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#59 Surpoids, obésité : comment renouer avec l’activité physique ? avec Philippe Marijnen cover
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Mouvemental

#59 Surpoids, obésité : comment renouer avec l’activité physique ? avec Philippe Marijnen

#59 Surpoids, obésité : comment renouer avec l’activité physique ? avec Philippe Marijnen

58min |23/08/2025
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#59 Surpoids, obésité : comment renouer avec l’activité physique ? avec Philippe Marijnen

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58min |23/08/2025
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Description

🔥 Tu penses que le sport n’est plus pour toi parce que tu es en surpoids ou en situation d’obésité ?
Cet épisode est donc pour toi !


J’ai eu la chance d’accueillir Philippe Marijnen, médecin généraliste et médecin du sport, pour un échange plein de douceur et d’espoir.


Dans cet épisode, tu vas découvrir :
✔︎ Comment reprendre une activité physique quand on est en surpoids ou en situation d'obésité ?
✔︎ Peut-on être dans l'une de ces situations et être en bonne santé ?
✔︎ Comment l'activité physique agit réellement sur notre corps ?

(...et bien plus encore !)


Un épisode qui redonne confiance et ouvre des perspectives, même quand on a "lâché l’affaire" depuis longtemps…


Bonne écoute 🎧

Magali


👉 Je vérifie si Mouvemental est fait pour moi 👈


----------------------------

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🙋🏻‍♀️ À propos de moi :

Je suis Magali, fondatrice de Mouvemental.
J’aide les personnes qui veulent bouger mais galèrent à s’y mettre (ou à s’y tenir) à intégrer l’activité physique dans leur quotidien, sans se faire violence.


🤸🏻‍♀️ Mon truc, c’est l’Activité Physique Adaptée : c’est moi qui m’adapte à toi, pas l’inverse.


🧠 Et comme le mental compte autant que le corps, je t’accompagne aussi à mieux comprendre tes blocages, tes freins, et à te créer un état d’esprit qui t’aide vraiment à avancer.


Pendant 6 ans, j’ai accompagné plus de 2000 personnes touchées par le cancer à reprendre une activité. C’est là que je me suis posée cette question qui me guide encore aujourd’hui :
👉 comment faire pour bouger de façon régulière, durable… et choisie ?


Aujourd’hui, je continue d’apprendre sans arrêt (prépa mentale, PNL, neurosciences, motivation, pédagogie…).
Et je transmets tout ça à travers ce podcast, mes accompagnements, et toujours… avec beaucoup d’envie.


🚲 En dehors de ça, je suis une ex-basketteuse passionnée reconvertie en sportive à la carte, toujours sur mon vélo !

Si tu veux retrouver de l’énergie, de la confiance, et une pratique qui te ressemble… tu es au bon endroit.


👉 Je vérifie si Mouvemental est fait pour moi 👈


Magali


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Certains voient l'activité physique comme un investissement pour leur santé et leur bien-être. Vous voulez en faire partie ? Bienvenue chez Mouvementale. Je m'appelle Magali Dubois et je m'adresse particulièrement aux non-sportifs et à tous ceux qui aimeraient enfin réussir à adopter un mode de vie actif dans la durée. C'est en vous partageant des connaissances, des expériences et des points de vue différents que j'ai l'intention de vous aider à bâtir l'état d'esprit et la motivation nécessaire pour le faire. Alors j'espère que ça vous aidera et que vous aurez envie d'en parler autour de vous. C'est parfois difficile d'aimer son corps, d'être à l'aise dans ses mouvements, d'avoir confiance, d'être bien dans son corps, dans sa tête, et d'autant plus quand on est en situation de surpoids ou d'obésité. Et puis faire de l'activité physique quand on est dans cette situation-là, c'est parfois synonyme de souffrance, de douleur. Ça peut représenter une montagne à gravir dans un quotidien qui n'est déjà pas toujours simple. Et c'est pour ça que j'ai eu envie d'aborder le sujet aujourd'hui de l'activité physique, du surpoids, de l'obésité. En fait, comment renouer avec l'activité physique quand on est justement en surpoids ou quand on est en situation d'obésité ? Et pour aborder ce sujet, j'ai fait appel à Philippe Marignane. Je suis ravie de t'avoir à mes côtés, Philippe.

  • Speaker #1

    Merci Magali.

  • Speaker #0

    Philippe est médecin généraliste et médecin du sport au Centre Léon Bérard. Et pour la petite anecdote, je suis ravie qu'on se retrouve une nouvelle fois derrière le micro, quelques années après, je crois que ça fait trois ans. Trois ans, je pense. Il me semble. Où je faisais mes tout débuts débuts dans le podcast et où tu avais été mon invité dans le cadre d'une étude de recherche au Centre Léon Bérard. Donc merci d'avoir accepté.

  • Speaker #1

    Sans prix, c'est un plaisir.

  • Speaker #0

    Et je suis vraiment trop contente qu'on se relance de nouveau dans le jeu ensemble.

  • Speaker #1

    Super. Et puis on va s'en poser des questions.

  • Speaker #0

    Ouais, on a plein de questions à se poser. Et j'espère que toutes ces questions vont vous aider à avancer un petit peu, cheminer dans votre tête par rapport au sujet. Peut-être qu'à la fin de l'épisode, ça vous donnera un élan, un petit coup de boost pour remettre un pied dans l'activité physique. En tout cas, je pense que c'est l'objectif qu'on va se donner aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Est-ce que pour commencer, parce que je t'ai vraiment présenté très succinctement, comment tu pourrais t'introduire un peu à ta sauce pour... Mettre en lumière le pourquoi finalement, je t'interroge toi aujourd'hui sur ce sujet particulièrement de l'activité physique du surpoids.

  • Speaker #1

    Alors si on refait la chronologie inverse, c'est parce qu'aujourd'hui, depuis cinq ans, je travaille au centre Léon Bérard et je pilote un hôpital de jour qui est dédié aux patients atteints de cancer, qui sont en surpoids ou qui sont obèses et chez lesquels on va inciter. par la nutrition et par l'activité physique à reprendre du mouvement, à lutter contre les effets indésirables des traitements et bien d'autres choses. Ça, c'est les dernières années. Et puis aussi parce qu'avant, j'ai eu pendant plus de 20 ans un cabinet de médecine générale et de médecine du sport. Donc, j'ai côtoyé et j'ai fait des milliers de consultations dédiées à la médecine du sport, que ce soit la traumatologie ou la pathologie banale du patient qui reprend l'activité physique ou tout simplement... des gens qui avaient besoin de conseils justement pour revenir à une activité physique alors qu'ils n'en faisaient plus. Voilà, en gros, je me sens un peu légitime pour parler de ça, parce que j'ai accumulé de l'expérience et puis parce qu'avec le temps, je me suis fait ma propre idée sur le sujet.

  • Speaker #0

    Oui, puis tu as vu quand même défiler un paquet de patients et certainement beaucoup de personnes dans cette situation-là du surpoids ou de l'obésité.

  • Speaker #1

    Oui, parce que malheureusement, ça représente une partie de la population française qui est... très importante, trop importante. Et donc, on essaye, en tout cas, les professionnels de santé, en nutrition, en activité physique, et également tous les accompagnants qui sont qui tournent autour de la santé, de faire prendre conscience que bouger, c'est la chose la plus facile à faire et c'est peut-être la plus bénéfique.

  • Speaker #0

    Même si, parfois, on n'en a pas l'impression dans le sens où... Je sais que ça peut être difficile pour beaucoup d'avoir la sensation que c'est facile de bouger quand on est né dans cette situation. Mais d'ailleurs, quand tu dis beaucoup de personnes sont concernées en France, alors moi, j'avais regardé plus par rapport à la population mondiale et j'ai été interloqué de voir que 43% de la population adulte est atteinte de surpoids. Et une personne sur huit atteinte d'obésité. C'est énorme.

  • Speaker #1

    Oui, c'est énorme. Ça dépend un peu des pays. Et plus les pays sont favorisés comme les États-Unis, et plus c'est important. Mais c'est un vrai fléau social, c'est un vrai fléau médical. C'est une vraie inquiétude. Et moi, ça fait des années que j'essaye de faire de la prévention, de convaincre les gens qu'il vaut mieux commencer à bien manger et à bouger avant d'être en surpoids ou obèse. Je l'ai fait avec mes enfants. Ce n'est pas toujours aussi simple que ça. Mais en tout cas, ça vaut le coup de se battre. Ça vaut le coup de se battre.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, qu'est-ce qu'on entend finalement par surpoids, obésité ? Tu vois, comment on sait en fait ?

  • Speaker #1

    Alors en fait, on le sait parce qu'il fallait bien donner des limites chiffrées. Donc, tu sais, on calcule en fonction du poids et de la taille de la personne. Et si c'est un homme ou une femme, on calcule un indice de masse corporelle. Donc, c'est un rapport, c'est un calcul qui donne un chiffre. Ce chiffre, on estime que jusqu'à 25, on est en poids normal. À partir de 25, on est en surpoids. Et à partir de 30, on est obèse. Et j'ai envie de dire, il n'y a presque pas de limite, parce qu'il existe des obésités très, très importantes. Tu vois, l'IMC va à 45, 48, 50, 55. on voit des cas extrêmement importants, en fait. Donc aujourd'hui, c'est ça, c'est un chiffre. Mais moi, j'ai envie de dire, derrière ce chiffre, il y a une réalité, c'est quand même la personne. Et on peut être tout à fait à l'aise pour se mouvoir avec un corps lourd, mais quand on mesure presque 2 mètres de haut. Et puis, on peut être tout à fait en difficulté pour se mouvoir avec un corps moyennement lourd quand on mesure une petite taille. Donc en fait, c'est un chiffre, c'est vrai. mais il faut le rapporter à l'âge de la personne. Il faut le rapporter aussi à ce qu'on appelle les comorbidités, c'est-à-dire les difficultés à bouger au niveau des articulations, par exemple, aux comorbidités dues à l'obésité, comme le diabète, l'hypertension artérielle, qui sont aussi des inconvénients, des limites à l'activité physique. Donc c'est vrai que c'est un chiffre, on va parler de surpoids et ou d'obésité, mais je pense qu'il faut savoir sortir un peu de ce cadre-là. Et plus important que ça, et c'est ce que l'on fait au Centre Léon Bérard et ce que font beaucoup de diététiciens, c'est qu'on s'attache à la composition corporelle.

  • Speaker #0

    Oui, tu veux en dire un peu plus là-dessus ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est intéressant. En fait, d'ailleurs, les définitions récentes de l'obésité ne s'attachent plus simplement à l'IMC, mais au pourcentage et au rapport entre la masse grasse et la masse musculaire. Et c'est vrai que pour nous aujourd'hui, et je le dis aux patients, la graisse est toujours toxique, le muscle ne l'est jamais.

  • Speaker #0

    Plus il y en a,

  • Speaker #1

    plus c'est topique. Et on peut peser 90 kg et avoir 70 à 72 kg de masse musculaire et être en parfaite santé. Et on peut peser 90 kg et avoir seulement 45 à 50 kg de masse musculaire. Et là, on n'est pas du tout dans le même profil. D'ailleurs, les deux personnes n'auront pas les mêmes pathologies. Il y en a un, on pourra parler de surpoids ou d'obèses en bonne santé.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça.

  • Speaker #1

    Alors que l'autre ne le sera pas, tu vois.

  • Speaker #0

    C'est un peu la question de finalement, est-ce qu'on peut être en situation de surpoids ou d'obésité et être en bonne santé ? Complètement. Et je pense d'ailleurs, en même temps que tu parlais de ça, je me disais, par exemple, j'ai l'image de certains altérophiles ou d'autres types de sports où justement la morphologie est plutôt assez imposante.

  • Speaker #1

    Elle est nécessaire.

  • Speaker #0

    Elle est nécessaire. Et puis pour autant, ils sont plutôt en bonne santé, j'imagine. Ça dépend peut-être des...

  • Speaker #1

    Oui, après, il y a des cas individuels, mais globalement, un rugbyman qui pèse 90 à 120 kilos est plutôt en meilleure santé qu'une personne qui pèse 90 à 120 kilos et qui est sédentaire. Complètement. Parce qu'il aura une masse musculaire très importante. Et ce, pour autant, si on se fiait uniquement à l'IMC, il serait obèse.

  • Speaker #0

    Oui. Mais du coup, la question, elle vient... Enfin, la question qu'on peut se poser, c'est en quoi le muscle, ça protège ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est une super question. Alors, en quoi le muscle, ça protège ? Alors, il y a plein de niveaux de réponses. Le premier niveau, c'est que le muscle protège les articulations parce qu'il les fait bouger. Deuxième niveau, c'est que le tissu musculaire, à la différence de la graisse, est un tissu très, très riche en certaines protéines qu'on appelle des myokines. Et ces myokines, plus on en a dans le sang, plus elles ont un effet bénéfique sur l'inflammation, sur le tissu adipeux, sur l'immunité. à tel point qu'aujourd'hui, les recherches qui... valide l'intérêt de l'activité physique en accompagnement du traitement du cancer, cherche à savoir comment ça marche. Et vraisemblablement, ça marche par l'intermédiaire de ces protéines musculaires.

  • Speaker #0

    Donc elles ont vraiment un effet protecteur ?

  • Speaker #1

    Elles ont un effet protecteur. La graisse n'en a pas. Il faut savoir que la graisse est toujours toxique parce qu'elle crée un état inflammatoire chronique. Et d'ailleurs, pour parler un petit peu du risque que représente l'obésité sur le cancer, aujourd'hui, on estime que l'obésité à elle seule... est le facteur inducteur et à risque de 20% des cancers du sein chez la femme. C'est énorme !

  • Speaker #0

    C'est énorme !

  • Speaker #1

    Et quand on rajoute obésité, sédentarité, tabac et alcool, ça fait 40% des cancers. Waouh ! Donc, lutter aujourd'hui contre l'obésité, c'est lutter aujourd'hui contre l'apparition de certains cancers hormonaux dépendants chez la femme.

  • Speaker #0

    Et là encore, on ne parle que du cancer, mais je pense aussi à toutes les pathologies cardiovasculaires, où là, j'imagine aussi que l'obésité et le surpoids ont une influence qui est considérable.

  • Speaker #1

    Considérable, c'est même un des effets secondaires les plus fréquents. Le diabète de type 2, ce que l'on appelle le diabète de surcharge pondérale, il n'apparaît pas chez les sujets maigres. Il est dû à la surcharge de graisse, donc au volume corporel et au poids. Et le système de régulation de la glycémie, c'est-à-dire du sucre dans le sang, est tellement bien fait qu'on fabrique une hormone qui s'appelle l'insuline par le pancréas. Et cette insuline, elle permet de garder une glycémie en dessous de 1 g. Mais ça, c'est bien quand on a un poids normal. Quand on est en surpoids ou obèse, pour garder une glycémie en dessous de 1 g, il faut fabriquer beaucoup d'insuline. Donc, un jour, cette insuline et les cellules qui la fabriquent s'épuisent. Et on devient insulino-résistant. Et ensuite, on devient diabétique de type 2, c'est-à-dire non insulino-dépendant. Tu vois ? D'où l'importance de baisser le plus possible sa masse grasse et d'augmenter le plus possible sa masse musculaire.

  • Speaker #0

    Et au-delà, c'est intéressant que tu parles du diabète, de la glycémie, de l'insuline, etc. J'aimerais bien aussi que tu évoques le... l'impact que ça peut avoir sur la tension artérielle, notamment ?

  • Speaker #1

    Alors là aussi, il y a beaucoup d'études qui démontrent le bénéfice de l'activité physique sur la tension artérielle. Par des mécanismes de régulation de certains produits, de certaines hormones, qui vont agir sur le rythme cardiaque, sur la vasodilatation des vaisseaux, l'activité physique régulière, quotidienne, diminue la tension artérielle chez quelqu'un qui est hypertendu.

  • Speaker #0

    Donc nos vaisseaux...

  • Speaker #1

    reprennent une forme plus taine. C'est ça. Le rythme cardiaque va diminuer. La consommation d'oxygène par le muscle va diminuer. Les vaisseaux artériels vont reprendre un diamètre plus naturel. Ils vont être moins spasmés. Tu comprends ? Il y aura moins de certaines hormones sécrétées. Et par conséquent, la tension va baisser. Peut-être pas autant qu'un médicament, mais l'association un médicament antihypertension plus l'activité physique, c'est un couple gagnant.

  • Speaker #0

    En fait, ce que tu décris, ça me fait penser à comme si finalement, le corps était moins sursollicité quand on fait de l'activité physique. En tout cas, il est moins mis à mal parce que justement, il retrouve un aspect plus... Enfin, les vaisseaux, là, je pense toujours aux vaisseaux sanguins, retrouvent un aspect plus simple.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. C'est-à-dire qu'on redescend à un niveau physiologique un petit peu plus normal, tu vois. Et d'ailleurs, les sujets obèses, très musclés, qui font beaucoup d'activités physiques... n'ont pas de problème d'hypertension artérielle. Très, très peu. Ils n'ont pas de problème de diabète. Il y a très peu de rugbyman avec un diabète. Parce qu'ils ont une masse musculaire très importante.

  • Speaker #0

    Tu vois ? Qui vient finalement contrecarrer ça.

  • Speaker #1

    Oui, qui vient s'opposer à l'effet délétère que provoquerait la graisse, par exemple. Donc, encore une fois, la composition corporelle, c'est vraiment l'indice de surveillance actuellement. Peser quelqu'un aujourd'hui, lui dire, vous êtes en surpoids ou obèse. c'est une première étape de diagnostic, mais vraiment, ça ne suffit pas. C'est limité. Mais c'est limité, ça ne suffit pas. Ce qui compte, c'est vraiment la composition corporelle.

  • Speaker #0

    Et même au-delà de ça, du coup, de ce que j'entends, parce qu'il y a la composition corporelle, finalement, c'est intéressant aussi de se renseigner sur le cholestérol, s'il y a déjà un cholestérol élevé, une hypertension, etc. Et par rapport au cholestérol, qu'est-ce qui se joue justement chez la personne qui est en surpoids ou en situation d'obésité ? Et qu'est-ce que l'activité physique vient faire ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr, tu as deux facteurs, tu as même trois choses importantes dans ce que tu dis que je vais développer. En fait, la graisse qui est stockée, c'est de la matière grasse. Cette matière grasse, elle se diffuse dans l'organisme sous forme de lipoprotéines, donc des protéines grasses, pour faire simple. Il y en a un certain nombre. Et dans le cholestérol, tu sais, il y a des fractions qui sont le LDL et le HDL. Le LDL, c'est le cholestérol dit le mauvais, parce qu'il est gras, il est lourd, il se dépose dans les parois artérielles. Il provient surtout de la mauvaise alimentation, surtout des graisses animales. Et puis, il y a le HDL, qui est plutôt le cholestérol dit bon, c'est-à-dire qui est plus léger, qui protège même les artères. Lui aussi, il provient de l'alimentation, en particulier des poissons gras. Donc, c'est important de le connaître, ce cholestérol, surtout quand on est en surpoids ou obèse et qu'on veut reprendre une activité physique. Déjà, Et puis, l'activité physique va faire baisser les choses, va faire baisser le LDL. Ça, c'est déjà bien de le savoir. Pourquoi ? Parce qu'il va être consommé, en fait. Donc, l'activité physique, quand tu fais bouger un muscle, tu as besoin de carburant. Ce carburant, c'est d'abord le sucre qui circule. Deuxièmement, c'est le sucre qui est stocké, c'est le glycogène qui est dans le foie, dont on renouvelle la composition en mangeant des sucres lents comme les pâtes. Tous les sportifs le connaissent et les marathoniens le connaissent bien. Et puis après, on va consommer des graisses. Mais pour arriver à ça, il faut un niveau d'intensité d'activité qui soit assez élevé. Mais on peut y arriver, tu vois. Donc, elles vont baisser dans le sang parce qu'elles sont utilisées. Elles sont utilisées comme, j'ai envie de dire, comme carburant secondaire. Et puis parce que bouger, ça mobilise aussi les articulations. Ça va augmenter la masse musculaire, c'est ce qu'on disait tout à l'heure, et ça va favoriser le métabolisme de base. On parle de calories. En fait, comme une voiture qui consomme de l'essence pour rouler, nous, on va consommer des calories. Et ces calories, elles sont stockées dans l'organisme. Elles sont stockées sous forme de sucre et de gras. Donc, quand on fait de l'activité physique, on va utiliser ces calories. Donc, si on les utilise, le stock diminue.

  • Speaker #0

    Exactement. Et si on ne les utilise pas ? il diminue pas,

  • Speaker #1

    voire il augmente.

  • Speaker #0

    Il s'accumule, voilà.

  • Speaker #1

    Sédentarité, c'est un des facteurs de risque peut-être le plus important. La sédentarité, c'est-à-dire l'inactivité, parce qu'on peut être sédentaire d'un jour et actif à des moments de sa journée, mais le sédentaire inactif, c'est le pire des facteurs de risque pour le système cardiovasculaire.

  • Speaker #0

    Juste pour repréciser, être sédentaire, c'est vraiment passer énormément de temps assis. Assis. Et on peut, comme tu dis, avoir, par exemple, faire une séance d'une heure tous les soirs d'activité physique modérée, c'est-à-dire en mettant quand même le système cardio-respiratoire en route, et pour autant passer sept heures assis derrière son bureau. Et bien ça, ça sera quand même un facteur de risque et ça sera quand même quelque chose sur lequel il va falloir jouer.

  • Speaker #1

    Ce que tu décris là, ce sont des... Parmi la population, les gens qui sont sédentaires actifs.

  • Speaker #0

    Exactement. Voilà,

  • Speaker #1

    c'est ça. Et la sédentarité, oui, c'est vraiment un fléau. Mais en même temps, de plus en plus de professions imposent une sédentarité. Le télétravail a imposé une sédentarité. Les écrans d'ordinateur dont on ne peut plus se passer, ils nous imposent de rester immobile pendant plusieurs minutes, voire plusieurs heures. Les jeux vidéo chez les ados imposent la sédentarité.

  • Speaker #0

    Et on s'impose de subir, entre guillemets, cette sédentarité, dans le sens où on peut... pourrait prendre plus de temps pour couper les écrans, se lever, etc. Fabriquer la sédentarité.

  • Speaker #1

    C'est ce qu'on conseille,

  • Speaker #0

    mais ce qui n'est pas évident à faire, parce que...

  • Speaker #1

    On casse le rythme.

  • Speaker #0

    Mais au-delà de ça, je pense que pour beaucoup de personnes, ça paraît rien. Tu vois, se lever 5 minutes, comme si ça allait changer quelque chose.

  • Speaker #1

    Alors, on a trouvé des petites astuces, tu vois, pour contourner ça. Je ne sais pas si tu regardes parfois des postes qui sont publiés sur des réseaux sociaux. J'ai vu un truc qui m'a fait beaucoup rire l'autre jour, une machine à café. Tu gagnes ton café si tu fais 10 minutes de tapis de marche avant, qui est devant la machine à café. Tu vois, j'ai vu aussi passer, bien sûr, des bureaux, tu sais, à hauteur, pour travailler debout, par exemple. C'est ce que tu as avec un tapis, par exemple. Tu peux faire du tapis, tu peux marcher avec ton écran. Et j'ai vu un truc qui m'a bien plu l'autre jour, c'est de proposer, quand on a des petites réunions à faire, de mise au point, avec une personne, c'est de les faire en marchant. Tu vois, 15 minutes de marche, mettons, à une allure, on va dire, tranquille, ça va être 500 mètres, 1 km, 1,5 km. Tu vois, c'est ça de gagné. Et puisqu'on comptabilise le nombre de pas par jour pour être en bonne santé, c'est ce qu'on entend dire, ce qui, entre nous, n'est pas tout à fait juste, en fait. Parce qu'on peut faire une activité physique intense sans bouger. Si tu fais du renforcement musculaire, tu ne vas pas faire un seul pas.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Oui, ça a de la limite. Et tout comme on peut faire du vélo, ça compte pas les pas.

  • Speaker #1

    Et quand tu fais du vélo, ça compte pas les pas. On peut en parler de cette histoire-là parce que je trouve que ça donne des fausses idées. En fonction des sociétés, de cardiologie, de rhumatologie, de médecine générale, on dit voilà, il faut bouger au moins 4000 pas par jour. Très bien. Alors c'est pour ça qu'on a inventé et qu'on a des montres connectées, des podomètres et tout ça. Et puis... Merci. Les cardio nous disent, non, ça ne suffit pas, il faudrait atteindre 8 à 10 000 pas par jour. Mais chacun voit midi à sa fenêtre. C'est-à-dire qu'un cardiologue, il a envie qu'un patient bouge parce qu'il faut faire fonctionner son cœur et ses vaisseaux. Donc, plus il le fera mieux, ça vaut. Et puis, un rhumatologue, il te dira, oui, mais ça, c'est beaucoup trop parce que mon patient, il a une arthrose des deux genoux. Il faut qu'il bouge, certes, mais certainement pas 10 000 pas par jour. Donc, en fait, encore une fois, je pense qu'il faut vraiment être adapté. aux capacités, aux possibilités de la personne, du patient, en fonction de son état de santé, de son âge, de sa maladie, des comorbidités et de son envie. Tu vois, on parlait en début de l'envie de refaire de l'activité physique. J'aimerais bien qu'on s'attarde là-dessus. Tu vois, c'est vraiment important.

  • Speaker #0

    Exactement. Au-delà des fameuses recommandations que tout le monde commence à connaître, à savoir les 150 minutes par semaine d'une activité physique modérée à soutenue, Au-delà de ça, je pense que ça, et c'est ce qu'on se disait juste avant de commencer l'épisode, c'est un peu une direction, c'est-à-dire que ça nous donne des repères sur quoi faire en termes de quantité. Mais bien sûr, si on essaye de s'appliquer à ce truc-là toutes les semaines, etc., sans penser au plaisir ou sans penser à d'autres bénéfices encore plus intéressants, au bout d'un moment, on va s'user et puis on ne va pas le faire, parce que c'est barbant en fait.

  • Speaker #1

    Il y aura un épuisement.

  • Speaker #0

    Voilà, il y aura un épuisement, c'est pas ça qui peut motiver sur le long terme. Donc, tu fais bien de souligner le fait qu'il faut qu'il y ait du plaisir, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, ça, c'est un repère. C'est intéressant d'avoir un repère parce que c'est la première fois, il y a quelques années, où a été publié ce chiffre de 30 minutes par jour d'activités au moins modérées. Et puis, quand on vieillit, il faut rajouter deux séances par semaine de renforcement musculaire et de travail sur l'équilibre pour éviter les chutes. Moi, ça, je trouve que c'est intéressant comme repère. Ça, c'est pour des gens en bonne santé et qui veulent le rester. Et ce n'est pas applicable à tout le monde. Alors, pour en revenir au sujet en surpoids ou obèse, il ne faut surtout pas commencer par ça. Il ne faut surtout pas commencer par 30 minutes quand on n'a jamais fait d'activité avant. Ça n'a pas de sens. Et puis, quoi faire en 30 minutes ? Comment faire ? Donc, c'est des lignes, c'est des guidelines, comme on dit, qui nous donnent un repère. Alors, c'est vrai que derrière ça, moi, je vois plutôt le sens de faire un peu tous les jours. Même un peu. Tu vois, tous les jours, c'est mieux que rien. Et il vaut mieux faire 10, 15, 20 minutes, 30 minutes au mieux d'activité physique par jour que les 150 minutes qu'il faudrait faire en une fois, une fois par semaine. Ça ne vient pas à l'idée de te brosser les dents sept fois par jour le samedi. On est d'accord. Tu te les brosses un peu tous les jours. Bon, donc, tu vois. Donc, tout l'intérêt de... d'inciter, de montrer, d'accompagner des patients à reprendre l'activité physique, c'est qu'ils puissent le faire tous les jours dans leur emploi du temps.

  • Speaker #0

    Voilà. Et à commencer par aussi, je trouve, mettre en avant tout ce qui est activité physique, même à faible intensité. Oui. Tu vois, chaque mouvement est bon. Chaque mouvement. Et il y a quand même des études qui mettent en avant, ça rejoint ce qu'on disait sur la sédentarité, finalement, le fait de De briser la sédentarité, on n'est pas forcément dans une activité qui va être modérée, intense, mais au moins de bouger. Plus on bouge, d'ailleurs il y a une étude, je ne sais pas si tu la connais celle-ci, où ils ont mesuré sur une dizaine d'années, dix personnes en situation d'obésité, dix personnes plutôt de profil maigre, et ils ont mesuré leur posture, les mouvements, etc. et ils se sont rendus compte qu'en moyenne, Ces personnes-là, sans parler d'activité physique, d'intensité modéraire soutenue, elles n'avaient pas spécialement modifié leur comportement à ce niveau. Mais en tout cas, il y avait une différence de dépense en énergie de 350 calories chez les personnes maigres qui, finalement, bougeaient un peu plus dans le quotidien. Donc, en gros, passaient moins de temps assises que des personnes en situation d'obésité. Et c'est un chiffre, mais je veux dire, c'est intéressant de voir que, sans parler de l'activité physique modéraire soutenue, juste de bouger déjà au quotidien, de bouger, faire du ménage, prendre ses escaliers, etc., ça enclenche un petit quelque chose. Ça enclenche une dépense en énergie.

  • Speaker #1

    Absolument. Ça ne te place pas. Non, non, mais ça en fait partie. Ça en fait partie. En fait, l'activité physique, c'est différent du sport. L'activité physique, c'est tous les mouvements que tu vas faire au cours d'une journée pour te déplacer, aller au travail, faire le ménage. Et le sport, c'est dans un cadre particulier. C'est une activité qui est bien délimitée, avec des règles, des règles du jeu, quand c'est des sports collectifs, et dans un temps donné. C'est bien différent. Et les deux sont compatibles. Mais je reviens sur ce que tu disais, qui est vraiment intéressant. Plus on est en difficulté pour bouger du fait de son poids, moins on bouge. C'est la palissade de dire ça. Et c'est vrai, en fait. Parce que le surpoids ou l'obésité, on va dire l'obésité pour résumer, l'obésité, elle est source d'handicap. au mouvement. Alors pas tous, tu vas me dire les sumos. Eh bien oui, les sumos, eux, ils sont obèses. D'ailleurs, s'ils ne sont pas obèses, ils ne peuvent pas être sumos, parce que ce qui compte, c'est d'avoir un centre de gravité très, très bas, puisqu'ils font, le but, c'est de faire tomber l'adversaire. Mais ils mangent beaucoup, d'accord ? Un marathonien, un marcheur... Il est maigre, il n'y a pas de marcheur obèse, parce que ce n'est pas compatible, parce que l'intensité de l'effort qu'ils font consomme beaucoup d'énergie. C'est ce que tu disais à l'instant, un sujet maigre va beaucoup bouger et consommer beaucoup d'énergie. Un coureur à pied, un coureur de fond marathonien va consommer beaucoup d'énergie, donc il est maigre et il est très peu gras. Un sumo qui, en dehors de l'entraînement destiné à renforcer sa musculature des jambes, ne marche pas, ne court pas, d'ailleurs il ne pourrait pas.

  • Speaker #0

    Oui, c'est juste impossible.

  • Speaker #1

    C'est juste impossible. Et pourtant, on peut les classer tous les deux dans les sportifs.

  • Speaker #0

    Oui, au sens de, ils sont dans des activités structurées, cadrées,

  • Speaker #1

    etc. Avec des règles. D'accord ? Et pourtant, c'est deux profils très, très différents. Deux profils, en plus, et de risques cardiovasculaires très, très différents. Et par exemple, j'avais lu, ce n'était pas une publication très scientifique, mais qui parlait du sumo. C'est pour ça que ça m'avait intéressé. Il n'y a pas de sumo obèse vieux. Ils meurent tous avant. C'est fou de penser ça. Et d'ailleurs, quand tu regardes dans la rue, il n'y a pas de vieillards obèses. C'est vrai. Soit parce qu'ils ne peuvent plus sortir de chez eux. Ça, je ne suis pas à le vérifier, donc on ne les voit pas. Soit parce qu'ils sont morts avant. Tu vois ? C'est fou de penser ça.

  • Speaker #0

    Oui, complètement. Ça illustre bien tout ce qu'on vient de dire.

  • Speaker #1

    Je ne sais plus pourquoi on parlait de ça, mais j'ai perdu un peu le fil. Mais c'était pour revenir sur, encore une fois, la morphologie, l'activité, la masse musculaire, les types de sports, les types d'activités. donc On se disait, un sujet qui est en surpoids, bien sûr, l'accompagner, mais ça c'est ton métier aussi, l'accompagner mentalement sur le chemin de la reprise de l'activité, c'est aussi important que de lui montrer ce qu'il peut faire. Parce qu'en fait, tout le monde peut bouger.

  • Speaker #0

    Oui, et là où ça me... pour reconnecter un petit peu à ce qu'on disait avant, c'est sûr que plus on a du poids, on va dire plus on est en surpoids ou en situation d'obésité, Plus c'est difficile de bouger, donc plus c'est difficile de bouger, moins on a envie de le faire et moins on le fait parce que c'est inconfortable. C'est ça. D'où l'intérêt de, par exemple, se faire accompagner si on se sent dans cette situation-là et qu'on a du mal à se mouvoir, alors qu'on sait que ça pourrait nous apporter quelque chose de bénéfique. Mais c'est en ça que c'est un sujet qui est important parce qu'on aurait plus besoin de bouger, presque, quand on est en surpoids, en situation d'obésité, mais pour autant, c'est compliqué de le faire.

  • Speaker #1

    C'est compliqué de le faire, je pense qu'il y a des freins. Quand on parle avec des patients, c'est la peur de... Alors, ils ont peur de quoi ? Ils ont peur d'être fatigués. Bon, après, certains patients, ils le sont déjà par la maladie et les traitements, ils ont peur d'être fatigués. Ils n'ont jamais pensé que de bouger, ça pouvait diminuer leur fatigue. Ils ont peur d'avoir des douleurs.

  • Speaker #0

    Plus. Plus. Et ce qui n'est pas faux non plus.

  • Speaker #1

    Surtout dans un premier temps. Voilà,

  • Speaker #0

    l'adaptation de l'activité. Il y a la peur du regard des autres.

  • Speaker #1

    Que je mettrais en top de la pile.

  • Speaker #0

    Ah oui, en particulier dans les sports collectifs, dans les salles, à la coagime, il y a la peur du regard des autres. Donc, il y a tout ça qui peut contribuer à empêcher la personne de repartir. Ce sont vraiment des freins. Vraiment des freins.

  • Speaker #1

    Et toi, qu'est-ce que tu conseillerais à ces personnes qui sont face à tous ces freins ? Donc déjà, c'est difficile de bouger. Et en plus, il y a un paquet de freins qui se superposent.

  • Speaker #0

    C'est un peu le millefeuille pour parler d'alimentation. Alors, je n'ai pas de recette miracle et surtout pas de conseil stéréotypé. Moi, j'ai l'habitude de dire que l'activité physique, c'est comme un médicament, ça se prescrit avec un rythme, une intensité, une fréquence. En gros, il faut faire une ordonnance du médicament sport. Bon, ça c'est bien quand tu as compris le bénéfice. Je pense que la première étape, c'est d'accompagner doucement le patient à lui faire toucher du doigt, ou lui faire voir, ou lui faire sentir que ça peut lui apporter quelque chose de bénéfique sans jamais rien retirer. Et sans effet secondaire, tu vois ? C'est beaucoup plus facile de prescrire 10 minutes de marche par jour, parce qu'on sait que ça ne peut pas faire de mal, qu'un médicament dont on sait qu'il peut avoir des effets secondaires. Donc je pense qu'il faut l'accompagner. dans cette première démarche. Et puis, la deuxième démarche, je pense qu'il faut tester les choses. De la même façon que tu ne peux pas dire un plat si tu ne l'aimes pas, si tu ne l'as pas goûté. Tu ne peux pas dire ça. Je pense que dans l'activité physique, il faut accompagner un patient doucement, de façon adaptée, d'où le terme activité physique adaptée, pour qu'il puisse sentir avec ses propres sensations internes le bénéfice que ça peut lui apporter. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Tout en sachant que parfois... ce fameux bénéfice n'est pas toujours immédiat. En fait, je pense à ça parce que, effectivement, quand on n'a pas goûté un plat, on ne peut pas dire si on l'aime ou si on ne l'aime pas. Mais parfois, il faut goûter le plat plusieurs fois pour commencer à l'aimer. Parce que tant qu'on n'est pas bon, pas compétent, souvent, on a du mal à aimer les choses.

  • Speaker #0

    C'est pas mal du tout. J'adhère à ton idée. Une séance d'activité physique ne permet pas à quelqu'un de savoir si c'est bien ou pas. Et puis une séance d'activité physique, mettons, de 10 minutes pour commencer, alors on ne peut pas entrevoir toutes les possibilités, tu vois ? C'est tellement vaste, en fait. Et puis je pense qu'il y a une troisième chose qu'on n'a pas abordée, c'est de quoi vous avez envie ? Qu'est-ce qui vous ferait le plus plaisir ? Et puis on va voir ensemble si c'est réalisable. Si une personne obèse me dit, moi, dans quelques mois, je veux marcher 20 kilomètres, je lui dirais peut-être... on va baisser votre objectif, peut-être que vous arriverez à marcher, oui, mais peut-être pas à 20 km. Il faut se fixer des choses atteignables, réalisables, mesurables. C'est toujours le cas avec les objectifs qu'on se donne devant nous, quels qu'ils soient. Et je trouve qu'en activité physique, c'est encore plus vrai la cahier, parce que c'est mesurable, en termes de distance, en termes de fréquence cardiaque, en termes d'essoufflement, en termes de fatigue, tu vois, c'est mesurable. D'où l'intérêt aussi que on conseille parfois à des patients de tenir un carnet. Tu vois, alors avec les montres connectées, c'est très facile. Combien j'ai fait de pas, combien j'ai dépensé de calories, combien j'ai monté d'étage, combien j'ai fait de minutes de vélo. C'est très facile. On a tout, en fait. Combien d'heures de sommeil j'ai dormi. D'ailleurs, ça, c'est intéressant de voir que... Je repense à une patiente, vous l'avez vu, il n'y a pas très longtemps, qui a une montre connectée qui l'accompagne la nuit aussi, qui me disait, mais depuis que je fais le programme, je dors mieux. Et nous, on a beau le dire, si du temps que tu n'as pas vécu ça, que tu peux améliorer ta qualité de sommeil. par l'activité physique, là aussi certainement par la fabrication, la sécrétion d'hormones internes. Il se passe des tas de choses dans l'activité physique. On améliore l'élimination de certains déchets, on oxygène les muscles, on va dans des tas de choses, et le cerveau.

  • Speaker #1

    Puis on se fatigue physiquement.

  • Speaker #0

    Puis on se fatigue physiquement, donc on dort mieux.

  • Speaker #1

    Pour dormir, c'est plus facile.

  • Speaker #0

    Il ne faut pas oublier aussi une chose, c'est qu'on oxygène son cerveau. Et moi, je pense que de marcher dix minutes ou un quart d'heure dans la nature est nettement plus bénéfique pour le cerveau. que de passer dix minutes ou un quart d'heure, même à lire un livre qui apportera autre chose. Oui. Mais tu vois, le contact avec la nature, l'air, respirer, faire marcher ses poumons, faire marcher son cœur, est nettement plus bénéfique. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #0

    Donc, de quoi vous avez envie ? Qu'est-ce qui vous ferait le plus plaisir ? Si tout était possible, qu'est-ce qui vous arriverait ? Si vous aviez une baguette magique, de quoi vous auriez envie ? Alors, il faut tenir compte de ça parce qu'on peut s'adapter. Oui.

  • Speaker #1

    C'est ça, parce qu'on peut avoir envie de quelque chose qui n'est peut-être pas atteignable dans l'immédiat, mais on peut aussi le décomposer.

  • Speaker #0

    Oui, en petits objectifs.

  • Speaker #1

    En petits objectifs.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Ou adapter les mouvements, etc.

  • Speaker #0

    Adapter les mouvements. Et ça restera une activité. Je pense aux pilates que tu connais. Je pense à d'autres activités plus sportives comme la Fitmove. Eh bien, on va s'adapter. possibilités mécaniques cette fois de la personne, à ses capacités aussi cardio-respiratoires,

  • Speaker #1

    tu vois ? Oui, d'ailleurs, peut-être que tu peux préciser ce qu'il faut absolument éviter. Tu sais, quand on reprend et qu'on est en surpoids ou en situation d'obésité, il y a forcément certains risques à faire de l'activité physique ou même du sport. Sur quoi est-ce qu'il faut faire attention ?

  • Speaker #0

    Je crois que la première chose, c'est de voir son médecin déjà.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    poser les bases. poser les bases, voir un médecin pour voir s'il n'y a pas de contre-indications. Mesurer sa tension artérielle, faire un bilan biologique à la recherche d'une hypercholestérolémie et pourquoi pas faire une épreuve cardio-respiratoire. Reprendre de l'activité physique quand on a 50 ans, qu'on n'en a jamais fait et qu'on est en surcharge pondérale, qu'on a un cholestérol limite, ce n'est pas raisonnable de faire tout ça d'emblée, tout seul, sans être accompagné. Première chose, c'est de vérifier qu'on peut. Une fois qu'on a le feu vert, Et d'ailleurs, le médecin, maintenant, depuis la loi de 2016 ou 2018, sur la prescription d'activité physique ou le sport sur ordonnance, va délivrer un certificat d'aptitude. Et s'il est bien formé, il va donner des conseils. Parmi ces conseils, et surtout pour les personnes en surpoids, on commence doucement. 10 minutes par jour, première chose. Deuxième chose, on ne fait pas d'emblée de sport intensif. Aucun sens. Ça n'a aucun intérêt de courir d'emblée. Ça n'a aucun intérêt.

  • Speaker #1

    Oui, ça n'amènera que vers un échec et un dégoût,

  • Speaker #0

    un découragement. Donc, on commence 10 minutes. En faisant quoi ? Le sport le plus simple, c'est la marche. On est juste tributaire de la météo. Il faut une bonne paire de chaussures, il faut un terrain plat. Et j'insiste là-dessus, on commence à marcher sur un terrain plat. Si possible, sur un parcours qu'on connaît bien. Comme ça, on peut le faire plusieurs fois, on peut le répéter, on peut se mesurer à la facilité de faire le même parcours tout le temps.

  • Speaker #1

    Pourquoi d'ailleurs tu dis un terrain plat ? Est-ce que c'est pour éviter d'aller sur des fréquences cardiaques trop élevées ? Oui. Et quel est un peu le repère à avoir au niveau de la fréquence cardiaque ? Alors, je ne parle pas en chiffres parce que la majorité des gens... Non,

  • Speaker #0

    ce n'est pas gênant. On peut parler de chiffres. Alors, ce que je vais dire comme formule de calcul, elle est très générale. Elle dépend bien sûr de l'existence ou non d'une pathologie cardiovasculaire. Tu prends 220, tu retires ton âge. Ça va te donner un chiffre. De ce chiffre, tu prends 70 à 80% et ça te donne la limite supérieure de rythme cardiaque à ne pas dépasser lorsque tu es en plein dans ton effort. Pas quand tu vas commencer à faire du vélo, que tu vas t'échauffer, là le rythme cardiaque va monter, puis après il va s'équilibrer, il va redescendre par une phase qu'on appelle le plateau. C'est pendant cette phase-là où il faut que ton rythme cardiaque soit 70 à 80% ta fréquence maximale théorique.

  • Speaker #1

    Et en termes de ressenti ? Parce que tout le monde n'a pas spécialement de quoi mesurer sa fréquence cardiaque.

  • Speaker #0

    Exactement. Un rythme ressenti qui est très intéressant, c'est de pouvoir continuer à parler sans être essoufflé pendant ton effort. Là, on est signé d'un effort léger ou modéré. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Oui, avec un léger essoufflement. C'est-à-dire que tu peux dire une phrase sans lâcher plein de fois. Parce qu'il y a toujours un petit essoufflement. Je ne pense pas qu'il faille absolument zéro essoufflement. Si on veut...

  • Speaker #0

    Si tu as zéro essoufflement, c'est que l'effort n'est pas suffisant. C'est ça. Donc, il faut que tu puisses continuer à parler, prendre ta respiration à la fin de chaque phrase et pas entre chaque mot. D'accord ? On dit même que si tu peux continuer à chanter, c'est même encore mieux. Le chant, ça demande une discipline respiratoire. Et ça, on va commencer comme ça. D'accord ? Et puis, après, la progression, c'est histoire d'envie, de tolérance, de goût. Ça peut être de 10 à 15 minutes. Au bout d'une semaine, on va passer de 10 à 15 minutes. Il faut être progressif. Puis de 15 minutes à 20, etc. Et puis, quand on sera à 30 minutes, on peut faire deux activités différentes. Tu peux faire 15 minutes de marche et 15 minutes de vélo, par exemple, qui n'apporteront pas les mêmes choses. Et quand on a trop de poids, porter son poids, c'est difficile au niveau des articulations. Donc, marcher quand on a trop de poids, c'est difficile. Et d'ailleurs, je vais te citer quelque chose qui est assez intéressant, c'est que chez des sujets... obèses depuis longtemps, la masse musculaire est même souvent au-dessus de la normale, contrairement à ce qu'on pourrait penser. Pourquoi ? Parce qu'ils sont obligés de porter leur poids. Et la masse musculaire dans les jambes, nous, on a une impédance métrique qui nous permet de le mesurer, elle est souvent un peu au-dessus de la norme. C'est étonnant.

  • Speaker #1

    C'est hyper étonnant.

  • Speaker #0

    C'est hyper étonnant. Et en fait, c'est le poids que représente le corps, le tronc, sur les membres inférieurs.

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'est un effort constant.

  • Speaker #0

    C'est un effort constant. C'est comme si tu avais un sac à dos de 15 ou 20 kilos, parfois 30 kilos sur le dos en permanence. Oui. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Je trouve que c'est intéressant que tu précises ça, parce que ça permet aussi de mettre en avant, pour peut-être vous qui écoutez, qui vous retrouvez dans cette situation, de comprendre que vous n'avez pas non plus zéro muscle, comme vous pourriez peut-être le penser. Oui,

  • Speaker #0

    d'ailleurs la graisse, elle ne s'accumule pas dans les muscles des jambes. Tu sais, on dit, voilà, un homme et une femme sont différents parce que le lieu où la graisse est stockée est un peu différent. Mais en fait, la graisse, elle est surtout stockée au niveau du tronc et du ventre.

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Bien sûr, il y aura une surcharge. dans les membres, mais beaucoup moins importantes. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est vachement intéressant. Et tu vois, pour compléter un petit peu ce que tu dis par rapport à la reprise, d'y aller progressivement, d'y aller à son rythme, de chercher le plaisir. D'ailleurs, c'est bien, je trouve, de se dire que chaque semaine ou chaque mois, le plan peut bouger. L'idée, ce n'est pas de garder exactement la même chose toutes les semaines, c'est de s'adapter au fur et à mesure du temps. Oui. des envies, etc. Et de souligner la fréquence que tu mets aussi en avant. En fait, plus on le fait au quotidien, mieux c'est.

  • Speaker #0

    Mieux on s'entraîne. Plus le corps est entraîné.

  • Speaker #1

    Tu sais, j'ai souvent des personnes qui me disent « Non, mais je pense que je vais commencer par deux séances par semaine. » Et moi, je leur dis « Non, commence par plus souvent, moins long. » C'est ça. Parce qu'en plus de ça, et j'aime bien citer cet exemple, c'est comme si t'allais... Tu sais, si tu vas au boulot qu'une fois par semaine, t'es pas motivé à y aller. Parce que tu perds la motivation, tu reprends tes habitudes sur autre chose, puis quand tu veux en gros, il faut te remobiliser pour y aller. Alors que quand tu le fais très fréquemment, tu restes dans le bain et c'est beaucoup plus simple.

  • Speaker #0

    Oui, c'est beaucoup plus simple et puis ça devient un manque au bout d'un moment.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    d'un besoin. Ah, je n'ai pas fait mon activité, tiens. Donc, qu'est-ce qui commande là ? C'est le cerveau, c'est la pensée, c'est l'envie, c'est les muscles, c'est le corps, je ne sais pas. Mais en tout cas, ça crée un manque à un moment donné. Oui, certainement. On a oublié de dire quelque chose d'important. Quand on fait son activité au tout début, il faut s'hydrater aussi. Oui. Tu vois, il faut boire. Alors maintenant, il y a des gourdes partout. Les gens se trimbalent partout avec des gourdes. C'est bien. C'est bien. Il faut boire régulièrement. Parce que surtout quand il fait chaud. Donc, il faut respecter aussi les conditions météo. On ne commence pas une activité physique quand il fait 30 degrés dehors. Ça n'a pas de sens. On le fait le matin plus tôt. Là, on est en été, il fait chaud. Mais en hiver, c'est pareil. On se couvre bien pour faire une activité physique. et même moins 5 dehors, ce n'est pas une contre-indication.

  • Speaker #1

    Si on est bien couvert.

  • Speaker #0

    Ah oui, on risque rien à aller marcher par moins 5 dehors. Pas du tout. Contrairement à ce qu'on penserait. On s'habitue à la température, aux grandes variations de température.

  • Speaker #1

    Et surtout, plus on le fait, plus on s'habitue aussi.

  • Speaker #0

    Et plus on le fait, plus on s'habitue au conduit.

  • Speaker #1

    Quand on va débrouiller.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Il y a des sports de l'extrême. Il y a des gens qui font des marathons par moins 25, et puis il y a le marathon des sables où il fait plus 40. Donc, on voit tout. Et l'organisme est capable de s'adapter de façon incroyable à tout.

  • Speaker #1

    C'est d'ailleurs pour ça, et je trouve ça super intéressant que tu parles d'adaptation. C'est d'ailleurs pour ça que quand on ne bouge pas, le corps s'adapte à ne pas bouger. Complètement. Donc, ça devient super compliqué de bouger.

  • Speaker #0

    Complètement. En fait. Ah oui, et complètement. Et la sédentarité appelle la sédentarité. Ah oui, ça, c'est net. Le mouvement appelle le mouvement. Et le mouvement appelle le mouvement. Martin les deux sortent. Ah, absolument. C'est des lois naturelles. Vraiment. Ah oui, oui, vraiment.

  • Speaker #1

    Il y a une question qui revient régulièrement, en tout cas, moi, qu'on me pose, c'est mais en fait, combien de temps il faut que je pousse, entre guillemets, pour ressentir les premiers bénéfices.

  • Speaker #0

    C'est une vaste question. Pour essayer d'y répondre simplement, tout dépend de ce qu'on veut ressentir. Bien entendu, tu ne verras pas des bénéfices immédiats sur le cholestérol, l'hypertension artérielle et les douleurs articulaires. Non. En revanche, les premiers bénéfices qu'une personne est susceptible de ressentir, c'est la satisfaction d'y être arrivé. Et ça, c'est déjà gratifiant.

  • Speaker #1

    Il ne faut pas le sous-estimer, je pense.

  • Speaker #0

    Il ne faut pas sous-estimer.

  • Speaker #1

    C'est ce qui permet d'y retourner un deuxième fois.

  • Speaker #0

    Mais oui, parce que l'idée quand même, au bout du compte, c'est que le patient devienne un peu addict à son activité. C'est qu'il en ressente tellement du bien qu'il a envie d'y retourner et d'en consommer encore plus. Donc, satisfaction. Des effets qui apparaissent, je pense, assez tôt, c'est l'impression d'être bien. Et ça, on ne sait pas trop d'où ça vient. Tiens, je me sens plutôt bien après avoir fait ça. Tu vois, il y a une satisfaction. Et puis physiquement, ça se ressent. Certainement qu'au niveau biologique ou biochimique, il doit y avoir des supports chimiques à tout ça. Ça, je n'en doute pas. Mais il n'empêche que c'est un ressenti. De même façon qu'on ressent une fatigue diminuée avec l'activité physique, tu vois, on peut se sentir mieux.

  • Speaker #1

    C'est à ça que je pensais. J'ai une personne, là, récemment, que j'accompagne, qui est justement en situation de surpoids ou d'obésité. qui me disait, elle a démarré il y a quelques temps, et en une semaine ou deux, je ne l'ai plus en tête exactement, elle m'a dit, par rapport à la fatigue, c'est incroyable. C'est incroyable comme je me sens dynamique.

  • Speaker #0

    Dynamique,

  • Speaker #1

    c'est ça. Alors que, et ce qu'elle a mis en place, pour donner un peu plus de précision, c'est une vingtaine de minutes chaque jour, soit de marche, soit de yoga. Elle alterne entre différents types d'activités plutôt douces à modérer. Et simplement ça. et je pense aussi qu'il y a le mouvement qui produit ça, le mouvement physique, tu vois. Mais il y a aussi le fait de se voir passer à l'action.

  • Speaker #0

    Certainement. C'est l'image. L'image, c'est l'image de soi. On se sent plus dynamique. Et l'image de soi, l'image que l'on se renvoie à soi, peut être différente, tu vois. Et je pense qu'il faut comptabiliser sur des choses comme ça. D'ailleurs, nous, dans les programmes d'activité physique qu'on fait au Centre Léon Bérard, on demande toujours aux gens comment ça va à la fin. Comment vous sentez ? Ils veulent mesurer sur une échelle. Certes. Dans cette échelle, ils vont mesurer la fatigue, ils vont mesurer leurs conditions du moment, mais c'est une échelle globale. En fait, on n'a pas aujourd'hui d'échelle précise pour mesurer le ressenti. Et pourtant, c'est très motivant. Plus tu fais quelque chose qui te permet de te sentir bien, plus tu as envie de le faire. Exactement. Voilà, on est quand même fait pour se faire du bien. Tu vois ? Donc, je pense que le premier effet, c'est ça. Et plus tu bouges, plus tu as envie de bouger.

  • Speaker #1

    Et plus tu gagnes d'autres... types de bénéfices qui viennent.

  • Speaker #0

    Et puis le reste se voit un peu plus longtemps après. Alors, est-ce qu'on perd du poids en bougeant ? Ça, c'est une sacrée bonne question. Parce qu'il y a des gens qui veulent parfois se dire, moi je veux bouger parce que je veux perdre du poids. Alors, je reprends mon exemple du marcheur qui est maigre et du sumo qui est très gros. Ils font tous les deux de l'activité physique. Il y en a un qui en fait beaucoup en distance. Donc, il y a une activité très cardio-vasculaire. Et lui, il ne prend pas de gras parce qu'il consomme tout. Ses muscles sont tout le temps en mouvement et il consomme. Et l'autre, il fait du renforcement musculaire statique. Il va soulever des poids, il va soulever des charges et il mange énormément.

  • Speaker #1

    Mais il dépense moins d'énergie.

  • Speaker #0

    Il dépense très peu d'énergie, en fait. Faire de l'activité physique, est-ce que ça fait maigrir ? Non, pas tout seul.

  • Speaker #1

    Pas tout seul,

  • Speaker #0

    je pense que c'est ça. Non, si à côté de ça, tu as une alimentation qui n'est pas structurée, riche en tous les nutriments, protéines, lipides, glucides, de façon proportionnée, tu ne maigriras pas.

  • Speaker #1

    En fait, c'est simple. Si la balance est déséquilibrée, qu'il y a plus de calories qui rentrent, moins qui sortent,

  • Speaker #0

    L'activité physique, elle a tout un intérêt chez une personne qui est en surpoids, comme on l'a dit depuis le début, sur le mouvement, les articulations, la respiration, la fatigue, le bien-être, le sommeil, voire même la tristesse ou la dépression. Parfois, on fait de l'activité physique dans des hôpitaux psychiatriques. Mais sur le plan organique, le bénéfice de l'activité physique, lui, il peut être un petit peu plus tardif et pas mesurable immédiatement. tu vois, donc Est-ce qu'on maigrit en faisant l'activité physique ? Non tout seul, encore une fois, non tout seul.

  • Speaker #1

    Non tout seul, oui avec.

  • Speaker #0

    Oui avec, et oui avec une alimentation adaptée, bien sûr. Parce que la prise de poids, revenons un tout petit peu sur les causes de l'obésité. On va éliminer les causes génétiques, qui sont vraiment des causes avec des facteurs génétiques, chromosomiques, prédisposants. La majorité des gens qui sont en surpoids ou obèses ont pour cause la sédentarité et l'alimentation. Trop ceci ou trop cela, trop riche en calories, trop copieuse, trop riche en sucre, trop riche en gras. Il n'y a pas de secret, ce n'est pas le stress qui fait grossir. Là, il faut, je pense, rompre une croyance. Le stress ne fait pas grossir. Si demain, je t'enferme dans une pièce sans manger, avec beaucoup de stress, tu ne vas pas grossir. Donc ça, ça n'existe pas.

  • Speaker #1

    C'est juste que le stress, pour certains, donne envie de plus manger. C'est ça, c'est ça. Et on en revient toujours à...

  • Speaker #0

    C'est ça. En fait, le stress fait manger. Et pourquoi ? Parce que quand on mange, on est soulagé. D'ailleurs, ça commence parfois très très tôt. Un bébé qui pleure, on lui donne un biberon d'eau sucrée ou de lait sucré. Parce que le sucre calme, et ça, chimiquement, c'est prouvé. Effectivement, le sucre est apaisant, mais pas longtemps. Donc, on a envie de reprendre, tu vois ? Donc, les causes, oui, elles sont génétiques pour certaines, elles sont biologiques. Ça, on ne peut pas le nier. Mais elles sont aussi comportementales. Et dans le comportement, il y a ce qu'on met dans l'assiette et il y a la façon avec laquelle on mange. Ce qu'on met dans l'assiette, c'est la répartition des nutriments, et la manière avec laquelle on mange, c'est manger très rapidement, ça s'appelle une tachyphagie, c'est ne pas ressentir les sensations de faim et de satiété, et ça, ça fait parfois appel à des... comportements très anciens, familiaux, éducatifs, sociaux, traumatiques, ne le négligeons pas, c'est à l'origine de beaucoup d'obésité tardive. Donc c'est des mécanismes complexes. Donc je ne prétends pas qu'on puisse résoudre tout ça par l'activité physique, pas du tout. On ne va pas résoudre tout ça parce qu'il y a souvent un long passif, un comportement qu'il va falloir rompre à un moment donné. Mais de faire une activité physique et de se sentir mieux peut faire changer le regard qu'on va porter sur l'alimentation.

  • Speaker #1

    Et ensuite sur son corps.

  • Speaker #0

    et sur son corps. Et puis, il faut du temps pour perdre du poids par l'alimentation et l'activité physique. Il faut un peu de temps pour voir changer la morphologie, mais c'est un gage de succès. Plus tu vois les choses changer, plus tu as envie de continuer la méthode ou la technique qui t'a permis de changer.

  • Speaker #1

    Et aussi, et je pense que c'est primordial de l'avoir en tête, tout dépend sur quoi on focalise notre attention en termes de changement. C'est-à-dire, si pour moi, il n'y a que le chiffre sur la balance qui compte. J'aurais beau être moins fatigué ou avoir d'autres bénéfices autour, je ne vais pas les voir. C'est là où ça devient problématique. Oui,

  • Speaker #0

    encore une fois, et puis le chiffre en lui-même, c'est une mesure, mais moi j'encourage les gens qui rentrent dans un processus de prise en charge de leur poids ou de leur surpoids par l'activité physique et la nutrition, achetez-vous une balance à l'impédance maître et vérifiez que c'est votre composition corporelle qui change. et pas simplement votre poids. Moi, je le vois très régulièrement, des gens déçus parce qu'en 3 mois, 6 mois, ils ont perdu 1 kg. Oui, mais quand on regarde en composition corporelle... Ça a bougé. Ça a bougé. Ils ont pris 3, 4 kg de masse musculaire et ils ont perdu 5 kg de masse grasse.

  • Speaker #1

    Oui. Tu vois ? Et comment est-ce que vous dormez maintenant ? C'est ça. Et comment vous vous sentez dans votre corps ? Et en fait, c'est tout ça qu'il faut, je pense, prendre en considération pour voir qu'il y a eu du changement. En fait, le changement, ça ne passe pas qu'à travers un seul paramètre, ça passe à travers plein de paramètres. Et souvent, on focalise notre attention sur les mauvais paramètres. En tout cas, pas sur ceux qui sont gratifiants tout de suite.

  • Speaker #0

    Et le poids en lui-même est un très mauvais indice de surveillance de sa condition physique. Très mauvais.

  • Speaker #1

    Et tu vois, ça me donne envie, pour conclure cet épisode, qu'on aborde effectivement... La reprise d'activité physique, on disait tout à l'heure, c'est mieux d'être accompagné dans cette démarche, surtout si on n'en a pas fait depuis longtemps, qu'on ne connaît pas si bien que ça notre corps, ou en tout cas qu'on ne sait pas réellement comment s'y prendre, se faire accompagner notamment par des professionnels qui sont spécialisés. Donc on parle des enseignants en activité physique adaptée, entre autres. On a parlé tout à l'heure de prescriptions médicales. Tu veux bien rebondir un peu là-dessus pour expliquer comment ça marche et comment est-ce qu'on peut se faire aider, voire même sur le plan financier ?

  • Speaker #0

    Bien sûr. Ah oui, c'est très important. Le médecin a pour objectif de faire une prescription. Déjà, de vérifier qu'il n'y ait pas de contre-indications à faire, voire même d'orienter vers certaines activités. Et comme on l'a dit, de faire une prescription. Ça s'appelle du sport sur ordonnance. Pourquoi c'est important ? Eh bien parce que ça permet déjà à un patient de se diriger vers des enseignants d'activités physiques adaptées, qu'il soit un peu plus en structure individuelle, en micro-entreprise ou dans des maisons sport santé, où ils feront un bilan de la condition physique que ne fera pas le médecin, en fait. L'enseignant en APA va faire un bilan de la condition physique avec des tests, et puis va définir un certain nombre d'exercices, de temps, d'intensité pour le patient. D'où le terme « adapté » . Et puis, ça coûte forcément un petit peu de sous, mais la bonne nouvelle, c'est qu'aujourd'hui, il y a des programmes d'activité physique Merci. qui sont remboursées par la Sécurité sociale dans certaines catégories de patients. Je pense notamment à des patientes avec un cancer du sein à domicile, par exemple. Elles ont droit à cinq séances. Mais je pense aussi aux mutuelles. Il y a aujourd'hui au moins, on les a répertoriées, 45 mutuelles en France, et il y en a certainement plus, surtout des mutuelles inter-entreprises qu'on ne connaît pas, qui prennent en charge, à concurrence de un peu, moyen ou beaucoup, l'activité physique. La plupart du temps, sur des forfaits. Et ça va en gros de 50 euros à 400 euros par an quand on est en affection longue durée.

  • Speaker #1

    Et ce qui n'est pas rien.

  • Speaker #0

    Et ce qui n'est pas rien dans son budget. À 400 euros, tu t'inscris largement à une salle d'activité physique, tu t'inscris à des cours, tu t'inscris à tout ça. Donc aujourd'hui, et de plus en plus, plus on amène nous de preuves que l'activité physique inclue dans un parcours de soins est un vrai bénéfice pour le patient au même titre que les médicaments, plus on aura de crédit pour dire que oui, il faut prendre en charge, que les assurances sociales prennent en charge l'activité physique parce qu'on a démontré que ça apporte un bénéfice. Tu vois ? Donc, et ça, les lignes commencent à bouger. Clairement, elles commencent vraiment à bouger. J'en veux même pour preuve que, je pose souvent la question aux patients, il y en a beaucoup qui ne savent même pas que leur mutuel prenait en charge l'activité physique.

  • Speaker #1

    Du coup, par contre, il faut bien aller se renseigner auprès de sa mutuelle.

  • Speaker #0

    Il faut aller se renseigner.

  • Speaker #1

    Comme ça.

  • Speaker #0

    Parfois, ça apparaît dans les mêmes cas que les activités, on va dire, annexes. Tu vois, par exemple, l'ostéopathie ou les médicaments non remboursés qui sont parfois pris en charge avec un forfait. C'est souvent là-dedans qu'on retrouve l'activité physique. Donc, il faut faire ça. Je pense qu'il faut s'adresser à des professionnels, en particulier quand on a des problèmes de santé. Après, le sport santé préventif, quand on a... pas de soucis particuliers, il peut être fait par des bénévoles dans la salle des fêtes du village. Complètement. Qui ont tout semblé.

  • Speaker #1

    Si on se sent d'aller marcher, etc.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, ça me fait penser à quelque chose qu'on n'a pas dit tout à l'heure et qui me paraît important. Si on n'est pas accompagné par un enseignant d'activité physique adapté, quand on va marcher, il faut se faire accompagner par un copain ou une copine. Parce que ça permet de s'oxygéner, de parler, ça permet de faire de la publicité, de se sociabiliser. Il ne faut pas rester tout seul, en fait. Tu vois, je trouve que... Alors, c'est pour ça qu'il y a des associations de personnes en surpoids et obèses qui organisent elles-mêmes des sorties, des sports collectifs. Moi, j'en vois régulièrement dans les parcs de la ville. Je vois bien, vu leur morphologie, qu'ils se ressemblent tous. Donc, ils font partie de la même groupe ou de la même association et qu'ils vont marcher, qu'ils vont faire de la gym, qu'ils vont faire du yoga, du pilates dans l'herbe, etc.

  • Speaker #1

    Oui, ça donne un réel élan.

  • Speaker #0

    Ah oui, un réel élan. Et puis, il y a des établissements hospitaliers ou des cliniques qui ont développé des programmes spécifiques de prise en charge du surpoids ou de l'obésité. À Lyon, il y en a plusieurs, qui associent à la fois l'éducation thérapeutique, de la nutrition, de l'activité physique, de la kinésithérapie adaptée quand il y en a besoin et d'autres activités plus ludiques. Et qui s'adaptent même en fonction des horaires de travail. Il y a des programmes qui ont lieu le soir de 17 à 19, par exemple, tu vois.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    il y a généralement de la variété. Et de la variété.

  • Speaker #1

    Et si on n'est pas dans un endroit où il y a physiquement quelque chose, on peut aussi se renseigner en ligne. Il y a aussi des enseignants, il n'y en a pas, qui donnent des cours en ligne. Il existe quand même maintenant, dans notre monde actuel, quand même pas mal de possibilités. Et encore une fois, s'il n'y a pas tout ça, en fait, commencez par réfléchir à... Quelle première petite action vous pourriez mettre en place de votre côté qui ne vous mette pas en danger, on va dire, que ce soit par un petit peu de marche ? En tout cas, commencer un quelque chose.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Et puis, il y a des tas d'applications. J'en ai deux en tête qui viennent. Il y a Kipling, il y a Sonomove, par exemple, qui sont des applications qui sont vraiment dédiées à l'activité qui sont faites pour ça, qui accompagnent. Et puis, les applications, maintenant, on en a plein sur notre téléphone. Oui. Donc, une de plus ou une de moins, c'est ça de gagné. Donc, il ne faut pas hésiter. En plus, tu vois, ça apporte chez soi, chez soi, en fait, sans faire d'efforts d'y aller, ça apporte chez soi quand même des solutions. Complètement. Donc, il ne faut pas le négliger. Je pense que tout est bon à prendre pour se remettre à l'activité physique. Tout est bon à prendre. Tous les moyens sont bons à prendre.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et puis, il ne faut pas hésiter à tester des choses.

  • Speaker #1

    Il faut tester, il faut essayer, il ne faut garder que ce qui nous plaît.

  • Speaker #0

    Exactement. Mais en tout cas, quand on se sent, on va dire, abandonné, il faut quand même vérifier, est-ce qu'on a tout tenté ? Est-ce qu'il n'y a pas d'autres solutions ? Ou d'autres choses qui pourraient mieux nous convenir ? Être plus agréable, plus fun, plus... Surprendre. Il y a toujours des solutions. Et je pense que la meilleure, c'est quand même de vous faire accompagner. N'hésitez pas à... à écouter le podcast Mouvementale pour vous donner un petit coup de boost et à venir toquer à la porte de Mouvementale pour justement travailler au-delà de l'aspect physique, tout ce qui pourrait vous empêcher sur le plan mental.

  • Speaker #1

    Tu as raison de dire ça en conclusion, je pense que les freins mentaux sont des freins puissants. Je ne vais pas y arriver, je ne vais ressembler à rien, j'y arriverai jamais, je vais avoir mal partout, dans ma famille on n'a jamais été sportif. Le sport, ce n'est pas fait pour moi. Je ne peux pas me montrer. Enfin, je peux t'en citer plein. Il y a plein de freins mentaux. Et ça conditionne le comportement, ça conditionne l'attitude, ça conditionne plein de choses. À l'inverse, on a tous des freins mentaux qui peuvent nous pousser à avoir des comportements addictifs. Et la nourriture en état. On ne quitte jamais la table sans avoir fini son assiette, par exemple. Et ah oui, et alors ?

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et tu vois tout ce que ça peut entraîner quand on vit comme ça pendant 40 ans avec... Voilà, on finit tout ce qu'il y a dans le plat, sinon on ne quitte pas la table.

  • Speaker #0

    Il y a énormément de choses et je pense à un autre exemple sur un autre registre qu'on a beaucoup intégré dès la plus tendre enfance à l'école. C'est si j'ai des bonnes notes, je suis bon. Si j'ai des mauvaises notes, je ne suis pas bon. Donc, si je réussis ma séance de sport, je suis bon. Si je ne réussis pas, je ne suis pas bon. Et au-delà de ça, on s'associe, notre valeur est directement... corrélée à nos résultats, en fait. C'est ça. On est nos notes, on est nos résultats. Or, ce n'est pas le cas.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas une obligation, alors qu'on peut aimer les maths et être mauvais en maths.

  • Speaker #0

    Exactement. Et on a le droit d'être mauvais en maths.

  • Speaker #1

    On a le droit d'être mauvais en maths. Et on ne demande pas aux patients d'être des compétiteurs. On ne demande pas de faire des résultats et des performances. Ce n'est pas ça.

  • Speaker #0

    C'est trouver sa propre pratique.

  • Speaker #1

    C'est trouver son plaisir. C'est trouver son plaisir à marcher, à sortir, à aller dehors, aller dans une salle de sport, aller... nager, à jouer avec les enfants. C'est ça. En fait, c'est trouver son plaisir à bouger. Et aujourd'hui, vraiment, s'il y a un maître mot à retenir, c'est aujourd'hui, la sédentarité est vraiment un mal qui gagne de plus en plus les enfants, les ados et les adultes. Vraiment.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que le mouvement, ça commence dès maintenant.

  • Speaker #1

    C'est bien de finir comme ça.

  • Speaker #0

    J'espère que cet épisode vous aura donné un petit coup de pouce et un petit coup de pouce et un élan. Pour la suite, en tout cas, merci beaucoup Philippe d'avoir prêté ta voix pour cet épisode et j'espère te retrouver peut-être dans un prochain épisode à l'occasion. Merci à toi, bonne journée à tous.

  • Speaker #1

    Merci, belle journée.

  • Speaker #0

    C'est tout pour aujourd'hui, enfin presque. Avant de partir, j'ai deux questions pour vous. La première c'est quelle est la chose que vous pourriez retenir de cet épisode et la deuxième à qui vous pourriez la raconter ? En partageant ce podcast et en lui attribuant la meilleure note possible, vous inspirez d'autres personnes à être plus actives. Et comme votre avis compte beaucoup pour moi, n'hésitez pas à me faire part de vos réflexions, j'essaierai de vous répondre. A bientôt !

Description

🔥 Tu penses que le sport n’est plus pour toi parce que tu es en surpoids ou en situation d’obésité ?
Cet épisode est donc pour toi !


J’ai eu la chance d’accueillir Philippe Marijnen, médecin généraliste et médecin du sport, pour un échange plein de douceur et d’espoir.


Dans cet épisode, tu vas découvrir :
✔︎ Comment reprendre une activité physique quand on est en surpoids ou en situation d'obésité ?
✔︎ Peut-on être dans l'une de ces situations et être en bonne santé ?
✔︎ Comment l'activité physique agit réellement sur notre corps ?

(...et bien plus encore !)


Un épisode qui redonne confiance et ouvre des perspectives, même quand on a "lâché l’affaire" depuis longtemps…


Bonne écoute 🎧

Magali


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🙋🏻‍♀️ À propos de moi :

Je suis Magali, fondatrice de Mouvemental.
J’aide les personnes qui veulent bouger mais galèrent à s’y mettre (ou à s’y tenir) à intégrer l’activité physique dans leur quotidien, sans se faire violence.


🤸🏻‍♀️ Mon truc, c’est l’Activité Physique Adaptée : c’est moi qui m’adapte à toi, pas l’inverse.


🧠 Et comme le mental compte autant que le corps, je t’accompagne aussi à mieux comprendre tes blocages, tes freins, et à te créer un état d’esprit qui t’aide vraiment à avancer.


Pendant 6 ans, j’ai accompagné plus de 2000 personnes touchées par le cancer à reprendre une activité. C’est là que je me suis posée cette question qui me guide encore aujourd’hui :
👉 comment faire pour bouger de façon régulière, durable… et choisie ?


Aujourd’hui, je continue d’apprendre sans arrêt (prépa mentale, PNL, neurosciences, motivation, pédagogie…).
Et je transmets tout ça à travers ce podcast, mes accompagnements, et toujours… avec beaucoup d’envie.


🚲 En dehors de ça, je suis une ex-basketteuse passionnée reconvertie en sportive à la carte, toujours sur mon vélo !

Si tu veux retrouver de l’énergie, de la confiance, et une pratique qui te ressemble… tu es au bon endroit.


👉 Je vérifie si Mouvemental est fait pour moi 👈


Magali


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Certains voient l'activité physique comme un investissement pour leur santé et leur bien-être. Vous voulez en faire partie ? Bienvenue chez Mouvementale. Je m'appelle Magali Dubois et je m'adresse particulièrement aux non-sportifs et à tous ceux qui aimeraient enfin réussir à adopter un mode de vie actif dans la durée. C'est en vous partageant des connaissances, des expériences et des points de vue différents que j'ai l'intention de vous aider à bâtir l'état d'esprit et la motivation nécessaire pour le faire. Alors j'espère que ça vous aidera et que vous aurez envie d'en parler autour de vous. C'est parfois difficile d'aimer son corps, d'être à l'aise dans ses mouvements, d'avoir confiance, d'être bien dans son corps, dans sa tête, et d'autant plus quand on est en situation de surpoids ou d'obésité. Et puis faire de l'activité physique quand on est dans cette situation-là, c'est parfois synonyme de souffrance, de douleur. Ça peut représenter une montagne à gravir dans un quotidien qui n'est déjà pas toujours simple. Et c'est pour ça que j'ai eu envie d'aborder le sujet aujourd'hui de l'activité physique, du surpoids, de l'obésité. En fait, comment renouer avec l'activité physique quand on est justement en surpoids ou quand on est en situation d'obésité ? Et pour aborder ce sujet, j'ai fait appel à Philippe Marignane. Je suis ravie de t'avoir à mes côtés, Philippe.

  • Speaker #1

    Merci Magali.

  • Speaker #0

    Philippe est médecin généraliste et médecin du sport au Centre Léon Bérard. Et pour la petite anecdote, je suis ravie qu'on se retrouve une nouvelle fois derrière le micro, quelques années après, je crois que ça fait trois ans. Trois ans, je pense. Il me semble. Où je faisais mes tout débuts débuts dans le podcast et où tu avais été mon invité dans le cadre d'une étude de recherche au Centre Léon Bérard. Donc merci d'avoir accepté.

  • Speaker #1

    Sans prix, c'est un plaisir.

  • Speaker #0

    Et je suis vraiment trop contente qu'on se relance de nouveau dans le jeu ensemble.

  • Speaker #1

    Super. Et puis on va s'en poser des questions.

  • Speaker #0

    Ouais, on a plein de questions à se poser. Et j'espère que toutes ces questions vont vous aider à avancer un petit peu, cheminer dans votre tête par rapport au sujet. Peut-être qu'à la fin de l'épisode, ça vous donnera un élan, un petit coup de boost pour remettre un pied dans l'activité physique. En tout cas, je pense que c'est l'objectif qu'on va se donner aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Est-ce que pour commencer, parce que je t'ai vraiment présenté très succinctement, comment tu pourrais t'introduire un peu à ta sauce pour... Mettre en lumière le pourquoi finalement, je t'interroge toi aujourd'hui sur ce sujet particulièrement de l'activité physique du surpoids.

  • Speaker #1

    Alors si on refait la chronologie inverse, c'est parce qu'aujourd'hui, depuis cinq ans, je travaille au centre Léon Bérard et je pilote un hôpital de jour qui est dédié aux patients atteints de cancer, qui sont en surpoids ou qui sont obèses et chez lesquels on va inciter. par la nutrition et par l'activité physique à reprendre du mouvement, à lutter contre les effets indésirables des traitements et bien d'autres choses. Ça, c'est les dernières années. Et puis aussi parce qu'avant, j'ai eu pendant plus de 20 ans un cabinet de médecine générale et de médecine du sport. Donc, j'ai côtoyé et j'ai fait des milliers de consultations dédiées à la médecine du sport, que ce soit la traumatologie ou la pathologie banale du patient qui reprend l'activité physique ou tout simplement... des gens qui avaient besoin de conseils justement pour revenir à une activité physique alors qu'ils n'en faisaient plus. Voilà, en gros, je me sens un peu légitime pour parler de ça, parce que j'ai accumulé de l'expérience et puis parce qu'avec le temps, je me suis fait ma propre idée sur le sujet.

  • Speaker #0

    Oui, puis tu as vu quand même défiler un paquet de patients et certainement beaucoup de personnes dans cette situation-là du surpoids ou de l'obésité.

  • Speaker #1

    Oui, parce que malheureusement, ça représente une partie de la population française qui est... très importante, trop importante. Et donc, on essaye, en tout cas, les professionnels de santé, en nutrition, en activité physique, et également tous les accompagnants qui sont qui tournent autour de la santé, de faire prendre conscience que bouger, c'est la chose la plus facile à faire et c'est peut-être la plus bénéfique.

  • Speaker #0

    Même si, parfois, on n'en a pas l'impression dans le sens où... Je sais que ça peut être difficile pour beaucoup d'avoir la sensation que c'est facile de bouger quand on est né dans cette situation. Mais d'ailleurs, quand tu dis beaucoup de personnes sont concernées en France, alors moi, j'avais regardé plus par rapport à la population mondiale et j'ai été interloqué de voir que 43% de la population adulte est atteinte de surpoids. Et une personne sur huit atteinte d'obésité. C'est énorme.

  • Speaker #1

    Oui, c'est énorme. Ça dépend un peu des pays. Et plus les pays sont favorisés comme les États-Unis, et plus c'est important. Mais c'est un vrai fléau social, c'est un vrai fléau médical. C'est une vraie inquiétude. Et moi, ça fait des années que j'essaye de faire de la prévention, de convaincre les gens qu'il vaut mieux commencer à bien manger et à bouger avant d'être en surpoids ou obèse. Je l'ai fait avec mes enfants. Ce n'est pas toujours aussi simple que ça. Mais en tout cas, ça vaut le coup de se battre. Ça vaut le coup de se battre.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, qu'est-ce qu'on entend finalement par surpoids, obésité ? Tu vois, comment on sait en fait ?

  • Speaker #1

    Alors en fait, on le sait parce qu'il fallait bien donner des limites chiffrées. Donc, tu sais, on calcule en fonction du poids et de la taille de la personne. Et si c'est un homme ou une femme, on calcule un indice de masse corporelle. Donc, c'est un rapport, c'est un calcul qui donne un chiffre. Ce chiffre, on estime que jusqu'à 25, on est en poids normal. À partir de 25, on est en surpoids. Et à partir de 30, on est obèse. Et j'ai envie de dire, il n'y a presque pas de limite, parce qu'il existe des obésités très, très importantes. Tu vois, l'IMC va à 45, 48, 50, 55. on voit des cas extrêmement importants, en fait. Donc aujourd'hui, c'est ça, c'est un chiffre. Mais moi, j'ai envie de dire, derrière ce chiffre, il y a une réalité, c'est quand même la personne. Et on peut être tout à fait à l'aise pour se mouvoir avec un corps lourd, mais quand on mesure presque 2 mètres de haut. Et puis, on peut être tout à fait en difficulté pour se mouvoir avec un corps moyennement lourd quand on mesure une petite taille. Donc en fait, c'est un chiffre, c'est vrai. mais il faut le rapporter à l'âge de la personne. Il faut le rapporter aussi à ce qu'on appelle les comorbidités, c'est-à-dire les difficultés à bouger au niveau des articulations, par exemple, aux comorbidités dues à l'obésité, comme le diabète, l'hypertension artérielle, qui sont aussi des inconvénients, des limites à l'activité physique. Donc c'est vrai que c'est un chiffre, on va parler de surpoids et ou d'obésité, mais je pense qu'il faut savoir sortir un peu de ce cadre-là. Et plus important que ça, et c'est ce que l'on fait au Centre Léon Bérard et ce que font beaucoup de diététiciens, c'est qu'on s'attache à la composition corporelle.

  • Speaker #0

    Oui, tu veux en dire un peu plus là-dessus ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est intéressant. En fait, d'ailleurs, les définitions récentes de l'obésité ne s'attachent plus simplement à l'IMC, mais au pourcentage et au rapport entre la masse grasse et la masse musculaire. Et c'est vrai que pour nous aujourd'hui, et je le dis aux patients, la graisse est toujours toxique, le muscle ne l'est jamais.

  • Speaker #0

    Plus il y en a,

  • Speaker #1

    plus c'est topique. Et on peut peser 90 kg et avoir 70 à 72 kg de masse musculaire et être en parfaite santé. Et on peut peser 90 kg et avoir seulement 45 à 50 kg de masse musculaire. Et là, on n'est pas du tout dans le même profil. D'ailleurs, les deux personnes n'auront pas les mêmes pathologies. Il y en a un, on pourra parler de surpoids ou d'obèses en bonne santé.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça.

  • Speaker #1

    Alors que l'autre ne le sera pas, tu vois.

  • Speaker #0

    C'est un peu la question de finalement, est-ce qu'on peut être en situation de surpoids ou d'obésité et être en bonne santé ? Complètement. Et je pense d'ailleurs, en même temps que tu parlais de ça, je me disais, par exemple, j'ai l'image de certains altérophiles ou d'autres types de sports où justement la morphologie est plutôt assez imposante.

  • Speaker #1

    Elle est nécessaire.

  • Speaker #0

    Elle est nécessaire. Et puis pour autant, ils sont plutôt en bonne santé, j'imagine. Ça dépend peut-être des...

  • Speaker #1

    Oui, après, il y a des cas individuels, mais globalement, un rugbyman qui pèse 90 à 120 kilos est plutôt en meilleure santé qu'une personne qui pèse 90 à 120 kilos et qui est sédentaire. Complètement. Parce qu'il aura une masse musculaire très importante. Et ce, pour autant, si on se fiait uniquement à l'IMC, il serait obèse.

  • Speaker #0

    Oui. Mais du coup, la question, elle vient... Enfin, la question qu'on peut se poser, c'est en quoi le muscle, ça protège ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est une super question. Alors, en quoi le muscle, ça protège ? Alors, il y a plein de niveaux de réponses. Le premier niveau, c'est que le muscle protège les articulations parce qu'il les fait bouger. Deuxième niveau, c'est que le tissu musculaire, à la différence de la graisse, est un tissu très, très riche en certaines protéines qu'on appelle des myokines. Et ces myokines, plus on en a dans le sang, plus elles ont un effet bénéfique sur l'inflammation, sur le tissu adipeux, sur l'immunité. à tel point qu'aujourd'hui, les recherches qui... valide l'intérêt de l'activité physique en accompagnement du traitement du cancer, cherche à savoir comment ça marche. Et vraisemblablement, ça marche par l'intermédiaire de ces protéines musculaires.

  • Speaker #0

    Donc elles ont vraiment un effet protecteur ?

  • Speaker #1

    Elles ont un effet protecteur. La graisse n'en a pas. Il faut savoir que la graisse est toujours toxique parce qu'elle crée un état inflammatoire chronique. Et d'ailleurs, pour parler un petit peu du risque que représente l'obésité sur le cancer, aujourd'hui, on estime que l'obésité à elle seule... est le facteur inducteur et à risque de 20% des cancers du sein chez la femme. C'est énorme !

  • Speaker #0

    C'est énorme !

  • Speaker #1

    Et quand on rajoute obésité, sédentarité, tabac et alcool, ça fait 40% des cancers. Waouh ! Donc, lutter aujourd'hui contre l'obésité, c'est lutter aujourd'hui contre l'apparition de certains cancers hormonaux dépendants chez la femme.

  • Speaker #0

    Et là encore, on ne parle que du cancer, mais je pense aussi à toutes les pathologies cardiovasculaires, où là, j'imagine aussi que l'obésité et le surpoids ont une influence qui est considérable.

  • Speaker #1

    Considérable, c'est même un des effets secondaires les plus fréquents. Le diabète de type 2, ce que l'on appelle le diabète de surcharge pondérale, il n'apparaît pas chez les sujets maigres. Il est dû à la surcharge de graisse, donc au volume corporel et au poids. Et le système de régulation de la glycémie, c'est-à-dire du sucre dans le sang, est tellement bien fait qu'on fabrique une hormone qui s'appelle l'insuline par le pancréas. Et cette insuline, elle permet de garder une glycémie en dessous de 1 g. Mais ça, c'est bien quand on a un poids normal. Quand on est en surpoids ou obèse, pour garder une glycémie en dessous de 1 g, il faut fabriquer beaucoup d'insuline. Donc, un jour, cette insuline et les cellules qui la fabriquent s'épuisent. Et on devient insulino-résistant. Et ensuite, on devient diabétique de type 2, c'est-à-dire non insulino-dépendant. Tu vois ? D'où l'importance de baisser le plus possible sa masse grasse et d'augmenter le plus possible sa masse musculaire.

  • Speaker #0

    Et au-delà, c'est intéressant que tu parles du diabète, de la glycémie, de l'insuline, etc. J'aimerais bien aussi que tu évoques le... l'impact que ça peut avoir sur la tension artérielle, notamment ?

  • Speaker #1

    Alors là aussi, il y a beaucoup d'études qui démontrent le bénéfice de l'activité physique sur la tension artérielle. Par des mécanismes de régulation de certains produits, de certaines hormones, qui vont agir sur le rythme cardiaque, sur la vasodilatation des vaisseaux, l'activité physique régulière, quotidienne, diminue la tension artérielle chez quelqu'un qui est hypertendu.

  • Speaker #0

    Donc nos vaisseaux...

  • Speaker #1

    reprennent une forme plus taine. C'est ça. Le rythme cardiaque va diminuer. La consommation d'oxygène par le muscle va diminuer. Les vaisseaux artériels vont reprendre un diamètre plus naturel. Ils vont être moins spasmés. Tu comprends ? Il y aura moins de certaines hormones sécrétées. Et par conséquent, la tension va baisser. Peut-être pas autant qu'un médicament, mais l'association un médicament antihypertension plus l'activité physique, c'est un couple gagnant.

  • Speaker #0

    En fait, ce que tu décris, ça me fait penser à comme si finalement, le corps était moins sursollicité quand on fait de l'activité physique. En tout cas, il est moins mis à mal parce que justement, il retrouve un aspect plus... Enfin, les vaisseaux, là, je pense toujours aux vaisseaux sanguins, retrouvent un aspect plus simple.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. C'est-à-dire qu'on redescend à un niveau physiologique un petit peu plus normal, tu vois. Et d'ailleurs, les sujets obèses, très musclés, qui font beaucoup d'activités physiques... n'ont pas de problème d'hypertension artérielle. Très, très peu. Ils n'ont pas de problème de diabète. Il y a très peu de rugbyman avec un diabète. Parce qu'ils ont une masse musculaire très importante.

  • Speaker #0

    Tu vois ? Qui vient finalement contrecarrer ça.

  • Speaker #1

    Oui, qui vient s'opposer à l'effet délétère que provoquerait la graisse, par exemple. Donc, encore une fois, la composition corporelle, c'est vraiment l'indice de surveillance actuellement. Peser quelqu'un aujourd'hui, lui dire, vous êtes en surpoids ou obèse. c'est une première étape de diagnostic, mais vraiment, ça ne suffit pas. C'est limité. Mais c'est limité, ça ne suffit pas. Ce qui compte, c'est vraiment la composition corporelle.

  • Speaker #0

    Et même au-delà de ça, du coup, de ce que j'entends, parce qu'il y a la composition corporelle, finalement, c'est intéressant aussi de se renseigner sur le cholestérol, s'il y a déjà un cholestérol élevé, une hypertension, etc. Et par rapport au cholestérol, qu'est-ce qui se joue justement chez la personne qui est en surpoids ou en situation d'obésité ? Et qu'est-ce que l'activité physique vient faire ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr, tu as deux facteurs, tu as même trois choses importantes dans ce que tu dis que je vais développer. En fait, la graisse qui est stockée, c'est de la matière grasse. Cette matière grasse, elle se diffuse dans l'organisme sous forme de lipoprotéines, donc des protéines grasses, pour faire simple. Il y en a un certain nombre. Et dans le cholestérol, tu sais, il y a des fractions qui sont le LDL et le HDL. Le LDL, c'est le cholestérol dit le mauvais, parce qu'il est gras, il est lourd, il se dépose dans les parois artérielles. Il provient surtout de la mauvaise alimentation, surtout des graisses animales. Et puis, il y a le HDL, qui est plutôt le cholestérol dit bon, c'est-à-dire qui est plus léger, qui protège même les artères. Lui aussi, il provient de l'alimentation, en particulier des poissons gras. Donc, c'est important de le connaître, ce cholestérol, surtout quand on est en surpoids ou obèse et qu'on veut reprendre une activité physique. Déjà, Et puis, l'activité physique va faire baisser les choses, va faire baisser le LDL. Ça, c'est déjà bien de le savoir. Pourquoi ? Parce qu'il va être consommé, en fait. Donc, l'activité physique, quand tu fais bouger un muscle, tu as besoin de carburant. Ce carburant, c'est d'abord le sucre qui circule. Deuxièmement, c'est le sucre qui est stocké, c'est le glycogène qui est dans le foie, dont on renouvelle la composition en mangeant des sucres lents comme les pâtes. Tous les sportifs le connaissent et les marathoniens le connaissent bien. Et puis après, on va consommer des graisses. Mais pour arriver à ça, il faut un niveau d'intensité d'activité qui soit assez élevé. Mais on peut y arriver, tu vois. Donc, elles vont baisser dans le sang parce qu'elles sont utilisées. Elles sont utilisées comme, j'ai envie de dire, comme carburant secondaire. Et puis parce que bouger, ça mobilise aussi les articulations. Ça va augmenter la masse musculaire, c'est ce qu'on disait tout à l'heure, et ça va favoriser le métabolisme de base. On parle de calories. En fait, comme une voiture qui consomme de l'essence pour rouler, nous, on va consommer des calories. Et ces calories, elles sont stockées dans l'organisme. Elles sont stockées sous forme de sucre et de gras. Donc, quand on fait de l'activité physique, on va utiliser ces calories. Donc, si on les utilise, le stock diminue.

  • Speaker #0

    Exactement. Et si on ne les utilise pas ? il diminue pas,

  • Speaker #1

    voire il augmente.

  • Speaker #0

    Il s'accumule, voilà.

  • Speaker #1

    Sédentarité, c'est un des facteurs de risque peut-être le plus important. La sédentarité, c'est-à-dire l'inactivité, parce qu'on peut être sédentaire d'un jour et actif à des moments de sa journée, mais le sédentaire inactif, c'est le pire des facteurs de risque pour le système cardiovasculaire.

  • Speaker #0

    Juste pour repréciser, être sédentaire, c'est vraiment passer énormément de temps assis. Assis. Et on peut, comme tu dis, avoir, par exemple, faire une séance d'une heure tous les soirs d'activité physique modérée, c'est-à-dire en mettant quand même le système cardio-respiratoire en route, et pour autant passer sept heures assis derrière son bureau. Et bien ça, ça sera quand même un facteur de risque et ça sera quand même quelque chose sur lequel il va falloir jouer.

  • Speaker #1

    Ce que tu décris là, ce sont des... Parmi la population, les gens qui sont sédentaires actifs.

  • Speaker #0

    Exactement. Voilà,

  • Speaker #1

    c'est ça. Et la sédentarité, oui, c'est vraiment un fléau. Mais en même temps, de plus en plus de professions imposent une sédentarité. Le télétravail a imposé une sédentarité. Les écrans d'ordinateur dont on ne peut plus se passer, ils nous imposent de rester immobile pendant plusieurs minutes, voire plusieurs heures. Les jeux vidéo chez les ados imposent la sédentarité.

  • Speaker #0

    Et on s'impose de subir, entre guillemets, cette sédentarité, dans le sens où on peut... pourrait prendre plus de temps pour couper les écrans, se lever, etc. Fabriquer la sédentarité.

  • Speaker #1

    C'est ce qu'on conseille,

  • Speaker #0

    mais ce qui n'est pas évident à faire, parce que...

  • Speaker #1

    On casse le rythme.

  • Speaker #0

    Mais au-delà de ça, je pense que pour beaucoup de personnes, ça paraît rien. Tu vois, se lever 5 minutes, comme si ça allait changer quelque chose.

  • Speaker #1

    Alors, on a trouvé des petites astuces, tu vois, pour contourner ça. Je ne sais pas si tu regardes parfois des postes qui sont publiés sur des réseaux sociaux. J'ai vu un truc qui m'a fait beaucoup rire l'autre jour, une machine à café. Tu gagnes ton café si tu fais 10 minutes de tapis de marche avant, qui est devant la machine à café. Tu vois, j'ai vu aussi passer, bien sûr, des bureaux, tu sais, à hauteur, pour travailler debout, par exemple. C'est ce que tu as avec un tapis, par exemple. Tu peux faire du tapis, tu peux marcher avec ton écran. Et j'ai vu un truc qui m'a bien plu l'autre jour, c'est de proposer, quand on a des petites réunions à faire, de mise au point, avec une personne, c'est de les faire en marchant. Tu vois, 15 minutes de marche, mettons, à une allure, on va dire, tranquille, ça va être 500 mètres, 1 km, 1,5 km. Tu vois, c'est ça de gagné. Et puisqu'on comptabilise le nombre de pas par jour pour être en bonne santé, c'est ce qu'on entend dire, ce qui, entre nous, n'est pas tout à fait juste, en fait. Parce qu'on peut faire une activité physique intense sans bouger. Si tu fais du renforcement musculaire, tu ne vas pas faire un seul pas.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Oui, ça a de la limite. Et tout comme on peut faire du vélo, ça compte pas les pas.

  • Speaker #1

    Et quand tu fais du vélo, ça compte pas les pas. On peut en parler de cette histoire-là parce que je trouve que ça donne des fausses idées. En fonction des sociétés, de cardiologie, de rhumatologie, de médecine générale, on dit voilà, il faut bouger au moins 4000 pas par jour. Très bien. Alors c'est pour ça qu'on a inventé et qu'on a des montres connectées, des podomètres et tout ça. Et puis... Merci. Les cardio nous disent, non, ça ne suffit pas, il faudrait atteindre 8 à 10 000 pas par jour. Mais chacun voit midi à sa fenêtre. C'est-à-dire qu'un cardiologue, il a envie qu'un patient bouge parce qu'il faut faire fonctionner son cœur et ses vaisseaux. Donc, plus il le fera mieux, ça vaut. Et puis, un rhumatologue, il te dira, oui, mais ça, c'est beaucoup trop parce que mon patient, il a une arthrose des deux genoux. Il faut qu'il bouge, certes, mais certainement pas 10 000 pas par jour. Donc, en fait, encore une fois, je pense qu'il faut vraiment être adapté. aux capacités, aux possibilités de la personne, du patient, en fonction de son état de santé, de son âge, de sa maladie, des comorbidités et de son envie. Tu vois, on parlait en début de l'envie de refaire de l'activité physique. J'aimerais bien qu'on s'attarde là-dessus. Tu vois, c'est vraiment important.

  • Speaker #0

    Exactement. Au-delà des fameuses recommandations que tout le monde commence à connaître, à savoir les 150 minutes par semaine d'une activité physique modérée à soutenue, Au-delà de ça, je pense que ça, et c'est ce qu'on se disait juste avant de commencer l'épisode, c'est un peu une direction, c'est-à-dire que ça nous donne des repères sur quoi faire en termes de quantité. Mais bien sûr, si on essaye de s'appliquer à ce truc-là toutes les semaines, etc., sans penser au plaisir ou sans penser à d'autres bénéfices encore plus intéressants, au bout d'un moment, on va s'user et puis on ne va pas le faire, parce que c'est barbant en fait.

  • Speaker #1

    Il y aura un épuisement.

  • Speaker #0

    Voilà, il y aura un épuisement, c'est pas ça qui peut motiver sur le long terme. Donc, tu fais bien de souligner le fait qu'il faut qu'il y ait du plaisir, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, ça, c'est un repère. C'est intéressant d'avoir un repère parce que c'est la première fois, il y a quelques années, où a été publié ce chiffre de 30 minutes par jour d'activités au moins modérées. Et puis, quand on vieillit, il faut rajouter deux séances par semaine de renforcement musculaire et de travail sur l'équilibre pour éviter les chutes. Moi, ça, je trouve que c'est intéressant comme repère. Ça, c'est pour des gens en bonne santé et qui veulent le rester. Et ce n'est pas applicable à tout le monde. Alors, pour en revenir au sujet en surpoids ou obèse, il ne faut surtout pas commencer par ça. Il ne faut surtout pas commencer par 30 minutes quand on n'a jamais fait d'activité avant. Ça n'a pas de sens. Et puis, quoi faire en 30 minutes ? Comment faire ? Donc, c'est des lignes, c'est des guidelines, comme on dit, qui nous donnent un repère. Alors, c'est vrai que derrière ça, moi, je vois plutôt le sens de faire un peu tous les jours. Même un peu. Tu vois, tous les jours, c'est mieux que rien. Et il vaut mieux faire 10, 15, 20 minutes, 30 minutes au mieux d'activité physique par jour que les 150 minutes qu'il faudrait faire en une fois, une fois par semaine. Ça ne vient pas à l'idée de te brosser les dents sept fois par jour le samedi. On est d'accord. Tu te les brosses un peu tous les jours. Bon, donc, tu vois. Donc, tout l'intérêt de... d'inciter, de montrer, d'accompagner des patients à reprendre l'activité physique, c'est qu'ils puissent le faire tous les jours dans leur emploi du temps.

  • Speaker #0

    Voilà. Et à commencer par aussi, je trouve, mettre en avant tout ce qui est activité physique, même à faible intensité. Oui. Tu vois, chaque mouvement est bon. Chaque mouvement. Et il y a quand même des études qui mettent en avant, ça rejoint ce qu'on disait sur la sédentarité, finalement, le fait de De briser la sédentarité, on n'est pas forcément dans une activité qui va être modérée, intense, mais au moins de bouger. Plus on bouge, d'ailleurs il y a une étude, je ne sais pas si tu la connais celle-ci, où ils ont mesuré sur une dizaine d'années, dix personnes en situation d'obésité, dix personnes plutôt de profil maigre, et ils ont mesuré leur posture, les mouvements, etc. et ils se sont rendus compte qu'en moyenne, Ces personnes-là, sans parler d'activité physique, d'intensité modéraire soutenue, elles n'avaient pas spécialement modifié leur comportement à ce niveau. Mais en tout cas, il y avait une différence de dépense en énergie de 350 calories chez les personnes maigres qui, finalement, bougeaient un peu plus dans le quotidien. Donc, en gros, passaient moins de temps assises que des personnes en situation d'obésité. Et c'est un chiffre, mais je veux dire, c'est intéressant de voir que, sans parler de l'activité physique modéraire soutenue, juste de bouger déjà au quotidien, de bouger, faire du ménage, prendre ses escaliers, etc., ça enclenche un petit quelque chose. Ça enclenche une dépense en énergie.

  • Speaker #1

    Absolument. Ça ne te place pas. Non, non, mais ça en fait partie. Ça en fait partie. En fait, l'activité physique, c'est différent du sport. L'activité physique, c'est tous les mouvements que tu vas faire au cours d'une journée pour te déplacer, aller au travail, faire le ménage. Et le sport, c'est dans un cadre particulier. C'est une activité qui est bien délimitée, avec des règles, des règles du jeu, quand c'est des sports collectifs, et dans un temps donné. C'est bien différent. Et les deux sont compatibles. Mais je reviens sur ce que tu disais, qui est vraiment intéressant. Plus on est en difficulté pour bouger du fait de son poids, moins on bouge. C'est la palissade de dire ça. Et c'est vrai, en fait. Parce que le surpoids ou l'obésité, on va dire l'obésité pour résumer, l'obésité, elle est source d'handicap. au mouvement. Alors pas tous, tu vas me dire les sumos. Eh bien oui, les sumos, eux, ils sont obèses. D'ailleurs, s'ils ne sont pas obèses, ils ne peuvent pas être sumos, parce que ce qui compte, c'est d'avoir un centre de gravité très, très bas, puisqu'ils font, le but, c'est de faire tomber l'adversaire. Mais ils mangent beaucoup, d'accord ? Un marathonien, un marcheur... Il est maigre, il n'y a pas de marcheur obèse, parce que ce n'est pas compatible, parce que l'intensité de l'effort qu'ils font consomme beaucoup d'énergie. C'est ce que tu disais à l'instant, un sujet maigre va beaucoup bouger et consommer beaucoup d'énergie. Un coureur à pied, un coureur de fond marathonien va consommer beaucoup d'énergie, donc il est maigre et il est très peu gras. Un sumo qui, en dehors de l'entraînement destiné à renforcer sa musculature des jambes, ne marche pas, ne court pas, d'ailleurs il ne pourrait pas.

  • Speaker #0

    Oui, c'est juste impossible.

  • Speaker #1

    C'est juste impossible. Et pourtant, on peut les classer tous les deux dans les sportifs.

  • Speaker #0

    Oui, au sens de, ils sont dans des activités structurées, cadrées,

  • Speaker #1

    etc. Avec des règles. D'accord ? Et pourtant, c'est deux profils très, très différents. Deux profils, en plus, et de risques cardiovasculaires très, très différents. Et par exemple, j'avais lu, ce n'était pas une publication très scientifique, mais qui parlait du sumo. C'est pour ça que ça m'avait intéressé. Il n'y a pas de sumo obèse vieux. Ils meurent tous avant. C'est fou de penser ça. Et d'ailleurs, quand tu regardes dans la rue, il n'y a pas de vieillards obèses. C'est vrai. Soit parce qu'ils ne peuvent plus sortir de chez eux. Ça, je ne suis pas à le vérifier, donc on ne les voit pas. Soit parce qu'ils sont morts avant. Tu vois ? C'est fou de penser ça.

  • Speaker #0

    Oui, complètement. Ça illustre bien tout ce qu'on vient de dire.

  • Speaker #1

    Je ne sais plus pourquoi on parlait de ça, mais j'ai perdu un peu le fil. Mais c'était pour revenir sur, encore une fois, la morphologie, l'activité, la masse musculaire, les types de sports, les types d'activités. donc On se disait, un sujet qui est en surpoids, bien sûr, l'accompagner, mais ça c'est ton métier aussi, l'accompagner mentalement sur le chemin de la reprise de l'activité, c'est aussi important que de lui montrer ce qu'il peut faire. Parce qu'en fait, tout le monde peut bouger.

  • Speaker #0

    Oui, et là où ça me... pour reconnecter un petit peu à ce qu'on disait avant, c'est sûr que plus on a du poids, on va dire plus on est en surpoids ou en situation d'obésité, Plus c'est difficile de bouger, donc plus c'est difficile de bouger, moins on a envie de le faire et moins on le fait parce que c'est inconfortable. C'est ça. D'où l'intérêt de, par exemple, se faire accompagner si on se sent dans cette situation-là et qu'on a du mal à se mouvoir, alors qu'on sait que ça pourrait nous apporter quelque chose de bénéfique. Mais c'est en ça que c'est un sujet qui est important parce qu'on aurait plus besoin de bouger, presque, quand on est en surpoids, en situation d'obésité, mais pour autant, c'est compliqué de le faire.

  • Speaker #1

    C'est compliqué de le faire, je pense qu'il y a des freins. Quand on parle avec des patients, c'est la peur de... Alors, ils ont peur de quoi ? Ils ont peur d'être fatigués. Bon, après, certains patients, ils le sont déjà par la maladie et les traitements, ils ont peur d'être fatigués. Ils n'ont jamais pensé que de bouger, ça pouvait diminuer leur fatigue. Ils ont peur d'avoir des douleurs.

  • Speaker #0

    Plus. Plus. Et ce qui n'est pas faux non plus.

  • Speaker #1

    Surtout dans un premier temps. Voilà,

  • Speaker #0

    l'adaptation de l'activité. Il y a la peur du regard des autres.

  • Speaker #1

    Que je mettrais en top de la pile.

  • Speaker #0

    Ah oui, en particulier dans les sports collectifs, dans les salles, à la coagime, il y a la peur du regard des autres. Donc, il y a tout ça qui peut contribuer à empêcher la personne de repartir. Ce sont vraiment des freins. Vraiment des freins.

  • Speaker #1

    Et toi, qu'est-ce que tu conseillerais à ces personnes qui sont face à tous ces freins ? Donc déjà, c'est difficile de bouger. Et en plus, il y a un paquet de freins qui se superposent.

  • Speaker #0

    C'est un peu le millefeuille pour parler d'alimentation. Alors, je n'ai pas de recette miracle et surtout pas de conseil stéréotypé. Moi, j'ai l'habitude de dire que l'activité physique, c'est comme un médicament, ça se prescrit avec un rythme, une intensité, une fréquence. En gros, il faut faire une ordonnance du médicament sport. Bon, ça c'est bien quand tu as compris le bénéfice. Je pense que la première étape, c'est d'accompagner doucement le patient à lui faire toucher du doigt, ou lui faire voir, ou lui faire sentir que ça peut lui apporter quelque chose de bénéfique sans jamais rien retirer. Et sans effet secondaire, tu vois ? C'est beaucoup plus facile de prescrire 10 minutes de marche par jour, parce qu'on sait que ça ne peut pas faire de mal, qu'un médicament dont on sait qu'il peut avoir des effets secondaires. Donc je pense qu'il faut l'accompagner. dans cette première démarche. Et puis, la deuxième démarche, je pense qu'il faut tester les choses. De la même façon que tu ne peux pas dire un plat si tu ne l'aimes pas, si tu ne l'as pas goûté. Tu ne peux pas dire ça. Je pense que dans l'activité physique, il faut accompagner un patient doucement, de façon adaptée, d'où le terme activité physique adaptée, pour qu'il puisse sentir avec ses propres sensations internes le bénéfice que ça peut lui apporter. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Tout en sachant que parfois... ce fameux bénéfice n'est pas toujours immédiat. En fait, je pense à ça parce que, effectivement, quand on n'a pas goûté un plat, on ne peut pas dire si on l'aime ou si on ne l'aime pas. Mais parfois, il faut goûter le plat plusieurs fois pour commencer à l'aimer. Parce que tant qu'on n'est pas bon, pas compétent, souvent, on a du mal à aimer les choses.

  • Speaker #0

    C'est pas mal du tout. J'adhère à ton idée. Une séance d'activité physique ne permet pas à quelqu'un de savoir si c'est bien ou pas. Et puis une séance d'activité physique, mettons, de 10 minutes pour commencer, alors on ne peut pas entrevoir toutes les possibilités, tu vois ? C'est tellement vaste, en fait. Et puis je pense qu'il y a une troisième chose qu'on n'a pas abordée, c'est de quoi vous avez envie ? Qu'est-ce qui vous ferait le plus plaisir ? Et puis on va voir ensemble si c'est réalisable. Si une personne obèse me dit, moi, dans quelques mois, je veux marcher 20 kilomètres, je lui dirais peut-être... on va baisser votre objectif, peut-être que vous arriverez à marcher, oui, mais peut-être pas à 20 km. Il faut se fixer des choses atteignables, réalisables, mesurables. C'est toujours le cas avec les objectifs qu'on se donne devant nous, quels qu'ils soient. Et je trouve qu'en activité physique, c'est encore plus vrai la cahier, parce que c'est mesurable, en termes de distance, en termes de fréquence cardiaque, en termes d'essoufflement, en termes de fatigue, tu vois, c'est mesurable. D'où l'intérêt aussi que on conseille parfois à des patients de tenir un carnet. Tu vois, alors avec les montres connectées, c'est très facile. Combien j'ai fait de pas, combien j'ai dépensé de calories, combien j'ai monté d'étage, combien j'ai fait de minutes de vélo. C'est très facile. On a tout, en fait. Combien d'heures de sommeil j'ai dormi. D'ailleurs, ça, c'est intéressant de voir que... Je repense à une patiente, vous l'avez vu, il n'y a pas très longtemps, qui a une montre connectée qui l'accompagne la nuit aussi, qui me disait, mais depuis que je fais le programme, je dors mieux. Et nous, on a beau le dire, si du temps que tu n'as pas vécu ça, que tu peux améliorer ta qualité de sommeil. par l'activité physique, là aussi certainement par la fabrication, la sécrétion d'hormones internes. Il se passe des tas de choses dans l'activité physique. On améliore l'élimination de certains déchets, on oxygène les muscles, on va dans des tas de choses, et le cerveau.

  • Speaker #1

    Puis on se fatigue physiquement.

  • Speaker #0

    Puis on se fatigue physiquement, donc on dort mieux.

  • Speaker #1

    Pour dormir, c'est plus facile.

  • Speaker #0

    Il ne faut pas oublier aussi une chose, c'est qu'on oxygène son cerveau. Et moi, je pense que de marcher dix minutes ou un quart d'heure dans la nature est nettement plus bénéfique pour le cerveau. que de passer dix minutes ou un quart d'heure, même à lire un livre qui apportera autre chose. Oui. Mais tu vois, le contact avec la nature, l'air, respirer, faire marcher ses poumons, faire marcher son cœur, est nettement plus bénéfique. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #0

    Donc, de quoi vous avez envie ? Qu'est-ce qui vous ferait le plus plaisir ? Si tout était possible, qu'est-ce qui vous arriverait ? Si vous aviez une baguette magique, de quoi vous auriez envie ? Alors, il faut tenir compte de ça parce qu'on peut s'adapter. Oui.

  • Speaker #1

    C'est ça, parce qu'on peut avoir envie de quelque chose qui n'est peut-être pas atteignable dans l'immédiat, mais on peut aussi le décomposer.

  • Speaker #0

    Oui, en petits objectifs.

  • Speaker #1

    En petits objectifs.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Ou adapter les mouvements, etc.

  • Speaker #0

    Adapter les mouvements. Et ça restera une activité. Je pense aux pilates que tu connais. Je pense à d'autres activités plus sportives comme la Fitmove. Eh bien, on va s'adapter. possibilités mécaniques cette fois de la personne, à ses capacités aussi cardio-respiratoires,

  • Speaker #1

    tu vois ? Oui, d'ailleurs, peut-être que tu peux préciser ce qu'il faut absolument éviter. Tu sais, quand on reprend et qu'on est en surpoids ou en situation d'obésité, il y a forcément certains risques à faire de l'activité physique ou même du sport. Sur quoi est-ce qu'il faut faire attention ?

  • Speaker #0

    Je crois que la première chose, c'est de voir son médecin déjà.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    poser les bases. poser les bases, voir un médecin pour voir s'il n'y a pas de contre-indications. Mesurer sa tension artérielle, faire un bilan biologique à la recherche d'une hypercholestérolémie et pourquoi pas faire une épreuve cardio-respiratoire. Reprendre de l'activité physique quand on a 50 ans, qu'on n'en a jamais fait et qu'on est en surcharge pondérale, qu'on a un cholestérol limite, ce n'est pas raisonnable de faire tout ça d'emblée, tout seul, sans être accompagné. Première chose, c'est de vérifier qu'on peut. Une fois qu'on a le feu vert, Et d'ailleurs, le médecin, maintenant, depuis la loi de 2016 ou 2018, sur la prescription d'activité physique ou le sport sur ordonnance, va délivrer un certificat d'aptitude. Et s'il est bien formé, il va donner des conseils. Parmi ces conseils, et surtout pour les personnes en surpoids, on commence doucement. 10 minutes par jour, première chose. Deuxième chose, on ne fait pas d'emblée de sport intensif. Aucun sens. Ça n'a aucun intérêt de courir d'emblée. Ça n'a aucun intérêt.

  • Speaker #1

    Oui, ça n'amènera que vers un échec et un dégoût,

  • Speaker #0

    un découragement. Donc, on commence 10 minutes. En faisant quoi ? Le sport le plus simple, c'est la marche. On est juste tributaire de la météo. Il faut une bonne paire de chaussures, il faut un terrain plat. Et j'insiste là-dessus, on commence à marcher sur un terrain plat. Si possible, sur un parcours qu'on connaît bien. Comme ça, on peut le faire plusieurs fois, on peut le répéter, on peut se mesurer à la facilité de faire le même parcours tout le temps.

  • Speaker #1

    Pourquoi d'ailleurs tu dis un terrain plat ? Est-ce que c'est pour éviter d'aller sur des fréquences cardiaques trop élevées ? Oui. Et quel est un peu le repère à avoir au niveau de la fréquence cardiaque ? Alors, je ne parle pas en chiffres parce que la majorité des gens... Non,

  • Speaker #0

    ce n'est pas gênant. On peut parler de chiffres. Alors, ce que je vais dire comme formule de calcul, elle est très générale. Elle dépend bien sûr de l'existence ou non d'une pathologie cardiovasculaire. Tu prends 220, tu retires ton âge. Ça va te donner un chiffre. De ce chiffre, tu prends 70 à 80% et ça te donne la limite supérieure de rythme cardiaque à ne pas dépasser lorsque tu es en plein dans ton effort. Pas quand tu vas commencer à faire du vélo, que tu vas t'échauffer, là le rythme cardiaque va monter, puis après il va s'équilibrer, il va redescendre par une phase qu'on appelle le plateau. C'est pendant cette phase-là où il faut que ton rythme cardiaque soit 70 à 80% ta fréquence maximale théorique.

  • Speaker #1

    Et en termes de ressenti ? Parce que tout le monde n'a pas spécialement de quoi mesurer sa fréquence cardiaque.

  • Speaker #0

    Exactement. Un rythme ressenti qui est très intéressant, c'est de pouvoir continuer à parler sans être essoufflé pendant ton effort. Là, on est signé d'un effort léger ou modéré. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Oui, avec un léger essoufflement. C'est-à-dire que tu peux dire une phrase sans lâcher plein de fois. Parce qu'il y a toujours un petit essoufflement. Je ne pense pas qu'il faille absolument zéro essoufflement. Si on veut...

  • Speaker #0

    Si tu as zéro essoufflement, c'est que l'effort n'est pas suffisant. C'est ça. Donc, il faut que tu puisses continuer à parler, prendre ta respiration à la fin de chaque phrase et pas entre chaque mot. D'accord ? On dit même que si tu peux continuer à chanter, c'est même encore mieux. Le chant, ça demande une discipline respiratoire. Et ça, on va commencer comme ça. D'accord ? Et puis, après, la progression, c'est histoire d'envie, de tolérance, de goût. Ça peut être de 10 à 15 minutes. Au bout d'une semaine, on va passer de 10 à 15 minutes. Il faut être progressif. Puis de 15 minutes à 20, etc. Et puis, quand on sera à 30 minutes, on peut faire deux activités différentes. Tu peux faire 15 minutes de marche et 15 minutes de vélo, par exemple, qui n'apporteront pas les mêmes choses. Et quand on a trop de poids, porter son poids, c'est difficile au niveau des articulations. Donc, marcher quand on a trop de poids, c'est difficile. Et d'ailleurs, je vais te citer quelque chose qui est assez intéressant, c'est que chez des sujets... obèses depuis longtemps, la masse musculaire est même souvent au-dessus de la normale, contrairement à ce qu'on pourrait penser. Pourquoi ? Parce qu'ils sont obligés de porter leur poids. Et la masse musculaire dans les jambes, nous, on a une impédance métrique qui nous permet de le mesurer, elle est souvent un peu au-dessus de la norme. C'est étonnant.

  • Speaker #1

    C'est hyper étonnant.

  • Speaker #0

    C'est hyper étonnant. Et en fait, c'est le poids que représente le corps, le tronc, sur les membres inférieurs.

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'est un effort constant.

  • Speaker #0

    C'est un effort constant. C'est comme si tu avais un sac à dos de 15 ou 20 kilos, parfois 30 kilos sur le dos en permanence. Oui. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Je trouve que c'est intéressant que tu précises ça, parce que ça permet aussi de mettre en avant, pour peut-être vous qui écoutez, qui vous retrouvez dans cette situation, de comprendre que vous n'avez pas non plus zéro muscle, comme vous pourriez peut-être le penser. Oui,

  • Speaker #0

    d'ailleurs la graisse, elle ne s'accumule pas dans les muscles des jambes. Tu sais, on dit, voilà, un homme et une femme sont différents parce que le lieu où la graisse est stockée est un peu différent. Mais en fait, la graisse, elle est surtout stockée au niveau du tronc et du ventre.

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Bien sûr, il y aura une surcharge. dans les membres, mais beaucoup moins importantes. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est vachement intéressant. Et tu vois, pour compléter un petit peu ce que tu dis par rapport à la reprise, d'y aller progressivement, d'y aller à son rythme, de chercher le plaisir. D'ailleurs, c'est bien, je trouve, de se dire que chaque semaine ou chaque mois, le plan peut bouger. L'idée, ce n'est pas de garder exactement la même chose toutes les semaines, c'est de s'adapter au fur et à mesure du temps. Oui. des envies, etc. Et de souligner la fréquence que tu mets aussi en avant. En fait, plus on le fait au quotidien, mieux c'est.

  • Speaker #0

    Mieux on s'entraîne. Plus le corps est entraîné.

  • Speaker #1

    Tu sais, j'ai souvent des personnes qui me disent « Non, mais je pense que je vais commencer par deux séances par semaine. » Et moi, je leur dis « Non, commence par plus souvent, moins long. » C'est ça. Parce qu'en plus de ça, et j'aime bien citer cet exemple, c'est comme si t'allais... Tu sais, si tu vas au boulot qu'une fois par semaine, t'es pas motivé à y aller. Parce que tu perds la motivation, tu reprends tes habitudes sur autre chose, puis quand tu veux en gros, il faut te remobiliser pour y aller. Alors que quand tu le fais très fréquemment, tu restes dans le bain et c'est beaucoup plus simple.

  • Speaker #0

    Oui, c'est beaucoup plus simple et puis ça devient un manque au bout d'un moment.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    d'un besoin. Ah, je n'ai pas fait mon activité, tiens. Donc, qu'est-ce qui commande là ? C'est le cerveau, c'est la pensée, c'est l'envie, c'est les muscles, c'est le corps, je ne sais pas. Mais en tout cas, ça crée un manque à un moment donné. Oui, certainement. On a oublié de dire quelque chose d'important. Quand on fait son activité au tout début, il faut s'hydrater aussi. Oui. Tu vois, il faut boire. Alors maintenant, il y a des gourdes partout. Les gens se trimbalent partout avec des gourdes. C'est bien. C'est bien. Il faut boire régulièrement. Parce que surtout quand il fait chaud. Donc, il faut respecter aussi les conditions météo. On ne commence pas une activité physique quand il fait 30 degrés dehors. Ça n'a pas de sens. On le fait le matin plus tôt. Là, on est en été, il fait chaud. Mais en hiver, c'est pareil. On se couvre bien pour faire une activité physique. et même moins 5 dehors, ce n'est pas une contre-indication.

  • Speaker #1

    Si on est bien couvert.

  • Speaker #0

    Ah oui, on risque rien à aller marcher par moins 5 dehors. Pas du tout. Contrairement à ce qu'on penserait. On s'habitue à la température, aux grandes variations de température.

  • Speaker #1

    Et surtout, plus on le fait, plus on s'habitue aussi.

  • Speaker #0

    Et plus on le fait, plus on s'habitue au conduit.

  • Speaker #1

    Quand on va débrouiller.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Il y a des sports de l'extrême. Il y a des gens qui font des marathons par moins 25, et puis il y a le marathon des sables où il fait plus 40. Donc, on voit tout. Et l'organisme est capable de s'adapter de façon incroyable à tout.

  • Speaker #1

    C'est d'ailleurs pour ça, et je trouve ça super intéressant que tu parles d'adaptation. C'est d'ailleurs pour ça que quand on ne bouge pas, le corps s'adapte à ne pas bouger. Complètement. Donc, ça devient super compliqué de bouger.

  • Speaker #0

    Complètement. En fait. Ah oui, et complètement. Et la sédentarité appelle la sédentarité. Ah oui, ça, c'est net. Le mouvement appelle le mouvement. Et le mouvement appelle le mouvement. Martin les deux sortent. Ah, absolument. C'est des lois naturelles. Vraiment. Ah oui, oui, vraiment.

  • Speaker #1

    Il y a une question qui revient régulièrement, en tout cas, moi, qu'on me pose, c'est mais en fait, combien de temps il faut que je pousse, entre guillemets, pour ressentir les premiers bénéfices.

  • Speaker #0

    C'est une vaste question. Pour essayer d'y répondre simplement, tout dépend de ce qu'on veut ressentir. Bien entendu, tu ne verras pas des bénéfices immédiats sur le cholestérol, l'hypertension artérielle et les douleurs articulaires. Non. En revanche, les premiers bénéfices qu'une personne est susceptible de ressentir, c'est la satisfaction d'y être arrivé. Et ça, c'est déjà gratifiant.

  • Speaker #1

    Il ne faut pas le sous-estimer, je pense.

  • Speaker #0

    Il ne faut pas sous-estimer.

  • Speaker #1

    C'est ce qui permet d'y retourner un deuxième fois.

  • Speaker #0

    Mais oui, parce que l'idée quand même, au bout du compte, c'est que le patient devienne un peu addict à son activité. C'est qu'il en ressente tellement du bien qu'il a envie d'y retourner et d'en consommer encore plus. Donc, satisfaction. Des effets qui apparaissent, je pense, assez tôt, c'est l'impression d'être bien. Et ça, on ne sait pas trop d'où ça vient. Tiens, je me sens plutôt bien après avoir fait ça. Tu vois, il y a une satisfaction. Et puis physiquement, ça se ressent. Certainement qu'au niveau biologique ou biochimique, il doit y avoir des supports chimiques à tout ça. Ça, je n'en doute pas. Mais il n'empêche que c'est un ressenti. De même façon qu'on ressent une fatigue diminuée avec l'activité physique, tu vois, on peut se sentir mieux.

  • Speaker #1

    C'est à ça que je pensais. J'ai une personne, là, récemment, que j'accompagne, qui est justement en situation de surpoids ou d'obésité. qui me disait, elle a démarré il y a quelques temps, et en une semaine ou deux, je ne l'ai plus en tête exactement, elle m'a dit, par rapport à la fatigue, c'est incroyable. C'est incroyable comme je me sens dynamique.

  • Speaker #0

    Dynamique,

  • Speaker #1

    c'est ça. Alors que, et ce qu'elle a mis en place, pour donner un peu plus de précision, c'est une vingtaine de minutes chaque jour, soit de marche, soit de yoga. Elle alterne entre différents types d'activités plutôt douces à modérer. Et simplement ça. et je pense aussi qu'il y a le mouvement qui produit ça, le mouvement physique, tu vois. Mais il y a aussi le fait de se voir passer à l'action.

  • Speaker #0

    Certainement. C'est l'image. L'image, c'est l'image de soi. On se sent plus dynamique. Et l'image de soi, l'image que l'on se renvoie à soi, peut être différente, tu vois. Et je pense qu'il faut comptabiliser sur des choses comme ça. D'ailleurs, nous, dans les programmes d'activité physique qu'on fait au Centre Léon Bérard, on demande toujours aux gens comment ça va à la fin. Comment vous sentez ? Ils veulent mesurer sur une échelle. Certes. Dans cette échelle, ils vont mesurer la fatigue, ils vont mesurer leurs conditions du moment, mais c'est une échelle globale. En fait, on n'a pas aujourd'hui d'échelle précise pour mesurer le ressenti. Et pourtant, c'est très motivant. Plus tu fais quelque chose qui te permet de te sentir bien, plus tu as envie de le faire. Exactement. Voilà, on est quand même fait pour se faire du bien. Tu vois ? Donc, je pense que le premier effet, c'est ça. Et plus tu bouges, plus tu as envie de bouger.

  • Speaker #1

    Et plus tu gagnes d'autres... types de bénéfices qui viennent.

  • Speaker #0

    Et puis le reste se voit un peu plus longtemps après. Alors, est-ce qu'on perd du poids en bougeant ? Ça, c'est une sacrée bonne question. Parce qu'il y a des gens qui veulent parfois se dire, moi je veux bouger parce que je veux perdre du poids. Alors, je reprends mon exemple du marcheur qui est maigre et du sumo qui est très gros. Ils font tous les deux de l'activité physique. Il y en a un qui en fait beaucoup en distance. Donc, il y a une activité très cardio-vasculaire. Et lui, il ne prend pas de gras parce qu'il consomme tout. Ses muscles sont tout le temps en mouvement et il consomme. Et l'autre, il fait du renforcement musculaire statique. Il va soulever des poids, il va soulever des charges et il mange énormément.

  • Speaker #1

    Mais il dépense moins d'énergie.

  • Speaker #0

    Il dépense très peu d'énergie, en fait. Faire de l'activité physique, est-ce que ça fait maigrir ? Non, pas tout seul.

  • Speaker #1

    Pas tout seul,

  • Speaker #0

    je pense que c'est ça. Non, si à côté de ça, tu as une alimentation qui n'est pas structurée, riche en tous les nutriments, protéines, lipides, glucides, de façon proportionnée, tu ne maigriras pas.

  • Speaker #1

    En fait, c'est simple. Si la balance est déséquilibrée, qu'il y a plus de calories qui rentrent, moins qui sortent,

  • Speaker #0

    L'activité physique, elle a tout un intérêt chez une personne qui est en surpoids, comme on l'a dit depuis le début, sur le mouvement, les articulations, la respiration, la fatigue, le bien-être, le sommeil, voire même la tristesse ou la dépression. Parfois, on fait de l'activité physique dans des hôpitaux psychiatriques. Mais sur le plan organique, le bénéfice de l'activité physique, lui, il peut être un petit peu plus tardif et pas mesurable immédiatement. tu vois, donc Est-ce qu'on maigrit en faisant l'activité physique ? Non tout seul, encore une fois, non tout seul.

  • Speaker #1

    Non tout seul, oui avec.

  • Speaker #0

    Oui avec, et oui avec une alimentation adaptée, bien sûr. Parce que la prise de poids, revenons un tout petit peu sur les causes de l'obésité. On va éliminer les causes génétiques, qui sont vraiment des causes avec des facteurs génétiques, chromosomiques, prédisposants. La majorité des gens qui sont en surpoids ou obèses ont pour cause la sédentarité et l'alimentation. Trop ceci ou trop cela, trop riche en calories, trop copieuse, trop riche en sucre, trop riche en gras. Il n'y a pas de secret, ce n'est pas le stress qui fait grossir. Là, il faut, je pense, rompre une croyance. Le stress ne fait pas grossir. Si demain, je t'enferme dans une pièce sans manger, avec beaucoup de stress, tu ne vas pas grossir. Donc ça, ça n'existe pas.

  • Speaker #1

    C'est juste que le stress, pour certains, donne envie de plus manger. C'est ça, c'est ça. Et on en revient toujours à...

  • Speaker #0

    C'est ça. En fait, le stress fait manger. Et pourquoi ? Parce que quand on mange, on est soulagé. D'ailleurs, ça commence parfois très très tôt. Un bébé qui pleure, on lui donne un biberon d'eau sucrée ou de lait sucré. Parce que le sucre calme, et ça, chimiquement, c'est prouvé. Effectivement, le sucre est apaisant, mais pas longtemps. Donc, on a envie de reprendre, tu vois ? Donc, les causes, oui, elles sont génétiques pour certaines, elles sont biologiques. Ça, on ne peut pas le nier. Mais elles sont aussi comportementales. Et dans le comportement, il y a ce qu'on met dans l'assiette et il y a la façon avec laquelle on mange. Ce qu'on met dans l'assiette, c'est la répartition des nutriments, et la manière avec laquelle on mange, c'est manger très rapidement, ça s'appelle une tachyphagie, c'est ne pas ressentir les sensations de faim et de satiété, et ça, ça fait parfois appel à des... comportements très anciens, familiaux, éducatifs, sociaux, traumatiques, ne le négligeons pas, c'est à l'origine de beaucoup d'obésité tardive. Donc c'est des mécanismes complexes. Donc je ne prétends pas qu'on puisse résoudre tout ça par l'activité physique, pas du tout. On ne va pas résoudre tout ça parce qu'il y a souvent un long passif, un comportement qu'il va falloir rompre à un moment donné. Mais de faire une activité physique et de se sentir mieux peut faire changer le regard qu'on va porter sur l'alimentation.

  • Speaker #1

    Et ensuite sur son corps.

  • Speaker #0

    et sur son corps. Et puis, il faut du temps pour perdre du poids par l'alimentation et l'activité physique. Il faut un peu de temps pour voir changer la morphologie, mais c'est un gage de succès. Plus tu vois les choses changer, plus tu as envie de continuer la méthode ou la technique qui t'a permis de changer.

  • Speaker #1

    Et aussi, et je pense que c'est primordial de l'avoir en tête, tout dépend sur quoi on focalise notre attention en termes de changement. C'est-à-dire, si pour moi, il n'y a que le chiffre sur la balance qui compte. J'aurais beau être moins fatigué ou avoir d'autres bénéfices autour, je ne vais pas les voir. C'est là où ça devient problématique. Oui,

  • Speaker #0

    encore une fois, et puis le chiffre en lui-même, c'est une mesure, mais moi j'encourage les gens qui rentrent dans un processus de prise en charge de leur poids ou de leur surpoids par l'activité physique et la nutrition, achetez-vous une balance à l'impédance maître et vérifiez que c'est votre composition corporelle qui change. et pas simplement votre poids. Moi, je le vois très régulièrement, des gens déçus parce qu'en 3 mois, 6 mois, ils ont perdu 1 kg. Oui, mais quand on regarde en composition corporelle... Ça a bougé. Ça a bougé. Ils ont pris 3, 4 kg de masse musculaire et ils ont perdu 5 kg de masse grasse.

  • Speaker #1

    Oui. Tu vois ? Et comment est-ce que vous dormez maintenant ? C'est ça. Et comment vous vous sentez dans votre corps ? Et en fait, c'est tout ça qu'il faut, je pense, prendre en considération pour voir qu'il y a eu du changement. En fait, le changement, ça ne passe pas qu'à travers un seul paramètre, ça passe à travers plein de paramètres. Et souvent, on focalise notre attention sur les mauvais paramètres. En tout cas, pas sur ceux qui sont gratifiants tout de suite.

  • Speaker #0

    Et le poids en lui-même est un très mauvais indice de surveillance de sa condition physique. Très mauvais.

  • Speaker #1

    Et tu vois, ça me donne envie, pour conclure cet épisode, qu'on aborde effectivement... La reprise d'activité physique, on disait tout à l'heure, c'est mieux d'être accompagné dans cette démarche, surtout si on n'en a pas fait depuis longtemps, qu'on ne connaît pas si bien que ça notre corps, ou en tout cas qu'on ne sait pas réellement comment s'y prendre, se faire accompagner notamment par des professionnels qui sont spécialisés. Donc on parle des enseignants en activité physique adaptée, entre autres. On a parlé tout à l'heure de prescriptions médicales. Tu veux bien rebondir un peu là-dessus pour expliquer comment ça marche et comment est-ce qu'on peut se faire aider, voire même sur le plan financier ?

  • Speaker #0

    Bien sûr. Ah oui, c'est très important. Le médecin a pour objectif de faire une prescription. Déjà, de vérifier qu'il n'y ait pas de contre-indications à faire, voire même d'orienter vers certaines activités. Et comme on l'a dit, de faire une prescription. Ça s'appelle du sport sur ordonnance. Pourquoi c'est important ? Eh bien parce que ça permet déjà à un patient de se diriger vers des enseignants d'activités physiques adaptées, qu'il soit un peu plus en structure individuelle, en micro-entreprise ou dans des maisons sport santé, où ils feront un bilan de la condition physique que ne fera pas le médecin, en fait. L'enseignant en APA va faire un bilan de la condition physique avec des tests, et puis va définir un certain nombre d'exercices, de temps, d'intensité pour le patient. D'où le terme « adapté » . Et puis, ça coûte forcément un petit peu de sous, mais la bonne nouvelle, c'est qu'aujourd'hui, il y a des programmes d'activité physique Merci. qui sont remboursées par la Sécurité sociale dans certaines catégories de patients. Je pense notamment à des patientes avec un cancer du sein à domicile, par exemple. Elles ont droit à cinq séances. Mais je pense aussi aux mutuelles. Il y a aujourd'hui au moins, on les a répertoriées, 45 mutuelles en France, et il y en a certainement plus, surtout des mutuelles inter-entreprises qu'on ne connaît pas, qui prennent en charge, à concurrence de un peu, moyen ou beaucoup, l'activité physique. La plupart du temps, sur des forfaits. Et ça va en gros de 50 euros à 400 euros par an quand on est en affection longue durée.

  • Speaker #1

    Et ce qui n'est pas rien.

  • Speaker #0

    Et ce qui n'est pas rien dans son budget. À 400 euros, tu t'inscris largement à une salle d'activité physique, tu t'inscris à des cours, tu t'inscris à tout ça. Donc aujourd'hui, et de plus en plus, plus on amène nous de preuves que l'activité physique inclue dans un parcours de soins est un vrai bénéfice pour le patient au même titre que les médicaments, plus on aura de crédit pour dire que oui, il faut prendre en charge, que les assurances sociales prennent en charge l'activité physique parce qu'on a démontré que ça apporte un bénéfice. Tu vois ? Donc, et ça, les lignes commencent à bouger. Clairement, elles commencent vraiment à bouger. J'en veux même pour preuve que, je pose souvent la question aux patients, il y en a beaucoup qui ne savent même pas que leur mutuel prenait en charge l'activité physique.

  • Speaker #1

    Du coup, par contre, il faut bien aller se renseigner auprès de sa mutuelle.

  • Speaker #0

    Il faut aller se renseigner.

  • Speaker #1

    Comme ça.

  • Speaker #0

    Parfois, ça apparaît dans les mêmes cas que les activités, on va dire, annexes. Tu vois, par exemple, l'ostéopathie ou les médicaments non remboursés qui sont parfois pris en charge avec un forfait. C'est souvent là-dedans qu'on retrouve l'activité physique. Donc, il faut faire ça. Je pense qu'il faut s'adresser à des professionnels, en particulier quand on a des problèmes de santé. Après, le sport santé préventif, quand on a... pas de soucis particuliers, il peut être fait par des bénévoles dans la salle des fêtes du village. Complètement. Qui ont tout semblé.

  • Speaker #1

    Si on se sent d'aller marcher, etc.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, ça me fait penser à quelque chose qu'on n'a pas dit tout à l'heure et qui me paraît important. Si on n'est pas accompagné par un enseignant d'activité physique adapté, quand on va marcher, il faut se faire accompagner par un copain ou une copine. Parce que ça permet de s'oxygéner, de parler, ça permet de faire de la publicité, de se sociabiliser. Il ne faut pas rester tout seul, en fait. Tu vois, je trouve que... Alors, c'est pour ça qu'il y a des associations de personnes en surpoids et obèses qui organisent elles-mêmes des sorties, des sports collectifs. Moi, j'en vois régulièrement dans les parcs de la ville. Je vois bien, vu leur morphologie, qu'ils se ressemblent tous. Donc, ils font partie de la même groupe ou de la même association et qu'ils vont marcher, qu'ils vont faire de la gym, qu'ils vont faire du yoga, du pilates dans l'herbe, etc.

  • Speaker #1

    Oui, ça donne un réel élan.

  • Speaker #0

    Ah oui, un réel élan. Et puis, il y a des établissements hospitaliers ou des cliniques qui ont développé des programmes spécifiques de prise en charge du surpoids ou de l'obésité. À Lyon, il y en a plusieurs, qui associent à la fois l'éducation thérapeutique, de la nutrition, de l'activité physique, de la kinésithérapie adaptée quand il y en a besoin et d'autres activités plus ludiques. Et qui s'adaptent même en fonction des horaires de travail. Il y a des programmes qui ont lieu le soir de 17 à 19, par exemple, tu vois.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    il y a généralement de la variété. Et de la variété.

  • Speaker #1

    Et si on n'est pas dans un endroit où il y a physiquement quelque chose, on peut aussi se renseigner en ligne. Il y a aussi des enseignants, il n'y en a pas, qui donnent des cours en ligne. Il existe quand même maintenant, dans notre monde actuel, quand même pas mal de possibilités. Et encore une fois, s'il n'y a pas tout ça, en fait, commencez par réfléchir à... Quelle première petite action vous pourriez mettre en place de votre côté qui ne vous mette pas en danger, on va dire, que ce soit par un petit peu de marche ? En tout cas, commencer un quelque chose.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Et puis, il y a des tas d'applications. J'en ai deux en tête qui viennent. Il y a Kipling, il y a Sonomove, par exemple, qui sont des applications qui sont vraiment dédiées à l'activité qui sont faites pour ça, qui accompagnent. Et puis, les applications, maintenant, on en a plein sur notre téléphone. Oui. Donc, une de plus ou une de moins, c'est ça de gagné. Donc, il ne faut pas hésiter. En plus, tu vois, ça apporte chez soi, chez soi, en fait, sans faire d'efforts d'y aller, ça apporte chez soi quand même des solutions. Complètement. Donc, il ne faut pas le négliger. Je pense que tout est bon à prendre pour se remettre à l'activité physique. Tout est bon à prendre. Tous les moyens sont bons à prendre.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et puis, il ne faut pas hésiter à tester des choses.

  • Speaker #1

    Il faut tester, il faut essayer, il ne faut garder que ce qui nous plaît.

  • Speaker #0

    Exactement. Mais en tout cas, quand on se sent, on va dire, abandonné, il faut quand même vérifier, est-ce qu'on a tout tenté ? Est-ce qu'il n'y a pas d'autres solutions ? Ou d'autres choses qui pourraient mieux nous convenir ? Être plus agréable, plus fun, plus... Surprendre. Il y a toujours des solutions. Et je pense que la meilleure, c'est quand même de vous faire accompagner. N'hésitez pas à... à écouter le podcast Mouvementale pour vous donner un petit coup de boost et à venir toquer à la porte de Mouvementale pour justement travailler au-delà de l'aspect physique, tout ce qui pourrait vous empêcher sur le plan mental.

  • Speaker #1

    Tu as raison de dire ça en conclusion, je pense que les freins mentaux sont des freins puissants. Je ne vais pas y arriver, je ne vais ressembler à rien, j'y arriverai jamais, je vais avoir mal partout, dans ma famille on n'a jamais été sportif. Le sport, ce n'est pas fait pour moi. Je ne peux pas me montrer. Enfin, je peux t'en citer plein. Il y a plein de freins mentaux. Et ça conditionne le comportement, ça conditionne l'attitude, ça conditionne plein de choses. À l'inverse, on a tous des freins mentaux qui peuvent nous pousser à avoir des comportements addictifs. Et la nourriture en état. On ne quitte jamais la table sans avoir fini son assiette, par exemple. Et ah oui, et alors ?

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et tu vois tout ce que ça peut entraîner quand on vit comme ça pendant 40 ans avec... Voilà, on finit tout ce qu'il y a dans le plat, sinon on ne quitte pas la table.

  • Speaker #0

    Il y a énormément de choses et je pense à un autre exemple sur un autre registre qu'on a beaucoup intégré dès la plus tendre enfance à l'école. C'est si j'ai des bonnes notes, je suis bon. Si j'ai des mauvaises notes, je ne suis pas bon. Donc, si je réussis ma séance de sport, je suis bon. Si je ne réussis pas, je ne suis pas bon. Et au-delà de ça, on s'associe, notre valeur est directement... corrélée à nos résultats, en fait. C'est ça. On est nos notes, on est nos résultats. Or, ce n'est pas le cas.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas une obligation, alors qu'on peut aimer les maths et être mauvais en maths.

  • Speaker #0

    Exactement. Et on a le droit d'être mauvais en maths.

  • Speaker #1

    On a le droit d'être mauvais en maths. Et on ne demande pas aux patients d'être des compétiteurs. On ne demande pas de faire des résultats et des performances. Ce n'est pas ça.

  • Speaker #0

    C'est trouver sa propre pratique.

  • Speaker #1

    C'est trouver son plaisir. C'est trouver son plaisir à marcher, à sortir, à aller dehors, aller dans une salle de sport, aller... nager, à jouer avec les enfants. C'est ça. En fait, c'est trouver son plaisir à bouger. Et aujourd'hui, vraiment, s'il y a un maître mot à retenir, c'est aujourd'hui, la sédentarité est vraiment un mal qui gagne de plus en plus les enfants, les ados et les adultes. Vraiment.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que le mouvement, ça commence dès maintenant.

  • Speaker #1

    C'est bien de finir comme ça.

  • Speaker #0

    J'espère que cet épisode vous aura donné un petit coup de pouce et un petit coup de pouce et un élan. Pour la suite, en tout cas, merci beaucoup Philippe d'avoir prêté ta voix pour cet épisode et j'espère te retrouver peut-être dans un prochain épisode à l'occasion. Merci à toi, bonne journée à tous.

  • Speaker #1

    Merci, belle journée.

  • Speaker #0

    C'est tout pour aujourd'hui, enfin presque. Avant de partir, j'ai deux questions pour vous. La première c'est quelle est la chose que vous pourriez retenir de cet épisode et la deuxième à qui vous pourriez la raconter ? En partageant ce podcast et en lui attribuant la meilleure note possible, vous inspirez d'autres personnes à être plus actives. Et comme votre avis compte beaucoup pour moi, n'hésitez pas à me faire part de vos réflexions, j'essaierai de vous répondre. A bientôt !

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Description

🔥 Tu penses que le sport n’est plus pour toi parce que tu es en surpoids ou en situation d’obésité ?
Cet épisode est donc pour toi !


J’ai eu la chance d’accueillir Philippe Marijnen, médecin généraliste et médecin du sport, pour un échange plein de douceur et d’espoir.


Dans cet épisode, tu vas découvrir :
✔︎ Comment reprendre une activité physique quand on est en surpoids ou en situation d'obésité ?
✔︎ Peut-on être dans l'une de ces situations et être en bonne santé ?
✔︎ Comment l'activité physique agit réellement sur notre corps ?

(...et bien plus encore !)


Un épisode qui redonne confiance et ouvre des perspectives, même quand on a "lâché l’affaire" depuis longtemps…


Bonne écoute 🎧

Magali


👉 Je vérifie si Mouvemental est fait pour moi 👈


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🙋🏻‍♀️ À propos de moi :

Je suis Magali, fondatrice de Mouvemental.
J’aide les personnes qui veulent bouger mais galèrent à s’y mettre (ou à s’y tenir) à intégrer l’activité physique dans leur quotidien, sans se faire violence.


🤸🏻‍♀️ Mon truc, c’est l’Activité Physique Adaptée : c’est moi qui m’adapte à toi, pas l’inverse.


🧠 Et comme le mental compte autant que le corps, je t’accompagne aussi à mieux comprendre tes blocages, tes freins, et à te créer un état d’esprit qui t’aide vraiment à avancer.


Pendant 6 ans, j’ai accompagné plus de 2000 personnes touchées par le cancer à reprendre une activité. C’est là que je me suis posée cette question qui me guide encore aujourd’hui :
👉 comment faire pour bouger de façon régulière, durable… et choisie ?


Aujourd’hui, je continue d’apprendre sans arrêt (prépa mentale, PNL, neurosciences, motivation, pédagogie…).
Et je transmets tout ça à travers ce podcast, mes accompagnements, et toujours… avec beaucoup d’envie.


🚲 En dehors de ça, je suis une ex-basketteuse passionnée reconvertie en sportive à la carte, toujours sur mon vélo !

Si tu veux retrouver de l’énergie, de la confiance, et une pratique qui te ressemble… tu es au bon endroit.


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Magali


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Certains voient l'activité physique comme un investissement pour leur santé et leur bien-être. Vous voulez en faire partie ? Bienvenue chez Mouvementale. Je m'appelle Magali Dubois et je m'adresse particulièrement aux non-sportifs et à tous ceux qui aimeraient enfin réussir à adopter un mode de vie actif dans la durée. C'est en vous partageant des connaissances, des expériences et des points de vue différents que j'ai l'intention de vous aider à bâtir l'état d'esprit et la motivation nécessaire pour le faire. Alors j'espère que ça vous aidera et que vous aurez envie d'en parler autour de vous. C'est parfois difficile d'aimer son corps, d'être à l'aise dans ses mouvements, d'avoir confiance, d'être bien dans son corps, dans sa tête, et d'autant plus quand on est en situation de surpoids ou d'obésité. Et puis faire de l'activité physique quand on est dans cette situation-là, c'est parfois synonyme de souffrance, de douleur. Ça peut représenter une montagne à gravir dans un quotidien qui n'est déjà pas toujours simple. Et c'est pour ça que j'ai eu envie d'aborder le sujet aujourd'hui de l'activité physique, du surpoids, de l'obésité. En fait, comment renouer avec l'activité physique quand on est justement en surpoids ou quand on est en situation d'obésité ? Et pour aborder ce sujet, j'ai fait appel à Philippe Marignane. Je suis ravie de t'avoir à mes côtés, Philippe.

  • Speaker #1

    Merci Magali.

  • Speaker #0

    Philippe est médecin généraliste et médecin du sport au Centre Léon Bérard. Et pour la petite anecdote, je suis ravie qu'on se retrouve une nouvelle fois derrière le micro, quelques années après, je crois que ça fait trois ans. Trois ans, je pense. Il me semble. Où je faisais mes tout débuts débuts dans le podcast et où tu avais été mon invité dans le cadre d'une étude de recherche au Centre Léon Bérard. Donc merci d'avoir accepté.

  • Speaker #1

    Sans prix, c'est un plaisir.

  • Speaker #0

    Et je suis vraiment trop contente qu'on se relance de nouveau dans le jeu ensemble.

  • Speaker #1

    Super. Et puis on va s'en poser des questions.

  • Speaker #0

    Ouais, on a plein de questions à se poser. Et j'espère que toutes ces questions vont vous aider à avancer un petit peu, cheminer dans votre tête par rapport au sujet. Peut-être qu'à la fin de l'épisode, ça vous donnera un élan, un petit coup de boost pour remettre un pied dans l'activité physique. En tout cas, je pense que c'est l'objectif qu'on va se donner aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Est-ce que pour commencer, parce que je t'ai vraiment présenté très succinctement, comment tu pourrais t'introduire un peu à ta sauce pour... Mettre en lumière le pourquoi finalement, je t'interroge toi aujourd'hui sur ce sujet particulièrement de l'activité physique du surpoids.

  • Speaker #1

    Alors si on refait la chronologie inverse, c'est parce qu'aujourd'hui, depuis cinq ans, je travaille au centre Léon Bérard et je pilote un hôpital de jour qui est dédié aux patients atteints de cancer, qui sont en surpoids ou qui sont obèses et chez lesquels on va inciter. par la nutrition et par l'activité physique à reprendre du mouvement, à lutter contre les effets indésirables des traitements et bien d'autres choses. Ça, c'est les dernières années. Et puis aussi parce qu'avant, j'ai eu pendant plus de 20 ans un cabinet de médecine générale et de médecine du sport. Donc, j'ai côtoyé et j'ai fait des milliers de consultations dédiées à la médecine du sport, que ce soit la traumatologie ou la pathologie banale du patient qui reprend l'activité physique ou tout simplement... des gens qui avaient besoin de conseils justement pour revenir à une activité physique alors qu'ils n'en faisaient plus. Voilà, en gros, je me sens un peu légitime pour parler de ça, parce que j'ai accumulé de l'expérience et puis parce qu'avec le temps, je me suis fait ma propre idée sur le sujet.

  • Speaker #0

    Oui, puis tu as vu quand même défiler un paquet de patients et certainement beaucoup de personnes dans cette situation-là du surpoids ou de l'obésité.

  • Speaker #1

    Oui, parce que malheureusement, ça représente une partie de la population française qui est... très importante, trop importante. Et donc, on essaye, en tout cas, les professionnels de santé, en nutrition, en activité physique, et également tous les accompagnants qui sont qui tournent autour de la santé, de faire prendre conscience que bouger, c'est la chose la plus facile à faire et c'est peut-être la plus bénéfique.

  • Speaker #0

    Même si, parfois, on n'en a pas l'impression dans le sens où... Je sais que ça peut être difficile pour beaucoup d'avoir la sensation que c'est facile de bouger quand on est né dans cette situation. Mais d'ailleurs, quand tu dis beaucoup de personnes sont concernées en France, alors moi, j'avais regardé plus par rapport à la population mondiale et j'ai été interloqué de voir que 43% de la population adulte est atteinte de surpoids. Et une personne sur huit atteinte d'obésité. C'est énorme.

  • Speaker #1

    Oui, c'est énorme. Ça dépend un peu des pays. Et plus les pays sont favorisés comme les États-Unis, et plus c'est important. Mais c'est un vrai fléau social, c'est un vrai fléau médical. C'est une vraie inquiétude. Et moi, ça fait des années que j'essaye de faire de la prévention, de convaincre les gens qu'il vaut mieux commencer à bien manger et à bouger avant d'être en surpoids ou obèse. Je l'ai fait avec mes enfants. Ce n'est pas toujours aussi simple que ça. Mais en tout cas, ça vaut le coup de se battre. Ça vaut le coup de se battre.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, qu'est-ce qu'on entend finalement par surpoids, obésité ? Tu vois, comment on sait en fait ?

  • Speaker #1

    Alors en fait, on le sait parce qu'il fallait bien donner des limites chiffrées. Donc, tu sais, on calcule en fonction du poids et de la taille de la personne. Et si c'est un homme ou une femme, on calcule un indice de masse corporelle. Donc, c'est un rapport, c'est un calcul qui donne un chiffre. Ce chiffre, on estime que jusqu'à 25, on est en poids normal. À partir de 25, on est en surpoids. Et à partir de 30, on est obèse. Et j'ai envie de dire, il n'y a presque pas de limite, parce qu'il existe des obésités très, très importantes. Tu vois, l'IMC va à 45, 48, 50, 55. on voit des cas extrêmement importants, en fait. Donc aujourd'hui, c'est ça, c'est un chiffre. Mais moi, j'ai envie de dire, derrière ce chiffre, il y a une réalité, c'est quand même la personne. Et on peut être tout à fait à l'aise pour se mouvoir avec un corps lourd, mais quand on mesure presque 2 mètres de haut. Et puis, on peut être tout à fait en difficulté pour se mouvoir avec un corps moyennement lourd quand on mesure une petite taille. Donc en fait, c'est un chiffre, c'est vrai. mais il faut le rapporter à l'âge de la personne. Il faut le rapporter aussi à ce qu'on appelle les comorbidités, c'est-à-dire les difficultés à bouger au niveau des articulations, par exemple, aux comorbidités dues à l'obésité, comme le diabète, l'hypertension artérielle, qui sont aussi des inconvénients, des limites à l'activité physique. Donc c'est vrai que c'est un chiffre, on va parler de surpoids et ou d'obésité, mais je pense qu'il faut savoir sortir un peu de ce cadre-là. Et plus important que ça, et c'est ce que l'on fait au Centre Léon Bérard et ce que font beaucoup de diététiciens, c'est qu'on s'attache à la composition corporelle.

  • Speaker #0

    Oui, tu veux en dire un peu plus là-dessus ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est intéressant. En fait, d'ailleurs, les définitions récentes de l'obésité ne s'attachent plus simplement à l'IMC, mais au pourcentage et au rapport entre la masse grasse et la masse musculaire. Et c'est vrai que pour nous aujourd'hui, et je le dis aux patients, la graisse est toujours toxique, le muscle ne l'est jamais.

  • Speaker #0

    Plus il y en a,

  • Speaker #1

    plus c'est topique. Et on peut peser 90 kg et avoir 70 à 72 kg de masse musculaire et être en parfaite santé. Et on peut peser 90 kg et avoir seulement 45 à 50 kg de masse musculaire. Et là, on n'est pas du tout dans le même profil. D'ailleurs, les deux personnes n'auront pas les mêmes pathologies. Il y en a un, on pourra parler de surpoids ou d'obèses en bonne santé.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça.

  • Speaker #1

    Alors que l'autre ne le sera pas, tu vois.

  • Speaker #0

    C'est un peu la question de finalement, est-ce qu'on peut être en situation de surpoids ou d'obésité et être en bonne santé ? Complètement. Et je pense d'ailleurs, en même temps que tu parlais de ça, je me disais, par exemple, j'ai l'image de certains altérophiles ou d'autres types de sports où justement la morphologie est plutôt assez imposante.

  • Speaker #1

    Elle est nécessaire.

  • Speaker #0

    Elle est nécessaire. Et puis pour autant, ils sont plutôt en bonne santé, j'imagine. Ça dépend peut-être des...

  • Speaker #1

    Oui, après, il y a des cas individuels, mais globalement, un rugbyman qui pèse 90 à 120 kilos est plutôt en meilleure santé qu'une personne qui pèse 90 à 120 kilos et qui est sédentaire. Complètement. Parce qu'il aura une masse musculaire très importante. Et ce, pour autant, si on se fiait uniquement à l'IMC, il serait obèse.

  • Speaker #0

    Oui. Mais du coup, la question, elle vient... Enfin, la question qu'on peut se poser, c'est en quoi le muscle, ça protège ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est une super question. Alors, en quoi le muscle, ça protège ? Alors, il y a plein de niveaux de réponses. Le premier niveau, c'est que le muscle protège les articulations parce qu'il les fait bouger. Deuxième niveau, c'est que le tissu musculaire, à la différence de la graisse, est un tissu très, très riche en certaines protéines qu'on appelle des myokines. Et ces myokines, plus on en a dans le sang, plus elles ont un effet bénéfique sur l'inflammation, sur le tissu adipeux, sur l'immunité. à tel point qu'aujourd'hui, les recherches qui... valide l'intérêt de l'activité physique en accompagnement du traitement du cancer, cherche à savoir comment ça marche. Et vraisemblablement, ça marche par l'intermédiaire de ces protéines musculaires.

  • Speaker #0

    Donc elles ont vraiment un effet protecteur ?

  • Speaker #1

    Elles ont un effet protecteur. La graisse n'en a pas. Il faut savoir que la graisse est toujours toxique parce qu'elle crée un état inflammatoire chronique. Et d'ailleurs, pour parler un petit peu du risque que représente l'obésité sur le cancer, aujourd'hui, on estime que l'obésité à elle seule... est le facteur inducteur et à risque de 20% des cancers du sein chez la femme. C'est énorme !

  • Speaker #0

    C'est énorme !

  • Speaker #1

    Et quand on rajoute obésité, sédentarité, tabac et alcool, ça fait 40% des cancers. Waouh ! Donc, lutter aujourd'hui contre l'obésité, c'est lutter aujourd'hui contre l'apparition de certains cancers hormonaux dépendants chez la femme.

  • Speaker #0

    Et là encore, on ne parle que du cancer, mais je pense aussi à toutes les pathologies cardiovasculaires, où là, j'imagine aussi que l'obésité et le surpoids ont une influence qui est considérable.

  • Speaker #1

    Considérable, c'est même un des effets secondaires les plus fréquents. Le diabète de type 2, ce que l'on appelle le diabète de surcharge pondérale, il n'apparaît pas chez les sujets maigres. Il est dû à la surcharge de graisse, donc au volume corporel et au poids. Et le système de régulation de la glycémie, c'est-à-dire du sucre dans le sang, est tellement bien fait qu'on fabrique une hormone qui s'appelle l'insuline par le pancréas. Et cette insuline, elle permet de garder une glycémie en dessous de 1 g. Mais ça, c'est bien quand on a un poids normal. Quand on est en surpoids ou obèse, pour garder une glycémie en dessous de 1 g, il faut fabriquer beaucoup d'insuline. Donc, un jour, cette insuline et les cellules qui la fabriquent s'épuisent. Et on devient insulino-résistant. Et ensuite, on devient diabétique de type 2, c'est-à-dire non insulino-dépendant. Tu vois ? D'où l'importance de baisser le plus possible sa masse grasse et d'augmenter le plus possible sa masse musculaire.

  • Speaker #0

    Et au-delà, c'est intéressant que tu parles du diabète, de la glycémie, de l'insuline, etc. J'aimerais bien aussi que tu évoques le... l'impact que ça peut avoir sur la tension artérielle, notamment ?

  • Speaker #1

    Alors là aussi, il y a beaucoup d'études qui démontrent le bénéfice de l'activité physique sur la tension artérielle. Par des mécanismes de régulation de certains produits, de certaines hormones, qui vont agir sur le rythme cardiaque, sur la vasodilatation des vaisseaux, l'activité physique régulière, quotidienne, diminue la tension artérielle chez quelqu'un qui est hypertendu.

  • Speaker #0

    Donc nos vaisseaux...

  • Speaker #1

    reprennent une forme plus taine. C'est ça. Le rythme cardiaque va diminuer. La consommation d'oxygène par le muscle va diminuer. Les vaisseaux artériels vont reprendre un diamètre plus naturel. Ils vont être moins spasmés. Tu comprends ? Il y aura moins de certaines hormones sécrétées. Et par conséquent, la tension va baisser. Peut-être pas autant qu'un médicament, mais l'association un médicament antihypertension plus l'activité physique, c'est un couple gagnant.

  • Speaker #0

    En fait, ce que tu décris, ça me fait penser à comme si finalement, le corps était moins sursollicité quand on fait de l'activité physique. En tout cas, il est moins mis à mal parce que justement, il retrouve un aspect plus... Enfin, les vaisseaux, là, je pense toujours aux vaisseaux sanguins, retrouvent un aspect plus simple.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. C'est-à-dire qu'on redescend à un niveau physiologique un petit peu plus normal, tu vois. Et d'ailleurs, les sujets obèses, très musclés, qui font beaucoup d'activités physiques... n'ont pas de problème d'hypertension artérielle. Très, très peu. Ils n'ont pas de problème de diabète. Il y a très peu de rugbyman avec un diabète. Parce qu'ils ont une masse musculaire très importante.

  • Speaker #0

    Tu vois ? Qui vient finalement contrecarrer ça.

  • Speaker #1

    Oui, qui vient s'opposer à l'effet délétère que provoquerait la graisse, par exemple. Donc, encore une fois, la composition corporelle, c'est vraiment l'indice de surveillance actuellement. Peser quelqu'un aujourd'hui, lui dire, vous êtes en surpoids ou obèse. c'est une première étape de diagnostic, mais vraiment, ça ne suffit pas. C'est limité. Mais c'est limité, ça ne suffit pas. Ce qui compte, c'est vraiment la composition corporelle.

  • Speaker #0

    Et même au-delà de ça, du coup, de ce que j'entends, parce qu'il y a la composition corporelle, finalement, c'est intéressant aussi de se renseigner sur le cholestérol, s'il y a déjà un cholestérol élevé, une hypertension, etc. Et par rapport au cholestérol, qu'est-ce qui se joue justement chez la personne qui est en surpoids ou en situation d'obésité ? Et qu'est-ce que l'activité physique vient faire ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr, tu as deux facteurs, tu as même trois choses importantes dans ce que tu dis que je vais développer. En fait, la graisse qui est stockée, c'est de la matière grasse. Cette matière grasse, elle se diffuse dans l'organisme sous forme de lipoprotéines, donc des protéines grasses, pour faire simple. Il y en a un certain nombre. Et dans le cholestérol, tu sais, il y a des fractions qui sont le LDL et le HDL. Le LDL, c'est le cholestérol dit le mauvais, parce qu'il est gras, il est lourd, il se dépose dans les parois artérielles. Il provient surtout de la mauvaise alimentation, surtout des graisses animales. Et puis, il y a le HDL, qui est plutôt le cholestérol dit bon, c'est-à-dire qui est plus léger, qui protège même les artères. Lui aussi, il provient de l'alimentation, en particulier des poissons gras. Donc, c'est important de le connaître, ce cholestérol, surtout quand on est en surpoids ou obèse et qu'on veut reprendre une activité physique. Déjà, Et puis, l'activité physique va faire baisser les choses, va faire baisser le LDL. Ça, c'est déjà bien de le savoir. Pourquoi ? Parce qu'il va être consommé, en fait. Donc, l'activité physique, quand tu fais bouger un muscle, tu as besoin de carburant. Ce carburant, c'est d'abord le sucre qui circule. Deuxièmement, c'est le sucre qui est stocké, c'est le glycogène qui est dans le foie, dont on renouvelle la composition en mangeant des sucres lents comme les pâtes. Tous les sportifs le connaissent et les marathoniens le connaissent bien. Et puis après, on va consommer des graisses. Mais pour arriver à ça, il faut un niveau d'intensité d'activité qui soit assez élevé. Mais on peut y arriver, tu vois. Donc, elles vont baisser dans le sang parce qu'elles sont utilisées. Elles sont utilisées comme, j'ai envie de dire, comme carburant secondaire. Et puis parce que bouger, ça mobilise aussi les articulations. Ça va augmenter la masse musculaire, c'est ce qu'on disait tout à l'heure, et ça va favoriser le métabolisme de base. On parle de calories. En fait, comme une voiture qui consomme de l'essence pour rouler, nous, on va consommer des calories. Et ces calories, elles sont stockées dans l'organisme. Elles sont stockées sous forme de sucre et de gras. Donc, quand on fait de l'activité physique, on va utiliser ces calories. Donc, si on les utilise, le stock diminue.

  • Speaker #0

    Exactement. Et si on ne les utilise pas ? il diminue pas,

  • Speaker #1

    voire il augmente.

  • Speaker #0

    Il s'accumule, voilà.

  • Speaker #1

    Sédentarité, c'est un des facteurs de risque peut-être le plus important. La sédentarité, c'est-à-dire l'inactivité, parce qu'on peut être sédentaire d'un jour et actif à des moments de sa journée, mais le sédentaire inactif, c'est le pire des facteurs de risque pour le système cardiovasculaire.

  • Speaker #0

    Juste pour repréciser, être sédentaire, c'est vraiment passer énormément de temps assis. Assis. Et on peut, comme tu dis, avoir, par exemple, faire une séance d'une heure tous les soirs d'activité physique modérée, c'est-à-dire en mettant quand même le système cardio-respiratoire en route, et pour autant passer sept heures assis derrière son bureau. Et bien ça, ça sera quand même un facteur de risque et ça sera quand même quelque chose sur lequel il va falloir jouer.

  • Speaker #1

    Ce que tu décris là, ce sont des... Parmi la population, les gens qui sont sédentaires actifs.

  • Speaker #0

    Exactement. Voilà,

  • Speaker #1

    c'est ça. Et la sédentarité, oui, c'est vraiment un fléau. Mais en même temps, de plus en plus de professions imposent une sédentarité. Le télétravail a imposé une sédentarité. Les écrans d'ordinateur dont on ne peut plus se passer, ils nous imposent de rester immobile pendant plusieurs minutes, voire plusieurs heures. Les jeux vidéo chez les ados imposent la sédentarité.

  • Speaker #0

    Et on s'impose de subir, entre guillemets, cette sédentarité, dans le sens où on peut... pourrait prendre plus de temps pour couper les écrans, se lever, etc. Fabriquer la sédentarité.

  • Speaker #1

    C'est ce qu'on conseille,

  • Speaker #0

    mais ce qui n'est pas évident à faire, parce que...

  • Speaker #1

    On casse le rythme.

  • Speaker #0

    Mais au-delà de ça, je pense que pour beaucoup de personnes, ça paraît rien. Tu vois, se lever 5 minutes, comme si ça allait changer quelque chose.

  • Speaker #1

    Alors, on a trouvé des petites astuces, tu vois, pour contourner ça. Je ne sais pas si tu regardes parfois des postes qui sont publiés sur des réseaux sociaux. J'ai vu un truc qui m'a fait beaucoup rire l'autre jour, une machine à café. Tu gagnes ton café si tu fais 10 minutes de tapis de marche avant, qui est devant la machine à café. Tu vois, j'ai vu aussi passer, bien sûr, des bureaux, tu sais, à hauteur, pour travailler debout, par exemple. C'est ce que tu as avec un tapis, par exemple. Tu peux faire du tapis, tu peux marcher avec ton écran. Et j'ai vu un truc qui m'a bien plu l'autre jour, c'est de proposer, quand on a des petites réunions à faire, de mise au point, avec une personne, c'est de les faire en marchant. Tu vois, 15 minutes de marche, mettons, à une allure, on va dire, tranquille, ça va être 500 mètres, 1 km, 1,5 km. Tu vois, c'est ça de gagné. Et puisqu'on comptabilise le nombre de pas par jour pour être en bonne santé, c'est ce qu'on entend dire, ce qui, entre nous, n'est pas tout à fait juste, en fait. Parce qu'on peut faire une activité physique intense sans bouger. Si tu fais du renforcement musculaire, tu ne vas pas faire un seul pas.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Oui, ça a de la limite. Et tout comme on peut faire du vélo, ça compte pas les pas.

  • Speaker #1

    Et quand tu fais du vélo, ça compte pas les pas. On peut en parler de cette histoire-là parce que je trouve que ça donne des fausses idées. En fonction des sociétés, de cardiologie, de rhumatologie, de médecine générale, on dit voilà, il faut bouger au moins 4000 pas par jour. Très bien. Alors c'est pour ça qu'on a inventé et qu'on a des montres connectées, des podomètres et tout ça. Et puis... Merci. Les cardio nous disent, non, ça ne suffit pas, il faudrait atteindre 8 à 10 000 pas par jour. Mais chacun voit midi à sa fenêtre. C'est-à-dire qu'un cardiologue, il a envie qu'un patient bouge parce qu'il faut faire fonctionner son cœur et ses vaisseaux. Donc, plus il le fera mieux, ça vaut. Et puis, un rhumatologue, il te dira, oui, mais ça, c'est beaucoup trop parce que mon patient, il a une arthrose des deux genoux. Il faut qu'il bouge, certes, mais certainement pas 10 000 pas par jour. Donc, en fait, encore une fois, je pense qu'il faut vraiment être adapté. aux capacités, aux possibilités de la personne, du patient, en fonction de son état de santé, de son âge, de sa maladie, des comorbidités et de son envie. Tu vois, on parlait en début de l'envie de refaire de l'activité physique. J'aimerais bien qu'on s'attarde là-dessus. Tu vois, c'est vraiment important.

  • Speaker #0

    Exactement. Au-delà des fameuses recommandations que tout le monde commence à connaître, à savoir les 150 minutes par semaine d'une activité physique modérée à soutenue, Au-delà de ça, je pense que ça, et c'est ce qu'on se disait juste avant de commencer l'épisode, c'est un peu une direction, c'est-à-dire que ça nous donne des repères sur quoi faire en termes de quantité. Mais bien sûr, si on essaye de s'appliquer à ce truc-là toutes les semaines, etc., sans penser au plaisir ou sans penser à d'autres bénéfices encore plus intéressants, au bout d'un moment, on va s'user et puis on ne va pas le faire, parce que c'est barbant en fait.

  • Speaker #1

    Il y aura un épuisement.

  • Speaker #0

    Voilà, il y aura un épuisement, c'est pas ça qui peut motiver sur le long terme. Donc, tu fais bien de souligner le fait qu'il faut qu'il y ait du plaisir, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, ça, c'est un repère. C'est intéressant d'avoir un repère parce que c'est la première fois, il y a quelques années, où a été publié ce chiffre de 30 minutes par jour d'activités au moins modérées. Et puis, quand on vieillit, il faut rajouter deux séances par semaine de renforcement musculaire et de travail sur l'équilibre pour éviter les chutes. Moi, ça, je trouve que c'est intéressant comme repère. Ça, c'est pour des gens en bonne santé et qui veulent le rester. Et ce n'est pas applicable à tout le monde. Alors, pour en revenir au sujet en surpoids ou obèse, il ne faut surtout pas commencer par ça. Il ne faut surtout pas commencer par 30 minutes quand on n'a jamais fait d'activité avant. Ça n'a pas de sens. Et puis, quoi faire en 30 minutes ? Comment faire ? Donc, c'est des lignes, c'est des guidelines, comme on dit, qui nous donnent un repère. Alors, c'est vrai que derrière ça, moi, je vois plutôt le sens de faire un peu tous les jours. Même un peu. Tu vois, tous les jours, c'est mieux que rien. Et il vaut mieux faire 10, 15, 20 minutes, 30 minutes au mieux d'activité physique par jour que les 150 minutes qu'il faudrait faire en une fois, une fois par semaine. Ça ne vient pas à l'idée de te brosser les dents sept fois par jour le samedi. On est d'accord. Tu te les brosses un peu tous les jours. Bon, donc, tu vois. Donc, tout l'intérêt de... d'inciter, de montrer, d'accompagner des patients à reprendre l'activité physique, c'est qu'ils puissent le faire tous les jours dans leur emploi du temps.

  • Speaker #0

    Voilà. Et à commencer par aussi, je trouve, mettre en avant tout ce qui est activité physique, même à faible intensité. Oui. Tu vois, chaque mouvement est bon. Chaque mouvement. Et il y a quand même des études qui mettent en avant, ça rejoint ce qu'on disait sur la sédentarité, finalement, le fait de De briser la sédentarité, on n'est pas forcément dans une activité qui va être modérée, intense, mais au moins de bouger. Plus on bouge, d'ailleurs il y a une étude, je ne sais pas si tu la connais celle-ci, où ils ont mesuré sur une dizaine d'années, dix personnes en situation d'obésité, dix personnes plutôt de profil maigre, et ils ont mesuré leur posture, les mouvements, etc. et ils se sont rendus compte qu'en moyenne, Ces personnes-là, sans parler d'activité physique, d'intensité modéraire soutenue, elles n'avaient pas spécialement modifié leur comportement à ce niveau. Mais en tout cas, il y avait une différence de dépense en énergie de 350 calories chez les personnes maigres qui, finalement, bougeaient un peu plus dans le quotidien. Donc, en gros, passaient moins de temps assises que des personnes en situation d'obésité. Et c'est un chiffre, mais je veux dire, c'est intéressant de voir que, sans parler de l'activité physique modéraire soutenue, juste de bouger déjà au quotidien, de bouger, faire du ménage, prendre ses escaliers, etc., ça enclenche un petit quelque chose. Ça enclenche une dépense en énergie.

  • Speaker #1

    Absolument. Ça ne te place pas. Non, non, mais ça en fait partie. Ça en fait partie. En fait, l'activité physique, c'est différent du sport. L'activité physique, c'est tous les mouvements que tu vas faire au cours d'une journée pour te déplacer, aller au travail, faire le ménage. Et le sport, c'est dans un cadre particulier. C'est une activité qui est bien délimitée, avec des règles, des règles du jeu, quand c'est des sports collectifs, et dans un temps donné. C'est bien différent. Et les deux sont compatibles. Mais je reviens sur ce que tu disais, qui est vraiment intéressant. Plus on est en difficulté pour bouger du fait de son poids, moins on bouge. C'est la palissade de dire ça. Et c'est vrai, en fait. Parce que le surpoids ou l'obésité, on va dire l'obésité pour résumer, l'obésité, elle est source d'handicap. au mouvement. Alors pas tous, tu vas me dire les sumos. Eh bien oui, les sumos, eux, ils sont obèses. D'ailleurs, s'ils ne sont pas obèses, ils ne peuvent pas être sumos, parce que ce qui compte, c'est d'avoir un centre de gravité très, très bas, puisqu'ils font, le but, c'est de faire tomber l'adversaire. Mais ils mangent beaucoup, d'accord ? Un marathonien, un marcheur... Il est maigre, il n'y a pas de marcheur obèse, parce que ce n'est pas compatible, parce que l'intensité de l'effort qu'ils font consomme beaucoup d'énergie. C'est ce que tu disais à l'instant, un sujet maigre va beaucoup bouger et consommer beaucoup d'énergie. Un coureur à pied, un coureur de fond marathonien va consommer beaucoup d'énergie, donc il est maigre et il est très peu gras. Un sumo qui, en dehors de l'entraînement destiné à renforcer sa musculature des jambes, ne marche pas, ne court pas, d'ailleurs il ne pourrait pas.

  • Speaker #0

    Oui, c'est juste impossible.

  • Speaker #1

    C'est juste impossible. Et pourtant, on peut les classer tous les deux dans les sportifs.

  • Speaker #0

    Oui, au sens de, ils sont dans des activités structurées, cadrées,

  • Speaker #1

    etc. Avec des règles. D'accord ? Et pourtant, c'est deux profils très, très différents. Deux profils, en plus, et de risques cardiovasculaires très, très différents. Et par exemple, j'avais lu, ce n'était pas une publication très scientifique, mais qui parlait du sumo. C'est pour ça que ça m'avait intéressé. Il n'y a pas de sumo obèse vieux. Ils meurent tous avant. C'est fou de penser ça. Et d'ailleurs, quand tu regardes dans la rue, il n'y a pas de vieillards obèses. C'est vrai. Soit parce qu'ils ne peuvent plus sortir de chez eux. Ça, je ne suis pas à le vérifier, donc on ne les voit pas. Soit parce qu'ils sont morts avant. Tu vois ? C'est fou de penser ça.

  • Speaker #0

    Oui, complètement. Ça illustre bien tout ce qu'on vient de dire.

  • Speaker #1

    Je ne sais plus pourquoi on parlait de ça, mais j'ai perdu un peu le fil. Mais c'était pour revenir sur, encore une fois, la morphologie, l'activité, la masse musculaire, les types de sports, les types d'activités. donc On se disait, un sujet qui est en surpoids, bien sûr, l'accompagner, mais ça c'est ton métier aussi, l'accompagner mentalement sur le chemin de la reprise de l'activité, c'est aussi important que de lui montrer ce qu'il peut faire. Parce qu'en fait, tout le monde peut bouger.

  • Speaker #0

    Oui, et là où ça me... pour reconnecter un petit peu à ce qu'on disait avant, c'est sûr que plus on a du poids, on va dire plus on est en surpoids ou en situation d'obésité, Plus c'est difficile de bouger, donc plus c'est difficile de bouger, moins on a envie de le faire et moins on le fait parce que c'est inconfortable. C'est ça. D'où l'intérêt de, par exemple, se faire accompagner si on se sent dans cette situation-là et qu'on a du mal à se mouvoir, alors qu'on sait que ça pourrait nous apporter quelque chose de bénéfique. Mais c'est en ça que c'est un sujet qui est important parce qu'on aurait plus besoin de bouger, presque, quand on est en surpoids, en situation d'obésité, mais pour autant, c'est compliqué de le faire.

  • Speaker #1

    C'est compliqué de le faire, je pense qu'il y a des freins. Quand on parle avec des patients, c'est la peur de... Alors, ils ont peur de quoi ? Ils ont peur d'être fatigués. Bon, après, certains patients, ils le sont déjà par la maladie et les traitements, ils ont peur d'être fatigués. Ils n'ont jamais pensé que de bouger, ça pouvait diminuer leur fatigue. Ils ont peur d'avoir des douleurs.

  • Speaker #0

    Plus. Plus. Et ce qui n'est pas faux non plus.

  • Speaker #1

    Surtout dans un premier temps. Voilà,

  • Speaker #0

    l'adaptation de l'activité. Il y a la peur du regard des autres.

  • Speaker #1

    Que je mettrais en top de la pile.

  • Speaker #0

    Ah oui, en particulier dans les sports collectifs, dans les salles, à la coagime, il y a la peur du regard des autres. Donc, il y a tout ça qui peut contribuer à empêcher la personne de repartir. Ce sont vraiment des freins. Vraiment des freins.

  • Speaker #1

    Et toi, qu'est-ce que tu conseillerais à ces personnes qui sont face à tous ces freins ? Donc déjà, c'est difficile de bouger. Et en plus, il y a un paquet de freins qui se superposent.

  • Speaker #0

    C'est un peu le millefeuille pour parler d'alimentation. Alors, je n'ai pas de recette miracle et surtout pas de conseil stéréotypé. Moi, j'ai l'habitude de dire que l'activité physique, c'est comme un médicament, ça se prescrit avec un rythme, une intensité, une fréquence. En gros, il faut faire une ordonnance du médicament sport. Bon, ça c'est bien quand tu as compris le bénéfice. Je pense que la première étape, c'est d'accompagner doucement le patient à lui faire toucher du doigt, ou lui faire voir, ou lui faire sentir que ça peut lui apporter quelque chose de bénéfique sans jamais rien retirer. Et sans effet secondaire, tu vois ? C'est beaucoup plus facile de prescrire 10 minutes de marche par jour, parce qu'on sait que ça ne peut pas faire de mal, qu'un médicament dont on sait qu'il peut avoir des effets secondaires. Donc je pense qu'il faut l'accompagner. dans cette première démarche. Et puis, la deuxième démarche, je pense qu'il faut tester les choses. De la même façon que tu ne peux pas dire un plat si tu ne l'aimes pas, si tu ne l'as pas goûté. Tu ne peux pas dire ça. Je pense que dans l'activité physique, il faut accompagner un patient doucement, de façon adaptée, d'où le terme activité physique adaptée, pour qu'il puisse sentir avec ses propres sensations internes le bénéfice que ça peut lui apporter. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Tout en sachant que parfois... ce fameux bénéfice n'est pas toujours immédiat. En fait, je pense à ça parce que, effectivement, quand on n'a pas goûté un plat, on ne peut pas dire si on l'aime ou si on ne l'aime pas. Mais parfois, il faut goûter le plat plusieurs fois pour commencer à l'aimer. Parce que tant qu'on n'est pas bon, pas compétent, souvent, on a du mal à aimer les choses.

  • Speaker #0

    C'est pas mal du tout. J'adhère à ton idée. Une séance d'activité physique ne permet pas à quelqu'un de savoir si c'est bien ou pas. Et puis une séance d'activité physique, mettons, de 10 minutes pour commencer, alors on ne peut pas entrevoir toutes les possibilités, tu vois ? C'est tellement vaste, en fait. Et puis je pense qu'il y a une troisième chose qu'on n'a pas abordée, c'est de quoi vous avez envie ? Qu'est-ce qui vous ferait le plus plaisir ? Et puis on va voir ensemble si c'est réalisable. Si une personne obèse me dit, moi, dans quelques mois, je veux marcher 20 kilomètres, je lui dirais peut-être... on va baisser votre objectif, peut-être que vous arriverez à marcher, oui, mais peut-être pas à 20 km. Il faut se fixer des choses atteignables, réalisables, mesurables. C'est toujours le cas avec les objectifs qu'on se donne devant nous, quels qu'ils soient. Et je trouve qu'en activité physique, c'est encore plus vrai la cahier, parce que c'est mesurable, en termes de distance, en termes de fréquence cardiaque, en termes d'essoufflement, en termes de fatigue, tu vois, c'est mesurable. D'où l'intérêt aussi que on conseille parfois à des patients de tenir un carnet. Tu vois, alors avec les montres connectées, c'est très facile. Combien j'ai fait de pas, combien j'ai dépensé de calories, combien j'ai monté d'étage, combien j'ai fait de minutes de vélo. C'est très facile. On a tout, en fait. Combien d'heures de sommeil j'ai dormi. D'ailleurs, ça, c'est intéressant de voir que... Je repense à une patiente, vous l'avez vu, il n'y a pas très longtemps, qui a une montre connectée qui l'accompagne la nuit aussi, qui me disait, mais depuis que je fais le programme, je dors mieux. Et nous, on a beau le dire, si du temps que tu n'as pas vécu ça, que tu peux améliorer ta qualité de sommeil. par l'activité physique, là aussi certainement par la fabrication, la sécrétion d'hormones internes. Il se passe des tas de choses dans l'activité physique. On améliore l'élimination de certains déchets, on oxygène les muscles, on va dans des tas de choses, et le cerveau.

  • Speaker #1

    Puis on se fatigue physiquement.

  • Speaker #0

    Puis on se fatigue physiquement, donc on dort mieux.

  • Speaker #1

    Pour dormir, c'est plus facile.

  • Speaker #0

    Il ne faut pas oublier aussi une chose, c'est qu'on oxygène son cerveau. Et moi, je pense que de marcher dix minutes ou un quart d'heure dans la nature est nettement plus bénéfique pour le cerveau. que de passer dix minutes ou un quart d'heure, même à lire un livre qui apportera autre chose. Oui. Mais tu vois, le contact avec la nature, l'air, respirer, faire marcher ses poumons, faire marcher son cœur, est nettement plus bénéfique. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #0

    Donc, de quoi vous avez envie ? Qu'est-ce qui vous ferait le plus plaisir ? Si tout était possible, qu'est-ce qui vous arriverait ? Si vous aviez une baguette magique, de quoi vous auriez envie ? Alors, il faut tenir compte de ça parce qu'on peut s'adapter. Oui.

  • Speaker #1

    C'est ça, parce qu'on peut avoir envie de quelque chose qui n'est peut-être pas atteignable dans l'immédiat, mais on peut aussi le décomposer.

  • Speaker #0

    Oui, en petits objectifs.

  • Speaker #1

    En petits objectifs.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Ou adapter les mouvements, etc.

  • Speaker #0

    Adapter les mouvements. Et ça restera une activité. Je pense aux pilates que tu connais. Je pense à d'autres activités plus sportives comme la Fitmove. Eh bien, on va s'adapter. possibilités mécaniques cette fois de la personne, à ses capacités aussi cardio-respiratoires,

  • Speaker #1

    tu vois ? Oui, d'ailleurs, peut-être que tu peux préciser ce qu'il faut absolument éviter. Tu sais, quand on reprend et qu'on est en surpoids ou en situation d'obésité, il y a forcément certains risques à faire de l'activité physique ou même du sport. Sur quoi est-ce qu'il faut faire attention ?

  • Speaker #0

    Je crois que la première chose, c'est de voir son médecin déjà.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    poser les bases. poser les bases, voir un médecin pour voir s'il n'y a pas de contre-indications. Mesurer sa tension artérielle, faire un bilan biologique à la recherche d'une hypercholestérolémie et pourquoi pas faire une épreuve cardio-respiratoire. Reprendre de l'activité physique quand on a 50 ans, qu'on n'en a jamais fait et qu'on est en surcharge pondérale, qu'on a un cholestérol limite, ce n'est pas raisonnable de faire tout ça d'emblée, tout seul, sans être accompagné. Première chose, c'est de vérifier qu'on peut. Une fois qu'on a le feu vert, Et d'ailleurs, le médecin, maintenant, depuis la loi de 2016 ou 2018, sur la prescription d'activité physique ou le sport sur ordonnance, va délivrer un certificat d'aptitude. Et s'il est bien formé, il va donner des conseils. Parmi ces conseils, et surtout pour les personnes en surpoids, on commence doucement. 10 minutes par jour, première chose. Deuxième chose, on ne fait pas d'emblée de sport intensif. Aucun sens. Ça n'a aucun intérêt de courir d'emblée. Ça n'a aucun intérêt.

  • Speaker #1

    Oui, ça n'amènera que vers un échec et un dégoût,

  • Speaker #0

    un découragement. Donc, on commence 10 minutes. En faisant quoi ? Le sport le plus simple, c'est la marche. On est juste tributaire de la météo. Il faut une bonne paire de chaussures, il faut un terrain plat. Et j'insiste là-dessus, on commence à marcher sur un terrain plat. Si possible, sur un parcours qu'on connaît bien. Comme ça, on peut le faire plusieurs fois, on peut le répéter, on peut se mesurer à la facilité de faire le même parcours tout le temps.

  • Speaker #1

    Pourquoi d'ailleurs tu dis un terrain plat ? Est-ce que c'est pour éviter d'aller sur des fréquences cardiaques trop élevées ? Oui. Et quel est un peu le repère à avoir au niveau de la fréquence cardiaque ? Alors, je ne parle pas en chiffres parce que la majorité des gens... Non,

  • Speaker #0

    ce n'est pas gênant. On peut parler de chiffres. Alors, ce que je vais dire comme formule de calcul, elle est très générale. Elle dépend bien sûr de l'existence ou non d'une pathologie cardiovasculaire. Tu prends 220, tu retires ton âge. Ça va te donner un chiffre. De ce chiffre, tu prends 70 à 80% et ça te donne la limite supérieure de rythme cardiaque à ne pas dépasser lorsque tu es en plein dans ton effort. Pas quand tu vas commencer à faire du vélo, que tu vas t'échauffer, là le rythme cardiaque va monter, puis après il va s'équilibrer, il va redescendre par une phase qu'on appelle le plateau. C'est pendant cette phase-là où il faut que ton rythme cardiaque soit 70 à 80% ta fréquence maximale théorique.

  • Speaker #1

    Et en termes de ressenti ? Parce que tout le monde n'a pas spécialement de quoi mesurer sa fréquence cardiaque.

  • Speaker #0

    Exactement. Un rythme ressenti qui est très intéressant, c'est de pouvoir continuer à parler sans être essoufflé pendant ton effort. Là, on est signé d'un effort léger ou modéré. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Oui, avec un léger essoufflement. C'est-à-dire que tu peux dire une phrase sans lâcher plein de fois. Parce qu'il y a toujours un petit essoufflement. Je ne pense pas qu'il faille absolument zéro essoufflement. Si on veut...

  • Speaker #0

    Si tu as zéro essoufflement, c'est que l'effort n'est pas suffisant. C'est ça. Donc, il faut que tu puisses continuer à parler, prendre ta respiration à la fin de chaque phrase et pas entre chaque mot. D'accord ? On dit même que si tu peux continuer à chanter, c'est même encore mieux. Le chant, ça demande une discipline respiratoire. Et ça, on va commencer comme ça. D'accord ? Et puis, après, la progression, c'est histoire d'envie, de tolérance, de goût. Ça peut être de 10 à 15 minutes. Au bout d'une semaine, on va passer de 10 à 15 minutes. Il faut être progressif. Puis de 15 minutes à 20, etc. Et puis, quand on sera à 30 minutes, on peut faire deux activités différentes. Tu peux faire 15 minutes de marche et 15 minutes de vélo, par exemple, qui n'apporteront pas les mêmes choses. Et quand on a trop de poids, porter son poids, c'est difficile au niveau des articulations. Donc, marcher quand on a trop de poids, c'est difficile. Et d'ailleurs, je vais te citer quelque chose qui est assez intéressant, c'est que chez des sujets... obèses depuis longtemps, la masse musculaire est même souvent au-dessus de la normale, contrairement à ce qu'on pourrait penser. Pourquoi ? Parce qu'ils sont obligés de porter leur poids. Et la masse musculaire dans les jambes, nous, on a une impédance métrique qui nous permet de le mesurer, elle est souvent un peu au-dessus de la norme. C'est étonnant.

  • Speaker #1

    C'est hyper étonnant.

  • Speaker #0

    C'est hyper étonnant. Et en fait, c'est le poids que représente le corps, le tronc, sur les membres inférieurs.

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'est un effort constant.

  • Speaker #0

    C'est un effort constant. C'est comme si tu avais un sac à dos de 15 ou 20 kilos, parfois 30 kilos sur le dos en permanence. Oui. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Je trouve que c'est intéressant que tu précises ça, parce que ça permet aussi de mettre en avant, pour peut-être vous qui écoutez, qui vous retrouvez dans cette situation, de comprendre que vous n'avez pas non plus zéro muscle, comme vous pourriez peut-être le penser. Oui,

  • Speaker #0

    d'ailleurs la graisse, elle ne s'accumule pas dans les muscles des jambes. Tu sais, on dit, voilà, un homme et une femme sont différents parce que le lieu où la graisse est stockée est un peu différent. Mais en fait, la graisse, elle est surtout stockée au niveau du tronc et du ventre.

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Bien sûr, il y aura une surcharge. dans les membres, mais beaucoup moins importantes. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est vachement intéressant. Et tu vois, pour compléter un petit peu ce que tu dis par rapport à la reprise, d'y aller progressivement, d'y aller à son rythme, de chercher le plaisir. D'ailleurs, c'est bien, je trouve, de se dire que chaque semaine ou chaque mois, le plan peut bouger. L'idée, ce n'est pas de garder exactement la même chose toutes les semaines, c'est de s'adapter au fur et à mesure du temps. Oui. des envies, etc. Et de souligner la fréquence que tu mets aussi en avant. En fait, plus on le fait au quotidien, mieux c'est.

  • Speaker #0

    Mieux on s'entraîne. Plus le corps est entraîné.

  • Speaker #1

    Tu sais, j'ai souvent des personnes qui me disent « Non, mais je pense que je vais commencer par deux séances par semaine. » Et moi, je leur dis « Non, commence par plus souvent, moins long. » C'est ça. Parce qu'en plus de ça, et j'aime bien citer cet exemple, c'est comme si t'allais... Tu sais, si tu vas au boulot qu'une fois par semaine, t'es pas motivé à y aller. Parce que tu perds la motivation, tu reprends tes habitudes sur autre chose, puis quand tu veux en gros, il faut te remobiliser pour y aller. Alors que quand tu le fais très fréquemment, tu restes dans le bain et c'est beaucoup plus simple.

  • Speaker #0

    Oui, c'est beaucoup plus simple et puis ça devient un manque au bout d'un moment.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    d'un besoin. Ah, je n'ai pas fait mon activité, tiens. Donc, qu'est-ce qui commande là ? C'est le cerveau, c'est la pensée, c'est l'envie, c'est les muscles, c'est le corps, je ne sais pas. Mais en tout cas, ça crée un manque à un moment donné. Oui, certainement. On a oublié de dire quelque chose d'important. Quand on fait son activité au tout début, il faut s'hydrater aussi. Oui. Tu vois, il faut boire. Alors maintenant, il y a des gourdes partout. Les gens se trimbalent partout avec des gourdes. C'est bien. C'est bien. Il faut boire régulièrement. Parce que surtout quand il fait chaud. Donc, il faut respecter aussi les conditions météo. On ne commence pas une activité physique quand il fait 30 degrés dehors. Ça n'a pas de sens. On le fait le matin plus tôt. Là, on est en été, il fait chaud. Mais en hiver, c'est pareil. On se couvre bien pour faire une activité physique. et même moins 5 dehors, ce n'est pas une contre-indication.

  • Speaker #1

    Si on est bien couvert.

  • Speaker #0

    Ah oui, on risque rien à aller marcher par moins 5 dehors. Pas du tout. Contrairement à ce qu'on penserait. On s'habitue à la température, aux grandes variations de température.

  • Speaker #1

    Et surtout, plus on le fait, plus on s'habitue aussi.

  • Speaker #0

    Et plus on le fait, plus on s'habitue au conduit.

  • Speaker #1

    Quand on va débrouiller.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Il y a des sports de l'extrême. Il y a des gens qui font des marathons par moins 25, et puis il y a le marathon des sables où il fait plus 40. Donc, on voit tout. Et l'organisme est capable de s'adapter de façon incroyable à tout.

  • Speaker #1

    C'est d'ailleurs pour ça, et je trouve ça super intéressant que tu parles d'adaptation. C'est d'ailleurs pour ça que quand on ne bouge pas, le corps s'adapte à ne pas bouger. Complètement. Donc, ça devient super compliqué de bouger.

  • Speaker #0

    Complètement. En fait. Ah oui, et complètement. Et la sédentarité appelle la sédentarité. Ah oui, ça, c'est net. Le mouvement appelle le mouvement. Et le mouvement appelle le mouvement. Martin les deux sortent. Ah, absolument. C'est des lois naturelles. Vraiment. Ah oui, oui, vraiment.

  • Speaker #1

    Il y a une question qui revient régulièrement, en tout cas, moi, qu'on me pose, c'est mais en fait, combien de temps il faut que je pousse, entre guillemets, pour ressentir les premiers bénéfices.

  • Speaker #0

    C'est une vaste question. Pour essayer d'y répondre simplement, tout dépend de ce qu'on veut ressentir. Bien entendu, tu ne verras pas des bénéfices immédiats sur le cholestérol, l'hypertension artérielle et les douleurs articulaires. Non. En revanche, les premiers bénéfices qu'une personne est susceptible de ressentir, c'est la satisfaction d'y être arrivé. Et ça, c'est déjà gratifiant.

  • Speaker #1

    Il ne faut pas le sous-estimer, je pense.

  • Speaker #0

    Il ne faut pas sous-estimer.

  • Speaker #1

    C'est ce qui permet d'y retourner un deuxième fois.

  • Speaker #0

    Mais oui, parce que l'idée quand même, au bout du compte, c'est que le patient devienne un peu addict à son activité. C'est qu'il en ressente tellement du bien qu'il a envie d'y retourner et d'en consommer encore plus. Donc, satisfaction. Des effets qui apparaissent, je pense, assez tôt, c'est l'impression d'être bien. Et ça, on ne sait pas trop d'où ça vient. Tiens, je me sens plutôt bien après avoir fait ça. Tu vois, il y a une satisfaction. Et puis physiquement, ça se ressent. Certainement qu'au niveau biologique ou biochimique, il doit y avoir des supports chimiques à tout ça. Ça, je n'en doute pas. Mais il n'empêche que c'est un ressenti. De même façon qu'on ressent une fatigue diminuée avec l'activité physique, tu vois, on peut se sentir mieux.

  • Speaker #1

    C'est à ça que je pensais. J'ai une personne, là, récemment, que j'accompagne, qui est justement en situation de surpoids ou d'obésité. qui me disait, elle a démarré il y a quelques temps, et en une semaine ou deux, je ne l'ai plus en tête exactement, elle m'a dit, par rapport à la fatigue, c'est incroyable. C'est incroyable comme je me sens dynamique.

  • Speaker #0

    Dynamique,

  • Speaker #1

    c'est ça. Alors que, et ce qu'elle a mis en place, pour donner un peu plus de précision, c'est une vingtaine de minutes chaque jour, soit de marche, soit de yoga. Elle alterne entre différents types d'activités plutôt douces à modérer. Et simplement ça. et je pense aussi qu'il y a le mouvement qui produit ça, le mouvement physique, tu vois. Mais il y a aussi le fait de se voir passer à l'action.

  • Speaker #0

    Certainement. C'est l'image. L'image, c'est l'image de soi. On se sent plus dynamique. Et l'image de soi, l'image que l'on se renvoie à soi, peut être différente, tu vois. Et je pense qu'il faut comptabiliser sur des choses comme ça. D'ailleurs, nous, dans les programmes d'activité physique qu'on fait au Centre Léon Bérard, on demande toujours aux gens comment ça va à la fin. Comment vous sentez ? Ils veulent mesurer sur une échelle. Certes. Dans cette échelle, ils vont mesurer la fatigue, ils vont mesurer leurs conditions du moment, mais c'est une échelle globale. En fait, on n'a pas aujourd'hui d'échelle précise pour mesurer le ressenti. Et pourtant, c'est très motivant. Plus tu fais quelque chose qui te permet de te sentir bien, plus tu as envie de le faire. Exactement. Voilà, on est quand même fait pour se faire du bien. Tu vois ? Donc, je pense que le premier effet, c'est ça. Et plus tu bouges, plus tu as envie de bouger.

  • Speaker #1

    Et plus tu gagnes d'autres... types de bénéfices qui viennent.

  • Speaker #0

    Et puis le reste se voit un peu plus longtemps après. Alors, est-ce qu'on perd du poids en bougeant ? Ça, c'est une sacrée bonne question. Parce qu'il y a des gens qui veulent parfois se dire, moi je veux bouger parce que je veux perdre du poids. Alors, je reprends mon exemple du marcheur qui est maigre et du sumo qui est très gros. Ils font tous les deux de l'activité physique. Il y en a un qui en fait beaucoup en distance. Donc, il y a une activité très cardio-vasculaire. Et lui, il ne prend pas de gras parce qu'il consomme tout. Ses muscles sont tout le temps en mouvement et il consomme. Et l'autre, il fait du renforcement musculaire statique. Il va soulever des poids, il va soulever des charges et il mange énormément.

  • Speaker #1

    Mais il dépense moins d'énergie.

  • Speaker #0

    Il dépense très peu d'énergie, en fait. Faire de l'activité physique, est-ce que ça fait maigrir ? Non, pas tout seul.

  • Speaker #1

    Pas tout seul,

  • Speaker #0

    je pense que c'est ça. Non, si à côté de ça, tu as une alimentation qui n'est pas structurée, riche en tous les nutriments, protéines, lipides, glucides, de façon proportionnée, tu ne maigriras pas.

  • Speaker #1

    En fait, c'est simple. Si la balance est déséquilibrée, qu'il y a plus de calories qui rentrent, moins qui sortent,

  • Speaker #0

    L'activité physique, elle a tout un intérêt chez une personne qui est en surpoids, comme on l'a dit depuis le début, sur le mouvement, les articulations, la respiration, la fatigue, le bien-être, le sommeil, voire même la tristesse ou la dépression. Parfois, on fait de l'activité physique dans des hôpitaux psychiatriques. Mais sur le plan organique, le bénéfice de l'activité physique, lui, il peut être un petit peu plus tardif et pas mesurable immédiatement. tu vois, donc Est-ce qu'on maigrit en faisant l'activité physique ? Non tout seul, encore une fois, non tout seul.

  • Speaker #1

    Non tout seul, oui avec.

  • Speaker #0

    Oui avec, et oui avec une alimentation adaptée, bien sûr. Parce que la prise de poids, revenons un tout petit peu sur les causes de l'obésité. On va éliminer les causes génétiques, qui sont vraiment des causes avec des facteurs génétiques, chromosomiques, prédisposants. La majorité des gens qui sont en surpoids ou obèses ont pour cause la sédentarité et l'alimentation. Trop ceci ou trop cela, trop riche en calories, trop copieuse, trop riche en sucre, trop riche en gras. Il n'y a pas de secret, ce n'est pas le stress qui fait grossir. Là, il faut, je pense, rompre une croyance. Le stress ne fait pas grossir. Si demain, je t'enferme dans une pièce sans manger, avec beaucoup de stress, tu ne vas pas grossir. Donc ça, ça n'existe pas.

  • Speaker #1

    C'est juste que le stress, pour certains, donne envie de plus manger. C'est ça, c'est ça. Et on en revient toujours à...

  • Speaker #0

    C'est ça. En fait, le stress fait manger. Et pourquoi ? Parce que quand on mange, on est soulagé. D'ailleurs, ça commence parfois très très tôt. Un bébé qui pleure, on lui donne un biberon d'eau sucrée ou de lait sucré. Parce que le sucre calme, et ça, chimiquement, c'est prouvé. Effectivement, le sucre est apaisant, mais pas longtemps. Donc, on a envie de reprendre, tu vois ? Donc, les causes, oui, elles sont génétiques pour certaines, elles sont biologiques. Ça, on ne peut pas le nier. Mais elles sont aussi comportementales. Et dans le comportement, il y a ce qu'on met dans l'assiette et il y a la façon avec laquelle on mange. Ce qu'on met dans l'assiette, c'est la répartition des nutriments, et la manière avec laquelle on mange, c'est manger très rapidement, ça s'appelle une tachyphagie, c'est ne pas ressentir les sensations de faim et de satiété, et ça, ça fait parfois appel à des... comportements très anciens, familiaux, éducatifs, sociaux, traumatiques, ne le négligeons pas, c'est à l'origine de beaucoup d'obésité tardive. Donc c'est des mécanismes complexes. Donc je ne prétends pas qu'on puisse résoudre tout ça par l'activité physique, pas du tout. On ne va pas résoudre tout ça parce qu'il y a souvent un long passif, un comportement qu'il va falloir rompre à un moment donné. Mais de faire une activité physique et de se sentir mieux peut faire changer le regard qu'on va porter sur l'alimentation.

  • Speaker #1

    Et ensuite sur son corps.

  • Speaker #0

    et sur son corps. Et puis, il faut du temps pour perdre du poids par l'alimentation et l'activité physique. Il faut un peu de temps pour voir changer la morphologie, mais c'est un gage de succès. Plus tu vois les choses changer, plus tu as envie de continuer la méthode ou la technique qui t'a permis de changer.

  • Speaker #1

    Et aussi, et je pense que c'est primordial de l'avoir en tête, tout dépend sur quoi on focalise notre attention en termes de changement. C'est-à-dire, si pour moi, il n'y a que le chiffre sur la balance qui compte. J'aurais beau être moins fatigué ou avoir d'autres bénéfices autour, je ne vais pas les voir. C'est là où ça devient problématique. Oui,

  • Speaker #0

    encore une fois, et puis le chiffre en lui-même, c'est une mesure, mais moi j'encourage les gens qui rentrent dans un processus de prise en charge de leur poids ou de leur surpoids par l'activité physique et la nutrition, achetez-vous une balance à l'impédance maître et vérifiez que c'est votre composition corporelle qui change. et pas simplement votre poids. Moi, je le vois très régulièrement, des gens déçus parce qu'en 3 mois, 6 mois, ils ont perdu 1 kg. Oui, mais quand on regarde en composition corporelle... Ça a bougé. Ça a bougé. Ils ont pris 3, 4 kg de masse musculaire et ils ont perdu 5 kg de masse grasse.

  • Speaker #1

    Oui. Tu vois ? Et comment est-ce que vous dormez maintenant ? C'est ça. Et comment vous vous sentez dans votre corps ? Et en fait, c'est tout ça qu'il faut, je pense, prendre en considération pour voir qu'il y a eu du changement. En fait, le changement, ça ne passe pas qu'à travers un seul paramètre, ça passe à travers plein de paramètres. Et souvent, on focalise notre attention sur les mauvais paramètres. En tout cas, pas sur ceux qui sont gratifiants tout de suite.

  • Speaker #0

    Et le poids en lui-même est un très mauvais indice de surveillance de sa condition physique. Très mauvais.

  • Speaker #1

    Et tu vois, ça me donne envie, pour conclure cet épisode, qu'on aborde effectivement... La reprise d'activité physique, on disait tout à l'heure, c'est mieux d'être accompagné dans cette démarche, surtout si on n'en a pas fait depuis longtemps, qu'on ne connaît pas si bien que ça notre corps, ou en tout cas qu'on ne sait pas réellement comment s'y prendre, se faire accompagner notamment par des professionnels qui sont spécialisés. Donc on parle des enseignants en activité physique adaptée, entre autres. On a parlé tout à l'heure de prescriptions médicales. Tu veux bien rebondir un peu là-dessus pour expliquer comment ça marche et comment est-ce qu'on peut se faire aider, voire même sur le plan financier ?

  • Speaker #0

    Bien sûr. Ah oui, c'est très important. Le médecin a pour objectif de faire une prescription. Déjà, de vérifier qu'il n'y ait pas de contre-indications à faire, voire même d'orienter vers certaines activités. Et comme on l'a dit, de faire une prescription. Ça s'appelle du sport sur ordonnance. Pourquoi c'est important ? Eh bien parce que ça permet déjà à un patient de se diriger vers des enseignants d'activités physiques adaptées, qu'il soit un peu plus en structure individuelle, en micro-entreprise ou dans des maisons sport santé, où ils feront un bilan de la condition physique que ne fera pas le médecin, en fait. L'enseignant en APA va faire un bilan de la condition physique avec des tests, et puis va définir un certain nombre d'exercices, de temps, d'intensité pour le patient. D'où le terme « adapté » . Et puis, ça coûte forcément un petit peu de sous, mais la bonne nouvelle, c'est qu'aujourd'hui, il y a des programmes d'activité physique Merci. qui sont remboursées par la Sécurité sociale dans certaines catégories de patients. Je pense notamment à des patientes avec un cancer du sein à domicile, par exemple. Elles ont droit à cinq séances. Mais je pense aussi aux mutuelles. Il y a aujourd'hui au moins, on les a répertoriées, 45 mutuelles en France, et il y en a certainement plus, surtout des mutuelles inter-entreprises qu'on ne connaît pas, qui prennent en charge, à concurrence de un peu, moyen ou beaucoup, l'activité physique. La plupart du temps, sur des forfaits. Et ça va en gros de 50 euros à 400 euros par an quand on est en affection longue durée.

  • Speaker #1

    Et ce qui n'est pas rien.

  • Speaker #0

    Et ce qui n'est pas rien dans son budget. À 400 euros, tu t'inscris largement à une salle d'activité physique, tu t'inscris à des cours, tu t'inscris à tout ça. Donc aujourd'hui, et de plus en plus, plus on amène nous de preuves que l'activité physique inclue dans un parcours de soins est un vrai bénéfice pour le patient au même titre que les médicaments, plus on aura de crédit pour dire que oui, il faut prendre en charge, que les assurances sociales prennent en charge l'activité physique parce qu'on a démontré que ça apporte un bénéfice. Tu vois ? Donc, et ça, les lignes commencent à bouger. Clairement, elles commencent vraiment à bouger. J'en veux même pour preuve que, je pose souvent la question aux patients, il y en a beaucoup qui ne savent même pas que leur mutuel prenait en charge l'activité physique.

  • Speaker #1

    Du coup, par contre, il faut bien aller se renseigner auprès de sa mutuelle.

  • Speaker #0

    Il faut aller se renseigner.

  • Speaker #1

    Comme ça.

  • Speaker #0

    Parfois, ça apparaît dans les mêmes cas que les activités, on va dire, annexes. Tu vois, par exemple, l'ostéopathie ou les médicaments non remboursés qui sont parfois pris en charge avec un forfait. C'est souvent là-dedans qu'on retrouve l'activité physique. Donc, il faut faire ça. Je pense qu'il faut s'adresser à des professionnels, en particulier quand on a des problèmes de santé. Après, le sport santé préventif, quand on a... pas de soucis particuliers, il peut être fait par des bénévoles dans la salle des fêtes du village. Complètement. Qui ont tout semblé.

  • Speaker #1

    Si on se sent d'aller marcher, etc.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, ça me fait penser à quelque chose qu'on n'a pas dit tout à l'heure et qui me paraît important. Si on n'est pas accompagné par un enseignant d'activité physique adapté, quand on va marcher, il faut se faire accompagner par un copain ou une copine. Parce que ça permet de s'oxygéner, de parler, ça permet de faire de la publicité, de se sociabiliser. Il ne faut pas rester tout seul, en fait. Tu vois, je trouve que... Alors, c'est pour ça qu'il y a des associations de personnes en surpoids et obèses qui organisent elles-mêmes des sorties, des sports collectifs. Moi, j'en vois régulièrement dans les parcs de la ville. Je vois bien, vu leur morphologie, qu'ils se ressemblent tous. Donc, ils font partie de la même groupe ou de la même association et qu'ils vont marcher, qu'ils vont faire de la gym, qu'ils vont faire du yoga, du pilates dans l'herbe, etc.

  • Speaker #1

    Oui, ça donne un réel élan.

  • Speaker #0

    Ah oui, un réel élan. Et puis, il y a des établissements hospitaliers ou des cliniques qui ont développé des programmes spécifiques de prise en charge du surpoids ou de l'obésité. À Lyon, il y en a plusieurs, qui associent à la fois l'éducation thérapeutique, de la nutrition, de l'activité physique, de la kinésithérapie adaptée quand il y en a besoin et d'autres activités plus ludiques. Et qui s'adaptent même en fonction des horaires de travail. Il y a des programmes qui ont lieu le soir de 17 à 19, par exemple, tu vois.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    il y a généralement de la variété. Et de la variété.

  • Speaker #1

    Et si on n'est pas dans un endroit où il y a physiquement quelque chose, on peut aussi se renseigner en ligne. Il y a aussi des enseignants, il n'y en a pas, qui donnent des cours en ligne. Il existe quand même maintenant, dans notre monde actuel, quand même pas mal de possibilités. Et encore une fois, s'il n'y a pas tout ça, en fait, commencez par réfléchir à... Quelle première petite action vous pourriez mettre en place de votre côté qui ne vous mette pas en danger, on va dire, que ce soit par un petit peu de marche ? En tout cas, commencer un quelque chose.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Et puis, il y a des tas d'applications. J'en ai deux en tête qui viennent. Il y a Kipling, il y a Sonomove, par exemple, qui sont des applications qui sont vraiment dédiées à l'activité qui sont faites pour ça, qui accompagnent. Et puis, les applications, maintenant, on en a plein sur notre téléphone. Oui. Donc, une de plus ou une de moins, c'est ça de gagné. Donc, il ne faut pas hésiter. En plus, tu vois, ça apporte chez soi, chez soi, en fait, sans faire d'efforts d'y aller, ça apporte chez soi quand même des solutions. Complètement. Donc, il ne faut pas le négliger. Je pense que tout est bon à prendre pour se remettre à l'activité physique. Tout est bon à prendre. Tous les moyens sont bons à prendre.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et puis, il ne faut pas hésiter à tester des choses.

  • Speaker #1

    Il faut tester, il faut essayer, il ne faut garder que ce qui nous plaît.

  • Speaker #0

    Exactement. Mais en tout cas, quand on se sent, on va dire, abandonné, il faut quand même vérifier, est-ce qu'on a tout tenté ? Est-ce qu'il n'y a pas d'autres solutions ? Ou d'autres choses qui pourraient mieux nous convenir ? Être plus agréable, plus fun, plus... Surprendre. Il y a toujours des solutions. Et je pense que la meilleure, c'est quand même de vous faire accompagner. N'hésitez pas à... à écouter le podcast Mouvementale pour vous donner un petit coup de boost et à venir toquer à la porte de Mouvementale pour justement travailler au-delà de l'aspect physique, tout ce qui pourrait vous empêcher sur le plan mental.

  • Speaker #1

    Tu as raison de dire ça en conclusion, je pense que les freins mentaux sont des freins puissants. Je ne vais pas y arriver, je ne vais ressembler à rien, j'y arriverai jamais, je vais avoir mal partout, dans ma famille on n'a jamais été sportif. Le sport, ce n'est pas fait pour moi. Je ne peux pas me montrer. Enfin, je peux t'en citer plein. Il y a plein de freins mentaux. Et ça conditionne le comportement, ça conditionne l'attitude, ça conditionne plein de choses. À l'inverse, on a tous des freins mentaux qui peuvent nous pousser à avoir des comportements addictifs. Et la nourriture en état. On ne quitte jamais la table sans avoir fini son assiette, par exemple. Et ah oui, et alors ?

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et tu vois tout ce que ça peut entraîner quand on vit comme ça pendant 40 ans avec... Voilà, on finit tout ce qu'il y a dans le plat, sinon on ne quitte pas la table.

  • Speaker #0

    Il y a énormément de choses et je pense à un autre exemple sur un autre registre qu'on a beaucoup intégré dès la plus tendre enfance à l'école. C'est si j'ai des bonnes notes, je suis bon. Si j'ai des mauvaises notes, je ne suis pas bon. Donc, si je réussis ma séance de sport, je suis bon. Si je ne réussis pas, je ne suis pas bon. Et au-delà de ça, on s'associe, notre valeur est directement... corrélée à nos résultats, en fait. C'est ça. On est nos notes, on est nos résultats. Or, ce n'est pas le cas.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas une obligation, alors qu'on peut aimer les maths et être mauvais en maths.

  • Speaker #0

    Exactement. Et on a le droit d'être mauvais en maths.

  • Speaker #1

    On a le droit d'être mauvais en maths. Et on ne demande pas aux patients d'être des compétiteurs. On ne demande pas de faire des résultats et des performances. Ce n'est pas ça.

  • Speaker #0

    C'est trouver sa propre pratique.

  • Speaker #1

    C'est trouver son plaisir. C'est trouver son plaisir à marcher, à sortir, à aller dehors, aller dans une salle de sport, aller... nager, à jouer avec les enfants. C'est ça. En fait, c'est trouver son plaisir à bouger. Et aujourd'hui, vraiment, s'il y a un maître mot à retenir, c'est aujourd'hui, la sédentarité est vraiment un mal qui gagne de plus en plus les enfants, les ados et les adultes. Vraiment.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que le mouvement, ça commence dès maintenant.

  • Speaker #1

    C'est bien de finir comme ça.

  • Speaker #0

    J'espère que cet épisode vous aura donné un petit coup de pouce et un petit coup de pouce et un élan. Pour la suite, en tout cas, merci beaucoup Philippe d'avoir prêté ta voix pour cet épisode et j'espère te retrouver peut-être dans un prochain épisode à l'occasion. Merci à toi, bonne journée à tous.

  • Speaker #1

    Merci, belle journée.

  • Speaker #0

    C'est tout pour aujourd'hui, enfin presque. Avant de partir, j'ai deux questions pour vous. La première c'est quelle est la chose que vous pourriez retenir de cet épisode et la deuxième à qui vous pourriez la raconter ? En partageant ce podcast et en lui attribuant la meilleure note possible, vous inspirez d'autres personnes à être plus actives. Et comme votre avis compte beaucoup pour moi, n'hésitez pas à me faire part de vos réflexions, j'essaierai de vous répondre. A bientôt !

Description

🔥 Tu penses que le sport n’est plus pour toi parce que tu es en surpoids ou en situation d’obésité ?
Cet épisode est donc pour toi !


J’ai eu la chance d’accueillir Philippe Marijnen, médecin généraliste et médecin du sport, pour un échange plein de douceur et d’espoir.


Dans cet épisode, tu vas découvrir :
✔︎ Comment reprendre une activité physique quand on est en surpoids ou en situation d'obésité ?
✔︎ Peut-on être dans l'une de ces situations et être en bonne santé ?
✔︎ Comment l'activité physique agit réellement sur notre corps ?

(...et bien plus encore !)


Un épisode qui redonne confiance et ouvre des perspectives, même quand on a "lâché l’affaire" depuis longtemps…


Bonne écoute 🎧

Magali


👉 Je vérifie si Mouvemental est fait pour moi 👈


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🙋🏻‍♀️ À propos de moi :

Je suis Magali, fondatrice de Mouvemental.
J’aide les personnes qui veulent bouger mais galèrent à s’y mettre (ou à s’y tenir) à intégrer l’activité physique dans leur quotidien, sans se faire violence.


🤸🏻‍♀️ Mon truc, c’est l’Activité Physique Adaptée : c’est moi qui m’adapte à toi, pas l’inverse.


🧠 Et comme le mental compte autant que le corps, je t’accompagne aussi à mieux comprendre tes blocages, tes freins, et à te créer un état d’esprit qui t’aide vraiment à avancer.


Pendant 6 ans, j’ai accompagné plus de 2000 personnes touchées par le cancer à reprendre une activité. C’est là que je me suis posée cette question qui me guide encore aujourd’hui :
👉 comment faire pour bouger de façon régulière, durable… et choisie ?


Aujourd’hui, je continue d’apprendre sans arrêt (prépa mentale, PNL, neurosciences, motivation, pédagogie…).
Et je transmets tout ça à travers ce podcast, mes accompagnements, et toujours… avec beaucoup d’envie.


🚲 En dehors de ça, je suis une ex-basketteuse passionnée reconvertie en sportive à la carte, toujours sur mon vélo !

Si tu veux retrouver de l’énergie, de la confiance, et une pratique qui te ressemble… tu es au bon endroit.


👉 Je vérifie si Mouvemental est fait pour moi 👈


Magali


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Certains voient l'activité physique comme un investissement pour leur santé et leur bien-être. Vous voulez en faire partie ? Bienvenue chez Mouvementale. Je m'appelle Magali Dubois et je m'adresse particulièrement aux non-sportifs et à tous ceux qui aimeraient enfin réussir à adopter un mode de vie actif dans la durée. C'est en vous partageant des connaissances, des expériences et des points de vue différents que j'ai l'intention de vous aider à bâtir l'état d'esprit et la motivation nécessaire pour le faire. Alors j'espère que ça vous aidera et que vous aurez envie d'en parler autour de vous. C'est parfois difficile d'aimer son corps, d'être à l'aise dans ses mouvements, d'avoir confiance, d'être bien dans son corps, dans sa tête, et d'autant plus quand on est en situation de surpoids ou d'obésité. Et puis faire de l'activité physique quand on est dans cette situation-là, c'est parfois synonyme de souffrance, de douleur. Ça peut représenter une montagne à gravir dans un quotidien qui n'est déjà pas toujours simple. Et c'est pour ça que j'ai eu envie d'aborder le sujet aujourd'hui de l'activité physique, du surpoids, de l'obésité. En fait, comment renouer avec l'activité physique quand on est justement en surpoids ou quand on est en situation d'obésité ? Et pour aborder ce sujet, j'ai fait appel à Philippe Marignane. Je suis ravie de t'avoir à mes côtés, Philippe.

  • Speaker #1

    Merci Magali.

  • Speaker #0

    Philippe est médecin généraliste et médecin du sport au Centre Léon Bérard. Et pour la petite anecdote, je suis ravie qu'on se retrouve une nouvelle fois derrière le micro, quelques années après, je crois que ça fait trois ans. Trois ans, je pense. Il me semble. Où je faisais mes tout débuts débuts dans le podcast et où tu avais été mon invité dans le cadre d'une étude de recherche au Centre Léon Bérard. Donc merci d'avoir accepté.

  • Speaker #1

    Sans prix, c'est un plaisir.

  • Speaker #0

    Et je suis vraiment trop contente qu'on se relance de nouveau dans le jeu ensemble.

  • Speaker #1

    Super. Et puis on va s'en poser des questions.

  • Speaker #0

    Ouais, on a plein de questions à se poser. Et j'espère que toutes ces questions vont vous aider à avancer un petit peu, cheminer dans votre tête par rapport au sujet. Peut-être qu'à la fin de l'épisode, ça vous donnera un élan, un petit coup de boost pour remettre un pied dans l'activité physique. En tout cas, je pense que c'est l'objectif qu'on va se donner aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Est-ce que pour commencer, parce que je t'ai vraiment présenté très succinctement, comment tu pourrais t'introduire un peu à ta sauce pour... Mettre en lumière le pourquoi finalement, je t'interroge toi aujourd'hui sur ce sujet particulièrement de l'activité physique du surpoids.

  • Speaker #1

    Alors si on refait la chronologie inverse, c'est parce qu'aujourd'hui, depuis cinq ans, je travaille au centre Léon Bérard et je pilote un hôpital de jour qui est dédié aux patients atteints de cancer, qui sont en surpoids ou qui sont obèses et chez lesquels on va inciter. par la nutrition et par l'activité physique à reprendre du mouvement, à lutter contre les effets indésirables des traitements et bien d'autres choses. Ça, c'est les dernières années. Et puis aussi parce qu'avant, j'ai eu pendant plus de 20 ans un cabinet de médecine générale et de médecine du sport. Donc, j'ai côtoyé et j'ai fait des milliers de consultations dédiées à la médecine du sport, que ce soit la traumatologie ou la pathologie banale du patient qui reprend l'activité physique ou tout simplement... des gens qui avaient besoin de conseils justement pour revenir à une activité physique alors qu'ils n'en faisaient plus. Voilà, en gros, je me sens un peu légitime pour parler de ça, parce que j'ai accumulé de l'expérience et puis parce qu'avec le temps, je me suis fait ma propre idée sur le sujet.

  • Speaker #0

    Oui, puis tu as vu quand même défiler un paquet de patients et certainement beaucoup de personnes dans cette situation-là du surpoids ou de l'obésité.

  • Speaker #1

    Oui, parce que malheureusement, ça représente une partie de la population française qui est... très importante, trop importante. Et donc, on essaye, en tout cas, les professionnels de santé, en nutrition, en activité physique, et également tous les accompagnants qui sont qui tournent autour de la santé, de faire prendre conscience que bouger, c'est la chose la plus facile à faire et c'est peut-être la plus bénéfique.

  • Speaker #0

    Même si, parfois, on n'en a pas l'impression dans le sens où... Je sais que ça peut être difficile pour beaucoup d'avoir la sensation que c'est facile de bouger quand on est né dans cette situation. Mais d'ailleurs, quand tu dis beaucoup de personnes sont concernées en France, alors moi, j'avais regardé plus par rapport à la population mondiale et j'ai été interloqué de voir que 43% de la population adulte est atteinte de surpoids. Et une personne sur huit atteinte d'obésité. C'est énorme.

  • Speaker #1

    Oui, c'est énorme. Ça dépend un peu des pays. Et plus les pays sont favorisés comme les États-Unis, et plus c'est important. Mais c'est un vrai fléau social, c'est un vrai fléau médical. C'est une vraie inquiétude. Et moi, ça fait des années que j'essaye de faire de la prévention, de convaincre les gens qu'il vaut mieux commencer à bien manger et à bouger avant d'être en surpoids ou obèse. Je l'ai fait avec mes enfants. Ce n'est pas toujours aussi simple que ça. Mais en tout cas, ça vaut le coup de se battre. Ça vaut le coup de se battre.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, qu'est-ce qu'on entend finalement par surpoids, obésité ? Tu vois, comment on sait en fait ?

  • Speaker #1

    Alors en fait, on le sait parce qu'il fallait bien donner des limites chiffrées. Donc, tu sais, on calcule en fonction du poids et de la taille de la personne. Et si c'est un homme ou une femme, on calcule un indice de masse corporelle. Donc, c'est un rapport, c'est un calcul qui donne un chiffre. Ce chiffre, on estime que jusqu'à 25, on est en poids normal. À partir de 25, on est en surpoids. Et à partir de 30, on est obèse. Et j'ai envie de dire, il n'y a presque pas de limite, parce qu'il existe des obésités très, très importantes. Tu vois, l'IMC va à 45, 48, 50, 55. on voit des cas extrêmement importants, en fait. Donc aujourd'hui, c'est ça, c'est un chiffre. Mais moi, j'ai envie de dire, derrière ce chiffre, il y a une réalité, c'est quand même la personne. Et on peut être tout à fait à l'aise pour se mouvoir avec un corps lourd, mais quand on mesure presque 2 mètres de haut. Et puis, on peut être tout à fait en difficulté pour se mouvoir avec un corps moyennement lourd quand on mesure une petite taille. Donc en fait, c'est un chiffre, c'est vrai. mais il faut le rapporter à l'âge de la personne. Il faut le rapporter aussi à ce qu'on appelle les comorbidités, c'est-à-dire les difficultés à bouger au niveau des articulations, par exemple, aux comorbidités dues à l'obésité, comme le diabète, l'hypertension artérielle, qui sont aussi des inconvénients, des limites à l'activité physique. Donc c'est vrai que c'est un chiffre, on va parler de surpoids et ou d'obésité, mais je pense qu'il faut savoir sortir un peu de ce cadre-là. Et plus important que ça, et c'est ce que l'on fait au Centre Léon Bérard et ce que font beaucoup de diététiciens, c'est qu'on s'attache à la composition corporelle.

  • Speaker #0

    Oui, tu veux en dire un peu plus là-dessus ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est intéressant. En fait, d'ailleurs, les définitions récentes de l'obésité ne s'attachent plus simplement à l'IMC, mais au pourcentage et au rapport entre la masse grasse et la masse musculaire. Et c'est vrai que pour nous aujourd'hui, et je le dis aux patients, la graisse est toujours toxique, le muscle ne l'est jamais.

  • Speaker #0

    Plus il y en a,

  • Speaker #1

    plus c'est topique. Et on peut peser 90 kg et avoir 70 à 72 kg de masse musculaire et être en parfaite santé. Et on peut peser 90 kg et avoir seulement 45 à 50 kg de masse musculaire. Et là, on n'est pas du tout dans le même profil. D'ailleurs, les deux personnes n'auront pas les mêmes pathologies. Il y en a un, on pourra parler de surpoids ou d'obèses en bonne santé.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça.

  • Speaker #1

    Alors que l'autre ne le sera pas, tu vois.

  • Speaker #0

    C'est un peu la question de finalement, est-ce qu'on peut être en situation de surpoids ou d'obésité et être en bonne santé ? Complètement. Et je pense d'ailleurs, en même temps que tu parlais de ça, je me disais, par exemple, j'ai l'image de certains altérophiles ou d'autres types de sports où justement la morphologie est plutôt assez imposante.

  • Speaker #1

    Elle est nécessaire.

  • Speaker #0

    Elle est nécessaire. Et puis pour autant, ils sont plutôt en bonne santé, j'imagine. Ça dépend peut-être des...

  • Speaker #1

    Oui, après, il y a des cas individuels, mais globalement, un rugbyman qui pèse 90 à 120 kilos est plutôt en meilleure santé qu'une personne qui pèse 90 à 120 kilos et qui est sédentaire. Complètement. Parce qu'il aura une masse musculaire très importante. Et ce, pour autant, si on se fiait uniquement à l'IMC, il serait obèse.

  • Speaker #0

    Oui. Mais du coup, la question, elle vient... Enfin, la question qu'on peut se poser, c'est en quoi le muscle, ça protège ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est une super question. Alors, en quoi le muscle, ça protège ? Alors, il y a plein de niveaux de réponses. Le premier niveau, c'est que le muscle protège les articulations parce qu'il les fait bouger. Deuxième niveau, c'est que le tissu musculaire, à la différence de la graisse, est un tissu très, très riche en certaines protéines qu'on appelle des myokines. Et ces myokines, plus on en a dans le sang, plus elles ont un effet bénéfique sur l'inflammation, sur le tissu adipeux, sur l'immunité. à tel point qu'aujourd'hui, les recherches qui... valide l'intérêt de l'activité physique en accompagnement du traitement du cancer, cherche à savoir comment ça marche. Et vraisemblablement, ça marche par l'intermédiaire de ces protéines musculaires.

  • Speaker #0

    Donc elles ont vraiment un effet protecteur ?

  • Speaker #1

    Elles ont un effet protecteur. La graisse n'en a pas. Il faut savoir que la graisse est toujours toxique parce qu'elle crée un état inflammatoire chronique. Et d'ailleurs, pour parler un petit peu du risque que représente l'obésité sur le cancer, aujourd'hui, on estime que l'obésité à elle seule... est le facteur inducteur et à risque de 20% des cancers du sein chez la femme. C'est énorme !

  • Speaker #0

    C'est énorme !

  • Speaker #1

    Et quand on rajoute obésité, sédentarité, tabac et alcool, ça fait 40% des cancers. Waouh ! Donc, lutter aujourd'hui contre l'obésité, c'est lutter aujourd'hui contre l'apparition de certains cancers hormonaux dépendants chez la femme.

  • Speaker #0

    Et là encore, on ne parle que du cancer, mais je pense aussi à toutes les pathologies cardiovasculaires, où là, j'imagine aussi que l'obésité et le surpoids ont une influence qui est considérable.

  • Speaker #1

    Considérable, c'est même un des effets secondaires les plus fréquents. Le diabète de type 2, ce que l'on appelle le diabète de surcharge pondérale, il n'apparaît pas chez les sujets maigres. Il est dû à la surcharge de graisse, donc au volume corporel et au poids. Et le système de régulation de la glycémie, c'est-à-dire du sucre dans le sang, est tellement bien fait qu'on fabrique une hormone qui s'appelle l'insuline par le pancréas. Et cette insuline, elle permet de garder une glycémie en dessous de 1 g. Mais ça, c'est bien quand on a un poids normal. Quand on est en surpoids ou obèse, pour garder une glycémie en dessous de 1 g, il faut fabriquer beaucoup d'insuline. Donc, un jour, cette insuline et les cellules qui la fabriquent s'épuisent. Et on devient insulino-résistant. Et ensuite, on devient diabétique de type 2, c'est-à-dire non insulino-dépendant. Tu vois ? D'où l'importance de baisser le plus possible sa masse grasse et d'augmenter le plus possible sa masse musculaire.

  • Speaker #0

    Et au-delà, c'est intéressant que tu parles du diabète, de la glycémie, de l'insuline, etc. J'aimerais bien aussi que tu évoques le... l'impact que ça peut avoir sur la tension artérielle, notamment ?

  • Speaker #1

    Alors là aussi, il y a beaucoup d'études qui démontrent le bénéfice de l'activité physique sur la tension artérielle. Par des mécanismes de régulation de certains produits, de certaines hormones, qui vont agir sur le rythme cardiaque, sur la vasodilatation des vaisseaux, l'activité physique régulière, quotidienne, diminue la tension artérielle chez quelqu'un qui est hypertendu.

  • Speaker #0

    Donc nos vaisseaux...

  • Speaker #1

    reprennent une forme plus taine. C'est ça. Le rythme cardiaque va diminuer. La consommation d'oxygène par le muscle va diminuer. Les vaisseaux artériels vont reprendre un diamètre plus naturel. Ils vont être moins spasmés. Tu comprends ? Il y aura moins de certaines hormones sécrétées. Et par conséquent, la tension va baisser. Peut-être pas autant qu'un médicament, mais l'association un médicament antihypertension plus l'activité physique, c'est un couple gagnant.

  • Speaker #0

    En fait, ce que tu décris, ça me fait penser à comme si finalement, le corps était moins sursollicité quand on fait de l'activité physique. En tout cas, il est moins mis à mal parce que justement, il retrouve un aspect plus... Enfin, les vaisseaux, là, je pense toujours aux vaisseaux sanguins, retrouvent un aspect plus simple.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. C'est-à-dire qu'on redescend à un niveau physiologique un petit peu plus normal, tu vois. Et d'ailleurs, les sujets obèses, très musclés, qui font beaucoup d'activités physiques... n'ont pas de problème d'hypertension artérielle. Très, très peu. Ils n'ont pas de problème de diabète. Il y a très peu de rugbyman avec un diabète. Parce qu'ils ont une masse musculaire très importante.

  • Speaker #0

    Tu vois ? Qui vient finalement contrecarrer ça.

  • Speaker #1

    Oui, qui vient s'opposer à l'effet délétère que provoquerait la graisse, par exemple. Donc, encore une fois, la composition corporelle, c'est vraiment l'indice de surveillance actuellement. Peser quelqu'un aujourd'hui, lui dire, vous êtes en surpoids ou obèse. c'est une première étape de diagnostic, mais vraiment, ça ne suffit pas. C'est limité. Mais c'est limité, ça ne suffit pas. Ce qui compte, c'est vraiment la composition corporelle.

  • Speaker #0

    Et même au-delà de ça, du coup, de ce que j'entends, parce qu'il y a la composition corporelle, finalement, c'est intéressant aussi de se renseigner sur le cholestérol, s'il y a déjà un cholestérol élevé, une hypertension, etc. Et par rapport au cholestérol, qu'est-ce qui se joue justement chez la personne qui est en surpoids ou en situation d'obésité ? Et qu'est-ce que l'activité physique vient faire ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr, tu as deux facteurs, tu as même trois choses importantes dans ce que tu dis que je vais développer. En fait, la graisse qui est stockée, c'est de la matière grasse. Cette matière grasse, elle se diffuse dans l'organisme sous forme de lipoprotéines, donc des protéines grasses, pour faire simple. Il y en a un certain nombre. Et dans le cholestérol, tu sais, il y a des fractions qui sont le LDL et le HDL. Le LDL, c'est le cholestérol dit le mauvais, parce qu'il est gras, il est lourd, il se dépose dans les parois artérielles. Il provient surtout de la mauvaise alimentation, surtout des graisses animales. Et puis, il y a le HDL, qui est plutôt le cholestérol dit bon, c'est-à-dire qui est plus léger, qui protège même les artères. Lui aussi, il provient de l'alimentation, en particulier des poissons gras. Donc, c'est important de le connaître, ce cholestérol, surtout quand on est en surpoids ou obèse et qu'on veut reprendre une activité physique. Déjà, Et puis, l'activité physique va faire baisser les choses, va faire baisser le LDL. Ça, c'est déjà bien de le savoir. Pourquoi ? Parce qu'il va être consommé, en fait. Donc, l'activité physique, quand tu fais bouger un muscle, tu as besoin de carburant. Ce carburant, c'est d'abord le sucre qui circule. Deuxièmement, c'est le sucre qui est stocké, c'est le glycogène qui est dans le foie, dont on renouvelle la composition en mangeant des sucres lents comme les pâtes. Tous les sportifs le connaissent et les marathoniens le connaissent bien. Et puis après, on va consommer des graisses. Mais pour arriver à ça, il faut un niveau d'intensité d'activité qui soit assez élevé. Mais on peut y arriver, tu vois. Donc, elles vont baisser dans le sang parce qu'elles sont utilisées. Elles sont utilisées comme, j'ai envie de dire, comme carburant secondaire. Et puis parce que bouger, ça mobilise aussi les articulations. Ça va augmenter la masse musculaire, c'est ce qu'on disait tout à l'heure, et ça va favoriser le métabolisme de base. On parle de calories. En fait, comme une voiture qui consomme de l'essence pour rouler, nous, on va consommer des calories. Et ces calories, elles sont stockées dans l'organisme. Elles sont stockées sous forme de sucre et de gras. Donc, quand on fait de l'activité physique, on va utiliser ces calories. Donc, si on les utilise, le stock diminue.

  • Speaker #0

    Exactement. Et si on ne les utilise pas ? il diminue pas,

  • Speaker #1

    voire il augmente.

  • Speaker #0

    Il s'accumule, voilà.

  • Speaker #1

    Sédentarité, c'est un des facteurs de risque peut-être le plus important. La sédentarité, c'est-à-dire l'inactivité, parce qu'on peut être sédentaire d'un jour et actif à des moments de sa journée, mais le sédentaire inactif, c'est le pire des facteurs de risque pour le système cardiovasculaire.

  • Speaker #0

    Juste pour repréciser, être sédentaire, c'est vraiment passer énormément de temps assis. Assis. Et on peut, comme tu dis, avoir, par exemple, faire une séance d'une heure tous les soirs d'activité physique modérée, c'est-à-dire en mettant quand même le système cardio-respiratoire en route, et pour autant passer sept heures assis derrière son bureau. Et bien ça, ça sera quand même un facteur de risque et ça sera quand même quelque chose sur lequel il va falloir jouer.

  • Speaker #1

    Ce que tu décris là, ce sont des... Parmi la population, les gens qui sont sédentaires actifs.

  • Speaker #0

    Exactement. Voilà,

  • Speaker #1

    c'est ça. Et la sédentarité, oui, c'est vraiment un fléau. Mais en même temps, de plus en plus de professions imposent une sédentarité. Le télétravail a imposé une sédentarité. Les écrans d'ordinateur dont on ne peut plus se passer, ils nous imposent de rester immobile pendant plusieurs minutes, voire plusieurs heures. Les jeux vidéo chez les ados imposent la sédentarité.

  • Speaker #0

    Et on s'impose de subir, entre guillemets, cette sédentarité, dans le sens où on peut... pourrait prendre plus de temps pour couper les écrans, se lever, etc. Fabriquer la sédentarité.

  • Speaker #1

    C'est ce qu'on conseille,

  • Speaker #0

    mais ce qui n'est pas évident à faire, parce que...

  • Speaker #1

    On casse le rythme.

  • Speaker #0

    Mais au-delà de ça, je pense que pour beaucoup de personnes, ça paraît rien. Tu vois, se lever 5 minutes, comme si ça allait changer quelque chose.

  • Speaker #1

    Alors, on a trouvé des petites astuces, tu vois, pour contourner ça. Je ne sais pas si tu regardes parfois des postes qui sont publiés sur des réseaux sociaux. J'ai vu un truc qui m'a fait beaucoup rire l'autre jour, une machine à café. Tu gagnes ton café si tu fais 10 minutes de tapis de marche avant, qui est devant la machine à café. Tu vois, j'ai vu aussi passer, bien sûr, des bureaux, tu sais, à hauteur, pour travailler debout, par exemple. C'est ce que tu as avec un tapis, par exemple. Tu peux faire du tapis, tu peux marcher avec ton écran. Et j'ai vu un truc qui m'a bien plu l'autre jour, c'est de proposer, quand on a des petites réunions à faire, de mise au point, avec une personne, c'est de les faire en marchant. Tu vois, 15 minutes de marche, mettons, à une allure, on va dire, tranquille, ça va être 500 mètres, 1 km, 1,5 km. Tu vois, c'est ça de gagné. Et puisqu'on comptabilise le nombre de pas par jour pour être en bonne santé, c'est ce qu'on entend dire, ce qui, entre nous, n'est pas tout à fait juste, en fait. Parce qu'on peut faire une activité physique intense sans bouger. Si tu fais du renforcement musculaire, tu ne vas pas faire un seul pas.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Oui, ça a de la limite. Et tout comme on peut faire du vélo, ça compte pas les pas.

  • Speaker #1

    Et quand tu fais du vélo, ça compte pas les pas. On peut en parler de cette histoire-là parce que je trouve que ça donne des fausses idées. En fonction des sociétés, de cardiologie, de rhumatologie, de médecine générale, on dit voilà, il faut bouger au moins 4000 pas par jour. Très bien. Alors c'est pour ça qu'on a inventé et qu'on a des montres connectées, des podomètres et tout ça. Et puis... Merci. Les cardio nous disent, non, ça ne suffit pas, il faudrait atteindre 8 à 10 000 pas par jour. Mais chacun voit midi à sa fenêtre. C'est-à-dire qu'un cardiologue, il a envie qu'un patient bouge parce qu'il faut faire fonctionner son cœur et ses vaisseaux. Donc, plus il le fera mieux, ça vaut. Et puis, un rhumatologue, il te dira, oui, mais ça, c'est beaucoup trop parce que mon patient, il a une arthrose des deux genoux. Il faut qu'il bouge, certes, mais certainement pas 10 000 pas par jour. Donc, en fait, encore une fois, je pense qu'il faut vraiment être adapté. aux capacités, aux possibilités de la personne, du patient, en fonction de son état de santé, de son âge, de sa maladie, des comorbidités et de son envie. Tu vois, on parlait en début de l'envie de refaire de l'activité physique. J'aimerais bien qu'on s'attarde là-dessus. Tu vois, c'est vraiment important.

  • Speaker #0

    Exactement. Au-delà des fameuses recommandations que tout le monde commence à connaître, à savoir les 150 minutes par semaine d'une activité physique modérée à soutenue, Au-delà de ça, je pense que ça, et c'est ce qu'on se disait juste avant de commencer l'épisode, c'est un peu une direction, c'est-à-dire que ça nous donne des repères sur quoi faire en termes de quantité. Mais bien sûr, si on essaye de s'appliquer à ce truc-là toutes les semaines, etc., sans penser au plaisir ou sans penser à d'autres bénéfices encore plus intéressants, au bout d'un moment, on va s'user et puis on ne va pas le faire, parce que c'est barbant en fait.

  • Speaker #1

    Il y aura un épuisement.

  • Speaker #0

    Voilà, il y aura un épuisement, c'est pas ça qui peut motiver sur le long terme. Donc, tu fais bien de souligner le fait qu'il faut qu'il y ait du plaisir, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, ça, c'est un repère. C'est intéressant d'avoir un repère parce que c'est la première fois, il y a quelques années, où a été publié ce chiffre de 30 minutes par jour d'activités au moins modérées. Et puis, quand on vieillit, il faut rajouter deux séances par semaine de renforcement musculaire et de travail sur l'équilibre pour éviter les chutes. Moi, ça, je trouve que c'est intéressant comme repère. Ça, c'est pour des gens en bonne santé et qui veulent le rester. Et ce n'est pas applicable à tout le monde. Alors, pour en revenir au sujet en surpoids ou obèse, il ne faut surtout pas commencer par ça. Il ne faut surtout pas commencer par 30 minutes quand on n'a jamais fait d'activité avant. Ça n'a pas de sens. Et puis, quoi faire en 30 minutes ? Comment faire ? Donc, c'est des lignes, c'est des guidelines, comme on dit, qui nous donnent un repère. Alors, c'est vrai que derrière ça, moi, je vois plutôt le sens de faire un peu tous les jours. Même un peu. Tu vois, tous les jours, c'est mieux que rien. Et il vaut mieux faire 10, 15, 20 minutes, 30 minutes au mieux d'activité physique par jour que les 150 minutes qu'il faudrait faire en une fois, une fois par semaine. Ça ne vient pas à l'idée de te brosser les dents sept fois par jour le samedi. On est d'accord. Tu te les brosses un peu tous les jours. Bon, donc, tu vois. Donc, tout l'intérêt de... d'inciter, de montrer, d'accompagner des patients à reprendre l'activité physique, c'est qu'ils puissent le faire tous les jours dans leur emploi du temps.

  • Speaker #0

    Voilà. Et à commencer par aussi, je trouve, mettre en avant tout ce qui est activité physique, même à faible intensité. Oui. Tu vois, chaque mouvement est bon. Chaque mouvement. Et il y a quand même des études qui mettent en avant, ça rejoint ce qu'on disait sur la sédentarité, finalement, le fait de De briser la sédentarité, on n'est pas forcément dans une activité qui va être modérée, intense, mais au moins de bouger. Plus on bouge, d'ailleurs il y a une étude, je ne sais pas si tu la connais celle-ci, où ils ont mesuré sur une dizaine d'années, dix personnes en situation d'obésité, dix personnes plutôt de profil maigre, et ils ont mesuré leur posture, les mouvements, etc. et ils se sont rendus compte qu'en moyenne, Ces personnes-là, sans parler d'activité physique, d'intensité modéraire soutenue, elles n'avaient pas spécialement modifié leur comportement à ce niveau. Mais en tout cas, il y avait une différence de dépense en énergie de 350 calories chez les personnes maigres qui, finalement, bougeaient un peu plus dans le quotidien. Donc, en gros, passaient moins de temps assises que des personnes en situation d'obésité. Et c'est un chiffre, mais je veux dire, c'est intéressant de voir que, sans parler de l'activité physique modéraire soutenue, juste de bouger déjà au quotidien, de bouger, faire du ménage, prendre ses escaliers, etc., ça enclenche un petit quelque chose. Ça enclenche une dépense en énergie.

  • Speaker #1

    Absolument. Ça ne te place pas. Non, non, mais ça en fait partie. Ça en fait partie. En fait, l'activité physique, c'est différent du sport. L'activité physique, c'est tous les mouvements que tu vas faire au cours d'une journée pour te déplacer, aller au travail, faire le ménage. Et le sport, c'est dans un cadre particulier. C'est une activité qui est bien délimitée, avec des règles, des règles du jeu, quand c'est des sports collectifs, et dans un temps donné. C'est bien différent. Et les deux sont compatibles. Mais je reviens sur ce que tu disais, qui est vraiment intéressant. Plus on est en difficulté pour bouger du fait de son poids, moins on bouge. C'est la palissade de dire ça. Et c'est vrai, en fait. Parce que le surpoids ou l'obésité, on va dire l'obésité pour résumer, l'obésité, elle est source d'handicap. au mouvement. Alors pas tous, tu vas me dire les sumos. Eh bien oui, les sumos, eux, ils sont obèses. D'ailleurs, s'ils ne sont pas obèses, ils ne peuvent pas être sumos, parce que ce qui compte, c'est d'avoir un centre de gravité très, très bas, puisqu'ils font, le but, c'est de faire tomber l'adversaire. Mais ils mangent beaucoup, d'accord ? Un marathonien, un marcheur... Il est maigre, il n'y a pas de marcheur obèse, parce que ce n'est pas compatible, parce que l'intensité de l'effort qu'ils font consomme beaucoup d'énergie. C'est ce que tu disais à l'instant, un sujet maigre va beaucoup bouger et consommer beaucoup d'énergie. Un coureur à pied, un coureur de fond marathonien va consommer beaucoup d'énergie, donc il est maigre et il est très peu gras. Un sumo qui, en dehors de l'entraînement destiné à renforcer sa musculature des jambes, ne marche pas, ne court pas, d'ailleurs il ne pourrait pas.

  • Speaker #0

    Oui, c'est juste impossible.

  • Speaker #1

    C'est juste impossible. Et pourtant, on peut les classer tous les deux dans les sportifs.

  • Speaker #0

    Oui, au sens de, ils sont dans des activités structurées, cadrées,

  • Speaker #1

    etc. Avec des règles. D'accord ? Et pourtant, c'est deux profils très, très différents. Deux profils, en plus, et de risques cardiovasculaires très, très différents. Et par exemple, j'avais lu, ce n'était pas une publication très scientifique, mais qui parlait du sumo. C'est pour ça que ça m'avait intéressé. Il n'y a pas de sumo obèse vieux. Ils meurent tous avant. C'est fou de penser ça. Et d'ailleurs, quand tu regardes dans la rue, il n'y a pas de vieillards obèses. C'est vrai. Soit parce qu'ils ne peuvent plus sortir de chez eux. Ça, je ne suis pas à le vérifier, donc on ne les voit pas. Soit parce qu'ils sont morts avant. Tu vois ? C'est fou de penser ça.

  • Speaker #0

    Oui, complètement. Ça illustre bien tout ce qu'on vient de dire.

  • Speaker #1

    Je ne sais plus pourquoi on parlait de ça, mais j'ai perdu un peu le fil. Mais c'était pour revenir sur, encore une fois, la morphologie, l'activité, la masse musculaire, les types de sports, les types d'activités. donc On se disait, un sujet qui est en surpoids, bien sûr, l'accompagner, mais ça c'est ton métier aussi, l'accompagner mentalement sur le chemin de la reprise de l'activité, c'est aussi important que de lui montrer ce qu'il peut faire. Parce qu'en fait, tout le monde peut bouger.

  • Speaker #0

    Oui, et là où ça me... pour reconnecter un petit peu à ce qu'on disait avant, c'est sûr que plus on a du poids, on va dire plus on est en surpoids ou en situation d'obésité, Plus c'est difficile de bouger, donc plus c'est difficile de bouger, moins on a envie de le faire et moins on le fait parce que c'est inconfortable. C'est ça. D'où l'intérêt de, par exemple, se faire accompagner si on se sent dans cette situation-là et qu'on a du mal à se mouvoir, alors qu'on sait que ça pourrait nous apporter quelque chose de bénéfique. Mais c'est en ça que c'est un sujet qui est important parce qu'on aurait plus besoin de bouger, presque, quand on est en surpoids, en situation d'obésité, mais pour autant, c'est compliqué de le faire.

  • Speaker #1

    C'est compliqué de le faire, je pense qu'il y a des freins. Quand on parle avec des patients, c'est la peur de... Alors, ils ont peur de quoi ? Ils ont peur d'être fatigués. Bon, après, certains patients, ils le sont déjà par la maladie et les traitements, ils ont peur d'être fatigués. Ils n'ont jamais pensé que de bouger, ça pouvait diminuer leur fatigue. Ils ont peur d'avoir des douleurs.

  • Speaker #0

    Plus. Plus. Et ce qui n'est pas faux non plus.

  • Speaker #1

    Surtout dans un premier temps. Voilà,

  • Speaker #0

    l'adaptation de l'activité. Il y a la peur du regard des autres.

  • Speaker #1

    Que je mettrais en top de la pile.

  • Speaker #0

    Ah oui, en particulier dans les sports collectifs, dans les salles, à la coagime, il y a la peur du regard des autres. Donc, il y a tout ça qui peut contribuer à empêcher la personne de repartir. Ce sont vraiment des freins. Vraiment des freins.

  • Speaker #1

    Et toi, qu'est-ce que tu conseillerais à ces personnes qui sont face à tous ces freins ? Donc déjà, c'est difficile de bouger. Et en plus, il y a un paquet de freins qui se superposent.

  • Speaker #0

    C'est un peu le millefeuille pour parler d'alimentation. Alors, je n'ai pas de recette miracle et surtout pas de conseil stéréotypé. Moi, j'ai l'habitude de dire que l'activité physique, c'est comme un médicament, ça se prescrit avec un rythme, une intensité, une fréquence. En gros, il faut faire une ordonnance du médicament sport. Bon, ça c'est bien quand tu as compris le bénéfice. Je pense que la première étape, c'est d'accompagner doucement le patient à lui faire toucher du doigt, ou lui faire voir, ou lui faire sentir que ça peut lui apporter quelque chose de bénéfique sans jamais rien retirer. Et sans effet secondaire, tu vois ? C'est beaucoup plus facile de prescrire 10 minutes de marche par jour, parce qu'on sait que ça ne peut pas faire de mal, qu'un médicament dont on sait qu'il peut avoir des effets secondaires. Donc je pense qu'il faut l'accompagner. dans cette première démarche. Et puis, la deuxième démarche, je pense qu'il faut tester les choses. De la même façon que tu ne peux pas dire un plat si tu ne l'aimes pas, si tu ne l'as pas goûté. Tu ne peux pas dire ça. Je pense que dans l'activité physique, il faut accompagner un patient doucement, de façon adaptée, d'où le terme activité physique adaptée, pour qu'il puisse sentir avec ses propres sensations internes le bénéfice que ça peut lui apporter. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Tout en sachant que parfois... ce fameux bénéfice n'est pas toujours immédiat. En fait, je pense à ça parce que, effectivement, quand on n'a pas goûté un plat, on ne peut pas dire si on l'aime ou si on ne l'aime pas. Mais parfois, il faut goûter le plat plusieurs fois pour commencer à l'aimer. Parce que tant qu'on n'est pas bon, pas compétent, souvent, on a du mal à aimer les choses.

  • Speaker #0

    C'est pas mal du tout. J'adhère à ton idée. Une séance d'activité physique ne permet pas à quelqu'un de savoir si c'est bien ou pas. Et puis une séance d'activité physique, mettons, de 10 minutes pour commencer, alors on ne peut pas entrevoir toutes les possibilités, tu vois ? C'est tellement vaste, en fait. Et puis je pense qu'il y a une troisième chose qu'on n'a pas abordée, c'est de quoi vous avez envie ? Qu'est-ce qui vous ferait le plus plaisir ? Et puis on va voir ensemble si c'est réalisable. Si une personne obèse me dit, moi, dans quelques mois, je veux marcher 20 kilomètres, je lui dirais peut-être... on va baisser votre objectif, peut-être que vous arriverez à marcher, oui, mais peut-être pas à 20 km. Il faut se fixer des choses atteignables, réalisables, mesurables. C'est toujours le cas avec les objectifs qu'on se donne devant nous, quels qu'ils soient. Et je trouve qu'en activité physique, c'est encore plus vrai la cahier, parce que c'est mesurable, en termes de distance, en termes de fréquence cardiaque, en termes d'essoufflement, en termes de fatigue, tu vois, c'est mesurable. D'où l'intérêt aussi que on conseille parfois à des patients de tenir un carnet. Tu vois, alors avec les montres connectées, c'est très facile. Combien j'ai fait de pas, combien j'ai dépensé de calories, combien j'ai monté d'étage, combien j'ai fait de minutes de vélo. C'est très facile. On a tout, en fait. Combien d'heures de sommeil j'ai dormi. D'ailleurs, ça, c'est intéressant de voir que... Je repense à une patiente, vous l'avez vu, il n'y a pas très longtemps, qui a une montre connectée qui l'accompagne la nuit aussi, qui me disait, mais depuis que je fais le programme, je dors mieux. Et nous, on a beau le dire, si du temps que tu n'as pas vécu ça, que tu peux améliorer ta qualité de sommeil. par l'activité physique, là aussi certainement par la fabrication, la sécrétion d'hormones internes. Il se passe des tas de choses dans l'activité physique. On améliore l'élimination de certains déchets, on oxygène les muscles, on va dans des tas de choses, et le cerveau.

  • Speaker #1

    Puis on se fatigue physiquement.

  • Speaker #0

    Puis on se fatigue physiquement, donc on dort mieux.

  • Speaker #1

    Pour dormir, c'est plus facile.

  • Speaker #0

    Il ne faut pas oublier aussi une chose, c'est qu'on oxygène son cerveau. Et moi, je pense que de marcher dix minutes ou un quart d'heure dans la nature est nettement plus bénéfique pour le cerveau. que de passer dix minutes ou un quart d'heure, même à lire un livre qui apportera autre chose. Oui. Mais tu vois, le contact avec la nature, l'air, respirer, faire marcher ses poumons, faire marcher son cœur, est nettement plus bénéfique. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #0

    Donc, de quoi vous avez envie ? Qu'est-ce qui vous ferait le plus plaisir ? Si tout était possible, qu'est-ce qui vous arriverait ? Si vous aviez une baguette magique, de quoi vous auriez envie ? Alors, il faut tenir compte de ça parce qu'on peut s'adapter. Oui.

  • Speaker #1

    C'est ça, parce qu'on peut avoir envie de quelque chose qui n'est peut-être pas atteignable dans l'immédiat, mais on peut aussi le décomposer.

  • Speaker #0

    Oui, en petits objectifs.

  • Speaker #1

    En petits objectifs.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Ou adapter les mouvements, etc.

  • Speaker #0

    Adapter les mouvements. Et ça restera une activité. Je pense aux pilates que tu connais. Je pense à d'autres activités plus sportives comme la Fitmove. Eh bien, on va s'adapter. possibilités mécaniques cette fois de la personne, à ses capacités aussi cardio-respiratoires,

  • Speaker #1

    tu vois ? Oui, d'ailleurs, peut-être que tu peux préciser ce qu'il faut absolument éviter. Tu sais, quand on reprend et qu'on est en surpoids ou en situation d'obésité, il y a forcément certains risques à faire de l'activité physique ou même du sport. Sur quoi est-ce qu'il faut faire attention ?

  • Speaker #0

    Je crois que la première chose, c'est de voir son médecin déjà.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    poser les bases. poser les bases, voir un médecin pour voir s'il n'y a pas de contre-indications. Mesurer sa tension artérielle, faire un bilan biologique à la recherche d'une hypercholestérolémie et pourquoi pas faire une épreuve cardio-respiratoire. Reprendre de l'activité physique quand on a 50 ans, qu'on n'en a jamais fait et qu'on est en surcharge pondérale, qu'on a un cholestérol limite, ce n'est pas raisonnable de faire tout ça d'emblée, tout seul, sans être accompagné. Première chose, c'est de vérifier qu'on peut. Une fois qu'on a le feu vert, Et d'ailleurs, le médecin, maintenant, depuis la loi de 2016 ou 2018, sur la prescription d'activité physique ou le sport sur ordonnance, va délivrer un certificat d'aptitude. Et s'il est bien formé, il va donner des conseils. Parmi ces conseils, et surtout pour les personnes en surpoids, on commence doucement. 10 minutes par jour, première chose. Deuxième chose, on ne fait pas d'emblée de sport intensif. Aucun sens. Ça n'a aucun intérêt de courir d'emblée. Ça n'a aucun intérêt.

  • Speaker #1

    Oui, ça n'amènera que vers un échec et un dégoût,

  • Speaker #0

    un découragement. Donc, on commence 10 minutes. En faisant quoi ? Le sport le plus simple, c'est la marche. On est juste tributaire de la météo. Il faut une bonne paire de chaussures, il faut un terrain plat. Et j'insiste là-dessus, on commence à marcher sur un terrain plat. Si possible, sur un parcours qu'on connaît bien. Comme ça, on peut le faire plusieurs fois, on peut le répéter, on peut se mesurer à la facilité de faire le même parcours tout le temps.

  • Speaker #1

    Pourquoi d'ailleurs tu dis un terrain plat ? Est-ce que c'est pour éviter d'aller sur des fréquences cardiaques trop élevées ? Oui. Et quel est un peu le repère à avoir au niveau de la fréquence cardiaque ? Alors, je ne parle pas en chiffres parce que la majorité des gens... Non,

  • Speaker #0

    ce n'est pas gênant. On peut parler de chiffres. Alors, ce que je vais dire comme formule de calcul, elle est très générale. Elle dépend bien sûr de l'existence ou non d'une pathologie cardiovasculaire. Tu prends 220, tu retires ton âge. Ça va te donner un chiffre. De ce chiffre, tu prends 70 à 80% et ça te donne la limite supérieure de rythme cardiaque à ne pas dépasser lorsque tu es en plein dans ton effort. Pas quand tu vas commencer à faire du vélo, que tu vas t'échauffer, là le rythme cardiaque va monter, puis après il va s'équilibrer, il va redescendre par une phase qu'on appelle le plateau. C'est pendant cette phase-là où il faut que ton rythme cardiaque soit 70 à 80% ta fréquence maximale théorique.

  • Speaker #1

    Et en termes de ressenti ? Parce que tout le monde n'a pas spécialement de quoi mesurer sa fréquence cardiaque.

  • Speaker #0

    Exactement. Un rythme ressenti qui est très intéressant, c'est de pouvoir continuer à parler sans être essoufflé pendant ton effort. Là, on est signé d'un effort léger ou modéré. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Oui, avec un léger essoufflement. C'est-à-dire que tu peux dire une phrase sans lâcher plein de fois. Parce qu'il y a toujours un petit essoufflement. Je ne pense pas qu'il faille absolument zéro essoufflement. Si on veut...

  • Speaker #0

    Si tu as zéro essoufflement, c'est que l'effort n'est pas suffisant. C'est ça. Donc, il faut que tu puisses continuer à parler, prendre ta respiration à la fin de chaque phrase et pas entre chaque mot. D'accord ? On dit même que si tu peux continuer à chanter, c'est même encore mieux. Le chant, ça demande une discipline respiratoire. Et ça, on va commencer comme ça. D'accord ? Et puis, après, la progression, c'est histoire d'envie, de tolérance, de goût. Ça peut être de 10 à 15 minutes. Au bout d'une semaine, on va passer de 10 à 15 minutes. Il faut être progressif. Puis de 15 minutes à 20, etc. Et puis, quand on sera à 30 minutes, on peut faire deux activités différentes. Tu peux faire 15 minutes de marche et 15 minutes de vélo, par exemple, qui n'apporteront pas les mêmes choses. Et quand on a trop de poids, porter son poids, c'est difficile au niveau des articulations. Donc, marcher quand on a trop de poids, c'est difficile. Et d'ailleurs, je vais te citer quelque chose qui est assez intéressant, c'est que chez des sujets... obèses depuis longtemps, la masse musculaire est même souvent au-dessus de la normale, contrairement à ce qu'on pourrait penser. Pourquoi ? Parce qu'ils sont obligés de porter leur poids. Et la masse musculaire dans les jambes, nous, on a une impédance métrique qui nous permet de le mesurer, elle est souvent un peu au-dessus de la norme. C'est étonnant.

  • Speaker #1

    C'est hyper étonnant.

  • Speaker #0

    C'est hyper étonnant. Et en fait, c'est le poids que représente le corps, le tronc, sur les membres inférieurs.

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'est un effort constant.

  • Speaker #0

    C'est un effort constant. C'est comme si tu avais un sac à dos de 15 ou 20 kilos, parfois 30 kilos sur le dos en permanence. Oui. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Je trouve que c'est intéressant que tu précises ça, parce que ça permet aussi de mettre en avant, pour peut-être vous qui écoutez, qui vous retrouvez dans cette situation, de comprendre que vous n'avez pas non plus zéro muscle, comme vous pourriez peut-être le penser. Oui,

  • Speaker #0

    d'ailleurs la graisse, elle ne s'accumule pas dans les muscles des jambes. Tu sais, on dit, voilà, un homme et une femme sont différents parce que le lieu où la graisse est stockée est un peu différent. Mais en fait, la graisse, elle est surtout stockée au niveau du tronc et du ventre.

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Bien sûr, il y aura une surcharge. dans les membres, mais beaucoup moins importantes. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est vachement intéressant. Et tu vois, pour compléter un petit peu ce que tu dis par rapport à la reprise, d'y aller progressivement, d'y aller à son rythme, de chercher le plaisir. D'ailleurs, c'est bien, je trouve, de se dire que chaque semaine ou chaque mois, le plan peut bouger. L'idée, ce n'est pas de garder exactement la même chose toutes les semaines, c'est de s'adapter au fur et à mesure du temps. Oui. des envies, etc. Et de souligner la fréquence que tu mets aussi en avant. En fait, plus on le fait au quotidien, mieux c'est.

  • Speaker #0

    Mieux on s'entraîne. Plus le corps est entraîné.

  • Speaker #1

    Tu sais, j'ai souvent des personnes qui me disent « Non, mais je pense que je vais commencer par deux séances par semaine. » Et moi, je leur dis « Non, commence par plus souvent, moins long. » C'est ça. Parce qu'en plus de ça, et j'aime bien citer cet exemple, c'est comme si t'allais... Tu sais, si tu vas au boulot qu'une fois par semaine, t'es pas motivé à y aller. Parce que tu perds la motivation, tu reprends tes habitudes sur autre chose, puis quand tu veux en gros, il faut te remobiliser pour y aller. Alors que quand tu le fais très fréquemment, tu restes dans le bain et c'est beaucoup plus simple.

  • Speaker #0

    Oui, c'est beaucoup plus simple et puis ça devient un manque au bout d'un moment.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    d'un besoin. Ah, je n'ai pas fait mon activité, tiens. Donc, qu'est-ce qui commande là ? C'est le cerveau, c'est la pensée, c'est l'envie, c'est les muscles, c'est le corps, je ne sais pas. Mais en tout cas, ça crée un manque à un moment donné. Oui, certainement. On a oublié de dire quelque chose d'important. Quand on fait son activité au tout début, il faut s'hydrater aussi. Oui. Tu vois, il faut boire. Alors maintenant, il y a des gourdes partout. Les gens se trimbalent partout avec des gourdes. C'est bien. C'est bien. Il faut boire régulièrement. Parce que surtout quand il fait chaud. Donc, il faut respecter aussi les conditions météo. On ne commence pas une activité physique quand il fait 30 degrés dehors. Ça n'a pas de sens. On le fait le matin plus tôt. Là, on est en été, il fait chaud. Mais en hiver, c'est pareil. On se couvre bien pour faire une activité physique. et même moins 5 dehors, ce n'est pas une contre-indication.

  • Speaker #1

    Si on est bien couvert.

  • Speaker #0

    Ah oui, on risque rien à aller marcher par moins 5 dehors. Pas du tout. Contrairement à ce qu'on penserait. On s'habitue à la température, aux grandes variations de température.

  • Speaker #1

    Et surtout, plus on le fait, plus on s'habitue aussi.

  • Speaker #0

    Et plus on le fait, plus on s'habitue au conduit.

  • Speaker #1

    Quand on va débrouiller.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Il y a des sports de l'extrême. Il y a des gens qui font des marathons par moins 25, et puis il y a le marathon des sables où il fait plus 40. Donc, on voit tout. Et l'organisme est capable de s'adapter de façon incroyable à tout.

  • Speaker #1

    C'est d'ailleurs pour ça, et je trouve ça super intéressant que tu parles d'adaptation. C'est d'ailleurs pour ça que quand on ne bouge pas, le corps s'adapte à ne pas bouger. Complètement. Donc, ça devient super compliqué de bouger.

  • Speaker #0

    Complètement. En fait. Ah oui, et complètement. Et la sédentarité appelle la sédentarité. Ah oui, ça, c'est net. Le mouvement appelle le mouvement. Et le mouvement appelle le mouvement. Martin les deux sortent. Ah, absolument. C'est des lois naturelles. Vraiment. Ah oui, oui, vraiment.

  • Speaker #1

    Il y a une question qui revient régulièrement, en tout cas, moi, qu'on me pose, c'est mais en fait, combien de temps il faut que je pousse, entre guillemets, pour ressentir les premiers bénéfices.

  • Speaker #0

    C'est une vaste question. Pour essayer d'y répondre simplement, tout dépend de ce qu'on veut ressentir. Bien entendu, tu ne verras pas des bénéfices immédiats sur le cholestérol, l'hypertension artérielle et les douleurs articulaires. Non. En revanche, les premiers bénéfices qu'une personne est susceptible de ressentir, c'est la satisfaction d'y être arrivé. Et ça, c'est déjà gratifiant.

  • Speaker #1

    Il ne faut pas le sous-estimer, je pense.

  • Speaker #0

    Il ne faut pas sous-estimer.

  • Speaker #1

    C'est ce qui permet d'y retourner un deuxième fois.

  • Speaker #0

    Mais oui, parce que l'idée quand même, au bout du compte, c'est que le patient devienne un peu addict à son activité. C'est qu'il en ressente tellement du bien qu'il a envie d'y retourner et d'en consommer encore plus. Donc, satisfaction. Des effets qui apparaissent, je pense, assez tôt, c'est l'impression d'être bien. Et ça, on ne sait pas trop d'où ça vient. Tiens, je me sens plutôt bien après avoir fait ça. Tu vois, il y a une satisfaction. Et puis physiquement, ça se ressent. Certainement qu'au niveau biologique ou biochimique, il doit y avoir des supports chimiques à tout ça. Ça, je n'en doute pas. Mais il n'empêche que c'est un ressenti. De même façon qu'on ressent une fatigue diminuée avec l'activité physique, tu vois, on peut se sentir mieux.

  • Speaker #1

    C'est à ça que je pensais. J'ai une personne, là, récemment, que j'accompagne, qui est justement en situation de surpoids ou d'obésité. qui me disait, elle a démarré il y a quelques temps, et en une semaine ou deux, je ne l'ai plus en tête exactement, elle m'a dit, par rapport à la fatigue, c'est incroyable. C'est incroyable comme je me sens dynamique.

  • Speaker #0

    Dynamique,

  • Speaker #1

    c'est ça. Alors que, et ce qu'elle a mis en place, pour donner un peu plus de précision, c'est une vingtaine de minutes chaque jour, soit de marche, soit de yoga. Elle alterne entre différents types d'activités plutôt douces à modérer. Et simplement ça. et je pense aussi qu'il y a le mouvement qui produit ça, le mouvement physique, tu vois. Mais il y a aussi le fait de se voir passer à l'action.

  • Speaker #0

    Certainement. C'est l'image. L'image, c'est l'image de soi. On se sent plus dynamique. Et l'image de soi, l'image que l'on se renvoie à soi, peut être différente, tu vois. Et je pense qu'il faut comptabiliser sur des choses comme ça. D'ailleurs, nous, dans les programmes d'activité physique qu'on fait au Centre Léon Bérard, on demande toujours aux gens comment ça va à la fin. Comment vous sentez ? Ils veulent mesurer sur une échelle. Certes. Dans cette échelle, ils vont mesurer la fatigue, ils vont mesurer leurs conditions du moment, mais c'est une échelle globale. En fait, on n'a pas aujourd'hui d'échelle précise pour mesurer le ressenti. Et pourtant, c'est très motivant. Plus tu fais quelque chose qui te permet de te sentir bien, plus tu as envie de le faire. Exactement. Voilà, on est quand même fait pour se faire du bien. Tu vois ? Donc, je pense que le premier effet, c'est ça. Et plus tu bouges, plus tu as envie de bouger.

  • Speaker #1

    Et plus tu gagnes d'autres... types de bénéfices qui viennent.

  • Speaker #0

    Et puis le reste se voit un peu plus longtemps après. Alors, est-ce qu'on perd du poids en bougeant ? Ça, c'est une sacrée bonne question. Parce qu'il y a des gens qui veulent parfois se dire, moi je veux bouger parce que je veux perdre du poids. Alors, je reprends mon exemple du marcheur qui est maigre et du sumo qui est très gros. Ils font tous les deux de l'activité physique. Il y en a un qui en fait beaucoup en distance. Donc, il y a une activité très cardio-vasculaire. Et lui, il ne prend pas de gras parce qu'il consomme tout. Ses muscles sont tout le temps en mouvement et il consomme. Et l'autre, il fait du renforcement musculaire statique. Il va soulever des poids, il va soulever des charges et il mange énormément.

  • Speaker #1

    Mais il dépense moins d'énergie.

  • Speaker #0

    Il dépense très peu d'énergie, en fait. Faire de l'activité physique, est-ce que ça fait maigrir ? Non, pas tout seul.

  • Speaker #1

    Pas tout seul,

  • Speaker #0

    je pense que c'est ça. Non, si à côté de ça, tu as une alimentation qui n'est pas structurée, riche en tous les nutriments, protéines, lipides, glucides, de façon proportionnée, tu ne maigriras pas.

  • Speaker #1

    En fait, c'est simple. Si la balance est déséquilibrée, qu'il y a plus de calories qui rentrent, moins qui sortent,

  • Speaker #0

    L'activité physique, elle a tout un intérêt chez une personne qui est en surpoids, comme on l'a dit depuis le début, sur le mouvement, les articulations, la respiration, la fatigue, le bien-être, le sommeil, voire même la tristesse ou la dépression. Parfois, on fait de l'activité physique dans des hôpitaux psychiatriques. Mais sur le plan organique, le bénéfice de l'activité physique, lui, il peut être un petit peu plus tardif et pas mesurable immédiatement. tu vois, donc Est-ce qu'on maigrit en faisant l'activité physique ? Non tout seul, encore une fois, non tout seul.

  • Speaker #1

    Non tout seul, oui avec.

  • Speaker #0

    Oui avec, et oui avec une alimentation adaptée, bien sûr. Parce que la prise de poids, revenons un tout petit peu sur les causes de l'obésité. On va éliminer les causes génétiques, qui sont vraiment des causes avec des facteurs génétiques, chromosomiques, prédisposants. La majorité des gens qui sont en surpoids ou obèses ont pour cause la sédentarité et l'alimentation. Trop ceci ou trop cela, trop riche en calories, trop copieuse, trop riche en sucre, trop riche en gras. Il n'y a pas de secret, ce n'est pas le stress qui fait grossir. Là, il faut, je pense, rompre une croyance. Le stress ne fait pas grossir. Si demain, je t'enferme dans une pièce sans manger, avec beaucoup de stress, tu ne vas pas grossir. Donc ça, ça n'existe pas.

  • Speaker #1

    C'est juste que le stress, pour certains, donne envie de plus manger. C'est ça, c'est ça. Et on en revient toujours à...

  • Speaker #0

    C'est ça. En fait, le stress fait manger. Et pourquoi ? Parce que quand on mange, on est soulagé. D'ailleurs, ça commence parfois très très tôt. Un bébé qui pleure, on lui donne un biberon d'eau sucrée ou de lait sucré. Parce que le sucre calme, et ça, chimiquement, c'est prouvé. Effectivement, le sucre est apaisant, mais pas longtemps. Donc, on a envie de reprendre, tu vois ? Donc, les causes, oui, elles sont génétiques pour certaines, elles sont biologiques. Ça, on ne peut pas le nier. Mais elles sont aussi comportementales. Et dans le comportement, il y a ce qu'on met dans l'assiette et il y a la façon avec laquelle on mange. Ce qu'on met dans l'assiette, c'est la répartition des nutriments, et la manière avec laquelle on mange, c'est manger très rapidement, ça s'appelle une tachyphagie, c'est ne pas ressentir les sensations de faim et de satiété, et ça, ça fait parfois appel à des... comportements très anciens, familiaux, éducatifs, sociaux, traumatiques, ne le négligeons pas, c'est à l'origine de beaucoup d'obésité tardive. Donc c'est des mécanismes complexes. Donc je ne prétends pas qu'on puisse résoudre tout ça par l'activité physique, pas du tout. On ne va pas résoudre tout ça parce qu'il y a souvent un long passif, un comportement qu'il va falloir rompre à un moment donné. Mais de faire une activité physique et de se sentir mieux peut faire changer le regard qu'on va porter sur l'alimentation.

  • Speaker #1

    Et ensuite sur son corps.

  • Speaker #0

    et sur son corps. Et puis, il faut du temps pour perdre du poids par l'alimentation et l'activité physique. Il faut un peu de temps pour voir changer la morphologie, mais c'est un gage de succès. Plus tu vois les choses changer, plus tu as envie de continuer la méthode ou la technique qui t'a permis de changer.

  • Speaker #1

    Et aussi, et je pense que c'est primordial de l'avoir en tête, tout dépend sur quoi on focalise notre attention en termes de changement. C'est-à-dire, si pour moi, il n'y a que le chiffre sur la balance qui compte. J'aurais beau être moins fatigué ou avoir d'autres bénéfices autour, je ne vais pas les voir. C'est là où ça devient problématique. Oui,

  • Speaker #0

    encore une fois, et puis le chiffre en lui-même, c'est une mesure, mais moi j'encourage les gens qui rentrent dans un processus de prise en charge de leur poids ou de leur surpoids par l'activité physique et la nutrition, achetez-vous une balance à l'impédance maître et vérifiez que c'est votre composition corporelle qui change. et pas simplement votre poids. Moi, je le vois très régulièrement, des gens déçus parce qu'en 3 mois, 6 mois, ils ont perdu 1 kg. Oui, mais quand on regarde en composition corporelle... Ça a bougé. Ça a bougé. Ils ont pris 3, 4 kg de masse musculaire et ils ont perdu 5 kg de masse grasse.

  • Speaker #1

    Oui. Tu vois ? Et comment est-ce que vous dormez maintenant ? C'est ça. Et comment vous vous sentez dans votre corps ? Et en fait, c'est tout ça qu'il faut, je pense, prendre en considération pour voir qu'il y a eu du changement. En fait, le changement, ça ne passe pas qu'à travers un seul paramètre, ça passe à travers plein de paramètres. Et souvent, on focalise notre attention sur les mauvais paramètres. En tout cas, pas sur ceux qui sont gratifiants tout de suite.

  • Speaker #0

    Et le poids en lui-même est un très mauvais indice de surveillance de sa condition physique. Très mauvais.

  • Speaker #1

    Et tu vois, ça me donne envie, pour conclure cet épisode, qu'on aborde effectivement... La reprise d'activité physique, on disait tout à l'heure, c'est mieux d'être accompagné dans cette démarche, surtout si on n'en a pas fait depuis longtemps, qu'on ne connaît pas si bien que ça notre corps, ou en tout cas qu'on ne sait pas réellement comment s'y prendre, se faire accompagner notamment par des professionnels qui sont spécialisés. Donc on parle des enseignants en activité physique adaptée, entre autres. On a parlé tout à l'heure de prescriptions médicales. Tu veux bien rebondir un peu là-dessus pour expliquer comment ça marche et comment est-ce qu'on peut se faire aider, voire même sur le plan financier ?

  • Speaker #0

    Bien sûr. Ah oui, c'est très important. Le médecin a pour objectif de faire une prescription. Déjà, de vérifier qu'il n'y ait pas de contre-indications à faire, voire même d'orienter vers certaines activités. Et comme on l'a dit, de faire une prescription. Ça s'appelle du sport sur ordonnance. Pourquoi c'est important ? Eh bien parce que ça permet déjà à un patient de se diriger vers des enseignants d'activités physiques adaptées, qu'il soit un peu plus en structure individuelle, en micro-entreprise ou dans des maisons sport santé, où ils feront un bilan de la condition physique que ne fera pas le médecin, en fait. L'enseignant en APA va faire un bilan de la condition physique avec des tests, et puis va définir un certain nombre d'exercices, de temps, d'intensité pour le patient. D'où le terme « adapté » . Et puis, ça coûte forcément un petit peu de sous, mais la bonne nouvelle, c'est qu'aujourd'hui, il y a des programmes d'activité physique Merci. qui sont remboursées par la Sécurité sociale dans certaines catégories de patients. Je pense notamment à des patientes avec un cancer du sein à domicile, par exemple. Elles ont droit à cinq séances. Mais je pense aussi aux mutuelles. Il y a aujourd'hui au moins, on les a répertoriées, 45 mutuelles en France, et il y en a certainement plus, surtout des mutuelles inter-entreprises qu'on ne connaît pas, qui prennent en charge, à concurrence de un peu, moyen ou beaucoup, l'activité physique. La plupart du temps, sur des forfaits. Et ça va en gros de 50 euros à 400 euros par an quand on est en affection longue durée.

  • Speaker #1

    Et ce qui n'est pas rien.

  • Speaker #0

    Et ce qui n'est pas rien dans son budget. À 400 euros, tu t'inscris largement à une salle d'activité physique, tu t'inscris à des cours, tu t'inscris à tout ça. Donc aujourd'hui, et de plus en plus, plus on amène nous de preuves que l'activité physique inclue dans un parcours de soins est un vrai bénéfice pour le patient au même titre que les médicaments, plus on aura de crédit pour dire que oui, il faut prendre en charge, que les assurances sociales prennent en charge l'activité physique parce qu'on a démontré que ça apporte un bénéfice. Tu vois ? Donc, et ça, les lignes commencent à bouger. Clairement, elles commencent vraiment à bouger. J'en veux même pour preuve que, je pose souvent la question aux patients, il y en a beaucoup qui ne savent même pas que leur mutuel prenait en charge l'activité physique.

  • Speaker #1

    Du coup, par contre, il faut bien aller se renseigner auprès de sa mutuelle.

  • Speaker #0

    Il faut aller se renseigner.

  • Speaker #1

    Comme ça.

  • Speaker #0

    Parfois, ça apparaît dans les mêmes cas que les activités, on va dire, annexes. Tu vois, par exemple, l'ostéopathie ou les médicaments non remboursés qui sont parfois pris en charge avec un forfait. C'est souvent là-dedans qu'on retrouve l'activité physique. Donc, il faut faire ça. Je pense qu'il faut s'adresser à des professionnels, en particulier quand on a des problèmes de santé. Après, le sport santé préventif, quand on a... pas de soucis particuliers, il peut être fait par des bénévoles dans la salle des fêtes du village. Complètement. Qui ont tout semblé.

  • Speaker #1

    Si on se sent d'aller marcher, etc.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, ça me fait penser à quelque chose qu'on n'a pas dit tout à l'heure et qui me paraît important. Si on n'est pas accompagné par un enseignant d'activité physique adapté, quand on va marcher, il faut se faire accompagner par un copain ou une copine. Parce que ça permet de s'oxygéner, de parler, ça permet de faire de la publicité, de se sociabiliser. Il ne faut pas rester tout seul, en fait. Tu vois, je trouve que... Alors, c'est pour ça qu'il y a des associations de personnes en surpoids et obèses qui organisent elles-mêmes des sorties, des sports collectifs. Moi, j'en vois régulièrement dans les parcs de la ville. Je vois bien, vu leur morphologie, qu'ils se ressemblent tous. Donc, ils font partie de la même groupe ou de la même association et qu'ils vont marcher, qu'ils vont faire de la gym, qu'ils vont faire du yoga, du pilates dans l'herbe, etc.

  • Speaker #1

    Oui, ça donne un réel élan.

  • Speaker #0

    Ah oui, un réel élan. Et puis, il y a des établissements hospitaliers ou des cliniques qui ont développé des programmes spécifiques de prise en charge du surpoids ou de l'obésité. À Lyon, il y en a plusieurs, qui associent à la fois l'éducation thérapeutique, de la nutrition, de l'activité physique, de la kinésithérapie adaptée quand il y en a besoin et d'autres activités plus ludiques. Et qui s'adaptent même en fonction des horaires de travail. Il y a des programmes qui ont lieu le soir de 17 à 19, par exemple, tu vois.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    il y a généralement de la variété. Et de la variété.

  • Speaker #1

    Et si on n'est pas dans un endroit où il y a physiquement quelque chose, on peut aussi se renseigner en ligne. Il y a aussi des enseignants, il n'y en a pas, qui donnent des cours en ligne. Il existe quand même maintenant, dans notre monde actuel, quand même pas mal de possibilités. Et encore une fois, s'il n'y a pas tout ça, en fait, commencez par réfléchir à... Quelle première petite action vous pourriez mettre en place de votre côté qui ne vous mette pas en danger, on va dire, que ce soit par un petit peu de marche ? En tout cas, commencer un quelque chose.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Et puis, il y a des tas d'applications. J'en ai deux en tête qui viennent. Il y a Kipling, il y a Sonomove, par exemple, qui sont des applications qui sont vraiment dédiées à l'activité qui sont faites pour ça, qui accompagnent. Et puis, les applications, maintenant, on en a plein sur notre téléphone. Oui. Donc, une de plus ou une de moins, c'est ça de gagné. Donc, il ne faut pas hésiter. En plus, tu vois, ça apporte chez soi, chez soi, en fait, sans faire d'efforts d'y aller, ça apporte chez soi quand même des solutions. Complètement. Donc, il ne faut pas le négliger. Je pense que tout est bon à prendre pour se remettre à l'activité physique. Tout est bon à prendre. Tous les moyens sont bons à prendre.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et puis, il ne faut pas hésiter à tester des choses.

  • Speaker #1

    Il faut tester, il faut essayer, il ne faut garder que ce qui nous plaît.

  • Speaker #0

    Exactement. Mais en tout cas, quand on se sent, on va dire, abandonné, il faut quand même vérifier, est-ce qu'on a tout tenté ? Est-ce qu'il n'y a pas d'autres solutions ? Ou d'autres choses qui pourraient mieux nous convenir ? Être plus agréable, plus fun, plus... Surprendre. Il y a toujours des solutions. Et je pense que la meilleure, c'est quand même de vous faire accompagner. N'hésitez pas à... à écouter le podcast Mouvementale pour vous donner un petit coup de boost et à venir toquer à la porte de Mouvementale pour justement travailler au-delà de l'aspect physique, tout ce qui pourrait vous empêcher sur le plan mental.

  • Speaker #1

    Tu as raison de dire ça en conclusion, je pense que les freins mentaux sont des freins puissants. Je ne vais pas y arriver, je ne vais ressembler à rien, j'y arriverai jamais, je vais avoir mal partout, dans ma famille on n'a jamais été sportif. Le sport, ce n'est pas fait pour moi. Je ne peux pas me montrer. Enfin, je peux t'en citer plein. Il y a plein de freins mentaux. Et ça conditionne le comportement, ça conditionne l'attitude, ça conditionne plein de choses. À l'inverse, on a tous des freins mentaux qui peuvent nous pousser à avoir des comportements addictifs. Et la nourriture en état. On ne quitte jamais la table sans avoir fini son assiette, par exemple. Et ah oui, et alors ?

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et tu vois tout ce que ça peut entraîner quand on vit comme ça pendant 40 ans avec... Voilà, on finit tout ce qu'il y a dans le plat, sinon on ne quitte pas la table.

  • Speaker #0

    Il y a énormément de choses et je pense à un autre exemple sur un autre registre qu'on a beaucoup intégré dès la plus tendre enfance à l'école. C'est si j'ai des bonnes notes, je suis bon. Si j'ai des mauvaises notes, je ne suis pas bon. Donc, si je réussis ma séance de sport, je suis bon. Si je ne réussis pas, je ne suis pas bon. Et au-delà de ça, on s'associe, notre valeur est directement... corrélée à nos résultats, en fait. C'est ça. On est nos notes, on est nos résultats. Or, ce n'est pas le cas.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas une obligation, alors qu'on peut aimer les maths et être mauvais en maths.

  • Speaker #0

    Exactement. Et on a le droit d'être mauvais en maths.

  • Speaker #1

    On a le droit d'être mauvais en maths. Et on ne demande pas aux patients d'être des compétiteurs. On ne demande pas de faire des résultats et des performances. Ce n'est pas ça.

  • Speaker #0

    C'est trouver sa propre pratique.

  • Speaker #1

    C'est trouver son plaisir. C'est trouver son plaisir à marcher, à sortir, à aller dehors, aller dans une salle de sport, aller... nager, à jouer avec les enfants. C'est ça. En fait, c'est trouver son plaisir à bouger. Et aujourd'hui, vraiment, s'il y a un maître mot à retenir, c'est aujourd'hui, la sédentarité est vraiment un mal qui gagne de plus en plus les enfants, les ados et les adultes. Vraiment.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que le mouvement, ça commence dès maintenant.

  • Speaker #1

    C'est bien de finir comme ça.

  • Speaker #0

    J'espère que cet épisode vous aura donné un petit coup de pouce et un petit coup de pouce et un élan. Pour la suite, en tout cas, merci beaucoup Philippe d'avoir prêté ta voix pour cet épisode et j'espère te retrouver peut-être dans un prochain épisode à l'occasion. Merci à toi, bonne journée à tous.

  • Speaker #1

    Merci, belle journée.

  • Speaker #0

    C'est tout pour aujourd'hui, enfin presque. Avant de partir, j'ai deux questions pour vous. La première c'est quelle est la chose que vous pourriez retenir de cet épisode et la deuxième à qui vous pourriez la raconter ? En partageant ce podcast et en lui attribuant la meilleure note possible, vous inspirez d'autres personnes à être plus actives. Et comme votre avis compte beaucoup pour moi, n'hésitez pas à me faire part de vos réflexions, j'essaierai de vous répondre. A bientôt !

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