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Mon podcast IMMO.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Mon Podcast Immo, votre rendez-vous avec l'immobilier. Je suis Ariane Artinian, fondatrice de MySweetImmo. Et aujourd'hui, je vous emmène au pays des super riches. Et pour nous accompagner dans ce voyage, j'ai le plaisir de recevoir Thibaut de Saint-Vincent. Bonjour.
- Thibault de Saint-Vincent (Barnes)
Bonjour.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Vous êtes président et fondateur de Barnes. Et vous venez de publier le Barnes City Index qui présente les destinations préférées des UHNWI. Avant de plonger dans le classement, vous nous présentez ces UHNWI ?
- Thibault de Saint-Vincent (Barnes)
Oui, alors effectivement, chaque année, Barnes, depuis maintenant sept ans, sort le Barnes Global Property Handbook qui est une étude du comportement des UHNWI, c'est Ultra High Net Worth Individuals. C'est-à -dire ces familles qui possèdent 30 millions de dollars et plus. Ces familles, on étudie leur comportement, on étudie aussi leur évolution, avec le cabinet Well6 qui rentre très loin dans l'analyse. Et enfin, dans cette étude, on publie le Barn City Index, qui est les 50 villes les plus recherchées au monde par cette belle clientèle internationale. Cette année, nous avons voulu mettre l'accent sur la circularité qui fait désormais partie de leur quotidien. Puisque nous avons d'ailleurs nous-mêmes lancé un salon en novembre dernier qui s'appelait le Barnes Pre-Love Luxury Show. Et on a pu constater que l'ensemble des marques du luxe, l'ensemble des belles maisons de luxe, se sont mis sur la circularité aujourd'hui qui représente 25%. du marché, donc qui va être toute la revente d'objets de luxe anciens. Et donc on voit qu'effectivement Rolex a créé tout un département, Richard Mille a aussi créé un département, beaucoup de marques de luxe se mettent dans ce secteur. Et nous dans l'immobilier, finalement on a toujours été dans le pre-loved, mais aujourd'hui plus que jamais, parce que tous valorisent l'ancien, valorisent... Et aujourd'hui, il y a beaucoup de rénovations, réutilisations, réhabilitations, réadaptations qui sont faites avec cet immobilier. Et ça crée des nouvelles priorités pour notre clientèle qui vont être des priorités autour de la transmission. Vraiment, on se situe aujourd'hui comme un propriétaire temporaire d'un bien qu'on récupère. de personnes qui l'ont occupé et aimé précédemment pour le valoriser, l'optimiser et puis le transmettre aux générations futures. Donc tout le monde aujourd'hui se situe vraiment dans la durée, avec d'autres priorités qui peuvent être l'innovation, le respect de l'environnement, travailler aussi avec des matériaux nobles. Il y a aussi aujourd'hui... toute une relance de l'artisanat d'art, parce que ce sont souvent des belles architectures, des belles propriétés. On va essayer de travailler avec des experts, des spécialistes, des spécialistes de la dorure, de l'ébénisterie, de la sculpture. Et donc, en fait, on a la chance de vivre cette époque où il y a vraiment une vraie volonté de s'inscrire dans l'histoire. Alors au-delà de ce focus, évidemment, on étudie avec le cabinet Well6 l'évolution de cette population qui était 66 000 personnes, 66 000 familles dans la fin des années 2000, donc 98, et aujourd'hui ils sont 426 000. Donc chaque année une croissance, 426 000 c'est 7% de plus que l'année dernière, et c'est 7 fois ce qu'ils étaient. il y a donc 25 ans. Donc c'est une population qui cesse de croître et qui est principalement composée d'entrepreneurs. 75% d'entre eux sont des entrepreneurs et également une grande catégorie d'héritiers entrepreneurs, ce qui fait qu'il ne reste plus que 7 à 8% de purs héritiers. Ce qui est vraiment un système inversé d'il y a 30-40 ans. Aujourd'hui, finalement, pour conserver son patrimoine, il faut être actif, il faut avoir des projets, il faut entreprendre. Parce que les choses vont beaucoup plus vite que par le passé. Et finalement, si on ne s'adapte pas, très vite, on se fait dépasser.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Ils habitent où ? C'est quoi leur nationalité ?
- Thibault de Saint-Vincent (Barnes)
Alors, principalement aujourd'hui, on voit que l'Amérique du Nord, avec les États-Unis et le Canada, sont largement en tête, avec 38% de la population des UHNWI qui fait partie de ce continent. Après, on a l'Europe, ensuite, avec 25, entre 25 et 26%, et puis l'Asie, entre 25 et 26%. Donc on voit en fait... Et avant, on était plutôt tiers, tiers, tiers. Donc, on voit que les dernières années, les cinq dernières années de crise ont vraiment renforcé la part de l'Amérique du Nord dans cette population.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Avec l'arrivée et le retour de Trump au pouvoir, comment vous voyez ? la suite ?
- Thibault de Saint-Vincent (Barnes)
Pour l'instant, tout le monde est assez optimiste parce que Trump aux Etats-Unis est vraiment considéré comme justement le représentant de cette catégorie d'entrepreneurs, je dirais tout ce qui est entrepreneurs de petits et moyennes tailles qui sont très encouragés par le mouvement actuel et qui sont... et qui ont foi en l'avenir. Effectivement, on voit différemment les choses depuis les États-Unis ou depuis l'Europe. Aux États-Unis, il y avait ce sentiment que finalement les démocrates étaient un peu le parti de la finance et des big corporations comme Amazon, Google et Facebook. Alors que là , on a... peut-être une revanche des plus petits entrepreneurs qui, quelque part, avaient un peu peur pour leur liberté, parce qu'ils étaient remis en question, justement, pour des questions de conquête de parts de marché. Alors ça, c'est sur la partie, effectivement, on va dire, de foi en l'avenir sur cette population. Mais ce qui est intéressant aussi, c'est de voir maintenant, peut-être, le Barn City Index, qui est donc cette... C'est 50 villes qui sont les plus recherchées par cette clientèle internationale sur la base de trois critères. Donc, premier critère, on investit dans une ville pour des raisons pratiques, parce qu'il y a de bonnes écoles, de bonnes universités, qu'il y a de bons moyens de transport, une infrastructure propice au développement d'activités et de business. Deuxièmement, Pour des questions affectives, parce qu'il va y avoir une belle culture, une belle architecture, une belle gastronomie, des restaurants de qualité, des musées. Et enfin, pour des questions financières, parce qu'il y a une possibilité effectivement de réaliser de belles plus-values ou d'avoir des bons rendements sur des investissements. Alors sur la base de ces trois critères, cette année, on a un peu un bouleversement dans le palmarès avec le top 5. qui est composé de, en numéro 1, Madrid, numéro 2, Dubaï, Miami en 3, Monaco en 4 et Milan en 5. Alors, Madrid en 1, c'est effectivement, quelque part, la consécration pour cette ville européenne qui, depuis 5 ans, ne cesse d'attirer une clientèle de plus en plus nombreuse internationale qui vient non seulement y investir, mais y vivre. C'est Madrid, c'est 300 jours de soleil par an, c'est une très grande sécurité, vraiment qu'on ressent quand on vient notamment de villes comme Paris. C'est également une fiscalité attrayante, car les entrepreneurs bénéficient d'un forfait fiscal, enfin pas d'un forfait fiscal, mais d'un impôt qu'on appelle la Bécam Tax, c'est-à -dire 20% d'impôt sur le revenu forfaitaire pendant 5 ans. Ensuite, il y a également... une rénovation urbaine régulière et on dit que c'est la ville des 15 minutes parce qu'il n'y a pas d'embouteillage dans Madrid donc ça c'est c'est très agréable après Miami, Dubaï est effectivement également à le vent en poupe avec des augmentations des prix qui ont été de 15 à 20% par an sur les trois dernières années. C'est une ville qui accueille beaucoup de jeunes, des nouvelles technologies et beaucoup de jeunes entrepreneurs qui vont pouvoir à la fois y trouver une vraie qualité de vie, des bonnes infrastructures et effectivement... des bons restaurants, aussi les familles y trouvent de bonnes écoles. Et enfin, il n'y a pas de taxation. Et ensuite, Miami, qui a attiré effectivement tous les gens d'Amérique du Nord au moment du Covid. Beaucoup sont venus de New York, de Californie. Donc, c'est là aussi une grande qualité de vie et une ville qui se développe d'année en année.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Et puis, en quatrième position, on a Monaco.
- Thibault de Saint-Vincent (Barnes)
Alors, quatrième position, Monaco. C'est intéressant, Monaco, parce qu'effectivement, c'est la ville... une des villes les plus chères du monde, avec un prix moyen de 65 000 euros du mètre carré. Mais la qualité, la très grande qualité, peut coûter jusqu'à 100 000 à 120 000 euros du mètre carré. Donc on est effectivement très cher, mais les propriétaires qui y investissent sont très confiants parce que c'est une ville qui n'est pas endettée. C'est un pays d'ailleurs qui n'est pas endetté, qui est un pays qui a un excédent budgétaire chaque année. Et du coup, il n'y a pas de... Il n'y a pas de risque finalement pour ces propriétaires d'un jour voir leur patrimoine immobilier se faire renier par un système de taxes qui peuvent être des taxes foncières qui ne cessent d'augmenter ou la property tax qui ne cessent d'augmenter aux États-Unis ou des taxes de succession qui vont, on le sait, en France jusqu'à 50% et plus. Donc il est clair qu'effectivement, là , il y a la préservation de leurs actifs. Alors évidemment... Évidemment, il le paye plus cher, mais il est plus à l'abri. Et enfin, Milan. C'est intéressant de voir Milan à la cinquième place parce que finalement, on voit l'Espagne et l'Italie qui sortent leur épingle du jeu puisqu'ils ont deux villes représentées dans le top 5. Milan avec là aussi un attrait fiscal, avec le fameux forfait pour les très riches, parce que c'est un forfait à 200 000 euros par an d'impôt. Mais également... vous avez une forte rénovation urbaine, beaucoup de quartiers ont été rénovés et enfin finalement une gastronomie excellente, une qualité de vie intéressante et une forte activité économique.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Et Paris arrive en sixième position. Quel est le regard de ces investisseurs étrangers fortunés sur la France ?
- Thibault de Saint-Vincent (Barnes)
Oui, alors justement, dans le top 10, il y a encore et à mon avis pour un très long moment Paris, Londres et New York. Donc Paris en sixième position, Londres en septième et New York en huitième. Il y a effectivement trois villes qui sont des villes historiquement très fortes, dont on connaît l'histoire et les fondamentaux très forts. Maintenant, ce sont des villes qui ont un peu souffert ces dernières années parce que fiscalité. très forte parce que sécurité à revoir et propreté discutable donc donc effectivement aujourd'hui des villes qui peut-être doivent se remettre en question à un moment mais je dirais que paris est quand même à la sixième place c'est une très belle place parce que c'est un palmarès de cinq ans de place il ya eu les jeux olympiques ont quelque part redorer le blason de paris les américains qui dont on le voit enfin tout ça et une logique parce que les américains se sont fortes fortement enrichi. Le dollar, maintenant, est quasiment à la parité avec l'euro. Et donc, aujourd'hui, on voit les Américains, finalement, revenir très fort en France comme investisseurs. Et c'est chez Barnes notre première nationalité en termes d'étrangers qui investissent. On vend aujourd'hui plus d'un tiers de nos biens à une clientèle étrangère, notamment dans certains quartiers comme le 6e, le 7e, également le Marais. Et dans ces quartiers-là , la... la clientèle américaine est en tête. Donc ça, c'est intéressant de voir qu'effectivement, Paris a encore quand même de beaux jours devant elle. Même chose, je dirais, pour New York, parce que New York, après deux, trois années de baisse, Tout le monde s'attend à une reprise de la hausse des prix à New York du fait de l'arrivée de Donald Trump, dont on sait qu'il est originaire de New York et qu'il va tout faire pour privilégier cette ville. Et donc ça, ça rassure beaucoup les investisseurs. Londres, on pense, Londres, vous voyez, a toujours été dans le, je dirais, dans le... Donc, top 3, il y avait traditionnellement le top 3, c'était toujours New York, Londres et Hong Kong qui se partageaient le podium. Et là , on voit que finalement, toutes ces dernières crises ont complètement rechangé la donne et que Londres a du mal à revenir en tête. On pense qu'il reviendra un jour parce que Londres, c'est comme Paris, c'est une fondamentale très forte. C'est quand même une place, ça reste la place financière. européenne, mais il y a quand même eu des sujets fiscaux, sécurité, propreté. On revient toujours au même sujet, qui font que pour l'instant, Londres a quand même beaucoup de choses à revoir. Et peut-être on peut parler dernièrement de la 9e et de la 10e position. Donc là , on va retrouver Istanbul, je crois, et Austin. Istanbul, c'est intéressant de voir une troisième ville ou une quatrième ville européenne qui finalement, proche du Moyen-Orient et qui sort son épingle du jeu avec une vraie volonté de s'ouvrir à l'international et beaucoup de projets autour des marques de luxe, autour de la gastronomie, autour de l'accueil. effectivement de sa clientèle, donc ils font qu'aujourd'hui, Istanbul, elle vend en poupe. Et enfin, Austin, intéressant aussi de voir Austin, qui est la deuxième ville, on a vu Miami, New York, et puis évidemment Austin, qui a été grand bénéficiaire des dernières crises, puisque le Texas, du même ordre que la Floride, attire également. une clientèle d'entrepreneurs et de grandes entreprises du monde entier.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Si vous deviez parier sur des villes qui vont tirer leur Ă©pingle du jeu en 2025 ?
- Thibault de Saint-Vincent (Barnes)
Pour le futur, c'est vrai qu'en Europe, des villes comme Lisbonne gardent quand même un fort attrait. On constate que Barcelone qui a... beaucoup souffert, on va dire, les cinq, six dernières années, revient assez en force, réattire et semblerait que maintenant les questions d'indépendantistes et autres, politiques et autres, soient un peu atténuées et qu'aujourd'hui, il y ait à nouveau un besoin d'attirer une belle clientèle internationale et notamment des investisseurs et des entreprises. Donc là , je pense que Barcelone a le vent en poupe. Aux États-Unis, c'est vrai qu'une ville comme Palm Beach est en train de remonter très fort dans les villes les plus luxueuses du monde. Aujourd'hui, il est courant de trouver des maisons au-dessus de 50 millions de dollars à Palm Beach. Donc ça, c'est une ville qui monte beaucoup. Mais il y a beaucoup d'autres villes, notamment en Italie avec Rome. qui commence à être également très prisé parce que là on réalise qu'il y a une architecture des plus belles concernant l'Europe. Et Budapest, c'est une ville aussi intéressante parce que très très belle architecture, fiscalité aussi attrayante et enfin une vraie propreté et très grande sécurité. Puisque... Aujourd'hui, on le voit, finalement, dans les 20 premières villes, on voit que la sécurité a été un des grands enjeux pour faire monter certaines villes. Et notamment Budapest en est un exemple.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Vous parliez aussi du retour en grâce d'Athènes.
- Thibault de Saint-Vincent (Barnes)
Oui, alors ça c'est vrai. C'est aussi assez rassurant parce qu'on se rappelle quand même des grandes difficultés économiques. et financière qu'a subi la Grèce. Athènes était vraiment au fond du trou il y a une dizaine d'années, avec des prix qui étaient tombés au plus bas. On était à moins de 5000 euros le mètre carré dans les plus beaux quartiers d'Athènes. Évidemment, plus aucune banque ne finançait une acquisition immobilière en Grèce. Donc du coup, c'était un petit peu la bérésina. Mais en fait, on voit que finalement, parfois, ces crises sont salutaires. Parce qu'aujourd'hui, la Grèce est revenue vraiment sur le devant de la scène. Athènes était sortie du palmarès et est revenue maintenant dans le palmarès. Et on pense qu'effectivement, Athènes aujourd'hui mérite sa place dans les 25 premiers et continuera à monter pour le futur.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Merci beaucoup Thibault de Saint-Vincent. On pourrait vous écouter encore très longtemps. Merci. Je rappelle que vous êtes président de Barnes.
- Thibault de Saint-Vincent (Barnes)
Merci beaucoup.
- Ariane Artinian (MySweetImmo)
Quant à moi, je vous retrouve très vite pour un nouvel épisode de Mon Podcast Imo, à écouter tous les jours sur MySweetImmo et sur toutes les plateformes.
- Thibault de Saint-Vincent (Barnes)
Mon Podcast Immo.