Speaker #1quand il est minuit, à Bali. Quand j'ai commencé le paddle, il y a un an, je voulais me remettre au sport. J'avais pensé au tennis, mais il n'y avait plus beaucoup de cours sur Bali et je n'avais pas forcément le physique pour. Alors le paddle, je vous explique, c'est un peu comme du squash et du tennis mélangé. On joue avec des vitres. C'est un peu une sorte de tennis en plus court. Beaucoup de gens maintenant connaissent le paddle et pratiquent le paddle et j'avais envie de me mettre. Et comme j'avais toujours fait beaucoup de sport dans ma vie, je me suis dit que j'allais retrouver tout. toutes mes marques assez vite. Donc je suis allé voir un club français qui s'appelle le Monkey Battle à Bali, et je me suis inscrit. Et puis j'ai directement joué un match avec d'autres partenaires d'un niveau moyen. J'étais avec le propriétaire du Monkey Battle qui m'a dit « Tu sais jouer au paddle ? » Je lui ai dit « Non, mais je vais essayer. » Ok, très bien. Et puis je me suis retrouvé en face de partenaires, c'était des allemands je crois, et je me suis pris une branlée, tout simplement. c'était chaud nous devions jouer 90 minutes et j'ai réussi à tenir 60 minutes en sueur j'ai failli vomir sous le corps le cours pardon, j'étais en nage et puis j'ai dit non non c'est bon j'arrête comme si tout était naturel alors qu'il y avait 30 minutes à jouer encore tout le monde me regardait avec un air un peu déconcerté, surtout le propriétaire qui m'a dit mais je croyais que tu avais joué un peu au tennis j'ai dit ouais moi aussi mais là franchement je suis mort quoi, j'en peux plus et pendant 3 semaines mon corps m'a renié Merci. J'ai continué, je dis bien sûr non, mais comme je suis maso, j'ai continué à jouer 3 à 4 fois par semaine en me disant « Allez, vas-y, vas-y, continue, continue ! » en n'y croyant pas trop. Et puis les douleurs ne m'ont pas quitté. J'avais des mal au cheville, au talon d'Achille. Et pendant des mois, des nouveaux endroits du corps que je ne connaissais même pas se sont manifestés. Je faisais des tournois où j'étais presque content quand je n'étais pas dernier, et j'étais souvent dernier. Et je changeais de club pour voir si ce n'était pas le club qui aimait. Non, non, je prenais des... des successions de défaites et je prenais défaites surbranlées sous l'œil compatissant de mes adversaires, toujours plus jeunes que moi, et l'envie de meurtre de mon partenaire qui se demandait bien ce que je faisais sur le terrain. Pourquoi il joue lui, mais il ne sait même pas jouer. Quel nul ! Et oui, je me trouvais nul, mauvais, pas bon, et mon ancienne gloire des faibles sculptées pour le sport me paraissait bien loin derrière moi. D'ailleurs, y avait-il déjà eu un ancien moi ? Avait-il seulement existé ? Dans mes accompagnements, j'insiste bien que le passé c'est le passé et qu'il est important de vivre le moment présent. Et bien le présent, c'est que j'étais nul, j'étais un baltringue. Ce soir, nous allons parler d'une compétence qui change la texture de vos journées, la compassion radicale pour soi-même. Contrairement à l'idée reçue, se parler avec douceur n'amollit pas la volonté. C'est le carburant propre qui lui permet de tenir dans la durée. Alors pendant ces quelques minutes de podcast, je vais vous accompagner pas à pas pour transformer la petite voix critique en moteur d'apprentissage solide. Installez-vous, nous allons découvrir cette compassion radicale. Parce que moi, quand j'ai commencé le paddle, par exemple, je me disais tout le temps, tu es nul, tu es nul, tu es nul, tu n'y arriveras pas, pourquoi tu continues ? Vous avez sans doute déjà remarqué qu'après un échec, vous vous adressez des phrases que vous n'oseriez jamais dire à un ami. Je suis nul. Et j'y arriverai jamais. On n'imagine pas dire ça à un ami quand même. T'es nul mon gars, tu vas jamais y arriver. On flingue pas son copain. Notre culture confond souvent exigence et dureté. Pourtant, les travaux de Christine Neff, Christopher Jarmer ou Carole Deweck montrent une corrélation claire. Plus le discours intérieur est bienveillant, plus la persévérance et la créativité remontent. La compassion radicale n'est donc pas une caresse lénifiante, c'est une stratégie d'efficacité émotionnelle. qui est mon stratégie qu'on sert à toutes les sauces pour devenir plus performant, eh bien là, on parle bien de difficulté émotionnelle. Ça consiste à reconnaître la difficulté, à se traiter avec la même considération que l'on offrirait à quelqu'un qu'on respecte, puis à remettre l'énergie gagnée au service de l'action. Et on va voir ça en cinq mouvements qui vont être vécus comme une seule séquence, en même temps, de façon à retrouver cette compassion envers nous-mêmes. Donc lorsque la critique surgit, nous allons commencer simplement par marquer une pause. Vous pouvez le faire dès maintenant, si vous prenez conscience de votre respiration, vous sentez l'air entrer et sortir, comme on l'a vu dans la méditation, on inspire. On sent l'air entrer et sortir. Et cette halte n'a rien de mystique. Je le répète sans arrêt, la méditation n'est pas mystique. Elle est concrète, elle est physique. Et ça va permettre au cortex préfrontal, le siège de la régulation, de reprendre la main avant que l'émotion ne s'emballe. Avant que vous disiez, c'est bon, je ne reviens jamais, je le savais très bien, je ne suis pas à la hauteur. Non, non, non, respirons. avant de rentrer là-dedans. Et puis ensuite, dans cette respiration, qu'on va nommer l'émotion dominante, on va chercher ce qui nous gêne là-dedans. La honte, la frustration, la colère. Et l'acte de nommer mobilise le langage et Paris-Gaucher calme l'amidale. Dire « je suis frustré » , ce n'est pas se plaindre, c'est déplacer l'émotion du chaos vers la clarté. Pourquoi je suis frustré ? Pourquoi j'ai honte ? Pourquoi je suis en colère ? Et donc on va déplacer cette émotion que l'on ressent pour se dire, mais pourquoi je suis en colère là ? Pourquoi je ressens ça ? Et ensuite, on va imaginer qu'un ami vive exactement ce que vous vivez. C'est un ami qui vit exactement ce que vous vivez. Là maintenant, quelles paroles on pourrait lui donner, lui transmettre ? Et là, on va formuler mentalement et puis on va se les adresser à soi-même. à à voix basse si nécessaire. Vous importez ainsi votre compétence de soutien relationnel dans votre dialogue intérieur. Et cette translation est validée par de nombreuses études. La compassion interpersonnelle est plus facile. Il suffit de la copier-coller vers soi. Ce que vous allez faire pour les autres, quand ils ne vont pas, quand ils n'ont pas le moral, quand ils sont en colère, quand ils sont tristes, vous allez vous l'appliquer à vous, à présent. Plutôt que de ruminer, vous allez décider d'une petite action. Vraiment petite. Ça peut durer 5, 10, 15 minutes. Et ce qui va améliorer la situation d'un iota. Pas grand-chose. Par exemple, vous allez bloquer sur un projet qui vous intéresse. Et vous dites « C'est nul, j'y arriverai jamais, je ne comprends pas ce qu'ils disent » . Eh bien, vous allez relire la consigne du projet. Ou alors, vous allez planifier une session de travail courte. Vous allez envoyer un message clair. L'enjeu, c'est de prouver à votre esprit que la douceur peut se muer en mouvement, et non en complaisance. C'est pas à peine dire « Oui, mais mon petit coco, c'est normal, oh là là ! » Non, non, non, non ! Vous êtes des challengers ! des compétiteurs quelque part. Donc effectivement vous vous êtes rendu compte que vous étiez, vous partiez dans une spirale de la colère, de la peur, de la frustration. Alors du coup vous vous dites mais qu'est ce que c'est cette émotion ? Pourquoi ? Comment puis-je lui donner un nom ? Ah c'est la honte, la frustration, de la colère. Je viens de perdre Paddle, qu'est ce que je ressens là ? Pourquoi ? Ou je viens de perdre un projet qui était important ou justement je viens de parler avec un collègue qui m'a humilié mais qu'est ce que je ressens là dedans ? Je suis frustré. On va déplacer cette émotion pour la mettre vers la clarté. Puis ensuite, on va se dire « Attends, je vais me parler comme je parle à un ami, avec un petit peu de compassion, mais pas de complaisance. » Et puis derrière, on va terminer cette séquence en rappelant à son cerveau ce qu'il vient d'apprendre. Posez la main sur le cœur, respirez doucement et prononcez une phrase qui vous parle. Par exemple, dites « je suis un humain en apprentissage » . Cette phrase est importante, parce que nous sommes tous des humains en apprentissage. On cherche tous la perfection, à être beau, à être parfait. Pourtant, nous sommes toute notre vie en apprentissage. « Hé, je suis un humain » . En apprentissage, ce n'est pas de la complaisance, c'est un fait. Et ce geste répété crée un raccourci somatique. À chaque main sur le cœur, l'état de calme revient plus vite. Eh oui, parce que le fait de poser la main sur le cœur et de respirer doucement, et de prononcer cette phrase, vous n'aurez même plus besoin de la prononcer pour que ce geste devienne un raccourci somatique. Et à chaque main sur le cœur, l'état de calme revient plus vite. On vient de parcourir la boucle complète, ça prend moins de cinq minutes. Rien n'est laissé au hasard. Pause, identification, recadrage, mini-action et ancrage, ce qu'on appelle l'ancrage. Ce qu'on vient de voir en mettant la main sur le cœur. Et ça, on va le pratiquer plusieurs fois par semaine. Ça recable la relation que vous entretenez avec vos erreurs. Alors maintenant, je vous invite à sélectionner un domaine où vous vous auto-jugez le plus. Peut-être que c'est votre condition physique, comme moi, ou vos finances, votre rôle de parent, par exemple. Tiens, je suis nul, je ne suis pas un bon parent, je suis... Oh là là, j'en ai marre ! C'est là qu'il faut le faire. Et pendant les 7 jours prochains, chaque fois que la critique surgira dans ce domaine précis, vous repassez la séquence complète, en n'oubliant pas l'ancrage derrière, qui est important. On met la main sur le cœur, on respire doucement, je suis un humain en apprentissage. Ça peut être une autre force, ça peut être une autre phrase. Au besoin, vous gardez une fiche mémo si vous en avez besoin, mais l'objectif, c'est que ça devienne un réflexe corporel plutôt qu'une procédure mentale. Et ça fonctionne. L'ancrage fonctionne, on le voit beaucoup en déloyant personnel. Et pour mesurer les progrès, vous notez en fin de journée deux chiffres. L'intensité moyenne de votre stress sur une échelle de 1 à 10. Et votre sentiment de progression sur la petite action choisie. Et au bout d'une semaine, comparez. La différence est rarement spectaculaire, attention, mais... presque toujours sensible dans la qualité du sommeil et la capacité à rebondir. Et ça fonctionne encore une fois. Bon, et moi ? Dans tout ça, je suis resté le raté qui n'est pas capable de rattraper une balle. La risée des terrains de paddle. Celui qu'on montre du doigt en disant à son partenaire « Attends, t'inquiète, celui-là, on va l'écraser, il est carrément nul. » Et il n'y a pas du tout. Et j'en suis le premier surpris. J'ai utilisé, effectivement... cette méthode, cette pratique, et je suis allé jusqu'au bout, et je mets ma main sur le cœur, non pas pour chanter l'hymne national, mais pour dire, hé, ça va, je suis un joueur en apprentissage, un humain, je suis là pour apprendre, tout va bien, allez, on y va, on va tout donner. Puis d'abord, j'ai commencé par relativiser, et me dire que si je rattrape une balle sur deux, ça signifie que je frappe au moins une balle sur deux, et pas zéro. J'ai accepté le fait d'être frustré, j'ai dit... Comment je me sens ? Je suis frustré de ne pas être bon, de ne pas être aussi bon que je le croyais en tout cas. Et je me suis félicité, petite victoire, vous vous rappelez, de continuer malgré tout et de ne pas lâcher l'affaire. Bon, j'ai aussi pris des cours avec un coach parce qu'au bout d'un moment, je commençais à avoir un tennis elbow carrément. aussi des cours avec un coach pour apprendre des mouvements. Je me suis donné les moyens de pouvoir progresser. Et puis j'ai continué à jouer des matchs, mais avec des partenaires plus bienveillants qui ne se moquaient pas de moi. Et puis j'ai revu ma façon de m'entraîner et de m'échauffer aussi, parce que je ne m'échauffais pas beaucoup. En gardant à l'esprit, je suis un humain en apprentissage. Si tu gagnes, ne serait-ce qu'un match, un point, c'est bon, c'est bien. Et je joue maintenant 90 minutes sans problème, et parfois beaucoup plus. Je suis passé de débutant à intermédiaire, en gagnant même certains tournois. J'en ai gagné un la semaine dernière. J'ai accepté l'idée de ne pas être le plus fort, mais de m'amuser. De m'amuser, tout va bien. Et que je fasse une activité physique, ce qui était l'idée à la base. Donc tout est OK. Et oui, sur ce coup-là, je peux le dire, je suis fier de moi. Ce n'est pas l'arrogance, mais j'ai mis en pratique ce que je viens de vous expliquer. Nous avons vu aujourd'hui qu'être dur avec soi, ce n'est pas un gage d'excellence. Et c'est souvent un frein, parce qu'il s'agit de comprendre ses émotions, et puis de se donner la force de continuer. La compassion radicale recanalise l'énergie jusqu'à la dépenser en autoflagellation vers des ajustements concrets. Eh oui, au début, nous étions en autoflagellation. Je suis nul, je ne suis pas bon, je n'y arriverai jamais. Et maintenant, on va être un peu plus dans la stratégie, on va être dans la compassion radicale. Oui, mais très bien, pourquoi ? Pourquoi je me sens nul ? Parce que je suis frustré, parce que je suis en colère, parce que je suis triste. Et on va aller vers des ajustements concrets. Bien sûr, si vous souhaitez un accompagnement plus approfondi, pas en paddle, mais en changement de vie, n'hésitez pas à me contacter. N'hésitez pas également à vous abonner sur Apple Podcasts, sur Spotify. d'abonnés sur, bien sûr, sur Facebook. Beaucoup d'entre vous, d'ailleurs, passent sur Facebook, et je vous en remercie. N'hésitez pas à vous abonner, parce que je laisse beaucoup d'articles différents, pas simplement pour prévenir des épisodes. Et puis, ben, merci d'avoir pris tout simplement ce temps pour vous, pour nous, et je vous retrouve la semaine prochaine, quand il sera minuit à Bali.