Speaker #0Ne me cassez pas le peigne, le podcast qui vous dit tout sur l'envers du décor des salons de coiffure, présenté par Julie Véron. Hello, hello à tous et bienvenue sur le deuxième épisode de ce podcast. Donc aujourd'hui, on va se retrouver pour un épisode exclusif qui va traiter du sujet, un sujet qui me tient vraiment, vraiment à cœur et qui va parler en fait de est-ce que la poiffeuse est réellement imbécile ? C'est perturbant un peu comme sujet. C'est vraiment ce que j'ai ressenti quand j'ai commencé la coiffure. J'ai vraiment ressenti dans ma carrière, dans mon métier, j'ai vraiment ressenti que la plupart du temps, on était vraiment considéré comme des nounouilles. Quand j'ai commencé ce métier, j'ai demandé si déjà j'avais bien fait. Quand il a fallu expliquer... Quel était mon métier ? Quand on me demandait Et toi, tu fais quoi dans la vie ? Je me demandais si je devais réellement dire que j'étais coiffeuse ou je cherchais un terme qui me permettait de me dire En fait, je suis coloriste, artiste, technicienne. En fait, pour ne pas dire le mot coiffeuse Rien que ce mot m'a toujours un petit peu perturbée parce que je me dis mais... à un moment donné, quand tu rencontrais la conseillère d'orientation à l'école, elle te disait, c'est pas compliqué là, c'est pas compliqué, si jamais tu ne travailles pas à l'école, tu auras soit dans le secrétariat, dans l'esthétique ou dans la coiffure. Et donc en fait c'était un peu comme une voie de garage. C'était une voie où si tu ne travaillais pas bien à l'école, si tu n'étais pas suffisamment avec des notes élevées, on te barrait la route de la seconde et on te disait écoute ça va être compliqué là parce que tu vas devoir aller en coiffure ou en esthétique. C'est comme si en fait il y avait une... une voie en fait pour les nuls. Vous voyez ? Cette voie-là pour les nuls, il y a une voie pour les nuls. Regarde, elle est là, la voie pour les nuls. Tu la vois ? Elle s'appelle Coiffure. Regarde, il y a un gros padeau. C'était une buse. Va par là. Voilà, c'était vraiment ça. Et donc, quand je suis rentrée à l'école de coiffure, on s'est rendu compte au final que ce n'était pas du tout ça. Puis en plus, moi, je n'étais pas du tout une buse. Ce n'était pas du tout ça. C'est que moi, je suis rentrée. En seconde, j'ai arrêté juste avant de passer le bac. Et donc, en fait, qu'est-ce qui s'est passé ? C'est que j'avais envie de, comme je l'ai dit dans le précédent épisode, mais j'avais des envies de liberté. J'avais envie finalement de vivre ma vie, d'être indépendante, d'avoir un métier, d'avoir un appartement, etc. Donc, j'ai choisi la coiffure à cause de ça, parce que ça me permettait d'avoir un travail plaisant, moi, et de pouvoir le suivre par la voie de l'apprentissage. C'est-à-dire que j'avais déjà un métier avec un patron et je gagnais un salaire, un maigre salaire, mais je gagnais quand même un salaire à la fin du mois, ce qui me permettait de payer un loyer et de faire 2-3 courses, etc. Donc, c'est comme ça que j'ai atterri en coiffure. Alors, on m'avait dit, tu pourras faire coiffure si jamais tu trouves un patron. Donc, j'ai trouvé un patron. J'avais 17 ans, donc c'était quand même, je veux dire... ce n'était pas le plus simple. De trouver un apprentissage à 17 ans, tu trouves plus facilement un apprentissage à 15 ans qu'à 17. Parce que je commençais à... Vu que j'allais atteindre la majorité dans peu de temps, je commençais à coûter cher, en termes de salaire. Donc je voulais vraiment démystifier ça, qu'on arrête avec ce côté coiffeuse abrutie, parce que tu te rends compte au final que les plus abruties finalement elles finissent pas coiffeuses... Pardon pour toutes celles qui ont commencé la coiffure et qui maintenant le font dans leur sous-sol et qui malheureusement n'ont plus eu de carrière et qui se retrouvent à faire des ventes privées de sex toys en réunion. Pardon. Donc effectivement, toutes les filles, celles qui font de la coiffure, par dépit, c'est-à-dire on vous a envoyé là, mais vous n'aviez vraiment pas la vocation, à un moment donné, elles arrêtent. Donc tu te rends compte au final que dans ton cours de CAP, première année, au début de l'année, vous êtes 30, à la fin de l'année, vous êtes 15. Donc il y a 15 qui ont abandonné parce qu'elles se sont rendues compte que ce n'était pas pour elles. Et finalement, vous passez le CAP, au bout de trois ans, vous êtes... Vous êtes 10 à le passer de la même classe, puis au final, en fait... vous êtes deux à continuer réellement le métier quelques années plus tard. Donc au final, on se rend compte que non seulement c'est faux de dire que la coiffeuse est abrutie, mais en plus de ça, ça devrait être administré de manière différente. Je veux dire, on devrait arrêter de dire au conseillère d'orientation que le métier de la coiffure est une voie de garage. Parce que moi, je suis désolée, pardon de le dire, mais je gagne aujourd'hui ma vie de manière beaucoup plus importante que madame la conseillère d'orientation. Écoute-moi, Jocelyne, la conseillère d'orientation. Je te dirais bien qu'en fait, finalement, merci de m'avoir envoyée en coiffure, parce que finalement, je pense que... J'ai une meilleure vie que la tienne en ce moment. Parce que ce qu'on ne dit pas, en fait, c'est que la coiffure, elle offre énormément de possibilités. Et c'est ça qu'il faut savoir. C'est que moi, ça me s'épate quand on voit qu'aujourd'hui, les jeunes ne veulent plus faire ce métier. C'est affreux parce qu'on a tellement donné une image délabrée de ce métier. C'est-à-dire, tu récureras les plaintes avec une brosse à dents, ça te fera les pieds, et tu iras plier des serviettes jusqu'à ce que mort s'en suive. ça a tellement donné une image dégradée de chaînes, d'abattage, de travail, de station debout, de patron irrespectueux, de travail difficile, de choses extrêmement difficiles à accepter pendant une journée. Je ferai une petite parenthèse dans un épisode prochain sur les clients. Je pourrais d'ailleurs balancer vos clés. Tout ça pour dire que je veux redonner des lettres de noblesse à ce métier-là parce que déjà c'est un métier où on rend les gens beaux et c'est hyper important, surtout dans une ère aujourd'hui où le visuel est extrêmement important, où le visuel a fait énormément... a pris énormément de place. Donc, avec les réseaux sociaux, Insta, tout ça, on se retrouve aujourd'hui avec du visuel, du visuel, du visuel, du visuel. Donc, si tu ne t'aimes pas devant la glace, si tu n'aimes pas tes cheveux, si tu as des difficultés à te coiffer, etc., quelle est la personne que tu vas voir en premier ? C'est ta coiffeuse ou ton coiffeur. Et en fait, tu as beau essayer de faire des trucs chez toi, tu as beau essayer de faire exactement ce qu'il ou elle te fait, tu n'auras jamais le même résultat. Je veux dire, même moi qui suis coiffeuse dans le métier depuis des années, Je m'amuse même pas moi-même à me faire mes mèches ou à me faire ma couleur. Je le fais pas. Allô, je le fais pas. Je le fais pas. Je ne le fais pas. Moi, quand je vois des personnes qui se font des expériences chimiques à la maison, ça me scie les pattes. Ça aussi, ça sera un prochain épisode. J'ai tellement de choses à raconter dans ce portrait. J'espère que ça vous plaît. J'espère que vous aimez ça. Je vous valorise. Parce que c'est le but. Mon but à moi, c'est vraiment de se dire, non mais attends, à un moment donné, là... Je veux que l'opinion publique aussi puisse revoir un petit peu ce que nous sommes. Que l'opinion publique puisse se dire à un moment donné, si je vais voir Marie, coiffeuse, ma styliste, c'est parce qu'elle a fait des études, c'est parce qu'elle se forme chaque année, c'est parce qu'elle est à la pointe de ce qu'elle va pouvoir me proposer, c'est parce que chez elle, il y a d'excellents produits. Fais attention à ceci et à cela. Et je veux qu'on enraye en fait toute cette coiffure de baffon qui ne favorise pas notre métier, qui fait en sorte qu'on se retrouve, nous, ceux qui veulent pousser le métier vers le haut, à devoir se battre chaque jour pour faire évoluer ces mentalités. Parce que les mentalités, elles vont évoluer que si nous, en tant que professionnels, on évolue. Et si nous... en effet évolué. Que Jacqueline se fasse sa couleur chez elle et qu'elle ne mette jamais un pied chez le coiffeur, à la limite, on s'en fout, vraiment. Mais que quand les gens passent la porte d'un salon de coiffure, que ce soit avec respect, dignité et qu'on ait une gratitude envers la personne qui s'occupe de nous. Et que cette personne, on la considère comme une personne avec une intelligence normale et pas comme une triple buse. comme ça a souvent pu m'être énoncé. Par exemple, moi je parle plusieurs langues depuis longtemps, même avant que je fasse coiffure. Je parle français, espagnol, courant. Il y a des fois des mots qui me manquent. Hier je cherchais le mot carotte. Il faut savoir que je vis au Mexique et que des fois, je cherche. Comme des fois, on cherche ces mots en France avec la maison. Donc là, je cherchais le mot carotte. Bref, je parle plusieurs langues depuis longtemps. et tout ça pour dire qu'un jour, une cliente espagnole rentre dans le salon, quand j'étais à Toulouse, puisque c'est quand même assez fréquent, on était à la frontière, on ne se le cachera pas, 150 km c'est la frontière, donc elle arrive sur ma chaise, je commence à lui parler, à déterminer ce qu'elle veut, tout ça, je fais la prestation, je récupère la cliente qui était en pause, en coloration juste après, qui me dit, c'est rigolo quand même, parce que pour une coiffesse vous avez l'air extrêmement intelligente, comment te dire Paulette que là tu viens en fait de mettre les pieds dans un plat en fait est extrêmement épicé mais vraiment vraiment j'étais jeune à cette époque j'avais 23 ans je pense 23 ans et sur le moment ça m'avait énormément vexé c'est pour ça que j'ai eu énormément de mal à assumer mon métier j'ai eu énormément de mal à assumer de dire que j'étais coiffeuse j'ai eu énormément de mal à le faire valoir parce que même imaginons même quand tu vas demander un prêt bancaire c'est que tes coiffeuses en fait t'es pas conditionnée à gagner ta vie correctement quand tu vas chez des amis la seule chose qu'on te demande c'est des conseils cheveux surtout t'oublieras pas entre deux saucisses quand on va faire cuire le barbecue t'oublies pas tes ciseaux parce que là j'aimerais que tu me coupes la frange genre moi c'est ce que j'ai vécu à chaque fois quand on sortait ou peu importe c'est conseils coiffure qu'est-ce que tu ferais à ma place qu'est-ce que tu penses qu'est-ce qui m'irait mieux Et les gens autour regardent ça comme si on était en fait un métier dévalorisé et que justement on valait pas grand chose. Moi je me sentais ne pas valoir grand chose et honnêtement la paye elle suivait pas. Quand t'es coiffeur salarié au début c'était dégueulasse. Moi je gagnais 1137 euros. 1137 euros, mon mari gagnait 1245,07 euros. Je peux vous dire que les fins de mois étaient dures. Dures, dures. Et je ne voyais pas au départ mes perspectives d'évolution. je ne voyais pas comment je pouvais me sortir de ça. Et au final, c'est en regardant un peu tout ça, c'est en regardant un peu les perspectives, en me penchant un petit peu sur ce que pouvait apporter le métier, que j'ai compris au final qu'en fait, c'était un métier hyper valorisant et qu'en fait, au final, on apporte quelque chose aux gens et surtout, on peut aller travailler de n'importe où. et on peut gagner le salaire qu'on veut. Et là, vous me dites, non, non, je te jure, on peut gagner le salaire qu'on veut. Si on est un minimum éveillé, si on a envie de se battre, si on a envie de faire quelque chose de sa vie, la coiffure, c'est un tremplin extraordinaire pour faire ce qu'on veut. On peut aller travailler dans les studios, on peut travailler au cinéma, on peut travailler à la télé, on peut travailler à l'étranger, on peut travailler au théâtre. on peut travailler d'où on veut, d'où on veut. On peut faire ce qu'on veut, on n'est pas obligé de travailler dans un salon de coiffure, on n'est pas obligé d'être gestionnaire d'un salon de coiffure, on n'est pas obligé de travailler dans sa campagne natale, on peut faire ce qu'on veut. Et quand j'ai compris ça, je me suis dit what the fuck What the fuck ? Mon Dieu ! Mais c'est vrai, c'est donc bien vrai. J'ai bien fait de choisir ça. Parce que moi, ma mère, quand elle a compris qu'en fait j'allais faire coiffeuse et que c'est ça que j'avais décidé, je peux vous dire que le drame n'était pas loin. Le drame n'était vraiment pas loin. Donc, de se dire que tu peux faire ce que tu veux, de se dire que tu peux travailler d'où tu veux, de se dire que tu peux toucher le salaire que tu veux, et là tu te dis, mais comment c'est possible ? parce qu'en fait c'est un métier qui est universel. Je veux dire, quand tu es comptable, quand tu es avocat, tu ne peux pas faire ton travail de n'importe où, à moins que tu aies fait du droit international, à moins que tu veuilles ouvrir un cabinet à l'étranger, mais tu dois reprendre un cursus d'études quand même. Tu dois te remettre au goût du jour avec les lois du pays, en comptabilité c'est pareil. Quand tu es fonctionnaire, le grand Graal, le Saint Graal, le métier de rêve, tu sais celui qui te propose une carrière et en plus d'une retraite, tu ne sais même pas si tu pourras avoir ta retraite parce que quand tu prends ta retraite, tu es mort. Tu n'as pas le temps d'en profiter en fait. Et on t'a promis ça pendant des années, tu as cotisé pendant des années, tu arrives à 45 ans de métier. On te dit bon, c'est bon, c'est l'heure de prendre ta retraite. Deux mois plus tard, on t'annonce une maladie et allez hop. Moi, c'est ce qui est arrivé à plein de monde autour de moi. et c'est ce qui me fait penser qu'en fait la vie tu dois la vivre aujourd'hui tu dois vivre ta vie aujourd'hui parce que plus tard ça sera trop tard donc vraiment de vivre sa vie aujourd'hui c'est hyper important et donc là on te dit le fonctionnaire tu aurais tellement été mieux en tant que fonctionnaire t'aurais eu des vacances t'aurais eu l'échec vacances t'aurais eu ci, t'aurais eu ça t'aurais pas eu de stress machin t'aurais eu une paye et tout ça tous les mois C'est vrai que c'est stressant d'être entrepreneur. Parce que ce que je te dis, gagner le salaire que tu veux, c'est bien sûr quand tu es entrepreneur. Parce que si tu es salarié, oublie ça. Mais quand tu es entrepreneur, quand tu es entrepreneur de la coiffure, tu peux faire ce que tu veux. Ce que tu veux. Et ce n'est pas donné, en fait, à tous les métiers. Et fonctionnaire, je trouve que moi, c'est le pire. Parce que tu peux te déporter nulle part. Je veux dire, tu ne peux pas être policier dans un autre endroit. Tu es policier en France, tu es policier en France. France, tu ne peux pas être fonctionnaire d'État à un autre endroit. Tu es obligé de démissionner, tu perds tous tes avantages. Tu ne peux pas te déporter ailleurs. Tu es obligé d'attendre ta retraite. En fait, tu es coincé. Tu es coincé dans ta condition et tu ne peux pas en bouger. Tu ne peux pas en bouger. Et donc, on te fait passer ça comme le truc de rêve, genre, oh mon Dieu, mais il faut être prof. Prof, c'est tellement rigolo, c'est tellement sympa. Moi, je fais prof, je m'en tire une dans le chignon, je vous jure. C'est vraiment impossible, je ne ferai pas prof du tout. Tout ça pour avoir un salaire à 2000 euros en fin de carrière et avoir des vacances, des congés payés. Ah non, moi je ne fais pas ça. Je suis désolée. Écoutez-moi bien, tous les profs ont dit que de toute façon, je ne ferai rien de ma vie. Et notamment, je ne sais pas s'il est encore de ce monde, il était quand même assez vieux quand nous avons eu cette conversation. J'étais au collège, mais je suis quand même allée en seconde parce qu'en fait, moi j'étais un pitre de province. Et quand on me disait de travailler, j'étais capable. C'est juste que je n'avais pas envie. Donc quand il fallait le faire, je le faisais. donc je suis arrivée jusqu'en seconde comme ça il me disait mais vous savez madame on ne sait pas ce qu'on va faire d'elle qu'est-ce qu'on va pouvoir faire je m'en souviendrai tout le temps c'était pendant un conseil de classe qu'est-ce qu'on va pouvoir faire ? Eh bien, écoute, ça me ferait bien plaisir de te croiser, monsieur Ouradou, d'ailleurs. Monsieur Ouradou, je me permets de vous interpeller si vous écoutez ce podcast, ce qui m'étonnerait grandement, parce qu'à mon avis, ce n'est pas pour être méchante, mais soit vous êtes des plus chanceux et vous êtes encore en vie, soit... Bref. Monsieur Ouradou, si vous m'écoutez de l'au-delà, pardon, je voulais vous dire que euh... ça m'a motivée, ce que vous m'avez dit. Le fait qu'on me dise que je n'y arriverai pas, moi, en général, c'est une façon de me dire que j'y arriverai. C'est une façon de me dire que je suis capable. C'est une façon de me dire que, écoute-moi bien, Johnny, je suis capable. Je suis capable et je vais y arriver. Donc, je me suis exportée, moi. Moi, je n'ai pas attendu, en fait, qu'on me dise, ouais, tu sais, avec les charges, avec tout ce qu'on paye, avec tout ça. Aujourd'hui, avoir un salon de coiffure, c'est compliqué. Non, non, moi en fait, entendre tout le monde se plaindre, gindre et pleurer, ça me gouffre. Qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai donc décidé de m'exporter. Je suis allée travailler à l'étranger, je suis allée montrer mes capacités, je suis allée développer mes capacités à l'étranger, je suis allée montrer le made in France la touche française ailleurs. Je suis allée au Québec. j'ai travaillé au Québec et c'est ce qui a fait que j'ai aujourd'hui la carrière que j'ai c'est parce que tu deviens exotique partout où tu vas je suis exotique, je suis une ananas géante je suis hyper exotique donc en fait j'ai montré que ce métier pouvait s'exporter de n'importe où Et aujourd'hui, tellement de n'importe où que je vis au Mexique et que je l'exerce encore d'une manière détournée, c'est-à-dire que j'aide les entrepreneurs à développer leur entreprise comme moi j'ai su développer les miennes, et je développe les chiffres. Donc je développe les business de la coiffure en ligne. Ça veut dire que je n'ai même pas besoin d'être dans un salon de coiffure, je n'ai même pas besoin d'être avec mes clients au quotidien, je suis en ligne. Donc ça veut dire qu'aujourd'hui, avec les technologies qu'on a réussi à développer pendant le confinement, je suis aujourd'hui capable d'exercer mon métier au Mexique, dans mon bureau, au bord de la mer des Caraïbes. Et j'organise aussi des événements pour les coiffeurs. Il va y avoir la masterclass à Cancun. Si tu n'as pas suivi ça, c'est dommage parce qu'il n'y a plus de place. Je le dis, on a plus énormément de place. Ça aussi, je vais en parler. Tu ne fais pas un buzz pareil sans en parler, c'est impossible. C'est impossible. Donc ça aussi, je vais en parler dans un peu de temps. Parce que ça va être mes sujets prochains. Donc voilà, c'est hyper important que vous sachiez que nul n'est limité que celui qui se limite. C'est vraiment une phrase hyper importante que je viens d'inventer, mais qui est en fait une vérité. C'est-à-dire que tu n'as de limite que si tu te limites. C'est toi qui décide de ce que tu vas bénéficier, de ton bénéfice. C'est toi qui vas en décider. C'est toi qui vas savoir quel va être ton bénéfice. C'est toi qui vas savoir si tu vas avoir telle ou telle chose dans ta vie. On a l'objectif que l'on se crée. On développe les réussites que l'on se crée. Si tu ne te crées aucune réussite, Si tu n'as pas de réussite, tu n'auras aucune réussite. tu n'auras aucune réussite. Parce qu'en fait, on a beau dire que la coiffure, c'est pour les imbéciles, on a beau dire que la coiffure, c'est une voie de garage, etc. Donne-moi aujourd'hui un métier qui n'est pas artisanal, qui est capable de s'exporter à l'étranger sans avoir besoin de qualifications supplémentaires. Vas-y, j'attends. Vas-y, j'attends. J'attends, là, je suis prête. tous les métiers artisanaux de France sont aujourd'hui internationalement reconnus, ce qui fait qu'en fait, tu peux exercer ton métier de n'importe où et tu seras reconnu pour ça. Tu seras reconnu pour ton savoir-faire. Parce qu'il faut savoir qu'en France, alors on a beau se plaindre du pays, blablabla, mais la France, est un pays extrêmement reconnu à l'étranger pour son savoir-faire. Donc que ce soit en coiffure, que ce soit en pâtisserie, que ce soit en cuisine, que ce soit en menuiserie, que ce soit en couverture de toit, que ce soit en gravure, ce que vous voulez là, ce que vous voulez, c'est reconnu n'importe où. Donc l'imbécile d'hier, a fait la coiffeuse internationale que je suis aujourd'hui. Donc écoutez, je suis quand même hyper fière d'être imbécile, d'être une conne, et de m'être fait passer pour une imbécile, parce que ça m'a permis en fait de sortir de ma zone de confort. de chaque jour prouver en fait que j'étais capable de faire plus et comme j'étais capable de faire plus j'ai chaque jour c'est mon travail à son extrême c'est à dire que quand j'ai commencé à être salarié n'est pas suffisant il a fallu que je sois manager n'est pas suffisant il a fallu que je sois gestionnaire de salon n'est pas suffisant il a fallu que je sois patronne de salon n'est pas suffisant il a fallu que je m'exporte ce n'est pas suffisant il a fallu que je développe que ma mon image en ligne ce n'était pas suffisant. J'ai développé une méthode de gestion des business, ce n'était pas suffisant. Aujourd'hui, je développe mon image, je développe des podcasts, je développe parce que je veux vraiment que vous ayez une identité sur laquelle vous appuyez. Pour moi, c'est hyper important. En fait, on est souvent seul quand on est entrepreneur. Souvent. Souvent, souvent seul. On est souvent amené à... à être confronté à soi-même. Et donc, la plupart du temps, ce qu'on voit, c'est du beau. Oh mon Dieu, c'est tellement beau ! Oh mon Dieu, c'est tellement joli ! Oh mon Dieu, c'est tellement bien ! Oh mon Dieu, il a tellement de la chance ! Sauf qu'en fait, les chutes, les déceptions, les défaites, ça existe. Ça existe pour de vrai. Et je pense que je ne suis pas toute seule dans ce cas-là, en fait, de se dire... Moi, j'ai eu à un moment donné des doutes sur ma vocation. J'ai eu à un moment donné à me dire, est-ce que je veux vraiment faire ça ? Est-ce que je veux vraiment véhiculer ce message ? Parce qu'en plus d'être conne, il y a le fait aussi de se dire, mais on était en fait un métier qui était hyper sexualisé. C'est-à-dire que la coiffeuse, elle était avec une image de fille facile. avec une image de fille un peu légère. Alors imaginez quand je suis tombée enceinte à 19 ans. Alors là, je ne vous le dis même pas, ça a été épouvantable. Je suis toujours avec mon mari d'ailleurs en passant. Mais on a cette image-là en fait, de fille pas sérieuse, de fille un petit peu avec des mœurs un peu légères, qui est un peu mère célibataire, qui vit toute seule. Vous voyez ce que je veux dire ? Mais en fait, on a une image tellement de merde, qu'il faut casser ça, il faut casser ça, puis moi je suis prête. Allez hop, je suis prête. On va partir là-dessus parce que je trouve que c'est hyper important de se donner la chance d'avancer par rapport à ça. On a choisi un métier parce qu'on l'aimait. Je vous l'ai dit tout à l'heure, si on n'aimait pas ce métier-là, je peux vous dire que malheureusement, toutes celles qui ne l'aimaient pas, toutes celles qui ne le faisaient pas bien ou toutes celles qui n'étaient pas vraiment engagées, en première année de CAP, elles sont parties, elles ont arrêté. elles ont arrêté rapidement, elles ont arrêté très rapidement. Elles se sont retrouvées que soit elles n'aimaient pas la coiffure en elles-mêmes, soit elles n'étaient pas capables de travailler en salon, soit c'était trop dur pour elles de travailler 8 heures en salon, 8-10 heures en salon. Donc au final, elles se sont retrouvées que... il n'y a pas eu pour elle d'évolution dans ce métier. Il n'y a pas eu pour elle d'évolution dans ce métier. Et aujourd'hui, moi je regarde dans ma classe, dans la classe où j'étais en CAP, je crois qu'on est 2-3 sur 30, 2 ou 3 à faire coiffure encore aujourd'hui. C'était très, très light. Très light. Vraiment. Je veux dire, versus la médecine, qu'est-ce que ça pourrait donner ? Vous voyez ce que je veux dire ? Donc... Là-dessus, on n'a pas de complexe à avoir, puisque c'est une image. C'est une image qui est donnée. C'est exactement la même image, je ne sais pas moi, les esthéticiennes, par exemple, qui elles aussi ont une image un peu cucul, neuneu, mais rien à voir, absolument rien à voir. Donc là-dessus, il y a des gros, gros efforts et progrès à faire. Il y a des gros efforts et progrès à faire. Il y a aussi des efforts de notre part à faire. Parce que si on ne se forme pas assez, si on ne valorise pas assez son travail, si on ne facture pas suffisamment ses prestations, si on montre aux gens que ça ne vaut rien, si on leur donne l'illusion que ça ne vaut rien, mais ça ne vaudra jamais rien. ça ne vaudra jamais rien. Ça sera toujours dévalorisé, ça sera toujours mis entre parenthèses, on aura toujours l'impression que c'est un sous-métier, alors qu'en fait, ce n'est pas vrai. Aujourd'hui, quand on voit tout ce qu'on est capable de faire, avec les nouvelles techniques qui sont arrivées sur le marché, je veux dire, on est loin de poser trois papiers de mèche et faire une coupe au carré. Je veux dire, on est loin de ça. Ça a complètement évolué, c'est complètement différent. Donc, on ne peut pas, aujourd'hui... dire que la coiffure n'a pas évolué. Il faudrait que les mentalités évoluent. Moi, quand j'ai des clients qui me demandent, ça m'est arrivé il n'y a pas si longtemps, avant que j'arrête, un client qui m'avait dit C'est agréable de parler avec vous, parce que vous avez quand même une culture élevée. Oui, mais pourquoi je n'en aurais pas, en fait ? Je veux dire, Allô, je suis capable de lire aussi des livres et de m'intéresser à des choses intéressantes, d'actualité. Je vais dans les musées aussi, quand j'ai l'occasion, puis je m'intéresse à la culture. Ça ne veut pas dire que parce que je suis coiffeuse, je passe ma journée et ma vie sur Netflix. Ça n'a rien à voir. Au contraire. Au contraire, parce que je suis coiffeuse, je me dois de me prouver à moi-même que j'ai la possibilité d'évoluer en dehors de tout chemin possible. Voilà, et ça c'est hyper... Pour moi c'était extrêmement important, c'était extrêmement important que le commun des mortels le comprenne, parce qu'à un moment donné le commun des mortels il m'a fait chier, je peux vous le dire, ça a été chiant, ça a été relou, ça a été relou en fait de voir que tu prends rendez-vous avec des clients, ils te disent, c'est bien cher ici, à un moment donné vous n'êtes pas médecin non plus. Pour soigner, en fait, tu as des primes, tu as choisi le coiffeur et pas le psy. Pourquoi ? En plus de ça, non seulement tu as choisi le coiffeur et pas le psy, mais en plus je fais le rôle du psy. Donc à un moment donné, est-ce que je te surfacture la consultation avec... Non, parce que... à un moment donné c'est un peu ça c'est un peu tout ça donc il faut que on se réveille là dessus, il faut qu'on s'éveille là dessus, il faut que il faut qu'on soit sûr de nous et qu'on s'affirme en fait et qu'on arrête aussi de ne pas se cultiver parce qu'il faut se cultiver tout le temps il faut aussi montrer que qu'on a des capacités il faut montrer que la coiffure ça nécessite d'avoir des des connaissances en chimie, des connaissances en calcul, des connaissances en marketing, en publicité, en... en gestion de stock, en gestion de personnel, en communication non violente, en plein de choses. Et ça, ça ne s'apprend pas comme ça juste en arrêtant l'école et en faisant un an de CAP. Ça s'apprend en fait avec l'école de la vie et avec nos diplômes. Moi, j'ai un CAP et un BP et je suis très fière d'avoir fait ça aujourd'hui parce qu'aujourd'hui, je n'aurais jamais eu la carrière que j'ai eue si jamais j'avais eu, parce que j'avais passé un concours quand j'étais plus jeune, parce que la fonction publique, c'était important pour mes parents. Alors, j'ai passé un concours. 400 personnes qui ont passé le concours. Il y avait 4 places. Moi, j'ai fini 150e. J'ai honte de le dire, d'ailleurs. Donc, je n'ai pas eu le concours. Et du coup, j'ai poursuivi ma voie dans la coiffure. Il y a plein de fois où j'ai voulu arrêter. Il y a plein de fois où je me suis sentie déstabilisée. Il y a plein de fois où mes patrons n'ont pas été cool. Il y a plein de fois où je me suis sentie nulle. Il y a plein de fois où j'ai fait des erreurs. J'ai fait des erreurs avec des clients. J'ai fait des erreurs techniques. J'ai fait des erreurs de gestion. Je me suis engueulée souvent avec mes patrons parce qu'on n'avait pas la même vision. J'ai eu des douleurs, des souffrances, je n'ai pas honte de le dire. J'ai vu des choses, je pense, qui m'ont énormément forgé le caractère et qui aujourd'hui font celle que je suis. Voilà, ils font en sorte que justement... j'ai encore plus envie de développer ça. Alors moi, j'ai récuré des plaintes à la brosse à dents, j'ai récuré le salon, j'ai été acheter la saucisse à ma patronne parce qu'elle avait la flemme de faire son marché, j'ai amené son fils à son goûter d'anniversaire, j'ai fait des trucs de merde. J'ai fait des trucs de merde. Et ce sont ces trucs de merde, en fait, parce que moi, j'ai vraiment un esprit qui me dit non, on n'abandonne pas, ne l'abandonne pas. Donc, c'est parce que j'ai cet esprit-là, que je n'ai jamais abandonné, parce que pour moi la défaite n'était pas imaginable, et que j'ai plutôt poursuivi ma carrière en augmentant toujours le niveau. Et en augmentant tellement le niveau qu'aujourd'hui, en fait, j'arrive à un haut niveau. Et ce haut niveau, en fait, il a été fait de travail, il a été fait de sueur, de sang, de doute, de peur, de plein de trucs. Et si j'avais été si imbécile que ça, je ne pense pas que j'y serais arrivée, en fait. Je ne pense pas. Je ne serais pas arrivée, c'est sûr. Il m'a fallu réfléchir, retourner les situations. Il m'a fallu tomber, rebondir. Vous n'imaginez même pas, je vais en parler dans le prochain épisode, vous n'imaginez même pas ce que c'est l'expatriation. C'est épouvantable. C'est tout à réapprendre, c'est tout à remettre en question, c'est tout remettre à zéro, remettre le compteur à zéro, puis pas que dans le professionnel, dans le personnel. Je ne vais pas se polier, mais vous allez voir dans le prochain épisode, je vais en parler, je vais parler d'expatriation, mais pourquoi la coiffeuse a décidé de se barrer et quand elle se barre, est-ce que c'est confortable ? parce que ça ne l'est pas du tout, ça ne l'est pas du tout, mais alors pas du tout. Et donc du coup, quand on me dit j'ai de la chance, non, je n'ai pas de la chance, j'ai travaillé, j'ai travaillé pour ça, j'ai mis du temps, j'ai mis de l'énergie, j'ai mis de la passion, j'ai mis entre parenthèses beaucoup de choses, je me suis arrêtée en fait d'exister pour pouvoir avoir les résultats que j'ai aujourd'hui et qui me permettent aujourd'hui d'exister. Voilà, parce qu'on dit oui, mais on ne va pas se sacrifier, aujourd'hui on n'est plus une génération où on veut se sacrifier, on ne veut plus se sacrifier sauf quand... Si tu ne te sacrifies pas à un moment donné, et quand je dis sacrifice, ce n'est pas de sacrifice, c'est un choix. Mais quand tu ne fais pas le choix aujourd'hui de vouloir aller plus loin et de déterminer des objectifs toujours plus hauts et que ces objectifs demandent justement du temps, demandent de l'énergie, demandent de ne plus faire certaines choses parce que tu n'as plus le temps et que tu mets à profit chaque seconde pour pouvoir développer la personne meilleure que tu seras, et bien à ce moment là en fait tu gagnes à ce moment là tu gagnes tu te développes moi à chaque fois qu'on me dit il faut que tu fasses ça non seulement je le fais mais je le multiplie par 10 c'est ça la recette du succès en fait à chaque fois qu'on me demande qu'on me donne un conseil non seulement j'applique le conseil mais je le multiplie par 10 C'est ça l'idée. C'est qu'en fait, je ne fais pas en sorte qu'on me dise Ouais, c'est bien, tu as bien fait ça, c'est super. Non, non, non, tu ne comprends pas là. C'est non seulement je vais bien faire, mais en plus de ça, je vais aller plus loin que ça. Je vais bien faire dix fois. Je vais bien faire dix fois. Parce qu'une fois, ça ne suffit pas. Ça ne suffit pas, ce n'est pas assez. c'est pas assez, donc je vais faire bien 10 fois, comme ça au moins, tu verras bien en fait, tu vas voir de quel bois je me chauffe. Donc tout ça en fait pour vous rappeler que vous avez fait un choix, vous avez fait un choix de ce métier là, ce métier qui est un métier de passion, qui est un métier qui a été pour nous tous j'imagine extrêmement dur au début, quand tu l'apprends en fait c'est pas inné, c'est pas... Ce n'est pas quelque chose qui te coule dans les veines, il faut que tu apprennes, il faut que tu comprennes. En plus de ça, par-dessus le marché, on te fait dire que non seulement tu apprends un métier qui n'est pas évident, parce qu'il faut supporter les gens, parce qu'il y a une condition physique à avoir, parce que c'est un métier qui est extrêmement technique, malgré tout ce qu'on peut penser, on va t'acheter une tondeuse et tu te colles les cheveux, on va rigoler 5 minutes. Donc en plus de ça... il est dévalorisé. Et de cette dévalorisation, on découle beaucoup de complexes et malheureusement des vocations qui ne se choisissent pas à cause du fait qu'on n'a pas envie de rentrer dans les clichés. Je ne suis pas rentrée dans tous les clichés. Le monsieur qui se choisit dans la coiffure, c'est que forcément il est gay. Vous voyez ce que je veux dire ? Il y a tout un tas de choses comme ça qui sont épouvantables. et dans lequel on a plongé notre métier. Quand je vois des humoristes faire des sketchs sur les coiffeurs, ça me tue et ça me fait de la peine. Parce que les coiffeurs ne sont pas tous gays, parce que les filles ne sont pas toutes connes. parce que les coiffeuses ne sont pas toutes des filles faciles et légères, et que malheureusement, en fait, c'est tout ce qu'on entend. Donc non, voilà. Donc c'était là-dessus que je voulais vraiment vous éveiller la conscience, et j'espère que vous avez aimé ça, vous avez aimé cet épisode. Je vous remercie beaucoup de m'avoir suivie, et on se retrouve pour le prochain épisode de Ne me cassez pas le peigne. Je vous remercie mille fois. Je vous invite aussi à vous abonner, comme ça vous aurez des notifications à chaque épisode, qui sortent tous les jeudis, mais quand même, vous aurez la possibilité d'avoir une petite notification sur votre téléphone. Je suis disponible sur toutes les plateformes de podcast. Et merci de votre écoute. A très très bientôt.