undefined cover
undefined cover
#3 – A fleuret moucheté en Escrime fauteuil avec Maxime Valet cover
#3 – A fleuret moucheté en Escrime fauteuil avec Maxime Valet cover
PAR Amour du sport !

#3 – A fleuret moucheté en Escrime fauteuil avec Maxime Valet

#3 – A fleuret moucheté en Escrime fauteuil avec Maxime Valet

10min |06/07/2024
Play
undefined cover
undefined cover
#3 – A fleuret moucheté en Escrime fauteuil avec Maxime Valet cover
#3 – A fleuret moucheté en Escrime fauteuil avec Maxime Valet cover
PAR Amour du sport !

#3 – A fleuret moucheté en Escrime fauteuil avec Maxime Valet

#3 – A fleuret moucheté en Escrime fauteuil avec Maxime Valet

10min |06/07/2024
Play

Description

« L’Escrime fauteuil, ça représente le duel… et le côté un peu Zorro, d’Artagnan, à la fin, il n’en reste qu’un des deux », sourit Maxime Valet, triple médaillé de bronze aux Jeux Paralympiques en fleuret. Et des duels, il en a gagné un paquet. Un duel contre l’accident qui a transformé l’escrimeur de 37 ans en Para Escrimeur. Un duel contre ses adversaires aussi, puisqu’il a été champion du monde par équipe et champion d’Europe en individuel. L’or paralympique, il l’a à l’esprit. Pour ceux qui le soutiennent. Pour celle qui le soutient, tout particulièrement.

 

PAR Amour du sport est un podcast de Paris 2024 de 22 épisodes, soit un épisode par discipline présente aux Jeux Paralympiques de Paris 2024. Chaque sport, son histoire, ses règles, le niveau de performance qu’il requiert, est raconté à travers le parcours d’une ou d’un athlète. Les épisodes sont publiés dans l’ordre de l’apparition des sports aux Jeux Paralympiques d’été depuis la première édition à Rome en 1960. A l’époque, il y n’avait que huit disciplines en compétition, six d’entre elles sont toujours présentes : le Para athlétisme, la Para natation, l’Escrime fauteuil, le Basket fauteuil, le Para tir à l’arc et le Para tennis de table.


Les épreuves d’escrime fauteuil aux Jeux de Paris 2024 ont lieu du 3 au 7 septembre au Grand Palais.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Maxime Valet

    Pour moi, l'escrime fauteuil, c'est de l'escrime de façon classique, mais en fauteuil. On se déplace sur le fauteuil, et non pas avec le fauteuil, pour aller toucher notre adversaire avec les trois armes, donc le fleuret, l'épée et le sabre, comme un escrime olympique. Et ce que ça représente surtout, en fait, c'est le duel et le côté... Comme Zorro, D'Artagnan, à la fin, il en reste quelqu'un de nouveau.

  • Ludivine Munos

    Comme D'Artagnan, Maxime Vallée arbore la moustache. Comme Zorro, le Toulousain manie l'humour aussi bien que son arme. Son arme, c'est le fleuret. Et 30 ans après avoir livré ses premiers assauts, Maxime Vallée se verrait bien champion paralympique. Je m'appelle Ludivine Munoz, nageuse. J'ai remporté 12 médailles. aux Jeux paralympiques. Aujourd'hui, avec Roland Richard, mon acolyte journaliste, on vous raconte donc l'escrime fauteuil à travers l'histoire de Maxime Vallée. L'escrime fauteuil, c'est l'un des sports présents dès les premiers Jeux, en 1960. Avec 62 médailles d'or contre 33 pour sa dauphine chinoise, La France est très largement la meilleure nation de l'histoire de la discipline. De 1976 à 1996, les tricolores dominent le classement des médailles aux Jeux paralympiques.

  • Roland Richard

    En revanche, les quatre dernières paralympiades ludivines ont vu briller l'empire du milieu. Maxime Vallée en sait quelque chose. 2016, il remporte le bronze en fleurée individuelle derrière deux Chinois. Par équipe, encore le bronze pour le Français et encore l'or pour la Chine. Cinq ans plus tard à Tokyo, nouveau bronze pour Vallée. Par équipe, nouveau titre. pour la Chine. C'est à l'âge de 8 ans que le Toulousain a découvert les scrims, par hasard, pour suivre un copain. La technique est là, Maxime participe même au championnat de France, debout. Mais à 22 ans, sa vie de sportif et d'étudiant en médecine chavire. Il tombe dans un trou de chantier et perd l'usage de ses deux jambes. Pourtant, jamais l'idée de déposer les armes ne lui vient à l'esprit. Brigitte Aragou, sa maître d'armes au Toulouse Université Club, joue alors un rôle central.

  • Maxime Valet

    Oui, parce qu'en fait, moi, c'est ma maître d'armes qui m'a suivi depuis le tout début. C'est elle qui m'a mis mon premier fleuret dans la main et qui m'a formé à l'escrime olympique et qui, suite à mon accident, a fait aussi la transition vers l'escrime paralympique et qui m'entraîne et qui m'a amené jusqu'au jeu de Rio, puis de Tokyo et qui m'amènera jusqu'à Paris.

  • Ludivine Munos

    À Paris, Maxime aura 37 ans. Il est devenu médecin et même médecin du centre de ressources, d'expertise et de performance sportive, le CREPS de Toulouse. Il a donc gagné trois médailles de bronze paralympique, on l'a dit. Mais ça ne s'est pas fait sans adaptation. Parce qu'au jeu, les fauteuils sont fixés au sol et la distance entre les deux escrimeurs est définie avant le début de l'assaut. Là, la taille et donc l'allonge du bras sont décisives.

  • Maxime Valet

    On va laisser le choix. à l'athlète le plus petit de choisir soit sa distance à lui, soit la distance de son adversaire qui est plus grand. La majorité de mes adversaires, ils ont des bras plus grands que moi. Donc souvent, je prends plutôt ma distance à moi, parce que sinon, si on choisit la sienne, moi je ne pourrais pas aller le toucher. Après, la difficulté, c'est que si je suis contre un athlète qui est plus grand et que je suis à ma distance à moi, ça va être plus dur pour moi de me défendre.

  • Ludivine Munos

    Et le fait que les deux escrimeurs ou escrimeuses soient toujours à distance d'assaut rend les joutes plus difficiles. particulièrement spectaculaire.

  • Maxime Valet

    Effectivement, il y a beaucoup plus d'échanges en escrime-fauteuil qu'en escrime olympique. En escrime debout, la piste fait 14 mètres et à un moment, si l'adversaire est un peu plus technique, un peu plus rapide que toi, tu peux prendre tes jambes à ton cou et t'enfuir un petit peu. Là, en escrime-fauteuil, tu ne peux pas. Ton adversaire est face à toi, alors tu peux reculer un petit peu, mais il faut te défendre par les armes.

  • Roland Richard

    Et les armes, on l'a dit au début de cet épisode, sont les mêmes qu'en escrime olympique. Le fleuret, l'épée et le sabre. Au fleuret, on doit toucher le torse de son adversaire avec la pointe de son arme. A l'épée, n'importe quel endroit au-dessus de la ceinture, avec la pointe. Et c'est la seule règle qui diffère de l'escrime olympique. On n'a pas le droit de toucher les jambes de son adversaire. Enfin au sabre, on cible n'importe quel endroit au-dessus de la ceinture, sauf les mains. Et cette fois... avec n'importe quelle partie de la lame. Et puisqu'on parle des mains, il faut souligner l'importance de celles situées à l'arrière. Pour les catégories A, les mâles marchands, elles servent de simples supports aux attaques. Pour les catégories B, ceux dont le tronc est également touché, comme Maxime Vallet, elle est bien plus déterminante.

  • Maxime Valet

    Cette main, elle sert à nous propulser vers l'avant pour aller toucher. et de partir en arrière pour la défense. Et elle permet aussi de maintenir un équilibre sur le fauteuil.

  • Ludivine Munos

    Sont ici acceptés sur le fauteuil les handicaps orthopédiques, les paraplégies, les hémiplégies, les paralysies cérébrales et les handicaps neurologiques de naissance ou évolutifs. Si l'on regarde les épreuves désormais, il y a donc 8 titres en jeu, pour les messieurs comme pour les dames. Des épreuves individuelles en catégories A et B sur chaque arme. Le fleuret, l'épée et le sabre. Et des épreuves par équipe, non mixtes, pour l'épée comme pour le fleuret. En revanche, il n'y a pas d'épreuve par équipe au sabre, ni chez les messieurs, ni chez les dames. Parce qu'il n'y a pas encore assez de sabreuses de haut niveau dans suffisamment de pays. Maintenant, concrètement, comment ça se passe Roland ?

  • Roland Richard

    En individuel, la formule a changé pour Paris. Exit les qualifications, c'est d'emblée un tableau à élimination directe, avec des assauts de 15 touches. Idem pour les reprises. pêchage. Par équipe, il y a 9 assauts de 5 touches pour un total de 9 fois 5, Ludivine ?

  • Ludivine Munos

    45 touches !

  • Roland Richard

    Mais si les catégories A et B sont séparées en individuels, elles ne le sont plus lors de l'épreuve par équipe. Chaque nation aligne donc deux athlètes de catégorie A et un athlète de catégorie B, dont le tronc est touché, comme Maxime Vallée, on l'a dit. Sauf que tout le monde affronte tout le monde. Et là, c'est une sacrée pression pour ceux de la catégorie A.

  • Maxime Valet

    Eux, ils ont une obligation de résultat par rapport à moi, parce qu'ils sont plus puissants, plus rapides, plus endurants. Donc eux, ils m'ont supposé gagner et même m'écraser. Donc moi, sur ces matchs-là, je n'ai pas de pression. Et toute touche que j'arrive à marquer, c'est déjà une grosse réussite. Si je n'en mets pas, c'est normal.

  • Ludivine Munos

    Un coup d'œil au palmarès de Maxime Vallée montre l'importance des épreuves collectives dans sa carrière. Champion d'Europe en 2011 à l'épée par équipe, champion du monde en 2015 au fleuret par équipe et on l'a dit, deux médailles de bronze paralympiques en

  • Speaker #3

    2016 et en 2021 au fleuret par équipe. En tout,

  • Ludivine Munos

    une vingtaine de médailles internationales, dont huit par équipe, mais aussi de solides performances en individuel. Champion d'Europe au Fleuret en 2016, médaillé de bronze au Fleuret aux Jeux de Rio et vice-champion d'Europe en mars, toujours au Fleuret. Finalement, il ne manque qu'une seule médaille au Toulousain, c'est l'or paralympique.

  • Maxime Valet

    C'est un peu ça, c'est un peu l'objectif pour ces Jeux à Paris, d'avoir avec le soutien du public et les Jeux à domicile, le petit plus qui me permettra d'aller chercher ce titre individuel qui me manque.

  • Roland Richard

    Alors ok, le Grand Palais où auront lieu les épreuves d'escrime, Maxime Vallée le connaît bien. Il y a fait ses grands débuts internationaux en 2010 lors des championnats du monde des scrimfoteuils. Mais tout de même, les jeux à la maison, c'est aussi une sacrée pression, non ?

  • Maxime Valet

    Pour le coup, ce n'est pas du tout une pression, c'est plutôt une excitation. On a hâte d'y être, moi j'ai hâte d'y être, parce que cette pression, cette atmosphère, moi j'aime ça. C'est pour ça aussi que j'ai de la compétition et que je m'entraîne autant.

  • Ludivine Munos

    Rien que les scrims, c'est déjà 12 à 15 heures d'assaut par semaine. À cela s'ajoutent deux séances de préparation physique, de la préparation mentale et du travail sur le matériel. Le tout sous le regard d'une ancienne escrimeuse. Delphine Bernard, cinquième aux Jeux paralympiques de Londres en 2012 au Fleuret, et épouse de Maxime. La vie d'athlète de haut niveau, elle sait ce que c'est.

  • Maxime Valet

    Elle a un rôle de soutien clair, parce que sans elle, ça ne serait pas possible. Et de compréhension aussi vis-à-vis de tous les sacrifices au quotidien qui sont faits, parce qu'on s'entraîne le soir, on est en compétition les week-ends, on part en stage, on part en compétition internationale, donc il y a beaucoup de moments d'absence.

  • Ludivine Munos

    Des absences. éprouvante parce que les deux escrimeurs sont parents de deux petites filles. Alors Maxime Vallée songe à tirer sa révérence après les Jeux de Paris.

  • Roland Richard

    Et avant cela, Ludivine, le tournoi d'une vie, du 3 au 7 septembre sous la verrière du Grand Palais, avec les copains Romain Noble et Damien Tocatelian et le rêve d'inscrire son nom à la pointe du fleuret dans l'histoire du sport français.

Description

« L’Escrime fauteuil, ça représente le duel… et le côté un peu Zorro, d’Artagnan, à la fin, il n’en reste qu’un des deux », sourit Maxime Valet, triple médaillé de bronze aux Jeux Paralympiques en fleuret. Et des duels, il en a gagné un paquet. Un duel contre l’accident qui a transformé l’escrimeur de 37 ans en Para Escrimeur. Un duel contre ses adversaires aussi, puisqu’il a été champion du monde par équipe et champion d’Europe en individuel. L’or paralympique, il l’a à l’esprit. Pour ceux qui le soutiennent. Pour celle qui le soutient, tout particulièrement.

 

PAR Amour du sport est un podcast de Paris 2024 de 22 épisodes, soit un épisode par discipline présente aux Jeux Paralympiques de Paris 2024. Chaque sport, son histoire, ses règles, le niveau de performance qu’il requiert, est raconté à travers le parcours d’une ou d’un athlète. Les épisodes sont publiés dans l’ordre de l’apparition des sports aux Jeux Paralympiques d’été depuis la première édition à Rome en 1960. A l’époque, il y n’avait que huit disciplines en compétition, six d’entre elles sont toujours présentes : le Para athlétisme, la Para natation, l’Escrime fauteuil, le Basket fauteuil, le Para tir à l’arc et le Para tennis de table.


Les épreuves d’escrime fauteuil aux Jeux de Paris 2024 ont lieu du 3 au 7 septembre au Grand Palais.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Maxime Valet

    Pour moi, l'escrime fauteuil, c'est de l'escrime de façon classique, mais en fauteuil. On se déplace sur le fauteuil, et non pas avec le fauteuil, pour aller toucher notre adversaire avec les trois armes, donc le fleuret, l'épée et le sabre, comme un escrime olympique. Et ce que ça représente surtout, en fait, c'est le duel et le côté... Comme Zorro, D'Artagnan, à la fin, il en reste quelqu'un de nouveau.

  • Ludivine Munos

    Comme D'Artagnan, Maxime Vallée arbore la moustache. Comme Zorro, le Toulousain manie l'humour aussi bien que son arme. Son arme, c'est le fleuret. Et 30 ans après avoir livré ses premiers assauts, Maxime Vallée se verrait bien champion paralympique. Je m'appelle Ludivine Munoz, nageuse. J'ai remporté 12 médailles. aux Jeux paralympiques. Aujourd'hui, avec Roland Richard, mon acolyte journaliste, on vous raconte donc l'escrime fauteuil à travers l'histoire de Maxime Vallée. L'escrime fauteuil, c'est l'un des sports présents dès les premiers Jeux, en 1960. Avec 62 médailles d'or contre 33 pour sa dauphine chinoise, La France est très largement la meilleure nation de l'histoire de la discipline. De 1976 à 1996, les tricolores dominent le classement des médailles aux Jeux paralympiques.

  • Roland Richard

    En revanche, les quatre dernières paralympiades ludivines ont vu briller l'empire du milieu. Maxime Vallée en sait quelque chose. 2016, il remporte le bronze en fleurée individuelle derrière deux Chinois. Par équipe, encore le bronze pour le Français et encore l'or pour la Chine. Cinq ans plus tard à Tokyo, nouveau bronze pour Vallée. Par équipe, nouveau titre. pour la Chine. C'est à l'âge de 8 ans que le Toulousain a découvert les scrims, par hasard, pour suivre un copain. La technique est là, Maxime participe même au championnat de France, debout. Mais à 22 ans, sa vie de sportif et d'étudiant en médecine chavire. Il tombe dans un trou de chantier et perd l'usage de ses deux jambes. Pourtant, jamais l'idée de déposer les armes ne lui vient à l'esprit. Brigitte Aragou, sa maître d'armes au Toulouse Université Club, joue alors un rôle central.

  • Maxime Valet

    Oui, parce qu'en fait, moi, c'est ma maître d'armes qui m'a suivi depuis le tout début. C'est elle qui m'a mis mon premier fleuret dans la main et qui m'a formé à l'escrime olympique et qui, suite à mon accident, a fait aussi la transition vers l'escrime paralympique et qui m'entraîne et qui m'a amené jusqu'au jeu de Rio, puis de Tokyo et qui m'amènera jusqu'à Paris.

  • Ludivine Munos

    À Paris, Maxime aura 37 ans. Il est devenu médecin et même médecin du centre de ressources, d'expertise et de performance sportive, le CREPS de Toulouse. Il a donc gagné trois médailles de bronze paralympique, on l'a dit. Mais ça ne s'est pas fait sans adaptation. Parce qu'au jeu, les fauteuils sont fixés au sol et la distance entre les deux escrimeurs est définie avant le début de l'assaut. Là, la taille et donc l'allonge du bras sont décisives.

  • Maxime Valet

    On va laisser le choix. à l'athlète le plus petit de choisir soit sa distance à lui, soit la distance de son adversaire qui est plus grand. La majorité de mes adversaires, ils ont des bras plus grands que moi. Donc souvent, je prends plutôt ma distance à moi, parce que sinon, si on choisit la sienne, moi je ne pourrais pas aller le toucher. Après, la difficulté, c'est que si je suis contre un athlète qui est plus grand et que je suis à ma distance à moi, ça va être plus dur pour moi de me défendre.

  • Ludivine Munos

    Et le fait que les deux escrimeurs ou escrimeuses soient toujours à distance d'assaut rend les joutes plus difficiles. particulièrement spectaculaire.

  • Maxime Valet

    Effectivement, il y a beaucoup plus d'échanges en escrime-fauteuil qu'en escrime olympique. En escrime debout, la piste fait 14 mètres et à un moment, si l'adversaire est un peu plus technique, un peu plus rapide que toi, tu peux prendre tes jambes à ton cou et t'enfuir un petit peu. Là, en escrime-fauteuil, tu ne peux pas. Ton adversaire est face à toi, alors tu peux reculer un petit peu, mais il faut te défendre par les armes.

  • Roland Richard

    Et les armes, on l'a dit au début de cet épisode, sont les mêmes qu'en escrime olympique. Le fleuret, l'épée et le sabre. Au fleuret, on doit toucher le torse de son adversaire avec la pointe de son arme. A l'épée, n'importe quel endroit au-dessus de la ceinture, avec la pointe. Et c'est la seule règle qui diffère de l'escrime olympique. On n'a pas le droit de toucher les jambes de son adversaire. Enfin au sabre, on cible n'importe quel endroit au-dessus de la ceinture, sauf les mains. Et cette fois... avec n'importe quelle partie de la lame. Et puisqu'on parle des mains, il faut souligner l'importance de celles situées à l'arrière. Pour les catégories A, les mâles marchands, elles servent de simples supports aux attaques. Pour les catégories B, ceux dont le tronc est également touché, comme Maxime Vallet, elle est bien plus déterminante.

  • Maxime Valet

    Cette main, elle sert à nous propulser vers l'avant pour aller toucher. et de partir en arrière pour la défense. Et elle permet aussi de maintenir un équilibre sur le fauteuil.

  • Ludivine Munos

    Sont ici acceptés sur le fauteuil les handicaps orthopédiques, les paraplégies, les hémiplégies, les paralysies cérébrales et les handicaps neurologiques de naissance ou évolutifs. Si l'on regarde les épreuves désormais, il y a donc 8 titres en jeu, pour les messieurs comme pour les dames. Des épreuves individuelles en catégories A et B sur chaque arme. Le fleuret, l'épée et le sabre. Et des épreuves par équipe, non mixtes, pour l'épée comme pour le fleuret. En revanche, il n'y a pas d'épreuve par équipe au sabre, ni chez les messieurs, ni chez les dames. Parce qu'il n'y a pas encore assez de sabreuses de haut niveau dans suffisamment de pays. Maintenant, concrètement, comment ça se passe Roland ?

  • Roland Richard

    En individuel, la formule a changé pour Paris. Exit les qualifications, c'est d'emblée un tableau à élimination directe, avec des assauts de 15 touches. Idem pour les reprises. pêchage. Par équipe, il y a 9 assauts de 5 touches pour un total de 9 fois 5, Ludivine ?

  • Ludivine Munos

    45 touches !

  • Roland Richard

    Mais si les catégories A et B sont séparées en individuels, elles ne le sont plus lors de l'épreuve par équipe. Chaque nation aligne donc deux athlètes de catégorie A et un athlète de catégorie B, dont le tronc est touché, comme Maxime Vallée, on l'a dit. Sauf que tout le monde affronte tout le monde. Et là, c'est une sacrée pression pour ceux de la catégorie A.

  • Maxime Valet

    Eux, ils ont une obligation de résultat par rapport à moi, parce qu'ils sont plus puissants, plus rapides, plus endurants. Donc eux, ils m'ont supposé gagner et même m'écraser. Donc moi, sur ces matchs-là, je n'ai pas de pression. Et toute touche que j'arrive à marquer, c'est déjà une grosse réussite. Si je n'en mets pas, c'est normal.

  • Ludivine Munos

    Un coup d'œil au palmarès de Maxime Vallée montre l'importance des épreuves collectives dans sa carrière. Champion d'Europe en 2011 à l'épée par équipe, champion du monde en 2015 au fleuret par équipe et on l'a dit, deux médailles de bronze paralympiques en

  • Speaker #3

    2016 et en 2021 au fleuret par équipe. En tout,

  • Ludivine Munos

    une vingtaine de médailles internationales, dont huit par équipe, mais aussi de solides performances en individuel. Champion d'Europe au Fleuret en 2016, médaillé de bronze au Fleuret aux Jeux de Rio et vice-champion d'Europe en mars, toujours au Fleuret. Finalement, il ne manque qu'une seule médaille au Toulousain, c'est l'or paralympique.

  • Maxime Valet

    C'est un peu ça, c'est un peu l'objectif pour ces Jeux à Paris, d'avoir avec le soutien du public et les Jeux à domicile, le petit plus qui me permettra d'aller chercher ce titre individuel qui me manque.

  • Roland Richard

    Alors ok, le Grand Palais où auront lieu les épreuves d'escrime, Maxime Vallée le connaît bien. Il y a fait ses grands débuts internationaux en 2010 lors des championnats du monde des scrimfoteuils. Mais tout de même, les jeux à la maison, c'est aussi une sacrée pression, non ?

  • Maxime Valet

    Pour le coup, ce n'est pas du tout une pression, c'est plutôt une excitation. On a hâte d'y être, moi j'ai hâte d'y être, parce que cette pression, cette atmosphère, moi j'aime ça. C'est pour ça aussi que j'ai de la compétition et que je m'entraîne autant.

  • Ludivine Munos

    Rien que les scrims, c'est déjà 12 à 15 heures d'assaut par semaine. À cela s'ajoutent deux séances de préparation physique, de la préparation mentale et du travail sur le matériel. Le tout sous le regard d'une ancienne escrimeuse. Delphine Bernard, cinquième aux Jeux paralympiques de Londres en 2012 au Fleuret, et épouse de Maxime. La vie d'athlète de haut niveau, elle sait ce que c'est.

  • Maxime Valet

    Elle a un rôle de soutien clair, parce que sans elle, ça ne serait pas possible. Et de compréhension aussi vis-à-vis de tous les sacrifices au quotidien qui sont faits, parce qu'on s'entraîne le soir, on est en compétition les week-ends, on part en stage, on part en compétition internationale, donc il y a beaucoup de moments d'absence.

  • Ludivine Munos

    Des absences. éprouvante parce que les deux escrimeurs sont parents de deux petites filles. Alors Maxime Vallée songe à tirer sa révérence après les Jeux de Paris.

  • Roland Richard

    Et avant cela, Ludivine, le tournoi d'une vie, du 3 au 7 septembre sous la verrière du Grand Palais, avec les copains Romain Noble et Damien Tocatelian et le rêve d'inscrire son nom à la pointe du fleuret dans l'histoire du sport français.

Share

Embed

You may also like

Description

« L’Escrime fauteuil, ça représente le duel… et le côté un peu Zorro, d’Artagnan, à la fin, il n’en reste qu’un des deux », sourit Maxime Valet, triple médaillé de bronze aux Jeux Paralympiques en fleuret. Et des duels, il en a gagné un paquet. Un duel contre l’accident qui a transformé l’escrimeur de 37 ans en Para Escrimeur. Un duel contre ses adversaires aussi, puisqu’il a été champion du monde par équipe et champion d’Europe en individuel. L’or paralympique, il l’a à l’esprit. Pour ceux qui le soutiennent. Pour celle qui le soutient, tout particulièrement.

 

PAR Amour du sport est un podcast de Paris 2024 de 22 épisodes, soit un épisode par discipline présente aux Jeux Paralympiques de Paris 2024. Chaque sport, son histoire, ses règles, le niveau de performance qu’il requiert, est raconté à travers le parcours d’une ou d’un athlète. Les épisodes sont publiés dans l’ordre de l’apparition des sports aux Jeux Paralympiques d’été depuis la première édition à Rome en 1960. A l’époque, il y n’avait que huit disciplines en compétition, six d’entre elles sont toujours présentes : le Para athlétisme, la Para natation, l’Escrime fauteuil, le Basket fauteuil, le Para tir à l’arc et le Para tennis de table.


Les épreuves d’escrime fauteuil aux Jeux de Paris 2024 ont lieu du 3 au 7 septembre au Grand Palais.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Maxime Valet

    Pour moi, l'escrime fauteuil, c'est de l'escrime de façon classique, mais en fauteuil. On se déplace sur le fauteuil, et non pas avec le fauteuil, pour aller toucher notre adversaire avec les trois armes, donc le fleuret, l'épée et le sabre, comme un escrime olympique. Et ce que ça représente surtout, en fait, c'est le duel et le côté... Comme Zorro, D'Artagnan, à la fin, il en reste quelqu'un de nouveau.

  • Ludivine Munos

    Comme D'Artagnan, Maxime Vallée arbore la moustache. Comme Zorro, le Toulousain manie l'humour aussi bien que son arme. Son arme, c'est le fleuret. Et 30 ans après avoir livré ses premiers assauts, Maxime Vallée se verrait bien champion paralympique. Je m'appelle Ludivine Munoz, nageuse. J'ai remporté 12 médailles. aux Jeux paralympiques. Aujourd'hui, avec Roland Richard, mon acolyte journaliste, on vous raconte donc l'escrime fauteuil à travers l'histoire de Maxime Vallée. L'escrime fauteuil, c'est l'un des sports présents dès les premiers Jeux, en 1960. Avec 62 médailles d'or contre 33 pour sa dauphine chinoise, La France est très largement la meilleure nation de l'histoire de la discipline. De 1976 à 1996, les tricolores dominent le classement des médailles aux Jeux paralympiques.

  • Roland Richard

    En revanche, les quatre dernières paralympiades ludivines ont vu briller l'empire du milieu. Maxime Vallée en sait quelque chose. 2016, il remporte le bronze en fleurée individuelle derrière deux Chinois. Par équipe, encore le bronze pour le Français et encore l'or pour la Chine. Cinq ans plus tard à Tokyo, nouveau bronze pour Vallée. Par équipe, nouveau titre. pour la Chine. C'est à l'âge de 8 ans que le Toulousain a découvert les scrims, par hasard, pour suivre un copain. La technique est là, Maxime participe même au championnat de France, debout. Mais à 22 ans, sa vie de sportif et d'étudiant en médecine chavire. Il tombe dans un trou de chantier et perd l'usage de ses deux jambes. Pourtant, jamais l'idée de déposer les armes ne lui vient à l'esprit. Brigitte Aragou, sa maître d'armes au Toulouse Université Club, joue alors un rôle central.

  • Maxime Valet

    Oui, parce qu'en fait, moi, c'est ma maître d'armes qui m'a suivi depuis le tout début. C'est elle qui m'a mis mon premier fleuret dans la main et qui m'a formé à l'escrime olympique et qui, suite à mon accident, a fait aussi la transition vers l'escrime paralympique et qui m'entraîne et qui m'a amené jusqu'au jeu de Rio, puis de Tokyo et qui m'amènera jusqu'à Paris.

  • Ludivine Munos

    À Paris, Maxime aura 37 ans. Il est devenu médecin et même médecin du centre de ressources, d'expertise et de performance sportive, le CREPS de Toulouse. Il a donc gagné trois médailles de bronze paralympique, on l'a dit. Mais ça ne s'est pas fait sans adaptation. Parce qu'au jeu, les fauteuils sont fixés au sol et la distance entre les deux escrimeurs est définie avant le début de l'assaut. Là, la taille et donc l'allonge du bras sont décisives.

  • Maxime Valet

    On va laisser le choix. à l'athlète le plus petit de choisir soit sa distance à lui, soit la distance de son adversaire qui est plus grand. La majorité de mes adversaires, ils ont des bras plus grands que moi. Donc souvent, je prends plutôt ma distance à moi, parce que sinon, si on choisit la sienne, moi je ne pourrais pas aller le toucher. Après, la difficulté, c'est que si je suis contre un athlète qui est plus grand et que je suis à ma distance à moi, ça va être plus dur pour moi de me défendre.

  • Ludivine Munos

    Et le fait que les deux escrimeurs ou escrimeuses soient toujours à distance d'assaut rend les joutes plus difficiles. particulièrement spectaculaire.

  • Maxime Valet

    Effectivement, il y a beaucoup plus d'échanges en escrime-fauteuil qu'en escrime olympique. En escrime debout, la piste fait 14 mètres et à un moment, si l'adversaire est un peu plus technique, un peu plus rapide que toi, tu peux prendre tes jambes à ton cou et t'enfuir un petit peu. Là, en escrime-fauteuil, tu ne peux pas. Ton adversaire est face à toi, alors tu peux reculer un petit peu, mais il faut te défendre par les armes.

  • Roland Richard

    Et les armes, on l'a dit au début de cet épisode, sont les mêmes qu'en escrime olympique. Le fleuret, l'épée et le sabre. Au fleuret, on doit toucher le torse de son adversaire avec la pointe de son arme. A l'épée, n'importe quel endroit au-dessus de la ceinture, avec la pointe. Et c'est la seule règle qui diffère de l'escrime olympique. On n'a pas le droit de toucher les jambes de son adversaire. Enfin au sabre, on cible n'importe quel endroit au-dessus de la ceinture, sauf les mains. Et cette fois... avec n'importe quelle partie de la lame. Et puisqu'on parle des mains, il faut souligner l'importance de celles situées à l'arrière. Pour les catégories A, les mâles marchands, elles servent de simples supports aux attaques. Pour les catégories B, ceux dont le tronc est également touché, comme Maxime Vallet, elle est bien plus déterminante.

  • Maxime Valet

    Cette main, elle sert à nous propulser vers l'avant pour aller toucher. et de partir en arrière pour la défense. Et elle permet aussi de maintenir un équilibre sur le fauteuil.

  • Ludivine Munos

    Sont ici acceptés sur le fauteuil les handicaps orthopédiques, les paraplégies, les hémiplégies, les paralysies cérébrales et les handicaps neurologiques de naissance ou évolutifs. Si l'on regarde les épreuves désormais, il y a donc 8 titres en jeu, pour les messieurs comme pour les dames. Des épreuves individuelles en catégories A et B sur chaque arme. Le fleuret, l'épée et le sabre. Et des épreuves par équipe, non mixtes, pour l'épée comme pour le fleuret. En revanche, il n'y a pas d'épreuve par équipe au sabre, ni chez les messieurs, ni chez les dames. Parce qu'il n'y a pas encore assez de sabreuses de haut niveau dans suffisamment de pays. Maintenant, concrètement, comment ça se passe Roland ?

  • Roland Richard

    En individuel, la formule a changé pour Paris. Exit les qualifications, c'est d'emblée un tableau à élimination directe, avec des assauts de 15 touches. Idem pour les reprises. pêchage. Par équipe, il y a 9 assauts de 5 touches pour un total de 9 fois 5, Ludivine ?

  • Ludivine Munos

    45 touches !

  • Roland Richard

    Mais si les catégories A et B sont séparées en individuels, elles ne le sont plus lors de l'épreuve par équipe. Chaque nation aligne donc deux athlètes de catégorie A et un athlète de catégorie B, dont le tronc est touché, comme Maxime Vallée, on l'a dit. Sauf que tout le monde affronte tout le monde. Et là, c'est une sacrée pression pour ceux de la catégorie A.

  • Maxime Valet

    Eux, ils ont une obligation de résultat par rapport à moi, parce qu'ils sont plus puissants, plus rapides, plus endurants. Donc eux, ils m'ont supposé gagner et même m'écraser. Donc moi, sur ces matchs-là, je n'ai pas de pression. Et toute touche que j'arrive à marquer, c'est déjà une grosse réussite. Si je n'en mets pas, c'est normal.

  • Ludivine Munos

    Un coup d'œil au palmarès de Maxime Vallée montre l'importance des épreuves collectives dans sa carrière. Champion d'Europe en 2011 à l'épée par équipe, champion du monde en 2015 au fleuret par équipe et on l'a dit, deux médailles de bronze paralympiques en

  • Speaker #3

    2016 et en 2021 au fleuret par équipe. En tout,

  • Ludivine Munos

    une vingtaine de médailles internationales, dont huit par équipe, mais aussi de solides performances en individuel. Champion d'Europe au Fleuret en 2016, médaillé de bronze au Fleuret aux Jeux de Rio et vice-champion d'Europe en mars, toujours au Fleuret. Finalement, il ne manque qu'une seule médaille au Toulousain, c'est l'or paralympique.

  • Maxime Valet

    C'est un peu ça, c'est un peu l'objectif pour ces Jeux à Paris, d'avoir avec le soutien du public et les Jeux à domicile, le petit plus qui me permettra d'aller chercher ce titre individuel qui me manque.

  • Roland Richard

    Alors ok, le Grand Palais où auront lieu les épreuves d'escrime, Maxime Vallée le connaît bien. Il y a fait ses grands débuts internationaux en 2010 lors des championnats du monde des scrimfoteuils. Mais tout de même, les jeux à la maison, c'est aussi une sacrée pression, non ?

  • Maxime Valet

    Pour le coup, ce n'est pas du tout une pression, c'est plutôt une excitation. On a hâte d'y être, moi j'ai hâte d'y être, parce que cette pression, cette atmosphère, moi j'aime ça. C'est pour ça aussi que j'ai de la compétition et que je m'entraîne autant.

  • Ludivine Munos

    Rien que les scrims, c'est déjà 12 à 15 heures d'assaut par semaine. À cela s'ajoutent deux séances de préparation physique, de la préparation mentale et du travail sur le matériel. Le tout sous le regard d'une ancienne escrimeuse. Delphine Bernard, cinquième aux Jeux paralympiques de Londres en 2012 au Fleuret, et épouse de Maxime. La vie d'athlète de haut niveau, elle sait ce que c'est.

  • Maxime Valet

    Elle a un rôle de soutien clair, parce que sans elle, ça ne serait pas possible. Et de compréhension aussi vis-à-vis de tous les sacrifices au quotidien qui sont faits, parce qu'on s'entraîne le soir, on est en compétition les week-ends, on part en stage, on part en compétition internationale, donc il y a beaucoup de moments d'absence.

  • Ludivine Munos

    Des absences. éprouvante parce que les deux escrimeurs sont parents de deux petites filles. Alors Maxime Vallée songe à tirer sa révérence après les Jeux de Paris.

  • Roland Richard

    Et avant cela, Ludivine, le tournoi d'une vie, du 3 au 7 septembre sous la verrière du Grand Palais, avec les copains Romain Noble et Damien Tocatelian et le rêve d'inscrire son nom à la pointe du fleuret dans l'histoire du sport français.

Description

« L’Escrime fauteuil, ça représente le duel… et le côté un peu Zorro, d’Artagnan, à la fin, il n’en reste qu’un des deux », sourit Maxime Valet, triple médaillé de bronze aux Jeux Paralympiques en fleuret. Et des duels, il en a gagné un paquet. Un duel contre l’accident qui a transformé l’escrimeur de 37 ans en Para Escrimeur. Un duel contre ses adversaires aussi, puisqu’il a été champion du monde par équipe et champion d’Europe en individuel. L’or paralympique, il l’a à l’esprit. Pour ceux qui le soutiennent. Pour celle qui le soutient, tout particulièrement.

 

PAR Amour du sport est un podcast de Paris 2024 de 22 épisodes, soit un épisode par discipline présente aux Jeux Paralympiques de Paris 2024. Chaque sport, son histoire, ses règles, le niveau de performance qu’il requiert, est raconté à travers le parcours d’une ou d’un athlète. Les épisodes sont publiés dans l’ordre de l’apparition des sports aux Jeux Paralympiques d’été depuis la première édition à Rome en 1960. A l’époque, il y n’avait que huit disciplines en compétition, six d’entre elles sont toujours présentes : le Para athlétisme, la Para natation, l’Escrime fauteuil, le Basket fauteuil, le Para tir à l’arc et le Para tennis de table.


Les épreuves d’escrime fauteuil aux Jeux de Paris 2024 ont lieu du 3 au 7 septembre au Grand Palais.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Maxime Valet

    Pour moi, l'escrime fauteuil, c'est de l'escrime de façon classique, mais en fauteuil. On se déplace sur le fauteuil, et non pas avec le fauteuil, pour aller toucher notre adversaire avec les trois armes, donc le fleuret, l'épée et le sabre, comme un escrime olympique. Et ce que ça représente surtout, en fait, c'est le duel et le côté... Comme Zorro, D'Artagnan, à la fin, il en reste quelqu'un de nouveau.

  • Ludivine Munos

    Comme D'Artagnan, Maxime Vallée arbore la moustache. Comme Zorro, le Toulousain manie l'humour aussi bien que son arme. Son arme, c'est le fleuret. Et 30 ans après avoir livré ses premiers assauts, Maxime Vallée se verrait bien champion paralympique. Je m'appelle Ludivine Munoz, nageuse. J'ai remporté 12 médailles. aux Jeux paralympiques. Aujourd'hui, avec Roland Richard, mon acolyte journaliste, on vous raconte donc l'escrime fauteuil à travers l'histoire de Maxime Vallée. L'escrime fauteuil, c'est l'un des sports présents dès les premiers Jeux, en 1960. Avec 62 médailles d'or contre 33 pour sa dauphine chinoise, La France est très largement la meilleure nation de l'histoire de la discipline. De 1976 à 1996, les tricolores dominent le classement des médailles aux Jeux paralympiques.

  • Roland Richard

    En revanche, les quatre dernières paralympiades ludivines ont vu briller l'empire du milieu. Maxime Vallée en sait quelque chose. 2016, il remporte le bronze en fleurée individuelle derrière deux Chinois. Par équipe, encore le bronze pour le Français et encore l'or pour la Chine. Cinq ans plus tard à Tokyo, nouveau bronze pour Vallée. Par équipe, nouveau titre. pour la Chine. C'est à l'âge de 8 ans que le Toulousain a découvert les scrims, par hasard, pour suivre un copain. La technique est là, Maxime participe même au championnat de France, debout. Mais à 22 ans, sa vie de sportif et d'étudiant en médecine chavire. Il tombe dans un trou de chantier et perd l'usage de ses deux jambes. Pourtant, jamais l'idée de déposer les armes ne lui vient à l'esprit. Brigitte Aragou, sa maître d'armes au Toulouse Université Club, joue alors un rôle central.

  • Maxime Valet

    Oui, parce qu'en fait, moi, c'est ma maître d'armes qui m'a suivi depuis le tout début. C'est elle qui m'a mis mon premier fleuret dans la main et qui m'a formé à l'escrime olympique et qui, suite à mon accident, a fait aussi la transition vers l'escrime paralympique et qui m'entraîne et qui m'a amené jusqu'au jeu de Rio, puis de Tokyo et qui m'amènera jusqu'à Paris.

  • Ludivine Munos

    À Paris, Maxime aura 37 ans. Il est devenu médecin et même médecin du centre de ressources, d'expertise et de performance sportive, le CREPS de Toulouse. Il a donc gagné trois médailles de bronze paralympique, on l'a dit. Mais ça ne s'est pas fait sans adaptation. Parce qu'au jeu, les fauteuils sont fixés au sol et la distance entre les deux escrimeurs est définie avant le début de l'assaut. Là, la taille et donc l'allonge du bras sont décisives.

  • Maxime Valet

    On va laisser le choix. à l'athlète le plus petit de choisir soit sa distance à lui, soit la distance de son adversaire qui est plus grand. La majorité de mes adversaires, ils ont des bras plus grands que moi. Donc souvent, je prends plutôt ma distance à moi, parce que sinon, si on choisit la sienne, moi je ne pourrais pas aller le toucher. Après, la difficulté, c'est que si je suis contre un athlète qui est plus grand et que je suis à ma distance à moi, ça va être plus dur pour moi de me défendre.

  • Ludivine Munos

    Et le fait que les deux escrimeurs ou escrimeuses soient toujours à distance d'assaut rend les joutes plus difficiles. particulièrement spectaculaire.

  • Maxime Valet

    Effectivement, il y a beaucoup plus d'échanges en escrime-fauteuil qu'en escrime olympique. En escrime debout, la piste fait 14 mètres et à un moment, si l'adversaire est un peu plus technique, un peu plus rapide que toi, tu peux prendre tes jambes à ton cou et t'enfuir un petit peu. Là, en escrime-fauteuil, tu ne peux pas. Ton adversaire est face à toi, alors tu peux reculer un petit peu, mais il faut te défendre par les armes.

  • Roland Richard

    Et les armes, on l'a dit au début de cet épisode, sont les mêmes qu'en escrime olympique. Le fleuret, l'épée et le sabre. Au fleuret, on doit toucher le torse de son adversaire avec la pointe de son arme. A l'épée, n'importe quel endroit au-dessus de la ceinture, avec la pointe. Et c'est la seule règle qui diffère de l'escrime olympique. On n'a pas le droit de toucher les jambes de son adversaire. Enfin au sabre, on cible n'importe quel endroit au-dessus de la ceinture, sauf les mains. Et cette fois... avec n'importe quelle partie de la lame. Et puisqu'on parle des mains, il faut souligner l'importance de celles situées à l'arrière. Pour les catégories A, les mâles marchands, elles servent de simples supports aux attaques. Pour les catégories B, ceux dont le tronc est également touché, comme Maxime Vallet, elle est bien plus déterminante.

  • Maxime Valet

    Cette main, elle sert à nous propulser vers l'avant pour aller toucher. et de partir en arrière pour la défense. Et elle permet aussi de maintenir un équilibre sur le fauteuil.

  • Ludivine Munos

    Sont ici acceptés sur le fauteuil les handicaps orthopédiques, les paraplégies, les hémiplégies, les paralysies cérébrales et les handicaps neurologiques de naissance ou évolutifs. Si l'on regarde les épreuves désormais, il y a donc 8 titres en jeu, pour les messieurs comme pour les dames. Des épreuves individuelles en catégories A et B sur chaque arme. Le fleuret, l'épée et le sabre. Et des épreuves par équipe, non mixtes, pour l'épée comme pour le fleuret. En revanche, il n'y a pas d'épreuve par équipe au sabre, ni chez les messieurs, ni chez les dames. Parce qu'il n'y a pas encore assez de sabreuses de haut niveau dans suffisamment de pays. Maintenant, concrètement, comment ça se passe Roland ?

  • Roland Richard

    En individuel, la formule a changé pour Paris. Exit les qualifications, c'est d'emblée un tableau à élimination directe, avec des assauts de 15 touches. Idem pour les reprises. pêchage. Par équipe, il y a 9 assauts de 5 touches pour un total de 9 fois 5, Ludivine ?

  • Ludivine Munos

    45 touches !

  • Roland Richard

    Mais si les catégories A et B sont séparées en individuels, elles ne le sont plus lors de l'épreuve par équipe. Chaque nation aligne donc deux athlètes de catégorie A et un athlète de catégorie B, dont le tronc est touché, comme Maxime Vallée, on l'a dit. Sauf que tout le monde affronte tout le monde. Et là, c'est une sacrée pression pour ceux de la catégorie A.

  • Maxime Valet

    Eux, ils ont une obligation de résultat par rapport à moi, parce qu'ils sont plus puissants, plus rapides, plus endurants. Donc eux, ils m'ont supposé gagner et même m'écraser. Donc moi, sur ces matchs-là, je n'ai pas de pression. Et toute touche que j'arrive à marquer, c'est déjà une grosse réussite. Si je n'en mets pas, c'est normal.

  • Ludivine Munos

    Un coup d'œil au palmarès de Maxime Vallée montre l'importance des épreuves collectives dans sa carrière. Champion d'Europe en 2011 à l'épée par équipe, champion du monde en 2015 au fleuret par équipe et on l'a dit, deux médailles de bronze paralympiques en

  • Speaker #3

    2016 et en 2021 au fleuret par équipe. En tout,

  • Ludivine Munos

    une vingtaine de médailles internationales, dont huit par équipe, mais aussi de solides performances en individuel. Champion d'Europe au Fleuret en 2016, médaillé de bronze au Fleuret aux Jeux de Rio et vice-champion d'Europe en mars, toujours au Fleuret. Finalement, il ne manque qu'une seule médaille au Toulousain, c'est l'or paralympique.

  • Maxime Valet

    C'est un peu ça, c'est un peu l'objectif pour ces Jeux à Paris, d'avoir avec le soutien du public et les Jeux à domicile, le petit plus qui me permettra d'aller chercher ce titre individuel qui me manque.

  • Roland Richard

    Alors ok, le Grand Palais où auront lieu les épreuves d'escrime, Maxime Vallée le connaît bien. Il y a fait ses grands débuts internationaux en 2010 lors des championnats du monde des scrimfoteuils. Mais tout de même, les jeux à la maison, c'est aussi une sacrée pression, non ?

  • Maxime Valet

    Pour le coup, ce n'est pas du tout une pression, c'est plutôt une excitation. On a hâte d'y être, moi j'ai hâte d'y être, parce que cette pression, cette atmosphère, moi j'aime ça. C'est pour ça aussi que j'ai de la compétition et que je m'entraîne autant.

  • Ludivine Munos

    Rien que les scrims, c'est déjà 12 à 15 heures d'assaut par semaine. À cela s'ajoutent deux séances de préparation physique, de la préparation mentale et du travail sur le matériel. Le tout sous le regard d'une ancienne escrimeuse. Delphine Bernard, cinquième aux Jeux paralympiques de Londres en 2012 au Fleuret, et épouse de Maxime. La vie d'athlète de haut niveau, elle sait ce que c'est.

  • Maxime Valet

    Elle a un rôle de soutien clair, parce que sans elle, ça ne serait pas possible. Et de compréhension aussi vis-à-vis de tous les sacrifices au quotidien qui sont faits, parce qu'on s'entraîne le soir, on est en compétition les week-ends, on part en stage, on part en compétition internationale, donc il y a beaucoup de moments d'absence.

  • Ludivine Munos

    Des absences. éprouvante parce que les deux escrimeurs sont parents de deux petites filles. Alors Maxime Vallée songe à tirer sa révérence après les Jeux de Paris.

  • Roland Richard

    Et avant cela, Ludivine, le tournoi d'une vie, du 3 au 7 septembre sous la verrière du Grand Palais, avec les copains Romain Noble et Damien Tocatelian et le rêve d'inscrire son nom à la pointe du fleuret dans l'histoire du sport français.

Share

Embed

You may also like

undefined cover
undefined cover