undefined cover
undefined cover
Inspiration - Cintramétaux : Bâtir une PME qui dure cover
Inspiration - Cintramétaux : Bâtir une PME qui dure cover
Oser l'efficacité : Vers la transformation digitale des entreprises industrielles

Inspiration - Cintramétaux : Bâtir une PME qui dure

Inspiration - Cintramétaux : Bâtir une PME qui dure

53min |29/10/2025|

63

Play
undefined cover
undefined cover
Inspiration - Cintramétaux : Bâtir une PME qui dure cover
Inspiration - Cintramétaux : Bâtir une PME qui dure cover
Oser l'efficacité : Vers la transformation digitale des entreprises industrielles

Inspiration - Cintramétaux : Bâtir une PME qui dure

Inspiration - Cintramétaux : Bâtir une PME qui dure

53min |29/10/2025|

63

Play

Description

Inspiration - Cintramétaux : Bâtir une PME qui dure


Cintrage de tubes, résilience et rock’n’roll : 10 ans d’industrie racontés par Manon Cuillerat


📌 Dans cet épisode, découvre :

  • Cintrage de tubes : pourquoi ce savoir-faire reste clé en France

  • La naissance de Cintramétaux : de la chaudronnerie familiale à une usine créée from scratch

  • Communication industrielle : “parler vrai” pour gagner des clients

  • Mythe vs réalité dans l'industrie

  • Stratégie PME : choisir la taille de son “bateau”, investir au bon moment, digitalisation, agilité

  • Résilience : les “cheat codes” pour tenir sans s’épuiser

  • Cobotique & IA : promesses et limites terrain

  • Leadership au féminin : la mixité qui booste performance et communication claire, en atelier comme en réunion


🎯 À écouter si :

  • Tu diriges une PME/ETI et veux comprendre comment le cintrage de tubes s’intègre à la chaîne de valeur

  • Tu veux un retour d’expérience vrai sur la création et la croissance d’une usine

  • Tu hésites entre machine neuve/occasion, externaliser/intégrer, et cherches une grille de lecture pragmatique

  • Tu veux des idées concrètes pour communiquer sans “bullshit”

  • Tu t’interroges sur la place des femmes en atelier et les leviers culture/management


👉 Découvre plus ici :


💬 Dis-nous en commentaire : quel mythe sur l’industrie veux-tu qu’on démonte au prochain épisode ?

Avant de partir, tu peux :

  • 📲 T’abonner pour ne manquer aucun épisode

  • Laisser un commentaire et une note ⭐⭐⭐⭐⭐ si tu aimes le contenu ! Ça m’aide énormément.


Tu peux également me suivre sur LinkedIn et Instagram pour continuer la conversation et rester informé des dernières nouveautés :


Digetik, tous droits réservés. Un podcast réalisé et animé par Perrine Thiébaut

Graphisme et identité visuelle : Elise Rondard

Musique Intro et Outro : Annabelle Thiébaut

Montage : Annabelle Thiébaut


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    On a tous notre super pouvoir, comment on veut que les gens, que les clients, que les partenaires soient au courant de ce qui se passe chez nous si on ne communique pas à l'extérieur. Moi j'aime. C'est rock. C'est classe et c'est rock. Je ne tape pas mais bien sûr que les femmes ont leur place dans l'industrie. Et mon père me dit donc à 6 mois de passer mon diplôme, écoute Manon j'aimerais bien qu'on monte un truc tous ensemble. Le cintrage pour eux comme pour moi c'était vraiment une nouvelle activité.

  • Speaker #1

    Bah tu chiales un bon coup.

  • Speaker #0

    Moi je leur ai dit j'ai pas fait tout ce chemin là pour m'arrêter. C'est ça la vraie question, c'est de se dire, moi quel bateau j'ai envie de diriger ? Est-ce que j'ai envie de driver un bateau de 10 personnes, de 20, de 30 ?

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Oser l'Efficacité, le talk qui met à l'honneur les héros et héroïnes de l'industrie. Aujourd'hui, je reçois Manon Cuillera, la présidente de CintraMetaux. Alors je ne vais pas trop en dire parce que tu vas tout nous raconter dans cet épisode, mais en gros on va parler de métal et de centrage.

  • Speaker #0

    Exactement !

  • Speaker #1

    Ben voilà, j'ai tout bon ! Du coup je vais te lancer sur la première question. Comment est-ce que tu es tombée dans l'industrie ? Est-ce que c'est plutôt une araignée radioactive qui t'a piqué, ça t'a surprise ou t'as toujours été dedans en fait ?

  • Speaker #0

    Alors j'ai toujours été dedans parce que je suis une fille d'entrepreneuse et de parents qui tenaient une chaudronnerie inox. Donc j'ai toujours bossé dans la chaudronnerie familiale. Je ne devrais pas le dire si elle a... protection de l'enfance, mais voilà, j'étais mineure et j'azotais les cuves que mon père était en train de souder parce qu'il n'y avait que moi qui passais à l'intérieur. Donc c'est comme ça que j'ai découvert cet univers en fait.

  • Speaker #1

    Et tu n'as pas du tout fait tes études là au départ ? Tu te destinais à autre chose ?

  • Speaker #0

    Non, non, je n'étais pas destinée à faire ça. Moi, j'ai fait des études. Je voulais être dans la gastronomie. Je voulais être coiffeuse. Ensuite, je voulais être dans la gastronomie. Après, j'ai voulu faire du commerce et du coup j'ai fait toutes mes études en alternance parce que mes parents, voyant que j'étais pas toujours très stable et que j'avais 15 000 idées à la seconde, ils m'ont dit au lieu de partir tout de suite vers un bac plus 5, tu vas déjà nous faire un BTS, puis une licence, puis un master. Et j'ai démarré ma vie professionnelle chez mes parents, ce qui n'était pas prévu du tout au départ. J'ai fait deux ans d'alternance dans la chaudronnerie familiale. Je devais bosser dans une boîte qui s'appelle Fermob que tout le monde connaît. Et bon, il y a eu un petit quoi que je n'ai pas pu faire mon alternance là-bas. Et je me suis retrouvée deux semaines avant de commencer l'école. Et je me suis dit, je ne vais pas perdre une année. Donc, allez, je vais aider mes parents à développer le business. Donc, j'ai fait deux ans comme ça. Et après, je suis partie dans les finances. Donc, revirage à 180 degrés. Et j'y suis retournée à l'industrie.

  • Speaker #1

    Pourquoi ce changement d'avis ? C'est toujours dans cette idée d'avoir mille idées à la seconde ? Tu t'es dit que la finance, pourquoi pas ?

  • Speaker #0

    Oui, parce que... Effectivement, j'ai toujours 15 000 idées à la seconde et surtout je me fie beaucoup aux gens que je rencontre. J'ai très souvent des coups de cœur, mais des coups de cœur professionnels, amicals, etc. Et en fait, un jour je vais sur un salon parce que je voulais découvrir d'autres univers. Et je rencontre un monsieur qui s'appelle Mickaël Perrotin, qui lui était là pour recruter des gens sur des postes en CDI et qui faisait du courtage de prêts. Alors moi je ne savais pas du tout ce que c'était. Et il avait un aura, ce mec, quelque chose qui m'a énormément inspirée. Et ça a matché tout de suite. Je lui ai dit, moi je ne sais pas trop ce que je veux faire, je vais continuer mes études l'année prochaine, j'en cherche une alternance. Et lui, il recherchait quelqu'un un temps plein. Et franchement, ça a matché comme ça. Donc j'ai démarré dans les finances grâce à lui. Et ensuite, j'ai continué mes études en alternance dans son entreprise. Voilà, c'est comme ça que je suis partie dans les finances.

  • Speaker #1

    Ok, et du coup derrière, de nouveaux revirements de situation. Mais tu retournes chez tes parents ou tu crées Cintrametaux à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Alors en fait, mes parents, j'étais en deuxième année de master et j'étais responsable d'une agence de courtage sur Annecy. Et mon père me dit à six mois de passer mon diplôme, écoute Manon, j'aimerais bien qu'on monte un truc tous ensemble. Toi t'adores le développement, le commerce, t'as fait de la finance depuis plusieurs années. Lui il avait toute la partie technique et ma mère plutôt gestion. J'ai envie qu'on fasse un truc ensemble. Je lui ai dit ok, mais qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ? Parce que moi retourner dans l'entreprise familiale ça ne m'intéressait pas. Clairement ils étaient leaders sur leur boîte et moi j'ai besoin de prendre les projets à corps. À corps et à cœur. Et il me dit soit on monte une boîte qui fait de la découpe laser, soit on monte une usine de cintrage. Alors découpe laser je voyais à peu près ce que c'était. mais ça poussait comme des champignons à l'époque et je n'avais pas envie de me retrouver dépendante de l'activité de mes parents parce qu'ils auraient représenté une bonne partie de mon chiffre d'affaires. Donc j'ai dit non et j'ai fait mon mémoire de fin d'études, pas sur l'entreprise dans laquelle j'étais à l'époque, mais en dérogation sur la création d'une boîte de cintrage. Et je me suis rendue compte que du cintrage, il y en avait de partout et qu'il n'y avait pas tant d'acteurs que ça. Donc j'ai dit à mes parents, allez c'est parti, on monte un truc de cintrage. Donc c'est vraiment une pure création. Avec mes parents. Je ne sais pas si on en reparlera plus tard, mais voilà, c'est une création.

  • Speaker #1

    Ça marche. Et donc quand tu te lances, au départ t'es toute seule ?

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Ça se passe comment tes journées à ce moment-là ? Parce que le cintrage effectivement, quand je l'imagine, c'est quand même des gros process. C'est quoi une journée de Manon au moment où tu lances cintramétaux ?

  • Speaker #0

    Alors ça a énormément changé en dix ans, mais je me souviens d'une des premières fois où je suis... Mes premiers jours en fait, j'étais dans un atelier qui faisait 450 m² avec un bureau. J'étais toute seule. Avec deux machines et un petit bureau, donc c'était immense pour moi. Et là tu te dis, purée, mais par quoi je vais commencer quoi ? Qu'est-ce que je fais ? Je veux voir des clients, j'essaie d'apprendre le métier parce que je n'y connaissais vraiment rien. J'avais beau bosser avec mes parents pendant les vacances, le cintrage pour eux comme pour moi, c'était vraiment une nouvelle activité. Donc les premiers jours, déjà tu te dis, tu vas apprendre le métier. Donc tu es avec les fabricants de machines. T'apprends à piloter comme tu peux les bécanes, sachant que quand c'est pas ta formation de base, que t'es pas une technicienne, tu pars quand même d'en dessous de zéro. Et puis le soir j'allais voir mon père pour qu'il m'apprenne la lecture de plan, parce que ça non plus je connaissais pas, et je voyais ma mère pour la partie plutôt gestion commerce. Donc les premières journées c'est purement de la découverte. T'as l'impression d'être à l'école, sauf que t'as pas de maître d'apprentissage, faut que tu te démerdes un peu tout seul.

  • Speaker #1

    Il faut que t'apprennes à la fois. trouver tes clients parce qu'il faut manger à un moment, mais aussi savoir ce que tu vas délivrer à tes clients. Je ne suis pas sûre qu'il y ait beaucoup de gens qui se soient confrontés à cette situation-là.

  • Speaker #0

    C'est assez fou. Je pense qu'on ne se rend pas compte. Tu sais, quand on te dit, « Tiens, ça te dit de monter un truc. » Mais oui, avec plaisir, ça va être génial. Et puis, tu te retrouves avec ton petit vélo en train de dire, tu te dis, « Mais par quoi je commence ? »

  • Speaker #1

    Ça casse quand même sacrément des barrières sur le fait qu'il faut savoir dans quoi tu te lances avant de se lancer.

  • Speaker #0

    Oui, quand même. mais Quand je regarde dans le rétro, je me dis que finalement, quand tu as envie, que tu es motivée, tu y arrives. Mais ce n'est pas facile. Les débuts ne sont pas faciles.

  • Speaker #1

    Tu m'étonnes. D'ailleurs, comment tu expliquerais l'activité de Cintrametaux à un enfant de 10 ans ?

  • Speaker #0

    Alors, je lui dirais qu'on fait de la déformation à froid de tubes métalliques. Et très vulgairement, on donne des formes courbes à des tubes qui, à la base, sont droits. Et on les transforme pour leur donner vie en des produits qu'on voit dans notre vie de tous les jours. Par exemple, son guidon de vélo, le pot d'échappement de la voiture de ses parents, s'il va au ski, les perches à ski. C'est vraiment ce qu'on fait chez nous et si on veut étayer un petit peu le principe, on fait du cintrage, du roulage, mais pas que. C'est-à-dire qu'on fournit à nos clients des produits qui sont prêts à être montés chez eux, clés en main.

  • Speaker #1

    Toujours à partir de la déformation de tuyaux métal.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Ça marche. Et si tu devais comparer ta boîte à une série, un film, parce que moi j'adore les références pop culture, donc voilà, s'il y a un truc qui t'inspire ou un super héros, tu dirais que ça ressemblerait à quoi ?

  • Speaker #0

    Alors, instinctivement, quand tu me demandes ça, je pense à Mercredi Adams.

  • Speaker #1

    C'est marrant !

  • Speaker #0

    Ouais, c'est assez dark, mais c'est tout de suite à ça que j'ai pensé, parce que déjà, il y a vraiment la notion de famille, et chez nous, quand même, c'est une boîte familiale, puisque mes parents m'ont rejoint. 4 ans après la création. Ils font partie du capital, mais en tant qu'opérationnels, ils m'ont rejoint au bout de 4 ans. Donc voilà, j'ai toujours mes parents, ma mère sur l'épaule droite, mon père sur l'épaule gauche. Donc voilà, ça me fait penser à ça. Et parce que quand même, la PME, c'est surtout au démarrage, c'est l'histoire de mille galères. Tu te lèves le matin, tu te demandes un peu s'il va te tomber sur le coin du nez, mais finalement, tu trouves toujours des solutions. Voilà. Et c'est drôle parce que quand... Quand on a échangé un petit peu avant l'émission, j'ai partagé la question à mon équipe. Et il y en a qui m'ont répondu les quatre fantastiques. On m'a beaucoup parlé de super-héros en disant, ouais, en fait, on a tous notre super-pouvoir. Et comme on est une PME, finalement, à nous tous, on arrive à faire un truc qui est plutôt chouette. On trouve toujours des solutions.

  • Speaker #1

    J'adore ta boîte parce que je suis convaincue qu'on est tous des super-héros, en particulier dans l'industrie. Donc, je suis ravie que l'idée soit partagée chez Cintrametaux et tout, en tout cas. C'est cool.

  • Speaker #0

    Complètement.

  • Speaker #1

    Ça marche. Manon, il y a un des trucs qui te rend différente et remarquable aussi, c'est le fait que tu utilises beaucoup la communication pour parler de ta boîte, ce qui est encore assez rare dans l'industrie, ce qu'on essaye un peu de briser. Du coup, j'ai fait bosser ChatGPT pour avoir des idées pour CintraMetaux et avoir des slogans un petit peu catchy parce que tu en as déjà. créateur de courbes et de belles histoires, moi j'adore celui-là. Donc voilà, je vais t'en proposer quelques-uns. Ça se passe dans la séquence, c'est classe ou ça casse ? L'idée, elle est simple. Je te donne un slogan, tu me dis si c'est classe, tu l'utilises tout de suite, c'est génial, t'aurais pu me payer pour ça, super. Ou ça casse, retourne chez ta mère, laisse la communication aux professionnels.

  • Speaker #0

    Ok, allez.

  • Speaker #1

    Alors le premier. Cintra métaux plie mais ne rompt pas.

  • Speaker #0

    C'est classe.

  • Speaker #1

    C'est classe ? Ouais,

  • Speaker #0

    c'est classe.

  • Speaker #1

    On l'utilise ?

  • Speaker #0

    J'aime.

  • Speaker #1

    Super. J'ai nos tubes, c'est pas sur Europe 2, c'est dans nos ateliers. Il est pas au-dessus là, j'avoue.

  • Speaker #0

    Allez, ça casse.

  • Speaker #1

    J'ai vu ta tête, je préfère te mettre à l'aise. Moi, j'ai aucun problème. Je pourrais toujours dire que c'est ChatGpt qui a fait. Je les ai retravaillés un peu, mais ça, je le dis pas.

  • Speaker #0

    C'était pas assez instinctif.

  • Speaker #1

    De la souplesse, mais du solide.

  • Speaker #0

    C'est classe.

  • Speaker #1

    Ouais,

  • Speaker #0

    ça me plaît.

  • Speaker #1

    Ici, ça roule pour nos clients.

  • Speaker #0

    Moi, j'aime.

  • Speaker #1

    C'est rock.

  • Speaker #0

    C'est classe et c'est rock. Ça marche.

  • Speaker #1

    On cintre les vestiaires, pas vos vestes.

  • Speaker #0

    Ça casse.

  • Speaker #1

    Ça casse. Non, ça casse. J'en ai 3 sur 5. J'en ai 3 sur 5, c'est pas si mal.

  • Speaker #0

    Franchement, c'est pas mal. Je te garde.

  • Speaker #1

    Bon, du coup... dites-nous en commentaire celui que vous avez préféré ou si vous en avez d'autres à proposer à Manon parce qu'elle est toujours à la recherche de nouvelles idées pour sa communication. D'ailleurs, qu'est-ce qui guide ta communication ? Est-ce que tu as des limites ? Est-ce qu'il y a des choses que tu t'interdis ? Comment tu y vas là-dessus ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai des limites. Dans le sens où quand vous travaillez avec une boîte de com, on vous propose des sujets ou des directions. Moi, ma limite, c'est de jamais faire quelque chose qui ne me ressemble pas. Je déteste ça et je ne suis pas du tout à l'aise. Parfois, je trouve que les idées sont bonnes, mais ça ne me correspond pas. Ça, c'est ma limite. Et ma deuxième limite, c'est de... Enfin, je ne veux jamais parler pour ne rien dire. S'il n'y a pas de message de fond derrière, si c'est juste pour dire « Tiens, on a décidé qu'on faisait deux posts par mois et qu'on n'a pas un sujet qui correspond, on y va quand même » , ça, ce n'est pas mon truc.

  • Speaker #1

    Ok, donc tu préfères ne pas communiquer que de parler dans le vide. Ok,

  • Speaker #0

    carrément.

  • Speaker #1

    Ça marche.

  • Speaker #0

    C'est d'ailleurs ce que je reproche aux réseaux sociaux aujourd'hui. Et c'est là où tu te dis où est-ce que tu places le curseur dans ta communication. Parce qu'on sent quand même qu'il y a une direction qui est prise vers parfois du storytelling, etc. Je trouve que ça n'a pas forcément d'apport, mais en même temps, c'est tendance. Ce n'est pas évident de trouver sa place et de savoir vraiment ce que tu veux faire. Oui,

  • Speaker #1

    je comprends. Ça marche. Dans ta communication, ce que je perçois en tout cas, c'est d'essayer d'aller casser les mythes. qu'il y a sur l'industrie, d'essayer d'ouvrir ce monde un peu plus au grand public. Du coup, ce que je te propose dans la prochaine séquence, c'est d'aller répondre à tout le monde en même temps sur les mythes de l'industrie. Je vais t'en proposer cinq. Et ça se passe dans la séquence mythes ou réalité. Je te propose cinq mythes. Et sur ces cinq mythes, tu me dis de 0 à 100% s'ils sont complètement mythes, donc 0% ou réalité. complètement réalité à 100% et tu me dis dans ta réalité justement comment ça se concrétise et ce que tu as envie de faire pour aller à l'encontre de ça on est d'accord que je peux être au milieu du curseur bien sûr absolument c'est le but tout à fait l'industrie c'est forcément bruyant

  • Speaker #0

    50% On ne va pas dire que ce n'est pas bruyant parce qu'on a quand même des machines. Tout n'est pas électrique dans nos ateliers, on coupe du métal. Il y a de la friction de métal, ça fait du bruit. Mais par contre, on a tout ce qu'il faut pour se protéger du bruit. Donc voilà, je te dirais 50%.

  • Speaker #1

    Ça marche. Vous êtes équipée sur toute la partie de pouvoir se protéger du bruit, mais entendre quand même ce qui se passe autour. Il y a pas mal d'innovations là-dessus en ce moment.

  • Speaker #0

    Tu as des casques, tu as des... comment ça s'appelle ? Des oriettes,

  • Speaker #1

    des bouchons.

  • Speaker #0

    Des bouchons spécifiques où effectivement tu as une filtration du bruit. Tu peux entendre quand quelqu'un te parle parce que quand même il faut que ce soit... Tu vois, il faut que niveau sécurité ce soit OK. Mais n'empêche qu'il faut que ça te protège. Donc oui, on a ce qu'il faut.

  • Speaker #1

    Donc tu es isolée du bruit, mais pas isolée des autres.

  • Speaker #0

    Exactement. Après, ce n'est pas toujours évident de faire porter les EPI à tout le monde. Moi, ça va, j'ai quand même beaucoup de jeunes générations avec moi. Donc ils ont conscience de ça. Les plus anciens parfois c'est un peu la bagarre quoi.

  • Speaker #1

    Tu sens que ça change justement avec les générations, qu'il y a une sensibilisation qui est plus forte ?

  • Speaker #0

    Ah ouais complètement. Ils sont même plus demandeurs que l'inverse.

  • Speaker #1

    Ok. Ouais,

  • Speaker #0

    c'est cool.

  • Speaker #1

    Communiquer c'est une perte de temps, seul le produit compte ?

  • Speaker #0

    Ah bah non, 0%. Enfin 0%, clairement. Pour moi communiquer c'est vraiment montrer ce qu'il y a à l'intérieur et le faire ressortir dehors. Comment on veut que les gens savent... Que les gens, que les clients, que les partenaires soient au courant de ce qui se passe chez nous si on ne communique pas à l'extérieur. C'est dommage de créer toute cette valeur-là et de ne pas en parler. Pour moi, c'est obligatoire aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Pour autant, tu dis que c'est complètement faux. Tu vois que c'est appliqué beaucoup ou qu'il y a encore des choses à faire pour que ça se démocratise ?

  • Speaker #0

    Tu veux dire que les gens ne communiquent pas suffisamment ? Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça.

  • Speaker #0

    Ah oui, il y a encore du taf.

  • Speaker #1

    Donc tout le monde n'est pas au courant que c'est faux ?

  • Speaker #0

    Tout le monde n'est pas au courant que c'est faux. Et je pense que les gens ne perçoivent pas forcément l'utilité. Parce que c'est pas comme... Nous les industriels, on est souvent très pratico-pratique, on met 100, 200 000 balles dans une bécane, on calcule le ROI et on voit au bout de combien de temps c'est rentable. La communication c'est un travail de longue haleine, mais c'est comme le commerce en fait, c'est toutes ces choses qui sont intangibles mais qui pour autant sont hyper importantes pour les entreprises. Tu ne t'en rends pas compte tout de suite, mais tu sais au bout du compte que ça aura des bénéfices.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, tu parles d'investissement dans une bécane. Mon troisième point, c'était une PME industrielle n'a pas besoin d'investir dans des machines modernes.

  • Speaker #0

    Alors là, je suis mitigée aussi. Ça dépend vraiment de ta direction, en fait. Si, par exemple, tu as valeur ajoutée, toi, c'est le service. C'est d'être hyper rapide, de proposer un savoir-faire, de proposer une solution complète, que tu veux être réactif. Là, par exemple, tu n'as pas forcément besoin d'avoir du matériel de dernière génération. Ce qu'il te faut, c'est d'avoir beaucoup de matériel. Je pense à des clients ou des partenaires avec qui je bosse et qui sont tous intégrés. Ils achètent beaucoup de machines d'occasion parce que tout simplement, ils n'ont pas le budget pour acheter que du neuf. Donc pour eux, par exemple, ça ne fait pas sens d'avoir que du matos de dernière génération. À côté de ça, tu as des entreprises qui produisent dans des quantités très importantes, qui font beaucoup de séries, de grandes séries. Là, effectivement, si tu veux rester compétitif en France, mais notamment à l'étranger. vis-à-vis de ce qui rentre de l'étranger, t'es obligé d'avoir du matos de dernière génération. Donc ça dépend de ton positionnement. Par contre, là, il y a un point quand même qui est important, c'est de jamais se laisser dépasser, quelle que soit la proposition de service que tu fasses.

  • Speaker #1

    Très bien à l'écoute du marché et de ce qui se fait autour. Oui,

  • Speaker #0

    oui.

  • Speaker #1

    Ça marche. Là, c'est le mythe pas tapé. Les femmes n'ont pas leur place dans l'industrie. Pas tapé, hein.

  • Speaker #0

    Je ne tape pas, mais bien sûr que les femmes ont leur place dans l'industrie, quoi. Sinon on serait pas là Perrine.

  • Speaker #1

    C'est vrai. C'est pas faux.

  • Speaker #0

    Et la mixité, ça apporte tellement dans nos boîtes. Franchement, moi, j'en suis convaincue. On est quasiment à 50% de femmes chez nous. On est une petite équipe, on est 12. Mais c'est trop bien. Et je vois d'ailleurs l'évolution depuis qu'on est plus de nanas à l'intérieur. Ça fait la différence. C'est plus calme, c'est plus... Je sais pas, ça communique mieux. Il y a moins d'enjeux autour de l'ego. C'est assez fou quand même ce que ça fait d'avoir des hommes et des femmes dans une entreprise.

  • Speaker #1

    Ça se respecte, ça se balance et c'est plus équilibré.

  • Speaker #0

    C'est cool. C'est trop bien.

  • Speaker #1

    Mais ça aussi, je pense que... Bien sûr qu'en te posant la question, je sais ce que tu vas me répondre. Ce serait très bizarre que tu répondes le contraire. Mais on a besoin de l'entendre et de l'entendre et de l'entendre encore.

  • Speaker #0

    Ah mais complètement. Et puis de se dire qu'en fait, on a nos places partout dans les industries. Pas que derrière les bureaux ou dans la communication. C'est à tous les postes, à tous les niveaux.

  • Speaker #1

    Amen to that, comme on dit. Le dernier point, c'était l'industrie française est condamnée face à la concurrence étrangère.

  • Speaker #0

    Alors non, l'industrie française n'est pas condamnée.

  • Speaker #1

    Tu es mitigé un peu je suppose.

  • Speaker #0

    Mais quand même je suis mitigée parce que en fait quand tu vois quand même que tu as des boîtes avec lesquelles tu bosses qui te disent c'est la dernière fois qu'on travaille avec vous parce que on a des boîtes qui sont en Turquie et qui nous envoient exactement la même chose enfin les mêmes pièces que fabriquer pour nous 30% ou 40% moins cher tu te dis mais nous on ne peut pas lutter. Enfin tu prends le coût du travail en France. Sans vouloir faire des marges de malade, tu ne peux pas rivaliser. Donc je pense que sur toutes les pièces qui ont peu de valeur ajoutée, compliqué de rivaliser. Par contre, là où on a une carte à jouer, c'est vraiment sur la notion de service. Et ça veut dire aussi qu'il faut s'orienter vers ces marchés-là.

  • Speaker #1

    C'est ça. Tu ne proposes plus juste une pièce, tu proposes tout le package qui va avec. C'est marrant que tu me donnes l'exemple de la Turquie. Un de mes clients avec qui on discutait la dernière fois, qui effectivement disait qu'il y avait un de leurs clients qu'ils avaient perdu depuis 10 ans, et qui tout d'un coup revient un matin en disant « il me faut absolument cette pièce pour demain » . Et oui, mais je n'ai pas cette réactivité-là. Vous n'êtes plus client. Comment on fait ? « Ah oui, mais mon fournisseur actuel, il n'est pas capable de me livrer dans les temps. Maintenant, il me faut cette pièce. J'ai besoin d'être sauvée. » Ce n'est pas le bon mot, mais d'être sécurisée. et bien oui mais c'est ça aussi d'avoir un... Une boîte qui fait à proximité, t'as un service que tu n'as pas quand tu payes 40% moins cher. Donc il y a cette réalité-là.

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Et c'est un vrai combat. Et c'est triste parce que des fois tu te dis, mais purée, même on parle de l'empreinte carbone et tout ça, et j'ai un client qui me dit, mais moi ça me coûte moins cher. Alors ils sont dans le sud de la France, il me dit, mais moi si on parle purement et simplement d'empreinte carbone, c'est plus intéressant de faire venir des pièces de Chine parce qu'on est juste à côté d'une zone portuaire que de faire traverser des pièces de l'autre bout de la France. Tu dis mais merde, c'est moche quoi. C'est moche pour nous les industries françaises qui nous battons un peu pour rester compétitives.

  • Speaker #1

    C'est ça, oui. Est-ce qu'il y a un autre cliché que je n'ai pas cité et qui t'énerve, que tu aurais aimé désinguer ici ?

  • Speaker #0

    Un cliché que j'aimerais désinguer... Tout à l'heure je te parlais de la place des femmes dans les industries, ou dans l'entreprise de manière générale, qui n'est pas que derrière les bureaux, que derrière... des métiers qu'on apparente plutôt à des métiers féminins. Ça, ça me gave. Parce que je trouve qu'on n'est pas toujours pris en compte comme on devrait l'être. Que ce soit pendant des réunions entre pairs, quand tu es sur un chantier et que tu parles d'un truc technique. Ce n'est pas à toi qu'on va donner la parole en premier. Et tu as toujours besoin de fournir beaucoup plus d'efforts qu'un mec. Et ça, ça me gonfle. Je trouve que ce n'est pas normal. Aujourd'hui, nous aussi, on a fait des études, nous aussi, on a des compétences, on a de l'expérience. Eh bien, ça, il faut en prendre compte, quoi. Ça a changé, le monde a changé. Donc, ne l'oubliez pas.

  • Speaker #1

    Je crois que c'est Jade Lemaitre qui disait ça au micro de Claire Tenaillaud dans l'Industrie qui fait envie. Excellent podcast industriel, n'hésitez pas à aller écouter également. Qui, quand elle partait en présentation avec son collègue, systématiquement, les questions techniques lui étaient destinées à lui. Et même si c'est elle qui répondait, systématiquement, les questions d'après retournaient vers lui. Donc énormément de mal à se positionner, même une fois que, je veux dire, on se trompe au départ, les clichés, tout ça, ok, mais une fois que c'est la femme en présence qui a répondu sur la partie technique, on devrait quand même pouvoir se dire que, ok, c'est elle qui maîtrise cette partie-là. C'est fou, ça me rend dingue.

  • Speaker #0

    Il y a une vraie notion de pouvoir, je trouve, autour de ça, mais moi, vraiment, ça me rend dingue. Des fois, je fais partie de groupements d'entreprises, on a des réunions. T'as une nana, que ce soit moi ou une autre, qui va parler d'un concept ou d'une idée, tu te rends compte que parfois il faut répéter l'idée 2, 3, 4 fois, ou que ce soit repris par un homme, pour que ce soit entendu à sa juste valeur. Des fois tu te dis, putain, mais ça, je l'ai dit en fait. Je l'ai dit il y a 5 minutes ou il y a 10 minutes. Et là, ça apparaît comme la bonne idée, sauf que tu en as déjà parlé. C'est juste que ta voix, des fois, ne porte pas autant que celle d'un homme. Ça, vraiment, c'est relou et il faut que ça change quoi.

  • Speaker #1

    Oui, et d'où se soutenir entre femmes aussi.

  • Speaker #0

    Se soutenir et les éduquer. Il n'y a pas plus tard que cet été, j'ai fait appel à quelqu'un pour me soutenir sur la partie industrielle, sur la partie production, parce que je n'avais pas la compétence pour accompagner mon équipe sur un sujet. Et donc voilà, la personne est intervenue, c'est quelqu'un vraiment que j'adore. Et à la fin, je dis, il y a un truc qui m'a frustrée, c'est que quand on faisait des réunions, C'est moi qui animais les réunions, mais c'est pas moi que tu t'adressais sur la partie technique. Et franchement, j'ai pas trouvé ça cool parce que le client, je le connais depuis que j'ai démarré. Personne d'autre dans l'entreprise le connaît aussi bien que moi. La partie technique, c'est pareil, je l'ai poncée en long, en large, mais c'est pas moi que tu posais les questions. Il m'a dit, je suis désolée, je m'en suis pas rendue compte. Mais voilà, je pense que c'est aussi à nous d'oser dire les choses quand elles nous conviennent pas, pour qu'il y ait une vraie prise de conscience.

  • Speaker #1

    Ça prend encore un peu de charge mentale en plus, mais en tout cas il faut prendre la place. Je suis d'accord. Dites-nous en commentaire s'il y a d'autres mythes que vous aimeriez voir abolis dans cette émission, on les soumettra aux prochains invités. Manon, ça fait maintenant 10 ans que Cintrametaux existe, c'est 10 ans cette année je crois ? Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est pas rien.

  • Speaker #0

    Anniversaire, gros anniversaire cette année.

  • Speaker #1

    Gros anniversaire, c'est déjà fait ?

  • Speaker #0

    On a fait juste le gâteau, mais on fera peut-être une petite fête au 10 plus 1, on sait pas.

  • Speaker #1

    Cool.

  • Speaker #0

    Surprise.

  • Speaker #1

    Ok, je... J'attends mon carton.

  • Speaker #0

    Ouais, ça marche. Ça viendra.

  • Speaker #1

    En tout cas, j'aimerais qu'on profite de ces 10 ans d'entrepreneuriat industriel pour aller donner quelques conseils aux dirigeants, aux entrepreneurs qui se lancent maintenant. Ça se passe dans la prochaine séquence qui s'appelle Cheat Code. Donc dans le Cheat Code, le but c'est de se servir de tes galères pour les transformer en conseils. hyper applicables, hyper actionnables pour faire gagner peut-être pas 10 ans d'expérience mais presque aux gens qui nous écoutent actuellement, le genre de conseils que tu aurais aimé avoir au moment où tu t'es lancée, au moment où tu en aurais eu le plus besoin, juste la veille de la galère par exemple. La première, je vais déjà commencer par celle qui m'inspire au départ parce que créer en 2015 ça veut dire que tu as vécu un petit truc au milieu qui s'appelle le Covid. Je pense que ça a été une galère pour pas mal d'industriels. Comment toi tu l'as vécu ?

  • Speaker #0

    Alors en toute transparence moi quand j'ai entendu le truc arriver aux infos comme tout le monde j'ai appelé mes potes entrepreneurs j'ai dit mais on fait quoi demain on va bosser on va pas bosser bon c'est pas trop je me suis dit peut-être qu'on va avoir deux trois jours de vacances c'était une période de rush pour nous donc j'étais presque contente je sais ça paraît complètement taré de dire ça mais non mais avec le recul oui mais c'est surtout que c'était tellement improbable cette histoire que enfin moi je savais pas sur quel pied danser quoi Et effectivement, on a arrêté de... Les équipes sont restées chez elles pendant plusieurs semaines. Mais avec mon père, on a continué de bosser. Parce qu'on s'est dit, on avait des livrables et on ne sait absolument pas quand est-ce qu'on va sortir de cette crise. Donc on a continué à aller à l'atelier, à produire, à faire tout ce qu'on devait faire comme si de rien n'était, quelque part. Et on a bien fait parce qu'en fait, au moment où ça s'est redéclenché, nous, on était prêts, on a pu livrer à l'heure, etc. Et finalement, il y a quand même beaucoup de secteurs qui ont... Enfin, il y a quand même des secteurs qui n'ont pas souffert de ce Covid, qui ont été plutôt en essor. Et nous, ça n'a pas été des années tant galères que ça.

  • Speaker #1

    On a bien taffé. La décision que tu prends à ce moment-là, c'est de continuer coûte que coûte, en fait. Au maximum de tes capacités, finalement, sans équipe.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est de continuer parce que... Je pars du principe qu'il y a toujours un moment où ça s'éclaircit, où le paysage s'éclaircit, pardon. Et à ce moment-là, il faut être prêt. Si tu attends en te disant... C'est comme dans nos quotidiens. Des merdes, on en a tout le temps. Si on attend que ça passe tout seul, on serait tout le temps les deux pieds dans le plat.

  • Speaker #1

    Je crois que c'est un des trucs que tu m'as dit la première fois qu'on s'est rencontrés. Toi, tu préférais toujours investir au moment où ça n'allait pas. Parce que si tu as un peu de temps à ce moment-là, tu ne l'auras plus jamais après.

  • Speaker #0

    Exactement. Et je continue à faire ça au bout de dix ans. C'est vraiment un truc que... que j'ai dans mon ADN d'entrepreneuse et que j'ai gardé, c'est de ne pas paniquer à chaque fois qu'il y a une baisse de quelque chose. Sinon, tu t'arrêtes d'avancer. Et quand ça repart, tu n'es pas prêt. Mais ça, c'est vrai pour tout dans la vie, pas que dans le boulot.

  • Speaker #1

    Et en plus, au moment du Covid, finalement, tu te retrouves à deux. C'est deux fois plus qu'au démarrage de Saint-Traméto. Donc, tu n'étais pas forcément hyper dépaysée.

  • Speaker #0

    Non, je n'étais pas dépaysée. Puis, j'étais avec mon père. Tu vois, t'as pas du tout la même charge mentale que quand t'as ton usine qui tourne à fond, qu'il faut gérer les appros, les gens, etc. Là, on était plutôt... Enfin, c'est pas les vacances, c'est pas le bon terme, mais tu vois, retrouver back to basics, quoi. Je remets les mains dans le cambouis, je prends le temps de faire les choses, enfin, un truc après l'autre, sans avoir, tu vois, cette charge mentale, mais aussi toutes ces... Tu sais, on est happé en permanence quand tu gères une PME ou quand t'es quelqu'un dirigeant d'une PME. On t'appelle toute la journée pour mille trucs. Là, c'était vraiment...

  • Speaker #1

    Pour organiser un podcast, par exemple.

  • Speaker #0

    Pour organiser un podcast, voilà, pour être interviewée sur un salon alors que t'arrives déjà à pas aller aux toilettes, tu vois. Non mais, ouais, c'était un petit retour au calme. Moi, j'ai presque apprécié cette période, en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, je peux comprendre.

  • Speaker #0

    Au-delà de tous les enjeux qu'il y avait autour.

  • Speaker #1

    Est-ce que vos clients, à ce moment-là, ils sont presque juste contents que vous soyez encore en activité ? Est-ce qu'il y a cette forme de reconnaissance ? Oui,

  • Speaker #0

    il y a cette forme de reconnaissance de dire, malgré la galère, les gens sont là et on peut compter dessus. Et d'ailleurs, pas que pour cet épisode-là de Covid. En fait, de manière générale, je pense que ce qu'on peut retenir des PME, c'est qu'on peut compter sur nous. On a quelqu'un qu'on connaît en face de soi, quelqu'un qui est fiable, qui est investi dans son quotidien. Et c'est ça qui fait la différence. toi tout à l'heure on parlait de La concurrence vis-à-vis de l'international, nous ce qu'on peut apporter c'est cette fiabilité. On est là.

  • Speaker #1

    C'est ce qu'on va retenir je crois, on est là.

  • Speaker #0

    On était là hier, on l'est aujourd'hui, on le sera demain quoi, on est là.

  • Speaker #1

    En préparant cet épisode j'ai vu une autre galère par laquelle t'es passée, en 2016 pour recapitaliser la boîte, comment tu vis cette période là ?

  • Speaker #0

    Bah tu chiales un bon coup, puis après tu t'y remets quoi. Ouais, hyper dur. Parce que pour moi, les premières années, elles ont quand même été hard. Ce que je disais en preambule, je n'y connaissais rien au métier. J'avais 23 piges. Donc, t'es tendre dans tous les sens du terme. T'es tendre parce que t'es jeune, mais t'es tendre parce que t'es novice dans le taf, chaud. Et donc, je me suis énormément investie. J'ai passé beaucoup, beaucoup de temps. C'était des semaines incroyables, des week-ends à bosser tout le temps. Et là, t'as un gros client. Donc il y avait quand même souvent des retards de paiement, donc tu peux te douter que ça pue, mais quand même, il te permet aussi de continuer ta croissance, qui te met à une ardoise de dingue. 40 000 balles quand tu fais 250 000 euros de chiffre d'affaires, ça fait mal. Et bon, discussion avec mes parents, qui sont mes associés, quoi, et qui me disent franchement, qu'est-ce qu'on fait, est-ce qu'on continue, machin. Moi, je leur ai dit, j'ai pas fait tout ce chemin-là pour m'arrêter, quoi. Donc... Là c'était quoi la question ? C'était le conseil ? Ouais,

  • Speaker #1

    j'allais venir au conseil du coup. Non mais bien sûr, c'est hyper intéressant. En fait, il y a une autre question que j'allais te poser d'abord aussi, c'est que, au final, c'est pas si rare une boîte qui se lance, qu'elle soit pas bénéficiaire rapidement.

  • Speaker #0

    Ah bah non !

  • Speaker #1

    Mais quand on est dans une boîte industrielle, t'as des investissements lourds, des machines. Je pense que la question elle est encore plus difficile. Effectivement, quand tes parents te posent la question, qu'est-ce qu'on fait, est-ce qu'on continue ? Ça doit pas être simple à prendre, parce que c'est pas juste... plutôt du côté du service. Au final, je n'ai pas énormément d'investissements. La question est assez simple, est-ce que je peux être rentable à court terme ou pas ? Je n'ai pas de l'immobilisation aussi forte.

  • Speaker #0

    Nous, on a mis trois ans et demi à être rentable. C'est quand même long. Et c'est surtout que ça venait faire une fracture. C'était une fracture par rapport à ce que mes parents avaient vécu dans leur aventure entrepreneuriale. Mon père a commencé dans son garage avec un poste à souder, un investissement minimum. Il a fait petit à petit. Même si, évidemment, ils ont emprunté, ils ont galéré et tout ça, mais ça s'est plus fait crescendo. Alors que dans mon métier à moi, dans le cintrage et le roulage, tout de suite, t'es obligé d'investir dans des machines. Nous, c'était de la machine d'occase. Donc c'était quand même des investissements modérés, mais c'était des invests quand même. Donc tu t'achètes des machines qui coûtent super cher, t'as un bâtiment à amortir, etc. Et en face, t'as pas de client, quoi. Donc tu vois, la résilience sur mon métier et dans mon aventure, elle a été fondamentale. Heureusement que j'ai cette capacité-là. être résiliente parce que sinon j'aurais lâché le steak je pense au bout de six mois quoi.

  • Speaker #1

    Et du coup, est-ce qu'il y a un truc que tu donnerais comme conseil ?

  • Speaker #0

    Ouais ce que je tire de ça alors c'est de ne pas rester seule. Ça c'est un de mes fondamentaux, quelle que soit la galère que tu traverses, enfin parle-en, ne reste pas tout seul avec ta galère. Lève le nez tu vois pour voir qu'il y a quelque chose derrière la barrière. Mais surtout entoure-toi de gens qui sont positifs. Parce que quand tu es en galère, tu as Deux types de personnes. T'as les gens qui vont te dire, ouais je te l'avais bien dit, c'était trop pour toi, et patati et patata. Et là, si t'as déjà la tête dans la cuvette, ça t'appuie sur la tête, ça te finit. Et puis t'as ceux qui vont te dire, attends, où est-ce que t'en es ? Les points positifs, les points négatifs. On va aller chercher les points positifs et surtout là où on peut te trouver de l'aide quoi. Et c'est ça qui fait du bien. C'est de se dire qu'il y a toujours une solution. Et quoi qu'il en soit, dans nos boîtes, il n'y a pas de décision vitale. Tu vois ce que je veux dire ? Même si c'est dur. Même si on passe des crises, on va se relever. On respire, on est vivant. Donc plutôt s'entourer de gens positifs. Ça, ça fait vraiment la différence.

  • Speaker #1

    Hyper intéressant. Est-ce qu'il y a un moment où tu t'es demandé si c'était de la persévérance ou de l'entêtement ?

  • Speaker #0

    Ah bah oui !

  • Speaker #1

    Comment on sait ? Je crois que c'est une question qui est chez tous les entrepreneurs. C'est à partir de quand il faut s'arrêter et quand est-ce qu'il faut persévérer ? Tu sais où ça se place ?

  • Speaker #0

    Moi je fonctionne beaucoup au feeling, je sens les choses, enfin tout le monde sent les choses, mais tu vois il y a des personnes qui sont très pratico-pratiques, qui fonctionnent avec leur... Le prévisionnel ? Ouais, t'as des gens qui fonctionnent avec leur prévisionnel et s'ils en sortent un peu, tu vois, 2, 3, 4 fois, ils se disent c'est pas bon pour... enfin ça peut pas continuer comme ça. Alors moi forcément je fonctionne avec des indicateurs mais je fonctionne vraiment avec mon ressenti. et je suis quelqu'un de nature très optimiste donc j'ai plutôt tendance à me dire on va continuer, on va trouver des solutions etc à côté de moi j'ai mon père que j'adore mais lui qui est plutôt pessimiste donc qui a plutôt tendance à me dire ouais faut pas faire un investissement maintenant ou là c'est trop risqué etc mais qui a quand même un bon flair aussi vous vous complétez pas mal du coup on se complète pas mal ouais c'est pas mal Mais je ne sais pas, je pense qu'il faut s'écouter. Quand même, quand on entreprend, on a un petit peu de flair. Pour l'instant,

  • Speaker #1

    oui. Sinon, en général, on ne le fait pas. Je suis d'accord. Est-ce qu'il y a une galère dont je n'ai pas parlé, que tu aurais envie de nous partager ? Un truc dont tu as tiré un enseignement fort ?

  • Speaker #0

    Une galère que... Oui, je pense que... Un conseil que je voudrais donner, c'est ne pas atteindre son point de rupture. C'est quand même savoir jusqu'où on est prêt à aller. Et ça rejoint un peu ta question précédente, c'est de se dire à quel moment je sais qu'il faut arrêter. Si tu sens à un moment que tu ne te respectes pas, que c'est vraiment trop dur pour toi et que tu ne vois pas l'issue du chemin, ne te mets pas en danger. Parce qu'on peut très vite se retrouver à paix à des choses négatives. Et ouais, il a tombé malade. C'est chaud, c'est quand même éreintant cette vie de chef d'entreprise. Donc il faut savoir où est notre limite personnelle. Et ouais, vraiment quand même prendre soin de soi, c'est important. Si on veut durer dans le temps, et c'est ce qu'on m'avait dit. On m'avait dit, ça me fait rire parce que des fois j'y repense, j'ai beaucoup de chefs d'entreprise qui sont plus vieux que moi forcément, et qui m'ont dit, tu sais Manon, l'entreprise... L'entrepreneuriat, ce n'est pas un sprint, c'est une course de fond. Donc, vas-y, mollo, parce qu'il me voyait au taquet. Je crois que c'est ce qu'on entend le plus, mais en même temps, c'est vrai. Oui, mais c'est une réalité. C'est de se dire, c'est OK de mettre un coup de pouce là, en ce moment, parce qu'il y a une vraie raison et qu'il faut y aller. Mais ne fais pas de ça ton quotidien, parce que sinon, tu t'épuises. Et il y a d'autres choses à côté. Il y a la fête, il y a les karaokés, il y a le sport. il y a tout un tas de trucs trop bien desquels il ne faut pas passer à côté mine de rien on ne vit quand même pas que pour travailler

  • Speaker #1

    Ça marche. Du coup, on a bien regardé dans le rétro. Maintenant, je te propose de sauter dans la Delorean, d'appuyer à fond sur l'accélérateur.

  • Speaker #0

    J'adore.

  • Speaker #1

    Pour un retour vers le futur. Le premier truc que je voulais te demander, c'est comment tu choisis au quotidien tes investissements qui sont finalement les premières briques pour poser le futur. Qu'est-ce qui guide tes décisions là-dessus ?

  • Speaker #0

    Alors avant c'était un peu à la vas-y comme je te pousse parce que j'ai commencé avec des machines d'occasion, donc après tu dis tiens je vais me racheter une machine neuve et puis j'ai besoin de plus de capacités en central, donc je rachète une machine complémentaire etc. Là c'est très intéressant la période que je suis en train de vivre en qualité d'entrepreneuse parce que j'ai beaucoup plus de maturité, j'ai beaucoup plus confiance en moi et en l'entreprise et je sais où je veux aller. Et il y a deux ans j'ai fait une formation avec... Merde c'était qui ? Avec le CETIM. Avec le CETIM qui m'a beaucoup apporté et dans le cadre de cette formation en fait on avait le droit à une demi-journée d'accompagnement avec des personnes qui t'aident à te dresser un portrait mais sous plein d'aspects. Et la nana que j'avais rencontrée m'avait dit vous savez il y a un truc qui est super important pour l'avenir c'est de savoir quel type de bateau vous avez envie de driver quoi. Et j'y avais pas pensé avant. Mais c'est vrai que souvent t'es pris dans ton aventure entrepreneuriale, tu grossis, tu t'embauches des gens, etc. Mais à quel moment tu t'arrêtes en fait ? C'est ça la vraie question, c'est de se dire, moi quel bateau j'ai envie de diriger ? Est-ce que j'ai envie de driver un bateau de 10 personnes, de 20, de 30 ? Et ça, ça m'a aidé à construire ma stratégie et forcément à aller vers les investissements qui étaient nécessaires pour ma boîte. Aujourd'hui tu vois, j'ai quand même un outil de travail qui est assez complet. Ce sur quoi je travaille, ce n'est pas forcément sur des investissements industriels purs et durs, de la machine, bien qu'on investisse constamment, mais c'est plutôt sur tout l'environnement de la production, qui est super important. Souvent en Indus, on parle de la prod, mais tu vois tout ce qui est lancement, fabrication, l'ordre de lancement, tout ce qui est système d'information, montant, descendant, ça au début tu ne peux pas le faire, parce que tu n'as ni le temps ni le cash. Aujourd'hui, tu vois, c'est un peu ma priorité.

  • Speaker #1

    Du coup, c'est quoi la taille de ton bateau ?

  • Speaker #0

    Moi, la taille de mon bateau, c'est de rester sur une boîte avec une dimension humaine forte. J'ai envie de connaître tous les collaborateurs de mon entreprise, parce que pour moi, c'est une aventure humaine. C'est en ça que je tire du plaisir. Et pour moi, le plaisir au quotidien, c'est capital. C'est ce qui me fait avancer. C'est l'huile dans mon moteur. Je ne sais pas, je dirais 20-30 personnes max. Mais si c'est moins, ça me va tout à fait.

  • Speaker #1

    Pas un trop gros bateau. Oui,

  • Speaker #0

    pas un trop gros bateau.

  • Speaker #1

    Ça marche. Et du coup, ça m'amène à la question, ta vision pour CintraMétaux dans 5-10 ans, comment tu vois la suite des choses ?

  • Speaker #0

    Justement, j'ai vraiment envie de prendre ce tournant numérique, parce que, comme je te le disais tout à l'heure, ça fait partie des choses sur lesquelles il ne faut pas qu'on se laisse dépasser. Si on veut être compétitif et si on veut avoir notre place en qualité de PME, en gros aujourd'hui c'est vraiment soit tu as une très très grosse boutique, soit tu as une petite pépite industrielle entre guillemets, et tous tes process sont bien huilés, tu peux avancer vite, tu peux répondre très rapidement à tes clients, tu peux apporter du service. Et c'est tous les petits outils qu'on peut développer en périphérie de la prod qui nous aident à atteindre cet objectif. Donc moi c'est ça, c'est d'avoir une PME industrielle de 20 personnes. avec des process bien huilés, une belle agilité et une équipe qui est hyper motivée.

  • Speaker #1

    Qu'on vienne pour toi pour un ensemble de services et pas juste le produit finalement. Est-ce que c'est la direction que tu vois prendre à l'industrie française aussi ?

  • Speaker #0

    En fait, je vois vraiment, encore une fois, deux routes se dessiner. Soit les PME qui font pas mal de croissance externe et qui, au final, deviennent un groupe qui intègre des financiers dans leur capital, etc. Parce qu'ils font corps et du coup, ils sont beaucoup plus forts. Soit vraiment de la petite PME hyper spécialisée qui n'a pas les mêmes atouts qu'une grosse structure industrielle, tu vois. Pour moi, c'est les deux routes qui seront prises.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas d'entre-deux.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas d'entre-deux. Ça me fait un peu penser à tout ce qui est agroalimentaire. Avant, tu avais plusieurs... Je ne sais pas comment exprimer ça, mais tu vois, avant, tu avais les fermes. Tu avais soit les fermes, après, tu as eu les grosses industries. Et tu n'as plus d'entre-deux, en fait. Moi, je pense que l'industrie, ce sera à peu près pareil. Soit tu auras les tout-petits qui sortiront le répingle du jeu, soit tu auras les très gros qui feront tourner... 95% du marché quoi.

  • Speaker #1

    C'est pas une hyper bonne nouvelle pour les PME intermédiaires quoi.

  • Speaker #0

    Ben c'est pas que c'est pas une bonne nouvelle, c'est qu'en fait il faut choisir, il faut choisir et il faut prendre les décisions qui s'imposent. Tu vois moi j'aimerais bien, tu me parlais des invests tout à l'heure, j'aimerais bien rentrer encore certains savoir-faire en interne qu'aujourd'hui je sous-traite pour être autonome un maximum tu vois.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Pas faire de la rentabilité à outrance sur de la très grosse série, parce que c'est pas mon ADN, mais par contre, t'apporter énormément de services, et être autonome sur mon giron. Donc c'est un choix. Tu vois, j'aurais pu te dire, moi j'ai envie d'investir dans des super bonnes machines, dernière technologie, etc., et de cracher de la pièce. C'est pas mon envie, mais c'est un choix. Mais je pense qu'aujourd'hui, il faut être clairvoyant, quoi. Il faut prendre une direction, si tu veux survivre.

  • Speaker #1

    Ça marche. Sur ton site internet, tu mentionnes la... La cobotique, c'est quelque chose que tu as étudié.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu attendais de cette technologie ? Pour rappel, pour ceux qui ne savent pas, la cobotique, c'est vraiment d'installer de la robotique, mais qui induit une collaboration homme-machine. C'est vraiment du travail commun. Tu m'arrêtes si je me trompe ?

  • Speaker #0

    C'est exactement ça, oui.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu en attendais ? Qu'est-ce que ça a donné ? Tu en es où sur le sujet ?

  • Speaker #0

    Pourquoi je me suis orientée là-dessus ? Parce que je trouve que c'est hyper intéressant pour des boîtes comme nous qui avons plusieurs typologies de marché. mais pas de très grosses séries. Parce que tu vois, tu peux installer des îles robotisées, mais ça, ça va quand tu as du produit propre ou quand tu as des marchés assez conséquents. Je me disais, c'est bien pour les petites séries qu'on fabrique et aussi parce que j'avais beaucoup de mal à trouver du personnel, je pense comme beaucoup de collègues à moi, et même sur des tâches à faible valeur ajoutée. Et je me suis dit, plutôt que de prendre des personnes qui ne vont pas trouver de sens dans ce qu'ils font au quotidien, ou sur lesquels il y aura de la pénibilité, parce qu'il y a ça aussi, quand tu fais tout le temps des trucs répétitifs, tu t'épuises, pourquoi pas faire bosser une machine plutôt qu'un homme ? Sauf que quand on l'a étudiée, on s'est rendu compte que dans notre secteur, ce n'était pas si évident que ça, de déployer l'acrobatique. Donc aujourd'hui, je suis plutôt en stand-by sur cette technologie, mais je n'abdique pas, j'y reviendrai.

  • Speaker #1

    Ça marche. Peut-être que l'évolution de la technologie ira dans ce sens-là aussi. Toi, en fait, tu cherches une polyvalence.

  • Speaker #0

    Moi, je cherchais une polyvalence. Et je cherchais à faire monter en compétence mes équipes, sauf que le travail de base, entre guillemets, il faut quand même le faire. Donc je voulais le redistribuer à une machine plutôt qu'à un homme.

  • Speaker #1

    Ce que j'en retiens et ce que je trouve hyper important, c'est de rappeler que la technologie ne sauvera pas tout. Il y a un besoin au départ, tu as étudié une voie pour potentiellement régler ton problème, ce n'est pas la bonne. Déjà, la technologie peut évoluer et ça peut venir plus tard, mais au final, il y a peut-être d'autres voies à explorer avant. On revient toujours au problème pour trouver la bonne solution. Il n'y a pas une technologie qui est magique. Je prêche un peu pour ma paroisse, mais c'est le message que j'aime bien rappeler en général.

  • Speaker #0

    Tu as complètement raison. Mais il faut explorer, c'est ça aussi. Il ne faut pas avoir peur de mettre un pied dans le truc et de retirer son pied. Si ça ne nous convient pas, on essaye autre chose. Jusqu'à ce que ça marche.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, on le voit beaucoup avec l'IA. La technologie a énormément avancé ces derniers temps. Ça va encore avancer. Il y a des choses qui ne sont toujours pas possibles, qui demain le seront. Il suffit de ne pas se laisser dépasser. Magnifique lapsus.

  • Speaker #0

    Lapsus ! Voilà.

  • Speaker #1

    Donc de ne pas se laisser dépasser. Et de toujours... Toujours au fait de des avancées et d'avancer comme ça. Du coup, c'est quoi ton prochain chantier ?

  • Speaker #0

    Mon prochain chantier ? Mon prochain chantier d'investissement ?

  • Speaker #1

    C'est le prochain virage que tu prends, la prochaine chose sur laquelle tu as envie de travailler. Ça peut être une formation, ça peut être un investissement. Ta prochaine décision que tu as envie de prendre pour CintraMétaux.

  • Speaker #0

    Parce que là, on travaille fort sur la digitalisation, mais toi, tu penses à autre chose.

  • Speaker #1

    Non pas forcément.

  • Speaker #0

    Ça pour moi ça me tient vraiment à cœur.

  • Speaker #1

    C'est le projet en cours et tu vas à fond dedans. Ouais je vais à fond dedans. Il n'y a pas de rupture là pour l'instant c'est ça que...

  • Speaker #0

    Non non ça on est dedans, j'ai une chargée de projet qui est rentrée il y a quelques mois, qui est super, une petite jeune, une nana.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Et ça ça gaze bien et je pense que ça va beaucoup nous apporter. Et il y a autre chose aussi c'est la certification, l'ISO 9001. Ça fait longtemps que j'en parle que je veux le mettre en place, mais j'attendais de staffer un peu plus mon équipe pour pouvoir le déployer quoi. Parce que c'est bien beau d'avoir 15 000 projets mais il faut que les gens suivent.

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Donc voilà, c'est le prochain.

  • Speaker #1

    Ça marche. On va bientôt arriver à la fin de cet épisode et on va passer à la section questions signatures. Donc moi le but c'est que je vous pose à tous mes invités les mêmes questions à la fin. Après je compare les vacances. Ça après je...

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as besoin de vacances ?

  • Speaker #1

    J'ai besoin de vacances, c'est pas faux. Comme ça, après, je compare les réponses et puis je peux vous noter et vous classer.

  • Speaker #0

    La pression ! Je déconne.

  • Speaker #1

    Mais imagine quand même.

  • Speaker #0

    J'ai peur. Vas-y, je t'écoute.

  • Speaker #1

    La première question, c'est quoi ton pire souvenir lié au numérique ?

  • Speaker #0

    Alors, mon pire souvenir, il est récent. Moi, j'ai une mémoire de poisson rouge, mais récemment, j'ai dû taffer sur les... Mince, comment ça s'appelle ? Le congé... Non, attends, si. Congé individuel de formation. Non, c'est pas le congé. Si, c'est le congé ?

  • Speaker #1

    Si, je crois que ça marche. Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Le si ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Congé individuel de formation.

  • Speaker #0

    Sur le congé individuel de formation. Et en fait, j'étais pas du tout à jour sur ce truc pour mes salariés et pour moi-même aussi, parce que j'y ai le droit. Et franchement, j'ai dû passer mes 10 heures sur le site qui m'a renvoyée à gauche, puis à droite, puis sur une autre interface. Je me dis, moi, j'ai un peu plus de 30 piges, j'ai déjà du mal. Mais un mec de 50 ou 60 balais, il aurait été complètement perdu.

  • Speaker #1

    Marrant, sur cette question-là, les services de l'État numérique reviennent très souvent. Si ce n'est pas l'URSSAF, c'est les impôts. Catastrophe.

  • Speaker #0

    Donc, bad experience.

  • Speaker #1

    C'est ça. Quel conseil tu donnerais à la petite Manon qui s'apprête à bosser dans la finance et qui ne sait pas encore ce qu'il attend devant elle ? C'est quoi la petite phrase que tu lui glisserais ?

  • Speaker #0

    De se laisser porter par les rencontres. Parce que moi, c'est comme ça que je fais depuis 15 ans. Et franchement, j'ai eu tellement de belles surprises. Et je continue d'en avoir encore. On ne se lasse jamais. Si on écoute un peu les gens qui sont autour de nous, on se dit qu'il y a des opportunités de partout. C'est beau.

  • Speaker #1

    J'aime beaucoup. Je garde. C'est bon, je serais bien notée. Tu es 1 sur 1 là.

  • Speaker #0

    Tu es la première,

  • Speaker #1

    tu inaugures. Très beau message, je prends. Et ma dernière question, c'était... Qu'est-ce que tu ferais si tu étais ministre de l'Industrie ? Ce serait quoi ta première mesure ?

  • Speaker #0

    Ma première mesure ? Supprimer l'IS pour les PME de moins de 20 personnes ? Non, ce serait pas ça. Non, ce serait, je pense, un guichet unique pour les PME industrielles. Ça, ce serait vraiment super bien. Tu vois, ça fait écho à la galère. En fait, je trouve que plus le temps passe, et pourtant je suis une jeunette dans le milieu, on n'a que 10 ans, mais plus le temps passe, plus on a d'obligations, plus on a de contraintes. On nous demande en qualité d'entrepreneur de mettre des choses en place, de contrôler des choses, d'accompagner les salariés pour leur montée en compétences, de gérer le volet sécuritaire, etc. Mais qui nous accompagne ?

  • Speaker #1

    Un guichet unique qui réunirait tous les services, toutes les aides possibles au même endroit ?

  • Speaker #0

    toutes les aides, enfin toutes les obligations et toutes les aides qui vont en face tu sais jamais s'il faut t'adresser à l'URSSAF, à la DRETS tu sais jamais si t'es concerné par ça ou si t'es pas concerné tu vois, en gros t'as un petit peu de conseil de la part de ton cabinet juridique, de ton cabinet comptable si t'es un avocat il te fait aussi remonter des trucs ta banque te fait remonter des choses mais des moments t'as besoin d'avoir une centralisation de l'information tu vois Comme on le fait quand on dirige nos boîtes et qu'on fait un plan d'investissement ou un plan financier, etc. Faites-nous un plan d'obligation pour l'année. Moi, j'ai vraiment le sentiment qu'on marche sur des œufs et qu'on n'est pas bien aidés quand même en France. Donc ça, ce serait top.

  • Speaker #1

    Je suis complètement d'accord et je pense que ça rendrait même service aux boîtes qui font du service pour l'industrie. Se faire référencer au bon endroit et en fait, créer des rencontres. Tu as ce besoin, tu as ce problème, tu n'as pas la compétence en interne. voilà qui peut t'aider, voilà comment tu peux être aidé ou pas aidé d'ailleurs en fonction. Mais ça pourrait fluidifier aussi les possibilités d'investissement. Je garde, on va écrire au ministre. C'est bon, c'est validé. Maintenant, on va arriver au mot de la fin. Si nos auditeurs avaient un truc à retenir de cet épisode, ce serait quoi ?

  • Speaker #0

    C'est un truc que... J'adore la musique. Ça me berce vraiment pour tout dans ma vie. Ça me met en joie, ça me fait pleurer. Et quand je fais de la route, comme c'est le cas pour venir au podcast aujourd'hui, j'écoute de la musique. Et j'ai découvert une chanson de Lavillier de Terre Noire. Et dans cette chanson, il disait... Il y avait un message, le message était « Soyons plus frères que fiers » . Et ça m'a fait chaud au cœur et je me suis dit « Ouais, en fait, le message que j'ai envie de faire passer aujourd'hui, c'est ça. C'est « Soyons plus frères que fiers » . On nous dit beaucoup, enfin on parle beaucoup de self-love, de se faire du bien, de faire des choses que pour nous. Mais en fait, tout seul, on n'est rien quoi. Et on n'est rien aussi bien dans notre vie perso que dans notre vie pro. Et moi, je trouve que dans une ère qui n'est quand même pas facile... Ça fait déjà un petit moment que ça dure, ça va encore durer, il ne faut pas se leurrer. Il y a une instabilité géopolitique, il y a des problématiques environnementales, il y a plein de choses qui ne sont pas gaies. Et si on ne fait pas corps tous ensemble pour passer à travers les nuages, franchement, la vie va être difficile. Donc faisons les choses avec cœur, avec joie et surtout faisons-les ensemble. Ça c'est mon petit message.

  • Speaker #1

    Et bien je prends. Comment on te suit ? Comment on suit Cintramétaux ? Comment on rentre en contact avec toi si on veut travailler avec toi ?

  • Speaker #0

    Eh bien, on a un super site internet qui a été refait il n'y a pas longtemps, www.cintrametaux.fr. Vous pouvez nous suivre aussi sur LinkedIn. Là, c'est le vecteur de communication principal de l'entreprise, donc vous pouvez voir les nouveautés et nos actualités. Et puis voilà, sur le site, vous trouverez toutes nos coordonnées, donc n'hésitez pas, on est là pour vous répondre.

  • Speaker #1

    Ça marche. On mettra tous les liens dans la description pour que les gens puissent te retrouver facilement. Et puis, la chanson de Terre Noire et Bernard Lavillier que tu nous as fait découvrir, on mettra ça aussi. C'était le premier épisode de ce talk industriel hors du commun. Pour commencer, je vous ai prévu un épisode par mois pour se lancer. Et entre deux épisodes, je vous laisse toujours avec le format audio. Donc, ce n'est pas comme si je vous abandonnais non plus. Mais en tout cas, pour ne pas rater le suivant, le mieux, c'est de s'abonner. Avec Manon, on a vu que l'industrie, c'était avant tout une histoire de passion, moins que de formation. Et quand on a besoin de retrouver du sens dans son métier, l'industrie peut facilement y apporter du concret. Je vous laisse là-dessus, je vous dis à très vite et d'ici là, n'oubliez pas d'oser l'efficacité.

Chapters

  • Teaser

    00:00

  • Bienvenue dans Oser l'efficacité

    00:36

  • I need a hero

    00:45

  • C'est classe ou ça casse

    09:33

  • Mythe ou Réalité

    12:48

  • Cheat Code

    24:20

  • Retour vers le futur

    36:23

  • Questions signature

    46:12

  • Suivre l'actualité de Manon et de Cintramétaux

    51:50

  • À bientôt dans Oser l'efficacité

    52:28

Description

Inspiration - Cintramétaux : Bâtir une PME qui dure


Cintrage de tubes, résilience et rock’n’roll : 10 ans d’industrie racontés par Manon Cuillerat


📌 Dans cet épisode, découvre :

  • Cintrage de tubes : pourquoi ce savoir-faire reste clé en France

  • La naissance de Cintramétaux : de la chaudronnerie familiale à une usine créée from scratch

  • Communication industrielle : “parler vrai” pour gagner des clients

  • Mythe vs réalité dans l'industrie

  • Stratégie PME : choisir la taille de son “bateau”, investir au bon moment, digitalisation, agilité

  • Résilience : les “cheat codes” pour tenir sans s’épuiser

  • Cobotique & IA : promesses et limites terrain

  • Leadership au féminin : la mixité qui booste performance et communication claire, en atelier comme en réunion


🎯 À écouter si :

  • Tu diriges une PME/ETI et veux comprendre comment le cintrage de tubes s’intègre à la chaîne de valeur

  • Tu veux un retour d’expérience vrai sur la création et la croissance d’une usine

  • Tu hésites entre machine neuve/occasion, externaliser/intégrer, et cherches une grille de lecture pragmatique

  • Tu veux des idées concrètes pour communiquer sans “bullshit”

  • Tu t’interroges sur la place des femmes en atelier et les leviers culture/management


👉 Découvre plus ici :


💬 Dis-nous en commentaire : quel mythe sur l’industrie veux-tu qu’on démonte au prochain épisode ?

Avant de partir, tu peux :

  • 📲 T’abonner pour ne manquer aucun épisode

  • Laisser un commentaire et une note ⭐⭐⭐⭐⭐ si tu aimes le contenu ! Ça m’aide énormément.


Tu peux également me suivre sur LinkedIn et Instagram pour continuer la conversation et rester informé des dernières nouveautés :


Digetik, tous droits réservés. Un podcast réalisé et animé par Perrine Thiébaut

Graphisme et identité visuelle : Elise Rondard

Musique Intro et Outro : Annabelle Thiébaut

Montage : Annabelle Thiébaut


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    On a tous notre super pouvoir, comment on veut que les gens, que les clients, que les partenaires soient au courant de ce qui se passe chez nous si on ne communique pas à l'extérieur. Moi j'aime. C'est rock. C'est classe et c'est rock. Je ne tape pas mais bien sûr que les femmes ont leur place dans l'industrie. Et mon père me dit donc à 6 mois de passer mon diplôme, écoute Manon j'aimerais bien qu'on monte un truc tous ensemble. Le cintrage pour eux comme pour moi c'était vraiment une nouvelle activité.

  • Speaker #1

    Bah tu chiales un bon coup.

  • Speaker #0

    Moi je leur ai dit j'ai pas fait tout ce chemin là pour m'arrêter. C'est ça la vraie question, c'est de se dire, moi quel bateau j'ai envie de diriger ? Est-ce que j'ai envie de driver un bateau de 10 personnes, de 20, de 30 ?

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Oser l'Efficacité, le talk qui met à l'honneur les héros et héroïnes de l'industrie. Aujourd'hui, je reçois Manon Cuillera, la présidente de CintraMetaux. Alors je ne vais pas trop en dire parce que tu vas tout nous raconter dans cet épisode, mais en gros on va parler de métal et de centrage.

  • Speaker #0

    Exactement !

  • Speaker #1

    Ben voilà, j'ai tout bon ! Du coup je vais te lancer sur la première question. Comment est-ce que tu es tombée dans l'industrie ? Est-ce que c'est plutôt une araignée radioactive qui t'a piqué, ça t'a surprise ou t'as toujours été dedans en fait ?

  • Speaker #0

    Alors j'ai toujours été dedans parce que je suis une fille d'entrepreneuse et de parents qui tenaient une chaudronnerie inox. Donc j'ai toujours bossé dans la chaudronnerie familiale. Je ne devrais pas le dire si elle a... protection de l'enfance, mais voilà, j'étais mineure et j'azotais les cuves que mon père était en train de souder parce qu'il n'y avait que moi qui passais à l'intérieur. Donc c'est comme ça que j'ai découvert cet univers en fait.

  • Speaker #1

    Et tu n'as pas du tout fait tes études là au départ ? Tu te destinais à autre chose ?

  • Speaker #0

    Non, non, je n'étais pas destinée à faire ça. Moi, j'ai fait des études. Je voulais être dans la gastronomie. Je voulais être coiffeuse. Ensuite, je voulais être dans la gastronomie. Après, j'ai voulu faire du commerce et du coup j'ai fait toutes mes études en alternance parce que mes parents, voyant que j'étais pas toujours très stable et que j'avais 15 000 idées à la seconde, ils m'ont dit au lieu de partir tout de suite vers un bac plus 5, tu vas déjà nous faire un BTS, puis une licence, puis un master. Et j'ai démarré ma vie professionnelle chez mes parents, ce qui n'était pas prévu du tout au départ. J'ai fait deux ans d'alternance dans la chaudronnerie familiale. Je devais bosser dans une boîte qui s'appelle Fermob que tout le monde connaît. Et bon, il y a eu un petit quoi que je n'ai pas pu faire mon alternance là-bas. Et je me suis retrouvée deux semaines avant de commencer l'école. Et je me suis dit, je ne vais pas perdre une année. Donc, allez, je vais aider mes parents à développer le business. Donc, j'ai fait deux ans comme ça. Et après, je suis partie dans les finances. Donc, revirage à 180 degrés. Et j'y suis retournée à l'industrie.

  • Speaker #1

    Pourquoi ce changement d'avis ? C'est toujours dans cette idée d'avoir mille idées à la seconde ? Tu t'es dit que la finance, pourquoi pas ?

  • Speaker #0

    Oui, parce que... Effectivement, j'ai toujours 15 000 idées à la seconde et surtout je me fie beaucoup aux gens que je rencontre. J'ai très souvent des coups de cœur, mais des coups de cœur professionnels, amicals, etc. Et en fait, un jour je vais sur un salon parce que je voulais découvrir d'autres univers. Et je rencontre un monsieur qui s'appelle Mickaël Perrotin, qui lui était là pour recruter des gens sur des postes en CDI et qui faisait du courtage de prêts. Alors moi je ne savais pas du tout ce que c'était. Et il avait un aura, ce mec, quelque chose qui m'a énormément inspirée. Et ça a matché tout de suite. Je lui ai dit, moi je ne sais pas trop ce que je veux faire, je vais continuer mes études l'année prochaine, j'en cherche une alternance. Et lui, il recherchait quelqu'un un temps plein. Et franchement, ça a matché comme ça. Donc j'ai démarré dans les finances grâce à lui. Et ensuite, j'ai continué mes études en alternance dans son entreprise. Voilà, c'est comme ça que je suis partie dans les finances.

  • Speaker #1

    Ok, et du coup derrière, de nouveaux revirements de situation. Mais tu retournes chez tes parents ou tu crées Cintrametaux à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Alors en fait, mes parents, j'étais en deuxième année de master et j'étais responsable d'une agence de courtage sur Annecy. Et mon père me dit à six mois de passer mon diplôme, écoute Manon, j'aimerais bien qu'on monte un truc tous ensemble. Toi t'adores le développement, le commerce, t'as fait de la finance depuis plusieurs années. Lui il avait toute la partie technique et ma mère plutôt gestion. J'ai envie qu'on fasse un truc ensemble. Je lui ai dit ok, mais qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ? Parce que moi retourner dans l'entreprise familiale ça ne m'intéressait pas. Clairement ils étaient leaders sur leur boîte et moi j'ai besoin de prendre les projets à corps. À corps et à cœur. Et il me dit soit on monte une boîte qui fait de la découpe laser, soit on monte une usine de cintrage. Alors découpe laser je voyais à peu près ce que c'était. mais ça poussait comme des champignons à l'époque et je n'avais pas envie de me retrouver dépendante de l'activité de mes parents parce qu'ils auraient représenté une bonne partie de mon chiffre d'affaires. Donc j'ai dit non et j'ai fait mon mémoire de fin d'études, pas sur l'entreprise dans laquelle j'étais à l'époque, mais en dérogation sur la création d'une boîte de cintrage. Et je me suis rendue compte que du cintrage, il y en avait de partout et qu'il n'y avait pas tant d'acteurs que ça. Donc j'ai dit à mes parents, allez c'est parti, on monte un truc de cintrage. Donc c'est vraiment une pure création. Avec mes parents. Je ne sais pas si on en reparlera plus tard, mais voilà, c'est une création.

  • Speaker #1

    Ça marche. Et donc quand tu te lances, au départ t'es toute seule ?

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Ça se passe comment tes journées à ce moment-là ? Parce que le cintrage effectivement, quand je l'imagine, c'est quand même des gros process. C'est quoi une journée de Manon au moment où tu lances cintramétaux ?

  • Speaker #0

    Alors ça a énormément changé en dix ans, mais je me souviens d'une des premières fois où je suis... Mes premiers jours en fait, j'étais dans un atelier qui faisait 450 m² avec un bureau. J'étais toute seule. Avec deux machines et un petit bureau, donc c'était immense pour moi. Et là tu te dis, purée, mais par quoi je vais commencer quoi ? Qu'est-ce que je fais ? Je veux voir des clients, j'essaie d'apprendre le métier parce que je n'y connaissais vraiment rien. J'avais beau bosser avec mes parents pendant les vacances, le cintrage pour eux comme pour moi, c'était vraiment une nouvelle activité. Donc les premiers jours, déjà tu te dis, tu vas apprendre le métier. Donc tu es avec les fabricants de machines. T'apprends à piloter comme tu peux les bécanes, sachant que quand c'est pas ta formation de base, que t'es pas une technicienne, tu pars quand même d'en dessous de zéro. Et puis le soir j'allais voir mon père pour qu'il m'apprenne la lecture de plan, parce que ça non plus je connaissais pas, et je voyais ma mère pour la partie plutôt gestion commerce. Donc les premières journées c'est purement de la découverte. T'as l'impression d'être à l'école, sauf que t'as pas de maître d'apprentissage, faut que tu te démerdes un peu tout seul.

  • Speaker #1

    Il faut que t'apprennes à la fois. trouver tes clients parce qu'il faut manger à un moment, mais aussi savoir ce que tu vas délivrer à tes clients. Je ne suis pas sûre qu'il y ait beaucoup de gens qui se soient confrontés à cette situation-là.

  • Speaker #0

    C'est assez fou. Je pense qu'on ne se rend pas compte. Tu sais, quand on te dit, « Tiens, ça te dit de monter un truc. » Mais oui, avec plaisir, ça va être génial. Et puis, tu te retrouves avec ton petit vélo en train de dire, tu te dis, « Mais par quoi je commence ? »

  • Speaker #1

    Ça casse quand même sacrément des barrières sur le fait qu'il faut savoir dans quoi tu te lances avant de se lancer.

  • Speaker #0

    Oui, quand même. mais Quand je regarde dans le rétro, je me dis que finalement, quand tu as envie, que tu es motivée, tu y arrives. Mais ce n'est pas facile. Les débuts ne sont pas faciles.

  • Speaker #1

    Tu m'étonnes. D'ailleurs, comment tu expliquerais l'activité de Cintrametaux à un enfant de 10 ans ?

  • Speaker #0

    Alors, je lui dirais qu'on fait de la déformation à froid de tubes métalliques. Et très vulgairement, on donne des formes courbes à des tubes qui, à la base, sont droits. Et on les transforme pour leur donner vie en des produits qu'on voit dans notre vie de tous les jours. Par exemple, son guidon de vélo, le pot d'échappement de la voiture de ses parents, s'il va au ski, les perches à ski. C'est vraiment ce qu'on fait chez nous et si on veut étayer un petit peu le principe, on fait du cintrage, du roulage, mais pas que. C'est-à-dire qu'on fournit à nos clients des produits qui sont prêts à être montés chez eux, clés en main.

  • Speaker #1

    Toujours à partir de la déformation de tuyaux métal.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Ça marche. Et si tu devais comparer ta boîte à une série, un film, parce que moi j'adore les références pop culture, donc voilà, s'il y a un truc qui t'inspire ou un super héros, tu dirais que ça ressemblerait à quoi ?

  • Speaker #0

    Alors, instinctivement, quand tu me demandes ça, je pense à Mercredi Adams.

  • Speaker #1

    C'est marrant !

  • Speaker #0

    Ouais, c'est assez dark, mais c'est tout de suite à ça que j'ai pensé, parce que déjà, il y a vraiment la notion de famille, et chez nous, quand même, c'est une boîte familiale, puisque mes parents m'ont rejoint. 4 ans après la création. Ils font partie du capital, mais en tant qu'opérationnels, ils m'ont rejoint au bout de 4 ans. Donc voilà, j'ai toujours mes parents, ma mère sur l'épaule droite, mon père sur l'épaule gauche. Donc voilà, ça me fait penser à ça. Et parce que quand même, la PME, c'est surtout au démarrage, c'est l'histoire de mille galères. Tu te lèves le matin, tu te demandes un peu s'il va te tomber sur le coin du nez, mais finalement, tu trouves toujours des solutions. Voilà. Et c'est drôle parce que quand... Quand on a échangé un petit peu avant l'émission, j'ai partagé la question à mon équipe. Et il y en a qui m'ont répondu les quatre fantastiques. On m'a beaucoup parlé de super-héros en disant, ouais, en fait, on a tous notre super-pouvoir. Et comme on est une PME, finalement, à nous tous, on arrive à faire un truc qui est plutôt chouette. On trouve toujours des solutions.

  • Speaker #1

    J'adore ta boîte parce que je suis convaincue qu'on est tous des super-héros, en particulier dans l'industrie. Donc, je suis ravie que l'idée soit partagée chez Cintrametaux et tout, en tout cas. C'est cool.

  • Speaker #0

    Complètement.

  • Speaker #1

    Ça marche. Manon, il y a un des trucs qui te rend différente et remarquable aussi, c'est le fait que tu utilises beaucoup la communication pour parler de ta boîte, ce qui est encore assez rare dans l'industrie, ce qu'on essaye un peu de briser. Du coup, j'ai fait bosser ChatGPT pour avoir des idées pour CintraMetaux et avoir des slogans un petit peu catchy parce que tu en as déjà. créateur de courbes et de belles histoires, moi j'adore celui-là. Donc voilà, je vais t'en proposer quelques-uns. Ça se passe dans la séquence, c'est classe ou ça casse ? L'idée, elle est simple. Je te donne un slogan, tu me dis si c'est classe, tu l'utilises tout de suite, c'est génial, t'aurais pu me payer pour ça, super. Ou ça casse, retourne chez ta mère, laisse la communication aux professionnels.

  • Speaker #0

    Ok, allez.

  • Speaker #1

    Alors le premier. Cintra métaux plie mais ne rompt pas.

  • Speaker #0

    C'est classe.

  • Speaker #1

    C'est classe ? Ouais,

  • Speaker #0

    c'est classe.

  • Speaker #1

    On l'utilise ?

  • Speaker #0

    J'aime.

  • Speaker #1

    Super. J'ai nos tubes, c'est pas sur Europe 2, c'est dans nos ateliers. Il est pas au-dessus là, j'avoue.

  • Speaker #0

    Allez, ça casse.

  • Speaker #1

    J'ai vu ta tête, je préfère te mettre à l'aise. Moi, j'ai aucun problème. Je pourrais toujours dire que c'est ChatGpt qui a fait. Je les ai retravaillés un peu, mais ça, je le dis pas.

  • Speaker #0

    C'était pas assez instinctif.

  • Speaker #1

    De la souplesse, mais du solide.

  • Speaker #0

    C'est classe.

  • Speaker #1

    Ouais,

  • Speaker #0

    ça me plaît.

  • Speaker #1

    Ici, ça roule pour nos clients.

  • Speaker #0

    Moi, j'aime.

  • Speaker #1

    C'est rock.

  • Speaker #0

    C'est classe et c'est rock. Ça marche.

  • Speaker #1

    On cintre les vestiaires, pas vos vestes.

  • Speaker #0

    Ça casse.

  • Speaker #1

    Ça casse. Non, ça casse. J'en ai 3 sur 5. J'en ai 3 sur 5, c'est pas si mal.

  • Speaker #0

    Franchement, c'est pas mal. Je te garde.

  • Speaker #1

    Bon, du coup... dites-nous en commentaire celui que vous avez préféré ou si vous en avez d'autres à proposer à Manon parce qu'elle est toujours à la recherche de nouvelles idées pour sa communication. D'ailleurs, qu'est-ce qui guide ta communication ? Est-ce que tu as des limites ? Est-ce qu'il y a des choses que tu t'interdis ? Comment tu y vas là-dessus ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai des limites. Dans le sens où quand vous travaillez avec une boîte de com, on vous propose des sujets ou des directions. Moi, ma limite, c'est de jamais faire quelque chose qui ne me ressemble pas. Je déteste ça et je ne suis pas du tout à l'aise. Parfois, je trouve que les idées sont bonnes, mais ça ne me correspond pas. Ça, c'est ma limite. Et ma deuxième limite, c'est de... Enfin, je ne veux jamais parler pour ne rien dire. S'il n'y a pas de message de fond derrière, si c'est juste pour dire « Tiens, on a décidé qu'on faisait deux posts par mois et qu'on n'a pas un sujet qui correspond, on y va quand même » , ça, ce n'est pas mon truc.

  • Speaker #1

    Ok, donc tu préfères ne pas communiquer que de parler dans le vide. Ok,

  • Speaker #0

    carrément.

  • Speaker #1

    Ça marche.

  • Speaker #0

    C'est d'ailleurs ce que je reproche aux réseaux sociaux aujourd'hui. Et c'est là où tu te dis où est-ce que tu places le curseur dans ta communication. Parce qu'on sent quand même qu'il y a une direction qui est prise vers parfois du storytelling, etc. Je trouve que ça n'a pas forcément d'apport, mais en même temps, c'est tendance. Ce n'est pas évident de trouver sa place et de savoir vraiment ce que tu veux faire. Oui,

  • Speaker #1

    je comprends. Ça marche. Dans ta communication, ce que je perçois en tout cas, c'est d'essayer d'aller casser les mythes. qu'il y a sur l'industrie, d'essayer d'ouvrir ce monde un peu plus au grand public. Du coup, ce que je te propose dans la prochaine séquence, c'est d'aller répondre à tout le monde en même temps sur les mythes de l'industrie. Je vais t'en proposer cinq. Et ça se passe dans la séquence mythes ou réalité. Je te propose cinq mythes. Et sur ces cinq mythes, tu me dis de 0 à 100% s'ils sont complètement mythes, donc 0% ou réalité. complètement réalité à 100% et tu me dis dans ta réalité justement comment ça se concrétise et ce que tu as envie de faire pour aller à l'encontre de ça on est d'accord que je peux être au milieu du curseur bien sûr absolument c'est le but tout à fait l'industrie c'est forcément bruyant

  • Speaker #0

    50% On ne va pas dire que ce n'est pas bruyant parce qu'on a quand même des machines. Tout n'est pas électrique dans nos ateliers, on coupe du métal. Il y a de la friction de métal, ça fait du bruit. Mais par contre, on a tout ce qu'il faut pour se protéger du bruit. Donc voilà, je te dirais 50%.

  • Speaker #1

    Ça marche. Vous êtes équipée sur toute la partie de pouvoir se protéger du bruit, mais entendre quand même ce qui se passe autour. Il y a pas mal d'innovations là-dessus en ce moment.

  • Speaker #0

    Tu as des casques, tu as des... comment ça s'appelle ? Des oriettes,

  • Speaker #1

    des bouchons.

  • Speaker #0

    Des bouchons spécifiques où effectivement tu as une filtration du bruit. Tu peux entendre quand quelqu'un te parle parce que quand même il faut que ce soit... Tu vois, il faut que niveau sécurité ce soit OK. Mais n'empêche qu'il faut que ça te protège. Donc oui, on a ce qu'il faut.

  • Speaker #1

    Donc tu es isolée du bruit, mais pas isolée des autres.

  • Speaker #0

    Exactement. Après, ce n'est pas toujours évident de faire porter les EPI à tout le monde. Moi, ça va, j'ai quand même beaucoup de jeunes générations avec moi. Donc ils ont conscience de ça. Les plus anciens parfois c'est un peu la bagarre quoi.

  • Speaker #1

    Tu sens que ça change justement avec les générations, qu'il y a une sensibilisation qui est plus forte ?

  • Speaker #0

    Ah ouais complètement. Ils sont même plus demandeurs que l'inverse.

  • Speaker #1

    Ok. Ouais,

  • Speaker #0

    c'est cool.

  • Speaker #1

    Communiquer c'est une perte de temps, seul le produit compte ?

  • Speaker #0

    Ah bah non, 0%. Enfin 0%, clairement. Pour moi communiquer c'est vraiment montrer ce qu'il y a à l'intérieur et le faire ressortir dehors. Comment on veut que les gens savent... Que les gens, que les clients, que les partenaires soient au courant de ce qui se passe chez nous si on ne communique pas à l'extérieur. C'est dommage de créer toute cette valeur-là et de ne pas en parler. Pour moi, c'est obligatoire aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Pour autant, tu dis que c'est complètement faux. Tu vois que c'est appliqué beaucoup ou qu'il y a encore des choses à faire pour que ça se démocratise ?

  • Speaker #0

    Tu veux dire que les gens ne communiquent pas suffisamment ? Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça.

  • Speaker #0

    Ah oui, il y a encore du taf.

  • Speaker #1

    Donc tout le monde n'est pas au courant que c'est faux ?

  • Speaker #0

    Tout le monde n'est pas au courant que c'est faux. Et je pense que les gens ne perçoivent pas forcément l'utilité. Parce que c'est pas comme... Nous les industriels, on est souvent très pratico-pratique, on met 100, 200 000 balles dans une bécane, on calcule le ROI et on voit au bout de combien de temps c'est rentable. La communication c'est un travail de longue haleine, mais c'est comme le commerce en fait, c'est toutes ces choses qui sont intangibles mais qui pour autant sont hyper importantes pour les entreprises. Tu ne t'en rends pas compte tout de suite, mais tu sais au bout du compte que ça aura des bénéfices.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, tu parles d'investissement dans une bécane. Mon troisième point, c'était une PME industrielle n'a pas besoin d'investir dans des machines modernes.

  • Speaker #0

    Alors là, je suis mitigée aussi. Ça dépend vraiment de ta direction, en fait. Si, par exemple, tu as valeur ajoutée, toi, c'est le service. C'est d'être hyper rapide, de proposer un savoir-faire, de proposer une solution complète, que tu veux être réactif. Là, par exemple, tu n'as pas forcément besoin d'avoir du matériel de dernière génération. Ce qu'il te faut, c'est d'avoir beaucoup de matériel. Je pense à des clients ou des partenaires avec qui je bosse et qui sont tous intégrés. Ils achètent beaucoup de machines d'occasion parce que tout simplement, ils n'ont pas le budget pour acheter que du neuf. Donc pour eux, par exemple, ça ne fait pas sens d'avoir que du matos de dernière génération. À côté de ça, tu as des entreprises qui produisent dans des quantités très importantes, qui font beaucoup de séries, de grandes séries. Là, effectivement, si tu veux rester compétitif en France, mais notamment à l'étranger. vis-à-vis de ce qui rentre de l'étranger, t'es obligé d'avoir du matos de dernière génération. Donc ça dépend de ton positionnement. Par contre, là, il y a un point quand même qui est important, c'est de jamais se laisser dépasser, quelle que soit la proposition de service que tu fasses.

  • Speaker #1

    Très bien à l'écoute du marché et de ce qui se fait autour. Oui,

  • Speaker #0

    oui.

  • Speaker #1

    Ça marche. Là, c'est le mythe pas tapé. Les femmes n'ont pas leur place dans l'industrie. Pas tapé, hein.

  • Speaker #0

    Je ne tape pas, mais bien sûr que les femmes ont leur place dans l'industrie, quoi. Sinon on serait pas là Perrine.

  • Speaker #1

    C'est vrai. C'est pas faux.

  • Speaker #0

    Et la mixité, ça apporte tellement dans nos boîtes. Franchement, moi, j'en suis convaincue. On est quasiment à 50% de femmes chez nous. On est une petite équipe, on est 12. Mais c'est trop bien. Et je vois d'ailleurs l'évolution depuis qu'on est plus de nanas à l'intérieur. Ça fait la différence. C'est plus calme, c'est plus... Je sais pas, ça communique mieux. Il y a moins d'enjeux autour de l'ego. C'est assez fou quand même ce que ça fait d'avoir des hommes et des femmes dans une entreprise.

  • Speaker #1

    Ça se respecte, ça se balance et c'est plus équilibré.

  • Speaker #0

    C'est cool. C'est trop bien.

  • Speaker #1

    Mais ça aussi, je pense que... Bien sûr qu'en te posant la question, je sais ce que tu vas me répondre. Ce serait très bizarre que tu répondes le contraire. Mais on a besoin de l'entendre et de l'entendre et de l'entendre encore.

  • Speaker #0

    Ah mais complètement. Et puis de se dire qu'en fait, on a nos places partout dans les industries. Pas que derrière les bureaux ou dans la communication. C'est à tous les postes, à tous les niveaux.

  • Speaker #1

    Amen to that, comme on dit. Le dernier point, c'était l'industrie française est condamnée face à la concurrence étrangère.

  • Speaker #0

    Alors non, l'industrie française n'est pas condamnée.

  • Speaker #1

    Tu es mitigé un peu je suppose.

  • Speaker #0

    Mais quand même je suis mitigée parce que en fait quand tu vois quand même que tu as des boîtes avec lesquelles tu bosses qui te disent c'est la dernière fois qu'on travaille avec vous parce que on a des boîtes qui sont en Turquie et qui nous envoient exactement la même chose enfin les mêmes pièces que fabriquer pour nous 30% ou 40% moins cher tu te dis mais nous on ne peut pas lutter. Enfin tu prends le coût du travail en France. Sans vouloir faire des marges de malade, tu ne peux pas rivaliser. Donc je pense que sur toutes les pièces qui ont peu de valeur ajoutée, compliqué de rivaliser. Par contre, là où on a une carte à jouer, c'est vraiment sur la notion de service. Et ça veut dire aussi qu'il faut s'orienter vers ces marchés-là.

  • Speaker #1

    C'est ça. Tu ne proposes plus juste une pièce, tu proposes tout le package qui va avec. C'est marrant que tu me donnes l'exemple de la Turquie. Un de mes clients avec qui on discutait la dernière fois, qui effectivement disait qu'il y avait un de leurs clients qu'ils avaient perdu depuis 10 ans, et qui tout d'un coup revient un matin en disant « il me faut absolument cette pièce pour demain » . Et oui, mais je n'ai pas cette réactivité-là. Vous n'êtes plus client. Comment on fait ? « Ah oui, mais mon fournisseur actuel, il n'est pas capable de me livrer dans les temps. Maintenant, il me faut cette pièce. J'ai besoin d'être sauvée. » Ce n'est pas le bon mot, mais d'être sécurisée. et bien oui mais c'est ça aussi d'avoir un... Une boîte qui fait à proximité, t'as un service que tu n'as pas quand tu payes 40% moins cher. Donc il y a cette réalité-là.

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Et c'est un vrai combat. Et c'est triste parce que des fois tu te dis, mais purée, même on parle de l'empreinte carbone et tout ça, et j'ai un client qui me dit, mais moi ça me coûte moins cher. Alors ils sont dans le sud de la France, il me dit, mais moi si on parle purement et simplement d'empreinte carbone, c'est plus intéressant de faire venir des pièces de Chine parce qu'on est juste à côté d'une zone portuaire que de faire traverser des pièces de l'autre bout de la France. Tu dis mais merde, c'est moche quoi. C'est moche pour nous les industries françaises qui nous battons un peu pour rester compétitives.

  • Speaker #1

    C'est ça, oui. Est-ce qu'il y a un autre cliché que je n'ai pas cité et qui t'énerve, que tu aurais aimé désinguer ici ?

  • Speaker #0

    Un cliché que j'aimerais désinguer... Tout à l'heure je te parlais de la place des femmes dans les industries, ou dans l'entreprise de manière générale, qui n'est pas que derrière les bureaux, que derrière... des métiers qu'on apparente plutôt à des métiers féminins. Ça, ça me gave. Parce que je trouve qu'on n'est pas toujours pris en compte comme on devrait l'être. Que ce soit pendant des réunions entre pairs, quand tu es sur un chantier et que tu parles d'un truc technique. Ce n'est pas à toi qu'on va donner la parole en premier. Et tu as toujours besoin de fournir beaucoup plus d'efforts qu'un mec. Et ça, ça me gonfle. Je trouve que ce n'est pas normal. Aujourd'hui, nous aussi, on a fait des études, nous aussi, on a des compétences, on a de l'expérience. Eh bien, ça, il faut en prendre compte, quoi. Ça a changé, le monde a changé. Donc, ne l'oubliez pas.

  • Speaker #1

    Je crois que c'est Jade Lemaitre qui disait ça au micro de Claire Tenaillaud dans l'Industrie qui fait envie. Excellent podcast industriel, n'hésitez pas à aller écouter également. Qui, quand elle partait en présentation avec son collègue, systématiquement, les questions techniques lui étaient destinées à lui. Et même si c'est elle qui répondait, systématiquement, les questions d'après retournaient vers lui. Donc énormément de mal à se positionner, même une fois que, je veux dire, on se trompe au départ, les clichés, tout ça, ok, mais une fois que c'est la femme en présence qui a répondu sur la partie technique, on devrait quand même pouvoir se dire que, ok, c'est elle qui maîtrise cette partie-là. C'est fou, ça me rend dingue.

  • Speaker #0

    Il y a une vraie notion de pouvoir, je trouve, autour de ça, mais moi, vraiment, ça me rend dingue. Des fois, je fais partie de groupements d'entreprises, on a des réunions. T'as une nana, que ce soit moi ou une autre, qui va parler d'un concept ou d'une idée, tu te rends compte que parfois il faut répéter l'idée 2, 3, 4 fois, ou que ce soit repris par un homme, pour que ce soit entendu à sa juste valeur. Des fois tu te dis, putain, mais ça, je l'ai dit en fait. Je l'ai dit il y a 5 minutes ou il y a 10 minutes. Et là, ça apparaît comme la bonne idée, sauf que tu en as déjà parlé. C'est juste que ta voix, des fois, ne porte pas autant que celle d'un homme. Ça, vraiment, c'est relou et il faut que ça change quoi.

  • Speaker #1

    Oui, et d'où se soutenir entre femmes aussi.

  • Speaker #0

    Se soutenir et les éduquer. Il n'y a pas plus tard que cet été, j'ai fait appel à quelqu'un pour me soutenir sur la partie industrielle, sur la partie production, parce que je n'avais pas la compétence pour accompagner mon équipe sur un sujet. Et donc voilà, la personne est intervenue, c'est quelqu'un vraiment que j'adore. Et à la fin, je dis, il y a un truc qui m'a frustrée, c'est que quand on faisait des réunions, C'est moi qui animais les réunions, mais c'est pas moi que tu t'adressais sur la partie technique. Et franchement, j'ai pas trouvé ça cool parce que le client, je le connais depuis que j'ai démarré. Personne d'autre dans l'entreprise le connaît aussi bien que moi. La partie technique, c'est pareil, je l'ai poncée en long, en large, mais c'est pas moi que tu posais les questions. Il m'a dit, je suis désolée, je m'en suis pas rendue compte. Mais voilà, je pense que c'est aussi à nous d'oser dire les choses quand elles nous conviennent pas, pour qu'il y ait une vraie prise de conscience.

  • Speaker #1

    Ça prend encore un peu de charge mentale en plus, mais en tout cas il faut prendre la place. Je suis d'accord. Dites-nous en commentaire s'il y a d'autres mythes que vous aimeriez voir abolis dans cette émission, on les soumettra aux prochains invités. Manon, ça fait maintenant 10 ans que Cintrametaux existe, c'est 10 ans cette année je crois ? Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est pas rien.

  • Speaker #0

    Anniversaire, gros anniversaire cette année.

  • Speaker #1

    Gros anniversaire, c'est déjà fait ?

  • Speaker #0

    On a fait juste le gâteau, mais on fera peut-être une petite fête au 10 plus 1, on sait pas.

  • Speaker #1

    Cool.

  • Speaker #0

    Surprise.

  • Speaker #1

    Ok, je... J'attends mon carton.

  • Speaker #0

    Ouais, ça marche. Ça viendra.

  • Speaker #1

    En tout cas, j'aimerais qu'on profite de ces 10 ans d'entrepreneuriat industriel pour aller donner quelques conseils aux dirigeants, aux entrepreneurs qui se lancent maintenant. Ça se passe dans la prochaine séquence qui s'appelle Cheat Code. Donc dans le Cheat Code, le but c'est de se servir de tes galères pour les transformer en conseils. hyper applicables, hyper actionnables pour faire gagner peut-être pas 10 ans d'expérience mais presque aux gens qui nous écoutent actuellement, le genre de conseils que tu aurais aimé avoir au moment où tu t'es lancée, au moment où tu en aurais eu le plus besoin, juste la veille de la galère par exemple. La première, je vais déjà commencer par celle qui m'inspire au départ parce que créer en 2015 ça veut dire que tu as vécu un petit truc au milieu qui s'appelle le Covid. Je pense que ça a été une galère pour pas mal d'industriels. Comment toi tu l'as vécu ?

  • Speaker #0

    Alors en toute transparence moi quand j'ai entendu le truc arriver aux infos comme tout le monde j'ai appelé mes potes entrepreneurs j'ai dit mais on fait quoi demain on va bosser on va pas bosser bon c'est pas trop je me suis dit peut-être qu'on va avoir deux trois jours de vacances c'était une période de rush pour nous donc j'étais presque contente je sais ça paraît complètement taré de dire ça mais non mais avec le recul oui mais c'est surtout que c'était tellement improbable cette histoire que enfin moi je savais pas sur quel pied danser quoi Et effectivement, on a arrêté de... Les équipes sont restées chez elles pendant plusieurs semaines. Mais avec mon père, on a continué de bosser. Parce qu'on s'est dit, on avait des livrables et on ne sait absolument pas quand est-ce qu'on va sortir de cette crise. Donc on a continué à aller à l'atelier, à produire, à faire tout ce qu'on devait faire comme si de rien n'était, quelque part. Et on a bien fait parce qu'en fait, au moment où ça s'est redéclenché, nous, on était prêts, on a pu livrer à l'heure, etc. Et finalement, il y a quand même beaucoup de secteurs qui ont... Enfin, il y a quand même des secteurs qui n'ont pas souffert de ce Covid, qui ont été plutôt en essor. Et nous, ça n'a pas été des années tant galères que ça.

  • Speaker #1

    On a bien taffé. La décision que tu prends à ce moment-là, c'est de continuer coûte que coûte, en fait. Au maximum de tes capacités, finalement, sans équipe.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est de continuer parce que... Je pars du principe qu'il y a toujours un moment où ça s'éclaircit, où le paysage s'éclaircit, pardon. Et à ce moment-là, il faut être prêt. Si tu attends en te disant... C'est comme dans nos quotidiens. Des merdes, on en a tout le temps. Si on attend que ça passe tout seul, on serait tout le temps les deux pieds dans le plat.

  • Speaker #1

    Je crois que c'est un des trucs que tu m'as dit la première fois qu'on s'est rencontrés. Toi, tu préférais toujours investir au moment où ça n'allait pas. Parce que si tu as un peu de temps à ce moment-là, tu ne l'auras plus jamais après.

  • Speaker #0

    Exactement. Et je continue à faire ça au bout de dix ans. C'est vraiment un truc que... que j'ai dans mon ADN d'entrepreneuse et que j'ai gardé, c'est de ne pas paniquer à chaque fois qu'il y a une baisse de quelque chose. Sinon, tu t'arrêtes d'avancer. Et quand ça repart, tu n'es pas prêt. Mais ça, c'est vrai pour tout dans la vie, pas que dans le boulot.

  • Speaker #1

    Et en plus, au moment du Covid, finalement, tu te retrouves à deux. C'est deux fois plus qu'au démarrage de Saint-Traméto. Donc, tu n'étais pas forcément hyper dépaysée.

  • Speaker #0

    Non, je n'étais pas dépaysée. Puis, j'étais avec mon père. Tu vois, t'as pas du tout la même charge mentale que quand t'as ton usine qui tourne à fond, qu'il faut gérer les appros, les gens, etc. Là, on était plutôt... Enfin, c'est pas les vacances, c'est pas le bon terme, mais tu vois, retrouver back to basics, quoi. Je remets les mains dans le cambouis, je prends le temps de faire les choses, enfin, un truc après l'autre, sans avoir, tu vois, cette charge mentale, mais aussi toutes ces... Tu sais, on est happé en permanence quand tu gères une PME ou quand t'es quelqu'un dirigeant d'une PME. On t'appelle toute la journée pour mille trucs. Là, c'était vraiment...

  • Speaker #1

    Pour organiser un podcast, par exemple.

  • Speaker #0

    Pour organiser un podcast, voilà, pour être interviewée sur un salon alors que t'arrives déjà à pas aller aux toilettes, tu vois. Non mais, ouais, c'était un petit retour au calme. Moi, j'ai presque apprécié cette période, en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, je peux comprendre.

  • Speaker #0

    Au-delà de tous les enjeux qu'il y avait autour.

  • Speaker #1

    Est-ce que vos clients, à ce moment-là, ils sont presque juste contents que vous soyez encore en activité ? Est-ce qu'il y a cette forme de reconnaissance ? Oui,

  • Speaker #0

    il y a cette forme de reconnaissance de dire, malgré la galère, les gens sont là et on peut compter dessus. Et d'ailleurs, pas que pour cet épisode-là de Covid. En fait, de manière générale, je pense que ce qu'on peut retenir des PME, c'est qu'on peut compter sur nous. On a quelqu'un qu'on connaît en face de soi, quelqu'un qui est fiable, qui est investi dans son quotidien. Et c'est ça qui fait la différence. toi tout à l'heure on parlait de La concurrence vis-à-vis de l'international, nous ce qu'on peut apporter c'est cette fiabilité. On est là.

  • Speaker #1

    C'est ce qu'on va retenir je crois, on est là.

  • Speaker #0

    On était là hier, on l'est aujourd'hui, on le sera demain quoi, on est là.

  • Speaker #1

    En préparant cet épisode j'ai vu une autre galère par laquelle t'es passée, en 2016 pour recapitaliser la boîte, comment tu vis cette période là ?

  • Speaker #0

    Bah tu chiales un bon coup, puis après tu t'y remets quoi. Ouais, hyper dur. Parce que pour moi, les premières années, elles ont quand même été hard. Ce que je disais en preambule, je n'y connaissais rien au métier. J'avais 23 piges. Donc, t'es tendre dans tous les sens du terme. T'es tendre parce que t'es jeune, mais t'es tendre parce que t'es novice dans le taf, chaud. Et donc, je me suis énormément investie. J'ai passé beaucoup, beaucoup de temps. C'était des semaines incroyables, des week-ends à bosser tout le temps. Et là, t'as un gros client. Donc il y avait quand même souvent des retards de paiement, donc tu peux te douter que ça pue, mais quand même, il te permet aussi de continuer ta croissance, qui te met à une ardoise de dingue. 40 000 balles quand tu fais 250 000 euros de chiffre d'affaires, ça fait mal. Et bon, discussion avec mes parents, qui sont mes associés, quoi, et qui me disent franchement, qu'est-ce qu'on fait, est-ce qu'on continue, machin. Moi, je leur ai dit, j'ai pas fait tout ce chemin-là pour m'arrêter, quoi. Donc... Là c'était quoi la question ? C'était le conseil ? Ouais,

  • Speaker #1

    j'allais venir au conseil du coup. Non mais bien sûr, c'est hyper intéressant. En fait, il y a une autre question que j'allais te poser d'abord aussi, c'est que, au final, c'est pas si rare une boîte qui se lance, qu'elle soit pas bénéficiaire rapidement.

  • Speaker #0

    Ah bah non !

  • Speaker #1

    Mais quand on est dans une boîte industrielle, t'as des investissements lourds, des machines. Je pense que la question elle est encore plus difficile. Effectivement, quand tes parents te posent la question, qu'est-ce qu'on fait, est-ce qu'on continue ? Ça doit pas être simple à prendre, parce que c'est pas juste... plutôt du côté du service. Au final, je n'ai pas énormément d'investissements. La question est assez simple, est-ce que je peux être rentable à court terme ou pas ? Je n'ai pas de l'immobilisation aussi forte.

  • Speaker #0

    Nous, on a mis trois ans et demi à être rentable. C'est quand même long. Et c'est surtout que ça venait faire une fracture. C'était une fracture par rapport à ce que mes parents avaient vécu dans leur aventure entrepreneuriale. Mon père a commencé dans son garage avec un poste à souder, un investissement minimum. Il a fait petit à petit. Même si, évidemment, ils ont emprunté, ils ont galéré et tout ça, mais ça s'est plus fait crescendo. Alors que dans mon métier à moi, dans le cintrage et le roulage, tout de suite, t'es obligé d'investir dans des machines. Nous, c'était de la machine d'occase. Donc c'était quand même des investissements modérés, mais c'était des invests quand même. Donc tu t'achètes des machines qui coûtent super cher, t'as un bâtiment à amortir, etc. Et en face, t'as pas de client, quoi. Donc tu vois, la résilience sur mon métier et dans mon aventure, elle a été fondamentale. Heureusement que j'ai cette capacité-là. être résiliente parce que sinon j'aurais lâché le steak je pense au bout de six mois quoi.

  • Speaker #1

    Et du coup, est-ce qu'il y a un truc que tu donnerais comme conseil ?

  • Speaker #0

    Ouais ce que je tire de ça alors c'est de ne pas rester seule. Ça c'est un de mes fondamentaux, quelle que soit la galère que tu traverses, enfin parle-en, ne reste pas tout seul avec ta galère. Lève le nez tu vois pour voir qu'il y a quelque chose derrière la barrière. Mais surtout entoure-toi de gens qui sont positifs. Parce que quand tu es en galère, tu as Deux types de personnes. T'as les gens qui vont te dire, ouais je te l'avais bien dit, c'était trop pour toi, et patati et patata. Et là, si t'as déjà la tête dans la cuvette, ça t'appuie sur la tête, ça te finit. Et puis t'as ceux qui vont te dire, attends, où est-ce que t'en es ? Les points positifs, les points négatifs. On va aller chercher les points positifs et surtout là où on peut te trouver de l'aide quoi. Et c'est ça qui fait du bien. C'est de se dire qu'il y a toujours une solution. Et quoi qu'il en soit, dans nos boîtes, il n'y a pas de décision vitale. Tu vois ce que je veux dire ? Même si c'est dur. Même si on passe des crises, on va se relever. On respire, on est vivant. Donc plutôt s'entourer de gens positifs. Ça, ça fait vraiment la différence.

  • Speaker #1

    Hyper intéressant. Est-ce qu'il y a un moment où tu t'es demandé si c'était de la persévérance ou de l'entêtement ?

  • Speaker #0

    Ah bah oui !

  • Speaker #1

    Comment on sait ? Je crois que c'est une question qui est chez tous les entrepreneurs. C'est à partir de quand il faut s'arrêter et quand est-ce qu'il faut persévérer ? Tu sais où ça se place ?

  • Speaker #0

    Moi je fonctionne beaucoup au feeling, je sens les choses, enfin tout le monde sent les choses, mais tu vois il y a des personnes qui sont très pratico-pratiques, qui fonctionnent avec leur... Le prévisionnel ? Ouais, t'as des gens qui fonctionnent avec leur prévisionnel et s'ils en sortent un peu, tu vois, 2, 3, 4 fois, ils se disent c'est pas bon pour... enfin ça peut pas continuer comme ça. Alors moi forcément je fonctionne avec des indicateurs mais je fonctionne vraiment avec mon ressenti. et je suis quelqu'un de nature très optimiste donc j'ai plutôt tendance à me dire on va continuer, on va trouver des solutions etc à côté de moi j'ai mon père que j'adore mais lui qui est plutôt pessimiste donc qui a plutôt tendance à me dire ouais faut pas faire un investissement maintenant ou là c'est trop risqué etc mais qui a quand même un bon flair aussi vous vous complétez pas mal du coup on se complète pas mal ouais c'est pas mal Mais je ne sais pas, je pense qu'il faut s'écouter. Quand même, quand on entreprend, on a un petit peu de flair. Pour l'instant,

  • Speaker #1

    oui. Sinon, en général, on ne le fait pas. Je suis d'accord. Est-ce qu'il y a une galère dont je n'ai pas parlé, que tu aurais envie de nous partager ? Un truc dont tu as tiré un enseignement fort ?

  • Speaker #0

    Une galère que... Oui, je pense que... Un conseil que je voudrais donner, c'est ne pas atteindre son point de rupture. C'est quand même savoir jusqu'où on est prêt à aller. Et ça rejoint un peu ta question précédente, c'est de se dire à quel moment je sais qu'il faut arrêter. Si tu sens à un moment que tu ne te respectes pas, que c'est vraiment trop dur pour toi et que tu ne vois pas l'issue du chemin, ne te mets pas en danger. Parce qu'on peut très vite se retrouver à paix à des choses négatives. Et ouais, il a tombé malade. C'est chaud, c'est quand même éreintant cette vie de chef d'entreprise. Donc il faut savoir où est notre limite personnelle. Et ouais, vraiment quand même prendre soin de soi, c'est important. Si on veut durer dans le temps, et c'est ce qu'on m'avait dit. On m'avait dit, ça me fait rire parce que des fois j'y repense, j'ai beaucoup de chefs d'entreprise qui sont plus vieux que moi forcément, et qui m'ont dit, tu sais Manon, l'entreprise... L'entrepreneuriat, ce n'est pas un sprint, c'est une course de fond. Donc, vas-y, mollo, parce qu'il me voyait au taquet. Je crois que c'est ce qu'on entend le plus, mais en même temps, c'est vrai. Oui, mais c'est une réalité. C'est de se dire, c'est OK de mettre un coup de pouce là, en ce moment, parce qu'il y a une vraie raison et qu'il faut y aller. Mais ne fais pas de ça ton quotidien, parce que sinon, tu t'épuises. Et il y a d'autres choses à côté. Il y a la fête, il y a les karaokés, il y a le sport. il y a tout un tas de trucs trop bien desquels il ne faut pas passer à côté mine de rien on ne vit quand même pas que pour travailler

  • Speaker #1

    Ça marche. Du coup, on a bien regardé dans le rétro. Maintenant, je te propose de sauter dans la Delorean, d'appuyer à fond sur l'accélérateur.

  • Speaker #0

    J'adore.

  • Speaker #1

    Pour un retour vers le futur. Le premier truc que je voulais te demander, c'est comment tu choisis au quotidien tes investissements qui sont finalement les premières briques pour poser le futur. Qu'est-ce qui guide tes décisions là-dessus ?

  • Speaker #0

    Alors avant c'était un peu à la vas-y comme je te pousse parce que j'ai commencé avec des machines d'occasion, donc après tu dis tiens je vais me racheter une machine neuve et puis j'ai besoin de plus de capacités en central, donc je rachète une machine complémentaire etc. Là c'est très intéressant la période que je suis en train de vivre en qualité d'entrepreneuse parce que j'ai beaucoup plus de maturité, j'ai beaucoup plus confiance en moi et en l'entreprise et je sais où je veux aller. Et il y a deux ans j'ai fait une formation avec... Merde c'était qui ? Avec le CETIM. Avec le CETIM qui m'a beaucoup apporté et dans le cadre de cette formation en fait on avait le droit à une demi-journée d'accompagnement avec des personnes qui t'aident à te dresser un portrait mais sous plein d'aspects. Et la nana que j'avais rencontrée m'avait dit vous savez il y a un truc qui est super important pour l'avenir c'est de savoir quel type de bateau vous avez envie de driver quoi. Et j'y avais pas pensé avant. Mais c'est vrai que souvent t'es pris dans ton aventure entrepreneuriale, tu grossis, tu t'embauches des gens, etc. Mais à quel moment tu t'arrêtes en fait ? C'est ça la vraie question, c'est de se dire, moi quel bateau j'ai envie de diriger ? Est-ce que j'ai envie de driver un bateau de 10 personnes, de 20, de 30 ? Et ça, ça m'a aidé à construire ma stratégie et forcément à aller vers les investissements qui étaient nécessaires pour ma boîte. Aujourd'hui tu vois, j'ai quand même un outil de travail qui est assez complet. Ce sur quoi je travaille, ce n'est pas forcément sur des investissements industriels purs et durs, de la machine, bien qu'on investisse constamment, mais c'est plutôt sur tout l'environnement de la production, qui est super important. Souvent en Indus, on parle de la prod, mais tu vois tout ce qui est lancement, fabrication, l'ordre de lancement, tout ce qui est système d'information, montant, descendant, ça au début tu ne peux pas le faire, parce que tu n'as ni le temps ni le cash. Aujourd'hui, tu vois, c'est un peu ma priorité.

  • Speaker #1

    Du coup, c'est quoi la taille de ton bateau ?

  • Speaker #0

    Moi, la taille de mon bateau, c'est de rester sur une boîte avec une dimension humaine forte. J'ai envie de connaître tous les collaborateurs de mon entreprise, parce que pour moi, c'est une aventure humaine. C'est en ça que je tire du plaisir. Et pour moi, le plaisir au quotidien, c'est capital. C'est ce qui me fait avancer. C'est l'huile dans mon moteur. Je ne sais pas, je dirais 20-30 personnes max. Mais si c'est moins, ça me va tout à fait.

  • Speaker #1

    Pas un trop gros bateau. Oui,

  • Speaker #0

    pas un trop gros bateau.

  • Speaker #1

    Ça marche. Et du coup, ça m'amène à la question, ta vision pour CintraMétaux dans 5-10 ans, comment tu vois la suite des choses ?

  • Speaker #0

    Justement, j'ai vraiment envie de prendre ce tournant numérique, parce que, comme je te le disais tout à l'heure, ça fait partie des choses sur lesquelles il ne faut pas qu'on se laisse dépasser. Si on veut être compétitif et si on veut avoir notre place en qualité de PME, en gros aujourd'hui c'est vraiment soit tu as une très très grosse boutique, soit tu as une petite pépite industrielle entre guillemets, et tous tes process sont bien huilés, tu peux avancer vite, tu peux répondre très rapidement à tes clients, tu peux apporter du service. Et c'est tous les petits outils qu'on peut développer en périphérie de la prod qui nous aident à atteindre cet objectif. Donc moi c'est ça, c'est d'avoir une PME industrielle de 20 personnes. avec des process bien huilés, une belle agilité et une équipe qui est hyper motivée.

  • Speaker #1

    Qu'on vienne pour toi pour un ensemble de services et pas juste le produit finalement. Est-ce que c'est la direction que tu vois prendre à l'industrie française aussi ?

  • Speaker #0

    En fait, je vois vraiment, encore une fois, deux routes se dessiner. Soit les PME qui font pas mal de croissance externe et qui, au final, deviennent un groupe qui intègre des financiers dans leur capital, etc. Parce qu'ils font corps et du coup, ils sont beaucoup plus forts. Soit vraiment de la petite PME hyper spécialisée qui n'a pas les mêmes atouts qu'une grosse structure industrielle, tu vois. Pour moi, c'est les deux routes qui seront prises.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas d'entre-deux.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas d'entre-deux. Ça me fait un peu penser à tout ce qui est agroalimentaire. Avant, tu avais plusieurs... Je ne sais pas comment exprimer ça, mais tu vois, avant, tu avais les fermes. Tu avais soit les fermes, après, tu as eu les grosses industries. Et tu n'as plus d'entre-deux, en fait. Moi, je pense que l'industrie, ce sera à peu près pareil. Soit tu auras les tout-petits qui sortiront le répingle du jeu, soit tu auras les très gros qui feront tourner... 95% du marché quoi.

  • Speaker #1

    C'est pas une hyper bonne nouvelle pour les PME intermédiaires quoi.

  • Speaker #0

    Ben c'est pas que c'est pas une bonne nouvelle, c'est qu'en fait il faut choisir, il faut choisir et il faut prendre les décisions qui s'imposent. Tu vois moi j'aimerais bien, tu me parlais des invests tout à l'heure, j'aimerais bien rentrer encore certains savoir-faire en interne qu'aujourd'hui je sous-traite pour être autonome un maximum tu vois.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Pas faire de la rentabilité à outrance sur de la très grosse série, parce que c'est pas mon ADN, mais par contre, t'apporter énormément de services, et être autonome sur mon giron. Donc c'est un choix. Tu vois, j'aurais pu te dire, moi j'ai envie d'investir dans des super bonnes machines, dernière technologie, etc., et de cracher de la pièce. C'est pas mon envie, mais c'est un choix. Mais je pense qu'aujourd'hui, il faut être clairvoyant, quoi. Il faut prendre une direction, si tu veux survivre.

  • Speaker #1

    Ça marche. Sur ton site internet, tu mentionnes la... La cobotique, c'est quelque chose que tu as étudié.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu attendais de cette technologie ? Pour rappel, pour ceux qui ne savent pas, la cobotique, c'est vraiment d'installer de la robotique, mais qui induit une collaboration homme-machine. C'est vraiment du travail commun. Tu m'arrêtes si je me trompe ?

  • Speaker #0

    C'est exactement ça, oui.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu en attendais ? Qu'est-ce que ça a donné ? Tu en es où sur le sujet ?

  • Speaker #0

    Pourquoi je me suis orientée là-dessus ? Parce que je trouve que c'est hyper intéressant pour des boîtes comme nous qui avons plusieurs typologies de marché. mais pas de très grosses séries. Parce que tu vois, tu peux installer des îles robotisées, mais ça, ça va quand tu as du produit propre ou quand tu as des marchés assez conséquents. Je me disais, c'est bien pour les petites séries qu'on fabrique et aussi parce que j'avais beaucoup de mal à trouver du personnel, je pense comme beaucoup de collègues à moi, et même sur des tâches à faible valeur ajoutée. Et je me suis dit, plutôt que de prendre des personnes qui ne vont pas trouver de sens dans ce qu'ils font au quotidien, ou sur lesquels il y aura de la pénibilité, parce qu'il y a ça aussi, quand tu fais tout le temps des trucs répétitifs, tu t'épuises, pourquoi pas faire bosser une machine plutôt qu'un homme ? Sauf que quand on l'a étudiée, on s'est rendu compte que dans notre secteur, ce n'était pas si évident que ça, de déployer l'acrobatique. Donc aujourd'hui, je suis plutôt en stand-by sur cette technologie, mais je n'abdique pas, j'y reviendrai.

  • Speaker #1

    Ça marche. Peut-être que l'évolution de la technologie ira dans ce sens-là aussi. Toi, en fait, tu cherches une polyvalence.

  • Speaker #0

    Moi, je cherchais une polyvalence. Et je cherchais à faire monter en compétence mes équipes, sauf que le travail de base, entre guillemets, il faut quand même le faire. Donc je voulais le redistribuer à une machine plutôt qu'à un homme.

  • Speaker #1

    Ce que j'en retiens et ce que je trouve hyper important, c'est de rappeler que la technologie ne sauvera pas tout. Il y a un besoin au départ, tu as étudié une voie pour potentiellement régler ton problème, ce n'est pas la bonne. Déjà, la technologie peut évoluer et ça peut venir plus tard, mais au final, il y a peut-être d'autres voies à explorer avant. On revient toujours au problème pour trouver la bonne solution. Il n'y a pas une technologie qui est magique. Je prêche un peu pour ma paroisse, mais c'est le message que j'aime bien rappeler en général.

  • Speaker #0

    Tu as complètement raison. Mais il faut explorer, c'est ça aussi. Il ne faut pas avoir peur de mettre un pied dans le truc et de retirer son pied. Si ça ne nous convient pas, on essaye autre chose. Jusqu'à ce que ça marche.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, on le voit beaucoup avec l'IA. La technologie a énormément avancé ces derniers temps. Ça va encore avancer. Il y a des choses qui ne sont toujours pas possibles, qui demain le seront. Il suffit de ne pas se laisser dépasser. Magnifique lapsus.

  • Speaker #0

    Lapsus ! Voilà.

  • Speaker #1

    Donc de ne pas se laisser dépasser. Et de toujours... Toujours au fait de des avancées et d'avancer comme ça. Du coup, c'est quoi ton prochain chantier ?

  • Speaker #0

    Mon prochain chantier ? Mon prochain chantier d'investissement ?

  • Speaker #1

    C'est le prochain virage que tu prends, la prochaine chose sur laquelle tu as envie de travailler. Ça peut être une formation, ça peut être un investissement. Ta prochaine décision que tu as envie de prendre pour CintraMétaux.

  • Speaker #0

    Parce que là, on travaille fort sur la digitalisation, mais toi, tu penses à autre chose.

  • Speaker #1

    Non pas forcément.

  • Speaker #0

    Ça pour moi ça me tient vraiment à cœur.

  • Speaker #1

    C'est le projet en cours et tu vas à fond dedans. Ouais je vais à fond dedans. Il n'y a pas de rupture là pour l'instant c'est ça que...

  • Speaker #0

    Non non ça on est dedans, j'ai une chargée de projet qui est rentrée il y a quelques mois, qui est super, une petite jeune, une nana.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Et ça ça gaze bien et je pense que ça va beaucoup nous apporter. Et il y a autre chose aussi c'est la certification, l'ISO 9001. Ça fait longtemps que j'en parle que je veux le mettre en place, mais j'attendais de staffer un peu plus mon équipe pour pouvoir le déployer quoi. Parce que c'est bien beau d'avoir 15 000 projets mais il faut que les gens suivent.

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Donc voilà, c'est le prochain.

  • Speaker #1

    Ça marche. On va bientôt arriver à la fin de cet épisode et on va passer à la section questions signatures. Donc moi le but c'est que je vous pose à tous mes invités les mêmes questions à la fin. Après je compare les vacances. Ça après je...

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as besoin de vacances ?

  • Speaker #1

    J'ai besoin de vacances, c'est pas faux. Comme ça, après, je compare les réponses et puis je peux vous noter et vous classer.

  • Speaker #0

    La pression ! Je déconne.

  • Speaker #1

    Mais imagine quand même.

  • Speaker #0

    J'ai peur. Vas-y, je t'écoute.

  • Speaker #1

    La première question, c'est quoi ton pire souvenir lié au numérique ?

  • Speaker #0

    Alors, mon pire souvenir, il est récent. Moi, j'ai une mémoire de poisson rouge, mais récemment, j'ai dû taffer sur les... Mince, comment ça s'appelle ? Le congé... Non, attends, si. Congé individuel de formation. Non, c'est pas le congé. Si, c'est le congé ?

  • Speaker #1

    Si, je crois que ça marche. Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Le si ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Congé individuel de formation.

  • Speaker #0

    Sur le congé individuel de formation. Et en fait, j'étais pas du tout à jour sur ce truc pour mes salariés et pour moi-même aussi, parce que j'y ai le droit. Et franchement, j'ai dû passer mes 10 heures sur le site qui m'a renvoyée à gauche, puis à droite, puis sur une autre interface. Je me dis, moi, j'ai un peu plus de 30 piges, j'ai déjà du mal. Mais un mec de 50 ou 60 balais, il aurait été complètement perdu.

  • Speaker #1

    Marrant, sur cette question-là, les services de l'État numérique reviennent très souvent. Si ce n'est pas l'URSSAF, c'est les impôts. Catastrophe.

  • Speaker #0

    Donc, bad experience.

  • Speaker #1

    C'est ça. Quel conseil tu donnerais à la petite Manon qui s'apprête à bosser dans la finance et qui ne sait pas encore ce qu'il attend devant elle ? C'est quoi la petite phrase que tu lui glisserais ?

  • Speaker #0

    De se laisser porter par les rencontres. Parce que moi, c'est comme ça que je fais depuis 15 ans. Et franchement, j'ai eu tellement de belles surprises. Et je continue d'en avoir encore. On ne se lasse jamais. Si on écoute un peu les gens qui sont autour de nous, on se dit qu'il y a des opportunités de partout. C'est beau.

  • Speaker #1

    J'aime beaucoup. Je garde. C'est bon, je serais bien notée. Tu es 1 sur 1 là.

  • Speaker #0

    Tu es la première,

  • Speaker #1

    tu inaugures. Très beau message, je prends. Et ma dernière question, c'était... Qu'est-ce que tu ferais si tu étais ministre de l'Industrie ? Ce serait quoi ta première mesure ?

  • Speaker #0

    Ma première mesure ? Supprimer l'IS pour les PME de moins de 20 personnes ? Non, ce serait pas ça. Non, ce serait, je pense, un guichet unique pour les PME industrielles. Ça, ce serait vraiment super bien. Tu vois, ça fait écho à la galère. En fait, je trouve que plus le temps passe, et pourtant je suis une jeunette dans le milieu, on n'a que 10 ans, mais plus le temps passe, plus on a d'obligations, plus on a de contraintes. On nous demande en qualité d'entrepreneur de mettre des choses en place, de contrôler des choses, d'accompagner les salariés pour leur montée en compétences, de gérer le volet sécuritaire, etc. Mais qui nous accompagne ?

  • Speaker #1

    Un guichet unique qui réunirait tous les services, toutes les aides possibles au même endroit ?

  • Speaker #0

    toutes les aides, enfin toutes les obligations et toutes les aides qui vont en face tu sais jamais s'il faut t'adresser à l'URSSAF, à la DRETS tu sais jamais si t'es concerné par ça ou si t'es pas concerné tu vois, en gros t'as un petit peu de conseil de la part de ton cabinet juridique, de ton cabinet comptable si t'es un avocat il te fait aussi remonter des trucs ta banque te fait remonter des choses mais des moments t'as besoin d'avoir une centralisation de l'information tu vois Comme on le fait quand on dirige nos boîtes et qu'on fait un plan d'investissement ou un plan financier, etc. Faites-nous un plan d'obligation pour l'année. Moi, j'ai vraiment le sentiment qu'on marche sur des œufs et qu'on n'est pas bien aidés quand même en France. Donc ça, ce serait top.

  • Speaker #1

    Je suis complètement d'accord et je pense que ça rendrait même service aux boîtes qui font du service pour l'industrie. Se faire référencer au bon endroit et en fait, créer des rencontres. Tu as ce besoin, tu as ce problème, tu n'as pas la compétence en interne. voilà qui peut t'aider, voilà comment tu peux être aidé ou pas aidé d'ailleurs en fonction. Mais ça pourrait fluidifier aussi les possibilités d'investissement. Je garde, on va écrire au ministre. C'est bon, c'est validé. Maintenant, on va arriver au mot de la fin. Si nos auditeurs avaient un truc à retenir de cet épisode, ce serait quoi ?

  • Speaker #0

    C'est un truc que... J'adore la musique. Ça me berce vraiment pour tout dans ma vie. Ça me met en joie, ça me fait pleurer. Et quand je fais de la route, comme c'est le cas pour venir au podcast aujourd'hui, j'écoute de la musique. Et j'ai découvert une chanson de Lavillier de Terre Noire. Et dans cette chanson, il disait... Il y avait un message, le message était « Soyons plus frères que fiers » . Et ça m'a fait chaud au cœur et je me suis dit « Ouais, en fait, le message que j'ai envie de faire passer aujourd'hui, c'est ça. C'est « Soyons plus frères que fiers » . On nous dit beaucoup, enfin on parle beaucoup de self-love, de se faire du bien, de faire des choses que pour nous. Mais en fait, tout seul, on n'est rien quoi. Et on n'est rien aussi bien dans notre vie perso que dans notre vie pro. Et moi, je trouve que dans une ère qui n'est quand même pas facile... Ça fait déjà un petit moment que ça dure, ça va encore durer, il ne faut pas se leurrer. Il y a une instabilité géopolitique, il y a des problématiques environnementales, il y a plein de choses qui ne sont pas gaies. Et si on ne fait pas corps tous ensemble pour passer à travers les nuages, franchement, la vie va être difficile. Donc faisons les choses avec cœur, avec joie et surtout faisons-les ensemble. Ça c'est mon petit message.

  • Speaker #1

    Et bien je prends. Comment on te suit ? Comment on suit Cintramétaux ? Comment on rentre en contact avec toi si on veut travailler avec toi ?

  • Speaker #0

    Eh bien, on a un super site internet qui a été refait il n'y a pas longtemps, www.cintrametaux.fr. Vous pouvez nous suivre aussi sur LinkedIn. Là, c'est le vecteur de communication principal de l'entreprise, donc vous pouvez voir les nouveautés et nos actualités. Et puis voilà, sur le site, vous trouverez toutes nos coordonnées, donc n'hésitez pas, on est là pour vous répondre.

  • Speaker #1

    Ça marche. On mettra tous les liens dans la description pour que les gens puissent te retrouver facilement. Et puis, la chanson de Terre Noire et Bernard Lavillier que tu nous as fait découvrir, on mettra ça aussi. C'était le premier épisode de ce talk industriel hors du commun. Pour commencer, je vous ai prévu un épisode par mois pour se lancer. Et entre deux épisodes, je vous laisse toujours avec le format audio. Donc, ce n'est pas comme si je vous abandonnais non plus. Mais en tout cas, pour ne pas rater le suivant, le mieux, c'est de s'abonner. Avec Manon, on a vu que l'industrie, c'était avant tout une histoire de passion, moins que de formation. Et quand on a besoin de retrouver du sens dans son métier, l'industrie peut facilement y apporter du concret. Je vous laisse là-dessus, je vous dis à très vite et d'ici là, n'oubliez pas d'oser l'efficacité.

Chapters

  • Teaser

    00:00

  • Bienvenue dans Oser l'efficacité

    00:36

  • I need a hero

    00:45

  • C'est classe ou ça casse

    09:33

  • Mythe ou Réalité

    12:48

  • Cheat Code

    24:20

  • Retour vers le futur

    36:23

  • Questions signature

    46:12

  • Suivre l'actualité de Manon et de Cintramétaux

    51:50

  • À bientôt dans Oser l'efficacité

    52:28

Share

Embed

You may also like

Description

Inspiration - Cintramétaux : Bâtir une PME qui dure


Cintrage de tubes, résilience et rock’n’roll : 10 ans d’industrie racontés par Manon Cuillerat


📌 Dans cet épisode, découvre :

  • Cintrage de tubes : pourquoi ce savoir-faire reste clé en France

  • La naissance de Cintramétaux : de la chaudronnerie familiale à une usine créée from scratch

  • Communication industrielle : “parler vrai” pour gagner des clients

  • Mythe vs réalité dans l'industrie

  • Stratégie PME : choisir la taille de son “bateau”, investir au bon moment, digitalisation, agilité

  • Résilience : les “cheat codes” pour tenir sans s’épuiser

  • Cobotique & IA : promesses et limites terrain

  • Leadership au féminin : la mixité qui booste performance et communication claire, en atelier comme en réunion


🎯 À écouter si :

  • Tu diriges une PME/ETI et veux comprendre comment le cintrage de tubes s’intègre à la chaîne de valeur

  • Tu veux un retour d’expérience vrai sur la création et la croissance d’une usine

  • Tu hésites entre machine neuve/occasion, externaliser/intégrer, et cherches une grille de lecture pragmatique

  • Tu veux des idées concrètes pour communiquer sans “bullshit”

  • Tu t’interroges sur la place des femmes en atelier et les leviers culture/management


👉 Découvre plus ici :


💬 Dis-nous en commentaire : quel mythe sur l’industrie veux-tu qu’on démonte au prochain épisode ?

Avant de partir, tu peux :

  • 📲 T’abonner pour ne manquer aucun épisode

  • Laisser un commentaire et une note ⭐⭐⭐⭐⭐ si tu aimes le contenu ! Ça m’aide énormément.


Tu peux également me suivre sur LinkedIn et Instagram pour continuer la conversation et rester informé des dernières nouveautés :


Digetik, tous droits réservés. Un podcast réalisé et animé par Perrine Thiébaut

Graphisme et identité visuelle : Elise Rondard

Musique Intro et Outro : Annabelle Thiébaut

Montage : Annabelle Thiébaut


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    On a tous notre super pouvoir, comment on veut que les gens, que les clients, que les partenaires soient au courant de ce qui se passe chez nous si on ne communique pas à l'extérieur. Moi j'aime. C'est rock. C'est classe et c'est rock. Je ne tape pas mais bien sûr que les femmes ont leur place dans l'industrie. Et mon père me dit donc à 6 mois de passer mon diplôme, écoute Manon j'aimerais bien qu'on monte un truc tous ensemble. Le cintrage pour eux comme pour moi c'était vraiment une nouvelle activité.

  • Speaker #1

    Bah tu chiales un bon coup.

  • Speaker #0

    Moi je leur ai dit j'ai pas fait tout ce chemin là pour m'arrêter. C'est ça la vraie question, c'est de se dire, moi quel bateau j'ai envie de diriger ? Est-ce que j'ai envie de driver un bateau de 10 personnes, de 20, de 30 ?

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Oser l'Efficacité, le talk qui met à l'honneur les héros et héroïnes de l'industrie. Aujourd'hui, je reçois Manon Cuillera, la présidente de CintraMetaux. Alors je ne vais pas trop en dire parce que tu vas tout nous raconter dans cet épisode, mais en gros on va parler de métal et de centrage.

  • Speaker #0

    Exactement !

  • Speaker #1

    Ben voilà, j'ai tout bon ! Du coup je vais te lancer sur la première question. Comment est-ce que tu es tombée dans l'industrie ? Est-ce que c'est plutôt une araignée radioactive qui t'a piqué, ça t'a surprise ou t'as toujours été dedans en fait ?

  • Speaker #0

    Alors j'ai toujours été dedans parce que je suis une fille d'entrepreneuse et de parents qui tenaient une chaudronnerie inox. Donc j'ai toujours bossé dans la chaudronnerie familiale. Je ne devrais pas le dire si elle a... protection de l'enfance, mais voilà, j'étais mineure et j'azotais les cuves que mon père était en train de souder parce qu'il n'y avait que moi qui passais à l'intérieur. Donc c'est comme ça que j'ai découvert cet univers en fait.

  • Speaker #1

    Et tu n'as pas du tout fait tes études là au départ ? Tu te destinais à autre chose ?

  • Speaker #0

    Non, non, je n'étais pas destinée à faire ça. Moi, j'ai fait des études. Je voulais être dans la gastronomie. Je voulais être coiffeuse. Ensuite, je voulais être dans la gastronomie. Après, j'ai voulu faire du commerce et du coup j'ai fait toutes mes études en alternance parce que mes parents, voyant que j'étais pas toujours très stable et que j'avais 15 000 idées à la seconde, ils m'ont dit au lieu de partir tout de suite vers un bac plus 5, tu vas déjà nous faire un BTS, puis une licence, puis un master. Et j'ai démarré ma vie professionnelle chez mes parents, ce qui n'était pas prévu du tout au départ. J'ai fait deux ans d'alternance dans la chaudronnerie familiale. Je devais bosser dans une boîte qui s'appelle Fermob que tout le monde connaît. Et bon, il y a eu un petit quoi que je n'ai pas pu faire mon alternance là-bas. Et je me suis retrouvée deux semaines avant de commencer l'école. Et je me suis dit, je ne vais pas perdre une année. Donc, allez, je vais aider mes parents à développer le business. Donc, j'ai fait deux ans comme ça. Et après, je suis partie dans les finances. Donc, revirage à 180 degrés. Et j'y suis retournée à l'industrie.

  • Speaker #1

    Pourquoi ce changement d'avis ? C'est toujours dans cette idée d'avoir mille idées à la seconde ? Tu t'es dit que la finance, pourquoi pas ?

  • Speaker #0

    Oui, parce que... Effectivement, j'ai toujours 15 000 idées à la seconde et surtout je me fie beaucoup aux gens que je rencontre. J'ai très souvent des coups de cœur, mais des coups de cœur professionnels, amicals, etc. Et en fait, un jour je vais sur un salon parce que je voulais découvrir d'autres univers. Et je rencontre un monsieur qui s'appelle Mickaël Perrotin, qui lui était là pour recruter des gens sur des postes en CDI et qui faisait du courtage de prêts. Alors moi je ne savais pas du tout ce que c'était. Et il avait un aura, ce mec, quelque chose qui m'a énormément inspirée. Et ça a matché tout de suite. Je lui ai dit, moi je ne sais pas trop ce que je veux faire, je vais continuer mes études l'année prochaine, j'en cherche une alternance. Et lui, il recherchait quelqu'un un temps plein. Et franchement, ça a matché comme ça. Donc j'ai démarré dans les finances grâce à lui. Et ensuite, j'ai continué mes études en alternance dans son entreprise. Voilà, c'est comme ça que je suis partie dans les finances.

  • Speaker #1

    Ok, et du coup derrière, de nouveaux revirements de situation. Mais tu retournes chez tes parents ou tu crées Cintrametaux à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Alors en fait, mes parents, j'étais en deuxième année de master et j'étais responsable d'une agence de courtage sur Annecy. Et mon père me dit à six mois de passer mon diplôme, écoute Manon, j'aimerais bien qu'on monte un truc tous ensemble. Toi t'adores le développement, le commerce, t'as fait de la finance depuis plusieurs années. Lui il avait toute la partie technique et ma mère plutôt gestion. J'ai envie qu'on fasse un truc ensemble. Je lui ai dit ok, mais qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ? Parce que moi retourner dans l'entreprise familiale ça ne m'intéressait pas. Clairement ils étaient leaders sur leur boîte et moi j'ai besoin de prendre les projets à corps. À corps et à cœur. Et il me dit soit on monte une boîte qui fait de la découpe laser, soit on monte une usine de cintrage. Alors découpe laser je voyais à peu près ce que c'était. mais ça poussait comme des champignons à l'époque et je n'avais pas envie de me retrouver dépendante de l'activité de mes parents parce qu'ils auraient représenté une bonne partie de mon chiffre d'affaires. Donc j'ai dit non et j'ai fait mon mémoire de fin d'études, pas sur l'entreprise dans laquelle j'étais à l'époque, mais en dérogation sur la création d'une boîte de cintrage. Et je me suis rendue compte que du cintrage, il y en avait de partout et qu'il n'y avait pas tant d'acteurs que ça. Donc j'ai dit à mes parents, allez c'est parti, on monte un truc de cintrage. Donc c'est vraiment une pure création. Avec mes parents. Je ne sais pas si on en reparlera plus tard, mais voilà, c'est une création.

  • Speaker #1

    Ça marche. Et donc quand tu te lances, au départ t'es toute seule ?

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Ça se passe comment tes journées à ce moment-là ? Parce que le cintrage effectivement, quand je l'imagine, c'est quand même des gros process. C'est quoi une journée de Manon au moment où tu lances cintramétaux ?

  • Speaker #0

    Alors ça a énormément changé en dix ans, mais je me souviens d'une des premières fois où je suis... Mes premiers jours en fait, j'étais dans un atelier qui faisait 450 m² avec un bureau. J'étais toute seule. Avec deux machines et un petit bureau, donc c'était immense pour moi. Et là tu te dis, purée, mais par quoi je vais commencer quoi ? Qu'est-ce que je fais ? Je veux voir des clients, j'essaie d'apprendre le métier parce que je n'y connaissais vraiment rien. J'avais beau bosser avec mes parents pendant les vacances, le cintrage pour eux comme pour moi, c'était vraiment une nouvelle activité. Donc les premiers jours, déjà tu te dis, tu vas apprendre le métier. Donc tu es avec les fabricants de machines. T'apprends à piloter comme tu peux les bécanes, sachant que quand c'est pas ta formation de base, que t'es pas une technicienne, tu pars quand même d'en dessous de zéro. Et puis le soir j'allais voir mon père pour qu'il m'apprenne la lecture de plan, parce que ça non plus je connaissais pas, et je voyais ma mère pour la partie plutôt gestion commerce. Donc les premières journées c'est purement de la découverte. T'as l'impression d'être à l'école, sauf que t'as pas de maître d'apprentissage, faut que tu te démerdes un peu tout seul.

  • Speaker #1

    Il faut que t'apprennes à la fois. trouver tes clients parce qu'il faut manger à un moment, mais aussi savoir ce que tu vas délivrer à tes clients. Je ne suis pas sûre qu'il y ait beaucoup de gens qui se soient confrontés à cette situation-là.

  • Speaker #0

    C'est assez fou. Je pense qu'on ne se rend pas compte. Tu sais, quand on te dit, « Tiens, ça te dit de monter un truc. » Mais oui, avec plaisir, ça va être génial. Et puis, tu te retrouves avec ton petit vélo en train de dire, tu te dis, « Mais par quoi je commence ? »

  • Speaker #1

    Ça casse quand même sacrément des barrières sur le fait qu'il faut savoir dans quoi tu te lances avant de se lancer.

  • Speaker #0

    Oui, quand même. mais Quand je regarde dans le rétro, je me dis que finalement, quand tu as envie, que tu es motivée, tu y arrives. Mais ce n'est pas facile. Les débuts ne sont pas faciles.

  • Speaker #1

    Tu m'étonnes. D'ailleurs, comment tu expliquerais l'activité de Cintrametaux à un enfant de 10 ans ?

  • Speaker #0

    Alors, je lui dirais qu'on fait de la déformation à froid de tubes métalliques. Et très vulgairement, on donne des formes courbes à des tubes qui, à la base, sont droits. Et on les transforme pour leur donner vie en des produits qu'on voit dans notre vie de tous les jours. Par exemple, son guidon de vélo, le pot d'échappement de la voiture de ses parents, s'il va au ski, les perches à ski. C'est vraiment ce qu'on fait chez nous et si on veut étayer un petit peu le principe, on fait du cintrage, du roulage, mais pas que. C'est-à-dire qu'on fournit à nos clients des produits qui sont prêts à être montés chez eux, clés en main.

  • Speaker #1

    Toujours à partir de la déformation de tuyaux métal.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Ça marche. Et si tu devais comparer ta boîte à une série, un film, parce que moi j'adore les références pop culture, donc voilà, s'il y a un truc qui t'inspire ou un super héros, tu dirais que ça ressemblerait à quoi ?

  • Speaker #0

    Alors, instinctivement, quand tu me demandes ça, je pense à Mercredi Adams.

  • Speaker #1

    C'est marrant !

  • Speaker #0

    Ouais, c'est assez dark, mais c'est tout de suite à ça que j'ai pensé, parce que déjà, il y a vraiment la notion de famille, et chez nous, quand même, c'est une boîte familiale, puisque mes parents m'ont rejoint. 4 ans après la création. Ils font partie du capital, mais en tant qu'opérationnels, ils m'ont rejoint au bout de 4 ans. Donc voilà, j'ai toujours mes parents, ma mère sur l'épaule droite, mon père sur l'épaule gauche. Donc voilà, ça me fait penser à ça. Et parce que quand même, la PME, c'est surtout au démarrage, c'est l'histoire de mille galères. Tu te lèves le matin, tu te demandes un peu s'il va te tomber sur le coin du nez, mais finalement, tu trouves toujours des solutions. Voilà. Et c'est drôle parce que quand... Quand on a échangé un petit peu avant l'émission, j'ai partagé la question à mon équipe. Et il y en a qui m'ont répondu les quatre fantastiques. On m'a beaucoup parlé de super-héros en disant, ouais, en fait, on a tous notre super-pouvoir. Et comme on est une PME, finalement, à nous tous, on arrive à faire un truc qui est plutôt chouette. On trouve toujours des solutions.

  • Speaker #1

    J'adore ta boîte parce que je suis convaincue qu'on est tous des super-héros, en particulier dans l'industrie. Donc, je suis ravie que l'idée soit partagée chez Cintrametaux et tout, en tout cas. C'est cool.

  • Speaker #0

    Complètement.

  • Speaker #1

    Ça marche. Manon, il y a un des trucs qui te rend différente et remarquable aussi, c'est le fait que tu utilises beaucoup la communication pour parler de ta boîte, ce qui est encore assez rare dans l'industrie, ce qu'on essaye un peu de briser. Du coup, j'ai fait bosser ChatGPT pour avoir des idées pour CintraMetaux et avoir des slogans un petit peu catchy parce que tu en as déjà. créateur de courbes et de belles histoires, moi j'adore celui-là. Donc voilà, je vais t'en proposer quelques-uns. Ça se passe dans la séquence, c'est classe ou ça casse ? L'idée, elle est simple. Je te donne un slogan, tu me dis si c'est classe, tu l'utilises tout de suite, c'est génial, t'aurais pu me payer pour ça, super. Ou ça casse, retourne chez ta mère, laisse la communication aux professionnels.

  • Speaker #0

    Ok, allez.

  • Speaker #1

    Alors le premier. Cintra métaux plie mais ne rompt pas.

  • Speaker #0

    C'est classe.

  • Speaker #1

    C'est classe ? Ouais,

  • Speaker #0

    c'est classe.

  • Speaker #1

    On l'utilise ?

  • Speaker #0

    J'aime.

  • Speaker #1

    Super. J'ai nos tubes, c'est pas sur Europe 2, c'est dans nos ateliers. Il est pas au-dessus là, j'avoue.

  • Speaker #0

    Allez, ça casse.

  • Speaker #1

    J'ai vu ta tête, je préfère te mettre à l'aise. Moi, j'ai aucun problème. Je pourrais toujours dire que c'est ChatGpt qui a fait. Je les ai retravaillés un peu, mais ça, je le dis pas.

  • Speaker #0

    C'était pas assez instinctif.

  • Speaker #1

    De la souplesse, mais du solide.

  • Speaker #0

    C'est classe.

  • Speaker #1

    Ouais,

  • Speaker #0

    ça me plaît.

  • Speaker #1

    Ici, ça roule pour nos clients.

  • Speaker #0

    Moi, j'aime.

  • Speaker #1

    C'est rock.

  • Speaker #0

    C'est classe et c'est rock. Ça marche.

  • Speaker #1

    On cintre les vestiaires, pas vos vestes.

  • Speaker #0

    Ça casse.

  • Speaker #1

    Ça casse. Non, ça casse. J'en ai 3 sur 5. J'en ai 3 sur 5, c'est pas si mal.

  • Speaker #0

    Franchement, c'est pas mal. Je te garde.

  • Speaker #1

    Bon, du coup... dites-nous en commentaire celui que vous avez préféré ou si vous en avez d'autres à proposer à Manon parce qu'elle est toujours à la recherche de nouvelles idées pour sa communication. D'ailleurs, qu'est-ce qui guide ta communication ? Est-ce que tu as des limites ? Est-ce qu'il y a des choses que tu t'interdis ? Comment tu y vas là-dessus ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai des limites. Dans le sens où quand vous travaillez avec une boîte de com, on vous propose des sujets ou des directions. Moi, ma limite, c'est de jamais faire quelque chose qui ne me ressemble pas. Je déteste ça et je ne suis pas du tout à l'aise. Parfois, je trouve que les idées sont bonnes, mais ça ne me correspond pas. Ça, c'est ma limite. Et ma deuxième limite, c'est de... Enfin, je ne veux jamais parler pour ne rien dire. S'il n'y a pas de message de fond derrière, si c'est juste pour dire « Tiens, on a décidé qu'on faisait deux posts par mois et qu'on n'a pas un sujet qui correspond, on y va quand même » , ça, ce n'est pas mon truc.

  • Speaker #1

    Ok, donc tu préfères ne pas communiquer que de parler dans le vide. Ok,

  • Speaker #0

    carrément.

  • Speaker #1

    Ça marche.

  • Speaker #0

    C'est d'ailleurs ce que je reproche aux réseaux sociaux aujourd'hui. Et c'est là où tu te dis où est-ce que tu places le curseur dans ta communication. Parce qu'on sent quand même qu'il y a une direction qui est prise vers parfois du storytelling, etc. Je trouve que ça n'a pas forcément d'apport, mais en même temps, c'est tendance. Ce n'est pas évident de trouver sa place et de savoir vraiment ce que tu veux faire. Oui,

  • Speaker #1

    je comprends. Ça marche. Dans ta communication, ce que je perçois en tout cas, c'est d'essayer d'aller casser les mythes. qu'il y a sur l'industrie, d'essayer d'ouvrir ce monde un peu plus au grand public. Du coup, ce que je te propose dans la prochaine séquence, c'est d'aller répondre à tout le monde en même temps sur les mythes de l'industrie. Je vais t'en proposer cinq. Et ça se passe dans la séquence mythes ou réalité. Je te propose cinq mythes. Et sur ces cinq mythes, tu me dis de 0 à 100% s'ils sont complètement mythes, donc 0% ou réalité. complètement réalité à 100% et tu me dis dans ta réalité justement comment ça se concrétise et ce que tu as envie de faire pour aller à l'encontre de ça on est d'accord que je peux être au milieu du curseur bien sûr absolument c'est le but tout à fait l'industrie c'est forcément bruyant

  • Speaker #0

    50% On ne va pas dire que ce n'est pas bruyant parce qu'on a quand même des machines. Tout n'est pas électrique dans nos ateliers, on coupe du métal. Il y a de la friction de métal, ça fait du bruit. Mais par contre, on a tout ce qu'il faut pour se protéger du bruit. Donc voilà, je te dirais 50%.

  • Speaker #1

    Ça marche. Vous êtes équipée sur toute la partie de pouvoir se protéger du bruit, mais entendre quand même ce qui se passe autour. Il y a pas mal d'innovations là-dessus en ce moment.

  • Speaker #0

    Tu as des casques, tu as des... comment ça s'appelle ? Des oriettes,

  • Speaker #1

    des bouchons.

  • Speaker #0

    Des bouchons spécifiques où effectivement tu as une filtration du bruit. Tu peux entendre quand quelqu'un te parle parce que quand même il faut que ce soit... Tu vois, il faut que niveau sécurité ce soit OK. Mais n'empêche qu'il faut que ça te protège. Donc oui, on a ce qu'il faut.

  • Speaker #1

    Donc tu es isolée du bruit, mais pas isolée des autres.

  • Speaker #0

    Exactement. Après, ce n'est pas toujours évident de faire porter les EPI à tout le monde. Moi, ça va, j'ai quand même beaucoup de jeunes générations avec moi. Donc ils ont conscience de ça. Les plus anciens parfois c'est un peu la bagarre quoi.

  • Speaker #1

    Tu sens que ça change justement avec les générations, qu'il y a une sensibilisation qui est plus forte ?

  • Speaker #0

    Ah ouais complètement. Ils sont même plus demandeurs que l'inverse.

  • Speaker #1

    Ok. Ouais,

  • Speaker #0

    c'est cool.

  • Speaker #1

    Communiquer c'est une perte de temps, seul le produit compte ?

  • Speaker #0

    Ah bah non, 0%. Enfin 0%, clairement. Pour moi communiquer c'est vraiment montrer ce qu'il y a à l'intérieur et le faire ressortir dehors. Comment on veut que les gens savent... Que les gens, que les clients, que les partenaires soient au courant de ce qui se passe chez nous si on ne communique pas à l'extérieur. C'est dommage de créer toute cette valeur-là et de ne pas en parler. Pour moi, c'est obligatoire aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Pour autant, tu dis que c'est complètement faux. Tu vois que c'est appliqué beaucoup ou qu'il y a encore des choses à faire pour que ça se démocratise ?

  • Speaker #0

    Tu veux dire que les gens ne communiquent pas suffisamment ? Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça.

  • Speaker #0

    Ah oui, il y a encore du taf.

  • Speaker #1

    Donc tout le monde n'est pas au courant que c'est faux ?

  • Speaker #0

    Tout le monde n'est pas au courant que c'est faux. Et je pense que les gens ne perçoivent pas forcément l'utilité. Parce que c'est pas comme... Nous les industriels, on est souvent très pratico-pratique, on met 100, 200 000 balles dans une bécane, on calcule le ROI et on voit au bout de combien de temps c'est rentable. La communication c'est un travail de longue haleine, mais c'est comme le commerce en fait, c'est toutes ces choses qui sont intangibles mais qui pour autant sont hyper importantes pour les entreprises. Tu ne t'en rends pas compte tout de suite, mais tu sais au bout du compte que ça aura des bénéfices.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, tu parles d'investissement dans une bécane. Mon troisième point, c'était une PME industrielle n'a pas besoin d'investir dans des machines modernes.

  • Speaker #0

    Alors là, je suis mitigée aussi. Ça dépend vraiment de ta direction, en fait. Si, par exemple, tu as valeur ajoutée, toi, c'est le service. C'est d'être hyper rapide, de proposer un savoir-faire, de proposer une solution complète, que tu veux être réactif. Là, par exemple, tu n'as pas forcément besoin d'avoir du matériel de dernière génération. Ce qu'il te faut, c'est d'avoir beaucoup de matériel. Je pense à des clients ou des partenaires avec qui je bosse et qui sont tous intégrés. Ils achètent beaucoup de machines d'occasion parce que tout simplement, ils n'ont pas le budget pour acheter que du neuf. Donc pour eux, par exemple, ça ne fait pas sens d'avoir que du matos de dernière génération. À côté de ça, tu as des entreprises qui produisent dans des quantités très importantes, qui font beaucoup de séries, de grandes séries. Là, effectivement, si tu veux rester compétitif en France, mais notamment à l'étranger. vis-à-vis de ce qui rentre de l'étranger, t'es obligé d'avoir du matos de dernière génération. Donc ça dépend de ton positionnement. Par contre, là, il y a un point quand même qui est important, c'est de jamais se laisser dépasser, quelle que soit la proposition de service que tu fasses.

  • Speaker #1

    Très bien à l'écoute du marché et de ce qui se fait autour. Oui,

  • Speaker #0

    oui.

  • Speaker #1

    Ça marche. Là, c'est le mythe pas tapé. Les femmes n'ont pas leur place dans l'industrie. Pas tapé, hein.

  • Speaker #0

    Je ne tape pas, mais bien sûr que les femmes ont leur place dans l'industrie, quoi. Sinon on serait pas là Perrine.

  • Speaker #1

    C'est vrai. C'est pas faux.

  • Speaker #0

    Et la mixité, ça apporte tellement dans nos boîtes. Franchement, moi, j'en suis convaincue. On est quasiment à 50% de femmes chez nous. On est une petite équipe, on est 12. Mais c'est trop bien. Et je vois d'ailleurs l'évolution depuis qu'on est plus de nanas à l'intérieur. Ça fait la différence. C'est plus calme, c'est plus... Je sais pas, ça communique mieux. Il y a moins d'enjeux autour de l'ego. C'est assez fou quand même ce que ça fait d'avoir des hommes et des femmes dans une entreprise.

  • Speaker #1

    Ça se respecte, ça se balance et c'est plus équilibré.

  • Speaker #0

    C'est cool. C'est trop bien.

  • Speaker #1

    Mais ça aussi, je pense que... Bien sûr qu'en te posant la question, je sais ce que tu vas me répondre. Ce serait très bizarre que tu répondes le contraire. Mais on a besoin de l'entendre et de l'entendre et de l'entendre encore.

  • Speaker #0

    Ah mais complètement. Et puis de se dire qu'en fait, on a nos places partout dans les industries. Pas que derrière les bureaux ou dans la communication. C'est à tous les postes, à tous les niveaux.

  • Speaker #1

    Amen to that, comme on dit. Le dernier point, c'était l'industrie française est condamnée face à la concurrence étrangère.

  • Speaker #0

    Alors non, l'industrie française n'est pas condamnée.

  • Speaker #1

    Tu es mitigé un peu je suppose.

  • Speaker #0

    Mais quand même je suis mitigée parce que en fait quand tu vois quand même que tu as des boîtes avec lesquelles tu bosses qui te disent c'est la dernière fois qu'on travaille avec vous parce que on a des boîtes qui sont en Turquie et qui nous envoient exactement la même chose enfin les mêmes pièces que fabriquer pour nous 30% ou 40% moins cher tu te dis mais nous on ne peut pas lutter. Enfin tu prends le coût du travail en France. Sans vouloir faire des marges de malade, tu ne peux pas rivaliser. Donc je pense que sur toutes les pièces qui ont peu de valeur ajoutée, compliqué de rivaliser. Par contre, là où on a une carte à jouer, c'est vraiment sur la notion de service. Et ça veut dire aussi qu'il faut s'orienter vers ces marchés-là.

  • Speaker #1

    C'est ça. Tu ne proposes plus juste une pièce, tu proposes tout le package qui va avec. C'est marrant que tu me donnes l'exemple de la Turquie. Un de mes clients avec qui on discutait la dernière fois, qui effectivement disait qu'il y avait un de leurs clients qu'ils avaient perdu depuis 10 ans, et qui tout d'un coup revient un matin en disant « il me faut absolument cette pièce pour demain » . Et oui, mais je n'ai pas cette réactivité-là. Vous n'êtes plus client. Comment on fait ? « Ah oui, mais mon fournisseur actuel, il n'est pas capable de me livrer dans les temps. Maintenant, il me faut cette pièce. J'ai besoin d'être sauvée. » Ce n'est pas le bon mot, mais d'être sécurisée. et bien oui mais c'est ça aussi d'avoir un... Une boîte qui fait à proximité, t'as un service que tu n'as pas quand tu payes 40% moins cher. Donc il y a cette réalité-là.

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Et c'est un vrai combat. Et c'est triste parce que des fois tu te dis, mais purée, même on parle de l'empreinte carbone et tout ça, et j'ai un client qui me dit, mais moi ça me coûte moins cher. Alors ils sont dans le sud de la France, il me dit, mais moi si on parle purement et simplement d'empreinte carbone, c'est plus intéressant de faire venir des pièces de Chine parce qu'on est juste à côté d'une zone portuaire que de faire traverser des pièces de l'autre bout de la France. Tu dis mais merde, c'est moche quoi. C'est moche pour nous les industries françaises qui nous battons un peu pour rester compétitives.

  • Speaker #1

    C'est ça, oui. Est-ce qu'il y a un autre cliché que je n'ai pas cité et qui t'énerve, que tu aurais aimé désinguer ici ?

  • Speaker #0

    Un cliché que j'aimerais désinguer... Tout à l'heure je te parlais de la place des femmes dans les industries, ou dans l'entreprise de manière générale, qui n'est pas que derrière les bureaux, que derrière... des métiers qu'on apparente plutôt à des métiers féminins. Ça, ça me gave. Parce que je trouve qu'on n'est pas toujours pris en compte comme on devrait l'être. Que ce soit pendant des réunions entre pairs, quand tu es sur un chantier et que tu parles d'un truc technique. Ce n'est pas à toi qu'on va donner la parole en premier. Et tu as toujours besoin de fournir beaucoup plus d'efforts qu'un mec. Et ça, ça me gonfle. Je trouve que ce n'est pas normal. Aujourd'hui, nous aussi, on a fait des études, nous aussi, on a des compétences, on a de l'expérience. Eh bien, ça, il faut en prendre compte, quoi. Ça a changé, le monde a changé. Donc, ne l'oubliez pas.

  • Speaker #1

    Je crois que c'est Jade Lemaitre qui disait ça au micro de Claire Tenaillaud dans l'Industrie qui fait envie. Excellent podcast industriel, n'hésitez pas à aller écouter également. Qui, quand elle partait en présentation avec son collègue, systématiquement, les questions techniques lui étaient destinées à lui. Et même si c'est elle qui répondait, systématiquement, les questions d'après retournaient vers lui. Donc énormément de mal à se positionner, même une fois que, je veux dire, on se trompe au départ, les clichés, tout ça, ok, mais une fois que c'est la femme en présence qui a répondu sur la partie technique, on devrait quand même pouvoir se dire que, ok, c'est elle qui maîtrise cette partie-là. C'est fou, ça me rend dingue.

  • Speaker #0

    Il y a une vraie notion de pouvoir, je trouve, autour de ça, mais moi, vraiment, ça me rend dingue. Des fois, je fais partie de groupements d'entreprises, on a des réunions. T'as une nana, que ce soit moi ou une autre, qui va parler d'un concept ou d'une idée, tu te rends compte que parfois il faut répéter l'idée 2, 3, 4 fois, ou que ce soit repris par un homme, pour que ce soit entendu à sa juste valeur. Des fois tu te dis, putain, mais ça, je l'ai dit en fait. Je l'ai dit il y a 5 minutes ou il y a 10 minutes. Et là, ça apparaît comme la bonne idée, sauf que tu en as déjà parlé. C'est juste que ta voix, des fois, ne porte pas autant que celle d'un homme. Ça, vraiment, c'est relou et il faut que ça change quoi.

  • Speaker #1

    Oui, et d'où se soutenir entre femmes aussi.

  • Speaker #0

    Se soutenir et les éduquer. Il n'y a pas plus tard que cet été, j'ai fait appel à quelqu'un pour me soutenir sur la partie industrielle, sur la partie production, parce que je n'avais pas la compétence pour accompagner mon équipe sur un sujet. Et donc voilà, la personne est intervenue, c'est quelqu'un vraiment que j'adore. Et à la fin, je dis, il y a un truc qui m'a frustrée, c'est que quand on faisait des réunions, C'est moi qui animais les réunions, mais c'est pas moi que tu t'adressais sur la partie technique. Et franchement, j'ai pas trouvé ça cool parce que le client, je le connais depuis que j'ai démarré. Personne d'autre dans l'entreprise le connaît aussi bien que moi. La partie technique, c'est pareil, je l'ai poncée en long, en large, mais c'est pas moi que tu posais les questions. Il m'a dit, je suis désolée, je m'en suis pas rendue compte. Mais voilà, je pense que c'est aussi à nous d'oser dire les choses quand elles nous conviennent pas, pour qu'il y ait une vraie prise de conscience.

  • Speaker #1

    Ça prend encore un peu de charge mentale en plus, mais en tout cas il faut prendre la place. Je suis d'accord. Dites-nous en commentaire s'il y a d'autres mythes que vous aimeriez voir abolis dans cette émission, on les soumettra aux prochains invités. Manon, ça fait maintenant 10 ans que Cintrametaux existe, c'est 10 ans cette année je crois ? Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est pas rien.

  • Speaker #0

    Anniversaire, gros anniversaire cette année.

  • Speaker #1

    Gros anniversaire, c'est déjà fait ?

  • Speaker #0

    On a fait juste le gâteau, mais on fera peut-être une petite fête au 10 plus 1, on sait pas.

  • Speaker #1

    Cool.

  • Speaker #0

    Surprise.

  • Speaker #1

    Ok, je... J'attends mon carton.

  • Speaker #0

    Ouais, ça marche. Ça viendra.

  • Speaker #1

    En tout cas, j'aimerais qu'on profite de ces 10 ans d'entrepreneuriat industriel pour aller donner quelques conseils aux dirigeants, aux entrepreneurs qui se lancent maintenant. Ça se passe dans la prochaine séquence qui s'appelle Cheat Code. Donc dans le Cheat Code, le but c'est de se servir de tes galères pour les transformer en conseils. hyper applicables, hyper actionnables pour faire gagner peut-être pas 10 ans d'expérience mais presque aux gens qui nous écoutent actuellement, le genre de conseils que tu aurais aimé avoir au moment où tu t'es lancée, au moment où tu en aurais eu le plus besoin, juste la veille de la galère par exemple. La première, je vais déjà commencer par celle qui m'inspire au départ parce que créer en 2015 ça veut dire que tu as vécu un petit truc au milieu qui s'appelle le Covid. Je pense que ça a été une galère pour pas mal d'industriels. Comment toi tu l'as vécu ?

  • Speaker #0

    Alors en toute transparence moi quand j'ai entendu le truc arriver aux infos comme tout le monde j'ai appelé mes potes entrepreneurs j'ai dit mais on fait quoi demain on va bosser on va pas bosser bon c'est pas trop je me suis dit peut-être qu'on va avoir deux trois jours de vacances c'était une période de rush pour nous donc j'étais presque contente je sais ça paraît complètement taré de dire ça mais non mais avec le recul oui mais c'est surtout que c'était tellement improbable cette histoire que enfin moi je savais pas sur quel pied danser quoi Et effectivement, on a arrêté de... Les équipes sont restées chez elles pendant plusieurs semaines. Mais avec mon père, on a continué de bosser. Parce qu'on s'est dit, on avait des livrables et on ne sait absolument pas quand est-ce qu'on va sortir de cette crise. Donc on a continué à aller à l'atelier, à produire, à faire tout ce qu'on devait faire comme si de rien n'était, quelque part. Et on a bien fait parce qu'en fait, au moment où ça s'est redéclenché, nous, on était prêts, on a pu livrer à l'heure, etc. Et finalement, il y a quand même beaucoup de secteurs qui ont... Enfin, il y a quand même des secteurs qui n'ont pas souffert de ce Covid, qui ont été plutôt en essor. Et nous, ça n'a pas été des années tant galères que ça.

  • Speaker #1

    On a bien taffé. La décision que tu prends à ce moment-là, c'est de continuer coûte que coûte, en fait. Au maximum de tes capacités, finalement, sans équipe.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est de continuer parce que... Je pars du principe qu'il y a toujours un moment où ça s'éclaircit, où le paysage s'éclaircit, pardon. Et à ce moment-là, il faut être prêt. Si tu attends en te disant... C'est comme dans nos quotidiens. Des merdes, on en a tout le temps. Si on attend que ça passe tout seul, on serait tout le temps les deux pieds dans le plat.

  • Speaker #1

    Je crois que c'est un des trucs que tu m'as dit la première fois qu'on s'est rencontrés. Toi, tu préférais toujours investir au moment où ça n'allait pas. Parce que si tu as un peu de temps à ce moment-là, tu ne l'auras plus jamais après.

  • Speaker #0

    Exactement. Et je continue à faire ça au bout de dix ans. C'est vraiment un truc que... que j'ai dans mon ADN d'entrepreneuse et que j'ai gardé, c'est de ne pas paniquer à chaque fois qu'il y a une baisse de quelque chose. Sinon, tu t'arrêtes d'avancer. Et quand ça repart, tu n'es pas prêt. Mais ça, c'est vrai pour tout dans la vie, pas que dans le boulot.

  • Speaker #1

    Et en plus, au moment du Covid, finalement, tu te retrouves à deux. C'est deux fois plus qu'au démarrage de Saint-Traméto. Donc, tu n'étais pas forcément hyper dépaysée.

  • Speaker #0

    Non, je n'étais pas dépaysée. Puis, j'étais avec mon père. Tu vois, t'as pas du tout la même charge mentale que quand t'as ton usine qui tourne à fond, qu'il faut gérer les appros, les gens, etc. Là, on était plutôt... Enfin, c'est pas les vacances, c'est pas le bon terme, mais tu vois, retrouver back to basics, quoi. Je remets les mains dans le cambouis, je prends le temps de faire les choses, enfin, un truc après l'autre, sans avoir, tu vois, cette charge mentale, mais aussi toutes ces... Tu sais, on est happé en permanence quand tu gères une PME ou quand t'es quelqu'un dirigeant d'une PME. On t'appelle toute la journée pour mille trucs. Là, c'était vraiment...

  • Speaker #1

    Pour organiser un podcast, par exemple.

  • Speaker #0

    Pour organiser un podcast, voilà, pour être interviewée sur un salon alors que t'arrives déjà à pas aller aux toilettes, tu vois. Non mais, ouais, c'était un petit retour au calme. Moi, j'ai presque apprécié cette période, en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, je peux comprendre.

  • Speaker #0

    Au-delà de tous les enjeux qu'il y avait autour.

  • Speaker #1

    Est-ce que vos clients, à ce moment-là, ils sont presque juste contents que vous soyez encore en activité ? Est-ce qu'il y a cette forme de reconnaissance ? Oui,

  • Speaker #0

    il y a cette forme de reconnaissance de dire, malgré la galère, les gens sont là et on peut compter dessus. Et d'ailleurs, pas que pour cet épisode-là de Covid. En fait, de manière générale, je pense que ce qu'on peut retenir des PME, c'est qu'on peut compter sur nous. On a quelqu'un qu'on connaît en face de soi, quelqu'un qui est fiable, qui est investi dans son quotidien. Et c'est ça qui fait la différence. toi tout à l'heure on parlait de La concurrence vis-à-vis de l'international, nous ce qu'on peut apporter c'est cette fiabilité. On est là.

  • Speaker #1

    C'est ce qu'on va retenir je crois, on est là.

  • Speaker #0

    On était là hier, on l'est aujourd'hui, on le sera demain quoi, on est là.

  • Speaker #1

    En préparant cet épisode j'ai vu une autre galère par laquelle t'es passée, en 2016 pour recapitaliser la boîte, comment tu vis cette période là ?

  • Speaker #0

    Bah tu chiales un bon coup, puis après tu t'y remets quoi. Ouais, hyper dur. Parce que pour moi, les premières années, elles ont quand même été hard. Ce que je disais en preambule, je n'y connaissais rien au métier. J'avais 23 piges. Donc, t'es tendre dans tous les sens du terme. T'es tendre parce que t'es jeune, mais t'es tendre parce que t'es novice dans le taf, chaud. Et donc, je me suis énormément investie. J'ai passé beaucoup, beaucoup de temps. C'était des semaines incroyables, des week-ends à bosser tout le temps. Et là, t'as un gros client. Donc il y avait quand même souvent des retards de paiement, donc tu peux te douter que ça pue, mais quand même, il te permet aussi de continuer ta croissance, qui te met à une ardoise de dingue. 40 000 balles quand tu fais 250 000 euros de chiffre d'affaires, ça fait mal. Et bon, discussion avec mes parents, qui sont mes associés, quoi, et qui me disent franchement, qu'est-ce qu'on fait, est-ce qu'on continue, machin. Moi, je leur ai dit, j'ai pas fait tout ce chemin-là pour m'arrêter, quoi. Donc... Là c'était quoi la question ? C'était le conseil ? Ouais,

  • Speaker #1

    j'allais venir au conseil du coup. Non mais bien sûr, c'est hyper intéressant. En fait, il y a une autre question que j'allais te poser d'abord aussi, c'est que, au final, c'est pas si rare une boîte qui se lance, qu'elle soit pas bénéficiaire rapidement.

  • Speaker #0

    Ah bah non !

  • Speaker #1

    Mais quand on est dans une boîte industrielle, t'as des investissements lourds, des machines. Je pense que la question elle est encore plus difficile. Effectivement, quand tes parents te posent la question, qu'est-ce qu'on fait, est-ce qu'on continue ? Ça doit pas être simple à prendre, parce que c'est pas juste... plutôt du côté du service. Au final, je n'ai pas énormément d'investissements. La question est assez simple, est-ce que je peux être rentable à court terme ou pas ? Je n'ai pas de l'immobilisation aussi forte.

  • Speaker #0

    Nous, on a mis trois ans et demi à être rentable. C'est quand même long. Et c'est surtout que ça venait faire une fracture. C'était une fracture par rapport à ce que mes parents avaient vécu dans leur aventure entrepreneuriale. Mon père a commencé dans son garage avec un poste à souder, un investissement minimum. Il a fait petit à petit. Même si, évidemment, ils ont emprunté, ils ont galéré et tout ça, mais ça s'est plus fait crescendo. Alors que dans mon métier à moi, dans le cintrage et le roulage, tout de suite, t'es obligé d'investir dans des machines. Nous, c'était de la machine d'occase. Donc c'était quand même des investissements modérés, mais c'était des invests quand même. Donc tu t'achètes des machines qui coûtent super cher, t'as un bâtiment à amortir, etc. Et en face, t'as pas de client, quoi. Donc tu vois, la résilience sur mon métier et dans mon aventure, elle a été fondamentale. Heureusement que j'ai cette capacité-là. être résiliente parce que sinon j'aurais lâché le steak je pense au bout de six mois quoi.

  • Speaker #1

    Et du coup, est-ce qu'il y a un truc que tu donnerais comme conseil ?

  • Speaker #0

    Ouais ce que je tire de ça alors c'est de ne pas rester seule. Ça c'est un de mes fondamentaux, quelle que soit la galère que tu traverses, enfin parle-en, ne reste pas tout seul avec ta galère. Lève le nez tu vois pour voir qu'il y a quelque chose derrière la barrière. Mais surtout entoure-toi de gens qui sont positifs. Parce que quand tu es en galère, tu as Deux types de personnes. T'as les gens qui vont te dire, ouais je te l'avais bien dit, c'était trop pour toi, et patati et patata. Et là, si t'as déjà la tête dans la cuvette, ça t'appuie sur la tête, ça te finit. Et puis t'as ceux qui vont te dire, attends, où est-ce que t'en es ? Les points positifs, les points négatifs. On va aller chercher les points positifs et surtout là où on peut te trouver de l'aide quoi. Et c'est ça qui fait du bien. C'est de se dire qu'il y a toujours une solution. Et quoi qu'il en soit, dans nos boîtes, il n'y a pas de décision vitale. Tu vois ce que je veux dire ? Même si c'est dur. Même si on passe des crises, on va se relever. On respire, on est vivant. Donc plutôt s'entourer de gens positifs. Ça, ça fait vraiment la différence.

  • Speaker #1

    Hyper intéressant. Est-ce qu'il y a un moment où tu t'es demandé si c'était de la persévérance ou de l'entêtement ?

  • Speaker #0

    Ah bah oui !

  • Speaker #1

    Comment on sait ? Je crois que c'est une question qui est chez tous les entrepreneurs. C'est à partir de quand il faut s'arrêter et quand est-ce qu'il faut persévérer ? Tu sais où ça se place ?

  • Speaker #0

    Moi je fonctionne beaucoup au feeling, je sens les choses, enfin tout le monde sent les choses, mais tu vois il y a des personnes qui sont très pratico-pratiques, qui fonctionnent avec leur... Le prévisionnel ? Ouais, t'as des gens qui fonctionnent avec leur prévisionnel et s'ils en sortent un peu, tu vois, 2, 3, 4 fois, ils se disent c'est pas bon pour... enfin ça peut pas continuer comme ça. Alors moi forcément je fonctionne avec des indicateurs mais je fonctionne vraiment avec mon ressenti. et je suis quelqu'un de nature très optimiste donc j'ai plutôt tendance à me dire on va continuer, on va trouver des solutions etc à côté de moi j'ai mon père que j'adore mais lui qui est plutôt pessimiste donc qui a plutôt tendance à me dire ouais faut pas faire un investissement maintenant ou là c'est trop risqué etc mais qui a quand même un bon flair aussi vous vous complétez pas mal du coup on se complète pas mal ouais c'est pas mal Mais je ne sais pas, je pense qu'il faut s'écouter. Quand même, quand on entreprend, on a un petit peu de flair. Pour l'instant,

  • Speaker #1

    oui. Sinon, en général, on ne le fait pas. Je suis d'accord. Est-ce qu'il y a une galère dont je n'ai pas parlé, que tu aurais envie de nous partager ? Un truc dont tu as tiré un enseignement fort ?

  • Speaker #0

    Une galère que... Oui, je pense que... Un conseil que je voudrais donner, c'est ne pas atteindre son point de rupture. C'est quand même savoir jusqu'où on est prêt à aller. Et ça rejoint un peu ta question précédente, c'est de se dire à quel moment je sais qu'il faut arrêter. Si tu sens à un moment que tu ne te respectes pas, que c'est vraiment trop dur pour toi et que tu ne vois pas l'issue du chemin, ne te mets pas en danger. Parce qu'on peut très vite se retrouver à paix à des choses négatives. Et ouais, il a tombé malade. C'est chaud, c'est quand même éreintant cette vie de chef d'entreprise. Donc il faut savoir où est notre limite personnelle. Et ouais, vraiment quand même prendre soin de soi, c'est important. Si on veut durer dans le temps, et c'est ce qu'on m'avait dit. On m'avait dit, ça me fait rire parce que des fois j'y repense, j'ai beaucoup de chefs d'entreprise qui sont plus vieux que moi forcément, et qui m'ont dit, tu sais Manon, l'entreprise... L'entrepreneuriat, ce n'est pas un sprint, c'est une course de fond. Donc, vas-y, mollo, parce qu'il me voyait au taquet. Je crois que c'est ce qu'on entend le plus, mais en même temps, c'est vrai. Oui, mais c'est une réalité. C'est de se dire, c'est OK de mettre un coup de pouce là, en ce moment, parce qu'il y a une vraie raison et qu'il faut y aller. Mais ne fais pas de ça ton quotidien, parce que sinon, tu t'épuises. Et il y a d'autres choses à côté. Il y a la fête, il y a les karaokés, il y a le sport. il y a tout un tas de trucs trop bien desquels il ne faut pas passer à côté mine de rien on ne vit quand même pas que pour travailler

  • Speaker #1

    Ça marche. Du coup, on a bien regardé dans le rétro. Maintenant, je te propose de sauter dans la Delorean, d'appuyer à fond sur l'accélérateur.

  • Speaker #0

    J'adore.

  • Speaker #1

    Pour un retour vers le futur. Le premier truc que je voulais te demander, c'est comment tu choisis au quotidien tes investissements qui sont finalement les premières briques pour poser le futur. Qu'est-ce qui guide tes décisions là-dessus ?

  • Speaker #0

    Alors avant c'était un peu à la vas-y comme je te pousse parce que j'ai commencé avec des machines d'occasion, donc après tu dis tiens je vais me racheter une machine neuve et puis j'ai besoin de plus de capacités en central, donc je rachète une machine complémentaire etc. Là c'est très intéressant la période que je suis en train de vivre en qualité d'entrepreneuse parce que j'ai beaucoup plus de maturité, j'ai beaucoup plus confiance en moi et en l'entreprise et je sais où je veux aller. Et il y a deux ans j'ai fait une formation avec... Merde c'était qui ? Avec le CETIM. Avec le CETIM qui m'a beaucoup apporté et dans le cadre de cette formation en fait on avait le droit à une demi-journée d'accompagnement avec des personnes qui t'aident à te dresser un portrait mais sous plein d'aspects. Et la nana que j'avais rencontrée m'avait dit vous savez il y a un truc qui est super important pour l'avenir c'est de savoir quel type de bateau vous avez envie de driver quoi. Et j'y avais pas pensé avant. Mais c'est vrai que souvent t'es pris dans ton aventure entrepreneuriale, tu grossis, tu t'embauches des gens, etc. Mais à quel moment tu t'arrêtes en fait ? C'est ça la vraie question, c'est de se dire, moi quel bateau j'ai envie de diriger ? Est-ce que j'ai envie de driver un bateau de 10 personnes, de 20, de 30 ? Et ça, ça m'a aidé à construire ma stratégie et forcément à aller vers les investissements qui étaient nécessaires pour ma boîte. Aujourd'hui tu vois, j'ai quand même un outil de travail qui est assez complet. Ce sur quoi je travaille, ce n'est pas forcément sur des investissements industriels purs et durs, de la machine, bien qu'on investisse constamment, mais c'est plutôt sur tout l'environnement de la production, qui est super important. Souvent en Indus, on parle de la prod, mais tu vois tout ce qui est lancement, fabrication, l'ordre de lancement, tout ce qui est système d'information, montant, descendant, ça au début tu ne peux pas le faire, parce que tu n'as ni le temps ni le cash. Aujourd'hui, tu vois, c'est un peu ma priorité.

  • Speaker #1

    Du coup, c'est quoi la taille de ton bateau ?

  • Speaker #0

    Moi, la taille de mon bateau, c'est de rester sur une boîte avec une dimension humaine forte. J'ai envie de connaître tous les collaborateurs de mon entreprise, parce que pour moi, c'est une aventure humaine. C'est en ça que je tire du plaisir. Et pour moi, le plaisir au quotidien, c'est capital. C'est ce qui me fait avancer. C'est l'huile dans mon moteur. Je ne sais pas, je dirais 20-30 personnes max. Mais si c'est moins, ça me va tout à fait.

  • Speaker #1

    Pas un trop gros bateau. Oui,

  • Speaker #0

    pas un trop gros bateau.

  • Speaker #1

    Ça marche. Et du coup, ça m'amène à la question, ta vision pour CintraMétaux dans 5-10 ans, comment tu vois la suite des choses ?

  • Speaker #0

    Justement, j'ai vraiment envie de prendre ce tournant numérique, parce que, comme je te le disais tout à l'heure, ça fait partie des choses sur lesquelles il ne faut pas qu'on se laisse dépasser. Si on veut être compétitif et si on veut avoir notre place en qualité de PME, en gros aujourd'hui c'est vraiment soit tu as une très très grosse boutique, soit tu as une petite pépite industrielle entre guillemets, et tous tes process sont bien huilés, tu peux avancer vite, tu peux répondre très rapidement à tes clients, tu peux apporter du service. Et c'est tous les petits outils qu'on peut développer en périphérie de la prod qui nous aident à atteindre cet objectif. Donc moi c'est ça, c'est d'avoir une PME industrielle de 20 personnes. avec des process bien huilés, une belle agilité et une équipe qui est hyper motivée.

  • Speaker #1

    Qu'on vienne pour toi pour un ensemble de services et pas juste le produit finalement. Est-ce que c'est la direction que tu vois prendre à l'industrie française aussi ?

  • Speaker #0

    En fait, je vois vraiment, encore une fois, deux routes se dessiner. Soit les PME qui font pas mal de croissance externe et qui, au final, deviennent un groupe qui intègre des financiers dans leur capital, etc. Parce qu'ils font corps et du coup, ils sont beaucoup plus forts. Soit vraiment de la petite PME hyper spécialisée qui n'a pas les mêmes atouts qu'une grosse structure industrielle, tu vois. Pour moi, c'est les deux routes qui seront prises.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas d'entre-deux.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas d'entre-deux. Ça me fait un peu penser à tout ce qui est agroalimentaire. Avant, tu avais plusieurs... Je ne sais pas comment exprimer ça, mais tu vois, avant, tu avais les fermes. Tu avais soit les fermes, après, tu as eu les grosses industries. Et tu n'as plus d'entre-deux, en fait. Moi, je pense que l'industrie, ce sera à peu près pareil. Soit tu auras les tout-petits qui sortiront le répingle du jeu, soit tu auras les très gros qui feront tourner... 95% du marché quoi.

  • Speaker #1

    C'est pas une hyper bonne nouvelle pour les PME intermédiaires quoi.

  • Speaker #0

    Ben c'est pas que c'est pas une bonne nouvelle, c'est qu'en fait il faut choisir, il faut choisir et il faut prendre les décisions qui s'imposent. Tu vois moi j'aimerais bien, tu me parlais des invests tout à l'heure, j'aimerais bien rentrer encore certains savoir-faire en interne qu'aujourd'hui je sous-traite pour être autonome un maximum tu vois.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Pas faire de la rentabilité à outrance sur de la très grosse série, parce que c'est pas mon ADN, mais par contre, t'apporter énormément de services, et être autonome sur mon giron. Donc c'est un choix. Tu vois, j'aurais pu te dire, moi j'ai envie d'investir dans des super bonnes machines, dernière technologie, etc., et de cracher de la pièce. C'est pas mon envie, mais c'est un choix. Mais je pense qu'aujourd'hui, il faut être clairvoyant, quoi. Il faut prendre une direction, si tu veux survivre.

  • Speaker #1

    Ça marche. Sur ton site internet, tu mentionnes la... La cobotique, c'est quelque chose que tu as étudié.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu attendais de cette technologie ? Pour rappel, pour ceux qui ne savent pas, la cobotique, c'est vraiment d'installer de la robotique, mais qui induit une collaboration homme-machine. C'est vraiment du travail commun. Tu m'arrêtes si je me trompe ?

  • Speaker #0

    C'est exactement ça, oui.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu en attendais ? Qu'est-ce que ça a donné ? Tu en es où sur le sujet ?

  • Speaker #0

    Pourquoi je me suis orientée là-dessus ? Parce que je trouve que c'est hyper intéressant pour des boîtes comme nous qui avons plusieurs typologies de marché. mais pas de très grosses séries. Parce que tu vois, tu peux installer des îles robotisées, mais ça, ça va quand tu as du produit propre ou quand tu as des marchés assez conséquents. Je me disais, c'est bien pour les petites séries qu'on fabrique et aussi parce que j'avais beaucoup de mal à trouver du personnel, je pense comme beaucoup de collègues à moi, et même sur des tâches à faible valeur ajoutée. Et je me suis dit, plutôt que de prendre des personnes qui ne vont pas trouver de sens dans ce qu'ils font au quotidien, ou sur lesquels il y aura de la pénibilité, parce qu'il y a ça aussi, quand tu fais tout le temps des trucs répétitifs, tu t'épuises, pourquoi pas faire bosser une machine plutôt qu'un homme ? Sauf que quand on l'a étudiée, on s'est rendu compte que dans notre secteur, ce n'était pas si évident que ça, de déployer l'acrobatique. Donc aujourd'hui, je suis plutôt en stand-by sur cette technologie, mais je n'abdique pas, j'y reviendrai.

  • Speaker #1

    Ça marche. Peut-être que l'évolution de la technologie ira dans ce sens-là aussi. Toi, en fait, tu cherches une polyvalence.

  • Speaker #0

    Moi, je cherchais une polyvalence. Et je cherchais à faire monter en compétence mes équipes, sauf que le travail de base, entre guillemets, il faut quand même le faire. Donc je voulais le redistribuer à une machine plutôt qu'à un homme.

  • Speaker #1

    Ce que j'en retiens et ce que je trouve hyper important, c'est de rappeler que la technologie ne sauvera pas tout. Il y a un besoin au départ, tu as étudié une voie pour potentiellement régler ton problème, ce n'est pas la bonne. Déjà, la technologie peut évoluer et ça peut venir plus tard, mais au final, il y a peut-être d'autres voies à explorer avant. On revient toujours au problème pour trouver la bonne solution. Il n'y a pas une technologie qui est magique. Je prêche un peu pour ma paroisse, mais c'est le message que j'aime bien rappeler en général.

  • Speaker #0

    Tu as complètement raison. Mais il faut explorer, c'est ça aussi. Il ne faut pas avoir peur de mettre un pied dans le truc et de retirer son pied. Si ça ne nous convient pas, on essaye autre chose. Jusqu'à ce que ça marche.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, on le voit beaucoup avec l'IA. La technologie a énormément avancé ces derniers temps. Ça va encore avancer. Il y a des choses qui ne sont toujours pas possibles, qui demain le seront. Il suffit de ne pas se laisser dépasser. Magnifique lapsus.

  • Speaker #0

    Lapsus ! Voilà.

  • Speaker #1

    Donc de ne pas se laisser dépasser. Et de toujours... Toujours au fait de des avancées et d'avancer comme ça. Du coup, c'est quoi ton prochain chantier ?

  • Speaker #0

    Mon prochain chantier ? Mon prochain chantier d'investissement ?

  • Speaker #1

    C'est le prochain virage que tu prends, la prochaine chose sur laquelle tu as envie de travailler. Ça peut être une formation, ça peut être un investissement. Ta prochaine décision que tu as envie de prendre pour CintraMétaux.

  • Speaker #0

    Parce que là, on travaille fort sur la digitalisation, mais toi, tu penses à autre chose.

  • Speaker #1

    Non pas forcément.

  • Speaker #0

    Ça pour moi ça me tient vraiment à cœur.

  • Speaker #1

    C'est le projet en cours et tu vas à fond dedans. Ouais je vais à fond dedans. Il n'y a pas de rupture là pour l'instant c'est ça que...

  • Speaker #0

    Non non ça on est dedans, j'ai une chargée de projet qui est rentrée il y a quelques mois, qui est super, une petite jeune, une nana.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Et ça ça gaze bien et je pense que ça va beaucoup nous apporter. Et il y a autre chose aussi c'est la certification, l'ISO 9001. Ça fait longtemps que j'en parle que je veux le mettre en place, mais j'attendais de staffer un peu plus mon équipe pour pouvoir le déployer quoi. Parce que c'est bien beau d'avoir 15 000 projets mais il faut que les gens suivent.

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Donc voilà, c'est le prochain.

  • Speaker #1

    Ça marche. On va bientôt arriver à la fin de cet épisode et on va passer à la section questions signatures. Donc moi le but c'est que je vous pose à tous mes invités les mêmes questions à la fin. Après je compare les vacances. Ça après je...

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as besoin de vacances ?

  • Speaker #1

    J'ai besoin de vacances, c'est pas faux. Comme ça, après, je compare les réponses et puis je peux vous noter et vous classer.

  • Speaker #0

    La pression ! Je déconne.

  • Speaker #1

    Mais imagine quand même.

  • Speaker #0

    J'ai peur. Vas-y, je t'écoute.

  • Speaker #1

    La première question, c'est quoi ton pire souvenir lié au numérique ?

  • Speaker #0

    Alors, mon pire souvenir, il est récent. Moi, j'ai une mémoire de poisson rouge, mais récemment, j'ai dû taffer sur les... Mince, comment ça s'appelle ? Le congé... Non, attends, si. Congé individuel de formation. Non, c'est pas le congé. Si, c'est le congé ?

  • Speaker #1

    Si, je crois que ça marche. Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Le si ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Congé individuel de formation.

  • Speaker #0

    Sur le congé individuel de formation. Et en fait, j'étais pas du tout à jour sur ce truc pour mes salariés et pour moi-même aussi, parce que j'y ai le droit. Et franchement, j'ai dû passer mes 10 heures sur le site qui m'a renvoyée à gauche, puis à droite, puis sur une autre interface. Je me dis, moi, j'ai un peu plus de 30 piges, j'ai déjà du mal. Mais un mec de 50 ou 60 balais, il aurait été complètement perdu.

  • Speaker #1

    Marrant, sur cette question-là, les services de l'État numérique reviennent très souvent. Si ce n'est pas l'URSSAF, c'est les impôts. Catastrophe.

  • Speaker #0

    Donc, bad experience.

  • Speaker #1

    C'est ça. Quel conseil tu donnerais à la petite Manon qui s'apprête à bosser dans la finance et qui ne sait pas encore ce qu'il attend devant elle ? C'est quoi la petite phrase que tu lui glisserais ?

  • Speaker #0

    De se laisser porter par les rencontres. Parce que moi, c'est comme ça que je fais depuis 15 ans. Et franchement, j'ai eu tellement de belles surprises. Et je continue d'en avoir encore. On ne se lasse jamais. Si on écoute un peu les gens qui sont autour de nous, on se dit qu'il y a des opportunités de partout. C'est beau.

  • Speaker #1

    J'aime beaucoup. Je garde. C'est bon, je serais bien notée. Tu es 1 sur 1 là.

  • Speaker #0

    Tu es la première,

  • Speaker #1

    tu inaugures. Très beau message, je prends. Et ma dernière question, c'était... Qu'est-ce que tu ferais si tu étais ministre de l'Industrie ? Ce serait quoi ta première mesure ?

  • Speaker #0

    Ma première mesure ? Supprimer l'IS pour les PME de moins de 20 personnes ? Non, ce serait pas ça. Non, ce serait, je pense, un guichet unique pour les PME industrielles. Ça, ce serait vraiment super bien. Tu vois, ça fait écho à la galère. En fait, je trouve que plus le temps passe, et pourtant je suis une jeunette dans le milieu, on n'a que 10 ans, mais plus le temps passe, plus on a d'obligations, plus on a de contraintes. On nous demande en qualité d'entrepreneur de mettre des choses en place, de contrôler des choses, d'accompagner les salariés pour leur montée en compétences, de gérer le volet sécuritaire, etc. Mais qui nous accompagne ?

  • Speaker #1

    Un guichet unique qui réunirait tous les services, toutes les aides possibles au même endroit ?

  • Speaker #0

    toutes les aides, enfin toutes les obligations et toutes les aides qui vont en face tu sais jamais s'il faut t'adresser à l'URSSAF, à la DRETS tu sais jamais si t'es concerné par ça ou si t'es pas concerné tu vois, en gros t'as un petit peu de conseil de la part de ton cabinet juridique, de ton cabinet comptable si t'es un avocat il te fait aussi remonter des trucs ta banque te fait remonter des choses mais des moments t'as besoin d'avoir une centralisation de l'information tu vois Comme on le fait quand on dirige nos boîtes et qu'on fait un plan d'investissement ou un plan financier, etc. Faites-nous un plan d'obligation pour l'année. Moi, j'ai vraiment le sentiment qu'on marche sur des œufs et qu'on n'est pas bien aidés quand même en France. Donc ça, ce serait top.

  • Speaker #1

    Je suis complètement d'accord et je pense que ça rendrait même service aux boîtes qui font du service pour l'industrie. Se faire référencer au bon endroit et en fait, créer des rencontres. Tu as ce besoin, tu as ce problème, tu n'as pas la compétence en interne. voilà qui peut t'aider, voilà comment tu peux être aidé ou pas aidé d'ailleurs en fonction. Mais ça pourrait fluidifier aussi les possibilités d'investissement. Je garde, on va écrire au ministre. C'est bon, c'est validé. Maintenant, on va arriver au mot de la fin. Si nos auditeurs avaient un truc à retenir de cet épisode, ce serait quoi ?

  • Speaker #0

    C'est un truc que... J'adore la musique. Ça me berce vraiment pour tout dans ma vie. Ça me met en joie, ça me fait pleurer. Et quand je fais de la route, comme c'est le cas pour venir au podcast aujourd'hui, j'écoute de la musique. Et j'ai découvert une chanson de Lavillier de Terre Noire. Et dans cette chanson, il disait... Il y avait un message, le message était « Soyons plus frères que fiers » . Et ça m'a fait chaud au cœur et je me suis dit « Ouais, en fait, le message que j'ai envie de faire passer aujourd'hui, c'est ça. C'est « Soyons plus frères que fiers » . On nous dit beaucoup, enfin on parle beaucoup de self-love, de se faire du bien, de faire des choses que pour nous. Mais en fait, tout seul, on n'est rien quoi. Et on n'est rien aussi bien dans notre vie perso que dans notre vie pro. Et moi, je trouve que dans une ère qui n'est quand même pas facile... Ça fait déjà un petit moment que ça dure, ça va encore durer, il ne faut pas se leurrer. Il y a une instabilité géopolitique, il y a des problématiques environnementales, il y a plein de choses qui ne sont pas gaies. Et si on ne fait pas corps tous ensemble pour passer à travers les nuages, franchement, la vie va être difficile. Donc faisons les choses avec cœur, avec joie et surtout faisons-les ensemble. Ça c'est mon petit message.

  • Speaker #1

    Et bien je prends. Comment on te suit ? Comment on suit Cintramétaux ? Comment on rentre en contact avec toi si on veut travailler avec toi ?

  • Speaker #0

    Eh bien, on a un super site internet qui a été refait il n'y a pas longtemps, www.cintrametaux.fr. Vous pouvez nous suivre aussi sur LinkedIn. Là, c'est le vecteur de communication principal de l'entreprise, donc vous pouvez voir les nouveautés et nos actualités. Et puis voilà, sur le site, vous trouverez toutes nos coordonnées, donc n'hésitez pas, on est là pour vous répondre.

  • Speaker #1

    Ça marche. On mettra tous les liens dans la description pour que les gens puissent te retrouver facilement. Et puis, la chanson de Terre Noire et Bernard Lavillier que tu nous as fait découvrir, on mettra ça aussi. C'était le premier épisode de ce talk industriel hors du commun. Pour commencer, je vous ai prévu un épisode par mois pour se lancer. Et entre deux épisodes, je vous laisse toujours avec le format audio. Donc, ce n'est pas comme si je vous abandonnais non plus. Mais en tout cas, pour ne pas rater le suivant, le mieux, c'est de s'abonner. Avec Manon, on a vu que l'industrie, c'était avant tout une histoire de passion, moins que de formation. Et quand on a besoin de retrouver du sens dans son métier, l'industrie peut facilement y apporter du concret. Je vous laisse là-dessus, je vous dis à très vite et d'ici là, n'oubliez pas d'oser l'efficacité.

Chapters

  • Teaser

    00:00

  • Bienvenue dans Oser l'efficacité

    00:36

  • I need a hero

    00:45

  • C'est classe ou ça casse

    09:33

  • Mythe ou Réalité

    12:48

  • Cheat Code

    24:20

  • Retour vers le futur

    36:23

  • Questions signature

    46:12

  • Suivre l'actualité de Manon et de Cintramétaux

    51:50

  • À bientôt dans Oser l'efficacité

    52:28

Description

Inspiration - Cintramétaux : Bâtir une PME qui dure


Cintrage de tubes, résilience et rock’n’roll : 10 ans d’industrie racontés par Manon Cuillerat


📌 Dans cet épisode, découvre :

  • Cintrage de tubes : pourquoi ce savoir-faire reste clé en France

  • La naissance de Cintramétaux : de la chaudronnerie familiale à une usine créée from scratch

  • Communication industrielle : “parler vrai” pour gagner des clients

  • Mythe vs réalité dans l'industrie

  • Stratégie PME : choisir la taille de son “bateau”, investir au bon moment, digitalisation, agilité

  • Résilience : les “cheat codes” pour tenir sans s’épuiser

  • Cobotique & IA : promesses et limites terrain

  • Leadership au féminin : la mixité qui booste performance et communication claire, en atelier comme en réunion


🎯 À écouter si :

  • Tu diriges une PME/ETI et veux comprendre comment le cintrage de tubes s’intègre à la chaîne de valeur

  • Tu veux un retour d’expérience vrai sur la création et la croissance d’une usine

  • Tu hésites entre machine neuve/occasion, externaliser/intégrer, et cherches une grille de lecture pragmatique

  • Tu veux des idées concrètes pour communiquer sans “bullshit”

  • Tu t’interroges sur la place des femmes en atelier et les leviers culture/management


👉 Découvre plus ici :


💬 Dis-nous en commentaire : quel mythe sur l’industrie veux-tu qu’on démonte au prochain épisode ?

Avant de partir, tu peux :

  • 📲 T’abonner pour ne manquer aucun épisode

  • Laisser un commentaire et une note ⭐⭐⭐⭐⭐ si tu aimes le contenu ! Ça m’aide énormément.


Tu peux également me suivre sur LinkedIn et Instagram pour continuer la conversation et rester informé des dernières nouveautés :


Digetik, tous droits réservés. Un podcast réalisé et animé par Perrine Thiébaut

Graphisme et identité visuelle : Elise Rondard

Musique Intro et Outro : Annabelle Thiébaut

Montage : Annabelle Thiébaut


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    On a tous notre super pouvoir, comment on veut que les gens, que les clients, que les partenaires soient au courant de ce qui se passe chez nous si on ne communique pas à l'extérieur. Moi j'aime. C'est rock. C'est classe et c'est rock. Je ne tape pas mais bien sûr que les femmes ont leur place dans l'industrie. Et mon père me dit donc à 6 mois de passer mon diplôme, écoute Manon j'aimerais bien qu'on monte un truc tous ensemble. Le cintrage pour eux comme pour moi c'était vraiment une nouvelle activité.

  • Speaker #1

    Bah tu chiales un bon coup.

  • Speaker #0

    Moi je leur ai dit j'ai pas fait tout ce chemin là pour m'arrêter. C'est ça la vraie question, c'est de se dire, moi quel bateau j'ai envie de diriger ? Est-ce que j'ai envie de driver un bateau de 10 personnes, de 20, de 30 ?

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Oser l'Efficacité, le talk qui met à l'honneur les héros et héroïnes de l'industrie. Aujourd'hui, je reçois Manon Cuillera, la présidente de CintraMetaux. Alors je ne vais pas trop en dire parce que tu vas tout nous raconter dans cet épisode, mais en gros on va parler de métal et de centrage.

  • Speaker #0

    Exactement !

  • Speaker #1

    Ben voilà, j'ai tout bon ! Du coup je vais te lancer sur la première question. Comment est-ce que tu es tombée dans l'industrie ? Est-ce que c'est plutôt une araignée radioactive qui t'a piqué, ça t'a surprise ou t'as toujours été dedans en fait ?

  • Speaker #0

    Alors j'ai toujours été dedans parce que je suis une fille d'entrepreneuse et de parents qui tenaient une chaudronnerie inox. Donc j'ai toujours bossé dans la chaudronnerie familiale. Je ne devrais pas le dire si elle a... protection de l'enfance, mais voilà, j'étais mineure et j'azotais les cuves que mon père était en train de souder parce qu'il n'y avait que moi qui passais à l'intérieur. Donc c'est comme ça que j'ai découvert cet univers en fait.

  • Speaker #1

    Et tu n'as pas du tout fait tes études là au départ ? Tu te destinais à autre chose ?

  • Speaker #0

    Non, non, je n'étais pas destinée à faire ça. Moi, j'ai fait des études. Je voulais être dans la gastronomie. Je voulais être coiffeuse. Ensuite, je voulais être dans la gastronomie. Après, j'ai voulu faire du commerce et du coup j'ai fait toutes mes études en alternance parce que mes parents, voyant que j'étais pas toujours très stable et que j'avais 15 000 idées à la seconde, ils m'ont dit au lieu de partir tout de suite vers un bac plus 5, tu vas déjà nous faire un BTS, puis une licence, puis un master. Et j'ai démarré ma vie professionnelle chez mes parents, ce qui n'était pas prévu du tout au départ. J'ai fait deux ans d'alternance dans la chaudronnerie familiale. Je devais bosser dans une boîte qui s'appelle Fermob que tout le monde connaît. Et bon, il y a eu un petit quoi que je n'ai pas pu faire mon alternance là-bas. Et je me suis retrouvée deux semaines avant de commencer l'école. Et je me suis dit, je ne vais pas perdre une année. Donc, allez, je vais aider mes parents à développer le business. Donc, j'ai fait deux ans comme ça. Et après, je suis partie dans les finances. Donc, revirage à 180 degrés. Et j'y suis retournée à l'industrie.

  • Speaker #1

    Pourquoi ce changement d'avis ? C'est toujours dans cette idée d'avoir mille idées à la seconde ? Tu t'es dit que la finance, pourquoi pas ?

  • Speaker #0

    Oui, parce que... Effectivement, j'ai toujours 15 000 idées à la seconde et surtout je me fie beaucoup aux gens que je rencontre. J'ai très souvent des coups de cœur, mais des coups de cœur professionnels, amicals, etc. Et en fait, un jour je vais sur un salon parce que je voulais découvrir d'autres univers. Et je rencontre un monsieur qui s'appelle Mickaël Perrotin, qui lui était là pour recruter des gens sur des postes en CDI et qui faisait du courtage de prêts. Alors moi je ne savais pas du tout ce que c'était. Et il avait un aura, ce mec, quelque chose qui m'a énormément inspirée. Et ça a matché tout de suite. Je lui ai dit, moi je ne sais pas trop ce que je veux faire, je vais continuer mes études l'année prochaine, j'en cherche une alternance. Et lui, il recherchait quelqu'un un temps plein. Et franchement, ça a matché comme ça. Donc j'ai démarré dans les finances grâce à lui. Et ensuite, j'ai continué mes études en alternance dans son entreprise. Voilà, c'est comme ça que je suis partie dans les finances.

  • Speaker #1

    Ok, et du coup derrière, de nouveaux revirements de situation. Mais tu retournes chez tes parents ou tu crées Cintrametaux à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Alors en fait, mes parents, j'étais en deuxième année de master et j'étais responsable d'une agence de courtage sur Annecy. Et mon père me dit à six mois de passer mon diplôme, écoute Manon, j'aimerais bien qu'on monte un truc tous ensemble. Toi t'adores le développement, le commerce, t'as fait de la finance depuis plusieurs années. Lui il avait toute la partie technique et ma mère plutôt gestion. J'ai envie qu'on fasse un truc ensemble. Je lui ai dit ok, mais qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ? Parce que moi retourner dans l'entreprise familiale ça ne m'intéressait pas. Clairement ils étaient leaders sur leur boîte et moi j'ai besoin de prendre les projets à corps. À corps et à cœur. Et il me dit soit on monte une boîte qui fait de la découpe laser, soit on monte une usine de cintrage. Alors découpe laser je voyais à peu près ce que c'était. mais ça poussait comme des champignons à l'époque et je n'avais pas envie de me retrouver dépendante de l'activité de mes parents parce qu'ils auraient représenté une bonne partie de mon chiffre d'affaires. Donc j'ai dit non et j'ai fait mon mémoire de fin d'études, pas sur l'entreprise dans laquelle j'étais à l'époque, mais en dérogation sur la création d'une boîte de cintrage. Et je me suis rendue compte que du cintrage, il y en avait de partout et qu'il n'y avait pas tant d'acteurs que ça. Donc j'ai dit à mes parents, allez c'est parti, on monte un truc de cintrage. Donc c'est vraiment une pure création. Avec mes parents. Je ne sais pas si on en reparlera plus tard, mais voilà, c'est une création.

  • Speaker #1

    Ça marche. Et donc quand tu te lances, au départ t'es toute seule ?

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Ça se passe comment tes journées à ce moment-là ? Parce que le cintrage effectivement, quand je l'imagine, c'est quand même des gros process. C'est quoi une journée de Manon au moment où tu lances cintramétaux ?

  • Speaker #0

    Alors ça a énormément changé en dix ans, mais je me souviens d'une des premières fois où je suis... Mes premiers jours en fait, j'étais dans un atelier qui faisait 450 m² avec un bureau. J'étais toute seule. Avec deux machines et un petit bureau, donc c'était immense pour moi. Et là tu te dis, purée, mais par quoi je vais commencer quoi ? Qu'est-ce que je fais ? Je veux voir des clients, j'essaie d'apprendre le métier parce que je n'y connaissais vraiment rien. J'avais beau bosser avec mes parents pendant les vacances, le cintrage pour eux comme pour moi, c'était vraiment une nouvelle activité. Donc les premiers jours, déjà tu te dis, tu vas apprendre le métier. Donc tu es avec les fabricants de machines. T'apprends à piloter comme tu peux les bécanes, sachant que quand c'est pas ta formation de base, que t'es pas une technicienne, tu pars quand même d'en dessous de zéro. Et puis le soir j'allais voir mon père pour qu'il m'apprenne la lecture de plan, parce que ça non plus je connaissais pas, et je voyais ma mère pour la partie plutôt gestion commerce. Donc les premières journées c'est purement de la découverte. T'as l'impression d'être à l'école, sauf que t'as pas de maître d'apprentissage, faut que tu te démerdes un peu tout seul.

  • Speaker #1

    Il faut que t'apprennes à la fois. trouver tes clients parce qu'il faut manger à un moment, mais aussi savoir ce que tu vas délivrer à tes clients. Je ne suis pas sûre qu'il y ait beaucoup de gens qui se soient confrontés à cette situation-là.

  • Speaker #0

    C'est assez fou. Je pense qu'on ne se rend pas compte. Tu sais, quand on te dit, « Tiens, ça te dit de monter un truc. » Mais oui, avec plaisir, ça va être génial. Et puis, tu te retrouves avec ton petit vélo en train de dire, tu te dis, « Mais par quoi je commence ? »

  • Speaker #1

    Ça casse quand même sacrément des barrières sur le fait qu'il faut savoir dans quoi tu te lances avant de se lancer.

  • Speaker #0

    Oui, quand même. mais Quand je regarde dans le rétro, je me dis que finalement, quand tu as envie, que tu es motivée, tu y arrives. Mais ce n'est pas facile. Les débuts ne sont pas faciles.

  • Speaker #1

    Tu m'étonnes. D'ailleurs, comment tu expliquerais l'activité de Cintrametaux à un enfant de 10 ans ?

  • Speaker #0

    Alors, je lui dirais qu'on fait de la déformation à froid de tubes métalliques. Et très vulgairement, on donne des formes courbes à des tubes qui, à la base, sont droits. Et on les transforme pour leur donner vie en des produits qu'on voit dans notre vie de tous les jours. Par exemple, son guidon de vélo, le pot d'échappement de la voiture de ses parents, s'il va au ski, les perches à ski. C'est vraiment ce qu'on fait chez nous et si on veut étayer un petit peu le principe, on fait du cintrage, du roulage, mais pas que. C'est-à-dire qu'on fournit à nos clients des produits qui sont prêts à être montés chez eux, clés en main.

  • Speaker #1

    Toujours à partir de la déformation de tuyaux métal.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Ça marche. Et si tu devais comparer ta boîte à une série, un film, parce que moi j'adore les références pop culture, donc voilà, s'il y a un truc qui t'inspire ou un super héros, tu dirais que ça ressemblerait à quoi ?

  • Speaker #0

    Alors, instinctivement, quand tu me demandes ça, je pense à Mercredi Adams.

  • Speaker #1

    C'est marrant !

  • Speaker #0

    Ouais, c'est assez dark, mais c'est tout de suite à ça que j'ai pensé, parce que déjà, il y a vraiment la notion de famille, et chez nous, quand même, c'est une boîte familiale, puisque mes parents m'ont rejoint. 4 ans après la création. Ils font partie du capital, mais en tant qu'opérationnels, ils m'ont rejoint au bout de 4 ans. Donc voilà, j'ai toujours mes parents, ma mère sur l'épaule droite, mon père sur l'épaule gauche. Donc voilà, ça me fait penser à ça. Et parce que quand même, la PME, c'est surtout au démarrage, c'est l'histoire de mille galères. Tu te lèves le matin, tu te demandes un peu s'il va te tomber sur le coin du nez, mais finalement, tu trouves toujours des solutions. Voilà. Et c'est drôle parce que quand... Quand on a échangé un petit peu avant l'émission, j'ai partagé la question à mon équipe. Et il y en a qui m'ont répondu les quatre fantastiques. On m'a beaucoup parlé de super-héros en disant, ouais, en fait, on a tous notre super-pouvoir. Et comme on est une PME, finalement, à nous tous, on arrive à faire un truc qui est plutôt chouette. On trouve toujours des solutions.

  • Speaker #1

    J'adore ta boîte parce que je suis convaincue qu'on est tous des super-héros, en particulier dans l'industrie. Donc, je suis ravie que l'idée soit partagée chez Cintrametaux et tout, en tout cas. C'est cool.

  • Speaker #0

    Complètement.

  • Speaker #1

    Ça marche. Manon, il y a un des trucs qui te rend différente et remarquable aussi, c'est le fait que tu utilises beaucoup la communication pour parler de ta boîte, ce qui est encore assez rare dans l'industrie, ce qu'on essaye un peu de briser. Du coup, j'ai fait bosser ChatGPT pour avoir des idées pour CintraMetaux et avoir des slogans un petit peu catchy parce que tu en as déjà. créateur de courbes et de belles histoires, moi j'adore celui-là. Donc voilà, je vais t'en proposer quelques-uns. Ça se passe dans la séquence, c'est classe ou ça casse ? L'idée, elle est simple. Je te donne un slogan, tu me dis si c'est classe, tu l'utilises tout de suite, c'est génial, t'aurais pu me payer pour ça, super. Ou ça casse, retourne chez ta mère, laisse la communication aux professionnels.

  • Speaker #0

    Ok, allez.

  • Speaker #1

    Alors le premier. Cintra métaux plie mais ne rompt pas.

  • Speaker #0

    C'est classe.

  • Speaker #1

    C'est classe ? Ouais,

  • Speaker #0

    c'est classe.

  • Speaker #1

    On l'utilise ?

  • Speaker #0

    J'aime.

  • Speaker #1

    Super. J'ai nos tubes, c'est pas sur Europe 2, c'est dans nos ateliers. Il est pas au-dessus là, j'avoue.

  • Speaker #0

    Allez, ça casse.

  • Speaker #1

    J'ai vu ta tête, je préfère te mettre à l'aise. Moi, j'ai aucun problème. Je pourrais toujours dire que c'est ChatGpt qui a fait. Je les ai retravaillés un peu, mais ça, je le dis pas.

  • Speaker #0

    C'était pas assez instinctif.

  • Speaker #1

    De la souplesse, mais du solide.

  • Speaker #0

    C'est classe.

  • Speaker #1

    Ouais,

  • Speaker #0

    ça me plaît.

  • Speaker #1

    Ici, ça roule pour nos clients.

  • Speaker #0

    Moi, j'aime.

  • Speaker #1

    C'est rock.

  • Speaker #0

    C'est classe et c'est rock. Ça marche.

  • Speaker #1

    On cintre les vestiaires, pas vos vestes.

  • Speaker #0

    Ça casse.

  • Speaker #1

    Ça casse. Non, ça casse. J'en ai 3 sur 5. J'en ai 3 sur 5, c'est pas si mal.

  • Speaker #0

    Franchement, c'est pas mal. Je te garde.

  • Speaker #1

    Bon, du coup... dites-nous en commentaire celui que vous avez préféré ou si vous en avez d'autres à proposer à Manon parce qu'elle est toujours à la recherche de nouvelles idées pour sa communication. D'ailleurs, qu'est-ce qui guide ta communication ? Est-ce que tu as des limites ? Est-ce qu'il y a des choses que tu t'interdis ? Comment tu y vas là-dessus ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai des limites. Dans le sens où quand vous travaillez avec une boîte de com, on vous propose des sujets ou des directions. Moi, ma limite, c'est de jamais faire quelque chose qui ne me ressemble pas. Je déteste ça et je ne suis pas du tout à l'aise. Parfois, je trouve que les idées sont bonnes, mais ça ne me correspond pas. Ça, c'est ma limite. Et ma deuxième limite, c'est de... Enfin, je ne veux jamais parler pour ne rien dire. S'il n'y a pas de message de fond derrière, si c'est juste pour dire « Tiens, on a décidé qu'on faisait deux posts par mois et qu'on n'a pas un sujet qui correspond, on y va quand même » , ça, ce n'est pas mon truc.

  • Speaker #1

    Ok, donc tu préfères ne pas communiquer que de parler dans le vide. Ok,

  • Speaker #0

    carrément.

  • Speaker #1

    Ça marche.

  • Speaker #0

    C'est d'ailleurs ce que je reproche aux réseaux sociaux aujourd'hui. Et c'est là où tu te dis où est-ce que tu places le curseur dans ta communication. Parce qu'on sent quand même qu'il y a une direction qui est prise vers parfois du storytelling, etc. Je trouve que ça n'a pas forcément d'apport, mais en même temps, c'est tendance. Ce n'est pas évident de trouver sa place et de savoir vraiment ce que tu veux faire. Oui,

  • Speaker #1

    je comprends. Ça marche. Dans ta communication, ce que je perçois en tout cas, c'est d'essayer d'aller casser les mythes. qu'il y a sur l'industrie, d'essayer d'ouvrir ce monde un peu plus au grand public. Du coup, ce que je te propose dans la prochaine séquence, c'est d'aller répondre à tout le monde en même temps sur les mythes de l'industrie. Je vais t'en proposer cinq. Et ça se passe dans la séquence mythes ou réalité. Je te propose cinq mythes. Et sur ces cinq mythes, tu me dis de 0 à 100% s'ils sont complètement mythes, donc 0% ou réalité. complètement réalité à 100% et tu me dis dans ta réalité justement comment ça se concrétise et ce que tu as envie de faire pour aller à l'encontre de ça on est d'accord que je peux être au milieu du curseur bien sûr absolument c'est le but tout à fait l'industrie c'est forcément bruyant

  • Speaker #0

    50% On ne va pas dire que ce n'est pas bruyant parce qu'on a quand même des machines. Tout n'est pas électrique dans nos ateliers, on coupe du métal. Il y a de la friction de métal, ça fait du bruit. Mais par contre, on a tout ce qu'il faut pour se protéger du bruit. Donc voilà, je te dirais 50%.

  • Speaker #1

    Ça marche. Vous êtes équipée sur toute la partie de pouvoir se protéger du bruit, mais entendre quand même ce qui se passe autour. Il y a pas mal d'innovations là-dessus en ce moment.

  • Speaker #0

    Tu as des casques, tu as des... comment ça s'appelle ? Des oriettes,

  • Speaker #1

    des bouchons.

  • Speaker #0

    Des bouchons spécifiques où effectivement tu as une filtration du bruit. Tu peux entendre quand quelqu'un te parle parce que quand même il faut que ce soit... Tu vois, il faut que niveau sécurité ce soit OK. Mais n'empêche qu'il faut que ça te protège. Donc oui, on a ce qu'il faut.

  • Speaker #1

    Donc tu es isolée du bruit, mais pas isolée des autres.

  • Speaker #0

    Exactement. Après, ce n'est pas toujours évident de faire porter les EPI à tout le monde. Moi, ça va, j'ai quand même beaucoup de jeunes générations avec moi. Donc ils ont conscience de ça. Les plus anciens parfois c'est un peu la bagarre quoi.

  • Speaker #1

    Tu sens que ça change justement avec les générations, qu'il y a une sensibilisation qui est plus forte ?

  • Speaker #0

    Ah ouais complètement. Ils sont même plus demandeurs que l'inverse.

  • Speaker #1

    Ok. Ouais,

  • Speaker #0

    c'est cool.

  • Speaker #1

    Communiquer c'est une perte de temps, seul le produit compte ?

  • Speaker #0

    Ah bah non, 0%. Enfin 0%, clairement. Pour moi communiquer c'est vraiment montrer ce qu'il y a à l'intérieur et le faire ressortir dehors. Comment on veut que les gens savent... Que les gens, que les clients, que les partenaires soient au courant de ce qui se passe chez nous si on ne communique pas à l'extérieur. C'est dommage de créer toute cette valeur-là et de ne pas en parler. Pour moi, c'est obligatoire aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Pour autant, tu dis que c'est complètement faux. Tu vois que c'est appliqué beaucoup ou qu'il y a encore des choses à faire pour que ça se démocratise ?

  • Speaker #0

    Tu veux dire que les gens ne communiquent pas suffisamment ? Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça.

  • Speaker #0

    Ah oui, il y a encore du taf.

  • Speaker #1

    Donc tout le monde n'est pas au courant que c'est faux ?

  • Speaker #0

    Tout le monde n'est pas au courant que c'est faux. Et je pense que les gens ne perçoivent pas forcément l'utilité. Parce que c'est pas comme... Nous les industriels, on est souvent très pratico-pratique, on met 100, 200 000 balles dans une bécane, on calcule le ROI et on voit au bout de combien de temps c'est rentable. La communication c'est un travail de longue haleine, mais c'est comme le commerce en fait, c'est toutes ces choses qui sont intangibles mais qui pour autant sont hyper importantes pour les entreprises. Tu ne t'en rends pas compte tout de suite, mais tu sais au bout du compte que ça aura des bénéfices.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, tu parles d'investissement dans une bécane. Mon troisième point, c'était une PME industrielle n'a pas besoin d'investir dans des machines modernes.

  • Speaker #0

    Alors là, je suis mitigée aussi. Ça dépend vraiment de ta direction, en fait. Si, par exemple, tu as valeur ajoutée, toi, c'est le service. C'est d'être hyper rapide, de proposer un savoir-faire, de proposer une solution complète, que tu veux être réactif. Là, par exemple, tu n'as pas forcément besoin d'avoir du matériel de dernière génération. Ce qu'il te faut, c'est d'avoir beaucoup de matériel. Je pense à des clients ou des partenaires avec qui je bosse et qui sont tous intégrés. Ils achètent beaucoup de machines d'occasion parce que tout simplement, ils n'ont pas le budget pour acheter que du neuf. Donc pour eux, par exemple, ça ne fait pas sens d'avoir que du matos de dernière génération. À côté de ça, tu as des entreprises qui produisent dans des quantités très importantes, qui font beaucoup de séries, de grandes séries. Là, effectivement, si tu veux rester compétitif en France, mais notamment à l'étranger. vis-à-vis de ce qui rentre de l'étranger, t'es obligé d'avoir du matos de dernière génération. Donc ça dépend de ton positionnement. Par contre, là, il y a un point quand même qui est important, c'est de jamais se laisser dépasser, quelle que soit la proposition de service que tu fasses.

  • Speaker #1

    Très bien à l'écoute du marché et de ce qui se fait autour. Oui,

  • Speaker #0

    oui.

  • Speaker #1

    Ça marche. Là, c'est le mythe pas tapé. Les femmes n'ont pas leur place dans l'industrie. Pas tapé, hein.

  • Speaker #0

    Je ne tape pas, mais bien sûr que les femmes ont leur place dans l'industrie, quoi. Sinon on serait pas là Perrine.

  • Speaker #1

    C'est vrai. C'est pas faux.

  • Speaker #0

    Et la mixité, ça apporte tellement dans nos boîtes. Franchement, moi, j'en suis convaincue. On est quasiment à 50% de femmes chez nous. On est une petite équipe, on est 12. Mais c'est trop bien. Et je vois d'ailleurs l'évolution depuis qu'on est plus de nanas à l'intérieur. Ça fait la différence. C'est plus calme, c'est plus... Je sais pas, ça communique mieux. Il y a moins d'enjeux autour de l'ego. C'est assez fou quand même ce que ça fait d'avoir des hommes et des femmes dans une entreprise.

  • Speaker #1

    Ça se respecte, ça se balance et c'est plus équilibré.

  • Speaker #0

    C'est cool. C'est trop bien.

  • Speaker #1

    Mais ça aussi, je pense que... Bien sûr qu'en te posant la question, je sais ce que tu vas me répondre. Ce serait très bizarre que tu répondes le contraire. Mais on a besoin de l'entendre et de l'entendre et de l'entendre encore.

  • Speaker #0

    Ah mais complètement. Et puis de se dire qu'en fait, on a nos places partout dans les industries. Pas que derrière les bureaux ou dans la communication. C'est à tous les postes, à tous les niveaux.

  • Speaker #1

    Amen to that, comme on dit. Le dernier point, c'était l'industrie française est condamnée face à la concurrence étrangère.

  • Speaker #0

    Alors non, l'industrie française n'est pas condamnée.

  • Speaker #1

    Tu es mitigé un peu je suppose.

  • Speaker #0

    Mais quand même je suis mitigée parce que en fait quand tu vois quand même que tu as des boîtes avec lesquelles tu bosses qui te disent c'est la dernière fois qu'on travaille avec vous parce que on a des boîtes qui sont en Turquie et qui nous envoient exactement la même chose enfin les mêmes pièces que fabriquer pour nous 30% ou 40% moins cher tu te dis mais nous on ne peut pas lutter. Enfin tu prends le coût du travail en France. Sans vouloir faire des marges de malade, tu ne peux pas rivaliser. Donc je pense que sur toutes les pièces qui ont peu de valeur ajoutée, compliqué de rivaliser. Par contre, là où on a une carte à jouer, c'est vraiment sur la notion de service. Et ça veut dire aussi qu'il faut s'orienter vers ces marchés-là.

  • Speaker #1

    C'est ça. Tu ne proposes plus juste une pièce, tu proposes tout le package qui va avec. C'est marrant que tu me donnes l'exemple de la Turquie. Un de mes clients avec qui on discutait la dernière fois, qui effectivement disait qu'il y avait un de leurs clients qu'ils avaient perdu depuis 10 ans, et qui tout d'un coup revient un matin en disant « il me faut absolument cette pièce pour demain » . Et oui, mais je n'ai pas cette réactivité-là. Vous n'êtes plus client. Comment on fait ? « Ah oui, mais mon fournisseur actuel, il n'est pas capable de me livrer dans les temps. Maintenant, il me faut cette pièce. J'ai besoin d'être sauvée. » Ce n'est pas le bon mot, mais d'être sécurisée. et bien oui mais c'est ça aussi d'avoir un... Une boîte qui fait à proximité, t'as un service que tu n'as pas quand tu payes 40% moins cher. Donc il y a cette réalité-là.

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Et c'est un vrai combat. Et c'est triste parce que des fois tu te dis, mais purée, même on parle de l'empreinte carbone et tout ça, et j'ai un client qui me dit, mais moi ça me coûte moins cher. Alors ils sont dans le sud de la France, il me dit, mais moi si on parle purement et simplement d'empreinte carbone, c'est plus intéressant de faire venir des pièces de Chine parce qu'on est juste à côté d'une zone portuaire que de faire traverser des pièces de l'autre bout de la France. Tu dis mais merde, c'est moche quoi. C'est moche pour nous les industries françaises qui nous battons un peu pour rester compétitives.

  • Speaker #1

    C'est ça, oui. Est-ce qu'il y a un autre cliché que je n'ai pas cité et qui t'énerve, que tu aurais aimé désinguer ici ?

  • Speaker #0

    Un cliché que j'aimerais désinguer... Tout à l'heure je te parlais de la place des femmes dans les industries, ou dans l'entreprise de manière générale, qui n'est pas que derrière les bureaux, que derrière... des métiers qu'on apparente plutôt à des métiers féminins. Ça, ça me gave. Parce que je trouve qu'on n'est pas toujours pris en compte comme on devrait l'être. Que ce soit pendant des réunions entre pairs, quand tu es sur un chantier et que tu parles d'un truc technique. Ce n'est pas à toi qu'on va donner la parole en premier. Et tu as toujours besoin de fournir beaucoup plus d'efforts qu'un mec. Et ça, ça me gonfle. Je trouve que ce n'est pas normal. Aujourd'hui, nous aussi, on a fait des études, nous aussi, on a des compétences, on a de l'expérience. Eh bien, ça, il faut en prendre compte, quoi. Ça a changé, le monde a changé. Donc, ne l'oubliez pas.

  • Speaker #1

    Je crois que c'est Jade Lemaitre qui disait ça au micro de Claire Tenaillaud dans l'Industrie qui fait envie. Excellent podcast industriel, n'hésitez pas à aller écouter également. Qui, quand elle partait en présentation avec son collègue, systématiquement, les questions techniques lui étaient destinées à lui. Et même si c'est elle qui répondait, systématiquement, les questions d'après retournaient vers lui. Donc énormément de mal à se positionner, même une fois que, je veux dire, on se trompe au départ, les clichés, tout ça, ok, mais une fois que c'est la femme en présence qui a répondu sur la partie technique, on devrait quand même pouvoir se dire que, ok, c'est elle qui maîtrise cette partie-là. C'est fou, ça me rend dingue.

  • Speaker #0

    Il y a une vraie notion de pouvoir, je trouve, autour de ça, mais moi, vraiment, ça me rend dingue. Des fois, je fais partie de groupements d'entreprises, on a des réunions. T'as une nana, que ce soit moi ou une autre, qui va parler d'un concept ou d'une idée, tu te rends compte que parfois il faut répéter l'idée 2, 3, 4 fois, ou que ce soit repris par un homme, pour que ce soit entendu à sa juste valeur. Des fois tu te dis, putain, mais ça, je l'ai dit en fait. Je l'ai dit il y a 5 minutes ou il y a 10 minutes. Et là, ça apparaît comme la bonne idée, sauf que tu en as déjà parlé. C'est juste que ta voix, des fois, ne porte pas autant que celle d'un homme. Ça, vraiment, c'est relou et il faut que ça change quoi.

  • Speaker #1

    Oui, et d'où se soutenir entre femmes aussi.

  • Speaker #0

    Se soutenir et les éduquer. Il n'y a pas plus tard que cet été, j'ai fait appel à quelqu'un pour me soutenir sur la partie industrielle, sur la partie production, parce que je n'avais pas la compétence pour accompagner mon équipe sur un sujet. Et donc voilà, la personne est intervenue, c'est quelqu'un vraiment que j'adore. Et à la fin, je dis, il y a un truc qui m'a frustrée, c'est que quand on faisait des réunions, C'est moi qui animais les réunions, mais c'est pas moi que tu t'adressais sur la partie technique. Et franchement, j'ai pas trouvé ça cool parce que le client, je le connais depuis que j'ai démarré. Personne d'autre dans l'entreprise le connaît aussi bien que moi. La partie technique, c'est pareil, je l'ai poncée en long, en large, mais c'est pas moi que tu posais les questions. Il m'a dit, je suis désolée, je m'en suis pas rendue compte. Mais voilà, je pense que c'est aussi à nous d'oser dire les choses quand elles nous conviennent pas, pour qu'il y ait une vraie prise de conscience.

  • Speaker #1

    Ça prend encore un peu de charge mentale en plus, mais en tout cas il faut prendre la place. Je suis d'accord. Dites-nous en commentaire s'il y a d'autres mythes que vous aimeriez voir abolis dans cette émission, on les soumettra aux prochains invités. Manon, ça fait maintenant 10 ans que Cintrametaux existe, c'est 10 ans cette année je crois ? Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est pas rien.

  • Speaker #0

    Anniversaire, gros anniversaire cette année.

  • Speaker #1

    Gros anniversaire, c'est déjà fait ?

  • Speaker #0

    On a fait juste le gâteau, mais on fera peut-être une petite fête au 10 plus 1, on sait pas.

  • Speaker #1

    Cool.

  • Speaker #0

    Surprise.

  • Speaker #1

    Ok, je... J'attends mon carton.

  • Speaker #0

    Ouais, ça marche. Ça viendra.

  • Speaker #1

    En tout cas, j'aimerais qu'on profite de ces 10 ans d'entrepreneuriat industriel pour aller donner quelques conseils aux dirigeants, aux entrepreneurs qui se lancent maintenant. Ça se passe dans la prochaine séquence qui s'appelle Cheat Code. Donc dans le Cheat Code, le but c'est de se servir de tes galères pour les transformer en conseils. hyper applicables, hyper actionnables pour faire gagner peut-être pas 10 ans d'expérience mais presque aux gens qui nous écoutent actuellement, le genre de conseils que tu aurais aimé avoir au moment où tu t'es lancée, au moment où tu en aurais eu le plus besoin, juste la veille de la galère par exemple. La première, je vais déjà commencer par celle qui m'inspire au départ parce que créer en 2015 ça veut dire que tu as vécu un petit truc au milieu qui s'appelle le Covid. Je pense que ça a été une galère pour pas mal d'industriels. Comment toi tu l'as vécu ?

  • Speaker #0

    Alors en toute transparence moi quand j'ai entendu le truc arriver aux infos comme tout le monde j'ai appelé mes potes entrepreneurs j'ai dit mais on fait quoi demain on va bosser on va pas bosser bon c'est pas trop je me suis dit peut-être qu'on va avoir deux trois jours de vacances c'était une période de rush pour nous donc j'étais presque contente je sais ça paraît complètement taré de dire ça mais non mais avec le recul oui mais c'est surtout que c'était tellement improbable cette histoire que enfin moi je savais pas sur quel pied danser quoi Et effectivement, on a arrêté de... Les équipes sont restées chez elles pendant plusieurs semaines. Mais avec mon père, on a continué de bosser. Parce qu'on s'est dit, on avait des livrables et on ne sait absolument pas quand est-ce qu'on va sortir de cette crise. Donc on a continué à aller à l'atelier, à produire, à faire tout ce qu'on devait faire comme si de rien n'était, quelque part. Et on a bien fait parce qu'en fait, au moment où ça s'est redéclenché, nous, on était prêts, on a pu livrer à l'heure, etc. Et finalement, il y a quand même beaucoup de secteurs qui ont... Enfin, il y a quand même des secteurs qui n'ont pas souffert de ce Covid, qui ont été plutôt en essor. Et nous, ça n'a pas été des années tant galères que ça.

  • Speaker #1

    On a bien taffé. La décision que tu prends à ce moment-là, c'est de continuer coûte que coûte, en fait. Au maximum de tes capacités, finalement, sans équipe.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est de continuer parce que... Je pars du principe qu'il y a toujours un moment où ça s'éclaircit, où le paysage s'éclaircit, pardon. Et à ce moment-là, il faut être prêt. Si tu attends en te disant... C'est comme dans nos quotidiens. Des merdes, on en a tout le temps. Si on attend que ça passe tout seul, on serait tout le temps les deux pieds dans le plat.

  • Speaker #1

    Je crois que c'est un des trucs que tu m'as dit la première fois qu'on s'est rencontrés. Toi, tu préférais toujours investir au moment où ça n'allait pas. Parce que si tu as un peu de temps à ce moment-là, tu ne l'auras plus jamais après.

  • Speaker #0

    Exactement. Et je continue à faire ça au bout de dix ans. C'est vraiment un truc que... que j'ai dans mon ADN d'entrepreneuse et que j'ai gardé, c'est de ne pas paniquer à chaque fois qu'il y a une baisse de quelque chose. Sinon, tu t'arrêtes d'avancer. Et quand ça repart, tu n'es pas prêt. Mais ça, c'est vrai pour tout dans la vie, pas que dans le boulot.

  • Speaker #1

    Et en plus, au moment du Covid, finalement, tu te retrouves à deux. C'est deux fois plus qu'au démarrage de Saint-Traméto. Donc, tu n'étais pas forcément hyper dépaysée.

  • Speaker #0

    Non, je n'étais pas dépaysée. Puis, j'étais avec mon père. Tu vois, t'as pas du tout la même charge mentale que quand t'as ton usine qui tourne à fond, qu'il faut gérer les appros, les gens, etc. Là, on était plutôt... Enfin, c'est pas les vacances, c'est pas le bon terme, mais tu vois, retrouver back to basics, quoi. Je remets les mains dans le cambouis, je prends le temps de faire les choses, enfin, un truc après l'autre, sans avoir, tu vois, cette charge mentale, mais aussi toutes ces... Tu sais, on est happé en permanence quand tu gères une PME ou quand t'es quelqu'un dirigeant d'une PME. On t'appelle toute la journée pour mille trucs. Là, c'était vraiment...

  • Speaker #1

    Pour organiser un podcast, par exemple.

  • Speaker #0

    Pour organiser un podcast, voilà, pour être interviewée sur un salon alors que t'arrives déjà à pas aller aux toilettes, tu vois. Non mais, ouais, c'était un petit retour au calme. Moi, j'ai presque apprécié cette période, en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, je peux comprendre.

  • Speaker #0

    Au-delà de tous les enjeux qu'il y avait autour.

  • Speaker #1

    Est-ce que vos clients, à ce moment-là, ils sont presque juste contents que vous soyez encore en activité ? Est-ce qu'il y a cette forme de reconnaissance ? Oui,

  • Speaker #0

    il y a cette forme de reconnaissance de dire, malgré la galère, les gens sont là et on peut compter dessus. Et d'ailleurs, pas que pour cet épisode-là de Covid. En fait, de manière générale, je pense que ce qu'on peut retenir des PME, c'est qu'on peut compter sur nous. On a quelqu'un qu'on connaît en face de soi, quelqu'un qui est fiable, qui est investi dans son quotidien. Et c'est ça qui fait la différence. toi tout à l'heure on parlait de La concurrence vis-à-vis de l'international, nous ce qu'on peut apporter c'est cette fiabilité. On est là.

  • Speaker #1

    C'est ce qu'on va retenir je crois, on est là.

  • Speaker #0

    On était là hier, on l'est aujourd'hui, on le sera demain quoi, on est là.

  • Speaker #1

    En préparant cet épisode j'ai vu une autre galère par laquelle t'es passée, en 2016 pour recapitaliser la boîte, comment tu vis cette période là ?

  • Speaker #0

    Bah tu chiales un bon coup, puis après tu t'y remets quoi. Ouais, hyper dur. Parce que pour moi, les premières années, elles ont quand même été hard. Ce que je disais en preambule, je n'y connaissais rien au métier. J'avais 23 piges. Donc, t'es tendre dans tous les sens du terme. T'es tendre parce que t'es jeune, mais t'es tendre parce que t'es novice dans le taf, chaud. Et donc, je me suis énormément investie. J'ai passé beaucoup, beaucoup de temps. C'était des semaines incroyables, des week-ends à bosser tout le temps. Et là, t'as un gros client. Donc il y avait quand même souvent des retards de paiement, donc tu peux te douter que ça pue, mais quand même, il te permet aussi de continuer ta croissance, qui te met à une ardoise de dingue. 40 000 balles quand tu fais 250 000 euros de chiffre d'affaires, ça fait mal. Et bon, discussion avec mes parents, qui sont mes associés, quoi, et qui me disent franchement, qu'est-ce qu'on fait, est-ce qu'on continue, machin. Moi, je leur ai dit, j'ai pas fait tout ce chemin-là pour m'arrêter, quoi. Donc... Là c'était quoi la question ? C'était le conseil ? Ouais,

  • Speaker #1

    j'allais venir au conseil du coup. Non mais bien sûr, c'est hyper intéressant. En fait, il y a une autre question que j'allais te poser d'abord aussi, c'est que, au final, c'est pas si rare une boîte qui se lance, qu'elle soit pas bénéficiaire rapidement.

  • Speaker #0

    Ah bah non !

  • Speaker #1

    Mais quand on est dans une boîte industrielle, t'as des investissements lourds, des machines. Je pense que la question elle est encore plus difficile. Effectivement, quand tes parents te posent la question, qu'est-ce qu'on fait, est-ce qu'on continue ? Ça doit pas être simple à prendre, parce que c'est pas juste... plutôt du côté du service. Au final, je n'ai pas énormément d'investissements. La question est assez simple, est-ce que je peux être rentable à court terme ou pas ? Je n'ai pas de l'immobilisation aussi forte.

  • Speaker #0

    Nous, on a mis trois ans et demi à être rentable. C'est quand même long. Et c'est surtout que ça venait faire une fracture. C'était une fracture par rapport à ce que mes parents avaient vécu dans leur aventure entrepreneuriale. Mon père a commencé dans son garage avec un poste à souder, un investissement minimum. Il a fait petit à petit. Même si, évidemment, ils ont emprunté, ils ont galéré et tout ça, mais ça s'est plus fait crescendo. Alors que dans mon métier à moi, dans le cintrage et le roulage, tout de suite, t'es obligé d'investir dans des machines. Nous, c'était de la machine d'occase. Donc c'était quand même des investissements modérés, mais c'était des invests quand même. Donc tu t'achètes des machines qui coûtent super cher, t'as un bâtiment à amortir, etc. Et en face, t'as pas de client, quoi. Donc tu vois, la résilience sur mon métier et dans mon aventure, elle a été fondamentale. Heureusement que j'ai cette capacité-là. être résiliente parce que sinon j'aurais lâché le steak je pense au bout de six mois quoi.

  • Speaker #1

    Et du coup, est-ce qu'il y a un truc que tu donnerais comme conseil ?

  • Speaker #0

    Ouais ce que je tire de ça alors c'est de ne pas rester seule. Ça c'est un de mes fondamentaux, quelle que soit la galère que tu traverses, enfin parle-en, ne reste pas tout seul avec ta galère. Lève le nez tu vois pour voir qu'il y a quelque chose derrière la barrière. Mais surtout entoure-toi de gens qui sont positifs. Parce que quand tu es en galère, tu as Deux types de personnes. T'as les gens qui vont te dire, ouais je te l'avais bien dit, c'était trop pour toi, et patati et patata. Et là, si t'as déjà la tête dans la cuvette, ça t'appuie sur la tête, ça te finit. Et puis t'as ceux qui vont te dire, attends, où est-ce que t'en es ? Les points positifs, les points négatifs. On va aller chercher les points positifs et surtout là où on peut te trouver de l'aide quoi. Et c'est ça qui fait du bien. C'est de se dire qu'il y a toujours une solution. Et quoi qu'il en soit, dans nos boîtes, il n'y a pas de décision vitale. Tu vois ce que je veux dire ? Même si c'est dur. Même si on passe des crises, on va se relever. On respire, on est vivant. Donc plutôt s'entourer de gens positifs. Ça, ça fait vraiment la différence.

  • Speaker #1

    Hyper intéressant. Est-ce qu'il y a un moment où tu t'es demandé si c'était de la persévérance ou de l'entêtement ?

  • Speaker #0

    Ah bah oui !

  • Speaker #1

    Comment on sait ? Je crois que c'est une question qui est chez tous les entrepreneurs. C'est à partir de quand il faut s'arrêter et quand est-ce qu'il faut persévérer ? Tu sais où ça se place ?

  • Speaker #0

    Moi je fonctionne beaucoup au feeling, je sens les choses, enfin tout le monde sent les choses, mais tu vois il y a des personnes qui sont très pratico-pratiques, qui fonctionnent avec leur... Le prévisionnel ? Ouais, t'as des gens qui fonctionnent avec leur prévisionnel et s'ils en sortent un peu, tu vois, 2, 3, 4 fois, ils se disent c'est pas bon pour... enfin ça peut pas continuer comme ça. Alors moi forcément je fonctionne avec des indicateurs mais je fonctionne vraiment avec mon ressenti. et je suis quelqu'un de nature très optimiste donc j'ai plutôt tendance à me dire on va continuer, on va trouver des solutions etc à côté de moi j'ai mon père que j'adore mais lui qui est plutôt pessimiste donc qui a plutôt tendance à me dire ouais faut pas faire un investissement maintenant ou là c'est trop risqué etc mais qui a quand même un bon flair aussi vous vous complétez pas mal du coup on se complète pas mal ouais c'est pas mal Mais je ne sais pas, je pense qu'il faut s'écouter. Quand même, quand on entreprend, on a un petit peu de flair. Pour l'instant,

  • Speaker #1

    oui. Sinon, en général, on ne le fait pas. Je suis d'accord. Est-ce qu'il y a une galère dont je n'ai pas parlé, que tu aurais envie de nous partager ? Un truc dont tu as tiré un enseignement fort ?

  • Speaker #0

    Une galère que... Oui, je pense que... Un conseil que je voudrais donner, c'est ne pas atteindre son point de rupture. C'est quand même savoir jusqu'où on est prêt à aller. Et ça rejoint un peu ta question précédente, c'est de se dire à quel moment je sais qu'il faut arrêter. Si tu sens à un moment que tu ne te respectes pas, que c'est vraiment trop dur pour toi et que tu ne vois pas l'issue du chemin, ne te mets pas en danger. Parce qu'on peut très vite se retrouver à paix à des choses négatives. Et ouais, il a tombé malade. C'est chaud, c'est quand même éreintant cette vie de chef d'entreprise. Donc il faut savoir où est notre limite personnelle. Et ouais, vraiment quand même prendre soin de soi, c'est important. Si on veut durer dans le temps, et c'est ce qu'on m'avait dit. On m'avait dit, ça me fait rire parce que des fois j'y repense, j'ai beaucoup de chefs d'entreprise qui sont plus vieux que moi forcément, et qui m'ont dit, tu sais Manon, l'entreprise... L'entrepreneuriat, ce n'est pas un sprint, c'est une course de fond. Donc, vas-y, mollo, parce qu'il me voyait au taquet. Je crois que c'est ce qu'on entend le plus, mais en même temps, c'est vrai. Oui, mais c'est une réalité. C'est de se dire, c'est OK de mettre un coup de pouce là, en ce moment, parce qu'il y a une vraie raison et qu'il faut y aller. Mais ne fais pas de ça ton quotidien, parce que sinon, tu t'épuises. Et il y a d'autres choses à côté. Il y a la fête, il y a les karaokés, il y a le sport. il y a tout un tas de trucs trop bien desquels il ne faut pas passer à côté mine de rien on ne vit quand même pas que pour travailler

  • Speaker #1

    Ça marche. Du coup, on a bien regardé dans le rétro. Maintenant, je te propose de sauter dans la Delorean, d'appuyer à fond sur l'accélérateur.

  • Speaker #0

    J'adore.

  • Speaker #1

    Pour un retour vers le futur. Le premier truc que je voulais te demander, c'est comment tu choisis au quotidien tes investissements qui sont finalement les premières briques pour poser le futur. Qu'est-ce qui guide tes décisions là-dessus ?

  • Speaker #0

    Alors avant c'était un peu à la vas-y comme je te pousse parce que j'ai commencé avec des machines d'occasion, donc après tu dis tiens je vais me racheter une machine neuve et puis j'ai besoin de plus de capacités en central, donc je rachète une machine complémentaire etc. Là c'est très intéressant la période que je suis en train de vivre en qualité d'entrepreneuse parce que j'ai beaucoup plus de maturité, j'ai beaucoup plus confiance en moi et en l'entreprise et je sais où je veux aller. Et il y a deux ans j'ai fait une formation avec... Merde c'était qui ? Avec le CETIM. Avec le CETIM qui m'a beaucoup apporté et dans le cadre de cette formation en fait on avait le droit à une demi-journée d'accompagnement avec des personnes qui t'aident à te dresser un portrait mais sous plein d'aspects. Et la nana que j'avais rencontrée m'avait dit vous savez il y a un truc qui est super important pour l'avenir c'est de savoir quel type de bateau vous avez envie de driver quoi. Et j'y avais pas pensé avant. Mais c'est vrai que souvent t'es pris dans ton aventure entrepreneuriale, tu grossis, tu t'embauches des gens, etc. Mais à quel moment tu t'arrêtes en fait ? C'est ça la vraie question, c'est de se dire, moi quel bateau j'ai envie de diriger ? Est-ce que j'ai envie de driver un bateau de 10 personnes, de 20, de 30 ? Et ça, ça m'a aidé à construire ma stratégie et forcément à aller vers les investissements qui étaient nécessaires pour ma boîte. Aujourd'hui tu vois, j'ai quand même un outil de travail qui est assez complet. Ce sur quoi je travaille, ce n'est pas forcément sur des investissements industriels purs et durs, de la machine, bien qu'on investisse constamment, mais c'est plutôt sur tout l'environnement de la production, qui est super important. Souvent en Indus, on parle de la prod, mais tu vois tout ce qui est lancement, fabrication, l'ordre de lancement, tout ce qui est système d'information, montant, descendant, ça au début tu ne peux pas le faire, parce que tu n'as ni le temps ni le cash. Aujourd'hui, tu vois, c'est un peu ma priorité.

  • Speaker #1

    Du coup, c'est quoi la taille de ton bateau ?

  • Speaker #0

    Moi, la taille de mon bateau, c'est de rester sur une boîte avec une dimension humaine forte. J'ai envie de connaître tous les collaborateurs de mon entreprise, parce que pour moi, c'est une aventure humaine. C'est en ça que je tire du plaisir. Et pour moi, le plaisir au quotidien, c'est capital. C'est ce qui me fait avancer. C'est l'huile dans mon moteur. Je ne sais pas, je dirais 20-30 personnes max. Mais si c'est moins, ça me va tout à fait.

  • Speaker #1

    Pas un trop gros bateau. Oui,

  • Speaker #0

    pas un trop gros bateau.

  • Speaker #1

    Ça marche. Et du coup, ça m'amène à la question, ta vision pour CintraMétaux dans 5-10 ans, comment tu vois la suite des choses ?

  • Speaker #0

    Justement, j'ai vraiment envie de prendre ce tournant numérique, parce que, comme je te le disais tout à l'heure, ça fait partie des choses sur lesquelles il ne faut pas qu'on se laisse dépasser. Si on veut être compétitif et si on veut avoir notre place en qualité de PME, en gros aujourd'hui c'est vraiment soit tu as une très très grosse boutique, soit tu as une petite pépite industrielle entre guillemets, et tous tes process sont bien huilés, tu peux avancer vite, tu peux répondre très rapidement à tes clients, tu peux apporter du service. Et c'est tous les petits outils qu'on peut développer en périphérie de la prod qui nous aident à atteindre cet objectif. Donc moi c'est ça, c'est d'avoir une PME industrielle de 20 personnes. avec des process bien huilés, une belle agilité et une équipe qui est hyper motivée.

  • Speaker #1

    Qu'on vienne pour toi pour un ensemble de services et pas juste le produit finalement. Est-ce que c'est la direction que tu vois prendre à l'industrie française aussi ?

  • Speaker #0

    En fait, je vois vraiment, encore une fois, deux routes se dessiner. Soit les PME qui font pas mal de croissance externe et qui, au final, deviennent un groupe qui intègre des financiers dans leur capital, etc. Parce qu'ils font corps et du coup, ils sont beaucoup plus forts. Soit vraiment de la petite PME hyper spécialisée qui n'a pas les mêmes atouts qu'une grosse structure industrielle, tu vois. Pour moi, c'est les deux routes qui seront prises.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas d'entre-deux.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas d'entre-deux. Ça me fait un peu penser à tout ce qui est agroalimentaire. Avant, tu avais plusieurs... Je ne sais pas comment exprimer ça, mais tu vois, avant, tu avais les fermes. Tu avais soit les fermes, après, tu as eu les grosses industries. Et tu n'as plus d'entre-deux, en fait. Moi, je pense que l'industrie, ce sera à peu près pareil. Soit tu auras les tout-petits qui sortiront le répingle du jeu, soit tu auras les très gros qui feront tourner... 95% du marché quoi.

  • Speaker #1

    C'est pas une hyper bonne nouvelle pour les PME intermédiaires quoi.

  • Speaker #0

    Ben c'est pas que c'est pas une bonne nouvelle, c'est qu'en fait il faut choisir, il faut choisir et il faut prendre les décisions qui s'imposent. Tu vois moi j'aimerais bien, tu me parlais des invests tout à l'heure, j'aimerais bien rentrer encore certains savoir-faire en interne qu'aujourd'hui je sous-traite pour être autonome un maximum tu vois.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Pas faire de la rentabilité à outrance sur de la très grosse série, parce que c'est pas mon ADN, mais par contre, t'apporter énormément de services, et être autonome sur mon giron. Donc c'est un choix. Tu vois, j'aurais pu te dire, moi j'ai envie d'investir dans des super bonnes machines, dernière technologie, etc., et de cracher de la pièce. C'est pas mon envie, mais c'est un choix. Mais je pense qu'aujourd'hui, il faut être clairvoyant, quoi. Il faut prendre une direction, si tu veux survivre.

  • Speaker #1

    Ça marche. Sur ton site internet, tu mentionnes la... La cobotique, c'est quelque chose que tu as étudié.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu attendais de cette technologie ? Pour rappel, pour ceux qui ne savent pas, la cobotique, c'est vraiment d'installer de la robotique, mais qui induit une collaboration homme-machine. C'est vraiment du travail commun. Tu m'arrêtes si je me trompe ?

  • Speaker #0

    C'est exactement ça, oui.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu en attendais ? Qu'est-ce que ça a donné ? Tu en es où sur le sujet ?

  • Speaker #0

    Pourquoi je me suis orientée là-dessus ? Parce que je trouve que c'est hyper intéressant pour des boîtes comme nous qui avons plusieurs typologies de marché. mais pas de très grosses séries. Parce que tu vois, tu peux installer des îles robotisées, mais ça, ça va quand tu as du produit propre ou quand tu as des marchés assez conséquents. Je me disais, c'est bien pour les petites séries qu'on fabrique et aussi parce que j'avais beaucoup de mal à trouver du personnel, je pense comme beaucoup de collègues à moi, et même sur des tâches à faible valeur ajoutée. Et je me suis dit, plutôt que de prendre des personnes qui ne vont pas trouver de sens dans ce qu'ils font au quotidien, ou sur lesquels il y aura de la pénibilité, parce qu'il y a ça aussi, quand tu fais tout le temps des trucs répétitifs, tu t'épuises, pourquoi pas faire bosser une machine plutôt qu'un homme ? Sauf que quand on l'a étudiée, on s'est rendu compte que dans notre secteur, ce n'était pas si évident que ça, de déployer l'acrobatique. Donc aujourd'hui, je suis plutôt en stand-by sur cette technologie, mais je n'abdique pas, j'y reviendrai.

  • Speaker #1

    Ça marche. Peut-être que l'évolution de la technologie ira dans ce sens-là aussi. Toi, en fait, tu cherches une polyvalence.

  • Speaker #0

    Moi, je cherchais une polyvalence. Et je cherchais à faire monter en compétence mes équipes, sauf que le travail de base, entre guillemets, il faut quand même le faire. Donc je voulais le redistribuer à une machine plutôt qu'à un homme.

  • Speaker #1

    Ce que j'en retiens et ce que je trouve hyper important, c'est de rappeler que la technologie ne sauvera pas tout. Il y a un besoin au départ, tu as étudié une voie pour potentiellement régler ton problème, ce n'est pas la bonne. Déjà, la technologie peut évoluer et ça peut venir plus tard, mais au final, il y a peut-être d'autres voies à explorer avant. On revient toujours au problème pour trouver la bonne solution. Il n'y a pas une technologie qui est magique. Je prêche un peu pour ma paroisse, mais c'est le message que j'aime bien rappeler en général.

  • Speaker #0

    Tu as complètement raison. Mais il faut explorer, c'est ça aussi. Il ne faut pas avoir peur de mettre un pied dans le truc et de retirer son pied. Si ça ne nous convient pas, on essaye autre chose. Jusqu'à ce que ça marche.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, on le voit beaucoup avec l'IA. La technologie a énormément avancé ces derniers temps. Ça va encore avancer. Il y a des choses qui ne sont toujours pas possibles, qui demain le seront. Il suffit de ne pas se laisser dépasser. Magnifique lapsus.

  • Speaker #0

    Lapsus ! Voilà.

  • Speaker #1

    Donc de ne pas se laisser dépasser. Et de toujours... Toujours au fait de des avancées et d'avancer comme ça. Du coup, c'est quoi ton prochain chantier ?

  • Speaker #0

    Mon prochain chantier ? Mon prochain chantier d'investissement ?

  • Speaker #1

    C'est le prochain virage que tu prends, la prochaine chose sur laquelle tu as envie de travailler. Ça peut être une formation, ça peut être un investissement. Ta prochaine décision que tu as envie de prendre pour CintraMétaux.

  • Speaker #0

    Parce que là, on travaille fort sur la digitalisation, mais toi, tu penses à autre chose.

  • Speaker #1

    Non pas forcément.

  • Speaker #0

    Ça pour moi ça me tient vraiment à cœur.

  • Speaker #1

    C'est le projet en cours et tu vas à fond dedans. Ouais je vais à fond dedans. Il n'y a pas de rupture là pour l'instant c'est ça que...

  • Speaker #0

    Non non ça on est dedans, j'ai une chargée de projet qui est rentrée il y a quelques mois, qui est super, une petite jeune, une nana.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Et ça ça gaze bien et je pense que ça va beaucoup nous apporter. Et il y a autre chose aussi c'est la certification, l'ISO 9001. Ça fait longtemps que j'en parle que je veux le mettre en place, mais j'attendais de staffer un peu plus mon équipe pour pouvoir le déployer quoi. Parce que c'est bien beau d'avoir 15 000 projets mais il faut que les gens suivent.

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Donc voilà, c'est le prochain.

  • Speaker #1

    Ça marche. On va bientôt arriver à la fin de cet épisode et on va passer à la section questions signatures. Donc moi le but c'est que je vous pose à tous mes invités les mêmes questions à la fin. Après je compare les vacances. Ça après je...

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as besoin de vacances ?

  • Speaker #1

    J'ai besoin de vacances, c'est pas faux. Comme ça, après, je compare les réponses et puis je peux vous noter et vous classer.

  • Speaker #0

    La pression ! Je déconne.

  • Speaker #1

    Mais imagine quand même.

  • Speaker #0

    J'ai peur. Vas-y, je t'écoute.

  • Speaker #1

    La première question, c'est quoi ton pire souvenir lié au numérique ?

  • Speaker #0

    Alors, mon pire souvenir, il est récent. Moi, j'ai une mémoire de poisson rouge, mais récemment, j'ai dû taffer sur les... Mince, comment ça s'appelle ? Le congé... Non, attends, si. Congé individuel de formation. Non, c'est pas le congé. Si, c'est le congé ?

  • Speaker #1

    Si, je crois que ça marche. Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Le si ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Congé individuel de formation.

  • Speaker #0

    Sur le congé individuel de formation. Et en fait, j'étais pas du tout à jour sur ce truc pour mes salariés et pour moi-même aussi, parce que j'y ai le droit. Et franchement, j'ai dû passer mes 10 heures sur le site qui m'a renvoyée à gauche, puis à droite, puis sur une autre interface. Je me dis, moi, j'ai un peu plus de 30 piges, j'ai déjà du mal. Mais un mec de 50 ou 60 balais, il aurait été complètement perdu.

  • Speaker #1

    Marrant, sur cette question-là, les services de l'État numérique reviennent très souvent. Si ce n'est pas l'URSSAF, c'est les impôts. Catastrophe.

  • Speaker #0

    Donc, bad experience.

  • Speaker #1

    C'est ça. Quel conseil tu donnerais à la petite Manon qui s'apprête à bosser dans la finance et qui ne sait pas encore ce qu'il attend devant elle ? C'est quoi la petite phrase que tu lui glisserais ?

  • Speaker #0

    De se laisser porter par les rencontres. Parce que moi, c'est comme ça que je fais depuis 15 ans. Et franchement, j'ai eu tellement de belles surprises. Et je continue d'en avoir encore. On ne se lasse jamais. Si on écoute un peu les gens qui sont autour de nous, on se dit qu'il y a des opportunités de partout. C'est beau.

  • Speaker #1

    J'aime beaucoup. Je garde. C'est bon, je serais bien notée. Tu es 1 sur 1 là.

  • Speaker #0

    Tu es la première,

  • Speaker #1

    tu inaugures. Très beau message, je prends. Et ma dernière question, c'était... Qu'est-ce que tu ferais si tu étais ministre de l'Industrie ? Ce serait quoi ta première mesure ?

  • Speaker #0

    Ma première mesure ? Supprimer l'IS pour les PME de moins de 20 personnes ? Non, ce serait pas ça. Non, ce serait, je pense, un guichet unique pour les PME industrielles. Ça, ce serait vraiment super bien. Tu vois, ça fait écho à la galère. En fait, je trouve que plus le temps passe, et pourtant je suis une jeunette dans le milieu, on n'a que 10 ans, mais plus le temps passe, plus on a d'obligations, plus on a de contraintes. On nous demande en qualité d'entrepreneur de mettre des choses en place, de contrôler des choses, d'accompagner les salariés pour leur montée en compétences, de gérer le volet sécuritaire, etc. Mais qui nous accompagne ?

  • Speaker #1

    Un guichet unique qui réunirait tous les services, toutes les aides possibles au même endroit ?

  • Speaker #0

    toutes les aides, enfin toutes les obligations et toutes les aides qui vont en face tu sais jamais s'il faut t'adresser à l'URSSAF, à la DRETS tu sais jamais si t'es concerné par ça ou si t'es pas concerné tu vois, en gros t'as un petit peu de conseil de la part de ton cabinet juridique, de ton cabinet comptable si t'es un avocat il te fait aussi remonter des trucs ta banque te fait remonter des choses mais des moments t'as besoin d'avoir une centralisation de l'information tu vois Comme on le fait quand on dirige nos boîtes et qu'on fait un plan d'investissement ou un plan financier, etc. Faites-nous un plan d'obligation pour l'année. Moi, j'ai vraiment le sentiment qu'on marche sur des œufs et qu'on n'est pas bien aidés quand même en France. Donc ça, ce serait top.

  • Speaker #1

    Je suis complètement d'accord et je pense que ça rendrait même service aux boîtes qui font du service pour l'industrie. Se faire référencer au bon endroit et en fait, créer des rencontres. Tu as ce besoin, tu as ce problème, tu n'as pas la compétence en interne. voilà qui peut t'aider, voilà comment tu peux être aidé ou pas aidé d'ailleurs en fonction. Mais ça pourrait fluidifier aussi les possibilités d'investissement. Je garde, on va écrire au ministre. C'est bon, c'est validé. Maintenant, on va arriver au mot de la fin. Si nos auditeurs avaient un truc à retenir de cet épisode, ce serait quoi ?

  • Speaker #0

    C'est un truc que... J'adore la musique. Ça me berce vraiment pour tout dans ma vie. Ça me met en joie, ça me fait pleurer. Et quand je fais de la route, comme c'est le cas pour venir au podcast aujourd'hui, j'écoute de la musique. Et j'ai découvert une chanson de Lavillier de Terre Noire. Et dans cette chanson, il disait... Il y avait un message, le message était « Soyons plus frères que fiers » . Et ça m'a fait chaud au cœur et je me suis dit « Ouais, en fait, le message que j'ai envie de faire passer aujourd'hui, c'est ça. C'est « Soyons plus frères que fiers » . On nous dit beaucoup, enfin on parle beaucoup de self-love, de se faire du bien, de faire des choses que pour nous. Mais en fait, tout seul, on n'est rien quoi. Et on n'est rien aussi bien dans notre vie perso que dans notre vie pro. Et moi, je trouve que dans une ère qui n'est quand même pas facile... Ça fait déjà un petit moment que ça dure, ça va encore durer, il ne faut pas se leurrer. Il y a une instabilité géopolitique, il y a des problématiques environnementales, il y a plein de choses qui ne sont pas gaies. Et si on ne fait pas corps tous ensemble pour passer à travers les nuages, franchement, la vie va être difficile. Donc faisons les choses avec cœur, avec joie et surtout faisons-les ensemble. Ça c'est mon petit message.

  • Speaker #1

    Et bien je prends. Comment on te suit ? Comment on suit Cintramétaux ? Comment on rentre en contact avec toi si on veut travailler avec toi ?

  • Speaker #0

    Eh bien, on a un super site internet qui a été refait il n'y a pas longtemps, www.cintrametaux.fr. Vous pouvez nous suivre aussi sur LinkedIn. Là, c'est le vecteur de communication principal de l'entreprise, donc vous pouvez voir les nouveautés et nos actualités. Et puis voilà, sur le site, vous trouverez toutes nos coordonnées, donc n'hésitez pas, on est là pour vous répondre.

  • Speaker #1

    Ça marche. On mettra tous les liens dans la description pour que les gens puissent te retrouver facilement. Et puis, la chanson de Terre Noire et Bernard Lavillier que tu nous as fait découvrir, on mettra ça aussi. C'était le premier épisode de ce talk industriel hors du commun. Pour commencer, je vous ai prévu un épisode par mois pour se lancer. Et entre deux épisodes, je vous laisse toujours avec le format audio. Donc, ce n'est pas comme si je vous abandonnais non plus. Mais en tout cas, pour ne pas rater le suivant, le mieux, c'est de s'abonner. Avec Manon, on a vu que l'industrie, c'était avant tout une histoire de passion, moins que de formation. Et quand on a besoin de retrouver du sens dans son métier, l'industrie peut facilement y apporter du concret. Je vous laisse là-dessus, je vous dis à très vite et d'ici là, n'oubliez pas d'oser l'efficacité.

Chapters

  • Teaser

    00:00

  • Bienvenue dans Oser l'efficacité

    00:36

  • I need a hero

    00:45

  • C'est classe ou ça casse

    09:33

  • Mythe ou Réalité

    12:48

  • Cheat Code

    24:20

  • Retour vers le futur

    36:23

  • Questions signature

    46:12

  • Suivre l'actualité de Manon et de Cintramétaux

    51:50

  • À bientôt dans Oser l'efficacité

    52:28

Share

Embed

You may also like