- Speaker #0
Bonjour et bienvenue sur Objectif Mental. Je suis Kevin Rich, cofondateur de Cairn, K-A-I-R-N, une application mobile qui démocratise l'accès au coaching mental d'élite. Chaque semaine, je partage des conseils pratiques, des interviews d'experts, ainsi que des témoignages inspirants d'entrepreneurs, de sportifs et d'artistes. Mon objectif est de vous aider à développer votre mental pour performer en toute sérénité, que ce soit dans votre vie professionnelle ou extra-professionnelle. Je vous souhaite une excellente écoute. Salut Cyrielle, comment vas-tu ?
- Speaker #1
Salut Kevin, ça va très bien, merci.
- Speaker #0
Merci de venir.
- Speaker #1
C'est un plaisir d'être là avec toi aujourd'hui pour te raconter un peu mon parcours.
- Speaker #0
Avec grand plaisir. Alors tu as un double profil, on va dire, exportif de haut niveau en gymnastique. Donc ça, ça m'intéresse énormément puisque... Je trouve qu'il y a un côté un peu mystique sur ce sport, puisque c'est quand même un sport très élitiste, en tout cas de l'extérieur. Et ensuite, tu es devenu coach. En tout cas, tu as créé une entreprise dans le coaching mental et tu accompagnes spécifiquement les salariés.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Ça, ça m'intéresse aussi énormément parce qu'on voit souvent la préparation mentale dans le sport et on voit un peu partout que ça explose. Mais pour les salariés, c'est aussi mon combat. Je me dis que c'est forcément utile pour tout le monde. J'aime bien dire les civils,
- Speaker #1
tu vois. Oui, non, mais c'est vrai. En fait, le truc, c'est que j'ai eu un double parcours. J'étais ancienne gymnaste et après, j'ai aussi travaillé en entreprise. Et en fait, j'ai beaucoup utilisé tout ce que j'avais appris en gymnastique rythmique, parce que j'ai décidé que c'était de la gymnastique rythmique. J'ai beaucoup utilisé tout ce que j'avais appris en GRS, en entreprise, en fait. Et en plus, j'ai évolué dans un environnement assez challengeant, parce que j'étais en cabinet de conseil, en finance. Et donc, il y a quand même beaucoup de défis, beaucoup de stress. Et en fait, il y a plein de choses qui rappellent ce qu'on peut vivre en sport. Et c'est à ce moment-là que j'ai commencé à, entre guillemets, conscientiser tout ce que j'avais appris. Parce qu'en fait, j'ai fait 15-20 ans de gym, près de 20 ans de gym. Et bon, quand t'es dedans, t'es dedans, quoi. Finalement, tu fais ton sport, tu prépares pour les compétitions. Tu gères ton stress. Parfois oui, parfois non. Tu réussis, tu ne réussis pas. Parfois tu échoues. En fait, tu ne réalises pas forcément que tu acquiers de l'expérience sur tous ces sujets. Moi, je sais quand même que le mental, c'était une de mes forces parce que c'était reconnu par mes entraîneurs, par aussi mes amis gymnastes. Parce que je n'avais pas forcément des qualités très souple, parce qu'il faut être très souple en gymnastique rythmique. Je ne suis pas grande, comme tu peux le voir. Donc, souvent, il faut être grande, fine. Il y a beaucoup de choses.
- Speaker #0
C'est vrai qu'il faut être grande en gymnastique.
- Speaker #1
Souvent, c'est mieux. En gymnastique artistique, elles sont souvent plus petites, parce que c'est plus de la force. En gymnastique rythmique, souvent, les filles sont beaucoup plus grandes et lancées. Ce qui n'est pas forcément mon cas. Moi, après, j'ai développé... J'ai beaucoup travaillé, en fait. pour être finalement un peu différente parce que quand tout le monde est longiligne, moi, de toute façon, je n'allais pas grandir.
- Speaker #0
Il y a un moment où tu t'adaptes et que tu trouves un autre moyen de différencier.
- Speaker #1
Exactement, je me suis adaptée et j'étais très dynamique. Toutes ces qualités que j'avais, je les ai développées. Je les ai mises là-dessus pour essayer de me distinguer et ressortir du lot. J'ai beaucoup travaillé tout ça. ce qui m'a permis d'au fur et à mesure passer les championnats de France, faire des podiums et puis après aussi j'ai eu la chance de faire deux compétitions internationales. Une que j'ai totalement ratée.
- Speaker #0
Alors attends, on va juste reprendre le début de ta carrière en gym, comme ça on a un peu la chronologie. C'est le premier sport que tu commences ?
- Speaker #1
Alors j'ai fait de la gymnastique artistique avant et à l'âge de 9 ans j'ai commencé la GRS.
- Speaker #0
Et ensuite, au niveau, tu es rentrée en sport-études ou tu faisais vraiment ton propre aménagement ?
- Speaker #1
Alors, mes parents ne voulaient pas trop que j'aille en sport-études parce qu'ils voulaient que j'aie une éducation de qualité. Et là où on habitait, le collège lycée sport-études n'était selon eux pas top. Et donc, du coup, ils m'ont dit non. Donc, tu peux faire toute la GRS que tu veux la semaine, mais tu vas rester dans le parcours classique. Et donc, je m'entraînais parfois toute seule. Je me souviens que j'avais même les clés du gymnase à côté de chez moi pour aller m'entraîner, parfois pendant les vacances. J'avais ma coach qui venait, parfois non. Donc, en fait, je voulais vraiment travailler, je voulais vraiment progresser.
- Speaker #0
Mais ça, par rapport à d'autres filles, ça devait être... Plus difficile aussi de ne pas être dans une structure, je ne sais pas, dans un crêpe ou un truc où tu es encadré et en fait on te pousse. Toi, tu t'es poussée toute seule en fait.
- Speaker #1
Oui, je me suis poussée toute seule. J'avais mes coachs quand même qui étaient derrière moi. Mais malgré tout, quand il a fallu se qualifier pour la compétition internationale, je me souviens que j'allais avec ma mère dans le gymnase et que je travaillais toute la journée. Je répétais, mes lancers, mes difficultés.
- Speaker #0
Qu'est-ce qui te plaisait autant dans le travail, la recherche de perfection de tes mouvements et de tes gestes ?
- Speaker #1
En fait, j'avais envie de progresser. C'est vraiment ça, en fait. Moi, j'ai toujours été plus en compétition avec moi-même qu'avec les autres. Et je pense que ça, c'est vraiment un point important dans la compétition. Et donc, j'avais vraiment envie de progresser, de... Que ça soit joli, offrir un beau spectacle, parce que finalement, la GRS, c'est danser. La gym, c'est un peu plus structuré, où on fait des diagonales avec des acrobaties. Dans la GRS, on danse avec un ruban, un cerceau, un ballon. Et en fait, j'avais vraiment envie que ça soit joli, j'avais envie que ça soit fluide. Et que surtout le jour J, je ne doute pas. Que je sois tellement prête, que le jour J, c'est un automatisme. Je n'ai même pas besoin de réfléchir où est-ce que je vais lancer. Je vais lancer mon cerceau et il va arriver à l'endroit prévu.
- Speaker #0
Tu visualisais la veille ou la semaine tes mouvements ?
- Speaker #1
Oui, je faisais de la visualisation.
- Speaker #0
Sans le savoir ou tu le conscientisais ?
- Speaker #1
Je n'avais pas en tête l'impact que ça pouvait avoir. Je pense que je ne le conscientisais pas vraiment, mais je sais que je le faisais. Je me disais, je vais le visualiser réussi, de toute façon. Parce que c'est comme ça que je le sassois. Je le faisais dans ma tête, je le faisais dans ma tête. Une semaine avant, je faisais ça. Et le jour J, je sais qu'il y en a qui le font juste avant de passer sur le praticable. C'est le tapis où on fait nos mouvements. Moi, pas forcément. J'étais plus dans la concentration et dans essayer d'être calme. Mais une semaine avant, je... visualiser tous mes mouvements pour que ça soit nickel.
- Speaker #0
Ok. Et donc là, plus tard après, tu as compris que tu pouvais avoir des techniques là-dessus et plus le formaliser vu que maintenant, tu es dans le coaching mental.
- Speaker #1
C'est ça. En fait, après, comme je te disais, j'ai toujours fait la GR plus mes études et donc plus stage. J'ai fait de l'apprentissage aussi. Après, je suis allée en cabinet de conseil. Et je changeais de club en fonction de... Parce que j'ai fait une école de commerce, donc je changeais de club en fonction d'où j'étais.
- Speaker #0
Tu as continué en école de commerce ? Oui,
- Speaker #1
j'ai continué en école de commerce. Bravo,
- Speaker #0
parce que souvent, on arrête le sport à ce moment-là.
- Speaker #1
Oui, j'ai continué. J'ai eu la chance de pouvoir tomber aussi sur des clubs qui m'ont accueillie gentiment. Et ça s'est hyper bien passé. J'ai pu continuer à aller à des championnats de France.
- Speaker #0
Oui, donc tu as gardé quand même un très, très bon niveau encore, même en école. T'étais au niveau encore national ?
- Speaker #1
Niveau national, ouais. Quand j'étais à l'école de commerce. C'est après l'école de commerce où j'ai arrêté un peu tout ça. En même temps, ça prenait pas mal de temps. J'ai continué encore un petit peu, mais plus pour m'amuser. Pas forcément...
- Speaker #0
Est-ce que tu peux faire une carrière ? Oui, tu peux faire une carrière. Mais est-ce qu'il y en a beaucoup qui arrivent à faire des carrières dans cette discipline ?
- Speaker #1
Alors, je sais qu'en GRS... Est-ce que toi,
- Speaker #0
c'était une option aussi ?
- Speaker #1
Alors... Ce n'était pas une option pour moi. Ce n'était pas une option pour mes parents. Je pense que je ne l'ai pas vécu comme une option. Pour moi, c'est mon loisir. Mais en même temps, j'adore ça. Donc, je donne tout. Et j'ai envie de progresser, de me dépasser. D'aller chercher le truc encore plus difficile que personne ne fait. Ça m'amusait de tester des choses difficiles. Et ta question,
- Speaker #0
tu me disais ? Est-ce que tu imaginais en faire carrière ? Oui, en faire mon médecin.
- Speaker #1
Non, je sais qu'il y en a qui poussent, celles qui font des championnats du monde, et je sais qu'il y en a qui font aussi des JO. Elles finissent par se reconvertir après dans autre chose. Elles ne gagnaient pas forcément leur vie avec la GRS.
- Speaker #0
Ce n'est pas suffisant pour... Non,
- Speaker #1
pas du tout. Je sais qu'elles gagnaient un petit peu, celles qui étaient vraiment aux JO. Et ça reste rare parce qu'en France, la GRS, c'est pas...
- Speaker #0
C'est quel pays qui est le plus développé là-dessus ?
- Speaker #1
C'est plutôt les pays de l'Est, la Russie, l'Ukraine. Alors l'Espagne n'est pas si mal aussi, mais en fait, ça dépend. L'Italie commence à revenir, mais la France, on a un peu du mal à évoluer en haut niveau, même s'il y a quelques gymnastes qui ont fait des JO, notamment à Londres, à Rio. Cette année à Paris, l'année dernière à Paris... Tout le monde est qualifié parce que quand tu es le pays organisateur, tu qualifies obligatoirement un ticket pour participer. Mais elle s'était quand même qualifiée, je crois.
- Speaker #0
Mais quand tu parlais de compétition internationale, tu en as fait deux. C'était où d'ailleurs ?
- Speaker #1
J'en ai fait une en Belgique et une en France. En fait, tu as des compétitions internationales qui existent en dehors de ces compétitions qui sont les championnats du monde ou les JO. et tu peux... te qualifier et y aller.
- Speaker #0
Ce n'est pas lié à la fédération ? Ce n'est pas avec une équipe de France ? Tu ne représentais pas forcément ?
- Speaker #1
Je représentais la France parce que j'étais à l'étranger, mais ce n'est pas comme tu l'entends. Malgré tout, tu es contre des personnes qui font les championnats du monde et qui font les compétitions réglementées.
- Speaker #0
Dans la gym, ce que je vois de l'extérieur, les gyms qu'on voit aussi au JO, et ce que tu pratiquais aussi, il y a cette recherche de perfection. Tu l'as dit, tu as recommencé 5000 fois le même geste où tu jetais des ballons et des cerceaux. Est-ce qu'il y a un moment où il n'y a pas aussi une forme d'épuisement qui arrive avec ça ? Parce qu'en fait, le geste parfait, tu peux l'avoir et en même temps, j'ai l'impression que le moindre paramètre peut faire capoter ton mouvement. Est-ce que cette exigence que tu as dans ce sport-là n'est pas fatigante aussi à un moment ?
- Speaker #1
Moi, ça ne m'a pas fatiguée. Je pense que ce qui peut être plutôt fatigant, c'est l'exigence des autres. Ça peut être l'exigence de ton entraîneur, peut-être de tes parents. Moi, ce n'était pas le cas, mais je sais qu'il y a aussi des parents qui sont hyper exigeants avec leur enfant.
- Speaker #0
Dans les sports, tu le vois, c'est clair.
- Speaker #1
C'est ça, voilà. Le regard des autres aussi, qui peut aussi être hyper dur. parce que en... En gym et en GR, finalement, le physique a une part hyper importante.
- Speaker #0
On en parle avant d'enregistrer.
- Speaker #1
Le physique.
- Speaker #0
La tenue déjà, tout ça.
- Speaker #1
La tenue, le poids. Moi, j'ai déjà... Ça ne m'a pas concernée, mais beaucoup d'entraîneurs font des réflexions sur le poids. Alors que les filles ne sont pas, comme tu l'imagines, en surpoids.
- Speaker #0
C'est au kilo près, parfois.
- Speaker #1
Oui. Je sais que, alors je ne sais pas si ça se fait toujours, mais je sais qu'avant, elles étaient pesées, les filles en équipe de France. Et quand tu passes les sélections en équipe de France, tu es pesée, on mesure tes jambes, on mesure tes bras, on mesure tout.
- Speaker #0
C'est ouf.
- Speaker #1
Si tu imagines,
- Speaker #0
tu as 8 ans,
- Speaker #1
on te dit bah non, tu ne rentres pas dans la case, tu ne rentres pas en sport-études ou en équipe de France. C'est difficile de comprendre ça en plus jeune.
- Speaker #0
C'est dingue. OK. Donc, même petite, quoi. Ouais.
- Speaker #1
Même petite, parce qu'en fait, souvent, tu recrutes les filles assez petites. Et puis après, elles évoluent dans les pôles. Et après, elles sont sélectionnées ou pas en équipe de France. Mais elles sont décortiquées de partout dès le plus jeune âge. De toute façon, si tu es un peu ronde ou que tu n'as pas forcément la morphologie, je ne sais même pas si on te propose d'aller faire ça.
- Speaker #0
Ah ouais, OK. Il n'y a pas un monde où tu as des clubs qui...
- Speaker #1
Un club, oui. Après, quand tu rentres en pôle, c'est un peu comme en foot. Il y a les pôles de formation.
- Speaker #0
Oui, d'accord. À ce niveau-là, oui, d'accord. Oui, en sport-études, en fait.
- Speaker #1
Parce que pour rentrer en sport-études, je pense que tu dois être en pôle. Il y a des clubs qui font du sport-études, mais en tout cas, à mon époque, c'était un peu plus rare. Moi, j'en ai fait à Paris et je sais qu'il y avait un format sport-études. Ce n'était pas un pôle, c'était un club. Et donc, là, ça a permis de faire... toutes les heures que je voulais.
- Speaker #0
Ça m'intéresse de savoir quand tu... Tu avais peut-être envie d'aller en sport et études, et que tu ne l'as pas fait. Est-ce que ça a été difficile pour toi ? Est-ce que ça a été un regret ? Est-ce que tu en as voulu à tes parents ?
- Speaker #1
Oui, alors c'est marrant, parce qu'on en a reparlé il n'y a pas longtemps, avec mes parents, et je leur ai dit, quand même, vous avez été durs. C'était ma passion, j'étais... On m'avait dit, tu devrais y aller. Ce n'est pas moi qui m'étais dit, tu devrais aller passer les tests et tout. Mon entraîneur m'avait dit, je pense que tu peux intégrer le pôle. Vas-y. Et mes parents avaient dit, non, non, non. Entre guillemets, je vais la faire courte. J'adore mes parents. Mais ils m'avaient dit, la GR, ça ne mène à rien. Les études d'abord. Un peu, il faut sécuriser ton avenir. Un peu un discours de peur. Là, tu es dans ton club. Tu as des amis. C'est bienveillant. Et puis, tu ne sais pas où tu vas aussi. C'est-à-dire qu'il y a des environnements dans le sport où c'est un peu nocif pour les gymnastes. Il y a quand même beaucoup d'anorexie boulimie en gym. Parce que justement, on fait beaucoup de réflexions sur le poids, sur l'apparence physique. C'est un peu une norme dans le sport. J'imagine que ça doit être la même chose en patinage artistique ou tous les sports artistiques finalement, où il y a un juge quand même qui met une note.
- Speaker #0
C'est ce que je te disais, sur la gym, ça m'intéressait parce que nous, de l'extérieur, on a vraiment ce regard de dureté sur ce sport. Alors oui, il y a plein de sports où tu es pesé, où tu as une exigence sur la performance même.
- Speaker #1
Tu es pesé parce que tu dois aller dans une catégorie, non ? J'imagine, par exemple, judo, tu es pesé parce que tu ne dois pas dépasser... C'est ça.
- Speaker #0
Ou au bout, tu prends trop de poids, tu es plus lent et donc tu ne joues plus, etc. Mais je trouve que dans la gym, il y a un truc que tu as dans un regard extérieur très dur.
- Speaker #1
Il y a, on ne va pas se mentir, ça dépend des clubs, je pense. Mais il y a quand même une dimension qui est très dure. Et en fait, j'en parlais l'autre jour avec mes amis qui faisaient de la gym avec moi. On est aussi du coup un peu durs avec nous-mêmes, exigeantes. Il faut arriver à être exigeante. mais pas dure dans le sens où ça peut devenir problématique, ça peut devenir obsessionnel. On peut s'auto-détruire finalement, être trop exigeante, être trop perfectionniste. Parce qu'on cherche la perfection finalement, on veut le geste parfait. Mais en fait, le geste parfait, il n'existe pas vraiment. On veut aller vers la perfection. Donc nous, ce qu'on travaille, c'est un peu cette direction vers la perfection. ce qui nous pousse à vouloir progresser. Mais la perfection en elle-même, personne n'a eu tous les points, je pense, à sa performance. Donc il y a forcément des paramètres qui rentrent en jeu, la petite doigt qui n'est pas tendue, la petite pointe qui traîne. Donc il faut se dire, je vais aller vers ça, c'est ça qui me permet de progresser finalement. Mais si on pinaille sur tout, Et là, ça peut devenir problématique. Si tous les matins, on se pèse et qu'on se dit j'ai pris 100 grammes, par exemple, ou qu'on se dit je ne suis pas comme ci, je ne suis pas comme ça, se comparer aux autres, ça fait partie de l'exigence parce que tu te dis moi, j'ai envie d'être comme celle qui est première.
- Speaker #0
Ça reste une compétition au bout du compte.
- Speaker #1
Ça reste une compétition. Il faut juste pour moi, les coachs qui étaient durs parce que ça vient aussi beaucoup des coachs et potentiellement des parents. Moi, j'ai eu des coachs qui venaient des pays de l'Est, par exemple. Il y en a qui étaient très durs.
- Speaker #0
Ils rigolaient pas, quoi.
- Speaker #1
Ils rigolaient pas du tout.
- Speaker #0
Je vois l'image.
- Speaker #1
Déjà, on ne comprenait pas tout parce que parfois, c'était... Quand elles criaient, c'était déjà les crier. À l'époque, il y en a qui frappaient, mais on pouvait prendre une petite coup de baguette de ruban.
- Speaker #0
D'accord, ok.
- Speaker #1
En fait, c'est des gestes, maintenant, ça paraît fou. Mais maintenant, je ne pense pas qu'on voit ce genre de choses en club.
- Speaker #0
Tu vois, je ne dis pas qu'il faut faire ça non plus, mais d'un côté, l'exigence et te pousser comme ça, ça t'a aussi permis de monter à un certain niveau. Je suis aussi un peu peur qu'à l'inverse, maintenant, on soit trop doux, trop mou avec des équipes, des jeunes, etc. ou même en entreprise. Et du coup, on tombe dans une forme de médiocrité. On se dit, bah oui, ça passe. Mais au final, non.
- Speaker #1
En fait, ce que je trouve, c'est que moi, quand mes coachs qui étaient les plus... Je me souviens d'une de mes coachs qui me poussait vraiment. En fait, il y avait vraiment de la bienveillance derrière. Alors, je sais que c'est un terme un peu... Oui, on l'utilise beaucoup. On l'utilise beaucoup, mauvais escient parfois. Mais en fait, c'est je te pousse parce que je sais que tu peux y arriver. Je ne te pousse pas pour te humilier, pour te casser, pour... pour que tu aies peur. Je te pousse parce que je sais que tu peux. Je te pousse parce que tu vas y arriver, en fait. Moi, j'avais raté une compétition et pendant 4 heures, on m'a fait faire le même mouvement.
- Speaker #0
OK.
- Speaker #1
4 heures. Un mouvement,
- Speaker #0
quoi.
- Speaker #1
Je faisais des pivots. Pendant 4 heures, j'ai fait des pivots.
- Speaker #0
Attends, des pivots, c'est quoi ? C'est quand tu... Les pivots, c'est quand tu tombes sur toi-même.
- Speaker #1
Tu peux avoir la jambe en l'air et tu tombes sur toi-même. Et en fait, à la fin, j'avais des ampoules, quoi. Ça fait vraiment... Pendant 4 heures. je l'ai pas mal vécu parce qu'aussi je savais que si j'arrêtais On n'allait pas me frapper. Je n'avais pas la peur de l'entraîneur. Je savais que ça ne m'a pas enchantée, je ne vais pas te cacher. La sorte est longue. Mais en fait, je savais que c'était pour moi. Je savais que c'était pour que je m'améliore. Je pense que la progression et le fait que derrière, on ne t'humilie pas. Et parfois, dans la dureté, on t'humilie, que ce soit en sport ou en entreprise. Il y a ce petit aspect où on veut que tu aies peur du manager, que tu aies peur de l'entraîneur parce que tu ne veux pas décevoir, la peur du regard des autres. il faut rentrer dans cette relation de confiance. Et pas de confiance de peur, je te le redis encore, mais plutôt de confiance de, bah, moi j'ai confiance en toi, toi t'as confiance en moi, moi je sais où je peux t'emmener. Donc, laisse-moi faire, ça va pas être cool tous les jours, parce que c'est la vérité, on devient pas, on fait pas des championnats de France, ni des championnats ceux qui font les mondiaux, les JO, c'est pas drôle tous les jours, quoi. T'as pas envie, hein. Et t'y vas quand même. Et ton coach, il est aussi là pour dire, allez, on y va quand même. Allez, on y va.
- Speaker #0
Mais je crois que la bienveillance, en fait, finalement, c'est ça. C'est prendre la personne d'une manière tellement importante et de la considérer, donc de la pousser le plus fort possible pour qu'elle exploite son potentiel et qu'elle ne se repose pas sur ce salarié. Et tant que ça reste, évidemment, dans un cadre respectueux et tout, mais je pense que c'est ça, tu vois, de respecter réellement les personnes.
- Speaker #1
Bah c'est ça et je pense que cette notion de respect finalement elle est hyper importante et en entreprise bah moi j'ai vu des situations où le respect il n'y en avait pas.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Tu vois en fait c'est que on peut tomber dans les mêmes travers qu'un entraîneur qui exige quelque chose et que tu comprends que si tu le fais pas ça va mal se passer pour toi.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
En fait quand il y a ça dans ta tête je pense que même la progression elle... tu t'y arrives pas parce que t'es un peu crispé en toi-même quand tu travailles avec quelqu'un comme ça. Parce que tu manages pas par la peur, tu coaches pas par la peur.
- Speaker #0
On peut basculer sur la partie entreprise. Donc ensuite, tu termines ton école de commerce, la gym prend un peu moins de place dans ta vie. Et là, de ce que j'ai vu, tu fais un parcours plutôt en finances. Qu'est-ce qui t'attire dans cette discipline, dans ce métier ? Et après, plus récemment du coup, mais qu'est-ce qui fait que tu t'es reconverti aussi dans le coaching ?
- Speaker #1
En fait, j'aimais bien la finance. Je pense que j'aimais bien les chiffres. Je pense que c'était assez concret pour moi. J'aimais bien la comptabilité, bizarrement, personne n'aime ça. C'est rare. C'est rare. J'aimais bien la compta parce que je trouvais que c'était logique pour moi. Et donc, en fait, j'ai poussé un peu. J'aimais la compta. Donc, finalement, je suis venue un peu à la finance par l'analyse financière, par ce genre de choses. J'ai fait mon master en finance. Ça m'a bien plu. Et j'ai eu envie d'intégrer un cabinet parce que c'était un peu l'école. C'est un peu la prépa. Quand on fait une prépa avant une école de commerce, c'est un peu la prépa à la vie professionnelle. En fait, on apprend beaucoup en cabinet de conseil. Et vite. Et je pense que j'avais besoin d'un environnement de challengeant. Parce que quand on passe de sport... On en fait tout le temps, c'est notre passion, on a envie qu'on passe à un environnement beaucoup moins dynamique. Je pense que c'est un peu... En tout cas, je sais que déjà, c'était un peu difficile de faire moins de gym. Je me suis retrouvée sans rien. Tu as l'impression que ta vie n'a plus trop de sens.
- Speaker #0
Oui, ok. Tu as l'impression de perdre une partie de toi.
- Speaker #1
Oui, exactement. Tu es le samedi chez toi, tu te dis, qu'est-ce que je fais ? Ils font quoi les gens normaux ? c'est vrai tu t'ennuyais au début ah ouais tu t'ennuies ça c'est ouf tu savais pas quoi faire je savais pas quoi faire je me souviens on m'avait déjà demandé à des copines mais vous faites quoi vous l'outraine parce que toi normalement c'était tout rempli bah ouais c'est rempli tu faisais pas la question bah ouais tu vas à la gym tu sors machin et puis
- Speaker #0
tu continues vu que t'es à un haut niveau et que c'est super exigeant tu sortais quand même je me suis posé la même question hier à une athlète olympique Manon elle est sortie quand elle était jeune mais après elle s'est calmée
- Speaker #1
Un petit peu, mais pas tant que ça, finalement. Pas tant que ça. J'avais une vie sociale épanouie. Je sortais, j'avais des amis et tout. Mais si on compare avec mes autres potes de lycée, eux, je sais qu'ils faisaient des soirées, ils buvaient beaucoup d'alcool. Je ne buvais pas forcément d'alcool. Beaucoup moins,
- Speaker #0
quoi.
- Speaker #1
Oui, beaucoup moins. Du coup, j'ai découvert ça un peu plus tard. J'y suis sortie un peu plus tard. En école de commerce, je suis sortie forcément. Oui, ça a commencé en école de commerce.
- Speaker #0
Ok, donc tu rentres en cabinet, grand cabinet de conseil. Et là, c'est un peu des systèmes de promo. J'ai des potes qui ont fait ça, donc je vois à peu près ce que c'est.
- Speaker #1
C'est comme à l'école.
- Speaker #0
Oui, c'est ça, comme à l'école. Est-ce que tu as gardé ton âme de compétitrice dans ces promos-là ? Ou juste tu te concentrais sur toi et tu faisais ta vie ? Parce qu'il y a aussi un système, pas de promotion, mais... T'as pas un conseil de classe à la fin ? Si,
- Speaker #1
on te dit que le conseil a décidé que tu passerais au niveau supérieur.
- Speaker #0
C'est fou, ok. Dans ces promos, est-ce que toi tu étais en compétition ou juste tu suivais, tu essaies de faire du mieux que tu pouvais ?
- Speaker #1
Non, je n'étais pas en compétition. Pour le coup, je n'étais pas du tout en compétition. J'ai eu la chance de trouver des gens, c'est un système de promotion, donc on a des copains qui ont le même âge que nous, qui font à peu près le même travail que nous. Il y avait quand même une bonne ambiance. et j'ai jamais trop senti de compétition je sais qu'il y en a qui sont sous compétition ça dépend des départements Moi, non. Et puis, je ne sais pas, je trouvais que c'était quand même un environnement particulier, les cabinets de conseil. On apprend beaucoup de choses. On voit aussi beaucoup de choses qui sont bien et pas bien. Je pense qu'il faut quand même être fort. Moi, j'ai quand même vu des gens sombrer. Ah oui ?
- Speaker #0
Pourquoi ? Comment ?
- Speaker #1
Parce qu'il y a quand même un management toxique qui est présent.
- Speaker #0
Ça se matérialise comment ? J'essaie de comprendre parce que moi j'ai essayé de fuir très tôt tout ça donc tu vois j'essaie de comprendre comment ça fonctionne
- Speaker #1
Alors moi j'ai été un peu victime de ça, enfin pas un peu mais moi on m'a fait ça J'ai été un peu... il y a un manager qui s'acharnait sur moi typiquement Il était sous souffre-douleur quoi Ouais c'est ça et je l'ai pas vu tout de suite en fait je me suis dévalorisée moi-même j'ai commencé par une phase de dévalorisation parce qu'il me disait toujours que j'étais nulle en fait Donc en fait, je me suis un peu auto-mutilée sur ça. Je me suis dit, c'est toi qui es nul s'il le dit, finalement. Au début, c'était en rigolant. Et puis après, finalement, tu finis par le croire. Et en fait, on exige beaucoup de toi. Pour le coup, si on fait exigence vs dureté, ce qu'on se disait tout à l'heure, là, on était plutôt dans la dureté avec un peu d'humiliation, de la peur. Si tu ne fais pas ça, de toute façon, tu ne passeras pas au niveau supérieur. Tu n'auras pas ta promotion, tu n'auras pas ton bonus. ça ne te validera pas tes vacances. Je dis ça, c'est un peu dur, mais ce n'est pas dit.
- Speaker #0
C'est plus insidieux que ça.
- Speaker #1
C'est plus insidieux que ça, mais tu comprends que si tu ne fais pas ça...
- Speaker #0
Et tu n'as personne avec qui en parler dans ces boîtes ?
- Speaker #1
Moi, j'en parlais avec les gens qui étaient au même niveau que moi.
- Speaker #0
Mais ça, du coup, ça ne change pas.
- Speaker #1
Et je n'ai pas osé...
- Speaker #0
oser... Ok.
- Speaker #1
Sur le coup, je n'ai pas osé. Sur le moment, à l'instant T, je n'ai pas osé dire quoi que ce soit. Et les gens autour, parce que la personne n'est pas seule quand elle fait ça, ne disent rien non plus. Donc, les supérieurs de cette personne-là ne disent rien non plus. Donc, en fait, tu rentres dans un espèce de système de c'est un peu normal, c'est moi qui suis nulle. Et en fait, moi, quand j'ai décidé de partir de cet environnement, parce que j'avais en fait fait un transfert. dans une autre ville, donc je suis rentrée à Paris. Et c'est là qu'on m'a dit, mais c'est pas normal. C'est pas normal. Et puis, tu peux pas pleurer, en fait, tout le temps.
- Speaker #0
Donc, c'était ça, t'allais au travail, la peur au ventre, quoi.
- Speaker #1
Ouais, j'avais pris du poids. Je me souviens, à la gym, on m'avait dit, mais t'as grossi. Et c'était pas du tout méchant, mais c'est dans le sens où il se passe quelque chose, tu vois.
- Speaker #0
Est-ce que ça va pas, quoi ?
- Speaker #1
Ça va pas. J'avais même eu des boutons. Mon corps réagissait, alors que j'ai eu des boutons sur la peau. enfin c'est Pour te dire que le corps, il réagit à une situation qui n'est pas normale. Tu te mets dans un espèce d'état de stress constant, d'alerte. Et je pense que ça, ça peut vraiment mener à des situations de burn-out. Alors, je ne sais pas quelle est la limite. Je ne saurais pas te dire. Moi, je pense que j'ai réussi justement à me sortir de ça grâce à mon passé de gymnaste. Parce que ça m'a atteint, mais je n'étais pas non plus au fond du trou. Enfin, tu vois, je ne sais pas comment le dire, mais... Non,
- Speaker #0
je comprends.
- Speaker #1
Mais je sais qu'il y en a qui rentrent dans de la dépression profonde, de longue durée. Moi, ce n'était pas ça. J'ai réussi à m'en sortir. J'avais aussi des gens bienveillants, ma famille, mes amis, mes potes de promo autour de moi. Donc en fait, ce management-là, il est présent quand même dans les cabinets.
- Speaker #0
Tu t'en es sortie toute seule ou tu es allée voir un psy ?
- Speaker #1
Non, je m'en suis sortie toute seule. Tout le monde m'a dit, va voir quelqu'un. Après, moi, je me suis dit, ce n'est pas mon truc. je vais pas y arriver et en fait je me suis dit je vais faire du sport et donc c'est ça qui a été un peu ma thérapie si on peut dire ça comme ça le sport m'a souvent sauvée de situations où parfois t'as besoin d'extérioriser complètement j'ai une amie qui m'avait dit à chaque fois que je vais pas bien moi je sors courir
- Speaker #0
Je me suis dit, bon, je vais tester. Un aperné, en fait, c'est pas mal.
- Speaker #1
Non, en fond, la course, quand tu commences à ruminer...
- Speaker #0
C'est ça. Mais donc, pour te dire que dans ce genre de cabinet, il y a des gens très bien. Vraiment, il ne faut pas en dire que du mal, mais il y a des gens très bien, mais il y a aussi des gens qui ne se rendent pas forcément compte, mais qui sont toxiques pour les équipes, parce que peut-être qu'au-dessus, on leur met une pression. Avec du recul, je me dis ça. Les gens ne sont pas foncièrement méchants ou ne veulent pas foncièrement faire quelque chose de mal. Mais en fait, avec la pression qu'ils reçoivent, ils peuvent décharger un petit peu. Ils peuvent avoir un comportement qui n'est vraiment pas adéquat. Je pense aussi que dans ces cabinets, peut-être que ça a changé, mais les managers ne sont pas formés au management.
- Speaker #1
C'est clair.
- Speaker #0
On leur dit, tu as bien travaillé techniquement, tu vas passer au niveau au-dessus. Qui est le management ? Qui est le manager ?
- Speaker #1
La suite logique, entre guillemets. Mais qu'il n'est pas forcément si tu es parachuté comme ça.
- Speaker #0
C'est ça. Et on n'a pas envie d'être manager. Oui, c'est clair. On te dit tu vas gérer 10 personnes. Comment ? Comment faire ? Je dois gérer des personnalités différentes. Je dois gérer des plannings. Je suis en cabinet de conseil, donc je dois gérer des missions.
- Speaker #1
Des égos, des trucs. Des égos.
- Speaker #0
En fait, le manager, il reçoit plein de... Il a une pression énorme pour pouvoir faire tourner son équipe.
- Speaker #1
Mais ce que je ne comprends pas, c'est que toi, tu as créé un cabinet de coaching. dans ces boîtes-là, il n'y a pas des... coachs ou des cabinets externes qui forment aussi les gens ? Ça me paraît tellement gros comme structure. Je me dis que ça fout qu'ils ne soient pas formés à ça.
- Speaker #0
Alors moi, à l'époque, parce que j'ai quitté le cabinet il y a dix ans maintenant, je pense, il y a une dizaine d'années, je pense à peu près, il n'y avait pas trop de ce genre de formation. Il y avait beaucoup de formation technique. Je me souviens avoir reçu une formation sur le management, mais en fait, c'est une fois que tu as une formation sur le management, trouves ça chouette et tu te dis ah c'est bien, mais après tu retombes dans ton quotidien de manager ou de salarié et en fait t'as pas le temps de... on te donne pas le temps non plus de faire ça donc en fait je pense que il y a une part de c'est la faute du manager mais il y a une part aussi de c'est pas la faute du manager en fait, on lui a pas donné les clés pour bien manager ses équipes on lui donne pas forcément le temps non plus parce que... En cabinet de conseil, parfois, le manager, il doit aussi faire de la prod. Il ne fait pas que gérer des missions et des équipes. Il fait aussi parfois des travaux.
- Speaker #1
Il a un métier aussi opérationnel.
- Speaker #0
C'est ça. Donc, en fait, moi, là-dedans, j'ai vu beaucoup de gens, comme je te disais, qui n'allaient pas bien. Et finalement, je pense qu'avec ce que j'avais vécu, avec mon histoire de harcèlement, finalement, c'est du harcèlement moral ce qui s'est passé. Les gens venaient plus facilement me voir. et donc je leur ai dit moi je fais ça, moi je fais ci pour essayer de m'en sortir parce que le truc c'est que je suis convaincue que tu peux pas changer l'organisation, tu peux changer l'organisation mais ça prend tellement de temps, donc c'est à toi de te doter d'outils pour naviguer là-dedans, parce que sinon qu'est-ce que tu vas essayer de changer alors regarde un cabinet de conseil ça fait 20 ans, 50 ans que c'est comme ça Alors toi, tu vas essayer de trouver les outils qui vont te permettre de naviguer là-dedans pour pas que ça te fasse trop de mal, pour que tu aies aussi une attitude dont tu es fier, dont tu es content, que tu arrives à mettre des limites. Parce que c'est aussi ça, il faut savoir dire non au travail. Ça,
- Speaker #1
c'est un gros sujet.
- Speaker #0
Quand on est perfectionniste et qu'on veut bien faire et qu'on veut plaire. Mais tu vois, le parallèle avec le sport, c'est que finalement, en sport, tu peux aussi vouloir plaire. plaire aux autres, plaire à tes parents, plaire à ton entraîneur. Le regard des autres, c'est vraiment quelque chose, je trouve, qu'il faut travailler. Parce que moi, je sais qu'en gym, on disait toujours « Ah, il y a machin qui est contre toi, là, ça va être dur. » Je regardais même pas. Je regardais même pas. Je me disais « Moi, je vais faire mon travail. Je sais ce que je dois faire. Je vais dérouler mon programme. Si c'est suffisant, c'est très bien. Si c'est pas suffisant... »
- Speaker #1
C'est que l'autre a été meilleur.
- Speaker #0
C'est que l'autre a été meilleur. Moi, je vais faire de mon mieux. J'ai travaillé pour, on travaille. Comme tu dis, j'ai répété 5000 fois le même mouvement.
- Speaker #1
T'as gardé ça aussi dans le cabinet quand je t'ai demandé si t'étais en compétition, tu es avec les autres. J'ai l'impression que tu te concentres un peu sur ta performance à toi.
- Speaker #0
Ouais, mais pas dans... En fait, je veux que mon travail que je fais soit bien. Je ne vais pas me dire, ah ouais, lui, il a fait mieux que moi. Du coup, c'est pour ça qu'il a une promotion et pas moi. Non, moi, c'est vraiment... J'essaie de le centrer sur moi-même parce que quand... En fait, tu ne peux pas contrôler ce qui vient de l'extérieur. Le regard des autres, c'est quelque chose que tu ne peux pas contrôler. Donc, ce que tu peux contrôler, toi... C'est toi-même. Donc en fait, si t'as en toi les outils où t'as fait le travail, parce qu'il y a quand même un travail d'introspection pour arriver à bien se connaître, sur tout ça, tu vas savoir comment réagir à quelqu'un qui te parle mal en entreprise. Ça arrive très souvent. Tout le temps. T'as deux solutions. Soit tu lui réponds sur le même ton et finalement ça fait vraiment pas avancer l'histoire. Soit tu te dis, bon, tu peux aussi pas répondre. Soit tu te dis, bon, là, qu'est-ce que je vais faire ? Quelle est l'attitude qui va me permettre d'être bien avec qui je suis moi et qu'il fasse avancer l'histoire. Parce que s'énerver contre quelqu'un, on l'a tous fait, je me suis déjà énervée, t'as déjà t'énerver dans ta vie. Mais au final, ça ne change rien de se dire... Souvent, on dit qu'il ne faut pas répondre tout de suite parce que quand on est un peu énervé, tu sens que ça monte en toi.
- Speaker #1
T'as l'impulsivité qui vient et tu vas dire des choses que tu vas regretter. En plus,
- Speaker #0
des fois, tu dis des choses que tu ne penses pas. Donc moi, je sais que j'essaie de me calmer. de me dire on parle beaucoup de la respiration que c'est un outil qui est très efficace je pense que c'est vraiment sous-côté franchement la respiration c'est facile, on l'a en nous et moi je sais que ça m'aide beaucoup pour me calmer, pour être moins stressée je sais qu'à la GRS on l'utilisait beaucoup pour décharger un peu tu souffles un grand coup tu décharges tout ce qui est un peu négatif dans ton souffle tu envoies tout et tu y vas et pour te calmer aussi tu peux faire un peu plus de respiration profonde mais en fait je trouve que dans la vie de tous les jours c'est quelque chose qu'on n'utilise pas on respire très mal on a oublié de la respiration naturelle quand on dort ou quand t'es bébé je crois c'est ça tu respires d'une manière naturelle mais
- Speaker #1
là on est tellement tout entendu c'est ça,
- Speaker #0
il y a beaucoup de livres d'ailleurs qui sont sortis sur ça, sur comment bien respirer si t'en as on va partager ça Ouais, je te les donnerai si tu veux, parce que je sais que c'est un vrai sujet, c'est tout bête, mais même tu dors mieux, tu vis mieux quand tu respires bien, tu vois quelqu'un t'énerve, tu vas souffler un grand coup. on m'a souvent dit mais je ne peux pas faire un exercice de respiration devant quelqu'un. si, tu peux inspirer profondément sans que ça se voit et ne pas faire un fou. Oui, oui, oui. Mais tu vois, tu vas calmer en toi. Le but, c'est de diminuer ton rythme cardiaque pour que... Tu redescends, que tu sois posé. Et que là, tu arrives à répondre à quelque chose qui te correspond et qui te paraît honnête. Et puis, si tu n'as pas envie de répondre, tu ne réponds pas, tu réponds plus tard.
- Speaker #1
Mon associé est très fort là-dessus, sur des sujets. Je vois qu'il me dit, écoute, je prends le sujet, on en reparle cet après-midi ou demain. Je trouve ça vachement bien.
- Speaker #0
Moi, je suis l'inverse.
- Speaker #1
Je vais te répondre tout de suite. J'ai l'impression d'avoir envie d'avancer très vite. Au final, parfois, tu es juste...
- Speaker #0
C'était un peu comme toi, de vouloir avancer, peut-être ce vouloir de ce progrès continuel, de vouloir toujours être dans l'action. Mais je te dis, ça je l'ai appris un peu plus tard, qu'en fait finalement, arriver à se poser et se dire « je vais faire une pause, pas de côté » , prendre l'information, parce que parfois l'information, on ne l'a pas aussi très bien comprise. Si tu la regardes deux heures plus tard, ça se trouve que tu la vas avoir sur un autre angle et toi tu seras calmée. Le but, c'est que chacun, sa technique, il y a faire une pause, une respiration, aller marcher dehors. Chacun va trouver ce qui lui permet de refaire descendre un peu la pression. Mais avec le recul, je pense qu'on sait tous que répondre sur l'énervement,
- Speaker #1
ça ne marche pas.
- Speaker #0
Après, ça peut faire du bien. Il ne faut pas s'en vouloir quand on le fait. C'est normal de s'énerver. Tout n'est pas tout beau, tout rose.
- Speaker #1
C'est clair. C'est à la suite de ce passage difficile dans ce cabinet de conseil que tu crées Head Up, ton cabinet de coaching mental ?
- Speaker #0
J'ai fait cinq ans en cabinet de conseil et après, j'ai continué un peu l'expérience professionnelle. J'ai travaillé deux, trois ans.
- Speaker #1
Ah oui, tu as fait un passage dans une start-up ? Oui,
- Speaker #0
j'ai fait un passage dans une start-up. J'ai fait de l'intrapreneuriat chez Price, chez PwC. C'est le cabinet où j'ai bossé. J'ai participé à un super projet pour que PwC soit un des acteurs des Jeux Olympiques de Paris 2024. Donc en fait, c'était super chouette de pouvoir faire ça en plus du travail. Et en fait, c'est là que j'ai développé une... Je me suis dit, c'est sympa l'entrepreneuriat. C'était de l'entrepreneuriat parce qu'on était en entreprise, mais je trouvais ça sympa. Donc c'est un peu là, je me suis dit, l'entrepreneuriat, ça peut être cool, tu fais tout. Tu fais tout toi-même, tu perds de zéro, tu construis plein de choses, c'est hyper chouette. Mais je ne me sentais pas capable ni légitime.
- Speaker #1
Ok. Légitime, c'est vrai ?
- Speaker #0
Ouais, je me suis dit, ouais, bon, est-ce que vraiment, je peux faire ça, moi ?
- Speaker #1
C'est marrant, c'est intéressant, ça.
- Speaker #0
Parce que j'ai travaillé en entreprise, j'étais un peu, c'est bon, voilà, je fais juste ça, quoi. Voilà, je pense que je me dévalorisais un peu, quoi.
- Speaker #1
Ouais, les gens se font tout un monde, souvent, de la création d'entreprise. En fait, maintenant, tu l'as fait, mais tu te rends compte qu'en fait, c'est quand même assez... C'est basique, il ne faut pas besoin d'être un génie. C'est ça. Il faut juste faire les choses une après l'autre.
- Speaker #0
Exactement. Et en fait, j'ai fini par travailler dans une startup en finance. Et là, je me suis dit, et je faisais plein de choses, et c'est là que je me suis dit, en fait, tu es capable. Tu le fais là, donc tu es capable de le faire. Et donc, avec une amie, on a décidé de se lancer après dans la création d'une boîte, dans HeadUp, qu'on a créé. et en fait on propose de la préparation mentale aux salariés donc vraiment le but c'était d'introduire toutes les techniques de préparation mentale pour mieux naviguer dans le monde de l'entreprise parce qu'on a été convaincus toutes les deux que toutes ces techniques c'est pas forcément réservé qu'aux sportifs on peut très bien l'utiliser dans notre vie de tous les jours mais aussi dans notre vie professionnelle et ça permet d'être, je trouve, de progresser, d'avancer tu peux avancer dans ta carrière si t'as les bons outils tu peux Merci. Voilà, tu peux te dire, je vais me fixer ça comme objectif, je vais l'atteindre, et puis ça, et puis ça. Quand ça ne va pas, je pense que tu es un peu familier avec la préparation mentale, mais tout ce qui est discours interne, c'est pareil. Parfois, on se dit, mais je ne vais pas me parler à moi-même. En fait, c'est hyper puissant de se dire, de voir les choses d'un autre angle.
- Speaker #1
C'est marrant, tu dis, je ne vais pas me parler à moi-même. Il y a plein de gens qui se disent ça.
- Speaker #0
mais la réalité c'est qu'ils le font déjà en fait tu étais toujours dans ta tête en train de dire des trucs je sais plus combien on a de pensées j'avais le chiffre dans l'info je me souviens plus exactement mais on a des milliers de pensées par jour on se parle à nous même donc si tu peux arriver à bien te parler à être sympa avec toi il y a tellement de gens qui se dévalorisent dans leur tête exactement moi je me sens que parfois je dis à des à des prospects ou même à des clients mais parlez-vous comme si vous étiez votre meilleur ami est-ce que vous vous parlerez comme ça si vous étiez à votre amie vous lui direz qu'elle est vraiment nulle qu'elle est pas capable bah non on essaie d'être plus bienveillant t'inquiète pas tu vas y arriver tu vas d'abord faire ça puis ça on va être de bons conseils c'est clair
- Speaker #1
Tu t'es formée, alors tu quittes ce job-là en start-up et ensuite tu te formes sur la préparation mentale ?
- Speaker #0
Je me suis formée, oui, parce qu'en fait, j'avais toute mon expérience de sportive, mais en fait, j'avais quand même envie de la cadrer et je pense que ça m'a permis de la conscientiser aussi. Tout ce que j'ai appris pendant la formation, je me suis dit, ah oui, ça, en fait, c'est quand je faisais ça, ça, c'est quand je faisais ça, ça, en fait, on peut l'utiliser dans ça, ça, ça. Et avec toutes les situations que j'avais vues en entreprise, parce que c'est quand même un accélérateur de vie en entreprise quand on est en cabinet de conseil on voit tellement de choses très vite qu'on a quand même vu un panel de situations compliquées et complexes en entreprise ça nous permet de réagir et de se dire quand je suis face à ça je vais pouvoir agir comme ça je te dis il y a vraiment beaucoup de gens on parle de Je disais tout à l'heure, je ne me sentais pas légitime, il y a cette histoire de syndrome de l'imposteur. C'est marrant parce qu'on le voit beaucoup, surtout chez les femmes, malheureusement, le syndrome de l'imposteur.
- Speaker #1
Ça, c'est fou.
- Speaker #0
Et en fait, le truc, c'est que l'autre jour, je parlais avec un DRH qui me disait, moi, pour une fiche de poste, tous les hommes vont postuler et les femmes qui sont capables de le faire, elles ne postulent pas. Ça,
- Speaker #1
c'est dingue.
- Speaker #0
Et donc, on discute et il me dit, moi, j'aimerais bien que ces femmes-là, on les coache pour qu'elles y aillent vers ces postes-là. Parce qu'il me dit, elles n'ont pas toutes les compétences, donc elles ne se sentent pas légitimes de postuler, alors que les hommes, ils n'en ont même pas une de compétence qui est sur la fiche de coche, je veux dire.
- Speaker #1
Mais je peux le faire.
- Speaker #0
Ils peuvent le faire.
- Speaker #1
Je ne sais pas si tu as vu cette vidéo, je ne sais plus qui faisait ça, mais ils demandaient à des hommes et des femmes, en cas d'urgence si ça arrive ils arriveraient à faire atterrir un avion t'as des gars qui disaient bah oui je pense et y'a aucune meuf qui disait c'est évident personne ne peut le faire mais y'a des gars qui pensent si j'appuie sur le bouton t'inquiète pas c'est comme la voiture c'est un peu ça c'est ce truc c'est
- Speaker #0
très bien illustré et donc en fait le problème c'est que une femme va douter de ses compétences va se dire qu'elle est pas capable et derrière Le travail, en fait, c'est que tu vas travailler sur l'estime de toi. Parce que... c'est toi, tu estimes que tu ne vaux pas ça. Ce n'est pas qu'une histoire de confiance en soi. Parfois, tu as confiance en toi, mais tu estimes que tu ne vaux pas ça.
- Speaker #1
On a déjà parlé, mais je veux bien que tu rappelles la différence entre les deux pour que ce soit vraiment clair pour les auditeurs ou les nouveaux auditeurs. D'ailleurs, les différences, tu es entre estime et confiance. C'est souvent mélangé.
- Speaker #0
Exactement. En fait, la confiance en soi, c'est... On va se dire, est-ce que je suis capable ou pas de réaliser cette action ? J'ai confiance en la réalisation de quelque chose. L'estime de soi, c'est plus sur la valorisation. Est-ce que je vaux ça ? Est-ce que j'estime que ma valeur, c'est ça ? Est-ce que je... C'est un peu comme moi. Est-ce que j'estime que je suis capable de monter une entreprise ? Oui, non, finalement. Pourtant, j'ai confiance. Je me dis que je suis capable de faire toutes les démarches. Je me dis que finalement, ce n'est pas grand-chose. Mais est-ce que vraiment je suis crédible ? On parle de crédibilité, finalement. Est-ce que je suis crédible sur ce créneau-là, la préparation mentale ? Je me souviens d'avoir dit à une amie qui m'a dit...
- Speaker #1
bah oui tu as vu tout ce que t'as fait non mais c'est vrai je comprends que tu je peux comprendre que tu t'es dit ça mais en fait oui c'était évident quand je vois ton parcours d'extérieur c'est évident en fait que tu pouvais faire ça quoi c'est ça et en fait il y a beaucoup de doutes dans
- Speaker #0
ces cas là et ce qu'on va venir travailler finalement c'est pas, on va pas enlever ce doute il faut vraiment arriver à se dire ce que je vaux, donc cette estime de soi bah oui en fait tu vaux ça parce que Merci. On va se rappeler parce que ça, ça, ça, parce que t'as fait ça, parce que moi, par exemple, j'ai fait 15-20 ans de gym, j'ai fait de la compétition. Donc, mon mental, il a été à rude épreuve. J'ai été persévérante, résiliente dans la blessure, dans tout ça. En entreprise, j'ai réussi à le décliner aussi. Donc, oui, en fait, factuellement, oui.
- Speaker #1
C'est souvent ça le point de rendre factuel des choses que tu as déjà fait, réussi
- Speaker #0
C'est un bon exercice s'il y en a qui ne se sentent pas légitimes à un poste de manager par exemple ou à autre chose listons toutes les choses qu'on a bien faites réussir un projet garder ses équipes rien que ça, garder les gens à sa place, garder une équipe complète c'est quand même un challenge surtout en ce moment Voilà, est-ce que en fait on liste tout ce qu'on a réussi pas tout ce qu'on a réussi parce que parfois on sait pas ce qu'on a réussi tout ce qu'on a fait on me l'a d��jà dit, on m'a dit mais j'ai rien réussi moi Il y a des gens qui te disent ça ?
- Speaker #1
Ouais
- Speaker #0
C'est pas possible ça Raconte-moi Et là t'arrives à trouver des choses
- Speaker #1
Donc là, avec Head Up, l'approche, c'est vraiment préparation mentale, comme les sportifs, mais pour les salariés. Et tu vas avoir des DRH, de ce que je comprends. Tu vas avoir des DRH en leur disant, on va coacher vos...
- Speaker #0
C'est ça. En fait, on parle de préparation mentale, on en parle de plus en plus de la préparation mentale. Donc les entreprises l'entendent de plus en plus. Ce n'est pas que du coaching. La préparation mentale, pour moi, c'est un problème, il y a une solution. On va t'aider avec un outil concret. pour t'aider à évoluer, à progresser. Et donc, en fait, on va un peu aussi apprendre au DRH ce que c'est la préparation mentale. Parler de performance, parfois, ça fait peur. Moi, je sais que parfois, je parle à des DRH ou à des dirigeants. Ils me disent, non, mais moi, je ne veux pas de performance.
- Speaker #1
Je vais te poser la question, est-ce que c'est bien reçu ?
- Speaker #0
En fait, au début, on me dit, non, je n'ai pas envie. C'est trop dur. Moi, je ne veux pas ça pour mes équipes. Et j'explique ce que c'est, du coup, la performance. Je leur dis, mais non, mais la performance, ce n'est pas... C'est pas se faire fouetter, quoi. On va pas fouetter les gens. C'est pas ça, la performance. C'est arriver à progresser. C'est arriver à vraiment faire que les gens se sentent bien pour pouvoir atteindre leurs objectifs. C'est le but, en fait, de la performance. C'est progresser au fur et à mesure. Leur donner aussi parfois un peu de discipline, de rigueur, mais la discipline, ça veut pas dire, encore une fois, être dur, se faire mal. Donc, en fait, il y a de la pédagogie sur ce que c'est la performance. Il suffit d'expliquer aussi des choses. la préparation mentale est bien reçue dans le sens où les entreprises sont curieuses de ce que c'est donc en fait c'est ah tiens préparation mentale et sportive ça m'intéresse parfois c'est juste bah en fait je fais du sport je connais un peu dites en moi plus mais en fait avec les JO de Paris 2024 quand même on en a beaucoup parlé avec notamment Léon Marchand on a beaucoup parlé de préparation mentale même Simone Biles américaine on sait qu'elle a
- Speaker #1
Teddy Riner aussi.
- Speaker #0
Teddy Riner, oui, c'est un des pionniers d'ailleurs en psychologie du sport slash préparation mentale. Et donc, en fait... Tout le monde en a entendu parler. Donc, quand on va en entreprise, c'est quand même plus facile depuis les JO. Une belle curiosité, finalement, sur tous ces sujets. Et en fait, nous, ce qu'on leur propose, on va leur proposer des interventions de sportifs de haut niveau. Donc, en fait, il y a quand même une réalité en entreprise, c'est que les budgets formation, ils sont quand même assez limités. ou en cas de... de crise, on réduit les budgets. Beaucoup de DRH me disent qu'on a réduit mon budget formation. Et donc, en fait, la conférence est devenue aussi un outil de formation. Les entreprises mettent en place des cycles de conférences. On peut en avoir quatre dans l'année, par exemple, une par trimestre. Et donc, nous, on va faire appel à des sportifs de haut niveau et on va leur proposer une conférence d'une heure, une heure et demie, avec un fil rouge qui est la préparation mentale. L'idée, c'est que quand même, à la fin de la conférence, les salariés repartent avec des outils, des techniques actionnables directement. Donc, on a ce format-là qui permet finalement de le proposer à beaucoup de personnes. Parce que du coup, sur d'autres formats, ça reste, si on propose des ateliers de formation ou du coaching one-to-one, ça reste pour un petit groupe de personnes. que la conférence, finalement, les entreprises aiment bien parce que c'est... ils vont proposer à tout le monde on fait ça aussi en webinaire, enfin en ligne donc en fait tout le monde se connecte donc ça prend bien et donc on a ces conférences là, des ateliers de formation aussi qu'on fait si on veut rentrer un peu plus dans le vif du sujet par exemple pour des managers directeurs, on va proposer des ateliers de formation sur des sujets de la préparation mentale il y en a un qui fonctionne bien sur la gestion de l'énergie par exemple, tu vois c'est quelque chose qui Merci. C'est une thématique qu'en sport, on a beaucoup optimisé son énergie. Alors qu'en entreprise, on n'en parle pas forcément. Et donc, tu vois, on a adapté une thématique qui vient du sport pour le monde de l'entreprise. Et on va répondre, bien sûr, à leur situation d'entreprise. Bien sûr, l'idée, c'est de répondre aux situations professionnelles.
- Speaker #1
Comment c'est reçu par les salariés ? Parce que ça vient souvent quand même du coup de la direction. Est-ce qu'il n'y a pas ce côté, on va encore en tirer plus de moi, tu vois ? Je caricature, évidemment. Oui,
- Speaker #0
bien sûr. Je dirais que pour l'instant, je ne trouve pas. Je trouve que les gens accueillent ça plutôt bien parce qu'en fait, on leur offre quelque chose qui est différenciant. Ce n'est pas un atelier de formation classique où c'est hyper descendant, où on va être assis pendant 7 heures ou 4 heures et on va prendre des notes ou finir sur Instagram.
- Speaker #1
Ok, je vois.
- Speaker #0
Donc en fait, c'est vraiment quelque chose de différenciant. Le thème, tu te dis, en fait, nous, c'est des préparateurs mentaux qui viennent ou des anciens sportifs de haut niveau qui viennent faire la formation.
- Speaker #1
Ce n'est pas que toi et ton associé qui... Non. D'accord, tu prends aussi des personnes extérieures pour...
- Speaker #0
C'est ça, en fait. Que ce soit conférence ou atelier de formation, c'est des sportifs de haut niveau, des anciens sportifs de haut niveau et des préparateurs mentaux. Alors, on en fait avec mon associé parce que moi, je suis préparateur mental. Donc, je fais aussi des ateliers de formation. mais typiquement on fait aussi appel on a tout un réseau de sportifs de haut niveau avec qui on travaille et des préparateurs mentaux qui justement dispensent ces formations parce qu'en fait ce qui est important moi ce qui me tient à coeur c'est justement de garder cet ADN de sport et qui est le mieux placé pour introduire toutes ces notions et de faire ce comparatif sport-entreprise qu'un sportif de haut niveau ou qu'un préparateur mental La chose qui est importante, c'est que souvent les sportifs de haut niveau, on le dit trop peu, mais c'est qu'ils travaillent souvent à côté. Et donc, ils ont une expérience en entreprise.
- Speaker #1
C'est vrai, c'est vrai. On a tous l'impression que tout le monde est payé des millions et qu'ils ne sont que sur Instagram.
- Speaker #0
Je disputais avec une athlète avec qui on travaille, Alice Finault. Oui, si. Elle fait du 3000 mètres. Elle était quatrième au JO de Paris. On travaille avec elle et elle, en fait, elle a fait une école d'ingénieur. Et après, elle a travaillé, je crois, cinq ans en tant qu'ingénieur dans le secteur automobile. Donc, en fait, ces sportifs-là, ils sont hyper intéressants parce que le parallèle, ils le comprennent tout de suite.
- Speaker #1
Ils sont dedans, c'est eux. Ils sont dedans,
- Speaker #0
c'est eux. Donc, ils savent. Et les préparateurs mentaux, c'est pareil. Je connais peu de préparateurs mentaux qui n'ont pas eu de vie avant. Souvent, c'est une reconversion. En tout cas, c'est vrai. Et on travaille avec notamment Benjamin Benoît, que tu connais. lui il a eu une vie avant Il a une vie professionnelle bien remplie. Il travaille dans la tech.
- Speaker #1
Je ne savais pas que tu connaissais Benjamin. Oui,
- Speaker #0
il travaille avec nous.
- Speaker #1
Ok, énorme.
- Speaker #0
Il fait notamment des ateliers de formation sur l'énergie. Excellent.
- Speaker #1
Plutôt international, Benjamin, en général.
- Speaker #0
Oui, international. Pour le coup, là, on travaille en français. Mais oui, il a cette dimension-là. Et en fait, tu vois, c'est ça qui est important pour moi. C'est vraiment ce parallèle toujours. Parce qu'en fait, le sport parle. C'est hyper simple, finalement. c'est ce que je pense aussi c'est que c'est la porte d'entrée la plus facile c'est très concret c'est imagé tu t'arrives à te dire ah oui c'est vrai quand je fais ça globalement t'as quand même des gens qui font du sport ou qui le comprennent et en fait c'est vrai que ça c'est la même situation donc je peux le transposer si lui il fait ça, il l'a utilisé pour ses athlètes ça va fonctionner sur moi dans telle situation je vais essayer de me l'approprier et en fait c'est ça qui est fort c'est ça qui est hyper fort finalement et qui résonne beaucoup chez les salariés Merci. C'est ce parallèle-là et ce que ces sportifs de haut niveau, préparateurs mentaux, intègrent dans les formations. Et il nous arrive parfois de faire, alors ce que je te disais sur le syndrome de l'imposteur, c'est un peu de coacher un petit peu en one-to-one. Ça reste plutôt à la marge, mais c'est quelque chose que peut-être on développera si on a de la demande. Là, on a de la demande sur ça. notamment sur les profils féminins. Donc, à voir. Là,
- Speaker #1
il y a du boulot.
- Speaker #0
Il y a du boulot, oui. Mais donc, la préparation mentale, c'est vraiment, je pense, elle a toute sa place en entreprise parce qu'on a des problèmes et on peut outiller les gens assez facilement, finalement.
- Speaker #1
Oui, à fond.
- Speaker #0
Assez facilement. Enfin, je sais que tu en es convaincue, je pense, mais...
- Speaker #1
Il y a des retours de salariés, déjà, qui t'ont dit, ça va pas, je sais pas si ça a changé ma vie, mais en tout cas... Ça m'a permis vraiment de progresser.
- Speaker #0
Alors, c'est surtout des déclics que tu vois, en fait, en atelier. Alors, en conférence, un petit peu moins, parce que finalement, il y a beaucoup de monde qui est connecté, mais les gens sont hyper contents parce qu'il y a un côté aussi inspirant. Sur les ateliers de formation, il y a des déclics que tu vois. Les gens, ils font « Ah ouais ! »
- Speaker #1
Trop bien.
- Speaker #0
Et donc là, tu te dis, tu as réussi, quoi. Quand la personne, à la fin, te dit « Ça, franchement, je vais vraiment essayer de l'utiliser. » dans mon travail, avec mes équipes. Donc là, tu te dis, on avait fait un atelier sur la gestion des conflits, je me souviens, avec mon associé. Et en fait, par chance ou pas, il y a un conflit qui a éclaté à ce moment-là.
- Speaker #1
OK.
- Speaker #0
Et donc, cas d'usage. Et en fait, on a repris, bien sûr, calmement après la situation. Et les gens, ah oui, OK. Le déclic, il a eu lieu. Quand tu leur dis, on se met en situation. Les mises en situation fonctionnent très bien. Donc ça, c'est une réussite quand les gens te disent « Ah oui, ok » . Après, on a des retours sur les ateliers. « Ah, je ne connaissais pas, c'est intéressant, je ne connaissais pas ça » . C'est vrai que parfois, le coaching, on sait que c'est présent depuis un certain nombre d'années. Il y a eu parfois des images du coaching un peu gourou. Oui,
- Speaker #1
oui. Tu vois, c'est clair. Tu desserres parfois. J'en parle souvent, carrément.
- Speaker #0
Ça desserre parfois un peu la cause, quoi. Et en fait, là, c'est tellement concret qu'il n'y a pas de groutage.
- Speaker #1
Mais c'est bien que tu aies du pragmatisme et du concret là-dedans, parce qu'on a souvent l'impression que c'est effectivement très perché et tout, mais en fait...
- Speaker #0
Non, et finalement, quand tu expliques aux gens, c'est si simple que ça. Parfois, c'est une évidence. On ne va pas chercher des choses méga compliquées. On revient à l'essentiel, on va juste se poser les bonnes questions. On va donner des outils. C'est vrai que par exemple la visualisation, on en parlait tout à l'heure, c'est un outil que les coachs ne connaissent pas trop et que les gens ne connaissent pas tellement finalement. Là où le dialogue interne, le discours interne, les gens connaissent un peu plus. La visualisation, se dire je vais me visualiser dans une situation de réussite par exemple avant une réunion importante. Je suis stressée, je pense que je vais louper. en plus il y a telle personne, telle personne bah en fait c'est un peu comme moi avant mon mouvement à la gym quoi, faut que je réussisse mais je vais le visualiser en réussissant donc je vais dérouler dans ma tête la réunion en réussissant tout ce que j'ai envie de dire j'ai le droit de dire je sais pas, c'est une réponse normale en entreprise quelqu'un qui te pose une question je sais pas,
- Speaker #1
je te répondrai plus tard faut pas se mettre en stress c'est vrai que souvent on a peur de dire qu'on ne sait pas ou qu'on n'a pas la réponse immédiate Merci.
- Speaker #0
C'est ça. Et finalement, en visualisant le déroulé de ta réunion, tu vas... tu prends confiance et ça va bien se passer.
- Speaker #1
Carrément. Je vois que le temps a filé très très vite. Juste pour conclure l'épisode, je pose deux questions en général. La première, c'est est-ce qu'il y a une personne qui t'inspire et pourquoi ? Et la deuxième, c'est de quoi tu rêves maintenant pour la suite ?
- Speaker #0
Alors, est-ce qu'il y a une personne qui m'inspire ? Je dirais que ce n'est pas une personne qui m'inspire mais en ce moment, je suis assez attirée par le monde du trail et de l'ultra-endurance.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Je me suis mise à la course à pied, mais de manière de loisir. Et en fait, je suis assez attirée par l'ultra-endurance et le trail parce que je trouve qu'il y a une dimension mentale qui est assez forte. Et j'ai envie d'y aller, d'aller puiser, d'aller voir jusqu'où je suis capable d'aller.
- Speaker #1
On fera un deuxième épisode quand tu seras lancée, ça m'intéresse. De voir ton parcours là-dedans. Parfait. Et de quoi rêves-tu maintenant ?
- Speaker #0
Alors, de quoi je rêve ? Alors, je viens d'être maman, alors je pourrais te dire que je rêve d'une grasse mat.
- Speaker #1
Je comprends.
- Speaker #0
C'est un petit rêve. Non, je dirais que je rêve simplement. J'aimerais bien arriver à faire plus de sport, à retrouver, à remettre plus de sport dans ma vie. Même avant d'avoir été maman, je trouvais que je le prenais un peu de manière légère et moins sérieuse qu'avant. J'aimerais bien le remettre de manière plus régulière. Parce que je sais que ça me fait du bien au physique, au mental. Et si j'ai des objectifs d'ultra-endurance...
- Speaker #1
C'est lié du coup.
- Speaker #0
C'est lié.
- Speaker #1
Merci Cyrielle, c'était trop bien.
- Speaker #0
Merci Kevin.
- Speaker #1
A bientôt.
- Speaker #0
A bientôt, au revoir.
- Speaker #1
Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. J'espère qu'il vous a plu et que vous avez appris des choses. Si c'est le cas... Merci de mettre 5 étoiles sur Apple Podcasts ou Spotify et surtout de partager cet épisode autour de vous. N'hésitez pas à me faire part de vos retours pour les prochains épisodes. Je vous dis à bientôt sur Objectif Mental.