- Speaker #0
Et ceux qui pensent qu'acheter un outil, le mettre en place, ça va résoudre tous leurs problèmes, ils se mettent le doigt dans l'œil. Si je devais recevoir un euro à chaque fois que j'ai un prospect ou un client qui m'a dit « je veux faire de l'IA » , je crois que je serais riche. En gros, il y a énormément de pocs qui n'ont jamais débouché sur rien. Ceux qui ne font pas le pas, je dirais, dans dix ans, on n'en entendra plus parler. Et quelque part, la data, ce sont les yeux quand on est dans l'industrie de procédés. Globalement, aujourd'hui, en termes de ressources humaines, on est à l'os. C'est les équipes du terrain qui ont pris l'initiative et on découvre qu'il y a des choses qui ont été faites et qui sont pertinentes. Parce que c'était techno-centré ou outil-centré et pas du tout centré sur des besoins, des usages, des enjeux. Quand je fais visiter l'usine à des jeunes et qu'ils voient la pile de papier, les saisies à faire au stylo, dans les papiers, etc. Alors qu'à la maison, ils ont la tablette ou ils servent au quotidien. C'est un vrai frein pour recruter.
- Speaker #1
Quand on dirige une PME industrielle, on avance à l'instinct, d'urgence en urgence. Et parfois, on se sent seul face à des décisions toujours plus complexes. Ce podcast, c'est l'endroit où on prend une pause utile, où on s'ouvre à d'autres façons de faire, où on puise de l'inspiration pour améliorer l'efficacité sans y laisser sa santé. Je suis Perrine Thiébaut, et j'ai créé ce podcast comme une boîte à outils pour les dirigeants de l'industrie. Tools make connect, but process makes perfect. Et si on parle vrai, on part du terrain. et on partage ce qui fonctionne. Bienvenue dans Oser l'Efficacité. Bienvenue dans Oser l'Efficacité. Aujourd'hui, on plonge au cœur de la transformation digitale des usines avec un expert du terrain, Mathieu Cura, ingénieur de formation et cofondateur d'Optimistik. Après une carrière dans l'industrie de procédés, en Chine puis en France, Mathieu a vu de près les défis et blocages du monde industriel. Son constat ? Sans data. pas de performance durable. On parle de choc culturel au retour de Chine, de modernisation indispensable, mais surtout de l'importance de redonner du pouvoir aux équipes grâce à la donnée. Pourquoi certains projets digitaux échouent-ils ? Faut-il absolument viser les technologies les plus avancées ? Comment embarquer les équipes dans un projet viable tout en évitant les pièges de gadgets techno ? On y répond sans langue de bois dans cet échange riche en retour d'expérience. C'est parti ! Bonjour à tous et bienvenue dans Oser l'Efficacité. Aujourd'hui, je reçois Mathieu Cura le fondateur d'Optimistik. Déjà, bonjour Mathieu, bienvenue sur le podcast.
- Speaker #2
Bonjour Perrine, merci.
- Speaker #1
Est-ce que pour commencer, tu pourrais nous présenter ton parcours et nous parler un peu de comment tu es en arrivé là aujourd'hui ?
- Speaker #2
Alors, moi c'est simple, je suis un ingénieur généraliste. J'ai commencé ma carrière dans l'industrie de procédés, de l'industrie lourde, pour la fabrication d'acides aminés par fermentation, pour être précis. Métier que j'ai commencé à pratiquer d'abord en Chine. sur des fonctions de support technique pendant 4 ans, puis en France pendant 7 ans, en prenant progressivement diverses responsabilités et pour finir directeur de production sur un site industriel. Ensuite, j'ai passé quelques années dans le secteur de l'énergie, à nouveau sur des fonctions opérationnelles, pour ensuite créer Optimistik en 2015 avec deux autres associés, avec pour idée de simplifier et démocratiser l'usage de la donnée dans les usines.
- Speaker #1
C'est absolument pour ça que je t'ai invité aujourd'hui. Ton profil m'intéresse beaucoup et je pense qu'il intéressera aussi nos auditeurs. Tu as vraiment ce profil industriel qui s'est rendu compte des problèmes sur le terrain et qui est venu finalement avec une solution d'exploitation de la donnée. Donc, on va en reparler. D'ailleurs, quand on a préparé l'épisode ensemble, tu m'as parlé justement de ton retour de Chine, puisque tu as commencé à travailler là-bas, comme tu nous l'as dit, et tu m'en as parlé comme d'un choc. tu peux nous... nous parler de ton ressenti justement quand tu es revenu de Chine et de ce que tu as constaté en France en comparaison ?
- Speaker #2
L'histoire, c'est que quand j'étais en Chine, l'industrie était en train de se construire là-bas. Donc, on était dans une dynamique qui n'avait rien à voir avec la France ou au contraire, on avait des entreprises industrielles qui souffraient de la concurrence internationale. Alors, je précise, j'étais en Chine dans une activité qui produisait là-bas pour le marché local, pas dans une logique... de produire à bas coût pour renvoyer les produits chez nous en Europe. Parce qu'en fait, je travaillais dans un domaine qui est plutôt un domaine de commodité et où la proximité était importante avec le marché du logistique. Mais j'irais, oui, sur cette différence de dynamique, c'est-à-dire qu'on était dans une, on va dire en France, dans une situation quelque part d'usine vieillissante, ayant du mal à se renouveler dans sa manière de produire de manière efficace. mais pour autant je dirais ce choc passé avec mes collègues et mes équipes, on a pu faire de belles choses, en particulier avec des démarches d'excellence opérationnelle pour redresser la barre et aujourd'hui c'est une usine qui tourne bien, donc je dirais que ce n'est pas une fatalité. Par contre, je dirais que L'industrie est un métier qui demande beaucoup d'exigence. C'est un métier très exigeant qui nécessite des approches pluridisciplinaires et donc de l'engagement si on veut résoudre des problèmes et s'améliorer. Et donc, je pense qu'il y a beaucoup de choses autour de la volonté et la volonté du management pour faire évoluer les choses. Et moi, je reste convaincu qu'on a largement moyen de concurrencer nos... compétiteurs étrangers, en faisant tourner nos usines le mieux possible.
- Speaker #1
Donc, en fait, quand tu reviens, tu te dis qu'on a peut-être pris un peu de retard, mais que finalement, en mettant les bonnes personnes au bon endroit et la bonne énergie, tout est possible. C'est plutôt positif, du coup, comme bilan.
- Speaker #2
À l'époque, je n'aurais pas dit qu'on avait du retard, puisqu'en fait, l'industrie en Chine était en train de se développer et de se moderniser un peu en même temps. Le retard, c'est quelque part aujourd'hui qu'on l'a. C'est-à-dire que l'industrie chinoise correspond en fait à des investissements qui ont été faits ces dernières 20 années. Donc les Chinois ont un outil de production industrielle, je dirais, qui est moderne, qui a pu, je dirais, quand on construit un site en greenfield, en partant de rien ces 20 dernières années, on a moyen d'optimiser tous les aspects, la logistique, les flux, les aspects environnementaux, etc. Quand on est sur un site industriel qui a 150 ans, d'histoire, c'est pas la même chose. C'est beaucoup plus compliqué de se moderniser et quelque part, la France a une longue histoire industrielle et fait face à ces défis-là. Il y a des sujets autour du foncier, autour des bassins industriels, de la logistique. Quand on construisait des usines d'aluminium au fin fond des Alpes parce qu'il y avait l'électricité qui venait des barrages il y a un siècle et demi, je dirais que la situation géographique n'est plus forcément optimale aujourd'hui où l'électricité n'est pas le sujet, mais la logistique pour amener la bauxite dans l'usine en est un. Donc, je dirais, on a quelque part, on souffre du fait d'avoir été pionnier dans le développement de l'industrie. Et aujourd'hui, il faut se moderniser, on n'a pas le choix. À nouveau, ce n'est pas impossible, mais on a un certain nombre d'enjeux de ce point de vue-là. Donc, non, la Chine à l'époque n'était pas en avance. Par contre, ce qu'on voyait, c'est qu'elle allait très, très vite. Et aujourd'hui, la question, c'est, il faut aussi qu'on aille vite. De ce point de vue-là, il y a peut-être quand même des sujets autour de la responsabilité de nos institutions et de l'État pour permettre d'aller vite. C'est un autre sujet que je n'aborderai pas aujourd'hui, mais également dans les organisations des entreprises, peut-être à changer de momentum pour poursuivre la réalité du monde dans lequel on évolue.
- Speaker #1
Est-ce que c'est tout de suite à ton retour en France que tu t'es dit que le digital, c'était un incontournable et qu'il fallait le mettre en place le plus vite possible ?
- Speaker #2
Alors, pas immédiatement. Alors, il s'avère que moi, j'ai une formation à la base où je me suis plutôt spécialisé dans les sujets autour de l'électronique, des systèmes d'information, du digital. Et donc, quand je suis rentré en France, je suis arrivé sur des sujets de performance industrielle où quelque part, la data devenait indispensable. Alors, je vais m'expliquer. Alors, je suis un peu biaisé parce que je viens de l'industrie de procédés. Et l'industrie de procédés, c'est quoi ? C'est des très gros équipements, on ne voit pas forcément ce qui se passe dedans. Il y a des tuyaux, il y a des cuves, ce n'est pas comme un atelier d'assemblage où, quelque part, quand on veut améliorer les choses, on va sur le terrain, on fait du game-bas, on regarde, on observe et on va trouver, en général, plein de pistes d'amélioration. Dans une usine qui est faite de tuyaux et de gros équipements, on ne voit pas ce qui se passe à l'intérieur, ce n'est pas tout à fait la même chose. Donc, les approches sont différentes. Et quelque part, la data, ce sont les yeux. quand on est dans l'industrie de procédés. C'est-à-dire qu'on a des capteurs qui vont nous informer sur ce qui se passe dans les équipements. On va avoir également des informations qui sont récupérées par les opérateurs qui sont sur le terrain. On va avoir également d'autres choses. Par exemple, quand on prélève des échantillons, qu'on fait des analyses au laboratoire, là, c'est à nouveau de l'information qui va être pertinente. Et quelque part, c'est cette matière-là qui est intéressante. Et en fait, je me suis rendu compte d'une chose, c'est que si je reviens en 2005, quand je suis rentré en France, on avait assez peu d'outils pour manipuler cette data, pour la collecter et pour l'utiliser de manière efficiente. Et surtout, c'était un sujet, et ça l'est encore dans beaucoup d'entreprises d'ailleurs, un sujet d'experts, c'est-à-dire quelques personnes qui, dans l'organisation, ont une petite appétence pour la donner et se disent « je vais regarder et je vais le faire » . Mais ça reste limité.
- Speaker #1
Ok. Je pense que je me doute de la réponse, mais je vais quand même te poser la question. Aujourd'hui, là, maintenant, Le digital, c'est un levier de performance ou c'est un passage obligé pour rester compétitif ?
- Speaker #2
Alors en fait, pour moi, c'est un passage obligé. C'est-à-dire qu'en gros, on est dans le prolongement de ce qu'on a mis en place avec le Lean, l'excellence opérationnelle, les démarches Six Sigma, etc. Et en fait, la data n'est pas à opposer à tout ça. En fait, c'est un élément en plus qui vient nourrir ces approches. Comme je le disais, ce sont des approches qui sont basées sur la mesure. La mesure, c'est de l'information. Et la data, c'est ça. Donc la question, c'est comment cette donnée On va la collecter de manière, je dirais, la plus exhaustive possible et d'une certaine manière, être capable de la mettre dans les mains de ceux qui en ont besoin au quotidien, de l'opérateur jusqu'au patron de site, en passant par les services centraux au niveau groupe, en passant par la maintenance, la production, la qualité. Donc la question, c'est comment cette matière qui est indispensable pour s'améliorer, on la met à disposition de ceux qui en ont besoin et qui vont pouvoir construire par eux-mêmes les usages dont ils ont besoin pour travailler et répondre aux objectifs qu'on leur fixe, sachant que, petite précision, ces objectifs, il y a une particularité dans le monde dans lequel on vit aujourd'hui, c'est qu'ils changent assez fréquemment. On peut se retrouver à passer d'une situation où l'outil de production est saturé, ce qu'on a connu dans un certain nombre de secteurs d'activité pendant le Covid, à une situation où l'enjeu numéro un, c'est de réduire les coûts d'énergie et les coûts matière. Et en fait, les priorités évoluent et donc l'agilité et la capacité à passer d'un enjeu à un autre en fonction du contexte devient de plus en plus important. Et donc, il va falloir que le système, on va dire, autour de la donnée, permette de le faire.
- Speaker #1
Savoir bien collecter la donnée, bien la contextualiser pour qu'elle soit exploitable. Et le sujet sur lequel je te rejoins complètement, c'est la présenter à la bonne personne, au bon endroit, au bon moment, pour qu'on soit capable d'en faire quelque chose et de ne pas non plus noyer dans le marasme de données les différentes personnes.
- Speaker #2
Et petite, pour rebondir, tu as dit la présenter. Et en fait, ce n'est pas forcément la présenter, c'est que celui qui en a besoin puisse aller la chercher et construire les choses. Parce qu'en fait, on a été pendant très longtemps, et c'est encore le cas dans beaucoup d'organisations, dans une logique où il va y avoir un service qui va construire les choses pour l'utilisateur. En fait, il faut donner la main à l'utilisateur. C'est le cas dans toutes les applications qu'on a dans nos systèmes, dans nos outils, au quotidien, à titre personnel. Il faut que dans l'usine, ça soit pareil.
- Speaker #1
En soi, je te rejoins. Pour moi, c'est un petit peu le monde idéal, le fonctionnement du monde idéal, parce qu'aujourd'hui, on a quand même beaucoup de monde dans l'industrie qui a besoin d'être un petit peu poussé pour prendre plus tard les outils en main. Mais en soi, oui, une fois qu'ils ont mis les mains dedans, souvent, ils sont très capables et ils ont très envie de faire eux-mêmes et de chercher par eux-mêmes.
- Speaker #2
Alors, tu viens de lever un sujet, c'est la conduite du changement. C'est-à-dire que quand on veut faire ça, il y a des freins à tous les étages. Alors, ça va dépendre de la culture de l'entreprise, ça va dépendre de plein d'éléments, mais on peut trouver des freins au niveau du management, on peut trouver des freins au niveau des DSI, on peut trouver des freins au niveau du terrain. La question, c'est ces freins, il faut trouver les moyens d'élever. Et donc ça, c'est des choses, je dirais, des approches qui existent depuis longtemps. pour traiter ces sujets-là. C'est vraiment un point à ne pas négliger. Il faut savoir embarquer les équipes, fédérer aussi les équipes autour de ce sujet en leur montrant, et ça c'est la responsabilité de ceux qui portent ces démarches, en leur montrant ce que ça va leur apporter, à eux également, à ces équipes. Parce que, je dirais, la digitalisation, c'est aussi l'opportunité de supprimer des tâches qui ne sont pas les plus intéressantes aux différents niveaux de l'organisation. mais c'est également un moyen de revaloriser l'autonomie, la prise de décision, et de la ramener là où c'est le plus pertinent dans l'organisation, et quelque part de donner cette logique de « chacun doit réfléchir quand des sujets se posent » pour apporter des solutions. Et ça, je dirais que ce n'est pas naturel. Il y a des organisations qui sont habituées à ça parce qu'elles sont biberonnées aux lignes depuis très longtemps. Je dirais que ce n'est pas la majorité. Donc il y a un vrai enjeu à accompagner ce changement-là. Et ceux qui pensent qu'acheter un outil, le mettre en place, ça va résoudre tous leurs problèmes, ils se mettent le doigt dans l'œil. Il y a un vrai enjeu d'accompagnement et d'avoir toute une démarche pour que le digital soit au service de la performance de l'entreprise.
- Speaker #1
Oui, et de clarification du besoin, parce qu'effectivement, on peut acheter des tas d'outils qui ne correspondent pas à ceux dont on a besoin et les laisser sur étagère pendant longtemps, après avoir dépensé des milliers d'euros, voire plus, pour investir dedans en croyant à la solution magique. Je vois bien de quoi tu parles. J'essaye de convaincre là-dessus, mais ce n'est pas toujours simple de sortir de l'idée qu'un outil résoudra tous mes problèmes.
- Speaker #2
Et puis, je dirais, chaque fois qu'on a des nouveaux mots-clés marketing, on va dire on a eu le big data, on a maintenant l'intelligence artificielle, l'IA générative, etc. Ce sont des technologies qui sont passionnantes, qui sont très pertinentes pour tout un tas de choses. Nous, typiquement, on les intègre dans nos produits au fur et à mesure que ces technologies sont disponibles. Mais ce ne sont que des technologies. Et la question, c'est qu'est-ce qu'on en fait ? Pour quels usages ? Alors, nous, notre enjeu, c'est, comme on est éditeur de logiciels, C'est de transformer une technologie en des usages, des applications pour nos clients. Mais la question, en fait, ce n'est pas de savoir si j'ai de l'IA ou si j'ai de l'IA générative ou du big data. C'est comment j'ai des outils qui me permettent de répondre à mes enjeux. Et c'est ça le point de départ.
- Speaker #1
C'est ça. Si je devais recevoir un euro à chaque fois que j'ai un prospect ou un client qui m'a dit je veux faire de l'IA, je crois que je serais riche, j'aurais plus besoin de travailler. Mais l'IA, ce n'est pas une fin en soi. Je te rejoins.
- Speaker #2
On ne peut pas passer à côté, pour être clair. On ne peut pas passer à côté. C'est exactement comme l'automatisation. Quand on a eu les premiers automates programmables, ceux qui n'ont pas sauté le pas, ils ne sont plus là pour en parler aujourd'hui. Une des raisons pour lesquelles la France a un retard au niveau industriel, c'est que l'investissement dans la robotisation, par exemple, si on prend les industries plus manufacturées, On a très peu investi dans la robotisation comparé à d'autres pays, y compris en Asie. La Chine est un des pays où on investit le plus dans la robotisation. Ça paraît surprenant, mais par contre, c'est ceux qui ne font pas le pas, dans dix ans, on n'en entendra plus parler. En fait, c'est des outils, des technologies qui ne sont pas une fin en soi, mais qu'on doit obligatoirement prendre en compte et intégrer pour rester dans le jeu de la compétition.
- Speaker #1
Tu avais commencé à aborder un peu le sujet de... La conduite du changement, vraiment, de toute la partie qui puisse avoir un impact positif sur l'ensemble des équipes, c'est un truc qui revient assez régulièrement, de se dire, si je digitalise ou si vous digitalisez, parce que souvent, les plus grands réfractaires à la transformation numérique de l'industrie globalement, vont être des gens qui n'ont jamais mis les pieds dans une usine et qui ne voient que de l'extérieur que ça va supprimer massivement des postes. Tu l'as dit tout à l'heure, et je trouve ça très important de le souligner encore, c'est c'est On réduit la tâche chronophage, on responsabilise, on transforme le métier aujourd'hui dans l'usine grâce à la digitalisation, mais globalement, on ne supprime pas des postes.
- Speaker #2
Il faut être clair, je pense que si on discute avec les acteurs industriels, globalement, aujourd'hui, en termes de ressources humaines, on est à l'os. C'est-à-dire que tout le gras a déjà été enlevé, et on est plutôt dans une situation où les industriels n'arrivent pas à avoir suffisamment de gens compétents pour faire tourner. comme ils souhaiteraient leurs usines. Donc, il y a un vrai enjeu avec les ressources disponibles, faire, je n'irai pas le plus, mais le mieux. Et quelque part, quand on a des gens qui sont pointus, qui ont un savoir-faire, et à nouveau, quel que soit le niveau dans l'organisation, se poser la question de quelles sont les tâches inutiles qu'ils réalisent et comment les supprimer, parce qu'en fait, ce sont des tâches qui ne sont même pas intéressantes à faire, et comment on se remet au cœur du savoir et de la compétences, je pense que c'est un enjeu clé et globalement pour moi l'industrie sera très peu impactée en termes de réduction d'effectifs, voire pas impactée du tout par toutes ces transformations, les secteurs tertiaires seront beaucoup plus impactés et là je pense par contre il y a un vrai sujet de société à se poser autour de ça y compris de la place qu'on laisse à l'humain dans nos sociétés dans la relation client-fournisseur etc. Mais bon c'est pas le sujet de notre podcast mais clairement je pense que Merci. Et je te rejoins parce que j'ai eu le même genre de questions lors de conférences par des gens qui ne connaissent pas l'industrie. Ceux qui sont dans l'industrie voient très bien qu'on ne peut pas aller plus loin. Et le vrai sujet, c'est comment on fait mieux avec ce qu'on a.
- Speaker #1
C'est ça. Tu parlais tout à l'heure d'usines qui ont été placées à certains endroits parce que c'était pratique à une époque. Il y a aussi la problématique d'aujourd'hui de certaines qui sont loin de la main d'œuvre. et il faut se différencier pour autre chose si on veut attirer enfin sur autre chose si on veut attirer des gens qui n'habitent pas forcément euh Pas loin, parce qu'aujourd'hui, les chiffres montrent qu'on change plus facilement de travail que de maison. Donc de toute façon, il va falloir être hyper convaincant pour attirer des talents si tu n'es pas au bon endroit.
- Speaker #2
J'ai un de mes clients qui, je crois que c'était il y a 4-5 ans, j'allais le visiter sur son site, et il me disait « mais moi j'ai un problème, c'est que quand tu fais visiter l'usine à des jeunes et qu'ils voient la... » piles de papier, les saisies à faire, au stylo, dans les papiers, etc. Alors qu'à la maison, ils ont la tablette où ils servent au quotidien. C'est un vrai frein pour recruter. Aujourd'hui, eux, ils ont fait leur transition et je dirais tout est digitalisé. Et leurs équipes, d'ailleurs, c'est assez marrant, quel que soit l'âge, sont ravies et ne veulent surtout pas revenir au papier. Donc, il y a un vrai enjeu à la fois de motivation des équipes. de valorisation des équipes, mais également d'images de marques pour le recrutement.
- Speaker #1
Tu prêches une convaincure de toute façon, mais je crois que c'est un message qu'il faut continuer de marteler. C'est important. Quand une entreprise décide de justement faire le pas, d'investir dans des outils qui répondent à un besoin, on va partir du principe qu'elle a déjà identifié ce dont elle avait besoin. Comment se met en ordre de bataille pour que ça marche ? pour que derrière l'outil soit bien accepté ? Qu'est-ce que tu as vu, toi, dans les accompagnements que tu as pu faire qui font qu'une entreprise va réussir et une autre, ça va être plus compliqué ?
- Speaker #2
Alors, je vais préciser un point. Nous, on est éditeur de logiciels. On travaille avec un réseau de partenaires pour les implémentations et accompagnements. Pour autant, on a quand même une vue sur ce qui se passe. Clairement, ça naît assez tôt dans le process si on veut que ça réussisse. Et la première chose, c'est d'impliquer. le terrain et d'y aller progressivement. C'est-à-dire de chercher à attaquer sur un périmètre qui soit potentiellement réduit au départ, qui permette en fait de montrer ce qu'on peut apporter et comment on transforme la vie des équipes sur le périmètre qu'on va traiter, comment ça change la manière de travailler, comment ça permet d'aller plus loin, et pour ensuite, quelque part, embarquer le reste des équipes. Donc il y a un peu une approche tirée par l'exemple. Alors, c'est des notions de faire un pilote. Ce pilote permet également d'avoir des retours d'expérience sur les spécificités, on va dire, culturelles, organisationnelles, de l'industriel, pour penser la phase de déploiement derrière. Donc ça, c'est une première chose. La deuxième chose, c'est de focaliser quand même des sujets sur lesquels il y a des enjeux, et pas juste être, je veux digitaliser pour digitaliser. Donc c'est bien d'avoir quand même un fil conducteur, même si les enjeux vont s'ajouter. par la suite parce que comme je disais l'idée c'est d'avoir une approche globale de la data qui fait que l'industriel au fur et à mesure des nouveaux enjeux challenge qu'il va avoir va pouvoir avec ce qu'il a mis en place traiter ces nouveaux enjeux et être agile mais effectivement au démarrage il faut quand même avoir un fil conducteur c'est à dire qu'on travaille pas pour rien et que les équipes sentent la valeur qu'elles vont créer ça je dirais c'est le premier point c'est du pilotage après les méthodologies les approches je pense qu'on va pas réinventer le show de nouveau il y a des bonnes pratiques qu'il faut mettre en oeuvre Il faut que les gens aient de la ressource en temps. Il faut de l'animation, les basiques, les fondamentaux. Et puis, une fois qu'on a ça, qu'on a réussi à embarquer, c'est communiquer. Et d'ailleurs, c'est assez drôle, les clés pour que ça marche, c'est un peu les mêmes. Il s'avère que moi, j'ai lancé des chantiers d'excellence opérationnelle dans l'usine où je travaillais. Quand on a commencé, on a fait un premier chantier 5S. On a essuyé les plâtres de la première... réalisation, on a fait du retour d'expérience, pris des mesures pour améliorer tout ça, toujours amélioration continue, et puis on communique, on met en valeur ce qui a été fait par les gens. Ça, je pense que c'est un des points importants, c'est tout au long du projet de déploiement, c'est mettre en valeur ce qui a été fait pour qu'on embarque le reste des équipes. Voilà un petit peu quelques clés. Après, il n'y a rien non plus de nouveau sous le soleil.
- Speaker #1
Quand tu parlais de tes chantiers, d'amélioration continue, toi, en tant qu'ancienne industrielle, tu avais eu à mettre en place du logiciel, du support numérique ? Ou justement, c'est parce que tu n'as trouvé aucun outil que tu as lancé Optimistic Direct ?
- Speaker #2
Oui, oui, oui. On a, sur une partie, on va dire maîtrise des procédés. Effectivement, on a mis en place des outils qui, à l'époque, étaient encore assez basiques. C'était essentiellement de l'historisation de données sur nos systèmes de supervision. Et puis ensuite, une myriade de fichiers Excel au-dessus qui permettaient de gérer tout ça. pour autant on arrive à plein de limitations c'est à dire que c'est peu maintenable on sait plus trop qui fait quoi il y a des problèmes de fiabilité de la data fichiers Excel quand on dépasse certaines tailles ça commence à devenir compliqué donc à l'époque on avait régulièrement des fichiers corrompus et puis on avait nous un enjeu c'est qu'on était sur une industrie de process avec à la fois des procédés continu des procédés batch et on va dire l'intégration de tout ce qui est traçabilité, événements données de capteurs, données de laboratoires, avoir en fait toute cette variété de données. les outils de l'époque ne le permettaient pas. D'ailleurs, c'est un peu ce qui a amené à la création d'Optimistic, c'est-à-dire comment on offre un référentiel de données qui est complètement adapté à l'industrie de procédés et qui va permettre très rapidement de déployer et collecter l'ensemble des données liées au process de production et de les structurer d'une manière qui va permettre de les exploiter de manière efficiente et en autonomie par la suite. Donc ça, je dirais que c'est un des socles importants. qui vient en fait de cette expérience. Et le deuxième élément, c'est que les outils qui servent ensuite à exploiter cette donnée qu'on a structurée et contextualisée, il faut qu'ils soient les plus simples possibles d'utilisation et que quelque part, l'outil, on va dire, en fonction du type de personne qu'on vise dans l'organisation, soit adapté à ce public-là en termes d'utilisation, de consommation d'informations, mais également de construction. Typiquement, il faut que la construction de visualisation soit à la main de tout un chacun dans l'organisation. Pas de raison de dépendre d'informaticiens pour ça. Je pense à des outils d'analyse un peu avancés. L'idée, c'est que ça puisse s'adresser à n'importe quel ingénieur ou technicien qui a vraiment une expertise métier, sans être un expert de la data et de la data science. Donc, c'est vraiment cette idée de regarder par rapport aux besoins et aux usages de chacun dans l'organisation, comment on a des outils qui sont bien adaptés à leurs besoins et sur lesquels ils ont la main pour pouvoir avancer, construire et développer leurs usages.
- Speaker #1
Ok, merci. Est-ce que tu as une anecdote, un souvenir d'un truc à surtout pas faire, que ce soit chez un client ou quelque chose que tu as vécu toi ? Tu te dis, ça, j'ai appris, c'est bon, à ne surtout pas refaire.
- Speaker #2
Alors, il y a un concept, et je dirais que nous, on a vécu au début de l'entreprise, et qui est confirmé par un certain nombre de grands cabinets de conseils et d'analystes, parce qu'ils l'ont vu chez leurs clients, c'est la notion de POC. On a eu, pendant tout un temps, les proof of concept. Donc, en gros, c'était souvent piloté soit par les équipes digitales, les équipes innovation. en disant voilà il y a des nouvelles technologies, des nouveaux produits, des nouveaux outils, on va tester, on va voir ce que ça donne. Je me souviens toujours d'un grand cabinet de conseil qui nous avait invité à son université d'été et qui avait une de ses conférences qui était sur le sujet des cimetières d'époque. Je trouve que le mot est bien choisi, en gros il y a énormément de POC qui n'ont jamais débouché sur rien, il y a plein de gens qui se sont fait plaisir à tester plein de choses, mais au final qui ont créé très peu de valeur pour l'entreprise. Tout simplement, pourquoi ? Parce que c'était technocentré ou outil centré et pas du tout centré sur des besoins, des usages, des enjeux. Et je pense que c'est la principale erreur à ne pas faire. C'est vraiment de toujours partir de c'est quoi mes enjeux en tant qu'industriel. Et là, on arrive à un autre domaine qui va échapper à ce que l'on fait et où on se positionne. C'est vraiment, en tant qu'industriel, revenir aussi à des fondamentaux, d'analyse de la valeur de de de compréhension de où sont les enjeux dans l'activité industrielle pour bien prioriser et définir les chantiers sur lesquels on va investir du temps et de l'argent.
- Speaker #1
C'est hyper intéressant de reprendre effectivement cette approche là parce que de l'outil naît rarement le besoin. Effectivement, ça va totalement à l'encontre de POC qu'on appelle plus POV maintenant. D'ailleurs, on est plus sur des proof of value, de dire Ce truc-là correspond à votre besoin et ça marche, que peut-être éventuellement on trouvera un usage dans le futur.
- Speaker #2
C'est un des points, je dirais, je pense, qui est le plus important.
- Speaker #1
Tu vois une différence d'approche sur le sujet du numérique, la digitalisation entre une petite entreprise et un grand groupe ?
- Speaker #2
Alors là-dessus, je ne vais pas forcément être bien positionné pour en parler puisque nos clients sont plutôt des ETI et des grands comptes. Pour autant, je pense qu'on a une chance aujourd'hui, c'est que le digital, grâce à deux éléments technologiques récents, c'est-à-dire le cloud et le SaaS, le cloud et le software as a service, donc c'est les logiciels par abonnement, a permis de rendre beaucoup plus accessibles les outils en termes de coûts. et même je dirais aujourd'hui de complexité d'implémentation et donc les outils sont de plus en plus accessibles pour les structures les plus petites alors je ne dis pas que tous les outils sont accessibles à toutes les tailles d'entreprise mais globalement on a une tendance de fond qui va dans cette direction là donc je pense qu'il y a une très grosse évolution de ce fait là et je dirais on arrive sur des solutions où les coûts sont compatibles avec des PMI de demander des petites et moyennes entreprises industrielles. Alors, pas forcément nos solutions, ça va dépendre d'autres critères, mais globalement, il y a plus en plus de choses qui sont accessibles aux petites structures. Là où il y a encore potentiellement un frein, c'est peut-être la ressource en temps qui est nécessaire pour les mettre en œuvre, les compétences également. Mais à nouveau, je parlais tout à l'heure, nous, dans notre... du moins notre mission, on a de démocratiser l'usage de la donnée. On n'est pas les seuls à avoir cette logique-là par rapport à la construction des outils, c'est-à-dire avoir des outils qui sont de plus en plus accessibles. C'est quand même une tendance lourde du marché. Ce qui veut dire que, pareil, ces coûts d'appropriation vont se réduire et on va avoir des tendances. Ceux qui auront été les premiers, bien entendu, sont chérés. je pense les plus dynamiques si les étudiants des entreprises de taille intermédiaire, parce que les grands groupes essayent de faire par eux-mêmes, globalement, et ce n'est pas forcément toujours des succès, mais les entreprises de taille intermédiaire sont assez précurseurs dans ces sujets de digitalisation, et je pense que ça va, derrière, décliner assez rapidement sur les PMI. Il n'y a qu'à voir dans d'autres domaines, je prends par exemple, si on prend dans la vente, les CRM, c'était quelque chose qui était réservé à des grosses structures, aujourd'hui, un indépendant va avoir un CRM, donc on a cette chance où les choses se démocratisent. Et d'ailleurs, c'est, je dirais, pour permettre la croissance de petites structures et leur permettre d'être plus efficientes. Je pense qu'on a un vrai atout grâce à ces transformations qu'on a pu voir ces dix dernières années.
- Speaker #1
C'est un très bon exemple que tu donnes, le CRM. C'est vrai que c'est typiquement le type de logiciel un peu référence où il existe pour tous les besoins, pour toutes les tailles d'entreprise. Et derrière, effectivement, en tant qu'indépendant, tu n'as pas besoin de celui qui est très cher parce que très complexe et qui correspond à une équipe commerciale d'un millier de personnes à travers le monde. Et pourtant, quelque part, dans l'industrie aujourd'hui, chez les clients que j'accompagne, c'est une réflexion que je vois encore souvent qui est si on n'est pas capable de s'acheter la Rolls sur le sujet, alors qu'il n'est pas forcément la Rolls pour eux, qui est juste l'outil en vogue du moment, ça ne sert à rien de le faire parce qu'on aura forcément quelque chose qui n'est pas. pas assez bien, sans avoir réfléchi à c'est quoi mon besoin et c'est quoi que je veux adresser. C'est un peu dommage.
- Speaker #2
Exactement. Après, on voit quand même des tendances sur l'EMES, sur l'ERP, sur tous ces outils-là. On a de plus en plus, même sur les systèmes de supervision, on a de plus en plus d'approches, on va dire, plus low-cost qui arrivent avec plus d'autonomie également et qui se mettent à disposition des industriels. Je dirais même une solution comme la nôtre aujourd'hui, dans le travail qu'on fait de Merci. de simplification, d'amélioration d'expérience utilisateur et autres, c'est quelque chose qui peut se déployer dans des structures. On a même, nous, des... Alors ça reste des ETI, mais c'est des ETI qui ont potentiellement des sites avec peu de personnes. Donc au final, les sites en question sont l'équivalent de PMI. Ça se déploie bien et ça apporte de la valeur.
- Speaker #1
Toujours, c'est le plus important. Est-ce que tu as des exemples de cas concrets, justement, d'entreprises qui se sont... transformé avec l'implémentation plutôt de ton outil. Du coup, je sais que vous travaillez avec des intégrateurs, mais tu as des chiffres par rapport à du développement de performance suite à l'implémentation de l'outil ?
- Speaker #2
Alors oui, les chiffres, c'est toujours un bon sujet, parce que ça dépend énormément du degré de maturité de l'entreprise, des enjeux qui ont été traités. Nous, ce qu'on sait, c'est qu'on a des retours sur investissement qui sont relativement courts. On est toujours en dessous d'un an, donc je dirais que ça va assez vite. On a même des fois des... des retours sur investissement beaucoup plus rapides, surtout sur des gros sites où on a des volumes de production importants. Donc si on améliore certains paramètres de pas grand-chose, ça a tout de suite des conséquences économiques très importantes qui sont beaucoup plus importantes que le coût d'un tel projet, d'une telle solution. Mais ce qu'on voit par contre, c'est que ça transforme également l'organisation. C'est-à-dire que si je prends des clients qui utilisent nos solutions depuis quelques années, On voit que dans la manière de travail des équipes, ça a complètement changé la donne. Il y a beaucoup plus d'autonomie dans la résolution de problèmes. Il y a aussi beaucoup plus de créativité et de curiosité pour aller mettre en place des nouveaux cas d'usage. Et quelque part, des cas d'usage qui vont se faire un peu indépendamment de ce que le management va imaginer. Et ça, c'est vachement bien parce que ça va permettre d'identifier des poches de performance et d'aller les traiter sans avoir à mettre toute une organisation lourde pour le faire. Cette autonomisation change vraiment les organisations. D'ailleurs, quand on parle de conduite du changement, il y a une vraie question sur comment se repositionne le management intermédiaire. Il y a un travail d'accompagnement dans ce que c'est d'être un manager intermédiaire dans une organisation industrielle. Souvent, c'était un étage dédié à faire la courroie de transmission entre le terrain et le management. faire du reporting, etc. Et quelque part, la digitalisation supprime beaucoup de choses. Pour autant, leur rôle reste clé, mais avec, on va dire, un angle très différent. Donc, il y a de l'accompagnement qui est nécessaire ici. Donc, on voit clairement que ça change la manière de travailler et nos clients, on va dire, dans leur manière de traiter ces sujets de performance industrielle, sont beaucoup plus efficaces, vont pouvoir traiter plus de sujets dans le même laps de temps, mais également vont être plus agiles et réactifs quand il s'agit de s'adapter à des nouvelles conditions.
- Speaker #1
C'est tout ce que je classe en général dans les gains intangibles sur les projets. Mais c'est vrai que, quel que soit l'outil finalement, même sur une simple démarche d'amélioration continue, sans forcément parler de digitalisation, d'allumer cette petite flamme chez l'ensemble des équipes, de se dire, en fait, ça c'est possible. En fait, si j'ai un problème, je peux trouver une solution. C'est juste génial pour développement derrière, parce qu'effectivement, tu lèves les freins. De toute façon, tu l'as dit, tu lèves les freins sur... la capacité à être autonome, à résoudre soi-même ses problèmes. Et effectivement, chacun a sa place dans la résolution de problèmes. Il y a beaucoup moins de goulots d'étranglement. On n'attend plus que les choses se passent. On sait faire. Et ça, je trouve ça génial.
- Speaker #2
Je vais donner un exemple qui correspond plutôt à mon expérience sur l'excellence opérationnelle quand j'étais dans l'industrie, où à un moment donné, avant qu'on lance ce genre de démarche, le management était dans une logique de dire oui de toute manière, on ne peut pas compter sur le fait que les gens s'impliquent là-dedans, ils sont toujours réfractaires à tout, etc. Et en fait, après, je dirais 12-18 mois de déploiement de ces démarches, on voit apparaître des chantiers un peu, pas pirates, mais je dirais des chantiers sur lesquels, en fait, c'est les équipes du terrain qui ont pris l'initiative et on découvre qu'il y a des choses qui ont été faites et qui sont pertinentes. Et en fait, il y a un vrai... D'ailleurs, nos politiques devraient se... faire exactement ce même raisonnement. Qu'est-ce qui se passe quand on libère les énergies dans l'entreprise ? Et quand on fait ça, on est souvent très agréablement surpris. Et je dirais la digitalisation concourt à ça en amenant l'information, on va dire, en la rendant disponible aux différentes équipes dans l'organisation pour qu'elles puissent avoir cette autonomie-là.
- Speaker #1
Ça me fait un peu penser à celui à qui justement... On ne donne pas l'opportunité d'explorer les outils pour travailler mieux, qui va commencer à se débrouiller tout seul sur Excel. Et puis, quand on voit que ça marche, on va lui dire, maintenant, vas-y, déploie et débrouille-toi, et toujours sans aucun soutien. Mais fais-le, c'est le meilleur moyen pour ceux qui ont voulu s'investir, tuer l'énergie dans l'œuf dès le départ. Alors qu'effectivement, si tu es dans une entreprise qui le pousse, tu auras peut-être derrière un groupe de travail pour... pour pérenniser finalement ce qui a été fait et ce qui est né des différentes initiatives à droite à gauche ?
- Speaker #2
Alors, il y a un sujet, il y a un côté un peu schizophrène dans ce qu'on fait, c'est que la data, il y a quand même une petite contrainte qui est autour de la gouvernance de la donnée. On ne peut pas faire n'importe quoi, surtout quand on est dans un groupe industriel qui a plusieurs sites, etc. Et là, il y a un vrai enjeu de trouver le bon équilibre entre un peu de contraintes pour structurer et créer un cadre qui facilite le travail des uns et des autres, parce qu'au final, c'est quand même important de structurer les choses, et beaucoup de latitude, d'autonomie, de liberté pour construire des cas d'usage. Donc ça, pareil avec l'expérience, maintenant on a un certain nombre de manières, d'approches de faire en mettant le curseur au bon endroit. Mais il y a quand même, je dirais, il faut jouer un peu avec toutes ces réalités, je dirais, de l'entreprise. Mais il ne faut pas qu'on soit... On a eu tendance, je pense, pendant trop longtemps, à mettre le curseur du côté de la contrainte pour dire qu'il faut que tout soit hyper structuré. La cybersécurité, c'est le sujet numéro un. C'est un sujet important, c'est un prérequis indispensable. Pour autant, si ce qu'on décide en termes de cyber fait qu'on ne peut rien faire sur le terrain... à quoi sert la cyber ? Et ça, c'est d'ailleurs, on a une mutation qu'on a pu observer ces dix ans, c'est que les DSI ont vraiment bien évolué. Dans une majorité d'entreprises avec lesquelles on discute, les DSI sont passées d'un peu une posture qui pouvait être créer des blocages, à une posture de, on est là, au service de l'organisation pour accompagner ces transformations. Dites-nous ce que vous voulez faire, ce dont vous avez besoin, et nous... On ne vient pas la mettre des contraintes, mais on vous aide à le faire dans un cadre qui permet de s'assurer qu'on respecte la gouvernance de la donnée, qu'on respecte les contraintes de cybersécurité, mais vraiment en support. Et ça, c'est vrai que les entreprises avec lesquelles on travaille, ou les DSI ont fait ce cheminement-là, c'est hyper efficace et ça marche très bien.
- Speaker #1
On a les mêmes contraintes en cybersécurité que sur tous les types de projets qu'on a abordés en début d'épisode. C'est d'abord le besoin, et d'ailleurs, tu l'as dit, c'était plus une croyance de DSI de se dire Merci. cybersécurité avant tout, je veux me blinder au maximum. Alors que tu échanges avec un expert cybersécurité, il va te dire, ça dépend du besoin, en fait, comme n'importe quel...
- Speaker #2
Exactement, et on adapte les règles en fonction du sujet, du besoin.
- Speaker #1
Et du coup, on arrive maintenant à pousser du sas dans certaines entreprises qui ne voulaient pas en entendre parler avant.
- Speaker #2
Même des entreprises ont complètement changé de posture en disant maintenant, on veut du sas parce que ça a tout un tas d'avantages.
- Speaker #1
C'est une manière de déléguer sa cybersécurité.
- Speaker #2
C'est clair.
- Speaker #1
À un moment, il faut se dire aussi, est-ce que je suis moi-même expert cyber ou est-ce qu'une personne qui vend un SaaS pourrait potentiellement l'être plus que moi ?
- Speaker #2
C'est comme nous, est-ce qu'on veut avoir nos serveurs ou est-ce qu'on va faire confiance à un gros de l'infrastructure as a service qui, lui, va être au top en termes de hardware, de gestion de son data center, même d'optimisation environnementale et bien entendu de cybersécurité.
- Speaker #1
On va quand même dans une société aujourd'hui de plus en plus de spécialisation et donc de savoir déléguer aux gens qui savent faire pour bien travailler ensemble.
- Speaker #2
Et chacun son métier.
- Speaker #1
Et chacun son métier, absolument.
- Speaker #2
D'ailleurs, c'est pour ça que je te précisais qu'on était éditeurs de logiciels. Absolument. Parce que pareil, faire de la conduite du changement, du déploiement, de l'intégration, ce n'est pas le même métier que de faire du logiciel.
- Speaker #1
À l'inverse, moi, j'adore aller intégrer des logiciels chez les gens parce que je trouve qu'il y a des gens qui ont très bien travaillé. Et moi, j'aime bien voir sur le terrain comment ça s'intègre chez mes clients. Chacun son métier, comme tu l'as dit. Ça marche. On a fait à peu près le tour du sujet et des questions que je voulais te poser là-dessus. On va un petit peu se projeter dans l'avenir maintenant sur toujours un peu ces sujets-là. On a parlé des différentes innovations qu'il y a pu y avoir. actuellement surtout autour de l'IA. Qu'est-ce que tu vois justement comme grande tendance émergente actuellement sur le sujet de la digitalisation industrielle ?
- Speaker #2
Alors, si on voit ce qui émerge le plus au niveau marketing, c'est tout ce qui est mise en œuvre des IA génératives, LLM et autres. Alors, on peut en rigoler, par contre, c'est hyper puissant. Quand on l'utilise à bon escient pour les bonnes tâches. En l'occurrence, nous, on est en train de l'intégrer à nos solutions pour... faciliter encore plus l'interaction des utilisateurs avec notre solution. Je n'en dirai pas plus puisqu'on va annoncer ça lors d'un de nos événements clients au mois de juin. Mais ça fait partie des sujets importants. Ça ne fait pas tout. Je prends un exemple, faire de l'analyse de données pour extraire des informations pertinentes sur l'influence de paramètres, sur la performance d'un procédé. Il y a d'autres algos beaucoup plus performants. que les LLM pour y répondre. Et je dirais, le LLM, ce n'est pas adapté à ça. Donc, on va dire, il y a IA et IA. Il y a une palette d'outils, en fait, dans l'IA. Il faut savoir utiliser le bon outil pour le bon usage. Par contre, le LLM, comme ça porte son nom, c'est un outil qui est très fort en linguistique. Donc, si on lui fait traiter des sujets qui reposent sur le langage, on peut faire des choses très intéressantes. Et c'est notre travail d'amener ce genre de technologie dans nos produits. pour améliorer l'expérience de nos clients. Et c'est quelque chose qu'on développe et qui va être présenté prochainement. Donc oui, ça c'est une tendance. Et pour être clair, quand on va sur des salons ou des conférences, il y a tout un barouf autour de ce sujet des LLM. Par contre, nous, on reste convaincus qu'il y a d'autres approches algorithmiques qui peuvent être utilisées pour la compréhension des procédés, la surveillance des procédés, la maîtrise statistique des procédés, il y a pas mal de choses. Et il ne faut pas oublier tout ça, et c'est ce que nous on fait en intégrant ce type d'approche algorithmique dans nos solutions.
- Speaker #1
Aujourd'hui, je trouve qu'il y a une grosse confusion, de toute façon c'est depuis l'explosion de ChatGPT, IA égale LLM, globalement. c'est déjà de l'intelligence artificielle. Donc, c'est qu'est-ce qu'on met derrière, qu'est-ce que ça doit faire ? Et à côté de ça, tu l'as dit, il y a des choses pour lesquelles les LLM font faire des choses incroyables. Je ne sais pas si c'est un sujet, je pense que ça doit être un sujet chez les clients d'Optimistic aussi, mais je n'en parlais pas plus tard qu'hier à une personne qui recrute des personnes en situation de réinsertion. Ils ont pas mal de... de problèmes de recrutement liés à la langue, à la lecture et à la compréhension des consignes. Déjà, de pouvoir adapter la langue pour permettre à la personne de bien comprendre et de bien intégrer son poste, c'est un premier levier pour l'insérer et lui apprendre la langue au fur et à mesure par le travail.
- Speaker #2
Mais ça, c'est typiquement des exemples sur lesquels nous, on utilise l'IA depuis maintenant un certain temps. C'est-à-dire qu'on a commencé par l'automatisation de la traduction de l'application et de notre documentation. Alors effectivement, avant on faisait appel à des traducteurs, mais il s'avère qu'en faisant comme ça, on a des traductions qu'on obtient beaucoup plus rapidement, donc ça nous permet d'avoir de la doc et une application qui est en permanence à jour sur les différents plans qu'on déploie, et puis en plus qui est beaucoup plus qualitative parce qu'on peut mettre des règles qui font qu'on est sûr que c'est toujours le même vocabulaire qui est utilisé pour décrire un même mot, ce qui est beaucoup plus compliqué quand on demande à un humain de faire la traduction. alors on a toujours des humains qui font les vérifications parce que c'est important d'être sûr que le le contexte est bien gardé, mais je dirais la traduction en elle-même, aujourd'hui, est complètement automatisée. La même chose sur nos supports marketing, on a tout un tas de vidéos de témoignages clients, d'ailleurs que si les gens veulent voir un peu ce que font des industriels autour de la digitalisation, on a une douzaine de témoignages clients sur notre site web et sur notre chaîne YouTube qui parlent de ça. Typiquement, on les a doublés en anglais, en espagnol, de manière automatisée, et ça marche très bien. Et ça permet d'avoir aussi un time to market, c'est-à-dire qu'une fois qu'on produit une vidéo, on peut publier les versions doublées quasiment simultanément et avec un workflow qui est vachement réduit en termes de temps de traitement pour faire la transcription, la traduction et la génération de voix. Dans ces domaines-là, ça a vraiment transformé la manière de travailler.
- Speaker #1
Oui, c'est sûr. Rien à ajouter, en fait. C'est vrai que c'est... C'est assez impressionnant pour le bien travailler ensemble et de faire tomber les limites de la langue qui était encore très présente il y a quelques années.
- Speaker #2
Alors, comme on le disait, ça peut avoir certains impacts sociétaux. Et ça, c'est en tant que collectivité qu'il faut qu'on se pose la question. Mais la réalité, c'est que l'IA permet de faire ça aujourd'hui.
- Speaker #1
C'est ça. J'espère effectivement que ça ne nous empêchera pas d'apprendre des langues parce que ça...
- Speaker #2
Ah, ça, ça reste responsable. Et donc, on parle d'humains. et bah c'est Nous, là, typiquement, une des nouveautés, c'est qu'on va faire notre première journée client. On invite nos clients et partenaires pour partager, échanger autour de nos solutions et de la performance industrielle sur une journée. Et c'est ça qu'il ne faut pas qu'on oublie, c'est-à-dire qu'on parle de digital, etc. Mais on a besoin de ces moments où on est ensemble pour partager, pour partager les expériences, challenger ce qu'on fait à partir de ce que les autres font. Et ces moments... moment-là, il faut qu'on continue à les créer même si on a tous ces supports, ces médias digitaux.
- Speaker #1
Je pense que justement, tu as des médias digitaux qui vont permettre de briser la glace et de peut-être acquérir des clients, des prospects un peu plus rapidement, mais derrière, tu peux apporter quelque chose en présentiel que l'IA ne fera pas. Il y a une chouette newsletter d'Aurel IA, d'ailleurs, qui est sortie cette semaine, je crois, sur le sujet de se faire dépasser même avec l'IA. Justement parce que si tu ne mets plus d'humains, il n'y a plus de service.
- Speaker #2
C'est ça.
- Speaker #1
Pour toi, c'est quoi les compétences qui font justement la différence entre un humain et toute la digitalisation qu'on en mérame autour ?
- Speaker #2
Alors, là, je vais revenir un peu sur la théorie. L'IA, ce sont des algorithmes, que ce soit un LLM ou une IA plus simple, du machine learning avec des algorithmes plus classiques. On est sur de l'apprentissage, et cet apprentissage, il apprend d'un historique d'informations, de données, et il va construire une modélisation du monde à partir de cet historique de données. Cette modélisation des choses, c'est comme quand on fait une régression linéaire, la courbe, la droite, elle ne passe pas par tous les points. En particulier, elle passe d'autant plus... peu sur les points qui sont un peu écartés de la moyenne des autres. Donc c'est très bien pour répéter des choses, du moins des actions, des traitements qui sont répétitifs et je dirais, comment dire, quelque part on va automatiser une tâche qui est répétitive en termes de traitement de l'information. Par contre, ce n'est pas du tout créatif. C'est-à-dire que l'IA ne sortira jamais du cadre du... l'ensemble d'apprentissage qu'elle a utilisé. Et c'est ça qui fait notre force, c'est que nous, on est capable de venir avec des idées qui n'ont jamais été pensées par personne et qui sont complètement en dehors des clous. Donc, le côté curiosité à explorer des voies nouvelles, capacité à innover, à proposer des solutions nouvelles, c'est quelque chose que l'IA ne sera jamais capable de faire. C'est mécanique. La mécanique mathématique qu'il y a derrière ne permet pas de le faire. Et c'est là où l'humain a une capacité qui est énorme. Et puis, j'aime bien rappeler, regardez la consommation électrique pour faire tourner un chat GPT, le cerveau humain, c'est 2 watts. On est très efficace. Et d'ailleurs, il faut regarder une chose, c'est ce qu'on automatise, ce sont, comme je disais tout à l'heure, ce sont des tâches rébarbatives. Donc quelque part, ce que va faire l'IA, c'est supprimer des tâches rébarbatives, mais les tâches où on a besoin de se poser, de réfléchir en général. elle est incapable de le faire et je pense qu'elle le sera encore très longtemps.
- Speaker #1
C'est ça, tu peux l'utiliser pour mettre de l'ordre dans tes idées, mais quand tu as déjà réfléchi avant, elle va t'aider à structurer mais elle ne va pas t'inventer un nouveau concept.
- Speaker #2
Par exemple, si on parle de webmarketing, tu veux rédiger un article avec l'IA, oui, elle va te générer un article, mais qui va être relativement standardisé sur le sujet que tu vas lui demander de traiter. Par contre, si toi tu mets ta patte et que tu commences à créer une trame avec ta vision des choses qui est un peu différentes, on va dire. Là, l'IA va être très utile pour aider à rédiger. Par contre, la matière, les choses un peu différentes, c'est toi qui l'amènes.
- Speaker #1
C'est ça. Mais c'est vachement intéressant ce que tu dis, parce que je trouve qu'on entend un message différent aujourd'hui, surtout en parlant de création de contenu, de dire qu'il faut utiliser l'IA pour de l'idéation. Oui. D'accord, ça va peut-être te permettre d'avoir une idée à laquelle tu n'as pas pensé pour parler de ton sujet d'une manière différente. Néanmoins, c'est une idée qui viendra de toute la masse de connaissances qui est déjà accumulée. Donc, il n'y aura pas de fulgurance.
- Speaker #2
Exactement.
- Speaker #1
Et ça, je trouve qu'on passe un petit peu à côté. Du coup, tu m'as fait une transition un peu vers ma prochaine question. Est-ce que tu penses que l'innovation va jouer un rôle déterminant dans la... compétitivité de l'industrie française, du coup, puisqu'on est en France, dans les prochains temps ?
- Speaker #2
Je pense que la question et la réponse est assez directe. On ne peut pas être compétitif si on n'innove pas. On n'a pas le choix. Je vais faire le parallèle avec le monde du logiciel. Les acteurs qui ont été pionniers dans le monde de la data sont pour certains des acteurs qui aujourd'hui ont arrêté d'investir parce que en gros, ils ont développé des produits qui sont des cash machines et donc ils ont arrêté d'investir. Le seul problème, c'est que quand on fait ça, on s'est dépassé à un moment donné. Donc aujourd'hui, on voit un renouveau autour de la data industrielle parce que l'innovation est clé. Donc oui, malheureusement, pour ceux qui croiraient le contraire, on ne peut pas rester compétitif, quel que soit son secteur d'activité, sans continuer à innover. Et à nouveau, c'est ça qui fait que nos métiers sont intéressants.
- Speaker #1
Oui, sinon on s'ennuierait, c'est sûr. Avant de passer à ton actu, j'ai quatre petites questions rapides, sans réfléchir. La première réponse qui te vient. Qu'est-ce qui te rend fou ?
- Speaker #2
Ce qui me rend fou, c'est quand je vois des industriels où on se dit, mais ils ont tout pour réussir et ils s'y prennent avec les pieds. Et on se dit, mais comment on peut les aider ? Mais en fait, on a cette problématique de ne pas venir faire d'ingérence. Donc, on va dire, on reste dans notre posture d'éditeur de logiciel. Mais moi, avec mon regard industriel, des fois, ça me rend fou de voir des pépites qui sont en train d'aller dans le mur parce que... problèmes d'organisation, problèmes de management, problèmes de méthode, mais voilà, c'est ça qui m'en fout. Parce que ça m'en fout de voir l'industrie aller à la dérive dans notre pays, clairement.
- Speaker #1
Et en plus, tu ne peux pas aider des gens qui n'ont pas envie d'être aidés, donc ce n'est pas simple. Quel est ton pire souvenir lié au numérique et à la digitalisation en général ?
- Speaker #2
Pire souvenir lié au numérique et à la digitalisation ?
- Speaker #1
C'est très libre, on m'a déjà répondu le site de l'Ursaf, ça marche si jamais.
- Speaker #2
Oula, c'est une question difficile. En fait, le problème, c'est que je suis tombé dans la marmite de la digitalisation très jeune et pour moi, ça a toujours été quelque chose de positif. Peut-être le pire souvenir de la digitalisation, c'est quand on voit beaucoup de moyens qui sont investis dans des choses qui font plouf parce qu'en fait, on était technocentré. Ça, par contre, si je regarde le paysage des startups autour de la data, quand on a démarré notre activité chez Optimistique il y a 10 ans, et qu'on voit l'argent qui a été englouti dans des trucs complètement farfelus et qui ne sont plus là pour en parler aujourd'hui, on se dit, mais on a eu, comment dire, On n'a pas vraiment bien fléché l'argent aux bons endroits, mais ça, c'est un autre sujet.
- Speaker #1
Je te rejoins parce que je suis assez tech addict aussi, mais pour les projets où j'ai dû utiliser une techno, la faire marcher à tout prix sur un cas d'usage pour lequel elle n'était pas prévue, ça rend fou. Du coup, c'est la première question aussi. Quelle est ta plus belle réussite inattendue ?
- Speaker #2
Ma plus belle réussite inattendue ? Je pense que c'est un des exemples que j'ai cités tout à l'heure quand je parlais d'expérience opérationnelle. C'est-à-dire que tu mets en place une démarche et en fait, tu as des initiatives qui émergent toutes seules sur le terrain. Et ça, c'est hyper intéressant et grisant, on va dire. Mais également, ça amène à la réflexion. Et souvent, on a tendance, et en particulier avec nos formations d'ingénieurs très scientifiques, à être beaucoup dans le contrôle. Et qu'en fait, quelque part, quand on lâche prise, on arrive à générer des choses. En fait, elles se génèrent toutes seules, on n'y est pour rien. Mais le fait de lâcher prise amène des résultats surprenants et souvent très positifs. Et je dirais, c'est un peu la même chose aujourd'hui en tant que chef d'entreprise. Tu vois des choses qui émergent des équipes, et tu te dis, mais c'est génial. Et tu es très heureux que ça soit la génération spontanée, entre guillemets.
- Speaker #1
C'est chouette. Et j'ai une dernière question. Tu ferais quoi si tu étais ministre de l'Industrie ?
- Speaker #2
Ah, si j'étais ministre de l'Industrie ? Alors, je pense qu'il y a eu des auditions à l'Assemblée nationale et au Sénat récemment d'industriels, d'anciens ministres, etc. Et je rejoindrai un certain nombre de propos qui ont été dits simplifiants, simplifiants, simplifiants, simplifiants. Et c'est vrai pour, je pense, toutes les entreprises. Et ça va rejoindre le point d'avant, c'est-à-dire qu'il va falloir que l'État lâche prise et qu'il arrête de se croire comme étant le meilleur gestionnaire des choses. En tant qu'entreprise, et je pense en particulier dans l'industrie, l'industrie a surtout besoin de respiration, de ne pas être noyée de milliards de contraintes dans tous les sens. Et je dirais qu'on a un État qui a effectivement investi beaucoup d'argent au travers de subventions, de financements, etc. Mais on peut vraiment se poser la question, c'est-à-dire qu'à un moment donné, il vaut mieux peut-être se poser la question du coût du travail, des charges, de manière systémique. plutôt que de mettre en place des systèmes avec des subventions qui font vivre d'ailleurs une myriade de sociétés de conseil divers et variés, de gens qui vont gérer tout ça où quelque part, on n'est pas sûr que ça soit distribué de la manière la plus juste et logique qui soit. Je pense qu'il faut simplifier tout ça. Et c'est vrai. D'ailleurs, nous, notre mission, c'est de simplifier l'usage de la donnée dans l'usine. Je pense que... va falloir que l'État libère un peu les énergies qu'il y a chez les entrepreneurs, les industriels, et puis l'ensemble de nos concitoyens.
- Speaker #1
On lui transmettra. C'est un beau message, ça me parle bien en tout cas. C'est quoi ton actu et comment est-ce qu'on peut te contacter ?
- Speaker #2
Alors c'est simple, pour nous contacter optimistik.com avec un K à la fin je précise. On est donc présent sur le web, on est également joignable sur les réseaux sociaux par email etc. Et notre actu, j'en parlais, on a cette première journée client et je dirais on est dans une phase, à nouveau on va avoir pas mal d'actu au niveau développement produit qui vont être annoncées à cette occasion. Et puis, le deuxième élément qui est important pour nous, c'est qu'on est en train d'accélérer notre déploiement à l'international. Donc, on avait mis un premier pied en Asie il y a deux ans. Et là, on vient de mettre un pied en Amérique du Nord. Et donc, on a un gros focus dans notre développement commercial sur ces deux zones, en plus de la France et de l'Europe.
- Speaker #1
Ça fait des chouettes projets.
- Speaker #2
Ça fait des chouettes projets. Et à nouveau, pareil, là, c'est peut-être un message aux entrepreneurs. Si on veut faire émerger des acteurs français, Sur la scène internationale, il ne faut pas avoir peur de se lancer dans cette aventure et d'exister à l'international. Nous, on est dans un métier, si on ne fait pas ce pas-là, on ne pourra pas exister tout court. Puisque je dirais, nos clients ont une implantation internationale et on doit être présent à proximité de leur centre industriel pour pouvoir les accompagner. Donc, c'est indispensable de sortir de France.
- Speaker #1
Ça marche. Je mettrai dans la description. Le site internet, le compte LinkedIn et la chaîne YouTube pour les avis clients dont tu parlais tout à l'heure. Comme ça, vous aurez tout dans la description. Est-ce que tu as un dernier mot pour nos auditeurs ou pour des dirigeants d'industrie qui hésiteraient encore à se lancer ?
- Speaker #2
Parlez entre vous. Nous, on n'a pas de mal à faire que nos prospects, nos contacts puissent échanger avec des clients. Je pense que c'est important le partage d'expérience, à la fois pour savoir comment s'y prendre, qu'est-ce qui marche, qu'est-ce qui ne marche pas, et je dirais se rassurer sur ce qu'on peut faire avec la digitalisation. Donc, voyez, échanger avec vos pairs, c'est, je pense, un point important.
- Speaker #1
On arrête de se cacher.
- Speaker #2
Exactement.
- Speaker #1
C'est fini, le temps d'industrie se cache.
- Speaker #2
Je dirais, on a beaucoup à gagner, que ce soit dans l'industrie, dans le monde du logiciel, etc., à se parler au sein des écosystèmes, parce que c'est ça qui nous rend plus forts.
- Speaker #1
Parfait, j'ai pas mieux pour la fin. Merci beaucoup Mathieu pour ta présence sur le podcast.
- Speaker #2
Merci beaucoup Périne pour ton temps et pour l'invitation.
- Speaker #1
A très bientôt et d'ici là, je vous retrouve dans deux semaines avec un nouvel épisode. D'ici là, n'oubliez pas d'oser l'efficacité.
- Speaker #0
Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si ça t'a parlé, pense à t'abonner, à en parler autour de toi ou à me laisser 5 étoiles sur ta plateforme d'écoute préférée. Ça m'aide énormément pour la visibilité du podcast. Et si tu veux aller plus loin... que tes process méritent un bon coup de propre, je t'attends sur LinkedIn. Merci d'être là et surtout, n'oublie pas d'oser l'efficacité.