Speaker #0Souvent, lorsque quelque chose nous fait souffrir, le premier mouvement est de vouloir couper. D'ailleurs, il y a un exercice qui est l'exercice des bonhommes à lumettes où on vient couper les liens. Beaucoup de mes élèves m'en parlent et c'est un exercice qui m'interpelle toujours. Parce que couper n'est pas toujours suffisant. D'ailleurs, certaines personnes me disent « j'ai fait l'exercice et puis en fait il ne s'est rien passé » . Il y a comme une illusion avec ce mouvement du couper. Dans cet épisode, j'avais envie de partager avec toi trois mouvements différents. Couper, accepter et accueillir dans le mouvement de la thérapie et de la rencontre de soi-même. Bonjour et bienvenue sur Oserlame, le podcast qui te connecte à ton être profond. J'espère par nos partages te réveiller et te révéler pour... aux êtres et aux élèves. Mon nom est Betty Tutris. Je suis passionnée par le prendre soin. La spiritualité, l'enseignement, je suis formatrice à l'IFPIA. J'enseigne la psychoénergétique intuitive, la psychogénéalogie évolutive. Le MDR et plein d'autres choses. Je suis également autrice. J'espère dans cet épisode te donner des clés qui te permettront de vivre ton cœur pour laisser chanter ton âme. Chaque épisode est une invitation à l'introspection pour exprimer plus librement toutes les parts de ton être. Il y a des moments où tout nous crie stop. On ne veut plus souffrir, on ne veut plus revivre ces mêmes schémas, ces relations toxiques, ces mémoires qui nous hantent. Alors notre premier réflexe, c'est de couper. Couper les liens, couper avec son passé, couper avec une partie de soi qui fait trop mal. On le fait parfois brutalement, comme une amputation. On bloque un parent toxique, on brûle les ponts avec un ex, on quitte un travail ou une ville, en espérant que ce qui nous blessait restera derrière nous. Mais c'est bien connu, c'est pas parce que tu pars en voyage que tes soucis ne sont plus là et que tes blessures disparaissent. C'est pas parce que tu déménages. C'est la fuite en fait, que ce que tu as vécu avant, ou les liens qui t'ont construit, peuvent disparaître. Rares sont ceux en vérité qui trouvent une vraie paix après avoir coupé. Parce que ce qui a été refoulé, rejeté, continue d'exister à l'intérieur de nous. En psychogénéalogie, on voit souvent ce phénomène. Je me souviens d'une femme qui me racontait, je ne veux pas... plus rien à voir à faire avec mon père. Il était froid, distant, il n'a jamais su m'aimer, j'ai coupé tout contact. Mais au fil du travail en fait elle réalisait qu'elle reproduisait cette même froideur dans ses relations. Et puis on a beau couper avec son père, il a fait partie de notre vie et il fait de toute façon partie de notre histoire. On ne peut pas oublier On ne peut pas faire disparaître. En fait, ce qu'on... Parfois ce qu'on coupe, hein, continue d'agir en nous, mais sous une autre forme. En EMDR, c'est la même chose avec les traumas. Un choc émotionnel non traité ne disparaît pas. Si on refuse de l'accueillir, il peut se figer dans le corps sous forme de tension. de maladies, d'anxiété chronique, d'état de stress post-traumatique, de croyances limitantes. Ce qu'on fuit, ce qu'on coupe, finit toujours par revenir. Pourquoi ? Parce que nous ne sommes pas faits pour fonctionner dans la séparation. En fait, le mouvement de l'âme, c'est de chercher l'unité. Et si la coupure ne suffit pas, on pense alors à l'acceptation. Accepter semble plus sage que couper. On nous dit souvent « accepte ce que tu ne peux changer, accepte tes blessures, accepte ton passé, accepte les autres tels qu'ils sont » . Mais qu'accepte-t-on au fond ? Souvent l'acceptation reste une évaluation mentale. Elle suppose un jugement même subtil. Quand j'accepte quelque chose ou quelqu'un, je prends position. Je délibère intérieurement sur le fait que c'est acceptable ou non. Prenons un exemple concret. Si tu accueilles quelqu'un chez toi pour un thé, tu ouvres ta porte sans condition. Il entre et il est là pleinement, sans que tu analyses s'il mérite au nom d'être là. Il est et c'est tout. Mais si tu l'acceptes, alors quelque part, il y a une évaluation. Tu regardes son comportement, tu juges s'il correspond à ce que tu es prête à tolérer. Peut-être que tu lui ouvres la porte, mais avec des réserves. Je l'accepte, mais il ne doit pas rester trop longtemps. Je l'accepte, mais j'aimerais qu'il soit un peu différent. L'acceptation ne me permet pas, là encore, la pleine transformation. Pour moi, et c'est ma vérité, ce n'est que ma vérité, tu peux penser autrement, c'est ok pour moi. Pour moi, ce qui guérit véritablement, c'est l'accueil. accueillir la traversée intérieure vers l'âme. Le mouvement de l'âme, c'est l'unité. Et alors Jung appelait ça le mariage des contraires, et je trouve ça très joli comme image. Le blanc et le noir qui font alliance, le mal et le bien, voilà, qui peuvent se rencontrer, qui peuvent s'accueillir. En fait, quand l'âme a cet élan d'unité, pour moi il est question aussi d'alchimie. C'est-à-dire que si les deux s'accueillent, si ces deux mouvements qui semblent contraires s'accueillent, alors ça donne autre chose. Donc qu'est-ce qu'accueillir ? Accueillir, c'est oser ressentir pleinement, sans juger, sans repousser, sans vouloir modifier quoi que ce soit. Accueillir, c'est un processus de vérité intérieure. où l'on revient à ses sensations, à ses émotions brutes, sans les censurer. On peut s'allonger, fermer les yeux et on laisse émerger ce qui est là dans le corps, dans le cœur, sans analyser, sans rationaliser. Pourquoi est-ce si puissant ? Parce que tant qu'on fuit la douleur, elle nous possède. Mais si on l'accueille, si on lui donne une place, elle peut... peut nous livrer son message. Pour moi, le ici et maintenant, c'est la clé de la libération. Très souvent, on reste figé dans le passé. Moi, je le dis souvent, l'origine, c'est pas dans le passé. L'origine, c'est dans le ici et maintenant. Et rester figé dans le passé, c'est s'emprisonner dans des souvenirs douloureux, des regrets, des blessures. Parfois, nous nous projetons aussi dans le futur. espérant qu'un jour nous irons mieux, que tout changera. Mais l'âme n'habite ni le passé ni le futur. L'âme elle est dans l'expression du ici et maintenant. Quand on accueille ce qui est sans chercher à le modifier, on se replace dans l'instant présent. On cesse d'être dans la mémoire traumatique ou l'anticipation anxieuse et on revient à ce qui est vivant en nous maintenant. C'est en étant pleinement ici que nous ressentons l'énergie de vie circuler, à l'intérieur de nous. C'est ici que nous pouvons écouter notre corps, sentir nos émotions, et laisser émerger une sagesse plus profonde, qui est la sagesse de notre âme. Quand nous accueillons sans fuir, sans attendre, un autre moment plus propice, nous découvrons quelque chose d'essentiel nous ne sommes pas nos blessures nous sommes plus vastes que nos souffrances nous sommes déjà connectés à notre âme ici et maintenant accueillir ce qui est c'est reconnaître que tout ce qui nous constitue a sa raison d'être nos blessures nos ombres nos douleurs ne sont pas des ennemis elles sont des passages vers nous-mêmes alors je t'invite à réfléchir Qu'est-ce que tu cherches à couper en ce moment ? Qu'as-tu accepté en surface, mais pas en profondeur ? Es-tu prête à accueillir ce qui est en toi, à traverser ton désert habité ? Parce que c'est là et seulement là que l'âme se révèle. Allez, je te propose une pratique. La pratique de l'expérience et de l'état d'ouverture. Il ne s'agit pas d'imaginer, de visualiser ou d'essayer d'atteindre un état particulier. Il s'agit simplement d'être là avec ce qui est. Trouve un moment où tu es en paix ou bien là où la douleur se manifeste spontanément. Achie toi ou allonge toi, peu importe. Ne cherche pas à changer ton état. Si une émotion, une souffrance... Une douleur est présente, n'intervient pas. Laisse ce qui est exister. Nomme-la si cela vient naturellement. Il y a de la peine par exemple, il y a une oppression dans la poitrine, il y a une peur dans le ventre. Ne dis pas j'ai mal où je suis, car tu n'es pas la douleur et tu n'es pas la blessure. Elle est simplement en toi, mais elle n'est pas toi. Ne cherche pas à comprendre, ne cherche pas à apaiser, ne dialogue pas avec elle, ne lui impose rien, simplement ressens. Et laisse ce qui est exister, sans résister, sans rationaliser, sans espérer qu'elle s'en aille. Et si tu te laisses accueillir, si tu te laisses être là, sans contrôler, alors... Il y a un message qui va apparaître, une prise de conscience peut-être. Peut-être qu'une image surgira, un souvenir, une sensation plus profonde. Peut-être que rien ne viendra tout de suite. Mais si tu restes avec, avec l'émotion, avec la douleur, avec la sensation, elle t'enseignera quelque chose. Elle te montrera peut-être d'où elle vient, elle te rappellera ce que tu as oublié, elle te révélera ce que tu es prêt à voir aujourd'hui. Ne force rien, sois juste là, comme une reconnaissance. J'aime beaucoup ce mot. Heureux, plus loin qu'au et plus loin naissance. La reconnaissance. une nouvelle énergie qui peut émerger, l'alchimie qui se fait. Pourquoi ce type de pratique est essentiel ? Parce qu'en fait, ça ne cherche rien. On est dans une société du faire et de l'action. On a complètement oublié d'être simplement présent dans le ici et maintenant. On est en guerre en permanence. Accueillir, c'est ne plus être en guerre avec soi-même. C'est arrêter d'interférer. C'est permettre à ce qui a besoin d'émerger de se révéler dans son propre langage. Parfois la douleur a juste besoin d'être reconnue. Parfois elle porte un message plus profond. Toujours, elle est une porte vers toi-même. Et si tu oses rester avec elle, elle te guidera vers ton âme. Voilà pour cet épisode. Sens-toi libre de m'envoyer un message, de liker, de mettre un commentaire, de me dire comment cet épisode t'a parlé. Tu peux partager si tu penses que quelqu'un a besoin d'écouter cet épisode. Si tu veux soutenir le podcast, tu peux t'abonner, tu peux t'inscrire à la newsletter Ausha. Et ose, ose l'accueil, ose ton âme. A lundi prochain pour un nouvel épisode.