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Philippe Briand (Arche) : " Il faut redonner du sens à la politique et débloquer la France » #932 cover
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Mon Podcast Immo, le podcast immobilier by MySweetImmo🩋

Philippe Briand (Arche) : " Il faut redonner du sens à la politique et débloquer la France » #932

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14min |12/12/2024
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Philippe Briand (Arche) : " Il faut redonner du sens à la politique et débloquer la France » #932

Philippe Briand (Arche) : " Il faut redonner du sens à la politique et débloquer la France » #932

14min |12/12/2024
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Description

Philippe Briand, prĂ©sident du groupe Arche, est l’invitĂ© de Mon Podcast Immo. Au micro d’Ariane Artinian, il livre une analyse percutante sur l’état de la politique et ses impacts sur le secteur immobilier. Avec une comparaison frappante entre la reconstruction de Notre-Dame et l’actuelle gestion du pays, il dĂ©nonce un manque de compĂ©tences : « On ne fait pas un chef-d’Ɠuvre avec des apprentis. »

Pourquoi l’immobilier est-il si malmenĂ© ? Pourquoi la France semble bloquĂ©e ? Philippe Briand pointe l’excĂšs de normes et une Ă©lite politique dĂ©connectĂ©e des rĂ©alitĂ©s : « Aujourd’hui, 200 000 logements neufs sont produits par an, il en faudrait 450 000. Nous sommes dans une sociĂ©tĂ© bloquĂ©e. » Pourtant, il reste confiant : « La France a une capacitĂ© unique Ă  se relever. »

Entre colĂšre et espoir, une interview sans filtre sur les dĂ©fis de l’immobilier et les clĂ©s pour rĂ©inventer l’action publique. À Ă©couter dans Mon Podcast Immo, le podcast de MySweetImmo.


🎧 Mon Podcast Immo, le podcast immobilier Ă  Ă©couter sans modĂ©ration.
📍 AnimĂ© par Ariane Artinian et les journalistes de MySweetImmo.
đŸŽ™ïž Produit par le Studio MySweetImmo.
🩋 Vous voulez vous aussi votre podcast immo ? Contactez-nous : hello@mysweetimmo.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Mon podcast IMO.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de mon podcast IMMO. On est en live du congrÚs FNAIM IMMO au Carousel du Louvre et j'ai l'immense plaisir de recevoir Philippe Briand. Bonjour.

  • Philippe Briand (Arche)

    Bonjour.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Philippe, vous ĂȘtes prĂ©sident du groupe Arche. Je suis trĂšs curieuse d'avoir votre regard sur la... l'absence de Premier ministre, l'absence de gouvernement, Ă  quel point c'est pĂ©nalisant pour la France et aussi pour le logement ?

  • Philippe Briand (Arche)

    Alors moi, je fais un rapprochement entre l'inauguration de Notre-Dame et la vie politique en France. L'inauguration de Notre-Dame, c'Ă©tait somptueux. On a rĂ©ussi Ă  rebĂątir une cathĂ©drale en cinq ans. Formidable modĂšle. Pour ça, on a fait une loi d'exception. Le prĂ©sident a dĂ©cidĂ© qu'il n'y avait plus rien qui s'interfĂ©rait, mais un gĂ©nĂ©ral. s'occupant de tout, et on a reconstruit une cathĂ©drale quasi identique, avec des talents extraordinaires. On a reconstituĂ© ce qu'on appelle la charpente de Notre-Dame, ce qu'on appelle la forĂȘt de Notre-Dame. On a reconstituĂ© toutes les piĂšces, tous les sites, tous les lieux, et il y a eu un enthousiasme formidable pour cela. Ça, c'est la belle France. Mais pour faire cela, on a fait la France des compagnons. On a fait la France de ceux qui sont initiĂ©s Ă  leur mĂ©tier, qui ont travaillĂ©, qui savent cuber un chĂȘne, qui savent sortir des statues, les redresser, les redorer, qui savent faire quoi. C'est-Ă -dire toute une population qui est une population qui a travaillĂ©, qui a reçu un enseignement, qui a grandi et qui dĂ©veloppe son talent. Depuis le prĂ©sident de la RĂ©publique, on a une classe politique et une classe politique diffĂ©rentes. D'abord, il a recrutĂ© ses candidats parlementaires sur Internet. Alors on Ă©quilibre les Ăąges, les sexes, les tempĂ©raments, les situations, les lieux. Dans la construction de la cathĂ©drale, on a sĂ©lectionnĂ© les talents. Dans la sĂ©lection du monde politique d'aujourd'hui, on a sĂ©lectionnĂ©... que dire ? Un vaste Ă©quilibre politique qui ne s'y est pas. La diffĂ©rence entre Notre-Dame et la RĂ©publique aujourd'hui, c'est qu'en Notre-Dame, on a pris des gens compĂ©tents dans la politique. Aujourd'hui, on a beaucoup d'apprentis. Et on ne fait pas un chef-d'Ɠuvre avec des apprentis. Donc le monde politique aujourd'hui a disparu.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Et en mĂȘme temps, j'ai envie de dire sans mauvais jeu de mots, Notre-Dame, le rĂŽle de l'État Ă©tait quasi insignifiant.

  • Philippe Briand (Arche)

    Oui, mais quand mĂȘme, ils ont acceptĂ© de faire une loi d'exception. Et cette loi d'exception a permis de le faire. En fait, qu'est-ce qu'emmerdent tous les Français quand mĂȘme de la France aujourd'hui ? C'est toutes ces lois, tous ces organismes, tous ces gens qui parasitent, qui vivent et qui pour exister vont nous crĂ©er des conditions de dire non, des conditions de ne pas accepter, des questions Ă  poser, des dĂ©lais supplĂ©mentaires et puis rien. Je me suis beaucoup marrĂ© en regardant... Comme vous, samedi l'inauguration, quoi. Le grand hĂ©ros, c'Ă©tait Donald Trump. Il Ă©tait vouĂ© aux GĂ©monies il y a trois mois. On lui trouvait tous les travers de la Terre. Il Ă©tait orgueilleux, puissant, dĂ©sagrĂ©able, phallocratique, tout ce que vous voulez. La presse d'ailleurs française Ă©tait unanime, parce que la presse française, c'est une presse de suiveurs. C'est pas une presse critique. Malheureusement, on aurait pu avoir... quelques mĂ©dias, qu'il trouve quelques qualitĂ©s, d'autres mĂ©dias, qu'il trouve que des dĂ©fauts. Mais quand mĂȘme, Ă  l'unisson, on a suivi ça. C'est la plus belle Ă©lection de prĂ©sident des États-Unis depuis bien des annĂ©es. Depuis bien des annĂ©es. Et le type, il a une espĂšce de forme lĂ , un peu forte. Et c'Ă©tait trĂšs rigolo de regarder samedi, au moment de l'inauguration de la cathĂ©drale, tous ceux qui se prĂ©cipitaient pour ĂȘtre en photo avec lui, lui serrer la main. La difficultĂ©, c'est que sur le monde politique français, plus personne se prĂ©cipite pour ĂȘtre en photo avec les nĂŽtres ou serrer les mains. On a un peu disparu. Faire de la politique, c'est avoir des convictions. Or, dans le domaine de l'immobilier, la conviction principale, c'est de penser que quand les gens ont la chance d'avoir un petit chez eux, avec un petit jardin ou un petit appartement avec un petit balcon, ils sont infiniment plus heureux que quand ils payent un loyer sans fin sans savoir pourquoi. Et on a oubliĂ© tout ça. Je pense qu'aujourd'hui nous sommes dans un monde d'une thĂ©ocratie absolue. qui a oubliĂ© le citoyen et c'est ce dont nous souffrons.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Qu'est-ce qu'il faut faire ? Est-ce que le cours des choses peut changer ?

  • Philippe Briand (Arche)

    De toute façon, le cours des choses changera, parce que c'est quelque chose d'insupportable. Parce qu'on est lĂ , le prĂ©sident de la RĂ©publique a dĂ©cidĂ© d'ignorer l'immobilier depuis son Ă©lection, de massacrer l'immobilier. C'est l'investissement le plus fiscalisĂ© en France, en gros. Vous achetez de l'immobilier, vous pouvez payer bientĂŽt 100% d'impĂŽts, vous achetez une action IBM, vous ĂȘtes limitĂ© Ă  30. IBM, c'est une entreprise amĂ©ricaine, non le siĂšge aux États-Unis, qui pĂšche ses impĂŽts aux États-Unis, qui emploie du monde aux États-Unis. Mais lĂ , vous payez 30% sur votre plus-value. L'immobilier, c'est un architecte français sur un terrain français avec une entreprise française qui construit et qui est gĂ©rĂ©e par des Français. LĂ , vous pouvez payer 100%. C'est je n'ai jamais vu de ma vie Et vous le savez, j'ai fait de la politique pendant 25 ans Ă  un niveau formidable. Je n'ai jamais vu une ineptie pareille. Donc Ă  un moment, les inepties, elles s'arrĂȘtent. Et je pense qu'aujourd'hui, nous avons un monde politique prĂ©tentieux, arrogant et insupportable. Je ne parle pas de rapport droite-gauche, d'efficience entre les sensibilitĂ©s politiques. Je parle de l'arrogance de ces petits marques. qui n'existent que par les fonctions qu'on leur donne qu'ils seraient incapables de conquĂ©rir. Et quand je les regarde les uns les autres, moi qui ai le plaisir de prĂ©sider une grande sociĂ©tĂ©, je me demande lequel j'embaucherai. Et alors ? Il n'y en a pas beaucoup, et pour dire la vĂ©ritĂ©, je n'en ai discernĂ© aucun.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Tiens, si vous deviez nommer un premier ministre, qu'est-ce que vous feriez aujourd'hui ?

  • Philippe Briand (Arche)

    Quelqu'un qui me gagne du temps. La France est devenue ingouvernable. La dissolution est un phĂ©nomĂšne politique ratĂ© qui nous donne une situation dans laquelle nous sommes. J'aimais beaucoup Michel Barnier. C'est un homme d'une trĂšs grande Ă©lĂ©gance, non seulement physique, mais aussi morale et intellectuelle. On l'a tuĂ© en peu de temps. Personne ne pourra rĂ©sister. Ils dureront quelques temps, quelques semaines, quelques mois. Il faudra aller jusqu'en septembre 2025 pour qu'il y ait une nouvelle Ă©lection. D'ici lĂ , on ne peut rien faire, rien bouger, rien construire. Vous savez, le monde avance Ă  une vitesse phĂ©nomĂ©nale. La Chine ne s'arrĂȘte pas. L'AmĂ©rique construit et bĂątit encore. La Turquie est trĂšs forte et trĂšs prĂ©sente. Dans le monde, dans le Moyen-Orient, il se passe des choses extraordinaires. Et l'Europe est absente, totalement absente. Cette pauvre Madame van der Leyen, qui va en douce passer un accord avec le maire Cossure, ne peut mĂȘme plus venir pour inaugurer la cathĂ©drale Notre-Dame de Paris. Parce qu'elle a peur, peur des huĂ©es, peur des rĂ©actions et injuste effet. L'Europe existe peu. L'AmĂ©rique dĂ©fend l'AmĂ©rique. L'AmĂ©rique du Sud dĂ©fend l'AmĂ©rique du Sud. La Chine dĂ©fend la Chine. L'Europe veut donner une leçon au monde entier. La leçon, aujourd'hui, plus personne ne l'apprend.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Et malgré ça, vous croyez que les choses sont condamnées à bouger et donc rendez-vous en septembre 2025 parce qu'on n'a pas le choix ?

  • Philippe Briand (Arche)

    Oui, parce que c'est une situation qui est une situation temporaire et que la France est la France et la France, ce n'est pas rien. La France, c'est un pays qui met un genou en terre, mais qui est capable de se relever trĂšs vite, de se relever trĂšs fort. J'ai confiance en la France et les Français. Je n'ai plus confiance dans l'Ă©lite française. J'ai confiance en la France et les Français. Il est un moment oĂč les choses vont s'arrĂȘter. Quand on critique les institutions, on se trompe. Les institutions permettent de stabiliser les choses. Encore six mois Ă  attendre. et la France renaĂźtra.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Merci pour ce message positif. Ça fait du bien, un peu d'optimisme quand mĂȘme. J'aimerais qu'on revienne sur l'immobilier, sur les professionnels de l'immobilier. C'est des professions d'indĂ©pendants. Et tout Ă  l'heure, en prĂ©parant cet entretien, vous disiez que les agriculteurs ont un sens du ensemble qu'on n'a pas dans l'immobilier.

  • Philippe Briand (Arche)

    C'est toujours deux mondes diffĂ©rents. L'immobilier c'est un monde, je vais dire, de petites... de petits entrepreneurs, de petits commerçants, etc., qui se battent pour leur quotidien et tout. Les agriculteurs ont une puissance collective beaucoup plus forte. Il faut qu'on apprenne aussi dans l'immobilier Ă  rĂ©agir globalement plutĂŽt qu'on ne le fait. Les gens de l'immobilier sont des gens, comment dire, discrets, pudiques, qui ne sont pas provocateurs. Ceux du monde agricole peuvent ĂȘtre volontiers provocateurs. Je les connais bien, j'Ă©tais parlementaire avec eux pendant des annĂ©es, ils peuvent ĂȘtre beaucoup plus provocateurs que les nĂŽtres. Les nĂŽtres, il faut qu'on dise les choses. Il faut qu'on dise que 200 000 logements mis en production, c'est un manque, il nous en faut 450 000. Il faut qu'on dise que 16% des jeunes qui ont rĂ©ussi par cours su pour renoncer Ă  leurs Ă©tudes parce qu'ils n'ont pas trouvĂ© de logement. Il faut qu'on dise que des femmes qui sont dans un climat de violence ne peuvent pas divorcer. parce qu'elles n'arrivent pas Ă  trouver de logement. Il faut qu'on dise que des entreprises qui crĂ©ent des emplois ne peuvent plus crĂ©er, ne peuvent plus accueillir les nouveaux salariĂ©s parce qu'il n'y a plus de logement, voire mĂȘme avec le zĂ©ro artificialisation des sols, ils ne peuvent plus construire. Il faut qu'on dise que nous sommes dans une sociĂ©tĂ© bloquĂ©e. Le blocage, il est administratif, il est la superposition, la surstratisation des normes. Des gouvernements qui n'ont pas fait l'Ă©quilibre entre leurs diffĂ©rents ministĂšres pour avoir une politique cohĂ©rente. Et aujourd'hui, un maire sur le terrain, je suis encore maire, on se bat entre de l'incohĂ©rence et la nĂ©cessitĂ© de nos populations. On ne peut plus rĂ©pondre aux populations et les gens viennent nous voir et nous disent Monsieur le maire, mais si vous voulez ! Eh bien, si on veut, on ne peut plus.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Qui est-ce qui peut ?

  • Philippe Briand (Arche)

    Les organismes professionnels, on pense à la FNIM puisqu'on est au CongrÚs, ils font tout ce qu'ils peuvent. On a la chance d'avoir un grand président de la FNIM, d'avoir un bureau formidable, ils se battent tant qu'ils peuvent. AprÚs, vous avez toujours le problÚme de l'émetteur et du récepteur, ce sont des émetteurs. Mais les récepteurs, ce sont ces pouvoirs publics qui changent tout le temps, avec ces petits minets, ces petits hommes gris, comme on dit, qui sont là. qui reçoivent les messages, qui n'écoutent personne, qui changent en permanence, des ministres qui n'ont d'une durée de vie que de six mois, qui ne connaissent pas forcément leur sujet quand ils arrivent, qui se plaisent à passer dans Paris Match ou autre chose, allongés sur le canapé pour raconter leur vie, plutÎt que de s'occuper des problÚmes qu'on leur a confiés. Et ça, c'est maintenant insupportable.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Mais ça, ça ne va pas changer tout de suite, quoi qu'on en dise.

  • Philippe Briand (Arche)

    Je pense que ça va changer parce qu'il y a un moment donnĂ© oĂč les sentiments explosent. Moi, je suis rĂ©vulsĂ© que chacun raconte sa vie, etc. Je ne vais pas vous parler de ma sexualitĂ©, je ne vais pas vous parler de mes envies culinaires, je ne vais pas vous parler de tout ça. Moi, je charge une entreprise de 24 000 personnes, je vous parle des problĂšmes que l'on a, de savoir comment on fait de la formation, de savoir comment on accueille des jeunes. de savoir comment on se bat au quotidien. Et quand je vois tous ces gens-lĂ  qui font des repos tard dans la presse en pensant Ă  des intĂ©rĂȘts sans, finalement, je vais dire un vilain gros mot, ça me dĂ©goĂ»te et ça dĂ©goĂ»te tous les Français. Et vous ne pouvez pas demander aux Français d'avoir confiance dans cette classe politique-lĂ . Les affaires de slips sales ou de nourriture bĂąclĂ©e, ça n'intĂ©resse personne. Ce qui intĂ©resse les gens, c'est ce que vous faites pour nous. Qu'est-ce que vous faites pour que mes enfants aient un logement ? Qu'est-ce que vous faites pour que mon logement soit accessible ? Qu'est-ce que vous faites pour la population ? Il faut arrĂȘter l'exhibitionnisme. Il faut retourner au travail. Allez ! Les valeurs fondamentales de ce qu'on appelait l'ancien monde politique. Du travail au quotidien. De se lever tĂŽt, de se coucher tard. D'ĂȘtre peinĂ© par la situation des gens que vous rencontrez. De construire des lois. Parce que vous avez compris que ces gens-lĂ  peinent beaucoup. ça a du sens. Et il faut redonner du sens Ă  la politique, ce qu'elle a perdu aujourd'hui.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Merci beaucoup Philippe Briand pour cette interview sans langue de bois.

  • Philippe Briand (Arche)

    Merci Ă  vous. Mon podcast immo.

Description

Philippe Briand, prĂ©sident du groupe Arche, est l’invitĂ© de Mon Podcast Immo. Au micro d’Ariane Artinian, il livre une analyse percutante sur l’état de la politique et ses impacts sur le secteur immobilier. Avec une comparaison frappante entre la reconstruction de Notre-Dame et l’actuelle gestion du pays, il dĂ©nonce un manque de compĂ©tences : « On ne fait pas un chef-d’Ɠuvre avec des apprentis. »

Pourquoi l’immobilier est-il si malmenĂ© ? Pourquoi la France semble bloquĂ©e ? Philippe Briand pointe l’excĂšs de normes et une Ă©lite politique dĂ©connectĂ©e des rĂ©alitĂ©s : « Aujourd’hui, 200 000 logements neufs sont produits par an, il en faudrait 450 000. Nous sommes dans une sociĂ©tĂ© bloquĂ©e. » Pourtant, il reste confiant : « La France a une capacitĂ© unique Ă  se relever. »

Entre colĂšre et espoir, une interview sans filtre sur les dĂ©fis de l’immobilier et les clĂ©s pour rĂ©inventer l’action publique. À Ă©couter dans Mon Podcast Immo, le podcast de MySweetImmo.


🎧 Mon Podcast Immo, le podcast immobilier Ă  Ă©couter sans modĂ©ration.
📍 AnimĂ© par Ariane Artinian et les journalistes de MySweetImmo.
đŸŽ™ïž Produit par le Studio MySweetImmo.
🩋 Vous voulez vous aussi votre podcast immo ? Contactez-nous : hello@mysweetimmo.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Mon podcast IMO.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de mon podcast IMMO. On est en live du congrÚs FNAIM IMMO au Carousel du Louvre et j'ai l'immense plaisir de recevoir Philippe Briand. Bonjour.

  • Philippe Briand (Arche)

    Bonjour.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Philippe, vous ĂȘtes prĂ©sident du groupe Arche. Je suis trĂšs curieuse d'avoir votre regard sur la... l'absence de Premier ministre, l'absence de gouvernement, Ă  quel point c'est pĂ©nalisant pour la France et aussi pour le logement ?

  • Philippe Briand (Arche)

    Alors moi, je fais un rapprochement entre l'inauguration de Notre-Dame et la vie politique en France. L'inauguration de Notre-Dame, c'Ă©tait somptueux. On a rĂ©ussi Ă  rebĂątir une cathĂ©drale en cinq ans. Formidable modĂšle. Pour ça, on a fait une loi d'exception. Le prĂ©sident a dĂ©cidĂ© qu'il n'y avait plus rien qui s'interfĂ©rait, mais un gĂ©nĂ©ral. s'occupant de tout, et on a reconstruit une cathĂ©drale quasi identique, avec des talents extraordinaires. On a reconstituĂ© ce qu'on appelle la charpente de Notre-Dame, ce qu'on appelle la forĂȘt de Notre-Dame. On a reconstituĂ© toutes les piĂšces, tous les sites, tous les lieux, et il y a eu un enthousiasme formidable pour cela. Ça, c'est la belle France. Mais pour faire cela, on a fait la France des compagnons. On a fait la France de ceux qui sont initiĂ©s Ă  leur mĂ©tier, qui ont travaillĂ©, qui savent cuber un chĂȘne, qui savent sortir des statues, les redresser, les redorer, qui savent faire quoi. C'est-Ă -dire toute une population qui est une population qui a travaillĂ©, qui a reçu un enseignement, qui a grandi et qui dĂ©veloppe son talent. Depuis le prĂ©sident de la RĂ©publique, on a une classe politique et une classe politique diffĂ©rentes. D'abord, il a recrutĂ© ses candidats parlementaires sur Internet. Alors on Ă©quilibre les Ăąges, les sexes, les tempĂ©raments, les situations, les lieux. Dans la construction de la cathĂ©drale, on a sĂ©lectionnĂ© les talents. Dans la sĂ©lection du monde politique d'aujourd'hui, on a sĂ©lectionnĂ©... que dire ? Un vaste Ă©quilibre politique qui ne s'y est pas. La diffĂ©rence entre Notre-Dame et la RĂ©publique aujourd'hui, c'est qu'en Notre-Dame, on a pris des gens compĂ©tents dans la politique. Aujourd'hui, on a beaucoup d'apprentis. Et on ne fait pas un chef-d'Ɠuvre avec des apprentis. Donc le monde politique aujourd'hui a disparu.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Et en mĂȘme temps, j'ai envie de dire sans mauvais jeu de mots, Notre-Dame, le rĂŽle de l'État Ă©tait quasi insignifiant.

  • Philippe Briand (Arche)

    Oui, mais quand mĂȘme, ils ont acceptĂ© de faire une loi d'exception. Et cette loi d'exception a permis de le faire. En fait, qu'est-ce qu'emmerdent tous les Français quand mĂȘme de la France aujourd'hui ? C'est toutes ces lois, tous ces organismes, tous ces gens qui parasitent, qui vivent et qui pour exister vont nous crĂ©er des conditions de dire non, des conditions de ne pas accepter, des questions Ă  poser, des dĂ©lais supplĂ©mentaires et puis rien. Je me suis beaucoup marrĂ© en regardant... Comme vous, samedi l'inauguration, quoi. Le grand hĂ©ros, c'Ă©tait Donald Trump. Il Ă©tait vouĂ© aux GĂ©monies il y a trois mois. On lui trouvait tous les travers de la Terre. Il Ă©tait orgueilleux, puissant, dĂ©sagrĂ©able, phallocratique, tout ce que vous voulez. La presse d'ailleurs française Ă©tait unanime, parce que la presse française, c'est une presse de suiveurs. C'est pas une presse critique. Malheureusement, on aurait pu avoir... quelques mĂ©dias, qu'il trouve quelques qualitĂ©s, d'autres mĂ©dias, qu'il trouve que des dĂ©fauts. Mais quand mĂȘme, Ă  l'unisson, on a suivi ça. C'est la plus belle Ă©lection de prĂ©sident des États-Unis depuis bien des annĂ©es. Depuis bien des annĂ©es. Et le type, il a une espĂšce de forme lĂ , un peu forte. Et c'Ă©tait trĂšs rigolo de regarder samedi, au moment de l'inauguration de la cathĂ©drale, tous ceux qui se prĂ©cipitaient pour ĂȘtre en photo avec lui, lui serrer la main. La difficultĂ©, c'est que sur le monde politique français, plus personne se prĂ©cipite pour ĂȘtre en photo avec les nĂŽtres ou serrer les mains. On a un peu disparu. Faire de la politique, c'est avoir des convictions. Or, dans le domaine de l'immobilier, la conviction principale, c'est de penser que quand les gens ont la chance d'avoir un petit chez eux, avec un petit jardin ou un petit appartement avec un petit balcon, ils sont infiniment plus heureux que quand ils payent un loyer sans fin sans savoir pourquoi. Et on a oubliĂ© tout ça. Je pense qu'aujourd'hui nous sommes dans un monde d'une thĂ©ocratie absolue. qui a oubliĂ© le citoyen et c'est ce dont nous souffrons.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Qu'est-ce qu'il faut faire ? Est-ce que le cours des choses peut changer ?

  • Philippe Briand (Arche)

    De toute façon, le cours des choses changera, parce que c'est quelque chose d'insupportable. Parce qu'on est lĂ , le prĂ©sident de la RĂ©publique a dĂ©cidĂ© d'ignorer l'immobilier depuis son Ă©lection, de massacrer l'immobilier. C'est l'investissement le plus fiscalisĂ© en France, en gros. Vous achetez de l'immobilier, vous pouvez payer bientĂŽt 100% d'impĂŽts, vous achetez une action IBM, vous ĂȘtes limitĂ© Ă  30. IBM, c'est une entreprise amĂ©ricaine, non le siĂšge aux États-Unis, qui pĂšche ses impĂŽts aux États-Unis, qui emploie du monde aux États-Unis. Mais lĂ , vous payez 30% sur votre plus-value. L'immobilier, c'est un architecte français sur un terrain français avec une entreprise française qui construit et qui est gĂ©rĂ©e par des Français. LĂ , vous pouvez payer 100%. C'est je n'ai jamais vu de ma vie Et vous le savez, j'ai fait de la politique pendant 25 ans Ă  un niveau formidable. Je n'ai jamais vu une ineptie pareille. Donc Ă  un moment, les inepties, elles s'arrĂȘtent. Et je pense qu'aujourd'hui, nous avons un monde politique prĂ©tentieux, arrogant et insupportable. Je ne parle pas de rapport droite-gauche, d'efficience entre les sensibilitĂ©s politiques. Je parle de l'arrogance de ces petits marques. qui n'existent que par les fonctions qu'on leur donne qu'ils seraient incapables de conquĂ©rir. Et quand je les regarde les uns les autres, moi qui ai le plaisir de prĂ©sider une grande sociĂ©tĂ©, je me demande lequel j'embaucherai. Et alors ? Il n'y en a pas beaucoup, et pour dire la vĂ©ritĂ©, je n'en ai discernĂ© aucun.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Tiens, si vous deviez nommer un premier ministre, qu'est-ce que vous feriez aujourd'hui ?

  • Philippe Briand (Arche)

    Quelqu'un qui me gagne du temps. La France est devenue ingouvernable. La dissolution est un phĂ©nomĂšne politique ratĂ© qui nous donne une situation dans laquelle nous sommes. J'aimais beaucoup Michel Barnier. C'est un homme d'une trĂšs grande Ă©lĂ©gance, non seulement physique, mais aussi morale et intellectuelle. On l'a tuĂ© en peu de temps. Personne ne pourra rĂ©sister. Ils dureront quelques temps, quelques semaines, quelques mois. Il faudra aller jusqu'en septembre 2025 pour qu'il y ait une nouvelle Ă©lection. D'ici lĂ , on ne peut rien faire, rien bouger, rien construire. Vous savez, le monde avance Ă  une vitesse phĂ©nomĂ©nale. La Chine ne s'arrĂȘte pas. L'AmĂ©rique construit et bĂątit encore. La Turquie est trĂšs forte et trĂšs prĂ©sente. Dans le monde, dans le Moyen-Orient, il se passe des choses extraordinaires. Et l'Europe est absente, totalement absente. Cette pauvre Madame van der Leyen, qui va en douce passer un accord avec le maire Cossure, ne peut mĂȘme plus venir pour inaugurer la cathĂ©drale Notre-Dame de Paris. Parce qu'elle a peur, peur des huĂ©es, peur des rĂ©actions et injuste effet. L'Europe existe peu. L'AmĂ©rique dĂ©fend l'AmĂ©rique. L'AmĂ©rique du Sud dĂ©fend l'AmĂ©rique du Sud. La Chine dĂ©fend la Chine. L'Europe veut donner une leçon au monde entier. La leçon, aujourd'hui, plus personne ne l'apprend.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Et malgré ça, vous croyez que les choses sont condamnées à bouger et donc rendez-vous en septembre 2025 parce qu'on n'a pas le choix ?

  • Philippe Briand (Arche)

    Oui, parce que c'est une situation qui est une situation temporaire et que la France est la France et la France, ce n'est pas rien. La France, c'est un pays qui met un genou en terre, mais qui est capable de se relever trĂšs vite, de se relever trĂšs fort. J'ai confiance en la France et les Français. Je n'ai plus confiance dans l'Ă©lite française. J'ai confiance en la France et les Français. Il est un moment oĂč les choses vont s'arrĂȘter. Quand on critique les institutions, on se trompe. Les institutions permettent de stabiliser les choses. Encore six mois Ă  attendre. et la France renaĂźtra.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Merci pour ce message positif. Ça fait du bien, un peu d'optimisme quand mĂȘme. J'aimerais qu'on revienne sur l'immobilier, sur les professionnels de l'immobilier. C'est des professions d'indĂ©pendants. Et tout Ă  l'heure, en prĂ©parant cet entretien, vous disiez que les agriculteurs ont un sens du ensemble qu'on n'a pas dans l'immobilier.

  • Philippe Briand (Arche)

    C'est toujours deux mondes diffĂ©rents. L'immobilier c'est un monde, je vais dire, de petites... de petits entrepreneurs, de petits commerçants, etc., qui se battent pour leur quotidien et tout. Les agriculteurs ont une puissance collective beaucoup plus forte. Il faut qu'on apprenne aussi dans l'immobilier Ă  rĂ©agir globalement plutĂŽt qu'on ne le fait. Les gens de l'immobilier sont des gens, comment dire, discrets, pudiques, qui ne sont pas provocateurs. Ceux du monde agricole peuvent ĂȘtre volontiers provocateurs. Je les connais bien, j'Ă©tais parlementaire avec eux pendant des annĂ©es, ils peuvent ĂȘtre beaucoup plus provocateurs que les nĂŽtres. Les nĂŽtres, il faut qu'on dise les choses. Il faut qu'on dise que 200 000 logements mis en production, c'est un manque, il nous en faut 450 000. Il faut qu'on dise que 16% des jeunes qui ont rĂ©ussi par cours su pour renoncer Ă  leurs Ă©tudes parce qu'ils n'ont pas trouvĂ© de logement. Il faut qu'on dise que des femmes qui sont dans un climat de violence ne peuvent pas divorcer. parce qu'elles n'arrivent pas Ă  trouver de logement. Il faut qu'on dise que des entreprises qui crĂ©ent des emplois ne peuvent plus crĂ©er, ne peuvent plus accueillir les nouveaux salariĂ©s parce qu'il n'y a plus de logement, voire mĂȘme avec le zĂ©ro artificialisation des sols, ils ne peuvent plus construire. Il faut qu'on dise que nous sommes dans une sociĂ©tĂ© bloquĂ©e. Le blocage, il est administratif, il est la superposition, la surstratisation des normes. Des gouvernements qui n'ont pas fait l'Ă©quilibre entre leurs diffĂ©rents ministĂšres pour avoir une politique cohĂ©rente. Et aujourd'hui, un maire sur le terrain, je suis encore maire, on se bat entre de l'incohĂ©rence et la nĂ©cessitĂ© de nos populations. On ne peut plus rĂ©pondre aux populations et les gens viennent nous voir et nous disent Monsieur le maire, mais si vous voulez ! Eh bien, si on veut, on ne peut plus.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Qui est-ce qui peut ?

  • Philippe Briand (Arche)

    Les organismes professionnels, on pense à la FNIM puisqu'on est au CongrÚs, ils font tout ce qu'ils peuvent. On a la chance d'avoir un grand président de la FNIM, d'avoir un bureau formidable, ils se battent tant qu'ils peuvent. AprÚs, vous avez toujours le problÚme de l'émetteur et du récepteur, ce sont des émetteurs. Mais les récepteurs, ce sont ces pouvoirs publics qui changent tout le temps, avec ces petits minets, ces petits hommes gris, comme on dit, qui sont là. qui reçoivent les messages, qui n'écoutent personne, qui changent en permanence, des ministres qui n'ont d'une durée de vie que de six mois, qui ne connaissent pas forcément leur sujet quand ils arrivent, qui se plaisent à passer dans Paris Match ou autre chose, allongés sur le canapé pour raconter leur vie, plutÎt que de s'occuper des problÚmes qu'on leur a confiés. Et ça, c'est maintenant insupportable.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Mais ça, ça ne va pas changer tout de suite, quoi qu'on en dise.

  • Philippe Briand (Arche)

    Je pense que ça va changer parce qu'il y a un moment donnĂ© oĂč les sentiments explosent. Moi, je suis rĂ©vulsĂ© que chacun raconte sa vie, etc. Je ne vais pas vous parler de ma sexualitĂ©, je ne vais pas vous parler de mes envies culinaires, je ne vais pas vous parler de tout ça. Moi, je charge une entreprise de 24 000 personnes, je vous parle des problĂšmes que l'on a, de savoir comment on fait de la formation, de savoir comment on accueille des jeunes. de savoir comment on se bat au quotidien. Et quand je vois tous ces gens-lĂ  qui font des repos tard dans la presse en pensant Ă  des intĂ©rĂȘts sans, finalement, je vais dire un vilain gros mot, ça me dĂ©goĂ»te et ça dĂ©goĂ»te tous les Français. Et vous ne pouvez pas demander aux Français d'avoir confiance dans cette classe politique-lĂ . Les affaires de slips sales ou de nourriture bĂąclĂ©e, ça n'intĂ©resse personne. Ce qui intĂ©resse les gens, c'est ce que vous faites pour nous. Qu'est-ce que vous faites pour que mes enfants aient un logement ? Qu'est-ce que vous faites pour que mon logement soit accessible ? Qu'est-ce que vous faites pour la population ? Il faut arrĂȘter l'exhibitionnisme. Il faut retourner au travail. Allez ! Les valeurs fondamentales de ce qu'on appelait l'ancien monde politique. Du travail au quotidien. De se lever tĂŽt, de se coucher tard. D'ĂȘtre peinĂ© par la situation des gens que vous rencontrez. De construire des lois. Parce que vous avez compris que ces gens-lĂ  peinent beaucoup. ça a du sens. Et il faut redonner du sens Ă  la politique, ce qu'elle a perdu aujourd'hui.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Merci beaucoup Philippe Briand pour cette interview sans langue de bois.

  • Philippe Briand (Arche)

    Merci Ă  vous. Mon podcast immo.

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Description

Philippe Briand, prĂ©sident du groupe Arche, est l’invitĂ© de Mon Podcast Immo. Au micro d’Ariane Artinian, il livre une analyse percutante sur l’état de la politique et ses impacts sur le secteur immobilier. Avec une comparaison frappante entre la reconstruction de Notre-Dame et l’actuelle gestion du pays, il dĂ©nonce un manque de compĂ©tences : « On ne fait pas un chef-d’Ɠuvre avec des apprentis. »

Pourquoi l’immobilier est-il si malmenĂ© ? Pourquoi la France semble bloquĂ©e ? Philippe Briand pointe l’excĂšs de normes et une Ă©lite politique dĂ©connectĂ©e des rĂ©alitĂ©s : « Aujourd’hui, 200 000 logements neufs sont produits par an, il en faudrait 450 000. Nous sommes dans une sociĂ©tĂ© bloquĂ©e. » Pourtant, il reste confiant : « La France a une capacitĂ© unique Ă  se relever. »

Entre colĂšre et espoir, une interview sans filtre sur les dĂ©fis de l’immobilier et les clĂ©s pour rĂ©inventer l’action publique. À Ă©couter dans Mon Podcast Immo, le podcast de MySweetImmo.


🎧 Mon Podcast Immo, le podcast immobilier Ă  Ă©couter sans modĂ©ration.
📍 AnimĂ© par Ariane Artinian et les journalistes de MySweetImmo.
đŸŽ™ïž Produit par le Studio MySweetImmo.
🩋 Vous voulez vous aussi votre podcast immo ? Contactez-nous : hello@mysweetimmo.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Mon podcast IMO.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de mon podcast IMMO. On est en live du congrÚs FNAIM IMMO au Carousel du Louvre et j'ai l'immense plaisir de recevoir Philippe Briand. Bonjour.

  • Philippe Briand (Arche)

    Bonjour.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Philippe, vous ĂȘtes prĂ©sident du groupe Arche. Je suis trĂšs curieuse d'avoir votre regard sur la... l'absence de Premier ministre, l'absence de gouvernement, Ă  quel point c'est pĂ©nalisant pour la France et aussi pour le logement ?

  • Philippe Briand (Arche)

    Alors moi, je fais un rapprochement entre l'inauguration de Notre-Dame et la vie politique en France. L'inauguration de Notre-Dame, c'Ă©tait somptueux. On a rĂ©ussi Ă  rebĂątir une cathĂ©drale en cinq ans. Formidable modĂšle. Pour ça, on a fait une loi d'exception. Le prĂ©sident a dĂ©cidĂ© qu'il n'y avait plus rien qui s'interfĂ©rait, mais un gĂ©nĂ©ral. s'occupant de tout, et on a reconstruit une cathĂ©drale quasi identique, avec des talents extraordinaires. On a reconstituĂ© ce qu'on appelle la charpente de Notre-Dame, ce qu'on appelle la forĂȘt de Notre-Dame. On a reconstituĂ© toutes les piĂšces, tous les sites, tous les lieux, et il y a eu un enthousiasme formidable pour cela. Ça, c'est la belle France. Mais pour faire cela, on a fait la France des compagnons. On a fait la France de ceux qui sont initiĂ©s Ă  leur mĂ©tier, qui ont travaillĂ©, qui savent cuber un chĂȘne, qui savent sortir des statues, les redresser, les redorer, qui savent faire quoi. C'est-Ă -dire toute une population qui est une population qui a travaillĂ©, qui a reçu un enseignement, qui a grandi et qui dĂ©veloppe son talent. Depuis le prĂ©sident de la RĂ©publique, on a une classe politique et une classe politique diffĂ©rentes. D'abord, il a recrutĂ© ses candidats parlementaires sur Internet. Alors on Ă©quilibre les Ăąges, les sexes, les tempĂ©raments, les situations, les lieux. Dans la construction de la cathĂ©drale, on a sĂ©lectionnĂ© les talents. Dans la sĂ©lection du monde politique d'aujourd'hui, on a sĂ©lectionnĂ©... que dire ? Un vaste Ă©quilibre politique qui ne s'y est pas. La diffĂ©rence entre Notre-Dame et la RĂ©publique aujourd'hui, c'est qu'en Notre-Dame, on a pris des gens compĂ©tents dans la politique. Aujourd'hui, on a beaucoup d'apprentis. Et on ne fait pas un chef-d'Ɠuvre avec des apprentis. Donc le monde politique aujourd'hui a disparu.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Et en mĂȘme temps, j'ai envie de dire sans mauvais jeu de mots, Notre-Dame, le rĂŽle de l'État Ă©tait quasi insignifiant.

  • Philippe Briand (Arche)

    Oui, mais quand mĂȘme, ils ont acceptĂ© de faire une loi d'exception. Et cette loi d'exception a permis de le faire. En fait, qu'est-ce qu'emmerdent tous les Français quand mĂȘme de la France aujourd'hui ? C'est toutes ces lois, tous ces organismes, tous ces gens qui parasitent, qui vivent et qui pour exister vont nous crĂ©er des conditions de dire non, des conditions de ne pas accepter, des questions Ă  poser, des dĂ©lais supplĂ©mentaires et puis rien. Je me suis beaucoup marrĂ© en regardant... Comme vous, samedi l'inauguration, quoi. Le grand hĂ©ros, c'Ă©tait Donald Trump. Il Ă©tait vouĂ© aux GĂ©monies il y a trois mois. On lui trouvait tous les travers de la Terre. Il Ă©tait orgueilleux, puissant, dĂ©sagrĂ©able, phallocratique, tout ce que vous voulez. La presse d'ailleurs française Ă©tait unanime, parce que la presse française, c'est une presse de suiveurs. C'est pas une presse critique. Malheureusement, on aurait pu avoir... quelques mĂ©dias, qu'il trouve quelques qualitĂ©s, d'autres mĂ©dias, qu'il trouve que des dĂ©fauts. Mais quand mĂȘme, Ă  l'unisson, on a suivi ça. C'est la plus belle Ă©lection de prĂ©sident des États-Unis depuis bien des annĂ©es. Depuis bien des annĂ©es. Et le type, il a une espĂšce de forme lĂ , un peu forte. Et c'Ă©tait trĂšs rigolo de regarder samedi, au moment de l'inauguration de la cathĂ©drale, tous ceux qui se prĂ©cipitaient pour ĂȘtre en photo avec lui, lui serrer la main. La difficultĂ©, c'est que sur le monde politique français, plus personne se prĂ©cipite pour ĂȘtre en photo avec les nĂŽtres ou serrer les mains. On a un peu disparu. Faire de la politique, c'est avoir des convictions. Or, dans le domaine de l'immobilier, la conviction principale, c'est de penser que quand les gens ont la chance d'avoir un petit chez eux, avec un petit jardin ou un petit appartement avec un petit balcon, ils sont infiniment plus heureux que quand ils payent un loyer sans fin sans savoir pourquoi. Et on a oubliĂ© tout ça. Je pense qu'aujourd'hui nous sommes dans un monde d'une thĂ©ocratie absolue. qui a oubliĂ© le citoyen et c'est ce dont nous souffrons.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Qu'est-ce qu'il faut faire ? Est-ce que le cours des choses peut changer ?

  • Philippe Briand (Arche)

    De toute façon, le cours des choses changera, parce que c'est quelque chose d'insupportable. Parce qu'on est lĂ , le prĂ©sident de la RĂ©publique a dĂ©cidĂ© d'ignorer l'immobilier depuis son Ă©lection, de massacrer l'immobilier. C'est l'investissement le plus fiscalisĂ© en France, en gros. Vous achetez de l'immobilier, vous pouvez payer bientĂŽt 100% d'impĂŽts, vous achetez une action IBM, vous ĂȘtes limitĂ© Ă  30. IBM, c'est une entreprise amĂ©ricaine, non le siĂšge aux États-Unis, qui pĂšche ses impĂŽts aux États-Unis, qui emploie du monde aux États-Unis. Mais lĂ , vous payez 30% sur votre plus-value. L'immobilier, c'est un architecte français sur un terrain français avec une entreprise française qui construit et qui est gĂ©rĂ©e par des Français. LĂ , vous pouvez payer 100%. C'est je n'ai jamais vu de ma vie Et vous le savez, j'ai fait de la politique pendant 25 ans Ă  un niveau formidable. Je n'ai jamais vu une ineptie pareille. Donc Ă  un moment, les inepties, elles s'arrĂȘtent. Et je pense qu'aujourd'hui, nous avons un monde politique prĂ©tentieux, arrogant et insupportable. Je ne parle pas de rapport droite-gauche, d'efficience entre les sensibilitĂ©s politiques. Je parle de l'arrogance de ces petits marques. qui n'existent que par les fonctions qu'on leur donne qu'ils seraient incapables de conquĂ©rir. Et quand je les regarde les uns les autres, moi qui ai le plaisir de prĂ©sider une grande sociĂ©tĂ©, je me demande lequel j'embaucherai. Et alors ? Il n'y en a pas beaucoup, et pour dire la vĂ©ritĂ©, je n'en ai discernĂ© aucun.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Tiens, si vous deviez nommer un premier ministre, qu'est-ce que vous feriez aujourd'hui ?

  • Philippe Briand (Arche)

    Quelqu'un qui me gagne du temps. La France est devenue ingouvernable. La dissolution est un phĂ©nomĂšne politique ratĂ© qui nous donne une situation dans laquelle nous sommes. J'aimais beaucoup Michel Barnier. C'est un homme d'une trĂšs grande Ă©lĂ©gance, non seulement physique, mais aussi morale et intellectuelle. On l'a tuĂ© en peu de temps. Personne ne pourra rĂ©sister. Ils dureront quelques temps, quelques semaines, quelques mois. Il faudra aller jusqu'en septembre 2025 pour qu'il y ait une nouvelle Ă©lection. D'ici lĂ , on ne peut rien faire, rien bouger, rien construire. Vous savez, le monde avance Ă  une vitesse phĂ©nomĂ©nale. La Chine ne s'arrĂȘte pas. L'AmĂ©rique construit et bĂątit encore. La Turquie est trĂšs forte et trĂšs prĂ©sente. Dans le monde, dans le Moyen-Orient, il se passe des choses extraordinaires. Et l'Europe est absente, totalement absente. Cette pauvre Madame van der Leyen, qui va en douce passer un accord avec le maire Cossure, ne peut mĂȘme plus venir pour inaugurer la cathĂ©drale Notre-Dame de Paris. Parce qu'elle a peur, peur des huĂ©es, peur des rĂ©actions et injuste effet. L'Europe existe peu. L'AmĂ©rique dĂ©fend l'AmĂ©rique. L'AmĂ©rique du Sud dĂ©fend l'AmĂ©rique du Sud. La Chine dĂ©fend la Chine. L'Europe veut donner une leçon au monde entier. La leçon, aujourd'hui, plus personne ne l'apprend.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Et malgré ça, vous croyez que les choses sont condamnées à bouger et donc rendez-vous en septembre 2025 parce qu'on n'a pas le choix ?

  • Philippe Briand (Arche)

    Oui, parce que c'est une situation qui est une situation temporaire et que la France est la France et la France, ce n'est pas rien. La France, c'est un pays qui met un genou en terre, mais qui est capable de se relever trĂšs vite, de se relever trĂšs fort. J'ai confiance en la France et les Français. Je n'ai plus confiance dans l'Ă©lite française. J'ai confiance en la France et les Français. Il est un moment oĂč les choses vont s'arrĂȘter. Quand on critique les institutions, on se trompe. Les institutions permettent de stabiliser les choses. Encore six mois Ă  attendre. et la France renaĂźtra.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Merci pour ce message positif. Ça fait du bien, un peu d'optimisme quand mĂȘme. J'aimerais qu'on revienne sur l'immobilier, sur les professionnels de l'immobilier. C'est des professions d'indĂ©pendants. Et tout Ă  l'heure, en prĂ©parant cet entretien, vous disiez que les agriculteurs ont un sens du ensemble qu'on n'a pas dans l'immobilier.

  • Philippe Briand (Arche)

    C'est toujours deux mondes diffĂ©rents. L'immobilier c'est un monde, je vais dire, de petites... de petits entrepreneurs, de petits commerçants, etc., qui se battent pour leur quotidien et tout. Les agriculteurs ont une puissance collective beaucoup plus forte. Il faut qu'on apprenne aussi dans l'immobilier Ă  rĂ©agir globalement plutĂŽt qu'on ne le fait. Les gens de l'immobilier sont des gens, comment dire, discrets, pudiques, qui ne sont pas provocateurs. Ceux du monde agricole peuvent ĂȘtre volontiers provocateurs. Je les connais bien, j'Ă©tais parlementaire avec eux pendant des annĂ©es, ils peuvent ĂȘtre beaucoup plus provocateurs que les nĂŽtres. Les nĂŽtres, il faut qu'on dise les choses. Il faut qu'on dise que 200 000 logements mis en production, c'est un manque, il nous en faut 450 000. Il faut qu'on dise que 16% des jeunes qui ont rĂ©ussi par cours su pour renoncer Ă  leurs Ă©tudes parce qu'ils n'ont pas trouvĂ© de logement. Il faut qu'on dise que des femmes qui sont dans un climat de violence ne peuvent pas divorcer. parce qu'elles n'arrivent pas Ă  trouver de logement. Il faut qu'on dise que des entreprises qui crĂ©ent des emplois ne peuvent plus crĂ©er, ne peuvent plus accueillir les nouveaux salariĂ©s parce qu'il n'y a plus de logement, voire mĂȘme avec le zĂ©ro artificialisation des sols, ils ne peuvent plus construire. Il faut qu'on dise que nous sommes dans une sociĂ©tĂ© bloquĂ©e. Le blocage, il est administratif, il est la superposition, la surstratisation des normes. Des gouvernements qui n'ont pas fait l'Ă©quilibre entre leurs diffĂ©rents ministĂšres pour avoir une politique cohĂ©rente. Et aujourd'hui, un maire sur le terrain, je suis encore maire, on se bat entre de l'incohĂ©rence et la nĂ©cessitĂ© de nos populations. On ne peut plus rĂ©pondre aux populations et les gens viennent nous voir et nous disent Monsieur le maire, mais si vous voulez ! Eh bien, si on veut, on ne peut plus.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Qui est-ce qui peut ?

  • Philippe Briand (Arche)

    Les organismes professionnels, on pense à la FNIM puisqu'on est au CongrÚs, ils font tout ce qu'ils peuvent. On a la chance d'avoir un grand président de la FNIM, d'avoir un bureau formidable, ils se battent tant qu'ils peuvent. AprÚs, vous avez toujours le problÚme de l'émetteur et du récepteur, ce sont des émetteurs. Mais les récepteurs, ce sont ces pouvoirs publics qui changent tout le temps, avec ces petits minets, ces petits hommes gris, comme on dit, qui sont là. qui reçoivent les messages, qui n'écoutent personne, qui changent en permanence, des ministres qui n'ont d'une durée de vie que de six mois, qui ne connaissent pas forcément leur sujet quand ils arrivent, qui se plaisent à passer dans Paris Match ou autre chose, allongés sur le canapé pour raconter leur vie, plutÎt que de s'occuper des problÚmes qu'on leur a confiés. Et ça, c'est maintenant insupportable.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Mais ça, ça ne va pas changer tout de suite, quoi qu'on en dise.

  • Philippe Briand (Arche)

    Je pense que ça va changer parce qu'il y a un moment donnĂ© oĂč les sentiments explosent. Moi, je suis rĂ©vulsĂ© que chacun raconte sa vie, etc. Je ne vais pas vous parler de ma sexualitĂ©, je ne vais pas vous parler de mes envies culinaires, je ne vais pas vous parler de tout ça. Moi, je charge une entreprise de 24 000 personnes, je vous parle des problĂšmes que l'on a, de savoir comment on fait de la formation, de savoir comment on accueille des jeunes. de savoir comment on se bat au quotidien. Et quand je vois tous ces gens-lĂ  qui font des repos tard dans la presse en pensant Ă  des intĂ©rĂȘts sans, finalement, je vais dire un vilain gros mot, ça me dĂ©goĂ»te et ça dĂ©goĂ»te tous les Français. Et vous ne pouvez pas demander aux Français d'avoir confiance dans cette classe politique-lĂ . Les affaires de slips sales ou de nourriture bĂąclĂ©e, ça n'intĂ©resse personne. Ce qui intĂ©resse les gens, c'est ce que vous faites pour nous. Qu'est-ce que vous faites pour que mes enfants aient un logement ? Qu'est-ce que vous faites pour que mon logement soit accessible ? Qu'est-ce que vous faites pour la population ? Il faut arrĂȘter l'exhibitionnisme. Il faut retourner au travail. Allez ! Les valeurs fondamentales de ce qu'on appelait l'ancien monde politique. Du travail au quotidien. De se lever tĂŽt, de se coucher tard. D'ĂȘtre peinĂ© par la situation des gens que vous rencontrez. De construire des lois. Parce que vous avez compris que ces gens-lĂ  peinent beaucoup. ça a du sens. Et il faut redonner du sens Ă  la politique, ce qu'elle a perdu aujourd'hui.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Merci beaucoup Philippe Briand pour cette interview sans langue de bois.

  • Philippe Briand (Arche)

    Merci Ă  vous. Mon podcast immo.

Description

Philippe Briand, prĂ©sident du groupe Arche, est l’invitĂ© de Mon Podcast Immo. Au micro d’Ariane Artinian, il livre une analyse percutante sur l’état de la politique et ses impacts sur le secteur immobilier. Avec une comparaison frappante entre la reconstruction de Notre-Dame et l’actuelle gestion du pays, il dĂ©nonce un manque de compĂ©tences : « On ne fait pas un chef-d’Ɠuvre avec des apprentis. »

Pourquoi l’immobilier est-il si malmenĂ© ? Pourquoi la France semble bloquĂ©e ? Philippe Briand pointe l’excĂšs de normes et une Ă©lite politique dĂ©connectĂ©e des rĂ©alitĂ©s : « Aujourd’hui, 200 000 logements neufs sont produits par an, il en faudrait 450 000. Nous sommes dans une sociĂ©tĂ© bloquĂ©e. » Pourtant, il reste confiant : « La France a une capacitĂ© unique Ă  se relever. »

Entre colĂšre et espoir, une interview sans filtre sur les dĂ©fis de l’immobilier et les clĂ©s pour rĂ©inventer l’action publique. À Ă©couter dans Mon Podcast Immo, le podcast de MySweetImmo.


🎧 Mon Podcast Immo, le podcast immobilier Ă  Ă©couter sans modĂ©ration.
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đŸŽ™ïž Produit par le Studio MySweetImmo.
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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Mon podcast IMO.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de mon podcast IMMO. On est en live du congrÚs FNAIM IMMO au Carousel du Louvre et j'ai l'immense plaisir de recevoir Philippe Briand. Bonjour.

  • Philippe Briand (Arche)

    Bonjour.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Philippe, vous ĂȘtes prĂ©sident du groupe Arche. Je suis trĂšs curieuse d'avoir votre regard sur la... l'absence de Premier ministre, l'absence de gouvernement, Ă  quel point c'est pĂ©nalisant pour la France et aussi pour le logement ?

  • Philippe Briand (Arche)

    Alors moi, je fais un rapprochement entre l'inauguration de Notre-Dame et la vie politique en France. L'inauguration de Notre-Dame, c'Ă©tait somptueux. On a rĂ©ussi Ă  rebĂątir une cathĂ©drale en cinq ans. Formidable modĂšle. Pour ça, on a fait une loi d'exception. Le prĂ©sident a dĂ©cidĂ© qu'il n'y avait plus rien qui s'interfĂ©rait, mais un gĂ©nĂ©ral. s'occupant de tout, et on a reconstruit une cathĂ©drale quasi identique, avec des talents extraordinaires. On a reconstituĂ© ce qu'on appelle la charpente de Notre-Dame, ce qu'on appelle la forĂȘt de Notre-Dame. On a reconstituĂ© toutes les piĂšces, tous les sites, tous les lieux, et il y a eu un enthousiasme formidable pour cela. Ça, c'est la belle France. Mais pour faire cela, on a fait la France des compagnons. On a fait la France de ceux qui sont initiĂ©s Ă  leur mĂ©tier, qui ont travaillĂ©, qui savent cuber un chĂȘne, qui savent sortir des statues, les redresser, les redorer, qui savent faire quoi. C'est-Ă -dire toute une population qui est une population qui a travaillĂ©, qui a reçu un enseignement, qui a grandi et qui dĂ©veloppe son talent. Depuis le prĂ©sident de la RĂ©publique, on a une classe politique et une classe politique diffĂ©rentes. D'abord, il a recrutĂ© ses candidats parlementaires sur Internet. Alors on Ă©quilibre les Ăąges, les sexes, les tempĂ©raments, les situations, les lieux. Dans la construction de la cathĂ©drale, on a sĂ©lectionnĂ© les talents. Dans la sĂ©lection du monde politique d'aujourd'hui, on a sĂ©lectionnĂ©... que dire ? Un vaste Ă©quilibre politique qui ne s'y est pas. La diffĂ©rence entre Notre-Dame et la RĂ©publique aujourd'hui, c'est qu'en Notre-Dame, on a pris des gens compĂ©tents dans la politique. Aujourd'hui, on a beaucoup d'apprentis. Et on ne fait pas un chef-d'Ɠuvre avec des apprentis. Donc le monde politique aujourd'hui a disparu.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Et en mĂȘme temps, j'ai envie de dire sans mauvais jeu de mots, Notre-Dame, le rĂŽle de l'État Ă©tait quasi insignifiant.

  • Philippe Briand (Arche)

    Oui, mais quand mĂȘme, ils ont acceptĂ© de faire une loi d'exception. Et cette loi d'exception a permis de le faire. En fait, qu'est-ce qu'emmerdent tous les Français quand mĂȘme de la France aujourd'hui ? C'est toutes ces lois, tous ces organismes, tous ces gens qui parasitent, qui vivent et qui pour exister vont nous crĂ©er des conditions de dire non, des conditions de ne pas accepter, des questions Ă  poser, des dĂ©lais supplĂ©mentaires et puis rien. Je me suis beaucoup marrĂ© en regardant... Comme vous, samedi l'inauguration, quoi. Le grand hĂ©ros, c'Ă©tait Donald Trump. Il Ă©tait vouĂ© aux GĂ©monies il y a trois mois. On lui trouvait tous les travers de la Terre. Il Ă©tait orgueilleux, puissant, dĂ©sagrĂ©able, phallocratique, tout ce que vous voulez. La presse d'ailleurs française Ă©tait unanime, parce que la presse française, c'est une presse de suiveurs. C'est pas une presse critique. Malheureusement, on aurait pu avoir... quelques mĂ©dias, qu'il trouve quelques qualitĂ©s, d'autres mĂ©dias, qu'il trouve que des dĂ©fauts. Mais quand mĂȘme, Ă  l'unisson, on a suivi ça. C'est la plus belle Ă©lection de prĂ©sident des États-Unis depuis bien des annĂ©es. Depuis bien des annĂ©es. Et le type, il a une espĂšce de forme lĂ , un peu forte. Et c'Ă©tait trĂšs rigolo de regarder samedi, au moment de l'inauguration de la cathĂ©drale, tous ceux qui se prĂ©cipitaient pour ĂȘtre en photo avec lui, lui serrer la main. La difficultĂ©, c'est que sur le monde politique français, plus personne se prĂ©cipite pour ĂȘtre en photo avec les nĂŽtres ou serrer les mains. On a un peu disparu. Faire de la politique, c'est avoir des convictions. Or, dans le domaine de l'immobilier, la conviction principale, c'est de penser que quand les gens ont la chance d'avoir un petit chez eux, avec un petit jardin ou un petit appartement avec un petit balcon, ils sont infiniment plus heureux que quand ils payent un loyer sans fin sans savoir pourquoi. Et on a oubliĂ© tout ça. Je pense qu'aujourd'hui nous sommes dans un monde d'une thĂ©ocratie absolue. qui a oubliĂ© le citoyen et c'est ce dont nous souffrons.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Qu'est-ce qu'il faut faire ? Est-ce que le cours des choses peut changer ?

  • Philippe Briand (Arche)

    De toute façon, le cours des choses changera, parce que c'est quelque chose d'insupportable. Parce qu'on est lĂ , le prĂ©sident de la RĂ©publique a dĂ©cidĂ© d'ignorer l'immobilier depuis son Ă©lection, de massacrer l'immobilier. C'est l'investissement le plus fiscalisĂ© en France, en gros. Vous achetez de l'immobilier, vous pouvez payer bientĂŽt 100% d'impĂŽts, vous achetez une action IBM, vous ĂȘtes limitĂ© Ă  30. IBM, c'est une entreprise amĂ©ricaine, non le siĂšge aux États-Unis, qui pĂšche ses impĂŽts aux États-Unis, qui emploie du monde aux États-Unis. Mais lĂ , vous payez 30% sur votre plus-value. L'immobilier, c'est un architecte français sur un terrain français avec une entreprise française qui construit et qui est gĂ©rĂ©e par des Français. LĂ , vous pouvez payer 100%. C'est je n'ai jamais vu de ma vie Et vous le savez, j'ai fait de la politique pendant 25 ans Ă  un niveau formidable. Je n'ai jamais vu une ineptie pareille. Donc Ă  un moment, les inepties, elles s'arrĂȘtent. Et je pense qu'aujourd'hui, nous avons un monde politique prĂ©tentieux, arrogant et insupportable. Je ne parle pas de rapport droite-gauche, d'efficience entre les sensibilitĂ©s politiques. Je parle de l'arrogance de ces petits marques. qui n'existent que par les fonctions qu'on leur donne qu'ils seraient incapables de conquĂ©rir. Et quand je les regarde les uns les autres, moi qui ai le plaisir de prĂ©sider une grande sociĂ©tĂ©, je me demande lequel j'embaucherai. Et alors ? Il n'y en a pas beaucoup, et pour dire la vĂ©ritĂ©, je n'en ai discernĂ© aucun.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Tiens, si vous deviez nommer un premier ministre, qu'est-ce que vous feriez aujourd'hui ?

  • Philippe Briand (Arche)

    Quelqu'un qui me gagne du temps. La France est devenue ingouvernable. La dissolution est un phĂ©nomĂšne politique ratĂ© qui nous donne une situation dans laquelle nous sommes. J'aimais beaucoup Michel Barnier. C'est un homme d'une trĂšs grande Ă©lĂ©gance, non seulement physique, mais aussi morale et intellectuelle. On l'a tuĂ© en peu de temps. Personne ne pourra rĂ©sister. Ils dureront quelques temps, quelques semaines, quelques mois. Il faudra aller jusqu'en septembre 2025 pour qu'il y ait une nouvelle Ă©lection. D'ici lĂ , on ne peut rien faire, rien bouger, rien construire. Vous savez, le monde avance Ă  une vitesse phĂ©nomĂ©nale. La Chine ne s'arrĂȘte pas. L'AmĂ©rique construit et bĂątit encore. La Turquie est trĂšs forte et trĂšs prĂ©sente. Dans le monde, dans le Moyen-Orient, il se passe des choses extraordinaires. Et l'Europe est absente, totalement absente. Cette pauvre Madame van der Leyen, qui va en douce passer un accord avec le maire Cossure, ne peut mĂȘme plus venir pour inaugurer la cathĂ©drale Notre-Dame de Paris. Parce qu'elle a peur, peur des huĂ©es, peur des rĂ©actions et injuste effet. L'Europe existe peu. L'AmĂ©rique dĂ©fend l'AmĂ©rique. L'AmĂ©rique du Sud dĂ©fend l'AmĂ©rique du Sud. La Chine dĂ©fend la Chine. L'Europe veut donner une leçon au monde entier. La leçon, aujourd'hui, plus personne ne l'apprend.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Et malgré ça, vous croyez que les choses sont condamnées à bouger et donc rendez-vous en septembre 2025 parce qu'on n'a pas le choix ?

  • Philippe Briand (Arche)

    Oui, parce que c'est une situation qui est une situation temporaire et que la France est la France et la France, ce n'est pas rien. La France, c'est un pays qui met un genou en terre, mais qui est capable de se relever trĂšs vite, de se relever trĂšs fort. J'ai confiance en la France et les Français. Je n'ai plus confiance dans l'Ă©lite française. J'ai confiance en la France et les Français. Il est un moment oĂč les choses vont s'arrĂȘter. Quand on critique les institutions, on se trompe. Les institutions permettent de stabiliser les choses. Encore six mois Ă  attendre. et la France renaĂźtra.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Merci pour ce message positif. Ça fait du bien, un peu d'optimisme quand mĂȘme. J'aimerais qu'on revienne sur l'immobilier, sur les professionnels de l'immobilier. C'est des professions d'indĂ©pendants. Et tout Ă  l'heure, en prĂ©parant cet entretien, vous disiez que les agriculteurs ont un sens du ensemble qu'on n'a pas dans l'immobilier.

  • Philippe Briand (Arche)

    C'est toujours deux mondes diffĂ©rents. L'immobilier c'est un monde, je vais dire, de petites... de petits entrepreneurs, de petits commerçants, etc., qui se battent pour leur quotidien et tout. Les agriculteurs ont une puissance collective beaucoup plus forte. Il faut qu'on apprenne aussi dans l'immobilier Ă  rĂ©agir globalement plutĂŽt qu'on ne le fait. Les gens de l'immobilier sont des gens, comment dire, discrets, pudiques, qui ne sont pas provocateurs. Ceux du monde agricole peuvent ĂȘtre volontiers provocateurs. Je les connais bien, j'Ă©tais parlementaire avec eux pendant des annĂ©es, ils peuvent ĂȘtre beaucoup plus provocateurs que les nĂŽtres. Les nĂŽtres, il faut qu'on dise les choses. Il faut qu'on dise que 200 000 logements mis en production, c'est un manque, il nous en faut 450 000. Il faut qu'on dise que 16% des jeunes qui ont rĂ©ussi par cours su pour renoncer Ă  leurs Ă©tudes parce qu'ils n'ont pas trouvĂ© de logement. Il faut qu'on dise que des femmes qui sont dans un climat de violence ne peuvent pas divorcer. parce qu'elles n'arrivent pas Ă  trouver de logement. Il faut qu'on dise que des entreprises qui crĂ©ent des emplois ne peuvent plus crĂ©er, ne peuvent plus accueillir les nouveaux salariĂ©s parce qu'il n'y a plus de logement, voire mĂȘme avec le zĂ©ro artificialisation des sols, ils ne peuvent plus construire. Il faut qu'on dise que nous sommes dans une sociĂ©tĂ© bloquĂ©e. Le blocage, il est administratif, il est la superposition, la surstratisation des normes. Des gouvernements qui n'ont pas fait l'Ă©quilibre entre leurs diffĂ©rents ministĂšres pour avoir une politique cohĂ©rente. Et aujourd'hui, un maire sur le terrain, je suis encore maire, on se bat entre de l'incohĂ©rence et la nĂ©cessitĂ© de nos populations. On ne peut plus rĂ©pondre aux populations et les gens viennent nous voir et nous disent Monsieur le maire, mais si vous voulez ! Eh bien, si on veut, on ne peut plus.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Qui est-ce qui peut ?

  • Philippe Briand (Arche)

    Les organismes professionnels, on pense à la FNIM puisqu'on est au CongrÚs, ils font tout ce qu'ils peuvent. On a la chance d'avoir un grand président de la FNIM, d'avoir un bureau formidable, ils se battent tant qu'ils peuvent. AprÚs, vous avez toujours le problÚme de l'émetteur et du récepteur, ce sont des émetteurs. Mais les récepteurs, ce sont ces pouvoirs publics qui changent tout le temps, avec ces petits minets, ces petits hommes gris, comme on dit, qui sont là. qui reçoivent les messages, qui n'écoutent personne, qui changent en permanence, des ministres qui n'ont d'une durée de vie que de six mois, qui ne connaissent pas forcément leur sujet quand ils arrivent, qui se plaisent à passer dans Paris Match ou autre chose, allongés sur le canapé pour raconter leur vie, plutÎt que de s'occuper des problÚmes qu'on leur a confiés. Et ça, c'est maintenant insupportable.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Mais ça, ça ne va pas changer tout de suite, quoi qu'on en dise.

  • Philippe Briand (Arche)

    Je pense que ça va changer parce qu'il y a un moment donnĂ© oĂč les sentiments explosent. Moi, je suis rĂ©vulsĂ© que chacun raconte sa vie, etc. Je ne vais pas vous parler de ma sexualitĂ©, je ne vais pas vous parler de mes envies culinaires, je ne vais pas vous parler de tout ça. Moi, je charge une entreprise de 24 000 personnes, je vous parle des problĂšmes que l'on a, de savoir comment on fait de la formation, de savoir comment on accueille des jeunes. de savoir comment on se bat au quotidien. Et quand je vois tous ces gens-lĂ  qui font des repos tard dans la presse en pensant Ă  des intĂ©rĂȘts sans, finalement, je vais dire un vilain gros mot, ça me dĂ©goĂ»te et ça dĂ©goĂ»te tous les Français. Et vous ne pouvez pas demander aux Français d'avoir confiance dans cette classe politique-lĂ . Les affaires de slips sales ou de nourriture bĂąclĂ©e, ça n'intĂ©resse personne. Ce qui intĂ©resse les gens, c'est ce que vous faites pour nous. Qu'est-ce que vous faites pour que mes enfants aient un logement ? Qu'est-ce que vous faites pour que mon logement soit accessible ? Qu'est-ce que vous faites pour la population ? Il faut arrĂȘter l'exhibitionnisme. Il faut retourner au travail. Allez ! Les valeurs fondamentales de ce qu'on appelait l'ancien monde politique. Du travail au quotidien. De se lever tĂŽt, de se coucher tard. D'ĂȘtre peinĂ© par la situation des gens que vous rencontrez. De construire des lois. Parce que vous avez compris que ces gens-lĂ  peinent beaucoup. ça a du sens. Et il faut redonner du sens Ă  la politique, ce qu'elle a perdu aujourd'hui.

  • Ariane Artinian (MySweetImmo)

    Merci beaucoup Philippe Briand pour cette interview sans langue de bois.

  • Philippe Briand (Arche)

    Merci Ă  vous. Mon podcast immo.

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