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Objectif Mental

#10 - Maxime Lopes (RunWise) - "Courir un marathon en 2h12 ? Je n'y aurais pas cru"

#10 - Maxime Lopes (RunWise) - "Courir un marathon en 2h12 ? Je n'y aurais pas cru"

41min |20/01/2025
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#10 - Maxime Lopes (RunWise) - "Courir un marathon en 2h12 ? Je n'y aurais pas cru"

41min |20/01/2025
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Description

Dans cet épisode plus court mais captivant, je reçois Maxime Lopes, plus connu sous le nom de Runwise. Athlète de haut niveau avec un record impressionnant de 2h12 au marathon de Valence, Maxime est également créateur de contenu running sur YouTube et Instagram, fondateur d’une entreprise de coaching comptant 450 clients, et doctorant en psychologie sociale appliquée au sport.

Le contenu de Maxime m'a accompagné en 2024 pendant ma préparation au marathon de Copenhague. J'ai couru en 3h24 et atteint mon objectif grâce à ses vidéos. Je suis donc ravi d'avoir pu échanger avec lui.


Maxime nous plonge dans son univers, entre sciences de la performance, passion pour la course à pied et équilibre de vie. Que vous soyez coureur débutant ou marathonien aguerri, cet échange regorge de clés pour progresser, surmonter vos blocages mentaux, et tirer parti de vos expériences – qu’elles soient positives ou négatives.

Nous parlons également plus globalement d'entrepreneuriat et de développement personnel. Dans le bon sens du terme 😃.


Les thèmes abordés :
- L’impact des souvenirs sur la performance : Découvrez comment des souvenirs sportifs, notamment négatifs, influencent la physiologie, comme la production de lactate, et comment les intégrer positivement pour progresser.
- La gestion du stress avant un marathon : Maxime partage ses stratégies pour transformer le stress en excitation et atteindre ses objectifs, même sous pression.
- Le flow en course à pied : Ce moment où tout semble parfait. Maxime explique comment cet état mental transforme ses performances, même lors des marathons les plus exigeants.
- Motivation et réseaux sociaux : Une réflexion sur l’influence des comparaisons sur Instagram et comment garder une motivation saine et intrinsèque.
- Échecs et résilience : Maxime nous montre comment ses contre-performances, comme lors du marathon de Copenhague, ont forgé son mental et sa méthode.
- Trouver l’équilibre : Entre carrière sportive, entrepreneuriat et vie personnelle, Maxime révèle ses astuces pour gérer un emploi du temps chargé sans compromettre sa récupération et sa motivation.


🔑 Points forts de l’épisode :

  • Un éclairage scientifique unique sur le lien entre psychologie et physiologie dans le sport.

  • Des conseils concrets pour optimiser votre récupération, éviter le surmenage et garder le plaisir dans l’effort.

  • L’importance de se fixer des objectifs adaptés et d’apprendre à tirer parti des échecs pour mieux rebondir.

  • Une vision inspirante sur la quête de la performance, que ce soit dans le sport ou dans la vie.


🎥 Chaîne YouTube Runwise
📸 Compte Instagram Runwise

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Objectif Mental pour plus de contenus sur la préparation mentale, la performance et le bien-être.


Podcast créé par Kevin Rietsch.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Objectif Mental, le podcast où l'on explore le coaching et la préparation mentale. Je suis Kevin et chaque semaine je partage des conseils pratiques, des interviews d'experts, ainsi que des témoignages inspirants d'entrepreneurs, de sportifs et d'artistes. Mon objectif est de vous aider à débloquer votre potentiel pour performer en toute sérénité, que ce soit dans votre vie professionnelle ou... extra-professionnel. Je vous souhaite une excellente écoute. Salut Maxime, comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Merci de m'inviter, ça va très bien et toi ?

  • Speaker #0

    Très bien, très bien, merci. Je sais que ton temps est compté, donc on va essayer d'optimiser. Je ferai mon lan sur l'introduction cette fois-ci. Alors moi, j'étais découvert via ton contenu running, course à pied, quand je préparais le marathon de Copenhague cette année. Et c'est vrai que tu crées du contenu d'experts et tu vas vraiment en profondeur dans les sujets. Je pense notamment par ton approche scientifique, parce que tu fais un doctorat en psychologie du sport. Tu as plusieurs activités en parallèle puisque tu es à très haut niveau en course à pied. Là, tu viens de faire 2h12, on en parlait en off au marathon de Valence, donc bravo pour ça. Et puis, tu fais un doctorat en psychologie du sport. Et tu vois, moi j'ai un podcast, donc préparation mentale, coaching, donc je trouvais que ça faisait sens de t'inviter. Voilà, donc aujourd'hui on va parler de mental, de course à pied, puisque dans l'audience beaucoup de personnes courent. Mais avant tout ça, est-ce que tu peux te présenter ?

  • Speaker #1

    Ouais, bah du coup, je m'appelle Maxime, on me connaît plus sous le nom de Runwise. J'ai commencé ça il y a à peu près 3 ans maintenant. Au début c'était plus des articles de blog, j'ai envoyé une newsletter aussi chaque semaine. Je pense qu'on le sait moins, ça, parce que je l'ai progressivement arrêté parce qu'il y avait trop de choses à faire. Et après, je suis allé sur les vidéos YouTube. Et c'est le format que je préfère. C'est la plateforme que je préfère. En parallèle, j'ai ma carrière de coureur. Puis j'ai aussi le doctorat que je n'ai toujours pas terminé, qu'il faut vraiment que je termine cette année, parce que je repousse, je repousse avec toutes les autres choses. Puis il y a l'entreprise qui marche bien aussi, mine de rien. Là, on a bientôt à 450 clients qu'on coache. On a bientôt 25 coachs aussi. Ça fait que ça, ça a beaucoup grossi. Et donc, ça demande pas mal de travail, mais c'est que des projets excitants. Je suis très content de ce que je fais en ce moment.

  • Speaker #0

    Tu m'étonnes, mais on va parler justement de l'équilibre entre tout ça. C'est un sujet qui me passionne, de comment on arrive à faire entrer tout ça dans une semaine. Alors, sur la partie doctorat, justement, quelles sont tes recherches en psychologie du sport ? Est-ce que tu as ton sujet de thèse ou est-ce que tu as approfondi ?

  • Speaker #1

    À la base, je suis plutôt en psychologie sociale et de la personnalité. mais comme j'ai appliqué ça au domaine du sport je dis que je suis en psycho du sport mais en vrai je suis plus en psychologie sociale mon sujet de thèse c'est vraiment sur les souvenirs épisodiques donc c'est les événements de vie que tu stockes en mémoire et que de temps en temps tu te rappelles et qui peuvent te faire vivre des émotions positives des émotions négatives un exemple ça peut être ton dernier marathon de Copenhague, tu te souviens où t'étais, comment tu te sentais, comment ça s'est passé etc et tout ça tu le reconstruis souvent en fait donc un souvenir c'est pas euh... Comme un livre dans une bibliothèque, c'est vraiment quelque chose multifactoriel avec différentes perceptions. Il y a des odeurs dans les souvenirs, il y a du visuel, il y a du son, il y a tous les sens. Et quand tu te souviens d'un événement de vie comme ça, tu peux vraiment revivre les mêmes émotions qu'à l'époque. Et c'est ça qui est très intéressant avec les souvenirs. Donc forcément, ça va avoir un impact sur pas mal de choses dans le présent. Donc des choses comme ta santé mentale, ton bien-être, ton flot. Donc moi, vraiment ce que j'étudie, c'est l'impact des souvenirs de sport, donc les souvenirs de sport négatifs surtout, c'est ce qui m'intéresse le plus parce que le négatif est souvent plus fort que le positif sur la performance et sur quelques variables psychologiques aussi. Donc on a fait une grosse étude en labo pour tester ça, on a activé inconsciemment les gens avec un vieux souvenir négatif de sport, ensuite on leur a demandé de faire un test sur tapis roulant, c'était un test maximal. Et ils devaient courir à peu près à leur VMA, un tout petit peu plus lent. Et ils devaient courir le plus longtemps possible. Et il y avait un gros bouton rouge et ils devaient appuyer sur le bouton rouge quand ils ne pouvaient plus. Donc c'était vraiment eux qui décidaient, ils étaient maîtres de leur destin. Et dès qu'ils n'en pouvaient plus, ils venaient deux fois au labo. Une fois, ils étaient activés avec le souvenir. Et une fois, on ne les activait pas avec le souvenir, en fait. C'était le groupe contrôle, mais on faisait quand même semblant de les activer. Et ils venaient deux fois, puis on a eu peut-être une cinquantaine de participants. Donc ça, c'est vraiment ma dernière étude de thèse. Et on a eu des effets intéressants, notamment sur le lactate. On s'est rendu compte que les gens qui avaient un souvenir négatif... mais qu'ils l'avaient plutôt bien assimilé, on va dire. Ils avaient plus ou moins de lactate. Je ne vais pas trop rentrer dans les détails parce que c'est assez complexe, mais vraiment, l'idée générale, c'est que la psychologie peut avoir un impact sur la physiologie. C'est vraiment ce qu'on voulait montrer. On a en partie réussi à le montrer, pas totalement, parce que notre étude n'est pas parfaite et parce que ça demanderait d'être répliqué. Mais moi, je suis convaincu qu'il y a beaucoup, beaucoup de choses qu'on n'a pas compris. En fait, on n'a pas compris grand-chose sur l'impact du physique, enfin, pardon, du psychologique, donc de la pensée, des souvenirs. ce que tu veux, des émotions, sur des paramètres physiologiques, comme l'économie de course, la performance, tout ce qu'on peut imaginer.

  • Speaker #0

    Ta recherche, c'est vraiment d'aller très loin entre le lien entre le cerveau et la psychologie, et ce qui peut se passer chimiquement, finalement, dans notre corps. Parce que tu parles de lactate, si tu peux juste expliquer pour les personnes qui ne connaissent pas trop.

  • Speaker #1

    Le lactate, c'est un sous-produit du métabolisme anaérobie. En gros, quand on commence à... À courir un peu plus fort, quand on commence à faire des intensités qui se rapprochent des allures 5 km, 3 km et plus vite. Les filières aérobie, c'est-à-dire avec l'oxygène, ne suffit plus. Il faut faire appel à une autre voie qu'on connaît, qui est la voie anaérobie. Et le lactate, ça va être un petit peu un marqueur de cette activité anaérobie. Donc ça veut dire en gros que quand il y a plus de lactate, c'est plus dur et qu'on s'est fait un peu plus mal potentiellement.

  • Speaker #0

    C'est quand les jambes commencent vraiment à tirer. A brûler,

  • Speaker #1

    c'est un peu cette sensation. Exactement. On sent cette sensation, il y a un peu une acidose dans l'environnement musculaire justement, qui se produit. On veut tamponner cette acidose, mais malheureusement, si tu continues à maintenir l'effort, ça va être juste de pire en pire.

  • Speaker #0

    Ok, et donc c'est dingue. Le lien entre les mauvais souvenirs, en tout cas un échec, d'activer ça chez la personne peut faire augmenter le lactate. dans des situations.

  • Speaker #1

    Potentiellement, oui. Exactement. Parce qu'en fait, il y a des effets modérateurs, c'est pour ça que je ne voulais pas... Ça dépend de comment les gens ont intégré leurs souvenirs. C'est-à-dire, un souvenir négatif en soi, ça ne va pas forcément t'influencer dans une direction négative. Sinon, tout le monde aurait un destin assez tragique parce qu'on a tous des souvenirs négatifs. Donc en fait, on a une capacité de reconstruction et de... Comment dire ? prendre du recul et d'assimiler, d'intégrer un souvenir négatif, de se dire ok, c'était négatif à l'époque, mais regarde, j'ai appris une leçon grâce à ça, la personne que je suis devenue, c'est aussi grâce à ce souvenir négatif. En fait, sans les souvenirs négatifs, tu ne peux pas mûrir, c'est impossible. Donc c'est très important le négatif. Et je pense que souvent, on pense trop le négatif comme négatif, alors que le négatif te construit. Et dans le sport, c'est totalement ça. On a au moins autant d'échecs que de succès dans le sport. que ce soit l'entraînement, la compétition, c'est très dur en fait, surtout la course à pied. Parce que c'est très quantifiable. Si tu ne fais pas un record personnel, ça veut dire que tu n'as pas progressé assez. Oui,

  • Speaker #0

    carrément. Après, le record personnel, c'est aussi lié aux objectifs. Ça, je l'entends beaucoup en préparation mentale. Toi, personnellement, comment tu te fixes tes objectifs en course à pied ? Parce que tu fais pas mal de courses dans l'année quand même.

  • Speaker #1

    Oui. Moi, c'est assez simple. Vu que je fais du haut niveau, mon but dans la plupart des courses, c'est de faire un record personnel. Mais c'est sûr qu'il y a des courses dans la saison aussi qui sont faites pour valider des étapes, valider des cycles d'entraînement, notamment pour les gens qui font peut-être du plus court. Les gens qui font du demi fond, ils ne peuvent pas espérer avoir un record personnel à chaque fois. Ça ne marche pas comme ça. Alors qu'au marathon, on a beaucoup plus d'attentes parce qu'on ne peut pas faire plusieurs marathons par année. On peut en faire un, deux, trois et encore, c'est déjà beaucoup. mais en gros marathon c'est plus tu mets tous les oeufs dans le même panier et je pense que c'est pour ça qu'on savoure autant les succès au marathon parce qu'on sait ce que ça signifie c'est 3, 4, 5, 6 mois de préparation pour un seul objectif et je trouve que c'est pour ça que le marathon est encore plus beau le jour où tu réussis t'as envie de pleurer au marathon alors que quand tu fais un record au 1500 c'est pas la même émotion mais ça amène aussi autant de stress parce que l'échéance

  • Speaker #0

    tu vois vu que t'en as peu en fait tu as moins de chance de réussir ton objectif. Tu viens aussi avec plus de stress.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Tu viens avec plus de stress, mais on a effectivement plus de pression et plus de stress avant un marathon parce qu'une certaine façon, on n'a pas le droit de se louper. Et c'est ce que j'aime, c'est que la préparation mentale au marathon est encore plus importante parce que tu dois apprendre à gérer ce stress et à le transformer en excitation. C'est vraiment ça pour moi la base du travail.

  • Speaker #0

    Toi, tu fais de la préparation mentale pour toi, pour tes propres compétitions ?

  • Speaker #1

    J'ai pas de préparateur ou préparatrice mentale. même si je serais ouvert à travailler avec, parce que j'ai l'impression d'avoir les ressources nécessaires pour travailler. J'ai beaucoup évolué, j'ai beaucoup progressé, parce que c'est un peu mon domaine aussi. Ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas se faire aider, mais j'avoue que je n'en ressens pas trop le besoin pour le moment. Après, je pense que je vais en prendre quelques séances dans les prochains mois, parce que je vais travailler avec une nouvelle préparatrice mentale qui doit en fait coacher mes athlètes. Donc j'ai envie d'essayer ces services d'abord, pour valider tout ça. Donc je vais le faire par curiosité.

  • Speaker #0

    Souvent, la partie psychologique est quand même sous-estimée, je trouve, dans la préparation marathon. Et tu le vois, en fait, quand des personnes ont fait des super programmes, et puis en fait, ils arrivent le jour J et là, ils s'effondrent, soit par les émotions, par le stress, la peur et tout. Je pense qu'effectivement, ça peut faire sens de se préparer là-dessus. Il y a un sujet que je voulais dire avec toi, c'était plus la partie sur-ménage, parce que dit préparer un marathon ou course à pied, peu importe, dès qu'on prépare un objectif, on s'entraîne beaucoup. on fait beaucoup d'entraînement ça peut être 3, 4, 5 par semaine voire plus pour les élites mais il y a une partie surmenage,

  • Speaker #1

    burn out qui rentre en compte toi comment tu fais pour éviter ça parce que t'as une entreprise t'as la partie élite en course à pied le contenu déjà je pense qu'il faut maximiser la récupération quand on fait beaucoup de choses souvent les gens qui sont très occupés enfin souvent, pas forcément mais je vois ça beaucoup chez les étudiants ils vont par exemple couper sur le sommeil Moi, je pense que c'est une très mauvaise idée de couper sur la récupération comme le sommeil, pour moi, c'est le numéro un. Donc, si tu as beaucoup de choses dans ta vie, tu dois être vraiment attentif à avoir tes 8-9 heures de sommeil si c'est possible. Donc, ça, c'est la première clé. Moi, je fais attention à ça. Puis, on a un environnement à la maison avec ma copine où elle, elle dort super bien. Et déjà, ça aide quand ton conjoint ou ta conjointe, ils valorisent ça et qu'ils le font bien. Ensuite, je pense que c'est beaucoup de l'organisation. À la base, je ne suis pas le gars le plus organisé du monde, mais en fait, vu que j'ai beaucoup de trucs dans ma vie, j'ai dû apprendre à être meilleur pour gérer plusieurs projets de front. Donc il faut, je pense, moi c'est ce que je fais, je mets des focus en fait. Il y a des moments de l'année où le focus, il est sur l'entreprise, il y a des moments où il est sur YouTube, il y a des moments où il est sur la course à pied et je tourne en fait. Et je trouve ça hyper sain aussi parce que tu te lasses au bout d'un moment d'être à 100% sur un truc. En tout cas, moi, c'est comme ça que je fonctionne. Donc, je fais tourner. Tu vois, quand je suis au Kenya, un mois avant mon marathon de Valence, je bosse très, très peu. Je fais le minimum, en fait. Je fais du maintien, je fais mes coachings, mais je suis à 90% sur la course. Et après, quand je suis sur ma pause annuelle en ce moment, par exemple, pendant deux mois, je veux faire un focus plus sur le travail, sur reprendre un petit peu les projets, etc. Et ça tourne. C'est la première chose. Je pense que la deuxième chose, c'est un truc que j'ai un peu plus découvert cette année. C'est vraiment, autant que possible, faire les trucs que tu aimes. Ça peut paraître bateau, mais quand je dis ça, c'est faire les trucs qui t'excitent et pas te forcer à faire des trucs que tu dois faire pour des raisons extérieures à toi. Alors ça, c'est la base. Moi, c'est mon sujet. C'est beaucoup la motivation. Donc, c'est là-dessus que je me suis spécialisé. Et s'il y a bien des choses qu'on a compris sur la science de la motivation, c'est la différence entre les motivations. Alors, je vais appeler ça intrinsèque et extrinsèque, mais en vérité, ça ne s'appelle pas comme ça. Ça s'appelle autonome et autodéterminé et non autodéterminé, si vraiment vous voulez les termes techniques. En gros, ce que ça veut dire, c'est qu'il y a des motivations qui sont plus sur ça vient de l'intérieur et il y a des motivations qui sont plus sur ça vient de l'extérieur ou alors ça vient de l'intérieur, mais c'est forcé. Par exemple, si tu fais quelque chose parce que sinon, tu te sentirais honteux ou coupable ou ce genre de choses ou quelqu'un t'oblige carrément. Moi, cette année, j'ai vraiment essayé de faire des trucs. Je prends un exemple à l'entraînement. Je disais à mon coach, cette séance que tu m'as programmée vendredi prochain, elle ne me tente pas, elle ne m'excite pas. pas ? Est-ce qu'on peut essayer de trouver une séance un peu plus intéressante, qui travaille les mêmes qualités, mais que j'ai envie de faire ? C'est un truc que je n'osais pas trop faire avant, parce que j'étais un peu dans cette démarche de vas-y, grind tu vois ? Un peu no pain, no gain vas-y, force-toi et en fait, tu te grilles des cartouches. Fais ce qu'on te dit, quoi. Ouais, fais ce qu'on te dit, c'est ça. Et en fait, prouve à ton coach que t'es fort. Il y a aussi cette dynamique-là, tu vois ? Montre-lui que t'es quelqu'un et en fait, tu perds toujours. à ce truc-là de montrer aux autres, parce que les autres, ils s'en foutent déjà. Et si ça vient pas de toi, tu perds de l'énergie. C'est toujours pareil, quoi. Donc, j'ai essayé d'appliquer cette philosophie cette année, parce que j'avais justement trop été à l'inverse de ça les années d'avant. Et j'ai remarqué qu'en fait, je pouvais en faire tout autant, voire plus, mais en étant beaucoup moins fatigué mentalement. Parce que s'il y a un truc que j'ai pas envie de faire, au maximum, c'est pas toujours possible, évidemment, si t'as pas envie de faire la vaisselle et que c'est comme ça que tu dois faire la vaisselle, il faut quand même que tu la fasses. tu peux acheter un lave-vaisselle à la limite mais c'est pas toujours possible c'est vrai mais tu vois en fait il y a plus souvent qu'on pense une façon de faire les choses qu'on aime. Et tu vois, dans mon entreprise, maintenant, s'il y a des trucs que je n'ai plus envie de faire, je vais essayer de débloquer du budget pour payer une personne, pour le faire. Tu vois, on va trouver une solution pour garder le minimum de tâches dans la vie qui sont inconfortables, vraiment qui prennent trop de jus.

  • Speaker #0

    Carrément, mais ça ne me fait pas ça. Un sujet sur ces motivations, un tracé comme tu les appelles, c'est la partie réseau social, Instagram. Alors toi, tu fais beaucoup de contenu dessus, mais j'ai l'impression qu'il y a aussi une explosion du running. Ça, forcément, tout le monde le... Le C, mais les chronos ont été banalisés un peu, notamment sur Marathon. On a l'impression que tout le monde fait moins de 3 heures, que c'est normal, quand tu regardes Instagram. Et je me demande du coup si certaines personnes se fixent des objectifs raisonnables, et notamment s'il n'y a pas un lien avec ces réseaux sociaux.

  • Speaker #1

    Les réseaux sociaux, c'est vraiment un très bon exemple de motivation potentiellement extrinsèque, parce qu'en fait, il y a un mécanisme simple qui rentre en jeu. Dans les réseaux sociaux, c'est la comparaison qui est totalement humaine. L'être humain a tendance à se comparer tout le temps. Donc, soit on se compare à des gens qu'on juge moins forts que nous, plus forts que nous. Bref, il y a toutes sortes de comparaisons et c'est intéressant. Il y a une science là-dessus. Il y a pas mal d'études scientifiques qui montrent les avantages de des fois se comparer à des gens moins forts que soi, pour augmenter son estime de soi, par exemple. Et sur les réseaux sociaux, comme tu le dis, il y a une espèce de surreprésentation des gens très investis dans la course à pied. Et souvent, ces gens très investis dans la course à pied, ils vont par définition faire des meilleurs chronos, ce qui est assez logique, parce que tu t'investis plus. Et du coup, je suis d'accord avec toi, on a l'impression qu'aujourd'hui, tout le monde fait genre 36 minutes au 10, 40 minutes au 10, des chronos qui sont très amateurs plus plus, que finalement, c'est moins de 10% des coureurs qui font ça largement. Et c'est un problème, parce qu'il y a du coup ce 90% des coureurs qui courent moins vite, et du coup, qui peut se sentir un peu honteux ou un peu coupé. coupable ou juste nul de ne pas courir aussi vite. Et du coup, quand tu te sens nul dans ton sport, ça devient une motivation très extrinsèque. Et du coup, tu vas vouloir être meilleur pas pour toi, pas pour ton projet de performance, mais parce que tu veux te sentir moins nul par rapport aux autres, ce qui devient une motivation assez négative finalement et qui peut être vraiment dangereuse à long terme.

  • Speaker #0

    Tu penses que ça peut amener de la blessure parce que la personne va commencer à se surentraîner ou à faire des choses ? qu'elle n'aurait pas fait avant pour essayer de surperformer par rapport à son niveau actuel ? Ou si tu penses qu'il n'y a pas forcément de lien ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a clairement du lien entre burn-out et motivation extrinsèque. C'est assez évident dans la science. Moi, j'aime bien appeler la motivation extrinsèque l'énergie sombre. C'est une énergie qui peut te faire débloquer des ressources qui vont au-delà de ce que tu aurais débloqué si tu... tu le faisais par toi-même. Donc, ça peut être très positif le jour de la compétition. Clairement, c'est le moment où c'est le plus positif parce que le jour de la compétition, t'as envie d'aller au-delà de tes limites, t'as envie de tout donner parce que c'est la journée, en fait. Et c'est pour ça que la compétition, pour moi, elle est saine. Mais le jour de la compétition, si t'es comme ça tout le temps, tu vas juste te brûler, en fait, parce qu'aller plus loin de tes limites trop souvent, c'est ce qui fait que tu passes cette ligne rouge et qu'après, donc tu peux être en petit surentraînement ou en gros surentraînement, il y a plein de... Le surentraînement, c'est quand même un continuum. Mais en tout cas, tu peux en faire trop et te blesser ou en avoir juste marre ou être écœuré de ton sport. Donc oui, 100%.

  • Speaker #0

    Et on parlait d'échecs avant. Moi, ça m'est arrivé sur un marathon en Norvège où j'ai fait une contre-performance par rapport à moi, ce que je m'étais fixé. Mais ça arrive à tout le monde. Comment toi, tu vois, vu que tu ne coachais personne, comment tu rebondis après un échec ? comment tu essaies de te reconstruire derrière, parce qu'un marathon ça demande beaucoup d'efforts, ça demande des mois et des mois et après pour se relancer dans un autre marathon ça peut être difficile quoi

  • Speaker #1

    Ouais ouais 100%, c'est sûr que t'es une marque des meilleurs athlètes, c'est d'avoir une haute résilience face à l'échec moi je pense que même plus qu'une haute résilience ce qu'il faut c'est genre, avoir le goût de l'échec, c'est avoir le goût de la progression en fait, et de l'introspection quand tu échoues c'est intéressant parce que c'est plein de données en fait pour comprendre pourquoi ça n'a pas marché. Par exemple, si tu échoues ton marathon, est-ce que c'était ta préparation ? Qu'est-ce qu'il y avait dans ta préparation ? Est-ce que c'était le jour de la course ? En fait, après un échec, tu remets tout en question, tu remets tout à plat, et c'est inconfortable. C'est un état de tension, un petit peu, de ne plus vraiment savoir, d'avoir l'impression que nos bases, nos fondements, ils s'effritent, tu vois. Il y a cette part de doute, mais en fait, c'est très sain dans la vie d'avoir ces sentiments, parce que c'est ce qui fait que tu vas... tu vas reconstruire en fait, tu vas changer tes fondations et tu vas construire quelque chose qui est plus fort, plus solide pour la suite. Donc si tu as un état d'esprit comme ça, c'est-à-dire un peu de croissance, tu vois. Là, tu ne peux pas te tromper. Tu ne peux que progresser dans l'échec quand tu vois les choses de cette façon. Par contre, si tu as un état d'esprit où tu le prends pour toi, c'est-à-dire que ça va affecter ta valeur personnelle, que tu vas te sentir honteux, ça, c'est une façon de voir les choses qui ne va pas nécessairement te tirer vers le haut. Et c'est pour ça que tu veux avoir un état d'esprit de croissance face à l'échec. C'est la seule façon, en fait. Et c'est ça, le sport. En fait, un échec, c'est beau d'une certaine façon parce que c'est ce qui va te permettre d'être meilleur. Et moi, quand je fais mon 2-12, je pense à Copenhague, où je fais 2h43, où je finis quand même, où je marche. Mais je me dis, pourquoi je marche à Copenhague ? Parce que je sais ce qui va se passer. Je sais que si je marche à Copenhague, ça va tellement me rentrer dans la face, cet échec, que ça va me pousser à devenir meilleur. C'est très important de vivre des émotions négatives dans la vie. Mais il faut savoir, en fait, les vivre de la bonne façon.

  • Speaker #0

    Oui, carrément. C'est hyper intéressant. Tu vois, en Norvège, moi, au 30e, j'ai le mur. J'ai appris parce que je n'avais pas de gel, etc. Bref, et effectivement, quand j'y repense, après coup, je me dis que ça m'a vraiment construit puisque je suis allé vraiment au bout de mes capacités. Et donc, je comprends ce que tu veux dire d'analyser aussi après, ça fait progresser. Mais du coup, c'est un truc très intéressant sur l'identité, ne pas lier ce que tu fais, tes performances ou tes contre-performances à ta valeur personnelle. Ça, je pense que c'est important pour les auditeurs.

  • Speaker #1

    C'est un concept psychologique qui est assez connu. Je pense que ça s'appelle performance contingence. En gros, tu ne veux pas lier trop tes performances à ta valeur personnelle parce que sinon, ça veut dire que l'échec diminue ton estime de toi. Alors que comme on l'a dit avant, l'échec, c'est une boussole. L'échec, c'est ce qui te permet d'être meilleur. Et si tu lis trop tes performances à ton estime, tu veux éviter les échecs. Et si tu veux éviter les échecs, tu veux éviter de te mettre dans des positions inconfortables. Et là, tu perds en fait. Parce que dans la vie, d'ailleurs, ce n'est pas vrai que dans le sport, si tu veux progresser, il faut que tu te mettes dans des situations inconfortables. Il faut que tu te mettes dans des situations où tu n'es pas sûr de réussir parce que c'est la seule façon de progresser. Il faut créer des états de tension dans la vie pour être meilleur. Et c'est pour ça qu'en fait, si tu lis trop ton identité et ton estime de soi, tes performances, tes réussites, tu finis par juste ne plus progresser. Donc en fait, c'est là où tu vois que la personnalité et ton mental, ça va tout définir dans ton sport. Ça va définir tes choix, la façon de réagir à des événements de vie, etc. Donc tu vois, pour moi, un athlète, franchement, c'est plus dur de le construire sur le point de vue mental que sur le point de vue physique.

  • Speaker #0

    Intéressant. Tu parlais justement que ce n'était pas vrai que sur le sport, mais sur l'entrepreneuriat, sur Runwise, tu as eu des phases d'échec ou très difficiles et en fait, tu as puisé dans le sport. pour justement te construire sur l'entrepreneuriat ?

  • Speaker #1

    Ouais, alors honnêtement, je ne dirais pas que j'ai eu des moments très difficiles avec Runwise parce que j'ai quand même eu de la chance que ça marche assez vite. J'ai vraiment eu cette Ausha, tu vois. Je sais que sur les réseaux, il y a des gens qui essayent pendant des années, des années, qui n'ont quasiment aucune vue et c'est vraiment difficile. Et j'ai une idée de ce que... Enfin, je sais ce qu'on ressent parce que d'une certaine façon, quand je fais une mauvaise vidéo, c'est la chose que je ressens aussi. J'ai l'impression que ça marche moins, etc. Mais... Quand tu es sur les réseaux, le but, c'est de toucher les gens. Et quand tu ne touches pas les gens, tu n'atteins pas tes objectifs et c'est dur. Donc moi, je n'ai pas trop vécu ça avec Runwise. Par contre, je l'ai vécu beaucoup plus dans le sport. J'ai vraiment eu des années où, tu vois, Copenhague, par exemple, tu pars au Kenya, tu fais une prépa de 4-5 mois. Et au 21e, au 25e kilomètre, tu as un point de côté, tu marches, tu sais que c'est fini, c'est dur. Parce qu'en fait, tout s'effondre d'un coup. En tout cas, tout s'effondre sur le moment. Mais voilà, ce n'est pas comme ça qu'il faut le voir. mais oui évidemment dans l'entrepreneuriat il y a des moments qui sont plus difficiles et c'est pas forcément que ça marche pas c'est que c'est dur des fois ce qui est dur c'est de tout gérer en même temps d'un point de vue émotionnel quant à la fatigue de l'entraînement plus à un moment dans l'entreprise où il y a des trucs importants à gérer et souvent c'est de l'humain on va pas se mentir mais les choses les plus fatigantes à gérer dans une entreprise c'est l'humain dans la vie en général Et ça vient en même temps et souvent c'est un mauvais concours de circonstances. Tu dois gérer plein de problèmes en même temps et tu n'as pas les capacités émotionnelles et d'énergie de le faire. C'est ça peut-être pour moi le plus dur à certains moments.

  • Speaker #0

    Je vois très bien. C'est vrai qu'on appelle ça l'écologie ou l'écosystème en préparation mentale. En gros, on n'est pas que des coureurs. Donc le sport... pour beaucoup de personnes, toi c'est un peu particulier parce que tu es élite mais pour 90% des personnes, 95% des personnes le sport c'est un plus on peut se fixer des objectifs mais il y a le travail il va y avoir la vie familiale qui vont impacter, donc c'est vrai que c'est important aussi de savoir quand on se fixe un objectif que tout ton cadre a un impact et donc ces fatigues-là peuvent s'accumuler. Et toi, tu la pousses à l'extrême avec l'entrepreneuriat, l'élite et tout ça. Mais d'ailleurs, sur ta vie perso, tu arrives à gérer ça ?

  • Speaker #1

    En fait, du coup, Pauline, ma conjointe, elle est à temps plein pour l'entreprise. Donc déjà, ça aide. Ça veut dire qu'on a la flexibilité. En fait, ce ne serait pas possible, on ne sait jamais, mais ce serait plus compliqué autrement si elle avait vraiment un job et qu'en plus, son job prenait vraiment beaucoup de place. Je pense que ce serait compliqué. Donc, il faut aussi être avec la bonne personne en couple. Il faut avoir cette flexibilité-là. Et ouais, des fois, c'est difficile, mais je trouve qu'on gère de mieux en mieux parce qu'en fait, ça fait maintenant, je pense qu'on est dans notre troisième année d'entreprise et on comprend un peu mieux ce qui marche et on essaie de se laisser du temps aussi. Et franchement, j'ai du temps. En fait, souvent, ce qui manque, ce n'est pas le temps, c'est l'énergie. Moi, c'est vraiment le facteur limitant, ce n'est pas le temps, franchement, pas pour moi en tout cas. C'est vraiment un moment. ok j'ai plus la force d'en faire plus et ça c'est intéressant parce que souvent on dit j'ai pas le temps mais franchement c'est rare que les gens n'ont pas le temps c'est évidemment quand t'as des enfants un job et tout tu peux ne pas avoir le temps mais souvent c'est rare souvent c'est j'ai plus l'énergie j'ai plus la force ok

  • Speaker #0

    et toi cette énergie c'est ce que tu disais tu te fais des coupures dans l'année ou là tu arrêtes combien un mois ?

  • Speaker #1

    non là j'arrête une dizaine de jours à peu près ah oui ouais ouais effectivement c'est pas mal non à moi le problème c'est que tu perds trop en fait avec c'est pas grave mais ça veut dire que je pourrais pas faire une course dans une ça me prendrait deux mois et demi pour revenir après trois après un mois de pause je pense peut-être pas mais j'ai jamais pris vraiment moi de poser vous j'avais

  • Speaker #0

    vu une de tes vidéos je voulais aborder ce sujet je veux que le temps le temps passe il y avait un sujet enfin une vidéo qui avait fait sur l'état de flo alors on l'expliquait dans d'autres épisodes c'est un peu un état où tout roule tout est parfait il y a une rencontre entre les compétences et le défi que tu t'es posé je vulgarise un peu mais toi tu l'as déjà vécu sur certaines courses ?

  • Speaker #1

    ouais clairement de plus en plus je pense que je deviens meilleur avec le temps pour être dans le flow je trouve que le marathon de Valence il est passé très vite par rapport à mes anciens marathons parce que c'est quelque chose que je travaille quand même pas mal à l'entraînement Pour te donner un exemple, tu vois, je cours quasiment jamais avec de la musique maintenant. De moins en moins, c'est genre peut-être 5% du temps et encore. J'ai arrêté la caféine, ça m'a beaucoup aidé aussi à être beaucoup plus posé, beaucoup plus serein. J'essaie toujours d'être focus. En fait, je n'essaie pas de fuir l'effort. Je pense que c'est ça aussi la différence avec avant. Je vais courir. Des fois, j'ai envie. Des fois, je n'ai pas envie. Mais je le fais à 100%. Ça ne veut pas dire que je ne pense pas à autre chose. Ça veut juste dire que j'essaye d'être dans mon corps, de me sentir dans mon environnement. Et je n'essaye pas de... Comment dire ? C'est tentant, mais je n'essaye pas que ça passe le plus vite possible. Je pense que c'est ça aussi qui fait que les gens n'arrivent pas à être dans le flow. C'est qu'ils courent, puis ils regardent leur monde tout le temps, puis ils veulent que ça finisse le plus vite possible. Et je comprends, parce que c'est un sport qui est dur, et c'est très... Il y a beaucoup de souffrance aussi dans ce sport. Mais je pense que le flow, il ne vient jamais si tu as envie que ça passe vite. Parce qu'un état de flow, par définition, c'est... tu as envie d'être là en fait. Donc ça revient un peu à ce qu'on a dit tout à l'heure, si tu as envie d'être là, si tu fais ce que tu aimes, tu auras beaucoup plus de flow. C'est pour ça que je pense que j'en ai eu plus cette année, c'est parce que les séances que je n'avais pas envie de faire, je ne les faisais pas, ou alors on les faisait d'une autre façon où tu vois, j'ajuste. Mais quand on dit se faire plaisir à l'entraînement, je pense que ça ne veut rien dire. Je pense qu'il faut vraiment le préciser et je pense qu'en tout cas, ma définition de se faire plaisir à l'entraînement, c'est de faire les entraînements qui te font plaisir en fait. C'est un peu plus logique dans ce sens-là, tu vois.

  • Speaker #0

    Tu peux souffrir, mais on va dire dans le plaisir, c'est-à-dire qu'il y a des... types de séances ou des formats ou des exercices qui sont moins drôles que d'autres pour toi en tout cas mais ça t'empêche pas de travailler parce que c'est difficile quand même.

  • Speaker #1

    Exactement c'est ça en fait, c'est que le but c'est pas d'éviter la souffrance, le but c'est de souffrir quand t'as envie de souffrir et du coup si t'as envie de le faire, c'est bon mais je pense que c'est un peu dangereux bah dangereux dans une certaine mesure mais je pense que c'est un peu contre-productif de dire faut courir au plaisir, faut se faire plaisir parce que premièrement ça veut pas dire grand chose Et deuxièmement, c'est complètement paradoxal avec notre sport, qui est un sport quand même de souffrance. Je veux dire, par définition, pour rire, c'est un sport où tu es tout seul dans ta tête et que ça fait mal, surtout quand tu commences. Rien n'est facile, les jogs sont durs, les séances sont dures. À mon niveau, c'est un peu différent parce que, au tien, à un niveau plus plus, tu ne souffres pas sur les jogs faciles. Il y a une fatigue résiduelle qui n'est pas agréable, mais tu n'es pas en souffrance. 80% du temps, tu es même plutôt en aisance. Mais au début, c'est un sport... En fait, c'est même presque plus dur pour les débutants comme sport, je pense.

  • Speaker #0

    Ça me fait penser à Chloé Lantier qui dit ça, en fait. La facilité en compétition, ça se travaille à l'entraînement. Chloé Lantier, tu vois, elle est québécoise. Elle habite à Chamonix, elle est ultra-traileuse.

  • Speaker #1

    Non, je ne la connais pas.

  • Speaker #0

    Ok, je t'enverrai ça. Elle travaille justement sur le cerveau et le potentiel, on va dire. sans limite, qui en fait elle dit un truc très simple, c'est à l'entraînement, il faut aussi faire les efforts, sinon... tu n'arriveras jamais à un moment à progresser. Et donc pour les débutants, effectivement, la question que je voulais te poser, c'était comment quelqu'un qui se met demain à la course, elle a envie de se mettre à la course à pied, quels seraient les premiers conseils que tu lui donnerais pour en prendre du plaisir, mais progresser, être dans la difficulté, mais à son rythme, et éviter un peu les erreurs de débutant.

  • Speaker #1

    C'est dur parce que j'ai toujours ce débat avec moi-même de me demander si je serais aujourd'hui là où je suis, Si j'avais fait tout parfaitement au début, tu vois ce que je veux dire ? C'est très difficile pour moi de savoir si c'est une bonne chose d'éviter les erreurs quand tu commences dans un domaine. Je pense que dans une certaine mesure, oui, mais je pense qu'il y a un type de personnalité dont je fais partie personnellement qui a besoin un peu de faire les erreurs pour vraiment les apprendre. Et il y a d'autres gens qui sont capables d'être plus dans l'apprentissage vicarien, c'est-à-dire par observation, qui sont capables d'éviter les erreurs parce qu'ils ont vu d'autres gens faire ces erreurs-là. Ça dépend vraiment à qui tu t'adresses. Mais si ce débutant en question, il est comme moi, clairement, je lui ferais un speech sur quoi faire, quoi pas faire, mais au fond, je pense qu'il devrait un peu essayer ce qu'il veut et faire les erreurs, parce que sinon, il ne sera pas convaincu. Si c'est une personne qui peut apprendre, je lui dirais peut-être de prendre un coach. Il y a tellement de choses. Un coach, franchement, même pas forcément chez nous, mais n'importe qui qui connaît mieux, parce qu'il y a... tellement de choses à savoir. La course à pied, c'est un sport presque de... Genre, il faut connaître le corps, il faut connaître un peu la psychologie, il faut connaître la nutrition, il faut connaître le sommeil, il faut être complètement généraliste. Il faut tout connaître un peu. Il faut connaître la muscu. Il faut être calé en tellement de sujets que c'est l'apprentissage. C'est pour ça que je pense que les gens aiment autant, d'ailleurs, consommer du contenu en course à pied. C'est passionné par la course, t'es passionné par le corps humain, finalement, et comment il s'adapte à des stress. Et l'optimisation aussi de la performance.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est pour ça que ça fait autant de bien aussi, je pense que dans la vie, ensuite au quotidien, ou globalement dans la vie. Comme tu dis, ça améliore plusieurs parties de toi, de ton corps, de ton mental, etc. Mais ok, donc tu n'aurais pas forcément de 5 points qu'il faudrait éviter au début.

  • Speaker #1

    Pas forcément, parce que je pense que des conseils trop généralistes, justement, ils parleront un peu à personne. C'est plus dans ce sens-là. Je pense vraiment... En tout cas, depuis que je le coache, ce que j'ai remarqué, c'est que chaque cas est unique et qu'il faut vraiment adapter la recette pour chaque personne. Et c'est ça qui est... Moi, c'est ça que je trouve magnifique dans le coaching. C'est qu'en fait, tu ne peux pas arriver avec une recette unique. Il faut que tu comprennes la personne, que tu vois ses angles morts, ses forces, ses faiblesses et que tu l'amènes tranquillement vers une direction que la personne veut, en fait. Et toi, tu ne peux pas accélérer les choses. Tu peux lui montrer, tu peux essayer de trouver des techniques. pour le faire prendre conscience de certaines choses mais tu ne peux pas vraiment faire le travail c'est très frustrant aussi d'une certaine façon d'être observateur parce que quand tu es coach tu t'observes quelqu'un évoluer et tu espères que ça va aller dans le bon sens et tu as quand même une grosse marge de manœuvre,

  • Speaker #0

    un gros impact mais moins qu'on voudrait tu penses que après dernière question sur la partie course à pied mais tu penses qu'on a tous un potentiel maximum enfin oui la réponse est oui mais je veux dire globalement est-ce que T'es en coaching, tu vois une personne qui vient, t'arrives à prédéterminer un peu là où elle va plafonner, tu vois.

  • Speaker #1

    Non, vraiment pas. Je pense que personne ne peut savoir. Et je pense que si quelqu'un dit qu'il sait, je pense qu'honnêtement, c'est soit qu'il a un talent que je n'ai pas, soit que c'est un mentor ou qu'il s'est un peu trop avancé. Et je pense que c'est ça, en fait, la magie d'un autre sport. Et c'est souvent ce que je dis à mes athlètes, c'est si demain, on te disait voici ton potentiel maximal, tu ne pourras jamais faire mieux que 35 minutes. Est-ce que tu penses que tu auras encore envie de courir ? Moi, je ne pense pas. Moi, je pense vraiment que si demain, on te dit voici ton potentiel maximal, je pense que tu perds quasiment toute ta motivation parce que je pense que l'essence même de la motivation des coureurs, c'est d'aller vers l'inconnu et des limites qui n'ont aucune idée. C'est ça qui est beau. Si moi, tu m'avais dit que j'allais courir 2-12 un jour, jamais je ne t'aurais cru, surtout au début. C'était impossible. Et en fait, chaque année, tu progresses et tu vas vers un territoire que tu pensais impossible à conquérir. Moi, je pense vraiment que ce n'est pas possible et je pense que ce n'est même pas souhaitable. Je pense vraiment que le message, c'est un peu le message de Kipchoge, c'est de dire qu'on n'a pas de limites. Alors évidemment, c'est faux. On a des limites. Ça, c'est plus pour vendre des chaussures. Mais d'une certaine façon, on peut toujours s'améliorer de 1% sur n'importe quel aspect. Et ça, c'est beau.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est bien. C'est pour certaines croyances limitantes parce que moi, j'ai déjà entendu des personnes autour de moi qui me disaient, je ne pourrais jamais faire ça. Je suis là, bon, pas sûr, tu vois, si tu t'entraînes, à mon avis.

  • Speaker #1

    Ouais, les gens se sous-estiment. S'il y a un truc que je sais, c'est que les gens se sous-estiment complètement parce que la plupart n'auront pas le temps ou l'envie de se donner vraiment, vraiment les moyens que se donnent les élites. Et c'est 100% normal, c'est la différence. Mais si tu mets un coureur amateur dans des conditions élites pendant un ou deux ans, il fait des programmes, c'est phénoménal, c'est évident. C'est une question de priorité aussi. Donc, je pense que quand les gens disent ça, des fois, c'est si je fais la même chose. probablement que je n'arriverai pas à ce résultat, ce qui est vrai. C'est vrai que si tu ne changes pas dramatiquement la recette et que tu veux faire un saut énorme, ça va être compliqué. Mais c'est ça aussi qui est beau, c'est que tu peux te dire, vas-y, c'est l'année prochaine, j'ai vraiment envie d'atteindre cet objectif qui est très difficile, mais il va falloir que j'optimise un peu tous les paramètres que je peux optimiser et ça, c'est cool.

  • Speaker #0

    Je suis d'accord avec toi, complètement. Écoute, le temps a filé assez vite. J'ai deux questions pour terminer l'épisode. Est-ce qu'il y a une personne, toi, qui t'inspire ? particulièrement et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Il y a plein de gens qui m'inspirent et j'avoue que ça change. En fait, c'est souvent des actions ou des choses que quelqu'un a dit qui m'inspirent. Je ne suis pas trop quelqu'un qui est fan de quelqu'un. Je suis plus quelqu'un qui est fan de ce que quelqu'un a dit, même si c'est vrai qu'il y a certaines personnes qui disent vraiment beaucoup de choses plus intelligentes que d'autres. Alors tu peux être plus fan d'une personne, mais... Il y a des gens, franchement, je pense que Nicolas Navarro, c'est la personne qui m'a le plus inspiré dans ma carrière de coureur. Pas parce qu'il va dire, parce que ce n'est pas quelqu'un qui va énormément communiquer sur les réseaux, mais plus par rapport à ce qu'il va montrer. Et je pense que c'est quelqu'un de très authentique en plus. Et il va vraiment avoir une attitude sur la performance que j'admire, parce que c'est ce que je n'ai pas nécessairement. Je prends un exemple, c'est quelqu'un qui va être très peu influençable, j'ai l'impression, dans l'entraînement. Il va vraiment faire son truc. Et ce n'est pas le champion de l'entraînement. Tu sais, il ne va pas essayer de kicker quelqu'un à l'entraînement ou de faire des choses comme ça. Il va vraiment jouer sa propre partition, un peu comme Alice Finole dit. Et ça, j'avoue que moi, c'est un truc sur lequel j'ai beaucoup travaillé parce que je suis un peu l'inverse de ça. À la base, je suis très compétitif. Il y a sûrement de l'insécurité derrière ça. J'ai envie de montrer à l'entraînement que je suis le plus fort, des trucs comme ça. Et c'est un truc duquel j'ai essayé de me détacher le plus possible parce qu'un marathonien, il doit, je pense, éviter d'être trop comme ça. C'est un sport où on est souvent sur la ligne rouge, donc tu ne veux pas non plus te faire trop influencer. Et Nicolas Navarro, il fait son truc de son côté. On n'en entend pas trop parler. Et là, bam, il délivre la marchandise tout le temps, tout le temps, tout le temps. Et ça, c'est vraiment le plus dur de notre sport. Tu peux délivrer une fois, mais de délivrer constamment chaque année les records, les classements aussi dans les compétitions internationales, ça, c'est vraiment le plus dur.

  • Speaker #0

    C'est un point aussi, ça, quand tu es en entraînement. Alors toi, surtout à ce niveau, quand tu es à niveau élite, quand tu es à l'entraînement, Ça va être dur de ne pas toujours aller trop loin dans l'entraînement.

  • Speaker #1

    Oui, mais tu le sais au fond. Tu le sais en fait ce qui est trop loin et tu le fais quand même sur le moment. Et après, tu te dis, mais est-ce que ce n'était pas trop loin ? C'est vrai que là, si je regarde sur ma saison, je n'ai pas l'impression d'avoir fait une séance où je me dis, ouais, celle-là, je suis vraiment allé trop loin. Je n'ai pas vu ça. Et là, c'est là où je suis content de ma saison. Je ne dis pas que je n'ai pas fait d'erreur, que tout a été parfait. Mais je n'ai pas fait ce truc-là où... où j'ai vraiment dépassé les bornes sur une séance. Je pense que c'est ça aussi qui fait que je me blesse rarement ou que j'arrive quand même à performer de façon assez constante parce que je pense que je me focus beaucoup sur moi aussi à l'entraînement.

  • Speaker #0

    Intéressant. OK. Et la deuxième question que je vais te poser avant de conclure l'épisode, c'était de quoi rêves-tu maintenant pour l'avenir ?

  • Speaker #1

    Si on parle juste de course à pied, j'aimerais bien continuer les progrès que j'ai faits. Et en vrai, plus ça avance, plus... J'aime faire les chronos, mais je me rends compte que c'est pas... Une fois que j'ai fait mon 2-12, j'ai pas eu ce truc du ça me comble, parce qu'en fait, ce qui me comble, c'est vraiment d'aller m'entraîner, de progresser, de comprendre. Et c'est presque une démarche plus intellectuelle, finalement. Honnêtement, je savais que j'avais... Enfin, ça peut paraître très pressentieux de dire ça, mais j'étais persuadé que j'allais faire mon 2-12 avant la course parce que j'avais tout mis en place et parce que j'étais confiant. Alors, je savais que ça pouvait m'échapper pour une raison que je ne pouvais pas contrôler, mais tout ce que je pouvais contrôler, je l'avais contrôlé et j'étais assez serein. Mais quand j'ai fait mon 2-12, bizarrement, il n'y a pas eu d'explosion non plus parce qu'en fait, je l'avais tellement préparé, je m'étais tellement formaté et conditionné à courir 2-12 que quand je l'ai fait, mon cerveau, il l'avait déjà, je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire, mais il l'avait déjà anticipé en fait. Je l'avais déjà, ouais, parce que c'est ça que je travaille aussi. C'est le première étape pour courir 2-12. c'est être sûr que t'es un gars de 2-12 tu vois c'est ça le truc et une fois que j'étais convaincu que je suis un gars de 2-12 bah j'étais déjà un gars de 2-12 avant de l'avoir couru c'est ça aussi la clé tu vois et je pense que c'est ça aussi que Kipchoge il a fait c'est que dans sa tête il courait déjà sub 2h avant d'avoir fait 2h et je pense que c'est

  • Speaker #0

    la clé si tu veux vraiment le faire le jour de la course ouais ouais carrément tu vas chercher les minima olympiques quand même un jour

  • Speaker #1

    Moi, c'est mon but. Vraiment, mon but, c'est de faire Los Angeles 2028 parce que c'est dur et parce que je ne sais pas si je vais y arriver et c'est ça qui me drive, en fait. C'est un objectif tellement... Tu ne peux pas avoir le plus gros objectif dans la vie, dans le sport, qu'aller aux Olympiques si tu peux arriver à te faire une médaille, mais clairement, moi, ce n'est pas mon objectif réaliste. Je ne peux pas se rendre aux Olympiques. Et potentiellement, je pourrais courir pour le Portugal parce que je suis en train de prendre la nationalité. Fait que si j'arrivais à représenter le Portugal, ça serait beaucoup plus facile pour moi parce que ça veut dire, si je fais le standard je suis quasiment sûr d'y aller alors que la France c'est un des meilleurs pays d'Europe au marathon et si tu fais le standard t'es pas sûr d'y aller parce qu'il y a beaucoup de concurrence c'est très difficile en France et il y a peu de chances que j'arrive à y aller en France on est tout à fait honnête même si je donnerais tout pour y arriver mais ouais mon rêve c'est ça c'est de continuer à progresser et c'est surtout de continuer à avoir cette démarche intellectuelle et à prendre du plaisir à kiffer et le jour où j'aime plus ça à pas me forcer à continuer surtout c'est pas parce que je veux absolument faire un chrono que non j'ai plus envie, franchement, il faut que je passe à autre chose. La vie est trop belle, il y a tellement de trucs à découvrir et à faire.

  • Speaker #0

    Carrément, il n'y a pas que la course à pied. Écoute, je te remercie, Maxime, pour l'échange.

  • Speaker #1

    Non,

  • Speaker #0

    c'est ça. C'était hyper intéressant, on a essayé de faire rentrer beaucoup de sujets dans les 45 minutes. Ouais. Mais non, vraiment, merci. Je vous conseille à tout le monde d'aller voir la chaîne YouTube Runwise, le compte Instagram, les articles, enfin, tout le contenu. On sent que derrière, il y a une approche scientifique. Ça, c'est plaisant, parce qu'il y a aussi beaucoup de contenu de... merdique, excusez-moi, du terme sur Internet, surtout sur la course à pied. Donc non, je conseille vivement. Merci Maxime, et puis peut-être à bientôt.

  • Speaker #1

    Merci pour l'invitation, c'était très cool.

  • Speaker #0

    Salut.

  • Speaker #2

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. J'espère qu'il vous a plu et que vous avez appris des choses. Si c'est le cas, merci de mettre 5 étoiles sur Apple Podcast ou Spotify et surtout de partager cet épisode autour de vous. N'hésitez pas à me faire part de vos retours pour les prochains épisodes. Je vous dis à bientôt sur Objectif Mental.

Description

Dans cet épisode plus court mais captivant, je reçois Maxime Lopes, plus connu sous le nom de Runwise. Athlète de haut niveau avec un record impressionnant de 2h12 au marathon de Valence, Maxime est également créateur de contenu running sur YouTube et Instagram, fondateur d’une entreprise de coaching comptant 450 clients, et doctorant en psychologie sociale appliquée au sport.

Le contenu de Maxime m'a accompagné en 2024 pendant ma préparation au marathon de Copenhague. J'ai couru en 3h24 et atteint mon objectif grâce à ses vidéos. Je suis donc ravi d'avoir pu échanger avec lui.


Maxime nous plonge dans son univers, entre sciences de la performance, passion pour la course à pied et équilibre de vie. Que vous soyez coureur débutant ou marathonien aguerri, cet échange regorge de clés pour progresser, surmonter vos blocages mentaux, et tirer parti de vos expériences – qu’elles soient positives ou négatives.

Nous parlons également plus globalement d'entrepreneuriat et de développement personnel. Dans le bon sens du terme 😃.


Les thèmes abordés :
- L’impact des souvenirs sur la performance : Découvrez comment des souvenirs sportifs, notamment négatifs, influencent la physiologie, comme la production de lactate, et comment les intégrer positivement pour progresser.
- La gestion du stress avant un marathon : Maxime partage ses stratégies pour transformer le stress en excitation et atteindre ses objectifs, même sous pression.
- Le flow en course à pied : Ce moment où tout semble parfait. Maxime explique comment cet état mental transforme ses performances, même lors des marathons les plus exigeants.
- Motivation et réseaux sociaux : Une réflexion sur l’influence des comparaisons sur Instagram et comment garder une motivation saine et intrinsèque.
- Échecs et résilience : Maxime nous montre comment ses contre-performances, comme lors du marathon de Copenhague, ont forgé son mental et sa méthode.
- Trouver l’équilibre : Entre carrière sportive, entrepreneuriat et vie personnelle, Maxime révèle ses astuces pour gérer un emploi du temps chargé sans compromettre sa récupération et sa motivation.


🔑 Points forts de l’épisode :

  • Un éclairage scientifique unique sur le lien entre psychologie et physiologie dans le sport.

  • Des conseils concrets pour optimiser votre récupération, éviter le surmenage et garder le plaisir dans l’effort.

  • L’importance de se fixer des objectifs adaptés et d’apprendre à tirer parti des échecs pour mieux rebondir.

  • Une vision inspirante sur la quête de la performance, que ce soit dans le sport ou dans la vie.


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📸 Compte Instagram Runwise

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Podcast créé par Kevin Rietsch.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Objectif Mental, le podcast où l'on explore le coaching et la préparation mentale. Je suis Kevin et chaque semaine je partage des conseils pratiques, des interviews d'experts, ainsi que des témoignages inspirants d'entrepreneurs, de sportifs et d'artistes. Mon objectif est de vous aider à débloquer votre potentiel pour performer en toute sérénité, que ce soit dans votre vie professionnelle ou... extra-professionnel. Je vous souhaite une excellente écoute. Salut Maxime, comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Merci de m'inviter, ça va très bien et toi ?

  • Speaker #0

    Très bien, très bien, merci. Je sais que ton temps est compté, donc on va essayer d'optimiser. Je ferai mon lan sur l'introduction cette fois-ci. Alors moi, j'étais découvert via ton contenu running, course à pied, quand je préparais le marathon de Copenhague cette année. Et c'est vrai que tu crées du contenu d'experts et tu vas vraiment en profondeur dans les sujets. Je pense notamment par ton approche scientifique, parce que tu fais un doctorat en psychologie du sport. Tu as plusieurs activités en parallèle puisque tu es à très haut niveau en course à pied. Là, tu viens de faire 2h12, on en parlait en off au marathon de Valence, donc bravo pour ça. Et puis, tu fais un doctorat en psychologie du sport. Et tu vois, moi j'ai un podcast, donc préparation mentale, coaching, donc je trouvais que ça faisait sens de t'inviter. Voilà, donc aujourd'hui on va parler de mental, de course à pied, puisque dans l'audience beaucoup de personnes courent. Mais avant tout ça, est-ce que tu peux te présenter ?

  • Speaker #1

    Ouais, bah du coup, je m'appelle Maxime, on me connaît plus sous le nom de Runwise. J'ai commencé ça il y a à peu près 3 ans maintenant. Au début c'était plus des articles de blog, j'ai envoyé une newsletter aussi chaque semaine. Je pense qu'on le sait moins, ça, parce que je l'ai progressivement arrêté parce qu'il y avait trop de choses à faire. Et après, je suis allé sur les vidéos YouTube. Et c'est le format que je préfère. C'est la plateforme que je préfère. En parallèle, j'ai ma carrière de coureur. Puis j'ai aussi le doctorat que je n'ai toujours pas terminé, qu'il faut vraiment que je termine cette année, parce que je repousse, je repousse avec toutes les autres choses. Puis il y a l'entreprise qui marche bien aussi, mine de rien. Là, on a bientôt à 450 clients qu'on coache. On a bientôt 25 coachs aussi. Ça fait que ça, ça a beaucoup grossi. Et donc, ça demande pas mal de travail, mais c'est que des projets excitants. Je suis très content de ce que je fais en ce moment.

  • Speaker #0

    Tu m'étonnes, mais on va parler justement de l'équilibre entre tout ça. C'est un sujet qui me passionne, de comment on arrive à faire entrer tout ça dans une semaine. Alors, sur la partie doctorat, justement, quelles sont tes recherches en psychologie du sport ? Est-ce que tu as ton sujet de thèse ou est-ce que tu as approfondi ?

  • Speaker #1

    À la base, je suis plutôt en psychologie sociale et de la personnalité. mais comme j'ai appliqué ça au domaine du sport je dis que je suis en psycho du sport mais en vrai je suis plus en psychologie sociale mon sujet de thèse c'est vraiment sur les souvenirs épisodiques donc c'est les événements de vie que tu stockes en mémoire et que de temps en temps tu te rappelles et qui peuvent te faire vivre des émotions positives des émotions négatives un exemple ça peut être ton dernier marathon de Copenhague, tu te souviens où t'étais, comment tu te sentais, comment ça s'est passé etc et tout ça tu le reconstruis souvent en fait donc un souvenir c'est pas euh... Comme un livre dans une bibliothèque, c'est vraiment quelque chose multifactoriel avec différentes perceptions. Il y a des odeurs dans les souvenirs, il y a du visuel, il y a du son, il y a tous les sens. Et quand tu te souviens d'un événement de vie comme ça, tu peux vraiment revivre les mêmes émotions qu'à l'époque. Et c'est ça qui est très intéressant avec les souvenirs. Donc forcément, ça va avoir un impact sur pas mal de choses dans le présent. Donc des choses comme ta santé mentale, ton bien-être, ton flot. Donc moi, vraiment ce que j'étudie, c'est l'impact des souvenirs de sport, donc les souvenirs de sport négatifs surtout, c'est ce qui m'intéresse le plus parce que le négatif est souvent plus fort que le positif sur la performance et sur quelques variables psychologiques aussi. Donc on a fait une grosse étude en labo pour tester ça, on a activé inconsciemment les gens avec un vieux souvenir négatif de sport, ensuite on leur a demandé de faire un test sur tapis roulant, c'était un test maximal. Et ils devaient courir à peu près à leur VMA, un tout petit peu plus lent. Et ils devaient courir le plus longtemps possible. Et il y avait un gros bouton rouge et ils devaient appuyer sur le bouton rouge quand ils ne pouvaient plus. Donc c'était vraiment eux qui décidaient, ils étaient maîtres de leur destin. Et dès qu'ils n'en pouvaient plus, ils venaient deux fois au labo. Une fois, ils étaient activés avec le souvenir. Et une fois, on ne les activait pas avec le souvenir, en fait. C'était le groupe contrôle, mais on faisait quand même semblant de les activer. Et ils venaient deux fois, puis on a eu peut-être une cinquantaine de participants. Donc ça, c'est vraiment ma dernière étude de thèse. Et on a eu des effets intéressants, notamment sur le lactate. On s'est rendu compte que les gens qui avaient un souvenir négatif... mais qu'ils l'avaient plutôt bien assimilé, on va dire. Ils avaient plus ou moins de lactate. Je ne vais pas trop rentrer dans les détails parce que c'est assez complexe, mais vraiment, l'idée générale, c'est que la psychologie peut avoir un impact sur la physiologie. C'est vraiment ce qu'on voulait montrer. On a en partie réussi à le montrer, pas totalement, parce que notre étude n'est pas parfaite et parce que ça demanderait d'être répliqué. Mais moi, je suis convaincu qu'il y a beaucoup, beaucoup de choses qu'on n'a pas compris. En fait, on n'a pas compris grand-chose sur l'impact du physique, enfin, pardon, du psychologique, donc de la pensée, des souvenirs. ce que tu veux, des émotions, sur des paramètres physiologiques, comme l'économie de course, la performance, tout ce qu'on peut imaginer.

  • Speaker #0

    Ta recherche, c'est vraiment d'aller très loin entre le lien entre le cerveau et la psychologie, et ce qui peut se passer chimiquement, finalement, dans notre corps. Parce que tu parles de lactate, si tu peux juste expliquer pour les personnes qui ne connaissent pas trop.

  • Speaker #1

    Le lactate, c'est un sous-produit du métabolisme anaérobie. En gros, quand on commence à... À courir un peu plus fort, quand on commence à faire des intensités qui se rapprochent des allures 5 km, 3 km et plus vite. Les filières aérobie, c'est-à-dire avec l'oxygène, ne suffit plus. Il faut faire appel à une autre voie qu'on connaît, qui est la voie anaérobie. Et le lactate, ça va être un petit peu un marqueur de cette activité anaérobie. Donc ça veut dire en gros que quand il y a plus de lactate, c'est plus dur et qu'on s'est fait un peu plus mal potentiellement.

  • Speaker #0

    C'est quand les jambes commencent vraiment à tirer. A brûler,

  • Speaker #1

    c'est un peu cette sensation. Exactement. On sent cette sensation, il y a un peu une acidose dans l'environnement musculaire justement, qui se produit. On veut tamponner cette acidose, mais malheureusement, si tu continues à maintenir l'effort, ça va être juste de pire en pire.

  • Speaker #0

    Ok, et donc c'est dingue. Le lien entre les mauvais souvenirs, en tout cas un échec, d'activer ça chez la personne peut faire augmenter le lactate. dans des situations.

  • Speaker #1

    Potentiellement, oui. Exactement. Parce qu'en fait, il y a des effets modérateurs, c'est pour ça que je ne voulais pas... Ça dépend de comment les gens ont intégré leurs souvenirs. C'est-à-dire, un souvenir négatif en soi, ça ne va pas forcément t'influencer dans une direction négative. Sinon, tout le monde aurait un destin assez tragique parce qu'on a tous des souvenirs négatifs. Donc en fait, on a une capacité de reconstruction et de... Comment dire ? prendre du recul et d'assimiler, d'intégrer un souvenir négatif, de se dire ok, c'était négatif à l'époque, mais regarde, j'ai appris une leçon grâce à ça, la personne que je suis devenue, c'est aussi grâce à ce souvenir négatif. En fait, sans les souvenirs négatifs, tu ne peux pas mûrir, c'est impossible. Donc c'est très important le négatif. Et je pense que souvent, on pense trop le négatif comme négatif, alors que le négatif te construit. Et dans le sport, c'est totalement ça. On a au moins autant d'échecs que de succès dans le sport. que ce soit l'entraînement, la compétition, c'est très dur en fait, surtout la course à pied. Parce que c'est très quantifiable. Si tu ne fais pas un record personnel, ça veut dire que tu n'as pas progressé assez. Oui,

  • Speaker #0

    carrément. Après, le record personnel, c'est aussi lié aux objectifs. Ça, je l'entends beaucoup en préparation mentale. Toi, personnellement, comment tu te fixes tes objectifs en course à pied ? Parce que tu fais pas mal de courses dans l'année quand même.

  • Speaker #1

    Oui. Moi, c'est assez simple. Vu que je fais du haut niveau, mon but dans la plupart des courses, c'est de faire un record personnel. Mais c'est sûr qu'il y a des courses dans la saison aussi qui sont faites pour valider des étapes, valider des cycles d'entraînement, notamment pour les gens qui font peut-être du plus court. Les gens qui font du demi fond, ils ne peuvent pas espérer avoir un record personnel à chaque fois. Ça ne marche pas comme ça. Alors qu'au marathon, on a beaucoup plus d'attentes parce qu'on ne peut pas faire plusieurs marathons par année. On peut en faire un, deux, trois et encore, c'est déjà beaucoup. mais en gros marathon c'est plus tu mets tous les oeufs dans le même panier et je pense que c'est pour ça qu'on savoure autant les succès au marathon parce qu'on sait ce que ça signifie c'est 3, 4, 5, 6 mois de préparation pour un seul objectif et je trouve que c'est pour ça que le marathon est encore plus beau le jour où tu réussis t'as envie de pleurer au marathon alors que quand tu fais un record au 1500 c'est pas la même émotion mais ça amène aussi autant de stress parce que l'échéance

  • Speaker #0

    tu vois vu que t'en as peu en fait tu as moins de chance de réussir ton objectif. Tu viens aussi avec plus de stress.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Tu viens avec plus de stress, mais on a effectivement plus de pression et plus de stress avant un marathon parce qu'une certaine façon, on n'a pas le droit de se louper. Et c'est ce que j'aime, c'est que la préparation mentale au marathon est encore plus importante parce que tu dois apprendre à gérer ce stress et à le transformer en excitation. C'est vraiment ça pour moi la base du travail.

  • Speaker #0

    Toi, tu fais de la préparation mentale pour toi, pour tes propres compétitions ?

  • Speaker #1

    J'ai pas de préparateur ou préparatrice mentale. même si je serais ouvert à travailler avec, parce que j'ai l'impression d'avoir les ressources nécessaires pour travailler. J'ai beaucoup évolué, j'ai beaucoup progressé, parce que c'est un peu mon domaine aussi. Ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas se faire aider, mais j'avoue que je n'en ressens pas trop le besoin pour le moment. Après, je pense que je vais en prendre quelques séances dans les prochains mois, parce que je vais travailler avec une nouvelle préparatrice mentale qui doit en fait coacher mes athlètes. Donc j'ai envie d'essayer ces services d'abord, pour valider tout ça. Donc je vais le faire par curiosité.

  • Speaker #0

    Souvent, la partie psychologique est quand même sous-estimée, je trouve, dans la préparation marathon. Et tu le vois, en fait, quand des personnes ont fait des super programmes, et puis en fait, ils arrivent le jour J et là, ils s'effondrent, soit par les émotions, par le stress, la peur et tout. Je pense qu'effectivement, ça peut faire sens de se préparer là-dessus. Il y a un sujet que je voulais dire avec toi, c'était plus la partie sur-ménage, parce que dit préparer un marathon ou course à pied, peu importe, dès qu'on prépare un objectif, on s'entraîne beaucoup. on fait beaucoup d'entraînement ça peut être 3, 4, 5 par semaine voire plus pour les élites mais il y a une partie surmenage,

  • Speaker #1

    burn out qui rentre en compte toi comment tu fais pour éviter ça parce que t'as une entreprise t'as la partie élite en course à pied le contenu déjà je pense qu'il faut maximiser la récupération quand on fait beaucoup de choses souvent les gens qui sont très occupés enfin souvent, pas forcément mais je vois ça beaucoup chez les étudiants ils vont par exemple couper sur le sommeil Moi, je pense que c'est une très mauvaise idée de couper sur la récupération comme le sommeil, pour moi, c'est le numéro un. Donc, si tu as beaucoup de choses dans ta vie, tu dois être vraiment attentif à avoir tes 8-9 heures de sommeil si c'est possible. Donc, ça, c'est la première clé. Moi, je fais attention à ça. Puis, on a un environnement à la maison avec ma copine où elle, elle dort super bien. Et déjà, ça aide quand ton conjoint ou ta conjointe, ils valorisent ça et qu'ils le font bien. Ensuite, je pense que c'est beaucoup de l'organisation. À la base, je ne suis pas le gars le plus organisé du monde, mais en fait, vu que j'ai beaucoup de trucs dans ma vie, j'ai dû apprendre à être meilleur pour gérer plusieurs projets de front. Donc il faut, je pense, moi c'est ce que je fais, je mets des focus en fait. Il y a des moments de l'année où le focus, il est sur l'entreprise, il y a des moments où il est sur YouTube, il y a des moments où il est sur la course à pied et je tourne en fait. Et je trouve ça hyper sain aussi parce que tu te lasses au bout d'un moment d'être à 100% sur un truc. En tout cas, moi, c'est comme ça que je fonctionne. Donc, je fais tourner. Tu vois, quand je suis au Kenya, un mois avant mon marathon de Valence, je bosse très, très peu. Je fais le minimum, en fait. Je fais du maintien, je fais mes coachings, mais je suis à 90% sur la course. Et après, quand je suis sur ma pause annuelle en ce moment, par exemple, pendant deux mois, je veux faire un focus plus sur le travail, sur reprendre un petit peu les projets, etc. Et ça tourne. C'est la première chose. Je pense que la deuxième chose, c'est un truc que j'ai un peu plus découvert cette année. C'est vraiment, autant que possible, faire les trucs que tu aimes. Ça peut paraître bateau, mais quand je dis ça, c'est faire les trucs qui t'excitent et pas te forcer à faire des trucs que tu dois faire pour des raisons extérieures à toi. Alors ça, c'est la base. Moi, c'est mon sujet. C'est beaucoup la motivation. Donc, c'est là-dessus que je me suis spécialisé. Et s'il y a bien des choses qu'on a compris sur la science de la motivation, c'est la différence entre les motivations. Alors, je vais appeler ça intrinsèque et extrinsèque, mais en vérité, ça ne s'appelle pas comme ça. Ça s'appelle autonome et autodéterminé et non autodéterminé, si vraiment vous voulez les termes techniques. En gros, ce que ça veut dire, c'est qu'il y a des motivations qui sont plus sur ça vient de l'intérieur et il y a des motivations qui sont plus sur ça vient de l'extérieur ou alors ça vient de l'intérieur, mais c'est forcé. Par exemple, si tu fais quelque chose parce que sinon, tu te sentirais honteux ou coupable ou ce genre de choses ou quelqu'un t'oblige carrément. Moi, cette année, j'ai vraiment essayé de faire des trucs. Je prends un exemple à l'entraînement. Je disais à mon coach, cette séance que tu m'as programmée vendredi prochain, elle ne me tente pas, elle ne m'excite pas. pas ? Est-ce qu'on peut essayer de trouver une séance un peu plus intéressante, qui travaille les mêmes qualités, mais que j'ai envie de faire ? C'est un truc que je n'osais pas trop faire avant, parce que j'étais un peu dans cette démarche de vas-y, grind tu vois ? Un peu no pain, no gain vas-y, force-toi et en fait, tu te grilles des cartouches. Fais ce qu'on te dit, quoi. Ouais, fais ce qu'on te dit, c'est ça. Et en fait, prouve à ton coach que t'es fort. Il y a aussi cette dynamique-là, tu vois ? Montre-lui que t'es quelqu'un et en fait, tu perds toujours. à ce truc-là de montrer aux autres, parce que les autres, ils s'en foutent déjà. Et si ça vient pas de toi, tu perds de l'énergie. C'est toujours pareil, quoi. Donc, j'ai essayé d'appliquer cette philosophie cette année, parce que j'avais justement trop été à l'inverse de ça les années d'avant. Et j'ai remarqué qu'en fait, je pouvais en faire tout autant, voire plus, mais en étant beaucoup moins fatigué mentalement. Parce que s'il y a un truc que j'ai pas envie de faire, au maximum, c'est pas toujours possible, évidemment, si t'as pas envie de faire la vaisselle et que c'est comme ça que tu dois faire la vaisselle, il faut quand même que tu la fasses. tu peux acheter un lave-vaisselle à la limite mais c'est pas toujours possible c'est vrai mais tu vois en fait il y a plus souvent qu'on pense une façon de faire les choses qu'on aime. Et tu vois, dans mon entreprise, maintenant, s'il y a des trucs que je n'ai plus envie de faire, je vais essayer de débloquer du budget pour payer une personne, pour le faire. Tu vois, on va trouver une solution pour garder le minimum de tâches dans la vie qui sont inconfortables, vraiment qui prennent trop de jus.

  • Speaker #0

    Carrément, mais ça ne me fait pas ça. Un sujet sur ces motivations, un tracé comme tu les appelles, c'est la partie réseau social, Instagram. Alors toi, tu fais beaucoup de contenu dessus, mais j'ai l'impression qu'il y a aussi une explosion du running. Ça, forcément, tout le monde le... Le C, mais les chronos ont été banalisés un peu, notamment sur Marathon. On a l'impression que tout le monde fait moins de 3 heures, que c'est normal, quand tu regardes Instagram. Et je me demande du coup si certaines personnes se fixent des objectifs raisonnables, et notamment s'il n'y a pas un lien avec ces réseaux sociaux.

  • Speaker #1

    Les réseaux sociaux, c'est vraiment un très bon exemple de motivation potentiellement extrinsèque, parce qu'en fait, il y a un mécanisme simple qui rentre en jeu. Dans les réseaux sociaux, c'est la comparaison qui est totalement humaine. L'être humain a tendance à se comparer tout le temps. Donc, soit on se compare à des gens qu'on juge moins forts que nous, plus forts que nous. Bref, il y a toutes sortes de comparaisons et c'est intéressant. Il y a une science là-dessus. Il y a pas mal d'études scientifiques qui montrent les avantages de des fois se comparer à des gens moins forts que soi, pour augmenter son estime de soi, par exemple. Et sur les réseaux sociaux, comme tu le dis, il y a une espèce de surreprésentation des gens très investis dans la course à pied. Et souvent, ces gens très investis dans la course à pied, ils vont par définition faire des meilleurs chronos, ce qui est assez logique, parce que tu t'investis plus. Et du coup, je suis d'accord avec toi, on a l'impression qu'aujourd'hui, tout le monde fait genre 36 minutes au 10, 40 minutes au 10, des chronos qui sont très amateurs plus plus, que finalement, c'est moins de 10% des coureurs qui font ça largement. Et c'est un problème, parce qu'il y a du coup ce 90% des coureurs qui courent moins vite, et du coup, qui peut se sentir un peu honteux ou un peu coupé. coupable ou juste nul de ne pas courir aussi vite. Et du coup, quand tu te sens nul dans ton sport, ça devient une motivation très extrinsèque. Et du coup, tu vas vouloir être meilleur pas pour toi, pas pour ton projet de performance, mais parce que tu veux te sentir moins nul par rapport aux autres, ce qui devient une motivation assez négative finalement et qui peut être vraiment dangereuse à long terme.

  • Speaker #0

    Tu penses que ça peut amener de la blessure parce que la personne va commencer à se surentraîner ou à faire des choses ? qu'elle n'aurait pas fait avant pour essayer de surperformer par rapport à son niveau actuel ? Ou si tu penses qu'il n'y a pas forcément de lien ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a clairement du lien entre burn-out et motivation extrinsèque. C'est assez évident dans la science. Moi, j'aime bien appeler la motivation extrinsèque l'énergie sombre. C'est une énergie qui peut te faire débloquer des ressources qui vont au-delà de ce que tu aurais débloqué si tu... tu le faisais par toi-même. Donc, ça peut être très positif le jour de la compétition. Clairement, c'est le moment où c'est le plus positif parce que le jour de la compétition, t'as envie d'aller au-delà de tes limites, t'as envie de tout donner parce que c'est la journée, en fait. Et c'est pour ça que la compétition, pour moi, elle est saine. Mais le jour de la compétition, si t'es comme ça tout le temps, tu vas juste te brûler, en fait, parce qu'aller plus loin de tes limites trop souvent, c'est ce qui fait que tu passes cette ligne rouge et qu'après, donc tu peux être en petit surentraînement ou en gros surentraînement, il y a plein de... Le surentraînement, c'est quand même un continuum. Mais en tout cas, tu peux en faire trop et te blesser ou en avoir juste marre ou être écœuré de ton sport. Donc oui, 100%.

  • Speaker #0

    Et on parlait d'échecs avant. Moi, ça m'est arrivé sur un marathon en Norvège où j'ai fait une contre-performance par rapport à moi, ce que je m'étais fixé. Mais ça arrive à tout le monde. Comment toi, tu vois, vu que tu ne coachais personne, comment tu rebondis après un échec ? comment tu essaies de te reconstruire derrière, parce qu'un marathon ça demande beaucoup d'efforts, ça demande des mois et des mois et après pour se relancer dans un autre marathon ça peut être difficile quoi

  • Speaker #1

    Ouais ouais 100%, c'est sûr que t'es une marque des meilleurs athlètes, c'est d'avoir une haute résilience face à l'échec moi je pense que même plus qu'une haute résilience ce qu'il faut c'est genre, avoir le goût de l'échec, c'est avoir le goût de la progression en fait, et de l'introspection quand tu échoues c'est intéressant parce que c'est plein de données en fait pour comprendre pourquoi ça n'a pas marché. Par exemple, si tu échoues ton marathon, est-ce que c'était ta préparation ? Qu'est-ce qu'il y avait dans ta préparation ? Est-ce que c'était le jour de la course ? En fait, après un échec, tu remets tout en question, tu remets tout à plat, et c'est inconfortable. C'est un état de tension, un petit peu, de ne plus vraiment savoir, d'avoir l'impression que nos bases, nos fondements, ils s'effritent, tu vois. Il y a cette part de doute, mais en fait, c'est très sain dans la vie d'avoir ces sentiments, parce que c'est ce qui fait que tu vas... tu vas reconstruire en fait, tu vas changer tes fondations et tu vas construire quelque chose qui est plus fort, plus solide pour la suite. Donc si tu as un état d'esprit comme ça, c'est-à-dire un peu de croissance, tu vois. Là, tu ne peux pas te tromper. Tu ne peux que progresser dans l'échec quand tu vois les choses de cette façon. Par contre, si tu as un état d'esprit où tu le prends pour toi, c'est-à-dire que ça va affecter ta valeur personnelle, que tu vas te sentir honteux, ça, c'est une façon de voir les choses qui ne va pas nécessairement te tirer vers le haut. Et c'est pour ça que tu veux avoir un état d'esprit de croissance face à l'échec. C'est la seule façon, en fait. Et c'est ça, le sport. En fait, un échec, c'est beau d'une certaine façon parce que c'est ce qui va te permettre d'être meilleur. Et moi, quand je fais mon 2-12, je pense à Copenhague, où je fais 2h43, où je finis quand même, où je marche. Mais je me dis, pourquoi je marche à Copenhague ? Parce que je sais ce qui va se passer. Je sais que si je marche à Copenhague, ça va tellement me rentrer dans la face, cet échec, que ça va me pousser à devenir meilleur. C'est très important de vivre des émotions négatives dans la vie. Mais il faut savoir, en fait, les vivre de la bonne façon.

  • Speaker #0

    Oui, carrément. C'est hyper intéressant. Tu vois, en Norvège, moi, au 30e, j'ai le mur. J'ai appris parce que je n'avais pas de gel, etc. Bref, et effectivement, quand j'y repense, après coup, je me dis que ça m'a vraiment construit puisque je suis allé vraiment au bout de mes capacités. Et donc, je comprends ce que tu veux dire d'analyser aussi après, ça fait progresser. Mais du coup, c'est un truc très intéressant sur l'identité, ne pas lier ce que tu fais, tes performances ou tes contre-performances à ta valeur personnelle. Ça, je pense que c'est important pour les auditeurs.

  • Speaker #1

    C'est un concept psychologique qui est assez connu. Je pense que ça s'appelle performance contingence. En gros, tu ne veux pas lier trop tes performances à ta valeur personnelle parce que sinon, ça veut dire que l'échec diminue ton estime de toi. Alors que comme on l'a dit avant, l'échec, c'est une boussole. L'échec, c'est ce qui te permet d'être meilleur. Et si tu lis trop tes performances à ton estime, tu veux éviter les échecs. Et si tu veux éviter les échecs, tu veux éviter de te mettre dans des positions inconfortables. Et là, tu perds en fait. Parce que dans la vie, d'ailleurs, ce n'est pas vrai que dans le sport, si tu veux progresser, il faut que tu te mettes dans des situations inconfortables. Il faut que tu te mettes dans des situations où tu n'es pas sûr de réussir parce que c'est la seule façon de progresser. Il faut créer des états de tension dans la vie pour être meilleur. Et c'est pour ça qu'en fait, si tu lis trop ton identité et ton estime de soi, tes performances, tes réussites, tu finis par juste ne plus progresser. Donc en fait, c'est là où tu vois que la personnalité et ton mental, ça va tout définir dans ton sport. Ça va définir tes choix, la façon de réagir à des événements de vie, etc. Donc tu vois, pour moi, un athlète, franchement, c'est plus dur de le construire sur le point de vue mental que sur le point de vue physique.

  • Speaker #0

    Intéressant. Tu parlais justement que ce n'était pas vrai que sur le sport, mais sur l'entrepreneuriat, sur Runwise, tu as eu des phases d'échec ou très difficiles et en fait, tu as puisé dans le sport. pour justement te construire sur l'entrepreneuriat ?

  • Speaker #1

    Ouais, alors honnêtement, je ne dirais pas que j'ai eu des moments très difficiles avec Runwise parce que j'ai quand même eu de la chance que ça marche assez vite. J'ai vraiment eu cette Ausha, tu vois. Je sais que sur les réseaux, il y a des gens qui essayent pendant des années, des années, qui n'ont quasiment aucune vue et c'est vraiment difficile. Et j'ai une idée de ce que... Enfin, je sais ce qu'on ressent parce que d'une certaine façon, quand je fais une mauvaise vidéo, c'est la chose que je ressens aussi. J'ai l'impression que ça marche moins, etc. Mais... Quand tu es sur les réseaux, le but, c'est de toucher les gens. Et quand tu ne touches pas les gens, tu n'atteins pas tes objectifs et c'est dur. Donc moi, je n'ai pas trop vécu ça avec Runwise. Par contre, je l'ai vécu beaucoup plus dans le sport. J'ai vraiment eu des années où, tu vois, Copenhague, par exemple, tu pars au Kenya, tu fais une prépa de 4-5 mois. Et au 21e, au 25e kilomètre, tu as un point de côté, tu marches, tu sais que c'est fini, c'est dur. Parce qu'en fait, tout s'effondre d'un coup. En tout cas, tout s'effondre sur le moment. Mais voilà, ce n'est pas comme ça qu'il faut le voir. mais oui évidemment dans l'entrepreneuriat il y a des moments qui sont plus difficiles et c'est pas forcément que ça marche pas c'est que c'est dur des fois ce qui est dur c'est de tout gérer en même temps d'un point de vue émotionnel quant à la fatigue de l'entraînement plus à un moment dans l'entreprise où il y a des trucs importants à gérer et souvent c'est de l'humain on va pas se mentir mais les choses les plus fatigantes à gérer dans une entreprise c'est l'humain dans la vie en général Et ça vient en même temps et souvent c'est un mauvais concours de circonstances. Tu dois gérer plein de problèmes en même temps et tu n'as pas les capacités émotionnelles et d'énergie de le faire. C'est ça peut-être pour moi le plus dur à certains moments.

  • Speaker #0

    Je vois très bien. C'est vrai qu'on appelle ça l'écologie ou l'écosystème en préparation mentale. En gros, on n'est pas que des coureurs. Donc le sport... pour beaucoup de personnes, toi c'est un peu particulier parce que tu es élite mais pour 90% des personnes, 95% des personnes le sport c'est un plus on peut se fixer des objectifs mais il y a le travail il va y avoir la vie familiale qui vont impacter, donc c'est vrai que c'est important aussi de savoir quand on se fixe un objectif que tout ton cadre a un impact et donc ces fatigues-là peuvent s'accumuler. Et toi, tu la pousses à l'extrême avec l'entrepreneuriat, l'élite et tout ça. Mais d'ailleurs, sur ta vie perso, tu arrives à gérer ça ?

  • Speaker #1

    En fait, du coup, Pauline, ma conjointe, elle est à temps plein pour l'entreprise. Donc déjà, ça aide. Ça veut dire qu'on a la flexibilité. En fait, ce ne serait pas possible, on ne sait jamais, mais ce serait plus compliqué autrement si elle avait vraiment un job et qu'en plus, son job prenait vraiment beaucoup de place. Je pense que ce serait compliqué. Donc, il faut aussi être avec la bonne personne en couple. Il faut avoir cette flexibilité-là. Et ouais, des fois, c'est difficile, mais je trouve qu'on gère de mieux en mieux parce qu'en fait, ça fait maintenant, je pense qu'on est dans notre troisième année d'entreprise et on comprend un peu mieux ce qui marche et on essaie de se laisser du temps aussi. Et franchement, j'ai du temps. En fait, souvent, ce qui manque, ce n'est pas le temps, c'est l'énergie. Moi, c'est vraiment le facteur limitant, ce n'est pas le temps, franchement, pas pour moi en tout cas. C'est vraiment un moment. ok j'ai plus la force d'en faire plus et ça c'est intéressant parce que souvent on dit j'ai pas le temps mais franchement c'est rare que les gens n'ont pas le temps c'est évidemment quand t'as des enfants un job et tout tu peux ne pas avoir le temps mais souvent c'est rare souvent c'est j'ai plus l'énergie j'ai plus la force ok

  • Speaker #0

    et toi cette énergie c'est ce que tu disais tu te fais des coupures dans l'année ou là tu arrêtes combien un mois ?

  • Speaker #1

    non là j'arrête une dizaine de jours à peu près ah oui ouais ouais effectivement c'est pas mal non à moi le problème c'est que tu perds trop en fait avec c'est pas grave mais ça veut dire que je pourrais pas faire une course dans une ça me prendrait deux mois et demi pour revenir après trois après un mois de pause je pense peut-être pas mais j'ai jamais pris vraiment moi de poser vous j'avais

  • Speaker #0

    vu une de tes vidéos je voulais aborder ce sujet je veux que le temps le temps passe il y avait un sujet enfin une vidéo qui avait fait sur l'état de flo alors on l'expliquait dans d'autres épisodes c'est un peu un état où tout roule tout est parfait il y a une rencontre entre les compétences et le défi que tu t'es posé je vulgarise un peu mais toi tu l'as déjà vécu sur certaines courses ?

  • Speaker #1

    ouais clairement de plus en plus je pense que je deviens meilleur avec le temps pour être dans le flow je trouve que le marathon de Valence il est passé très vite par rapport à mes anciens marathons parce que c'est quelque chose que je travaille quand même pas mal à l'entraînement Pour te donner un exemple, tu vois, je cours quasiment jamais avec de la musique maintenant. De moins en moins, c'est genre peut-être 5% du temps et encore. J'ai arrêté la caféine, ça m'a beaucoup aidé aussi à être beaucoup plus posé, beaucoup plus serein. J'essaie toujours d'être focus. En fait, je n'essaie pas de fuir l'effort. Je pense que c'est ça aussi la différence avec avant. Je vais courir. Des fois, j'ai envie. Des fois, je n'ai pas envie. Mais je le fais à 100%. Ça ne veut pas dire que je ne pense pas à autre chose. Ça veut juste dire que j'essaye d'être dans mon corps, de me sentir dans mon environnement. Et je n'essaye pas de... Comment dire ? C'est tentant, mais je n'essaye pas que ça passe le plus vite possible. Je pense que c'est ça aussi qui fait que les gens n'arrivent pas à être dans le flow. C'est qu'ils courent, puis ils regardent leur monde tout le temps, puis ils veulent que ça finisse le plus vite possible. Et je comprends, parce que c'est un sport qui est dur, et c'est très... Il y a beaucoup de souffrance aussi dans ce sport. Mais je pense que le flow, il ne vient jamais si tu as envie que ça passe vite. Parce qu'un état de flow, par définition, c'est... tu as envie d'être là en fait. Donc ça revient un peu à ce qu'on a dit tout à l'heure, si tu as envie d'être là, si tu fais ce que tu aimes, tu auras beaucoup plus de flow. C'est pour ça que je pense que j'en ai eu plus cette année, c'est parce que les séances que je n'avais pas envie de faire, je ne les faisais pas, ou alors on les faisait d'une autre façon où tu vois, j'ajuste. Mais quand on dit se faire plaisir à l'entraînement, je pense que ça ne veut rien dire. Je pense qu'il faut vraiment le préciser et je pense qu'en tout cas, ma définition de se faire plaisir à l'entraînement, c'est de faire les entraînements qui te font plaisir en fait. C'est un peu plus logique dans ce sens-là, tu vois.

  • Speaker #0

    Tu peux souffrir, mais on va dire dans le plaisir, c'est-à-dire qu'il y a des... types de séances ou des formats ou des exercices qui sont moins drôles que d'autres pour toi en tout cas mais ça t'empêche pas de travailler parce que c'est difficile quand même.

  • Speaker #1

    Exactement c'est ça en fait, c'est que le but c'est pas d'éviter la souffrance, le but c'est de souffrir quand t'as envie de souffrir et du coup si t'as envie de le faire, c'est bon mais je pense que c'est un peu dangereux bah dangereux dans une certaine mesure mais je pense que c'est un peu contre-productif de dire faut courir au plaisir, faut se faire plaisir parce que premièrement ça veut pas dire grand chose Et deuxièmement, c'est complètement paradoxal avec notre sport, qui est un sport quand même de souffrance. Je veux dire, par définition, pour rire, c'est un sport où tu es tout seul dans ta tête et que ça fait mal, surtout quand tu commences. Rien n'est facile, les jogs sont durs, les séances sont dures. À mon niveau, c'est un peu différent parce que, au tien, à un niveau plus plus, tu ne souffres pas sur les jogs faciles. Il y a une fatigue résiduelle qui n'est pas agréable, mais tu n'es pas en souffrance. 80% du temps, tu es même plutôt en aisance. Mais au début, c'est un sport... En fait, c'est même presque plus dur pour les débutants comme sport, je pense.

  • Speaker #0

    Ça me fait penser à Chloé Lantier qui dit ça, en fait. La facilité en compétition, ça se travaille à l'entraînement. Chloé Lantier, tu vois, elle est québécoise. Elle habite à Chamonix, elle est ultra-traileuse.

  • Speaker #1

    Non, je ne la connais pas.

  • Speaker #0

    Ok, je t'enverrai ça. Elle travaille justement sur le cerveau et le potentiel, on va dire. sans limite, qui en fait elle dit un truc très simple, c'est à l'entraînement, il faut aussi faire les efforts, sinon... tu n'arriveras jamais à un moment à progresser. Et donc pour les débutants, effectivement, la question que je voulais te poser, c'était comment quelqu'un qui se met demain à la course, elle a envie de se mettre à la course à pied, quels seraient les premiers conseils que tu lui donnerais pour en prendre du plaisir, mais progresser, être dans la difficulté, mais à son rythme, et éviter un peu les erreurs de débutant.

  • Speaker #1

    C'est dur parce que j'ai toujours ce débat avec moi-même de me demander si je serais aujourd'hui là où je suis, Si j'avais fait tout parfaitement au début, tu vois ce que je veux dire ? C'est très difficile pour moi de savoir si c'est une bonne chose d'éviter les erreurs quand tu commences dans un domaine. Je pense que dans une certaine mesure, oui, mais je pense qu'il y a un type de personnalité dont je fais partie personnellement qui a besoin un peu de faire les erreurs pour vraiment les apprendre. Et il y a d'autres gens qui sont capables d'être plus dans l'apprentissage vicarien, c'est-à-dire par observation, qui sont capables d'éviter les erreurs parce qu'ils ont vu d'autres gens faire ces erreurs-là. Ça dépend vraiment à qui tu t'adresses. Mais si ce débutant en question, il est comme moi, clairement, je lui ferais un speech sur quoi faire, quoi pas faire, mais au fond, je pense qu'il devrait un peu essayer ce qu'il veut et faire les erreurs, parce que sinon, il ne sera pas convaincu. Si c'est une personne qui peut apprendre, je lui dirais peut-être de prendre un coach. Il y a tellement de choses. Un coach, franchement, même pas forcément chez nous, mais n'importe qui qui connaît mieux, parce qu'il y a... tellement de choses à savoir. La course à pied, c'est un sport presque de... Genre, il faut connaître le corps, il faut connaître un peu la psychologie, il faut connaître la nutrition, il faut connaître le sommeil, il faut être complètement généraliste. Il faut tout connaître un peu. Il faut connaître la muscu. Il faut être calé en tellement de sujets que c'est l'apprentissage. C'est pour ça que je pense que les gens aiment autant, d'ailleurs, consommer du contenu en course à pied. C'est passionné par la course, t'es passionné par le corps humain, finalement, et comment il s'adapte à des stress. Et l'optimisation aussi de la performance.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est pour ça que ça fait autant de bien aussi, je pense que dans la vie, ensuite au quotidien, ou globalement dans la vie. Comme tu dis, ça améliore plusieurs parties de toi, de ton corps, de ton mental, etc. Mais ok, donc tu n'aurais pas forcément de 5 points qu'il faudrait éviter au début.

  • Speaker #1

    Pas forcément, parce que je pense que des conseils trop généralistes, justement, ils parleront un peu à personne. C'est plus dans ce sens-là. Je pense vraiment... En tout cas, depuis que je le coache, ce que j'ai remarqué, c'est que chaque cas est unique et qu'il faut vraiment adapter la recette pour chaque personne. Et c'est ça qui est... Moi, c'est ça que je trouve magnifique dans le coaching. C'est qu'en fait, tu ne peux pas arriver avec une recette unique. Il faut que tu comprennes la personne, que tu vois ses angles morts, ses forces, ses faiblesses et que tu l'amènes tranquillement vers une direction que la personne veut, en fait. Et toi, tu ne peux pas accélérer les choses. Tu peux lui montrer, tu peux essayer de trouver des techniques. pour le faire prendre conscience de certaines choses mais tu ne peux pas vraiment faire le travail c'est très frustrant aussi d'une certaine façon d'être observateur parce que quand tu es coach tu t'observes quelqu'un évoluer et tu espères que ça va aller dans le bon sens et tu as quand même une grosse marge de manœuvre,

  • Speaker #0

    un gros impact mais moins qu'on voudrait tu penses que après dernière question sur la partie course à pied mais tu penses qu'on a tous un potentiel maximum enfin oui la réponse est oui mais je veux dire globalement est-ce que T'es en coaching, tu vois une personne qui vient, t'arrives à prédéterminer un peu là où elle va plafonner, tu vois.

  • Speaker #1

    Non, vraiment pas. Je pense que personne ne peut savoir. Et je pense que si quelqu'un dit qu'il sait, je pense qu'honnêtement, c'est soit qu'il a un talent que je n'ai pas, soit que c'est un mentor ou qu'il s'est un peu trop avancé. Et je pense que c'est ça, en fait, la magie d'un autre sport. Et c'est souvent ce que je dis à mes athlètes, c'est si demain, on te disait voici ton potentiel maximal, tu ne pourras jamais faire mieux que 35 minutes. Est-ce que tu penses que tu auras encore envie de courir ? Moi, je ne pense pas. Moi, je pense vraiment que si demain, on te dit voici ton potentiel maximal, je pense que tu perds quasiment toute ta motivation parce que je pense que l'essence même de la motivation des coureurs, c'est d'aller vers l'inconnu et des limites qui n'ont aucune idée. C'est ça qui est beau. Si moi, tu m'avais dit que j'allais courir 2-12 un jour, jamais je ne t'aurais cru, surtout au début. C'était impossible. Et en fait, chaque année, tu progresses et tu vas vers un territoire que tu pensais impossible à conquérir. Moi, je pense vraiment que ce n'est pas possible et je pense que ce n'est même pas souhaitable. Je pense vraiment que le message, c'est un peu le message de Kipchoge, c'est de dire qu'on n'a pas de limites. Alors évidemment, c'est faux. On a des limites. Ça, c'est plus pour vendre des chaussures. Mais d'une certaine façon, on peut toujours s'améliorer de 1% sur n'importe quel aspect. Et ça, c'est beau.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est bien. C'est pour certaines croyances limitantes parce que moi, j'ai déjà entendu des personnes autour de moi qui me disaient, je ne pourrais jamais faire ça. Je suis là, bon, pas sûr, tu vois, si tu t'entraînes, à mon avis.

  • Speaker #1

    Ouais, les gens se sous-estiment. S'il y a un truc que je sais, c'est que les gens se sous-estiment complètement parce que la plupart n'auront pas le temps ou l'envie de se donner vraiment, vraiment les moyens que se donnent les élites. Et c'est 100% normal, c'est la différence. Mais si tu mets un coureur amateur dans des conditions élites pendant un ou deux ans, il fait des programmes, c'est phénoménal, c'est évident. C'est une question de priorité aussi. Donc, je pense que quand les gens disent ça, des fois, c'est si je fais la même chose. probablement que je n'arriverai pas à ce résultat, ce qui est vrai. C'est vrai que si tu ne changes pas dramatiquement la recette et que tu veux faire un saut énorme, ça va être compliqué. Mais c'est ça aussi qui est beau, c'est que tu peux te dire, vas-y, c'est l'année prochaine, j'ai vraiment envie d'atteindre cet objectif qui est très difficile, mais il va falloir que j'optimise un peu tous les paramètres que je peux optimiser et ça, c'est cool.

  • Speaker #0

    Je suis d'accord avec toi, complètement. Écoute, le temps a filé assez vite. J'ai deux questions pour terminer l'épisode. Est-ce qu'il y a une personne, toi, qui t'inspire ? particulièrement et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Il y a plein de gens qui m'inspirent et j'avoue que ça change. En fait, c'est souvent des actions ou des choses que quelqu'un a dit qui m'inspirent. Je ne suis pas trop quelqu'un qui est fan de quelqu'un. Je suis plus quelqu'un qui est fan de ce que quelqu'un a dit, même si c'est vrai qu'il y a certaines personnes qui disent vraiment beaucoup de choses plus intelligentes que d'autres. Alors tu peux être plus fan d'une personne, mais... Il y a des gens, franchement, je pense que Nicolas Navarro, c'est la personne qui m'a le plus inspiré dans ma carrière de coureur. Pas parce qu'il va dire, parce que ce n'est pas quelqu'un qui va énormément communiquer sur les réseaux, mais plus par rapport à ce qu'il va montrer. Et je pense que c'est quelqu'un de très authentique en plus. Et il va vraiment avoir une attitude sur la performance que j'admire, parce que c'est ce que je n'ai pas nécessairement. Je prends un exemple, c'est quelqu'un qui va être très peu influençable, j'ai l'impression, dans l'entraînement. Il va vraiment faire son truc. Et ce n'est pas le champion de l'entraînement. Tu sais, il ne va pas essayer de kicker quelqu'un à l'entraînement ou de faire des choses comme ça. Il va vraiment jouer sa propre partition, un peu comme Alice Finole dit. Et ça, j'avoue que moi, c'est un truc sur lequel j'ai beaucoup travaillé parce que je suis un peu l'inverse de ça. À la base, je suis très compétitif. Il y a sûrement de l'insécurité derrière ça. J'ai envie de montrer à l'entraînement que je suis le plus fort, des trucs comme ça. Et c'est un truc duquel j'ai essayé de me détacher le plus possible parce qu'un marathonien, il doit, je pense, éviter d'être trop comme ça. C'est un sport où on est souvent sur la ligne rouge, donc tu ne veux pas non plus te faire trop influencer. Et Nicolas Navarro, il fait son truc de son côté. On n'en entend pas trop parler. Et là, bam, il délivre la marchandise tout le temps, tout le temps, tout le temps. Et ça, c'est vraiment le plus dur de notre sport. Tu peux délivrer une fois, mais de délivrer constamment chaque année les records, les classements aussi dans les compétitions internationales, ça, c'est vraiment le plus dur.

  • Speaker #0

    C'est un point aussi, ça, quand tu es en entraînement. Alors toi, surtout à ce niveau, quand tu es à niveau élite, quand tu es à l'entraînement, Ça va être dur de ne pas toujours aller trop loin dans l'entraînement.

  • Speaker #1

    Oui, mais tu le sais au fond. Tu le sais en fait ce qui est trop loin et tu le fais quand même sur le moment. Et après, tu te dis, mais est-ce que ce n'était pas trop loin ? C'est vrai que là, si je regarde sur ma saison, je n'ai pas l'impression d'avoir fait une séance où je me dis, ouais, celle-là, je suis vraiment allé trop loin. Je n'ai pas vu ça. Et là, c'est là où je suis content de ma saison. Je ne dis pas que je n'ai pas fait d'erreur, que tout a été parfait. Mais je n'ai pas fait ce truc-là où... où j'ai vraiment dépassé les bornes sur une séance. Je pense que c'est ça aussi qui fait que je me blesse rarement ou que j'arrive quand même à performer de façon assez constante parce que je pense que je me focus beaucoup sur moi aussi à l'entraînement.

  • Speaker #0

    Intéressant. OK. Et la deuxième question que je vais te poser avant de conclure l'épisode, c'était de quoi rêves-tu maintenant pour l'avenir ?

  • Speaker #1

    Si on parle juste de course à pied, j'aimerais bien continuer les progrès que j'ai faits. Et en vrai, plus ça avance, plus... J'aime faire les chronos, mais je me rends compte que c'est pas... Une fois que j'ai fait mon 2-12, j'ai pas eu ce truc du ça me comble, parce qu'en fait, ce qui me comble, c'est vraiment d'aller m'entraîner, de progresser, de comprendre. Et c'est presque une démarche plus intellectuelle, finalement. Honnêtement, je savais que j'avais... Enfin, ça peut paraître très pressentieux de dire ça, mais j'étais persuadé que j'allais faire mon 2-12 avant la course parce que j'avais tout mis en place et parce que j'étais confiant. Alors, je savais que ça pouvait m'échapper pour une raison que je ne pouvais pas contrôler, mais tout ce que je pouvais contrôler, je l'avais contrôlé et j'étais assez serein. Mais quand j'ai fait mon 2-12, bizarrement, il n'y a pas eu d'explosion non plus parce qu'en fait, je l'avais tellement préparé, je m'étais tellement formaté et conditionné à courir 2-12 que quand je l'ai fait, mon cerveau, il l'avait déjà, je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire, mais il l'avait déjà anticipé en fait. Je l'avais déjà, ouais, parce que c'est ça que je travaille aussi. C'est le première étape pour courir 2-12. c'est être sûr que t'es un gars de 2-12 tu vois c'est ça le truc et une fois que j'étais convaincu que je suis un gars de 2-12 bah j'étais déjà un gars de 2-12 avant de l'avoir couru c'est ça aussi la clé tu vois et je pense que c'est ça aussi que Kipchoge il a fait c'est que dans sa tête il courait déjà sub 2h avant d'avoir fait 2h et je pense que c'est

  • Speaker #0

    la clé si tu veux vraiment le faire le jour de la course ouais ouais carrément tu vas chercher les minima olympiques quand même un jour

  • Speaker #1

    Moi, c'est mon but. Vraiment, mon but, c'est de faire Los Angeles 2028 parce que c'est dur et parce que je ne sais pas si je vais y arriver et c'est ça qui me drive, en fait. C'est un objectif tellement... Tu ne peux pas avoir le plus gros objectif dans la vie, dans le sport, qu'aller aux Olympiques si tu peux arriver à te faire une médaille, mais clairement, moi, ce n'est pas mon objectif réaliste. Je ne peux pas se rendre aux Olympiques. Et potentiellement, je pourrais courir pour le Portugal parce que je suis en train de prendre la nationalité. Fait que si j'arrivais à représenter le Portugal, ça serait beaucoup plus facile pour moi parce que ça veut dire, si je fais le standard je suis quasiment sûr d'y aller alors que la France c'est un des meilleurs pays d'Europe au marathon et si tu fais le standard t'es pas sûr d'y aller parce qu'il y a beaucoup de concurrence c'est très difficile en France et il y a peu de chances que j'arrive à y aller en France on est tout à fait honnête même si je donnerais tout pour y arriver mais ouais mon rêve c'est ça c'est de continuer à progresser et c'est surtout de continuer à avoir cette démarche intellectuelle et à prendre du plaisir à kiffer et le jour où j'aime plus ça à pas me forcer à continuer surtout c'est pas parce que je veux absolument faire un chrono que non j'ai plus envie, franchement, il faut que je passe à autre chose. La vie est trop belle, il y a tellement de trucs à découvrir et à faire.

  • Speaker #0

    Carrément, il n'y a pas que la course à pied. Écoute, je te remercie, Maxime, pour l'échange.

  • Speaker #1

    Non,

  • Speaker #0

    c'est ça. C'était hyper intéressant, on a essayé de faire rentrer beaucoup de sujets dans les 45 minutes. Ouais. Mais non, vraiment, merci. Je vous conseille à tout le monde d'aller voir la chaîne YouTube Runwise, le compte Instagram, les articles, enfin, tout le contenu. On sent que derrière, il y a une approche scientifique. Ça, c'est plaisant, parce qu'il y a aussi beaucoup de contenu de... merdique, excusez-moi, du terme sur Internet, surtout sur la course à pied. Donc non, je conseille vivement. Merci Maxime, et puis peut-être à bientôt.

  • Speaker #1

    Merci pour l'invitation, c'était très cool.

  • Speaker #0

    Salut.

  • Speaker #2

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. J'espère qu'il vous a plu et que vous avez appris des choses. Si c'est le cas, merci de mettre 5 étoiles sur Apple Podcast ou Spotify et surtout de partager cet épisode autour de vous. N'hésitez pas à me faire part de vos retours pour les prochains épisodes. Je vous dis à bientôt sur Objectif Mental.

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Description

Dans cet épisode plus court mais captivant, je reçois Maxime Lopes, plus connu sous le nom de Runwise. Athlète de haut niveau avec un record impressionnant de 2h12 au marathon de Valence, Maxime est également créateur de contenu running sur YouTube et Instagram, fondateur d’une entreprise de coaching comptant 450 clients, et doctorant en psychologie sociale appliquée au sport.

Le contenu de Maxime m'a accompagné en 2024 pendant ma préparation au marathon de Copenhague. J'ai couru en 3h24 et atteint mon objectif grâce à ses vidéos. Je suis donc ravi d'avoir pu échanger avec lui.


Maxime nous plonge dans son univers, entre sciences de la performance, passion pour la course à pied et équilibre de vie. Que vous soyez coureur débutant ou marathonien aguerri, cet échange regorge de clés pour progresser, surmonter vos blocages mentaux, et tirer parti de vos expériences – qu’elles soient positives ou négatives.

Nous parlons également plus globalement d'entrepreneuriat et de développement personnel. Dans le bon sens du terme 😃.


Les thèmes abordés :
- L’impact des souvenirs sur la performance : Découvrez comment des souvenirs sportifs, notamment négatifs, influencent la physiologie, comme la production de lactate, et comment les intégrer positivement pour progresser.
- La gestion du stress avant un marathon : Maxime partage ses stratégies pour transformer le stress en excitation et atteindre ses objectifs, même sous pression.
- Le flow en course à pied : Ce moment où tout semble parfait. Maxime explique comment cet état mental transforme ses performances, même lors des marathons les plus exigeants.
- Motivation et réseaux sociaux : Une réflexion sur l’influence des comparaisons sur Instagram et comment garder une motivation saine et intrinsèque.
- Échecs et résilience : Maxime nous montre comment ses contre-performances, comme lors du marathon de Copenhague, ont forgé son mental et sa méthode.
- Trouver l’équilibre : Entre carrière sportive, entrepreneuriat et vie personnelle, Maxime révèle ses astuces pour gérer un emploi du temps chargé sans compromettre sa récupération et sa motivation.


🔑 Points forts de l’épisode :

  • Un éclairage scientifique unique sur le lien entre psychologie et physiologie dans le sport.

  • Des conseils concrets pour optimiser votre récupération, éviter le surmenage et garder le plaisir dans l’effort.

  • L’importance de se fixer des objectifs adaptés et d’apprendre à tirer parti des échecs pour mieux rebondir.

  • Une vision inspirante sur la quête de la performance, que ce soit dans le sport ou dans la vie.


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Objectif Mental pour plus de contenus sur la préparation mentale, la performance et le bien-être.


Podcast créé par Kevin Rietsch.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Objectif Mental, le podcast où l'on explore le coaching et la préparation mentale. Je suis Kevin et chaque semaine je partage des conseils pratiques, des interviews d'experts, ainsi que des témoignages inspirants d'entrepreneurs, de sportifs et d'artistes. Mon objectif est de vous aider à débloquer votre potentiel pour performer en toute sérénité, que ce soit dans votre vie professionnelle ou... extra-professionnel. Je vous souhaite une excellente écoute. Salut Maxime, comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Merci de m'inviter, ça va très bien et toi ?

  • Speaker #0

    Très bien, très bien, merci. Je sais que ton temps est compté, donc on va essayer d'optimiser. Je ferai mon lan sur l'introduction cette fois-ci. Alors moi, j'étais découvert via ton contenu running, course à pied, quand je préparais le marathon de Copenhague cette année. Et c'est vrai que tu crées du contenu d'experts et tu vas vraiment en profondeur dans les sujets. Je pense notamment par ton approche scientifique, parce que tu fais un doctorat en psychologie du sport. Tu as plusieurs activités en parallèle puisque tu es à très haut niveau en course à pied. Là, tu viens de faire 2h12, on en parlait en off au marathon de Valence, donc bravo pour ça. Et puis, tu fais un doctorat en psychologie du sport. Et tu vois, moi j'ai un podcast, donc préparation mentale, coaching, donc je trouvais que ça faisait sens de t'inviter. Voilà, donc aujourd'hui on va parler de mental, de course à pied, puisque dans l'audience beaucoup de personnes courent. Mais avant tout ça, est-ce que tu peux te présenter ?

  • Speaker #1

    Ouais, bah du coup, je m'appelle Maxime, on me connaît plus sous le nom de Runwise. J'ai commencé ça il y a à peu près 3 ans maintenant. Au début c'était plus des articles de blog, j'ai envoyé une newsletter aussi chaque semaine. Je pense qu'on le sait moins, ça, parce que je l'ai progressivement arrêté parce qu'il y avait trop de choses à faire. Et après, je suis allé sur les vidéos YouTube. Et c'est le format que je préfère. C'est la plateforme que je préfère. En parallèle, j'ai ma carrière de coureur. Puis j'ai aussi le doctorat que je n'ai toujours pas terminé, qu'il faut vraiment que je termine cette année, parce que je repousse, je repousse avec toutes les autres choses. Puis il y a l'entreprise qui marche bien aussi, mine de rien. Là, on a bientôt à 450 clients qu'on coache. On a bientôt 25 coachs aussi. Ça fait que ça, ça a beaucoup grossi. Et donc, ça demande pas mal de travail, mais c'est que des projets excitants. Je suis très content de ce que je fais en ce moment.

  • Speaker #0

    Tu m'étonnes, mais on va parler justement de l'équilibre entre tout ça. C'est un sujet qui me passionne, de comment on arrive à faire entrer tout ça dans une semaine. Alors, sur la partie doctorat, justement, quelles sont tes recherches en psychologie du sport ? Est-ce que tu as ton sujet de thèse ou est-ce que tu as approfondi ?

  • Speaker #1

    À la base, je suis plutôt en psychologie sociale et de la personnalité. mais comme j'ai appliqué ça au domaine du sport je dis que je suis en psycho du sport mais en vrai je suis plus en psychologie sociale mon sujet de thèse c'est vraiment sur les souvenirs épisodiques donc c'est les événements de vie que tu stockes en mémoire et que de temps en temps tu te rappelles et qui peuvent te faire vivre des émotions positives des émotions négatives un exemple ça peut être ton dernier marathon de Copenhague, tu te souviens où t'étais, comment tu te sentais, comment ça s'est passé etc et tout ça tu le reconstruis souvent en fait donc un souvenir c'est pas euh... Comme un livre dans une bibliothèque, c'est vraiment quelque chose multifactoriel avec différentes perceptions. Il y a des odeurs dans les souvenirs, il y a du visuel, il y a du son, il y a tous les sens. Et quand tu te souviens d'un événement de vie comme ça, tu peux vraiment revivre les mêmes émotions qu'à l'époque. Et c'est ça qui est très intéressant avec les souvenirs. Donc forcément, ça va avoir un impact sur pas mal de choses dans le présent. Donc des choses comme ta santé mentale, ton bien-être, ton flot. Donc moi, vraiment ce que j'étudie, c'est l'impact des souvenirs de sport, donc les souvenirs de sport négatifs surtout, c'est ce qui m'intéresse le plus parce que le négatif est souvent plus fort que le positif sur la performance et sur quelques variables psychologiques aussi. Donc on a fait une grosse étude en labo pour tester ça, on a activé inconsciemment les gens avec un vieux souvenir négatif de sport, ensuite on leur a demandé de faire un test sur tapis roulant, c'était un test maximal. Et ils devaient courir à peu près à leur VMA, un tout petit peu plus lent. Et ils devaient courir le plus longtemps possible. Et il y avait un gros bouton rouge et ils devaient appuyer sur le bouton rouge quand ils ne pouvaient plus. Donc c'était vraiment eux qui décidaient, ils étaient maîtres de leur destin. Et dès qu'ils n'en pouvaient plus, ils venaient deux fois au labo. Une fois, ils étaient activés avec le souvenir. Et une fois, on ne les activait pas avec le souvenir, en fait. C'était le groupe contrôle, mais on faisait quand même semblant de les activer. Et ils venaient deux fois, puis on a eu peut-être une cinquantaine de participants. Donc ça, c'est vraiment ma dernière étude de thèse. Et on a eu des effets intéressants, notamment sur le lactate. On s'est rendu compte que les gens qui avaient un souvenir négatif... mais qu'ils l'avaient plutôt bien assimilé, on va dire. Ils avaient plus ou moins de lactate. Je ne vais pas trop rentrer dans les détails parce que c'est assez complexe, mais vraiment, l'idée générale, c'est que la psychologie peut avoir un impact sur la physiologie. C'est vraiment ce qu'on voulait montrer. On a en partie réussi à le montrer, pas totalement, parce que notre étude n'est pas parfaite et parce que ça demanderait d'être répliqué. Mais moi, je suis convaincu qu'il y a beaucoup, beaucoup de choses qu'on n'a pas compris. En fait, on n'a pas compris grand-chose sur l'impact du physique, enfin, pardon, du psychologique, donc de la pensée, des souvenirs. ce que tu veux, des émotions, sur des paramètres physiologiques, comme l'économie de course, la performance, tout ce qu'on peut imaginer.

  • Speaker #0

    Ta recherche, c'est vraiment d'aller très loin entre le lien entre le cerveau et la psychologie, et ce qui peut se passer chimiquement, finalement, dans notre corps. Parce que tu parles de lactate, si tu peux juste expliquer pour les personnes qui ne connaissent pas trop.

  • Speaker #1

    Le lactate, c'est un sous-produit du métabolisme anaérobie. En gros, quand on commence à... À courir un peu plus fort, quand on commence à faire des intensités qui se rapprochent des allures 5 km, 3 km et plus vite. Les filières aérobie, c'est-à-dire avec l'oxygène, ne suffit plus. Il faut faire appel à une autre voie qu'on connaît, qui est la voie anaérobie. Et le lactate, ça va être un petit peu un marqueur de cette activité anaérobie. Donc ça veut dire en gros que quand il y a plus de lactate, c'est plus dur et qu'on s'est fait un peu plus mal potentiellement.

  • Speaker #0

    C'est quand les jambes commencent vraiment à tirer. A brûler,

  • Speaker #1

    c'est un peu cette sensation. Exactement. On sent cette sensation, il y a un peu une acidose dans l'environnement musculaire justement, qui se produit. On veut tamponner cette acidose, mais malheureusement, si tu continues à maintenir l'effort, ça va être juste de pire en pire.

  • Speaker #0

    Ok, et donc c'est dingue. Le lien entre les mauvais souvenirs, en tout cas un échec, d'activer ça chez la personne peut faire augmenter le lactate. dans des situations.

  • Speaker #1

    Potentiellement, oui. Exactement. Parce qu'en fait, il y a des effets modérateurs, c'est pour ça que je ne voulais pas... Ça dépend de comment les gens ont intégré leurs souvenirs. C'est-à-dire, un souvenir négatif en soi, ça ne va pas forcément t'influencer dans une direction négative. Sinon, tout le monde aurait un destin assez tragique parce qu'on a tous des souvenirs négatifs. Donc en fait, on a une capacité de reconstruction et de... Comment dire ? prendre du recul et d'assimiler, d'intégrer un souvenir négatif, de se dire ok, c'était négatif à l'époque, mais regarde, j'ai appris une leçon grâce à ça, la personne que je suis devenue, c'est aussi grâce à ce souvenir négatif. En fait, sans les souvenirs négatifs, tu ne peux pas mûrir, c'est impossible. Donc c'est très important le négatif. Et je pense que souvent, on pense trop le négatif comme négatif, alors que le négatif te construit. Et dans le sport, c'est totalement ça. On a au moins autant d'échecs que de succès dans le sport. que ce soit l'entraînement, la compétition, c'est très dur en fait, surtout la course à pied. Parce que c'est très quantifiable. Si tu ne fais pas un record personnel, ça veut dire que tu n'as pas progressé assez. Oui,

  • Speaker #0

    carrément. Après, le record personnel, c'est aussi lié aux objectifs. Ça, je l'entends beaucoup en préparation mentale. Toi, personnellement, comment tu te fixes tes objectifs en course à pied ? Parce que tu fais pas mal de courses dans l'année quand même.

  • Speaker #1

    Oui. Moi, c'est assez simple. Vu que je fais du haut niveau, mon but dans la plupart des courses, c'est de faire un record personnel. Mais c'est sûr qu'il y a des courses dans la saison aussi qui sont faites pour valider des étapes, valider des cycles d'entraînement, notamment pour les gens qui font peut-être du plus court. Les gens qui font du demi fond, ils ne peuvent pas espérer avoir un record personnel à chaque fois. Ça ne marche pas comme ça. Alors qu'au marathon, on a beaucoup plus d'attentes parce qu'on ne peut pas faire plusieurs marathons par année. On peut en faire un, deux, trois et encore, c'est déjà beaucoup. mais en gros marathon c'est plus tu mets tous les oeufs dans le même panier et je pense que c'est pour ça qu'on savoure autant les succès au marathon parce qu'on sait ce que ça signifie c'est 3, 4, 5, 6 mois de préparation pour un seul objectif et je trouve que c'est pour ça que le marathon est encore plus beau le jour où tu réussis t'as envie de pleurer au marathon alors que quand tu fais un record au 1500 c'est pas la même émotion mais ça amène aussi autant de stress parce que l'échéance

  • Speaker #0

    tu vois vu que t'en as peu en fait tu as moins de chance de réussir ton objectif. Tu viens aussi avec plus de stress.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Tu viens avec plus de stress, mais on a effectivement plus de pression et plus de stress avant un marathon parce qu'une certaine façon, on n'a pas le droit de se louper. Et c'est ce que j'aime, c'est que la préparation mentale au marathon est encore plus importante parce que tu dois apprendre à gérer ce stress et à le transformer en excitation. C'est vraiment ça pour moi la base du travail.

  • Speaker #0

    Toi, tu fais de la préparation mentale pour toi, pour tes propres compétitions ?

  • Speaker #1

    J'ai pas de préparateur ou préparatrice mentale. même si je serais ouvert à travailler avec, parce que j'ai l'impression d'avoir les ressources nécessaires pour travailler. J'ai beaucoup évolué, j'ai beaucoup progressé, parce que c'est un peu mon domaine aussi. Ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas se faire aider, mais j'avoue que je n'en ressens pas trop le besoin pour le moment. Après, je pense que je vais en prendre quelques séances dans les prochains mois, parce que je vais travailler avec une nouvelle préparatrice mentale qui doit en fait coacher mes athlètes. Donc j'ai envie d'essayer ces services d'abord, pour valider tout ça. Donc je vais le faire par curiosité.

  • Speaker #0

    Souvent, la partie psychologique est quand même sous-estimée, je trouve, dans la préparation marathon. Et tu le vois, en fait, quand des personnes ont fait des super programmes, et puis en fait, ils arrivent le jour J et là, ils s'effondrent, soit par les émotions, par le stress, la peur et tout. Je pense qu'effectivement, ça peut faire sens de se préparer là-dessus. Il y a un sujet que je voulais dire avec toi, c'était plus la partie sur-ménage, parce que dit préparer un marathon ou course à pied, peu importe, dès qu'on prépare un objectif, on s'entraîne beaucoup. on fait beaucoup d'entraînement ça peut être 3, 4, 5 par semaine voire plus pour les élites mais il y a une partie surmenage,

  • Speaker #1

    burn out qui rentre en compte toi comment tu fais pour éviter ça parce que t'as une entreprise t'as la partie élite en course à pied le contenu déjà je pense qu'il faut maximiser la récupération quand on fait beaucoup de choses souvent les gens qui sont très occupés enfin souvent, pas forcément mais je vois ça beaucoup chez les étudiants ils vont par exemple couper sur le sommeil Moi, je pense que c'est une très mauvaise idée de couper sur la récupération comme le sommeil, pour moi, c'est le numéro un. Donc, si tu as beaucoup de choses dans ta vie, tu dois être vraiment attentif à avoir tes 8-9 heures de sommeil si c'est possible. Donc, ça, c'est la première clé. Moi, je fais attention à ça. Puis, on a un environnement à la maison avec ma copine où elle, elle dort super bien. Et déjà, ça aide quand ton conjoint ou ta conjointe, ils valorisent ça et qu'ils le font bien. Ensuite, je pense que c'est beaucoup de l'organisation. À la base, je ne suis pas le gars le plus organisé du monde, mais en fait, vu que j'ai beaucoup de trucs dans ma vie, j'ai dû apprendre à être meilleur pour gérer plusieurs projets de front. Donc il faut, je pense, moi c'est ce que je fais, je mets des focus en fait. Il y a des moments de l'année où le focus, il est sur l'entreprise, il y a des moments où il est sur YouTube, il y a des moments où il est sur la course à pied et je tourne en fait. Et je trouve ça hyper sain aussi parce que tu te lasses au bout d'un moment d'être à 100% sur un truc. En tout cas, moi, c'est comme ça que je fonctionne. Donc, je fais tourner. Tu vois, quand je suis au Kenya, un mois avant mon marathon de Valence, je bosse très, très peu. Je fais le minimum, en fait. Je fais du maintien, je fais mes coachings, mais je suis à 90% sur la course. Et après, quand je suis sur ma pause annuelle en ce moment, par exemple, pendant deux mois, je veux faire un focus plus sur le travail, sur reprendre un petit peu les projets, etc. Et ça tourne. C'est la première chose. Je pense que la deuxième chose, c'est un truc que j'ai un peu plus découvert cette année. C'est vraiment, autant que possible, faire les trucs que tu aimes. Ça peut paraître bateau, mais quand je dis ça, c'est faire les trucs qui t'excitent et pas te forcer à faire des trucs que tu dois faire pour des raisons extérieures à toi. Alors ça, c'est la base. Moi, c'est mon sujet. C'est beaucoup la motivation. Donc, c'est là-dessus que je me suis spécialisé. Et s'il y a bien des choses qu'on a compris sur la science de la motivation, c'est la différence entre les motivations. Alors, je vais appeler ça intrinsèque et extrinsèque, mais en vérité, ça ne s'appelle pas comme ça. Ça s'appelle autonome et autodéterminé et non autodéterminé, si vraiment vous voulez les termes techniques. En gros, ce que ça veut dire, c'est qu'il y a des motivations qui sont plus sur ça vient de l'intérieur et il y a des motivations qui sont plus sur ça vient de l'extérieur ou alors ça vient de l'intérieur, mais c'est forcé. Par exemple, si tu fais quelque chose parce que sinon, tu te sentirais honteux ou coupable ou ce genre de choses ou quelqu'un t'oblige carrément. Moi, cette année, j'ai vraiment essayé de faire des trucs. Je prends un exemple à l'entraînement. Je disais à mon coach, cette séance que tu m'as programmée vendredi prochain, elle ne me tente pas, elle ne m'excite pas. pas ? Est-ce qu'on peut essayer de trouver une séance un peu plus intéressante, qui travaille les mêmes qualités, mais que j'ai envie de faire ? C'est un truc que je n'osais pas trop faire avant, parce que j'étais un peu dans cette démarche de vas-y, grind tu vois ? Un peu no pain, no gain vas-y, force-toi et en fait, tu te grilles des cartouches. Fais ce qu'on te dit, quoi. Ouais, fais ce qu'on te dit, c'est ça. Et en fait, prouve à ton coach que t'es fort. Il y a aussi cette dynamique-là, tu vois ? Montre-lui que t'es quelqu'un et en fait, tu perds toujours. à ce truc-là de montrer aux autres, parce que les autres, ils s'en foutent déjà. Et si ça vient pas de toi, tu perds de l'énergie. C'est toujours pareil, quoi. Donc, j'ai essayé d'appliquer cette philosophie cette année, parce que j'avais justement trop été à l'inverse de ça les années d'avant. Et j'ai remarqué qu'en fait, je pouvais en faire tout autant, voire plus, mais en étant beaucoup moins fatigué mentalement. Parce que s'il y a un truc que j'ai pas envie de faire, au maximum, c'est pas toujours possible, évidemment, si t'as pas envie de faire la vaisselle et que c'est comme ça que tu dois faire la vaisselle, il faut quand même que tu la fasses. tu peux acheter un lave-vaisselle à la limite mais c'est pas toujours possible c'est vrai mais tu vois en fait il y a plus souvent qu'on pense une façon de faire les choses qu'on aime. Et tu vois, dans mon entreprise, maintenant, s'il y a des trucs que je n'ai plus envie de faire, je vais essayer de débloquer du budget pour payer une personne, pour le faire. Tu vois, on va trouver une solution pour garder le minimum de tâches dans la vie qui sont inconfortables, vraiment qui prennent trop de jus.

  • Speaker #0

    Carrément, mais ça ne me fait pas ça. Un sujet sur ces motivations, un tracé comme tu les appelles, c'est la partie réseau social, Instagram. Alors toi, tu fais beaucoup de contenu dessus, mais j'ai l'impression qu'il y a aussi une explosion du running. Ça, forcément, tout le monde le... Le C, mais les chronos ont été banalisés un peu, notamment sur Marathon. On a l'impression que tout le monde fait moins de 3 heures, que c'est normal, quand tu regardes Instagram. Et je me demande du coup si certaines personnes se fixent des objectifs raisonnables, et notamment s'il n'y a pas un lien avec ces réseaux sociaux.

  • Speaker #1

    Les réseaux sociaux, c'est vraiment un très bon exemple de motivation potentiellement extrinsèque, parce qu'en fait, il y a un mécanisme simple qui rentre en jeu. Dans les réseaux sociaux, c'est la comparaison qui est totalement humaine. L'être humain a tendance à se comparer tout le temps. Donc, soit on se compare à des gens qu'on juge moins forts que nous, plus forts que nous. Bref, il y a toutes sortes de comparaisons et c'est intéressant. Il y a une science là-dessus. Il y a pas mal d'études scientifiques qui montrent les avantages de des fois se comparer à des gens moins forts que soi, pour augmenter son estime de soi, par exemple. Et sur les réseaux sociaux, comme tu le dis, il y a une espèce de surreprésentation des gens très investis dans la course à pied. Et souvent, ces gens très investis dans la course à pied, ils vont par définition faire des meilleurs chronos, ce qui est assez logique, parce que tu t'investis plus. Et du coup, je suis d'accord avec toi, on a l'impression qu'aujourd'hui, tout le monde fait genre 36 minutes au 10, 40 minutes au 10, des chronos qui sont très amateurs plus plus, que finalement, c'est moins de 10% des coureurs qui font ça largement. Et c'est un problème, parce qu'il y a du coup ce 90% des coureurs qui courent moins vite, et du coup, qui peut se sentir un peu honteux ou un peu coupé. coupable ou juste nul de ne pas courir aussi vite. Et du coup, quand tu te sens nul dans ton sport, ça devient une motivation très extrinsèque. Et du coup, tu vas vouloir être meilleur pas pour toi, pas pour ton projet de performance, mais parce que tu veux te sentir moins nul par rapport aux autres, ce qui devient une motivation assez négative finalement et qui peut être vraiment dangereuse à long terme.

  • Speaker #0

    Tu penses que ça peut amener de la blessure parce que la personne va commencer à se surentraîner ou à faire des choses ? qu'elle n'aurait pas fait avant pour essayer de surperformer par rapport à son niveau actuel ? Ou si tu penses qu'il n'y a pas forcément de lien ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a clairement du lien entre burn-out et motivation extrinsèque. C'est assez évident dans la science. Moi, j'aime bien appeler la motivation extrinsèque l'énergie sombre. C'est une énergie qui peut te faire débloquer des ressources qui vont au-delà de ce que tu aurais débloqué si tu... tu le faisais par toi-même. Donc, ça peut être très positif le jour de la compétition. Clairement, c'est le moment où c'est le plus positif parce que le jour de la compétition, t'as envie d'aller au-delà de tes limites, t'as envie de tout donner parce que c'est la journée, en fait. Et c'est pour ça que la compétition, pour moi, elle est saine. Mais le jour de la compétition, si t'es comme ça tout le temps, tu vas juste te brûler, en fait, parce qu'aller plus loin de tes limites trop souvent, c'est ce qui fait que tu passes cette ligne rouge et qu'après, donc tu peux être en petit surentraînement ou en gros surentraînement, il y a plein de... Le surentraînement, c'est quand même un continuum. Mais en tout cas, tu peux en faire trop et te blesser ou en avoir juste marre ou être écœuré de ton sport. Donc oui, 100%.

  • Speaker #0

    Et on parlait d'échecs avant. Moi, ça m'est arrivé sur un marathon en Norvège où j'ai fait une contre-performance par rapport à moi, ce que je m'étais fixé. Mais ça arrive à tout le monde. Comment toi, tu vois, vu que tu ne coachais personne, comment tu rebondis après un échec ? comment tu essaies de te reconstruire derrière, parce qu'un marathon ça demande beaucoup d'efforts, ça demande des mois et des mois et après pour se relancer dans un autre marathon ça peut être difficile quoi

  • Speaker #1

    Ouais ouais 100%, c'est sûr que t'es une marque des meilleurs athlètes, c'est d'avoir une haute résilience face à l'échec moi je pense que même plus qu'une haute résilience ce qu'il faut c'est genre, avoir le goût de l'échec, c'est avoir le goût de la progression en fait, et de l'introspection quand tu échoues c'est intéressant parce que c'est plein de données en fait pour comprendre pourquoi ça n'a pas marché. Par exemple, si tu échoues ton marathon, est-ce que c'était ta préparation ? Qu'est-ce qu'il y avait dans ta préparation ? Est-ce que c'était le jour de la course ? En fait, après un échec, tu remets tout en question, tu remets tout à plat, et c'est inconfortable. C'est un état de tension, un petit peu, de ne plus vraiment savoir, d'avoir l'impression que nos bases, nos fondements, ils s'effritent, tu vois. Il y a cette part de doute, mais en fait, c'est très sain dans la vie d'avoir ces sentiments, parce que c'est ce qui fait que tu vas... tu vas reconstruire en fait, tu vas changer tes fondations et tu vas construire quelque chose qui est plus fort, plus solide pour la suite. Donc si tu as un état d'esprit comme ça, c'est-à-dire un peu de croissance, tu vois. Là, tu ne peux pas te tromper. Tu ne peux que progresser dans l'échec quand tu vois les choses de cette façon. Par contre, si tu as un état d'esprit où tu le prends pour toi, c'est-à-dire que ça va affecter ta valeur personnelle, que tu vas te sentir honteux, ça, c'est une façon de voir les choses qui ne va pas nécessairement te tirer vers le haut. Et c'est pour ça que tu veux avoir un état d'esprit de croissance face à l'échec. C'est la seule façon, en fait. Et c'est ça, le sport. En fait, un échec, c'est beau d'une certaine façon parce que c'est ce qui va te permettre d'être meilleur. Et moi, quand je fais mon 2-12, je pense à Copenhague, où je fais 2h43, où je finis quand même, où je marche. Mais je me dis, pourquoi je marche à Copenhague ? Parce que je sais ce qui va se passer. Je sais que si je marche à Copenhague, ça va tellement me rentrer dans la face, cet échec, que ça va me pousser à devenir meilleur. C'est très important de vivre des émotions négatives dans la vie. Mais il faut savoir, en fait, les vivre de la bonne façon.

  • Speaker #0

    Oui, carrément. C'est hyper intéressant. Tu vois, en Norvège, moi, au 30e, j'ai le mur. J'ai appris parce que je n'avais pas de gel, etc. Bref, et effectivement, quand j'y repense, après coup, je me dis que ça m'a vraiment construit puisque je suis allé vraiment au bout de mes capacités. Et donc, je comprends ce que tu veux dire d'analyser aussi après, ça fait progresser. Mais du coup, c'est un truc très intéressant sur l'identité, ne pas lier ce que tu fais, tes performances ou tes contre-performances à ta valeur personnelle. Ça, je pense que c'est important pour les auditeurs.

  • Speaker #1

    C'est un concept psychologique qui est assez connu. Je pense que ça s'appelle performance contingence. En gros, tu ne veux pas lier trop tes performances à ta valeur personnelle parce que sinon, ça veut dire que l'échec diminue ton estime de toi. Alors que comme on l'a dit avant, l'échec, c'est une boussole. L'échec, c'est ce qui te permet d'être meilleur. Et si tu lis trop tes performances à ton estime, tu veux éviter les échecs. Et si tu veux éviter les échecs, tu veux éviter de te mettre dans des positions inconfortables. Et là, tu perds en fait. Parce que dans la vie, d'ailleurs, ce n'est pas vrai que dans le sport, si tu veux progresser, il faut que tu te mettes dans des situations inconfortables. Il faut que tu te mettes dans des situations où tu n'es pas sûr de réussir parce que c'est la seule façon de progresser. Il faut créer des états de tension dans la vie pour être meilleur. Et c'est pour ça qu'en fait, si tu lis trop ton identité et ton estime de soi, tes performances, tes réussites, tu finis par juste ne plus progresser. Donc en fait, c'est là où tu vois que la personnalité et ton mental, ça va tout définir dans ton sport. Ça va définir tes choix, la façon de réagir à des événements de vie, etc. Donc tu vois, pour moi, un athlète, franchement, c'est plus dur de le construire sur le point de vue mental que sur le point de vue physique.

  • Speaker #0

    Intéressant. Tu parlais justement que ce n'était pas vrai que sur le sport, mais sur l'entrepreneuriat, sur Runwise, tu as eu des phases d'échec ou très difficiles et en fait, tu as puisé dans le sport. pour justement te construire sur l'entrepreneuriat ?

  • Speaker #1

    Ouais, alors honnêtement, je ne dirais pas que j'ai eu des moments très difficiles avec Runwise parce que j'ai quand même eu de la chance que ça marche assez vite. J'ai vraiment eu cette Ausha, tu vois. Je sais que sur les réseaux, il y a des gens qui essayent pendant des années, des années, qui n'ont quasiment aucune vue et c'est vraiment difficile. Et j'ai une idée de ce que... Enfin, je sais ce qu'on ressent parce que d'une certaine façon, quand je fais une mauvaise vidéo, c'est la chose que je ressens aussi. J'ai l'impression que ça marche moins, etc. Mais... Quand tu es sur les réseaux, le but, c'est de toucher les gens. Et quand tu ne touches pas les gens, tu n'atteins pas tes objectifs et c'est dur. Donc moi, je n'ai pas trop vécu ça avec Runwise. Par contre, je l'ai vécu beaucoup plus dans le sport. J'ai vraiment eu des années où, tu vois, Copenhague, par exemple, tu pars au Kenya, tu fais une prépa de 4-5 mois. Et au 21e, au 25e kilomètre, tu as un point de côté, tu marches, tu sais que c'est fini, c'est dur. Parce qu'en fait, tout s'effondre d'un coup. En tout cas, tout s'effondre sur le moment. Mais voilà, ce n'est pas comme ça qu'il faut le voir. mais oui évidemment dans l'entrepreneuriat il y a des moments qui sont plus difficiles et c'est pas forcément que ça marche pas c'est que c'est dur des fois ce qui est dur c'est de tout gérer en même temps d'un point de vue émotionnel quant à la fatigue de l'entraînement plus à un moment dans l'entreprise où il y a des trucs importants à gérer et souvent c'est de l'humain on va pas se mentir mais les choses les plus fatigantes à gérer dans une entreprise c'est l'humain dans la vie en général Et ça vient en même temps et souvent c'est un mauvais concours de circonstances. Tu dois gérer plein de problèmes en même temps et tu n'as pas les capacités émotionnelles et d'énergie de le faire. C'est ça peut-être pour moi le plus dur à certains moments.

  • Speaker #0

    Je vois très bien. C'est vrai qu'on appelle ça l'écologie ou l'écosystème en préparation mentale. En gros, on n'est pas que des coureurs. Donc le sport... pour beaucoup de personnes, toi c'est un peu particulier parce que tu es élite mais pour 90% des personnes, 95% des personnes le sport c'est un plus on peut se fixer des objectifs mais il y a le travail il va y avoir la vie familiale qui vont impacter, donc c'est vrai que c'est important aussi de savoir quand on se fixe un objectif que tout ton cadre a un impact et donc ces fatigues-là peuvent s'accumuler. Et toi, tu la pousses à l'extrême avec l'entrepreneuriat, l'élite et tout ça. Mais d'ailleurs, sur ta vie perso, tu arrives à gérer ça ?

  • Speaker #1

    En fait, du coup, Pauline, ma conjointe, elle est à temps plein pour l'entreprise. Donc déjà, ça aide. Ça veut dire qu'on a la flexibilité. En fait, ce ne serait pas possible, on ne sait jamais, mais ce serait plus compliqué autrement si elle avait vraiment un job et qu'en plus, son job prenait vraiment beaucoup de place. Je pense que ce serait compliqué. Donc, il faut aussi être avec la bonne personne en couple. Il faut avoir cette flexibilité-là. Et ouais, des fois, c'est difficile, mais je trouve qu'on gère de mieux en mieux parce qu'en fait, ça fait maintenant, je pense qu'on est dans notre troisième année d'entreprise et on comprend un peu mieux ce qui marche et on essaie de se laisser du temps aussi. Et franchement, j'ai du temps. En fait, souvent, ce qui manque, ce n'est pas le temps, c'est l'énergie. Moi, c'est vraiment le facteur limitant, ce n'est pas le temps, franchement, pas pour moi en tout cas. C'est vraiment un moment. ok j'ai plus la force d'en faire plus et ça c'est intéressant parce que souvent on dit j'ai pas le temps mais franchement c'est rare que les gens n'ont pas le temps c'est évidemment quand t'as des enfants un job et tout tu peux ne pas avoir le temps mais souvent c'est rare souvent c'est j'ai plus l'énergie j'ai plus la force ok

  • Speaker #0

    et toi cette énergie c'est ce que tu disais tu te fais des coupures dans l'année ou là tu arrêtes combien un mois ?

  • Speaker #1

    non là j'arrête une dizaine de jours à peu près ah oui ouais ouais effectivement c'est pas mal non à moi le problème c'est que tu perds trop en fait avec c'est pas grave mais ça veut dire que je pourrais pas faire une course dans une ça me prendrait deux mois et demi pour revenir après trois après un mois de pause je pense peut-être pas mais j'ai jamais pris vraiment moi de poser vous j'avais

  • Speaker #0

    vu une de tes vidéos je voulais aborder ce sujet je veux que le temps le temps passe il y avait un sujet enfin une vidéo qui avait fait sur l'état de flo alors on l'expliquait dans d'autres épisodes c'est un peu un état où tout roule tout est parfait il y a une rencontre entre les compétences et le défi que tu t'es posé je vulgarise un peu mais toi tu l'as déjà vécu sur certaines courses ?

  • Speaker #1

    ouais clairement de plus en plus je pense que je deviens meilleur avec le temps pour être dans le flow je trouve que le marathon de Valence il est passé très vite par rapport à mes anciens marathons parce que c'est quelque chose que je travaille quand même pas mal à l'entraînement Pour te donner un exemple, tu vois, je cours quasiment jamais avec de la musique maintenant. De moins en moins, c'est genre peut-être 5% du temps et encore. J'ai arrêté la caféine, ça m'a beaucoup aidé aussi à être beaucoup plus posé, beaucoup plus serein. J'essaie toujours d'être focus. En fait, je n'essaie pas de fuir l'effort. Je pense que c'est ça aussi la différence avec avant. Je vais courir. Des fois, j'ai envie. Des fois, je n'ai pas envie. Mais je le fais à 100%. Ça ne veut pas dire que je ne pense pas à autre chose. Ça veut juste dire que j'essaye d'être dans mon corps, de me sentir dans mon environnement. Et je n'essaye pas de... Comment dire ? C'est tentant, mais je n'essaye pas que ça passe le plus vite possible. Je pense que c'est ça aussi qui fait que les gens n'arrivent pas à être dans le flow. C'est qu'ils courent, puis ils regardent leur monde tout le temps, puis ils veulent que ça finisse le plus vite possible. Et je comprends, parce que c'est un sport qui est dur, et c'est très... Il y a beaucoup de souffrance aussi dans ce sport. Mais je pense que le flow, il ne vient jamais si tu as envie que ça passe vite. Parce qu'un état de flow, par définition, c'est... tu as envie d'être là en fait. Donc ça revient un peu à ce qu'on a dit tout à l'heure, si tu as envie d'être là, si tu fais ce que tu aimes, tu auras beaucoup plus de flow. C'est pour ça que je pense que j'en ai eu plus cette année, c'est parce que les séances que je n'avais pas envie de faire, je ne les faisais pas, ou alors on les faisait d'une autre façon où tu vois, j'ajuste. Mais quand on dit se faire plaisir à l'entraînement, je pense que ça ne veut rien dire. Je pense qu'il faut vraiment le préciser et je pense qu'en tout cas, ma définition de se faire plaisir à l'entraînement, c'est de faire les entraînements qui te font plaisir en fait. C'est un peu plus logique dans ce sens-là, tu vois.

  • Speaker #0

    Tu peux souffrir, mais on va dire dans le plaisir, c'est-à-dire qu'il y a des... types de séances ou des formats ou des exercices qui sont moins drôles que d'autres pour toi en tout cas mais ça t'empêche pas de travailler parce que c'est difficile quand même.

  • Speaker #1

    Exactement c'est ça en fait, c'est que le but c'est pas d'éviter la souffrance, le but c'est de souffrir quand t'as envie de souffrir et du coup si t'as envie de le faire, c'est bon mais je pense que c'est un peu dangereux bah dangereux dans une certaine mesure mais je pense que c'est un peu contre-productif de dire faut courir au plaisir, faut se faire plaisir parce que premièrement ça veut pas dire grand chose Et deuxièmement, c'est complètement paradoxal avec notre sport, qui est un sport quand même de souffrance. Je veux dire, par définition, pour rire, c'est un sport où tu es tout seul dans ta tête et que ça fait mal, surtout quand tu commences. Rien n'est facile, les jogs sont durs, les séances sont dures. À mon niveau, c'est un peu différent parce que, au tien, à un niveau plus plus, tu ne souffres pas sur les jogs faciles. Il y a une fatigue résiduelle qui n'est pas agréable, mais tu n'es pas en souffrance. 80% du temps, tu es même plutôt en aisance. Mais au début, c'est un sport... En fait, c'est même presque plus dur pour les débutants comme sport, je pense.

  • Speaker #0

    Ça me fait penser à Chloé Lantier qui dit ça, en fait. La facilité en compétition, ça se travaille à l'entraînement. Chloé Lantier, tu vois, elle est québécoise. Elle habite à Chamonix, elle est ultra-traileuse.

  • Speaker #1

    Non, je ne la connais pas.

  • Speaker #0

    Ok, je t'enverrai ça. Elle travaille justement sur le cerveau et le potentiel, on va dire. sans limite, qui en fait elle dit un truc très simple, c'est à l'entraînement, il faut aussi faire les efforts, sinon... tu n'arriveras jamais à un moment à progresser. Et donc pour les débutants, effectivement, la question que je voulais te poser, c'était comment quelqu'un qui se met demain à la course, elle a envie de se mettre à la course à pied, quels seraient les premiers conseils que tu lui donnerais pour en prendre du plaisir, mais progresser, être dans la difficulté, mais à son rythme, et éviter un peu les erreurs de débutant.

  • Speaker #1

    C'est dur parce que j'ai toujours ce débat avec moi-même de me demander si je serais aujourd'hui là où je suis, Si j'avais fait tout parfaitement au début, tu vois ce que je veux dire ? C'est très difficile pour moi de savoir si c'est une bonne chose d'éviter les erreurs quand tu commences dans un domaine. Je pense que dans une certaine mesure, oui, mais je pense qu'il y a un type de personnalité dont je fais partie personnellement qui a besoin un peu de faire les erreurs pour vraiment les apprendre. Et il y a d'autres gens qui sont capables d'être plus dans l'apprentissage vicarien, c'est-à-dire par observation, qui sont capables d'éviter les erreurs parce qu'ils ont vu d'autres gens faire ces erreurs-là. Ça dépend vraiment à qui tu t'adresses. Mais si ce débutant en question, il est comme moi, clairement, je lui ferais un speech sur quoi faire, quoi pas faire, mais au fond, je pense qu'il devrait un peu essayer ce qu'il veut et faire les erreurs, parce que sinon, il ne sera pas convaincu. Si c'est une personne qui peut apprendre, je lui dirais peut-être de prendre un coach. Il y a tellement de choses. Un coach, franchement, même pas forcément chez nous, mais n'importe qui qui connaît mieux, parce qu'il y a... tellement de choses à savoir. La course à pied, c'est un sport presque de... Genre, il faut connaître le corps, il faut connaître un peu la psychologie, il faut connaître la nutrition, il faut connaître le sommeil, il faut être complètement généraliste. Il faut tout connaître un peu. Il faut connaître la muscu. Il faut être calé en tellement de sujets que c'est l'apprentissage. C'est pour ça que je pense que les gens aiment autant, d'ailleurs, consommer du contenu en course à pied. C'est passionné par la course, t'es passionné par le corps humain, finalement, et comment il s'adapte à des stress. Et l'optimisation aussi de la performance.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est pour ça que ça fait autant de bien aussi, je pense que dans la vie, ensuite au quotidien, ou globalement dans la vie. Comme tu dis, ça améliore plusieurs parties de toi, de ton corps, de ton mental, etc. Mais ok, donc tu n'aurais pas forcément de 5 points qu'il faudrait éviter au début.

  • Speaker #1

    Pas forcément, parce que je pense que des conseils trop généralistes, justement, ils parleront un peu à personne. C'est plus dans ce sens-là. Je pense vraiment... En tout cas, depuis que je le coache, ce que j'ai remarqué, c'est que chaque cas est unique et qu'il faut vraiment adapter la recette pour chaque personne. Et c'est ça qui est... Moi, c'est ça que je trouve magnifique dans le coaching. C'est qu'en fait, tu ne peux pas arriver avec une recette unique. Il faut que tu comprennes la personne, que tu vois ses angles morts, ses forces, ses faiblesses et que tu l'amènes tranquillement vers une direction que la personne veut, en fait. Et toi, tu ne peux pas accélérer les choses. Tu peux lui montrer, tu peux essayer de trouver des techniques. pour le faire prendre conscience de certaines choses mais tu ne peux pas vraiment faire le travail c'est très frustrant aussi d'une certaine façon d'être observateur parce que quand tu es coach tu t'observes quelqu'un évoluer et tu espères que ça va aller dans le bon sens et tu as quand même une grosse marge de manœuvre,

  • Speaker #0

    un gros impact mais moins qu'on voudrait tu penses que après dernière question sur la partie course à pied mais tu penses qu'on a tous un potentiel maximum enfin oui la réponse est oui mais je veux dire globalement est-ce que T'es en coaching, tu vois une personne qui vient, t'arrives à prédéterminer un peu là où elle va plafonner, tu vois.

  • Speaker #1

    Non, vraiment pas. Je pense que personne ne peut savoir. Et je pense que si quelqu'un dit qu'il sait, je pense qu'honnêtement, c'est soit qu'il a un talent que je n'ai pas, soit que c'est un mentor ou qu'il s'est un peu trop avancé. Et je pense que c'est ça, en fait, la magie d'un autre sport. Et c'est souvent ce que je dis à mes athlètes, c'est si demain, on te disait voici ton potentiel maximal, tu ne pourras jamais faire mieux que 35 minutes. Est-ce que tu penses que tu auras encore envie de courir ? Moi, je ne pense pas. Moi, je pense vraiment que si demain, on te dit voici ton potentiel maximal, je pense que tu perds quasiment toute ta motivation parce que je pense que l'essence même de la motivation des coureurs, c'est d'aller vers l'inconnu et des limites qui n'ont aucune idée. C'est ça qui est beau. Si moi, tu m'avais dit que j'allais courir 2-12 un jour, jamais je ne t'aurais cru, surtout au début. C'était impossible. Et en fait, chaque année, tu progresses et tu vas vers un territoire que tu pensais impossible à conquérir. Moi, je pense vraiment que ce n'est pas possible et je pense que ce n'est même pas souhaitable. Je pense vraiment que le message, c'est un peu le message de Kipchoge, c'est de dire qu'on n'a pas de limites. Alors évidemment, c'est faux. On a des limites. Ça, c'est plus pour vendre des chaussures. Mais d'une certaine façon, on peut toujours s'améliorer de 1% sur n'importe quel aspect. Et ça, c'est beau.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est bien. C'est pour certaines croyances limitantes parce que moi, j'ai déjà entendu des personnes autour de moi qui me disaient, je ne pourrais jamais faire ça. Je suis là, bon, pas sûr, tu vois, si tu t'entraînes, à mon avis.

  • Speaker #1

    Ouais, les gens se sous-estiment. S'il y a un truc que je sais, c'est que les gens se sous-estiment complètement parce que la plupart n'auront pas le temps ou l'envie de se donner vraiment, vraiment les moyens que se donnent les élites. Et c'est 100% normal, c'est la différence. Mais si tu mets un coureur amateur dans des conditions élites pendant un ou deux ans, il fait des programmes, c'est phénoménal, c'est évident. C'est une question de priorité aussi. Donc, je pense que quand les gens disent ça, des fois, c'est si je fais la même chose. probablement que je n'arriverai pas à ce résultat, ce qui est vrai. C'est vrai que si tu ne changes pas dramatiquement la recette et que tu veux faire un saut énorme, ça va être compliqué. Mais c'est ça aussi qui est beau, c'est que tu peux te dire, vas-y, c'est l'année prochaine, j'ai vraiment envie d'atteindre cet objectif qui est très difficile, mais il va falloir que j'optimise un peu tous les paramètres que je peux optimiser et ça, c'est cool.

  • Speaker #0

    Je suis d'accord avec toi, complètement. Écoute, le temps a filé assez vite. J'ai deux questions pour terminer l'épisode. Est-ce qu'il y a une personne, toi, qui t'inspire ? particulièrement et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Il y a plein de gens qui m'inspirent et j'avoue que ça change. En fait, c'est souvent des actions ou des choses que quelqu'un a dit qui m'inspirent. Je ne suis pas trop quelqu'un qui est fan de quelqu'un. Je suis plus quelqu'un qui est fan de ce que quelqu'un a dit, même si c'est vrai qu'il y a certaines personnes qui disent vraiment beaucoup de choses plus intelligentes que d'autres. Alors tu peux être plus fan d'une personne, mais... Il y a des gens, franchement, je pense que Nicolas Navarro, c'est la personne qui m'a le plus inspiré dans ma carrière de coureur. Pas parce qu'il va dire, parce que ce n'est pas quelqu'un qui va énormément communiquer sur les réseaux, mais plus par rapport à ce qu'il va montrer. Et je pense que c'est quelqu'un de très authentique en plus. Et il va vraiment avoir une attitude sur la performance que j'admire, parce que c'est ce que je n'ai pas nécessairement. Je prends un exemple, c'est quelqu'un qui va être très peu influençable, j'ai l'impression, dans l'entraînement. Il va vraiment faire son truc. Et ce n'est pas le champion de l'entraînement. Tu sais, il ne va pas essayer de kicker quelqu'un à l'entraînement ou de faire des choses comme ça. Il va vraiment jouer sa propre partition, un peu comme Alice Finole dit. Et ça, j'avoue que moi, c'est un truc sur lequel j'ai beaucoup travaillé parce que je suis un peu l'inverse de ça. À la base, je suis très compétitif. Il y a sûrement de l'insécurité derrière ça. J'ai envie de montrer à l'entraînement que je suis le plus fort, des trucs comme ça. Et c'est un truc duquel j'ai essayé de me détacher le plus possible parce qu'un marathonien, il doit, je pense, éviter d'être trop comme ça. C'est un sport où on est souvent sur la ligne rouge, donc tu ne veux pas non plus te faire trop influencer. Et Nicolas Navarro, il fait son truc de son côté. On n'en entend pas trop parler. Et là, bam, il délivre la marchandise tout le temps, tout le temps, tout le temps. Et ça, c'est vraiment le plus dur de notre sport. Tu peux délivrer une fois, mais de délivrer constamment chaque année les records, les classements aussi dans les compétitions internationales, ça, c'est vraiment le plus dur.

  • Speaker #0

    C'est un point aussi, ça, quand tu es en entraînement. Alors toi, surtout à ce niveau, quand tu es à niveau élite, quand tu es à l'entraînement, Ça va être dur de ne pas toujours aller trop loin dans l'entraînement.

  • Speaker #1

    Oui, mais tu le sais au fond. Tu le sais en fait ce qui est trop loin et tu le fais quand même sur le moment. Et après, tu te dis, mais est-ce que ce n'était pas trop loin ? C'est vrai que là, si je regarde sur ma saison, je n'ai pas l'impression d'avoir fait une séance où je me dis, ouais, celle-là, je suis vraiment allé trop loin. Je n'ai pas vu ça. Et là, c'est là où je suis content de ma saison. Je ne dis pas que je n'ai pas fait d'erreur, que tout a été parfait. Mais je n'ai pas fait ce truc-là où... où j'ai vraiment dépassé les bornes sur une séance. Je pense que c'est ça aussi qui fait que je me blesse rarement ou que j'arrive quand même à performer de façon assez constante parce que je pense que je me focus beaucoup sur moi aussi à l'entraînement.

  • Speaker #0

    Intéressant. OK. Et la deuxième question que je vais te poser avant de conclure l'épisode, c'était de quoi rêves-tu maintenant pour l'avenir ?

  • Speaker #1

    Si on parle juste de course à pied, j'aimerais bien continuer les progrès que j'ai faits. Et en vrai, plus ça avance, plus... J'aime faire les chronos, mais je me rends compte que c'est pas... Une fois que j'ai fait mon 2-12, j'ai pas eu ce truc du ça me comble, parce qu'en fait, ce qui me comble, c'est vraiment d'aller m'entraîner, de progresser, de comprendre. Et c'est presque une démarche plus intellectuelle, finalement. Honnêtement, je savais que j'avais... Enfin, ça peut paraître très pressentieux de dire ça, mais j'étais persuadé que j'allais faire mon 2-12 avant la course parce que j'avais tout mis en place et parce que j'étais confiant. Alors, je savais que ça pouvait m'échapper pour une raison que je ne pouvais pas contrôler, mais tout ce que je pouvais contrôler, je l'avais contrôlé et j'étais assez serein. Mais quand j'ai fait mon 2-12, bizarrement, il n'y a pas eu d'explosion non plus parce qu'en fait, je l'avais tellement préparé, je m'étais tellement formaté et conditionné à courir 2-12 que quand je l'ai fait, mon cerveau, il l'avait déjà, je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire, mais il l'avait déjà anticipé en fait. Je l'avais déjà, ouais, parce que c'est ça que je travaille aussi. C'est le première étape pour courir 2-12. c'est être sûr que t'es un gars de 2-12 tu vois c'est ça le truc et une fois que j'étais convaincu que je suis un gars de 2-12 bah j'étais déjà un gars de 2-12 avant de l'avoir couru c'est ça aussi la clé tu vois et je pense que c'est ça aussi que Kipchoge il a fait c'est que dans sa tête il courait déjà sub 2h avant d'avoir fait 2h et je pense que c'est

  • Speaker #0

    la clé si tu veux vraiment le faire le jour de la course ouais ouais carrément tu vas chercher les minima olympiques quand même un jour

  • Speaker #1

    Moi, c'est mon but. Vraiment, mon but, c'est de faire Los Angeles 2028 parce que c'est dur et parce que je ne sais pas si je vais y arriver et c'est ça qui me drive, en fait. C'est un objectif tellement... Tu ne peux pas avoir le plus gros objectif dans la vie, dans le sport, qu'aller aux Olympiques si tu peux arriver à te faire une médaille, mais clairement, moi, ce n'est pas mon objectif réaliste. Je ne peux pas se rendre aux Olympiques. Et potentiellement, je pourrais courir pour le Portugal parce que je suis en train de prendre la nationalité. Fait que si j'arrivais à représenter le Portugal, ça serait beaucoup plus facile pour moi parce que ça veut dire, si je fais le standard je suis quasiment sûr d'y aller alors que la France c'est un des meilleurs pays d'Europe au marathon et si tu fais le standard t'es pas sûr d'y aller parce qu'il y a beaucoup de concurrence c'est très difficile en France et il y a peu de chances que j'arrive à y aller en France on est tout à fait honnête même si je donnerais tout pour y arriver mais ouais mon rêve c'est ça c'est de continuer à progresser et c'est surtout de continuer à avoir cette démarche intellectuelle et à prendre du plaisir à kiffer et le jour où j'aime plus ça à pas me forcer à continuer surtout c'est pas parce que je veux absolument faire un chrono que non j'ai plus envie, franchement, il faut que je passe à autre chose. La vie est trop belle, il y a tellement de trucs à découvrir et à faire.

  • Speaker #0

    Carrément, il n'y a pas que la course à pied. Écoute, je te remercie, Maxime, pour l'échange.

  • Speaker #1

    Non,

  • Speaker #0

    c'est ça. C'était hyper intéressant, on a essayé de faire rentrer beaucoup de sujets dans les 45 minutes. Ouais. Mais non, vraiment, merci. Je vous conseille à tout le monde d'aller voir la chaîne YouTube Runwise, le compte Instagram, les articles, enfin, tout le contenu. On sent que derrière, il y a une approche scientifique. Ça, c'est plaisant, parce qu'il y a aussi beaucoup de contenu de... merdique, excusez-moi, du terme sur Internet, surtout sur la course à pied. Donc non, je conseille vivement. Merci Maxime, et puis peut-être à bientôt.

  • Speaker #1

    Merci pour l'invitation, c'était très cool.

  • Speaker #0

    Salut.

  • Speaker #2

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. J'espère qu'il vous a plu et que vous avez appris des choses. Si c'est le cas, merci de mettre 5 étoiles sur Apple Podcast ou Spotify et surtout de partager cet épisode autour de vous. N'hésitez pas à me faire part de vos retours pour les prochains épisodes. Je vous dis à bientôt sur Objectif Mental.

Description

Dans cet épisode plus court mais captivant, je reçois Maxime Lopes, plus connu sous le nom de Runwise. Athlète de haut niveau avec un record impressionnant de 2h12 au marathon de Valence, Maxime est également créateur de contenu running sur YouTube et Instagram, fondateur d’une entreprise de coaching comptant 450 clients, et doctorant en psychologie sociale appliquée au sport.

Le contenu de Maxime m'a accompagné en 2024 pendant ma préparation au marathon de Copenhague. J'ai couru en 3h24 et atteint mon objectif grâce à ses vidéos. Je suis donc ravi d'avoir pu échanger avec lui.


Maxime nous plonge dans son univers, entre sciences de la performance, passion pour la course à pied et équilibre de vie. Que vous soyez coureur débutant ou marathonien aguerri, cet échange regorge de clés pour progresser, surmonter vos blocages mentaux, et tirer parti de vos expériences – qu’elles soient positives ou négatives.

Nous parlons également plus globalement d'entrepreneuriat et de développement personnel. Dans le bon sens du terme 😃.


Les thèmes abordés :
- L’impact des souvenirs sur la performance : Découvrez comment des souvenirs sportifs, notamment négatifs, influencent la physiologie, comme la production de lactate, et comment les intégrer positivement pour progresser.
- La gestion du stress avant un marathon : Maxime partage ses stratégies pour transformer le stress en excitation et atteindre ses objectifs, même sous pression.
- Le flow en course à pied : Ce moment où tout semble parfait. Maxime explique comment cet état mental transforme ses performances, même lors des marathons les plus exigeants.
- Motivation et réseaux sociaux : Une réflexion sur l’influence des comparaisons sur Instagram et comment garder une motivation saine et intrinsèque.
- Échecs et résilience : Maxime nous montre comment ses contre-performances, comme lors du marathon de Copenhague, ont forgé son mental et sa méthode.
- Trouver l’équilibre : Entre carrière sportive, entrepreneuriat et vie personnelle, Maxime révèle ses astuces pour gérer un emploi du temps chargé sans compromettre sa récupération et sa motivation.


🔑 Points forts de l’épisode :

  • Un éclairage scientifique unique sur le lien entre psychologie et physiologie dans le sport.

  • Des conseils concrets pour optimiser votre récupération, éviter le surmenage et garder le plaisir dans l’effort.

  • L’importance de se fixer des objectifs adaptés et d’apprendre à tirer parti des échecs pour mieux rebondir.

  • Une vision inspirante sur la quête de la performance, que ce soit dans le sport ou dans la vie.


🎥 Chaîne YouTube Runwise
📸 Compte Instagram Runwise

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Podcast créé par Kevin Rietsch.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Objectif Mental, le podcast où l'on explore le coaching et la préparation mentale. Je suis Kevin et chaque semaine je partage des conseils pratiques, des interviews d'experts, ainsi que des témoignages inspirants d'entrepreneurs, de sportifs et d'artistes. Mon objectif est de vous aider à débloquer votre potentiel pour performer en toute sérénité, que ce soit dans votre vie professionnelle ou... extra-professionnel. Je vous souhaite une excellente écoute. Salut Maxime, comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Merci de m'inviter, ça va très bien et toi ?

  • Speaker #0

    Très bien, très bien, merci. Je sais que ton temps est compté, donc on va essayer d'optimiser. Je ferai mon lan sur l'introduction cette fois-ci. Alors moi, j'étais découvert via ton contenu running, course à pied, quand je préparais le marathon de Copenhague cette année. Et c'est vrai que tu crées du contenu d'experts et tu vas vraiment en profondeur dans les sujets. Je pense notamment par ton approche scientifique, parce que tu fais un doctorat en psychologie du sport. Tu as plusieurs activités en parallèle puisque tu es à très haut niveau en course à pied. Là, tu viens de faire 2h12, on en parlait en off au marathon de Valence, donc bravo pour ça. Et puis, tu fais un doctorat en psychologie du sport. Et tu vois, moi j'ai un podcast, donc préparation mentale, coaching, donc je trouvais que ça faisait sens de t'inviter. Voilà, donc aujourd'hui on va parler de mental, de course à pied, puisque dans l'audience beaucoup de personnes courent. Mais avant tout ça, est-ce que tu peux te présenter ?

  • Speaker #1

    Ouais, bah du coup, je m'appelle Maxime, on me connaît plus sous le nom de Runwise. J'ai commencé ça il y a à peu près 3 ans maintenant. Au début c'était plus des articles de blog, j'ai envoyé une newsletter aussi chaque semaine. Je pense qu'on le sait moins, ça, parce que je l'ai progressivement arrêté parce qu'il y avait trop de choses à faire. Et après, je suis allé sur les vidéos YouTube. Et c'est le format que je préfère. C'est la plateforme que je préfère. En parallèle, j'ai ma carrière de coureur. Puis j'ai aussi le doctorat que je n'ai toujours pas terminé, qu'il faut vraiment que je termine cette année, parce que je repousse, je repousse avec toutes les autres choses. Puis il y a l'entreprise qui marche bien aussi, mine de rien. Là, on a bientôt à 450 clients qu'on coache. On a bientôt 25 coachs aussi. Ça fait que ça, ça a beaucoup grossi. Et donc, ça demande pas mal de travail, mais c'est que des projets excitants. Je suis très content de ce que je fais en ce moment.

  • Speaker #0

    Tu m'étonnes, mais on va parler justement de l'équilibre entre tout ça. C'est un sujet qui me passionne, de comment on arrive à faire entrer tout ça dans une semaine. Alors, sur la partie doctorat, justement, quelles sont tes recherches en psychologie du sport ? Est-ce que tu as ton sujet de thèse ou est-ce que tu as approfondi ?

  • Speaker #1

    À la base, je suis plutôt en psychologie sociale et de la personnalité. mais comme j'ai appliqué ça au domaine du sport je dis que je suis en psycho du sport mais en vrai je suis plus en psychologie sociale mon sujet de thèse c'est vraiment sur les souvenirs épisodiques donc c'est les événements de vie que tu stockes en mémoire et que de temps en temps tu te rappelles et qui peuvent te faire vivre des émotions positives des émotions négatives un exemple ça peut être ton dernier marathon de Copenhague, tu te souviens où t'étais, comment tu te sentais, comment ça s'est passé etc et tout ça tu le reconstruis souvent en fait donc un souvenir c'est pas euh... Comme un livre dans une bibliothèque, c'est vraiment quelque chose multifactoriel avec différentes perceptions. Il y a des odeurs dans les souvenirs, il y a du visuel, il y a du son, il y a tous les sens. Et quand tu te souviens d'un événement de vie comme ça, tu peux vraiment revivre les mêmes émotions qu'à l'époque. Et c'est ça qui est très intéressant avec les souvenirs. Donc forcément, ça va avoir un impact sur pas mal de choses dans le présent. Donc des choses comme ta santé mentale, ton bien-être, ton flot. Donc moi, vraiment ce que j'étudie, c'est l'impact des souvenirs de sport, donc les souvenirs de sport négatifs surtout, c'est ce qui m'intéresse le plus parce que le négatif est souvent plus fort que le positif sur la performance et sur quelques variables psychologiques aussi. Donc on a fait une grosse étude en labo pour tester ça, on a activé inconsciemment les gens avec un vieux souvenir négatif de sport, ensuite on leur a demandé de faire un test sur tapis roulant, c'était un test maximal. Et ils devaient courir à peu près à leur VMA, un tout petit peu plus lent. Et ils devaient courir le plus longtemps possible. Et il y avait un gros bouton rouge et ils devaient appuyer sur le bouton rouge quand ils ne pouvaient plus. Donc c'était vraiment eux qui décidaient, ils étaient maîtres de leur destin. Et dès qu'ils n'en pouvaient plus, ils venaient deux fois au labo. Une fois, ils étaient activés avec le souvenir. Et une fois, on ne les activait pas avec le souvenir, en fait. C'était le groupe contrôle, mais on faisait quand même semblant de les activer. Et ils venaient deux fois, puis on a eu peut-être une cinquantaine de participants. Donc ça, c'est vraiment ma dernière étude de thèse. Et on a eu des effets intéressants, notamment sur le lactate. On s'est rendu compte que les gens qui avaient un souvenir négatif... mais qu'ils l'avaient plutôt bien assimilé, on va dire. Ils avaient plus ou moins de lactate. Je ne vais pas trop rentrer dans les détails parce que c'est assez complexe, mais vraiment, l'idée générale, c'est que la psychologie peut avoir un impact sur la physiologie. C'est vraiment ce qu'on voulait montrer. On a en partie réussi à le montrer, pas totalement, parce que notre étude n'est pas parfaite et parce que ça demanderait d'être répliqué. Mais moi, je suis convaincu qu'il y a beaucoup, beaucoup de choses qu'on n'a pas compris. En fait, on n'a pas compris grand-chose sur l'impact du physique, enfin, pardon, du psychologique, donc de la pensée, des souvenirs. ce que tu veux, des émotions, sur des paramètres physiologiques, comme l'économie de course, la performance, tout ce qu'on peut imaginer.

  • Speaker #0

    Ta recherche, c'est vraiment d'aller très loin entre le lien entre le cerveau et la psychologie, et ce qui peut se passer chimiquement, finalement, dans notre corps. Parce que tu parles de lactate, si tu peux juste expliquer pour les personnes qui ne connaissent pas trop.

  • Speaker #1

    Le lactate, c'est un sous-produit du métabolisme anaérobie. En gros, quand on commence à... À courir un peu plus fort, quand on commence à faire des intensités qui se rapprochent des allures 5 km, 3 km et plus vite. Les filières aérobie, c'est-à-dire avec l'oxygène, ne suffit plus. Il faut faire appel à une autre voie qu'on connaît, qui est la voie anaérobie. Et le lactate, ça va être un petit peu un marqueur de cette activité anaérobie. Donc ça veut dire en gros que quand il y a plus de lactate, c'est plus dur et qu'on s'est fait un peu plus mal potentiellement.

  • Speaker #0

    C'est quand les jambes commencent vraiment à tirer. A brûler,

  • Speaker #1

    c'est un peu cette sensation. Exactement. On sent cette sensation, il y a un peu une acidose dans l'environnement musculaire justement, qui se produit. On veut tamponner cette acidose, mais malheureusement, si tu continues à maintenir l'effort, ça va être juste de pire en pire.

  • Speaker #0

    Ok, et donc c'est dingue. Le lien entre les mauvais souvenirs, en tout cas un échec, d'activer ça chez la personne peut faire augmenter le lactate. dans des situations.

  • Speaker #1

    Potentiellement, oui. Exactement. Parce qu'en fait, il y a des effets modérateurs, c'est pour ça que je ne voulais pas... Ça dépend de comment les gens ont intégré leurs souvenirs. C'est-à-dire, un souvenir négatif en soi, ça ne va pas forcément t'influencer dans une direction négative. Sinon, tout le monde aurait un destin assez tragique parce qu'on a tous des souvenirs négatifs. Donc en fait, on a une capacité de reconstruction et de... Comment dire ? prendre du recul et d'assimiler, d'intégrer un souvenir négatif, de se dire ok, c'était négatif à l'époque, mais regarde, j'ai appris une leçon grâce à ça, la personne que je suis devenue, c'est aussi grâce à ce souvenir négatif. En fait, sans les souvenirs négatifs, tu ne peux pas mûrir, c'est impossible. Donc c'est très important le négatif. Et je pense que souvent, on pense trop le négatif comme négatif, alors que le négatif te construit. Et dans le sport, c'est totalement ça. On a au moins autant d'échecs que de succès dans le sport. que ce soit l'entraînement, la compétition, c'est très dur en fait, surtout la course à pied. Parce que c'est très quantifiable. Si tu ne fais pas un record personnel, ça veut dire que tu n'as pas progressé assez. Oui,

  • Speaker #0

    carrément. Après, le record personnel, c'est aussi lié aux objectifs. Ça, je l'entends beaucoup en préparation mentale. Toi, personnellement, comment tu te fixes tes objectifs en course à pied ? Parce que tu fais pas mal de courses dans l'année quand même.

  • Speaker #1

    Oui. Moi, c'est assez simple. Vu que je fais du haut niveau, mon but dans la plupart des courses, c'est de faire un record personnel. Mais c'est sûr qu'il y a des courses dans la saison aussi qui sont faites pour valider des étapes, valider des cycles d'entraînement, notamment pour les gens qui font peut-être du plus court. Les gens qui font du demi fond, ils ne peuvent pas espérer avoir un record personnel à chaque fois. Ça ne marche pas comme ça. Alors qu'au marathon, on a beaucoup plus d'attentes parce qu'on ne peut pas faire plusieurs marathons par année. On peut en faire un, deux, trois et encore, c'est déjà beaucoup. mais en gros marathon c'est plus tu mets tous les oeufs dans le même panier et je pense que c'est pour ça qu'on savoure autant les succès au marathon parce qu'on sait ce que ça signifie c'est 3, 4, 5, 6 mois de préparation pour un seul objectif et je trouve que c'est pour ça que le marathon est encore plus beau le jour où tu réussis t'as envie de pleurer au marathon alors que quand tu fais un record au 1500 c'est pas la même émotion mais ça amène aussi autant de stress parce que l'échéance

  • Speaker #0

    tu vois vu que t'en as peu en fait tu as moins de chance de réussir ton objectif. Tu viens aussi avec plus de stress.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Tu viens avec plus de stress, mais on a effectivement plus de pression et plus de stress avant un marathon parce qu'une certaine façon, on n'a pas le droit de se louper. Et c'est ce que j'aime, c'est que la préparation mentale au marathon est encore plus importante parce que tu dois apprendre à gérer ce stress et à le transformer en excitation. C'est vraiment ça pour moi la base du travail.

  • Speaker #0

    Toi, tu fais de la préparation mentale pour toi, pour tes propres compétitions ?

  • Speaker #1

    J'ai pas de préparateur ou préparatrice mentale. même si je serais ouvert à travailler avec, parce que j'ai l'impression d'avoir les ressources nécessaires pour travailler. J'ai beaucoup évolué, j'ai beaucoup progressé, parce que c'est un peu mon domaine aussi. Ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas se faire aider, mais j'avoue que je n'en ressens pas trop le besoin pour le moment. Après, je pense que je vais en prendre quelques séances dans les prochains mois, parce que je vais travailler avec une nouvelle préparatrice mentale qui doit en fait coacher mes athlètes. Donc j'ai envie d'essayer ces services d'abord, pour valider tout ça. Donc je vais le faire par curiosité.

  • Speaker #0

    Souvent, la partie psychologique est quand même sous-estimée, je trouve, dans la préparation marathon. Et tu le vois, en fait, quand des personnes ont fait des super programmes, et puis en fait, ils arrivent le jour J et là, ils s'effondrent, soit par les émotions, par le stress, la peur et tout. Je pense qu'effectivement, ça peut faire sens de se préparer là-dessus. Il y a un sujet que je voulais dire avec toi, c'était plus la partie sur-ménage, parce que dit préparer un marathon ou course à pied, peu importe, dès qu'on prépare un objectif, on s'entraîne beaucoup. on fait beaucoup d'entraînement ça peut être 3, 4, 5 par semaine voire plus pour les élites mais il y a une partie surmenage,

  • Speaker #1

    burn out qui rentre en compte toi comment tu fais pour éviter ça parce que t'as une entreprise t'as la partie élite en course à pied le contenu déjà je pense qu'il faut maximiser la récupération quand on fait beaucoup de choses souvent les gens qui sont très occupés enfin souvent, pas forcément mais je vois ça beaucoup chez les étudiants ils vont par exemple couper sur le sommeil Moi, je pense que c'est une très mauvaise idée de couper sur la récupération comme le sommeil, pour moi, c'est le numéro un. Donc, si tu as beaucoup de choses dans ta vie, tu dois être vraiment attentif à avoir tes 8-9 heures de sommeil si c'est possible. Donc, ça, c'est la première clé. Moi, je fais attention à ça. Puis, on a un environnement à la maison avec ma copine où elle, elle dort super bien. Et déjà, ça aide quand ton conjoint ou ta conjointe, ils valorisent ça et qu'ils le font bien. Ensuite, je pense que c'est beaucoup de l'organisation. À la base, je ne suis pas le gars le plus organisé du monde, mais en fait, vu que j'ai beaucoup de trucs dans ma vie, j'ai dû apprendre à être meilleur pour gérer plusieurs projets de front. Donc il faut, je pense, moi c'est ce que je fais, je mets des focus en fait. Il y a des moments de l'année où le focus, il est sur l'entreprise, il y a des moments où il est sur YouTube, il y a des moments où il est sur la course à pied et je tourne en fait. Et je trouve ça hyper sain aussi parce que tu te lasses au bout d'un moment d'être à 100% sur un truc. En tout cas, moi, c'est comme ça que je fonctionne. Donc, je fais tourner. Tu vois, quand je suis au Kenya, un mois avant mon marathon de Valence, je bosse très, très peu. Je fais le minimum, en fait. Je fais du maintien, je fais mes coachings, mais je suis à 90% sur la course. Et après, quand je suis sur ma pause annuelle en ce moment, par exemple, pendant deux mois, je veux faire un focus plus sur le travail, sur reprendre un petit peu les projets, etc. Et ça tourne. C'est la première chose. Je pense que la deuxième chose, c'est un truc que j'ai un peu plus découvert cette année. C'est vraiment, autant que possible, faire les trucs que tu aimes. Ça peut paraître bateau, mais quand je dis ça, c'est faire les trucs qui t'excitent et pas te forcer à faire des trucs que tu dois faire pour des raisons extérieures à toi. Alors ça, c'est la base. Moi, c'est mon sujet. C'est beaucoup la motivation. Donc, c'est là-dessus que je me suis spécialisé. Et s'il y a bien des choses qu'on a compris sur la science de la motivation, c'est la différence entre les motivations. Alors, je vais appeler ça intrinsèque et extrinsèque, mais en vérité, ça ne s'appelle pas comme ça. Ça s'appelle autonome et autodéterminé et non autodéterminé, si vraiment vous voulez les termes techniques. En gros, ce que ça veut dire, c'est qu'il y a des motivations qui sont plus sur ça vient de l'intérieur et il y a des motivations qui sont plus sur ça vient de l'extérieur ou alors ça vient de l'intérieur, mais c'est forcé. Par exemple, si tu fais quelque chose parce que sinon, tu te sentirais honteux ou coupable ou ce genre de choses ou quelqu'un t'oblige carrément. Moi, cette année, j'ai vraiment essayé de faire des trucs. Je prends un exemple à l'entraînement. Je disais à mon coach, cette séance que tu m'as programmée vendredi prochain, elle ne me tente pas, elle ne m'excite pas. pas ? Est-ce qu'on peut essayer de trouver une séance un peu plus intéressante, qui travaille les mêmes qualités, mais que j'ai envie de faire ? C'est un truc que je n'osais pas trop faire avant, parce que j'étais un peu dans cette démarche de vas-y, grind tu vois ? Un peu no pain, no gain vas-y, force-toi et en fait, tu te grilles des cartouches. Fais ce qu'on te dit, quoi. Ouais, fais ce qu'on te dit, c'est ça. Et en fait, prouve à ton coach que t'es fort. Il y a aussi cette dynamique-là, tu vois ? Montre-lui que t'es quelqu'un et en fait, tu perds toujours. à ce truc-là de montrer aux autres, parce que les autres, ils s'en foutent déjà. Et si ça vient pas de toi, tu perds de l'énergie. C'est toujours pareil, quoi. Donc, j'ai essayé d'appliquer cette philosophie cette année, parce que j'avais justement trop été à l'inverse de ça les années d'avant. Et j'ai remarqué qu'en fait, je pouvais en faire tout autant, voire plus, mais en étant beaucoup moins fatigué mentalement. Parce que s'il y a un truc que j'ai pas envie de faire, au maximum, c'est pas toujours possible, évidemment, si t'as pas envie de faire la vaisselle et que c'est comme ça que tu dois faire la vaisselle, il faut quand même que tu la fasses. tu peux acheter un lave-vaisselle à la limite mais c'est pas toujours possible c'est vrai mais tu vois en fait il y a plus souvent qu'on pense une façon de faire les choses qu'on aime. Et tu vois, dans mon entreprise, maintenant, s'il y a des trucs que je n'ai plus envie de faire, je vais essayer de débloquer du budget pour payer une personne, pour le faire. Tu vois, on va trouver une solution pour garder le minimum de tâches dans la vie qui sont inconfortables, vraiment qui prennent trop de jus.

  • Speaker #0

    Carrément, mais ça ne me fait pas ça. Un sujet sur ces motivations, un tracé comme tu les appelles, c'est la partie réseau social, Instagram. Alors toi, tu fais beaucoup de contenu dessus, mais j'ai l'impression qu'il y a aussi une explosion du running. Ça, forcément, tout le monde le... Le C, mais les chronos ont été banalisés un peu, notamment sur Marathon. On a l'impression que tout le monde fait moins de 3 heures, que c'est normal, quand tu regardes Instagram. Et je me demande du coup si certaines personnes se fixent des objectifs raisonnables, et notamment s'il n'y a pas un lien avec ces réseaux sociaux.

  • Speaker #1

    Les réseaux sociaux, c'est vraiment un très bon exemple de motivation potentiellement extrinsèque, parce qu'en fait, il y a un mécanisme simple qui rentre en jeu. Dans les réseaux sociaux, c'est la comparaison qui est totalement humaine. L'être humain a tendance à se comparer tout le temps. Donc, soit on se compare à des gens qu'on juge moins forts que nous, plus forts que nous. Bref, il y a toutes sortes de comparaisons et c'est intéressant. Il y a une science là-dessus. Il y a pas mal d'études scientifiques qui montrent les avantages de des fois se comparer à des gens moins forts que soi, pour augmenter son estime de soi, par exemple. Et sur les réseaux sociaux, comme tu le dis, il y a une espèce de surreprésentation des gens très investis dans la course à pied. Et souvent, ces gens très investis dans la course à pied, ils vont par définition faire des meilleurs chronos, ce qui est assez logique, parce que tu t'investis plus. Et du coup, je suis d'accord avec toi, on a l'impression qu'aujourd'hui, tout le monde fait genre 36 minutes au 10, 40 minutes au 10, des chronos qui sont très amateurs plus plus, que finalement, c'est moins de 10% des coureurs qui font ça largement. Et c'est un problème, parce qu'il y a du coup ce 90% des coureurs qui courent moins vite, et du coup, qui peut se sentir un peu honteux ou un peu coupé. coupable ou juste nul de ne pas courir aussi vite. Et du coup, quand tu te sens nul dans ton sport, ça devient une motivation très extrinsèque. Et du coup, tu vas vouloir être meilleur pas pour toi, pas pour ton projet de performance, mais parce que tu veux te sentir moins nul par rapport aux autres, ce qui devient une motivation assez négative finalement et qui peut être vraiment dangereuse à long terme.

  • Speaker #0

    Tu penses que ça peut amener de la blessure parce que la personne va commencer à se surentraîner ou à faire des choses ? qu'elle n'aurait pas fait avant pour essayer de surperformer par rapport à son niveau actuel ? Ou si tu penses qu'il n'y a pas forcément de lien ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a clairement du lien entre burn-out et motivation extrinsèque. C'est assez évident dans la science. Moi, j'aime bien appeler la motivation extrinsèque l'énergie sombre. C'est une énergie qui peut te faire débloquer des ressources qui vont au-delà de ce que tu aurais débloqué si tu... tu le faisais par toi-même. Donc, ça peut être très positif le jour de la compétition. Clairement, c'est le moment où c'est le plus positif parce que le jour de la compétition, t'as envie d'aller au-delà de tes limites, t'as envie de tout donner parce que c'est la journée, en fait. Et c'est pour ça que la compétition, pour moi, elle est saine. Mais le jour de la compétition, si t'es comme ça tout le temps, tu vas juste te brûler, en fait, parce qu'aller plus loin de tes limites trop souvent, c'est ce qui fait que tu passes cette ligne rouge et qu'après, donc tu peux être en petit surentraînement ou en gros surentraînement, il y a plein de... Le surentraînement, c'est quand même un continuum. Mais en tout cas, tu peux en faire trop et te blesser ou en avoir juste marre ou être écœuré de ton sport. Donc oui, 100%.

  • Speaker #0

    Et on parlait d'échecs avant. Moi, ça m'est arrivé sur un marathon en Norvège où j'ai fait une contre-performance par rapport à moi, ce que je m'étais fixé. Mais ça arrive à tout le monde. Comment toi, tu vois, vu que tu ne coachais personne, comment tu rebondis après un échec ? comment tu essaies de te reconstruire derrière, parce qu'un marathon ça demande beaucoup d'efforts, ça demande des mois et des mois et après pour se relancer dans un autre marathon ça peut être difficile quoi

  • Speaker #1

    Ouais ouais 100%, c'est sûr que t'es une marque des meilleurs athlètes, c'est d'avoir une haute résilience face à l'échec moi je pense que même plus qu'une haute résilience ce qu'il faut c'est genre, avoir le goût de l'échec, c'est avoir le goût de la progression en fait, et de l'introspection quand tu échoues c'est intéressant parce que c'est plein de données en fait pour comprendre pourquoi ça n'a pas marché. Par exemple, si tu échoues ton marathon, est-ce que c'était ta préparation ? Qu'est-ce qu'il y avait dans ta préparation ? Est-ce que c'était le jour de la course ? En fait, après un échec, tu remets tout en question, tu remets tout à plat, et c'est inconfortable. C'est un état de tension, un petit peu, de ne plus vraiment savoir, d'avoir l'impression que nos bases, nos fondements, ils s'effritent, tu vois. Il y a cette part de doute, mais en fait, c'est très sain dans la vie d'avoir ces sentiments, parce que c'est ce qui fait que tu vas... tu vas reconstruire en fait, tu vas changer tes fondations et tu vas construire quelque chose qui est plus fort, plus solide pour la suite. Donc si tu as un état d'esprit comme ça, c'est-à-dire un peu de croissance, tu vois. Là, tu ne peux pas te tromper. Tu ne peux que progresser dans l'échec quand tu vois les choses de cette façon. Par contre, si tu as un état d'esprit où tu le prends pour toi, c'est-à-dire que ça va affecter ta valeur personnelle, que tu vas te sentir honteux, ça, c'est une façon de voir les choses qui ne va pas nécessairement te tirer vers le haut. Et c'est pour ça que tu veux avoir un état d'esprit de croissance face à l'échec. C'est la seule façon, en fait. Et c'est ça, le sport. En fait, un échec, c'est beau d'une certaine façon parce que c'est ce qui va te permettre d'être meilleur. Et moi, quand je fais mon 2-12, je pense à Copenhague, où je fais 2h43, où je finis quand même, où je marche. Mais je me dis, pourquoi je marche à Copenhague ? Parce que je sais ce qui va se passer. Je sais que si je marche à Copenhague, ça va tellement me rentrer dans la face, cet échec, que ça va me pousser à devenir meilleur. C'est très important de vivre des émotions négatives dans la vie. Mais il faut savoir, en fait, les vivre de la bonne façon.

  • Speaker #0

    Oui, carrément. C'est hyper intéressant. Tu vois, en Norvège, moi, au 30e, j'ai le mur. J'ai appris parce que je n'avais pas de gel, etc. Bref, et effectivement, quand j'y repense, après coup, je me dis que ça m'a vraiment construit puisque je suis allé vraiment au bout de mes capacités. Et donc, je comprends ce que tu veux dire d'analyser aussi après, ça fait progresser. Mais du coup, c'est un truc très intéressant sur l'identité, ne pas lier ce que tu fais, tes performances ou tes contre-performances à ta valeur personnelle. Ça, je pense que c'est important pour les auditeurs.

  • Speaker #1

    C'est un concept psychologique qui est assez connu. Je pense que ça s'appelle performance contingence. En gros, tu ne veux pas lier trop tes performances à ta valeur personnelle parce que sinon, ça veut dire que l'échec diminue ton estime de toi. Alors que comme on l'a dit avant, l'échec, c'est une boussole. L'échec, c'est ce qui te permet d'être meilleur. Et si tu lis trop tes performances à ton estime, tu veux éviter les échecs. Et si tu veux éviter les échecs, tu veux éviter de te mettre dans des positions inconfortables. Et là, tu perds en fait. Parce que dans la vie, d'ailleurs, ce n'est pas vrai que dans le sport, si tu veux progresser, il faut que tu te mettes dans des situations inconfortables. Il faut que tu te mettes dans des situations où tu n'es pas sûr de réussir parce que c'est la seule façon de progresser. Il faut créer des états de tension dans la vie pour être meilleur. Et c'est pour ça qu'en fait, si tu lis trop ton identité et ton estime de soi, tes performances, tes réussites, tu finis par juste ne plus progresser. Donc en fait, c'est là où tu vois que la personnalité et ton mental, ça va tout définir dans ton sport. Ça va définir tes choix, la façon de réagir à des événements de vie, etc. Donc tu vois, pour moi, un athlète, franchement, c'est plus dur de le construire sur le point de vue mental que sur le point de vue physique.

  • Speaker #0

    Intéressant. Tu parlais justement que ce n'était pas vrai que sur le sport, mais sur l'entrepreneuriat, sur Runwise, tu as eu des phases d'échec ou très difficiles et en fait, tu as puisé dans le sport. pour justement te construire sur l'entrepreneuriat ?

  • Speaker #1

    Ouais, alors honnêtement, je ne dirais pas que j'ai eu des moments très difficiles avec Runwise parce que j'ai quand même eu de la chance que ça marche assez vite. J'ai vraiment eu cette Ausha, tu vois. Je sais que sur les réseaux, il y a des gens qui essayent pendant des années, des années, qui n'ont quasiment aucune vue et c'est vraiment difficile. Et j'ai une idée de ce que... Enfin, je sais ce qu'on ressent parce que d'une certaine façon, quand je fais une mauvaise vidéo, c'est la chose que je ressens aussi. J'ai l'impression que ça marche moins, etc. Mais... Quand tu es sur les réseaux, le but, c'est de toucher les gens. Et quand tu ne touches pas les gens, tu n'atteins pas tes objectifs et c'est dur. Donc moi, je n'ai pas trop vécu ça avec Runwise. Par contre, je l'ai vécu beaucoup plus dans le sport. J'ai vraiment eu des années où, tu vois, Copenhague, par exemple, tu pars au Kenya, tu fais une prépa de 4-5 mois. Et au 21e, au 25e kilomètre, tu as un point de côté, tu marches, tu sais que c'est fini, c'est dur. Parce qu'en fait, tout s'effondre d'un coup. En tout cas, tout s'effondre sur le moment. Mais voilà, ce n'est pas comme ça qu'il faut le voir. mais oui évidemment dans l'entrepreneuriat il y a des moments qui sont plus difficiles et c'est pas forcément que ça marche pas c'est que c'est dur des fois ce qui est dur c'est de tout gérer en même temps d'un point de vue émotionnel quant à la fatigue de l'entraînement plus à un moment dans l'entreprise où il y a des trucs importants à gérer et souvent c'est de l'humain on va pas se mentir mais les choses les plus fatigantes à gérer dans une entreprise c'est l'humain dans la vie en général Et ça vient en même temps et souvent c'est un mauvais concours de circonstances. Tu dois gérer plein de problèmes en même temps et tu n'as pas les capacités émotionnelles et d'énergie de le faire. C'est ça peut-être pour moi le plus dur à certains moments.

  • Speaker #0

    Je vois très bien. C'est vrai qu'on appelle ça l'écologie ou l'écosystème en préparation mentale. En gros, on n'est pas que des coureurs. Donc le sport... pour beaucoup de personnes, toi c'est un peu particulier parce que tu es élite mais pour 90% des personnes, 95% des personnes le sport c'est un plus on peut se fixer des objectifs mais il y a le travail il va y avoir la vie familiale qui vont impacter, donc c'est vrai que c'est important aussi de savoir quand on se fixe un objectif que tout ton cadre a un impact et donc ces fatigues-là peuvent s'accumuler. Et toi, tu la pousses à l'extrême avec l'entrepreneuriat, l'élite et tout ça. Mais d'ailleurs, sur ta vie perso, tu arrives à gérer ça ?

  • Speaker #1

    En fait, du coup, Pauline, ma conjointe, elle est à temps plein pour l'entreprise. Donc déjà, ça aide. Ça veut dire qu'on a la flexibilité. En fait, ce ne serait pas possible, on ne sait jamais, mais ce serait plus compliqué autrement si elle avait vraiment un job et qu'en plus, son job prenait vraiment beaucoup de place. Je pense que ce serait compliqué. Donc, il faut aussi être avec la bonne personne en couple. Il faut avoir cette flexibilité-là. Et ouais, des fois, c'est difficile, mais je trouve qu'on gère de mieux en mieux parce qu'en fait, ça fait maintenant, je pense qu'on est dans notre troisième année d'entreprise et on comprend un peu mieux ce qui marche et on essaie de se laisser du temps aussi. Et franchement, j'ai du temps. En fait, souvent, ce qui manque, ce n'est pas le temps, c'est l'énergie. Moi, c'est vraiment le facteur limitant, ce n'est pas le temps, franchement, pas pour moi en tout cas. C'est vraiment un moment. ok j'ai plus la force d'en faire plus et ça c'est intéressant parce que souvent on dit j'ai pas le temps mais franchement c'est rare que les gens n'ont pas le temps c'est évidemment quand t'as des enfants un job et tout tu peux ne pas avoir le temps mais souvent c'est rare souvent c'est j'ai plus l'énergie j'ai plus la force ok

  • Speaker #0

    et toi cette énergie c'est ce que tu disais tu te fais des coupures dans l'année ou là tu arrêtes combien un mois ?

  • Speaker #1

    non là j'arrête une dizaine de jours à peu près ah oui ouais ouais effectivement c'est pas mal non à moi le problème c'est que tu perds trop en fait avec c'est pas grave mais ça veut dire que je pourrais pas faire une course dans une ça me prendrait deux mois et demi pour revenir après trois après un mois de pause je pense peut-être pas mais j'ai jamais pris vraiment moi de poser vous j'avais

  • Speaker #0

    vu une de tes vidéos je voulais aborder ce sujet je veux que le temps le temps passe il y avait un sujet enfin une vidéo qui avait fait sur l'état de flo alors on l'expliquait dans d'autres épisodes c'est un peu un état où tout roule tout est parfait il y a une rencontre entre les compétences et le défi que tu t'es posé je vulgarise un peu mais toi tu l'as déjà vécu sur certaines courses ?

  • Speaker #1

    ouais clairement de plus en plus je pense que je deviens meilleur avec le temps pour être dans le flow je trouve que le marathon de Valence il est passé très vite par rapport à mes anciens marathons parce que c'est quelque chose que je travaille quand même pas mal à l'entraînement Pour te donner un exemple, tu vois, je cours quasiment jamais avec de la musique maintenant. De moins en moins, c'est genre peut-être 5% du temps et encore. J'ai arrêté la caféine, ça m'a beaucoup aidé aussi à être beaucoup plus posé, beaucoup plus serein. J'essaie toujours d'être focus. En fait, je n'essaie pas de fuir l'effort. Je pense que c'est ça aussi la différence avec avant. Je vais courir. Des fois, j'ai envie. Des fois, je n'ai pas envie. Mais je le fais à 100%. Ça ne veut pas dire que je ne pense pas à autre chose. Ça veut juste dire que j'essaye d'être dans mon corps, de me sentir dans mon environnement. Et je n'essaye pas de... Comment dire ? C'est tentant, mais je n'essaye pas que ça passe le plus vite possible. Je pense que c'est ça aussi qui fait que les gens n'arrivent pas à être dans le flow. C'est qu'ils courent, puis ils regardent leur monde tout le temps, puis ils veulent que ça finisse le plus vite possible. Et je comprends, parce que c'est un sport qui est dur, et c'est très... Il y a beaucoup de souffrance aussi dans ce sport. Mais je pense que le flow, il ne vient jamais si tu as envie que ça passe vite. Parce qu'un état de flow, par définition, c'est... tu as envie d'être là en fait. Donc ça revient un peu à ce qu'on a dit tout à l'heure, si tu as envie d'être là, si tu fais ce que tu aimes, tu auras beaucoup plus de flow. C'est pour ça que je pense que j'en ai eu plus cette année, c'est parce que les séances que je n'avais pas envie de faire, je ne les faisais pas, ou alors on les faisait d'une autre façon où tu vois, j'ajuste. Mais quand on dit se faire plaisir à l'entraînement, je pense que ça ne veut rien dire. Je pense qu'il faut vraiment le préciser et je pense qu'en tout cas, ma définition de se faire plaisir à l'entraînement, c'est de faire les entraînements qui te font plaisir en fait. C'est un peu plus logique dans ce sens-là, tu vois.

  • Speaker #0

    Tu peux souffrir, mais on va dire dans le plaisir, c'est-à-dire qu'il y a des... types de séances ou des formats ou des exercices qui sont moins drôles que d'autres pour toi en tout cas mais ça t'empêche pas de travailler parce que c'est difficile quand même.

  • Speaker #1

    Exactement c'est ça en fait, c'est que le but c'est pas d'éviter la souffrance, le but c'est de souffrir quand t'as envie de souffrir et du coup si t'as envie de le faire, c'est bon mais je pense que c'est un peu dangereux bah dangereux dans une certaine mesure mais je pense que c'est un peu contre-productif de dire faut courir au plaisir, faut se faire plaisir parce que premièrement ça veut pas dire grand chose Et deuxièmement, c'est complètement paradoxal avec notre sport, qui est un sport quand même de souffrance. Je veux dire, par définition, pour rire, c'est un sport où tu es tout seul dans ta tête et que ça fait mal, surtout quand tu commences. Rien n'est facile, les jogs sont durs, les séances sont dures. À mon niveau, c'est un peu différent parce que, au tien, à un niveau plus plus, tu ne souffres pas sur les jogs faciles. Il y a une fatigue résiduelle qui n'est pas agréable, mais tu n'es pas en souffrance. 80% du temps, tu es même plutôt en aisance. Mais au début, c'est un sport... En fait, c'est même presque plus dur pour les débutants comme sport, je pense.

  • Speaker #0

    Ça me fait penser à Chloé Lantier qui dit ça, en fait. La facilité en compétition, ça se travaille à l'entraînement. Chloé Lantier, tu vois, elle est québécoise. Elle habite à Chamonix, elle est ultra-traileuse.

  • Speaker #1

    Non, je ne la connais pas.

  • Speaker #0

    Ok, je t'enverrai ça. Elle travaille justement sur le cerveau et le potentiel, on va dire. sans limite, qui en fait elle dit un truc très simple, c'est à l'entraînement, il faut aussi faire les efforts, sinon... tu n'arriveras jamais à un moment à progresser. Et donc pour les débutants, effectivement, la question que je voulais te poser, c'était comment quelqu'un qui se met demain à la course, elle a envie de se mettre à la course à pied, quels seraient les premiers conseils que tu lui donnerais pour en prendre du plaisir, mais progresser, être dans la difficulté, mais à son rythme, et éviter un peu les erreurs de débutant.

  • Speaker #1

    C'est dur parce que j'ai toujours ce débat avec moi-même de me demander si je serais aujourd'hui là où je suis, Si j'avais fait tout parfaitement au début, tu vois ce que je veux dire ? C'est très difficile pour moi de savoir si c'est une bonne chose d'éviter les erreurs quand tu commences dans un domaine. Je pense que dans une certaine mesure, oui, mais je pense qu'il y a un type de personnalité dont je fais partie personnellement qui a besoin un peu de faire les erreurs pour vraiment les apprendre. Et il y a d'autres gens qui sont capables d'être plus dans l'apprentissage vicarien, c'est-à-dire par observation, qui sont capables d'éviter les erreurs parce qu'ils ont vu d'autres gens faire ces erreurs-là. Ça dépend vraiment à qui tu t'adresses. Mais si ce débutant en question, il est comme moi, clairement, je lui ferais un speech sur quoi faire, quoi pas faire, mais au fond, je pense qu'il devrait un peu essayer ce qu'il veut et faire les erreurs, parce que sinon, il ne sera pas convaincu. Si c'est une personne qui peut apprendre, je lui dirais peut-être de prendre un coach. Il y a tellement de choses. Un coach, franchement, même pas forcément chez nous, mais n'importe qui qui connaît mieux, parce qu'il y a... tellement de choses à savoir. La course à pied, c'est un sport presque de... Genre, il faut connaître le corps, il faut connaître un peu la psychologie, il faut connaître la nutrition, il faut connaître le sommeil, il faut être complètement généraliste. Il faut tout connaître un peu. Il faut connaître la muscu. Il faut être calé en tellement de sujets que c'est l'apprentissage. C'est pour ça que je pense que les gens aiment autant, d'ailleurs, consommer du contenu en course à pied. C'est passionné par la course, t'es passionné par le corps humain, finalement, et comment il s'adapte à des stress. Et l'optimisation aussi de la performance.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est pour ça que ça fait autant de bien aussi, je pense que dans la vie, ensuite au quotidien, ou globalement dans la vie. Comme tu dis, ça améliore plusieurs parties de toi, de ton corps, de ton mental, etc. Mais ok, donc tu n'aurais pas forcément de 5 points qu'il faudrait éviter au début.

  • Speaker #1

    Pas forcément, parce que je pense que des conseils trop généralistes, justement, ils parleront un peu à personne. C'est plus dans ce sens-là. Je pense vraiment... En tout cas, depuis que je le coache, ce que j'ai remarqué, c'est que chaque cas est unique et qu'il faut vraiment adapter la recette pour chaque personne. Et c'est ça qui est... Moi, c'est ça que je trouve magnifique dans le coaching. C'est qu'en fait, tu ne peux pas arriver avec une recette unique. Il faut que tu comprennes la personne, que tu vois ses angles morts, ses forces, ses faiblesses et que tu l'amènes tranquillement vers une direction que la personne veut, en fait. Et toi, tu ne peux pas accélérer les choses. Tu peux lui montrer, tu peux essayer de trouver des techniques. pour le faire prendre conscience de certaines choses mais tu ne peux pas vraiment faire le travail c'est très frustrant aussi d'une certaine façon d'être observateur parce que quand tu es coach tu t'observes quelqu'un évoluer et tu espères que ça va aller dans le bon sens et tu as quand même une grosse marge de manœuvre,

  • Speaker #0

    un gros impact mais moins qu'on voudrait tu penses que après dernière question sur la partie course à pied mais tu penses qu'on a tous un potentiel maximum enfin oui la réponse est oui mais je veux dire globalement est-ce que T'es en coaching, tu vois une personne qui vient, t'arrives à prédéterminer un peu là où elle va plafonner, tu vois.

  • Speaker #1

    Non, vraiment pas. Je pense que personne ne peut savoir. Et je pense que si quelqu'un dit qu'il sait, je pense qu'honnêtement, c'est soit qu'il a un talent que je n'ai pas, soit que c'est un mentor ou qu'il s'est un peu trop avancé. Et je pense que c'est ça, en fait, la magie d'un autre sport. Et c'est souvent ce que je dis à mes athlètes, c'est si demain, on te disait voici ton potentiel maximal, tu ne pourras jamais faire mieux que 35 minutes. Est-ce que tu penses que tu auras encore envie de courir ? Moi, je ne pense pas. Moi, je pense vraiment que si demain, on te dit voici ton potentiel maximal, je pense que tu perds quasiment toute ta motivation parce que je pense que l'essence même de la motivation des coureurs, c'est d'aller vers l'inconnu et des limites qui n'ont aucune idée. C'est ça qui est beau. Si moi, tu m'avais dit que j'allais courir 2-12 un jour, jamais je ne t'aurais cru, surtout au début. C'était impossible. Et en fait, chaque année, tu progresses et tu vas vers un territoire que tu pensais impossible à conquérir. Moi, je pense vraiment que ce n'est pas possible et je pense que ce n'est même pas souhaitable. Je pense vraiment que le message, c'est un peu le message de Kipchoge, c'est de dire qu'on n'a pas de limites. Alors évidemment, c'est faux. On a des limites. Ça, c'est plus pour vendre des chaussures. Mais d'une certaine façon, on peut toujours s'améliorer de 1% sur n'importe quel aspect. Et ça, c'est beau.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est bien. C'est pour certaines croyances limitantes parce que moi, j'ai déjà entendu des personnes autour de moi qui me disaient, je ne pourrais jamais faire ça. Je suis là, bon, pas sûr, tu vois, si tu t'entraînes, à mon avis.

  • Speaker #1

    Ouais, les gens se sous-estiment. S'il y a un truc que je sais, c'est que les gens se sous-estiment complètement parce que la plupart n'auront pas le temps ou l'envie de se donner vraiment, vraiment les moyens que se donnent les élites. Et c'est 100% normal, c'est la différence. Mais si tu mets un coureur amateur dans des conditions élites pendant un ou deux ans, il fait des programmes, c'est phénoménal, c'est évident. C'est une question de priorité aussi. Donc, je pense que quand les gens disent ça, des fois, c'est si je fais la même chose. probablement que je n'arriverai pas à ce résultat, ce qui est vrai. C'est vrai que si tu ne changes pas dramatiquement la recette et que tu veux faire un saut énorme, ça va être compliqué. Mais c'est ça aussi qui est beau, c'est que tu peux te dire, vas-y, c'est l'année prochaine, j'ai vraiment envie d'atteindre cet objectif qui est très difficile, mais il va falloir que j'optimise un peu tous les paramètres que je peux optimiser et ça, c'est cool.

  • Speaker #0

    Je suis d'accord avec toi, complètement. Écoute, le temps a filé assez vite. J'ai deux questions pour terminer l'épisode. Est-ce qu'il y a une personne, toi, qui t'inspire ? particulièrement et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Il y a plein de gens qui m'inspirent et j'avoue que ça change. En fait, c'est souvent des actions ou des choses que quelqu'un a dit qui m'inspirent. Je ne suis pas trop quelqu'un qui est fan de quelqu'un. Je suis plus quelqu'un qui est fan de ce que quelqu'un a dit, même si c'est vrai qu'il y a certaines personnes qui disent vraiment beaucoup de choses plus intelligentes que d'autres. Alors tu peux être plus fan d'une personne, mais... Il y a des gens, franchement, je pense que Nicolas Navarro, c'est la personne qui m'a le plus inspiré dans ma carrière de coureur. Pas parce qu'il va dire, parce que ce n'est pas quelqu'un qui va énormément communiquer sur les réseaux, mais plus par rapport à ce qu'il va montrer. Et je pense que c'est quelqu'un de très authentique en plus. Et il va vraiment avoir une attitude sur la performance que j'admire, parce que c'est ce que je n'ai pas nécessairement. Je prends un exemple, c'est quelqu'un qui va être très peu influençable, j'ai l'impression, dans l'entraînement. Il va vraiment faire son truc. Et ce n'est pas le champion de l'entraînement. Tu sais, il ne va pas essayer de kicker quelqu'un à l'entraînement ou de faire des choses comme ça. Il va vraiment jouer sa propre partition, un peu comme Alice Finole dit. Et ça, j'avoue que moi, c'est un truc sur lequel j'ai beaucoup travaillé parce que je suis un peu l'inverse de ça. À la base, je suis très compétitif. Il y a sûrement de l'insécurité derrière ça. J'ai envie de montrer à l'entraînement que je suis le plus fort, des trucs comme ça. Et c'est un truc duquel j'ai essayé de me détacher le plus possible parce qu'un marathonien, il doit, je pense, éviter d'être trop comme ça. C'est un sport où on est souvent sur la ligne rouge, donc tu ne veux pas non plus te faire trop influencer. Et Nicolas Navarro, il fait son truc de son côté. On n'en entend pas trop parler. Et là, bam, il délivre la marchandise tout le temps, tout le temps, tout le temps. Et ça, c'est vraiment le plus dur de notre sport. Tu peux délivrer une fois, mais de délivrer constamment chaque année les records, les classements aussi dans les compétitions internationales, ça, c'est vraiment le plus dur.

  • Speaker #0

    C'est un point aussi, ça, quand tu es en entraînement. Alors toi, surtout à ce niveau, quand tu es à niveau élite, quand tu es à l'entraînement, Ça va être dur de ne pas toujours aller trop loin dans l'entraînement.

  • Speaker #1

    Oui, mais tu le sais au fond. Tu le sais en fait ce qui est trop loin et tu le fais quand même sur le moment. Et après, tu te dis, mais est-ce que ce n'était pas trop loin ? C'est vrai que là, si je regarde sur ma saison, je n'ai pas l'impression d'avoir fait une séance où je me dis, ouais, celle-là, je suis vraiment allé trop loin. Je n'ai pas vu ça. Et là, c'est là où je suis content de ma saison. Je ne dis pas que je n'ai pas fait d'erreur, que tout a été parfait. Mais je n'ai pas fait ce truc-là où... où j'ai vraiment dépassé les bornes sur une séance. Je pense que c'est ça aussi qui fait que je me blesse rarement ou que j'arrive quand même à performer de façon assez constante parce que je pense que je me focus beaucoup sur moi aussi à l'entraînement.

  • Speaker #0

    Intéressant. OK. Et la deuxième question que je vais te poser avant de conclure l'épisode, c'était de quoi rêves-tu maintenant pour l'avenir ?

  • Speaker #1

    Si on parle juste de course à pied, j'aimerais bien continuer les progrès que j'ai faits. Et en vrai, plus ça avance, plus... J'aime faire les chronos, mais je me rends compte que c'est pas... Une fois que j'ai fait mon 2-12, j'ai pas eu ce truc du ça me comble, parce qu'en fait, ce qui me comble, c'est vraiment d'aller m'entraîner, de progresser, de comprendre. Et c'est presque une démarche plus intellectuelle, finalement. Honnêtement, je savais que j'avais... Enfin, ça peut paraître très pressentieux de dire ça, mais j'étais persuadé que j'allais faire mon 2-12 avant la course parce que j'avais tout mis en place et parce que j'étais confiant. Alors, je savais que ça pouvait m'échapper pour une raison que je ne pouvais pas contrôler, mais tout ce que je pouvais contrôler, je l'avais contrôlé et j'étais assez serein. Mais quand j'ai fait mon 2-12, bizarrement, il n'y a pas eu d'explosion non plus parce qu'en fait, je l'avais tellement préparé, je m'étais tellement formaté et conditionné à courir 2-12 que quand je l'ai fait, mon cerveau, il l'avait déjà, je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire, mais il l'avait déjà anticipé en fait. Je l'avais déjà, ouais, parce que c'est ça que je travaille aussi. C'est le première étape pour courir 2-12. c'est être sûr que t'es un gars de 2-12 tu vois c'est ça le truc et une fois que j'étais convaincu que je suis un gars de 2-12 bah j'étais déjà un gars de 2-12 avant de l'avoir couru c'est ça aussi la clé tu vois et je pense que c'est ça aussi que Kipchoge il a fait c'est que dans sa tête il courait déjà sub 2h avant d'avoir fait 2h et je pense que c'est

  • Speaker #0

    la clé si tu veux vraiment le faire le jour de la course ouais ouais carrément tu vas chercher les minima olympiques quand même un jour

  • Speaker #1

    Moi, c'est mon but. Vraiment, mon but, c'est de faire Los Angeles 2028 parce que c'est dur et parce que je ne sais pas si je vais y arriver et c'est ça qui me drive, en fait. C'est un objectif tellement... Tu ne peux pas avoir le plus gros objectif dans la vie, dans le sport, qu'aller aux Olympiques si tu peux arriver à te faire une médaille, mais clairement, moi, ce n'est pas mon objectif réaliste. Je ne peux pas se rendre aux Olympiques. Et potentiellement, je pourrais courir pour le Portugal parce que je suis en train de prendre la nationalité. Fait que si j'arrivais à représenter le Portugal, ça serait beaucoup plus facile pour moi parce que ça veut dire, si je fais le standard je suis quasiment sûr d'y aller alors que la France c'est un des meilleurs pays d'Europe au marathon et si tu fais le standard t'es pas sûr d'y aller parce qu'il y a beaucoup de concurrence c'est très difficile en France et il y a peu de chances que j'arrive à y aller en France on est tout à fait honnête même si je donnerais tout pour y arriver mais ouais mon rêve c'est ça c'est de continuer à progresser et c'est surtout de continuer à avoir cette démarche intellectuelle et à prendre du plaisir à kiffer et le jour où j'aime plus ça à pas me forcer à continuer surtout c'est pas parce que je veux absolument faire un chrono que non j'ai plus envie, franchement, il faut que je passe à autre chose. La vie est trop belle, il y a tellement de trucs à découvrir et à faire.

  • Speaker #0

    Carrément, il n'y a pas que la course à pied. Écoute, je te remercie, Maxime, pour l'échange.

  • Speaker #1

    Non,

  • Speaker #0

    c'est ça. C'était hyper intéressant, on a essayé de faire rentrer beaucoup de sujets dans les 45 minutes. Ouais. Mais non, vraiment, merci. Je vous conseille à tout le monde d'aller voir la chaîne YouTube Runwise, le compte Instagram, les articles, enfin, tout le contenu. On sent que derrière, il y a une approche scientifique. Ça, c'est plaisant, parce qu'il y a aussi beaucoup de contenu de... merdique, excusez-moi, du terme sur Internet, surtout sur la course à pied. Donc non, je conseille vivement. Merci Maxime, et puis peut-être à bientôt.

  • Speaker #1

    Merci pour l'invitation, c'était très cool.

  • Speaker #0

    Salut.

  • Speaker #2

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. J'espère qu'il vous a plu et que vous avez appris des choses. Si c'est le cas, merci de mettre 5 étoiles sur Apple Podcast ou Spotify et surtout de partager cet épisode autour de vous. N'hésitez pas à me faire part de vos retours pour les prochains épisodes. Je vous dis à bientôt sur Objectif Mental.

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