Speaker #0Mais en réalité, la guérison ne se passe pas forcément par là. Ce que je vais partager avec toi aujourd'hui, c'est qu'on peut avancer, se transformer, se libérer sans avoir besoin de trouver ce fameux pourquoi. Dans ma pratique et dans mon cheminement personnel, j'ai remarqué que ce qui guérit véritablement, c'est la rencontre. J'en parle souvent, j'en ai déjà parlé dans d'autres épisodes. C'est d'abord cette rencontre entre deux êtres humains qui, dans un cadre thérapeutique, devient le véritable vecteur de transformation. Parfois ce n'est pas tant ce qu'on dit ou ce qu'on comprend. mais réellement ce qui se vit dans l'instant, entre deux personnes, dans cet espace qui fait la différence. Je me souviens d'une séance où avec une personne que j'accompagnais, on est resté dans le silence pendant un moment. Pas de questions, pas de réponses, juste une présence partagée suite à une émotion intérieure. intense. Ce n'est pas le pourquoi de son mal-être qui a compté, mais réellement ce qu'elle ressentait à ce moment-là. Comment cela se manifestait dans son corps ? Qu'est-ce qu'il a traversé ? Ce qui était important, c'était de laisser de l'espace à ce qu'elle pouvait contacter à cet instant-là. On appelle cela se centrer sur ce qui est là. Cette simple question qu'est-ce que vous ressentez là maintenant ? qu'est-ce qui vous traverse ? peut amener beaucoup plus de clarté que de creuser sans fin à la recherche de l'origine du malaise. Une autre question que j'aime poser et que tu peux aussi te poser c'est comment aimerais-tu te sentir ? Parce qu'au fond, ce qu'on cherche, c'est souvent un état, un apaisement. Et cette question oriente vers ce qu'on souhaite construire, plutôt que vers le passé. Et là, ce qui est fascinant, c'est que j'ai déjà vu la surprise sur le visage de certaines clientes lorsque je pose cette question. Comment aimeriez-vous vous sentir ? Ou encore, de quoi auriez-vous besoin ? de convoquer à l'intérieur de vous pour vous sentir différemment. Souvent les personnes sont surprises, elles sont prises comme au dépourvu, parce qu'en fait on leur pose rarement cette question. Cela les pousse à envisager un chemin vers le changement et parfois même une autorisation vers la guérison. Elles se rendent alors compte que oui, le but c'est bien de quitter la souffrance. et de changer leur état interne. Lorsqu'on se pose la question du pourquoi, il est important de noter que cela ne signifie pas toujours que l'on veut changer. L'intention derrière le pourquoi est souvent de comprendre, pas nécessairement de se transformer. Comprendre, c'est un exercice intellectuel, mais cela ne nous amène pas toujours vers l'action ou vers la transformation. Parfois même on peut s'enfermer dans une boucle où l'on cherche à tout prix à comprendre sans jamais poser l'intention de guérir ou de se libérer de ce qu'on a compris. Et ce qui est encore plus frappant, c'est que se focaliser sur le pourquoi ne nous ouvre pas à la dimension spirituelle. Le pourquoi c'est de l'intellect. Souvent on est enfermé dans le mental alors que le spirituel est le mental. spirituelle, c'est l'ouverture, c'est la rencontre, justement. Quand on reste dans la quête du pourquoi, on se ferme à la possibilité d'être touché par quelque chose de plus grand que soi. Le processus du ressenti de l'accueil de l'ombre et de ce qui émerge en nous nous met au contraire dans un processus spirituel d'ouverture. En accueillant ce qui est présent, en entrant dans une relation intime avec nos ressentis et nos blessures, on s'ouvre de manière progressive, de cœur à cœur. En fait, c'est un processus d'ouverture en ouverture en ouverture. Ce travail intérieur nous permet de retrouver un lien plus profond avec nous-mêmes, avec notre cœur, avec notre cœur. essence spirituelle. C'est une transformation qui se fait vers plus de vie, de présence et de lumière. Guérir, c'est mettre en lumière l'ombre, c'est-à-dire c'est l'accueillir, dialoguer avec cette ombre qui peut être nos potentiels, nos souffrances. des choses à l'intérieur de nous, des caractéristiques ou des événements de vie qu'on a refoulés, qu'on a mis de côté, qu'on n'a pas forcément envie de regarder. Le fait d'accueillir l'ombre, d'être dans le ici et maintenant et de la voir, la rencontrer, la ressentir, c'est mettre de la lumière dessus. Et c'est la mise en lumière qui est guérie. Donc là on va vraiment au-delà de la simple question du pourquoi. Parce que si je mets de la lumière sur ce que je n'ai jamais eu le courage de regarder jusqu'à aujourd'hui, alors une porte peut s'ouvrir à l'intérieur de moi. De plus en plus, on lâche en thérapie le pourquoi. C'est une question qui se posait beaucoup en psychanalyse, surtout en psychanalyse freudienne. Aujourd'hui, la psychologie évolue, la psychothérapie aussi. Et il n'est plus tellement question de trouver l'origine de l'origine de la souffrance, d'aller explorer ou de vouloir absolument explorer le passé. D'ailleurs, quand quelqu'un vient par exemple pour un accompagnement en EMDR ou en psychogénéalogie, et que cette personne me dit voilà je souffre, voilà ma problématique et je viens pour dévoiler le secret de famille, l'origine ou le premier événement dans l'histoire familiale qui génère la souffrance que je vis aujourd'hui. Souvent je dis à la personne mais peut-être que le processus ne se fera pas de cette façon-là. Peut-être que simplement accueillir le ici et maintenant et votre rapport au passé, peut-être que c'est ça en fait qui va changer quelque chose. C'est la relation qu'on a avec ce qui est ancien, avec les événements anciens. C'est pas tellement l'origine. Une autre chose que j'observe souvent, c'est que lorsque l'on se pose la question du pourquoi, on ne met pas toujours l'intention de guérir ou de changer. Poser la question du pourquoi peut être un réflexe mental, un moyen d'éviter de faire face à la réalité du moment. On cherche des explications, mais cela ne nous pousse pas forcément vers la transformation. Au contraire, se poser des questions comme comment aimeriez-vous vous sentir ? ou de quoi vous auriez besoin ? ou qu'est-ce qui serait à vous ? convoquer à l'intérieur de vous pour vous sentir mieux, ça nous pousse naturellement vers la possibilité de changer et de guérir. Et c'est souvent là que la surprise surgit chez ceux que j'accompagne. Il réalise, quand je pose ces questions, il réalise soudain que le but de la thérapie c'est de quitter la souffrance et de se tourner vers quelque chose de nouveau et non simplement de comprendre pourquoi il souffre. Alors pourquoi est-ce qu'on continue de chercher des pourquoi ? Je pense que c'est parce qu'on vit dans une société qui valorise l'intellect, le raisonnement. Mais honnêtement, la guérison n'est pas toujours une question de compréhension mentale. Je suis de plus en plus persuadée que la guérison passe par l'écoute du corps, et par un corps qu'on permet d'accueillir. La prise de conscience ne suffit pas, c'est pas parce qu'on pose un diagnostic qu'on est guéri. Le pourquoi, c'est comme chercher le diagnostic. Cela peut aider, je... Mais c'est pas assez en fait. J'entends souvent des coachs dire que la thérapie c'est brasser le passé et se fixer sur le pourquoi. Comme je le disais tout à l'heure, la thérapie a beaucoup évolué. Aujourd'hui ce n'est plus vrai. Nous ne sommes plus au temps de la psychanalyse. Et tu sais, il y a un autre piège dans lequel on tombe souvent, celui de la comparaison entre les approches thérapeutiques. Moi je trouve ça ridicule. Chacun a son utilité, chacune s'adresse à un public différent. Dire par exemple que le coaching est mieux que la thérapie ou que la thérapie est supérieure au coaching, c'est manquer de perspective. Ces deux voies ont des objectifs différents. La thérapie s'adresse souvent à des personnes qui veulent plonger dans leur monde intérieur et explorer leurs blessures et être accompagnées spirituellement. Le coaching, lui, est plus tourné vers l'action, le développement de projets, est plutôt orienté solution. En fait, personne ne peut se faire concurrence. Comparer les deux, c'est comme comparer des pommes et des oranges. Et en plus, se définir en se comparant aux autres, c'est une forme de manipulation pour moi. Il vaut mieux trouver ce qui te correspond, ce qui t'appelle, sans te soucier des autres. Avant de terminer, je te propose un petit exercice pratique. Quand ce sera le bon moment pour toi, quand tu seras dans un endroit posé, au calme, ferme les yeux, prends une grande inspiration et pose-toi cette question. Comment je me sens là dans le ici et maintenant ? Et prends le temps de ressentir ce qui se passe dans ton corps. Y a-t-il des tensions, des zones de chaleur, de froideur ou toute autre sensation ? Des émotions qui émergent ? N'essaie pas de comprendre pourquoi tu ressens cela, peu importe. Accueille simplement ce qui est là. Et maintenant, pose-toi cette autre question. Comment j'aimerais me sentir ? Et vois ce qui vient sans jugement. Et pose-toi la question de quoi tu aurais besoin. C'est une petite pratique que tu peux faire à tout moment. Elle t'aide à revenir à l'essentiel de ce que tu vis dans l'instant présent, plutôt que de chercher des réponses dans le passé. Ce qui est important, c'est la rencontre, le ressenti. Et c'est le fait de contacter, de donner forme, de donner expression à ce que tu ressens, que la transformation peut commencer d'ouverture en ouverture, d'écoute en écoute, d'accueil en accueil. J'espère que cet exercice va pouvoir t'aider. Merci de m'avoir écouté, merci de ta fidélité. des nombreux messages que je reçois à chaque épisode. N'hésite pas à me faire des retours, à t'abonner au podcast si tu veux me soutenir et si tu veux me suivre. Tu peux également t'inscrire à la newsletter IFPIA. Ose être à l'écoute de toi, ose ressentir, ose la rencontre,