Speaker #1Je ne vais pas y arriver. Je sens que je sais ce que je dois faire, mais je ne me sens pas à la hauteur. Je ne me sens pas à ma place. J'ai l'impression d'avoir pris la place de quelqu'un qui était plus compétent que moi. En fait, je pense que les autres, ceux qui m'entourent, croient plus en moi que je crois en moi. Ils ne se trompent de personne. Ils ne me connaissent pas vraiment. Ils attendent de moi ce que je ne suis pas capable de donner. Je joue la comédie pour donner le change. Mais à un moment donné, ils vont se rendre compte de la supercherie. Ils n'ont aucune idée de mes doutes, de ce que je ne sais pas. Et à un moment donné, ils vont s'en rendre compte. C'est ça. Ils me donnent des responsabilités, ils me demandent de gérer des projets. Ils vont bien arriver à se rendre compte que je suis dépassé, que je n'ai pas l'expérience ou que je n'en sais pas assez. Je me rends compte qu'il y a plein de personnes qui maîtrisent beaucoup mieux que moi ce que j'ai envie de développer, ce que j'ai envie de faire. Il y a plein de spécialistes qui sont 100 fois meilleurs que moi. Quand je les écoute, j'ai l'impression de ne rien maîtriser, qu'ils ont pris de l'avance, que jamais je ne pourrai les rattraper. Je me compare, bien sûr, forcément. Bien sûr, j'ai envie de changer ma vie, que ça bouge, mais je n'en suis pas capable. Je passe. Non, j'en suis pas capable, mais il me faut plus de temps. Je dois en savoir plus, en faire plus. Mais j'ai cette sensation d'être stupide, de rien comprendre, de mal comprendre. Mes clients, mes supérieurs, ma femme, mon mari, mes enfants, tout le monde attend quelque chose de moi. Ils sont persuadés que je suis à la hauteur, que je peux le faire, que j'en suis capable. Et plus ils disent ça, et plus ça me fout la pression. Mais moi, j'ai l'impression de ne pas être à la hauteur, de les tromper, de me tromper. J'ai l'impression de jouer un rôle. d'être un imposteur. Dans les accompagnements que je réalise auprès des personnes qui souhaitent avancer sur un projet, préparer ou accomplir un changement, que ce soit dans leur vie professionnelle ou d'un point de vue plus personnel, je retrouve très régulièrement, pour ne pas dire dans la majorité des cas, un point commun. Petit ou grand, il est souvent dissimulé, c'est-à-dire un paquet d'excuses bien ficelées. Je l'entends autour d'une explication ou de l'analyse d'une situation, dans des phrases. qui se veulent résolument positives ou bien dans un besoin de comprendre pourquoi le changement semble au ralenti, qu'il n'évolue pas dans ce que nous estimons être le bon sens, pourquoi nous avons l'impression d'avoir tous les éléments pour avancer, que nous avons tourné ce changement dans notre tête, dans tous les sens, mais que nous n'arrivons pas à nous mettre en marche, à l'organiser. J'ai accompagné une femme, pour la Martine, même si ce n'est pas son prénom, qui voulait changer de vie. On entendait par là qu'elle souhaitait à la fois changer de travail, mais également s'installer à l'étranger, ou peut-être dans le sud de la France, elle ne savait pas encore. Elle avait un poste important dans une agence d'audit qu'elle avait créée. Elle était reconnue pour la qualité de son travail, elle était appréciée de ses collaborateurs. Elle avait un joli appartement dans le deuxième à Paris qu'elle partageait avec sa petite famille, son mari et ses enfants. Mais elle sentait qu'elle était arrivée au bout de quelque chose et elle avait tout simplement envie de changer de vie. Vous remarquez qu'elle n'avait pas de problème particulier dans son travail, en tout cas, jusque-là on ne les a pas identifiés. Qu'elle avait une vie plutôt agréable, pas de problème de couple a priori. Et ses enfants, qui avaient entre 15 et 17 ans, n'avaient aucun problème que ceux bien sûr de l'adolescence. Ce qui est déjà pas mal en fait. Mais cela a joué sur l'envie de sortir de ce confort. Ils avaient 15 et 17 ans, ils étaient passés à l'âge d'adolescent. Et c'était le moment de faire autre chose, de développer autre chose, de partir ailleurs. Ils étaient plus grands, plus âgés. En tout cas, voilà, c'est comme ça qu'elle le voyait, pour vivre autre chose. Elle avait envie d'autre chose. Donc elle souhaitait avec sa famille s'installer dans le sud de la France. Mais elle envisageait également, comme je viens de vous le dire, l'Espagne ou le Portugal, qui étaient également... mis dans la shortlist des pays qu'elle voulait faire. Tout cela semblait réaliste, enfin, sur le papier. Ça faisait 4 ans qu'elle voulait changer de vie. Mais elle n'avait jamais réussi à franchir le pas. Bien évidemment, il y a eu de nombreuses raisons pour lesquelles elle n'a pas pu aller jusqu'au bout. Mais derrière tout ça, et c'est le sujet qui nous intéresse, il y avait principalement l'impression persistante de ne pas être à la hauteur de son projet. S'il reconnaissait qu'elle avait fait une belle carrière, c'est parce qu'elle avait été aidée. Et c'est surtout son équipe qui avait fait le boulot, et ses clients qui lui avaient fait confiance. Mais pour elle, elle n'y était pas pour grand-chose. Si elle avait une famille équilibrée, c'est surtout parce que son mari était là qu'il était présent. Et si elle avait un joli appartement, c'est qu'après avoir cherché longtemps, ça avait été un coup de chance, grâce à l'ami d'un ami d'un ami. Elle ne s'octroyait jamais les victoires. Elle ne disait jamais oui, ben oui, c'est grâce à moi, je suis contente de moi, non Bref, sa vie était une imposture. Elle n'était pas à la hauteur de ce que les autres pouvaient penser. Elle avait été... toujours fait les choses en étant aidé, en tout cas pour elle, ou avec de la chance. Et quand on l'a complimenté, sur son choix de carrière, par exemple, ou pour les projets qu'elle avait aboutis, elle avait vraiment l'impression de ne pas mériter, ou de minimiser son rôle, ou sa façon de manager. Elle disait, non, non, mais, oui, bien sûr, j'ai gagné ce projet, j'ai gagné ce budget, mais, voilà, ça a été un cocon de circonstance, c'est pas vraiment moi qui ai le fait, mais enfin, voilà, oui, j'étais dedans, mais c'était quand même un peu la chance, quand même. Je n'étais pas conscient. Tout cela venait dans des phrases éparpillées, dans une présentation assez claire de sa vie. Elle était concise, elle avait une facilité pour parler de ceux qui l'entouraient, de ses propres qualités managériales, mais de sa vision aussi des entreprises, mais finit souvent par s'excuser, relativiser ou redonner la victoire à celles qui l'entouraient, très rarement à elle. Oui, c'est vrai que j'ai monté une deuxième agence à Bordeaux disait-elle. Mais bon, c'est en fait mon associé qui a décidé de faire ça. C'est une super idée, franchement Il a bien assuré parce que ça a bien fonctionné sur Bordeaux, puis peut-être qu'on va en faire une aussi, me semble-t-il, à Toulouse de mémoire. Mais jamais c'était elle qui décidait. C'était... Ouais, mais pourtant c'était son entreprise. C'était quand même elle qui avait monté tout ça. Peu à peu, elle s'est rendue compte que tous les problèmes qu'elle pensait devoir surmonter pour changer de vie, je vous le rappelle, et aller peut-être dans le sud de la France ou changer de pays, c'était plutôt pratique et logistique. Et sa véritable peur, c'était de ne pas être à la hauteur. de n'avoir jamais été à la hauteur. C'était elle, personnellement, de rêver trop grand, d'avoir besoin des autres. Et que si elle ne les avait pas, ces autres, elle n'en serait pas là. S'imaginer changer de vie était donc un beau projet, mais elle n'arrivait sans doute pas à réaliser, parce qu'il n'y avait pas eu les autres jusque-là, mais elle n'en serait pas là actuellement si les autres n'avaient pas été là. Et là, toute seule, face à ce changement de vie, pourquoi réussirait-elle Alors que d'autres... On échoue et on réussit, mais elle n'est pas les autres. Elle est elle et elle sait que, en tout cas, elle pense, elle est persuadée de ne pas avoir les compétences, qu'elle n'est pas à sa place. Pourquoi elle aurait cette Ausha Martine n'est bien sûr pas la seule que j'ai pu accompagner. Je pense également à Thomas. justement de Toulouse, j'en parlais tout à l'heure, qui à l'époque voulait changer d'activité et devenir apiculteur. C'est un joli métier, c'était une passion. Entre directeur commercial dans une entreprise d'énergie renouvelable et apiculteur se dressait une foule de questions, non pas sur la faisabilité elle-même, comment apprendre le métier, où passer, par qui passer, quel terrain acheter, quelle ruche acheter. Non, c'était plutôt sa légitimité, le regard des autres, la peur de l'échec. Je suis donc dit, après avoir écouté et accompagné Martine et Thomas, que le sujet pouvait vous intéresser. Car en fait, il nous concerne tous. Il s'agit du syndrome de l'imposteur. Alors bien sûr, il peut être appréhendé et abordé de façon différente, suivant les cas, suivant sa personnalité, suivant chacun, bien sûr, suivant son passé, son expérience, bref. Mais il est là, le syndrome de l'imposteur. Alors, ça veut dire quoi Soyons clairs dès le départ puisqu'on va avoir trois épisodes qui vont parler de ce sujet que je trouve passionnant. Je ne vous le cache pas. Alors c'est quoi le syndrome de l'imposteur Ça désigne un phénomène psychologique où une personne malgré ses réussites et ses compétences se sent comme une fraude et a la conviction de ne pas mériter les compliments qu'on peut lui faire. Cette personne attribue souvent ses réussites à des facteurs externes comme la chance ou le hasard et a peur d'être découverte comme étant... incompétent. Ça y est, bientôt, on va voir qu'en fait, je ne suis pas à ma place, tout simplement. Les symptômes peuvent inclure des doutes constants sur soi-même, une peur de l'échec, ainsi qu'un besoin constant de validation externe. Est-ce que ce que je fais est bien Est-ce que mes décisions que je prends sont les bonnes Ceux qui souffrent du syndrome de l'imposteur peuvent rencontrer des difficultés à accepter des compliments, par exemple en disant, tiens, Là, tu vas changer de vie, mais rappelle-toi ce que tu faisais avant, tu avais quand même fait des choses formidables. Tu avais quand même monté un site internet, tu avais quand même fait une plateforme de rencontres, tu avais quand même créé les événements, et ils vont minimiser leurs efforts. Oui, ça c'était avant, comme on dit. Maintenant, là, tout de suite, tu ne te rends pas compte de ce que je veux faire, le projet est foufou. Ça peut mener à un stress chronique, une anxiété accrue, voire à l'épuisement professionnel, ce qu'on appelle un burn-out, ou même d'ailleurs une dépression. On dit souvent, être en dépression, attention, dépression ça peut être grave, ça peut même être très grave. On se sous-estime, on est au fond du trou. Pour surmonter ce syndrome, il est important de prendre conscience de ce que c'est. que le syndrome de l'imposteur, mais aussi prendre conscience de ses propres sentiments, de les exprimer et de les challenger, ainsi que de reconnaître la validité de ses compétences et de ses réussites. Et c'est ce que nous faisons d'ailleurs lors des accompagnements. Revalider un petit peu tout ça, les compétences. Oui, mais tu as fait ci. Oui, mais tu as fait ça. Comment tu te sens à tel moment de ta vie Comment tu te vois Comment tu te projettes Je vous propose d'explorer ce sentiment. Encore une fois, je trouve ça passionnant, parce qu'on ne se rend pas compte, mais... Ça nous touche tous, cette impression qui nous a tous impactés à un moment donné ou à un autre. C'est d'ailleurs peut-être le cas encore aujourd'hui de mettre des mots, de leur donner un sens, et pour que ce soit parfaitement clair, dès maintenant, je vous le répète et je le répéterai très souvent, vous n'êtes pas seul. Ça fait un peu SOS suicide, mais c'est pas ça. Vous n'êtes pas seul. Personne n'est épargné, et que ce soit dans votre vie professionnelle ou notre histoire personnelle, nous avons tous eu l'impression de ne pas comprendre. d'avoir l'impression de ne pas être à la hauteur, de ne pas être à notre place, ou d'avoir pris la place de quelqu'un d'autre. Je vous rassure, Martin et sa famille sont installés en Espagne. Quant à Thomas, il n'est pas apiculteur, il a changé de voie, comme on dit, il a changé d'envie. Il en a parlé avec sa famille, il a créé un service de pitt-sitter. Pitt-sitter, c'est il garde des chiens toute l'année, dans un gros domaine. Il n'est pas parti dans le sud, il est parti en Normandie. En tout cas, il s'éclate, il a fait son activité principale. Et il vit très bien sa reconversion qu'il a souhaitée et qu'il a choisie. Et qu'il vit maintenant, comme vous l'avez compris, avec sa famille. Cette exploration du syndrome de l'imposteur et de ses répercussions sur nos projets, nos envies, nos changements de vie, nous allons le faire en trois épisodes. En commençant par nous, nous, notre rapport à notre image, nos envies, et les exemples de personnes que vous connaissez peut-être et qui doutaient eux aussi, et qui sont parties en dépression directe avant d'accepter le processus. qui leur a permis de dépasser ce sentiment. D'ailleurs, ce qui est assez amusant, c'est que quand on en parle avec des personnes, de ce système, de ce principe, de ce syndrome de l'imposteur, souvent, les personnes disent Oui, oui, oui, je connais, j'en ai déjà entendu parler Mais de là à savoir ce que ça représente, les étapes, comment ça se manifeste, ce que c'est en vitalité, peu de gens sont capables de mettre des mots dessus ou de complètement aborder le sujet en 360. Donc, on va parler du processus qui a permis de dépasser ce sentiment par rapport à des personnes que vous connaissez peut-être encore une fois. En tout cas, on va en parler. Dans le deuxième épisode, nous verrons que tout ça n'est pas si simple. Parce que même si nous ressentons ce syndrome de l'imposteur comme nous pourrons le voir dans le premier épisode, on va se dire Ah oui, c'est vrai, je n'avais pas vu ça comme ça. Effectivement, je ressens ça, donc j'ai ce syndrome de l'imposteur. Il ne vient pas forcément de vous. Je m'explique. Nous verrons ensemble l'impact que peuvent avoir, dans ce deuxième épisode, que peuvent avoir ceux qui nous veulent du bien. Il y a toujours un copain, il y a toujours un pote, toujours quelqu'un qui va vous dire Ah, ton projet, tu sais quoi, j'adore. Mais attention, parce que j'ai vécu ça ou un tel a vécu ça, il s'est complètement planté. On va voir ensemble que les autres ont un impact sur notre changement de vie. Et ça, c'est pas très def perso, parce qu'on n'en parle pas beaucoup, on est un peu personnel. On parle surtout de ce déroulement personnel par rapport à ce syndrome d'imposteur, pardon. en parlant de nous-mêmes, face à nous-mêmes, mais il faut prendre en considération aussi que les autres ont une responsabilité, parfois, même souvent d'ailleurs, et nous allons voir comment nous comporter, et comment désamorcer les bombes déguisées en bons conseils. Et enfin, dans le troisième épisode, on va voir des possibilités, des solutions, des réflexions et de bonnes attitudes pour sortir de ce cercle infernal, un petit peu des tips, des bonnes habitudes, tout simplement. Troisième épisode, donc. Et puis, bien sûr, si vous le souhaitez, vous pouvez intervenir, vous pouvez poser des questions. Et puis, si vous souhaitez vous-même être accompagné et que vous avez l'envie de sortir de ce syndrome, d'avancer, pourquoi pas, ou simplement d'en parler. Vous pouvez m'en parler, vous pouvez me contacter sur la page Facebook ou sur LinkedIn ou bien en m'envoyant un mail. Je précise que ces trois épisodes, donc le premier, ça, c'est de la bande-annonce. Ensuite, il y aura... Trois épisodes, le premier qui va nous parler de nous, du jeu. Ensuite, le deuxième qui va parler des autres et de l'intervention des autres et comment on peut faire pour sortir un petit peu de cette spirale infernale. Le troisième qui va nous donner des types, des solutions, des réflexions. Eh bien, ces trois épisodes sortiront sur trois semaines, les unes derrière les autres. Non pas par deux épisodes dans le mois comme on le fait d'habitude, mais sur trois semaines pour que vous puissiez bien avancer et que ça vous apporte quelque chose. Alors surtout, n'hésitez pas, si vous avez des questions. à les poser sur Facebook si vous avez des doutes, si vous voulez peut-être des informations en plus, une approche différente, peut-être que vous avez rencontré quelque chose dont vous souhaitez parler par rapport au syndrome de l'imposteur. Vous n'êtes pas seul et bien sûr, vous pouvez laisser des messages sur Facebook ou sur LinkedIn si vous le souhaitez. Voilà, c'est parti. Alors on y va pour trois épisodes, ça commence la semaine prochaine. On va parler de nous, du jeu, vous l'avez compris, les autres, et puis ensuite des idées. Et là, c'est intéressant parce que le troisième peut être construit avec vos propres approches, vos propres solutions, vos propres idées. Elles sont bien sûr personnelles, pas forcément applicables pour tout le monde, mais n'hésitez pas parce que le troisième épisode, on va aussi le créer grâce à vous, avec vos tips, avec Ah tiens, moi j'ai vécu ça, voilà comment je m'en suis sorti, voilà comment j'ai pu évoluer évoluer bien sûr naturellement. J'ai hâte de vous présenter ces trois épisodes qui vraiment j'ai trouvé passionnant à écrire et à préparer. Et on se retrouve bien sûr quand il sera minuit à Badi.