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Mission Anxiété Zéro - le Podcast

#33 Anxiété & performance : comment le système nous broie

#33 Anxiété & performance : comment le système nous broie

1h05 |24/06/2025
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#33 Anxiété & performance : comment le système nous broie

#33 Anxiété & performance : comment le système nous broie

1h05 |24/06/2025
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Description

Tu crois que pour calmer ton anxiété, tu dois être toujours plus productif·ve ? Dans cet épisode, avec Lucas Stordeur, on explore pourquoi cette quête de performance peut devenir toxique, et comment la transformer en une productivité nourrissante et alignée.

🔍 Au programme :

  • Comment l’anxiété se camoufle en productivité : cette pulsion à en faire toujours plus pour se sentir digne, utile ou en sécurité.

  • Le cercle vicieux de la productivité toxique : l’industrie du bien-être – un marché mondial évalué à plus de 6 000 milliards $, avec une croissance annuelle de plus de 7 % – pourtant, elle pousse souvent à chercher des solutions superficielles plutôt que professionnelles.

  • Pourquoi plus de to-do lists n’est pas la réponse : au contraire, elle renforce le sentiment d’impuissance, le burn‑out et la dissonance entre performance et bien‑être.

  • Des repères concrets pour réconcilier productivité et équilibre : ancrage sophro‑analytique, recentrage sur tes propres envies, pose de limites, et reconnexion à tes valeurs et besoins.

📌 Pourquoi écouter cet épisode ?

  • Pour te libérer de l’idée que bosser dur et souffrir, c’est normal.

  • Pour apprendre à façonner ton efficacité en respectant tes besoins et ton rythme naturel.

  • Pour comprendre que le vrai progrès ne passe pas par la performance à tout prix, mais par l’écoute de soi.


🌀 Tu veux un vrai outil thérapeutique pour t’aider à sortir de la spirale anxieuse ? Télécharge le Patch Anxiété Zéro gratuitement via le lien en description. C’est une ressource simple, profonde et puissante que j’ai conçue pour retrouver clarté et sécurité intérieure, même dans les tempêtes.


Retrouve Lucas sur LinkedIn ou sur Bento

Si toi aussi tu veux passer ton organisation sur Notion

Ressource citée : Politiser le bien être de Camille TESTE


➡️ Réserve ton appel découverte gratuit pour rejoindre l'accompagnement Mission Anxiété Zéro - l'Antidote et venir à bout de ton anxiété :

https://bit.ly/3PJohK4


🎧 Si tu as aimé cet épisode, n’oublie pas de me laisser 5 étoiles et de t’abonner pour ne pas manquer les prochains épisodes.


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@crédits audio du générique : Anthony Chognard CHS Prod

@montage : studio96ns


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Tu ressens de l'anxiété alors tu t'organises, tu planifies, tu structures, tu produis, dans l'espoir que le contrôle te permette de retrouver le calme intérieur. Mais plus t'en fais, plus l'angoisse s'installe, parce que t'as oublié le plus important dans l'équation. Et si c'était pas le manque de productivité le vrai problème ? Mais la façon dont tu l'utilises pour faire diversion est empêchée d'accéder à la pièce manquante du puzzle. Définir quels sont tes vrais besoins et aspirations pour te sentir épanoui dans ton quotidien. C'est l'épisode 33 de Mission Anxiété Zéro que tu as dans les oreilles et on se retrouve juste après le générique pour discuter de tout ça avec l'invité du jour. Bienvenue dans Mission Anxiété Zéro. Ici, c'est en safe space sans langue de bois, dans lequel je vais t'aider à questionner tes automatismes émotionnels. Moi c'est Sandra, je suis psychoanalyste et ma mission, c'est d'accompagner mes clients à prendre soin de leur bien-être mental pour être plus heureux, mieux concentrés et mettre plus de sens dans leur quotidien. Alors si toi aussi tu cherches des solutions concrètes et actionnables pour gérer tes émotions et mettre ton anxiété à zéro, installe-toi, tu es au bon endroit. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Mission Anxiété Zéro. Aujourd'hui, j'accueille Lucas Storch. Storder, salut Lucas.

  • Speaker #1

    Salut Sandra.

  • Speaker #0

    Comment tu vas aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Ça va très bien, je passe une bonne matinée, je passe un bon début de semaine, et surtout j'ai eu un bon week-end, donc vraiment ça se passe plutôt bien.

  • Speaker #0

    Bien, tu es facilitateur Notion. Est-ce que tu peux nous expliquer ce que c'est Notion ? Déjà pour commencer, pour les personnes qui ne se situeraient pas.

  • Speaker #1

    Yes, c'est intéressant que tu dises facilitateur Notion. C'est la première fois que j'entends ce terme-là associé à mon titre de travail. En général, je me nomme soit architecte, soit coach ou accompagnant Notion. Mais en vrai, j'ai été facilitateur, donc ça fait sens. Bref, en tout cas, ce que je fais, c'est que je permets avec l'outil Notion de créer un espace de travail digital structuré. Donc l'idée, c'est que Notion, c'est un outil de prise de notes de base. Tu vas pouvoir prendre des notes comme un Google Doc ou peu importe, mais tu vas pouvoir bien plus structurer et personnaliser ta prise de notes. avec de l'esthétisme, avec des bases de données, avec des tableaux, des graphiques, etc. Et tu peux aller très, très loin dans comment tu vas organiser tes prises de notes. Et tu peux carrément aller jusqu'à suivre tes projets, tes missions, tes clients, ton administration et plein d'autres choses.

  • Speaker #0

    Ok. Je préférais te le laisser présenter toi-même parce que si je l'avais fait moi, je t'aurais dit tu crées des dashboards pour nous aider à travailler. Et je pense que c'est un petit peu réducteur parce que c'est comme ça que moi, je le vois sous mon prisme de la TDAH qui a fait appel à toi pour ça. Donc, merci d'avoir précisé ça. Et facilitateur, pour rebondir, tu disais, toi tu te présentes plutôt comme coach ou architecte Notion. Je t'expliquerai en cours de l'épisode pourquoi je n'ai pas dit coach et pourquoi facilitateur, ça fait plus de sens pour moi. J'ai lu que tu étais aussi prof de yoga.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce donc cette diablerie ?

  • Speaker #1

    Alors, je ne suis plus officiellement à ce jour prof de yoga. J'ai été prof pendant quatre ans. Moi, ça fait dix ans que je pratique le yoga. Et je me suis lancé dans des pratiques que je donne à des personnes il y a 4 ans environ, quand j'étais encore en écolieux. Et donc, j'ai donné pendant 2 ans des cours de yoga. Et quand je suis arrivé à bosser il y a 2 ans, j'ai continué encore un petit peu à en donner. Et déjà là, je commençais un petit peu à sortir d'un modèle assez classique du yoga et d'intégrer d'autres pratiques aussi dedans. Donc, c'est devenu du mouvement conscient. Et donc, pendant 4 ans, j'ai donné des pratiques de mouvement slash yoga.

  • Speaker #0

    Alors, comment tu passes du mec ? Alors, grossièrement. C'est très réducteur ce que je vais dire, mais pour faire comprendre l'idée. Comment tu passes du mec qui fait des positions de guerrier, de pont, de dauphin, de machin, de grenouille, au mec qui crée des spots de notion ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est un sacré gap. En vrai, cette histoire-là, elle se divise en plusieurs étapes. En fait, il y a plusieurs Lucas dans le Lucas. Il y a le Lucas qui est très spirituel, connecté à son corps, dans la douceur, etc. Donc, c'est le Lucas qui va faire du yoga, par exemple, qui va faire des calas aux arbres, etc. C'est un peu ce Lucas-là. Et il y a le Lucas qui est aussi en fait très cartésien. J'ai un background de sciences et maths. Et en fait, j'adore tout ce qui est chiffres, rationnels, j'adore ça. En fait, il y a les deux Lucas qui sont présents. Et dans le cours de ma vingtaine, j'ai fait différents jobs. J'ai aussi vécu différentes expériences de vie. À chaque fois, je passais de Lucas rationnel, Lucas spirituel, Lucas rationnel, Lucas spirituel. Et en fait, j'ai eu une espèce de cycle comme ça. Et là, je suis arrivé à un moment où j'en avais marre de devoir choisir entre les deux. Parce qu'il y avait à chaque fois une petite frustration. Si j'étais que dans le cas rationnel, j'avais cette perte de connexion à mon corps à la nature etc et pareil, vice-versa. Et je n'aime pas choisir, je n'aime pas les décisions. Du coup, je me suis dit, je vais tout faire en même temps et je vais rassembler tout ça ensemble. Donc là, je suis parti dans cette lumière-là de notion. J'expliquerai après pourquoi est-ce que j'ai pris exactement ça, parce qu'en fait, c'était une facilité pour moi. Mais je garde mon background dans le spirituel et le bien-être pour intégrer ça aussi dans mon approche que j'ai aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Oui, c'est de ça que j'aimerais qu'on parle. Parce que quand tu me dis... Alors, moi, ça me fait vraiment du bien d'entendre. j'ai pas voulu choisir entre mon côté cartésien et mon côté spirituel. Moi, quand tu m'expliques ça, je comprends qu'en réalité, en tout cas, j'interprète ça à toi de me dire, si ça fait sens ou pas, que tu as voulu mettre de l'ancrage, en fait, dans les deux. tu n'as pas voulu finir perché dans le spirituel, ce que moi j'appelle les hippies à sandales en chambre, qui sont complètement... Mais qui sont partout sauf dans leurs chaussures, mais que tu n'as pas voulu non plus rester bloqué dans ce milieu trop chiffre à chiffre, où finalement il n'y a pas de place pour adopter un état d'esprit en conscience élargie, et avoir une vision plus vaste et plus, quelque part, plus visionnaire. Donc moi, ça me fait vraiment beaucoup de bien d'entendre ça, même si je suis très curieuse que tu m'expliques à quelle heure tu t'es dit... tiens, tiens, tiens, Notion, ça va me permettre d'allier les deux.

  • Speaker #1

    En fait, ce n'est pas tant exactement Notion qui me permet d'allier les deux. Notion, c'est mon cœur de travail aujourd'hui. Mais en vrai, quand je vais communiquer avec mes clientes, avec des collègues, avec des amis, je vais élargir un peu mon sujet cœur, qui n'est pas que Notion. Notion, c'est vraiment un outil qui va permettre d'implémenter les grandes valeurs que j'ai, qui sont en fait bien plus larges, qui vont aller vers la productivité, les systèmes d'organisation et le bien-être. Ça, c'est ce qu'il y a au-dessus en fait. Et Notion, ça permet de venir implémenter ça dans mon quotidien. Et du coup, je me suis dit, pour pouvoir allier ce côté-là cartésien de Lucas et ce côté-là plus spirituel et bien-être, je me suis dit, ce dont je vais parler, en fait, c'est de la culture de la performance, la culture de la productivité toxique. Et en fait, je vais aller plus loin, je vais aller vers un système sociétal que je vais essayer d'aller questionner, déconstruire, et puis aussi donner d'autres pistes de possibilités de faire et d'être. Et c'est là où j'ai commencé à me positionner sur cette question-là de comment est-ce qu'on va allier productivité et bien-être. Parce que j'ai envie. d'être productif. J'adore être efficace, avoir un super planning coloré, réduire mon temps, etc. J'adore ça. Mais aussi, je ne veux pas me cramer à faire ça. Je ne veux pas commencer à rentrer dans je vais bosser 40, 50, 60 heures par semaine et plus penser à moi et qui je suis, mes ressources, mes limites, etc. Je vais essayer de rassembler les deux et d'aller les deux mondes ensemble.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'était inné pour toi ce fait de te dire moi, je n'ai pas envie, même si j'aime performer, je n'ai pas envie de me cramer à bosser 50, 60 ou plus d'heures par semaine. Est-ce que c'était inné pour toi de te dire ça ou est-ce qu'il y a tout un parcours qui a fait qu'à un moment donné, tu as trop tiré sur la corde et que tu t'es dit, maintenant, ça suffit ?

  • Speaker #1

    En effet, ce n'était pas inné parce que l'éducation, à la fois à l'école où on nous pousse à avoir les meilleures notes possibles et être constamment en compétition avec les autres élèves, va toujours être meilleure, travailler plus, performer tout le temps, mais aussi dans la famille. Moi, je viens d'un milieu ouvrier et en fait, travailler pour gagner son pain, c'est la base. donc il faut bosser du matin au soir sans jamais s'arrêter et donc il y a ce truc là de Mon père, il a été maçon toute sa vie. Aujourd'hui, il est en arrêt maladie à vie. Son corps, il est détruit. Donc en fait, il a été largement bien plus loin que ses limites, constamment. Donc moi, j'ai grandi dans un milieu de « c'est pas très grave si je me fais mal et si je me crame, tant que je bosse suffisamment pour avoir de l'argent pour après vivre. » En fait, même survivre, pas vraiment vivre. Donc je viens de là. J'ai dû déconstruire pas mal de choses. Et quand j'ai commencé à travailler, moi, j'ai commencé à travailler en voyageant. Donc en fait, très rapidement, j'ai compris que je ne voulais pas que mon travail soit le centre de ma vie. Ce qui m'a permis de ne pas rentrer directement dans ces espèces d'injonctions au travail, à toujours bosser. Moi, c'est mon taf, je m'identifie à mon taf. Et après, le week-end, c'est là où je souffle. Donc en fait, très rapidement, j'ai compris que pendant ma semaine aussi, je voulais des temps de respiration. Donc ça, je pense, ça m'a déjà aidé à commencer avec un bon terreau. Et après, je pense qu'il y a eu évidemment des grands éléments déclencheurs. Et en fait, le plus gros, ça a été certainement l'année passée, un peu plus d'il y a un an, où là, j'ai fait un burn-out et je me suis dit, là c'est fini, j'arrête de dépasser mes limites. et ma priorité numéro une, c'est moi et mes ressources.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu t'es rendu compte que tu étais en burnout ? Parce que souvent, c'est une fois que c'est trop tard qu'on s'en rend compte.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    C'était quoi le déclencheur ? Qu'est-ce qui t'a alerté ? C'est quoi les signaux que peut-être tu n'as peut-être pas voulu voir ? Raconte-nous tout ça.

  • Speaker #1

    Oui, c'est trop intéressant parce que justement, grâce à toute cette histoire-là de mon burnout, je suis arrivé aujourd'hui à développer un espèce d'outil où en fait, j'aide mes clientes à lister des signaux, une espèce d'alarme d'épuisement. et ce que j'appelle des rainbow time, donc comment est-ce qu'après je me régénère. Donc en fait, tout ça, ça vient justement de cette histoire-là, j'en parlerai après. En effet, je ne me suis pas rendu compte que j'étais en burnout. On ne s'en rend pas compte quand on est épuisé, j'ai l'impression. C'est pour ça que j'ai mis en place des armes d'épuisement, sinon on ne s'en rend pas compte. Une des raisons pour lesquelles on ne s'en rend pas compte, c'est la culture de la performance, parce qu'on n'est pas habitué à aller comprendre les signaux que notre corps nous envoie, et on valorise le fait d'être productif et de faire plein de choses et d'être busy, occupé, etc. Donc en fait, si on est fatigué et qu'on est en train de se cramer... C'est limite bien vu par la société. Donc en fait, évidemment qu'on ne va pas aller faire attention à ça. Bref, par rapport à mon histoire, je pense que moi, ça m'a pris deux ans pour me rendre compte que j'étais en épuisement et qu'après deux ans, il y a vraiment eu une rupture. Ça, c'était l'année passée, c'était en mars passé, où vraiment, du jour au lendemain, je n'ai plus réussi à rien faire. Je n'arrivais plus à voir des gens, je n'arrivais plus à me nourrir correctement, je n'arrivais plus à aller dormir à des heures logiques, je n'arrivais plus à faire du mouvement. vraiment du jour au lendemain, vraiment ça a plus été pendant un mois, j'ai quasiment réussi à rien faire. Et en fait, en vrai, si je suis honnête avec moi, ça faisait déjà deux ans que c'était comme ça. Ça faisait deux ans que j'étais que dans des métiers passion, que j'appelle. C'est des métiers où je suis hyper engagé et en fait, toutes mes valeurs sont dedans et je me sens contribuer à des futurs souhaitables et c'est trop chouette. Moi, c'était des métiers dans la transition écologique. Mais c'est aussi un gros risque parce qu'en fait, vu que c'est un truc que tu adores, tu ne comptes plus tes heures. Tu bosses et tu bosses, ça fait trop du bien. Et du coup, je me suis épuisé plus qu'une fois et je ne m'en suis pas rendu compte. Et après ces deux ans-là, j'ai fait un burn-out en mars passé. Et ça, ça a été un peu mon moment où je me suis dit, OK, ça va trop loin. Et en vrai, ce n'est même pas là où j'ai décidé de changer mon rapport au travail, etc. Il y a eu un deuxième gros élément déclencheur. Donc là, je vais faire un trigger warning pour les gens qui nous écoutent. Si vous ne voulez pas entendre parler de ce sujet-là, arrêtez-vous ici. Ça va parler de suicide et de pensée suicide. Et donc, c'est un moment où j'étais vraiment au plus bas du bas du bas. et donc sont revenus dans mes pensées, des pensées suicidaires et un passage à l'acte. Et moi, dans ma tête, je me suis dit, quand je suis à ce moment-là, je peux avoir un indicateur plus clair que ça ne va pas. Genre vraiment, là, j'ai été bien plus loin que mes limites, je ne me suis pas du tout respecté et j'en suis arrivé à un moment où même ma vie n'est plus suffisamment importante pour moi. Donc évidemment que là, il faut que ça change. Et en fait, c'est à partir de ce moment-là, vraiment, c'est le mois après, je me suis dit, OK, là, il y a besoin de remettre en place quelque chose pour prendre soin de moi, absolument. sinon à quoi bon en fait, à quoi bon on vit dans mon quotidien.

  • Speaker #0

    C'était ça ton déclic ?

  • Speaker #1

    Ouais, deux ans d'épuisement, burn-out, plus pensée suicidaire. Là, je me suis dit, OK, gros déclic.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu étais bien entouré à ce moment-là ? Quel a été le rôle de ton entourage ? Parce que pour resituer les choses dans leur contexte, à ce moment-là, tu vivais déjà à Bruxelles ?

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Tu es bruxellois d'origine ?

  • Speaker #1

    Non, vraiment pas. J'étais justement arrivé à Bruxelles à ce moment-là. Donc, ça rentrait aussi dans les causes de mon épuisement. J'ai eu un gros changement de vie. Je suis passé d'un écolieu en campagne à la ville où j'habitais en co-living. dans un building où on était 18 personnes à y vivre. Donc énormément de passages, peu de temps seul. J'avais pris un petit job rapide en alimentaire pour le temps que j'arrive à Bruxelles pour m'installer et me faire un peu d'argent. Sauf que mon manager était toxique, il était raciste, homophobe et il nous poussait à être performants constamment. Du coup, vraiment, en dehors de travail, déplorable. Et quand j'ai quitté ce travail-là parce qu'impossible de continuer à bosser, j'ai eu une grosse insécurité financière. Donc il y a eu beaucoup de choses en même temps qui se sont vraiment accumulées. J'ai aussi vécu une rupture juste avant ça, bref. beaucoup de choses qui se sont passées en même temps. Et en effet, du coup, je venais d'arriver à Bruxelles. Et à ce moment-là, je n'étais pas hyper entouré. Ça a été un de mes soucis. Je n'avais pas beaucoup d'amis encore à Bruxelles. Et moi, je revenais en fait il y a seulement deux ans d'un grand voyage de cinq ans à l'étranger. Et donc, je n'avais plus beaucoup d'amis long terme au même endroit. Ce qui fait que j'ai dû aussi reconstruire mon réseau d'amis que j'ai aujourd'hui. Donc, je n'étais pas fortement entouré. mais j'avais quand même quelques personnes que je pouvais compter sur les doigts d'une main à qui j'ai pu un peu en parler et qui m'ont quand même soutenu par rapport à ça. Et je pense que sans elles, en vrai, il y a une chance que je ne sois pas là aujourd'hui.

  • Speaker #0

    OK. Merci de partager ça avec tellement de sincérité parce qu'en réalité, très peu de monde est à l'aise de parler des pensées intrusives, des pensées suicidaires. Et c'est important aussi de le replacer parce que ce qui peut être un petit peu compliqué à comprendre, c'est qu'il y a le burn-out et l'épuisement dans n'importe quel travail, même si tu détestes ton travail. mais il y a aussi le burn-out où tu es dans l'adrénaline d'un truc que tu kiffes complètement et que ça aussi, ça aussi, ça peut t'épuiser sans que tu puisses t'en rendre compte et conduire à des situations parfois de désespoir extrême qui peuvent te pousser à avoir des pensées ou à commettre des actes où tu ne te reconnais juste pas. Et alors, comment tu arrives ? Moi, je trouve tes propositions de travail sur nos chaînes vraiment extraordinaires. Comment tu arrives de ça et que tu te dis tiens, Moi, Lucas, moi, Lucas Storder, je vais faire le grand malade et je vais mettre de l'organisation du travail slash productivité avec du bien-être.

  • Speaker #1

    En fait, je me suis posé quatre grandes questions il y a environ un an d'ici pour savoir ce que j'allais vraiment faire maintenant. Parce que du coup, voilà, burn-out, je commençais à en sortir. Je ne voulais plus être salarié ou alors avoir des missions freelance ici à gauche, à droite, sans vraiment de fil rouge. Je voulais vraiment me poser. avoir une activité à moi, vraiment mon cœur de métier que j'allais tenir pendant quand même quelques temps. Et je me suis dit, je ne veux plus repartir dans ce que j'ai vécu par le passé, c'est-à-dire des métiers passions où je me crame, ou alors pas de fil rouge, sans poser de questions, etc. Et du coup, je me suis posé quatre grandes questions. La première, c'est évidemment, qu'est-ce qui me met en joie ? J'avais besoin d'avoir un métier qui me mette en joie suffisamment. Et en même temps, je ne voulais pas un métier passion comme je faisais avant parce que gros risque de cramage. Première question, qu'est-ce qui me met en joie ? Deuxième question, c'est où est-ce que j'ai déjà des compétences qui sont reconnues par mes pairs, par les gens qui m'entourent ? et du coup, où est-ce que je ne vais pas monter en compétence ? Moi, je voulais arrêter de me former encore et encore, je voulais vraiment passer à l'action. Troisième question, sur quel sujet je peux me positionner ? Sur lequel ma cible connaît déjà la valeur ? Je ne voulais pas passer trop de temps à devoir persuader ma cible et l'éduquer sur mon sujet. Encore une fois, je voulais de la facilité. Et la quatrième question, c'est quelle offre je peux proposer que je puisse vendre suffisamment cher pour subvenir à mes besoins ? J'ai répondu à ces quatre questions-là. Qu'est-ce qui m'en joie ? Où est-ce que j'ai déjà les compétences ? quel est le positionnement sur lequel je dois pas éduquer ma cible, et quelle offre je peux proposer que je puisse facturer suffisamment cher. Et du coup, j'ai posé des questions à mon entourage, et en fait, tout le monde me disait, mais Lucas, tes tips sur Notion, tes tips sur l'organisation, sur la productivité, sur le bien-être. À chaque fois, c'est hyper utile, ça m'aide trop, c'est hyper pertinent. Je me suis dit, let's go, essaye quelque chose là-dessus. Et en effet, ça fait déjà cinq ans à ce moment-là que j'utilisais Notion au quotidien dans mon travail. Ça fait cinq ans que j'utilise, je connais parfaitement. Pour moi, c'est hyper facile de partir là-dessus, je ne dois pas me former. Il y a une hype autour de Notion, les gens connaissent cet outil-là et savent que c'est utile. Moi, j'ai un petit côté geek qui adore utiliser des outils numériques. et ça permet de nourrir mon côté joie. Et je sais que ça peut être facturé suffisamment cher parce que j'ai fait une étude de marché avant. Et du coup, c'était la facilité totale en fait. Je ne me suis pas forcé à devoir lancer un truc de nouveau, passer une année à faire des études de marché, à me former, etc. Ça a été assez rapide parce que moi, mon mot principal, c'était la facilité. Je voulais du confort, je voulais arrêter de me forcer, de performer, sortir de la zone de confort. Je voulais un truc simple. Et du coup, je suis parti sous notion. Et une fois que je suis parti sous notion, je me suis dit, attention, La notion, c'est qu'un outil numérique, ça ne change pas le monde. Il n'y a rien qui est miraculeux là-dedans. Et moi, je voulais garder mon côté activiste, militant, engagé, qui vraiment est cher à moi. Je voulais aussi pouvoir parler d'autres choses, notamment d'un problème systémique qui, pour moi, est la culture de la performance. Et donc, c'est là où je suis arrivé dans ce positionnement-là sur aller productivité et bien-être.

  • Speaker #0

    D'accord. En fait, tu as fait ton Ikigai du boulot.

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Extraordinaire. Comme quoi, c'est une belle illustration, en fait, que... Il n'y a pas besoin de chercher très loin et très compliqué en général. Et pour rebondir sur ce que tu dis, c'est vrai que ton approche, on n'est pas là pour comparer la concurrence ou quoi que ce soit, mais j'ai trouvé que tu étais le seul qui posait vraiment, qui interpellait vraiment sur les bons sujets autour de l'utilisation d'un dashboard sur Notion. Et pour ma part, je te disais que moi, je ne voulais pas te nommer coach là-dedans par rapport à l'image que je peux. avoir des coachs qui vont en général très peu être dans l'opérationnel. Ça reste du blabla de cerveau à cerveau. De temps en temps, tu as un exercice qui sort. Travailler ces choses-là, moi, je vais en thérapie. J'ai plus de résultats en allant en thérapie. C'est pour ça que, alors que ton outil, concrètement, tu arrives avec ton orientation bien-être, parce que pour avoir regardé un petit peu ce que tu faisais, c'est vrai que tu es vraiment attentif aux besoins et au câblage neuro de tes clients. Et ça, c'est vraiment chouette parce qu'en réalité, un dashboard ne vaut pas un autre et ne fonctionne pas pour tout le monde. Et qu'en réalité, pour moi, c'est beaucoup plus qu'un travail de coach dans le sens où tu dis OK, voilà ton besoin. Moi, je te délivre un outil qui fonctionne avec ta façon de comprendre les choses parce que ton cerveau est fait comme ça. Donc, tu reconnais ce truc-là. Et ça, pour moi, c'est un outil important de performance. c'est que moi la plus-value pour mon bien-être, je l'aperçois ici, en fait. Je n'ai même pas cherché à comparer les prix chez d'autres personnes parce qu'en fait, je me suis dit, ben non, il a compris, c'est OK, on y va. Et c'est vrai que ce truc-là, c'était assez facile. Donc, moi, je crois volontiers quand ton entourage t'a dit, ah ben oui, mais en fait, t'es type sur nos chaînes. Je trouve ça vraiment une belle alliance, en fait, de ce que tu sais faire, de ce que tu aimes faire et de ce que tu peux faire, de ce que tu peux valoriser facilement. Et je trouve que c'est super. Smart, en fait, quand on prend soin de sa santé mentale, toutes les passions ne doivent pas forcément devenir un business. Et je trouve ça super important de le dire aussi, parce qu'il y a quand même beaucoup de gens aussi qui font des métiers passion, et que c'est important de dire, ok, sachez mettre les triggers au bon endroit. Tu as dit que toi, tu ne voulais plus te cramer, parce que dans le boulot, tu as laissé ton côté un petit peu activiste, militant. J'entends que tu l'exerces à une dose moindre. parler. Parce que j'ai l'impression que t'es un petit peu un grand malade et que tu nous dis pas tout.

  • Speaker #1

    En fait, en vrai, pour plus me cramer aujourd'hui, la chose qui m'aide le plus, c'est d'avoir réussi à décentrer le travail de ma vie. Jusqu'à maintenant, et je pense que je suis pas le seul dans nos sociétés, je m'identifie à mon travail. Mon travail, ça prend tellement d'espace dans ma vie. Tu vois, genre, on va bosser 5h, 6h, 7h sur la journée, 5 jours par semaine. Quand on croque contre quelqu'un, une des premières questions, c'est tu fais quoi dans la vie ? et on va répondre par le travail. Donc vraiment, on s'identifie à notre travail. C'est vraiment très particulier, je trouve. Et là, moi, depuis un an, je travaille sur le fait de décentrer mon travail de ma vie et de me dire que autant j'aime trop mon taf et il m'est utile, mais en fait, Lucas, c'est bien plus que notion et que productivité et bien-être. Il y a tellement de choses à côté. Et donc, on parlait d'Ikigai. J'adore le modèle d'Ikigai, mais c'est aussi pour moi une des choses sur lesquelles je mets un peu de la distance parce que pour moi, ça peut être, si c'est mal interprété et utilisé, une autre façon de performer son travail. et de trouver le parfait travail qui réunit les quatre cadrans de l'équiga. Et c'est un peu du dev perso, donc c'est un peu dangereux pour moi.

  • Speaker #0

    Le dev perso, c'est dangereux pour toi ?

  • Speaker #1

    Oui, je vais t'en parler après, mais le déferseur, c'est très dangereux pour moi, je trouve.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est très dangereux pour la Terre entière, en réalité. Oui, sans souci.

  • Speaker #1

    Ok, pin ce sujet-là, on en parle après. Oui, allez. Trop bien. Mais du coup, voilà, décentrer mon taf, ça a vraiment été aidant. Et comme tu dis, en effet, toutes les passions ne doivent pas devenir un travail. En fait, on ne doit pas rémunérer tout. C'est ok que tu gardes des passions dans ta vie quotidienne, le soir, le matin, le week-end, peu importe. Et aussi, te rappeler que, en tout cas, moi, c'est ça que j'ai fait pour moi, la façon dont je vois le travail à une vision très originelle du taf, qui en fait, à la base, sert uniquement à avoir de l'argent. Genre, c'est juste pour la thune, le travail. À la base, tu as de la thune, tu peux manger après, avoir un toit sur ta tête, dormir confortablement, etc. Donc, à la base, ça sert à ça. Et aujourd'hui, je suis OK de revenir à ça et de me dire, de base, je vais travailler pour faire de l'argent. Ça va me créer une sécurité financière. Et avec ça, je vais pouvoir, dans le reste de ma vie, être épanoui aussi et nourrir différentes passions, différentes valeurs, différents engagements, autre part dans ma vie. avec mes amis, avec mes amours, dans ma vie perso, dans ma passion, mon temps perso, avec moi-même, etc. Et en fait, quand je fais ça, j'ai une plus grande facilité d'étaler comment est-ce que je vais nourrir différents besoins dans différentes sphères de ma vie et pas actuellement travailler. Si je fais ça et que le travail, ça ne marche pas, ma vie, elle ne marche pas. Si j'étale ça, j'ai bien plus de résilience et de robustesse dans ma vie après.

  • Speaker #0

    Je suis venue vous parler de tes passions d'un côté, ton côté activiste, militant.

  • Speaker #1

    Yes.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous parler de tout ça ? C'est quoi les causes importantes ? Alors déjà, c'est quoi les passions qui sont importantes, qui font sens dans la vie de Lucas ? Et quel sujet te mobilise, toi, humainement ?

  • Speaker #1

    Chouette, merci. En termes de passion, je pense qu'en ce moment, c'est beaucoup des passions créatives. J'adore le dessin, j'adore la guitare, j'adore l'aquarelle, le tricot, le crochet, la broderie. Ce genre d'activités qui me permettent d'avoir mes idées, mon imagination qui vagabondent tout seul. Et je peux juste laisser ma main. mais doit faire des choses sans trop y penser. En général, quand je dessine, je ne vais pas trop avoir un objectif précis. Quand je joue de la guitare, j'ai plutôt à improviser un peu comme je le sens. Et en fait, ça me permet de pouvoir relâcher une tension mentale et partir plus dans un truc de l'imagination, la créativité et un peu... Tu sais, un état un peu contemplatif, comme quand tu es couché dans l'herbe et tu regardes les nuages passer. Ça, c'est des passions qui m'animent beaucoup en ce moment. Et après, je pense qu'il y a une deuxième grande passion dans ma vie qui est une passion liée au physique, au corps physique. Donc, comme je t'ai dit, j'ai fait du yoga pendant 10 ans et vraiment... j'adore encore cette pratique-là aujourd'hui. Et en même temps, je ne fais plus que du yoga dans la façon dont je prends le soin de mon corps physique. Il y a toute une série de mouvements que je fais, des mouvements les plus doux, les plus tranquilles, les plus relaxants, aux mouvements un peu plus sportifs qui vont fatiguer, etc. Et en fait, dans une journée, je fais toujours du mouvement. En fait, le matin quand je me réveille, le soir quand je vais dormir, quand je travaille, toutes les demi-heures, j'ai une petite alarme qui me fait dire « prends 5 minutes de pause, je fais un peu de mouvement » . Je fais de l'escalade aussi, je fais du sport à la maison, je vais marcher aussi. Et en fait, je pense que ma relation avec mon corps physique, elle est tellement importante pour moi que ça devient une vraie passion. Comprendre comment est-ce que ma digestion se fait, comment mon système immunitaire fonctionne, comment mon soumaille fonctionne. Tout ça lié à mon corps, j'adore ça. J'adore aussi apprendre par rapport à ça. Donc, je pense que c'est deux grandes passions, l'art et le corps. Et en termes d'engagement et de causes qui me tiennent à cœur, il faut savoir que j'ai un passé militantiste assez vénère. J'ai fait pas mal d'actions par-ci, par-là. Ça a commencé il y a 8-9 ans, je pense, avec des causes pour le bien-être animal. Et donc, j'ai commencé à aller sur le terrain pour soit te documenter, soit te sauver ou protéger des animaux d'abattoir, par exemple.

  • Speaker #0

    Tu militais avec qui ?

  • Speaker #1

    À l'époque, c'était Anonymous for the Voiceless. Il y avait ça et il y en avait un deuxième dont le nom m'échappe là actuellement. Je ne sais plus exactement.

  • Speaker #0

    Je te pose la question parce que moi, j'ai milité avec Gaïa sur les cinq années où je vivais en Belgique.

  • Speaker #1

    Trop chouette, ouais.

  • Speaker #0

    Sur le coup, je suis en train de me dire, mais nous ne nous serions pas déjà croisés quelque part.

  • Speaker #1

    C'est possible. C'est possible. J'ai aussi des liens avec Gaïa, je n'ai jamais milité vraiment avec elle, mais j'ai eu des liens, ouais. Donc j'ai eu ça, et puis très rapidement après je suis passé dans des luttes vraiment axées écologie, et donc là c'était XR, c'était Alternativa, c'était d'autres grands collectifs comme ça, ça a été aussi Côte Rouge par exemple récemment, il y a eu beaucoup de ça en Belgique, il y a un gros collectif Côte Rouge qui font pas mal d'actions, et donc c'est beaucoup d'actions du terrain, où tu vas bloquer des entreprises, des centrales ou quoi, pendant 2-3 jours, donc il y a eu beaucoup de ça. ça c'était la partie engagée militantiste où vraiment J'utilise mon corps comme résistance fertile à l'oppression et la destruction. Pour moi, c'est ça le militantisme, c'est la résistance fertile. Ça, c'est le côté Lucas qui veut empêcher la destruction du vivant. Mais il y a un autre Lucas engagé qui a envie de faire émerger un avenir souhaitable. En fait, pour moi, dans tout ce qui est activisme, donc déjà, il y a plein de façons d'être activiste. Tu n'as pas que le militantisme, tu as aussi le colibrisme, le lobbyisme, tu as les penseurs, les bâtisseurs, tu as plein de choses. Mais du coup, pour moi, il y a deux moteurs vraiment de motivation à passer à l'action. Le premier, c'est des émotions liées à l'éco-anxiété, la peur, la colère d'un monde qui ne tourne pas rond et d'un potentiel effondrement. Ou alors, tu as des émotions plutôt espoir, enthousiasme, excitation, joie. d'un potentiel futur qui va être trop chouette, d'ailleurs déjà un présent qui est trop chouette aussi, mais d'un futur qui pourrait être encore mieux. Et en fait, c'est deux moteurs très différents. Et donc moi, dans mon militantisme, c'était beaucoup la peur, la colère par rapport à ce qui ne va pas. Et là, maintenant, je passe beaucoup sur tout ce qui est espoir, enthousiasme, etc. Et donc, c'est tout ce qui a attrait aux nouveaux imaginaires, aux nouveaux récits. Et donc là, c'est plutôt, on va se poser, ça va être plutôt de la réflexion, on va se demander, tiens, qu'est-ce qui ne va pas et comment faire en sorte que ça aille mieux demain ? parce qu'on peut rembourser le modèle. et faire des grosses actions qui vont démolir le système actuel. Mais s'il n'y a rien qui suit derrière, potentiellement, on revient aux mêmes choses qu'on connaissait avant. Donc, on a besoin aussi d'imaginer à quoi pourrait ressembler le monde de demain, avoir un espèce du GIEC de l'espoir, si tu veux, un GIEC positif. C'est ça qu'on a besoin aussi. Et ça, c'est une grosse partie aussi de mes engagements activés, ces militantistes. Et puis finalement, du coup, il y a un troisième gros pan. Je t'ai dit, il y avait beaucoup de choses. Il y a un troisième gros pan de mon engagement, qui est plus sur des questions sociales. Et là, ça va venir questionner le système de domination systémique, où on va parler de sexisme, de... classisme, de racisme, de validisme, etc. Tous ces mots en "-isme", qui vont en fait générer des différences en termes d'accès aux opportunités selon ta couleur de peau, selon ton sexe, ton genre, etc., qui vont, du coup, créer des oppressions entre différentes parties de la population. Je suis très, très engagé là-dedans depuis deux, trois ans, je pense. Et notamment parce que, en fait, j'ai une grosse responsabilité à prendre là-dedans. Parce qu'en fait, je fais partie du problème, étant positionné comme étant une personne éduquée comme un homme toute sa vie, blanche. valide avec une éducation classique, vivant en Belgique, etc. Tout ça fait que je cumule énormément de privilèges et j'ai aussi l'envie de mettre ces privilèges-là au service de ces luttes-là.

  • Speaker #0

    Ça me donne envie de te poser une question par rapport à une remarque que je reçois de certaines personnes de ma clientèle, donc des hommes qui viennent consulter et qui, à un moment donné, dans la thérapie, au fur et à mesure qu'on travaille sur les croyances, les traumas, etc., vont avoir une forme de... pas forcément toujours de culpabilité, mais de ne pas savoir comment faire en étant conscient qu'en tant qu'homme blanc hétéro-neurotypique, en étant conscient qu'ils pouvaient faire partie du problème, mais un petit peu malgré eux, en ayant conscience des inégalités, mais sans vraiment savoir comment pouvoir prendre leurs responsabilités sans pour autant alimenter par maladresse le problème davantage. Est-ce que toi, en tant qu'homme blanc, tu peux te prononcer là-dessus ?

  • Speaker #1

    Je ne m'attendais pas à parler de ça sur ce podcast aussi, mais trop intéressant, j'adore. J'adore ces questions-là. OK, juste avant de répondre, du coup, je vais faire un autre disclaimer. Je veux juste rappeler que je ne suis pas ici une figure de style, je ne suis pas une référence sur ce sujet-là. Je suis aussi, moi, en chemin, en apprentissage sur ces questions-là. Donc, je fais de mon mieux pour avoir une posture d'allié sur ces sujets-là. Et pourtant, ce que je vais dire ne concerne que moi et mon expérience, ce que j'ai pu vivre, apprendre par-ci, par-là, et ce que j'ai pu faire. Donc, ce n'est pas une science exacte. Donc, apprendre avec votre explicité aussi. donc je pense que Juste commencer par comprendre que c'est OK de se sentir coupable et de se dire en fait, je ne sais pas trop comment faire et je vais avec des pincettes et que je vais faire des erreurs. En fait, c'est normal, c'est sûr que tu vas faire des erreurs. C'est sûr que si tu veux devenir allié d'une cause sociale et que tu fais partie du problème, c'est sûr et certain que du jour au lendemain, tu ne vas pas réussir à être un allié parfait ou une alliée parfaite, ça va prendre du temps. Donc tu vas faire des erreurs sur le chemin, tu vas faire des gourdes, tu vas souvent blesser des gens et tu as besoin d'être OK avec ça, sur le fait que tu ne vas pas être parfait ou parfaite du jour au lendemain. c'est sûr, moi j'en fais encore aujourd'hui régulièrement et en fait ça fait partie du jeu aussi tu peux pas en fait devenir parfait du jour au lendemain la deuxième chose c'est que c'est pas une raison suffisante cette forme de culpabilité de pas savoir pour ne pas se mettre en action ça devrait pas être paralysant ça devrait pas être une raison pour laquelle non je vais pas y aller de peur de faire mal les choses, on a tous et toutes besoin de se mettre en action sur ces sujets là et donc selon moi même si on se sent coupable ou qu'on a peur ou autre, on a quand même besoin de passer à l'action et c'est en faisant qu'on va apprendre au fur et à mesure Dans le cas spécifique d'une personne assignée homme qui se reconnaît homme cis, qui aimerait bien devenir allée d'une cause féministe par exemple, pour moi il y a plein de façons de passer à l'action évidemment. Ce que moi je trouve est une des formes qui mixent autant la facilité de passer à l'action et l'impact que ça a. Ça ne veut pas dire que c'est le plus facile ou que ça a le plus d'impact, mais en tout cas les deux ensemble c'est vraiment le meilleur combo. C'est de soit dénoncer des propos d'autres hommes que tu entends qui sont sexistes,

  • Speaker #0

    ou soit de ne pas nourrir une espèce de fraternité sexiste entre hommes. Il faut savoir que quand tu es un homme, dans la société, tu jouis d'office, d'un biais d'autorité, et du coup les gens vont t'écouter bien plus, moins te couper la parole et plus te croire. C'est ce qui se passe en plateau télévisé par exemple, quand tu as une femme et un homme, l'homme on va l'écouter, pas lui couper la parole et on va le croire, une femme souvent on va lui couper la parole et pas se la croire et la remettre en question. Donc quand tu es dans un milieu social où tu as des hommes, des femmes, que les hommes font des blagues sexistes, Si toi tu réagis et que tu leur dis « gars, ça c'est pas ok de dire ça » , ils vont plus t'écouter que si la femme avait réagi et avait dit « non, ça c'est pas ok » . C'est malheureux, on veut pas avoir ça, et pourtant c'est un de tes privilèges, donc utilise-le pour vraiment dénoncer des propos sexistes, et aussi ne pas continuer à alimenter ce truc-là de « bros before whores » , genre on est entre nous contre les femmes ou peu importe, ça on arrête d'alimenter ce genre de choses-là. On est tout ensemble contre un système, c'est pas les femmes contre les hommes, c'est tout ensemble, et du coup tout ensemble contre le système oppresseur patriarcal. Donc toi, en tant qu'homme, ce que tu peux faire notamment, qui est assez simple et impactant, c'est dénoncer les propos d'autres hommes et arrêter d'alimenter cette fraternité sexiste. Ok,

  • Speaker #1

    merci de poser ça là. C'est vrai que ce à quoi ça me renvoie quand je t'entends dire tout ça, alors bien évidemment je ne suis pas un homme donc je ne peux pas comprendre non plus, mais ce que je vois aussi c'est que les hommes souffrent aussi de ça parce que ce système n'est pas ok pour les laisser exprimer leur pan émotionnel. Et tu peux être sûr que quasi 100% des mecs qui viennent en consulte, à part pour ceux qui ont moins de 30 ans, parce que c'est des générations qui commencent à changer, à être beaucoup plus OK avec leurs émotions, et Dieu merci que cette époque arrive enfin, mais au-dessus de 30 ans, tu peux être sûr que ce système les blesse aussi parce qu'ils sont complètement déconnectés de leurs émotions, alors que la thérapie, c'est d'aller réparer les blessures émotionnelles. Et que, dans tous les cas, ça fait totalement sens parce qu'au fur et à mesure qu'ils avancent dans leur thérapie, ils se rendent compte que, même s'ils sont arrivés dans une position de dominants, on leur demande d'être des super performeurs, des super compagnons, des super maris, des super papas, des super partenaires, mais à aucun moment on leur explique comment on fait ça. Et on leur explique qu'on leur fait ressentir de façon implicite ou explicite qu'on a soit ça par le pouvoir et par la domination, et que ça vient toujours contacter leur blessure d'enfant blessé.

  • Speaker #0

    Exact.

  • Speaker #1

    pour eux, c'est délétère, en réalité.

  • Speaker #0

    Oui, exact. Et je suis d'accord avec toi. Avant de répondre là-dessus, je vais faire un nouvel petit aparté. C'est qu'en effet, même si les hommes souffrent aussi du patriarcat, c'est bon de se rappeler qu'ils ne souffrent pas autant que les femmes. Depuis quelques années, on voit pas mal passer des hommes dire et dénoncer le patriarcat et dire « nous aussi, on souffre » . Et en effet, c'est vrai. Et merci aux hommes d'enfin prendre la parole sur ce qui ne va pas pour eux aussi dans le patriarcat, parce qu'en effet, c'est tous contre le patriarcat et ce n'est pas les femmes contre les hommes. Néanmoins, Ça ne veut pas dire que les hommes souffrent autant que les femmes dans le patriarcat, parce que de base, le patriarcat est un système d'oppression contre les femmes. Enfin, en tout cas, le sexisme.

  • Speaker #1

    Et je suis d'accord avec toi. Mais ma croyance à moi, c'est que tu ne peux pas reconnaître la souffrance de l'autre tant que tu n'as pas commencé par reconnaître la tienne. Et je pense que quelque part, même si c'est encore assez injuste, parce qu'en tant que femme, tu te dis, mais OK, c'est juste ça ton problème réellement ? Mais tu te dis, OK, ça ne peut se faire que s'il y a cette ouverture à soi d'abord. pour pouvoir défocaliser de son propre nombril et se dire, mais, wow, putain, mais c'est ça ce qui se passe en face. Et pas nécessairement que chez les femmes, tu vois. Également chez les hommes d'une autre couleur de peau, chez les personnes qui vont être transgenres, enfin, tu vois, chez toutes les personnes qui ne viennent pas de ce système qui a eu cette assise patriarcale, qui ne profitent pas de ça. Je pense que c'est vraiment la prise de conscience du propre problème chez soi qui permet ensuite de vraiment voir autour et de dire, wow, oh, merde, en fait, c'est ça qui se passe réellement.

  • Speaker #0

    Oui. Oui, c'est trop intéressant. Et je pense qu'en effet, c'est certainement une des premières étapes pour devenir un allié ou une alliée, en fait. C'est ce décentrage de comment moi, je vois ma réalité avec mon filtre de personnes privilégiées. Et c'est de pouvoir se mettre en empathie émotionnelle avec l'autre et de voir la réalité à travers leurs yeux. Ça va vraiment aider à passer à l'action,

  • Speaker #1

    je pense. Merci en tout cas, Lucas, pour ton témoignage à ce propos-là. Qu'est-ce que tu as, toi, comme rapport à l'anxiété de manière générale ?

  • Speaker #0

    Jusque récemment, je n'avais pas beaucoup d'anxiété. ou en tout cas je ne le remarquais pas peut-être Là, c'est vrai que depuis quelques années, vu que j'ai beaucoup passé dans ce monde-là du bien-être, notamment avec le yoga, j'ai beaucoup plus de connexion avec mon corps, donc je reconnais beaucoup plus les signaux. Et en fait, depuis, je pense, deux, trois ans, je commence à me rendre compte que je fais de l'anxiété. Et j'ai fait ce que je pense être quelques crises de panique sur ces quelques dernières années. Vraiment, j'ai connu ça d'une main. Et en fait, je le sais parce que j'ai vécu avec une personne qui souffrait d'anxiété chronique et qui a fait des crises de panique, donc ça a ressemblé totalement. néanmoins j'ai pas l'impression d'être prompt à de l'anxiété chronique ou généralisée. Et du coup, mon rapport actuel à l'anxiété... Je pense que vu que c'est encore assez nouveau pour moi, j'ai pas mal de mal à la gérer. En général, quand elle vient, ma première réaction, ça va être de la fuite. Donc je vais essayer de faire quelque chose qui va m'apporter beaucoup de récompenses à court terme. Donc ça va être scroller, ça va être manger. Ça va être mes deux grosses stratégies pour essayer de calmer quelque chose qui se passe. Et en même temps, je me renseigne sur l'anxiété, à quoi elle sert, pourquoi est-ce qu'elle est présente, etc. Et moi, j'ai un... Parce que je suis cartésien aussi, donc j'ai un processus en cinq étapes sur comment est-ce que je gère des émotions qui arrivent chez moi. que j'essaie d'appliquer aussi à la société, mais qui est plus compliquée. Du coup, en général, je passe par la première étape qui est juste j'accueille l'émotion, je la vis pleinement, je n'essaie pas de l'éviter, d'affirmer ou quoi. Du coup, si je suis en colère, je suis en colère. Si je suis triste, je pleure. Si je suis anxieux, je suis anxieux. Ensuite, je vais essayer de la régulariser un petit peu. Donc, on va faire un petit truc qui va prendre un peu soin de moi pour un petit peu calmer ce qui se passe.

  • Speaker #1

    Du genre quoi ? On est curieux.

  • Speaker #0

    Genre manger un truc sucré, genre se grouler un peu. ça peut aussi être faire un peu de respiration, ça peut être aller me balader. Ça peut être dessiné aussi. C'est un peu des pratiques que je fais en général qui vont m'aider à m'apaiser. Troisième étape, ça va être, je vais rentrer à l'intérieur pour aller discuter avec mes différentes parts, avec les différents Lucas qui vivent à l'intérieur, pour savoir qu'est-ce qui se passe, pourquoi ça a été généré, qui s'était le déclencheur, quelle part est blessée, quel besoin n'a pas été nourri, etc. Donc avoir une discussion un peu interne avec mes différentes parts. Quatrième étape, là, je vais me poser la question, qu'est-ce que j'apprends de ça maintenant ? C'est une partie un peu apprentissage. comment est-ce que je fais différemment la prochaine fois comment est-ce que si ça arrive encore je prends mieux soin de moi Et puis, cinquième et dernière étape, c'est la partie récompense, où là, je vais me dire bravo, je vais me faire des câlins, je vais m'offrir un truc, et je vais célébrer un peu ce qui s'est passé parce que j'ai pris du temps avec moi-même pour tout ça. Sauf que pour le moment de l'anxiété, je n'y arrive pas trop. En général, première étape, je fais plutôt de la fuite que vraiment l'acceptation de l'anxiété.

  • Speaker #1

    Ah, parce que ta première étape, c'est de reconnaître, de dire ok, je reconnais l'émotion. Et là, tu n'as pas envie.

  • Speaker #0

    En général, c'est compliqué avec l'anxiété, ouais. parce que je pense que ce qui se passe, je pense que ce qui se passe, c'est qu'actuellement, je n'ai pas encore réussi à déconstruire cette image-là de... L'anxiété, ce n'est pas de la faiblesse. Pour moi, quand je suis anxieux, j'ai l'impression qu'en fait, je n'y arrive pas trop, je n'arrive pas trop à me gérer. Et ça, c'est encore, on en parlait juste avant, c'est un héritage d'une éducation sexiste. Les hommes, on ne leur apprend pas à être faibles, à être anxieux, à ne pas savoir quoi faire, à être paralysés par l'anxiété. Ce n'est pas possible. On est toujours maîtres de notre corps et de nos pensées. Et quand tu es anxieux, ce n'est pas du tout le cas. Tu es paralysé, tu primes, ne sait plus quoi faire, etc. Et du coup, je pense qu'ils sont encore associés les deux en moi.

  • Speaker #1

    Et c'est normal. L'anxiété, c'est la manifestation. d'un trauma irrésolu à ce jour. C'est normal que tu aies cette envie de fuir, parce que surtout si c'est quelque chose qui descend du transgénérationnel. Mais essaye peut-être de voir ce facteur-là aussi quand le truc arrive et de dire que, en plus, si c'est transgénérationnel, c'est peut-être un truc même qui ne t'appartient pas. Peut-être la suggestion, c'est vraiment d'être consciente que, OK, c'est un trauma irrésolu, parce que j'entends que tu parles avec le petit Lucas, c'est méga cool. Tu vas dire, OK, je m'en occupe, je suis là, je m'en occupe. C'est gros, ça ne nous appartient pas. tout ne nous appartient. peut-être pas, mais on le voit. Le fait de fuir, c'est comme si tu disais un petit peu au petit Lucas, non. Tu disais au petit Lucas, en général, normalement, il ne doit pas aimer. Et là, dire, ok, là, je ne sais pas comment faire, mais ok, je le vois. Je ne sais peut-être pas comment faire aujourd'hui, mais je te vois. C'est ok de ressentir cette situation-là. Vas-y, viens, on va bouger un peu, on va faire un truc, on va sortir la charge émotionnelle, mais on va s'occuper. Peut-être, je te suggère si c'est ok pour toi, si ça fait sens pour toi de... d'aborder ça avec le fait de dire ok, c'est un trauma qui pour l'instant est encore irrésolu et qui vient se manifester après le Lucas analytique qui aime bien tout analyser, il pourra se dire ok, qu'est-ce qui a déclenché ça, il s'est passé quoi quel truc exactement a appuyé sur le déclencheur mais ça peut te permettre de te sentir mieux équipé pour gérer l'envie de fuir super,

  • Speaker #0

    merci,

  • Speaker #1

    je vais essayer ça ton protocole en 5 étapes t'as fait une feuille Notion avec ça ?

  • Speaker #0

    C'est possible, c'est possible. Certainement, si quelqu'un a mon notion, je le partagerai, si tu veux.

  • Speaker #1

    C'est fou, ce type. Parce que Notion, c'est un outil en ligne, effectivement, pour travailler. Moi, je trouve ça méga cool d'avoir vraiment un dashboard avec de sorte à tout voir. Parce que c'est vrai que mon problème, j'ai besoin de tout avoir sous les yeux. Sinon, je suis totalement capable d'oublier des tâches importantes. Je suis comme ça, c'est tout. Comment est-ce qu'on peut appréhender l'outil ? Est-ce que tu as peut-être des trucs à conseiller ? Pour les personnes qui, par exemple, comme elles sont, alors admettons, une personne totalement fictive, qui a besoin pour pouvoir penser à faire les choses et réfléchir, qui a besoin d'être fort dans la matière, que ce soit pour la connexion au papier, pour se connecter à son travail, ou simplement pour gérer ses outils privés, parce qu'on pourrait admettre que ce qui est digital, c'est pour le travail pro, et pour le privé, revenir quelque part à cette connexion avec le papier pour venir à quelque chose de... de tangibles qui existent, qu'on peut toucher. Donc, ce n'est pas pour moi, c'est pour une amie.

  • Speaker #0

    C'est pour une amie, OK. Alors, pour ton amie, je vais répondre ceci. Je vais répondre que première chose à bien comprendre, c'est que l'outil ne va pas te sauver. Ce n'est pas la solution. Donc en fait, il y a une étape avant à faire qui est le système d'organisation. Et dans ce système d'organisation-là, il y a en effet les outils, mais il y a aussi, par exemple, comment est-ce que je fonctionne ? Quelles sont mes facilités, mes difficultés ? Comment mon cerveau fonctionne ? Qu'est-ce qui va facilement me faire procrastiner ? Qu'est-ce qui va me motiver facilement ? Quels sont les moments dans la semaine où j'ai plus ou moins d'énergie ? On va se questionner sur plein de choses qui vont permettre après de comprendre de quelle organisation j'ai besoin pour soutenir mon système naturel. Donc, on part vraiment de comment je fonctionne naturellement. C'est ce que j'appelle le biorhythme. Et donc, on part vraiment de soi, de ses ressources, ses limites, son fonctionnement personnel. Ensuite, on va prendre un outil pour venir implémenter tout ça dans son quotidien. Dans ce cas-ci, notion, si on n'aime pas les outils digitaux, on peut partir sur du papier. Il y en a plein qui font ça. Parfois, on peut aussi mixer les deux. Il y a vraiment des systèmes hybrides avec des post-its, du bullet journal, des calendriers sur un mur, etc. En fait, finalement, peu importe l'outil, ce qu'on veut se poser, c'est comment est-ce que j'implémente dans ma réalité ce que j'ai réfléchi en amont. Et notamment, moi, quand je travaille avec mes clientes, j'ai toujours une partie où je questionne le système d'organisation. On commence toujours par là, c'est la première étape. C'est comment tu fonctionnes, tes facilités, tes difficultés. Et je parle de ça pour implémenter après dans Notion. Peu importe l'outil que tu utilises, que ce soit digital ou papier, pour moi, il y a un peu différentes grandes composantes dans un bon système d'organisation. et si on part sur des personnes neuro-atypiques, on peut aussi venir... spécifiquement ciblées des thématiques. En termes de composantes de cette organisation, je n'ai pas tout délisté, il y en a 7, 8, 9, ça dépend un petit peu des systèmes. Il y a différentes choses, il y a notamment pour moi, maintenant ce que je dis toujours en premier, c'est la facilité d'utilisation. Ton système, il peut être complexe, il peut avoir différentes parties, il peut avoir différents outils, il peut avoir une complexité dans sa façon d'être construite, mais au quotidien, si... il te crée de la friction quand tu l'utilises. Ce n'est pas un bon système d'organisation. Tu dois savoir rapidement où trouver l'information, où la ranger, quoi ouvrir, quoi utiliser, etc. Donc, ça doit être facile à utiliser. Et aussi, enthousiasme. C'est une deuxième grosse composante. Tu dois avoir du kiff quand tu commences ta journée. Quand tu ouvres ton outil, quand tu arrives au bureau, tu peux s'étaper un peu ton bureau avec des couleurs, avec une boisson que tu aimes bien, avec un beau clavier. Tu peux aussi pimper. Moi, je fais beaucoup avec mon espace notion. Je mets des couleurs, je mets des bannières, je mets des petites illustrations que j'aime bien etc Tu mets aussi des petites blagues par-ci, par-là. En fait, ça devient amusant de travailler. Donc, c'est facile et amusant. Deux grosses composantes vraiment utiles. Et ensuite, pour moi, il y a des composantes un peu à cibler pour des personnes notamment freelance, mais aussi neuroatypiques, notamment par exemple avec du TDAH, par exemple. On pourrait nommer ton ami, par exemple. Pour moi, il va y avoir deux, trois grands facteurs. La première, c'est qu'on est des profils qui ont en général à peu près 1000 idées sur une journée. Des idées... incroyables qui vont révolutionner notre vie ou notre business. On est des machines à générer des idées. Et ce qui va se passer, c'est que si on ne passe pas à l'action immédiatement, soit on va les oublier et on va avoir la frustration plus tard, soit on va passer à l'action et ça va nous décentrer de la priorité du moment. Et en fait, on va rallonger nos journées à travailler encore et encore plus parce qu'on va passer d'un sujet à l'autre tout le temps. Il y a un besoin dans le système d'organisation, dans l'outil, de pouvoir venir capturer facilement et rapidement des idées. Vraiment, très rapidement, on a besoin d'avoir soit un post-it, soit un bouton sur Notion qui en un clic capture une idée, va la ranger au bon endroit et on sait que cette idée-là, elle va ressortir au bon moment, au bon endroit. Donc on ne va pas devoir réfléchir à quand est-ce que je vais pouvoir retrouver cette idée-là ou je vais pouvoir la retrouver. Le système s'en occupe pour nous. C'est ça que je fais sur Notion. Notion, je peux pouvoir ranger une idée au bon endroit, que ce soit une idée de contenu, une idée de projet ou autre chose. Et en fait, je sais qu'au bon moment, au bon endroit, elle va me ressortir ce que j'ai besoin. Et ça, ça permet de faire confiance à fond dans mon système d'organisation, mais aussi d'arrêter avec ce syndrome-là de j'ai mille idées et finalement, je ne suis plus focus sur une chose. Je fais 30 choses en même temps et je perds mon énergie de ouf. Une autre chose, c'est que nos profils souvent ont un truc lié à l'attention. On a du mal à rester focus sur une chose. En général, on part à gauche, à droite, on va bondir sur différentes choses. En tout cas, moi, c'est mon cas. Et dans ce cas-là, moi, ce qui m'aide beaucoup, c'est de ne plus essayer de lutter contre ça. ce truc-là de l'attention qui vagabonde à Ausha droite, mais en fait, de comprendre que c'est utile pour moi, que c'est comme ça que je fonctionne. Et donc, dans mon système d'organisation, au lieu d'essayer de faire une journée, je vais bosser sur un projet client toute la journée. Moi, ça va trop m'ennuyer au bout d'un moment. Je vais vouloir faire d'autres choses. Ce que je vais faire, c'est que je vais rythmer ma journée avec différentes activités, différentes choses que je vais faire. Prendre le travail et le reste de ma vie, mais aussi tant que travail, je vais faire différentes choses. Je vais travailler sur différents projets, clients, persos ou autres. Et du coup, ça va rythmer ma journée. Et aussi comprendre que quand mon attention va sur autre chose que le travail et je procrastine, ce n'est pas toujours une mauvaise chose. La procrastination, ça a aussi des bienfaits, c'est un mécanisme naturel qui peut parfois être utile. Et la dernière chose que je veux dire ici, c'est que... Il y a aussi, en tout cas chez moi c'est fort le cas, et chez beaucoup d'amis c'est le cas aussi, on peut avoir quelque chose qui est lié avec l'hyperactivité. Et être constamment avec une énergie haute, à vouloir faire plein de choses, à bouger, etc. Et pas réussir à rester focus sur une chose, à rester calme, à rester concentré, à avoir des priorités qui restent sur le long terme. Dans ce cas-là, moi j'ai réussi à jouer avec mon hyperactivité, parce que moi je ne suis pas capable de rester assis sur une chaise 8 heures sur ma journée, c'est impossible. Et du coup ce que je fais, c'est que je vais intégrer du micro-mouvement dans mon quotidien. au lieu de me dire que je vais aller faire une séance de sport deux fois par semaine. À la place, je vais utiliser ce qu'on appelle la technique Pomodoro, qui me permet de travailler, mettons, une demi-heure, faire cinq minutes de pause. Et pendant les cinq minutes de pause, je vais intégrer des mouvements, un peu d'étirement, un peu de mobilité ou autre. Et du coup, sur ma journée, je ne reste jamais plus de 30 minutes assis sur ma chaise et je fais toujours un peu de mouvement. Et du coup, avec tout ça, je commence à travailler sur mes idées, mon déficit de l'attention et mon hyperactivité dans mon système d'organisation.

  • Speaker #1

    D'accord, c'est super intéressant. Donc en gros, ce n'est pas parce que tu es de la team papier à la base que tout est foutu. parce que du coup là j'entends que tu peux aller ranger tes trucs au bon endroit pour que l'outil te les ressorte au bon moment et là juste en le disant c'est tellement beau que j'ai envie de pleurer c'est fou parce que tu construis tout un espace à partir de qui sont les gens exact et pour moi c'est

  • Speaker #0

    le plus important parce qu'on a pour moi un problème dans notre écosystème entrepreneurial t'as des coachs qui te vendent des solutions miracles, des modèles uniques qui te disent en suivant ces 7 conseils ta vie va changer C'est faux c'est absolument faux parce que ce modèle-là unique il a été construit à un moment T selon la réalité d'une seule personne avec comment ces personnes-là fonctionnent comment son cerveau est sa neuro-atypie ou typie ses privilèges dans la société qu'ils soient hommes femmes racisés ou pas ça va changer beaucoup sa façon de faire et d'être et du coup ce modèle-là évidemment qui va être utile pour toi qui va pouvoir t'inspirer mais c'est quasiment sûr à 100% que tu ne vas pas avoir les mêmes résultats si tu n'es pas la même personne et ce qui va se passer c'est que tu vas te dire et ça c'est un des problèmes de la question de la performance Merci. C'est que tu vas te dire, si je n'y arrive pas, c'est de ma faute. Et du coup, c'est moi le problème. Culpabilité, on va s'en vouloir, etc. Et on va forcer encore plus pour essayer d'y arriver. On va télécharger d'autres templates, on va prendre d'autres accompagnements, d'autres coachs, etc. Et on va tourner en rond dans cette spirale-là, si c'est possible. Ce qu'on a besoin de faire, c'est de prendre un modèle qu'on nous partage, le déconstruire et se poser trois questions. Qu'est-ce qui va bien pour moi ? Ce qui fonctionne pour moi, je le garde. qu'est-ce qui crée de la friction qui va pas trop bien dans ce cas là je vais l'améliorer pour que ça s'adapte à moi qu'est-ce qui ne fonctionne pas et que je ne veux pas avoir et que je vais jeter. Et du coup, je vais repersonnaliser et réadapter le modèle pour qu'il soit adapté à comment moi, je fonctionne.

  • Speaker #1

    Mais c'est tellement fort ce que tu dis. En fait, elle est là, toute ta puissance, parce que pour moi, ça va bien au-delà que du coach. Parce que tu as ce truc aussi très opérationnel dans ton encadrement. Tu as ce truc, je reconnais chez toi, ce truc machine à optimiser. Et que quand tu me parles de tout déconstruire pour voir comment reconstruire le machin, Je comprends pourquoi t'as choisi Notion et pas un autre outil, parce qu'en fait, qui dit tout déconstruire, dit pouvoir partir d'une page blanche en faisant ce qu'on veut. Ou ce dont on a besoin, en tout cas. Ce qui ne va pas être le cas d'un Trello ou d'un Asana ou d'un truc comme ça. Mais je comprends beaucoup mieux comment tu fais pour intégrer la partie où tu prends soin de...

  • Speaker #0

    avec la partie optimisation de la productivité. Et ça fait complètement sens. Mais ça nécessite d'aller faire tout ce travail opérationnel derrière pour que le résultat puisse être satisfaisant et vraiment pertinent avec l'utilisateur, en tout cas. Tu disais tout à l'heure que le dev perso, pour toi, c'était dangereux. Moi, je veux en savoir plus.

  • Speaker #1

    Yes, yes. Alors, le dev perso, c'est un gros sujet. Déjà, il faut savoir que... J'ai adoré le def' perso pendant des années. J'étais dedans à fond et je pense encore aujourd'hui en vrai de vrai. Ouais,

  • Speaker #0

    bah continue, fais-nous rêver.

  • Speaker #1

    Continue,

  • Speaker #0

    continue.

  • Speaker #1

    Et moi, je pense que je suis tombé dans le def' perso quand j'ai commencé mes voyages. Donc, c'était il y a presque dix ans. Et j'ai adoré ça parce que c'était une façon pour moi de à la fois apprendre à me connaître. Donc, mon besoin de curiosité absolument satisfait. Savoir qui je suis, comment je fonctionne, etc. Mais aussi, du coup, nourrir cette croyance qu'on m'a inculquée que je dois être meilleur un peu chaque jour et que je dois performer qui je suis. Et le D perso, de base, il est chouette parce qu'il nous permet de nous émanciper, de devenir une meilleure personne que soi-même, d'apprendre à se connaître, de mieux prendre soin de soi. Mais il a été, selon moi, repris, réapproprié par une culture de la performance où, en fait, aujourd'hui, c'est plus « deviens qui tu dois être » , mais c'est « deviens un peu meilleur chaque jour » . Donc, 1% mieux jour que hier, c'est la performance. C'est « deviens non plus une meilleure personne que toi-même » . mais une version meilleure qui a été standardisée. Aujourd'hui, le Dev Perso, il nous dirige vers un espèce de nouveau modèle unique d'une personne qui fait une Miracle Morning, qui travaille X heures sur la journée, qui vit à 7 heures sur le monde, etc. Donc, le Dev Perso est aujourd'hui devenu une nouvelle façon de performer qui on est. Et le risque avec ça de cette phrase de « devient un peu meilleur aujourd'hui que hier » , ça nous empêche de comprendre qu'on a déjà fait tellement de travail, qu'on peut célébrer ça et qu'on peut être content de ça, mais aussi que... aujourd'hui, tu es déjà trop bien en fait. Tu gères déjà ta vie. Si tu as réussi chaque jour à te réveiller et à vivre ta journée, tu gères ta vie de ouf en fait. Tu n'as pas besoin encore de voir essayer de te pousser et dans tes retranchements de te développer encore plus. C'est cool, tu peux te développer encore plus mais c'est OK aussi si pendant un petit moment, tu arrêtes de faire ça. Si pendant un jour, une semaine, un mois, un an, cinq ans, tu arrêtes d'essayer de constamment sortir de ta zone de confort, de te pousser de performer quelque chose. Donc, c'est OK de ne pas devoir tout le temps de te développer. Et j'ai un chiffre pour aussi appuyer mes propos, que je sors du livre « Politicité et le bien-être » de Camille Test, qui est le montant de bénéfice du secteur du bien-être mondialement. C'était en 2020, je pense, je ne sais plus le chiffre. C'est 4 400 milliards de dollars annuellement des chiffres d'affaires.

  • Speaker #0

    Arrête un peu !

  • Speaker #1

    Le secteur du bien-être n'est aujourd'hui évidemment plus uniquement pour prendre soin d'une personne individuelle, c'est aussi pour faire du fric. Donc Doris, on va créer des systèmes. qui vont nous rendre accro aux devs perso. Et notamment, une des choses, c'est jouer sur la culpabilité de « je ne suis pas assez, je dois être meilleur, et du coup, je vais te vendre des devs perso pour encore performer qui tu es » .

  • Speaker #0

    Et je trouve que c'est quelque chose d'assez dégueulasse, parce que performer qui on est, ok, mais on court après quoi, au juste ? Quoi la finalité de tout ça ? Et de se dire, si je ne sais pas après quoi je cours, mais que je veux quand même performer qui je suis, en réalité... c'est là que j'ai toutes les chances d'entrer dans des mécanismes d'emprise de gourou, du développement personnel et que je ne suis plus capable de dire non parce que je vais considérer l'autre comme quelqu'un de supérieur alors qu'en réalité c'est juste un être humain comme toi et moi, le mec il est venu au monde pareil, il claquera un jour aussi, enfin le mec ou la meuf qu'importe et c'est vrai que je trouve ça en un sens assez dégueulasse parce que l'industrie du def perso c'est un peu comme l'industrie pharmaceutique Ils ne sont pas là pour qu'on aille bien. Ils sont là pour nous vendre des trucs. Et que l'objectif, c'est que tu reviennes chaque semaine, que tu reviennes tous les mois. Et en attendant, entre deux, tu retournes, si tu as une vie pourrie avant, tu retournes dans ta vie pourrie et tu te dis, ah, j'ai trop hâte de vous retrouver. Et qu'en fait, ouais, tu donnes des mini bulles d'oxygène, comme ça. sporadiquement et tu les reprends. Et t'en veux encore ? Achète. T'en veux encore ? Achète. Et effectivement, merci de partager le chiffre d'ailleurs, Politiser le bien-être. Je reprendrai la ressource du livre dans la description de l'épisode parce que je trouve que c'est super important autant que ce soit quand on cherche un thérapeute ou qu'on cherche juste une méthode pour nous aider à aller bien. Je crois que c'est une des choses les plus importantes, c'est de vérifier qu'elle vise bien à nous rendre autonomes émotionnellement.

  • Speaker #1

    Très d'accord.

  • Speaker #0

    Parce que du coup, pour toi, ça c'est... Quand est-ce que tu as pris conscience ? Parce que j'entends qu'il y a toute une période de voyage qui t'a mis le pied à l'étrier et qu'en un sens, c'est vraiment chouette parce que tu apprends à découvrir toi-même qui tu es. À ce moment-là, c'était il y a dix ans, tu quittes la Belgique, c'est ça ? C'est la première fois que tu quittes la Belgique ? Oui. Et tu voyages où ?

  • Speaker #1

    Ce n'était pas la première fois parce que j'avais... Évidemment, je voyais ma famille en camping, etc. en été. Mais j'avais déjà fait quelques voyages aussi en solo en Europe. Et là, c'était le premier voyage long terme. en solo, hors de l'Europe, dans un pays que je ne connais pas, avec une autre monnaie, une autre langue, etc. Bon là, c'était l'ouest du Canada, donc c'était l'anglais. Après, j'ai fait l'estel français. Mais du coup, oui, c'était le vrai premier gros voyage. Et mon ambition à l'époque, c'est pour dire qu'aujourd'hui, mes ambitions ne sont plus les mêmes. Mais à l'époque, mon ambition, c'était de faire un tour du monde en cinq ans, sans argent, sans prendre l'avion. C'était vraiment ça, mon ambition. Donc j'avais vraiment l'ambition de tarer avec une bucket list incroyable de choses à faire. Et c'était trop chouette, mais du coup, vraiment, sur le chemin, je me suis rendu compte que c'était moins réaliste que ce que je croyais. Donc finalement, j'ai fait quelques années au Canada. J'ai aussi rencontré mon ex amoureuse là-bas, donc je suis resté un petit peu à Montréal. Donc ça, c'était vraiment le... En vrai, pour moi, à cette époque-là, le début de mon voyage, ça a été aussi le début des grands déclics qui m'ont fait comprendre que, voilà, prendre soin de moi, décentrer le table de ma vie, etc. Et aujourd'hui, je me rends compte que mes ambitions ne sont plus les mêmes. Donc aujourd'hui, mes ambitions, c'est en fait avoir une vie relativement tranquille. où je ne travaillais pas trop. Là, en ce moment, je travaille 25 heures sur ma semaine au grand maximum. Et en fait, le reste de ma vie, c'est là où je m'épanouis majoritairement, avec mes amis, mes passions, tant qu'à ce point.

  • Speaker #0

    D'accord. Et en même temps, quelque part, c'était aussi ce moment de ta vie-là qui était nécessaire pour qu'aujourd'hui, tu puisses relativiser et te dire oui, bon, là, je suis bien.

  • Speaker #1

    Exactement. Je pense que oui, tu as raison. Je pense que oui, parce qu'à la fois, c'était tellement une bonne expérience dans ma vie et des bons moments, mais aussi ça venait avec beaucoup de stress beaucoup de pression donc c'était certainement beaucoup d'organisations sur quel transport je prends maintenant. Aussi, beaucoup de solitude. Tu ne fais jamais des réunions sur le long terme quand tu voyages. Et en fait, il y a plein. Ça, c'est hyper intéressant parce que dans le système entrepreneurial, il y a beaucoup de hype autour du digital nomadisme, le fait de voyager en bossant. Et donc, j'ai fait ça. Mais en fait, ça vient aussi avec des inconvénients, notamment la solitude de ouf, l'organisation en termes de transport, d'auberge, etc. Et une des choses aujourd'hui qui me fait le plus de bien sur le fait d'être revenu et de m'être posé quelque part. c'est le social, c'est me faire des amis sur le long terme et de pouvoir vraiment nourrir des relations intéressantes et épanouissantes sur le long terme.

  • Speaker #0

    Comment tu as choisi ton lieu de vie ? Parce que tu me dis qu'aujourd'hui tu vis à Bruxelles, mais tu n'es pas originaire de là à la base. Comment tu as jeté ton dévolu sur cette ville ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. En vrai, je suis revenu du coup en Belgique il y a quatre ans environ, parce que mon visa a expiré du Canada. Et en revenant, j'ai d'abord choisi un écolieu. J'étais encore dans ma vibe, je fais que de l'engager tout le temps, constamment. et du coup j'ai été vivre en École du Pendant 2 ans, c'était génial. Et moi, j'aime bien le changement. J'aime bien le rythme dans ma vie. Donc, je n'aime pas avoir pendant 5, 6, 7, 10 ans le même quotidien. Moi, ça me paralyse et j'aime beaucoup le changement. Et j'ai fait beaucoup ville-campagne, ville-campagne, ville-campagne. Et du coup, je me suis dit, OK, après l'écolieu, allons en ville. Et justement, j'avais pas mal d'amis qui étaient à Bruxelles. Je n'avais encore jamais vécu dans la capitale de mon propre pays. Je me suis dit, pourquoi pas ? Et justement, je voulais l'énergie ville. Et je sais aussi que Bruxelles, c'est une capitale, mais ce n'est pas la plus grosse ville du monde. c'est pas énorme c'est pas mégalomane donc il y a quand même une espèce de juste milieu entre je veux de la ville, mais en même temps, il y a beaucoup de parcs, il y a une forêt ici, ça peut être très calme aussi. Et du coup, c'est un bon milieu pour moi comme ville.

  • Speaker #0

    Ok. T'as entendu dire que tu bossais à peu près 25 heures par semaine. Est-ce que tu penses que c'est aussi grâce à ton outil d'organisation qui te permet ça ? Oui,

  • Speaker #1

    c'est clair que oui. C'est clair que oui, parce qu'avant, je bossais sans système d'organisation. Donc, je bossais au feeling, à l'intuition. Et j'aime bien cette façon de la faire. c'est une des façons où qu'on peut utiliser pour bosser, mais il ne faut pas que ça. Si c'est que ça, on va se cramer rapidement.

  • Speaker #0

    C'est compliqué à cadrer quand même.

  • Speaker #1

    Du coup, c'est compliqué à cadrer, exactement. Ce qui fait que je bossais en fait 30, 40, 50 heures semaine, parfois jusqu'à 8h, 9h, 10h du soir, et je n'arrivais pas trop à me limiter parce que je ne connaissais pas mes priorités, je ne connaissais pas ce qui m'était vraiment en joie, mes ressources, mes limites, etc. Depuis que j'ai mis un vrai site d'organisation en place, notamment avec Notion, c'est fou. J'ai gagné 10, 15 heures par semaine de travail. et je dis pas que c'est une promesse universelle mais pour moi ça a marché aussi parce que un de mes indicateurs quand j'ai recommencé à bosser à fond de burnout c'était je veux pas bosser 40 heures par semaine donc évidemment j'ai construit mon système d'organisation autour de ce besoin là mais c'est sûr que avec ce système là que j'ai aujourd'hui que j'ai quand même construit sur... certainement deux ans parce que j'ai commencé un peu avant mon burnout je commençais un petit peu à me questionner là-dessus mais vraiment depuis un an depuis que j'ai ce système d'organisation là clairement c'est quand je fais mes bilans chaque semaine ou chaque mois sur comment ça a été ma semaine ou mon mois et je fais ma liste de qu'est-ce qui m'a aidé à me motiver ce mois-ci à atteindre mes objectifs ou autre à chaque fois je mets mon espace de travail sous notion et mon système d'organisation à chaque fois je me rends compte à quel point ça m'aide à réduire mon temps de travail sur ma semaine. Trop bien.

  • Speaker #0

    C'est quoi le truc le plus what the fuck que t'as vu ? Parce que tes clients doivent ouvrir leur espace d'organisation pour que tu puisses voir déjà comment ils travaillent. C'est quoi le truc le plus what the fuck que t'as vu chez un ou une de tes clients ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'était une personne qui avait trois façons différentes de gérer sa to-do, avec trois applications différentes. Donc il y avait une application, c'était un Google Keep, il y avait une to-do list sur le téléphone, et il y avait un carnet de notes. Donc trois façons de gérer sa to-do, et elle ne savait plus... ce qui était prioritaire, ce qu'il y avait à faire, etc. Ou alors, elle le savait, mais parce qu'elle était tellement dans son taf à bosser tout le temps qu'elle connaissait en fait ses tâches. Du coup, il n'y avait aucun système logique d'organisation pour gérer sa tout doux quotidien. Il y avait trois outils pour une seule fonctionnalité et du coup, des informations éparpillées par-ci, par-là, ce qui demande beaucoup de travail pour savoir où ranger une information en termes de tâches et où la retrouver aussi. Et en fait, c'était une charge mentale constante et énorme et beaucoup de temps perdu.

  • Speaker #0

    Waouh ! Ouais. Ouais.

  • Speaker #1

    un truc comme ça tu peux être sûr que j'en oublie une des trois peut-être même les trois d'accord ouais effectivement toi t'as tout centralisé tout reparti sur Notion on a fait une seule base de données pour les tâches et après moi je joue sur ce qu'on appelle les vues liées de bases de données sur Notion et en fait je vais venir afficher la même information donc les tâches de différentes façons donc il y aura la tâche du jour uniquement à faire aujourd'hui les tâches de la semaine les tâches du mois il y aura les tâches en retard qui auraient dû être faites avant aujourd'hui mais qui sont pas encore terminées Il y aura aussi des tâches rangées par projet ou mission cliente, par objectif du mois ou autre chose. En fait, il y a différentes façons d'afficher ces tâches dans Notion.

  • Speaker #0

    Comment tu gères tes tâches en retard ? C'est toujours pour une amie.

  • Speaker #1

    Alors, tu n'as pas mes amis là ? C'est différent. Première chose, quand on veut réussir à ne plus avoir des tâches en retard et ne plus avoir des listes énormes de caisses à cocher, c'est la partie en amont de l'opération. C'est la partie stratégie planification. Pour moi, c'est une des étapes les plus importantes. du travail, c'est le moment où on va se poser la question qu'est-ce que je dois faire aujourd'hui, cette semaine, ce mois, qu'est-ce qui est important pour moi, qu'est-ce qui m'enjoie, qu'est-ce qui est prioritaire pour mon entreprise ou pour moi. Justement, ça c'est non. Il n'y a jamais de tout. Si tout est prioritaire, qu'en est prioritaire ? Il y a toujours un truc à prioriser. Et du coup, on va planifier tout ça dans son agenda en amont. Moi, ce que je fais, c'est que fin du mois, début du mois, j'ai un moment de bilan dans lequel je vais me poser la question qu'est-ce que j'ai fait ce mois-ci, qu'est-ce que je vais faire le mois prochain. Et je vais lister les tâches que j'ai à faire pour atteindre mon objectif. Ou atteindre ce que j'ai envie d'atteindre, peu importe. Ou les missions que j'ai à faire en course ce mois-ci. Et je vais le mettre dans mon agenda. Le fait de bloquer mon temps dans mon agenda me fait dire, est-ce que c'est réaliste ou non ? Est-ce que j'ai suffisamment de temps sur ma semaine, sur mon mois ou non ? Est-ce que j'ai eu plus d'ambition que ce que je peux vraiment faire par rapport à mes ressources ? Moi, par exemple, je vais bosser 25 heures sur la semaine. Du coup, c'est sûr que je ne vais pas pouvoir faire tout rentrer si j'ai des grosses ambitions par rapport aux tâches. Donc en fait, le fait de mettre ça dans mon agenda... en amont en termes de stratégie, c'est déjà quasiment sûr que je ne vais pas déborder. Après, il y a la partie opérationnelle du au jour le jour. Évidemment, on ne suit jamais à 100% en plan qu'on a mis en amont. La stratégie, c'est bien, mais on a toujours des imprévus. On peut se réveiller un jour et procrastiner plus que d'habitude. On peut avoir un imprévu de santé. Il peut se passer plein de choses, juste ne pas avoir envie de bosser. Il peut y avoir plein de raisons pour lesquelles on ne suit pas son planning. C'est vraiment OK. Dans ce cas-là, et on n'arrive pas à suivre ça tout doux. Il y a deux façons pour moi de gérer ça. La première, c'est de réussir à se remotiver. Donc, il y a une partie un peu, on va un petit peu se forcer avec des actes de motivation et réussir à retrouver de la motivation et de la force de travail pour vraiment faire les choses. Ou alors, deuxième chose, c'est on accepte qu'on procrastine, qu'on a moins de motivation, qu'on ne va pas faire toutes les choses. Et du coup, on va prendre une habitude routinière, soit chaque fin de journée ou chaque fin de semaine, que j'appelle un check-out. C'est comme ce qu'on fait en restauration en fin de journée. on va préparer, on va tout cleaner. pour que le lendemain, les gens qui vont ouvrir puissent rapidement ouvrir le restaurant et servir les clientes. On va faire pareil dans son système d'organisation. On va terminer la journée ou la semaine par un moment de je fais un check-out, je vais voir tout ce que je n'ai pas fait en termes de tâches et je vais les replanifier pour demain, la semaine ou le mois. Et du coup, ce sera déjà remis dans le planning et je ne devrais plus y repenser les jours qui suivent. Et en fait, je vais les réintégrer là où c'est bon dans mon planning. Et en faisant ça, moi, je n'ai quasiment plus jamais des tâches en retard ou qui débordent ou une journée avec 15 tâches à faire. parce que tout a déjà été planifié en amont ou peu planifié sur le moment même.

  • Speaker #0

    Ok, ok.

  • Speaker #1

    Évidemment, il y a une troisième étape qui est en fait la partie apprentissage. C'est ça que je fais avec les bilans. C'est que fin semaine ou fin du mois, je me questionne qu'est-ce qui a bien été ou pas bien été, notamment dans ma gestion des tâches. Et en fait, si semaine après semaine, mois après mois, je continue encore à avoir des tâches en retard, des listes énormes de 15, 20, 30 tâches, c'est qu'il y a un truc qui ne va pas. Donc, au lieu de forcer et de continuer à essayer de gérer ça, je vais me questionner sur qu'est-ce qui ne va pas globalement Il y a des trucs qui ne vont pas, c'est sûr. qu'est-ce qui ne va pas, je vais essayer de régler ça d'abord. Elle a la source, en fait.

  • Speaker #0

    Tu traques ton temps ?

  • Speaker #1

    Oui, je traque mon temps, oui. J'ai une application qui traque mon temps au jour, à la semaine ou au mois.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Merci pour toutes ces infos. Je trouve ça super intéressant. Ça t'oblige à t'observer tout le temps, à t'observer et à te questionner, à te remettre en question tout le temps. Et je trouve ça vachement pertinent parce qu'on n'est pas la même personne d'un jour à l'autre. Enfin, du moins, on n'a pas le même moral, on traverse pas les mêmes choses et c'est super important, en fait. S'il y avait un film ou une série qui représentait ce qui se passe dans la tête de Lucas ?

  • Speaker #1

    Ce serait quoi ? Incroyable. J'ai vraiment pris du temps pour réfléchir et pour trouver la petite pépite. Je pense que j'ai trouvé... Je pense que la pépite, c'est le film Wonka. Ça parle ou pas ?

  • Speaker #0

    Celui avec Timothée Chalamet ?

  • Speaker #1

    Oui, exactement. OK. C'est le prélude au film Charlie et la chocolaterie. Yes. C'est comment est-ce que la chocolaterie a vu le jour. Et en fait, j'ai pris ce film-là parce que, selon moi, c'est une représentation de ce qui se passe dans ma tête en termes d'imagination, d'optimisme, de monde de Bisounours Le personnage principal de Wonka, c'est une personne qui va tout faire pour atteindre son but, son rêve, son objectif. Donc, il va être performant, il va être efficace, il va tout faire pour y arriver et il y arrive à la fin. Mais ce que je ressens, c'est qu'en fait, il y a une espèce d'optimisme sacré, un optimisme radical chez cette personne-là, de l'espoir, un truc un peu enfantin, bisounours, et qui n'est pas dans « je vais forcer pour y arriver et je vais dépasser toutes mes limites et je vais travailler comme un taré tout le temps » . Et en fait, il y a un truc de… je suis un peu convaincu que ça va y arriver. Donc, j'ai confiance dans un truc un peu de l'univers, dans ma ligne de vie. Mais j'ai quand même un objectif qui est très cartésien, très terre-à-terre de là où je vais arriver. Et donc, c'est une bonne combinaison entre mon côté cartésien et mon côté spirituel finalement. Le côté enfantin, bisounours, je crois en l'univers, je vais y arriver. Et le côté très rationnel, je veux ouvrir une chocolaterie et voici comment je vais y arriver, quelle est ma stratégie avant, parce qu'il y a tout un plan d'action qui va mettre en place. Donc, c'est un bon mix entre les deux. Et en fait, aussi, juste parce que Wanka, c'est le monde des imaginaires, des créatures fantastiques, des petits ors en chocolat qui volent de la magie. Et ça, c'est vraiment Lucas.

  • Speaker #0

    Ok, ouais, ok, cool. Cool, cool, cool. Mais je trouve que c'est super. On voit vraiment le mec animé par la foi, en fait, dans son projet. Alors, bien sûr, il a du talent, mais il y a aussi surtout la foi que ça va fonctionner. Je trouve ça super. Je trouve ça super chouette. On arrive déjà à la fin de cette interview, Lucas. Vraiment, merci.

  • Speaker #1

    d'avoir accepté l'invitation où est-ce qu'on peut te retrouver si on veut venir échanger avec toi te poser des questions sur toi sur ton travail alors on me retrouve principalement sur LinkedIn c'est vraiment ma plateforme préférée même si en effet c'est une plateforme très très start-up mais il y a quand même des gens trop chouettes dessus pour me retrouver il faut taper Lucas le rayonnant c'est mon tag sur LinkedIn c'est mon blaze sur LinkedIn moi je ne veux pas me faire chier au travail du coup je m'amuse et je n'écris pas Lucas Storder j'écris Lucas le rayonnant et de coup venez m'écrire en DM j'adore parler en DM aux gens sur LinkedIn c'est vraiment bienvenu je publie aussi régulièrement je publie 3 fois par semaine quand j'ai mon rythme sinon je suis aussi présent sur Instagram mais je publie pas pour le moment là pour le coup c'est juste Lucas Tordor c'est classique c'est deux façons pour me joindre ok super mais je laisserai tous les liens dans la description de cet épisode encore un tout tout grand merci c'était une interview super riche super intéressante merci pour tout ça

  • Speaker #0

    Lucas et on se retrouve alors bientôt. Salut Lucas !

  • Speaker #1

    Merci Sandra, bye !

Description

Tu crois que pour calmer ton anxiété, tu dois être toujours plus productif·ve ? Dans cet épisode, avec Lucas Stordeur, on explore pourquoi cette quête de performance peut devenir toxique, et comment la transformer en une productivité nourrissante et alignée.

🔍 Au programme :

  • Comment l’anxiété se camoufle en productivité : cette pulsion à en faire toujours plus pour se sentir digne, utile ou en sécurité.

  • Le cercle vicieux de la productivité toxique : l’industrie du bien-être – un marché mondial évalué à plus de 6 000 milliards $, avec une croissance annuelle de plus de 7 % – pourtant, elle pousse souvent à chercher des solutions superficielles plutôt que professionnelles.

  • Pourquoi plus de to-do lists n’est pas la réponse : au contraire, elle renforce le sentiment d’impuissance, le burn‑out et la dissonance entre performance et bien‑être.

  • Des repères concrets pour réconcilier productivité et équilibre : ancrage sophro‑analytique, recentrage sur tes propres envies, pose de limites, et reconnexion à tes valeurs et besoins.

📌 Pourquoi écouter cet épisode ?

  • Pour te libérer de l’idée que bosser dur et souffrir, c’est normal.

  • Pour apprendre à façonner ton efficacité en respectant tes besoins et ton rythme naturel.

  • Pour comprendre que le vrai progrès ne passe pas par la performance à tout prix, mais par l’écoute de soi.


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Si toi aussi tu veux passer ton organisation sur Notion

Ressource citée : Politiser le bien être de Camille TESTE


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@crédits audio du générique : Anthony Chognard CHS Prod

@montage : studio96ns


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Tu ressens de l'anxiété alors tu t'organises, tu planifies, tu structures, tu produis, dans l'espoir que le contrôle te permette de retrouver le calme intérieur. Mais plus t'en fais, plus l'angoisse s'installe, parce que t'as oublié le plus important dans l'équation. Et si c'était pas le manque de productivité le vrai problème ? Mais la façon dont tu l'utilises pour faire diversion est empêchée d'accéder à la pièce manquante du puzzle. Définir quels sont tes vrais besoins et aspirations pour te sentir épanoui dans ton quotidien. C'est l'épisode 33 de Mission Anxiété Zéro que tu as dans les oreilles et on se retrouve juste après le générique pour discuter de tout ça avec l'invité du jour. Bienvenue dans Mission Anxiété Zéro. Ici, c'est en safe space sans langue de bois, dans lequel je vais t'aider à questionner tes automatismes émotionnels. Moi c'est Sandra, je suis psychoanalyste et ma mission, c'est d'accompagner mes clients à prendre soin de leur bien-être mental pour être plus heureux, mieux concentrés et mettre plus de sens dans leur quotidien. Alors si toi aussi tu cherches des solutions concrètes et actionnables pour gérer tes émotions et mettre ton anxiété à zéro, installe-toi, tu es au bon endroit. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Mission Anxiété Zéro. Aujourd'hui, j'accueille Lucas Storch. Storder, salut Lucas.

  • Speaker #1

    Salut Sandra.

  • Speaker #0

    Comment tu vas aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Ça va très bien, je passe une bonne matinée, je passe un bon début de semaine, et surtout j'ai eu un bon week-end, donc vraiment ça se passe plutôt bien.

  • Speaker #0

    Bien, tu es facilitateur Notion. Est-ce que tu peux nous expliquer ce que c'est Notion ? Déjà pour commencer, pour les personnes qui ne se situeraient pas.

  • Speaker #1

    Yes, c'est intéressant que tu dises facilitateur Notion. C'est la première fois que j'entends ce terme-là associé à mon titre de travail. En général, je me nomme soit architecte, soit coach ou accompagnant Notion. Mais en vrai, j'ai été facilitateur, donc ça fait sens. Bref, en tout cas, ce que je fais, c'est que je permets avec l'outil Notion de créer un espace de travail digital structuré. Donc l'idée, c'est que Notion, c'est un outil de prise de notes de base. Tu vas pouvoir prendre des notes comme un Google Doc ou peu importe, mais tu vas pouvoir bien plus structurer et personnaliser ta prise de notes. avec de l'esthétisme, avec des bases de données, avec des tableaux, des graphiques, etc. Et tu peux aller très, très loin dans comment tu vas organiser tes prises de notes. Et tu peux carrément aller jusqu'à suivre tes projets, tes missions, tes clients, ton administration et plein d'autres choses.

  • Speaker #0

    Ok. Je préférais te le laisser présenter toi-même parce que si je l'avais fait moi, je t'aurais dit tu crées des dashboards pour nous aider à travailler. Et je pense que c'est un petit peu réducteur parce que c'est comme ça que moi, je le vois sous mon prisme de la TDAH qui a fait appel à toi pour ça. Donc, merci d'avoir précisé ça. Et facilitateur, pour rebondir, tu disais, toi tu te présentes plutôt comme coach ou architecte Notion. Je t'expliquerai en cours de l'épisode pourquoi je n'ai pas dit coach et pourquoi facilitateur, ça fait plus de sens pour moi. J'ai lu que tu étais aussi prof de yoga.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce donc cette diablerie ?

  • Speaker #1

    Alors, je ne suis plus officiellement à ce jour prof de yoga. J'ai été prof pendant quatre ans. Moi, ça fait dix ans que je pratique le yoga. Et je me suis lancé dans des pratiques que je donne à des personnes il y a 4 ans environ, quand j'étais encore en écolieux. Et donc, j'ai donné pendant 2 ans des cours de yoga. Et quand je suis arrivé à bosser il y a 2 ans, j'ai continué encore un petit peu à en donner. Et déjà là, je commençais un petit peu à sortir d'un modèle assez classique du yoga et d'intégrer d'autres pratiques aussi dedans. Donc, c'est devenu du mouvement conscient. Et donc, pendant 4 ans, j'ai donné des pratiques de mouvement slash yoga.

  • Speaker #0

    Alors, comment tu passes du mec ? Alors, grossièrement. C'est très réducteur ce que je vais dire, mais pour faire comprendre l'idée. Comment tu passes du mec qui fait des positions de guerrier, de pont, de dauphin, de machin, de grenouille, au mec qui crée des spots de notion ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est un sacré gap. En vrai, cette histoire-là, elle se divise en plusieurs étapes. En fait, il y a plusieurs Lucas dans le Lucas. Il y a le Lucas qui est très spirituel, connecté à son corps, dans la douceur, etc. Donc, c'est le Lucas qui va faire du yoga, par exemple, qui va faire des calas aux arbres, etc. C'est un peu ce Lucas-là. Et il y a le Lucas qui est aussi en fait très cartésien. J'ai un background de sciences et maths. Et en fait, j'adore tout ce qui est chiffres, rationnels, j'adore ça. En fait, il y a les deux Lucas qui sont présents. Et dans le cours de ma vingtaine, j'ai fait différents jobs. J'ai aussi vécu différentes expériences de vie. À chaque fois, je passais de Lucas rationnel, Lucas spirituel, Lucas rationnel, Lucas spirituel. Et en fait, j'ai eu une espèce de cycle comme ça. Et là, je suis arrivé à un moment où j'en avais marre de devoir choisir entre les deux. Parce qu'il y avait à chaque fois une petite frustration. Si j'étais que dans le cas rationnel, j'avais cette perte de connexion à mon corps à la nature etc et pareil, vice-versa. Et je n'aime pas choisir, je n'aime pas les décisions. Du coup, je me suis dit, je vais tout faire en même temps et je vais rassembler tout ça ensemble. Donc là, je suis parti dans cette lumière-là de notion. J'expliquerai après pourquoi est-ce que j'ai pris exactement ça, parce qu'en fait, c'était une facilité pour moi. Mais je garde mon background dans le spirituel et le bien-être pour intégrer ça aussi dans mon approche que j'ai aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Oui, c'est de ça que j'aimerais qu'on parle. Parce que quand tu me dis... Alors, moi, ça me fait vraiment du bien d'entendre. j'ai pas voulu choisir entre mon côté cartésien et mon côté spirituel. Moi, quand tu m'expliques ça, je comprends qu'en réalité, en tout cas, j'interprète ça à toi de me dire, si ça fait sens ou pas, que tu as voulu mettre de l'ancrage, en fait, dans les deux. tu n'as pas voulu finir perché dans le spirituel, ce que moi j'appelle les hippies à sandales en chambre, qui sont complètement... Mais qui sont partout sauf dans leurs chaussures, mais que tu n'as pas voulu non plus rester bloqué dans ce milieu trop chiffre à chiffre, où finalement il n'y a pas de place pour adopter un état d'esprit en conscience élargie, et avoir une vision plus vaste et plus, quelque part, plus visionnaire. Donc moi, ça me fait vraiment beaucoup de bien d'entendre ça, même si je suis très curieuse que tu m'expliques à quelle heure tu t'es dit... tiens, tiens, tiens, Notion, ça va me permettre d'allier les deux.

  • Speaker #1

    En fait, ce n'est pas tant exactement Notion qui me permet d'allier les deux. Notion, c'est mon cœur de travail aujourd'hui. Mais en vrai, quand je vais communiquer avec mes clientes, avec des collègues, avec des amis, je vais élargir un peu mon sujet cœur, qui n'est pas que Notion. Notion, c'est vraiment un outil qui va permettre d'implémenter les grandes valeurs que j'ai, qui sont en fait bien plus larges, qui vont aller vers la productivité, les systèmes d'organisation et le bien-être. Ça, c'est ce qu'il y a au-dessus en fait. Et Notion, ça permet de venir implémenter ça dans mon quotidien. Et du coup, je me suis dit, pour pouvoir allier ce côté-là cartésien de Lucas et ce côté-là plus spirituel et bien-être, je me suis dit, ce dont je vais parler, en fait, c'est de la culture de la performance, la culture de la productivité toxique. Et en fait, je vais aller plus loin, je vais aller vers un système sociétal que je vais essayer d'aller questionner, déconstruire, et puis aussi donner d'autres pistes de possibilités de faire et d'être. Et c'est là où j'ai commencé à me positionner sur cette question-là de comment est-ce qu'on va allier productivité et bien-être. Parce que j'ai envie. d'être productif. J'adore être efficace, avoir un super planning coloré, réduire mon temps, etc. J'adore ça. Mais aussi, je ne veux pas me cramer à faire ça. Je ne veux pas commencer à rentrer dans je vais bosser 40, 50, 60 heures par semaine et plus penser à moi et qui je suis, mes ressources, mes limites, etc. Je vais essayer de rassembler les deux et d'aller les deux mondes ensemble.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'était inné pour toi ce fait de te dire moi, je n'ai pas envie, même si j'aime performer, je n'ai pas envie de me cramer à bosser 50, 60 ou plus d'heures par semaine. Est-ce que c'était inné pour toi de te dire ça ou est-ce qu'il y a tout un parcours qui a fait qu'à un moment donné, tu as trop tiré sur la corde et que tu t'es dit, maintenant, ça suffit ?

  • Speaker #1

    En effet, ce n'était pas inné parce que l'éducation, à la fois à l'école où on nous pousse à avoir les meilleures notes possibles et être constamment en compétition avec les autres élèves, va toujours être meilleure, travailler plus, performer tout le temps, mais aussi dans la famille. Moi, je viens d'un milieu ouvrier et en fait, travailler pour gagner son pain, c'est la base. donc il faut bosser du matin au soir sans jamais s'arrêter et donc il y a ce truc là de Mon père, il a été maçon toute sa vie. Aujourd'hui, il est en arrêt maladie à vie. Son corps, il est détruit. Donc en fait, il a été largement bien plus loin que ses limites, constamment. Donc moi, j'ai grandi dans un milieu de « c'est pas très grave si je me fais mal et si je me crame, tant que je bosse suffisamment pour avoir de l'argent pour après vivre. » En fait, même survivre, pas vraiment vivre. Donc je viens de là. J'ai dû déconstruire pas mal de choses. Et quand j'ai commencé à travailler, moi, j'ai commencé à travailler en voyageant. Donc en fait, très rapidement, j'ai compris que je ne voulais pas que mon travail soit le centre de ma vie. Ce qui m'a permis de ne pas rentrer directement dans ces espèces d'injonctions au travail, à toujours bosser. Moi, c'est mon taf, je m'identifie à mon taf. Et après, le week-end, c'est là où je souffle. Donc en fait, très rapidement, j'ai compris que pendant ma semaine aussi, je voulais des temps de respiration. Donc ça, je pense, ça m'a déjà aidé à commencer avec un bon terreau. Et après, je pense qu'il y a eu évidemment des grands éléments déclencheurs. Et en fait, le plus gros, ça a été certainement l'année passée, un peu plus d'il y a un an, où là, j'ai fait un burn-out et je me suis dit, là c'est fini, j'arrête de dépasser mes limites. et ma priorité numéro une, c'est moi et mes ressources.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu t'es rendu compte que tu étais en burnout ? Parce que souvent, c'est une fois que c'est trop tard qu'on s'en rend compte.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    C'était quoi le déclencheur ? Qu'est-ce qui t'a alerté ? C'est quoi les signaux que peut-être tu n'as peut-être pas voulu voir ? Raconte-nous tout ça.

  • Speaker #1

    Oui, c'est trop intéressant parce que justement, grâce à toute cette histoire-là de mon burnout, je suis arrivé aujourd'hui à développer un espèce d'outil où en fait, j'aide mes clientes à lister des signaux, une espèce d'alarme d'épuisement. et ce que j'appelle des rainbow time, donc comment est-ce qu'après je me régénère. Donc en fait, tout ça, ça vient justement de cette histoire-là, j'en parlerai après. En effet, je ne me suis pas rendu compte que j'étais en burnout. On ne s'en rend pas compte quand on est épuisé, j'ai l'impression. C'est pour ça que j'ai mis en place des armes d'épuisement, sinon on ne s'en rend pas compte. Une des raisons pour lesquelles on ne s'en rend pas compte, c'est la culture de la performance, parce qu'on n'est pas habitué à aller comprendre les signaux que notre corps nous envoie, et on valorise le fait d'être productif et de faire plein de choses et d'être busy, occupé, etc. Donc en fait, si on est fatigué et qu'on est en train de se cramer... C'est limite bien vu par la société. Donc en fait, évidemment qu'on ne va pas aller faire attention à ça. Bref, par rapport à mon histoire, je pense que moi, ça m'a pris deux ans pour me rendre compte que j'étais en épuisement et qu'après deux ans, il y a vraiment eu une rupture. Ça, c'était l'année passée, c'était en mars passé, où vraiment, du jour au lendemain, je n'ai plus réussi à rien faire. Je n'arrivais plus à voir des gens, je n'arrivais plus à me nourrir correctement, je n'arrivais plus à aller dormir à des heures logiques, je n'arrivais plus à faire du mouvement. vraiment du jour au lendemain, vraiment ça a plus été pendant un mois, j'ai quasiment réussi à rien faire. Et en fait, en vrai, si je suis honnête avec moi, ça faisait déjà deux ans que c'était comme ça. Ça faisait deux ans que j'étais que dans des métiers passion, que j'appelle. C'est des métiers où je suis hyper engagé et en fait, toutes mes valeurs sont dedans et je me sens contribuer à des futurs souhaitables et c'est trop chouette. Moi, c'était des métiers dans la transition écologique. Mais c'est aussi un gros risque parce qu'en fait, vu que c'est un truc que tu adores, tu ne comptes plus tes heures. Tu bosses et tu bosses, ça fait trop du bien. Et du coup, je me suis épuisé plus qu'une fois et je ne m'en suis pas rendu compte. Et après ces deux ans-là, j'ai fait un burn-out en mars passé. Et ça, ça a été un peu mon moment où je me suis dit, OK, ça va trop loin. Et en vrai, ce n'est même pas là où j'ai décidé de changer mon rapport au travail, etc. Il y a eu un deuxième gros élément déclencheur. Donc là, je vais faire un trigger warning pour les gens qui nous écoutent. Si vous ne voulez pas entendre parler de ce sujet-là, arrêtez-vous ici. Ça va parler de suicide et de pensée suicide. Et donc, c'est un moment où j'étais vraiment au plus bas du bas du bas. et donc sont revenus dans mes pensées, des pensées suicidaires et un passage à l'acte. Et moi, dans ma tête, je me suis dit, quand je suis à ce moment-là, je peux avoir un indicateur plus clair que ça ne va pas. Genre vraiment, là, j'ai été bien plus loin que mes limites, je ne me suis pas du tout respecté et j'en suis arrivé à un moment où même ma vie n'est plus suffisamment importante pour moi. Donc évidemment que là, il faut que ça change. Et en fait, c'est à partir de ce moment-là, vraiment, c'est le mois après, je me suis dit, OK, là, il y a besoin de remettre en place quelque chose pour prendre soin de moi, absolument. sinon à quoi bon en fait, à quoi bon on vit dans mon quotidien.

  • Speaker #0

    C'était ça ton déclic ?

  • Speaker #1

    Ouais, deux ans d'épuisement, burn-out, plus pensée suicidaire. Là, je me suis dit, OK, gros déclic.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu étais bien entouré à ce moment-là ? Quel a été le rôle de ton entourage ? Parce que pour resituer les choses dans leur contexte, à ce moment-là, tu vivais déjà à Bruxelles ?

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Tu es bruxellois d'origine ?

  • Speaker #1

    Non, vraiment pas. J'étais justement arrivé à Bruxelles à ce moment-là. Donc, ça rentrait aussi dans les causes de mon épuisement. J'ai eu un gros changement de vie. Je suis passé d'un écolieu en campagne à la ville où j'habitais en co-living. dans un building où on était 18 personnes à y vivre. Donc énormément de passages, peu de temps seul. J'avais pris un petit job rapide en alimentaire pour le temps que j'arrive à Bruxelles pour m'installer et me faire un peu d'argent. Sauf que mon manager était toxique, il était raciste, homophobe et il nous poussait à être performants constamment. Du coup, vraiment, en dehors de travail, déplorable. Et quand j'ai quitté ce travail-là parce qu'impossible de continuer à bosser, j'ai eu une grosse insécurité financière. Donc il y a eu beaucoup de choses en même temps qui se sont vraiment accumulées. J'ai aussi vécu une rupture juste avant ça, bref. beaucoup de choses qui se sont passées en même temps. Et en effet, du coup, je venais d'arriver à Bruxelles. Et à ce moment-là, je n'étais pas hyper entouré. Ça a été un de mes soucis. Je n'avais pas beaucoup d'amis encore à Bruxelles. Et moi, je revenais en fait il y a seulement deux ans d'un grand voyage de cinq ans à l'étranger. Et donc, je n'avais plus beaucoup d'amis long terme au même endroit. Ce qui fait que j'ai dû aussi reconstruire mon réseau d'amis que j'ai aujourd'hui. Donc, je n'étais pas fortement entouré. mais j'avais quand même quelques personnes que je pouvais compter sur les doigts d'une main à qui j'ai pu un peu en parler et qui m'ont quand même soutenu par rapport à ça. Et je pense que sans elles, en vrai, il y a une chance que je ne sois pas là aujourd'hui.

  • Speaker #0

    OK. Merci de partager ça avec tellement de sincérité parce qu'en réalité, très peu de monde est à l'aise de parler des pensées intrusives, des pensées suicidaires. Et c'est important aussi de le replacer parce que ce qui peut être un petit peu compliqué à comprendre, c'est qu'il y a le burn-out et l'épuisement dans n'importe quel travail, même si tu détestes ton travail. mais il y a aussi le burn-out où tu es dans l'adrénaline d'un truc que tu kiffes complètement et que ça aussi, ça aussi, ça peut t'épuiser sans que tu puisses t'en rendre compte et conduire à des situations parfois de désespoir extrême qui peuvent te pousser à avoir des pensées ou à commettre des actes où tu ne te reconnais juste pas. Et alors, comment tu arrives ? Moi, je trouve tes propositions de travail sur nos chaînes vraiment extraordinaires. Comment tu arrives de ça et que tu te dis tiens, Moi, Lucas, moi, Lucas Storder, je vais faire le grand malade et je vais mettre de l'organisation du travail slash productivité avec du bien-être.

  • Speaker #1

    En fait, je me suis posé quatre grandes questions il y a environ un an d'ici pour savoir ce que j'allais vraiment faire maintenant. Parce que du coup, voilà, burn-out, je commençais à en sortir. Je ne voulais plus être salarié ou alors avoir des missions freelance ici à gauche, à droite, sans vraiment de fil rouge. Je voulais vraiment me poser. avoir une activité à moi, vraiment mon cœur de métier que j'allais tenir pendant quand même quelques temps. Et je me suis dit, je ne veux plus repartir dans ce que j'ai vécu par le passé, c'est-à-dire des métiers passions où je me crame, ou alors pas de fil rouge, sans poser de questions, etc. Et du coup, je me suis posé quatre grandes questions. La première, c'est évidemment, qu'est-ce qui me met en joie ? J'avais besoin d'avoir un métier qui me mette en joie suffisamment. Et en même temps, je ne voulais pas un métier passion comme je faisais avant parce que gros risque de cramage. Première question, qu'est-ce qui me met en joie ? Deuxième question, c'est où est-ce que j'ai déjà des compétences qui sont reconnues par mes pairs, par les gens qui m'entourent ? et du coup, où est-ce que je ne vais pas monter en compétence ? Moi, je voulais arrêter de me former encore et encore, je voulais vraiment passer à l'action. Troisième question, sur quel sujet je peux me positionner ? Sur lequel ma cible connaît déjà la valeur ? Je ne voulais pas passer trop de temps à devoir persuader ma cible et l'éduquer sur mon sujet. Encore une fois, je voulais de la facilité. Et la quatrième question, c'est quelle offre je peux proposer que je puisse vendre suffisamment cher pour subvenir à mes besoins ? J'ai répondu à ces quatre questions-là. Qu'est-ce qui m'en joie ? Où est-ce que j'ai déjà les compétences ? quel est le positionnement sur lequel je dois pas éduquer ma cible, et quelle offre je peux proposer que je puisse facturer suffisamment cher. Et du coup, j'ai posé des questions à mon entourage, et en fait, tout le monde me disait, mais Lucas, tes tips sur Notion, tes tips sur l'organisation, sur la productivité, sur le bien-être. À chaque fois, c'est hyper utile, ça m'aide trop, c'est hyper pertinent. Je me suis dit, let's go, essaye quelque chose là-dessus. Et en effet, ça fait déjà cinq ans à ce moment-là que j'utilisais Notion au quotidien dans mon travail. Ça fait cinq ans que j'utilise, je connais parfaitement. Pour moi, c'est hyper facile de partir là-dessus, je ne dois pas me former. Il y a une hype autour de Notion, les gens connaissent cet outil-là et savent que c'est utile. Moi, j'ai un petit côté geek qui adore utiliser des outils numériques. et ça permet de nourrir mon côté joie. Et je sais que ça peut être facturé suffisamment cher parce que j'ai fait une étude de marché avant. Et du coup, c'était la facilité totale en fait. Je ne me suis pas forcé à devoir lancer un truc de nouveau, passer une année à faire des études de marché, à me former, etc. Ça a été assez rapide parce que moi, mon mot principal, c'était la facilité. Je voulais du confort, je voulais arrêter de me forcer, de performer, sortir de la zone de confort. Je voulais un truc simple. Et du coup, je suis parti sous notion. Et une fois que je suis parti sous notion, je me suis dit, attention, La notion, c'est qu'un outil numérique, ça ne change pas le monde. Il n'y a rien qui est miraculeux là-dedans. Et moi, je voulais garder mon côté activiste, militant, engagé, qui vraiment est cher à moi. Je voulais aussi pouvoir parler d'autres choses, notamment d'un problème systémique qui, pour moi, est la culture de la performance. Et donc, c'est là où je suis arrivé dans ce positionnement-là sur aller productivité et bien-être.

  • Speaker #0

    D'accord. En fait, tu as fait ton Ikigai du boulot.

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Extraordinaire. Comme quoi, c'est une belle illustration, en fait, que... Il n'y a pas besoin de chercher très loin et très compliqué en général. Et pour rebondir sur ce que tu dis, c'est vrai que ton approche, on n'est pas là pour comparer la concurrence ou quoi que ce soit, mais j'ai trouvé que tu étais le seul qui posait vraiment, qui interpellait vraiment sur les bons sujets autour de l'utilisation d'un dashboard sur Notion. Et pour ma part, je te disais que moi, je ne voulais pas te nommer coach là-dedans par rapport à l'image que je peux. avoir des coachs qui vont en général très peu être dans l'opérationnel. Ça reste du blabla de cerveau à cerveau. De temps en temps, tu as un exercice qui sort. Travailler ces choses-là, moi, je vais en thérapie. J'ai plus de résultats en allant en thérapie. C'est pour ça que, alors que ton outil, concrètement, tu arrives avec ton orientation bien-être, parce que pour avoir regardé un petit peu ce que tu faisais, c'est vrai que tu es vraiment attentif aux besoins et au câblage neuro de tes clients. Et ça, c'est vraiment chouette parce qu'en réalité, un dashboard ne vaut pas un autre et ne fonctionne pas pour tout le monde. Et qu'en réalité, pour moi, c'est beaucoup plus qu'un travail de coach dans le sens où tu dis OK, voilà ton besoin. Moi, je te délivre un outil qui fonctionne avec ta façon de comprendre les choses parce que ton cerveau est fait comme ça. Donc, tu reconnais ce truc-là. Et ça, pour moi, c'est un outil important de performance. c'est que moi la plus-value pour mon bien-être, je l'aperçois ici, en fait. Je n'ai même pas cherché à comparer les prix chez d'autres personnes parce qu'en fait, je me suis dit, ben non, il a compris, c'est OK, on y va. Et c'est vrai que ce truc-là, c'était assez facile. Donc, moi, je crois volontiers quand ton entourage t'a dit, ah ben oui, mais en fait, t'es type sur nos chaînes. Je trouve ça vraiment une belle alliance, en fait, de ce que tu sais faire, de ce que tu aimes faire et de ce que tu peux faire, de ce que tu peux valoriser facilement. Et je trouve que c'est super. Smart, en fait, quand on prend soin de sa santé mentale, toutes les passions ne doivent pas forcément devenir un business. Et je trouve ça super important de le dire aussi, parce qu'il y a quand même beaucoup de gens aussi qui font des métiers passion, et que c'est important de dire, ok, sachez mettre les triggers au bon endroit. Tu as dit que toi, tu ne voulais plus te cramer, parce que dans le boulot, tu as laissé ton côté un petit peu activiste, militant. J'entends que tu l'exerces à une dose moindre. parler. Parce que j'ai l'impression que t'es un petit peu un grand malade et que tu nous dis pas tout.

  • Speaker #1

    En fait, en vrai, pour plus me cramer aujourd'hui, la chose qui m'aide le plus, c'est d'avoir réussi à décentrer le travail de ma vie. Jusqu'à maintenant, et je pense que je suis pas le seul dans nos sociétés, je m'identifie à mon travail. Mon travail, ça prend tellement d'espace dans ma vie. Tu vois, genre, on va bosser 5h, 6h, 7h sur la journée, 5 jours par semaine. Quand on croque contre quelqu'un, une des premières questions, c'est tu fais quoi dans la vie ? et on va répondre par le travail. Donc vraiment, on s'identifie à notre travail. C'est vraiment très particulier, je trouve. Et là, moi, depuis un an, je travaille sur le fait de décentrer mon travail de ma vie et de me dire que autant j'aime trop mon taf et il m'est utile, mais en fait, Lucas, c'est bien plus que notion et que productivité et bien-être. Il y a tellement de choses à côté. Et donc, on parlait d'Ikigai. J'adore le modèle d'Ikigai, mais c'est aussi pour moi une des choses sur lesquelles je mets un peu de la distance parce que pour moi, ça peut être, si c'est mal interprété et utilisé, une autre façon de performer son travail. et de trouver le parfait travail qui réunit les quatre cadrans de l'équiga. Et c'est un peu du dev perso, donc c'est un peu dangereux pour moi.

  • Speaker #0

    Le dev perso, c'est dangereux pour toi ?

  • Speaker #1

    Oui, je vais t'en parler après, mais le déferseur, c'est très dangereux pour moi, je trouve.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est très dangereux pour la Terre entière, en réalité. Oui, sans souci.

  • Speaker #1

    Ok, pin ce sujet-là, on en parle après. Oui, allez. Trop bien. Mais du coup, voilà, décentrer mon taf, ça a vraiment été aidant. Et comme tu dis, en effet, toutes les passions ne doivent pas devenir un travail. En fait, on ne doit pas rémunérer tout. C'est ok que tu gardes des passions dans ta vie quotidienne, le soir, le matin, le week-end, peu importe. Et aussi, te rappeler que, en tout cas, moi, c'est ça que j'ai fait pour moi, la façon dont je vois le travail à une vision très originelle du taf, qui en fait, à la base, sert uniquement à avoir de l'argent. Genre, c'est juste pour la thune, le travail. À la base, tu as de la thune, tu peux manger après, avoir un toit sur ta tête, dormir confortablement, etc. Donc, à la base, ça sert à ça. Et aujourd'hui, je suis OK de revenir à ça et de me dire, de base, je vais travailler pour faire de l'argent. Ça va me créer une sécurité financière. Et avec ça, je vais pouvoir, dans le reste de ma vie, être épanoui aussi et nourrir différentes passions, différentes valeurs, différents engagements, autre part dans ma vie. avec mes amis, avec mes amours, dans ma vie perso, dans ma passion, mon temps perso, avec moi-même, etc. Et en fait, quand je fais ça, j'ai une plus grande facilité d'étaler comment est-ce que je vais nourrir différents besoins dans différentes sphères de ma vie et pas actuellement travailler. Si je fais ça et que le travail, ça ne marche pas, ma vie, elle ne marche pas. Si j'étale ça, j'ai bien plus de résilience et de robustesse dans ma vie après.

  • Speaker #0

    Je suis venue vous parler de tes passions d'un côté, ton côté activiste, militant.

  • Speaker #1

    Yes.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous parler de tout ça ? C'est quoi les causes importantes ? Alors déjà, c'est quoi les passions qui sont importantes, qui font sens dans la vie de Lucas ? Et quel sujet te mobilise, toi, humainement ?

  • Speaker #1

    Chouette, merci. En termes de passion, je pense qu'en ce moment, c'est beaucoup des passions créatives. J'adore le dessin, j'adore la guitare, j'adore l'aquarelle, le tricot, le crochet, la broderie. Ce genre d'activités qui me permettent d'avoir mes idées, mon imagination qui vagabondent tout seul. Et je peux juste laisser ma main. mais doit faire des choses sans trop y penser. En général, quand je dessine, je ne vais pas trop avoir un objectif précis. Quand je joue de la guitare, j'ai plutôt à improviser un peu comme je le sens. Et en fait, ça me permet de pouvoir relâcher une tension mentale et partir plus dans un truc de l'imagination, la créativité et un peu... Tu sais, un état un peu contemplatif, comme quand tu es couché dans l'herbe et tu regardes les nuages passer. Ça, c'est des passions qui m'animent beaucoup en ce moment. Et après, je pense qu'il y a une deuxième grande passion dans ma vie qui est une passion liée au physique, au corps physique. Donc, comme je t'ai dit, j'ai fait du yoga pendant 10 ans et vraiment... j'adore encore cette pratique-là aujourd'hui. Et en même temps, je ne fais plus que du yoga dans la façon dont je prends le soin de mon corps physique. Il y a toute une série de mouvements que je fais, des mouvements les plus doux, les plus tranquilles, les plus relaxants, aux mouvements un peu plus sportifs qui vont fatiguer, etc. Et en fait, dans une journée, je fais toujours du mouvement. En fait, le matin quand je me réveille, le soir quand je vais dormir, quand je travaille, toutes les demi-heures, j'ai une petite alarme qui me fait dire « prends 5 minutes de pause, je fais un peu de mouvement » . Je fais de l'escalade aussi, je fais du sport à la maison, je vais marcher aussi. Et en fait, je pense que ma relation avec mon corps physique, elle est tellement importante pour moi que ça devient une vraie passion. Comprendre comment est-ce que ma digestion se fait, comment mon système immunitaire fonctionne, comment mon soumaille fonctionne. Tout ça lié à mon corps, j'adore ça. J'adore aussi apprendre par rapport à ça. Donc, je pense que c'est deux grandes passions, l'art et le corps. Et en termes d'engagement et de causes qui me tiennent à cœur, il faut savoir que j'ai un passé militantiste assez vénère. J'ai fait pas mal d'actions par-ci, par-là. Ça a commencé il y a 8-9 ans, je pense, avec des causes pour le bien-être animal. Et donc, j'ai commencé à aller sur le terrain pour soit te documenter, soit te sauver ou protéger des animaux d'abattoir, par exemple.

  • Speaker #0

    Tu militais avec qui ?

  • Speaker #1

    À l'époque, c'était Anonymous for the Voiceless. Il y avait ça et il y en avait un deuxième dont le nom m'échappe là actuellement. Je ne sais plus exactement.

  • Speaker #0

    Je te pose la question parce que moi, j'ai milité avec Gaïa sur les cinq années où je vivais en Belgique.

  • Speaker #1

    Trop chouette, ouais.

  • Speaker #0

    Sur le coup, je suis en train de me dire, mais nous ne nous serions pas déjà croisés quelque part.

  • Speaker #1

    C'est possible. C'est possible. J'ai aussi des liens avec Gaïa, je n'ai jamais milité vraiment avec elle, mais j'ai eu des liens, ouais. Donc j'ai eu ça, et puis très rapidement après je suis passé dans des luttes vraiment axées écologie, et donc là c'était XR, c'était Alternativa, c'était d'autres grands collectifs comme ça, ça a été aussi Côte Rouge par exemple récemment, il y a eu beaucoup de ça en Belgique, il y a un gros collectif Côte Rouge qui font pas mal d'actions, et donc c'est beaucoup d'actions du terrain, où tu vas bloquer des entreprises, des centrales ou quoi, pendant 2-3 jours, donc il y a eu beaucoup de ça. ça c'était la partie engagée militantiste où vraiment J'utilise mon corps comme résistance fertile à l'oppression et la destruction. Pour moi, c'est ça le militantisme, c'est la résistance fertile. Ça, c'est le côté Lucas qui veut empêcher la destruction du vivant. Mais il y a un autre Lucas engagé qui a envie de faire émerger un avenir souhaitable. En fait, pour moi, dans tout ce qui est activisme, donc déjà, il y a plein de façons d'être activiste. Tu n'as pas que le militantisme, tu as aussi le colibrisme, le lobbyisme, tu as les penseurs, les bâtisseurs, tu as plein de choses. Mais du coup, pour moi, il y a deux moteurs vraiment de motivation à passer à l'action. Le premier, c'est des émotions liées à l'éco-anxiété, la peur, la colère d'un monde qui ne tourne pas rond et d'un potentiel effondrement. Ou alors, tu as des émotions plutôt espoir, enthousiasme, excitation, joie. d'un potentiel futur qui va être trop chouette, d'ailleurs déjà un présent qui est trop chouette aussi, mais d'un futur qui pourrait être encore mieux. Et en fait, c'est deux moteurs très différents. Et donc moi, dans mon militantisme, c'était beaucoup la peur, la colère par rapport à ce qui ne va pas. Et là, maintenant, je passe beaucoup sur tout ce qui est espoir, enthousiasme, etc. Et donc, c'est tout ce qui a attrait aux nouveaux imaginaires, aux nouveaux récits. Et donc là, c'est plutôt, on va se poser, ça va être plutôt de la réflexion, on va se demander, tiens, qu'est-ce qui ne va pas et comment faire en sorte que ça aille mieux demain ? parce qu'on peut rembourser le modèle. et faire des grosses actions qui vont démolir le système actuel. Mais s'il n'y a rien qui suit derrière, potentiellement, on revient aux mêmes choses qu'on connaissait avant. Donc, on a besoin aussi d'imaginer à quoi pourrait ressembler le monde de demain, avoir un espèce du GIEC de l'espoir, si tu veux, un GIEC positif. C'est ça qu'on a besoin aussi. Et ça, c'est une grosse partie aussi de mes engagements activés, ces militantistes. Et puis finalement, du coup, il y a un troisième gros pan. Je t'ai dit, il y avait beaucoup de choses. Il y a un troisième gros pan de mon engagement, qui est plus sur des questions sociales. Et là, ça va venir questionner le système de domination systémique, où on va parler de sexisme, de... classisme, de racisme, de validisme, etc. Tous ces mots en "-isme", qui vont en fait générer des différences en termes d'accès aux opportunités selon ta couleur de peau, selon ton sexe, ton genre, etc., qui vont, du coup, créer des oppressions entre différentes parties de la population. Je suis très, très engagé là-dedans depuis deux, trois ans, je pense. Et notamment parce que, en fait, j'ai une grosse responsabilité à prendre là-dedans. Parce qu'en fait, je fais partie du problème, étant positionné comme étant une personne éduquée comme un homme toute sa vie, blanche. valide avec une éducation classique, vivant en Belgique, etc. Tout ça fait que je cumule énormément de privilèges et j'ai aussi l'envie de mettre ces privilèges-là au service de ces luttes-là.

  • Speaker #0

    Ça me donne envie de te poser une question par rapport à une remarque que je reçois de certaines personnes de ma clientèle, donc des hommes qui viennent consulter et qui, à un moment donné, dans la thérapie, au fur et à mesure qu'on travaille sur les croyances, les traumas, etc., vont avoir une forme de... pas forcément toujours de culpabilité, mais de ne pas savoir comment faire en étant conscient qu'en tant qu'homme blanc hétéro-neurotypique, en étant conscient qu'ils pouvaient faire partie du problème, mais un petit peu malgré eux, en ayant conscience des inégalités, mais sans vraiment savoir comment pouvoir prendre leurs responsabilités sans pour autant alimenter par maladresse le problème davantage. Est-ce que toi, en tant qu'homme blanc, tu peux te prononcer là-dessus ?

  • Speaker #1

    Je ne m'attendais pas à parler de ça sur ce podcast aussi, mais trop intéressant, j'adore. J'adore ces questions-là. OK, juste avant de répondre, du coup, je vais faire un autre disclaimer. Je veux juste rappeler que je ne suis pas ici une figure de style, je ne suis pas une référence sur ce sujet-là. Je suis aussi, moi, en chemin, en apprentissage sur ces questions-là. Donc, je fais de mon mieux pour avoir une posture d'allié sur ces sujets-là. Et pourtant, ce que je vais dire ne concerne que moi et mon expérience, ce que j'ai pu vivre, apprendre par-ci, par-là, et ce que j'ai pu faire. Donc, ce n'est pas une science exacte. Donc, apprendre avec votre explicité aussi. donc je pense que Juste commencer par comprendre que c'est OK de se sentir coupable et de se dire en fait, je ne sais pas trop comment faire et je vais avec des pincettes et que je vais faire des erreurs. En fait, c'est normal, c'est sûr que tu vas faire des erreurs. C'est sûr que si tu veux devenir allié d'une cause sociale et que tu fais partie du problème, c'est sûr et certain que du jour au lendemain, tu ne vas pas réussir à être un allié parfait ou une alliée parfaite, ça va prendre du temps. Donc tu vas faire des erreurs sur le chemin, tu vas faire des gourdes, tu vas souvent blesser des gens et tu as besoin d'être OK avec ça, sur le fait que tu ne vas pas être parfait ou parfaite du jour au lendemain. c'est sûr, moi j'en fais encore aujourd'hui régulièrement et en fait ça fait partie du jeu aussi tu peux pas en fait devenir parfait du jour au lendemain la deuxième chose c'est que c'est pas une raison suffisante cette forme de culpabilité de pas savoir pour ne pas se mettre en action ça devrait pas être paralysant ça devrait pas être une raison pour laquelle non je vais pas y aller de peur de faire mal les choses, on a tous et toutes besoin de se mettre en action sur ces sujets là et donc selon moi même si on se sent coupable ou qu'on a peur ou autre, on a quand même besoin de passer à l'action et c'est en faisant qu'on va apprendre au fur et à mesure Dans le cas spécifique d'une personne assignée homme qui se reconnaît homme cis, qui aimerait bien devenir allée d'une cause féministe par exemple, pour moi il y a plein de façons de passer à l'action évidemment. Ce que moi je trouve est une des formes qui mixent autant la facilité de passer à l'action et l'impact que ça a. Ça ne veut pas dire que c'est le plus facile ou que ça a le plus d'impact, mais en tout cas les deux ensemble c'est vraiment le meilleur combo. C'est de soit dénoncer des propos d'autres hommes que tu entends qui sont sexistes,

  • Speaker #0

    ou soit de ne pas nourrir une espèce de fraternité sexiste entre hommes. Il faut savoir que quand tu es un homme, dans la société, tu jouis d'office, d'un biais d'autorité, et du coup les gens vont t'écouter bien plus, moins te couper la parole et plus te croire. C'est ce qui se passe en plateau télévisé par exemple, quand tu as une femme et un homme, l'homme on va l'écouter, pas lui couper la parole et on va le croire, une femme souvent on va lui couper la parole et pas se la croire et la remettre en question. Donc quand tu es dans un milieu social où tu as des hommes, des femmes, que les hommes font des blagues sexistes, Si toi tu réagis et que tu leur dis « gars, ça c'est pas ok de dire ça » , ils vont plus t'écouter que si la femme avait réagi et avait dit « non, ça c'est pas ok » . C'est malheureux, on veut pas avoir ça, et pourtant c'est un de tes privilèges, donc utilise-le pour vraiment dénoncer des propos sexistes, et aussi ne pas continuer à alimenter ce truc-là de « bros before whores » , genre on est entre nous contre les femmes ou peu importe, ça on arrête d'alimenter ce genre de choses-là. On est tout ensemble contre un système, c'est pas les femmes contre les hommes, c'est tout ensemble, et du coup tout ensemble contre le système oppresseur patriarcal. Donc toi, en tant qu'homme, ce que tu peux faire notamment, qui est assez simple et impactant, c'est dénoncer les propos d'autres hommes et arrêter d'alimenter cette fraternité sexiste. Ok,

  • Speaker #1

    merci de poser ça là. C'est vrai que ce à quoi ça me renvoie quand je t'entends dire tout ça, alors bien évidemment je ne suis pas un homme donc je ne peux pas comprendre non plus, mais ce que je vois aussi c'est que les hommes souffrent aussi de ça parce que ce système n'est pas ok pour les laisser exprimer leur pan émotionnel. Et tu peux être sûr que quasi 100% des mecs qui viennent en consulte, à part pour ceux qui ont moins de 30 ans, parce que c'est des générations qui commencent à changer, à être beaucoup plus OK avec leurs émotions, et Dieu merci que cette époque arrive enfin, mais au-dessus de 30 ans, tu peux être sûr que ce système les blesse aussi parce qu'ils sont complètement déconnectés de leurs émotions, alors que la thérapie, c'est d'aller réparer les blessures émotionnelles. Et que, dans tous les cas, ça fait totalement sens parce qu'au fur et à mesure qu'ils avancent dans leur thérapie, ils se rendent compte que, même s'ils sont arrivés dans une position de dominants, on leur demande d'être des super performeurs, des super compagnons, des super maris, des super papas, des super partenaires, mais à aucun moment on leur explique comment on fait ça. Et on leur explique qu'on leur fait ressentir de façon implicite ou explicite qu'on a soit ça par le pouvoir et par la domination, et que ça vient toujours contacter leur blessure d'enfant blessé.

  • Speaker #0

    Exact.

  • Speaker #1

    pour eux, c'est délétère, en réalité.

  • Speaker #0

    Oui, exact. Et je suis d'accord avec toi. Avant de répondre là-dessus, je vais faire un nouvel petit aparté. C'est qu'en effet, même si les hommes souffrent aussi du patriarcat, c'est bon de se rappeler qu'ils ne souffrent pas autant que les femmes. Depuis quelques années, on voit pas mal passer des hommes dire et dénoncer le patriarcat et dire « nous aussi, on souffre » . Et en effet, c'est vrai. Et merci aux hommes d'enfin prendre la parole sur ce qui ne va pas pour eux aussi dans le patriarcat, parce qu'en effet, c'est tous contre le patriarcat et ce n'est pas les femmes contre les hommes. Néanmoins, Ça ne veut pas dire que les hommes souffrent autant que les femmes dans le patriarcat, parce que de base, le patriarcat est un système d'oppression contre les femmes. Enfin, en tout cas, le sexisme.

  • Speaker #1

    Et je suis d'accord avec toi. Mais ma croyance à moi, c'est que tu ne peux pas reconnaître la souffrance de l'autre tant que tu n'as pas commencé par reconnaître la tienne. Et je pense que quelque part, même si c'est encore assez injuste, parce qu'en tant que femme, tu te dis, mais OK, c'est juste ça ton problème réellement ? Mais tu te dis, OK, ça ne peut se faire que s'il y a cette ouverture à soi d'abord. pour pouvoir défocaliser de son propre nombril et se dire, mais, wow, putain, mais c'est ça ce qui se passe en face. Et pas nécessairement que chez les femmes, tu vois. Également chez les hommes d'une autre couleur de peau, chez les personnes qui vont être transgenres, enfin, tu vois, chez toutes les personnes qui ne viennent pas de ce système qui a eu cette assise patriarcale, qui ne profitent pas de ça. Je pense que c'est vraiment la prise de conscience du propre problème chez soi qui permet ensuite de vraiment voir autour et de dire, wow, oh, merde, en fait, c'est ça qui se passe réellement.

  • Speaker #0

    Oui. Oui, c'est trop intéressant. Et je pense qu'en effet, c'est certainement une des premières étapes pour devenir un allié ou une alliée, en fait. C'est ce décentrage de comment moi, je vois ma réalité avec mon filtre de personnes privilégiées. Et c'est de pouvoir se mettre en empathie émotionnelle avec l'autre et de voir la réalité à travers leurs yeux. Ça va vraiment aider à passer à l'action,

  • Speaker #1

    je pense. Merci en tout cas, Lucas, pour ton témoignage à ce propos-là. Qu'est-ce que tu as, toi, comme rapport à l'anxiété de manière générale ?

  • Speaker #0

    Jusque récemment, je n'avais pas beaucoup d'anxiété. ou en tout cas je ne le remarquais pas peut-être Là, c'est vrai que depuis quelques années, vu que j'ai beaucoup passé dans ce monde-là du bien-être, notamment avec le yoga, j'ai beaucoup plus de connexion avec mon corps, donc je reconnais beaucoup plus les signaux. Et en fait, depuis, je pense, deux, trois ans, je commence à me rendre compte que je fais de l'anxiété. Et j'ai fait ce que je pense être quelques crises de panique sur ces quelques dernières années. Vraiment, j'ai connu ça d'une main. Et en fait, je le sais parce que j'ai vécu avec une personne qui souffrait d'anxiété chronique et qui a fait des crises de panique, donc ça a ressemblé totalement. néanmoins j'ai pas l'impression d'être prompt à de l'anxiété chronique ou généralisée. Et du coup, mon rapport actuel à l'anxiété... Je pense que vu que c'est encore assez nouveau pour moi, j'ai pas mal de mal à la gérer. En général, quand elle vient, ma première réaction, ça va être de la fuite. Donc je vais essayer de faire quelque chose qui va m'apporter beaucoup de récompenses à court terme. Donc ça va être scroller, ça va être manger. Ça va être mes deux grosses stratégies pour essayer de calmer quelque chose qui se passe. Et en même temps, je me renseigne sur l'anxiété, à quoi elle sert, pourquoi est-ce qu'elle est présente, etc. Et moi, j'ai un... Parce que je suis cartésien aussi, donc j'ai un processus en cinq étapes sur comment est-ce que je gère des émotions qui arrivent chez moi. que j'essaie d'appliquer aussi à la société, mais qui est plus compliquée. Du coup, en général, je passe par la première étape qui est juste j'accueille l'émotion, je la vis pleinement, je n'essaie pas de l'éviter, d'affirmer ou quoi. Du coup, si je suis en colère, je suis en colère. Si je suis triste, je pleure. Si je suis anxieux, je suis anxieux. Ensuite, je vais essayer de la régulariser un petit peu. Donc, on va faire un petit truc qui va prendre un peu soin de moi pour un petit peu calmer ce qui se passe.

  • Speaker #1

    Du genre quoi ? On est curieux.

  • Speaker #0

    Genre manger un truc sucré, genre se grouler un peu. ça peut aussi être faire un peu de respiration, ça peut être aller me balader. Ça peut être dessiné aussi. C'est un peu des pratiques que je fais en général qui vont m'aider à m'apaiser. Troisième étape, ça va être, je vais rentrer à l'intérieur pour aller discuter avec mes différentes parts, avec les différents Lucas qui vivent à l'intérieur, pour savoir qu'est-ce qui se passe, pourquoi ça a été généré, qui s'était le déclencheur, quelle part est blessée, quel besoin n'a pas été nourri, etc. Donc avoir une discussion un peu interne avec mes différentes parts. Quatrième étape, là, je vais me poser la question, qu'est-ce que j'apprends de ça maintenant ? C'est une partie un peu apprentissage. comment est-ce que je fais différemment la prochaine fois comment est-ce que si ça arrive encore je prends mieux soin de moi Et puis, cinquième et dernière étape, c'est la partie récompense, où là, je vais me dire bravo, je vais me faire des câlins, je vais m'offrir un truc, et je vais célébrer un peu ce qui s'est passé parce que j'ai pris du temps avec moi-même pour tout ça. Sauf que pour le moment de l'anxiété, je n'y arrive pas trop. En général, première étape, je fais plutôt de la fuite que vraiment l'acceptation de l'anxiété.

  • Speaker #1

    Ah, parce que ta première étape, c'est de reconnaître, de dire ok, je reconnais l'émotion. Et là, tu n'as pas envie.

  • Speaker #0

    En général, c'est compliqué avec l'anxiété, ouais. parce que je pense que ce qui se passe, je pense que ce qui se passe, c'est qu'actuellement, je n'ai pas encore réussi à déconstruire cette image-là de... L'anxiété, ce n'est pas de la faiblesse. Pour moi, quand je suis anxieux, j'ai l'impression qu'en fait, je n'y arrive pas trop, je n'arrive pas trop à me gérer. Et ça, c'est encore, on en parlait juste avant, c'est un héritage d'une éducation sexiste. Les hommes, on ne leur apprend pas à être faibles, à être anxieux, à ne pas savoir quoi faire, à être paralysés par l'anxiété. Ce n'est pas possible. On est toujours maîtres de notre corps et de nos pensées. Et quand tu es anxieux, ce n'est pas du tout le cas. Tu es paralysé, tu primes, ne sait plus quoi faire, etc. Et du coup, je pense qu'ils sont encore associés les deux en moi.

  • Speaker #1

    Et c'est normal. L'anxiété, c'est la manifestation. d'un trauma irrésolu à ce jour. C'est normal que tu aies cette envie de fuir, parce que surtout si c'est quelque chose qui descend du transgénérationnel. Mais essaye peut-être de voir ce facteur-là aussi quand le truc arrive et de dire que, en plus, si c'est transgénérationnel, c'est peut-être un truc même qui ne t'appartient pas. Peut-être la suggestion, c'est vraiment d'être consciente que, OK, c'est un trauma irrésolu, parce que j'entends que tu parles avec le petit Lucas, c'est méga cool. Tu vas dire, OK, je m'en occupe, je suis là, je m'en occupe. C'est gros, ça ne nous appartient pas. tout ne nous appartient. peut-être pas, mais on le voit. Le fait de fuir, c'est comme si tu disais un petit peu au petit Lucas, non. Tu disais au petit Lucas, en général, normalement, il ne doit pas aimer. Et là, dire, ok, là, je ne sais pas comment faire, mais ok, je le vois. Je ne sais peut-être pas comment faire aujourd'hui, mais je te vois. C'est ok de ressentir cette situation-là. Vas-y, viens, on va bouger un peu, on va faire un truc, on va sortir la charge émotionnelle, mais on va s'occuper. Peut-être, je te suggère si c'est ok pour toi, si ça fait sens pour toi de... d'aborder ça avec le fait de dire ok, c'est un trauma qui pour l'instant est encore irrésolu et qui vient se manifester après le Lucas analytique qui aime bien tout analyser, il pourra se dire ok, qu'est-ce qui a déclenché ça, il s'est passé quoi quel truc exactement a appuyé sur le déclencheur mais ça peut te permettre de te sentir mieux équipé pour gérer l'envie de fuir super,

  • Speaker #0

    merci,

  • Speaker #1

    je vais essayer ça ton protocole en 5 étapes t'as fait une feuille Notion avec ça ?

  • Speaker #0

    C'est possible, c'est possible. Certainement, si quelqu'un a mon notion, je le partagerai, si tu veux.

  • Speaker #1

    C'est fou, ce type. Parce que Notion, c'est un outil en ligne, effectivement, pour travailler. Moi, je trouve ça méga cool d'avoir vraiment un dashboard avec de sorte à tout voir. Parce que c'est vrai que mon problème, j'ai besoin de tout avoir sous les yeux. Sinon, je suis totalement capable d'oublier des tâches importantes. Je suis comme ça, c'est tout. Comment est-ce qu'on peut appréhender l'outil ? Est-ce que tu as peut-être des trucs à conseiller ? Pour les personnes qui, par exemple, comme elles sont, alors admettons, une personne totalement fictive, qui a besoin pour pouvoir penser à faire les choses et réfléchir, qui a besoin d'être fort dans la matière, que ce soit pour la connexion au papier, pour se connecter à son travail, ou simplement pour gérer ses outils privés, parce qu'on pourrait admettre que ce qui est digital, c'est pour le travail pro, et pour le privé, revenir quelque part à cette connexion avec le papier pour venir à quelque chose de... de tangibles qui existent, qu'on peut toucher. Donc, ce n'est pas pour moi, c'est pour une amie.

  • Speaker #0

    C'est pour une amie, OK. Alors, pour ton amie, je vais répondre ceci. Je vais répondre que première chose à bien comprendre, c'est que l'outil ne va pas te sauver. Ce n'est pas la solution. Donc en fait, il y a une étape avant à faire qui est le système d'organisation. Et dans ce système d'organisation-là, il y a en effet les outils, mais il y a aussi, par exemple, comment est-ce que je fonctionne ? Quelles sont mes facilités, mes difficultés ? Comment mon cerveau fonctionne ? Qu'est-ce qui va facilement me faire procrastiner ? Qu'est-ce qui va me motiver facilement ? Quels sont les moments dans la semaine où j'ai plus ou moins d'énergie ? On va se questionner sur plein de choses qui vont permettre après de comprendre de quelle organisation j'ai besoin pour soutenir mon système naturel. Donc, on part vraiment de comment je fonctionne naturellement. C'est ce que j'appelle le biorhythme. Et donc, on part vraiment de soi, de ses ressources, ses limites, son fonctionnement personnel. Ensuite, on va prendre un outil pour venir implémenter tout ça dans son quotidien. Dans ce cas-ci, notion, si on n'aime pas les outils digitaux, on peut partir sur du papier. Il y en a plein qui font ça. Parfois, on peut aussi mixer les deux. Il y a vraiment des systèmes hybrides avec des post-its, du bullet journal, des calendriers sur un mur, etc. En fait, finalement, peu importe l'outil, ce qu'on veut se poser, c'est comment est-ce que j'implémente dans ma réalité ce que j'ai réfléchi en amont. Et notamment, moi, quand je travaille avec mes clientes, j'ai toujours une partie où je questionne le système d'organisation. On commence toujours par là, c'est la première étape. C'est comment tu fonctionnes, tes facilités, tes difficultés. Et je parle de ça pour implémenter après dans Notion. Peu importe l'outil que tu utilises, que ce soit digital ou papier, pour moi, il y a un peu différentes grandes composantes dans un bon système d'organisation. et si on part sur des personnes neuro-atypiques, on peut aussi venir... spécifiquement ciblées des thématiques. En termes de composantes de cette organisation, je n'ai pas tout délisté, il y en a 7, 8, 9, ça dépend un petit peu des systèmes. Il y a différentes choses, il y a notamment pour moi, maintenant ce que je dis toujours en premier, c'est la facilité d'utilisation. Ton système, il peut être complexe, il peut avoir différentes parties, il peut avoir différents outils, il peut avoir une complexité dans sa façon d'être construite, mais au quotidien, si... il te crée de la friction quand tu l'utilises. Ce n'est pas un bon système d'organisation. Tu dois savoir rapidement où trouver l'information, où la ranger, quoi ouvrir, quoi utiliser, etc. Donc, ça doit être facile à utiliser. Et aussi, enthousiasme. C'est une deuxième grosse composante. Tu dois avoir du kiff quand tu commences ta journée. Quand tu ouvres ton outil, quand tu arrives au bureau, tu peux s'étaper un peu ton bureau avec des couleurs, avec une boisson que tu aimes bien, avec un beau clavier. Tu peux aussi pimper. Moi, je fais beaucoup avec mon espace notion. Je mets des couleurs, je mets des bannières, je mets des petites illustrations que j'aime bien etc Tu mets aussi des petites blagues par-ci, par-là. En fait, ça devient amusant de travailler. Donc, c'est facile et amusant. Deux grosses composantes vraiment utiles. Et ensuite, pour moi, il y a des composantes un peu à cibler pour des personnes notamment freelance, mais aussi neuroatypiques, notamment par exemple avec du TDAH, par exemple. On pourrait nommer ton ami, par exemple. Pour moi, il va y avoir deux, trois grands facteurs. La première, c'est qu'on est des profils qui ont en général à peu près 1000 idées sur une journée. Des idées... incroyables qui vont révolutionner notre vie ou notre business. On est des machines à générer des idées. Et ce qui va se passer, c'est que si on ne passe pas à l'action immédiatement, soit on va les oublier et on va avoir la frustration plus tard, soit on va passer à l'action et ça va nous décentrer de la priorité du moment. Et en fait, on va rallonger nos journées à travailler encore et encore plus parce qu'on va passer d'un sujet à l'autre tout le temps. Il y a un besoin dans le système d'organisation, dans l'outil, de pouvoir venir capturer facilement et rapidement des idées. Vraiment, très rapidement, on a besoin d'avoir soit un post-it, soit un bouton sur Notion qui en un clic capture une idée, va la ranger au bon endroit et on sait que cette idée-là, elle va ressortir au bon moment, au bon endroit. Donc on ne va pas devoir réfléchir à quand est-ce que je vais pouvoir retrouver cette idée-là ou je vais pouvoir la retrouver. Le système s'en occupe pour nous. C'est ça que je fais sur Notion. Notion, je peux pouvoir ranger une idée au bon endroit, que ce soit une idée de contenu, une idée de projet ou autre chose. Et en fait, je sais qu'au bon moment, au bon endroit, elle va me ressortir ce que j'ai besoin. Et ça, ça permet de faire confiance à fond dans mon système d'organisation, mais aussi d'arrêter avec ce syndrome-là de j'ai mille idées et finalement, je ne suis plus focus sur une chose. Je fais 30 choses en même temps et je perds mon énergie de ouf. Une autre chose, c'est que nos profils souvent ont un truc lié à l'attention. On a du mal à rester focus sur une chose. En général, on part à gauche, à droite, on va bondir sur différentes choses. En tout cas, moi, c'est mon cas. Et dans ce cas-là, moi, ce qui m'aide beaucoup, c'est de ne plus essayer de lutter contre ça. ce truc-là de l'attention qui vagabonde à Ausha droite, mais en fait, de comprendre que c'est utile pour moi, que c'est comme ça que je fonctionne. Et donc, dans mon système d'organisation, au lieu d'essayer de faire une journée, je vais bosser sur un projet client toute la journée. Moi, ça va trop m'ennuyer au bout d'un moment. Je vais vouloir faire d'autres choses. Ce que je vais faire, c'est que je vais rythmer ma journée avec différentes activités, différentes choses que je vais faire. Prendre le travail et le reste de ma vie, mais aussi tant que travail, je vais faire différentes choses. Je vais travailler sur différents projets, clients, persos ou autres. Et du coup, ça va rythmer ma journée. Et aussi comprendre que quand mon attention va sur autre chose que le travail et je procrastine, ce n'est pas toujours une mauvaise chose. La procrastination, ça a aussi des bienfaits, c'est un mécanisme naturel qui peut parfois être utile. Et la dernière chose que je veux dire ici, c'est que... Il y a aussi, en tout cas chez moi c'est fort le cas, et chez beaucoup d'amis c'est le cas aussi, on peut avoir quelque chose qui est lié avec l'hyperactivité. Et être constamment avec une énergie haute, à vouloir faire plein de choses, à bouger, etc. Et pas réussir à rester focus sur une chose, à rester calme, à rester concentré, à avoir des priorités qui restent sur le long terme. Dans ce cas-là, moi j'ai réussi à jouer avec mon hyperactivité, parce que moi je ne suis pas capable de rester assis sur une chaise 8 heures sur ma journée, c'est impossible. Et du coup ce que je fais, c'est que je vais intégrer du micro-mouvement dans mon quotidien. au lieu de me dire que je vais aller faire une séance de sport deux fois par semaine. À la place, je vais utiliser ce qu'on appelle la technique Pomodoro, qui me permet de travailler, mettons, une demi-heure, faire cinq minutes de pause. Et pendant les cinq minutes de pause, je vais intégrer des mouvements, un peu d'étirement, un peu de mobilité ou autre. Et du coup, sur ma journée, je ne reste jamais plus de 30 minutes assis sur ma chaise et je fais toujours un peu de mouvement. Et du coup, avec tout ça, je commence à travailler sur mes idées, mon déficit de l'attention et mon hyperactivité dans mon système d'organisation.

  • Speaker #1

    D'accord, c'est super intéressant. Donc en gros, ce n'est pas parce que tu es de la team papier à la base que tout est foutu. parce que du coup là j'entends que tu peux aller ranger tes trucs au bon endroit pour que l'outil te les ressorte au bon moment et là juste en le disant c'est tellement beau que j'ai envie de pleurer c'est fou parce que tu construis tout un espace à partir de qui sont les gens exact et pour moi c'est

  • Speaker #0

    le plus important parce qu'on a pour moi un problème dans notre écosystème entrepreneurial t'as des coachs qui te vendent des solutions miracles, des modèles uniques qui te disent en suivant ces 7 conseils ta vie va changer C'est faux c'est absolument faux parce que ce modèle-là unique il a été construit à un moment T selon la réalité d'une seule personne avec comment ces personnes-là fonctionnent comment son cerveau est sa neuro-atypie ou typie ses privilèges dans la société qu'ils soient hommes femmes racisés ou pas ça va changer beaucoup sa façon de faire et d'être et du coup ce modèle-là évidemment qui va être utile pour toi qui va pouvoir t'inspirer mais c'est quasiment sûr à 100% que tu ne vas pas avoir les mêmes résultats si tu n'es pas la même personne et ce qui va se passer c'est que tu vas te dire et ça c'est un des problèmes de la question de la performance Merci. C'est que tu vas te dire, si je n'y arrive pas, c'est de ma faute. Et du coup, c'est moi le problème. Culpabilité, on va s'en vouloir, etc. Et on va forcer encore plus pour essayer d'y arriver. On va télécharger d'autres templates, on va prendre d'autres accompagnements, d'autres coachs, etc. Et on va tourner en rond dans cette spirale-là, si c'est possible. Ce qu'on a besoin de faire, c'est de prendre un modèle qu'on nous partage, le déconstruire et se poser trois questions. Qu'est-ce qui va bien pour moi ? Ce qui fonctionne pour moi, je le garde. qu'est-ce qui crée de la friction qui va pas trop bien dans ce cas là je vais l'améliorer pour que ça s'adapte à moi qu'est-ce qui ne fonctionne pas et que je ne veux pas avoir et que je vais jeter. Et du coup, je vais repersonnaliser et réadapter le modèle pour qu'il soit adapté à comment moi, je fonctionne.

  • Speaker #1

    Mais c'est tellement fort ce que tu dis. En fait, elle est là, toute ta puissance, parce que pour moi, ça va bien au-delà que du coach. Parce que tu as ce truc aussi très opérationnel dans ton encadrement. Tu as ce truc, je reconnais chez toi, ce truc machine à optimiser. Et que quand tu me parles de tout déconstruire pour voir comment reconstruire le machin, Je comprends pourquoi t'as choisi Notion et pas un autre outil, parce qu'en fait, qui dit tout déconstruire, dit pouvoir partir d'une page blanche en faisant ce qu'on veut. Ou ce dont on a besoin, en tout cas. Ce qui ne va pas être le cas d'un Trello ou d'un Asana ou d'un truc comme ça. Mais je comprends beaucoup mieux comment tu fais pour intégrer la partie où tu prends soin de...

  • Speaker #0

    avec la partie optimisation de la productivité. Et ça fait complètement sens. Mais ça nécessite d'aller faire tout ce travail opérationnel derrière pour que le résultat puisse être satisfaisant et vraiment pertinent avec l'utilisateur, en tout cas. Tu disais tout à l'heure que le dev perso, pour toi, c'était dangereux. Moi, je veux en savoir plus.

  • Speaker #1

    Yes, yes. Alors, le dev perso, c'est un gros sujet. Déjà, il faut savoir que... J'ai adoré le def' perso pendant des années. J'étais dedans à fond et je pense encore aujourd'hui en vrai de vrai. Ouais,

  • Speaker #0

    bah continue, fais-nous rêver.

  • Speaker #1

    Continue,

  • Speaker #0

    continue.

  • Speaker #1

    Et moi, je pense que je suis tombé dans le def' perso quand j'ai commencé mes voyages. Donc, c'était il y a presque dix ans. Et j'ai adoré ça parce que c'était une façon pour moi de à la fois apprendre à me connaître. Donc, mon besoin de curiosité absolument satisfait. Savoir qui je suis, comment je fonctionne, etc. Mais aussi, du coup, nourrir cette croyance qu'on m'a inculquée que je dois être meilleur un peu chaque jour et que je dois performer qui je suis. Et le D perso, de base, il est chouette parce qu'il nous permet de nous émanciper, de devenir une meilleure personne que soi-même, d'apprendre à se connaître, de mieux prendre soin de soi. Mais il a été, selon moi, repris, réapproprié par une culture de la performance où, en fait, aujourd'hui, c'est plus « deviens qui tu dois être » , mais c'est « deviens un peu meilleur chaque jour » . Donc, 1% mieux jour que hier, c'est la performance. C'est « deviens non plus une meilleure personne que toi-même » . mais une version meilleure qui a été standardisée. Aujourd'hui, le Dev Perso, il nous dirige vers un espèce de nouveau modèle unique d'une personne qui fait une Miracle Morning, qui travaille X heures sur la journée, qui vit à 7 heures sur le monde, etc. Donc, le Dev Perso est aujourd'hui devenu une nouvelle façon de performer qui on est. Et le risque avec ça de cette phrase de « devient un peu meilleur aujourd'hui que hier » , ça nous empêche de comprendre qu'on a déjà fait tellement de travail, qu'on peut célébrer ça et qu'on peut être content de ça, mais aussi que... aujourd'hui, tu es déjà trop bien en fait. Tu gères déjà ta vie. Si tu as réussi chaque jour à te réveiller et à vivre ta journée, tu gères ta vie de ouf en fait. Tu n'as pas besoin encore de voir essayer de te pousser et dans tes retranchements de te développer encore plus. C'est cool, tu peux te développer encore plus mais c'est OK aussi si pendant un petit moment, tu arrêtes de faire ça. Si pendant un jour, une semaine, un mois, un an, cinq ans, tu arrêtes d'essayer de constamment sortir de ta zone de confort, de te pousser de performer quelque chose. Donc, c'est OK de ne pas devoir tout le temps de te développer. Et j'ai un chiffre pour aussi appuyer mes propos, que je sors du livre « Politicité et le bien-être » de Camille Test, qui est le montant de bénéfice du secteur du bien-être mondialement. C'était en 2020, je pense, je ne sais plus le chiffre. C'est 4 400 milliards de dollars annuellement des chiffres d'affaires.

  • Speaker #0

    Arrête un peu !

  • Speaker #1

    Le secteur du bien-être n'est aujourd'hui évidemment plus uniquement pour prendre soin d'une personne individuelle, c'est aussi pour faire du fric. Donc Doris, on va créer des systèmes. qui vont nous rendre accro aux devs perso. Et notamment, une des choses, c'est jouer sur la culpabilité de « je ne suis pas assez, je dois être meilleur, et du coup, je vais te vendre des devs perso pour encore performer qui tu es » .

  • Speaker #0

    Et je trouve que c'est quelque chose d'assez dégueulasse, parce que performer qui on est, ok, mais on court après quoi, au juste ? Quoi la finalité de tout ça ? Et de se dire, si je ne sais pas après quoi je cours, mais que je veux quand même performer qui je suis, en réalité... c'est là que j'ai toutes les chances d'entrer dans des mécanismes d'emprise de gourou, du développement personnel et que je ne suis plus capable de dire non parce que je vais considérer l'autre comme quelqu'un de supérieur alors qu'en réalité c'est juste un être humain comme toi et moi, le mec il est venu au monde pareil, il claquera un jour aussi, enfin le mec ou la meuf qu'importe et c'est vrai que je trouve ça en un sens assez dégueulasse parce que l'industrie du def perso c'est un peu comme l'industrie pharmaceutique Ils ne sont pas là pour qu'on aille bien. Ils sont là pour nous vendre des trucs. Et que l'objectif, c'est que tu reviennes chaque semaine, que tu reviennes tous les mois. Et en attendant, entre deux, tu retournes, si tu as une vie pourrie avant, tu retournes dans ta vie pourrie et tu te dis, ah, j'ai trop hâte de vous retrouver. Et qu'en fait, ouais, tu donnes des mini bulles d'oxygène, comme ça. sporadiquement et tu les reprends. Et t'en veux encore ? Achète. T'en veux encore ? Achète. Et effectivement, merci de partager le chiffre d'ailleurs, Politiser le bien-être. Je reprendrai la ressource du livre dans la description de l'épisode parce que je trouve que c'est super important autant que ce soit quand on cherche un thérapeute ou qu'on cherche juste une méthode pour nous aider à aller bien. Je crois que c'est une des choses les plus importantes, c'est de vérifier qu'elle vise bien à nous rendre autonomes émotionnellement.

  • Speaker #1

    Très d'accord.

  • Speaker #0

    Parce que du coup, pour toi, ça c'est... Quand est-ce que tu as pris conscience ? Parce que j'entends qu'il y a toute une période de voyage qui t'a mis le pied à l'étrier et qu'en un sens, c'est vraiment chouette parce que tu apprends à découvrir toi-même qui tu es. À ce moment-là, c'était il y a dix ans, tu quittes la Belgique, c'est ça ? C'est la première fois que tu quittes la Belgique ? Oui. Et tu voyages où ?

  • Speaker #1

    Ce n'était pas la première fois parce que j'avais... Évidemment, je voyais ma famille en camping, etc. en été. Mais j'avais déjà fait quelques voyages aussi en solo en Europe. Et là, c'était le premier voyage long terme. en solo, hors de l'Europe, dans un pays que je ne connais pas, avec une autre monnaie, une autre langue, etc. Bon là, c'était l'ouest du Canada, donc c'était l'anglais. Après, j'ai fait l'estel français. Mais du coup, oui, c'était le vrai premier gros voyage. Et mon ambition à l'époque, c'est pour dire qu'aujourd'hui, mes ambitions ne sont plus les mêmes. Mais à l'époque, mon ambition, c'était de faire un tour du monde en cinq ans, sans argent, sans prendre l'avion. C'était vraiment ça, mon ambition. Donc j'avais vraiment l'ambition de tarer avec une bucket list incroyable de choses à faire. Et c'était trop chouette, mais du coup, vraiment, sur le chemin, je me suis rendu compte que c'était moins réaliste que ce que je croyais. Donc finalement, j'ai fait quelques années au Canada. J'ai aussi rencontré mon ex amoureuse là-bas, donc je suis resté un petit peu à Montréal. Donc ça, c'était vraiment le... En vrai, pour moi, à cette époque-là, le début de mon voyage, ça a été aussi le début des grands déclics qui m'ont fait comprendre que, voilà, prendre soin de moi, décentrer le table de ma vie, etc. Et aujourd'hui, je me rends compte que mes ambitions ne sont plus les mêmes. Donc aujourd'hui, mes ambitions, c'est en fait avoir une vie relativement tranquille. où je ne travaillais pas trop. Là, en ce moment, je travaille 25 heures sur ma semaine au grand maximum. Et en fait, le reste de ma vie, c'est là où je m'épanouis majoritairement, avec mes amis, mes passions, tant qu'à ce point.

  • Speaker #0

    D'accord. Et en même temps, quelque part, c'était aussi ce moment de ta vie-là qui était nécessaire pour qu'aujourd'hui, tu puisses relativiser et te dire oui, bon, là, je suis bien.

  • Speaker #1

    Exactement. Je pense que oui, tu as raison. Je pense que oui, parce qu'à la fois, c'était tellement une bonne expérience dans ma vie et des bons moments, mais aussi ça venait avec beaucoup de stress beaucoup de pression donc c'était certainement beaucoup d'organisations sur quel transport je prends maintenant. Aussi, beaucoup de solitude. Tu ne fais jamais des réunions sur le long terme quand tu voyages. Et en fait, il y a plein. Ça, c'est hyper intéressant parce que dans le système entrepreneurial, il y a beaucoup de hype autour du digital nomadisme, le fait de voyager en bossant. Et donc, j'ai fait ça. Mais en fait, ça vient aussi avec des inconvénients, notamment la solitude de ouf, l'organisation en termes de transport, d'auberge, etc. Et une des choses aujourd'hui qui me fait le plus de bien sur le fait d'être revenu et de m'être posé quelque part. c'est le social, c'est me faire des amis sur le long terme et de pouvoir vraiment nourrir des relations intéressantes et épanouissantes sur le long terme.

  • Speaker #0

    Comment tu as choisi ton lieu de vie ? Parce que tu me dis qu'aujourd'hui tu vis à Bruxelles, mais tu n'es pas originaire de là à la base. Comment tu as jeté ton dévolu sur cette ville ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. En vrai, je suis revenu du coup en Belgique il y a quatre ans environ, parce que mon visa a expiré du Canada. Et en revenant, j'ai d'abord choisi un écolieu. J'étais encore dans ma vibe, je fais que de l'engager tout le temps, constamment. et du coup j'ai été vivre en École du Pendant 2 ans, c'était génial. Et moi, j'aime bien le changement. J'aime bien le rythme dans ma vie. Donc, je n'aime pas avoir pendant 5, 6, 7, 10 ans le même quotidien. Moi, ça me paralyse et j'aime beaucoup le changement. Et j'ai fait beaucoup ville-campagne, ville-campagne, ville-campagne. Et du coup, je me suis dit, OK, après l'écolieu, allons en ville. Et justement, j'avais pas mal d'amis qui étaient à Bruxelles. Je n'avais encore jamais vécu dans la capitale de mon propre pays. Je me suis dit, pourquoi pas ? Et justement, je voulais l'énergie ville. Et je sais aussi que Bruxelles, c'est une capitale, mais ce n'est pas la plus grosse ville du monde. c'est pas énorme c'est pas mégalomane donc il y a quand même une espèce de juste milieu entre je veux de la ville, mais en même temps, il y a beaucoup de parcs, il y a une forêt ici, ça peut être très calme aussi. Et du coup, c'est un bon milieu pour moi comme ville.

  • Speaker #0

    Ok. T'as entendu dire que tu bossais à peu près 25 heures par semaine. Est-ce que tu penses que c'est aussi grâce à ton outil d'organisation qui te permet ça ? Oui,

  • Speaker #1

    c'est clair que oui. C'est clair que oui, parce qu'avant, je bossais sans système d'organisation. Donc, je bossais au feeling, à l'intuition. Et j'aime bien cette façon de la faire. c'est une des façons où qu'on peut utiliser pour bosser, mais il ne faut pas que ça. Si c'est que ça, on va se cramer rapidement.

  • Speaker #0

    C'est compliqué à cadrer quand même.

  • Speaker #1

    Du coup, c'est compliqué à cadrer, exactement. Ce qui fait que je bossais en fait 30, 40, 50 heures semaine, parfois jusqu'à 8h, 9h, 10h du soir, et je n'arrivais pas trop à me limiter parce que je ne connaissais pas mes priorités, je ne connaissais pas ce qui m'était vraiment en joie, mes ressources, mes limites, etc. Depuis que j'ai mis un vrai site d'organisation en place, notamment avec Notion, c'est fou. J'ai gagné 10, 15 heures par semaine de travail. et je dis pas que c'est une promesse universelle mais pour moi ça a marché aussi parce que un de mes indicateurs quand j'ai recommencé à bosser à fond de burnout c'était je veux pas bosser 40 heures par semaine donc évidemment j'ai construit mon système d'organisation autour de ce besoin là mais c'est sûr que avec ce système là que j'ai aujourd'hui que j'ai quand même construit sur... certainement deux ans parce que j'ai commencé un peu avant mon burnout je commençais un petit peu à me questionner là-dessus mais vraiment depuis un an depuis que j'ai ce système d'organisation là clairement c'est quand je fais mes bilans chaque semaine ou chaque mois sur comment ça a été ma semaine ou mon mois et je fais ma liste de qu'est-ce qui m'a aidé à me motiver ce mois-ci à atteindre mes objectifs ou autre à chaque fois je mets mon espace de travail sous notion et mon système d'organisation à chaque fois je me rends compte à quel point ça m'aide à réduire mon temps de travail sur ma semaine. Trop bien.

  • Speaker #0

    C'est quoi le truc le plus what the fuck que t'as vu ? Parce que tes clients doivent ouvrir leur espace d'organisation pour que tu puisses voir déjà comment ils travaillent. C'est quoi le truc le plus what the fuck que t'as vu chez un ou une de tes clients ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'était une personne qui avait trois façons différentes de gérer sa to-do, avec trois applications différentes. Donc il y avait une application, c'était un Google Keep, il y avait une to-do list sur le téléphone, et il y avait un carnet de notes. Donc trois façons de gérer sa to-do, et elle ne savait plus... ce qui était prioritaire, ce qu'il y avait à faire, etc. Ou alors, elle le savait, mais parce qu'elle était tellement dans son taf à bosser tout le temps qu'elle connaissait en fait ses tâches. Du coup, il n'y avait aucun système logique d'organisation pour gérer sa tout doux quotidien. Il y avait trois outils pour une seule fonctionnalité et du coup, des informations éparpillées par-ci, par-là, ce qui demande beaucoup de travail pour savoir où ranger une information en termes de tâches et où la retrouver aussi. Et en fait, c'était une charge mentale constante et énorme et beaucoup de temps perdu.

  • Speaker #0

    Waouh ! Ouais. Ouais.

  • Speaker #1

    un truc comme ça tu peux être sûr que j'en oublie une des trois peut-être même les trois d'accord ouais effectivement toi t'as tout centralisé tout reparti sur Notion on a fait une seule base de données pour les tâches et après moi je joue sur ce qu'on appelle les vues liées de bases de données sur Notion et en fait je vais venir afficher la même information donc les tâches de différentes façons donc il y aura la tâche du jour uniquement à faire aujourd'hui les tâches de la semaine les tâches du mois il y aura les tâches en retard qui auraient dû être faites avant aujourd'hui mais qui sont pas encore terminées Il y aura aussi des tâches rangées par projet ou mission cliente, par objectif du mois ou autre chose. En fait, il y a différentes façons d'afficher ces tâches dans Notion.

  • Speaker #0

    Comment tu gères tes tâches en retard ? C'est toujours pour une amie.

  • Speaker #1

    Alors, tu n'as pas mes amis là ? C'est différent. Première chose, quand on veut réussir à ne plus avoir des tâches en retard et ne plus avoir des listes énormes de caisses à cocher, c'est la partie en amont de l'opération. C'est la partie stratégie planification. Pour moi, c'est une des étapes les plus importantes. du travail, c'est le moment où on va se poser la question qu'est-ce que je dois faire aujourd'hui, cette semaine, ce mois, qu'est-ce qui est important pour moi, qu'est-ce qui m'enjoie, qu'est-ce qui est prioritaire pour mon entreprise ou pour moi. Justement, ça c'est non. Il n'y a jamais de tout. Si tout est prioritaire, qu'en est prioritaire ? Il y a toujours un truc à prioriser. Et du coup, on va planifier tout ça dans son agenda en amont. Moi, ce que je fais, c'est que fin du mois, début du mois, j'ai un moment de bilan dans lequel je vais me poser la question qu'est-ce que j'ai fait ce mois-ci, qu'est-ce que je vais faire le mois prochain. Et je vais lister les tâches que j'ai à faire pour atteindre mon objectif. Ou atteindre ce que j'ai envie d'atteindre, peu importe. Ou les missions que j'ai à faire en course ce mois-ci. Et je vais le mettre dans mon agenda. Le fait de bloquer mon temps dans mon agenda me fait dire, est-ce que c'est réaliste ou non ? Est-ce que j'ai suffisamment de temps sur ma semaine, sur mon mois ou non ? Est-ce que j'ai eu plus d'ambition que ce que je peux vraiment faire par rapport à mes ressources ? Moi, par exemple, je vais bosser 25 heures sur la semaine. Du coup, c'est sûr que je ne vais pas pouvoir faire tout rentrer si j'ai des grosses ambitions par rapport aux tâches. Donc en fait, le fait de mettre ça dans mon agenda... en amont en termes de stratégie, c'est déjà quasiment sûr que je ne vais pas déborder. Après, il y a la partie opérationnelle du au jour le jour. Évidemment, on ne suit jamais à 100% en plan qu'on a mis en amont. La stratégie, c'est bien, mais on a toujours des imprévus. On peut se réveiller un jour et procrastiner plus que d'habitude. On peut avoir un imprévu de santé. Il peut se passer plein de choses, juste ne pas avoir envie de bosser. Il peut y avoir plein de raisons pour lesquelles on ne suit pas son planning. C'est vraiment OK. Dans ce cas-là, et on n'arrive pas à suivre ça tout doux. Il y a deux façons pour moi de gérer ça. La première, c'est de réussir à se remotiver. Donc, il y a une partie un peu, on va un petit peu se forcer avec des actes de motivation et réussir à retrouver de la motivation et de la force de travail pour vraiment faire les choses. Ou alors, deuxième chose, c'est on accepte qu'on procrastine, qu'on a moins de motivation, qu'on ne va pas faire toutes les choses. Et du coup, on va prendre une habitude routinière, soit chaque fin de journée ou chaque fin de semaine, que j'appelle un check-out. C'est comme ce qu'on fait en restauration en fin de journée. on va préparer, on va tout cleaner. pour que le lendemain, les gens qui vont ouvrir puissent rapidement ouvrir le restaurant et servir les clientes. On va faire pareil dans son système d'organisation. On va terminer la journée ou la semaine par un moment de je fais un check-out, je vais voir tout ce que je n'ai pas fait en termes de tâches et je vais les replanifier pour demain, la semaine ou le mois. Et du coup, ce sera déjà remis dans le planning et je ne devrais plus y repenser les jours qui suivent. Et en fait, je vais les réintégrer là où c'est bon dans mon planning. Et en faisant ça, moi, je n'ai quasiment plus jamais des tâches en retard ou qui débordent ou une journée avec 15 tâches à faire. parce que tout a déjà été planifié en amont ou peu planifié sur le moment même.

  • Speaker #0

    Ok, ok.

  • Speaker #1

    Évidemment, il y a une troisième étape qui est en fait la partie apprentissage. C'est ça que je fais avec les bilans. C'est que fin semaine ou fin du mois, je me questionne qu'est-ce qui a bien été ou pas bien été, notamment dans ma gestion des tâches. Et en fait, si semaine après semaine, mois après mois, je continue encore à avoir des tâches en retard, des listes énormes de 15, 20, 30 tâches, c'est qu'il y a un truc qui ne va pas. Donc, au lieu de forcer et de continuer à essayer de gérer ça, je vais me questionner sur qu'est-ce qui ne va pas globalement Il y a des trucs qui ne vont pas, c'est sûr. qu'est-ce qui ne va pas, je vais essayer de régler ça d'abord. Elle a la source, en fait.

  • Speaker #0

    Tu traques ton temps ?

  • Speaker #1

    Oui, je traque mon temps, oui. J'ai une application qui traque mon temps au jour, à la semaine ou au mois.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Merci pour toutes ces infos. Je trouve ça super intéressant. Ça t'oblige à t'observer tout le temps, à t'observer et à te questionner, à te remettre en question tout le temps. Et je trouve ça vachement pertinent parce qu'on n'est pas la même personne d'un jour à l'autre. Enfin, du moins, on n'a pas le même moral, on traverse pas les mêmes choses et c'est super important, en fait. S'il y avait un film ou une série qui représentait ce qui se passe dans la tête de Lucas ?

  • Speaker #1

    Ce serait quoi ? Incroyable. J'ai vraiment pris du temps pour réfléchir et pour trouver la petite pépite. Je pense que j'ai trouvé... Je pense que la pépite, c'est le film Wonka. Ça parle ou pas ?

  • Speaker #0

    Celui avec Timothée Chalamet ?

  • Speaker #1

    Oui, exactement. OK. C'est le prélude au film Charlie et la chocolaterie. Yes. C'est comment est-ce que la chocolaterie a vu le jour. Et en fait, j'ai pris ce film-là parce que, selon moi, c'est une représentation de ce qui se passe dans ma tête en termes d'imagination, d'optimisme, de monde de Bisounours Le personnage principal de Wonka, c'est une personne qui va tout faire pour atteindre son but, son rêve, son objectif. Donc, il va être performant, il va être efficace, il va tout faire pour y arriver et il y arrive à la fin. Mais ce que je ressens, c'est qu'en fait, il y a une espèce d'optimisme sacré, un optimisme radical chez cette personne-là, de l'espoir, un truc un peu enfantin, bisounours, et qui n'est pas dans « je vais forcer pour y arriver et je vais dépasser toutes mes limites et je vais travailler comme un taré tout le temps » . Et en fait, il y a un truc de… je suis un peu convaincu que ça va y arriver. Donc, j'ai confiance dans un truc un peu de l'univers, dans ma ligne de vie. Mais j'ai quand même un objectif qui est très cartésien, très terre-à-terre de là où je vais arriver. Et donc, c'est une bonne combinaison entre mon côté cartésien et mon côté spirituel finalement. Le côté enfantin, bisounours, je crois en l'univers, je vais y arriver. Et le côté très rationnel, je veux ouvrir une chocolaterie et voici comment je vais y arriver, quelle est ma stratégie avant, parce qu'il y a tout un plan d'action qui va mettre en place. Donc, c'est un bon mix entre les deux. Et en fait, aussi, juste parce que Wanka, c'est le monde des imaginaires, des créatures fantastiques, des petits ors en chocolat qui volent de la magie. Et ça, c'est vraiment Lucas.

  • Speaker #0

    Ok, ouais, ok, cool. Cool, cool, cool. Mais je trouve que c'est super. On voit vraiment le mec animé par la foi, en fait, dans son projet. Alors, bien sûr, il a du talent, mais il y a aussi surtout la foi que ça va fonctionner. Je trouve ça super. Je trouve ça super chouette. On arrive déjà à la fin de cette interview, Lucas. Vraiment, merci.

  • Speaker #1

    d'avoir accepté l'invitation où est-ce qu'on peut te retrouver si on veut venir échanger avec toi te poser des questions sur toi sur ton travail alors on me retrouve principalement sur LinkedIn c'est vraiment ma plateforme préférée même si en effet c'est une plateforme très très start-up mais il y a quand même des gens trop chouettes dessus pour me retrouver il faut taper Lucas le rayonnant c'est mon tag sur LinkedIn c'est mon blaze sur LinkedIn moi je ne veux pas me faire chier au travail du coup je m'amuse et je n'écris pas Lucas Storder j'écris Lucas le rayonnant et de coup venez m'écrire en DM j'adore parler en DM aux gens sur LinkedIn c'est vraiment bienvenu je publie aussi régulièrement je publie 3 fois par semaine quand j'ai mon rythme sinon je suis aussi présent sur Instagram mais je publie pas pour le moment là pour le coup c'est juste Lucas Tordor c'est classique c'est deux façons pour me joindre ok super mais je laisserai tous les liens dans la description de cet épisode encore un tout tout grand merci c'était une interview super riche super intéressante merci pour tout ça

  • Speaker #0

    Lucas et on se retrouve alors bientôt. Salut Lucas !

  • Speaker #1

    Merci Sandra, bye !

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Description

Tu crois que pour calmer ton anxiété, tu dois être toujours plus productif·ve ? Dans cet épisode, avec Lucas Stordeur, on explore pourquoi cette quête de performance peut devenir toxique, et comment la transformer en une productivité nourrissante et alignée.

🔍 Au programme :

  • Comment l’anxiété se camoufle en productivité : cette pulsion à en faire toujours plus pour se sentir digne, utile ou en sécurité.

  • Le cercle vicieux de la productivité toxique : l’industrie du bien-être – un marché mondial évalué à plus de 6 000 milliards $, avec une croissance annuelle de plus de 7 % – pourtant, elle pousse souvent à chercher des solutions superficielles plutôt que professionnelles.

  • Pourquoi plus de to-do lists n’est pas la réponse : au contraire, elle renforce le sentiment d’impuissance, le burn‑out et la dissonance entre performance et bien‑être.

  • Des repères concrets pour réconcilier productivité et équilibre : ancrage sophro‑analytique, recentrage sur tes propres envies, pose de limites, et reconnexion à tes valeurs et besoins.

📌 Pourquoi écouter cet épisode ?

  • Pour te libérer de l’idée que bosser dur et souffrir, c’est normal.

  • Pour apprendre à façonner ton efficacité en respectant tes besoins et ton rythme naturel.

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Ressource citée : Politiser le bien être de Camille TESTE


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@crédits audio du générique : Anthony Chognard CHS Prod

@montage : studio96ns


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Tu ressens de l'anxiété alors tu t'organises, tu planifies, tu structures, tu produis, dans l'espoir que le contrôle te permette de retrouver le calme intérieur. Mais plus t'en fais, plus l'angoisse s'installe, parce que t'as oublié le plus important dans l'équation. Et si c'était pas le manque de productivité le vrai problème ? Mais la façon dont tu l'utilises pour faire diversion est empêchée d'accéder à la pièce manquante du puzzle. Définir quels sont tes vrais besoins et aspirations pour te sentir épanoui dans ton quotidien. C'est l'épisode 33 de Mission Anxiété Zéro que tu as dans les oreilles et on se retrouve juste après le générique pour discuter de tout ça avec l'invité du jour. Bienvenue dans Mission Anxiété Zéro. Ici, c'est en safe space sans langue de bois, dans lequel je vais t'aider à questionner tes automatismes émotionnels. Moi c'est Sandra, je suis psychoanalyste et ma mission, c'est d'accompagner mes clients à prendre soin de leur bien-être mental pour être plus heureux, mieux concentrés et mettre plus de sens dans leur quotidien. Alors si toi aussi tu cherches des solutions concrètes et actionnables pour gérer tes émotions et mettre ton anxiété à zéro, installe-toi, tu es au bon endroit. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Mission Anxiété Zéro. Aujourd'hui, j'accueille Lucas Storch. Storder, salut Lucas.

  • Speaker #1

    Salut Sandra.

  • Speaker #0

    Comment tu vas aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Ça va très bien, je passe une bonne matinée, je passe un bon début de semaine, et surtout j'ai eu un bon week-end, donc vraiment ça se passe plutôt bien.

  • Speaker #0

    Bien, tu es facilitateur Notion. Est-ce que tu peux nous expliquer ce que c'est Notion ? Déjà pour commencer, pour les personnes qui ne se situeraient pas.

  • Speaker #1

    Yes, c'est intéressant que tu dises facilitateur Notion. C'est la première fois que j'entends ce terme-là associé à mon titre de travail. En général, je me nomme soit architecte, soit coach ou accompagnant Notion. Mais en vrai, j'ai été facilitateur, donc ça fait sens. Bref, en tout cas, ce que je fais, c'est que je permets avec l'outil Notion de créer un espace de travail digital structuré. Donc l'idée, c'est que Notion, c'est un outil de prise de notes de base. Tu vas pouvoir prendre des notes comme un Google Doc ou peu importe, mais tu vas pouvoir bien plus structurer et personnaliser ta prise de notes. avec de l'esthétisme, avec des bases de données, avec des tableaux, des graphiques, etc. Et tu peux aller très, très loin dans comment tu vas organiser tes prises de notes. Et tu peux carrément aller jusqu'à suivre tes projets, tes missions, tes clients, ton administration et plein d'autres choses.

  • Speaker #0

    Ok. Je préférais te le laisser présenter toi-même parce que si je l'avais fait moi, je t'aurais dit tu crées des dashboards pour nous aider à travailler. Et je pense que c'est un petit peu réducteur parce que c'est comme ça que moi, je le vois sous mon prisme de la TDAH qui a fait appel à toi pour ça. Donc, merci d'avoir précisé ça. Et facilitateur, pour rebondir, tu disais, toi tu te présentes plutôt comme coach ou architecte Notion. Je t'expliquerai en cours de l'épisode pourquoi je n'ai pas dit coach et pourquoi facilitateur, ça fait plus de sens pour moi. J'ai lu que tu étais aussi prof de yoga.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce donc cette diablerie ?

  • Speaker #1

    Alors, je ne suis plus officiellement à ce jour prof de yoga. J'ai été prof pendant quatre ans. Moi, ça fait dix ans que je pratique le yoga. Et je me suis lancé dans des pratiques que je donne à des personnes il y a 4 ans environ, quand j'étais encore en écolieux. Et donc, j'ai donné pendant 2 ans des cours de yoga. Et quand je suis arrivé à bosser il y a 2 ans, j'ai continué encore un petit peu à en donner. Et déjà là, je commençais un petit peu à sortir d'un modèle assez classique du yoga et d'intégrer d'autres pratiques aussi dedans. Donc, c'est devenu du mouvement conscient. Et donc, pendant 4 ans, j'ai donné des pratiques de mouvement slash yoga.

  • Speaker #0

    Alors, comment tu passes du mec ? Alors, grossièrement. C'est très réducteur ce que je vais dire, mais pour faire comprendre l'idée. Comment tu passes du mec qui fait des positions de guerrier, de pont, de dauphin, de machin, de grenouille, au mec qui crée des spots de notion ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est un sacré gap. En vrai, cette histoire-là, elle se divise en plusieurs étapes. En fait, il y a plusieurs Lucas dans le Lucas. Il y a le Lucas qui est très spirituel, connecté à son corps, dans la douceur, etc. Donc, c'est le Lucas qui va faire du yoga, par exemple, qui va faire des calas aux arbres, etc. C'est un peu ce Lucas-là. Et il y a le Lucas qui est aussi en fait très cartésien. J'ai un background de sciences et maths. Et en fait, j'adore tout ce qui est chiffres, rationnels, j'adore ça. En fait, il y a les deux Lucas qui sont présents. Et dans le cours de ma vingtaine, j'ai fait différents jobs. J'ai aussi vécu différentes expériences de vie. À chaque fois, je passais de Lucas rationnel, Lucas spirituel, Lucas rationnel, Lucas spirituel. Et en fait, j'ai eu une espèce de cycle comme ça. Et là, je suis arrivé à un moment où j'en avais marre de devoir choisir entre les deux. Parce qu'il y avait à chaque fois une petite frustration. Si j'étais que dans le cas rationnel, j'avais cette perte de connexion à mon corps à la nature etc et pareil, vice-versa. Et je n'aime pas choisir, je n'aime pas les décisions. Du coup, je me suis dit, je vais tout faire en même temps et je vais rassembler tout ça ensemble. Donc là, je suis parti dans cette lumière-là de notion. J'expliquerai après pourquoi est-ce que j'ai pris exactement ça, parce qu'en fait, c'était une facilité pour moi. Mais je garde mon background dans le spirituel et le bien-être pour intégrer ça aussi dans mon approche que j'ai aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Oui, c'est de ça que j'aimerais qu'on parle. Parce que quand tu me dis... Alors, moi, ça me fait vraiment du bien d'entendre. j'ai pas voulu choisir entre mon côté cartésien et mon côté spirituel. Moi, quand tu m'expliques ça, je comprends qu'en réalité, en tout cas, j'interprète ça à toi de me dire, si ça fait sens ou pas, que tu as voulu mettre de l'ancrage, en fait, dans les deux. tu n'as pas voulu finir perché dans le spirituel, ce que moi j'appelle les hippies à sandales en chambre, qui sont complètement... Mais qui sont partout sauf dans leurs chaussures, mais que tu n'as pas voulu non plus rester bloqué dans ce milieu trop chiffre à chiffre, où finalement il n'y a pas de place pour adopter un état d'esprit en conscience élargie, et avoir une vision plus vaste et plus, quelque part, plus visionnaire. Donc moi, ça me fait vraiment beaucoup de bien d'entendre ça, même si je suis très curieuse que tu m'expliques à quelle heure tu t'es dit... tiens, tiens, tiens, Notion, ça va me permettre d'allier les deux.

  • Speaker #1

    En fait, ce n'est pas tant exactement Notion qui me permet d'allier les deux. Notion, c'est mon cœur de travail aujourd'hui. Mais en vrai, quand je vais communiquer avec mes clientes, avec des collègues, avec des amis, je vais élargir un peu mon sujet cœur, qui n'est pas que Notion. Notion, c'est vraiment un outil qui va permettre d'implémenter les grandes valeurs que j'ai, qui sont en fait bien plus larges, qui vont aller vers la productivité, les systèmes d'organisation et le bien-être. Ça, c'est ce qu'il y a au-dessus en fait. Et Notion, ça permet de venir implémenter ça dans mon quotidien. Et du coup, je me suis dit, pour pouvoir allier ce côté-là cartésien de Lucas et ce côté-là plus spirituel et bien-être, je me suis dit, ce dont je vais parler, en fait, c'est de la culture de la performance, la culture de la productivité toxique. Et en fait, je vais aller plus loin, je vais aller vers un système sociétal que je vais essayer d'aller questionner, déconstruire, et puis aussi donner d'autres pistes de possibilités de faire et d'être. Et c'est là où j'ai commencé à me positionner sur cette question-là de comment est-ce qu'on va allier productivité et bien-être. Parce que j'ai envie. d'être productif. J'adore être efficace, avoir un super planning coloré, réduire mon temps, etc. J'adore ça. Mais aussi, je ne veux pas me cramer à faire ça. Je ne veux pas commencer à rentrer dans je vais bosser 40, 50, 60 heures par semaine et plus penser à moi et qui je suis, mes ressources, mes limites, etc. Je vais essayer de rassembler les deux et d'aller les deux mondes ensemble.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'était inné pour toi ce fait de te dire moi, je n'ai pas envie, même si j'aime performer, je n'ai pas envie de me cramer à bosser 50, 60 ou plus d'heures par semaine. Est-ce que c'était inné pour toi de te dire ça ou est-ce qu'il y a tout un parcours qui a fait qu'à un moment donné, tu as trop tiré sur la corde et que tu t'es dit, maintenant, ça suffit ?

  • Speaker #1

    En effet, ce n'était pas inné parce que l'éducation, à la fois à l'école où on nous pousse à avoir les meilleures notes possibles et être constamment en compétition avec les autres élèves, va toujours être meilleure, travailler plus, performer tout le temps, mais aussi dans la famille. Moi, je viens d'un milieu ouvrier et en fait, travailler pour gagner son pain, c'est la base. donc il faut bosser du matin au soir sans jamais s'arrêter et donc il y a ce truc là de Mon père, il a été maçon toute sa vie. Aujourd'hui, il est en arrêt maladie à vie. Son corps, il est détruit. Donc en fait, il a été largement bien plus loin que ses limites, constamment. Donc moi, j'ai grandi dans un milieu de « c'est pas très grave si je me fais mal et si je me crame, tant que je bosse suffisamment pour avoir de l'argent pour après vivre. » En fait, même survivre, pas vraiment vivre. Donc je viens de là. J'ai dû déconstruire pas mal de choses. Et quand j'ai commencé à travailler, moi, j'ai commencé à travailler en voyageant. Donc en fait, très rapidement, j'ai compris que je ne voulais pas que mon travail soit le centre de ma vie. Ce qui m'a permis de ne pas rentrer directement dans ces espèces d'injonctions au travail, à toujours bosser. Moi, c'est mon taf, je m'identifie à mon taf. Et après, le week-end, c'est là où je souffle. Donc en fait, très rapidement, j'ai compris que pendant ma semaine aussi, je voulais des temps de respiration. Donc ça, je pense, ça m'a déjà aidé à commencer avec un bon terreau. Et après, je pense qu'il y a eu évidemment des grands éléments déclencheurs. Et en fait, le plus gros, ça a été certainement l'année passée, un peu plus d'il y a un an, où là, j'ai fait un burn-out et je me suis dit, là c'est fini, j'arrête de dépasser mes limites. et ma priorité numéro une, c'est moi et mes ressources.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu t'es rendu compte que tu étais en burnout ? Parce que souvent, c'est une fois que c'est trop tard qu'on s'en rend compte.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    C'était quoi le déclencheur ? Qu'est-ce qui t'a alerté ? C'est quoi les signaux que peut-être tu n'as peut-être pas voulu voir ? Raconte-nous tout ça.

  • Speaker #1

    Oui, c'est trop intéressant parce que justement, grâce à toute cette histoire-là de mon burnout, je suis arrivé aujourd'hui à développer un espèce d'outil où en fait, j'aide mes clientes à lister des signaux, une espèce d'alarme d'épuisement. et ce que j'appelle des rainbow time, donc comment est-ce qu'après je me régénère. Donc en fait, tout ça, ça vient justement de cette histoire-là, j'en parlerai après. En effet, je ne me suis pas rendu compte que j'étais en burnout. On ne s'en rend pas compte quand on est épuisé, j'ai l'impression. C'est pour ça que j'ai mis en place des armes d'épuisement, sinon on ne s'en rend pas compte. Une des raisons pour lesquelles on ne s'en rend pas compte, c'est la culture de la performance, parce qu'on n'est pas habitué à aller comprendre les signaux que notre corps nous envoie, et on valorise le fait d'être productif et de faire plein de choses et d'être busy, occupé, etc. Donc en fait, si on est fatigué et qu'on est en train de se cramer... C'est limite bien vu par la société. Donc en fait, évidemment qu'on ne va pas aller faire attention à ça. Bref, par rapport à mon histoire, je pense que moi, ça m'a pris deux ans pour me rendre compte que j'étais en épuisement et qu'après deux ans, il y a vraiment eu une rupture. Ça, c'était l'année passée, c'était en mars passé, où vraiment, du jour au lendemain, je n'ai plus réussi à rien faire. Je n'arrivais plus à voir des gens, je n'arrivais plus à me nourrir correctement, je n'arrivais plus à aller dormir à des heures logiques, je n'arrivais plus à faire du mouvement. vraiment du jour au lendemain, vraiment ça a plus été pendant un mois, j'ai quasiment réussi à rien faire. Et en fait, en vrai, si je suis honnête avec moi, ça faisait déjà deux ans que c'était comme ça. Ça faisait deux ans que j'étais que dans des métiers passion, que j'appelle. C'est des métiers où je suis hyper engagé et en fait, toutes mes valeurs sont dedans et je me sens contribuer à des futurs souhaitables et c'est trop chouette. Moi, c'était des métiers dans la transition écologique. Mais c'est aussi un gros risque parce qu'en fait, vu que c'est un truc que tu adores, tu ne comptes plus tes heures. Tu bosses et tu bosses, ça fait trop du bien. Et du coup, je me suis épuisé plus qu'une fois et je ne m'en suis pas rendu compte. Et après ces deux ans-là, j'ai fait un burn-out en mars passé. Et ça, ça a été un peu mon moment où je me suis dit, OK, ça va trop loin. Et en vrai, ce n'est même pas là où j'ai décidé de changer mon rapport au travail, etc. Il y a eu un deuxième gros élément déclencheur. Donc là, je vais faire un trigger warning pour les gens qui nous écoutent. Si vous ne voulez pas entendre parler de ce sujet-là, arrêtez-vous ici. Ça va parler de suicide et de pensée suicide. Et donc, c'est un moment où j'étais vraiment au plus bas du bas du bas. et donc sont revenus dans mes pensées, des pensées suicidaires et un passage à l'acte. Et moi, dans ma tête, je me suis dit, quand je suis à ce moment-là, je peux avoir un indicateur plus clair que ça ne va pas. Genre vraiment, là, j'ai été bien plus loin que mes limites, je ne me suis pas du tout respecté et j'en suis arrivé à un moment où même ma vie n'est plus suffisamment importante pour moi. Donc évidemment que là, il faut que ça change. Et en fait, c'est à partir de ce moment-là, vraiment, c'est le mois après, je me suis dit, OK, là, il y a besoin de remettre en place quelque chose pour prendre soin de moi, absolument. sinon à quoi bon en fait, à quoi bon on vit dans mon quotidien.

  • Speaker #0

    C'était ça ton déclic ?

  • Speaker #1

    Ouais, deux ans d'épuisement, burn-out, plus pensée suicidaire. Là, je me suis dit, OK, gros déclic.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu étais bien entouré à ce moment-là ? Quel a été le rôle de ton entourage ? Parce que pour resituer les choses dans leur contexte, à ce moment-là, tu vivais déjà à Bruxelles ?

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Tu es bruxellois d'origine ?

  • Speaker #1

    Non, vraiment pas. J'étais justement arrivé à Bruxelles à ce moment-là. Donc, ça rentrait aussi dans les causes de mon épuisement. J'ai eu un gros changement de vie. Je suis passé d'un écolieu en campagne à la ville où j'habitais en co-living. dans un building où on était 18 personnes à y vivre. Donc énormément de passages, peu de temps seul. J'avais pris un petit job rapide en alimentaire pour le temps que j'arrive à Bruxelles pour m'installer et me faire un peu d'argent. Sauf que mon manager était toxique, il était raciste, homophobe et il nous poussait à être performants constamment. Du coup, vraiment, en dehors de travail, déplorable. Et quand j'ai quitté ce travail-là parce qu'impossible de continuer à bosser, j'ai eu une grosse insécurité financière. Donc il y a eu beaucoup de choses en même temps qui se sont vraiment accumulées. J'ai aussi vécu une rupture juste avant ça, bref. beaucoup de choses qui se sont passées en même temps. Et en effet, du coup, je venais d'arriver à Bruxelles. Et à ce moment-là, je n'étais pas hyper entouré. Ça a été un de mes soucis. Je n'avais pas beaucoup d'amis encore à Bruxelles. Et moi, je revenais en fait il y a seulement deux ans d'un grand voyage de cinq ans à l'étranger. Et donc, je n'avais plus beaucoup d'amis long terme au même endroit. Ce qui fait que j'ai dû aussi reconstruire mon réseau d'amis que j'ai aujourd'hui. Donc, je n'étais pas fortement entouré. mais j'avais quand même quelques personnes que je pouvais compter sur les doigts d'une main à qui j'ai pu un peu en parler et qui m'ont quand même soutenu par rapport à ça. Et je pense que sans elles, en vrai, il y a une chance que je ne sois pas là aujourd'hui.

  • Speaker #0

    OK. Merci de partager ça avec tellement de sincérité parce qu'en réalité, très peu de monde est à l'aise de parler des pensées intrusives, des pensées suicidaires. Et c'est important aussi de le replacer parce que ce qui peut être un petit peu compliqué à comprendre, c'est qu'il y a le burn-out et l'épuisement dans n'importe quel travail, même si tu détestes ton travail. mais il y a aussi le burn-out où tu es dans l'adrénaline d'un truc que tu kiffes complètement et que ça aussi, ça aussi, ça peut t'épuiser sans que tu puisses t'en rendre compte et conduire à des situations parfois de désespoir extrême qui peuvent te pousser à avoir des pensées ou à commettre des actes où tu ne te reconnais juste pas. Et alors, comment tu arrives ? Moi, je trouve tes propositions de travail sur nos chaînes vraiment extraordinaires. Comment tu arrives de ça et que tu te dis tiens, Moi, Lucas, moi, Lucas Storder, je vais faire le grand malade et je vais mettre de l'organisation du travail slash productivité avec du bien-être.

  • Speaker #1

    En fait, je me suis posé quatre grandes questions il y a environ un an d'ici pour savoir ce que j'allais vraiment faire maintenant. Parce que du coup, voilà, burn-out, je commençais à en sortir. Je ne voulais plus être salarié ou alors avoir des missions freelance ici à gauche, à droite, sans vraiment de fil rouge. Je voulais vraiment me poser. avoir une activité à moi, vraiment mon cœur de métier que j'allais tenir pendant quand même quelques temps. Et je me suis dit, je ne veux plus repartir dans ce que j'ai vécu par le passé, c'est-à-dire des métiers passions où je me crame, ou alors pas de fil rouge, sans poser de questions, etc. Et du coup, je me suis posé quatre grandes questions. La première, c'est évidemment, qu'est-ce qui me met en joie ? J'avais besoin d'avoir un métier qui me mette en joie suffisamment. Et en même temps, je ne voulais pas un métier passion comme je faisais avant parce que gros risque de cramage. Première question, qu'est-ce qui me met en joie ? Deuxième question, c'est où est-ce que j'ai déjà des compétences qui sont reconnues par mes pairs, par les gens qui m'entourent ? et du coup, où est-ce que je ne vais pas monter en compétence ? Moi, je voulais arrêter de me former encore et encore, je voulais vraiment passer à l'action. Troisième question, sur quel sujet je peux me positionner ? Sur lequel ma cible connaît déjà la valeur ? Je ne voulais pas passer trop de temps à devoir persuader ma cible et l'éduquer sur mon sujet. Encore une fois, je voulais de la facilité. Et la quatrième question, c'est quelle offre je peux proposer que je puisse vendre suffisamment cher pour subvenir à mes besoins ? J'ai répondu à ces quatre questions-là. Qu'est-ce qui m'en joie ? Où est-ce que j'ai déjà les compétences ? quel est le positionnement sur lequel je dois pas éduquer ma cible, et quelle offre je peux proposer que je puisse facturer suffisamment cher. Et du coup, j'ai posé des questions à mon entourage, et en fait, tout le monde me disait, mais Lucas, tes tips sur Notion, tes tips sur l'organisation, sur la productivité, sur le bien-être. À chaque fois, c'est hyper utile, ça m'aide trop, c'est hyper pertinent. Je me suis dit, let's go, essaye quelque chose là-dessus. Et en effet, ça fait déjà cinq ans à ce moment-là que j'utilisais Notion au quotidien dans mon travail. Ça fait cinq ans que j'utilise, je connais parfaitement. Pour moi, c'est hyper facile de partir là-dessus, je ne dois pas me former. Il y a une hype autour de Notion, les gens connaissent cet outil-là et savent que c'est utile. Moi, j'ai un petit côté geek qui adore utiliser des outils numériques. et ça permet de nourrir mon côté joie. Et je sais que ça peut être facturé suffisamment cher parce que j'ai fait une étude de marché avant. Et du coup, c'était la facilité totale en fait. Je ne me suis pas forcé à devoir lancer un truc de nouveau, passer une année à faire des études de marché, à me former, etc. Ça a été assez rapide parce que moi, mon mot principal, c'était la facilité. Je voulais du confort, je voulais arrêter de me forcer, de performer, sortir de la zone de confort. Je voulais un truc simple. Et du coup, je suis parti sous notion. Et une fois que je suis parti sous notion, je me suis dit, attention, La notion, c'est qu'un outil numérique, ça ne change pas le monde. Il n'y a rien qui est miraculeux là-dedans. Et moi, je voulais garder mon côté activiste, militant, engagé, qui vraiment est cher à moi. Je voulais aussi pouvoir parler d'autres choses, notamment d'un problème systémique qui, pour moi, est la culture de la performance. Et donc, c'est là où je suis arrivé dans ce positionnement-là sur aller productivité et bien-être.

  • Speaker #0

    D'accord. En fait, tu as fait ton Ikigai du boulot.

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Extraordinaire. Comme quoi, c'est une belle illustration, en fait, que... Il n'y a pas besoin de chercher très loin et très compliqué en général. Et pour rebondir sur ce que tu dis, c'est vrai que ton approche, on n'est pas là pour comparer la concurrence ou quoi que ce soit, mais j'ai trouvé que tu étais le seul qui posait vraiment, qui interpellait vraiment sur les bons sujets autour de l'utilisation d'un dashboard sur Notion. Et pour ma part, je te disais que moi, je ne voulais pas te nommer coach là-dedans par rapport à l'image que je peux. avoir des coachs qui vont en général très peu être dans l'opérationnel. Ça reste du blabla de cerveau à cerveau. De temps en temps, tu as un exercice qui sort. Travailler ces choses-là, moi, je vais en thérapie. J'ai plus de résultats en allant en thérapie. C'est pour ça que, alors que ton outil, concrètement, tu arrives avec ton orientation bien-être, parce que pour avoir regardé un petit peu ce que tu faisais, c'est vrai que tu es vraiment attentif aux besoins et au câblage neuro de tes clients. Et ça, c'est vraiment chouette parce qu'en réalité, un dashboard ne vaut pas un autre et ne fonctionne pas pour tout le monde. Et qu'en réalité, pour moi, c'est beaucoup plus qu'un travail de coach dans le sens où tu dis OK, voilà ton besoin. Moi, je te délivre un outil qui fonctionne avec ta façon de comprendre les choses parce que ton cerveau est fait comme ça. Donc, tu reconnais ce truc-là. Et ça, pour moi, c'est un outil important de performance. c'est que moi la plus-value pour mon bien-être, je l'aperçois ici, en fait. Je n'ai même pas cherché à comparer les prix chez d'autres personnes parce qu'en fait, je me suis dit, ben non, il a compris, c'est OK, on y va. Et c'est vrai que ce truc-là, c'était assez facile. Donc, moi, je crois volontiers quand ton entourage t'a dit, ah ben oui, mais en fait, t'es type sur nos chaînes. Je trouve ça vraiment une belle alliance, en fait, de ce que tu sais faire, de ce que tu aimes faire et de ce que tu peux faire, de ce que tu peux valoriser facilement. Et je trouve que c'est super. Smart, en fait, quand on prend soin de sa santé mentale, toutes les passions ne doivent pas forcément devenir un business. Et je trouve ça super important de le dire aussi, parce qu'il y a quand même beaucoup de gens aussi qui font des métiers passion, et que c'est important de dire, ok, sachez mettre les triggers au bon endroit. Tu as dit que toi, tu ne voulais plus te cramer, parce que dans le boulot, tu as laissé ton côté un petit peu activiste, militant. J'entends que tu l'exerces à une dose moindre. parler. Parce que j'ai l'impression que t'es un petit peu un grand malade et que tu nous dis pas tout.

  • Speaker #1

    En fait, en vrai, pour plus me cramer aujourd'hui, la chose qui m'aide le plus, c'est d'avoir réussi à décentrer le travail de ma vie. Jusqu'à maintenant, et je pense que je suis pas le seul dans nos sociétés, je m'identifie à mon travail. Mon travail, ça prend tellement d'espace dans ma vie. Tu vois, genre, on va bosser 5h, 6h, 7h sur la journée, 5 jours par semaine. Quand on croque contre quelqu'un, une des premières questions, c'est tu fais quoi dans la vie ? et on va répondre par le travail. Donc vraiment, on s'identifie à notre travail. C'est vraiment très particulier, je trouve. Et là, moi, depuis un an, je travaille sur le fait de décentrer mon travail de ma vie et de me dire que autant j'aime trop mon taf et il m'est utile, mais en fait, Lucas, c'est bien plus que notion et que productivité et bien-être. Il y a tellement de choses à côté. Et donc, on parlait d'Ikigai. J'adore le modèle d'Ikigai, mais c'est aussi pour moi une des choses sur lesquelles je mets un peu de la distance parce que pour moi, ça peut être, si c'est mal interprété et utilisé, une autre façon de performer son travail. et de trouver le parfait travail qui réunit les quatre cadrans de l'équiga. Et c'est un peu du dev perso, donc c'est un peu dangereux pour moi.

  • Speaker #0

    Le dev perso, c'est dangereux pour toi ?

  • Speaker #1

    Oui, je vais t'en parler après, mais le déferseur, c'est très dangereux pour moi, je trouve.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est très dangereux pour la Terre entière, en réalité. Oui, sans souci.

  • Speaker #1

    Ok, pin ce sujet-là, on en parle après. Oui, allez. Trop bien. Mais du coup, voilà, décentrer mon taf, ça a vraiment été aidant. Et comme tu dis, en effet, toutes les passions ne doivent pas devenir un travail. En fait, on ne doit pas rémunérer tout. C'est ok que tu gardes des passions dans ta vie quotidienne, le soir, le matin, le week-end, peu importe. Et aussi, te rappeler que, en tout cas, moi, c'est ça que j'ai fait pour moi, la façon dont je vois le travail à une vision très originelle du taf, qui en fait, à la base, sert uniquement à avoir de l'argent. Genre, c'est juste pour la thune, le travail. À la base, tu as de la thune, tu peux manger après, avoir un toit sur ta tête, dormir confortablement, etc. Donc, à la base, ça sert à ça. Et aujourd'hui, je suis OK de revenir à ça et de me dire, de base, je vais travailler pour faire de l'argent. Ça va me créer une sécurité financière. Et avec ça, je vais pouvoir, dans le reste de ma vie, être épanoui aussi et nourrir différentes passions, différentes valeurs, différents engagements, autre part dans ma vie. avec mes amis, avec mes amours, dans ma vie perso, dans ma passion, mon temps perso, avec moi-même, etc. Et en fait, quand je fais ça, j'ai une plus grande facilité d'étaler comment est-ce que je vais nourrir différents besoins dans différentes sphères de ma vie et pas actuellement travailler. Si je fais ça et que le travail, ça ne marche pas, ma vie, elle ne marche pas. Si j'étale ça, j'ai bien plus de résilience et de robustesse dans ma vie après.

  • Speaker #0

    Je suis venue vous parler de tes passions d'un côté, ton côté activiste, militant.

  • Speaker #1

    Yes.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous parler de tout ça ? C'est quoi les causes importantes ? Alors déjà, c'est quoi les passions qui sont importantes, qui font sens dans la vie de Lucas ? Et quel sujet te mobilise, toi, humainement ?

  • Speaker #1

    Chouette, merci. En termes de passion, je pense qu'en ce moment, c'est beaucoup des passions créatives. J'adore le dessin, j'adore la guitare, j'adore l'aquarelle, le tricot, le crochet, la broderie. Ce genre d'activités qui me permettent d'avoir mes idées, mon imagination qui vagabondent tout seul. Et je peux juste laisser ma main. mais doit faire des choses sans trop y penser. En général, quand je dessine, je ne vais pas trop avoir un objectif précis. Quand je joue de la guitare, j'ai plutôt à improviser un peu comme je le sens. Et en fait, ça me permet de pouvoir relâcher une tension mentale et partir plus dans un truc de l'imagination, la créativité et un peu... Tu sais, un état un peu contemplatif, comme quand tu es couché dans l'herbe et tu regardes les nuages passer. Ça, c'est des passions qui m'animent beaucoup en ce moment. Et après, je pense qu'il y a une deuxième grande passion dans ma vie qui est une passion liée au physique, au corps physique. Donc, comme je t'ai dit, j'ai fait du yoga pendant 10 ans et vraiment... j'adore encore cette pratique-là aujourd'hui. Et en même temps, je ne fais plus que du yoga dans la façon dont je prends le soin de mon corps physique. Il y a toute une série de mouvements que je fais, des mouvements les plus doux, les plus tranquilles, les plus relaxants, aux mouvements un peu plus sportifs qui vont fatiguer, etc. Et en fait, dans une journée, je fais toujours du mouvement. En fait, le matin quand je me réveille, le soir quand je vais dormir, quand je travaille, toutes les demi-heures, j'ai une petite alarme qui me fait dire « prends 5 minutes de pause, je fais un peu de mouvement » . Je fais de l'escalade aussi, je fais du sport à la maison, je vais marcher aussi. Et en fait, je pense que ma relation avec mon corps physique, elle est tellement importante pour moi que ça devient une vraie passion. Comprendre comment est-ce que ma digestion se fait, comment mon système immunitaire fonctionne, comment mon soumaille fonctionne. Tout ça lié à mon corps, j'adore ça. J'adore aussi apprendre par rapport à ça. Donc, je pense que c'est deux grandes passions, l'art et le corps. Et en termes d'engagement et de causes qui me tiennent à cœur, il faut savoir que j'ai un passé militantiste assez vénère. J'ai fait pas mal d'actions par-ci, par-là. Ça a commencé il y a 8-9 ans, je pense, avec des causes pour le bien-être animal. Et donc, j'ai commencé à aller sur le terrain pour soit te documenter, soit te sauver ou protéger des animaux d'abattoir, par exemple.

  • Speaker #0

    Tu militais avec qui ?

  • Speaker #1

    À l'époque, c'était Anonymous for the Voiceless. Il y avait ça et il y en avait un deuxième dont le nom m'échappe là actuellement. Je ne sais plus exactement.

  • Speaker #0

    Je te pose la question parce que moi, j'ai milité avec Gaïa sur les cinq années où je vivais en Belgique.

  • Speaker #1

    Trop chouette, ouais.

  • Speaker #0

    Sur le coup, je suis en train de me dire, mais nous ne nous serions pas déjà croisés quelque part.

  • Speaker #1

    C'est possible. C'est possible. J'ai aussi des liens avec Gaïa, je n'ai jamais milité vraiment avec elle, mais j'ai eu des liens, ouais. Donc j'ai eu ça, et puis très rapidement après je suis passé dans des luttes vraiment axées écologie, et donc là c'était XR, c'était Alternativa, c'était d'autres grands collectifs comme ça, ça a été aussi Côte Rouge par exemple récemment, il y a eu beaucoup de ça en Belgique, il y a un gros collectif Côte Rouge qui font pas mal d'actions, et donc c'est beaucoup d'actions du terrain, où tu vas bloquer des entreprises, des centrales ou quoi, pendant 2-3 jours, donc il y a eu beaucoup de ça. ça c'était la partie engagée militantiste où vraiment J'utilise mon corps comme résistance fertile à l'oppression et la destruction. Pour moi, c'est ça le militantisme, c'est la résistance fertile. Ça, c'est le côté Lucas qui veut empêcher la destruction du vivant. Mais il y a un autre Lucas engagé qui a envie de faire émerger un avenir souhaitable. En fait, pour moi, dans tout ce qui est activisme, donc déjà, il y a plein de façons d'être activiste. Tu n'as pas que le militantisme, tu as aussi le colibrisme, le lobbyisme, tu as les penseurs, les bâtisseurs, tu as plein de choses. Mais du coup, pour moi, il y a deux moteurs vraiment de motivation à passer à l'action. Le premier, c'est des émotions liées à l'éco-anxiété, la peur, la colère d'un monde qui ne tourne pas rond et d'un potentiel effondrement. Ou alors, tu as des émotions plutôt espoir, enthousiasme, excitation, joie. d'un potentiel futur qui va être trop chouette, d'ailleurs déjà un présent qui est trop chouette aussi, mais d'un futur qui pourrait être encore mieux. Et en fait, c'est deux moteurs très différents. Et donc moi, dans mon militantisme, c'était beaucoup la peur, la colère par rapport à ce qui ne va pas. Et là, maintenant, je passe beaucoup sur tout ce qui est espoir, enthousiasme, etc. Et donc, c'est tout ce qui a attrait aux nouveaux imaginaires, aux nouveaux récits. Et donc là, c'est plutôt, on va se poser, ça va être plutôt de la réflexion, on va se demander, tiens, qu'est-ce qui ne va pas et comment faire en sorte que ça aille mieux demain ? parce qu'on peut rembourser le modèle. et faire des grosses actions qui vont démolir le système actuel. Mais s'il n'y a rien qui suit derrière, potentiellement, on revient aux mêmes choses qu'on connaissait avant. Donc, on a besoin aussi d'imaginer à quoi pourrait ressembler le monde de demain, avoir un espèce du GIEC de l'espoir, si tu veux, un GIEC positif. C'est ça qu'on a besoin aussi. Et ça, c'est une grosse partie aussi de mes engagements activés, ces militantistes. Et puis finalement, du coup, il y a un troisième gros pan. Je t'ai dit, il y avait beaucoup de choses. Il y a un troisième gros pan de mon engagement, qui est plus sur des questions sociales. Et là, ça va venir questionner le système de domination systémique, où on va parler de sexisme, de... classisme, de racisme, de validisme, etc. Tous ces mots en "-isme", qui vont en fait générer des différences en termes d'accès aux opportunités selon ta couleur de peau, selon ton sexe, ton genre, etc., qui vont, du coup, créer des oppressions entre différentes parties de la population. Je suis très, très engagé là-dedans depuis deux, trois ans, je pense. Et notamment parce que, en fait, j'ai une grosse responsabilité à prendre là-dedans. Parce qu'en fait, je fais partie du problème, étant positionné comme étant une personne éduquée comme un homme toute sa vie, blanche. valide avec une éducation classique, vivant en Belgique, etc. Tout ça fait que je cumule énormément de privilèges et j'ai aussi l'envie de mettre ces privilèges-là au service de ces luttes-là.

  • Speaker #0

    Ça me donne envie de te poser une question par rapport à une remarque que je reçois de certaines personnes de ma clientèle, donc des hommes qui viennent consulter et qui, à un moment donné, dans la thérapie, au fur et à mesure qu'on travaille sur les croyances, les traumas, etc., vont avoir une forme de... pas forcément toujours de culpabilité, mais de ne pas savoir comment faire en étant conscient qu'en tant qu'homme blanc hétéro-neurotypique, en étant conscient qu'ils pouvaient faire partie du problème, mais un petit peu malgré eux, en ayant conscience des inégalités, mais sans vraiment savoir comment pouvoir prendre leurs responsabilités sans pour autant alimenter par maladresse le problème davantage. Est-ce que toi, en tant qu'homme blanc, tu peux te prononcer là-dessus ?

  • Speaker #1

    Je ne m'attendais pas à parler de ça sur ce podcast aussi, mais trop intéressant, j'adore. J'adore ces questions-là. OK, juste avant de répondre, du coup, je vais faire un autre disclaimer. Je veux juste rappeler que je ne suis pas ici une figure de style, je ne suis pas une référence sur ce sujet-là. Je suis aussi, moi, en chemin, en apprentissage sur ces questions-là. Donc, je fais de mon mieux pour avoir une posture d'allié sur ces sujets-là. Et pourtant, ce que je vais dire ne concerne que moi et mon expérience, ce que j'ai pu vivre, apprendre par-ci, par-là, et ce que j'ai pu faire. Donc, ce n'est pas une science exacte. Donc, apprendre avec votre explicité aussi. donc je pense que Juste commencer par comprendre que c'est OK de se sentir coupable et de se dire en fait, je ne sais pas trop comment faire et je vais avec des pincettes et que je vais faire des erreurs. En fait, c'est normal, c'est sûr que tu vas faire des erreurs. C'est sûr que si tu veux devenir allié d'une cause sociale et que tu fais partie du problème, c'est sûr et certain que du jour au lendemain, tu ne vas pas réussir à être un allié parfait ou une alliée parfaite, ça va prendre du temps. Donc tu vas faire des erreurs sur le chemin, tu vas faire des gourdes, tu vas souvent blesser des gens et tu as besoin d'être OK avec ça, sur le fait que tu ne vas pas être parfait ou parfaite du jour au lendemain. c'est sûr, moi j'en fais encore aujourd'hui régulièrement et en fait ça fait partie du jeu aussi tu peux pas en fait devenir parfait du jour au lendemain la deuxième chose c'est que c'est pas une raison suffisante cette forme de culpabilité de pas savoir pour ne pas se mettre en action ça devrait pas être paralysant ça devrait pas être une raison pour laquelle non je vais pas y aller de peur de faire mal les choses, on a tous et toutes besoin de se mettre en action sur ces sujets là et donc selon moi même si on se sent coupable ou qu'on a peur ou autre, on a quand même besoin de passer à l'action et c'est en faisant qu'on va apprendre au fur et à mesure Dans le cas spécifique d'une personne assignée homme qui se reconnaît homme cis, qui aimerait bien devenir allée d'une cause féministe par exemple, pour moi il y a plein de façons de passer à l'action évidemment. Ce que moi je trouve est une des formes qui mixent autant la facilité de passer à l'action et l'impact que ça a. Ça ne veut pas dire que c'est le plus facile ou que ça a le plus d'impact, mais en tout cas les deux ensemble c'est vraiment le meilleur combo. C'est de soit dénoncer des propos d'autres hommes que tu entends qui sont sexistes,

  • Speaker #0

    ou soit de ne pas nourrir une espèce de fraternité sexiste entre hommes. Il faut savoir que quand tu es un homme, dans la société, tu jouis d'office, d'un biais d'autorité, et du coup les gens vont t'écouter bien plus, moins te couper la parole et plus te croire. C'est ce qui se passe en plateau télévisé par exemple, quand tu as une femme et un homme, l'homme on va l'écouter, pas lui couper la parole et on va le croire, une femme souvent on va lui couper la parole et pas se la croire et la remettre en question. Donc quand tu es dans un milieu social où tu as des hommes, des femmes, que les hommes font des blagues sexistes, Si toi tu réagis et que tu leur dis « gars, ça c'est pas ok de dire ça » , ils vont plus t'écouter que si la femme avait réagi et avait dit « non, ça c'est pas ok » . C'est malheureux, on veut pas avoir ça, et pourtant c'est un de tes privilèges, donc utilise-le pour vraiment dénoncer des propos sexistes, et aussi ne pas continuer à alimenter ce truc-là de « bros before whores » , genre on est entre nous contre les femmes ou peu importe, ça on arrête d'alimenter ce genre de choses-là. On est tout ensemble contre un système, c'est pas les femmes contre les hommes, c'est tout ensemble, et du coup tout ensemble contre le système oppresseur patriarcal. Donc toi, en tant qu'homme, ce que tu peux faire notamment, qui est assez simple et impactant, c'est dénoncer les propos d'autres hommes et arrêter d'alimenter cette fraternité sexiste. Ok,

  • Speaker #1

    merci de poser ça là. C'est vrai que ce à quoi ça me renvoie quand je t'entends dire tout ça, alors bien évidemment je ne suis pas un homme donc je ne peux pas comprendre non plus, mais ce que je vois aussi c'est que les hommes souffrent aussi de ça parce que ce système n'est pas ok pour les laisser exprimer leur pan émotionnel. Et tu peux être sûr que quasi 100% des mecs qui viennent en consulte, à part pour ceux qui ont moins de 30 ans, parce que c'est des générations qui commencent à changer, à être beaucoup plus OK avec leurs émotions, et Dieu merci que cette époque arrive enfin, mais au-dessus de 30 ans, tu peux être sûr que ce système les blesse aussi parce qu'ils sont complètement déconnectés de leurs émotions, alors que la thérapie, c'est d'aller réparer les blessures émotionnelles. Et que, dans tous les cas, ça fait totalement sens parce qu'au fur et à mesure qu'ils avancent dans leur thérapie, ils se rendent compte que, même s'ils sont arrivés dans une position de dominants, on leur demande d'être des super performeurs, des super compagnons, des super maris, des super papas, des super partenaires, mais à aucun moment on leur explique comment on fait ça. Et on leur explique qu'on leur fait ressentir de façon implicite ou explicite qu'on a soit ça par le pouvoir et par la domination, et que ça vient toujours contacter leur blessure d'enfant blessé.

  • Speaker #0

    Exact.

  • Speaker #1

    pour eux, c'est délétère, en réalité.

  • Speaker #0

    Oui, exact. Et je suis d'accord avec toi. Avant de répondre là-dessus, je vais faire un nouvel petit aparté. C'est qu'en effet, même si les hommes souffrent aussi du patriarcat, c'est bon de se rappeler qu'ils ne souffrent pas autant que les femmes. Depuis quelques années, on voit pas mal passer des hommes dire et dénoncer le patriarcat et dire « nous aussi, on souffre » . Et en effet, c'est vrai. Et merci aux hommes d'enfin prendre la parole sur ce qui ne va pas pour eux aussi dans le patriarcat, parce qu'en effet, c'est tous contre le patriarcat et ce n'est pas les femmes contre les hommes. Néanmoins, Ça ne veut pas dire que les hommes souffrent autant que les femmes dans le patriarcat, parce que de base, le patriarcat est un système d'oppression contre les femmes. Enfin, en tout cas, le sexisme.

  • Speaker #1

    Et je suis d'accord avec toi. Mais ma croyance à moi, c'est que tu ne peux pas reconnaître la souffrance de l'autre tant que tu n'as pas commencé par reconnaître la tienne. Et je pense que quelque part, même si c'est encore assez injuste, parce qu'en tant que femme, tu te dis, mais OK, c'est juste ça ton problème réellement ? Mais tu te dis, OK, ça ne peut se faire que s'il y a cette ouverture à soi d'abord. pour pouvoir défocaliser de son propre nombril et se dire, mais, wow, putain, mais c'est ça ce qui se passe en face. Et pas nécessairement que chez les femmes, tu vois. Également chez les hommes d'une autre couleur de peau, chez les personnes qui vont être transgenres, enfin, tu vois, chez toutes les personnes qui ne viennent pas de ce système qui a eu cette assise patriarcale, qui ne profitent pas de ça. Je pense que c'est vraiment la prise de conscience du propre problème chez soi qui permet ensuite de vraiment voir autour et de dire, wow, oh, merde, en fait, c'est ça qui se passe réellement.

  • Speaker #0

    Oui. Oui, c'est trop intéressant. Et je pense qu'en effet, c'est certainement une des premières étapes pour devenir un allié ou une alliée, en fait. C'est ce décentrage de comment moi, je vois ma réalité avec mon filtre de personnes privilégiées. Et c'est de pouvoir se mettre en empathie émotionnelle avec l'autre et de voir la réalité à travers leurs yeux. Ça va vraiment aider à passer à l'action,

  • Speaker #1

    je pense. Merci en tout cas, Lucas, pour ton témoignage à ce propos-là. Qu'est-ce que tu as, toi, comme rapport à l'anxiété de manière générale ?

  • Speaker #0

    Jusque récemment, je n'avais pas beaucoup d'anxiété. ou en tout cas je ne le remarquais pas peut-être Là, c'est vrai que depuis quelques années, vu que j'ai beaucoup passé dans ce monde-là du bien-être, notamment avec le yoga, j'ai beaucoup plus de connexion avec mon corps, donc je reconnais beaucoup plus les signaux. Et en fait, depuis, je pense, deux, trois ans, je commence à me rendre compte que je fais de l'anxiété. Et j'ai fait ce que je pense être quelques crises de panique sur ces quelques dernières années. Vraiment, j'ai connu ça d'une main. Et en fait, je le sais parce que j'ai vécu avec une personne qui souffrait d'anxiété chronique et qui a fait des crises de panique, donc ça a ressemblé totalement. néanmoins j'ai pas l'impression d'être prompt à de l'anxiété chronique ou généralisée. Et du coup, mon rapport actuel à l'anxiété... Je pense que vu que c'est encore assez nouveau pour moi, j'ai pas mal de mal à la gérer. En général, quand elle vient, ma première réaction, ça va être de la fuite. Donc je vais essayer de faire quelque chose qui va m'apporter beaucoup de récompenses à court terme. Donc ça va être scroller, ça va être manger. Ça va être mes deux grosses stratégies pour essayer de calmer quelque chose qui se passe. Et en même temps, je me renseigne sur l'anxiété, à quoi elle sert, pourquoi est-ce qu'elle est présente, etc. Et moi, j'ai un... Parce que je suis cartésien aussi, donc j'ai un processus en cinq étapes sur comment est-ce que je gère des émotions qui arrivent chez moi. que j'essaie d'appliquer aussi à la société, mais qui est plus compliquée. Du coup, en général, je passe par la première étape qui est juste j'accueille l'émotion, je la vis pleinement, je n'essaie pas de l'éviter, d'affirmer ou quoi. Du coup, si je suis en colère, je suis en colère. Si je suis triste, je pleure. Si je suis anxieux, je suis anxieux. Ensuite, je vais essayer de la régulariser un petit peu. Donc, on va faire un petit truc qui va prendre un peu soin de moi pour un petit peu calmer ce qui se passe.

  • Speaker #1

    Du genre quoi ? On est curieux.

  • Speaker #0

    Genre manger un truc sucré, genre se grouler un peu. ça peut aussi être faire un peu de respiration, ça peut être aller me balader. Ça peut être dessiné aussi. C'est un peu des pratiques que je fais en général qui vont m'aider à m'apaiser. Troisième étape, ça va être, je vais rentrer à l'intérieur pour aller discuter avec mes différentes parts, avec les différents Lucas qui vivent à l'intérieur, pour savoir qu'est-ce qui se passe, pourquoi ça a été généré, qui s'était le déclencheur, quelle part est blessée, quel besoin n'a pas été nourri, etc. Donc avoir une discussion un peu interne avec mes différentes parts. Quatrième étape, là, je vais me poser la question, qu'est-ce que j'apprends de ça maintenant ? C'est une partie un peu apprentissage. comment est-ce que je fais différemment la prochaine fois comment est-ce que si ça arrive encore je prends mieux soin de moi Et puis, cinquième et dernière étape, c'est la partie récompense, où là, je vais me dire bravo, je vais me faire des câlins, je vais m'offrir un truc, et je vais célébrer un peu ce qui s'est passé parce que j'ai pris du temps avec moi-même pour tout ça. Sauf que pour le moment de l'anxiété, je n'y arrive pas trop. En général, première étape, je fais plutôt de la fuite que vraiment l'acceptation de l'anxiété.

  • Speaker #1

    Ah, parce que ta première étape, c'est de reconnaître, de dire ok, je reconnais l'émotion. Et là, tu n'as pas envie.

  • Speaker #0

    En général, c'est compliqué avec l'anxiété, ouais. parce que je pense que ce qui se passe, je pense que ce qui se passe, c'est qu'actuellement, je n'ai pas encore réussi à déconstruire cette image-là de... L'anxiété, ce n'est pas de la faiblesse. Pour moi, quand je suis anxieux, j'ai l'impression qu'en fait, je n'y arrive pas trop, je n'arrive pas trop à me gérer. Et ça, c'est encore, on en parlait juste avant, c'est un héritage d'une éducation sexiste. Les hommes, on ne leur apprend pas à être faibles, à être anxieux, à ne pas savoir quoi faire, à être paralysés par l'anxiété. Ce n'est pas possible. On est toujours maîtres de notre corps et de nos pensées. Et quand tu es anxieux, ce n'est pas du tout le cas. Tu es paralysé, tu primes, ne sait plus quoi faire, etc. Et du coup, je pense qu'ils sont encore associés les deux en moi.

  • Speaker #1

    Et c'est normal. L'anxiété, c'est la manifestation. d'un trauma irrésolu à ce jour. C'est normal que tu aies cette envie de fuir, parce que surtout si c'est quelque chose qui descend du transgénérationnel. Mais essaye peut-être de voir ce facteur-là aussi quand le truc arrive et de dire que, en plus, si c'est transgénérationnel, c'est peut-être un truc même qui ne t'appartient pas. Peut-être la suggestion, c'est vraiment d'être consciente que, OK, c'est un trauma irrésolu, parce que j'entends que tu parles avec le petit Lucas, c'est méga cool. Tu vas dire, OK, je m'en occupe, je suis là, je m'en occupe. C'est gros, ça ne nous appartient pas. tout ne nous appartient. peut-être pas, mais on le voit. Le fait de fuir, c'est comme si tu disais un petit peu au petit Lucas, non. Tu disais au petit Lucas, en général, normalement, il ne doit pas aimer. Et là, dire, ok, là, je ne sais pas comment faire, mais ok, je le vois. Je ne sais peut-être pas comment faire aujourd'hui, mais je te vois. C'est ok de ressentir cette situation-là. Vas-y, viens, on va bouger un peu, on va faire un truc, on va sortir la charge émotionnelle, mais on va s'occuper. Peut-être, je te suggère si c'est ok pour toi, si ça fait sens pour toi de... d'aborder ça avec le fait de dire ok, c'est un trauma qui pour l'instant est encore irrésolu et qui vient se manifester après le Lucas analytique qui aime bien tout analyser, il pourra se dire ok, qu'est-ce qui a déclenché ça, il s'est passé quoi quel truc exactement a appuyé sur le déclencheur mais ça peut te permettre de te sentir mieux équipé pour gérer l'envie de fuir super,

  • Speaker #0

    merci,

  • Speaker #1

    je vais essayer ça ton protocole en 5 étapes t'as fait une feuille Notion avec ça ?

  • Speaker #0

    C'est possible, c'est possible. Certainement, si quelqu'un a mon notion, je le partagerai, si tu veux.

  • Speaker #1

    C'est fou, ce type. Parce que Notion, c'est un outil en ligne, effectivement, pour travailler. Moi, je trouve ça méga cool d'avoir vraiment un dashboard avec de sorte à tout voir. Parce que c'est vrai que mon problème, j'ai besoin de tout avoir sous les yeux. Sinon, je suis totalement capable d'oublier des tâches importantes. Je suis comme ça, c'est tout. Comment est-ce qu'on peut appréhender l'outil ? Est-ce que tu as peut-être des trucs à conseiller ? Pour les personnes qui, par exemple, comme elles sont, alors admettons, une personne totalement fictive, qui a besoin pour pouvoir penser à faire les choses et réfléchir, qui a besoin d'être fort dans la matière, que ce soit pour la connexion au papier, pour se connecter à son travail, ou simplement pour gérer ses outils privés, parce qu'on pourrait admettre que ce qui est digital, c'est pour le travail pro, et pour le privé, revenir quelque part à cette connexion avec le papier pour venir à quelque chose de... de tangibles qui existent, qu'on peut toucher. Donc, ce n'est pas pour moi, c'est pour une amie.

  • Speaker #0

    C'est pour une amie, OK. Alors, pour ton amie, je vais répondre ceci. Je vais répondre que première chose à bien comprendre, c'est que l'outil ne va pas te sauver. Ce n'est pas la solution. Donc en fait, il y a une étape avant à faire qui est le système d'organisation. Et dans ce système d'organisation-là, il y a en effet les outils, mais il y a aussi, par exemple, comment est-ce que je fonctionne ? Quelles sont mes facilités, mes difficultés ? Comment mon cerveau fonctionne ? Qu'est-ce qui va facilement me faire procrastiner ? Qu'est-ce qui va me motiver facilement ? Quels sont les moments dans la semaine où j'ai plus ou moins d'énergie ? On va se questionner sur plein de choses qui vont permettre après de comprendre de quelle organisation j'ai besoin pour soutenir mon système naturel. Donc, on part vraiment de comment je fonctionne naturellement. C'est ce que j'appelle le biorhythme. Et donc, on part vraiment de soi, de ses ressources, ses limites, son fonctionnement personnel. Ensuite, on va prendre un outil pour venir implémenter tout ça dans son quotidien. Dans ce cas-ci, notion, si on n'aime pas les outils digitaux, on peut partir sur du papier. Il y en a plein qui font ça. Parfois, on peut aussi mixer les deux. Il y a vraiment des systèmes hybrides avec des post-its, du bullet journal, des calendriers sur un mur, etc. En fait, finalement, peu importe l'outil, ce qu'on veut se poser, c'est comment est-ce que j'implémente dans ma réalité ce que j'ai réfléchi en amont. Et notamment, moi, quand je travaille avec mes clientes, j'ai toujours une partie où je questionne le système d'organisation. On commence toujours par là, c'est la première étape. C'est comment tu fonctionnes, tes facilités, tes difficultés. Et je parle de ça pour implémenter après dans Notion. Peu importe l'outil que tu utilises, que ce soit digital ou papier, pour moi, il y a un peu différentes grandes composantes dans un bon système d'organisation. et si on part sur des personnes neuro-atypiques, on peut aussi venir... spécifiquement ciblées des thématiques. En termes de composantes de cette organisation, je n'ai pas tout délisté, il y en a 7, 8, 9, ça dépend un petit peu des systèmes. Il y a différentes choses, il y a notamment pour moi, maintenant ce que je dis toujours en premier, c'est la facilité d'utilisation. Ton système, il peut être complexe, il peut avoir différentes parties, il peut avoir différents outils, il peut avoir une complexité dans sa façon d'être construite, mais au quotidien, si... il te crée de la friction quand tu l'utilises. Ce n'est pas un bon système d'organisation. Tu dois savoir rapidement où trouver l'information, où la ranger, quoi ouvrir, quoi utiliser, etc. Donc, ça doit être facile à utiliser. Et aussi, enthousiasme. C'est une deuxième grosse composante. Tu dois avoir du kiff quand tu commences ta journée. Quand tu ouvres ton outil, quand tu arrives au bureau, tu peux s'étaper un peu ton bureau avec des couleurs, avec une boisson que tu aimes bien, avec un beau clavier. Tu peux aussi pimper. Moi, je fais beaucoup avec mon espace notion. Je mets des couleurs, je mets des bannières, je mets des petites illustrations que j'aime bien etc Tu mets aussi des petites blagues par-ci, par-là. En fait, ça devient amusant de travailler. Donc, c'est facile et amusant. Deux grosses composantes vraiment utiles. Et ensuite, pour moi, il y a des composantes un peu à cibler pour des personnes notamment freelance, mais aussi neuroatypiques, notamment par exemple avec du TDAH, par exemple. On pourrait nommer ton ami, par exemple. Pour moi, il va y avoir deux, trois grands facteurs. La première, c'est qu'on est des profils qui ont en général à peu près 1000 idées sur une journée. Des idées... incroyables qui vont révolutionner notre vie ou notre business. On est des machines à générer des idées. Et ce qui va se passer, c'est que si on ne passe pas à l'action immédiatement, soit on va les oublier et on va avoir la frustration plus tard, soit on va passer à l'action et ça va nous décentrer de la priorité du moment. Et en fait, on va rallonger nos journées à travailler encore et encore plus parce qu'on va passer d'un sujet à l'autre tout le temps. Il y a un besoin dans le système d'organisation, dans l'outil, de pouvoir venir capturer facilement et rapidement des idées. Vraiment, très rapidement, on a besoin d'avoir soit un post-it, soit un bouton sur Notion qui en un clic capture une idée, va la ranger au bon endroit et on sait que cette idée-là, elle va ressortir au bon moment, au bon endroit. Donc on ne va pas devoir réfléchir à quand est-ce que je vais pouvoir retrouver cette idée-là ou je vais pouvoir la retrouver. Le système s'en occupe pour nous. C'est ça que je fais sur Notion. Notion, je peux pouvoir ranger une idée au bon endroit, que ce soit une idée de contenu, une idée de projet ou autre chose. Et en fait, je sais qu'au bon moment, au bon endroit, elle va me ressortir ce que j'ai besoin. Et ça, ça permet de faire confiance à fond dans mon système d'organisation, mais aussi d'arrêter avec ce syndrome-là de j'ai mille idées et finalement, je ne suis plus focus sur une chose. Je fais 30 choses en même temps et je perds mon énergie de ouf. Une autre chose, c'est que nos profils souvent ont un truc lié à l'attention. On a du mal à rester focus sur une chose. En général, on part à gauche, à droite, on va bondir sur différentes choses. En tout cas, moi, c'est mon cas. Et dans ce cas-là, moi, ce qui m'aide beaucoup, c'est de ne plus essayer de lutter contre ça. ce truc-là de l'attention qui vagabonde à Ausha droite, mais en fait, de comprendre que c'est utile pour moi, que c'est comme ça que je fonctionne. Et donc, dans mon système d'organisation, au lieu d'essayer de faire une journée, je vais bosser sur un projet client toute la journée. Moi, ça va trop m'ennuyer au bout d'un moment. Je vais vouloir faire d'autres choses. Ce que je vais faire, c'est que je vais rythmer ma journée avec différentes activités, différentes choses que je vais faire. Prendre le travail et le reste de ma vie, mais aussi tant que travail, je vais faire différentes choses. Je vais travailler sur différents projets, clients, persos ou autres. Et du coup, ça va rythmer ma journée. Et aussi comprendre que quand mon attention va sur autre chose que le travail et je procrastine, ce n'est pas toujours une mauvaise chose. La procrastination, ça a aussi des bienfaits, c'est un mécanisme naturel qui peut parfois être utile. Et la dernière chose que je veux dire ici, c'est que... Il y a aussi, en tout cas chez moi c'est fort le cas, et chez beaucoup d'amis c'est le cas aussi, on peut avoir quelque chose qui est lié avec l'hyperactivité. Et être constamment avec une énergie haute, à vouloir faire plein de choses, à bouger, etc. Et pas réussir à rester focus sur une chose, à rester calme, à rester concentré, à avoir des priorités qui restent sur le long terme. Dans ce cas-là, moi j'ai réussi à jouer avec mon hyperactivité, parce que moi je ne suis pas capable de rester assis sur une chaise 8 heures sur ma journée, c'est impossible. Et du coup ce que je fais, c'est que je vais intégrer du micro-mouvement dans mon quotidien. au lieu de me dire que je vais aller faire une séance de sport deux fois par semaine. À la place, je vais utiliser ce qu'on appelle la technique Pomodoro, qui me permet de travailler, mettons, une demi-heure, faire cinq minutes de pause. Et pendant les cinq minutes de pause, je vais intégrer des mouvements, un peu d'étirement, un peu de mobilité ou autre. Et du coup, sur ma journée, je ne reste jamais plus de 30 minutes assis sur ma chaise et je fais toujours un peu de mouvement. Et du coup, avec tout ça, je commence à travailler sur mes idées, mon déficit de l'attention et mon hyperactivité dans mon système d'organisation.

  • Speaker #1

    D'accord, c'est super intéressant. Donc en gros, ce n'est pas parce que tu es de la team papier à la base que tout est foutu. parce que du coup là j'entends que tu peux aller ranger tes trucs au bon endroit pour que l'outil te les ressorte au bon moment et là juste en le disant c'est tellement beau que j'ai envie de pleurer c'est fou parce que tu construis tout un espace à partir de qui sont les gens exact et pour moi c'est

  • Speaker #0

    le plus important parce qu'on a pour moi un problème dans notre écosystème entrepreneurial t'as des coachs qui te vendent des solutions miracles, des modèles uniques qui te disent en suivant ces 7 conseils ta vie va changer C'est faux c'est absolument faux parce que ce modèle-là unique il a été construit à un moment T selon la réalité d'une seule personne avec comment ces personnes-là fonctionnent comment son cerveau est sa neuro-atypie ou typie ses privilèges dans la société qu'ils soient hommes femmes racisés ou pas ça va changer beaucoup sa façon de faire et d'être et du coup ce modèle-là évidemment qui va être utile pour toi qui va pouvoir t'inspirer mais c'est quasiment sûr à 100% que tu ne vas pas avoir les mêmes résultats si tu n'es pas la même personne et ce qui va se passer c'est que tu vas te dire et ça c'est un des problèmes de la question de la performance Merci. C'est que tu vas te dire, si je n'y arrive pas, c'est de ma faute. Et du coup, c'est moi le problème. Culpabilité, on va s'en vouloir, etc. Et on va forcer encore plus pour essayer d'y arriver. On va télécharger d'autres templates, on va prendre d'autres accompagnements, d'autres coachs, etc. Et on va tourner en rond dans cette spirale-là, si c'est possible. Ce qu'on a besoin de faire, c'est de prendre un modèle qu'on nous partage, le déconstruire et se poser trois questions. Qu'est-ce qui va bien pour moi ? Ce qui fonctionne pour moi, je le garde. qu'est-ce qui crée de la friction qui va pas trop bien dans ce cas là je vais l'améliorer pour que ça s'adapte à moi qu'est-ce qui ne fonctionne pas et que je ne veux pas avoir et que je vais jeter. Et du coup, je vais repersonnaliser et réadapter le modèle pour qu'il soit adapté à comment moi, je fonctionne.

  • Speaker #1

    Mais c'est tellement fort ce que tu dis. En fait, elle est là, toute ta puissance, parce que pour moi, ça va bien au-delà que du coach. Parce que tu as ce truc aussi très opérationnel dans ton encadrement. Tu as ce truc, je reconnais chez toi, ce truc machine à optimiser. Et que quand tu me parles de tout déconstruire pour voir comment reconstruire le machin, Je comprends pourquoi t'as choisi Notion et pas un autre outil, parce qu'en fait, qui dit tout déconstruire, dit pouvoir partir d'une page blanche en faisant ce qu'on veut. Ou ce dont on a besoin, en tout cas. Ce qui ne va pas être le cas d'un Trello ou d'un Asana ou d'un truc comme ça. Mais je comprends beaucoup mieux comment tu fais pour intégrer la partie où tu prends soin de...

  • Speaker #0

    avec la partie optimisation de la productivité. Et ça fait complètement sens. Mais ça nécessite d'aller faire tout ce travail opérationnel derrière pour que le résultat puisse être satisfaisant et vraiment pertinent avec l'utilisateur, en tout cas. Tu disais tout à l'heure que le dev perso, pour toi, c'était dangereux. Moi, je veux en savoir plus.

  • Speaker #1

    Yes, yes. Alors, le dev perso, c'est un gros sujet. Déjà, il faut savoir que... J'ai adoré le def' perso pendant des années. J'étais dedans à fond et je pense encore aujourd'hui en vrai de vrai. Ouais,

  • Speaker #0

    bah continue, fais-nous rêver.

  • Speaker #1

    Continue,

  • Speaker #0

    continue.

  • Speaker #1

    Et moi, je pense que je suis tombé dans le def' perso quand j'ai commencé mes voyages. Donc, c'était il y a presque dix ans. Et j'ai adoré ça parce que c'était une façon pour moi de à la fois apprendre à me connaître. Donc, mon besoin de curiosité absolument satisfait. Savoir qui je suis, comment je fonctionne, etc. Mais aussi, du coup, nourrir cette croyance qu'on m'a inculquée que je dois être meilleur un peu chaque jour et que je dois performer qui je suis. Et le D perso, de base, il est chouette parce qu'il nous permet de nous émanciper, de devenir une meilleure personne que soi-même, d'apprendre à se connaître, de mieux prendre soin de soi. Mais il a été, selon moi, repris, réapproprié par une culture de la performance où, en fait, aujourd'hui, c'est plus « deviens qui tu dois être » , mais c'est « deviens un peu meilleur chaque jour » . Donc, 1% mieux jour que hier, c'est la performance. C'est « deviens non plus une meilleure personne que toi-même » . mais une version meilleure qui a été standardisée. Aujourd'hui, le Dev Perso, il nous dirige vers un espèce de nouveau modèle unique d'une personne qui fait une Miracle Morning, qui travaille X heures sur la journée, qui vit à 7 heures sur le monde, etc. Donc, le Dev Perso est aujourd'hui devenu une nouvelle façon de performer qui on est. Et le risque avec ça de cette phrase de « devient un peu meilleur aujourd'hui que hier » , ça nous empêche de comprendre qu'on a déjà fait tellement de travail, qu'on peut célébrer ça et qu'on peut être content de ça, mais aussi que... aujourd'hui, tu es déjà trop bien en fait. Tu gères déjà ta vie. Si tu as réussi chaque jour à te réveiller et à vivre ta journée, tu gères ta vie de ouf en fait. Tu n'as pas besoin encore de voir essayer de te pousser et dans tes retranchements de te développer encore plus. C'est cool, tu peux te développer encore plus mais c'est OK aussi si pendant un petit moment, tu arrêtes de faire ça. Si pendant un jour, une semaine, un mois, un an, cinq ans, tu arrêtes d'essayer de constamment sortir de ta zone de confort, de te pousser de performer quelque chose. Donc, c'est OK de ne pas devoir tout le temps de te développer. Et j'ai un chiffre pour aussi appuyer mes propos, que je sors du livre « Politicité et le bien-être » de Camille Test, qui est le montant de bénéfice du secteur du bien-être mondialement. C'était en 2020, je pense, je ne sais plus le chiffre. C'est 4 400 milliards de dollars annuellement des chiffres d'affaires.

  • Speaker #0

    Arrête un peu !

  • Speaker #1

    Le secteur du bien-être n'est aujourd'hui évidemment plus uniquement pour prendre soin d'une personne individuelle, c'est aussi pour faire du fric. Donc Doris, on va créer des systèmes. qui vont nous rendre accro aux devs perso. Et notamment, une des choses, c'est jouer sur la culpabilité de « je ne suis pas assez, je dois être meilleur, et du coup, je vais te vendre des devs perso pour encore performer qui tu es » .

  • Speaker #0

    Et je trouve que c'est quelque chose d'assez dégueulasse, parce que performer qui on est, ok, mais on court après quoi, au juste ? Quoi la finalité de tout ça ? Et de se dire, si je ne sais pas après quoi je cours, mais que je veux quand même performer qui je suis, en réalité... c'est là que j'ai toutes les chances d'entrer dans des mécanismes d'emprise de gourou, du développement personnel et que je ne suis plus capable de dire non parce que je vais considérer l'autre comme quelqu'un de supérieur alors qu'en réalité c'est juste un être humain comme toi et moi, le mec il est venu au monde pareil, il claquera un jour aussi, enfin le mec ou la meuf qu'importe et c'est vrai que je trouve ça en un sens assez dégueulasse parce que l'industrie du def perso c'est un peu comme l'industrie pharmaceutique Ils ne sont pas là pour qu'on aille bien. Ils sont là pour nous vendre des trucs. Et que l'objectif, c'est que tu reviennes chaque semaine, que tu reviennes tous les mois. Et en attendant, entre deux, tu retournes, si tu as une vie pourrie avant, tu retournes dans ta vie pourrie et tu te dis, ah, j'ai trop hâte de vous retrouver. Et qu'en fait, ouais, tu donnes des mini bulles d'oxygène, comme ça. sporadiquement et tu les reprends. Et t'en veux encore ? Achète. T'en veux encore ? Achète. Et effectivement, merci de partager le chiffre d'ailleurs, Politiser le bien-être. Je reprendrai la ressource du livre dans la description de l'épisode parce que je trouve que c'est super important autant que ce soit quand on cherche un thérapeute ou qu'on cherche juste une méthode pour nous aider à aller bien. Je crois que c'est une des choses les plus importantes, c'est de vérifier qu'elle vise bien à nous rendre autonomes émotionnellement.

  • Speaker #1

    Très d'accord.

  • Speaker #0

    Parce que du coup, pour toi, ça c'est... Quand est-ce que tu as pris conscience ? Parce que j'entends qu'il y a toute une période de voyage qui t'a mis le pied à l'étrier et qu'en un sens, c'est vraiment chouette parce que tu apprends à découvrir toi-même qui tu es. À ce moment-là, c'était il y a dix ans, tu quittes la Belgique, c'est ça ? C'est la première fois que tu quittes la Belgique ? Oui. Et tu voyages où ?

  • Speaker #1

    Ce n'était pas la première fois parce que j'avais... Évidemment, je voyais ma famille en camping, etc. en été. Mais j'avais déjà fait quelques voyages aussi en solo en Europe. Et là, c'était le premier voyage long terme. en solo, hors de l'Europe, dans un pays que je ne connais pas, avec une autre monnaie, une autre langue, etc. Bon là, c'était l'ouest du Canada, donc c'était l'anglais. Après, j'ai fait l'estel français. Mais du coup, oui, c'était le vrai premier gros voyage. Et mon ambition à l'époque, c'est pour dire qu'aujourd'hui, mes ambitions ne sont plus les mêmes. Mais à l'époque, mon ambition, c'était de faire un tour du monde en cinq ans, sans argent, sans prendre l'avion. C'était vraiment ça, mon ambition. Donc j'avais vraiment l'ambition de tarer avec une bucket list incroyable de choses à faire. Et c'était trop chouette, mais du coup, vraiment, sur le chemin, je me suis rendu compte que c'était moins réaliste que ce que je croyais. Donc finalement, j'ai fait quelques années au Canada. J'ai aussi rencontré mon ex amoureuse là-bas, donc je suis resté un petit peu à Montréal. Donc ça, c'était vraiment le... En vrai, pour moi, à cette époque-là, le début de mon voyage, ça a été aussi le début des grands déclics qui m'ont fait comprendre que, voilà, prendre soin de moi, décentrer le table de ma vie, etc. Et aujourd'hui, je me rends compte que mes ambitions ne sont plus les mêmes. Donc aujourd'hui, mes ambitions, c'est en fait avoir une vie relativement tranquille. où je ne travaillais pas trop. Là, en ce moment, je travaille 25 heures sur ma semaine au grand maximum. Et en fait, le reste de ma vie, c'est là où je m'épanouis majoritairement, avec mes amis, mes passions, tant qu'à ce point.

  • Speaker #0

    D'accord. Et en même temps, quelque part, c'était aussi ce moment de ta vie-là qui était nécessaire pour qu'aujourd'hui, tu puisses relativiser et te dire oui, bon, là, je suis bien.

  • Speaker #1

    Exactement. Je pense que oui, tu as raison. Je pense que oui, parce qu'à la fois, c'était tellement une bonne expérience dans ma vie et des bons moments, mais aussi ça venait avec beaucoup de stress beaucoup de pression donc c'était certainement beaucoup d'organisations sur quel transport je prends maintenant. Aussi, beaucoup de solitude. Tu ne fais jamais des réunions sur le long terme quand tu voyages. Et en fait, il y a plein. Ça, c'est hyper intéressant parce que dans le système entrepreneurial, il y a beaucoup de hype autour du digital nomadisme, le fait de voyager en bossant. Et donc, j'ai fait ça. Mais en fait, ça vient aussi avec des inconvénients, notamment la solitude de ouf, l'organisation en termes de transport, d'auberge, etc. Et une des choses aujourd'hui qui me fait le plus de bien sur le fait d'être revenu et de m'être posé quelque part. c'est le social, c'est me faire des amis sur le long terme et de pouvoir vraiment nourrir des relations intéressantes et épanouissantes sur le long terme.

  • Speaker #0

    Comment tu as choisi ton lieu de vie ? Parce que tu me dis qu'aujourd'hui tu vis à Bruxelles, mais tu n'es pas originaire de là à la base. Comment tu as jeté ton dévolu sur cette ville ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. En vrai, je suis revenu du coup en Belgique il y a quatre ans environ, parce que mon visa a expiré du Canada. Et en revenant, j'ai d'abord choisi un écolieu. J'étais encore dans ma vibe, je fais que de l'engager tout le temps, constamment. et du coup j'ai été vivre en École du Pendant 2 ans, c'était génial. Et moi, j'aime bien le changement. J'aime bien le rythme dans ma vie. Donc, je n'aime pas avoir pendant 5, 6, 7, 10 ans le même quotidien. Moi, ça me paralyse et j'aime beaucoup le changement. Et j'ai fait beaucoup ville-campagne, ville-campagne, ville-campagne. Et du coup, je me suis dit, OK, après l'écolieu, allons en ville. Et justement, j'avais pas mal d'amis qui étaient à Bruxelles. Je n'avais encore jamais vécu dans la capitale de mon propre pays. Je me suis dit, pourquoi pas ? Et justement, je voulais l'énergie ville. Et je sais aussi que Bruxelles, c'est une capitale, mais ce n'est pas la plus grosse ville du monde. c'est pas énorme c'est pas mégalomane donc il y a quand même une espèce de juste milieu entre je veux de la ville, mais en même temps, il y a beaucoup de parcs, il y a une forêt ici, ça peut être très calme aussi. Et du coup, c'est un bon milieu pour moi comme ville.

  • Speaker #0

    Ok. T'as entendu dire que tu bossais à peu près 25 heures par semaine. Est-ce que tu penses que c'est aussi grâce à ton outil d'organisation qui te permet ça ? Oui,

  • Speaker #1

    c'est clair que oui. C'est clair que oui, parce qu'avant, je bossais sans système d'organisation. Donc, je bossais au feeling, à l'intuition. Et j'aime bien cette façon de la faire. c'est une des façons où qu'on peut utiliser pour bosser, mais il ne faut pas que ça. Si c'est que ça, on va se cramer rapidement.

  • Speaker #0

    C'est compliqué à cadrer quand même.

  • Speaker #1

    Du coup, c'est compliqué à cadrer, exactement. Ce qui fait que je bossais en fait 30, 40, 50 heures semaine, parfois jusqu'à 8h, 9h, 10h du soir, et je n'arrivais pas trop à me limiter parce que je ne connaissais pas mes priorités, je ne connaissais pas ce qui m'était vraiment en joie, mes ressources, mes limites, etc. Depuis que j'ai mis un vrai site d'organisation en place, notamment avec Notion, c'est fou. J'ai gagné 10, 15 heures par semaine de travail. et je dis pas que c'est une promesse universelle mais pour moi ça a marché aussi parce que un de mes indicateurs quand j'ai recommencé à bosser à fond de burnout c'était je veux pas bosser 40 heures par semaine donc évidemment j'ai construit mon système d'organisation autour de ce besoin là mais c'est sûr que avec ce système là que j'ai aujourd'hui que j'ai quand même construit sur... certainement deux ans parce que j'ai commencé un peu avant mon burnout je commençais un petit peu à me questionner là-dessus mais vraiment depuis un an depuis que j'ai ce système d'organisation là clairement c'est quand je fais mes bilans chaque semaine ou chaque mois sur comment ça a été ma semaine ou mon mois et je fais ma liste de qu'est-ce qui m'a aidé à me motiver ce mois-ci à atteindre mes objectifs ou autre à chaque fois je mets mon espace de travail sous notion et mon système d'organisation à chaque fois je me rends compte à quel point ça m'aide à réduire mon temps de travail sur ma semaine. Trop bien.

  • Speaker #0

    C'est quoi le truc le plus what the fuck que t'as vu ? Parce que tes clients doivent ouvrir leur espace d'organisation pour que tu puisses voir déjà comment ils travaillent. C'est quoi le truc le plus what the fuck que t'as vu chez un ou une de tes clients ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'était une personne qui avait trois façons différentes de gérer sa to-do, avec trois applications différentes. Donc il y avait une application, c'était un Google Keep, il y avait une to-do list sur le téléphone, et il y avait un carnet de notes. Donc trois façons de gérer sa to-do, et elle ne savait plus... ce qui était prioritaire, ce qu'il y avait à faire, etc. Ou alors, elle le savait, mais parce qu'elle était tellement dans son taf à bosser tout le temps qu'elle connaissait en fait ses tâches. Du coup, il n'y avait aucun système logique d'organisation pour gérer sa tout doux quotidien. Il y avait trois outils pour une seule fonctionnalité et du coup, des informations éparpillées par-ci, par-là, ce qui demande beaucoup de travail pour savoir où ranger une information en termes de tâches et où la retrouver aussi. Et en fait, c'était une charge mentale constante et énorme et beaucoup de temps perdu.

  • Speaker #0

    Waouh ! Ouais. Ouais.

  • Speaker #1

    un truc comme ça tu peux être sûr que j'en oublie une des trois peut-être même les trois d'accord ouais effectivement toi t'as tout centralisé tout reparti sur Notion on a fait une seule base de données pour les tâches et après moi je joue sur ce qu'on appelle les vues liées de bases de données sur Notion et en fait je vais venir afficher la même information donc les tâches de différentes façons donc il y aura la tâche du jour uniquement à faire aujourd'hui les tâches de la semaine les tâches du mois il y aura les tâches en retard qui auraient dû être faites avant aujourd'hui mais qui sont pas encore terminées Il y aura aussi des tâches rangées par projet ou mission cliente, par objectif du mois ou autre chose. En fait, il y a différentes façons d'afficher ces tâches dans Notion.

  • Speaker #0

    Comment tu gères tes tâches en retard ? C'est toujours pour une amie.

  • Speaker #1

    Alors, tu n'as pas mes amis là ? C'est différent. Première chose, quand on veut réussir à ne plus avoir des tâches en retard et ne plus avoir des listes énormes de caisses à cocher, c'est la partie en amont de l'opération. C'est la partie stratégie planification. Pour moi, c'est une des étapes les plus importantes. du travail, c'est le moment où on va se poser la question qu'est-ce que je dois faire aujourd'hui, cette semaine, ce mois, qu'est-ce qui est important pour moi, qu'est-ce qui m'enjoie, qu'est-ce qui est prioritaire pour mon entreprise ou pour moi. Justement, ça c'est non. Il n'y a jamais de tout. Si tout est prioritaire, qu'en est prioritaire ? Il y a toujours un truc à prioriser. Et du coup, on va planifier tout ça dans son agenda en amont. Moi, ce que je fais, c'est que fin du mois, début du mois, j'ai un moment de bilan dans lequel je vais me poser la question qu'est-ce que j'ai fait ce mois-ci, qu'est-ce que je vais faire le mois prochain. Et je vais lister les tâches que j'ai à faire pour atteindre mon objectif. Ou atteindre ce que j'ai envie d'atteindre, peu importe. Ou les missions que j'ai à faire en course ce mois-ci. Et je vais le mettre dans mon agenda. Le fait de bloquer mon temps dans mon agenda me fait dire, est-ce que c'est réaliste ou non ? Est-ce que j'ai suffisamment de temps sur ma semaine, sur mon mois ou non ? Est-ce que j'ai eu plus d'ambition que ce que je peux vraiment faire par rapport à mes ressources ? Moi, par exemple, je vais bosser 25 heures sur la semaine. Du coup, c'est sûr que je ne vais pas pouvoir faire tout rentrer si j'ai des grosses ambitions par rapport aux tâches. Donc en fait, le fait de mettre ça dans mon agenda... en amont en termes de stratégie, c'est déjà quasiment sûr que je ne vais pas déborder. Après, il y a la partie opérationnelle du au jour le jour. Évidemment, on ne suit jamais à 100% en plan qu'on a mis en amont. La stratégie, c'est bien, mais on a toujours des imprévus. On peut se réveiller un jour et procrastiner plus que d'habitude. On peut avoir un imprévu de santé. Il peut se passer plein de choses, juste ne pas avoir envie de bosser. Il peut y avoir plein de raisons pour lesquelles on ne suit pas son planning. C'est vraiment OK. Dans ce cas-là, et on n'arrive pas à suivre ça tout doux. Il y a deux façons pour moi de gérer ça. La première, c'est de réussir à se remotiver. Donc, il y a une partie un peu, on va un petit peu se forcer avec des actes de motivation et réussir à retrouver de la motivation et de la force de travail pour vraiment faire les choses. Ou alors, deuxième chose, c'est on accepte qu'on procrastine, qu'on a moins de motivation, qu'on ne va pas faire toutes les choses. Et du coup, on va prendre une habitude routinière, soit chaque fin de journée ou chaque fin de semaine, que j'appelle un check-out. C'est comme ce qu'on fait en restauration en fin de journée. on va préparer, on va tout cleaner. pour que le lendemain, les gens qui vont ouvrir puissent rapidement ouvrir le restaurant et servir les clientes. On va faire pareil dans son système d'organisation. On va terminer la journée ou la semaine par un moment de je fais un check-out, je vais voir tout ce que je n'ai pas fait en termes de tâches et je vais les replanifier pour demain, la semaine ou le mois. Et du coup, ce sera déjà remis dans le planning et je ne devrais plus y repenser les jours qui suivent. Et en fait, je vais les réintégrer là où c'est bon dans mon planning. Et en faisant ça, moi, je n'ai quasiment plus jamais des tâches en retard ou qui débordent ou une journée avec 15 tâches à faire. parce que tout a déjà été planifié en amont ou peu planifié sur le moment même.

  • Speaker #0

    Ok, ok.

  • Speaker #1

    Évidemment, il y a une troisième étape qui est en fait la partie apprentissage. C'est ça que je fais avec les bilans. C'est que fin semaine ou fin du mois, je me questionne qu'est-ce qui a bien été ou pas bien été, notamment dans ma gestion des tâches. Et en fait, si semaine après semaine, mois après mois, je continue encore à avoir des tâches en retard, des listes énormes de 15, 20, 30 tâches, c'est qu'il y a un truc qui ne va pas. Donc, au lieu de forcer et de continuer à essayer de gérer ça, je vais me questionner sur qu'est-ce qui ne va pas globalement Il y a des trucs qui ne vont pas, c'est sûr. qu'est-ce qui ne va pas, je vais essayer de régler ça d'abord. Elle a la source, en fait.

  • Speaker #0

    Tu traques ton temps ?

  • Speaker #1

    Oui, je traque mon temps, oui. J'ai une application qui traque mon temps au jour, à la semaine ou au mois.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Merci pour toutes ces infos. Je trouve ça super intéressant. Ça t'oblige à t'observer tout le temps, à t'observer et à te questionner, à te remettre en question tout le temps. Et je trouve ça vachement pertinent parce qu'on n'est pas la même personne d'un jour à l'autre. Enfin, du moins, on n'a pas le même moral, on traverse pas les mêmes choses et c'est super important, en fait. S'il y avait un film ou une série qui représentait ce qui se passe dans la tête de Lucas ?

  • Speaker #1

    Ce serait quoi ? Incroyable. J'ai vraiment pris du temps pour réfléchir et pour trouver la petite pépite. Je pense que j'ai trouvé... Je pense que la pépite, c'est le film Wonka. Ça parle ou pas ?

  • Speaker #0

    Celui avec Timothée Chalamet ?

  • Speaker #1

    Oui, exactement. OK. C'est le prélude au film Charlie et la chocolaterie. Yes. C'est comment est-ce que la chocolaterie a vu le jour. Et en fait, j'ai pris ce film-là parce que, selon moi, c'est une représentation de ce qui se passe dans ma tête en termes d'imagination, d'optimisme, de monde de Bisounours Le personnage principal de Wonka, c'est une personne qui va tout faire pour atteindre son but, son rêve, son objectif. Donc, il va être performant, il va être efficace, il va tout faire pour y arriver et il y arrive à la fin. Mais ce que je ressens, c'est qu'en fait, il y a une espèce d'optimisme sacré, un optimisme radical chez cette personne-là, de l'espoir, un truc un peu enfantin, bisounours, et qui n'est pas dans « je vais forcer pour y arriver et je vais dépasser toutes mes limites et je vais travailler comme un taré tout le temps » . Et en fait, il y a un truc de… je suis un peu convaincu que ça va y arriver. Donc, j'ai confiance dans un truc un peu de l'univers, dans ma ligne de vie. Mais j'ai quand même un objectif qui est très cartésien, très terre-à-terre de là où je vais arriver. Et donc, c'est une bonne combinaison entre mon côté cartésien et mon côté spirituel finalement. Le côté enfantin, bisounours, je crois en l'univers, je vais y arriver. Et le côté très rationnel, je veux ouvrir une chocolaterie et voici comment je vais y arriver, quelle est ma stratégie avant, parce qu'il y a tout un plan d'action qui va mettre en place. Donc, c'est un bon mix entre les deux. Et en fait, aussi, juste parce que Wanka, c'est le monde des imaginaires, des créatures fantastiques, des petits ors en chocolat qui volent de la magie. Et ça, c'est vraiment Lucas.

  • Speaker #0

    Ok, ouais, ok, cool. Cool, cool, cool. Mais je trouve que c'est super. On voit vraiment le mec animé par la foi, en fait, dans son projet. Alors, bien sûr, il a du talent, mais il y a aussi surtout la foi que ça va fonctionner. Je trouve ça super. Je trouve ça super chouette. On arrive déjà à la fin de cette interview, Lucas. Vraiment, merci.

  • Speaker #1

    d'avoir accepté l'invitation où est-ce qu'on peut te retrouver si on veut venir échanger avec toi te poser des questions sur toi sur ton travail alors on me retrouve principalement sur LinkedIn c'est vraiment ma plateforme préférée même si en effet c'est une plateforme très très start-up mais il y a quand même des gens trop chouettes dessus pour me retrouver il faut taper Lucas le rayonnant c'est mon tag sur LinkedIn c'est mon blaze sur LinkedIn moi je ne veux pas me faire chier au travail du coup je m'amuse et je n'écris pas Lucas Storder j'écris Lucas le rayonnant et de coup venez m'écrire en DM j'adore parler en DM aux gens sur LinkedIn c'est vraiment bienvenu je publie aussi régulièrement je publie 3 fois par semaine quand j'ai mon rythme sinon je suis aussi présent sur Instagram mais je publie pas pour le moment là pour le coup c'est juste Lucas Tordor c'est classique c'est deux façons pour me joindre ok super mais je laisserai tous les liens dans la description de cet épisode encore un tout tout grand merci c'était une interview super riche super intéressante merci pour tout ça

  • Speaker #0

    Lucas et on se retrouve alors bientôt. Salut Lucas !

  • Speaker #1

    Merci Sandra, bye !

Description

Tu crois que pour calmer ton anxiété, tu dois être toujours plus productif·ve ? Dans cet épisode, avec Lucas Stordeur, on explore pourquoi cette quête de performance peut devenir toxique, et comment la transformer en une productivité nourrissante et alignée.

🔍 Au programme :

  • Comment l’anxiété se camoufle en productivité : cette pulsion à en faire toujours plus pour se sentir digne, utile ou en sécurité.

  • Le cercle vicieux de la productivité toxique : l’industrie du bien-être – un marché mondial évalué à plus de 6 000 milliards $, avec une croissance annuelle de plus de 7 % – pourtant, elle pousse souvent à chercher des solutions superficielles plutôt que professionnelles.

  • Pourquoi plus de to-do lists n’est pas la réponse : au contraire, elle renforce le sentiment d’impuissance, le burn‑out et la dissonance entre performance et bien‑être.

  • Des repères concrets pour réconcilier productivité et équilibre : ancrage sophro‑analytique, recentrage sur tes propres envies, pose de limites, et reconnexion à tes valeurs et besoins.

📌 Pourquoi écouter cet épisode ?

  • Pour te libérer de l’idée que bosser dur et souffrir, c’est normal.

  • Pour apprendre à façonner ton efficacité en respectant tes besoins et ton rythme naturel.

  • Pour comprendre que le vrai progrès ne passe pas par la performance à tout prix, mais par l’écoute de soi.


🌀 Tu veux un vrai outil thérapeutique pour t’aider à sortir de la spirale anxieuse ? Télécharge le Patch Anxiété Zéro gratuitement via le lien en description. C’est une ressource simple, profonde et puissante que j’ai conçue pour retrouver clarté et sécurité intérieure, même dans les tempêtes.


Retrouve Lucas sur LinkedIn ou sur Bento

Si toi aussi tu veux passer ton organisation sur Notion

Ressource citée : Politiser le bien être de Camille TESTE


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@crédits audio du générique : Anthony Chognard CHS Prod

@montage : studio96ns


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Tu ressens de l'anxiété alors tu t'organises, tu planifies, tu structures, tu produis, dans l'espoir que le contrôle te permette de retrouver le calme intérieur. Mais plus t'en fais, plus l'angoisse s'installe, parce que t'as oublié le plus important dans l'équation. Et si c'était pas le manque de productivité le vrai problème ? Mais la façon dont tu l'utilises pour faire diversion est empêchée d'accéder à la pièce manquante du puzzle. Définir quels sont tes vrais besoins et aspirations pour te sentir épanoui dans ton quotidien. C'est l'épisode 33 de Mission Anxiété Zéro que tu as dans les oreilles et on se retrouve juste après le générique pour discuter de tout ça avec l'invité du jour. Bienvenue dans Mission Anxiété Zéro. Ici, c'est en safe space sans langue de bois, dans lequel je vais t'aider à questionner tes automatismes émotionnels. Moi c'est Sandra, je suis psychoanalyste et ma mission, c'est d'accompagner mes clients à prendre soin de leur bien-être mental pour être plus heureux, mieux concentrés et mettre plus de sens dans leur quotidien. Alors si toi aussi tu cherches des solutions concrètes et actionnables pour gérer tes émotions et mettre ton anxiété à zéro, installe-toi, tu es au bon endroit. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Mission Anxiété Zéro. Aujourd'hui, j'accueille Lucas Storch. Storder, salut Lucas.

  • Speaker #1

    Salut Sandra.

  • Speaker #0

    Comment tu vas aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Ça va très bien, je passe une bonne matinée, je passe un bon début de semaine, et surtout j'ai eu un bon week-end, donc vraiment ça se passe plutôt bien.

  • Speaker #0

    Bien, tu es facilitateur Notion. Est-ce que tu peux nous expliquer ce que c'est Notion ? Déjà pour commencer, pour les personnes qui ne se situeraient pas.

  • Speaker #1

    Yes, c'est intéressant que tu dises facilitateur Notion. C'est la première fois que j'entends ce terme-là associé à mon titre de travail. En général, je me nomme soit architecte, soit coach ou accompagnant Notion. Mais en vrai, j'ai été facilitateur, donc ça fait sens. Bref, en tout cas, ce que je fais, c'est que je permets avec l'outil Notion de créer un espace de travail digital structuré. Donc l'idée, c'est que Notion, c'est un outil de prise de notes de base. Tu vas pouvoir prendre des notes comme un Google Doc ou peu importe, mais tu vas pouvoir bien plus structurer et personnaliser ta prise de notes. avec de l'esthétisme, avec des bases de données, avec des tableaux, des graphiques, etc. Et tu peux aller très, très loin dans comment tu vas organiser tes prises de notes. Et tu peux carrément aller jusqu'à suivre tes projets, tes missions, tes clients, ton administration et plein d'autres choses.

  • Speaker #0

    Ok. Je préférais te le laisser présenter toi-même parce que si je l'avais fait moi, je t'aurais dit tu crées des dashboards pour nous aider à travailler. Et je pense que c'est un petit peu réducteur parce que c'est comme ça que moi, je le vois sous mon prisme de la TDAH qui a fait appel à toi pour ça. Donc, merci d'avoir précisé ça. Et facilitateur, pour rebondir, tu disais, toi tu te présentes plutôt comme coach ou architecte Notion. Je t'expliquerai en cours de l'épisode pourquoi je n'ai pas dit coach et pourquoi facilitateur, ça fait plus de sens pour moi. J'ai lu que tu étais aussi prof de yoga.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce donc cette diablerie ?

  • Speaker #1

    Alors, je ne suis plus officiellement à ce jour prof de yoga. J'ai été prof pendant quatre ans. Moi, ça fait dix ans que je pratique le yoga. Et je me suis lancé dans des pratiques que je donne à des personnes il y a 4 ans environ, quand j'étais encore en écolieux. Et donc, j'ai donné pendant 2 ans des cours de yoga. Et quand je suis arrivé à bosser il y a 2 ans, j'ai continué encore un petit peu à en donner. Et déjà là, je commençais un petit peu à sortir d'un modèle assez classique du yoga et d'intégrer d'autres pratiques aussi dedans. Donc, c'est devenu du mouvement conscient. Et donc, pendant 4 ans, j'ai donné des pratiques de mouvement slash yoga.

  • Speaker #0

    Alors, comment tu passes du mec ? Alors, grossièrement. C'est très réducteur ce que je vais dire, mais pour faire comprendre l'idée. Comment tu passes du mec qui fait des positions de guerrier, de pont, de dauphin, de machin, de grenouille, au mec qui crée des spots de notion ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est un sacré gap. En vrai, cette histoire-là, elle se divise en plusieurs étapes. En fait, il y a plusieurs Lucas dans le Lucas. Il y a le Lucas qui est très spirituel, connecté à son corps, dans la douceur, etc. Donc, c'est le Lucas qui va faire du yoga, par exemple, qui va faire des calas aux arbres, etc. C'est un peu ce Lucas-là. Et il y a le Lucas qui est aussi en fait très cartésien. J'ai un background de sciences et maths. Et en fait, j'adore tout ce qui est chiffres, rationnels, j'adore ça. En fait, il y a les deux Lucas qui sont présents. Et dans le cours de ma vingtaine, j'ai fait différents jobs. J'ai aussi vécu différentes expériences de vie. À chaque fois, je passais de Lucas rationnel, Lucas spirituel, Lucas rationnel, Lucas spirituel. Et en fait, j'ai eu une espèce de cycle comme ça. Et là, je suis arrivé à un moment où j'en avais marre de devoir choisir entre les deux. Parce qu'il y avait à chaque fois une petite frustration. Si j'étais que dans le cas rationnel, j'avais cette perte de connexion à mon corps à la nature etc et pareil, vice-versa. Et je n'aime pas choisir, je n'aime pas les décisions. Du coup, je me suis dit, je vais tout faire en même temps et je vais rassembler tout ça ensemble. Donc là, je suis parti dans cette lumière-là de notion. J'expliquerai après pourquoi est-ce que j'ai pris exactement ça, parce qu'en fait, c'était une facilité pour moi. Mais je garde mon background dans le spirituel et le bien-être pour intégrer ça aussi dans mon approche que j'ai aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Oui, c'est de ça que j'aimerais qu'on parle. Parce que quand tu me dis... Alors, moi, ça me fait vraiment du bien d'entendre. j'ai pas voulu choisir entre mon côté cartésien et mon côté spirituel. Moi, quand tu m'expliques ça, je comprends qu'en réalité, en tout cas, j'interprète ça à toi de me dire, si ça fait sens ou pas, que tu as voulu mettre de l'ancrage, en fait, dans les deux. tu n'as pas voulu finir perché dans le spirituel, ce que moi j'appelle les hippies à sandales en chambre, qui sont complètement... Mais qui sont partout sauf dans leurs chaussures, mais que tu n'as pas voulu non plus rester bloqué dans ce milieu trop chiffre à chiffre, où finalement il n'y a pas de place pour adopter un état d'esprit en conscience élargie, et avoir une vision plus vaste et plus, quelque part, plus visionnaire. Donc moi, ça me fait vraiment beaucoup de bien d'entendre ça, même si je suis très curieuse que tu m'expliques à quelle heure tu t'es dit... tiens, tiens, tiens, Notion, ça va me permettre d'allier les deux.

  • Speaker #1

    En fait, ce n'est pas tant exactement Notion qui me permet d'allier les deux. Notion, c'est mon cœur de travail aujourd'hui. Mais en vrai, quand je vais communiquer avec mes clientes, avec des collègues, avec des amis, je vais élargir un peu mon sujet cœur, qui n'est pas que Notion. Notion, c'est vraiment un outil qui va permettre d'implémenter les grandes valeurs que j'ai, qui sont en fait bien plus larges, qui vont aller vers la productivité, les systèmes d'organisation et le bien-être. Ça, c'est ce qu'il y a au-dessus en fait. Et Notion, ça permet de venir implémenter ça dans mon quotidien. Et du coup, je me suis dit, pour pouvoir allier ce côté-là cartésien de Lucas et ce côté-là plus spirituel et bien-être, je me suis dit, ce dont je vais parler, en fait, c'est de la culture de la performance, la culture de la productivité toxique. Et en fait, je vais aller plus loin, je vais aller vers un système sociétal que je vais essayer d'aller questionner, déconstruire, et puis aussi donner d'autres pistes de possibilités de faire et d'être. Et c'est là où j'ai commencé à me positionner sur cette question-là de comment est-ce qu'on va allier productivité et bien-être. Parce que j'ai envie. d'être productif. J'adore être efficace, avoir un super planning coloré, réduire mon temps, etc. J'adore ça. Mais aussi, je ne veux pas me cramer à faire ça. Je ne veux pas commencer à rentrer dans je vais bosser 40, 50, 60 heures par semaine et plus penser à moi et qui je suis, mes ressources, mes limites, etc. Je vais essayer de rassembler les deux et d'aller les deux mondes ensemble.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'était inné pour toi ce fait de te dire moi, je n'ai pas envie, même si j'aime performer, je n'ai pas envie de me cramer à bosser 50, 60 ou plus d'heures par semaine. Est-ce que c'était inné pour toi de te dire ça ou est-ce qu'il y a tout un parcours qui a fait qu'à un moment donné, tu as trop tiré sur la corde et que tu t'es dit, maintenant, ça suffit ?

  • Speaker #1

    En effet, ce n'était pas inné parce que l'éducation, à la fois à l'école où on nous pousse à avoir les meilleures notes possibles et être constamment en compétition avec les autres élèves, va toujours être meilleure, travailler plus, performer tout le temps, mais aussi dans la famille. Moi, je viens d'un milieu ouvrier et en fait, travailler pour gagner son pain, c'est la base. donc il faut bosser du matin au soir sans jamais s'arrêter et donc il y a ce truc là de Mon père, il a été maçon toute sa vie. Aujourd'hui, il est en arrêt maladie à vie. Son corps, il est détruit. Donc en fait, il a été largement bien plus loin que ses limites, constamment. Donc moi, j'ai grandi dans un milieu de « c'est pas très grave si je me fais mal et si je me crame, tant que je bosse suffisamment pour avoir de l'argent pour après vivre. » En fait, même survivre, pas vraiment vivre. Donc je viens de là. J'ai dû déconstruire pas mal de choses. Et quand j'ai commencé à travailler, moi, j'ai commencé à travailler en voyageant. Donc en fait, très rapidement, j'ai compris que je ne voulais pas que mon travail soit le centre de ma vie. Ce qui m'a permis de ne pas rentrer directement dans ces espèces d'injonctions au travail, à toujours bosser. Moi, c'est mon taf, je m'identifie à mon taf. Et après, le week-end, c'est là où je souffle. Donc en fait, très rapidement, j'ai compris que pendant ma semaine aussi, je voulais des temps de respiration. Donc ça, je pense, ça m'a déjà aidé à commencer avec un bon terreau. Et après, je pense qu'il y a eu évidemment des grands éléments déclencheurs. Et en fait, le plus gros, ça a été certainement l'année passée, un peu plus d'il y a un an, où là, j'ai fait un burn-out et je me suis dit, là c'est fini, j'arrête de dépasser mes limites. et ma priorité numéro une, c'est moi et mes ressources.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu t'es rendu compte que tu étais en burnout ? Parce que souvent, c'est une fois que c'est trop tard qu'on s'en rend compte.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    C'était quoi le déclencheur ? Qu'est-ce qui t'a alerté ? C'est quoi les signaux que peut-être tu n'as peut-être pas voulu voir ? Raconte-nous tout ça.

  • Speaker #1

    Oui, c'est trop intéressant parce que justement, grâce à toute cette histoire-là de mon burnout, je suis arrivé aujourd'hui à développer un espèce d'outil où en fait, j'aide mes clientes à lister des signaux, une espèce d'alarme d'épuisement. et ce que j'appelle des rainbow time, donc comment est-ce qu'après je me régénère. Donc en fait, tout ça, ça vient justement de cette histoire-là, j'en parlerai après. En effet, je ne me suis pas rendu compte que j'étais en burnout. On ne s'en rend pas compte quand on est épuisé, j'ai l'impression. C'est pour ça que j'ai mis en place des armes d'épuisement, sinon on ne s'en rend pas compte. Une des raisons pour lesquelles on ne s'en rend pas compte, c'est la culture de la performance, parce qu'on n'est pas habitué à aller comprendre les signaux que notre corps nous envoie, et on valorise le fait d'être productif et de faire plein de choses et d'être busy, occupé, etc. Donc en fait, si on est fatigué et qu'on est en train de se cramer... C'est limite bien vu par la société. Donc en fait, évidemment qu'on ne va pas aller faire attention à ça. Bref, par rapport à mon histoire, je pense que moi, ça m'a pris deux ans pour me rendre compte que j'étais en épuisement et qu'après deux ans, il y a vraiment eu une rupture. Ça, c'était l'année passée, c'était en mars passé, où vraiment, du jour au lendemain, je n'ai plus réussi à rien faire. Je n'arrivais plus à voir des gens, je n'arrivais plus à me nourrir correctement, je n'arrivais plus à aller dormir à des heures logiques, je n'arrivais plus à faire du mouvement. vraiment du jour au lendemain, vraiment ça a plus été pendant un mois, j'ai quasiment réussi à rien faire. Et en fait, en vrai, si je suis honnête avec moi, ça faisait déjà deux ans que c'était comme ça. Ça faisait deux ans que j'étais que dans des métiers passion, que j'appelle. C'est des métiers où je suis hyper engagé et en fait, toutes mes valeurs sont dedans et je me sens contribuer à des futurs souhaitables et c'est trop chouette. Moi, c'était des métiers dans la transition écologique. Mais c'est aussi un gros risque parce qu'en fait, vu que c'est un truc que tu adores, tu ne comptes plus tes heures. Tu bosses et tu bosses, ça fait trop du bien. Et du coup, je me suis épuisé plus qu'une fois et je ne m'en suis pas rendu compte. Et après ces deux ans-là, j'ai fait un burn-out en mars passé. Et ça, ça a été un peu mon moment où je me suis dit, OK, ça va trop loin. Et en vrai, ce n'est même pas là où j'ai décidé de changer mon rapport au travail, etc. Il y a eu un deuxième gros élément déclencheur. Donc là, je vais faire un trigger warning pour les gens qui nous écoutent. Si vous ne voulez pas entendre parler de ce sujet-là, arrêtez-vous ici. Ça va parler de suicide et de pensée suicide. Et donc, c'est un moment où j'étais vraiment au plus bas du bas du bas. et donc sont revenus dans mes pensées, des pensées suicidaires et un passage à l'acte. Et moi, dans ma tête, je me suis dit, quand je suis à ce moment-là, je peux avoir un indicateur plus clair que ça ne va pas. Genre vraiment, là, j'ai été bien plus loin que mes limites, je ne me suis pas du tout respecté et j'en suis arrivé à un moment où même ma vie n'est plus suffisamment importante pour moi. Donc évidemment que là, il faut que ça change. Et en fait, c'est à partir de ce moment-là, vraiment, c'est le mois après, je me suis dit, OK, là, il y a besoin de remettre en place quelque chose pour prendre soin de moi, absolument. sinon à quoi bon en fait, à quoi bon on vit dans mon quotidien.

  • Speaker #0

    C'était ça ton déclic ?

  • Speaker #1

    Ouais, deux ans d'épuisement, burn-out, plus pensée suicidaire. Là, je me suis dit, OK, gros déclic.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu étais bien entouré à ce moment-là ? Quel a été le rôle de ton entourage ? Parce que pour resituer les choses dans leur contexte, à ce moment-là, tu vivais déjà à Bruxelles ?

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Tu es bruxellois d'origine ?

  • Speaker #1

    Non, vraiment pas. J'étais justement arrivé à Bruxelles à ce moment-là. Donc, ça rentrait aussi dans les causes de mon épuisement. J'ai eu un gros changement de vie. Je suis passé d'un écolieu en campagne à la ville où j'habitais en co-living. dans un building où on était 18 personnes à y vivre. Donc énormément de passages, peu de temps seul. J'avais pris un petit job rapide en alimentaire pour le temps que j'arrive à Bruxelles pour m'installer et me faire un peu d'argent. Sauf que mon manager était toxique, il était raciste, homophobe et il nous poussait à être performants constamment. Du coup, vraiment, en dehors de travail, déplorable. Et quand j'ai quitté ce travail-là parce qu'impossible de continuer à bosser, j'ai eu une grosse insécurité financière. Donc il y a eu beaucoup de choses en même temps qui se sont vraiment accumulées. J'ai aussi vécu une rupture juste avant ça, bref. beaucoup de choses qui se sont passées en même temps. Et en effet, du coup, je venais d'arriver à Bruxelles. Et à ce moment-là, je n'étais pas hyper entouré. Ça a été un de mes soucis. Je n'avais pas beaucoup d'amis encore à Bruxelles. Et moi, je revenais en fait il y a seulement deux ans d'un grand voyage de cinq ans à l'étranger. Et donc, je n'avais plus beaucoup d'amis long terme au même endroit. Ce qui fait que j'ai dû aussi reconstruire mon réseau d'amis que j'ai aujourd'hui. Donc, je n'étais pas fortement entouré. mais j'avais quand même quelques personnes que je pouvais compter sur les doigts d'une main à qui j'ai pu un peu en parler et qui m'ont quand même soutenu par rapport à ça. Et je pense que sans elles, en vrai, il y a une chance que je ne sois pas là aujourd'hui.

  • Speaker #0

    OK. Merci de partager ça avec tellement de sincérité parce qu'en réalité, très peu de monde est à l'aise de parler des pensées intrusives, des pensées suicidaires. Et c'est important aussi de le replacer parce que ce qui peut être un petit peu compliqué à comprendre, c'est qu'il y a le burn-out et l'épuisement dans n'importe quel travail, même si tu détestes ton travail. mais il y a aussi le burn-out où tu es dans l'adrénaline d'un truc que tu kiffes complètement et que ça aussi, ça aussi, ça peut t'épuiser sans que tu puisses t'en rendre compte et conduire à des situations parfois de désespoir extrême qui peuvent te pousser à avoir des pensées ou à commettre des actes où tu ne te reconnais juste pas. Et alors, comment tu arrives ? Moi, je trouve tes propositions de travail sur nos chaînes vraiment extraordinaires. Comment tu arrives de ça et que tu te dis tiens, Moi, Lucas, moi, Lucas Storder, je vais faire le grand malade et je vais mettre de l'organisation du travail slash productivité avec du bien-être.

  • Speaker #1

    En fait, je me suis posé quatre grandes questions il y a environ un an d'ici pour savoir ce que j'allais vraiment faire maintenant. Parce que du coup, voilà, burn-out, je commençais à en sortir. Je ne voulais plus être salarié ou alors avoir des missions freelance ici à gauche, à droite, sans vraiment de fil rouge. Je voulais vraiment me poser. avoir une activité à moi, vraiment mon cœur de métier que j'allais tenir pendant quand même quelques temps. Et je me suis dit, je ne veux plus repartir dans ce que j'ai vécu par le passé, c'est-à-dire des métiers passions où je me crame, ou alors pas de fil rouge, sans poser de questions, etc. Et du coup, je me suis posé quatre grandes questions. La première, c'est évidemment, qu'est-ce qui me met en joie ? J'avais besoin d'avoir un métier qui me mette en joie suffisamment. Et en même temps, je ne voulais pas un métier passion comme je faisais avant parce que gros risque de cramage. Première question, qu'est-ce qui me met en joie ? Deuxième question, c'est où est-ce que j'ai déjà des compétences qui sont reconnues par mes pairs, par les gens qui m'entourent ? et du coup, où est-ce que je ne vais pas monter en compétence ? Moi, je voulais arrêter de me former encore et encore, je voulais vraiment passer à l'action. Troisième question, sur quel sujet je peux me positionner ? Sur lequel ma cible connaît déjà la valeur ? Je ne voulais pas passer trop de temps à devoir persuader ma cible et l'éduquer sur mon sujet. Encore une fois, je voulais de la facilité. Et la quatrième question, c'est quelle offre je peux proposer que je puisse vendre suffisamment cher pour subvenir à mes besoins ? J'ai répondu à ces quatre questions-là. Qu'est-ce qui m'en joie ? Où est-ce que j'ai déjà les compétences ? quel est le positionnement sur lequel je dois pas éduquer ma cible, et quelle offre je peux proposer que je puisse facturer suffisamment cher. Et du coup, j'ai posé des questions à mon entourage, et en fait, tout le monde me disait, mais Lucas, tes tips sur Notion, tes tips sur l'organisation, sur la productivité, sur le bien-être. À chaque fois, c'est hyper utile, ça m'aide trop, c'est hyper pertinent. Je me suis dit, let's go, essaye quelque chose là-dessus. Et en effet, ça fait déjà cinq ans à ce moment-là que j'utilisais Notion au quotidien dans mon travail. Ça fait cinq ans que j'utilise, je connais parfaitement. Pour moi, c'est hyper facile de partir là-dessus, je ne dois pas me former. Il y a une hype autour de Notion, les gens connaissent cet outil-là et savent que c'est utile. Moi, j'ai un petit côté geek qui adore utiliser des outils numériques. et ça permet de nourrir mon côté joie. Et je sais que ça peut être facturé suffisamment cher parce que j'ai fait une étude de marché avant. Et du coup, c'était la facilité totale en fait. Je ne me suis pas forcé à devoir lancer un truc de nouveau, passer une année à faire des études de marché, à me former, etc. Ça a été assez rapide parce que moi, mon mot principal, c'était la facilité. Je voulais du confort, je voulais arrêter de me forcer, de performer, sortir de la zone de confort. Je voulais un truc simple. Et du coup, je suis parti sous notion. Et une fois que je suis parti sous notion, je me suis dit, attention, La notion, c'est qu'un outil numérique, ça ne change pas le monde. Il n'y a rien qui est miraculeux là-dedans. Et moi, je voulais garder mon côté activiste, militant, engagé, qui vraiment est cher à moi. Je voulais aussi pouvoir parler d'autres choses, notamment d'un problème systémique qui, pour moi, est la culture de la performance. Et donc, c'est là où je suis arrivé dans ce positionnement-là sur aller productivité et bien-être.

  • Speaker #0

    D'accord. En fait, tu as fait ton Ikigai du boulot.

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Extraordinaire. Comme quoi, c'est une belle illustration, en fait, que... Il n'y a pas besoin de chercher très loin et très compliqué en général. Et pour rebondir sur ce que tu dis, c'est vrai que ton approche, on n'est pas là pour comparer la concurrence ou quoi que ce soit, mais j'ai trouvé que tu étais le seul qui posait vraiment, qui interpellait vraiment sur les bons sujets autour de l'utilisation d'un dashboard sur Notion. Et pour ma part, je te disais que moi, je ne voulais pas te nommer coach là-dedans par rapport à l'image que je peux. avoir des coachs qui vont en général très peu être dans l'opérationnel. Ça reste du blabla de cerveau à cerveau. De temps en temps, tu as un exercice qui sort. Travailler ces choses-là, moi, je vais en thérapie. J'ai plus de résultats en allant en thérapie. C'est pour ça que, alors que ton outil, concrètement, tu arrives avec ton orientation bien-être, parce que pour avoir regardé un petit peu ce que tu faisais, c'est vrai que tu es vraiment attentif aux besoins et au câblage neuro de tes clients. Et ça, c'est vraiment chouette parce qu'en réalité, un dashboard ne vaut pas un autre et ne fonctionne pas pour tout le monde. Et qu'en réalité, pour moi, c'est beaucoup plus qu'un travail de coach dans le sens où tu dis OK, voilà ton besoin. Moi, je te délivre un outil qui fonctionne avec ta façon de comprendre les choses parce que ton cerveau est fait comme ça. Donc, tu reconnais ce truc-là. Et ça, pour moi, c'est un outil important de performance. c'est que moi la plus-value pour mon bien-être, je l'aperçois ici, en fait. Je n'ai même pas cherché à comparer les prix chez d'autres personnes parce qu'en fait, je me suis dit, ben non, il a compris, c'est OK, on y va. Et c'est vrai que ce truc-là, c'était assez facile. Donc, moi, je crois volontiers quand ton entourage t'a dit, ah ben oui, mais en fait, t'es type sur nos chaînes. Je trouve ça vraiment une belle alliance, en fait, de ce que tu sais faire, de ce que tu aimes faire et de ce que tu peux faire, de ce que tu peux valoriser facilement. Et je trouve que c'est super. Smart, en fait, quand on prend soin de sa santé mentale, toutes les passions ne doivent pas forcément devenir un business. Et je trouve ça super important de le dire aussi, parce qu'il y a quand même beaucoup de gens aussi qui font des métiers passion, et que c'est important de dire, ok, sachez mettre les triggers au bon endroit. Tu as dit que toi, tu ne voulais plus te cramer, parce que dans le boulot, tu as laissé ton côté un petit peu activiste, militant. J'entends que tu l'exerces à une dose moindre. parler. Parce que j'ai l'impression que t'es un petit peu un grand malade et que tu nous dis pas tout.

  • Speaker #1

    En fait, en vrai, pour plus me cramer aujourd'hui, la chose qui m'aide le plus, c'est d'avoir réussi à décentrer le travail de ma vie. Jusqu'à maintenant, et je pense que je suis pas le seul dans nos sociétés, je m'identifie à mon travail. Mon travail, ça prend tellement d'espace dans ma vie. Tu vois, genre, on va bosser 5h, 6h, 7h sur la journée, 5 jours par semaine. Quand on croque contre quelqu'un, une des premières questions, c'est tu fais quoi dans la vie ? et on va répondre par le travail. Donc vraiment, on s'identifie à notre travail. C'est vraiment très particulier, je trouve. Et là, moi, depuis un an, je travaille sur le fait de décentrer mon travail de ma vie et de me dire que autant j'aime trop mon taf et il m'est utile, mais en fait, Lucas, c'est bien plus que notion et que productivité et bien-être. Il y a tellement de choses à côté. Et donc, on parlait d'Ikigai. J'adore le modèle d'Ikigai, mais c'est aussi pour moi une des choses sur lesquelles je mets un peu de la distance parce que pour moi, ça peut être, si c'est mal interprété et utilisé, une autre façon de performer son travail. et de trouver le parfait travail qui réunit les quatre cadrans de l'équiga. Et c'est un peu du dev perso, donc c'est un peu dangereux pour moi.

  • Speaker #0

    Le dev perso, c'est dangereux pour toi ?

  • Speaker #1

    Oui, je vais t'en parler après, mais le déferseur, c'est très dangereux pour moi, je trouve.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est très dangereux pour la Terre entière, en réalité. Oui, sans souci.

  • Speaker #1

    Ok, pin ce sujet-là, on en parle après. Oui, allez. Trop bien. Mais du coup, voilà, décentrer mon taf, ça a vraiment été aidant. Et comme tu dis, en effet, toutes les passions ne doivent pas devenir un travail. En fait, on ne doit pas rémunérer tout. C'est ok que tu gardes des passions dans ta vie quotidienne, le soir, le matin, le week-end, peu importe. Et aussi, te rappeler que, en tout cas, moi, c'est ça que j'ai fait pour moi, la façon dont je vois le travail à une vision très originelle du taf, qui en fait, à la base, sert uniquement à avoir de l'argent. Genre, c'est juste pour la thune, le travail. À la base, tu as de la thune, tu peux manger après, avoir un toit sur ta tête, dormir confortablement, etc. Donc, à la base, ça sert à ça. Et aujourd'hui, je suis OK de revenir à ça et de me dire, de base, je vais travailler pour faire de l'argent. Ça va me créer une sécurité financière. Et avec ça, je vais pouvoir, dans le reste de ma vie, être épanoui aussi et nourrir différentes passions, différentes valeurs, différents engagements, autre part dans ma vie. avec mes amis, avec mes amours, dans ma vie perso, dans ma passion, mon temps perso, avec moi-même, etc. Et en fait, quand je fais ça, j'ai une plus grande facilité d'étaler comment est-ce que je vais nourrir différents besoins dans différentes sphères de ma vie et pas actuellement travailler. Si je fais ça et que le travail, ça ne marche pas, ma vie, elle ne marche pas. Si j'étale ça, j'ai bien plus de résilience et de robustesse dans ma vie après.

  • Speaker #0

    Je suis venue vous parler de tes passions d'un côté, ton côté activiste, militant.

  • Speaker #1

    Yes.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous parler de tout ça ? C'est quoi les causes importantes ? Alors déjà, c'est quoi les passions qui sont importantes, qui font sens dans la vie de Lucas ? Et quel sujet te mobilise, toi, humainement ?

  • Speaker #1

    Chouette, merci. En termes de passion, je pense qu'en ce moment, c'est beaucoup des passions créatives. J'adore le dessin, j'adore la guitare, j'adore l'aquarelle, le tricot, le crochet, la broderie. Ce genre d'activités qui me permettent d'avoir mes idées, mon imagination qui vagabondent tout seul. Et je peux juste laisser ma main. mais doit faire des choses sans trop y penser. En général, quand je dessine, je ne vais pas trop avoir un objectif précis. Quand je joue de la guitare, j'ai plutôt à improviser un peu comme je le sens. Et en fait, ça me permet de pouvoir relâcher une tension mentale et partir plus dans un truc de l'imagination, la créativité et un peu... Tu sais, un état un peu contemplatif, comme quand tu es couché dans l'herbe et tu regardes les nuages passer. Ça, c'est des passions qui m'animent beaucoup en ce moment. Et après, je pense qu'il y a une deuxième grande passion dans ma vie qui est une passion liée au physique, au corps physique. Donc, comme je t'ai dit, j'ai fait du yoga pendant 10 ans et vraiment... j'adore encore cette pratique-là aujourd'hui. Et en même temps, je ne fais plus que du yoga dans la façon dont je prends le soin de mon corps physique. Il y a toute une série de mouvements que je fais, des mouvements les plus doux, les plus tranquilles, les plus relaxants, aux mouvements un peu plus sportifs qui vont fatiguer, etc. Et en fait, dans une journée, je fais toujours du mouvement. En fait, le matin quand je me réveille, le soir quand je vais dormir, quand je travaille, toutes les demi-heures, j'ai une petite alarme qui me fait dire « prends 5 minutes de pause, je fais un peu de mouvement » . Je fais de l'escalade aussi, je fais du sport à la maison, je vais marcher aussi. Et en fait, je pense que ma relation avec mon corps physique, elle est tellement importante pour moi que ça devient une vraie passion. Comprendre comment est-ce que ma digestion se fait, comment mon système immunitaire fonctionne, comment mon soumaille fonctionne. Tout ça lié à mon corps, j'adore ça. J'adore aussi apprendre par rapport à ça. Donc, je pense que c'est deux grandes passions, l'art et le corps. Et en termes d'engagement et de causes qui me tiennent à cœur, il faut savoir que j'ai un passé militantiste assez vénère. J'ai fait pas mal d'actions par-ci, par-là. Ça a commencé il y a 8-9 ans, je pense, avec des causes pour le bien-être animal. Et donc, j'ai commencé à aller sur le terrain pour soit te documenter, soit te sauver ou protéger des animaux d'abattoir, par exemple.

  • Speaker #0

    Tu militais avec qui ?

  • Speaker #1

    À l'époque, c'était Anonymous for the Voiceless. Il y avait ça et il y en avait un deuxième dont le nom m'échappe là actuellement. Je ne sais plus exactement.

  • Speaker #0

    Je te pose la question parce que moi, j'ai milité avec Gaïa sur les cinq années où je vivais en Belgique.

  • Speaker #1

    Trop chouette, ouais.

  • Speaker #0

    Sur le coup, je suis en train de me dire, mais nous ne nous serions pas déjà croisés quelque part.

  • Speaker #1

    C'est possible. C'est possible. J'ai aussi des liens avec Gaïa, je n'ai jamais milité vraiment avec elle, mais j'ai eu des liens, ouais. Donc j'ai eu ça, et puis très rapidement après je suis passé dans des luttes vraiment axées écologie, et donc là c'était XR, c'était Alternativa, c'était d'autres grands collectifs comme ça, ça a été aussi Côte Rouge par exemple récemment, il y a eu beaucoup de ça en Belgique, il y a un gros collectif Côte Rouge qui font pas mal d'actions, et donc c'est beaucoup d'actions du terrain, où tu vas bloquer des entreprises, des centrales ou quoi, pendant 2-3 jours, donc il y a eu beaucoup de ça. ça c'était la partie engagée militantiste où vraiment J'utilise mon corps comme résistance fertile à l'oppression et la destruction. Pour moi, c'est ça le militantisme, c'est la résistance fertile. Ça, c'est le côté Lucas qui veut empêcher la destruction du vivant. Mais il y a un autre Lucas engagé qui a envie de faire émerger un avenir souhaitable. En fait, pour moi, dans tout ce qui est activisme, donc déjà, il y a plein de façons d'être activiste. Tu n'as pas que le militantisme, tu as aussi le colibrisme, le lobbyisme, tu as les penseurs, les bâtisseurs, tu as plein de choses. Mais du coup, pour moi, il y a deux moteurs vraiment de motivation à passer à l'action. Le premier, c'est des émotions liées à l'éco-anxiété, la peur, la colère d'un monde qui ne tourne pas rond et d'un potentiel effondrement. Ou alors, tu as des émotions plutôt espoir, enthousiasme, excitation, joie. d'un potentiel futur qui va être trop chouette, d'ailleurs déjà un présent qui est trop chouette aussi, mais d'un futur qui pourrait être encore mieux. Et en fait, c'est deux moteurs très différents. Et donc moi, dans mon militantisme, c'était beaucoup la peur, la colère par rapport à ce qui ne va pas. Et là, maintenant, je passe beaucoup sur tout ce qui est espoir, enthousiasme, etc. Et donc, c'est tout ce qui a attrait aux nouveaux imaginaires, aux nouveaux récits. Et donc là, c'est plutôt, on va se poser, ça va être plutôt de la réflexion, on va se demander, tiens, qu'est-ce qui ne va pas et comment faire en sorte que ça aille mieux demain ? parce qu'on peut rembourser le modèle. et faire des grosses actions qui vont démolir le système actuel. Mais s'il n'y a rien qui suit derrière, potentiellement, on revient aux mêmes choses qu'on connaissait avant. Donc, on a besoin aussi d'imaginer à quoi pourrait ressembler le monde de demain, avoir un espèce du GIEC de l'espoir, si tu veux, un GIEC positif. C'est ça qu'on a besoin aussi. Et ça, c'est une grosse partie aussi de mes engagements activés, ces militantistes. Et puis finalement, du coup, il y a un troisième gros pan. Je t'ai dit, il y avait beaucoup de choses. Il y a un troisième gros pan de mon engagement, qui est plus sur des questions sociales. Et là, ça va venir questionner le système de domination systémique, où on va parler de sexisme, de... classisme, de racisme, de validisme, etc. Tous ces mots en "-isme", qui vont en fait générer des différences en termes d'accès aux opportunités selon ta couleur de peau, selon ton sexe, ton genre, etc., qui vont, du coup, créer des oppressions entre différentes parties de la population. Je suis très, très engagé là-dedans depuis deux, trois ans, je pense. Et notamment parce que, en fait, j'ai une grosse responsabilité à prendre là-dedans. Parce qu'en fait, je fais partie du problème, étant positionné comme étant une personne éduquée comme un homme toute sa vie, blanche. valide avec une éducation classique, vivant en Belgique, etc. Tout ça fait que je cumule énormément de privilèges et j'ai aussi l'envie de mettre ces privilèges-là au service de ces luttes-là.

  • Speaker #0

    Ça me donne envie de te poser une question par rapport à une remarque que je reçois de certaines personnes de ma clientèle, donc des hommes qui viennent consulter et qui, à un moment donné, dans la thérapie, au fur et à mesure qu'on travaille sur les croyances, les traumas, etc., vont avoir une forme de... pas forcément toujours de culpabilité, mais de ne pas savoir comment faire en étant conscient qu'en tant qu'homme blanc hétéro-neurotypique, en étant conscient qu'ils pouvaient faire partie du problème, mais un petit peu malgré eux, en ayant conscience des inégalités, mais sans vraiment savoir comment pouvoir prendre leurs responsabilités sans pour autant alimenter par maladresse le problème davantage. Est-ce que toi, en tant qu'homme blanc, tu peux te prononcer là-dessus ?

  • Speaker #1

    Je ne m'attendais pas à parler de ça sur ce podcast aussi, mais trop intéressant, j'adore. J'adore ces questions-là. OK, juste avant de répondre, du coup, je vais faire un autre disclaimer. Je veux juste rappeler que je ne suis pas ici une figure de style, je ne suis pas une référence sur ce sujet-là. Je suis aussi, moi, en chemin, en apprentissage sur ces questions-là. Donc, je fais de mon mieux pour avoir une posture d'allié sur ces sujets-là. Et pourtant, ce que je vais dire ne concerne que moi et mon expérience, ce que j'ai pu vivre, apprendre par-ci, par-là, et ce que j'ai pu faire. Donc, ce n'est pas une science exacte. Donc, apprendre avec votre explicité aussi. donc je pense que Juste commencer par comprendre que c'est OK de se sentir coupable et de se dire en fait, je ne sais pas trop comment faire et je vais avec des pincettes et que je vais faire des erreurs. En fait, c'est normal, c'est sûr que tu vas faire des erreurs. C'est sûr que si tu veux devenir allié d'une cause sociale et que tu fais partie du problème, c'est sûr et certain que du jour au lendemain, tu ne vas pas réussir à être un allié parfait ou une alliée parfaite, ça va prendre du temps. Donc tu vas faire des erreurs sur le chemin, tu vas faire des gourdes, tu vas souvent blesser des gens et tu as besoin d'être OK avec ça, sur le fait que tu ne vas pas être parfait ou parfaite du jour au lendemain. c'est sûr, moi j'en fais encore aujourd'hui régulièrement et en fait ça fait partie du jeu aussi tu peux pas en fait devenir parfait du jour au lendemain la deuxième chose c'est que c'est pas une raison suffisante cette forme de culpabilité de pas savoir pour ne pas se mettre en action ça devrait pas être paralysant ça devrait pas être une raison pour laquelle non je vais pas y aller de peur de faire mal les choses, on a tous et toutes besoin de se mettre en action sur ces sujets là et donc selon moi même si on se sent coupable ou qu'on a peur ou autre, on a quand même besoin de passer à l'action et c'est en faisant qu'on va apprendre au fur et à mesure Dans le cas spécifique d'une personne assignée homme qui se reconnaît homme cis, qui aimerait bien devenir allée d'une cause féministe par exemple, pour moi il y a plein de façons de passer à l'action évidemment. Ce que moi je trouve est une des formes qui mixent autant la facilité de passer à l'action et l'impact que ça a. Ça ne veut pas dire que c'est le plus facile ou que ça a le plus d'impact, mais en tout cas les deux ensemble c'est vraiment le meilleur combo. C'est de soit dénoncer des propos d'autres hommes que tu entends qui sont sexistes,

  • Speaker #0

    ou soit de ne pas nourrir une espèce de fraternité sexiste entre hommes. Il faut savoir que quand tu es un homme, dans la société, tu jouis d'office, d'un biais d'autorité, et du coup les gens vont t'écouter bien plus, moins te couper la parole et plus te croire. C'est ce qui se passe en plateau télévisé par exemple, quand tu as une femme et un homme, l'homme on va l'écouter, pas lui couper la parole et on va le croire, une femme souvent on va lui couper la parole et pas se la croire et la remettre en question. Donc quand tu es dans un milieu social où tu as des hommes, des femmes, que les hommes font des blagues sexistes, Si toi tu réagis et que tu leur dis « gars, ça c'est pas ok de dire ça » , ils vont plus t'écouter que si la femme avait réagi et avait dit « non, ça c'est pas ok » . C'est malheureux, on veut pas avoir ça, et pourtant c'est un de tes privilèges, donc utilise-le pour vraiment dénoncer des propos sexistes, et aussi ne pas continuer à alimenter ce truc-là de « bros before whores » , genre on est entre nous contre les femmes ou peu importe, ça on arrête d'alimenter ce genre de choses-là. On est tout ensemble contre un système, c'est pas les femmes contre les hommes, c'est tout ensemble, et du coup tout ensemble contre le système oppresseur patriarcal. Donc toi, en tant qu'homme, ce que tu peux faire notamment, qui est assez simple et impactant, c'est dénoncer les propos d'autres hommes et arrêter d'alimenter cette fraternité sexiste. Ok,

  • Speaker #1

    merci de poser ça là. C'est vrai que ce à quoi ça me renvoie quand je t'entends dire tout ça, alors bien évidemment je ne suis pas un homme donc je ne peux pas comprendre non plus, mais ce que je vois aussi c'est que les hommes souffrent aussi de ça parce que ce système n'est pas ok pour les laisser exprimer leur pan émotionnel. Et tu peux être sûr que quasi 100% des mecs qui viennent en consulte, à part pour ceux qui ont moins de 30 ans, parce que c'est des générations qui commencent à changer, à être beaucoup plus OK avec leurs émotions, et Dieu merci que cette époque arrive enfin, mais au-dessus de 30 ans, tu peux être sûr que ce système les blesse aussi parce qu'ils sont complètement déconnectés de leurs émotions, alors que la thérapie, c'est d'aller réparer les blessures émotionnelles. Et que, dans tous les cas, ça fait totalement sens parce qu'au fur et à mesure qu'ils avancent dans leur thérapie, ils se rendent compte que, même s'ils sont arrivés dans une position de dominants, on leur demande d'être des super performeurs, des super compagnons, des super maris, des super papas, des super partenaires, mais à aucun moment on leur explique comment on fait ça. Et on leur explique qu'on leur fait ressentir de façon implicite ou explicite qu'on a soit ça par le pouvoir et par la domination, et que ça vient toujours contacter leur blessure d'enfant blessé.

  • Speaker #0

    Exact.

  • Speaker #1

    pour eux, c'est délétère, en réalité.

  • Speaker #0

    Oui, exact. Et je suis d'accord avec toi. Avant de répondre là-dessus, je vais faire un nouvel petit aparté. C'est qu'en effet, même si les hommes souffrent aussi du patriarcat, c'est bon de se rappeler qu'ils ne souffrent pas autant que les femmes. Depuis quelques années, on voit pas mal passer des hommes dire et dénoncer le patriarcat et dire « nous aussi, on souffre » . Et en effet, c'est vrai. Et merci aux hommes d'enfin prendre la parole sur ce qui ne va pas pour eux aussi dans le patriarcat, parce qu'en effet, c'est tous contre le patriarcat et ce n'est pas les femmes contre les hommes. Néanmoins, Ça ne veut pas dire que les hommes souffrent autant que les femmes dans le patriarcat, parce que de base, le patriarcat est un système d'oppression contre les femmes. Enfin, en tout cas, le sexisme.

  • Speaker #1

    Et je suis d'accord avec toi. Mais ma croyance à moi, c'est que tu ne peux pas reconnaître la souffrance de l'autre tant que tu n'as pas commencé par reconnaître la tienne. Et je pense que quelque part, même si c'est encore assez injuste, parce qu'en tant que femme, tu te dis, mais OK, c'est juste ça ton problème réellement ? Mais tu te dis, OK, ça ne peut se faire que s'il y a cette ouverture à soi d'abord. pour pouvoir défocaliser de son propre nombril et se dire, mais, wow, putain, mais c'est ça ce qui se passe en face. Et pas nécessairement que chez les femmes, tu vois. Également chez les hommes d'une autre couleur de peau, chez les personnes qui vont être transgenres, enfin, tu vois, chez toutes les personnes qui ne viennent pas de ce système qui a eu cette assise patriarcale, qui ne profitent pas de ça. Je pense que c'est vraiment la prise de conscience du propre problème chez soi qui permet ensuite de vraiment voir autour et de dire, wow, oh, merde, en fait, c'est ça qui se passe réellement.

  • Speaker #0

    Oui. Oui, c'est trop intéressant. Et je pense qu'en effet, c'est certainement une des premières étapes pour devenir un allié ou une alliée, en fait. C'est ce décentrage de comment moi, je vois ma réalité avec mon filtre de personnes privilégiées. Et c'est de pouvoir se mettre en empathie émotionnelle avec l'autre et de voir la réalité à travers leurs yeux. Ça va vraiment aider à passer à l'action,

  • Speaker #1

    je pense. Merci en tout cas, Lucas, pour ton témoignage à ce propos-là. Qu'est-ce que tu as, toi, comme rapport à l'anxiété de manière générale ?

  • Speaker #0

    Jusque récemment, je n'avais pas beaucoup d'anxiété. ou en tout cas je ne le remarquais pas peut-être Là, c'est vrai que depuis quelques années, vu que j'ai beaucoup passé dans ce monde-là du bien-être, notamment avec le yoga, j'ai beaucoup plus de connexion avec mon corps, donc je reconnais beaucoup plus les signaux. Et en fait, depuis, je pense, deux, trois ans, je commence à me rendre compte que je fais de l'anxiété. Et j'ai fait ce que je pense être quelques crises de panique sur ces quelques dernières années. Vraiment, j'ai connu ça d'une main. Et en fait, je le sais parce que j'ai vécu avec une personne qui souffrait d'anxiété chronique et qui a fait des crises de panique, donc ça a ressemblé totalement. néanmoins j'ai pas l'impression d'être prompt à de l'anxiété chronique ou généralisée. Et du coup, mon rapport actuel à l'anxiété... Je pense que vu que c'est encore assez nouveau pour moi, j'ai pas mal de mal à la gérer. En général, quand elle vient, ma première réaction, ça va être de la fuite. Donc je vais essayer de faire quelque chose qui va m'apporter beaucoup de récompenses à court terme. Donc ça va être scroller, ça va être manger. Ça va être mes deux grosses stratégies pour essayer de calmer quelque chose qui se passe. Et en même temps, je me renseigne sur l'anxiété, à quoi elle sert, pourquoi est-ce qu'elle est présente, etc. Et moi, j'ai un... Parce que je suis cartésien aussi, donc j'ai un processus en cinq étapes sur comment est-ce que je gère des émotions qui arrivent chez moi. que j'essaie d'appliquer aussi à la société, mais qui est plus compliquée. Du coup, en général, je passe par la première étape qui est juste j'accueille l'émotion, je la vis pleinement, je n'essaie pas de l'éviter, d'affirmer ou quoi. Du coup, si je suis en colère, je suis en colère. Si je suis triste, je pleure. Si je suis anxieux, je suis anxieux. Ensuite, je vais essayer de la régulariser un petit peu. Donc, on va faire un petit truc qui va prendre un peu soin de moi pour un petit peu calmer ce qui se passe.

  • Speaker #1

    Du genre quoi ? On est curieux.

  • Speaker #0

    Genre manger un truc sucré, genre se grouler un peu. ça peut aussi être faire un peu de respiration, ça peut être aller me balader. Ça peut être dessiné aussi. C'est un peu des pratiques que je fais en général qui vont m'aider à m'apaiser. Troisième étape, ça va être, je vais rentrer à l'intérieur pour aller discuter avec mes différentes parts, avec les différents Lucas qui vivent à l'intérieur, pour savoir qu'est-ce qui se passe, pourquoi ça a été généré, qui s'était le déclencheur, quelle part est blessée, quel besoin n'a pas été nourri, etc. Donc avoir une discussion un peu interne avec mes différentes parts. Quatrième étape, là, je vais me poser la question, qu'est-ce que j'apprends de ça maintenant ? C'est une partie un peu apprentissage. comment est-ce que je fais différemment la prochaine fois comment est-ce que si ça arrive encore je prends mieux soin de moi Et puis, cinquième et dernière étape, c'est la partie récompense, où là, je vais me dire bravo, je vais me faire des câlins, je vais m'offrir un truc, et je vais célébrer un peu ce qui s'est passé parce que j'ai pris du temps avec moi-même pour tout ça. Sauf que pour le moment de l'anxiété, je n'y arrive pas trop. En général, première étape, je fais plutôt de la fuite que vraiment l'acceptation de l'anxiété.

  • Speaker #1

    Ah, parce que ta première étape, c'est de reconnaître, de dire ok, je reconnais l'émotion. Et là, tu n'as pas envie.

  • Speaker #0

    En général, c'est compliqué avec l'anxiété, ouais. parce que je pense que ce qui se passe, je pense que ce qui se passe, c'est qu'actuellement, je n'ai pas encore réussi à déconstruire cette image-là de... L'anxiété, ce n'est pas de la faiblesse. Pour moi, quand je suis anxieux, j'ai l'impression qu'en fait, je n'y arrive pas trop, je n'arrive pas trop à me gérer. Et ça, c'est encore, on en parlait juste avant, c'est un héritage d'une éducation sexiste. Les hommes, on ne leur apprend pas à être faibles, à être anxieux, à ne pas savoir quoi faire, à être paralysés par l'anxiété. Ce n'est pas possible. On est toujours maîtres de notre corps et de nos pensées. Et quand tu es anxieux, ce n'est pas du tout le cas. Tu es paralysé, tu primes, ne sait plus quoi faire, etc. Et du coup, je pense qu'ils sont encore associés les deux en moi.

  • Speaker #1

    Et c'est normal. L'anxiété, c'est la manifestation. d'un trauma irrésolu à ce jour. C'est normal que tu aies cette envie de fuir, parce que surtout si c'est quelque chose qui descend du transgénérationnel. Mais essaye peut-être de voir ce facteur-là aussi quand le truc arrive et de dire que, en plus, si c'est transgénérationnel, c'est peut-être un truc même qui ne t'appartient pas. Peut-être la suggestion, c'est vraiment d'être consciente que, OK, c'est un trauma irrésolu, parce que j'entends que tu parles avec le petit Lucas, c'est méga cool. Tu vas dire, OK, je m'en occupe, je suis là, je m'en occupe. C'est gros, ça ne nous appartient pas. tout ne nous appartient. peut-être pas, mais on le voit. Le fait de fuir, c'est comme si tu disais un petit peu au petit Lucas, non. Tu disais au petit Lucas, en général, normalement, il ne doit pas aimer. Et là, dire, ok, là, je ne sais pas comment faire, mais ok, je le vois. Je ne sais peut-être pas comment faire aujourd'hui, mais je te vois. C'est ok de ressentir cette situation-là. Vas-y, viens, on va bouger un peu, on va faire un truc, on va sortir la charge émotionnelle, mais on va s'occuper. Peut-être, je te suggère si c'est ok pour toi, si ça fait sens pour toi de... d'aborder ça avec le fait de dire ok, c'est un trauma qui pour l'instant est encore irrésolu et qui vient se manifester après le Lucas analytique qui aime bien tout analyser, il pourra se dire ok, qu'est-ce qui a déclenché ça, il s'est passé quoi quel truc exactement a appuyé sur le déclencheur mais ça peut te permettre de te sentir mieux équipé pour gérer l'envie de fuir super,

  • Speaker #0

    merci,

  • Speaker #1

    je vais essayer ça ton protocole en 5 étapes t'as fait une feuille Notion avec ça ?

  • Speaker #0

    C'est possible, c'est possible. Certainement, si quelqu'un a mon notion, je le partagerai, si tu veux.

  • Speaker #1

    C'est fou, ce type. Parce que Notion, c'est un outil en ligne, effectivement, pour travailler. Moi, je trouve ça méga cool d'avoir vraiment un dashboard avec de sorte à tout voir. Parce que c'est vrai que mon problème, j'ai besoin de tout avoir sous les yeux. Sinon, je suis totalement capable d'oublier des tâches importantes. Je suis comme ça, c'est tout. Comment est-ce qu'on peut appréhender l'outil ? Est-ce que tu as peut-être des trucs à conseiller ? Pour les personnes qui, par exemple, comme elles sont, alors admettons, une personne totalement fictive, qui a besoin pour pouvoir penser à faire les choses et réfléchir, qui a besoin d'être fort dans la matière, que ce soit pour la connexion au papier, pour se connecter à son travail, ou simplement pour gérer ses outils privés, parce qu'on pourrait admettre que ce qui est digital, c'est pour le travail pro, et pour le privé, revenir quelque part à cette connexion avec le papier pour venir à quelque chose de... de tangibles qui existent, qu'on peut toucher. Donc, ce n'est pas pour moi, c'est pour une amie.

  • Speaker #0

    C'est pour une amie, OK. Alors, pour ton amie, je vais répondre ceci. Je vais répondre que première chose à bien comprendre, c'est que l'outil ne va pas te sauver. Ce n'est pas la solution. Donc en fait, il y a une étape avant à faire qui est le système d'organisation. Et dans ce système d'organisation-là, il y a en effet les outils, mais il y a aussi, par exemple, comment est-ce que je fonctionne ? Quelles sont mes facilités, mes difficultés ? Comment mon cerveau fonctionne ? Qu'est-ce qui va facilement me faire procrastiner ? Qu'est-ce qui va me motiver facilement ? Quels sont les moments dans la semaine où j'ai plus ou moins d'énergie ? On va se questionner sur plein de choses qui vont permettre après de comprendre de quelle organisation j'ai besoin pour soutenir mon système naturel. Donc, on part vraiment de comment je fonctionne naturellement. C'est ce que j'appelle le biorhythme. Et donc, on part vraiment de soi, de ses ressources, ses limites, son fonctionnement personnel. Ensuite, on va prendre un outil pour venir implémenter tout ça dans son quotidien. Dans ce cas-ci, notion, si on n'aime pas les outils digitaux, on peut partir sur du papier. Il y en a plein qui font ça. Parfois, on peut aussi mixer les deux. Il y a vraiment des systèmes hybrides avec des post-its, du bullet journal, des calendriers sur un mur, etc. En fait, finalement, peu importe l'outil, ce qu'on veut se poser, c'est comment est-ce que j'implémente dans ma réalité ce que j'ai réfléchi en amont. Et notamment, moi, quand je travaille avec mes clientes, j'ai toujours une partie où je questionne le système d'organisation. On commence toujours par là, c'est la première étape. C'est comment tu fonctionnes, tes facilités, tes difficultés. Et je parle de ça pour implémenter après dans Notion. Peu importe l'outil que tu utilises, que ce soit digital ou papier, pour moi, il y a un peu différentes grandes composantes dans un bon système d'organisation. et si on part sur des personnes neuro-atypiques, on peut aussi venir... spécifiquement ciblées des thématiques. En termes de composantes de cette organisation, je n'ai pas tout délisté, il y en a 7, 8, 9, ça dépend un petit peu des systèmes. Il y a différentes choses, il y a notamment pour moi, maintenant ce que je dis toujours en premier, c'est la facilité d'utilisation. Ton système, il peut être complexe, il peut avoir différentes parties, il peut avoir différents outils, il peut avoir une complexité dans sa façon d'être construite, mais au quotidien, si... il te crée de la friction quand tu l'utilises. Ce n'est pas un bon système d'organisation. Tu dois savoir rapidement où trouver l'information, où la ranger, quoi ouvrir, quoi utiliser, etc. Donc, ça doit être facile à utiliser. Et aussi, enthousiasme. C'est une deuxième grosse composante. Tu dois avoir du kiff quand tu commences ta journée. Quand tu ouvres ton outil, quand tu arrives au bureau, tu peux s'étaper un peu ton bureau avec des couleurs, avec une boisson que tu aimes bien, avec un beau clavier. Tu peux aussi pimper. Moi, je fais beaucoup avec mon espace notion. Je mets des couleurs, je mets des bannières, je mets des petites illustrations que j'aime bien etc Tu mets aussi des petites blagues par-ci, par-là. En fait, ça devient amusant de travailler. Donc, c'est facile et amusant. Deux grosses composantes vraiment utiles. Et ensuite, pour moi, il y a des composantes un peu à cibler pour des personnes notamment freelance, mais aussi neuroatypiques, notamment par exemple avec du TDAH, par exemple. On pourrait nommer ton ami, par exemple. Pour moi, il va y avoir deux, trois grands facteurs. La première, c'est qu'on est des profils qui ont en général à peu près 1000 idées sur une journée. Des idées... incroyables qui vont révolutionner notre vie ou notre business. On est des machines à générer des idées. Et ce qui va se passer, c'est que si on ne passe pas à l'action immédiatement, soit on va les oublier et on va avoir la frustration plus tard, soit on va passer à l'action et ça va nous décentrer de la priorité du moment. Et en fait, on va rallonger nos journées à travailler encore et encore plus parce qu'on va passer d'un sujet à l'autre tout le temps. Il y a un besoin dans le système d'organisation, dans l'outil, de pouvoir venir capturer facilement et rapidement des idées. Vraiment, très rapidement, on a besoin d'avoir soit un post-it, soit un bouton sur Notion qui en un clic capture une idée, va la ranger au bon endroit et on sait que cette idée-là, elle va ressortir au bon moment, au bon endroit. Donc on ne va pas devoir réfléchir à quand est-ce que je vais pouvoir retrouver cette idée-là ou je vais pouvoir la retrouver. Le système s'en occupe pour nous. C'est ça que je fais sur Notion. Notion, je peux pouvoir ranger une idée au bon endroit, que ce soit une idée de contenu, une idée de projet ou autre chose. Et en fait, je sais qu'au bon moment, au bon endroit, elle va me ressortir ce que j'ai besoin. Et ça, ça permet de faire confiance à fond dans mon système d'organisation, mais aussi d'arrêter avec ce syndrome-là de j'ai mille idées et finalement, je ne suis plus focus sur une chose. Je fais 30 choses en même temps et je perds mon énergie de ouf. Une autre chose, c'est que nos profils souvent ont un truc lié à l'attention. On a du mal à rester focus sur une chose. En général, on part à gauche, à droite, on va bondir sur différentes choses. En tout cas, moi, c'est mon cas. Et dans ce cas-là, moi, ce qui m'aide beaucoup, c'est de ne plus essayer de lutter contre ça. ce truc-là de l'attention qui vagabonde à Ausha droite, mais en fait, de comprendre que c'est utile pour moi, que c'est comme ça que je fonctionne. Et donc, dans mon système d'organisation, au lieu d'essayer de faire une journée, je vais bosser sur un projet client toute la journée. Moi, ça va trop m'ennuyer au bout d'un moment. Je vais vouloir faire d'autres choses. Ce que je vais faire, c'est que je vais rythmer ma journée avec différentes activités, différentes choses que je vais faire. Prendre le travail et le reste de ma vie, mais aussi tant que travail, je vais faire différentes choses. Je vais travailler sur différents projets, clients, persos ou autres. Et du coup, ça va rythmer ma journée. Et aussi comprendre que quand mon attention va sur autre chose que le travail et je procrastine, ce n'est pas toujours une mauvaise chose. La procrastination, ça a aussi des bienfaits, c'est un mécanisme naturel qui peut parfois être utile. Et la dernière chose que je veux dire ici, c'est que... Il y a aussi, en tout cas chez moi c'est fort le cas, et chez beaucoup d'amis c'est le cas aussi, on peut avoir quelque chose qui est lié avec l'hyperactivité. Et être constamment avec une énergie haute, à vouloir faire plein de choses, à bouger, etc. Et pas réussir à rester focus sur une chose, à rester calme, à rester concentré, à avoir des priorités qui restent sur le long terme. Dans ce cas-là, moi j'ai réussi à jouer avec mon hyperactivité, parce que moi je ne suis pas capable de rester assis sur une chaise 8 heures sur ma journée, c'est impossible. Et du coup ce que je fais, c'est que je vais intégrer du micro-mouvement dans mon quotidien. au lieu de me dire que je vais aller faire une séance de sport deux fois par semaine. À la place, je vais utiliser ce qu'on appelle la technique Pomodoro, qui me permet de travailler, mettons, une demi-heure, faire cinq minutes de pause. Et pendant les cinq minutes de pause, je vais intégrer des mouvements, un peu d'étirement, un peu de mobilité ou autre. Et du coup, sur ma journée, je ne reste jamais plus de 30 minutes assis sur ma chaise et je fais toujours un peu de mouvement. Et du coup, avec tout ça, je commence à travailler sur mes idées, mon déficit de l'attention et mon hyperactivité dans mon système d'organisation.

  • Speaker #1

    D'accord, c'est super intéressant. Donc en gros, ce n'est pas parce que tu es de la team papier à la base que tout est foutu. parce que du coup là j'entends que tu peux aller ranger tes trucs au bon endroit pour que l'outil te les ressorte au bon moment et là juste en le disant c'est tellement beau que j'ai envie de pleurer c'est fou parce que tu construis tout un espace à partir de qui sont les gens exact et pour moi c'est

  • Speaker #0

    le plus important parce qu'on a pour moi un problème dans notre écosystème entrepreneurial t'as des coachs qui te vendent des solutions miracles, des modèles uniques qui te disent en suivant ces 7 conseils ta vie va changer C'est faux c'est absolument faux parce que ce modèle-là unique il a été construit à un moment T selon la réalité d'une seule personne avec comment ces personnes-là fonctionnent comment son cerveau est sa neuro-atypie ou typie ses privilèges dans la société qu'ils soient hommes femmes racisés ou pas ça va changer beaucoup sa façon de faire et d'être et du coup ce modèle-là évidemment qui va être utile pour toi qui va pouvoir t'inspirer mais c'est quasiment sûr à 100% que tu ne vas pas avoir les mêmes résultats si tu n'es pas la même personne et ce qui va se passer c'est que tu vas te dire et ça c'est un des problèmes de la question de la performance Merci. C'est que tu vas te dire, si je n'y arrive pas, c'est de ma faute. Et du coup, c'est moi le problème. Culpabilité, on va s'en vouloir, etc. Et on va forcer encore plus pour essayer d'y arriver. On va télécharger d'autres templates, on va prendre d'autres accompagnements, d'autres coachs, etc. Et on va tourner en rond dans cette spirale-là, si c'est possible. Ce qu'on a besoin de faire, c'est de prendre un modèle qu'on nous partage, le déconstruire et se poser trois questions. Qu'est-ce qui va bien pour moi ? Ce qui fonctionne pour moi, je le garde. qu'est-ce qui crée de la friction qui va pas trop bien dans ce cas là je vais l'améliorer pour que ça s'adapte à moi qu'est-ce qui ne fonctionne pas et que je ne veux pas avoir et que je vais jeter. Et du coup, je vais repersonnaliser et réadapter le modèle pour qu'il soit adapté à comment moi, je fonctionne.

  • Speaker #1

    Mais c'est tellement fort ce que tu dis. En fait, elle est là, toute ta puissance, parce que pour moi, ça va bien au-delà que du coach. Parce que tu as ce truc aussi très opérationnel dans ton encadrement. Tu as ce truc, je reconnais chez toi, ce truc machine à optimiser. Et que quand tu me parles de tout déconstruire pour voir comment reconstruire le machin, Je comprends pourquoi t'as choisi Notion et pas un autre outil, parce qu'en fait, qui dit tout déconstruire, dit pouvoir partir d'une page blanche en faisant ce qu'on veut. Ou ce dont on a besoin, en tout cas. Ce qui ne va pas être le cas d'un Trello ou d'un Asana ou d'un truc comme ça. Mais je comprends beaucoup mieux comment tu fais pour intégrer la partie où tu prends soin de...

  • Speaker #0

    avec la partie optimisation de la productivité. Et ça fait complètement sens. Mais ça nécessite d'aller faire tout ce travail opérationnel derrière pour que le résultat puisse être satisfaisant et vraiment pertinent avec l'utilisateur, en tout cas. Tu disais tout à l'heure que le dev perso, pour toi, c'était dangereux. Moi, je veux en savoir plus.

  • Speaker #1

    Yes, yes. Alors, le dev perso, c'est un gros sujet. Déjà, il faut savoir que... J'ai adoré le def' perso pendant des années. J'étais dedans à fond et je pense encore aujourd'hui en vrai de vrai. Ouais,

  • Speaker #0

    bah continue, fais-nous rêver.

  • Speaker #1

    Continue,

  • Speaker #0

    continue.

  • Speaker #1

    Et moi, je pense que je suis tombé dans le def' perso quand j'ai commencé mes voyages. Donc, c'était il y a presque dix ans. Et j'ai adoré ça parce que c'était une façon pour moi de à la fois apprendre à me connaître. Donc, mon besoin de curiosité absolument satisfait. Savoir qui je suis, comment je fonctionne, etc. Mais aussi, du coup, nourrir cette croyance qu'on m'a inculquée que je dois être meilleur un peu chaque jour et que je dois performer qui je suis. Et le D perso, de base, il est chouette parce qu'il nous permet de nous émanciper, de devenir une meilleure personne que soi-même, d'apprendre à se connaître, de mieux prendre soin de soi. Mais il a été, selon moi, repris, réapproprié par une culture de la performance où, en fait, aujourd'hui, c'est plus « deviens qui tu dois être » , mais c'est « deviens un peu meilleur chaque jour » . Donc, 1% mieux jour que hier, c'est la performance. C'est « deviens non plus une meilleure personne que toi-même » . mais une version meilleure qui a été standardisée. Aujourd'hui, le Dev Perso, il nous dirige vers un espèce de nouveau modèle unique d'une personne qui fait une Miracle Morning, qui travaille X heures sur la journée, qui vit à 7 heures sur le monde, etc. Donc, le Dev Perso est aujourd'hui devenu une nouvelle façon de performer qui on est. Et le risque avec ça de cette phrase de « devient un peu meilleur aujourd'hui que hier » , ça nous empêche de comprendre qu'on a déjà fait tellement de travail, qu'on peut célébrer ça et qu'on peut être content de ça, mais aussi que... aujourd'hui, tu es déjà trop bien en fait. Tu gères déjà ta vie. Si tu as réussi chaque jour à te réveiller et à vivre ta journée, tu gères ta vie de ouf en fait. Tu n'as pas besoin encore de voir essayer de te pousser et dans tes retranchements de te développer encore plus. C'est cool, tu peux te développer encore plus mais c'est OK aussi si pendant un petit moment, tu arrêtes de faire ça. Si pendant un jour, une semaine, un mois, un an, cinq ans, tu arrêtes d'essayer de constamment sortir de ta zone de confort, de te pousser de performer quelque chose. Donc, c'est OK de ne pas devoir tout le temps de te développer. Et j'ai un chiffre pour aussi appuyer mes propos, que je sors du livre « Politicité et le bien-être » de Camille Test, qui est le montant de bénéfice du secteur du bien-être mondialement. C'était en 2020, je pense, je ne sais plus le chiffre. C'est 4 400 milliards de dollars annuellement des chiffres d'affaires.

  • Speaker #0

    Arrête un peu !

  • Speaker #1

    Le secteur du bien-être n'est aujourd'hui évidemment plus uniquement pour prendre soin d'une personne individuelle, c'est aussi pour faire du fric. Donc Doris, on va créer des systèmes. qui vont nous rendre accro aux devs perso. Et notamment, une des choses, c'est jouer sur la culpabilité de « je ne suis pas assez, je dois être meilleur, et du coup, je vais te vendre des devs perso pour encore performer qui tu es » .

  • Speaker #0

    Et je trouve que c'est quelque chose d'assez dégueulasse, parce que performer qui on est, ok, mais on court après quoi, au juste ? Quoi la finalité de tout ça ? Et de se dire, si je ne sais pas après quoi je cours, mais que je veux quand même performer qui je suis, en réalité... c'est là que j'ai toutes les chances d'entrer dans des mécanismes d'emprise de gourou, du développement personnel et que je ne suis plus capable de dire non parce que je vais considérer l'autre comme quelqu'un de supérieur alors qu'en réalité c'est juste un être humain comme toi et moi, le mec il est venu au monde pareil, il claquera un jour aussi, enfin le mec ou la meuf qu'importe et c'est vrai que je trouve ça en un sens assez dégueulasse parce que l'industrie du def perso c'est un peu comme l'industrie pharmaceutique Ils ne sont pas là pour qu'on aille bien. Ils sont là pour nous vendre des trucs. Et que l'objectif, c'est que tu reviennes chaque semaine, que tu reviennes tous les mois. Et en attendant, entre deux, tu retournes, si tu as une vie pourrie avant, tu retournes dans ta vie pourrie et tu te dis, ah, j'ai trop hâte de vous retrouver. Et qu'en fait, ouais, tu donnes des mini bulles d'oxygène, comme ça. sporadiquement et tu les reprends. Et t'en veux encore ? Achète. T'en veux encore ? Achète. Et effectivement, merci de partager le chiffre d'ailleurs, Politiser le bien-être. Je reprendrai la ressource du livre dans la description de l'épisode parce que je trouve que c'est super important autant que ce soit quand on cherche un thérapeute ou qu'on cherche juste une méthode pour nous aider à aller bien. Je crois que c'est une des choses les plus importantes, c'est de vérifier qu'elle vise bien à nous rendre autonomes émotionnellement.

  • Speaker #1

    Très d'accord.

  • Speaker #0

    Parce que du coup, pour toi, ça c'est... Quand est-ce que tu as pris conscience ? Parce que j'entends qu'il y a toute une période de voyage qui t'a mis le pied à l'étrier et qu'en un sens, c'est vraiment chouette parce que tu apprends à découvrir toi-même qui tu es. À ce moment-là, c'était il y a dix ans, tu quittes la Belgique, c'est ça ? C'est la première fois que tu quittes la Belgique ? Oui. Et tu voyages où ?

  • Speaker #1

    Ce n'était pas la première fois parce que j'avais... Évidemment, je voyais ma famille en camping, etc. en été. Mais j'avais déjà fait quelques voyages aussi en solo en Europe. Et là, c'était le premier voyage long terme. en solo, hors de l'Europe, dans un pays que je ne connais pas, avec une autre monnaie, une autre langue, etc. Bon là, c'était l'ouest du Canada, donc c'était l'anglais. Après, j'ai fait l'estel français. Mais du coup, oui, c'était le vrai premier gros voyage. Et mon ambition à l'époque, c'est pour dire qu'aujourd'hui, mes ambitions ne sont plus les mêmes. Mais à l'époque, mon ambition, c'était de faire un tour du monde en cinq ans, sans argent, sans prendre l'avion. C'était vraiment ça, mon ambition. Donc j'avais vraiment l'ambition de tarer avec une bucket list incroyable de choses à faire. Et c'était trop chouette, mais du coup, vraiment, sur le chemin, je me suis rendu compte que c'était moins réaliste que ce que je croyais. Donc finalement, j'ai fait quelques années au Canada. J'ai aussi rencontré mon ex amoureuse là-bas, donc je suis resté un petit peu à Montréal. Donc ça, c'était vraiment le... En vrai, pour moi, à cette époque-là, le début de mon voyage, ça a été aussi le début des grands déclics qui m'ont fait comprendre que, voilà, prendre soin de moi, décentrer le table de ma vie, etc. Et aujourd'hui, je me rends compte que mes ambitions ne sont plus les mêmes. Donc aujourd'hui, mes ambitions, c'est en fait avoir une vie relativement tranquille. où je ne travaillais pas trop. Là, en ce moment, je travaille 25 heures sur ma semaine au grand maximum. Et en fait, le reste de ma vie, c'est là où je m'épanouis majoritairement, avec mes amis, mes passions, tant qu'à ce point.

  • Speaker #0

    D'accord. Et en même temps, quelque part, c'était aussi ce moment de ta vie-là qui était nécessaire pour qu'aujourd'hui, tu puisses relativiser et te dire oui, bon, là, je suis bien.

  • Speaker #1

    Exactement. Je pense que oui, tu as raison. Je pense que oui, parce qu'à la fois, c'était tellement une bonne expérience dans ma vie et des bons moments, mais aussi ça venait avec beaucoup de stress beaucoup de pression donc c'était certainement beaucoup d'organisations sur quel transport je prends maintenant. Aussi, beaucoup de solitude. Tu ne fais jamais des réunions sur le long terme quand tu voyages. Et en fait, il y a plein. Ça, c'est hyper intéressant parce que dans le système entrepreneurial, il y a beaucoup de hype autour du digital nomadisme, le fait de voyager en bossant. Et donc, j'ai fait ça. Mais en fait, ça vient aussi avec des inconvénients, notamment la solitude de ouf, l'organisation en termes de transport, d'auberge, etc. Et une des choses aujourd'hui qui me fait le plus de bien sur le fait d'être revenu et de m'être posé quelque part. c'est le social, c'est me faire des amis sur le long terme et de pouvoir vraiment nourrir des relations intéressantes et épanouissantes sur le long terme.

  • Speaker #0

    Comment tu as choisi ton lieu de vie ? Parce que tu me dis qu'aujourd'hui tu vis à Bruxelles, mais tu n'es pas originaire de là à la base. Comment tu as jeté ton dévolu sur cette ville ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. En vrai, je suis revenu du coup en Belgique il y a quatre ans environ, parce que mon visa a expiré du Canada. Et en revenant, j'ai d'abord choisi un écolieu. J'étais encore dans ma vibe, je fais que de l'engager tout le temps, constamment. et du coup j'ai été vivre en École du Pendant 2 ans, c'était génial. Et moi, j'aime bien le changement. J'aime bien le rythme dans ma vie. Donc, je n'aime pas avoir pendant 5, 6, 7, 10 ans le même quotidien. Moi, ça me paralyse et j'aime beaucoup le changement. Et j'ai fait beaucoup ville-campagne, ville-campagne, ville-campagne. Et du coup, je me suis dit, OK, après l'écolieu, allons en ville. Et justement, j'avais pas mal d'amis qui étaient à Bruxelles. Je n'avais encore jamais vécu dans la capitale de mon propre pays. Je me suis dit, pourquoi pas ? Et justement, je voulais l'énergie ville. Et je sais aussi que Bruxelles, c'est une capitale, mais ce n'est pas la plus grosse ville du monde. c'est pas énorme c'est pas mégalomane donc il y a quand même une espèce de juste milieu entre je veux de la ville, mais en même temps, il y a beaucoup de parcs, il y a une forêt ici, ça peut être très calme aussi. Et du coup, c'est un bon milieu pour moi comme ville.

  • Speaker #0

    Ok. T'as entendu dire que tu bossais à peu près 25 heures par semaine. Est-ce que tu penses que c'est aussi grâce à ton outil d'organisation qui te permet ça ? Oui,

  • Speaker #1

    c'est clair que oui. C'est clair que oui, parce qu'avant, je bossais sans système d'organisation. Donc, je bossais au feeling, à l'intuition. Et j'aime bien cette façon de la faire. c'est une des façons où qu'on peut utiliser pour bosser, mais il ne faut pas que ça. Si c'est que ça, on va se cramer rapidement.

  • Speaker #0

    C'est compliqué à cadrer quand même.

  • Speaker #1

    Du coup, c'est compliqué à cadrer, exactement. Ce qui fait que je bossais en fait 30, 40, 50 heures semaine, parfois jusqu'à 8h, 9h, 10h du soir, et je n'arrivais pas trop à me limiter parce que je ne connaissais pas mes priorités, je ne connaissais pas ce qui m'était vraiment en joie, mes ressources, mes limites, etc. Depuis que j'ai mis un vrai site d'organisation en place, notamment avec Notion, c'est fou. J'ai gagné 10, 15 heures par semaine de travail. et je dis pas que c'est une promesse universelle mais pour moi ça a marché aussi parce que un de mes indicateurs quand j'ai recommencé à bosser à fond de burnout c'était je veux pas bosser 40 heures par semaine donc évidemment j'ai construit mon système d'organisation autour de ce besoin là mais c'est sûr que avec ce système là que j'ai aujourd'hui que j'ai quand même construit sur... certainement deux ans parce que j'ai commencé un peu avant mon burnout je commençais un petit peu à me questionner là-dessus mais vraiment depuis un an depuis que j'ai ce système d'organisation là clairement c'est quand je fais mes bilans chaque semaine ou chaque mois sur comment ça a été ma semaine ou mon mois et je fais ma liste de qu'est-ce qui m'a aidé à me motiver ce mois-ci à atteindre mes objectifs ou autre à chaque fois je mets mon espace de travail sous notion et mon système d'organisation à chaque fois je me rends compte à quel point ça m'aide à réduire mon temps de travail sur ma semaine. Trop bien.

  • Speaker #0

    C'est quoi le truc le plus what the fuck que t'as vu ? Parce que tes clients doivent ouvrir leur espace d'organisation pour que tu puisses voir déjà comment ils travaillent. C'est quoi le truc le plus what the fuck que t'as vu chez un ou une de tes clients ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'était une personne qui avait trois façons différentes de gérer sa to-do, avec trois applications différentes. Donc il y avait une application, c'était un Google Keep, il y avait une to-do list sur le téléphone, et il y avait un carnet de notes. Donc trois façons de gérer sa to-do, et elle ne savait plus... ce qui était prioritaire, ce qu'il y avait à faire, etc. Ou alors, elle le savait, mais parce qu'elle était tellement dans son taf à bosser tout le temps qu'elle connaissait en fait ses tâches. Du coup, il n'y avait aucun système logique d'organisation pour gérer sa tout doux quotidien. Il y avait trois outils pour une seule fonctionnalité et du coup, des informations éparpillées par-ci, par-là, ce qui demande beaucoup de travail pour savoir où ranger une information en termes de tâches et où la retrouver aussi. Et en fait, c'était une charge mentale constante et énorme et beaucoup de temps perdu.

  • Speaker #0

    Waouh ! Ouais. Ouais.

  • Speaker #1

    un truc comme ça tu peux être sûr que j'en oublie une des trois peut-être même les trois d'accord ouais effectivement toi t'as tout centralisé tout reparti sur Notion on a fait une seule base de données pour les tâches et après moi je joue sur ce qu'on appelle les vues liées de bases de données sur Notion et en fait je vais venir afficher la même information donc les tâches de différentes façons donc il y aura la tâche du jour uniquement à faire aujourd'hui les tâches de la semaine les tâches du mois il y aura les tâches en retard qui auraient dû être faites avant aujourd'hui mais qui sont pas encore terminées Il y aura aussi des tâches rangées par projet ou mission cliente, par objectif du mois ou autre chose. En fait, il y a différentes façons d'afficher ces tâches dans Notion.

  • Speaker #0

    Comment tu gères tes tâches en retard ? C'est toujours pour une amie.

  • Speaker #1

    Alors, tu n'as pas mes amis là ? C'est différent. Première chose, quand on veut réussir à ne plus avoir des tâches en retard et ne plus avoir des listes énormes de caisses à cocher, c'est la partie en amont de l'opération. C'est la partie stratégie planification. Pour moi, c'est une des étapes les plus importantes. du travail, c'est le moment où on va se poser la question qu'est-ce que je dois faire aujourd'hui, cette semaine, ce mois, qu'est-ce qui est important pour moi, qu'est-ce qui m'enjoie, qu'est-ce qui est prioritaire pour mon entreprise ou pour moi. Justement, ça c'est non. Il n'y a jamais de tout. Si tout est prioritaire, qu'en est prioritaire ? Il y a toujours un truc à prioriser. Et du coup, on va planifier tout ça dans son agenda en amont. Moi, ce que je fais, c'est que fin du mois, début du mois, j'ai un moment de bilan dans lequel je vais me poser la question qu'est-ce que j'ai fait ce mois-ci, qu'est-ce que je vais faire le mois prochain. Et je vais lister les tâches que j'ai à faire pour atteindre mon objectif. Ou atteindre ce que j'ai envie d'atteindre, peu importe. Ou les missions que j'ai à faire en course ce mois-ci. Et je vais le mettre dans mon agenda. Le fait de bloquer mon temps dans mon agenda me fait dire, est-ce que c'est réaliste ou non ? Est-ce que j'ai suffisamment de temps sur ma semaine, sur mon mois ou non ? Est-ce que j'ai eu plus d'ambition que ce que je peux vraiment faire par rapport à mes ressources ? Moi, par exemple, je vais bosser 25 heures sur la semaine. Du coup, c'est sûr que je ne vais pas pouvoir faire tout rentrer si j'ai des grosses ambitions par rapport aux tâches. Donc en fait, le fait de mettre ça dans mon agenda... en amont en termes de stratégie, c'est déjà quasiment sûr que je ne vais pas déborder. Après, il y a la partie opérationnelle du au jour le jour. Évidemment, on ne suit jamais à 100% en plan qu'on a mis en amont. La stratégie, c'est bien, mais on a toujours des imprévus. On peut se réveiller un jour et procrastiner plus que d'habitude. On peut avoir un imprévu de santé. Il peut se passer plein de choses, juste ne pas avoir envie de bosser. Il peut y avoir plein de raisons pour lesquelles on ne suit pas son planning. C'est vraiment OK. Dans ce cas-là, et on n'arrive pas à suivre ça tout doux. Il y a deux façons pour moi de gérer ça. La première, c'est de réussir à se remotiver. Donc, il y a une partie un peu, on va un petit peu se forcer avec des actes de motivation et réussir à retrouver de la motivation et de la force de travail pour vraiment faire les choses. Ou alors, deuxième chose, c'est on accepte qu'on procrastine, qu'on a moins de motivation, qu'on ne va pas faire toutes les choses. Et du coup, on va prendre une habitude routinière, soit chaque fin de journée ou chaque fin de semaine, que j'appelle un check-out. C'est comme ce qu'on fait en restauration en fin de journée. on va préparer, on va tout cleaner. pour que le lendemain, les gens qui vont ouvrir puissent rapidement ouvrir le restaurant et servir les clientes. On va faire pareil dans son système d'organisation. On va terminer la journée ou la semaine par un moment de je fais un check-out, je vais voir tout ce que je n'ai pas fait en termes de tâches et je vais les replanifier pour demain, la semaine ou le mois. Et du coup, ce sera déjà remis dans le planning et je ne devrais plus y repenser les jours qui suivent. Et en fait, je vais les réintégrer là où c'est bon dans mon planning. Et en faisant ça, moi, je n'ai quasiment plus jamais des tâches en retard ou qui débordent ou une journée avec 15 tâches à faire. parce que tout a déjà été planifié en amont ou peu planifié sur le moment même.

  • Speaker #0

    Ok, ok.

  • Speaker #1

    Évidemment, il y a une troisième étape qui est en fait la partie apprentissage. C'est ça que je fais avec les bilans. C'est que fin semaine ou fin du mois, je me questionne qu'est-ce qui a bien été ou pas bien été, notamment dans ma gestion des tâches. Et en fait, si semaine après semaine, mois après mois, je continue encore à avoir des tâches en retard, des listes énormes de 15, 20, 30 tâches, c'est qu'il y a un truc qui ne va pas. Donc, au lieu de forcer et de continuer à essayer de gérer ça, je vais me questionner sur qu'est-ce qui ne va pas globalement Il y a des trucs qui ne vont pas, c'est sûr. qu'est-ce qui ne va pas, je vais essayer de régler ça d'abord. Elle a la source, en fait.

  • Speaker #0

    Tu traques ton temps ?

  • Speaker #1

    Oui, je traque mon temps, oui. J'ai une application qui traque mon temps au jour, à la semaine ou au mois.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Merci pour toutes ces infos. Je trouve ça super intéressant. Ça t'oblige à t'observer tout le temps, à t'observer et à te questionner, à te remettre en question tout le temps. Et je trouve ça vachement pertinent parce qu'on n'est pas la même personne d'un jour à l'autre. Enfin, du moins, on n'a pas le même moral, on traverse pas les mêmes choses et c'est super important, en fait. S'il y avait un film ou une série qui représentait ce qui se passe dans la tête de Lucas ?

  • Speaker #1

    Ce serait quoi ? Incroyable. J'ai vraiment pris du temps pour réfléchir et pour trouver la petite pépite. Je pense que j'ai trouvé... Je pense que la pépite, c'est le film Wonka. Ça parle ou pas ?

  • Speaker #0

    Celui avec Timothée Chalamet ?

  • Speaker #1

    Oui, exactement. OK. C'est le prélude au film Charlie et la chocolaterie. Yes. C'est comment est-ce que la chocolaterie a vu le jour. Et en fait, j'ai pris ce film-là parce que, selon moi, c'est une représentation de ce qui se passe dans ma tête en termes d'imagination, d'optimisme, de monde de Bisounours Le personnage principal de Wonka, c'est une personne qui va tout faire pour atteindre son but, son rêve, son objectif. Donc, il va être performant, il va être efficace, il va tout faire pour y arriver et il y arrive à la fin. Mais ce que je ressens, c'est qu'en fait, il y a une espèce d'optimisme sacré, un optimisme radical chez cette personne-là, de l'espoir, un truc un peu enfantin, bisounours, et qui n'est pas dans « je vais forcer pour y arriver et je vais dépasser toutes mes limites et je vais travailler comme un taré tout le temps » . Et en fait, il y a un truc de… je suis un peu convaincu que ça va y arriver. Donc, j'ai confiance dans un truc un peu de l'univers, dans ma ligne de vie. Mais j'ai quand même un objectif qui est très cartésien, très terre-à-terre de là où je vais arriver. Et donc, c'est une bonne combinaison entre mon côté cartésien et mon côté spirituel finalement. Le côté enfantin, bisounours, je crois en l'univers, je vais y arriver. Et le côté très rationnel, je veux ouvrir une chocolaterie et voici comment je vais y arriver, quelle est ma stratégie avant, parce qu'il y a tout un plan d'action qui va mettre en place. Donc, c'est un bon mix entre les deux. Et en fait, aussi, juste parce que Wanka, c'est le monde des imaginaires, des créatures fantastiques, des petits ors en chocolat qui volent de la magie. Et ça, c'est vraiment Lucas.

  • Speaker #0

    Ok, ouais, ok, cool. Cool, cool, cool. Mais je trouve que c'est super. On voit vraiment le mec animé par la foi, en fait, dans son projet. Alors, bien sûr, il a du talent, mais il y a aussi surtout la foi que ça va fonctionner. Je trouve ça super. Je trouve ça super chouette. On arrive déjà à la fin de cette interview, Lucas. Vraiment, merci.

  • Speaker #1

    d'avoir accepté l'invitation où est-ce qu'on peut te retrouver si on veut venir échanger avec toi te poser des questions sur toi sur ton travail alors on me retrouve principalement sur LinkedIn c'est vraiment ma plateforme préférée même si en effet c'est une plateforme très très start-up mais il y a quand même des gens trop chouettes dessus pour me retrouver il faut taper Lucas le rayonnant c'est mon tag sur LinkedIn c'est mon blaze sur LinkedIn moi je ne veux pas me faire chier au travail du coup je m'amuse et je n'écris pas Lucas Storder j'écris Lucas le rayonnant et de coup venez m'écrire en DM j'adore parler en DM aux gens sur LinkedIn c'est vraiment bienvenu je publie aussi régulièrement je publie 3 fois par semaine quand j'ai mon rythme sinon je suis aussi présent sur Instagram mais je publie pas pour le moment là pour le coup c'est juste Lucas Tordor c'est classique c'est deux façons pour me joindre ok super mais je laisserai tous les liens dans la description de cet épisode encore un tout tout grand merci c'était une interview super riche super intéressante merci pour tout ça

  • Speaker #0

    Lucas et on se retrouve alors bientôt. Salut Lucas !

  • Speaker #1

    Merci Sandra, bye !

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