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Mosaïque Salsa

17. Progresser dans la danse, comment on fait ?

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34min |02/12/2024
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Description

Dans ce nouvel épisode, je reçois Rayan, on discute ensemble autour de la progression dans la danse. Il partage avec passion son expérience et ses outils pour continuer à évoluer. Merci à lui pour cet échange !


Musique

Dolce - Cushy


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Mosaïque Salsa, le podcast qui t'emmène au cœur de la salsa, en explorant sa danse, sa musique, son histoire et sa culture. Dans ce nouvel épisode, je discute avec Rayan autour de la notion de progression, comment faire, quelles sont les étapes à passer. Il partage avec passion sa vision de l'évolution. C'est au Paris Salsa Marathon que nous nous sommes retrouvés entre deux danses et j'étais ravie de partager cette discussion avec vous. Bonjour Rayan.

  • Speaker #1

    Coucou Manon.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux te présenter avant qu'on commence ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Du coup, moi c'est Rayan. Je suis un danseur de salsa principalement. Aujourd'hui, j'habite en Italie et j'ai commencé la salsa il y a 7 ans maintenant. Je me suis formé principalement chez Alegria et après ça, je me suis lancé avec Julie. On est un couple et on travaille en couple.

  • Speaker #0

    Muevete ?

  • Speaker #1

    Muevete, c'est ça. On a pu travailler un petit peu à l'étranger déjà, en Jordanie, en Arabie Saoudite et en Italie. Et du coup, maintenant, je travaille avec Marco Ferrigno sur Milan.

  • Speaker #0

    On va discuter ensemble aujourd'hui autour de la progression, de l'évolution. Pourquoi tu as eu envie de parler de ce thème-là ?

  • Speaker #1

    J'ai eu envie de parler de ce thème-là parce que c'est un sujet, je pense, qui concerne tout le monde et à tous les moments de la vie de danseur, en fait. Quand on commence à danser, on a des problématiques ou des doutes, des sujets qui viennent. Donc... Et au fur et à mesure où on avance, on en a d'autres, on en a des nouveaux, que ce soit dans le social ou dans les shows. Et du coup, je trouve que c'était un sujet assez global qui pouvait toucher un peu tout le monde sur différents points. Je trouve ça intéressant.

  • Speaker #0

    Ok. Assez universel et en fait, qui nous touche tout au long de notre parcours de danseur. C'est ça ? Ouais. Du coup, selon toi, quelles sont les différentes étapes, les étapes clés de l'apprentissage ou en tout cas de notre progression en tant que danseur ?

  • Speaker #1

    Je pense que... Il y a une première étape qui est peut-être, alors que c'est peut-être pas le cas pour tout le monde, pour ceux qui ont commencé vraiment la danse dès l'enfance, mais je pense qu'il y a même une première étape qui est avant de commencer à danser. J'entends beaucoup de personnes qui me disent, j'ai mis six mois, un an avant de me décider, allez, je vais danser. Donc il y a cette première étape déjà qui est de se dire, je passe le pas. Qu'est-ce qui fait que tu vas passer le pas ? Qu'est-ce qui fait que tu vas te dire, allez, cette fois, je vais prendre un cours ou je vais dans un bar dansant ? que je fais mes premiers pas en tant que danseur. Et du coup, je pense que ça, ça demande de dépasser une première peur ou peut-être des a priori. Parce que j'ai l'impression que ça sera toujours différent ce qu'on imagine de la salsa et ce que c'est. Parce que le social, quand on pense à la salsa, peut-être qu'on imagine... Moi, quand j'ai commencé, je pensais que c'était de la chorégraphie uniquement. Donc quand j'ai découvert la salsa et qu'on m'a dit que c'était de l'improvisation sur de la musique, je me suis dit, vraiment, c'est assez incroyable. Et du coup, tu apprends des codes et tu apprends à t'amuser sur une musique, plus qu'à une choré que tu répèterais à chaque fois. Et du coup, je pense que ces premières étapes, c'est de découvrir un petit peu l'univers. Une fois que tu es dedans, je pense que tu as aussi ces premières étapes qui sont de te dire, bon, je vois un peu comment ça se passe aujourd'hui, il faut que je dépasse peut-être ma timidité, il faut que je dépasse ces premières étapes un petit peu effrayantes, de se dire, et si je fais mal, je ne connais pas assez de passes. Tu vois, quand tu commences, tu as plein de frayeurs et tu passes à travers ça, tu apprends les concepts clés également.

  • Speaker #0

    Puis surtout là, sur le podcast, On parle beaucoup de salsa portoricaine. Et c'est quand même une danse qui est assez réputée pour être un peu difficile au début. Généralement, il faut s'accrocher les premières semaines, les premiers mois pour commencer à y prendre du plaisir. Il me semble que j'ai souvent entendu ça.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ce que j'ai entendu souvent aussi. Et en commençant par la Porto, je n'ai pas eu ce moment où je passe par la cubaine et ensuite je fais la transition. J'ai découvert qu'il y avait de la cubaine peut-être six mois après ... avoir commencé quoi. Mais c'est vrai que le premier feeling que j'ai eu en commençant la Porto, c'était « je comprends rien… c'est bizarre, ça a l'air simple, mais c'est compliqué dans mon corps, donc j'ai envie de pousser un petit peu » . Donc ouais, je vois ce que tu veux dire.

  • Speaker #0

    Donc on concrétise l'idée d'aller en cours, une fois qu'on est en cours on commence à se familiariser, à découvrir en fait que peut-être que les a priori qu'on avait ne sont pas toujours fondés, ou en tout cas on essaye de découvrir un peu le milieu, et donc après on arrive sur quoi ?

  • Speaker #1

    Et du coup, une fois que tu commences à te sentir peut-être à l'aise à inviter des gens, que tu commences à te sentir à l'aise à faire des danses simplement, tu peux te contenter de ça. Et certaines personnes d'ailleurs, parce qu'en fait on va parler de progression, mais la progression elle est différente pour chacun. En fait la définition de progression c'est différent pour tout le monde. Peut-être que certaines personnes ça va être, ah moi j'ai envie de tourner, j'ai envie de faire 7 tours sur une main, tu vois. Alors que d'autres personnes ça va être, j'ai envie d'apprécier et de comprendre mieux la musique. D'autres personnes j'ai envie de me connecter plus avec les personnes. Donc en fait ça va... Il y a autant de définitions presque de la progression que de personnes dans la salsa.

  • Speaker #0

    C'est très subjectif.

  • Speaker #1

    Ça dépend du but qu'on se fixe. Mais du coup, en général, pour répondre à ta question, je dirais qu'après cette première étape de découverte de l'univers salsa, c'est trouver ce qui nous plaît, déjà. Et trouver son compte, en fait, dans la salsa. Et généralement, on a envie de s'améliorer à ça. C'est-à-dire qu'on commence à prendre des cours. Peut-être que ce que tu kiffes, c'est la connexion avec quelqu'un. Ou c'est le côté show, directement, peut-être. Et se dire, comment je peux m'améliorer en faisant ça ? Et du coup, tu vas... passer un process qui va être au début une progression rapide parce que tu découvres donc tu comprends des concepts super rapidement puis après peut-être tu vas commencer à te dire tiens il y a ce moment, il y a ce passage où il faudrait que je passe plus de temps parce que c'est pas si facile, il y a aussi de la frustration peut-être qui peut venir parce qu'il y a certains moments sur la progression où tu fais un plateau où tu progresses plus trop ou plus aussi rapidement et aussi il peut y avoir un moment où t'as un déclic qui te permet de repasser dans une progression en fait parce que je pense que la progression elle est pas linéaire.

  • Speaker #0

    Ça se fait plutôt par palier, en fait.

  • Speaker #1

    Par palier, et même des fois, on régresse, en fait. Peu importe comment on travaille, des fois, on régresse, même si on lâche pas.

  • Speaker #0

    Et du coup, comment on fait pour justement passer au-dessus de cette frustration et patienter pour réatteindre une dynamique de progression ? Qu'est-ce qu'on peut faire ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'on peut faire ? Je pense que, déjà, il faut accepter le fait que certaines choses prennent du temps. Alors ça, c'est la théorie, moi, je suis pas comme ça. Des fois, plus pour une personne que pour une autre, des fois plus pour un aspect qu'un autre. En fait, moi, j'ai cette mentalité de me dire, c'est une expression anglaise que je vais traduire, ça va sonner vraiment moche, mais plus tu passes de temps près du coiffeur, plus tu as de chance d'avoir une coupe de cheveux. D'accord. Et du coup, ce que je veux dire par là, c'est plus tu restes exposé à ce que tu as envie d'atteindre, et plus tu as de chance de l'atteindre rapidement, en tout cas de l'atteindre. C'est aussi pour ça que j'ai fait une formation pro. Parce qu'en fait, la formation pro, au début, tu sais, t'as l'excitation, t'es à donf du jour 1 pendant peut-être les premiers mois, ou même la première année peut-être. Et il y a un moment où, aujourd'hui, tu vois la répète, c'est dur d'y aller, quoi. Mais t'es obligé. Et en fait, se mettre dans un environnement où, en tout cas, se forcer des fois peut-être à continuer d'aller danser, ou de faire une danse en plus, de travailler sur ce qu'on a envie de travailler sur le long terme, même si dans l'instant, on se dit, ça nous coûte un petit peu, peut-être que... sur le long terme, la consistance fera qu'on progressera et on passera ce palier malgré le fait que ça prend un peu de temps.

  • Speaker #0

    Donc ça nécessite forcément de la discipline. Ouais. Aussi, j'avais l'impression que tu parlais de cette notion d'engagement, que parfois de s'engager, que ce soit, donc toi c'était dans le cadre de ta formation pro, mais parfois au sein d'un groupe ou alors avec quelqu'un aussi, ça peut aider. Se donner rendez-vous pour des trainings, il me semble que cette notion d'engagement, des fois elle peut aussi servir d'aider la discipline en tout cas.

  • Speaker #1

    C'est clair. Surtout en salsa, je trouve, parce que la salsa, c'est pas un milieu, je dirais, assez professionnel pour tout le monde, pour que des gens se disent « Ah ben tiens, je vais commencer la salsa, je vais m'entraîner 3 heures par jour. » Parce qu'en fait, il y a un aspect social à la salsa, et je parle pas du social dancing, mais il y a un aspect de groupe, en fait, qui est super important. Même les danseurs professionnels qui se mettent à la salsa après, je trouve que... ils ont découvert ça à travers un groupe. Donc en fait, tu vas en soirée avec des potes, tu t'entraînes avec des gens que t'apprécies et tu continues de progresser avec ça. Même, tu vois, les acteurs de la salsa qui sont là depuis longtemps continuent d'apporter à ce milieu, comme toi par exemple, mais des fois à travers autre chose, à travers un podcast, à travers un événement, à travers d'autres choses. Du coup, l'aspect social dans la salsa est super important.

  • Speaker #0

    Et si on repart sur ces histoires de palier, est-ce que tu te rappelles, toi, là, tout au long de ton parcours, sur quel palier t'es tombé si on parle pas tout de suite de l'aspect performance mais plutôt de l'apprentissage de la salsa pour le social ce qui concerne je pense la plupart des gens. Oui je me rappelle de certains paliers. Alors il ya des paliers en fait on

  • Speaker #1

    comprend pas en tant que danseurs. Tu veux dire sur le moment ? Oui je veux dire que il ya des fois où tu vois ce que tu es censé faire et entre guillemets c'est une question de temps parce qu'il faut que tu le que tu le développe parce que tu as compris concept mais tu bloques dessus pendant un certain temps et il y a des paliers où tu sais pas ce qui bloque en fait. Et ça je trouve que c'est plus long. Donc pour te donner deux exemples, un des paliers sur lesquels j'ai pu bloquer, et je pense que c'est le cas de beaucoup de garçons, j'en ai parlé hier soir au Marathon à Paris, c'est des fois de se dire ah je refais toujours les mêmes choses.

  • Speaker #0

    Oui c'est vrai que j'ai souvent entendu ça.

  • Speaker #1

    Tu sais au bout de trois heures par exemple de social, ton cerveau des fois soit il va dans un... State de flow. Et du coup, t'es parti, tu te sens bien, t'es inventif, t'es créatif, tu fais des passes que t'as jamais pu faire avant, t'es super connecté à la musique. Ou bien, tout l'inverse, tu déroules en mode mécanique, et t'es là, mais c'est pas possible, je fais toujours les mêmes passes, j'en peux plus. Les filles avec qui je danse, elles doivent se dire, je fais toujours la même chose, alors que souvent...

  • Speaker #0

    Alors que souvent, c'est pas le cas.

  • Speaker #1

    C'est pas le cas, ouais. Mais voilà, ça, c'est un palier que j'ai... À un moment, je me suis dit, empêche-toi de faire ce que ton corps a envie de faire.

  • Speaker #0

    Tu te faisais des auto challenges.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà, des auto challenges. Par exemple, Marina le disait dans son podcast, guide que de la main droite ou guide que de la main gauche. Se mettre des contraintes, en fait. Se mettre des contraintes. Moi, ce qui marche bien avec moi, c'est par exemple, soit me dire connecte à la musique. Écoute la musique en dansant comme tu écoutes la musique sans danser. Ok. J'adore la salsa, j'adore écouter de la salsa. Et du coup, j'essaie de connecter à la musique plus. Ça peut être un outil. Ou bien, des fois, je me dis, tu vois, si je fais faire un tour à droite à la fille, puis je tourne à droite et que mon corps quand je fais tourner à la fille je vais automatiquement à droite, je m'empêche, je me dis non, je tourne à gauche, ou je me fais une coiffe, ou je fais autre chose. Et généralement, ça m'amène sur complètement autre chose, et de là, des fois, ça débloque. Et il y a une phase où je repars dans la créativité.

  • Speaker #0

    Donc ça veut dire aussi prendre conscience un petit peu de ses automatismes, analyser sa danse. J'imagine que ça peut se faire de manière très approfondie, mais aussi un petit peu tranquillement, quelques secondes, se dire bon là, après, je fais toujours ce pas-là, ou cette passe-là, et du coup se mettre des contraintes pour libérer la créativité.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça. Et ça peut se faire à chaud ou à froid. Donc à chaud, c'est en dansant directement, ou à froid, c'est se dire, tiens, je suis en congrès, hier j'ai ressenti ça, ok, est-ce que je peux pas travailler ça avec quelqu'un ? Et je vais faire des passes que je connais, mais je vais "with a twist", je vais le changer de façon à créer une passe en fait.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'actuellement tu fonctionnes toujours comme ça, dans tes sociales ?

  • Speaker #1

    Ça m'arrive... Ça m'arrive si je sens que je bloque, je fais ça. Soit je me connecte à la musique, soit je me mets une contrainte. En fait, je l'entends à tous les niveaux, ça.

  • Speaker #0

    Ah oui, ça, c'est une bonne remarque. En fait, on peut retrouver ces paliers-là de stagnation, si on peut dire, à différents niveaux. Ça peut revenir, en fait. Des fois, on n'est pas débarrassé de ces blocages-là.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si on en est vraiment débarrassé à un moment, mais je pense qu'on le travaille suffisamment pour se sentir à l'aise à le gérer. En fait, les erreurs... vont venir. Il y aura toujours des erreurs. Il y aura toujours des difficultés. Et en fait, c'est juste qu'on apprend à les gérer.

  • Speaker #0

    Mais du coup, ça se débloque peut-être plus vite aussi, avec l'expérience...

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça. Ça se débloque plus vite. Des fois, ça prend un peu plus de temps. Mais ouais, on apprend à gérer ça. Et je pense que ce qui est super important, c'est de tomber amoureux du process, en fait. C'est-à-dire de se dire, c'est pas grave si aujourd'hui, ce soir, j'ai dansé et... Ah ben je me sentais en automatisme, ou bien j'arrivais pas à me faire comprendre sur tel aspect ou tel autre. Ou pour les filles peut-être, ah ben je comprenais pas telle figure, j'ai vraiment du mal à me sentir en équilibre sur mes jambes. Mais en fait, je pense que c'est important de se sentir à l'aise dans le fait de progresser, malgré le fait qu'on soit face à un échec, entre guillemets, parce que ça fait partie du progrès. Et c'est le mieux qu'on puisse faire pour que demain, ça soit mieux encore.

  • Speaker #0

    Qu'on soit plus satisfait. On peut progresser sur différents axes. Donc peut-être que parfois, quand on est bloqué, on peut aussi aller chercher un autre axe de travail pour ne pas se lasser, justement.

  • Speaker #1

    Ouais, carrément. Je pense que, en plus, la salsa, c'est vraiment très riche.

  • Speaker #0

    C'est un peu infini.

  • Speaker #1

    C'est vraiment infini. Et puis, plus tu creuses, plus tu te rends compte à quel point c'est profond. Et du coup, en effet, si jamais tu cherches... t'es bloqué sur, je sais pas moi, des shines, un petit peu footwork mambo, tu peux faire du body move, tu peux te concentrer sur le partner work, tu peux faire du spin, il y a mille aspects que tu peux travailler en une danse, donc c'est clair que tu peux passer d'un aspect à l'autre, complètement.

  • Speaker #0

    Là on a parlé social, mais si on parle un peu performance, show, qu'est-ce que tu penses du coup de la progression dans ce domaine-là ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est un petit peu différent, la progression pour le social et la progression pour le show, parce que... souvent, le social, on n'a pas vraiment d'engagement dans le social. Parce qu'en fait, on danse le social pour nous, et souvent le show, à moins de danser en solo, on le danse en couple ou en team. Et du coup, on fait partie d'un groupe. Et en ce sens, on a peut-être un engagement qui est différent, parce que ça englobe aussi d'autres personnes, et du coup ça peut générer d'autres choses, parce qu'on veut progresser en tant que groupe, on veut tous progresser. Et du coup, on est interdépendants en fait. On s'utilise les uns les autres pour aller de l'avant. Et du coup, je trouve que c'est quelque chose de super satisfaisant. Le travail de team, c'est ce que je préfère.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'il y a cet aspect de groupe où du coup, tout à l'heure, on parlait de se donner rendez-vous. Des fois, ça a aidé à la discipline. Et là, en fait, souvent, quand on fait des shows, on a envie d'être au maximum aussi pour le groupe.

  • Speaker #1

    C'est clair.

  • Speaker #0

    Et comment tu as fait, toi, pour progresser justement dans ce contexte de show ? Tu nous as raconté pour le social.

  • Speaker #1

    Moi j'aimerais savoir. Il y a quelqu'un derrière moi. En fait, j'avais déjà très envie.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est...

  • Speaker #1

    Ça t'a motivé ? C'est pas tant le show qui me motivait, mais j'avais envie de progresser en fait. J'avais cette grande envie de progresser.

  • Speaker #0

    De manière générale ?

  • Speaker #1

    De manière générale. Je pense que ce qui est important, c'est de connaître ses moteurs déjà. Connaître ses moteurs, par exemple, ça peut être la frustration, ça peut être l'ego, ça peut être l'envie de monter sur scène, l'envie de faire partie d'un groupe. En fait, on a tous des moteurs qui sont divers et variés. Et c'est ça, je trouve que c'est... Ça aide de savoir que moi, le travail en groupe, et c'est mon cas, ça m'aide à me dépasser. Je sais que si on se dit rendez-vous tel jour, on va travailler le spin, je vais me dire, oh là là, il faut que je tue tout.

  • Speaker #0

    Du coup, tu t'entraînes avant l'entraînement ? Voilà,

  • Speaker #1

    complètement. Là où tu vois Julie, tu auras l'occasion d'échanger avec elle, mais elle n'a besoin de personne, entre guillemets. Elle peut travailler de son côté à fond. Elle a d'autres moteurs qui lui permettent de travailler seule 100%. Et elle se sent à l'aise par rapport à ça. Moi je me sens à l'aise de travailler seul aussi, mais le travail de groupe ça me galvanise. C'est ton moteur ? Ouais complètement ça m'aide grandement. Donc je pense que forcément l'envie ça compte, m ais c'est vrai que des fois, en fait l'envie ça varie. Des fois on a un peu envie, des fois on a pas du tout envie, des fois on a vraiment envie. Et du coup pour garder cette envie, c'est bien de continuer de s'inspirer. Quand je reviens de congrès je me sens... Ça bouillonne, j'ai été inspiré par plein de danseurs, je me dis c'était fabuleux ce que j'ai vu, comment il a fait ça lui ? Et du coup ça te remplit, ça te donne envie de te dépasser, de travailler peut-être d'autres aspects que peut-être tu n'avais jamais voulu travailler.

  • Speaker #0

    Et donc justement par rapport à ces personnes que tu croises et qui t'inspirent ou qui nourrissent ta progression, tu as travaillé longtemps avec Alegria. Et là, tu es avec Marco Ferrigno. Et comment tu fais pour tirer profit de ce temps que tu passes avec ces artistes, avec ces professeurs, ces performeurs ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a eu deux phases dans le fait d'essayer de progresser au maximum lorsque tu es exposé à des super danseurs comme Alegría ou comme les danseurs de Ansima. Avant, quand je suis arrivé à Alegría, je n'avais pas une mentalité de danseur pro, en fait. Parce que c'est aussi ce que j'étais venu chercher. C'est une formation pro. Et donc, j'étais venu juste pour progresser. Et en fait, ce que Alegria m'a apporté, notamment, c'est d'apprendre à apprendre. Ils m'ont appris à tirer profit de chaque situation dans laquelle je peux être exposé. Par exemple, en fait, tu vois, les exercices auxquels on a été exposé, c'est par exemple, Damien, il fait un shine, il va le montrer deux fois, et là, il faut le faire, tu vois. Donc ça t'oblige à être à fond. à essayer de prendre le maximum. Derrière, peut-être, on va faire un one by one. Donc, on passe un par un devant tout le monde en essayant de restituer le shine qu'on a appris en peu de temps. Et du coup, ça, c'est des exercices, en fait, qui te poussent à tirer profit du peu de ce qu'on peut te montrer. Et ça, c'est super parce que du coup, même aujourd'hui, tu me montres une vidéo d'un shine, je peux te faire les comptes juste en regardant la vidéo. Et du coup, c'est beaucoup plus facile. Pour moi aujourd'hui de restituer ça, et donc quand tu es exposé à d'autres environnements, à restituer rapidement ce à quoi tu es exposé en fait.

  • Speaker #0

    Donc là il y a plusieurs choses que j'entends, il y a l'optimisation des opportunités de ces moments-là, et il y a aussi en fait un gros travail de mémoire visuelle, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a un travail de mémoire visuelle, mais en fait c'est pas que de la mémoire visuelle je pense. Il y a plusieurs types de mémoire. Et en fait ça aussi ça dépend de chacun. Tu vois en termes de progression, il y en a qui ont une mémoire plutôt auditive. d'autres qui ont une mémoire plutôt kinesthésique, d'autres plutôt visuelle. En fait, on a tous les trois. Mais c'est vrai qu'on a tendance peut-être à mettre l'accès plus sur l'un ou l'autre. Mais c'est bien de travailler les trois, je pense. Comme ça, ça nous permet de... Mais quand tu vois un shine, tu peux le mémoriser. Quand t'entends les contes, déjà, t'as la rythmique qui t'est donnée. De manière kinesthésique aussi, prendre son aise dans l'espace aussi, ça aide à mémoriser ce que t'as à apprendre, quoi. Donc... Ça, c'est un gros aspect qui m'a énormément servi chez Ansima notamment, enfin chez Marco. Oui. Parce que quand on est arrivé avec Julie, on n'avait pas prévu de rentrer dans la pro en fait, ou dans la team. On a eu cette opportunité parce qu'on est arrivé dans les cours. Moi, je suis allé voir Marco, enfin on est allé voir Marco avec Julie et on lui a dit, nous, on est à ta dispo. Si tu as envie de nous donner du taf, n'hésite pas, fais ce que tu dois faire pour nous pousser. Si en cours, tu dois nous pousser, fais ce que tu as à faire pour nous pousser en fait. Donc on s'est mis vraiment dans cette situation parce qu'on avait l'habitude, grâce à Alegria, de prendre plus que juste un cours, de se faire un petit peu pousser. Et du coup, suite à ça, il nous a proposé de rentrer dans la semi-pro. Nous, en nous disant ça, on a fait le premier entraînement, on a appris la choré le soir même. On est rentrés le soir, on venait d'apprendre la choré, on l'a travaillé toute la journée. Prochain entraînement, on la connaissait la choré parce qu'on était exposés à ça. Et en même temps, on sait que c'est le genre d'opportunité que tu as une fois. Tu as une fois l'opportunité de faire une première bonne impression, en fait. C'est maintenant ou jamais, en fait. C'est maintenant ou jamais. Donc, on fait le premier entraînement, on apprend la choré, et quand on revient, on peut la faire le week-end de même, tu vois. Et du coup, être préparé à ce genre d'opportunité, c'est ce qui nous a permis, je pense, de montrer à Marco que... On était à fond, quoi, et que... Bon, la choré, on l'a fait, ok, on pousse tout sur autre chose, tu vois, ou je sais pas. Et du coup, après, on a eu accès aux chorés pro. Et de la même manière, dès qu'on a eu accès à ça, on s'est arraché pour maîtriser les chorés le plus rapidement possible.

  • Speaker #0

    Et donc là, c'est quoi l'étape d'après ?

  • Speaker #1

    Là, c'est quoi l'étape d'après ? C'est une bonne question. C'est une bonne question.

  • Speaker #0

    T'as peut-être pas la réponse aujourd'hui.

  • Speaker #1

    J'ai pas forcément la réponse. En fait, j'ai des idées, mais j'ai pas forcément la réponse.

  • Speaker #0

    Ok, bon.

  • Speaker #1

    On en parlera après. Ok.

  • Speaker #0

    J'aimerais qu'on parle un peu en termes de style. Ouais. Parce que là, on a parlé sur la pédagogie, sur comment apprendre, sur comment se saisir des opportunités. Mais voilà, par exemple, entre Alegría ou entre Ansima, il y a deux styles très différents. Ouais. Et comment tu fais pour capter ce que tu as envie de capter d'Alegría, de l'intégrer dans ta danse, dans ta progression ? Pareil de l'autre côté. Comment tu fais tout ça ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'il faut s'autoriser à rentrer dans la proposition.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Il faut s'autoriser de se dire, j'ai des connaissances, j'ai des croyances, je les mets de côté. Je les mets de côté parce que je vais apprendre quelque chose de nouveau. Si jamais on décide de se concentrer sur ce qu'on sait, on apprendra moins. Que si on oublie tout ce qu'on sait sur un sujet et qu'on se dit, alors comment lui me l'apporte déjà sur le pas de base ? Comment il me donne des informations sur mon pas de base ? Et se dire, je rentre dans quelque chose de différent. Pourquoi ? Parce que... tes acquis, tu les as. Si tu poses ton cerveau de côté juste pour une heure de cours, tu vas pas les perdre tes acquis. Par contre, peut-être que t'auras appris quelque chose de nouveau. Et du coup, ça, je pense que ça vient dans un second temps. Faut d'abord avoir, je pense, maturé un peu une technique. Le piège, c'est de se dire, ah ouais, je sais faire ça.

  • Speaker #0

    De considérer que c'est acquis.

  • Speaker #1

    De se dire que c'est suffisant, en fait, je vais dire.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'en arrivant à Milan, tu as trouvé que c'était facile justement de mettre tes acquis de côté, en tout cas d'arriver comme une page blanche, d'intégrer la technique plutôt du côté de Marco Ferrigno ? Est-ce qu'aujourd'hui, tu as le sentiment que tu as réussi à mixer les deux techniques ?

  • Speaker #1

    C'est en cours d'acquisition, je vais te dire. C'est en cours parce que je ne remercierai jamais à Alegria pour ça. C'est qu'ils m'ont transmis une technique qui, je trouve, me permet de m'adapter à différents styles. Ok. Par exemple, je t'ai parlé de l'apprentissage des comptes, je t'ai parlé de la qualité des appuis. Est-ce que c'est un vrai transfert que je fais ? Est-ce que c'est un touch ? Est-ce que c'est un bounce ? Ça, c'est un travail qu'on a fait énormément chez Alegria. Et ça, c'est universel. Un bounce ou un pas ou un touch...

  • Speaker #0

    Ça peut se mettre au service de plein de styles différents.

  • Speaker #1

    Ouais, exactement. Et du coup, quand je suis arrivé à Milan, j'ai pas eu trop à mettre ça de côté dans les cours. C'était plutôt à mon service, en fait. Ok. Ça me libérait l'esprit pour me concentrer sur d'autres choses.

  • Speaker #0

    Donc ce qui va être important aussi, c'est d'analyser justement sur quels acquis tu peux t'appuyer pour t'imprégner dans un style nouveau.

  • Speaker #1

    Ouais, complètement. Je pense qu'il y a des acquis fondamentaux qui seront vrais un peu tout le temps. Par contre, il y a peut-être des choses, notamment en termes de styling, qui viennent de différents styles, de différents genres. Et c'est là où il faut faire un peu plus attention. D'où vient le pas ? D'où vient le moteur, même des fois physique ? Est-ce que l'énergie vient de l'épaule ? Est-ce qu'elle vient de l'homoplate ? Est-ce que ça vient plutôt du dos ? Du coup, en fait, en arrivant à Milan, j'ai eu des acquis de l'Alegria que j'ai pas forcément eu à mettre de côté pour certains, puisqu'ils m'ont été utiles et en fait ils ont été plutôt à mon service. Je pense par exemple à l'apprentissage de shine, c'est quelque chose qui a été... Tu vois, Marco il le fait avec un style des fois moderne, des fois flamenco, des fois... Il fait énormément de variations de styles, mais les pas ça reste les mêmes. Donc en fait, l'apprentissage rapide des shines par exemple, quand on en a parlé, ça ça m'a permis de libérer mon esprit pour me concentrer sur d'autres choses. Et ça c'était top. En terme de styling, j'ai pas forcément un background énorme dans d'autres styles de danse. Ce qui fait que... Je suis un peu une page blanche, pas trop inscrit ou marqué par un style, si ce n'est la salsa générale, avec les logiques de salsa de base. Et donc, là, je m'imprègne petit à petit de ce qui se passe à Milan. D'ailleurs, j'ai pris aussi des cours chez Sosa.

  • Speaker #0

    D'accord, ouais, encore un style très différent.

  • Speaker #1

    Ouais, mais assez complémentaire, en fait. Mais pour moi, Sosa, tu vois, c'est le danseur de salsa, entre guillemets. C'est-à-dire que Marco, tu vois, il propose du mambo moderno. Oui. Donc, c'est un style déjà fusionné.

  • Speaker #0

    C'est assez fusion,

  • Speaker #1

    oui. Là où Sosa, il fait aussi un peu de fusion, mais pour moi, c'est de la salsa quand même qu'il fait. Tu vois, il fait de la fusion, mais en fait, avec des danses latines, vraiment. Donc en fait, ce que j'ai aussi poussé chez Fernand Sosa, c'est le style de la salsa. Avec les cours de Tatiana, notamment de body move. Vous avez les cours d'Angelo Geoffray en afro. J'avais pas fait d'afro auparavant. J'ai pris mes claques.

  • Speaker #0

    Ça donne vraiment envie d'aller à Milan. Ok. Donc là, on a parlé de la progression en social, de la progression en show. Comment tu organises ta pratique, toi, au quotidien, justement, par rapport à ces deux aspects-là ?

  • Speaker #1

    Ça dépend de différents facteurs. Ça dépend d'où je suis. Parce que tu vois, cet été, par exemple, j'étais au Moyen-Orient. Et du coup, je n'ai pas du tout organisé ma pratique comme je vais l'organiser sur l'année qui vient à Milan. Si jamais je dois donner des conseils pour des gens qui feraient du show, par exemple... Avant tout, c'est la consistance, c'est le fait de pratiquer souvent. Des fois, il vaut mieux faire une heure tous les jours, quatre heures un jour, et puis plus rien pendant deux semaines. Une heure tous les jours, tu vas progresser vraiment fort, mais il vaut mieux faire vraiment de manière régulière.

  • Speaker #0

    Ok, donc la régularité, vraiment, pour que ça rentre dans le corps à fond.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça, parce qu'en fait, complètement, la régularité, c'est un facteur clé.

  • Speaker #0

    Donc ça veut dire que toi, tu essayes quand tu es en période, du coup, comme à Milan, tu donnes des cours et tu fais des perfs. Ouais. quand tu es sur ce modèle-là de vie ?

  • Speaker #1

    Alors, pour la régularité, j'essaie d'être... Ça, c'est un facteur qui est vrai dans les deux cas. Quand je suis à l'étranger et quand je suis à Milan.

  • Speaker #0

    Dans tous les cas, tu prends du temps pour travailler.

  • Speaker #1

    Ah oui. Le sport, c'est un facteur important aussi. Donc, pour m'entraîner, j'essaie de m'entraîner et de faire du sport un peu tous les jours. Il y a peut-être un jour où ça va sauter, mais en règle générale, tous les jours, j'essaie de m'entraîner sur les fondamentaux. Parce que c'est ce qui est le plus important. Donc, des techniques de tour, des shine, du body move. Ce genre de choses. Des masters avec Julie, ce genre de choses. Sur Milan, j'organise mon temps à travers la semaine. Il y a le temps que je ne peux pas bouger, qui sont les entraînements. Donc on s'entraîne avec la team. Donc c'est deux fois par semaine, ce qui est relativement peu, entre parenthèses, je ne sais pas si on devrait le dire, mais par rapport à l'Alegria, rien à voir. Et le travail, c'est vraiment différent. Je m'entraîne deux fois par semaine avec Ansima pendant... entre 3 et 7 heures ou 8 heures. Ça dépend de la proximité du show.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça veut dire que tu connais l'heure de début de l'entraînement mais jamais l'heure de fin ?

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est exactement ça. OK. On a le temps entraînement qui est dédié. Oui. Il y a le temps de cours.

  • Speaker #0

    Oui, que tu donnes.

  • Speaker #1

    Que je donne. Oui, que je donne. On est autour de 5-6 heures de cours groupe par semaine. Et après, il y a les cours de part qui s'intercalent quand les gens peuvent. Souvent, c'est le week-end ou avant les cours de groupe aussi. Attends, tu sais quoi ? Je vais regarder mon emploi du temps. Donc il y a tout ce qui est sport, il y a tout ce qui est création, parce que du coup je travaille avec Ansima cette année, et je travaille aussi avec Julie. Donc en fait, j'ai un double emploi du temps à gérer, et ça va être la première fois où on travaille à distance, donc ça va demander une organisation un peu différente. Il y a tout le temps aussi de contact d'événements, c'est-à-dire de rentrer en contact avec des événements, ou de simplement être en discussion avec... Des fois, on engage des discussions qu'on termine un petit peu plus loin.

  • Speaker #0

    Ça, c'est important à mentionner parce que c'est aussi du temps dans la semaine de répondre aux messages, de checker les dispos, de vérifier les conditions de travail, de tout ça. C'est beaucoup de temps, j'imagine.

  • Speaker #1

    Complètement. Notamment le travail de réseaux sociaux. C'est un temps qui est considérable parce qu'il faut faire les montages. Là, cette année, j'essaie de planifier quelque chose pour être vraiment carré, essayer de faire deux posts par semaine, trois stories par jour. J'ai un petit plan en tête que je vais essayer de commencer. À travers ces quatre aspects principaux, il faut essayer de trouver l'équilibre pour...

  • Speaker #0

    Pour manger, dormir...

  • Speaker #1

    Ouais, pour manger et pour dormir. Ouais, pour manger et pour dormir, c'est important aussi, ouais.

  • Speaker #0

    Le fait que tu sois professionnel dans le milieu de la salsa, effectivement, ça implique des semaines bien chargées et quand même bien structurées. Tu as toujours fonctionné comme ça ?

  • Speaker #1

    Dans la salsa ? Oui. En fait, ça dépend. Tu vois, par exemple, cet été, on était au Moyen-Orient avec Julie. Quand je vais dans un pays à travers un organisateur, c'est un peu différent. Parce que c'est lui qui... Son travail à lui, c'est de nous faire venir, d'organiser un peu tout. Du coup, à ce moment-là, on est plus centré. On a moins, on va dire, l'aspect de contacter des gens et l'aspect réseau social. Un petit peu moins, on pourrait dire. Parce qu'on travaille en collaboration avec une structure. Le travail de cette structure, ça va être de contacter des gens, ça va être de faire venir des élèves, ça va être de promouvoir. Le travail est un peu plus partagé quand on travaille avec des organisateurs.

  • Speaker #0

    À chaque fois qu'on a parlé de progression, il me semble que ça passait beaucoup par l'introspection, par l'analyse, qu'elle soit de longue durée ou pas, de où on en est et qu'est-ce qu'on peut faire pour progresser. Et donc, dans cet emploi du temps bien chargé que tu as, est-ce que tu arrives toujours à avoir ces temps un peu d'analyse ? Ou est-ce que finalement ça se fait vraiment un peu au long cours ?

  • Speaker #1

    En fait, je ne dédie pas un temps à ça particulier. C'est-à-dire que j'aime bien travailler avec un agenda. J'ai de cette heure-là à cette heure-là et je fais ça. Mais je n'ai pas un temps dédié, genre 15 minutes méditation, pense à ce sujet. Mais quand je sens que j'en ai besoin, généralement j'en parle avec des gens avec qui je me sens à l'aise.

  • Speaker #0

    Donc ça peut être des réflexions partagées aussi. Moi, ça fonctionne bien. Ça aide.

  • Speaker #1

    .

  • Speaker #0

    Ok,

  • Speaker #1

    c'est intéressant. Généralement, je fonctionne en ping-pong, et après, ça me donne de la réflexion.

  • Speaker #0

    J'ai une dernière question pour toi, Ryan. C'est quoi la place de la salsa dans ta vie aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Je vais répondre en deux axes. Moi, des fois, je vois la salsa comme une relation amoureuse. En fait, comme une relation amoureuse que tu pourrais avoir avec quelqu'un. Quand tu commences la salsa, t'es dans la phase de lune de miel un petit peu. Donc, tout va bien, c'est un truc de fou. Tu vas en soirée, toutes tes danses, elles sont exceptionnelles. T'as un amour... qui est passionné, tu vois. Et en fait, plus le temps passe, et plus t'apprends à aimer la salsa d'une manière qui évolue, en fait, d'une manière un peu différente. Parce que peut-être tu deviens plus exigeant sur certains aspects, peut-être que t'as moins le temps pour la salsa, peut-être que... Et donc en fait, dans cette évolution, je pense qu'il faut apprendre à aimer ce que tu fais pour des choses simples, en fait. Tu vois... Alors, pourquoi je te parle de ça ? C'est parce que je pensais à... Tu vois, quand tu commences, des fois, en tant que mec, des fois, t'as envie d'accumuler des passes. T'as envie d'apprendre plein de passes, plein de passes, plein de passes. Parce que tu te sens bloqué. C'est comme quand t'apprends une langue, t'as envie d'apprendre plein de mots pour pouvoir t'exprimer. Mais des fois, apprendre plein de mots, mais pas savoir comment les agencer, c'est important cette phase, je pense. Mais des fois, c'est bien de savoir dire des phrases simples.

  • Speaker #0

    Tu veux dire qu'après la passion, t'as le goût vraiment des petites choses simples de la salsa ?

  • Speaker #1

    Ouais, j'ai les deux en fait. T'as les deux toujours avec toi. Des fois, je suis faux amoureux de ma salsa, tu vois. Mais des fois, une simple danse à base de crossbody sur place, c'est très bien aussi, tu vois. Alors qu'il n'y a pas besoin d'être un technicien de fou pour faire ça. Tu vois, Julian Moody.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #1

    Un jour, il m'a dit, tu sais Ryan, là, t'apprends plein de passes et t'aimes bien danser en envoyant plein de trucs. Mais un jour, tu comprendras. Et aujourd'hui, je me rends compte de ça. Il m'a dit, quand tu tomberas avec une danseuse qui est technique, qui peut suivre tous les trucs les plus fous que tu peux guider, ce que tu feras, c'est des crossbody, c'est des trucs les plus simples. Et aujourd'hui, je comprends ça, parce qu'en fait, le plaisir de la danse peut venir vraiment des choses très simples. Se connecter avec sa partenaire, se connecter avec la musique, kiffer le moment. Je pense qu'une des choses les plus belles qu'on peut offrir à tous les niveaux, c'est d'être présent dans sa danse, d'être présent avec sa partenaire, son partenaire, ou d'être présent... dans l'entraînement ou d'être présent pour la musique. Et ça, c'est ce qui peut tous nous mettre d'accord. Et pour le deuxième point, de la place qu'a la salsa pour moi aujourd'hui, dans ma vie, aujourd'hui, c'est un projet qui prend beaucoup de place parce que c'est un projet professionnel que je partage avec ma copine. Donc en fait, tout tourne un peu autour de ça. Ce serait plutôt la question qu'il faudrait me poser, peut-être, c'est quelle est la... place d'autres choses.

  • Speaker #0

    Qui reste pour le reste.

  • Speaker #1

    Quelle place reste-t-il pour le reste ? Parce que ouais, aujourd'hui, je vis salsa et je kiffe ça, tu vois. Donc en fait, j'essaie de trouver des moments qui me permettent de me sentir connecté à moi à travers ma pratique de la salsa. Parce que des fois, tu donnes à la salsa ou aux gens, et en fait, je pense qu'il faut savoir rester connecté à soi aussi, et c'est ce sur quoi je commence à travailler pour me sentir connecté à moi dans un maximum de choses que je fais en lien avec la salsa. La salsa, aujourd'hui, c'est mon travail, c'est mon quotidien. Et voilà, je suis très heureux de ça.

  • Speaker #0

    Merci Ryan.

  • Speaker #1

    Avec plaisir, Manon.

  • Speaker #0

    Merci pour ton écoute. J'espère que cet épisode t'a plu. Moi, c'est Manon. Et la semaine prochaine, je t'emmène à la rencontre de Julie pour parler du monde encore trop peu connu de la compétition. En attendant, n'hésite pas à partager cet épisode et à rejoindre Mosaïque Salsa sur Instagram. À lundi prochain !

  • Speaker #1

    Merci.

Description

Dans ce nouvel épisode, je reçois Rayan, on discute ensemble autour de la progression dans la danse. Il partage avec passion son expérience et ses outils pour continuer à évoluer. Merci à lui pour cet échange !


Musique

Dolce - Cushy


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Mosaïque Salsa, le podcast qui t'emmène au cœur de la salsa, en explorant sa danse, sa musique, son histoire et sa culture. Dans ce nouvel épisode, je discute avec Rayan autour de la notion de progression, comment faire, quelles sont les étapes à passer. Il partage avec passion sa vision de l'évolution. C'est au Paris Salsa Marathon que nous nous sommes retrouvés entre deux danses et j'étais ravie de partager cette discussion avec vous. Bonjour Rayan.

  • Speaker #1

    Coucou Manon.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux te présenter avant qu'on commence ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Du coup, moi c'est Rayan. Je suis un danseur de salsa principalement. Aujourd'hui, j'habite en Italie et j'ai commencé la salsa il y a 7 ans maintenant. Je me suis formé principalement chez Alegria et après ça, je me suis lancé avec Julie. On est un couple et on travaille en couple.

  • Speaker #0

    Muevete ?

  • Speaker #1

    Muevete, c'est ça. On a pu travailler un petit peu à l'étranger déjà, en Jordanie, en Arabie Saoudite et en Italie. Et du coup, maintenant, je travaille avec Marco Ferrigno sur Milan.

  • Speaker #0

    On va discuter ensemble aujourd'hui autour de la progression, de l'évolution. Pourquoi tu as eu envie de parler de ce thème-là ?

  • Speaker #1

    J'ai eu envie de parler de ce thème-là parce que c'est un sujet, je pense, qui concerne tout le monde et à tous les moments de la vie de danseur, en fait. Quand on commence à danser, on a des problématiques ou des doutes, des sujets qui viennent. Donc... Et au fur et à mesure où on avance, on en a d'autres, on en a des nouveaux, que ce soit dans le social ou dans les shows. Et du coup, je trouve que c'était un sujet assez global qui pouvait toucher un peu tout le monde sur différents points. Je trouve ça intéressant.

  • Speaker #0

    Ok. Assez universel et en fait, qui nous touche tout au long de notre parcours de danseur. C'est ça ? Ouais. Du coup, selon toi, quelles sont les différentes étapes, les étapes clés de l'apprentissage ou en tout cas de notre progression en tant que danseur ?

  • Speaker #1

    Je pense que... Il y a une première étape qui est peut-être, alors que c'est peut-être pas le cas pour tout le monde, pour ceux qui ont commencé vraiment la danse dès l'enfance, mais je pense qu'il y a même une première étape qui est avant de commencer à danser. J'entends beaucoup de personnes qui me disent, j'ai mis six mois, un an avant de me décider, allez, je vais danser. Donc il y a cette première étape déjà qui est de se dire, je passe le pas. Qu'est-ce qui fait que tu vas passer le pas ? Qu'est-ce qui fait que tu vas te dire, allez, cette fois, je vais prendre un cours ou je vais dans un bar dansant ? que je fais mes premiers pas en tant que danseur. Et du coup, je pense que ça, ça demande de dépasser une première peur ou peut-être des a priori. Parce que j'ai l'impression que ça sera toujours différent ce qu'on imagine de la salsa et ce que c'est. Parce que le social, quand on pense à la salsa, peut-être qu'on imagine... Moi, quand j'ai commencé, je pensais que c'était de la chorégraphie uniquement. Donc quand j'ai découvert la salsa et qu'on m'a dit que c'était de l'improvisation sur de la musique, je me suis dit, vraiment, c'est assez incroyable. Et du coup, tu apprends des codes et tu apprends à t'amuser sur une musique, plus qu'à une choré que tu répèterais à chaque fois. Et du coup, je pense que ces premières étapes, c'est de découvrir un petit peu l'univers. Une fois que tu es dedans, je pense que tu as aussi ces premières étapes qui sont de te dire, bon, je vois un peu comment ça se passe aujourd'hui, il faut que je dépasse peut-être ma timidité, il faut que je dépasse ces premières étapes un petit peu effrayantes, de se dire, et si je fais mal, je ne connais pas assez de passes. Tu vois, quand tu commences, tu as plein de frayeurs et tu passes à travers ça, tu apprends les concepts clés également.

  • Speaker #0

    Puis surtout là, sur le podcast, On parle beaucoup de salsa portoricaine. Et c'est quand même une danse qui est assez réputée pour être un peu difficile au début. Généralement, il faut s'accrocher les premières semaines, les premiers mois pour commencer à y prendre du plaisir. Il me semble que j'ai souvent entendu ça.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ce que j'ai entendu souvent aussi. Et en commençant par la Porto, je n'ai pas eu ce moment où je passe par la cubaine et ensuite je fais la transition. J'ai découvert qu'il y avait de la cubaine peut-être six mois après ... avoir commencé quoi. Mais c'est vrai que le premier feeling que j'ai eu en commençant la Porto, c'était « je comprends rien… c'est bizarre, ça a l'air simple, mais c'est compliqué dans mon corps, donc j'ai envie de pousser un petit peu » . Donc ouais, je vois ce que tu veux dire.

  • Speaker #0

    Donc on concrétise l'idée d'aller en cours, une fois qu'on est en cours on commence à se familiariser, à découvrir en fait que peut-être que les a priori qu'on avait ne sont pas toujours fondés, ou en tout cas on essaye de découvrir un peu le milieu, et donc après on arrive sur quoi ?

  • Speaker #1

    Et du coup, une fois que tu commences à te sentir peut-être à l'aise à inviter des gens, que tu commences à te sentir à l'aise à faire des danses simplement, tu peux te contenter de ça. Et certaines personnes d'ailleurs, parce qu'en fait on va parler de progression, mais la progression elle est différente pour chacun. En fait la définition de progression c'est différent pour tout le monde. Peut-être que certaines personnes ça va être, ah moi j'ai envie de tourner, j'ai envie de faire 7 tours sur une main, tu vois. Alors que d'autres personnes ça va être, j'ai envie d'apprécier et de comprendre mieux la musique. D'autres personnes j'ai envie de me connecter plus avec les personnes. Donc en fait ça va... Il y a autant de définitions presque de la progression que de personnes dans la salsa.

  • Speaker #0

    C'est très subjectif.

  • Speaker #1

    Ça dépend du but qu'on se fixe. Mais du coup, en général, pour répondre à ta question, je dirais qu'après cette première étape de découverte de l'univers salsa, c'est trouver ce qui nous plaît, déjà. Et trouver son compte, en fait, dans la salsa. Et généralement, on a envie de s'améliorer à ça. C'est-à-dire qu'on commence à prendre des cours. Peut-être que ce que tu kiffes, c'est la connexion avec quelqu'un. Ou c'est le côté show, directement, peut-être. Et se dire, comment je peux m'améliorer en faisant ça ? Et du coup, tu vas... passer un process qui va être au début une progression rapide parce que tu découvres donc tu comprends des concepts super rapidement puis après peut-être tu vas commencer à te dire tiens il y a ce moment, il y a ce passage où il faudrait que je passe plus de temps parce que c'est pas si facile, il y a aussi de la frustration peut-être qui peut venir parce qu'il y a certains moments sur la progression où tu fais un plateau où tu progresses plus trop ou plus aussi rapidement et aussi il peut y avoir un moment où t'as un déclic qui te permet de repasser dans une progression en fait parce que je pense que la progression elle est pas linéaire.

  • Speaker #0

    Ça se fait plutôt par palier, en fait.

  • Speaker #1

    Par palier, et même des fois, on régresse, en fait. Peu importe comment on travaille, des fois, on régresse, même si on lâche pas.

  • Speaker #0

    Et du coup, comment on fait pour justement passer au-dessus de cette frustration et patienter pour réatteindre une dynamique de progression ? Qu'est-ce qu'on peut faire ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'on peut faire ? Je pense que, déjà, il faut accepter le fait que certaines choses prennent du temps. Alors ça, c'est la théorie, moi, je suis pas comme ça. Des fois, plus pour une personne que pour une autre, des fois plus pour un aspect qu'un autre. En fait, moi, j'ai cette mentalité de me dire, c'est une expression anglaise que je vais traduire, ça va sonner vraiment moche, mais plus tu passes de temps près du coiffeur, plus tu as de chance d'avoir une coupe de cheveux. D'accord. Et du coup, ce que je veux dire par là, c'est plus tu restes exposé à ce que tu as envie d'atteindre, et plus tu as de chance de l'atteindre rapidement, en tout cas de l'atteindre. C'est aussi pour ça que j'ai fait une formation pro. Parce qu'en fait, la formation pro, au début, tu sais, t'as l'excitation, t'es à donf du jour 1 pendant peut-être les premiers mois, ou même la première année peut-être. Et il y a un moment où, aujourd'hui, tu vois la répète, c'est dur d'y aller, quoi. Mais t'es obligé. Et en fait, se mettre dans un environnement où, en tout cas, se forcer des fois peut-être à continuer d'aller danser, ou de faire une danse en plus, de travailler sur ce qu'on a envie de travailler sur le long terme, même si dans l'instant, on se dit, ça nous coûte un petit peu, peut-être que... sur le long terme, la consistance fera qu'on progressera et on passera ce palier malgré le fait que ça prend un peu de temps.

  • Speaker #0

    Donc ça nécessite forcément de la discipline. Ouais. Aussi, j'avais l'impression que tu parlais de cette notion d'engagement, que parfois de s'engager, que ce soit, donc toi c'était dans le cadre de ta formation pro, mais parfois au sein d'un groupe ou alors avec quelqu'un aussi, ça peut aider. Se donner rendez-vous pour des trainings, il me semble que cette notion d'engagement, des fois elle peut aussi servir d'aider la discipline en tout cas.

  • Speaker #1

    C'est clair. Surtout en salsa, je trouve, parce que la salsa, c'est pas un milieu, je dirais, assez professionnel pour tout le monde, pour que des gens se disent « Ah ben tiens, je vais commencer la salsa, je vais m'entraîner 3 heures par jour. » Parce qu'en fait, il y a un aspect social à la salsa, et je parle pas du social dancing, mais il y a un aspect de groupe, en fait, qui est super important. Même les danseurs professionnels qui se mettent à la salsa après, je trouve que... ils ont découvert ça à travers un groupe. Donc en fait, tu vas en soirée avec des potes, tu t'entraînes avec des gens que t'apprécies et tu continues de progresser avec ça. Même, tu vois, les acteurs de la salsa qui sont là depuis longtemps continuent d'apporter à ce milieu, comme toi par exemple, mais des fois à travers autre chose, à travers un podcast, à travers un événement, à travers d'autres choses. Du coup, l'aspect social dans la salsa est super important.

  • Speaker #0

    Et si on repart sur ces histoires de palier, est-ce que tu te rappelles, toi, là, tout au long de ton parcours, sur quel palier t'es tombé si on parle pas tout de suite de l'aspect performance mais plutôt de l'apprentissage de la salsa pour le social ce qui concerne je pense la plupart des gens. Oui je me rappelle de certains paliers. Alors il ya des paliers en fait on

  • Speaker #1

    comprend pas en tant que danseurs. Tu veux dire sur le moment ? Oui je veux dire que il ya des fois où tu vois ce que tu es censé faire et entre guillemets c'est une question de temps parce qu'il faut que tu le que tu le développe parce que tu as compris concept mais tu bloques dessus pendant un certain temps et il y a des paliers où tu sais pas ce qui bloque en fait. Et ça je trouve que c'est plus long. Donc pour te donner deux exemples, un des paliers sur lesquels j'ai pu bloquer, et je pense que c'est le cas de beaucoup de garçons, j'en ai parlé hier soir au Marathon à Paris, c'est des fois de se dire ah je refais toujours les mêmes choses.

  • Speaker #0

    Oui c'est vrai que j'ai souvent entendu ça.

  • Speaker #1

    Tu sais au bout de trois heures par exemple de social, ton cerveau des fois soit il va dans un... State de flow. Et du coup, t'es parti, tu te sens bien, t'es inventif, t'es créatif, tu fais des passes que t'as jamais pu faire avant, t'es super connecté à la musique. Ou bien, tout l'inverse, tu déroules en mode mécanique, et t'es là, mais c'est pas possible, je fais toujours les mêmes passes, j'en peux plus. Les filles avec qui je danse, elles doivent se dire, je fais toujours la même chose, alors que souvent...

  • Speaker #0

    Alors que souvent, c'est pas le cas.

  • Speaker #1

    C'est pas le cas, ouais. Mais voilà, ça, c'est un palier que j'ai... À un moment, je me suis dit, empêche-toi de faire ce que ton corps a envie de faire.

  • Speaker #0

    Tu te faisais des auto challenges.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà, des auto challenges. Par exemple, Marina le disait dans son podcast, guide que de la main droite ou guide que de la main gauche. Se mettre des contraintes, en fait. Se mettre des contraintes. Moi, ce qui marche bien avec moi, c'est par exemple, soit me dire connecte à la musique. Écoute la musique en dansant comme tu écoutes la musique sans danser. Ok. J'adore la salsa, j'adore écouter de la salsa. Et du coup, j'essaie de connecter à la musique plus. Ça peut être un outil. Ou bien, des fois, je me dis, tu vois, si je fais faire un tour à droite à la fille, puis je tourne à droite et que mon corps quand je fais tourner à la fille je vais automatiquement à droite, je m'empêche, je me dis non, je tourne à gauche, ou je me fais une coiffe, ou je fais autre chose. Et généralement, ça m'amène sur complètement autre chose, et de là, des fois, ça débloque. Et il y a une phase où je repars dans la créativité.

  • Speaker #0

    Donc ça veut dire aussi prendre conscience un petit peu de ses automatismes, analyser sa danse. J'imagine que ça peut se faire de manière très approfondie, mais aussi un petit peu tranquillement, quelques secondes, se dire bon là, après, je fais toujours ce pas-là, ou cette passe-là, et du coup se mettre des contraintes pour libérer la créativité.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça. Et ça peut se faire à chaud ou à froid. Donc à chaud, c'est en dansant directement, ou à froid, c'est se dire, tiens, je suis en congrès, hier j'ai ressenti ça, ok, est-ce que je peux pas travailler ça avec quelqu'un ? Et je vais faire des passes que je connais, mais je vais "with a twist", je vais le changer de façon à créer une passe en fait.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'actuellement tu fonctionnes toujours comme ça, dans tes sociales ?

  • Speaker #1

    Ça m'arrive... Ça m'arrive si je sens que je bloque, je fais ça. Soit je me connecte à la musique, soit je me mets une contrainte. En fait, je l'entends à tous les niveaux, ça.

  • Speaker #0

    Ah oui, ça, c'est une bonne remarque. En fait, on peut retrouver ces paliers-là de stagnation, si on peut dire, à différents niveaux. Ça peut revenir, en fait. Des fois, on n'est pas débarrassé de ces blocages-là.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si on en est vraiment débarrassé à un moment, mais je pense qu'on le travaille suffisamment pour se sentir à l'aise à le gérer. En fait, les erreurs... vont venir. Il y aura toujours des erreurs. Il y aura toujours des difficultés. Et en fait, c'est juste qu'on apprend à les gérer.

  • Speaker #0

    Mais du coup, ça se débloque peut-être plus vite aussi, avec l'expérience...

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça. Ça se débloque plus vite. Des fois, ça prend un peu plus de temps. Mais ouais, on apprend à gérer ça. Et je pense que ce qui est super important, c'est de tomber amoureux du process, en fait. C'est-à-dire de se dire, c'est pas grave si aujourd'hui, ce soir, j'ai dansé et... Ah ben je me sentais en automatisme, ou bien j'arrivais pas à me faire comprendre sur tel aspect ou tel autre. Ou pour les filles peut-être, ah ben je comprenais pas telle figure, j'ai vraiment du mal à me sentir en équilibre sur mes jambes. Mais en fait, je pense que c'est important de se sentir à l'aise dans le fait de progresser, malgré le fait qu'on soit face à un échec, entre guillemets, parce que ça fait partie du progrès. Et c'est le mieux qu'on puisse faire pour que demain, ça soit mieux encore.

  • Speaker #0

    Qu'on soit plus satisfait. On peut progresser sur différents axes. Donc peut-être que parfois, quand on est bloqué, on peut aussi aller chercher un autre axe de travail pour ne pas se lasser, justement.

  • Speaker #1

    Ouais, carrément. Je pense que, en plus, la salsa, c'est vraiment très riche.

  • Speaker #0

    C'est un peu infini.

  • Speaker #1

    C'est vraiment infini. Et puis, plus tu creuses, plus tu te rends compte à quel point c'est profond. Et du coup, en effet, si jamais tu cherches... t'es bloqué sur, je sais pas moi, des shines, un petit peu footwork mambo, tu peux faire du body move, tu peux te concentrer sur le partner work, tu peux faire du spin, il y a mille aspects que tu peux travailler en une danse, donc c'est clair que tu peux passer d'un aspect à l'autre, complètement.

  • Speaker #0

    Là on a parlé social, mais si on parle un peu performance, show, qu'est-ce que tu penses du coup de la progression dans ce domaine-là ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est un petit peu différent, la progression pour le social et la progression pour le show, parce que... souvent, le social, on n'a pas vraiment d'engagement dans le social. Parce qu'en fait, on danse le social pour nous, et souvent le show, à moins de danser en solo, on le danse en couple ou en team. Et du coup, on fait partie d'un groupe. Et en ce sens, on a peut-être un engagement qui est différent, parce que ça englobe aussi d'autres personnes, et du coup ça peut générer d'autres choses, parce qu'on veut progresser en tant que groupe, on veut tous progresser. Et du coup, on est interdépendants en fait. On s'utilise les uns les autres pour aller de l'avant. Et du coup, je trouve que c'est quelque chose de super satisfaisant. Le travail de team, c'est ce que je préfère.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'il y a cet aspect de groupe où du coup, tout à l'heure, on parlait de se donner rendez-vous. Des fois, ça a aidé à la discipline. Et là, en fait, souvent, quand on fait des shows, on a envie d'être au maximum aussi pour le groupe.

  • Speaker #1

    C'est clair.

  • Speaker #0

    Et comment tu as fait, toi, pour progresser justement dans ce contexte de show ? Tu nous as raconté pour le social.

  • Speaker #1

    Moi j'aimerais savoir. Il y a quelqu'un derrière moi. En fait, j'avais déjà très envie.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est...

  • Speaker #1

    Ça t'a motivé ? C'est pas tant le show qui me motivait, mais j'avais envie de progresser en fait. J'avais cette grande envie de progresser.

  • Speaker #0

    De manière générale ?

  • Speaker #1

    De manière générale. Je pense que ce qui est important, c'est de connaître ses moteurs déjà. Connaître ses moteurs, par exemple, ça peut être la frustration, ça peut être l'ego, ça peut être l'envie de monter sur scène, l'envie de faire partie d'un groupe. En fait, on a tous des moteurs qui sont divers et variés. Et c'est ça, je trouve que c'est... Ça aide de savoir que moi, le travail en groupe, et c'est mon cas, ça m'aide à me dépasser. Je sais que si on se dit rendez-vous tel jour, on va travailler le spin, je vais me dire, oh là là, il faut que je tue tout.

  • Speaker #0

    Du coup, tu t'entraînes avant l'entraînement ? Voilà,

  • Speaker #1

    complètement. Là où tu vois Julie, tu auras l'occasion d'échanger avec elle, mais elle n'a besoin de personne, entre guillemets. Elle peut travailler de son côté à fond. Elle a d'autres moteurs qui lui permettent de travailler seule 100%. Et elle se sent à l'aise par rapport à ça. Moi je me sens à l'aise de travailler seul aussi, mais le travail de groupe ça me galvanise. C'est ton moteur ? Ouais complètement ça m'aide grandement. Donc je pense que forcément l'envie ça compte, m ais c'est vrai que des fois, en fait l'envie ça varie. Des fois on a un peu envie, des fois on a pas du tout envie, des fois on a vraiment envie. Et du coup pour garder cette envie, c'est bien de continuer de s'inspirer. Quand je reviens de congrès je me sens... Ça bouillonne, j'ai été inspiré par plein de danseurs, je me dis c'était fabuleux ce que j'ai vu, comment il a fait ça lui ? Et du coup ça te remplit, ça te donne envie de te dépasser, de travailler peut-être d'autres aspects que peut-être tu n'avais jamais voulu travailler.

  • Speaker #0

    Et donc justement par rapport à ces personnes que tu croises et qui t'inspirent ou qui nourrissent ta progression, tu as travaillé longtemps avec Alegria. Et là, tu es avec Marco Ferrigno. Et comment tu fais pour tirer profit de ce temps que tu passes avec ces artistes, avec ces professeurs, ces performeurs ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a eu deux phases dans le fait d'essayer de progresser au maximum lorsque tu es exposé à des super danseurs comme Alegría ou comme les danseurs de Ansima. Avant, quand je suis arrivé à Alegría, je n'avais pas une mentalité de danseur pro, en fait. Parce que c'est aussi ce que j'étais venu chercher. C'est une formation pro. Et donc, j'étais venu juste pour progresser. Et en fait, ce que Alegria m'a apporté, notamment, c'est d'apprendre à apprendre. Ils m'ont appris à tirer profit de chaque situation dans laquelle je peux être exposé. Par exemple, en fait, tu vois, les exercices auxquels on a été exposé, c'est par exemple, Damien, il fait un shine, il va le montrer deux fois, et là, il faut le faire, tu vois. Donc ça t'oblige à être à fond. à essayer de prendre le maximum. Derrière, peut-être, on va faire un one by one. Donc, on passe un par un devant tout le monde en essayant de restituer le shine qu'on a appris en peu de temps. Et du coup, ça, c'est des exercices, en fait, qui te poussent à tirer profit du peu de ce qu'on peut te montrer. Et ça, c'est super parce que du coup, même aujourd'hui, tu me montres une vidéo d'un shine, je peux te faire les comptes juste en regardant la vidéo. Et du coup, c'est beaucoup plus facile. Pour moi aujourd'hui de restituer ça, et donc quand tu es exposé à d'autres environnements, à restituer rapidement ce à quoi tu es exposé en fait.

  • Speaker #0

    Donc là il y a plusieurs choses que j'entends, il y a l'optimisation des opportunités de ces moments-là, et il y a aussi en fait un gros travail de mémoire visuelle, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a un travail de mémoire visuelle, mais en fait c'est pas que de la mémoire visuelle je pense. Il y a plusieurs types de mémoire. Et en fait ça aussi ça dépend de chacun. Tu vois en termes de progression, il y en a qui ont une mémoire plutôt auditive. d'autres qui ont une mémoire plutôt kinesthésique, d'autres plutôt visuelle. En fait, on a tous les trois. Mais c'est vrai qu'on a tendance peut-être à mettre l'accès plus sur l'un ou l'autre. Mais c'est bien de travailler les trois, je pense. Comme ça, ça nous permet de... Mais quand tu vois un shine, tu peux le mémoriser. Quand t'entends les contes, déjà, t'as la rythmique qui t'est donnée. De manière kinesthésique aussi, prendre son aise dans l'espace aussi, ça aide à mémoriser ce que t'as à apprendre, quoi. Donc... Ça, c'est un gros aspect qui m'a énormément servi chez Ansima notamment, enfin chez Marco. Oui. Parce que quand on est arrivé avec Julie, on n'avait pas prévu de rentrer dans la pro en fait, ou dans la team. On a eu cette opportunité parce qu'on est arrivé dans les cours. Moi, je suis allé voir Marco, enfin on est allé voir Marco avec Julie et on lui a dit, nous, on est à ta dispo. Si tu as envie de nous donner du taf, n'hésite pas, fais ce que tu dois faire pour nous pousser. Si en cours, tu dois nous pousser, fais ce que tu as à faire pour nous pousser en fait. Donc on s'est mis vraiment dans cette situation parce qu'on avait l'habitude, grâce à Alegria, de prendre plus que juste un cours, de se faire un petit peu pousser. Et du coup, suite à ça, il nous a proposé de rentrer dans la semi-pro. Nous, en nous disant ça, on a fait le premier entraînement, on a appris la choré le soir même. On est rentrés le soir, on venait d'apprendre la choré, on l'a travaillé toute la journée. Prochain entraînement, on la connaissait la choré parce qu'on était exposés à ça. Et en même temps, on sait que c'est le genre d'opportunité que tu as une fois. Tu as une fois l'opportunité de faire une première bonne impression, en fait. C'est maintenant ou jamais, en fait. C'est maintenant ou jamais. Donc, on fait le premier entraînement, on apprend la choré, et quand on revient, on peut la faire le week-end de même, tu vois. Et du coup, être préparé à ce genre d'opportunité, c'est ce qui nous a permis, je pense, de montrer à Marco que... On était à fond, quoi, et que... Bon, la choré, on l'a fait, ok, on pousse tout sur autre chose, tu vois, ou je sais pas. Et du coup, après, on a eu accès aux chorés pro. Et de la même manière, dès qu'on a eu accès à ça, on s'est arraché pour maîtriser les chorés le plus rapidement possible.

  • Speaker #0

    Et donc là, c'est quoi l'étape d'après ?

  • Speaker #1

    Là, c'est quoi l'étape d'après ? C'est une bonne question. C'est une bonne question.

  • Speaker #0

    T'as peut-être pas la réponse aujourd'hui.

  • Speaker #1

    J'ai pas forcément la réponse. En fait, j'ai des idées, mais j'ai pas forcément la réponse.

  • Speaker #0

    Ok, bon.

  • Speaker #1

    On en parlera après. Ok.

  • Speaker #0

    J'aimerais qu'on parle un peu en termes de style. Ouais. Parce que là, on a parlé sur la pédagogie, sur comment apprendre, sur comment se saisir des opportunités. Mais voilà, par exemple, entre Alegría ou entre Ansima, il y a deux styles très différents. Ouais. Et comment tu fais pour capter ce que tu as envie de capter d'Alegría, de l'intégrer dans ta danse, dans ta progression ? Pareil de l'autre côté. Comment tu fais tout ça ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'il faut s'autoriser à rentrer dans la proposition.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Il faut s'autoriser de se dire, j'ai des connaissances, j'ai des croyances, je les mets de côté. Je les mets de côté parce que je vais apprendre quelque chose de nouveau. Si jamais on décide de se concentrer sur ce qu'on sait, on apprendra moins. Que si on oublie tout ce qu'on sait sur un sujet et qu'on se dit, alors comment lui me l'apporte déjà sur le pas de base ? Comment il me donne des informations sur mon pas de base ? Et se dire, je rentre dans quelque chose de différent. Pourquoi ? Parce que... tes acquis, tu les as. Si tu poses ton cerveau de côté juste pour une heure de cours, tu vas pas les perdre tes acquis. Par contre, peut-être que t'auras appris quelque chose de nouveau. Et du coup, ça, je pense que ça vient dans un second temps. Faut d'abord avoir, je pense, maturé un peu une technique. Le piège, c'est de se dire, ah ouais, je sais faire ça.

  • Speaker #0

    De considérer que c'est acquis.

  • Speaker #1

    De se dire que c'est suffisant, en fait, je vais dire.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'en arrivant à Milan, tu as trouvé que c'était facile justement de mettre tes acquis de côté, en tout cas d'arriver comme une page blanche, d'intégrer la technique plutôt du côté de Marco Ferrigno ? Est-ce qu'aujourd'hui, tu as le sentiment que tu as réussi à mixer les deux techniques ?

  • Speaker #1

    C'est en cours d'acquisition, je vais te dire. C'est en cours parce que je ne remercierai jamais à Alegria pour ça. C'est qu'ils m'ont transmis une technique qui, je trouve, me permet de m'adapter à différents styles. Ok. Par exemple, je t'ai parlé de l'apprentissage des comptes, je t'ai parlé de la qualité des appuis. Est-ce que c'est un vrai transfert que je fais ? Est-ce que c'est un touch ? Est-ce que c'est un bounce ? Ça, c'est un travail qu'on a fait énormément chez Alegria. Et ça, c'est universel. Un bounce ou un pas ou un touch...

  • Speaker #0

    Ça peut se mettre au service de plein de styles différents.

  • Speaker #1

    Ouais, exactement. Et du coup, quand je suis arrivé à Milan, j'ai pas eu trop à mettre ça de côté dans les cours. C'était plutôt à mon service, en fait. Ok. Ça me libérait l'esprit pour me concentrer sur d'autres choses.

  • Speaker #0

    Donc ce qui va être important aussi, c'est d'analyser justement sur quels acquis tu peux t'appuyer pour t'imprégner dans un style nouveau.

  • Speaker #1

    Ouais, complètement. Je pense qu'il y a des acquis fondamentaux qui seront vrais un peu tout le temps. Par contre, il y a peut-être des choses, notamment en termes de styling, qui viennent de différents styles, de différents genres. Et c'est là où il faut faire un peu plus attention. D'où vient le pas ? D'où vient le moteur, même des fois physique ? Est-ce que l'énergie vient de l'épaule ? Est-ce qu'elle vient de l'homoplate ? Est-ce que ça vient plutôt du dos ? Du coup, en fait, en arrivant à Milan, j'ai eu des acquis de l'Alegria que j'ai pas forcément eu à mettre de côté pour certains, puisqu'ils m'ont été utiles et en fait ils ont été plutôt à mon service. Je pense par exemple à l'apprentissage de shine, c'est quelque chose qui a été... Tu vois, Marco il le fait avec un style des fois moderne, des fois flamenco, des fois... Il fait énormément de variations de styles, mais les pas ça reste les mêmes. Donc en fait, l'apprentissage rapide des shines par exemple, quand on en a parlé, ça ça m'a permis de libérer mon esprit pour me concentrer sur d'autres choses. Et ça c'était top. En terme de styling, j'ai pas forcément un background énorme dans d'autres styles de danse. Ce qui fait que... Je suis un peu une page blanche, pas trop inscrit ou marqué par un style, si ce n'est la salsa générale, avec les logiques de salsa de base. Et donc, là, je m'imprègne petit à petit de ce qui se passe à Milan. D'ailleurs, j'ai pris aussi des cours chez Sosa.

  • Speaker #0

    D'accord, ouais, encore un style très différent.

  • Speaker #1

    Ouais, mais assez complémentaire, en fait. Mais pour moi, Sosa, tu vois, c'est le danseur de salsa, entre guillemets. C'est-à-dire que Marco, tu vois, il propose du mambo moderno. Oui. Donc, c'est un style déjà fusionné.

  • Speaker #0

    C'est assez fusion,

  • Speaker #1

    oui. Là où Sosa, il fait aussi un peu de fusion, mais pour moi, c'est de la salsa quand même qu'il fait. Tu vois, il fait de la fusion, mais en fait, avec des danses latines, vraiment. Donc en fait, ce que j'ai aussi poussé chez Fernand Sosa, c'est le style de la salsa. Avec les cours de Tatiana, notamment de body move. Vous avez les cours d'Angelo Geoffray en afro. J'avais pas fait d'afro auparavant. J'ai pris mes claques.

  • Speaker #0

    Ça donne vraiment envie d'aller à Milan. Ok. Donc là, on a parlé de la progression en social, de la progression en show. Comment tu organises ta pratique, toi, au quotidien, justement, par rapport à ces deux aspects-là ?

  • Speaker #1

    Ça dépend de différents facteurs. Ça dépend d'où je suis. Parce que tu vois, cet été, par exemple, j'étais au Moyen-Orient. Et du coup, je n'ai pas du tout organisé ma pratique comme je vais l'organiser sur l'année qui vient à Milan. Si jamais je dois donner des conseils pour des gens qui feraient du show, par exemple... Avant tout, c'est la consistance, c'est le fait de pratiquer souvent. Des fois, il vaut mieux faire une heure tous les jours, quatre heures un jour, et puis plus rien pendant deux semaines. Une heure tous les jours, tu vas progresser vraiment fort, mais il vaut mieux faire vraiment de manière régulière.

  • Speaker #0

    Ok, donc la régularité, vraiment, pour que ça rentre dans le corps à fond.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça, parce qu'en fait, complètement, la régularité, c'est un facteur clé.

  • Speaker #0

    Donc ça veut dire que toi, tu essayes quand tu es en période, du coup, comme à Milan, tu donnes des cours et tu fais des perfs. Ouais. quand tu es sur ce modèle-là de vie ?

  • Speaker #1

    Alors, pour la régularité, j'essaie d'être... Ça, c'est un facteur qui est vrai dans les deux cas. Quand je suis à l'étranger et quand je suis à Milan.

  • Speaker #0

    Dans tous les cas, tu prends du temps pour travailler.

  • Speaker #1

    Ah oui. Le sport, c'est un facteur important aussi. Donc, pour m'entraîner, j'essaie de m'entraîner et de faire du sport un peu tous les jours. Il y a peut-être un jour où ça va sauter, mais en règle générale, tous les jours, j'essaie de m'entraîner sur les fondamentaux. Parce que c'est ce qui est le plus important. Donc, des techniques de tour, des shine, du body move. Ce genre de choses. Des masters avec Julie, ce genre de choses. Sur Milan, j'organise mon temps à travers la semaine. Il y a le temps que je ne peux pas bouger, qui sont les entraînements. Donc on s'entraîne avec la team. Donc c'est deux fois par semaine, ce qui est relativement peu, entre parenthèses, je ne sais pas si on devrait le dire, mais par rapport à l'Alegria, rien à voir. Et le travail, c'est vraiment différent. Je m'entraîne deux fois par semaine avec Ansima pendant... entre 3 et 7 heures ou 8 heures. Ça dépend de la proximité du show.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça veut dire que tu connais l'heure de début de l'entraînement mais jamais l'heure de fin ?

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est exactement ça. OK. On a le temps entraînement qui est dédié. Oui. Il y a le temps de cours.

  • Speaker #0

    Oui, que tu donnes.

  • Speaker #1

    Que je donne. Oui, que je donne. On est autour de 5-6 heures de cours groupe par semaine. Et après, il y a les cours de part qui s'intercalent quand les gens peuvent. Souvent, c'est le week-end ou avant les cours de groupe aussi. Attends, tu sais quoi ? Je vais regarder mon emploi du temps. Donc il y a tout ce qui est sport, il y a tout ce qui est création, parce que du coup je travaille avec Ansima cette année, et je travaille aussi avec Julie. Donc en fait, j'ai un double emploi du temps à gérer, et ça va être la première fois où on travaille à distance, donc ça va demander une organisation un peu différente. Il y a tout le temps aussi de contact d'événements, c'est-à-dire de rentrer en contact avec des événements, ou de simplement être en discussion avec... Des fois, on engage des discussions qu'on termine un petit peu plus loin.

  • Speaker #0

    Ça, c'est important à mentionner parce que c'est aussi du temps dans la semaine de répondre aux messages, de checker les dispos, de vérifier les conditions de travail, de tout ça. C'est beaucoup de temps, j'imagine.

  • Speaker #1

    Complètement. Notamment le travail de réseaux sociaux. C'est un temps qui est considérable parce qu'il faut faire les montages. Là, cette année, j'essaie de planifier quelque chose pour être vraiment carré, essayer de faire deux posts par semaine, trois stories par jour. J'ai un petit plan en tête que je vais essayer de commencer. À travers ces quatre aspects principaux, il faut essayer de trouver l'équilibre pour...

  • Speaker #0

    Pour manger, dormir...

  • Speaker #1

    Ouais, pour manger et pour dormir. Ouais, pour manger et pour dormir, c'est important aussi, ouais.

  • Speaker #0

    Le fait que tu sois professionnel dans le milieu de la salsa, effectivement, ça implique des semaines bien chargées et quand même bien structurées. Tu as toujours fonctionné comme ça ?

  • Speaker #1

    Dans la salsa ? Oui. En fait, ça dépend. Tu vois, par exemple, cet été, on était au Moyen-Orient avec Julie. Quand je vais dans un pays à travers un organisateur, c'est un peu différent. Parce que c'est lui qui... Son travail à lui, c'est de nous faire venir, d'organiser un peu tout. Du coup, à ce moment-là, on est plus centré. On a moins, on va dire, l'aspect de contacter des gens et l'aspect réseau social. Un petit peu moins, on pourrait dire. Parce qu'on travaille en collaboration avec une structure. Le travail de cette structure, ça va être de contacter des gens, ça va être de faire venir des élèves, ça va être de promouvoir. Le travail est un peu plus partagé quand on travaille avec des organisateurs.

  • Speaker #0

    À chaque fois qu'on a parlé de progression, il me semble que ça passait beaucoup par l'introspection, par l'analyse, qu'elle soit de longue durée ou pas, de où on en est et qu'est-ce qu'on peut faire pour progresser. Et donc, dans cet emploi du temps bien chargé que tu as, est-ce que tu arrives toujours à avoir ces temps un peu d'analyse ? Ou est-ce que finalement ça se fait vraiment un peu au long cours ?

  • Speaker #1

    En fait, je ne dédie pas un temps à ça particulier. C'est-à-dire que j'aime bien travailler avec un agenda. J'ai de cette heure-là à cette heure-là et je fais ça. Mais je n'ai pas un temps dédié, genre 15 minutes méditation, pense à ce sujet. Mais quand je sens que j'en ai besoin, généralement j'en parle avec des gens avec qui je me sens à l'aise.

  • Speaker #0

    Donc ça peut être des réflexions partagées aussi. Moi, ça fonctionne bien. Ça aide.

  • Speaker #1

    .

  • Speaker #0

    Ok,

  • Speaker #1

    c'est intéressant. Généralement, je fonctionne en ping-pong, et après, ça me donne de la réflexion.

  • Speaker #0

    J'ai une dernière question pour toi, Ryan. C'est quoi la place de la salsa dans ta vie aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Je vais répondre en deux axes. Moi, des fois, je vois la salsa comme une relation amoureuse. En fait, comme une relation amoureuse que tu pourrais avoir avec quelqu'un. Quand tu commences la salsa, t'es dans la phase de lune de miel un petit peu. Donc, tout va bien, c'est un truc de fou. Tu vas en soirée, toutes tes danses, elles sont exceptionnelles. T'as un amour... qui est passionné, tu vois. Et en fait, plus le temps passe, et plus t'apprends à aimer la salsa d'une manière qui évolue, en fait, d'une manière un peu différente. Parce que peut-être tu deviens plus exigeant sur certains aspects, peut-être que t'as moins le temps pour la salsa, peut-être que... Et donc en fait, dans cette évolution, je pense qu'il faut apprendre à aimer ce que tu fais pour des choses simples, en fait. Tu vois... Alors, pourquoi je te parle de ça ? C'est parce que je pensais à... Tu vois, quand tu commences, des fois, en tant que mec, des fois, t'as envie d'accumuler des passes. T'as envie d'apprendre plein de passes, plein de passes, plein de passes. Parce que tu te sens bloqué. C'est comme quand t'apprends une langue, t'as envie d'apprendre plein de mots pour pouvoir t'exprimer. Mais des fois, apprendre plein de mots, mais pas savoir comment les agencer, c'est important cette phase, je pense. Mais des fois, c'est bien de savoir dire des phrases simples.

  • Speaker #0

    Tu veux dire qu'après la passion, t'as le goût vraiment des petites choses simples de la salsa ?

  • Speaker #1

    Ouais, j'ai les deux en fait. T'as les deux toujours avec toi. Des fois, je suis faux amoureux de ma salsa, tu vois. Mais des fois, une simple danse à base de crossbody sur place, c'est très bien aussi, tu vois. Alors qu'il n'y a pas besoin d'être un technicien de fou pour faire ça. Tu vois, Julian Moody.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #1

    Un jour, il m'a dit, tu sais Ryan, là, t'apprends plein de passes et t'aimes bien danser en envoyant plein de trucs. Mais un jour, tu comprendras. Et aujourd'hui, je me rends compte de ça. Il m'a dit, quand tu tomberas avec une danseuse qui est technique, qui peut suivre tous les trucs les plus fous que tu peux guider, ce que tu feras, c'est des crossbody, c'est des trucs les plus simples. Et aujourd'hui, je comprends ça, parce qu'en fait, le plaisir de la danse peut venir vraiment des choses très simples. Se connecter avec sa partenaire, se connecter avec la musique, kiffer le moment. Je pense qu'une des choses les plus belles qu'on peut offrir à tous les niveaux, c'est d'être présent dans sa danse, d'être présent avec sa partenaire, son partenaire, ou d'être présent... dans l'entraînement ou d'être présent pour la musique. Et ça, c'est ce qui peut tous nous mettre d'accord. Et pour le deuxième point, de la place qu'a la salsa pour moi aujourd'hui, dans ma vie, aujourd'hui, c'est un projet qui prend beaucoup de place parce que c'est un projet professionnel que je partage avec ma copine. Donc en fait, tout tourne un peu autour de ça. Ce serait plutôt la question qu'il faudrait me poser, peut-être, c'est quelle est la... place d'autres choses.

  • Speaker #0

    Qui reste pour le reste.

  • Speaker #1

    Quelle place reste-t-il pour le reste ? Parce que ouais, aujourd'hui, je vis salsa et je kiffe ça, tu vois. Donc en fait, j'essaie de trouver des moments qui me permettent de me sentir connecté à moi à travers ma pratique de la salsa. Parce que des fois, tu donnes à la salsa ou aux gens, et en fait, je pense qu'il faut savoir rester connecté à soi aussi, et c'est ce sur quoi je commence à travailler pour me sentir connecté à moi dans un maximum de choses que je fais en lien avec la salsa. La salsa, aujourd'hui, c'est mon travail, c'est mon quotidien. Et voilà, je suis très heureux de ça.

  • Speaker #0

    Merci Ryan.

  • Speaker #1

    Avec plaisir, Manon.

  • Speaker #0

    Merci pour ton écoute. J'espère que cet épisode t'a plu. Moi, c'est Manon. Et la semaine prochaine, je t'emmène à la rencontre de Julie pour parler du monde encore trop peu connu de la compétition. En attendant, n'hésite pas à partager cet épisode et à rejoindre Mosaïque Salsa sur Instagram. À lundi prochain !

  • Speaker #1

    Merci.

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Description

Dans ce nouvel épisode, je reçois Rayan, on discute ensemble autour de la progression dans la danse. Il partage avec passion son expérience et ses outils pour continuer à évoluer. Merci à lui pour cet échange !


Musique

Dolce - Cushy


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Mosaïque Salsa, le podcast qui t'emmène au cœur de la salsa, en explorant sa danse, sa musique, son histoire et sa culture. Dans ce nouvel épisode, je discute avec Rayan autour de la notion de progression, comment faire, quelles sont les étapes à passer. Il partage avec passion sa vision de l'évolution. C'est au Paris Salsa Marathon que nous nous sommes retrouvés entre deux danses et j'étais ravie de partager cette discussion avec vous. Bonjour Rayan.

  • Speaker #1

    Coucou Manon.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux te présenter avant qu'on commence ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Du coup, moi c'est Rayan. Je suis un danseur de salsa principalement. Aujourd'hui, j'habite en Italie et j'ai commencé la salsa il y a 7 ans maintenant. Je me suis formé principalement chez Alegria et après ça, je me suis lancé avec Julie. On est un couple et on travaille en couple.

  • Speaker #0

    Muevete ?

  • Speaker #1

    Muevete, c'est ça. On a pu travailler un petit peu à l'étranger déjà, en Jordanie, en Arabie Saoudite et en Italie. Et du coup, maintenant, je travaille avec Marco Ferrigno sur Milan.

  • Speaker #0

    On va discuter ensemble aujourd'hui autour de la progression, de l'évolution. Pourquoi tu as eu envie de parler de ce thème-là ?

  • Speaker #1

    J'ai eu envie de parler de ce thème-là parce que c'est un sujet, je pense, qui concerne tout le monde et à tous les moments de la vie de danseur, en fait. Quand on commence à danser, on a des problématiques ou des doutes, des sujets qui viennent. Donc... Et au fur et à mesure où on avance, on en a d'autres, on en a des nouveaux, que ce soit dans le social ou dans les shows. Et du coup, je trouve que c'était un sujet assez global qui pouvait toucher un peu tout le monde sur différents points. Je trouve ça intéressant.

  • Speaker #0

    Ok. Assez universel et en fait, qui nous touche tout au long de notre parcours de danseur. C'est ça ? Ouais. Du coup, selon toi, quelles sont les différentes étapes, les étapes clés de l'apprentissage ou en tout cas de notre progression en tant que danseur ?

  • Speaker #1

    Je pense que... Il y a une première étape qui est peut-être, alors que c'est peut-être pas le cas pour tout le monde, pour ceux qui ont commencé vraiment la danse dès l'enfance, mais je pense qu'il y a même une première étape qui est avant de commencer à danser. J'entends beaucoup de personnes qui me disent, j'ai mis six mois, un an avant de me décider, allez, je vais danser. Donc il y a cette première étape déjà qui est de se dire, je passe le pas. Qu'est-ce qui fait que tu vas passer le pas ? Qu'est-ce qui fait que tu vas te dire, allez, cette fois, je vais prendre un cours ou je vais dans un bar dansant ? que je fais mes premiers pas en tant que danseur. Et du coup, je pense que ça, ça demande de dépasser une première peur ou peut-être des a priori. Parce que j'ai l'impression que ça sera toujours différent ce qu'on imagine de la salsa et ce que c'est. Parce que le social, quand on pense à la salsa, peut-être qu'on imagine... Moi, quand j'ai commencé, je pensais que c'était de la chorégraphie uniquement. Donc quand j'ai découvert la salsa et qu'on m'a dit que c'était de l'improvisation sur de la musique, je me suis dit, vraiment, c'est assez incroyable. Et du coup, tu apprends des codes et tu apprends à t'amuser sur une musique, plus qu'à une choré que tu répèterais à chaque fois. Et du coup, je pense que ces premières étapes, c'est de découvrir un petit peu l'univers. Une fois que tu es dedans, je pense que tu as aussi ces premières étapes qui sont de te dire, bon, je vois un peu comment ça se passe aujourd'hui, il faut que je dépasse peut-être ma timidité, il faut que je dépasse ces premières étapes un petit peu effrayantes, de se dire, et si je fais mal, je ne connais pas assez de passes. Tu vois, quand tu commences, tu as plein de frayeurs et tu passes à travers ça, tu apprends les concepts clés également.

  • Speaker #0

    Puis surtout là, sur le podcast, On parle beaucoup de salsa portoricaine. Et c'est quand même une danse qui est assez réputée pour être un peu difficile au début. Généralement, il faut s'accrocher les premières semaines, les premiers mois pour commencer à y prendre du plaisir. Il me semble que j'ai souvent entendu ça.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ce que j'ai entendu souvent aussi. Et en commençant par la Porto, je n'ai pas eu ce moment où je passe par la cubaine et ensuite je fais la transition. J'ai découvert qu'il y avait de la cubaine peut-être six mois après ... avoir commencé quoi. Mais c'est vrai que le premier feeling que j'ai eu en commençant la Porto, c'était « je comprends rien… c'est bizarre, ça a l'air simple, mais c'est compliqué dans mon corps, donc j'ai envie de pousser un petit peu » . Donc ouais, je vois ce que tu veux dire.

  • Speaker #0

    Donc on concrétise l'idée d'aller en cours, une fois qu'on est en cours on commence à se familiariser, à découvrir en fait que peut-être que les a priori qu'on avait ne sont pas toujours fondés, ou en tout cas on essaye de découvrir un peu le milieu, et donc après on arrive sur quoi ?

  • Speaker #1

    Et du coup, une fois que tu commences à te sentir peut-être à l'aise à inviter des gens, que tu commences à te sentir à l'aise à faire des danses simplement, tu peux te contenter de ça. Et certaines personnes d'ailleurs, parce qu'en fait on va parler de progression, mais la progression elle est différente pour chacun. En fait la définition de progression c'est différent pour tout le monde. Peut-être que certaines personnes ça va être, ah moi j'ai envie de tourner, j'ai envie de faire 7 tours sur une main, tu vois. Alors que d'autres personnes ça va être, j'ai envie d'apprécier et de comprendre mieux la musique. D'autres personnes j'ai envie de me connecter plus avec les personnes. Donc en fait ça va... Il y a autant de définitions presque de la progression que de personnes dans la salsa.

  • Speaker #0

    C'est très subjectif.

  • Speaker #1

    Ça dépend du but qu'on se fixe. Mais du coup, en général, pour répondre à ta question, je dirais qu'après cette première étape de découverte de l'univers salsa, c'est trouver ce qui nous plaît, déjà. Et trouver son compte, en fait, dans la salsa. Et généralement, on a envie de s'améliorer à ça. C'est-à-dire qu'on commence à prendre des cours. Peut-être que ce que tu kiffes, c'est la connexion avec quelqu'un. Ou c'est le côté show, directement, peut-être. Et se dire, comment je peux m'améliorer en faisant ça ? Et du coup, tu vas... passer un process qui va être au début une progression rapide parce que tu découvres donc tu comprends des concepts super rapidement puis après peut-être tu vas commencer à te dire tiens il y a ce moment, il y a ce passage où il faudrait que je passe plus de temps parce que c'est pas si facile, il y a aussi de la frustration peut-être qui peut venir parce qu'il y a certains moments sur la progression où tu fais un plateau où tu progresses plus trop ou plus aussi rapidement et aussi il peut y avoir un moment où t'as un déclic qui te permet de repasser dans une progression en fait parce que je pense que la progression elle est pas linéaire.

  • Speaker #0

    Ça se fait plutôt par palier, en fait.

  • Speaker #1

    Par palier, et même des fois, on régresse, en fait. Peu importe comment on travaille, des fois, on régresse, même si on lâche pas.

  • Speaker #0

    Et du coup, comment on fait pour justement passer au-dessus de cette frustration et patienter pour réatteindre une dynamique de progression ? Qu'est-ce qu'on peut faire ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'on peut faire ? Je pense que, déjà, il faut accepter le fait que certaines choses prennent du temps. Alors ça, c'est la théorie, moi, je suis pas comme ça. Des fois, plus pour une personne que pour une autre, des fois plus pour un aspect qu'un autre. En fait, moi, j'ai cette mentalité de me dire, c'est une expression anglaise que je vais traduire, ça va sonner vraiment moche, mais plus tu passes de temps près du coiffeur, plus tu as de chance d'avoir une coupe de cheveux. D'accord. Et du coup, ce que je veux dire par là, c'est plus tu restes exposé à ce que tu as envie d'atteindre, et plus tu as de chance de l'atteindre rapidement, en tout cas de l'atteindre. C'est aussi pour ça que j'ai fait une formation pro. Parce qu'en fait, la formation pro, au début, tu sais, t'as l'excitation, t'es à donf du jour 1 pendant peut-être les premiers mois, ou même la première année peut-être. Et il y a un moment où, aujourd'hui, tu vois la répète, c'est dur d'y aller, quoi. Mais t'es obligé. Et en fait, se mettre dans un environnement où, en tout cas, se forcer des fois peut-être à continuer d'aller danser, ou de faire une danse en plus, de travailler sur ce qu'on a envie de travailler sur le long terme, même si dans l'instant, on se dit, ça nous coûte un petit peu, peut-être que... sur le long terme, la consistance fera qu'on progressera et on passera ce palier malgré le fait que ça prend un peu de temps.

  • Speaker #0

    Donc ça nécessite forcément de la discipline. Ouais. Aussi, j'avais l'impression que tu parlais de cette notion d'engagement, que parfois de s'engager, que ce soit, donc toi c'était dans le cadre de ta formation pro, mais parfois au sein d'un groupe ou alors avec quelqu'un aussi, ça peut aider. Se donner rendez-vous pour des trainings, il me semble que cette notion d'engagement, des fois elle peut aussi servir d'aider la discipline en tout cas.

  • Speaker #1

    C'est clair. Surtout en salsa, je trouve, parce que la salsa, c'est pas un milieu, je dirais, assez professionnel pour tout le monde, pour que des gens se disent « Ah ben tiens, je vais commencer la salsa, je vais m'entraîner 3 heures par jour. » Parce qu'en fait, il y a un aspect social à la salsa, et je parle pas du social dancing, mais il y a un aspect de groupe, en fait, qui est super important. Même les danseurs professionnels qui se mettent à la salsa après, je trouve que... ils ont découvert ça à travers un groupe. Donc en fait, tu vas en soirée avec des potes, tu t'entraînes avec des gens que t'apprécies et tu continues de progresser avec ça. Même, tu vois, les acteurs de la salsa qui sont là depuis longtemps continuent d'apporter à ce milieu, comme toi par exemple, mais des fois à travers autre chose, à travers un podcast, à travers un événement, à travers d'autres choses. Du coup, l'aspect social dans la salsa est super important.

  • Speaker #0

    Et si on repart sur ces histoires de palier, est-ce que tu te rappelles, toi, là, tout au long de ton parcours, sur quel palier t'es tombé si on parle pas tout de suite de l'aspect performance mais plutôt de l'apprentissage de la salsa pour le social ce qui concerne je pense la plupart des gens. Oui je me rappelle de certains paliers. Alors il ya des paliers en fait on

  • Speaker #1

    comprend pas en tant que danseurs. Tu veux dire sur le moment ? Oui je veux dire que il ya des fois où tu vois ce que tu es censé faire et entre guillemets c'est une question de temps parce qu'il faut que tu le que tu le développe parce que tu as compris concept mais tu bloques dessus pendant un certain temps et il y a des paliers où tu sais pas ce qui bloque en fait. Et ça je trouve que c'est plus long. Donc pour te donner deux exemples, un des paliers sur lesquels j'ai pu bloquer, et je pense que c'est le cas de beaucoup de garçons, j'en ai parlé hier soir au Marathon à Paris, c'est des fois de se dire ah je refais toujours les mêmes choses.

  • Speaker #0

    Oui c'est vrai que j'ai souvent entendu ça.

  • Speaker #1

    Tu sais au bout de trois heures par exemple de social, ton cerveau des fois soit il va dans un... State de flow. Et du coup, t'es parti, tu te sens bien, t'es inventif, t'es créatif, tu fais des passes que t'as jamais pu faire avant, t'es super connecté à la musique. Ou bien, tout l'inverse, tu déroules en mode mécanique, et t'es là, mais c'est pas possible, je fais toujours les mêmes passes, j'en peux plus. Les filles avec qui je danse, elles doivent se dire, je fais toujours la même chose, alors que souvent...

  • Speaker #0

    Alors que souvent, c'est pas le cas.

  • Speaker #1

    C'est pas le cas, ouais. Mais voilà, ça, c'est un palier que j'ai... À un moment, je me suis dit, empêche-toi de faire ce que ton corps a envie de faire.

  • Speaker #0

    Tu te faisais des auto challenges.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà, des auto challenges. Par exemple, Marina le disait dans son podcast, guide que de la main droite ou guide que de la main gauche. Se mettre des contraintes, en fait. Se mettre des contraintes. Moi, ce qui marche bien avec moi, c'est par exemple, soit me dire connecte à la musique. Écoute la musique en dansant comme tu écoutes la musique sans danser. Ok. J'adore la salsa, j'adore écouter de la salsa. Et du coup, j'essaie de connecter à la musique plus. Ça peut être un outil. Ou bien, des fois, je me dis, tu vois, si je fais faire un tour à droite à la fille, puis je tourne à droite et que mon corps quand je fais tourner à la fille je vais automatiquement à droite, je m'empêche, je me dis non, je tourne à gauche, ou je me fais une coiffe, ou je fais autre chose. Et généralement, ça m'amène sur complètement autre chose, et de là, des fois, ça débloque. Et il y a une phase où je repars dans la créativité.

  • Speaker #0

    Donc ça veut dire aussi prendre conscience un petit peu de ses automatismes, analyser sa danse. J'imagine que ça peut se faire de manière très approfondie, mais aussi un petit peu tranquillement, quelques secondes, se dire bon là, après, je fais toujours ce pas-là, ou cette passe-là, et du coup se mettre des contraintes pour libérer la créativité.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça. Et ça peut se faire à chaud ou à froid. Donc à chaud, c'est en dansant directement, ou à froid, c'est se dire, tiens, je suis en congrès, hier j'ai ressenti ça, ok, est-ce que je peux pas travailler ça avec quelqu'un ? Et je vais faire des passes que je connais, mais je vais "with a twist", je vais le changer de façon à créer une passe en fait.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'actuellement tu fonctionnes toujours comme ça, dans tes sociales ?

  • Speaker #1

    Ça m'arrive... Ça m'arrive si je sens que je bloque, je fais ça. Soit je me connecte à la musique, soit je me mets une contrainte. En fait, je l'entends à tous les niveaux, ça.

  • Speaker #0

    Ah oui, ça, c'est une bonne remarque. En fait, on peut retrouver ces paliers-là de stagnation, si on peut dire, à différents niveaux. Ça peut revenir, en fait. Des fois, on n'est pas débarrassé de ces blocages-là.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si on en est vraiment débarrassé à un moment, mais je pense qu'on le travaille suffisamment pour se sentir à l'aise à le gérer. En fait, les erreurs... vont venir. Il y aura toujours des erreurs. Il y aura toujours des difficultés. Et en fait, c'est juste qu'on apprend à les gérer.

  • Speaker #0

    Mais du coup, ça se débloque peut-être plus vite aussi, avec l'expérience...

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça. Ça se débloque plus vite. Des fois, ça prend un peu plus de temps. Mais ouais, on apprend à gérer ça. Et je pense que ce qui est super important, c'est de tomber amoureux du process, en fait. C'est-à-dire de se dire, c'est pas grave si aujourd'hui, ce soir, j'ai dansé et... Ah ben je me sentais en automatisme, ou bien j'arrivais pas à me faire comprendre sur tel aspect ou tel autre. Ou pour les filles peut-être, ah ben je comprenais pas telle figure, j'ai vraiment du mal à me sentir en équilibre sur mes jambes. Mais en fait, je pense que c'est important de se sentir à l'aise dans le fait de progresser, malgré le fait qu'on soit face à un échec, entre guillemets, parce que ça fait partie du progrès. Et c'est le mieux qu'on puisse faire pour que demain, ça soit mieux encore.

  • Speaker #0

    Qu'on soit plus satisfait. On peut progresser sur différents axes. Donc peut-être que parfois, quand on est bloqué, on peut aussi aller chercher un autre axe de travail pour ne pas se lasser, justement.

  • Speaker #1

    Ouais, carrément. Je pense que, en plus, la salsa, c'est vraiment très riche.

  • Speaker #0

    C'est un peu infini.

  • Speaker #1

    C'est vraiment infini. Et puis, plus tu creuses, plus tu te rends compte à quel point c'est profond. Et du coup, en effet, si jamais tu cherches... t'es bloqué sur, je sais pas moi, des shines, un petit peu footwork mambo, tu peux faire du body move, tu peux te concentrer sur le partner work, tu peux faire du spin, il y a mille aspects que tu peux travailler en une danse, donc c'est clair que tu peux passer d'un aspect à l'autre, complètement.

  • Speaker #0

    Là on a parlé social, mais si on parle un peu performance, show, qu'est-ce que tu penses du coup de la progression dans ce domaine-là ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est un petit peu différent, la progression pour le social et la progression pour le show, parce que... souvent, le social, on n'a pas vraiment d'engagement dans le social. Parce qu'en fait, on danse le social pour nous, et souvent le show, à moins de danser en solo, on le danse en couple ou en team. Et du coup, on fait partie d'un groupe. Et en ce sens, on a peut-être un engagement qui est différent, parce que ça englobe aussi d'autres personnes, et du coup ça peut générer d'autres choses, parce qu'on veut progresser en tant que groupe, on veut tous progresser. Et du coup, on est interdépendants en fait. On s'utilise les uns les autres pour aller de l'avant. Et du coup, je trouve que c'est quelque chose de super satisfaisant. Le travail de team, c'est ce que je préfère.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'il y a cet aspect de groupe où du coup, tout à l'heure, on parlait de se donner rendez-vous. Des fois, ça a aidé à la discipline. Et là, en fait, souvent, quand on fait des shows, on a envie d'être au maximum aussi pour le groupe.

  • Speaker #1

    C'est clair.

  • Speaker #0

    Et comment tu as fait, toi, pour progresser justement dans ce contexte de show ? Tu nous as raconté pour le social.

  • Speaker #1

    Moi j'aimerais savoir. Il y a quelqu'un derrière moi. En fait, j'avais déjà très envie.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est...

  • Speaker #1

    Ça t'a motivé ? C'est pas tant le show qui me motivait, mais j'avais envie de progresser en fait. J'avais cette grande envie de progresser.

  • Speaker #0

    De manière générale ?

  • Speaker #1

    De manière générale. Je pense que ce qui est important, c'est de connaître ses moteurs déjà. Connaître ses moteurs, par exemple, ça peut être la frustration, ça peut être l'ego, ça peut être l'envie de monter sur scène, l'envie de faire partie d'un groupe. En fait, on a tous des moteurs qui sont divers et variés. Et c'est ça, je trouve que c'est... Ça aide de savoir que moi, le travail en groupe, et c'est mon cas, ça m'aide à me dépasser. Je sais que si on se dit rendez-vous tel jour, on va travailler le spin, je vais me dire, oh là là, il faut que je tue tout.

  • Speaker #0

    Du coup, tu t'entraînes avant l'entraînement ? Voilà,

  • Speaker #1

    complètement. Là où tu vois Julie, tu auras l'occasion d'échanger avec elle, mais elle n'a besoin de personne, entre guillemets. Elle peut travailler de son côté à fond. Elle a d'autres moteurs qui lui permettent de travailler seule 100%. Et elle se sent à l'aise par rapport à ça. Moi je me sens à l'aise de travailler seul aussi, mais le travail de groupe ça me galvanise. C'est ton moteur ? Ouais complètement ça m'aide grandement. Donc je pense que forcément l'envie ça compte, m ais c'est vrai que des fois, en fait l'envie ça varie. Des fois on a un peu envie, des fois on a pas du tout envie, des fois on a vraiment envie. Et du coup pour garder cette envie, c'est bien de continuer de s'inspirer. Quand je reviens de congrès je me sens... Ça bouillonne, j'ai été inspiré par plein de danseurs, je me dis c'était fabuleux ce que j'ai vu, comment il a fait ça lui ? Et du coup ça te remplit, ça te donne envie de te dépasser, de travailler peut-être d'autres aspects que peut-être tu n'avais jamais voulu travailler.

  • Speaker #0

    Et donc justement par rapport à ces personnes que tu croises et qui t'inspirent ou qui nourrissent ta progression, tu as travaillé longtemps avec Alegria. Et là, tu es avec Marco Ferrigno. Et comment tu fais pour tirer profit de ce temps que tu passes avec ces artistes, avec ces professeurs, ces performeurs ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a eu deux phases dans le fait d'essayer de progresser au maximum lorsque tu es exposé à des super danseurs comme Alegría ou comme les danseurs de Ansima. Avant, quand je suis arrivé à Alegría, je n'avais pas une mentalité de danseur pro, en fait. Parce que c'est aussi ce que j'étais venu chercher. C'est une formation pro. Et donc, j'étais venu juste pour progresser. Et en fait, ce que Alegria m'a apporté, notamment, c'est d'apprendre à apprendre. Ils m'ont appris à tirer profit de chaque situation dans laquelle je peux être exposé. Par exemple, en fait, tu vois, les exercices auxquels on a été exposé, c'est par exemple, Damien, il fait un shine, il va le montrer deux fois, et là, il faut le faire, tu vois. Donc ça t'oblige à être à fond. à essayer de prendre le maximum. Derrière, peut-être, on va faire un one by one. Donc, on passe un par un devant tout le monde en essayant de restituer le shine qu'on a appris en peu de temps. Et du coup, ça, c'est des exercices, en fait, qui te poussent à tirer profit du peu de ce qu'on peut te montrer. Et ça, c'est super parce que du coup, même aujourd'hui, tu me montres une vidéo d'un shine, je peux te faire les comptes juste en regardant la vidéo. Et du coup, c'est beaucoup plus facile. Pour moi aujourd'hui de restituer ça, et donc quand tu es exposé à d'autres environnements, à restituer rapidement ce à quoi tu es exposé en fait.

  • Speaker #0

    Donc là il y a plusieurs choses que j'entends, il y a l'optimisation des opportunités de ces moments-là, et il y a aussi en fait un gros travail de mémoire visuelle, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a un travail de mémoire visuelle, mais en fait c'est pas que de la mémoire visuelle je pense. Il y a plusieurs types de mémoire. Et en fait ça aussi ça dépend de chacun. Tu vois en termes de progression, il y en a qui ont une mémoire plutôt auditive. d'autres qui ont une mémoire plutôt kinesthésique, d'autres plutôt visuelle. En fait, on a tous les trois. Mais c'est vrai qu'on a tendance peut-être à mettre l'accès plus sur l'un ou l'autre. Mais c'est bien de travailler les trois, je pense. Comme ça, ça nous permet de... Mais quand tu vois un shine, tu peux le mémoriser. Quand t'entends les contes, déjà, t'as la rythmique qui t'est donnée. De manière kinesthésique aussi, prendre son aise dans l'espace aussi, ça aide à mémoriser ce que t'as à apprendre, quoi. Donc... Ça, c'est un gros aspect qui m'a énormément servi chez Ansima notamment, enfin chez Marco. Oui. Parce que quand on est arrivé avec Julie, on n'avait pas prévu de rentrer dans la pro en fait, ou dans la team. On a eu cette opportunité parce qu'on est arrivé dans les cours. Moi, je suis allé voir Marco, enfin on est allé voir Marco avec Julie et on lui a dit, nous, on est à ta dispo. Si tu as envie de nous donner du taf, n'hésite pas, fais ce que tu dois faire pour nous pousser. Si en cours, tu dois nous pousser, fais ce que tu as à faire pour nous pousser en fait. Donc on s'est mis vraiment dans cette situation parce qu'on avait l'habitude, grâce à Alegria, de prendre plus que juste un cours, de se faire un petit peu pousser. Et du coup, suite à ça, il nous a proposé de rentrer dans la semi-pro. Nous, en nous disant ça, on a fait le premier entraînement, on a appris la choré le soir même. On est rentrés le soir, on venait d'apprendre la choré, on l'a travaillé toute la journée. Prochain entraînement, on la connaissait la choré parce qu'on était exposés à ça. Et en même temps, on sait que c'est le genre d'opportunité que tu as une fois. Tu as une fois l'opportunité de faire une première bonne impression, en fait. C'est maintenant ou jamais, en fait. C'est maintenant ou jamais. Donc, on fait le premier entraînement, on apprend la choré, et quand on revient, on peut la faire le week-end de même, tu vois. Et du coup, être préparé à ce genre d'opportunité, c'est ce qui nous a permis, je pense, de montrer à Marco que... On était à fond, quoi, et que... Bon, la choré, on l'a fait, ok, on pousse tout sur autre chose, tu vois, ou je sais pas. Et du coup, après, on a eu accès aux chorés pro. Et de la même manière, dès qu'on a eu accès à ça, on s'est arraché pour maîtriser les chorés le plus rapidement possible.

  • Speaker #0

    Et donc là, c'est quoi l'étape d'après ?

  • Speaker #1

    Là, c'est quoi l'étape d'après ? C'est une bonne question. C'est une bonne question.

  • Speaker #0

    T'as peut-être pas la réponse aujourd'hui.

  • Speaker #1

    J'ai pas forcément la réponse. En fait, j'ai des idées, mais j'ai pas forcément la réponse.

  • Speaker #0

    Ok, bon.

  • Speaker #1

    On en parlera après. Ok.

  • Speaker #0

    J'aimerais qu'on parle un peu en termes de style. Ouais. Parce que là, on a parlé sur la pédagogie, sur comment apprendre, sur comment se saisir des opportunités. Mais voilà, par exemple, entre Alegría ou entre Ansima, il y a deux styles très différents. Ouais. Et comment tu fais pour capter ce que tu as envie de capter d'Alegría, de l'intégrer dans ta danse, dans ta progression ? Pareil de l'autre côté. Comment tu fais tout ça ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'il faut s'autoriser à rentrer dans la proposition.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Il faut s'autoriser de se dire, j'ai des connaissances, j'ai des croyances, je les mets de côté. Je les mets de côté parce que je vais apprendre quelque chose de nouveau. Si jamais on décide de se concentrer sur ce qu'on sait, on apprendra moins. Que si on oublie tout ce qu'on sait sur un sujet et qu'on se dit, alors comment lui me l'apporte déjà sur le pas de base ? Comment il me donne des informations sur mon pas de base ? Et se dire, je rentre dans quelque chose de différent. Pourquoi ? Parce que... tes acquis, tu les as. Si tu poses ton cerveau de côté juste pour une heure de cours, tu vas pas les perdre tes acquis. Par contre, peut-être que t'auras appris quelque chose de nouveau. Et du coup, ça, je pense que ça vient dans un second temps. Faut d'abord avoir, je pense, maturé un peu une technique. Le piège, c'est de se dire, ah ouais, je sais faire ça.

  • Speaker #0

    De considérer que c'est acquis.

  • Speaker #1

    De se dire que c'est suffisant, en fait, je vais dire.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'en arrivant à Milan, tu as trouvé que c'était facile justement de mettre tes acquis de côté, en tout cas d'arriver comme une page blanche, d'intégrer la technique plutôt du côté de Marco Ferrigno ? Est-ce qu'aujourd'hui, tu as le sentiment que tu as réussi à mixer les deux techniques ?

  • Speaker #1

    C'est en cours d'acquisition, je vais te dire. C'est en cours parce que je ne remercierai jamais à Alegria pour ça. C'est qu'ils m'ont transmis une technique qui, je trouve, me permet de m'adapter à différents styles. Ok. Par exemple, je t'ai parlé de l'apprentissage des comptes, je t'ai parlé de la qualité des appuis. Est-ce que c'est un vrai transfert que je fais ? Est-ce que c'est un touch ? Est-ce que c'est un bounce ? Ça, c'est un travail qu'on a fait énormément chez Alegria. Et ça, c'est universel. Un bounce ou un pas ou un touch...

  • Speaker #0

    Ça peut se mettre au service de plein de styles différents.

  • Speaker #1

    Ouais, exactement. Et du coup, quand je suis arrivé à Milan, j'ai pas eu trop à mettre ça de côté dans les cours. C'était plutôt à mon service, en fait. Ok. Ça me libérait l'esprit pour me concentrer sur d'autres choses.

  • Speaker #0

    Donc ce qui va être important aussi, c'est d'analyser justement sur quels acquis tu peux t'appuyer pour t'imprégner dans un style nouveau.

  • Speaker #1

    Ouais, complètement. Je pense qu'il y a des acquis fondamentaux qui seront vrais un peu tout le temps. Par contre, il y a peut-être des choses, notamment en termes de styling, qui viennent de différents styles, de différents genres. Et c'est là où il faut faire un peu plus attention. D'où vient le pas ? D'où vient le moteur, même des fois physique ? Est-ce que l'énergie vient de l'épaule ? Est-ce qu'elle vient de l'homoplate ? Est-ce que ça vient plutôt du dos ? Du coup, en fait, en arrivant à Milan, j'ai eu des acquis de l'Alegria que j'ai pas forcément eu à mettre de côté pour certains, puisqu'ils m'ont été utiles et en fait ils ont été plutôt à mon service. Je pense par exemple à l'apprentissage de shine, c'est quelque chose qui a été... Tu vois, Marco il le fait avec un style des fois moderne, des fois flamenco, des fois... Il fait énormément de variations de styles, mais les pas ça reste les mêmes. Donc en fait, l'apprentissage rapide des shines par exemple, quand on en a parlé, ça ça m'a permis de libérer mon esprit pour me concentrer sur d'autres choses. Et ça c'était top. En terme de styling, j'ai pas forcément un background énorme dans d'autres styles de danse. Ce qui fait que... Je suis un peu une page blanche, pas trop inscrit ou marqué par un style, si ce n'est la salsa générale, avec les logiques de salsa de base. Et donc, là, je m'imprègne petit à petit de ce qui se passe à Milan. D'ailleurs, j'ai pris aussi des cours chez Sosa.

  • Speaker #0

    D'accord, ouais, encore un style très différent.

  • Speaker #1

    Ouais, mais assez complémentaire, en fait. Mais pour moi, Sosa, tu vois, c'est le danseur de salsa, entre guillemets. C'est-à-dire que Marco, tu vois, il propose du mambo moderno. Oui. Donc, c'est un style déjà fusionné.

  • Speaker #0

    C'est assez fusion,

  • Speaker #1

    oui. Là où Sosa, il fait aussi un peu de fusion, mais pour moi, c'est de la salsa quand même qu'il fait. Tu vois, il fait de la fusion, mais en fait, avec des danses latines, vraiment. Donc en fait, ce que j'ai aussi poussé chez Fernand Sosa, c'est le style de la salsa. Avec les cours de Tatiana, notamment de body move. Vous avez les cours d'Angelo Geoffray en afro. J'avais pas fait d'afro auparavant. J'ai pris mes claques.

  • Speaker #0

    Ça donne vraiment envie d'aller à Milan. Ok. Donc là, on a parlé de la progression en social, de la progression en show. Comment tu organises ta pratique, toi, au quotidien, justement, par rapport à ces deux aspects-là ?

  • Speaker #1

    Ça dépend de différents facteurs. Ça dépend d'où je suis. Parce que tu vois, cet été, par exemple, j'étais au Moyen-Orient. Et du coup, je n'ai pas du tout organisé ma pratique comme je vais l'organiser sur l'année qui vient à Milan. Si jamais je dois donner des conseils pour des gens qui feraient du show, par exemple... Avant tout, c'est la consistance, c'est le fait de pratiquer souvent. Des fois, il vaut mieux faire une heure tous les jours, quatre heures un jour, et puis plus rien pendant deux semaines. Une heure tous les jours, tu vas progresser vraiment fort, mais il vaut mieux faire vraiment de manière régulière.

  • Speaker #0

    Ok, donc la régularité, vraiment, pour que ça rentre dans le corps à fond.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça, parce qu'en fait, complètement, la régularité, c'est un facteur clé.

  • Speaker #0

    Donc ça veut dire que toi, tu essayes quand tu es en période, du coup, comme à Milan, tu donnes des cours et tu fais des perfs. Ouais. quand tu es sur ce modèle-là de vie ?

  • Speaker #1

    Alors, pour la régularité, j'essaie d'être... Ça, c'est un facteur qui est vrai dans les deux cas. Quand je suis à l'étranger et quand je suis à Milan.

  • Speaker #0

    Dans tous les cas, tu prends du temps pour travailler.

  • Speaker #1

    Ah oui. Le sport, c'est un facteur important aussi. Donc, pour m'entraîner, j'essaie de m'entraîner et de faire du sport un peu tous les jours. Il y a peut-être un jour où ça va sauter, mais en règle générale, tous les jours, j'essaie de m'entraîner sur les fondamentaux. Parce que c'est ce qui est le plus important. Donc, des techniques de tour, des shine, du body move. Ce genre de choses. Des masters avec Julie, ce genre de choses. Sur Milan, j'organise mon temps à travers la semaine. Il y a le temps que je ne peux pas bouger, qui sont les entraînements. Donc on s'entraîne avec la team. Donc c'est deux fois par semaine, ce qui est relativement peu, entre parenthèses, je ne sais pas si on devrait le dire, mais par rapport à l'Alegria, rien à voir. Et le travail, c'est vraiment différent. Je m'entraîne deux fois par semaine avec Ansima pendant... entre 3 et 7 heures ou 8 heures. Ça dépend de la proximité du show.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça veut dire que tu connais l'heure de début de l'entraînement mais jamais l'heure de fin ?

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est exactement ça. OK. On a le temps entraînement qui est dédié. Oui. Il y a le temps de cours.

  • Speaker #0

    Oui, que tu donnes.

  • Speaker #1

    Que je donne. Oui, que je donne. On est autour de 5-6 heures de cours groupe par semaine. Et après, il y a les cours de part qui s'intercalent quand les gens peuvent. Souvent, c'est le week-end ou avant les cours de groupe aussi. Attends, tu sais quoi ? Je vais regarder mon emploi du temps. Donc il y a tout ce qui est sport, il y a tout ce qui est création, parce que du coup je travaille avec Ansima cette année, et je travaille aussi avec Julie. Donc en fait, j'ai un double emploi du temps à gérer, et ça va être la première fois où on travaille à distance, donc ça va demander une organisation un peu différente. Il y a tout le temps aussi de contact d'événements, c'est-à-dire de rentrer en contact avec des événements, ou de simplement être en discussion avec... Des fois, on engage des discussions qu'on termine un petit peu plus loin.

  • Speaker #0

    Ça, c'est important à mentionner parce que c'est aussi du temps dans la semaine de répondre aux messages, de checker les dispos, de vérifier les conditions de travail, de tout ça. C'est beaucoup de temps, j'imagine.

  • Speaker #1

    Complètement. Notamment le travail de réseaux sociaux. C'est un temps qui est considérable parce qu'il faut faire les montages. Là, cette année, j'essaie de planifier quelque chose pour être vraiment carré, essayer de faire deux posts par semaine, trois stories par jour. J'ai un petit plan en tête que je vais essayer de commencer. À travers ces quatre aspects principaux, il faut essayer de trouver l'équilibre pour...

  • Speaker #0

    Pour manger, dormir...

  • Speaker #1

    Ouais, pour manger et pour dormir. Ouais, pour manger et pour dormir, c'est important aussi, ouais.

  • Speaker #0

    Le fait que tu sois professionnel dans le milieu de la salsa, effectivement, ça implique des semaines bien chargées et quand même bien structurées. Tu as toujours fonctionné comme ça ?

  • Speaker #1

    Dans la salsa ? Oui. En fait, ça dépend. Tu vois, par exemple, cet été, on était au Moyen-Orient avec Julie. Quand je vais dans un pays à travers un organisateur, c'est un peu différent. Parce que c'est lui qui... Son travail à lui, c'est de nous faire venir, d'organiser un peu tout. Du coup, à ce moment-là, on est plus centré. On a moins, on va dire, l'aspect de contacter des gens et l'aspect réseau social. Un petit peu moins, on pourrait dire. Parce qu'on travaille en collaboration avec une structure. Le travail de cette structure, ça va être de contacter des gens, ça va être de faire venir des élèves, ça va être de promouvoir. Le travail est un peu plus partagé quand on travaille avec des organisateurs.

  • Speaker #0

    À chaque fois qu'on a parlé de progression, il me semble que ça passait beaucoup par l'introspection, par l'analyse, qu'elle soit de longue durée ou pas, de où on en est et qu'est-ce qu'on peut faire pour progresser. Et donc, dans cet emploi du temps bien chargé que tu as, est-ce que tu arrives toujours à avoir ces temps un peu d'analyse ? Ou est-ce que finalement ça se fait vraiment un peu au long cours ?

  • Speaker #1

    En fait, je ne dédie pas un temps à ça particulier. C'est-à-dire que j'aime bien travailler avec un agenda. J'ai de cette heure-là à cette heure-là et je fais ça. Mais je n'ai pas un temps dédié, genre 15 minutes méditation, pense à ce sujet. Mais quand je sens que j'en ai besoin, généralement j'en parle avec des gens avec qui je me sens à l'aise.

  • Speaker #0

    Donc ça peut être des réflexions partagées aussi. Moi, ça fonctionne bien. Ça aide.

  • Speaker #1

    .

  • Speaker #0

    Ok,

  • Speaker #1

    c'est intéressant. Généralement, je fonctionne en ping-pong, et après, ça me donne de la réflexion.

  • Speaker #0

    J'ai une dernière question pour toi, Ryan. C'est quoi la place de la salsa dans ta vie aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Je vais répondre en deux axes. Moi, des fois, je vois la salsa comme une relation amoureuse. En fait, comme une relation amoureuse que tu pourrais avoir avec quelqu'un. Quand tu commences la salsa, t'es dans la phase de lune de miel un petit peu. Donc, tout va bien, c'est un truc de fou. Tu vas en soirée, toutes tes danses, elles sont exceptionnelles. T'as un amour... qui est passionné, tu vois. Et en fait, plus le temps passe, et plus t'apprends à aimer la salsa d'une manière qui évolue, en fait, d'une manière un peu différente. Parce que peut-être tu deviens plus exigeant sur certains aspects, peut-être que t'as moins le temps pour la salsa, peut-être que... Et donc en fait, dans cette évolution, je pense qu'il faut apprendre à aimer ce que tu fais pour des choses simples, en fait. Tu vois... Alors, pourquoi je te parle de ça ? C'est parce que je pensais à... Tu vois, quand tu commences, des fois, en tant que mec, des fois, t'as envie d'accumuler des passes. T'as envie d'apprendre plein de passes, plein de passes, plein de passes. Parce que tu te sens bloqué. C'est comme quand t'apprends une langue, t'as envie d'apprendre plein de mots pour pouvoir t'exprimer. Mais des fois, apprendre plein de mots, mais pas savoir comment les agencer, c'est important cette phase, je pense. Mais des fois, c'est bien de savoir dire des phrases simples.

  • Speaker #0

    Tu veux dire qu'après la passion, t'as le goût vraiment des petites choses simples de la salsa ?

  • Speaker #1

    Ouais, j'ai les deux en fait. T'as les deux toujours avec toi. Des fois, je suis faux amoureux de ma salsa, tu vois. Mais des fois, une simple danse à base de crossbody sur place, c'est très bien aussi, tu vois. Alors qu'il n'y a pas besoin d'être un technicien de fou pour faire ça. Tu vois, Julian Moody.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #1

    Un jour, il m'a dit, tu sais Ryan, là, t'apprends plein de passes et t'aimes bien danser en envoyant plein de trucs. Mais un jour, tu comprendras. Et aujourd'hui, je me rends compte de ça. Il m'a dit, quand tu tomberas avec une danseuse qui est technique, qui peut suivre tous les trucs les plus fous que tu peux guider, ce que tu feras, c'est des crossbody, c'est des trucs les plus simples. Et aujourd'hui, je comprends ça, parce qu'en fait, le plaisir de la danse peut venir vraiment des choses très simples. Se connecter avec sa partenaire, se connecter avec la musique, kiffer le moment. Je pense qu'une des choses les plus belles qu'on peut offrir à tous les niveaux, c'est d'être présent dans sa danse, d'être présent avec sa partenaire, son partenaire, ou d'être présent... dans l'entraînement ou d'être présent pour la musique. Et ça, c'est ce qui peut tous nous mettre d'accord. Et pour le deuxième point, de la place qu'a la salsa pour moi aujourd'hui, dans ma vie, aujourd'hui, c'est un projet qui prend beaucoup de place parce que c'est un projet professionnel que je partage avec ma copine. Donc en fait, tout tourne un peu autour de ça. Ce serait plutôt la question qu'il faudrait me poser, peut-être, c'est quelle est la... place d'autres choses.

  • Speaker #0

    Qui reste pour le reste.

  • Speaker #1

    Quelle place reste-t-il pour le reste ? Parce que ouais, aujourd'hui, je vis salsa et je kiffe ça, tu vois. Donc en fait, j'essaie de trouver des moments qui me permettent de me sentir connecté à moi à travers ma pratique de la salsa. Parce que des fois, tu donnes à la salsa ou aux gens, et en fait, je pense qu'il faut savoir rester connecté à soi aussi, et c'est ce sur quoi je commence à travailler pour me sentir connecté à moi dans un maximum de choses que je fais en lien avec la salsa. La salsa, aujourd'hui, c'est mon travail, c'est mon quotidien. Et voilà, je suis très heureux de ça.

  • Speaker #0

    Merci Ryan.

  • Speaker #1

    Avec plaisir, Manon.

  • Speaker #0

    Merci pour ton écoute. J'espère que cet épisode t'a plu. Moi, c'est Manon. Et la semaine prochaine, je t'emmène à la rencontre de Julie pour parler du monde encore trop peu connu de la compétition. En attendant, n'hésite pas à partager cet épisode et à rejoindre Mosaïque Salsa sur Instagram. À lundi prochain !

  • Speaker #1

    Merci.

Description

Dans ce nouvel épisode, je reçois Rayan, on discute ensemble autour de la progression dans la danse. Il partage avec passion son expérience et ses outils pour continuer à évoluer. Merci à lui pour cet échange !


Musique

Dolce - Cushy


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Mosaïque Salsa, le podcast qui t'emmène au cœur de la salsa, en explorant sa danse, sa musique, son histoire et sa culture. Dans ce nouvel épisode, je discute avec Rayan autour de la notion de progression, comment faire, quelles sont les étapes à passer. Il partage avec passion sa vision de l'évolution. C'est au Paris Salsa Marathon que nous nous sommes retrouvés entre deux danses et j'étais ravie de partager cette discussion avec vous. Bonjour Rayan.

  • Speaker #1

    Coucou Manon.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux te présenter avant qu'on commence ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Du coup, moi c'est Rayan. Je suis un danseur de salsa principalement. Aujourd'hui, j'habite en Italie et j'ai commencé la salsa il y a 7 ans maintenant. Je me suis formé principalement chez Alegria et après ça, je me suis lancé avec Julie. On est un couple et on travaille en couple.

  • Speaker #0

    Muevete ?

  • Speaker #1

    Muevete, c'est ça. On a pu travailler un petit peu à l'étranger déjà, en Jordanie, en Arabie Saoudite et en Italie. Et du coup, maintenant, je travaille avec Marco Ferrigno sur Milan.

  • Speaker #0

    On va discuter ensemble aujourd'hui autour de la progression, de l'évolution. Pourquoi tu as eu envie de parler de ce thème-là ?

  • Speaker #1

    J'ai eu envie de parler de ce thème-là parce que c'est un sujet, je pense, qui concerne tout le monde et à tous les moments de la vie de danseur, en fait. Quand on commence à danser, on a des problématiques ou des doutes, des sujets qui viennent. Donc... Et au fur et à mesure où on avance, on en a d'autres, on en a des nouveaux, que ce soit dans le social ou dans les shows. Et du coup, je trouve que c'était un sujet assez global qui pouvait toucher un peu tout le monde sur différents points. Je trouve ça intéressant.

  • Speaker #0

    Ok. Assez universel et en fait, qui nous touche tout au long de notre parcours de danseur. C'est ça ? Ouais. Du coup, selon toi, quelles sont les différentes étapes, les étapes clés de l'apprentissage ou en tout cas de notre progression en tant que danseur ?

  • Speaker #1

    Je pense que... Il y a une première étape qui est peut-être, alors que c'est peut-être pas le cas pour tout le monde, pour ceux qui ont commencé vraiment la danse dès l'enfance, mais je pense qu'il y a même une première étape qui est avant de commencer à danser. J'entends beaucoup de personnes qui me disent, j'ai mis six mois, un an avant de me décider, allez, je vais danser. Donc il y a cette première étape déjà qui est de se dire, je passe le pas. Qu'est-ce qui fait que tu vas passer le pas ? Qu'est-ce qui fait que tu vas te dire, allez, cette fois, je vais prendre un cours ou je vais dans un bar dansant ? que je fais mes premiers pas en tant que danseur. Et du coup, je pense que ça, ça demande de dépasser une première peur ou peut-être des a priori. Parce que j'ai l'impression que ça sera toujours différent ce qu'on imagine de la salsa et ce que c'est. Parce que le social, quand on pense à la salsa, peut-être qu'on imagine... Moi, quand j'ai commencé, je pensais que c'était de la chorégraphie uniquement. Donc quand j'ai découvert la salsa et qu'on m'a dit que c'était de l'improvisation sur de la musique, je me suis dit, vraiment, c'est assez incroyable. Et du coup, tu apprends des codes et tu apprends à t'amuser sur une musique, plus qu'à une choré que tu répèterais à chaque fois. Et du coup, je pense que ces premières étapes, c'est de découvrir un petit peu l'univers. Une fois que tu es dedans, je pense que tu as aussi ces premières étapes qui sont de te dire, bon, je vois un peu comment ça se passe aujourd'hui, il faut que je dépasse peut-être ma timidité, il faut que je dépasse ces premières étapes un petit peu effrayantes, de se dire, et si je fais mal, je ne connais pas assez de passes. Tu vois, quand tu commences, tu as plein de frayeurs et tu passes à travers ça, tu apprends les concepts clés également.

  • Speaker #0

    Puis surtout là, sur le podcast, On parle beaucoup de salsa portoricaine. Et c'est quand même une danse qui est assez réputée pour être un peu difficile au début. Généralement, il faut s'accrocher les premières semaines, les premiers mois pour commencer à y prendre du plaisir. Il me semble que j'ai souvent entendu ça.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ce que j'ai entendu souvent aussi. Et en commençant par la Porto, je n'ai pas eu ce moment où je passe par la cubaine et ensuite je fais la transition. J'ai découvert qu'il y avait de la cubaine peut-être six mois après ... avoir commencé quoi. Mais c'est vrai que le premier feeling que j'ai eu en commençant la Porto, c'était « je comprends rien… c'est bizarre, ça a l'air simple, mais c'est compliqué dans mon corps, donc j'ai envie de pousser un petit peu » . Donc ouais, je vois ce que tu veux dire.

  • Speaker #0

    Donc on concrétise l'idée d'aller en cours, une fois qu'on est en cours on commence à se familiariser, à découvrir en fait que peut-être que les a priori qu'on avait ne sont pas toujours fondés, ou en tout cas on essaye de découvrir un peu le milieu, et donc après on arrive sur quoi ?

  • Speaker #1

    Et du coup, une fois que tu commences à te sentir peut-être à l'aise à inviter des gens, que tu commences à te sentir à l'aise à faire des danses simplement, tu peux te contenter de ça. Et certaines personnes d'ailleurs, parce qu'en fait on va parler de progression, mais la progression elle est différente pour chacun. En fait la définition de progression c'est différent pour tout le monde. Peut-être que certaines personnes ça va être, ah moi j'ai envie de tourner, j'ai envie de faire 7 tours sur une main, tu vois. Alors que d'autres personnes ça va être, j'ai envie d'apprécier et de comprendre mieux la musique. D'autres personnes j'ai envie de me connecter plus avec les personnes. Donc en fait ça va... Il y a autant de définitions presque de la progression que de personnes dans la salsa.

  • Speaker #0

    C'est très subjectif.

  • Speaker #1

    Ça dépend du but qu'on se fixe. Mais du coup, en général, pour répondre à ta question, je dirais qu'après cette première étape de découverte de l'univers salsa, c'est trouver ce qui nous plaît, déjà. Et trouver son compte, en fait, dans la salsa. Et généralement, on a envie de s'améliorer à ça. C'est-à-dire qu'on commence à prendre des cours. Peut-être que ce que tu kiffes, c'est la connexion avec quelqu'un. Ou c'est le côté show, directement, peut-être. Et se dire, comment je peux m'améliorer en faisant ça ? Et du coup, tu vas... passer un process qui va être au début une progression rapide parce que tu découvres donc tu comprends des concepts super rapidement puis après peut-être tu vas commencer à te dire tiens il y a ce moment, il y a ce passage où il faudrait que je passe plus de temps parce que c'est pas si facile, il y a aussi de la frustration peut-être qui peut venir parce qu'il y a certains moments sur la progression où tu fais un plateau où tu progresses plus trop ou plus aussi rapidement et aussi il peut y avoir un moment où t'as un déclic qui te permet de repasser dans une progression en fait parce que je pense que la progression elle est pas linéaire.

  • Speaker #0

    Ça se fait plutôt par palier, en fait.

  • Speaker #1

    Par palier, et même des fois, on régresse, en fait. Peu importe comment on travaille, des fois, on régresse, même si on lâche pas.

  • Speaker #0

    Et du coup, comment on fait pour justement passer au-dessus de cette frustration et patienter pour réatteindre une dynamique de progression ? Qu'est-ce qu'on peut faire ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'on peut faire ? Je pense que, déjà, il faut accepter le fait que certaines choses prennent du temps. Alors ça, c'est la théorie, moi, je suis pas comme ça. Des fois, plus pour une personne que pour une autre, des fois plus pour un aspect qu'un autre. En fait, moi, j'ai cette mentalité de me dire, c'est une expression anglaise que je vais traduire, ça va sonner vraiment moche, mais plus tu passes de temps près du coiffeur, plus tu as de chance d'avoir une coupe de cheveux. D'accord. Et du coup, ce que je veux dire par là, c'est plus tu restes exposé à ce que tu as envie d'atteindre, et plus tu as de chance de l'atteindre rapidement, en tout cas de l'atteindre. C'est aussi pour ça que j'ai fait une formation pro. Parce qu'en fait, la formation pro, au début, tu sais, t'as l'excitation, t'es à donf du jour 1 pendant peut-être les premiers mois, ou même la première année peut-être. Et il y a un moment où, aujourd'hui, tu vois la répète, c'est dur d'y aller, quoi. Mais t'es obligé. Et en fait, se mettre dans un environnement où, en tout cas, se forcer des fois peut-être à continuer d'aller danser, ou de faire une danse en plus, de travailler sur ce qu'on a envie de travailler sur le long terme, même si dans l'instant, on se dit, ça nous coûte un petit peu, peut-être que... sur le long terme, la consistance fera qu'on progressera et on passera ce palier malgré le fait que ça prend un peu de temps.

  • Speaker #0

    Donc ça nécessite forcément de la discipline. Ouais. Aussi, j'avais l'impression que tu parlais de cette notion d'engagement, que parfois de s'engager, que ce soit, donc toi c'était dans le cadre de ta formation pro, mais parfois au sein d'un groupe ou alors avec quelqu'un aussi, ça peut aider. Se donner rendez-vous pour des trainings, il me semble que cette notion d'engagement, des fois elle peut aussi servir d'aider la discipline en tout cas.

  • Speaker #1

    C'est clair. Surtout en salsa, je trouve, parce que la salsa, c'est pas un milieu, je dirais, assez professionnel pour tout le monde, pour que des gens se disent « Ah ben tiens, je vais commencer la salsa, je vais m'entraîner 3 heures par jour. » Parce qu'en fait, il y a un aspect social à la salsa, et je parle pas du social dancing, mais il y a un aspect de groupe, en fait, qui est super important. Même les danseurs professionnels qui se mettent à la salsa après, je trouve que... ils ont découvert ça à travers un groupe. Donc en fait, tu vas en soirée avec des potes, tu t'entraînes avec des gens que t'apprécies et tu continues de progresser avec ça. Même, tu vois, les acteurs de la salsa qui sont là depuis longtemps continuent d'apporter à ce milieu, comme toi par exemple, mais des fois à travers autre chose, à travers un podcast, à travers un événement, à travers d'autres choses. Du coup, l'aspect social dans la salsa est super important.

  • Speaker #0

    Et si on repart sur ces histoires de palier, est-ce que tu te rappelles, toi, là, tout au long de ton parcours, sur quel palier t'es tombé si on parle pas tout de suite de l'aspect performance mais plutôt de l'apprentissage de la salsa pour le social ce qui concerne je pense la plupart des gens. Oui je me rappelle de certains paliers. Alors il ya des paliers en fait on

  • Speaker #1

    comprend pas en tant que danseurs. Tu veux dire sur le moment ? Oui je veux dire que il ya des fois où tu vois ce que tu es censé faire et entre guillemets c'est une question de temps parce qu'il faut que tu le que tu le développe parce que tu as compris concept mais tu bloques dessus pendant un certain temps et il y a des paliers où tu sais pas ce qui bloque en fait. Et ça je trouve que c'est plus long. Donc pour te donner deux exemples, un des paliers sur lesquels j'ai pu bloquer, et je pense que c'est le cas de beaucoup de garçons, j'en ai parlé hier soir au Marathon à Paris, c'est des fois de se dire ah je refais toujours les mêmes choses.

  • Speaker #0

    Oui c'est vrai que j'ai souvent entendu ça.

  • Speaker #1

    Tu sais au bout de trois heures par exemple de social, ton cerveau des fois soit il va dans un... State de flow. Et du coup, t'es parti, tu te sens bien, t'es inventif, t'es créatif, tu fais des passes que t'as jamais pu faire avant, t'es super connecté à la musique. Ou bien, tout l'inverse, tu déroules en mode mécanique, et t'es là, mais c'est pas possible, je fais toujours les mêmes passes, j'en peux plus. Les filles avec qui je danse, elles doivent se dire, je fais toujours la même chose, alors que souvent...

  • Speaker #0

    Alors que souvent, c'est pas le cas.

  • Speaker #1

    C'est pas le cas, ouais. Mais voilà, ça, c'est un palier que j'ai... À un moment, je me suis dit, empêche-toi de faire ce que ton corps a envie de faire.

  • Speaker #0

    Tu te faisais des auto challenges.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà, des auto challenges. Par exemple, Marina le disait dans son podcast, guide que de la main droite ou guide que de la main gauche. Se mettre des contraintes, en fait. Se mettre des contraintes. Moi, ce qui marche bien avec moi, c'est par exemple, soit me dire connecte à la musique. Écoute la musique en dansant comme tu écoutes la musique sans danser. Ok. J'adore la salsa, j'adore écouter de la salsa. Et du coup, j'essaie de connecter à la musique plus. Ça peut être un outil. Ou bien, des fois, je me dis, tu vois, si je fais faire un tour à droite à la fille, puis je tourne à droite et que mon corps quand je fais tourner à la fille je vais automatiquement à droite, je m'empêche, je me dis non, je tourne à gauche, ou je me fais une coiffe, ou je fais autre chose. Et généralement, ça m'amène sur complètement autre chose, et de là, des fois, ça débloque. Et il y a une phase où je repars dans la créativité.

  • Speaker #0

    Donc ça veut dire aussi prendre conscience un petit peu de ses automatismes, analyser sa danse. J'imagine que ça peut se faire de manière très approfondie, mais aussi un petit peu tranquillement, quelques secondes, se dire bon là, après, je fais toujours ce pas-là, ou cette passe-là, et du coup se mettre des contraintes pour libérer la créativité.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça. Et ça peut se faire à chaud ou à froid. Donc à chaud, c'est en dansant directement, ou à froid, c'est se dire, tiens, je suis en congrès, hier j'ai ressenti ça, ok, est-ce que je peux pas travailler ça avec quelqu'un ? Et je vais faire des passes que je connais, mais je vais "with a twist", je vais le changer de façon à créer une passe en fait.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'actuellement tu fonctionnes toujours comme ça, dans tes sociales ?

  • Speaker #1

    Ça m'arrive... Ça m'arrive si je sens que je bloque, je fais ça. Soit je me connecte à la musique, soit je me mets une contrainte. En fait, je l'entends à tous les niveaux, ça.

  • Speaker #0

    Ah oui, ça, c'est une bonne remarque. En fait, on peut retrouver ces paliers-là de stagnation, si on peut dire, à différents niveaux. Ça peut revenir, en fait. Des fois, on n'est pas débarrassé de ces blocages-là.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si on en est vraiment débarrassé à un moment, mais je pense qu'on le travaille suffisamment pour se sentir à l'aise à le gérer. En fait, les erreurs... vont venir. Il y aura toujours des erreurs. Il y aura toujours des difficultés. Et en fait, c'est juste qu'on apprend à les gérer.

  • Speaker #0

    Mais du coup, ça se débloque peut-être plus vite aussi, avec l'expérience...

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça. Ça se débloque plus vite. Des fois, ça prend un peu plus de temps. Mais ouais, on apprend à gérer ça. Et je pense que ce qui est super important, c'est de tomber amoureux du process, en fait. C'est-à-dire de se dire, c'est pas grave si aujourd'hui, ce soir, j'ai dansé et... Ah ben je me sentais en automatisme, ou bien j'arrivais pas à me faire comprendre sur tel aspect ou tel autre. Ou pour les filles peut-être, ah ben je comprenais pas telle figure, j'ai vraiment du mal à me sentir en équilibre sur mes jambes. Mais en fait, je pense que c'est important de se sentir à l'aise dans le fait de progresser, malgré le fait qu'on soit face à un échec, entre guillemets, parce que ça fait partie du progrès. Et c'est le mieux qu'on puisse faire pour que demain, ça soit mieux encore.

  • Speaker #0

    Qu'on soit plus satisfait. On peut progresser sur différents axes. Donc peut-être que parfois, quand on est bloqué, on peut aussi aller chercher un autre axe de travail pour ne pas se lasser, justement.

  • Speaker #1

    Ouais, carrément. Je pense que, en plus, la salsa, c'est vraiment très riche.

  • Speaker #0

    C'est un peu infini.

  • Speaker #1

    C'est vraiment infini. Et puis, plus tu creuses, plus tu te rends compte à quel point c'est profond. Et du coup, en effet, si jamais tu cherches... t'es bloqué sur, je sais pas moi, des shines, un petit peu footwork mambo, tu peux faire du body move, tu peux te concentrer sur le partner work, tu peux faire du spin, il y a mille aspects que tu peux travailler en une danse, donc c'est clair que tu peux passer d'un aspect à l'autre, complètement.

  • Speaker #0

    Là on a parlé social, mais si on parle un peu performance, show, qu'est-ce que tu penses du coup de la progression dans ce domaine-là ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est un petit peu différent, la progression pour le social et la progression pour le show, parce que... souvent, le social, on n'a pas vraiment d'engagement dans le social. Parce qu'en fait, on danse le social pour nous, et souvent le show, à moins de danser en solo, on le danse en couple ou en team. Et du coup, on fait partie d'un groupe. Et en ce sens, on a peut-être un engagement qui est différent, parce que ça englobe aussi d'autres personnes, et du coup ça peut générer d'autres choses, parce qu'on veut progresser en tant que groupe, on veut tous progresser. Et du coup, on est interdépendants en fait. On s'utilise les uns les autres pour aller de l'avant. Et du coup, je trouve que c'est quelque chose de super satisfaisant. Le travail de team, c'est ce que je préfère.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'il y a cet aspect de groupe où du coup, tout à l'heure, on parlait de se donner rendez-vous. Des fois, ça a aidé à la discipline. Et là, en fait, souvent, quand on fait des shows, on a envie d'être au maximum aussi pour le groupe.

  • Speaker #1

    C'est clair.

  • Speaker #0

    Et comment tu as fait, toi, pour progresser justement dans ce contexte de show ? Tu nous as raconté pour le social.

  • Speaker #1

    Moi j'aimerais savoir. Il y a quelqu'un derrière moi. En fait, j'avais déjà très envie.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est...

  • Speaker #1

    Ça t'a motivé ? C'est pas tant le show qui me motivait, mais j'avais envie de progresser en fait. J'avais cette grande envie de progresser.

  • Speaker #0

    De manière générale ?

  • Speaker #1

    De manière générale. Je pense que ce qui est important, c'est de connaître ses moteurs déjà. Connaître ses moteurs, par exemple, ça peut être la frustration, ça peut être l'ego, ça peut être l'envie de monter sur scène, l'envie de faire partie d'un groupe. En fait, on a tous des moteurs qui sont divers et variés. Et c'est ça, je trouve que c'est... Ça aide de savoir que moi, le travail en groupe, et c'est mon cas, ça m'aide à me dépasser. Je sais que si on se dit rendez-vous tel jour, on va travailler le spin, je vais me dire, oh là là, il faut que je tue tout.

  • Speaker #0

    Du coup, tu t'entraînes avant l'entraînement ? Voilà,

  • Speaker #1

    complètement. Là où tu vois Julie, tu auras l'occasion d'échanger avec elle, mais elle n'a besoin de personne, entre guillemets. Elle peut travailler de son côté à fond. Elle a d'autres moteurs qui lui permettent de travailler seule 100%. Et elle se sent à l'aise par rapport à ça. Moi je me sens à l'aise de travailler seul aussi, mais le travail de groupe ça me galvanise. C'est ton moteur ? Ouais complètement ça m'aide grandement. Donc je pense que forcément l'envie ça compte, m ais c'est vrai que des fois, en fait l'envie ça varie. Des fois on a un peu envie, des fois on a pas du tout envie, des fois on a vraiment envie. Et du coup pour garder cette envie, c'est bien de continuer de s'inspirer. Quand je reviens de congrès je me sens... Ça bouillonne, j'ai été inspiré par plein de danseurs, je me dis c'était fabuleux ce que j'ai vu, comment il a fait ça lui ? Et du coup ça te remplit, ça te donne envie de te dépasser, de travailler peut-être d'autres aspects que peut-être tu n'avais jamais voulu travailler.

  • Speaker #0

    Et donc justement par rapport à ces personnes que tu croises et qui t'inspirent ou qui nourrissent ta progression, tu as travaillé longtemps avec Alegria. Et là, tu es avec Marco Ferrigno. Et comment tu fais pour tirer profit de ce temps que tu passes avec ces artistes, avec ces professeurs, ces performeurs ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a eu deux phases dans le fait d'essayer de progresser au maximum lorsque tu es exposé à des super danseurs comme Alegría ou comme les danseurs de Ansima. Avant, quand je suis arrivé à Alegría, je n'avais pas une mentalité de danseur pro, en fait. Parce que c'est aussi ce que j'étais venu chercher. C'est une formation pro. Et donc, j'étais venu juste pour progresser. Et en fait, ce que Alegria m'a apporté, notamment, c'est d'apprendre à apprendre. Ils m'ont appris à tirer profit de chaque situation dans laquelle je peux être exposé. Par exemple, en fait, tu vois, les exercices auxquels on a été exposé, c'est par exemple, Damien, il fait un shine, il va le montrer deux fois, et là, il faut le faire, tu vois. Donc ça t'oblige à être à fond. à essayer de prendre le maximum. Derrière, peut-être, on va faire un one by one. Donc, on passe un par un devant tout le monde en essayant de restituer le shine qu'on a appris en peu de temps. Et du coup, ça, c'est des exercices, en fait, qui te poussent à tirer profit du peu de ce qu'on peut te montrer. Et ça, c'est super parce que du coup, même aujourd'hui, tu me montres une vidéo d'un shine, je peux te faire les comptes juste en regardant la vidéo. Et du coup, c'est beaucoup plus facile. Pour moi aujourd'hui de restituer ça, et donc quand tu es exposé à d'autres environnements, à restituer rapidement ce à quoi tu es exposé en fait.

  • Speaker #0

    Donc là il y a plusieurs choses que j'entends, il y a l'optimisation des opportunités de ces moments-là, et il y a aussi en fait un gros travail de mémoire visuelle, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a un travail de mémoire visuelle, mais en fait c'est pas que de la mémoire visuelle je pense. Il y a plusieurs types de mémoire. Et en fait ça aussi ça dépend de chacun. Tu vois en termes de progression, il y en a qui ont une mémoire plutôt auditive. d'autres qui ont une mémoire plutôt kinesthésique, d'autres plutôt visuelle. En fait, on a tous les trois. Mais c'est vrai qu'on a tendance peut-être à mettre l'accès plus sur l'un ou l'autre. Mais c'est bien de travailler les trois, je pense. Comme ça, ça nous permet de... Mais quand tu vois un shine, tu peux le mémoriser. Quand t'entends les contes, déjà, t'as la rythmique qui t'est donnée. De manière kinesthésique aussi, prendre son aise dans l'espace aussi, ça aide à mémoriser ce que t'as à apprendre, quoi. Donc... Ça, c'est un gros aspect qui m'a énormément servi chez Ansima notamment, enfin chez Marco. Oui. Parce que quand on est arrivé avec Julie, on n'avait pas prévu de rentrer dans la pro en fait, ou dans la team. On a eu cette opportunité parce qu'on est arrivé dans les cours. Moi, je suis allé voir Marco, enfin on est allé voir Marco avec Julie et on lui a dit, nous, on est à ta dispo. Si tu as envie de nous donner du taf, n'hésite pas, fais ce que tu dois faire pour nous pousser. Si en cours, tu dois nous pousser, fais ce que tu as à faire pour nous pousser en fait. Donc on s'est mis vraiment dans cette situation parce qu'on avait l'habitude, grâce à Alegria, de prendre plus que juste un cours, de se faire un petit peu pousser. Et du coup, suite à ça, il nous a proposé de rentrer dans la semi-pro. Nous, en nous disant ça, on a fait le premier entraînement, on a appris la choré le soir même. On est rentrés le soir, on venait d'apprendre la choré, on l'a travaillé toute la journée. Prochain entraînement, on la connaissait la choré parce qu'on était exposés à ça. Et en même temps, on sait que c'est le genre d'opportunité que tu as une fois. Tu as une fois l'opportunité de faire une première bonne impression, en fait. C'est maintenant ou jamais, en fait. C'est maintenant ou jamais. Donc, on fait le premier entraînement, on apprend la choré, et quand on revient, on peut la faire le week-end de même, tu vois. Et du coup, être préparé à ce genre d'opportunité, c'est ce qui nous a permis, je pense, de montrer à Marco que... On était à fond, quoi, et que... Bon, la choré, on l'a fait, ok, on pousse tout sur autre chose, tu vois, ou je sais pas. Et du coup, après, on a eu accès aux chorés pro. Et de la même manière, dès qu'on a eu accès à ça, on s'est arraché pour maîtriser les chorés le plus rapidement possible.

  • Speaker #0

    Et donc là, c'est quoi l'étape d'après ?

  • Speaker #1

    Là, c'est quoi l'étape d'après ? C'est une bonne question. C'est une bonne question.

  • Speaker #0

    T'as peut-être pas la réponse aujourd'hui.

  • Speaker #1

    J'ai pas forcément la réponse. En fait, j'ai des idées, mais j'ai pas forcément la réponse.

  • Speaker #0

    Ok, bon.

  • Speaker #1

    On en parlera après. Ok.

  • Speaker #0

    J'aimerais qu'on parle un peu en termes de style. Ouais. Parce que là, on a parlé sur la pédagogie, sur comment apprendre, sur comment se saisir des opportunités. Mais voilà, par exemple, entre Alegría ou entre Ansima, il y a deux styles très différents. Ouais. Et comment tu fais pour capter ce que tu as envie de capter d'Alegría, de l'intégrer dans ta danse, dans ta progression ? Pareil de l'autre côté. Comment tu fais tout ça ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'il faut s'autoriser à rentrer dans la proposition.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Il faut s'autoriser de se dire, j'ai des connaissances, j'ai des croyances, je les mets de côté. Je les mets de côté parce que je vais apprendre quelque chose de nouveau. Si jamais on décide de se concentrer sur ce qu'on sait, on apprendra moins. Que si on oublie tout ce qu'on sait sur un sujet et qu'on se dit, alors comment lui me l'apporte déjà sur le pas de base ? Comment il me donne des informations sur mon pas de base ? Et se dire, je rentre dans quelque chose de différent. Pourquoi ? Parce que... tes acquis, tu les as. Si tu poses ton cerveau de côté juste pour une heure de cours, tu vas pas les perdre tes acquis. Par contre, peut-être que t'auras appris quelque chose de nouveau. Et du coup, ça, je pense que ça vient dans un second temps. Faut d'abord avoir, je pense, maturé un peu une technique. Le piège, c'est de se dire, ah ouais, je sais faire ça.

  • Speaker #0

    De considérer que c'est acquis.

  • Speaker #1

    De se dire que c'est suffisant, en fait, je vais dire.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'en arrivant à Milan, tu as trouvé que c'était facile justement de mettre tes acquis de côté, en tout cas d'arriver comme une page blanche, d'intégrer la technique plutôt du côté de Marco Ferrigno ? Est-ce qu'aujourd'hui, tu as le sentiment que tu as réussi à mixer les deux techniques ?

  • Speaker #1

    C'est en cours d'acquisition, je vais te dire. C'est en cours parce que je ne remercierai jamais à Alegria pour ça. C'est qu'ils m'ont transmis une technique qui, je trouve, me permet de m'adapter à différents styles. Ok. Par exemple, je t'ai parlé de l'apprentissage des comptes, je t'ai parlé de la qualité des appuis. Est-ce que c'est un vrai transfert que je fais ? Est-ce que c'est un touch ? Est-ce que c'est un bounce ? Ça, c'est un travail qu'on a fait énormément chez Alegria. Et ça, c'est universel. Un bounce ou un pas ou un touch...

  • Speaker #0

    Ça peut se mettre au service de plein de styles différents.

  • Speaker #1

    Ouais, exactement. Et du coup, quand je suis arrivé à Milan, j'ai pas eu trop à mettre ça de côté dans les cours. C'était plutôt à mon service, en fait. Ok. Ça me libérait l'esprit pour me concentrer sur d'autres choses.

  • Speaker #0

    Donc ce qui va être important aussi, c'est d'analyser justement sur quels acquis tu peux t'appuyer pour t'imprégner dans un style nouveau.

  • Speaker #1

    Ouais, complètement. Je pense qu'il y a des acquis fondamentaux qui seront vrais un peu tout le temps. Par contre, il y a peut-être des choses, notamment en termes de styling, qui viennent de différents styles, de différents genres. Et c'est là où il faut faire un peu plus attention. D'où vient le pas ? D'où vient le moteur, même des fois physique ? Est-ce que l'énergie vient de l'épaule ? Est-ce qu'elle vient de l'homoplate ? Est-ce que ça vient plutôt du dos ? Du coup, en fait, en arrivant à Milan, j'ai eu des acquis de l'Alegria que j'ai pas forcément eu à mettre de côté pour certains, puisqu'ils m'ont été utiles et en fait ils ont été plutôt à mon service. Je pense par exemple à l'apprentissage de shine, c'est quelque chose qui a été... Tu vois, Marco il le fait avec un style des fois moderne, des fois flamenco, des fois... Il fait énormément de variations de styles, mais les pas ça reste les mêmes. Donc en fait, l'apprentissage rapide des shines par exemple, quand on en a parlé, ça ça m'a permis de libérer mon esprit pour me concentrer sur d'autres choses. Et ça c'était top. En terme de styling, j'ai pas forcément un background énorme dans d'autres styles de danse. Ce qui fait que... Je suis un peu une page blanche, pas trop inscrit ou marqué par un style, si ce n'est la salsa générale, avec les logiques de salsa de base. Et donc, là, je m'imprègne petit à petit de ce qui se passe à Milan. D'ailleurs, j'ai pris aussi des cours chez Sosa.

  • Speaker #0

    D'accord, ouais, encore un style très différent.

  • Speaker #1

    Ouais, mais assez complémentaire, en fait. Mais pour moi, Sosa, tu vois, c'est le danseur de salsa, entre guillemets. C'est-à-dire que Marco, tu vois, il propose du mambo moderno. Oui. Donc, c'est un style déjà fusionné.

  • Speaker #0

    C'est assez fusion,

  • Speaker #1

    oui. Là où Sosa, il fait aussi un peu de fusion, mais pour moi, c'est de la salsa quand même qu'il fait. Tu vois, il fait de la fusion, mais en fait, avec des danses latines, vraiment. Donc en fait, ce que j'ai aussi poussé chez Fernand Sosa, c'est le style de la salsa. Avec les cours de Tatiana, notamment de body move. Vous avez les cours d'Angelo Geoffray en afro. J'avais pas fait d'afro auparavant. J'ai pris mes claques.

  • Speaker #0

    Ça donne vraiment envie d'aller à Milan. Ok. Donc là, on a parlé de la progression en social, de la progression en show. Comment tu organises ta pratique, toi, au quotidien, justement, par rapport à ces deux aspects-là ?

  • Speaker #1

    Ça dépend de différents facteurs. Ça dépend d'où je suis. Parce que tu vois, cet été, par exemple, j'étais au Moyen-Orient. Et du coup, je n'ai pas du tout organisé ma pratique comme je vais l'organiser sur l'année qui vient à Milan. Si jamais je dois donner des conseils pour des gens qui feraient du show, par exemple... Avant tout, c'est la consistance, c'est le fait de pratiquer souvent. Des fois, il vaut mieux faire une heure tous les jours, quatre heures un jour, et puis plus rien pendant deux semaines. Une heure tous les jours, tu vas progresser vraiment fort, mais il vaut mieux faire vraiment de manière régulière.

  • Speaker #0

    Ok, donc la régularité, vraiment, pour que ça rentre dans le corps à fond.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça, parce qu'en fait, complètement, la régularité, c'est un facteur clé.

  • Speaker #0

    Donc ça veut dire que toi, tu essayes quand tu es en période, du coup, comme à Milan, tu donnes des cours et tu fais des perfs. Ouais. quand tu es sur ce modèle-là de vie ?

  • Speaker #1

    Alors, pour la régularité, j'essaie d'être... Ça, c'est un facteur qui est vrai dans les deux cas. Quand je suis à l'étranger et quand je suis à Milan.

  • Speaker #0

    Dans tous les cas, tu prends du temps pour travailler.

  • Speaker #1

    Ah oui. Le sport, c'est un facteur important aussi. Donc, pour m'entraîner, j'essaie de m'entraîner et de faire du sport un peu tous les jours. Il y a peut-être un jour où ça va sauter, mais en règle générale, tous les jours, j'essaie de m'entraîner sur les fondamentaux. Parce que c'est ce qui est le plus important. Donc, des techniques de tour, des shine, du body move. Ce genre de choses. Des masters avec Julie, ce genre de choses. Sur Milan, j'organise mon temps à travers la semaine. Il y a le temps que je ne peux pas bouger, qui sont les entraînements. Donc on s'entraîne avec la team. Donc c'est deux fois par semaine, ce qui est relativement peu, entre parenthèses, je ne sais pas si on devrait le dire, mais par rapport à l'Alegria, rien à voir. Et le travail, c'est vraiment différent. Je m'entraîne deux fois par semaine avec Ansima pendant... entre 3 et 7 heures ou 8 heures. Ça dépend de la proximité du show.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça veut dire que tu connais l'heure de début de l'entraînement mais jamais l'heure de fin ?

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est exactement ça. OK. On a le temps entraînement qui est dédié. Oui. Il y a le temps de cours.

  • Speaker #0

    Oui, que tu donnes.

  • Speaker #1

    Que je donne. Oui, que je donne. On est autour de 5-6 heures de cours groupe par semaine. Et après, il y a les cours de part qui s'intercalent quand les gens peuvent. Souvent, c'est le week-end ou avant les cours de groupe aussi. Attends, tu sais quoi ? Je vais regarder mon emploi du temps. Donc il y a tout ce qui est sport, il y a tout ce qui est création, parce que du coup je travaille avec Ansima cette année, et je travaille aussi avec Julie. Donc en fait, j'ai un double emploi du temps à gérer, et ça va être la première fois où on travaille à distance, donc ça va demander une organisation un peu différente. Il y a tout le temps aussi de contact d'événements, c'est-à-dire de rentrer en contact avec des événements, ou de simplement être en discussion avec... Des fois, on engage des discussions qu'on termine un petit peu plus loin.

  • Speaker #0

    Ça, c'est important à mentionner parce que c'est aussi du temps dans la semaine de répondre aux messages, de checker les dispos, de vérifier les conditions de travail, de tout ça. C'est beaucoup de temps, j'imagine.

  • Speaker #1

    Complètement. Notamment le travail de réseaux sociaux. C'est un temps qui est considérable parce qu'il faut faire les montages. Là, cette année, j'essaie de planifier quelque chose pour être vraiment carré, essayer de faire deux posts par semaine, trois stories par jour. J'ai un petit plan en tête que je vais essayer de commencer. À travers ces quatre aspects principaux, il faut essayer de trouver l'équilibre pour...

  • Speaker #0

    Pour manger, dormir...

  • Speaker #1

    Ouais, pour manger et pour dormir. Ouais, pour manger et pour dormir, c'est important aussi, ouais.

  • Speaker #0

    Le fait que tu sois professionnel dans le milieu de la salsa, effectivement, ça implique des semaines bien chargées et quand même bien structurées. Tu as toujours fonctionné comme ça ?

  • Speaker #1

    Dans la salsa ? Oui. En fait, ça dépend. Tu vois, par exemple, cet été, on était au Moyen-Orient avec Julie. Quand je vais dans un pays à travers un organisateur, c'est un peu différent. Parce que c'est lui qui... Son travail à lui, c'est de nous faire venir, d'organiser un peu tout. Du coup, à ce moment-là, on est plus centré. On a moins, on va dire, l'aspect de contacter des gens et l'aspect réseau social. Un petit peu moins, on pourrait dire. Parce qu'on travaille en collaboration avec une structure. Le travail de cette structure, ça va être de contacter des gens, ça va être de faire venir des élèves, ça va être de promouvoir. Le travail est un peu plus partagé quand on travaille avec des organisateurs.

  • Speaker #0

    À chaque fois qu'on a parlé de progression, il me semble que ça passait beaucoup par l'introspection, par l'analyse, qu'elle soit de longue durée ou pas, de où on en est et qu'est-ce qu'on peut faire pour progresser. Et donc, dans cet emploi du temps bien chargé que tu as, est-ce que tu arrives toujours à avoir ces temps un peu d'analyse ? Ou est-ce que finalement ça se fait vraiment un peu au long cours ?

  • Speaker #1

    En fait, je ne dédie pas un temps à ça particulier. C'est-à-dire que j'aime bien travailler avec un agenda. J'ai de cette heure-là à cette heure-là et je fais ça. Mais je n'ai pas un temps dédié, genre 15 minutes méditation, pense à ce sujet. Mais quand je sens que j'en ai besoin, généralement j'en parle avec des gens avec qui je me sens à l'aise.

  • Speaker #0

    Donc ça peut être des réflexions partagées aussi. Moi, ça fonctionne bien. Ça aide.

  • Speaker #1

    .

  • Speaker #0

    Ok,

  • Speaker #1

    c'est intéressant. Généralement, je fonctionne en ping-pong, et après, ça me donne de la réflexion.

  • Speaker #0

    J'ai une dernière question pour toi, Ryan. C'est quoi la place de la salsa dans ta vie aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Je vais répondre en deux axes. Moi, des fois, je vois la salsa comme une relation amoureuse. En fait, comme une relation amoureuse que tu pourrais avoir avec quelqu'un. Quand tu commences la salsa, t'es dans la phase de lune de miel un petit peu. Donc, tout va bien, c'est un truc de fou. Tu vas en soirée, toutes tes danses, elles sont exceptionnelles. T'as un amour... qui est passionné, tu vois. Et en fait, plus le temps passe, et plus t'apprends à aimer la salsa d'une manière qui évolue, en fait, d'une manière un peu différente. Parce que peut-être tu deviens plus exigeant sur certains aspects, peut-être que t'as moins le temps pour la salsa, peut-être que... Et donc en fait, dans cette évolution, je pense qu'il faut apprendre à aimer ce que tu fais pour des choses simples, en fait. Tu vois... Alors, pourquoi je te parle de ça ? C'est parce que je pensais à... Tu vois, quand tu commences, des fois, en tant que mec, des fois, t'as envie d'accumuler des passes. T'as envie d'apprendre plein de passes, plein de passes, plein de passes. Parce que tu te sens bloqué. C'est comme quand t'apprends une langue, t'as envie d'apprendre plein de mots pour pouvoir t'exprimer. Mais des fois, apprendre plein de mots, mais pas savoir comment les agencer, c'est important cette phase, je pense. Mais des fois, c'est bien de savoir dire des phrases simples.

  • Speaker #0

    Tu veux dire qu'après la passion, t'as le goût vraiment des petites choses simples de la salsa ?

  • Speaker #1

    Ouais, j'ai les deux en fait. T'as les deux toujours avec toi. Des fois, je suis faux amoureux de ma salsa, tu vois. Mais des fois, une simple danse à base de crossbody sur place, c'est très bien aussi, tu vois. Alors qu'il n'y a pas besoin d'être un technicien de fou pour faire ça. Tu vois, Julian Moody.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #1

    Un jour, il m'a dit, tu sais Ryan, là, t'apprends plein de passes et t'aimes bien danser en envoyant plein de trucs. Mais un jour, tu comprendras. Et aujourd'hui, je me rends compte de ça. Il m'a dit, quand tu tomberas avec une danseuse qui est technique, qui peut suivre tous les trucs les plus fous que tu peux guider, ce que tu feras, c'est des crossbody, c'est des trucs les plus simples. Et aujourd'hui, je comprends ça, parce qu'en fait, le plaisir de la danse peut venir vraiment des choses très simples. Se connecter avec sa partenaire, se connecter avec la musique, kiffer le moment. Je pense qu'une des choses les plus belles qu'on peut offrir à tous les niveaux, c'est d'être présent dans sa danse, d'être présent avec sa partenaire, son partenaire, ou d'être présent... dans l'entraînement ou d'être présent pour la musique. Et ça, c'est ce qui peut tous nous mettre d'accord. Et pour le deuxième point, de la place qu'a la salsa pour moi aujourd'hui, dans ma vie, aujourd'hui, c'est un projet qui prend beaucoup de place parce que c'est un projet professionnel que je partage avec ma copine. Donc en fait, tout tourne un peu autour de ça. Ce serait plutôt la question qu'il faudrait me poser, peut-être, c'est quelle est la... place d'autres choses.

  • Speaker #0

    Qui reste pour le reste.

  • Speaker #1

    Quelle place reste-t-il pour le reste ? Parce que ouais, aujourd'hui, je vis salsa et je kiffe ça, tu vois. Donc en fait, j'essaie de trouver des moments qui me permettent de me sentir connecté à moi à travers ma pratique de la salsa. Parce que des fois, tu donnes à la salsa ou aux gens, et en fait, je pense qu'il faut savoir rester connecté à soi aussi, et c'est ce sur quoi je commence à travailler pour me sentir connecté à moi dans un maximum de choses que je fais en lien avec la salsa. La salsa, aujourd'hui, c'est mon travail, c'est mon quotidien. Et voilà, je suis très heureux de ça.

  • Speaker #0

    Merci Ryan.

  • Speaker #1

    Avec plaisir, Manon.

  • Speaker #0

    Merci pour ton écoute. J'espère que cet épisode t'a plu. Moi, c'est Manon. Et la semaine prochaine, je t'emmène à la rencontre de Julie pour parler du monde encore trop peu connu de la compétition. En attendant, n'hésite pas à partager cet épisode et à rejoindre Mosaïque Salsa sur Instagram. À lundi prochain !

  • Speaker #1

    Merci.

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