Speaker #0Aujourd'hui, on va parler d'un poison puissant, un poison qui s'installe très tôt, parfois dès l'enfance, sans qu'on s'en rende compte. La honte. Je ne parle pas de la gêne passagère quand tu fais une erreur. Je te parle de cette honte profonde, celle qui s'accroche, celle qui t'empêche de parler, de te montrer, de respirer librement. celle qui te fait croire que tu n'es pas assez ou que tu es trop, trop abîmé, trop pauvre, trop en colère, pas assez digne d'être aimé. Bonjour et bienvenue sur Oser l'âme, le podcast qui te connecte à ton être profond. J'espère par nos partages te réveiller, te révéler pour oser être et oser la vie. Mon nom est Betty Tutris, je suis... Passionnée par le prendre soin, la thérapie, la spiritualité, j'enseigne la psychogénéalogie évolutive, la psychoénergétique, le MDR transpersonnel et plein d'autres choses. Je suis également autrice du livre « La médiumnité spirituelle » . J'espère dans cet épisode te donner des clés qui te permettront d'ouvrir ton cœur, laisser chanter ton âme. Chaque épisode est une invitation à l'introspection pour exprimer plus librement toutes les parts de ton être. La honte, quel sujet ! Je la connais bien cette honte. J'ai grandi dans une famille très pauvre et à cela s'ajoutaient certaines violences. Alors j'ai grandi en me disant que je valais moins, moins que les autres, moins que la vie. Mais un jour j'ai compris une chose essentielle. Cette honte-là, ce n'était pas la mienne. La honte ne t'appartient pas, on te l'a donnée. La honte, tu ne n'es pas avec, on te la colle dessus. Quand on te fait du mal, quand on te réduit au silence, quand on t'abandonne alors que tu aurais dû être protégé. Et le plus cruel, c'est que souvent, ce sont ceux qui t'ont fait du mal qui ne ressentent aucune honte. Ils continuent comme si de rien n'était. Et c'est toi qui te retrouves avec ce fardeau. En fait, cette logique-là, elle est complètement tordue. Et elle doit cesser. Lors du procès Mazan, Gisèle Pellicot, qui a été violée pendant des années par son mari, Une femme que je trouve très courageuse, qui est devenue un symbole pour toutes les femmes. Elle a eu le courage en fait de laisser son procès, laisser se faire ce procès au regard de tous. Elle a refusé le huis clos. Et elle portait ce slogan que je trouve très fort qui est « la honte doit changer de camp » . Oui, assez de faire porter la honte aux victimes, assez de silence, assez d'autocensure. La honte doit retourner là où elle est née. Ce qu'il faut aussi comprendre, c'est que la honte est une émotion complexe. C'est-à-dire que la honte est une addition de plein d'autres émotions. Elle contient souvent la peur, la peur d'être rejetée, abandonnée, humiliée. Elle cache parfois de la colère contre soi, contre l'autre, contre l'injustice. Et il y a souvent de la tristesse aussi, de l'impuissance, de la culpabilité. Et c'est pour ça qu'en psychothérapie, parfois la honte est difficile à aborder. Parce qu'elle se camoufle, parce qu'elle est faite de plein de choses. Elle se terre... Dans les silences, les non-dits, les automatismes de survie. Mais l'avantage de l'accompagnement, c'est qu'on peut l'apprivoiser doucement, à travers le dialogue, le corps, les souvenirs, les émotions enfouies. On peut démêler la honte, couche par couche, jusqu'à toucher ce qu'il y a derrière. Et quand on y arrive, quand on ose dire « j'ai eu honte » , « j'ai cru que j'étais le problème » , Alors on commence à faire bouger quelque chose de profond, on réintègre des parts de soi, on se réhumanise. Et là la honte commence à se transformer, pas en une seule séance, mais au fil d'un processus où la parole devient réparation et le regard intérieur se remet à aimer. Reconnaître que tu as été victime est vraiment extrêmement important. Tu peux sortir du rôle de victime sans nier ta douleur. En fait, dire que tu as été victime, c'est nommer une réalité. Être victime, c'est avoir subi sans choix, sans défense. Mais guérir, c'est reprendre ce choix. C'est dire « je ne suis pas ce qu'on m'a fait » . Tu peux porter ta douleur sans qu'elle définisse qui tu es. Tu peux te reconstruire, pas pour oublier, mais pour ne plus vivre sous l'ombre de cette blessure. Il y a des hontes qui sont liées aux abus, à la violence, à la maltraitance. Et il y a aussi des hontes, la honte sociale, quand la pauvreté marque l'individu. Et on en parle beaucoup moins de cette honte. Je pense aux personnes par exemple qui vivent du RSA ou qui doivent aller s'inscrire au Resto du Coeur pour avoir un colis. Dans la majorité des cas, on pense que... Ces personnes, elles profitent du système, c'est vrai, certaines personnes sans doute profitent du système, mais en vérité c'est tellement compliqué d'aller voir quelqu'un pour demander de l'aide parce qu'on n'a plus de quoi vivre. Et souvent cette démarche s'accompagne de honte, parce que c'est une façon de vivre aussi dans le regard des autres, celui qui juge, celui qui te fait sentir en bas. Et c'est difficile de ne pas oser, par exemple, rencontrer des gens, raconter sa situation, ne pas oser inviter quelqu'un chez soi, avoir honte de comment on est habillé, de son adresse, vouloir cacher ses origines. Cette honte-là aussi laisse des marques. Elle peut te faire croire que ta valeur dépend de ton compte en banque ou de ton statut, mais en fait c'est faux. La vraie valeur, la vraie richesse, ne se voit pas, elle se vit, elle se ressent et elle se tient debout à l'intérieur. Et si l'important ce n'était pas le regard des autres mais le tien. Un jour j'ai compris que ce que je croyais lire dans les yeux des autres, ce rejet ce mépris, cette pitié en fait ce n'était pas eux, c'était moi, c'était mon propre regard sur moi-même. En fait, la honte, c'est souvent une projection. On imagine ce que les autres pensent. Mais ce qu'on entend, c'est la voix en nous, celle qu'on a intégrée. Tu n'es pas assez, tu fais honte, tais-toi, tu es différente, tu es un monstre. Mais cette voix-là n'est pas la vérité. Tu peux l'adoucir, tu peux la changer, tu peux apprendre à te regarder autrement avec bienveillance. avec tendresse, avec vérité. Et peut-être connecter la dignité, cette force en toi. La dignité, ce n'est pas l'orgueil, ce n'est pas faire semblant. C'est savoir au fond de toi que tu vaux quelque chose, quoi qu'il arrive. C'est cette voix calme et stable qui dit, je mérite le respect, je mérite d'exister pleinement. Peu importe ce que j'ai traversé. La difficulté, c'est que la honte ronge la dignité. Mais si tu connectes la dignité, alors elle vient guérir la honte. Quand tu reprends ta dignité, tu récupères un territoire intérieur, un espace à toi, solide, intouchable. La dignité ne se quémande pas, elle se retrouve, elle se réveille. Et elles te redressent, même après les pires tempêtes. C'est rester debout. C'est incarner ton être, incarner ton âme. Il y a des gens qui ont tout perdu, qui ont été humiliés, frappés, oubliés. Mais quand tu les regardes, tu sens quelque chose, une lumière, une droiture, une noblesse. Ils sont debout. Pas pour faire l'effort, mais parce qu'ils ont retrouvé leur dignité, parce qu'ils se sont donné le droit d'exister et d'être debout, vivant. Et toi aussi, tu peux te tenir debout. Pas besoin de hurler, pas besoin de briller, juste être là. Et parfois, être debout, c'est juste se relever d'un millimètre. Mais ce millimètre-là, c'est une révolution. Il y a un livre que j'aime beaucoup qui est « S'affranchir de la honte » de Bradshaw, je crois. Je le mettrai dans le descriptif de l'épisode. Il dit que la honte se dissout quand on l'amène à la lumière, quand on ose dire « j'ai eu honte, mais ce n'était pas à moi de la porter » . Et c'est vrai, tu peux rendre cette honte, tu peux la déposer, tu peux reprendre ta place, ton souffle, ta voix. Et tu peux reconnecter ton âme à ce qu'elle a toujours su. Tu es digne, tu es libre. Allez, je te propose une petite pratique pour déposer la honte. Assieds-toi dans un endroit calme, ferme les yeux, respire profondément. Et laisse venir un souvenir, un moment où tu as ressenti de la honte. Peut-être que c'est flou, peut-être que c'est tout à fait net. Accueille simplement ce qui vient. Visualise cette version de toi qui portait cette honte. Peut-être toi enfant, toi ado, toi l'adulte. Peu importe. Regarde-la ou regarde-le. Ausha de cette partie de toi, de cette version de toi. Et dis-lui, tu n'as rien fait de mal, tu n'as pas apporté ça. Ce n'est pas ta faute. La honte ne t'appartient pas. Tu peux la laisser partir maintenant. Et imagine que tu retires un manteau lourd. de ses épaules ou imagine que tu enlèves autre chose qui colle à la peau voilà ce manteau et cette autre chose symbolisent la honte prends le temps de d'enlever de retirer de nettoyer Et vois ce manteau où cette double peau disparaître, tomber. Et toi où cette version de toi se redresse, respire, retrouve de la lumière. Reste encore un instant avec cette version de toi. Voilà, prends le temps de te connecter à cette partie de toi qui est de nouveau libre, de nouveau digne. Prends le temps de lui donner de l'amour, de la reconnaissance. Et puis reviens doucement ici. Et quand tu es prête, ouvre les yeux. Voilà la honte. Tu peux la regarder en face, tu peux la traverser, tu peux t'en libérer. Et ce que tu as vécu ne te définit pas. C'est ce que tu choisis maintenant qui compte. Alors aujourd'hui, je t'invite à faire ce pas, un pas vers toi, vers ta vérité, vers ta dignité. Merci d'avoir écouté cet épisode. Si tu veux le partager, le faire circuler, fais-le, parce que plus on libère la honte, plus on libère les âmes. Si tu veux soutenir le podcast, tu peux t'abonner, tu peux t'inscrire à la newsletter Ishpia. Laisse-moi des commentaires, je réponds toujours avec beaucoup de plaisir. Si tu as un thème que tu voudrais me voir aborder, tu peux aussi m'envoyer un petit message. Prends soin de toi. Au revoir. te redresser, oser rendre la honte, et je te dis à lundi prochain pour un nouvel épisode.