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Mon podcast immo.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Et bienvenue dans ce nouvel épisode de mon podcast immo. On est en live du salon RENT et j'ai l'intention de recevoir Yannick Borde.
- Yannick Borde (Procivis)
Bonjour. Bonjour.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
C'est le directeur général président de Procivis. Je m'emmène les passants dans la présentation.
- Yannick Borde (Procivis)
Non, pas du tout, pas du tout. Je suis président du réseau Procivis et je suis directeur général d'un des groupes du réseau. Réseau de 45 sociétés aujourd'hui, promoteurs, constructeurs, 7e acteur national à peu près, 4e réseau d'agences immobilières sous la marque principalement Imo de France, et puis également à la gouvernance d'un ensemble d'organismes HLM, ce qui fait de nous un acteur un peu atypique, mais sur toute la chaîne, une grande partie de la chaîne du logement.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Et avec une vision à 360 000.
- Yannick Borde (Procivis)
Et une vision totale, et une vision très territoriale, puisqu'on est sur quasiment tous les territoires, y compris les territoires qu'on appelait, qu'on n'appelle plus maintenant vu le contexte du marché secondaire. en tout cas sur quasiment toutes les métropoles sûres, mais également beaucoup de villes moyennes sur lesquelles on est présent depuis très longtemps.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Régulièrement, vous prenez le pouls du marché ?
- Yannick Borde (Procivis)
On prend le pouls du marché, on le prend de plus en plus depuis une petite 5 ans à peu près, c'est entre 5 et 10 ans. Le réseau a beaucoup évolué ces dernières années, il y a une enquête qui sort tous les ans, on va en reparler peut-être un petit peu. Mais surtout, le fait que nous, on soit sur toute cette chaîne, nous fait aussi, suivant les territoires, bien sentir comment évolue à la fois le marché de la construction neuve, le marché de la négociation du parc existant, le marché de la location, la problématique du parcours résidentiel, la problématique du financement des particuliers sur l'accession à la propriété. Voilà, donc une connaissance assez particulière, assez fine de toute la chaîne et ce qui nous fait qu'on se trouve assez légitime pour prendre la parole sur un certain nombre de sujets.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
On sort de 18 mois très compliqués dans les voliers. La crise a frappé très fort aussi la...
- Yannick Borde (Procivis)
construction la promotion c'est pas votre regard alors d'abord je suis pas certain qu'on soit sorti parce que quand vous dites on sort de 18 mois on vit 18 mois depuis 18 mois et on est encore dedans alors on va considérer qu'il ya des petits signes oui mais je pense qu'il faut aussi que notre discours on l'adapte un peu parce qu'il est peut-être un peu anxiogène ce qui est certain c'est que on voit apparaître quand même un certain nombre de signes mais on voit des cibles qui apparaissent après une chute de près de 40% de l'activité. À un moment donné, c'est aussi normal que la chute s'arrête, surtout que le besoin nous semble toujours très présent. L'envie ou le désir, c'est un terme qu'on a employé dans l'enquête récemment, est également très présent. Donc le contexte n'est pas facile. Si on sépare un peu les trois marchés, le neuf, l'ancien et l'allocation, on va dire que sur le neuf, il y a une telle déperdition de projet. que les projets qu'on arrive à sortir globalement ne se passent pas si mal que ça, parce qu'il y a un manque d'offres crucial. La maison individuelle est plus en souffrance. La transaction immobilière, on était sur une base, il y a 10 ans, 800 000 transactions par an. On est monté sur ce pic à 1,2 million. On revient sur...
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
On a des mauvaises habitudes.
- Yannick Borde (Procivis)
Oui, avec un volume qui redescend sur 800 000, on va se réhabituer à ce train de là. Il ne faut pas... Il ne faut pas que ce soit catastrophique. Ça va faire des dégâts. Il y a un peu de régule du marché, mais on a vu aussi beaucoup d'acteurs arriver qui étaient un peu aussi exotiques parfois. Donc ça va un peu réguler le marché. Je ne suis pas certain que ce soit nécessairement un mal. Et puis sur le marché de la location, on a un marché qui est assez vitrifié, qui est difficile à relancer. Les gens ne sortent pas de leur parc locatif. Donc si on n'arrive pas à décongestionner et si on n'arrive pas à faire en sorte que celui qui veut acheter puisse plus facilement acheter, ça c'est la loi de finances qui doit nous aider, on aura du mal à faire tourner le parc locatif. Et puis il y a un élément un peu d'optimisme aussi, c'est la détente des taux d'intérêt. On est passé de 1% à 4,5% en 18 mois. On redescend, on est passé sous les 3,5% cet été ou à la rentrée. Les discussions que nous on a avec notamment la Fédération bancaire française nous laissent penser qu'on est vers un train d'A3 à la fin de l'année ou au début de l'année prochaine. Et plus vraisemblablement 2,5% à la fin 2025 s'il n'y a pas d'aléas macroéconomiques qui viennent perturber tout ça. Mais donc on est sur une pente qui se détend quand même un peu. Après, on n'est pas sur des volumes qu'on a connus d'avant crise, mais on en est très loin.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Pas baissé tôt à venir, est-ce qu'on va pas freiner les acquéreurs ? En se disant, finalement, on va peut-être rentrer encore un petit peu,
- Yannick Borde (Procivis)
parce que... C'est ce qu'on fait ressortir un peu dans l'enquête, dans l'enquête qu'on sort tous les ans depuis 5 ans, donc qui est quand même une enquête qui est la plus grosse enquête, 10 000 personnes interrogées, elle est faite par Harris Interactive et portée par nous. En fin de compte, aujourd'hui, cette enquête, elle confirme, c'est pas un scoop, qu'il y a une appétence toujours à la volonté d'être propriétaire. Alors c'est important de le rappeler parce que dans certains endroits, je pense notamment à un grand ministère, où on dit que ça ne va plus être le cas. Ce n'est pas vrai, y compris les jeunes, peut-être de façon un peu décalée par rapport à il y a 10 ans, mais quand vous commencez à être à une trentaine d'années, vous êtes installé en famille, vous avez deux emplois. vous commencez à réfléchir à être propriétaire plutôt qu'à rester locataire. Et ça, ça ne change pas. Par contre, les gens sont un petit peu perdus. Les taux vont monter, ils vont baisser. On lit un peu l'inverse. À un moment, il y a un, il y a un autre. Les prix, pareil.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Les passeports thermiques,
- Yannick Borde (Procivis)
est-ce qu'il y a un problème ? Comment ? Il y a tout un tas d'éléments qui perturbent un petit peu la lisibilité et la compréhension des gens de l'évolution du marché. Et donc, qui peut créer cet attentisme que vous évoquez. Mais à un moment donné, il faut faire le pas. Et très sincèrement, la question des taux d'intérêt aujourd'hui, elle ne doit pas être un élément freinant. Les prix, on a vu que contrairement à ce qui avait été annoncé, ils ne s'écroulent pas. Ils peuvent se corriger un peu ici ou là, c'est différent d'une ville à l'autre, mais il n'y aura pas de correction. Sur le neuf, il y a une très grosse difficulté à faire baisser les prix. Donc, il ne faut pas s'attendre à des miracles dans les 12 mois à venir sur ces notions-là. Donc, à un moment donné, quand on est décidé, quand on est motivé, il faut y aller. Un taux, ça peut se renégocier si vraiment il y a une très grosse baisse de taux. Et je ne pense pas que les gens qui partent aujourd'hui dans une opération d'acquisition risquent de faire une mauvaise affaire. Donc il faut les rassurer sur ce plan-là.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Vous qualifiez le moment qu'on est en train de vivre, c'est l'atterrissage, c'est la sortie de crise, c'est un palier,
- Yannick Borde (Procivis)
on ne sait pas... Je pense qu'on est quand même sur le plancher, on est sur un début de rebond faible. La grosse différence qu'on va en voir, je crois, entre la chute et le rebond, c'est que la chute, elle a été... La chute, elle a été extrêmement violente. Oui, alors on s'attendait à ce que ça soit corrigé, mais on a eu quand même une chute très très dure. Quand vous faites moins 40%, c'est quand même très violent. L'augmentation des taux d'intérêt, dans l'autre sens, elle a été très haute et très rapide. Donc la baisse des taux, elle arrive, mais elle arrive de façon beaucoup plus douce. Et la reprise du marché va être nécessairement beaucoup plus douce. Elle va être plus douce parce que d'abord, la capacité de solvabilisation des ménages, elle ne va pas être rapidement retrouvée. On attend, nous, avec impatience quand même, que le PLF, le projet de loi de finances 2025, confirme la question du Prato Zéro. Il y a beaucoup d'inconnus. Et puis, il faut aussi avoir à l'esprit que quand on dégrade ou qu'on détruit un outil de production, il n'est pas facile à reconstituer. Donc, il y a beaucoup de promoteurs qui sont en souffrance, qui ont baissé la voilure. Certains sont même dans des situations beaucoup plus compliquées. C'est le cas aussi d'un certain nombre d'entreprises du bâtiment. Donc, demain, si par miracle, tout repartait, même de façon très dynamique en matière de demande. on n'aurait pas la capacité à reproduire très rapidement, on trouverait difficilement toutes les entreprises très rapidement, et nous on est sur des cycles qui sont très longs. Donc voilà, il va falloir, il faut admettre que la pente favorable, elle va être beaucoup plus douce que la pente qui a été défavorable. Donc voilà, il faut corriger nos modèles économiques, il faut les ajuster, il faut que tout le monde en prenne conscience. Je pense notamment à nos amis financeurs banquiers qui doivent retravailler un peu la... la copie de l'accompagnement financier qu'ils ont envers les opérateurs. Et puis, on a un certain nombre d'opérateurs quand même qui sont dans des situations extrêmement difficiles. Merci. Merci. Merci beaucoup.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Et je vous dis à très vite pour un nouvel épisode de Bon Podcast. Merci à tous les jours sur MySuite.imo et sur toutes les plateformes.
- Yannick Borde (Procivis)
Merci, à bientôt.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Bon Podcast.imo