Speaker #0T'as l'impression de vivre avec un onglet mental toujours ouvert, un rappel constant de ce qu'il te reste à faire, à gérer, à prouver. Même quand tu te poses, t'es jamais vraiment tranquille. Et autour de toi, personne ne comprend pourquoi t'es si fatigué. Mais t'as pas d'enfant, t'es solo, t'as même pas tant de trucs à gérer que ça en fait. Ouais, mais personne ne voit ce que t'as dans la tête. C'est ça la charge mentale invisible. Et c'est exactement de ça dont on va parler juste après le générique. Bienvenue dans Mission Anxiété Zéro. Ici, c'est ton safe space sans langue de bois, dans lequel je vais t'aider à questionner tes automatismes émotionnels. Moi c'est Sandra, je suis sophro analyste, et ma mission, c'est d'accompagner mes clients à prendre soin de leur bien-être mental pour être plus heureux, mieux concentrés, et mettre plus de sens dans leur quotidien. Alors si toi aussi tu cherches des solutions concrètes et actionnables pour gérer tes émotions et mettre ton anxiété à zéro, Installe-toi, tu es au bon endroit. Bonjour et bienvenue dans l'épisode 32 de Mission Anxiété Zéro. Aujourd'hui, j'avais envie d'ouvrir un vrai espace de parole. Un espace pour parler de cette charge mentale invisible qu'on porte à longueur de journée, sans que personne ne la voit. Souvent, on parle de charge mentale comme d'une histoire de vaisselle et de to-do list. Mais c'est bien plus large que ça. C'est le fait de devoir tout anticiper, tout gérer, tout encaisser. même quand on vit seul, même quand on n'a pas d'enfant, même quand, de l'extérieur, on donne l'impression que tout va bien. Et ça, ça touche pas juste les femmes, ça touche aussi les hommes, ça touche les personnes hypersensibles, les neuroatypiques, les aidants et les aidantes, les soignants et les soignantes, bref, toutes celles et ceux qui doivent faire un effort permanent pour entrer dans les cases. Le pire, c'est que ce système-là, il se dit inclusif, moderne, bienveillant. Quand tu regardes de plus près, les injonctions n'ont pas changé depuis des décennies. Il faut toujours produire plus, plaire plus, performer plus, et ça, ça fabrique de l'anxiété chronique, de l'épuisement, de la perte de repères. Dans cet épisode, je vais te parler de comment cette charge mentale s'est construite, pourquoi elle touche autant de profils atypiques, et surtout, je vais te proposer des clés très concrètes pour commencer à reprendre de l'espace mental. Donc débranche ton ordinateur, coupe tes notifications Tinder et plongeons ensemble dans ce sujet trop souvent mal compris, interprété ou abordé qu'est la charge mentale. La charge mentale, ce n'est pas juste une question d'organisation ou de cas à cocher exclusivement réservé à la mère de famille qui concilie travail, ménage, éducation des enfants. Même si ce cas de figure existe aussi, en 2025 ce n'est plus le seul cas de figure à souffrir de charge mentale. La charge mentale, c'est ce poids qu'on porte quand on se force à entrer dans un moule qui n'a jamais été fait pour nous et qui nous demande de produire plus que ce que nos capacités exécutives sont capables de faire ou d'assimiler. Tu peux être aussi un homme et te sentir écrasé sous l'injonction d'être fort, stable, performant, de tenir bon, tout le monde, d'être un bon père, un bon partenaire, un bon collègue, bref, un bon garçon, sans qu'on t'ait jamais appris à dire non. et sans compte autorise à dire que tu n'en peux plus. Tu peux aussi être un homme ou une femme et vivre seul et te retrouver à tout porter, l'administratif, le ménage, les décisions, les projets, la cuisine, les urgences, les vacances, les... Mais comme t'as pas d'enfant à gérer ou de charges familiales visibles, personne n'en parle. On invisibilise ce que tu vis sous prétexte que t'as personne à charge. Tu peux être neuroatypique ou hypersensible et passer ton temps à t'ajuster, à faire comme si... pour ne pas déranger ou paraître bizarre au travail ou en société, à t'expliquer, à justifier, à masquer, pour rentrer dans les cases, pour être fonctionnel. Et petit à petit, cette adaptation permanente, elle te fait confondre des trucs essentiels. Tu te mets à croire que si tu as besoin de repos, c'est que tu es faible, que si tu as du mal à suivre un rythme imposé, c'est que tu n'es pas à la hauteur, que si tu n'arrives pas à tout faire parfaitement, c'est que tu n'es pas assez. Pas assez rapide, pas assez organisée, pas assez bonne, pas assez bonne. Et tu t'abîmes à vouloir compenser. Mais la vérité, c'est pas que t'es pas assez. C'est que t'as appris à nier tes limites, à faire passer les attentes du monde avant tes propres besoins. Et ça va finir par avoir des conséquences sur ta santé, tôt ou tard. Et je vais te donner un exemple très parlant qui me concerne. Lorsque j'étais enfant, j'ai pas été diagnostiqué TDAH, bien que je présentais déjà... beaucoup de symptômes assez forts. J'étais en suradaptation permanente tout le temps. C'était une charge mentale énorme pour moi de me souvenir qu'il ne fallait pas bouger en classe, que je ne pouvais pas poser les questions que j'avais envie de poser à l'école, ni à la maison d'ailleurs, qu'on ne pouvait pas se lever pour s'étirer quand on avait besoin de le faire. Et physiquement, j'ai été en fort surpoids de la maternelle jusqu'à la fin de l'école primaire. Les adultes, ils me disaient que je n'étais pas assez concentrée, que j'étais paresseuse. et que je ne m'intéressais pas aux bonnes choses parce que mes questions dérangeaient. Tout ça pour te dire que cette confusion-là, elle commence très tôt. Dès l'école, on apprend que rester assis, se taire, suivre le rythme, c'est être sage. Mais si ton cerveau fonctionne autrement, si ton corps a besoin de bouger, si ton système est plus sensible, on ne te dit pas comment t'écouter. On te dit juste de t'adapter, même si ça te coûte. Et laisse-moi te dire que la suradaptation est un piège. Pourquoi est-ce qu'on s'adapte ? Pourquoi est-ce qu'on fait tout pour ne pas déranger ? Pour rentrer dans le moule ? Pour être ce qu'on attend de nous ? Parce que quelque part, c'est quelque chose de vital. L'humain est un être social. Il a besoin d'appartenir, d'être reconnu, validé, soutenu. Et quand la norme devient une condition d'acceptation, on sacrifie une part de nous pour ne pas être exclu. Ce réflexe, il s'ancre dans notre cerveau archaïque, quelque part dans le système limbique, celui qui gère nos réponses de survie. Pour lui, ne pas être accepté est synonyme de risque de mort sociale. C'est inscrit dans notre code biologique depuis la nuit des temps. Et là, on rejoint les travaux de Stephen Porch sur notamment la théorie vagale et le sentiment de sécurité. Alors, on apprend à masquer, à performer, à minimiser ce qu'on ressent vraiment. Mais le prix est lourd. Moi, c'est un prix que j'ai payé très tôt. À 13 ans, j'ai fait mon premier burn-out. J'étais en quatrième, j'étais toute jeune, genre c'est vraiment pas un âge à faire un burn-out, mais à l'époque, on ne parlait pas encore de burn-out. Mais tous les deux mois, ce qui se passait, c'est que je passais à peu près une dizaine de jours dans un état d'épuisement extrême, incapable de sortir de mon lit, parce que mon cerveau était en surchauffe permanente, j'assimilais plus rien. L'école, pour moi, c'était un effort colossal. Apprendre comme les autres, rester concentré, rester dans le rythme imposé, statique. sans faire aucun lien entre les différentes matières, ce qui aurait permis à mon besoin de sens, de comprendre pourquoi on faisait ça. Pour moi, tout ça, de faire les choses, d'obéir à des ordres sans aucun sens derrière, plus profond, c'était ultra fatigant. Et je ne comprenais pas pourquoi je n'arrivais pas comme les autres, qui ne semblaient pas vivre ces phases d'épuisement intense. Alors je m'en suis voulue longtemps, et j'ai appris à me taire, à surfonctionner et à faire comme si. Tout allait bien. Et par-dessus le marché, j'ai aussi été taxée de fainéante puisque j'ai toujours réussi tous mes examens du premier coup. C'est des années plus tard, à 37 ans, que j'ai enfin mis des mots sur ça, quand j'ai été diagnostiquée TDAH. Et d'un coup, tout a pris beaucoup plus de sens. Ce n'était pas moi le problème, c'était le système, les normes, le mode d'apprentissage unique et rigide. Et je sais que je ne suis pas la seule dans ce cas. Je pense à toutes les personnes neuroatypiques, hypersensibles, en situation de handicap, invisible. Celles et ceux qui dépensent une énergie folle à s'adapter à des environnements qui ne sont pas faits pour eux, qui finissent par douter d'eux-mêmes, alors que c'est leur contexte qui est inadapté. Se suradapter, ça use. Ça dérègle ton système nerveux, ça te fait vivre dans un état de vigilance permanente, et petit à petit, tu perds tes repères internes. Tu sais plus ce que tu veux vraiment. Tu sais juste que t'es épuisé, mais que tu dois continuer. Et d'ailleurs, d'après Christophe André, les troubles anxieux seraient majorés par les injonctions sociales à la performance et à la conformité. Et c'est exactement ça. Ce n'est pas toi qui es trop fragile, c'est le cadre qui est trop étroit et qui ne tient pas compte de tes besoins, quels qu'ils soient. Mais comme personne ne le remet en question ouvertement, t'as l'impression que c'est toi qu'il faut corriger. Et c'est là que ton anxiété explose. Et ça, c'est pas une faiblesse, c'est le signal que tu vis à contre-courant de tes besoins profonds. Alors maintenant qu'on a mis les mots sur tout ça, qu'est-ce qu'on en fait ? Parce que la réalité, c'est que ce système, il ne changera pas demain matin. Le système patriarcal, productiviste et neurotypique qui encourage à entrer dans des cases, qui glorifie la performance, l'endurance et le silence, existe toujours. Et même s'il se part de bienveillance en surface, les injonctions restent les mêmes. Faire plus, être parfait, ne pas déranger, ne... ne pas faire de vagues, être lisse, rien qu'au travail. Combien d'entreprises connais-tu qui prennent le temps de se soucier du bien-être des employés ou des besoins des minorités au travail uniquement lorsque c'est la semaine de la QVCT ou de la diversité ? On va gratter en surface pour montrer qu'on fait l'effort, mais rares sont ceux qui comprennent. qu'ils ont tout à y gagner s'ils approfondissent réellement ces sujets. Notamment quand on sait, rien que pour le TDAH, sur les pays francophones en Europe, qu'on a tendance à sous-diagnostiquer, tellement on est adepte du masking, et on se force à entrer dans le moule. Tellement le système scolaire n'est pas formé à reconnaître ni à encadrer les symptômes, que ce soit le TDAH ou le TSA, alors que c'est précisément à ce moment-là qu'on a le plus besoin de se faire aider. Le message qu'on envoie à ces enfants-là, c'est qu'ils vont devoir apprendre à gérer leur charge mentale juste. pour fonctionner normalement, ça va leur demander un effort. Et ce système-là, il est particulièrement violent pour les personnes qui sortent de la norme. Celles qui ressentent beaucoup, celles qui ont besoin de plus de temps, celles qui vivent seules, celles qui n'ont pas le soutien adapté à leurs besoins. Celles et ceux, en somme, pour qui le quotidien demande un effort d'adaptation permanent. Mais voilà ce que je veux te dire aujourd'hui. Tu peux t'autoriser à sortir du modèle, pas à pas, doucement, et à construire un système interne plus juste pour toi. Et c'est là que la sophroanalyse est un levier incroyable, parce qu'elle ne t'impose pas de performer ta transformation, elle t'aide à écouter ce qui se joue à l'intérieur de toi, à repérer les blessures anciennes qui se rejouent dans ton rapport aux autres, au temps, au fer, à la charge, et c'est comme ça que tu vas vraiment apprendre à te détendre du nénuphar. Du coup, je t'ai préparé un exercice très simple, inspiré de quelques protocoles qu'on peut utiliser en sophroanalyse. C'est tes pieds au sol et reviens dans ta respiration. Prends quelques temps pour respirer et si tu veux, ferme les yeux quelques instants. Mais ce n'est pas obligatoire. Ramène à ton esprit une journée où tu t'es sentie débordée, où tout était de trop. Plutôt que de chercher à réparer ou à corriger ce que tu aurais dû faire de mieux ou de plus, pose-toi cette question. À quel moment, aujourd'hui, j'ai ressenti que je franchissais mes limites ? À quel moment aujourd'hui j'ai ressenti que je franchissais mes limites ? Laisse venir les sensations, les images, les pensées, sans aucun jugement. Quels sont tes ressentis corporels ? Comment ça se manifeste ? Comment aurais-tu eu besoin de faire à la place ? Ou qu'avais-tu besoin de faire à la place ? Puis demande-toi, en faisant ça, à qui j'ai voulu plaire ? Ou qu'est-ce que j'ai voulu éviter en disant oui ou en faisant les choses ainsi, alors que je voulais dire non, ou alors que je voulais faire autrement. Et note ce qui vient, sans te censurer. Et félicite-toi pour avoir posé ton ressenti sans le masquer. C'est déjà un pas de géant. Peut-être que cet exercice va te remuer, et c'est normal. Parce que souvent, ce qui te fait dire oui alors que tu veux dire non, ce ne sont pas juste des obligations extérieures. C'est un vieux conditionnement. peur de ne plus être aimé, de perdre ta place. Et ça, c'est pas de la faiblesse, c'est la trace de blessures anciennes qui méritent d'être vues et accompagnées avec douceur. Et petit à petit, tu peux commencer à reconstruire un mode d'organisation qui t'est propre. Pas celui qu'on t'a appris, pas celui que ton entourage a envie d'entendre, mais celui qui respecte ton rythme, ta sensibilité, tes besoins. Et c'est là que le patch Anxiété Zéro peut devenir un vrai soutien. Il ne te donne pas d'injonction à fonctionner selon un code précis, il te guide étape par étape pour revenir à toi en toute autonomie. Pour écouter ton système nerveux, écouter tes besoins réels, identifier les racines de ce qui t'a blessé et qui continue à alimenter ton anxiété aujourd'hui. Et remettre de la clarté, là, sur ce sentiment de flou diffus que tu peux encore ressentir trop souvent. Tu trouveras le lien dans la description de l'épisode pour télécharger le patch Anxiété Zéro. « Garde-le près de toi, c'est un outil que j'ai conçu à la base pour moi, il y a dix ans, et que j'ai envie de t'offrir à toi aussi. » Alors voilà pourquoi je t'ai partagé tout ça aujourd'hui. Parce que ce système, on ne le changera pas en claquant des doigts. Mais on peut commencer par remettre du respect là où il y a eu de la pression. Par écouter nos limites là où on nous a appris à les ignorer. Par faire un pas de côté, même discret, pour se reconnecter à ce qui est juste pour nous. Et si toi aussi tu portes une charge mentale invisible, Si tu vis des moments où ton anxiété déborde, où tu sens que tu es à bout, j'espère que cet épisode t'a donné quelques pistes pour remettre de la clarté et du calme là où c'est trop. Si cet épisode t'a plu, je serais gratitude que tu lui laisses 5 étoiles sur ta plateforme d'écoute préférée ou que tu le fasses suivre à quelqu'un qui a besoin d'entendre ça aujourd'hui. Dans tous les cas, je serais ravie que tu testes le patch Anxiété Zéro et que tu viennes me dire ce que tu en penses sur Instagram ou sur LinkedIn. On se retrouve ! dans un prochain épisode et d'ici là, n'oublie pas, quoi que tu traverses, tu n'es pas seul.