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Oser l'efficacité : Vers la transformation digitale des entreprises industrielles

Semaine de l'Industrie : ton usine est-elle invisible ? Et quoi faire pour changer ça !

Semaine de l'Industrie : ton usine est-elle invisible ? Et quoi faire pour changer ça !

17min |03/12/2025|

34

Play
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Description

🎧 Inside Semaine de l’Industrie : ce que voient les jeunes


📌 Dans cet épisode, découvre :

  • Pourquoi la Semaine de l’industrie est bien plus qu’un événement de com : un levier concret pour l’attractivité de l’industrie et la pérennité de tes recrutements.

  • Ce que vivent vraiment les collégiens en immersion au CFAI : ateliers de conception, fabrication, maintenance façon escape game… et comment ça change leur regard sur l’usine en deux heures.

  • Comment on passe d’une industrie “lointaine et floue” à un nouvel imaginaire industriel concret, incarné, où l’on touche la matière, fabrique un objet

  • En quoi ouvrir les portes de l’industrie (visites, Semaine de l’industrie, Journées Usines Ouvertes) transforme une usine anonyme en lieu désirable pour les futurs talents.

  • Le témoignage d’Emilien Petit, médaillé WorldSkills : l’industrie comme terrain de jeu, d’excellence et de fierté… et un puissant moteur de désirabilité de l’industrie pour les jeunes.

🎯 À écouter si :

  • Tu es dirigeant·e de PME/PMI, responsable de site, RH ou manager d’atelier et que tu galères à recruter malgré une usine performante.

  • Ta boîte est dans une région industrielle, mais personne ne sait ce que tu fabriques ni pourquoi on devrait venir travailler chez toi.

  • Tu sens que l’attractivité de l’industrie est un enjeu vital, mais tu ne sais pas par quel bout prendre le sujet ni comment rendre ton usine “désirable”.


👉 Découvre plus ici :


Avant de partir, tu peux :

  • 📲 T’abonner pour ne manquer aucun épisode

  • Laisser un commentaire et une note ⭐⭐⭐⭐⭐ si tu aimes le contenu ! Ça m’aide énormément.


Tu peux également me suivre sur LinkedIn et Instagram pour continuer la conversation et rester informé des dernières nouveautés :


Digetik, tous droits réservés. Un podcast réalisé et animé par Perrine Thiébaut

Graphisme et identité visuelle : Elise Rondard

Musique Intro et Outro : Annabelle Thiébaut

Montage : Annabelle Thiébaut


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Robotisation, digitalisation, IA, industrie 4.0 ou 5.0, ça donne le vertige, l'offre déborde, tu ne sais plus où regarder. La vérité, ton besoin n'est pas clarifié. Je suis Perrine Thiebaud, fondatrice de Digetic. Avec mes audits de processus, on cartographie l'existant, on définit la cible et on lance un plan d'action pour digitaliser efficacement, sans copier le voisin, en partant de tes vrais besoins. Ici, je partage méthodes, outils et retours terrain pour te faire passer au niveau supérieur. Alors, prêt à oser l'efficacité ? Qui, parmi vous, a un a priori positif sur l'industrie ? En face d'elle, 25 collégiens. Zéro main levée. Les questions s'enchaînent et par contre, pour connaître le numéro de dire dernier iPhone, là, tout le monde est bien bien chaud. Ça, ça s'est passé pendant la semaine de l'industrie. La semaine de l'industrie, c'est un événement qui existe depuis 2011 et qui a pour but de valoriser l'industrie et ses acteurs en proposant des événements pédagogiques et de découverte des métiers. Ça peut très bien être des visites d'entreprise comme des job dating, ... ou encore des forums métiers, des web conférences, tout ce qui peut donner envie aux jeunes et aux moins jeunes de travailler dans l'industrie. Le but, c'est de redynamiser l'emploi dans ce secteur. Donc, on s'adresse à la fois à des futurs employés, collégiens, lycéens, étudiants, mais aussi à des personnes en recherche d'emploi. L'événement, il est aussi là pour promouvoir la mixité des métiers et la place des femmes dans les différentes filières. En 2024, c'est plus de 5,7 millions de participants autour de 8000 événements organisés dans toute la France. Cette année encore, l'événement a eu lieu du 17 au 23 novembre. Et en tant que secrétaire des infrastructures et extrêmement engagée dans l'importance de recréer un imaginaire positif autour de l'industrie, de mon côté, je suis allée voir ce qui se passait du côté de l'Odyssée de l'Industrie, un événement organisé par l'UIMM au sein du CFAI. Et clairement, j'en ai appris beaucoup. Dans cet épisode, on va voir pourquoi l'attractivité, ce n'est pas seulement un sujet de com, c'est un sujet de performance de ton entreprise et de recrutement. Pour commencer la visite du CFAI, petite présentation en salle. 15 minutes avec quelques questions posées et surtout on essaye de savoir ce que les collégiens aujourd'hui savent de l'industrie. Les réponses sont assez maigres, on arrive à tirer usine, fabrication et c'est à peu près tout. Il y en a quand même bien un qui a déjà entendu parler du métier de chaudronnier, mais clairement ça ne va pas plus loin. C'est quand même assez dommage, on est en Haute-Savoie, on a des gros noms de l'industrie, on est entouré de Tefal, de Somfy, d'Evian... de Vully qui a quand même conquis le monde avec sa girafe Sophie, et personne ne sait citer un nom d'entreprise industrielle. En fait, il faut que tu te rendes compte de ce contexte-là. Si demain on amène une classe devant ton usine, est-ce qu'ils savent seulement ce que tu fais ? Est-ce qu'ils savent seulement ce que tu fabriques ? Et surtout, est-ce qu'ils ont envie d'y entrer ? C'est vraiment ce constat-là que j'ai fait. J'étais un petit peu désespérée, je dois dire, par le manque de curiosité et le manque de connaissances de l'écosystème industriel, alors que nous sommes quand même ici dans une région profondément industrielle. Donc si ça nous prouve bien une chose effectivement, c'est qu'on a beau être la plus belle usine, la plus performante, peut-être même la plus lucrative, si personne ne sait ce qu'il se passe à l'intérieur, le problème de recrutement que je suis sûre que tu as, parce que c'est quand même assez récurrent actuellement dans l'industrie, donc ce problème de recrutement ne va pas disparaître par magie. Si à un moment personne ne sait ce que tu fais, personne n'aura envie de pousser les portes. Bon, ça c'était le premier bilan au bout de 15 minutes. Pourtant... Pendant les deux heures qui ont suivi, pendant les deux heures de visite, j'ai quand même vu ces ados passer de « je sais vraiment pas ce que je fais là » , « mon repas de midi est trop lourd, j'ai du mal à avancer » à de la curiosité, une certaine excitation sur les ateliers. C'était très beau de voir naître la découverte et l'intérêt. Et c'est là que ça devient intéressant. Pendant tout le reste de la visite, j'ai suivi un groupe de quatre jeunes qui sont allés d'atelier en atelier. D'abord un atelier de conception, de prototypage. On voyait le modèle d'une petite voiture en 3D sur l'écran et des consignes pour suivre pour la refaire. Au début, on voyait clairement la réticence, la retenue, la peur de mal faire, le regard en coin. Et puis finalement, quand on sait qu'il y a 15 minutes pour terminer l'atelier, on entend des « attends, mais il faut dévisser là ! » On entend des rires, des erreurs qui sont corrigées. « Mais là, attends, la voiture, elle est à l'envers, il faut la retourner ! » Les voir manipuler, les voir s'approprier le sujet, c'était déjà un pas supplémentaire. dans un monde qu'ils ne connaissaient pas. C'était un pas supplémentaire vers l'attractivité. Et l'atelier d'après est tout aussi intéressant. On parle fabrication, on parle transformation de la matière. Là, on a un porte-clés à créer avec un moule à injection. Et on nous explique que le moule, il peut être créé par enlèvement de matière ou par addition de matière. L'impression 3D, comme on dit pour le grand public. Et là, on découvre, on s'approprie, on comprend. Les jeunes peuvent fabriquer eux-mêmes quelque chose. Là aussi, en touchant les produits des doigts, on touche aussi du doigt des métiers qui ont du sens, des métiers concrets. Et aujourd'hui, ça a plus que jamais son sens dans le choix des métiers de la jeunesse. C'est ce moment-là où il commence à produire que l'industrie arrête d'être un mot, qu'elle devient un objet, qu'ils font le lien avec ce qu'on leur expliquait en salle quand on a démarré la visite. L'industrie, c'est tout ce qu'il y a autour de nous. C'est bien plus facile à dire qu'à comprendre, mais une fois qu'on a produit son premier objet, là, on l'intègre. Troisième étape, on va faire un petit escape game sur la thématique de la maintenance. Alors comme dans beaucoup d'escape games, il y a une bombe à désamorcer, certes, le scénario n'a pas tout révolutionné. Par contre, on a un bras de robot en panne qui doit nous permettre de récupérer l'objet qui nous permettra de déterminer le code pour désamorcer la bombe. Pour réparer ce robot en panne, on fait appel aux techniques de maintenance et à certaines notions d'électrotechnique. On va faire de la lecture de schéma, on va activer des capteurs, des capteurs qui réagissent soit au toucher, soit au contact du métal, et tout ça en faisant appel à l'esprit d'équipe. Si chacun s'assigne à sa tâche, ça va beaucoup plus vite et on arrive à battre le chrono qui tourne. Tout ça, c'est des applications assez concrètes de ce qui se passe dans l'atelier. Finalement, tous les jours, il y a des bombes à désamorcer, une machine en panne. C'est autant d'euros qui tombent toutes les secondes où elle est arrêtée. Et autant de sujets contre lesquels il faut se battre au quotidien. Cette notion de pression, cette notion d'esprit d'équipe, c'est ça qu'ils ont vu dans cet atelier-là. Certes, c'est très court et certes, ça reste du jeu. Mais quand même, à ce moment-là, on a un bon ressenti de l'industrie. Puis, on se rend compte surtout que l'industrie est pleine de défis. et là on commence à attirer des profils qui sont à la recherche des défis et qui se rendent compte enfin que l'industrie peut les leur apporter. Et puis, de fil en aiguille, quand on commence à discuter et que l'industrie prend toute sa place dans le moment qu'on est en train de vivre, on commence à savoir que maman est RH. Maman est RH mais dans un laboratoire pharmaceutique. Et ça nous permet de rebondir. Mais un laboratoire pharmaceutique, il produit, c'est de l'industrie. C'est là qu'on se rend compte qu'en fait, le discours, il a aussi du mal à passer à la maison. Les parents ne disent pas forcément, ne s'expriment pas forcément sur ce qu'ils font au quotidien, et donc leurs enfants ont beau être baignés dans un écosystème qui pourrait leur parler d'industrie, ils ne le font pas, ils ne le savent pas. Peut-être qu'ils ne s'y intéressent pas, et c'est vrai que les parents sont rarement les mieux placés pour aller motiver leurs enfants à faire comme eux. Petit peu d'esprit de contradiction. Mais ça nous a aussi permis d'ouvrir la discussion sur le fait que l'industrie, ce n'est pas que les métiers qui sont dans l'atelier. C'est aussi tous les métiers périphériques, tous les métiers supports qui contribuent à... une industrie performante également. Que ce soit les RH, le commerce, la communication, toute la partie qualité, hygiène, sécurité, environnement, ou les supports digitaux, tout ça fait l'industrie aussi. Malheureusement, à la fin de la journée, je n'ai pas pu capter leur retour, leur vrai retour aux jeunes. J'ai juste pu voir les étoiles briller dans les yeux quand ils repartent. J'ai pu voir certaines touches d'intérêt, mais malheureusement, le bus est parti beaucoup trop vite pour que je puisse avoir un vrai débrief. C'est bien dommage. Mais j'ai quand même pu discuter avec les organisateurs qui ont suivi d'autres groupes pour avoir leur retour aussi. Et nous avons tous contestaté cette même évolution sur « je ne sais pas ce que je fais là » à « il y a peut-être des choses à envisager » . Pas chez 100% des élèves, on ne pourra pas tous les mettre dans l'industrie, c'est évident. Mais au moins, il y a eu cet éveil. En résumé, je ne sais pas si ça a créé des vocations, mais je sais une chose. Ces jeunes-là ont maintenant une image un peu plus positive et concrète de ce qu'il peut se passer dans une usine. La question c'est, où est-ce qu'ils iront postuler dans 5 ou 10 ans ? Alors là, on a visité le CFAI, le Centre de Formation des Apprentis de l'Industrie. On n'a pas visité directement une usine. Mais le sujet reste. Quand il faudra qu'ils trouvent un métier derrière, chez qui iront-ils postuler ? Chez celui qui aura fait l'effort d'ouvrir sa porte, ou chez celui dont ils ne connaissent même pas le nom ? C'est là où le fait de participer à ce genre d'initiative en tant que dirigeant de l'industrie prend tout son sens. Parce que clairement... Une usine performante, elle n'a pas que besoin de processus qui tourne bien et de machines bien huilées. Elle a besoin de gens qui comprennent ce qu'ils font et qui ont envie de le faire, de personnes engagées et de succession sur les métiers en tension. Parce que clairement aujourd'hui, les gens qui partent à la retraite ne seront pas tous remplacés si les choses continuent dans le sens actuel. Arrêter de subir le recrutement, ça commence par arrêter d'être invisible. Bon, je sais très bien qu'il y en a qui vont dire que C'est bien joli de leur montrer l'industrie de façon ludique, mais ça ne leur montre pas ce qu'est la réalité du métier. Mais vous avez raison, c'est certain. Le mieux, c'est de la toucher et de la comprendre en profondeur. Sauf qu'effectivement, on ne peut pas tous les prendre en stage et on ne peut pas tous les obliger à faire un stage pour qu'ils puissent découvrir la réalité du métier. Par contre, je ne suis pas tout à fait d'accord sur le fait que l'industrie ne puisse pas être ludique. Pendant cette visite au CFAI, j'ai eu un moment totalement imprévu. J'ai eu l'occasion d'interviewer Emilien. petit, médaille de bronze au World Skills catégorie Conception Mécanique. Les WorldSkills, on en a rapidement parlé dans l'épisode de la semaine dernière avec Émilie Le Doiron, récompensent un grand panel de métiers, pas que dans l'industrie, mais récompensent les savoir-faire. C'est un peu comme considérer son métier comme un sportif de haut niveau. On s'entraîne, on devient meilleur et nous aussi, même si on n'est pas sportif, on peut décrocher une médaille. Nous aussi, on peut faire s'embraser les foules via un métier qui est moins connu. Nous aussi, on peut unir les gens autour du beau geste. Je te laisse écouter l'interview d'Emilien, qui est très instructif sur ce que ça lui a apporté, comment il en est arrivé là, et la réception de son entreprise sur sa participation au WorldSkills. Est-ce que tu peux commencer par te présenter, peut-être ?

  • Speaker #1

    Oui. Du coup, je m'appelle Emilien Petit. Je suis actuellement en bachelor IPF, c'est intégration des procédés de fabrication. Voilà, je viens d'un bac général et j'ai fait un BTS CIM.

  • Speaker #0

    Comment tu as découvert l'industrie ?

  • Speaker #1

    Un peu par hasard, sur un salon de l'étudiant en fait.

  • Speaker #0

    Tu avais de la famille dans l'industrie avant ou pas ?

  • Speaker #1

    J'avais de la famille dans l'industrie, mais pas forcément dans ce domaine. Et ce n'est pas quelque chose auquel je m'étais intéressé jusque-là.

  • Speaker #0

    Tu te souviens du coup de l'image que tu avais de l'industrie avant de te lancer toi ?

  • Speaker #1

    Non, parce que c'était pour moi un milieu assez... assez lointain finalement. Je n'étais pas du tout dedans. Non, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Tu te souviens de ce qui t'a convaincu ?

  • Speaker #1

    Ce qui m'a convaincu ? Je voulais faire quelque chose, travailler de mes mains en fait. Avoir vraiment un contact physique avec la matière. Et donc, j'ai trouvé cette formation de BTSI. Je suis tout de suite accroché et je continue là-dedans.

  • Speaker #0

    Ça fait combien de temps du coup ?

  • Speaker #1

    Ça fait deux ans. J'ai fait deux ans de BTS Slim et là, ça fait actuellement trois mois que je suis en bachelor.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui t'a décidé à attaquer les WorldSkills du coup ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est notre formateur. Il nous a emmené à Lyon aux dernières éditions.

  • Speaker #0

    Au Mondio ?

  • Speaker #1

    Voilà, au Mondio. J'ai vu à quoi ça ressemblait, je me suis dit pourquoi pas. Je me suis inscrit pour les régionales. J'y suis allé un peu comme ça, pas forcément préparé. Puis finalement, j'ai fini mes daïdors aux régionales. Donc je me suis lancé dans la suite et puis on se prend au jeu. On reste là-dedans.

  • Speaker #0

    Ça consiste en quoi, l'épreuve de CAO WorldSkills ?

  • Speaker #1

    Au final national, on a plusieurs épreuves. On a 15 heures d'épreuve réparties en 5 modules différents. Ça va être ce qu'on appelle de l'ingénierie inverse. On va avoir de la modélisation, de la conception, aussi un petit peu d'impression 3D. C'est assez vaste comme métier, finalement.

  • Speaker #0

    Ton point fort, c'est quoi, tu dirais ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. Non, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Ça marche. Comment ça se passe avec... ta vie professionnelle et la préparation aux WorldSkills. Tu as des entraînements particuliers en plus ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait, je me suis entraîné jusqu'au final toutes les semaines avec un coach. On a un coach qui a titré. Je me suis entraîné, je faisais des sujets, il les corrigeait, ainsi de suite. Et puis là, on continue pour les Mondiaux.

  • Speaker #0

    Pour les Mondiaux, c'est quand ?

  • Speaker #1

    En septembre l'année prochaine.

  • Speaker #0

    Et si tu sais où c'est déjà ?

  • Speaker #1

    C'est à Shanghai.

  • Speaker #0

    Super, ça fait du voyage en plus.

  • Speaker #1

    Voilà. C'est ça.

  • Speaker #0

    Donc, médaille de bronze, là ?

  • Speaker #1

    Médaille de bronze, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et du coup, aujourd'hui, tu travailles dans quelle boîte ?

  • Speaker #1

    Je travaille chez Cerode, à Cluse.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc, c'est une petite entreprise où on est 12 personnes. Et on a un bureau d'études, on a un atelier d'usinage, en fait. On va faire fraisage, tournage. On a un atelier de découpe sur presse et un atelier d'injection. Voilà. Donc, je suis dans une boîte où je peux voir vraiment beaucoup de choses différentes. Je pense que ça m'a bien permis de progresser et justement de pouvoir bien réussir.

  • Speaker #0

    Comme tu n'es pas trop spécialisé, du coup, tu performes partout. C'est chouette.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et comment ça a été perçu, ta participation et ta médaille de bronze dans ta boîte ?

  • Speaker #1

    Ils ont été très contents du résultat. Ils se font à fond. Derrière moi, ils me laissent sans problème aller faire les entraînements quand ils ne sont pas chez moi. ou les différentes préparations qu'on a eues avec l'équipe de la région. Et ils me laissent partir, ils me laissent faire. Voilà, c'est génial.

  • Speaker #0

    Super. Tu as un petit mot pour les jeunes d'aujourd'hui, comme ceux qui sont venus faire l'Odyssée de l'Industrie, qui ne connaissent pas encore trop l'industrie, pour peut-être les convaincre ?

  • Speaker #1

    Les hard skills, ce n'est pas forcément que dans l'industrie. Il y a beaucoup d'autres métiers. Franchement, c'est une expérience à vivre. Rien qu'on rencontre énormément de personnes. C'est vraiment très très intéressant. On rencontre des personnes de tous les domaines et l'expérience est vraiment unique. Il faut tenter. C'est vraiment une expérience à tenter une fois au moins dans sa vie.

  • Speaker #0

    Comme tu le dis, c'est dans tous les domaines. On n'est pas obligé d'être sportif de haut niveau pour avoir sa compétition ?

  • Speaker #1

    Non,

  • Speaker #0

    c'est ça. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Pas de problème.

  • Speaker #0

    Ce que je retiens aujourd'hui, c'est qu'il y a moyen de fédérer les plus jeunes autour de métiers techniques. qu'il y a des solutions pour leur montrer ce que c'est, qu'il y a du concret dans l'industrie, que ça peut répondre à une quête de sens que nous avons de plus en plus et que nous constatons chez les générations futures, et qu'il est possible, en ouvrant les portes et avec le bon message, de passer du... qu'un avis positif sur l'industrie a une vraie métamorphose via le concret et de les transformer plus tard peut-être en champions WorldSkills ou en tout cas en candidats à une compétition qui valorise la place des métiers techniques et le savoir-faire et le beau geste. Il y a des tas de choses que tu ne peux pas contrôler aujourd'hui. Les programmes scolaires, les clichés, les parents qui ne veulent absolument pas avoir leurs enfants dans l'industrie parce qu'eux aussi ont leur charge de clichés. qui tournent autour et ne se rendent pas compte qu'aujourd'hui, l'industrie offre de vraies carrières durables et même lucratives. Mais tu peux contrôler une chose. Est-ce que ton usine est ouverte et visible ? Ou est-ce que c'est encore un bloc anonyme qu'on contourne en bus scolaire ? Certes, la semaine de l'industrie s'est finie pour cette année. Mais il n'y a pas de meilleur moment que maintenant pour t'interroger sur ta participation l'année prochaine. Et si l'année prochaine c'est trop loin, si ce message t'a convaincu, les journées usines ouvertes arrivent en mars l'année prochaine. Et tu peux d'ores et déjà t'inscrire pour enrôler ton usine et prévoir une visite. Pour les scolaires, pour le public, en tout cas pour montrer ton usine dans ton écosystème. Mon fils a 5 ans. Il est déjà passionné de l'ego et de construire toujours de nouvelles choses. Mon job de parent, ce sera de lui montrer que s'il veut, l'industrie peut être ce terrain de jeu incroyable. Peut-être le lieu où, en vrai, il va construire des choses. Ton job de dirigeant, c'est peut-être de faire en sorte que le jour où il choisira sa voie, ton usine soit sur sa carte. Merci pour ton écoute. Tu veux du concret dans ta boîte mail ? Abonne-toi à Oser l'Efficacité, la news. Chaque semaine, tu reçois la synthèse des épisodes, les outils essentiels et un mini plan d'action pour te mettre en mouvement. Rendez-vous sur digetic.fr slash news n e w s. Le lien est dans la description. A très vite.

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📌 Dans cet épisode, découvre :

  • Pourquoi la Semaine de l’industrie est bien plus qu’un événement de com : un levier concret pour l’attractivité de l’industrie et la pérennité de tes recrutements.

  • Ce que vivent vraiment les collégiens en immersion au CFAI : ateliers de conception, fabrication, maintenance façon escape game… et comment ça change leur regard sur l’usine en deux heures.

  • Comment on passe d’une industrie “lointaine et floue” à un nouvel imaginaire industriel concret, incarné, où l’on touche la matière, fabrique un objet

  • En quoi ouvrir les portes de l’industrie (visites, Semaine de l’industrie, Journées Usines Ouvertes) transforme une usine anonyme en lieu désirable pour les futurs talents.

  • Le témoignage d’Emilien Petit, médaillé WorldSkills : l’industrie comme terrain de jeu, d’excellence et de fierté… et un puissant moteur de désirabilité de l’industrie pour les jeunes.

🎯 À écouter si :

  • Tu es dirigeant·e de PME/PMI, responsable de site, RH ou manager d’atelier et que tu galères à recruter malgré une usine performante.

  • Ta boîte est dans une région industrielle, mais personne ne sait ce que tu fabriques ni pourquoi on devrait venir travailler chez toi.

  • Tu sens que l’attractivité de l’industrie est un enjeu vital, mais tu ne sais pas par quel bout prendre le sujet ni comment rendre ton usine “désirable”.


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  • Speaker #0

    Robotisation, digitalisation, IA, industrie 4.0 ou 5.0, ça donne le vertige, l'offre déborde, tu ne sais plus où regarder. La vérité, ton besoin n'est pas clarifié. Je suis Perrine Thiebaud, fondatrice de Digetic. Avec mes audits de processus, on cartographie l'existant, on définit la cible et on lance un plan d'action pour digitaliser efficacement, sans copier le voisin, en partant de tes vrais besoins. Ici, je partage méthodes, outils et retours terrain pour te faire passer au niveau supérieur. Alors, prêt à oser l'efficacité ? Qui, parmi vous, a un a priori positif sur l'industrie ? En face d'elle, 25 collégiens. Zéro main levée. Les questions s'enchaînent et par contre, pour connaître le numéro de dire dernier iPhone, là, tout le monde est bien bien chaud. Ça, ça s'est passé pendant la semaine de l'industrie. La semaine de l'industrie, c'est un événement qui existe depuis 2011 et qui a pour but de valoriser l'industrie et ses acteurs en proposant des événements pédagogiques et de découverte des métiers. Ça peut très bien être des visites d'entreprise comme des job dating, ... ou encore des forums métiers, des web conférences, tout ce qui peut donner envie aux jeunes et aux moins jeunes de travailler dans l'industrie. Le but, c'est de redynamiser l'emploi dans ce secteur. Donc, on s'adresse à la fois à des futurs employés, collégiens, lycéens, étudiants, mais aussi à des personnes en recherche d'emploi. L'événement, il est aussi là pour promouvoir la mixité des métiers et la place des femmes dans les différentes filières. En 2024, c'est plus de 5,7 millions de participants autour de 8000 événements organisés dans toute la France. Cette année encore, l'événement a eu lieu du 17 au 23 novembre. Et en tant que secrétaire des infrastructures et extrêmement engagée dans l'importance de recréer un imaginaire positif autour de l'industrie, de mon côté, je suis allée voir ce qui se passait du côté de l'Odyssée de l'Industrie, un événement organisé par l'UIMM au sein du CFAI. Et clairement, j'en ai appris beaucoup. Dans cet épisode, on va voir pourquoi l'attractivité, ce n'est pas seulement un sujet de com, c'est un sujet de performance de ton entreprise et de recrutement. Pour commencer la visite du CFAI, petite présentation en salle. 15 minutes avec quelques questions posées et surtout on essaye de savoir ce que les collégiens aujourd'hui savent de l'industrie. Les réponses sont assez maigres, on arrive à tirer usine, fabrication et c'est à peu près tout. Il y en a quand même bien un qui a déjà entendu parler du métier de chaudronnier, mais clairement ça ne va pas plus loin. C'est quand même assez dommage, on est en Haute-Savoie, on a des gros noms de l'industrie, on est entouré de Tefal, de Somfy, d'Evian... de Vully qui a quand même conquis le monde avec sa girafe Sophie, et personne ne sait citer un nom d'entreprise industrielle. En fait, il faut que tu te rendes compte de ce contexte-là. Si demain on amène une classe devant ton usine, est-ce qu'ils savent seulement ce que tu fais ? Est-ce qu'ils savent seulement ce que tu fabriques ? Et surtout, est-ce qu'ils ont envie d'y entrer ? C'est vraiment ce constat-là que j'ai fait. J'étais un petit peu désespérée, je dois dire, par le manque de curiosité et le manque de connaissances de l'écosystème industriel, alors que nous sommes quand même ici dans une région profondément industrielle. Donc si ça nous prouve bien une chose effectivement, c'est qu'on a beau être la plus belle usine, la plus performante, peut-être même la plus lucrative, si personne ne sait ce qu'il se passe à l'intérieur, le problème de recrutement que je suis sûre que tu as, parce que c'est quand même assez récurrent actuellement dans l'industrie, donc ce problème de recrutement ne va pas disparaître par magie. Si à un moment personne ne sait ce que tu fais, personne n'aura envie de pousser les portes. Bon, ça c'était le premier bilan au bout de 15 minutes. Pourtant... Pendant les deux heures qui ont suivi, pendant les deux heures de visite, j'ai quand même vu ces ados passer de « je sais vraiment pas ce que je fais là » , « mon repas de midi est trop lourd, j'ai du mal à avancer » à de la curiosité, une certaine excitation sur les ateliers. C'était très beau de voir naître la découverte et l'intérêt. Et c'est là que ça devient intéressant. Pendant tout le reste de la visite, j'ai suivi un groupe de quatre jeunes qui sont allés d'atelier en atelier. D'abord un atelier de conception, de prototypage. On voyait le modèle d'une petite voiture en 3D sur l'écran et des consignes pour suivre pour la refaire. Au début, on voyait clairement la réticence, la retenue, la peur de mal faire, le regard en coin. Et puis finalement, quand on sait qu'il y a 15 minutes pour terminer l'atelier, on entend des « attends, mais il faut dévisser là ! » On entend des rires, des erreurs qui sont corrigées. « Mais là, attends, la voiture, elle est à l'envers, il faut la retourner ! » Les voir manipuler, les voir s'approprier le sujet, c'était déjà un pas supplémentaire. dans un monde qu'ils ne connaissaient pas. C'était un pas supplémentaire vers l'attractivité. Et l'atelier d'après est tout aussi intéressant. On parle fabrication, on parle transformation de la matière. Là, on a un porte-clés à créer avec un moule à injection. Et on nous explique que le moule, il peut être créé par enlèvement de matière ou par addition de matière. L'impression 3D, comme on dit pour le grand public. Et là, on découvre, on s'approprie, on comprend. Les jeunes peuvent fabriquer eux-mêmes quelque chose. Là aussi, en touchant les produits des doigts, on touche aussi du doigt des métiers qui ont du sens, des métiers concrets. Et aujourd'hui, ça a plus que jamais son sens dans le choix des métiers de la jeunesse. C'est ce moment-là où il commence à produire que l'industrie arrête d'être un mot, qu'elle devient un objet, qu'ils font le lien avec ce qu'on leur expliquait en salle quand on a démarré la visite. L'industrie, c'est tout ce qu'il y a autour de nous. C'est bien plus facile à dire qu'à comprendre, mais une fois qu'on a produit son premier objet, là, on l'intègre. Troisième étape, on va faire un petit escape game sur la thématique de la maintenance. Alors comme dans beaucoup d'escape games, il y a une bombe à désamorcer, certes, le scénario n'a pas tout révolutionné. Par contre, on a un bras de robot en panne qui doit nous permettre de récupérer l'objet qui nous permettra de déterminer le code pour désamorcer la bombe. Pour réparer ce robot en panne, on fait appel aux techniques de maintenance et à certaines notions d'électrotechnique. On va faire de la lecture de schéma, on va activer des capteurs, des capteurs qui réagissent soit au toucher, soit au contact du métal, et tout ça en faisant appel à l'esprit d'équipe. Si chacun s'assigne à sa tâche, ça va beaucoup plus vite et on arrive à battre le chrono qui tourne. Tout ça, c'est des applications assez concrètes de ce qui se passe dans l'atelier. Finalement, tous les jours, il y a des bombes à désamorcer, une machine en panne. C'est autant d'euros qui tombent toutes les secondes où elle est arrêtée. Et autant de sujets contre lesquels il faut se battre au quotidien. Cette notion de pression, cette notion d'esprit d'équipe, c'est ça qu'ils ont vu dans cet atelier-là. Certes, c'est très court et certes, ça reste du jeu. Mais quand même, à ce moment-là, on a un bon ressenti de l'industrie. Puis, on se rend compte surtout que l'industrie est pleine de défis. et là on commence à attirer des profils qui sont à la recherche des défis et qui se rendent compte enfin que l'industrie peut les leur apporter. Et puis, de fil en aiguille, quand on commence à discuter et que l'industrie prend toute sa place dans le moment qu'on est en train de vivre, on commence à savoir que maman est RH. Maman est RH mais dans un laboratoire pharmaceutique. Et ça nous permet de rebondir. Mais un laboratoire pharmaceutique, il produit, c'est de l'industrie. C'est là qu'on se rend compte qu'en fait, le discours, il a aussi du mal à passer à la maison. Les parents ne disent pas forcément, ne s'expriment pas forcément sur ce qu'ils font au quotidien, et donc leurs enfants ont beau être baignés dans un écosystème qui pourrait leur parler d'industrie, ils ne le font pas, ils ne le savent pas. Peut-être qu'ils ne s'y intéressent pas, et c'est vrai que les parents sont rarement les mieux placés pour aller motiver leurs enfants à faire comme eux. Petit peu d'esprit de contradiction. Mais ça nous a aussi permis d'ouvrir la discussion sur le fait que l'industrie, ce n'est pas que les métiers qui sont dans l'atelier. C'est aussi tous les métiers périphériques, tous les métiers supports qui contribuent à... une industrie performante également. Que ce soit les RH, le commerce, la communication, toute la partie qualité, hygiène, sécurité, environnement, ou les supports digitaux, tout ça fait l'industrie aussi. Malheureusement, à la fin de la journée, je n'ai pas pu capter leur retour, leur vrai retour aux jeunes. J'ai juste pu voir les étoiles briller dans les yeux quand ils repartent. J'ai pu voir certaines touches d'intérêt, mais malheureusement, le bus est parti beaucoup trop vite pour que je puisse avoir un vrai débrief. C'est bien dommage. Mais j'ai quand même pu discuter avec les organisateurs qui ont suivi d'autres groupes pour avoir leur retour aussi. Et nous avons tous contestaté cette même évolution sur « je ne sais pas ce que je fais là » à « il y a peut-être des choses à envisager » . Pas chez 100% des élèves, on ne pourra pas tous les mettre dans l'industrie, c'est évident. Mais au moins, il y a eu cet éveil. En résumé, je ne sais pas si ça a créé des vocations, mais je sais une chose. Ces jeunes-là ont maintenant une image un peu plus positive et concrète de ce qu'il peut se passer dans une usine. La question c'est, où est-ce qu'ils iront postuler dans 5 ou 10 ans ? Alors là, on a visité le CFAI, le Centre de Formation des Apprentis de l'Industrie. On n'a pas visité directement une usine. Mais le sujet reste. Quand il faudra qu'ils trouvent un métier derrière, chez qui iront-ils postuler ? Chez celui qui aura fait l'effort d'ouvrir sa porte, ou chez celui dont ils ne connaissent même pas le nom ? C'est là où le fait de participer à ce genre d'initiative en tant que dirigeant de l'industrie prend tout son sens. Parce que clairement... Une usine performante, elle n'a pas que besoin de processus qui tourne bien et de machines bien huilées. Elle a besoin de gens qui comprennent ce qu'ils font et qui ont envie de le faire, de personnes engagées et de succession sur les métiers en tension. Parce que clairement aujourd'hui, les gens qui partent à la retraite ne seront pas tous remplacés si les choses continuent dans le sens actuel. Arrêter de subir le recrutement, ça commence par arrêter d'être invisible. Bon, je sais très bien qu'il y en a qui vont dire que C'est bien joli de leur montrer l'industrie de façon ludique, mais ça ne leur montre pas ce qu'est la réalité du métier. Mais vous avez raison, c'est certain. Le mieux, c'est de la toucher et de la comprendre en profondeur. Sauf qu'effectivement, on ne peut pas tous les prendre en stage et on ne peut pas tous les obliger à faire un stage pour qu'ils puissent découvrir la réalité du métier. Par contre, je ne suis pas tout à fait d'accord sur le fait que l'industrie ne puisse pas être ludique. Pendant cette visite au CFAI, j'ai eu un moment totalement imprévu. J'ai eu l'occasion d'interviewer Emilien. petit, médaille de bronze au World Skills catégorie Conception Mécanique. Les WorldSkills, on en a rapidement parlé dans l'épisode de la semaine dernière avec Émilie Le Doiron, récompensent un grand panel de métiers, pas que dans l'industrie, mais récompensent les savoir-faire. C'est un peu comme considérer son métier comme un sportif de haut niveau. On s'entraîne, on devient meilleur et nous aussi, même si on n'est pas sportif, on peut décrocher une médaille. Nous aussi, on peut faire s'embraser les foules via un métier qui est moins connu. Nous aussi, on peut unir les gens autour du beau geste. Je te laisse écouter l'interview d'Emilien, qui est très instructif sur ce que ça lui a apporté, comment il en est arrivé là, et la réception de son entreprise sur sa participation au WorldSkills. Est-ce que tu peux commencer par te présenter, peut-être ?

  • Speaker #1

    Oui. Du coup, je m'appelle Emilien Petit. Je suis actuellement en bachelor IPF, c'est intégration des procédés de fabrication. Voilà, je viens d'un bac général et j'ai fait un BTS CIM.

  • Speaker #0

    Comment tu as découvert l'industrie ?

  • Speaker #1

    Un peu par hasard, sur un salon de l'étudiant en fait.

  • Speaker #0

    Tu avais de la famille dans l'industrie avant ou pas ?

  • Speaker #1

    J'avais de la famille dans l'industrie, mais pas forcément dans ce domaine. Et ce n'est pas quelque chose auquel je m'étais intéressé jusque-là.

  • Speaker #0

    Tu te souviens du coup de l'image que tu avais de l'industrie avant de te lancer toi ?

  • Speaker #1

    Non, parce que c'était pour moi un milieu assez... assez lointain finalement. Je n'étais pas du tout dedans. Non, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Tu te souviens de ce qui t'a convaincu ?

  • Speaker #1

    Ce qui m'a convaincu ? Je voulais faire quelque chose, travailler de mes mains en fait. Avoir vraiment un contact physique avec la matière. Et donc, j'ai trouvé cette formation de BTSI. Je suis tout de suite accroché et je continue là-dedans.

  • Speaker #0

    Ça fait combien de temps du coup ?

  • Speaker #1

    Ça fait deux ans. J'ai fait deux ans de BTS Slim et là, ça fait actuellement trois mois que je suis en bachelor.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui t'a décidé à attaquer les WorldSkills du coup ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est notre formateur. Il nous a emmené à Lyon aux dernières éditions.

  • Speaker #0

    Au Mondio ?

  • Speaker #1

    Voilà, au Mondio. J'ai vu à quoi ça ressemblait, je me suis dit pourquoi pas. Je me suis inscrit pour les régionales. J'y suis allé un peu comme ça, pas forcément préparé. Puis finalement, j'ai fini mes daïdors aux régionales. Donc je me suis lancé dans la suite et puis on se prend au jeu. On reste là-dedans.

  • Speaker #0

    Ça consiste en quoi, l'épreuve de CAO WorldSkills ?

  • Speaker #1

    Au final national, on a plusieurs épreuves. On a 15 heures d'épreuve réparties en 5 modules différents. Ça va être ce qu'on appelle de l'ingénierie inverse. On va avoir de la modélisation, de la conception, aussi un petit peu d'impression 3D. C'est assez vaste comme métier, finalement.

  • Speaker #0

    Ton point fort, c'est quoi, tu dirais ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. Non, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Ça marche. Comment ça se passe avec... ta vie professionnelle et la préparation aux WorldSkills. Tu as des entraînements particuliers en plus ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait, je me suis entraîné jusqu'au final toutes les semaines avec un coach. On a un coach qui a titré. Je me suis entraîné, je faisais des sujets, il les corrigeait, ainsi de suite. Et puis là, on continue pour les Mondiaux.

  • Speaker #0

    Pour les Mondiaux, c'est quand ?

  • Speaker #1

    En septembre l'année prochaine.

  • Speaker #0

    Et si tu sais où c'est déjà ?

  • Speaker #1

    C'est à Shanghai.

  • Speaker #0

    Super, ça fait du voyage en plus.

  • Speaker #1

    Voilà. C'est ça.

  • Speaker #0

    Donc, médaille de bronze, là ?

  • Speaker #1

    Médaille de bronze, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et du coup, aujourd'hui, tu travailles dans quelle boîte ?

  • Speaker #1

    Je travaille chez Cerode, à Cluse.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc, c'est une petite entreprise où on est 12 personnes. Et on a un bureau d'études, on a un atelier d'usinage, en fait. On va faire fraisage, tournage. On a un atelier de découpe sur presse et un atelier d'injection. Voilà. Donc, je suis dans une boîte où je peux voir vraiment beaucoup de choses différentes. Je pense que ça m'a bien permis de progresser et justement de pouvoir bien réussir.

  • Speaker #0

    Comme tu n'es pas trop spécialisé, du coup, tu performes partout. C'est chouette.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et comment ça a été perçu, ta participation et ta médaille de bronze dans ta boîte ?

  • Speaker #1

    Ils ont été très contents du résultat. Ils se font à fond. Derrière moi, ils me laissent sans problème aller faire les entraînements quand ils ne sont pas chez moi. ou les différentes préparations qu'on a eues avec l'équipe de la région. Et ils me laissent partir, ils me laissent faire. Voilà, c'est génial.

  • Speaker #0

    Super. Tu as un petit mot pour les jeunes d'aujourd'hui, comme ceux qui sont venus faire l'Odyssée de l'Industrie, qui ne connaissent pas encore trop l'industrie, pour peut-être les convaincre ?

  • Speaker #1

    Les hard skills, ce n'est pas forcément que dans l'industrie. Il y a beaucoup d'autres métiers. Franchement, c'est une expérience à vivre. Rien qu'on rencontre énormément de personnes. C'est vraiment très très intéressant. On rencontre des personnes de tous les domaines et l'expérience est vraiment unique. Il faut tenter. C'est vraiment une expérience à tenter une fois au moins dans sa vie.

  • Speaker #0

    Comme tu le dis, c'est dans tous les domaines. On n'est pas obligé d'être sportif de haut niveau pour avoir sa compétition ?

  • Speaker #1

    Non,

  • Speaker #0

    c'est ça. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Pas de problème.

  • Speaker #0

    Ce que je retiens aujourd'hui, c'est qu'il y a moyen de fédérer les plus jeunes autour de métiers techniques. qu'il y a des solutions pour leur montrer ce que c'est, qu'il y a du concret dans l'industrie, que ça peut répondre à une quête de sens que nous avons de plus en plus et que nous constatons chez les générations futures, et qu'il est possible, en ouvrant les portes et avec le bon message, de passer du... qu'un avis positif sur l'industrie a une vraie métamorphose via le concret et de les transformer plus tard peut-être en champions WorldSkills ou en tout cas en candidats à une compétition qui valorise la place des métiers techniques et le savoir-faire et le beau geste. Il y a des tas de choses que tu ne peux pas contrôler aujourd'hui. Les programmes scolaires, les clichés, les parents qui ne veulent absolument pas avoir leurs enfants dans l'industrie parce qu'eux aussi ont leur charge de clichés. qui tournent autour et ne se rendent pas compte qu'aujourd'hui, l'industrie offre de vraies carrières durables et même lucratives. Mais tu peux contrôler une chose. Est-ce que ton usine est ouverte et visible ? Ou est-ce que c'est encore un bloc anonyme qu'on contourne en bus scolaire ? Certes, la semaine de l'industrie s'est finie pour cette année. Mais il n'y a pas de meilleur moment que maintenant pour t'interroger sur ta participation l'année prochaine. Et si l'année prochaine c'est trop loin, si ce message t'a convaincu, les journées usines ouvertes arrivent en mars l'année prochaine. Et tu peux d'ores et déjà t'inscrire pour enrôler ton usine et prévoir une visite. Pour les scolaires, pour le public, en tout cas pour montrer ton usine dans ton écosystème. Mon fils a 5 ans. Il est déjà passionné de l'ego et de construire toujours de nouvelles choses. Mon job de parent, ce sera de lui montrer que s'il veut, l'industrie peut être ce terrain de jeu incroyable. Peut-être le lieu où, en vrai, il va construire des choses. Ton job de dirigeant, c'est peut-être de faire en sorte que le jour où il choisira sa voie, ton usine soit sur sa carte. Merci pour ton écoute. Tu veux du concret dans ta boîte mail ? Abonne-toi à Oser l'Efficacité, la news. Chaque semaine, tu reçois la synthèse des épisodes, les outils essentiels et un mini plan d'action pour te mettre en mouvement. Rendez-vous sur digetic.fr slash news n e w s. Le lien est dans la description. A très vite.

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🎧 Inside Semaine de l’Industrie : ce que voient les jeunes


📌 Dans cet épisode, découvre :

  • Pourquoi la Semaine de l’industrie est bien plus qu’un événement de com : un levier concret pour l’attractivité de l’industrie et la pérennité de tes recrutements.

  • Ce que vivent vraiment les collégiens en immersion au CFAI : ateliers de conception, fabrication, maintenance façon escape game… et comment ça change leur regard sur l’usine en deux heures.

  • Comment on passe d’une industrie “lointaine et floue” à un nouvel imaginaire industriel concret, incarné, où l’on touche la matière, fabrique un objet

  • En quoi ouvrir les portes de l’industrie (visites, Semaine de l’industrie, Journées Usines Ouvertes) transforme une usine anonyme en lieu désirable pour les futurs talents.

  • Le témoignage d’Emilien Petit, médaillé WorldSkills : l’industrie comme terrain de jeu, d’excellence et de fierté… et un puissant moteur de désirabilité de l’industrie pour les jeunes.

🎯 À écouter si :

  • Tu es dirigeant·e de PME/PMI, responsable de site, RH ou manager d’atelier et que tu galères à recruter malgré une usine performante.

  • Ta boîte est dans une région industrielle, mais personne ne sait ce que tu fabriques ni pourquoi on devrait venir travailler chez toi.

  • Tu sens que l’attractivité de l’industrie est un enjeu vital, mais tu ne sais pas par quel bout prendre le sujet ni comment rendre ton usine “désirable”.


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Digetik, tous droits réservés. Un podcast réalisé et animé par Perrine Thiébaut

Graphisme et identité visuelle : Elise Rondard

Musique Intro et Outro : Annabelle Thiébaut

Montage : Annabelle Thiébaut


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Robotisation, digitalisation, IA, industrie 4.0 ou 5.0, ça donne le vertige, l'offre déborde, tu ne sais plus où regarder. La vérité, ton besoin n'est pas clarifié. Je suis Perrine Thiebaud, fondatrice de Digetic. Avec mes audits de processus, on cartographie l'existant, on définit la cible et on lance un plan d'action pour digitaliser efficacement, sans copier le voisin, en partant de tes vrais besoins. Ici, je partage méthodes, outils et retours terrain pour te faire passer au niveau supérieur. Alors, prêt à oser l'efficacité ? Qui, parmi vous, a un a priori positif sur l'industrie ? En face d'elle, 25 collégiens. Zéro main levée. Les questions s'enchaînent et par contre, pour connaître le numéro de dire dernier iPhone, là, tout le monde est bien bien chaud. Ça, ça s'est passé pendant la semaine de l'industrie. La semaine de l'industrie, c'est un événement qui existe depuis 2011 et qui a pour but de valoriser l'industrie et ses acteurs en proposant des événements pédagogiques et de découverte des métiers. Ça peut très bien être des visites d'entreprise comme des job dating, ... ou encore des forums métiers, des web conférences, tout ce qui peut donner envie aux jeunes et aux moins jeunes de travailler dans l'industrie. Le but, c'est de redynamiser l'emploi dans ce secteur. Donc, on s'adresse à la fois à des futurs employés, collégiens, lycéens, étudiants, mais aussi à des personnes en recherche d'emploi. L'événement, il est aussi là pour promouvoir la mixité des métiers et la place des femmes dans les différentes filières. En 2024, c'est plus de 5,7 millions de participants autour de 8000 événements organisés dans toute la France. Cette année encore, l'événement a eu lieu du 17 au 23 novembre. Et en tant que secrétaire des infrastructures et extrêmement engagée dans l'importance de recréer un imaginaire positif autour de l'industrie, de mon côté, je suis allée voir ce qui se passait du côté de l'Odyssée de l'Industrie, un événement organisé par l'UIMM au sein du CFAI. Et clairement, j'en ai appris beaucoup. Dans cet épisode, on va voir pourquoi l'attractivité, ce n'est pas seulement un sujet de com, c'est un sujet de performance de ton entreprise et de recrutement. Pour commencer la visite du CFAI, petite présentation en salle. 15 minutes avec quelques questions posées et surtout on essaye de savoir ce que les collégiens aujourd'hui savent de l'industrie. Les réponses sont assez maigres, on arrive à tirer usine, fabrication et c'est à peu près tout. Il y en a quand même bien un qui a déjà entendu parler du métier de chaudronnier, mais clairement ça ne va pas plus loin. C'est quand même assez dommage, on est en Haute-Savoie, on a des gros noms de l'industrie, on est entouré de Tefal, de Somfy, d'Evian... de Vully qui a quand même conquis le monde avec sa girafe Sophie, et personne ne sait citer un nom d'entreprise industrielle. En fait, il faut que tu te rendes compte de ce contexte-là. Si demain on amène une classe devant ton usine, est-ce qu'ils savent seulement ce que tu fais ? Est-ce qu'ils savent seulement ce que tu fabriques ? Et surtout, est-ce qu'ils ont envie d'y entrer ? C'est vraiment ce constat-là que j'ai fait. J'étais un petit peu désespérée, je dois dire, par le manque de curiosité et le manque de connaissances de l'écosystème industriel, alors que nous sommes quand même ici dans une région profondément industrielle. Donc si ça nous prouve bien une chose effectivement, c'est qu'on a beau être la plus belle usine, la plus performante, peut-être même la plus lucrative, si personne ne sait ce qu'il se passe à l'intérieur, le problème de recrutement que je suis sûre que tu as, parce que c'est quand même assez récurrent actuellement dans l'industrie, donc ce problème de recrutement ne va pas disparaître par magie. Si à un moment personne ne sait ce que tu fais, personne n'aura envie de pousser les portes. Bon, ça c'était le premier bilan au bout de 15 minutes. Pourtant... Pendant les deux heures qui ont suivi, pendant les deux heures de visite, j'ai quand même vu ces ados passer de « je sais vraiment pas ce que je fais là » , « mon repas de midi est trop lourd, j'ai du mal à avancer » à de la curiosité, une certaine excitation sur les ateliers. C'était très beau de voir naître la découverte et l'intérêt. Et c'est là que ça devient intéressant. Pendant tout le reste de la visite, j'ai suivi un groupe de quatre jeunes qui sont allés d'atelier en atelier. D'abord un atelier de conception, de prototypage. On voyait le modèle d'une petite voiture en 3D sur l'écran et des consignes pour suivre pour la refaire. Au début, on voyait clairement la réticence, la retenue, la peur de mal faire, le regard en coin. Et puis finalement, quand on sait qu'il y a 15 minutes pour terminer l'atelier, on entend des « attends, mais il faut dévisser là ! » On entend des rires, des erreurs qui sont corrigées. « Mais là, attends, la voiture, elle est à l'envers, il faut la retourner ! » Les voir manipuler, les voir s'approprier le sujet, c'était déjà un pas supplémentaire. dans un monde qu'ils ne connaissaient pas. C'était un pas supplémentaire vers l'attractivité. Et l'atelier d'après est tout aussi intéressant. On parle fabrication, on parle transformation de la matière. Là, on a un porte-clés à créer avec un moule à injection. Et on nous explique que le moule, il peut être créé par enlèvement de matière ou par addition de matière. L'impression 3D, comme on dit pour le grand public. Et là, on découvre, on s'approprie, on comprend. Les jeunes peuvent fabriquer eux-mêmes quelque chose. Là aussi, en touchant les produits des doigts, on touche aussi du doigt des métiers qui ont du sens, des métiers concrets. Et aujourd'hui, ça a plus que jamais son sens dans le choix des métiers de la jeunesse. C'est ce moment-là où il commence à produire que l'industrie arrête d'être un mot, qu'elle devient un objet, qu'ils font le lien avec ce qu'on leur expliquait en salle quand on a démarré la visite. L'industrie, c'est tout ce qu'il y a autour de nous. C'est bien plus facile à dire qu'à comprendre, mais une fois qu'on a produit son premier objet, là, on l'intègre. Troisième étape, on va faire un petit escape game sur la thématique de la maintenance. Alors comme dans beaucoup d'escape games, il y a une bombe à désamorcer, certes, le scénario n'a pas tout révolutionné. Par contre, on a un bras de robot en panne qui doit nous permettre de récupérer l'objet qui nous permettra de déterminer le code pour désamorcer la bombe. Pour réparer ce robot en panne, on fait appel aux techniques de maintenance et à certaines notions d'électrotechnique. On va faire de la lecture de schéma, on va activer des capteurs, des capteurs qui réagissent soit au toucher, soit au contact du métal, et tout ça en faisant appel à l'esprit d'équipe. Si chacun s'assigne à sa tâche, ça va beaucoup plus vite et on arrive à battre le chrono qui tourne. Tout ça, c'est des applications assez concrètes de ce qui se passe dans l'atelier. Finalement, tous les jours, il y a des bombes à désamorcer, une machine en panne. C'est autant d'euros qui tombent toutes les secondes où elle est arrêtée. Et autant de sujets contre lesquels il faut se battre au quotidien. Cette notion de pression, cette notion d'esprit d'équipe, c'est ça qu'ils ont vu dans cet atelier-là. Certes, c'est très court et certes, ça reste du jeu. Mais quand même, à ce moment-là, on a un bon ressenti de l'industrie. Puis, on se rend compte surtout que l'industrie est pleine de défis. et là on commence à attirer des profils qui sont à la recherche des défis et qui se rendent compte enfin que l'industrie peut les leur apporter. Et puis, de fil en aiguille, quand on commence à discuter et que l'industrie prend toute sa place dans le moment qu'on est en train de vivre, on commence à savoir que maman est RH. Maman est RH mais dans un laboratoire pharmaceutique. Et ça nous permet de rebondir. Mais un laboratoire pharmaceutique, il produit, c'est de l'industrie. C'est là qu'on se rend compte qu'en fait, le discours, il a aussi du mal à passer à la maison. Les parents ne disent pas forcément, ne s'expriment pas forcément sur ce qu'ils font au quotidien, et donc leurs enfants ont beau être baignés dans un écosystème qui pourrait leur parler d'industrie, ils ne le font pas, ils ne le savent pas. Peut-être qu'ils ne s'y intéressent pas, et c'est vrai que les parents sont rarement les mieux placés pour aller motiver leurs enfants à faire comme eux. Petit peu d'esprit de contradiction. Mais ça nous a aussi permis d'ouvrir la discussion sur le fait que l'industrie, ce n'est pas que les métiers qui sont dans l'atelier. C'est aussi tous les métiers périphériques, tous les métiers supports qui contribuent à... une industrie performante également. Que ce soit les RH, le commerce, la communication, toute la partie qualité, hygiène, sécurité, environnement, ou les supports digitaux, tout ça fait l'industrie aussi. Malheureusement, à la fin de la journée, je n'ai pas pu capter leur retour, leur vrai retour aux jeunes. J'ai juste pu voir les étoiles briller dans les yeux quand ils repartent. J'ai pu voir certaines touches d'intérêt, mais malheureusement, le bus est parti beaucoup trop vite pour que je puisse avoir un vrai débrief. C'est bien dommage. Mais j'ai quand même pu discuter avec les organisateurs qui ont suivi d'autres groupes pour avoir leur retour aussi. Et nous avons tous contestaté cette même évolution sur « je ne sais pas ce que je fais là » à « il y a peut-être des choses à envisager » . Pas chez 100% des élèves, on ne pourra pas tous les mettre dans l'industrie, c'est évident. Mais au moins, il y a eu cet éveil. En résumé, je ne sais pas si ça a créé des vocations, mais je sais une chose. Ces jeunes-là ont maintenant une image un peu plus positive et concrète de ce qu'il peut se passer dans une usine. La question c'est, où est-ce qu'ils iront postuler dans 5 ou 10 ans ? Alors là, on a visité le CFAI, le Centre de Formation des Apprentis de l'Industrie. On n'a pas visité directement une usine. Mais le sujet reste. Quand il faudra qu'ils trouvent un métier derrière, chez qui iront-ils postuler ? Chez celui qui aura fait l'effort d'ouvrir sa porte, ou chez celui dont ils ne connaissent même pas le nom ? C'est là où le fait de participer à ce genre d'initiative en tant que dirigeant de l'industrie prend tout son sens. Parce que clairement... Une usine performante, elle n'a pas que besoin de processus qui tourne bien et de machines bien huilées. Elle a besoin de gens qui comprennent ce qu'ils font et qui ont envie de le faire, de personnes engagées et de succession sur les métiers en tension. Parce que clairement aujourd'hui, les gens qui partent à la retraite ne seront pas tous remplacés si les choses continuent dans le sens actuel. Arrêter de subir le recrutement, ça commence par arrêter d'être invisible. Bon, je sais très bien qu'il y en a qui vont dire que C'est bien joli de leur montrer l'industrie de façon ludique, mais ça ne leur montre pas ce qu'est la réalité du métier. Mais vous avez raison, c'est certain. Le mieux, c'est de la toucher et de la comprendre en profondeur. Sauf qu'effectivement, on ne peut pas tous les prendre en stage et on ne peut pas tous les obliger à faire un stage pour qu'ils puissent découvrir la réalité du métier. Par contre, je ne suis pas tout à fait d'accord sur le fait que l'industrie ne puisse pas être ludique. Pendant cette visite au CFAI, j'ai eu un moment totalement imprévu. J'ai eu l'occasion d'interviewer Emilien. petit, médaille de bronze au World Skills catégorie Conception Mécanique. Les WorldSkills, on en a rapidement parlé dans l'épisode de la semaine dernière avec Émilie Le Doiron, récompensent un grand panel de métiers, pas que dans l'industrie, mais récompensent les savoir-faire. C'est un peu comme considérer son métier comme un sportif de haut niveau. On s'entraîne, on devient meilleur et nous aussi, même si on n'est pas sportif, on peut décrocher une médaille. Nous aussi, on peut faire s'embraser les foules via un métier qui est moins connu. Nous aussi, on peut unir les gens autour du beau geste. Je te laisse écouter l'interview d'Emilien, qui est très instructif sur ce que ça lui a apporté, comment il en est arrivé là, et la réception de son entreprise sur sa participation au WorldSkills. Est-ce que tu peux commencer par te présenter, peut-être ?

  • Speaker #1

    Oui. Du coup, je m'appelle Emilien Petit. Je suis actuellement en bachelor IPF, c'est intégration des procédés de fabrication. Voilà, je viens d'un bac général et j'ai fait un BTS CIM.

  • Speaker #0

    Comment tu as découvert l'industrie ?

  • Speaker #1

    Un peu par hasard, sur un salon de l'étudiant en fait.

  • Speaker #0

    Tu avais de la famille dans l'industrie avant ou pas ?

  • Speaker #1

    J'avais de la famille dans l'industrie, mais pas forcément dans ce domaine. Et ce n'est pas quelque chose auquel je m'étais intéressé jusque-là.

  • Speaker #0

    Tu te souviens du coup de l'image que tu avais de l'industrie avant de te lancer toi ?

  • Speaker #1

    Non, parce que c'était pour moi un milieu assez... assez lointain finalement. Je n'étais pas du tout dedans. Non, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Tu te souviens de ce qui t'a convaincu ?

  • Speaker #1

    Ce qui m'a convaincu ? Je voulais faire quelque chose, travailler de mes mains en fait. Avoir vraiment un contact physique avec la matière. Et donc, j'ai trouvé cette formation de BTSI. Je suis tout de suite accroché et je continue là-dedans.

  • Speaker #0

    Ça fait combien de temps du coup ?

  • Speaker #1

    Ça fait deux ans. J'ai fait deux ans de BTS Slim et là, ça fait actuellement trois mois que je suis en bachelor.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui t'a décidé à attaquer les WorldSkills du coup ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est notre formateur. Il nous a emmené à Lyon aux dernières éditions.

  • Speaker #0

    Au Mondio ?

  • Speaker #1

    Voilà, au Mondio. J'ai vu à quoi ça ressemblait, je me suis dit pourquoi pas. Je me suis inscrit pour les régionales. J'y suis allé un peu comme ça, pas forcément préparé. Puis finalement, j'ai fini mes daïdors aux régionales. Donc je me suis lancé dans la suite et puis on se prend au jeu. On reste là-dedans.

  • Speaker #0

    Ça consiste en quoi, l'épreuve de CAO WorldSkills ?

  • Speaker #1

    Au final national, on a plusieurs épreuves. On a 15 heures d'épreuve réparties en 5 modules différents. Ça va être ce qu'on appelle de l'ingénierie inverse. On va avoir de la modélisation, de la conception, aussi un petit peu d'impression 3D. C'est assez vaste comme métier, finalement.

  • Speaker #0

    Ton point fort, c'est quoi, tu dirais ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. Non, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Ça marche. Comment ça se passe avec... ta vie professionnelle et la préparation aux WorldSkills. Tu as des entraînements particuliers en plus ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait, je me suis entraîné jusqu'au final toutes les semaines avec un coach. On a un coach qui a titré. Je me suis entraîné, je faisais des sujets, il les corrigeait, ainsi de suite. Et puis là, on continue pour les Mondiaux.

  • Speaker #0

    Pour les Mondiaux, c'est quand ?

  • Speaker #1

    En septembre l'année prochaine.

  • Speaker #0

    Et si tu sais où c'est déjà ?

  • Speaker #1

    C'est à Shanghai.

  • Speaker #0

    Super, ça fait du voyage en plus.

  • Speaker #1

    Voilà. C'est ça.

  • Speaker #0

    Donc, médaille de bronze, là ?

  • Speaker #1

    Médaille de bronze, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et du coup, aujourd'hui, tu travailles dans quelle boîte ?

  • Speaker #1

    Je travaille chez Cerode, à Cluse.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc, c'est une petite entreprise où on est 12 personnes. Et on a un bureau d'études, on a un atelier d'usinage, en fait. On va faire fraisage, tournage. On a un atelier de découpe sur presse et un atelier d'injection. Voilà. Donc, je suis dans une boîte où je peux voir vraiment beaucoup de choses différentes. Je pense que ça m'a bien permis de progresser et justement de pouvoir bien réussir.

  • Speaker #0

    Comme tu n'es pas trop spécialisé, du coup, tu performes partout. C'est chouette.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et comment ça a été perçu, ta participation et ta médaille de bronze dans ta boîte ?

  • Speaker #1

    Ils ont été très contents du résultat. Ils se font à fond. Derrière moi, ils me laissent sans problème aller faire les entraînements quand ils ne sont pas chez moi. ou les différentes préparations qu'on a eues avec l'équipe de la région. Et ils me laissent partir, ils me laissent faire. Voilà, c'est génial.

  • Speaker #0

    Super. Tu as un petit mot pour les jeunes d'aujourd'hui, comme ceux qui sont venus faire l'Odyssée de l'Industrie, qui ne connaissent pas encore trop l'industrie, pour peut-être les convaincre ?

  • Speaker #1

    Les hard skills, ce n'est pas forcément que dans l'industrie. Il y a beaucoup d'autres métiers. Franchement, c'est une expérience à vivre. Rien qu'on rencontre énormément de personnes. C'est vraiment très très intéressant. On rencontre des personnes de tous les domaines et l'expérience est vraiment unique. Il faut tenter. C'est vraiment une expérience à tenter une fois au moins dans sa vie.

  • Speaker #0

    Comme tu le dis, c'est dans tous les domaines. On n'est pas obligé d'être sportif de haut niveau pour avoir sa compétition ?

  • Speaker #1

    Non,

  • Speaker #0

    c'est ça. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Pas de problème.

  • Speaker #0

    Ce que je retiens aujourd'hui, c'est qu'il y a moyen de fédérer les plus jeunes autour de métiers techniques. qu'il y a des solutions pour leur montrer ce que c'est, qu'il y a du concret dans l'industrie, que ça peut répondre à une quête de sens que nous avons de plus en plus et que nous constatons chez les générations futures, et qu'il est possible, en ouvrant les portes et avec le bon message, de passer du... qu'un avis positif sur l'industrie a une vraie métamorphose via le concret et de les transformer plus tard peut-être en champions WorldSkills ou en tout cas en candidats à une compétition qui valorise la place des métiers techniques et le savoir-faire et le beau geste. Il y a des tas de choses que tu ne peux pas contrôler aujourd'hui. Les programmes scolaires, les clichés, les parents qui ne veulent absolument pas avoir leurs enfants dans l'industrie parce qu'eux aussi ont leur charge de clichés. qui tournent autour et ne se rendent pas compte qu'aujourd'hui, l'industrie offre de vraies carrières durables et même lucratives. Mais tu peux contrôler une chose. Est-ce que ton usine est ouverte et visible ? Ou est-ce que c'est encore un bloc anonyme qu'on contourne en bus scolaire ? Certes, la semaine de l'industrie s'est finie pour cette année. Mais il n'y a pas de meilleur moment que maintenant pour t'interroger sur ta participation l'année prochaine. Et si l'année prochaine c'est trop loin, si ce message t'a convaincu, les journées usines ouvertes arrivent en mars l'année prochaine. Et tu peux d'ores et déjà t'inscrire pour enrôler ton usine et prévoir une visite. Pour les scolaires, pour le public, en tout cas pour montrer ton usine dans ton écosystème. Mon fils a 5 ans. Il est déjà passionné de l'ego et de construire toujours de nouvelles choses. Mon job de parent, ce sera de lui montrer que s'il veut, l'industrie peut être ce terrain de jeu incroyable. Peut-être le lieu où, en vrai, il va construire des choses. Ton job de dirigeant, c'est peut-être de faire en sorte que le jour où il choisira sa voie, ton usine soit sur sa carte. Merci pour ton écoute. Tu veux du concret dans ta boîte mail ? Abonne-toi à Oser l'Efficacité, la news. Chaque semaine, tu reçois la synthèse des épisodes, les outils essentiels et un mini plan d'action pour te mettre en mouvement. Rendez-vous sur digetic.fr slash news n e w s. Le lien est dans la description. A très vite.

Description

🎧 Inside Semaine de l’Industrie : ce que voient les jeunes


📌 Dans cet épisode, découvre :

  • Pourquoi la Semaine de l’industrie est bien plus qu’un événement de com : un levier concret pour l’attractivité de l’industrie et la pérennité de tes recrutements.

  • Ce que vivent vraiment les collégiens en immersion au CFAI : ateliers de conception, fabrication, maintenance façon escape game… et comment ça change leur regard sur l’usine en deux heures.

  • Comment on passe d’une industrie “lointaine et floue” à un nouvel imaginaire industriel concret, incarné, où l’on touche la matière, fabrique un objet

  • En quoi ouvrir les portes de l’industrie (visites, Semaine de l’industrie, Journées Usines Ouvertes) transforme une usine anonyme en lieu désirable pour les futurs talents.

  • Le témoignage d’Emilien Petit, médaillé WorldSkills : l’industrie comme terrain de jeu, d’excellence et de fierté… et un puissant moteur de désirabilité de l’industrie pour les jeunes.

🎯 À écouter si :

  • Tu es dirigeant·e de PME/PMI, responsable de site, RH ou manager d’atelier et que tu galères à recruter malgré une usine performante.

  • Ta boîte est dans une région industrielle, mais personne ne sait ce que tu fabriques ni pourquoi on devrait venir travailler chez toi.

  • Tu sens que l’attractivité de l’industrie est un enjeu vital, mais tu ne sais pas par quel bout prendre le sujet ni comment rendre ton usine “désirable”.


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Digetik, tous droits réservés. Un podcast réalisé et animé par Perrine Thiébaut

Graphisme et identité visuelle : Elise Rondard

Musique Intro et Outro : Annabelle Thiébaut

Montage : Annabelle Thiébaut


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Robotisation, digitalisation, IA, industrie 4.0 ou 5.0, ça donne le vertige, l'offre déborde, tu ne sais plus où regarder. La vérité, ton besoin n'est pas clarifié. Je suis Perrine Thiebaud, fondatrice de Digetic. Avec mes audits de processus, on cartographie l'existant, on définit la cible et on lance un plan d'action pour digitaliser efficacement, sans copier le voisin, en partant de tes vrais besoins. Ici, je partage méthodes, outils et retours terrain pour te faire passer au niveau supérieur. Alors, prêt à oser l'efficacité ? Qui, parmi vous, a un a priori positif sur l'industrie ? En face d'elle, 25 collégiens. Zéro main levée. Les questions s'enchaînent et par contre, pour connaître le numéro de dire dernier iPhone, là, tout le monde est bien bien chaud. Ça, ça s'est passé pendant la semaine de l'industrie. La semaine de l'industrie, c'est un événement qui existe depuis 2011 et qui a pour but de valoriser l'industrie et ses acteurs en proposant des événements pédagogiques et de découverte des métiers. Ça peut très bien être des visites d'entreprise comme des job dating, ... ou encore des forums métiers, des web conférences, tout ce qui peut donner envie aux jeunes et aux moins jeunes de travailler dans l'industrie. Le but, c'est de redynamiser l'emploi dans ce secteur. Donc, on s'adresse à la fois à des futurs employés, collégiens, lycéens, étudiants, mais aussi à des personnes en recherche d'emploi. L'événement, il est aussi là pour promouvoir la mixité des métiers et la place des femmes dans les différentes filières. En 2024, c'est plus de 5,7 millions de participants autour de 8000 événements organisés dans toute la France. Cette année encore, l'événement a eu lieu du 17 au 23 novembre. Et en tant que secrétaire des infrastructures et extrêmement engagée dans l'importance de recréer un imaginaire positif autour de l'industrie, de mon côté, je suis allée voir ce qui se passait du côté de l'Odyssée de l'Industrie, un événement organisé par l'UIMM au sein du CFAI. Et clairement, j'en ai appris beaucoup. Dans cet épisode, on va voir pourquoi l'attractivité, ce n'est pas seulement un sujet de com, c'est un sujet de performance de ton entreprise et de recrutement. Pour commencer la visite du CFAI, petite présentation en salle. 15 minutes avec quelques questions posées et surtout on essaye de savoir ce que les collégiens aujourd'hui savent de l'industrie. Les réponses sont assez maigres, on arrive à tirer usine, fabrication et c'est à peu près tout. Il y en a quand même bien un qui a déjà entendu parler du métier de chaudronnier, mais clairement ça ne va pas plus loin. C'est quand même assez dommage, on est en Haute-Savoie, on a des gros noms de l'industrie, on est entouré de Tefal, de Somfy, d'Evian... de Vully qui a quand même conquis le monde avec sa girafe Sophie, et personne ne sait citer un nom d'entreprise industrielle. En fait, il faut que tu te rendes compte de ce contexte-là. Si demain on amène une classe devant ton usine, est-ce qu'ils savent seulement ce que tu fais ? Est-ce qu'ils savent seulement ce que tu fabriques ? Et surtout, est-ce qu'ils ont envie d'y entrer ? C'est vraiment ce constat-là que j'ai fait. J'étais un petit peu désespérée, je dois dire, par le manque de curiosité et le manque de connaissances de l'écosystème industriel, alors que nous sommes quand même ici dans une région profondément industrielle. Donc si ça nous prouve bien une chose effectivement, c'est qu'on a beau être la plus belle usine, la plus performante, peut-être même la plus lucrative, si personne ne sait ce qu'il se passe à l'intérieur, le problème de recrutement que je suis sûre que tu as, parce que c'est quand même assez récurrent actuellement dans l'industrie, donc ce problème de recrutement ne va pas disparaître par magie. Si à un moment personne ne sait ce que tu fais, personne n'aura envie de pousser les portes. Bon, ça c'était le premier bilan au bout de 15 minutes. Pourtant... Pendant les deux heures qui ont suivi, pendant les deux heures de visite, j'ai quand même vu ces ados passer de « je sais vraiment pas ce que je fais là » , « mon repas de midi est trop lourd, j'ai du mal à avancer » à de la curiosité, une certaine excitation sur les ateliers. C'était très beau de voir naître la découverte et l'intérêt. Et c'est là que ça devient intéressant. Pendant tout le reste de la visite, j'ai suivi un groupe de quatre jeunes qui sont allés d'atelier en atelier. D'abord un atelier de conception, de prototypage. On voyait le modèle d'une petite voiture en 3D sur l'écran et des consignes pour suivre pour la refaire. Au début, on voyait clairement la réticence, la retenue, la peur de mal faire, le regard en coin. Et puis finalement, quand on sait qu'il y a 15 minutes pour terminer l'atelier, on entend des « attends, mais il faut dévisser là ! » On entend des rires, des erreurs qui sont corrigées. « Mais là, attends, la voiture, elle est à l'envers, il faut la retourner ! » Les voir manipuler, les voir s'approprier le sujet, c'était déjà un pas supplémentaire. dans un monde qu'ils ne connaissaient pas. C'était un pas supplémentaire vers l'attractivité. Et l'atelier d'après est tout aussi intéressant. On parle fabrication, on parle transformation de la matière. Là, on a un porte-clés à créer avec un moule à injection. Et on nous explique que le moule, il peut être créé par enlèvement de matière ou par addition de matière. L'impression 3D, comme on dit pour le grand public. Et là, on découvre, on s'approprie, on comprend. Les jeunes peuvent fabriquer eux-mêmes quelque chose. Là aussi, en touchant les produits des doigts, on touche aussi du doigt des métiers qui ont du sens, des métiers concrets. Et aujourd'hui, ça a plus que jamais son sens dans le choix des métiers de la jeunesse. C'est ce moment-là où il commence à produire que l'industrie arrête d'être un mot, qu'elle devient un objet, qu'ils font le lien avec ce qu'on leur expliquait en salle quand on a démarré la visite. L'industrie, c'est tout ce qu'il y a autour de nous. C'est bien plus facile à dire qu'à comprendre, mais une fois qu'on a produit son premier objet, là, on l'intègre. Troisième étape, on va faire un petit escape game sur la thématique de la maintenance. Alors comme dans beaucoup d'escape games, il y a une bombe à désamorcer, certes, le scénario n'a pas tout révolutionné. Par contre, on a un bras de robot en panne qui doit nous permettre de récupérer l'objet qui nous permettra de déterminer le code pour désamorcer la bombe. Pour réparer ce robot en panne, on fait appel aux techniques de maintenance et à certaines notions d'électrotechnique. On va faire de la lecture de schéma, on va activer des capteurs, des capteurs qui réagissent soit au toucher, soit au contact du métal, et tout ça en faisant appel à l'esprit d'équipe. Si chacun s'assigne à sa tâche, ça va beaucoup plus vite et on arrive à battre le chrono qui tourne. Tout ça, c'est des applications assez concrètes de ce qui se passe dans l'atelier. Finalement, tous les jours, il y a des bombes à désamorcer, une machine en panne. C'est autant d'euros qui tombent toutes les secondes où elle est arrêtée. Et autant de sujets contre lesquels il faut se battre au quotidien. Cette notion de pression, cette notion d'esprit d'équipe, c'est ça qu'ils ont vu dans cet atelier-là. Certes, c'est très court et certes, ça reste du jeu. Mais quand même, à ce moment-là, on a un bon ressenti de l'industrie. Puis, on se rend compte surtout que l'industrie est pleine de défis. et là on commence à attirer des profils qui sont à la recherche des défis et qui se rendent compte enfin que l'industrie peut les leur apporter. Et puis, de fil en aiguille, quand on commence à discuter et que l'industrie prend toute sa place dans le moment qu'on est en train de vivre, on commence à savoir que maman est RH. Maman est RH mais dans un laboratoire pharmaceutique. Et ça nous permet de rebondir. Mais un laboratoire pharmaceutique, il produit, c'est de l'industrie. C'est là qu'on se rend compte qu'en fait, le discours, il a aussi du mal à passer à la maison. Les parents ne disent pas forcément, ne s'expriment pas forcément sur ce qu'ils font au quotidien, et donc leurs enfants ont beau être baignés dans un écosystème qui pourrait leur parler d'industrie, ils ne le font pas, ils ne le savent pas. Peut-être qu'ils ne s'y intéressent pas, et c'est vrai que les parents sont rarement les mieux placés pour aller motiver leurs enfants à faire comme eux. Petit peu d'esprit de contradiction. Mais ça nous a aussi permis d'ouvrir la discussion sur le fait que l'industrie, ce n'est pas que les métiers qui sont dans l'atelier. C'est aussi tous les métiers périphériques, tous les métiers supports qui contribuent à... une industrie performante également. Que ce soit les RH, le commerce, la communication, toute la partie qualité, hygiène, sécurité, environnement, ou les supports digitaux, tout ça fait l'industrie aussi. Malheureusement, à la fin de la journée, je n'ai pas pu capter leur retour, leur vrai retour aux jeunes. J'ai juste pu voir les étoiles briller dans les yeux quand ils repartent. J'ai pu voir certaines touches d'intérêt, mais malheureusement, le bus est parti beaucoup trop vite pour que je puisse avoir un vrai débrief. C'est bien dommage. Mais j'ai quand même pu discuter avec les organisateurs qui ont suivi d'autres groupes pour avoir leur retour aussi. Et nous avons tous contestaté cette même évolution sur « je ne sais pas ce que je fais là » à « il y a peut-être des choses à envisager » . Pas chez 100% des élèves, on ne pourra pas tous les mettre dans l'industrie, c'est évident. Mais au moins, il y a eu cet éveil. En résumé, je ne sais pas si ça a créé des vocations, mais je sais une chose. Ces jeunes-là ont maintenant une image un peu plus positive et concrète de ce qu'il peut se passer dans une usine. La question c'est, où est-ce qu'ils iront postuler dans 5 ou 10 ans ? Alors là, on a visité le CFAI, le Centre de Formation des Apprentis de l'Industrie. On n'a pas visité directement une usine. Mais le sujet reste. Quand il faudra qu'ils trouvent un métier derrière, chez qui iront-ils postuler ? Chez celui qui aura fait l'effort d'ouvrir sa porte, ou chez celui dont ils ne connaissent même pas le nom ? C'est là où le fait de participer à ce genre d'initiative en tant que dirigeant de l'industrie prend tout son sens. Parce que clairement... Une usine performante, elle n'a pas que besoin de processus qui tourne bien et de machines bien huilées. Elle a besoin de gens qui comprennent ce qu'ils font et qui ont envie de le faire, de personnes engagées et de succession sur les métiers en tension. Parce que clairement aujourd'hui, les gens qui partent à la retraite ne seront pas tous remplacés si les choses continuent dans le sens actuel. Arrêter de subir le recrutement, ça commence par arrêter d'être invisible. Bon, je sais très bien qu'il y en a qui vont dire que C'est bien joli de leur montrer l'industrie de façon ludique, mais ça ne leur montre pas ce qu'est la réalité du métier. Mais vous avez raison, c'est certain. Le mieux, c'est de la toucher et de la comprendre en profondeur. Sauf qu'effectivement, on ne peut pas tous les prendre en stage et on ne peut pas tous les obliger à faire un stage pour qu'ils puissent découvrir la réalité du métier. Par contre, je ne suis pas tout à fait d'accord sur le fait que l'industrie ne puisse pas être ludique. Pendant cette visite au CFAI, j'ai eu un moment totalement imprévu. J'ai eu l'occasion d'interviewer Emilien. petit, médaille de bronze au World Skills catégorie Conception Mécanique. Les WorldSkills, on en a rapidement parlé dans l'épisode de la semaine dernière avec Émilie Le Doiron, récompensent un grand panel de métiers, pas que dans l'industrie, mais récompensent les savoir-faire. C'est un peu comme considérer son métier comme un sportif de haut niveau. On s'entraîne, on devient meilleur et nous aussi, même si on n'est pas sportif, on peut décrocher une médaille. Nous aussi, on peut faire s'embraser les foules via un métier qui est moins connu. Nous aussi, on peut unir les gens autour du beau geste. Je te laisse écouter l'interview d'Emilien, qui est très instructif sur ce que ça lui a apporté, comment il en est arrivé là, et la réception de son entreprise sur sa participation au WorldSkills. Est-ce que tu peux commencer par te présenter, peut-être ?

  • Speaker #1

    Oui. Du coup, je m'appelle Emilien Petit. Je suis actuellement en bachelor IPF, c'est intégration des procédés de fabrication. Voilà, je viens d'un bac général et j'ai fait un BTS CIM.

  • Speaker #0

    Comment tu as découvert l'industrie ?

  • Speaker #1

    Un peu par hasard, sur un salon de l'étudiant en fait.

  • Speaker #0

    Tu avais de la famille dans l'industrie avant ou pas ?

  • Speaker #1

    J'avais de la famille dans l'industrie, mais pas forcément dans ce domaine. Et ce n'est pas quelque chose auquel je m'étais intéressé jusque-là.

  • Speaker #0

    Tu te souviens du coup de l'image que tu avais de l'industrie avant de te lancer toi ?

  • Speaker #1

    Non, parce que c'était pour moi un milieu assez... assez lointain finalement. Je n'étais pas du tout dedans. Non, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Tu te souviens de ce qui t'a convaincu ?

  • Speaker #1

    Ce qui m'a convaincu ? Je voulais faire quelque chose, travailler de mes mains en fait. Avoir vraiment un contact physique avec la matière. Et donc, j'ai trouvé cette formation de BTSI. Je suis tout de suite accroché et je continue là-dedans.

  • Speaker #0

    Ça fait combien de temps du coup ?

  • Speaker #1

    Ça fait deux ans. J'ai fait deux ans de BTS Slim et là, ça fait actuellement trois mois que je suis en bachelor.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui t'a décidé à attaquer les WorldSkills du coup ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est notre formateur. Il nous a emmené à Lyon aux dernières éditions.

  • Speaker #0

    Au Mondio ?

  • Speaker #1

    Voilà, au Mondio. J'ai vu à quoi ça ressemblait, je me suis dit pourquoi pas. Je me suis inscrit pour les régionales. J'y suis allé un peu comme ça, pas forcément préparé. Puis finalement, j'ai fini mes daïdors aux régionales. Donc je me suis lancé dans la suite et puis on se prend au jeu. On reste là-dedans.

  • Speaker #0

    Ça consiste en quoi, l'épreuve de CAO WorldSkills ?

  • Speaker #1

    Au final national, on a plusieurs épreuves. On a 15 heures d'épreuve réparties en 5 modules différents. Ça va être ce qu'on appelle de l'ingénierie inverse. On va avoir de la modélisation, de la conception, aussi un petit peu d'impression 3D. C'est assez vaste comme métier, finalement.

  • Speaker #0

    Ton point fort, c'est quoi, tu dirais ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. Non, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Ça marche. Comment ça se passe avec... ta vie professionnelle et la préparation aux WorldSkills. Tu as des entraînements particuliers en plus ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait, je me suis entraîné jusqu'au final toutes les semaines avec un coach. On a un coach qui a titré. Je me suis entraîné, je faisais des sujets, il les corrigeait, ainsi de suite. Et puis là, on continue pour les Mondiaux.

  • Speaker #0

    Pour les Mondiaux, c'est quand ?

  • Speaker #1

    En septembre l'année prochaine.

  • Speaker #0

    Et si tu sais où c'est déjà ?

  • Speaker #1

    C'est à Shanghai.

  • Speaker #0

    Super, ça fait du voyage en plus.

  • Speaker #1

    Voilà. C'est ça.

  • Speaker #0

    Donc, médaille de bronze, là ?

  • Speaker #1

    Médaille de bronze, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et du coup, aujourd'hui, tu travailles dans quelle boîte ?

  • Speaker #1

    Je travaille chez Cerode, à Cluse.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc, c'est une petite entreprise où on est 12 personnes. Et on a un bureau d'études, on a un atelier d'usinage, en fait. On va faire fraisage, tournage. On a un atelier de découpe sur presse et un atelier d'injection. Voilà. Donc, je suis dans une boîte où je peux voir vraiment beaucoup de choses différentes. Je pense que ça m'a bien permis de progresser et justement de pouvoir bien réussir.

  • Speaker #0

    Comme tu n'es pas trop spécialisé, du coup, tu performes partout. C'est chouette.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et comment ça a été perçu, ta participation et ta médaille de bronze dans ta boîte ?

  • Speaker #1

    Ils ont été très contents du résultat. Ils se font à fond. Derrière moi, ils me laissent sans problème aller faire les entraînements quand ils ne sont pas chez moi. ou les différentes préparations qu'on a eues avec l'équipe de la région. Et ils me laissent partir, ils me laissent faire. Voilà, c'est génial.

  • Speaker #0

    Super. Tu as un petit mot pour les jeunes d'aujourd'hui, comme ceux qui sont venus faire l'Odyssée de l'Industrie, qui ne connaissent pas encore trop l'industrie, pour peut-être les convaincre ?

  • Speaker #1

    Les hard skills, ce n'est pas forcément que dans l'industrie. Il y a beaucoup d'autres métiers. Franchement, c'est une expérience à vivre. Rien qu'on rencontre énormément de personnes. C'est vraiment très très intéressant. On rencontre des personnes de tous les domaines et l'expérience est vraiment unique. Il faut tenter. C'est vraiment une expérience à tenter une fois au moins dans sa vie.

  • Speaker #0

    Comme tu le dis, c'est dans tous les domaines. On n'est pas obligé d'être sportif de haut niveau pour avoir sa compétition ?

  • Speaker #1

    Non,

  • Speaker #0

    c'est ça. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Pas de problème.

  • Speaker #0

    Ce que je retiens aujourd'hui, c'est qu'il y a moyen de fédérer les plus jeunes autour de métiers techniques. qu'il y a des solutions pour leur montrer ce que c'est, qu'il y a du concret dans l'industrie, que ça peut répondre à une quête de sens que nous avons de plus en plus et que nous constatons chez les générations futures, et qu'il est possible, en ouvrant les portes et avec le bon message, de passer du... qu'un avis positif sur l'industrie a une vraie métamorphose via le concret et de les transformer plus tard peut-être en champions WorldSkills ou en tout cas en candidats à une compétition qui valorise la place des métiers techniques et le savoir-faire et le beau geste. Il y a des tas de choses que tu ne peux pas contrôler aujourd'hui. Les programmes scolaires, les clichés, les parents qui ne veulent absolument pas avoir leurs enfants dans l'industrie parce qu'eux aussi ont leur charge de clichés. qui tournent autour et ne se rendent pas compte qu'aujourd'hui, l'industrie offre de vraies carrières durables et même lucratives. Mais tu peux contrôler une chose. Est-ce que ton usine est ouverte et visible ? Ou est-ce que c'est encore un bloc anonyme qu'on contourne en bus scolaire ? Certes, la semaine de l'industrie s'est finie pour cette année. Mais il n'y a pas de meilleur moment que maintenant pour t'interroger sur ta participation l'année prochaine. Et si l'année prochaine c'est trop loin, si ce message t'a convaincu, les journées usines ouvertes arrivent en mars l'année prochaine. Et tu peux d'ores et déjà t'inscrire pour enrôler ton usine et prévoir une visite. Pour les scolaires, pour le public, en tout cas pour montrer ton usine dans ton écosystème. Mon fils a 5 ans. Il est déjà passionné de l'ego et de construire toujours de nouvelles choses. Mon job de parent, ce sera de lui montrer que s'il veut, l'industrie peut être ce terrain de jeu incroyable. Peut-être le lieu où, en vrai, il va construire des choses. Ton job de dirigeant, c'est peut-être de faire en sorte que le jour où il choisira sa voie, ton usine soit sur sa carte. Merci pour ton écoute. Tu veux du concret dans ta boîte mail ? Abonne-toi à Oser l'Efficacité, la news. Chaque semaine, tu reçois la synthèse des épisodes, les outils essentiels et un mini plan d'action pour te mettre en mouvement. Rendez-vous sur digetic.fr slash news n e w s. Le lien est dans la description. A très vite.

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