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Une voix qui se dépasse | Gorka Galarraga cover
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On n'a qu'une voix

Une voix qui se dépasse | Gorka Galarraga

Une voix qui se dépasse | Gorka Galarraga

37min |10/06/2025
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On n'a qu'une voix

Une voix qui se dépasse | Gorka Galarraga

Une voix qui se dépasse | Gorka Galarraga

37min |10/06/2025
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Description

Bienvenue sur On n’a qu’une voix, un podcast pour découvrir ce que cache notre voix !


Dans cet épisode, vous allez entendre la voix de Gorka Galarraga.

Gorka est travailleur en situation de handicap, aussi actif que passionné. Depuis quelques années, il s’est lancé un défi : celui du reportage radio. Un véritable défi d’abord, parce qu’il a dû combattre sa timidité et donner une juste place à sa voix. Une réussite ensuite, grâce à une volonté immense, un entourage familial très présent et une forme de sincérité qui lui permet d’entrer facilement en contact avec les autres. 


Nous allons donc évoquer ensemble : 

  • comment il a réussi à aimer sa voix et à l’assumer jusqu’à réaliser plus de 70 reportages pour Radio Pais ; 

  • les défis qu’il relève au quotidien et sa façon d’oser interviewer des personnalités qui semblent inaccessibles ;

  • sa passion pour l’événementiel, la part qu’il y prend dans sa ville et parfois au-delà ;

  • en quoi ce projet radio l’a aidé à se dépasser pour parvenir aujourd’hui à être pleinement à sa place. 


Et croyez-moi, écouter Gorka donne envie de soulever des montagnes !


Bonne écoute !


Je vous invite à découvrir les chroniques de Gorka par ici.

_______

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Vous pouvez aussi le noter ⭐⭐⭐⭐⭐ sur Apple podcast ou Spotify : merci par avance pour cette aide précieuse !


Vous avez envie de partager l’histoire de votre voix ?

📩 Contactez-moi à l’adresse suivante : christine.irabola.redac@gmail.com.


Crédits :

  • Réalisation, montage, mixage : Christine Irabola

  • Musiques et chants : Émilie Décla

  • Hébergement : Ausha


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Christine

    On n'a qu'une voix, un podcast pour découvrir ce que cache notre voix. Chaque mois, venez à la rencontre de mes invités qui lèvent le voile sur l'histoire singulière de leur voix. Au programme, des voix parlées, des voix chantées, des voix jouées et des voix parfois malmenées. L'intention ? vous procurer des émotions, vous faire voyager, vous apporter des conseils et vous proposer un pas de côté pour vous inviter à aimer votre voix. Dans cet épisode, vous allez entendre la voix de Gorka Galarraga. Gorka, je l'ai d'abord rencontrée au Pôle AERR à Pau, qui est un espace qui combine plusieurs activités économiques. En tant que travailleur en situation de handicap, il y assure l'accueil deux jours par semaine. Et il aime beaucoup cette mission. Mais il a aussi une passion dans laquelle la voix a une place primordiale et pour laquelle il a dû parfois se bousculer. Cette passion, c'est la chronique radio. A travers le témoignage sincère d'un parcours de vie que l'on peut qualifier d'extraordinaire, il nous invite à sortir de nos préjugés et nous montre, toujours avec le sourire, Le chemin du dépassement de soi. Bonne écoute !

  • Gorka

    Bonjour, je m'appelle Gorka Galarga, je suis palois, j'ai 49 ans, bientôt 50, âge qui me fait un petit peu peur parce que je ne sais pas comment l'aborder. Enfin voilà.

  • Christine

    Est-ce que tu peux nous dire un peu plus de toi ?

  • Gorka

    Alors en fait, je suis travailleur en situation de handicap et je ne vais pas vous parler que de ça. Je vais vous parler aussi parce qu'aujourd'hui, je crois que le thème de la discussion, ça va être la voix qui nous permet de nous exprimer et qui est fait par deux instruments que tout le monde a, les cordes vocales avec lesquelles on peut faire pas mal de choses. Donc voilà, je suis prêt.

  • Christine

    Super, merci Gorka. Quelle place a la voix dans ta vie aujourd'hui ?

  • Gorka

    Alors, la voix a quelque chose de bien. Parce que je m'aperçois que pour un homme de radio que je suis, la voix c'est primordial. Et c'est vrai aussi que, hormis mon travail que je fais au Pôle Laherrère, où on s'est connus, la voix, je m'en sers parfois parce que je suis un petit peu un imitateur, et la voix aussi ça sert à faire vivre des expressions. Et la voix pour moi c'est, en fait... Moi qui suis parfois bègue, moi qui parfois ai tendance à bégayer, j'ai dû apprendre à faire avec. Et ça n'a pas été du tout évident. Et c'est vrai qu'à une certaine période, comme je te le disais quand tu as fait ta conférence aux rencontres autour de la voix, avant pendant très longtemps, il m'arrivait de m'enregistrer... sur cassette avec la voix des chanteurs. Et c'est vrai que, au tout début, la voix nazillarde, je ne me supportais pas. Et petit à petit, j'ai réussi à prendre conscience, oui, c'est vrai que cette voix est la mienne, et qu'en fait, maintenant que je fais de la radio, je n'y fais plus du tout attention. Parce que... Parce que c'est vrai, on m'avait dit que j'avais une voix de radio. Et c'est vrai que je me rappelle, quand j'ai commencé à Radio Pais, la première personne qui m'a entendue me dit, ah, t'as une voix qui passe bien. Et c'est vrai qu'en fait, faire de la radio, ça a toujours été un rêve pour moi. Moi qui suis personne en situation de handicap, je fais passer ça, outre, bien sûr que... que mon enveloppe est en situation de handicap, mais c'est vrai que, en fait, pour le timide que je suis, quand je suis devant un micro, eh bien, j'oublie tout. J'oublie tout.

  • Christine

    C'est génial. OK. Donc, tu disais que tu as dû, par rapport à ton bégaiement, tu as dû faire avec.

  • Gorka

    Oui,j'ai dû faire avec, oui.

  • Christine

    J'imagine que tu as eu un parcours par rapport à ça.

  • Gorka

    Il y a eu un parcours, oui.

  • Christine

    Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu ce parcours ?

  • Gorka

    Alors, étant personne en situation de handicap, il a fallu que j'aille dans divers centres et c'est vrai que... que moi, le style de métier que je voulais faire, c'était artistique. Et c'est vrai que quand t'es personne en situation de handicap, on a tendance à te dire, Gurka, il faut que t'aies les pieds bien sur terre, parce que c'est que du rêve. Et moi, pendant plusieurs années, je me suis dit, mais attends, attends. Ils me disent ça, mais est-ce que je peux vraiment... Et à l'heure actuelle, je m'aperçois qu'en fait, j'ai bien fait de m'être battu, parce que j'ai une chronique sur Radio Païs. C'est vrai que j'ai longtemps rêvé d'être journaliste. Et il n'y a pas tellement longtemps, j'en ai parlé à ma mère. Elle, ce qu'elle voulait, c'est que je fasse ça pour mon plaisir et non pas pour gagner de l'argent. Parce que c'est vrai qu'avec toutes ces émissions qu'il y a à la télévision, style Star Academy et machin comme ça, où en fait, toutes ces émissions sont bien, mais c'est... Mais pour moi, c'est que du rêve, parce qu'on fait miroiter à des tas de gamins, à des tas de personnes, qu'en fait, artistes, tout le monde peut l'être, alors que c'est faux. Exemple, mon idole qui est Michel Drucker. Pour un Michel Drucker, combien travaillent dans des radios locales, combien ont fait ça sur le terrain, alors que c'était un rêve. Et heureusement, je suis arrivé au bout de combien d'efforts, combien... Quand bien de... Je me rappelle quand j'étais ado, il m'est arrivé de m'enregistrer des cassettes à la maison. C'était pas la chronique de Gorka, non. C'était, je me rappelle, c'était... Je vais à la rentrée des classes, je faisais... Je vais aux vacances, ou je mets en avant des émissions. Et je me disais, mais attends, personne va m'écouter. Je crois que si j'écoute ça... Je pense que je vais bien rigoler, mais c'est vrai qu'à la maison, j'ai gardé toutes les cassettes. Ça doit être dans un coin. C'est même dans des poches, il y a des milliers de cassettes, mais bon.

  • Christine

    Ça veut dire qu'en fait, déjà quand tu étais tout jeune, tu avais déjà envie de faire de la radio ?

  • Gorka

    Oui, déjà envie de faire de la radio parce qu'en fait, ce que je ne t'ai pas dit, c'est que je dois ça à mes parents. qui faisaient ça en tant qu'amateurs. Et moi, pendant plusieurs années, je me suis dit, un jour, je ferai comme eux. Un jour, ce sera moi qui serai sur le devant de la scène, qui animerai, qui ferai des interviews.

  • Christine

    Et tu as réalisé ce rêve.

  • Gorka

    J'ai réalisé ce rêve au bout de combien d'années ? Je ne vais pas dire combien d'années de galère.

  • Christine

    Ce n'est pas obligé.

  • Gorka

    Mais bon.

  • Christine

    Est-ce que tu saurais dire, justement, parce que tu disais les efforts que ça t'a demandé, là tu viens de parler de galère, est-ce que tu saurais dire ce qui t'a aidé justement à franchir le cap ?

  • Gorka

    Alors, question très difficile, et en fait, je me suis aperçu que quand j'étais à l'ESAT...

  • Christine

    Tu peux expliquer juste ce que c'est l'ESAT, parce que je pense que tout le monde sait.

  • Gorka

    Alors en fait, un ESAT, c'est un lieu qui accueille des personnes... un lieu qui accueille des personnes en situation de handicap pour tous les niveaux. Et donc, c'est vrai que pendant plusieurs années, je voulais faire un métier dans la radio. Et une année, avec mon éducatrice que tu connais, Héléna, donc au tout début, elle me demande, mais Gorka, tu n'aurais pas envie de faire un stage quelque part ? Je lui dis oui. Elle me dit, où ça ? à France Bleu Béarn-Bigorre, à Radio France Pays-Basque Pau Béarn. Ça s'appelait avant. Donc je lui ai dit, là-bas. Elle m'a dit, bon d'accord, on ne m'a jamais fait le coup. Et c'est vrai que quand j'ai fait ce stage, qui n'a duré qu'un seul jour, ce que je regrettais, c'était le début des enregistreurs numériques, c'était le début de tout plein de choses. Moi, ce que je voulais faire au niveau de ce stage, qui était d'un jour, parce que je me rappelle, le soir quand je suis rentré à la maison, je me suis dit, punaise, il va falloir que je retourne à l'ESAT. Sans me douter que plusieurs années en arrière, je rencontrerai un animateur de Radio Paris, qui à l'époque était à Radio Paris, maintenant il est sur ICI, je ne sais plus sur quelle station de ICI, mais toujours est-il. que je rencontre un ancien animateur de Radio Païs. On se parle, on s'échange nos cartes. Et en juillet 2019, coup de téléphone, est-ce que ça te dirait de faire partie de Radio Païs pour couvrir le festival Hestivoc ? Je lui dis oui, d'accord. Et plus ça arrivait, et plus je me disais, punaise, dans quelles galères je me suis encore mis. Et ma mère me dit, oui, il n'y a que toi qui peux te mettre dans ces galères pareilles. Et c'est vrai que quand j'ai commencé à Radio Païs, je leur ai expliqué que je faisais des reportages. Et ils ont de suite accroché en me disant « Ok, il n'y a pas de problème » . Et là, ça fait 6 ans maintenant que je suis chez Radio Païs et que j'ai un podcast comme toi. Et c'est vrai qu'en six ans, j'ai fait... Là, j'en suis à mon... J'ai réalisé ma 70e chronique.

  • Christine

    Ah oui, quand même.

  • Gorka

    Ma 70e... Ma 77e chronique. Et c'est vrai que ça en fait...

  • Christine

    Tu disais que quand tu étais derrière le micro, c'est comme si le bégaiement n'était plus là.

  • Gorka

    Évidemment !

  • Christine

    Alors comment tu l'expliques ça ?

  • Gorka

    Comment je l'explique ? C'est qu'en fait, quand je suis devant le micro, le bégaiement n'a plus lieu d'être. Et j'ai une petite voix en moi qui me dit, il ne faut plus que tu bégayes.

  • Christine

    Et est-ce qu'après ça, c'est quelque chose que t'arrives... Maintenant que ça fait six ans que tu fais de la radio, donc j'imagine que ça a dû faire évoluer ta voix.

  • Gorka

    Oui, ça a fait évoluer ma voix, et puis j'ai gardé tous les enregistrements, et je me suis aperçu qu'au niveau présentation, je me suis beaucoup amélioré, parce qu'au tout début, c'était des 3, 2, 1, « Monsieur Machin, bidule, bonjour » , et maintenant, c'est « Bonjour monsieur, vous avez fait ci » . C'est vrai que je pense qu'il fallait que je fasse ça pour voir si j'ai, en fait, le fait que Radio Païs... me donne l'occasion de me diffuser mes interviews, c'est super. Ou même, c'est vrai qu'avant, c'est vrai que j'idéalisais tellement Radio France Pays-Basque Pau Béarn que j'étais persuadé qu'il n'y avait que ça, qu'il n'y avait que comme radio. Alors maintenant, c'est vrai qu'en étant à Radio Pais, j'arrive à faire pas mal de reportages. Même si j'en ai plusieurs en prévision, j'en ai un super pour cet été.

  • Christine

    Ah, c'est secret ou tu peux nous dire un peu ?

  • Gorka

    Je peux le dire. Ça sera la troisième année que je serai accrédité presse sur le Tour de France.

  • Christine

    Ah, génial.

  • Gorka

    Ouais.

  • Christine

    Troisième année quand même.

  • Gorka

    Troisième année, ouais.

  • Christine

    Donc, ça veut dire que c'est toi qui couvres l'événement pour Radio Païs ?

  • Gorka

    Alors, oui, je couvre l'événement. Là, cette année, je serai sur quatre étapes. C'est-à-dire que ça commencera à Toulouse. Pau, Montpellier et Paris, quand j'ai commencé au sein de Radio Païs, je voulais que Radio Païs soit connu de la société du Tour de France.

  • Christine

    D'accord.

  • Gorka

    Maintenant, je me dis que c'est un rêve fou, mais je conçois ma vie comme une roue. À peine je termine quelque chose, il faut que quelque chose d'autre se mette en place. Il faut en permanence que je ne m'ennuie pas.

  • Christine

    Comme si tu avais besoin d'un moteur permanent pour avancer. C'est incroyable. Et comment tu arrives à t'inspirer alors pour avoir à chaque fois des projets ?

  • Gorka

    Eh bien parce que je lis beaucoup, je me tiens au courant et c'est vrai que la chronique que je fais chez Radio Païs, vu que je suis passionné de tout ce qui est événementiel et ainsi que people, Dès qu'il y a quelque chose qui se passe, quand j'apprends, avant c'est vrai que j'étais comme un gamin, et je me disais, waouh, il vient. Alors que maintenant, je fais tout pour y aller. D'accord. La dernière en date a été Monsieur Philippe Manoeuvre, que j'ai rencontré au festival Rock this town. Alors quand je l'ai vu, quand il est arrivé, j'étais ailleurs. Ouais.

  • Christine

    Tu le connaissais, toi ?

  • Gorka

    J'en avais vaguement le temps de parler. Et comme je suis un grand fan de rock'n'roll, et qu'il a connu très bien... Un chanteur que je pleure maintenant, qui est Johnny Hallyday. Donc, j'ai pu discuter avec lui parce qu'il connaissait très bien Johnny.

  • Christine

    D'accord. Donc, en fait, ça, c'était dans le cadre d'une interview que tu as discuté avec lui ou c'était un échange informel ?

  • Gorka

    C'était dans le cadre d'une interview, oui.

  • Christine

    D'accord, pour Radio Pais. Oui. D'accord.

  • Gorka

    Et d'ailleurs, l'interview ne devrait pas tarder à passer.

  • Christine

    Ok, super. D'accord. Et justement, je me demandais, est-ce que... Tu as fait des rencontres comme ça qui t'ont marqué, parce que tu as parlé de 77 reportages. Est-ce qu'il y a des rencontres qui t'ont marquées, j'imagine, qu'il y en a forcément plus que d'autres ?

  • Gorka

    Il y a le couple Bernard Kouchner et Christine Ockrent que j'ai interrogé.

  • Christine

    Ah oui, quand même.

  • Gorka

    Alors, quand j'ai rencontré Christine Ockrent, c'était en fait... Ça me fait rire parce que la première fois que j'ai rencontré Christine Ockrent, c'était pour un séance de dédicaces à Leclerc. Elle avait été avec moi abominable.

  • Christine

    Imbuvable en fait.

  • Gorka

    Imbuvable. Imbuvable. Et un jour j'apprends qu'elle vient aux Idées mènent le monde. Et je me suis dit, au fond de moi-même, bon, elle s'est mal comportée avec moi. Je vais lui préparer une question dont elle ne pourra pas se défaire. Elle a réussi, à se dépatouiller d'une façon dingue.

  • Christine

    On peut savoir ce que c'était la question ?

  • Gorka

    C'était sur les médias.

  • Christine

    D'accord.

  • Gorka

    Je ne me souviens plus de la question.

  • Christine

    D'accord.

  • Gorka

    Et aussi, c'est vrai que par rapport à Christine Ockrent, j'ai rencontré Bernard Kouchner, qui a lui aussi un moment très cocasse. C'est qu'à un moment, je lui pose la question. C'était quoi le thème ?

  • Christine

    Les idées mènent le monde, je dis pour les auditeurs qui connaissent pas, c'est en fait l'équivalent un peu d'un salon littéraire, d'un salon du livre à Pau. Il a lieu chaque année en novembre.

  • Gorka

    Et donc, je lui ai parlé de son métier de politicien et de médecin. À un moment, il me dit, mais vous voulez savoir quoi au juste ? Et moi, je lui dis de quelque chose de mon général. Et c'est vrai que lorsque... que j'écoute là. En sachant le parcours de Bernard Kouchner et qu'il a été aussi général, parfois j'ai des moments très cocasses en interview. Et comment il a réagi ? Très bien.

  • Christine

    Donc il y a eu le couple Ockrent / Kouchner. Est-ce qu'il y a d'autres personnes qui t'ont marqué ?

  • Gorka

    Il y a eu aussi Daniel Herrero qui était présent aux Idées mènent le monde de 2024. Et Daniel Herrero... Je ne vais pas te dire que j'ai des anecdotes avec tout le monde, mais un petit peu quand même. Daniel Herrero, je le rencontre il y a quelques années en arrière, donc je lui demande est-ce qu'on pourrait prendre une photo, il me dit, viens petit jeune. Et ça, ce viens petit jeune, je m'en suis souvenu, et d'ailleurs, je lui en avais reparlé, et bizarrement, il s'en souvenait, il s'en souvenait très bien. C'est vrai que Daniel Herrero, c'est punaise. Moi, je ne suis pas fan de rugby, mais c'est sa voix. Je l'entends, il exprime bien ce qu'il ressent et c'est vrai que...

  • Christine

    Ça t'a marqué.

  • Gorka

    Oui.

  • Christine

    Et dans le cadre du Tour de France, comme tu dis que ça va être la troisième année que tu vas le couvrir, est-ce que tu as eu des rencontres aussi ?

  • Gorka

    Oui,j'ai eu une belle rencontre. C'est qu'en fait, en 2019... Je voyais Raymond Poulidor pour la dernière fois.

  • Christine

    Ah oui, quand même.

  • Gorka

    Et je le revoyais pour la dernière fois au Champs-Elysées. C'est vrai qu'en fait, la raison pour laquelle j'aime ce que je fais, c'est qu'une fois qu'on n'est plus là, même si la personne est morte et elle est dans la boîte, en attendant de se faire manger par... par les vers, il reste la voix. Et ça, c'est génial à entendre, parce qu'en même temps, je me dis, punaise, la vie passe tellement vite.

  • Christine

    Pour toi, est-ce que ces enregistrements, c'est aussi une façon de saisir un peu des instants ?

  • Gorka

    Bien sûr.

  • Christine

    Et puis de garder en mémoire des souvenirs, parce que tu me dis, si je me trompe, mais c'est vrai que la voix, c'est un vecteur qui est hyper fort émotionnel.

  • Gorka

    Oui, c'est vrai.

  • Christine

    Et du coup, de réécouter ces voix que tu as aimées, tu me parlais de la voix d'amis tout à l'heure, là tu me parles de Poulidor. Est-ce que c'est quelque chose qui justement est tellement fort en émotion que tu es heureux de les avoir un peu saisis ces moments-là ?

  • Gorka

    Oui, parce qu'en fait, tout le monde a sa voix et parfois quand je ne suis pas très bien, il m'arrive d'écouter mes anciennes chroniques et de réécouter des anciennes personnes que j'ai entendues. que j'ai enregistrées et c'est vrai que c'est génial.

  • Christine

    Est-ce que toi tu fais de la vidéo ou tu ne fais que des enregistrements audio ?

  • Gorka

    Alors en fait j'ai eu fait de la vidéo en 2019 avec un moniteur. On avait fait avec l'accord de l'ASO, ASO pour les auditeurs de ton podcast, c'est l'organisation du Tour de France.

  • Christine

    D'accord.

  • Gorka

    C'est Armory Sport, c'est Armaury Sport Organisation, qui ne couvre pas que le Tour de France. Ils ont à leur actif plein d'événements. Ils ont les JO, ils ont la Coupe du Monde de foot, ils ont le Dakar, ils ont... En fait, on parle Tour de France, mais ASO, c'est une grande boîte d'événementiel sportive.

  • Christine

    D'accord.

  • Gorka

    Donc en 2019, avec un moniteur... On a couvert le Tour de France, enfin, le contre-la-montre de Pau. Qu'avait gagné Julien Alaphilippe, pour les auditeurs qui ne savent pas qui est Julien Alaphilippe, c'est le mari de Marion Rousse, et Marion Rousse, c'est la patronne du Tour de France féminin. D'accord. Parce que pendant plusieurs années, il n'y avait plus de Tour de France féminin, il n'y avait que les hommes... Il y avait des hommes qui pouvaient faire du vélo et parcourir la France depuis, je crois que c'est depuis 3-4 ans déjà. ASO a repris le flambeau sous la direction de Marion Rousse.

  • Christine

    D'accord. Et donc à cette occasion, toi tu as pu faire des vidéos, c'est ça ?

  • Gorka

    On a pu faire une vidéo, oui. Et d'ailleurs, alors en fait, la vidéo était partie... de Toulouse où j'étais. On était aussi sur le contre-la-montre-palois. Et ça se termine en apothéose par l'arrivée du tour sur le Champs-Elysées.. Et j'avais pu suivre la dernière étape du tour sur un véhicule de la Caravane Béarn. Et c'est vrai que c'est... émotionnellement c'est génial parce que parce que pour celui qui est fan du tour de france c'est génial parce que vivre ça de l'intérieur avec le public "coucou", c'est ce que j'aime au niveau du Tour de France.

  • Christine

    C'est finalement le fait que tu aies gardé le cap d'avoir envie de vivre cette passion autour de la radio, c'est ça qui te permet aujourd'hui de vivre ces expériences, de faire ces rencontres.

  • Gorka

    Oui c'est vrai. Et je vais évoquer, Johnny Hallyday. Moi à chaque fois que j'ai un défi, je me dis donnez-moi l'envie d'avoir envie. Et Johnny Hallyday que j'ai vu 18 fois en concert, sans l'avoir interrogé. Ça reste mon grand regret. Mais j'ai quand même interrogé, il y a plusieurs années en arrière, un de ses amis, Dick Rivers.

  • Christine

    En fait, ce qui m'impressionne, c'est que tu réussis à embarquer des gens. Parce que Dick Rivers, je pense qu'il est connu, il est sollicité. Et comment tu fais pour, entre guillemets, persuader les gens ? Est-ce que tu as un petit secret à nous partager ?

  • Gorka

    Je crois que je suis timide. Ils me disent « bon, ok, pourquoi pas » .

  • Christine

    Ok. Que t'es timide, c'est-à-dire que tu y vas doucement, peut-être ? Oui. C'est ça, tu vas un peu en douceur pour essayer de gagner leur confiance tranquillement.

  • Gorka

    Pendant plusieurs années, j'étais fan. Et maintenant que je fais de la radio, je n'y vais plus en tant que fan, j'y vais en tant qu'intervieweur. Et lorsque j'ai une chronique... à faire par exemple pour Philippe Manoeuvre la dernière fois que je l'ai interrogé, j e contacte les organisateurs. Petit courrier. Ils me disent, OK, ça marche. Et ce que je fais, c'est que lorsque je contacte les personnes qui ne me connaissent pas, j'explique ce que je fais et je dis aussi combien de temps dure l'interview. Comme ça, ça leur permet de voir que c'est bien. Sauf que là, je leur avais dit que ça durait trois minutes. J'ai un petit peu dépassé de deux minutes. mais bon, et c'est vrai que Philippe Manoeuvre est un mec adorable, adorable parce qu'avec son éclat de rire que tout le monde connait et pendant mon interview il m'expliquait qu'en fait il rêvait de rencontrer tout le monde, il a rencontré tout le monde que ce soit Tina Turner que ce soit les Rolling Stones les Beatles, il a une culture musicale super et d'ailleurs, avant je faisais partie d'un groupe musique sur Billère.

  • Christine

    D'accord.

  • Gorka

    Et un jour, on avait fait une comédie musicale qui se passait dans une audition. D'accord. Moi, j'ai toujours des... J'essayais toujours d'inventer de nouveaux personnages. Donc, je me rappelle, j'étais arrivé avec des lunettes comme lui, une grosse perruque noire et je m'étais à... et je m'étais à... Je m'étais fait appeler Philippe Lapieuvre.

  • Christine

    Ah oui, il y avait quand même un gros clin d'œil.

  • Gorka

    Au lieu de Philippe Maneuvre. Et c'est vrai que j'ai toujours aimé le côté artistique et showbiz, parce que malgré tout, ces personnes-là, évidemment, soit on passe à côté ou soit on est complètement indifférent. Moi, dans tout ce que je fais, je me sers de ces personnes-là pour savoir qu'ils sont vraiment...

  • Christine

    Je me rends compte que la voix finalement, tu l'as dit au début de l'interview, elle a une place primordiale dans ta vie. Parce que moi je t'ai connu dans un endroit où je travaille aussi, au Pôle Laherrère à Pau. Tu es à l'accueil, donc l'air de rien, l'accueil c'est des bonjours mais c'est plus aussi, c'est des échanges. Là tu as parlé longuement de la radio et puis à l'instant tu viens de parler du chant aussi. Donc finalement la voix j'ai l'impression qu'elle est tout le temps là dans ta vie.

  • Gorka

    Elle est tout le temps là dans ma vie et c'est vrai que pour moi, c'est vrai que la voix fait entièrement partie de ma vie. Ce qui est drôle, c'est que quand je suis né, des médecins avaient dit à mes parents que je serais sourd. Et ce que m'expliquait ma mère, c'est que ma mère, folle de rage, prend un sabot en bois, elle le jette contre le mur et moi je réagis. Et là, elle s'est dit, il n'est pas sourd. Il n'est pas sourd. Mais c'est vrai que pour moi, la voix, c'est super. Il faut que je fasse attention parce que de temps en temps, j'ai tendance à la fatiguer, mais bon.

  • Christine

    Je t'avoue que je suis assez impressionnée, Gorka, par tous les projets que tu mènes. Qu'est-ce qui fait que tu y vas comme ça ?

  • Gorka

    Qu'est-ce qui fait que je suis ? Eh bien, je crois que c'est mon handicap qui veut ça. Et que c'est vrai qu'en fait, il y a un mot de la langue française qui m'a toujours déplu, c'est le côté anonymat. Je n'ai jamais supporté ce mot. Jamais. Parce que c'est vrai que chaque être humain a droit à son moment de gloire. Et c'est vrai que j'aime faire ce que je fais. Et c'est vrai que... que tu parlais du pôle Laherrère, jamais j'aurais pensé travailler dans ce milieu-là.

  • Christine

    Pourquoi ?

  • Gorka

    Pourquoi ? Parce qu'au tout début, c'est vrai que maintenant je m'aperçois que l'ESAT, c'est un beau petit cocon qui est bien, mais comme je te disais, comme je suis quelqu'un qui... qui adore les défis. La première à m'en parler, elle était ma mère. Et moi, j'ai mis du temps, et c'est vrai que quand j'ai fait la demande à Elena de faire partie du pôle Laherrère, elle me dit, bon, on va faire un stage. Et c'est vrai, au départ, c'était un petit peu difficile parce que, je me rappelle, j'ai voulu trop en faire. Et mon corps, à un moment, m'a dit « Stop ! Stop ! » Et heureusement, ce qui a eu de bien, c'est que... Pendant cette coupure où j'étais un petit peu... Malade s'est posée la question entre Elena, ma monitrice à l'ESAT, et moi. On a essayé de voir pourquoi ça se passait comme ça. Et maintenant, c'est vrai que quand je suis au pôle, je suis plus à l'extérieur, même si on est encore encadré par les moniteurs. Mais ce que je veux dire aussi, c'est qu'au palais RR, il n'y a pas ces petites turbulences qu'on peut avoir au niveau de l'atelier où je suis. Parce que c'est vrai qu'un jour, je me suis fait la réflexion suivante. Au fond, on nous dit atelier protégé en ESAT, mais ce n'est pas tellement protégé. Enfin, ma vision des choses, et c'est vrai que si j'avais un petit niveau au niveau capacité à m'adapter, bien sûr que je serais resté à l'ESAT, mais étant donné que là, au Pôle Laherrère, ça touche aussi à une de mes nombreuses passions qui est le milieu de l'événementiel, et c'est vrai qu'au Pôle Laherrère, il y a beaucoup d'événements. Même s'il y a des petits événements en vrai du monde, et je ne vous cache pas, chers auditeurs, qu'un jour, je rencontre la personne qui est en train de m'interroger, et j'étais loin de me douter qu'un jour, on faisait cette interview. C'est fou, ça !

  • Christine

    C'est vrai que c'est très drôle.

  • Gorka

    C'est fou !

  • Christine

    Et puis, ça t'ouvre ce que tu me disais, c'est qu'on rencontre tellement de gens différents dans ce pôle, qui est, pour les gens qui ne connaissent pas, un endroit de... de travail, en fait. Il y a plusieurs structures qui sont dans ce pôle. La mienne, là où je suis, dans une coopérative d'activité d'emploi. Donc, il y a tous les âges, tous les milieux sociaux. Donc, ça t'ouvre, finalement, beaucoup plus que l'ESAT. Certainement que tu étais prêt aussi, maintenant, à le faire.

  • Gorka

    C'est vrai que quand on vient au Pôle Laherrère, en ce qui me concerne, même si on est un petit peu faibles, parce que moi, je vous avouerai, chers auditeurs... que je suis atteint d'un handicap qui ne se voit pas, c'est qu'en fait, je fais des phobies au niveau du voyage. Lorsque je viens au Pôle Laherrère, il faut que je passe outre. Je me suis aperçu d'une chose, c'est que, lorsqu'on est agent d'accueil au pôle, en fait, j'étais obligé de me dépasser par rapport à ça. Et une fois qu'on a dépassé ça, C'est super !

  • Christine

    Justement, tu vois, tu parles de dépassement. Moi, j'ai l'impression que finalement, c'est aussi un mot en commun avec les différents éléments que tu as partagés. Il y a plein de fois dans ta vie où tu t'es dépassé. Et moi, je suis assez impressionnée par ça, très sincèrement. Et tu vois, par rapport, puisque sur le podcast, On n'a qu'une voix, donc si on repart sur la voix, moi, je rencontre, évidemment, je discute beaucoup avec les gens sur leur voix et le rapport qu'ils entretiennent avec elles. Et je rencontre des gens qui seraient à 10 000 de ce que tu fais, toi. Comment tu pourrais, sans aller jusqu'au conseil, mais qu'est-ce que tu pourrais partager avec les personnes qui auraient envie, tu vois, d'assumer leur voix ? De prendre la parole et qui ose pas ? Comment elle pourrait faire, à ton avis ?

  • Gorka

    Essayer d'avoir une passion, se mettre à la place de... Non ! Pourquoi je fais des interviews ? Pour permettre aux personnes qui soient fans de tel ou tel artiste, de se dire, si je rencontre cette personne, j'aurais envie de lui poser cette question. Je crois que si j'en suis là, ça vient de mes parents. Parce que mes parents faisaient de la radio. J'ai eu envie de faire comme eux. Et ça aurait pu pas du tout marcher pour moi. Il se trouve que ça se passe bien. Et tu penses qu'ils sont fiers, tes parents, aujourd'hui ? Ouais. Ils peuvent, ouais.

  • Christine

    Ils me montrent pas, mais...

  • Gorka

    Mais tu le sens. Ouais. Et tu dirais qu'aujourd'hui, tu aimes ta voix ?

  • Christine

    Oui, j'aime bien ma voix, ouais. Ouais. Ouais, ouais.

  • Gorka

    Tu n'as pas de difficulté à te réécouter par exemple quand tu as fait une interview ?

  • Christine

    Alors, avant oui, parce que je trouvais que... que c'était pas terrible. Et maintenant, c'est vrai qu'au bout de 77 chroniques, parfois, je me surprends. Avant de m'endormir, j'aime bien écouter telle chose. Parce que c'est vrai qu'au bout de 77 chroniques, j'en ai pas mal que j'ai oublié.

  • Gorka

    Tu m'étonnes.

  • Christine

    J'en ai oublié pas mal. Mais bon.

  • Gorka

    Donc de temps en temps, tu te réécoutes et t'aimes bien. Ouais. Ok, super. Est-ce que tu as un dernier élément à partager avec nous, Gorka ?

  • Christine

    J'aurais à te féliciter parce que ton post-cat est super.

  • Gorka

    Ah, merci, ça me plaît.

  • Christine

    Parler de, justement, la motivation que j'ai, eh bien, ça serait aussi à toi qu'il faudrait te féliciter parce que de prof... qui a voulu faire la radio. Un bon conseil, chers auditeurs, écoutez bien le petit extrait où Christine se présente. Toi aussi, tu as un parcours de vie super, je trouve. C'est à te le dire.

  • Gorka

    Merci beaucoup. Ça me fait très plaisir. Je suis vraiment très touchée de t'avoir accueillie dans ce podcast. Je te remercie d'avoir accepté l'invitation. Tu m'as déjà interviewé toi aussi pour Radio Païs.

  • Christine

    C'est vrai,

  • Gorka

    c'est vrai. Donc on aura peut-être l'occasion de se recroiser.

  • Christine

    C'est vrai, oui.

  • Gorka

    Ce sera avec plaisir en tout cas.

  • Christine

    Au revoir chez le auditeur.

  • Gorka

    Merci Gorka.

  • Speaker #2

    Je remercie infiniment Gorka pour la grande sincérité de son témoignage. J'étais à la fois touchée et très impressionnée par son remarquable parcours. Si vous souhaitez découvrir ses chroniques, je vous invite à suivre le lien. en description de cet épisode. Merci à vous d'avoir écouté cet épisode d'On n'a qu'une voix jusqu'au bout. S'il vous a plu, abonnez-vous dès maintenant pour ne pas manquer la voix de mes prochains invités. Et pour soutenir mon podcast, je vous propose de le noter et de le commenter sur votre application d'écoute préférée. Enfin... Un merci tout particulier à Émilie Décla, qui a créé et interprété toutes les musiques d'On n'a qu'une voix. Retrouvez l'actualité du podcast sur le compte Instagram ou LinkedIn, entre voix et mots. À bientôt !

Description

Bienvenue sur On n’a qu’une voix, un podcast pour découvrir ce que cache notre voix !


Dans cet épisode, vous allez entendre la voix de Gorka Galarraga.

Gorka est travailleur en situation de handicap, aussi actif que passionné. Depuis quelques années, il s’est lancé un défi : celui du reportage radio. Un véritable défi d’abord, parce qu’il a dû combattre sa timidité et donner une juste place à sa voix. Une réussite ensuite, grâce à une volonté immense, un entourage familial très présent et une forme de sincérité qui lui permet d’entrer facilement en contact avec les autres. 


Nous allons donc évoquer ensemble : 

  • comment il a réussi à aimer sa voix et à l’assumer jusqu’à réaliser plus de 70 reportages pour Radio Pais ; 

  • les défis qu’il relève au quotidien et sa façon d’oser interviewer des personnalités qui semblent inaccessibles ;

  • sa passion pour l’événementiel, la part qu’il y prend dans sa ville et parfois au-delà ;

  • en quoi ce projet radio l’a aidé à se dépasser pour parvenir aujourd’hui à être pleinement à sa place. 


Et croyez-moi, écouter Gorka donne envie de soulever des montagnes !


Bonne écoute !


Je vous invite à découvrir les chroniques de Gorka par ici.

_______

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📩 Contactez-moi à l’adresse suivante : christine.irabola.redac@gmail.com.


Crédits :

  • Réalisation, montage, mixage : Christine Irabola

  • Musiques et chants : Émilie Décla

  • Hébergement : Ausha


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Christine

    On n'a qu'une voix, un podcast pour découvrir ce que cache notre voix. Chaque mois, venez à la rencontre de mes invités qui lèvent le voile sur l'histoire singulière de leur voix. Au programme, des voix parlées, des voix chantées, des voix jouées et des voix parfois malmenées. L'intention ? vous procurer des émotions, vous faire voyager, vous apporter des conseils et vous proposer un pas de côté pour vous inviter à aimer votre voix. Dans cet épisode, vous allez entendre la voix de Gorka Galarraga. Gorka, je l'ai d'abord rencontrée au Pôle AERR à Pau, qui est un espace qui combine plusieurs activités économiques. En tant que travailleur en situation de handicap, il y assure l'accueil deux jours par semaine. Et il aime beaucoup cette mission. Mais il a aussi une passion dans laquelle la voix a une place primordiale et pour laquelle il a dû parfois se bousculer. Cette passion, c'est la chronique radio. A travers le témoignage sincère d'un parcours de vie que l'on peut qualifier d'extraordinaire, il nous invite à sortir de nos préjugés et nous montre, toujours avec le sourire, Le chemin du dépassement de soi. Bonne écoute !

  • Gorka

    Bonjour, je m'appelle Gorka Galarga, je suis palois, j'ai 49 ans, bientôt 50, âge qui me fait un petit peu peur parce que je ne sais pas comment l'aborder. Enfin voilà.

  • Christine

    Est-ce que tu peux nous dire un peu plus de toi ?

  • Gorka

    Alors en fait, je suis travailleur en situation de handicap et je ne vais pas vous parler que de ça. Je vais vous parler aussi parce qu'aujourd'hui, je crois que le thème de la discussion, ça va être la voix qui nous permet de nous exprimer et qui est fait par deux instruments que tout le monde a, les cordes vocales avec lesquelles on peut faire pas mal de choses. Donc voilà, je suis prêt.

  • Christine

    Super, merci Gorka. Quelle place a la voix dans ta vie aujourd'hui ?

  • Gorka

    Alors, la voix a quelque chose de bien. Parce que je m'aperçois que pour un homme de radio que je suis, la voix c'est primordial. Et c'est vrai aussi que, hormis mon travail que je fais au Pôle Laherrère, où on s'est connus, la voix, je m'en sers parfois parce que je suis un petit peu un imitateur, et la voix aussi ça sert à faire vivre des expressions. Et la voix pour moi c'est, en fait... Moi qui suis parfois bègue, moi qui parfois ai tendance à bégayer, j'ai dû apprendre à faire avec. Et ça n'a pas été du tout évident. Et c'est vrai qu'à une certaine période, comme je te le disais quand tu as fait ta conférence aux rencontres autour de la voix, avant pendant très longtemps, il m'arrivait de m'enregistrer... sur cassette avec la voix des chanteurs. Et c'est vrai que, au tout début, la voix nazillarde, je ne me supportais pas. Et petit à petit, j'ai réussi à prendre conscience, oui, c'est vrai que cette voix est la mienne, et qu'en fait, maintenant que je fais de la radio, je n'y fais plus du tout attention. Parce que... Parce que c'est vrai, on m'avait dit que j'avais une voix de radio. Et c'est vrai que je me rappelle, quand j'ai commencé à Radio Pais, la première personne qui m'a entendue me dit, ah, t'as une voix qui passe bien. Et c'est vrai qu'en fait, faire de la radio, ça a toujours été un rêve pour moi. Moi qui suis personne en situation de handicap, je fais passer ça, outre, bien sûr que... que mon enveloppe est en situation de handicap, mais c'est vrai que, en fait, pour le timide que je suis, quand je suis devant un micro, eh bien, j'oublie tout. J'oublie tout.

  • Christine

    C'est génial. OK. Donc, tu disais que tu as dû, par rapport à ton bégaiement, tu as dû faire avec.

  • Gorka

    Oui,j'ai dû faire avec, oui.

  • Christine

    J'imagine que tu as eu un parcours par rapport à ça.

  • Gorka

    Il y a eu un parcours, oui.

  • Christine

    Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu ce parcours ?

  • Gorka

    Alors, étant personne en situation de handicap, il a fallu que j'aille dans divers centres et c'est vrai que... que moi, le style de métier que je voulais faire, c'était artistique. Et c'est vrai que quand t'es personne en situation de handicap, on a tendance à te dire, Gurka, il faut que t'aies les pieds bien sur terre, parce que c'est que du rêve. Et moi, pendant plusieurs années, je me suis dit, mais attends, attends. Ils me disent ça, mais est-ce que je peux vraiment... Et à l'heure actuelle, je m'aperçois qu'en fait, j'ai bien fait de m'être battu, parce que j'ai une chronique sur Radio Païs. C'est vrai que j'ai longtemps rêvé d'être journaliste. Et il n'y a pas tellement longtemps, j'en ai parlé à ma mère. Elle, ce qu'elle voulait, c'est que je fasse ça pour mon plaisir et non pas pour gagner de l'argent. Parce que c'est vrai qu'avec toutes ces émissions qu'il y a à la télévision, style Star Academy et machin comme ça, où en fait, toutes ces émissions sont bien, mais c'est... Mais pour moi, c'est que du rêve, parce qu'on fait miroiter à des tas de gamins, à des tas de personnes, qu'en fait, artistes, tout le monde peut l'être, alors que c'est faux. Exemple, mon idole qui est Michel Drucker. Pour un Michel Drucker, combien travaillent dans des radios locales, combien ont fait ça sur le terrain, alors que c'était un rêve. Et heureusement, je suis arrivé au bout de combien d'efforts, combien... Quand bien de... Je me rappelle quand j'étais ado, il m'est arrivé de m'enregistrer des cassettes à la maison. C'était pas la chronique de Gorka, non. C'était, je me rappelle, c'était... Je vais à la rentrée des classes, je faisais... Je vais aux vacances, ou je mets en avant des émissions. Et je me disais, mais attends, personne va m'écouter. Je crois que si j'écoute ça... Je pense que je vais bien rigoler, mais c'est vrai qu'à la maison, j'ai gardé toutes les cassettes. Ça doit être dans un coin. C'est même dans des poches, il y a des milliers de cassettes, mais bon.

  • Christine

    Ça veut dire qu'en fait, déjà quand tu étais tout jeune, tu avais déjà envie de faire de la radio ?

  • Gorka

    Oui, déjà envie de faire de la radio parce qu'en fait, ce que je ne t'ai pas dit, c'est que je dois ça à mes parents. qui faisaient ça en tant qu'amateurs. Et moi, pendant plusieurs années, je me suis dit, un jour, je ferai comme eux. Un jour, ce sera moi qui serai sur le devant de la scène, qui animerai, qui ferai des interviews.

  • Christine

    Et tu as réalisé ce rêve.

  • Gorka

    J'ai réalisé ce rêve au bout de combien d'années ? Je ne vais pas dire combien d'années de galère.

  • Christine

    Ce n'est pas obligé.

  • Gorka

    Mais bon.

  • Christine

    Est-ce que tu saurais dire, justement, parce que tu disais les efforts que ça t'a demandé, là tu viens de parler de galère, est-ce que tu saurais dire ce qui t'a aidé justement à franchir le cap ?

  • Gorka

    Alors, question très difficile, et en fait, je me suis aperçu que quand j'étais à l'ESAT...

  • Christine

    Tu peux expliquer juste ce que c'est l'ESAT, parce que je pense que tout le monde sait.

  • Gorka

    Alors en fait, un ESAT, c'est un lieu qui accueille des personnes... un lieu qui accueille des personnes en situation de handicap pour tous les niveaux. Et donc, c'est vrai que pendant plusieurs années, je voulais faire un métier dans la radio. Et une année, avec mon éducatrice que tu connais, Héléna, donc au tout début, elle me demande, mais Gorka, tu n'aurais pas envie de faire un stage quelque part ? Je lui dis oui. Elle me dit, où ça ? à France Bleu Béarn-Bigorre, à Radio France Pays-Basque Pau Béarn. Ça s'appelait avant. Donc je lui ai dit, là-bas. Elle m'a dit, bon d'accord, on ne m'a jamais fait le coup. Et c'est vrai que quand j'ai fait ce stage, qui n'a duré qu'un seul jour, ce que je regrettais, c'était le début des enregistreurs numériques, c'était le début de tout plein de choses. Moi, ce que je voulais faire au niveau de ce stage, qui était d'un jour, parce que je me rappelle, le soir quand je suis rentré à la maison, je me suis dit, punaise, il va falloir que je retourne à l'ESAT. Sans me douter que plusieurs années en arrière, je rencontrerai un animateur de Radio Paris, qui à l'époque était à Radio Paris, maintenant il est sur ICI, je ne sais plus sur quelle station de ICI, mais toujours est-il. que je rencontre un ancien animateur de Radio Païs. On se parle, on s'échange nos cartes. Et en juillet 2019, coup de téléphone, est-ce que ça te dirait de faire partie de Radio Païs pour couvrir le festival Hestivoc ? Je lui dis oui, d'accord. Et plus ça arrivait, et plus je me disais, punaise, dans quelles galères je me suis encore mis. Et ma mère me dit, oui, il n'y a que toi qui peux te mettre dans ces galères pareilles. Et c'est vrai que quand j'ai commencé à Radio Païs, je leur ai expliqué que je faisais des reportages. Et ils ont de suite accroché en me disant « Ok, il n'y a pas de problème » . Et là, ça fait 6 ans maintenant que je suis chez Radio Païs et que j'ai un podcast comme toi. Et c'est vrai qu'en six ans, j'ai fait... Là, j'en suis à mon... J'ai réalisé ma 70e chronique.

  • Christine

    Ah oui, quand même.

  • Gorka

    Ma 70e... Ma 77e chronique. Et c'est vrai que ça en fait...

  • Christine

    Tu disais que quand tu étais derrière le micro, c'est comme si le bégaiement n'était plus là.

  • Gorka

    Évidemment !

  • Christine

    Alors comment tu l'expliques ça ?

  • Gorka

    Comment je l'explique ? C'est qu'en fait, quand je suis devant le micro, le bégaiement n'a plus lieu d'être. Et j'ai une petite voix en moi qui me dit, il ne faut plus que tu bégayes.

  • Christine

    Et est-ce qu'après ça, c'est quelque chose que t'arrives... Maintenant que ça fait six ans que tu fais de la radio, donc j'imagine que ça a dû faire évoluer ta voix.

  • Gorka

    Oui, ça a fait évoluer ma voix, et puis j'ai gardé tous les enregistrements, et je me suis aperçu qu'au niveau présentation, je me suis beaucoup amélioré, parce qu'au tout début, c'était des 3, 2, 1, « Monsieur Machin, bidule, bonjour » , et maintenant, c'est « Bonjour monsieur, vous avez fait ci » . C'est vrai que je pense qu'il fallait que je fasse ça pour voir si j'ai, en fait, le fait que Radio Païs... me donne l'occasion de me diffuser mes interviews, c'est super. Ou même, c'est vrai qu'avant, c'est vrai que j'idéalisais tellement Radio France Pays-Basque Pau Béarn que j'étais persuadé qu'il n'y avait que ça, qu'il n'y avait que comme radio. Alors maintenant, c'est vrai qu'en étant à Radio Pais, j'arrive à faire pas mal de reportages. Même si j'en ai plusieurs en prévision, j'en ai un super pour cet été.

  • Christine

    Ah, c'est secret ou tu peux nous dire un peu ?

  • Gorka

    Je peux le dire. Ça sera la troisième année que je serai accrédité presse sur le Tour de France.

  • Christine

    Ah, génial.

  • Gorka

    Ouais.

  • Christine

    Troisième année quand même.

  • Gorka

    Troisième année, ouais.

  • Christine

    Donc, ça veut dire que c'est toi qui couvres l'événement pour Radio Païs ?

  • Gorka

    Alors, oui, je couvre l'événement. Là, cette année, je serai sur quatre étapes. C'est-à-dire que ça commencera à Toulouse. Pau, Montpellier et Paris, quand j'ai commencé au sein de Radio Païs, je voulais que Radio Païs soit connu de la société du Tour de France.

  • Christine

    D'accord.

  • Gorka

    Maintenant, je me dis que c'est un rêve fou, mais je conçois ma vie comme une roue. À peine je termine quelque chose, il faut que quelque chose d'autre se mette en place. Il faut en permanence que je ne m'ennuie pas.

  • Christine

    Comme si tu avais besoin d'un moteur permanent pour avancer. C'est incroyable. Et comment tu arrives à t'inspirer alors pour avoir à chaque fois des projets ?

  • Gorka

    Eh bien parce que je lis beaucoup, je me tiens au courant et c'est vrai que la chronique que je fais chez Radio Païs, vu que je suis passionné de tout ce qui est événementiel et ainsi que people, Dès qu'il y a quelque chose qui se passe, quand j'apprends, avant c'est vrai que j'étais comme un gamin, et je me disais, waouh, il vient. Alors que maintenant, je fais tout pour y aller. D'accord. La dernière en date a été Monsieur Philippe Manoeuvre, que j'ai rencontré au festival Rock this town. Alors quand je l'ai vu, quand il est arrivé, j'étais ailleurs. Ouais.

  • Christine

    Tu le connaissais, toi ?

  • Gorka

    J'en avais vaguement le temps de parler. Et comme je suis un grand fan de rock'n'roll, et qu'il a connu très bien... Un chanteur que je pleure maintenant, qui est Johnny Hallyday. Donc, j'ai pu discuter avec lui parce qu'il connaissait très bien Johnny.

  • Christine

    D'accord. Donc, en fait, ça, c'était dans le cadre d'une interview que tu as discuté avec lui ou c'était un échange informel ?

  • Gorka

    C'était dans le cadre d'une interview, oui.

  • Christine

    D'accord, pour Radio Pais. Oui. D'accord.

  • Gorka

    Et d'ailleurs, l'interview ne devrait pas tarder à passer.

  • Christine

    Ok, super. D'accord. Et justement, je me demandais, est-ce que... Tu as fait des rencontres comme ça qui t'ont marqué, parce que tu as parlé de 77 reportages. Est-ce qu'il y a des rencontres qui t'ont marquées, j'imagine, qu'il y en a forcément plus que d'autres ?

  • Gorka

    Il y a le couple Bernard Kouchner et Christine Ockrent que j'ai interrogé.

  • Christine

    Ah oui, quand même.

  • Gorka

    Alors, quand j'ai rencontré Christine Ockrent, c'était en fait... Ça me fait rire parce que la première fois que j'ai rencontré Christine Ockrent, c'était pour un séance de dédicaces à Leclerc. Elle avait été avec moi abominable.

  • Christine

    Imbuvable en fait.

  • Gorka

    Imbuvable. Imbuvable. Et un jour j'apprends qu'elle vient aux Idées mènent le monde. Et je me suis dit, au fond de moi-même, bon, elle s'est mal comportée avec moi. Je vais lui préparer une question dont elle ne pourra pas se défaire. Elle a réussi, à se dépatouiller d'une façon dingue.

  • Christine

    On peut savoir ce que c'était la question ?

  • Gorka

    C'était sur les médias.

  • Christine

    D'accord.

  • Gorka

    Je ne me souviens plus de la question.

  • Christine

    D'accord.

  • Gorka

    Et aussi, c'est vrai que par rapport à Christine Ockrent, j'ai rencontré Bernard Kouchner, qui a lui aussi un moment très cocasse. C'est qu'à un moment, je lui pose la question. C'était quoi le thème ?

  • Christine

    Les idées mènent le monde, je dis pour les auditeurs qui connaissent pas, c'est en fait l'équivalent un peu d'un salon littéraire, d'un salon du livre à Pau. Il a lieu chaque année en novembre.

  • Gorka

    Et donc, je lui ai parlé de son métier de politicien et de médecin. À un moment, il me dit, mais vous voulez savoir quoi au juste ? Et moi, je lui dis de quelque chose de mon général. Et c'est vrai que lorsque... que j'écoute là. En sachant le parcours de Bernard Kouchner et qu'il a été aussi général, parfois j'ai des moments très cocasses en interview. Et comment il a réagi ? Très bien.

  • Christine

    Donc il y a eu le couple Ockrent / Kouchner. Est-ce qu'il y a d'autres personnes qui t'ont marqué ?

  • Gorka

    Il y a eu aussi Daniel Herrero qui était présent aux Idées mènent le monde de 2024. Et Daniel Herrero... Je ne vais pas te dire que j'ai des anecdotes avec tout le monde, mais un petit peu quand même. Daniel Herrero, je le rencontre il y a quelques années en arrière, donc je lui demande est-ce qu'on pourrait prendre une photo, il me dit, viens petit jeune. Et ça, ce viens petit jeune, je m'en suis souvenu, et d'ailleurs, je lui en avais reparlé, et bizarrement, il s'en souvenait, il s'en souvenait très bien. C'est vrai que Daniel Herrero, c'est punaise. Moi, je ne suis pas fan de rugby, mais c'est sa voix. Je l'entends, il exprime bien ce qu'il ressent et c'est vrai que...

  • Christine

    Ça t'a marqué.

  • Gorka

    Oui.

  • Christine

    Et dans le cadre du Tour de France, comme tu dis que ça va être la troisième année que tu vas le couvrir, est-ce que tu as eu des rencontres aussi ?

  • Gorka

    Oui,j'ai eu une belle rencontre. C'est qu'en fait, en 2019... Je voyais Raymond Poulidor pour la dernière fois.

  • Christine

    Ah oui, quand même.

  • Gorka

    Et je le revoyais pour la dernière fois au Champs-Elysées. C'est vrai qu'en fait, la raison pour laquelle j'aime ce que je fais, c'est qu'une fois qu'on n'est plus là, même si la personne est morte et elle est dans la boîte, en attendant de se faire manger par... par les vers, il reste la voix. Et ça, c'est génial à entendre, parce qu'en même temps, je me dis, punaise, la vie passe tellement vite.

  • Christine

    Pour toi, est-ce que ces enregistrements, c'est aussi une façon de saisir un peu des instants ?

  • Gorka

    Bien sûr.

  • Christine

    Et puis de garder en mémoire des souvenirs, parce que tu me dis, si je me trompe, mais c'est vrai que la voix, c'est un vecteur qui est hyper fort émotionnel.

  • Gorka

    Oui, c'est vrai.

  • Christine

    Et du coup, de réécouter ces voix que tu as aimées, tu me parlais de la voix d'amis tout à l'heure, là tu me parles de Poulidor. Est-ce que c'est quelque chose qui justement est tellement fort en émotion que tu es heureux de les avoir un peu saisis ces moments-là ?

  • Gorka

    Oui, parce qu'en fait, tout le monde a sa voix et parfois quand je ne suis pas très bien, il m'arrive d'écouter mes anciennes chroniques et de réécouter des anciennes personnes que j'ai entendues. que j'ai enregistrées et c'est vrai que c'est génial.

  • Christine

    Est-ce que toi tu fais de la vidéo ou tu ne fais que des enregistrements audio ?

  • Gorka

    Alors en fait j'ai eu fait de la vidéo en 2019 avec un moniteur. On avait fait avec l'accord de l'ASO, ASO pour les auditeurs de ton podcast, c'est l'organisation du Tour de France.

  • Christine

    D'accord.

  • Gorka

    C'est Armory Sport, c'est Armaury Sport Organisation, qui ne couvre pas que le Tour de France. Ils ont à leur actif plein d'événements. Ils ont les JO, ils ont la Coupe du Monde de foot, ils ont le Dakar, ils ont... En fait, on parle Tour de France, mais ASO, c'est une grande boîte d'événementiel sportive.

  • Christine

    D'accord.

  • Gorka

    Donc en 2019, avec un moniteur... On a couvert le Tour de France, enfin, le contre-la-montre de Pau. Qu'avait gagné Julien Alaphilippe, pour les auditeurs qui ne savent pas qui est Julien Alaphilippe, c'est le mari de Marion Rousse, et Marion Rousse, c'est la patronne du Tour de France féminin. D'accord. Parce que pendant plusieurs années, il n'y avait plus de Tour de France féminin, il n'y avait que les hommes... Il y avait des hommes qui pouvaient faire du vélo et parcourir la France depuis, je crois que c'est depuis 3-4 ans déjà. ASO a repris le flambeau sous la direction de Marion Rousse.

  • Christine

    D'accord. Et donc à cette occasion, toi tu as pu faire des vidéos, c'est ça ?

  • Gorka

    On a pu faire une vidéo, oui. Et d'ailleurs, alors en fait, la vidéo était partie... de Toulouse où j'étais. On était aussi sur le contre-la-montre-palois. Et ça se termine en apothéose par l'arrivée du tour sur le Champs-Elysées.. Et j'avais pu suivre la dernière étape du tour sur un véhicule de la Caravane Béarn. Et c'est vrai que c'est... émotionnellement c'est génial parce que parce que pour celui qui est fan du tour de france c'est génial parce que vivre ça de l'intérieur avec le public "coucou", c'est ce que j'aime au niveau du Tour de France.

  • Christine

    C'est finalement le fait que tu aies gardé le cap d'avoir envie de vivre cette passion autour de la radio, c'est ça qui te permet aujourd'hui de vivre ces expériences, de faire ces rencontres.

  • Gorka

    Oui c'est vrai. Et je vais évoquer, Johnny Hallyday. Moi à chaque fois que j'ai un défi, je me dis donnez-moi l'envie d'avoir envie. Et Johnny Hallyday que j'ai vu 18 fois en concert, sans l'avoir interrogé. Ça reste mon grand regret. Mais j'ai quand même interrogé, il y a plusieurs années en arrière, un de ses amis, Dick Rivers.

  • Christine

    En fait, ce qui m'impressionne, c'est que tu réussis à embarquer des gens. Parce que Dick Rivers, je pense qu'il est connu, il est sollicité. Et comment tu fais pour, entre guillemets, persuader les gens ? Est-ce que tu as un petit secret à nous partager ?

  • Gorka

    Je crois que je suis timide. Ils me disent « bon, ok, pourquoi pas » .

  • Christine

    Ok. Que t'es timide, c'est-à-dire que tu y vas doucement, peut-être ? Oui. C'est ça, tu vas un peu en douceur pour essayer de gagner leur confiance tranquillement.

  • Gorka

    Pendant plusieurs années, j'étais fan. Et maintenant que je fais de la radio, je n'y vais plus en tant que fan, j'y vais en tant qu'intervieweur. Et lorsque j'ai une chronique... à faire par exemple pour Philippe Manoeuvre la dernière fois que je l'ai interrogé, j e contacte les organisateurs. Petit courrier. Ils me disent, OK, ça marche. Et ce que je fais, c'est que lorsque je contacte les personnes qui ne me connaissent pas, j'explique ce que je fais et je dis aussi combien de temps dure l'interview. Comme ça, ça leur permet de voir que c'est bien. Sauf que là, je leur avais dit que ça durait trois minutes. J'ai un petit peu dépassé de deux minutes. mais bon, et c'est vrai que Philippe Manoeuvre est un mec adorable, adorable parce qu'avec son éclat de rire que tout le monde connait et pendant mon interview il m'expliquait qu'en fait il rêvait de rencontrer tout le monde, il a rencontré tout le monde que ce soit Tina Turner que ce soit les Rolling Stones les Beatles, il a une culture musicale super et d'ailleurs, avant je faisais partie d'un groupe musique sur Billère.

  • Christine

    D'accord.

  • Gorka

    Et un jour, on avait fait une comédie musicale qui se passait dans une audition. D'accord. Moi, j'ai toujours des... J'essayais toujours d'inventer de nouveaux personnages. Donc, je me rappelle, j'étais arrivé avec des lunettes comme lui, une grosse perruque noire et je m'étais à... et je m'étais à... Je m'étais fait appeler Philippe Lapieuvre.

  • Christine

    Ah oui, il y avait quand même un gros clin d'œil.

  • Gorka

    Au lieu de Philippe Maneuvre. Et c'est vrai que j'ai toujours aimé le côté artistique et showbiz, parce que malgré tout, ces personnes-là, évidemment, soit on passe à côté ou soit on est complètement indifférent. Moi, dans tout ce que je fais, je me sers de ces personnes-là pour savoir qu'ils sont vraiment...

  • Christine

    Je me rends compte que la voix finalement, tu l'as dit au début de l'interview, elle a une place primordiale dans ta vie. Parce que moi je t'ai connu dans un endroit où je travaille aussi, au Pôle Laherrère à Pau. Tu es à l'accueil, donc l'air de rien, l'accueil c'est des bonjours mais c'est plus aussi, c'est des échanges. Là tu as parlé longuement de la radio et puis à l'instant tu viens de parler du chant aussi. Donc finalement la voix j'ai l'impression qu'elle est tout le temps là dans ta vie.

  • Gorka

    Elle est tout le temps là dans ma vie et c'est vrai que pour moi, c'est vrai que la voix fait entièrement partie de ma vie. Ce qui est drôle, c'est que quand je suis né, des médecins avaient dit à mes parents que je serais sourd. Et ce que m'expliquait ma mère, c'est que ma mère, folle de rage, prend un sabot en bois, elle le jette contre le mur et moi je réagis. Et là, elle s'est dit, il n'est pas sourd. Il n'est pas sourd. Mais c'est vrai que pour moi, la voix, c'est super. Il faut que je fasse attention parce que de temps en temps, j'ai tendance à la fatiguer, mais bon.

  • Christine

    Je t'avoue que je suis assez impressionnée, Gorka, par tous les projets que tu mènes. Qu'est-ce qui fait que tu y vas comme ça ?

  • Gorka

    Qu'est-ce qui fait que je suis ? Eh bien, je crois que c'est mon handicap qui veut ça. Et que c'est vrai qu'en fait, il y a un mot de la langue française qui m'a toujours déplu, c'est le côté anonymat. Je n'ai jamais supporté ce mot. Jamais. Parce que c'est vrai que chaque être humain a droit à son moment de gloire. Et c'est vrai que j'aime faire ce que je fais. Et c'est vrai que... que tu parlais du pôle Laherrère, jamais j'aurais pensé travailler dans ce milieu-là.

  • Christine

    Pourquoi ?

  • Gorka

    Pourquoi ? Parce qu'au tout début, c'est vrai que maintenant je m'aperçois que l'ESAT, c'est un beau petit cocon qui est bien, mais comme je te disais, comme je suis quelqu'un qui... qui adore les défis. La première à m'en parler, elle était ma mère. Et moi, j'ai mis du temps, et c'est vrai que quand j'ai fait la demande à Elena de faire partie du pôle Laherrère, elle me dit, bon, on va faire un stage. Et c'est vrai, au départ, c'était un petit peu difficile parce que, je me rappelle, j'ai voulu trop en faire. Et mon corps, à un moment, m'a dit « Stop ! Stop ! » Et heureusement, ce qui a eu de bien, c'est que... Pendant cette coupure où j'étais un petit peu... Malade s'est posée la question entre Elena, ma monitrice à l'ESAT, et moi. On a essayé de voir pourquoi ça se passait comme ça. Et maintenant, c'est vrai que quand je suis au pôle, je suis plus à l'extérieur, même si on est encore encadré par les moniteurs. Mais ce que je veux dire aussi, c'est qu'au palais RR, il n'y a pas ces petites turbulences qu'on peut avoir au niveau de l'atelier où je suis. Parce que c'est vrai qu'un jour, je me suis fait la réflexion suivante. Au fond, on nous dit atelier protégé en ESAT, mais ce n'est pas tellement protégé. Enfin, ma vision des choses, et c'est vrai que si j'avais un petit niveau au niveau capacité à m'adapter, bien sûr que je serais resté à l'ESAT, mais étant donné que là, au Pôle Laherrère, ça touche aussi à une de mes nombreuses passions qui est le milieu de l'événementiel, et c'est vrai qu'au Pôle Laherrère, il y a beaucoup d'événements. Même s'il y a des petits événements en vrai du monde, et je ne vous cache pas, chers auditeurs, qu'un jour, je rencontre la personne qui est en train de m'interroger, et j'étais loin de me douter qu'un jour, on faisait cette interview. C'est fou, ça !

  • Christine

    C'est vrai que c'est très drôle.

  • Gorka

    C'est fou !

  • Christine

    Et puis, ça t'ouvre ce que tu me disais, c'est qu'on rencontre tellement de gens différents dans ce pôle, qui est, pour les gens qui ne connaissent pas, un endroit de... de travail, en fait. Il y a plusieurs structures qui sont dans ce pôle. La mienne, là où je suis, dans une coopérative d'activité d'emploi. Donc, il y a tous les âges, tous les milieux sociaux. Donc, ça t'ouvre, finalement, beaucoup plus que l'ESAT. Certainement que tu étais prêt aussi, maintenant, à le faire.

  • Gorka

    C'est vrai que quand on vient au Pôle Laherrère, en ce qui me concerne, même si on est un petit peu faibles, parce que moi, je vous avouerai, chers auditeurs... que je suis atteint d'un handicap qui ne se voit pas, c'est qu'en fait, je fais des phobies au niveau du voyage. Lorsque je viens au Pôle Laherrère, il faut que je passe outre. Je me suis aperçu d'une chose, c'est que, lorsqu'on est agent d'accueil au pôle, en fait, j'étais obligé de me dépasser par rapport à ça. Et une fois qu'on a dépassé ça, C'est super !

  • Christine

    Justement, tu vois, tu parles de dépassement. Moi, j'ai l'impression que finalement, c'est aussi un mot en commun avec les différents éléments que tu as partagés. Il y a plein de fois dans ta vie où tu t'es dépassé. Et moi, je suis assez impressionnée par ça, très sincèrement. Et tu vois, par rapport, puisque sur le podcast, On n'a qu'une voix, donc si on repart sur la voix, moi, je rencontre, évidemment, je discute beaucoup avec les gens sur leur voix et le rapport qu'ils entretiennent avec elles. Et je rencontre des gens qui seraient à 10 000 de ce que tu fais, toi. Comment tu pourrais, sans aller jusqu'au conseil, mais qu'est-ce que tu pourrais partager avec les personnes qui auraient envie, tu vois, d'assumer leur voix ? De prendre la parole et qui ose pas ? Comment elle pourrait faire, à ton avis ?

  • Gorka

    Essayer d'avoir une passion, se mettre à la place de... Non ! Pourquoi je fais des interviews ? Pour permettre aux personnes qui soient fans de tel ou tel artiste, de se dire, si je rencontre cette personne, j'aurais envie de lui poser cette question. Je crois que si j'en suis là, ça vient de mes parents. Parce que mes parents faisaient de la radio. J'ai eu envie de faire comme eux. Et ça aurait pu pas du tout marcher pour moi. Il se trouve que ça se passe bien. Et tu penses qu'ils sont fiers, tes parents, aujourd'hui ? Ouais. Ils peuvent, ouais.

  • Christine

    Ils me montrent pas, mais...

  • Gorka

    Mais tu le sens. Ouais. Et tu dirais qu'aujourd'hui, tu aimes ta voix ?

  • Christine

    Oui, j'aime bien ma voix, ouais. Ouais. Ouais, ouais.

  • Gorka

    Tu n'as pas de difficulté à te réécouter par exemple quand tu as fait une interview ?

  • Christine

    Alors, avant oui, parce que je trouvais que... que c'était pas terrible. Et maintenant, c'est vrai qu'au bout de 77 chroniques, parfois, je me surprends. Avant de m'endormir, j'aime bien écouter telle chose. Parce que c'est vrai qu'au bout de 77 chroniques, j'en ai pas mal que j'ai oublié.

  • Gorka

    Tu m'étonnes.

  • Christine

    J'en ai oublié pas mal. Mais bon.

  • Gorka

    Donc de temps en temps, tu te réécoutes et t'aimes bien. Ouais. Ok, super. Est-ce que tu as un dernier élément à partager avec nous, Gorka ?

  • Christine

    J'aurais à te féliciter parce que ton post-cat est super.

  • Gorka

    Ah, merci, ça me plaît.

  • Christine

    Parler de, justement, la motivation que j'ai, eh bien, ça serait aussi à toi qu'il faudrait te féliciter parce que de prof... qui a voulu faire la radio. Un bon conseil, chers auditeurs, écoutez bien le petit extrait où Christine se présente. Toi aussi, tu as un parcours de vie super, je trouve. C'est à te le dire.

  • Gorka

    Merci beaucoup. Ça me fait très plaisir. Je suis vraiment très touchée de t'avoir accueillie dans ce podcast. Je te remercie d'avoir accepté l'invitation. Tu m'as déjà interviewé toi aussi pour Radio Païs.

  • Christine

    C'est vrai,

  • Gorka

    c'est vrai. Donc on aura peut-être l'occasion de se recroiser.

  • Christine

    C'est vrai, oui.

  • Gorka

    Ce sera avec plaisir en tout cas.

  • Christine

    Au revoir chez le auditeur.

  • Gorka

    Merci Gorka.

  • Speaker #2

    Je remercie infiniment Gorka pour la grande sincérité de son témoignage. J'étais à la fois touchée et très impressionnée par son remarquable parcours. Si vous souhaitez découvrir ses chroniques, je vous invite à suivre le lien. en description de cet épisode. Merci à vous d'avoir écouté cet épisode d'On n'a qu'une voix jusqu'au bout. S'il vous a plu, abonnez-vous dès maintenant pour ne pas manquer la voix de mes prochains invités. Et pour soutenir mon podcast, je vous propose de le noter et de le commenter sur votre application d'écoute préférée. Enfin... Un merci tout particulier à Émilie Décla, qui a créé et interprété toutes les musiques d'On n'a qu'une voix. Retrouvez l'actualité du podcast sur le compte Instagram ou LinkedIn, entre voix et mots. À bientôt !

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Description

Bienvenue sur On n’a qu’une voix, un podcast pour découvrir ce que cache notre voix !


Dans cet épisode, vous allez entendre la voix de Gorka Galarraga.

Gorka est travailleur en situation de handicap, aussi actif que passionné. Depuis quelques années, il s’est lancé un défi : celui du reportage radio. Un véritable défi d’abord, parce qu’il a dû combattre sa timidité et donner une juste place à sa voix. Une réussite ensuite, grâce à une volonté immense, un entourage familial très présent et une forme de sincérité qui lui permet d’entrer facilement en contact avec les autres. 


Nous allons donc évoquer ensemble : 

  • comment il a réussi à aimer sa voix et à l’assumer jusqu’à réaliser plus de 70 reportages pour Radio Pais ; 

  • les défis qu’il relève au quotidien et sa façon d’oser interviewer des personnalités qui semblent inaccessibles ;

  • sa passion pour l’événementiel, la part qu’il y prend dans sa ville et parfois au-delà ;

  • en quoi ce projet radio l’a aidé à se dépasser pour parvenir aujourd’hui à être pleinement à sa place. 


Et croyez-moi, écouter Gorka donne envie de soulever des montagnes !


Bonne écoute !


Je vous invite à découvrir les chroniques de Gorka par ici.

_______

Suivez l'actualité du podcast sur le compte Entre voix et mots : Instagram ou LinkedIn.


Je vous invite à vous abonner au podcast sur votre application d'écoute préférée.

Vous pouvez aussi le noter ⭐⭐⭐⭐⭐ sur Apple podcast ou Spotify : merci par avance pour cette aide précieuse !


Vous avez envie de partager l’histoire de votre voix ?

📩 Contactez-moi à l’adresse suivante : christine.irabola.redac@gmail.com.


Crédits :

  • Réalisation, montage, mixage : Christine Irabola

  • Musiques et chants : Émilie Décla

  • Hébergement : Ausha


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Christine

    On n'a qu'une voix, un podcast pour découvrir ce que cache notre voix. Chaque mois, venez à la rencontre de mes invités qui lèvent le voile sur l'histoire singulière de leur voix. Au programme, des voix parlées, des voix chantées, des voix jouées et des voix parfois malmenées. L'intention ? vous procurer des émotions, vous faire voyager, vous apporter des conseils et vous proposer un pas de côté pour vous inviter à aimer votre voix. Dans cet épisode, vous allez entendre la voix de Gorka Galarraga. Gorka, je l'ai d'abord rencontrée au Pôle AERR à Pau, qui est un espace qui combine plusieurs activités économiques. En tant que travailleur en situation de handicap, il y assure l'accueil deux jours par semaine. Et il aime beaucoup cette mission. Mais il a aussi une passion dans laquelle la voix a une place primordiale et pour laquelle il a dû parfois se bousculer. Cette passion, c'est la chronique radio. A travers le témoignage sincère d'un parcours de vie que l'on peut qualifier d'extraordinaire, il nous invite à sortir de nos préjugés et nous montre, toujours avec le sourire, Le chemin du dépassement de soi. Bonne écoute !

  • Gorka

    Bonjour, je m'appelle Gorka Galarga, je suis palois, j'ai 49 ans, bientôt 50, âge qui me fait un petit peu peur parce que je ne sais pas comment l'aborder. Enfin voilà.

  • Christine

    Est-ce que tu peux nous dire un peu plus de toi ?

  • Gorka

    Alors en fait, je suis travailleur en situation de handicap et je ne vais pas vous parler que de ça. Je vais vous parler aussi parce qu'aujourd'hui, je crois que le thème de la discussion, ça va être la voix qui nous permet de nous exprimer et qui est fait par deux instruments que tout le monde a, les cordes vocales avec lesquelles on peut faire pas mal de choses. Donc voilà, je suis prêt.

  • Christine

    Super, merci Gorka. Quelle place a la voix dans ta vie aujourd'hui ?

  • Gorka

    Alors, la voix a quelque chose de bien. Parce que je m'aperçois que pour un homme de radio que je suis, la voix c'est primordial. Et c'est vrai aussi que, hormis mon travail que je fais au Pôle Laherrère, où on s'est connus, la voix, je m'en sers parfois parce que je suis un petit peu un imitateur, et la voix aussi ça sert à faire vivre des expressions. Et la voix pour moi c'est, en fait... Moi qui suis parfois bègue, moi qui parfois ai tendance à bégayer, j'ai dû apprendre à faire avec. Et ça n'a pas été du tout évident. Et c'est vrai qu'à une certaine période, comme je te le disais quand tu as fait ta conférence aux rencontres autour de la voix, avant pendant très longtemps, il m'arrivait de m'enregistrer... sur cassette avec la voix des chanteurs. Et c'est vrai que, au tout début, la voix nazillarde, je ne me supportais pas. Et petit à petit, j'ai réussi à prendre conscience, oui, c'est vrai que cette voix est la mienne, et qu'en fait, maintenant que je fais de la radio, je n'y fais plus du tout attention. Parce que... Parce que c'est vrai, on m'avait dit que j'avais une voix de radio. Et c'est vrai que je me rappelle, quand j'ai commencé à Radio Pais, la première personne qui m'a entendue me dit, ah, t'as une voix qui passe bien. Et c'est vrai qu'en fait, faire de la radio, ça a toujours été un rêve pour moi. Moi qui suis personne en situation de handicap, je fais passer ça, outre, bien sûr que... que mon enveloppe est en situation de handicap, mais c'est vrai que, en fait, pour le timide que je suis, quand je suis devant un micro, eh bien, j'oublie tout. J'oublie tout.

  • Christine

    C'est génial. OK. Donc, tu disais que tu as dû, par rapport à ton bégaiement, tu as dû faire avec.

  • Gorka

    Oui,j'ai dû faire avec, oui.

  • Christine

    J'imagine que tu as eu un parcours par rapport à ça.

  • Gorka

    Il y a eu un parcours, oui.

  • Christine

    Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu ce parcours ?

  • Gorka

    Alors, étant personne en situation de handicap, il a fallu que j'aille dans divers centres et c'est vrai que... que moi, le style de métier que je voulais faire, c'était artistique. Et c'est vrai que quand t'es personne en situation de handicap, on a tendance à te dire, Gurka, il faut que t'aies les pieds bien sur terre, parce que c'est que du rêve. Et moi, pendant plusieurs années, je me suis dit, mais attends, attends. Ils me disent ça, mais est-ce que je peux vraiment... Et à l'heure actuelle, je m'aperçois qu'en fait, j'ai bien fait de m'être battu, parce que j'ai une chronique sur Radio Païs. C'est vrai que j'ai longtemps rêvé d'être journaliste. Et il n'y a pas tellement longtemps, j'en ai parlé à ma mère. Elle, ce qu'elle voulait, c'est que je fasse ça pour mon plaisir et non pas pour gagner de l'argent. Parce que c'est vrai qu'avec toutes ces émissions qu'il y a à la télévision, style Star Academy et machin comme ça, où en fait, toutes ces émissions sont bien, mais c'est... Mais pour moi, c'est que du rêve, parce qu'on fait miroiter à des tas de gamins, à des tas de personnes, qu'en fait, artistes, tout le monde peut l'être, alors que c'est faux. Exemple, mon idole qui est Michel Drucker. Pour un Michel Drucker, combien travaillent dans des radios locales, combien ont fait ça sur le terrain, alors que c'était un rêve. Et heureusement, je suis arrivé au bout de combien d'efforts, combien... Quand bien de... Je me rappelle quand j'étais ado, il m'est arrivé de m'enregistrer des cassettes à la maison. C'était pas la chronique de Gorka, non. C'était, je me rappelle, c'était... Je vais à la rentrée des classes, je faisais... Je vais aux vacances, ou je mets en avant des émissions. Et je me disais, mais attends, personne va m'écouter. Je crois que si j'écoute ça... Je pense que je vais bien rigoler, mais c'est vrai qu'à la maison, j'ai gardé toutes les cassettes. Ça doit être dans un coin. C'est même dans des poches, il y a des milliers de cassettes, mais bon.

  • Christine

    Ça veut dire qu'en fait, déjà quand tu étais tout jeune, tu avais déjà envie de faire de la radio ?

  • Gorka

    Oui, déjà envie de faire de la radio parce qu'en fait, ce que je ne t'ai pas dit, c'est que je dois ça à mes parents. qui faisaient ça en tant qu'amateurs. Et moi, pendant plusieurs années, je me suis dit, un jour, je ferai comme eux. Un jour, ce sera moi qui serai sur le devant de la scène, qui animerai, qui ferai des interviews.

  • Christine

    Et tu as réalisé ce rêve.

  • Gorka

    J'ai réalisé ce rêve au bout de combien d'années ? Je ne vais pas dire combien d'années de galère.

  • Christine

    Ce n'est pas obligé.

  • Gorka

    Mais bon.

  • Christine

    Est-ce que tu saurais dire, justement, parce que tu disais les efforts que ça t'a demandé, là tu viens de parler de galère, est-ce que tu saurais dire ce qui t'a aidé justement à franchir le cap ?

  • Gorka

    Alors, question très difficile, et en fait, je me suis aperçu que quand j'étais à l'ESAT...

  • Christine

    Tu peux expliquer juste ce que c'est l'ESAT, parce que je pense que tout le monde sait.

  • Gorka

    Alors en fait, un ESAT, c'est un lieu qui accueille des personnes... un lieu qui accueille des personnes en situation de handicap pour tous les niveaux. Et donc, c'est vrai que pendant plusieurs années, je voulais faire un métier dans la radio. Et une année, avec mon éducatrice que tu connais, Héléna, donc au tout début, elle me demande, mais Gorka, tu n'aurais pas envie de faire un stage quelque part ? Je lui dis oui. Elle me dit, où ça ? à France Bleu Béarn-Bigorre, à Radio France Pays-Basque Pau Béarn. Ça s'appelait avant. Donc je lui ai dit, là-bas. Elle m'a dit, bon d'accord, on ne m'a jamais fait le coup. Et c'est vrai que quand j'ai fait ce stage, qui n'a duré qu'un seul jour, ce que je regrettais, c'était le début des enregistreurs numériques, c'était le début de tout plein de choses. Moi, ce que je voulais faire au niveau de ce stage, qui était d'un jour, parce que je me rappelle, le soir quand je suis rentré à la maison, je me suis dit, punaise, il va falloir que je retourne à l'ESAT. Sans me douter que plusieurs années en arrière, je rencontrerai un animateur de Radio Paris, qui à l'époque était à Radio Paris, maintenant il est sur ICI, je ne sais plus sur quelle station de ICI, mais toujours est-il. que je rencontre un ancien animateur de Radio Païs. On se parle, on s'échange nos cartes. Et en juillet 2019, coup de téléphone, est-ce que ça te dirait de faire partie de Radio Païs pour couvrir le festival Hestivoc ? Je lui dis oui, d'accord. Et plus ça arrivait, et plus je me disais, punaise, dans quelles galères je me suis encore mis. Et ma mère me dit, oui, il n'y a que toi qui peux te mettre dans ces galères pareilles. Et c'est vrai que quand j'ai commencé à Radio Païs, je leur ai expliqué que je faisais des reportages. Et ils ont de suite accroché en me disant « Ok, il n'y a pas de problème » . Et là, ça fait 6 ans maintenant que je suis chez Radio Païs et que j'ai un podcast comme toi. Et c'est vrai qu'en six ans, j'ai fait... Là, j'en suis à mon... J'ai réalisé ma 70e chronique.

  • Christine

    Ah oui, quand même.

  • Gorka

    Ma 70e... Ma 77e chronique. Et c'est vrai que ça en fait...

  • Christine

    Tu disais que quand tu étais derrière le micro, c'est comme si le bégaiement n'était plus là.

  • Gorka

    Évidemment !

  • Christine

    Alors comment tu l'expliques ça ?

  • Gorka

    Comment je l'explique ? C'est qu'en fait, quand je suis devant le micro, le bégaiement n'a plus lieu d'être. Et j'ai une petite voix en moi qui me dit, il ne faut plus que tu bégayes.

  • Christine

    Et est-ce qu'après ça, c'est quelque chose que t'arrives... Maintenant que ça fait six ans que tu fais de la radio, donc j'imagine que ça a dû faire évoluer ta voix.

  • Gorka

    Oui, ça a fait évoluer ma voix, et puis j'ai gardé tous les enregistrements, et je me suis aperçu qu'au niveau présentation, je me suis beaucoup amélioré, parce qu'au tout début, c'était des 3, 2, 1, « Monsieur Machin, bidule, bonjour » , et maintenant, c'est « Bonjour monsieur, vous avez fait ci » . C'est vrai que je pense qu'il fallait que je fasse ça pour voir si j'ai, en fait, le fait que Radio Païs... me donne l'occasion de me diffuser mes interviews, c'est super. Ou même, c'est vrai qu'avant, c'est vrai que j'idéalisais tellement Radio France Pays-Basque Pau Béarn que j'étais persuadé qu'il n'y avait que ça, qu'il n'y avait que comme radio. Alors maintenant, c'est vrai qu'en étant à Radio Pais, j'arrive à faire pas mal de reportages. Même si j'en ai plusieurs en prévision, j'en ai un super pour cet été.

  • Christine

    Ah, c'est secret ou tu peux nous dire un peu ?

  • Gorka

    Je peux le dire. Ça sera la troisième année que je serai accrédité presse sur le Tour de France.

  • Christine

    Ah, génial.

  • Gorka

    Ouais.

  • Christine

    Troisième année quand même.

  • Gorka

    Troisième année, ouais.

  • Christine

    Donc, ça veut dire que c'est toi qui couvres l'événement pour Radio Païs ?

  • Gorka

    Alors, oui, je couvre l'événement. Là, cette année, je serai sur quatre étapes. C'est-à-dire que ça commencera à Toulouse. Pau, Montpellier et Paris, quand j'ai commencé au sein de Radio Païs, je voulais que Radio Païs soit connu de la société du Tour de France.

  • Christine

    D'accord.

  • Gorka

    Maintenant, je me dis que c'est un rêve fou, mais je conçois ma vie comme une roue. À peine je termine quelque chose, il faut que quelque chose d'autre se mette en place. Il faut en permanence que je ne m'ennuie pas.

  • Christine

    Comme si tu avais besoin d'un moteur permanent pour avancer. C'est incroyable. Et comment tu arrives à t'inspirer alors pour avoir à chaque fois des projets ?

  • Gorka

    Eh bien parce que je lis beaucoup, je me tiens au courant et c'est vrai que la chronique que je fais chez Radio Païs, vu que je suis passionné de tout ce qui est événementiel et ainsi que people, Dès qu'il y a quelque chose qui se passe, quand j'apprends, avant c'est vrai que j'étais comme un gamin, et je me disais, waouh, il vient. Alors que maintenant, je fais tout pour y aller. D'accord. La dernière en date a été Monsieur Philippe Manoeuvre, que j'ai rencontré au festival Rock this town. Alors quand je l'ai vu, quand il est arrivé, j'étais ailleurs. Ouais.

  • Christine

    Tu le connaissais, toi ?

  • Gorka

    J'en avais vaguement le temps de parler. Et comme je suis un grand fan de rock'n'roll, et qu'il a connu très bien... Un chanteur que je pleure maintenant, qui est Johnny Hallyday. Donc, j'ai pu discuter avec lui parce qu'il connaissait très bien Johnny.

  • Christine

    D'accord. Donc, en fait, ça, c'était dans le cadre d'une interview que tu as discuté avec lui ou c'était un échange informel ?

  • Gorka

    C'était dans le cadre d'une interview, oui.

  • Christine

    D'accord, pour Radio Pais. Oui. D'accord.

  • Gorka

    Et d'ailleurs, l'interview ne devrait pas tarder à passer.

  • Christine

    Ok, super. D'accord. Et justement, je me demandais, est-ce que... Tu as fait des rencontres comme ça qui t'ont marqué, parce que tu as parlé de 77 reportages. Est-ce qu'il y a des rencontres qui t'ont marquées, j'imagine, qu'il y en a forcément plus que d'autres ?

  • Gorka

    Il y a le couple Bernard Kouchner et Christine Ockrent que j'ai interrogé.

  • Christine

    Ah oui, quand même.

  • Gorka

    Alors, quand j'ai rencontré Christine Ockrent, c'était en fait... Ça me fait rire parce que la première fois que j'ai rencontré Christine Ockrent, c'était pour un séance de dédicaces à Leclerc. Elle avait été avec moi abominable.

  • Christine

    Imbuvable en fait.

  • Gorka

    Imbuvable. Imbuvable. Et un jour j'apprends qu'elle vient aux Idées mènent le monde. Et je me suis dit, au fond de moi-même, bon, elle s'est mal comportée avec moi. Je vais lui préparer une question dont elle ne pourra pas se défaire. Elle a réussi, à se dépatouiller d'une façon dingue.

  • Christine

    On peut savoir ce que c'était la question ?

  • Gorka

    C'était sur les médias.

  • Christine

    D'accord.

  • Gorka

    Je ne me souviens plus de la question.

  • Christine

    D'accord.

  • Gorka

    Et aussi, c'est vrai que par rapport à Christine Ockrent, j'ai rencontré Bernard Kouchner, qui a lui aussi un moment très cocasse. C'est qu'à un moment, je lui pose la question. C'était quoi le thème ?

  • Christine

    Les idées mènent le monde, je dis pour les auditeurs qui connaissent pas, c'est en fait l'équivalent un peu d'un salon littéraire, d'un salon du livre à Pau. Il a lieu chaque année en novembre.

  • Gorka

    Et donc, je lui ai parlé de son métier de politicien et de médecin. À un moment, il me dit, mais vous voulez savoir quoi au juste ? Et moi, je lui dis de quelque chose de mon général. Et c'est vrai que lorsque... que j'écoute là. En sachant le parcours de Bernard Kouchner et qu'il a été aussi général, parfois j'ai des moments très cocasses en interview. Et comment il a réagi ? Très bien.

  • Christine

    Donc il y a eu le couple Ockrent / Kouchner. Est-ce qu'il y a d'autres personnes qui t'ont marqué ?

  • Gorka

    Il y a eu aussi Daniel Herrero qui était présent aux Idées mènent le monde de 2024. Et Daniel Herrero... Je ne vais pas te dire que j'ai des anecdotes avec tout le monde, mais un petit peu quand même. Daniel Herrero, je le rencontre il y a quelques années en arrière, donc je lui demande est-ce qu'on pourrait prendre une photo, il me dit, viens petit jeune. Et ça, ce viens petit jeune, je m'en suis souvenu, et d'ailleurs, je lui en avais reparlé, et bizarrement, il s'en souvenait, il s'en souvenait très bien. C'est vrai que Daniel Herrero, c'est punaise. Moi, je ne suis pas fan de rugby, mais c'est sa voix. Je l'entends, il exprime bien ce qu'il ressent et c'est vrai que...

  • Christine

    Ça t'a marqué.

  • Gorka

    Oui.

  • Christine

    Et dans le cadre du Tour de France, comme tu dis que ça va être la troisième année que tu vas le couvrir, est-ce que tu as eu des rencontres aussi ?

  • Gorka

    Oui,j'ai eu une belle rencontre. C'est qu'en fait, en 2019... Je voyais Raymond Poulidor pour la dernière fois.

  • Christine

    Ah oui, quand même.

  • Gorka

    Et je le revoyais pour la dernière fois au Champs-Elysées. C'est vrai qu'en fait, la raison pour laquelle j'aime ce que je fais, c'est qu'une fois qu'on n'est plus là, même si la personne est morte et elle est dans la boîte, en attendant de se faire manger par... par les vers, il reste la voix. Et ça, c'est génial à entendre, parce qu'en même temps, je me dis, punaise, la vie passe tellement vite.

  • Christine

    Pour toi, est-ce que ces enregistrements, c'est aussi une façon de saisir un peu des instants ?

  • Gorka

    Bien sûr.

  • Christine

    Et puis de garder en mémoire des souvenirs, parce que tu me dis, si je me trompe, mais c'est vrai que la voix, c'est un vecteur qui est hyper fort émotionnel.

  • Gorka

    Oui, c'est vrai.

  • Christine

    Et du coup, de réécouter ces voix que tu as aimées, tu me parlais de la voix d'amis tout à l'heure, là tu me parles de Poulidor. Est-ce que c'est quelque chose qui justement est tellement fort en émotion que tu es heureux de les avoir un peu saisis ces moments-là ?

  • Gorka

    Oui, parce qu'en fait, tout le monde a sa voix et parfois quand je ne suis pas très bien, il m'arrive d'écouter mes anciennes chroniques et de réécouter des anciennes personnes que j'ai entendues. que j'ai enregistrées et c'est vrai que c'est génial.

  • Christine

    Est-ce que toi tu fais de la vidéo ou tu ne fais que des enregistrements audio ?

  • Gorka

    Alors en fait j'ai eu fait de la vidéo en 2019 avec un moniteur. On avait fait avec l'accord de l'ASO, ASO pour les auditeurs de ton podcast, c'est l'organisation du Tour de France.

  • Christine

    D'accord.

  • Gorka

    C'est Armory Sport, c'est Armaury Sport Organisation, qui ne couvre pas que le Tour de France. Ils ont à leur actif plein d'événements. Ils ont les JO, ils ont la Coupe du Monde de foot, ils ont le Dakar, ils ont... En fait, on parle Tour de France, mais ASO, c'est une grande boîte d'événementiel sportive.

  • Christine

    D'accord.

  • Gorka

    Donc en 2019, avec un moniteur... On a couvert le Tour de France, enfin, le contre-la-montre de Pau. Qu'avait gagné Julien Alaphilippe, pour les auditeurs qui ne savent pas qui est Julien Alaphilippe, c'est le mari de Marion Rousse, et Marion Rousse, c'est la patronne du Tour de France féminin. D'accord. Parce que pendant plusieurs années, il n'y avait plus de Tour de France féminin, il n'y avait que les hommes... Il y avait des hommes qui pouvaient faire du vélo et parcourir la France depuis, je crois que c'est depuis 3-4 ans déjà. ASO a repris le flambeau sous la direction de Marion Rousse.

  • Christine

    D'accord. Et donc à cette occasion, toi tu as pu faire des vidéos, c'est ça ?

  • Gorka

    On a pu faire une vidéo, oui. Et d'ailleurs, alors en fait, la vidéo était partie... de Toulouse où j'étais. On était aussi sur le contre-la-montre-palois. Et ça se termine en apothéose par l'arrivée du tour sur le Champs-Elysées.. Et j'avais pu suivre la dernière étape du tour sur un véhicule de la Caravane Béarn. Et c'est vrai que c'est... émotionnellement c'est génial parce que parce que pour celui qui est fan du tour de france c'est génial parce que vivre ça de l'intérieur avec le public "coucou", c'est ce que j'aime au niveau du Tour de France.

  • Christine

    C'est finalement le fait que tu aies gardé le cap d'avoir envie de vivre cette passion autour de la radio, c'est ça qui te permet aujourd'hui de vivre ces expériences, de faire ces rencontres.

  • Gorka

    Oui c'est vrai. Et je vais évoquer, Johnny Hallyday. Moi à chaque fois que j'ai un défi, je me dis donnez-moi l'envie d'avoir envie. Et Johnny Hallyday que j'ai vu 18 fois en concert, sans l'avoir interrogé. Ça reste mon grand regret. Mais j'ai quand même interrogé, il y a plusieurs années en arrière, un de ses amis, Dick Rivers.

  • Christine

    En fait, ce qui m'impressionne, c'est que tu réussis à embarquer des gens. Parce que Dick Rivers, je pense qu'il est connu, il est sollicité. Et comment tu fais pour, entre guillemets, persuader les gens ? Est-ce que tu as un petit secret à nous partager ?

  • Gorka

    Je crois que je suis timide. Ils me disent « bon, ok, pourquoi pas » .

  • Christine

    Ok. Que t'es timide, c'est-à-dire que tu y vas doucement, peut-être ? Oui. C'est ça, tu vas un peu en douceur pour essayer de gagner leur confiance tranquillement.

  • Gorka

    Pendant plusieurs années, j'étais fan. Et maintenant que je fais de la radio, je n'y vais plus en tant que fan, j'y vais en tant qu'intervieweur. Et lorsque j'ai une chronique... à faire par exemple pour Philippe Manoeuvre la dernière fois que je l'ai interrogé, j e contacte les organisateurs. Petit courrier. Ils me disent, OK, ça marche. Et ce que je fais, c'est que lorsque je contacte les personnes qui ne me connaissent pas, j'explique ce que je fais et je dis aussi combien de temps dure l'interview. Comme ça, ça leur permet de voir que c'est bien. Sauf que là, je leur avais dit que ça durait trois minutes. J'ai un petit peu dépassé de deux minutes. mais bon, et c'est vrai que Philippe Manoeuvre est un mec adorable, adorable parce qu'avec son éclat de rire que tout le monde connait et pendant mon interview il m'expliquait qu'en fait il rêvait de rencontrer tout le monde, il a rencontré tout le monde que ce soit Tina Turner que ce soit les Rolling Stones les Beatles, il a une culture musicale super et d'ailleurs, avant je faisais partie d'un groupe musique sur Billère.

  • Christine

    D'accord.

  • Gorka

    Et un jour, on avait fait une comédie musicale qui se passait dans une audition. D'accord. Moi, j'ai toujours des... J'essayais toujours d'inventer de nouveaux personnages. Donc, je me rappelle, j'étais arrivé avec des lunettes comme lui, une grosse perruque noire et je m'étais à... et je m'étais à... Je m'étais fait appeler Philippe Lapieuvre.

  • Christine

    Ah oui, il y avait quand même un gros clin d'œil.

  • Gorka

    Au lieu de Philippe Maneuvre. Et c'est vrai que j'ai toujours aimé le côté artistique et showbiz, parce que malgré tout, ces personnes-là, évidemment, soit on passe à côté ou soit on est complètement indifférent. Moi, dans tout ce que je fais, je me sers de ces personnes-là pour savoir qu'ils sont vraiment...

  • Christine

    Je me rends compte que la voix finalement, tu l'as dit au début de l'interview, elle a une place primordiale dans ta vie. Parce que moi je t'ai connu dans un endroit où je travaille aussi, au Pôle Laherrère à Pau. Tu es à l'accueil, donc l'air de rien, l'accueil c'est des bonjours mais c'est plus aussi, c'est des échanges. Là tu as parlé longuement de la radio et puis à l'instant tu viens de parler du chant aussi. Donc finalement la voix j'ai l'impression qu'elle est tout le temps là dans ta vie.

  • Gorka

    Elle est tout le temps là dans ma vie et c'est vrai que pour moi, c'est vrai que la voix fait entièrement partie de ma vie. Ce qui est drôle, c'est que quand je suis né, des médecins avaient dit à mes parents que je serais sourd. Et ce que m'expliquait ma mère, c'est que ma mère, folle de rage, prend un sabot en bois, elle le jette contre le mur et moi je réagis. Et là, elle s'est dit, il n'est pas sourd. Il n'est pas sourd. Mais c'est vrai que pour moi, la voix, c'est super. Il faut que je fasse attention parce que de temps en temps, j'ai tendance à la fatiguer, mais bon.

  • Christine

    Je t'avoue que je suis assez impressionnée, Gorka, par tous les projets que tu mènes. Qu'est-ce qui fait que tu y vas comme ça ?

  • Gorka

    Qu'est-ce qui fait que je suis ? Eh bien, je crois que c'est mon handicap qui veut ça. Et que c'est vrai qu'en fait, il y a un mot de la langue française qui m'a toujours déplu, c'est le côté anonymat. Je n'ai jamais supporté ce mot. Jamais. Parce que c'est vrai que chaque être humain a droit à son moment de gloire. Et c'est vrai que j'aime faire ce que je fais. Et c'est vrai que... que tu parlais du pôle Laherrère, jamais j'aurais pensé travailler dans ce milieu-là.

  • Christine

    Pourquoi ?

  • Gorka

    Pourquoi ? Parce qu'au tout début, c'est vrai que maintenant je m'aperçois que l'ESAT, c'est un beau petit cocon qui est bien, mais comme je te disais, comme je suis quelqu'un qui... qui adore les défis. La première à m'en parler, elle était ma mère. Et moi, j'ai mis du temps, et c'est vrai que quand j'ai fait la demande à Elena de faire partie du pôle Laherrère, elle me dit, bon, on va faire un stage. Et c'est vrai, au départ, c'était un petit peu difficile parce que, je me rappelle, j'ai voulu trop en faire. Et mon corps, à un moment, m'a dit « Stop ! Stop ! » Et heureusement, ce qui a eu de bien, c'est que... Pendant cette coupure où j'étais un petit peu... Malade s'est posée la question entre Elena, ma monitrice à l'ESAT, et moi. On a essayé de voir pourquoi ça se passait comme ça. Et maintenant, c'est vrai que quand je suis au pôle, je suis plus à l'extérieur, même si on est encore encadré par les moniteurs. Mais ce que je veux dire aussi, c'est qu'au palais RR, il n'y a pas ces petites turbulences qu'on peut avoir au niveau de l'atelier où je suis. Parce que c'est vrai qu'un jour, je me suis fait la réflexion suivante. Au fond, on nous dit atelier protégé en ESAT, mais ce n'est pas tellement protégé. Enfin, ma vision des choses, et c'est vrai que si j'avais un petit niveau au niveau capacité à m'adapter, bien sûr que je serais resté à l'ESAT, mais étant donné que là, au Pôle Laherrère, ça touche aussi à une de mes nombreuses passions qui est le milieu de l'événementiel, et c'est vrai qu'au Pôle Laherrère, il y a beaucoup d'événements. Même s'il y a des petits événements en vrai du monde, et je ne vous cache pas, chers auditeurs, qu'un jour, je rencontre la personne qui est en train de m'interroger, et j'étais loin de me douter qu'un jour, on faisait cette interview. C'est fou, ça !

  • Christine

    C'est vrai que c'est très drôle.

  • Gorka

    C'est fou !

  • Christine

    Et puis, ça t'ouvre ce que tu me disais, c'est qu'on rencontre tellement de gens différents dans ce pôle, qui est, pour les gens qui ne connaissent pas, un endroit de... de travail, en fait. Il y a plusieurs structures qui sont dans ce pôle. La mienne, là où je suis, dans une coopérative d'activité d'emploi. Donc, il y a tous les âges, tous les milieux sociaux. Donc, ça t'ouvre, finalement, beaucoup plus que l'ESAT. Certainement que tu étais prêt aussi, maintenant, à le faire.

  • Gorka

    C'est vrai que quand on vient au Pôle Laherrère, en ce qui me concerne, même si on est un petit peu faibles, parce que moi, je vous avouerai, chers auditeurs... que je suis atteint d'un handicap qui ne se voit pas, c'est qu'en fait, je fais des phobies au niveau du voyage. Lorsque je viens au Pôle Laherrère, il faut que je passe outre. Je me suis aperçu d'une chose, c'est que, lorsqu'on est agent d'accueil au pôle, en fait, j'étais obligé de me dépasser par rapport à ça. Et une fois qu'on a dépassé ça, C'est super !

  • Christine

    Justement, tu vois, tu parles de dépassement. Moi, j'ai l'impression que finalement, c'est aussi un mot en commun avec les différents éléments que tu as partagés. Il y a plein de fois dans ta vie où tu t'es dépassé. Et moi, je suis assez impressionnée par ça, très sincèrement. Et tu vois, par rapport, puisque sur le podcast, On n'a qu'une voix, donc si on repart sur la voix, moi, je rencontre, évidemment, je discute beaucoup avec les gens sur leur voix et le rapport qu'ils entretiennent avec elles. Et je rencontre des gens qui seraient à 10 000 de ce que tu fais, toi. Comment tu pourrais, sans aller jusqu'au conseil, mais qu'est-ce que tu pourrais partager avec les personnes qui auraient envie, tu vois, d'assumer leur voix ? De prendre la parole et qui ose pas ? Comment elle pourrait faire, à ton avis ?

  • Gorka

    Essayer d'avoir une passion, se mettre à la place de... Non ! Pourquoi je fais des interviews ? Pour permettre aux personnes qui soient fans de tel ou tel artiste, de se dire, si je rencontre cette personne, j'aurais envie de lui poser cette question. Je crois que si j'en suis là, ça vient de mes parents. Parce que mes parents faisaient de la radio. J'ai eu envie de faire comme eux. Et ça aurait pu pas du tout marcher pour moi. Il se trouve que ça se passe bien. Et tu penses qu'ils sont fiers, tes parents, aujourd'hui ? Ouais. Ils peuvent, ouais.

  • Christine

    Ils me montrent pas, mais...

  • Gorka

    Mais tu le sens. Ouais. Et tu dirais qu'aujourd'hui, tu aimes ta voix ?

  • Christine

    Oui, j'aime bien ma voix, ouais. Ouais. Ouais, ouais.

  • Gorka

    Tu n'as pas de difficulté à te réécouter par exemple quand tu as fait une interview ?

  • Christine

    Alors, avant oui, parce que je trouvais que... que c'était pas terrible. Et maintenant, c'est vrai qu'au bout de 77 chroniques, parfois, je me surprends. Avant de m'endormir, j'aime bien écouter telle chose. Parce que c'est vrai qu'au bout de 77 chroniques, j'en ai pas mal que j'ai oublié.

  • Gorka

    Tu m'étonnes.

  • Christine

    J'en ai oublié pas mal. Mais bon.

  • Gorka

    Donc de temps en temps, tu te réécoutes et t'aimes bien. Ouais. Ok, super. Est-ce que tu as un dernier élément à partager avec nous, Gorka ?

  • Christine

    J'aurais à te féliciter parce que ton post-cat est super.

  • Gorka

    Ah, merci, ça me plaît.

  • Christine

    Parler de, justement, la motivation que j'ai, eh bien, ça serait aussi à toi qu'il faudrait te féliciter parce que de prof... qui a voulu faire la radio. Un bon conseil, chers auditeurs, écoutez bien le petit extrait où Christine se présente. Toi aussi, tu as un parcours de vie super, je trouve. C'est à te le dire.

  • Gorka

    Merci beaucoup. Ça me fait très plaisir. Je suis vraiment très touchée de t'avoir accueillie dans ce podcast. Je te remercie d'avoir accepté l'invitation. Tu m'as déjà interviewé toi aussi pour Radio Païs.

  • Christine

    C'est vrai,

  • Gorka

    c'est vrai. Donc on aura peut-être l'occasion de se recroiser.

  • Christine

    C'est vrai, oui.

  • Gorka

    Ce sera avec plaisir en tout cas.

  • Christine

    Au revoir chez le auditeur.

  • Gorka

    Merci Gorka.

  • Speaker #2

    Je remercie infiniment Gorka pour la grande sincérité de son témoignage. J'étais à la fois touchée et très impressionnée par son remarquable parcours. Si vous souhaitez découvrir ses chroniques, je vous invite à suivre le lien. en description de cet épisode. Merci à vous d'avoir écouté cet épisode d'On n'a qu'une voix jusqu'au bout. S'il vous a plu, abonnez-vous dès maintenant pour ne pas manquer la voix de mes prochains invités. Et pour soutenir mon podcast, je vous propose de le noter et de le commenter sur votre application d'écoute préférée. Enfin... Un merci tout particulier à Émilie Décla, qui a créé et interprété toutes les musiques d'On n'a qu'une voix. Retrouvez l'actualité du podcast sur le compte Instagram ou LinkedIn, entre voix et mots. À bientôt !

Description

Bienvenue sur On n’a qu’une voix, un podcast pour découvrir ce que cache notre voix !


Dans cet épisode, vous allez entendre la voix de Gorka Galarraga.

Gorka est travailleur en situation de handicap, aussi actif que passionné. Depuis quelques années, il s’est lancé un défi : celui du reportage radio. Un véritable défi d’abord, parce qu’il a dû combattre sa timidité et donner une juste place à sa voix. Une réussite ensuite, grâce à une volonté immense, un entourage familial très présent et une forme de sincérité qui lui permet d’entrer facilement en contact avec les autres. 


Nous allons donc évoquer ensemble : 

  • comment il a réussi à aimer sa voix et à l’assumer jusqu’à réaliser plus de 70 reportages pour Radio Pais ; 

  • les défis qu’il relève au quotidien et sa façon d’oser interviewer des personnalités qui semblent inaccessibles ;

  • sa passion pour l’événementiel, la part qu’il y prend dans sa ville et parfois au-delà ;

  • en quoi ce projet radio l’a aidé à se dépasser pour parvenir aujourd’hui à être pleinement à sa place. 


Et croyez-moi, écouter Gorka donne envie de soulever des montagnes !


Bonne écoute !


Je vous invite à découvrir les chroniques de Gorka par ici.

_______

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📩 Contactez-moi à l’adresse suivante : christine.irabola.redac@gmail.com.


Crédits :

  • Réalisation, montage, mixage : Christine Irabola

  • Musiques et chants : Émilie Décla

  • Hébergement : Ausha


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Christine

    On n'a qu'une voix, un podcast pour découvrir ce que cache notre voix. Chaque mois, venez à la rencontre de mes invités qui lèvent le voile sur l'histoire singulière de leur voix. Au programme, des voix parlées, des voix chantées, des voix jouées et des voix parfois malmenées. L'intention ? vous procurer des émotions, vous faire voyager, vous apporter des conseils et vous proposer un pas de côté pour vous inviter à aimer votre voix. Dans cet épisode, vous allez entendre la voix de Gorka Galarraga. Gorka, je l'ai d'abord rencontrée au Pôle AERR à Pau, qui est un espace qui combine plusieurs activités économiques. En tant que travailleur en situation de handicap, il y assure l'accueil deux jours par semaine. Et il aime beaucoup cette mission. Mais il a aussi une passion dans laquelle la voix a une place primordiale et pour laquelle il a dû parfois se bousculer. Cette passion, c'est la chronique radio. A travers le témoignage sincère d'un parcours de vie que l'on peut qualifier d'extraordinaire, il nous invite à sortir de nos préjugés et nous montre, toujours avec le sourire, Le chemin du dépassement de soi. Bonne écoute !

  • Gorka

    Bonjour, je m'appelle Gorka Galarga, je suis palois, j'ai 49 ans, bientôt 50, âge qui me fait un petit peu peur parce que je ne sais pas comment l'aborder. Enfin voilà.

  • Christine

    Est-ce que tu peux nous dire un peu plus de toi ?

  • Gorka

    Alors en fait, je suis travailleur en situation de handicap et je ne vais pas vous parler que de ça. Je vais vous parler aussi parce qu'aujourd'hui, je crois que le thème de la discussion, ça va être la voix qui nous permet de nous exprimer et qui est fait par deux instruments que tout le monde a, les cordes vocales avec lesquelles on peut faire pas mal de choses. Donc voilà, je suis prêt.

  • Christine

    Super, merci Gorka. Quelle place a la voix dans ta vie aujourd'hui ?

  • Gorka

    Alors, la voix a quelque chose de bien. Parce que je m'aperçois que pour un homme de radio que je suis, la voix c'est primordial. Et c'est vrai aussi que, hormis mon travail que je fais au Pôle Laherrère, où on s'est connus, la voix, je m'en sers parfois parce que je suis un petit peu un imitateur, et la voix aussi ça sert à faire vivre des expressions. Et la voix pour moi c'est, en fait... Moi qui suis parfois bègue, moi qui parfois ai tendance à bégayer, j'ai dû apprendre à faire avec. Et ça n'a pas été du tout évident. Et c'est vrai qu'à une certaine période, comme je te le disais quand tu as fait ta conférence aux rencontres autour de la voix, avant pendant très longtemps, il m'arrivait de m'enregistrer... sur cassette avec la voix des chanteurs. Et c'est vrai que, au tout début, la voix nazillarde, je ne me supportais pas. Et petit à petit, j'ai réussi à prendre conscience, oui, c'est vrai que cette voix est la mienne, et qu'en fait, maintenant que je fais de la radio, je n'y fais plus du tout attention. Parce que... Parce que c'est vrai, on m'avait dit que j'avais une voix de radio. Et c'est vrai que je me rappelle, quand j'ai commencé à Radio Pais, la première personne qui m'a entendue me dit, ah, t'as une voix qui passe bien. Et c'est vrai qu'en fait, faire de la radio, ça a toujours été un rêve pour moi. Moi qui suis personne en situation de handicap, je fais passer ça, outre, bien sûr que... que mon enveloppe est en situation de handicap, mais c'est vrai que, en fait, pour le timide que je suis, quand je suis devant un micro, eh bien, j'oublie tout. J'oublie tout.

  • Christine

    C'est génial. OK. Donc, tu disais que tu as dû, par rapport à ton bégaiement, tu as dû faire avec.

  • Gorka

    Oui,j'ai dû faire avec, oui.

  • Christine

    J'imagine que tu as eu un parcours par rapport à ça.

  • Gorka

    Il y a eu un parcours, oui.

  • Christine

    Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu ce parcours ?

  • Gorka

    Alors, étant personne en situation de handicap, il a fallu que j'aille dans divers centres et c'est vrai que... que moi, le style de métier que je voulais faire, c'était artistique. Et c'est vrai que quand t'es personne en situation de handicap, on a tendance à te dire, Gurka, il faut que t'aies les pieds bien sur terre, parce que c'est que du rêve. Et moi, pendant plusieurs années, je me suis dit, mais attends, attends. Ils me disent ça, mais est-ce que je peux vraiment... Et à l'heure actuelle, je m'aperçois qu'en fait, j'ai bien fait de m'être battu, parce que j'ai une chronique sur Radio Païs. C'est vrai que j'ai longtemps rêvé d'être journaliste. Et il n'y a pas tellement longtemps, j'en ai parlé à ma mère. Elle, ce qu'elle voulait, c'est que je fasse ça pour mon plaisir et non pas pour gagner de l'argent. Parce que c'est vrai qu'avec toutes ces émissions qu'il y a à la télévision, style Star Academy et machin comme ça, où en fait, toutes ces émissions sont bien, mais c'est... Mais pour moi, c'est que du rêve, parce qu'on fait miroiter à des tas de gamins, à des tas de personnes, qu'en fait, artistes, tout le monde peut l'être, alors que c'est faux. Exemple, mon idole qui est Michel Drucker. Pour un Michel Drucker, combien travaillent dans des radios locales, combien ont fait ça sur le terrain, alors que c'était un rêve. Et heureusement, je suis arrivé au bout de combien d'efforts, combien... Quand bien de... Je me rappelle quand j'étais ado, il m'est arrivé de m'enregistrer des cassettes à la maison. C'était pas la chronique de Gorka, non. C'était, je me rappelle, c'était... Je vais à la rentrée des classes, je faisais... Je vais aux vacances, ou je mets en avant des émissions. Et je me disais, mais attends, personne va m'écouter. Je crois que si j'écoute ça... Je pense que je vais bien rigoler, mais c'est vrai qu'à la maison, j'ai gardé toutes les cassettes. Ça doit être dans un coin. C'est même dans des poches, il y a des milliers de cassettes, mais bon.

  • Christine

    Ça veut dire qu'en fait, déjà quand tu étais tout jeune, tu avais déjà envie de faire de la radio ?

  • Gorka

    Oui, déjà envie de faire de la radio parce qu'en fait, ce que je ne t'ai pas dit, c'est que je dois ça à mes parents. qui faisaient ça en tant qu'amateurs. Et moi, pendant plusieurs années, je me suis dit, un jour, je ferai comme eux. Un jour, ce sera moi qui serai sur le devant de la scène, qui animerai, qui ferai des interviews.

  • Christine

    Et tu as réalisé ce rêve.

  • Gorka

    J'ai réalisé ce rêve au bout de combien d'années ? Je ne vais pas dire combien d'années de galère.

  • Christine

    Ce n'est pas obligé.

  • Gorka

    Mais bon.

  • Christine

    Est-ce que tu saurais dire, justement, parce que tu disais les efforts que ça t'a demandé, là tu viens de parler de galère, est-ce que tu saurais dire ce qui t'a aidé justement à franchir le cap ?

  • Gorka

    Alors, question très difficile, et en fait, je me suis aperçu que quand j'étais à l'ESAT...

  • Christine

    Tu peux expliquer juste ce que c'est l'ESAT, parce que je pense que tout le monde sait.

  • Gorka

    Alors en fait, un ESAT, c'est un lieu qui accueille des personnes... un lieu qui accueille des personnes en situation de handicap pour tous les niveaux. Et donc, c'est vrai que pendant plusieurs années, je voulais faire un métier dans la radio. Et une année, avec mon éducatrice que tu connais, Héléna, donc au tout début, elle me demande, mais Gorka, tu n'aurais pas envie de faire un stage quelque part ? Je lui dis oui. Elle me dit, où ça ? à France Bleu Béarn-Bigorre, à Radio France Pays-Basque Pau Béarn. Ça s'appelait avant. Donc je lui ai dit, là-bas. Elle m'a dit, bon d'accord, on ne m'a jamais fait le coup. Et c'est vrai que quand j'ai fait ce stage, qui n'a duré qu'un seul jour, ce que je regrettais, c'était le début des enregistreurs numériques, c'était le début de tout plein de choses. Moi, ce que je voulais faire au niveau de ce stage, qui était d'un jour, parce que je me rappelle, le soir quand je suis rentré à la maison, je me suis dit, punaise, il va falloir que je retourne à l'ESAT. Sans me douter que plusieurs années en arrière, je rencontrerai un animateur de Radio Paris, qui à l'époque était à Radio Paris, maintenant il est sur ICI, je ne sais plus sur quelle station de ICI, mais toujours est-il. que je rencontre un ancien animateur de Radio Païs. On se parle, on s'échange nos cartes. Et en juillet 2019, coup de téléphone, est-ce que ça te dirait de faire partie de Radio Païs pour couvrir le festival Hestivoc ? Je lui dis oui, d'accord. Et plus ça arrivait, et plus je me disais, punaise, dans quelles galères je me suis encore mis. Et ma mère me dit, oui, il n'y a que toi qui peux te mettre dans ces galères pareilles. Et c'est vrai que quand j'ai commencé à Radio Païs, je leur ai expliqué que je faisais des reportages. Et ils ont de suite accroché en me disant « Ok, il n'y a pas de problème » . Et là, ça fait 6 ans maintenant que je suis chez Radio Païs et que j'ai un podcast comme toi. Et c'est vrai qu'en six ans, j'ai fait... Là, j'en suis à mon... J'ai réalisé ma 70e chronique.

  • Christine

    Ah oui, quand même.

  • Gorka

    Ma 70e... Ma 77e chronique. Et c'est vrai que ça en fait...

  • Christine

    Tu disais que quand tu étais derrière le micro, c'est comme si le bégaiement n'était plus là.

  • Gorka

    Évidemment !

  • Christine

    Alors comment tu l'expliques ça ?

  • Gorka

    Comment je l'explique ? C'est qu'en fait, quand je suis devant le micro, le bégaiement n'a plus lieu d'être. Et j'ai une petite voix en moi qui me dit, il ne faut plus que tu bégayes.

  • Christine

    Et est-ce qu'après ça, c'est quelque chose que t'arrives... Maintenant que ça fait six ans que tu fais de la radio, donc j'imagine que ça a dû faire évoluer ta voix.

  • Gorka

    Oui, ça a fait évoluer ma voix, et puis j'ai gardé tous les enregistrements, et je me suis aperçu qu'au niveau présentation, je me suis beaucoup amélioré, parce qu'au tout début, c'était des 3, 2, 1, « Monsieur Machin, bidule, bonjour » , et maintenant, c'est « Bonjour monsieur, vous avez fait ci » . C'est vrai que je pense qu'il fallait que je fasse ça pour voir si j'ai, en fait, le fait que Radio Païs... me donne l'occasion de me diffuser mes interviews, c'est super. Ou même, c'est vrai qu'avant, c'est vrai que j'idéalisais tellement Radio France Pays-Basque Pau Béarn que j'étais persuadé qu'il n'y avait que ça, qu'il n'y avait que comme radio. Alors maintenant, c'est vrai qu'en étant à Radio Pais, j'arrive à faire pas mal de reportages. Même si j'en ai plusieurs en prévision, j'en ai un super pour cet été.

  • Christine

    Ah, c'est secret ou tu peux nous dire un peu ?

  • Gorka

    Je peux le dire. Ça sera la troisième année que je serai accrédité presse sur le Tour de France.

  • Christine

    Ah, génial.

  • Gorka

    Ouais.

  • Christine

    Troisième année quand même.

  • Gorka

    Troisième année, ouais.

  • Christine

    Donc, ça veut dire que c'est toi qui couvres l'événement pour Radio Païs ?

  • Gorka

    Alors, oui, je couvre l'événement. Là, cette année, je serai sur quatre étapes. C'est-à-dire que ça commencera à Toulouse. Pau, Montpellier et Paris, quand j'ai commencé au sein de Radio Païs, je voulais que Radio Païs soit connu de la société du Tour de France.

  • Christine

    D'accord.

  • Gorka

    Maintenant, je me dis que c'est un rêve fou, mais je conçois ma vie comme une roue. À peine je termine quelque chose, il faut que quelque chose d'autre se mette en place. Il faut en permanence que je ne m'ennuie pas.

  • Christine

    Comme si tu avais besoin d'un moteur permanent pour avancer. C'est incroyable. Et comment tu arrives à t'inspirer alors pour avoir à chaque fois des projets ?

  • Gorka

    Eh bien parce que je lis beaucoup, je me tiens au courant et c'est vrai que la chronique que je fais chez Radio Païs, vu que je suis passionné de tout ce qui est événementiel et ainsi que people, Dès qu'il y a quelque chose qui se passe, quand j'apprends, avant c'est vrai que j'étais comme un gamin, et je me disais, waouh, il vient. Alors que maintenant, je fais tout pour y aller. D'accord. La dernière en date a été Monsieur Philippe Manoeuvre, que j'ai rencontré au festival Rock this town. Alors quand je l'ai vu, quand il est arrivé, j'étais ailleurs. Ouais.

  • Christine

    Tu le connaissais, toi ?

  • Gorka

    J'en avais vaguement le temps de parler. Et comme je suis un grand fan de rock'n'roll, et qu'il a connu très bien... Un chanteur que je pleure maintenant, qui est Johnny Hallyday. Donc, j'ai pu discuter avec lui parce qu'il connaissait très bien Johnny.

  • Christine

    D'accord. Donc, en fait, ça, c'était dans le cadre d'une interview que tu as discuté avec lui ou c'était un échange informel ?

  • Gorka

    C'était dans le cadre d'une interview, oui.

  • Christine

    D'accord, pour Radio Pais. Oui. D'accord.

  • Gorka

    Et d'ailleurs, l'interview ne devrait pas tarder à passer.

  • Christine

    Ok, super. D'accord. Et justement, je me demandais, est-ce que... Tu as fait des rencontres comme ça qui t'ont marqué, parce que tu as parlé de 77 reportages. Est-ce qu'il y a des rencontres qui t'ont marquées, j'imagine, qu'il y en a forcément plus que d'autres ?

  • Gorka

    Il y a le couple Bernard Kouchner et Christine Ockrent que j'ai interrogé.

  • Christine

    Ah oui, quand même.

  • Gorka

    Alors, quand j'ai rencontré Christine Ockrent, c'était en fait... Ça me fait rire parce que la première fois que j'ai rencontré Christine Ockrent, c'était pour un séance de dédicaces à Leclerc. Elle avait été avec moi abominable.

  • Christine

    Imbuvable en fait.

  • Gorka

    Imbuvable. Imbuvable. Et un jour j'apprends qu'elle vient aux Idées mènent le monde. Et je me suis dit, au fond de moi-même, bon, elle s'est mal comportée avec moi. Je vais lui préparer une question dont elle ne pourra pas se défaire. Elle a réussi, à se dépatouiller d'une façon dingue.

  • Christine

    On peut savoir ce que c'était la question ?

  • Gorka

    C'était sur les médias.

  • Christine

    D'accord.

  • Gorka

    Je ne me souviens plus de la question.

  • Christine

    D'accord.

  • Gorka

    Et aussi, c'est vrai que par rapport à Christine Ockrent, j'ai rencontré Bernard Kouchner, qui a lui aussi un moment très cocasse. C'est qu'à un moment, je lui pose la question. C'était quoi le thème ?

  • Christine

    Les idées mènent le monde, je dis pour les auditeurs qui connaissent pas, c'est en fait l'équivalent un peu d'un salon littéraire, d'un salon du livre à Pau. Il a lieu chaque année en novembre.

  • Gorka

    Et donc, je lui ai parlé de son métier de politicien et de médecin. À un moment, il me dit, mais vous voulez savoir quoi au juste ? Et moi, je lui dis de quelque chose de mon général. Et c'est vrai que lorsque... que j'écoute là. En sachant le parcours de Bernard Kouchner et qu'il a été aussi général, parfois j'ai des moments très cocasses en interview. Et comment il a réagi ? Très bien.

  • Christine

    Donc il y a eu le couple Ockrent / Kouchner. Est-ce qu'il y a d'autres personnes qui t'ont marqué ?

  • Gorka

    Il y a eu aussi Daniel Herrero qui était présent aux Idées mènent le monde de 2024. Et Daniel Herrero... Je ne vais pas te dire que j'ai des anecdotes avec tout le monde, mais un petit peu quand même. Daniel Herrero, je le rencontre il y a quelques années en arrière, donc je lui demande est-ce qu'on pourrait prendre une photo, il me dit, viens petit jeune. Et ça, ce viens petit jeune, je m'en suis souvenu, et d'ailleurs, je lui en avais reparlé, et bizarrement, il s'en souvenait, il s'en souvenait très bien. C'est vrai que Daniel Herrero, c'est punaise. Moi, je ne suis pas fan de rugby, mais c'est sa voix. Je l'entends, il exprime bien ce qu'il ressent et c'est vrai que...

  • Christine

    Ça t'a marqué.

  • Gorka

    Oui.

  • Christine

    Et dans le cadre du Tour de France, comme tu dis que ça va être la troisième année que tu vas le couvrir, est-ce que tu as eu des rencontres aussi ?

  • Gorka

    Oui,j'ai eu une belle rencontre. C'est qu'en fait, en 2019... Je voyais Raymond Poulidor pour la dernière fois.

  • Christine

    Ah oui, quand même.

  • Gorka

    Et je le revoyais pour la dernière fois au Champs-Elysées. C'est vrai qu'en fait, la raison pour laquelle j'aime ce que je fais, c'est qu'une fois qu'on n'est plus là, même si la personne est morte et elle est dans la boîte, en attendant de se faire manger par... par les vers, il reste la voix. Et ça, c'est génial à entendre, parce qu'en même temps, je me dis, punaise, la vie passe tellement vite.

  • Christine

    Pour toi, est-ce que ces enregistrements, c'est aussi une façon de saisir un peu des instants ?

  • Gorka

    Bien sûr.

  • Christine

    Et puis de garder en mémoire des souvenirs, parce que tu me dis, si je me trompe, mais c'est vrai que la voix, c'est un vecteur qui est hyper fort émotionnel.

  • Gorka

    Oui, c'est vrai.

  • Christine

    Et du coup, de réécouter ces voix que tu as aimées, tu me parlais de la voix d'amis tout à l'heure, là tu me parles de Poulidor. Est-ce que c'est quelque chose qui justement est tellement fort en émotion que tu es heureux de les avoir un peu saisis ces moments-là ?

  • Gorka

    Oui, parce qu'en fait, tout le monde a sa voix et parfois quand je ne suis pas très bien, il m'arrive d'écouter mes anciennes chroniques et de réécouter des anciennes personnes que j'ai entendues. que j'ai enregistrées et c'est vrai que c'est génial.

  • Christine

    Est-ce que toi tu fais de la vidéo ou tu ne fais que des enregistrements audio ?

  • Gorka

    Alors en fait j'ai eu fait de la vidéo en 2019 avec un moniteur. On avait fait avec l'accord de l'ASO, ASO pour les auditeurs de ton podcast, c'est l'organisation du Tour de France.

  • Christine

    D'accord.

  • Gorka

    C'est Armory Sport, c'est Armaury Sport Organisation, qui ne couvre pas que le Tour de France. Ils ont à leur actif plein d'événements. Ils ont les JO, ils ont la Coupe du Monde de foot, ils ont le Dakar, ils ont... En fait, on parle Tour de France, mais ASO, c'est une grande boîte d'événementiel sportive.

  • Christine

    D'accord.

  • Gorka

    Donc en 2019, avec un moniteur... On a couvert le Tour de France, enfin, le contre-la-montre de Pau. Qu'avait gagné Julien Alaphilippe, pour les auditeurs qui ne savent pas qui est Julien Alaphilippe, c'est le mari de Marion Rousse, et Marion Rousse, c'est la patronne du Tour de France féminin. D'accord. Parce que pendant plusieurs années, il n'y avait plus de Tour de France féminin, il n'y avait que les hommes... Il y avait des hommes qui pouvaient faire du vélo et parcourir la France depuis, je crois que c'est depuis 3-4 ans déjà. ASO a repris le flambeau sous la direction de Marion Rousse.

  • Christine

    D'accord. Et donc à cette occasion, toi tu as pu faire des vidéos, c'est ça ?

  • Gorka

    On a pu faire une vidéo, oui. Et d'ailleurs, alors en fait, la vidéo était partie... de Toulouse où j'étais. On était aussi sur le contre-la-montre-palois. Et ça se termine en apothéose par l'arrivée du tour sur le Champs-Elysées.. Et j'avais pu suivre la dernière étape du tour sur un véhicule de la Caravane Béarn. Et c'est vrai que c'est... émotionnellement c'est génial parce que parce que pour celui qui est fan du tour de france c'est génial parce que vivre ça de l'intérieur avec le public "coucou", c'est ce que j'aime au niveau du Tour de France.

  • Christine

    C'est finalement le fait que tu aies gardé le cap d'avoir envie de vivre cette passion autour de la radio, c'est ça qui te permet aujourd'hui de vivre ces expériences, de faire ces rencontres.

  • Gorka

    Oui c'est vrai. Et je vais évoquer, Johnny Hallyday. Moi à chaque fois que j'ai un défi, je me dis donnez-moi l'envie d'avoir envie. Et Johnny Hallyday que j'ai vu 18 fois en concert, sans l'avoir interrogé. Ça reste mon grand regret. Mais j'ai quand même interrogé, il y a plusieurs années en arrière, un de ses amis, Dick Rivers.

  • Christine

    En fait, ce qui m'impressionne, c'est que tu réussis à embarquer des gens. Parce que Dick Rivers, je pense qu'il est connu, il est sollicité. Et comment tu fais pour, entre guillemets, persuader les gens ? Est-ce que tu as un petit secret à nous partager ?

  • Gorka

    Je crois que je suis timide. Ils me disent « bon, ok, pourquoi pas » .

  • Christine

    Ok. Que t'es timide, c'est-à-dire que tu y vas doucement, peut-être ? Oui. C'est ça, tu vas un peu en douceur pour essayer de gagner leur confiance tranquillement.

  • Gorka

    Pendant plusieurs années, j'étais fan. Et maintenant que je fais de la radio, je n'y vais plus en tant que fan, j'y vais en tant qu'intervieweur. Et lorsque j'ai une chronique... à faire par exemple pour Philippe Manoeuvre la dernière fois que je l'ai interrogé, j e contacte les organisateurs. Petit courrier. Ils me disent, OK, ça marche. Et ce que je fais, c'est que lorsque je contacte les personnes qui ne me connaissent pas, j'explique ce que je fais et je dis aussi combien de temps dure l'interview. Comme ça, ça leur permet de voir que c'est bien. Sauf que là, je leur avais dit que ça durait trois minutes. J'ai un petit peu dépassé de deux minutes. mais bon, et c'est vrai que Philippe Manoeuvre est un mec adorable, adorable parce qu'avec son éclat de rire que tout le monde connait et pendant mon interview il m'expliquait qu'en fait il rêvait de rencontrer tout le monde, il a rencontré tout le monde que ce soit Tina Turner que ce soit les Rolling Stones les Beatles, il a une culture musicale super et d'ailleurs, avant je faisais partie d'un groupe musique sur Billère.

  • Christine

    D'accord.

  • Gorka

    Et un jour, on avait fait une comédie musicale qui se passait dans une audition. D'accord. Moi, j'ai toujours des... J'essayais toujours d'inventer de nouveaux personnages. Donc, je me rappelle, j'étais arrivé avec des lunettes comme lui, une grosse perruque noire et je m'étais à... et je m'étais à... Je m'étais fait appeler Philippe Lapieuvre.

  • Christine

    Ah oui, il y avait quand même un gros clin d'œil.

  • Gorka

    Au lieu de Philippe Maneuvre. Et c'est vrai que j'ai toujours aimé le côté artistique et showbiz, parce que malgré tout, ces personnes-là, évidemment, soit on passe à côté ou soit on est complètement indifférent. Moi, dans tout ce que je fais, je me sers de ces personnes-là pour savoir qu'ils sont vraiment...

  • Christine

    Je me rends compte que la voix finalement, tu l'as dit au début de l'interview, elle a une place primordiale dans ta vie. Parce que moi je t'ai connu dans un endroit où je travaille aussi, au Pôle Laherrère à Pau. Tu es à l'accueil, donc l'air de rien, l'accueil c'est des bonjours mais c'est plus aussi, c'est des échanges. Là tu as parlé longuement de la radio et puis à l'instant tu viens de parler du chant aussi. Donc finalement la voix j'ai l'impression qu'elle est tout le temps là dans ta vie.

  • Gorka

    Elle est tout le temps là dans ma vie et c'est vrai que pour moi, c'est vrai que la voix fait entièrement partie de ma vie. Ce qui est drôle, c'est que quand je suis né, des médecins avaient dit à mes parents que je serais sourd. Et ce que m'expliquait ma mère, c'est que ma mère, folle de rage, prend un sabot en bois, elle le jette contre le mur et moi je réagis. Et là, elle s'est dit, il n'est pas sourd. Il n'est pas sourd. Mais c'est vrai que pour moi, la voix, c'est super. Il faut que je fasse attention parce que de temps en temps, j'ai tendance à la fatiguer, mais bon.

  • Christine

    Je t'avoue que je suis assez impressionnée, Gorka, par tous les projets que tu mènes. Qu'est-ce qui fait que tu y vas comme ça ?

  • Gorka

    Qu'est-ce qui fait que je suis ? Eh bien, je crois que c'est mon handicap qui veut ça. Et que c'est vrai qu'en fait, il y a un mot de la langue française qui m'a toujours déplu, c'est le côté anonymat. Je n'ai jamais supporté ce mot. Jamais. Parce que c'est vrai que chaque être humain a droit à son moment de gloire. Et c'est vrai que j'aime faire ce que je fais. Et c'est vrai que... que tu parlais du pôle Laherrère, jamais j'aurais pensé travailler dans ce milieu-là.

  • Christine

    Pourquoi ?

  • Gorka

    Pourquoi ? Parce qu'au tout début, c'est vrai que maintenant je m'aperçois que l'ESAT, c'est un beau petit cocon qui est bien, mais comme je te disais, comme je suis quelqu'un qui... qui adore les défis. La première à m'en parler, elle était ma mère. Et moi, j'ai mis du temps, et c'est vrai que quand j'ai fait la demande à Elena de faire partie du pôle Laherrère, elle me dit, bon, on va faire un stage. Et c'est vrai, au départ, c'était un petit peu difficile parce que, je me rappelle, j'ai voulu trop en faire. Et mon corps, à un moment, m'a dit « Stop ! Stop ! » Et heureusement, ce qui a eu de bien, c'est que... Pendant cette coupure où j'étais un petit peu... Malade s'est posée la question entre Elena, ma monitrice à l'ESAT, et moi. On a essayé de voir pourquoi ça se passait comme ça. Et maintenant, c'est vrai que quand je suis au pôle, je suis plus à l'extérieur, même si on est encore encadré par les moniteurs. Mais ce que je veux dire aussi, c'est qu'au palais RR, il n'y a pas ces petites turbulences qu'on peut avoir au niveau de l'atelier où je suis. Parce que c'est vrai qu'un jour, je me suis fait la réflexion suivante. Au fond, on nous dit atelier protégé en ESAT, mais ce n'est pas tellement protégé. Enfin, ma vision des choses, et c'est vrai que si j'avais un petit niveau au niveau capacité à m'adapter, bien sûr que je serais resté à l'ESAT, mais étant donné que là, au Pôle Laherrère, ça touche aussi à une de mes nombreuses passions qui est le milieu de l'événementiel, et c'est vrai qu'au Pôle Laherrère, il y a beaucoup d'événements. Même s'il y a des petits événements en vrai du monde, et je ne vous cache pas, chers auditeurs, qu'un jour, je rencontre la personne qui est en train de m'interroger, et j'étais loin de me douter qu'un jour, on faisait cette interview. C'est fou, ça !

  • Christine

    C'est vrai que c'est très drôle.

  • Gorka

    C'est fou !

  • Christine

    Et puis, ça t'ouvre ce que tu me disais, c'est qu'on rencontre tellement de gens différents dans ce pôle, qui est, pour les gens qui ne connaissent pas, un endroit de... de travail, en fait. Il y a plusieurs structures qui sont dans ce pôle. La mienne, là où je suis, dans une coopérative d'activité d'emploi. Donc, il y a tous les âges, tous les milieux sociaux. Donc, ça t'ouvre, finalement, beaucoup plus que l'ESAT. Certainement que tu étais prêt aussi, maintenant, à le faire.

  • Gorka

    C'est vrai que quand on vient au Pôle Laherrère, en ce qui me concerne, même si on est un petit peu faibles, parce que moi, je vous avouerai, chers auditeurs... que je suis atteint d'un handicap qui ne se voit pas, c'est qu'en fait, je fais des phobies au niveau du voyage. Lorsque je viens au Pôle Laherrère, il faut que je passe outre. Je me suis aperçu d'une chose, c'est que, lorsqu'on est agent d'accueil au pôle, en fait, j'étais obligé de me dépasser par rapport à ça. Et une fois qu'on a dépassé ça, C'est super !

  • Christine

    Justement, tu vois, tu parles de dépassement. Moi, j'ai l'impression que finalement, c'est aussi un mot en commun avec les différents éléments que tu as partagés. Il y a plein de fois dans ta vie où tu t'es dépassé. Et moi, je suis assez impressionnée par ça, très sincèrement. Et tu vois, par rapport, puisque sur le podcast, On n'a qu'une voix, donc si on repart sur la voix, moi, je rencontre, évidemment, je discute beaucoup avec les gens sur leur voix et le rapport qu'ils entretiennent avec elles. Et je rencontre des gens qui seraient à 10 000 de ce que tu fais, toi. Comment tu pourrais, sans aller jusqu'au conseil, mais qu'est-ce que tu pourrais partager avec les personnes qui auraient envie, tu vois, d'assumer leur voix ? De prendre la parole et qui ose pas ? Comment elle pourrait faire, à ton avis ?

  • Gorka

    Essayer d'avoir une passion, se mettre à la place de... Non ! Pourquoi je fais des interviews ? Pour permettre aux personnes qui soient fans de tel ou tel artiste, de se dire, si je rencontre cette personne, j'aurais envie de lui poser cette question. Je crois que si j'en suis là, ça vient de mes parents. Parce que mes parents faisaient de la radio. J'ai eu envie de faire comme eux. Et ça aurait pu pas du tout marcher pour moi. Il se trouve que ça se passe bien. Et tu penses qu'ils sont fiers, tes parents, aujourd'hui ? Ouais. Ils peuvent, ouais.

  • Christine

    Ils me montrent pas, mais...

  • Gorka

    Mais tu le sens. Ouais. Et tu dirais qu'aujourd'hui, tu aimes ta voix ?

  • Christine

    Oui, j'aime bien ma voix, ouais. Ouais. Ouais, ouais.

  • Gorka

    Tu n'as pas de difficulté à te réécouter par exemple quand tu as fait une interview ?

  • Christine

    Alors, avant oui, parce que je trouvais que... que c'était pas terrible. Et maintenant, c'est vrai qu'au bout de 77 chroniques, parfois, je me surprends. Avant de m'endormir, j'aime bien écouter telle chose. Parce que c'est vrai qu'au bout de 77 chroniques, j'en ai pas mal que j'ai oublié.

  • Gorka

    Tu m'étonnes.

  • Christine

    J'en ai oublié pas mal. Mais bon.

  • Gorka

    Donc de temps en temps, tu te réécoutes et t'aimes bien. Ouais. Ok, super. Est-ce que tu as un dernier élément à partager avec nous, Gorka ?

  • Christine

    J'aurais à te féliciter parce que ton post-cat est super.

  • Gorka

    Ah, merci, ça me plaît.

  • Christine

    Parler de, justement, la motivation que j'ai, eh bien, ça serait aussi à toi qu'il faudrait te féliciter parce que de prof... qui a voulu faire la radio. Un bon conseil, chers auditeurs, écoutez bien le petit extrait où Christine se présente. Toi aussi, tu as un parcours de vie super, je trouve. C'est à te le dire.

  • Gorka

    Merci beaucoup. Ça me fait très plaisir. Je suis vraiment très touchée de t'avoir accueillie dans ce podcast. Je te remercie d'avoir accepté l'invitation. Tu m'as déjà interviewé toi aussi pour Radio Païs.

  • Christine

    C'est vrai,

  • Gorka

    c'est vrai. Donc on aura peut-être l'occasion de se recroiser.

  • Christine

    C'est vrai, oui.

  • Gorka

    Ce sera avec plaisir en tout cas.

  • Christine

    Au revoir chez le auditeur.

  • Gorka

    Merci Gorka.

  • Speaker #2

    Je remercie infiniment Gorka pour la grande sincérité de son témoignage. J'étais à la fois touchée et très impressionnée par son remarquable parcours. Si vous souhaitez découvrir ses chroniques, je vous invite à suivre le lien. en description de cet épisode. Merci à vous d'avoir écouté cet épisode d'On n'a qu'une voix jusqu'au bout. S'il vous a plu, abonnez-vous dès maintenant pour ne pas manquer la voix de mes prochains invités. Et pour soutenir mon podcast, je vous propose de le noter et de le commenter sur votre application d'écoute préférée. Enfin... Un merci tout particulier à Émilie Décla, qui a créé et interprété toutes les musiques d'On n'a qu'une voix. Retrouvez l'actualité du podcast sur le compte Instagram ou LinkedIn, entre voix et mots. À bientôt !

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