, mais un jour j'étais derrière mon ordinateur et je me suis demandé ce que je ferais dans dix ans. Et là je me suis vu encore derrière mon ordinateur. Et je me suis aperçu que ça ne me convenait plus. C'était trop prévisible que moi qui ai travaillé dans l'éphémère, la ligne ou le chemin était déjà tracé. Et donc voilà, quelques mois plus tard, j'ai donc vendu mes parts à mes associés et je suis parti de l'agence. L'histoire pourrait s'arrêter là, mais il y a eu ensuite la vie, sans les rendez-vous, les réunions, les postes café, les briefings. Et quand il m'arrivait de repasser à l'agence, on me râlait comme celui qui avait eu le courage de partir et qui en même temps ne faisait plus partie de la famille, du clan. Pour ce qui est du courage, je n'avais vraiment pas l'impression de l'avoir. C'était plutôt la peur de rester qui m'avait fait partir. On dit toujours qu'il n'y a pas de courage sans peur. Et il était difficile de revenir dans une agence que j'avais développée tout en étant devenu un étranger, presque un perturbateur qui dérangeait l'équipe pendant qu'elle travaillait. On prend un café avec toi, mais après, il ne faut pas travailler. On a un super projet, super intéressant. Oui, parce qu'on travaille ici, nous. Et on a des projets super intéressants, nous. J'attendais pas une ola à chaque fois que je passais à l'agence, bien sûr. Mais je sais pas, je crois que j'avais envie d'avoir l'impression que rien n'avait changé, que j'étais toujours là. Ou mieux que sans moi, tout s'était cassé la gueule, en fait. Que j'étais un peu indispensable, que mon regretté. Mais j'avais juste droit à une sorte d'admiration pour ma liberté, teinté de mépris pour celui qui avait quitté le navire. Vous l'avez compris, je n'avais pas vraiment anticipé le après Et dans cet état d'esprit, je suis parti à Bali. J'ai compris plus tard que si on ne règle pas son passé, il nous revient un jour ou l'autre dans la poire. Donc du coup, partir n'était pas une solution. Mais je partais là pour deux mois, je crois, ou trois mois. Et oui, parce qu'un jour ou l'autre, il faut être face à ses contradictions, à ses choix, à ses blessures, ou à celles qu'on a infligées à d'autres. Et même en partant très loin, à Bali, on trimballe avec nous, en tout cas je trimballais avec moi, le poids. de mes regrets et de mes questions. Donc, me voici à Bali avec l'inconsciente certitude que tout allait bien se passer. Et après quelques jours dans le sud, j'ai ressenti le besoin d'aller à Ubud, c'est au centre de l'île. J'avais envie de plus d'introspection et moins de tourisme, parce que j'étais plutôt dans le sud, près de Sanur, si vous connaissez. J'ai choisi un hôtel au centre de la jungle, et pour le retour à soi, j'ai été servi. Après quelques jours sur place, et quand je dis quelques jours, ça a dû être deux jours, J'ai ressenti un immense malaise, pour ne pas dire une dépression m'envahir. Je me suis laissé aller à la mélancolie et tout est devenu négatif. Eh oui, à Bali, tout est devenu négatif. Je me suis enlisé dans un apitoiement larmoyant sur l'état de ma vie. Tout est devenu moche. Les gens, les paysages, la nourriture était fade. Donc à un moment donné, j'ai décidé de prendre mon scooter et de partir, ou plutôt de fuir, sans but précis, sans avoir décidé de ma destination. Et à l'époque, je connaissais principalement le sud, Ahmed et Oboud. Donc pas très mal le reste de l'île. Donc je n'avais pas non plus... J'ai pris la route sans carte, sans GPS, en suivant simplement les rubans de bitume avec un nuage noir au-dessus de ma tête qui m'accompagnait. Arrivé dans les montagnes de Munduk, sur des petits chemins, j'étais dans la situation de David Vincent. Je cherchais un raccourci que jamais je n'ai trouvé. Je suis arrivé à une intersection, je me rappelle très bien, je lui ai lu ça aussi, et je lui ai demandé ma route sans même pouvoir donner ma destination. Je lui ai demandé à une femme âgée, d'un certain âge, qui m'a indiqué une direction, comme si elle me connaissait et comme si elle m'attendait. Elle m'a montré du doigt la route, c'était vers la gauche, je lui ai dit Ah, il faut aller là-bas Bon, je ne me suis pas... un peu pesantie sur la situation plus que ça, et j'ai continué en restant toujours quand même dans le même état d'esprit toxique, où rien ne trouvait grâce à mes yeux, les grandes rivières, la jungle, les villages balinés, servaient juste de décor à mon mal-être. Et c'est ainsi que je suis arrivé au monastère Brahma Vihara Arama, connu également sous le nom de Vihara Buddha Banjar. Je ne connaissais pas ce monastère, je ne savais même pas où je me trouvais, je n'étais jamais allé dans le nord de Bali. Il faisait très très chaud et j'ai essayé de m'arrêter pour acheter une bouteille d'eau, tout simplement. Tout était extrêmement calme, je ressentais une sorte d'arrêt dans le temps et c'est vrai une curiosité vis-à-vis de ce temple. Je me suis donc avancé vers ce temple et j'ai découvert que c'était un sanctuaire bouddhiste et qu'il abritait une communauté de moines. Et je me suis retrouvé, sans même y penser, sur la partie haute du site qui abritait la reproduction du temple de Borobudur qu'on retrouve à Jujakarta. Mais ça, je l'ai appris plus tard. A l'époque, je pratiquais, et je continue toujours d'ailleurs, je pratiquais la méditation. Et tout naturellement, j'ai ressenti le besoin de m'aligner à l'atmosphère du lieu. paisible, sans aspérité émotionnelle ou temporelle, sans bruit, juste des oiseaux et du vent qui passent dans les branches des manguiers et des frangipaniers. A l'époque, ce lieu était méconnu des touristes et il n'avait pas vocation à en accueillir, même si ceux qui venaient étaient traités avec simplicité, pour ne pas dire une certaine indifférence d'ailleurs. Donc il y avait peu de monde sur place, voire personne quand j'ai commencé cette pause méditative. Et je me suis donc laissé aller à regarder les jardins qui m'entouraient, et c'est là que j'ai découvert pour la première fois un homme, sans âge, d'origine asiatique, le crâne rasé. Portant un kéza, c'était un vêtement bouddhiste qui à l'origine était confectionné avec des bouts de tissu rapiécés et puis teints dans une couleur uniforme, souvent en orange, mais là il était en gris et en noir. Je l'ai longuement observé. Il marchait lentement en regardant autour de lui. Il prenait une fleur dans sa main comme pour lui parler, observait un oiseau, touchait du bout des doigts une mangue, comme s'il était surpris que le fruit soit là. Peu à peu, ses pas l'ont emmené vers moi. Mais au lieu de me contourner, il s'est assis en tailleur juste à côté de moi, sans parler. Il m'a regardé, après quelques minutes, il m'a souri, mais il est resté silencieux. Là, je dois avouer que j'étais à la fois gêné de cette proximité et j'avais l'impression que nous étions... Tout là où nous devions être. Vous voyez ce que je voulais dire ? Poser là où on doit être. Voilà, c'était déjà arrivé. Mais malgré tout, toujours agacé par la vie, j'ai eu envie de me lever et de partir. Je n'avais pas envie de parler à quelqu'un, et encore moins à M. Miyagi, qui allait m'assommer avec sa philosophie. En fait, j'ai essayé de ne pas me lever. J'étais là en premier et j'avais bien l'intention de revendiquer mon territoire par un mutisme réprobateur. C'était mon silence. Ma. Connexion avec la nature. Et vous savez quoi ? On est resté ainsi au moins une heure. En tout cas, ça m'a semblé interminable. J'avais l'impression de jouer au premier qui baisse le regard à perdu. Alors que nous étions côte à côte et que nous nous regardions même pas. Je commençais sérieusement à avoir mal aux fesses. Je ne savais pas comment sortir de cette situation. Et je ne savais pas pourquoi j'avais l'impression de devoir faire ou dire quelque chose d'intelligent. De combler ce silence, quelque chose de profond. Comme si ce moment avait été important alors que nous étions contentés de rester l'un à côté de l'autre sans rien dire. Tout ce que j'ai réussi à sortir, c'est un bon je vais y aller en anglais. Ce accord quelques secondes après, il a pris son temps quand même. Le moine me répondit en français tu n'as rien à partager ou à me demander ? Tout mon agacement d'avoir perdu au jeu de celui qui parle le premier, je lui répondis, si justement, pourquoi vous êtes assis juste à côté de moi alors que le jardin est immense et il y a de la place partout ? Tu étais sur mon chemin, il doit y avoir une raison. Et vous ne dites jamais bonjour, on demande, vous n'aimez même pas, avant de vous asseoir, vous ne dites pas quelque chose, non ? Il me semble que tu n'avais pas envie de parler, j'ai respecté ton silence. Nous avons partagé le même silence d'ailleurs. Je n'ai pas su vraiment quoi répondre. Je n'en avais pas envie d'ailleurs. Je crois que j'étais saoulé en fait. Le soir tombé, il m'a proposé de rester au monastère, de dormir dans une sorte de cellule très simple, sans fenêtre. Et c'est ainsi que je suis resté quand même une dizaine de jours, sans savoir où je me trouvais exactement, à partager des moments avec un parfait inconnu qui semblait en savoir plus sur moi que j'en savais sur moi-même. Un jour, puis un deuxième, puis un troisième, voilà, je suis resté à peu près une dizaine de jours. Je n'avais pas choisi de faire une retraite spirituelle, j'ai juste senti que je devais être là. C'est difficile à expliquer. En finalité, il était sur mon chemin et il devait y avoir une raison pour cela. En tout cas, c'est ce qu'il m'a expliqué. Cette pause méditative ne fut pas organisée, ce qui était quelque peu perturbant, car chaque jour, il n'y avait pas un planning, il n'y avait pas une raison d'être, je n'avais pas d'objectif particulier. Mais cette retraite m'a permis, dans un premier temps, de me reconnecter avec moi-même, en échangeant avec mon guide. En réalité, c'était un petit peu son rôle. Et j'ai pu trouver des réponses à mon état émotionnel. Alors je rajouterai aussi, bien sûr, pas de téléphone, pas de portable, pas d'ordinateur, rien, pas de connexion, pas d'Internet, pas de réseau, voilà. Je vais juste faire une pause dans mon récit pour répondre à une question que vous vous posez peut-être. Mais par quel heureux hasard ce moine bouddhiste rencontré à l'autre bout du monde parlait-il français ? Et comment savait-il que toi-même, jeune et talentueux créateur de podcast, tu étais français ? Bonne question que je vous remercie de m'avoir posée. Eh bien, après avoir vu le jour au Japon et avoir passé une partie de son enfance en Chine, il avait fait ses études en France, dans la faculté de théologie de l'université de Strasbourg, si je ne me trompe pas. En tout cas, je sais que c'était à Strasbourg. Puis il est parti au Népal pour faire une retraite dans un temple situé dans l'Himalaya, où il est resté près de Rishikesh, je crois, où il est resté plusieurs années, pour ensuite voyager dans le monde entier. Bali étant une des étapes sur le chemin de sa vie. Je n'ai jamais... connu son véritable nom car je lui ai demandé, mais il m'a dit de l'appeler Pakalang. Pakalang, voilà. Car a priori, je ne serais pas vraiment capable de prononcer correctement son nom. Qui n'était d'ailleurs pas son nom, c'était une étiquette pour lui et ça n'avait pas d'importance. Pour ce qui est de ma nationalité... Ah oui, il reste la deuxième question. Il a simplement reconnu à mon accent, sympa, mon accent en anglais, non pardon, à mon horrible accent, ce à quoi je lui ai fait remarquer que le sien n'était pas terrible en français, et m'a répondu alors, nous devions sans doute nous rencontrer pour que je puisse le corriger. Ce que je n'ai jamais, bien sûr, fait, évidemment. Ce que je partage avec vous, ce ne sont pas les mots exacts, mais l'esprit est bien là, il était à la fois très sage, particulièrement énigmatique dans ses questions et ses réponses, et un tantinet espiègle. Nous étions pour lui deux hommes qui devaient se rencontrer pour ensuite partir chacun de son côté. Il n'y avait pas de notion de disciple, même si moi je ressentais ça, et de disciple et de maître, comme dans les films, même si je sentais que j'apprenais beaucoup de lui. que lui de moi a priori, mais là aussi je me trompais sans doute, je ne savais pas, je ne savais pas. Nous revenons à la perception que nous avons tous de nous, et le besoin d'avoir des réponses immédiates, et si je lui avais posé la question, il m'aurait sans doute dit le contraire, dit-il, le maître, qu'est-ce que ça veut dire, quelle est la signification, pourquoi tu ressens ça, bref. Les discussions furent souvent longues et spontanées, elles avaient pour but de me permettre de mieux comprendre ma place dans le monde, et de m'interroger à la fois sur ma relation avec les autres, et sur ma propre sensibilité. sur mes croyances. Rappelez-vous, je suis parti du centre de Bali, d'Auboud, avec un milliard de questions, avec une dépression. J'en avais marre, je n'avais pas de réponse. Je savais que j'étais fatigué et triste. Bien sûr, ça reste personnel, mais je vais tout de même partager avec vous une situation en particulier qui m'a permis d'avancer et de créer mon propre chemin. C'est le sujet de ce podcast, en fidélité. La petite leçon d'un moine bouddhiste face à un occidental impatient. Tous les jours, nous prenions le repas ensemble, enfin les repas ensemble d'ailleurs, petit déjeuner, au lever du soleil, le déjeuner et au coucher du soleil, un dîner très léger. Pendant plusieurs jours, mon repas fut composé de riz blanc et d'eau. A chaque repas, riz blanc et eau. Pendant que lui, le moine, lui mangeait du riz agrémenté de bouillon, des petits légumes et puis se servait du thé. Et au bout de quelques jours, il m'a fallu quand même quelques jours, c'était toujours cette notion de, quelque part, de supériorité. C'était mon maître, je l'avais imaginé maître et je n'avais pas osé lui dire. J'ai quand même demandé pourquoi je devais me contenter de riz blanc alors que lui, il avait du bouillon et des légumes. Je dis Pourquoi moi, j'ai que du riz blanc ? Pourquoi toi, tu as du riz, enfin je disais vous en l'occurrence, vous avez du riz agrémenté de bouillon, des petits morceaux de je ne sais pas quoi et des légumes. Il me répondit Alors, il y a quelque chose qui te dérange dans le repas que nous t'offrons ? Parce que je ne payais pas. Et j'ai répondu, bah ouais, j'en ai un peu marre de manger du riz blanc à chaque repas. Et puis en plus, tel que vous me le présentez, j'ai l'impression que je devrais être en plus être reconnaissant parce que c'est un cadeau. Il me dit, alors tu ressens quoi ? Bah de la frustration, de l'injustice. Ouais, ok, de la frustration, de l'injustice. Alors, qu'est-ce que tu pourrais faire pour que ça change ? Je vois pas trop, je peux acheter des légumes et du bouillon, c'est une question d'argent. Ouais. Tu pourrais acheter. Mais pourquoi tu ne demandes pas simplement ? Que je demande quoi ? Ce que tu veux. Je voudrais changer de menu et manger du riz avec du bouillon et des légumes comme vous. À ce moment-là, le moine prit son bol, son propre bol, et le posa devant moi, et prit en retour mon bol de riz blanc pour commencer à le manger. Donc je me retrouvais avec son bol, légumes, bouillon, et lui avec mon bol de riz blanc. Là, il me regarde et me dit Tu te sens mieux maintenant ? Comme je suis toujours un garçon un peu compliqué, évidemment, j'ai dit Bah vraiment, j'ai l'impression de vous avoir volé votre nourriture. Ok. Ouais. Là où tu ressens une injustice, il n'y a que partage. Car si je t'ai donné mon repas, c'est que j'en avais envie. Et croire que tu as une responsabilité dans mon choix est arrogant. Je fais mes propres choix. Donc tu préférais l'acheter. Bah ouais, je crois que ce serait plus juste, oui. Ah oui. Parce que tout s'achète, que tout peut être résolu avec de l'argent. Tu penses peut-être que l'argent est la réponse à toute chose. Pourtant, quand tu es en face à quelque chose que tu ne peux pas acheter, car c'est déjà gratuit, tu te trouves démuni, tu perds ton pouvoir. Oui, alors oui, peut-être que je perds mon pouvoir, enfin non, quand même. Si tu attends que l'on te donne, tu n'auras jamais rien. Si tu veux quelque chose, va le chercher toi-même. Arrête de supposer et pose les bonnes questions. Si tu souhaites un changement, commence par initier le mouvement. Commence déjà par poser les bonnes questions au lieu de suivre le troupeau ou de subir une situation. Ne nous suppose pas quand tu ne sais pas. Et tu auras sans doute une réponse qui te permettra soit d'accepter ton sort, soit d'en changer. Comprends ceci, si tu n'as rien, tu n'as rien à perdre. Si tu ne désires rien, tu n'as besoin de rien. Et si tu n'aimes pas, tu ne souffres pas. Si tu ne veux pas avoir mal... Ou souffrir ? Alors il ne faut pas jouer au jeu de la vie. C'est un jeu truqué. Car c'est un jeu où tu perds systématiquement. Il faudra oublier le plaisir de gagner parfois, mais tu obtiendras l'absence de la douleur, de la séparation et de la perte. Alors là, ok, donc vous me proposez de vivre comme un ermite, et comme ça je serai heureux. Attends, c'est peut-être un peu extrême pour quelqu'un comme toi, être ermite, comme tu dis. Ça peut faire partie de ton chemin, bien sûr. tu le souhaites, mais tu peux aussi alléger ta vie, en ayant un rapport différent avec ce que tu possèdes, avec ce que tu désires. Revoir tes priorités, en fonction de tes pensées profondes, pas à travers des suppositions, tes préjugés, tes convictions, mais plutôt à travers ce qui résonne en toi, ce qui fait sens. Écoute, tu viens de passer quelques jours à te demander pourquoi tu ne mangeais que du riz blanc, en comparant ta nourriture avec la mienne. Tu t'es senti frustré, incompris. Tu as supposé des choses, tu as jugé que tu n'étais pas respecté. Tu as pensé... à changer la situation de l'argent, mais en finalité, si tu ne mangeais que du riz blanc, c'est juste car tu pensais que tu ne méritais pas mieux, que tu préférais imaginer le pire plutôt que d'imaginer un moyen de changer la situation pour qu'elle soit plus confortable. Tu es donc... Seul responsable de ce que tu vis, c'est à toi de faire des choix. Tu peux passer ta vie à te plaindre que les autres ne sont pas gentils avec toi, que le monde est cruel, ou commencer par changer pour que ce qui t'entoure change avec toi. Oui, bien sûr, je comprends, mais parfois on n'a pas le choix. On doit accepter de souffrir pour survivre. Non, C'est toi qui a décidé de survivre et pas de vivre. C'est toi qui a choisi ce mot et donc d'accepter les conditions qui vont avec. Il est plus facile de se plaindre que de se réjouir. Nous avons tous le pouvoir d'être heureux, de changer. Mais peu de personnes en sont réellement conscientes ou capables. Dès notre naissance, nous sommes programmés pour accepter le riz blanc et nous sentir reconnaissants d'en avoir. Si d'autres mangent mieux que nous, cela nous enduit, bien sûr. Cela alimente notre frustration. Elle doit exister, car si elle disparaît, cela signifie que nous mangeons tous à notre faim, avec des repas variés, et que nous sommes rassasiés, et que nous n'avons plus d'envie ni de frustration. Et c'est alors qu'il y aura un problème. Bon, je vois pas le problème, non ? Si nous n'avons plus d'envie, alors nous n'avons plus besoin de subir ou d'accepter les brimades pour réaliser nos envies, de travailler pour avoir plus d'argent. Nous devenons libres et donc incontrôlables. Et être incontrôlable, c'est ne plus être productif, rentable, malléable, influençable, puisque nous n'avons besoin de rien. Tout ceci est une question de conditionnement. Si tu acceptes de manger du riz blanc toute ta vie parce qu'on te l'a servi, si tu ne lèves pas la tête de ton bol et que tu es OK avec ça, alors tu sais quoi ? C'est ton choix. Mais si maintenant tu sens que tu as envie d'autre chose, tu as le pouvoir de changer de menu en te posant les bonnes questions, en arrêtant de te victimiser, en arrêtant de juger ou de préjuger et en agissant pour que le changement devienne réalité, pas juste un rêve, et en choisissant des compagnons de route qui ont appris comment manger autre chose que du riz blanc. C'est sous cette dernière parole qu'il a reposé le bol de riz blanc devant moi et a repris le sien qu'à ma main en ajoutant Mais ça, personne ne pourra le faire à ta place Et je me suis retrouvé de nouveau avec mon bol de riz blanc. Je n'ai jamais revu cet homme. Je ne sais même pas ce qu'il est devenu. Mais je dois avouer que maintenant, vous savez quoi, je ne regarde plus vraiment le riz blanc de la même façon. changer notre façon de vivre, lui donner une autre dimension, une autre saveur, commence souvent par les petits pas qui, l'un derrière l'autre, peuvent nous amener à reconsidérer la perception de ce qui nous entoure, d'identifier notre propre bol de riz blanc, de dire non, non, ça suffit, ou au contraire, dire oui à un nouveau projet, un changement qui nous fait vibrer. Mais ça... personne ne pourra le faire à notre place. Voilà, ça m'a fait plaisir de vous raconter ce moment important de ma vie, en espérant que ça vous aura peut-être permis d'avancer sur votre propre chemin. N'oubliez pas de partager ce podcast, de laisser 5 étoiles sur Spotify, 5 étoiles sur Apple Podcast, de faire un commentaire, dites-moi ce que vous ressentez, voilà, en partageant cette expérience, laissez un message, un commentaire, et puis en attendant, eh bien... Moi, je vous propose de nous retrouver très bientôt, quand il sera minuit, à Bali.

Chapters

  • Introduction à l'évolution naturelle et à la quête de sens

    00:13

  • Mon passé et ma vie à Paris avant Bali

    01:11

  • Le moment décisif et la décision de partir à Bali

    04:07

  • La recherche d'introspection à Ubud

    06:20

  • La rencontre avec le malaise et la mélancolie

    06:45

  • Découverte du monastère et rencontre avec le moine

    08:20

  • Les enseignements du moine et le partage des repas

    12:35

  • Leçon sur la responsabilité et le changement personnel

    16:23

  • Conclusion : transformer sa vie et son rapport au bonheur

    24:11

Description

Inspiration qui rejoint cette envie de développement personnel, je partage avec vous ma rencontre avec un moine Bouddhiste, sa philosophie de vie, ses propres réflexions sur le vie, déchanter sa vie, ses réponses qui apportent à la fois un sentiment de réconfort, de simplicité et nous rappelle l’importance de vivre le moment présent.

🧐 Dans des moments de doute, de changement de vie, de remises en question, d’introspection, la remise en question de son estime de soi, il peut nous arriver parfois d’avoir besoin d’un regard extérieur, de sortir de notre zone de confort. Nous pouvons nous sentir décaler ou ressentir une sorte de décalage entre nos envies de changer de vie, de vivre autrement, nos aspirations profondes et le monde qui nous entoure.

👉🏻 Ces moments de flottement sont légitimes et sont le reflet d'un inconfort qui nous amène à reconsidérer ce que nous vivons, à ressentir le besoin de changer de vie , à remettre en question nos choix de vie ou notre rapport à avec notre inconscient quant celui ci nous apporte un malaise.

👉🏻 Ces remises en question qui nous amène vers un changement de vie, le besoin de lâcher prise, nous proposent de revoir à la fois nos relations mais aussi nos choix de vie, invitent à ne plus subir mais à changer sa vie, en revoyant ses priorités, ses envies profondes, d'évoluer naturellement vers ce qui nous ressemble vraiment sans négocier notre liberté de pensée.

👉🏻 Son changement de vie passe par l'acceptation de revisiter nos comportements pour vivre autrement en étant compris, sans préjuger de la réactions des autres et ayant des réflexions sur le vie qui raisonnes avec nos propres choix de vie.

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Transcription

  • Speaker #0

    Il est minuit à Bali, l'heure de notre rendez-vous avec l'évolution naturelle. Un moment rien que pour vous, une pause, pour découvrir d'autres philosophies de vie, des modes de pensée différents. Minuit à Bali vous offre la possibilité d'explorer ce que nous sommes vraiment, de mieux comprendre ce qui nous anime, ce qui nous fait vibrer, aimer et avancer. Ce qui peut nous permettre d'être plus en équilibre, plus heureux. Je m'appelle David Mott, je suis accompagnateur en évolution naturelle, Master Coach certifié, mais je me définis plutôt comme un explorateur du vivant. Ce qui m'intéresse tout particulièrement, c'est le changement. Celui que nous préparons ou celui qui nous surprend. Ensemble, nous allons dépasser nos limites, réinventer notre vie ou la vivre autrement. Parce qu'il n'est jamais trop tard pour devenir la personne que vous avez toujours voulu être. Et c'est maintenant, quand il est minuit. Dans ce nouvel épisode, j'avais envie de vous raconter ma rencontre improbable avec un moine bouddhiste et ce qu'il a pu m'apporter à un tournoi de ma vie où je me posais vraiment un milliard de questions. Pour arriver à cette rencontre, il va falloir que je... Je vous parle déjà du contexte dans lequel j'étais au moment où j'ai rencontré ce moine bouddhiste. Et donc revenir sur mon passé. Et donc il y a quelques années, ça commence à faire même un petit peu long, bien avant de m'installer à Bali, j'ai créé mon agence en communication par l'événement sur Paris. Je travaillais essentiellement sur la partie conceptuelle. J'étais directeur de création et Marc, mon associé, s'occupait lui de la partie plutôt budget. commercial, communication. Et donc je concevais des spectacles ou des tournées promotionnelles qui avaient la particularité de raconter une histoire. J'aimais bien ça, c'était ma petite toux. Donc quel que soit le client, la société, je proposais un thème puis derrière je faisais souvent des tableaux artistiques qui portaient à la fois des messages forts comme ceux de l'entreprise bien sûr et puis des valeurs intemporelles telles que le partage, l'importance de l'équilibre, la force de la parole. Ce qui m'intéressait, c'est de travailler avec des artistes de talent et de créer des univers où ils allaient pouvoir apparaître, mais sans utiliser leur propre numéro, déjà aguerris, déjà faits, déjà préparés. Moi, je partais d'une bande-son avec mes choix musicaux, et puis ensuite, je racontais une histoire en tenant compte des performances artistiques, et ensuite, je les mettais en scène. Cela devait donc des spectacles éphémères et surtout uniques. J'ai ainsi créé des spectacles où se retrouvaient des artistes de rue, des membres du Cirque du Soleil ou du Cirque Bouglione, des cascadeurs travaillant dans le milieu du cinéma, des chanteurs, des musiciens de l'Opéra Bastille, tous s'adapter à la mise en scène, à la musique et à la spécificité architecturale du lieu, comme la Tour Eiffel, le Musée d'Orsay, puis aussi la salle des Colonnes à Toulouse, une salle particulièrement difficile à travailler mais très intéressante. Voilà, puis parallèlement, j'enseignais dans de grandes écoles de communication, comme l'ISCOM ou les FAP, et je pouvais ainsi transmettre mon expérience et former quelque part la relève. Plus tard, je me suis associé pour former une agence de com plus globale, avec à la fois de l'événement, mais aussi de la communication de marque. Je travaillais beaucoup entre les prises de briefs, les réunions, la gestion de l'agence, l'organisation des événements. J'avais la chance... d'avoir avec moi une équipe vraiment inspirante, jeune, créative. Je citerai quand même les noms, même si vous ne les connaissez pas. Je pense à Damaris, à Thomas, à Nardine, bien sûr. Et donc, en partageant mon bureau avec une chef de projet, Damaris, qui est devenue mon amie et qui, elle aussi, m'a beaucoup apporté. Parce que l'équipe est importante. On ne fait jamais les choses seul, bien évidemment, ça vous le savez. Bref. Tout allait bien, mais un jour j'étais derrière mon ordinateur et je me suis demandé ce que je ferais dans dix ans. Et là je me suis vu encore derrière mon ordinateur. Et je me suis aperçu que ça ne me convenait plus. C'était trop prévisible que moi qui ai travaillé dans l'éphémère, la ligne ou le chemin était déjà tracé. Et donc voilà, quelques mois plus tard, j'ai donc vendu mes parts à mes associés et je suis parti de l'agence. L'histoire pourrait s'arrêter là, mais il y a eu ensuite la vie, sans les rendez-vous, les réunions, les postes café, les briefings. Et quand il m'arrivait de repasser à l'agence, on me râlait comme celui qui avait eu le courage de partir et qui en même temps ne faisait plus partie de la famille, du clan. Pour ce qui est du courage, je n'avais vraiment pas l'impression de l'avoir. C'était plutôt la peur de rester qui m'avait fait partir. On dit toujours qu'il n'y a pas de courage sans peur. Et il était difficile de revenir dans une agence que j'avais développée tout en étant devenu un étranger, presque un perturbateur qui dérangeait l'équipe pendant qu'elle travaillait. On prend un café avec toi, mais après, il ne faut pas travailler. On a un super projet, super intéressant. Oui, parce qu'on travaille ici, nous. Et on a des projets super intéressants, nous. J'attendais pas une ola à chaque fois que je passais à l'agence, bien sûr. Mais je sais pas, je crois que j'avais envie d'avoir l'impression que rien n'avait changé, que j'étais toujours là. Ou mieux que sans moi, tout s'était cassé la gueule, en fait. Que j'étais un peu indispensable, que mon regretté. Mais j'avais juste droit à une sorte d'admiration pour ma liberté, teinté de mépris pour celui qui avait quitté le navire. Vous l'avez compris, je n'avais pas vraiment anticipé le après Et dans cet état d'esprit, je suis parti à Bali. J'ai compris plus tard que si on ne règle pas son passé, il nous revient un jour ou l'autre dans la poire. Donc du coup, partir n'était pas une solution. Mais je partais là pour deux mois, je crois, ou trois mois. Et oui, parce qu'un jour ou l'autre, il faut être face à ses contradictions, à ses choix, à ses blessures, ou à celles qu'on a infligées à d'autres. Et même en partant très loin, à Bali, on trimballe avec nous, en tout cas je trimballais avec moi, le poids. de mes regrets et de mes questions. Donc, me voici à Bali avec l'inconsciente certitude que tout allait bien se passer. Et après quelques jours dans le sud, j'ai ressenti le besoin d'aller à Ubud, c'est au centre de l'île. J'avais envie de plus d'introspection et moins de tourisme, parce que j'étais plutôt dans le sud, près de Sanur, si vous connaissez. J'ai choisi un hôtel au centre de la jungle, et pour le retour à soi, j'ai été servi. Après quelques jours sur place, et quand je dis quelques jours, ça a dû être deux jours, J'ai ressenti un immense malaise, pour ne pas dire une dépression m'envahir. Je me suis laissé aller à la mélancolie et tout est devenu négatif. Eh oui, à Bali, tout est devenu négatif. Je me suis enlisé dans un apitoiement larmoyant sur l'état de ma vie. Tout est devenu moche. Les gens, les paysages, la nourriture était fade. Donc à un moment donné, j'ai décidé de prendre mon scooter et de partir, ou plutôt de fuir, sans but précis, sans avoir décidé de ma destination. Et à l'époque, je connaissais principalement le sud, Ahmed et Oboud. Donc pas très mal le reste de l'île. Donc je n'avais pas non plus... J'ai pris la route sans carte, sans GPS, en suivant simplement les rubans de bitume avec un nuage noir au-dessus de ma tête qui m'accompagnait. Arrivé dans les montagnes de Munduk, sur des petits chemins, j'étais dans la situation de David Vincent. Je cherchais un raccourci que jamais je n'ai trouvé. Je suis arrivé à une intersection, je me rappelle très bien, je lui ai lu ça aussi, et je lui ai demandé ma route sans même pouvoir donner ma destination. Je lui ai demandé à une femme âgée, d'un certain âge, qui m'a indiqué une direction, comme si elle me connaissait et comme si elle m'attendait. Elle m'a montré du doigt la route, c'était vers la gauche, je lui ai dit Ah, il faut aller là-bas Bon, je ne me suis pas... un peu pesantie sur la situation plus que ça, et j'ai continué en restant toujours quand même dans le même état d'esprit toxique, où rien ne trouvait grâce à mes yeux, les grandes rivières, la jungle, les villages balinés, servaient juste de décor à mon mal-être. Et c'est ainsi que je suis arrivé au monastère Brahma Vihara Arama, connu également sous le nom de Vihara Buddha Banjar. Je ne connaissais pas ce monastère, je ne savais même pas où je me trouvais, je n'étais jamais allé dans le nord de Bali. Il faisait très très chaud et j'ai essayé de m'arrêter pour acheter une bouteille d'eau, tout simplement. Tout était extrêmement calme, je ressentais une sorte d'arrêt dans le temps et c'est vrai une curiosité vis-à-vis de ce temple. Je me suis donc avancé vers ce temple et j'ai découvert que c'était un sanctuaire bouddhiste et qu'il abritait une communauté de moines. Et je me suis retrouvé, sans même y penser, sur la partie haute du site qui abritait la reproduction du temple de Borobudur qu'on retrouve à Jujakarta. Mais ça, je l'ai appris plus tard. A l'époque, je pratiquais, et je continue toujours d'ailleurs, je pratiquais la méditation. Et tout naturellement, j'ai ressenti le besoin de m'aligner à l'atmosphère du lieu. paisible, sans aspérité émotionnelle ou temporelle, sans bruit, juste des oiseaux et du vent qui passent dans les branches des manguiers et des frangipaniers. A l'époque, ce lieu était méconnu des touristes et il n'avait pas vocation à en accueillir, même si ceux qui venaient étaient traités avec simplicité, pour ne pas dire une certaine indifférence d'ailleurs. Donc il y avait peu de monde sur place, voire personne quand j'ai commencé cette pause méditative. Et je me suis donc laissé aller à regarder les jardins qui m'entouraient, et c'est là que j'ai découvert pour la première fois un homme, sans âge, d'origine asiatique, le crâne rasé. Portant un kéza, c'était un vêtement bouddhiste qui à l'origine était confectionné avec des bouts de tissu rapiécés et puis teints dans une couleur uniforme, souvent en orange, mais là il était en gris et en noir. Je l'ai longuement observé. Il marchait lentement en regardant autour de lui. Il prenait une fleur dans sa main comme pour lui parler, observait un oiseau, touchait du bout des doigts une mangue, comme s'il était surpris que le fruit soit là. Peu à peu, ses pas l'ont emmené vers moi. Mais au lieu de me contourner, il s'est assis en tailleur juste à côté de moi, sans parler. Il m'a regardé, après quelques minutes, il m'a souri, mais il est resté silencieux. Là, je dois avouer que j'étais à la fois gêné de cette proximité et j'avais l'impression que nous étions... Tout là où nous devions être. Vous voyez ce que je voulais dire ? Poser là où on doit être. Voilà, c'était déjà arrivé. Mais malgré tout, toujours agacé par la vie, j'ai eu envie de me lever et de partir. Je n'avais pas envie de parler à quelqu'un, et encore moins à M. Miyagi, qui allait m'assommer avec sa philosophie. En fait, j'ai essayé de ne pas me lever. J'étais là en premier et j'avais bien l'intention de revendiquer mon territoire par un mutisme réprobateur. C'était mon silence. Ma. Connexion avec la nature. Et vous savez quoi ? On est resté ainsi au moins une heure. En tout cas, ça m'a semblé interminable. J'avais l'impression de jouer au premier qui baisse le regard à perdu. Alors que nous étions côte à côte et que nous nous regardions même pas. Je commençais sérieusement à avoir mal aux fesses. Je ne savais pas comment sortir de cette situation. Et je ne savais pas pourquoi j'avais l'impression de devoir faire ou dire quelque chose d'intelligent. De combler ce silence, quelque chose de profond. Comme si ce moment avait été important alors que nous étions contentés de rester l'un à côté de l'autre sans rien dire. Tout ce que j'ai réussi à sortir, c'est un bon je vais y aller en anglais. Ce accord quelques secondes après, il a pris son temps quand même. Le moine me répondit en français tu n'as rien à partager ou à me demander ? Tout mon agacement d'avoir perdu au jeu de celui qui parle le premier, je lui répondis, si justement, pourquoi vous êtes assis juste à côté de moi alors que le jardin est immense et il y a de la place partout ? Tu étais sur mon chemin, il doit y avoir une raison. Et vous ne dites jamais bonjour, on demande, vous n'aimez même pas, avant de vous asseoir, vous ne dites pas quelque chose, non ? Il me semble que tu n'avais pas envie de parler, j'ai respecté ton silence. Nous avons partagé le même silence d'ailleurs. Je n'ai pas su vraiment quoi répondre. Je n'en avais pas envie d'ailleurs. Je crois que j'étais saoulé en fait. Le soir tombé, il m'a proposé de rester au monastère, de dormir dans une sorte de cellule très simple, sans fenêtre. Et c'est ainsi que je suis resté quand même une dizaine de jours, sans savoir où je me trouvais exactement, à partager des moments avec un parfait inconnu qui semblait en savoir plus sur moi que j'en savais sur moi-même. Un jour, puis un deuxième, puis un troisième, voilà, je suis resté à peu près une dizaine de jours. Je n'avais pas choisi de faire une retraite spirituelle, j'ai juste senti que je devais être là. C'est difficile à expliquer. En finalité, il était sur mon chemin et il devait y avoir une raison pour cela. En tout cas, c'est ce qu'il m'a expliqué. Cette pause méditative ne fut pas organisée, ce qui était quelque peu perturbant, car chaque jour, il n'y avait pas un planning, il n'y avait pas une raison d'être, je n'avais pas d'objectif particulier. Mais cette retraite m'a permis, dans un premier temps, de me reconnecter avec moi-même, en échangeant avec mon guide. En réalité, c'était un petit peu son rôle. Et j'ai pu trouver des réponses à mon état émotionnel. Alors je rajouterai aussi, bien sûr, pas de téléphone, pas de portable, pas d'ordinateur, rien, pas de connexion, pas d'Internet, pas de réseau, voilà. Je vais juste faire une pause dans mon récit pour répondre à une question que vous vous posez peut-être. Mais par quel heureux hasard ce moine bouddhiste rencontré à l'autre bout du monde parlait-il français ? Et comment savait-il que toi-même, jeune et talentueux créateur de podcast, tu étais français ? Bonne question que je vous remercie de m'avoir posée. Eh bien, après avoir vu le jour au Japon et avoir passé une partie de son enfance en Chine, il avait fait ses études en France, dans la faculté de théologie de l'université de Strasbourg, si je ne me trompe pas. En tout cas, je sais que c'était à Strasbourg. Puis il est parti au Népal pour faire une retraite dans un temple situé dans l'Himalaya, où il est resté près de Rishikesh, je crois, où il est resté plusieurs années, pour ensuite voyager dans le monde entier. Bali étant une des étapes sur le chemin de sa vie. Je n'ai jamais... connu son véritable nom car je lui ai demandé, mais il m'a dit de l'appeler Pakalang. Pakalang, voilà. Car a priori, je ne serais pas vraiment capable de prononcer correctement son nom. Qui n'était d'ailleurs pas son nom, c'était une étiquette pour lui et ça n'avait pas d'importance. Pour ce qui est de ma nationalité... Ah oui, il reste la deuxième question. Il a simplement reconnu à mon accent, sympa, mon accent en anglais, non pardon, à mon horrible accent, ce à quoi je lui ai fait remarquer que le sien n'était pas terrible en français, et m'a répondu alors, nous devions sans doute nous rencontrer pour que je puisse le corriger. Ce que je n'ai jamais, bien sûr, fait, évidemment. Ce que je partage avec vous, ce ne sont pas les mots exacts, mais l'esprit est bien là, il était à la fois très sage, particulièrement énigmatique dans ses questions et ses réponses, et un tantinet espiègle. Nous étions pour lui deux hommes qui devaient se rencontrer pour ensuite partir chacun de son côté. Il n'y avait pas de notion de disciple, même si moi je ressentais ça, et de disciple et de maître, comme dans les films, même si je sentais que j'apprenais beaucoup de lui. que lui de moi a priori, mais là aussi je me trompais sans doute, je ne savais pas, je ne savais pas. Nous revenons à la perception que nous avons tous de nous, et le besoin d'avoir des réponses immédiates, et si je lui avais posé la question, il m'aurait sans doute dit le contraire, dit-il, le maître, qu'est-ce que ça veut dire, quelle est la signification, pourquoi tu ressens ça, bref. Les discussions furent souvent longues et spontanées, elles avaient pour but de me permettre de mieux comprendre ma place dans le monde, et de m'interroger à la fois sur ma relation avec les autres, et sur ma propre sensibilité. sur mes croyances. Rappelez-vous, je suis parti du centre de Bali, d'Auboud, avec un milliard de questions, avec une dépression. J'en avais marre, je n'avais pas de réponse. Je savais que j'étais fatigué et triste. Bien sûr, ça reste personnel, mais je vais tout de même partager avec vous une situation en particulier qui m'a permis d'avancer et de créer mon propre chemin. C'est le sujet de ce podcast, en fidélité. La petite leçon d'un moine bouddhiste face à un occidental impatient. Tous les jours, nous prenions le repas ensemble, enfin les repas ensemble d'ailleurs, petit déjeuner, au lever du soleil, le déjeuner et au coucher du soleil, un dîner très léger. Pendant plusieurs jours, mon repas fut composé de riz blanc et d'eau. A chaque repas, riz blanc et eau. Pendant que lui, le moine, lui mangeait du riz agrémenté de bouillon, des petits légumes et puis se servait du thé. Et au bout de quelques jours, il m'a fallu quand même quelques jours, c'était toujours cette notion de, quelque part, de supériorité. C'était mon maître, je l'avais imaginé maître et je n'avais pas osé lui dire. J'ai quand même demandé pourquoi je devais me contenter de riz blanc alors que lui, il avait du bouillon et des légumes. Je dis Pourquoi moi, j'ai que du riz blanc ? Pourquoi toi, tu as du riz, enfin je disais vous en l'occurrence, vous avez du riz agrémenté de bouillon, des petits morceaux de je ne sais pas quoi et des légumes. Il me répondit Alors, il y a quelque chose qui te dérange dans le repas que nous t'offrons ? Parce que je ne payais pas. Et j'ai répondu, bah ouais, j'en ai un peu marre de manger du riz blanc à chaque repas. Et puis en plus, tel que vous me le présentez, j'ai l'impression que je devrais être en plus être reconnaissant parce que c'est un cadeau. Il me dit, alors tu ressens quoi ? Bah de la frustration, de l'injustice. Ouais, ok, de la frustration, de l'injustice. Alors, qu'est-ce que tu pourrais faire pour que ça change ? Je vois pas trop, je peux acheter des légumes et du bouillon, c'est une question d'argent. Ouais. Tu pourrais acheter. Mais pourquoi tu ne demandes pas simplement ? Que je demande quoi ? Ce que tu veux. Je voudrais changer de menu et manger du riz avec du bouillon et des légumes comme vous. À ce moment-là, le moine prit son bol, son propre bol, et le posa devant moi, et prit en retour mon bol de riz blanc pour commencer à le manger. Donc je me retrouvais avec son bol, légumes, bouillon, et lui avec mon bol de riz blanc. Là, il me regarde et me dit Tu te sens mieux maintenant ? Comme je suis toujours un garçon un peu compliqué, évidemment, j'ai dit Bah vraiment, j'ai l'impression de vous avoir volé votre nourriture. Ok. Ouais. Là où tu ressens une injustice, il n'y a que partage. Car si je t'ai donné mon repas, c'est que j'en avais envie. Et croire que tu as une responsabilité dans mon choix est arrogant. Je fais mes propres choix. Donc tu préférais l'acheter. Bah ouais, je crois que ce serait plus juste, oui. Ah oui. Parce que tout s'achète, que tout peut être résolu avec de l'argent. Tu penses peut-être que l'argent est la réponse à toute chose. Pourtant, quand tu es en face à quelque chose que tu ne peux pas acheter, car c'est déjà gratuit, tu te trouves démuni, tu perds ton pouvoir. Oui, alors oui, peut-être que je perds mon pouvoir, enfin non, quand même. Si tu attends que l'on te donne, tu n'auras jamais rien. Si tu veux quelque chose, va le chercher toi-même. Arrête de supposer et pose les bonnes questions. Si tu souhaites un changement, commence par initier le mouvement. Commence déjà par poser les bonnes questions au lieu de suivre le troupeau ou de subir une situation. Ne nous suppose pas quand tu ne sais pas. Et tu auras sans doute une réponse qui te permettra soit d'accepter ton sort, soit d'en changer. Comprends ceci, si tu n'as rien, tu n'as rien à perdre. Si tu ne désires rien, tu n'as besoin de rien. Et si tu n'aimes pas, tu ne souffres pas. Si tu ne veux pas avoir mal... Ou souffrir ? Alors il ne faut pas jouer au jeu de la vie. C'est un jeu truqué. Car c'est un jeu où tu perds systématiquement. Il faudra oublier le plaisir de gagner parfois, mais tu obtiendras l'absence de la douleur, de la séparation et de la perte. Alors là, ok, donc vous me proposez de vivre comme un ermite, et comme ça je serai heureux. Attends, c'est peut-être un peu extrême pour quelqu'un comme toi, être ermite, comme tu dis. Ça peut faire partie de ton chemin, bien sûr. tu le souhaites, mais tu peux aussi alléger ta vie, en ayant un rapport différent avec ce que tu possèdes, avec ce que tu désires. Revoir tes priorités, en fonction de tes pensées profondes, pas à travers des suppositions, tes préjugés, tes convictions, mais plutôt à travers ce qui résonne en toi, ce qui fait sens. Écoute, tu viens de passer quelques jours à te demander pourquoi tu ne mangeais que du riz blanc, en comparant ta nourriture avec la mienne. Tu t'es senti frustré, incompris. Tu as supposé des choses, tu as jugé que tu n'étais pas respecté. Tu as pensé... à changer la situation de l'argent, mais en finalité, si tu ne mangeais que du riz blanc, c'est juste car tu pensais que tu ne méritais pas mieux, que tu préférais imaginer le pire plutôt que d'imaginer un moyen de changer la situation pour qu'elle soit plus confortable. Tu es donc... Seul responsable de ce que tu vis, c'est à toi de faire des choix. Tu peux passer ta vie à te plaindre que les autres ne sont pas gentils avec toi, que le monde est cruel, ou commencer par changer pour que ce qui t'entoure change avec toi. Oui, bien sûr, je comprends, mais parfois on n'a pas le choix. On doit accepter de souffrir pour survivre. Non, C'est toi qui a décidé de survivre et pas de vivre. C'est toi qui a choisi ce mot et donc d'accepter les conditions qui vont avec. Il est plus facile de se plaindre que de se réjouir. Nous avons tous le pouvoir d'être heureux, de changer. Mais peu de personnes en sont réellement conscientes ou capables. Dès notre naissance, nous sommes programmés pour accepter le riz blanc et nous sentir reconnaissants d'en avoir. Si d'autres mangent mieux que nous, cela nous enduit, bien sûr. Cela alimente notre frustration. Elle doit exister, car si elle disparaît, cela signifie que nous mangeons tous à notre faim, avec des repas variés, et que nous sommes rassasiés, et que nous n'avons plus d'envie ni de frustration. Et c'est alors qu'il y aura un problème. Bon, je vois pas le problème, non ? Si nous n'avons plus d'envie, alors nous n'avons plus besoin de subir ou d'accepter les brimades pour réaliser nos envies, de travailler pour avoir plus d'argent. Nous devenons libres et donc incontrôlables. Et être incontrôlable, c'est ne plus être productif, rentable, malléable, influençable, puisque nous n'avons besoin de rien. Tout ceci est une question de conditionnement. Si tu acceptes de manger du riz blanc toute ta vie parce qu'on te l'a servi, si tu ne lèves pas la tête de ton bol et que tu es OK avec ça, alors tu sais quoi ? C'est ton choix. Mais si maintenant tu sens que tu as envie d'autre chose, tu as le pouvoir de changer de menu en te posant les bonnes questions, en arrêtant de te victimiser, en arrêtant de juger ou de préjuger et en agissant pour que le changement devienne réalité, pas juste un rêve, et en choisissant des compagnons de route qui ont appris comment manger autre chose que du riz blanc. C'est sous cette dernière parole qu'il a reposé le bol de riz blanc devant moi et a repris le sien qu'à ma main en ajoutant Mais ça, personne ne pourra le faire à ta place Et je me suis retrouvé de nouveau avec mon bol de riz blanc. Je n'ai jamais revu cet homme. Je ne sais même pas ce qu'il est devenu. Mais je dois avouer que maintenant, vous savez quoi, je ne regarde plus vraiment le riz blanc de la même façon. changer notre façon de vivre, lui donner une autre dimension, une autre saveur, commence souvent par les petits pas qui, l'un derrière l'autre, peuvent nous amener à reconsidérer la perception de ce qui nous entoure, d'identifier notre propre bol de riz blanc, de dire non, non, ça suffit, ou au contraire, dire oui à un nouveau projet, un changement qui nous fait vibrer. Mais ça... personne ne pourra le faire à notre place. Voilà, ça m'a fait plaisir de vous raconter ce moment important de ma vie, en espérant que ça vous aura peut-être permis d'avancer sur votre propre chemin. N'oubliez pas de partager ce podcast, de laisser 5 étoiles sur Spotify, 5 étoiles sur Apple Podcast, de faire un commentaire, dites-moi ce que vous ressentez, voilà, en partageant cette expérience, laissez un message, un commentaire, et puis en attendant, eh bien... Moi, je vous propose de nous retrouver très bientôt, quand il sera minuit, à Bali.

Chapters

  • Introduction à l'évolution naturelle et à la quête de sens

    00:13

  • Mon passé et ma vie à Paris avant Bali

    01:11

  • Le moment décisif et la décision de partir à Bali

    04:07

  • La recherche d'introspection à Ubud

    06:20

  • La rencontre avec le malaise et la mélancolie

    06:45

  • Découverte du monastère et rencontre avec le moine

    08:20

  • Les enseignements du moine et le partage des repas

    12:35

  • Leçon sur la responsabilité et le changement personnel

    16:23

  • Conclusion : transformer sa vie et son rapport au bonheur

    24:11

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