Speaker #1Tu sais que je donne une masterclass le 12 juin 2025 à Metz ? Ça s'appelle Digitalisation des processus industriels, de l'idée à la mise en œuvre et ça se passe au salon Production Temps Réel à 15h30 au stade Saint-Symphorien. Mais en attendant, revenons à nos moutons. C'est pas parce que tu te lances dans un énorme projet que tu auras les meilleurs résultats. Dans les épisodes précédents, on a vu que cartographier son existant, simplifier ses processus, c'était la base pour démarrer son projet informatique. mais Là, on va s'intéresser à la priorisation. Parce que rien ne t'oblige à tout faire en même temps. Il faut avant tout que ton cadre soit bien choisi pour que ton projet soit un succès. Et souvent, très souvent, on n'a pas besoin d'une Ferrari, on a juste besoin d'un truc qui roule, qui va d'un point A à un point B. En gros, ce qui va se passer dans ta priorisation, c'est que tu vas avoir un gros ennemi. Vouloir tout faire en même temps, c'est en fait juste le meilleur moyen de ne rien faire. La sensation, elle est vraiment grande de se dire, on va tout revoir d'un coup, comme ça s'est fait, on n'y pense plus. Alors qu'en vrai, tu vas t'épuiser. Et surtout, parfois, tu peux te faire complètement couper l'herbe sous le pied à cause des coûts. Tu n'as pas les moyens de tout faire. Et du coup, inconsciemment, tu te dis, si je n'ai pas les moyens de tout faire, c'est que j'ai les moyens de ne rien faire. Et on ne bouge pas. Mieux vaut une transformation par étape qui produit vite ses premiers résultats. L'exemple que je donne souvent, et j'en parlais un petit peu en introduction, c'est le syndrome de la Ferrari. Très souvent, j'ai eu à faire des chiffrages de solutions complètes pour des entreprises qui m'ont clairement demandé une Ferrari. Alors c'est très bien, j'aurais été ravie de travailler sur ce projet-là, des projets ultra complets, digitalisation complète, sauf que quand arrive la douloureuse, il n'y a pas les moyens, il n'y a pas les moyens tout de suite. Et donc, ça veut souvent dire que le projet ne se fera pas. Alors qu'en fait, en découpant le projet et en mettant du budget au fur et à mesure, finalement en se prenant une Clio ou même un vélo, on a les moyens de se déplacer. On n'a pas la grosse bagnole qui en jette, mais on a les moyens de se déplacer. Et à partir du moment où on a les moyens de se déplacer, où on a les moyens de faire mieux, on va commencer à dégager des résultats, à avoir du ROI. Qui dit ROI dit nouveau budget. Et on va pouvoir continuer à évoluer comme ça au fur et à mesure. Et peut-être un jour jusqu'à se payer la Ferrari. Mais ce qui est bien avec ça aussi, en procédant par étapes, c'est que peut-être qu'au final, quand on aura le budget, c'est une Lamborghini qu'on voulait. Et c'est ça qui est intéressant, parce que ton projet, il va évoluer au fur et à mesure. À trop le cadrer dès le départ, tu risques finalement de louper ce qui était vraiment important pour toi, parce que tu vas le construire en découvrant ce que l'informatique peut t'apporter au fur et à mesure. Bref, je pourrais parler de ça pendant des heures, je vais passer au deuxième point. L'idée quand on priorise, c'est de commencer par ce qui a le plus d'impact immédiat. Un processus critique, très manuel, avec des pertes de temps évidentes, c'est parfait pour un projet pilote. Parce que le but, c'est de montrer que ça marche sans prendre trop de risques. Donc voilà, un processus qui va mal, dont les équipes veulent se débarrasser, elles seront plus hyper motrices pour que ça change. Donc c'est, en général, un excellent candidat. Et puis ce qui est important aussi, c'est d'adopter un ordre logique. On ne peut pas tout faire dans n'importe quel ordre. Il va y avoir des processus qui vont être... interdépendants les uns des autres. Donc on va les numériser en séquence, on va les améliorer en séquence. Une autre bonne idée pour prioriser correctement ses activités, c'est de choisir en premier lieu quelque chose sur lequel on va avoir des résultats mesurables. Parce que si dans ton objectif de digitalisation, tu vas être soumis à d'autres validations pour avoir du budget, tu ne vas pas pouvoir décrocher plus de budget si tu n'es pas capable de prouver que ce que tu as déjà mis en place a fait gagner du temps, de l'argent, a fait économiser des erreurs. Si tu ne peux pas dire ça me fait gagner X heures ou éviter Y erreurs, tu ne pourras pas prouver la valeur du projet et sans preuve, ça va être vraiment très difficile de passer à la suite. C'est la même chose que quand tu embauches toi un prestataire, un consultant, tu vas lui demander ce qu'il peut te faire gagner et il va te prouver que ses actions avaient de la valeur et t'ont apporté des choses. Là-dessus, si tu es promoteur de ton projet en interne, tu vas avoir besoin de cette même attitude, de prouver que ce que tu as fait a fait gagner du temps. ... éviter des erreurs pour que ton projet soit validé et puisse continuer. Et puis un dernier point, le digital, ce n'est pas toujours la meilleure réponse. Pour redonner du souffle à un processus, Des fois, un bon tableau blanc, ça vaut bien mieux qu'un logiciel un petit peu alambiqué dont personne ne sait se servir. Deux réunions efficaces, 15 minutes debout devant un tableau blanc, en revoyant les points qui n'allaient pas la veille pour préparer sa journée, c'est hyper efficace, on n'a absolument pas besoin de le digitaliser. On reprend les informations de la veille pour les réutiliser d'une réunion sur l'autre si c'est des réunions journalières d'organisation. Voilà, ce genre de choses, juste de la structure, savoir tous les jours de quoi on parle. en combien de temps, quelles sont les décisions à prendre, et le lendemain, je recommence pour organiser ma journée. On n'a absolument pas besoin de mettre du numérique là-dessus. Ça peut arriver qu'on ait envie de conserver les résultats de ces réunions quand on commence à être à l'aise avec le sujet, mais ce n'est absolument pas la priorité de digitaliser ce genre de choses. Donc encore une fois, pas toujours la seule solution que d'aller vers le numérique. Je donne un exemple. J'ai accompagné une entreprise qui avait besoin d'indicateurs pour le top management. À l'issue de l'audit qu'on a fait pour eux, on s'est rendu compte que c'était impossible de réaliser le projet tel qu'ils le demandaient, sans améliorer au préalable l'acquisition des données sur le terrain. On a réussi à les convaincre et on a commencé par redonner du pouvoir aux équipes du terrain justement. On leur a donné des tableaux de bord opérationnels qui leur facilitaient la prise de décision. Ils ont pu beaucoup mieux piloter leur ligne, prendre des décisions qui ont entraîné des gains immédiats, des économies tangibles sur la ligne de production, sur le flux de production, et des données beaucoup plus propres. Parce qu'en fait, vu que les données qu'ils saisissaient dans le logiciel, ils en étaient les premiers clients, c'est eux qui en avaient besoin en premier, et bien ils étaient plus que ravis de les utiliser et de bien les remplir. Vu que ça leur apportait de la valeur, ils ont continué à l'utiliser, le flux de production a été grandement amélioré, et derrière on pouvait récolter ces données pour aller fournir de l'information au top management. Mais c'est hyper important en termes de priorisation. L'autre conséquence aussi, c'est que, en commençant par les équipes terrain, en leur apportant de la valeur. Ils sont devenus vraiment moteurs sur le sujet et ils ont eu plein de nouvelles idées pour améliorer encore le processus. Et on a vraiment des sponsors internes sur cette implémentation qui continue aujourd'hui, où il y a encore des ajouts justement dans cette idée de « on a commencé petit et on déroule au fur et à mesure et ça continue de générer de la valeur » . Petit challenge de passage à l'action du jour, ça va être de choisir un processus dont la digitalisation ferait une vraie différence pour toi, avec un ROI rapide. Tu peux te poser par exemple ces trois questions. Est-ce que ce processus est chronophage ? Est-ce qu'il est source d'erreurs ? Et qu'est-ce que tu ferais avec le temps gagné ? Avec ça, tu peux chiffrer ton coût horaire, ou celui des équipes impliquées, le coût des erreurs quand elles arrivent, et projeter le gain des actions que tu aurais le temps de faire enfin si on te redonnait ce temps. Bon, je sais que cette partie-là est plus difficile, mais tu peux essayer de projeter à peu près. En ayant fait ça, tu as ton budget. Il ne reste plus qu'à voir si ce que tu souhaites faire rentre dans l'enveloppe. Et ça, on en parle dans l'épisode suivant. Si tu veux reprendre le contrôle de tes processus, je t'invite à prendre rendez-vous avec moi pour parler de ton projet. Le lien de mon calendy est dans la description de l'épisode, je t'attends de l'autre côté. Et pour se rencontrer en vrai, ça se passe le 12 juin à Metz, au salon Production Temps Réel, au stade Saint-Symphorien. On se voit là-bas ?