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Mosaïque Salsa

18. Le monde de la compétition en salsa, à quoi ça ressemble ?

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32min |09/12/2024
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Description

Dans ce nouvel épisode, je reçois Julie, on discute ensemble du monde de la compétition, parfois mal connu, en salsa. Elle partage avec enthousiasme son expérience et les différents codes du milieu. Merci à elle pour cet échange !

Musique : Dolce - Cushy


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Mosaïque Salsa, le podcast qui t'emmène au cœur de la salsa en explorant sa danse, sa musique, son histoire et sa culture. Dans ce nouvel épisode, je discute avec Julie du monde de la compétition en salsa. Elle vient nous en raconter les rouages et partage avec enthousiasme son expérience. C'est chez elle, à Paris, que nous nous sommes retrouvés, entourés de ses chats, Sushi et Mambo, et de son chien Rumba. J'étais ravie de partager cette discussion avec elle.

  • Speaker #1

    Bonjour Julie ! Bonjour !

  • Speaker #0

    Est-ce qu'avant qu'on commence, tu peux te présenter ?

  • Speaker #1

    Bien sûr ! Alors, je m'appelle Julie, j'ai 31 ans, et je suis danseuse de salsa, et principalement de Mambo, mais j'ai fait d'autres styles de salsa avant, dont la salsa colombienne. Je suis de Marseille.

  • Speaker #0

    Ok. Aujourd'hui on va parler ensemble un petit peu autour de la compétition, de ce monde qu'on connaît pas très bien finalement dans la salsa. Déjà tu peux peut-être me raconter ton parcours dans la compétition. Bien sûr,

  • Speaker #1

    alors j'ai commencé la compétition en dehors de la salsa justement, dans mes premières années de danse où je faisais du hip hop et de la danse urbaine. Donc c'est là que j'ai eu mes premières compétitions de danse. Et en salsa ça a été avec Francy et Calisabor où on a participé au premier championnat de France. Et on a fait un show de cali en couple. Et voilà, c'était ma première expérience en salsa de compétition. Et depuis, j'en ai fait d'autres.

  • Speaker #0

    Au premier championnat de France, c'est-à-dire que c'était la première année en France où il y avait un championnat de salsa ?

  • Speaker #1

    Exactement. C'est organisé par la FFD.

  • Speaker #0

    D'accord. Et c'était en quelle année ?

  • Speaker #1

    Il me semble que c'était en 2017.

  • Speaker #0

    Donc, c'est assez récent. C'est assez récent,

  • Speaker #1

    avant il n'y avait pas de compétition de salsa, et là c'était la première fois qu'ils faisaient du coup la catégorie SBK. D'accord. Et c'était à cette époque-là tout mélangé, salsa, bachata, kizomba.

  • Speaker #0

    Et maintenant c'est plus le cas.

  • Speaker #1

    Maintenant c'est par style de danse, salsa, bachata, kizomba, et aussi par catégorie de niveau.

  • Speaker #0

    Ok, donc tu as fait ça du coup en team.

  • Speaker #1

    C'est ça, j'ai fait en team, c'était la première fois. Et après la deuxième fois que j'ai participé à une compétition de salsa. C'était également à la FFD et c'était donc l'audition de 2021, juste après le Covid, où là je me suis présentée comme soliste.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et donc présentée comme soliste et là où j'ai du coup gagné le titre. Et après, suite à ça, je suis partie représenter la France au championnat du monde à Cancun. D'accord.

  • Speaker #0

    Voilà. Très chouette.

  • Speaker #1

    C'était vraiment une expérience incroyable.

  • Speaker #0

    Du coup, au championnat du monde, j'imagine que c'est des éditions qui sont là depuis plus longtemps. Ouais. Est-ce qu'il y a des grosses différences dans l'organisation, dans le vécu de l'expérience ?

  • Speaker #1

    On voit qu'à Cancun, c'est une compétition beaucoup plus mature, beaucoup plus de participants déjà. Le niveau est beaucoup plus haut qu'il est en France. Au niveau de l'organisation, je dirais que c'est égal. Je pense que c'est difficile d'organiser des grosses compétitions comme ça. Donc, je n'ai pas vu de grosses différences. Hormis... le fait que le nombre de compétiteurs et le niveau, c'est vraiment quelque chose qui est impressionnant. On se sent tout petit face aussi à certains pays où il y a beaucoup de compétiteurs, forcément beaucoup de Colombiens, beaucoup de Mexicains, beaucoup d'Argentins. Donc nous, en revenant de France, on se sent tout petit.

  • Speaker #0

    Quand tu as participé à un solo, tu étais aussi sur de la salsa colombienne ?

  • Speaker #1

    Non. Alors le solo en fait c'était... je voulais vraiment créer mon propre solo. C'était un objectif que je m'étais fixé. Parce que moi j'adore danser en couple mais j'adore aussi danser seule. C'est mon parcours on va dire, j'ai commencé par les danses solo. Et justement j'avais envie que ce soit quelque chose qui me ressemble. Et donc j'avais vraiment voulu fusionner en fait tous les styles de salsa ou même de danse en fait que j'appréciais. Donc ça me tenait à cœur de le créer moi-même. Et donc dans ce solo-là, c'était sur le 2, on2. Mais j'avais mis à un moment des pas de salsa colombienne. Un peu le basique avec le cha-cha répliqué qui est un peu emblématique. Et aussi d'autres influences, flamenco, etc. que j'aime bien.

  • Speaker #0

    Et là, aujourd'hui, tu fais beaucoup de shows. Ouais. En dehors des compétitions. Ouais. Quelle différence tu vois, toi, dans le show pour la compétition et le show pour... pour le spectacle, enfin, la performance, est-ce qu'il y a des différences ? sur scène et avant sur la préparation ?

  • Speaker #1

    Il y en a beaucoup. Premièrement, en fait, la compétition, il y a des règles, il y a des barèmes sur lesquels les juges se basent pour évaluer. Donc, en fait, si on va avoir une approche vraiment d'optimisation, pour essayer de gagner, ça veut dire qu'il faut se contraindre dans sa création pour remplir ces critères. Et c'est vrai que du coup, ça change totalement l'approche, ne serait-ce que même sur la durée. Par exemple, j'ai eu le cas sur mon deuxième solo où là, j'avais monté la musique et en fait, je me suis rendu compte qu'il était trop long par rapport aux exigences. Par rapport aux exigences. Donc, ou est-ce qu'on coupe ou alors est-ce qu'on accélère ? Juste comme ça.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Il y a deux approches quand la musique est trop longue.

  • Speaker #1

    C'est ça. Ou tu coupes ou tu accélères, mais le tempo est déjà assez rapide. Donc, bref, j'ai fait un peu les deux en fait. Mais donc forcément, ça comptera en amont sur la création parce que le jury va attendre quelque chose qui est quand même énergique, qui répond à ses critères, qui est de l'ordre aussi du spectacle, vraiment du spectaculaire. Alors que je trouve que dans les shows hors compétition, ça laisse beaucoup plus place à la nouveauté. Il y a un exemple qui est significatif, c'est le le body move. Le body move qui est le mouvement corporel qui est devenu très à la mode ces dernières années, mais qui emmène aussi parfois à rester sur place et à ne plus du coup marquer ses pas. Et c'est quelque chose qui, en compétition, est sanctionné. C'est-à-dire qu'après, il ne faut pas rester plus d'une mesure sur place. Après, c'est des choix de respecter le fait qu'il y a tout le temps de la marche, mais quand on crée un show hors compétition, c'est des choses auxquelles on va pas forcément penser.

  • Speaker #0

    Du coup, tu vas plus facilement te faire plaisir en show hors compétition sur le body move.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Parce que finalement, tu peux profiter de l'espace comme tu veux.

  • Speaker #1

    Et en tout cas, en termes de création, pareil, en compétition, il y a des critères sur les mix de musique, par exemple. Le fait d'avoir une musique non salsa, c'est possible, mais il faut que ce soit sur une durée limitée. Il me semble pas plus de 20 secondes, quelque chose comme ça. Ça dépend des compétitions, mais... Là où, par exemple, pour un spectacle hors compétition, on pourrait faire un show salsa sur une musique entièrement non salsa. Donc voilà. Avant, ça contraint sur la création, si on veut optimiser pour la compétition. Ensuite, au moment de la préparation, il y a forcément, je trouve, un côté plus de nervosité parce qu'en fait, tu es avec des compétiteurs. Donc, je trouve que l'ambiance est bonne, mais c'est sûr que ça ne ramène pas la même chose. de savoir que tu vas être jugée par rapport aux gens autour de toi.

  • Speaker #0

    Tu dois non seulement donner le meilleur de toi et être meilleure que les autres.

  • Speaker #1

    En spectacle, on ne cherche pas à être meilleure que les autres, on propose ce qu'on a à proposer, donc c'est pas le même stress avant.

  • Speaker #0

    Et justement, tout à l'heure, tu disais, quand je suis arrivée à mon cou, on se sent tout petit, là tu reparles de stress. C'est clair. Comment tu gères le stress de la compétition, qui est différent du stress du jeu du show ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. Après, moi, je sais que je suis une personne qui essaye de ne pas stresser. Enfin, je me dis toujours, dans tous les cas, ça se passera. Les choses vont se faire. Que je stresse ou pas, ça ne changera rien. Donc, c'est vrai que ça m'aide pas mal sur les compétitions parce qu'en fait, je ne pense pas plus que ça, tu vois. Je me jette à l'eau. Et notamment, je trouve ça plus simple en solo parce qu'en fait, c'est moi et moi-même. Je vais plus avoir... tendance à stresser sur par exemple quand ça va être de la danse en équipe, où là il y a aussi un côté de synchronisation, de responsabilité vis-à-vis des autres, donc je sais que moi en solo, je stresse moins donc vu que j'ai principalement fait des compétitions en solo, ça m'a moins affectée, si ce n'est que voilà, tu vois des danseurs et des danseuses incroyables c'est super inspirant et voilà, mais c'est vrai que je suis pas... Je n'y vais pas non plus dans l'esprit de je veux gagner mais plus de je vais montrer ce que j'ai fait, ma danse, et puis avoir ce qui se passe. Et c'est vrai que, pour revenir sur la création, le fait que je crée pour des compétitions, je n'ai jamais vraiment essayé d'optimiser mes chorégraphies aux critères. Si ce n'est... C'est obligatoire, c'est-à-dire le temps, pour ne pas avoir de pénalités. Mais parce que je n'avais pas envie de me contraindre à ça, et j'avais vraiment envie que ça me représente. Et puis, si ça rentre dans les critères, tant mieux. Sinon, tant pis.

  • Speaker #0

    Du coup, pour rebondir sur ce que tu dis, il y a des critères obligatoires. Si tu ne les respectes pas, tu as des pénalités. Oui, c'est ça. Et les autres, c'est ceux qui te font gagner des points.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est comme ça que ça se passe.

  • Speaker #0

    Et la note, elle est sur combien ? Pour avoir une idée, c'est quoi ? C'est des notes sur 10, sur 100 ?

  • Speaker #1

    Bonne question, je crois que c'était sur 100. Là au dernier au dernier FFD c'est sur 100 parce que je me rappelle de notes aux environs de 80, des 90 donc je suis presque sûre que c'était sur 100. Et en terme de costume,

  • Speaker #0

    est-ce qu'il y a aussi des exigences, est-ce qu'il y a des critères des choses à respecter ?

  • Speaker #1

    Alors, ça dépend des compétitions c'est-à-dire que pour la FFD Il y a une particularité qu'on ne retrouve pas dans les autres compétitions de salsa c'est qu'il faut que la tenue soit pas trop dénudée. C'est-à-dire ce côté un peu de décence où en fait, on ne veut pas trop de choses échancrées, on ne veut pas trop de nudité.

  • Speaker #0

    Ça, c'est assez subjectif.

  • Speaker #1

    C'est subjectif.

  • Speaker #0

    Du coup, il faut faire une tenue sage pour que ce soit à peu près apprécié par les jurys.

  • Speaker #1

    Disons qu'il ne faut pas qu'ils demandent à ce qu'on ne voit pas... la partie des fesses en fait. Si jamais on a un costume qui est trop échancré, il demande à mettre une culotte. D'accord, ok. Et que la culotte soit visible aussi. Ok. Donc ce qui est surprenant, parce qu'en fait, alors ça je pense que c'est un héritage des danses latines, danses de salon, mais qui est appliqué au règlement SBK. Mais c'est vrai que c'est un peu une... de particularité parce qu'en fait, en salsa, les costumes sont... Enfin, en tout cas, beaucoup sont quand même assez échancrés, des bodies, des choses comme ça. Et en fait, il y a beaucoup de compétiteurs qui ont été pénalisés par ça. D'accord. Jusqu'à aujourd'hui. Et pour les garçons, par exemple, il ne faut pas montrer en fait, il ne faut pas que la partie des seins se voient, femmes ou hommes. Donc, par exemple, il y a des compétiteurs qui ont été sanctionnés parce qu'on a vu des tétons. D'accord. Voilà. Ça c'est des choses... Mais ça c'est très spécifique.

  • Speaker #0

    C'est très traditionnel. Oui,

  • Speaker #1

    Mais c'est spécifique à la FFD parce que par contre à Cancun, il n'y a aucune restriction sur ça. Si ce n'est qu'après, le costume, l'esthétique est jugée en général. Donc le costume, la coiffure, le maquillage. Maintenant, quelque chose qui est sanctionné par les jurys, que ce soit à Cancun ou que ce soit en France, c'est si le costume se défait sur scène. Et notamment ça inclut les strass. qui peuvent tomber. Alors, tout le monde perd des strass,

  • Speaker #0

    ça c'est sûr,

  • Speaker #1

    mais il y a des costumes plus que d'autres. C'est-à-dire qu'il y a eu vraiment des chaos parfois, même du public, on voit qu'à chaque mouvement, il y a des pluies de strass. Et ça, c'est pénalisé. C'est joli aussi. C'est joli, ouais. C'est vrai que ça, c'est pénalisé parce qu'il faut que le costume soit... Je pense que c'est aussi vis-à-vis des compétiteurs parce que ça amène une logistique, etc. Donc ça, c'est... Ouais. C'est pénalisé.

  • Speaker #0

    Et est-ce que toi, t'as un rituel, t'as une routine d'avant compétition quand tu passes sur scène ?

  • Speaker #1

    Alors, juste avant, pas vraiment différente des shows. Mais en fait, disons que ça va être la préparation parce qu'en étant une fille, et donc dans le monde de la salsa, on a plus de préparation que les garçons. Notamment le maquillage qui prend du temps. Et c'est vrai que j'aime bien faire des maquillages un peu, entre guillemets... extravagants on va dire et je pense que c'est mon héritage de la salsa colombienne et de Francy, elle nous a appris à nous maquiller de manière visible donc ça prend du temps donc voilà j'aime bien, je prévois bien deux heures de maquillage coiffage. Après j'aime bien prendre le temps de m'étirer, c'est une sorte de relaxation en fait je me suis rendu compte que les étirements ça permettait de me calmer et après à l'inverse du coup échauffement physique et revoir un peu ma choré. Mais je n'aime pas trop le faire.

  • Speaker #0

    Tu la visualises un petit peu ?

  • Speaker #1

    Je la marque. Je la marque doucement une première fois, ensuite plus rapide. Mais j'essaye de ne pas le faire trop. Parce qu'en fait, je me suis rendue compte que c'est aussi le moment où on est même quand même dans un état de nervosité, même sans s'en rendre compte inconsciemment. Et que parfois, quand tu refais tes chorés juste avant de passer sur scène, j'ai ce phénomène de... qu'est-ce qu'il y a là ? Je bugue, tu vois. Et c'est là où ça peut créer vraiment une angoisse. Donc avant le show, je suis vraiment à me dire, je me fais confiance. Je me fais confiance et essayer de me dire pourquoi je danse pour me connecter avec la musique, pour m'exprimer, pour transmettre des émotions. Et en fait, du coup, j'essaie de me concentrer sur ça au moment où je vais sur scène pour me dire, ben là, the show must go on, quoi, voilà.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu regardes la concurrence ?

  • Speaker #1

    Oui, moi j'aime bien regarder la concurrence. J'aime bien regarder. Quelque part, ça me stimule en fait. C'est pas quelque chose pareil qui va me stresser. C'est que je me dis, waouh, les gens sont à fond, c'est beau. Vas-y, moi aussi j'y vais. Donc je suis plutôt du genre à regarder.

  • Speaker #0

    Donc ça te tire vers le haut, ça te donne de l'énergie.

  • Speaker #1

    Mais je pense que pareil, ça vague le côté où vu que je suis pas trop stressée, donc ça me dérange pas. Même j'aime bien regarder... avant, après...

  • Speaker #0

    Il y a un système de filage aussi pour prendre ses marques?

  • Speaker #1

    Oui, alors ça dépend des compétitions. Mais alors là, en fait, que ce soit FFD ou Cancun, c'est des filages ouverts. C'est-à-dire qu'il y a au moment des pauses entre les catégories. La scène est disponible pour les compétiteurs. Donc c'est vraiment pour s'approprier le sol, s'approprier l'espace, prendre les repères. Mais c'est vrai que c'est pas... pas un filage comme on pourrait le faire dans un congrès ou une soirée parce que c'est pas avec la musique et c'est vraiment parfois ça peut être un peu frustrant j'ai envie de dire parce qu'en fait tout le monde est au même moment en même temps et donc il faut un peu parfois pousser des coudes pour pouvoir le faire en général ça se fait en comment dire en bonne intelligence voilà et après, encore une fois, je pense qu'il y a aussi le côté où moi, quand je passe en solo, je sais que je n'ai pas besoin de prendre autant d'espace. C'est vraiment prendre mes repères, marquer rapidement. Là, je dois regarder là, regarder là, le sol et voilà. Les teams ont besoin quand même plus de ce temps-là. Oui,

  • Speaker #0

    plus de marques. Oui. OK. Et justement, mis à part ce temps où il faut jouer un petit peu des coudes pour prendre ses marques, est-ce que tu trouves que l'ambiance, globalement, elle est bonne entre les compétiteurs ?

  • Speaker #1

    Je trouve que l'ambiance est bonne. Beaucoup de bienveillance et de soutien. Après, à la FFD, c'est principalement des gens que je connais. Donc, c'est sûr que ça facilite aussi le côté bonne ambiance. Après, c'est vrai que... En fait, je trouve que tu le vois, il y a des gens qui sont très avenants parce qu'aussi, c'est comme ça qu'ils sont rassurés. D'autres qui sont... plus introspectifs et parce que c'est leur manière de gérer aussi leur stress et en soi totalement compréhensible mais il n'y a pas de mauvaise ambiance en tout cas moi je ne l'ai jamais vécu et à Cancun j'ai trouvé ça particulièrement à l'Euroson particulièrement bienveillant parce qu'il y a un côté où en fait on sent que les compétiteurs déjà d'arriver à Cancun c'est une victoire en fait c'est une victoire c'est un accomplissement et qu'en fait que la meilleure gagne mais il y a vraiment ce côté d'admirer et de soutenir le travail des autres danseuses. Et c'est vrai que je savais pas trop à quoi m'attendre, mais j'ai été surprise de cette bienveillance. Donc c'est cool.

  • Speaker #0

    Les championnats du monde, c'est toujours à Cancun ?

  • Speaker #1

    Alors pas toujours. Disons qu'en fait, il y a plusieurs championnats du monde, parce qu'il n'y a pas une fédération internationale. Il y a plusieurs circuits. Il y a plusieurs circuits, voilà. Donc il y en a un, c'est Cancun. Enfin, c'est l'Euroson, qui est au Mexique. Et... qui s'était déroulé les trois dernières années à Cancún, mais qui s'était aussi déroulé dans d'autres villes. Il me semble que c'était Puebla une fois. Peut-être qu'une fois, il y a même eu Mexico, je ne sais pas. Mais en tout cas, c'est au Mexique. Ensuite, il y a un autre circuit qui est le Summit. Et ça, c'est à Miami. Et par contre, pour le coup, c'est toujours à Miami. Et il doit y en avoir d'autres. En tout cas, c'est ces deux-là qui sont les plus reconnus. Il y a aussi un mondial de salsa qui est en Colombie, mais donc principalement de salsa colombienne.

  • Speaker #0

    Quand tu participes à la compétition en France, par la FFD, ça t'ouvre sur le circuit du Mexique ? Alors oui,

  • Speaker #1

    c'est eux qui choisissent, c'est-à-dire c'est la fédération qui choisit à quelle compétition les gagnants vont participer. Et il me semble que depuis qu'ils ont instauré ce système, c'est-à-dire que c'était très récent en 2019, c'est la première année où ils ont décidé de sponsoriser les gagnants pour aller à Cancun pour justement augmenter la représentation de la France et donc ils ont toujours choisi l'Eurosun il me semble qu'il y avait des discussions pour participer au circuit du Summit mais je ne sais pas où sont les discussions et il me semble qu'il y a eu beaucoup de changements à la FFD et notamment par exemple j'ai eu le cas moi cette année malgré avoir gagné la catégorie solo élite féminin en fait ils ont plus les budgets suffisants et en fait ils ont fait des choix dans les personnes qu'ils allaient sponsoriser, ils ont regroupé des catégories donc je crois que dans mon cas c'était solo salsa et solo bachata et ils ont pris la personne qui avait le plus haut score et il se trouve que la compétitrice, la gagnante bachata avait quelques points au dessus donc en fait ils la sponsorisent. D'accord. Cette fois-ci, pour moi, je n'irai pas à Cancun, en tout cas, pas sponsoriser par l'FFD. Et donc voilà. Donc dommage, mais après, c'est comme ça. J'ai déjà eu la chance de lui faire une fois, donc je suis contente.

  • Speaker #0

    En France, il n'y a que le circuit de la FFD pour le coup ?

  • Speaker #1

    Eh bien, c'est ça. Alors, il n'y avait que le circuit de la FFD, mais il y a un deuxième circuit qui est en train de se créer, donc un circuit privé, donc pas de lien avec la Fédération Française de Danse. Je ne connais pas le nom, en tout cas, des informations que j'ai. Il va être géré par les personnes qui, jusqu'à présent, géraient la SBK à la FFD.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qu'il y a la structure de la FFD telle qu'elle est. Il y avait des acteurs du milieu de la salsa qui faisaient l'intermédiaire entre le milieu de la salsa et la FFD. Et c'est ces personnes-là qui ont décidé d'ouvrir leur propre circuit. Cette année, si ça se passe, ce sera la première année. Et il me semble que eux, ça me fait revenir sur une des questions, il y a un nouveau championnat du monde qui s'est ouvert, qui a commencé l'année dernière et qui est en Italie, à Rome, donc un nouveau circuit qui est il me semble organisé par les Berardi, Antonio et Jasmine, et qui font beaucoup de compétitions et de préparation à la compétition. Et il me semble que ce nouveau circuit voulait du coup participer à ce championnat du monde. D'accord. Mais information à confirmer. Pour l'instant, c'est ce que j'ai entendu. À creuser,

  • Speaker #0

    à creuser. Voilà. Ok. Et juste, je reviens tout à l'heure, on parlait de l'ambiance un petit peu entre les compétiteurs. C'est quoi l'enjeu, en fait, quand on participe à une compétition ? Alors, j'imagine qu'il n'est pas le même pour tout le monde, mais qu'est-ce qu'il peut y avoir comme enjeu et comme retombée ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. Alors, je pense que l'enjeu, d'abord, pour tous les compétiteurs il est personnel. C'est aussi se prouver qu'on est capable d'être dans une préparation jusqu'à la représentation et une satisfaction personnelle de j'ai participé à à une compétition, je me suis donné à fond. Ensuite dans un ordre plus professionnel, la compétition c'est quand même un tremplin de visibilité c'est-à-dire que quand on gagne une compétition de salsa qu'elle soit nationale ou encore plus internationale, on a les yeux du monde de la salsa sur nous et ça nous permet en fait de se faire connaître et du coup de générer des contrats. Donc je pense que ça c'est vraiment le second but aussi c'est montrer qui on est et s'insérer après dans le milieu on va dire professionnel de la salsa. Et je trouve que sur ça il y a un bon exemple c'est une personne que je connais par des amis, qui s'appelle Irene Palomares. C'est une danseuse espagnole qui a participé ces dernières années à beaucoup de championnats du monde et compétitions de salsa. Elle n'a pas gagné, mais elle a fait des podiums. C'est vrai que c'est vraiment ce qui lui a permis d'être connue et maintenant de s'insérer en tant qu'artiste dans les congrès, etc. Parce que finalement, à la base, c'est quand même deux circuits différents. Ce n'est pas les mêmes artistes. Il y a aussi le côté des shows qui sont différents, etc. Mais de plus en plus, je trouve qu'il y a quand même des liens qui se créent. Et tant mieux, parce qu'en fait, il n'y a pas de raison que la salsa de compétition soit exclue et soit totalement déconnectée de la salsa des congrès, etc. Et notamment, un des liens, c'est au niveau des jurys. à l'Euroson. En fait, j'avais été surprise de voir que dans les jurys, en fait, il y avait aussi beaucoup d'artistes qui viennent pas du monde de la compétition mais qui sont des artistes reconnus et dans le monde de la salsa congrès comme Karel Flores, Adolfo. Il y avait aussi Ernesto et Denisse aussi. Aussi, exactement. Il y avait aussi en bachata Ataca et la Alemana. Enfin, donc, des artistes qui sont vraiment reconnus pas pour les jurys pour avoir gagné des compétitions. Mais du coup, je trouve ça bien aussi qu'ils soient juges. Que ça se mixe, quoi. Exactement. Ah oui, après il y a peut-être un autre enjeu que j'ai oublié de te dire. Donc visibilité, c'est ça. Et le troisième, il peut être financier aussi. Ce qui n'est pas le cas dans la compétition à la FFD. Parce que pour la FFD, on gagne des petits cadeaux et puis la partie sponsorisation pour l'Euroson. Mais pour les gagnants de l'Euroson, il y a des prix monétaires.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et d'autres compétitions maintenant que j'y repense aussi il y a un autre mondial qui s'appelle mondial mais c'est en Espagne là c'était à la base que du shine pasos libres, l'année dernière ils ont ouvert au couple aussi ça s'appelle la negra et du coup ça c'est aussi un qui est beaucoup plus petit mais très reconnu. D'accord. Et ça pareil quand on gagne il y a des prix monétaires on a fait une compétition aussi dans un congrès à Naples avec la team shine de Marie Cazorla et puis et pareil pour ces compétitions-là, il y a des prix monétaires. Donc pour certains danseurs et groupes, ça peut être aussi... c'est aussi une incitation parce qu'en effet, la compétition, c'est du temps de préparation, c'est de l'argent parce que les costumes, parce que les trajets, etc. Donc en fait, ça peut être aussi une manière de motiver des danseurs professionnels dans le sens qu'ils vivent de la danse pour participer à ces compétitions. Parce que c'est vrai que sinon, oui, le faire pour le kiff personnel, on le fait. Le faire pour la notoriété, on le fait. Mais ce n'est pas des choses qui vont se faire après des années si au final, d'autres danseurs préfèrent investir leur temps dans des choses où il y aura des retombées financières.

  • Speaker #0

    J'aurais bien aimé avoir ta réaction sur quelque chose qui, moi, m'a questionnée. Oui. J'étais sur un festival, je regardais les shows. Et après le show, je débriefe rapidement avec quelqu'un qui était à côté de moi. On se connaît depuis longtemps, donc on se dit, ce show était génial, etc. Et donc, cette personne, ce danseur, me dit, ça c'est un show de compétition. Comme s'il y avait des différences. Comme s'il y avait des différences, comme si c'était un très bon show donc un show de compétition. Et comme si finalement... il y avait une valeur un peu différente des deux mondes. Ah d'accord.

  • Speaker #1

    Mais il le disait d'une manière péjoratique ?

  • Speaker #0

    Non, c'était bienveillant mais c'était un peu presque c'est dommage que ce show en reste là, alors que pour moi déjà ça peut être aussi une consécration un show où le public réagit ou je sais pas l'artiste le performeur est hyper content de soi. Et pour lui c'était presque pas assez parce que vu la valeur qu'il donnait au show il fallait la leur donner et du coup ça me questionne. Est-ce que les shows de compétition sont plus techniques ? Enfin, il ne me semble pas, mais...

  • Speaker #1

    Je pense que vraiment, ça dépend, en fait. Ça dépend parce que, je veux dire, il y a beaucoup de diversité dans les shows de compétition et beaucoup de diversité dans les shows non-compétitions. Et pour moi, alors, par rapport à la question que tu m'as posée au début, l'avantage du show de compétition, donc certes, il y a des contraintes, mais c'est vrai que, comme tu sais que tu vas être jugé, il y a peut-être aussi une exigence vraiment dans... je sais pas l'exécution du mouvement l'intention. Moi quelque chose que j'ai vu aussi beaucoup dans la compète et je me dis c'est vrai que parfois c'est quelque chose qui peut pas manquer mais sur lequel on met pas forcément le focus dans des shows de compète l'expressivité en fait quand tu veux avoir des compétitions tu vois que vraiment il y a ce côté où du coup pour se démarquer il faut aussi donner du visage etc et après on aime ou on aime pas mais c'est vrai qu'il y a ce côté où quand même parce que tu sais que tu vas être jugé et finalement c'est aussi ces détails-là qui font la différence. Je trouve qu'en tant que danseur, performeur, ça t'amène à la plus haute exigence possible. Ce qui théoriquement pourrait aussi être le cas dans un show non-compète parce qu'on peut clairement se mettre une exigence comme une compète, mais de fait, peut-être qu'aussi c'est la nature humaine, je sais pas, le fait de savoir qu'il y aura un jugement et quelque chose et tout, ça t'amène à te focaliser sur ça. Là où sur des shows non compète tu pourrais te focaliser sur d'autres choses tu vois mais pour moi ça n'enlève pas du tout la valeur et je trouve qu'au contraire, un truc qui m'avait moi par exemple marqué quand j'avais vu les shows de compète c'est que du coup en couple on cherche le waouh et le waouh il peut être fait aussi avec des accros par exemple ou des effets dans les partner mais tu vois je trouvais que du coup les les partner en eux-mêmes qui est quand même la base de la salsa étaient assez pauvres, tu vois, assez répétitifs, assez... et limite assez simples, en fait. C'était l'effet de... il faut que ça soit beau, mais techniquement, le challenge n'était pas là, tu vois. Alors que sur des shows que tu peux voir en congrès... de groupes qui font jamais de compét'mais qui sont excellents il y a Yamule, Alegria aussi où là vraiment on sent qu'il y a une recherche du challenge dans le partner et du coup j'avais été surprise en fait de ne pas le voir en compétition mais parce qu'en fait c'est

  • Speaker #0

    plus dur à avoir et pas, en fait, le côté... Oui, le bénéfice. Oui, le bénéfice, voilà. Dans la compétition, ça va être plus... Il vaut mieux faire un partner plus simple mais une accro de ouf plutôt que d'avoir un partner compliqué et une accro moins spectaculaire. Donc, pour moi, du coup, il n'y a pas de différence, tu vois, il n'y a pas de... Ah, ça, c'est un show de compétition, il est mieux et ça, c'est un show pas compétition, je trouve que c'est totalement... En tout cas, c'est une conception qui n'est pas forcément... c'est simplificateur et... C'est quelque chose que je trouve... que la compétition peut amener vis-à-vis de ça mais après, bon, tout dépend aussi des juges parce que ça, c'est une question parce que la danse comparée à l'athlétisme, l'athlétisme, tu as un temps, voilà, ça détermine. La danse, mine de rien, on essaie de la juger mais il y a toujours un côté subjectivité et ça peut amener des frustrations aussi chez certains danseurs, qui jugent et comment, tu vois. Mais le fait, par exemple, le timing, le fait que ce soit quelque chose qui soit si important, de garder son timing, de garder son pas de base, etc. Pareil, ça amène une exigence aussi que parfois, selon les shows que tu vas voir, ça dépend, mais finalement, dans un show, si à un moment tu sors ton timing, personne ne le verra. Là, ça t'amène aussi cette rigueur-là. Pour moi, les deux sont complémentaires. Je trouve que les shows de compét'et les shows de non-compét', chacun a leurs avantages, leurs inconvénients, leurs trucs, et qu'en fait, il faut tirer le meilleur des deux. C'est tout.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce que tu dirais toi à quelqu'un qui hésite à se lancer dans la compétition ?

  • Speaker #0

    Je dirais que c'est un beau challenge, c'est un bel objectif, ça permet aussi justement de repousser ses limites, de vivre aussi une aventure humaine, et en tout cas que c'est des beaux souvenirs et qu'il ne faut pas hésiter à le faire.

  • Speaker #1

    J'ai une dernière question pour toi Julie. C'est quoi la place de la salsa dans ta vie aujourd'hui ? Ouf !

  • Speaker #0

    Grande question ! Alors la salsa elle est très importante, la danse a toujours été présente, je l'ai toujours eu dans ma vie, j'avais le focus sur mes études et d'abord mon travail hors danse, jusqu'au moment où je me suis rendu compte que si je voulais faire de la danse à fond, et en l'occurrence la salsa c'était maintenant ou jamais, donc c'est devenu l'essentiel de ma vie pendant les trois dernières années, où j'étais vraiment que salsa. Là, cette année, c'est un peu différent parce que j'ai repris un projet professionnel. Donc, je partage ma vie un peu parfois avec un côté schizophrénique. Mais en soi, je sais que la salsa, c'est mon objectif de vie maintenant et dans les prochaines années. Et voilà, j'essaie de faire tout pour la vivre à fond. Voilà.

  • Speaker #1

    Merci Julie.

  • Speaker #0

    De rien.

  • Speaker #1

    Merci pour ton écoute. J'espère que ça t'as plu. Moi, c'est Manon et la semaine prochaine, je t'emmène à la rencontre de Achille, voir la salsa locale, et plus particulièrement de son développement sur la rochelle.

  • Speaker #0

    En attendant,

  • Speaker #1

    n'hésite pas à donner de la force au podcast, en partageant l'épisode ou en laissant un commentaire. Je t'attends sur Instagram pour les bonus. A lundi prochain !

Description

Dans ce nouvel épisode, je reçois Julie, on discute ensemble du monde de la compétition, parfois mal connu, en salsa. Elle partage avec enthousiasme son expérience et les différents codes du milieu. Merci à elle pour cet échange !

Musique : Dolce - Cushy


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Mosaïque Salsa, le podcast qui t'emmène au cœur de la salsa en explorant sa danse, sa musique, son histoire et sa culture. Dans ce nouvel épisode, je discute avec Julie du monde de la compétition en salsa. Elle vient nous en raconter les rouages et partage avec enthousiasme son expérience. C'est chez elle, à Paris, que nous nous sommes retrouvés, entourés de ses chats, Sushi et Mambo, et de son chien Rumba. J'étais ravie de partager cette discussion avec elle.

  • Speaker #1

    Bonjour Julie ! Bonjour !

  • Speaker #0

    Est-ce qu'avant qu'on commence, tu peux te présenter ?

  • Speaker #1

    Bien sûr ! Alors, je m'appelle Julie, j'ai 31 ans, et je suis danseuse de salsa, et principalement de Mambo, mais j'ai fait d'autres styles de salsa avant, dont la salsa colombienne. Je suis de Marseille.

  • Speaker #0

    Ok. Aujourd'hui on va parler ensemble un petit peu autour de la compétition, de ce monde qu'on connaît pas très bien finalement dans la salsa. Déjà tu peux peut-être me raconter ton parcours dans la compétition. Bien sûr,

  • Speaker #1

    alors j'ai commencé la compétition en dehors de la salsa justement, dans mes premières années de danse où je faisais du hip hop et de la danse urbaine. Donc c'est là que j'ai eu mes premières compétitions de danse. Et en salsa ça a été avec Francy et Calisabor où on a participé au premier championnat de France. Et on a fait un show de cali en couple. Et voilà, c'était ma première expérience en salsa de compétition. Et depuis, j'en ai fait d'autres.

  • Speaker #0

    Au premier championnat de France, c'est-à-dire que c'était la première année en France où il y avait un championnat de salsa ?

  • Speaker #1

    Exactement. C'est organisé par la FFD.

  • Speaker #0

    D'accord. Et c'était en quelle année ?

  • Speaker #1

    Il me semble que c'était en 2017.

  • Speaker #0

    Donc, c'est assez récent. C'est assez récent,

  • Speaker #1

    avant il n'y avait pas de compétition de salsa, et là c'était la première fois qu'ils faisaient du coup la catégorie SBK. D'accord. Et c'était à cette époque-là tout mélangé, salsa, bachata, kizomba.

  • Speaker #0

    Et maintenant c'est plus le cas.

  • Speaker #1

    Maintenant c'est par style de danse, salsa, bachata, kizomba, et aussi par catégorie de niveau.

  • Speaker #0

    Ok, donc tu as fait ça du coup en team.

  • Speaker #1

    C'est ça, j'ai fait en team, c'était la première fois. Et après la deuxième fois que j'ai participé à une compétition de salsa. C'était également à la FFD et c'était donc l'audition de 2021, juste après le Covid, où là je me suis présentée comme soliste.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et donc présentée comme soliste et là où j'ai du coup gagné le titre. Et après, suite à ça, je suis partie représenter la France au championnat du monde à Cancun. D'accord.

  • Speaker #0

    Voilà. Très chouette.

  • Speaker #1

    C'était vraiment une expérience incroyable.

  • Speaker #0

    Du coup, au championnat du monde, j'imagine que c'est des éditions qui sont là depuis plus longtemps. Ouais. Est-ce qu'il y a des grosses différences dans l'organisation, dans le vécu de l'expérience ?

  • Speaker #1

    On voit qu'à Cancun, c'est une compétition beaucoup plus mature, beaucoup plus de participants déjà. Le niveau est beaucoup plus haut qu'il est en France. Au niveau de l'organisation, je dirais que c'est égal. Je pense que c'est difficile d'organiser des grosses compétitions comme ça. Donc, je n'ai pas vu de grosses différences. Hormis... le fait que le nombre de compétiteurs et le niveau, c'est vraiment quelque chose qui est impressionnant. On se sent tout petit face aussi à certains pays où il y a beaucoup de compétiteurs, forcément beaucoup de Colombiens, beaucoup de Mexicains, beaucoup d'Argentins. Donc nous, en revenant de France, on se sent tout petit.

  • Speaker #0

    Quand tu as participé à un solo, tu étais aussi sur de la salsa colombienne ?

  • Speaker #1

    Non. Alors le solo en fait c'était... je voulais vraiment créer mon propre solo. C'était un objectif que je m'étais fixé. Parce que moi j'adore danser en couple mais j'adore aussi danser seule. C'est mon parcours on va dire, j'ai commencé par les danses solo. Et justement j'avais envie que ce soit quelque chose qui me ressemble. Et donc j'avais vraiment voulu fusionner en fait tous les styles de salsa ou même de danse en fait que j'appréciais. Donc ça me tenait à cœur de le créer moi-même. Et donc dans ce solo-là, c'était sur le 2, on2. Mais j'avais mis à un moment des pas de salsa colombienne. Un peu le basique avec le cha-cha répliqué qui est un peu emblématique. Et aussi d'autres influences, flamenco, etc. que j'aime bien.

  • Speaker #0

    Et là, aujourd'hui, tu fais beaucoup de shows. Ouais. En dehors des compétitions. Ouais. Quelle différence tu vois, toi, dans le show pour la compétition et le show pour... pour le spectacle, enfin, la performance, est-ce qu'il y a des différences ? sur scène et avant sur la préparation ?

  • Speaker #1

    Il y en a beaucoup. Premièrement, en fait, la compétition, il y a des règles, il y a des barèmes sur lesquels les juges se basent pour évaluer. Donc, en fait, si on va avoir une approche vraiment d'optimisation, pour essayer de gagner, ça veut dire qu'il faut se contraindre dans sa création pour remplir ces critères. Et c'est vrai que du coup, ça change totalement l'approche, ne serait-ce que même sur la durée. Par exemple, j'ai eu le cas sur mon deuxième solo où là, j'avais monté la musique et en fait, je me suis rendu compte qu'il était trop long par rapport aux exigences. Par rapport aux exigences. Donc, ou est-ce qu'on coupe ou alors est-ce qu'on accélère ? Juste comme ça.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Il y a deux approches quand la musique est trop longue.

  • Speaker #1

    C'est ça. Ou tu coupes ou tu accélères, mais le tempo est déjà assez rapide. Donc, bref, j'ai fait un peu les deux en fait. Mais donc forcément, ça comptera en amont sur la création parce que le jury va attendre quelque chose qui est quand même énergique, qui répond à ses critères, qui est de l'ordre aussi du spectacle, vraiment du spectaculaire. Alors que je trouve que dans les shows hors compétition, ça laisse beaucoup plus place à la nouveauté. Il y a un exemple qui est significatif, c'est le le body move. Le body move qui est le mouvement corporel qui est devenu très à la mode ces dernières années, mais qui emmène aussi parfois à rester sur place et à ne plus du coup marquer ses pas. Et c'est quelque chose qui, en compétition, est sanctionné. C'est-à-dire qu'après, il ne faut pas rester plus d'une mesure sur place. Après, c'est des choix de respecter le fait qu'il y a tout le temps de la marche, mais quand on crée un show hors compétition, c'est des choses auxquelles on va pas forcément penser.

  • Speaker #0

    Du coup, tu vas plus facilement te faire plaisir en show hors compétition sur le body move.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Parce que finalement, tu peux profiter de l'espace comme tu veux.

  • Speaker #1

    Et en tout cas, en termes de création, pareil, en compétition, il y a des critères sur les mix de musique, par exemple. Le fait d'avoir une musique non salsa, c'est possible, mais il faut que ce soit sur une durée limitée. Il me semble pas plus de 20 secondes, quelque chose comme ça. Ça dépend des compétitions, mais... Là où, par exemple, pour un spectacle hors compétition, on pourrait faire un show salsa sur une musique entièrement non salsa. Donc voilà. Avant, ça contraint sur la création, si on veut optimiser pour la compétition. Ensuite, au moment de la préparation, il y a forcément, je trouve, un côté plus de nervosité parce qu'en fait, tu es avec des compétiteurs. Donc, je trouve que l'ambiance est bonne, mais c'est sûr que ça ne ramène pas la même chose. de savoir que tu vas être jugée par rapport aux gens autour de toi.

  • Speaker #0

    Tu dois non seulement donner le meilleur de toi et être meilleure que les autres.

  • Speaker #1

    En spectacle, on ne cherche pas à être meilleure que les autres, on propose ce qu'on a à proposer, donc c'est pas le même stress avant.

  • Speaker #0

    Et justement, tout à l'heure, tu disais, quand je suis arrivée à mon cou, on se sent tout petit, là tu reparles de stress. C'est clair. Comment tu gères le stress de la compétition, qui est différent du stress du jeu du show ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. Après, moi, je sais que je suis une personne qui essaye de ne pas stresser. Enfin, je me dis toujours, dans tous les cas, ça se passera. Les choses vont se faire. Que je stresse ou pas, ça ne changera rien. Donc, c'est vrai que ça m'aide pas mal sur les compétitions parce qu'en fait, je ne pense pas plus que ça, tu vois. Je me jette à l'eau. Et notamment, je trouve ça plus simple en solo parce qu'en fait, c'est moi et moi-même. Je vais plus avoir... tendance à stresser sur par exemple quand ça va être de la danse en équipe, où là il y a aussi un côté de synchronisation, de responsabilité vis-à-vis des autres, donc je sais que moi en solo, je stresse moins donc vu que j'ai principalement fait des compétitions en solo, ça m'a moins affectée, si ce n'est que voilà, tu vois des danseurs et des danseuses incroyables c'est super inspirant et voilà, mais c'est vrai que je suis pas... Je n'y vais pas non plus dans l'esprit de je veux gagner mais plus de je vais montrer ce que j'ai fait, ma danse, et puis avoir ce qui se passe. Et c'est vrai que, pour revenir sur la création, le fait que je crée pour des compétitions, je n'ai jamais vraiment essayé d'optimiser mes chorégraphies aux critères. Si ce n'est... C'est obligatoire, c'est-à-dire le temps, pour ne pas avoir de pénalités. Mais parce que je n'avais pas envie de me contraindre à ça, et j'avais vraiment envie que ça me représente. Et puis, si ça rentre dans les critères, tant mieux. Sinon, tant pis.

  • Speaker #0

    Du coup, pour rebondir sur ce que tu dis, il y a des critères obligatoires. Si tu ne les respectes pas, tu as des pénalités. Oui, c'est ça. Et les autres, c'est ceux qui te font gagner des points.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est comme ça que ça se passe.

  • Speaker #0

    Et la note, elle est sur combien ? Pour avoir une idée, c'est quoi ? C'est des notes sur 10, sur 100 ?

  • Speaker #1

    Bonne question, je crois que c'était sur 100. Là au dernier au dernier FFD c'est sur 100 parce que je me rappelle de notes aux environs de 80, des 90 donc je suis presque sûre que c'était sur 100. Et en terme de costume,

  • Speaker #0

    est-ce qu'il y a aussi des exigences, est-ce qu'il y a des critères des choses à respecter ?

  • Speaker #1

    Alors, ça dépend des compétitions c'est-à-dire que pour la FFD Il y a une particularité qu'on ne retrouve pas dans les autres compétitions de salsa c'est qu'il faut que la tenue soit pas trop dénudée. C'est-à-dire ce côté un peu de décence où en fait, on ne veut pas trop de choses échancrées, on ne veut pas trop de nudité.

  • Speaker #0

    Ça, c'est assez subjectif.

  • Speaker #1

    C'est subjectif.

  • Speaker #0

    Du coup, il faut faire une tenue sage pour que ce soit à peu près apprécié par les jurys.

  • Speaker #1

    Disons qu'il ne faut pas qu'ils demandent à ce qu'on ne voit pas... la partie des fesses en fait. Si jamais on a un costume qui est trop échancré, il demande à mettre une culotte. D'accord, ok. Et que la culotte soit visible aussi. Ok. Donc ce qui est surprenant, parce qu'en fait, alors ça je pense que c'est un héritage des danses latines, danses de salon, mais qui est appliqué au règlement SBK. Mais c'est vrai que c'est un peu une... de particularité parce qu'en fait, en salsa, les costumes sont... Enfin, en tout cas, beaucoup sont quand même assez échancrés, des bodies, des choses comme ça. Et en fait, il y a beaucoup de compétiteurs qui ont été pénalisés par ça. D'accord. Jusqu'à aujourd'hui. Et pour les garçons, par exemple, il ne faut pas montrer en fait, il ne faut pas que la partie des seins se voient, femmes ou hommes. Donc, par exemple, il y a des compétiteurs qui ont été sanctionnés parce qu'on a vu des tétons. D'accord. Voilà. Ça c'est des choses... Mais ça c'est très spécifique.

  • Speaker #0

    C'est très traditionnel. Oui,

  • Speaker #1

    Mais c'est spécifique à la FFD parce que par contre à Cancun, il n'y a aucune restriction sur ça. Si ce n'est qu'après, le costume, l'esthétique est jugée en général. Donc le costume, la coiffure, le maquillage. Maintenant, quelque chose qui est sanctionné par les jurys, que ce soit à Cancun ou que ce soit en France, c'est si le costume se défait sur scène. Et notamment ça inclut les strass. qui peuvent tomber. Alors, tout le monde perd des strass,

  • Speaker #0

    ça c'est sûr,

  • Speaker #1

    mais il y a des costumes plus que d'autres. C'est-à-dire qu'il y a eu vraiment des chaos parfois, même du public, on voit qu'à chaque mouvement, il y a des pluies de strass. Et ça, c'est pénalisé. C'est joli aussi. C'est joli, ouais. C'est vrai que ça, c'est pénalisé parce qu'il faut que le costume soit... Je pense que c'est aussi vis-à-vis des compétiteurs parce que ça amène une logistique, etc. Donc ça, c'est... Ouais. C'est pénalisé.

  • Speaker #0

    Et est-ce que toi, t'as un rituel, t'as une routine d'avant compétition quand tu passes sur scène ?

  • Speaker #1

    Alors, juste avant, pas vraiment différente des shows. Mais en fait, disons que ça va être la préparation parce qu'en étant une fille, et donc dans le monde de la salsa, on a plus de préparation que les garçons. Notamment le maquillage qui prend du temps. Et c'est vrai que j'aime bien faire des maquillages un peu, entre guillemets... extravagants on va dire et je pense que c'est mon héritage de la salsa colombienne et de Francy, elle nous a appris à nous maquiller de manière visible donc ça prend du temps donc voilà j'aime bien, je prévois bien deux heures de maquillage coiffage. Après j'aime bien prendre le temps de m'étirer, c'est une sorte de relaxation en fait je me suis rendu compte que les étirements ça permettait de me calmer et après à l'inverse du coup échauffement physique et revoir un peu ma choré. Mais je n'aime pas trop le faire.

  • Speaker #0

    Tu la visualises un petit peu ?

  • Speaker #1

    Je la marque. Je la marque doucement une première fois, ensuite plus rapide. Mais j'essaye de ne pas le faire trop. Parce qu'en fait, je me suis rendue compte que c'est aussi le moment où on est même quand même dans un état de nervosité, même sans s'en rendre compte inconsciemment. Et que parfois, quand tu refais tes chorés juste avant de passer sur scène, j'ai ce phénomène de... qu'est-ce qu'il y a là ? Je bugue, tu vois. Et c'est là où ça peut créer vraiment une angoisse. Donc avant le show, je suis vraiment à me dire, je me fais confiance. Je me fais confiance et essayer de me dire pourquoi je danse pour me connecter avec la musique, pour m'exprimer, pour transmettre des émotions. Et en fait, du coup, j'essaie de me concentrer sur ça au moment où je vais sur scène pour me dire, ben là, the show must go on, quoi, voilà.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu regardes la concurrence ?

  • Speaker #1

    Oui, moi j'aime bien regarder la concurrence. J'aime bien regarder. Quelque part, ça me stimule en fait. C'est pas quelque chose pareil qui va me stresser. C'est que je me dis, waouh, les gens sont à fond, c'est beau. Vas-y, moi aussi j'y vais. Donc je suis plutôt du genre à regarder.

  • Speaker #0

    Donc ça te tire vers le haut, ça te donne de l'énergie.

  • Speaker #1

    Mais je pense que pareil, ça vague le côté où vu que je suis pas trop stressée, donc ça me dérange pas. Même j'aime bien regarder... avant, après...

  • Speaker #0

    Il y a un système de filage aussi pour prendre ses marques?

  • Speaker #1

    Oui, alors ça dépend des compétitions. Mais alors là, en fait, que ce soit FFD ou Cancun, c'est des filages ouverts. C'est-à-dire qu'il y a au moment des pauses entre les catégories. La scène est disponible pour les compétiteurs. Donc c'est vraiment pour s'approprier le sol, s'approprier l'espace, prendre les repères. Mais c'est vrai que c'est pas... pas un filage comme on pourrait le faire dans un congrès ou une soirée parce que c'est pas avec la musique et c'est vraiment parfois ça peut être un peu frustrant j'ai envie de dire parce qu'en fait tout le monde est au même moment en même temps et donc il faut un peu parfois pousser des coudes pour pouvoir le faire en général ça se fait en comment dire en bonne intelligence voilà et après, encore une fois, je pense qu'il y a aussi le côté où moi, quand je passe en solo, je sais que je n'ai pas besoin de prendre autant d'espace. C'est vraiment prendre mes repères, marquer rapidement. Là, je dois regarder là, regarder là, le sol et voilà. Les teams ont besoin quand même plus de ce temps-là. Oui,

  • Speaker #0

    plus de marques. Oui. OK. Et justement, mis à part ce temps où il faut jouer un petit peu des coudes pour prendre ses marques, est-ce que tu trouves que l'ambiance, globalement, elle est bonne entre les compétiteurs ?

  • Speaker #1

    Je trouve que l'ambiance est bonne. Beaucoup de bienveillance et de soutien. Après, à la FFD, c'est principalement des gens que je connais. Donc, c'est sûr que ça facilite aussi le côté bonne ambiance. Après, c'est vrai que... En fait, je trouve que tu le vois, il y a des gens qui sont très avenants parce qu'aussi, c'est comme ça qu'ils sont rassurés. D'autres qui sont... plus introspectifs et parce que c'est leur manière de gérer aussi leur stress et en soi totalement compréhensible mais il n'y a pas de mauvaise ambiance en tout cas moi je ne l'ai jamais vécu et à Cancun j'ai trouvé ça particulièrement à l'Euroson particulièrement bienveillant parce qu'il y a un côté où en fait on sent que les compétiteurs déjà d'arriver à Cancun c'est une victoire en fait c'est une victoire c'est un accomplissement et qu'en fait que la meilleure gagne mais il y a vraiment ce côté d'admirer et de soutenir le travail des autres danseuses. Et c'est vrai que je savais pas trop à quoi m'attendre, mais j'ai été surprise de cette bienveillance. Donc c'est cool.

  • Speaker #0

    Les championnats du monde, c'est toujours à Cancun ?

  • Speaker #1

    Alors pas toujours. Disons qu'en fait, il y a plusieurs championnats du monde, parce qu'il n'y a pas une fédération internationale. Il y a plusieurs circuits. Il y a plusieurs circuits, voilà. Donc il y en a un, c'est Cancun. Enfin, c'est l'Euroson, qui est au Mexique. Et... qui s'était déroulé les trois dernières années à Cancún, mais qui s'était aussi déroulé dans d'autres villes. Il me semble que c'était Puebla une fois. Peut-être qu'une fois, il y a même eu Mexico, je ne sais pas. Mais en tout cas, c'est au Mexique. Ensuite, il y a un autre circuit qui est le Summit. Et ça, c'est à Miami. Et par contre, pour le coup, c'est toujours à Miami. Et il doit y en avoir d'autres. En tout cas, c'est ces deux-là qui sont les plus reconnus. Il y a aussi un mondial de salsa qui est en Colombie, mais donc principalement de salsa colombienne.

  • Speaker #0

    Quand tu participes à la compétition en France, par la FFD, ça t'ouvre sur le circuit du Mexique ? Alors oui,

  • Speaker #1

    c'est eux qui choisissent, c'est-à-dire c'est la fédération qui choisit à quelle compétition les gagnants vont participer. Et il me semble que depuis qu'ils ont instauré ce système, c'est-à-dire que c'était très récent en 2019, c'est la première année où ils ont décidé de sponsoriser les gagnants pour aller à Cancun pour justement augmenter la représentation de la France et donc ils ont toujours choisi l'Eurosun il me semble qu'il y avait des discussions pour participer au circuit du Summit mais je ne sais pas où sont les discussions et il me semble qu'il y a eu beaucoup de changements à la FFD et notamment par exemple j'ai eu le cas moi cette année malgré avoir gagné la catégorie solo élite féminin en fait ils ont plus les budgets suffisants et en fait ils ont fait des choix dans les personnes qu'ils allaient sponsoriser, ils ont regroupé des catégories donc je crois que dans mon cas c'était solo salsa et solo bachata et ils ont pris la personne qui avait le plus haut score et il se trouve que la compétitrice, la gagnante bachata avait quelques points au dessus donc en fait ils la sponsorisent. D'accord. Cette fois-ci, pour moi, je n'irai pas à Cancun, en tout cas, pas sponsoriser par l'FFD. Et donc voilà. Donc dommage, mais après, c'est comme ça. J'ai déjà eu la chance de lui faire une fois, donc je suis contente.

  • Speaker #0

    En France, il n'y a que le circuit de la FFD pour le coup ?

  • Speaker #1

    Eh bien, c'est ça. Alors, il n'y avait que le circuit de la FFD, mais il y a un deuxième circuit qui est en train de se créer, donc un circuit privé, donc pas de lien avec la Fédération Française de Danse. Je ne connais pas le nom, en tout cas, des informations que j'ai. Il va être géré par les personnes qui, jusqu'à présent, géraient la SBK à la FFD.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qu'il y a la structure de la FFD telle qu'elle est. Il y avait des acteurs du milieu de la salsa qui faisaient l'intermédiaire entre le milieu de la salsa et la FFD. Et c'est ces personnes-là qui ont décidé d'ouvrir leur propre circuit. Cette année, si ça se passe, ce sera la première année. Et il me semble que eux, ça me fait revenir sur une des questions, il y a un nouveau championnat du monde qui s'est ouvert, qui a commencé l'année dernière et qui est en Italie, à Rome, donc un nouveau circuit qui est il me semble organisé par les Berardi, Antonio et Jasmine, et qui font beaucoup de compétitions et de préparation à la compétition. Et il me semble que ce nouveau circuit voulait du coup participer à ce championnat du monde. D'accord. Mais information à confirmer. Pour l'instant, c'est ce que j'ai entendu. À creuser,

  • Speaker #0

    à creuser. Voilà. Ok. Et juste, je reviens tout à l'heure, on parlait de l'ambiance un petit peu entre les compétiteurs. C'est quoi l'enjeu, en fait, quand on participe à une compétition ? Alors, j'imagine qu'il n'est pas le même pour tout le monde, mais qu'est-ce qu'il peut y avoir comme enjeu et comme retombée ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. Alors, je pense que l'enjeu, d'abord, pour tous les compétiteurs il est personnel. C'est aussi se prouver qu'on est capable d'être dans une préparation jusqu'à la représentation et une satisfaction personnelle de j'ai participé à à une compétition, je me suis donné à fond. Ensuite dans un ordre plus professionnel, la compétition c'est quand même un tremplin de visibilité c'est-à-dire que quand on gagne une compétition de salsa qu'elle soit nationale ou encore plus internationale, on a les yeux du monde de la salsa sur nous et ça nous permet en fait de se faire connaître et du coup de générer des contrats. Donc je pense que ça c'est vraiment le second but aussi c'est montrer qui on est et s'insérer après dans le milieu on va dire professionnel de la salsa. Et je trouve que sur ça il y a un bon exemple c'est une personne que je connais par des amis, qui s'appelle Irene Palomares. C'est une danseuse espagnole qui a participé ces dernières années à beaucoup de championnats du monde et compétitions de salsa. Elle n'a pas gagné, mais elle a fait des podiums. C'est vrai que c'est vraiment ce qui lui a permis d'être connue et maintenant de s'insérer en tant qu'artiste dans les congrès, etc. Parce que finalement, à la base, c'est quand même deux circuits différents. Ce n'est pas les mêmes artistes. Il y a aussi le côté des shows qui sont différents, etc. Mais de plus en plus, je trouve qu'il y a quand même des liens qui se créent. Et tant mieux, parce qu'en fait, il n'y a pas de raison que la salsa de compétition soit exclue et soit totalement déconnectée de la salsa des congrès, etc. Et notamment, un des liens, c'est au niveau des jurys. à l'Euroson. En fait, j'avais été surprise de voir que dans les jurys, en fait, il y avait aussi beaucoup d'artistes qui viennent pas du monde de la compétition mais qui sont des artistes reconnus et dans le monde de la salsa congrès comme Karel Flores, Adolfo. Il y avait aussi Ernesto et Denisse aussi. Aussi, exactement. Il y avait aussi en bachata Ataca et la Alemana. Enfin, donc, des artistes qui sont vraiment reconnus pas pour les jurys pour avoir gagné des compétitions. Mais du coup, je trouve ça bien aussi qu'ils soient juges. Que ça se mixe, quoi. Exactement. Ah oui, après il y a peut-être un autre enjeu que j'ai oublié de te dire. Donc visibilité, c'est ça. Et le troisième, il peut être financier aussi. Ce qui n'est pas le cas dans la compétition à la FFD. Parce que pour la FFD, on gagne des petits cadeaux et puis la partie sponsorisation pour l'Euroson. Mais pour les gagnants de l'Euroson, il y a des prix monétaires.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et d'autres compétitions maintenant que j'y repense aussi il y a un autre mondial qui s'appelle mondial mais c'est en Espagne là c'était à la base que du shine pasos libres, l'année dernière ils ont ouvert au couple aussi ça s'appelle la negra et du coup ça c'est aussi un qui est beaucoup plus petit mais très reconnu. D'accord. Et ça pareil quand on gagne il y a des prix monétaires on a fait une compétition aussi dans un congrès à Naples avec la team shine de Marie Cazorla et puis et pareil pour ces compétitions-là, il y a des prix monétaires. Donc pour certains danseurs et groupes, ça peut être aussi... c'est aussi une incitation parce qu'en effet, la compétition, c'est du temps de préparation, c'est de l'argent parce que les costumes, parce que les trajets, etc. Donc en fait, ça peut être aussi une manière de motiver des danseurs professionnels dans le sens qu'ils vivent de la danse pour participer à ces compétitions. Parce que c'est vrai que sinon, oui, le faire pour le kiff personnel, on le fait. Le faire pour la notoriété, on le fait. Mais ce n'est pas des choses qui vont se faire après des années si au final, d'autres danseurs préfèrent investir leur temps dans des choses où il y aura des retombées financières.

  • Speaker #0

    J'aurais bien aimé avoir ta réaction sur quelque chose qui, moi, m'a questionnée. Oui. J'étais sur un festival, je regardais les shows. Et après le show, je débriefe rapidement avec quelqu'un qui était à côté de moi. On se connaît depuis longtemps, donc on se dit, ce show était génial, etc. Et donc, cette personne, ce danseur, me dit, ça c'est un show de compétition. Comme s'il y avait des différences. Comme s'il y avait des différences, comme si c'était un très bon show donc un show de compétition. Et comme si finalement... il y avait une valeur un peu différente des deux mondes. Ah d'accord.

  • Speaker #1

    Mais il le disait d'une manière péjoratique ?

  • Speaker #0

    Non, c'était bienveillant mais c'était un peu presque c'est dommage que ce show en reste là, alors que pour moi déjà ça peut être aussi une consécration un show où le public réagit ou je sais pas l'artiste le performeur est hyper content de soi. Et pour lui c'était presque pas assez parce que vu la valeur qu'il donnait au show il fallait la leur donner et du coup ça me questionne. Est-ce que les shows de compétition sont plus techniques ? Enfin, il ne me semble pas, mais...

  • Speaker #1

    Je pense que vraiment, ça dépend, en fait. Ça dépend parce que, je veux dire, il y a beaucoup de diversité dans les shows de compétition et beaucoup de diversité dans les shows non-compétitions. Et pour moi, alors, par rapport à la question que tu m'as posée au début, l'avantage du show de compétition, donc certes, il y a des contraintes, mais c'est vrai que, comme tu sais que tu vas être jugé, il y a peut-être aussi une exigence vraiment dans... je sais pas l'exécution du mouvement l'intention. Moi quelque chose que j'ai vu aussi beaucoup dans la compète et je me dis c'est vrai que parfois c'est quelque chose qui peut pas manquer mais sur lequel on met pas forcément le focus dans des shows de compète l'expressivité en fait quand tu veux avoir des compétitions tu vois que vraiment il y a ce côté où du coup pour se démarquer il faut aussi donner du visage etc et après on aime ou on aime pas mais c'est vrai qu'il y a ce côté où quand même parce que tu sais que tu vas être jugé et finalement c'est aussi ces détails-là qui font la différence. Je trouve qu'en tant que danseur, performeur, ça t'amène à la plus haute exigence possible. Ce qui théoriquement pourrait aussi être le cas dans un show non-compète parce qu'on peut clairement se mettre une exigence comme une compète, mais de fait, peut-être qu'aussi c'est la nature humaine, je sais pas, le fait de savoir qu'il y aura un jugement et quelque chose et tout, ça t'amène à te focaliser sur ça. Là où sur des shows non compète tu pourrais te focaliser sur d'autres choses tu vois mais pour moi ça n'enlève pas du tout la valeur et je trouve qu'au contraire, un truc qui m'avait moi par exemple marqué quand j'avais vu les shows de compète c'est que du coup en couple on cherche le waouh et le waouh il peut être fait aussi avec des accros par exemple ou des effets dans les partner mais tu vois je trouvais que du coup les les partner en eux-mêmes qui est quand même la base de la salsa étaient assez pauvres, tu vois, assez répétitifs, assez... et limite assez simples, en fait. C'était l'effet de... il faut que ça soit beau, mais techniquement, le challenge n'était pas là, tu vois. Alors que sur des shows que tu peux voir en congrès... de groupes qui font jamais de compét'mais qui sont excellents il y a Yamule, Alegria aussi où là vraiment on sent qu'il y a une recherche du challenge dans le partner et du coup j'avais été surprise en fait de ne pas le voir en compétition mais parce qu'en fait c'est

  • Speaker #0

    plus dur à avoir et pas, en fait, le côté... Oui, le bénéfice. Oui, le bénéfice, voilà. Dans la compétition, ça va être plus... Il vaut mieux faire un partner plus simple mais une accro de ouf plutôt que d'avoir un partner compliqué et une accro moins spectaculaire. Donc, pour moi, du coup, il n'y a pas de différence, tu vois, il n'y a pas de... Ah, ça, c'est un show de compétition, il est mieux et ça, c'est un show pas compétition, je trouve que c'est totalement... En tout cas, c'est une conception qui n'est pas forcément... c'est simplificateur et... C'est quelque chose que je trouve... que la compétition peut amener vis-à-vis de ça mais après, bon, tout dépend aussi des juges parce que ça, c'est une question parce que la danse comparée à l'athlétisme, l'athlétisme, tu as un temps, voilà, ça détermine. La danse, mine de rien, on essaie de la juger mais il y a toujours un côté subjectivité et ça peut amener des frustrations aussi chez certains danseurs, qui jugent et comment, tu vois. Mais le fait, par exemple, le timing, le fait que ce soit quelque chose qui soit si important, de garder son timing, de garder son pas de base, etc. Pareil, ça amène une exigence aussi que parfois, selon les shows que tu vas voir, ça dépend, mais finalement, dans un show, si à un moment tu sors ton timing, personne ne le verra. Là, ça t'amène aussi cette rigueur-là. Pour moi, les deux sont complémentaires. Je trouve que les shows de compét'et les shows de non-compét', chacun a leurs avantages, leurs inconvénients, leurs trucs, et qu'en fait, il faut tirer le meilleur des deux. C'est tout.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce que tu dirais toi à quelqu'un qui hésite à se lancer dans la compétition ?

  • Speaker #0

    Je dirais que c'est un beau challenge, c'est un bel objectif, ça permet aussi justement de repousser ses limites, de vivre aussi une aventure humaine, et en tout cas que c'est des beaux souvenirs et qu'il ne faut pas hésiter à le faire.

  • Speaker #1

    J'ai une dernière question pour toi Julie. C'est quoi la place de la salsa dans ta vie aujourd'hui ? Ouf !

  • Speaker #0

    Grande question ! Alors la salsa elle est très importante, la danse a toujours été présente, je l'ai toujours eu dans ma vie, j'avais le focus sur mes études et d'abord mon travail hors danse, jusqu'au moment où je me suis rendu compte que si je voulais faire de la danse à fond, et en l'occurrence la salsa c'était maintenant ou jamais, donc c'est devenu l'essentiel de ma vie pendant les trois dernières années, où j'étais vraiment que salsa. Là, cette année, c'est un peu différent parce que j'ai repris un projet professionnel. Donc, je partage ma vie un peu parfois avec un côté schizophrénique. Mais en soi, je sais que la salsa, c'est mon objectif de vie maintenant et dans les prochaines années. Et voilà, j'essaie de faire tout pour la vivre à fond. Voilà.

  • Speaker #1

    Merci Julie.

  • Speaker #0

    De rien.

  • Speaker #1

    Merci pour ton écoute. J'espère que ça t'as plu. Moi, c'est Manon et la semaine prochaine, je t'emmène à la rencontre de Achille, voir la salsa locale, et plus particulièrement de son développement sur la rochelle.

  • Speaker #0

    En attendant,

  • Speaker #1

    n'hésite pas à donner de la force au podcast, en partageant l'épisode ou en laissant un commentaire. Je t'attends sur Instagram pour les bonus. A lundi prochain !

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Description

Dans ce nouvel épisode, je reçois Julie, on discute ensemble du monde de la compétition, parfois mal connu, en salsa. Elle partage avec enthousiasme son expérience et les différents codes du milieu. Merci à elle pour cet échange !

Musique : Dolce - Cushy


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Mosaïque Salsa, le podcast qui t'emmène au cœur de la salsa en explorant sa danse, sa musique, son histoire et sa culture. Dans ce nouvel épisode, je discute avec Julie du monde de la compétition en salsa. Elle vient nous en raconter les rouages et partage avec enthousiasme son expérience. C'est chez elle, à Paris, que nous nous sommes retrouvés, entourés de ses chats, Sushi et Mambo, et de son chien Rumba. J'étais ravie de partager cette discussion avec elle.

  • Speaker #1

    Bonjour Julie ! Bonjour !

  • Speaker #0

    Est-ce qu'avant qu'on commence, tu peux te présenter ?

  • Speaker #1

    Bien sûr ! Alors, je m'appelle Julie, j'ai 31 ans, et je suis danseuse de salsa, et principalement de Mambo, mais j'ai fait d'autres styles de salsa avant, dont la salsa colombienne. Je suis de Marseille.

  • Speaker #0

    Ok. Aujourd'hui on va parler ensemble un petit peu autour de la compétition, de ce monde qu'on connaît pas très bien finalement dans la salsa. Déjà tu peux peut-être me raconter ton parcours dans la compétition. Bien sûr,

  • Speaker #1

    alors j'ai commencé la compétition en dehors de la salsa justement, dans mes premières années de danse où je faisais du hip hop et de la danse urbaine. Donc c'est là que j'ai eu mes premières compétitions de danse. Et en salsa ça a été avec Francy et Calisabor où on a participé au premier championnat de France. Et on a fait un show de cali en couple. Et voilà, c'était ma première expérience en salsa de compétition. Et depuis, j'en ai fait d'autres.

  • Speaker #0

    Au premier championnat de France, c'est-à-dire que c'était la première année en France où il y avait un championnat de salsa ?

  • Speaker #1

    Exactement. C'est organisé par la FFD.

  • Speaker #0

    D'accord. Et c'était en quelle année ?

  • Speaker #1

    Il me semble que c'était en 2017.

  • Speaker #0

    Donc, c'est assez récent. C'est assez récent,

  • Speaker #1

    avant il n'y avait pas de compétition de salsa, et là c'était la première fois qu'ils faisaient du coup la catégorie SBK. D'accord. Et c'était à cette époque-là tout mélangé, salsa, bachata, kizomba.

  • Speaker #0

    Et maintenant c'est plus le cas.

  • Speaker #1

    Maintenant c'est par style de danse, salsa, bachata, kizomba, et aussi par catégorie de niveau.

  • Speaker #0

    Ok, donc tu as fait ça du coup en team.

  • Speaker #1

    C'est ça, j'ai fait en team, c'était la première fois. Et après la deuxième fois que j'ai participé à une compétition de salsa. C'était également à la FFD et c'était donc l'audition de 2021, juste après le Covid, où là je me suis présentée comme soliste.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et donc présentée comme soliste et là où j'ai du coup gagné le titre. Et après, suite à ça, je suis partie représenter la France au championnat du monde à Cancun. D'accord.

  • Speaker #0

    Voilà. Très chouette.

  • Speaker #1

    C'était vraiment une expérience incroyable.

  • Speaker #0

    Du coup, au championnat du monde, j'imagine que c'est des éditions qui sont là depuis plus longtemps. Ouais. Est-ce qu'il y a des grosses différences dans l'organisation, dans le vécu de l'expérience ?

  • Speaker #1

    On voit qu'à Cancun, c'est une compétition beaucoup plus mature, beaucoup plus de participants déjà. Le niveau est beaucoup plus haut qu'il est en France. Au niveau de l'organisation, je dirais que c'est égal. Je pense que c'est difficile d'organiser des grosses compétitions comme ça. Donc, je n'ai pas vu de grosses différences. Hormis... le fait que le nombre de compétiteurs et le niveau, c'est vraiment quelque chose qui est impressionnant. On se sent tout petit face aussi à certains pays où il y a beaucoup de compétiteurs, forcément beaucoup de Colombiens, beaucoup de Mexicains, beaucoup d'Argentins. Donc nous, en revenant de France, on se sent tout petit.

  • Speaker #0

    Quand tu as participé à un solo, tu étais aussi sur de la salsa colombienne ?

  • Speaker #1

    Non. Alors le solo en fait c'était... je voulais vraiment créer mon propre solo. C'était un objectif que je m'étais fixé. Parce que moi j'adore danser en couple mais j'adore aussi danser seule. C'est mon parcours on va dire, j'ai commencé par les danses solo. Et justement j'avais envie que ce soit quelque chose qui me ressemble. Et donc j'avais vraiment voulu fusionner en fait tous les styles de salsa ou même de danse en fait que j'appréciais. Donc ça me tenait à cœur de le créer moi-même. Et donc dans ce solo-là, c'était sur le 2, on2. Mais j'avais mis à un moment des pas de salsa colombienne. Un peu le basique avec le cha-cha répliqué qui est un peu emblématique. Et aussi d'autres influences, flamenco, etc. que j'aime bien.

  • Speaker #0

    Et là, aujourd'hui, tu fais beaucoup de shows. Ouais. En dehors des compétitions. Ouais. Quelle différence tu vois, toi, dans le show pour la compétition et le show pour... pour le spectacle, enfin, la performance, est-ce qu'il y a des différences ? sur scène et avant sur la préparation ?

  • Speaker #1

    Il y en a beaucoup. Premièrement, en fait, la compétition, il y a des règles, il y a des barèmes sur lesquels les juges se basent pour évaluer. Donc, en fait, si on va avoir une approche vraiment d'optimisation, pour essayer de gagner, ça veut dire qu'il faut se contraindre dans sa création pour remplir ces critères. Et c'est vrai que du coup, ça change totalement l'approche, ne serait-ce que même sur la durée. Par exemple, j'ai eu le cas sur mon deuxième solo où là, j'avais monté la musique et en fait, je me suis rendu compte qu'il était trop long par rapport aux exigences. Par rapport aux exigences. Donc, ou est-ce qu'on coupe ou alors est-ce qu'on accélère ? Juste comme ça.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Il y a deux approches quand la musique est trop longue.

  • Speaker #1

    C'est ça. Ou tu coupes ou tu accélères, mais le tempo est déjà assez rapide. Donc, bref, j'ai fait un peu les deux en fait. Mais donc forcément, ça comptera en amont sur la création parce que le jury va attendre quelque chose qui est quand même énergique, qui répond à ses critères, qui est de l'ordre aussi du spectacle, vraiment du spectaculaire. Alors que je trouve que dans les shows hors compétition, ça laisse beaucoup plus place à la nouveauté. Il y a un exemple qui est significatif, c'est le le body move. Le body move qui est le mouvement corporel qui est devenu très à la mode ces dernières années, mais qui emmène aussi parfois à rester sur place et à ne plus du coup marquer ses pas. Et c'est quelque chose qui, en compétition, est sanctionné. C'est-à-dire qu'après, il ne faut pas rester plus d'une mesure sur place. Après, c'est des choix de respecter le fait qu'il y a tout le temps de la marche, mais quand on crée un show hors compétition, c'est des choses auxquelles on va pas forcément penser.

  • Speaker #0

    Du coup, tu vas plus facilement te faire plaisir en show hors compétition sur le body move.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Parce que finalement, tu peux profiter de l'espace comme tu veux.

  • Speaker #1

    Et en tout cas, en termes de création, pareil, en compétition, il y a des critères sur les mix de musique, par exemple. Le fait d'avoir une musique non salsa, c'est possible, mais il faut que ce soit sur une durée limitée. Il me semble pas plus de 20 secondes, quelque chose comme ça. Ça dépend des compétitions, mais... Là où, par exemple, pour un spectacle hors compétition, on pourrait faire un show salsa sur une musique entièrement non salsa. Donc voilà. Avant, ça contraint sur la création, si on veut optimiser pour la compétition. Ensuite, au moment de la préparation, il y a forcément, je trouve, un côté plus de nervosité parce qu'en fait, tu es avec des compétiteurs. Donc, je trouve que l'ambiance est bonne, mais c'est sûr que ça ne ramène pas la même chose. de savoir que tu vas être jugée par rapport aux gens autour de toi.

  • Speaker #0

    Tu dois non seulement donner le meilleur de toi et être meilleure que les autres.

  • Speaker #1

    En spectacle, on ne cherche pas à être meilleure que les autres, on propose ce qu'on a à proposer, donc c'est pas le même stress avant.

  • Speaker #0

    Et justement, tout à l'heure, tu disais, quand je suis arrivée à mon cou, on se sent tout petit, là tu reparles de stress. C'est clair. Comment tu gères le stress de la compétition, qui est différent du stress du jeu du show ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. Après, moi, je sais que je suis une personne qui essaye de ne pas stresser. Enfin, je me dis toujours, dans tous les cas, ça se passera. Les choses vont se faire. Que je stresse ou pas, ça ne changera rien. Donc, c'est vrai que ça m'aide pas mal sur les compétitions parce qu'en fait, je ne pense pas plus que ça, tu vois. Je me jette à l'eau. Et notamment, je trouve ça plus simple en solo parce qu'en fait, c'est moi et moi-même. Je vais plus avoir... tendance à stresser sur par exemple quand ça va être de la danse en équipe, où là il y a aussi un côté de synchronisation, de responsabilité vis-à-vis des autres, donc je sais que moi en solo, je stresse moins donc vu que j'ai principalement fait des compétitions en solo, ça m'a moins affectée, si ce n'est que voilà, tu vois des danseurs et des danseuses incroyables c'est super inspirant et voilà, mais c'est vrai que je suis pas... Je n'y vais pas non plus dans l'esprit de je veux gagner mais plus de je vais montrer ce que j'ai fait, ma danse, et puis avoir ce qui se passe. Et c'est vrai que, pour revenir sur la création, le fait que je crée pour des compétitions, je n'ai jamais vraiment essayé d'optimiser mes chorégraphies aux critères. Si ce n'est... C'est obligatoire, c'est-à-dire le temps, pour ne pas avoir de pénalités. Mais parce que je n'avais pas envie de me contraindre à ça, et j'avais vraiment envie que ça me représente. Et puis, si ça rentre dans les critères, tant mieux. Sinon, tant pis.

  • Speaker #0

    Du coup, pour rebondir sur ce que tu dis, il y a des critères obligatoires. Si tu ne les respectes pas, tu as des pénalités. Oui, c'est ça. Et les autres, c'est ceux qui te font gagner des points.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est comme ça que ça se passe.

  • Speaker #0

    Et la note, elle est sur combien ? Pour avoir une idée, c'est quoi ? C'est des notes sur 10, sur 100 ?

  • Speaker #1

    Bonne question, je crois que c'était sur 100. Là au dernier au dernier FFD c'est sur 100 parce que je me rappelle de notes aux environs de 80, des 90 donc je suis presque sûre que c'était sur 100. Et en terme de costume,

  • Speaker #0

    est-ce qu'il y a aussi des exigences, est-ce qu'il y a des critères des choses à respecter ?

  • Speaker #1

    Alors, ça dépend des compétitions c'est-à-dire que pour la FFD Il y a une particularité qu'on ne retrouve pas dans les autres compétitions de salsa c'est qu'il faut que la tenue soit pas trop dénudée. C'est-à-dire ce côté un peu de décence où en fait, on ne veut pas trop de choses échancrées, on ne veut pas trop de nudité.

  • Speaker #0

    Ça, c'est assez subjectif.

  • Speaker #1

    C'est subjectif.

  • Speaker #0

    Du coup, il faut faire une tenue sage pour que ce soit à peu près apprécié par les jurys.

  • Speaker #1

    Disons qu'il ne faut pas qu'ils demandent à ce qu'on ne voit pas... la partie des fesses en fait. Si jamais on a un costume qui est trop échancré, il demande à mettre une culotte. D'accord, ok. Et que la culotte soit visible aussi. Ok. Donc ce qui est surprenant, parce qu'en fait, alors ça je pense que c'est un héritage des danses latines, danses de salon, mais qui est appliqué au règlement SBK. Mais c'est vrai que c'est un peu une... de particularité parce qu'en fait, en salsa, les costumes sont... Enfin, en tout cas, beaucoup sont quand même assez échancrés, des bodies, des choses comme ça. Et en fait, il y a beaucoup de compétiteurs qui ont été pénalisés par ça. D'accord. Jusqu'à aujourd'hui. Et pour les garçons, par exemple, il ne faut pas montrer en fait, il ne faut pas que la partie des seins se voient, femmes ou hommes. Donc, par exemple, il y a des compétiteurs qui ont été sanctionnés parce qu'on a vu des tétons. D'accord. Voilà. Ça c'est des choses... Mais ça c'est très spécifique.

  • Speaker #0

    C'est très traditionnel. Oui,

  • Speaker #1

    Mais c'est spécifique à la FFD parce que par contre à Cancun, il n'y a aucune restriction sur ça. Si ce n'est qu'après, le costume, l'esthétique est jugée en général. Donc le costume, la coiffure, le maquillage. Maintenant, quelque chose qui est sanctionné par les jurys, que ce soit à Cancun ou que ce soit en France, c'est si le costume se défait sur scène. Et notamment ça inclut les strass. qui peuvent tomber. Alors, tout le monde perd des strass,

  • Speaker #0

    ça c'est sûr,

  • Speaker #1

    mais il y a des costumes plus que d'autres. C'est-à-dire qu'il y a eu vraiment des chaos parfois, même du public, on voit qu'à chaque mouvement, il y a des pluies de strass. Et ça, c'est pénalisé. C'est joli aussi. C'est joli, ouais. C'est vrai que ça, c'est pénalisé parce qu'il faut que le costume soit... Je pense que c'est aussi vis-à-vis des compétiteurs parce que ça amène une logistique, etc. Donc ça, c'est... Ouais. C'est pénalisé.

  • Speaker #0

    Et est-ce que toi, t'as un rituel, t'as une routine d'avant compétition quand tu passes sur scène ?

  • Speaker #1

    Alors, juste avant, pas vraiment différente des shows. Mais en fait, disons que ça va être la préparation parce qu'en étant une fille, et donc dans le monde de la salsa, on a plus de préparation que les garçons. Notamment le maquillage qui prend du temps. Et c'est vrai que j'aime bien faire des maquillages un peu, entre guillemets... extravagants on va dire et je pense que c'est mon héritage de la salsa colombienne et de Francy, elle nous a appris à nous maquiller de manière visible donc ça prend du temps donc voilà j'aime bien, je prévois bien deux heures de maquillage coiffage. Après j'aime bien prendre le temps de m'étirer, c'est une sorte de relaxation en fait je me suis rendu compte que les étirements ça permettait de me calmer et après à l'inverse du coup échauffement physique et revoir un peu ma choré. Mais je n'aime pas trop le faire.

  • Speaker #0

    Tu la visualises un petit peu ?

  • Speaker #1

    Je la marque. Je la marque doucement une première fois, ensuite plus rapide. Mais j'essaye de ne pas le faire trop. Parce qu'en fait, je me suis rendue compte que c'est aussi le moment où on est même quand même dans un état de nervosité, même sans s'en rendre compte inconsciemment. Et que parfois, quand tu refais tes chorés juste avant de passer sur scène, j'ai ce phénomène de... qu'est-ce qu'il y a là ? Je bugue, tu vois. Et c'est là où ça peut créer vraiment une angoisse. Donc avant le show, je suis vraiment à me dire, je me fais confiance. Je me fais confiance et essayer de me dire pourquoi je danse pour me connecter avec la musique, pour m'exprimer, pour transmettre des émotions. Et en fait, du coup, j'essaie de me concentrer sur ça au moment où je vais sur scène pour me dire, ben là, the show must go on, quoi, voilà.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu regardes la concurrence ?

  • Speaker #1

    Oui, moi j'aime bien regarder la concurrence. J'aime bien regarder. Quelque part, ça me stimule en fait. C'est pas quelque chose pareil qui va me stresser. C'est que je me dis, waouh, les gens sont à fond, c'est beau. Vas-y, moi aussi j'y vais. Donc je suis plutôt du genre à regarder.

  • Speaker #0

    Donc ça te tire vers le haut, ça te donne de l'énergie.

  • Speaker #1

    Mais je pense que pareil, ça vague le côté où vu que je suis pas trop stressée, donc ça me dérange pas. Même j'aime bien regarder... avant, après...

  • Speaker #0

    Il y a un système de filage aussi pour prendre ses marques?

  • Speaker #1

    Oui, alors ça dépend des compétitions. Mais alors là, en fait, que ce soit FFD ou Cancun, c'est des filages ouverts. C'est-à-dire qu'il y a au moment des pauses entre les catégories. La scène est disponible pour les compétiteurs. Donc c'est vraiment pour s'approprier le sol, s'approprier l'espace, prendre les repères. Mais c'est vrai que c'est pas... pas un filage comme on pourrait le faire dans un congrès ou une soirée parce que c'est pas avec la musique et c'est vraiment parfois ça peut être un peu frustrant j'ai envie de dire parce qu'en fait tout le monde est au même moment en même temps et donc il faut un peu parfois pousser des coudes pour pouvoir le faire en général ça se fait en comment dire en bonne intelligence voilà et après, encore une fois, je pense qu'il y a aussi le côté où moi, quand je passe en solo, je sais que je n'ai pas besoin de prendre autant d'espace. C'est vraiment prendre mes repères, marquer rapidement. Là, je dois regarder là, regarder là, le sol et voilà. Les teams ont besoin quand même plus de ce temps-là. Oui,

  • Speaker #0

    plus de marques. Oui. OK. Et justement, mis à part ce temps où il faut jouer un petit peu des coudes pour prendre ses marques, est-ce que tu trouves que l'ambiance, globalement, elle est bonne entre les compétiteurs ?

  • Speaker #1

    Je trouve que l'ambiance est bonne. Beaucoup de bienveillance et de soutien. Après, à la FFD, c'est principalement des gens que je connais. Donc, c'est sûr que ça facilite aussi le côté bonne ambiance. Après, c'est vrai que... En fait, je trouve que tu le vois, il y a des gens qui sont très avenants parce qu'aussi, c'est comme ça qu'ils sont rassurés. D'autres qui sont... plus introspectifs et parce que c'est leur manière de gérer aussi leur stress et en soi totalement compréhensible mais il n'y a pas de mauvaise ambiance en tout cas moi je ne l'ai jamais vécu et à Cancun j'ai trouvé ça particulièrement à l'Euroson particulièrement bienveillant parce qu'il y a un côté où en fait on sent que les compétiteurs déjà d'arriver à Cancun c'est une victoire en fait c'est une victoire c'est un accomplissement et qu'en fait que la meilleure gagne mais il y a vraiment ce côté d'admirer et de soutenir le travail des autres danseuses. Et c'est vrai que je savais pas trop à quoi m'attendre, mais j'ai été surprise de cette bienveillance. Donc c'est cool.

  • Speaker #0

    Les championnats du monde, c'est toujours à Cancun ?

  • Speaker #1

    Alors pas toujours. Disons qu'en fait, il y a plusieurs championnats du monde, parce qu'il n'y a pas une fédération internationale. Il y a plusieurs circuits. Il y a plusieurs circuits, voilà. Donc il y en a un, c'est Cancun. Enfin, c'est l'Euroson, qui est au Mexique. Et... qui s'était déroulé les trois dernières années à Cancún, mais qui s'était aussi déroulé dans d'autres villes. Il me semble que c'était Puebla une fois. Peut-être qu'une fois, il y a même eu Mexico, je ne sais pas. Mais en tout cas, c'est au Mexique. Ensuite, il y a un autre circuit qui est le Summit. Et ça, c'est à Miami. Et par contre, pour le coup, c'est toujours à Miami. Et il doit y en avoir d'autres. En tout cas, c'est ces deux-là qui sont les plus reconnus. Il y a aussi un mondial de salsa qui est en Colombie, mais donc principalement de salsa colombienne.

  • Speaker #0

    Quand tu participes à la compétition en France, par la FFD, ça t'ouvre sur le circuit du Mexique ? Alors oui,

  • Speaker #1

    c'est eux qui choisissent, c'est-à-dire c'est la fédération qui choisit à quelle compétition les gagnants vont participer. Et il me semble que depuis qu'ils ont instauré ce système, c'est-à-dire que c'était très récent en 2019, c'est la première année où ils ont décidé de sponsoriser les gagnants pour aller à Cancun pour justement augmenter la représentation de la France et donc ils ont toujours choisi l'Eurosun il me semble qu'il y avait des discussions pour participer au circuit du Summit mais je ne sais pas où sont les discussions et il me semble qu'il y a eu beaucoup de changements à la FFD et notamment par exemple j'ai eu le cas moi cette année malgré avoir gagné la catégorie solo élite féminin en fait ils ont plus les budgets suffisants et en fait ils ont fait des choix dans les personnes qu'ils allaient sponsoriser, ils ont regroupé des catégories donc je crois que dans mon cas c'était solo salsa et solo bachata et ils ont pris la personne qui avait le plus haut score et il se trouve que la compétitrice, la gagnante bachata avait quelques points au dessus donc en fait ils la sponsorisent. D'accord. Cette fois-ci, pour moi, je n'irai pas à Cancun, en tout cas, pas sponsoriser par l'FFD. Et donc voilà. Donc dommage, mais après, c'est comme ça. J'ai déjà eu la chance de lui faire une fois, donc je suis contente.

  • Speaker #0

    En France, il n'y a que le circuit de la FFD pour le coup ?

  • Speaker #1

    Eh bien, c'est ça. Alors, il n'y avait que le circuit de la FFD, mais il y a un deuxième circuit qui est en train de se créer, donc un circuit privé, donc pas de lien avec la Fédération Française de Danse. Je ne connais pas le nom, en tout cas, des informations que j'ai. Il va être géré par les personnes qui, jusqu'à présent, géraient la SBK à la FFD.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qu'il y a la structure de la FFD telle qu'elle est. Il y avait des acteurs du milieu de la salsa qui faisaient l'intermédiaire entre le milieu de la salsa et la FFD. Et c'est ces personnes-là qui ont décidé d'ouvrir leur propre circuit. Cette année, si ça se passe, ce sera la première année. Et il me semble que eux, ça me fait revenir sur une des questions, il y a un nouveau championnat du monde qui s'est ouvert, qui a commencé l'année dernière et qui est en Italie, à Rome, donc un nouveau circuit qui est il me semble organisé par les Berardi, Antonio et Jasmine, et qui font beaucoup de compétitions et de préparation à la compétition. Et il me semble que ce nouveau circuit voulait du coup participer à ce championnat du monde. D'accord. Mais information à confirmer. Pour l'instant, c'est ce que j'ai entendu. À creuser,

  • Speaker #0

    à creuser. Voilà. Ok. Et juste, je reviens tout à l'heure, on parlait de l'ambiance un petit peu entre les compétiteurs. C'est quoi l'enjeu, en fait, quand on participe à une compétition ? Alors, j'imagine qu'il n'est pas le même pour tout le monde, mais qu'est-ce qu'il peut y avoir comme enjeu et comme retombée ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. Alors, je pense que l'enjeu, d'abord, pour tous les compétiteurs il est personnel. C'est aussi se prouver qu'on est capable d'être dans une préparation jusqu'à la représentation et une satisfaction personnelle de j'ai participé à à une compétition, je me suis donné à fond. Ensuite dans un ordre plus professionnel, la compétition c'est quand même un tremplin de visibilité c'est-à-dire que quand on gagne une compétition de salsa qu'elle soit nationale ou encore plus internationale, on a les yeux du monde de la salsa sur nous et ça nous permet en fait de se faire connaître et du coup de générer des contrats. Donc je pense que ça c'est vraiment le second but aussi c'est montrer qui on est et s'insérer après dans le milieu on va dire professionnel de la salsa. Et je trouve que sur ça il y a un bon exemple c'est une personne que je connais par des amis, qui s'appelle Irene Palomares. C'est une danseuse espagnole qui a participé ces dernières années à beaucoup de championnats du monde et compétitions de salsa. Elle n'a pas gagné, mais elle a fait des podiums. C'est vrai que c'est vraiment ce qui lui a permis d'être connue et maintenant de s'insérer en tant qu'artiste dans les congrès, etc. Parce que finalement, à la base, c'est quand même deux circuits différents. Ce n'est pas les mêmes artistes. Il y a aussi le côté des shows qui sont différents, etc. Mais de plus en plus, je trouve qu'il y a quand même des liens qui se créent. Et tant mieux, parce qu'en fait, il n'y a pas de raison que la salsa de compétition soit exclue et soit totalement déconnectée de la salsa des congrès, etc. Et notamment, un des liens, c'est au niveau des jurys. à l'Euroson. En fait, j'avais été surprise de voir que dans les jurys, en fait, il y avait aussi beaucoup d'artistes qui viennent pas du monde de la compétition mais qui sont des artistes reconnus et dans le monde de la salsa congrès comme Karel Flores, Adolfo. Il y avait aussi Ernesto et Denisse aussi. Aussi, exactement. Il y avait aussi en bachata Ataca et la Alemana. Enfin, donc, des artistes qui sont vraiment reconnus pas pour les jurys pour avoir gagné des compétitions. Mais du coup, je trouve ça bien aussi qu'ils soient juges. Que ça se mixe, quoi. Exactement. Ah oui, après il y a peut-être un autre enjeu que j'ai oublié de te dire. Donc visibilité, c'est ça. Et le troisième, il peut être financier aussi. Ce qui n'est pas le cas dans la compétition à la FFD. Parce que pour la FFD, on gagne des petits cadeaux et puis la partie sponsorisation pour l'Euroson. Mais pour les gagnants de l'Euroson, il y a des prix monétaires.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et d'autres compétitions maintenant que j'y repense aussi il y a un autre mondial qui s'appelle mondial mais c'est en Espagne là c'était à la base que du shine pasos libres, l'année dernière ils ont ouvert au couple aussi ça s'appelle la negra et du coup ça c'est aussi un qui est beaucoup plus petit mais très reconnu. D'accord. Et ça pareil quand on gagne il y a des prix monétaires on a fait une compétition aussi dans un congrès à Naples avec la team shine de Marie Cazorla et puis et pareil pour ces compétitions-là, il y a des prix monétaires. Donc pour certains danseurs et groupes, ça peut être aussi... c'est aussi une incitation parce qu'en effet, la compétition, c'est du temps de préparation, c'est de l'argent parce que les costumes, parce que les trajets, etc. Donc en fait, ça peut être aussi une manière de motiver des danseurs professionnels dans le sens qu'ils vivent de la danse pour participer à ces compétitions. Parce que c'est vrai que sinon, oui, le faire pour le kiff personnel, on le fait. Le faire pour la notoriété, on le fait. Mais ce n'est pas des choses qui vont se faire après des années si au final, d'autres danseurs préfèrent investir leur temps dans des choses où il y aura des retombées financières.

  • Speaker #0

    J'aurais bien aimé avoir ta réaction sur quelque chose qui, moi, m'a questionnée. Oui. J'étais sur un festival, je regardais les shows. Et après le show, je débriefe rapidement avec quelqu'un qui était à côté de moi. On se connaît depuis longtemps, donc on se dit, ce show était génial, etc. Et donc, cette personne, ce danseur, me dit, ça c'est un show de compétition. Comme s'il y avait des différences. Comme s'il y avait des différences, comme si c'était un très bon show donc un show de compétition. Et comme si finalement... il y avait une valeur un peu différente des deux mondes. Ah d'accord.

  • Speaker #1

    Mais il le disait d'une manière péjoratique ?

  • Speaker #0

    Non, c'était bienveillant mais c'était un peu presque c'est dommage que ce show en reste là, alors que pour moi déjà ça peut être aussi une consécration un show où le public réagit ou je sais pas l'artiste le performeur est hyper content de soi. Et pour lui c'était presque pas assez parce que vu la valeur qu'il donnait au show il fallait la leur donner et du coup ça me questionne. Est-ce que les shows de compétition sont plus techniques ? Enfin, il ne me semble pas, mais...

  • Speaker #1

    Je pense que vraiment, ça dépend, en fait. Ça dépend parce que, je veux dire, il y a beaucoup de diversité dans les shows de compétition et beaucoup de diversité dans les shows non-compétitions. Et pour moi, alors, par rapport à la question que tu m'as posée au début, l'avantage du show de compétition, donc certes, il y a des contraintes, mais c'est vrai que, comme tu sais que tu vas être jugé, il y a peut-être aussi une exigence vraiment dans... je sais pas l'exécution du mouvement l'intention. Moi quelque chose que j'ai vu aussi beaucoup dans la compète et je me dis c'est vrai que parfois c'est quelque chose qui peut pas manquer mais sur lequel on met pas forcément le focus dans des shows de compète l'expressivité en fait quand tu veux avoir des compétitions tu vois que vraiment il y a ce côté où du coup pour se démarquer il faut aussi donner du visage etc et après on aime ou on aime pas mais c'est vrai qu'il y a ce côté où quand même parce que tu sais que tu vas être jugé et finalement c'est aussi ces détails-là qui font la différence. Je trouve qu'en tant que danseur, performeur, ça t'amène à la plus haute exigence possible. Ce qui théoriquement pourrait aussi être le cas dans un show non-compète parce qu'on peut clairement se mettre une exigence comme une compète, mais de fait, peut-être qu'aussi c'est la nature humaine, je sais pas, le fait de savoir qu'il y aura un jugement et quelque chose et tout, ça t'amène à te focaliser sur ça. Là où sur des shows non compète tu pourrais te focaliser sur d'autres choses tu vois mais pour moi ça n'enlève pas du tout la valeur et je trouve qu'au contraire, un truc qui m'avait moi par exemple marqué quand j'avais vu les shows de compète c'est que du coup en couple on cherche le waouh et le waouh il peut être fait aussi avec des accros par exemple ou des effets dans les partner mais tu vois je trouvais que du coup les les partner en eux-mêmes qui est quand même la base de la salsa étaient assez pauvres, tu vois, assez répétitifs, assez... et limite assez simples, en fait. C'était l'effet de... il faut que ça soit beau, mais techniquement, le challenge n'était pas là, tu vois. Alors que sur des shows que tu peux voir en congrès... de groupes qui font jamais de compét'mais qui sont excellents il y a Yamule, Alegria aussi où là vraiment on sent qu'il y a une recherche du challenge dans le partner et du coup j'avais été surprise en fait de ne pas le voir en compétition mais parce qu'en fait c'est

  • Speaker #0

    plus dur à avoir et pas, en fait, le côté... Oui, le bénéfice. Oui, le bénéfice, voilà. Dans la compétition, ça va être plus... Il vaut mieux faire un partner plus simple mais une accro de ouf plutôt que d'avoir un partner compliqué et une accro moins spectaculaire. Donc, pour moi, du coup, il n'y a pas de différence, tu vois, il n'y a pas de... Ah, ça, c'est un show de compétition, il est mieux et ça, c'est un show pas compétition, je trouve que c'est totalement... En tout cas, c'est une conception qui n'est pas forcément... c'est simplificateur et... C'est quelque chose que je trouve... que la compétition peut amener vis-à-vis de ça mais après, bon, tout dépend aussi des juges parce que ça, c'est une question parce que la danse comparée à l'athlétisme, l'athlétisme, tu as un temps, voilà, ça détermine. La danse, mine de rien, on essaie de la juger mais il y a toujours un côté subjectivité et ça peut amener des frustrations aussi chez certains danseurs, qui jugent et comment, tu vois. Mais le fait, par exemple, le timing, le fait que ce soit quelque chose qui soit si important, de garder son timing, de garder son pas de base, etc. Pareil, ça amène une exigence aussi que parfois, selon les shows que tu vas voir, ça dépend, mais finalement, dans un show, si à un moment tu sors ton timing, personne ne le verra. Là, ça t'amène aussi cette rigueur-là. Pour moi, les deux sont complémentaires. Je trouve que les shows de compét'et les shows de non-compét', chacun a leurs avantages, leurs inconvénients, leurs trucs, et qu'en fait, il faut tirer le meilleur des deux. C'est tout.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce que tu dirais toi à quelqu'un qui hésite à se lancer dans la compétition ?

  • Speaker #0

    Je dirais que c'est un beau challenge, c'est un bel objectif, ça permet aussi justement de repousser ses limites, de vivre aussi une aventure humaine, et en tout cas que c'est des beaux souvenirs et qu'il ne faut pas hésiter à le faire.

  • Speaker #1

    J'ai une dernière question pour toi Julie. C'est quoi la place de la salsa dans ta vie aujourd'hui ? Ouf !

  • Speaker #0

    Grande question ! Alors la salsa elle est très importante, la danse a toujours été présente, je l'ai toujours eu dans ma vie, j'avais le focus sur mes études et d'abord mon travail hors danse, jusqu'au moment où je me suis rendu compte que si je voulais faire de la danse à fond, et en l'occurrence la salsa c'était maintenant ou jamais, donc c'est devenu l'essentiel de ma vie pendant les trois dernières années, où j'étais vraiment que salsa. Là, cette année, c'est un peu différent parce que j'ai repris un projet professionnel. Donc, je partage ma vie un peu parfois avec un côté schizophrénique. Mais en soi, je sais que la salsa, c'est mon objectif de vie maintenant et dans les prochaines années. Et voilà, j'essaie de faire tout pour la vivre à fond. Voilà.

  • Speaker #1

    Merci Julie.

  • Speaker #0

    De rien.

  • Speaker #1

    Merci pour ton écoute. J'espère que ça t'as plu. Moi, c'est Manon et la semaine prochaine, je t'emmène à la rencontre de Achille, voir la salsa locale, et plus particulièrement de son développement sur la rochelle.

  • Speaker #0

    En attendant,

  • Speaker #1

    n'hésite pas à donner de la force au podcast, en partageant l'épisode ou en laissant un commentaire. Je t'attends sur Instagram pour les bonus. A lundi prochain !

Description

Dans ce nouvel épisode, je reçois Julie, on discute ensemble du monde de la compétition, parfois mal connu, en salsa. Elle partage avec enthousiasme son expérience et les différents codes du milieu. Merci à elle pour cet échange !

Musique : Dolce - Cushy


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Mosaïque Salsa, le podcast qui t'emmène au cœur de la salsa en explorant sa danse, sa musique, son histoire et sa culture. Dans ce nouvel épisode, je discute avec Julie du monde de la compétition en salsa. Elle vient nous en raconter les rouages et partage avec enthousiasme son expérience. C'est chez elle, à Paris, que nous nous sommes retrouvés, entourés de ses chats, Sushi et Mambo, et de son chien Rumba. J'étais ravie de partager cette discussion avec elle.

  • Speaker #1

    Bonjour Julie ! Bonjour !

  • Speaker #0

    Est-ce qu'avant qu'on commence, tu peux te présenter ?

  • Speaker #1

    Bien sûr ! Alors, je m'appelle Julie, j'ai 31 ans, et je suis danseuse de salsa, et principalement de Mambo, mais j'ai fait d'autres styles de salsa avant, dont la salsa colombienne. Je suis de Marseille.

  • Speaker #0

    Ok. Aujourd'hui on va parler ensemble un petit peu autour de la compétition, de ce monde qu'on connaît pas très bien finalement dans la salsa. Déjà tu peux peut-être me raconter ton parcours dans la compétition. Bien sûr,

  • Speaker #1

    alors j'ai commencé la compétition en dehors de la salsa justement, dans mes premières années de danse où je faisais du hip hop et de la danse urbaine. Donc c'est là que j'ai eu mes premières compétitions de danse. Et en salsa ça a été avec Francy et Calisabor où on a participé au premier championnat de France. Et on a fait un show de cali en couple. Et voilà, c'était ma première expérience en salsa de compétition. Et depuis, j'en ai fait d'autres.

  • Speaker #0

    Au premier championnat de France, c'est-à-dire que c'était la première année en France où il y avait un championnat de salsa ?

  • Speaker #1

    Exactement. C'est organisé par la FFD.

  • Speaker #0

    D'accord. Et c'était en quelle année ?

  • Speaker #1

    Il me semble que c'était en 2017.

  • Speaker #0

    Donc, c'est assez récent. C'est assez récent,

  • Speaker #1

    avant il n'y avait pas de compétition de salsa, et là c'était la première fois qu'ils faisaient du coup la catégorie SBK. D'accord. Et c'était à cette époque-là tout mélangé, salsa, bachata, kizomba.

  • Speaker #0

    Et maintenant c'est plus le cas.

  • Speaker #1

    Maintenant c'est par style de danse, salsa, bachata, kizomba, et aussi par catégorie de niveau.

  • Speaker #0

    Ok, donc tu as fait ça du coup en team.

  • Speaker #1

    C'est ça, j'ai fait en team, c'était la première fois. Et après la deuxième fois que j'ai participé à une compétition de salsa. C'était également à la FFD et c'était donc l'audition de 2021, juste après le Covid, où là je me suis présentée comme soliste.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et donc présentée comme soliste et là où j'ai du coup gagné le titre. Et après, suite à ça, je suis partie représenter la France au championnat du monde à Cancun. D'accord.

  • Speaker #0

    Voilà. Très chouette.

  • Speaker #1

    C'était vraiment une expérience incroyable.

  • Speaker #0

    Du coup, au championnat du monde, j'imagine que c'est des éditions qui sont là depuis plus longtemps. Ouais. Est-ce qu'il y a des grosses différences dans l'organisation, dans le vécu de l'expérience ?

  • Speaker #1

    On voit qu'à Cancun, c'est une compétition beaucoup plus mature, beaucoup plus de participants déjà. Le niveau est beaucoup plus haut qu'il est en France. Au niveau de l'organisation, je dirais que c'est égal. Je pense que c'est difficile d'organiser des grosses compétitions comme ça. Donc, je n'ai pas vu de grosses différences. Hormis... le fait que le nombre de compétiteurs et le niveau, c'est vraiment quelque chose qui est impressionnant. On se sent tout petit face aussi à certains pays où il y a beaucoup de compétiteurs, forcément beaucoup de Colombiens, beaucoup de Mexicains, beaucoup d'Argentins. Donc nous, en revenant de France, on se sent tout petit.

  • Speaker #0

    Quand tu as participé à un solo, tu étais aussi sur de la salsa colombienne ?

  • Speaker #1

    Non. Alors le solo en fait c'était... je voulais vraiment créer mon propre solo. C'était un objectif que je m'étais fixé. Parce que moi j'adore danser en couple mais j'adore aussi danser seule. C'est mon parcours on va dire, j'ai commencé par les danses solo. Et justement j'avais envie que ce soit quelque chose qui me ressemble. Et donc j'avais vraiment voulu fusionner en fait tous les styles de salsa ou même de danse en fait que j'appréciais. Donc ça me tenait à cœur de le créer moi-même. Et donc dans ce solo-là, c'était sur le 2, on2. Mais j'avais mis à un moment des pas de salsa colombienne. Un peu le basique avec le cha-cha répliqué qui est un peu emblématique. Et aussi d'autres influences, flamenco, etc. que j'aime bien.

  • Speaker #0

    Et là, aujourd'hui, tu fais beaucoup de shows. Ouais. En dehors des compétitions. Ouais. Quelle différence tu vois, toi, dans le show pour la compétition et le show pour... pour le spectacle, enfin, la performance, est-ce qu'il y a des différences ? sur scène et avant sur la préparation ?

  • Speaker #1

    Il y en a beaucoup. Premièrement, en fait, la compétition, il y a des règles, il y a des barèmes sur lesquels les juges se basent pour évaluer. Donc, en fait, si on va avoir une approche vraiment d'optimisation, pour essayer de gagner, ça veut dire qu'il faut se contraindre dans sa création pour remplir ces critères. Et c'est vrai que du coup, ça change totalement l'approche, ne serait-ce que même sur la durée. Par exemple, j'ai eu le cas sur mon deuxième solo où là, j'avais monté la musique et en fait, je me suis rendu compte qu'il était trop long par rapport aux exigences. Par rapport aux exigences. Donc, ou est-ce qu'on coupe ou alors est-ce qu'on accélère ? Juste comme ça.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Il y a deux approches quand la musique est trop longue.

  • Speaker #1

    C'est ça. Ou tu coupes ou tu accélères, mais le tempo est déjà assez rapide. Donc, bref, j'ai fait un peu les deux en fait. Mais donc forcément, ça comptera en amont sur la création parce que le jury va attendre quelque chose qui est quand même énergique, qui répond à ses critères, qui est de l'ordre aussi du spectacle, vraiment du spectaculaire. Alors que je trouve que dans les shows hors compétition, ça laisse beaucoup plus place à la nouveauté. Il y a un exemple qui est significatif, c'est le le body move. Le body move qui est le mouvement corporel qui est devenu très à la mode ces dernières années, mais qui emmène aussi parfois à rester sur place et à ne plus du coup marquer ses pas. Et c'est quelque chose qui, en compétition, est sanctionné. C'est-à-dire qu'après, il ne faut pas rester plus d'une mesure sur place. Après, c'est des choix de respecter le fait qu'il y a tout le temps de la marche, mais quand on crée un show hors compétition, c'est des choses auxquelles on va pas forcément penser.

  • Speaker #0

    Du coup, tu vas plus facilement te faire plaisir en show hors compétition sur le body move.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Parce que finalement, tu peux profiter de l'espace comme tu veux.

  • Speaker #1

    Et en tout cas, en termes de création, pareil, en compétition, il y a des critères sur les mix de musique, par exemple. Le fait d'avoir une musique non salsa, c'est possible, mais il faut que ce soit sur une durée limitée. Il me semble pas plus de 20 secondes, quelque chose comme ça. Ça dépend des compétitions, mais... Là où, par exemple, pour un spectacle hors compétition, on pourrait faire un show salsa sur une musique entièrement non salsa. Donc voilà. Avant, ça contraint sur la création, si on veut optimiser pour la compétition. Ensuite, au moment de la préparation, il y a forcément, je trouve, un côté plus de nervosité parce qu'en fait, tu es avec des compétiteurs. Donc, je trouve que l'ambiance est bonne, mais c'est sûr que ça ne ramène pas la même chose. de savoir que tu vas être jugée par rapport aux gens autour de toi.

  • Speaker #0

    Tu dois non seulement donner le meilleur de toi et être meilleure que les autres.

  • Speaker #1

    En spectacle, on ne cherche pas à être meilleure que les autres, on propose ce qu'on a à proposer, donc c'est pas le même stress avant.

  • Speaker #0

    Et justement, tout à l'heure, tu disais, quand je suis arrivée à mon cou, on se sent tout petit, là tu reparles de stress. C'est clair. Comment tu gères le stress de la compétition, qui est différent du stress du jeu du show ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. Après, moi, je sais que je suis une personne qui essaye de ne pas stresser. Enfin, je me dis toujours, dans tous les cas, ça se passera. Les choses vont se faire. Que je stresse ou pas, ça ne changera rien. Donc, c'est vrai que ça m'aide pas mal sur les compétitions parce qu'en fait, je ne pense pas plus que ça, tu vois. Je me jette à l'eau. Et notamment, je trouve ça plus simple en solo parce qu'en fait, c'est moi et moi-même. Je vais plus avoir... tendance à stresser sur par exemple quand ça va être de la danse en équipe, où là il y a aussi un côté de synchronisation, de responsabilité vis-à-vis des autres, donc je sais que moi en solo, je stresse moins donc vu que j'ai principalement fait des compétitions en solo, ça m'a moins affectée, si ce n'est que voilà, tu vois des danseurs et des danseuses incroyables c'est super inspirant et voilà, mais c'est vrai que je suis pas... Je n'y vais pas non plus dans l'esprit de je veux gagner mais plus de je vais montrer ce que j'ai fait, ma danse, et puis avoir ce qui se passe. Et c'est vrai que, pour revenir sur la création, le fait que je crée pour des compétitions, je n'ai jamais vraiment essayé d'optimiser mes chorégraphies aux critères. Si ce n'est... C'est obligatoire, c'est-à-dire le temps, pour ne pas avoir de pénalités. Mais parce que je n'avais pas envie de me contraindre à ça, et j'avais vraiment envie que ça me représente. Et puis, si ça rentre dans les critères, tant mieux. Sinon, tant pis.

  • Speaker #0

    Du coup, pour rebondir sur ce que tu dis, il y a des critères obligatoires. Si tu ne les respectes pas, tu as des pénalités. Oui, c'est ça. Et les autres, c'est ceux qui te font gagner des points.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est comme ça que ça se passe.

  • Speaker #0

    Et la note, elle est sur combien ? Pour avoir une idée, c'est quoi ? C'est des notes sur 10, sur 100 ?

  • Speaker #1

    Bonne question, je crois que c'était sur 100. Là au dernier au dernier FFD c'est sur 100 parce que je me rappelle de notes aux environs de 80, des 90 donc je suis presque sûre que c'était sur 100. Et en terme de costume,

  • Speaker #0

    est-ce qu'il y a aussi des exigences, est-ce qu'il y a des critères des choses à respecter ?

  • Speaker #1

    Alors, ça dépend des compétitions c'est-à-dire que pour la FFD Il y a une particularité qu'on ne retrouve pas dans les autres compétitions de salsa c'est qu'il faut que la tenue soit pas trop dénudée. C'est-à-dire ce côté un peu de décence où en fait, on ne veut pas trop de choses échancrées, on ne veut pas trop de nudité.

  • Speaker #0

    Ça, c'est assez subjectif.

  • Speaker #1

    C'est subjectif.

  • Speaker #0

    Du coup, il faut faire une tenue sage pour que ce soit à peu près apprécié par les jurys.

  • Speaker #1

    Disons qu'il ne faut pas qu'ils demandent à ce qu'on ne voit pas... la partie des fesses en fait. Si jamais on a un costume qui est trop échancré, il demande à mettre une culotte. D'accord, ok. Et que la culotte soit visible aussi. Ok. Donc ce qui est surprenant, parce qu'en fait, alors ça je pense que c'est un héritage des danses latines, danses de salon, mais qui est appliqué au règlement SBK. Mais c'est vrai que c'est un peu une... de particularité parce qu'en fait, en salsa, les costumes sont... Enfin, en tout cas, beaucoup sont quand même assez échancrés, des bodies, des choses comme ça. Et en fait, il y a beaucoup de compétiteurs qui ont été pénalisés par ça. D'accord. Jusqu'à aujourd'hui. Et pour les garçons, par exemple, il ne faut pas montrer en fait, il ne faut pas que la partie des seins se voient, femmes ou hommes. Donc, par exemple, il y a des compétiteurs qui ont été sanctionnés parce qu'on a vu des tétons. D'accord. Voilà. Ça c'est des choses... Mais ça c'est très spécifique.

  • Speaker #0

    C'est très traditionnel. Oui,

  • Speaker #1

    Mais c'est spécifique à la FFD parce que par contre à Cancun, il n'y a aucune restriction sur ça. Si ce n'est qu'après, le costume, l'esthétique est jugée en général. Donc le costume, la coiffure, le maquillage. Maintenant, quelque chose qui est sanctionné par les jurys, que ce soit à Cancun ou que ce soit en France, c'est si le costume se défait sur scène. Et notamment ça inclut les strass. qui peuvent tomber. Alors, tout le monde perd des strass,

  • Speaker #0

    ça c'est sûr,

  • Speaker #1

    mais il y a des costumes plus que d'autres. C'est-à-dire qu'il y a eu vraiment des chaos parfois, même du public, on voit qu'à chaque mouvement, il y a des pluies de strass. Et ça, c'est pénalisé. C'est joli aussi. C'est joli, ouais. C'est vrai que ça, c'est pénalisé parce qu'il faut que le costume soit... Je pense que c'est aussi vis-à-vis des compétiteurs parce que ça amène une logistique, etc. Donc ça, c'est... Ouais. C'est pénalisé.

  • Speaker #0

    Et est-ce que toi, t'as un rituel, t'as une routine d'avant compétition quand tu passes sur scène ?

  • Speaker #1

    Alors, juste avant, pas vraiment différente des shows. Mais en fait, disons que ça va être la préparation parce qu'en étant une fille, et donc dans le monde de la salsa, on a plus de préparation que les garçons. Notamment le maquillage qui prend du temps. Et c'est vrai que j'aime bien faire des maquillages un peu, entre guillemets... extravagants on va dire et je pense que c'est mon héritage de la salsa colombienne et de Francy, elle nous a appris à nous maquiller de manière visible donc ça prend du temps donc voilà j'aime bien, je prévois bien deux heures de maquillage coiffage. Après j'aime bien prendre le temps de m'étirer, c'est une sorte de relaxation en fait je me suis rendu compte que les étirements ça permettait de me calmer et après à l'inverse du coup échauffement physique et revoir un peu ma choré. Mais je n'aime pas trop le faire.

  • Speaker #0

    Tu la visualises un petit peu ?

  • Speaker #1

    Je la marque. Je la marque doucement une première fois, ensuite plus rapide. Mais j'essaye de ne pas le faire trop. Parce qu'en fait, je me suis rendue compte que c'est aussi le moment où on est même quand même dans un état de nervosité, même sans s'en rendre compte inconsciemment. Et que parfois, quand tu refais tes chorés juste avant de passer sur scène, j'ai ce phénomène de... qu'est-ce qu'il y a là ? Je bugue, tu vois. Et c'est là où ça peut créer vraiment une angoisse. Donc avant le show, je suis vraiment à me dire, je me fais confiance. Je me fais confiance et essayer de me dire pourquoi je danse pour me connecter avec la musique, pour m'exprimer, pour transmettre des émotions. Et en fait, du coup, j'essaie de me concentrer sur ça au moment où je vais sur scène pour me dire, ben là, the show must go on, quoi, voilà.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu regardes la concurrence ?

  • Speaker #1

    Oui, moi j'aime bien regarder la concurrence. J'aime bien regarder. Quelque part, ça me stimule en fait. C'est pas quelque chose pareil qui va me stresser. C'est que je me dis, waouh, les gens sont à fond, c'est beau. Vas-y, moi aussi j'y vais. Donc je suis plutôt du genre à regarder.

  • Speaker #0

    Donc ça te tire vers le haut, ça te donne de l'énergie.

  • Speaker #1

    Mais je pense que pareil, ça vague le côté où vu que je suis pas trop stressée, donc ça me dérange pas. Même j'aime bien regarder... avant, après...

  • Speaker #0

    Il y a un système de filage aussi pour prendre ses marques?

  • Speaker #1

    Oui, alors ça dépend des compétitions. Mais alors là, en fait, que ce soit FFD ou Cancun, c'est des filages ouverts. C'est-à-dire qu'il y a au moment des pauses entre les catégories. La scène est disponible pour les compétiteurs. Donc c'est vraiment pour s'approprier le sol, s'approprier l'espace, prendre les repères. Mais c'est vrai que c'est pas... pas un filage comme on pourrait le faire dans un congrès ou une soirée parce que c'est pas avec la musique et c'est vraiment parfois ça peut être un peu frustrant j'ai envie de dire parce qu'en fait tout le monde est au même moment en même temps et donc il faut un peu parfois pousser des coudes pour pouvoir le faire en général ça se fait en comment dire en bonne intelligence voilà et après, encore une fois, je pense qu'il y a aussi le côté où moi, quand je passe en solo, je sais que je n'ai pas besoin de prendre autant d'espace. C'est vraiment prendre mes repères, marquer rapidement. Là, je dois regarder là, regarder là, le sol et voilà. Les teams ont besoin quand même plus de ce temps-là. Oui,

  • Speaker #0

    plus de marques. Oui. OK. Et justement, mis à part ce temps où il faut jouer un petit peu des coudes pour prendre ses marques, est-ce que tu trouves que l'ambiance, globalement, elle est bonne entre les compétiteurs ?

  • Speaker #1

    Je trouve que l'ambiance est bonne. Beaucoup de bienveillance et de soutien. Après, à la FFD, c'est principalement des gens que je connais. Donc, c'est sûr que ça facilite aussi le côté bonne ambiance. Après, c'est vrai que... En fait, je trouve que tu le vois, il y a des gens qui sont très avenants parce qu'aussi, c'est comme ça qu'ils sont rassurés. D'autres qui sont... plus introspectifs et parce que c'est leur manière de gérer aussi leur stress et en soi totalement compréhensible mais il n'y a pas de mauvaise ambiance en tout cas moi je ne l'ai jamais vécu et à Cancun j'ai trouvé ça particulièrement à l'Euroson particulièrement bienveillant parce qu'il y a un côté où en fait on sent que les compétiteurs déjà d'arriver à Cancun c'est une victoire en fait c'est une victoire c'est un accomplissement et qu'en fait que la meilleure gagne mais il y a vraiment ce côté d'admirer et de soutenir le travail des autres danseuses. Et c'est vrai que je savais pas trop à quoi m'attendre, mais j'ai été surprise de cette bienveillance. Donc c'est cool.

  • Speaker #0

    Les championnats du monde, c'est toujours à Cancun ?

  • Speaker #1

    Alors pas toujours. Disons qu'en fait, il y a plusieurs championnats du monde, parce qu'il n'y a pas une fédération internationale. Il y a plusieurs circuits. Il y a plusieurs circuits, voilà. Donc il y en a un, c'est Cancun. Enfin, c'est l'Euroson, qui est au Mexique. Et... qui s'était déroulé les trois dernières années à Cancún, mais qui s'était aussi déroulé dans d'autres villes. Il me semble que c'était Puebla une fois. Peut-être qu'une fois, il y a même eu Mexico, je ne sais pas. Mais en tout cas, c'est au Mexique. Ensuite, il y a un autre circuit qui est le Summit. Et ça, c'est à Miami. Et par contre, pour le coup, c'est toujours à Miami. Et il doit y en avoir d'autres. En tout cas, c'est ces deux-là qui sont les plus reconnus. Il y a aussi un mondial de salsa qui est en Colombie, mais donc principalement de salsa colombienne.

  • Speaker #0

    Quand tu participes à la compétition en France, par la FFD, ça t'ouvre sur le circuit du Mexique ? Alors oui,

  • Speaker #1

    c'est eux qui choisissent, c'est-à-dire c'est la fédération qui choisit à quelle compétition les gagnants vont participer. Et il me semble que depuis qu'ils ont instauré ce système, c'est-à-dire que c'était très récent en 2019, c'est la première année où ils ont décidé de sponsoriser les gagnants pour aller à Cancun pour justement augmenter la représentation de la France et donc ils ont toujours choisi l'Eurosun il me semble qu'il y avait des discussions pour participer au circuit du Summit mais je ne sais pas où sont les discussions et il me semble qu'il y a eu beaucoup de changements à la FFD et notamment par exemple j'ai eu le cas moi cette année malgré avoir gagné la catégorie solo élite féminin en fait ils ont plus les budgets suffisants et en fait ils ont fait des choix dans les personnes qu'ils allaient sponsoriser, ils ont regroupé des catégories donc je crois que dans mon cas c'était solo salsa et solo bachata et ils ont pris la personne qui avait le plus haut score et il se trouve que la compétitrice, la gagnante bachata avait quelques points au dessus donc en fait ils la sponsorisent. D'accord. Cette fois-ci, pour moi, je n'irai pas à Cancun, en tout cas, pas sponsoriser par l'FFD. Et donc voilà. Donc dommage, mais après, c'est comme ça. J'ai déjà eu la chance de lui faire une fois, donc je suis contente.

  • Speaker #0

    En France, il n'y a que le circuit de la FFD pour le coup ?

  • Speaker #1

    Eh bien, c'est ça. Alors, il n'y avait que le circuit de la FFD, mais il y a un deuxième circuit qui est en train de se créer, donc un circuit privé, donc pas de lien avec la Fédération Française de Danse. Je ne connais pas le nom, en tout cas, des informations que j'ai. Il va être géré par les personnes qui, jusqu'à présent, géraient la SBK à la FFD.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qu'il y a la structure de la FFD telle qu'elle est. Il y avait des acteurs du milieu de la salsa qui faisaient l'intermédiaire entre le milieu de la salsa et la FFD. Et c'est ces personnes-là qui ont décidé d'ouvrir leur propre circuit. Cette année, si ça se passe, ce sera la première année. Et il me semble que eux, ça me fait revenir sur une des questions, il y a un nouveau championnat du monde qui s'est ouvert, qui a commencé l'année dernière et qui est en Italie, à Rome, donc un nouveau circuit qui est il me semble organisé par les Berardi, Antonio et Jasmine, et qui font beaucoup de compétitions et de préparation à la compétition. Et il me semble que ce nouveau circuit voulait du coup participer à ce championnat du monde. D'accord. Mais information à confirmer. Pour l'instant, c'est ce que j'ai entendu. À creuser,

  • Speaker #0

    à creuser. Voilà. Ok. Et juste, je reviens tout à l'heure, on parlait de l'ambiance un petit peu entre les compétiteurs. C'est quoi l'enjeu, en fait, quand on participe à une compétition ? Alors, j'imagine qu'il n'est pas le même pour tout le monde, mais qu'est-ce qu'il peut y avoir comme enjeu et comme retombée ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. Alors, je pense que l'enjeu, d'abord, pour tous les compétiteurs il est personnel. C'est aussi se prouver qu'on est capable d'être dans une préparation jusqu'à la représentation et une satisfaction personnelle de j'ai participé à à une compétition, je me suis donné à fond. Ensuite dans un ordre plus professionnel, la compétition c'est quand même un tremplin de visibilité c'est-à-dire que quand on gagne une compétition de salsa qu'elle soit nationale ou encore plus internationale, on a les yeux du monde de la salsa sur nous et ça nous permet en fait de se faire connaître et du coup de générer des contrats. Donc je pense que ça c'est vraiment le second but aussi c'est montrer qui on est et s'insérer après dans le milieu on va dire professionnel de la salsa. Et je trouve que sur ça il y a un bon exemple c'est une personne que je connais par des amis, qui s'appelle Irene Palomares. C'est une danseuse espagnole qui a participé ces dernières années à beaucoup de championnats du monde et compétitions de salsa. Elle n'a pas gagné, mais elle a fait des podiums. C'est vrai que c'est vraiment ce qui lui a permis d'être connue et maintenant de s'insérer en tant qu'artiste dans les congrès, etc. Parce que finalement, à la base, c'est quand même deux circuits différents. Ce n'est pas les mêmes artistes. Il y a aussi le côté des shows qui sont différents, etc. Mais de plus en plus, je trouve qu'il y a quand même des liens qui se créent. Et tant mieux, parce qu'en fait, il n'y a pas de raison que la salsa de compétition soit exclue et soit totalement déconnectée de la salsa des congrès, etc. Et notamment, un des liens, c'est au niveau des jurys. à l'Euroson. En fait, j'avais été surprise de voir que dans les jurys, en fait, il y avait aussi beaucoup d'artistes qui viennent pas du monde de la compétition mais qui sont des artistes reconnus et dans le monde de la salsa congrès comme Karel Flores, Adolfo. Il y avait aussi Ernesto et Denisse aussi. Aussi, exactement. Il y avait aussi en bachata Ataca et la Alemana. Enfin, donc, des artistes qui sont vraiment reconnus pas pour les jurys pour avoir gagné des compétitions. Mais du coup, je trouve ça bien aussi qu'ils soient juges. Que ça se mixe, quoi. Exactement. Ah oui, après il y a peut-être un autre enjeu que j'ai oublié de te dire. Donc visibilité, c'est ça. Et le troisième, il peut être financier aussi. Ce qui n'est pas le cas dans la compétition à la FFD. Parce que pour la FFD, on gagne des petits cadeaux et puis la partie sponsorisation pour l'Euroson. Mais pour les gagnants de l'Euroson, il y a des prix monétaires.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et d'autres compétitions maintenant que j'y repense aussi il y a un autre mondial qui s'appelle mondial mais c'est en Espagne là c'était à la base que du shine pasos libres, l'année dernière ils ont ouvert au couple aussi ça s'appelle la negra et du coup ça c'est aussi un qui est beaucoup plus petit mais très reconnu. D'accord. Et ça pareil quand on gagne il y a des prix monétaires on a fait une compétition aussi dans un congrès à Naples avec la team shine de Marie Cazorla et puis et pareil pour ces compétitions-là, il y a des prix monétaires. Donc pour certains danseurs et groupes, ça peut être aussi... c'est aussi une incitation parce qu'en effet, la compétition, c'est du temps de préparation, c'est de l'argent parce que les costumes, parce que les trajets, etc. Donc en fait, ça peut être aussi une manière de motiver des danseurs professionnels dans le sens qu'ils vivent de la danse pour participer à ces compétitions. Parce que c'est vrai que sinon, oui, le faire pour le kiff personnel, on le fait. Le faire pour la notoriété, on le fait. Mais ce n'est pas des choses qui vont se faire après des années si au final, d'autres danseurs préfèrent investir leur temps dans des choses où il y aura des retombées financières.

  • Speaker #0

    J'aurais bien aimé avoir ta réaction sur quelque chose qui, moi, m'a questionnée. Oui. J'étais sur un festival, je regardais les shows. Et après le show, je débriefe rapidement avec quelqu'un qui était à côté de moi. On se connaît depuis longtemps, donc on se dit, ce show était génial, etc. Et donc, cette personne, ce danseur, me dit, ça c'est un show de compétition. Comme s'il y avait des différences. Comme s'il y avait des différences, comme si c'était un très bon show donc un show de compétition. Et comme si finalement... il y avait une valeur un peu différente des deux mondes. Ah d'accord.

  • Speaker #1

    Mais il le disait d'une manière péjoratique ?

  • Speaker #0

    Non, c'était bienveillant mais c'était un peu presque c'est dommage que ce show en reste là, alors que pour moi déjà ça peut être aussi une consécration un show où le public réagit ou je sais pas l'artiste le performeur est hyper content de soi. Et pour lui c'était presque pas assez parce que vu la valeur qu'il donnait au show il fallait la leur donner et du coup ça me questionne. Est-ce que les shows de compétition sont plus techniques ? Enfin, il ne me semble pas, mais...

  • Speaker #1

    Je pense que vraiment, ça dépend, en fait. Ça dépend parce que, je veux dire, il y a beaucoup de diversité dans les shows de compétition et beaucoup de diversité dans les shows non-compétitions. Et pour moi, alors, par rapport à la question que tu m'as posée au début, l'avantage du show de compétition, donc certes, il y a des contraintes, mais c'est vrai que, comme tu sais que tu vas être jugé, il y a peut-être aussi une exigence vraiment dans... je sais pas l'exécution du mouvement l'intention. Moi quelque chose que j'ai vu aussi beaucoup dans la compète et je me dis c'est vrai que parfois c'est quelque chose qui peut pas manquer mais sur lequel on met pas forcément le focus dans des shows de compète l'expressivité en fait quand tu veux avoir des compétitions tu vois que vraiment il y a ce côté où du coup pour se démarquer il faut aussi donner du visage etc et après on aime ou on aime pas mais c'est vrai qu'il y a ce côté où quand même parce que tu sais que tu vas être jugé et finalement c'est aussi ces détails-là qui font la différence. Je trouve qu'en tant que danseur, performeur, ça t'amène à la plus haute exigence possible. Ce qui théoriquement pourrait aussi être le cas dans un show non-compète parce qu'on peut clairement se mettre une exigence comme une compète, mais de fait, peut-être qu'aussi c'est la nature humaine, je sais pas, le fait de savoir qu'il y aura un jugement et quelque chose et tout, ça t'amène à te focaliser sur ça. Là où sur des shows non compète tu pourrais te focaliser sur d'autres choses tu vois mais pour moi ça n'enlève pas du tout la valeur et je trouve qu'au contraire, un truc qui m'avait moi par exemple marqué quand j'avais vu les shows de compète c'est que du coup en couple on cherche le waouh et le waouh il peut être fait aussi avec des accros par exemple ou des effets dans les partner mais tu vois je trouvais que du coup les les partner en eux-mêmes qui est quand même la base de la salsa étaient assez pauvres, tu vois, assez répétitifs, assez... et limite assez simples, en fait. C'était l'effet de... il faut que ça soit beau, mais techniquement, le challenge n'était pas là, tu vois. Alors que sur des shows que tu peux voir en congrès... de groupes qui font jamais de compét'mais qui sont excellents il y a Yamule, Alegria aussi où là vraiment on sent qu'il y a une recherche du challenge dans le partner et du coup j'avais été surprise en fait de ne pas le voir en compétition mais parce qu'en fait c'est

  • Speaker #0

    plus dur à avoir et pas, en fait, le côté... Oui, le bénéfice. Oui, le bénéfice, voilà. Dans la compétition, ça va être plus... Il vaut mieux faire un partner plus simple mais une accro de ouf plutôt que d'avoir un partner compliqué et une accro moins spectaculaire. Donc, pour moi, du coup, il n'y a pas de différence, tu vois, il n'y a pas de... Ah, ça, c'est un show de compétition, il est mieux et ça, c'est un show pas compétition, je trouve que c'est totalement... En tout cas, c'est une conception qui n'est pas forcément... c'est simplificateur et... C'est quelque chose que je trouve... que la compétition peut amener vis-à-vis de ça mais après, bon, tout dépend aussi des juges parce que ça, c'est une question parce que la danse comparée à l'athlétisme, l'athlétisme, tu as un temps, voilà, ça détermine. La danse, mine de rien, on essaie de la juger mais il y a toujours un côté subjectivité et ça peut amener des frustrations aussi chez certains danseurs, qui jugent et comment, tu vois. Mais le fait, par exemple, le timing, le fait que ce soit quelque chose qui soit si important, de garder son timing, de garder son pas de base, etc. Pareil, ça amène une exigence aussi que parfois, selon les shows que tu vas voir, ça dépend, mais finalement, dans un show, si à un moment tu sors ton timing, personne ne le verra. Là, ça t'amène aussi cette rigueur-là. Pour moi, les deux sont complémentaires. Je trouve que les shows de compét'et les shows de non-compét', chacun a leurs avantages, leurs inconvénients, leurs trucs, et qu'en fait, il faut tirer le meilleur des deux. C'est tout.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce que tu dirais toi à quelqu'un qui hésite à se lancer dans la compétition ?

  • Speaker #0

    Je dirais que c'est un beau challenge, c'est un bel objectif, ça permet aussi justement de repousser ses limites, de vivre aussi une aventure humaine, et en tout cas que c'est des beaux souvenirs et qu'il ne faut pas hésiter à le faire.

  • Speaker #1

    J'ai une dernière question pour toi Julie. C'est quoi la place de la salsa dans ta vie aujourd'hui ? Ouf !

  • Speaker #0

    Grande question ! Alors la salsa elle est très importante, la danse a toujours été présente, je l'ai toujours eu dans ma vie, j'avais le focus sur mes études et d'abord mon travail hors danse, jusqu'au moment où je me suis rendu compte que si je voulais faire de la danse à fond, et en l'occurrence la salsa c'était maintenant ou jamais, donc c'est devenu l'essentiel de ma vie pendant les trois dernières années, où j'étais vraiment que salsa. Là, cette année, c'est un peu différent parce que j'ai repris un projet professionnel. Donc, je partage ma vie un peu parfois avec un côté schizophrénique. Mais en soi, je sais que la salsa, c'est mon objectif de vie maintenant et dans les prochaines années. Et voilà, j'essaie de faire tout pour la vivre à fond. Voilà.

  • Speaker #1

    Merci Julie.

  • Speaker #0

    De rien.

  • Speaker #1

    Merci pour ton écoute. J'espère que ça t'as plu. Moi, c'est Manon et la semaine prochaine, je t'emmène à la rencontre de Achille, voir la salsa locale, et plus particulièrement de son développement sur la rochelle.

  • Speaker #0

    En attendant,

  • Speaker #1

    n'hésite pas à donner de la force au podcast, en partageant l'épisode ou en laissant un commentaire. Je t'attends sur Instagram pour les bonus. A lundi prochain !

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