- Speaker #0
Le monde des petites entreprises est fascinant. C'est un mélange unique de débrouillardise et d'adaptabilité. Mais parfois, on manque de compétences clés pour aller plus loin. Tu le ressens aussi ? Alors ce podcast est fait pour toi. Je suis Perrine Thiébaut, consultante en transformation numérique et je déniche pour toi les meilleurs outils, méthodes et technologies pour gagner en efficacité. Seule ou avec mes invités, je te partage des conseils actionnables pour avancer en toute sérénité. Alors, prêt à oser l'efficacité ?
- Speaker #1
Nous sommes toujours au cœur de notre série sur les journées usines ouvertes et sur le retour d'expérience de cette belle initiative, l'initiative du réseau des anciens élèves de l'école des arts et métiers. Et aujourd'hui, je suis avec Guillaume Haller, salarié chez Nicomatic, dont l'usine a ouvert ses portes vendredi dernier pour présenter leur activité et aussi redynamiser l'image de l'industrie auprès des jeunes et des moins jeunes et enfin redorer un petit peu le blason de cette industrie trop souvent méconnue et trop souvent associée à Germinal de par une attitude passée. Bonjour Guillaume, merci d'être avec nous aujourd'hui.
- Speaker #2
Bonjour Perrine, avec plaisir.
- Speaker #1
Première question que je voulais vous poser, c'était de savoir comment vous aviez entendu parler de cette initiative Journées Usines Ouvertes ?
- Speaker #2
Comme vous l'avez dit, c'était organisé par l'Alumni des Arts et Métiers. On a encore beaucoup de liens de notre côté, et donc c'est par ce groupe que j'ai entendu parler, où ils cherchaient des usines qui étaient prêtes à accueillir des gens. L'objectif à la base, c'était d'en avoir 100. Donc, ils n'étaient pas forcément hyper confiants. Et au final, je crois qu'on était à plus de 250. Donc, il y a eu un bel appel et une belle mobilisation.
- Speaker #1
Ça s'est fait en combien de temps, cette organisation ? Vous avez une idée ?
- Speaker #2
Ça s'est fait assez rapidement, justement, ce qui a engendré parfois quelques problèmes qu'on corrigera probablement l'année prochaine. Mais il me semble que ça s'est fait en moins de trois mois.
- Speaker #1
Une belle performance, alors, les 250 usines.
- Speaker #2
Oui,plutôt oui.
- Speaker #1
Pour vous, ça a été une évidence de présenter Nicomatic ?
- Speaker #2
Oui, à plusieurs titres. Déjà parce que pour l'alumni, c'est quelque chose d'important pour moi. Après, en parallèle de ça, accueillir des gens chez Nicomatic, c'est quelque chose qu'on a vraiment dans notre culture. On accueille souvent des personnes, des écoles, d'autres industriels. Donc on a vraiment cette ouverture. Et puis moi, de mon côté, à titre personnel, J'accompagne aussi certains jeunes, justement, pour... les aider à faire carrière, donc plutôt dans la partie ingénierie, et puis aussi pour leur montrer que l'industrie, ça a des choses vraiment hyper intéressantes.
- Speaker #1
Merci pour ce retour. Donc à titre personnel, j'ai visité Nikomatic dans le cadre des journées usines ouvertes. C'est agréable d'entendre que vous ouvrez vos portes régulièrement, franchement pour les gens qui sont dans la région, donc en Haute-Savoie, du côté de Bons-en-Chablais. Si vous avez l'occasion de visiter Nicomatic, c'est vraiment une usine qui casse les codes et je vous ferai un épisode dédié à mon retour d'expérience sur la visite. Mais en tout cas, c'était vraiment très chouette. Comment vous avez ressenti ? Vous avez organisé deux visites, si je ne dis pas de bêtises ?
- Speaker #2
Oui, c'est ça. Deux visites, une le matin, donc celle-là, j'ai pu participer, et celle de l'après-midi, où vous étiez, où celle-là, je n'ai pas pu participer.
- Speaker #1
Est-ce que vous avez eu le public que vous attendiez ?
- Speaker #2
À la base, on n'avait pas forcément ciblé. Comme dit, nous, c'est ouvert, on ne ciblait pas forcément des gens précisément. Donc les personnes qui avaient envie de venir pouvaient venir. On aurait pu avoir des scolaires, mais ça c'est aussi un peu de notre faute, parce que l'organisation aurait pu être meilleure, notamment avec les financements prévus pour des bus. Donc il y avait de tout. Il y a quand même, il me semble, un jeune qui est venu avec ses parents l'après-midi. C'est ça. Donc il y avait des retraités aussi qui étaient là, donc globalement un peu de tout, mais c'est toujours hyper intéressant.
- Speaker #1
Mon impression de l'après-midi, le public de l'après-midi était très hétérogène, donc c'était assez amusant. Effectivement, il y avait quand même un jeune, donc c'était intéressant d'avoir son retour sur sa vision de l'industrie et de comment il se projette par rapport à ça. Du coup, vous en avez parlé de l'accueil des scolaires, c'est quelque chose que vous voyez faire l'année prochaine ?
- Speaker #2
Oui, on s'y prendra mieux avec un peu plus d'organisation, on fera aussi un peu plus de communication, mais c'est quelque chose qu'on a vraiment envie de faire. En parallèle de ça, Nicomatic participe avec trois autres entreprises de Haute-Savoie au programme TopFab. Donc on est en partenariat avec des lycées techniques. Puis là, c'était notamment une compétition robotique. Donc c'est quelque chose qui est aussi dans notre ADN de partager notre industrie dans la région et au niveau des scolaires.
- Speaker #1
Qu'est-ce que ça vous a apporté ces deux visites ?
- Speaker #2
ça apporte Plusieurs choses. Déjà, ça fait toujours plaisir de pouvoir partager son environnement, son quotidien de travail avec d'autres personnes. Les retours sont toujours intéressants, les questions qui nous sont posées, les remarques. Ça nous fait aussi prendre un peu de recul parce qu'on vit dans un monde où on est... souvent avec les gens de notre entreprise où ça fonctionne d'une certaine manière. Peut-être que ça pourrait fonctionner aussi d'autres manières, mais comme on est un peu toujours entre nous, on le voit un peu moins. Donc voilà, parfois quelques questions, mais pourquoi vous avez choisi de faire plutôt comme ça ? Qu'est-ce qui vous attire ? Ça permet de prendre du recul et potentiellement de changer ou d'ajuster certaines choses.
- Speaker #1
Surtout que vous avez un modèle qui est vraiment atypique pour l'industrie, donc des questions, vous deviez en avoir un paquet.
- Speaker #2
Oui, c'est quand même souvent... Souvent là que je l'accentue. J'avoue que je prends parfois un malin plaisir à prendre les exemples et pousser la chose jusqu'au bout, mais c'est toujours pour faire réfléchir et un peu se dire, ok, vous avez toujours pensé comme ça, vous pensez que c'est inexploitable dans d'autres situations, en fait, peut-être que si. Donc réfléchissez-y, et puis après, évidemment, si vous voulez en discuter plus longuement, il ne faut pas hésiter parce que c'est quelque chose qu'on aime beaucoup aussi partager.
- Speaker #1
C'est quelque chose que je trouve vraiment impressionnant sur deux aspects. Non seulement vous ouvrez vos portes, ce qui n'est quand même pas commun dans l'industrie. Et la deuxième chose, c'est que vous avez un modèle, comme je disais, qui est assez atypique d'usine. Libérée, je crois que vous n'aimez pas trop le terme.
- Speaker #2
Libérée ou responsabilisante. C'est quand même bien de mettre les deux. Moi, j'aime bien utiliser les deux.
- Speaker #1
Ça marche. Donc responsabilisante pour ceux qui nous écoutent. Et je referai un point là-dessus dans un autre épisode. Mais en tout cas, les salariés sont libres de leurs horaires tant que le travail est fait, que l'équipe s'organise. Il y a une vraie responsabilisation des choix d'organisation finalement par les salariés et sans management et micro-management au sein de l'atelier. C'est très intéressant comme modèle.
- Speaker #2
Tout à fait, c'est un plaisir d'y travailler en tout cas.
- Speaker #1
Je me doute, ça libère la vision de l'industrie. Comment vous préparez la journée usines ouvertes 2026 ? Est-ce que vous y pensez déjà ?
- Speaker #2
Non, on verra. On sait qu'on y participera, ça c'est certain. Après, on a le temps de voir venir. On ne va pas faire de grands plans sur la comète. Et puis, on se préparera le moment venu.
- Speaker #1
On a parlé de l'accueil des scolaires. Il y a des petites choses que vous savez d'ores et déjà que vous allez faire différemment ou à l'inverse, des choses sur lesquelles vous allez capitaliser pour l'année prochaine ?
- Speaker #2
Ce qui est sûr, c'est qu'on fera plus de communication sur la partie pour les scolaires. Donc, notamment aussi le fait qu'il y a des budgets qui sont alloués pour les faire venir en bus. après on travaillera peut-être un peu plus les les activités justement pour les scolaires. Parce que ce n'est pas pareil de capter l'attention de quelqu'un qui travaille déjà dans l'industrie, qui connaît les choses, ou bien de quelqu'un qui finalement ne connaît pas du tout le monde du travail, ne sait pas ce qu'il veut faire. Le but reste quand même de donner envie aux jeunes de rejoindre l'industrie parce que je pense qu'en France, on en a besoin. Donc voilà, il faudra préparer ça pour que ça soit le plus intéressant possible. le plus vulgarisé possible, le plus interactif. Après, c'est aussi important de garder une part de spontanéité et puis de voir un peu de live en fonction de ce que les scolaires sont intéressés, avec qui ils ont envie de discuter, etc.
- Speaker #1
À votre avis, est-ce qu'il vaut mieux attirer un maximum de jeunes pour essayer de sensibiliser le plus grand nombre au domaine de l'industrie ou est-ce qu'il faut que ça reste sur la base du volontariat ?
- Speaker #2
Ça, c'est une excellente question parce que si je me projette un peu, il y a plein de choses que j'aurais pas fait à l'époque sur la base du volontariat. Et finalement, je pense qu'en fait, si on m'avait obligé, j'aurais adoré le faire. Donc, je ne saurais pas trop dire. Je pense qu'il y a les deux points de vue se valent.
- Speaker #1
Je me pose un peu la même question. Je n'ai pas la réponse c'est pour ça que je vous demande, parce que c'est vrai que j'ai eu un père dans l'industrie, donc il m'a forcément donné le goût assez tôt à cette ambiance, à ces machines qui tournent, qui sont assez impressionnantes, ce qui fait qu'une usine, finalement, j'ai toujours trouvé ça beau et intéressant. Mais tout le monde n'est pas dans ce cas-là. Donc forcément, quand on n'a aucun lien avec l'industrie, comment déclencher finalement l'envie de franchir la porte d'une usine au départ quand on n'y est pas obligé ? Mais vraie question, parce que d'avoir des gens qui ne sont pas du tout intéressés par ce que vous leur racontez, ce n'est pas simple non plus dans une visite.
- Speaker #2
Oui, c'est sûr. Et ça peut du coup dégrader aussi pour ceux qui potentiellement seraient intéressés. Après, je pense que ce qui reste hyper important, c'est d'être en petit groupe. Typiquement, nous... Pour la visite, on s'est séparé même, on était je crois à 15 le matin, et donc on s'est séparé en deux groupes pour vraiment avoir cette interactivité, pour avoir cette liberté vraiment d'aller vers là où le groupe avait envie d'aller. Donc dans tous les cas, ce qui est sûr, c'est que nous on n'ouvrira pas, enfin on ouvrira peut-être 40 places maximum le matin et 40 l'après-midi, mais on ne peut pas aller au-dessus parce que sinon ça va vraiment perdre en qualité.
- Speaker #1
C'est vrai que l'après-midi, on était juste neuf, donc un seul groupe, mais ça nous donne une proximité et la possibilité de poser des questions et de vraiment s'intéresser. Je pense qu'effectivement, on gagne en qualité de visite. Vous avez un petit mot pour inciter des industriels à ouvrir leurs portes l'année prochaine ?
- Speaker #2
Oui, je pense que c'est toujours une belle expérience à faire vivre. À titre personnel et entreprise, ça permet aussi de voir parfois le chemin qui est parcouru depuis quelques années, de mettre en avant des points qui sont vraiment positifs et finalement, soit dont on ne ressent même plus la valeur parce qu'en fait c'est notre quotidien, mais qui peuvent rester vraiment très intéressants. Et puis après, d'un point de vue beaucoup plus pragmatique, la force qui travaillera en industrie de demain, c'est les jeunes. Donc en fait, plus on arrivera à en attirer, plus notre industrie pourra perdurer, voire même se développer.
- Speaker #1
Très bien. Merci pour votre intervention. J'ai hâte de couvrir l'événement 2026. J'espère que vous aurez encore plus de monde et encore plus d'industries et de jeunes et de moins jeunes mobilisés pour l'événement. En tout cas, je vous souhaite bonne continuation avec ce beau projet.
- Speaker #2
Merci, et j'espère aussi