Speaker #0Il est minuit à Bali, l'heure de notre rendez-vous avec l'évolution naturelle. Un moment rien que pour vous, une pause, pour découvrir d'autres philosophies de vie, des modes de pensée différents. Minuit à Bali vous offre la possibilité d'explorer ce que nous sommes vraiment, de mieux comprendre ce qui nous anime, ce qui nous fait vibrer, aimer et avancer. Ce qui peut nous permettre d'être plus en équilibre, plus heureux. Je m'appelle David Mott, je suis accompagnateur en évolution naturelle, Master Coach certifié, mais je me définis plutôt comme un explorateur du vivant. Ce qui m'intéresse tout particulièrement, c'est le changement, celui que nous préparons ou celui qui nous surprend. Ensemble, nous allons dépasser nos limites, réinventer notre vie ou la vivre autrement. Parce qu'il n'est jamais trop tard pour devenir la personne que vous avez toujours voulu être. Et c'est maintenant, quand il est minuit, à Bali. Une des choses importantes dans ma vie, que j'ai apprise au fil du temps, c'est à savoir dire non. Et encore je ne le dis pas assez. Non, non, je ne peux pas le faire. Ce n'est pas méchant, ce n'est pas une sanction, une censure, mais juste de dire non, je ne vais pas pouvoir le faire. À une époque, je disais souvent oui. Tiens, j'ai un copain qui vient à Bali. Est-ce que tu peux donner des noms d'hôtels, des restaurants ? Oui, je vais le faire. D'ailleurs, même, il ne demandait rien, je le faisais quand même. Je disais tout le temps oui, j'étais présent. Et à un moment donné, le fait de dire non, il a fallu que je le travaille, que je le prépare. Et c'est ce que j'ai envie de partager avec vous aujourd'hui. Parce que ce oui nous pèse un peu parfois. On a l'impression d'être un peu celui qui rend service à tout le monde, le bon pote. Et ça devient épuisant, voire même stressant. Et j'avais envie aujourd'hui de vous faire un épisode peut-être un petit peu long, je ne sais pas encore, mais qui va nous parler en profondeur de cette idée de dire oui alors qu'en fatalité on dit non. Et pourquoi ? Pourquoi au fond, au plus profond, on a cette habitude, ce réflexe ? Parce qu'il est fort probable que ça, ça vous soit familier pour vous. On vous propose un service, une sortie ou un engagement alors que vous êtes déjà épuisé ou débordé. Au fond de vous, vous dites non. Non, vous voudriez refuser pour prendre soin de vous et pourtant vous entendez votre propre voix prononcer « Ouais, bien sûr, bien sûr, je vais le faire » . Immédiatement, votre cœur se serre un peu « Mais pourquoi j'ai accepté ? » Dans votre poitrine, une petite voix murmure qu'elle aurait préféré dire non, en fait, pendant que vous forcez un petit sourire poli. Et cette contradiction intérieure, beaucoup, beaucoup, beaucoup d'entre nous, nous la vivons régulièrement. On s'étonne de se voir acquiescer alors que chaque fibre de notre être voulait dire « Je ne suis pas un homme. » Vous voulez dire non, vous voulez décliner l'idée, l'aventure, j'ai envie de dire. C'est une expérience universelle, dire oui du bout des lèvres alors qu'intérieurement on pense non. Peut-être ressentez-vous d'ailleurs vous-même cette situation, et c'est la raison pour laquelle je vous propose cet épisode. C'est peut-être par exemple un collègue qui vous sollicite pour une tâche supplémentaire, alors que vous n'en avez plus le temps, ou un proche qui vous invite à un événement, alors que vous rêviez de rester au calme. Et sur le moment, les mots dépassent la pensée. Vous dites « Oui, oui, oui, pour faire plaisir, par réflexe ou par peur. » Et dès l'instant où la conversation se termine, vous sentez un poids sur la poitrine. Vous voilà parti pour honorer un engagement qui vous coûte en fait. Une part de vous regrette déjà. « Pourquoi je n'ai pas simplement dit non à chaque fois ? Chaque fois, je me fais avoir et ce n'est pas l'autre qui vous a eu. C'est vous-même qui vous êtes piégé tout seul. » Et dans ces instants, un malaise s'installe. On s'en veut à soi-même tout en redoutant. d'avoir à affronter l'échéance acceptée. C'est souvent en silence, dans la solitude qui suit, qu'on mesure le fossé entre ce qu'on ressentait et ce qu'on a exprimé. Parfois tard dans la nuit, on ressasse la scène. Mais pourquoi ? Pourquoi j'ai dit ça ? Pourquoi j'ai dit oui, encore un truc, je m'embarque là-dedans ? Pourquoi est-ce que c'est difficile de respecter cette petite voix intérieure qui disait non ? Qu'est-ce qui nous pousse à nous oublier nous-mêmes pour répondre tout le temps ou souvent oui aux autres ? C'est là tout le paradoxe sur lequel nous allons nous pencher. Après coup, vient le questionnement intérieur. Pourquoi n'ai-je pas osé dire non ? Et bien sûr, qu'est-ce qui m'a retenu ? Souvent, la réponse instinctive qui nous traverse l'esprit, c'est la peur de décevoir. Réfléchissez, si vous le dites souvent, oui, qu'est-ce qui vous vient à l'esprit ? Pourquoi vous dites ça ? Pourquoi vous dites oui ? On dit oui parce que, même si on pense non, parce qu'on anticipe que refuser risque de blesser l'autre ou de ternir la relation. Dans l'instant, ils sont plus sables de se taire sur nos véritables envies pour éviter un conflit ou une déception immédiate. Derrière ce « oui » de surface cache souvent la crainte du jugement. Mais que va-t-il penser de moi si je refuse ? Va-t-il m'en vouloir ? Nous redoutons d'être perçus comme égoïstes, paresseux ou peu fiables si nous disons non. Et cette angoisse nous pousse à dire oui, même à contre-coeur. Puis aussi la peur de ne plus être aimé ou apprécié. Depuis l'enfance, on nous a souvent encouragé à être obéissants, aimables, à dire oui pour faire plaisir, être poli. Dire non ? pouvait être associé à la désobéissance ou à de l'insolence. Avec le temps, on intègre l'idée que pour être accepté, il vaut mieux dire oui. Le non fait peur, parce qu'il semble menacer notre besoin d'affection et d'appartenance. Le psychologue Abraham Maschlo, dans sa célèbre pyramide des besoins, avait souligné combien le besoin d'affiliation et de reconnaissance est fondamental une fois nos besoins de base satisfaits. Ainsi... Nous sommes prêts à beaucoup de compromis pour ne pas risquer le rejet du groupe ou des êtres chers, de la famille. Dire oui devient une manière, souvent inconsciente bien sûr, de quémander l'acceptation et l'estime des autres. Parfois la culpabilité s'en mêle. Au moment où l'on envisage de dire non. « Tiens, tu peux m'aider s'il te plaît pour organiser ceci ? » « Ou tu pourrais venir à ma fête pour faire cela ? » Au moment où on a envie de dire non, on se sent coupable. Rien qu'à imaginer la mine déçue de l'autre. On se dit, il compte sur moi, je ne peux pas le laisser tomber. On endosse le rôle de la personne serviable à tout prix, quitte à s'oublier. Certains d'entre nous développent un véritable syndrome du sauveur. Vous avez déjà entendu parler. Ce syndrome du sauveur où l'on tire sa valeur du fait d'être toujours disponible pour les autres. Et peut-être est-ce votre cas ? « Refuser devient presque impensable quand on aurait l'impression de trahir cette image d'altruisme. De ne pas savoir dire non, c'est souvent avoir peur de ne plus être une bonne personne aux yeux d'autrui. Enfin, il y a le conditionnement social, à la politesse et au compromis. On a appris qu'il faut mettre les formes, arrondir les angles. Dire non directement, ça nous semble brutal quand même, c'est chaud non ? » Alors on préfère un oui qui évite un malaise sur le moment. Même si ce malaise, en fait, c'est nous qui le recevons et qui le vivons après. Mais ce n'est pas si grave, je vais prendre sur moi, quand on pense ensuite qu'on a dit oui au lieu de dire non. Sauf qu'accumuler chaque concession non désirée pèse sur notre bien-être, tout simplement. Et à force de céder, on sent poindre en nous une frustration et une fatigue émotionnelle. Quelque part, on attend que l'autre comprenne. Sans qu'on ait à le dire que le oui n'était pas sincère. T'es sûr ? T'as dit oui, mais t'es sûr ? Effectivement, si tu me poses la question, si tu vois que je ne suis pas sincère. Mais comment pourrait-il deviner ce que nous taisons ? C'est un véritable dialogue intérieur qui se joue entre la petite voix honnête, en nous qui dit non, et la voix plus forte dictée par la peur et la culpabilité qui dit ouais, ok, oui. Rassurez-vous, vous n'êtes pas seul. Non, pas du tout. Vous êtes loin d'être des cas isolés. Ce réflexe de dire oui alors qu'on pense non est si répandu que les psychologues l'ont étudié de près. Des recherches montrent qu'entre plus d'un tiers ou plus de la moitié des gens ont du mal à dire non aux autres. En clair, dans notre tête, dire non va provoquer une catastrophe bien plus grande que ce qui arrivera en réalité, en fait. Notre cerveau monte le scénario d'un refus d'un drame absolu. Si je dis non, ça va être la catastrophe, ça va être un drame. Alors que dans les faits, l'autre passe peut-être déjà autre chose. Non, ok, pas grave. Il trouvera bien quelqu'un qui dira oui. Cette tendance à exagérer les conséquences est un biais cognitif bien connu. Notre esprit, par réflexe de protection, fuit tout ce qui pourrait créer du négatif. Donc dire non, c'est négatif, donc on va éviter. On préfère dire oui tout de suite plutôt que d'affronter la possibilité d'un conflit. Parce qu'on imagine ce conflit bien plus grave qu'il ne serait. Réaliser ça, c'est important. Nos peurs grossissent l'ombre du noir. Mais l'ombre est souvent plus grande que le réel. D'autres facteurs psychologiques entrent en jeu. Le manque d'assertivité. Je ne sais pas si vous connaissez, par exemple, c'est souvent cité, l'assertivité. Cette capacité à s'affirmer sereinement en respectant l'autre et soi-même. Certaines personnes l'ont apprise, d'autres moins. Quand on manque d'assertivité, on a du mal à défendre ses besoins et à exprimer franchement ses opinions. Souvent, ce manque de confiance en soi s'accompagne de peurs et d'insécurités multiples. On doute de sa légitimité, de nos désirs. On se dit que les autres savent mieux que nos envies sont secondaires. Et c'est pas rare, par exemple, qu'on se sent indigne de refuser. Après tout, ce qu'il me demande, ce n'est pas si terrible. Pourquoi j'en ferais toute une histoire ? Derrière cette pensée se cache le sentiment que nos besoins comptent moins que ceux d'autrui. Et puis il y a l'impression culturelle, éducative, qui joue également un rôle. Dans une famille ou environnement, dire non est mal vu. Souvent, et surtout face à une figure d'autorité. On grandit avec l'idée qu'il faut toujours respecter la demande de l'autre, que dire oui, c'est une vertu. Ça laisse des traces à l'âge adulte. On continue de dire oui par défaut. parce que c'est devenu une seconde nature. Un parallèle extrême peut-être fait avec la célèbre expérience, je ne sais pas si vous connaissez, de Milgram, en 1963. Des volontaires qui sont soumis aux ordres d'une autorité au point d'infliger, de supposer des échanges électriques mortels. Simplement parce qu'on leur a dit de le faire. C'est dans Icomicar, un film avec Yves Montand, vous pouvez retrouver cette expérience. Très intéressante et qui parle de nous, qui parle de notre rapport à l'autorité. Bien sûr, notre sujet du quotidien est moins dramatique, mais le mécanisme sous-jacent est similaire. Une voix intérieure semble avoir plus de pouvoir que notre conscience. On obéit, on acquiesce, même si au fond de nous, tout crie le contraire. Simplement parce qu'il y a une norme sociale, une autorité implicite qui nous y pousse. Alors prendre conscience de tous ces conditionnements est déjà un premier pas, vous avez compris le principe. Et on réalise que notre difficulté à dire non, ce n'est pas un mystère insoluble. Il y a des causes identifiables communes à beaucoup de gens. Encore une fois, vous n'êtes pas le seul, ou la seule surtout. Savoir cela peut nous apporter un certain soulagement. Si j'ai tant de mal à dire non, ce n'est pas parce que je suis faible ou anormal, c'est que mon cerveau ou mon éducation me joue des tours. Et en comprenant ces raisons, on peut commencer à déculpabiliser et à se dire qu'il est possible de reprogrammer petit à petit ce réflexe de dire oui automatiquement. Avant de passer aux solutions, On va juste s'arrêter vite fait sur une vérité fondamentale. Le oui que l'on prononce alors qu'on voulait dire non n'est pas un vrai oui. Eh ouais, il sonne creux, il sonne faux. Le psychologue Jacques Salomé, pourquoi j'ai dit Jacques ? Jacques Salomé, le formule ainsi, le oui que nous donnons quand nous n'osons pas dire non n'est pas un vrai oui. En d'autres termes, ce oui de façade est un non déguisé tant pour nous que pour l'autre. Parce que qu'est-ce qui se passe en fatalité ? À l'intérieur, on ressent de la frustration, enfin du ressentiment. On en veut presque à l'autre de nous avoir forcé la main, alors qu'en réalité, c'est envers nous-mêmes que nous sommes en colère. Pourquoi j'ai dit oui ? À force de dire oui à des choses qui ne conviennent pas, on affaiblit son estime de soi et on accumule une colère sourde. On risque alors de voir cette colère éclater plus tard, de manière disproportionnée, simplement parce que trop de oui contre rien auront fait de nous... Ça aura fait déborder la coupe. C'est souvent ce qui arrive un jour, d'ailleurs. Un jour, le oui de trop déclenche une réaction explosive, incompréhensible par l'entourage, car il n'avait jamais su, il n'avait jamais connu nos refus intérieurs. Donc on va essayer d'éviter d'en arriver là. Deux fois, j'ai entendu des gens qui me disaient, des personnes qui me disaient « Ouais, mais moi, j'en ai marre de dire oui, j'en ai marre de rendre service. J'en peux plus. » Eh, ok. Est-ce que tu as conscience que ça vient, sans doute, de ton passé, de ton cerveau, de ton éducation qui te joue des tours. On peut en parler et vous allez voir qu'en golfant, nous ne sommes pas les seuls et que beaucoup de personnes vivent ça. Alors, j'avais déjà dit tout ça, donc on va continuer. Comment s'en sortir de ce cercle vicieux du oui systématique ? Eh bien, souvent, il faut un déclic. Peut-être que d'ailleurs cet épisode va être un déclic. Mais aussi, ça peut être l'épuisement ou le ras-le-bol. Ça fait au fil d'électrochocs. On atteint un point où on n'en peut plus de se surcharger pour les autres, de s'oublier. Pour d'autres, c'est aussi une prise de conscience progressive, à force de lire, d'entendre des conseils. Encore une fois, ce type d'épisode, je ne suis pas le seul à en parler, c'est de dire que peut-être que j'apprenne, il est possible de faire autrement. La bonne nouvelle, c'est qu'apprendre à dire non est un chemin qui s'apprend pas à pas, et que chaque petit progrès apporte un immense soulagement intérieur. Première étape, c'est sans doute de se reconnecter à soi-même, comme le suggèrent de nombreux psychologues. Il s'agit de réécouter cette petite voix intérieure que nous avons trop souvent muselée. Qu'est-ce qu'elle me dit ? Qu'est-ce que je me dis ? Qu'est-ce qu'elle me dit au juste ? De quoi ai-je vraiment envie ou besoin dans cette situation ? Prendre le temps de se poser cette question est essentiel. Parfois, nous répondons oui tellement vite que nous n'écoutons même pas nos sentiments. Oui, oui, c'est bon, je vais t'aider, ok, je vais le faire. Alors un conseil tout simple peut tout changer. Ne répondez pas tout de suite. Lorsqu'une demande survient et que vous sentez l'hésitation en vous, autorisez-vous un temps de réflexion. Dites par exemple, attends, c'est gentil de me le proposer, mais laisse-moi y réfléchir, il faut que je vois si je peux m'organiser. Ça ne veut pas dire oui, ça veut dire laisse-moi le temps de m'organiser, laisse-moi le temps de réfléchir. Cette phrase toute simple peut devenir votre meilleur allié et vous évite de dire un oui automatique, que vous allez regretter ensuite. Et ça va créer un espace, une pause que vous pouvez faire, vous pouvez faire le point au calme. Et une fois seul avec vous-même, vous prenez quelques respirations, vous connaissez le principe, écoutez ce que vous ressentez réellement. Est-ce que ça vous fait vraiment plaisir ? Est-ce que l'enthousiasme est sincère à l'idée d'accepter ? Ou plutôt de la tension et la contrariété à l'idée de vous forcer ? Si c'est la deuxième option, votre nom sera celui qui va se faire entendre. Non, je n'ai pas envie de le faire en fait. Donc laissez-vous le temps. Tu me demandes de t'aider à faire ça. Je ne suis pas sûr, il faut que j'y réfléchisse. Je ne te dis pas oui tout de suite. Je vais réfléchir. Laisse-moi le temps de réfléchir. Ensuite, il est crucial de dédramatiser le refus. On va se calmer. Rappelons-nous que ce qu'a montré une étude, nous avons tendance à exagérer les conséquences négatives. Il faut donc relativiser l'enjeu. Dire non poliment à une invitation, ce n'est pas briser une amitié. On va se calmer. Refuser une tâche occasionnelle au travail, ce n'est pas ruiner sa carrière. Au contraire, c'est même montrer que l'on prend en considération le temps qui nous est donné pour faire son travail, qu'on ne va pas se submerger d'autres tâches. pour se consacrer à la qualité du travail que l'on va faire. La plupart du temps, l'autre comprendra ou s'adaptera. D'ailleurs, le nom, on l'a vu dans un épisode de Minuit à Bali. L'art, entre guillemets, ou la façon de dire non pour ne pas vexer l'autre, c'est important. Reprenez cet épisode, vous saurez dire non si jamais c'est un non important qu'il faut faire. Regardez, écoutez plutôt cet épisode, il vous aidera certainement beaucoup. Peut-être que la personne va être déçue sur le moment, mais ça passe. Nous ne sommes pas aussi indispensables que nous le croyons au plan des autres. Et c'est tant mieux. Ça nous déculpabilise. Apprendre à dire non, c'est aussi apprendre que, si on dit non, le monde ne va pas s'écrouler. D'autres que nous peuvent parfois prendre le relais. Ou l'événement peut se faire sans nous, tout simplement. Et tout ira bien malgré nous. Se le répéter aide à franchir ce pas. Un aspect important est de changer notre vision du mot « non » . C'est longtemps perçu comme négatif ou agressif. Non, non, non, ça peut sembler négatif. Mais il peut devenir un acte de bienveillance envers soi-même. Dire non à une demande excessive, c'est en réalité dire oui à un besoin légitime en nous. Besoin de repos. de temps, de respect de nos valeurs, si je traitais avec le même égard que l'on traiterait un ami cher. Je vous le dis souvent, commencez par vous aimer vous-même. Après tout, lorsque vous dites oui aux autres, faites en sorte de ne pas dire non à vous-même. C'est une phrase de l'auteur Paolo Coelho, qui résume bien l'idée que chaque oui donné aux autres ne doit pas nous voler quelque chose d'essentiel à nous. Nous avons le droit de dire oui à nous-mêmes en posant des limites aux sollicitations extérieures. Apprendre à dire non ne signifie pas devenir égoïste ou hermétique aux autres ou dire je ne suis pas là pour toi, c'est définitif. Il s'agit de trouver un équilibre sain où vos oui comme vos non sont authentiques et on vous respectera pour ça. D'ailleurs, un non exprimé avec le cœur et avec respect peut tout à fait être accueilli positivement. Il suffit de mettre les formes avec sincérité. On l'a vu dans cet épisode sur le non. Je préfère... Non, une petite phrase, par exemple. Je préfère décliner cette fois-ci parce que j'ai vraiment tant de temps pour moi. Ou je comprends que tu aies besoin de mon aide, mais je ne suis pas en mesure de le faire actuellement. Ça va, il n'y a pas mort d'homme, tout va bien. Ces formulations offrent un refus poli sans s'excuser excessivement. Excuse-moi, désolé, je suis une merde, je ne veux pas t'aider. Oh là là, j'aurais dû dire oui. Non. Inutile de se justifier pendant des heures, ni de s'inventer de fausses excuses. On risque de se culpabiliser encore plus, d'ailleurs. Un non honnête et bref, accompagné éventuellement d'une explication simple et vraie, passe souvent mieux qu'on imagine. On s'imagine tout de suite des choses catastrophiques, la fin du monde, mon Dieu, elle ne va plus m'aimer, elle ne va plus m'aimer, elle ne va plus me respecter. Non, pas du tout. Vous serez surpris de voir que beaucoup de gens respecteront vos limites du moment que vous les exprimez clairement. Et parfois même, ils vous estiment encore davantage parce que vous savez vous respecter. Et quand vous allez dire oui, la valeur va être encore plus grande. Tiens, la dernière fois, je t'ai demandé un truc. Je voulais savoir si cette fois-ci, tu pouvais... Si c'est un deuxième non, tout va bien, c'est pas grave, encore une fois. C'est à vous de fixer votre oui et votre non. Fixer, c'est limite un apprentissage graduel. On peut commencer par de toutes petites choses. Par exemple, vous pouvez dire non sur un détail sans grande importance pour vous entraîner. Ou exprimer une préférence personnelle, alors que vous auriez d'ordinaire suivi le groupe à contre-coeur. Tiens, on va en tel restaurant. Tout le monde est d'accord ? Ouais, ouais, ouais, non. Tu vois, je préfère aller là. C'est un petit non, un petit non exprimé et une victoire. C'est la preuve concrète que vous êtes capable de vous affirmer. Certes, la première fois, le cœur bat fort et on se demande si on l'a bien fait, mais oui. Très vite, on ressent aussi une bouffée de soulagement et de fierté. On se rend compte qu'on ne s'est pas effondré, que l'autre ne nous a pas rejeté. Au contraire, souvent l'affaire est vite oubliée et tout le monde passe à autre chose. Ce premier non entraîne un second, puis un troisième, et progressivement on se met à respirer plus librement. Je m'écoute. J'écoute mes émotions, on découvre la liberté douce de l'authenticité, de plus enchaîner soi-même par peur, mais choisir en conscience quand on veut dire oui, quand on a le droit de dire non. Un élément qui peut énormément aider dans ce parcours, c'est cultiver l'estime de soi. Plus on s'aime et se respecte, plus il devient naturel de défendre ses besoins. La chercheuse et autrice Brené Braun l'affirme. Oser fixer des limites, C'est avoir le courage de s'aimer soi-même, même si l'on risque de décevoir les autres. Ça devrait être notre priorité. En renforçant l'amour et le respect que l'on se porte, on trouve ce courage tranquille de dire non lorsqu'il est nécessaire, sans se sentir pour autant une mauvaise personne. On comprend alors intimement que poser un refus ne remet pas en cause notre valeur. Au contraire, c'est un acte par lequel on se traite avec bienveillance. et quelqu'un qui se respecte a plus de capacité ensuite pour respecter. Sincèrement, les autres, dire non quand il faut, c'est en réalité dire oui à une relation plus équilibrée et plus honnête avec autrui. Pour terminer, rappelons que dire non est une compétence relationnelle à part entière. Bien employée, elle clarifie les attentes et évite les rancœurs. Un non posé calmement peut éclairer l'autre sur vos limites. Là où un oui arraché aurait créé de la confusion et possiblement de la frustration plus tard. Et possiblement une personne qui peut se dire, cette personne-là qui a dit oui, elle est faible. Elle dit tout le temps oui, je vais en profiter. En apprenant à dire non, on devient plus autonome et responsable de sa vie. On cesse d'attendre que les autres devinent nos désirs, nos fatigues. On les exprime. Ça évite aussi que les autres pensent à notre place. C'est aussi le rendre service que l'être clair. Combien de malentendus naissent parce que l'un des deux n'a pas osé dire non et finit par se désister au dernier moment ou par en vouloir à l'autre sans oser le formuler ? Au contraire, une relation où chacun peut dire oui ou non en vérité est plus saine et solide. Chacun sait sur quoi il s'engage réellement. Bien sûr, si on a pris l'habitude souvent de dire oui, d'aider les copains, les copines, les collègues de bureau, de remplacer un tel ou un tel, ça ne va pas forcément changer du jour au lendemain, bien sûr. Mais si vous avez passé des années à dire oui par peur ou par habitude, bien sûr, il va falloir du temps pour muscler ce non. Il y aura peut-être des rechutes, des moments où vous vous surprendrez encore à dire oui alors que vous pensiez non. Mais ne vous jugez pas trop sévèrement pour ça. Nous sommes des humains en apprentissage, chaque pas compte. Et l'important, c'est la direction de laquelle vous allez. A chaque fois que vous parvenez à aligner un non sincère sur un non intérieur, célébrez cette cohérence retrouvée. C'est un cadeau que vous vous faites à vous-même. Et puis ça ne vous empêche pas de dire oui quand vous avez envie de dire oui, bien sûr. Vous n'êtes pas obligé de dire non tout le temps. Mais simplement que le oui, vous l'avez compris, sera ressenti. Il vous appartiendra. Le résultat dans tout ça, c'est qu'à force de dire oui, ça vous a stressé, ça vous a chargé en émotions, vous vous êtes senti frustré, et bien en apprenant à dire non, quand c'est nécessaire, vous n'aurez plus à porter ce poids. Des oui regrettés. Vous allez vous sentir plus libre et en paix avec vos choix. Vos oui eux-mêmes auront plus de valeur, car vous les direz en conscience et de bon cœur. Il ne s'agira plus de oui arraché par la peur, mais de vrai oui, qui vous réjouissent. dire nos choses. qui ne vous conviennent pas, c'est faire de la place pour tout ce que vous voulez dire, ou là où vous voulez vraiment dire oui, ça va prendre de la valeur. Il peut y avoir une phase d'ajustement, bien sûr, certains ne sont pas habitués à vous entendre refuser, ils devront s'y faire, puis avec le temps, ils comprendront que ce nouveau vous, c'est aussi quelqu'un qui est plus épanoui, plus authentique. Et ceux qui vraiment tiennent à vous, ne peuvent que s'en réjouir. Rappelez-vous, les personnes qui vous aiment vraiment veulent votre bien. Si dire non à une occasion vous permet d'être mieux dans votre peau, vos vrais amis l'accepteront, bien sûr. Sinon, c'est que la relation méritait d'être reconsidérée. Voilà, cette fin d'épisode, c'est pas une invitation à chambouler votre vie du tout au tout, mais d'essayer en douceur d'être à l'écoute de vous-même. Et la prochaine fois que vous serez face à ce réflexe de dire oui, alors que votre cœur dit non, prenez respiration. Souvenez-vous que vous avez le droit de choisir que le nom... vous le prononcez peut-être avec calme et bienveillance, tant envers vous qu'envers l'autre. Ce non est en réalité un oui à quelque chose de plus grand, le respect de soi, l'authenticité, et au final, une vie plus alignée et qui vous aide profondément. Voilà, j'espère que cet épisode vous a intéressé. Ne répondez pas oui si c'est non, bien sûr, vous avez compris le principe. Ou vous pouvez laisser un commentaire sur Apple Podcast, sur Spotify, n'hésitez pas, encore une fois, je vais être pas beaucoup à prendre le temps de le faire, et c'est pourtant très important. partagez cet épisode avec peut-être quelqu'un de votre famille, un collaborateur quelqu'un qui dit tout le temps oui ou qui sent que vous savez on dit toujours je suis trop gentil, je suis trop gentil, je dis toujours oui c'est peut-être à cette personne là qu'il faut faire écouter cet épisode pour lui dire qu'on peut aussi s'écouter soi-même et que c'est pas si compliqué même si ça prend un peu de temps pour comprendre et assimiler et mettre en pratique et puis n'hésitez pas à aller sur Facebook et je vous propose de nous retrouver très bientôt quand il sera minuit à Bali