Speaker #0Il est minuit à Bali, l'heure de notre rendez-vous avec l'évolution naturelle. Un moment rien que pour vous, une pause, pour découvrir d'autres philosophies de vie, des modes de pensée différents. Minuit à Bali vous offre la possibilité d'explorer ce que nous sommes vraiment, de mieux comprendre ce qui nous anime, ce qui nous fait vibrer, aimer et avancer. Ce qui peut nous permettre d'être plus en équilibre, plus heureux. Je m'appelle David Mott, je suis accompagnateur en évolution naturelle. Master Coach certifié, mais je me définis plutôt comme un explorateur du vivant. Ce qui m'intéresse tout particulièrement, c'est le changement, celui qui nous prépare ou celui qui nous surprend. Ensemble, nous allons dépasser nos limites, réinventer notre vie ou la vivre autrement. Parce qu'il n'est jamais trop tard pour devenir la personne que vous avez toujours voulu être. Et c'est maintenant, quand il est minuit, à Bali. Nous voici. dans un nouvel épisode qui vous propose de passer à l'action, tout simplement, de prendre des résolutions et de passer à l'action. Et pour ça, je vais commencer par une petite histoire qui vous permettra justement de passer à l'action, j'espère en tout cas. Quand j'étais au Club Med en Tunisie, je travaillais avec une équipe locale qui, elle, travaillait à l'année. C'est-à-dire que moi, j'étais là pour la saison, soit environ six mois. J'étais responsable de cette équipe et j'organisais à la fois les activités de la journée, je faisais les plannings et le soir, je préparais les spectacles. Chaque fois que j'arrivais sur un nouveau club, je venais avec mes idées de spectacles, des numéros particuliers et j'avais aussi ma façon d'organiser les journées, de proposer des activités différentes. Donc quand je suis arrivé en Tunisie, j'avais pour mission, de la part de la direction sur Paris, de reprendre en main l'équipe, de réaliser les journées et de motiver tout ce petit monde car, selon les responsables de Paris, l'équipe locale ronronnait dans leurs habitudes et cela se ressentait dans le retour des clients. Et c'est ce que j'ai fait. J'ai changé les horaires, interverti les animateurs, on a fait des répétitions de spectacle de nuit pour les jouer ensuite le soir. J'ai revu entièrement les soirées typiques, vous savez les soirées où on retrouve les musiciens locaux, les danseuses, et j'ai trouvé de nouveaux groupes culturels. J'étais de tous les combats et je ne ménageais pas ma peine pour tout changer, bien sûr, et répondre aux attentes de mes responsables qui m'avaient surmotivé. Le directeur de l'hôtel Adgerba trouvait ça génial et j'avais de très bonnes rations avec lui. Et l'idée que du sang neuf booste son équipe, ça lui allait très bien. On se croisait souvent et il ne tarissait pas d'éloge sur ce vent nouveau qui soufflait dans son club. On buvait des thés à la menthe en changeant le monde et c'était vraiment très agréable. J'avais à cette époque-là une vision assez claire de ma responsabilité, de ce que je devais faire. J'allais d'un club à l'autre et je changeais tout, ou presque, pour que les clients, les GM comme on les appelle, soient contents de leurs vacances. Quitte à remettre en question tout ce qui avait été mis en place avant, à devoir affronter la direction de l'hôtel parfois, mais là, ce n'était pas le cas, et à me mettre à dos les équipes locales. Tout cela, ça n'avait pas grande importance. J'avais une mission et je la suivais. Ce qui était par contre normal, c'est que ceux pour qui je bossais soient contents de mes résultats, ceux de Paris. J'ai besoin de reconnaissance. On en revient toujours à la même chose. Et les moyens pour l'obtenir n'avaient pas grande importance. J'étais un fidèle soldat pour qui le seul but, la finalité était importante. Et tous les chemins étaient bons pour y parvenir. Mais revenons à Jarba. Après avoir mis en place tous les programmes de la journée, changé l'intégralité des animations, refait tous les spectacles du soir, il me restait à faire une réunion. J'en faisais régulièrement des réunions. Mais là, c'était la réunion ultime avec toute l'équipe locale et le directeur de l'hôtel pour faire un... point et faire un planning sur les trois prochains mois. Nous avons commencé la réunion très sympathique, en revanche sur tout ce qui avait changé, les nouveautés, et puis j'y allais de mes critiques sur tel ou tel animateur qui, selon moi, ne s'investissait pas assez, n'en faisait pas assez ou qui avait tendance à traîner les pieds. Ce n'était pas injurieux ni violent, juste pragmatique. Le changement passait par l'implication de chaque membre de l'équipe locale, pour ne pas dire l'implication de l'ensemble du personnel de l'hôtel. Et ces quelques mois avaient prouvé que ça fonctionnait, en fait. Donc j'étais tellement sûr de ce que je faisais, de tous les changements que j'avais impulsés, qu'une fois que j'étais terminé de parler, j'attendais juste de la part du directeur de l'hôtel, qui m'avait toujours soutenu, qui avait toujours été très gentil avec moi, qui me soutient dans tous mes choix et mes décisions, qui me félicite, qui remercie l'équipe. Et bien sûr, leur demande de continuer sur cette magnifique voie du changement. J'étais tellement sûr de ce qu'il allait dire que je ne me suis posé aucune question. Il m'a donc félicité, remercié pour mon travail. Ensuite, il a remercié l'équipe. Et puis ensuite, il m'a viré devant tout le monde avec un sourire navré. Mais il ne m'a pas laissé le choix ou la possibilité de comprendre. Il a juste expliqué qu'entre une équipe locale qui travaillait à l'année au club et un gars qui restait quelques mois et allait repartir, il préférait écouter son équipe. Et que celle-ci trouvait qu'il y avait trop de changements, qu'elle avait l'impression qu'elle n'était plus chez elle. et j'en faisais trop. Et parfois, n'importe comment d'ailleurs, et qu'elle n'a plus envie de travailler avec moi. Voilà, fin de l'histoire. J'avais tué le game, tout seul, comme un grand, en pensant pouvoir tout changer, parce que telle était ma mission, en oubliant qu'on ne peut pas tout changer, qu'il y a des freins, des humains qui ont d'autres priorités, une autre réalité, que je ne pouvais pas tout maîtriser, même si j'en avais la volonté. Je suis ravi de vous retrouver dans ce nouvel épisode consacré... à une idée aussi simple qu'explosive, apprendre à changer ce qui peut l'être et accepter ce qui ne peut pas l'être, puis surtout agir en conséquence. Rappelez-vous, nous sommes sur un épisode action, donc on va pouvoir se mettre en action. Pour beaucoup, cette maxime évoque la célèbre prière de la sérénité attribuée au théologien Reynold Nieuwer. Je pense que je ne saurais jamais le prononcer. Mon Dieu, donne-moi la sérénité d'accepter les choses que je ne peux changer, le courage de changer celles que je peux, et la sagesse d'en connaître. la différence. L'idée ? Le principe ? Il existe un domaine sur lequel nous avons un pouvoir direct. Nos pensées, nos choix, nos actions. Et un domaine sur lequel nous n'avons aucun moyen d'actionner quelque chose et de changer les choses. C'est quoi ? C'est les circonstances, le comportement des autres, la météo et le passé. Il y en a d'autres, bien sûr. Nous allons voir comment cette distinction peut propulser votre vie personnelle et professionnelle grâce à cette prière de la sérénité, qui est une carte plutôt qu'un slogan, trois directions qui s'enchaînent et s'auto-alimentent. Donnez-moi la sérénité d'accepter les choses que je ne peux changer. C'est la sérénité, mais pas la passivité. C'est la compétence émotionnelle qui consiste à reconnaître un fait immuable sans lui prêter de valeur personnelle. Sur le plan neurologique, c'est la bascule du système limbique, la réaction, vers le cortex préfrontal, la régulation. En coaching, je ne sais pas si vous connaissez, on parle d'acceptation radicale. Je constate la réalité telle qu'elle est avant de décider quoi que ce soit. Résultat, l'énergie jusque-là absorbée par la résistance mentale redevient disponible. Ne quittez pas, ça va être un peu plus simple. Concrètement, quand quelque chose échappe à votre maîtrise, Un retard de train, une décision d'entreprise, la pluie, le jour du pique-nique, par exemple, le premier réflexe utile est de relâcher la lutte intérieure. Vous ne pouvez pas avoir une action dessus. Ça ne veut pas dire approuver ou aimer la situation, juste cesser de la combattre dans votre tête. Trois respirations profondes, une petite phrase, ok, ok, c'est là. Et vous récupérez l'énergie qui partait en résistance. Je vous donne un exemple. Elodie, prénom au hasard, court pour attraper le TGV. Les périodes d'affichage passent soudain en rouge. Il y a marqué dessus « TGV supprimé » . Elle sent l'irritation monter, puis elle se souvient. La météo, les aiguillages, l'addition de la SNCF, rien de tout cela ne dépend d'elle, en fait. Dans le hall bondé, elle s'accorde un cappuccino, profite pour finir le roman qui traîne depuis des semaines. Quand le train suivant arrive, elle n'a pas gagné de temps. Mais elle n'a pas non plus davantage perdu en colère stérile. Elle a dit « Oui, bien sûr, mais si elle va au boulot, les patrons vont être furaques, ils vont lui dire qu'elle est en retard. » Mais encore une fois, c'est quelque chose qu'elle ne pouvait pas changer, sur lequel elle ne pouvait pas avoir d'action. Mon Dieu, donnez-moi la sérénité d'accepter les choses que je ne peux changer et le courage de changer celles que je peux. Donc tournez-vous ensuite vers ce qui reste vraiment entre vos mains, ce qui vous appartient, votre attitude, vos gestes, ce que vous décidez de faire. Maintenant, attention, le courage n'est pas un exploit hollywoodien, c'est le petit mouvement concret que nous allons mettre tout de suite. Envoyer le message qui clarifie, réviser un planning, proposer un coup de main. À partir du moment où vous agissez là, votre levier est réel, l'impuissance se transforme en pouvoir. Un autre exemple encore. Elodie toujours, on va rester sur Elodie. Ex-gestionnaire P, voit son service délocalisé. Eh, plutôt que de nourrir le ressentiment, elle s'inscrit à un bootcamp Data Analyse, décroche un stage, passe ses soirées sur les tutoriels. Neuf mois plus tard, elle signe un CDI dans la même entreprise, mais cette fois-ci au pôle Business Intelligence. Sa situation de départ ne dépendait pas d'elle. puisque le service délocalisé. Mais par contre, la bifurcation, le changement, oui. Mon Dieu, donnez-moi la sérénité d'accepter les choses que je ne peux changer. On le saura par cœur maintenant. Le courage de changer ce que je peux changer et la sagesse d'en connaître la différence entre les deux. Le secret, c'est de savoir à chaque instant où placer le curseur. Une question suffit. Puis-je influencer cela directement, oui ou non ? Le train est annulé. Est-ce que je peux avoir... Une influence sur ça. Puis-je influencer cela directement, oui ou non ? Non, revenez à la sérénité. Respirez, acceptez et passez à autre chose. Oui, passez au courage, faites le premier pas et commencez à réfléchir à ce que vous pouvez faire. Plus vous posez cette question, puis-je influencer cela directement, oui ou non, plus la frontière devient évidente et votre réaction rapide. Un dernier exemple un peu plus difficile, mais Sophia accompagne sa mère atteinte d'Alzheimer. Elle ne peut pas stopper la maladie. Évidemment, la maladie, elle est là. Elle peut par contre aménager l'appartement, organiser un roulement d'aide, apprendre la musicothérapie pour stimuler la mémoire active. Chaque jour, elle répète un détail en un moment. « Je ne commande pas l'oubli, mais je peux colorer ce qui reste de souvenirs. » Là où la sérénité est acceptée, le courage est inventé, s'invente, se présente, se propose. Quand j'étais au club en Tunisie, quand j'ai voulu tout changer sans prendre en compte mon environnement, en oubliant qu'il y avait une culture, une vraie culture tunisienne, un passé, des affiliations, un contexte, des amitiés, nouées depuis des années entre les équipes locales, une définition différente. Et puis aussi, bien sûr, et surtout peut-être même les peurs du changement, je ne l'ai pas pris en compte. J'étais de bonne foi, mais je n'ai pas accepté que certaines choses ne demandent pas à être changées, ne pouvaient pas être changées. et que mon action directe ne faisait pas le poids. face à des procédures qui existaient depuis l'ouverture du club et qui convenaient à tout le monde. Puis il y avait des liens familiaux aussi, sachant encore une fois que je n'étais que de passage. Tous mes changements n'étaient pas mauvais, mais je n'ai pas su faire la différence entre ce qui était possible de changer, sans faire le dégât, sans heurter les sensibilités, et ce qui n'était pas négociable. Je n'ai même pas posé la question d'ailleurs, entre une façon de vivre, d'être en collectivité, avec une même langue, une même histoire, une même culture. En résumé. Face à une expérience de vie, quelque chose que nous vivons, une situation, on va commencer par reconnaître calmement ce qui est immuable, ce qu'on ne peut pas changer. Le train est en retard, le métro est annulé, je ne peux pas le changer. Ok, on va agir avec courage là où on peut faire quelque chose. Mais par contre, on va sans cesse vérifier la différence. Est-ce que je peux ou pas avoir une action ? sur la situation, entre ce qu'il est possible de modifier, de changer, et ce qui ne vous appartient pas, ce qui n'est pas en votre pouvoir. Et cet exercice, comme nous sommes en mode action, vous pouvez le faire tous les jours. Et au lieu de vous cabrer face à une situation que vous vivez, vouloir à tout prix la maîtriser, commencez par vous demander si vous pouvez agir, faire quelque chose, ou au contraire, si celle-ci ne vous demande pas d'intervenir ou de changer, alors ne changez pas, car ça ne dépend pas de vous. Comme c'est la puce qui tombe, un bouchon sur l'autoroute, une maladie ou un deuil, acceptez. Alors que vous ne pouvez pas changer. La situation peut évoluer, bien sûr, vous pouvez la modifier. Alors vous prenez les choses en main et changez à votre niveau ce que vous pouvez changer. Dans tous les cas, sachez reconnaître là que vous avez un pouvoir direct entre vos pensées, vos choix, vos actions et les domaines sur lesquels vous n'avez aucun pouvoir. Les circonstances, le comportement des autres, la météo, le passé. Petit résumé, vite fait, avant de terminer, prenez calmement le temps d'accepter les choses que vous ne pouvez pas changer. Ayez le courage de changer celle que vous pouvez et la sagesse de connaître la différence entre les deux. C'est aussi ça, changer sa vie ou la vivre autrement. Merci d'avoir écouté ce mot d'action que j'aime bien en finalité. Ça me fait plaisir de partager cela avec vous. Surtout que moi-même, j'utilise beaucoup cette phrase, cette prière, pas pour prier mais pour me dire que parfois, les situations qui sont compliquées, que je ne trouve pas ça normal, surtout à Bali, mais que je ne peux pas le changer, alors je l'accepte. et par contre, il y a des choses que je peux changer, peux modifier. Et dans ce cas-là, j'y mets tout mon courage et toute ma ferveur. Merci beaucoup d'avoir écouté ce podcast. N'hésitez pas, encore une fois, à vous abonner. Je le dis à chaque fois, à chaque fin de podcast, mais c'est très important pour moi qu'on puisse vous abonner, de suivre régulièrement tous ces podcasts qui soient proposés en plusieurs séries, comme le syndrome de l'imposteur, ou la philosophie autour du Japon et de la Chine, qui, je crois, peuvent vous apporter vraiment ... des idées, des solutions, des approches vraiment différentes. Je vous remercie une nouvelle fois d'écouter Minuit à Bali. Et puis on se retrouve bien sûr très bientôt quand il sera minuit à Bali.