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Patrice Besse : « L’immobilier de caractĂšre, ce n’est pas ce qui brille, c’est ce qui a une Ăąme » #984 cover
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Mon Podcast Immo, le podcast immobilier by MySweetImmo🩋

Patrice Besse : « L’immobilier de caractĂšre, ce n’est pas ce qui brille, c’est ce qui a une Ăąme » #984

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15min |18/06/2025
Play
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15min |18/06/2025
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Description

Patrice Besse est l’invitĂ© de ce nouvel Ă©pisode de Mon Podcast Immo. Au micro d’Ariane Artinian, le prĂ©sident du groupe Ă©ponyme raconte sa passion pour l’immobilier de caractĂšre : « Ce qui m’intĂ©resse, c’est l’histoire, l’architecture et l’environnement ». Vous vous demandez ce qui fait vraiment la valeur d’un lieu ? Pourquoi un petit manoir peut rendre plus heureux qu’un grand appartement parisien ? Pour Patrice Besse, l’essentiel est ailleurs : transmettre un lieu chargĂ© d’histoire plutĂŽt que simplement conclure une vente, partager la culture plutĂŽt que chercher la performance. « Le commerce, ça s’apprend. La culture, c’est une affaire de conviction ».


🎧 Mon Podcast Immo, le podcast immobilier Ă  Ă©couter sans modĂ©ration.
📍 AnimĂ© par Ariane Artinian et les journalistes de MySweetImmo.
đŸŽ™ïž Produit par le Studio MySweetImmo.
🩋 Vous voulez vous aussi votre podcast immo ? Contactez-nous : hello@mysweetimmo.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Mon podcast IMMO.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Mon podcast IMMO, votre rendez-vous avec l'immobilier. Je suis Ariane Artinian, fondatrice de MySweetImmo. Et aujourd'hui, on va parler d'immobilier de caractÚre et j'ai le plaisir de recevoir Patrice Besse. Bonjour.

  • Patrice Besse

    Bonjour.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Vous dirigez le groupe Ă©ponyme Patrice Besse. Vous ĂȘtes un... des spĂ©cialistes, sinon le spĂ©cialiste de l'immobilier de caractĂšre.

  • Patrice Besse

    Absolument. Et l'immobilier de caractÚre, ça inclut une transaction à un euro symbolique jusqu'à une centaine de millions de temps en temps.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Donc, ce n'est pas de l'immobilier de luxe.

  • Patrice Besse

    Ce n'est surtout pas de l'immobilier de luxe. En tout cas, ma notion du luxe, c'est pas ce qui brille. Ce n'est pas les yachts sur la cÎte d'Azur, ce ne sont pas les grosses propriétés de la cÎte d'Azur les pieds dans l'eau. C'est plutÎt euh... Il y a trois mots qui caractérisent le caractÚre pour moi, c'est l'histoire, l'architecture et l'environnement. Quand on a ces trois mots réunis dans une seule propriété, on possÚde le luxe.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Vous avez un exemple concret à nous donner, vous avez dit une propriété de 1 euro à plusieurs millions.

  • Patrice Besse

    Je vous livre une anecdote, pendant le confinement, je m'en souviens encore, c'était assez drÎle, j'ai eu un matin un de mes richissimes clients. qui était dans son appartement, en 7Úme arrondissement, qui fait, je connais, 300 mÚtres carrés, et qui m'appelle pour discuter, parce qu'il s'ennuyait un peu, il me dit, je m'ennuie chez moi, c'est épouvantable, je suis là avec mes enfants, on tourne en rond, je ne sais pas quoi faire, et vous imaginez que son appartement valait plusieurs millions d'euros, et un quart d'heure aprÚs, j'ai un autre de mes clients qui avait un tout petit manoir dans l'Allier, qui vaut quelques centaines de milliers d'euros, et qui me dit, mais je suis heureux, je suis le plus heureux des hommes pourvu que ça dure. pourvu que ça dure. Voilà, donc c'est ça ma notion du luxe.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Donc c'est le plaisir et le beau.

  • Patrice Besse

    C'est le plaisir, c'est le beau. Alors le beau c'est subjectif, mais pas tant que ça finalement quand on parle architecture. L'architecture c'est pas quelque chose de subjectif. Et moi j'aime tous les siĂšcles, c'est-Ă -dire que ma notion de l'architecture ne s'arrĂȘte pas au 18Ăšme siĂšcle, il y a souvent des ayatollahs de l'architecture qui disent « moi aprĂšs le 18Ăšme, plus rien n'existe » . Moi jusqu'au 21Ăšme, il y a des gestes architecturaux qui me plaisent beaucoup. Et je travaille avec certains grands architectes actuels qui me donnent des choses Ă  vendre que je trouve absolument merveilleuses.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Alors le groupe BESS aujourd'hui, qu'est-ce que ça représente ? On dit groupe, on dit agence, on dit Patrice BESS ?

  • Patrice Besse

    On a eu du mal Ă  trouver, maintenant on parle de groupe parce qu'on est un peu nombreux, donc ça reprĂ©sente un peu moins de 200 personnes, ça reprĂ©sente environ 150 personnes sur le terrain et puis tout un staff de soutien. qui est basĂ©e essentiellement Ă  Paris. Ce sont 150 personnes qui sont formĂ©es en interne parce qu'on a une Ă©cole de formation en interne. On a eu notre agrĂ©ment, d'ailleurs il y a peu de temps. Donc on dispense les heures de formation obligatoires Ă  nos conseillers en interne. On a 40 formateurs et j'ai 4 salariĂ©s qui s'occupent Ă  plein temps de cette Ă©cole. Ça c'est une grande particularitĂ©. Mais on est obligĂ© de faire ça parce qu'on dĂ©livre des formations qu'on ne trouve nulle part ailleurs. Parce qu'on a toutes les formations Ă©videmment sur le mĂ©tier, les formations juridiques, les formations techniques, ça on pourrait les trouver ailleurs. Mais aprĂšs ça quand on parle de culture, quand on fait des formations sur l'architecture, quand on fait des formations sur le patrimoine, sur les rĂ©glementations liĂ©es au patrimoine, il y a trĂšs peu de formations qui existent, donc on les a créées, on les dĂ©livre nous-mĂȘmes.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Qu'est-ce qui vous a amené à l'immobilier, Patrice Besse ?

  • Patrice Besse

    Presque le hasard, parce que moi j'ai fait des Ă©tudes de droit rural et d'Ă©conomie agricole, donc je voulais ĂȘtre agriculteur, je voulais traire les vaches. Et puis il se trouve que j'ai fait un stage d'Ă©tĂ© dans une agence de famille que mon grand-pĂšre avait montĂ©e en 1924, et que de ce stage d'Ă©tĂ© je n'en suis jamais sorti, parce que ça m'a plu, je me suis pris au jeu. Et que de cette agence familiale, j'ai fait un groupe immobilier un peu plus important, on va dire les choses comme ça.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Elle Ă©tait oĂč cette agence ?

  • Patrice Besse

    Elle Ă©tait Ă  Brunois, dans l'Essonne, place de la gare. Mon agence d'origine s'appelait l'agence Central Bess. C'est-Ă -dire que je tenais un petit bureau, et je restais ouvert plus tard que mes concurrents, parce que je voyais les banlieusards qui arrivaient le soir, qui dĂ©barquaient des trains et qui s'arrĂȘtaient dans mon bureau pour prendre des renseignements sur des propriĂ©tĂ©s Ă  vendre. Moi, j'ai tout fait dans l'immobilier. J'ai tenu des bureaux de vente dans le Neuf le week-end. J'ai vendu des sous-sols dans des citĂ©s HLM. Les propriĂ©taires bailleurs ne voulaient plus. J'ai vendu des terrains pour des constructeurs de maisons individuelles. Alors, tout ce sur quoi je crache maintenant. Et en tout cas, je l'ai fait et ça m'a bien appris mon mĂ©tier. Moi, je suis un homme de terrain.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Vous restez un homme de terrain.

  • Patrice Besse

    Je reste un homme de terrain. C'est une grande, grande différence avec... Tous mes concurrents, je sais qu'il ne faut pas dire du mal à mes concurrents, donc je vais essayer...

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Allez-y, allez-y, ils nous Ă©coutent, ils vont peut-ĂȘtre...

  • Patrice Besse

    Non, non, je vais essayer de ne pas trop les Ă©nerver, mais moi je suis un homme de terrain, c'est-Ă -dire que je continue Ă  aller voir les propriĂ©tĂ©s qui nous sont confiĂ©es Ă  la vente. Mes collaborateurs sont formĂ©s pour ça sur le terrain, donc nous sommes des vrais techniciens, nous connaissons le droit rural, on connaĂźt la chasse, la pĂȘche, le droit de l'eau, on connaĂźt... Les beaux ruraux n'ont pas de secret pour nous. On travaille beaucoup avec les safaires. Enfin bon, on est vraiment baignĂ© dans le tissu local, ça c'est clair.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Qu'est-ce qui vous fait vibrer aujourd'hui de recevoir le coup de fil d'un vendeur qui vous dit venez me voir, j'ai une trÚs belle propriété ?

  • Patrice Besse

    En fait, curieusement, moi j'ai vendu tous les plus beaux et les plus gros chĂąteaux de France. Je continue Ă  le faire, je prends beaucoup de plaisir Ă  le faire. Mais j'aime dĂ©couvrir le... petit patrimoine vernaculaire. Et lĂ , je pense qu'on a une mission importante parce que souvent, les agences qui s'en occupent, ce sont les agences locales, ne savent pas ce qu'elles ont entre les mains. Et quand on arrive Ă  analyser, Ă  dĂ©crypter l'intĂ©rĂȘt de ce patrimoine, je pense que lĂ , on a un ajout vraiment trĂšs important, qu'on contribue Ă  la prĂ©servation du patrimoine architectural français. Et ça, c'est une notion importante pour moi.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Est-ce que l'IA peut vous aider aujourd'hui ? Est-ce que vous avez peur de l'IA ?

  • Patrice Besse

    Alors, nous, nous sommes trĂšs connus pour Ă©crire des textes en bon francois. On Ă©crit bien nos textes, on a des correcteurs, des recorrecteurs. Moi, je les corrige tous derriĂšre aussi. On a tentĂ© l'IA, effectivement, mais l'IA, ça ne marche pas. Ça ne marche pas parce que des textes Ă©crits avec l'IA, on les voit. Et en plus, ils sont tous les mĂȘmes. Alors, ça va certainement Ă©voluer, on va pouvoir faire Ă©voluer tout ça. mais pour l'instant quand j'ai des des confrĂšres qui Ă©crivent avec l'IA, ça se renifle immĂ©diatement. Et puis l'IA n'est pas capable d'aller chercher l'anecdote qui n'est pas forcĂ©ment Ă©crite, mais qui s'est transmise de bouche Ă  oreille, etc. Donc il y a plein de choses que l'IA ne peut pas encore faire pour l'instant, peut-ĂȘtre plus tard, mais pour l'instant, la plume reste encore importante.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Votre newsletter, justement, elle se démarque de beaucoup d'autres par la longueur. des textes, des annonces qu'on lit avec beaucoup de plaisir.

  • Patrice Besse

    Mais oui, c'est un compliment que nous font beaucoup de nos lecteurs, et je ne disais mĂȘme pas acquĂ©reurs ou vendeurs, mais c'est trĂšs important. Moi, je dĂ©fends le patrimoine sous toutes ses formes. J'aime bien dire que dans notre groupe, on associe le commerce avec la culture, Ă  la culture. Et la culture, le patrimoine, c'est le patrimoine immatĂ©riel, c'est le patrimoine bĂąti, c'est toute forme de patrimoine. C'est d'ailleurs pour ça qu'on a montĂ© un... un coffee shop, un cafĂ©, mĂȘme un restaurant maintenant, autour du patrimoine, et qu'on aime bien le patrimoine culinaire aussi, on s'y intĂ©resse aussi, on fait des articles lĂ -dessus.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Le café italien.

  • Patrice Besse

    Le bon ristretto italien, j'ai la prétention, mais ce n'est pas la prétention, j'ai la certitude, de vendre le meilleur ristretto de Paris, de servir le meilleur ristretto de Paris. Mais voilà, tout ça fait partie du patrimoine, et moi j'aime bien toutes les formes de patrimoine.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Ce n'était pas un gros mot d'associer commerce et patrimoine, commerce et culture ?

  • Patrice Besse

    Non, surtout pas. Quand on le fait de la bonne façon, moi j'ai l'impression de le faire de la bonne façon. Donc non, commerce et culture, les deux vont bien. À tel point que quand j'ai commencĂ© ce mĂ©tier, j'Ă©tais Ă©videmment presque tout seul. Quand j'ai commencĂ© Ă  dĂ©velopper le rĂ©seau et que j'ai commencĂ© Ă  recruter des conseillers, je me suis dit, est-ce qu'il faut que je prenne des vendeurs de chez Rangxerox ou est-ce qu'il faut que je prenne des... des gens qui ont fait l'Ă©cole du Louvre. Et puis j'ai commencĂ© par les vendeurs de chez Rangxerox en me disant que c'Ă©tait peut-ĂȘtre plus sĂ»r pour mon avenir, et puis ça n'a jamais marchĂ©. Et c'est pour ça que j'ai montĂ© cette Ă©cole de formation, parce que je suis capable d'intĂ©grer des gens qui ont fait l'Ă©cole du Louvre, et j'en ai un certain nombre chez moi. Et puis il n'y a pas que des gens qui ont fait l'Ă©cole du Louvre, on a des infirmiĂšres au bloc opĂ©ratoire, on a un ancien poissonnier sur le marchĂ© de Quimper, je crois, qui sont des passionnĂ©s de patrimoine. qui n'ont aucune notion de commerce. Donc le commerce, ça s'apprend. La culture, quand on ne l'a pas Ă  un certain Ăąge, Ă  mon avis, ça ne s'apprend plus.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Et là, ça fait la différence. Vous emportez l'adhésion des clients avec des collaborateurs plus cultivés, entre guillemets.

  • Patrice Besse

    Oui, ou en tout cas, qui ont un intĂ©rĂȘt trĂšs marquĂ© pour ce qu'ils font, ça c'est certain. Nous, on ne parle pas de transaction, on parle de transmission. DĂ©jĂ , ça fait une grosse diffĂ©rence. Alors, je vois qu'il y a des termes, maintenant, qui sont repris un peu Ă  droite Ă  gauche. Mais la transmission, ça veut dire ce que ça veut dire. Quand on vend quelque chose, on peut le vendre sans savoir ce qu'on vend. Quand on transmet, on transmet un hĂ©ritage. On transmet un savoir, on transmet une histoire, on transmet tout ça, donc c'est complĂštement diffĂ©rent.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Votre vision du marché aujourd'hui ?

  • Patrice Besse

    LĂ , je ne vais pas ĂȘtre trĂšs aimable avec le concurrent. Il est complĂštement perturbĂ© par une concurrence... Je vais essayer de trouver des mots un peu plus soft, mais... Une concurrence qui ne cherche qu'Ă  vendre, qui ne cherche qu'Ă  gagner de l'argent. Je ne dis pas qu'elle ne cherche pas Ă  gagner de l'argent, parce que quand on... ça permet de gagner de l'argent, mais ce n'est pas l'ultime but. Et je vois de plus en plus des concurrents qui sont dans les mĂ©dias, qui vont partout, etc., et qui annoncent des prix complĂštement dĂ©lirants et qui faussent complĂštement le marchĂ©. Et comme c'est un micro-marchĂ©, c'est un marchĂ© trĂšs compliquĂ©, trĂšs technique, etc., comme les vendeurs Ă©coutent toujours le chant des sirĂšnes plutĂŽt que la rĂ©alitĂ© des choses, donc en tout cas, il faut un certain nombre de temps pour que ça soit interdit. C'est un marchĂ© assez compliquĂ© en ce moment Ă  cause de ça, mais vraiment c'est un phĂ©nomĂšne nouveau. Moi je me suis toujours battu avec les agences locales, 85% de nos concurrents sont les agences locales, 15% sont les agences qui font du luxe, qui font du haut de gamme, tous ces mots que je badine mon vocabulaire. Donc quand on se bat contre les agences locales, elles savent ce qu'elles vendent, elles connaissent leur marchĂ©, elles annoncent des prix justes. Quand on se bat avec des agences soi-disant internationales qui ont soi-disant une clientĂšle qui est capable d'acheter n'importe quoi. prix. Les prix sont complĂštement dĂ©sorientĂ©s, Ă©videmment, vers le haut, et ça fausse le marchĂ©.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Mais ça, ça a toujours été le cas ?

  • Patrice Besse

    Non, non, non, c'est de plus en plus le cas, parce que maintenant, vous pouvez vous faire un nom trĂšs rapidement en passant deux fois dans une Ă©mission de tĂ©lĂ© ou trois fois dans un podcast, et finalement, on vous entend. Et ça suffit pour emporter l'adhĂ©sion de certains vendeurs. Alors, il faut un peu de temps pour que tout le monde retombe les pieds sur terre, mais en attendant, ça fait beaucoup de mal. quand il y en a un qui disparaĂźt, il y en a un autre qui apparaĂźt. Donc moi, peu m'importe, je ne veux pas connaĂźtre mes concurrents, je trace mon petit bonhomme de chemin, je fais ce que j'ai Ă  faire, je ne dirais pas que j'ai une mission, pas non plus, mais je sais oĂč je veux aller, je sais comment je veux le faire, et je ne dĂ©vierai pas de mon chemin.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Alors oĂč vous voulez aller ? À l'Ă©tranger aussi ?

  • Patrice Besse

    J'ai trÚs envie d'aller à l'étranger, on commence à y aller, alors on commence naturellement par l'Italie, parce que l'Italie, la France, ce sont deux grands pays de patrimoine et le patrimoine en Italie est encore plus en perdition qu'en France donc il y a beaucoup de choses à faire, on commence à le faire on commence à vendre des beaux palais mais je ne vais pas forcément en Toscane, je ne vais pas forcément dans les coins trÚs prisés j'aime bien les campagnes un peu profondes et on arrive à y amener une clientÚle que l'on surprend avec ses propositions et puis on continue par la GrÚce, l'Espagne, le Portugal, c'est assez évident pour nous et la deuxiÚme étape qu'on a commencé à entamer. D'ailleurs, c'est plutÎt d'aller dans les pays du Nord, parce qu'il y a aussi un patrimoine intéressant. Et puis parce que ces pays du Nord sont naturellement des gens qui sont intéressés par notre patrimoine. Et on a commencé à intéresser des Français par ce qui se passe dans le Nord. On a déjà entamé quelques transactions. C'est assez drÎle.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Alors vous, ça ?

  • Patrice Besse

    Petite maison en Finlande, une architecture trĂšs simple et justement dans un environnement absolument incroyable, Ă  des prix en plus assez Ă©levĂ©s. assez raisonnable. Donc, c'est bien de surprendre la clientĂšle et de l'amener lĂ  oĂč elle ne pensait pas aller. Et lĂ , j'ai l'impression qu'on fait un travail intĂ©ressant, qu'on arrive Ă  accomplir ça.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Et vous, alors, oĂč est-ce que vous aimez vous poser ?

  • Patrice Besse

    J'aime bien le poser partout. En fait, c'est horrible, cette question. Je ne sais pas si je vais l'avoir posĂ©e. Mais j'adore me poser en Italie, parce que c'est ma seconde batterie. Mais je suis capable de me poser en Suisse, dans l'architecture vernaculaire. Je suis capable de me poser... n'importe oĂč pour que le patrimoine soit lĂ  et pour qu'il y ait un Ă©lĂ©ment Ă  dĂ©fendre dans le lieu dans lequel on vit.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Bon, derniÚre question, si vous aviez un conseil à donner aujourd'hui à un acquéreur qui veut se faire plaisir avec une propriété de caractÚre et pas forcément un budget XXL ?

  • Patrice Besse

    Non, je dirais que le plus important, ce que c'est plus difficile Ă  prĂ©server, c'est l'environnement. Parce qu'il y a beaucoup de choses qui changent dans le patrimoine, autour du patrimoine bĂąti. Il faut ĂȘtre trĂšs trĂšs soucieux de son environnement. Je n'ai rien contre les Ă©oliennes, fondamentalement. Ce n'est pas trĂšs bon pour le patrimoine quand vous avez un bĂątiment Ă  ce qu'il est classĂ©. Vous avez un champ Ă©olien qui serait en covisibilitĂ© dans le monde de vrai port. En vrai, il y a des combats Ă  mener. On a tellement de progrĂšs Ă  faire dans l'architecture contemporaine que...

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Le chantier est grand et on aura l'occasion d'en reparler. Merci en tout cas d'avoir Ă©tĂ© avec nous. Je rappelle que vous ĂȘtes le prĂ©sident du groupe Patrice Besse.

  • Mon podcast immo.

Description

Patrice Besse est l’invitĂ© de ce nouvel Ă©pisode de Mon Podcast Immo. Au micro d’Ariane Artinian, le prĂ©sident du groupe Ă©ponyme raconte sa passion pour l’immobilier de caractĂšre : « Ce qui m’intĂ©resse, c’est l’histoire, l’architecture et l’environnement ». Vous vous demandez ce qui fait vraiment la valeur d’un lieu ? Pourquoi un petit manoir peut rendre plus heureux qu’un grand appartement parisien ? Pour Patrice Besse, l’essentiel est ailleurs : transmettre un lieu chargĂ© d’histoire plutĂŽt que simplement conclure une vente, partager la culture plutĂŽt que chercher la performance. « Le commerce, ça s’apprend. La culture, c’est une affaire de conviction ».


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đŸŽ™ïž Produit par le Studio MySweetImmo.
🩋 Vous voulez vous aussi votre podcast immo ? Contactez-nous : hello@mysweetimmo.com


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  • Mon podcast IMMO.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Mon podcast IMMO, votre rendez-vous avec l'immobilier. Je suis Ariane Artinian, fondatrice de MySweetImmo. Et aujourd'hui, on va parler d'immobilier de caractÚre et j'ai le plaisir de recevoir Patrice Besse. Bonjour.

  • Patrice Besse

    Bonjour.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Vous dirigez le groupe Ă©ponyme Patrice Besse. Vous ĂȘtes un... des spĂ©cialistes, sinon le spĂ©cialiste de l'immobilier de caractĂšre.

  • Patrice Besse

    Absolument. Et l'immobilier de caractÚre, ça inclut une transaction à un euro symbolique jusqu'à une centaine de millions de temps en temps.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Donc, ce n'est pas de l'immobilier de luxe.

  • Patrice Besse

    Ce n'est surtout pas de l'immobilier de luxe. En tout cas, ma notion du luxe, c'est pas ce qui brille. Ce n'est pas les yachts sur la cÎte d'Azur, ce ne sont pas les grosses propriétés de la cÎte d'Azur les pieds dans l'eau. C'est plutÎt euh... Il y a trois mots qui caractérisent le caractÚre pour moi, c'est l'histoire, l'architecture et l'environnement. Quand on a ces trois mots réunis dans une seule propriété, on possÚde le luxe.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Vous avez un exemple concret à nous donner, vous avez dit une propriété de 1 euro à plusieurs millions.

  • Patrice Besse

    Je vous livre une anecdote, pendant le confinement, je m'en souviens encore, c'était assez drÎle, j'ai eu un matin un de mes richissimes clients. qui était dans son appartement, en 7Úme arrondissement, qui fait, je connais, 300 mÚtres carrés, et qui m'appelle pour discuter, parce qu'il s'ennuyait un peu, il me dit, je m'ennuie chez moi, c'est épouvantable, je suis là avec mes enfants, on tourne en rond, je ne sais pas quoi faire, et vous imaginez que son appartement valait plusieurs millions d'euros, et un quart d'heure aprÚs, j'ai un autre de mes clients qui avait un tout petit manoir dans l'Allier, qui vaut quelques centaines de milliers d'euros, et qui me dit, mais je suis heureux, je suis le plus heureux des hommes pourvu que ça dure. pourvu que ça dure. Voilà, donc c'est ça ma notion du luxe.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Donc c'est le plaisir et le beau.

  • Patrice Besse

    C'est le plaisir, c'est le beau. Alors le beau c'est subjectif, mais pas tant que ça finalement quand on parle architecture. L'architecture c'est pas quelque chose de subjectif. Et moi j'aime tous les siĂšcles, c'est-Ă -dire que ma notion de l'architecture ne s'arrĂȘte pas au 18Ăšme siĂšcle, il y a souvent des ayatollahs de l'architecture qui disent « moi aprĂšs le 18Ăšme, plus rien n'existe » . Moi jusqu'au 21Ăšme, il y a des gestes architecturaux qui me plaisent beaucoup. Et je travaille avec certains grands architectes actuels qui me donnent des choses Ă  vendre que je trouve absolument merveilleuses.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Alors le groupe BESS aujourd'hui, qu'est-ce que ça représente ? On dit groupe, on dit agence, on dit Patrice BESS ?

  • Patrice Besse

    On a eu du mal Ă  trouver, maintenant on parle de groupe parce qu'on est un peu nombreux, donc ça reprĂ©sente un peu moins de 200 personnes, ça reprĂ©sente environ 150 personnes sur le terrain et puis tout un staff de soutien. qui est basĂ©e essentiellement Ă  Paris. Ce sont 150 personnes qui sont formĂ©es en interne parce qu'on a une Ă©cole de formation en interne. On a eu notre agrĂ©ment, d'ailleurs il y a peu de temps. Donc on dispense les heures de formation obligatoires Ă  nos conseillers en interne. On a 40 formateurs et j'ai 4 salariĂ©s qui s'occupent Ă  plein temps de cette Ă©cole. Ça c'est une grande particularitĂ©. Mais on est obligĂ© de faire ça parce qu'on dĂ©livre des formations qu'on ne trouve nulle part ailleurs. Parce qu'on a toutes les formations Ă©videmment sur le mĂ©tier, les formations juridiques, les formations techniques, ça on pourrait les trouver ailleurs. Mais aprĂšs ça quand on parle de culture, quand on fait des formations sur l'architecture, quand on fait des formations sur le patrimoine, sur les rĂ©glementations liĂ©es au patrimoine, il y a trĂšs peu de formations qui existent, donc on les a créées, on les dĂ©livre nous-mĂȘmes.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Qu'est-ce qui vous a amené à l'immobilier, Patrice Besse ?

  • Patrice Besse

    Presque le hasard, parce que moi j'ai fait des Ă©tudes de droit rural et d'Ă©conomie agricole, donc je voulais ĂȘtre agriculteur, je voulais traire les vaches. Et puis il se trouve que j'ai fait un stage d'Ă©tĂ© dans une agence de famille que mon grand-pĂšre avait montĂ©e en 1924, et que de ce stage d'Ă©tĂ© je n'en suis jamais sorti, parce que ça m'a plu, je me suis pris au jeu. Et que de cette agence familiale, j'ai fait un groupe immobilier un peu plus important, on va dire les choses comme ça.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Elle Ă©tait oĂč cette agence ?

  • Patrice Besse

    Elle Ă©tait Ă  Brunois, dans l'Essonne, place de la gare. Mon agence d'origine s'appelait l'agence Central Bess. C'est-Ă -dire que je tenais un petit bureau, et je restais ouvert plus tard que mes concurrents, parce que je voyais les banlieusards qui arrivaient le soir, qui dĂ©barquaient des trains et qui s'arrĂȘtaient dans mon bureau pour prendre des renseignements sur des propriĂ©tĂ©s Ă  vendre. Moi, j'ai tout fait dans l'immobilier. J'ai tenu des bureaux de vente dans le Neuf le week-end. J'ai vendu des sous-sols dans des citĂ©s HLM. Les propriĂ©taires bailleurs ne voulaient plus. J'ai vendu des terrains pour des constructeurs de maisons individuelles. Alors, tout ce sur quoi je crache maintenant. Et en tout cas, je l'ai fait et ça m'a bien appris mon mĂ©tier. Moi, je suis un homme de terrain.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Vous restez un homme de terrain.

  • Patrice Besse

    Je reste un homme de terrain. C'est une grande, grande différence avec... Tous mes concurrents, je sais qu'il ne faut pas dire du mal à mes concurrents, donc je vais essayer...

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Allez-y, allez-y, ils nous Ă©coutent, ils vont peut-ĂȘtre...

  • Patrice Besse

    Non, non, je vais essayer de ne pas trop les Ă©nerver, mais moi je suis un homme de terrain, c'est-Ă -dire que je continue Ă  aller voir les propriĂ©tĂ©s qui nous sont confiĂ©es Ă  la vente. Mes collaborateurs sont formĂ©s pour ça sur le terrain, donc nous sommes des vrais techniciens, nous connaissons le droit rural, on connaĂźt la chasse, la pĂȘche, le droit de l'eau, on connaĂźt... Les beaux ruraux n'ont pas de secret pour nous. On travaille beaucoup avec les safaires. Enfin bon, on est vraiment baignĂ© dans le tissu local, ça c'est clair.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Qu'est-ce qui vous fait vibrer aujourd'hui de recevoir le coup de fil d'un vendeur qui vous dit venez me voir, j'ai une trÚs belle propriété ?

  • Patrice Besse

    En fait, curieusement, moi j'ai vendu tous les plus beaux et les plus gros chĂąteaux de France. Je continue Ă  le faire, je prends beaucoup de plaisir Ă  le faire. Mais j'aime dĂ©couvrir le... petit patrimoine vernaculaire. Et lĂ , je pense qu'on a une mission importante parce que souvent, les agences qui s'en occupent, ce sont les agences locales, ne savent pas ce qu'elles ont entre les mains. Et quand on arrive Ă  analyser, Ă  dĂ©crypter l'intĂ©rĂȘt de ce patrimoine, je pense que lĂ , on a un ajout vraiment trĂšs important, qu'on contribue Ă  la prĂ©servation du patrimoine architectural français. Et ça, c'est une notion importante pour moi.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Est-ce que l'IA peut vous aider aujourd'hui ? Est-ce que vous avez peur de l'IA ?

  • Patrice Besse

    Alors, nous, nous sommes trĂšs connus pour Ă©crire des textes en bon francois. On Ă©crit bien nos textes, on a des correcteurs, des recorrecteurs. Moi, je les corrige tous derriĂšre aussi. On a tentĂ© l'IA, effectivement, mais l'IA, ça ne marche pas. Ça ne marche pas parce que des textes Ă©crits avec l'IA, on les voit. Et en plus, ils sont tous les mĂȘmes. Alors, ça va certainement Ă©voluer, on va pouvoir faire Ă©voluer tout ça. mais pour l'instant quand j'ai des des confrĂšres qui Ă©crivent avec l'IA, ça se renifle immĂ©diatement. Et puis l'IA n'est pas capable d'aller chercher l'anecdote qui n'est pas forcĂ©ment Ă©crite, mais qui s'est transmise de bouche Ă  oreille, etc. Donc il y a plein de choses que l'IA ne peut pas encore faire pour l'instant, peut-ĂȘtre plus tard, mais pour l'instant, la plume reste encore importante.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Votre newsletter, justement, elle se démarque de beaucoup d'autres par la longueur. des textes, des annonces qu'on lit avec beaucoup de plaisir.

  • Patrice Besse

    Mais oui, c'est un compliment que nous font beaucoup de nos lecteurs, et je ne disais mĂȘme pas acquĂ©reurs ou vendeurs, mais c'est trĂšs important. Moi, je dĂ©fends le patrimoine sous toutes ses formes. J'aime bien dire que dans notre groupe, on associe le commerce avec la culture, Ă  la culture. Et la culture, le patrimoine, c'est le patrimoine immatĂ©riel, c'est le patrimoine bĂąti, c'est toute forme de patrimoine. C'est d'ailleurs pour ça qu'on a montĂ© un... un coffee shop, un cafĂ©, mĂȘme un restaurant maintenant, autour du patrimoine, et qu'on aime bien le patrimoine culinaire aussi, on s'y intĂ©resse aussi, on fait des articles lĂ -dessus.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Le café italien.

  • Patrice Besse

    Le bon ristretto italien, j'ai la prétention, mais ce n'est pas la prétention, j'ai la certitude, de vendre le meilleur ristretto de Paris, de servir le meilleur ristretto de Paris. Mais voilà, tout ça fait partie du patrimoine, et moi j'aime bien toutes les formes de patrimoine.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Ce n'était pas un gros mot d'associer commerce et patrimoine, commerce et culture ?

  • Patrice Besse

    Non, surtout pas. Quand on le fait de la bonne façon, moi j'ai l'impression de le faire de la bonne façon. Donc non, commerce et culture, les deux vont bien. À tel point que quand j'ai commencĂ© ce mĂ©tier, j'Ă©tais Ă©videmment presque tout seul. Quand j'ai commencĂ© Ă  dĂ©velopper le rĂ©seau et que j'ai commencĂ© Ă  recruter des conseillers, je me suis dit, est-ce qu'il faut que je prenne des vendeurs de chez Rangxerox ou est-ce qu'il faut que je prenne des... des gens qui ont fait l'Ă©cole du Louvre. Et puis j'ai commencĂ© par les vendeurs de chez Rangxerox en me disant que c'Ă©tait peut-ĂȘtre plus sĂ»r pour mon avenir, et puis ça n'a jamais marchĂ©. Et c'est pour ça que j'ai montĂ© cette Ă©cole de formation, parce que je suis capable d'intĂ©grer des gens qui ont fait l'Ă©cole du Louvre, et j'en ai un certain nombre chez moi. Et puis il n'y a pas que des gens qui ont fait l'Ă©cole du Louvre, on a des infirmiĂšres au bloc opĂ©ratoire, on a un ancien poissonnier sur le marchĂ© de Quimper, je crois, qui sont des passionnĂ©s de patrimoine. qui n'ont aucune notion de commerce. Donc le commerce, ça s'apprend. La culture, quand on ne l'a pas Ă  un certain Ăąge, Ă  mon avis, ça ne s'apprend plus.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Et là, ça fait la différence. Vous emportez l'adhésion des clients avec des collaborateurs plus cultivés, entre guillemets.

  • Patrice Besse

    Oui, ou en tout cas, qui ont un intĂ©rĂȘt trĂšs marquĂ© pour ce qu'ils font, ça c'est certain. Nous, on ne parle pas de transaction, on parle de transmission. DĂ©jĂ , ça fait une grosse diffĂ©rence. Alors, je vois qu'il y a des termes, maintenant, qui sont repris un peu Ă  droite Ă  gauche. Mais la transmission, ça veut dire ce que ça veut dire. Quand on vend quelque chose, on peut le vendre sans savoir ce qu'on vend. Quand on transmet, on transmet un hĂ©ritage. On transmet un savoir, on transmet une histoire, on transmet tout ça, donc c'est complĂštement diffĂ©rent.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Votre vision du marché aujourd'hui ?

  • Patrice Besse

    LĂ , je ne vais pas ĂȘtre trĂšs aimable avec le concurrent. Il est complĂštement perturbĂ© par une concurrence... Je vais essayer de trouver des mots un peu plus soft, mais... Une concurrence qui ne cherche qu'Ă  vendre, qui ne cherche qu'Ă  gagner de l'argent. Je ne dis pas qu'elle ne cherche pas Ă  gagner de l'argent, parce que quand on... ça permet de gagner de l'argent, mais ce n'est pas l'ultime but. Et je vois de plus en plus des concurrents qui sont dans les mĂ©dias, qui vont partout, etc., et qui annoncent des prix complĂštement dĂ©lirants et qui faussent complĂštement le marchĂ©. Et comme c'est un micro-marchĂ©, c'est un marchĂ© trĂšs compliquĂ©, trĂšs technique, etc., comme les vendeurs Ă©coutent toujours le chant des sirĂšnes plutĂŽt que la rĂ©alitĂ© des choses, donc en tout cas, il faut un certain nombre de temps pour que ça soit interdit. C'est un marchĂ© assez compliquĂ© en ce moment Ă  cause de ça, mais vraiment c'est un phĂ©nomĂšne nouveau. Moi je me suis toujours battu avec les agences locales, 85% de nos concurrents sont les agences locales, 15% sont les agences qui font du luxe, qui font du haut de gamme, tous ces mots que je badine mon vocabulaire. Donc quand on se bat contre les agences locales, elles savent ce qu'elles vendent, elles connaissent leur marchĂ©, elles annoncent des prix justes. Quand on se bat avec des agences soi-disant internationales qui ont soi-disant une clientĂšle qui est capable d'acheter n'importe quoi. prix. Les prix sont complĂštement dĂ©sorientĂ©s, Ă©videmment, vers le haut, et ça fausse le marchĂ©.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Mais ça, ça a toujours été le cas ?

  • Patrice Besse

    Non, non, non, c'est de plus en plus le cas, parce que maintenant, vous pouvez vous faire un nom trĂšs rapidement en passant deux fois dans une Ă©mission de tĂ©lĂ© ou trois fois dans un podcast, et finalement, on vous entend. Et ça suffit pour emporter l'adhĂ©sion de certains vendeurs. Alors, il faut un peu de temps pour que tout le monde retombe les pieds sur terre, mais en attendant, ça fait beaucoup de mal. quand il y en a un qui disparaĂźt, il y en a un autre qui apparaĂźt. Donc moi, peu m'importe, je ne veux pas connaĂźtre mes concurrents, je trace mon petit bonhomme de chemin, je fais ce que j'ai Ă  faire, je ne dirais pas que j'ai une mission, pas non plus, mais je sais oĂč je veux aller, je sais comment je veux le faire, et je ne dĂ©vierai pas de mon chemin.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Alors oĂč vous voulez aller ? À l'Ă©tranger aussi ?

  • Patrice Besse

    J'ai trÚs envie d'aller à l'étranger, on commence à y aller, alors on commence naturellement par l'Italie, parce que l'Italie, la France, ce sont deux grands pays de patrimoine et le patrimoine en Italie est encore plus en perdition qu'en France donc il y a beaucoup de choses à faire, on commence à le faire on commence à vendre des beaux palais mais je ne vais pas forcément en Toscane, je ne vais pas forcément dans les coins trÚs prisés j'aime bien les campagnes un peu profondes et on arrive à y amener une clientÚle que l'on surprend avec ses propositions et puis on continue par la GrÚce, l'Espagne, le Portugal, c'est assez évident pour nous et la deuxiÚme étape qu'on a commencé à entamer. D'ailleurs, c'est plutÎt d'aller dans les pays du Nord, parce qu'il y a aussi un patrimoine intéressant. Et puis parce que ces pays du Nord sont naturellement des gens qui sont intéressés par notre patrimoine. Et on a commencé à intéresser des Français par ce qui se passe dans le Nord. On a déjà entamé quelques transactions. C'est assez drÎle.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Alors vous, ça ?

  • Patrice Besse

    Petite maison en Finlande, une architecture trĂšs simple et justement dans un environnement absolument incroyable, Ă  des prix en plus assez Ă©levĂ©s. assez raisonnable. Donc, c'est bien de surprendre la clientĂšle et de l'amener lĂ  oĂč elle ne pensait pas aller. Et lĂ , j'ai l'impression qu'on fait un travail intĂ©ressant, qu'on arrive Ă  accomplir ça.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Et vous, alors, oĂč est-ce que vous aimez vous poser ?

  • Patrice Besse

    J'aime bien le poser partout. En fait, c'est horrible, cette question. Je ne sais pas si je vais l'avoir posĂ©e. Mais j'adore me poser en Italie, parce que c'est ma seconde batterie. Mais je suis capable de me poser en Suisse, dans l'architecture vernaculaire. Je suis capable de me poser... n'importe oĂč pour que le patrimoine soit lĂ  et pour qu'il y ait un Ă©lĂ©ment Ă  dĂ©fendre dans le lieu dans lequel on vit.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Bon, derniÚre question, si vous aviez un conseil à donner aujourd'hui à un acquéreur qui veut se faire plaisir avec une propriété de caractÚre et pas forcément un budget XXL ?

  • Patrice Besse

    Non, je dirais que le plus important, ce que c'est plus difficile Ă  prĂ©server, c'est l'environnement. Parce qu'il y a beaucoup de choses qui changent dans le patrimoine, autour du patrimoine bĂąti. Il faut ĂȘtre trĂšs trĂšs soucieux de son environnement. Je n'ai rien contre les Ă©oliennes, fondamentalement. Ce n'est pas trĂšs bon pour le patrimoine quand vous avez un bĂątiment Ă  ce qu'il est classĂ©. Vous avez un champ Ă©olien qui serait en covisibilitĂ© dans le monde de vrai port. En vrai, il y a des combats Ă  mener. On a tellement de progrĂšs Ă  faire dans l'architecture contemporaine que...

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Le chantier est grand et on aura l'occasion d'en reparler. Merci en tout cas d'avoir Ă©tĂ© avec nous. Je rappelle que vous ĂȘtes le prĂ©sident du groupe Patrice Besse.

  • Mon podcast immo.

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Description

Patrice Besse est l’invitĂ© de ce nouvel Ă©pisode de Mon Podcast Immo. Au micro d’Ariane Artinian, le prĂ©sident du groupe Ă©ponyme raconte sa passion pour l’immobilier de caractĂšre : « Ce qui m’intĂ©resse, c’est l’histoire, l’architecture et l’environnement ». Vous vous demandez ce qui fait vraiment la valeur d’un lieu ? Pourquoi un petit manoir peut rendre plus heureux qu’un grand appartement parisien ? Pour Patrice Besse, l’essentiel est ailleurs : transmettre un lieu chargĂ© d’histoire plutĂŽt que simplement conclure une vente, partager la culture plutĂŽt que chercher la performance. « Le commerce, ça s’apprend. La culture, c’est une affaire de conviction ».


🎧 Mon Podcast Immo, le podcast immobilier Ă  Ă©couter sans modĂ©ration.
📍 AnimĂ© par Ariane Artinian et les journalistes de MySweetImmo.
đŸŽ™ïž Produit par le Studio MySweetImmo.
🩋 Vous voulez vous aussi votre podcast immo ? Contactez-nous : hello@mysweetimmo.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Mon podcast IMMO.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Mon podcast IMMO, votre rendez-vous avec l'immobilier. Je suis Ariane Artinian, fondatrice de MySweetImmo. Et aujourd'hui, on va parler d'immobilier de caractÚre et j'ai le plaisir de recevoir Patrice Besse. Bonjour.

  • Patrice Besse

    Bonjour.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Vous dirigez le groupe Ă©ponyme Patrice Besse. Vous ĂȘtes un... des spĂ©cialistes, sinon le spĂ©cialiste de l'immobilier de caractĂšre.

  • Patrice Besse

    Absolument. Et l'immobilier de caractÚre, ça inclut une transaction à un euro symbolique jusqu'à une centaine de millions de temps en temps.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Donc, ce n'est pas de l'immobilier de luxe.

  • Patrice Besse

    Ce n'est surtout pas de l'immobilier de luxe. En tout cas, ma notion du luxe, c'est pas ce qui brille. Ce n'est pas les yachts sur la cÎte d'Azur, ce ne sont pas les grosses propriétés de la cÎte d'Azur les pieds dans l'eau. C'est plutÎt euh... Il y a trois mots qui caractérisent le caractÚre pour moi, c'est l'histoire, l'architecture et l'environnement. Quand on a ces trois mots réunis dans une seule propriété, on possÚde le luxe.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Vous avez un exemple concret à nous donner, vous avez dit une propriété de 1 euro à plusieurs millions.

  • Patrice Besse

    Je vous livre une anecdote, pendant le confinement, je m'en souviens encore, c'était assez drÎle, j'ai eu un matin un de mes richissimes clients. qui était dans son appartement, en 7Úme arrondissement, qui fait, je connais, 300 mÚtres carrés, et qui m'appelle pour discuter, parce qu'il s'ennuyait un peu, il me dit, je m'ennuie chez moi, c'est épouvantable, je suis là avec mes enfants, on tourne en rond, je ne sais pas quoi faire, et vous imaginez que son appartement valait plusieurs millions d'euros, et un quart d'heure aprÚs, j'ai un autre de mes clients qui avait un tout petit manoir dans l'Allier, qui vaut quelques centaines de milliers d'euros, et qui me dit, mais je suis heureux, je suis le plus heureux des hommes pourvu que ça dure. pourvu que ça dure. Voilà, donc c'est ça ma notion du luxe.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Donc c'est le plaisir et le beau.

  • Patrice Besse

    C'est le plaisir, c'est le beau. Alors le beau c'est subjectif, mais pas tant que ça finalement quand on parle architecture. L'architecture c'est pas quelque chose de subjectif. Et moi j'aime tous les siĂšcles, c'est-Ă -dire que ma notion de l'architecture ne s'arrĂȘte pas au 18Ăšme siĂšcle, il y a souvent des ayatollahs de l'architecture qui disent « moi aprĂšs le 18Ăšme, plus rien n'existe » . Moi jusqu'au 21Ăšme, il y a des gestes architecturaux qui me plaisent beaucoup. Et je travaille avec certains grands architectes actuels qui me donnent des choses Ă  vendre que je trouve absolument merveilleuses.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Alors le groupe BESS aujourd'hui, qu'est-ce que ça représente ? On dit groupe, on dit agence, on dit Patrice BESS ?

  • Patrice Besse

    On a eu du mal Ă  trouver, maintenant on parle de groupe parce qu'on est un peu nombreux, donc ça reprĂ©sente un peu moins de 200 personnes, ça reprĂ©sente environ 150 personnes sur le terrain et puis tout un staff de soutien. qui est basĂ©e essentiellement Ă  Paris. Ce sont 150 personnes qui sont formĂ©es en interne parce qu'on a une Ă©cole de formation en interne. On a eu notre agrĂ©ment, d'ailleurs il y a peu de temps. Donc on dispense les heures de formation obligatoires Ă  nos conseillers en interne. On a 40 formateurs et j'ai 4 salariĂ©s qui s'occupent Ă  plein temps de cette Ă©cole. Ça c'est une grande particularitĂ©. Mais on est obligĂ© de faire ça parce qu'on dĂ©livre des formations qu'on ne trouve nulle part ailleurs. Parce qu'on a toutes les formations Ă©videmment sur le mĂ©tier, les formations juridiques, les formations techniques, ça on pourrait les trouver ailleurs. Mais aprĂšs ça quand on parle de culture, quand on fait des formations sur l'architecture, quand on fait des formations sur le patrimoine, sur les rĂ©glementations liĂ©es au patrimoine, il y a trĂšs peu de formations qui existent, donc on les a créées, on les dĂ©livre nous-mĂȘmes.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Qu'est-ce qui vous a amené à l'immobilier, Patrice Besse ?

  • Patrice Besse

    Presque le hasard, parce que moi j'ai fait des Ă©tudes de droit rural et d'Ă©conomie agricole, donc je voulais ĂȘtre agriculteur, je voulais traire les vaches. Et puis il se trouve que j'ai fait un stage d'Ă©tĂ© dans une agence de famille que mon grand-pĂšre avait montĂ©e en 1924, et que de ce stage d'Ă©tĂ© je n'en suis jamais sorti, parce que ça m'a plu, je me suis pris au jeu. Et que de cette agence familiale, j'ai fait un groupe immobilier un peu plus important, on va dire les choses comme ça.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Elle Ă©tait oĂč cette agence ?

  • Patrice Besse

    Elle Ă©tait Ă  Brunois, dans l'Essonne, place de la gare. Mon agence d'origine s'appelait l'agence Central Bess. C'est-Ă -dire que je tenais un petit bureau, et je restais ouvert plus tard que mes concurrents, parce que je voyais les banlieusards qui arrivaient le soir, qui dĂ©barquaient des trains et qui s'arrĂȘtaient dans mon bureau pour prendre des renseignements sur des propriĂ©tĂ©s Ă  vendre. Moi, j'ai tout fait dans l'immobilier. J'ai tenu des bureaux de vente dans le Neuf le week-end. J'ai vendu des sous-sols dans des citĂ©s HLM. Les propriĂ©taires bailleurs ne voulaient plus. J'ai vendu des terrains pour des constructeurs de maisons individuelles. Alors, tout ce sur quoi je crache maintenant. Et en tout cas, je l'ai fait et ça m'a bien appris mon mĂ©tier. Moi, je suis un homme de terrain.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Vous restez un homme de terrain.

  • Patrice Besse

    Je reste un homme de terrain. C'est une grande, grande différence avec... Tous mes concurrents, je sais qu'il ne faut pas dire du mal à mes concurrents, donc je vais essayer...

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Allez-y, allez-y, ils nous Ă©coutent, ils vont peut-ĂȘtre...

  • Patrice Besse

    Non, non, je vais essayer de ne pas trop les Ă©nerver, mais moi je suis un homme de terrain, c'est-Ă -dire que je continue Ă  aller voir les propriĂ©tĂ©s qui nous sont confiĂ©es Ă  la vente. Mes collaborateurs sont formĂ©s pour ça sur le terrain, donc nous sommes des vrais techniciens, nous connaissons le droit rural, on connaĂźt la chasse, la pĂȘche, le droit de l'eau, on connaĂźt... Les beaux ruraux n'ont pas de secret pour nous. On travaille beaucoup avec les safaires. Enfin bon, on est vraiment baignĂ© dans le tissu local, ça c'est clair.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Qu'est-ce qui vous fait vibrer aujourd'hui de recevoir le coup de fil d'un vendeur qui vous dit venez me voir, j'ai une trÚs belle propriété ?

  • Patrice Besse

    En fait, curieusement, moi j'ai vendu tous les plus beaux et les plus gros chĂąteaux de France. Je continue Ă  le faire, je prends beaucoup de plaisir Ă  le faire. Mais j'aime dĂ©couvrir le... petit patrimoine vernaculaire. Et lĂ , je pense qu'on a une mission importante parce que souvent, les agences qui s'en occupent, ce sont les agences locales, ne savent pas ce qu'elles ont entre les mains. Et quand on arrive Ă  analyser, Ă  dĂ©crypter l'intĂ©rĂȘt de ce patrimoine, je pense que lĂ , on a un ajout vraiment trĂšs important, qu'on contribue Ă  la prĂ©servation du patrimoine architectural français. Et ça, c'est une notion importante pour moi.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Est-ce que l'IA peut vous aider aujourd'hui ? Est-ce que vous avez peur de l'IA ?

  • Patrice Besse

    Alors, nous, nous sommes trĂšs connus pour Ă©crire des textes en bon francois. On Ă©crit bien nos textes, on a des correcteurs, des recorrecteurs. Moi, je les corrige tous derriĂšre aussi. On a tentĂ© l'IA, effectivement, mais l'IA, ça ne marche pas. Ça ne marche pas parce que des textes Ă©crits avec l'IA, on les voit. Et en plus, ils sont tous les mĂȘmes. Alors, ça va certainement Ă©voluer, on va pouvoir faire Ă©voluer tout ça. mais pour l'instant quand j'ai des des confrĂšres qui Ă©crivent avec l'IA, ça se renifle immĂ©diatement. Et puis l'IA n'est pas capable d'aller chercher l'anecdote qui n'est pas forcĂ©ment Ă©crite, mais qui s'est transmise de bouche Ă  oreille, etc. Donc il y a plein de choses que l'IA ne peut pas encore faire pour l'instant, peut-ĂȘtre plus tard, mais pour l'instant, la plume reste encore importante.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Votre newsletter, justement, elle se démarque de beaucoup d'autres par la longueur. des textes, des annonces qu'on lit avec beaucoup de plaisir.

  • Patrice Besse

    Mais oui, c'est un compliment que nous font beaucoup de nos lecteurs, et je ne disais mĂȘme pas acquĂ©reurs ou vendeurs, mais c'est trĂšs important. Moi, je dĂ©fends le patrimoine sous toutes ses formes. J'aime bien dire que dans notre groupe, on associe le commerce avec la culture, Ă  la culture. Et la culture, le patrimoine, c'est le patrimoine immatĂ©riel, c'est le patrimoine bĂąti, c'est toute forme de patrimoine. C'est d'ailleurs pour ça qu'on a montĂ© un... un coffee shop, un cafĂ©, mĂȘme un restaurant maintenant, autour du patrimoine, et qu'on aime bien le patrimoine culinaire aussi, on s'y intĂ©resse aussi, on fait des articles lĂ -dessus.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Le café italien.

  • Patrice Besse

    Le bon ristretto italien, j'ai la prétention, mais ce n'est pas la prétention, j'ai la certitude, de vendre le meilleur ristretto de Paris, de servir le meilleur ristretto de Paris. Mais voilà, tout ça fait partie du patrimoine, et moi j'aime bien toutes les formes de patrimoine.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Ce n'était pas un gros mot d'associer commerce et patrimoine, commerce et culture ?

  • Patrice Besse

    Non, surtout pas. Quand on le fait de la bonne façon, moi j'ai l'impression de le faire de la bonne façon. Donc non, commerce et culture, les deux vont bien. À tel point que quand j'ai commencĂ© ce mĂ©tier, j'Ă©tais Ă©videmment presque tout seul. Quand j'ai commencĂ© Ă  dĂ©velopper le rĂ©seau et que j'ai commencĂ© Ă  recruter des conseillers, je me suis dit, est-ce qu'il faut que je prenne des vendeurs de chez Rangxerox ou est-ce qu'il faut que je prenne des... des gens qui ont fait l'Ă©cole du Louvre. Et puis j'ai commencĂ© par les vendeurs de chez Rangxerox en me disant que c'Ă©tait peut-ĂȘtre plus sĂ»r pour mon avenir, et puis ça n'a jamais marchĂ©. Et c'est pour ça que j'ai montĂ© cette Ă©cole de formation, parce que je suis capable d'intĂ©grer des gens qui ont fait l'Ă©cole du Louvre, et j'en ai un certain nombre chez moi. Et puis il n'y a pas que des gens qui ont fait l'Ă©cole du Louvre, on a des infirmiĂšres au bloc opĂ©ratoire, on a un ancien poissonnier sur le marchĂ© de Quimper, je crois, qui sont des passionnĂ©s de patrimoine. qui n'ont aucune notion de commerce. Donc le commerce, ça s'apprend. La culture, quand on ne l'a pas Ă  un certain Ăąge, Ă  mon avis, ça ne s'apprend plus.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Et là, ça fait la différence. Vous emportez l'adhésion des clients avec des collaborateurs plus cultivés, entre guillemets.

  • Patrice Besse

    Oui, ou en tout cas, qui ont un intĂ©rĂȘt trĂšs marquĂ© pour ce qu'ils font, ça c'est certain. Nous, on ne parle pas de transaction, on parle de transmission. DĂ©jĂ , ça fait une grosse diffĂ©rence. Alors, je vois qu'il y a des termes, maintenant, qui sont repris un peu Ă  droite Ă  gauche. Mais la transmission, ça veut dire ce que ça veut dire. Quand on vend quelque chose, on peut le vendre sans savoir ce qu'on vend. Quand on transmet, on transmet un hĂ©ritage. On transmet un savoir, on transmet une histoire, on transmet tout ça, donc c'est complĂštement diffĂ©rent.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Votre vision du marché aujourd'hui ?

  • Patrice Besse

    LĂ , je ne vais pas ĂȘtre trĂšs aimable avec le concurrent. Il est complĂštement perturbĂ© par une concurrence... Je vais essayer de trouver des mots un peu plus soft, mais... Une concurrence qui ne cherche qu'Ă  vendre, qui ne cherche qu'Ă  gagner de l'argent. Je ne dis pas qu'elle ne cherche pas Ă  gagner de l'argent, parce que quand on... ça permet de gagner de l'argent, mais ce n'est pas l'ultime but. Et je vois de plus en plus des concurrents qui sont dans les mĂ©dias, qui vont partout, etc., et qui annoncent des prix complĂštement dĂ©lirants et qui faussent complĂštement le marchĂ©. Et comme c'est un micro-marchĂ©, c'est un marchĂ© trĂšs compliquĂ©, trĂšs technique, etc., comme les vendeurs Ă©coutent toujours le chant des sirĂšnes plutĂŽt que la rĂ©alitĂ© des choses, donc en tout cas, il faut un certain nombre de temps pour que ça soit interdit. C'est un marchĂ© assez compliquĂ© en ce moment Ă  cause de ça, mais vraiment c'est un phĂ©nomĂšne nouveau. Moi je me suis toujours battu avec les agences locales, 85% de nos concurrents sont les agences locales, 15% sont les agences qui font du luxe, qui font du haut de gamme, tous ces mots que je badine mon vocabulaire. Donc quand on se bat contre les agences locales, elles savent ce qu'elles vendent, elles connaissent leur marchĂ©, elles annoncent des prix justes. Quand on se bat avec des agences soi-disant internationales qui ont soi-disant une clientĂšle qui est capable d'acheter n'importe quoi. prix. Les prix sont complĂštement dĂ©sorientĂ©s, Ă©videmment, vers le haut, et ça fausse le marchĂ©.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Mais ça, ça a toujours été le cas ?

  • Patrice Besse

    Non, non, non, c'est de plus en plus le cas, parce que maintenant, vous pouvez vous faire un nom trĂšs rapidement en passant deux fois dans une Ă©mission de tĂ©lĂ© ou trois fois dans un podcast, et finalement, on vous entend. Et ça suffit pour emporter l'adhĂ©sion de certains vendeurs. Alors, il faut un peu de temps pour que tout le monde retombe les pieds sur terre, mais en attendant, ça fait beaucoup de mal. quand il y en a un qui disparaĂźt, il y en a un autre qui apparaĂźt. Donc moi, peu m'importe, je ne veux pas connaĂźtre mes concurrents, je trace mon petit bonhomme de chemin, je fais ce que j'ai Ă  faire, je ne dirais pas que j'ai une mission, pas non plus, mais je sais oĂč je veux aller, je sais comment je veux le faire, et je ne dĂ©vierai pas de mon chemin.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Alors oĂč vous voulez aller ? À l'Ă©tranger aussi ?

  • Patrice Besse

    J'ai trÚs envie d'aller à l'étranger, on commence à y aller, alors on commence naturellement par l'Italie, parce que l'Italie, la France, ce sont deux grands pays de patrimoine et le patrimoine en Italie est encore plus en perdition qu'en France donc il y a beaucoup de choses à faire, on commence à le faire on commence à vendre des beaux palais mais je ne vais pas forcément en Toscane, je ne vais pas forcément dans les coins trÚs prisés j'aime bien les campagnes un peu profondes et on arrive à y amener une clientÚle que l'on surprend avec ses propositions et puis on continue par la GrÚce, l'Espagne, le Portugal, c'est assez évident pour nous et la deuxiÚme étape qu'on a commencé à entamer. D'ailleurs, c'est plutÎt d'aller dans les pays du Nord, parce qu'il y a aussi un patrimoine intéressant. Et puis parce que ces pays du Nord sont naturellement des gens qui sont intéressés par notre patrimoine. Et on a commencé à intéresser des Français par ce qui se passe dans le Nord. On a déjà entamé quelques transactions. C'est assez drÎle.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Alors vous, ça ?

  • Patrice Besse

    Petite maison en Finlande, une architecture trĂšs simple et justement dans un environnement absolument incroyable, Ă  des prix en plus assez Ă©levĂ©s. assez raisonnable. Donc, c'est bien de surprendre la clientĂšle et de l'amener lĂ  oĂč elle ne pensait pas aller. Et lĂ , j'ai l'impression qu'on fait un travail intĂ©ressant, qu'on arrive Ă  accomplir ça.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Et vous, alors, oĂč est-ce que vous aimez vous poser ?

  • Patrice Besse

    J'aime bien le poser partout. En fait, c'est horrible, cette question. Je ne sais pas si je vais l'avoir posĂ©e. Mais j'adore me poser en Italie, parce que c'est ma seconde batterie. Mais je suis capable de me poser en Suisse, dans l'architecture vernaculaire. Je suis capable de me poser... n'importe oĂč pour que le patrimoine soit lĂ  et pour qu'il y ait un Ă©lĂ©ment Ă  dĂ©fendre dans le lieu dans lequel on vit.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Bon, derniÚre question, si vous aviez un conseil à donner aujourd'hui à un acquéreur qui veut se faire plaisir avec une propriété de caractÚre et pas forcément un budget XXL ?

  • Patrice Besse

    Non, je dirais que le plus important, ce que c'est plus difficile Ă  prĂ©server, c'est l'environnement. Parce qu'il y a beaucoup de choses qui changent dans le patrimoine, autour du patrimoine bĂąti. Il faut ĂȘtre trĂšs trĂšs soucieux de son environnement. Je n'ai rien contre les Ă©oliennes, fondamentalement. Ce n'est pas trĂšs bon pour le patrimoine quand vous avez un bĂątiment Ă  ce qu'il est classĂ©. Vous avez un champ Ă©olien qui serait en covisibilitĂ© dans le monde de vrai port. En vrai, il y a des combats Ă  mener. On a tellement de progrĂšs Ă  faire dans l'architecture contemporaine que...

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Le chantier est grand et on aura l'occasion d'en reparler. Merci en tout cas d'avoir Ă©tĂ© avec nous. Je rappelle que vous ĂȘtes le prĂ©sident du groupe Patrice Besse.

  • Mon podcast immo.

Description

Patrice Besse est l’invitĂ© de ce nouvel Ă©pisode de Mon Podcast Immo. Au micro d’Ariane Artinian, le prĂ©sident du groupe Ă©ponyme raconte sa passion pour l’immobilier de caractĂšre : « Ce qui m’intĂ©resse, c’est l’histoire, l’architecture et l’environnement ». Vous vous demandez ce qui fait vraiment la valeur d’un lieu ? Pourquoi un petit manoir peut rendre plus heureux qu’un grand appartement parisien ? Pour Patrice Besse, l’essentiel est ailleurs : transmettre un lieu chargĂ© d’histoire plutĂŽt que simplement conclure une vente, partager la culture plutĂŽt que chercher la performance. « Le commerce, ça s’apprend. La culture, c’est une affaire de conviction ».


🎧 Mon Podcast Immo, le podcast immobilier Ă  Ă©couter sans modĂ©ration.
📍 AnimĂ© par Ariane Artinian et les journalistes de MySweetImmo.
đŸŽ™ïž Produit par le Studio MySweetImmo.
🩋 Vous voulez vous aussi votre podcast immo ? Contactez-nous : hello@mysweetimmo.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Mon podcast IMMO.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Mon podcast IMMO, votre rendez-vous avec l'immobilier. Je suis Ariane Artinian, fondatrice de MySweetImmo. Et aujourd'hui, on va parler d'immobilier de caractÚre et j'ai le plaisir de recevoir Patrice Besse. Bonjour.

  • Patrice Besse

    Bonjour.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Vous dirigez le groupe Ă©ponyme Patrice Besse. Vous ĂȘtes un... des spĂ©cialistes, sinon le spĂ©cialiste de l'immobilier de caractĂšre.

  • Patrice Besse

    Absolument. Et l'immobilier de caractÚre, ça inclut une transaction à un euro symbolique jusqu'à une centaine de millions de temps en temps.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Donc, ce n'est pas de l'immobilier de luxe.

  • Patrice Besse

    Ce n'est surtout pas de l'immobilier de luxe. En tout cas, ma notion du luxe, c'est pas ce qui brille. Ce n'est pas les yachts sur la cÎte d'Azur, ce ne sont pas les grosses propriétés de la cÎte d'Azur les pieds dans l'eau. C'est plutÎt euh... Il y a trois mots qui caractérisent le caractÚre pour moi, c'est l'histoire, l'architecture et l'environnement. Quand on a ces trois mots réunis dans une seule propriété, on possÚde le luxe.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Vous avez un exemple concret à nous donner, vous avez dit une propriété de 1 euro à plusieurs millions.

  • Patrice Besse

    Je vous livre une anecdote, pendant le confinement, je m'en souviens encore, c'était assez drÎle, j'ai eu un matin un de mes richissimes clients. qui était dans son appartement, en 7Úme arrondissement, qui fait, je connais, 300 mÚtres carrés, et qui m'appelle pour discuter, parce qu'il s'ennuyait un peu, il me dit, je m'ennuie chez moi, c'est épouvantable, je suis là avec mes enfants, on tourne en rond, je ne sais pas quoi faire, et vous imaginez que son appartement valait plusieurs millions d'euros, et un quart d'heure aprÚs, j'ai un autre de mes clients qui avait un tout petit manoir dans l'Allier, qui vaut quelques centaines de milliers d'euros, et qui me dit, mais je suis heureux, je suis le plus heureux des hommes pourvu que ça dure. pourvu que ça dure. Voilà, donc c'est ça ma notion du luxe.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Donc c'est le plaisir et le beau.

  • Patrice Besse

    C'est le plaisir, c'est le beau. Alors le beau c'est subjectif, mais pas tant que ça finalement quand on parle architecture. L'architecture c'est pas quelque chose de subjectif. Et moi j'aime tous les siĂšcles, c'est-Ă -dire que ma notion de l'architecture ne s'arrĂȘte pas au 18Ăšme siĂšcle, il y a souvent des ayatollahs de l'architecture qui disent « moi aprĂšs le 18Ăšme, plus rien n'existe » . Moi jusqu'au 21Ăšme, il y a des gestes architecturaux qui me plaisent beaucoup. Et je travaille avec certains grands architectes actuels qui me donnent des choses Ă  vendre que je trouve absolument merveilleuses.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Alors le groupe BESS aujourd'hui, qu'est-ce que ça représente ? On dit groupe, on dit agence, on dit Patrice BESS ?

  • Patrice Besse

    On a eu du mal Ă  trouver, maintenant on parle de groupe parce qu'on est un peu nombreux, donc ça reprĂ©sente un peu moins de 200 personnes, ça reprĂ©sente environ 150 personnes sur le terrain et puis tout un staff de soutien. qui est basĂ©e essentiellement Ă  Paris. Ce sont 150 personnes qui sont formĂ©es en interne parce qu'on a une Ă©cole de formation en interne. On a eu notre agrĂ©ment, d'ailleurs il y a peu de temps. Donc on dispense les heures de formation obligatoires Ă  nos conseillers en interne. On a 40 formateurs et j'ai 4 salariĂ©s qui s'occupent Ă  plein temps de cette Ă©cole. Ça c'est une grande particularitĂ©. Mais on est obligĂ© de faire ça parce qu'on dĂ©livre des formations qu'on ne trouve nulle part ailleurs. Parce qu'on a toutes les formations Ă©videmment sur le mĂ©tier, les formations juridiques, les formations techniques, ça on pourrait les trouver ailleurs. Mais aprĂšs ça quand on parle de culture, quand on fait des formations sur l'architecture, quand on fait des formations sur le patrimoine, sur les rĂ©glementations liĂ©es au patrimoine, il y a trĂšs peu de formations qui existent, donc on les a créées, on les dĂ©livre nous-mĂȘmes.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Qu'est-ce qui vous a amené à l'immobilier, Patrice Besse ?

  • Patrice Besse

    Presque le hasard, parce que moi j'ai fait des Ă©tudes de droit rural et d'Ă©conomie agricole, donc je voulais ĂȘtre agriculteur, je voulais traire les vaches. Et puis il se trouve que j'ai fait un stage d'Ă©tĂ© dans une agence de famille que mon grand-pĂšre avait montĂ©e en 1924, et que de ce stage d'Ă©tĂ© je n'en suis jamais sorti, parce que ça m'a plu, je me suis pris au jeu. Et que de cette agence familiale, j'ai fait un groupe immobilier un peu plus important, on va dire les choses comme ça.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Elle Ă©tait oĂč cette agence ?

  • Patrice Besse

    Elle Ă©tait Ă  Brunois, dans l'Essonne, place de la gare. Mon agence d'origine s'appelait l'agence Central Bess. C'est-Ă -dire que je tenais un petit bureau, et je restais ouvert plus tard que mes concurrents, parce que je voyais les banlieusards qui arrivaient le soir, qui dĂ©barquaient des trains et qui s'arrĂȘtaient dans mon bureau pour prendre des renseignements sur des propriĂ©tĂ©s Ă  vendre. Moi, j'ai tout fait dans l'immobilier. J'ai tenu des bureaux de vente dans le Neuf le week-end. J'ai vendu des sous-sols dans des citĂ©s HLM. Les propriĂ©taires bailleurs ne voulaient plus. J'ai vendu des terrains pour des constructeurs de maisons individuelles. Alors, tout ce sur quoi je crache maintenant. Et en tout cas, je l'ai fait et ça m'a bien appris mon mĂ©tier. Moi, je suis un homme de terrain.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Vous restez un homme de terrain.

  • Patrice Besse

    Je reste un homme de terrain. C'est une grande, grande différence avec... Tous mes concurrents, je sais qu'il ne faut pas dire du mal à mes concurrents, donc je vais essayer...

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Allez-y, allez-y, ils nous Ă©coutent, ils vont peut-ĂȘtre...

  • Patrice Besse

    Non, non, je vais essayer de ne pas trop les Ă©nerver, mais moi je suis un homme de terrain, c'est-Ă -dire que je continue Ă  aller voir les propriĂ©tĂ©s qui nous sont confiĂ©es Ă  la vente. Mes collaborateurs sont formĂ©s pour ça sur le terrain, donc nous sommes des vrais techniciens, nous connaissons le droit rural, on connaĂźt la chasse, la pĂȘche, le droit de l'eau, on connaĂźt... Les beaux ruraux n'ont pas de secret pour nous. On travaille beaucoup avec les safaires. Enfin bon, on est vraiment baignĂ© dans le tissu local, ça c'est clair.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Qu'est-ce qui vous fait vibrer aujourd'hui de recevoir le coup de fil d'un vendeur qui vous dit venez me voir, j'ai une trÚs belle propriété ?

  • Patrice Besse

    En fait, curieusement, moi j'ai vendu tous les plus beaux et les plus gros chĂąteaux de France. Je continue Ă  le faire, je prends beaucoup de plaisir Ă  le faire. Mais j'aime dĂ©couvrir le... petit patrimoine vernaculaire. Et lĂ , je pense qu'on a une mission importante parce que souvent, les agences qui s'en occupent, ce sont les agences locales, ne savent pas ce qu'elles ont entre les mains. Et quand on arrive Ă  analyser, Ă  dĂ©crypter l'intĂ©rĂȘt de ce patrimoine, je pense que lĂ , on a un ajout vraiment trĂšs important, qu'on contribue Ă  la prĂ©servation du patrimoine architectural français. Et ça, c'est une notion importante pour moi.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Est-ce que l'IA peut vous aider aujourd'hui ? Est-ce que vous avez peur de l'IA ?

  • Patrice Besse

    Alors, nous, nous sommes trĂšs connus pour Ă©crire des textes en bon francois. On Ă©crit bien nos textes, on a des correcteurs, des recorrecteurs. Moi, je les corrige tous derriĂšre aussi. On a tentĂ© l'IA, effectivement, mais l'IA, ça ne marche pas. Ça ne marche pas parce que des textes Ă©crits avec l'IA, on les voit. Et en plus, ils sont tous les mĂȘmes. Alors, ça va certainement Ă©voluer, on va pouvoir faire Ă©voluer tout ça. mais pour l'instant quand j'ai des des confrĂšres qui Ă©crivent avec l'IA, ça se renifle immĂ©diatement. Et puis l'IA n'est pas capable d'aller chercher l'anecdote qui n'est pas forcĂ©ment Ă©crite, mais qui s'est transmise de bouche Ă  oreille, etc. Donc il y a plein de choses que l'IA ne peut pas encore faire pour l'instant, peut-ĂȘtre plus tard, mais pour l'instant, la plume reste encore importante.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Votre newsletter, justement, elle se démarque de beaucoup d'autres par la longueur. des textes, des annonces qu'on lit avec beaucoup de plaisir.

  • Patrice Besse

    Mais oui, c'est un compliment que nous font beaucoup de nos lecteurs, et je ne disais mĂȘme pas acquĂ©reurs ou vendeurs, mais c'est trĂšs important. Moi, je dĂ©fends le patrimoine sous toutes ses formes. J'aime bien dire que dans notre groupe, on associe le commerce avec la culture, Ă  la culture. Et la culture, le patrimoine, c'est le patrimoine immatĂ©riel, c'est le patrimoine bĂąti, c'est toute forme de patrimoine. C'est d'ailleurs pour ça qu'on a montĂ© un... un coffee shop, un cafĂ©, mĂȘme un restaurant maintenant, autour du patrimoine, et qu'on aime bien le patrimoine culinaire aussi, on s'y intĂ©resse aussi, on fait des articles lĂ -dessus.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Le café italien.

  • Patrice Besse

    Le bon ristretto italien, j'ai la prétention, mais ce n'est pas la prétention, j'ai la certitude, de vendre le meilleur ristretto de Paris, de servir le meilleur ristretto de Paris. Mais voilà, tout ça fait partie du patrimoine, et moi j'aime bien toutes les formes de patrimoine.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Ce n'était pas un gros mot d'associer commerce et patrimoine, commerce et culture ?

  • Patrice Besse

    Non, surtout pas. Quand on le fait de la bonne façon, moi j'ai l'impression de le faire de la bonne façon. Donc non, commerce et culture, les deux vont bien. À tel point que quand j'ai commencĂ© ce mĂ©tier, j'Ă©tais Ă©videmment presque tout seul. Quand j'ai commencĂ© Ă  dĂ©velopper le rĂ©seau et que j'ai commencĂ© Ă  recruter des conseillers, je me suis dit, est-ce qu'il faut que je prenne des vendeurs de chez Rangxerox ou est-ce qu'il faut que je prenne des... des gens qui ont fait l'Ă©cole du Louvre. Et puis j'ai commencĂ© par les vendeurs de chez Rangxerox en me disant que c'Ă©tait peut-ĂȘtre plus sĂ»r pour mon avenir, et puis ça n'a jamais marchĂ©. Et c'est pour ça que j'ai montĂ© cette Ă©cole de formation, parce que je suis capable d'intĂ©grer des gens qui ont fait l'Ă©cole du Louvre, et j'en ai un certain nombre chez moi. Et puis il n'y a pas que des gens qui ont fait l'Ă©cole du Louvre, on a des infirmiĂšres au bloc opĂ©ratoire, on a un ancien poissonnier sur le marchĂ© de Quimper, je crois, qui sont des passionnĂ©s de patrimoine. qui n'ont aucune notion de commerce. Donc le commerce, ça s'apprend. La culture, quand on ne l'a pas Ă  un certain Ăąge, Ă  mon avis, ça ne s'apprend plus.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Et là, ça fait la différence. Vous emportez l'adhésion des clients avec des collaborateurs plus cultivés, entre guillemets.

  • Patrice Besse

    Oui, ou en tout cas, qui ont un intĂ©rĂȘt trĂšs marquĂ© pour ce qu'ils font, ça c'est certain. Nous, on ne parle pas de transaction, on parle de transmission. DĂ©jĂ , ça fait une grosse diffĂ©rence. Alors, je vois qu'il y a des termes, maintenant, qui sont repris un peu Ă  droite Ă  gauche. Mais la transmission, ça veut dire ce que ça veut dire. Quand on vend quelque chose, on peut le vendre sans savoir ce qu'on vend. Quand on transmet, on transmet un hĂ©ritage. On transmet un savoir, on transmet une histoire, on transmet tout ça, donc c'est complĂštement diffĂ©rent.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Votre vision du marché aujourd'hui ?

  • Patrice Besse

    LĂ , je ne vais pas ĂȘtre trĂšs aimable avec le concurrent. Il est complĂštement perturbĂ© par une concurrence... Je vais essayer de trouver des mots un peu plus soft, mais... Une concurrence qui ne cherche qu'Ă  vendre, qui ne cherche qu'Ă  gagner de l'argent. Je ne dis pas qu'elle ne cherche pas Ă  gagner de l'argent, parce que quand on... ça permet de gagner de l'argent, mais ce n'est pas l'ultime but. Et je vois de plus en plus des concurrents qui sont dans les mĂ©dias, qui vont partout, etc., et qui annoncent des prix complĂštement dĂ©lirants et qui faussent complĂštement le marchĂ©. Et comme c'est un micro-marchĂ©, c'est un marchĂ© trĂšs compliquĂ©, trĂšs technique, etc., comme les vendeurs Ă©coutent toujours le chant des sirĂšnes plutĂŽt que la rĂ©alitĂ© des choses, donc en tout cas, il faut un certain nombre de temps pour que ça soit interdit. C'est un marchĂ© assez compliquĂ© en ce moment Ă  cause de ça, mais vraiment c'est un phĂ©nomĂšne nouveau. Moi je me suis toujours battu avec les agences locales, 85% de nos concurrents sont les agences locales, 15% sont les agences qui font du luxe, qui font du haut de gamme, tous ces mots que je badine mon vocabulaire. Donc quand on se bat contre les agences locales, elles savent ce qu'elles vendent, elles connaissent leur marchĂ©, elles annoncent des prix justes. Quand on se bat avec des agences soi-disant internationales qui ont soi-disant une clientĂšle qui est capable d'acheter n'importe quoi. prix. Les prix sont complĂštement dĂ©sorientĂ©s, Ă©videmment, vers le haut, et ça fausse le marchĂ©.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Mais ça, ça a toujours été le cas ?

  • Patrice Besse

    Non, non, non, c'est de plus en plus le cas, parce que maintenant, vous pouvez vous faire un nom trĂšs rapidement en passant deux fois dans une Ă©mission de tĂ©lĂ© ou trois fois dans un podcast, et finalement, on vous entend. Et ça suffit pour emporter l'adhĂ©sion de certains vendeurs. Alors, il faut un peu de temps pour que tout le monde retombe les pieds sur terre, mais en attendant, ça fait beaucoup de mal. quand il y en a un qui disparaĂźt, il y en a un autre qui apparaĂźt. Donc moi, peu m'importe, je ne veux pas connaĂźtre mes concurrents, je trace mon petit bonhomme de chemin, je fais ce que j'ai Ă  faire, je ne dirais pas que j'ai une mission, pas non plus, mais je sais oĂč je veux aller, je sais comment je veux le faire, et je ne dĂ©vierai pas de mon chemin.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Alors oĂč vous voulez aller ? À l'Ă©tranger aussi ?

  • Patrice Besse

    J'ai trÚs envie d'aller à l'étranger, on commence à y aller, alors on commence naturellement par l'Italie, parce que l'Italie, la France, ce sont deux grands pays de patrimoine et le patrimoine en Italie est encore plus en perdition qu'en France donc il y a beaucoup de choses à faire, on commence à le faire on commence à vendre des beaux palais mais je ne vais pas forcément en Toscane, je ne vais pas forcément dans les coins trÚs prisés j'aime bien les campagnes un peu profondes et on arrive à y amener une clientÚle que l'on surprend avec ses propositions et puis on continue par la GrÚce, l'Espagne, le Portugal, c'est assez évident pour nous et la deuxiÚme étape qu'on a commencé à entamer. D'ailleurs, c'est plutÎt d'aller dans les pays du Nord, parce qu'il y a aussi un patrimoine intéressant. Et puis parce que ces pays du Nord sont naturellement des gens qui sont intéressés par notre patrimoine. Et on a commencé à intéresser des Français par ce qui se passe dans le Nord. On a déjà entamé quelques transactions. C'est assez drÎle.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Alors vous, ça ?

  • Patrice Besse

    Petite maison en Finlande, une architecture trĂšs simple et justement dans un environnement absolument incroyable, Ă  des prix en plus assez Ă©levĂ©s. assez raisonnable. Donc, c'est bien de surprendre la clientĂšle et de l'amener lĂ  oĂč elle ne pensait pas aller. Et lĂ , j'ai l'impression qu'on fait un travail intĂ©ressant, qu'on arrive Ă  accomplir ça.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Et vous, alors, oĂč est-ce que vous aimez vous poser ?

  • Patrice Besse

    J'aime bien le poser partout. En fait, c'est horrible, cette question. Je ne sais pas si je vais l'avoir posĂ©e. Mais j'adore me poser en Italie, parce que c'est ma seconde batterie. Mais je suis capable de me poser en Suisse, dans l'architecture vernaculaire. Je suis capable de me poser... n'importe oĂč pour que le patrimoine soit lĂ  et pour qu'il y ait un Ă©lĂ©ment Ă  dĂ©fendre dans le lieu dans lequel on vit.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Bon, derniÚre question, si vous aviez un conseil à donner aujourd'hui à un acquéreur qui veut se faire plaisir avec une propriété de caractÚre et pas forcément un budget XXL ?

  • Patrice Besse

    Non, je dirais que le plus important, ce que c'est plus difficile Ă  prĂ©server, c'est l'environnement. Parce qu'il y a beaucoup de choses qui changent dans le patrimoine, autour du patrimoine bĂąti. Il faut ĂȘtre trĂšs trĂšs soucieux de son environnement. Je n'ai rien contre les Ă©oliennes, fondamentalement. Ce n'est pas trĂšs bon pour le patrimoine quand vous avez un bĂątiment Ă  ce qu'il est classĂ©. Vous avez un champ Ă©olien qui serait en covisibilitĂ© dans le monde de vrai port. En vrai, il y a des combats Ă  mener. On a tellement de progrĂšs Ă  faire dans l'architecture contemporaine que...

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Le chantier est grand et on aura l'occasion d'en reparler. Merci en tout cas d'avoir Ă©tĂ© avec nous. Je rappelle que vous ĂȘtes le prĂ©sident du groupe Patrice Besse.

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