Transcription

• Speaker #0

  Peut-être que tu te demandes ou tu t'es déjà demandé « Est-ce que je peux aider moi qui suis encore blessée ? » Peut-être que tu sens un appel à devenir thérapeute ou peut-être tu l'es déjà et tu te questionnes sur la posture à avoir ou la graduation de la douleur et... des choses que tu as encore à réparer à l'intérieur de toi et à quel moment on peut réellement être thérapeute professionnel de la relation d'aide. En fait, je vais te parler aujourd'hui de quelque chose qui me semble essentiel dans ce processus à devenir thérapeute et à se réaliser en tant que thérapeute. Et ce thème essentiel est le guérisseur blessé. Bonjour et... bienvenue sur Osella, le podcast qui te connecte à ton être prof. J'espère par nos partages te réveiller et te révéler pour oser être et oser le vivre. Mon nom est Betty Dutris, je suis passionnée par la thérapie et la spiritualité. J'enseigne à l'IFPIA la psychogénéalogie évolutive, la psycho-énergie intuitive, l'EMDR transpersonnel et plein d'autres choses. Je suis également autrice d'une livre pour la médiumnité spirituelle. J'espère dans cet épisode me donner des clés qui te permettront de vivre au cœur, pour laisser chanter ton âme. Chaque épisode est une invitation à l'introspection pour exprimer plus librement toutes les pâles de ton être. Dans la mythologie grecque, il y a une figure fascinante. Chiron, un centaure, mais pas comme les autres. Alors que ses frères sont brutaux et sauvages, Chiron est sage, patient, enseignant, guérisseur. Il forme les plus grands héros Achille, Jason, Héraclès. Mais un jour, il est accidentellement blessé par une flèche empoisonnée, une blessure incurable. Et Chiron est immortel. Il ne peut pas mourir. Il souffre. Il souffre sans pouvoir se soigner lui-même. Et pourtant, c'est de cette blessure que naît sa médecine. Il devient maître en art de guérison, en astrologie, en accompagnement. Et finalement, Il accepte d'offrir son immortalité pour libérer Prométhée. Il meurt et devient Constellation. C'est exactement ça l'archétype du guérisseur blessé. Cette histoire vient dire que tu n'as pas besoin d'être guéri pour guider. Tu as juste besoin d'avoir traversé et d'être honnête avec ce que tu portes. Carl Gustav Jung, le père de la psychologie analytique, disait « Seul celui qui a été blessé peut guérir. » Pourquoi ? Parce qu'il connaît les lieux sombres, parce qu'il ne fuit pas la douleur, parce qu'il est capable de voir chez l'autre ce qu'il a déjà regardé en lui-même. Jean d'Ambourquette qui est... Prêtre et psychologue et thérapeute du pardon ajoute une nuance essentielle. Il parle du blessé éclairé, celui qui a reconnu sa douleur sans s'y identifier. Pour lui, le vrai pardon ce n'est pas vers l'autre, ce n'est pas excuser, ce n'est pas oublier. C'est un pardon intérieur. Moi j'ai l'habitude de dire la part qui est donnée. C'est un acte de paix. avec sa propre blessure. On ne pardonne pas pour libérer l'autre, on pardonne pour ne plus être prisonnier de sa douleur. En fait, tu n'as pas à pardonner celui ou celle qui t'a fait du mal, mais tu peux pardonner à ta propre blessure d'exister. Tu peux cesser de t'en vouloir d'avoir été brisé. Tu peux cesser d'attendre réparation pour commencer à vivre. Et ce jour-là, tu reprends ta puissance. Alors, quelles sont les étapes du passage de la blessure à la médecine ? En fait, ce chemin n'est pas linéaire, il n'est pas théorique. Mais il y a quand même quelques étapes intérieures. D'abord la blessure, elle vient souvent de l'enfance, d'un rejet, d'un abandon, d'un traumatisme. Et elle devient une empreinte, elle conditionne tes relations, ton regard sur toi, ton besoin de reconnaissance. Et puis il y a une deuxième étape, l'effondrement. Tu fais tout pour ne pas la sentir, cette blessure. Jusqu'au jour où ça craque, où tu ne peux plus faire semblant. Donc là il y a des crises comme le burn-out, la rupture, les angoisses, le vide existentiel. Ce moment est extrêmement douloureux, mais il est le retour, le début d'un retour à soi. Il y a ensuite une troisième étape, l'intégration. C'est là que commence le vrai travail. Tu regardes ta blessure, tu l'écoutes, tu reconnais ce qu'elle a construit en toi. Des émotions comme la peur, la vigilance, le perfectionnisme ou tout autre chose. Mais aussi la sensibilité, l'intuition, la capacité à sentir l'autre. Et là, une bascule s'opère. Tu ne veux plus fuir ta douleur, tu veux comprendre. Tu veux en faire quelque chose. La dernière étape, la transmission. Quand ta blessure ne te définit plus, elle devient un langage. Tu reconnais la souffrance chez les autres, tu accompagnes avec empathie lucide. Tu ne cherches pas à sauver, tu marches à côté. Et c'est ça la vraie présence thérapeutique. Quelle est la blessure que tu portes encore ? Est-ce que tu l'ignores ? Est-ce que tu arrives à la contacter ? Est-ce que... Où est-ce que tu es en train d'en faire une médecine ? Je ne te parle pas forcément d'en faire un métier, je te parle d'en faire une posture d'âme. Peut-être que ton feu sacré est là, dans cette faille que tu voulais cacher, dans cette douleur que tu croyais honteuse. Allez, je t'invite maintenant à une courte pratique. Ferme les yeux, pose-toi, respire. Visualise un lieu, un endroit qui te parle, une forêt, une montagne, un désert, peu importe. Et tu marches vers ce lieu intérieur. Au centre, il y a un feu. Et assis près du feu, une silhouette. C'est toi. Mais un toi plus ancien, plus sage. C'est toi. C'est ton guérisseur blessé. Ausha, observe-le, cette silhouette, cette énergie, qui porte encore la trace de la blessure. Mais en même temps, il y a un rayonnement. Et pose-lui ces trois questions. Quelle est la blessure que je n'ai pas encore embrassée ? Qu'as-tu appris grâce à elle ? En quoi puis-je servir avec cette douleur devenue lumière ? Et reste là un instant, écoute les réponses, ressens. Puis doucement reviens ici dans ton souffle, dans ton corps, et écris le message que tu as reçu. Le guérisseur blessé vient dire que tu n'as pas besoin d'être... Réparer pour accompagner. Tu as besoin d'être authentique, présent, lucide sur ton histoire. Ta blessure, si tu la portes avec amour, devient un langage sacré. Tu ne guéris pas les autres malgré ta souffrance. Tu guéris parce que tu sais ce que c'est. Ose, ose ta feuille, ose ta médecine, ose ton âme. J'espère que cet épisode t'a plu. Si tu penses que ça peut aider quelqu'un, tu peux partager. Si tu veux soutenir le podcast, tu peux t'abonner. Tu peux t'inscrire à la newsletter IFPIA également. Prends soin de toi et je te dis à lundi prochain pour un nouvel épisode.