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PAR Amour du sport !

#2 – Lancez-vous dans le Para athlétisme avec Gloria Agblemagnon

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12min |17/06/2024
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#2 – Lancez-vous dans le Para athlétisme avec Gloria Agblemagnon

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12min |17/06/2024
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Description

164 épreuves et près d’un quart des sportifs et sportives engagés aux Jeux Paralympiques. Le Para athlétisme est la discipline reine. A 26 ans, Gloria Agblemagnon est lanceuse de poids. Trois fois médaillée d’or aux Global Games, la compétition réservée aux personnes en situation de handicap intellectuel, double-championne du monde, elle veut enfin performer aux Jeux après avoir fini deux fois dans le top 10 à Rio et Tokyo. Son ambition ? La médaille, bien sûr. Mais pas seulement.

 

PAR Amour du sport est un podcast de Paris 2024 de 22 épisodes, soit un épisode par discipline présente aux Jeux Paralympiques de Paris 2024. Chaque sport, son histoire, ses règles, le niveau de performance qu’il requiert, est raconté à travers le parcours d’une ou d’un athlète. Les épisodes sont publiés dans l’ordre de l’apparition des sports aux Jeux Paralympiques d’été depuis la première édition à Rome en 1960. A l’époque, il y n’avait que huit disciplines en compétition, six d’entre elles sont toujours présentes : le Para athlétisme, la Para natation, l’Escrime fauteuil, le Basket fauteuil, le Para tir à l’arc et le Para tennis de table.


Les épreuves de Para athlétisme aux Jeux de Paris 2024 ont lieu du 30 août au 8 septembre au Stade de France.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Le para-athlétisme, ça regroupe les athlètes en situation de handicap, que ce soit physique ou mental. Moi, par exemple, je fais partie de la Fédération française du sport adapté, donc mon handicap, c'est déficience intellectuelle. Pour moi, l'athlétisme représente un peu la joie, la bonne humeur aussi. Le fait de se retrouver avec ses coéquipiers, les beaux moments aussi, parce que moi en athlète,

  • Gloria Agblemagnon

    j'ai connu que des beaux moments.

  • Ludivine Munos

    Trois fois championne d'Europe, trois fois médaillée d'or aux prestigieux Global Games, où sont rassemblés tous les quatre ans les athlètes de sport adapté. La lanceuse Gloria Agblemagnon conjugue le talent au marteau, au disque, au poids et un sourire désarmant. Je m'appelle Ludivine Munoz, nageuse. J'ai remporté 12 médailles aux Jeux paralympiques. Aujourd'hui, avec Roland Richard, mon acolyte journaliste, on vous raconte le para-athlétisme à travers l'histoire de Gloria Agblemagnon.

  • Roland Richard

    La discipline reine des Jeux, Ludivine, fait ses débuts paralympiques dès la première édition à Rome, en 1960. Et le lancer du poids, cher Agloria, fait partie des 25 épreuves au menu. Seuls les athlètes touchés à la moelle épinière sont alors acceptés. Tour à tour, entre 1972 et 1980, sont intégrés les athlètes déficients visuels, amputés, et ceux dont la motricité cérébrale est touchée. Mais pour les athlètes déficients intellectuels, il faut attendre Atlanta en 1996. La petite Gloria Agblé-Magnon naît l'année suivante, en 1997, à Vierzon. Elle y passe son enfance, puis déménagement à Orléans, 100 kilomètres au nord. Et c'est là, à Saran, en banlieue d'Orléans, que l'adolescente découvre l'athlétisme à l'âge de 11 ans, poussée par son papa.

  • Gloria Agblemagnon

    Mon père, il ne voulait pas nous voir dans le quartier après les cours. Il n'aimait pas trop ça, donc il voulait qu'on fasse un peu de sport. J'avais essayé un petit peu de tout. Le dernier sport que j'ai testé, c'était le basket. Je n'étais pas trop à l'aise. Et juste derrière le gymnase de basket, il y avait un stade d'athlètes. Je me suis dit, bon, je vais essayer.

  • Ludivine Munos

    Si Gloria a un peu tout essayé, c'est qu'elle vient d'une famille de sportifs. Sa sœur Brenda est basketteuse de haut niveau. Son frère Jorgan est footballeur pro. Et tout a commencé avec le papa, Guy, footballeur lui aussi en son temps.

  • Gloria Agblemagnon

    En fait, mon père, il était gardien dans l'équipe du Togo. Il a travaillé assez dur. pour être dans une équipe professionnelle. Donc voilà, c'est un peu l'histoire de le rendre honneur aussi et à notre nom de famille.

  • Roland Richard

    Une bonne éducation, de bons gènes aussi sans doute et un athlétisme aux allures de refuge. Moquée à l'école en raison de son handicap, Laure Léanaise est en quête de paix. Alors elle expérimente. Le cross, la course, l'aie, le lancer et même le saut. Bingo !

  • Gloria Agblemagnon

    Ça a accroché parce que c'était plus... Je me sentais plus à l'aise. Il y avait aussi cette mentalité de s'amuser avec ses camarades. Parce que dans le sport, c'est ça, il faut aussi s'amuser, c'est important.

  • Ludivine Munos

    Et ce qui l'amuse le plus, c'est finalement le lancer, même si ça n'a pas commencé avec le poids. Gloria a tout essayé. Le javelot, le marteau, le disque. Le poids s'est imposé parce qu'il était le seul à être lancé dans sa catégorie aux Jeux paralympiques. Et c'est aux Jeux qu'elle voulait briller. La catégorie de Gloria Agblemagnon, c'est la F20. Quand on tombe sur les catégories de l'athlétisme, il peut y avoir un moment d'inquiétude parce qu'elles sont très nombreuses. Le para-athlétisme représente ainsi près d'un quart des sportifs et sportives engagés aux Jeux paralympiques. Toutes les courses sur piste sont présentes, 100 mètres, 200 mètres, etc. À l'exception des courses de haie, du 10 000 mètres et de la marche. Pour les sauts, il n'y a que la longueur et la hauteur au jeu. Et pour le lancer ? Tous les objets voltigent dans les airs, sauf le marteau, remplacé par la massue, une sorte de quille de bois. Mais tous les handicaps ne peuvent pas être représentés sur toutes les épreuves, et c'est pour cette raison que Gloria ne peut concourir qu'au lancer du poids dans sa catégorie. Pour la classification, il y a donc une lettre et deux chiffres relents.

  • Roland Richard

    La lettre d'abord, le divine. Soit le T pour track, la piste, on y retrouve les courses et les sauts. soit le F pour Field, le terrain. Il s'agit alors des lancers. Gloria participe en catégorie F20 pour cette raison. Les deux chiffres ensuite. Le premier, celui des dizaines, donne le type de handicap. Le second, celui des unités, indique le degré de ce handicap. Par exemple, si le premier chiffre est 1, c'est un handicap visuel. 11, vous êtes non-voyant. 13, vous êtes mal-voyant. A Tokyo, le français Timothée Adolphe finit médaillé d'argent sur 100 mètres T11 avec son guide Bruno Naprix. 2, c'est le handicap intellectuel de Gloria. Son ami Charles-Antoine Coicou... et le seul médaillé d'or français en para-athlétisme à Tokyo, c'était sur le

  • Speaker #4

    400 m T20. Le chiffre 3,

  • Ludivine Munos

    les handicaps du mouvement d'origine cérébrale. On pratique soit en fauteuil, soit debout. En T37, Mandy François-Elie a décroché le bronze sur 200 mètres à Tokyo. Le 4 est lui une exception. Il regroupe deux types de handicaps. 40-41, les personnes de petite taille. 42-47, les athlètes amputés des membres supérieurs, ainsi que les handicaps orthopédiques des membres inférieurs.

  • Roland Richard

    5, les handicaps du mouvement liés à une moelle épinière touchée. Les athlètes concourent en fauteuil, à l'image de Pierre Fairbanque, bronzé sur 800 mètres. T53, Au Japon, 6 enfin, les athlètes ayant des prothèses aux membres inférieurs. C'est le cas de la célèbre Marie-Amélie Le Fur, triple championne paralympique et médaillée d'argent en saut en longueur T64 à Tokyo.

  • Ludivine Munos

    Les règles d'une même épreuve évoluent en fonction du handicap. Par exemple, au lancé, le poids des engins n'est pas le même selon la catégorie. Mais pour les 20, le handicap de Gloria...

  • Gloria Agblemagnon

    Il n'y a rien de différent. Les règles sont identiques que chez les valides.

  • Ludivine Munos

    Pour Gloria, pas de différence au lancé F20. Mais il y a tout de même quelques particularités en para-athlétisme. Pour nos amis non-voyants et malvoyants, ils courent avec un guide sur la piste, on l'a dit, et occupent donc deux couloirs côte à côte. Conséquence... il n'y a que 4 places en finale des 100 et 400 mètres. Au lancer, si vous êtes assis, vous effectuez vos 6 essais à la suite. Enfin, il n'y a qu'un seul relais, c'est le relais 4 x 100 mètres, dit universel, inauguré au jeu de Tokyo. Les nations présentent ainsi des relais mixtes, 2 femmes et 2 hommes avec 4 handicaps différents. Et pas de témoins. Le relais se fait à la touche, Roland.

  • Roland Richard

    Pour Gloria, désormais installée à 3 dans l'aube, La principale difficulté, c'est de retenir les consignes et de comprendre certaines choses. Mais physiquement, la gestuelle est la même que celle du lancer de poids olympique. Alors, qu'est-ce qui est particulièrement difficile ?

  • Gloria Agblemagnon

    La rotation, c'est la technique. Parce que même avec toute l'expérience que j'ai, ce n'est pas encore parfait. La rotation au poids, c'est une des techniques, je pense que c'est même la plus compliquée.

  • Roland Richard

    Donc, Gloria Glemanion s'entraîne, encore et encore, fidèle à la description de son père. Elle a une force énorme, c'est une combattante, une guerrière. Mais qu'est-ce que ça travaille spécialement en vue des Jeux ? Une guerrière du lancé.

  • Gloria Agblemagnon

    La muscu, on fait, je dirais, aller quatre fois par semaine. Donc c'est plus la muscu et la technique. Je dirais entre 20 et 30 heures par semaine.

  • Ludivine Munos

    20 à 30 heures d'entraînement par semaine. pour un palmarès majuscule. Championne d'Europe du poids du marteau et du disque à 17 et 18 ans. Trois fois médaillée d'or au Global Games au marteau en 2015, au disque et au poids en 2019. Puis double championne du monde Virtus du disque et du poids en 2021. Global Games Virtus des compétitions dédiées aux sports adaptés. Mais il y a un mais, c'est qu'aux Jeux paralympiques, ça n'a pas encore souri. A Rio, à 18 ans, La française avait fini dixième au concours du poids et à Tokyo, huitième. Aujourd'hui, à 26 ans, quel est donc l'objectif à Paris ?

  • Gloria Agblemagnon

    De battre mon record et être sur la première marche du podium. Ça serait mon plus grand rêve.

  • Roland Richard

    Et pour ça, il faudra probablement, c'est vrai, battre son record de 13,90 m établi en Pologne en 2020. Pourquoi ? Eh bien parce que ses principales rivales dépassent souvent les 14 m. pour l'emporter ces dernières années. Été 2023, mondiaux de para-athlétisme à Paris. La britannique Sabrina Fortune s'impose avec un jet à 14,01 mètres. Gloria finit quatrième. Deux ans plus tôt, été 2021, Jeux paralympiques de Tokyo. L'équatorienne Paul F. Mendes triomphe avec un record du monde à la clé, 14,39 mètres.

  • Alors plus de 14 mètres,

  • Roland Richard

    c'est faisable pour la française ?

  • Gloria Agblemagnon

    Alors c'est largement faisable, même si je ne les ai pas validés en compétition. J'ai déjà prouvé à l'entraînement que je peux faire 14 mètres. Je les ai déjà faits plusieurs fois, donc c'est juste que je dois m'énerver un peu plus sur le terrain. Je pense que même au-delà... Je dirais même 15 mètres, pour moi, ça serait parfait.

  • Ludivine Munos

    Une ambition affichée avec un calme inouï. On doit bien l'avouer. Il y a deux ans, Gloria a posé ses valises à trois pour s'entraîner avec Mickaël Hilera. Et le changement lui a fait du bien. Mais tout de même, ce sont les Jeux et à Paris. Il n'y a pas du stress ? Il n'y a pas de l'impatience ?

  • Gloria Agblemagnon

    Alors j'ai hâte, mais je suis beaucoup moins stressée qu'avant parce que je vois une sophrologue et un préparateur mental. Et ça m'a beaucoup aidée ces deux dernières années que j'ai passées ici. Donc oui, je sens qu'il y a un réel changement et je me sens beaucoup plus apaisée qu'avant.

  • Ludivine Munos

    Plus apaisée, Gloria Agblé-Magnon s'apprête à disputer ses troisième jeu et semble arriver à maturité. Elle connaît l'histoire de sa discipline et elle rêve d'être la septième athlète tricolore à décrocher l'or au lancer du poids. Mais ça ne pourra pas se faire sans vos encouragements.

  • Roland Richard

    Ce sera le 1er septembre au Stade de France, Ludivine, et elle aura besoin de vous. Tout comme les autres Français dès le 30 août. En tour, il y aura 164 épreuves de para-athlétisme au jeu et bien des chances de faire encore mieux que les 8 médailles françaises de Tokyo.

  • Speaker #5

    et sur les élus de l'État

Description

164 épreuves et près d’un quart des sportifs et sportives engagés aux Jeux Paralympiques. Le Para athlétisme est la discipline reine. A 26 ans, Gloria Agblemagnon est lanceuse de poids. Trois fois médaillée d’or aux Global Games, la compétition réservée aux personnes en situation de handicap intellectuel, double-championne du monde, elle veut enfin performer aux Jeux après avoir fini deux fois dans le top 10 à Rio et Tokyo. Son ambition ? La médaille, bien sûr. Mais pas seulement.

 

PAR Amour du sport est un podcast de Paris 2024 de 22 épisodes, soit un épisode par discipline présente aux Jeux Paralympiques de Paris 2024. Chaque sport, son histoire, ses règles, le niveau de performance qu’il requiert, est raconté à travers le parcours d’une ou d’un athlète. Les épisodes sont publiés dans l’ordre de l’apparition des sports aux Jeux Paralympiques d’été depuis la première édition à Rome en 1960. A l’époque, il y n’avait que huit disciplines en compétition, six d’entre elles sont toujours présentes : le Para athlétisme, la Para natation, l’Escrime fauteuil, le Basket fauteuil, le Para tir à l’arc et le Para tennis de table.


Les épreuves de Para athlétisme aux Jeux de Paris 2024 ont lieu du 30 août au 8 septembre au Stade de France.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Le para-athlétisme, ça regroupe les athlètes en situation de handicap, que ce soit physique ou mental. Moi, par exemple, je fais partie de la Fédération française du sport adapté, donc mon handicap, c'est déficience intellectuelle. Pour moi, l'athlétisme représente un peu la joie, la bonne humeur aussi. Le fait de se retrouver avec ses coéquipiers, les beaux moments aussi, parce que moi en athlète,

  • Gloria Agblemagnon

    j'ai connu que des beaux moments.

  • Ludivine Munos

    Trois fois championne d'Europe, trois fois médaillée d'or aux prestigieux Global Games, où sont rassemblés tous les quatre ans les athlètes de sport adapté. La lanceuse Gloria Agblemagnon conjugue le talent au marteau, au disque, au poids et un sourire désarmant. Je m'appelle Ludivine Munoz, nageuse. J'ai remporté 12 médailles aux Jeux paralympiques. Aujourd'hui, avec Roland Richard, mon acolyte journaliste, on vous raconte le para-athlétisme à travers l'histoire de Gloria Agblemagnon.

  • Roland Richard

    La discipline reine des Jeux, Ludivine, fait ses débuts paralympiques dès la première édition à Rome, en 1960. Et le lancer du poids, cher Agloria, fait partie des 25 épreuves au menu. Seuls les athlètes touchés à la moelle épinière sont alors acceptés. Tour à tour, entre 1972 et 1980, sont intégrés les athlètes déficients visuels, amputés, et ceux dont la motricité cérébrale est touchée. Mais pour les athlètes déficients intellectuels, il faut attendre Atlanta en 1996. La petite Gloria Agblé-Magnon naît l'année suivante, en 1997, à Vierzon. Elle y passe son enfance, puis déménagement à Orléans, 100 kilomètres au nord. Et c'est là, à Saran, en banlieue d'Orléans, que l'adolescente découvre l'athlétisme à l'âge de 11 ans, poussée par son papa.

  • Gloria Agblemagnon

    Mon père, il ne voulait pas nous voir dans le quartier après les cours. Il n'aimait pas trop ça, donc il voulait qu'on fasse un peu de sport. J'avais essayé un petit peu de tout. Le dernier sport que j'ai testé, c'était le basket. Je n'étais pas trop à l'aise. Et juste derrière le gymnase de basket, il y avait un stade d'athlètes. Je me suis dit, bon, je vais essayer.

  • Ludivine Munos

    Si Gloria a un peu tout essayé, c'est qu'elle vient d'une famille de sportifs. Sa sœur Brenda est basketteuse de haut niveau. Son frère Jorgan est footballeur pro. Et tout a commencé avec le papa, Guy, footballeur lui aussi en son temps.

  • Gloria Agblemagnon

    En fait, mon père, il était gardien dans l'équipe du Togo. Il a travaillé assez dur. pour être dans une équipe professionnelle. Donc voilà, c'est un peu l'histoire de le rendre honneur aussi et à notre nom de famille.

  • Roland Richard

    Une bonne éducation, de bons gènes aussi sans doute et un athlétisme aux allures de refuge. Moquée à l'école en raison de son handicap, Laure Léanaise est en quête de paix. Alors elle expérimente. Le cross, la course, l'aie, le lancer et même le saut. Bingo !

  • Gloria Agblemagnon

    Ça a accroché parce que c'était plus... Je me sentais plus à l'aise. Il y avait aussi cette mentalité de s'amuser avec ses camarades. Parce que dans le sport, c'est ça, il faut aussi s'amuser, c'est important.

  • Ludivine Munos

    Et ce qui l'amuse le plus, c'est finalement le lancer, même si ça n'a pas commencé avec le poids. Gloria a tout essayé. Le javelot, le marteau, le disque. Le poids s'est imposé parce qu'il était le seul à être lancé dans sa catégorie aux Jeux paralympiques. Et c'est aux Jeux qu'elle voulait briller. La catégorie de Gloria Agblemagnon, c'est la F20. Quand on tombe sur les catégories de l'athlétisme, il peut y avoir un moment d'inquiétude parce qu'elles sont très nombreuses. Le para-athlétisme représente ainsi près d'un quart des sportifs et sportives engagés aux Jeux paralympiques. Toutes les courses sur piste sont présentes, 100 mètres, 200 mètres, etc. À l'exception des courses de haie, du 10 000 mètres et de la marche. Pour les sauts, il n'y a que la longueur et la hauteur au jeu. Et pour le lancer ? Tous les objets voltigent dans les airs, sauf le marteau, remplacé par la massue, une sorte de quille de bois. Mais tous les handicaps ne peuvent pas être représentés sur toutes les épreuves, et c'est pour cette raison que Gloria ne peut concourir qu'au lancer du poids dans sa catégorie. Pour la classification, il y a donc une lettre et deux chiffres relents.

  • Roland Richard

    La lettre d'abord, le divine. Soit le T pour track, la piste, on y retrouve les courses et les sauts. soit le F pour Field, le terrain. Il s'agit alors des lancers. Gloria participe en catégorie F20 pour cette raison. Les deux chiffres ensuite. Le premier, celui des dizaines, donne le type de handicap. Le second, celui des unités, indique le degré de ce handicap. Par exemple, si le premier chiffre est 1, c'est un handicap visuel. 11, vous êtes non-voyant. 13, vous êtes mal-voyant. A Tokyo, le français Timothée Adolphe finit médaillé d'argent sur 100 mètres T11 avec son guide Bruno Naprix. 2, c'est le handicap intellectuel de Gloria. Son ami Charles-Antoine Coicou... et le seul médaillé d'or français en para-athlétisme à Tokyo, c'était sur le

  • Speaker #4

    400 m T20. Le chiffre 3,

  • Ludivine Munos

    les handicaps du mouvement d'origine cérébrale. On pratique soit en fauteuil, soit debout. En T37, Mandy François-Elie a décroché le bronze sur 200 mètres à Tokyo. Le 4 est lui une exception. Il regroupe deux types de handicaps. 40-41, les personnes de petite taille. 42-47, les athlètes amputés des membres supérieurs, ainsi que les handicaps orthopédiques des membres inférieurs.

  • Roland Richard

    5, les handicaps du mouvement liés à une moelle épinière touchée. Les athlètes concourent en fauteuil, à l'image de Pierre Fairbanque, bronzé sur 800 mètres. T53, Au Japon, 6 enfin, les athlètes ayant des prothèses aux membres inférieurs. C'est le cas de la célèbre Marie-Amélie Le Fur, triple championne paralympique et médaillée d'argent en saut en longueur T64 à Tokyo.

  • Ludivine Munos

    Les règles d'une même épreuve évoluent en fonction du handicap. Par exemple, au lancé, le poids des engins n'est pas le même selon la catégorie. Mais pour les 20, le handicap de Gloria...

  • Gloria Agblemagnon

    Il n'y a rien de différent. Les règles sont identiques que chez les valides.

  • Ludivine Munos

    Pour Gloria, pas de différence au lancé F20. Mais il y a tout de même quelques particularités en para-athlétisme. Pour nos amis non-voyants et malvoyants, ils courent avec un guide sur la piste, on l'a dit, et occupent donc deux couloirs côte à côte. Conséquence... il n'y a que 4 places en finale des 100 et 400 mètres. Au lancer, si vous êtes assis, vous effectuez vos 6 essais à la suite. Enfin, il n'y a qu'un seul relais, c'est le relais 4 x 100 mètres, dit universel, inauguré au jeu de Tokyo. Les nations présentent ainsi des relais mixtes, 2 femmes et 2 hommes avec 4 handicaps différents. Et pas de témoins. Le relais se fait à la touche, Roland.

  • Roland Richard

    Pour Gloria, désormais installée à 3 dans l'aube, La principale difficulté, c'est de retenir les consignes et de comprendre certaines choses. Mais physiquement, la gestuelle est la même que celle du lancer de poids olympique. Alors, qu'est-ce qui est particulièrement difficile ?

  • Gloria Agblemagnon

    La rotation, c'est la technique. Parce que même avec toute l'expérience que j'ai, ce n'est pas encore parfait. La rotation au poids, c'est une des techniques, je pense que c'est même la plus compliquée.

  • Roland Richard

    Donc, Gloria Glemanion s'entraîne, encore et encore, fidèle à la description de son père. Elle a une force énorme, c'est une combattante, une guerrière. Mais qu'est-ce que ça travaille spécialement en vue des Jeux ? Une guerrière du lancé.

  • Gloria Agblemagnon

    La muscu, on fait, je dirais, aller quatre fois par semaine. Donc c'est plus la muscu et la technique. Je dirais entre 20 et 30 heures par semaine.

  • Ludivine Munos

    20 à 30 heures d'entraînement par semaine. pour un palmarès majuscule. Championne d'Europe du poids du marteau et du disque à 17 et 18 ans. Trois fois médaillée d'or au Global Games au marteau en 2015, au disque et au poids en 2019. Puis double championne du monde Virtus du disque et du poids en 2021. Global Games Virtus des compétitions dédiées aux sports adaptés. Mais il y a un mais, c'est qu'aux Jeux paralympiques, ça n'a pas encore souri. A Rio, à 18 ans, La française avait fini dixième au concours du poids et à Tokyo, huitième. Aujourd'hui, à 26 ans, quel est donc l'objectif à Paris ?

  • Gloria Agblemagnon

    De battre mon record et être sur la première marche du podium. Ça serait mon plus grand rêve.

  • Roland Richard

    Et pour ça, il faudra probablement, c'est vrai, battre son record de 13,90 m établi en Pologne en 2020. Pourquoi ? Eh bien parce que ses principales rivales dépassent souvent les 14 m. pour l'emporter ces dernières années. Été 2023, mondiaux de para-athlétisme à Paris. La britannique Sabrina Fortune s'impose avec un jet à 14,01 mètres. Gloria finit quatrième. Deux ans plus tôt, été 2021, Jeux paralympiques de Tokyo. L'équatorienne Paul F. Mendes triomphe avec un record du monde à la clé, 14,39 mètres.

  • Alors plus de 14 mètres,

  • Roland Richard

    c'est faisable pour la française ?

  • Gloria Agblemagnon

    Alors c'est largement faisable, même si je ne les ai pas validés en compétition. J'ai déjà prouvé à l'entraînement que je peux faire 14 mètres. Je les ai déjà faits plusieurs fois, donc c'est juste que je dois m'énerver un peu plus sur le terrain. Je pense que même au-delà... Je dirais même 15 mètres, pour moi, ça serait parfait.

  • Ludivine Munos

    Une ambition affichée avec un calme inouï. On doit bien l'avouer. Il y a deux ans, Gloria a posé ses valises à trois pour s'entraîner avec Mickaël Hilera. Et le changement lui a fait du bien. Mais tout de même, ce sont les Jeux et à Paris. Il n'y a pas du stress ? Il n'y a pas de l'impatience ?

  • Gloria Agblemagnon

    Alors j'ai hâte, mais je suis beaucoup moins stressée qu'avant parce que je vois une sophrologue et un préparateur mental. Et ça m'a beaucoup aidée ces deux dernières années que j'ai passées ici. Donc oui, je sens qu'il y a un réel changement et je me sens beaucoup plus apaisée qu'avant.

  • Ludivine Munos

    Plus apaisée, Gloria Agblé-Magnon s'apprête à disputer ses troisième jeu et semble arriver à maturité. Elle connaît l'histoire de sa discipline et elle rêve d'être la septième athlète tricolore à décrocher l'or au lancer du poids. Mais ça ne pourra pas se faire sans vos encouragements.

  • Roland Richard

    Ce sera le 1er septembre au Stade de France, Ludivine, et elle aura besoin de vous. Tout comme les autres Français dès le 30 août. En tour, il y aura 164 épreuves de para-athlétisme au jeu et bien des chances de faire encore mieux que les 8 médailles françaises de Tokyo.

  • Speaker #5

    et sur les élus de l'État

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164 épreuves et près d’un quart des sportifs et sportives engagés aux Jeux Paralympiques. Le Para athlétisme est la discipline reine. A 26 ans, Gloria Agblemagnon est lanceuse de poids. Trois fois médaillée d’or aux Global Games, la compétition réservée aux personnes en situation de handicap intellectuel, double-championne du monde, elle veut enfin performer aux Jeux après avoir fini deux fois dans le top 10 à Rio et Tokyo. Son ambition ? La médaille, bien sûr. Mais pas seulement.

 

PAR Amour du sport est un podcast de Paris 2024 de 22 épisodes, soit un épisode par discipline présente aux Jeux Paralympiques de Paris 2024. Chaque sport, son histoire, ses règles, le niveau de performance qu’il requiert, est raconté à travers le parcours d’une ou d’un athlète. Les épisodes sont publiés dans l’ordre de l’apparition des sports aux Jeux Paralympiques d’été depuis la première édition à Rome en 1960. A l’époque, il y n’avait que huit disciplines en compétition, six d’entre elles sont toujours présentes : le Para athlétisme, la Para natation, l’Escrime fauteuil, le Basket fauteuil, le Para tir à l’arc et le Para tennis de table.


Les épreuves de Para athlétisme aux Jeux de Paris 2024 ont lieu du 30 août au 8 septembre au Stade de France.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Le para-athlétisme, ça regroupe les athlètes en situation de handicap, que ce soit physique ou mental. Moi, par exemple, je fais partie de la Fédération française du sport adapté, donc mon handicap, c'est déficience intellectuelle. Pour moi, l'athlétisme représente un peu la joie, la bonne humeur aussi. Le fait de se retrouver avec ses coéquipiers, les beaux moments aussi, parce que moi en athlète,

  • Gloria Agblemagnon

    j'ai connu que des beaux moments.

  • Ludivine Munos

    Trois fois championne d'Europe, trois fois médaillée d'or aux prestigieux Global Games, où sont rassemblés tous les quatre ans les athlètes de sport adapté. La lanceuse Gloria Agblemagnon conjugue le talent au marteau, au disque, au poids et un sourire désarmant. Je m'appelle Ludivine Munoz, nageuse. J'ai remporté 12 médailles aux Jeux paralympiques. Aujourd'hui, avec Roland Richard, mon acolyte journaliste, on vous raconte le para-athlétisme à travers l'histoire de Gloria Agblemagnon.

  • Roland Richard

    La discipline reine des Jeux, Ludivine, fait ses débuts paralympiques dès la première édition à Rome, en 1960. Et le lancer du poids, cher Agloria, fait partie des 25 épreuves au menu. Seuls les athlètes touchés à la moelle épinière sont alors acceptés. Tour à tour, entre 1972 et 1980, sont intégrés les athlètes déficients visuels, amputés, et ceux dont la motricité cérébrale est touchée. Mais pour les athlètes déficients intellectuels, il faut attendre Atlanta en 1996. La petite Gloria Agblé-Magnon naît l'année suivante, en 1997, à Vierzon. Elle y passe son enfance, puis déménagement à Orléans, 100 kilomètres au nord. Et c'est là, à Saran, en banlieue d'Orléans, que l'adolescente découvre l'athlétisme à l'âge de 11 ans, poussée par son papa.

  • Gloria Agblemagnon

    Mon père, il ne voulait pas nous voir dans le quartier après les cours. Il n'aimait pas trop ça, donc il voulait qu'on fasse un peu de sport. J'avais essayé un petit peu de tout. Le dernier sport que j'ai testé, c'était le basket. Je n'étais pas trop à l'aise. Et juste derrière le gymnase de basket, il y avait un stade d'athlètes. Je me suis dit, bon, je vais essayer.

  • Ludivine Munos

    Si Gloria a un peu tout essayé, c'est qu'elle vient d'une famille de sportifs. Sa sœur Brenda est basketteuse de haut niveau. Son frère Jorgan est footballeur pro. Et tout a commencé avec le papa, Guy, footballeur lui aussi en son temps.

  • Gloria Agblemagnon

    En fait, mon père, il était gardien dans l'équipe du Togo. Il a travaillé assez dur. pour être dans une équipe professionnelle. Donc voilà, c'est un peu l'histoire de le rendre honneur aussi et à notre nom de famille.

  • Roland Richard

    Une bonne éducation, de bons gènes aussi sans doute et un athlétisme aux allures de refuge. Moquée à l'école en raison de son handicap, Laure Léanaise est en quête de paix. Alors elle expérimente. Le cross, la course, l'aie, le lancer et même le saut. Bingo !

  • Gloria Agblemagnon

    Ça a accroché parce que c'était plus... Je me sentais plus à l'aise. Il y avait aussi cette mentalité de s'amuser avec ses camarades. Parce que dans le sport, c'est ça, il faut aussi s'amuser, c'est important.

  • Ludivine Munos

    Et ce qui l'amuse le plus, c'est finalement le lancer, même si ça n'a pas commencé avec le poids. Gloria a tout essayé. Le javelot, le marteau, le disque. Le poids s'est imposé parce qu'il était le seul à être lancé dans sa catégorie aux Jeux paralympiques. Et c'est aux Jeux qu'elle voulait briller. La catégorie de Gloria Agblemagnon, c'est la F20. Quand on tombe sur les catégories de l'athlétisme, il peut y avoir un moment d'inquiétude parce qu'elles sont très nombreuses. Le para-athlétisme représente ainsi près d'un quart des sportifs et sportives engagés aux Jeux paralympiques. Toutes les courses sur piste sont présentes, 100 mètres, 200 mètres, etc. À l'exception des courses de haie, du 10 000 mètres et de la marche. Pour les sauts, il n'y a que la longueur et la hauteur au jeu. Et pour le lancer ? Tous les objets voltigent dans les airs, sauf le marteau, remplacé par la massue, une sorte de quille de bois. Mais tous les handicaps ne peuvent pas être représentés sur toutes les épreuves, et c'est pour cette raison que Gloria ne peut concourir qu'au lancer du poids dans sa catégorie. Pour la classification, il y a donc une lettre et deux chiffres relents.

  • Roland Richard

    La lettre d'abord, le divine. Soit le T pour track, la piste, on y retrouve les courses et les sauts. soit le F pour Field, le terrain. Il s'agit alors des lancers. Gloria participe en catégorie F20 pour cette raison. Les deux chiffres ensuite. Le premier, celui des dizaines, donne le type de handicap. Le second, celui des unités, indique le degré de ce handicap. Par exemple, si le premier chiffre est 1, c'est un handicap visuel. 11, vous êtes non-voyant. 13, vous êtes mal-voyant. A Tokyo, le français Timothée Adolphe finit médaillé d'argent sur 100 mètres T11 avec son guide Bruno Naprix. 2, c'est le handicap intellectuel de Gloria. Son ami Charles-Antoine Coicou... et le seul médaillé d'or français en para-athlétisme à Tokyo, c'était sur le

  • Speaker #4

    400 m T20. Le chiffre 3,

  • Ludivine Munos

    les handicaps du mouvement d'origine cérébrale. On pratique soit en fauteuil, soit debout. En T37, Mandy François-Elie a décroché le bronze sur 200 mètres à Tokyo. Le 4 est lui une exception. Il regroupe deux types de handicaps. 40-41, les personnes de petite taille. 42-47, les athlètes amputés des membres supérieurs, ainsi que les handicaps orthopédiques des membres inférieurs.

  • Roland Richard

    5, les handicaps du mouvement liés à une moelle épinière touchée. Les athlètes concourent en fauteuil, à l'image de Pierre Fairbanque, bronzé sur 800 mètres. T53, Au Japon, 6 enfin, les athlètes ayant des prothèses aux membres inférieurs. C'est le cas de la célèbre Marie-Amélie Le Fur, triple championne paralympique et médaillée d'argent en saut en longueur T64 à Tokyo.

  • Ludivine Munos

    Les règles d'une même épreuve évoluent en fonction du handicap. Par exemple, au lancé, le poids des engins n'est pas le même selon la catégorie. Mais pour les 20, le handicap de Gloria...

  • Gloria Agblemagnon

    Il n'y a rien de différent. Les règles sont identiques que chez les valides.

  • Ludivine Munos

    Pour Gloria, pas de différence au lancé F20. Mais il y a tout de même quelques particularités en para-athlétisme. Pour nos amis non-voyants et malvoyants, ils courent avec un guide sur la piste, on l'a dit, et occupent donc deux couloirs côte à côte. Conséquence... il n'y a que 4 places en finale des 100 et 400 mètres. Au lancer, si vous êtes assis, vous effectuez vos 6 essais à la suite. Enfin, il n'y a qu'un seul relais, c'est le relais 4 x 100 mètres, dit universel, inauguré au jeu de Tokyo. Les nations présentent ainsi des relais mixtes, 2 femmes et 2 hommes avec 4 handicaps différents. Et pas de témoins. Le relais se fait à la touche, Roland.

  • Roland Richard

    Pour Gloria, désormais installée à 3 dans l'aube, La principale difficulté, c'est de retenir les consignes et de comprendre certaines choses. Mais physiquement, la gestuelle est la même que celle du lancer de poids olympique. Alors, qu'est-ce qui est particulièrement difficile ?

  • Gloria Agblemagnon

    La rotation, c'est la technique. Parce que même avec toute l'expérience que j'ai, ce n'est pas encore parfait. La rotation au poids, c'est une des techniques, je pense que c'est même la plus compliquée.

  • Roland Richard

    Donc, Gloria Glemanion s'entraîne, encore et encore, fidèle à la description de son père. Elle a une force énorme, c'est une combattante, une guerrière. Mais qu'est-ce que ça travaille spécialement en vue des Jeux ? Une guerrière du lancé.

  • Gloria Agblemagnon

    La muscu, on fait, je dirais, aller quatre fois par semaine. Donc c'est plus la muscu et la technique. Je dirais entre 20 et 30 heures par semaine.

  • Ludivine Munos

    20 à 30 heures d'entraînement par semaine. pour un palmarès majuscule. Championne d'Europe du poids du marteau et du disque à 17 et 18 ans. Trois fois médaillée d'or au Global Games au marteau en 2015, au disque et au poids en 2019. Puis double championne du monde Virtus du disque et du poids en 2021. Global Games Virtus des compétitions dédiées aux sports adaptés. Mais il y a un mais, c'est qu'aux Jeux paralympiques, ça n'a pas encore souri. A Rio, à 18 ans, La française avait fini dixième au concours du poids et à Tokyo, huitième. Aujourd'hui, à 26 ans, quel est donc l'objectif à Paris ?

  • Gloria Agblemagnon

    De battre mon record et être sur la première marche du podium. Ça serait mon plus grand rêve.

  • Roland Richard

    Et pour ça, il faudra probablement, c'est vrai, battre son record de 13,90 m établi en Pologne en 2020. Pourquoi ? Eh bien parce que ses principales rivales dépassent souvent les 14 m. pour l'emporter ces dernières années. Été 2023, mondiaux de para-athlétisme à Paris. La britannique Sabrina Fortune s'impose avec un jet à 14,01 mètres. Gloria finit quatrième. Deux ans plus tôt, été 2021, Jeux paralympiques de Tokyo. L'équatorienne Paul F. Mendes triomphe avec un record du monde à la clé, 14,39 mètres.

  • Alors plus de 14 mètres,

  • Roland Richard

    c'est faisable pour la française ?

  • Gloria Agblemagnon

    Alors c'est largement faisable, même si je ne les ai pas validés en compétition. J'ai déjà prouvé à l'entraînement que je peux faire 14 mètres. Je les ai déjà faits plusieurs fois, donc c'est juste que je dois m'énerver un peu plus sur le terrain. Je pense que même au-delà... Je dirais même 15 mètres, pour moi, ça serait parfait.

  • Ludivine Munos

    Une ambition affichée avec un calme inouï. On doit bien l'avouer. Il y a deux ans, Gloria a posé ses valises à trois pour s'entraîner avec Mickaël Hilera. Et le changement lui a fait du bien. Mais tout de même, ce sont les Jeux et à Paris. Il n'y a pas du stress ? Il n'y a pas de l'impatience ?

  • Gloria Agblemagnon

    Alors j'ai hâte, mais je suis beaucoup moins stressée qu'avant parce que je vois une sophrologue et un préparateur mental. Et ça m'a beaucoup aidée ces deux dernières années que j'ai passées ici. Donc oui, je sens qu'il y a un réel changement et je me sens beaucoup plus apaisée qu'avant.

  • Ludivine Munos

    Plus apaisée, Gloria Agblé-Magnon s'apprête à disputer ses troisième jeu et semble arriver à maturité. Elle connaît l'histoire de sa discipline et elle rêve d'être la septième athlète tricolore à décrocher l'or au lancer du poids. Mais ça ne pourra pas se faire sans vos encouragements.

  • Roland Richard

    Ce sera le 1er septembre au Stade de France, Ludivine, et elle aura besoin de vous. Tout comme les autres Français dès le 30 août. En tour, il y aura 164 épreuves de para-athlétisme au jeu et bien des chances de faire encore mieux que les 8 médailles françaises de Tokyo.

  • Speaker #5

    et sur les élus de l'État

Description

164 épreuves et près d’un quart des sportifs et sportives engagés aux Jeux Paralympiques. Le Para athlétisme est la discipline reine. A 26 ans, Gloria Agblemagnon est lanceuse de poids. Trois fois médaillée d’or aux Global Games, la compétition réservée aux personnes en situation de handicap intellectuel, double-championne du monde, elle veut enfin performer aux Jeux après avoir fini deux fois dans le top 10 à Rio et Tokyo. Son ambition ? La médaille, bien sûr. Mais pas seulement.

 

PAR Amour du sport est un podcast de Paris 2024 de 22 épisodes, soit un épisode par discipline présente aux Jeux Paralympiques de Paris 2024. Chaque sport, son histoire, ses règles, le niveau de performance qu’il requiert, est raconté à travers le parcours d’une ou d’un athlète. Les épisodes sont publiés dans l’ordre de l’apparition des sports aux Jeux Paralympiques d’été depuis la première édition à Rome en 1960. A l’époque, il y n’avait que huit disciplines en compétition, six d’entre elles sont toujours présentes : le Para athlétisme, la Para natation, l’Escrime fauteuil, le Basket fauteuil, le Para tir à l’arc et le Para tennis de table.


Les épreuves de Para athlétisme aux Jeux de Paris 2024 ont lieu du 30 août au 8 septembre au Stade de France.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Le para-athlétisme, ça regroupe les athlètes en situation de handicap, que ce soit physique ou mental. Moi, par exemple, je fais partie de la Fédération française du sport adapté, donc mon handicap, c'est déficience intellectuelle. Pour moi, l'athlétisme représente un peu la joie, la bonne humeur aussi. Le fait de se retrouver avec ses coéquipiers, les beaux moments aussi, parce que moi en athlète,

  • Gloria Agblemagnon

    j'ai connu que des beaux moments.

  • Ludivine Munos

    Trois fois championne d'Europe, trois fois médaillée d'or aux prestigieux Global Games, où sont rassemblés tous les quatre ans les athlètes de sport adapté. La lanceuse Gloria Agblemagnon conjugue le talent au marteau, au disque, au poids et un sourire désarmant. Je m'appelle Ludivine Munoz, nageuse. J'ai remporté 12 médailles aux Jeux paralympiques. Aujourd'hui, avec Roland Richard, mon acolyte journaliste, on vous raconte le para-athlétisme à travers l'histoire de Gloria Agblemagnon.

  • Roland Richard

    La discipline reine des Jeux, Ludivine, fait ses débuts paralympiques dès la première édition à Rome, en 1960. Et le lancer du poids, cher Agloria, fait partie des 25 épreuves au menu. Seuls les athlètes touchés à la moelle épinière sont alors acceptés. Tour à tour, entre 1972 et 1980, sont intégrés les athlètes déficients visuels, amputés, et ceux dont la motricité cérébrale est touchée. Mais pour les athlètes déficients intellectuels, il faut attendre Atlanta en 1996. La petite Gloria Agblé-Magnon naît l'année suivante, en 1997, à Vierzon. Elle y passe son enfance, puis déménagement à Orléans, 100 kilomètres au nord. Et c'est là, à Saran, en banlieue d'Orléans, que l'adolescente découvre l'athlétisme à l'âge de 11 ans, poussée par son papa.

  • Gloria Agblemagnon

    Mon père, il ne voulait pas nous voir dans le quartier après les cours. Il n'aimait pas trop ça, donc il voulait qu'on fasse un peu de sport. J'avais essayé un petit peu de tout. Le dernier sport que j'ai testé, c'était le basket. Je n'étais pas trop à l'aise. Et juste derrière le gymnase de basket, il y avait un stade d'athlètes. Je me suis dit, bon, je vais essayer.

  • Ludivine Munos

    Si Gloria a un peu tout essayé, c'est qu'elle vient d'une famille de sportifs. Sa sœur Brenda est basketteuse de haut niveau. Son frère Jorgan est footballeur pro. Et tout a commencé avec le papa, Guy, footballeur lui aussi en son temps.

  • Gloria Agblemagnon

    En fait, mon père, il était gardien dans l'équipe du Togo. Il a travaillé assez dur. pour être dans une équipe professionnelle. Donc voilà, c'est un peu l'histoire de le rendre honneur aussi et à notre nom de famille.

  • Roland Richard

    Une bonne éducation, de bons gènes aussi sans doute et un athlétisme aux allures de refuge. Moquée à l'école en raison de son handicap, Laure Léanaise est en quête de paix. Alors elle expérimente. Le cross, la course, l'aie, le lancer et même le saut. Bingo !

  • Gloria Agblemagnon

    Ça a accroché parce que c'était plus... Je me sentais plus à l'aise. Il y avait aussi cette mentalité de s'amuser avec ses camarades. Parce que dans le sport, c'est ça, il faut aussi s'amuser, c'est important.

  • Ludivine Munos

    Et ce qui l'amuse le plus, c'est finalement le lancer, même si ça n'a pas commencé avec le poids. Gloria a tout essayé. Le javelot, le marteau, le disque. Le poids s'est imposé parce qu'il était le seul à être lancé dans sa catégorie aux Jeux paralympiques. Et c'est aux Jeux qu'elle voulait briller. La catégorie de Gloria Agblemagnon, c'est la F20. Quand on tombe sur les catégories de l'athlétisme, il peut y avoir un moment d'inquiétude parce qu'elles sont très nombreuses. Le para-athlétisme représente ainsi près d'un quart des sportifs et sportives engagés aux Jeux paralympiques. Toutes les courses sur piste sont présentes, 100 mètres, 200 mètres, etc. À l'exception des courses de haie, du 10 000 mètres et de la marche. Pour les sauts, il n'y a que la longueur et la hauteur au jeu. Et pour le lancer ? Tous les objets voltigent dans les airs, sauf le marteau, remplacé par la massue, une sorte de quille de bois. Mais tous les handicaps ne peuvent pas être représentés sur toutes les épreuves, et c'est pour cette raison que Gloria ne peut concourir qu'au lancer du poids dans sa catégorie. Pour la classification, il y a donc une lettre et deux chiffres relents.

  • Roland Richard

    La lettre d'abord, le divine. Soit le T pour track, la piste, on y retrouve les courses et les sauts. soit le F pour Field, le terrain. Il s'agit alors des lancers. Gloria participe en catégorie F20 pour cette raison. Les deux chiffres ensuite. Le premier, celui des dizaines, donne le type de handicap. Le second, celui des unités, indique le degré de ce handicap. Par exemple, si le premier chiffre est 1, c'est un handicap visuel. 11, vous êtes non-voyant. 13, vous êtes mal-voyant. A Tokyo, le français Timothée Adolphe finit médaillé d'argent sur 100 mètres T11 avec son guide Bruno Naprix. 2, c'est le handicap intellectuel de Gloria. Son ami Charles-Antoine Coicou... et le seul médaillé d'or français en para-athlétisme à Tokyo, c'était sur le

  • Speaker #4

    400 m T20. Le chiffre 3,

  • Ludivine Munos

    les handicaps du mouvement d'origine cérébrale. On pratique soit en fauteuil, soit debout. En T37, Mandy François-Elie a décroché le bronze sur 200 mètres à Tokyo. Le 4 est lui une exception. Il regroupe deux types de handicaps. 40-41, les personnes de petite taille. 42-47, les athlètes amputés des membres supérieurs, ainsi que les handicaps orthopédiques des membres inférieurs.

  • Roland Richard

    5, les handicaps du mouvement liés à une moelle épinière touchée. Les athlètes concourent en fauteuil, à l'image de Pierre Fairbanque, bronzé sur 800 mètres. T53, Au Japon, 6 enfin, les athlètes ayant des prothèses aux membres inférieurs. C'est le cas de la célèbre Marie-Amélie Le Fur, triple championne paralympique et médaillée d'argent en saut en longueur T64 à Tokyo.

  • Ludivine Munos

    Les règles d'une même épreuve évoluent en fonction du handicap. Par exemple, au lancé, le poids des engins n'est pas le même selon la catégorie. Mais pour les 20, le handicap de Gloria...

  • Gloria Agblemagnon

    Il n'y a rien de différent. Les règles sont identiques que chez les valides.

  • Ludivine Munos

    Pour Gloria, pas de différence au lancé F20. Mais il y a tout de même quelques particularités en para-athlétisme. Pour nos amis non-voyants et malvoyants, ils courent avec un guide sur la piste, on l'a dit, et occupent donc deux couloirs côte à côte. Conséquence... il n'y a que 4 places en finale des 100 et 400 mètres. Au lancer, si vous êtes assis, vous effectuez vos 6 essais à la suite. Enfin, il n'y a qu'un seul relais, c'est le relais 4 x 100 mètres, dit universel, inauguré au jeu de Tokyo. Les nations présentent ainsi des relais mixtes, 2 femmes et 2 hommes avec 4 handicaps différents. Et pas de témoins. Le relais se fait à la touche, Roland.

  • Roland Richard

    Pour Gloria, désormais installée à 3 dans l'aube, La principale difficulté, c'est de retenir les consignes et de comprendre certaines choses. Mais physiquement, la gestuelle est la même que celle du lancer de poids olympique. Alors, qu'est-ce qui est particulièrement difficile ?

  • Gloria Agblemagnon

    La rotation, c'est la technique. Parce que même avec toute l'expérience que j'ai, ce n'est pas encore parfait. La rotation au poids, c'est une des techniques, je pense que c'est même la plus compliquée.

  • Roland Richard

    Donc, Gloria Glemanion s'entraîne, encore et encore, fidèle à la description de son père. Elle a une force énorme, c'est une combattante, une guerrière. Mais qu'est-ce que ça travaille spécialement en vue des Jeux ? Une guerrière du lancé.

  • Gloria Agblemagnon

    La muscu, on fait, je dirais, aller quatre fois par semaine. Donc c'est plus la muscu et la technique. Je dirais entre 20 et 30 heures par semaine.

  • Ludivine Munos

    20 à 30 heures d'entraînement par semaine. pour un palmarès majuscule. Championne d'Europe du poids du marteau et du disque à 17 et 18 ans. Trois fois médaillée d'or au Global Games au marteau en 2015, au disque et au poids en 2019. Puis double championne du monde Virtus du disque et du poids en 2021. Global Games Virtus des compétitions dédiées aux sports adaptés. Mais il y a un mais, c'est qu'aux Jeux paralympiques, ça n'a pas encore souri. A Rio, à 18 ans, La française avait fini dixième au concours du poids et à Tokyo, huitième. Aujourd'hui, à 26 ans, quel est donc l'objectif à Paris ?

  • Gloria Agblemagnon

    De battre mon record et être sur la première marche du podium. Ça serait mon plus grand rêve.

  • Roland Richard

    Et pour ça, il faudra probablement, c'est vrai, battre son record de 13,90 m établi en Pologne en 2020. Pourquoi ? Eh bien parce que ses principales rivales dépassent souvent les 14 m. pour l'emporter ces dernières années. Été 2023, mondiaux de para-athlétisme à Paris. La britannique Sabrina Fortune s'impose avec un jet à 14,01 mètres. Gloria finit quatrième. Deux ans plus tôt, été 2021, Jeux paralympiques de Tokyo. L'équatorienne Paul F. Mendes triomphe avec un record du monde à la clé, 14,39 mètres.

  • Alors plus de 14 mètres,

  • Roland Richard

    c'est faisable pour la française ?

  • Gloria Agblemagnon

    Alors c'est largement faisable, même si je ne les ai pas validés en compétition. J'ai déjà prouvé à l'entraînement que je peux faire 14 mètres. Je les ai déjà faits plusieurs fois, donc c'est juste que je dois m'énerver un peu plus sur le terrain. Je pense que même au-delà... Je dirais même 15 mètres, pour moi, ça serait parfait.

  • Ludivine Munos

    Une ambition affichée avec un calme inouï. On doit bien l'avouer. Il y a deux ans, Gloria a posé ses valises à trois pour s'entraîner avec Mickaël Hilera. Et le changement lui a fait du bien. Mais tout de même, ce sont les Jeux et à Paris. Il n'y a pas du stress ? Il n'y a pas de l'impatience ?

  • Gloria Agblemagnon

    Alors j'ai hâte, mais je suis beaucoup moins stressée qu'avant parce que je vois une sophrologue et un préparateur mental. Et ça m'a beaucoup aidée ces deux dernières années que j'ai passées ici. Donc oui, je sens qu'il y a un réel changement et je me sens beaucoup plus apaisée qu'avant.

  • Ludivine Munos

    Plus apaisée, Gloria Agblé-Magnon s'apprête à disputer ses troisième jeu et semble arriver à maturité. Elle connaît l'histoire de sa discipline et elle rêve d'être la septième athlète tricolore à décrocher l'or au lancer du poids. Mais ça ne pourra pas se faire sans vos encouragements.

  • Roland Richard

    Ce sera le 1er septembre au Stade de France, Ludivine, et elle aura besoin de vous. Tout comme les autres Français dès le 30 août. En tour, il y aura 164 épreuves de para-athlétisme au jeu et bien des chances de faire encore mieux que les 8 médailles françaises de Tokyo.

  • Speaker #5

    et sur les élus de l'État

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