- Speaker #0
Bonjour et bienvenue sur Objectif Mental, le podcast où l'on explore le coaching et la préparation mentale. Je suis Kevin et chaque semaine je partage des conseils pratiques, des interviews d'experts, ainsi que des témoignages inspirants d'entrepreneurs, de sportifs et d'artistes. Mon objectif est de vous aider à débloquer votre potentiel pour performer en toute sérénité, que ce soit dans votre vie professionnelle ou... extra-professionnels. Je vous souhaite une excellente écoute. Bonjour Mounia, comment vas-tu ?
- Speaker #1
Bonjour Kevin, je vais très bien, merci. Je suis très contente d'être là.
- Speaker #0
Merci d'avoir accepté l'invitation sur Objectif Mental. Alors pour donner le contexte, moi je t'avais repéré sur LinkedIn et sur YouTube puisque tu as une chaîne et un podcast sur le coaching, parce que tu es coach. Le podcast s'appelle 108 milliards et à côté de ça, tu coaches des entrepreneurs. principalement. Aujourd'hui, j'aimerais bien qu'on parle de coaching, évidemment. On va parler de ton parcours. Il y a une originalité, c'est que tu étais VC, donc tu travailles dans un fonds d'investissement. Et donc un profil plutôt cartésien. J'ai vu aussi que tu as fait des études plutôt dans les maths. Oui,
- Speaker #1
j'ai fait une école d'ingénieur.
- Speaker #0
Une école d'ingénieur, tu es devenue coach. Donc ça, c'est assez original pour moi. On va pouvoir en discuter. Est-ce que tu peux te présenter et nous dire qui tu es ?
- Speaker #1
Je vais essayer. Je m'appelle Mounia, du coup j'ai 39 ans. Aujourd'hui, j'accompagne des dirigeants de start-up, des fondateurs sur du développement personnel et professionnel. Pour moi, c'est important d'avoir une approche holistique de l'accompagnement. Et avant ça, j'ai plutôt commencé par un parcours prépa, école d'ingé. Ensuite, Un peu par hasard, je suis tombée dans le monde des startups, de l'investissement en 2008. Ce n'était pas encore à la mode à l'époque, mais voilà. C'est clair. J'ai adoré ce monde-là, cette énergie, ce métier. Et puis, à un moment, je me suis posé deux, trois autres questions et j'ai basculé, on va dire.
- Speaker #0
Qu'est-ce qui t'a fait basculer ? Parce que j'imagine que le métier de VC, tu as aussi une partie peut-être de coaching inconsciemment, sans le savoir. Est-ce que tu participais à des boards, par exemple ? Et c'est ce qui t'a amenée ?
- Speaker #1
Alors, ce n'est pas ça qui m'a amenée, mais effectivement, parce que j'ai adoré le métier d'investisseur dès le début, je me souviens que j'étais portée par une énergie assez forte. Et maintenant, rétrospectivement, ce qui vraiment me portait, c'était d'accompagner des dirigeants. Je trouve que les entrepreneurs, ils sont animés par leurs projets, par leurs passions et ils me donnaient de l'énergie. Mais à l'époque, je ne discernais pas. Et effectivement, j'ai accompagné donc en tant que board member, j'ai accompagné pas mal de boîtes. Et j'ai très très vite constaté, ce que tous les investisseurs savent, que le facteur humain est fondamental. Sauf que ce qu'on entendait beaucoup à l'époque au sein des investisseurs, c'est le facteur humain, c'est l'expérience. Et c'est un moment où tu vas sentir, donc tu vas pouvoir accompagner, etc. Et l'autre élément qui était important, c'est que je me disais effectivement en tant que board member, en tant qu'investisseur, tu accompagnes, mais tu n'es pas la coach. de tes dirigeants. J'ai jamais été dupe de ça. J'ai l'impression qu'il y a beaucoup d'entrepreneurs, d'investisseurs qui quelque part se disent « ah mais moi je coach mes dirigeants etc. » Il y a quand même un léger détail au milieu de la relation qui est l'argent. Qui fait que on ne nous dit pas tout. Et l'anecdote c'est que depuis que je suis 100% coach, que je ne coache pas juste des boîtes dans lesquelles je suis investisseur, j'ai l'impression que je me rends compte qu'en fait ils me disent la vérité maintenant. Il y a plein de choses qu'ils ne me disaient pas avant. Et ce n'est pas que les gens mentent et tout, mais c'est juste que la relation est différente. Et il ne faut pas essayer de prendre de la place. Chaque place a son intérêt.
- Speaker #0
De mélanger les deux. Et donc, juste pour qu'on comprenne le métier de VC, parce que moi, j'ai une audience qui n'est pas forcément que tu as des start-upers, des entrepreneurs, pour expliquer ce que c'est concrètement le métier.
- Speaker #1
En fait, quand tu crées une entreprise au tout début, tu peux très rarement, il y a des exceptions, mais tu peux très rarement aller voir ton banquier pour qu'il te prête de l'argent. Et donc si au début de ton aventure entrepreneuriale, tu as besoin de financement pour faire grossir ton projet, tu as des investisseurs qui peuvent intervenir, mais qui ne vont pas faire comme le banquier, qui ne vont pas te prêter d'argent, qui vont acheter des actions de ton entreprise, donc ils vont vraiment être tes associés. Et les investisseurs en capital, ça se dit parce qu'ils rentrent au capital des entreprises, ils vont quelque part être segmentés en fonction du stade de maturité des entreprises. Et quand c'est des toutes petites boîtes... qui sont vraiment des bébés entreprises. Donc, c'est des entreprises qui ne sont pas rentables, qui n'ont pas d'historique, etc. On appelle ça des startups. Alors, les startups, c'est aussi des sociétés qui sont technologiques, enfin, qui sont censées être technologiques et avec un potentiel de forte croissance. C'est un peu ce qu'on met derrière le mot startup, même si, bon, il y a un peu de tout. Donc, quand c'est des toutes petites boîtes technologiques où on peut faire un effet de levier, les investisseurs qui interviennent s'appellent des capitaux risqueurs. Donc, en anglais, c'est Venture Capital. d'où Vici. Donc voilà pour le sigle, pour ceux qui ne connaissent pas, c'est important parce que c'est vrai qu'on utilise des mots. Avec pronom, oui.
- Speaker #0
Exactement,
- Speaker #1
voilà.
- Speaker #0
Excellent. Et donc ton rôle, toi, c'était d'investir l'argent du fonds ?
- Speaker #1
Exactement. Donc du coup, une grosse partie du rôle, et en plus mon quotidien a évolué en fonction, quand j'ai commencé en tant que junior et puis petit à petit j'ai gagné en expérience, mais une grosse partie du rôle c'est de repérer des sociétés dans lesquelles ce serait intéressant d'investir. des pépites comme on aime bien dire. Et donc, je passais énormément de temps à rencontrer des entrepreneurs qui étaient au début, qui venaient me pitcher leur projet, me le présenter, me dire pourquoi c'était génial et pourquoi il fallait que j'investisse. Moi, j'analysais tout ça avec l'équipe évidemment. Et des fois, on se décidait à investir. Et une fois qu'on a investi, le rôle, c'était d'accompagner les entreprises. Donc, tu parlais tout à l'heure d'être board member. Donc, ça consiste en quoi ? Ça consiste à... Les entreprises ont des conseils d'administration, plus ou moins d'ailleurs structurés et évolués. Nous, on était actifs dans ces conseils. Et le but, c'est qu'on aidait quelque part les dirigeants. En tout cas, l'intention, c'est d'aider les dirigeants à prendre les bonnes décisions, en tout cas les décisions stratégiques. On n'était pas dans le quotidien des entreprises, ce n'est pas le but. Mais c'est dans les décisions stratégiques d'accompagner un peu le dirigeant en tant qu'actionnaire.
- Speaker #0
Et donc, dans ce rôle qui est très finance, enfin c'est de la finance, clairement. Toi, un jour, tu te réveilles ou pas ? Oui. Plus mûri, plus longtemps. Mais comment tu te dis, je vais passer sur un sujet plus ésotérique comme le coaching très humain. Est-ce qu'à un moment, tu en as eu marre ? Est-ce que tu étais fatiguée ? D'où est-ce que ça vient ?
- Speaker #1
Alors déjà, je n'ai jamais eu l'impression que le métier de capital risqueur était très financier, même si effectivement, ça fait partie de la finance. Parce que finalement, il y avait un peu de finance. Mais je trouvais que ce n'était pas l'essentiel. Quand tu veux investir dans une entreprise au tout début, de toute façon, tu n'as pas d'historique de bilan, etc. Ou tu en as un ou deux. Donc, éplucher les comptes de la boîte, ça te prend 3 minutes, 5 minutes. Il n'y a rien. Le business plan, bien sûr, quand tu files un business plan, une fois sur deux, tu divises tout par deux. Tu dis, bon, ok, si on s'en sort comme ça, c'est déjà pas mal. Après, il y a quand même du travail d'analyse financière, du marché, etc. ça ne me paraissait pas l'essentiel. J'avais fait par exemple un stage qui était plus à cheval entre le capital risque et le capital développement. Le capital développement, c'est pour des entreprises qui sont déjà plus avancées, qui fonctionnent, qui ont de l'historique. Et pour le coup, là, il y avait beaucoup plus une partie où je m'épluchais des fichiers Excel, des modèles financiers. Mais dans le capital risque, je sentais que ce n'était pas ça l'essentiel. C'était vraiment de prendre une décision stratégique, de faire un pari sur une équipe, sur une idée, sur un marché, sur une technologie, etc.
- Speaker #0
Sur des personnes, sur les fondateurs ?
- Speaker #1
Énormément, justement. Il y avait tous ces éléments et la partie équipe était fondamentale. Donc, je n'ai pas eu l'impression de passer d'un truc très financier à un truc rien à voir. Par contre, ce qui est sûr et certain, c'est que, comment dire, pour moi, le saut, il a été de passer d'un métier. Donc, déjà dans mon quotidien, ce qui était différent, c'est que j'accompagnais beaucoup de dirigeants et je passais beaucoup de temps à ça. Donc, on a dit... La nuance, c'est que je ne les coachais pas, il ne faut pas se mentir, mais quand même, j'avais un rôle d'accompagnement. Et donc ça, finalement, c'est assez proche de ce que je retrouve aujourd'hui. Mais par contre, pour moi, le saut, ça a été d'assumer, de passer d'un métier, j'aime bien dire, c'était une prison dorée. En plus, c'est un petit côté, un métier socialement acceptable, on va dire. Tu dis à tout le monde, en tout cas, en plus, c'était à la mode. C'était classe,
- Speaker #0
quoi.
- Speaker #1
Voilà, ouais, tu bosses dans ton fond et tout. Et puis par contre, quelques mois plus tard, dire « t'es coach » , franchement, j'ai eu plein de réactions de gens qui font une moue en disant « quoi, t'es coach ? » . En plus, en France, là, c'est beaucoup mieux depuis quelques années, mais quand j'ai commencé, c'était encore… Et limite, des réactions même de mes amis de Mounia, elle est tombée sur la tête. J'avais toujours eu un parcours, on va dire, académiquement irréprochable. Préparée,
- Speaker #0
centrale, avec son investissement.
- Speaker #1
Donc ça faisait un peu… Et puis là, elle est tombée sur la tête. Coach, il y a beaucoup d'idées reçues sur ce métier. Donc, voilà. Mais donc, moi, pourquoi j'ai basculé ? On va dire c'est assez classique, mais à un moment donné de ma vie, je me suis retrouvée dans le bureau d'un coach. Et en plus, je n'avais pas anticipé que j'allais me faire coacher. C'était je faisais beaucoup de réseau. J'ai toujours adoré rencontrer des gens. Et dans mon métier, c'était. Une des denrées, c'était du networking. Et on m'avait dit, mais rencontre ce monsieur, il est génial. Il a bossé avant dans la finance en plus. Donc toi qui adores, j'ai toujours aimé la psychologie et tout ça. L'humain m'a toujours passionnée. Vous allez bien vous entendre. En fait, il me parle pendant dix minutes et je me dis, mais évidemment que je vais faire un coaching. Je commence mon parcours, mon propre parcours de dev perso. Et ça change ma life. Très classique. Et au point que... Évidemment, j'ai l'impression de trouver la lumière. Mais je devais être très pénible avec mes Ausha ce moment-là. Parce qu'on me disait n'importe quoi. Je disais, mais il faut que tu fasses un coaching, c'est la solution. Ça me parle. Et au point que je me suis évidemment passionnée. Mais au début, je n'y ai pas vraiment cru à cette passion. Parce que je me disais, non, mais c'est juste. Je ne suis pas la première ingénue qui a bénéficié d'un coaching. Et qui, du coup, se dit qu'elle veut devenir coach. Donc, j'ai laissé un peu de temps. Mais ça a persisté. J'étais vraiment passionnée. On parlait de notre intérêt pour les podcasts communs. Moi, tu me mettais un podcast de coaching ou de def perso, je l'avalais. Et je suis allée voir plein de coachs différents, plein de thérapeutes. J'ai fait de la thérapie, j'ai fait plein de choses différentes. Il y a des gens qui vont au tennis, moi j'allais voir des coachs.
- Speaker #0
C'était une passion.
- Speaker #1
Exactement. Et donc, quand j'ai vu que ça persistait, au début, je me suis dit, forme-toi au coaching. Pas forcément pour quitter le monde de l'investissement. qui avait plein d'avantages et que j'aimais, c'est sûr. Mais parce que ça va te rendre une meilleure board member, une meilleure investisseur. Justement, le facteur humain, il est fondamental. Tu ne vas pas juste rester sur ce qu'on disait beaucoup à l'époque. De toute façon, c'est une question d'expérience. Tu vas sentir. Non, il y a des choses qui se factualisent, il y a des choses qui se savent.
- Speaker #0
Mieux comprendre les fondateurs.
- Speaker #1
Exactement. Mieux comprendre avant d'investir, comprendre un peu les drivers. Et une fois que tu es board member, si toi, tu as des outils, si tu es formé à la communication non-violente, à la PNL, comment est-ce que tu peux... transmettre ça. Il y a souvent des conflits entre fondateurs, par exemple. Pendant la formation, j'y suis vraiment allée en me disant que c'est juste une formation pour être une meilleure investisseur. J'ai fait une école qui s'appelle Coach Academy. Pendant la formation, toutes les barrières que je m'étais mise de sécurité ont volé en éclats. Et puis ça a coïncidé aussi avec un moment de ma vie où je partais en congé maternité pour mon deuxième. Et je pense que c'est une période assez particulière. Il y a beaucoup de femmes qui me témoignent que même... Le fait de ne pas aller au boulot pendant quelques mois, ça remet certaines pendules à l'heure.
- Speaker #0
Tu as le temps de réfléchir.
- Speaker #1
Voilà, je ne sais pas si tu as le temps d'ailleurs.
- Speaker #0
Oui, je ne sais pas si on peut parler, mais je suis prêt.
- Speaker #1
Tu prends de la distance et il y a des choses qui t'apparaissent claires. Et donc moi, pendant mon congé maternité, ce qui m'a semblé clair, c'est que j'allais un jour faire du coaching. Mais le timing ne m'avait pas du tout semblé clair. Pour moi, c'était dans plusieurs années.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Et ce qui est très bizarre, c'est que quand je suis revenue de mon congé maternité... À 9h du matin, dans l'ascenseur, je me disais non mais...
- Speaker #0
Ah oui, c'était aussi...
- Speaker #1
Non, je me disais, c'est cool, tu retrouves ton boulot, t'as doré. Oui, tu te poses des questions, oui, tu ne feras pas ça toute ta vie, mais... Ça va. Ça va le faire. Et à 14h, j'étais dans le bureau du patron d'Isaïe pour lui dire que je voulais partir. Wow. En fait, il y a eu un espèce...
- Speaker #0
C'était quoi en 5h ?
- Speaker #1
Je pense que le fait d'être parti plusieurs mois, il y avait des choses qui ont digéré de la formation. Pour moi, ce n'était plus possible. Je me suis assise à mon bureau, je me souviens, je me dis mais... Lost in translation. Moi, je fais là. C'était très bizarre.
- Speaker #0
C'est presque une claque quand même.
- Speaker #1
Mais avec une certitude assez tranquille de dire, ouais, ça y est, c'est fini cette phase-là. Et ce qui est très intéressant, c'est qu'une de mes collègues avec qui je suis très proche et que j'étais très proche avec elle, elle m'a dit que quand je lui ai annoncé que je partais, elle, elle était venue voir mon bébé quelques mois avant. à la maison, donc dans un contexte qui n'a rien à voir. On n'a même pas parlé de travail. Elle est venue comme... Personne,
- Speaker #0
oui,
- Speaker #1
comme un... Voilà, genre voilà. Et elle m'a confié à ce moment-là qu'en fait, en sortant de mon appart, elle savait que je ne reviendrais pas. Ok. Elle l'a senti,
- Speaker #0
quoi.
- Speaker #1
Elle l'a senti alors qu'on n'a pas parlé de ça et que même moi, je ne le savais pas, quelque part.
- Speaker #0
C'est dingue. Oui, oui,
- Speaker #1
oui. Donc, voilà.
- Speaker #0
Elle l'a détecté, c'est dingue.
- Speaker #1
Oui. Mais la leçon, moi, que j'ai tirée, c'est que je pense que le fait d'avoir beaucoup travaillé sur moi avant la formation et beaucoup pendant la formation a fait que peut-être j'ai... un peu la pyramide de Maslow des besoins. Je pense que j'étais beaucoup dans mon besoin de reconnaissance, mon besoin de sécurité, et le métier de VC justement me protégeait là-dessus, et que je les ai peut-être un peu apaisés. J'ai travaillé sur moi, j'ai gagné en confiance, j'imagine. Et du coup, le besoin de sens, peut-être a commencé à ce moment-là à se faire entendre, alors qu'avant c'était peut-être moins un sujet. Et la blague que j'aime bien faire, c'est que j'avais pas compris qu'en fait, le besoin de sens, c'est un besoin. C'est pas un truc qui... Et donc quand je te dis que j'étais assise à ma table à me dire qu'est-ce que je fais là, c'était plus fort que moi quelque part.
- Speaker #0
Est-ce que ce besoin de sens, parce que ça peut être assez perché pour beaucoup de personnes aussi, est-ce que toi dans ta carrière quand tu étais VC, quand on te disait « je cherche du sens » ou « je ne suis pas alignée » ou ce genre de phrases, est-ce que ça te parlait déjà quand tu étais VC ou pas du tout ?
- Speaker #1
Il y a plusieurs choses qui me viennent quand tu dis ça. Déjà, ce qui est très important, c'est que pour moi, le besoin de sens, c'est pas... Parce qu'on a l'image du sens. Oui, alors j'ai quitté une carrière dans la finance pour aller sauver les baleines. Ah ouais, ça a du sens.
- Speaker #0
Oui, oui,
- Speaker #1
ok. Donc on voit ça. Mais le sens, ça peut être dans des choses qui, peut-être, sont pas aussi caricaturales dans ce qu'on imagine avoir du sens. Donc ça, c'est très important de pas rentrer justement dans ces trucs de... avoir un métier qui a du sens, c'est entre guillemets sauver le monde. Ce n'est pas forcément ça. Et après, est-ce que ça me parlait, ces expressions ? En fait, ce qui est intéressant, c'est qu'en théorie, intellectuellement, je comprenais ce que ça voulait dire, mais en vrai, je ne le vivais pas. Et au point que quand quelqu'un me disait « je me sens alignée dans ce que je fais » , honnêtement, ça m'énervait. Il me disait « ça va, espèce de petit présomptueux, ça va, ce n'est pas peine d'en faire un truc » . Et par contre, à partir du moment où j'ai... où je me suis écoutée, où je suis allée faire ce que je voulais, je me suis sentie alignée. Et je ne peux même pas l'expliquer avec des mots. C'est physique, tu sens un truc différent. Je me demande s'il n'y a pas des gens qui ont envie de me foutre une claque maintenant.
- Speaker #0
Non, pas du tout. Mais peut-être que ça énerve jusqu'au jour où il y a une prise de conscience et quand on le vit, on comprend ce phénomène-là. Et maintenant, on va parler aussi de la phase de coaching. Là, tu es passé coach, tu coaches des entrepreneurs principalement. Oui.
- Speaker #1
Justement, j'ai pu faire la part des choses en me disant, mais quand même, ce métier de VC, t'as porté pendant 12 ans ou 13 ans. Il y a bien beaucoup d'ingrédients dedans qui te conviennent, même si peut-être le sens profond ne te parlait plus. Investir un euro pour récupérer 5 euros, ça me parlait peut-être moins. Mais il y avait plein de choses. Et ce que j'ai identifié, c'est que ce qui me portait, c'était de passer du temps avec des entrepreneurs, de les rencontrer, leur énergie. Et donc, quand j'ai décidé de lancer mon activité de coach, assez naturellement. je me suis dit, en fait, j'ai envie de coacher des entrepreneurs parce que j'aime cette énergie, j'aime ces moments-là. Et puis en plus, déjà, c'était mon réseau. Donc, ça aurait été dommage de repartir à zéro. Alors que j'avais un excellent réseau. Et puis surtout, en fait, au début, je n'avais pas mis de mots dessus. Moi, je pensais que je changeais complètement de carrière et que c'était un nouveau métier. D'ailleurs, en plus, ça posait toutes les questions de légitimité qu'on peut se poser quand on recommence à zéro. Mais les retours que j'ai eus de mes clients entrepreneurs, maintenant, je l'assume du coup. ça m'a aidé, c'est que le fait que j'ai été VC, que j'ai été moi-même entrepreneur, apportait énormément de valeur à nos conversations. Et qu'il y en a plein qui m'ont dit « mais on t'a choisi pour ça, parce qu'avec toi, on est capable à la fois de parler de sujets, on va dire pur coaching, pur santé mentale, de perso, etc. Mais il y a des sessions où c'est « bon, ok, en fait, j'ai préparé mon business plan, viens, on va le regarder ensemble et on fait ping-pong. » Et je comprends très bien de quoi ils parlent. Et aujourd'hui, j'assume ce que je n'ai pas appris à l'école de coaching. À l'école de coaching, on dit à un coach, ça n'influence pas. Ça se met toujours en posture basse et ça pose des questions. Et aujourd'hui, moi, j'assume que je suis plus une sparring partner. Et ce que je fais, c'est le saut à l'élastique entre une posture haute où globalement, bon, ben non, présente pas ça à tes investisseurs demain, ça ne va pas le faire, à une posture basse, pure coaching. Et ce qui m'a encore plus aidée à assumer cette posture que je faisais... naturellement, dès que je me suis un peu autorisée à plus appliquer à la lettre ce que j'avais appris à l'école de coaching, c'est une entreprise qui s'appelle Sidekick, un collectif, qui a été monté par des entrepreneurs, notamment par un des fondateurs d'une startup qui s'appelle Evaneos, qui est dans le voyage. Oui, je vois. Et qui justement, lui, il a créé Sidekick en se disant en tant que dirigeant, j'ai toujours bénéficié de coach, de mentor, et lui, ça lui convenait pas le côté posture. unique de coach. Ce qu'il aimait, c'était justement des gens qui faisaient les deux. Et il a créé Sidekick pour faire un collectif d'accompagnants, de dirigeants qui ont cette capacité. Et assez rapidement, il m'a contactée en me disant, mais c'est exactement ce que tu fais, tu ne mets pas de mots dessus, mais c'est ce que tu fais, rejoins-nous. Et ça m'a aidée un peu à comprendre.
- Speaker #0
Mais en fait, les entrepreneurs ont... Alors le coaching, parfois, si on va plus loin à la thérapie, beaucoup de personnes ne voient pas le concret. Donc, en fait, toi, finalement, avec ça, tu amènes beaucoup de concret aussi, parce que les problématiques parfois du quotidien, ce n'est pas toujours des quêtes de sens, des courants de réflexion. C'est aussi je dois lever des fonds, comment je m'y prends. Et c'est là où toi, tu as aussi cette palette et tu es capable en fait d'aider des temps sur le coaching personnel et de le faire personnel, mais aussi sur du très concret, sur plus un aspect entrepreneurial. Et puis,
- Speaker #1
pour moi, il y a un enjeu fort. J'ai la conviction qu'en fait, ce n'est pas des fois c'est concret et des fois... c'est plus existentiel, on va dire, c'est que les deux n'arrêtent pas de communiquer entre eux. Et que d'ailleurs, je ne serais pas forcément même quelqu'un qui viendrait me voir sur un sujet très existentiel, si... on ne met pas ça en oeuvre concrètement dans sa vie, ça peut être des super discussions, on kiffe, mais il ne se passe pas grand-chose. Et je trouve que... En tout cas, moi, j'accorde une attention particulière à être capable de faire dialoguer le concret et le plus perché.
- Speaker #0
Le plus perché, hyper intéressant. Et OK, donc, imaginons que demain, je me fasse coacher par toi. Est-ce que tu peux nous expliquer un peu le process de comment tu t'y prends ? de A à Z, je suis un inconnu et j'ai envie de me faire cacher par Oumounya, comment ça se passe ?
- Speaker #1
D'abord, en fonction, mais en général, tu vas d'abord avoir une première conversation, parce que maintenant ça a un peu évolué, j'ai des gens, j'ai un associé, j'ai des gens qui travaillent avec moi, donc ça a un peu évolué. Donc aujourd'hui, très concrètement, tu vas contacter 108 Milliards, qui est mon entreprise, et tu vas avoir une première conversation avec quelqu'un de mon équipe, qui va un peu te poser des questions, savoir ce que tu attends. qu'est-ce que tu cherches pour voir si ça match avec l'offre 108 milliards. Si ça match, il va aussi te proposer, peut-être qu'il va te proposer de travailler avec moi, mais peut-être qu'il va te proposer d'autres coachs qui sont formés à ma méthode. En fonction de ton budget, de nous, la place qu'on a, si tu as envie d'attendre, du coup, tu es OK pour être sur une liste d'attente ou pas, ou si tu as envie de commencer. Et en fonction aussi du fit de personnalité, on se dit, lui, il va bien s'entendre avec. Mais bon, il y a cette étape. Imaginons que, du coup, finalement, tu dis, oui, moi, c'est avec Mounia que j'ai envie de travailler. on commence à travailler ensemble. Déjà, je fonctionne en formule d'abonnement. Parce que justement, au début, ce n'était pas très clair pour moi, mais maintenant, ça l'est. Les dirigeants avec qui je travaille, les entrepreneurs, leur dire non, tu ne m'appelles pas, alors que tu es en train peut-être de te séparer de ton associé, on attend la séance de la semaine prochaine, ça n'a aucun sens. Moi, je suis très joignable par mes entrepreneurs. sur WhatsApp, par mail, par téléphone, etc. Et vraiment, il y a ce côté sparring partner qui est assumé. Donc ça, voilà, c'est une formule. Ce que je dis aux gens, c'est qu'en général, il faut compter au moins six mois d'accompagnement. Mais le premier engagement, c'est trois mois. Pourquoi ? Parce que trois mois, moi, je me dis, il faut déjà que tu aies un effet waouh. Ça change ma life de bosser avec Mounia.
- Speaker #0
Il faut un peu de temps.
- Speaker #1
Oui, trois mois, c'est pas mal. En vrai, tu... Tu es censé l'avoir au bout d'un mois ou deux. Mais je trouve que trois mois, ça donne... Même à mes amis, quand ils me demandent, ce n'est pas pour moi, mais un coaching, je dis, vous savez, c'est un truc qui va vous chahuter, donner sa chance au produit à un certain temps pour voir si ça vous aide. Après, vous avez quand même un feeling. Si vraiment, tu sens que ça ne te sert à rien au bout de quelques séances, il ne faut pas. Mais trois mois, je trouve que c'est une bonne pernillette pour vraiment avoir cet effet. Et moi, je vérifie toujours avec mes clients. Même si je leur dis au départ, bon, ça va être plutôt six mois. Au bout de quelques mois, je leur dis est-ce que vraiment ça t'aide ? Et on travaille ensemble. Alors comment ça se passe ? Très concrètement, on a des échanges. En général, toutes les deux semaines, une heure, une heure et demie, ça dépend des gens. Au début, je vais peut-être préconiser qu'on se parle plus souvent. Toutes les semaines, ça dépend des clients, ça dépend de leur agenda ou des besoins pour un peu installer une dynamique. Mais globalement, on se parle au moins deux fois par mois de manière, on va dire, longue. Et puis après, je suis joignable, etc. Et tous mes accompagnements commencent de la même manière. Après, c'est dû à la carte, mais au début, je leur fais... La première session avec Mounia, c'est que je leur fais un petit workshop sur comment fonctionne le cerveau d'Homo sapiens. Ok, excellent. Alors, voilà, des gens qui connaissent un peu, qui ont écouté des livres, enfin, qui ont écouté des podcasts ou lu des livres de neurosciences, je n'invente pas le fil à couper le beurre, je dis des choses assez simples. Mais je les dis de manière assez concrète et digeste pour introduire un des deux piliers de la méthode 108 milliards. Et ces piliers-là, le but, c'est que ça permette à nos séances d'être beaucoup plus efficientes. C'est pour ça que je me permets de dire aux gens au bout de quelques séances, tu vas avoir un effet Wahou. C'est pas moi, je ne suis pas magicienne, mais c'est la méthode qui fait cet effet-là. Et en plus, ça va donner de l'autonomie à mes clients. Quelque part, j'aime bien dire, cette méthode, elle peut leur apprendre à lire et à écrire cerveau. Et arrêter de se faire... Moi, j'aime bien dire, on se fait beaucoup bullshitter par notre cerveau. et d'arrêter de se faire bullshiter et de plutôt le reprogrammer. Voilà, donc ça, c'est le début d'un accompagnement. Et puis après, c'est vraiment dû à la carte. Il y a d'autres outils dans la méthode 108 milliards, notamment on travaille beaucoup autour de l'agenda, de l'organisation du temps. Il y a beaucoup de visualisation. Alors, on en parlait hors-en-veine, tu m'as dit que c'est un sujet qui t'intéressait. C'est le deuxième pilier de la méthode. Et pour revenir un peu sur cette méthode 108 milliards, alors déjà, disclaimer, je n'ai rien inventé. C'est des choses qui existent, il y a plein de gens, que ce soit des chercheurs en neurosciences, que ce soit des coachs beaucoup plus connus que moi et beaucoup plus avancés qui ont mis en place des outils. Moi, ce que j'ai juste fait, c'est que je l'ai packagé dans un truc. simple.
- Speaker #0
Dans un process,
- Speaker #1
ouais. Voilà. Et comment j'ai fait ça ? Franchement, je me suis posée un jour, je me suis dit quels ont été les trucs qui ont été game changers dans ton parcours ? Oui. Il y a trois choses énormes qui sont sorties. Et ça a été la base.
- Speaker #0
Et je rebondis sur un point que tu as évoqué, le cerveau nous bullshit. De quelle manière il nous bullshit ? Pourquoi tu dis ça exactement ? Parce qu'on a l'impression qu'on le maîtrise, le cerveau, tu vois.
- Speaker #1
Déjà, quelques datas. Ton cerveau d'homo sapiens, à chaque seconde, il reçoit 7000 informations. Il ne peut en traiter que 3000.
- Speaker #0
Donc, il y en a 4000...
- Speaker #1
Déjà, il considère qu'il ne faut pas les traiter. Il faut bien qu'il choisisse parce que sinon, il bug. Et tu n'en as conscience que de une ou deux. Donc voilà, ça, ça te donne les bases. Et donc, en fait, ton cerveau, qu'est-ce qu'il fait ? La plupart de ce que tu... Ce qu'il opère, c'est en mode automatique. C'est-à-dire que tu n'en as même pas conscience. C'est des choses qui sont des habitudes pour ton cerveau. C'est du pilote automatique. Déjà, il va filtrer ces informations. Sa façon de le faire pour ne pas buguer, parce que sinon, ce n'est pas possible, il n'y a pas de décision à prendre, c'est de garder une vision du monde cohérente. C'est hyper important pour le cerveau de garder cette vision cohérente de la réalité parce que sinon, la réalité est trop compliquée. Et pour faire ça... Il a deux façons principales, on va dire si on schématise. Déjà, il y en a une, c'est en lecture. C'est tout ce qu'on appelle les biais cognitifs.
- Speaker #0
Construit par l'éducation, par le monde.
- Speaker #1
En fait, par toutes les expériences que tu as vécues depuis que tu es dans le ventre de ta mère, les biais cognitifs sont une façon d'aller plus vite. Les biais, il y en a plein. Il y a des auteurs qui ont écrit des livres.
- Speaker #0
En marketing, j'en vois beaucoup. Bien sûr. Ça s'est beaucoup utilisé.
- Speaker #1
Exactement. Et typiquement, le biais de généralisation... Quand tu étais petit, tu as appris à ouvrir une porte. Aujourd'hui, c'est ton biais cognitif de généralisation qui fait que tu ouvres n'importe quelle porte, même si la poignée est différente. C'est-à-dire que tu n'es pas obligé de réfléchir à chaque fois en disant « tiens, comment elle fonctionne ? » Donc les biais, c'est cool en fait, ça nous fait gagner un temps fou. Mais ces biais-là, ils filtrent la réalité pour que ça corresponde à notre vision cohérente des choses. Donc déjà, notre cerveau, il nous bullshit, il ne nous présente pas toute l'info. Par exemple, il y a un biais qui s'appelle le biais de suppression. Ok. Tu as des informations qui arrivent à ta rétine, le cerveau les supprime. Il ne les met pas dans les 3000 infos parce que ça ne correspond pas à sa vision du monde. Et l'exemple que j'aime bien donner, qui peut paraître gros, mais ça peut aller jusque là. Là, par exemple, tu es venu à Paris pour enregistrer des épisodes de podcast. Imaginons qu'après notre épisode, tu veuilles aller au Zoo de Vincennes, visiter le Zoo de Vincennes, et que tu aies lu une brochure qui disait qu'il n'y a plus d'éléphants au Zoo de Vincennes. Tu peux passer trois fois devant l'enclos des éléphants, tu peux les voir, l'information est arrivée, mais ton cerveau a filtré. Et au point que quand un de tes amis te dira « t'as vu, ils étaient gros les éléphants » , tu te diras « mais t'es fou » . Donc voilà déjà une première façon de nous bullshiter. Et la deuxième façon, c'est carrément en écriture, dans nos comportements. C'est-à-dire que notre cerveau a tellement besoin de cette vision du monde cohérent qu'il va nous pousser à agir. pour renforcer notre vision du monde. Donc c'est une façon aussi de nous bullshiter, parce que si par exemple, quel exemple je pourrais te donner, mais si tu es persuadé qu'à Paris, les gens sont agressifs, inconsciemment, tu vas peut-être parler d'une certaine façon au serveur, et puis peut-être que ça, ça va déclencher, c'est le serveur, après tu n'es pas responsable du comportement du serveur, il est un garçon, mais tu vas tout faire, entre guillemets, tout ce qui est en ton pouvoir, pour te prouver qu'à Paris, les gens sont agressifs.
- Speaker #0
Ça me parle. Même dans le métro, le comportement change. On est différent. Tu le sais aussi, quand tu viens sur Paris, on est un peu différent quand même. Et donc ça, c'est reproduit. Il faut 1000, 10 000, 100 000 dans ta vie. Et donc en tant qu'entrepreneur, ça peut être génial parfois, mais aussi super dangereux parce que dans la prise de décision, c'est ce qui fait que parfois on prend des mauvaises décisions.
- Speaker #1
Mais c'est énorme en fait. Et puis surtout, moi, ça m'amuse parce que je travaille beaucoup avec des gens qui ont des profils, justement, dans la tech et tout, soit ingénieurs, soit pas forcément ingénieurs, mais en tout cas, qui se disent rationnels. Et en fait, quand tu leur montres que la plupart des décisions qu'ils prennent en tant que dirigeants sont inconscientes et ne sont pas du tout rationnelles, ça les perturbe, mais c'est la réalité. Et donc, l'idée, ce n'est pas de nier cette réalité ou de vouloir la changer. C'est de, quelque part, c'est de l'embrasser et de se dire, bon... Je ne suis pas un être si rationnel que ça et c'est pas un problème. Par contre, comment est-ce que je peux reprogrammer mon cerveau et notamment la partie automatique, tout ce qui me porte sans que je m'en rende compte, pour que...
- Speaker #0
naturellement je puisse prendre les décisions qui sont plus alignées avec ce que je veux construire, ce que je veux devenir,
- Speaker #1
etc. Ok, mais alors on peut reprogrammer notre cerveau, parce que ça me paraît compliqué quand même, avec toute l'expérience qu'on a eue et puis la manière dont le monde est construit aussi, et puis les cultures aussi, on en parlait en off, mais pour toi c'est faisable en fait de faire switcher le cerveau sur d'autres modes de pensée ?
- Speaker #0
C'est plus que faisable. Ce qui permet ça, c'est ce qu'on appelle la plasticité cérébrale. C'est la capacité de nos connexions cérébrales à se faire, à se défaire.
- Speaker #1
Et à apprendre des choses.
- Speaker #0
À apprendre des choses, à désapprendre des choses aussi. Et en fait, il faut vraiment... Un scoop, évidemment, comme tu l'as dit, le but, ce n'est pas de changer toutes tes pensées, c'est impossible. On a 60 000 pensées par jour. Même si tu travailles avec la méthode en disant « attends, ma petite pensée, je vais la changer » , bon courage. Mais en fait, il y a vraiment un effet domino qui est incroyable. et qui touchent à nos croyances. Parce que pour le coup, les croyances, on en a moins. Justement, dans cette conception du monde, on va aller du plus précis au plus général. Et il faut vraiment voir ça comme les couches d'un oignon. Donc, si tu vas au profond de l'oignon, il n'y a que quelques couches. Ça, c'est vraiment les trucs fondamentaux, peut-être qu'ils sont très anciens, qu'on nous a transmis ou qu'on a vécu depuis l'enfance. Et après, il y a plein de petites couches qui se mettent dessus, qui sont, on va dire, des émanations, des versions de ces couches profondes. et l'enjeu c'est pas d'aller vouloir tout de suite aller taper des couches profondes parce que c'est tellement ancré en nous que c'est l'endroit où on confond complètement nos croyances avec la vérité mais c'est que quand toi tu vas toucher une petite pensée particulière dans un contexte particulier donc une couche très superficielle de l'oignon en fait en effet dominio c'est tout la profondeur de l'oignon que tu touches et donc avec une approche assez pragmatique, assez bête et méchante tu vois des changements radicaux juste en ayant travaillé sur quelques pensées.
- Speaker #1
Et tu as fait ce travail sur toi d'abord pour t'attester.
- Speaker #0
Et je continue.
- Speaker #1
C'est ça ? Oui, c'est ça.
- Speaker #0
Ah oui, je me suis réplique. Ce qui est incroyable, c'est que des fois, je me suis désespérée. Je me souviens que le coach que je voyais à l'époque m'avait dit que le développement personnel, c'est hélicoïdal. Tu revisites toujours les mêmes thèmes, mais espérons qu'à chaque fois, tu as plus de distance. Des fois, en tant que... on va dire en tant que fan du sujet, puis en tant que professionnelle du sujet, des fois je me désespère en me disant, avec tout ce que tu as travaillé sur toi, avec tout ce que tu as compris, tu en es encore à faire ça ou à penser ça ?
- Speaker #1
Ben ouais.
- Speaker #0
C'est un travail plus vieux. Et l'idée c'est, au contraire justement, tout ça, on touche aussi au sujet de l'estime de soi, et de se pardonner, et de se dire, le but c'est pas d'être parfait, c'est juste d'avoir une curiosité presque scientifique, sur tiens c'est intéressant, quand il m'arrive ça. Mon cerveau, spontanément, il va vers ses pensées, il va vers ses émotions, il génère ça. Qu'est-ce que j'ai envie d'en faire ? Ça me convient ? Ok, ça ne me convient pas. Comment je peux ? Je dis souvent à mes clients que pour moi, le cerveau, le mode automatique du cerveau, c'est un peu un enfant de deux ans qui est un peu en panique, qui a un couteau dans les mains et qui l'affue.
- Speaker #1
Qui réagit quoi.
- Speaker #0
Bon, qu'est-ce qu'on a envie de faire avec cet enfant ? Est-ce qu'on le prend par la main et on est patient ? Et on voit qu'en fait, il a tellement de potentiel qu'assez rapidement, il peut bouger. Ou est-ce qu'on se désespère ? qu'il soit ce qu'il est.
- Speaker #1
Et on abandonne. C'est fou parce que quand on est entrepreneur, on a énormément de croyances limitantes. J'en avais parlé dans un autre podcast. Finalement, les croyances limitantes, c'est ce qu'on s'est construit. Ça touche à des couches profondes de ce fameux oignon. Est-ce que c'est le rôle du coach aussi d'aller voir des sujets très profonds, par exemple liés à l'enfance ? ou d'autres sujets ? Est-ce que c'est pas le rôle d'un thérapeute, finalement ?
- Speaker #0
Alors, il m'est arrivé, c'est une grande question, la différence entre coaching et thérapie, etc. Déjà, je pense qu'il y a une perspective qui est différente. Pour moi, la question majeure de la thérapie, c'est pourquoi ? Et on revisite. Et on essaye juste déjà de prendre conscience de ce qui s'est passé et pourquoi c'est un peu caricatural. Mais en tout cas, voilà, j'ai pas d'autre velléité que de... Prendre conscience. Quelque part, en termes de mouvement, de dynamique, c'est je me tourne vers le passé. Le coaching, pour moi, la question, c'est comment. Et je suis là, et je regarde, je veux aller d'un point A à un point B. Ok, il m'est arrivé ça hier ou quand j'avais 4 ans. So what ? Qu'est-ce que j'en fais ? Pour moi, ça, c'est une différence majeure de perspective sur le même sujet. On peut prendre un sujet très précis de... Je sais pas, quand j'avais 4 ans, on m'a volé mon goûter dans la cour de récréation et ça m'a marqué. J'ai peur maintenant qu'on me prenne mon goûter. Ok ? C'est une perspective différente du même. On ne va pas le visiter de la même manière. Mais ayant dit ça, il m'est arrivé dans mon chemin personnel et maintenant avec mes clients, d'avoir des effets extrêmement thérapeutiques dans un coaching. Pourquoi ? Parce que si tu veux aller d'un point A à un point B, tu avances, c'est cool, tu te demandes comment tu vas faire tout ça, puis à un moment, tu as un énorme rocher sur le chemin. Ce rocher, c'est que je n'ai toujours pas digéré ce qui m'est arrivé quand j'avais 4 ans. Le goûter ? Oui, le goûter. Aujourd'hui, quand un de mes collaborateurs pose sa démission, je ne dors pas pendant deux semaines. J'ai l'impression de me faire... Lâcher, trahir. Abandonner, oui. Voilà. Bon, ok. T'es obligé d'aller revisiter ça. Est-ce que le faire juste avec ton coach, parfois c'est largement suffisant, et c'est pour ça que moi dans mes outils j'ai des choses qui sont de l'ordre du thérapeutique, mais évidemment que c'est aussi le métier du coach de savoir dire « Non, là, t'as besoin aussi d'en parler avec un thérapeute. » C'est pas les mêmes métiers, c'est pas les mêmes postures, il y a plein de choses quand même qui sont différentes, et c'est pour ça que moi, ça m'arrive extrêmement souvent. de dire à mes clients là, ce n'est pas avec moi qu'on va travailler. Nous, on va le travailler peut-être en surface, on va le travailler d'une certaine manière, mais ce serait chouette aussi d'en parler avec un thérapeute. Et sans forcément, moi je ne prêche pas, chacun fait comme il veut, mais ce que j'ai constaté, c'est que dans mes clients, il y en a qui arrivent et qui ont déjà un thérapeute par ailleurs, et il y en a qui commencent un coaching et comme par hasard, au bout d'un moment, ils ont aussi envie d'avoir un thérapeute.
- Speaker #1
Pour compléter le sujet.
- Speaker #0
Oui, c'est différent.
- Speaker #1
Alors ça me fait faire un lien, il n'est pas tout à fait direct, mais quand tu parlais ça m'a fait penser à ça, c'est en fait la procrastination, parce qu'en fait il y a des personnes qui vont attendre très longtemps avant d'aller voir un coach ou un ou une psy, en se disant ah bah je le ferai. Mine de rien qui ont envie de changer, mais qui procrastinent là-dessus, donc ça m'arrive au sujet de la procrastination. Souvent on rêve de faire des choses dans la vie, et soit on se l'interdit, soit on décale, on recule. J'imagine qu'en tant que coach, c'est aussi ton rôle de... pas de pousser l'action, mais en tout cas de créer de l'action. Alors est-ce que toi, tu sais parfois d'où ça vient, cette procrastination ? Parce que les gens rêvent vraiment de faire quelque chose, mais ils vont passer 10 ans ou 20 ans à ne pas le faire.
- Speaker #0
Alors déjà, il faut savoir un truc, c'est justement ce que j'explique dans la fameuse première session sur le cerveau. C'est que le mode automatique de notre cerveau, qui gère 99,9% de nos actions, son rôle, ce n'est pas que tu réalises ton rêve, c'est de t'empêcher de mourir.
- Speaker #1
Oui, ok, et oui.
- Speaker #0
Et du coup, il est encore extrêmement programmé, pour la plupart d'entre nous, comme celui de nos ancêtres, les femmes et les hommes préhistoriques.
- Speaker #1
La survie, quoi.
- Speaker #0
Bien sûr. Et donc, faire quelque chose que tu n'as jamais fait, c'est hyper dangereux. Son logiciel de base, c'est jusqu'à présent, j'étais vivant. Si je change, je risque de mourir. C'est ce qui explique même que certaines personnes vont procrastiner à travailler sur elle. Oui, je ne suis pas heureux dans ce travail ou dans cette relation. Mais en même temps... Je suis au chaud, c'est connu.
- Speaker #1
En même temps, je connais. Voilà. Donc, pas d'inconnu, pas de risque.
- Speaker #0
Exactement. Il faut savoir que nos modes automatiques à tous, en général, parce qu'après, ça dépend de nos programmations et tout, mais en général, sont programmés plutôt pour avoir peur de l'inconnu, être averse au changement, et plutôt chercher à ne pas prendre de risque et à être dans le confort que dans l'accomplissement. Ce n'est pas le sujet.
- Speaker #1
Ok. Hyper intéressant. Je ne l'avais jamais entendu sous cette forme. Et ça paraît hyper clair quand tu dis que le cerveau est en mode survie en fait, et son rôle c'est pas d'aller chercher une quête d'accomplissement à la base. Mais mine de rien ça traverse quand même beaucoup les esprits. Il y a beaucoup, alors moi j'ai 34 ans et autour de moi il y a quand même beaucoup de sujets de reconversion professionnelle. Et il y a des personnes qui vont se lancer et prendre entre guillemets des risques, et puis d'autres qui vont attendre, attendre, attendre et qui vont jamais le faire. Mais c'est passionnant. Et donc sur le cerveau en fait... Par exemple, si moi je viens et que je te dis ça fait dix ans que j'ai envie de devenir boucher, je dirais non,
- Speaker #0
je suis végétarienne, sors de mon bureau.
- Speaker #1
Alors, j'ai envie de créer un potager pour des restaurants. Pleuriste. Je vais te dire, écoute Mounia, j'ai vraiment peur, j'ose pas franchir le pas. Toi, la première séance, c'est que tu expliques comment fonctionne le cerveau et ensuite tu vas utiliser des outils spécifiques pour pousser à l'action.
- Speaker #0
Alors, Pour pousser à l'action, déjà, il faut faire hyper grave, je ne vais pas tout de suite pousser à l'action. Et justement, un peu, pour moi, un des effets pervers du développement personnel et tout ça, c'est d'idéaliser ou de fantasmer, notamment des changements de carrière poétiques. Je travaille dans la finance et je suis devenue life coach, j'étais ingénieure et puis maintenant je suis fleuriste. Ça fait rêver tout le monde. Sauf que déjà, de manière très concrète, les gens, comme ils sont dans le fantasme, ils ne se rendent pas compte du quotidien de ces métiers-là. Avant même de... Voilà, je vais déjà vérifier avec toi, est-ce que c'est une envie profonde ou est-ce que c'est de l'ordre du fantasme ? Typiquement, quelqu'un... C'est une question un peu simple. Tiens, mais si tu pouvais faire tout ce que tu voulais. Oh, mais moi, j'ouvrirais un bar sur la plage. Est-ce que tu vois la plage ? Non, mais concrètement, si tu as un bar...
- Speaker #1
Tu vas pas avoir un bar sur la plage.
- Speaker #0
Tu vas être toute la journée en train d'ouvrir des fûts de bière, de les poser, puis tu vas faire le ménage. Il y a plein de trucs que tu vas faire. Peut-être que ça te convient. Ou peut-être pas du tout. Et donc déjà, l'idée, c'est de sortir du fantasme. Ça, c'est le premier point. Le deuxième point, c'est que dans ton envie, même quand c'est fantasmé, il y a sûrement des ingrédients intéressants, mais ils ne sont pas forcément... Il ne faut pas les prendre forcément au premier degré. Donc même dans cette quête de sens, tu vas peut-être tomber sur des choses qui ont du sens, mais pas comme tu penses. Très concrètement, moi, quand j'ai commencé à me poser un peu ces questions de sens, je me souviens qu'à l'époque... Un de mes mentors, quelqu'un qui m'a beaucoup accompagné, qui s'appelle Jonathan, est très bon sur ces sujets de quête de sens. Et lui, il m'avait dit, tiens, attends, réfléchis, sors-moi des moments de ta vie où tu t'es sentie, que ce soit pro et perso déjà, donc ce n'est pas une question de « j'étais en train de travailler et j'ai kiffé » , mais un moment où tu as l'impression que ce que tu faisais était plus grand que toi. Je ne sais pas, il l'avait exprimé comme ça, je pense. Et moi, il y a deux moments qui sont venus, et notamment un, c'était, j'avais célébré la cérémonie de mariage de mes amis. Maintenant, si c'est ça la mode. Et je me souviens qu'après cette cérémonie, j'avais tremblé de joie pendant une demi-heure. Donc ça dépassait. Ah ouais, c'est cool, on est content. Il y avait un truc qui avait cliqué.
- Speaker #1
Une joie profonde. Voilà.
- Speaker #0
Évidemment que si j'avais pris le truc au premier degré après cette prise de conscience, je me suis dit, je veux devenir wedding planner.
- Speaker #1
Oui, ok.
- Speaker #0
Et d'ailleurs, je me souviens que j'étais rentrée chez moi et j'avais dit à mon compagnon, ah ben voilà, il m'a regardé et il a fait, tu ne vas pas devenir wedding planner. Et donc si je m'étais arrêtée là, ça aurait été un peu dommage. Il y avait beaucoup d'ingrédients, et d'ailleurs 108 milliards ressemble énormément à ce que je voulais que ce soit. Mais il m'a fallu un peu de temps pour décoder l'information. Donc il y avait des ingrédients, mais ce n'est pas ce que...
- Speaker #1
Ce qui t'a plu dans cette expérience-là, c'était des trucs très précis que tu peux réutiliser dans un autre contexte.
- Speaker #0
Exactement. Donc aussi avec ces questions de sens, c'est de se dire... C'est un peu caricatural, mais si par exemple quelqu'un, il considère qu'il trouve que son sens, c'est d'améliorer la santé des gens. Et en fait, il y a plein de façons de le faire. Tu peux bien sûr être médecin, tu peux être chercheur, tu peux ouvrir un restaurant qui fait de la bouffe healthy.
- Speaker #1
Faire un sport.
- Speaker #0
Ouvrir une asso qui amène l'eau potable dans des villages où il n'y a pas d'eau potable. Tu as plein de manifestations différentes. Et si ça se trouve, il y a déjà du sens dans ce que tu fais. Donc moi, je ne suis pas très... Même si parfois ça arrive et pourquoi pas. Quand un client vient me voir justement avec des questions comme ça, je vais d'abord essayer de montrer, de lui montrer et de vérifier avec lui. Donc pas de fantasme. Et dans ce que tu as déjà fait, c'est cohérent. Il y a sûrement... Je suis très étonnée si quelqu'un, dans son parcours actuel, même s'il n'est pas heureux dans son travail, qu'il n'est pas épanoui, s'il n'y a pas déjà des ingrédients. Et donc c'est important de reconnecter à ça, de se réconcilier un peu. On en parlait aussi hors antenne. Oui, mais j'ai fait ce métier, maintenant je fais ça. Je sais très bien que jamais je ne serai la coach que je suis, d'ailleurs j'accompagne des entrepreneurs et tout ça, si je n'étais pas passée par les métiers d'avant. Donc quelque part, c'est réconcilier notre parcours, je trouve ça assez important.
- Speaker #1
C'est un peu le... comment on dit en français, connecter les points. Au final, il y a une forme de cohérence dans les parcours.
- Speaker #0
Il y a beaucoup plus de cohérence qu'on ne le pense, même dans des trucs qui ne sont apparemment pas...
- Speaker #1
Ce n'est pas forcément noir ou blanc. Non,
- Speaker #0
pas du tout. Et donc voilà, moi je suis plutôt à me dire les gros changements à 180 degrés, tranquille. C'est quand même des choses qui mettent beaucoup le cerveau en stress. Donc, il faut y réfléchir. Et après, une fois qu'on a vérifié tout ça et que les choses sont plus claires, ça peut être assez rapide. Il y a des gens qui, on leur pose deux ou trois questions, ils savent. Et d'autres, ça prend du temps. Et c'est un peu... L'image, c'est justement, tu disais, je vais ouvrir un potager pour les restaurants. Oui, tu plantes des graines et tu ne sais pas, il y en a certains qui vont pousser en trois jours et d'autres, il faut laisser parfois du temps. Mais une fois qu'on a vérifié tout ça et que le projet est un peu plus clair, je vais utiliser des outils. Et la première étape, c'est de la préparation mentale. Et justement, pour moi, avant de passer à l'action, même si bien sûr tu peux le faire en parallèle, c'est hyper important de préparer justement ton cerveau, ton mode automatique, à vouloir ce que tu veux. C'est pour ça, je veux vraiment créer mon entreprise, mais ça fait dix ans que je procrastine. En fait, ce qui se passe, c'est que toi, tu veux, avec ton mode adaptatif, quand tu es au calme, tu y réfléchis, mais toute la partie de ton fonctionnement survit. Il n'a rien à s'y mettre. Il ne veut pas, il voit peut-être que c'est des dangers, il a plein de croyances limitantes ou de peurs qui le bloquent. Qu'est-ce que tu veux ? Quelque part, l'idée c'est, tiens, comment je reprogramme et j'amadoue mon mode automatique pour que lui aussi ait envie d'aller là-bas. Et ça, ça facilite grandement les choses parce que c'est là qu'est notre énergie, notre force de travail. Il gère l'essentiel de nos décisions.
- Speaker #1
On parlait en off, ça me fait penser à la zone de génie. Oui. Je n'en ai jamais parlé dans mes podcasts pour l'instant. Je veux bien aborder ce sujet avec toi. La zone de génie, tu vas mieux l'expliquer que moi, mais de ce que je comprends, c'est un endroit où le temps passe très vite, où tu es brillant. Et en fait, sur soi, c'est compliqué de savoir laquelle. Et parfois, tu penses que c'en est une, en fait, ce n'est pas celle-là du tout. Est-ce que tu peux nous expliquer avec tes mots ce que c'est ?
- Speaker #0
Ce que j'ai compris. En fait, la zone de génie, moi, je le vois aussi beaucoup avec cette notion de, et c'est très concret pour les gens, de commencer à observer dans notre journée. Qu'est-ce qui nous donne de l'énergie et qu'est-ce qui nous en prend ? Quand tu es dans ta zone de génie, pourquoi tu ne vois pas passer le temps ? Pourquoi est-ce que machin était brillant ? Parce qu'en fait, tu ne vois pas passer le temps, donc tu peux y passer beaucoup de temps. Moi, tous les podcasts que j'ai avalés, les livres que j'ai avalés sur le coaching, je ne me rends pas compte. Mais la réalité, c'est que si ça avait été du boulot, je n'y avais pas passé des heures.
- Speaker #1
Sur un autre thème, tu ne l'aurais pas fait.
- Speaker #0
Bien sûr, ça aurait été un travail. Du coup, ça m'aurait pris. Un peu l'exemple un peu bateau, c'est si toi, c'est ta passion de jouer au piano par rapport au voisin qui a décidé de devenir un pianiste, mais qui s'entraîne. deux heures par jour, il y a des chances que tu l'éclates juste parce que toi, tu y passes neuf heures par jour sans même t'en rendre compte. Donc il y a vraiment ce truc de ça te donne de l'énergie. Et là où c'est difficile d'avoir sur soi, c'est qu'en général, c'est tellement facile pour toi, c'est tellement naturel que tu as tendance à dévaloriser ton excellence. Tu disais des trucs où tu es brillant. Je ne sais pas si tu as des amis qui cuisinent extrêmement bien et toi, tu vas manger chez eux, tu es et tout. Et lui il te regarde et il te dit « Non mais ça va, je t'ai juste fait une omelette. » Et toi c'est la meilleure omelette de ta vie et tu vois la différence. Donc c'est souvent les choses que tu fais comme tu respires. Donc du coup tu ne te rends pas compte que c'est important.
- Speaker #1
Forme de facilité.
- Speaker #0
Voilà. Et donc petit à petit prendre conscience que ça a beaucoup de valeur pour les gens. Par exemple, c'est aussi, quand on parle de zone de génie, d'ailleurs ce n'est pas juste des talents innés, pas du tout. c'est des compétences que tu as travaillé aussi il y a des choses qui n'étaient pas dans ta zone de génie et qui peuvent le devenir mais typiquement moi, à un moment j'avais un ami d'ami qui m'appelle et qui me dit Mounia écoute j'ai déjà une term sheet une lettre d'intention d'un fonds qui veut investir dans ma boîte mais j'ai besoin que tu m'accompagnes sur la dernière ligne droite sur le dernier mois, je lui dis écoute je ne suis pas avocate, tu as un avocat, il me dit bien sûr que j'ai un avocat je lui dis bah tu n'as pas besoin de moi tu as trouvé l'argent, tu es content de ton fonds, il me dit oui ... T'as un avocat ?
- Speaker #1
Pas besoin de moi, quoi.
- Speaker #0
Ça me rassurerait et tout ça. Je dis, ok. Et je ne sais plus, on s'était mis d'accord sur un forfait, mais tu vois, je lui avais dit, je lui ai dit, oui, bon, écoute, on verra combien... Moi, je pensais qu'il allait me prendre beaucoup de temps. Je lui avais dit un certain montant. Et donc là, levé ce fait. Et je pense qu'on s'appelle, honnêtement, ça a duré un mois, peut-être, ce truc-là. On a dû s'appeler quatre fois, quelques WhatsApp, m'envoyer des docs. Je lui ai dit, ouais, ça, non, ça, tu le renégocies et tout ça. Et c'est vrai que... Contrairement peut-être à l'avocat, j'avais une vision un peu plus business de certaines choses qui n'étaient pas une question légale. Mais en tout cas, je n'avais pas l'impression d'avoir créé beaucoup de valeur. Au point qu'au moment où il me dit « envoie-moi ta facture » , j'avais honte. Je lui ai dit « je ne vais pas te facturer, ça n'a aucun sens » .
- Speaker #1
C'était tellement instinctif et facile.
- Speaker #0
Et là, il y a son associé qui ne me connaissait pas. Il m'appelle et me dit « non, tu ne te rends pas compte, tu as changé » . C'était Game Changer. Voilà, exactement. envoie-moi ta facture, c'est hyper important. Et donc, si tu veux, moi, je parle d'une facture à plusieurs milliers d'euros. Et moi, j'étais en mode, j'étais pas prête à facturer parce que je me disais, mais j'ai rien fait. Donc là, tu vois, c'est un exemple assez concret qui montre que notre zone de génie...
- Speaker #1
Ça, tu l'as construit, ouais. Oui,
- Speaker #0
et puis je l'ai construit, parce qu'effectivement, c'est juste que j'étais tellement dans le bain pendant des années que pour moi, il y a plein de choses qui sont des évidences. Mais en fait, pour quelqu'un qui ne connaît pas, ça a de la valeur.
- Speaker #1
Donc zone de génie qui peuvent se créer, mais est-ce que parfois on en a aussi de manière innée ? C'est une grande question, ça tu me diras.
- Speaker #0
Je ne sais pas, je n'ai pas la réponse, mais je pense qu'il y a des choses qui nous attirent, il y a des choses qui, oui bien sûr, et puis tu vois, moi je n'ai pas ça, mais tu as l'image un peu plus des gens qui ont un talent pour le dessin dès le départ, moi je n'ai pas du tout ces talents-là, donc je ne sais pas. Oui,
- Speaker #1
c'est une question un peu vaste quand même, l'inné et l'acquis.
- Speaker #0
Mais voilà, et vraiment ce truc de l'énergie, je trouve que c'est assez concret, moi je le fais avec mes clients, c'est-à-dire que dans leur journée, comme on utilise beaucoup l'agenda aussi pour... pour monitorer pas mal de choses, je leur dis, quand on travaille sur la zone de génie, je leur dis, tiens, déjà, fais ta journée de patron de boîte normale et note d'une certaine couleur les trucs qui t'ont donné de l'énergie. Ah bah tiens, j'ai rencontré des investisseurs, j'ai fait un pitch dans un incubateur. Ça, ça m'a donné de l'énergie, ok ? Et après, qu'est-ce qui t'a pris de l'énergie ? Ah bah, j'ai eu une conversation avec quelqu'un qui voulait quitter la boîte. Ok, ça, ça t'a pris de l'énergie, etc. Et ça, en fait, ça nous donne énormément. Voilà, la compta, la pauvre, on tape toujours sur la compta. Il y a des gens qui te donnent beaucoup d'énergie.
- Speaker #1
C'est clair. Non, non, ça dépend des personnes. C'est juste un exemple. Oui, c'est toujours le même exemple.
- Speaker #0
Mais voilà, et ça, je trouve que ça donne vraiment des éléments très concrets. Et donc, au lieu d'aller chercher des mots ou des compétences ou des talents, déjà se dire dans ma journée, qu'est-ce qui me donne de l'énergie, qu'est-ce qui m'en prend. Et ensuite... Une fois qu'on a ça, dans la mesure du possible de nos libertés, mais par exemple, typiquement, moi, quand j'accompagne des CEOs de boîtes, leur société grossit assez vite. Pourquoi est-ce qu'ils prennent un coaching ? C'est parce qu'ils sont obligés de se réinventer au moins aussi vite que leur boîte, voire plus vite. Ok,
- Speaker #1
c'est intéressant.
- Speaker #0
Et donc, à un moment, l'enjeu pour beaucoup, c'est d'apprendre à déléguer, c'est de recruter des gens meilleurs qu'eux. C'est ce qu'on dit souvent. Mais moi, je leur dis, il n'y a pas un manuel du bon CEO qui va... déléguer ça et garder ça etc. Par contre en faisant ce travail un peu sur qu'est-ce qui donne de l'énergie tout ça, qu'est-ce qui est ta zone de génie, peut-être que pour toi tu vas regarder par exemple le produit, tu vas être aussi, tu vas garder la casquette de CPO donc de Chief Product Officer jusqu'à la fin et tu l'assumes. Et par contre peut-être que la partie vente c'est pas toi. Et donc là pour le coup tu vas recruter une star de la vente. Et ça c'est important parce que des fois les CEO ils veulent faire tout carré et non.
- Speaker #1
Ou alors ils ont lu des biographies et X a fait ça.
- Speaker #0
Il y a des gens qui m'ont dit, Mounia, est-ce qu'on pourrait regarder ensemble, faire une liste de toutes les compétences que je dois avoir pour être CEO ? Je leur dis, ce qu'on va faire, c'est quelles sont les compétences que tu vas avoir pour être CEO avec ce que tu es toi en tant que personne. Ça, ça va être utile. Mais donc voilà, vraiment se dire ça.
- Speaker #1
Mais une forme de lâcher prise là-dedans. C'est-à-dire que tu es d'accord de dire que cette partie-là, je vais la laisser et c'est OK.
- Speaker #0
Je vais la laisser, mais du coup, je vais recruter, je vais déléguer.
- Speaker #1
Oui, bien sûr, à une bonne personne.
- Speaker #0
Etc. Mais oui, oui. Je te disais aussi ça hors antenne. Moi, quand mon associé Raphaël m'a rejointe, donc lui, il disait, il m'a dit, mais tu as ton petit business, là, c'est bien, tu as tes clients, tu es tranquille. Mais on peut faire plus avec 108 milliards. J'ai dit, OK. Et la réaction, ça a été, be my guest, tiens les clés du camion. Je ne veux pas être CEO de la boîte, la faire grossir. Moi, ce que j'aime, c'est exactement ce qu'on est en train de faire. C'est m'asseoir. avoir des conversations profondes avec les gens. Que ce soit faire du podcast, coacher des gens, le reste. Aujourd'hui, je suis à un moment de ma vie où je suis très claire sur ça, c'est ma zone de génie. Comme par hasard, c'est ce que j'adore faire. Ça me donne de l'énergie. Tout le reste, bien sûr, il y a plein de choses que je fais qui ne sont pas... Mais je vais essayer de limiter au maximum. Du coup, ça demande aussi de gérer son égo, ses peurs, ses besoins d'exister. Il y a beaucoup de gens, par exemple, qui vont se faire un drame parce que... ils sont pas le patron en fait c'est au foncièrement c'est pas ce qu'ils veulent c'est juste bon on nous a dit que c'était bien d'être le patron mais statutairement ça fait bien de dire sur linkedin de mettre sillo si j'étais là dedans je serais resté vici au lieu de devenir coach c'est vrai exactement c'est aussi de pour la société oui c'est sûr et aurait pu garder le titre de et je trouve que quand on on se rend compte de ce qui nous donne de l'énergie enfin moi je sais que j'ai eu un moment magique c'est quand j'ai réalisé que je sortais d'une session de coaching avec plus d'énergie que j'en avais en train.
- Speaker #1
Que tu as donné en tant que coach ?
- Speaker #0
Je ne sais pas si j'en donnais de l'énergie, mais moi, je ressortais énergisée.
- Speaker #1
Ah oui, oui, ok.
- Speaker #0
C'est-à-dire que ça se fait dans les deux sens et je sors avec une patate quand je coache des gens, qui fait que quand j'ai vu ça, je me suis dit jackpot, c'est fini. L'équation, elle change en fait. Ouais,
- Speaker #1
hyper inspirant. Ok. Et sur, désolé, je vais revenir sur un sujet un peu plus pratico-pratique, mais tu parlais de l'agenda, ça m'a fait tilt. Oui. Donc tu travailles, tu l'as dit à un moment, tu travailles beaucoup aussi sur les sujets de productivité ou en tout cas d'organiser son temps. Et évidemment, alors je ne sais pas si la société fait que maintenant, on a envie de faire de plus en plus de choses en parallèle. Donc avoir un métier, tu as les enfants, la famille, le sport, potentiellement une activité artistique, etc. Et moi, ces sujets d'organisation du temps me passionnent parce que je vois des personnes qui vont faire 15 000 trucs en même temps. Et puis d'autres qui... entre guillemets, alors c'est pas un jument mais qui se noie dans un verre d'eau et tu vois, c'est compliqué donc toi tu travailles beaucoup sur ces sujets d'organisation du temps, dans ta méthode t'as aussi développé des choses pour essayer d'optimiser ou de trouver un équilibre quelque part en fait la finalité c'est ni de trouver un équilibre ni d'optimiser,
- Speaker #0
parce que justement avec tous ces, je trouve qu'on se met des nouvelles injonctions en voulant être plus libre, plus heureux et on se retrouve prisonnier de ce qui était censé nous libérer Merci. Par exemple, il y a un exemple, je lisais un post-link ce matin qui m'a parlé, où la fille disait, oui, moi, je me suis dit au début, la crèche de mes enfants finit à 16h. Du coup, j'ai pris bien sûr une baby-sitter pour aller chercher, parce que moi, je voulais avoir du temps pour mon boulot, je ne voulais pas qu'il y ait de différence avec mon mari. Et finalement, elle s'est rendue compte qu'elle, ce qu'elle aimait, c'était aller chercher ses enfants. La liberté c'était aussi d'aller contre ce qui à la base ça a libéré entre guillemets les femmes de pouvoir se dire bah non mais je bosse et il n'y a pas de raison que ce soit moi qui m'arrête de passer à 16h. Donc ce qui était à la base un truc cool peut devenir une nouvelle prison. Pour certaines personnes, en fait, non, moi, son kiff, c'était d'y aller. Elle a réussi à... Si tu veux, il y a toujours une injonction derrière une libération. Et il faut réussir à faire le... Et sur l'équilibre vie pro-vie perso, pareil, il y a beaucoup de littérature là-dessus. Il y a certaines personnes, leur équilibre, à un instant T de leur vie, c'est de bosser 16 heures par jour. Encore une fois, je veux dire... Donc, moi, mon but, j'ai beaucoup d'outils pour tout ça. Mais je fais toujours des disclaimers en disant, il n'y a pas d'idéal, il faut trouver ce qui fonctionne pour toi. à l'instant T. Ce qui fonctionnera pour toi aujourd'hui, ce n'est pas ce qui fonctionnera dans 5 ans, dans 10 ans. On a des moments de vie différents. Mais une fois qu'on a dit tout ça, j'insiste auprès des gens en leur disant tu as un asset qui est l'un des plus précieux de ta vie. Si ce n'est le plus précieux, c'est ton temps. On a tous ce truc qui s'appelle le temps. Et d'ailleurs, le rapport au temps, je regarde plutôt le couple temps-énergie. Comme tu l'as dit, des fois... vois pas le temps passer et des fois tu le vois des fois en une demi heure tu va créer beaucoup plus de valeur pour son entreprise quand deux jours donc c'est vraiment le couple temps énergie voire création de valeur quand je dis création de valeur c'est au sens large ça peut être se faire un kiff oui ça crée beaucoup de valeur fin c'est pas forcément l'heure autre exactement donc donc si on regarde ça et donc je me dis voilà on a sept à sept et moi je veux pas que ce soit juste mon mode automatique cet enfant de deux ans avec un couteau qui le gère Donc, je vais mettre des moyens en place pour le contrôler, pour pas qu'il fasse ce qu'il veut quand il a envie, en fonction de « ah là là, si je fais ça, je vais mourir, et si je fais ça, ça va être confortable » . Et effectivement, tu le disais tout à l'heure, il y en a qui font beaucoup de choses, d'autres qui se noient dans un verre d'eau. Oui, il y a des gens qui gèrent un pays en 24 heures, et d'autres qui… Voilà. C'est pas une fin en soi de faire beaucoup de choses. Pareil, merci Instagram. Ah, il me faut que je sois une businesswoman accomplie, que je passe beaucoup de temps avec mes enfants, et que je fasse du sport et aussi une activité. Ah oui, maintenant, il faut une activité artistique aussi. Et puis, si je ne fais pas de méditation, je n'ai rien compris à la life.
- Speaker #1
Et puis,
- Speaker #0
maintenant, il faut cuisiner à la maison. C'est hyper important de manger des trucs faits maison. Tu vois le truc, on explose. Et d'ailleurs, plus les femmes que les hommes s'intériorisent énormément. Donc, vraiment, il faut faire très attention à ça. Il faut assumer, il faut choisir ses combats. Et je trouve que le coach, son rôle, ce n'est pas... de t'aider forcément à aligner les trucs sur le tableau de chasse c'est plutôt à te permettre parfois de faire le deuil de certaines choses mais oui j'aurais adoré alors pour le coup moi je cuisine mais imaginons j'aurais adoré cuisiner des bons petits plats tous les soirs pour ma famille maintenant en fait j'apprends à laisser tomber pour faire autre chose et donc pour le coup moi j'aime bien cuisiner c'est juste un exemple pour comprendre
- Speaker #1
de trouver son équilibre à soi et de ne pas vouloir suivre des idéaux comme ça tu sais que c'est pour ça que je n'aimais pas le coaching avant je dirais 2018 2017-2022 je pense je voyais beaucoup sur Instagram de coachs s'exprimer et justement beaucoup d'injonctions et ça je trouve que c'est problématique et c'est là où je t'avais dit que j'ai découvert ensuite une autre façon du coaching et celle que tu mènes aussi mais Et en fait, que c'est très personnel, très intime et chacun a des visions très différentes de ce que c'est un équilibre, de la performance, etc. Et pourtant, tu as un podcast performance. Mais c'est un message que je transmets aussi souvent.
- Speaker #0
Oui, que la performance, elle peut être multiple et individuelle. Exactement. Ça n'a rien à voir avec les idées reçues qui peuvent parfois, il y a quand même des choses à prendre. Mais si on a ce recul de ne pas tout prendre au prix de la lettre, en fait.
- Speaker #1
Mais tu vois, dans l'entrepreneuriat, il y a beaucoup ça quand même sur... à fond dans les startups, mais on a l'impression que le Graal dans les médias, c'est de créer une licorne. Mais une licorne, déjà, c'est juste une espèce de valorisation, c'est capitalistique, donc ça veut dire que potentiellement, tu ne peux pas coucher de l'affaire. Mais bref, en tout cas, ce que je voulais dire, c'est que quand on crée une boîte, on se dit qu'il faut absolument que je fasse une licorne, sinon ça ne vaut rien.
- Speaker #0
Oui, évidemment, on rentre dans des trucs. Alors que ce qui est bien maintenant avec mon métier, avec ma fenêtre, Je vois des choses que les autres ne voient pas. Je ne te dirai même pas, ça m'est arrivé d'accompagner des dirigeants qui venaient de lever plusieurs centaines de millions. Et en plus, une levée qui s'est hyper bien passée, où tous les fonds se battaient pour eux. En tout cas, c'est de l'extérieur, cette image. En vrai, ça ne s'était pas passé comme ça. À chaque fois, même les levées qui sont soi-disant faciles, quand tu connais l'histoire en détail, tu te rends compte que le mec, la porte du métro s'est refermée, il a fait ça.
- Speaker #1
J'adore l'image.
- Speaker #0
C'est exactement ça. Les calls jusqu'à 4h du mat', la veille du closing, parce qu'en fait, ça ne va pas se faire. Mais j'ai des gens qui m'ont confié. Et justement, c'est des choses qu'ils ne m'auraient pas confiées. quand j'étais leur VC, même si on a une bonne relation, tout ce qu'on veut. Mounia, j'ai envie de me barrer. Alors évidemment que je fais un grand sourire à mes investisseurs et que je leur dis que c'est génial et maintenant j'ai plein d'argent sur le compte, on va développer la vision dont j'ai toujours rêvé pour la boîte. Mais en fait, je ne suis plus bien, ça ne me va pas du tout. Et la question c'est, Mounia, comment tu fais pour m'aider à rester deux ans de plus ? Parce que sinon, l'enjeu est trop fort.
- Speaker #1
C'est carrément ça, c'est vraiment à rester un peu...
- Speaker #0
Oui, parce que du coup, je ne veux pas abandonner mes investisseurs, je ne veux pas abandonner mes collaborateurs, je ne veux pas abandonner mes associés. Et la question qui peut venir, c'est comment tu m'aides à trouver la force alors que le matin, en me réveillant, la première idée que j'ai, c'est comment je fais pour arrêter. Et c'est très bizarre en fait parce que c'est des choses qu'ils ont toujours voulu et une fois qu'ils y sont, c'est pas toujours le cas. Mais j'ai eu des conversations comme ça avec les gens.
- Speaker #1
Ça, c'est un sujet que j'ai pas encore intégré. J'entends beaucoup d'histoires d'exit. Et ce qui ressort un peu ces derniers temps, c'est qu'il y a beaucoup de personnes qui... Alors c'est compliqué, c'est contre-intuitif à comprendre, mais qui dépriment. Après avoir fait un exit. Pareil. Donc exit, pardon, j'explique, c'est qu'on a revendu sa société en gros. On a encaissé normalement pas mal d'argent. Il y a beaucoup de personnes qui tombent en dépression derrière. Ça, c'est encore... Je t'avoue que pour moi, c'est un concept que je suis mal à comprendre.
- Speaker #0
Alors pour le coup, j'accompagne des gens. Alors entre dépression et... Oui,
- Speaker #1
ou déprime. En tout cas,
- Speaker #0
questionnement existentiel. C'est un minimum. Ah mais c'est incroyable.
- Speaker #1
C'est classique, tu le vois.
- Speaker #0
C'est classique et c'est un sujet qui en ce moment est en train de ressortir. Je pense qu'avant, les gens, il y avait peut-être un tabou. Oui. Tu ne vas pas aller te plaindre alors que tout va bien, donc tu vas faire semblant d'être content alors qu'au fond, tu n'es pas au top. Et au point que c'est intéressant que tu évoques ça parce que chez 108 milliards, on est en train de préparer un événement où on va parler de ça. On fait maintenant quelques événements, on invite quelques experts sur un sujet donné. Et on est en train de préparer un événement sur ça, je te mettrai dans la boucle.
- Speaker #1
Avec plaisir.
- Speaker #0
Je ne sais pas encore exactement quand, mais je te dirai. Parce que c'est un vrai sujet. Et alors ce qu'on retrouve dans les ressorts psychologiques qui se jouent à ce moment-là... Donc déjà, évidemment que ce n'est pas parce qu'on a 10 millions sur son compte qu'on est plus heureux.
- Speaker #1
Oui, bien sûr. Non, mais il faut le vivre pour le croire. Oui, c'est ça.
- Speaker #0
Les gens disent « mais non, mais pas du tout, je serais hyper heureux quand je serais là » . Mais il y a des ressorts psychologiques qui se mettent en place, qui sont exactement les mêmes d'ailleurs que pour quelqu'un qui est pour un sportif. Je sais que toi, tu regardes beaucoup le sport, tu as beaucoup d'invités. Pour un sportif de haut niveau qui s'est entraîné pendant trois ans pour la médaille olympique, le lendemain de la médaille, il y en a beaucoup qui ont relaté aussi, qui ont levé le tabou sur… En fait, on a fait une déprime. Et c'est aussi les mêmes ressorts qui peuvent ressortir au moment de la retraite, du départ à la retraite, pour certaines personnes qui avaient une carrière très prenante. Donc on n'a pas besoin forcément de faire un exit. C'est des ressorts qu'on retrouve dans différents moments.
- Speaker #1
Oui, qui avaient un statut.
- Speaker #0
Et qui sont assez logiques en vrai, même si c'est contre-intuitif. Tu as un truc qui prend 99% de ton espace mental et de ta vie. Et à un moment, tu enlèves la prise.
- Speaker #1
Le vide, quoi. Oui, en fait, c'est le vide.
- Speaker #0
Et donc, est-ce que tes autres piliers de vie sont solides ? Est-ce que tu les as investis ou pas ? C'est sûr que, par exemple, dans le cas des départs à la retraite, il y a beaucoup de personnes qui racontent que quand leurs enfants ont quitté la maison, ils se sont retrouvés seuls à passer beaucoup de temps avec leur compagne ou leur compagnon. Ils n'avaient pas fait ça depuis 20 ans. En fait, ils n'avaient plus grand-chose à se dire. Alors, est-ce qu'on réinvente ? Justement, l'enjeu, c'est de pouvoir réinventer la relation, notre quotidien, nos passions, machin. Mais pour certaines personnes, c'est hyper effrayant. Tant que finalement, on ne se voyait pas trop, on parlait juste pour parler des enfants ou des courses et tout, on était dans un certain tunnel. Quand tu enlèves ce tunnel, il y a un vide. Il y a vraiment cette notion de vide qui peut faire peur. Après, il y a aussi plusieurs choses. Il y a justement cette capacité du cerveau à s'adapter énorme. Peut-être un exemple très concret. J'avais un ami qui m'avait confié quelque chose, je pense qu'on vit tous. Pendant ces deux ans où il était en prépa, il se disait, si un jour j'ai Central, limite je serai un homme accompli, je pourrais mourir heureux.
- Speaker #1
J'aurais réussi.
- Speaker #0
C'est le Graal, ouais, j'aurais réussi, ça y est. Peut-être maximum une semaine après avoir eu Central, c'était devenu le minimum syndical. Encore heureux que j'ai Central. Donc ça veut dire que notre cerveau s'adapte très vite. Les paliers pour nous et le minimum syndical évoluent extrêmement vite par rapport à notre réalité.
- Speaker #1
Donc ça c'était vraiment quasiment du jour au lendemain.
- Speaker #0
Mais oui. Je ne sais pas si toi tu as vécu des choses comme ça, mais...
- Speaker #1
Je réfléchis.
- Speaker #0
Franchement ?
- Speaker #1
Alors je ne l'ai pas conscientisé peut-être.
- Speaker #0
Mais en fait on s'adapte très vite. Il y a plein de choses qu'on n'a pas conscientisé mais par exemple dans notre qualité de vie en France, je ne sais pas si ça t'es déjà arrivé d'avoir une panne d'électricité qui durait plus d'une journée ?
- Speaker #1
Non,
- Speaker #0
c'est vrai. Fais l'expérience, tu vas péter un pont. Parce que ton cerveau, tu ne vas même pas te rendre compte, mais en fait je n'ai pas d'électricité mais du coup je n'ai pas internet.
- Speaker #1
qu'est-ce qu'il fait à ce moment-là ?
- Speaker #0
tu vas prendre un livre avec une bougie ça va être sympa 5 minutes mais ce que je veux dire par là c'est que pour toi avoir de l'électricité, avoir l'eau courante en ouvrant le robinet c'est le minimum syndical alors que tu donnes ça à quelqu'un du début du XXe siècle c'est le bonheur absolu c'est une réussite demain je te dis tu vas voler dans l'espace tu vas avoir des ailes qui vont te pousser c'est intéressant ce truc de normaliser rapidement
- Speaker #1
ces choses-là.
- Speaker #0
Ça aussi, ça explique. Après, il y a plusieurs ressorts. La quête de sens, la fameuse quête de sens. Au moment où tu sors de ta boîte, cette question, elle vient toquer très fort à ta porte. Moi, je les taquine un peu. J'ai accompagné un jour un dirigeant qui avait vendu sa boîte dans la pub et qui maintenant me disait « Mounia, je veux remonter une boîte, je veux un coaching avec toi pour que tu m'aides à trouver l'idée, à faire mon truc et tout. Mais là, je veux que ça ait de l'impact. » et je l'ai regardé, j'ai fait petit coquin t'as gagné beaucoup d'argent avec la pub c'est plus facile de...
- Speaker #1
la gueule qui parle c'est quoi tu vois moi l'image un peu caricaturale de l'impact je me dis bon il faut des choses qui nous parlent vraiment je sais pas si je suis dans un tunnel comme ça sur LinkedIn mais c'est vrai que je vois beaucoup ces messages là de quête d'impact c'est hyper intéressant à retenir aussi que l'impact peut prendre plusieurs formes On ne va pas forcément créer un truc soit dans l'écologie, soit dans la santé, soit dans...
- Speaker #0
Je trouve ça génial que les nouvelles générations se posent beaucoup plus ces questions qu'avant. Et merci. Donc, ce n'est pas de se dire qu'on s'en fout, il n'y a pas d'impact. Mais c'est justement que ce qui nous libère, ce qui est censé éveiller notre conscience, ne devienne pas un nouveau carcan. En fait, c'est plutôt ça.
- Speaker #1
Génial. Je vois que le temps est passé vite. Il y a une question qui m'est, en fait, j'aurais dû la poser au début. Pourquoi 108 milliards ? J'ai essayé de chercher, je n'ai pas trouvé. Peut-être mal cherché aussi, tu me diras.
- Speaker #0
C'est l'estimation du nombre d'humains qui a existé depuis le début.
- Speaker #1
Ok, waouh. Et pour toi, c'est quel ?
- Speaker #0
En fait, justement, dans 108 milliards, il y a la partie coaching, mais il y a aussi une partie, tu vois, je te parlais du mariage de mes amis, il y a une partie préparation et célébration des moments clés de la vie. J'ai fait, alors même si en ce moment, je le fais un peu moins, mais... J'ai fait de la préparation au mariage, de la préparation au baptême, j'ai animé des funérailles, des moments clés. Pour moi, les deux sont vraiment liés et ils sont vraiment à l'essence de la mission et du manifesto de 101 milliards. Et pour moi, il y avait dans cette notion d'humains qui ont existé depuis le début, en fait, on réinvente tout le temps la roue. Les questions qu'on se pose, les humains avant nous se les ont posées. Alors peut-être que ce ne sont pas les mêmes époques et tout, mais... En vrai.
- Speaker #1
Fondamentalement, ça fait très longtemps.
- Speaker #0
Donc il y a vraiment un petit côté de comment est-ce qu'on peut s'inspirer de la sagesse, de l'histoire de ceux qui ont vécu avant nous pour mener notre vie. Et c'est aussi un petit côté très unifiant, en fait, de se dire... Génial. Voilà.
- Speaker #1
Ok. Et je termine l'épisode avec deux questions, en général. Est-ce qu'il y a une personne qui t'inspire particulièrement ? Et si oui, pourquoi ?
- Speaker #0
Il y en a plein. Ouais ? En ce moment... Alors, attends, je réfléchis. Il y a un nom, là, qui m'est venu, mais je me demande si... Non, mais je vais aller sur elle. Il y a une neuroscientifique britannique qui s'appelle Tara Swart, alors docteur Tara Swart comme ils disent, tu sais. J'adore tout ce qu'elle dit. Elle parle divinement bien de la visualisation. Alors elle, elle ose même parler de manifestation, ce qui est pour le coup vu plus comme un mot un peu perché, un peu ésotérique, mais elle explique ce qu'elle veut dire par là. Et enfin, j'adore son approche. Ce qu'elle transmet sur les neurosciences m'inspire beaucoup.
- Speaker #1
Génial, on mettra en description et puis moi j'irai voir aussi Elle a un livre qui s'appelle La Source Et la deuxième question c'est de quoi rêves-tu toi maintenant ?
- Speaker #0
De quoi je rêve ? C'est une très très bonne question En fait je rêve de comment on va dire, d'ancrer ce que j'ai construit ces dernières années de m'asseoir un peu et de le voir En fait En ce moment, j'étudie beaucoup les trucs polarité positive, négative, yin-yang. Donc, d'être moins dans le yang, dans l'action, et d'être plus dans le yin. Et donc, pouvoir même, tu as l'association avec Raphaël, le fait de voir 108 milliards évoluer. C'est de me dire, tiens, comment est-ce que toi, tu peux t'asseoir et voir, en fait, les choses se mettre en place sans que tu sois à porter les choses.
- Speaker #1
Génial. Il faut ces phases aussi de contemplation, entre guillemets. Je ne sais pas si c'est le bon mot, mais en tout cas, de voir.
- Speaker #0
C'est un enjeu, je pense, majeur. Et pour moi, au-delà de ces phases-là qui permettent de se reposer, là, aujourd'hui, j'en suis à un niveau de mon développement personnel, mais aussi de mon business, où je pense que c'est ça qui me permettra d'aller aux prochaines étapes. Et c'est bizarre de se dire, ce qui m'a emmenée jusque-là ne va pas m'emmener ailleurs. Et il faut savoir utiliser d'autres outils.
- Speaker #1
Génial. On peut s'arrêter là-dessus, je pense. Merci beaucoup. Merci à toi. C'était génial. Merci. Merci. Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. J'espère qu'il vous a plu et que vous avez appris des choses. Si c'est le cas, merci de mettre 5 étoiles sur Apple Podcasts ou Spotify et surtout de partager cet épisode autour de vous. N'hésitez pas à me faire part de vos retours pour les prochains épisodes. Je vous dis à bientôt sur Objectif Mental.