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Objectif Mental

#9 - Anaëlle Malherbe - "Apprendre à se connaître est une question d'hygiène" - Psychologue et préparatrice mentale à l'INSEP

#9 - Anaëlle Malherbe - "Apprendre à se connaître est une question d'hygiène" - Psychologue et préparatrice mentale à l'INSEP

1h12 |06/01/2025
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#9 - Anaëlle Malherbe - "Apprendre à se connaître est une question d'hygiène" - Psychologue et préparatrice mentale à l'INSEP

1h12 |06/01/2025
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Description

🎉 Bonne année 2025 à toutes et à tous ! 🎉

Pour inaugurer cette nouvelle année, je suis ravi de recevoir Anaëlle Malherbe dans ce premier épisode d'Objectif Mental, le podcast dédié au mental et à la performance.


Anaëlle est psychologue clinicienne et préparatrice mentale à l'INSEP, où elle accompagne des sportifs de haut niveau dans leur quête de résultats d'excellence. Parmi ses réussites, elle a soutenu de nombreux athlètes médaillés aux JO de Paris 2024. En parallèle, elle intervient auprès de managers et de dirigeants d'entreprise, en les aidant à améliorer leur gestion du stress, leur concentration et leur leadership.


🌟 Thèmes abordés :

  • Les coulisses de la préparation mentale pour les JO de Paris

  • Comment gérer le stress, les échecs, et les croyances limitantes

  • Les différences hommes / femmes dans l'approche de la santé mentale

  • Les parallèles entre les défis des sportifs de haut niveau et ceux des entrepreneurs

  • Pourquoi la santé mentale est une clé essentielle de la performance durable

  • L’importance du sens et de l’équilibre pour réussir dans tous les domaines de vie

  • Comment Anaëlle aide les athlètes à se préparer à "l’après-carrière" ou à une reconversion professionnelle, et pourquoi cet accompagnement est crucial.


Citations clés :

  • "Le chemin est tout aussi important que la finalité."

  • "Apprendre à se connaître, c’est la base pour performer durablement."


💡 Vous apprendrez :

  • La différence entre la psychologie, la préparation mentale et le coaching

  • Comment travailler sur vos croyances limitantes pour débloquer votre potentiel

  • Les outils essentiels pour rester concentré et gérer les pressions au quotidien

  • Si vous êtes un(e) sportif(ve), un(e) entrepreneur(e), ou simplement en quête de performance et de sérénité, cet épisode regorge de conseils et d’outils pratiques pour optimiser votre mental et atteindre vos objectifs.


Cet échange passionnant m'a conforté dans l'idée que le coaching mental est une clé universelle pour exceller dans des environnements exigeants.


👉 Si vous êtes passionnés par le développement personnel, ou si vous cherchez à améliorer vos performances professionnelles, cet épisode est pour vous !


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Objectif Mental pour plus de contenus sur la préparation mentale, la performance et le bien-être.


Podcast créé par Kevin Rietsch.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Objectif Mental, le podcast où l'on explore le coaching et la préparation mentale. Je suis Kevin et chaque semaine je partage des conseils pratiques, des interviews d'experts, ainsi que des témoignages inspirants d'entrepreneurs, de sportifs et d'artistes. Mon objectif est de vous aider à débloquer votre potentiel pour performer en toute sérénité, que ce soit dans votre vie professionnelle ou... extra-professionnelle. Je vous souhaite une excellente écoute. Bonjour Annel, comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Bien et toi ?

  • Speaker #0

    Très bien, merci. Je suis très heureux de pouvoir enregistrer à l'INSEP, donc je te remercie pour ça. INSEP, qui est l'acronyme de l'Institut National du Sport de l'Expertise et de la Performance, c'est l'endroit où l'on forme des champions dans toutes les disciplines sportives quasiment. C'est un endroit qui me fait rêver depuis que je suis petit, parce que beaucoup de champions sont passés ici. On ne peut pas tous les citer, mais il y a eu Tony Parker, Amélie Mauresmo, Teddy Riner par exemple. Il y en a eu plein d'autres, mais je ne peux pas les citer. Écoute, je voulais échanger avec toi parce que tu accompagnes des sportifs d'élite, très souvent médaillés, mais aussi parce que tu accompagnes des dirigeants et des managers d'entreprise dans ton activité. Et tu vois, dans ce podcast, j'aime bien échanger sur ces deux aspects. Je trouve qu'il y a beaucoup de parallèles à faire, on va en parler. Et je te propose qu'on attaque tout de suite.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux te présenter ?

  • Speaker #1

    Anna-Helma Lherm, je suis psychologue clinicienne et préparatrice mentale. J'ai travaillé dans différents environnements. Avant de travailler dans le sport, j'ai travaillé en RH, en risques psychosociaux et en psychotrauma. Et puis aussi avec des jeunes et des ados. Actuellement, je suis à la fois à l'INSEP avec les sportifs olympiques et plusieurs équipes de France. Je travaille sur l'individuel et sur le collectif. Et puis aussi en parallèle, mon activité libérale avec des chefs d'entreprise, des managers. Et des jeunes sportifs tout venant, aussi avec le bouche à oreille.

  • Speaker #0

    Ok, excellent. Tiens, la première question que j'ai envie de te poser, c'est par rapport au JO. Évidemment, c'est un gros événement pour toi cette année. Comment ça s'est passé de ton côté ? Ça avait l'air intense ?

  • Speaker #1

    Très intense. Il y a beaucoup de personnes qui me posent la question. Et en fait, c'est dur d'expliciter comment c'était, à quel point... Il y a eu beaucoup d'intensité émotionnelle. J'étais avec des équipes ou des athlètes tous les jours. C'est-à-dire que tous les jours, je changeais d'équipe, je changeais d'athlète à accompagner. En parallèle de ça, j'étais aussi welfare officer. J'ai managé l'équipe de psy pour gérer la santé mentale de toute la délégation. Tu as à peu près 1250 personnes sur la gestion plus santé mentale et crise.

  • Speaker #0

    Vous étiez 4 avec toi pour toutes les athlètes ?

  • Speaker #1

    Tout. trois psych cliniciens pour tous les athlètes et aussi les staffs et les membres du CNO. Donc, en fait, toutes les personnes qui avaient une accréditation étaient responsables, on va dire, de leur santé mentale. Et en parallèle de ça, moi, je travaillais sur la performance avec les athlètes ou les équipes avec qui je travaille déjà depuis un certain nombre d'années pour les accompagner jusqu'au jour J et aussi sur la gestion de l'après. Donc, intense. Même émotionnellement, avec les victoires, avec les joies, avec les déceptions aussi en fonction des résultats. Avec beaucoup de sollicitations à certains moments sur la perf et sur la gestion de crise. Et puis dans un environnement électrique.

  • Speaker #0

    Un domicile.

  • Speaker #1

    Exactement, une ambiance de folie, une énergie assez puissante. Je trouve que le mot que tu as utilisé, intense, résume bien.

  • Speaker #0

    Oui, il devait y avoir une certaine tension dans les salles et tout. Enfin, pas que dans les salles, mais sur les lieux.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. Et en même temps, beaucoup de bienveillance. C'était vraiment agréable d'évoluer aussi dans cet environnement où j'ai eu la sensation qu'au fur et à mesure, de plus en plus de Français ont été pris par la dynamique. Donc, en fonction des disciplines, des fois, tu avais un public très français, des fois, tu avais un public assez mixé. Et... Tu vois, par exemple, au cyclisme, il y avait pas mal d'étrangers aussi. Donc, c'était encore une ambiance qui était différente de l'ambiance qu'on pouvait avoir, par exemple, à l'escrime. Et dans des lieux magiques, en fait, tu te rends compte à quel point notre patrimoine est exceptionnel. Et l'organisation a été superbe et a vraiment mis en lumière ces lieux et notre culture française de manière assez belle. Et ça s'est répercuté sur les Jeux Paras où, d'habitude... quand même peu de public et là au fur et à mesure il y a eu énormément de monde qui ont été présents, qui ont vibré avec les athlètes et donc du coup ça a vraiment fait un effet boule de neige très positif. Je pense qu'on a tous été très surpris positivement de l'impact que ça a eu auprès des athlètes mais aussi je pense pour l'ensemble des français qui ont apprécié et qui ont suivi les Ligue 1 des Paralympiques.

  • Speaker #0

    Au fur et à mesure, j'ai l'impression aussi que la vision des gens sur ces JO ont changé. Au début, c'était très français, très limitatif. Et puis au milieu, c'était Ah ouais, c'est quand même dingue, en fait, ce qui se passe. Et pour les paras, j'ai vu des vidéos incroyables de champs de supporters et tout. C'était fou. J'avais vu ça au C6 Foot, c'était dingue. Donc, trop bien. Donc, double casquette, psychologue, préparatrice mentale. Quelle est la différence entre la psychologie, la préparation mentale, et en fait, sur un troisième point que je vois aussi, c'est le coaching, plutôt. Si tu arrives à nous faire la différence entre les trois ?

  • Speaker #1

    Alors, je vais forcément beaucoup, on va dire fortement schématiser. Pour moi, la préparation mentale, c'est souvent l'image que je prends et qui va parler peut-être à certains, c'est l'image de l'iceberg. En fait, tu vas avoir la phase visible qui est la phase consciente. Et donc, du coup, quand tu travailles en préparation mentale, tu es vraiment sur l'optimisation et on va dire le renforcement d'habilité ou le développement d'habilité mentale. Donc... assez proche de quelque chose qui est assez comportementaliste, dans l'idée de développer des outils et améliorer ta concentration, la gestion de tes émotions, etc. L'aspect psy, on va travailler beaucoup plus en profondeur. Déjà, ce n'est pas la même formation. Et tu vois, il y a tout un débat actuellement sur cet aspect-là. Psychologue, personne ne peut se dire psychologue sans avoir passé le diplôme. Préparateur mental, si toi tu le veux, tu dis que tu es préparateur mental et tu n'as pas forcément suivi de formation. Ça peut être deux heures comme un an. Donc la psycho, l'idée, c'est de comprendre le fonctionnement inconscient, comprendre comment s'est construit aussi l'individu, le lien avec son environnement, qu'il soit familial ou qu'il soit aussi lié à l'environnement sportif. Et donc du coup, c'est... C'est de capter aussi des fois certains blocages qu'on peut avoir, qu'on va répéter. Et quand tu cherches à poser un outil prép mental dessus, si tu n'as pas travaillé le fond, tu sais que ça ne va pas fonctionner. Donc moi, je joue beaucoup sur les deux. En fait, dans ma pratique, les deux sont vraiment liés, mais je ne vois pas la possibilité de travailler de manière complète avec un individu, que ce soit un athlète, un entraîneur, un manager, sans avoir ces deux versants. Et après, le coaching, on va dire... très caricatural mais c'est assez proche quand même de la prépa mentale. T'as pas mal d'outils qui sont en lien et en règle générale ils vont plutôt être sur du management, sur travailler avec les entraîneurs, les DTN, etc. Sur aussi la gestion du collectif. Donc on va dire que c'est une version des fois un petit peu plus macro en fonction du public que tu peux accompagner.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc, il y a des préparateurs, toi tu es psychologue aussi et préparatrice mentale, mais est-ce que tu as des préparateurs mentaux qui vont envoyer vers des psychologues, des athlètes quand ils n'ont pas les outils ou en tout cas les connaissances sur ce qu'ils utilisent plus inconscient et tout ça ?

  • Speaker #1

    Alors ça, en toute logique, oui. T'en as certains qui sont assez en conscience de ce sur quoi ils peuvent aller en termes de travail ou de problématiques et sentir leurs limites. Et donc du coup quand on travaille en collaboration, on en a certains là dans l'équipe, ça se passe très bien parce que du coup tu peux co-accompagner une même personne. Et puis comme un peu partout, tu en as certains qui se disent qu'ils ont la possibilité de travailler sur tous les aspects. Et là pour le coup c'est dangereux parce que vraiment la partie plus psy et plus inconsciente, il faut comprendre les mécanismes et faire attention aussi aux portes que tu ouvres.

  • Speaker #0

    Ça peut être des traumas et des choses comme ça ?

  • Speaker #1

    Ça peut être exactement, ça peut être des traumas. Tu vois un athlète qui est dépressif, tu peux dire en prépa mental, tiens je vais travailler sur un outil de gestion des émotions et un outil de gestion de la concentration et la motivation. Ok super, tu poses un outil, tu poses le pansement, mais en fait la problématique elle n'est pas là.

  • Speaker #0

    Elle est plus profonde.

  • Speaker #1

    Exactement. Et donc du coup c'est de pouvoir aussi distinguer ces espaces et savoir à un moment donné orienter. Mais comme nous, en tant que psy, sur certains besoins ou sur certains publics, je sais que je ne suis pas forcément 100% à l'aise ou 100% experte. Et donc, du coup, je vais orienter vers des collègues psychologues qui, eux, ont cette formation-là ou cette appétence-là.

  • Speaker #0

    Donc, même dans la psychologie, il y a certains domaines où toi, tu dis, il vaut mieux que cette personne-là s'en occupe.

  • Speaker #1

    Exactement. Je pense que ça, c'est très important. Et la capacité à... À savoir là où tu es OK en termes d'accompagnement et là où tu as aussi certaines limites, c'est primordial pour la personne que tu accompagnes. Tu sois préparateur mental, coach ou psy, il y a des fois où c'est important de passer le relais ou au contraire, tu vois, ou en même temps, on va dire, d'être à deux sur un accompagnement de manière complémentaire en différenciant les espaces. C'est clair ?

  • Speaker #0

    Non, c'est très clair. Tu aurais un cas concret, évidemment sans nommer, mais tu vois, si tu as des cas comme ça, un peu d'école, où tu as détecté... En fait, tu as vu la personne en préparation mentale. et ensuite t'as vu qu'il y avait quelque chose de plus profond et t'as essayé de travailler là dessus et de débloquer l'athlète j'avais noté un cas on peut en parler maintenant mais par exemple il y a des sports, ça va être très cliché ce que je vais dire mais dans le tennis par exemple où les athlètes j'ai le tennis mais même le foot t'as des athlètes où les parents sont omniprésents est-ce que tu essayes de débloquer l'athlète vis-à-vis de ça parce que parfois ça peut créer des peurs des... Des frustrations ?

  • Speaker #1

    Ça m'arrive régulièrement. Pour le coup, ça va être plus dans mon activité libérale. Parce que pour le coup, à l'INSEP, on a pu... Les joueurs de tennis et foot, ils sont dans leur propre système. Ça m'est déjà arrivé de recevoir... Quand c'est des mineurs, je reçois systématiquement les parents avec l'enfant. Et de proposer aux parents de travailler avec eux avant de travailler avec leur enfant. De dire, là, en fait, il y a des choses qui sont projetées, il y a des peurs, il y a des attentes, qui font que ça met une pression plus ou moins consciente ou inconsciente extrêmement forte sur l'enfant. Et donc, du coup, je ne vais pas travailler, entre guillemets, sur le symptôme. C'est un peu schématique, ce que je vais dire, mais plutôt travailler sur le système. Et tu le vois beaucoup en psy, même mes collègues psy qui accompagnent uniquement des enfants. Des fois tu as des parents qui arrivent en disant mon enfant est pas bien. Oui ok, sauf que c'est pas lui le problème. Tu vois, c'est de comprendre ce qui se passe dans la systémique pour que chacun puisse se rééquilibrer on va dire et donc du coup à ce moment là tu crées de l'espace, du mieux-être et tu peux ensuite travailler sur la performance avec les jeunes. Donc tu l'as beaucoup en effet dans le tennis, dans le foot. Ça m'est déjà arrivé d'avoir des parents qui arrivent avec leur enfant de 9 ans en disant c'est le futur fédéraire 9 ans, prends le temps !

  • Speaker #0

    C'est compliqué à supporter ça quand tu es...

  • Speaker #1

    Exactement, et puis à 11 ans tu as des sponsors, etc. Imagine la pression que ça génère sur un gamin qui, à la base, pratique ce sport parce que ça lui plaît. Et donc du coup tu dénatures à certains moments le plaisir de la pratique. à cause de ses attentes extérieures et du coup des enjeux qui ne sont pas les bons enjeux pour lui à ce moment-là.

  • Speaker #0

    À son âge-là, oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    C'est marrant, ça me fait penser, tu vois, dans les entreprises familiales, tu as un peu ça aussi. Dans ce truc de PME familial, tu as des belles PME, mais quand tu as un peu cette passation, les enfants peuvent sentir un peu cette présence qui reste autour. Et sur ce parallèle, avec l'entreprise, toi qui accompagnes des médaillés, des sportifs de haut niveau et des dirigeants, Est-ce que tu vois des différences entre les deux typologies de personnes ? Est-ce que tu les accompagnes, tu vois, de la même manière ? Est-ce que le protocole, on va dire, est identique ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. En fait, l'environnement étant en partie différent, pour moi, ce n'est pas exactement la même manière d'intervenir, même s'il y a énormément de points communs. Alors, ma base, c'est mon premier entretien. Sur mon premier entretien, je vais... Comment dire ? aborder tous les domaines de vie, tu vois comment ça se passe dans ta vie sportive, vie professionnelle, affective, familiale, amicale, etc. pour avoir un peu une idée de comment la personne est, quelle est son histoire, et puis en fait déjà identifier ses ressources et ses points de blocage. À la fin de ce rendez-vous-là, je vais en règle générale faire un feedback. Souvent c'est dès le premier entretien, si on n'a pas eu le temps d'aller au bout. ça va être sur le deuxième entretien, de dire, voilà, moi, ce que j'identifie, c'est ça, ça, ça, est-ce que ça te parle ? Et donc, en lien avec ça, ça me permet, moi, de construire un petit peu les pistes de travail qu'on va avoir ensemble. Les liens qu'il y a, ça va être la gestion, la pression, ça va être, pour certains, comment je fais pour rester motivé ou motiver mes équipes, en tant qu'entraîneur ou en tant que manager. En fait, c'est, pour moi, le même besoin. Comment je peux comprendre les personnes que j'accompagne ? que ce soit mes athlètes en tant qu'entraîneurs ou que ce soit mes collaborateurs en tant que managers, il va y avoir un parallèle assez fort, c'est par exemple entre un dirigeant et un athlète de haut niveau. Pour moi, dirigeant et manager, t'as quand même un gap qui est différent. Le dirigeant, à un moment donné, il peut pas verbaliser à tout le monde qu'il a des doutes. Et donc du coup, le seul espace qu'il trouve, en tout cas c'est ce que je vois par rapport aux gens que j'accompagne, c'est l'espace qu'on a ensemble. Parce que c'est ok de pouvoir dire, là j'ai peur, là c'est ok, là je sais pas, etc. Un athlète de haut niveau, c'est pareil. Tu le vois là dans les médias, on les met sur un piédestal, les héros, etc. En fait, c'est des personnes comme toi et moi avec des fois des manques de confiance, des fois des peurs, des croyances positives, négatives, etc. Et donc, du coup, ce qui est complexe, c'est qu'ils sont forcément à un moment donné où ils sont seuls face à la décision. Que ce soit sur le ring, sur la piste ou sur ton plot de départ ou que ce soit à certains moments sur des décisions liées à des investissements, liées à ta stratégie. commercial ou autre, peu importe. Donc là, il y a un point commun qui est assez important. La deuxième chose, c'est que pour moi, l'une des bases, c'est apprendre à te connaître. Et quand tu sais comment tu fonctionnes, ça t'aide aussi à mieux comprendre comment les autres fonctionnent, à moins projeter tes propres perceptions, tes propres croyances, et donc du coup, à être plus à l'écoute des uns et des autres, à mieux fonctionner ensemble. à moins réagir des fois uniquement à travers ton ego, de manière un peu impulsive. Et je trouve que ce travail en profondeur aide vraiment à asseoir une meilleure estime de soi et des choix qui vont être plus en conscience. Donc ça, c'est l'autre parallèle que j'identifie. Et après, clairement, cet environnement qui est concurrentiel, où on évalue surtout la performance, va générer des... des besoins ou des problématiques qui vont être identiques.

  • Speaker #0

    De gestion du stress par exemple ?

  • Speaker #1

    De gestion du stress, exactement. Gestion des enjeux, tu es un dirigeant d'entreprise, tu as des investisseurs, en fonction de combien ils sont dans ton capital, tu as plus ou moins de marge de manœuvre. Donc du coup, il y a énormément d'éléments qui peuvent être similaires. Après, l'environnement perso va être des fois un peu différent. dans le sens où des managers ou des dirigeants, alors tu vas avoir les start-uppers qui sont dans un environnement particulier, très stimulant, dans le partage, dans l'énergie. Tu vas avoir des dirigeants qui sont dans des environnements beaucoup plus structurés, mais souvent qui vont être plus âgés, avec une vie de famille, etc. Donc comment tu travailles aussi ce lien entre change de casquette, c'est moi qui décide, X heures par semaine, et puis je rentre à la maison, comment je... je me réadapte à cet environnement-là, comment je peux être à l'écoute de ma femme, de mon conjoint, de mes enfants. Et donc, du coup, il y a aussi toute cette appréhension-là qui est extrêmement importante et qui, des fois, peut être un peu différente par rapport à des athlètes de haut niveau où tout est construit autour d'eux et tu en as certains qui n'ont pas forcément encore de vie de famille. Et donc, du coup, c'est plutôt comment je gère mes relations affectives, comment je gère mes relations amicales. ou mes études sur ce double projet. Donc il y a des choses qui vont quand même être différentes par rapport à ce côté environnemental.

  • Speaker #0

    C'est intéressant sur les études, est-ce que la prépa mentale, tu les aides, donc un athlète de très haut niveau performe dans son sport, sur les études peut-être, c'est possible que ça arrive, mais qu'il est moins bon ou elle est moins bonne, est-ce que tu essayes d'appliquer les outils que tu as, enfin pas les outils, mais en tout cas l'accompagnement que tu as sur le sport, et de l'aider en même temps sur la partie études et vie professionnelle, parce que... J'ai l'impression que si on met tous les oeufs dans le même panier sur le sport, on ne sait jamais ce qui peut se passer. À côté, s'ils n'ont pas un plan B, est-ce que toi tu essaies de suivre là-dessus ?

  • Speaker #1

    En fait, je fais en sorte qu'on puisse aborder ces différents aspects pour que ça puisse être équilibré dans sa vie. Ça ne va pas être un équilibre à 50-50, mais il y a des études qui montent. Par exemple, Hélène Joncherie et Fabrice Burlot ont fait régulièrement des études sur différents critères d'une Olympiade à l'autre par rapport à des athlètes. Une stat qui est récurrente et que je trouve assez parlante, c'est que ceux qui ont des études ou un job à côté, alors quelques heures, parce que si tu te traînes 30-35 heures par semaine, tu ne vas pas pouvoir bosser 35 heures non plus. vont avoir une meilleure gestion des fois de la performance parce que ça te permet justement de stimuler différemment et de ne pas mettre tous tes oeufs dans le même panier. Donc pour moi, cette notion d'équilibre, elle est primordiale. Et tu vois, pour faire le lien avec les jeux cet été, je l'ai énormément travaillé en amont pour pouvoir gérer la redescente derrière entre ceux qui arrêtent, ceux qui continuent. Et donc du coup, de se dire, voilà, tu n'es pas uniquement athlète de haut niveau, mais comment tu te développes et tu vas continuer de te développer dans tes autres domaines de vie. Donc ça, ça me semble vraiment primordial. Après, leur demande, elle ne va pas toujours être sur... Enfin, rarement être sur l'optimisation des études. Tu vois, avec des jeunes qui préparent des concours, médecine, des écoles de co, etc. Là, je peux être sur l'optimisation.

  • Speaker #0

    C'est des concours, ouais.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc comment tu fais pour réussir à être efficace dans tes révisions, etc. Ça, je vais le travailler. Les athlètes de haut niveau, ils ne vont pas avoir cette demande-là parce que la demande de perf, elle est orientée sur...

  • Speaker #0

    C'est intéressant, tu parlais de l'après JO, ça me fait le lien avec la reconversion. Je fais le parallèle avec, autour de moi j'ai plein d'amis qui changent de boulot. Et en fait sur la partie reconversion, il y a un peu le côté où tu as l'impression de perdre tous tes repères. Et tu vois un peu de sortir du circuit en fait. Je pense que quand tu es sportif et que tu arrêtes ta carrière, après tu dois avoir un vide sidéral parce que tu ne sais plus quoi faire. Et dans la reconversion, il y a des gens qui vont quitter un job. ensuite créer une entreprise et là être complètement perdu. Comment toi, tu essayes de les accompagner là-dessus pour qu'ils arrivent à se construire autour de leur nouvelle vie ?

  • Speaker #1

    Je le travaille en amont. Pour moi, il y a des moments où on est trop en mode pompier. Et donc du coup, j'ai fait quand même plusieurs Olympiades depuis Rio. Donc je vois aussi... les cycles et la manière dont globalement les athlètes vivent la reconversion. Et ça, c'est des choses que j'aborde vraiment en amont. De dire, commence à réfléchir à ce que tu veux faire sur l'après-Olympiade. Est-ce que c'est continuer ton sport ou pas ? Comment ? Est-ce que c'est reprendre un peu plus tes études ? Parce que tu en as beaucoup sur la dernière année qui mettent leurs études en stand-by. Donc, vraiment, en fait... Pour résumer, pour moi, l'idée, c'est de travailler sur ton identité complète. Si tu te dis, je ne suis qu'athlète de haut niveau et donc mon résultat, c'est ce que je suis, ça peut être vraiment très compliqué. Parce que si tu réussis, super, mais en fait, ça ne te résume que à ta médaille. Et si tu loupes, tu peux te dire, ça fait des années et des années que je travaille pour rien et tu as un espèce d'effondrement psychique qui peut être assez important. Donc, c'est qui je suis dans la globalité. Moi, en tant que compagnon 2, ami 2, fils 2, fille 2, tu vois, et donc vraiment être sur ces différentes facettes. Et ça rejoint mon premier entretien. Pour moi, c'est primordial de comprendre comment l'individu est et a évolué dans ces différents domaines pour pouvoir être dans une continuité et non pas un espèce de stop qui fait que le saut dans le vide est juste vertigineux.

  • Speaker #0

    C'est intéressant, c'est marrant, parce que tu vois en startup on a un peu ce truc là aussi, de se dire je suis que startupeur, en fait le seul truc qui compte dans ma vie c'est le succès de cette boîte là, par contre il y a quand même peu de chances que ça fonctionne, et quand ça fonctionne pas, derrière c'est très compliqué à gérer, la personne peut se sentir moins que rien alors que ça définit pas sa perte en tant que telle. Je comprends ça. Ok, je repars sur l'entrepreneuriat parce que c'est un peu le sujet du... Et chez les sportifs aussi, je pense que tu as ça, ce côté où tu as des hauts qui sont très hauts, quand tu gagnes une médaille, un concours et tout, et tu as des bas aussi qui peuvent être très bas. Comment tu gères l'échec ou la déception ? Après, c'est... Au jeu, tu as peut-être dû en avoir.

  • Speaker #1

    Tu veux que je parte sur un exemple plutôt sportif,

  • Speaker #0

    entrepreneuriat ? Sportif, comme ça, on...

  • Speaker #1

    Alors, en fait, pour moi, la fixation d'objectifs, par exemple, est un point qui est hyper important de pouvoir structurer. tes objectifs, que ce soit à travers des objectifs smart ou que ce soit à travers des OKR, en fonction de ta philosophie, on va dire. Il y a un travail vraiment important sur le sens. Pour moi, c'est de se dire, derrière ta médaille ou derrière la réussite de ta boîte, qu'est-ce que tu y mets ? Qu'est-ce qui vraiment fait partie de ton sens profond, ta motivation intrinsèque, la symbolique que tu y mets ? Parce que, tu vois, c'était un peu provocateur, mais avec les athlètes, cet été, je leur disais, mais... Tu vois, c'est un bout de médaille, c'est un bout de métal. Il a une couleur qui est un peu différente, mais c'est un bout de métal. Donc, les trois quarts ont mis leur médaille dans leur boîte à chaussettes et ils vont la ressortir dans X mois ou X années. Donc, si tu regardes ce qu'il y a de manière beaucoup plus symbolique derrière cette médaille, tu travailles vraiment sur le sens. Et donc, du coup, ça permet de faire le lien entre la finalité, le résultat et le chemin. Pour moi, le chemin est tout aussi important que la finalité.

  • Speaker #0

    C'est les quatre préparations qui comptent.

  • Speaker #1

    Et même voir les huit, douze années qui ont commencé. Exactement. Donc, sur une startup ou une entreprise, c'est pareil. Si tu t'épanouis au quotidien, tu sais ce que tu vas aller chercher, et tu es dans un développement continu, si ça loupe, ça va être moins difficile, et tu vas avoir davantage de capacité à rebondir que si tu es sur du on-off, j'ai réussi ou j'ai loupé. Donc... Il y a cette idée de travailler sur la fixation d'objectifs pour avoir les étapes, travailler sur le sens profond pour avoir la symbolique et ensuite injecter ça, entre guillemets, nourrir ça sur le chemin.

  • Speaker #0

    Je te coupe juste sur le sens. Comment tu essayes de creuser pour faire ressortir la raison profonde ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est une part qui est plus complexe. Je vais en discuter. J'ai des outils un peu plus créatifs pour essayer de couper. schématiquement un peu le cerveau gauche et aller plutôt sur le cerveau droit tu vois dans cette idée de d'être plus sur le procès sur la créativité et de faire émerger en fait ce qui est un petit peu plus profond et inconscient et donc du coup en fonction des personnes que j'accompagne je vais proposer des voilà des exercices en moi je trouve que c'est plutôt des jeux un peu ludique mais que pour pouvoir faire émerger ça et après je travaille beaucoup sur la distinction entre la finalité et le chemin, et autour de cette identité globale. Donc je vais avoir plusieurs manières de le travailler, qui vont s'adapter à la personne que j'ai en face et à ce qui lui parle le plus.

  • Speaker #0

    Sachant que pour chaque personne, ce sens ou ce pourquoi est très différent, il peut varier.

  • Speaker #1

    Exactement, et tu en as beaucoup qui n'ont pas conscience. Ça m'arrive d'avoir au cabinet des gens qui ont 40-50 ans. Sur le papier, tu te dis, mais tout va bien. Une belle situation professionnelle, financière, familiale et autres. Et en fait, ça ne va pas du tout. Certains qui vont se reconvertir à crise de la quarantaine, j'en vois quand même quelques-uns, à se dire, mais en fait, j'ai choisi un domaine et je n'ai pas le goût, je n'ai pas le sens. J'ai envie de faire autre chose, mais quoi, je ne sais pas. Ou des fois, 50 ans ou autre, où tu te dis, je ne suis plus aligné. Et donc... Et donc, en fait, je me rends compte que tu as quand même pas mal de personnes qui font les choses parce que la route, elle est un peu tracée ou que c'est un peu la logique, mais qui ne sont pas forcément alignées avec vraiment ce qui est important pour eux. Et ça, ça amène des fois à retravailler sur l'éducation, sur les valeurs acquises, etc. De se dire, il y a ce que mon environnement, des fois familial ou social, m'a induit et ce que moi, je veux vraiment. C'est une super porte à ouvrir et pour autant, elle peut faire peur, mais être assez libératrice par la suite. Je trouve qu'il y a beaucoup de personnes qui n'ont pas le sens, comme les athlètes au départ. Je veux ça, pourquoi ? Si je suis médaillée olympique, ça veut dire que mes années d'engagement auront payé. Mais si tu ne l'es pas, il se passe quoi ?

  • Speaker #0

    Donc, voilà. Je pense que c'est un sujet qui est hyper important et que tout le monde pourrait être amené à travailler pour se sentir mieux dans sa vie.

  • Speaker #1

    Il faudrait le faire assez tôt, ce travail, finalement, je trouve. Ou alors, ça fait peut-être partie du sens de la vie aussi, de s'en rencontrer un moment. Mais en école de commerce, on prend cet exemple-là. Je ne dirais pas la moitié, mais une bonne partie de la promo. Et là, tu es à 30-35 ans en train de se dire, bon, pourquoi je suis là ? pourquoi j'ai fait ça et ils sont tous en train de regarder ce qu'ils peuvent changer donc effectivement cette question de sens c'est important de se la poser peut-être assez tôt quoi et tu vois je pense que la génération qui est en train d'émerger là elle

  • Speaker #0

    est intéressante parce que ils sont entre le boulot mais aussi j'ai besoin d'avoir un équilibre de vie, j'ai pas envie de me mettre la tête dans le sac entre guillemets et du coup pas avoir de vie perso donc je veux que ça c'est l'impact, je vais bosser dans l'environnement, dans l'écologie etc et donc du coup sur ces jeunes là, moi ils me font assez écho parce que je me dis mais cool, ils sont pour certains déjà en train de se poser cette question et le conclure quoi quel impact je veux avoir et je me dis qu'il y a des belles choses qui peuvent émerger... Et en même temps, ça rejoint ce côté notre environnement où, on va dire, le moment où on est né, où nos générations, pour simplifier, ont aussi des caractéristiques avec des super forces et des points de blocage. Je pars loin, mais je trouve que c'est assez intéressant à creuser aussi.

  • Speaker #1

    Oui, carrément. Je vois très bien que les générations sont beaucoup plus sur ce que je peux faire de bien, finalement. pour ce monde. Peut-être moins qu'avant. Moi, ma génération, c'était en gros, finance, marketing. En école de commerce, il y avait deux choix. L'entrepreneuriat ou les trucs à impact, ce n'était pas du tout le cas. Et maintenant, je vois que ça change. Je voulais aborder sur la préparation mentale, le sujet des croyances limitantes. Chez les athlètes de haut niveau, il y en a, je pense, évidemment. Mais chez les entrepreneurs aussi, ou les managers, ou les dirigeants, comment tu fais, toi, pour travailler là-dessus ?

  • Speaker #0

    Dans quel but ?

  • Speaker #1

    En fait pour se mettre moins de limites, peut-être oser plus et prendre plus de risques, alors maîtriser mais prendre plus de risques.

  • Speaker #0

    Alors ?

  • Speaker #1

    Tu vois, par exemple...

  • Speaker #0

    Je sens que tu as une idée derrière.

  • Speaker #1

    Dans les croyances limitantes en entreprise, tu peux avoir je ne suis pas fait pour être dirigeant, directeur commercial ou directrice commerciale En fait, ce n'est pas... Peut-être que les personnes se mettent trop de freins et de limites à leurs ambitions, alors que les capacités, elles les ont. Mais par contre, elles vont se bloquer sur ce type de croyances.

  • Speaker #0

    Alors, je vais schématiser encore pour simplifier les choses. Pour moi, il y a deux voies d'entrée qui sont complémentaires. La première, c'est de comprendre d'où ça vient. Et souvent, nos croyances limitantes, on nous les a refourguées, pour faire simple. Et donc du coup, soit on nous les a refourgués, soit en tant que jeune enfant ou jeune ado, on a interprété certains signaux en se disant je ne suis pas faite pour être directrice commerciale ou je ne suis pas à la hauteur ou un prof de maths qui te dit tu es nul en maths et puis d'un coup tu te dis en fait, je ne comprends rien aux chiffres Donc il y a un moment où pour moi l'idée c'est de se dire… elle vient d'où cette croyance ? Et en gros, qui est-ce qui te l'a refilée ? Ou quel est l'événement qui fait que tu l'as interprétée comme ça ? Pour revenir à la source et en fait, amener à la déconstruire. Déjà, quand tu conscientises, et pour moi c'est vraiment une des lignes directrices sur un travail psy, c'est si je suis en conscience, j'ai la possibilité de choisir. Et donc du coup, je peux prendre un pas de recul et être, on va dire, plus objective dans mes réflexions. Donc, aller retravailler ça. Et après tu peux avoir des techniques du style, moi j'aime bien la PNL humaniste, pas la PNL tout court mais la PNL humaniste.

  • Speaker #1

    C'est quoi la différence ? Je ne connais pas.

  • Speaker #0

    Je trouve qu'elle est beaucoup plus centrée sur l'humain, un peu comme en lien avec la philosophie de Carl Rogers qui a été un psy américain, qui a créé justement le courant de psychologie humaniste qui est vraiment centrée sur l'individu en disant l'essentiel c'est la relation. C'est le lien que tu as avec la personne. Plus que les outils, c'est ce qui est en train de se passer dans l'instant présent et ce lien-là. Là où la PNL, pour moi, il y a des trucs qui sont un peu... Comment dire ? magique, de se dire que si tes yeux vont en Ausha gauche, ça veut dire ça et ça va pas. En vrai, ça marche pas, c'est pas aussi simple que ça. Donc, PNL humaniste, avec ce côté centré sur l'individu, t'as certaines méthodes qui permettent justement de déconstruire un peu ta croyance et de voir aussi quelle est la croyance génératrice qu'il y a derrière. C'est-à-dire qu'en fait, souvent, c'est une même pièce avec deux phases. Quand tu te dis, je sais pas moi... je ne suis pas faite pour être directrice commerciale. Il y a sûrement une croyance plus inconsciente, génératrice, positive qu'il y a derrière. Et donc, du coup, c'est de pouvoir la faire émerger. Donc, tu vois, si je resynthétise, il y a comprendre la source, d'où c'est venu, ou à quel moment c'est venu, pour nettoyer, retravailler tout ça, ou gentiment rendre les croyances aux uns et aux autres, tu vois, pour te réaligner par rapport à toi-même. et faire ce travail de déconstruction et d'identification de la croyance positive ou la croyance génératrice qui est cachée derrière cette croyance.

  • Speaker #1

    Donc un contre-exemple, par exemple, c'est ça, c'est une personne qui se dit pas capable d'avoir un poste à responsabilité. Est-ce que tu essaies de déconstruire en trouvant un exemple dans sa vie ?

  • Speaker #0

    Je la laisse le trouver. Parce qu'en fait, si moi je le pose, c'est ma perception. Mais peut-être qu'elle, derrière tout ça, elle a... Un moment, une idée ou un vécu, elle va dire, mais en fait, si je sais qu'au plus profond de moi, je suis capable et j'en ai envie. Et j'ai prouvé dans mon expérience que j'ai su relever des challenges, même quand mes proches n'y croyaient pas. OK, super. Donc, comment on développe ça et comment tu peux le transposer pour contrebalancer, entre guillemets, cette croyance ? La rendre moins puissante.

  • Speaker #1

    OK, moins figée.

  • Speaker #0

    Exactement. OK. Et quand tu as conscience de tes croyances, tu vois, moi j'en ai, enfin tout le monde a des croyances militantes, quand on a conscience, en fait ça te permet de te dire ok, c'est revenu sur la table, je prends un pas de recul, est-ce que je la confirme ou est-ce que justement j'essaye de faire un peu différemment ?

  • Speaker #1

    Ça c'est quand tu es au stade où tu te connais bien et tu fais tout ce travail en amont.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Parce que souvent les athlètes n'ont pas le scientisme.

  • Speaker #0

    Non, sauf quand en effet tu travailles sur toi. Et pour moi, c'est une hygiène. Je suis forcément biaisée, je suis psy, ça fait depuis que j'ai 15-16 ans que je travaille sur moi, donc ça fait plus que la moitié de ma vie que je travaille sur moi. Ça me semble essentiel parce que tu es continuellement en train d'évoluer, que tu as des événements de vie qui vont rajouter des couches. Et du coup, le fait de travailler sur toi, ça te permet de rester sur cet alignement et de l'adapter en fonction de tes besoins, de ton évolution personnelle. l'évolution environnementale.

  • Speaker #1

    De ce qui se passe, ouais. Et toi, là, vu que tu suis beaucoup d'athlètes, est-ce qu'il y a des croyances limitantes communes ? Enfin, plutôt des récurrences que tu vois entre certaines croyances qui sont, on va dire, je sais pas, t'en as 5-6 un peu connues, enfin pas connues, mais que tu as repérées, tu vois, chez les athlètes ?

  • Speaker #0

    Je me suis jamais trop posé la question. Je pense qu'il y en a une qui revient. C'est, et pareil, comme en entreprise, c'est je suis pas légitime. Tu vois, le manque de légitimité perçu. parce que des fois les parents, les entraîneurs ou un copain qui est meilleur ou autre, qui fait que ça c'est une croyance qui peut être assez dure à porter, qui peut générer le syndrome d'imposteur. Et donc en fait quand tu as ce syndrome-là, tout le monde se dit autour de toi, tu as le potentiel, tu es fort ou tu es fort, mais il y a une part de toi qui te met des bâtons dans les roues. Donc la légitimité c'est quelque chose qui est récurrent. et sur les autres faudrait que j'y réfléchisse que je prenne un pas de recul et je te dirais mais le syndrome de l'imposteur c'est marrant,

  • Speaker #1

    on en parle beaucoup parce qu'on m'a commissionné aussi en venant ici, on me dira est-ce que tu peux poser cette question là mais c'est vrai que le syndrome de l'imposteur je le vois beaucoup je vais mettre les pieds dans le plat mais est-ce que tu le vois plus chez les femmes que chez les hommes ou tu l'as de manière identique chez tout le monde c'est vrai que je pense que chez les femmes on va davantage l'avoir

  • Speaker #0

    Parce que les choses sont en train d'évoluer, mais c'est encore assez connoté. Tu vois, par exemple, je te prends un exemple tout bête. À l'école, un garçon qui met un peu le bordel dans la classe, tu vois, c'est un leader, c'est pas grave, c'est OK. Qu'il soit bon ou qu'il soit pas bon. Une fille, ce serait interprété différemment. Et puis, une fille, encore... un peu dans l'inconscient collectif, ça fait pas de bruit, ça bosse et tu vois c'est sage. Un garçon peut avoir plus de possibilités de s'exprimer et ce sera moins mal vu qu'une fille. Et si je vais encore plus loin, je le vois beaucoup avec les profils au potentiel intellectuel, où tu vas encore plus avoir ce syndrome d'imposteur chez les femmes, qui pour autant sont HP. Et quand tu le transposes plus tard en entreprise, je le vois moi dans mes différents environnements, quand tu cogites bien, quand tu as un certain potentiel, ça peut être compliqué dans un environnement qui est principalement masculin chez les managers. C'est en train de bouger, mais tu as plus d'hommes qui managent que de femmes qui managent. Et donc, une nana qui est au même niveau, voire mieux, ça peut en embêter quand même certains parce que ça touche à l'ego. Et donc, du coup, tu as davantage de freins quand tu es une femme dans ces environnements-là et souvent avec un côté au potentiel parce que tu lui renvoies un sentiment d'infériorité qui n'est pas du tout OK pour lui. Et donc, si lui n'a pas travaillé sur ça, bon courage. Si par contre, en face, tu es avec quelqu'un qui voit le potentiel et qui se dit Mais génial, chacun a sa valeur ajoutée. Et donc, du coup, c'est un bon moyen de... de se construire et d'évoluer, là c'est génial. Mais je trouve qu'on a encore pas mal de chemin à faire là-dessus. Mais tu vois, toutes les idées qu'on entend souvent, on n'a pas le même salaire, c'est sûr. Hier, je parlais avec une personne qui me demandait d'intervenir sur une grosse conférence avec pas mal de monde. Elle me disait, mais Anaël, ton tarif... Tu vaux, mais trois fois plus que ça. Et donc, du coup, c'est aussi la perception de l'environnement et du fait que c'est vrai que les nanas, je pense qu'on a davantage ce syndrome d'imposteur que les hommes.

  • Speaker #1

    Tu penses que la prochaine génération, toi, qui a des athlètes plus jeunes chez les filles, là, l'INSEP, tu le sens moins ? Ou c'est en train de changer ? Parce que c'est vrai que dans ma génération, je suis complètement d'accord avec toi. Je suis autour des moi, des filles qui pourraient créer des boîtes, faire plein de choses incroyables, mais qui se limitent. par l'éducation malheureusement. Est-ce que tu vois que la prochaine génération, ça change ?

  • Speaker #0

    Alors dans le sport de haut niveau, j'aurais du mal à te le dire, parce qu'on est quand même très orienté perf et entre guillemets, t'existes si tu perfs.

  • Speaker #1

    Ouais, t'es dans l'élite en fait.

  • Speaker #0

    Donc t'es dans un environnement qui est biaisé, après avec ceux que j'accompagne en libéral, qui sont sur les études sup, ou tout jeunes diplômés. Je trouve que ça bouge. T'as encore ça, mais il y a davantage d'équilibre. Ça commence à se rééquilibrer. Mais il y a quand même un travail de fond qui est assez important. Je pourrais entrer dans des sujets complètement différents et on pourrait partir loin. Mais il y a des choses à faire évoluer et qui demanderont du temps.

  • Speaker #1

    Je pense même sur les écoles, les grandes écoles, à mon avis. Il y a des filles qui se mettent trop de barrières par rapport à des garçons qui font Oui, je suis capable, je vais essayer, et puis on verra. On ne peut même pas s'inscrire.

  • Speaker #0

    Tu vois, il y a ça, et puis même, je pars là-dedans parce que ça me vient spontanément. Tout à l'heure, tu as dit Je mets les pieds dans le plago. Mais tu vois, même par rapport à la sexualité, quand tu regardes comment c'est véhiculé dans notre société, sur, par exemple, les films pornos que tu peux avoir, en fait, ils sont faits autour de l'homme, ils ne sont pas faits autour de la femme. Et donc, les gamins qui voient ça, et je crois que les stats à 12 ans, les gamins sont déjà exposés à ça. Donc tu te dis, t'es pas encore un adulte. Et si la représentation que t'as du rapport sexuel, c'est ça, bon courage pour la suite. Et donc du coup, ce que je vois des fois, même dans mes suivis, c'est des jeunes femmes qui sont confrontées à ça et qui se disent, mais en fait, c'est pas le bon rapport. je suis pas qu'un objet je suis pas aisé avec ça et en même temps tu te dis si à 12 ans t'es exposé à ça tu penses que c'est la réalité et tu vois je pense que ça part même de ces sujets là de la manière dont de supériorité de tout ça exactement la posture de l'homme, la posture de la femme le rapport intime ça part de ces différents sujets et tant que ça, ça changera pas tu as quand même beaucoup de choses après à déconstruire et le chantier est encore immense.

  • Speaker #1

    Ça me fait penser à une question, est-ce que les athlètes viennent te voir instinctivement ? Ils se disent, tiens, là, il faut que j'aille voir Renel pour être accompagné ou est-ce que c'est les entraîneurs qui les envoient te voir ?

  • Speaker #0

    Les deux. de plus en plus dans le sens où il y a de plus en plus d'entraîneurs qui sont ok sur la démarche, tu en as de plus en plus qui se font accompagner donc ça c'est top et qui du coup identifient la plus-value pour eux et pour les athlètes et donc ça va être tu vois là les scrims il y en a certains qui m'ont dit écoute à la rentrée on a des jeunes qui rentrent j'aimerais bien que tu puisses les voir pour déjà commencer à proposer un accompagnement et puis après tu en as qui viennent spontanément parce que parce qu'ils ont un besoin ou parce que ça parle beaucoup, tu vois. Et ils savent souvent qui bosse avec qui, ils voient les effets. Et donc, du coup, ça ouvre des portes sur les demandes d'accompagnement.

  • Speaker #1

    Ils se disent, OK, moi aussi, j'aimerais plus performer. Donc, OK, intéressant. Et pareil, je reviens, le lien, c'était la différence homme-femme. Est-ce que tu vois plus les filles qui viennent ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai plus d'accompagnement de filles que de garçons. Parce que... Je pense que c'est encore un petit peu plus dur des fois pour les gars de parler de soi, d'aller ouvrir la boîte de Pandore où tu as pas mal d'émotions, quand tu travailles sur des choses qui sont plus ancrées, plus profondes. Et puis, tu as encore cette croyance qui est en train de changer, de se dire si je vais voir un psy ou un prép mental, c'est que j'ai un problème.

  • Speaker #1

    Ou que je suis faible.

  • Speaker #0

    Exactement. Et donc, je vais trouver mes solutions par moi-même et je suis fort. Là où au final, tu as le curatif, tu as le préventif, le curatif. Et puis, tu as le fait que potentiellement, un travail sur soi, à un moment donné, tu développes. Tu as fini de faire un travail de fond, même si c'est toujours un peu continu, mais tu peux aller renforcer des choses qui vont bien. Et moi, je suis plutôt partisane de ça, de se dire qu'est-ce qui est aussi OK et comment... on peut bosser dessus pour que tu puisses le pérenniser ou revenir là-dessus dans les moments qui sont un peu plus difficiles. Je pense qu'il y a encore du chemin à faire là-dessus. Pour les gars, c'est un peu plus difficile, mais ça doit être un tiers, deux tiers à peu près.

  • Speaker #1

    Ok, quand même. Mais c'est en train de changer, puisque je vois des athlètes, peut-être Irina va en parler, dans les médias, qu'ils se faisaient accompagner. Peut-être que ça va changer au fur et à mesure. Ça prend un peu de temps.

  • Speaker #0

    Ça bouge de plus en plus. Clairement, ça bouge de plus en plus.

  • Speaker #1

    Même la partie psychologie, il y a beaucoup d'informations qui sont faites sur la santé mentale. Je pense que c'est une bonne chose. Mais comme tu dis, c'est apprendre à se connaître. Et après, derrière, on peut dérouler. J'avais un sujet sur la gestion du stress. Comment tu aides les athlètes à gérer leur stress avant un grand événement ? Alors la Légio, c'est le cas parfait, puisque c'est un peu la date après toute cette préparation. J'imagine que certains étaient très stressés, ils peuvent perdre leurs moyens, peut-être. Comment tu essayes de leur faire gérer ça pour être performant le jour J ?

  • Speaker #0

    Je reviens sur les bases dont on a parlé, ça fait le lien sur le sens. Si je suis alignée avec mon sens, que la finalité soit là ou pas, déjà ça apaise. et faire en sorte que le chemin soit tout aussi important que la finalité. Je te ferai après une petite anecdote là-dessus, mais pour moi, il y a cet aspect-là. Et puis après, tu vas avoir le travail sur l'environnement. J'ai fait des ateliers avec les athlètes que j'accompagne où j'ai fait en sorte de mixer un peu les sports pour qu'ils puissent y avoir du partage sur comment je vis les choses, c'est quoi les tips que j'ai, d'autres ateliers avec l'environnement. de pouvoir travailler avec les entraîneurs et travailler avec les parents pour dire bon ben voilà c'est quoi la place de chacun et pouvoir des fois passer des messages par rapport aux proches qui veulent bien faire mais qui rajoute une pression supplémentaire donc ça c'est un point qui est important mais tu vois c'est de la systémie que c'est travailler sur le sur le système et puis après tu vas voir les outils d'optimisation les routines de perf la fixation d'objectifs les exercices de gestion du stress relaxation respire discours interne fin Tout ce que tu as un peu dans le classique, on va dire, sur la prépa mentale. Et tu vois, il y a ces différentes strates. L'environnement, le chemin et le sens et les outils d'aide à la paire.

  • Speaker #1

    Mais les outils sont à la fin, en fait. Le plus gros du travail pour toi sont vraiment sur le sens, les objectifs ?

  • Speaker #0

    Dans un premier temps, je pose ces bases-là. Et puis, en fait, on travaille sur la durée. Tu vois, des athlètes qui viennent me voir trois semaines avant ou trois mois avant, je vais dire, t'es gentil, mais c'est trop court. Il n'y a pas de baguette magique. Ce n'est pas en six séances que tu vas prendre des biceps puissance 10. Sur l'aspect mental, c'est pareil. Tu peux avoir un déclic. Mais après, c'est comment tu l'ancres et tu le pérennises. Et donc, du coup, c'est minimum un an avant où on commence à travailler les choses. Mais quand tu es sur des enjeux tels que les JO, l'idée, c'est de travailler, d'avoir plusieurs saisons pour pouvoir poser, expérimenter ces outils, ces prises de conscience sur des compètes qui ont moins d'enjeux pour qu'au fur et à mesure, ça devienne plus naturel. Et que le jour J, quand c'est le moment, sous le feu des projecteurs et des milliers et millions de spectateurs, de pouvoir être alignés, d'avoir les ressources. Parce qu'on ne va pas se mentir, ils ont eu tous peur. Et c'est normal, c'est aussi ça qui fait la beauté du sport et qui crée cette adrénaline. Après, c'est comment tu le transformes.

  • Speaker #1

    C'est marrant parce que de l'extérieur, tu n'as pas du tout l'impression... On dirait qu'ils sont ultra... Enfin, ils sont ultra concentrés, évidemment, mais je veux dire qu'on ne peut pas les déranger. Et qu'ils ont en fait, c'est limite une routine pour eux de faire ça. Mais c'est vrai qu'on ne sait pas ce qui se passe derrière.

  • Speaker #0

    C'est parce qu'ils l'ont travaillé aussi potentiellement en amont. Et puis il y a aussi le fait que si tu commences à montrer à ton adversaire que t'es pas bien, la bataille psychologique, c'est ça, t'as déjà perdu le combat ou perdu 50% d'efficacité.

  • Speaker #1

    Tu les prépares à ça justement ? Ça me fait penser à la natation. J'entends beaucoup d'histoires dans les salles avant la chambre d'appel.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    la chambre d'appel, je cherchais le mot exactement. Est-ce que tu les aides là-dessus ?

  • Speaker #0

    En tout cas, je l'aborde et je le travaille aussi pour qu'il puisse en effet avoir un impact s'il le souhaite sur, enfin prendre l'ascendant psychologique sur son adversaire de manière éthique. Ça, c'est un point qui est important parce que tu en as qui font des trucs où je ne suis pas forcément raccord. Mais voilà comment je fais pour être centré sur moi, être dans la meilleure posture, on va dire physique et mentale et du coup, commencer à prendre l'ascendant psychologique sur mon adversaire. Et ça, ça se joue en effet des fois dans la salle d'échauffe ou la chambre d'appel. Ça se travaille et ça se joue en amont.

  • Speaker #1

    Hyper intéressant. J'avais déjà eu le son du stress. Sur l'équilibre de vie, on en a parlé. C'était plus sur la partie burn-out que je voulais aborder. Tu en as vu passer toi dans le sport des burn-out ?

  • Speaker #0

    Alors nous, on parle plutôt de surentraînement dans notre jargon. Et du coup, ça se rapproche du burn-out. Clairement, il y en a eu. Surtout là, sur cette année où, pour certains, les sélects sont tombés très tard. Et donc, du coup, tu as une course au quota olympique qui fait que tu es dans un engagement extrêmement fort. Que ce soit l'entraînement, que ce soit aussi sur les déplacements, faire les compètes, etc. Et donc du coup, quand la sélèque tombe et que c'est quelques mois ou quelques semaines avant les Jeux, t'es plus que sur le fil. Et puis après, en fait, dans le burn-out comme dans le surentraînement, surentraînement, tu vois, c'est un mot qui fait peur. Parce que quand j'en parle avec des entraîneurs, ils vont dire Ouais, mais non, tu vois, sur la charge d'entraînement, ça va. Mais il n'y a pas que ça. Il y a comment ton athlète se sent. Est-ce qu'il a énormément de travail à l'école en parallèle ? Ce qu'il récupère en fait. Oui, c'est ça. Est-ce qu'il récupère ? Est-ce que tout est OK ? Et même dans sa vie perso, s'il y a des choses qui sont dures, imagine, il vient de se faire larguer, il a beaucoup de travail à l'école avec ses partiels et en plus sa charge d'entraînement quotidienne. Il peut se retrouver dans cet épuisement et pas forcément lié au sport en lui-même, mais lié... à l'ensemble de ses domaines de vie.

  • Speaker #1

    Ok. Et donc, tu vas pas essayer de faire réadapter le plan d'entraînement, c'est pas ton rôle, mais tu en discutes avec l'entraîneur et lui essaye ensuite de réadapter ?

  • Speaker #0

    Je vais en discuter déjà avec l'athlète. S'il est ok, je fais le lien avec le médecin. Et donc, du coup, je vais aussi en parler avec l'entraîneur ou si l'entraîneur n'est pas très open sur le fait de pouvoir dire Bah écoute, là, est-ce que tu peux lui laisser quelques jours off ? Parce qu'il a besoin vraiment de récupérer. je vais passer par le médecin. Tu vois, les scrims, ça fait des années que je travaille avec eux. Si je dis à Emryk ou Yann, des entraîneurs, là, l'athlète, c'est dur. Je pense que c'est important que tu puisses lui laisser du temps parce que ça va aller à la blessure. En tout cas, c'est un risque. Ils vont l'entendre parce qu'ils savent que je ne suis pas là pour... avoir un impact négatif sur la perf, mais plutôt sur la santé mentale. Et donc, du coup, la perf à moyen terme. Parce que si tu forces et que tu te pètes, tu te fais les croisés. Bah là, t'as perdu. Ouais, t'as perdu. Donc, du coup, on en parle pour trouver des solutions qui puissent être OK pour tout le monde et que l'entraîneur puisse aussi dire c'est OK ou non, on n'arrête pas l'entraînement, mais on aménage un peu et que le choix soit fait en conscience.

  • Speaker #1

    Ça a évolué la relation avec les entraîneurs ? Je ne sais pas de quand date l'arrivée de la prépa mentale dans le sport, mais est-ce qu'au début, c'était mal vu par certains entraîneurs ? Et est-ce que les relations se sont améliorées ces dernières années depuis que tu existes ?

  • Speaker #0

    Oui, il y a des équipes avec lesquelles je pars régulièrement sur des stages et sur des compètes. Les scrims, je fais partie de l'équipe. Le pentathlon, c'est pareil, on est partis ensemble. Donc il y a des équipes où c'est vraiment facile parce que je suis intégrée, ils savent comment je travaille. Je travaille aussi des fois avec certains entraîneurs, donc ils ont cette expérience-là. Et ils savent aussi que l'idée, c'est de faire en sorte que l'individu ou le collectif... soit le plus équilibré possible pour aller chercher la performance. En fait, on a le même objectif. Et donc, on a des expertises qui vont être complémentaires. Après, il y en a d'autres qui sont un peu plus, j'ai envie de dire, vieilles écoles et qui vont te dire, oui, oui, on est open. Mais en fait, si tu vois les athlètes, c'est dans le couloir caché derrière trois armoires. Là, autant dire que ça ne peut pas fonctionner. Et en tout cas, pas aussi bien. Et donc, il ne va pas y avoir le même rapport. Et c'est souvent dans ces moments-là où les athlètes vont être en souffrance parce que l'entraîneur ou le staff n'est pas à l'écoute. Et donc, du coup, ça pressurise jusqu'à ce que ça pète.

  • Speaker #1

    Ah ouais, ok. Et par contre, après, l'athlète peut venir te voir quand c'est...

  • Speaker #0

    Ou pendant, tu vois, ou pendant. Donc, c'est comment je fais pour les accompagner. Et là, je fais vraiment le lien avec le médecin pour que des fois, tu vois, le médecin, il a aussi un droit de vétérin sur certaines choses. Mais c'est comment on peut protéger au maximum l'athlète. Et puis après, c'est la caricature des entraîneurs qui vont dire qu'il n'a pas de mental. On a essayé de te prévenir et là, tu es aussi responsable de ce qui se passe.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'en France, il y a une vision ? Est-ce que tu vois la différence entre les pays sur le sujet de la santé mentale, la préparation mentale et comment la France se situe là-dedans ? Je sais qu'aux Etats-Unis, c'est quand même hyper développé. On est en avance ou en retard par rapport à d'autres ?

  • Speaker #0

    Je trouve qu'on a énormément évolué. Il y a quelques années, je t'aurais dit qu'on était en retard. Et là, j'ai changé ma perception avec le rôle de welfare officer, donc le rôle de psy santé que j'ai mené pour les Jeux de Paris, mais que j'avais aussi mené pour les Jeux d'hiver à Pékin. C'était la première fois où ils le faisaient, les JO de Pékin, et puis la deuxième fois avec les Jeux de Paris en sport d'été. En fait, avec un collègue, Paul Willman, qui s'occupe de la Belgique et qui avant était en Hollande, on a organisé des réunions internationales avec tous les welfare officers. C'était open à toutes les nations. Et donc, du coup, on a eu beaucoup d'Européens, on a eu les Brésiliens, les Japonais, énormément de pays. Je crois qu'à un moment donné, on était à 60, au moins 40 pays. Et là, je me suis rendu compte que ce que j'ai structuré avec l'équipe, c'était qu'on commençait à vraiment jouer dans ceux qui étaient les plus structurés. Donc, tu avais Belgique-Hollande parce qu'en fait, c'est la même personne qui l'a structuré en Hollande et maintenant, il le structure en Belgique. Les anglo-saxons. Et après, j'ai envie de te dire, vraiment, on était dans ceux qui étaient les plus structurés. en tout cas pour cette mission-là, qui mine de rien est énorme sur le côté santé mentale. Après, il y a encore plein de choses à faire évoluer, et c'est aussi une question de moyens. Il faudrait qu'on ait davantage de budget, ce qui risque de ne plus être le cas, parce que les Jeux de Paris sont passés, et on ne sait pas si on aura des budgets pour la suite. Donc si on a moins de budget, on a moins de ressources, donc moins de psy et d'accompagnateurs à la perf.

  • Speaker #1

    et ça va avoir un impact forcément sur ce qu'on pourra proposer et sur l'évolution ce serait dommage parce qu'il y a eu des très grosses perfs cet été le nombre de médailles parce que c'est ce qu'on voit mais de toute façon même les scores étaient très élevés je pense que la partie mentale a joué là-dedans évidemment l'entraînement sportif c'est normal mais je pense qu'après la mentale a aidé, ce serait dommage de s'arrêter en cours de route je reviens un peu plus sur monsieur et madame tout le monde En fait, il y a beaucoup de personnes qui, comme tu le disais, s'autoproclament préparateur mental, coach, etc. Je trouve ça un peu dangereux.

  • Speaker #0

    notamment sur Instagram, beaucoup de choses passées. Pour moi, en tout cas, je trouve que c'est un vrai problème parce qu'on joue avec le mental des gens, le cerveau des gens et leur intimité. Donc, si on a envie de se faire accompagner, comment trouve-t-on les bonnes personnes ? Sur quels critères se base-t-on ?

  • Speaker #1

    C'est très complexe. J'en parlais avec un collègue ami, Fabien Dupuis, qui est PrEP mental et lui, il est dans les montagnes. Et du coup... On a passé deux jours ensemble là, à se balader et en même temps à partager. Et sur pas mal de noms, ils me disaient est-elle personne ? etc. Et en fait, le constat, moi je le trouve extrêmement triste, mais je trouve que c'est pas si simple de trouver une personne qui a à la fois les bonnes compétences et la bonne posture, la bonne éthique, et rajouter à ça, qui est ok pour partager, waouh, là c'est la pépite. et je trouve ça triste parce que je pense qu'en fait le fait de davantage collaborer et échanger ça permettrait de faire monter en compétence notre domaine et c'est ce que j'ai développé avec Olivier Guidi sur le réseau Grand Insep où on a mis autour de la table des psychologues des chercheurs, des préparateurs mentaux et des coachs quasiment l'ensemble des acteurs de la dimension mentale sur le réseau plusieurs années pour développer des ateliers. Dans ces ateliers-là, il y avait l'échange, on a créé des outils qu'on a partagés, qui sont accessibles sur le site internet de l'INSEP. Dans cette idée de pouvoir faire grandir la profession. Et en fait, il y en a certains, des fois même dans le collectif, qui disaient, mais non, il ne faut pas le partager, il faut qu'on le garde. Non, l'idée, c'est qu'on fasse grandir l'ensemble du réseau. Donc, il y a encore cette appréhension de... de partage. Et puis t'en as certains qui vont dire mon athlète ou en gros j'ai perfé quoi. Parce que l'athlète a fait une médaille. Ah non tu vois moi j'en ai pas mal qu'on fait des médailles cet été, pareil à Tokyo. Je vais pas dire c'est moi qui ai fait la médaille.

  • Speaker #0

    C'est ma médaille, oui oui.

  • Speaker #1

    On a accompagné et à un moment donné tu peux apporter un plus pour que l'athlète puisse lui trouver les solutions. Mais c'est lui qui perf. Donc déjà t'as le discours, t'as la présentation. Tu vois, ceux qui vont dire, ben voilà, moi, j'ai accompagné un tel, un tel, un tel. Je suis à tant de médaillés olympiques. Je me dis, bon, t'es plus sur l'ego que vraiment sur le contenu.

  • Speaker #0

    S'attribuer le mérite de...

  • Speaker #1

    Exactement. Ça, et puis, tu vois, il y en a un, je le connais pas personnellement, mais là, qui a eu un athlète qui a très bien parfait cet été et qui va, du coup, dans son discours, te dire, ben, il était au fond du trou. Et puis, en gros, grâce à moi, maintenant, il perf.

  • Speaker #0

    C'est pas si simple.

  • Speaker #1

    Là, tu es en train de lui mettre la tête sous l'eau, à dire à quel point, avant, c'était la galère. Et puis, tu arrives, tu es le sauveteur, et grâce à toi, il fait des médailles.

  • Speaker #0

    Donc, il y a une dépendance.

  • Speaker #1

    Et puis, en fait, il est sur l'ego. En fait, tu en as quand même un certain nombre. Et en effet, malheureusement, sur les réseaux sociaux, il y a ça qui se véhicule. Il y en a un, et là, j'assume complètement. Je vais te donner le nom. Tu vois, l'Académie de la haute performance. On est tous en train de s'arracher les cheveux dans le milieu. Parce qu'il va te vendre une dépolarisation. Je ne sais pas ce que c'est. Personne ne sait ce que c'est. J'ai même demandé aux chercheurs. On se dit, c'est quoi cette pseudo méthode ? Et il est allé jusqu'à démarcher des athlètes que moi-même j'ai accompagnés. D'accord. En proposant une séance gratuite pour dire après, ah ben, j'ai suivi un tel, un tel, un tel. Et vu qu'il a eu la méthode... venez, vous allez voir la dépolarisation, ça change ta vie.

  • Speaker #0

    Mais une recette magique en fait.

  • Speaker #1

    Exactement. Et ce n'est pas parce que tu as proposé une séance gratuite que derrière tu peux dire je suis efficace. Donc tu vois, des méthodes comme ça, moi ça me pose question. Et donc du coup, il y a cette question de quelle est l'image qui véhicule ? Est-ce qu'il est en train de mettre en avant systématiquement tous les athlètes et te vendre ça ? Pour moi, là tu as un point de vigilance. La deuxième chose c'est que tu en as certains, ils ont suffisamment de temps pour faire 1000 posts Instagram. Bon bah si tu as le temps de faire autant, c'est qu'en fait tu n'es pas sur le contenu. Et donc du coup, bah bosse et quand tu bosses, en fait tu n'as pas besoin de faire ça. Moi j'ai des collègues où j'aimerais bien leur orienter du monde, mais en fait on est tous bookés. Et si tu n'as pas de dispos c'est que déjà... Tu sais qu'il peut y avoir potentiellement de la qualité. Et puis après, il y a les formations. Savoir où tu as fait ta formation. Pour moi, psychologue, tu as quand même une garantie de qualité parce que tu as fait cinq ans d'études et tu connais le fonctionnement de l'individu et du système.

  • Speaker #0

    À la prépa mentale, tu avais fait un DU,

  • Speaker #1

    toi ? Moi, j'ai fait un DU qui était intéressant, mais très théorique et qui ne m'a clairement pas suffi. Du coup, je suis allée... chercher d'autres outils par la suite. Je me suis formée à la PNL humaniste, à l'hypnose, aux préférences motrices, à plein de domaines différents. Et en fait, c'est ça aussi, c'est de se dire, est-ce que l'intervenant que tu choisis a cette appétence aussi pour aller chercher différentes compétences et travailler sur lui ? Je pense que c'est aussi un gage de qualité. Est-ce que tu travailles sur toi en tant qu'intervenant ? Soit en suivi perso, soit en supervision ou en intervision. Donc voilà, je pense que le message qui est véhiculé, si tu as le temps de mettre 1000 posts Instagram et que tu es vraiment focalisé sur le marketing, c'est complexe. Si sur Internet, tu vois, c'est mon ami Fab qui me disait ça, ceux qui sont sponsorisés. tu te dis bah t'es sponsorisé génial mais c'est que t'as besoin d'avoir du trafic tu vois et puis à un moment donné t'as plus besoin mais t'as payé en fait pour être sur le haut de la page ah oui oui ils font de la pub ok d'accord ou pareil sur les pubs instagram si t'as besoin à ce point là de faire de la pub en indiv après si tu vends une formation je pense qu'il y a des choses qui sont différentes oui

  • Speaker #0

    Oui, si tu es bon, ça se sait. Et avec le bouche à oreille, normalement, tu es...

  • Speaker #1

    Sur l'accompagnement, sur le suivi indiv. Et si tu as absolument besoin de te poster à chaque fois en photo avec tous les athlètes que tu accompagnes, ne dis pas de temps en temps que tu as envie de poster une photo parce que tu as vécu un super moment. Mais ça, je trouve que c'est complexe. Et ça peut être un danger.

  • Speaker #0

    OK. Ok, c'est hyper clair. Je pense que ça va donner des cartes si les personnes veulent se faire accompagner. Pour conclure l'épisode, j'ai l'habitude de poser deux questions. A la première, est-ce qu'il y a une personne qui t'inspire particulièrement, alors que tu connais ou pas forcément ?

  • Speaker #1

    En fait, ça peut paraître bizarre, mais il y a peu de personnes qui m'ont inspirée. Il y en a deux qui m'ont principalement inspiré, dont une, j'en ai déjà parlé sur un podcast, c'est Yannick Noah. En fait, Yann comme Luc Alphand, le deuxième c'était Luc. C'est des personnes qui m'ont inspiré sur l'aspect sportif parce que j'ai eu l'occasion de les rencontrer avec Yannick, maintenant on est amis. Le fait de connaître qui ils sont. et de voir ce qu'ils véhiculent. Et tu vois, moi, ce que je trouve vraiment superbe, c'est que c'est des anciennes athlètes de haut niveau qui ont été extrêmement performants et qui, pour autant, restent alignés dans leurs valeurs et qui restent accessibles et qui vont donner autant d'énergie à des gamins de cité, pour l'assaut Fête le Mur de Yann, par exemple, qui sont en difficulté. le président de la République ou d'autres athlètes. Et en fait, cette capacité à aller aussi loin, à se dépasser, à être dans une recherche de performance, mais aussi de connaissance de soi, et en même temps, ce côté très humain et orienté sur la relation, sans prendre de haut, et en sachant que tout le monde peut être sur un pied d'égalité là-dessus, c'est des choses qui me parlent beaucoup en termes de valeur. et l'autre aspect c'est que tu vois Yann quand j'ai bossé avec lui sur la coupe d'Evis j'ai trouvé qu'il avait une aura et une énergie mais c'est un meneur d'homme un leader exactement et un leader qui est juste qui sait parler à chacun, adapter pour aller chercher la motivation individuelle, la motivation collective il sait aussi se marrer et tu vois être à la fois sérieux et en même temps dans cette énergie là... Et ça, c'est des choses que j'apprécie beaucoup et qui m'inspirent. Et tout simplement parce que je pense que ça fait écho à mes valeurs.

  • Speaker #0

    C'est intéressant parce qu'on parlait de l'identité et de l'extérieur. En tout cas, Yannick Nant, on a l'impression qu'il s'est construit... Pas seulement sur le sport, parce qu'il a eu l'artiste et puis ensuite être entraîneur de l'équipe de France de tennis. Mais ouais, on a l'impression que son identité, il l'a vraiment créé plus global que juste le tennis.

  • Speaker #1

    Exactement. Et tu vois qu'en fait, il est en capacité à rebondir dans plein de domaines différents. Donc, ça te montre aussi l'ensemble des qualités qu'il a. Et encore une fois, en restant humain et accessible. T'en as certains, une fois qu'ils perdent, mais t'as l'impression que... il n'y a plus rien qui existe et que tu vois les autres exactement et ça ça me parle moins tu vois c'est un peu la problématique égotique qui fait qu'à un moment donné je pense que tu te descendes de toi même et tu t'entoures pas des bonnes personnes mais donc voilà et Luc tu vois quand j'étais gamine je faisais des compètes de ski et qui prennent le temps avec les gamins tu vois j'ai trouvé ça incroyable Son frère était en mode compétition et donc, du coup, lui cherchait à faire le meilleur chrono. Là où Luc se disait, pour les piu-piu, on va être plutôt à la cool. Et je l'ai recroisé sur les Jeux de Pékin et je trouve que ce qu'il véhicule en termes de valeur est superbe.

  • Speaker #0

    Trop bien, merci. Il y a deuxième question, c'est de quoi rêves-tu maintenant ?

  • Speaker #1

    C'est une très bonne question. J'aimerais bien développer un... projet plus entrepreneurial à terme dans l'idée de pouvoir apporter et démocratiser la psycho du sport et la prépa mentale à tout le monde parce que je pense qu'on en parlait en off avant l'épisode je pense qu'il y a des belles choses à proposer à des jeunes qui préparent des concours, à des chefs d'entreprise des managers, une femme active qui en même temps est très active aussi dans la gestion de sa famille et donc je pense qu'il y a quelque chose à... à démocratiser, à apporter, qui permettrait, dans mon idéal, et c'est le sens que je mets moi à mon engagement, de se dire que si à petite échelle, on apporte, ou j'apporte une plus-value à certaines personnes, si elles se sentent mieux, elles vont se sentir mieux dans sa famille, ça va avoir un impact positif, et donc du coup, il y aura un effet boule de neige qui pourrait contrebalancer une part de cette société que je trouve assez anxiogène, tu vois, où tu allumes les infos, c'est quand même...

  • Speaker #0

    Oui, carrément.

  • Speaker #1

    négatif tout le temps et je pense que ça pèse sur la vie des gens. Donc ça j'aimerais bien aller plus vers ça. Et puis là je vais avoir besoin de prendre du temps pour moi parce que l'Olympiade a été très intense, en parallèle de ça j'ai eu un événement perso qui fait que je dois me refaire opérer pour la troisième fois sur une troisième année d'affilée. Donc du coup de prendre aussi ce temps là. pour se réaligner, se promettre bien physiquement et se projeter là-dessus.

  • Speaker #0

    Et réfléchir vraiment à la suite sans se précipiter.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et dans cette idée de pouvoir apporter, enfin démocratiser et apporter aussi à d'autres personnes vraiment une approche, je pense, qui peut être superbe pour les uns et pour les autres.

  • Speaker #0

    Écoute, merci à Nel pour le partage, d'avoir pris le temps de partager autant d'infos. Si on veut te contacter, je ne sais pas si tu prends encore des personnes en libéral.

  • Speaker #1

    le plus simple en fait c'est de me contacter sur mon site internet prépamentale.fr où tu as mon bon prénom tu tombes directement sur mon site il y en a plein qui me contactent sur LinkedIn mais j'ai trop de demandes de temps en temps je me pose et je réponds à tout le monde quelles que soient les questions mais voilà je suis plus facilement joignable via mon site et plutôt enfin voilà Je pense qu'à partir de Noël, ce sera plus jouable.

  • Speaker #0

    Ce sera plus jouable, ok. Et tu parlais des informations sur le site de l'INSEP, si les gens veulent s'intéresser.

  • Speaker #1

    En fait, je ne sais plus où c'est exactement, mais via le grand INSEP, on a posé tous les outils. Il faut chercher un peu sur le site internet de l'INSEP, mais tu as un guide sur la dimension mentale qui est hyper fourni. C'est plusieurs années de travail sur trois collectifs différents. donc il faut fouiller un peu mais je ne sais plus où est le lien exactement je vais chercher,

  • Speaker #0

    je le mettrai je pense que c'est une bonne idée merci en tout cas pour le partage merci beaucoup à toi merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout j'espère qu'il vous a plu et que vous avez appris des choses si c'est le cas, merci de mettre 5 étoiles sur Apple Podcast ou Spotify et surtout de partager cet épisode autour de vous n'hésitez pas à me faire... part de vos retours pour les prochains épisodes. Je vous dis à bientôt sur Objectif Mental.

Description

🎉 Bonne année 2025 à toutes et à tous ! 🎉

Pour inaugurer cette nouvelle année, je suis ravi de recevoir Anaëlle Malherbe dans ce premier épisode d'Objectif Mental, le podcast dédié au mental et à la performance.


Anaëlle est psychologue clinicienne et préparatrice mentale à l'INSEP, où elle accompagne des sportifs de haut niveau dans leur quête de résultats d'excellence. Parmi ses réussites, elle a soutenu de nombreux athlètes médaillés aux JO de Paris 2024. En parallèle, elle intervient auprès de managers et de dirigeants d'entreprise, en les aidant à améliorer leur gestion du stress, leur concentration et leur leadership.


🌟 Thèmes abordés :

  • Les coulisses de la préparation mentale pour les JO de Paris

  • Comment gérer le stress, les échecs, et les croyances limitantes

  • Les différences hommes / femmes dans l'approche de la santé mentale

  • Les parallèles entre les défis des sportifs de haut niveau et ceux des entrepreneurs

  • Pourquoi la santé mentale est une clé essentielle de la performance durable

  • L’importance du sens et de l’équilibre pour réussir dans tous les domaines de vie

  • Comment Anaëlle aide les athlètes à se préparer à "l’après-carrière" ou à une reconversion professionnelle, et pourquoi cet accompagnement est crucial.


Citations clés :

  • "Le chemin est tout aussi important que la finalité."

  • "Apprendre à se connaître, c’est la base pour performer durablement."


💡 Vous apprendrez :

  • La différence entre la psychologie, la préparation mentale et le coaching

  • Comment travailler sur vos croyances limitantes pour débloquer votre potentiel

  • Les outils essentiels pour rester concentré et gérer les pressions au quotidien

  • Si vous êtes un(e) sportif(ve), un(e) entrepreneur(e), ou simplement en quête de performance et de sérénité, cet épisode regorge de conseils et d’outils pratiques pour optimiser votre mental et atteindre vos objectifs.


Cet échange passionnant m'a conforté dans l'idée que le coaching mental est une clé universelle pour exceller dans des environnements exigeants.


👉 Si vous êtes passionnés par le développement personnel, ou si vous cherchez à améliorer vos performances professionnelles, cet épisode est pour vous !


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Podcast créé par Kevin Rietsch.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Objectif Mental, le podcast où l'on explore le coaching et la préparation mentale. Je suis Kevin et chaque semaine je partage des conseils pratiques, des interviews d'experts, ainsi que des témoignages inspirants d'entrepreneurs, de sportifs et d'artistes. Mon objectif est de vous aider à débloquer votre potentiel pour performer en toute sérénité, que ce soit dans votre vie professionnelle ou... extra-professionnelle. Je vous souhaite une excellente écoute. Bonjour Annel, comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Bien et toi ?

  • Speaker #0

    Très bien, merci. Je suis très heureux de pouvoir enregistrer à l'INSEP, donc je te remercie pour ça. INSEP, qui est l'acronyme de l'Institut National du Sport de l'Expertise et de la Performance, c'est l'endroit où l'on forme des champions dans toutes les disciplines sportives quasiment. C'est un endroit qui me fait rêver depuis que je suis petit, parce que beaucoup de champions sont passés ici. On ne peut pas tous les citer, mais il y a eu Tony Parker, Amélie Mauresmo, Teddy Riner par exemple. Il y en a eu plein d'autres, mais je ne peux pas les citer. Écoute, je voulais échanger avec toi parce que tu accompagnes des sportifs d'élite, très souvent médaillés, mais aussi parce que tu accompagnes des dirigeants et des managers d'entreprise dans ton activité. Et tu vois, dans ce podcast, j'aime bien échanger sur ces deux aspects. Je trouve qu'il y a beaucoup de parallèles à faire, on va en parler. Et je te propose qu'on attaque tout de suite.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux te présenter ?

  • Speaker #1

    Anna-Helma Lherm, je suis psychologue clinicienne et préparatrice mentale. J'ai travaillé dans différents environnements. Avant de travailler dans le sport, j'ai travaillé en RH, en risques psychosociaux et en psychotrauma. Et puis aussi avec des jeunes et des ados. Actuellement, je suis à la fois à l'INSEP avec les sportifs olympiques et plusieurs équipes de France. Je travaille sur l'individuel et sur le collectif. Et puis aussi en parallèle, mon activité libérale avec des chefs d'entreprise, des managers. Et des jeunes sportifs tout venant, aussi avec le bouche à oreille.

  • Speaker #0

    Ok, excellent. Tiens, la première question que j'ai envie de te poser, c'est par rapport au JO. Évidemment, c'est un gros événement pour toi cette année. Comment ça s'est passé de ton côté ? Ça avait l'air intense ?

  • Speaker #1

    Très intense. Il y a beaucoup de personnes qui me posent la question. Et en fait, c'est dur d'expliciter comment c'était, à quel point... Il y a eu beaucoup d'intensité émotionnelle. J'étais avec des équipes ou des athlètes tous les jours. C'est-à-dire que tous les jours, je changeais d'équipe, je changeais d'athlète à accompagner. En parallèle de ça, j'étais aussi welfare officer. J'ai managé l'équipe de psy pour gérer la santé mentale de toute la délégation. Tu as à peu près 1250 personnes sur la gestion plus santé mentale et crise.

  • Speaker #0

    Vous étiez 4 avec toi pour toutes les athlètes ?

  • Speaker #1

    Tout. trois psych cliniciens pour tous les athlètes et aussi les staffs et les membres du CNO. Donc, en fait, toutes les personnes qui avaient une accréditation étaient responsables, on va dire, de leur santé mentale. Et en parallèle de ça, moi, je travaillais sur la performance avec les athlètes ou les équipes avec qui je travaille déjà depuis un certain nombre d'années pour les accompagner jusqu'au jour J et aussi sur la gestion de l'après. Donc, intense. Même émotionnellement, avec les victoires, avec les joies, avec les déceptions aussi en fonction des résultats. Avec beaucoup de sollicitations à certains moments sur la perf et sur la gestion de crise. Et puis dans un environnement électrique.

  • Speaker #0

    Un domicile.

  • Speaker #1

    Exactement, une ambiance de folie, une énergie assez puissante. Je trouve que le mot que tu as utilisé, intense, résume bien.

  • Speaker #0

    Oui, il devait y avoir une certaine tension dans les salles et tout. Enfin, pas que dans les salles, mais sur les lieux.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. Et en même temps, beaucoup de bienveillance. C'était vraiment agréable d'évoluer aussi dans cet environnement où j'ai eu la sensation qu'au fur et à mesure, de plus en plus de Français ont été pris par la dynamique. Donc, en fonction des disciplines, des fois, tu avais un public très français, des fois, tu avais un public assez mixé. Et... Tu vois, par exemple, au cyclisme, il y avait pas mal d'étrangers aussi. Donc, c'était encore une ambiance qui était différente de l'ambiance qu'on pouvait avoir, par exemple, à l'escrime. Et dans des lieux magiques, en fait, tu te rends compte à quel point notre patrimoine est exceptionnel. Et l'organisation a été superbe et a vraiment mis en lumière ces lieux et notre culture française de manière assez belle. Et ça s'est répercuté sur les Jeux Paras où, d'habitude... quand même peu de public et là au fur et à mesure il y a eu énormément de monde qui ont été présents, qui ont vibré avec les athlètes et donc du coup ça a vraiment fait un effet boule de neige très positif. Je pense qu'on a tous été très surpris positivement de l'impact que ça a eu auprès des athlètes mais aussi je pense pour l'ensemble des français qui ont apprécié et qui ont suivi les Ligue 1 des Paralympiques.

  • Speaker #0

    Au fur et à mesure, j'ai l'impression aussi que la vision des gens sur ces JO ont changé. Au début, c'était très français, très limitatif. Et puis au milieu, c'était Ah ouais, c'est quand même dingue, en fait, ce qui se passe. Et pour les paras, j'ai vu des vidéos incroyables de champs de supporters et tout. C'était fou. J'avais vu ça au C6 Foot, c'était dingue. Donc, trop bien. Donc, double casquette, psychologue, préparatrice mentale. Quelle est la différence entre la psychologie, la préparation mentale, et en fait, sur un troisième point que je vois aussi, c'est le coaching, plutôt. Si tu arrives à nous faire la différence entre les trois ?

  • Speaker #1

    Alors, je vais forcément beaucoup, on va dire fortement schématiser. Pour moi, la préparation mentale, c'est souvent l'image que je prends et qui va parler peut-être à certains, c'est l'image de l'iceberg. En fait, tu vas avoir la phase visible qui est la phase consciente. Et donc, du coup, quand tu travailles en préparation mentale, tu es vraiment sur l'optimisation et on va dire le renforcement d'habilité ou le développement d'habilité mentale. Donc... assez proche de quelque chose qui est assez comportementaliste, dans l'idée de développer des outils et améliorer ta concentration, la gestion de tes émotions, etc. L'aspect psy, on va travailler beaucoup plus en profondeur. Déjà, ce n'est pas la même formation. Et tu vois, il y a tout un débat actuellement sur cet aspect-là. Psychologue, personne ne peut se dire psychologue sans avoir passé le diplôme. Préparateur mental, si toi tu le veux, tu dis que tu es préparateur mental et tu n'as pas forcément suivi de formation. Ça peut être deux heures comme un an. Donc la psycho, l'idée, c'est de comprendre le fonctionnement inconscient, comprendre comment s'est construit aussi l'individu, le lien avec son environnement, qu'il soit familial ou qu'il soit aussi lié à l'environnement sportif. Et donc du coup, c'est... C'est de capter aussi des fois certains blocages qu'on peut avoir, qu'on va répéter. Et quand tu cherches à poser un outil prép mental dessus, si tu n'as pas travaillé le fond, tu sais que ça ne va pas fonctionner. Donc moi, je joue beaucoup sur les deux. En fait, dans ma pratique, les deux sont vraiment liés, mais je ne vois pas la possibilité de travailler de manière complète avec un individu, que ce soit un athlète, un entraîneur, un manager, sans avoir ces deux versants. Et après, le coaching, on va dire... très caricatural mais c'est assez proche quand même de la prépa mentale. T'as pas mal d'outils qui sont en lien et en règle générale ils vont plutôt être sur du management, sur travailler avec les entraîneurs, les DTN, etc. Sur aussi la gestion du collectif. Donc on va dire que c'est une version des fois un petit peu plus macro en fonction du public que tu peux accompagner.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc, il y a des préparateurs, toi tu es psychologue aussi et préparatrice mentale, mais est-ce que tu as des préparateurs mentaux qui vont envoyer vers des psychologues, des athlètes quand ils n'ont pas les outils ou en tout cas les connaissances sur ce qu'ils utilisent plus inconscient et tout ça ?

  • Speaker #1

    Alors ça, en toute logique, oui. T'en as certains qui sont assez en conscience de ce sur quoi ils peuvent aller en termes de travail ou de problématiques et sentir leurs limites. Et donc du coup quand on travaille en collaboration, on en a certains là dans l'équipe, ça se passe très bien parce que du coup tu peux co-accompagner une même personne. Et puis comme un peu partout, tu en as certains qui se disent qu'ils ont la possibilité de travailler sur tous les aspects. Et là pour le coup c'est dangereux parce que vraiment la partie plus psy et plus inconsciente, il faut comprendre les mécanismes et faire attention aussi aux portes que tu ouvres.

  • Speaker #0

    Ça peut être des traumas et des choses comme ça ?

  • Speaker #1

    Ça peut être exactement, ça peut être des traumas. Tu vois un athlète qui est dépressif, tu peux dire en prépa mental, tiens je vais travailler sur un outil de gestion des émotions et un outil de gestion de la concentration et la motivation. Ok super, tu poses un outil, tu poses le pansement, mais en fait la problématique elle n'est pas là.

  • Speaker #0

    Elle est plus profonde.

  • Speaker #1

    Exactement. Et donc du coup c'est de pouvoir aussi distinguer ces espaces et savoir à un moment donné orienter. Mais comme nous, en tant que psy, sur certains besoins ou sur certains publics, je sais que je ne suis pas forcément 100% à l'aise ou 100% experte. Et donc, du coup, je vais orienter vers des collègues psychologues qui, eux, ont cette formation-là ou cette appétence-là.

  • Speaker #0

    Donc, même dans la psychologie, il y a certains domaines où toi, tu dis, il vaut mieux que cette personne-là s'en occupe.

  • Speaker #1

    Exactement. Je pense que ça, c'est très important. Et la capacité à... À savoir là où tu es OK en termes d'accompagnement et là où tu as aussi certaines limites, c'est primordial pour la personne que tu accompagnes. Tu sois préparateur mental, coach ou psy, il y a des fois où c'est important de passer le relais ou au contraire, tu vois, ou en même temps, on va dire, d'être à deux sur un accompagnement de manière complémentaire en différenciant les espaces. C'est clair ?

  • Speaker #0

    Non, c'est très clair. Tu aurais un cas concret, évidemment sans nommer, mais tu vois, si tu as des cas comme ça, un peu d'école, où tu as détecté... En fait, tu as vu la personne en préparation mentale. et ensuite t'as vu qu'il y avait quelque chose de plus profond et t'as essayé de travailler là dessus et de débloquer l'athlète j'avais noté un cas on peut en parler maintenant mais par exemple il y a des sports, ça va être très cliché ce que je vais dire mais dans le tennis par exemple où les athlètes j'ai le tennis mais même le foot t'as des athlètes où les parents sont omniprésents est-ce que tu essayes de débloquer l'athlète vis-à-vis de ça parce que parfois ça peut créer des peurs des... Des frustrations ?

  • Speaker #1

    Ça m'arrive régulièrement. Pour le coup, ça va être plus dans mon activité libérale. Parce que pour le coup, à l'INSEP, on a pu... Les joueurs de tennis et foot, ils sont dans leur propre système. Ça m'est déjà arrivé de recevoir... Quand c'est des mineurs, je reçois systématiquement les parents avec l'enfant. Et de proposer aux parents de travailler avec eux avant de travailler avec leur enfant. De dire, là, en fait, il y a des choses qui sont projetées, il y a des peurs, il y a des attentes, qui font que ça met une pression plus ou moins consciente ou inconsciente extrêmement forte sur l'enfant. Et donc, du coup, je ne vais pas travailler, entre guillemets, sur le symptôme. C'est un peu schématique, ce que je vais dire, mais plutôt travailler sur le système. Et tu le vois beaucoup en psy, même mes collègues psy qui accompagnent uniquement des enfants. Des fois tu as des parents qui arrivent en disant mon enfant est pas bien. Oui ok, sauf que c'est pas lui le problème. Tu vois, c'est de comprendre ce qui se passe dans la systémique pour que chacun puisse se rééquilibrer on va dire et donc du coup à ce moment là tu crées de l'espace, du mieux-être et tu peux ensuite travailler sur la performance avec les jeunes. Donc tu l'as beaucoup en effet dans le tennis, dans le foot. Ça m'est déjà arrivé d'avoir des parents qui arrivent avec leur enfant de 9 ans en disant c'est le futur fédéraire 9 ans, prends le temps !

  • Speaker #0

    C'est compliqué à supporter ça quand tu es...

  • Speaker #1

    Exactement, et puis à 11 ans tu as des sponsors, etc. Imagine la pression que ça génère sur un gamin qui, à la base, pratique ce sport parce que ça lui plaît. Et donc du coup tu dénatures à certains moments le plaisir de la pratique. à cause de ses attentes extérieures et du coup des enjeux qui ne sont pas les bons enjeux pour lui à ce moment-là.

  • Speaker #0

    À son âge-là, oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    C'est marrant, ça me fait penser, tu vois, dans les entreprises familiales, tu as un peu ça aussi. Dans ce truc de PME familial, tu as des belles PME, mais quand tu as un peu cette passation, les enfants peuvent sentir un peu cette présence qui reste autour. Et sur ce parallèle, avec l'entreprise, toi qui accompagnes des médaillés, des sportifs de haut niveau et des dirigeants, Est-ce que tu vois des différences entre les deux typologies de personnes ? Est-ce que tu les accompagnes, tu vois, de la même manière ? Est-ce que le protocole, on va dire, est identique ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. En fait, l'environnement étant en partie différent, pour moi, ce n'est pas exactement la même manière d'intervenir, même s'il y a énormément de points communs. Alors, ma base, c'est mon premier entretien. Sur mon premier entretien, je vais... Comment dire ? aborder tous les domaines de vie, tu vois comment ça se passe dans ta vie sportive, vie professionnelle, affective, familiale, amicale, etc. pour avoir un peu une idée de comment la personne est, quelle est son histoire, et puis en fait déjà identifier ses ressources et ses points de blocage. À la fin de ce rendez-vous-là, je vais en règle générale faire un feedback. Souvent c'est dès le premier entretien, si on n'a pas eu le temps d'aller au bout. ça va être sur le deuxième entretien, de dire, voilà, moi, ce que j'identifie, c'est ça, ça, ça, est-ce que ça te parle ? Et donc, en lien avec ça, ça me permet, moi, de construire un petit peu les pistes de travail qu'on va avoir ensemble. Les liens qu'il y a, ça va être la gestion, la pression, ça va être, pour certains, comment je fais pour rester motivé ou motiver mes équipes, en tant qu'entraîneur ou en tant que manager. En fait, c'est, pour moi, le même besoin. Comment je peux comprendre les personnes que j'accompagne ? que ce soit mes athlètes en tant qu'entraîneurs ou que ce soit mes collaborateurs en tant que managers, il va y avoir un parallèle assez fort, c'est par exemple entre un dirigeant et un athlète de haut niveau. Pour moi, dirigeant et manager, t'as quand même un gap qui est différent. Le dirigeant, à un moment donné, il peut pas verbaliser à tout le monde qu'il a des doutes. Et donc du coup, le seul espace qu'il trouve, en tout cas c'est ce que je vois par rapport aux gens que j'accompagne, c'est l'espace qu'on a ensemble. Parce que c'est ok de pouvoir dire, là j'ai peur, là c'est ok, là je sais pas, etc. Un athlète de haut niveau, c'est pareil. Tu le vois là dans les médias, on les met sur un piédestal, les héros, etc. En fait, c'est des personnes comme toi et moi avec des fois des manques de confiance, des fois des peurs, des croyances positives, négatives, etc. Et donc, du coup, ce qui est complexe, c'est qu'ils sont forcément à un moment donné où ils sont seuls face à la décision. Que ce soit sur le ring, sur la piste ou sur ton plot de départ ou que ce soit à certains moments sur des décisions liées à des investissements, liées à ta stratégie. commercial ou autre, peu importe. Donc là, il y a un point commun qui est assez important. La deuxième chose, c'est que pour moi, l'une des bases, c'est apprendre à te connaître. Et quand tu sais comment tu fonctionnes, ça t'aide aussi à mieux comprendre comment les autres fonctionnent, à moins projeter tes propres perceptions, tes propres croyances, et donc du coup, à être plus à l'écoute des uns et des autres, à mieux fonctionner ensemble. à moins réagir des fois uniquement à travers ton ego, de manière un peu impulsive. Et je trouve que ce travail en profondeur aide vraiment à asseoir une meilleure estime de soi et des choix qui vont être plus en conscience. Donc ça, c'est l'autre parallèle que j'identifie. Et après, clairement, cet environnement qui est concurrentiel, où on évalue surtout la performance, va générer des... des besoins ou des problématiques qui vont être identiques.

  • Speaker #0

    De gestion du stress par exemple ?

  • Speaker #1

    De gestion du stress, exactement. Gestion des enjeux, tu es un dirigeant d'entreprise, tu as des investisseurs, en fonction de combien ils sont dans ton capital, tu as plus ou moins de marge de manœuvre. Donc du coup, il y a énormément d'éléments qui peuvent être similaires. Après, l'environnement perso va être des fois un peu différent. dans le sens où des managers ou des dirigeants, alors tu vas avoir les start-uppers qui sont dans un environnement particulier, très stimulant, dans le partage, dans l'énergie. Tu vas avoir des dirigeants qui sont dans des environnements beaucoup plus structurés, mais souvent qui vont être plus âgés, avec une vie de famille, etc. Donc comment tu travailles aussi ce lien entre change de casquette, c'est moi qui décide, X heures par semaine, et puis je rentre à la maison, comment je... je me réadapte à cet environnement-là, comment je peux être à l'écoute de ma femme, de mon conjoint, de mes enfants. Et donc, du coup, il y a aussi toute cette appréhension-là qui est extrêmement importante et qui, des fois, peut être un peu différente par rapport à des athlètes de haut niveau où tout est construit autour d'eux et tu en as certains qui n'ont pas forcément encore de vie de famille. Et donc, du coup, c'est plutôt comment je gère mes relations affectives, comment je gère mes relations amicales. ou mes études sur ce double projet. Donc il y a des choses qui vont quand même être différentes par rapport à ce côté environnemental.

  • Speaker #0

    C'est intéressant sur les études, est-ce que la prépa mentale, tu les aides, donc un athlète de très haut niveau performe dans son sport, sur les études peut-être, c'est possible que ça arrive, mais qu'il est moins bon ou elle est moins bonne, est-ce que tu essayes d'appliquer les outils que tu as, enfin pas les outils, mais en tout cas l'accompagnement que tu as sur le sport, et de l'aider en même temps sur la partie études et vie professionnelle, parce que... J'ai l'impression que si on met tous les oeufs dans le même panier sur le sport, on ne sait jamais ce qui peut se passer. À côté, s'ils n'ont pas un plan B, est-ce que toi tu essaies de suivre là-dessus ?

  • Speaker #1

    En fait, je fais en sorte qu'on puisse aborder ces différents aspects pour que ça puisse être équilibré dans sa vie. Ça ne va pas être un équilibre à 50-50, mais il y a des études qui montent. Par exemple, Hélène Joncherie et Fabrice Burlot ont fait régulièrement des études sur différents critères d'une Olympiade à l'autre par rapport à des athlètes. Une stat qui est récurrente et que je trouve assez parlante, c'est que ceux qui ont des études ou un job à côté, alors quelques heures, parce que si tu te traînes 30-35 heures par semaine, tu ne vas pas pouvoir bosser 35 heures non plus. vont avoir une meilleure gestion des fois de la performance parce que ça te permet justement de stimuler différemment et de ne pas mettre tous tes oeufs dans le même panier. Donc pour moi, cette notion d'équilibre, elle est primordiale. Et tu vois, pour faire le lien avec les jeux cet été, je l'ai énormément travaillé en amont pour pouvoir gérer la redescente derrière entre ceux qui arrêtent, ceux qui continuent. Et donc du coup, de se dire, voilà, tu n'es pas uniquement athlète de haut niveau, mais comment tu te développes et tu vas continuer de te développer dans tes autres domaines de vie. Donc ça, ça me semble vraiment primordial. Après, leur demande, elle ne va pas toujours être sur... Enfin, rarement être sur l'optimisation des études. Tu vois, avec des jeunes qui préparent des concours, médecine, des écoles de co, etc. Là, je peux être sur l'optimisation.

  • Speaker #0

    C'est des concours, ouais.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc comment tu fais pour réussir à être efficace dans tes révisions, etc. Ça, je vais le travailler. Les athlètes de haut niveau, ils ne vont pas avoir cette demande-là parce que la demande de perf, elle est orientée sur...

  • Speaker #0

    C'est intéressant, tu parlais de l'après JO, ça me fait le lien avec la reconversion. Je fais le parallèle avec, autour de moi j'ai plein d'amis qui changent de boulot. Et en fait sur la partie reconversion, il y a un peu le côté où tu as l'impression de perdre tous tes repères. Et tu vois un peu de sortir du circuit en fait. Je pense que quand tu es sportif et que tu arrêtes ta carrière, après tu dois avoir un vide sidéral parce que tu ne sais plus quoi faire. Et dans la reconversion, il y a des gens qui vont quitter un job. ensuite créer une entreprise et là être complètement perdu. Comment toi, tu essayes de les accompagner là-dessus pour qu'ils arrivent à se construire autour de leur nouvelle vie ?

  • Speaker #1

    Je le travaille en amont. Pour moi, il y a des moments où on est trop en mode pompier. Et donc du coup, j'ai fait quand même plusieurs Olympiades depuis Rio. Donc je vois aussi... les cycles et la manière dont globalement les athlètes vivent la reconversion. Et ça, c'est des choses que j'aborde vraiment en amont. De dire, commence à réfléchir à ce que tu veux faire sur l'après-Olympiade. Est-ce que c'est continuer ton sport ou pas ? Comment ? Est-ce que c'est reprendre un peu plus tes études ? Parce que tu en as beaucoup sur la dernière année qui mettent leurs études en stand-by. Donc, vraiment, en fait... Pour résumer, pour moi, l'idée, c'est de travailler sur ton identité complète. Si tu te dis, je ne suis qu'athlète de haut niveau et donc mon résultat, c'est ce que je suis, ça peut être vraiment très compliqué. Parce que si tu réussis, super, mais en fait, ça ne te résume que à ta médaille. Et si tu loupes, tu peux te dire, ça fait des années et des années que je travaille pour rien et tu as un espèce d'effondrement psychique qui peut être assez important. Donc, c'est qui je suis dans la globalité. Moi, en tant que compagnon 2, ami 2, fils 2, fille 2, tu vois, et donc vraiment être sur ces différentes facettes. Et ça rejoint mon premier entretien. Pour moi, c'est primordial de comprendre comment l'individu est et a évolué dans ces différents domaines pour pouvoir être dans une continuité et non pas un espèce de stop qui fait que le saut dans le vide est juste vertigineux.

  • Speaker #0

    C'est intéressant, c'est marrant, parce que tu vois en startup on a un peu ce truc là aussi, de se dire je suis que startupeur, en fait le seul truc qui compte dans ma vie c'est le succès de cette boîte là, par contre il y a quand même peu de chances que ça fonctionne, et quand ça fonctionne pas, derrière c'est très compliqué à gérer, la personne peut se sentir moins que rien alors que ça définit pas sa perte en tant que telle. Je comprends ça. Ok, je repars sur l'entrepreneuriat parce que c'est un peu le sujet du... Et chez les sportifs aussi, je pense que tu as ça, ce côté où tu as des hauts qui sont très hauts, quand tu gagnes une médaille, un concours et tout, et tu as des bas aussi qui peuvent être très bas. Comment tu gères l'échec ou la déception ? Après, c'est... Au jeu, tu as peut-être dû en avoir.

  • Speaker #1

    Tu veux que je parte sur un exemple plutôt sportif,

  • Speaker #0

    entrepreneuriat ? Sportif, comme ça, on...

  • Speaker #1

    Alors, en fait, pour moi, la fixation d'objectifs, par exemple, est un point qui est hyper important de pouvoir structurer. tes objectifs, que ce soit à travers des objectifs smart ou que ce soit à travers des OKR, en fonction de ta philosophie, on va dire. Il y a un travail vraiment important sur le sens. Pour moi, c'est de se dire, derrière ta médaille ou derrière la réussite de ta boîte, qu'est-ce que tu y mets ? Qu'est-ce qui vraiment fait partie de ton sens profond, ta motivation intrinsèque, la symbolique que tu y mets ? Parce que, tu vois, c'était un peu provocateur, mais avec les athlètes, cet été, je leur disais, mais... Tu vois, c'est un bout de médaille, c'est un bout de métal. Il a une couleur qui est un peu différente, mais c'est un bout de métal. Donc, les trois quarts ont mis leur médaille dans leur boîte à chaussettes et ils vont la ressortir dans X mois ou X années. Donc, si tu regardes ce qu'il y a de manière beaucoup plus symbolique derrière cette médaille, tu travailles vraiment sur le sens. Et donc, du coup, ça permet de faire le lien entre la finalité, le résultat et le chemin. Pour moi, le chemin est tout aussi important que la finalité.

  • Speaker #0

    C'est les quatre préparations qui comptent.

  • Speaker #1

    Et même voir les huit, douze années qui ont commencé. Exactement. Donc, sur une startup ou une entreprise, c'est pareil. Si tu t'épanouis au quotidien, tu sais ce que tu vas aller chercher, et tu es dans un développement continu, si ça loupe, ça va être moins difficile, et tu vas avoir davantage de capacité à rebondir que si tu es sur du on-off, j'ai réussi ou j'ai loupé. Donc... Il y a cette idée de travailler sur la fixation d'objectifs pour avoir les étapes, travailler sur le sens profond pour avoir la symbolique et ensuite injecter ça, entre guillemets, nourrir ça sur le chemin.

  • Speaker #0

    Je te coupe juste sur le sens. Comment tu essayes de creuser pour faire ressortir la raison profonde ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est une part qui est plus complexe. Je vais en discuter. J'ai des outils un peu plus créatifs pour essayer de couper. schématiquement un peu le cerveau gauche et aller plutôt sur le cerveau droit tu vois dans cette idée de d'être plus sur le procès sur la créativité et de faire émerger en fait ce qui est un petit peu plus profond et inconscient et donc du coup en fonction des personnes que j'accompagne je vais proposer des voilà des exercices en moi je trouve que c'est plutôt des jeux un peu ludique mais que pour pouvoir faire émerger ça et après je travaille beaucoup sur la distinction entre la finalité et le chemin, et autour de cette identité globale. Donc je vais avoir plusieurs manières de le travailler, qui vont s'adapter à la personne que j'ai en face et à ce qui lui parle le plus.

  • Speaker #0

    Sachant que pour chaque personne, ce sens ou ce pourquoi est très différent, il peut varier.

  • Speaker #1

    Exactement, et tu en as beaucoup qui n'ont pas conscience. Ça m'arrive d'avoir au cabinet des gens qui ont 40-50 ans. Sur le papier, tu te dis, mais tout va bien. Une belle situation professionnelle, financière, familiale et autres. Et en fait, ça ne va pas du tout. Certains qui vont se reconvertir à crise de la quarantaine, j'en vois quand même quelques-uns, à se dire, mais en fait, j'ai choisi un domaine et je n'ai pas le goût, je n'ai pas le sens. J'ai envie de faire autre chose, mais quoi, je ne sais pas. Ou des fois, 50 ans ou autre, où tu te dis, je ne suis plus aligné. Et donc... Et donc, en fait, je me rends compte que tu as quand même pas mal de personnes qui font les choses parce que la route, elle est un peu tracée ou que c'est un peu la logique, mais qui ne sont pas forcément alignées avec vraiment ce qui est important pour eux. Et ça, ça amène des fois à retravailler sur l'éducation, sur les valeurs acquises, etc. De se dire, il y a ce que mon environnement, des fois familial ou social, m'a induit et ce que moi, je veux vraiment. C'est une super porte à ouvrir et pour autant, elle peut faire peur, mais être assez libératrice par la suite. Je trouve qu'il y a beaucoup de personnes qui n'ont pas le sens, comme les athlètes au départ. Je veux ça, pourquoi ? Si je suis médaillée olympique, ça veut dire que mes années d'engagement auront payé. Mais si tu ne l'es pas, il se passe quoi ?

  • Speaker #0

    Donc, voilà. Je pense que c'est un sujet qui est hyper important et que tout le monde pourrait être amené à travailler pour se sentir mieux dans sa vie.

  • Speaker #1

    Il faudrait le faire assez tôt, ce travail, finalement, je trouve. Ou alors, ça fait peut-être partie du sens de la vie aussi, de s'en rencontrer un moment. Mais en école de commerce, on prend cet exemple-là. Je ne dirais pas la moitié, mais une bonne partie de la promo. Et là, tu es à 30-35 ans en train de se dire, bon, pourquoi je suis là ? pourquoi j'ai fait ça et ils sont tous en train de regarder ce qu'ils peuvent changer donc effectivement cette question de sens c'est important de se la poser peut-être assez tôt quoi et tu vois je pense que la génération qui est en train d'émerger là elle

  • Speaker #0

    est intéressante parce que ils sont entre le boulot mais aussi j'ai besoin d'avoir un équilibre de vie, j'ai pas envie de me mettre la tête dans le sac entre guillemets et du coup pas avoir de vie perso donc je veux que ça c'est l'impact, je vais bosser dans l'environnement, dans l'écologie etc et donc du coup sur ces jeunes là, moi ils me font assez écho parce que je me dis mais cool, ils sont pour certains déjà en train de se poser cette question et le conclure quoi quel impact je veux avoir et je me dis qu'il y a des belles choses qui peuvent émerger... Et en même temps, ça rejoint ce côté notre environnement où, on va dire, le moment où on est né, où nos générations, pour simplifier, ont aussi des caractéristiques avec des super forces et des points de blocage. Je pars loin, mais je trouve que c'est assez intéressant à creuser aussi.

  • Speaker #1

    Oui, carrément. Je vois très bien que les générations sont beaucoup plus sur ce que je peux faire de bien, finalement. pour ce monde. Peut-être moins qu'avant. Moi, ma génération, c'était en gros, finance, marketing. En école de commerce, il y avait deux choix. L'entrepreneuriat ou les trucs à impact, ce n'était pas du tout le cas. Et maintenant, je vois que ça change. Je voulais aborder sur la préparation mentale, le sujet des croyances limitantes. Chez les athlètes de haut niveau, il y en a, je pense, évidemment. Mais chez les entrepreneurs aussi, ou les managers, ou les dirigeants, comment tu fais, toi, pour travailler là-dessus ?

  • Speaker #0

    Dans quel but ?

  • Speaker #1

    En fait pour se mettre moins de limites, peut-être oser plus et prendre plus de risques, alors maîtriser mais prendre plus de risques.

  • Speaker #0

    Alors ?

  • Speaker #1

    Tu vois, par exemple...

  • Speaker #0

    Je sens que tu as une idée derrière.

  • Speaker #1

    Dans les croyances limitantes en entreprise, tu peux avoir je ne suis pas fait pour être dirigeant, directeur commercial ou directrice commerciale En fait, ce n'est pas... Peut-être que les personnes se mettent trop de freins et de limites à leurs ambitions, alors que les capacités, elles les ont. Mais par contre, elles vont se bloquer sur ce type de croyances.

  • Speaker #0

    Alors, je vais schématiser encore pour simplifier les choses. Pour moi, il y a deux voies d'entrée qui sont complémentaires. La première, c'est de comprendre d'où ça vient. Et souvent, nos croyances limitantes, on nous les a refourguées, pour faire simple. Et donc du coup, soit on nous les a refourgués, soit en tant que jeune enfant ou jeune ado, on a interprété certains signaux en se disant je ne suis pas faite pour être directrice commerciale ou je ne suis pas à la hauteur ou un prof de maths qui te dit tu es nul en maths et puis d'un coup tu te dis en fait, je ne comprends rien aux chiffres Donc il y a un moment où pour moi l'idée c'est de se dire… elle vient d'où cette croyance ? Et en gros, qui est-ce qui te l'a refilée ? Ou quel est l'événement qui fait que tu l'as interprétée comme ça ? Pour revenir à la source et en fait, amener à la déconstruire. Déjà, quand tu conscientises, et pour moi c'est vraiment une des lignes directrices sur un travail psy, c'est si je suis en conscience, j'ai la possibilité de choisir. Et donc du coup, je peux prendre un pas de recul et être, on va dire, plus objective dans mes réflexions. Donc, aller retravailler ça. Et après tu peux avoir des techniques du style, moi j'aime bien la PNL humaniste, pas la PNL tout court mais la PNL humaniste.

  • Speaker #1

    C'est quoi la différence ? Je ne connais pas.

  • Speaker #0

    Je trouve qu'elle est beaucoup plus centrée sur l'humain, un peu comme en lien avec la philosophie de Carl Rogers qui a été un psy américain, qui a créé justement le courant de psychologie humaniste qui est vraiment centrée sur l'individu en disant l'essentiel c'est la relation. C'est le lien que tu as avec la personne. Plus que les outils, c'est ce qui est en train de se passer dans l'instant présent et ce lien-là. Là où la PNL, pour moi, il y a des trucs qui sont un peu... Comment dire ? magique, de se dire que si tes yeux vont en Ausha gauche, ça veut dire ça et ça va pas. En vrai, ça marche pas, c'est pas aussi simple que ça. Donc, PNL humaniste, avec ce côté centré sur l'individu, t'as certaines méthodes qui permettent justement de déconstruire un peu ta croyance et de voir aussi quelle est la croyance génératrice qu'il y a derrière. C'est-à-dire qu'en fait, souvent, c'est une même pièce avec deux phases. Quand tu te dis, je sais pas moi... je ne suis pas faite pour être directrice commerciale. Il y a sûrement une croyance plus inconsciente, génératrice, positive qu'il y a derrière. Et donc, du coup, c'est de pouvoir la faire émerger. Donc, tu vois, si je resynthétise, il y a comprendre la source, d'où c'est venu, ou à quel moment c'est venu, pour nettoyer, retravailler tout ça, ou gentiment rendre les croyances aux uns et aux autres, tu vois, pour te réaligner par rapport à toi-même. et faire ce travail de déconstruction et d'identification de la croyance positive ou la croyance génératrice qui est cachée derrière cette croyance.

  • Speaker #1

    Donc un contre-exemple, par exemple, c'est ça, c'est une personne qui se dit pas capable d'avoir un poste à responsabilité. Est-ce que tu essaies de déconstruire en trouvant un exemple dans sa vie ?

  • Speaker #0

    Je la laisse le trouver. Parce qu'en fait, si moi je le pose, c'est ma perception. Mais peut-être qu'elle, derrière tout ça, elle a... Un moment, une idée ou un vécu, elle va dire, mais en fait, si je sais qu'au plus profond de moi, je suis capable et j'en ai envie. Et j'ai prouvé dans mon expérience que j'ai su relever des challenges, même quand mes proches n'y croyaient pas. OK, super. Donc, comment on développe ça et comment tu peux le transposer pour contrebalancer, entre guillemets, cette croyance ? La rendre moins puissante.

  • Speaker #1

    OK, moins figée.

  • Speaker #0

    Exactement. OK. Et quand tu as conscience de tes croyances, tu vois, moi j'en ai, enfin tout le monde a des croyances militantes, quand on a conscience, en fait ça te permet de te dire ok, c'est revenu sur la table, je prends un pas de recul, est-ce que je la confirme ou est-ce que justement j'essaye de faire un peu différemment ?

  • Speaker #1

    Ça c'est quand tu es au stade où tu te connais bien et tu fais tout ce travail en amont.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Parce que souvent les athlètes n'ont pas le scientisme.

  • Speaker #0

    Non, sauf quand en effet tu travailles sur toi. Et pour moi, c'est une hygiène. Je suis forcément biaisée, je suis psy, ça fait depuis que j'ai 15-16 ans que je travaille sur moi, donc ça fait plus que la moitié de ma vie que je travaille sur moi. Ça me semble essentiel parce que tu es continuellement en train d'évoluer, que tu as des événements de vie qui vont rajouter des couches. Et du coup, le fait de travailler sur toi, ça te permet de rester sur cet alignement et de l'adapter en fonction de tes besoins, de ton évolution personnelle. l'évolution environnementale.

  • Speaker #1

    De ce qui se passe, ouais. Et toi, là, vu que tu suis beaucoup d'athlètes, est-ce qu'il y a des croyances limitantes communes ? Enfin, plutôt des récurrences que tu vois entre certaines croyances qui sont, on va dire, je sais pas, t'en as 5-6 un peu connues, enfin pas connues, mais que tu as repérées, tu vois, chez les athlètes ?

  • Speaker #0

    Je me suis jamais trop posé la question. Je pense qu'il y en a une qui revient. C'est, et pareil, comme en entreprise, c'est je suis pas légitime. Tu vois, le manque de légitimité perçu. parce que des fois les parents, les entraîneurs ou un copain qui est meilleur ou autre, qui fait que ça c'est une croyance qui peut être assez dure à porter, qui peut générer le syndrome d'imposteur. Et donc en fait quand tu as ce syndrome-là, tout le monde se dit autour de toi, tu as le potentiel, tu es fort ou tu es fort, mais il y a une part de toi qui te met des bâtons dans les roues. Donc la légitimité c'est quelque chose qui est récurrent. et sur les autres faudrait que j'y réfléchisse que je prenne un pas de recul et je te dirais mais le syndrome de l'imposteur c'est marrant,

  • Speaker #1

    on en parle beaucoup parce qu'on m'a commissionné aussi en venant ici, on me dira est-ce que tu peux poser cette question là mais c'est vrai que le syndrome de l'imposteur je le vois beaucoup je vais mettre les pieds dans le plat mais est-ce que tu le vois plus chez les femmes que chez les hommes ou tu l'as de manière identique chez tout le monde c'est vrai que je pense que chez les femmes on va davantage l'avoir

  • Speaker #0

    Parce que les choses sont en train d'évoluer, mais c'est encore assez connoté. Tu vois, par exemple, je te prends un exemple tout bête. À l'école, un garçon qui met un peu le bordel dans la classe, tu vois, c'est un leader, c'est pas grave, c'est OK. Qu'il soit bon ou qu'il soit pas bon. Une fille, ce serait interprété différemment. Et puis, une fille, encore... un peu dans l'inconscient collectif, ça fait pas de bruit, ça bosse et tu vois c'est sage. Un garçon peut avoir plus de possibilités de s'exprimer et ce sera moins mal vu qu'une fille. Et si je vais encore plus loin, je le vois beaucoup avec les profils au potentiel intellectuel, où tu vas encore plus avoir ce syndrome d'imposteur chez les femmes, qui pour autant sont HP. Et quand tu le transposes plus tard en entreprise, je le vois moi dans mes différents environnements, quand tu cogites bien, quand tu as un certain potentiel, ça peut être compliqué dans un environnement qui est principalement masculin chez les managers. C'est en train de bouger, mais tu as plus d'hommes qui managent que de femmes qui managent. Et donc, une nana qui est au même niveau, voire mieux, ça peut en embêter quand même certains parce que ça touche à l'ego. Et donc, du coup, tu as davantage de freins quand tu es une femme dans ces environnements-là et souvent avec un côté au potentiel parce que tu lui renvoies un sentiment d'infériorité qui n'est pas du tout OK pour lui. Et donc, si lui n'a pas travaillé sur ça, bon courage. Si par contre, en face, tu es avec quelqu'un qui voit le potentiel et qui se dit Mais génial, chacun a sa valeur ajoutée. Et donc, du coup, c'est un bon moyen de... de se construire et d'évoluer, là c'est génial. Mais je trouve qu'on a encore pas mal de chemin à faire là-dessus. Mais tu vois, toutes les idées qu'on entend souvent, on n'a pas le même salaire, c'est sûr. Hier, je parlais avec une personne qui me demandait d'intervenir sur une grosse conférence avec pas mal de monde. Elle me disait, mais Anaël, ton tarif... Tu vaux, mais trois fois plus que ça. Et donc, du coup, c'est aussi la perception de l'environnement et du fait que c'est vrai que les nanas, je pense qu'on a davantage ce syndrome d'imposteur que les hommes.

  • Speaker #1

    Tu penses que la prochaine génération, toi, qui a des athlètes plus jeunes chez les filles, là, l'INSEP, tu le sens moins ? Ou c'est en train de changer ? Parce que c'est vrai que dans ma génération, je suis complètement d'accord avec toi. Je suis autour des moi, des filles qui pourraient créer des boîtes, faire plein de choses incroyables, mais qui se limitent. par l'éducation malheureusement. Est-ce que tu vois que la prochaine génération, ça change ?

  • Speaker #0

    Alors dans le sport de haut niveau, j'aurais du mal à te le dire, parce qu'on est quand même très orienté perf et entre guillemets, t'existes si tu perfs.

  • Speaker #1

    Ouais, t'es dans l'élite en fait.

  • Speaker #0

    Donc t'es dans un environnement qui est biaisé, après avec ceux que j'accompagne en libéral, qui sont sur les études sup, ou tout jeunes diplômés. Je trouve que ça bouge. T'as encore ça, mais il y a davantage d'équilibre. Ça commence à se rééquilibrer. Mais il y a quand même un travail de fond qui est assez important. Je pourrais entrer dans des sujets complètement différents et on pourrait partir loin. Mais il y a des choses à faire évoluer et qui demanderont du temps.

  • Speaker #1

    Je pense même sur les écoles, les grandes écoles, à mon avis. Il y a des filles qui se mettent trop de barrières par rapport à des garçons qui font Oui, je suis capable, je vais essayer, et puis on verra. On ne peut même pas s'inscrire.

  • Speaker #0

    Tu vois, il y a ça, et puis même, je pars là-dedans parce que ça me vient spontanément. Tout à l'heure, tu as dit Je mets les pieds dans le plago. Mais tu vois, même par rapport à la sexualité, quand tu regardes comment c'est véhiculé dans notre société, sur, par exemple, les films pornos que tu peux avoir, en fait, ils sont faits autour de l'homme, ils ne sont pas faits autour de la femme. Et donc, les gamins qui voient ça, et je crois que les stats à 12 ans, les gamins sont déjà exposés à ça. Donc tu te dis, t'es pas encore un adulte. Et si la représentation que t'as du rapport sexuel, c'est ça, bon courage pour la suite. Et donc du coup, ce que je vois des fois, même dans mes suivis, c'est des jeunes femmes qui sont confrontées à ça et qui se disent, mais en fait, c'est pas le bon rapport. je suis pas qu'un objet je suis pas aisé avec ça et en même temps tu te dis si à 12 ans t'es exposé à ça tu penses que c'est la réalité et tu vois je pense que ça part même de ces sujets là de la manière dont de supériorité de tout ça exactement la posture de l'homme, la posture de la femme le rapport intime ça part de ces différents sujets et tant que ça, ça changera pas tu as quand même beaucoup de choses après à déconstruire et le chantier est encore immense.

  • Speaker #1

    Ça me fait penser à une question, est-ce que les athlètes viennent te voir instinctivement ? Ils se disent, tiens, là, il faut que j'aille voir Renel pour être accompagné ou est-ce que c'est les entraîneurs qui les envoient te voir ?

  • Speaker #0

    Les deux. de plus en plus dans le sens où il y a de plus en plus d'entraîneurs qui sont ok sur la démarche, tu en as de plus en plus qui se font accompagner donc ça c'est top et qui du coup identifient la plus-value pour eux et pour les athlètes et donc ça va être tu vois là les scrims il y en a certains qui m'ont dit écoute à la rentrée on a des jeunes qui rentrent j'aimerais bien que tu puisses les voir pour déjà commencer à proposer un accompagnement et puis après tu en as qui viennent spontanément parce que parce qu'ils ont un besoin ou parce que ça parle beaucoup, tu vois. Et ils savent souvent qui bosse avec qui, ils voient les effets. Et donc, du coup, ça ouvre des portes sur les demandes d'accompagnement.

  • Speaker #1

    Ils se disent, OK, moi aussi, j'aimerais plus performer. Donc, OK, intéressant. Et pareil, je reviens, le lien, c'était la différence homme-femme. Est-ce que tu vois plus les filles qui viennent ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai plus d'accompagnement de filles que de garçons. Parce que... Je pense que c'est encore un petit peu plus dur des fois pour les gars de parler de soi, d'aller ouvrir la boîte de Pandore où tu as pas mal d'émotions, quand tu travailles sur des choses qui sont plus ancrées, plus profondes. Et puis, tu as encore cette croyance qui est en train de changer, de se dire si je vais voir un psy ou un prép mental, c'est que j'ai un problème.

  • Speaker #1

    Ou que je suis faible.

  • Speaker #0

    Exactement. Et donc, je vais trouver mes solutions par moi-même et je suis fort. Là où au final, tu as le curatif, tu as le préventif, le curatif. Et puis, tu as le fait que potentiellement, un travail sur soi, à un moment donné, tu développes. Tu as fini de faire un travail de fond, même si c'est toujours un peu continu, mais tu peux aller renforcer des choses qui vont bien. Et moi, je suis plutôt partisane de ça, de se dire qu'est-ce qui est aussi OK et comment... on peut bosser dessus pour que tu puisses le pérenniser ou revenir là-dessus dans les moments qui sont un peu plus difficiles. Je pense qu'il y a encore du chemin à faire là-dessus. Pour les gars, c'est un peu plus difficile, mais ça doit être un tiers, deux tiers à peu près.

  • Speaker #1

    Ok, quand même. Mais c'est en train de changer, puisque je vois des athlètes, peut-être Irina va en parler, dans les médias, qu'ils se faisaient accompagner. Peut-être que ça va changer au fur et à mesure. Ça prend un peu de temps.

  • Speaker #0

    Ça bouge de plus en plus. Clairement, ça bouge de plus en plus.

  • Speaker #1

    Même la partie psychologie, il y a beaucoup d'informations qui sont faites sur la santé mentale. Je pense que c'est une bonne chose. Mais comme tu dis, c'est apprendre à se connaître. Et après, derrière, on peut dérouler. J'avais un sujet sur la gestion du stress. Comment tu aides les athlètes à gérer leur stress avant un grand événement ? Alors la Légio, c'est le cas parfait, puisque c'est un peu la date après toute cette préparation. J'imagine que certains étaient très stressés, ils peuvent perdre leurs moyens, peut-être. Comment tu essayes de leur faire gérer ça pour être performant le jour J ?

  • Speaker #0

    Je reviens sur les bases dont on a parlé, ça fait le lien sur le sens. Si je suis alignée avec mon sens, que la finalité soit là ou pas, déjà ça apaise. et faire en sorte que le chemin soit tout aussi important que la finalité. Je te ferai après une petite anecdote là-dessus, mais pour moi, il y a cet aspect-là. Et puis après, tu vas avoir le travail sur l'environnement. J'ai fait des ateliers avec les athlètes que j'accompagne où j'ai fait en sorte de mixer un peu les sports pour qu'ils puissent y avoir du partage sur comment je vis les choses, c'est quoi les tips que j'ai, d'autres ateliers avec l'environnement. de pouvoir travailler avec les entraîneurs et travailler avec les parents pour dire bon ben voilà c'est quoi la place de chacun et pouvoir des fois passer des messages par rapport aux proches qui veulent bien faire mais qui rajoute une pression supplémentaire donc ça c'est un point qui est important mais tu vois c'est de la systémie que c'est travailler sur le sur le système et puis après tu vas voir les outils d'optimisation les routines de perf la fixation d'objectifs les exercices de gestion du stress relaxation respire discours interne fin Tout ce que tu as un peu dans le classique, on va dire, sur la prépa mentale. Et tu vois, il y a ces différentes strates. L'environnement, le chemin et le sens et les outils d'aide à la paire.

  • Speaker #1

    Mais les outils sont à la fin, en fait. Le plus gros du travail pour toi sont vraiment sur le sens, les objectifs ?

  • Speaker #0

    Dans un premier temps, je pose ces bases-là. Et puis, en fait, on travaille sur la durée. Tu vois, des athlètes qui viennent me voir trois semaines avant ou trois mois avant, je vais dire, t'es gentil, mais c'est trop court. Il n'y a pas de baguette magique. Ce n'est pas en six séances que tu vas prendre des biceps puissance 10. Sur l'aspect mental, c'est pareil. Tu peux avoir un déclic. Mais après, c'est comment tu l'ancres et tu le pérennises. Et donc, du coup, c'est minimum un an avant où on commence à travailler les choses. Mais quand tu es sur des enjeux tels que les JO, l'idée, c'est de travailler, d'avoir plusieurs saisons pour pouvoir poser, expérimenter ces outils, ces prises de conscience sur des compètes qui ont moins d'enjeux pour qu'au fur et à mesure, ça devienne plus naturel. Et que le jour J, quand c'est le moment, sous le feu des projecteurs et des milliers et millions de spectateurs, de pouvoir être alignés, d'avoir les ressources. Parce qu'on ne va pas se mentir, ils ont eu tous peur. Et c'est normal, c'est aussi ça qui fait la beauté du sport et qui crée cette adrénaline. Après, c'est comment tu le transformes.

  • Speaker #1

    C'est marrant parce que de l'extérieur, tu n'as pas du tout l'impression... On dirait qu'ils sont ultra... Enfin, ils sont ultra concentrés, évidemment, mais je veux dire qu'on ne peut pas les déranger. Et qu'ils ont en fait, c'est limite une routine pour eux de faire ça. Mais c'est vrai qu'on ne sait pas ce qui se passe derrière.

  • Speaker #0

    C'est parce qu'ils l'ont travaillé aussi potentiellement en amont. Et puis il y a aussi le fait que si tu commences à montrer à ton adversaire que t'es pas bien, la bataille psychologique, c'est ça, t'as déjà perdu le combat ou perdu 50% d'efficacité.

  • Speaker #1

    Tu les prépares à ça justement ? Ça me fait penser à la natation. J'entends beaucoup d'histoires dans les salles avant la chambre d'appel.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    la chambre d'appel, je cherchais le mot exactement. Est-ce que tu les aides là-dessus ?

  • Speaker #0

    En tout cas, je l'aborde et je le travaille aussi pour qu'il puisse en effet avoir un impact s'il le souhaite sur, enfin prendre l'ascendant psychologique sur son adversaire de manière éthique. Ça, c'est un point qui est important parce que tu en as qui font des trucs où je ne suis pas forcément raccord. Mais voilà comment je fais pour être centré sur moi, être dans la meilleure posture, on va dire physique et mentale et du coup, commencer à prendre l'ascendant psychologique sur mon adversaire. Et ça, ça se joue en effet des fois dans la salle d'échauffe ou la chambre d'appel. Ça se travaille et ça se joue en amont.

  • Speaker #1

    Hyper intéressant. J'avais déjà eu le son du stress. Sur l'équilibre de vie, on en a parlé. C'était plus sur la partie burn-out que je voulais aborder. Tu en as vu passer toi dans le sport des burn-out ?

  • Speaker #0

    Alors nous, on parle plutôt de surentraînement dans notre jargon. Et du coup, ça se rapproche du burn-out. Clairement, il y en a eu. Surtout là, sur cette année où, pour certains, les sélects sont tombés très tard. Et donc, du coup, tu as une course au quota olympique qui fait que tu es dans un engagement extrêmement fort. Que ce soit l'entraînement, que ce soit aussi sur les déplacements, faire les compètes, etc. Et donc du coup, quand la sélèque tombe et que c'est quelques mois ou quelques semaines avant les Jeux, t'es plus que sur le fil. Et puis après, en fait, dans le burn-out comme dans le surentraînement, surentraînement, tu vois, c'est un mot qui fait peur. Parce que quand j'en parle avec des entraîneurs, ils vont dire Ouais, mais non, tu vois, sur la charge d'entraînement, ça va. Mais il n'y a pas que ça. Il y a comment ton athlète se sent. Est-ce qu'il a énormément de travail à l'école en parallèle ? Ce qu'il récupère en fait. Oui, c'est ça. Est-ce qu'il récupère ? Est-ce que tout est OK ? Et même dans sa vie perso, s'il y a des choses qui sont dures, imagine, il vient de se faire larguer, il a beaucoup de travail à l'école avec ses partiels et en plus sa charge d'entraînement quotidienne. Il peut se retrouver dans cet épuisement et pas forcément lié au sport en lui-même, mais lié... à l'ensemble de ses domaines de vie.

  • Speaker #1

    Ok. Et donc, tu vas pas essayer de faire réadapter le plan d'entraînement, c'est pas ton rôle, mais tu en discutes avec l'entraîneur et lui essaye ensuite de réadapter ?

  • Speaker #0

    Je vais en discuter déjà avec l'athlète. S'il est ok, je fais le lien avec le médecin. Et donc, du coup, je vais aussi en parler avec l'entraîneur ou si l'entraîneur n'est pas très open sur le fait de pouvoir dire Bah écoute, là, est-ce que tu peux lui laisser quelques jours off ? Parce qu'il a besoin vraiment de récupérer. je vais passer par le médecin. Tu vois, les scrims, ça fait des années que je travaille avec eux. Si je dis à Emryk ou Yann, des entraîneurs, là, l'athlète, c'est dur. Je pense que c'est important que tu puisses lui laisser du temps parce que ça va aller à la blessure. En tout cas, c'est un risque. Ils vont l'entendre parce qu'ils savent que je ne suis pas là pour... avoir un impact négatif sur la perf, mais plutôt sur la santé mentale. Et donc, du coup, la perf à moyen terme. Parce que si tu forces et que tu te pètes, tu te fais les croisés. Bah là, t'as perdu. Ouais, t'as perdu. Donc, du coup, on en parle pour trouver des solutions qui puissent être OK pour tout le monde et que l'entraîneur puisse aussi dire c'est OK ou non, on n'arrête pas l'entraînement, mais on aménage un peu et que le choix soit fait en conscience.

  • Speaker #1

    Ça a évolué la relation avec les entraîneurs ? Je ne sais pas de quand date l'arrivée de la prépa mentale dans le sport, mais est-ce qu'au début, c'était mal vu par certains entraîneurs ? Et est-ce que les relations se sont améliorées ces dernières années depuis que tu existes ?

  • Speaker #0

    Oui, il y a des équipes avec lesquelles je pars régulièrement sur des stages et sur des compètes. Les scrims, je fais partie de l'équipe. Le pentathlon, c'est pareil, on est partis ensemble. Donc il y a des équipes où c'est vraiment facile parce que je suis intégrée, ils savent comment je travaille. Je travaille aussi des fois avec certains entraîneurs, donc ils ont cette expérience-là. Et ils savent aussi que l'idée, c'est de faire en sorte que l'individu ou le collectif... soit le plus équilibré possible pour aller chercher la performance. En fait, on a le même objectif. Et donc, on a des expertises qui vont être complémentaires. Après, il y en a d'autres qui sont un peu plus, j'ai envie de dire, vieilles écoles et qui vont te dire, oui, oui, on est open. Mais en fait, si tu vois les athlètes, c'est dans le couloir caché derrière trois armoires. Là, autant dire que ça ne peut pas fonctionner. Et en tout cas, pas aussi bien. Et donc, il ne va pas y avoir le même rapport. Et c'est souvent dans ces moments-là où les athlètes vont être en souffrance parce que l'entraîneur ou le staff n'est pas à l'écoute. Et donc, du coup, ça pressurise jusqu'à ce que ça pète.

  • Speaker #1

    Ah ouais, ok. Et par contre, après, l'athlète peut venir te voir quand c'est...

  • Speaker #0

    Ou pendant, tu vois, ou pendant. Donc, c'est comment je fais pour les accompagner. Et là, je fais vraiment le lien avec le médecin pour que des fois, tu vois, le médecin, il a aussi un droit de vétérin sur certaines choses. Mais c'est comment on peut protéger au maximum l'athlète. Et puis après, c'est la caricature des entraîneurs qui vont dire qu'il n'a pas de mental. On a essayé de te prévenir et là, tu es aussi responsable de ce qui se passe.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'en France, il y a une vision ? Est-ce que tu vois la différence entre les pays sur le sujet de la santé mentale, la préparation mentale et comment la France se situe là-dedans ? Je sais qu'aux Etats-Unis, c'est quand même hyper développé. On est en avance ou en retard par rapport à d'autres ?

  • Speaker #0

    Je trouve qu'on a énormément évolué. Il y a quelques années, je t'aurais dit qu'on était en retard. Et là, j'ai changé ma perception avec le rôle de welfare officer, donc le rôle de psy santé que j'ai mené pour les Jeux de Paris, mais que j'avais aussi mené pour les Jeux d'hiver à Pékin. C'était la première fois où ils le faisaient, les JO de Pékin, et puis la deuxième fois avec les Jeux de Paris en sport d'été. En fait, avec un collègue, Paul Willman, qui s'occupe de la Belgique et qui avant était en Hollande, on a organisé des réunions internationales avec tous les welfare officers. C'était open à toutes les nations. Et donc, du coup, on a eu beaucoup d'Européens, on a eu les Brésiliens, les Japonais, énormément de pays. Je crois qu'à un moment donné, on était à 60, au moins 40 pays. Et là, je me suis rendu compte que ce que j'ai structuré avec l'équipe, c'était qu'on commençait à vraiment jouer dans ceux qui étaient les plus structurés. Donc, tu avais Belgique-Hollande parce qu'en fait, c'est la même personne qui l'a structuré en Hollande et maintenant, il le structure en Belgique. Les anglo-saxons. Et après, j'ai envie de te dire, vraiment, on était dans ceux qui étaient les plus structurés. en tout cas pour cette mission-là, qui mine de rien est énorme sur le côté santé mentale. Après, il y a encore plein de choses à faire évoluer, et c'est aussi une question de moyens. Il faudrait qu'on ait davantage de budget, ce qui risque de ne plus être le cas, parce que les Jeux de Paris sont passés, et on ne sait pas si on aura des budgets pour la suite. Donc si on a moins de budget, on a moins de ressources, donc moins de psy et d'accompagnateurs à la perf.

  • Speaker #1

    et ça va avoir un impact forcément sur ce qu'on pourra proposer et sur l'évolution ce serait dommage parce qu'il y a eu des très grosses perfs cet été le nombre de médailles parce que c'est ce qu'on voit mais de toute façon même les scores étaient très élevés je pense que la partie mentale a joué là-dedans évidemment l'entraînement sportif c'est normal mais je pense qu'après la mentale a aidé, ce serait dommage de s'arrêter en cours de route je reviens un peu plus sur monsieur et madame tout le monde En fait, il y a beaucoup de personnes qui, comme tu le disais, s'autoproclament préparateur mental, coach, etc. Je trouve ça un peu dangereux.

  • Speaker #0

    notamment sur Instagram, beaucoup de choses passées. Pour moi, en tout cas, je trouve que c'est un vrai problème parce qu'on joue avec le mental des gens, le cerveau des gens et leur intimité. Donc, si on a envie de se faire accompagner, comment trouve-t-on les bonnes personnes ? Sur quels critères se base-t-on ?

  • Speaker #1

    C'est très complexe. J'en parlais avec un collègue ami, Fabien Dupuis, qui est PrEP mental et lui, il est dans les montagnes. Et du coup... On a passé deux jours ensemble là, à se balader et en même temps à partager. Et sur pas mal de noms, ils me disaient est-elle personne ? etc. Et en fait, le constat, moi je le trouve extrêmement triste, mais je trouve que c'est pas si simple de trouver une personne qui a à la fois les bonnes compétences et la bonne posture, la bonne éthique, et rajouter à ça, qui est ok pour partager, waouh, là c'est la pépite. et je trouve ça triste parce que je pense qu'en fait le fait de davantage collaborer et échanger ça permettrait de faire monter en compétence notre domaine et c'est ce que j'ai développé avec Olivier Guidi sur le réseau Grand Insep où on a mis autour de la table des psychologues des chercheurs, des préparateurs mentaux et des coachs quasiment l'ensemble des acteurs de la dimension mentale sur le réseau plusieurs années pour développer des ateliers. Dans ces ateliers-là, il y avait l'échange, on a créé des outils qu'on a partagés, qui sont accessibles sur le site internet de l'INSEP. Dans cette idée de pouvoir faire grandir la profession. Et en fait, il y en a certains, des fois même dans le collectif, qui disaient, mais non, il ne faut pas le partager, il faut qu'on le garde. Non, l'idée, c'est qu'on fasse grandir l'ensemble du réseau. Donc, il y a encore cette appréhension de... de partage. Et puis t'en as certains qui vont dire mon athlète ou en gros j'ai perfé quoi. Parce que l'athlète a fait une médaille. Ah non tu vois moi j'en ai pas mal qu'on fait des médailles cet été, pareil à Tokyo. Je vais pas dire c'est moi qui ai fait la médaille.

  • Speaker #0

    C'est ma médaille, oui oui.

  • Speaker #1

    On a accompagné et à un moment donné tu peux apporter un plus pour que l'athlète puisse lui trouver les solutions. Mais c'est lui qui perf. Donc déjà t'as le discours, t'as la présentation. Tu vois, ceux qui vont dire, ben voilà, moi, j'ai accompagné un tel, un tel, un tel. Je suis à tant de médaillés olympiques. Je me dis, bon, t'es plus sur l'ego que vraiment sur le contenu.

  • Speaker #0

    S'attribuer le mérite de...

  • Speaker #1

    Exactement. Ça, et puis, tu vois, il y en a un, je le connais pas personnellement, mais là, qui a eu un athlète qui a très bien parfait cet été et qui va, du coup, dans son discours, te dire, ben, il était au fond du trou. Et puis, en gros, grâce à moi, maintenant, il perf.

  • Speaker #0

    C'est pas si simple.

  • Speaker #1

    Là, tu es en train de lui mettre la tête sous l'eau, à dire à quel point, avant, c'était la galère. Et puis, tu arrives, tu es le sauveteur, et grâce à toi, il fait des médailles.

  • Speaker #0

    Donc, il y a une dépendance.

  • Speaker #1

    Et puis, en fait, il est sur l'ego. En fait, tu en as quand même un certain nombre. Et en effet, malheureusement, sur les réseaux sociaux, il y a ça qui se véhicule. Il y en a un, et là, j'assume complètement. Je vais te donner le nom. Tu vois, l'Académie de la haute performance. On est tous en train de s'arracher les cheveux dans le milieu. Parce qu'il va te vendre une dépolarisation. Je ne sais pas ce que c'est. Personne ne sait ce que c'est. J'ai même demandé aux chercheurs. On se dit, c'est quoi cette pseudo méthode ? Et il est allé jusqu'à démarcher des athlètes que moi-même j'ai accompagnés. D'accord. En proposant une séance gratuite pour dire après, ah ben, j'ai suivi un tel, un tel, un tel. Et vu qu'il a eu la méthode... venez, vous allez voir la dépolarisation, ça change ta vie.

  • Speaker #0

    Mais une recette magique en fait.

  • Speaker #1

    Exactement. Et ce n'est pas parce que tu as proposé une séance gratuite que derrière tu peux dire je suis efficace. Donc tu vois, des méthodes comme ça, moi ça me pose question. Et donc du coup, il y a cette question de quelle est l'image qui véhicule ? Est-ce qu'il est en train de mettre en avant systématiquement tous les athlètes et te vendre ça ? Pour moi, là tu as un point de vigilance. La deuxième chose c'est que tu en as certains, ils ont suffisamment de temps pour faire 1000 posts Instagram. Bon bah si tu as le temps de faire autant, c'est qu'en fait tu n'es pas sur le contenu. Et donc du coup, bah bosse et quand tu bosses, en fait tu n'as pas besoin de faire ça. Moi j'ai des collègues où j'aimerais bien leur orienter du monde, mais en fait on est tous bookés. Et si tu n'as pas de dispos c'est que déjà... Tu sais qu'il peut y avoir potentiellement de la qualité. Et puis après, il y a les formations. Savoir où tu as fait ta formation. Pour moi, psychologue, tu as quand même une garantie de qualité parce que tu as fait cinq ans d'études et tu connais le fonctionnement de l'individu et du système.

  • Speaker #0

    À la prépa mentale, tu avais fait un DU,

  • Speaker #1

    toi ? Moi, j'ai fait un DU qui était intéressant, mais très théorique et qui ne m'a clairement pas suffi. Du coup, je suis allée... chercher d'autres outils par la suite. Je me suis formée à la PNL humaniste, à l'hypnose, aux préférences motrices, à plein de domaines différents. Et en fait, c'est ça aussi, c'est de se dire, est-ce que l'intervenant que tu choisis a cette appétence aussi pour aller chercher différentes compétences et travailler sur lui ? Je pense que c'est aussi un gage de qualité. Est-ce que tu travailles sur toi en tant qu'intervenant ? Soit en suivi perso, soit en supervision ou en intervision. Donc voilà, je pense que le message qui est véhiculé, si tu as le temps de mettre 1000 posts Instagram et que tu es vraiment focalisé sur le marketing, c'est complexe. Si sur Internet, tu vois, c'est mon ami Fab qui me disait ça, ceux qui sont sponsorisés. tu te dis bah t'es sponsorisé génial mais c'est que t'as besoin d'avoir du trafic tu vois et puis à un moment donné t'as plus besoin mais t'as payé en fait pour être sur le haut de la page ah oui oui ils font de la pub ok d'accord ou pareil sur les pubs instagram si t'as besoin à ce point là de faire de la pub en indiv après si tu vends une formation je pense qu'il y a des choses qui sont différentes oui

  • Speaker #0

    Oui, si tu es bon, ça se sait. Et avec le bouche à oreille, normalement, tu es...

  • Speaker #1

    Sur l'accompagnement, sur le suivi indiv. Et si tu as absolument besoin de te poster à chaque fois en photo avec tous les athlètes que tu accompagnes, ne dis pas de temps en temps que tu as envie de poster une photo parce que tu as vécu un super moment. Mais ça, je trouve que c'est complexe. Et ça peut être un danger.

  • Speaker #0

    OK. Ok, c'est hyper clair. Je pense que ça va donner des cartes si les personnes veulent se faire accompagner. Pour conclure l'épisode, j'ai l'habitude de poser deux questions. A la première, est-ce qu'il y a une personne qui t'inspire particulièrement, alors que tu connais ou pas forcément ?

  • Speaker #1

    En fait, ça peut paraître bizarre, mais il y a peu de personnes qui m'ont inspirée. Il y en a deux qui m'ont principalement inspiré, dont une, j'en ai déjà parlé sur un podcast, c'est Yannick Noah. En fait, Yann comme Luc Alphand, le deuxième c'était Luc. C'est des personnes qui m'ont inspiré sur l'aspect sportif parce que j'ai eu l'occasion de les rencontrer avec Yannick, maintenant on est amis. Le fait de connaître qui ils sont. et de voir ce qu'ils véhiculent. Et tu vois, moi, ce que je trouve vraiment superbe, c'est que c'est des anciennes athlètes de haut niveau qui ont été extrêmement performants et qui, pour autant, restent alignés dans leurs valeurs et qui restent accessibles et qui vont donner autant d'énergie à des gamins de cité, pour l'assaut Fête le Mur de Yann, par exemple, qui sont en difficulté. le président de la République ou d'autres athlètes. Et en fait, cette capacité à aller aussi loin, à se dépasser, à être dans une recherche de performance, mais aussi de connaissance de soi, et en même temps, ce côté très humain et orienté sur la relation, sans prendre de haut, et en sachant que tout le monde peut être sur un pied d'égalité là-dessus, c'est des choses qui me parlent beaucoup en termes de valeur. et l'autre aspect c'est que tu vois Yann quand j'ai bossé avec lui sur la coupe d'Evis j'ai trouvé qu'il avait une aura et une énergie mais c'est un meneur d'homme un leader exactement et un leader qui est juste qui sait parler à chacun, adapter pour aller chercher la motivation individuelle, la motivation collective il sait aussi se marrer et tu vois être à la fois sérieux et en même temps dans cette énergie là... Et ça, c'est des choses que j'apprécie beaucoup et qui m'inspirent. Et tout simplement parce que je pense que ça fait écho à mes valeurs.

  • Speaker #0

    C'est intéressant parce qu'on parlait de l'identité et de l'extérieur. En tout cas, Yannick Nant, on a l'impression qu'il s'est construit... Pas seulement sur le sport, parce qu'il a eu l'artiste et puis ensuite être entraîneur de l'équipe de France de tennis. Mais ouais, on a l'impression que son identité, il l'a vraiment créé plus global que juste le tennis.

  • Speaker #1

    Exactement. Et tu vois qu'en fait, il est en capacité à rebondir dans plein de domaines différents. Donc, ça te montre aussi l'ensemble des qualités qu'il a. Et encore une fois, en restant humain et accessible. T'en as certains, une fois qu'ils perdent, mais t'as l'impression que... il n'y a plus rien qui existe et que tu vois les autres exactement et ça ça me parle moins tu vois c'est un peu la problématique égotique qui fait qu'à un moment donné je pense que tu te descendes de toi même et tu t'entoures pas des bonnes personnes mais donc voilà et Luc tu vois quand j'étais gamine je faisais des compètes de ski et qui prennent le temps avec les gamins tu vois j'ai trouvé ça incroyable Son frère était en mode compétition et donc, du coup, lui cherchait à faire le meilleur chrono. Là où Luc se disait, pour les piu-piu, on va être plutôt à la cool. Et je l'ai recroisé sur les Jeux de Pékin et je trouve que ce qu'il véhicule en termes de valeur est superbe.

  • Speaker #0

    Trop bien, merci. Il y a deuxième question, c'est de quoi rêves-tu maintenant ?

  • Speaker #1

    C'est une très bonne question. J'aimerais bien développer un... projet plus entrepreneurial à terme dans l'idée de pouvoir apporter et démocratiser la psycho du sport et la prépa mentale à tout le monde parce que je pense qu'on en parlait en off avant l'épisode je pense qu'il y a des belles choses à proposer à des jeunes qui préparent des concours, à des chefs d'entreprise des managers, une femme active qui en même temps est très active aussi dans la gestion de sa famille et donc je pense qu'il y a quelque chose à... à démocratiser, à apporter, qui permettrait, dans mon idéal, et c'est le sens que je mets moi à mon engagement, de se dire que si à petite échelle, on apporte, ou j'apporte une plus-value à certaines personnes, si elles se sentent mieux, elles vont se sentir mieux dans sa famille, ça va avoir un impact positif, et donc du coup, il y aura un effet boule de neige qui pourrait contrebalancer une part de cette société que je trouve assez anxiogène, tu vois, où tu allumes les infos, c'est quand même...

  • Speaker #0

    Oui, carrément.

  • Speaker #1

    négatif tout le temps et je pense que ça pèse sur la vie des gens. Donc ça j'aimerais bien aller plus vers ça. Et puis là je vais avoir besoin de prendre du temps pour moi parce que l'Olympiade a été très intense, en parallèle de ça j'ai eu un événement perso qui fait que je dois me refaire opérer pour la troisième fois sur une troisième année d'affilée. Donc du coup de prendre aussi ce temps là. pour se réaligner, se promettre bien physiquement et se projeter là-dessus.

  • Speaker #0

    Et réfléchir vraiment à la suite sans se précipiter.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et dans cette idée de pouvoir apporter, enfin démocratiser et apporter aussi à d'autres personnes vraiment une approche, je pense, qui peut être superbe pour les uns et pour les autres.

  • Speaker #0

    Écoute, merci à Nel pour le partage, d'avoir pris le temps de partager autant d'infos. Si on veut te contacter, je ne sais pas si tu prends encore des personnes en libéral.

  • Speaker #1

    le plus simple en fait c'est de me contacter sur mon site internet prépamentale.fr où tu as mon bon prénom tu tombes directement sur mon site il y en a plein qui me contactent sur LinkedIn mais j'ai trop de demandes de temps en temps je me pose et je réponds à tout le monde quelles que soient les questions mais voilà je suis plus facilement joignable via mon site et plutôt enfin voilà Je pense qu'à partir de Noël, ce sera plus jouable.

  • Speaker #0

    Ce sera plus jouable, ok. Et tu parlais des informations sur le site de l'INSEP, si les gens veulent s'intéresser.

  • Speaker #1

    En fait, je ne sais plus où c'est exactement, mais via le grand INSEP, on a posé tous les outils. Il faut chercher un peu sur le site internet de l'INSEP, mais tu as un guide sur la dimension mentale qui est hyper fourni. C'est plusieurs années de travail sur trois collectifs différents. donc il faut fouiller un peu mais je ne sais plus où est le lien exactement je vais chercher,

  • Speaker #0

    je le mettrai je pense que c'est une bonne idée merci en tout cas pour le partage merci beaucoup à toi merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout j'espère qu'il vous a plu et que vous avez appris des choses si c'est le cas, merci de mettre 5 étoiles sur Apple Podcast ou Spotify et surtout de partager cet épisode autour de vous n'hésitez pas à me faire... part de vos retours pour les prochains épisodes. Je vous dis à bientôt sur Objectif Mental.

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Description

🎉 Bonne année 2025 à toutes et à tous ! 🎉

Pour inaugurer cette nouvelle année, je suis ravi de recevoir Anaëlle Malherbe dans ce premier épisode d'Objectif Mental, le podcast dédié au mental et à la performance.


Anaëlle est psychologue clinicienne et préparatrice mentale à l'INSEP, où elle accompagne des sportifs de haut niveau dans leur quête de résultats d'excellence. Parmi ses réussites, elle a soutenu de nombreux athlètes médaillés aux JO de Paris 2024. En parallèle, elle intervient auprès de managers et de dirigeants d'entreprise, en les aidant à améliorer leur gestion du stress, leur concentration et leur leadership.


🌟 Thèmes abordés :

  • Les coulisses de la préparation mentale pour les JO de Paris

  • Comment gérer le stress, les échecs, et les croyances limitantes

  • Les différences hommes / femmes dans l'approche de la santé mentale

  • Les parallèles entre les défis des sportifs de haut niveau et ceux des entrepreneurs

  • Pourquoi la santé mentale est une clé essentielle de la performance durable

  • L’importance du sens et de l’équilibre pour réussir dans tous les domaines de vie

  • Comment Anaëlle aide les athlètes à se préparer à "l’après-carrière" ou à une reconversion professionnelle, et pourquoi cet accompagnement est crucial.


Citations clés :

  • "Le chemin est tout aussi important que la finalité."

  • "Apprendre à se connaître, c’est la base pour performer durablement."


💡 Vous apprendrez :

  • La différence entre la psychologie, la préparation mentale et le coaching

  • Comment travailler sur vos croyances limitantes pour débloquer votre potentiel

  • Les outils essentiels pour rester concentré et gérer les pressions au quotidien

  • Si vous êtes un(e) sportif(ve), un(e) entrepreneur(e), ou simplement en quête de performance et de sérénité, cet épisode regorge de conseils et d’outils pratiques pour optimiser votre mental et atteindre vos objectifs.


Cet échange passionnant m'a conforté dans l'idée que le coaching mental est une clé universelle pour exceller dans des environnements exigeants.


👉 Si vous êtes passionnés par le développement personnel, ou si vous cherchez à améliorer vos performances professionnelles, cet épisode est pour vous !


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Podcast créé par Kevin Rietsch.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Objectif Mental, le podcast où l'on explore le coaching et la préparation mentale. Je suis Kevin et chaque semaine je partage des conseils pratiques, des interviews d'experts, ainsi que des témoignages inspirants d'entrepreneurs, de sportifs et d'artistes. Mon objectif est de vous aider à débloquer votre potentiel pour performer en toute sérénité, que ce soit dans votre vie professionnelle ou... extra-professionnelle. Je vous souhaite une excellente écoute. Bonjour Annel, comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Bien et toi ?

  • Speaker #0

    Très bien, merci. Je suis très heureux de pouvoir enregistrer à l'INSEP, donc je te remercie pour ça. INSEP, qui est l'acronyme de l'Institut National du Sport de l'Expertise et de la Performance, c'est l'endroit où l'on forme des champions dans toutes les disciplines sportives quasiment. C'est un endroit qui me fait rêver depuis que je suis petit, parce que beaucoup de champions sont passés ici. On ne peut pas tous les citer, mais il y a eu Tony Parker, Amélie Mauresmo, Teddy Riner par exemple. Il y en a eu plein d'autres, mais je ne peux pas les citer. Écoute, je voulais échanger avec toi parce que tu accompagnes des sportifs d'élite, très souvent médaillés, mais aussi parce que tu accompagnes des dirigeants et des managers d'entreprise dans ton activité. Et tu vois, dans ce podcast, j'aime bien échanger sur ces deux aspects. Je trouve qu'il y a beaucoup de parallèles à faire, on va en parler. Et je te propose qu'on attaque tout de suite.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux te présenter ?

  • Speaker #1

    Anna-Helma Lherm, je suis psychologue clinicienne et préparatrice mentale. J'ai travaillé dans différents environnements. Avant de travailler dans le sport, j'ai travaillé en RH, en risques psychosociaux et en psychotrauma. Et puis aussi avec des jeunes et des ados. Actuellement, je suis à la fois à l'INSEP avec les sportifs olympiques et plusieurs équipes de France. Je travaille sur l'individuel et sur le collectif. Et puis aussi en parallèle, mon activité libérale avec des chefs d'entreprise, des managers. Et des jeunes sportifs tout venant, aussi avec le bouche à oreille.

  • Speaker #0

    Ok, excellent. Tiens, la première question que j'ai envie de te poser, c'est par rapport au JO. Évidemment, c'est un gros événement pour toi cette année. Comment ça s'est passé de ton côté ? Ça avait l'air intense ?

  • Speaker #1

    Très intense. Il y a beaucoup de personnes qui me posent la question. Et en fait, c'est dur d'expliciter comment c'était, à quel point... Il y a eu beaucoup d'intensité émotionnelle. J'étais avec des équipes ou des athlètes tous les jours. C'est-à-dire que tous les jours, je changeais d'équipe, je changeais d'athlète à accompagner. En parallèle de ça, j'étais aussi welfare officer. J'ai managé l'équipe de psy pour gérer la santé mentale de toute la délégation. Tu as à peu près 1250 personnes sur la gestion plus santé mentale et crise.

  • Speaker #0

    Vous étiez 4 avec toi pour toutes les athlètes ?

  • Speaker #1

    Tout. trois psych cliniciens pour tous les athlètes et aussi les staffs et les membres du CNO. Donc, en fait, toutes les personnes qui avaient une accréditation étaient responsables, on va dire, de leur santé mentale. Et en parallèle de ça, moi, je travaillais sur la performance avec les athlètes ou les équipes avec qui je travaille déjà depuis un certain nombre d'années pour les accompagner jusqu'au jour J et aussi sur la gestion de l'après. Donc, intense. Même émotionnellement, avec les victoires, avec les joies, avec les déceptions aussi en fonction des résultats. Avec beaucoup de sollicitations à certains moments sur la perf et sur la gestion de crise. Et puis dans un environnement électrique.

  • Speaker #0

    Un domicile.

  • Speaker #1

    Exactement, une ambiance de folie, une énergie assez puissante. Je trouve que le mot que tu as utilisé, intense, résume bien.

  • Speaker #0

    Oui, il devait y avoir une certaine tension dans les salles et tout. Enfin, pas que dans les salles, mais sur les lieux.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. Et en même temps, beaucoup de bienveillance. C'était vraiment agréable d'évoluer aussi dans cet environnement où j'ai eu la sensation qu'au fur et à mesure, de plus en plus de Français ont été pris par la dynamique. Donc, en fonction des disciplines, des fois, tu avais un public très français, des fois, tu avais un public assez mixé. Et... Tu vois, par exemple, au cyclisme, il y avait pas mal d'étrangers aussi. Donc, c'était encore une ambiance qui était différente de l'ambiance qu'on pouvait avoir, par exemple, à l'escrime. Et dans des lieux magiques, en fait, tu te rends compte à quel point notre patrimoine est exceptionnel. Et l'organisation a été superbe et a vraiment mis en lumière ces lieux et notre culture française de manière assez belle. Et ça s'est répercuté sur les Jeux Paras où, d'habitude... quand même peu de public et là au fur et à mesure il y a eu énormément de monde qui ont été présents, qui ont vibré avec les athlètes et donc du coup ça a vraiment fait un effet boule de neige très positif. Je pense qu'on a tous été très surpris positivement de l'impact que ça a eu auprès des athlètes mais aussi je pense pour l'ensemble des français qui ont apprécié et qui ont suivi les Ligue 1 des Paralympiques.

  • Speaker #0

    Au fur et à mesure, j'ai l'impression aussi que la vision des gens sur ces JO ont changé. Au début, c'était très français, très limitatif. Et puis au milieu, c'était Ah ouais, c'est quand même dingue, en fait, ce qui se passe. Et pour les paras, j'ai vu des vidéos incroyables de champs de supporters et tout. C'était fou. J'avais vu ça au C6 Foot, c'était dingue. Donc, trop bien. Donc, double casquette, psychologue, préparatrice mentale. Quelle est la différence entre la psychologie, la préparation mentale, et en fait, sur un troisième point que je vois aussi, c'est le coaching, plutôt. Si tu arrives à nous faire la différence entre les trois ?

  • Speaker #1

    Alors, je vais forcément beaucoup, on va dire fortement schématiser. Pour moi, la préparation mentale, c'est souvent l'image que je prends et qui va parler peut-être à certains, c'est l'image de l'iceberg. En fait, tu vas avoir la phase visible qui est la phase consciente. Et donc, du coup, quand tu travailles en préparation mentale, tu es vraiment sur l'optimisation et on va dire le renforcement d'habilité ou le développement d'habilité mentale. Donc... assez proche de quelque chose qui est assez comportementaliste, dans l'idée de développer des outils et améliorer ta concentration, la gestion de tes émotions, etc. L'aspect psy, on va travailler beaucoup plus en profondeur. Déjà, ce n'est pas la même formation. Et tu vois, il y a tout un débat actuellement sur cet aspect-là. Psychologue, personne ne peut se dire psychologue sans avoir passé le diplôme. Préparateur mental, si toi tu le veux, tu dis que tu es préparateur mental et tu n'as pas forcément suivi de formation. Ça peut être deux heures comme un an. Donc la psycho, l'idée, c'est de comprendre le fonctionnement inconscient, comprendre comment s'est construit aussi l'individu, le lien avec son environnement, qu'il soit familial ou qu'il soit aussi lié à l'environnement sportif. Et donc du coup, c'est... C'est de capter aussi des fois certains blocages qu'on peut avoir, qu'on va répéter. Et quand tu cherches à poser un outil prép mental dessus, si tu n'as pas travaillé le fond, tu sais que ça ne va pas fonctionner. Donc moi, je joue beaucoup sur les deux. En fait, dans ma pratique, les deux sont vraiment liés, mais je ne vois pas la possibilité de travailler de manière complète avec un individu, que ce soit un athlète, un entraîneur, un manager, sans avoir ces deux versants. Et après, le coaching, on va dire... très caricatural mais c'est assez proche quand même de la prépa mentale. T'as pas mal d'outils qui sont en lien et en règle générale ils vont plutôt être sur du management, sur travailler avec les entraîneurs, les DTN, etc. Sur aussi la gestion du collectif. Donc on va dire que c'est une version des fois un petit peu plus macro en fonction du public que tu peux accompagner.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc, il y a des préparateurs, toi tu es psychologue aussi et préparatrice mentale, mais est-ce que tu as des préparateurs mentaux qui vont envoyer vers des psychologues, des athlètes quand ils n'ont pas les outils ou en tout cas les connaissances sur ce qu'ils utilisent plus inconscient et tout ça ?

  • Speaker #1

    Alors ça, en toute logique, oui. T'en as certains qui sont assez en conscience de ce sur quoi ils peuvent aller en termes de travail ou de problématiques et sentir leurs limites. Et donc du coup quand on travaille en collaboration, on en a certains là dans l'équipe, ça se passe très bien parce que du coup tu peux co-accompagner une même personne. Et puis comme un peu partout, tu en as certains qui se disent qu'ils ont la possibilité de travailler sur tous les aspects. Et là pour le coup c'est dangereux parce que vraiment la partie plus psy et plus inconsciente, il faut comprendre les mécanismes et faire attention aussi aux portes que tu ouvres.

  • Speaker #0

    Ça peut être des traumas et des choses comme ça ?

  • Speaker #1

    Ça peut être exactement, ça peut être des traumas. Tu vois un athlète qui est dépressif, tu peux dire en prépa mental, tiens je vais travailler sur un outil de gestion des émotions et un outil de gestion de la concentration et la motivation. Ok super, tu poses un outil, tu poses le pansement, mais en fait la problématique elle n'est pas là.

  • Speaker #0

    Elle est plus profonde.

  • Speaker #1

    Exactement. Et donc du coup c'est de pouvoir aussi distinguer ces espaces et savoir à un moment donné orienter. Mais comme nous, en tant que psy, sur certains besoins ou sur certains publics, je sais que je ne suis pas forcément 100% à l'aise ou 100% experte. Et donc, du coup, je vais orienter vers des collègues psychologues qui, eux, ont cette formation-là ou cette appétence-là.

  • Speaker #0

    Donc, même dans la psychologie, il y a certains domaines où toi, tu dis, il vaut mieux que cette personne-là s'en occupe.

  • Speaker #1

    Exactement. Je pense que ça, c'est très important. Et la capacité à... À savoir là où tu es OK en termes d'accompagnement et là où tu as aussi certaines limites, c'est primordial pour la personne que tu accompagnes. Tu sois préparateur mental, coach ou psy, il y a des fois où c'est important de passer le relais ou au contraire, tu vois, ou en même temps, on va dire, d'être à deux sur un accompagnement de manière complémentaire en différenciant les espaces. C'est clair ?

  • Speaker #0

    Non, c'est très clair. Tu aurais un cas concret, évidemment sans nommer, mais tu vois, si tu as des cas comme ça, un peu d'école, où tu as détecté... En fait, tu as vu la personne en préparation mentale. et ensuite t'as vu qu'il y avait quelque chose de plus profond et t'as essayé de travailler là dessus et de débloquer l'athlète j'avais noté un cas on peut en parler maintenant mais par exemple il y a des sports, ça va être très cliché ce que je vais dire mais dans le tennis par exemple où les athlètes j'ai le tennis mais même le foot t'as des athlètes où les parents sont omniprésents est-ce que tu essayes de débloquer l'athlète vis-à-vis de ça parce que parfois ça peut créer des peurs des... Des frustrations ?

  • Speaker #1

    Ça m'arrive régulièrement. Pour le coup, ça va être plus dans mon activité libérale. Parce que pour le coup, à l'INSEP, on a pu... Les joueurs de tennis et foot, ils sont dans leur propre système. Ça m'est déjà arrivé de recevoir... Quand c'est des mineurs, je reçois systématiquement les parents avec l'enfant. Et de proposer aux parents de travailler avec eux avant de travailler avec leur enfant. De dire, là, en fait, il y a des choses qui sont projetées, il y a des peurs, il y a des attentes, qui font que ça met une pression plus ou moins consciente ou inconsciente extrêmement forte sur l'enfant. Et donc, du coup, je ne vais pas travailler, entre guillemets, sur le symptôme. C'est un peu schématique, ce que je vais dire, mais plutôt travailler sur le système. Et tu le vois beaucoup en psy, même mes collègues psy qui accompagnent uniquement des enfants. Des fois tu as des parents qui arrivent en disant mon enfant est pas bien. Oui ok, sauf que c'est pas lui le problème. Tu vois, c'est de comprendre ce qui se passe dans la systémique pour que chacun puisse se rééquilibrer on va dire et donc du coup à ce moment là tu crées de l'espace, du mieux-être et tu peux ensuite travailler sur la performance avec les jeunes. Donc tu l'as beaucoup en effet dans le tennis, dans le foot. Ça m'est déjà arrivé d'avoir des parents qui arrivent avec leur enfant de 9 ans en disant c'est le futur fédéraire 9 ans, prends le temps !

  • Speaker #0

    C'est compliqué à supporter ça quand tu es...

  • Speaker #1

    Exactement, et puis à 11 ans tu as des sponsors, etc. Imagine la pression que ça génère sur un gamin qui, à la base, pratique ce sport parce que ça lui plaît. Et donc du coup tu dénatures à certains moments le plaisir de la pratique. à cause de ses attentes extérieures et du coup des enjeux qui ne sont pas les bons enjeux pour lui à ce moment-là.

  • Speaker #0

    À son âge-là, oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    C'est marrant, ça me fait penser, tu vois, dans les entreprises familiales, tu as un peu ça aussi. Dans ce truc de PME familial, tu as des belles PME, mais quand tu as un peu cette passation, les enfants peuvent sentir un peu cette présence qui reste autour. Et sur ce parallèle, avec l'entreprise, toi qui accompagnes des médaillés, des sportifs de haut niveau et des dirigeants, Est-ce que tu vois des différences entre les deux typologies de personnes ? Est-ce que tu les accompagnes, tu vois, de la même manière ? Est-ce que le protocole, on va dire, est identique ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. En fait, l'environnement étant en partie différent, pour moi, ce n'est pas exactement la même manière d'intervenir, même s'il y a énormément de points communs. Alors, ma base, c'est mon premier entretien. Sur mon premier entretien, je vais... Comment dire ? aborder tous les domaines de vie, tu vois comment ça se passe dans ta vie sportive, vie professionnelle, affective, familiale, amicale, etc. pour avoir un peu une idée de comment la personne est, quelle est son histoire, et puis en fait déjà identifier ses ressources et ses points de blocage. À la fin de ce rendez-vous-là, je vais en règle générale faire un feedback. Souvent c'est dès le premier entretien, si on n'a pas eu le temps d'aller au bout. ça va être sur le deuxième entretien, de dire, voilà, moi, ce que j'identifie, c'est ça, ça, ça, est-ce que ça te parle ? Et donc, en lien avec ça, ça me permet, moi, de construire un petit peu les pistes de travail qu'on va avoir ensemble. Les liens qu'il y a, ça va être la gestion, la pression, ça va être, pour certains, comment je fais pour rester motivé ou motiver mes équipes, en tant qu'entraîneur ou en tant que manager. En fait, c'est, pour moi, le même besoin. Comment je peux comprendre les personnes que j'accompagne ? que ce soit mes athlètes en tant qu'entraîneurs ou que ce soit mes collaborateurs en tant que managers, il va y avoir un parallèle assez fort, c'est par exemple entre un dirigeant et un athlète de haut niveau. Pour moi, dirigeant et manager, t'as quand même un gap qui est différent. Le dirigeant, à un moment donné, il peut pas verbaliser à tout le monde qu'il a des doutes. Et donc du coup, le seul espace qu'il trouve, en tout cas c'est ce que je vois par rapport aux gens que j'accompagne, c'est l'espace qu'on a ensemble. Parce que c'est ok de pouvoir dire, là j'ai peur, là c'est ok, là je sais pas, etc. Un athlète de haut niveau, c'est pareil. Tu le vois là dans les médias, on les met sur un piédestal, les héros, etc. En fait, c'est des personnes comme toi et moi avec des fois des manques de confiance, des fois des peurs, des croyances positives, négatives, etc. Et donc, du coup, ce qui est complexe, c'est qu'ils sont forcément à un moment donné où ils sont seuls face à la décision. Que ce soit sur le ring, sur la piste ou sur ton plot de départ ou que ce soit à certains moments sur des décisions liées à des investissements, liées à ta stratégie. commercial ou autre, peu importe. Donc là, il y a un point commun qui est assez important. La deuxième chose, c'est que pour moi, l'une des bases, c'est apprendre à te connaître. Et quand tu sais comment tu fonctionnes, ça t'aide aussi à mieux comprendre comment les autres fonctionnent, à moins projeter tes propres perceptions, tes propres croyances, et donc du coup, à être plus à l'écoute des uns et des autres, à mieux fonctionner ensemble. à moins réagir des fois uniquement à travers ton ego, de manière un peu impulsive. Et je trouve que ce travail en profondeur aide vraiment à asseoir une meilleure estime de soi et des choix qui vont être plus en conscience. Donc ça, c'est l'autre parallèle que j'identifie. Et après, clairement, cet environnement qui est concurrentiel, où on évalue surtout la performance, va générer des... des besoins ou des problématiques qui vont être identiques.

  • Speaker #0

    De gestion du stress par exemple ?

  • Speaker #1

    De gestion du stress, exactement. Gestion des enjeux, tu es un dirigeant d'entreprise, tu as des investisseurs, en fonction de combien ils sont dans ton capital, tu as plus ou moins de marge de manœuvre. Donc du coup, il y a énormément d'éléments qui peuvent être similaires. Après, l'environnement perso va être des fois un peu différent. dans le sens où des managers ou des dirigeants, alors tu vas avoir les start-uppers qui sont dans un environnement particulier, très stimulant, dans le partage, dans l'énergie. Tu vas avoir des dirigeants qui sont dans des environnements beaucoup plus structurés, mais souvent qui vont être plus âgés, avec une vie de famille, etc. Donc comment tu travailles aussi ce lien entre change de casquette, c'est moi qui décide, X heures par semaine, et puis je rentre à la maison, comment je... je me réadapte à cet environnement-là, comment je peux être à l'écoute de ma femme, de mon conjoint, de mes enfants. Et donc, du coup, il y a aussi toute cette appréhension-là qui est extrêmement importante et qui, des fois, peut être un peu différente par rapport à des athlètes de haut niveau où tout est construit autour d'eux et tu en as certains qui n'ont pas forcément encore de vie de famille. Et donc, du coup, c'est plutôt comment je gère mes relations affectives, comment je gère mes relations amicales. ou mes études sur ce double projet. Donc il y a des choses qui vont quand même être différentes par rapport à ce côté environnemental.

  • Speaker #0

    C'est intéressant sur les études, est-ce que la prépa mentale, tu les aides, donc un athlète de très haut niveau performe dans son sport, sur les études peut-être, c'est possible que ça arrive, mais qu'il est moins bon ou elle est moins bonne, est-ce que tu essayes d'appliquer les outils que tu as, enfin pas les outils, mais en tout cas l'accompagnement que tu as sur le sport, et de l'aider en même temps sur la partie études et vie professionnelle, parce que... J'ai l'impression que si on met tous les oeufs dans le même panier sur le sport, on ne sait jamais ce qui peut se passer. À côté, s'ils n'ont pas un plan B, est-ce que toi tu essaies de suivre là-dessus ?

  • Speaker #1

    En fait, je fais en sorte qu'on puisse aborder ces différents aspects pour que ça puisse être équilibré dans sa vie. Ça ne va pas être un équilibre à 50-50, mais il y a des études qui montent. Par exemple, Hélène Joncherie et Fabrice Burlot ont fait régulièrement des études sur différents critères d'une Olympiade à l'autre par rapport à des athlètes. Une stat qui est récurrente et que je trouve assez parlante, c'est que ceux qui ont des études ou un job à côté, alors quelques heures, parce que si tu te traînes 30-35 heures par semaine, tu ne vas pas pouvoir bosser 35 heures non plus. vont avoir une meilleure gestion des fois de la performance parce que ça te permet justement de stimuler différemment et de ne pas mettre tous tes oeufs dans le même panier. Donc pour moi, cette notion d'équilibre, elle est primordiale. Et tu vois, pour faire le lien avec les jeux cet été, je l'ai énormément travaillé en amont pour pouvoir gérer la redescente derrière entre ceux qui arrêtent, ceux qui continuent. Et donc du coup, de se dire, voilà, tu n'es pas uniquement athlète de haut niveau, mais comment tu te développes et tu vas continuer de te développer dans tes autres domaines de vie. Donc ça, ça me semble vraiment primordial. Après, leur demande, elle ne va pas toujours être sur... Enfin, rarement être sur l'optimisation des études. Tu vois, avec des jeunes qui préparent des concours, médecine, des écoles de co, etc. Là, je peux être sur l'optimisation.

  • Speaker #0

    C'est des concours, ouais.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc comment tu fais pour réussir à être efficace dans tes révisions, etc. Ça, je vais le travailler. Les athlètes de haut niveau, ils ne vont pas avoir cette demande-là parce que la demande de perf, elle est orientée sur...

  • Speaker #0

    C'est intéressant, tu parlais de l'après JO, ça me fait le lien avec la reconversion. Je fais le parallèle avec, autour de moi j'ai plein d'amis qui changent de boulot. Et en fait sur la partie reconversion, il y a un peu le côté où tu as l'impression de perdre tous tes repères. Et tu vois un peu de sortir du circuit en fait. Je pense que quand tu es sportif et que tu arrêtes ta carrière, après tu dois avoir un vide sidéral parce que tu ne sais plus quoi faire. Et dans la reconversion, il y a des gens qui vont quitter un job. ensuite créer une entreprise et là être complètement perdu. Comment toi, tu essayes de les accompagner là-dessus pour qu'ils arrivent à se construire autour de leur nouvelle vie ?

  • Speaker #1

    Je le travaille en amont. Pour moi, il y a des moments où on est trop en mode pompier. Et donc du coup, j'ai fait quand même plusieurs Olympiades depuis Rio. Donc je vois aussi... les cycles et la manière dont globalement les athlètes vivent la reconversion. Et ça, c'est des choses que j'aborde vraiment en amont. De dire, commence à réfléchir à ce que tu veux faire sur l'après-Olympiade. Est-ce que c'est continuer ton sport ou pas ? Comment ? Est-ce que c'est reprendre un peu plus tes études ? Parce que tu en as beaucoup sur la dernière année qui mettent leurs études en stand-by. Donc, vraiment, en fait... Pour résumer, pour moi, l'idée, c'est de travailler sur ton identité complète. Si tu te dis, je ne suis qu'athlète de haut niveau et donc mon résultat, c'est ce que je suis, ça peut être vraiment très compliqué. Parce que si tu réussis, super, mais en fait, ça ne te résume que à ta médaille. Et si tu loupes, tu peux te dire, ça fait des années et des années que je travaille pour rien et tu as un espèce d'effondrement psychique qui peut être assez important. Donc, c'est qui je suis dans la globalité. Moi, en tant que compagnon 2, ami 2, fils 2, fille 2, tu vois, et donc vraiment être sur ces différentes facettes. Et ça rejoint mon premier entretien. Pour moi, c'est primordial de comprendre comment l'individu est et a évolué dans ces différents domaines pour pouvoir être dans une continuité et non pas un espèce de stop qui fait que le saut dans le vide est juste vertigineux.

  • Speaker #0

    C'est intéressant, c'est marrant, parce que tu vois en startup on a un peu ce truc là aussi, de se dire je suis que startupeur, en fait le seul truc qui compte dans ma vie c'est le succès de cette boîte là, par contre il y a quand même peu de chances que ça fonctionne, et quand ça fonctionne pas, derrière c'est très compliqué à gérer, la personne peut se sentir moins que rien alors que ça définit pas sa perte en tant que telle. Je comprends ça. Ok, je repars sur l'entrepreneuriat parce que c'est un peu le sujet du... Et chez les sportifs aussi, je pense que tu as ça, ce côté où tu as des hauts qui sont très hauts, quand tu gagnes une médaille, un concours et tout, et tu as des bas aussi qui peuvent être très bas. Comment tu gères l'échec ou la déception ? Après, c'est... Au jeu, tu as peut-être dû en avoir.

  • Speaker #1

    Tu veux que je parte sur un exemple plutôt sportif,

  • Speaker #0

    entrepreneuriat ? Sportif, comme ça, on...

  • Speaker #1

    Alors, en fait, pour moi, la fixation d'objectifs, par exemple, est un point qui est hyper important de pouvoir structurer. tes objectifs, que ce soit à travers des objectifs smart ou que ce soit à travers des OKR, en fonction de ta philosophie, on va dire. Il y a un travail vraiment important sur le sens. Pour moi, c'est de se dire, derrière ta médaille ou derrière la réussite de ta boîte, qu'est-ce que tu y mets ? Qu'est-ce qui vraiment fait partie de ton sens profond, ta motivation intrinsèque, la symbolique que tu y mets ? Parce que, tu vois, c'était un peu provocateur, mais avec les athlètes, cet été, je leur disais, mais... Tu vois, c'est un bout de médaille, c'est un bout de métal. Il a une couleur qui est un peu différente, mais c'est un bout de métal. Donc, les trois quarts ont mis leur médaille dans leur boîte à chaussettes et ils vont la ressortir dans X mois ou X années. Donc, si tu regardes ce qu'il y a de manière beaucoup plus symbolique derrière cette médaille, tu travailles vraiment sur le sens. Et donc, du coup, ça permet de faire le lien entre la finalité, le résultat et le chemin. Pour moi, le chemin est tout aussi important que la finalité.

  • Speaker #0

    C'est les quatre préparations qui comptent.

  • Speaker #1

    Et même voir les huit, douze années qui ont commencé. Exactement. Donc, sur une startup ou une entreprise, c'est pareil. Si tu t'épanouis au quotidien, tu sais ce que tu vas aller chercher, et tu es dans un développement continu, si ça loupe, ça va être moins difficile, et tu vas avoir davantage de capacité à rebondir que si tu es sur du on-off, j'ai réussi ou j'ai loupé. Donc... Il y a cette idée de travailler sur la fixation d'objectifs pour avoir les étapes, travailler sur le sens profond pour avoir la symbolique et ensuite injecter ça, entre guillemets, nourrir ça sur le chemin.

  • Speaker #0

    Je te coupe juste sur le sens. Comment tu essayes de creuser pour faire ressortir la raison profonde ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est une part qui est plus complexe. Je vais en discuter. J'ai des outils un peu plus créatifs pour essayer de couper. schématiquement un peu le cerveau gauche et aller plutôt sur le cerveau droit tu vois dans cette idée de d'être plus sur le procès sur la créativité et de faire émerger en fait ce qui est un petit peu plus profond et inconscient et donc du coup en fonction des personnes que j'accompagne je vais proposer des voilà des exercices en moi je trouve que c'est plutôt des jeux un peu ludique mais que pour pouvoir faire émerger ça et après je travaille beaucoup sur la distinction entre la finalité et le chemin, et autour de cette identité globale. Donc je vais avoir plusieurs manières de le travailler, qui vont s'adapter à la personne que j'ai en face et à ce qui lui parle le plus.

  • Speaker #0

    Sachant que pour chaque personne, ce sens ou ce pourquoi est très différent, il peut varier.

  • Speaker #1

    Exactement, et tu en as beaucoup qui n'ont pas conscience. Ça m'arrive d'avoir au cabinet des gens qui ont 40-50 ans. Sur le papier, tu te dis, mais tout va bien. Une belle situation professionnelle, financière, familiale et autres. Et en fait, ça ne va pas du tout. Certains qui vont se reconvertir à crise de la quarantaine, j'en vois quand même quelques-uns, à se dire, mais en fait, j'ai choisi un domaine et je n'ai pas le goût, je n'ai pas le sens. J'ai envie de faire autre chose, mais quoi, je ne sais pas. Ou des fois, 50 ans ou autre, où tu te dis, je ne suis plus aligné. Et donc... Et donc, en fait, je me rends compte que tu as quand même pas mal de personnes qui font les choses parce que la route, elle est un peu tracée ou que c'est un peu la logique, mais qui ne sont pas forcément alignées avec vraiment ce qui est important pour eux. Et ça, ça amène des fois à retravailler sur l'éducation, sur les valeurs acquises, etc. De se dire, il y a ce que mon environnement, des fois familial ou social, m'a induit et ce que moi, je veux vraiment. C'est une super porte à ouvrir et pour autant, elle peut faire peur, mais être assez libératrice par la suite. Je trouve qu'il y a beaucoup de personnes qui n'ont pas le sens, comme les athlètes au départ. Je veux ça, pourquoi ? Si je suis médaillée olympique, ça veut dire que mes années d'engagement auront payé. Mais si tu ne l'es pas, il se passe quoi ?

  • Speaker #0

    Donc, voilà. Je pense que c'est un sujet qui est hyper important et que tout le monde pourrait être amené à travailler pour se sentir mieux dans sa vie.

  • Speaker #1

    Il faudrait le faire assez tôt, ce travail, finalement, je trouve. Ou alors, ça fait peut-être partie du sens de la vie aussi, de s'en rencontrer un moment. Mais en école de commerce, on prend cet exemple-là. Je ne dirais pas la moitié, mais une bonne partie de la promo. Et là, tu es à 30-35 ans en train de se dire, bon, pourquoi je suis là ? pourquoi j'ai fait ça et ils sont tous en train de regarder ce qu'ils peuvent changer donc effectivement cette question de sens c'est important de se la poser peut-être assez tôt quoi et tu vois je pense que la génération qui est en train d'émerger là elle

  • Speaker #0

    est intéressante parce que ils sont entre le boulot mais aussi j'ai besoin d'avoir un équilibre de vie, j'ai pas envie de me mettre la tête dans le sac entre guillemets et du coup pas avoir de vie perso donc je veux que ça c'est l'impact, je vais bosser dans l'environnement, dans l'écologie etc et donc du coup sur ces jeunes là, moi ils me font assez écho parce que je me dis mais cool, ils sont pour certains déjà en train de se poser cette question et le conclure quoi quel impact je veux avoir et je me dis qu'il y a des belles choses qui peuvent émerger... Et en même temps, ça rejoint ce côté notre environnement où, on va dire, le moment où on est né, où nos générations, pour simplifier, ont aussi des caractéristiques avec des super forces et des points de blocage. Je pars loin, mais je trouve que c'est assez intéressant à creuser aussi.

  • Speaker #1

    Oui, carrément. Je vois très bien que les générations sont beaucoup plus sur ce que je peux faire de bien, finalement. pour ce monde. Peut-être moins qu'avant. Moi, ma génération, c'était en gros, finance, marketing. En école de commerce, il y avait deux choix. L'entrepreneuriat ou les trucs à impact, ce n'était pas du tout le cas. Et maintenant, je vois que ça change. Je voulais aborder sur la préparation mentale, le sujet des croyances limitantes. Chez les athlètes de haut niveau, il y en a, je pense, évidemment. Mais chez les entrepreneurs aussi, ou les managers, ou les dirigeants, comment tu fais, toi, pour travailler là-dessus ?

  • Speaker #0

    Dans quel but ?

  • Speaker #1

    En fait pour se mettre moins de limites, peut-être oser plus et prendre plus de risques, alors maîtriser mais prendre plus de risques.

  • Speaker #0

    Alors ?

  • Speaker #1

    Tu vois, par exemple...

  • Speaker #0

    Je sens que tu as une idée derrière.

  • Speaker #1

    Dans les croyances limitantes en entreprise, tu peux avoir je ne suis pas fait pour être dirigeant, directeur commercial ou directrice commerciale En fait, ce n'est pas... Peut-être que les personnes se mettent trop de freins et de limites à leurs ambitions, alors que les capacités, elles les ont. Mais par contre, elles vont se bloquer sur ce type de croyances.

  • Speaker #0

    Alors, je vais schématiser encore pour simplifier les choses. Pour moi, il y a deux voies d'entrée qui sont complémentaires. La première, c'est de comprendre d'où ça vient. Et souvent, nos croyances limitantes, on nous les a refourguées, pour faire simple. Et donc du coup, soit on nous les a refourgués, soit en tant que jeune enfant ou jeune ado, on a interprété certains signaux en se disant je ne suis pas faite pour être directrice commerciale ou je ne suis pas à la hauteur ou un prof de maths qui te dit tu es nul en maths et puis d'un coup tu te dis en fait, je ne comprends rien aux chiffres Donc il y a un moment où pour moi l'idée c'est de se dire… elle vient d'où cette croyance ? Et en gros, qui est-ce qui te l'a refilée ? Ou quel est l'événement qui fait que tu l'as interprétée comme ça ? Pour revenir à la source et en fait, amener à la déconstruire. Déjà, quand tu conscientises, et pour moi c'est vraiment une des lignes directrices sur un travail psy, c'est si je suis en conscience, j'ai la possibilité de choisir. Et donc du coup, je peux prendre un pas de recul et être, on va dire, plus objective dans mes réflexions. Donc, aller retravailler ça. Et après tu peux avoir des techniques du style, moi j'aime bien la PNL humaniste, pas la PNL tout court mais la PNL humaniste.

  • Speaker #1

    C'est quoi la différence ? Je ne connais pas.

  • Speaker #0

    Je trouve qu'elle est beaucoup plus centrée sur l'humain, un peu comme en lien avec la philosophie de Carl Rogers qui a été un psy américain, qui a créé justement le courant de psychologie humaniste qui est vraiment centrée sur l'individu en disant l'essentiel c'est la relation. C'est le lien que tu as avec la personne. Plus que les outils, c'est ce qui est en train de se passer dans l'instant présent et ce lien-là. Là où la PNL, pour moi, il y a des trucs qui sont un peu... Comment dire ? magique, de se dire que si tes yeux vont en Ausha gauche, ça veut dire ça et ça va pas. En vrai, ça marche pas, c'est pas aussi simple que ça. Donc, PNL humaniste, avec ce côté centré sur l'individu, t'as certaines méthodes qui permettent justement de déconstruire un peu ta croyance et de voir aussi quelle est la croyance génératrice qu'il y a derrière. C'est-à-dire qu'en fait, souvent, c'est une même pièce avec deux phases. Quand tu te dis, je sais pas moi... je ne suis pas faite pour être directrice commerciale. Il y a sûrement une croyance plus inconsciente, génératrice, positive qu'il y a derrière. Et donc, du coup, c'est de pouvoir la faire émerger. Donc, tu vois, si je resynthétise, il y a comprendre la source, d'où c'est venu, ou à quel moment c'est venu, pour nettoyer, retravailler tout ça, ou gentiment rendre les croyances aux uns et aux autres, tu vois, pour te réaligner par rapport à toi-même. et faire ce travail de déconstruction et d'identification de la croyance positive ou la croyance génératrice qui est cachée derrière cette croyance.

  • Speaker #1

    Donc un contre-exemple, par exemple, c'est ça, c'est une personne qui se dit pas capable d'avoir un poste à responsabilité. Est-ce que tu essaies de déconstruire en trouvant un exemple dans sa vie ?

  • Speaker #0

    Je la laisse le trouver. Parce qu'en fait, si moi je le pose, c'est ma perception. Mais peut-être qu'elle, derrière tout ça, elle a... Un moment, une idée ou un vécu, elle va dire, mais en fait, si je sais qu'au plus profond de moi, je suis capable et j'en ai envie. Et j'ai prouvé dans mon expérience que j'ai su relever des challenges, même quand mes proches n'y croyaient pas. OK, super. Donc, comment on développe ça et comment tu peux le transposer pour contrebalancer, entre guillemets, cette croyance ? La rendre moins puissante.

  • Speaker #1

    OK, moins figée.

  • Speaker #0

    Exactement. OK. Et quand tu as conscience de tes croyances, tu vois, moi j'en ai, enfin tout le monde a des croyances militantes, quand on a conscience, en fait ça te permet de te dire ok, c'est revenu sur la table, je prends un pas de recul, est-ce que je la confirme ou est-ce que justement j'essaye de faire un peu différemment ?

  • Speaker #1

    Ça c'est quand tu es au stade où tu te connais bien et tu fais tout ce travail en amont.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Parce que souvent les athlètes n'ont pas le scientisme.

  • Speaker #0

    Non, sauf quand en effet tu travailles sur toi. Et pour moi, c'est une hygiène. Je suis forcément biaisée, je suis psy, ça fait depuis que j'ai 15-16 ans que je travaille sur moi, donc ça fait plus que la moitié de ma vie que je travaille sur moi. Ça me semble essentiel parce que tu es continuellement en train d'évoluer, que tu as des événements de vie qui vont rajouter des couches. Et du coup, le fait de travailler sur toi, ça te permet de rester sur cet alignement et de l'adapter en fonction de tes besoins, de ton évolution personnelle. l'évolution environnementale.

  • Speaker #1

    De ce qui se passe, ouais. Et toi, là, vu que tu suis beaucoup d'athlètes, est-ce qu'il y a des croyances limitantes communes ? Enfin, plutôt des récurrences que tu vois entre certaines croyances qui sont, on va dire, je sais pas, t'en as 5-6 un peu connues, enfin pas connues, mais que tu as repérées, tu vois, chez les athlètes ?

  • Speaker #0

    Je me suis jamais trop posé la question. Je pense qu'il y en a une qui revient. C'est, et pareil, comme en entreprise, c'est je suis pas légitime. Tu vois, le manque de légitimité perçu. parce que des fois les parents, les entraîneurs ou un copain qui est meilleur ou autre, qui fait que ça c'est une croyance qui peut être assez dure à porter, qui peut générer le syndrome d'imposteur. Et donc en fait quand tu as ce syndrome-là, tout le monde se dit autour de toi, tu as le potentiel, tu es fort ou tu es fort, mais il y a une part de toi qui te met des bâtons dans les roues. Donc la légitimité c'est quelque chose qui est récurrent. et sur les autres faudrait que j'y réfléchisse que je prenne un pas de recul et je te dirais mais le syndrome de l'imposteur c'est marrant,

  • Speaker #1

    on en parle beaucoup parce qu'on m'a commissionné aussi en venant ici, on me dira est-ce que tu peux poser cette question là mais c'est vrai que le syndrome de l'imposteur je le vois beaucoup je vais mettre les pieds dans le plat mais est-ce que tu le vois plus chez les femmes que chez les hommes ou tu l'as de manière identique chez tout le monde c'est vrai que je pense que chez les femmes on va davantage l'avoir

  • Speaker #0

    Parce que les choses sont en train d'évoluer, mais c'est encore assez connoté. Tu vois, par exemple, je te prends un exemple tout bête. À l'école, un garçon qui met un peu le bordel dans la classe, tu vois, c'est un leader, c'est pas grave, c'est OK. Qu'il soit bon ou qu'il soit pas bon. Une fille, ce serait interprété différemment. Et puis, une fille, encore... un peu dans l'inconscient collectif, ça fait pas de bruit, ça bosse et tu vois c'est sage. Un garçon peut avoir plus de possibilités de s'exprimer et ce sera moins mal vu qu'une fille. Et si je vais encore plus loin, je le vois beaucoup avec les profils au potentiel intellectuel, où tu vas encore plus avoir ce syndrome d'imposteur chez les femmes, qui pour autant sont HP. Et quand tu le transposes plus tard en entreprise, je le vois moi dans mes différents environnements, quand tu cogites bien, quand tu as un certain potentiel, ça peut être compliqué dans un environnement qui est principalement masculin chez les managers. C'est en train de bouger, mais tu as plus d'hommes qui managent que de femmes qui managent. Et donc, une nana qui est au même niveau, voire mieux, ça peut en embêter quand même certains parce que ça touche à l'ego. Et donc, du coup, tu as davantage de freins quand tu es une femme dans ces environnements-là et souvent avec un côté au potentiel parce que tu lui renvoies un sentiment d'infériorité qui n'est pas du tout OK pour lui. Et donc, si lui n'a pas travaillé sur ça, bon courage. Si par contre, en face, tu es avec quelqu'un qui voit le potentiel et qui se dit Mais génial, chacun a sa valeur ajoutée. Et donc, du coup, c'est un bon moyen de... de se construire et d'évoluer, là c'est génial. Mais je trouve qu'on a encore pas mal de chemin à faire là-dessus. Mais tu vois, toutes les idées qu'on entend souvent, on n'a pas le même salaire, c'est sûr. Hier, je parlais avec une personne qui me demandait d'intervenir sur une grosse conférence avec pas mal de monde. Elle me disait, mais Anaël, ton tarif... Tu vaux, mais trois fois plus que ça. Et donc, du coup, c'est aussi la perception de l'environnement et du fait que c'est vrai que les nanas, je pense qu'on a davantage ce syndrome d'imposteur que les hommes.

  • Speaker #1

    Tu penses que la prochaine génération, toi, qui a des athlètes plus jeunes chez les filles, là, l'INSEP, tu le sens moins ? Ou c'est en train de changer ? Parce que c'est vrai que dans ma génération, je suis complètement d'accord avec toi. Je suis autour des moi, des filles qui pourraient créer des boîtes, faire plein de choses incroyables, mais qui se limitent. par l'éducation malheureusement. Est-ce que tu vois que la prochaine génération, ça change ?

  • Speaker #0

    Alors dans le sport de haut niveau, j'aurais du mal à te le dire, parce qu'on est quand même très orienté perf et entre guillemets, t'existes si tu perfs.

  • Speaker #1

    Ouais, t'es dans l'élite en fait.

  • Speaker #0

    Donc t'es dans un environnement qui est biaisé, après avec ceux que j'accompagne en libéral, qui sont sur les études sup, ou tout jeunes diplômés. Je trouve que ça bouge. T'as encore ça, mais il y a davantage d'équilibre. Ça commence à se rééquilibrer. Mais il y a quand même un travail de fond qui est assez important. Je pourrais entrer dans des sujets complètement différents et on pourrait partir loin. Mais il y a des choses à faire évoluer et qui demanderont du temps.

  • Speaker #1

    Je pense même sur les écoles, les grandes écoles, à mon avis. Il y a des filles qui se mettent trop de barrières par rapport à des garçons qui font Oui, je suis capable, je vais essayer, et puis on verra. On ne peut même pas s'inscrire.

  • Speaker #0

    Tu vois, il y a ça, et puis même, je pars là-dedans parce que ça me vient spontanément. Tout à l'heure, tu as dit Je mets les pieds dans le plago. Mais tu vois, même par rapport à la sexualité, quand tu regardes comment c'est véhiculé dans notre société, sur, par exemple, les films pornos que tu peux avoir, en fait, ils sont faits autour de l'homme, ils ne sont pas faits autour de la femme. Et donc, les gamins qui voient ça, et je crois que les stats à 12 ans, les gamins sont déjà exposés à ça. Donc tu te dis, t'es pas encore un adulte. Et si la représentation que t'as du rapport sexuel, c'est ça, bon courage pour la suite. Et donc du coup, ce que je vois des fois, même dans mes suivis, c'est des jeunes femmes qui sont confrontées à ça et qui se disent, mais en fait, c'est pas le bon rapport. je suis pas qu'un objet je suis pas aisé avec ça et en même temps tu te dis si à 12 ans t'es exposé à ça tu penses que c'est la réalité et tu vois je pense que ça part même de ces sujets là de la manière dont de supériorité de tout ça exactement la posture de l'homme, la posture de la femme le rapport intime ça part de ces différents sujets et tant que ça, ça changera pas tu as quand même beaucoup de choses après à déconstruire et le chantier est encore immense.

  • Speaker #1

    Ça me fait penser à une question, est-ce que les athlètes viennent te voir instinctivement ? Ils se disent, tiens, là, il faut que j'aille voir Renel pour être accompagné ou est-ce que c'est les entraîneurs qui les envoient te voir ?

  • Speaker #0

    Les deux. de plus en plus dans le sens où il y a de plus en plus d'entraîneurs qui sont ok sur la démarche, tu en as de plus en plus qui se font accompagner donc ça c'est top et qui du coup identifient la plus-value pour eux et pour les athlètes et donc ça va être tu vois là les scrims il y en a certains qui m'ont dit écoute à la rentrée on a des jeunes qui rentrent j'aimerais bien que tu puisses les voir pour déjà commencer à proposer un accompagnement et puis après tu en as qui viennent spontanément parce que parce qu'ils ont un besoin ou parce que ça parle beaucoup, tu vois. Et ils savent souvent qui bosse avec qui, ils voient les effets. Et donc, du coup, ça ouvre des portes sur les demandes d'accompagnement.

  • Speaker #1

    Ils se disent, OK, moi aussi, j'aimerais plus performer. Donc, OK, intéressant. Et pareil, je reviens, le lien, c'était la différence homme-femme. Est-ce que tu vois plus les filles qui viennent ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai plus d'accompagnement de filles que de garçons. Parce que... Je pense que c'est encore un petit peu plus dur des fois pour les gars de parler de soi, d'aller ouvrir la boîte de Pandore où tu as pas mal d'émotions, quand tu travailles sur des choses qui sont plus ancrées, plus profondes. Et puis, tu as encore cette croyance qui est en train de changer, de se dire si je vais voir un psy ou un prép mental, c'est que j'ai un problème.

  • Speaker #1

    Ou que je suis faible.

  • Speaker #0

    Exactement. Et donc, je vais trouver mes solutions par moi-même et je suis fort. Là où au final, tu as le curatif, tu as le préventif, le curatif. Et puis, tu as le fait que potentiellement, un travail sur soi, à un moment donné, tu développes. Tu as fini de faire un travail de fond, même si c'est toujours un peu continu, mais tu peux aller renforcer des choses qui vont bien. Et moi, je suis plutôt partisane de ça, de se dire qu'est-ce qui est aussi OK et comment... on peut bosser dessus pour que tu puisses le pérenniser ou revenir là-dessus dans les moments qui sont un peu plus difficiles. Je pense qu'il y a encore du chemin à faire là-dessus. Pour les gars, c'est un peu plus difficile, mais ça doit être un tiers, deux tiers à peu près.

  • Speaker #1

    Ok, quand même. Mais c'est en train de changer, puisque je vois des athlètes, peut-être Irina va en parler, dans les médias, qu'ils se faisaient accompagner. Peut-être que ça va changer au fur et à mesure. Ça prend un peu de temps.

  • Speaker #0

    Ça bouge de plus en plus. Clairement, ça bouge de plus en plus.

  • Speaker #1

    Même la partie psychologie, il y a beaucoup d'informations qui sont faites sur la santé mentale. Je pense que c'est une bonne chose. Mais comme tu dis, c'est apprendre à se connaître. Et après, derrière, on peut dérouler. J'avais un sujet sur la gestion du stress. Comment tu aides les athlètes à gérer leur stress avant un grand événement ? Alors la Légio, c'est le cas parfait, puisque c'est un peu la date après toute cette préparation. J'imagine que certains étaient très stressés, ils peuvent perdre leurs moyens, peut-être. Comment tu essayes de leur faire gérer ça pour être performant le jour J ?

  • Speaker #0

    Je reviens sur les bases dont on a parlé, ça fait le lien sur le sens. Si je suis alignée avec mon sens, que la finalité soit là ou pas, déjà ça apaise. et faire en sorte que le chemin soit tout aussi important que la finalité. Je te ferai après une petite anecdote là-dessus, mais pour moi, il y a cet aspect-là. Et puis après, tu vas avoir le travail sur l'environnement. J'ai fait des ateliers avec les athlètes que j'accompagne où j'ai fait en sorte de mixer un peu les sports pour qu'ils puissent y avoir du partage sur comment je vis les choses, c'est quoi les tips que j'ai, d'autres ateliers avec l'environnement. de pouvoir travailler avec les entraîneurs et travailler avec les parents pour dire bon ben voilà c'est quoi la place de chacun et pouvoir des fois passer des messages par rapport aux proches qui veulent bien faire mais qui rajoute une pression supplémentaire donc ça c'est un point qui est important mais tu vois c'est de la systémie que c'est travailler sur le sur le système et puis après tu vas voir les outils d'optimisation les routines de perf la fixation d'objectifs les exercices de gestion du stress relaxation respire discours interne fin Tout ce que tu as un peu dans le classique, on va dire, sur la prépa mentale. Et tu vois, il y a ces différentes strates. L'environnement, le chemin et le sens et les outils d'aide à la paire.

  • Speaker #1

    Mais les outils sont à la fin, en fait. Le plus gros du travail pour toi sont vraiment sur le sens, les objectifs ?

  • Speaker #0

    Dans un premier temps, je pose ces bases-là. Et puis, en fait, on travaille sur la durée. Tu vois, des athlètes qui viennent me voir trois semaines avant ou trois mois avant, je vais dire, t'es gentil, mais c'est trop court. Il n'y a pas de baguette magique. Ce n'est pas en six séances que tu vas prendre des biceps puissance 10. Sur l'aspect mental, c'est pareil. Tu peux avoir un déclic. Mais après, c'est comment tu l'ancres et tu le pérennises. Et donc, du coup, c'est minimum un an avant où on commence à travailler les choses. Mais quand tu es sur des enjeux tels que les JO, l'idée, c'est de travailler, d'avoir plusieurs saisons pour pouvoir poser, expérimenter ces outils, ces prises de conscience sur des compètes qui ont moins d'enjeux pour qu'au fur et à mesure, ça devienne plus naturel. Et que le jour J, quand c'est le moment, sous le feu des projecteurs et des milliers et millions de spectateurs, de pouvoir être alignés, d'avoir les ressources. Parce qu'on ne va pas se mentir, ils ont eu tous peur. Et c'est normal, c'est aussi ça qui fait la beauté du sport et qui crée cette adrénaline. Après, c'est comment tu le transformes.

  • Speaker #1

    C'est marrant parce que de l'extérieur, tu n'as pas du tout l'impression... On dirait qu'ils sont ultra... Enfin, ils sont ultra concentrés, évidemment, mais je veux dire qu'on ne peut pas les déranger. Et qu'ils ont en fait, c'est limite une routine pour eux de faire ça. Mais c'est vrai qu'on ne sait pas ce qui se passe derrière.

  • Speaker #0

    C'est parce qu'ils l'ont travaillé aussi potentiellement en amont. Et puis il y a aussi le fait que si tu commences à montrer à ton adversaire que t'es pas bien, la bataille psychologique, c'est ça, t'as déjà perdu le combat ou perdu 50% d'efficacité.

  • Speaker #1

    Tu les prépares à ça justement ? Ça me fait penser à la natation. J'entends beaucoup d'histoires dans les salles avant la chambre d'appel.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    la chambre d'appel, je cherchais le mot exactement. Est-ce que tu les aides là-dessus ?

  • Speaker #0

    En tout cas, je l'aborde et je le travaille aussi pour qu'il puisse en effet avoir un impact s'il le souhaite sur, enfin prendre l'ascendant psychologique sur son adversaire de manière éthique. Ça, c'est un point qui est important parce que tu en as qui font des trucs où je ne suis pas forcément raccord. Mais voilà comment je fais pour être centré sur moi, être dans la meilleure posture, on va dire physique et mentale et du coup, commencer à prendre l'ascendant psychologique sur mon adversaire. Et ça, ça se joue en effet des fois dans la salle d'échauffe ou la chambre d'appel. Ça se travaille et ça se joue en amont.

  • Speaker #1

    Hyper intéressant. J'avais déjà eu le son du stress. Sur l'équilibre de vie, on en a parlé. C'était plus sur la partie burn-out que je voulais aborder. Tu en as vu passer toi dans le sport des burn-out ?

  • Speaker #0

    Alors nous, on parle plutôt de surentraînement dans notre jargon. Et du coup, ça se rapproche du burn-out. Clairement, il y en a eu. Surtout là, sur cette année où, pour certains, les sélects sont tombés très tard. Et donc, du coup, tu as une course au quota olympique qui fait que tu es dans un engagement extrêmement fort. Que ce soit l'entraînement, que ce soit aussi sur les déplacements, faire les compètes, etc. Et donc du coup, quand la sélèque tombe et que c'est quelques mois ou quelques semaines avant les Jeux, t'es plus que sur le fil. Et puis après, en fait, dans le burn-out comme dans le surentraînement, surentraînement, tu vois, c'est un mot qui fait peur. Parce que quand j'en parle avec des entraîneurs, ils vont dire Ouais, mais non, tu vois, sur la charge d'entraînement, ça va. Mais il n'y a pas que ça. Il y a comment ton athlète se sent. Est-ce qu'il a énormément de travail à l'école en parallèle ? Ce qu'il récupère en fait. Oui, c'est ça. Est-ce qu'il récupère ? Est-ce que tout est OK ? Et même dans sa vie perso, s'il y a des choses qui sont dures, imagine, il vient de se faire larguer, il a beaucoup de travail à l'école avec ses partiels et en plus sa charge d'entraînement quotidienne. Il peut se retrouver dans cet épuisement et pas forcément lié au sport en lui-même, mais lié... à l'ensemble de ses domaines de vie.

  • Speaker #1

    Ok. Et donc, tu vas pas essayer de faire réadapter le plan d'entraînement, c'est pas ton rôle, mais tu en discutes avec l'entraîneur et lui essaye ensuite de réadapter ?

  • Speaker #0

    Je vais en discuter déjà avec l'athlète. S'il est ok, je fais le lien avec le médecin. Et donc, du coup, je vais aussi en parler avec l'entraîneur ou si l'entraîneur n'est pas très open sur le fait de pouvoir dire Bah écoute, là, est-ce que tu peux lui laisser quelques jours off ? Parce qu'il a besoin vraiment de récupérer. je vais passer par le médecin. Tu vois, les scrims, ça fait des années que je travaille avec eux. Si je dis à Emryk ou Yann, des entraîneurs, là, l'athlète, c'est dur. Je pense que c'est important que tu puisses lui laisser du temps parce que ça va aller à la blessure. En tout cas, c'est un risque. Ils vont l'entendre parce qu'ils savent que je ne suis pas là pour... avoir un impact négatif sur la perf, mais plutôt sur la santé mentale. Et donc, du coup, la perf à moyen terme. Parce que si tu forces et que tu te pètes, tu te fais les croisés. Bah là, t'as perdu. Ouais, t'as perdu. Donc, du coup, on en parle pour trouver des solutions qui puissent être OK pour tout le monde et que l'entraîneur puisse aussi dire c'est OK ou non, on n'arrête pas l'entraînement, mais on aménage un peu et que le choix soit fait en conscience.

  • Speaker #1

    Ça a évolué la relation avec les entraîneurs ? Je ne sais pas de quand date l'arrivée de la prépa mentale dans le sport, mais est-ce qu'au début, c'était mal vu par certains entraîneurs ? Et est-ce que les relations se sont améliorées ces dernières années depuis que tu existes ?

  • Speaker #0

    Oui, il y a des équipes avec lesquelles je pars régulièrement sur des stages et sur des compètes. Les scrims, je fais partie de l'équipe. Le pentathlon, c'est pareil, on est partis ensemble. Donc il y a des équipes où c'est vraiment facile parce que je suis intégrée, ils savent comment je travaille. Je travaille aussi des fois avec certains entraîneurs, donc ils ont cette expérience-là. Et ils savent aussi que l'idée, c'est de faire en sorte que l'individu ou le collectif... soit le plus équilibré possible pour aller chercher la performance. En fait, on a le même objectif. Et donc, on a des expertises qui vont être complémentaires. Après, il y en a d'autres qui sont un peu plus, j'ai envie de dire, vieilles écoles et qui vont te dire, oui, oui, on est open. Mais en fait, si tu vois les athlètes, c'est dans le couloir caché derrière trois armoires. Là, autant dire que ça ne peut pas fonctionner. Et en tout cas, pas aussi bien. Et donc, il ne va pas y avoir le même rapport. Et c'est souvent dans ces moments-là où les athlètes vont être en souffrance parce que l'entraîneur ou le staff n'est pas à l'écoute. Et donc, du coup, ça pressurise jusqu'à ce que ça pète.

  • Speaker #1

    Ah ouais, ok. Et par contre, après, l'athlète peut venir te voir quand c'est...

  • Speaker #0

    Ou pendant, tu vois, ou pendant. Donc, c'est comment je fais pour les accompagner. Et là, je fais vraiment le lien avec le médecin pour que des fois, tu vois, le médecin, il a aussi un droit de vétérin sur certaines choses. Mais c'est comment on peut protéger au maximum l'athlète. Et puis après, c'est la caricature des entraîneurs qui vont dire qu'il n'a pas de mental. On a essayé de te prévenir et là, tu es aussi responsable de ce qui se passe.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'en France, il y a une vision ? Est-ce que tu vois la différence entre les pays sur le sujet de la santé mentale, la préparation mentale et comment la France se situe là-dedans ? Je sais qu'aux Etats-Unis, c'est quand même hyper développé. On est en avance ou en retard par rapport à d'autres ?

  • Speaker #0

    Je trouve qu'on a énormément évolué. Il y a quelques années, je t'aurais dit qu'on était en retard. Et là, j'ai changé ma perception avec le rôle de welfare officer, donc le rôle de psy santé que j'ai mené pour les Jeux de Paris, mais que j'avais aussi mené pour les Jeux d'hiver à Pékin. C'était la première fois où ils le faisaient, les JO de Pékin, et puis la deuxième fois avec les Jeux de Paris en sport d'été. En fait, avec un collègue, Paul Willman, qui s'occupe de la Belgique et qui avant était en Hollande, on a organisé des réunions internationales avec tous les welfare officers. C'était open à toutes les nations. Et donc, du coup, on a eu beaucoup d'Européens, on a eu les Brésiliens, les Japonais, énormément de pays. Je crois qu'à un moment donné, on était à 60, au moins 40 pays. Et là, je me suis rendu compte que ce que j'ai structuré avec l'équipe, c'était qu'on commençait à vraiment jouer dans ceux qui étaient les plus structurés. Donc, tu avais Belgique-Hollande parce qu'en fait, c'est la même personne qui l'a structuré en Hollande et maintenant, il le structure en Belgique. Les anglo-saxons. Et après, j'ai envie de te dire, vraiment, on était dans ceux qui étaient les plus structurés. en tout cas pour cette mission-là, qui mine de rien est énorme sur le côté santé mentale. Après, il y a encore plein de choses à faire évoluer, et c'est aussi une question de moyens. Il faudrait qu'on ait davantage de budget, ce qui risque de ne plus être le cas, parce que les Jeux de Paris sont passés, et on ne sait pas si on aura des budgets pour la suite. Donc si on a moins de budget, on a moins de ressources, donc moins de psy et d'accompagnateurs à la perf.

  • Speaker #1

    et ça va avoir un impact forcément sur ce qu'on pourra proposer et sur l'évolution ce serait dommage parce qu'il y a eu des très grosses perfs cet été le nombre de médailles parce que c'est ce qu'on voit mais de toute façon même les scores étaient très élevés je pense que la partie mentale a joué là-dedans évidemment l'entraînement sportif c'est normal mais je pense qu'après la mentale a aidé, ce serait dommage de s'arrêter en cours de route je reviens un peu plus sur monsieur et madame tout le monde En fait, il y a beaucoup de personnes qui, comme tu le disais, s'autoproclament préparateur mental, coach, etc. Je trouve ça un peu dangereux.

  • Speaker #0

    notamment sur Instagram, beaucoup de choses passées. Pour moi, en tout cas, je trouve que c'est un vrai problème parce qu'on joue avec le mental des gens, le cerveau des gens et leur intimité. Donc, si on a envie de se faire accompagner, comment trouve-t-on les bonnes personnes ? Sur quels critères se base-t-on ?

  • Speaker #1

    C'est très complexe. J'en parlais avec un collègue ami, Fabien Dupuis, qui est PrEP mental et lui, il est dans les montagnes. Et du coup... On a passé deux jours ensemble là, à se balader et en même temps à partager. Et sur pas mal de noms, ils me disaient est-elle personne ? etc. Et en fait, le constat, moi je le trouve extrêmement triste, mais je trouve que c'est pas si simple de trouver une personne qui a à la fois les bonnes compétences et la bonne posture, la bonne éthique, et rajouter à ça, qui est ok pour partager, waouh, là c'est la pépite. et je trouve ça triste parce que je pense qu'en fait le fait de davantage collaborer et échanger ça permettrait de faire monter en compétence notre domaine et c'est ce que j'ai développé avec Olivier Guidi sur le réseau Grand Insep où on a mis autour de la table des psychologues des chercheurs, des préparateurs mentaux et des coachs quasiment l'ensemble des acteurs de la dimension mentale sur le réseau plusieurs années pour développer des ateliers. Dans ces ateliers-là, il y avait l'échange, on a créé des outils qu'on a partagés, qui sont accessibles sur le site internet de l'INSEP. Dans cette idée de pouvoir faire grandir la profession. Et en fait, il y en a certains, des fois même dans le collectif, qui disaient, mais non, il ne faut pas le partager, il faut qu'on le garde. Non, l'idée, c'est qu'on fasse grandir l'ensemble du réseau. Donc, il y a encore cette appréhension de... de partage. Et puis t'en as certains qui vont dire mon athlète ou en gros j'ai perfé quoi. Parce que l'athlète a fait une médaille. Ah non tu vois moi j'en ai pas mal qu'on fait des médailles cet été, pareil à Tokyo. Je vais pas dire c'est moi qui ai fait la médaille.

  • Speaker #0

    C'est ma médaille, oui oui.

  • Speaker #1

    On a accompagné et à un moment donné tu peux apporter un plus pour que l'athlète puisse lui trouver les solutions. Mais c'est lui qui perf. Donc déjà t'as le discours, t'as la présentation. Tu vois, ceux qui vont dire, ben voilà, moi, j'ai accompagné un tel, un tel, un tel. Je suis à tant de médaillés olympiques. Je me dis, bon, t'es plus sur l'ego que vraiment sur le contenu.

  • Speaker #0

    S'attribuer le mérite de...

  • Speaker #1

    Exactement. Ça, et puis, tu vois, il y en a un, je le connais pas personnellement, mais là, qui a eu un athlète qui a très bien parfait cet été et qui va, du coup, dans son discours, te dire, ben, il était au fond du trou. Et puis, en gros, grâce à moi, maintenant, il perf.

  • Speaker #0

    C'est pas si simple.

  • Speaker #1

    Là, tu es en train de lui mettre la tête sous l'eau, à dire à quel point, avant, c'était la galère. Et puis, tu arrives, tu es le sauveteur, et grâce à toi, il fait des médailles.

  • Speaker #0

    Donc, il y a une dépendance.

  • Speaker #1

    Et puis, en fait, il est sur l'ego. En fait, tu en as quand même un certain nombre. Et en effet, malheureusement, sur les réseaux sociaux, il y a ça qui se véhicule. Il y en a un, et là, j'assume complètement. Je vais te donner le nom. Tu vois, l'Académie de la haute performance. On est tous en train de s'arracher les cheveux dans le milieu. Parce qu'il va te vendre une dépolarisation. Je ne sais pas ce que c'est. Personne ne sait ce que c'est. J'ai même demandé aux chercheurs. On se dit, c'est quoi cette pseudo méthode ? Et il est allé jusqu'à démarcher des athlètes que moi-même j'ai accompagnés. D'accord. En proposant une séance gratuite pour dire après, ah ben, j'ai suivi un tel, un tel, un tel. Et vu qu'il a eu la méthode... venez, vous allez voir la dépolarisation, ça change ta vie.

  • Speaker #0

    Mais une recette magique en fait.

  • Speaker #1

    Exactement. Et ce n'est pas parce que tu as proposé une séance gratuite que derrière tu peux dire je suis efficace. Donc tu vois, des méthodes comme ça, moi ça me pose question. Et donc du coup, il y a cette question de quelle est l'image qui véhicule ? Est-ce qu'il est en train de mettre en avant systématiquement tous les athlètes et te vendre ça ? Pour moi, là tu as un point de vigilance. La deuxième chose c'est que tu en as certains, ils ont suffisamment de temps pour faire 1000 posts Instagram. Bon bah si tu as le temps de faire autant, c'est qu'en fait tu n'es pas sur le contenu. Et donc du coup, bah bosse et quand tu bosses, en fait tu n'as pas besoin de faire ça. Moi j'ai des collègues où j'aimerais bien leur orienter du monde, mais en fait on est tous bookés. Et si tu n'as pas de dispos c'est que déjà... Tu sais qu'il peut y avoir potentiellement de la qualité. Et puis après, il y a les formations. Savoir où tu as fait ta formation. Pour moi, psychologue, tu as quand même une garantie de qualité parce que tu as fait cinq ans d'études et tu connais le fonctionnement de l'individu et du système.

  • Speaker #0

    À la prépa mentale, tu avais fait un DU,

  • Speaker #1

    toi ? Moi, j'ai fait un DU qui était intéressant, mais très théorique et qui ne m'a clairement pas suffi. Du coup, je suis allée... chercher d'autres outils par la suite. Je me suis formée à la PNL humaniste, à l'hypnose, aux préférences motrices, à plein de domaines différents. Et en fait, c'est ça aussi, c'est de se dire, est-ce que l'intervenant que tu choisis a cette appétence aussi pour aller chercher différentes compétences et travailler sur lui ? Je pense que c'est aussi un gage de qualité. Est-ce que tu travailles sur toi en tant qu'intervenant ? Soit en suivi perso, soit en supervision ou en intervision. Donc voilà, je pense que le message qui est véhiculé, si tu as le temps de mettre 1000 posts Instagram et que tu es vraiment focalisé sur le marketing, c'est complexe. Si sur Internet, tu vois, c'est mon ami Fab qui me disait ça, ceux qui sont sponsorisés. tu te dis bah t'es sponsorisé génial mais c'est que t'as besoin d'avoir du trafic tu vois et puis à un moment donné t'as plus besoin mais t'as payé en fait pour être sur le haut de la page ah oui oui ils font de la pub ok d'accord ou pareil sur les pubs instagram si t'as besoin à ce point là de faire de la pub en indiv après si tu vends une formation je pense qu'il y a des choses qui sont différentes oui

  • Speaker #0

    Oui, si tu es bon, ça se sait. Et avec le bouche à oreille, normalement, tu es...

  • Speaker #1

    Sur l'accompagnement, sur le suivi indiv. Et si tu as absolument besoin de te poster à chaque fois en photo avec tous les athlètes que tu accompagnes, ne dis pas de temps en temps que tu as envie de poster une photo parce que tu as vécu un super moment. Mais ça, je trouve que c'est complexe. Et ça peut être un danger.

  • Speaker #0

    OK. Ok, c'est hyper clair. Je pense que ça va donner des cartes si les personnes veulent se faire accompagner. Pour conclure l'épisode, j'ai l'habitude de poser deux questions. A la première, est-ce qu'il y a une personne qui t'inspire particulièrement, alors que tu connais ou pas forcément ?

  • Speaker #1

    En fait, ça peut paraître bizarre, mais il y a peu de personnes qui m'ont inspirée. Il y en a deux qui m'ont principalement inspiré, dont une, j'en ai déjà parlé sur un podcast, c'est Yannick Noah. En fait, Yann comme Luc Alphand, le deuxième c'était Luc. C'est des personnes qui m'ont inspiré sur l'aspect sportif parce que j'ai eu l'occasion de les rencontrer avec Yannick, maintenant on est amis. Le fait de connaître qui ils sont. et de voir ce qu'ils véhiculent. Et tu vois, moi, ce que je trouve vraiment superbe, c'est que c'est des anciennes athlètes de haut niveau qui ont été extrêmement performants et qui, pour autant, restent alignés dans leurs valeurs et qui restent accessibles et qui vont donner autant d'énergie à des gamins de cité, pour l'assaut Fête le Mur de Yann, par exemple, qui sont en difficulté. le président de la République ou d'autres athlètes. Et en fait, cette capacité à aller aussi loin, à se dépasser, à être dans une recherche de performance, mais aussi de connaissance de soi, et en même temps, ce côté très humain et orienté sur la relation, sans prendre de haut, et en sachant que tout le monde peut être sur un pied d'égalité là-dessus, c'est des choses qui me parlent beaucoup en termes de valeur. et l'autre aspect c'est que tu vois Yann quand j'ai bossé avec lui sur la coupe d'Evis j'ai trouvé qu'il avait une aura et une énergie mais c'est un meneur d'homme un leader exactement et un leader qui est juste qui sait parler à chacun, adapter pour aller chercher la motivation individuelle, la motivation collective il sait aussi se marrer et tu vois être à la fois sérieux et en même temps dans cette énergie là... Et ça, c'est des choses que j'apprécie beaucoup et qui m'inspirent. Et tout simplement parce que je pense que ça fait écho à mes valeurs.

  • Speaker #0

    C'est intéressant parce qu'on parlait de l'identité et de l'extérieur. En tout cas, Yannick Nant, on a l'impression qu'il s'est construit... Pas seulement sur le sport, parce qu'il a eu l'artiste et puis ensuite être entraîneur de l'équipe de France de tennis. Mais ouais, on a l'impression que son identité, il l'a vraiment créé plus global que juste le tennis.

  • Speaker #1

    Exactement. Et tu vois qu'en fait, il est en capacité à rebondir dans plein de domaines différents. Donc, ça te montre aussi l'ensemble des qualités qu'il a. Et encore une fois, en restant humain et accessible. T'en as certains, une fois qu'ils perdent, mais t'as l'impression que... il n'y a plus rien qui existe et que tu vois les autres exactement et ça ça me parle moins tu vois c'est un peu la problématique égotique qui fait qu'à un moment donné je pense que tu te descendes de toi même et tu t'entoures pas des bonnes personnes mais donc voilà et Luc tu vois quand j'étais gamine je faisais des compètes de ski et qui prennent le temps avec les gamins tu vois j'ai trouvé ça incroyable Son frère était en mode compétition et donc, du coup, lui cherchait à faire le meilleur chrono. Là où Luc se disait, pour les piu-piu, on va être plutôt à la cool. Et je l'ai recroisé sur les Jeux de Pékin et je trouve que ce qu'il véhicule en termes de valeur est superbe.

  • Speaker #0

    Trop bien, merci. Il y a deuxième question, c'est de quoi rêves-tu maintenant ?

  • Speaker #1

    C'est une très bonne question. J'aimerais bien développer un... projet plus entrepreneurial à terme dans l'idée de pouvoir apporter et démocratiser la psycho du sport et la prépa mentale à tout le monde parce que je pense qu'on en parlait en off avant l'épisode je pense qu'il y a des belles choses à proposer à des jeunes qui préparent des concours, à des chefs d'entreprise des managers, une femme active qui en même temps est très active aussi dans la gestion de sa famille et donc je pense qu'il y a quelque chose à... à démocratiser, à apporter, qui permettrait, dans mon idéal, et c'est le sens que je mets moi à mon engagement, de se dire que si à petite échelle, on apporte, ou j'apporte une plus-value à certaines personnes, si elles se sentent mieux, elles vont se sentir mieux dans sa famille, ça va avoir un impact positif, et donc du coup, il y aura un effet boule de neige qui pourrait contrebalancer une part de cette société que je trouve assez anxiogène, tu vois, où tu allumes les infos, c'est quand même...

  • Speaker #0

    Oui, carrément.

  • Speaker #1

    négatif tout le temps et je pense que ça pèse sur la vie des gens. Donc ça j'aimerais bien aller plus vers ça. Et puis là je vais avoir besoin de prendre du temps pour moi parce que l'Olympiade a été très intense, en parallèle de ça j'ai eu un événement perso qui fait que je dois me refaire opérer pour la troisième fois sur une troisième année d'affilée. Donc du coup de prendre aussi ce temps là. pour se réaligner, se promettre bien physiquement et se projeter là-dessus.

  • Speaker #0

    Et réfléchir vraiment à la suite sans se précipiter.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et dans cette idée de pouvoir apporter, enfin démocratiser et apporter aussi à d'autres personnes vraiment une approche, je pense, qui peut être superbe pour les uns et pour les autres.

  • Speaker #0

    Écoute, merci à Nel pour le partage, d'avoir pris le temps de partager autant d'infos. Si on veut te contacter, je ne sais pas si tu prends encore des personnes en libéral.

  • Speaker #1

    le plus simple en fait c'est de me contacter sur mon site internet prépamentale.fr où tu as mon bon prénom tu tombes directement sur mon site il y en a plein qui me contactent sur LinkedIn mais j'ai trop de demandes de temps en temps je me pose et je réponds à tout le monde quelles que soient les questions mais voilà je suis plus facilement joignable via mon site et plutôt enfin voilà Je pense qu'à partir de Noël, ce sera plus jouable.

  • Speaker #0

    Ce sera plus jouable, ok. Et tu parlais des informations sur le site de l'INSEP, si les gens veulent s'intéresser.

  • Speaker #1

    En fait, je ne sais plus où c'est exactement, mais via le grand INSEP, on a posé tous les outils. Il faut chercher un peu sur le site internet de l'INSEP, mais tu as un guide sur la dimension mentale qui est hyper fourni. C'est plusieurs années de travail sur trois collectifs différents. donc il faut fouiller un peu mais je ne sais plus où est le lien exactement je vais chercher,

  • Speaker #0

    je le mettrai je pense que c'est une bonne idée merci en tout cas pour le partage merci beaucoup à toi merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout j'espère qu'il vous a plu et que vous avez appris des choses si c'est le cas, merci de mettre 5 étoiles sur Apple Podcast ou Spotify et surtout de partager cet épisode autour de vous n'hésitez pas à me faire... part de vos retours pour les prochains épisodes. Je vous dis à bientôt sur Objectif Mental.

Description

🎉 Bonne année 2025 à toutes et à tous ! 🎉

Pour inaugurer cette nouvelle année, je suis ravi de recevoir Anaëlle Malherbe dans ce premier épisode d'Objectif Mental, le podcast dédié au mental et à la performance.


Anaëlle est psychologue clinicienne et préparatrice mentale à l'INSEP, où elle accompagne des sportifs de haut niveau dans leur quête de résultats d'excellence. Parmi ses réussites, elle a soutenu de nombreux athlètes médaillés aux JO de Paris 2024. En parallèle, elle intervient auprès de managers et de dirigeants d'entreprise, en les aidant à améliorer leur gestion du stress, leur concentration et leur leadership.


🌟 Thèmes abordés :

  • Les coulisses de la préparation mentale pour les JO de Paris

  • Comment gérer le stress, les échecs, et les croyances limitantes

  • Les différences hommes / femmes dans l'approche de la santé mentale

  • Les parallèles entre les défis des sportifs de haut niveau et ceux des entrepreneurs

  • Pourquoi la santé mentale est une clé essentielle de la performance durable

  • L’importance du sens et de l’équilibre pour réussir dans tous les domaines de vie

  • Comment Anaëlle aide les athlètes à se préparer à "l’après-carrière" ou à une reconversion professionnelle, et pourquoi cet accompagnement est crucial.


Citations clés :

  • "Le chemin est tout aussi important que la finalité."

  • "Apprendre à se connaître, c’est la base pour performer durablement."


💡 Vous apprendrez :

  • La différence entre la psychologie, la préparation mentale et le coaching

  • Comment travailler sur vos croyances limitantes pour débloquer votre potentiel

  • Les outils essentiels pour rester concentré et gérer les pressions au quotidien

  • Si vous êtes un(e) sportif(ve), un(e) entrepreneur(e), ou simplement en quête de performance et de sérénité, cet épisode regorge de conseils et d’outils pratiques pour optimiser votre mental et atteindre vos objectifs.


Cet échange passionnant m'a conforté dans l'idée que le coaching mental est une clé universelle pour exceller dans des environnements exigeants.


👉 Si vous êtes passionnés par le développement personnel, ou si vous cherchez à améliorer vos performances professionnelles, cet épisode est pour vous !


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Podcast créé par Kevin Rietsch.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Objectif Mental, le podcast où l'on explore le coaching et la préparation mentale. Je suis Kevin et chaque semaine je partage des conseils pratiques, des interviews d'experts, ainsi que des témoignages inspirants d'entrepreneurs, de sportifs et d'artistes. Mon objectif est de vous aider à débloquer votre potentiel pour performer en toute sérénité, que ce soit dans votre vie professionnelle ou... extra-professionnelle. Je vous souhaite une excellente écoute. Bonjour Annel, comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Bien et toi ?

  • Speaker #0

    Très bien, merci. Je suis très heureux de pouvoir enregistrer à l'INSEP, donc je te remercie pour ça. INSEP, qui est l'acronyme de l'Institut National du Sport de l'Expertise et de la Performance, c'est l'endroit où l'on forme des champions dans toutes les disciplines sportives quasiment. C'est un endroit qui me fait rêver depuis que je suis petit, parce que beaucoup de champions sont passés ici. On ne peut pas tous les citer, mais il y a eu Tony Parker, Amélie Mauresmo, Teddy Riner par exemple. Il y en a eu plein d'autres, mais je ne peux pas les citer. Écoute, je voulais échanger avec toi parce que tu accompagnes des sportifs d'élite, très souvent médaillés, mais aussi parce que tu accompagnes des dirigeants et des managers d'entreprise dans ton activité. Et tu vois, dans ce podcast, j'aime bien échanger sur ces deux aspects. Je trouve qu'il y a beaucoup de parallèles à faire, on va en parler. Et je te propose qu'on attaque tout de suite.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux te présenter ?

  • Speaker #1

    Anna-Helma Lherm, je suis psychologue clinicienne et préparatrice mentale. J'ai travaillé dans différents environnements. Avant de travailler dans le sport, j'ai travaillé en RH, en risques psychosociaux et en psychotrauma. Et puis aussi avec des jeunes et des ados. Actuellement, je suis à la fois à l'INSEP avec les sportifs olympiques et plusieurs équipes de France. Je travaille sur l'individuel et sur le collectif. Et puis aussi en parallèle, mon activité libérale avec des chefs d'entreprise, des managers. Et des jeunes sportifs tout venant, aussi avec le bouche à oreille.

  • Speaker #0

    Ok, excellent. Tiens, la première question que j'ai envie de te poser, c'est par rapport au JO. Évidemment, c'est un gros événement pour toi cette année. Comment ça s'est passé de ton côté ? Ça avait l'air intense ?

  • Speaker #1

    Très intense. Il y a beaucoup de personnes qui me posent la question. Et en fait, c'est dur d'expliciter comment c'était, à quel point... Il y a eu beaucoup d'intensité émotionnelle. J'étais avec des équipes ou des athlètes tous les jours. C'est-à-dire que tous les jours, je changeais d'équipe, je changeais d'athlète à accompagner. En parallèle de ça, j'étais aussi welfare officer. J'ai managé l'équipe de psy pour gérer la santé mentale de toute la délégation. Tu as à peu près 1250 personnes sur la gestion plus santé mentale et crise.

  • Speaker #0

    Vous étiez 4 avec toi pour toutes les athlètes ?

  • Speaker #1

    Tout. trois psych cliniciens pour tous les athlètes et aussi les staffs et les membres du CNO. Donc, en fait, toutes les personnes qui avaient une accréditation étaient responsables, on va dire, de leur santé mentale. Et en parallèle de ça, moi, je travaillais sur la performance avec les athlètes ou les équipes avec qui je travaille déjà depuis un certain nombre d'années pour les accompagner jusqu'au jour J et aussi sur la gestion de l'après. Donc, intense. Même émotionnellement, avec les victoires, avec les joies, avec les déceptions aussi en fonction des résultats. Avec beaucoup de sollicitations à certains moments sur la perf et sur la gestion de crise. Et puis dans un environnement électrique.

  • Speaker #0

    Un domicile.

  • Speaker #1

    Exactement, une ambiance de folie, une énergie assez puissante. Je trouve que le mot que tu as utilisé, intense, résume bien.

  • Speaker #0

    Oui, il devait y avoir une certaine tension dans les salles et tout. Enfin, pas que dans les salles, mais sur les lieux.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. Et en même temps, beaucoup de bienveillance. C'était vraiment agréable d'évoluer aussi dans cet environnement où j'ai eu la sensation qu'au fur et à mesure, de plus en plus de Français ont été pris par la dynamique. Donc, en fonction des disciplines, des fois, tu avais un public très français, des fois, tu avais un public assez mixé. Et... Tu vois, par exemple, au cyclisme, il y avait pas mal d'étrangers aussi. Donc, c'était encore une ambiance qui était différente de l'ambiance qu'on pouvait avoir, par exemple, à l'escrime. Et dans des lieux magiques, en fait, tu te rends compte à quel point notre patrimoine est exceptionnel. Et l'organisation a été superbe et a vraiment mis en lumière ces lieux et notre culture française de manière assez belle. Et ça s'est répercuté sur les Jeux Paras où, d'habitude... quand même peu de public et là au fur et à mesure il y a eu énormément de monde qui ont été présents, qui ont vibré avec les athlètes et donc du coup ça a vraiment fait un effet boule de neige très positif. Je pense qu'on a tous été très surpris positivement de l'impact que ça a eu auprès des athlètes mais aussi je pense pour l'ensemble des français qui ont apprécié et qui ont suivi les Ligue 1 des Paralympiques.

  • Speaker #0

    Au fur et à mesure, j'ai l'impression aussi que la vision des gens sur ces JO ont changé. Au début, c'était très français, très limitatif. Et puis au milieu, c'était Ah ouais, c'est quand même dingue, en fait, ce qui se passe. Et pour les paras, j'ai vu des vidéos incroyables de champs de supporters et tout. C'était fou. J'avais vu ça au C6 Foot, c'était dingue. Donc, trop bien. Donc, double casquette, psychologue, préparatrice mentale. Quelle est la différence entre la psychologie, la préparation mentale, et en fait, sur un troisième point que je vois aussi, c'est le coaching, plutôt. Si tu arrives à nous faire la différence entre les trois ?

  • Speaker #1

    Alors, je vais forcément beaucoup, on va dire fortement schématiser. Pour moi, la préparation mentale, c'est souvent l'image que je prends et qui va parler peut-être à certains, c'est l'image de l'iceberg. En fait, tu vas avoir la phase visible qui est la phase consciente. Et donc, du coup, quand tu travailles en préparation mentale, tu es vraiment sur l'optimisation et on va dire le renforcement d'habilité ou le développement d'habilité mentale. Donc... assez proche de quelque chose qui est assez comportementaliste, dans l'idée de développer des outils et améliorer ta concentration, la gestion de tes émotions, etc. L'aspect psy, on va travailler beaucoup plus en profondeur. Déjà, ce n'est pas la même formation. Et tu vois, il y a tout un débat actuellement sur cet aspect-là. Psychologue, personne ne peut se dire psychologue sans avoir passé le diplôme. Préparateur mental, si toi tu le veux, tu dis que tu es préparateur mental et tu n'as pas forcément suivi de formation. Ça peut être deux heures comme un an. Donc la psycho, l'idée, c'est de comprendre le fonctionnement inconscient, comprendre comment s'est construit aussi l'individu, le lien avec son environnement, qu'il soit familial ou qu'il soit aussi lié à l'environnement sportif. Et donc du coup, c'est... C'est de capter aussi des fois certains blocages qu'on peut avoir, qu'on va répéter. Et quand tu cherches à poser un outil prép mental dessus, si tu n'as pas travaillé le fond, tu sais que ça ne va pas fonctionner. Donc moi, je joue beaucoup sur les deux. En fait, dans ma pratique, les deux sont vraiment liés, mais je ne vois pas la possibilité de travailler de manière complète avec un individu, que ce soit un athlète, un entraîneur, un manager, sans avoir ces deux versants. Et après, le coaching, on va dire... très caricatural mais c'est assez proche quand même de la prépa mentale. T'as pas mal d'outils qui sont en lien et en règle générale ils vont plutôt être sur du management, sur travailler avec les entraîneurs, les DTN, etc. Sur aussi la gestion du collectif. Donc on va dire que c'est une version des fois un petit peu plus macro en fonction du public que tu peux accompagner.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc, il y a des préparateurs, toi tu es psychologue aussi et préparatrice mentale, mais est-ce que tu as des préparateurs mentaux qui vont envoyer vers des psychologues, des athlètes quand ils n'ont pas les outils ou en tout cas les connaissances sur ce qu'ils utilisent plus inconscient et tout ça ?

  • Speaker #1

    Alors ça, en toute logique, oui. T'en as certains qui sont assez en conscience de ce sur quoi ils peuvent aller en termes de travail ou de problématiques et sentir leurs limites. Et donc du coup quand on travaille en collaboration, on en a certains là dans l'équipe, ça se passe très bien parce que du coup tu peux co-accompagner une même personne. Et puis comme un peu partout, tu en as certains qui se disent qu'ils ont la possibilité de travailler sur tous les aspects. Et là pour le coup c'est dangereux parce que vraiment la partie plus psy et plus inconsciente, il faut comprendre les mécanismes et faire attention aussi aux portes que tu ouvres.

  • Speaker #0

    Ça peut être des traumas et des choses comme ça ?

  • Speaker #1

    Ça peut être exactement, ça peut être des traumas. Tu vois un athlète qui est dépressif, tu peux dire en prépa mental, tiens je vais travailler sur un outil de gestion des émotions et un outil de gestion de la concentration et la motivation. Ok super, tu poses un outil, tu poses le pansement, mais en fait la problématique elle n'est pas là.

  • Speaker #0

    Elle est plus profonde.

  • Speaker #1

    Exactement. Et donc du coup c'est de pouvoir aussi distinguer ces espaces et savoir à un moment donné orienter. Mais comme nous, en tant que psy, sur certains besoins ou sur certains publics, je sais que je ne suis pas forcément 100% à l'aise ou 100% experte. Et donc, du coup, je vais orienter vers des collègues psychologues qui, eux, ont cette formation-là ou cette appétence-là.

  • Speaker #0

    Donc, même dans la psychologie, il y a certains domaines où toi, tu dis, il vaut mieux que cette personne-là s'en occupe.

  • Speaker #1

    Exactement. Je pense que ça, c'est très important. Et la capacité à... À savoir là où tu es OK en termes d'accompagnement et là où tu as aussi certaines limites, c'est primordial pour la personne que tu accompagnes. Tu sois préparateur mental, coach ou psy, il y a des fois où c'est important de passer le relais ou au contraire, tu vois, ou en même temps, on va dire, d'être à deux sur un accompagnement de manière complémentaire en différenciant les espaces. C'est clair ?

  • Speaker #0

    Non, c'est très clair. Tu aurais un cas concret, évidemment sans nommer, mais tu vois, si tu as des cas comme ça, un peu d'école, où tu as détecté... En fait, tu as vu la personne en préparation mentale. et ensuite t'as vu qu'il y avait quelque chose de plus profond et t'as essayé de travailler là dessus et de débloquer l'athlète j'avais noté un cas on peut en parler maintenant mais par exemple il y a des sports, ça va être très cliché ce que je vais dire mais dans le tennis par exemple où les athlètes j'ai le tennis mais même le foot t'as des athlètes où les parents sont omniprésents est-ce que tu essayes de débloquer l'athlète vis-à-vis de ça parce que parfois ça peut créer des peurs des... Des frustrations ?

  • Speaker #1

    Ça m'arrive régulièrement. Pour le coup, ça va être plus dans mon activité libérale. Parce que pour le coup, à l'INSEP, on a pu... Les joueurs de tennis et foot, ils sont dans leur propre système. Ça m'est déjà arrivé de recevoir... Quand c'est des mineurs, je reçois systématiquement les parents avec l'enfant. Et de proposer aux parents de travailler avec eux avant de travailler avec leur enfant. De dire, là, en fait, il y a des choses qui sont projetées, il y a des peurs, il y a des attentes, qui font que ça met une pression plus ou moins consciente ou inconsciente extrêmement forte sur l'enfant. Et donc, du coup, je ne vais pas travailler, entre guillemets, sur le symptôme. C'est un peu schématique, ce que je vais dire, mais plutôt travailler sur le système. Et tu le vois beaucoup en psy, même mes collègues psy qui accompagnent uniquement des enfants. Des fois tu as des parents qui arrivent en disant mon enfant est pas bien. Oui ok, sauf que c'est pas lui le problème. Tu vois, c'est de comprendre ce qui se passe dans la systémique pour que chacun puisse se rééquilibrer on va dire et donc du coup à ce moment là tu crées de l'espace, du mieux-être et tu peux ensuite travailler sur la performance avec les jeunes. Donc tu l'as beaucoup en effet dans le tennis, dans le foot. Ça m'est déjà arrivé d'avoir des parents qui arrivent avec leur enfant de 9 ans en disant c'est le futur fédéraire 9 ans, prends le temps !

  • Speaker #0

    C'est compliqué à supporter ça quand tu es...

  • Speaker #1

    Exactement, et puis à 11 ans tu as des sponsors, etc. Imagine la pression que ça génère sur un gamin qui, à la base, pratique ce sport parce que ça lui plaît. Et donc du coup tu dénatures à certains moments le plaisir de la pratique. à cause de ses attentes extérieures et du coup des enjeux qui ne sont pas les bons enjeux pour lui à ce moment-là.

  • Speaker #0

    À son âge-là, oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    C'est marrant, ça me fait penser, tu vois, dans les entreprises familiales, tu as un peu ça aussi. Dans ce truc de PME familial, tu as des belles PME, mais quand tu as un peu cette passation, les enfants peuvent sentir un peu cette présence qui reste autour. Et sur ce parallèle, avec l'entreprise, toi qui accompagnes des médaillés, des sportifs de haut niveau et des dirigeants, Est-ce que tu vois des différences entre les deux typologies de personnes ? Est-ce que tu les accompagnes, tu vois, de la même manière ? Est-ce que le protocole, on va dire, est identique ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. En fait, l'environnement étant en partie différent, pour moi, ce n'est pas exactement la même manière d'intervenir, même s'il y a énormément de points communs. Alors, ma base, c'est mon premier entretien. Sur mon premier entretien, je vais... Comment dire ? aborder tous les domaines de vie, tu vois comment ça se passe dans ta vie sportive, vie professionnelle, affective, familiale, amicale, etc. pour avoir un peu une idée de comment la personne est, quelle est son histoire, et puis en fait déjà identifier ses ressources et ses points de blocage. À la fin de ce rendez-vous-là, je vais en règle générale faire un feedback. Souvent c'est dès le premier entretien, si on n'a pas eu le temps d'aller au bout. ça va être sur le deuxième entretien, de dire, voilà, moi, ce que j'identifie, c'est ça, ça, ça, est-ce que ça te parle ? Et donc, en lien avec ça, ça me permet, moi, de construire un petit peu les pistes de travail qu'on va avoir ensemble. Les liens qu'il y a, ça va être la gestion, la pression, ça va être, pour certains, comment je fais pour rester motivé ou motiver mes équipes, en tant qu'entraîneur ou en tant que manager. En fait, c'est, pour moi, le même besoin. Comment je peux comprendre les personnes que j'accompagne ? que ce soit mes athlètes en tant qu'entraîneurs ou que ce soit mes collaborateurs en tant que managers, il va y avoir un parallèle assez fort, c'est par exemple entre un dirigeant et un athlète de haut niveau. Pour moi, dirigeant et manager, t'as quand même un gap qui est différent. Le dirigeant, à un moment donné, il peut pas verbaliser à tout le monde qu'il a des doutes. Et donc du coup, le seul espace qu'il trouve, en tout cas c'est ce que je vois par rapport aux gens que j'accompagne, c'est l'espace qu'on a ensemble. Parce que c'est ok de pouvoir dire, là j'ai peur, là c'est ok, là je sais pas, etc. Un athlète de haut niveau, c'est pareil. Tu le vois là dans les médias, on les met sur un piédestal, les héros, etc. En fait, c'est des personnes comme toi et moi avec des fois des manques de confiance, des fois des peurs, des croyances positives, négatives, etc. Et donc, du coup, ce qui est complexe, c'est qu'ils sont forcément à un moment donné où ils sont seuls face à la décision. Que ce soit sur le ring, sur la piste ou sur ton plot de départ ou que ce soit à certains moments sur des décisions liées à des investissements, liées à ta stratégie. commercial ou autre, peu importe. Donc là, il y a un point commun qui est assez important. La deuxième chose, c'est que pour moi, l'une des bases, c'est apprendre à te connaître. Et quand tu sais comment tu fonctionnes, ça t'aide aussi à mieux comprendre comment les autres fonctionnent, à moins projeter tes propres perceptions, tes propres croyances, et donc du coup, à être plus à l'écoute des uns et des autres, à mieux fonctionner ensemble. à moins réagir des fois uniquement à travers ton ego, de manière un peu impulsive. Et je trouve que ce travail en profondeur aide vraiment à asseoir une meilleure estime de soi et des choix qui vont être plus en conscience. Donc ça, c'est l'autre parallèle que j'identifie. Et après, clairement, cet environnement qui est concurrentiel, où on évalue surtout la performance, va générer des... des besoins ou des problématiques qui vont être identiques.

  • Speaker #0

    De gestion du stress par exemple ?

  • Speaker #1

    De gestion du stress, exactement. Gestion des enjeux, tu es un dirigeant d'entreprise, tu as des investisseurs, en fonction de combien ils sont dans ton capital, tu as plus ou moins de marge de manœuvre. Donc du coup, il y a énormément d'éléments qui peuvent être similaires. Après, l'environnement perso va être des fois un peu différent. dans le sens où des managers ou des dirigeants, alors tu vas avoir les start-uppers qui sont dans un environnement particulier, très stimulant, dans le partage, dans l'énergie. Tu vas avoir des dirigeants qui sont dans des environnements beaucoup plus structurés, mais souvent qui vont être plus âgés, avec une vie de famille, etc. Donc comment tu travailles aussi ce lien entre change de casquette, c'est moi qui décide, X heures par semaine, et puis je rentre à la maison, comment je... je me réadapte à cet environnement-là, comment je peux être à l'écoute de ma femme, de mon conjoint, de mes enfants. Et donc, du coup, il y a aussi toute cette appréhension-là qui est extrêmement importante et qui, des fois, peut être un peu différente par rapport à des athlètes de haut niveau où tout est construit autour d'eux et tu en as certains qui n'ont pas forcément encore de vie de famille. Et donc, du coup, c'est plutôt comment je gère mes relations affectives, comment je gère mes relations amicales. ou mes études sur ce double projet. Donc il y a des choses qui vont quand même être différentes par rapport à ce côté environnemental.

  • Speaker #0

    C'est intéressant sur les études, est-ce que la prépa mentale, tu les aides, donc un athlète de très haut niveau performe dans son sport, sur les études peut-être, c'est possible que ça arrive, mais qu'il est moins bon ou elle est moins bonne, est-ce que tu essayes d'appliquer les outils que tu as, enfin pas les outils, mais en tout cas l'accompagnement que tu as sur le sport, et de l'aider en même temps sur la partie études et vie professionnelle, parce que... J'ai l'impression que si on met tous les oeufs dans le même panier sur le sport, on ne sait jamais ce qui peut se passer. À côté, s'ils n'ont pas un plan B, est-ce que toi tu essaies de suivre là-dessus ?

  • Speaker #1

    En fait, je fais en sorte qu'on puisse aborder ces différents aspects pour que ça puisse être équilibré dans sa vie. Ça ne va pas être un équilibre à 50-50, mais il y a des études qui montent. Par exemple, Hélène Joncherie et Fabrice Burlot ont fait régulièrement des études sur différents critères d'une Olympiade à l'autre par rapport à des athlètes. Une stat qui est récurrente et que je trouve assez parlante, c'est que ceux qui ont des études ou un job à côté, alors quelques heures, parce que si tu te traînes 30-35 heures par semaine, tu ne vas pas pouvoir bosser 35 heures non plus. vont avoir une meilleure gestion des fois de la performance parce que ça te permet justement de stimuler différemment et de ne pas mettre tous tes oeufs dans le même panier. Donc pour moi, cette notion d'équilibre, elle est primordiale. Et tu vois, pour faire le lien avec les jeux cet été, je l'ai énormément travaillé en amont pour pouvoir gérer la redescente derrière entre ceux qui arrêtent, ceux qui continuent. Et donc du coup, de se dire, voilà, tu n'es pas uniquement athlète de haut niveau, mais comment tu te développes et tu vas continuer de te développer dans tes autres domaines de vie. Donc ça, ça me semble vraiment primordial. Après, leur demande, elle ne va pas toujours être sur... Enfin, rarement être sur l'optimisation des études. Tu vois, avec des jeunes qui préparent des concours, médecine, des écoles de co, etc. Là, je peux être sur l'optimisation.

  • Speaker #0

    C'est des concours, ouais.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc comment tu fais pour réussir à être efficace dans tes révisions, etc. Ça, je vais le travailler. Les athlètes de haut niveau, ils ne vont pas avoir cette demande-là parce que la demande de perf, elle est orientée sur...

  • Speaker #0

    C'est intéressant, tu parlais de l'après JO, ça me fait le lien avec la reconversion. Je fais le parallèle avec, autour de moi j'ai plein d'amis qui changent de boulot. Et en fait sur la partie reconversion, il y a un peu le côté où tu as l'impression de perdre tous tes repères. Et tu vois un peu de sortir du circuit en fait. Je pense que quand tu es sportif et que tu arrêtes ta carrière, après tu dois avoir un vide sidéral parce que tu ne sais plus quoi faire. Et dans la reconversion, il y a des gens qui vont quitter un job. ensuite créer une entreprise et là être complètement perdu. Comment toi, tu essayes de les accompagner là-dessus pour qu'ils arrivent à se construire autour de leur nouvelle vie ?

  • Speaker #1

    Je le travaille en amont. Pour moi, il y a des moments où on est trop en mode pompier. Et donc du coup, j'ai fait quand même plusieurs Olympiades depuis Rio. Donc je vois aussi... les cycles et la manière dont globalement les athlètes vivent la reconversion. Et ça, c'est des choses que j'aborde vraiment en amont. De dire, commence à réfléchir à ce que tu veux faire sur l'après-Olympiade. Est-ce que c'est continuer ton sport ou pas ? Comment ? Est-ce que c'est reprendre un peu plus tes études ? Parce que tu en as beaucoup sur la dernière année qui mettent leurs études en stand-by. Donc, vraiment, en fait... Pour résumer, pour moi, l'idée, c'est de travailler sur ton identité complète. Si tu te dis, je ne suis qu'athlète de haut niveau et donc mon résultat, c'est ce que je suis, ça peut être vraiment très compliqué. Parce que si tu réussis, super, mais en fait, ça ne te résume que à ta médaille. Et si tu loupes, tu peux te dire, ça fait des années et des années que je travaille pour rien et tu as un espèce d'effondrement psychique qui peut être assez important. Donc, c'est qui je suis dans la globalité. Moi, en tant que compagnon 2, ami 2, fils 2, fille 2, tu vois, et donc vraiment être sur ces différentes facettes. Et ça rejoint mon premier entretien. Pour moi, c'est primordial de comprendre comment l'individu est et a évolué dans ces différents domaines pour pouvoir être dans une continuité et non pas un espèce de stop qui fait que le saut dans le vide est juste vertigineux.

  • Speaker #0

    C'est intéressant, c'est marrant, parce que tu vois en startup on a un peu ce truc là aussi, de se dire je suis que startupeur, en fait le seul truc qui compte dans ma vie c'est le succès de cette boîte là, par contre il y a quand même peu de chances que ça fonctionne, et quand ça fonctionne pas, derrière c'est très compliqué à gérer, la personne peut se sentir moins que rien alors que ça définit pas sa perte en tant que telle. Je comprends ça. Ok, je repars sur l'entrepreneuriat parce que c'est un peu le sujet du... Et chez les sportifs aussi, je pense que tu as ça, ce côté où tu as des hauts qui sont très hauts, quand tu gagnes une médaille, un concours et tout, et tu as des bas aussi qui peuvent être très bas. Comment tu gères l'échec ou la déception ? Après, c'est... Au jeu, tu as peut-être dû en avoir.

  • Speaker #1

    Tu veux que je parte sur un exemple plutôt sportif,

  • Speaker #0

    entrepreneuriat ? Sportif, comme ça, on...

  • Speaker #1

    Alors, en fait, pour moi, la fixation d'objectifs, par exemple, est un point qui est hyper important de pouvoir structurer. tes objectifs, que ce soit à travers des objectifs smart ou que ce soit à travers des OKR, en fonction de ta philosophie, on va dire. Il y a un travail vraiment important sur le sens. Pour moi, c'est de se dire, derrière ta médaille ou derrière la réussite de ta boîte, qu'est-ce que tu y mets ? Qu'est-ce qui vraiment fait partie de ton sens profond, ta motivation intrinsèque, la symbolique que tu y mets ? Parce que, tu vois, c'était un peu provocateur, mais avec les athlètes, cet été, je leur disais, mais... Tu vois, c'est un bout de médaille, c'est un bout de métal. Il a une couleur qui est un peu différente, mais c'est un bout de métal. Donc, les trois quarts ont mis leur médaille dans leur boîte à chaussettes et ils vont la ressortir dans X mois ou X années. Donc, si tu regardes ce qu'il y a de manière beaucoup plus symbolique derrière cette médaille, tu travailles vraiment sur le sens. Et donc, du coup, ça permet de faire le lien entre la finalité, le résultat et le chemin. Pour moi, le chemin est tout aussi important que la finalité.

  • Speaker #0

    C'est les quatre préparations qui comptent.

  • Speaker #1

    Et même voir les huit, douze années qui ont commencé. Exactement. Donc, sur une startup ou une entreprise, c'est pareil. Si tu t'épanouis au quotidien, tu sais ce que tu vas aller chercher, et tu es dans un développement continu, si ça loupe, ça va être moins difficile, et tu vas avoir davantage de capacité à rebondir que si tu es sur du on-off, j'ai réussi ou j'ai loupé. Donc... Il y a cette idée de travailler sur la fixation d'objectifs pour avoir les étapes, travailler sur le sens profond pour avoir la symbolique et ensuite injecter ça, entre guillemets, nourrir ça sur le chemin.

  • Speaker #0

    Je te coupe juste sur le sens. Comment tu essayes de creuser pour faire ressortir la raison profonde ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est une part qui est plus complexe. Je vais en discuter. J'ai des outils un peu plus créatifs pour essayer de couper. schématiquement un peu le cerveau gauche et aller plutôt sur le cerveau droit tu vois dans cette idée de d'être plus sur le procès sur la créativité et de faire émerger en fait ce qui est un petit peu plus profond et inconscient et donc du coup en fonction des personnes que j'accompagne je vais proposer des voilà des exercices en moi je trouve que c'est plutôt des jeux un peu ludique mais que pour pouvoir faire émerger ça et après je travaille beaucoup sur la distinction entre la finalité et le chemin, et autour de cette identité globale. Donc je vais avoir plusieurs manières de le travailler, qui vont s'adapter à la personne que j'ai en face et à ce qui lui parle le plus.

  • Speaker #0

    Sachant que pour chaque personne, ce sens ou ce pourquoi est très différent, il peut varier.

  • Speaker #1

    Exactement, et tu en as beaucoup qui n'ont pas conscience. Ça m'arrive d'avoir au cabinet des gens qui ont 40-50 ans. Sur le papier, tu te dis, mais tout va bien. Une belle situation professionnelle, financière, familiale et autres. Et en fait, ça ne va pas du tout. Certains qui vont se reconvertir à crise de la quarantaine, j'en vois quand même quelques-uns, à se dire, mais en fait, j'ai choisi un domaine et je n'ai pas le goût, je n'ai pas le sens. J'ai envie de faire autre chose, mais quoi, je ne sais pas. Ou des fois, 50 ans ou autre, où tu te dis, je ne suis plus aligné. Et donc... Et donc, en fait, je me rends compte que tu as quand même pas mal de personnes qui font les choses parce que la route, elle est un peu tracée ou que c'est un peu la logique, mais qui ne sont pas forcément alignées avec vraiment ce qui est important pour eux. Et ça, ça amène des fois à retravailler sur l'éducation, sur les valeurs acquises, etc. De se dire, il y a ce que mon environnement, des fois familial ou social, m'a induit et ce que moi, je veux vraiment. C'est une super porte à ouvrir et pour autant, elle peut faire peur, mais être assez libératrice par la suite. Je trouve qu'il y a beaucoup de personnes qui n'ont pas le sens, comme les athlètes au départ. Je veux ça, pourquoi ? Si je suis médaillée olympique, ça veut dire que mes années d'engagement auront payé. Mais si tu ne l'es pas, il se passe quoi ?

  • Speaker #0

    Donc, voilà. Je pense que c'est un sujet qui est hyper important et que tout le monde pourrait être amené à travailler pour se sentir mieux dans sa vie.

  • Speaker #1

    Il faudrait le faire assez tôt, ce travail, finalement, je trouve. Ou alors, ça fait peut-être partie du sens de la vie aussi, de s'en rencontrer un moment. Mais en école de commerce, on prend cet exemple-là. Je ne dirais pas la moitié, mais une bonne partie de la promo. Et là, tu es à 30-35 ans en train de se dire, bon, pourquoi je suis là ? pourquoi j'ai fait ça et ils sont tous en train de regarder ce qu'ils peuvent changer donc effectivement cette question de sens c'est important de se la poser peut-être assez tôt quoi et tu vois je pense que la génération qui est en train d'émerger là elle

  • Speaker #0

    est intéressante parce que ils sont entre le boulot mais aussi j'ai besoin d'avoir un équilibre de vie, j'ai pas envie de me mettre la tête dans le sac entre guillemets et du coup pas avoir de vie perso donc je veux que ça c'est l'impact, je vais bosser dans l'environnement, dans l'écologie etc et donc du coup sur ces jeunes là, moi ils me font assez écho parce que je me dis mais cool, ils sont pour certains déjà en train de se poser cette question et le conclure quoi quel impact je veux avoir et je me dis qu'il y a des belles choses qui peuvent émerger... Et en même temps, ça rejoint ce côté notre environnement où, on va dire, le moment où on est né, où nos générations, pour simplifier, ont aussi des caractéristiques avec des super forces et des points de blocage. Je pars loin, mais je trouve que c'est assez intéressant à creuser aussi.

  • Speaker #1

    Oui, carrément. Je vois très bien que les générations sont beaucoup plus sur ce que je peux faire de bien, finalement. pour ce monde. Peut-être moins qu'avant. Moi, ma génération, c'était en gros, finance, marketing. En école de commerce, il y avait deux choix. L'entrepreneuriat ou les trucs à impact, ce n'était pas du tout le cas. Et maintenant, je vois que ça change. Je voulais aborder sur la préparation mentale, le sujet des croyances limitantes. Chez les athlètes de haut niveau, il y en a, je pense, évidemment. Mais chez les entrepreneurs aussi, ou les managers, ou les dirigeants, comment tu fais, toi, pour travailler là-dessus ?

  • Speaker #0

    Dans quel but ?

  • Speaker #1

    En fait pour se mettre moins de limites, peut-être oser plus et prendre plus de risques, alors maîtriser mais prendre plus de risques.

  • Speaker #0

    Alors ?

  • Speaker #1

    Tu vois, par exemple...

  • Speaker #0

    Je sens que tu as une idée derrière.

  • Speaker #1

    Dans les croyances limitantes en entreprise, tu peux avoir je ne suis pas fait pour être dirigeant, directeur commercial ou directrice commerciale En fait, ce n'est pas... Peut-être que les personnes se mettent trop de freins et de limites à leurs ambitions, alors que les capacités, elles les ont. Mais par contre, elles vont se bloquer sur ce type de croyances.

  • Speaker #0

    Alors, je vais schématiser encore pour simplifier les choses. Pour moi, il y a deux voies d'entrée qui sont complémentaires. La première, c'est de comprendre d'où ça vient. Et souvent, nos croyances limitantes, on nous les a refourguées, pour faire simple. Et donc du coup, soit on nous les a refourgués, soit en tant que jeune enfant ou jeune ado, on a interprété certains signaux en se disant je ne suis pas faite pour être directrice commerciale ou je ne suis pas à la hauteur ou un prof de maths qui te dit tu es nul en maths et puis d'un coup tu te dis en fait, je ne comprends rien aux chiffres Donc il y a un moment où pour moi l'idée c'est de se dire… elle vient d'où cette croyance ? Et en gros, qui est-ce qui te l'a refilée ? Ou quel est l'événement qui fait que tu l'as interprétée comme ça ? Pour revenir à la source et en fait, amener à la déconstruire. Déjà, quand tu conscientises, et pour moi c'est vraiment une des lignes directrices sur un travail psy, c'est si je suis en conscience, j'ai la possibilité de choisir. Et donc du coup, je peux prendre un pas de recul et être, on va dire, plus objective dans mes réflexions. Donc, aller retravailler ça. Et après tu peux avoir des techniques du style, moi j'aime bien la PNL humaniste, pas la PNL tout court mais la PNL humaniste.

  • Speaker #1

    C'est quoi la différence ? Je ne connais pas.

  • Speaker #0

    Je trouve qu'elle est beaucoup plus centrée sur l'humain, un peu comme en lien avec la philosophie de Carl Rogers qui a été un psy américain, qui a créé justement le courant de psychologie humaniste qui est vraiment centrée sur l'individu en disant l'essentiel c'est la relation. C'est le lien que tu as avec la personne. Plus que les outils, c'est ce qui est en train de se passer dans l'instant présent et ce lien-là. Là où la PNL, pour moi, il y a des trucs qui sont un peu... Comment dire ? magique, de se dire que si tes yeux vont en Ausha gauche, ça veut dire ça et ça va pas. En vrai, ça marche pas, c'est pas aussi simple que ça. Donc, PNL humaniste, avec ce côté centré sur l'individu, t'as certaines méthodes qui permettent justement de déconstruire un peu ta croyance et de voir aussi quelle est la croyance génératrice qu'il y a derrière. C'est-à-dire qu'en fait, souvent, c'est une même pièce avec deux phases. Quand tu te dis, je sais pas moi... je ne suis pas faite pour être directrice commerciale. Il y a sûrement une croyance plus inconsciente, génératrice, positive qu'il y a derrière. Et donc, du coup, c'est de pouvoir la faire émerger. Donc, tu vois, si je resynthétise, il y a comprendre la source, d'où c'est venu, ou à quel moment c'est venu, pour nettoyer, retravailler tout ça, ou gentiment rendre les croyances aux uns et aux autres, tu vois, pour te réaligner par rapport à toi-même. et faire ce travail de déconstruction et d'identification de la croyance positive ou la croyance génératrice qui est cachée derrière cette croyance.

  • Speaker #1

    Donc un contre-exemple, par exemple, c'est ça, c'est une personne qui se dit pas capable d'avoir un poste à responsabilité. Est-ce que tu essaies de déconstruire en trouvant un exemple dans sa vie ?

  • Speaker #0

    Je la laisse le trouver. Parce qu'en fait, si moi je le pose, c'est ma perception. Mais peut-être qu'elle, derrière tout ça, elle a... Un moment, une idée ou un vécu, elle va dire, mais en fait, si je sais qu'au plus profond de moi, je suis capable et j'en ai envie. Et j'ai prouvé dans mon expérience que j'ai su relever des challenges, même quand mes proches n'y croyaient pas. OK, super. Donc, comment on développe ça et comment tu peux le transposer pour contrebalancer, entre guillemets, cette croyance ? La rendre moins puissante.

  • Speaker #1

    OK, moins figée.

  • Speaker #0

    Exactement. OK. Et quand tu as conscience de tes croyances, tu vois, moi j'en ai, enfin tout le monde a des croyances militantes, quand on a conscience, en fait ça te permet de te dire ok, c'est revenu sur la table, je prends un pas de recul, est-ce que je la confirme ou est-ce que justement j'essaye de faire un peu différemment ?

  • Speaker #1

    Ça c'est quand tu es au stade où tu te connais bien et tu fais tout ce travail en amont.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Parce que souvent les athlètes n'ont pas le scientisme.

  • Speaker #0

    Non, sauf quand en effet tu travailles sur toi. Et pour moi, c'est une hygiène. Je suis forcément biaisée, je suis psy, ça fait depuis que j'ai 15-16 ans que je travaille sur moi, donc ça fait plus que la moitié de ma vie que je travaille sur moi. Ça me semble essentiel parce que tu es continuellement en train d'évoluer, que tu as des événements de vie qui vont rajouter des couches. Et du coup, le fait de travailler sur toi, ça te permet de rester sur cet alignement et de l'adapter en fonction de tes besoins, de ton évolution personnelle. l'évolution environnementale.

  • Speaker #1

    De ce qui se passe, ouais. Et toi, là, vu que tu suis beaucoup d'athlètes, est-ce qu'il y a des croyances limitantes communes ? Enfin, plutôt des récurrences que tu vois entre certaines croyances qui sont, on va dire, je sais pas, t'en as 5-6 un peu connues, enfin pas connues, mais que tu as repérées, tu vois, chez les athlètes ?

  • Speaker #0

    Je me suis jamais trop posé la question. Je pense qu'il y en a une qui revient. C'est, et pareil, comme en entreprise, c'est je suis pas légitime. Tu vois, le manque de légitimité perçu. parce que des fois les parents, les entraîneurs ou un copain qui est meilleur ou autre, qui fait que ça c'est une croyance qui peut être assez dure à porter, qui peut générer le syndrome d'imposteur. Et donc en fait quand tu as ce syndrome-là, tout le monde se dit autour de toi, tu as le potentiel, tu es fort ou tu es fort, mais il y a une part de toi qui te met des bâtons dans les roues. Donc la légitimité c'est quelque chose qui est récurrent. et sur les autres faudrait que j'y réfléchisse que je prenne un pas de recul et je te dirais mais le syndrome de l'imposteur c'est marrant,

  • Speaker #1

    on en parle beaucoup parce qu'on m'a commissionné aussi en venant ici, on me dira est-ce que tu peux poser cette question là mais c'est vrai que le syndrome de l'imposteur je le vois beaucoup je vais mettre les pieds dans le plat mais est-ce que tu le vois plus chez les femmes que chez les hommes ou tu l'as de manière identique chez tout le monde c'est vrai que je pense que chez les femmes on va davantage l'avoir

  • Speaker #0

    Parce que les choses sont en train d'évoluer, mais c'est encore assez connoté. Tu vois, par exemple, je te prends un exemple tout bête. À l'école, un garçon qui met un peu le bordel dans la classe, tu vois, c'est un leader, c'est pas grave, c'est OK. Qu'il soit bon ou qu'il soit pas bon. Une fille, ce serait interprété différemment. Et puis, une fille, encore... un peu dans l'inconscient collectif, ça fait pas de bruit, ça bosse et tu vois c'est sage. Un garçon peut avoir plus de possibilités de s'exprimer et ce sera moins mal vu qu'une fille. Et si je vais encore plus loin, je le vois beaucoup avec les profils au potentiel intellectuel, où tu vas encore plus avoir ce syndrome d'imposteur chez les femmes, qui pour autant sont HP. Et quand tu le transposes plus tard en entreprise, je le vois moi dans mes différents environnements, quand tu cogites bien, quand tu as un certain potentiel, ça peut être compliqué dans un environnement qui est principalement masculin chez les managers. C'est en train de bouger, mais tu as plus d'hommes qui managent que de femmes qui managent. Et donc, une nana qui est au même niveau, voire mieux, ça peut en embêter quand même certains parce que ça touche à l'ego. Et donc, du coup, tu as davantage de freins quand tu es une femme dans ces environnements-là et souvent avec un côté au potentiel parce que tu lui renvoies un sentiment d'infériorité qui n'est pas du tout OK pour lui. Et donc, si lui n'a pas travaillé sur ça, bon courage. Si par contre, en face, tu es avec quelqu'un qui voit le potentiel et qui se dit Mais génial, chacun a sa valeur ajoutée. Et donc, du coup, c'est un bon moyen de... de se construire et d'évoluer, là c'est génial. Mais je trouve qu'on a encore pas mal de chemin à faire là-dessus. Mais tu vois, toutes les idées qu'on entend souvent, on n'a pas le même salaire, c'est sûr. Hier, je parlais avec une personne qui me demandait d'intervenir sur une grosse conférence avec pas mal de monde. Elle me disait, mais Anaël, ton tarif... Tu vaux, mais trois fois plus que ça. Et donc, du coup, c'est aussi la perception de l'environnement et du fait que c'est vrai que les nanas, je pense qu'on a davantage ce syndrome d'imposteur que les hommes.

  • Speaker #1

    Tu penses que la prochaine génération, toi, qui a des athlètes plus jeunes chez les filles, là, l'INSEP, tu le sens moins ? Ou c'est en train de changer ? Parce que c'est vrai que dans ma génération, je suis complètement d'accord avec toi. Je suis autour des moi, des filles qui pourraient créer des boîtes, faire plein de choses incroyables, mais qui se limitent. par l'éducation malheureusement. Est-ce que tu vois que la prochaine génération, ça change ?

  • Speaker #0

    Alors dans le sport de haut niveau, j'aurais du mal à te le dire, parce qu'on est quand même très orienté perf et entre guillemets, t'existes si tu perfs.

  • Speaker #1

    Ouais, t'es dans l'élite en fait.

  • Speaker #0

    Donc t'es dans un environnement qui est biaisé, après avec ceux que j'accompagne en libéral, qui sont sur les études sup, ou tout jeunes diplômés. Je trouve que ça bouge. T'as encore ça, mais il y a davantage d'équilibre. Ça commence à se rééquilibrer. Mais il y a quand même un travail de fond qui est assez important. Je pourrais entrer dans des sujets complètement différents et on pourrait partir loin. Mais il y a des choses à faire évoluer et qui demanderont du temps.

  • Speaker #1

    Je pense même sur les écoles, les grandes écoles, à mon avis. Il y a des filles qui se mettent trop de barrières par rapport à des garçons qui font Oui, je suis capable, je vais essayer, et puis on verra. On ne peut même pas s'inscrire.

  • Speaker #0

    Tu vois, il y a ça, et puis même, je pars là-dedans parce que ça me vient spontanément. Tout à l'heure, tu as dit Je mets les pieds dans le plago. Mais tu vois, même par rapport à la sexualité, quand tu regardes comment c'est véhiculé dans notre société, sur, par exemple, les films pornos que tu peux avoir, en fait, ils sont faits autour de l'homme, ils ne sont pas faits autour de la femme. Et donc, les gamins qui voient ça, et je crois que les stats à 12 ans, les gamins sont déjà exposés à ça. Donc tu te dis, t'es pas encore un adulte. Et si la représentation que t'as du rapport sexuel, c'est ça, bon courage pour la suite. Et donc du coup, ce que je vois des fois, même dans mes suivis, c'est des jeunes femmes qui sont confrontées à ça et qui se disent, mais en fait, c'est pas le bon rapport. je suis pas qu'un objet je suis pas aisé avec ça et en même temps tu te dis si à 12 ans t'es exposé à ça tu penses que c'est la réalité et tu vois je pense que ça part même de ces sujets là de la manière dont de supériorité de tout ça exactement la posture de l'homme, la posture de la femme le rapport intime ça part de ces différents sujets et tant que ça, ça changera pas tu as quand même beaucoup de choses après à déconstruire et le chantier est encore immense.

  • Speaker #1

    Ça me fait penser à une question, est-ce que les athlètes viennent te voir instinctivement ? Ils se disent, tiens, là, il faut que j'aille voir Renel pour être accompagné ou est-ce que c'est les entraîneurs qui les envoient te voir ?

  • Speaker #0

    Les deux. de plus en plus dans le sens où il y a de plus en plus d'entraîneurs qui sont ok sur la démarche, tu en as de plus en plus qui se font accompagner donc ça c'est top et qui du coup identifient la plus-value pour eux et pour les athlètes et donc ça va être tu vois là les scrims il y en a certains qui m'ont dit écoute à la rentrée on a des jeunes qui rentrent j'aimerais bien que tu puisses les voir pour déjà commencer à proposer un accompagnement et puis après tu en as qui viennent spontanément parce que parce qu'ils ont un besoin ou parce que ça parle beaucoup, tu vois. Et ils savent souvent qui bosse avec qui, ils voient les effets. Et donc, du coup, ça ouvre des portes sur les demandes d'accompagnement.

  • Speaker #1

    Ils se disent, OK, moi aussi, j'aimerais plus performer. Donc, OK, intéressant. Et pareil, je reviens, le lien, c'était la différence homme-femme. Est-ce que tu vois plus les filles qui viennent ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai plus d'accompagnement de filles que de garçons. Parce que... Je pense que c'est encore un petit peu plus dur des fois pour les gars de parler de soi, d'aller ouvrir la boîte de Pandore où tu as pas mal d'émotions, quand tu travailles sur des choses qui sont plus ancrées, plus profondes. Et puis, tu as encore cette croyance qui est en train de changer, de se dire si je vais voir un psy ou un prép mental, c'est que j'ai un problème.

  • Speaker #1

    Ou que je suis faible.

  • Speaker #0

    Exactement. Et donc, je vais trouver mes solutions par moi-même et je suis fort. Là où au final, tu as le curatif, tu as le préventif, le curatif. Et puis, tu as le fait que potentiellement, un travail sur soi, à un moment donné, tu développes. Tu as fini de faire un travail de fond, même si c'est toujours un peu continu, mais tu peux aller renforcer des choses qui vont bien. Et moi, je suis plutôt partisane de ça, de se dire qu'est-ce qui est aussi OK et comment... on peut bosser dessus pour que tu puisses le pérenniser ou revenir là-dessus dans les moments qui sont un peu plus difficiles. Je pense qu'il y a encore du chemin à faire là-dessus. Pour les gars, c'est un peu plus difficile, mais ça doit être un tiers, deux tiers à peu près.

  • Speaker #1

    Ok, quand même. Mais c'est en train de changer, puisque je vois des athlètes, peut-être Irina va en parler, dans les médias, qu'ils se faisaient accompagner. Peut-être que ça va changer au fur et à mesure. Ça prend un peu de temps.

  • Speaker #0

    Ça bouge de plus en plus. Clairement, ça bouge de plus en plus.

  • Speaker #1

    Même la partie psychologie, il y a beaucoup d'informations qui sont faites sur la santé mentale. Je pense que c'est une bonne chose. Mais comme tu dis, c'est apprendre à se connaître. Et après, derrière, on peut dérouler. J'avais un sujet sur la gestion du stress. Comment tu aides les athlètes à gérer leur stress avant un grand événement ? Alors la Légio, c'est le cas parfait, puisque c'est un peu la date après toute cette préparation. J'imagine que certains étaient très stressés, ils peuvent perdre leurs moyens, peut-être. Comment tu essayes de leur faire gérer ça pour être performant le jour J ?

  • Speaker #0

    Je reviens sur les bases dont on a parlé, ça fait le lien sur le sens. Si je suis alignée avec mon sens, que la finalité soit là ou pas, déjà ça apaise. et faire en sorte que le chemin soit tout aussi important que la finalité. Je te ferai après une petite anecdote là-dessus, mais pour moi, il y a cet aspect-là. Et puis après, tu vas avoir le travail sur l'environnement. J'ai fait des ateliers avec les athlètes que j'accompagne où j'ai fait en sorte de mixer un peu les sports pour qu'ils puissent y avoir du partage sur comment je vis les choses, c'est quoi les tips que j'ai, d'autres ateliers avec l'environnement. de pouvoir travailler avec les entraîneurs et travailler avec les parents pour dire bon ben voilà c'est quoi la place de chacun et pouvoir des fois passer des messages par rapport aux proches qui veulent bien faire mais qui rajoute une pression supplémentaire donc ça c'est un point qui est important mais tu vois c'est de la systémie que c'est travailler sur le sur le système et puis après tu vas voir les outils d'optimisation les routines de perf la fixation d'objectifs les exercices de gestion du stress relaxation respire discours interne fin Tout ce que tu as un peu dans le classique, on va dire, sur la prépa mentale. Et tu vois, il y a ces différentes strates. L'environnement, le chemin et le sens et les outils d'aide à la paire.

  • Speaker #1

    Mais les outils sont à la fin, en fait. Le plus gros du travail pour toi sont vraiment sur le sens, les objectifs ?

  • Speaker #0

    Dans un premier temps, je pose ces bases-là. Et puis, en fait, on travaille sur la durée. Tu vois, des athlètes qui viennent me voir trois semaines avant ou trois mois avant, je vais dire, t'es gentil, mais c'est trop court. Il n'y a pas de baguette magique. Ce n'est pas en six séances que tu vas prendre des biceps puissance 10. Sur l'aspect mental, c'est pareil. Tu peux avoir un déclic. Mais après, c'est comment tu l'ancres et tu le pérennises. Et donc, du coup, c'est minimum un an avant où on commence à travailler les choses. Mais quand tu es sur des enjeux tels que les JO, l'idée, c'est de travailler, d'avoir plusieurs saisons pour pouvoir poser, expérimenter ces outils, ces prises de conscience sur des compètes qui ont moins d'enjeux pour qu'au fur et à mesure, ça devienne plus naturel. Et que le jour J, quand c'est le moment, sous le feu des projecteurs et des milliers et millions de spectateurs, de pouvoir être alignés, d'avoir les ressources. Parce qu'on ne va pas se mentir, ils ont eu tous peur. Et c'est normal, c'est aussi ça qui fait la beauté du sport et qui crée cette adrénaline. Après, c'est comment tu le transformes.

  • Speaker #1

    C'est marrant parce que de l'extérieur, tu n'as pas du tout l'impression... On dirait qu'ils sont ultra... Enfin, ils sont ultra concentrés, évidemment, mais je veux dire qu'on ne peut pas les déranger. Et qu'ils ont en fait, c'est limite une routine pour eux de faire ça. Mais c'est vrai qu'on ne sait pas ce qui se passe derrière.

  • Speaker #0

    C'est parce qu'ils l'ont travaillé aussi potentiellement en amont. Et puis il y a aussi le fait que si tu commences à montrer à ton adversaire que t'es pas bien, la bataille psychologique, c'est ça, t'as déjà perdu le combat ou perdu 50% d'efficacité.

  • Speaker #1

    Tu les prépares à ça justement ? Ça me fait penser à la natation. J'entends beaucoup d'histoires dans les salles avant la chambre d'appel.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    la chambre d'appel, je cherchais le mot exactement. Est-ce que tu les aides là-dessus ?

  • Speaker #0

    En tout cas, je l'aborde et je le travaille aussi pour qu'il puisse en effet avoir un impact s'il le souhaite sur, enfin prendre l'ascendant psychologique sur son adversaire de manière éthique. Ça, c'est un point qui est important parce que tu en as qui font des trucs où je ne suis pas forcément raccord. Mais voilà comment je fais pour être centré sur moi, être dans la meilleure posture, on va dire physique et mentale et du coup, commencer à prendre l'ascendant psychologique sur mon adversaire. Et ça, ça se joue en effet des fois dans la salle d'échauffe ou la chambre d'appel. Ça se travaille et ça se joue en amont.

  • Speaker #1

    Hyper intéressant. J'avais déjà eu le son du stress. Sur l'équilibre de vie, on en a parlé. C'était plus sur la partie burn-out que je voulais aborder. Tu en as vu passer toi dans le sport des burn-out ?

  • Speaker #0

    Alors nous, on parle plutôt de surentraînement dans notre jargon. Et du coup, ça se rapproche du burn-out. Clairement, il y en a eu. Surtout là, sur cette année où, pour certains, les sélects sont tombés très tard. Et donc, du coup, tu as une course au quota olympique qui fait que tu es dans un engagement extrêmement fort. Que ce soit l'entraînement, que ce soit aussi sur les déplacements, faire les compètes, etc. Et donc du coup, quand la sélèque tombe et que c'est quelques mois ou quelques semaines avant les Jeux, t'es plus que sur le fil. Et puis après, en fait, dans le burn-out comme dans le surentraînement, surentraînement, tu vois, c'est un mot qui fait peur. Parce que quand j'en parle avec des entraîneurs, ils vont dire Ouais, mais non, tu vois, sur la charge d'entraînement, ça va. Mais il n'y a pas que ça. Il y a comment ton athlète se sent. Est-ce qu'il a énormément de travail à l'école en parallèle ? Ce qu'il récupère en fait. Oui, c'est ça. Est-ce qu'il récupère ? Est-ce que tout est OK ? Et même dans sa vie perso, s'il y a des choses qui sont dures, imagine, il vient de se faire larguer, il a beaucoup de travail à l'école avec ses partiels et en plus sa charge d'entraînement quotidienne. Il peut se retrouver dans cet épuisement et pas forcément lié au sport en lui-même, mais lié... à l'ensemble de ses domaines de vie.

  • Speaker #1

    Ok. Et donc, tu vas pas essayer de faire réadapter le plan d'entraînement, c'est pas ton rôle, mais tu en discutes avec l'entraîneur et lui essaye ensuite de réadapter ?

  • Speaker #0

    Je vais en discuter déjà avec l'athlète. S'il est ok, je fais le lien avec le médecin. Et donc, du coup, je vais aussi en parler avec l'entraîneur ou si l'entraîneur n'est pas très open sur le fait de pouvoir dire Bah écoute, là, est-ce que tu peux lui laisser quelques jours off ? Parce qu'il a besoin vraiment de récupérer. je vais passer par le médecin. Tu vois, les scrims, ça fait des années que je travaille avec eux. Si je dis à Emryk ou Yann, des entraîneurs, là, l'athlète, c'est dur. Je pense que c'est important que tu puisses lui laisser du temps parce que ça va aller à la blessure. En tout cas, c'est un risque. Ils vont l'entendre parce qu'ils savent que je ne suis pas là pour... avoir un impact négatif sur la perf, mais plutôt sur la santé mentale. Et donc, du coup, la perf à moyen terme. Parce que si tu forces et que tu te pètes, tu te fais les croisés. Bah là, t'as perdu. Ouais, t'as perdu. Donc, du coup, on en parle pour trouver des solutions qui puissent être OK pour tout le monde et que l'entraîneur puisse aussi dire c'est OK ou non, on n'arrête pas l'entraînement, mais on aménage un peu et que le choix soit fait en conscience.

  • Speaker #1

    Ça a évolué la relation avec les entraîneurs ? Je ne sais pas de quand date l'arrivée de la prépa mentale dans le sport, mais est-ce qu'au début, c'était mal vu par certains entraîneurs ? Et est-ce que les relations se sont améliorées ces dernières années depuis que tu existes ?

  • Speaker #0

    Oui, il y a des équipes avec lesquelles je pars régulièrement sur des stages et sur des compètes. Les scrims, je fais partie de l'équipe. Le pentathlon, c'est pareil, on est partis ensemble. Donc il y a des équipes où c'est vraiment facile parce que je suis intégrée, ils savent comment je travaille. Je travaille aussi des fois avec certains entraîneurs, donc ils ont cette expérience-là. Et ils savent aussi que l'idée, c'est de faire en sorte que l'individu ou le collectif... soit le plus équilibré possible pour aller chercher la performance. En fait, on a le même objectif. Et donc, on a des expertises qui vont être complémentaires. Après, il y en a d'autres qui sont un peu plus, j'ai envie de dire, vieilles écoles et qui vont te dire, oui, oui, on est open. Mais en fait, si tu vois les athlètes, c'est dans le couloir caché derrière trois armoires. Là, autant dire que ça ne peut pas fonctionner. Et en tout cas, pas aussi bien. Et donc, il ne va pas y avoir le même rapport. Et c'est souvent dans ces moments-là où les athlètes vont être en souffrance parce que l'entraîneur ou le staff n'est pas à l'écoute. Et donc, du coup, ça pressurise jusqu'à ce que ça pète.

  • Speaker #1

    Ah ouais, ok. Et par contre, après, l'athlète peut venir te voir quand c'est...

  • Speaker #0

    Ou pendant, tu vois, ou pendant. Donc, c'est comment je fais pour les accompagner. Et là, je fais vraiment le lien avec le médecin pour que des fois, tu vois, le médecin, il a aussi un droit de vétérin sur certaines choses. Mais c'est comment on peut protéger au maximum l'athlète. Et puis après, c'est la caricature des entraîneurs qui vont dire qu'il n'a pas de mental. On a essayé de te prévenir et là, tu es aussi responsable de ce qui se passe.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'en France, il y a une vision ? Est-ce que tu vois la différence entre les pays sur le sujet de la santé mentale, la préparation mentale et comment la France se situe là-dedans ? Je sais qu'aux Etats-Unis, c'est quand même hyper développé. On est en avance ou en retard par rapport à d'autres ?

  • Speaker #0

    Je trouve qu'on a énormément évolué. Il y a quelques années, je t'aurais dit qu'on était en retard. Et là, j'ai changé ma perception avec le rôle de welfare officer, donc le rôle de psy santé que j'ai mené pour les Jeux de Paris, mais que j'avais aussi mené pour les Jeux d'hiver à Pékin. C'était la première fois où ils le faisaient, les JO de Pékin, et puis la deuxième fois avec les Jeux de Paris en sport d'été. En fait, avec un collègue, Paul Willman, qui s'occupe de la Belgique et qui avant était en Hollande, on a organisé des réunions internationales avec tous les welfare officers. C'était open à toutes les nations. Et donc, du coup, on a eu beaucoup d'Européens, on a eu les Brésiliens, les Japonais, énormément de pays. Je crois qu'à un moment donné, on était à 60, au moins 40 pays. Et là, je me suis rendu compte que ce que j'ai structuré avec l'équipe, c'était qu'on commençait à vraiment jouer dans ceux qui étaient les plus structurés. Donc, tu avais Belgique-Hollande parce qu'en fait, c'est la même personne qui l'a structuré en Hollande et maintenant, il le structure en Belgique. Les anglo-saxons. Et après, j'ai envie de te dire, vraiment, on était dans ceux qui étaient les plus structurés. en tout cas pour cette mission-là, qui mine de rien est énorme sur le côté santé mentale. Après, il y a encore plein de choses à faire évoluer, et c'est aussi une question de moyens. Il faudrait qu'on ait davantage de budget, ce qui risque de ne plus être le cas, parce que les Jeux de Paris sont passés, et on ne sait pas si on aura des budgets pour la suite. Donc si on a moins de budget, on a moins de ressources, donc moins de psy et d'accompagnateurs à la perf.

  • Speaker #1

    et ça va avoir un impact forcément sur ce qu'on pourra proposer et sur l'évolution ce serait dommage parce qu'il y a eu des très grosses perfs cet été le nombre de médailles parce que c'est ce qu'on voit mais de toute façon même les scores étaient très élevés je pense que la partie mentale a joué là-dedans évidemment l'entraînement sportif c'est normal mais je pense qu'après la mentale a aidé, ce serait dommage de s'arrêter en cours de route je reviens un peu plus sur monsieur et madame tout le monde En fait, il y a beaucoup de personnes qui, comme tu le disais, s'autoproclament préparateur mental, coach, etc. Je trouve ça un peu dangereux.

  • Speaker #0

    notamment sur Instagram, beaucoup de choses passées. Pour moi, en tout cas, je trouve que c'est un vrai problème parce qu'on joue avec le mental des gens, le cerveau des gens et leur intimité. Donc, si on a envie de se faire accompagner, comment trouve-t-on les bonnes personnes ? Sur quels critères se base-t-on ?

  • Speaker #1

    C'est très complexe. J'en parlais avec un collègue ami, Fabien Dupuis, qui est PrEP mental et lui, il est dans les montagnes. Et du coup... On a passé deux jours ensemble là, à se balader et en même temps à partager. Et sur pas mal de noms, ils me disaient est-elle personne ? etc. Et en fait, le constat, moi je le trouve extrêmement triste, mais je trouve que c'est pas si simple de trouver une personne qui a à la fois les bonnes compétences et la bonne posture, la bonne éthique, et rajouter à ça, qui est ok pour partager, waouh, là c'est la pépite. et je trouve ça triste parce que je pense qu'en fait le fait de davantage collaborer et échanger ça permettrait de faire monter en compétence notre domaine et c'est ce que j'ai développé avec Olivier Guidi sur le réseau Grand Insep où on a mis autour de la table des psychologues des chercheurs, des préparateurs mentaux et des coachs quasiment l'ensemble des acteurs de la dimension mentale sur le réseau plusieurs années pour développer des ateliers. Dans ces ateliers-là, il y avait l'échange, on a créé des outils qu'on a partagés, qui sont accessibles sur le site internet de l'INSEP. Dans cette idée de pouvoir faire grandir la profession. Et en fait, il y en a certains, des fois même dans le collectif, qui disaient, mais non, il ne faut pas le partager, il faut qu'on le garde. Non, l'idée, c'est qu'on fasse grandir l'ensemble du réseau. Donc, il y a encore cette appréhension de... de partage. Et puis t'en as certains qui vont dire mon athlète ou en gros j'ai perfé quoi. Parce que l'athlète a fait une médaille. Ah non tu vois moi j'en ai pas mal qu'on fait des médailles cet été, pareil à Tokyo. Je vais pas dire c'est moi qui ai fait la médaille.

  • Speaker #0

    C'est ma médaille, oui oui.

  • Speaker #1

    On a accompagné et à un moment donné tu peux apporter un plus pour que l'athlète puisse lui trouver les solutions. Mais c'est lui qui perf. Donc déjà t'as le discours, t'as la présentation. Tu vois, ceux qui vont dire, ben voilà, moi, j'ai accompagné un tel, un tel, un tel. Je suis à tant de médaillés olympiques. Je me dis, bon, t'es plus sur l'ego que vraiment sur le contenu.

  • Speaker #0

    S'attribuer le mérite de...

  • Speaker #1

    Exactement. Ça, et puis, tu vois, il y en a un, je le connais pas personnellement, mais là, qui a eu un athlète qui a très bien parfait cet été et qui va, du coup, dans son discours, te dire, ben, il était au fond du trou. Et puis, en gros, grâce à moi, maintenant, il perf.

  • Speaker #0

    C'est pas si simple.

  • Speaker #1

    Là, tu es en train de lui mettre la tête sous l'eau, à dire à quel point, avant, c'était la galère. Et puis, tu arrives, tu es le sauveteur, et grâce à toi, il fait des médailles.

  • Speaker #0

    Donc, il y a une dépendance.

  • Speaker #1

    Et puis, en fait, il est sur l'ego. En fait, tu en as quand même un certain nombre. Et en effet, malheureusement, sur les réseaux sociaux, il y a ça qui se véhicule. Il y en a un, et là, j'assume complètement. Je vais te donner le nom. Tu vois, l'Académie de la haute performance. On est tous en train de s'arracher les cheveux dans le milieu. Parce qu'il va te vendre une dépolarisation. Je ne sais pas ce que c'est. Personne ne sait ce que c'est. J'ai même demandé aux chercheurs. On se dit, c'est quoi cette pseudo méthode ? Et il est allé jusqu'à démarcher des athlètes que moi-même j'ai accompagnés. D'accord. En proposant une séance gratuite pour dire après, ah ben, j'ai suivi un tel, un tel, un tel. Et vu qu'il a eu la méthode... venez, vous allez voir la dépolarisation, ça change ta vie.

  • Speaker #0

    Mais une recette magique en fait.

  • Speaker #1

    Exactement. Et ce n'est pas parce que tu as proposé une séance gratuite que derrière tu peux dire je suis efficace. Donc tu vois, des méthodes comme ça, moi ça me pose question. Et donc du coup, il y a cette question de quelle est l'image qui véhicule ? Est-ce qu'il est en train de mettre en avant systématiquement tous les athlètes et te vendre ça ? Pour moi, là tu as un point de vigilance. La deuxième chose c'est que tu en as certains, ils ont suffisamment de temps pour faire 1000 posts Instagram. Bon bah si tu as le temps de faire autant, c'est qu'en fait tu n'es pas sur le contenu. Et donc du coup, bah bosse et quand tu bosses, en fait tu n'as pas besoin de faire ça. Moi j'ai des collègues où j'aimerais bien leur orienter du monde, mais en fait on est tous bookés. Et si tu n'as pas de dispos c'est que déjà... Tu sais qu'il peut y avoir potentiellement de la qualité. Et puis après, il y a les formations. Savoir où tu as fait ta formation. Pour moi, psychologue, tu as quand même une garantie de qualité parce que tu as fait cinq ans d'études et tu connais le fonctionnement de l'individu et du système.

  • Speaker #0

    À la prépa mentale, tu avais fait un DU,

  • Speaker #1

    toi ? Moi, j'ai fait un DU qui était intéressant, mais très théorique et qui ne m'a clairement pas suffi. Du coup, je suis allée... chercher d'autres outils par la suite. Je me suis formée à la PNL humaniste, à l'hypnose, aux préférences motrices, à plein de domaines différents. Et en fait, c'est ça aussi, c'est de se dire, est-ce que l'intervenant que tu choisis a cette appétence aussi pour aller chercher différentes compétences et travailler sur lui ? Je pense que c'est aussi un gage de qualité. Est-ce que tu travailles sur toi en tant qu'intervenant ? Soit en suivi perso, soit en supervision ou en intervision. Donc voilà, je pense que le message qui est véhiculé, si tu as le temps de mettre 1000 posts Instagram et que tu es vraiment focalisé sur le marketing, c'est complexe. Si sur Internet, tu vois, c'est mon ami Fab qui me disait ça, ceux qui sont sponsorisés. tu te dis bah t'es sponsorisé génial mais c'est que t'as besoin d'avoir du trafic tu vois et puis à un moment donné t'as plus besoin mais t'as payé en fait pour être sur le haut de la page ah oui oui ils font de la pub ok d'accord ou pareil sur les pubs instagram si t'as besoin à ce point là de faire de la pub en indiv après si tu vends une formation je pense qu'il y a des choses qui sont différentes oui

  • Speaker #0

    Oui, si tu es bon, ça se sait. Et avec le bouche à oreille, normalement, tu es...

  • Speaker #1

    Sur l'accompagnement, sur le suivi indiv. Et si tu as absolument besoin de te poster à chaque fois en photo avec tous les athlètes que tu accompagnes, ne dis pas de temps en temps que tu as envie de poster une photo parce que tu as vécu un super moment. Mais ça, je trouve que c'est complexe. Et ça peut être un danger.

  • Speaker #0

    OK. Ok, c'est hyper clair. Je pense que ça va donner des cartes si les personnes veulent se faire accompagner. Pour conclure l'épisode, j'ai l'habitude de poser deux questions. A la première, est-ce qu'il y a une personne qui t'inspire particulièrement, alors que tu connais ou pas forcément ?

  • Speaker #1

    En fait, ça peut paraître bizarre, mais il y a peu de personnes qui m'ont inspirée. Il y en a deux qui m'ont principalement inspiré, dont une, j'en ai déjà parlé sur un podcast, c'est Yannick Noah. En fait, Yann comme Luc Alphand, le deuxième c'était Luc. C'est des personnes qui m'ont inspiré sur l'aspect sportif parce que j'ai eu l'occasion de les rencontrer avec Yannick, maintenant on est amis. Le fait de connaître qui ils sont. et de voir ce qu'ils véhiculent. Et tu vois, moi, ce que je trouve vraiment superbe, c'est que c'est des anciennes athlètes de haut niveau qui ont été extrêmement performants et qui, pour autant, restent alignés dans leurs valeurs et qui restent accessibles et qui vont donner autant d'énergie à des gamins de cité, pour l'assaut Fête le Mur de Yann, par exemple, qui sont en difficulté. le président de la République ou d'autres athlètes. Et en fait, cette capacité à aller aussi loin, à se dépasser, à être dans une recherche de performance, mais aussi de connaissance de soi, et en même temps, ce côté très humain et orienté sur la relation, sans prendre de haut, et en sachant que tout le monde peut être sur un pied d'égalité là-dessus, c'est des choses qui me parlent beaucoup en termes de valeur. et l'autre aspect c'est que tu vois Yann quand j'ai bossé avec lui sur la coupe d'Evis j'ai trouvé qu'il avait une aura et une énergie mais c'est un meneur d'homme un leader exactement et un leader qui est juste qui sait parler à chacun, adapter pour aller chercher la motivation individuelle, la motivation collective il sait aussi se marrer et tu vois être à la fois sérieux et en même temps dans cette énergie là... Et ça, c'est des choses que j'apprécie beaucoup et qui m'inspirent. Et tout simplement parce que je pense que ça fait écho à mes valeurs.

  • Speaker #0

    C'est intéressant parce qu'on parlait de l'identité et de l'extérieur. En tout cas, Yannick Nant, on a l'impression qu'il s'est construit... Pas seulement sur le sport, parce qu'il a eu l'artiste et puis ensuite être entraîneur de l'équipe de France de tennis. Mais ouais, on a l'impression que son identité, il l'a vraiment créé plus global que juste le tennis.

  • Speaker #1

    Exactement. Et tu vois qu'en fait, il est en capacité à rebondir dans plein de domaines différents. Donc, ça te montre aussi l'ensemble des qualités qu'il a. Et encore une fois, en restant humain et accessible. T'en as certains, une fois qu'ils perdent, mais t'as l'impression que... il n'y a plus rien qui existe et que tu vois les autres exactement et ça ça me parle moins tu vois c'est un peu la problématique égotique qui fait qu'à un moment donné je pense que tu te descendes de toi même et tu t'entoures pas des bonnes personnes mais donc voilà et Luc tu vois quand j'étais gamine je faisais des compètes de ski et qui prennent le temps avec les gamins tu vois j'ai trouvé ça incroyable Son frère était en mode compétition et donc, du coup, lui cherchait à faire le meilleur chrono. Là où Luc se disait, pour les piu-piu, on va être plutôt à la cool. Et je l'ai recroisé sur les Jeux de Pékin et je trouve que ce qu'il véhicule en termes de valeur est superbe.

  • Speaker #0

    Trop bien, merci. Il y a deuxième question, c'est de quoi rêves-tu maintenant ?

  • Speaker #1

    C'est une très bonne question. J'aimerais bien développer un... projet plus entrepreneurial à terme dans l'idée de pouvoir apporter et démocratiser la psycho du sport et la prépa mentale à tout le monde parce que je pense qu'on en parlait en off avant l'épisode je pense qu'il y a des belles choses à proposer à des jeunes qui préparent des concours, à des chefs d'entreprise des managers, une femme active qui en même temps est très active aussi dans la gestion de sa famille et donc je pense qu'il y a quelque chose à... à démocratiser, à apporter, qui permettrait, dans mon idéal, et c'est le sens que je mets moi à mon engagement, de se dire que si à petite échelle, on apporte, ou j'apporte une plus-value à certaines personnes, si elles se sentent mieux, elles vont se sentir mieux dans sa famille, ça va avoir un impact positif, et donc du coup, il y aura un effet boule de neige qui pourrait contrebalancer une part de cette société que je trouve assez anxiogène, tu vois, où tu allumes les infos, c'est quand même...

  • Speaker #0

    Oui, carrément.

  • Speaker #1

    négatif tout le temps et je pense que ça pèse sur la vie des gens. Donc ça j'aimerais bien aller plus vers ça. Et puis là je vais avoir besoin de prendre du temps pour moi parce que l'Olympiade a été très intense, en parallèle de ça j'ai eu un événement perso qui fait que je dois me refaire opérer pour la troisième fois sur une troisième année d'affilée. Donc du coup de prendre aussi ce temps là. pour se réaligner, se promettre bien physiquement et se projeter là-dessus.

  • Speaker #0

    Et réfléchir vraiment à la suite sans se précipiter.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et dans cette idée de pouvoir apporter, enfin démocratiser et apporter aussi à d'autres personnes vraiment une approche, je pense, qui peut être superbe pour les uns et pour les autres.

  • Speaker #0

    Écoute, merci à Nel pour le partage, d'avoir pris le temps de partager autant d'infos. Si on veut te contacter, je ne sais pas si tu prends encore des personnes en libéral.

  • Speaker #1

    le plus simple en fait c'est de me contacter sur mon site internet prépamentale.fr où tu as mon bon prénom tu tombes directement sur mon site il y en a plein qui me contactent sur LinkedIn mais j'ai trop de demandes de temps en temps je me pose et je réponds à tout le monde quelles que soient les questions mais voilà je suis plus facilement joignable via mon site et plutôt enfin voilà Je pense qu'à partir de Noël, ce sera plus jouable.

  • Speaker #0

    Ce sera plus jouable, ok. Et tu parlais des informations sur le site de l'INSEP, si les gens veulent s'intéresser.

  • Speaker #1

    En fait, je ne sais plus où c'est exactement, mais via le grand INSEP, on a posé tous les outils. Il faut chercher un peu sur le site internet de l'INSEP, mais tu as un guide sur la dimension mentale qui est hyper fourni. C'est plusieurs années de travail sur trois collectifs différents. donc il faut fouiller un peu mais je ne sais plus où est le lien exactement je vais chercher,

  • Speaker #0

    je le mettrai je pense que c'est une bonne idée merci en tout cas pour le partage merci beaucoup à toi merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout j'espère qu'il vous a plu et que vous avez appris des choses si c'est le cas, merci de mettre 5 étoiles sur Apple Podcast ou Spotify et surtout de partager cet épisode autour de vous n'hésitez pas à me faire... part de vos retours pour les prochains épisodes. Je vous dis à bientôt sur Objectif Mental.

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