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AndrĂ© PĂ©rissel : « Une bulle immobiliĂšre  internationale prĂȘte Ă  Ă©clater ? » #962 cover
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Mon Podcast Immo, le podcast immobilier by MySweetImmo🩋

AndrĂ© PĂ©rissel : « Une bulle immobiliĂšre internationale prĂȘte Ă  Ă©clater ? » #962

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15min |02/03/2025
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15min |02/03/2025
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Description

Une bulle immobiliĂšre mondiale prĂȘte Ă  Ă©clater ? AndrĂ© PĂ©rissel, prĂ©sident du World Property Business Association, rĂ©pond Ă  Ariane Artinian dans Mon Podcast Immo. En 2020, UBS alertait sur un risque d’effondrement des prix dans plusieurs mĂ©tropoles. Cinq ans plus tard, Ă  Paris, Munich, Toronto, Hong Kong
 qu’en est-il vraiment ? « Le vrai moteur du marchĂ©, ce ne sont pas les bulles, mais les taux d’intĂ©rĂȘt et la confiance. ». Crise ou simple ajustement ? Un Ă©pisode clĂ© pour comprendre l'Ă©volution du marchĂ© immobilier international.


🎧 Mon Podcast Immo, le podcast immobilier Ă  Ă©couter sans modĂ©ration.
📍 AnimĂ© par Ariane Artinian et les journalistes de MySweetImmo.
đŸŽ™ïž Produit par le Studio MySweetImmo.
🩋 Vous voulez vous aussi votre podcast immo ? Contactez-nous : hello@mysweetimmo.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Mon podcast IMMO

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Mon podcast IMO, votre rendez-vous avec l'immobilier. Je suis Ariane Artinian, fondatrice de MySweetImmo, et aujourd'hui je reçois André Perissel, président du World Property Business Association, et on va se poser la question, on va parler de bulles immobiliÚres. Y a-t-il une bulle internationale ? Bonjour.

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Bonjour Ariane, merci de me recevoir.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Alors pour commencer, vous nous présentez ce World Property Business Club.

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Alors le World Property Business Association est un rĂ©seau d'agents immobiliers français et Ă©trangers. Les français pour accueillir des investisseurs Ă©trangers dans notre beau pays. Les Ă©trangers adorent Paris, adorent la cĂŽte d'Azur et le sud-ouest. Et aussi pour aider les Français qui souhaitent investir Ă  l'Ă©tranger. Nous avons des correspondants en Europe et aux États-Unis pour conseiller au mieux nos concitoyens qui souhaitent investir dans des pays qui sont plus clĂ©ments pour l'investissement immobilier.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Alors André Périsselle, vous avez regardé de trÚs prÚs une étude publiée par UBS il y a cinq ans maintenant. qui s'interrogeait sur le fait de savoir, enfin qui se disait, il y a un risque de crise, de bulle au niveau international. Vous nous expliquez un petit peu l'étude ?

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Alors c'est cela, j'ai retrouvĂ© une Ă©tude de 2020 du Global Reset Bubble Index. C'est l'union des banques suisses, l'UBS, qui soulignait les risques accrus de bulles immobiliĂšres dans plus de 25 mĂ©tropoles Ă©tudiĂ©es. Alors j'ai repris les cinq premiĂšres. Il faut se remettre en 2020, on sort de la crise du Covid, le marchĂ© immobilier est assez soutenu, les taux d'intĂ©rĂȘt sont au plus bas et donc l'UBS prĂ©voit que les prix vont chuter. Alors qu'est-ce qu'une bulle ? Pour moi, une bulle, c'est un effondrement des prĂȘts d'immobilier, elle est causĂ©e plus par les agents mĂȘme que par... Des interventions extĂ©rieures, c'est-Ă -dire que les prix augmentent dans une folie spĂ©culative. On prend l'exemple de la France, par exemple, en aoĂ»t 1990, la guerre du Golfe marque un coup d'arrĂȘt brutal Ă  la hausse des prix. On avait une hausse de 85% entre 1985 et 1989. En France, 85% d'augmentation. Et donc, en dĂ©cembre... DĂ©cembre 1990, c'est la chute des prix. Il chute de 40% entre 1991 et 1996. Donc c'est historique et c'est un contexte qui fait que la bulle Ă©clate. C'est une grosse chute des prix. Pour UBS, en 2020, la bulle, c'est une surĂ©valuation des prix immobiliers dans un climat d'incertitude Ă©conomique. Alors UBS disait que c'Ă©tait... plus une fuite des citoyens vers des zones plus abordables. C'est ce qui s'est passĂ©, on le voit Ă  Paris. Beaucoup de nos Parisiens sont partis aprĂšs Covid pour la province et des prix moins chers. Mais en fait, l'UBS n'a pas prĂ©vu qu'on allait dans un climat de crise avec la hausse brutale des taux d'intĂ©rĂȘt. Donc j'ai repris les cinq premiĂšres villes pour lesquelles l'UBS prĂ©voyait un Ă©clatement de bulles. Et on est sur des villes comme Munich, Francfort, Toronto, Hong Kong et Paris. C'Ă©tait les cinq premiĂšres villes oĂč l'UBS prĂ©voyait une chute des prix.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Bon alors on va dĂ©marrer par Paris qu'on connaĂźt le mieux. Les prix ont ralenti, ils ont mĂȘme baissĂ©. On est quand mĂȘme loin des 40%. d'effondrement de prix comme la crise Ă  laquelle vous faisiez allusion au dĂ©but des annĂ©es 90. C'est quoi votre diagnostic ?

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Paris, c'est la chute des ventes. C'est-Ă -dire que le montant des ventes Ă  Paris est tombĂ© de... est tombĂ© de... on Ă©tait sur 31 000 ventes en 2020 et on passe Ă  25 160 ventes en 2024. Donc c'est surtout la chute des ventes qui est caractĂ©ristique Ă  Paris avec une baisse des prix de 11% depuis 2020. Alors c'est pas un Ă©clatement de bulles, c'est pas une grosse chute des prix mais quand mĂȘme 11% en 4 ans. C'est assez significatif. On passe en moyenne sous la barre des 10 000 euros. Les prix moyens, suivant la statistique des notaires, sont tombĂ©s Ă  9 768 euros. C'est un prix psychologique au-dessous des 10 000 euros. Ce qui fait qu'on a une chute des prix et ce seuil des 10 000 euros est psychologique. Il y a de la demande Ă  Paris, mais il y a peu d'offres parce qu'en dessous d'un certain seuil psychologique, les vendeurs ne veulent plus vendre.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Est-ce que pour autant, vous redoutez un effondrement plus important des prix pour débloquer la situation ? Ce qui pourrait donner raison à un scénario d'éclatement de bulles ?

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Je pense que les prix vont se stabiliser en 2025 avec une stabilisation des taux d'intĂ©rĂȘt. Les banques vont recommencer Ă  faire un peu la guerre des taux. La SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale annonce un taux d'appel Ă  2,99. Donc les taux seront descendus et ça redonne du pouvoir d'achat aux Français. Le risque c'est qu'avec cette baisse des taux, les vendeurs souhaitent remonter leur prix. ou du moins ne pas baisser les prix suffisamment. Alors le problĂšme en France, c'est que d'un cĂŽtĂ©, on a un bon signal, c'est la baisse des taux, mais d'un autre cĂŽtĂ©, des mauvais signaux, comme l'interdiction de louer les biens qui sont en... Les passeports thermiques. Et puis surtout la hausse des taux de mutation. A partir du 1er avril, le dĂ©partement augmente les frais de mutation. Ce n'est pas des bons signaux. Pour autant, on ne peut pas dire qu'il y a vraiment une bulle. C'est une crise immobiliĂšre, mais on n'est pas dans une bulle oĂč les prix vont s'effondrer de 40% par exemple.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Bon, alors là, on y voit clair sur Paris. Sur les autres métropoles examinées par UBS à l'époque, comment ça s'est passé ?

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Donc, la premiĂšre ville qui Ă©tait... PointĂ© par l'UBS Ă©tait Munich. Et finalement, au bout de cinq ans, on se rend compte que Munich est un marchĂ© rĂ©silient. C'est la troisiĂšme ville d'Allemagne. 1,6 million d'habitants entre Amuros. C'est la troisiĂšme ville aprĂšs Berlin et Hambourg. et un produit interneur brut par habitant de 53 000 euros. On est sur des villes qui sont dans cette moyenne-lĂ , 53 000 euros par habitant, ce sont des villes plutĂŽt riches. Alors Ă  Munich, en 2024, le prix moyen est de 10 495 euros le mĂštre carrĂ©, et on remarque une stabilisation de l'augmentation des prix, c'est depuis 2020, 2% d'augmentation des prix par an. Donc lĂ , on n'est pas du tout dans une bulle avec des prix qui chutent. D'abord parce que les Ă©trangers aiment bien investir Ă  Munich. Ça, c'est un point important. Et le deuxiĂšme point, c'est que les taux se sont stabilisĂ©s Ă  autour de 3,63%. Les banques allemandes n'ont pas pratiquĂ© des taux comme en France oĂč on arrivait Ă  1%. 1,5%. Ils sont restĂ©s dans une moyenne de 3,63%. Et donc mĂȘme au plus fort de la hausse des taux de la BCE, le taux moyen en Allemagne est restĂ© Ă  3,5%, 3,8%. Donc il n'y a pas eu cet effet de taux d'intĂ©rĂȘt qui a dĂ©soblabilisĂ© les acquĂ©reurs.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    En Allemagne, Francfort aussi a fait l'objet d'un warning d'UBS en 2020. Qu'est-ce que ça donne aujourd'hui ?

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Francfort, c'est la ville oĂč l'immobilier marche bien. C'est une ville de 800 000 habitants, la cinquiĂšme ville d'Allemagne et la quatriĂšme place financiĂšre d'Europe. C'est la ville d'Allemagne et peut-ĂȘtre une des villes du monde les plus riches, avec 85 000 euros de PIB par habitant. Donc c'est une ville oĂč le coĂ»t moyen d'un appartement Ă  Bondy en 2024 est de 7 600 euros le mĂštre carrĂ©. Et lĂ  c'est un taux moyen. d'augmentation des prix de 6% par an. Donc ici aussi pas vraiment de crise. Il faut souligner que Francfort a vu l'arrivĂ©e de plus de 25 banques aprĂšs le Brexit, donc effet favorable du Brexit. Brexit sur Francfort avec un fort renforcement d'attractivitĂ© de la ville. Donc marchĂ© immobilier, plutĂŽt de demande locale, pas internationale, mais de jeunes professionnels internationaux nĂ©anmoins qui ont Ă©tĂ© attirĂ©s par la dĂ©localisation de places financiĂšres dans cette ville. VoilĂ , en Allemagne... Ces deux grandes villes, en tout cas, n'ont pas vraiment connu de crise.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Alors maintenant, on va s'intéresser à Toronto.

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Toronto, c'est diffĂ©rent. C'est quand mĂȘme la quatriĂšme ville la plus peuplĂ©e d'AmĂ©rique du Nord, 3 millions d'habitants. Un PIB par habitant de 48 500 euros. Et c'est la troisiĂšme plus grande mĂ©tropole d'AmĂ©rique pour la technologie. Donc aprĂšs la Silicon Valley et New York. Le marchĂ© immobilier en dĂ©cembre 2024, le prix moyen Ă©tait de 47 000 dollars. La chute des prix depuis 2020 a nĂ©anmoins Ă©tĂ© de 7,5% de chute des prix immobiliers depuis 2020. Et c'est surtout la cause d'une forte remontĂ©e des taux. Les taux d'intĂ©rĂȘt canadien sont passĂ©s de 2,45% au plus bas en aoĂ»t 2020 Ă  7,2% en janvier 2024. Et ça, ça a Ă©tĂ© trĂšs cruel pour le marchĂ© immobilier.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Et oui, ce phénomÚne d'impact de la hausse des taux sur le volume des ventes et des prix de facto, évidemment, ça se retrouve à l'échelon international partout dans le monde.

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    C'est ça.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Pour autant... 7% de recul en 4 ans. Est-ce que c'est une bulle qui éclate ?

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Oui, on ne peut pas parler de bulle immobiliĂšre. C'est une baisse de 7,5% en moyenne. Ce n'est pas vraiment catastrophique. Avec la nouvelle baisse des taux d'intĂ©rĂȘt entre la Fed et la BCE, on va revenir sur une stabilisation et donc un marchĂ©. Ă  Toronto qui va plutĂŽt s'amĂ©liorer en 2025.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Et alors maintenant, on part à Hong Kong. Là, la situation est plus préoccupante.

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Alors Hong Kong, c'est quand mĂȘme l'une des plus importantes places financiĂšres d'Asie avec Singapour. Un PIB par habitant de 54 900 euros. Hong Kong, c'est la ville des prix Ă©levĂ©s. On est Ă  33 000 euros le mĂštre carrĂ© en moyenne dans le luxe, avec des pointes Ă  150 000 euros dans certains immeubles. Mais 2024 a marquĂ© une chute de 30% depuis son pic de 2019. Donc ici, on peut dire que les prix ont largement subi la crise. Et c'est notamment le fait de tensions politiques et de taux d'intĂ©rĂȘt aussi Ă©levĂ©s. Donc on prĂ©voit une augmentation de 10% des prix en 2025. On pourrait parler ici vraiment d'une bulle immobiliĂšre qui a Ă©clatĂ©.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Finalement, cette bulle évoquée par UBS, elle s'est manifestée à Hong Kong uniquement ?

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Hong Kong et Toronto, on peut dire, mais ce n'est pas vraiment une bulle dans le sens oĂč il y a toujours eu une demande forte Ă  Toronto et Ă  Hong Kong avec un marchĂ© immobilier attractif.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Qu'est-ce que vous retenez en deux mots de cette étude UBS ? avec le recul qu'on a aujourd'hui ?

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Alors avec le recul, je pense que UBS a voulu sonner une alerte, mais en fait les conditions du marchĂ© n'ont pas du tout Ă©tĂ© ce qui Ă©tait prĂ©vu au dĂ©part. UBS prĂ©voyait une fuite des habitants de ces grandes mĂ©tropoles vers des villes plutĂŽt moyennes avec des prix plutĂŽt sages. Ce n'est pas vraiment ce qui s'est passĂ©. La crise immobiliĂšre a Ă©tĂ© marquĂ©e par... la politique monĂ©taire des banques centrales, des augmentations de taux trĂšs importantes. Et ici, je pense que, par exemple en France, on a Ă©tĂ© un peu imprudents de baisser les taux trĂšs bas de 1%, puis les remonter trĂšs rapidement Ă  4% pour les prĂȘts immobiliers. Donc c'est plutĂŽt cette analyse de hausse des taux qui a provoquĂ© une chute des prix.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Donc le driver essentiel du marchĂ©, c'est les taux d'intĂ©rĂȘt.

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Les taux d'intĂ©rĂȘt et puis la confiance. On voit que dans des villes d'Allemagne oĂč l'Ă©conomie est forte, puissante et dĂ©veloppĂ©e, le marchĂ© immobilier se porte effectivement mieux que en France, par exemple, oĂč on a quand mĂȘme de l'incertitude politique et de mauvais signaux par rapport Ă  l'immobilier.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Merci beaucoup. Merci beaucoup AndrĂ© PĂ©risselle. Je rappelle que vous ĂȘtes prĂ©sident du World Property Business Association.

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Merci Ariane.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Quant à moi, je vous retrouve trÚs vite pour un nouvel épisode de mon podcast IMO à écouter tous les jours sur toutes les plateformes et sur MySuite IMO. Si cet épisode vous a plu, pensez à vous abonner, à liker, à nous laisser des étoiles. On adore ça chez MySuite IMO.

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Mon podcast IMO.

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Une bulle immobiliĂšre mondiale prĂȘte Ă  Ă©clater ? AndrĂ© PĂ©rissel, prĂ©sident du World Property Business Association, rĂ©pond Ă  Ariane Artinian dans Mon Podcast Immo. En 2020, UBS alertait sur un risque d’effondrement des prix dans plusieurs mĂ©tropoles. Cinq ans plus tard, Ă  Paris, Munich, Toronto, Hong Kong
 qu’en est-il vraiment ? « Le vrai moteur du marchĂ©, ce ne sont pas les bulles, mais les taux d’intĂ©rĂȘt et la confiance. ». Crise ou simple ajustement ? Un Ă©pisode clĂ© pour comprendre l'Ă©volution du marchĂ© immobilier international.


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  • Mon podcast IMMO

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Mon podcast IMO, votre rendez-vous avec l'immobilier. Je suis Ariane Artinian, fondatrice de MySweetImmo, et aujourd'hui je reçois André Perissel, président du World Property Business Association, et on va se poser la question, on va parler de bulles immobiliÚres. Y a-t-il une bulle internationale ? Bonjour.

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Bonjour Ariane, merci de me recevoir.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Alors pour commencer, vous nous présentez ce World Property Business Club.

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Alors le World Property Business Association est un rĂ©seau d'agents immobiliers français et Ă©trangers. Les français pour accueillir des investisseurs Ă©trangers dans notre beau pays. Les Ă©trangers adorent Paris, adorent la cĂŽte d'Azur et le sud-ouest. Et aussi pour aider les Français qui souhaitent investir Ă  l'Ă©tranger. Nous avons des correspondants en Europe et aux États-Unis pour conseiller au mieux nos concitoyens qui souhaitent investir dans des pays qui sont plus clĂ©ments pour l'investissement immobilier.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Alors André Périsselle, vous avez regardé de trÚs prÚs une étude publiée par UBS il y a cinq ans maintenant. qui s'interrogeait sur le fait de savoir, enfin qui se disait, il y a un risque de crise, de bulle au niveau international. Vous nous expliquez un petit peu l'étude ?

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Alors c'est cela, j'ai retrouvĂ© une Ă©tude de 2020 du Global Reset Bubble Index. C'est l'union des banques suisses, l'UBS, qui soulignait les risques accrus de bulles immobiliĂšres dans plus de 25 mĂ©tropoles Ă©tudiĂ©es. Alors j'ai repris les cinq premiĂšres. Il faut se remettre en 2020, on sort de la crise du Covid, le marchĂ© immobilier est assez soutenu, les taux d'intĂ©rĂȘt sont au plus bas et donc l'UBS prĂ©voit que les prix vont chuter. Alors qu'est-ce qu'une bulle ? Pour moi, une bulle, c'est un effondrement des prĂȘts d'immobilier, elle est causĂ©e plus par les agents mĂȘme que par... Des interventions extĂ©rieures, c'est-Ă -dire que les prix augmentent dans une folie spĂ©culative. On prend l'exemple de la France, par exemple, en aoĂ»t 1990, la guerre du Golfe marque un coup d'arrĂȘt brutal Ă  la hausse des prix. On avait une hausse de 85% entre 1985 et 1989. En France, 85% d'augmentation. Et donc, en dĂ©cembre... DĂ©cembre 1990, c'est la chute des prix. Il chute de 40% entre 1991 et 1996. Donc c'est historique et c'est un contexte qui fait que la bulle Ă©clate. C'est une grosse chute des prix. Pour UBS, en 2020, la bulle, c'est une surĂ©valuation des prix immobiliers dans un climat d'incertitude Ă©conomique. Alors UBS disait que c'Ă©tait... plus une fuite des citoyens vers des zones plus abordables. C'est ce qui s'est passĂ©, on le voit Ă  Paris. Beaucoup de nos Parisiens sont partis aprĂšs Covid pour la province et des prix moins chers. Mais en fait, l'UBS n'a pas prĂ©vu qu'on allait dans un climat de crise avec la hausse brutale des taux d'intĂ©rĂȘt. Donc j'ai repris les cinq premiĂšres villes pour lesquelles l'UBS prĂ©voyait un Ă©clatement de bulles. Et on est sur des villes comme Munich, Francfort, Toronto, Hong Kong et Paris. C'Ă©tait les cinq premiĂšres villes oĂč l'UBS prĂ©voyait une chute des prix.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Bon alors on va dĂ©marrer par Paris qu'on connaĂźt le mieux. Les prix ont ralenti, ils ont mĂȘme baissĂ©. On est quand mĂȘme loin des 40%. d'effondrement de prix comme la crise Ă  laquelle vous faisiez allusion au dĂ©but des annĂ©es 90. C'est quoi votre diagnostic ?

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Paris, c'est la chute des ventes. C'est-Ă -dire que le montant des ventes Ă  Paris est tombĂ© de... est tombĂ© de... on Ă©tait sur 31 000 ventes en 2020 et on passe Ă  25 160 ventes en 2024. Donc c'est surtout la chute des ventes qui est caractĂ©ristique Ă  Paris avec une baisse des prix de 11% depuis 2020. Alors c'est pas un Ă©clatement de bulles, c'est pas une grosse chute des prix mais quand mĂȘme 11% en 4 ans. C'est assez significatif. On passe en moyenne sous la barre des 10 000 euros. Les prix moyens, suivant la statistique des notaires, sont tombĂ©s Ă  9 768 euros. C'est un prix psychologique au-dessous des 10 000 euros. Ce qui fait qu'on a une chute des prix et ce seuil des 10 000 euros est psychologique. Il y a de la demande Ă  Paris, mais il y a peu d'offres parce qu'en dessous d'un certain seuil psychologique, les vendeurs ne veulent plus vendre.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Est-ce que pour autant, vous redoutez un effondrement plus important des prix pour débloquer la situation ? Ce qui pourrait donner raison à un scénario d'éclatement de bulles ?

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Je pense que les prix vont se stabiliser en 2025 avec une stabilisation des taux d'intĂ©rĂȘt. Les banques vont recommencer Ă  faire un peu la guerre des taux. La SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale annonce un taux d'appel Ă  2,99. Donc les taux seront descendus et ça redonne du pouvoir d'achat aux Français. Le risque c'est qu'avec cette baisse des taux, les vendeurs souhaitent remonter leur prix. ou du moins ne pas baisser les prix suffisamment. Alors le problĂšme en France, c'est que d'un cĂŽtĂ©, on a un bon signal, c'est la baisse des taux, mais d'un autre cĂŽtĂ©, des mauvais signaux, comme l'interdiction de louer les biens qui sont en... Les passeports thermiques. Et puis surtout la hausse des taux de mutation. A partir du 1er avril, le dĂ©partement augmente les frais de mutation. Ce n'est pas des bons signaux. Pour autant, on ne peut pas dire qu'il y a vraiment une bulle. C'est une crise immobiliĂšre, mais on n'est pas dans une bulle oĂč les prix vont s'effondrer de 40% par exemple.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Bon, alors là, on y voit clair sur Paris. Sur les autres métropoles examinées par UBS à l'époque, comment ça s'est passé ?

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Donc, la premiĂšre ville qui Ă©tait... PointĂ© par l'UBS Ă©tait Munich. Et finalement, au bout de cinq ans, on se rend compte que Munich est un marchĂ© rĂ©silient. C'est la troisiĂšme ville d'Allemagne. 1,6 million d'habitants entre Amuros. C'est la troisiĂšme ville aprĂšs Berlin et Hambourg. et un produit interneur brut par habitant de 53 000 euros. On est sur des villes qui sont dans cette moyenne-lĂ , 53 000 euros par habitant, ce sont des villes plutĂŽt riches. Alors Ă  Munich, en 2024, le prix moyen est de 10 495 euros le mĂštre carrĂ©, et on remarque une stabilisation de l'augmentation des prix, c'est depuis 2020, 2% d'augmentation des prix par an. Donc lĂ , on n'est pas du tout dans une bulle avec des prix qui chutent. D'abord parce que les Ă©trangers aiment bien investir Ă  Munich. Ça, c'est un point important. Et le deuxiĂšme point, c'est que les taux se sont stabilisĂ©s Ă  autour de 3,63%. Les banques allemandes n'ont pas pratiquĂ© des taux comme en France oĂč on arrivait Ă  1%. 1,5%. Ils sont restĂ©s dans une moyenne de 3,63%. Et donc mĂȘme au plus fort de la hausse des taux de la BCE, le taux moyen en Allemagne est restĂ© Ă  3,5%, 3,8%. Donc il n'y a pas eu cet effet de taux d'intĂ©rĂȘt qui a dĂ©soblabilisĂ© les acquĂ©reurs.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    En Allemagne, Francfort aussi a fait l'objet d'un warning d'UBS en 2020. Qu'est-ce que ça donne aujourd'hui ?

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Francfort, c'est la ville oĂč l'immobilier marche bien. C'est une ville de 800 000 habitants, la cinquiĂšme ville d'Allemagne et la quatriĂšme place financiĂšre d'Europe. C'est la ville d'Allemagne et peut-ĂȘtre une des villes du monde les plus riches, avec 85 000 euros de PIB par habitant. Donc c'est une ville oĂč le coĂ»t moyen d'un appartement Ă  Bondy en 2024 est de 7 600 euros le mĂštre carrĂ©. Et lĂ  c'est un taux moyen. d'augmentation des prix de 6% par an. Donc ici aussi pas vraiment de crise. Il faut souligner que Francfort a vu l'arrivĂ©e de plus de 25 banques aprĂšs le Brexit, donc effet favorable du Brexit. Brexit sur Francfort avec un fort renforcement d'attractivitĂ© de la ville. Donc marchĂ© immobilier, plutĂŽt de demande locale, pas internationale, mais de jeunes professionnels internationaux nĂ©anmoins qui ont Ă©tĂ© attirĂ©s par la dĂ©localisation de places financiĂšres dans cette ville. VoilĂ , en Allemagne... Ces deux grandes villes, en tout cas, n'ont pas vraiment connu de crise.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Alors maintenant, on va s'intéresser à Toronto.

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Toronto, c'est diffĂ©rent. C'est quand mĂȘme la quatriĂšme ville la plus peuplĂ©e d'AmĂ©rique du Nord, 3 millions d'habitants. Un PIB par habitant de 48 500 euros. Et c'est la troisiĂšme plus grande mĂ©tropole d'AmĂ©rique pour la technologie. Donc aprĂšs la Silicon Valley et New York. Le marchĂ© immobilier en dĂ©cembre 2024, le prix moyen Ă©tait de 47 000 dollars. La chute des prix depuis 2020 a nĂ©anmoins Ă©tĂ© de 7,5% de chute des prix immobiliers depuis 2020. Et c'est surtout la cause d'une forte remontĂ©e des taux. Les taux d'intĂ©rĂȘt canadien sont passĂ©s de 2,45% au plus bas en aoĂ»t 2020 Ă  7,2% en janvier 2024. Et ça, ça a Ă©tĂ© trĂšs cruel pour le marchĂ© immobilier.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Et oui, ce phénomÚne d'impact de la hausse des taux sur le volume des ventes et des prix de facto, évidemment, ça se retrouve à l'échelon international partout dans le monde.

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    C'est ça.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Pour autant... 7% de recul en 4 ans. Est-ce que c'est une bulle qui éclate ?

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Oui, on ne peut pas parler de bulle immobiliĂšre. C'est une baisse de 7,5% en moyenne. Ce n'est pas vraiment catastrophique. Avec la nouvelle baisse des taux d'intĂ©rĂȘt entre la Fed et la BCE, on va revenir sur une stabilisation et donc un marchĂ©. Ă  Toronto qui va plutĂŽt s'amĂ©liorer en 2025.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Et alors maintenant, on part à Hong Kong. Là, la situation est plus préoccupante.

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Alors Hong Kong, c'est quand mĂȘme l'une des plus importantes places financiĂšres d'Asie avec Singapour. Un PIB par habitant de 54 900 euros. Hong Kong, c'est la ville des prix Ă©levĂ©s. On est Ă  33 000 euros le mĂštre carrĂ© en moyenne dans le luxe, avec des pointes Ă  150 000 euros dans certains immeubles. Mais 2024 a marquĂ© une chute de 30% depuis son pic de 2019. Donc ici, on peut dire que les prix ont largement subi la crise. Et c'est notamment le fait de tensions politiques et de taux d'intĂ©rĂȘt aussi Ă©levĂ©s. Donc on prĂ©voit une augmentation de 10% des prix en 2025. On pourrait parler ici vraiment d'une bulle immobiliĂšre qui a Ă©clatĂ©.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Finalement, cette bulle évoquée par UBS, elle s'est manifestée à Hong Kong uniquement ?

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Hong Kong et Toronto, on peut dire, mais ce n'est pas vraiment une bulle dans le sens oĂč il y a toujours eu une demande forte Ă  Toronto et Ă  Hong Kong avec un marchĂ© immobilier attractif.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Qu'est-ce que vous retenez en deux mots de cette étude UBS ? avec le recul qu'on a aujourd'hui ?

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Alors avec le recul, je pense que UBS a voulu sonner une alerte, mais en fait les conditions du marchĂ© n'ont pas du tout Ă©tĂ© ce qui Ă©tait prĂ©vu au dĂ©part. UBS prĂ©voyait une fuite des habitants de ces grandes mĂ©tropoles vers des villes plutĂŽt moyennes avec des prix plutĂŽt sages. Ce n'est pas vraiment ce qui s'est passĂ©. La crise immobiliĂšre a Ă©tĂ© marquĂ©e par... la politique monĂ©taire des banques centrales, des augmentations de taux trĂšs importantes. Et ici, je pense que, par exemple en France, on a Ă©tĂ© un peu imprudents de baisser les taux trĂšs bas de 1%, puis les remonter trĂšs rapidement Ă  4% pour les prĂȘts immobiliers. Donc c'est plutĂŽt cette analyse de hausse des taux qui a provoquĂ© une chute des prix.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Donc le driver essentiel du marchĂ©, c'est les taux d'intĂ©rĂȘt.

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Les taux d'intĂ©rĂȘt et puis la confiance. On voit que dans des villes d'Allemagne oĂč l'Ă©conomie est forte, puissante et dĂ©veloppĂ©e, le marchĂ© immobilier se porte effectivement mieux que en France, par exemple, oĂč on a quand mĂȘme de l'incertitude politique et de mauvais signaux par rapport Ă  l'immobilier.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Merci beaucoup. Merci beaucoup AndrĂ© PĂ©risselle. Je rappelle que vous ĂȘtes prĂ©sident du World Property Business Association.

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Merci Ariane.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Quant à moi, je vous retrouve trÚs vite pour un nouvel épisode de mon podcast IMO à écouter tous les jours sur toutes les plateformes et sur MySuite IMO. Si cet épisode vous a plu, pensez à vous abonner, à liker, à nous laisser des étoiles. On adore ça chez MySuite IMO.

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Mon podcast IMO.

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Description

Une bulle immobiliĂšre mondiale prĂȘte Ă  Ă©clater ? AndrĂ© PĂ©rissel, prĂ©sident du World Property Business Association, rĂ©pond Ă  Ariane Artinian dans Mon Podcast Immo. En 2020, UBS alertait sur un risque d’effondrement des prix dans plusieurs mĂ©tropoles. Cinq ans plus tard, Ă  Paris, Munich, Toronto, Hong Kong
 qu’en est-il vraiment ? « Le vrai moteur du marchĂ©, ce ne sont pas les bulles, mais les taux d’intĂ©rĂȘt et la confiance. ». Crise ou simple ajustement ? Un Ă©pisode clĂ© pour comprendre l'Ă©volution du marchĂ© immobilier international.


🎧 Mon Podcast Immo, le podcast immobilier Ă  Ă©couter sans modĂ©ration.
📍 AnimĂ© par Ariane Artinian et les journalistes de MySweetImmo.
đŸŽ™ïž Produit par le Studio MySweetImmo.
🩋 Vous voulez vous aussi votre podcast immo ? Contactez-nous : hello@mysweetimmo.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Mon podcast IMMO

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Mon podcast IMO, votre rendez-vous avec l'immobilier. Je suis Ariane Artinian, fondatrice de MySweetImmo, et aujourd'hui je reçois André Perissel, président du World Property Business Association, et on va se poser la question, on va parler de bulles immobiliÚres. Y a-t-il une bulle internationale ? Bonjour.

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Bonjour Ariane, merci de me recevoir.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Alors pour commencer, vous nous présentez ce World Property Business Club.

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Alors le World Property Business Association est un rĂ©seau d'agents immobiliers français et Ă©trangers. Les français pour accueillir des investisseurs Ă©trangers dans notre beau pays. Les Ă©trangers adorent Paris, adorent la cĂŽte d'Azur et le sud-ouest. Et aussi pour aider les Français qui souhaitent investir Ă  l'Ă©tranger. Nous avons des correspondants en Europe et aux États-Unis pour conseiller au mieux nos concitoyens qui souhaitent investir dans des pays qui sont plus clĂ©ments pour l'investissement immobilier.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Alors André Périsselle, vous avez regardé de trÚs prÚs une étude publiée par UBS il y a cinq ans maintenant. qui s'interrogeait sur le fait de savoir, enfin qui se disait, il y a un risque de crise, de bulle au niveau international. Vous nous expliquez un petit peu l'étude ?

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Alors c'est cela, j'ai retrouvĂ© une Ă©tude de 2020 du Global Reset Bubble Index. C'est l'union des banques suisses, l'UBS, qui soulignait les risques accrus de bulles immobiliĂšres dans plus de 25 mĂ©tropoles Ă©tudiĂ©es. Alors j'ai repris les cinq premiĂšres. Il faut se remettre en 2020, on sort de la crise du Covid, le marchĂ© immobilier est assez soutenu, les taux d'intĂ©rĂȘt sont au plus bas et donc l'UBS prĂ©voit que les prix vont chuter. Alors qu'est-ce qu'une bulle ? Pour moi, une bulle, c'est un effondrement des prĂȘts d'immobilier, elle est causĂ©e plus par les agents mĂȘme que par... Des interventions extĂ©rieures, c'est-Ă -dire que les prix augmentent dans une folie spĂ©culative. On prend l'exemple de la France, par exemple, en aoĂ»t 1990, la guerre du Golfe marque un coup d'arrĂȘt brutal Ă  la hausse des prix. On avait une hausse de 85% entre 1985 et 1989. En France, 85% d'augmentation. Et donc, en dĂ©cembre... DĂ©cembre 1990, c'est la chute des prix. Il chute de 40% entre 1991 et 1996. Donc c'est historique et c'est un contexte qui fait que la bulle Ă©clate. C'est une grosse chute des prix. Pour UBS, en 2020, la bulle, c'est une surĂ©valuation des prix immobiliers dans un climat d'incertitude Ă©conomique. Alors UBS disait que c'Ă©tait... plus une fuite des citoyens vers des zones plus abordables. C'est ce qui s'est passĂ©, on le voit Ă  Paris. Beaucoup de nos Parisiens sont partis aprĂšs Covid pour la province et des prix moins chers. Mais en fait, l'UBS n'a pas prĂ©vu qu'on allait dans un climat de crise avec la hausse brutale des taux d'intĂ©rĂȘt. Donc j'ai repris les cinq premiĂšres villes pour lesquelles l'UBS prĂ©voyait un Ă©clatement de bulles. Et on est sur des villes comme Munich, Francfort, Toronto, Hong Kong et Paris. C'Ă©tait les cinq premiĂšres villes oĂč l'UBS prĂ©voyait une chute des prix.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Bon alors on va dĂ©marrer par Paris qu'on connaĂźt le mieux. Les prix ont ralenti, ils ont mĂȘme baissĂ©. On est quand mĂȘme loin des 40%. d'effondrement de prix comme la crise Ă  laquelle vous faisiez allusion au dĂ©but des annĂ©es 90. C'est quoi votre diagnostic ?

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Paris, c'est la chute des ventes. C'est-Ă -dire que le montant des ventes Ă  Paris est tombĂ© de... est tombĂ© de... on Ă©tait sur 31 000 ventes en 2020 et on passe Ă  25 160 ventes en 2024. Donc c'est surtout la chute des ventes qui est caractĂ©ristique Ă  Paris avec une baisse des prix de 11% depuis 2020. Alors c'est pas un Ă©clatement de bulles, c'est pas une grosse chute des prix mais quand mĂȘme 11% en 4 ans. C'est assez significatif. On passe en moyenne sous la barre des 10 000 euros. Les prix moyens, suivant la statistique des notaires, sont tombĂ©s Ă  9 768 euros. C'est un prix psychologique au-dessous des 10 000 euros. Ce qui fait qu'on a une chute des prix et ce seuil des 10 000 euros est psychologique. Il y a de la demande Ă  Paris, mais il y a peu d'offres parce qu'en dessous d'un certain seuil psychologique, les vendeurs ne veulent plus vendre.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Est-ce que pour autant, vous redoutez un effondrement plus important des prix pour débloquer la situation ? Ce qui pourrait donner raison à un scénario d'éclatement de bulles ?

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Je pense que les prix vont se stabiliser en 2025 avec une stabilisation des taux d'intĂ©rĂȘt. Les banques vont recommencer Ă  faire un peu la guerre des taux. La SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale annonce un taux d'appel Ă  2,99. Donc les taux seront descendus et ça redonne du pouvoir d'achat aux Français. Le risque c'est qu'avec cette baisse des taux, les vendeurs souhaitent remonter leur prix. ou du moins ne pas baisser les prix suffisamment. Alors le problĂšme en France, c'est que d'un cĂŽtĂ©, on a un bon signal, c'est la baisse des taux, mais d'un autre cĂŽtĂ©, des mauvais signaux, comme l'interdiction de louer les biens qui sont en... Les passeports thermiques. Et puis surtout la hausse des taux de mutation. A partir du 1er avril, le dĂ©partement augmente les frais de mutation. Ce n'est pas des bons signaux. Pour autant, on ne peut pas dire qu'il y a vraiment une bulle. C'est une crise immobiliĂšre, mais on n'est pas dans une bulle oĂč les prix vont s'effondrer de 40% par exemple.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Bon, alors là, on y voit clair sur Paris. Sur les autres métropoles examinées par UBS à l'époque, comment ça s'est passé ?

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Donc, la premiĂšre ville qui Ă©tait... PointĂ© par l'UBS Ă©tait Munich. Et finalement, au bout de cinq ans, on se rend compte que Munich est un marchĂ© rĂ©silient. C'est la troisiĂšme ville d'Allemagne. 1,6 million d'habitants entre Amuros. C'est la troisiĂšme ville aprĂšs Berlin et Hambourg. et un produit interneur brut par habitant de 53 000 euros. On est sur des villes qui sont dans cette moyenne-lĂ , 53 000 euros par habitant, ce sont des villes plutĂŽt riches. Alors Ă  Munich, en 2024, le prix moyen est de 10 495 euros le mĂštre carrĂ©, et on remarque une stabilisation de l'augmentation des prix, c'est depuis 2020, 2% d'augmentation des prix par an. Donc lĂ , on n'est pas du tout dans une bulle avec des prix qui chutent. D'abord parce que les Ă©trangers aiment bien investir Ă  Munich. Ça, c'est un point important. Et le deuxiĂšme point, c'est que les taux se sont stabilisĂ©s Ă  autour de 3,63%. Les banques allemandes n'ont pas pratiquĂ© des taux comme en France oĂč on arrivait Ă  1%. 1,5%. Ils sont restĂ©s dans une moyenne de 3,63%. Et donc mĂȘme au plus fort de la hausse des taux de la BCE, le taux moyen en Allemagne est restĂ© Ă  3,5%, 3,8%. Donc il n'y a pas eu cet effet de taux d'intĂ©rĂȘt qui a dĂ©soblabilisĂ© les acquĂ©reurs.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    En Allemagne, Francfort aussi a fait l'objet d'un warning d'UBS en 2020. Qu'est-ce que ça donne aujourd'hui ?

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Francfort, c'est la ville oĂč l'immobilier marche bien. C'est une ville de 800 000 habitants, la cinquiĂšme ville d'Allemagne et la quatriĂšme place financiĂšre d'Europe. C'est la ville d'Allemagne et peut-ĂȘtre une des villes du monde les plus riches, avec 85 000 euros de PIB par habitant. Donc c'est une ville oĂč le coĂ»t moyen d'un appartement Ă  Bondy en 2024 est de 7 600 euros le mĂštre carrĂ©. Et lĂ  c'est un taux moyen. d'augmentation des prix de 6% par an. Donc ici aussi pas vraiment de crise. Il faut souligner que Francfort a vu l'arrivĂ©e de plus de 25 banques aprĂšs le Brexit, donc effet favorable du Brexit. Brexit sur Francfort avec un fort renforcement d'attractivitĂ© de la ville. Donc marchĂ© immobilier, plutĂŽt de demande locale, pas internationale, mais de jeunes professionnels internationaux nĂ©anmoins qui ont Ă©tĂ© attirĂ©s par la dĂ©localisation de places financiĂšres dans cette ville. VoilĂ , en Allemagne... Ces deux grandes villes, en tout cas, n'ont pas vraiment connu de crise.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Alors maintenant, on va s'intéresser à Toronto.

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Toronto, c'est diffĂ©rent. C'est quand mĂȘme la quatriĂšme ville la plus peuplĂ©e d'AmĂ©rique du Nord, 3 millions d'habitants. Un PIB par habitant de 48 500 euros. Et c'est la troisiĂšme plus grande mĂ©tropole d'AmĂ©rique pour la technologie. Donc aprĂšs la Silicon Valley et New York. Le marchĂ© immobilier en dĂ©cembre 2024, le prix moyen Ă©tait de 47 000 dollars. La chute des prix depuis 2020 a nĂ©anmoins Ă©tĂ© de 7,5% de chute des prix immobiliers depuis 2020. Et c'est surtout la cause d'une forte remontĂ©e des taux. Les taux d'intĂ©rĂȘt canadien sont passĂ©s de 2,45% au plus bas en aoĂ»t 2020 Ă  7,2% en janvier 2024. Et ça, ça a Ă©tĂ© trĂšs cruel pour le marchĂ© immobilier.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Et oui, ce phénomÚne d'impact de la hausse des taux sur le volume des ventes et des prix de facto, évidemment, ça se retrouve à l'échelon international partout dans le monde.

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    C'est ça.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Pour autant... 7% de recul en 4 ans. Est-ce que c'est une bulle qui éclate ?

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Oui, on ne peut pas parler de bulle immobiliĂšre. C'est une baisse de 7,5% en moyenne. Ce n'est pas vraiment catastrophique. Avec la nouvelle baisse des taux d'intĂ©rĂȘt entre la Fed et la BCE, on va revenir sur une stabilisation et donc un marchĂ©. Ă  Toronto qui va plutĂŽt s'amĂ©liorer en 2025.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Et alors maintenant, on part à Hong Kong. Là, la situation est plus préoccupante.

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Alors Hong Kong, c'est quand mĂȘme l'une des plus importantes places financiĂšres d'Asie avec Singapour. Un PIB par habitant de 54 900 euros. Hong Kong, c'est la ville des prix Ă©levĂ©s. On est Ă  33 000 euros le mĂštre carrĂ© en moyenne dans le luxe, avec des pointes Ă  150 000 euros dans certains immeubles. Mais 2024 a marquĂ© une chute de 30% depuis son pic de 2019. Donc ici, on peut dire que les prix ont largement subi la crise. Et c'est notamment le fait de tensions politiques et de taux d'intĂ©rĂȘt aussi Ă©levĂ©s. Donc on prĂ©voit une augmentation de 10% des prix en 2025. On pourrait parler ici vraiment d'une bulle immobiliĂšre qui a Ă©clatĂ©.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Finalement, cette bulle évoquée par UBS, elle s'est manifestée à Hong Kong uniquement ?

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Hong Kong et Toronto, on peut dire, mais ce n'est pas vraiment une bulle dans le sens oĂč il y a toujours eu une demande forte Ă  Toronto et Ă  Hong Kong avec un marchĂ© immobilier attractif.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Qu'est-ce que vous retenez en deux mots de cette étude UBS ? avec le recul qu'on a aujourd'hui ?

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Alors avec le recul, je pense que UBS a voulu sonner une alerte, mais en fait les conditions du marchĂ© n'ont pas du tout Ă©tĂ© ce qui Ă©tait prĂ©vu au dĂ©part. UBS prĂ©voyait une fuite des habitants de ces grandes mĂ©tropoles vers des villes plutĂŽt moyennes avec des prix plutĂŽt sages. Ce n'est pas vraiment ce qui s'est passĂ©. La crise immobiliĂšre a Ă©tĂ© marquĂ©e par... la politique monĂ©taire des banques centrales, des augmentations de taux trĂšs importantes. Et ici, je pense que, par exemple en France, on a Ă©tĂ© un peu imprudents de baisser les taux trĂšs bas de 1%, puis les remonter trĂšs rapidement Ă  4% pour les prĂȘts immobiliers. Donc c'est plutĂŽt cette analyse de hausse des taux qui a provoquĂ© une chute des prix.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Donc le driver essentiel du marchĂ©, c'est les taux d'intĂ©rĂȘt.

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Les taux d'intĂ©rĂȘt et puis la confiance. On voit que dans des villes d'Allemagne oĂč l'Ă©conomie est forte, puissante et dĂ©veloppĂ©e, le marchĂ© immobilier se porte effectivement mieux que en France, par exemple, oĂč on a quand mĂȘme de l'incertitude politique et de mauvais signaux par rapport Ă  l'immobilier.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Merci beaucoup. Merci beaucoup AndrĂ© PĂ©risselle. Je rappelle que vous ĂȘtes prĂ©sident du World Property Business Association.

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Merci Ariane.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Quant à moi, je vous retrouve trÚs vite pour un nouvel épisode de mon podcast IMO à écouter tous les jours sur toutes les plateformes et sur MySuite IMO. Si cet épisode vous a plu, pensez à vous abonner, à liker, à nous laisser des étoiles. On adore ça chez MySuite IMO.

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Mon podcast IMO.

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Une bulle immobiliĂšre mondiale prĂȘte Ă  Ă©clater ? AndrĂ© PĂ©rissel, prĂ©sident du World Property Business Association, rĂ©pond Ă  Ariane Artinian dans Mon Podcast Immo. En 2020, UBS alertait sur un risque d’effondrement des prix dans plusieurs mĂ©tropoles. Cinq ans plus tard, Ă  Paris, Munich, Toronto, Hong Kong
 qu’en est-il vraiment ? « Le vrai moteur du marchĂ©, ce ne sont pas les bulles, mais les taux d’intĂ©rĂȘt et la confiance. ». Crise ou simple ajustement ? Un Ă©pisode clĂ© pour comprendre l'Ă©volution du marchĂ© immobilier international.


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    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Mon podcast IMO, votre rendez-vous avec l'immobilier. Je suis Ariane Artinian, fondatrice de MySweetImmo, et aujourd'hui je reçois André Perissel, président du World Property Business Association, et on va se poser la question, on va parler de bulles immobiliÚres. Y a-t-il une bulle internationale ? Bonjour.

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Bonjour Ariane, merci de me recevoir.

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    Alors le World Property Business Association est un rĂ©seau d'agents immobiliers français et Ă©trangers. Les français pour accueillir des investisseurs Ă©trangers dans notre beau pays. Les Ă©trangers adorent Paris, adorent la cĂŽte d'Azur et le sud-ouest. Et aussi pour aider les Français qui souhaitent investir Ă  l'Ă©tranger. Nous avons des correspondants en Europe et aux États-Unis pour conseiller au mieux nos concitoyens qui souhaitent investir dans des pays qui sont plus clĂ©ments pour l'investissement immobilier.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Alors André Périsselle, vous avez regardé de trÚs prÚs une étude publiée par UBS il y a cinq ans maintenant. qui s'interrogeait sur le fait de savoir, enfin qui se disait, il y a un risque de crise, de bulle au niveau international. Vous nous expliquez un petit peu l'étude ?

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Alors c'est cela, j'ai retrouvĂ© une Ă©tude de 2020 du Global Reset Bubble Index. C'est l'union des banques suisses, l'UBS, qui soulignait les risques accrus de bulles immobiliĂšres dans plus de 25 mĂ©tropoles Ă©tudiĂ©es. Alors j'ai repris les cinq premiĂšres. Il faut se remettre en 2020, on sort de la crise du Covid, le marchĂ© immobilier est assez soutenu, les taux d'intĂ©rĂȘt sont au plus bas et donc l'UBS prĂ©voit que les prix vont chuter. Alors qu'est-ce qu'une bulle ? Pour moi, une bulle, c'est un effondrement des prĂȘts d'immobilier, elle est causĂ©e plus par les agents mĂȘme que par... Des interventions extĂ©rieures, c'est-Ă -dire que les prix augmentent dans une folie spĂ©culative. On prend l'exemple de la France, par exemple, en aoĂ»t 1990, la guerre du Golfe marque un coup d'arrĂȘt brutal Ă  la hausse des prix. On avait une hausse de 85% entre 1985 et 1989. En France, 85% d'augmentation. Et donc, en dĂ©cembre... DĂ©cembre 1990, c'est la chute des prix. Il chute de 40% entre 1991 et 1996. Donc c'est historique et c'est un contexte qui fait que la bulle Ă©clate. C'est une grosse chute des prix. Pour UBS, en 2020, la bulle, c'est une surĂ©valuation des prix immobiliers dans un climat d'incertitude Ă©conomique. Alors UBS disait que c'Ă©tait... plus une fuite des citoyens vers des zones plus abordables. C'est ce qui s'est passĂ©, on le voit Ă  Paris. Beaucoup de nos Parisiens sont partis aprĂšs Covid pour la province et des prix moins chers. Mais en fait, l'UBS n'a pas prĂ©vu qu'on allait dans un climat de crise avec la hausse brutale des taux d'intĂ©rĂȘt. Donc j'ai repris les cinq premiĂšres villes pour lesquelles l'UBS prĂ©voyait un Ă©clatement de bulles. Et on est sur des villes comme Munich, Francfort, Toronto, Hong Kong et Paris. C'Ă©tait les cinq premiĂšres villes oĂč l'UBS prĂ©voyait une chute des prix.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Bon alors on va dĂ©marrer par Paris qu'on connaĂźt le mieux. Les prix ont ralenti, ils ont mĂȘme baissĂ©. On est quand mĂȘme loin des 40%. d'effondrement de prix comme la crise Ă  laquelle vous faisiez allusion au dĂ©but des annĂ©es 90. C'est quoi votre diagnostic ?

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Paris, c'est la chute des ventes. C'est-Ă -dire que le montant des ventes Ă  Paris est tombĂ© de... est tombĂ© de... on Ă©tait sur 31 000 ventes en 2020 et on passe Ă  25 160 ventes en 2024. Donc c'est surtout la chute des ventes qui est caractĂ©ristique Ă  Paris avec une baisse des prix de 11% depuis 2020. Alors c'est pas un Ă©clatement de bulles, c'est pas une grosse chute des prix mais quand mĂȘme 11% en 4 ans. C'est assez significatif. On passe en moyenne sous la barre des 10 000 euros. Les prix moyens, suivant la statistique des notaires, sont tombĂ©s Ă  9 768 euros. C'est un prix psychologique au-dessous des 10 000 euros. Ce qui fait qu'on a une chute des prix et ce seuil des 10 000 euros est psychologique. Il y a de la demande Ă  Paris, mais il y a peu d'offres parce qu'en dessous d'un certain seuil psychologique, les vendeurs ne veulent plus vendre.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Est-ce que pour autant, vous redoutez un effondrement plus important des prix pour débloquer la situation ? Ce qui pourrait donner raison à un scénario d'éclatement de bulles ?

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Je pense que les prix vont se stabiliser en 2025 avec une stabilisation des taux d'intĂ©rĂȘt. Les banques vont recommencer Ă  faire un peu la guerre des taux. La SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale annonce un taux d'appel Ă  2,99. Donc les taux seront descendus et ça redonne du pouvoir d'achat aux Français. Le risque c'est qu'avec cette baisse des taux, les vendeurs souhaitent remonter leur prix. ou du moins ne pas baisser les prix suffisamment. Alors le problĂšme en France, c'est que d'un cĂŽtĂ©, on a un bon signal, c'est la baisse des taux, mais d'un autre cĂŽtĂ©, des mauvais signaux, comme l'interdiction de louer les biens qui sont en... Les passeports thermiques. Et puis surtout la hausse des taux de mutation. A partir du 1er avril, le dĂ©partement augmente les frais de mutation. Ce n'est pas des bons signaux. Pour autant, on ne peut pas dire qu'il y a vraiment une bulle. C'est une crise immobiliĂšre, mais on n'est pas dans une bulle oĂč les prix vont s'effondrer de 40% par exemple.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Bon, alors là, on y voit clair sur Paris. Sur les autres métropoles examinées par UBS à l'époque, comment ça s'est passé ?

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Donc, la premiĂšre ville qui Ă©tait... PointĂ© par l'UBS Ă©tait Munich. Et finalement, au bout de cinq ans, on se rend compte que Munich est un marchĂ© rĂ©silient. C'est la troisiĂšme ville d'Allemagne. 1,6 million d'habitants entre Amuros. C'est la troisiĂšme ville aprĂšs Berlin et Hambourg. et un produit interneur brut par habitant de 53 000 euros. On est sur des villes qui sont dans cette moyenne-lĂ , 53 000 euros par habitant, ce sont des villes plutĂŽt riches. Alors Ă  Munich, en 2024, le prix moyen est de 10 495 euros le mĂštre carrĂ©, et on remarque une stabilisation de l'augmentation des prix, c'est depuis 2020, 2% d'augmentation des prix par an. Donc lĂ , on n'est pas du tout dans une bulle avec des prix qui chutent. D'abord parce que les Ă©trangers aiment bien investir Ă  Munich. Ça, c'est un point important. Et le deuxiĂšme point, c'est que les taux se sont stabilisĂ©s Ă  autour de 3,63%. Les banques allemandes n'ont pas pratiquĂ© des taux comme en France oĂč on arrivait Ă  1%. 1,5%. Ils sont restĂ©s dans une moyenne de 3,63%. Et donc mĂȘme au plus fort de la hausse des taux de la BCE, le taux moyen en Allemagne est restĂ© Ă  3,5%, 3,8%. Donc il n'y a pas eu cet effet de taux d'intĂ©rĂȘt qui a dĂ©soblabilisĂ© les acquĂ©reurs.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    En Allemagne, Francfort aussi a fait l'objet d'un warning d'UBS en 2020. Qu'est-ce que ça donne aujourd'hui ?

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Francfort, c'est la ville oĂč l'immobilier marche bien. C'est une ville de 800 000 habitants, la cinquiĂšme ville d'Allemagne et la quatriĂšme place financiĂšre d'Europe. C'est la ville d'Allemagne et peut-ĂȘtre une des villes du monde les plus riches, avec 85 000 euros de PIB par habitant. Donc c'est une ville oĂč le coĂ»t moyen d'un appartement Ă  Bondy en 2024 est de 7 600 euros le mĂštre carrĂ©. Et lĂ  c'est un taux moyen. d'augmentation des prix de 6% par an. Donc ici aussi pas vraiment de crise. Il faut souligner que Francfort a vu l'arrivĂ©e de plus de 25 banques aprĂšs le Brexit, donc effet favorable du Brexit. Brexit sur Francfort avec un fort renforcement d'attractivitĂ© de la ville. Donc marchĂ© immobilier, plutĂŽt de demande locale, pas internationale, mais de jeunes professionnels internationaux nĂ©anmoins qui ont Ă©tĂ© attirĂ©s par la dĂ©localisation de places financiĂšres dans cette ville. VoilĂ , en Allemagne... Ces deux grandes villes, en tout cas, n'ont pas vraiment connu de crise.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Alors maintenant, on va s'intéresser à Toronto.

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Toronto, c'est diffĂ©rent. C'est quand mĂȘme la quatriĂšme ville la plus peuplĂ©e d'AmĂ©rique du Nord, 3 millions d'habitants. Un PIB par habitant de 48 500 euros. Et c'est la troisiĂšme plus grande mĂ©tropole d'AmĂ©rique pour la technologie. Donc aprĂšs la Silicon Valley et New York. Le marchĂ© immobilier en dĂ©cembre 2024, le prix moyen Ă©tait de 47 000 dollars. La chute des prix depuis 2020 a nĂ©anmoins Ă©tĂ© de 7,5% de chute des prix immobiliers depuis 2020. Et c'est surtout la cause d'une forte remontĂ©e des taux. Les taux d'intĂ©rĂȘt canadien sont passĂ©s de 2,45% au plus bas en aoĂ»t 2020 Ă  7,2% en janvier 2024. Et ça, ça a Ă©tĂ© trĂšs cruel pour le marchĂ© immobilier.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Et oui, ce phénomÚne d'impact de la hausse des taux sur le volume des ventes et des prix de facto, évidemment, ça se retrouve à l'échelon international partout dans le monde.

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    C'est ça.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Pour autant... 7% de recul en 4 ans. Est-ce que c'est une bulle qui éclate ?

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Oui, on ne peut pas parler de bulle immobiliĂšre. C'est une baisse de 7,5% en moyenne. Ce n'est pas vraiment catastrophique. Avec la nouvelle baisse des taux d'intĂ©rĂȘt entre la Fed et la BCE, on va revenir sur une stabilisation et donc un marchĂ©. Ă  Toronto qui va plutĂŽt s'amĂ©liorer en 2025.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Et alors maintenant, on part à Hong Kong. Là, la situation est plus préoccupante.

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Alors Hong Kong, c'est quand mĂȘme l'une des plus importantes places financiĂšres d'Asie avec Singapour. Un PIB par habitant de 54 900 euros. Hong Kong, c'est la ville des prix Ă©levĂ©s. On est Ă  33 000 euros le mĂštre carrĂ© en moyenne dans le luxe, avec des pointes Ă  150 000 euros dans certains immeubles. Mais 2024 a marquĂ© une chute de 30% depuis son pic de 2019. Donc ici, on peut dire que les prix ont largement subi la crise. Et c'est notamment le fait de tensions politiques et de taux d'intĂ©rĂȘt aussi Ă©levĂ©s. Donc on prĂ©voit une augmentation de 10% des prix en 2025. On pourrait parler ici vraiment d'une bulle immobiliĂšre qui a Ă©clatĂ©.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Finalement, cette bulle évoquée par UBS, elle s'est manifestée à Hong Kong uniquement ?

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Hong Kong et Toronto, on peut dire, mais ce n'est pas vraiment une bulle dans le sens oĂč il y a toujours eu une demande forte Ă  Toronto et Ă  Hong Kong avec un marchĂ© immobilier attractif.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Qu'est-ce que vous retenez en deux mots de cette étude UBS ? avec le recul qu'on a aujourd'hui ?

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Alors avec le recul, je pense que UBS a voulu sonner une alerte, mais en fait les conditions du marchĂ© n'ont pas du tout Ă©tĂ© ce qui Ă©tait prĂ©vu au dĂ©part. UBS prĂ©voyait une fuite des habitants de ces grandes mĂ©tropoles vers des villes plutĂŽt moyennes avec des prix plutĂŽt sages. Ce n'est pas vraiment ce qui s'est passĂ©. La crise immobiliĂšre a Ă©tĂ© marquĂ©e par... la politique monĂ©taire des banques centrales, des augmentations de taux trĂšs importantes. Et ici, je pense que, par exemple en France, on a Ă©tĂ© un peu imprudents de baisser les taux trĂšs bas de 1%, puis les remonter trĂšs rapidement Ă  4% pour les prĂȘts immobiliers. Donc c'est plutĂŽt cette analyse de hausse des taux qui a provoquĂ© une chute des prix.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Donc le driver essentiel du marchĂ©, c'est les taux d'intĂ©rĂȘt.

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Les taux d'intĂ©rĂȘt et puis la confiance. On voit que dans des villes d'Allemagne oĂč l'Ă©conomie est forte, puissante et dĂ©veloppĂ©e, le marchĂ© immobilier se porte effectivement mieux que en France, par exemple, oĂč on a quand mĂȘme de l'incertitude politique et de mauvais signaux par rapport Ă  l'immobilier.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Merci beaucoup. Merci beaucoup AndrĂ© PĂ©risselle. Je rappelle que vous ĂȘtes prĂ©sident du World Property Business Association.

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Merci Ariane.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Quant à moi, je vous retrouve trÚs vite pour un nouvel épisode de mon podcast IMO à écouter tous les jours sur toutes les plateformes et sur MySuite IMO. Si cet épisode vous a plu, pensez à vous abonner, à liker, à nous laisser des étoiles. On adore ça chez MySuite IMO.

  • AndrĂ© PĂ©rissel (World Property Business Association)

    Mon podcast IMO.

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