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Mosaïque Salsa

16.Salsa Cubaine et Portoricaine, opposées ou complémentaires ?

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22min |20/11/2024
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Description

Dans ce nouvel épisode, je reçois Agnetha : on discute ensemble autour des salsas Cubaine et Portoricaine, de leur dualité et de leur lien. Pratiquant et enseignant ces deux danses, elle vient nous livrer son expérience et sa vision, merci à elle pour cet échange !


Musique

Dolce - Cushy


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Mosaïque Salsa, le podcast qui t'emmène au cœur de la salsa en explorant sa danse, sa musique, son histoire et sa culture. Dans ce nouvel épisode, je reçois Agnetha qui vient partager sa vision du lien entre les salsas cubaine et portoricaine. Tu entendras peut-être le bruit de fond caractéristique d'un café, car c'est là que l'on s'est retrouvés à Bordeaux. J'étais ravie de partager cette discussion avec elle. Bonjour Agnetha !

  • Speaker #1

    Bonjour !

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux te présenter avant qu'on rentre dans le vif du sujet ? Oui,

  • Speaker #1

    alors je m'appelle Agnetha, je danse depuis 10-15 ans sur Bordeaux. J'ai donné des cours de danse il y a quelques temps, que j'ai arrêté, et aujourd'hui je fais des stages essentiellement d' une heure et demie en général pour prendre le temps de discuter parce que j'aime beaucoup parler et aussi pour prendre le temps d'expliquer ma vision des choses parce que souvent je suis un peu en décalé par rapport à ce qui se fait en général. Et je danse essentiellement, ce qui me fait vibrer beaucoup, c'est les percus, c'est l'aspect afro-cubain, la culture cubaine qui me fascine énormément par sa richesse, sa variété et comment est-ce qu'elle a pu influencer la passion qu'on appelle la salsa aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Sur les cours et les stages que tu donnes ou que tu donnais, tu as des thèmes de prédilection ?

  • Speaker #1

    Oui, alors il va y avoir vraiment cet aspect culturel. Je vais aussi beaucoup parler de musique, d'écoute des instruments, parce que pour moi, c'est vraiment la base. Et je vais aussi beaucoup parler de guidage. Le guidage ne va pas que dans un sens, parce que souvent, quand on parle de guidage, on pense juste à... à l'homme qui va guider sa partenaire. Mais pour moi, le guidage, c'est une affaire des deux. Je compare beaucoup cette danse à une culture. Donc si en face, la personne ne t'écoute pas, ça ne sert à rien ce que tu es en train de faire. Et pour moi, c'est ça le guidage. Quand je parle de guidage, je vais parler de cette manière d'amener quelqu'un à faire quelque chose. Et en face, cette manière d'écouter pour comprendre et parfois proposer autre chose aussi. Et donc dans ces cours de technique de guidage là, souvent justement je démarre toujours sur une phase où on va apprendre à juste être dans la sensation. On va se pousser l'un l'autre, on va voir qu'est-ce que ça fait de pousser un petit peu le bras droit, le bras gauche. Et j'échange souvent les rôles dans ce moment là pour que chacun se rende compte en fait de ce qui se passe.

  • Speaker #0

    De la sensation que ça occasionne.

  • Speaker #1

    Exactement. Parce que pour moi c'est le guidage, pour moi ne se le limite pas.

  • Speaker #0

    ou c'est pas... Ouais, dans un seul sens.

  • Speaker #1

    Ça va vraiment dans les deux sens. Et je milite beaucoup aussi contre l'idée de dire que la fille elle fait que suivre. Cette phrase ne veut rien dire pour moi. Et surtout, c'est faux, en fait. Et puis même juste suivre, suivre c'est quoi ? Suivre c'est écouter, c'est être d'accord ou pas, c'est proposer d'autres choses ou pas. Et donc voilà, je me dis que c'est pas mal là-dessus. Et puis souvent aussi, les filles, on leur en dit pas assez qu'elles ont leur espace, même quand elles ont les mains prises par leurs partenaires. Et donc voilà, je vais beaucoup aborder ces sujets-là.

  • Speaker #0

    Le thème de notre épisode aujourd'hui, c'est cette dualité entre la porto et la cubaine, dans la danse en tout cas, parce que dans la musique c'est encore un autre sujet.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Donc toi tu es arrivée par la cubaine, la porto t'y es arrivée du coup par les soirées ?

  • Speaker #1

    Ouais, tout à fait. Alors au début je ne voyais pas déjà la différence. Quand on me disait Regarde, eux ils dansent en ligne, eux ils dansent en cercle j'avais beau regarder, je n'arrivais pas à voir la différence entre une ligne et le cercle. J'ai appris à le voir un peu plus tard. Et oui, c'est en voyant les gens danser sur des musiques un peu différentes, tout ça, je me suis dit, tiens, je vais essayer, c'était cool. Et aujourd'hui, je fais la différence entre la ligne et le cercle. Et je me souviens qu'au début, non, je ne le voiyais pas. Mais c'était assez marrant. Sachant qu'aujourd'hui en plus c'est vraiment deux entités. Ouais, vraiment aujourd'hui c'est... Même quand on va soirée il y a deux salles, c'est rare d'avoir une soirée où il y a les deux. Donc, je trouve ça dommage.

  • Speaker #0

    Et comment t'es arrivée dans la salsa cubaine ? Est-ce que c'était un hasard ? Est-ce que tu voulais faire de la salsa ?

  • Speaker #1

    Non, j'avais... Pour la petite histoire, j'avais un ex encore avant d'arriver dans la salsa. Il voulait m'apprendre la salsa, j'ai pas du tout aimé. Et ensuite je suis arrivée dans un cours de bachata. J'avais envie d'apprendre la bachata. Et il y avait une initiation salsa et c'est là où j'ai été séduite. J'ai dit, pourquoi pas ?

  • Speaker #0

    Deuxième chance, ça a marché.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. Et finalement,

  • Speaker #0

    voilà. D'accord. Donc en fait, c'était un peu un hasard dans le sens où là, c'était un cours de cubaine cette initiation-là.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça. Je ne connaissais pas du tout les lieux, je ne connaissais pas du tout la musique. Je suis vraiment arrivée par hasard.

  • Speaker #0

    Et pour toi, aujourd'hui, d'un point de vue vraiment de la danse, c'est quoi les principales différences entre la porto et la cubaine ?

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est vraiment une affaire de danseurs, comme tu disais tout à l'heure. Après, depuis, je me suis pas mal renseignée sur la musique. Il y a aussi une influence justement de territoire. Ça s'est pas mal développé à New York, tout ça. Il y a aussi ce truc-là. Et souvent, la musique qu'on associe à la Porto, c'est de la musique qui s'est aussi développée dans ces espaces-là. À ce niveau-là, je comprends. Mais je reviens à mes débuts où j'étais incapable de faire la différence, que ce soit en regardant les gens danser ou même en écoutant la musique. Je ne faisais pas la différence. Et encore aujourd'hui, il y a pas mal de morceaux sur lesquels on peut danser les deux. Et au contraire, pour moi, c'est ça que je trouve intéressant. En fait, quand on se met par ces barrières-là, c'est intéressant de savoir à la fois pour des histoires de codes, mais aussi pour une histoire de vocabulaire de danse. Une fois que tu sais, je trouve ça intéressant de pouvoir justement faire l'un l'autre,

  • Speaker #0

    jongler entre les deux.

  • Speaker #1

    Exactement, et c'est souvent les moments les plus cools et les plus drôles et les moments où on s'amuse le plus en fait je trouve.

  • Speaker #0

    Et justement, en termes de vocabulaire de danse, tu commençais à parler de l'aspect circulaire ou de l'aspect en ligne. Qu'est-ce qu'il y a d'autre comme différence ou comme point commun ?

  • Speaker #1

    La différence je dirais dans la posture, c'est moins surtout pour les cuisses, parce qu'en porto il y a les tours sur place surtout et sur les lignes. En cubaine, moi je trouve qu'on tourne plus en cubaine, on tourne plus en se déplatant, donc c'est moins contraignant pour le corps. En porto on va tourner vraiment sur place, vraiment dans un espace plus restreint, et donc ça demande plus de tenue de corps. Et d'ailleurs je me souviens que de m'être mise à la porto, moi ça a enrichi ma cubaine. J'avais commencé par la cubaine et la tenue de corps que m'a apporté la Porto, ça m'a donné plus de tenue aussi dans ma cubaine. Et ça m'a permis de faire plus de choses que je ne pouvais pas faire avant.

  • Speaker #0

    D'accord, oui, ça c'est chouette. Donc la Porto t'a apporté en cubaine et quand t'as commencé la Porto, qu'est-ce que la cubaine t'a apporté ?

  • Speaker #1

    J'aime beaucoup les percussions. Donc c'est plus au niveau de la musique, de pouvoir utiliser du vocabulaire associé au domaine cubaine en Porto. Parce qu'il y a aussi des moments musicaux où ça se rejoint, on parlait de temps commun tout à l'heure, ça se rejoint sur les solos, et pour avoir échangé avec quelques musiciens, il y a effectivement ce truc où ils te disent que c'est assez codifié comment les morceaux sont montés, donc c'est globalement la même chose. Après, c'est une ambiance, c'est une orchestration, les instruments qu'il y a dans l'orchestre va vraiment changer. C'est qu'au final, c'est la même base. Et je vous ai dit tout à l'heure que vous avez commencé à vous renseigner un petit peu sur la culture, sur l'histoire, etc. Et c'est la même base parce qu'en fait, c'est vraiment des musiciens cubains qui sont sortis de leur île et qui se sont installés ailleurs. Et qui ont rencontré d'autres musiciens, mais tout part de la même base en fait. Et donc au final, c'est ce qui est le vrai point commun, il est là.

  • Speaker #0

    Moi, ce que j'aimerais savoir, est-ce que tu as des conseils sur comment passer de l'un à l'autre ? Quand on a commencé à danser soit la porto soit la cubaine, et qu'on veut élargir un peu ses horizons.

  • Speaker #1

    D'aller en soirée déjà, de s'autoriser à aller en soirée. Alors si on reste sur Bordeaux, il y a les dimanches aprem de Republica Llatina où là on est sûr d'avoir les deux et d'essayer, d'essayer d'aller dans les stages de l'un ou de l'autre. Et puis en fonction de comment on accroche, de s'inscrire à un cours régulier, mais surtout d'aller en soirée, d'aller en soirée, de danser avec les gens. C'est vrai qu'aujourd'hui, quand j'ai commencé, on est venu me chercher en me disant tu viens d'arriver, viens, on va te montrer, t'inquiète pas, c'est pas difficile. Je trouve qu'aujourd'hui, il y a moins ce truc là, je trouve ça dommage, mais globalement, on est plutôt bien accueillis, je trouve.

  • Speaker #0

    Et donc, tu penses que passer par les soirées, ça permet déjà de se tester en fait ? Oui,

  • Speaker #1

    d'observer les gens danser. Moi, j'ai appris beaucoup en observant les gens danser et en discutant et en essayant. Il y a plusieurs phases, mais parfois oui, d'observer, tu te rends compte un petit peu de comment les gens dansent, d'échanger, parce que justement quand tu vois comme tu ne connais pas, tu vois un truc mais tu ne comprends pas forcément, donc quand tu discutes avec les gens, tu commences à avoir des éléments de réponse, et puis quand tu le testes dans le corps, c'est plus compréhensible pour toi. Et puis après, tu peux tester.

  • Speaker #0

    Selon toi, c'est quoi les principaux défis à relever justement quand on passe de l'une à l'autre ?

  • Speaker #1

    C'est d'être au clair sur quoi tu danses.

  • Speaker #0

    De ne pas perdre ses repères.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà. De savoir quand est-ce que tu décides, enfin ça peut être aussi une décision, d'être plus sur une porto, donc en ligne, ou est-ce que c'est plutôt sur une cubaine, de savoir ce que... où tu tu te situes toi et comment est-ce que tu as envie de le faire. Mais ça, ça vient aussi avec la pratique.

  • Speaker #0

    Donc en fait, c'est chouette de switcher, mais en même temps, de ne pas faire de danse hybride, de garder les codes avec l'une ou l'autre.

  • Speaker #1

    Oui et non. C'est vrai que c'est assez complexe.

  • Speaker #0

    Pour moi,

  • Speaker #1

    au début, quand tu ne sais pas, c'est vraiment d'essayer de savoir ce qui appartient à quel espace. Mais une fois que chaque espace est clair pour toi, là tu peux faire ce que tu veux. C'est juste que du coup, et parfois tu vas pas... Moi je sais que je n'y pense pas particulièrement. Quand je danse, je m'adapte souvent avec la personne avec qui je danse. Mais je m'autorise aussi, quand on me lâche, je m'autorise parfois à faire autrement que mon partenaire. Mais voilà...

  • Speaker #0

    Tu veux dire que sur les shines, en fonction de la musique sur laquelle tu es,tu vas vraiment te faire plaisir et du coup aller dans le style qui te parle à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Exactement. Mais sans non plus... C'est aussiqui est compliquée à trouver parfois, c'est sans non plus empêcher le partenaire de faire ce qu'il avait envie de faire, peut-être.

  • Speaker #0

    Et d'un point de vue technique, justement, sur l'interprétation dans la danse, qu'est-ce que tu dirais, qu'est-ce qui lie les deux danses ? Déjà, est-ce que pour toi, c'est vraiment deux danses différentes ou qu'est-ce qui les rapproche ? Finalement sur l'interprétation de la musique?

  • Speaker #1

    Pour moi c'est pas vraiment deux danses différentes, ça reste, on parlait tout à l'heure de la base, au niveau que ce soit la base dans les pieds, on reste sur un, deux, trois, cinq, six, sept d'un côté comme de l'autre. Musicalement on reste sur la même chose. C'est des univers en fait, donc c'est plus comment est-ce que tu vas, tu te sens d'interpréter quelque chose, mais tu te sens d'interpréter encore une fois avec la pratique, avec... Parce qu'à force d'écouter, tu affines aussi tes préférences. Parce que musicalement, même dans les instruments, il y a des instruments qui te parlent plus que d'autres. On a tous des sensibilités différentes. Et c'est ça aussi qui est intéressant dans cette danse et dans cette musique. C'est qu'il y a tellement de panels d'instruments, d'ambiances, d'influences, que du coup chacun peut vraiment aller chercher ce qui l'intéresse le plus. Moi je sais que ce que je vais entendre en premier, c'est toujours la voix. Ensuite viennent les percussions, ensuite vient le piano, ensuite je vais entendre les cuivres. Mais d'autres personnes vont avoir une autre sensibilité. Dans l'interprétation, c'est plus aller chercher ce qui te parle le plus, et d'un côté comme de l'autre. Après, c'est des histoires de codes, c'est des histoires d'astuces, de danse en ligne, est-ce que j'ai dansé sur le 2 ? Mais après, c'est vraiment choisir l'instrument, je pense à la basse, par exemple, qui est très présente à la fois sur le 2 quand tu veux danser sur le 2 et quand tu veux danser le son. Le son qui est plus côté cubaine tu vois c'est vraiment sur une musique où tu vas avoir une basse très forte et très présente à la fois partire sur du son, partire sur le break on2, tu peux aussi tu peux mélanger les deux tu peux partir un peu en cha-cha il y a vraiment ce truc qui est tellement large au final. Pour moi, c'est juste essayer de chercher ce qui te fait vibrer le plus, d'aller le creuser. Et petit à petit, c'est ça qui va faire que tu vas réussir à développer,

  • Speaker #0

    à interpréter la musique.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Si on reparle de cette différence-là entre l'aspect circulaire de la cubaine et l'aspect en ligne de la porto,

  • Speaker #1

    est-ce que pour toi,

  • Speaker #0

    ça change la dynamique entre les partenaires de danse ou pas ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    À ce niveau-là, tu ne sens pas de différence particulière ?

  • Speaker #1

    C'est juste ça. D'un côté comme de l'autre, c'est juste être sûr qu'on parle pareil, qu'on se comprend. Parce que parfois, tu as un doute, surtout sur les danseurs débutants. Eux-mêmes ne sont pas sûrs de ce qu'ils font. Donc là, il y a une histoire, une espèce de flottement. Mais sinon, à partir du moment où on arrive à se comprendre, il n'y a vraiment pas de différence pour moi.

  • Speaker #0

    Donc toi, tu danses les deux ? Oui. Tu les danses, enfin tu danses plus souvent l'une que l'autre ? Non. Non.

  • Speaker #1

    C'est vrai. L'histoire de soirée, d'opportunité, mais je n'ai pas plus une préférence de l'un ou de l'autre. Je m'amuse beaucoup dans les deux et c'est pour ça que je trouve ça vraiment dommage, moi, j'ai le cœur déchiré quand je vais en festival, parce qu'il y a une salle cubaine, une salle porto. Et à chaque fois, je navigue entre les deux, mais j'aime autant l'un que l'autre. Et parfois, en fonction des événements, en fonction des DJs qui sont en train de mixer. Parfois, au final, je vais passer toute la soirée dans la salle porto, parfois je vais être toute la soirée dans la salle cubaine. C'est vraiment aléatoire parce que j'aime beaucoup les deux.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses qu'il y a une de ces deux danses par laquelle il est plus facile de commencer ?

  • Speaker #1

    Je pense que ça dépend surtout du parcours de chacun. Si tu arrives, si tu as déjà fait de la danse avant et que tu as fait du classique, que tu as fait des danses assez académiques, la porto te paraîtra plus accessible. Si tu arrives les danses plutôt à pro, du coup la cubaine te semblera plus accessible, mais non, je ne pense pas qu'il y ait une en particulier qui soit plus accessible que l'autre.

  • Speaker #0

    J'ai l'impression aussi que souvent on commence par l'une des deux, un peu comme ce que tu racontais, presque par hasard. Oui. Parce que quand on ne fait pas du tout partie de cette communauté-là, on a même une notion qu'il y a plusieurs styles de danse. On parle surtout de la porcelaine et de la cubaine, mais il y en a même d'autres. finalement il y a toujours aussi une petite part de... Oui ! ...de la guerre.

  • Speaker #1

    Et c'est en ça que je trouve ça dommage comment ça s'est développé. D'ailleurs ça me rappelle une anecdote, je deviens un cours de... musicalité, je crois que c'est fait. Et dans ces cours-là, moi je prends toujours... je fais toujours une heure et demie, parce que je m'asseoir dans une chambre de lumière pour échanger avec les personnes qui viennent, vu que c'est des gens que je ne connais pas forcément. Et ce jour-là, j'avais commencé par demander, vous arrivez d'où ? Et puis il y a une personne qui était très... Elle a dit, oui, non, moi je suis cubaine, je danse cubaine à fond. J'ai dit, ok, d'accord. Elle s'est dit, mais quand tu écoutes la musique, quel instrument te parle le plus ? Elle me dit, les cuivres, j'adore les cuivres. Et je lui ai demandé, mais est-ce que t'es déjà allée, t'as déjà testé la Porto ? Est-ce que t'es déjà allée en soirée Porto ? Elle m'a dit, non. J'ai dit, bah, essaye. Si tu adores les cuivres... Tu vois, c'est la musique qui est associée à la portée, il y a quand même vachement plus de cuisses qui sont associées à la cuvenne. Et tu vois, ça crée des moments comme ça où je me dis, c'est dommage. Si toi, ce qui te parle le plus, c'est les cuisses, et que tu restes tant sur la cuvenne, et que du coup, tu te dis, moi j'adore la cuvenne, essaye l'autre et peut-être que tu t'épanouiras un peu plus. Voilà, c'est des petits moments comme ça où justement, je trouve dommage. que les deux soient séparés, effectivement quand t'arrives par là ou par l'autre par hasard, tu n'es pas au courant que l'autre existe, et du coup tu te dis ouais, non, c'est bon Oui,

  • Speaker #0

    les deux communautés, c'est ça, se mélangent pas forcément.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Je suis bien placée pour le dire. J'ai fait quelques cours de cubaine à mes débuts, mais parce que j'étais dans une association aussi qui proposait les deux. Donc c'est vrai qu'assez tôt, voilà, ça m'a permis de découvrir l'existence de la cubaine.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, il y a de moins en moins d'assos qui proposent les deux.

  • Speaker #0

    C'est toujours cette dualité entre les spécialistes et ceux qui proposent un panel un peu plus large. Et il y a quelque chose aussi, ça me fait penser à ça, ton anecdote, mais autour de la perception aussi de ces deux styles de danse, de ces deux communautés, on oppose toujours un petit peu le côté chaleureux de la cubaine avec le côté plus technique, parfois plus guindée avec de la porto. Moi, je trouve ça très dommage. Moi, je n'aspire pas forcément à des soirées mixtes parce que, voilà, c'est mes goûts. Mais en termes de perception, je trouve qu'il y a vraiment de tout dans les deux.

  • Speaker #1

    Ah oui, il y a vraiment de tout. C'est même ce que je raconte souvent pour naviguer entre les deux. Tout ce que reprochent les danseurs de Cubaine aux danseurs de Porto, les danseurs de Porto le reprochent aux danseurs de Cubaine. Vraiment, même ce côté un peu guindé qu'on reproche à la Porto, il existe aussi en Cubaine. Des deux côtés, il y a exactement les mêmes reproches, les mêmes choses en fait. Et je trouve ça d'ailleurs très drôle parce que je me retrouve dans des conversations identiques envers l'autre danse, l'autre communauté. J'ai juste changé de côté, donc l'ennemi entre guillemets est l'autre, mais en se reprochant, il y a les mêmes reproches et les mêmes observations d'un côté comme de l'autre.

  • Speaker #0

    C'est vrai que ça n'a pas trop de sens, parce qu'en fait chacun peut vivre à côté de l'autre, avec l'autre dans certaines soirées, dans certains événements.

  • Speaker #1

    Il y a aussi souvent ce côté élitiste qui est reproché à la Porto, mais côté Porto on va dire la même chose, ceux qui sont côté cubaine, surtout ceux qui sont beaucoup dans la... 100% afro. Il y a aussi ça qui est reproché par l'autre côté et moi c'est ça qui me fait sourire et à la fois que je suis dommage parce qu'au final, c'est la même chose, il faut tester chacun de ses préférences.

  • Speaker #0

    Tu observais moins ça avant, c'est ce que tu disais tout à l'heure ?

  • Speaker #1

    Oui parce qu'avant il y avait moins cette frontière, quand j'ai commencé il y avait déjà quelques petites soirées porto qui étaient dites porto et quelques petites soirées dites cubaines. C'était vraiment des soirées à part les spécialistes mais la généralité restait au centre. Et d'ailleurs, comme je disais tout à l'heure, c'est comme ça que je suis arrivée là-bas. Peut-être que je n'y serais pas arrivée sans... Enfin après je n'aurais pas su, mais je trouve ça génial d'avoir pu arriver comme ça. Et du coup, ça exclut pas mal de personnes, si on en revient à la personne que j'ai eu en cours. Elle, elle saura peut-être jamais que si elle avait essayé Porto, peut-être que la musique lui aurait plus plu, peut-être qu'elle se serait plus amusée. ET ça, tu vois, c'est ça que je trouve dommage, on perd cette opportunité.

  • Speaker #0

    Finalement de moins se rencontrer, c'est ça qui nourrit aussi les perceptions erronées.

  • Speaker #1

    Exactement, il y a ça aussi.

  • Speaker #0

    Oui, tout à l'heure, tu disais qu'une des différences quand on suit, quand on passe entre la Porto et la Cubaine, c'est notamment les tours qui sont plus sur place en Porto, en cercle en Cubaine et qui changent aussi la tenue du corps. Et est-ce que d'un point de vue guidage, est-ce que tu trouves qu'il y a aussi une différence majeure entre les deux ?

  • Speaker #1

    Non. Pour moi, c'est vraiment... C'est juste une histoire de vocabulaire commun.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Mais dans la manière de transmettre le guidage, de le recevoir, Pour moi, il n'y a aucune différence dans les deux danses. C'est vraiment juste de savoir si les deux parlent la même langue. C'est plus ça. Oui, je compares beaucoup avec les conversations et les langues.

  • Speaker #0

    Non, mais de toute façon, c'est le langage du corps. Oui,

  • Speaker #1

    voilà, exactement.

  • Speaker #0

    J'ai une dernière question pour toi. Est-ce que tu peux me dire à quelle place occupe la salsa dans ton quotidien aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Très bonne question. Écoute, je n'écoute pas toujours de la salsa. J'écoute énormément de musique, mais c'est toujours là. C'est toujours là quelque part. Mais sinon, même quand je danse, je ne danse pas que la salsa aussi. Je fais de l'afro-contempo à côté, je teste pas mal de choses. Mais on va dire que ça fait partie de mon quotidien sans être non plus omniprésent.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Merci Agnetha.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Merci pour ton écoute. J'espère que cet épisode t'a plu. Moi c'est Manon et la semaine prochaine, je t'emmène à la rencontre de Rayan pour parler progression dans la danse. En attendant, n'hésite pas à partager cet épisode et à rejoindre Mosaïque Salsa sur Instagram. A lundi prochain.

  • Speaker #1

    Merci.

Description

Dans ce nouvel épisode, je reçois Agnetha : on discute ensemble autour des salsas Cubaine et Portoricaine, de leur dualité et de leur lien. Pratiquant et enseignant ces deux danses, elle vient nous livrer son expérience et sa vision, merci à elle pour cet échange !


Musique

Dolce - Cushy


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Mosaïque Salsa, le podcast qui t'emmène au cœur de la salsa en explorant sa danse, sa musique, son histoire et sa culture. Dans ce nouvel épisode, je reçois Agnetha qui vient partager sa vision du lien entre les salsas cubaine et portoricaine. Tu entendras peut-être le bruit de fond caractéristique d'un café, car c'est là que l'on s'est retrouvés à Bordeaux. J'étais ravie de partager cette discussion avec elle. Bonjour Agnetha !

  • Speaker #1

    Bonjour !

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux te présenter avant qu'on rentre dans le vif du sujet ? Oui,

  • Speaker #1

    alors je m'appelle Agnetha, je danse depuis 10-15 ans sur Bordeaux. J'ai donné des cours de danse il y a quelques temps, que j'ai arrêté, et aujourd'hui je fais des stages essentiellement d' une heure et demie en général pour prendre le temps de discuter parce que j'aime beaucoup parler et aussi pour prendre le temps d'expliquer ma vision des choses parce que souvent je suis un peu en décalé par rapport à ce qui se fait en général. Et je danse essentiellement, ce qui me fait vibrer beaucoup, c'est les percus, c'est l'aspect afro-cubain, la culture cubaine qui me fascine énormément par sa richesse, sa variété et comment est-ce qu'elle a pu influencer la passion qu'on appelle la salsa aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Sur les cours et les stages que tu donnes ou que tu donnais, tu as des thèmes de prédilection ?

  • Speaker #1

    Oui, alors il va y avoir vraiment cet aspect culturel. Je vais aussi beaucoup parler de musique, d'écoute des instruments, parce que pour moi, c'est vraiment la base. Et je vais aussi beaucoup parler de guidage. Le guidage ne va pas que dans un sens, parce que souvent, quand on parle de guidage, on pense juste à... à l'homme qui va guider sa partenaire. Mais pour moi, le guidage, c'est une affaire des deux. Je compare beaucoup cette danse à une culture. Donc si en face, la personne ne t'écoute pas, ça ne sert à rien ce que tu es en train de faire. Et pour moi, c'est ça le guidage. Quand je parle de guidage, je vais parler de cette manière d'amener quelqu'un à faire quelque chose. Et en face, cette manière d'écouter pour comprendre et parfois proposer autre chose aussi. Et donc dans ces cours de technique de guidage là, souvent justement je démarre toujours sur une phase où on va apprendre à juste être dans la sensation. On va se pousser l'un l'autre, on va voir qu'est-ce que ça fait de pousser un petit peu le bras droit, le bras gauche. Et j'échange souvent les rôles dans ce moment là pour que chacun se rende compte en fait de ce qui se passe.

  • Speaker #0

    De la sensation que ça occasionne.

  • Speaker #1

    Exactement. Parce que pour moi c'est le guidage, pour moi ne se le limite pas.

  • Speaker #0

    ou c'est pas... Ouais, dans un seul sens.

  • Speaker #1

    Ça va vraiment dans les deux sens. Et je milite beaucoup aussi contre l'idée de dire que la fille elle fait que suivre. Cette phrase ne veut rien dire pour moi. Et surtout, c'est faux, en fait. Et puis même juste suivre, suivre c'est quoi ? Suivre c'est écouter, c'est être d'accord ou pas, c'est proposer d'autres choses ou pas. Et donc voilà, je me dis que c'est pas mal là-dessus. Et puis souvent aussi, les filles, on leur en dit pas assez qu'elles ont leur espace, même quand elles ont les mains prises par leurs partenaires. Et donc voilà, je vais beaucoup aborder ces sujets-là.

  • Speaker #0

    Le thème de notre épisode aujourd'hui, c'est cette dualité entre la porto et la cubaine, dans la danse en tout cas, parce que dans la musique c'est encore un autre sujet.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Donc toi tu es arrivée par la cubaine, la porto t'y es arrivée du coup par les soirées ?

  • Speaker #1

    Ouais, tout à fait. Alors au début je ne voyais pas déjà la différence. Quand on me disait Regarde, eux ils dansent en ligne, eux ils dansent en cercle j'avais beau regarder, je n'arrivais pas à voir la différence entre une ligne et le cercle. J'ai appris à le voir un peu plus tard. Et oui, c'est en voyant les gens danser sur des musiques un peu différentes, tout ça, je me suis dit, tiens, je vais essayer, c'était cool. Et aujourd'hui, je fais la différence entre la ligne et le cercle. Et je me souviens qu'au début, non, je ne le voiyais pas. Mais c'était assez marrant. Sachant qu'aujourd'hui en plus c'est vraiment deux entités. Ouais, vraiment aujourd'hui c'est... Même quand on va soirée il y a deux salles, c'est rare d'avoir une soirée où il y a les deux. Donc, je trouve ça dommage.

  • Speaker #0

    Et comment t'es arrivée dans la salsa cubaine ? Est-ce que c'était un hasard ? Est-ce que tu voulais faire de la salsa ?

  • Speaker #1

    Non, j'avais... Pour la petite histoire, j'avais un ex encore avant d'arriver dans la salsa. Il voulait m'apprendre la salsa, j'ai pas du tout aimé. Et ensuite je suis arrivée dans un cours de bachata. J'avais envie d'apprendre la bachata. Et il y avait une initiation salsa et c'est là où j'ai été séduite. J'ai dit, pourquoi pas ?

  • Speaker #0

    Deuxième chance, ça a marché.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. Et finalement,

  • Speaker #0

    voilà. D'accord. Donc en fait, c'était un peu un hasard dans le sens où là, c'était un cours de cubaine cette initiation-là.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça. Je ne connaissais pas du tout les lieux, je ne connaissais pas du tout la musique. Je suis vraiment arrivée par hasard.

  • Speaker #0

    Et pour toi, aujourd'hui, d'un point de vue vraiment de la danse, c'est quoi les principales différences entre la porto et la cubaine ?

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est vraiment une affaire de danseurs, comme tu disais tout à l'heure. Après, depuis, je me suis pas mal renseignée sur la musique. Il y a aussi une influence justement de territoire. Ça s'est pas mal développé à New York, tout ça. Il y a aussi ce truc-là. Et souvent, la musique qu'on associe à la Porto, c'est de la musique qui s'est aussi développée dans ces espaces-là. À ce niveau-là, je comprends. Mais je reviens à mes débuts où j'étais incapable de faire la différence, que ce soit en regardant les gens danser ou même en écoutant la musique. Je ne faisais pas la différence. Et encore aujourd'hui, il y a pas mal de morceaux sur lesquels on peut danser les deux. Et au contraire, pour moi, c'est ça que je trouve intéressant. En fait, quand on se met par ces barrières-là, c'est intéressant de savoir à la fois pour des histoires de codes, mais aussi pour une histoire de vocabulaire de danse. Une fois que tu sais, je trouve ça intéressant de pouvoir justement faire l'un l'autre,

  • Speaker #0

    jongler entre les deux.

  • Speaker #1

    Exactement, et c'est souvent les moments les plus cools et les plus drôles et les moments où on s'amuse le plus en fait je trouve.

  • Speaker #0

    Et justement, en termes de vocabulaire de danse, tu commençais à parler de l'aspect circulaire ou de l'aspect en ligne. Qu'est-ce qu'il y a d'autre comme différence ou comme point commun ?

  • Speaker #1

    La différence je dirais dans la posture, c'est moins surtout pour les cuisses, parce qu'en porto il y a les tours sur place surtout et sur les lignes. En cubaine, moi je trouve qu'on tourne plus en cubaine, on tourne plus en se déplatant, donc c'est moins contraignant pour le corps. En porto on va tourner vraiment sur place, vraiment dans un espace plus restreint, et donc ça demande plus de tenue de corps. Et d'ailleurs je me souviens que de m'être mise à la porto, moi ça a enrichi ma cubaine. J'avais commencé par la cubaine et la tenue de corps que m'a apporté la Porto, ça m'a donné plus de tenue aussi dans ma cubaine. Et ça m'a permis de faire plus de choses que je ne pouvais pas faire avant.

  • Speaker #0

    D'accord, oui, ça c'est chouette. Donc la Porto t'a apporté en cubaine et quand t'as commencé la Porto, qu'est-ce que la cubaine t'a apporté ?

  • Speaker #1

    J'aime beaucoup les percussions. Donc c'est plus au niveau de la musique, de pouvoir utiliser du vocabulaire associé au domaine cubaine en Porto. Parce qu'il y a aussi des moments musicaux où ça se rejoint, on parlait de temps commun tout à l'heure, ça se rejoint sur les solos, et pour avoir échangé avec quelques musiciens, il y a effectivement ce truc où ils te disent que c'est assez codifié comment les morceaux sont montés, donc c'est globalement la même chose. Après, c'est une ambiance, c'est une orchestration, les instruments qu'il y a dans l'orchestre va vraiment changer. C'est qu'au final, c'est la même base. Et je vous ai dit tout à l'heure que vous avez commencé à vous renseigner un petit peu sur la culture, sur l'histoire, etc. Et c'est la même base parce qu'en fait, c'est vraiment des musiciens cubains qui sont sortis de leur île et qui se sont installés ailleurs. Et qui ont rencontré d'autres musiciens, mais tout part de la même base en fait. Et donc au final, c'est ce qui est le vrai point commun, il est là.

  • Speaker #0

    Moi, ce que j'aimerais savoir, est-ce que tu as des conseils sur comment passer de l'un à l'autre ? Quand on a commencé à danser soit la porto soit la cubaine, et qu'on veut élargir un peu ses horizons.

  • Speaker #1

    D'aller en soirée déjà, de s'autoriser à aller en soirée. Alors si on reste sur Bordeaux, il y a les dimanches aprem de Republica Llatina où là on est sûr d'avoir les deux et d'essayer, d'essayer d'aller dans les stages de l'un ou de l'autre. Et puis en fonction de comment on accroche, de s'inscrire à un cours régulier, mais surtout d'aller en soirée, d'aller en soirée, de danser avec les gens. C'est vrai qu'aujourd'hui, quand j'ai commencé, on est venu me chercher en me disant tu viens d'arriver, viens, on va te montrer, t'inquiète pas, c'est pas difficile. Je trouve qu'aujourd'hui, il y a moins ce truc là, je trouve ça dommage, mais globalement, on est plutôt bien accueillis, je trouve.

  • Speaker #0

    Et donc, tu penses que passer par les soirées, ça permet déjà de se tester en fait ? Oui,

  • Speaker #1

    d'observer les gens danser. Moi, j'ai appris beaucoup en observant les gens danser et en discutant et en essayant. Il y a plusieurs phases, mais parfois oui, d'observer, tu te rends compte un petit peu de comment les gens dansent, d'échanger, parce que justement quand tu vois comme tu ne connais pas, tu vois un truc mais tu ne comprends pas forcément, donc quand tu discutes avec les gens, tu commences à avoir des éléments de réponse, et puis quand tu le testes dans le corps, c'est plus compréhensible pour toi. Et puis après, tu peux tester.

  • Speaker #0

    Selon toi, c'est quoi les principaux défis à relever justement quand on passe de l'une à l'autre ?

  • Speaker #1

    C'est d'être au clair sur quoi tu danses.

  • Speaker #0

    De ne pas perdre ses repères.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà. De savoir quand est-ce que tu décides, enfin ça peut être aussi une décision, d'être plus sur une porto, donc en ligne, ou est-ce que c'est plutôt sur une cubaine, de savoir ce que... où tu tu te situes toi et comment est-ce que tu as envie de le faire. Mais ça, ça vient aussi avec la pratique.

  • Speaker #0

    Donc en fait, c'est chouette de switcher, mais en même temps, de ne pas faire de danse hybride, de garder les codes avec l'une ou l'autre.

  • Speaker #1

    Oui et non. C'est vrai que c'est assez complexe.

  • Speaker #0

    Pour moi,

  • Speaker #1

    au début, quand tu ne sais pas, c'est vraiment d'essayer de savoir ce qui appartient à quel espace. Mais une fois que chaque espace est clair pour toi, là tu peux faire ce que tu veux. C'est juste que du coup, et parfois tu vas pas... Moi je sais que je n'y pense pas particulièrement. Quand je danse, je m'adapte souvent avec la personne avec qui je danse. Mais je m'autorise aussi, quand on me lâche, je m'autorise parfois à faire autrement que mon partenaire. Mais voilà...

  • Speaker #0

    Tu veux dire que sur les shines, en fonction de la musique sur laquelle tu es,tu vas vraiment te faire plaisir et du coup aller dans le style qui te parle à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Exactement. Mais sans non plus... C'est aussiqui est compliquée à trouver parfois, c'est sans non plus empêcher le partenaire de faire ce qu'il avait envie de faire, peut-être.

  • Speaker #0

    Et d'un point de vue technique, justement, sur l'interprétation dans la danse, qu'est-ce que tu dirais, qu'est-ce qui lie les deux danses ? Déjà, est-ce que pour toi, c'est vraiment deux danses différentes ou qu'est-ce qui les rapproche ? Finalement sur l'interprétation de la musique?

  • Speaker #1

    Pour moi c'est pas vraiment deux danses différentes, ça reste, on parlait tout à l'heure de la base, au niveau que ce soit la base dans les pieds, on reste sur un, deux, trois, cinq, six, sept d'un côté comme de l'autre. Musicalement on reste sur la même chose. C'est des univers en fait, donc c'est plus comment est-ce que tu vas, tu te sens d'interpréter quelque chose, mais tu te sens d'interpréter encore une fois avec la pratique, avec... Parce qu'à force d'écouter, tu affines aussi tes préférences. Parce que musicalement, même dans les instruments, il y a des instruments qui te parlent plus que d'autres. On a tous des sensibilités différentes. Et c'est ça aussi qui est intéressant dans cette danse et dans cette musique. C'est qu'il y a tellement de panels d'instruments, d'ambiances, d'influences, que du coup chacun peut vraiment aller chercher ce qui l'intéresse le plus. Moi je sais que ce que je vais entendre en premier, c'est toujours la voix. Ensuite viennent les percussions, ensuite vient le piano, ensuite je vais entendre les cuivres. Mais d'autres personnes vont avoir une autre sensibilité. Dans l'interprétation, c'est plus aller chercher ce qui te parle le plus, et d'un côté comme de l'autre. Après, c'est des histoires de codes, c'est des histoires d'astuces, de danse en ligne, est-ce que j'ai dansé sur le 2 ? Mais après, c'est vraiment choisir l'instrument, je pense à la basse, par exemple, qui est très présente à la fois sur le 2 quand tu veux danser sur le 2 et quand tu veux danser le son. Le son qui est plus côté cubaine tu vois c'est vraiment sur une musique où tu vas avoir une basse très forte et très présente à la fois partire sur du son, partire sur le break on2, tu peux aussi tu peux mélanger les deux tu peux partir un peu en cha-cha il y a vraiment ce truc qui est tellement large au final. Pour moi, c'est juste essayer de chercher ce qui te fait vibrer le plus, d'aller le creuser. Et petit à petit, c'est ça qui va faire que tu vas réussir à développer,

  • Speaker #0

    à interpréter la musique.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Si on reparle de cette différence-là entre l'aspect circulaire de la cubaine et l'aspect en ligne de la porto,

  • Speaker #1

    est-ce que pour toi,

  • Speaker #0

    ça change la dynamique entre les partenaires de danse ou pas ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    À ce niveau-là, tu ne sens pas de différence particulière ?

  • Speaker #1

    C'est juste ça. D'un côté comme de l'autre, c'est juste être sûr qu'on parle pareil, qu'on se comprend. Parce que parfois, tu as un doute, surtout sur les danseurs débutants. Eux-mêmes ne sont pas sûrs de ce qu'ils font. Donc là, il y a une histoire, une espèce de flottement. Mais sinon, à partir du moment où on arrive à se comprendre, il n'y a vraiment pas de différence pour moi.

  • Speaker #0

    Donc toi, tu danses les deux ? Oui. Tu les danses, enfin tu danses plus souvent l'une que l'autre ? Non. Non.

  • Speaker #1

    C'est vrai. L'histoire de soirée, d'opportunité, mais je n'ai pas plus une préférence de l'un ou de l'autre. Je m'amuse beaucoup dans les deux et c'est pour ça que je trouve ça vraiment dommage, moi, j'ai le cœur déchiré quand je vais en festival, parce qu'il y a une salle cubaine, une salle porto. Et à chaque fois, je navigue entre les deux, mais j'aime autant l'un que l'autre. Et parfois, en fonction des événements, en fonction des DJs qui sont en train de mixer. Parfois, au final, je vais passer toute la soirée dans la salle porto, parfois je vais être toute la soirée dans la salle cubaine. C'est vraiment aléatoire parce que j'aime beaucoup les deux.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses qu'il y a une de ces deux danses par laquelle il est plus facile de commencer ?

  • Speaker #1

    Je pense que ça dépend surtout du parcours de chacun. Si tu arrives, si tu as déjà fait de la danse avant et que tu as fait du classique, que tu as fait des danses assez académiques, la porto te paraîtra plus accessible. Si tu arrives les danses plutôt à pro, du coup la cubaine te semblera plus accessible, mais non, je ne pense pas qu'il y ait une en particulier qui soit plus accessible que l'autre.

  • Speaker #0

    J'ai l'impression aussi que souvent on commence par l'une des deux, un peu comme ce que tu racontais, presque par hasard. Oui. Parce que quand on ne fait pas du tout partie de cette communauté-là, on a même une notion qu'il y a plusieurs styles de danse. On parle surtout de la porcelaine et de la cubaine, mais il y en a même d'autres. finalement il y a toujours aussi une petite part de... Oui ! ...de la guerre.

  • Speaker #1

    Et c'est en ça que je trouve ça dommage comment ça s'est développé. D'ailleurs ça me rappelle une anecdote, je deviens un cours de... musicalité, je crois que c'est fait. Et dans ces cours-là, moi je prends toujours... je fais toujours une heure et demie, parce que je m'asseoir dans une chambre de lumière pour échanger avec les personnes qui viennent, vu que c'est des gens que je ne connais pas forcément. Et ce jour-là, j'avais commencé par demander, vous arrivez d'où ? Et puis il y a une personne qui était très... Elle a dit, oui, non, moi je suis cubaine, je danse cubaine à fond. J'ai dit, ok, d'accord. Elle s'est dit, mais quand tu écoutes la musique, quel instrument te parle le plus ? Elle me dit, les cuivres, j'adore les cuivres. Et je lui ai demandé, mais est-ce que t'es déjà allée, t'as déjà testé la Porto ? Est-ce que t'es déjà allée en soirée Porto ? Elle m'a dit, non. J'ai dit, bah, essaye. Si tu adores les cuivres... Tu vois, c'est la musique qui est associée à la portée, il y a quand même vachement plus de cuisses qui sont associées à la cuvenne. Et tu vois, ça crée des moments comme ça où je me dis, c'est dommage. Si toi, ce qui te parle le plus, c'est les cuisses, et que tu restes tant sur la cuvenne, et que du coup, tu te dis, moi j'adore la cuvenne, essaye l'autre et peut-être que tu t'épanouiras un peu plus. Voilà, c'est des petits moments comme ça où justement, je trouve dommage. que les deux soient séparés, effectivement quand t'arrives par là ou par l'autre par hasard, tu n'es pas au courant que l'autre existe, et du coup tu te dis ouais, non, c'est bon Oui,

  • Speaker #0

    les deux communautés, c'est ça, se mélangent pas forcément.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Je suis bien placée pour le dire. J'ai fait quelques cours de cubaine à mes débuts, mais parce que j'étais dans une association aussi qui proposait les deux. Donc c'est vrai qu'assez tôt, voilà, ça m'a permis de découvrir l'existence de la cubaine.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, il y a de moins en moins d'assos qui proposent les deux.

  • Speaker #0

    C'est toujours cette dualité entre les spécialistes et ceux qui proposent un panel un peu plus large. Et il y a quelque chose aussi, ça me fait penser à ça, ton anecdote, mais autour de la perception aussi de ces deux styles de danse, de ces deux communautés, on oppose toujours un petit peu le côté chaleureux de la cubaine avec le côté plus technique, parfois plus guindée avec de la porto. Moi, je trouve ça très dommage. Moi, je n'aspire pas forcément à des soirées mixtes parce que, voilà, c'est mes goûts. Mais en termes de perception, je trouve qu'il y a vraiment de tout dans les deux.

  • Speaker #1

    Ah oui, il y a vraiment de tout. C'est même ce que je raconte souvent pour naviguer entre les deux. Tout ce que reprochent les danseurs de Cubaine aux danseurs de Porto, les danseurs de Porto le reprochent aux danseurs de Cubaine. Vraiment, même ce côté un peu guindé qu'on reproche à la Porto, il existe aussi en Cubaine. Des deux côtés, il y a exactement les mêmes reproches, les mêmes choses en fait. Et je trouve ça d'ailleurs très drôle parce que je me retrouve dans des conversations identiques envers l'autre danse, l'autre communauté. J'ai juste changé de côté, donc l'ennemi entre guillemets est l'autre, mais en se reprochant, il y a les mêmes reproches et les mêmes observations d'un côté comme de l'autre.

  • Speaker #0

    C'est vrai que ça n'a pas trop de sens, parce qu'en fait chacun peut vivre à côté de l'autre, avec l'autre dans certaines soirées, dans certains événements.

  • Speaker #1

    Il y a aussi souvent ce côté élitiste qui est reproché à la Porto, mais côté Porto on va dire la même chose, ceux qui sont côté cubaine, surtout ceux qui sont beaucoup dans la... 100% afro. Il y a aussi ça qui est reproché par l'autre côté et moi c'est ça qui me fait sourire et à la fois que je suis dommage parce qu'au final, c'est la même chose, il faut tester chacun de ses préférences.

  • Speaker #0

    Tu observais moins ça avant, c'est ce que tu disais tout à l'heure ?

  • Speaker #1

    Oui parce qu'avant il y avait moins cette frontière, quand j'ai commencé il y avait déjà quelques petites soirées porto qui étaient dites porto et quelques petites soirées dites cubaines. C'était vraiment des soirées à part les spécialistes mais la généralité restait au centre. Et d'ailleurs, comme je disais tout à l'heure, c'est comme ça que je suis arrivée là-bas. Peut-être que je n'y serais pas arrivée sans... Enfin après je n'aurais pas su, mais je trouve ça génial d'avoir pu arriver comme ça. Et du coup, ça exclut pas mal de personnes, si on en revient à la personne que j'ai eu en cours. Elle, elle saura peut-être jamais que si elle avait essayé Porto, peut-être que la musique lui aurait plus plu, peut-être qu'elle se serait plus amusée. ET ça, tu vois, c'est ça que je trouve dommage, on perd cette opportunité.

  • Speaker #0

    Finalement de moins se rencontrer, c'est ça qui nourrit aussi les perceptions erronées.

  • Speaker #1

    Exactement, il y a ça aussi.

  • Speaker #0

    Oui, tout à l'heure, tu disais qu'une des différences quand on suit, quand on passe entre la Porto et la Cubaine, c'est notamment les tours qui sont plus sur place en Porto, en cercle en Cubaine et qui changent aussi la tenue du corps. Et est-ce que d'un point de vue guidage, est-ce que tu trouves qu'il y a aussi une différence majeure entre les deux ?

  • Speaker #1

    Non. Pour moi, c'est vraiment... C'est juste une histoire de vocabulaire commun.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Mais dans la manière de transmettre le guidage, de le recevoir, Pour moi, il n'y a aucune différence dans les deux danses. C'est vraiment juste de savoir si les deux parlent la même langue. C'est plus ça. Oui, je compares beaucoup avec les conversations et les langues.

  • Speaker #0

    Non, mais de toute façon, c'est le langage du corps. Oui,

  • Speaker #1

    voilà, exactement.

  • Speaker #0

    J'ai une dernière question pour toi. Est-ce que tu peux me dire à quelle place occupe la salsa dans ton quotidien aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Très bonne question. Écoute, je n'écoute pas toujours de la salsa. J'écoute énormément de musique, mais c'est toujours là. C'est toujours là quelque part. Mais sinon, même quand je danse, je ne danse pas que la salsa aussi. Je fais de l'afro-contempo à côté, je teste pas mal de choses. Mais on va dire que ça fait partie de mon quotidien sans être non plus omniprésent.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Merci Agnetha.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Merci pour ton écoute. J'espère que cet épisode t'a plu. Moi c'est Manon et la semaine prochaine, je t'emmène à la rencontre de Rayan pour parler progression dans la danse. En attendant, n'hésite pas à partager cet épisode et à rejoindre Mosaïque Salsa sur Instagram. A lundi prochain.

  • Speaker #1

    Merci.

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Description

Dans ce nouvel épisode, je reçois Agnetha : on discute ensemble autour des salsas Cubaine et Portoricaine, de leur dualité et de leur lien. Pratiquant et enseignant ces deux danses, elle vient nous livrer son expérience et sa vision, merci à elle pour cet échange !


Musique

Dolce - Cushy


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Mosaïque Salsa, le podcast qui t'emmène au cœur de la salsa en explorant sa danse, sa musique, son histoire et sa culture. Dans ce nouvel épisode, je reçois Agnetha qui vient partager sa vision du lien entre les salsas cubaine et portoricaine. Tu entendras peut-être le bruit de fond caractéristique d'un café, car c'est là que l'on s'est retrouvés à Bordeaux. J'étais ravie de partager cette discussion avec elle. Bonjour Agnetha !

  • Speaker #1

    Bonjour !

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux te présenter avant qu'on rentre dans le vif du sujet ? Oui,

  • Speaker #1

    alors je m'appelle Agnetha, je danse depuis 10-15 ans sur Bordeaux. J'ai donné des cours de danse il y a quelques temps, que j'ai arrêté, et aujourd'hui je fais des stages essentiellement d' une heure et demie en général pour prendre le temps de discuter parce que j'aime beaucoup parler et aussi pour prendre le temps d'expliquer ma vision des choses parce que souvent je suis un peu en décalé par rapport à ce qui se fait en général. Et je danse essentiellement, ce qui me fait vibrer beaucoup, c'est les percus, c'est l'aspect afro-cubain, la culture cubaine qui me fascine énormément par sa richesse, sa variété et comment est-ce qu'elle a pu influencer la passion qu'on appelle la salsa aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Sur les cours et les stages que tu donnes ou que tu donnais, tu as des thèmes de prédilection ?

  • Speaker #1

    Oui, alors il va y avoir vraiment cet aspect culturel. Je vais aussi beaucoup parler de musique, d'écoute des instruments, parce que pour moi, c'est vraiment la base. Et je vais aussi beaucoup parler de guidage. Le guidage ne va pas que dans un sens, parce que souvent, quand on parle de guidage, on pense juste à... à l'homme qui va guider sa partenaire. Mais pour moi, le guidage, c'est une affaire des deux. Je compare beaucoup cette danse à une culture. Donc si en face, la personne ne t'écoute pas, ça ne sert à rien ce que tu es en train de faire. Et pour moi, c'est ça le guidage. Quand je parle de guidage, je vais parler de cette manière d'amener quelqu'un à faire quelque chose. Et en face, cette manière d'écouter pour comprendre et parfois proposer autre chose aussi. Et donc dans ces cours de technique de guidage là, souvent justement je démarre toujours sur une phase où on va apprendre à juste être dans la sensation. On va se pousser l'un l'autre, on va voir qu'est-ce que ça fait de pousser un petit peu le bras droit, le bras gauche. Et j'échange souvent les rôles dans ce moment là pour que chacun se rende compte en fait de ce qui se passe.

  • Speaker #0

    De la sensation que ça occasionne.

  • Speaker #1

    Exactement. Parce que pour moi c'est le guidage, pour moi ne se le limite pas.

  • Speaker #0

    ou c'est pas... Ouais, dans un seul sens.

  • Speaker #1

    Ça va vraiment dans les deux sens. Et je milite beaucoup aussi contre l'idée de dire que la fille elle fait que suivre. Cette phrase ne veut rien dire pour moi. Et surtout, c'est faux, en fait. Et puis même juste suivre, suivre c'est quoi ? Suivre c'est écouter, c'est être d'accord ou pas, c'est proposer d'autres choses ou pas. Et donc voilà, je me dis que c'est pas mal là-dessus. Et puis souvent aussi, les filles, on leur en dit pas assez qu'elles ont leur espace, même quand elles ont les mains prises par leurs partenaires. Et donc voilà, je vais beaucoup aborder ces sujets-là.

  • Speaker #0

    Le thème de notre épisode aujourd'hui, c'est cette dualité entre la porto et la cubaine, dans la danse en tout cas, parce que dans la musique c'est encore un autre sujet.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Donc toi tu es arrivée par la cubaine, la porto t'y es arrivée du coup par les soirées ?

  • Speaker #1

    Ouais, tout à fait. Alors au début je ne voyais pas déjà la différence. Quand on me disait Regarde, eux ils dansent en ligne, eux ils dansent en cercle j'avais beau regarder, je n'arrivais pas à voir la différence entre une ligne et le cercle. J'ai appris à le voir un peu plus tard. Et oui, c'est en voyant les gens danser sur des musiques un peu différentes, tout ça, je me suis dit, tiens, je vais essayer, c'était cool. Et aujourd'hui, je fais la différence entre la ligne et le cercle. Et je me souviens qu'au début, non, je ne le voiyais pas. Mais c'était assez marrant. Sachant qu'aujourd'hui en plus c'est vraiment deux entités. Ouais, vraiment aujourd'hui c'est... Même quand on va soirée il y a deux salles, c'est rare d'avoir une soirée où il y a les deux. Donc, je trouve ça dommage.

  • Speaker #0

    Et comment t'es arrivée dans la salsa cubaine ? Est-ce que c'était un hasard ? Est-ce que tu voulais faire de la salsa ?

  • Speaker #1

    Non, j'avais... Pour la petite histoire, j'avais un ex encore avant d'arriver dans la salsa. Il voulait m'apprendre la salsa, j'ai pas du tout aimé. Et ensuite je suis arrivée dans un cours de bachata. J'avais envie d'apprendre la bachata. Et il y avait une initiation salsa et c'est là où j'ai été séduite. J'ai dit, pourquoi pas ?

  • Speaker #0

    Deuxième chance, ça a marché.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. Et finalement,

  • Speaker #0

    voilà. D'accord. Donc en fait, c'était un peu un hasard dans le sens où là, c'était un cours de cubaine cette initiation-là.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça. Je ne connaissais pas du tout les lieux, je ne connaissais pas du tout la musique. Je suis vraiment arrivée par hasard.

  • Speaker #0

    Et pour toi, aujourd'hui, d'un point de vue vraiment de la danse, c'est quoi les principales différences entre la porto et la cubaine ?

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est vraiment une affaire de danseurs, comme tu disais tout à l'heure. Après, depuis, je me suis pas mal renseignée sur la musique. Il y a aussi une influence justement de territoire. Ça s'est pas mal développé à New York, tout ça. Il y a aussi ce truc-là. Et souvent, la musique qu'on associe à la Porto, c'est de la musique qui s'est aussi développée dans ces espaces-là. À ce niveau-là, je comprends. Mais je reviens à mes débuts où j'étais incapable de faire la différence, que ce soit en regardant les gens danser ou même en écoutant la musique. Je ne faisais pas la différence. Et encore aujourd'hui, il y a pas mal de morceaux sur lesquels on peut danser les deux. Et au contraire, pour moi, c'est ça que je trouve intéressant. En fait, quand on se met par ces barrières-là, c'est intéressant de savoir à la fois pour des histoires de codes, mais aussi pour une histoire de vocabulaire de danse. Une fois que tu sais, je trouve ça intéressant de pouvoir justement faire l'un l'autre,

  • Speaker #0

    jongler entre les deux.

  • Speaker #1

    Exactement, et c'est souvent les moments les plus cools et les plus drôles et les moments où on s'amuse le plus en fait je trouve.

  • Speaker #0

    Et justement, en termes de vocabulaire de danse, tu commençais à parler de l'aspect circulaire ou de l'aspect en ligne. Qu'est-ce qu'il y a d'autre comme différence ou comme point commun ?

  • Speaker #1

    La différence je dirais dans la posture, c'est moins surtout pour les cuisses, parce qu'en porto il y a les tours sur place surtout et sur les lignes. En cubaine, moi je trouve qu'on tourne plus en cubaine, on tourne plus en se déplatant, donc c'est moins contraignant pour le corps. En porto on va tourner vraiment sur place, vraiment dans un espace plus restreint, et donc ça demande plus de tenue de corps. Et d'ailleurs je me souviens que de m'être mise à la porto, moi ça a enrichi ma cubaine. J'avais commencé par la cubaine et la tenue de corps que m'a apporté la Porto, ça m'a donné plus de tenue aussi dans ma cubaine. Et ça m'a permis de faire plus de choses que je ne pouvais pas faire avant.

  • Speaker #0

    D'accord, oui, ça c'est chouette. Donc la Porto t'a apporté en cubaine et quand t'as commencé la Porto, qu'est-ce que la cubaine t'a apporté ?

  • Speaker #1

    J'aime beaucoup les percussions. Donc c'est plus au niveau de la musique, de pouvoir utiliser du vocabulaire associé au domaine cubaine en Porto. Parce qu'il y a aussi des moments musicaux où ça se rejoint, on parlait de temps commun tout à l'heure, ça se rejoint sur les solos, et pour avoir échangé avec quelques musiciens, il y a effectivement ce truc où ils te disent que c'est assez codifié comment les morceaux sont montés, donc c'est globalement la même chose. Après, c'est une ambiance, c'est une orchestration, les instruments qu'il y a dans l'orchestre va vraiment changer. C'est qu'au final, c'est la même base. Et je vous ai dit tout à l'heure que vous avez commencé à vous renseigner un petit peu sur la culture, sur l'histoire, etc. Et c'est la même base parce qu'en fait, c'est vraiment des musiciens cubains qui sont sortis de leur île et qui se sont installés ailleurs. Et qui ont rencontré d'autres musiciens, mais tout part de la même base en fait. Et donc au final, c'est ce qui est le vrai point commun, il est là.

  • Speaker #0

    Moi, ce que j'aimerais savoir, est-ce que tu as des conseils sur comment passer de l'un à l'autre ? Quand on a commencé à danser soit la porto soit la cubaine, et qu'on veut élargir un peu ses horizons.

  • Speaker #1

    D'aller en soirée déjà, de s'autoriser à aller en soirée. Alors si on reste sur Bordeaux, il y a les dimanches aprem de Republica Llatina où là on est sûr d'avoir les deux et d'essayer, d'essayer d'aller dans les stages de l'un ou de l'autre. Et puis en fonction de comment on accroche, de s'inscrire à un cours régulier, mais surtout d'aller en soirée, d'aller en soirée, de danser avec les gens. C'est vrai qu'aujourd'hui, quand j'ai commencé, on est venu me chercher en me disant tu viens d'arriver, viens, on va te montrer, t'inquiète pas, c'est pas difficile. Je trouve qu'aujourd'hui, il y a moins ce truc là, je trouve ça dommage, mais globalement, on est plutôt bien accueillis, je trouve.

  • Speaker #0

    Et donc, tu penses que passer par les soirées, ça permet déjà de se tester en fait ? Oui,

  • Speaker #1

    d'observer les gens danser. Moi, j'ai appris beaucoup en observant les gens danser et en discutant et en essayant. Il y a plusieurs phases, mais parfois oui, d'observer, tu te rends compte un petit peu de comment les gens dansent, d'échanger, parce que justement quand tu vois comme tu ne connais pas, tu vois un truc mais tu ne comprends pas forcément, donc quand tu discutes avec les gens, tu commences à avoir des éléments de réponse, et puis quand tu le testes dans le corps, c'est plus compréhensible pour toi. Et puis après, tu peux tester.

  • Speaker #0

    Selon toi, c'est quoi les principaux défis à relever justement quand on passe de l'une à l'autre ?

  • Speaker #1

    C'est d'être au clair sur quoi tu danses.

  • Speaker #0

    De ne pas perdre ses repères.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà. De savoir quand est-ce que tu décides, enfin ça peut être aussi une décision, d'être plus sur une porto, donc en ligne, ou est-ce que c'est plutôt sur une cubaine, de savoir ce que... où tu tu te situes toi et comment est-ce que tu as envie de le faire. Mais ça, ça vient aussi avec la pratique.

  • Speaker #0

    Donc en fait, c'est chouette de switcher, mais en même temps, de ne pas faire de danse hybride, de garder les codes avec l'une ou l'autre.

  • Speaker #1

    Oui et non. C'est vrai que c'est assez complexe.

  • Speaker #0

    Pour moi,

  • Speaker #1

    au début, quand tu ne sais pas, c'est vraiment d'essayer de savoir ce qui appartient à quel espace. Mais une fois que chaque espace est clair pour toi, là tu peux faire ce que tu veux. C'est juste que du coup, et parfois tu vas pas... Moi je sais que je n'y pense pas particulièrement. Quand je danse, je m'adapte souvent avec la personne avec qui je danse. Mais je m'autorise aussi, quand on me lâche, je m'autorise parfois à faire autrement que mon partenaire. Mais voilà...

  • Speaker #0

    Tu veux dire que sur les shines, en fonction de la musique sur laquelle tu es,tu vas vraiment te faire plaisir et du coup aller dans le style qui te parle à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Exactement. Mais sans non plus... C'est aussiqui est compliquée à trouver parfois, c'est sans non plus empêcher le partenaire de faire ce qu'il avait envie de faire, peut-être.

  • Speaker #0

    Et d'un point de vue technique, justement, sur l'interprétation dans la danse, qu'est-ce que tu dirais, qu'est-ce qui lie les deux danses ? Déjà, est-ce que pour toi, c'est vraiment deux danses différentes ou qu'est-ce qui les rapproche ? Finalement sur l'interprétation de la musique?

  • Speaker #1

    Pour moi c'est pas vraiment deux danses différentes, ça reste, on parlait tout à l'heure de la base, au niveau que ce soit la base dans les pieds, on reste sur un, deux, trois, cinq, six, sept d'un côté comme de l'autre. Musicalement on reste sur la même chose. C'est des univers en fait, donc c'est plus comment est-ce que tu vas, tu te sens d'interpréter quelque chose, mais tu te sens d'interpréter encore une fois avec la pratique, avec... Parce qu'à force d'écouter, tu affines aussi tes préférences. Parce que musicalement, même dans les instruments, il y a des instruments qui te parlent plus que d'autres. On a tous des sensibilités différentes. Et c'est ça aussi qui est intéressant dans cette danse et dans cette musique. C'est qu'il y a tellement de panels d'instruments, d'ambiances, d'influences, que du coup chacun peut vraiment aller chercher ce qui l'intéresse le plus. Moi je sais que ce que je vais entendre en premier, c'est toujours la voix. Ensuite viennent les percussions, ensuite vient le piano, ensuite je vais entendre les cuivres. Mais d'autres personnes vont avoir une autre sensibilité. Dans l'interprétation, c'est plus aller chercher ce qui te parle le plus, et d'un côté comme de l'autre. Après, c'est des histoires de codes, c'est des histoires d'astuces, de danse en ligne, est-ce que j'ai dansé sur le 2 ? Mais après, c'est vraiment choisir l'instrument, je pense à la basse, par exemple, qui est très présente à la fois sur le 2 quand tu veux danser sur le 2 et quand tu veux danser le son. Le son qui est plus côté cubaine tu vois c'est vraiment sur une musique où tu vas avoir une basse très forte et très présente à la fois partire sur du son, partire sur le break on2, tu peux aussi tu peux mélanger les deux tu peux partir un peu en cha-cha il y a vraiment ce truc qui est tellement large au final. Pour moi, c'est juste essayer de chercher ce qui te fait vibrer le plus, d'aller le creuser. Et petit à petit, c'est ça qui va faire que tu vas réussir à développer,

  • Speaker #0

    à interpréter la musique.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Si on reparle de cette différence-là entre l'aspect circulaire de la cubaine et l'aspect en ligne de la porto,

  • Speaker #1

    est-ce que pour toi,

  • Speaker #0

    ça change la dynamique entre les partenaires de danse ou pas ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    À ce niveau-là, tu ne sens pas de différence particulière ?

  • Speaker #1

    C'est juste ça. D'un côté comme de l'autre, c'est juste être sûr qu'on parle pareil, qu'on se comprend. Parce que parfois, tu as un doute, surtout sur les danseurs débutants. Eux-mêmes ne sont pas sûrs de ce qu'ils font. Donc là, il y a une histoire, une espèce de flottement. Mais sinon, à partir du moment où on arrive à se comprendre, il n'y a vraiment pas de différence pour moi.

  • Speaker #0

    Donc toi, tu danses les deux ? Oui. Tu les danses, enfin tu danses plus souvent l'une que l'autre ? Non. Non.

  • Speaker #1

    C'est vrai. L'histoire de soirée, d'opportunité, mais je n'ai pas plus une préférence de l'un ou de l'autre. Je m'amuse beaucoup dans les deux et c'est pour ça que je trouve ça vraiment dommage, moi, j'ai le cœur déchiré quand je vais en festival, parce qu'il y a une salle cubaine, une salle porto. Et à chaque fois, je navigue entre les deux, mais j'aime autant l'un que l'autre. Et parfois, en fonction des événements, en fonction des DJs qui sont en train de mixer. Parfois, au final, je vais passer toute la soirée dans la salle porto, parfois je vais être toute la soirée dans la salle cubaine. C'est vraiment aléatoire parce que j'aime beaucoup les deux.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses qu'il y a une de ces deux danses par laquelle il est plus facile de commencer ?

  • Speaker #1

    Je pense que ça dépend surtout du parcours de chacun. Si tu arrives, si tu as déjà fait de la danse avant et que tu as fait du classique, que tu as fait des danses assez académiques, la porto te paraîtra plus accessible. Si tu arrives les danses plutôt à pro, du coup la cubaine te semblera plus accessible, mais non, je ne pense pas qu'il y ait une en particulier qui soit plus accessible que l'autre.

  • Speaker #0

    J'ai l'impression aussi que souvent on commence par l'une des deux, un peu comme ce que tu racontais, presque par hasard. Oui. Parce que quand on ne fait pas du tout partie de cette communauté-là, on a même une notion qu'il y a plusieurs styles de danse. On parle surtout de la porcelaine et de la cubaine, mais il y en a même d'autres. finalement il y a toujours aussi une petite part de... Oui ! ...de la guerre.

  • Speaker #1

    Et c'est en ça que je trouve ça dommage comment ça s'est développé. D'ailleurs ça me rappelle une anecdote, je deviens un cours de... musicalité, je crois que c'est fait. Et dans ces cours-là, moi je prends toujours... je fais toujours une heure et demie, parce que je m'asseoir dans une chambre de lumière pour échanger avec les personnes qui viennent, vu que c'est des gens que je ne connais pas forcément. Et ce jour-là, j'avais commencé par demander, vous arrivez d'où ? Et puis il y a une personne qui était très... Elle a dit, oui, non, moi je suis cubaine, je danse cubaine à fond. J'ai dit, ok, d'accord. Elle s'est dit, mais quand tu écoutes la musique, quel instrument te parle le plus ? Elle me dit, les cuivres, j'adore les cuivres. Et je lui ai demandé, mais est-ce que t'es déjà allée, t'as déjà testé la Porto ? Est-ce que t'es déjà allée en soirée Porto ? Elle m'a dit, non. J'ai dit, bah, essaye. Si tu adores les cuivres... Tu vois, c'est la musique qui est associée à la portée, il y a quand même vachement plus de cuisses qui sont associées à la cuvenne. Et tu vois, ça crée des moments comme ça où je me dis, c'est dommage. Si toi, ce qui te parle le plus, c'est les cuisses, et que tu restes tant sur la cuvenne, et que du coup, tu te dis, moi j'adore la cuvenne, essaye l'autre et peut-être que tu t'épanouiras un peu plus. Voilà, c'est des petits moments comme ça où justement, je trouve dommage. que les deux soient séparés, effectivement quand t'arrives par là ou par l'autre par hasard, tu n'es pas au courant que l'autre existe, et du coup tu te dis ouais, non, c'est bon Oui,

  • Speaker #0

    les deux communautés, c'est ça, se mélangent pas forcément.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Je suis bien placée pour le dire. J'ai fait quelques cours de cubaine à mes débuts, mais parce que j'étais dans une association aussi qui proposait les deux. Donc c'est vrai qu'assez tôt, voilà, ça m'a permis de découvrir l'existence de la cubaine.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, il y a de moins en moins d'assos qui proposent les deux.

  • Speaker #0

    C'est toujours cette dualité entre les spécialistes et ceux qui proposent un panel un peu plus large. Et il y a quelque chose aussi, ça me fait penser à ça, ton anecdote, mais autour de la perception aussi de ces deux styles de danse, de ces deux communautés, on oppose toujours un petit peu le côté chaleureux de la cubaine avec le côté plus technique, parfois plus guindée avec de la porto. Moi, je trouve ça très dommage. Moi, je n'aspire pas forcément à des soirées mixtes parce que, voilà, c'est mes goûts. Mais en termes de perception, je trouve qu'il y a vraiment de tout dans les deux.

  • Speaker #1

    Ah oui, il y a vraiment de tout. C'est même ce que je raconte souvent pour naviguer entre les deux. Tout ce que reprochent les danseurs de Cubaine aux danseurs de Porto, les danseurs de Porto le reprochent aux danseurs de Cubaine. Vraiment, même ce côté un peu guindé qu'on reproche à la Porto, il existe aussi en Cubaine. Des deux côtés, il y a exactement les mêmes reproches, les mêmes choses en fait. Et je trouve ça d'ailleurs très drôle parce que je me retrouve dans des conversations identiques envers l'autre danse, l'autre communauté. J'ai juste changé de côté, donc l'ennemi entre guillemets est l'autre, mais en se reprochant, il y a les mêmes reproches et les mêmes observations d'un côté comme de l'autre.

  • Speaker #0

    C'est vrai que ça n'a pas trop de sens, parce qu'en fait chacun peut vivre à côté de l'autre, avec l'autre dans certaines soirées, dans certains événements.

  • Speaker #1

    Il y a aussi souvent ce côté élitiste qui est reproché à la Porto, mais côté Porto on va dire la même chose, ceux qui sont côté cubaine, surtout ceux qui sont beaucoup dans la... 100% afro. Il y a aussi ça qui est reproché par l'autre côté et moi c'est ça qui me fait sourire et à la fois que je suis dommage parce qu'au final, c'est la même chose, il faut tester chacun de ses préférences.

  • Speaker #0

    Tu observais moins ça avant, c'est ce que tu disais tout à l'heure ?

  • Speaker #1

    Oui parce qu'avant il y avait moins cette frontière, quand j'ai commencé il y avait déjà quelques petites soirées porto qui étaient dites porto et quelques petites soirées dites cubaines. C'était vraiment des soirées à part les spécialistes mais la généralité restait au centre. Et d'ailleurs, comme je disais tout à l'heure, c'est comme ça que je suis arrivée là-bas. Peut-être que je n'y serais pas arrivée sans... Enfin après je n'aurais pas su, mais je trouve ça génial d'avoir pu arriver comme ça. Et du coup, ça exclut pas mal de personnes, si on en revient à la personne que j'ai eu en cours. Elle, elle saura peut-être jamais que si elle avait essayé Porto, peut-être que la musique lui aurait plus plu, peut-être qu'elle se serait plus amusée. ET ça, tu vois, c'est ça que je trouve dommage, on perd cette opportunité.

  • Speaker #0

    Finalement de moins se rencontrer, c'est ça qui nourrit aussi les perceptions erronées.

  • Speaker #1

    Exactement, il y a ça aussi.

  • Speaker #0

    Oui, tout à l'heure, tu disais qu'une des différences quand on suit, quand on passe entre la Porto et la Cubaine, c'est notamment les tours qui sont plus sur place en Porto, en cercle en Cubaine et qui changent aussi la tenue du corps. Et est-ce que d'un point de vue guidage, est-ce que tu trouves qu'il y a aussi une différence majeure entre les deux ?

  • Speaker #1

    Non. Pour moi, c'est vraiment... C'est juste une histoire de vocabulaire commun.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Mais dans la manière de transmettre le guidage, de le recevoir, Pour moi, il n'y a aucune différence dans les deux danses. C'est vraiment juste de savoir si les deux parlent la même langue. C'est plus ça. Oui, je compares beaucoup avec les conversations et les langues.

  • Speaker #0

    Non, mais de toute façon, c'est le langage du corps. Oui,

  • Speaker #1

    voilà, exactement.

  • Speaker #0

    J'ai une dernière question pour toi. Est-ce que tu peux me dire à quelle place occupe la salsa dans ton quotidien aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Très bonne question. Écoute, je n'écoute pas toujours de la salsa. J'écoute énormément de musique, mais c'est toujours là. C'est toujours là quelque part. Mais sinon, même quand je danse, je ne danse pas que la salsa aussi. Je fais de l'afro-contempo à côté, je teste pas mal de choses. Mais on va dire que ça fait partie de mon quotidien sans être non plus omniprésent.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Merci Agnetha.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Merci pour ton écoute. J'espère que cet épisode t'a plu. Moi c'est Manon et la semaine prochaine, je t'emmène à la rencontre de Rayan pour parler progression dans la danse. En attendant, n'hésite pas à partager cet épisode et à rejoindre Mosaïque Salsa sur Instagram. A lundi prochain.

  • Speaker #1

    Merci.

Description

Dans ce nouvel épisode, je reçois Agnetha : on discute ensemble autour des salsas Cubaine et Portoricaine, de leur dualité et de leur lien. Pratiquant et enseignant ces deux danses, elle vient nous livrer son expérience et sa vision, merci à elle pour cet échange !


Musique

Dolce - Cushy


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Mosaïque Salsa, le podcast qui t'emmène au cœur de la salsa en explorant sa danse, sa musique, son histoire et sa culture. Dans ce nouvel épisode, je reçois Agnetha qui vient partager sa vision du lien entre les salsas cubaine et portoricaine. Tu entendras peut-être le bruit de fond caractéristique d'un café, car c'est là que l'on s'est retrouvés à Bordeaux. J'étais ravie de partager cette discussion avec elle. Bonjour Agnetha !

  • Speaker #1

    Bonjour !

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux te présenter avant qu'on rentre dans le vif du sujet ? Oui,

  • Speaker #1

    alors je m'appelle Agnetha, je danse depuis 10-15 ans sur Bordeaux. J'ai donné des cours de danse il y a quelques temps, que j'ai arrêté, et aujourd'hui je fais des stages essentiellement d' une heure et demie en général pour prendre le temps de discuter parce que j'aime beaucoup parler et aussi pour prendre le temps d'expliquer ma vision des choses parce que souvent je suis un peu en décalé par rapport à ce qui se fait en général. Et je danse essentiellement, ce qui me fait vibrer beaucoup, c'est les percus, c'est l'aspect afro-cubain, la culture cubaine qui me fascine énormément par sa richesse, sa variété et comment est-ce qu'elle a pu influencer la passion qu'on appelle la salsa aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Sur les cours et les stages que tu donnes ou que tu donnais, tu as des thèmes de prédilection ?

  • Speaker #1

    Oui, alors il va y avoir vraiment cet aspect culturel. Je vais aussi beaucoup parler de musique, d'écoute des instruments, parce que pour moi, c'est vraiment la base. Et je vais aussi beaucoup parler de guidage. Le guidage ne va pas que dans un sens, parce que souvent, quand on parle de guidage, on pense juste à... à l'homme qui va guider sa partenaire. Mais pour moi, le guidage, c'est une affaire des deux. Je compare beaucoup cette danse à une culture. Donc si en face, la personne ne t'écoute pas, ça ne sert à rien ce que tu es en train de faire. Et pour moi, c'est ça le guidage. Quand je parle de guidage, je vais parler de cette manière d'amener quelqu'un à faire quelque chose. Et en face, cette manière d'écouter pour comprendre et parfois proposer autre chose aussi. Et donc dans ces cours de technique de guidage là, souvent justement je démarre toujours sur une phase où on va apprendre à juste être dans la sensation. On va se pousser l'un l'autre, on va voir qu'est-ce que ça fait de pousser un petit peu le bras droit, le bras gauche. Et j'échange souvent les rôles dans ce moment là pour que chacun se rende compte en fait de ce qui se passe.

  • Speaker #0

    De la sensation que ça occasionne.

  • Speaker #1

    Exactement. Parce que pour moi c'est le guidage, pour moi ne se le limite pas.

  • Speaker #0

    ou c'est pas... Ouais, dans un seul sens.

  • Speaker #1

    Ça va vraiment dans les deux sens. Et je milite beaucoup aussi contre l'idée de dire que la fille elle fait que suivre. Cette phrase ne veut rien dire pour moi. Et surtout, c'est faux, en fait. Et puis même juste suivre, suivre c'est quoi ? Suivre c'est écouter, c'est être d'accord ou pas, c'est proposer d'autres choses ou pas. Et donc voilà, je me dis que c'est pas mal là-dessus. Et puis souvent aussi, les filles, on leur en dit pas assez qu'elles ont leur espace, même quand elles ont les mains prises par leurs partenaires. Et donc voilà, je vais beaucoup aborder ces sujets-là.

  • Speaker #0

    Le thème de notre épisode aujourd'hui, c'est cette dualité entre la porto et la cubaine, dans la danse en tout cas, parce que dans la musique c'est encore un autre sujet.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Donc toi tu es arrivée par la cubaine, la porto t'y es arrivée du coup par les soirées ?

  • Speaker #1

    Ouais, tout à fait. Alors au début je ne voyais pas déjà la différence. Quand on me disait Regarde, eux ils dansent en ligne, eux ils dansent en cercle j'avais beau regarder, je n'arrivais pas à voir la différence entre une ligne et le cercle. J'ai appris à le voir un peu plus tard. Et oui, c'est en voyant les gens danser sur des musiques un peu différentes, tout ça, je me suis dit, tiens, je vais essayer, c'était cool. Et aujourd'hui, je fais la différence entre la ligne et le cercle. Et je me souviens qu'au début, non, je ne le voiyais pas. Mais c'était assez marrant. Sachant qu'aujourd'hui en plus c'est vraiment deux entités. Ouais, vraiment aujourd'hui c'est... Même quand on va soirée il y a deux salles, c'est rare d'avoir une soirée où il y a les deux. Donc, je trouve ça dommage.

  • Speaker #0

    Et comment t'es arrivée dans la salsa cubaine ? Est-ce que c'était un hasard ? Est-ce que tu voulais faire de la salsa ?

  • Speaker #1

    Non, j'avais... Pour la petite histoire, j'avais un ex encore avant d'arriver dans la salsa. Il voulait m'apprendre la salsa, j'ai pas du tout aimé. Et ensuite je suis arrivée dans un cours de bachata. J'avais envie d'apprendre la bachata. Et il y avait une initiation salsa et c'est là où j'ai été séduite. J'ai dit, pourquoi pas ?

  • Speaker #0

    Deuxième chance, ça a marché.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. Et finalement,

  • Speaker #0

    voilà. D'accord. Donc en fait, c'était un peu un hasard dans le sens où là, c'était un cours de cubaine cette initiation-là.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça. Je ne connaissais pas du tout les lieux, je ne connaissais pas du tout la musique. Je suis vraiment arrivée par hasard.

  • Speaker #0

    Et pour toi, aujourd'hui, d'un point de vue vraiment de la danse, c'est quoi les principales différences entre la porto et la cubaine ?

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est vraiment une affaire de danseurs, comme tu disais tout à l'heure. Après, depuis, je me suis pas mal renseignée sur la musique. Il y a aussi une influence justement de territoire. Ça s'est pas mal développé à New York, tout ça. Il y a aussi ce truc-là. Et souvent, la musique qu'on associe à la Porto, c'est de la musique qui s'est aussi développée dans ces espaces-là. À ce niveau-là, je comprends. Mais je reviens à mes débuts où j'étais incapable de faire la différence, que ce soit en regardant les gens danser ou même en écoutant la musique. Je ne faisais pas la différence. Et encore aujourd'hui, il y a pas mal de morceaux sur lesquels on peut danser les deux. Et au contraire, pour moi, c'est ça que je trouve intéressant. En fait, quand on se met par ces barrières-là, c'est intéressant de savoir à la fois pour des histoires de codes, mais aussi pour une histoire de vocabulaire de danse. Une fois que tu sais, je trouve ça intéressant de pouvoir justement faire l'un l'autre,

  • Speaker #0

    jongler entre les deux.

  • Speaker #1

    Exactement, et c'est souvent les moments les plus cools et les plus drôles et les moments où on s'amuse le plus en fait je trouve.

  • Speaker #0

    Et justement, en termes de vocabulaire de danse, tu commençais à parler de l'aspect circulaire ou de l'aspect en ligne. Qu'est-ce qu'il y a d'autre comme différence ou comme point commun ?

  • Speaker #1

    La différence je dirais dans la posture, c'est moins surtout pour les cuisses, parce qu'en porto il y a les tours sur place surtout et sur les lignes. En cubaine, moi je trouve qu'on tourne plus en cubaine, on tourne plus en se déplatant, donc c'est moins contraignant pour le corps. En porto on va tourner vraiment sur place, vraiment dans un espace plus restreint, et donc ça demande plus de tenue de corps. Et d'ailleurs je me souviens que de m'être mise à la porto, moi ça a enrichi ma cubaine. J'avais commencé par la cubaine et la tenue de corps que m'a apporté la Porto, ça m'a donné plus de tenue aussi dans ma cubaine. Et ça m'a permis de faire plus de choses que je ne pouvais pas faire avant.

  • Speaker #0

    D'accord, oui, ça c'est chouette. Donc la Porto t'a apporté en cubaine et quand t'as commencé la Porto, qu'est-ce que la cubaine t'a apporté ?

  • Speaker #1

    J'aime beaucoup les percussions. Donc c'est plus au niveau de la musique, de pouvoir utiliser du vocabulaire associé au domaine cubaine en Porto. Parce qu'il y a aussi des moments musicaux où ça se rejoint, on parlait de temps commun tout à l'heure, ça se rejoint sur les solos, et pour avoir échangé avec quelques musiciens, il y a effectivement ce truc où ils te disent que c'est assez codifié comment les morceaux sont montés, donc c'est globalement la même chose. Après, c'est une ambiance, c'est une orchestration, les instruments qu'il y a dans l'orchestre va vraiment changer. C'est qu'au final, c'est la même base. Et je vous ai dit tout à l'heure que vous avez commencé à vous renseigner un petit peu sur la culture, sur l'histoire, etc. Et c'est la même base parce qu'en fait, c'est vraiment des musiciens cubains qui sont sortis de leur île et qui se sont installés ailleurs. Et qui ont rencontré d'autres musiciens, mais tout part de la même base en fait. Et donc au final, c'est ce qui est le vrai point commun, il est là.

  • Speaker #0

    Moi, ce que j'aimerais savoir, est-ce que tu as des conseils sur comment passer de l'un à l'autre ? Quand on a commencé à danser soit la porto soit la cubaine, et qu'on veut élargir un peu ses horizons.

  • Speaker #1

    D'aller en soirée déjà, de s'autoriser à aller en soirée. Alors si on reste sur Bordeaux, il y a les dimanches aprem de Republica Llatina où là on est sûr d'avoir les deux et d'essayer, d'essayer d'aller dans les stages de l'un ou de l'autre. Et puis en fonction de comment on accroche, de s'inscrire à un cours régulier, mais surtout d'aller en soirée, d'aller en soirée, de danser avec les gens. C'est vrai qu'aujourd'hui, quand j'ai commencé, on est venu me chercher en me disant tu viens d'arriver, viens, on va te montrer, t'inquiète pas, c'est pas difficile. Je trouve qu'aujourd'hui, il y a moins ce truc là, je trouve ça dommage, mais globalement, on est plutôt bien accueillis, je trouve.

  • Speaker #0

    Et donc, tu penses que passer par les soirées, ça permet déjà de se tester en fait ? Oui,

  • Speaker #1

    d'observer les gens danser. Moi, j'ai appris beaucoup en observant les gens danser et en discutant et en essayant. Il y a plusieurs phases, mais parfois oui, d'observer, tu te rends compte un petit peu de comment les gens dansent, d'échanger, parce que justement quand tu vois comme tu ne connais pas, tu vois un truc mais tu ne comprends pas forcément, donc quand tu discutes avec les gens, tu commences à avoir des éléments de réponse, et puis quand tu le testes dans le corps, c'est plus compréhensible pour toi. Et puis après, tu peux tester.

  • Speaker #0

    Selon toi, c'est quoi les principaux défis à relever justement quand on passe de l'une à l'autre ?

  • Speaker #1

    C'est d'être au clair sur quoi tu danses.

  • Speaker #0

    De ne pas perdre ses repères.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà. De savoir quand est-ce que tu décides, enfin ça peut être aussi une décision, d'être plus sur une porto, donc en ligne, ou est-ce que c'est plutôt sur une cubaine, de savoir ce que... où tu tu te situes toi et comment est-ce que tu as envie de le faire. Mais ça, ça vient aussi avec la pratique.

  • Speaker #0

    Donc en fait, c'est chouette de switcher, mais en même temps, de ne pas faire de danse hybride, de garder les codes avec l'une ou l'autre.

  • Speaker #1

    Oui et non. C'est vrai que c'est assez complexe.

  • Speaker #0

    Pour moi,

  • Speaker #1

    au début, quand tu ne sais pas, c'est vraiment d'essayer de savoir ce qui appartient à quel espace. Mais une fois que chaque espace est clair pour toi, là tu peux faire ce que tu veux. C'est juste que du coup, et parfois tu vas pas... Moi je sais que je n'y pense pas particulièrement. Quand je danse, je m'adapte souvent avec la personne avec qui je danse. Mais je m'autorise aussi, quand on me lâche, je m'autorise parfois à faire autrement que mon partenaire. Mais voilà...

  • Speaker #0

    Tu veux dire que sur les shines, en fonction de la musique sur laquelle tu es,tu vas vraiment te faire plaisir et du coup aller dans le style qui te parle à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Exactement. Mais sans non plus... C'est aussiqui est compliquée à trouver parfois, c'est sans non plus empêcher le partenaire de faire ce qu'il avait envie de faire, peut-être.

  • Speaker #0

    Et d'un point de vue technique, justement, sur l'interprétation dans la danse, qu'est-ce que tu dirais, qu'est-ce qui lie les deux danses ? Déjà, est-ce que pour toi, c'est vraiment deux danses différentes ou qu'est-ce qui les rapproche ? Finalement sur l'interprétation de la musique?

  • Speaker #1

    Pour moi c'est pas vraiment deux danses différentes, ça reste, on parlait tout à l'heure de la base, au niveau que ce soit la base dans les pieds, on reste sur un, deux, trois, cinq, six, sept d'un côté comme de l'autre. Musicalement on reste sur la même chose. C'est des univers en fait, donc c'est plus comment est-ce que tu vas, tu te sens d'interpréter quelque chose, mais tu te sens d'interpréter encore une fois avec la pratique, avec... Parce qu'à force d'écouter, tu affines aussi tes préférences. Parce que musicalement, même dans les instruments, il y a des instruments qui te parlent plus que d'autres. On a tous des sensibilités différentes. Et c'est ça aussi qui est intéressant dans cette danse et dans cette musique. C'est qu'il y a tellement de panels d'instruments, d'ambiances, d'influences, que du coup chacun peut vraiment aller chercher ce qui l'intéresse le plus. Moi je sais que ce que je vais entendre en premier, c'est toujours la voix. Ensuite viennent les percussions, ensuite vient le piano, ensuite je vais entendre les cuivres. Mais d'autres personnes vont avoir une autre sensibilité. Dans l'interprétation, c'est plus aller chercher ce qui te parle le plus, et d'un côté comme de l'autre. Après, c'est des histoires de codes, c'est des histoires d'astuces, de danse en ligne, est-ce que j'ai dansé sur le 2 ? Mais après, c'est vraiment choisir l'instrument, je pense à la basse, par exemple, qui est très présente à la fois sur le 2 quand tu veux danser sur le 2 et quand tu veux danser le son. Le son qui est plus côté cubaine tu vois c'est vraiment sur une musique où tu vas avoir une basse très forte et très présente à la fois partire sur du son, partire sur le break on2, tu peux aussi tu peux mélanger les deux tu peux partir un peu en cha-cha il y a vraiment ce truc qui est tellement large au final. Pour moi, c'est juste essayer de chercher ce qui te fait vibrer le plus, d'aller le creuser. Et petit à petit, c'est ça qui va faire que tu vas réussir à développer,

  • Speaker #0

    à interpréter la musique.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Si on reparle de cette différence-là entre l'aspect circulaire de la cubaine et l'aspect en ligne de la porto,

  • Speaker #1

    est-ce que pour toi,

  • Speaker #0

    ça change la dynamique entre les partenaires de danse ou pas ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    À ce niveau-là, tu ne sens pas de différence particulière ?

  • Speaker #1

    C'est juste ça. D'un côté comme de l'autre, c'est juste être sûr qu'on parle pareil, qu'on se comprend. Parce que parfois, tu as un doute, surtout sur les danseurs débutants. Eux-mêmes ne sont pas sûrs de ce qu'ils font. Donc là, il y a une histoire, une espèce de flottement. Mais sinon, à partir du moment où on arrive à se comprendre, il n'y a vraiment pas de différence pour moi.

  • Speaker #0

    Donc toi, tu danses les deux ? Oui. Tu les danses, enfin tu danses plus souvent l'une que l'autre ? Non. Non.

  • Speaker #1

    C'est vrai. L'histoire de soirée, d'opportunité, mais je n'ai pas plus une préférence de l'un ou de l'autre. Je m'amuse beaucoup dans les deux et c'est pour ça que je trouve ça vraiment dommage, moi, j'ai le cœur déchiré quand je vais en festival, parce qu'il y a une salle cubaine, une salle porto. Et à chaque fois, je navigue entre les deux, mais j'aime autant l'un que l'autre. Et parfois, en fonction des événements, en fonction des DJs qui sont en train de mixer. Parfois, au final, je vais passer toute la soirée dans la salle porto, parfois je vais être toute la soirée dans la salle cubaine. C'est vraiment aléatoire parce que j'aime beaucoup les deux.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses qu'il y a une de ces deux danses par laquelle il est plus facile de commencer ?

  • Speaker #1

    Je pense que ça dépend surtout du parcours de chacun. Si tu arrives, si tu as déjà fait de la danse avant et que tu as fait du classique, que tu as fait des danses assez académiques, la porto te paraîtra plus accessible. Si tu arrives les danses plutôt à pro, du coup la cubaine te semblera plus accessible, mais non, je ne pense pas qu'il y ait une en particulier qui soit plus accessible que l'autre.

  • Speaker #0

    J'ai l'impression aussi que souvent on commence par l'une des deux, un peu comme ce que tu racontais, presque par hasard. Oui. Parce que quand on ne fait pas du tout partie de cette communauté-là, on a même une notion qu'il y a plusieurs styles de danse. On parle surtout de la porcelaine et de la cubaine, mais il y en a même d'autres. finalement il y a toujours aussi une petite part de... Oui ! ...de la guerre.

  • Speaker #1

    Et c'est en ça que je trouve ça dommage comment ça s'est développé. D'ailleurs ça me rappelle une anecdote, je deviens un cours de... musicalité, je crois que c'est fait. Et dans ces cours-là, moi je prends toujours... je fais toujours une heure et demie, parce que je m'asseoir dans une chambre de lumière pour échanger avec les personnes qui viennent, vu que c'est des gens que je ne connais pas forcément. Et ce jour-là, j'avais commencé par demander, vous arrivez d'où ? Et puis il y a une personne qui était très... Elle a dit, oui, non, moi je suis cubaine, je danse cubaine à fond. J'ai dit, ok, d'accord. Elle s'est dit, mais quand tu écoutes la musique, quel instrument te parle le plus ? Elle me dit, les cuivres, j'adore les cuivres. Et je lui ai demandé, mais est-ce que t'es déjà allée, t'as déjà testé la Porto ? Est-ce que t'es déjà allée en soirée Porto ? Elle m'a dit, non. J'ai dit, bah, essaye. Si tu adores les cuivres... Tu vois, c'est la musique qui est associée à la portée, il y a quand même vachement plus de cuisses qui sont associées à la cuvenne. Et tu vois, ça crée des moments comme ça où je me dis, c'est dommage. Si toi, ce qui te parle le plus, c'est les cuisses, et que tu restes tant sur la cuvenne, et que du coup, tu te dis, moi j'adore la cuvenne, essaye l'autre et peut-être que tu t'épanouiras un peu plus. Voilà, c'est des petits moments comme ça où justement, je trouve dommage. que les deux soient séparés, effectivement quand t'arrives par là ou par l'autre par hasard, tu n'es pas au courant que l'autre existe, et du coup tu te dis ouais, non, c'est bon Oui,

  • Speaker #0

    les deux communautés, c'est ça, se mélangent pas forcément.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Je suis bien placée pour le dire. J'ai fait quelques cours de cubaine à mes débuts, mais parce que j'étais dans une association aussi qui proposait les deux. Donc c'est vrai qu'assez tôt, voilà, ça m'a permis de découvrir l'existence de la cubaine.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, il y a de moins en moins d'assos qui proposent les deux.

  • Speaker #0

    C'est toujours cette dualité entre les spécialistes et ceux qui proposent un panel un peu plus large. Et il y a quelque chose aussi, ça me fait penser à ça, ton anecdote, mais autour de la perception aussi de ces deux styles de danse, de ces deux communautés, on oppose toujours un petit peu le côté chaleureux de la cubaine avec le côté plus technique, parfois plus guindée avec de la porto. Moi, je trouve ça très dommage. Moi, je n'aspire pas forcément à des soirées mixtes parce que, voilà, c'est mes goûts. Mais en termes de perception, je trouve qu'il y a vraiment de tout dans les deux.

  • Speaker #1

    Ah oui, il y a vraiment de tout. C'est même ce que je raconte souvent pour naviguer entre les deux. Tout ce que reprochent les danseurs de Cubaine aux danseurs de Porto, les danseurs de Porto le reprochent aux danseurs de Cubaine. Vraiment, même ce côté un peu guindé qu'on reproche à la Porto, il existe aussi en Cubaine. Des deux côtés, il y a exactement les mêmes reproches, les mêmes choses en fait. Et je trouve ça d'ailleurs très drôle parce que je me retrouve dans des conversations identiques envers l'autre danse, l'autre communauté. J'ai juste changé de côté, donc l'ennemi entre guillemets est l'autre, mais en se reprochant, il y a les mêmes reproches et les mêmes observations d'un côté comme de l'autre.

  • Speaker #0

    C'est vrai que ça n'a pas trop de sens, parce qu'en fait chacun peut vivre à côté de l'autre, avec l'autre dans certaines soirées, dans certains événements.

  • Speaker #1

    Il y a aussi souvent ce côté élitiste qui est reproché à la Porto, mais côté Porto on va dire la même chose, ceux qui sont côté cubaine, surtout ceux qui sont beaucoup dans la... 100% afro. Il y a aussi ça qui est reproché par l'autre côté et moi c'est ça qui me fait sourire et à la fois que je suis dommage parce qu'au final, c'est la même chose, il faut tester chacun de ses préférences.

  • Speaker #0

    Tu observais moins ça avant, c'est ce que tu disais tout à l'heure ?

  • Speaker #1

    Oui parce qu'avant il y avait moins cette frontière, quand j'ai commencé il y avait déjà quelques petites soirées porto qui étaient dites porto et quelques petites soirées dites cubaines. C'était vraiment des soirées à part les spécialistes mais la généralité restait au centre. Et d'ailleurs, comme je disais tout à l'heure, c'est comme ça que je suis arrivée là-bas. Peut-être que je n'y serais pas arrivée sans... Enfin après je n'aurais pas su, mais je trouve ça génial d'avoir pu arriver comme ça. Et du coup, ça exclut pas mal de personnes, si on en revient à la personne que j'ai eu en cours. Elle, elle saura peut-être jamais que si elle avait essayé Porto, peut-être que la musique lui aurait plus plu, peut-être qu'elle se serait plus amusée. ET ça, tu vois, c'est ça que je trouve dommage, on perd cette opportunité.

  • Speaker #0

    Finalement de moins se rencontrer, c'est ça qui nourrit aussi les perceptions erronées.

  • Speaker #1

    Exactement, il y a ça aussi.

  • Speaker #0

    Oui, tout à l'heure, tu disais qu'une des différences quand on suit, quand on passe entre la Porto et la Cubaine, c'est notamment les tours qui sont plus sur place en Porto, en cercle en Cubaine et qui changent aussi la tenue du corps. Et est-ce que d'un point de vue guidage, est-ce que tu trouves qu'il y a aussi une différence majeure entre les deux ?

  • Speaker #1

    Non. Pour moi, c'est vraiment... C'est juste une histoire de vocabulaire commun.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Mais dans la manière de transmettre le guidage, de le recevoir, Pour moi, il n'y a aucune différence dans les deux danses. C'est vraiment juste de savoir si les deux parlent la même langue. C'est plus ça. Oui, je compares beaucoup avec les conversations et les langues.

  • Speaker #0

    Non, mais de toute façon, c'est le langage du corps. Oui,

  • Speaker #1

    voilà, exactement.

  • Speaker #0

    J'ai une dernière question pour toi. Est-ce que tu peux me dire à quelle place occupe la salsa dans ton quotidien aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Très bonne question. Écoute, je n'écoute pas toujours de la salsa. J'écoute énormément de musique, mais c'est toujours là. C'est toujours là quelque part. Mais sinon, même quand je danse, je ne danse pas que la salsa aussi. Je fais de l'afro-contempo à côté, je teste pas mal de choses. Mais on va dire que ça fait partie de mon quotidien sans être non plus omniprésent.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Merci Agnetha.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Merci pour ton écoute. J'espère que cet épisode t'a plu. Moi c'est Manon et la semaine prochaine, je t'emmène à la rencontre de Rayan pour parler progression dans la danse. En attendant, n'hésite pas à partager cet épisode et à rejoindre Mosaïque Salsa sur Instagram. A lundi prochain.

  • Speaker #1

    Merci.

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