Speaker #0Et il faut être honnête, quand on regarde les réseaux sociaux, ils nous renvoient une seule et même image du succès. Il faut être jeune, mince, belle, dynamique, sans ride, sans marque du temps. Comme si le temps qui passe était un ennemi, comme si notre valeur diminuait avec les années. Alors oui, parfois c'est difficile, difficile d'accep... ces petites rides qui s'installent, ce corps qui change, ces imperfections qui racontent pourtant notre histoire. Encore plus difficile quand on est inondé de filtres qui lissent tout, qui vendent une image de la femme éternellement figée dans la jeunesse. Mais moi j'ai décidé de ne pas utiliser les filtres, parce que je veux montrer la vraie vie. Une femme qui vieillit, qui évolue, qui s'assume, sans chercher à gommer, ce qui fait son authenticité, et ça, c'est un choix de puissance. Je suis très fière des combats que j'ai menés dans ma vie. J'ai créé mon entreprise alors que ce n'était pas une évidence. J'ai porté des projets, construit quelque chose à partir de mes idées, de ma vision. J'ai osé prendre ma place dans des milieux où l'on ne m'attendait pas forcément. Je me suis investie dans des associations, j'ai donné de mon temps, de mon énergie, parce que je crois profondément à la force du collectif, en la solidarité entre femmes, en notre capacité à bâtir ensemble. Et puis moi, la grande timide, j'ai osé devenir autrice, mettre mes mots dans un livre, partager mes pensées avec le monde. affronter cette peur du jugement, du regard extérieur. J'ai osé monter sur scène, devenir conférencière, prendre la parole devant un public, alors qu'avant, je me serais cachée. Et si j'ai pu faire tout ça, c'est tout simplement parce que je n'ai pas essayé d'être comme un homme ou de prouver que je valais autant. C'est parce que je me suis libérée de la comparaison, j'ai arrêté de me dire que je devais faire mes preuves. J'ai décidé que j'avais déjà de la valeur en étant simplement moi. Ce qui m'aide et ce qui peut nous aider, nous les femmes également, à connecter notre puissance, ce sont les cycles. Nous avons en nous une force que l'on nous a appris à ignorer, celle des cycles. Portons en nous le rythme du monde, nous avons la capacité de créer la vie et pas seulement en enfantant, nous créons des projets, des idées, des mouvements, des relations. Accepter nos cycles, c'est comprendre que nous n'avons pas à fonctionner en mode linéaire, toujours au même niveau d'énergie, toujours dans l'action. Nous avons des moments de puissance et des moments de repli, des périodes d'intensité et des périodes de repos. Et ça, ce n'est pas une faiblesse. C'est un immense pouvoir à condition d'en prendre conscience. et de l'honorer. Alors comment fait-on pour reconnecter avec cette force intérieure ? Comment on sort de ces injonctions et on reprend notre pouvoir ? La première étape c'est d'apprendre à se regarder autrement. Si on a passé des années à se juger, à se comparer, on peut commencer par inverser ce processus, se parler avec douceur, au lieu de se critiquer on peut se dire Je suis belle parce que je suis moi. Prendre soin de son corps, pas pour correspondre à un standard, mais parce qu'il est notre temple, notre ancrage dans la matière. Se rappeler que notre valeur ne diminue pas avec le temps, elle s'amplifie. Un autre domaine où l'on nous a souvent limité, c'est la sexualité. Moi j'entends souvent des femmes dire qu'elles peuvent jouir. mais seulement si elles ont un bon partenaire. En vérité, nous les femmes, par rapport aux hommes, on a la capacité de jouir plusieurs fois. Et quand j'entends ces femmes dire que tout dépend du partenaire, alors c'est un peu vrai, on ne va pas se mentir. Mais en fait, pour moi, c'est comme si elles disaient « mon plaisir dépend uniquement de quelqu'un d'autre » . En réalité, et c'est scientifiquement prouvé, notre jouissance est d'abord une connexion avec nous-mêmes, avec notre capacité à nous laisser aller, avec notre imaginaire, avec nos sensations et nos émotions. En fait, cela dépend de cette façon que nous avons de nous libérer du jugement et des blocages. En fait cela dépend de notre état d'esprit. Un abandon au plaisir qui ne dépend pas d'un autre mais de notre propre autorisation intérieure. C'est parce qu'on connecte notre puissance et notre être profond qu'on est capable de profiter et de jouir de la relation. Quand j'ai compris ça, j'ai compris que je pouvais être la seule. responsable de mon plaisir et que cela me connectait à ma puissance sexuelle. Notre société nous donne à penser que celui qui a le pouvoir de la sensualité et du plaisir sexuel, c'est avant tout l'homme, c'est la puissance de l'homme. En vérité, nous les femmes, on a une autre puissance. La puissance d'être en connexion avec nous-mêmes. La puissance de pouvoir profiter de la relation et d'être dans une sensualité simplement à partir de notre ressenti et de notre état d'esprit. C'est vraiment quelque chose qu'on peut explorer, cultiver, amplifier. Notre puissance... passe par notre relation au plaisir et à l'autorisation qu'on se donne, à cette façon qu'on a de nous connecter à nous-mêmes. Pour cela, on doit apprendre à ressentir sans culpabiliser et se laisser aller à explorer ce qui nous fait vibrer dans tous les domaines de notre vie. Quand une femme se reconnecte à sa puissance, elle ne le fait pas que pour elle, elle le fait pour toutes les femmes qui l'ont précédé et celles qui viendront après. Quand je me connecte moi à ma puissance, quand je m'autorise à vivre et quand je m'autorise à être, quand vraiment j'ose exprimer profondément qui je suis, je pense toujours à mes filles. Et je me dis, ce que je vis... Ce que je montre, elles vont pouvoir en profiter. Notre puissance a si longtemps été écrasée, étouffée pendant des siècles. Notre énergie créatrice a été minimisée, notre parole coupée, notre intuition ridiculisée. Ce qui est encore le cas. Mais aujourd'hui, chaque femme qui... ose reprendre sa place, chaque femme qui assume sa voix, chaque femme qui se libère, participe à la guérison d'un immense héritage. Quand nous nous autorisons à être nous-mêmes, nous ouvrons la voie à d'autres femmes. Quand nous guérissons nos blessures, nous apaisons celles de nos mères, de nos grands-mères. Quand nous nous levons, nous équilibrons les forces du monde. Il ne s'agit pas de prendre le pouvoir contre les hommes, mais de rétablir un équilibre. De sortir du schéma de la domination pour entrer dans celui de la... complémentarité. Et cette guérison commence en nous. Chaque fois que nous choisissons la bienveillance envers nous-mêmes, chaque fois que nous nous permettons d'être pleinement, nous envoyons un signal au monde. Nous sommes là, nous sommes entières, nous sommes puissantes. Alors aujourd'hui je t'invite à poser cette question. Où est-ce que je me retiens encore ? où est-ce que je minimise ma puissance ? Reprendre son pouvoir, c'est un choix quotidien, c'est un travail d'amour envers soi. C'est apprendre à se libérer du regard des autres, à honorer son corps, à embrasser sa sexualité, sa sensualité, et à affirmer sa place dans ce monde. Car nous sommes déjà assez, nous avons toujours été assez, et il est temps de le reconnaître. et de le vivre pleinement. Merci d'avoir écouté cet épisode, j'espère qu'il t'aura plu et qu'il t'aura donné des clés. Si cet échange t'a parlé, partage-le avec une femme qui a besoin d'entendre ce message. Ensemble, reconnectons-nous à notre puissance. Si tu veux soutenir le podcast, tu peux t'abonner, tu peux t'inscrire à la newsletter Ausha. Ose-t'en !
